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UMR 5194 CAPACITÉS D'ADAPTATION DES SOCIÉTÉS LITTORALES AUX PHÉNOMÈNES D'ÉROSION – SUBMERSION DES CÔTES EN PRISE AVEC LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES Équipes : CRESSON (UMR 1563 CNRS - Ecole Nationale d'Architecture de Grenoble) DYNALANG (EA 3790 - Université Paris Descartes) GSPM (EHESS, Paris) LETG – GEOMER (UMR 6554, CNRS – Université de Bretagne occidentale) PACTE – TERRITOIRES (UMR 5194, CNRS – Université Joseph Fourier) MINISTÈRE DE L'ÉCOLOGIE, DE L'ÉNERGIE, DU DÉVELOPPEMENT DURABLE ET DE L'AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE Programme « Gestion et impacts du changement climatique » 1

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UMR 5194

CAPACITÉS D'ADAPTATION DES SOCIÉTÉS LITTORALES AUX PHÉNOMÈNES D'ÉROSION – SUBMERSION DES CÔTES EN PRISE

AVEC LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES

Équipes :

CRESSON (UMR 1563 CNRS - Ecole Nationale d'Architecture de Grenoble)

DYNALANG (EA 3790 - Université Paris Descartes)

GSPM (EHESS, Paris)

LETG – GEOMER (UMR 6554, CNRS – Université de Bretagne occidentale)

PACTE – TERRITOIRES (UMR 5194, CNRS – Université Joseph Fourier)

MINISTÈRE DE L'ÉCOLOGIE, DE L'ÉNERGIE, DU DÉVELOPPEMENT DURABLE ET DE L'AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE

Programme « Gestion et impacts du changement climatique » GICC-2 2008

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TABLE DES MATIÈRES

A) RÉCAPITULATIF DU PROJET........................................................................................3

B) DESCRIPTIF DU PROJET..............................................................................................4

I – Justification du projet de recherche :...........................................................................4

1. Position du projet par rapport aux termes de l’appel à proposition :.........................4

2. Étude bibliographique commentée et situation actuelle du sujet :............................5

2.1. L'adaptation au coeur des changements climatiques : une perspective récente5

2.2. La vulnérabilité côtière aux changements climatiques.......................................7

2.3. Aspects problématiques :...................................................................................9

3. Articulation avec les programmes régionaux, nationaux et européens...................11

4. Autres projets conduits par les proposants sur le même sujet notamment dans le

contexte européen......................................................................................................12

II - Plan de recherche détaillé :.......................................................................................12

1. Objectif général et hypothèses de travail................................................................12

1.1. Questions et hypothèses..................................................................................12

1.2. Résultats attendus et aspects innovants..........................................................13

1.3. Sites et cas retenus..........................................................................................13

2. Programme de travail  :...........................................................................................15

2.1. Une méthodologie commune aux équipes :.....................................................15

2.2. Calendrier prévisionnel.....................................................................................16

2.3. Composition et descriptif des travaux de chaque partenaire............................17

3. Valorisation envisagée :.........................................................................................22

4. Expérience et moyens des équipes dans le domaine considéré :..........................22

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A) RÉCAPITULATIF DU PROJET

Titre du projet :

Capacités d'adaptation des sociétés littorales aux phénomènes d'érosion-submersion des côtes en prise avec les changements climatiques

Acronyme   :

ADAPTALITT

Mots clés : érosion, submersion, littoral, adaptation, changements climatiques, vulnérabilité, risques, étude interdisciplinaire.

Thèmes de l'APR concernés : (axe II.2) Actions et analyses des phénomènes d'adaptation

Coordinatrice du projet :Anne Tricot, ingénieur d'études CNRS (géographie et aménagement), UMR PACTE, Institut de Géographie Alpine, 14 bis avenue Marie Reynoard, 38100 Grenoble France, tel : 33 (0)4 76 82 20 60, fax : 33(0)4 76 82 20 21, mail ([email protected]) prochainement ([email protected])

Organismes gestionnaires des crédits : CRESSON (UMR 1563 CNRS - Ecole Nationale d'Architecture de Grenoble)DYNALANG (EA 3790 - Université Paris Descartes)GSPM (EHESS, Paris)LETG – GEOMER (UMR 6554, CNRS – Université de Bretagne occidentale)PACTE – TERRITOIRES (UMR 5194, CNRS – Université Joseph Fourier)

Coût total prévisionnel : 311253 euros

Montant de l'aide demandée au programme GICC : 150960 euros

Durée : 18 mois 

Résumé du projet et résultats attendus en termes de gestion environnementale

Le projet propose de mettre en relation une analyse des stratégies d’adaptation des sociétés littorales face aux changements climatiques avec une analyse des vulnérabilités des communautés potentiellement exposées à ce type de risque. Les sites d’étude seront choisis sur la frange côtière bretonne : espace emblématique des relations complexes que les sociétés entretiennent avec le milieu littoral, concerné à la fois par le recul des côtes vers les terres et la progression inverse des installations humaines vers la mer (Meur-Ferec, Morel, 20041). Le projet réunit différentes sensibilités disciplinaires, il s’appuie sur les acquis les plus novateurs en matière de recherches consacrées à l’aléa et la vulnérabilité humaine entendue ici sous l’angle de la perception des risques et de la capacité à y faire face, autrement dit la résilience. En privilégiant l’approche par un milieu spécifique, la frange côtière, la recherche visera à constituer un référentiel ou langage commun entre les équipes.

Nous proposons de concentrer notre analyse sur deux des dimensions de la vulnérabilité au risque : l’aléa et la perception. Ces deux composantes sont probablement les plus éloignées académiquement, au niveau des disciplines qu’elles impliquent : la géomorphologie, la sociologie et la géographie sociale. Il s’agit donc de faire véritablement de l’interdisciplinarité « étendue » (Jollivet, 1992), entre approche naturaliste et

1 C. Meur-Ferec, V. Morel, (2004), L'érosion sur la frange côtière : un exemple de gestion des risques, Natures Sciences Sociétés, 12, 263-273.

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approche sociale. Une partie de l’équipe a déjà pratiqué avec succès cette « mixité » constructive (PNEC, 2004 ; ANR VMC, 2008). Elle est porteuse d’efficacité en matière de gestion des risques côtiers. Car une des conclusions tirées des travaux antérieurs est que si la vulnérabilité dépend de façon évidente de phénomènes naturels (tempêtes, submersion mais aussi cyclones ou séismes…), on ne peut tenter de la réduire sans prendre en considération la perception des populations concernées (D’Ercole et Pigeon, 2000). Les politiques publiques d’adaptation gagneront en cohérence et en efficacité en intégrant ces dimensions fondamentales de la vulnérabilité des sociétés face aux changements climatiques.

Résultats attendus en termes de gestion environnementale :

La collaboration entre les équipes permettra de développer, par la mise en commun de nos recherches respectives, de nouvelles approches pour évaluer les réponses des systèmes côtiers aux changements climatiques. Cette question de la réponse du littoral est fondamentale pour bien identifier les vulnérabilités et les enjeux, mais surtout les mesures d’adaptation les plus appropriées.

B) DESCRIPTIF DU PROJET 

I – Justification du projet de recherche :

1. Position du projet par rapport aux termes de l’appel à proposition :

Notre projet s’inscrit dans l’axe II.2 de l’appel à projets consacré « aux actions et analyses des phénomènes d’adaptation ». Il s’intéressera toutefois aux questions connexes proposés dans les axes II.1 relatif à l’acceptabilité sociale, culturelle des changements climatiques et des solutions proposées en termes d’adaptation ; il s’intéressera également à l’analyse des phénomènes à l’échelle locale (axe II.3 de l’APR).

Il propose de mettre en relation une analyse des stratégies d’adaptation des sociétés littorales face aux changements climatiques avec une analyse des vulnérabilités des communautés potentiellement exposées à ce type de risque. Les sites d’étude seront choisis sur la frange côtière bretonne nord et sud Finistère, un espace emblématique des relations complexes que les sociétés entretiennent avec le milieu littoral, concerné à la fois par le recul des côtes vers les terres et la progression inverse des installations humaines vers la mer (Meur-Ferec, Morel, 20042). Le projet réunit différentes sensibilités disciplinaires, il s’appuie sur les acquis les plus novateurs en matière de recherches consacrées à l’aléa et à la vulnérabilité aux risques climatiques. En privilégiant l’approche par un milieu spécifique, la frange côtière, la recherche visera à constituer un référentiel ou langage commun entre les équipes.

Une des originalités de l’approche que nous proposons est en premier lieu d’intégrer les aléas comme éléments pleinement constitutifs de la vulnérabilité. Influant sur l'exposition aux risques et les prédispositions du site, ils influent aussi directement sur le degré global de vulnérabilité. Il ne s’agit pas ici d’une approche déterministe mais d’une volonté des chercheurs de prendre en compte la dimension de l’aléa comme constitutive du risque (Meur-Ferec, Morel 2004).

La vulnérabilité des populations aux risques d’érosion en prise avec les changements climatiques peut se décliner sous divers angles : la perception du risque d’érosion comme phénomène visible et inexorable ; les modes d’occupation de l’espace fragilisant les littoraux, concourrant à des conflits d’usage. La vulnérabilité à l’érosion vue à l’aune des changements climatiques renvoie également à sa prise en charge active sous l’angle de l’adaptation. Ces différents aspects de la recherche consacrée à la vulnérabilité seront complétés par des recherches accordant une place importante à la question du sensible : car la vulnérabilité renvoie aussi à la part sensible du vécu humain.

Une autre originalité de l’approche est de replacer dans l’analyse de la vulnérabilité la dimension du sensible, le plus souvent omise dans celle-ci. La vulnérabilité telle qu’elle peut être ressentie par les habitants côtiers pourrait être une impossibilité future de vivre, d’habiter, ces espaces côtiers si appréciés. Car dans quelles mesures ces communautés littorales se vivent-elles comme (plus) vulnérables aux changements globaux et climatiques ? Dans quelles mesures perçoivent-elles les phénomènes d’érosion comme manifestations locales des changements climatiques ? Dans quelles mesures l’adaptation comme comportement attendu s’ajuste-t-il au vécu des communautés littorales ? Les réponses humaines aux perturbations de l’environnement y empruntent des voies complexes, des formes d’adaptation qui ne

2 C. Meur-Ferec, V. Morel, (2004), L'érosion sur la frange côtière : un exemple de gestion des risques, Natures Sciences Sociétés, 12, 263-273.

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peuvent se réduire en ajustements vertueux à de nouveaux risques. Transposée à l’humain la question de la sensibilité inclut également les affects, les émotions qui influent sur les manières d’habiter, de percevoir, de se sentir concernés (M. Peroni, J. Roux 20063). Le sensible renvoie également aux attaches que l’on noue dans une relation de proximité (M. Breviglieri, 19984), à une esthétique ordinaire (J.Lolive, 2007). Le sensible rejoint également les émotions jouant un rôle dans l’évaluation et dans l’action (Thévenot, 19955, 146). Dans le contexte des changements climatiques, le vécu ordinaire, les émotions sont présentes, dans les témoignages que nous avons recueillis (à titre exploratoire) auprès de populations côtières (Tricot, 2007 6) même s’il est difficile pour l’instant de discerner l’anxiété acquise par l’habitude de voir régulièrement les terres repartir à l’eau, de celle renforcée par une menace plus forte, imputable aux changements climatiques.

Dans le présent projet de recherche, nous proposons de concentrer notre analyse sur deux des dimensions de la vulnérabilité  des sociétés face aux risques climatiques : l’aléa et la perception du risque. Ces deux composantes sont probablement les plus éloignées académiquement, au niveau des orientations disciplinaires qu’elles impliquent : la géomorphologie, la sociologie. Il s’agit donc de faire véritablement de l’interdisciplinarité « étendue » (Jollivet, 1992), entre approche naturaliste et approche sociale. Une partie de l’équipe a déjà pratiqué avec succès cette « mixité » constructive (PNEC, 2004 ; ANR VMC, 2008). Elle est porteuse d’efficacité en matière de gestion des risques côtiers. Car une des conclusions tirées des travaux antérieurs est que si la vulnérabilité dépend de façon évidente de phénomènes naturels (tempêtes, submersion mais aussi cyclones ou séismes…), on ne peut tenter de la réduire sans prendre en considération la perception des populations concernées (D’Ercole et Pigeon, 2000). Les politiques publiques de prévention et de protection gagneront en cohérence et en efficacité en intégrant ces dimensions fondamentales de la vulnérabilité des sociétés.

L’interdisciplinarité constitue un enjeu incontournable des recherches consacrées aux changements climatiques, elle nécessite toutefois de penser l’intégration de chaque point de vue disciplinaire : c'est pourquoi et en complément des approches et méthodologies propres à chaque partenaire, l'équipe s'attachera à proposer une démarche propre à favoriser l'intégration interdisciplinaire par la mise en place d'un séminaire spécifique.

2. Étude bibliographique commentée et situation actuelle du sujet :

2.1. L'adaptation au coeur des changements climatiques : une perspective récente 

La perspective des changements climatiques est une perspective relativement récente : Philippe Roqueplo (P. Roqueplo, 19977) dans ses ouvrages en a retracé les principales étapes chronologiques. Tout en amont, il replace la première conférence mondiale sur le climat qui se tient à Genève et élaborée sous l’égide de l’Organisation météorologique mondiale (MMO en français et WMO en anglais) : elle initiera un programme de recherche (Word Climate Program) ainsi que trois rencontres en 1980,1983, 1985 à Villach en Autriche. Or ce sont les rencontres de Villach qui préfigureront l’idée d’une instance intergouvernementale d’expertise sur le changement climatique (A. Dahan, H. Guillemot 20068).

Puis à la faveur de la sécheresse exceptionnelle aux Etats-Unis durant l’année 1988, quelques climatologues vont commencer à alerter l’opinion américaine et internationale lors de la conférence de Toronto (juin 1988) sur le climat . La même année, le GIEC « Groupe International d’Experts sur le Climat » (ou IPCC, the « International Panel of Climate Change ») est créé grâce à la double entremise de

3 M. Peroni, J. Roux (Dir.), Sensibiliser. La sociologie dans le vif du monde. Paris, Aube, 2006. 4 M. Breviglieri, L’usage et l’habiter. Contribution à une sociologie de la proximité. Thèse pour le doctorat de sociologie, 19 janvier 1999, EHESS (Dir. Thèse Laurent Thévenot).5 L. Thévenot, Emotions et évaluations, La couleur des pensées. Sentiments émotions, intentions. Raisons pratiques, n°6, 1995, pp.145-171.6 A. Tricot, Vulnérabilités et changement climatique : les réponses sociales en situation d'incertitude. Réflexions au détour d'une expérience canadienne face à l'accélération des phénomènes d'érosion des berges dans le Québec maritime. Colloque « Risques environnementaux et changements climatiques. Quelles réponses sociales ? ». Organisé par le groupe Risques Crises et Catastrophes de l'UMR PACTE, Saint Martin d’Hères, 28 au 30 novembre 2007, MSHA.7 P. Roqueplo, Climats sous surveillance, Economica, Paris, (1993) ; Entre savoir et décision, l’expertise scientifique, INRA, Paris (1997).8 A. Dahan Dalmedico et H. Guillemot (2006), Changement climatique : dynamiques scientifiques, experts, enjeux politiques, Sociologie du travail, volume 48, Issue 3, July-September 2006, pages 412-432. http://www.sciencedirect.com/science?_ob=ArticleURL&_udi=B6VR1-4KSVG63-1&_user=1654077&_rdoc=1&_fmt=&_orig=search&_sort=d&view=c&_acct=C000054100&_version=1&_urlVersion=0&_userid=1654077&md5=6ac8be9a75c8f480864dd73d1f5c0144

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l’organisation météorologique mondiale (OMM en français ou WMO en anglais) et du programme des nations unies (PNUE). Même si d’autres groupes ont joué un rôle important dans la question des changements climatiques9, l'on convient désormais de considérer le GIEC - IPCC comme la pierre angulaire de cette mise en alerte mondiale des effets anthropiques sur le climat.

Le GIEC a produit quatre rapports : ils marquent des étapes dans la prise de conscience climatique. Le premier rapport publié en 1990 établit clairement une distinction entre changement climatique d’origine anthropique et variabilité climatique (naturelle), il souligne déjà la possibilité d’une élévation de température de l’ordre de 0,3°C par décennie au cours du 21ème siècle. Lui succède ensuite la Conférence de Rio (1992), et l’adoption par l’Assemblée générale des Nations Unies de la convention cadre pour les changements climatiques. Le second rapport du GIEC-IPCC, publié en 1995 affirme plus clairement le rôle de l’action humaine dans les changements climatiques, il aboutit à la préparation du protocole de Kyoto. L’accent est mis alors sur la réduction des gaz à effets de serre. Le troisième rapport paraît en 2001 et anticipe une aggravation possible des projections de réchauffement du climat de l’ordre de 2,5° à 6°, c’est durant la période de ce troisième rapport qu’émerge la question de l’adaptation comme alternative proposée par les Etats-Unis à la réduction des effets de serre. La proposition rencontre une convergence d’intérêts entre les Etats-Unis (non signataires du protocole de Kyoto) et des pays du Sud (Afrique) et émergeants (Brésil, Chine). Le quatrième rapport paraît le 16 novembre 2007 : la recherche de solutions adaptatives au réchauffement climatique devient prépondérante par rapport aux recherches modélisatrices.

Un des points très remarquables des actions du GIEC et plus généralement de la perspective des changements climatiques est la dominante « climat » de ce cadrage initial et le poids qu’y a occupé la modélisation. Une meilleure connaissance des interactions entre les différentes composantes du système climat posée à l’échelle locale semble désormais constituer un enjeu pour les recherches à venir, elle comporte sans doute des difficultés supplémentaires quant à l’intégration de disciplines telles que la géologie, la biologie à ces modèles ... (Le Treut, 200810)

Autre aspect méritant qu’on le souligne, c’est l’entrée tardive des français dans le GIEC, lesquels n’ont commencé à participer aux travaux du groupe qu'à partir des années 2000, « ils ne percevaient pas le changement climatique comme un enjeu majeur et ne voyaient pas l’intérêt de refaire ce qui se faisait ailleurs ». Reste que désormais, « cet a priori négatif a fait place à une conscience accrue de l’intérêt scientifique du processus » (A. Dahan, H. Guillemot, 2006). Sans doute les milieux particulièrement fragiles, les montagnes voient leur glacier fondre de manière dramatique, sans doute aussi la canicule de l’été 2003 a-t-elle tuer des milliers de personnes dans le sud de l’Europe, mais la question climatique reste encore à la marge des agendas politiques locaux (F. Bertrand, C. Rocher, 200711). Dans une certaine mesure, l'on peut penser que l'appropriation tardive de la question climatique par les chercheurs français reflète bien en cela la perception qu’ont les français des changements climatiques comme un problème émergeant et peu perceptible localement. Or cette problématique des années 2000 va évoluer très rapidement au profit d'une prise en compte locale et différenciée du problème (L. Sfez, A. Cauquelin, 200512).

Toujours est-il que ce cadrage initial permis par les modélisations, puis la mise en place de scénarios de réchauffement climatique a joué son rôle de mise en alerte d’un problème à l’échelle internationale. Cependant, se dessinent aujourd’hui de nouveaux enjeux à prendre en charge dans cette problématique, dont une meilleure connaissance locale des phénomènes ainsi qu’une intégration des comportements humains, des usages et des perceptions de cette question climatique. La prise en compte plus récente (voir ci-dessous) de la problématique « adaptation » dans les travaux du GIEC pourrait témoigner de cet enjeu d’élargissement.

Au niveau international, la question adaptative s’est affirmée durant la conférence des 11 et 12 décembre 2004 à Buenos-Aires qui se tient en marge de la dixième Conférence des Parties (CdP-10) à la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CNUCC). La question de

9 Dont : la convention des nations unies sur le changement climatique (UNFCC) créée le 21 mars 1994 ; les conférences des parties (COP) convoquées chaque année durant quinze jours qui se constituent comme des forums hybrides ; le comité intergouvernemental de négociation (INC) et le subsidiary body for scientific and technological advice (SBSTA) créé en 1995. Voir à cet effet, Dahan Dalmedico et Guillemot, op.cit.10 Le Treut H, La chaîne des incertitudes depuis le diagnostic jusqu'à la prise de décision et son évolution après plusieurs décennies de recherche climatique, conférence donnée lors des rencontres organisées par NSS, Changements climatiques : l'adaptation à l'ordre du jour, mardi et mercredi 8 octobre 2008, ENGREF, Paris.11 François Bertrand et Corinne Rocher, (coordination scientifique Patrice Melé), Le changement climatique révélateur des vulnérabilités territoriales ? Action publique et perceptions des inégalités écologiques, CITERES-Université de Tours, 2007. Programme de recherche Politiques territoriales et développement durable, MED, 148 pages.12 Cauquelin A, Sfez L, Analyse des attitudes face à l'adaptation au changement climatique: le cas de deux stations de moyenne montagne dans les Alpes-de-Haute-Provence, C.R.E.D.A.P. et C.R.E.D.A.T.I.C, juin 2005,127 pages.

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l’adaptation y est mise en relation essentiellement avec les peuples démunis du monde, initialement elle se présente comme une critique des modèles classiques (des pays industrialisés) du développement, elle est rattachée à la thématique du développement durable comme alternative au développement classique (Saleemul Huq, 200513).. L’adaptation est ensuite reconnue comme la priorité lors du quatrième rapport du GIEC en 2007. Durant cette très courte période des pays développés vont prendre en charge cette question plutôt nouvelle dans ce champ de risque qui se dessine à l’échelle internationale. Rappelons alors à grands traits comment cette thématique venant des pays du Sud va être replacée dans la problématique de développement des pays du Nord, en France par exemple.

Il y a d’abord le rôle déterminant de la CNUCC dans la politique internationale du climat qui a conduit à la préparation, l’adoption puis l’entrée en vigueur du protocole de Kyoto (1998) constitue l’épine dorsale de cette politique internationale. Il y a ensuite le protocole de Kyoto a posé en principe une division par quatre des émissions de GES pour les pays développés. À la suite de quoi, la France a ratifié le protocole de Kyoto en 2000 (loi du 2 juillet 2000), l’objectif de réduction des GES a ensuite fait l’objet de la mise en place d’une Mission Interministérielle à l’Effet de Serre, MIES (2002) mission chargée de travailler sur la mise au point de technologies destinées à atteindre l’objectif ainsi posé. L’objectif de réduction des GES a été également fixé par le président de la république dans le plan Climat du gouvernement et la loi de programme du 13 juillet 2005. Un deuxième plan climat a été adopté en juillet 2004 intégrant davantage la dimension territoriale dans ce nouveau plan. Enfin, on remarquera également le lancement en 2000 du programme national de lutte contre le changement climatique (PNLCC) afin de tenir les engagements pris dans le cadre du protocole de Kyoto (Bertrand, Rocher 2007).

Parmi ce qui caractérise les actions de la France en matière climatique, c’est aussi une première focalisation des actions sur la réduction des GES, la prise en compte de la problématique de l’adaptation est encore plus récente : elle accompagne la création de l’ONERC14 (office national sur les effets des réchauffements climatiques) en 2001 puis l’entrée en vigueur du protocole de Kyoto (2005). En 2006, la France publie son Rapport de la mission d’information de l’Assemblée Nationale sur l’effet de serre en 2006 et mentionne alors l’adoption de la première stratégie nationale d’adaptation aux conséquences du changement climatique. Cependant la question de l’adaptation reste encore largement secondaire par rapport à la réduction des GES, de plus, en 2006 il n’est question que de directives en vue d’amplifier des programmes déjà mis en place par ailleurs (identification des bassins à risque, prévention des inondations, des sécheresses)… Enfin on note qu’en 2007, la MIES publie un recueil d’expériences sur les Plans Climats Territoriaux montrant alors que la question climatique commence à être prise en charge localement même si celle-ci diverge largement d’une région à l’autre (Bertrand, Rocher, 2007, 15).

En France mais aussi à l’échelle européenne, un ensemble de recherches a été lancé par diverses institutions internationales et européennes, relayé par l’Agence Européenne de l’Environnement (2005). La question de l’adaptation y est traitée dans plusieurs projets européens assez récents (2006), il semble toutefois que celle-ci reste dominée par une analyse de la vulnérabilité essentiellement définie comme impacts. On notera ainsi les travaux du programme EPSON (European Spatial Planning Observation Network, 2005) consacrés aux impacts spatiaux des risques naturels et technologiques des changements climatiques. Confondue aux impacts, la vulnérabilité y est abordée sous l’angle passif ou statique, du potentiel d’endommagement. En France, les études de l’ONERC relatives à la vulnérabilité, s’inscrivent aussi dans cette perspective des impacts, la problématique relie alors la densité des populations et des risques (Bertrand, Rocher, 2007, 20). Associées aux consortiums européens cités ci-dessus, ces études ont toutefois permis d’identifier des territoires vulnérables selon la typologie suivante : les régions de montagne, les régions côtières, les zones humides et les régions méditerranéennes (EEA, 2005).

Après avoir présenté le sujet d’un point de vue général, nous nous intéresserons spécifiquement à la vulnérabilité d’un milieu spécifique aux changements climatiques, la zone côtière.

2.2. La vulnérabilité côtière aux changements climatiques

L'érosion côtière est un phénomène complexe mais connu et qui affecte et façonne depuis toujours les espaces littoraux et qui pourrait s’accélérer au cours des prochaines années. L’accélération voire la généralisation du recul des côtes s’inscrit dans une tendance générale et mondiale attribué en partie au changement climatique et aux perturbations anthropiques (IPCC 2007a). Les changements climatiques sont par définition un phénomène global, mais les différents modèles d’évolution du climat suggèrent que les

13 Saleemul Huq, (Directeur du Climate change programme, IED, Londres), Les journées de l’adaptation et du développement tenues à la CdP-10, Science de l’adaptation, numéro 2, mars 2005, p 3 (sur 12).14 L’ONERC a rendu un premier rapport qui intègre l’adaptation en 2005, il donne suite à la réalisation d’un guide : « un plan climat à

l’échelle de mon territoire » réalisé conjointement par l’ADEME, la MIES et l’AMF.

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modifications climatiques seront variables d’une région du globe à l’autre (IPCC 2007b). La réponse des milieux littoraux aux changements climatiques sera donc également variable à l’échelle régionale. Le recul inquiétant du trait de côte au vu de ces dix dernières décennies a comme corollaire une importance croissante de la population vivant sur les littoraux : au vu de recherches récentes, près de 25% de la population mondiale vivrait à moins de 100 km du littoral (d’après Small et Nichols 2003, J. Coast. Res., 19, p.584-599), on peut dès lors penser que ce phénomène aura d’importantes répercussions sur cette population (McCarthy et al., 2001). Le recul rapide du trait de côte met en péril les habitations mais aussi les infrastructures collectives (résidentielles, routières, ferroviaires, industrielles, de services etc.) sans parler de la fragilisation d’habitats écologiques dont la perte ou la modification pourrait bientôt se faire sentir sur les activités des communautés littorales (Bernatchez et Dubois, 2004). L’accélération possible du recul du trait de côte au vu des changements globaux associée à la forte concentration humaine des littoraux pose la question de la vulnérabilité de ces espaces d’interfaces marqués par l’ambivalence : entre âpreté et aménité liées à la présence de l’eau (Morel et al. 200415). Enfin, l’accélération de l’érosion côtière au vu des changements globaux concerne également le vécu humain. Dans les relations que les hommes entretiennent avec leurs milieux, il y a la part du sensible, de l’émotion, des affects humains, dimensions généralement assez peu prises en charge dans la question des changements climatiques y compris dans son volet adaptation.

L’érosion des littoraux meubles faisant l’objet de cette étude s’inscrit dans une tendance générale au recul pour les côtes sableuses du monde entier, phénomène qui risque de s’accélérer pendant les prochaines décennies, notamment en raison de la hausse du niveau moyen de la mer et de possibles modifications dans le régime des tempêtes liées aux changements climatiques (IPCC, 2007a16). Les changements climatiques sont par définition un phénomène global, mais les différents modèles d’évolution du climat suggèrent que les modifications climatiques seront variables d’une région à l’autre du globe. Les impacts des changements climatiques sur les milieux côtiers seront par conséquent différents d’un endroit à l’autre en raison de cette variabilité, mais aussi en raison de conditions géomorphologiques et géologiques locales variées qui font que certains milieux littoraux, comme les côtes basses sableuses par exemple, sont nettement plus vulnérables que d’autres aux risques naturels (IPCC, 2007b17). Les variations locales du niveau de la mer dépendent non seulement des variations eustatiques « globales » du niveau des océans, mais aussi de facteurs pouvant jouer un rôle à l’échelle régionale comme un réchauffement plus ou moins marqué des eaux superficielles (Cabanes et al., 2001), des variations dans l’amplitude de la marée (Töppe et Führböter, 199418), ou encore des phénomènes de subsidence ou de soulèvement glacio-isostatique (Douglas et Peltier, 2002 ; Tarasov et Peltier, 200419). En outre, la dynamique locale et régionale des côtes est constamment soumise aux événements météo-marins qui leur confèrent une mobilité intrinsèque (Ullman et Pirazzoli, 200720 ; Pirazzoli, 200821). Enfin, l’évolution des lignes de rivage est souvent fortement influencée par des aménagements et des actions anthropiques qui peuvent contribuer à modifier la dynamique sédimentaire et à exacerber les problèmes d’érosion du littoral (Miossec, 199822 et 200423 ; Paskoff, 98 ; Pinot, 1998 ; Walker, 198824). Il paraît donc essentiel de connaître la dynamique locale des littoraux et leur comportement morphodynamique face aux processus naturels si l’on veut être en mesure d’évaluer leur réponse géomorphologique aux changements climatiques futurs. Cette connaissance de la dynamique locale du littoral s’avère nécessaire dans le cadre d’une étude visant à relier l’étude des processus physiques (aléas) et celle de la perception des risques et dans toute analyse de la vulnérabilité et de l’adaptation aux changements climatiques à une échelle locale.

15 Morel V., Deboudt Ph., Herbert V., Longuépée J., Meur-Férec C. (2004) L’ambivalence de l’eau, vecteur d’aménités et de risques, sur les territoires côtiers. Acte du séminaire "Les territoires de l'eau", Université d'Artois, 26 mars 2004. Revue électronique Développement Durable et Territoires.16 IPCC, 2007a. Climate Change 2007: The Physical Science Basis. Contribution of Working Group I to the 4th Assessment Report of the IPCC, Cambridge University Press, Cambridge, 1056 pp.17 IPCC, 2007b. Climate Change 2007: Impacts, Adaptation and Vulnerability. Contribution of Working Group II to the 4th Assessment Report of the IPCC, Cambridge University Press, Cambridge, 1000 pp.18 Töppe, A. et Führböter, A. 1994. Recent anomalies in mean and high tidal water levels at the German North Sea coastline. Journal of Coastal Research, 10, p. 206-209.19 Douglas, B. et Peltier, W.R., 2002. The puzzle of global sea-level rise. Physics Today, 55, p. 35-40. Héquette, A., Hemdane, Y. et Anthony, E.J., 2008. Sediment transport under wave and current combined flows on a tide-dominated shoreface, northern coast of France. Marine Geology, 249, p. 226-242.20 Ullman A., Pirazzoli P. A., 2007, Caractéristiques spatiales des surcotes marines dans le Golfe du Lion. Cybergéo (http://www. cyber-geo.eu/), n° 362, 12 p.21 Pirazzoli P.A., 2008, Tendances récentes des facteurs contribuant au risque de submersion sur les côtes atlantiques françaises. La Houille Blanche, n°1, p. 72 – 7722 Miossec A. (1998) Les littoraux, entre nature et aménagement. SEDES, coll. Campus Géographie. 192 p.23 Miossec A. (2004) Les littoraux face au développement durable. Historiens et Géographes, n° 387, pp. 181-188.24 Walker, H.J., (ed.).1988. Artificial Structures and Shorelines. Kluwer Publishers, Dordrecht.

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La forte concentration humaine le long des littoraux exacerbe la vulnérabilité des infrastructures et des communautés côtières. Les enjeux socio-économiques associés aux aléas côtiers rendent vulnérables les infrastructures résidentielles, commerciales, industrielles, de services, patrimoniales, routières, ferroviaires et portuaires. Mentionnons aussi les perturbations de certaines activités économiques et les dommages occasionnés aux défenses côtières sans oublier la hausse de leurs coûts d’entretien (Meur-Ferec et al. 200825) . Les impacts se manifestent aussi sur le plan écologique, par la perte ou la modification d’habitats, dont les effets pourraient se faire sentir sur les activités traditionnelles des communautés côtières. En France, les préoccupations concernant les zones littorales soumises à l’érosion se multiplient   : l’enjeu économique (touristique notamment) y est très important, or les politiques du littoral ont longtemps été dominée par un paradigme de conquête, d’aménagement dont la vertu était d’absorber le risque au point de le rendre invisible (G. Decrop, C. Dourlens, P-A. Vidal-Naquet, 199726). Ces politiques équipementières ou structurelles qui ont accompagné des logiques d’actions politico-administratives centralisées font désormais l’objet d’une remise en question (B. Barraqué et G. Grissent, 200427) au profit d’une mise en visibilité du risque d’une part (cf. les politiques de mise en place des plans de prévention et de zonages des risques, loi Barnier 199528), et d’une gestion intégrée des zones côtières (GIZC) impulsée par l’Europe, d’autre part. (P. Deboudt et ali. 200829). De plus ces dernières doivent composer avec les logiques d’actions des collectivités locales.

La question des changements climatiques se pose ainsi dans un contexte de gouvernance conjuguant une remise en question des politiques structurelles à une mise en place de politiques de gestion intégrée des zones côtières où la dimension participative et la place du citoyen sont devenues incontournables. Les espaces littoraux ont longtemps été dominés par un imaginaire de conquête impliquant de gagner toujours plus d’espace pour les dédier à l’usage humain, avec comme conséquence, l’érection de digues, de travaux de défense, d’ouvrages permettant de se protéger mais aussi d’habiter, utiliser l’espace durement conquis. Ce paradigme de conquête où il s’agissait de « prendre la terre à la mer » serait-il en train de changer au profit d’une attitude visant à « rendre la terre à la mer » (Bertrand et Rocher, 2007) : dans quelles mesures ces espaces côtiers seraient-ils à l’avant-scène d’un changement ? Selon quelles modalités ?

2.3. Aspects problématiques :Comment concilier la logique naturaliste à l’œuvre dans la gestion des espaces côtiers avec celle très

volontairement ancrée chez le riverain d’une volonté de rester, demeurer un habitant côtier ? Le vécu des résidents côtiers, leur savoir traditionnel, leur expérience de vie à proximité des rives et des risques sont rarement pris en compte dans les études d’adaptation aux aléas et vulnérabilités côtières. Or, pour que les communautés littorales puissent s’adapter aux changements climatiques, il faut d’une part améliorer la connaissance des motivations qui conduisent toujours plus de résidents à devenir des habitants côtiers : ce que généralement les études sur la vulnérabilité limitées le plus souvent à la perspective de l’endommagement ou de l’impact, ne prennent pas en charge. Il faut d’autre part, identifier la perception que les populations ont de ces changements globaux associée (Meur-Ferec, 200630), à la reconnaissance de leurs compétences cognitives, expérientielles. Cependant en France, dans la gestion des risques naturels, les connaissances des riverains ont jusqu’ici été assez rarement prises en considération (Tricot, 2007 31,

25 Meur-Férec C., Deboudt Ph., Morel V. (2008) Coastal Risks in France: An Integrated Method For Evaluating Vulnerability. Journal of Coastal Resarch. Volume 24, Issue sp2, pp. 178–189.26 G. Decrop, C. Dourlens, P-A. Vidal-Naquet, (1997), Les scènes locales du risque, Futur Antérieur, CERPE.27B. Barraqué, P.Grissent (2005), La politique de prévention du risque d’inondation en France et en Angleterre : de l’action publique normative à la gestion intégrée, Rapport final, MED, direction des études économiques et de l’évaluation environnementale, ENPC, Université de Marne-la-Vallée, Université Paris XII, rapport en ligne http// www.ecologie.gouv.fr/IMG/pdf/rapport_barraque.pdf28 Loi du 2 février 1995, dite loi Barnier qui a remplacé les Plans d’Exposition aux Risques (P.E.R.) issus de loi du 13 juillet 1982. Dès 1982, la loi prévoit de lier le recensement des zones à risques au contrôle de l’urbanisation, l’accent étant alors mis en priorité sur la connaissance des aléas en vue de réduire la vulnérabilité des populations exposées aux risques. L’application des P.E.R. s’avérant fort modeste (moins de 500 réalisations en quatorze ans), ces procédures ont été remplacées par les plans de prévention des risques naturels issus de la loi du 2 février 1995.29 Deboudt Ph., Dauvin J.-C., Meur-Férec C., Morel V., Desroy N., Dewarumez J.-M, Dubaille E., Ghézali M. (2006), « Dix ans de démarche GIZC en Côte d’Opale : bilan et enjeux », Actes du colloque Prospective du littoral – Prospective pour le littoral, Ministère de l'Ecologie et du Développement Durable, 1 et 2 mars 2005, Paris, 17 p.30 C. Meur-Ferec, Essai inédit. De la dynamique naturelle à la gestion intégrée du littoral : un itinéraire de géographe, HDR, Université de Nantes, 247 p.31 A. Tricot (2007), Des cultures du risque d’inondation. Réflexions sur le lointain et son antonyme, la proximité. Communication pour le colloque international, Les approches pragmatiques de l’action publique, organisé par le groupe de recherche sur l'action publique, université libre de Bruxelles, le Centre de Recherches en Science Politique, Facultés universitaires Saint-Louis , le Groupe de Sociologie Politique et Morale, Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, les 15 novembre, 16 novembre 2007, Bruxelles.

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Meur Ferec, 200832) : la perspective des changements climatiques repose avec acuité cette importante question. Enfin, si l’on adopte le point de vue des politiques publiques, l’adaptation se dessine comme une injonction collectivement adressée aux populations (futures et lointaines) de s'ajuster à un environnement qui se modifie très rapidement. La préconisation d'une telle attitude face à un environnement incertain pose un ensemble de questions nécessitant une prise en charge théorique :

La question des inégalités environnementales,

Les changements climatiques ne sont pas seulement un problème environnemental (entendu ici sous l'angle climatique) mais social, politique voire éthique. Les capacités d'adaptation aux changements climatiques ne sont pas réparties de manière égale sur tous les territoires, certaines pourront répondre mieux que d'autres en fonction de leur exposition mais aussi de leur capacité culturelle, économique ou sociale à faire face à des crises. Olivier Godard (200833) souligne le caractère ambigu de l'adaptation au sens où il s'agit d'une adresse faite aux générations futures sans finalement qu'elles aient le choix de leur développement. En d'autres termes, elles devront s'adapter à l'héritage environnemental que les générations précédentes leur auront légué. Le questionnement éthique est central dans l'adaptation, il rejoint également celui des inégalités ou vulnérabilités environnementales (IFEN 200634). Non problématisée l’adaptation ressemblerait alors un comportement attendu s'adressant aux générations futures ou aux populations des confins or dans quelles mesures les populations qui subissent les effets des changements climatiques souhaiteront s'adapter aux politiques d'adaptation ? À titre d'exemple, l'érosion qui sévit le long des espaces côtiers du Québec maritime pourrait être l'objet d'une politique de planification des territoires drastique : ainsi sur certains territoires, l'ultime préconisation en matière d'adaptation pourrait être le déménagement des habitants nord-côtiers. La politique du retrait est également présente en France, elle consiste alors à envisager le retrait des installations humaines en phase avec la dynamique de recul des côtes. On supprimerait ainsi le risque en supprimant les enjeux (Meur-Ferec, 200435) sans finalement poser la question de l'habitant de l'enjeu. L'habitant est celui qui entretient des liens de proximité ou d'attaches à ces lieux et sur qui incombe en dernier ressort un « sacrifice » ultime : l'horizon de ne plus habiter de tels lieux. L'évitement du risque poserait alors la question de l'arrachement, du déplacement contraint et du sentiment d'insupportable (Breviglieri, 200236) dans l'adaptation.

Les risques d'une technicisation de la durabilité ?

Non interrogées, les politiques d'adaptation pourraient se résumer à des politiques techniques que l'on appelle encore politiques structurelles. Limiter les politiques d'adaptation à des politiques de gestion des impacts comporterait alors le risque de voir recycler les politiques déjà éprouvées, structurelles ou de défense contre la mer (digues, barrages), or ces politiques de l'équipement ont fait l'objet d'une profonde remise en question dans la gestion des risques dits naturels. Elles ne sont pas neutres dans la réalisation des risques en question : en confortant le sentiment de sécurité auprès des populations et paradoxalement en les exposant davantage aux risques (exemple des digues pour les risques d'inondation), mais aussi en aggravant certains phénomènes naturels qui concourrent à la formation du risque (accélération du recul du trait de côte lors de la mise en place d'épis). L'adaptation non interrogée pourrait conforter la mise en place de politiques du pire (l'arrachement autoritaire des habitants à leur lieu de vie) tout en accélérant le processus de dégradation et l’augmentation des coûts publics.. Ce dernier point rejoint l'idée de contre-productivité développée par Jean-Pierre Dupuy37 (2006) idée qu'il reprend lui-même d'Ivan Illich.

L’émergence puis l’augmentation des risques côtiers, au croisement entre dynamiques naturelles et anthropiques

En raison de l’appropriation croissante de la frange côtière par les populations et leurs activités (Meur-Ferec, 200638), la mobilité du trait de côte est devenue de plus en plus préoccupante en France comme dans de nombreux autres pays. La zone côtière étant densément peuplée, les variations de la ligne de rivage peuvent constituer une menace pour les riverains en plusieurs endroits. Les côtes sont animées 32 Meur-Férec C., Deboudt Ph., Morel V. (2008), op. cit.33 O. Godard, (2008), Ambigüs adaptation, communication présentée lors des journées NSS consacrée à l’adaptation à l’ordre du

jour, op.cit.34 IFEN (2006), les inégalités environnementales, synthèses IFEN, pp. 419-43035 Meur-Ferec C., Morel V. (2004), L'érosion sur la frange côtière : un exemple de gestion des risques, Natures Sciences Sociétés 12, 263-273.36 Breviglieri M., (2002), L'horizon de ne plus habiter et l'absence du maintien de soi en public, dans Céfaï D et Isaac J. (dir.), L'héritage du pragmatisme. Conflits d'urbanité et épreuves de civisme, Paris, Editions de l'Aube, 319-336.37 Dupuy J.-P. (2002), Pour un catastrophisme éclairé. Quand l'impossible est certain. Paris, Seuil.38 Guineberteau T., Meur-Férec C., Trouillet B. (2006) La GIZC en France : mirage ou mutation stratégique fondamentale ? Revue électronique canadienne Vertigo, Vol. 7 n° 3, 14 p

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par une dynamique particulièrement active, résultant de processus naturels qui leur confèrent une mobilité intrinsèque, parfois exacerbée par les actions humaines. Cette mobilité n'est pas un construit social ; elle existe objectivement en dehors de toute composante humaine, mais c'est lorsqu'elle entre en résonance avec les enjeux et la sensibilité des sociétés qu'elle devient source de risques. Tendance au recul du trait de côte vers la terre, glissement et concentration des installations humaines vers la mer, l’évolution naturelle et l’occupation humaine du rivage ont abouti au cours du siècle passé à un prévisible "télescopage". Ces dynamiques convergentes sont à l’origine de l’émergence, puis de la multiplication des risques liés à la mobilité du trait de côte, qui tendent à se généraliser sur la plupart des littoraux urbanisés du monde. Aujourd'hui, les cas critiques de constructions détruites par l'érosion ou la submersion restent encore exceptionnels sur le littoral français, mais ils sont appelés à se multiplier puisque la densification des installations en bord de côte n'a pas pu être arrêtée par les politiques d'aménagement du littoral. Il y a donc urgence à réfléchir à une stratégie à long terme, offrant plusieurs options selon les caractéristiques des espaces considérés.

3. Articulation avec les programmes régionaux, nationaux et européens

Le projet MISEEVA : Vulnérabilité de la zone côtière à l’aléa de submersion marine, dans le cadre du changement s’inscrit dans l’ANR “Vulnérabilité Milieu Climat” 2008-2010.En réponse aux impacts du changement climatique, sur le trait de côte, identifiés par le GIECC, le projet MISEEVA étudie à court et moyen terme (2010, 2020, 2050) la vulnérabilité côtière à l’aléa de submersion marine dans le Languedoc-Rousillon, en intégrant l’impact des changements globaux à venir. La vulnérabilité de la zone côtière est considérée ici comme un concept transdisciplinaire, qui intègre l’évaluation de l’exposition à l’aléa et celle de la vulnérabilité sociale, économique et environnementale dans un objectif de gestion intégrée. Cette approche est réalisée en envisageant les changements globaux à venir, climatiques et anthropiques. Cela implique une démarche prospective et itérative, à partir de la

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situation actuelle puis à différentes échéances de temps (2010, 2020 et 2050), dans l’hypothèse d’une gestion du risque fondée sur l’adaptation progressive des défenses actuelles face au changement. L’étude est menée à l’échelle régionale sur le Languedoc Roussillon et à l’échelle locale sur les sites de Palavas – Carnon ainsi que les lagunes associées. Ce projet nécessite une approche intégrée, regroupant une équipe transdisciplinaire constituée de géologues, océanographes côtiers, modélisateurs, géographes, économistes et sociologues regroupés, sous la coordination du BRGM ([email protected]).

Un autre projet ANR VMC concerne les risques côtiers, VULSACO : Vulnérabilité de plages sableuses face aux changements climatiques et aux pressions anthropiques. Dans un contexte de crise érosive des plages, ce projet, qui concerne davantage les processus physiques (aléas), vise à établir et estimer, pour l’horizon 2030, des indicateurs de vulnérabilité des plages sableuses basses à l’érosion et à la submersion marine. Il vise également à identifier le rôle aggravant ou modérateur du facteur d’occupation humaine du littoral sur cette vulnérabilité. Afin de traiter les différentes thématiques du projet, une équipe de recherche transdisciplinaire a été constituée et est pilotée par le BRGM ([email protected]). Elle associe des approches de mesures physiques et géomorphologiques in-situ et de modélisation.

Dans un autre contexte mais international, on signalera aussi le travail du consortium OURANOS qui a mis en place une équipe de recherche sur la dynamique côtière et les impacts des changements climatiques au Québec. On notera la recherche conduite par P. Bernatchez (pascal_bernatchez @uqar.qc.ca) professeur à l’Université du Québec à Rimouski (2005-2008) dans le cadre du projet du Fonds d’action sur les changements climatiques (FACC) : Sensibilité des côtes et vulnérabilité des communautés du golfe du Saint-Laurent aux impacts des changements climatiques.

4. Autres projets conduits par les proposants sur le même sujet notamment dans le contexte européen Catherine Meur-Ferec participe au programme ANR, projet MISEEVA (2008-10), tâche 2, mise en place de l’approche interdisciplinaire et coordonne la tâche 4.4 perception des risques et adaptabilité.

Catherine Meur-Ferec a par ailleurs assuré la coordination et la responsabilité scientifique d'un programme PNEC (Programme National d'Environnement Côtier, ART 6 - gouvernance environnementale et patrimoine côtier) (2002/04) : Vulnérabilité des territoires côtiers : évaluation, enjeux et politiques publiques . Ce programme a permis de faire travailler en étroite synergie 9 chercheurs en géographie, économie, sociologie.

Alain Hénaff et Yannick Lageat ont coordonné le programme régional (PRIR) EROCOVUL (érosion et vul-nérabilité du trait de côte en Bretagne) (2001 – 2003). Ces recherches menées au sein du laboratoire Géo-mer de l’Institut universitaire européen de la mer, étaient fondées sur des études historiques (de 1800 à 2003 à l’aide d’archives municipales, de journaux, etc.) et de mesures de terrain (de 1998 à 2003 sur environ 30 % du linéaire côtier breton - 1 283 km sur les 4 324 km - rias, îles et îlots inclus).

Alain Hénaff et Yannick Lageat ont également participé au programme DISCOBOLE- Dimensionnement des Structures Côtières et des Ouvrages de BOrd de mer à Longue Echéance (2004-2008), labellisé par le RGCU (Réseau Génie Civil et Urbain) (financement : Ministère de l’Equipement, des Transports, du Loge-ment, du Tourisme et de la Mer et Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable).Responsable

II - Plan de recherche détaillé :

1. Objectif général et hypothèses de travail

1.1. Questions et hypothèses

Changements climatiques et vulnérabilité côtière : croiser les processus physiques et la sensibilité des populations (aléa et perception).

L’objet commun de notre recherche concerne l'analyse des capacités adaptatives des sociétés locales face aux changements climatiques. Les changements climatiques ne sont pas toujours observables sur place notamment dans les régions tempérées et souvent le recours à la modélisation constitue l'outil essentiel de connaissance de ces phénomènes à venir. Les espaces côtiers, sont des espaces par définition

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mobiles, exposés à l'érosion et à la submersion, mais l'accélération de ces phénomènes d'origine naturelle pourrait être attribuable aux changements climatiques. L'observation, des phénomènes passés et en cours et des stratégies d'adaptation actuelles des sociétés à ces phénomènes, constituent de précieux outils pour comprendre les capacités futures d'adaptation des sociétés littorales. La recherche pourrait ainsi utilement contribuer à l'avancement des politiques publiques en organisant une forme de retour d'expériences de « ce qui est déjà là » (tant du point de vue des processus physiques que des aspects humains) par rapport aux changements climatiques à venir. La perception locale des phénomènes d'érosion-submersion constitue une entrée intéressante pour comprendre comment s’élabore ou non une forme de « concernement » (J. Roux) face au risque climatique. Couplée avec des données sur la dynamique géomorphologique, passée et actuelle, des sites étudiés, la recherche permettra une avancée majeure vers la compréhension de la vulnérabilité et donc les stratégies d’adaptation.

La possible accélération de l’érosion côtière en réponse aux changements globaux est susceptible d’affecter à la fois les espaces naturels, les infrastructures, les modes de gouvernance et les communautés riveraines habitantes des littoraux : d’où la nécessité de constituer une équipe interdisciplinaire associant des chercheurs en géomorphologie et sociologie et géographie sociale.

1.2. Résultats attendus et aspects innovants

Les résultats attendus en termes de gestion environnementale :

La collaboration entre les équipes permettra de développer par la mise en commun de nos recherches respectives, de nouvelles approches pour évaluer les réponses des systèmes côtiers aux changements climatiques. Cette question de la réponse du littoral est fondamentale pour bien identifier les vulnérabilités et les enjeux, mais surtout les mesures d’adaptation les plus appropriées.

Les résultats attendus d'un point de vue scientifique :

La caractérisation des modalités d’adaptation est le premier résultat attendu de ce couplage.

Le deuxième résultat attendu porte sur l’apport du croisement aléas perceptions à une problématique de la vulnérabilité.

La mise en perspective des résultats de nos travaux avec ceux de chercheurs québécois conviés à cet effet au séminaire, permettra d’apprécier les spécificités des approches.

Aspects innovants :

La recherche est interdisciplinaire : pour favoriser l'intégration des différentes approches un séminaire méthodologique commun à l'ensemble des équipes

est mis en place (voir paragraphe 2.1. suivant)

Afin de favoriser des relations d'inter-connaissance, le projet mettra en place à titre exploratoire, un atelier impliquant les chercheurs, les habitants, et les techniciens et experts.

1.3. Sites et cas retenus Le choix de la Bretagne comme région d’étude est directement lié à l’existence, à l’Université de Brest, au sein de l’Institut Universitaire Européen de la Mer, d’un laboratoire spécialisé dans l’étude des littoraux (Géomer) et plus particulièrement d’une équipe de géomorphologues spécialisée de longue date sur la dynamique des côtes (à l’origine laboratoire d’A. Guilcher, Dynamique et gestion des espaces littoraux). Cette équipe bénéficie d’une expérience, de données (bases de données numériques géoréférencées, archives, cartes anciennes…) et de matériel (topographie, SIG) essentiels pour le présent projet.

Les résultat du programme « Erocovul »  (Henaff et Lageat, 2003) permettent de dresser une cartographie détaillée de l’évolution du trait de côte régional tant au niveau de la répartition spatiale des dommages que de leur répartition temporelle. Le linéaire côtier breton est pour 52,6 % stable (357,1 km), pour 23,1 % en érosion (512 km), et pour 3,3 % en accrétion (73,3 km). La part du littoral s’érodant est supérieure à la moyenne métropolitaine sur le littoral des Côtes-d’Armor (37 %) et du Finistère (32 %). Des secteurs comme la côte de granite rose, le Léon, le sud Finistère (d’Audierne à Bénodet), le littoral de Port-Louis à la pres-qu’île de Quiberon sont concernés par l’érosion (Hénaff, 2003).

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Le choix des sites est déterminé par l’intérêt à travailler sur des secteurs cumulant à la fois de forts enjeux en terme de dommages potentiels (sites bâtis, urbanisés) et une tendance à l’érosion-submersion (cordon dunaires étroits, falaises meubles, zones basses..). Il est pas ailleurs intéressant de choisir des sites emblématiques de la problématique érosion - submersion, soit parce qu’ils ont récemment subi des dommages (tempête de mars 2008) ou parce que leur position les expose particulièrement à moyen terme. Enfin, choisir des sites diversifiés selon les « profils » des riverains (plutôt ruraux ou urbains, plutôt en résidences principales ou secondaires, regroupés en associations de défense ou non) devrait permettre d’obtenir des résultats particulièrement intéressants lors de l’enquête.

Ainsi, et selon ces critères, plusieurs sites d’études possibles sont envisagés :

Finistère sud : Ile Tudy, Combrit, Mousterlin (cordons dunaires étroits, érodés protégeant des polders partiellement lotis, surtout résidences secondaires)

Finistère nord : Kerlouan, Guissény (cordons dunaires protégeant des zones basses, bâties et cultivées)

Côtes d’Armor : Trégastel (falaises meubles de limons partiellement urbanisées par des résidences secondaires), Trébeurden (cordon dunaire résiduel urbanisé, commerces, thalassothérapie)

Morbihan : Gâvres (cordon dunaire protégeant une zone basse bâtie, périurbanisation de Lorient), Quiberon (isthme étroit et bas, route et réseaux reliant la presqu’île au continent)

Le choix précis des sites (deux à trois) doit se faire en commun entre les deux « modules » du projet (aléa et perception) et fera l’objet du premier séminaire interdisciplinaire.

Le choix des sites est déterminé par l’intérêt à travailler sur des secteurs cumulant à la fois de forts enjeux en terme de dommages potentiels (sites bâtis, urbanisés) et une tendance à l’érosion-submersion (cordon dunaires étroits, falaises meubles, zones basses..). Il est pas ailleurs intéressant de choisir des sites

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emblématiques de la problématique érosion - submersion, soit parce qu’ils ont récemment subi des dommages (tempête de mars 2008) ou parce que leur position les expose particulièrement à moyen terme. Enfin, choisir des sites diversifiés selon les « profils » des riverains (plutôt ruraux ou urbains, plutôt en résidences principales ou secondaires, regroupés en associations de défense ou non) devrait permettre d’obtenir des résultats particulièrement intéressants lors de l’enquête.

Ainsi, et selon ces critères, plusieurs sites d’études possibles sont envisagés :

Finistère sud : Ile Tudy, Combrit, Mousterlin (cordons dunaires étroits, érodés protégeant des polders partiellement lotis, surtout résidences secondaires)

Finistère nord : Kerlouan, Guissény (cordons dunaires protégeant des zones basses, bâties et cultivées)

Côtes d’Armor : Trégastel (falaises meubles de limons partiellement urbanisées par des résidences secondaires), Trébeurden (cordon dunaire résiduel urbanisé, commerces, thalassothérapie)

Morbihan : Gâvres (cordon dunaire protégeant une zone basse bâtie, périurbanisation de Lorient), Quiberon (isthme étroit et bas, route et réseaux reliant la presqu’île au continent)

Le choix précis des sites (deux à trois) doit se faire en commun entre les deux « modules » du projet (aléa et perception) et fera l’objet du premier séminaire interdisciplinaire.

2. Programme de travail  :

2.1. Une méthodologie commune aux équipes :

La proposition s'organise en deux grands modules : un module consacré principalement à l’analyse de l’aléa, il sera placé sous la coordination de Catherine Meur-Ferec complété par un module consacré à l’analyse de la perception placé sous la coordination de Anne Tricot. Au sein des modules, chaque équipe placé sous la responsabilité scientifique d’un chercheur, prend en charge des aspects précis de la recherche (voir paragraphe 2.3. « composition et descriptif des travaux), et développera des méthodologies propres à remplir les objectifs de cette dernière. Cependant afin d’assurer la bonne intégration des travaux de chacun et aussi une interconnaissance habitants, chercheurs, experts, nous proposons la mise en place de deux dispositifs de type méthodologique qui encadrent la démarche : un atelier interdisciplinaire, un atelier de terrains communs.

Mise en place d'un séminaire interdisciplinaire :

Afin d'assurer la circulation des questions, résultats et attentes de chaque équipe un séminaire interdisciplinaire sera mis en place. Outre la mise en discussion et les échanges entre chercheurs (voir ci-dessous) le séminaire favorisera la réalisation d'un glossaire des termes les plus utilisés entre les équipes pour traiter des aspects de vulnérabilité et des capacités d'adaptation des sociétés locales face à l'érosion côtière en prise avec les changements climatiques. Deux séances du séminaire se dérouleront en Bretagne au sein du laboratoire GEOMER à Brest, les deux autres séances du séminaire se dérouleront à Créteil à l’Institut d’Urbanisme de Paris au sein du laboratoire CRETEIL.

Première séance du séminaire : présentation des partenaires (deux journées)

La première séance se déroulera en Bretagne. Elle sera consacrée à la présentation des différents partenaires et au choix définitif des sites d’étude, à cette occasion le budget, les étapes, les objectifs seront rappelés. Cette première rencontre sera l'occasion de planifier plus précisément l'agenda de travail. Cette première séance se déroulera sur deux journées pour permettre une visite des sites retenus.

Deuxième séance du séminaire : mise à plat des procédures de travail (deux journées)

La seconde rencontre vise à mettre à plat les procédures de travail. Elle prend la forme d'un atelier débat dans lequel chaque équipe s'exprime sur le sujet et présente son « angle d'attaque ». Le but de la rencontre qui durera deux journées, est de prendre connaissance des points de vue et méthodes possibles sur le sujet et de constituer des groupes de travail thématiques composés à la fois de chercheurs issus des « sciences dures » et des « sciences sociales ». Un responsable de chaque groupe de travail sera désigné. Il aura pour fonction de veiller à la réalisation des tâches et d'assurer la circulation des informations relatives à l'avancement de ces dernières, ainsi qu'aux questionnements et résultats de son équipe vers les autres

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groupes de travail et le responsable du programme.

De la troisième à la quatrième séance : présentation des travaux de chaque équipe, problèmes rencontrés, questions à résoudre (deux séances sur deux journées)

Durant la troisième séance qui se déroulera en Bretagne, chaque équipe présente aux autres l'état d'avancement des travaux, les problèmes rencontrés, les questions à résoudre. Un bilan financier est également présenté par le responsable du groupe. La dernière journée vise à mettre en commun l'ensemble des résultats et à avancer sur la suite des travaux. Un compte rendu de cette réunion sera assuré par le responsable du programme. Il circulera rapidement par voie électronique après la rencontre afin de ressaisir l'ensemble des débats et pointer le fil conducteur des travaux à mener par la suite. Le dernière séance accueillera des collègues chercheurs québécois afin de confronter les expériences et commencer à bâtir une collaboration future commune.

Mise en place d’ateliers de terrain communs :

Le travail sur le terrain, qu’il soit géomorphologique (mesures topographiques) ou sociologique (enquêtes) donnera lieu à des « campagnes » que nous essayerons au maximum de coupler. Ainsi les méthodes et les techniques des uns deviendront plus familières aux autres et cette échange permettra une véritable synergie des différentes approches de la vulnérabilité (par exemple, comme dans le programme PNEC, des géomorphologues pourront réaliser quelques enquêtes et des sociologues quelques profils topographiques).

Au sein de cet atelier à titre exploratoire, l'équipe propose de mettre un dispositif propre à favoriser les échanges entre « savants, profanes et professionnels ». Il s'agira de présenter quelques résultats des recherches sur l'érosion - submersion des côtes en associant les habitants. Les chercheurs s'associeront de manière inédite au dispositif en proposant une observation en continu, des perceptions du risque informées par les résultats des recherches. L'objectif étant de comprendre si durant les confrontations, la perception du risque change, (est-ce que la mesure du phénomène peut permettre aux habitants de s'approprier la question de l’érosion-submersion, selon quelles modalités? La perception informée du risque accroît-elle une forme d'inquiétude ou au contraire obéit-elle à des comportements plus classiques de dénégation de ce dernier?). La comparaison pourra se faire avec un groupe témoin qui ne participera pas à l'atelier.

2.2. Calendrier prévisionnel

Le projet s’échelonne sur 18 mois pour conduire, finaliser et valoriser l’étude envisagée.

Phase 1 : préparation et repérages (3 mois)

Elle est consacrée à la préparation des missions sur le terrain. Elle commence par la tenue d'une séance du séminaire interdisciplinaire de l’équipe sur place. La séance est destinée à amorcer des échanges autour de la construction d’un objet commun aux équipes et visiter ensemble les sites.Au cours de cette première phase un état de l'art sera dressé :Recherche bibliographique, revues de presses, entretiens, entretiens exploratoires. Identification des personnes ressources, riverains, habitants.

Phase 2 : missions sur le terrain et travail en laboratoire (9 mois)

Elle est consacrée aux missions de l’équipe sur le terrain et au traitement des données géomorphologiques. Mesures et observations sur place des phénomènes d'érosion et des risques de submersions (topographie fine)Rencontres et réalisations d’entretiens auprès des acteurs, usagers et habitants concernés. Enregistrements sous différents supports (visuels, narratifs, audio, photographies…) des ambiances littorales en lien avec l’érosion.Collecte et analyse littératures grises (rapports…).Traitement et analyse diachroniques des séries de photographies aériennes verticales au laboratoire Géomer (Arc View). Traitement et analyse des données topographiques au laboratoire GéomerAu cours de cette phase, le séminaire interdisciplinaire travaille à la mise à plat des procédures de travail, la présentation des travaux de chaque équipe, la mise en place d'un glossaire commun (voir paragraphe 2.1.). Au cours de cette phase également sera mis en place à titre exploratoire l’atelier « forum hybride ».

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Phase 3 : exploitation et valorisation (6 mois)

La phase 3 est consacrée à l’exploitation et la valorisation des travaux de l’équipe. Au cours de cette phase, un premier séminaire aura lieu conviant les acteurs, riverains, habitants  : il rendra compte des échanges et des questions entre chercheurs et acteurs, riverains etc. tout au long de la démarche. Il aura aussi pour but de recueillir les remarques finales de ces derniers (rendre compte des satisfactions mais aussi des attentes qui n’auraient pas été prises en charge dans le projet). Ce séminaire débouchera sur la réalisation d’un livret à usage des acteurs intégrant des préconisations en termes d’adaptation des sociétés locales.Le deuxième séminaire est interdisciplinaire : plus académique est prévu pour l’échange entre chercheurs, il présentera les résultats des travaux ; il conviera également des chercheurs étrangers notamment québécois qui travaillent à des démarches voisines. À l’issue de ces travaux, le rapport scientifique sera rédigé par l’ensemble des équipes et remis à cet effet au commanditaire.Les chercheurs valoriseront leurs travaux par la publication d’articles dans des revues académiques propres à leur discipline et à vocation interdisciplinaire (de type NSS, Vertigo, DDT etc.)

2.3. Composition et descriptif des travaux de chaque partenaire

PREMIER MODULE : L’ÉTUDE DES ALÉAS EROSION – SUBMERSION

Les risques naturels côtiers en France métropolitaine39 relèvent de deux phénomènes principaux : le recul du trait de côte par érosion et les submersions marines. Ces deux ensembles de processus sont fréquemment liés, l’érosion d’un cordon dunaire par exemple pouvant entraîner sa rupture, et par conséquence la submersion de zones basses situées en arrière. Il est donc important de mener l’étude géomorphologique en couplant risques d’érosion et de submersion. Ainsi plusieurs paramètres seront étudiés dans l’étude des aléas en croisant trois approches :

1) Une approche statique par la topographie fine des terrains étudiés (levés de terrain, MNT (modèles numériques de terrain traités par le logiciel Surfer), orthophotoplan et BD Alti de l’IGN) déterminera la morphologie précise des sites (par exemple largeur et hauteur des cordons dunaires ou de la falaise, épaisseur de l’estran, altitude des secteurs de l’arrière côte…). Ces données seront complétées par une étude géomorphologique prenant en compte la lithologie, éventuellement la tectonique, l’hydrologie de surface, les profils de dune, de falaise, d’estran, la couverture végétale. Les ouvrages de défense contre la mer et leurs effets sur la dynamique morpho-sédimentaire seront également considérés.

2) Une approche cinématique permettra de resituer la tendance évolutive du trait de côte à l’échelle historique : évolution de la position de la ligne de rivage par l’étude comparatives des séries de photographies aériennes verticales depuis le début du XXème siècle (orthorectification et géoréférencement, logiciel Arc View). Ces données permettent de déterminer des rythmes d’érosion et des surfaces anciennement érodées ou inondées. Cette approche géo-historique par photo-interprétation permet également de coupler l’évolution morphologique avec le développement des enjeux (évolution des surfaces bâties, constructions d’ouvrages de défense contre la mer, etc.).

3) Les facteurs morphodynamiques de chaque site seront étudiés car ils conditionnent l’exposition aux aléas érosion- submersion. Ainsi, les données de vent, houle, courants, marées, variation du niveau marin seront analysées. L’estimation des bilans sédimentaires sur la période d’étude sera réalisée par superposition de levés topographiques réalisés au début et à la fin de la période.

En complément, un atelier40 sera proposé en master 2 « Expertise et Gestion de l’Environnement Littoral » sur les évènements passés d’érosion – submersion qui ont affecté les sites étudiés et sur l’évolution de l’occupation du sol (bâti, cultures, routes, défenses côtières…). Par des travaux d’archives (services

39 Hors zones soumises au cyclones tropicaux et aux tsunamis.40 Les ateliers sont des enseignements pratiques proposés en deuxième année de master professionnel EGEL. Il s’agit de petits contrats d’études ou de recherche passés avec des organismes privés ou publics et menés par des groupes de 5 à 10 étudiants enca-drés par des enseignants-chercheurs pendant 4 à 5 mois (parallèlement aux cours classiques). Ils sont l’occasion d’approfondir un su -jet utile au commanditaire et permettent aux étudiants d’acquérir d’un certain nombre de compétences essentielles, comme la conduite de projets, le suivi de contrats, l’organisation de réunions participatives, la rédaction de rapports d’études et de recherche. Les fonds obtenus pour ces contrats sont gérés par l’association des étudiants et servent à financer leur voyage d’études.

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maritimes, presses, assurances, bulletins municipaux, etc…) et l’analyse diachronique de photographies aériennes, les dommages (sur les biens) ou impacts (sur les dunes, falaises…) seront analysés et cartographiés. Par la suite, un stage de master 2 recherche au laboratoire Géomer sera proposé à un des étudiants afin d’approfondir le sujet et de participer au projet dans son ensemble.

L’ensemble de ces investigations géomorphologiques et géographiques permettra de dresser un bilan de la situation évolutive de la côte de chaque site et de cerner les zones potentiellement érodables – inondables à moyen terme, en tenant compte des dernières hypothèses de l’IPCC (2007). Ces données, traitées dans un système d’information géographique (SIG) seront analysées et les résultats présentés sous forme cartographique pour chaque site.

DEUXIÈME MODULE : CONNAISSANCE DES VULNÉRABILITÉS HUMAINES ET CAPACITÉS D'ADAPTATION FACE AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES

La vulnérabilité des populations aux risques d’érosion en prise avec les changements climatiques peut se décliner sous divers angles : la perception du risque d’érosion comme phénomène visible et inexorable ; les modes d’occupation de l’espace fragilisant les littoraux, engendrant des conflits d’usage. La vulnérabilité à l’érosion vue à l’aune des changements climatiques, renvoie également à sa prise en charge active sous l’angle de l’adaptation. Ces différents aspects de la recherche consacrée à la vulnérabilité seront complétés par des travaux accordant une place importante à la question du sensible, car la vulnérabilité renvoie aussi à la part sensible du vécu humain.

Analyse des modes de gestion du risque érosion submersion et de l’inscription de la question climatique dans les agendas politiques locaux

Dans un premier temps, la recherche s’intéressera à mieux identifier comment s’effectue la gestion des risques d’érosion-sumbersion sur les sites retenus en commun avec les équipes. Dans ce cadre Anne Tricot (PACTE) s’attachera à analyser les modes de gestion de ces risques, à travers l’analyse des procédures de prévention de type PPR et leur articulation avec les PLU locaux. Étude de « mise à plat » classique du risque qui s’intéressera ensuite à la manière dont le risque climatique est inscrit (ou non) dans les agendas décisionnels locaux. L’érosion constatée sur de nombreux sites côtiers pose la question de la gestion du recul du trait de côte, en lien avec les choix relatifs aux stratégies à adopter (maintien ou retrait…) et à l’aspect financier (qui va payer ?). La responsabilité locale peut aussi être engagée, notamment en période de crise ; l’érosion et sa gestion mettent en avant des questions de budgets (gestion du risque et gestion de crise), de responsabilités (élus, techniciens, représentants de l’État, communautés locales). Enfin, ces éléments doivent être croisés avec la perception du risque côtier (variations du niveau marin, érosion…) de la part des différents acteurs et usagers du territoire : la vulnérabilité des sociétés, intègre la résilience (D’Ercole, 1999), c'est-à-dire la capacité de réaction à un aléa, dont la perception du risque est un élément majeur. Dans ce contexte, la méthodologie envisagée peut se fonder sur les travaux de Catherine Meur-Férec et al Vulnérabilité des territoires côtiers, évaluation, enjeux et politiques publiques, PNEC (2004), dont l’approche consiste à développer des grilles d’évaluation de la vulnérabilité sociale, selon quatre indicateurs : occurrence et intensité de l’aléa, définition des enjeux, gestion et perception du risque.

Concernant la gestion des risques d’érosion et des perspectives d’adaptation aux changements climatiques, un ensemble d’entretiens sera réalisé auprès des principaux acteurs (élus, techniciens, représentants de l’Etat, des communautés locales). Les modalités de gestion impliquent des perceptions du risque normatives, prescriptives de la part des gestionnaires, ce premier volet d’entretiens sera confronté à la perception des habitants, riverains du risque d’érosion, des changements climatiques et des modalités de gestion des risques.

Figures du riverain des littoraux soumis à l'érosion et aux changements climatiques

Cette enquête conduite par Jacques Lolive (PACTE), à laquelle s’associeront Anne Tricot (PACTE) et Marc Breviglieri (GSPM-EHESS) : elle s’attachera à identifier la dimension sensible de l’expérience riveraine, de la vie avec les risques d’érosion et de leur possible accélération dans la perspective des changements climatiques. L’enquête visera à mettre en évidence une typologie des figures du riverain, dont les chercheurs du groupe ont déjà identifié quelques cas-types, à savoir :

Du côté des aménageurs, le riverain est surtout le nom que l’on donne au « tiers exclu » quand on se place

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du point de vue de l’équipement (J. Lolive 200341). Le riverain est celui qui habite à côté du projet d’équipement : il est situé dans l’environnement du projet. Le riverain devient alors le Nimbyste que l’on va stigmatiser s’il s’oppose au projet. Face à l’érosion côtière, le riverain est aussi parfois celui qui considère que les travaux de protection de son bien relèvent de l’intérêt général ou du moins collectif et qu’une non-intervention est un « abandon » aux forces de la nature, une capitulation…

Le riverain est le « voisin » de la rive, de la côte, il compose le plus souvent avec elle . La vie à proximité de la côte implique aussi une coexistence avec le risque qui ne va pas forcément coïncider avec les pratiques normatives, institutionnelles de prévention (A. Tricot, 200842), de sécurité voire d’adaptation. Une proximité avec le risque qui forme une expérience de la situation (A.Tricot, 200843).

Le riverain est aussi un habitant avec des attaches à un lieu, un territoire. L’habitant est un « sujet attaché » par des liens tissés d’implication personnelle. L’expérience vécue de l’habitant est à la fois sensorielle, sensible (elle intègre des émotions), imaginative (elle transfigure la réalité) et signifiante à la fois. Or l’expérience, la compétence du riverain est rarement prise en compte dans les politiques publiques d’aménagement.

Inégalités environnementales et riveraineté  Dans le contexte des changements climatiques, le riverain est aussi le plus exposé aux conséquences d’un risque qui est la résultante de comportements collectifs difficiles à normaliser, à rendre prédictibles. Au niveau local, il est attendu de la part des riverains, de ceux qui subissent de front les effets de ces changements, à ces formes d’inégalités environnementales (J.Lolive, N. Blanc 200844) il convient de s’adapter ; en d’autres termes d’adopter un comportement rationnel d’ajustement vertueux face à un phénomène collectif de grande ampleur et aux conséquences encore assez incertaines (A.Tricot, 200745). Dans quelles mesures le riverain souhaite-t-il s’adapter, à quoi d’ailleurs s’adapter ? Les changements climatiques comportent des scénarios de type catastrophiste, quelles sont les adaptations locales, riveraines à ces scénarios ?

Les mobilisations riveraines, l’action collectiveLe riverain pourrait ébaucher une nouvelle figure politique différente du citoyen qui défend l’intérêt général (J.Lolive46) ; elle est aussi différente de l’expert profane des forums hybrides. Le riverain quand il se mobilise, dessine un nouveau sujet politique : ni citoyen, ni expert. Les mobilisations riveraines revendiquent leur ancrage local, mêlent des arguments rationnels et des émotions publiques. Elles subissent une double critique : les experts leur reprochent leur manque d’objectivité ; les politiques et les administrations leur reprochent leurs attaches locales qui s’opposeraient à la défense de l’intérêt général. Les mobilisations riveraines tentent de composer un collectif politique sans utiliser les registres classiques de la modernité : fabriquer un intérêt général ; privilégier la rationalité scientifique ; s’émanciper des attaches locales et de la nature ; évacuer les émotions. Dans l’étude proposée, nous nous attacherons à compléter et mettre en regard des risques climatiques et d’érosion côtière ces différentes figures de la riveraineté.

L’analyse rendra compte des formes d’attaches riveraines et des registres d’actions individuelles et collectives qu’elles impliquent face au risque d’érosion accru ou non par les changements globaux et climatiques. Pour rendre compte des attaches, il faudra en premier lieu identifier les choix résidentiels comme possible adaptation au changement climatique. En effet, attirées par certains espaces à forts potentiels d’aménités, de bien-être et de qualité de vie, incarnés ici par les espaces littoraux (nous pourrions aussi évoquer les berges fluviales avec leurs risques afférents d’inondation), les populations sont le plus souvent amenées à octroyer leur confiance aux pouvoirs publics dans la gestion de risques malgré tout perçus. En fait, pour donner vie à un projet essentiel dans l’existence de chacun, et afin de satisfaire à des 41 J. Lolive, (2003) « Des territoires de mobilisation à l’écorégion », in C. Larrue, P. Melé, M. Rosemberg (dir.), Conflits et territoires, Tours, édition de la MSH «Villes et territoires», 2003, p. 145-165.42 Tricot A. (2008), Cultures du risque : réflexions sur le lointain et son antonyme, la proximité, Les approches pragmatiques de l’action publique, Colloque international, Bruxelles, 15-16 novembre 2007 GRAP-CRESPO-GSPM. Contribution à ouvrage collectif F. Cantelli, L.Pattaroni, M. Roca et J. Stavo-Debauge (dir.), P.I.E. Peter Lang (ed.), à paraître en 2008.43 Tricot A. (2008, à paraître), La question périurbaine, la proximité et la prévention des risques d’inondation. Regards à la croisée de la géographie et de l’anthropologie, contribution au numéro spécial de la revue EUE (EnvironnementUrbain/ UrbanEnvironment) « Villes et inondations » (D.Saint Laurent, dir.) (accepté)44 J. Lolive, N. Blanc, (2008), Les inégalités environnementales au prisme de l’esthétique, in G. Faburel (dir.) Inégalités et justice environnementales L’environnement comme facteur de cohésion urbaine et sociale ? (à paraître)45 Tricot A. (2007), De la vulnérabilité à l’adaptation : réflexions au détour d’expériences canadiennes, Colloque Risques environnementaux et changement climatique. Quelles réponses sociales ?, 28-30 novembre 2007, groupe Risques Crises et Catastrophes (C. Lutoff, J.C. Gaillard, Dir.), UMR PACTE, Axe « Risques et crises collectifs », MSH-Alpes Grenoble. Actes du colloque à paraître.46J. Lolive (2006), Des forums hybrides à l’esthétisation  des espaces publics en France, Cahiers de Géographie du Québec, vol 50 n°140, septembre 2006, p. 151-171.

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envies de bien-être environnemental (singularité paysagère, diversité des stimulations sensoriels, aménités récréatives multiples…), ces choix résidentiels conjuguent dans leurs motivations d’une part des risques imaginés et/ou pressentis, enchâssés dans des parcours et expériences, projetés dans des modes d’habiter, et, de l’autre, des représentations de registres, dispositifs et référentiels de l’action, devant faire face à l’occurrence de survenue des dommages. Le choix résidentiel est donc adaptation, résilience. Ce travail sera conduit par un doctorant à l’Institut d’Urbanisme de Paris (Université Paris Est) qui sera accueilli en CDD à PACTE pendant six mois.

Cette enquête visera plus précisément :

1. Les parcours résidentiels (lieux pratiqués, statuts et modes d’occupation, projets résidentiels etc.), ainsi que les expériences (passées), attendus et représentations (au moment du choix) et le vécu in situ de l’environnement et des risques.

2. Les modes actuels d’habiter, afin de : resituer les motivations initiales, qu’elles soient classiques ou reliées aux caractéristiques environnementales du territoire nouvellement occupé (perception du risque, imaginaire de l’eau…) ; et afin de mettre en évidence les différents modes d’occupation et les pratiques de ces lieux (conception architecturale, adaptation des espaces intérieurs, modulation des usages…). Les attentes que traduisent ces modes de vie et d’habiter, feront alors l’objet d’une attention particulière.

3. Les représentations et attentes de la gestion publique du risque et des dommages, point qui sera particulièrement développé avec les populations nouvellement installées.

Dans cette enquête, Marc Breviglieri (GSPM-EHESS) travaillera plus spécifiquement sur la question du déplacement contraint par les phénomènes d’érosion - submersion associés aux changements climatiques. L’enquête visera à donner un angle d’observation et un cadre de compréhension à la manière dont ces phénomènes, et la dimension d’anxiété qu’ils soulèvent conduisent à un seuil du supportable (M. Breviglieri, 200847) et participent à la motivation de quitter le lieu habité (M. Breviglieri, 2002 48). Elle tentera de comprendre les hésitations et les doutes qui graduellement consolident ce mouvement de détachement et participent de l’établissement d’un projet de départ et de réinstallation. A partir de cette tension relative au délogé, à l’arrachement et au déplacement contraint, une réflexion pourra s’engager sur les coûts humains induits par ces phénomènes naturels. Mais il sera aussi question de regarder la manière dont s’ébauche, dans ce cas de figure, des mobilisations individuelles ou collectives pour préserver une part des bienfaits relatifs à l’attachement au lieu habité, bref, comment se dresse une résistance à n’appréhender le déplacement contraint que comme pure fatalité.

Nous procéderons à une série d’enquêtes-entretiens individuels, collectifs sur les sites retenus. L’enquête s’appuiera sur le suivi de cas de figure en fonction des sites retenus. Ce suivi suppose un rapport continu d’enquête avec des habitants (échange de courriels et réalisation d’enquêtes-entretiens sur les deux « terrains ») en face du problème que l’on souhaite aborder.

Vulnérabilité des ambiances côtières. Menée principalement par Jean-Paul Thibaud et Rachel Thomas (CRESSON) l’enquête propose d’étudier la façon dont les changements climatiques en lien avec l’érosion-submersion des côtes se manifestent, se traduisent et s’intègrent dans la vie quotidienne des populations vivant à proximité des espaces côtiers. Nous nous focalisons plus particulièrement sur la relation sensible qu’entretiennent les habitants avec leur milieu de vie. Pour mettre à jour l’expérience vécue des riverains en matière de changements climatiques et d’érosion-submersion des côtes, nous nous appuyons sur la notion d’ambiance49, définie en première approximation comme un espace-temps éprouvé en termes sensibles. Comment les ambiances côtières révèlent-elles la manière dont les changements climatiques se propagent dans la vie quotidienne des riverains ?

Nous aborderons une telle question à partir de trois entrées principales :

1- Traces sensibles.

2- Tonalités affectives.

47 Breviglieri, M. (2008) « L’insupportable. L’excès de proximité, l’atteinte à l’autonomie et le sentiment de violation du privé », in Breviglieri, M., Lafaye, C. & Trom, D., Compétences critiques et sens de justice, Paris, Economica.48 Breviglieri, M. (2002) « L'horizon du ne plus habiter et l'absence du maintien de soi en public », in L’héritage du pragmatisme. Conflits d’urbanité et épreuves de civisme, D. Céfaï et I. Joseph (éd.), Éditions de l’Aube, 319-336.49Une littérature abondante existe désormais sur la notion d’ambiance. Se reporter en particulier à : Augoyard J.F. L’environnement sensible et les ambiances architecturales. L’espace Géographique. 1995, n° 4, p. 302-318.

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3- Conduites sociales.

Pour mettre en œuvre ce programme, nous procéderons à une ethnographie sensible des espaces littoraux. Il s’agira de relever in situ les traces sensibles du changement climatique dans les conduites perceptives, les pratiques sociales et les récits ordinaires des habitants. Pour ce faire, nous nous appuierons sur des techniques d’enquête d’ores et déjà testées et validées au Cresson50.

L’ethnographie sensible que nous proposons de développer s’appuiera à la fois :

- Sur des relevés sensibles (photos, enregistrements sonores, croquis) effectués par les enquêteurs et/ou les riverains eux-mêmes ;

- Sur des parcours sensibles, visites, itinéraires et cheminements commentés par divers types d’habitants et d’acteurs locaux ;

- Sur des descriptions sensibles tirées de récits, d’anecdotes, de journaux de bord et de souvenirs issus d’expériences passées et d’histoires locales ;

- Sur des réactivations sensibles consistant à mettre en discussion des matériaux audio-visuels auprès des populations concernées.

Les résultats de ce travail consisteront principalement à dégager les modalités, conditions et processus de propagation des changements climatiques dans l’expérience sensible quotidienne des riverains.

Analyses des discours et imaginaires autour du changement climatique

Pour pouvoir répondre à ces questions primordiales concernant la compréhension des réactions des riverains et partant l’acceptabilité par ces derniers des solutions proposées, nous devons analyser et comprendre les représentations qui se dégagent des discours sociaux (médias, experts, fiction) et qui influencent les attitudes. L’apport spécifique d’une analyse de type linguistique se révèle très précieuse. Elle sera conduite par Ferenc Fodor (DynaLANG)

La thématique du changement climatique peut être étudiée à travers l’analyse sémiologique et sémiolinguistique des discours, des images et des représentations dans les médias français (presse grand public et économique et sites internet), dans la fiction et dans le discours d’experts. La constitution d’un corpus représentatif est nécessaire sans la nécessité d’être exhaustif compte tenu de l’ampleur des informations que l’on pourra trouver. Le corpus d’analyse exact sera défini ultérieurement. L’analyse sur la fiction sera réalisée par Ferenc Fodor et l’analyse des médias et des discours scientifiques par des doctorants de l’Université Paris Descartes. Elle comporte des visées et finalités analytiques.

L’objet d'étude concerné sera ainsi analysé de trois points de vue :

- du point de vue de la littérature, une analyse de la fiction, essentiellement de la fiction d’anticipation. La littérature et surtout les films de fiction ont une influence certaine sur la formation, la structuration des opinions qui est un processus complexe. La fiction, qui est une construction imaginaire du monde essentielle pour l’être humain, se présente également contre l’hyper-séparation des savoirs. Les récits de fiction peuvent révéler autre chose que les discours d’experts, les médias ou les récits de victimes de catastrophes en induisant le réel plus que le réel, en montrant le réel différemment, de façon plus inductive que le discours d’expert ou les discours médiatiques. Mais l’étude de ces derniers est également primordiale.

- la communication médiatique sur le changement climatique à travers les corpus retenus. L’accent sera mis sur l’analyse sémiologique et les sens qu’elle induit quant à l’image du changement climatique (sa/ses représentation/s) ainsi que sur l’analyse sémantique et discursive (le discours et les représentations qui s’infèrent de la communication). La langue des médias favorise la dramatisation aussi dans le cas du changement climatique. Il est ainsi nécessaire de repérer, analyser, hiérarchiser les informations catastrophiques et anxiogènes qui s’y multiplient.

- à côté des discours médiatiques, les discours d’experts (scientifiques) seront également analysés pour voir dans quelle mesure et comment le discours scientifique est relayé ou non par les médias. Quelles figures rhétoriques sont-elles utilisées pour parler des causes, des conséquences et des solutions proposées quant

50 Pour une présentation détaillée de ces méthodologies d’investigation in situ, se reporter en particulier à : L'espace urbain en méthodes. sous la direction de M. Grosjeanet J.P. Thibaud, Editions Parenthèses, Marseille, 2001, 219 p.

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au changement climatique ? Le discours scientifique se caractérise-t-il par la même tendance à la dramatisation que le discours médiatique ?

3. Valorisation envisagée :Outre la remise du rapport scientifique, il est prévu un séminaire de restitution des travaux auprès des acteurs, habitants, riverains. Ce séminaire entre dans la logique de l’atelier de terrain exploratoire. Par ailleurs, un livret méthodologique sur les principes d'intégration des aléas et des perceptions pour appréhender les capacités d'adaptation face aux risques sera proposé. Il comportera notamment des recommandations et propositions d’orientation à l’attention des gestionnaires de ces risques (services de l’Etat, collectivités locales…). Parallèlement, un séminaire plus académique sera organisé pour les chercheurs (auquel seront notamment conviés les collègues québécois). Les résultats de cette recherche seront valorisés par des soumissions d'articles à des revues scientifiques propres aux disciplines des chercheurs, ainsi qu’à des revues à vocation interdisciplinaire (de type NSS, Vertigo, DDT etc.)

4. Expérience et moyens des équipes dans le domaine considéré :

Partenaire 1

UMR PACTE (UMR 5194 science politique, géographie, aménagement et environnement)

L’UMR Pacte (Politiques publiques, Action politique, Territoires) (UMR CNRS/IEP/UPMF/UJF 5194) - regroupe plusieurs laboratoires grenoblois en sciences humaines et sociales et constitue une des plus grosses structures de recherche en France pour la science politique, la géographie, l’aménagement et l’urbanisme, la sociologie des organisations et de l’innovation scientifique. PACTE compte deux équipes : Politique-Organisation (liée à l’Institut d’études politiques de Grenoble) et Territoires (liée à l’Institut de Géographie Alpine et à l’Institut d’Urbanisme de Grenoble). Elle compte 119 chercheurs et enseignants-chercheurs permanents, 24 ingénieurs, techniciens et administratifs, et 163 doctorants.

Spécialisée dans l’étude des sciences de gouvernement, l’UMR Pacte consacre ses activités de recherche et d’expertise aux politiques publiques, aux actions politiques et organisation comme aux territoires en privilégiant les approches transdisciplinaires.

Axes de recherches de PACTE- Sciences et société : De la production des connaissances à la construction de l’action- Connaissances, Méthodes, Outils, Données : De la donnée à la connaissance et à l’action. Enjeux de

l’exploitation des données sociales, politiques, territoriales et environnementales - Action publique, recompositions territoriales et gouvernance : De la transformation des politiques publiques au

renouvellement de l’action collective : entre changements d’échelles et recompositions territoriales - L’épreuve de la mondialisation : Construction du politique, innovation organisationnelle et changement social - Cohésion sociale : Politiques publiques et dynamiques territoriales- Environnement et durabilité (dispositif de recherche émergent) : La question environnementale. De la

compréhension des processus à la gestion des territoires, nouvelles mobilisations, formes d’action collective et politiques publiques

Directeur : Guy SAEZ, politiste, Directeur de recherche au CNRS.

Membres titulaires participant au projet :

Jacques LOLIVEChargé de recherches au CNRS (CR1) docteur en Aménagement et Science Politique, UMR PACTE-TERRITOIRES.Habilitation à diriger des recherches (HDR) en cours (soutenance prévue 15 décembre 2008).

Thèmes de recherche : La cause environnementale (1997-2001). Recherches sur les mobilisations associatives : analyse des stratégies associatives et leur capacité à monter en généralité ; analyse du fonctionnement (boîte noire) des politiques d’aménagement ; pistes pour une planification environnementale. Le risque environnemental (2001-2003). Recherches sur les risques naturels et environnementaux (crue Var à Nice, boues de stations d’épuration...) : analyse de question environnementale comme retour des éléments naturels externalisés par l’aménagement et comme conséquences non-intentionnelles de l’action ; analyse des territoires du risque et des dispositifs de confiance ; conception et expérimentation d’une méthodologie de prévention des controverses. La relation environnementale sensible, médiale et esthétique (depuis 2003) : analyse des évolutions suscitées par la question environnementale : émergence des politiques « écocentrées » (gestion intégrée des bassins versants, Convention alpine…), revalorisation de la relation environnementale (riveraineté et politique, rôle du sensible et de l’émotion dans la relation à l’environnement, savoirs d’habitants…) et développement d’interactions nouvelles entre l’environnement, la politique et l’esthétique (nouvelles mobilisations urbaines, esthétisation de l’espace public, art écologique...).

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Anne TRICOT

Ingénieur d'études CNRS, UMR PACTE.Docteur en géographie et aménagement.Axes de recherches : Risques naturels - vulnérabilité - résilience et modalités d'adaptation - La riveraineté et le risque - la proximité. Les formes d'actions ou "régimes d'engagement" face au risque. Controverses environnementales

Partenaire 2

L'équipe Géomer  constitue la partie brestoise de l'UMR 6554 LETG (Littoral, Environnement, Télédétection, Géoma-tique) qui rassemble quatre équipes de géographie dans l'Ouest de la France. Géomer est membre de l'Institut Universi-taire Européen de la Mer (IUEM), composante de l'Université de Bretagne Occidentale (UBO).

Nos activités de recherche s'inscrivent dans le vaste champ de la géographie humaine, de la géographie physique et de la géomatique. Elles concernent l'environnement littoral des écosystèmes tempérés et tropicaux. L'équipe affiche clai-rement sa vocation interdisciplinaire par l'origine de ses chercheurs et ingénieurs (cartographie, écologie, géographie, géologie) et par l'ouverture de ses collaborations aux champs disciplinaires des Sciences de l'Homme, de la Vie et de l'Univers, ainsi qu'aux Sciences physiques pour l'ingénieur.

Directeur : Françoise Gourmelon, directrice de recherche au CNRSAdresse postale : Laboratoire Géomer, IUEM, Place Nicolas Copernic, Technopôle Brest Iroise, 29280 Plouzané. Tél : 02 98 49 87 54

Titulaires participant au projet : L’équipe sera constituée de 7 membres :

Catherine MEUR-FEREC, Professeur, géographie.Thèmes de recherches : Géographie du littoral, géomorphologie littorale, risques côtiers, gestion des espaces de nature littoraux, gestion intégrée des zones côtières.Catherine Meur-Ferec coordonnera le module aléa et travaillera également à l’interface entre géomorphologues et sociologues, afin de favoriser une véritable intégration des problématiques, comme dans les projets PNEC et MISEEVA.

Jean-Marie CARIOLETDoctorant (direction C. Meur-Férec, encadrement S. Suanez)Titre de la thèse : Inondation des côtes basses et risques associés en Bretagne. Redéfinition des processus hydrodynamiques liés aux conditions météo-océaniques et des paramètres morpho-sédimentaires.La thèse de Jean-Marie Cariolet, débutée en octobre 2007, s’inscrit en grande partie dans la problématique du projet. Ses travaux contribueront à alimenter le module aléas et s’enrichiront de l’approche sociologique des collègues du module perception.

Véronique CUQIngénieur d’étudesThèmes de recherche : géomorphologie littorale, dynamiques côtières.Véronique CUQ apportera notamment dans le projet ses compétences en matière de levés topographiques (tachéomètre, DGPS), de traitement de photographies aériennes et de photo-interprétation.

Hervé FLANQUARTMaître de conférences, sociologie, Université du Littoral Côte d’Opale, Institut des Mers du NordThèmes de recherches : perception/représentation des risques naturels et technologiques, influence des croyances et valeurs sur la perception des risques. Hervé Flanquart, par sa participation aux groupes PNEC et MISEEVA facilitera l’interface géomorphologie – sociologie qu’il a déjà fréquemment pratiquée.

Alain HENAFF,Maître de conférences, géographie Thèmes de recherches : géographie du littoral, géomorphologie, dynamiques anciennes (holocènes notamment), historiques et contemporaines sous l’influence des forçages naturels et des actions anthropiques, risques littoraux.

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Alain Hénaff apportera plus particulièrement sa pratique du terrain et des techniques en géomorphologie, ainsi que son expérience dans les programmes EROCOVUL et DISCOBOLE.

Yannick LAGEATProfesseur, géographieThèmes de recherches : géomorphologie structurale, dynamiques littorales, risques naturels.Yannick Lageat, contribuera notamment à l’expertise géomorphologique et géo-historique. L’équipe bénéficiera de son expérience dans les programmes EROCOVUL et DISCOBOLE

Iwan LE BERREMaître de conférencesThèmes de recherche : géomatique, SIG, géographie du littoral, occupation du sol.Iwan LE BERRE apportera au projet ses compétences en matière de traitement des photographies aériennes, d’analyse des variations du trait de côte et des aménagements et de cartographie des résultats, notamment par l’usage d’un Système d’Information Géographique (ARC View).

Partenaire 3

CRESSON - UMR 1563 AMBIANCES ARCHITECTURALES ET URBAINES

L'Unité Mixte de Recherche 1563 "Ambiances Architecturales et Urbaines" regroupe depuis 1997 les laboratoires CRESSON de Grenoble et CERMA de Nantes.

Ses missions principales :Contribuer à une théorie des ambiances architecturales et urbaines centrée sur la simulation immersive, l'approche in situ et l'aide au projet ; Développer des méthodes interdisciplinaires pour la recherche architecturale et des méthodes d’intégration des résultats à la pratique projectuelle ; Animer le champ de la recherche architecturale et urbaine française spécialisé dans les ambiances et l’ouvrir à l’international ; Participer à la formation à la recherche le rattachement des équipes CERMA et CRESSON aux écoles doctorales dont elles sont laboratoires d’accueil ;Développer une politique de diffusion et de valorisation par les publications, les contrats de recherche et d’application, par les transferts de technologie et par la formation continue destinée, en particulier, aux professionnels exploitant les nouvelles technologies de l’information.

Directeur de l’UMR 1563 : Henry Torgue, sociologue, Ingénieur de Recherche au CNRDirecteur du CRESSON : Grégoire Chelkoff, architecte, Professeur à l’ENSAG

Titulaires participant au projet :

Jean-Paul THIBAUD chercheur, Directeur de Recherche CNRS.Thèmes de recherche : théorie des ambiances urbaines. Perception ordinaire en milieu urbain. Culture et l’ethnographie sensibles des espaces publics. Méthodologie d’enquête in situ

Rachel THOMAS Chercheur, Chargée de Recherche CNRSThèmes de recherche : La dimension sensible des déplacements des piétons dans la ville du XXIe siècleCe programme de travail pose la question du rôle de la dimension sensible (environnementale et perceptive) dans l’accomplissement et l’organisation des déplacements des piétons en ville. Concrètement, il s’agit de penser les liens entre des manières de se déplacer dans l’espace public urbain, des modes de relation à autrui et une perception située du milieu ambiant.

Partenaire 4

LABORATOIRE DYNALANG EA 3790 Université Paris Descartes.

Le laboratoire Dynalang équipe Dynalang-sem (Théorie linguistique et Analyse de la Dynamique des langages Humains - Sémiologie / Sémantique) est un laboratoire de recherche de la Faculté des Sciences Humaines et Sociales - Sorbonne, au sein de l'Université Paris Descartes.Depuis quinze ans, dans le cadre de centres de recherches en sciences du langage (CRSLC [1], Université d'Angers et THEDEL[2] de l'Université Paris 5, maintenant DYNALANG, ÉQUIPE SEM - Sémiologie), la recherche concernant les théories et méthodologies d'analyse des langues et langages non verbaux a fait l'objet de nombreux travaux diffusés sous forme de publications (revue Sémêion) et de journées d'études. Cette réflexion fondamentale s'est incarnée très rapidement dans deux voies conjointes : d'une part la création d'une formation universitaire de 3e cycle proposant une transmission et concrétisation des savoirs théoriques ; d'autre part, l'extension des expertises à destination des professionnels.

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Le laboratoire se compose de plusieurs doctorants, maîtres de conférences, professeurs des universités (et professeur émérite) et de chercheurs associés.

Directeur de DYNALANG : JEAN-Pierre GOUDAILLER ; Professeur des universitésUniversité Paris Descartes, Faculté des Sciences Humaines et Sociales - SorbonneDépartement de Linguistique Générale et Appliquée

Titulaires participant au projet : Valérie Brunetière, maître de conférences à l’Université Paris-Descartes.Ferenc Fodor chercheur au laboratoire DYNALANG.

Ferenc FODOR Docteur en sciences du langage de Paris 5, habilité à diriger des recherches (HDR), sémiolinguiste, chercheur associé au laboratoire Dynalang-SEM, chercheur expert à la Direction de la Recherche et du Développement d’EDF.Thèmes de recherche : Sémiologie et Imaginaire culturel. Représentations sociales, collectives. Evolution des représentations, dynamiques représentationnelles. L’univers fictionnel. Les questions environnementales et plus particulièrement celles du changement climatique (perceptions, discours, représentations, imaginaires) en lien avec l’imaginaire culturel. Les questions interculturelles et de diversité. Les opinions publiques. Approches interdisciplinaires. Sémiolinguistique (énonciation). Analyses de discours institutionnels, médiatiques, publicitaires et internautiques (linguistique et iconique). Questionnements et enrichissement des théories et méthodes actuelles. Linguistique et Imaginaire linguistique. Normes, surnormes. Dynamique épilinguistique. Idéologies et politiques linguistiques. Théories, méthodologies. Langues européennes et histoire de leurs représentations.

Partenaire 5EHESS (Ecole des Hautes Etudes en sciences sociales, Paris).

GSPM (Groupe de sociologie politique et morale)

Le Groupe de Sociologie Politique et Morale regroupe près de trente chercheurs et enseignants chercheurs, sociologues mais aussi politistes, anthropologues et philosophes et une trentaine de doctorants. Au-delà de la diversité des objets traités dans le groupe, une même démarche unit les différentes recherches : entrer dans l’analyse des phénomènes sociaux en privilégiant les opérations critiques et les épreuves de force et de justice auxquelles se livrent les acteurs. L’optique est celle d’une sociologie pragmatique ou plus exactement pragmatiste. Celle-ci met l’accent sur plusieurs points : l’engagement des acteurs dans les actions collectives, les capacités qu’ils mettent en œuvre pour interpréter les situations auxquelles ils se trouvent confrontés, mais aussi les critiques et les justifications qu’ils développent. Cette sociologie s’attache également à clarifier et à modéliser les grammaires sous-jacentes sur lesquelles reposent les accords, souvent établis de façon tacite, ou à partir desquelles les désaccords sont rendus explicites. Enfin, elle accorde une grande attention à la dynamique des mobilisations qui, prenant appui sur ces désaccords ou sur la dénonciation d’injustice, suscitent la formation de causes collectives.

Directeur : Nicolas Dodier

Titulaire participant au projet :Marc BREVIGLIERI, docteur en sociologie, maître de conférences à l' IUT Paris –V.Chercheur au GSPM-EHESS.Thèmes de recherches : Face à la mémoire des grandes villes (avec Maïa Brugère, Laura Centemeri, Eric Doidy, Pedro-José Garcia Sanchez, Joan Stavo-Debauge et Tomaso Vitale). Ce que l’urbain demande aux personnes (avec Lucie Bonnet, Marc Breviglieri, Luca Pattaroni, Joan Stavo-Debauge et Danny Trom). Habiter, accueillir, appartenir (avec Luca Pattaroni, Joan Stavo-Debauge). Raccorder les identités blessées : le travail social sur la consistance biographique. Inquiétudes politiques au cœur du travail d’écriture des sciences sociales : les travaux français sur les « jeunes issus de l’immigration » (avec Joan Stavo-Debauge).

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SÉLECTION DE PUBLICATIONS LES PLUS SIGNIFICATIVES DES MEMBRES DU MODULE ALÉAS

Cariolet J-M., Suanez S. (sous presse) Approche pour une cartographie du risque de submersion des côtes basses, La Houille Blanche.

Costa S., Lageat Y., Henaff A., Delahaye D., Plessis E. (2003) Origine de la variabilité du recul des falaises crayeuses du nord-ouest du Bassin de Paris. L’exemple du littoral haut-Normand (France). Hommes et Terres du Nord, 2003/1, p. 22-31.

Deboudt Ph., Flanquart H. (2008), « Recherche interdisciplinaire en sciences humaines et sociales sur l’évaluation de la vulnérabilité des territoires côtiers au risque d’érosion », in Recherche interdisciplinaire en sciences humaines (Collectif), Villeneuve d’Ascq, Artois Université Presse.

Dehouck A., Cuq V., Fichaut B., Suanez S., 2005, Premiers éléments de caractérisation de la morphodynamique de deux plages de la mer d'Iroise, Actes des VIIIè Journées nationales Génie Côtier Génie Civil, Compiègne, 7-9 septembre 2004, Ed. Levacher D., Sergent P., Ouahsine A. et le Centre Français du Littoral, tome 1, p. 357-364.Flanquart H., Hellequin A. – P., Deldreve V., Deboudt P., (2006), « Identité sociale et perception du risque côtier »,

Colloque international Interactions nature-société : analyses et modèles, La Baule, 3 au 6 mai 2006.Flanquart H., Hellequin A.–P. et Vallet (2007)« Faire ou ne pas faire confiance aux gestionnaires du risque ? le cas d’un

village entouré de sites SEVESO », Territoires en mouvement.Hénaff A. (2003) Présentation du programme pluriannuel de recherche d’intérêt régional sur l’érosion et la vulnérabilité

du trait de côte en Bretagne. Actes des « Journées Scientifiques et Techniques du CETMEF », Paris, 25 mars 2003, p.27-43.

Hénaff A. (2004) Les aménagements des littoraux de la Région Bretagne en vue de leur défense contre l’érosion depuis 1949. Bulletin de l’Association de Géographes Français, 3, p. 346-359.

Hénaff A. (2004) Mobilité des littoraux et variabilité des vents de tempête et des houles dominantes au cours du dernier siècle en Bretagne. Actes du XVIIe colloque international de climatologie, A.I.C. « Climat, mémoire du temps…, les relations climat-espace-société ». Caen, 8-10 septembre 2004, p.305-308.

Hénaff A. (2008) Recherche d’indicateurs géomorphologiques de variation de l’orientation des houles sur les côtes françaises de l’Atlantique et de la Manche au cours des 25 dernières années, analyse des données et comparaison avec les données de l’atlas numérique de houles EDF-LNHE. La Houille Blanche, n°1, p. 61-71.

Hénaff A., Lageat Y., Costa S., Plessis E. (2002) Le recul des falaises crayeuses du Pays de Caux : détermination des processus d'érosion et quantification des rythmes d'évolution. Géomorphologie, 2, p. 107-118.

Hénaff A., Lageat Y., Costa S., Plessis E. (2002) Modalités du recul des falaises du Pays de Caux. Actes du colloque «Geomorphology: from expert opinion to modelling», Strasbourg, 26-27 avril 2002, p. 225-233.

Hénaff A., Le Berre I. (2003) Fonctionnement hydro-sédimentaire et aménagement du littoral, le cas de la côte occidentale du Finistère. Les Cahiers Nantais, numéro spécial en hommage au Professeur J.-P. Pinot : « Comprendre et gérer la nature littorale », p. 75 – 88.

Le Berre I, Giraudet J., Hénaff A., Wenzel F. (2005) Suivi du littoral par SPOT 5 : cartographie de l’occupation du sol. Photo-interprétation, 2005/3, p. 3-13.

Le Berre I., Hénaff A., Devogele T., Mascret A., Wenzel F. (2005) SPOT 5 : un outil pertinent pour le suivi du trait de côte ? Norois, numéro thématique « Géographie du littoral, approche géomatique », 196, p. 23-35.

Meur-Férec C. (coord.), Deboudt P., Deldrève V., Flanquart H., Hellequin A.P., Herbert V., Longuepée J., Morel V., 2003 et 2004. La vulnérabilité des territoires côtiers : évaluation, enjeux et politiques publiques. Programme National Environnement Côtier, quatre rapports de contrat.

Meur-Férec C. et Morel V., 2004. L'érosion sur la frange côtière : un exemple de gestion des risques. Nature Science et Société 12, 263-273..

Meur-Férec C., 2003. L'occupation du littoral, ou le choix d'investir un territoire à risques. Océanis, n° 28, 1-2, p. 115-137.

Meur-Férec C., 2006. Regard rétrospectif sur l’étude des risques en géographie à partir des publications universitaires (1980-2004). L’Information Géographique, vol. 70, p. 6-24.

Meur-Férec C., Deboudt Ph., Flanquart H., Heurteufeux H., Morel V., Roussel S., Lequint R., 2006. Vers des stratégies de gestion de l’érosion des côtes : l’évaluation de la vulnérabilité comme outil d’aide à la gestion des risques. Actes du colloque international "Interactions nature-société : analyses et modèles", La Baule, 3 au 6 mai 2006.

Meur-Férec C., Deboudt Ph., Morel V., 2008. Coastal Risks in France: An Integrated Method For Evaluating Vulnerabil-ity. Journal of Coastal Resarch. Volume 24, Issue sp2, pp. 178–189.

Meur-Férec C., Debout P., Morel V, Longuépée J., 2006. La vulnérabilité des territoires côtiers a l'érosion : vers une prise en compte des risques dans la gestion intégrée des zones côtieres. A paraître dans les actes du colloque " Prospective du littoral – Prospective pour le littoral " du Ministère de l'Ecologie et du Développement Durable, 1 et 2 mars 2005, Paris.

Suanez S., Dehouck A., Stephan P., Fichaut B., Cuq V., 2004, Marge d'erreur (en X, Y, Z) sur la mesure tachéométrique et DGPS à partir d'une analyse statistique, Séminaire "Instrumentation et mesures terrain" de l'UMR 6554, Rennes, 30 janvier 2004.

SÉLECTION DE PUBLICATIONS LES PLUS SIGNIFICATIVES DES MEMBRES DU MODULE PERCEPTIONS :Breviglieri M., 2008, « L’insupportable. L’excès de proximité, l’atteinte à l’autonomie et le sentiment de violation du privé », in Breviglieri, M., Lafaye, C. & Trom, D., Compétences critiques et sens de justice, Paris, EconomicaBreviglieri M., 2007, « L’intranquillité du voisin. Étude sur la potentialisation de la dispute en régime libéral », La Revue Rhizome (Revue nationale santé mentale et précarité), n° 27.

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Breviglieri M., 2003, « Troubles et tensions en milieu urbain. Les épreuves citadines et habitantes de la ville », in Les sens du public : publics politiques et médiatiques, D. Céfaï et D. Pasquier, PUF, 399-416, (en collaboration avec Trom D.).Breviglieri M., 2002, « L'horizon du ne plus habiter et l'absence du maintien de soi en public », in L’héritage du pragmatisme. Conflits d’urbanité et épreuves de civisme, D. Céfaï et I. Joseph (éd.), Éditions de l’Aube, 319-336.Breviglieri M., 2001, « L’étreinte de l’origine. Attachement, mémoire et nostalgie chez les enfants d’immigrés maghrébins », Confluences Méditerranée, n° 39, 37-47.Fodor F., 2008, Changement climatique, nucléaire civil et militaire, épidémies. Les modes d’expression anciens et modernes de l’angoisse de l’apocalypse, recherche éditoriale en cours Fodor F., 2008, Des médias aux films de fictions : l’approche sémiologique dans l’étude de l’opinion publique », dans Etudier l’opinion (éd. Jean-François TCHERNIA et Xavier MARC), Presses Universitaires de Grenoble, 2007, pp. 113-130, réédité en 2008.Fodor F., 2007,  « Risques climatiques : discours, imaginaires et réponses sociales », Actes du Colloque Risques environnementaux et changement climatique. Quelles réponses sociales ?, publié sur le site du Laboratoire PACTE, Grenoble, 2007Fodor F., 2006, « Language, terminology and semiotics », dans le volume The Dimensions of Risk Communications du projet européen Stakeholders in Risk Communications (STARC) – Sixth Framework Programme Priority FP6-2003-Science-And-Society-7, Governance, Scientific Advice, Outreach & Communication, 2005, pp. 38-44.Fodor F. 2007, Les représentations de l’énergie dans la fiction et les médias : le cas du nucléaire, Colloque International de la Société d’Ecologie Humaine, Nantes, août 2007. Fodor F. 2007, La narration du risque dans la fiction et les paradigmes représentationnels, Congrès International sur les Organisations à Haute Fiabilité (HRO – High Reliability Organisations), Ecole de Management de Normandie, Deauville, mai 2007.Lolive J., Blanc N., 2008, Les inégalités environnementales au prisme de l’esthétique, in G. Faburel (dir.) Inégalités et justice environnementales. L’environnement comme facteur de cohésion urbaine et sociale ? (à paraître) Lolive J., Taverne D., 2008, « Les essais de gestion intégrée de l’Institution Adour » (avec D. Taverne), in N. Blanc, S. Bonin (dir.), Dans l’optique du développement durable, barrages et sciences sociales, Editions Quae (CEMAGREF, CIRAD, IFREMER, INRA), Versailles. Lolive J., Blanc N., (2008), L’écologie et le public, in N. Blanc, J. Lolive (dir.), Esthétique et espace public, éditions Apogée/Cosmopolitiques, Paris, 2007, p. 9-17.Lolive J., Blanc N., (ouvrage codirigé), (2008), Esthétique et espace public, éditions Apogée/Cosmopolitiques, Paris, 2007, 189 p.Lolive J., Soubeyran O., (ouvrage codirigé.),(2007), L’émergence des cosmopolitiques , la Découverte, Paris, 2007, 384 p.Thibaud, J.-P., Ambiances en Débats. Sous la direction de Pascal Amphoux, Jean-Paul Thibaud et Grégoire Chelkoff, Editions A la Croisée, Grenoble, 2004, 309 p.Thibaud, J.-P., De la qualité diffuse aux ambiances urbaines. in Raisons Pratiques. La croyance et l’enquête. sous la direction Bruno Karsenti et Louis Quéré, EHESS, Paris, 2004, pp. 227-253Thibaud, J.-P., La fabrique de la rue en marche. Essai sur l’altération des ambiances urbaines. Flux. Cahiers scientifiques internationaux Réseaux et Territoires. 2007, n° 66/67, pp. 111-119Thibaud, J.-P., Imitation Effect & Synecdoche Effect. In Augoyard Jean-François, Torgue Henry (Eds) Sonic Experience. A Guide to Everyday Sounds. Montreal : McGill-Queen’s University Press, 2006, pp. 59-64 & pp. 123-129Thibaud, J.-P., La marche aux trois personnes. Urbanisme. Numéro spécial « Marche », mars 2008.Thomas, Rachel, 2008. Marcher en ville : livret – audio. Grenoble, Cresson, n°71, 32 p. (+ 1 DVD audio)Thibaud Jean-Paul (sous la dir. de), Bonnet Aurore, Leroux Martine, Thomas Rachel (2008). « Les compositions de la marche en ville », Contribution de l’équipe Cresson au rapport de recherche final Winkin Yves et Lavadinho Sonia (éds.), Des villes qui marchent, tendances durables en urbanisme, mobilité et santé, Projet ANR SEST 05 019, Rapport final, Université de Lyon, ENS-LSH,113 p.Thomas, R., 2007, La marche en ville. Une histoire de sens in L’espace Géographique, n°1, 1er trimestre, pp.15-26Thomas R. (sous la dir. de), Léothaud Isabelle, Rémy Nicolas 2007, L’accessibilité des réseaux de transport en commun en Europe. 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Actes du colloque à paraître.Tricot A. 2008, Cultures du risque : réflexions sur le lointain et son antonyme, la proximité, Les approches pragmatiques de l’action publique, Colloque international, Bruxelles, 15-16 novembre 2007 GRAP-CRESPO-GSPM. Contribution à ouvrage collectif F. Cantelli, L.Pattaroni, M. Roca et J. Stavo-Debauge (dir.), P.I.E. Peter Lang (ed.), à paraître en 2008.Tricot A. 2008, La question périurbaine, la proximité et la prévention des risques d’inondation. Regards à la croisée de la géographie et de l’anthropologie, contribution au numéro spécial de la revue EUE (EnvironnementUrbain/ UrbanEnvironment) « Villes et inondations » (D.Saint Laurent, dir.) . Tricot A. 2008 (à paraître), Cultures du risque : quand le territoire travaille le risque, Cahiers de Géographie du Québec. Lolive J., Tricot A. 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