« Renoncer à tout pour le Christ ! » (Lc 14, 25-33)

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5ième Dimanche du Temps Ordinaire – Homélie du Père Louis DATTIN Le sel de la terre Mt 5,13-16 Il vous est certainement arrivé, un jour ou l’autre, d’avoir faim et de vous mettre à table avec entrain. Vous plongez la louche dans un potage qui parait particulièrement appétissant. Mais, dès la 1 ère cuillerée portée à votre bouche, vous n’allez pas plus loin… Oh ! On a oublié le sel ! Ce potage qui semblait si bon : il est fade ! II n’a pas de goût, sans saveur ; si bien que l’on ne sent pas, que l’on ne goûte pas toutes les bonnes choses qui ont été mises dedans. C’est dommage : on a l’impression que tout y était, que rien n’y manquait et pourtant, déception ! C’est fade, neutre, sans saveur. C’est d’autant plus bête qu’il ne suffit que de quelques grains de sel, une pincée, pour que le tout soit transformé et que devienne délicieux ce que nous allons manger. Le sel, voyez-vous, ça ne se consomme pas à la cuillère, ça ne se remarque pas dans les aliments, sauf s’il y en a trop, ou trop peu. C’est fait pour être mêlé à autre chose, pour donner sa saveur à autre chose… Nous, les chrétiens, nous sommes le sel de cette terre. Nous, l’église avec sa saveur d’Evangile, nous devons donner au monde son vrai goût. Et toi, et chacun d’entre nous, tu es là comme le sel, non pas pour toi : du sel tout seul et mis à part, n’a aucune utilité. Tu n’es pas là pour toi-même, mais pour d’autres à qui tu

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5ième Dimanche du Temps Ordinaire –Homélie du Père Louis DATTIN

Le sel de la terreMt 5,13-16Il vous est certainement arrivé, un jourou l’autre, d’avoir faim et de vousmettre à table avec entrain. Vous plongezla louche dans un potage qui paraitparticulièrement appétissant. Mais, dèsla 1ère cuillerée portée à votre bouche,vous n’allez pas plus loin… Oh ! On aoublié le sel ! Ce potage qui semblait sibon : il est fade ! II n’a pas de goût,sans saveur ; si bien que l’on ne sent

pas, que l’on ne goûte pas toutes les bonnes choses qui ont étémises dedans.

C’est dommage : on a l’impression que tout y était, que rien n’ymanquait et pourtant, déception ! C’est fade, neutre, sans saveur.C’est d’autant plus bête qu’il ne suffit que de quelques grains desel, une pincée, pour que le tout soit transformé et que deviennedélicieux ce que nous allons manger.

Le sel, voyez-vous, ça ne se consomme pas à la cuillère, ça ne seremarque pas dans les aliments, sauf s’il y en a trop, ou troppeu. C’est fait pour être mêlé à autre chose, pour donner sasaveur à autre chose…

Nous, les chrétiens, nous sommes le sel de cette terre. Nous,l’église avec sa saveur d’Evangile, nous devons donner au mondeson vrai goût. Et toi, et chacun d’entre nous, tu es là comme lesel, non pas pour toi : du sel tout seul et mis à part, n’a aucuneutilité. Tu n’es pas là pour toi-même, mais pour d’autres à qui tu

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dois porter ta saveur, à qui nous devons donner ou redonner legoût de vivre.

Un chrétien n’est pas un chrétien pour lui. Il est un chrétienpour les autres : pour donner du goût aux autres, pour relever lasaveur du monde.

Aussi le sel n’est pas fait pour rester à part : il est fait pourêtre mélangé avec, enfoui, mis dedans, mis avec le reste. Nousn’existons que pour les autres. Un chrétien qui se replierait sursoi, qui s’isolerait, n’a plus aucun sens, aucun rôle, aucunemission : il est inutile, stérile. Du sel tout seul, c’estinutilisable. Un chrétien isolé, sans contact avec le monde, çan’a pas de sens. Par contre, s’il est brassé avec le reste, s’ilest versé dedans, bien mélangé, bien fondu avec et dans le reste,ah ! Alors ! Ça change tout ! Tout ce mets qui jusqu’ici semblaitinodore et insipide et qui laissait notre goût insatisfait ; levoilà devenu délicieux, relevé parce qu’on a mis dedans quelquesgrains de sel ; le voilà qui fait chanter tous les autresingrédients qui ont participé à la confection du plat.

Le message du Christ est clair : l’Evangile est le sel des hommes,le seul qui puisse leur faire trouver le vrai goût de la vie et sinous savons faire passer toute cette saveur évangélique au mondedans lequel nous vivons, alors nous accomplissons notre mission.

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Ce sont les chrétiens, ayant goût d’Evangile, quidonneront sa vraie saveur au monde, à condition, bien sûr, devivre dedans. C’est cela être missionnaire.

« Oui, c’est bien joli tout cela, mais si, nous-mêmes, nous nesommes pas imprégnés d’Evangile, si l’Evangile n’est pas lasubstance de notre vie intérieure et de notre comportementextérieur, alors quel est notre rôle ? »

Et le monde, avec quoi lui donnera-t-on son goût ? Son sens ? Etsa véritable saveur ? Et c’est là que nous pouvons mesurer notreresponsabilité de chrétiens et de baptisés !

Comment donner saveur au monde si nous sommes insipides nous-mêmes ? Incolores, inodores et sans saveur ? Des chrétienscouleurs de muraille ! S’entendre dire que l’on est « sel de laterre », d’un côté, et entendre de l’autre : « Oh ! Ils ne sontpas meilleurs que les autres » : cela fait mal !

C’est vrai que souvent, nous sommes de bien piètres témoins del’Evangile. Comment être pour Jésus-Christ cet écran sur lequel sereflète son visage de ressuscité ?

Comment faire pour que les hommes qui nous voient se demandent quiest notre Dieu ? Quel est ce Dieu qui nous fait vivre ?

A quoi sert notre foi ? Justement, à faire goûter aux autres lasaveur de la vraie vie. L’homme moderne, plus encore que dans les

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âges précédents, est immergé dans la banalité, dans la grisaille quotidienne :

– gestes stéréotypés et insipides du travailleur à la chaîne ;

– visages blafards sous les lumières au néon, objets standardisésen plastique, platitude de tant de conversations courantes :les « marques » ou les « modes », ras le bol devant lesidéologies et les courants politiques.

La vie a-t-elle encore du goût ? Si l’on parle tant de la qualitéde la vie, ne serait-ce point précisément que nous l’avonsperdue ?

Donner du sel, c’est donner du sens aux réalités quotidiennes enmettant le Royaume de Dieu : dedans ; c’est relever le défi detous ces athéismes qui ne cessent de proclamer que « la vie estabsurde et n’a pas de sens ».

Avec Jésus, tout peut « prendre du sens », du « goût », même lasouffrance, même la vieillesse, même la mort. Si le sel sedénature… il n’est plus bon à rien… Si notre foi n’a plus goût deDieu, s’il n’y a plus d’Evangile dans notre vie, alors, à quoiservons-nous ?

C’est Claudel qui clamait, lui qui avait toute la générosité et lavirulence d’un converti : « L’Evangile, c’est du sel et vous enavez fait du sucre ».

Avec force, Jésus nous met en garde : notre foi risque des’affadir, de s’affaiblir et peut-être perdons-nous toute la forcecorrosive du sel de l’Evangile.

Si le chrétien n’est plus du sel, il ne sert plus à rien. Vous savez, le « chrétiencaméléon » qui adopte toutes les modes, toutesles mentalités du monde païen, qui prend lacouleur de son milieu de vie : « Puisque tout le

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monde pense ainsi… puisque ça se fait partout …mais tout le monde le fait…», ceux qui s’affadissent, deviennentpeu à peu un vague résidu, incolore, inodore, sans saveur.

Or, Jésus nous dit aujourd’hui : « Vous devez être différents dumonde, si vous voulez être pour lui, du sel ». Exigence pour de nous, “ de passer au monde, ce que Dieu a fait en nous ‘’. AMEN

5ième Dimanche du Temps Ordinaire –par le Diacre Jacques FOURNIER (Mt5,13-16).

« Vous êtes le sel de la terre

et la lumière du monde »

En ce temps-là, Jésus disait à sesdisciples : « Vous êtes le sel de laterre. Mais si le sel devient fade,comment lui rendre de la saveur ? Ilne vaut plus rien : on le jette dehorset il est piétiné par les gens.Vous êtes la lumière du monde. Uneville située sur une montagne ne peut

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être cachée.Et l’on n’allume pas une lampe pour lamettre sous le boisseau ; on la metsur le lampadaire, et elle brille pourtous ceux qui sont dans la maison.De même, que votre lumière brilledevant les hommes : alors, voyant ceque vous faites de bien, ils rendrontgloire à votre Père qui est auxcieux. »

« Vous êtes le sel de la terre. Si le sel se dénature, commentredeviendra-t-il du sel ? Il n’est plus bon à rien : on le jettedehors et les gens le piétinent ».

Dans l’Evangile selon St Jean, Jésus parle à sesdisciples d’une manière semblable, mais avec une autre image,celle de la vigne et des sarments : « Je Suis la vigne, et vous,les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure,celui-là donne beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous nepouvez rien faire. Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est

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comme un sarment qu’on a jeté dehors, et qui se dessèche. Lessarments secs, on les ramasse, on les jette au feu, et ilsbrûlent » (Jn 15,5-6). La vigne est la source de la sève pour lessarments. Et ce n’est que grâce à cette sève reçue de la vigne queles sarments peuvent rester verts et porter du fruit… Or Jésuss’est déjà présenté comme une source : « « Si quelqu’un a soif,qu’il vienne à moi, et qu’il boive, celui qui croit en moi ! Commedit l’Écriture : Des fleuves d’eau vive jailliront de son cœur. »En disant cela, il parlait de l’Esprit Saint, l’Esprit quedevaient recevoir ceux qui croiraient en lui » (Jn 7,37-39).

Cette sève de la vigne est donc « l’Esprit Saint »,Plénitude de Lumière et de Vie que le Fils reçoit éternellement duPère et qui l’engendre en Fils. Si le sarment reçoit lui aussi,par sa foi en Jésus, ce Don de l’Esprit, alors et alors seulement,il pourra porter du fruit : « Le fruit de l’Esprit est amour,joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, humilité etmaîtrise de soi » (Ga 5,22).

Le sel de notre Evangile renvoie donc lui aussi à« l’Esprit Saint », ce Don de Dieu que le Fils est venu nousoffrir au Nom du Père pour que notre vocation à tous puisses’accomplir : « devenir des fils à l’Image du Fils » (Rm 8,29 ; Jn1,12 ; 1Jn 3,1-2) en nous laissant engendrer à notre tour à laPlénitude des fils par ce Don de l’Esprit (Rm 8,14-17)…

« Dieu est Esprit » (Jn 4,14), « Dieu est Lumière »(1Jn 1,5)… Recevoir le sel de l’Esprit Saint, c’est donc aussirecevoir la Lumière de l’Esprit. « Autrefois, vous étiezténèbres ; maintenant, dans le Seigneur, vous êtes lumière ;conduisez-vous comme des enfants de lumière. Or la lumière a pourfruit tout ce qui est bonté, justice et vérité » (Ep 5,8‑9). « Quevotre Lumière brille donc devant les hommes : alors en voyant ceque vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui estaux cieux », ce « Père des Lumières » (Jc 1,17) qui donne auxpécheurs repentants de pouvoir devenir des « fils de la Lumière »(Jn 12,36). Dans ce monde si souvent dénaturé, ils pourront alorsy semer le sel de la tendresse et de la miséricorde, et contribuer

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ainsi à lui redonner un goût d’humanité… DJF

Rencontre autour de l’Évangile – 5ièmeDimanche du Temps Ordinaire

« Vous êtes le sel de la terreVous êtes la lumière du

monde »

TA PAROLE SOUS NOS YEUXSituons le texte et lisons (Math 5, 13-16)Ce texte vient juste après les Béatitudes : ce sont elles qui vontdonner tout leur poids aux paroles que Jésus adresse à sesdisciples dans le passage court mais important que nous allonsméditer.

Et soulignons les mots importants

Les disciples rassemblés autour de Jésus : Quel nom pouvons-nousdonner à ce groupe ?

Le sel : A quoi sert-il ? (faire chercher toutes les vertus du seldans l’expérience humaine)

Vous êtes le sel de la terre : Jésus ne dit pas « vous devezêtre » le sel, mais « vous êtes » : à quelle condition les

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chrétiens sont-ils sel ?

La lumière : au temps de Jésus, on parlait de « lampe », une lampeà huile qui brille dans la nuit : à quelle condition ?

Vous êtes la lumière du monde : Pareillement il ne dit pas « vousdevez être » la lumière, mais « vous êtes » : à quelle conditionles chrétiens sont-ils lumière ?

Que votre lumière brille devant les hommes : Selon Jésus, dequelle manière les chrétiens peuvent « briller » devant leshommes ?

Ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux : être sel etêtre lumière dans quel but ?

Pour l’animateurJésus a voulu regrouper ses disciples : c’est l’Eglise. Si Jésus avoulu son Eglise, c’est pour qu’elle brille au-dehors, comme uneville sur une montagne ou une lampe sur le lampadaire. Sinon, elleest inutile, car elle ne peut plus conduire les hommes àreconnaître Dieu comme leur Père.

Aujourd’hui comme hier, le sel est un condiment indispensable durepas ; il rend les aliments savoureux et les conserve.

De plus pour les anciens, le sel donne du goût à l’existence :« Ayez du sel en vous même et vivez en paix les uns avec lesautres » (Mc 9,50) et qualifie le langage fraternel : « Que votrelangage soit toujours aimable, assaisonné de sel » (Col 4,6)

Jésus, en quelque sorte, dit aux chrétiens : vous êtes mesdisciples, vous êtes « enfants de Dieu » (1Jn 3,1) donc vous êtessel et lumière. C’est votre identité et votre mission. Mais vousne pouvez êtes sel et lumière que si vous vivez les Béatitudes.

En vivant selon l’esprit des Béatitudes, les chrétiens, sans faire

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de bruit, comme le sel, donnent au monde qui les entoure le goûtdes valeurs de l’Evangile : partage, humilité et pureté du cœur, non-violence, compassion et pardon, fraternité, amour de lajustice etc… Ils donnent saveur au monde et le conserve devantDieu.

Jean-Paul II disait aux Réunionnais, le 2 mai 1989 dans sonhomélie : « Le sel est précieux. Quand Jésus déclare « vous êtesle sel de la terre : si le sel s’affadit avec quoi le salera-t-on ? », il veut dire : ce que vous avez reçu vous rend précieuxpour le monde ; rien ne peut remplacer ce que vous apportez. Ilvous appartient d’être ici-bas ceux qui empêchent la vie de perdreson goût. »

Vous êtes la lumière du monde : c’était la vocation de Jérusalem,ville-lumière placée sur la Montagne pour attirer les peuples versDieu, vocation d’Israël. (annoncée par Isaïe 42, 6), figure del’Eglise qui a pris le relais.

Comme la lampe qui brille dans la maison et qui attire, chaquechrétien personnellement, et les communautés d’Eglise, aident leshommes à reconnaître que Dieu est amour et Père, en faisant dubien de mille manières. L’Eglise existe pour servir la croissancedu Royaume de Dieu. Par enfouissement comme le sel et parrayonnement comme la lumière, elle transforme le monde « comme dudedans » et l’attire vers Dieu. (voir texte de Vatican II, ci-contre)

TA PAROLE DANS NOS CŒURSVatican II l’Eglise N°31. «… le monde ne peut se transfigurer etêtre offert à Dieu en dehors de l’esprit des Béatitudes. Lavocation propre des laïcs consiste à chercher le règne de Dieuprécisément à travers la gérance des choses temporelles qu’ilsordonnent selon Dieu. Ils vivent au milieu du siècle, c’est-à-direengagés dans tous les divers devoirs et travaux du monde, dans lesconditions ordinaires de la vie familiale et sociale dont leur

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existence est comme tissée. A cette place, ils sont appelés parDieu pour travailler comme du dedans à la sanctification du monde,à la façon d’un ferment, en exerçant leurs propres charges sous laconduite de l’esprit évangélique, et pour manifester le Christ auxautres avant tout par le témoignage de leur vie, rayonnant de foi,d’espérance et de charité. C’est à eux qu’il revient, d’unemanière particulière, d’éclairer et d’orienter toutes les réalitéstemporelles auxquelles ils sont étroitement unis, de telle sortequ’elles se fassent et prospèrent constamment selon le Christ etsoient à la louange du Créateur et Rédempteur.

Seigneur, que ces paroles inspirées par ton Esprit aux Pères duConcile, soient gravées dans nos cœurs.

TA PAROLE DANS NOS MAINSLa Parole aujourd’hui dans notre vie Nous savons ce que c’est qu’une personne qui n’a plus le goût devivre, qui ne trouve plus de sens à son existence. Nous est-ilarrivé de redonner la joie de vivre à quelqu’un, d’illuminer soncœur, lui faire retrouver, grâce à Jésus-Christ, le sens de sontravail, de son foyer, de sa souffrance ?

Etre sel de la terre et lumière du monde, c’est vivre selonl’esprit des Béatitudes. Après le partage de dimanche dernier,nous avons choisi de vivre une Béatitude : chacun est invité àdire ce qu’il ou elle a essayé de vivre.

Il arrive que par peur ou par tiédeur, nous ne rendons pas àl’Evangile un témoignage suffisant : pouvons-nous redire les unsaux autres quelle est la mission du fidèle laïc dans le monde ?

Pour que notre lumière brille devant les hommes, non pas pour nousmettre en valeur, mais pour témoigner de l’amour du Père, qu’est-ce que nous pourrons « faire de bien » cette semaine ?

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ENSEMBLE PRIONS

Chant : Peuple de lumière (carnet p.320) Couplets 1, 2, 4, 5

Notre Père

Oraison : Seigneur Jésus, nous sommes vraiment enfants de Dieu.C’est pourquoi tu nous dis « vous êtes le sel de la terre et lalumière du monde ». Nous te prions pour tous les baptisés.Accorde-leur la grâce de découvrir leur véritable identité et leurdignité ; et que partout où il y a des chrétiens, leur lumièreattire les hommes vers le Père et le monde retrouve le goût deDieu. Nous te le demandons à Toi, la Lumière du monde pour lessiècles des siècles. Amen.

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5ième Dimanche du Temps Ordinaire

Présentation de Jésus au Temple – parFrancis COUSIN (St Luc 2, 22-40)

« Ouvre nos yeux, Seigneur ! »

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Faisons un retour en arrière d’environ 2000 ans, et mettons-nousdans le Temple de Jérusalem … pour voir ce qui s’y passe.

À l’époque, les villes ne sont pas trop peuplées. On parle de50 000 habitants à Jérusalem. Nous sommes à un jour tout à faitordinaire, pas de fête particulière ou d’évènements quelconque.

Arrive un jeune couple avec un enfant, pour faire la présentationde celui-ci à Dieu, comme le veut la loi de Moïse : « Le Seigneurparla à Moïse. Il dit : ’’Consacre-moi tous les premiers-nés parmiles fils d’Israël, car les premiers-nés des hommes et lespremiers-nés du bétail m’appartiennent.’’ » (Ex 13,2). Marie etJoseph viennent à la rencontre de leur Dieu pour présenter leurfils nouveau-né Jésus, et pour la purification de la mère. Ilsn’étaient sans doute pas les seuls …

Ils viennent incognito, pour une célébration officielle, maisintime : pas de grand-prêtre, de lévite, de scribe pour lesaccueillir … Et pourtant, c’est le Fils de Dieu qui vient dans lamaison de son Père … Ils connaissaient la prophétie de Malachie(première lecture) … Ils étaient censés être proche de Dieu … Ilsétaient sur place …

Ils ne l’ont pas vu !

Et nous, l’aurions-nous vu ?

Ouvre nos yeux, Seigneur !

Pourtant un homme l’a reconnu ! Syméon. Il ne faisait pas parti du’’staff’’ du temple, mais « c’était un homme juste et religieux,qui attendait la Consolation d’Israël, et l’Esprit Saint était surlui. ». Il vint au temple, « sous l’action de l’Esprit », pourrencontrer « le Christ, le Messie du Seigneur ».

Mais on ne lui en avait pas dit plus. Pouvoir rencontrer leMessie, c’était ce qui le faisait encore vivre … Mais voir leMessie en un petit enfant de quarante jours … Qui l’eut cru ? Onaurait plutôt pensé à quelqu’un dans la force de l’âge, sérieux,

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présentant bien …

Mais lui n’a pas hésité ! Il avait l’Esprit en lui, il étaitproche de Dieu, il ne vivait que pour cela ! « Syméon reçul’enfant dans ses bras ».

Et nous, l’aurions-nous reconnu ?

Ouvre nos yeux, Seigneur !

Une femme aussi l’a reconnu ! Anne, fille de Phanuel. Elle aussiétait âgée : 84 ans. 84 = 7 x 12 ; 7, perfection dans le domainespirituel ; 12, perfection dans le domaine temporel. Elle avaittout pour elle ! D’ailleurs, elle servait « Dieu jour et nuit dansle jeûne et la prière. ». Sa préparation spirituelle lui avaitouvert le cœur, et elle pouvait voir ce que nous ne pouvons pasvoir, avec le cœur de Dieu : « Elle proclamait les louanges deDieu et parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient ladélivrance de Jérusalem ».

Et nous, aurions-nous proclamer les louanges d’un petit enfant ?

Ouvre nos yeux, Seigneur !

Cet évangile est une histoire de rencontres : rencontre entreMarie et Joseph avec Dieu, rencontre entre son Père et Jésus,rencontre entre Syméon et Jésus, rencontre entre Anne et Jésus …

Mais c’est aussi de non-rencontres : non-rencontre entre lesgrands-prêtres et Jésus, non-rencontre entre les lévites et Jésus,non-rencontre entre les scribes et Jésus, non-rencontre entre lafoule et Jésus.

Pourquoi y a-t-il parfois rencontre, et parfois pas …

Tout est une question de cœur. Cœur ouvert ou fermé, cœur pleind’amour ou non, cœur disponible à l’amour de Dieu ou non, cœurrépondant à l’amour de Dieu ou non …

Et nous avons tous à nous poser la question : Quel est l’état de

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mon cœur ?

Oh, bien sûr, on sait très bien qu’il n’est jamais parfait ! Noussommes tous des pécheurs, et nous avons tous à nous convertir pourdevenir plus proches de Dieu … et des hommes …

Mais aujourd’hui, dans notre église (revenons sur terre,malheureusement, on n’est pas à Jérusalem), est-ce que jerencontre vraiment Dieu dans sa Parole, est-ce que je l’entends,est-ce qu’elle me bouscule ?

Quand je vais communier tout à l’heure, est-ce que je suisconscient que c’est Jésus, « le pain vivant qui est descendu duciel » (Jn 6,41) qui vient en moi, qui vient à ma rencontre ? …que « Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, etmoi, je demeure en lui. » (Jn 6,56) ? La rencontre parfaite !

Qu’à la fin de la messe, quand le prêtre dit : « Allez dans lapaix du Christ », c’est que le Christ est en moi, « lumière qui serévèle aux nations », et que je dois être porteur de cettelumière !

Ouvre nos yeux, Seigneur ! … les yeux de nos cœurs !

Ouvre mes yeux, Seigneur, aux merveilles de ton amour,

Je suis l’aveugle sur le chemin,

Guéris-moi, je veux te voir ! … et en chacun de tous mes frèreshumains …

Francis Cousin

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Image dim Présentation au Temple A

Présentation du Seigneur au Temple –Homélie du Père Louis DATTIN

Mes yeux ont vu ton salut

Lc 2, 22-40

Il y a souvent, dans l’Evangile, desrécits qui se complètent les uns lesautres.

– Ainsi, rappelez-vous, après le récit de l’Annonciation à laVierge Marie, il y eut celui de la Visitation. De même, ici, aprèsle récit de la naissance de Jésus, il y a le récit de laPrésentation au temple : récit qui clôture aujourd’hui le temps deNoël.

– Nous sommes à 40 jours de Noël et à quelques jours de l’entréeen Carême : le mercredi des Cendres qui, lui-même, est à 40 joursde Pâques. Tout cela veut nous montrer, bien que la vie du Christest cohérente, qu’elle s’unifie dans un seul but : celui du salutdes hommes par la Passion et la Résurrection dont Noël était déjàl’annonce.

Aujourd’hui, nous sommes au temple : ce temple qui était le« signe de la présence de Dieu » parmi les hommes ; désormais, ce

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temple, il est inutile, déclassé, il a perdu son rôle. Il est àclasser « monument historique », car désormais, le vrai temple,c’est Jésus. C’est lui : la présence de Dieu parmi les hommes :

« Détruisez ce temple, dit Jésus, en parlant de lui-même, et je lerebâtirai en trois jours ».

Temple définitivement consacré par la Passion-Résurrection :Jésus, tête de l’Eglise ; c’était-là, dans le temple, qu’avaitcommencé l’Evangile avec l’annonce à Zacharie, le père de Jean-Baptiste et c’est là aussi qu’il s’achève lorsque la prière desdisciples célèbre la Résurrection de leur Seigneur : lui, lenouveau temple de Dieu.

Luc est tout d’abord soucieux de souligner l’obéissance parfaitede Joseph et de Marie à la loi juive.

. « Quand arriva le jour fixé par la loi de Moïse pour lapurification »

. « Selon ce qui est prescrit dans la loi »

. « Le sacrifice prescrit par la loi de Moïse »

. « Pour accomplir les rites de la loi qui le concernaient »

. « Lorsqu’ils eurent accompli tout ce que prescrivait la loi duSeigneur ».

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Jésus, fils de Dieu, n’est pas au-dessus des lois. Elles ne sontpas faites pour lui mais il est devenu homme et il se mettotalement dans la condition de l’homme juif soumis à la loi :lui, le seul qui n’avait pas besoin d’être baptisé, s’avance versJean-Baptiste pour y recevoir l’eau versée sur sa tête et laTrinité Sainte en profite pour manifester sa divinité.

Il n’est pas pécheur mais il prend nos péchés. De même, en cettefête de la Présentation : s’il y en avait un qui n’avait pasbesoin d’être présenté au Père, c’était bien lui, le Fils ! Ets’il y en avait une qui n’avait pas besoin d’être purifiée,c’était bien elle, la Vierge Marie, Immaculée Conception.

Cependant, l’obéissance à la loi, même pour eux, est prioritaire :

« Nul n’est exempté de la loi », nous rappelle le code civil. Ilsemble bien que dans la Bible, Dieu pense également la même chose.

A peine né, Jésus est conduit au temple, et c’est le temple, plustard, qui le conduira à la mort. Jésus se soumet au sacrificeimposé par la croix.

Pour lui, enfant de pauvres, ce sera le prix de deuxtourterelles : le sacrifice offert par les nécessiteux, le prixdes pauvres. Désormais, Jésus fait partie du peuple des rachetés,

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lui le rédempteur. Au prix de deux tourterelles, Jésus entre dansl’histoire, l’histoire d’un peuple ayant été ainsi racheté. Jésuspourra donc être revendu, 33 ans plus tard, pour trente piècesd’argent et c’est ce même temple qui sera l’acheteur et lebénéficiaire. Pour l’instant, c’est un vieillard qui accueilleJésus à la porte du temple, un vieillard en état d’attente ; à telpoint que nos frères orientaux appellent cette fête de laChandeleur : la fête de la « rencontre », rencontre du VieuxTestament, du peuple élu, avec le Nouveau Testament, le Fils élu. Dans cette rencontre du vieil homme et de l’enfant se joue tout leprojet de l’amour de Dieu : rencontre du désir et de laréalisation, celle de l’attente avec l’arrivée.

« Il attendait la consolation d’Israël » : et l’Esprit (c’estl’Esprit Saint qui est l’organisateur de cette rencontre) luiavait révélé qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu leMessie.

« Poussé par l’Esprit, Siméon vint au temple … ». Depuis le tempsqu’il attendait ! Depuis le temps qu’il criait son attente ! Dieul’a entendu ! Ce Siméon est un guetteur de Dieu. Il est toutel’attente du monde et il n’a pas attendu Dieu en dormant, maisdebout, sentinelle de garde, à la porte du temple : un homme duseuil, un homme du guet.

Sur combien de visages a-t-il dû se pencher, en se demandant sipar hasard ce ne serait pas lui ? Maintenant, il peut mourir, car« ses yeux ont vu le salut », dit-il, pas seulement « pour lepeuple hébreu » : « le salut que tu as préparé à la face despeuples, lumière pour éclairer les nations païennes et gloired’Israël ton peuple ».

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Les paroles du vieillard « plongent dansl’étonnement le père et la mère del’enfant » : une étape de plus pourréaliser peu à peu qui est cet enfantqui leur a été confié ; étape dans lepèlerinage de leur foi. D’ailleurs,Siméon s’adresse maintenant à Marie pourlui dire combien cet enfant sera unsigne de contradiction : facteur dedivision, écartèlement qui s’opérera àpropos de lui.

Les uns opteront pour lui, ce sera leur « relèvement » ; lesautres opteront contre lui et ce sera leur chute. Jésus nes’impose pas : il doit être librement accepté par la foi, salutnon imposé mais proposé.

Tous, nous avons à prendre parti pour ou contre et lorsque nous-mêmes, nous parlons de Jésus aux autres, nous n’avons pas à fairecomme les témoins de certaines sectes, de terrorisme spirituel, envoulant imposer de force, nos convictions.

Nous avons à proposer Jésus : signe offert à la foi et à laliberté des hommes. Nous le savons, en Israël, beaucouprefuseront ; d’autres accepteront de le suivre et à ceux-là, leSeigneur ne va pas leur annoncer la réussite et le bonheurimmédiats, au contraire. Ecoutez ce que Siméon dit à Marie :

« Et toi-même, ton cœur sera transpercé par une épée ».

Ceux qui vont le suivre doivent passer par la Croix. Il n’y a riende moins démagogique que la religion chrétienne qui annonce à ceuxqui vont y entrer, qu’ils devront en baver en suivant Jésusjusqu’à la mort.

Nous sommes loin des promesses électorales et de leurs miroirs aux

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alouettes, mais la Passion n’est que l’entrée et l’aurore de laRésurrection.

Elle arrive aussi cette joie en la personne d’Anne. Cette pieuseveuve, fort avancée en âge et qui conclut sur une perspectiveradieuse : « Elle proclamait les louanges de Dieu et parlait del’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance d’Israël ».

A la suite de cet évènement, notre regard se tourne versl’avenir : dans quatre semaines, nous entrons en Carême et commeSiméon, nous avons le regard de Marie dans notre cœur ; elle letourne vers la Croix. Ce regard contient toutes les souffrancesdes femmes, des enfants, des hommes du monde entier car Jésus,devenu notre frère, vit les mêmes souffrances pour pouvoir nous ensauver.

Mais au-delà de ce salut, il y a la lumière : Anne et Siméon onttous les deux des yeux usés, qui pourtant voient plus loin que lesnôtres.

– Comment ont-ils pu reconnaître en ce petit enfant pauvre d’uncouple anonyme, la « gloire de Dieu » ? Pour détecter ce qui secachait dans ce petit paquet de chair humaine, il ne fallait rienmoins qu’une révélation de l’Esprit Saint, l’Esprit de Dieu lui-même.

Par trois fois, Luc répète que ce n’était pas seulement des yeuxhumains qui voyaient mais une » lumière » plus haute : celle del’Esprit Saint.

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. La foi seule, pour nous aussi, peut permettre, si nousl’acceptons librement, de voir au-delà des apparences « comme sinous voyions l’invisible »

. Dans la foi, ces deux vieillards, aux yeux lumineux ont vu plusloin

. Par la foi, nos yeux nous permettront de voir plus loin, dansnotre vie quotidienne, dite « ordinaire » et qui nous permet devoir l’extraordinaire de Dieu.

C’est bien ce qui va arriver maintenant à Marie et à Joseph : quefont-ils après toutes ces révélations qui les étonnent ?

« Lorsqu’ils eurent accompli ce que prescrivait la loi, ilsretournèrent en Galilée, dans leur village de Nazareth ».

« L’enfant grandissait et se fortifiait » : c’est le retour auquotidien, à l’ordinaire de nos vies. Tout apparait si normal, queles habitants de Nazareth seront choqués lorsqu’ils entendrontJésus parler dans leur synagogue :

« L’enfant grandissait et se fortifiait, tout rempli de sagesse etla grâce de Dieu était sur lui ».

C’est cette grâce de Dieu, vue par Siméon, devinée par Anne,ignorée des habitants de son village qui, pendant 30 ans, va secondenser, puis éclater dans sa Passion et sa Résurrection. C’estelle qui va changer le sort du monde et lui promettre le bonheurtotal. AMEN

Présentation du Seigneur au Temple –par le Diacre Jacques FOURNIER (Lc 2,22-40)

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Obéir au Dieu Sauveur …

Quand fut accompli le temps prescrit par la loi deMoïse pour la purification, les parents de Jésusl’amenèrent à Jérusalem pour le présenter auSeigneur,selon ce qui est écrit dans la Loi : ‘Tout premier-né de sexe masculin sera consacré au Seigneur.’Ils venaient aussi offrir le sacrifice prescrit parla loi du Seigneur : ‘un couple de tourterelles oudeux petites colombes.’Or, il y avait à Jérusalem un homme appelé Syméon.C’était un homme juste et religieux, qui attendaitla Consolation d’Israël, et l’Esprit Saint étaitsur lui.Il avait reçu de l’Esprit Saint l’annonce qu’il neverrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ, leMessie du Seigneur.Sous l’action de l’Esprit, Syméon vint au Temple.Au moment où les parents présentaient l’enfantJésus pour se conformer au rite de la Loi qui leconcernait,Syméon reçut l’enfant dans ses bras, et il bénitDieu en disant :« Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisserton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole.Car mes yeux ont vu le salut

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que tu préparais à la face des peuples :lumière qui se révèle aux nations et donne gloire àton peuple Israël. »Le père et la mère de l’enfant s’étonnaient de cequi était dit de lui.Syméon les bénit, puis il dit à Marie sa mère :« Voici que cet enfant provoquera la chute et lerelèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signede contradiction– et toi, ton âme sera traversée d’un glaive – :ainsi seront dévoilées les pensées qui viennent ducœur d’un grand nombre. »Il y avait aussi une femme prophète, Anne, fille dePhanuel, de la tribu d’Aser. Elle était trèsavancée en âge ; après sept ans de mariage,demeurée veuve, elle était arrivée à l’âge dequatre-vingt-quatre ans. Elle ne s’éloignait pas duTemple, servant Dieu jour et nuit dans le jeûne etla prière.Survenant à cette heure même, elle proclamait leslouanges de Dieu et parlait de l’enfant à tous ceuxqui attendaient la délivrance de Jérusalem.Lorsqu’ils eurent achevé tout ce que prescrivait laloi du Seigneur, ils retournèrent en Galilée, dansleur ville de Nazareth.L’enfant, lui, grandissait et se fortifiait, remplide sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui.

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Marie, Joseph et l’enfant Jésus montent au Temple pour accomplirce qui était « prescrit par la Loi du Seigneur ». Or la Loi étaità l’époque l’expression de la volonté de Dieu. Obéir à la Loi,choisir de la mettre en pratique, c’était garder la Parole deDieu, et en définitive l’aimer…

« Voici la servante du Seigneur » avait déjà dit Marieà l’Ange Gabriel. Tout en elle était « oui » à Dieu… La Loidisait : « Si une femme est enceinte et enfante un garçon,elle sera impure pendant sept jours… et pendant trente-trois joursencore elle restera à purifier son sang. Elle ne touchera à riende consacré et n’ira pas au sanctuaire jusqu’à ce que soit achevéle temps de sa purification ». Et « quand sera achevée la périodede sa purification » (« Lorsque furent accomplis les jours pourleur purification », écrit St Luc), « elle apportera au prêtre, àl’entrée du Temple un agneau d’un an et un pigeon ou unetourterelle… Si elle est incapable de trouver la somme nécessairepour une tête de petit bétail, elle prendra deux tourterelles oudeux pigeons… Le prêtre fera sur elle le rite d’expiation et ellesera purifiée » (Lv 12,2-4.6-8).

Voilà le rituel qui la concernait et auquel elle obéitparfaitement. Toutes ces prescriptions sont maintenant révolues,mais l’important n’est pas tel ou tel geste en lui même, maisl’amour avec lequel on l’accomplit…

Et son obéissance va lui permettre de vivre ce qu’ellen’avait pas prévu : la rencontre avec Syméon. Lui aussi a obéi detout cœur à l’Esprit qui l’a poussé au Temple, sans rien lui dire

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en cet instant du pourquoi de cette démarche… Et la prophétiequ’il avait reçue autrefois, « tu ne verras pas la mort avantd’avoir vu le Christ du Seigneur », s’accomplit. « Le Christ »,c’est, en grec, « celui qui a reçu l’onction ». Plus tard, grâce àl’épisode du baptême, beaucoup pourront prendre conscience quel’onction de l’Esprit Saint repose en plénitude sur Jésus (Lc3,21-22). Ce même Esprit « reposait » sur Syméon, nous dit St Luc.« Dieu est Esprit, Dieu Est Lumière ». « Par ta Lumière, nousverrons la Lumière » (Jn 4,24 ; 1Jn 1,5 ; Ps 36,10). Grâce à laLumière de l’Esprit qui illumine son cœur, Syméon peut « voir » leChrist Lumière du monde (Jn 8,12 ; 12,46), alors que cetteLumière, spirituelle, est, par nature, invisible à nos seuls yeuxde chair… « Mes yeux ont vu ton salut, que tu as préparé à la facede tous les peuples : Lumière pour éclairer les nations païennes,et Gloire d’Israël ton peuple. » DJF

Rencontre autour de l’Évangile –Présentation du Seigneur au Temple

Jésus, Messie du Seigneur,Lumière pour éclairer les

nations…

TA PAROLE SOUS NOS YEUXSituons le texte et lisons (Lc 2, 22-40)Jésus vient de naître à Bethléem. Huit jours après, en obéissance

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à la Loi de Moïse, il recevra la circoncision (Lv 12,3). Puis,écrit St Luc, « l’enfant reçut le nom de Jésus, le nom que l’angelui avait donné avant sa conception » (Lc 2,21 ; 1,31). N’oublionspas que « Jésus » vient de l’hébreu « Yéchoua » qui signifie« Yahvé sauve », « Dieu sauve ». Pour Jésus, vrai homme et vraiDieu, c’est « le Père » qui « sauve »…

Et soulignons les mots importants

Dans les trois premiers versets de notre Evangile, le mot« Loi» intervient trois fois. A l’époque, la Loi étaitl’expression de la volonté de Dieu. Quelle est donc la seulepréoccupation de Marie et de Joseph ? Et avec la Loi, quellevaleur fondamentale de la foi vivent-ils ? Noter les deuxdémarches qu’ils accomplissent ici…

Syméon signifierait en hébreu « a entendu ». Qu’est-ce queSyméon « a entendu », et qui lui a « parlé » ? Or, pourentendre Dieu, il faut être de tout cœur tourné vers Lui :noter les expressions qui, pour Syméon, nous l’indiquent.

Comment arrive-t-il au Temple ? Quelle valeurfondamentale de la foi vit-il lui aussi ? Marie et Joseph ont vécula même valeur avec la Loi, et tous se rencontrent : est-ce lefruit du hasard ?

Que signifie le mot ‘Messie’ (de l’hébreu Massiah ; en grecKhristos) ? Qu’est-ce que Syméon attendait ? Et que recevra-t-il dans ses bras ? Conclusion ? Noter en quels termes lamission du Christ sera évoquée par la suite. Noter aussi ce quenous dit indirectement de Jésus l’expression employée pourdécrire ceux à qui la prophète Anne s’adressait.

Comment comprendre ces deux expressions :

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1 – « Il provoquera la chute et le relèvement debeaucoup » ?

2 – « Il sera un signe de division. Et toi-même, toncœur sera transpercé par une épée. Ainsi seront dévoilées lespensées secrètes d’un grand nombre ».

Enfin, Anne nous rappelle deux valeurs de la vie chrétienne,lesquelles ?

Pour l’animateur La seule préoccupation de Marie et de Joseph est d’obéir à lavolonté de Dieu, de la faire passer très concrètement dans leurvie. Ils vivent l’obéissance de cœur. « Être chrétiens, c’estvivre et témoigner de la foi dans la prière, dans les œuvres decharité, dans la promotion de la justice, dansl’accomplissement du bien » (Pape François ; Angélus,25/08/2013).

Les deux démarches accomplies : la purification deMarie et l’offrande à Dieu du fils premier-né. Leur offrandesouligne leur pauvreté.

Syméon a entendu de l’Esprit Saint « qu’il ne verrait pas lamort avant d’avoir vu le Messie du Seigneur». Il était « justeet pieux », et « l’Esprit Saint reposait sur lui », le Don deDieu « reposait sur lui », comme la lumière du soleil reposesur une plante toujours tournée vers lui. « Le Seigneur Dieuest un Soleil, il donne la Grâce, il donne la Gloire » (Ps84(83), 12), il donne la Lumière de l’Esprit Saint qui ne peutque reposer, de manière stable, sur quiconque demeure tourné detout cœur vers Lui.

Syméon arrive au Temple « poussé par l’Esprit ». Il

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est donc docile à l’Esprit, à ses inspirations, à son impulsion :il lui obéit. Or la signature de l’Esprit est « amour, joie,paix » (Ga 5,22)… Syméon fuit tout ce qui lui fait perdre la paixdu cœur. Il n’éteint pas l’Esprit, il vérifie tout à sa Lumière,retient ce qui est bon et se garde de toute espèce de mal (1Th5,19-22).

Marie et Joseph obéissent à la Loi, et à travers elle,à Dieu. Syméon obéit à l’Esprit, et à travers lui, à Dieu. Et lestrois se retrouvent au Temple dans « la Maison de Dieu ». C’estdonc Lui qui est à l’origine de cette rencontre, grâce àl’obéissance de cœur des uns et des autres… Noter l’harmonie entrela Loi et l’Esprit : la Loi authentiquement vécue ne peut qu’allerdans le sens de l’Esprit Saint puisque c’est Lui qui l’a inspiréeau cœur de Moïse (Comparer Ex 31,18 ; Lc 11,20 et Mt 12,28).

« Messie » vient de l’hébreu « massiah » ou « messiah », lalangue de l’Ancien Testament, « celui qui a reçu l’onction ».« Christ » vient du grec « khristos », langue du NouveauTestament, avec le même sens.

Syméon attendait « la consolation d’Israël » ; ilreçoit le Christ. La mission première du Christ est donc de « consoler » tous ceux qui souffrent, et notamment lespécheurs, car le péché n’engendre dans les cœurs que« souffrance et angoisse » (Rm 2,9). Et le Christ sera « salut »pour « tous les peuples », « délivrance » notamment « deJérusalem », « lumière pour éclairer les nations païennes etgloire d’Israël ton peuple.»

Il sera ‘chute’ pour les superbes appelés à descendre de leursmontagnes d’orgueil ; et ‘relèvement’ pour les humbles quiaccepteront de recevoir de sa Miséricorde le pardon de leursfautes, la guérison de leurs blessures intérieures, sa Vie quisera Résurrection, Lumière et Paix. Et un orgueilleux qui serepent devient cet humble que le Seigneur relève…

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« Les pensées secrètes », droiture de cœur ou non, loyauté ounon, acceptation de faire la vérité ou non, humilité ouorgueil, amour ou haine, tout cela se révèlera en Présence duChrist « Lumière du monde ». Alors, les hommes se diviserontd’eux-mêmes : ceux qui croiront ou non, ceux qui accueillerontle Christ et ceux qui le tueront, plongeant de cœur Marie saMère dans d’indicibles souffrances…

Anne nous rappelle « la prière et le jeûne », le jeûnenotamment de tout ce qui nous empêche de vivre pleinement notrerelation à Dieu.

TA PAROLE DANS NOS CŒURSJe vous le demande : êtes-vous des chrétiens « d’étiquette » ou envérité ? Et chacun répond à l’intérieur ! Non, pas des chrétiensd’étiquette, jamais ! Des chrétiens en vérité, de cœur. Etre deschrétiens, c’est vivre et témoigner de la foi dans la prière, dansles œuvres de charité, dans la promotion de la justice, dansl’accomplissement du bien (Pape François).

TA PAROLE DANS NOS MAINSLa Parole aujourd’hui dans notre vie L’Eglise nous invite à être fidèles à l’Eucharistie dominicale, àpartager avec ceux qui nous entourent, à vivre le jeûne et laprière pour la paix dans le monde. Avons-nous à cœur cetteobéissance de la foi ?

ENSEMBLE PRIONS

A la Vierge Marie, Porte du Ciel, demandons qu’elle nous aide àfranchir la porte de la foi, à laisser son Fils transformer notre

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existence comme il a transformé la sienne, pour porter à tous lajoie de l’Evangile (Pape François).

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Présentation du Seigneur – A(2-02-2019)

3ième Dimanche du Temps Ordinaire –par Francis COUSIN (St Matthieu 4,12-23)

« Galilée des nations ! »

Voilà bien un terme péjoratif dans la bouche des Judéens, ceux quihabitent dans le sud de la Palestine, pour désigner cette partiede la Palestine, au nord de la Samarie, pays où se croisentdifférents mouvements entre des peuples divers ; mouvementscommerciaux, intellectuels, religieux …

Et pourtant c’est dans cette région-là que Jésus va commencer sonenseignement, loin de l’orthodoxie religieuse de Jérusalem.

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On pourrait dire que c’est logique, puisqu’il a vécu une grandepartie de sa vie à Nazareth, en Galilée.

Mais il en était parti pour aller à la rencontre de Jean-Baptiste,au bord du Jourdain, peu avant l’entrée de celui-ci dans la merMorte, à la limite de la Judée … pour ensuite être poussé parl’Esprit au désert.

Le premier paragraphe de l’évangile d’aujourd’hui nous donne uneraison de son retour : l’arrestation de Jean-Baptiste. La Judéen’est pas une région sure pour accueillir l’annonce du Messie …encore moins pour l’accueillir lui-même !

Il retourne donc en Galilée, mais sur les bords du lac deTibériade, à Capharnaüm, au plus près des nations, dans une régionméprisée par les gens du Temple.

Ainsi, dès le départ, Jésus montre son attachement aux pluspetits, aux humbles, aux mal considérés : « Je ne suis pas venuappeler des justes mais des pécheurs, pour qu’ils seconvertissent. » (Lc 5,32). Il s’intéresse à « ceux qui habitaientdans le pays et l’ombre de la mort », de manière qu’avec lui,« une lumière soit levée ».

Là, il enseigne dans les synagogues : « Convertissez-vous ! »,reprenant à son compte la parole de Jean-Baptiste.

Mais la démarche de Jésus n’est pas solitaire. Dès le début, il avoulu associer à sa mission des hommes. Non pas des intellectuels,des rabbins, mais là encore des gens peu considérés, des pécheurs,ne sachant ni lire ni écrire, des gens du peuple, … et qui plusest, travaillaient sur la mer, le siège des mauvais esprits.

Pourquoi ces pécheurs l’ont-ils suivi ?

Le regard franc, pénétrant, … la force émanant de se personne …pour certains une parole forte, mais énigmatique : « Venez à masuite, et je vous ferai pêcheurs d’hommes. » …

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Est-ce suffisant ? Peut-être.

Une attirance envers Jésus qui existe, certes, mais qui nes’explique pas. Une attirance brutale qu’on appelle communément un« coup de foudre ».

L’inconvénient d’un coup de foudre, c’est qu’il ne dure qu’uninstant, et qu’il faut de temps en temps le revigorer.

Et si on suit la vie des quatre apôtres appelés ce jour-là (etaussi pour les autres), on voit qu’il y a dans leurs relationsavec Jésus des hauts et des bas : Pierre qui se fait remettre enplace : « Passe derrière moi, Satan ! … Tes pensées ne sont pascelles de Dieu, mais celles des hommes. » (Mt 16,23) ou sonreniement ; les fils de Zébédée qui se voient déjà premier etdeuxième ministres (cf Mt 20,20), … et toutes les fois où Jésusleur dit qu’ils sont lents à croire, « Êtes-vous donc sansintelligence, vous aussi ? » (Mc 7,18).

Il leur faudra la résurrection de Jésus, et surtout le formidablecoup de tonnerre de la Pentecôte pour qu’ils n’aient pas peurd’annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus au monde.

L’action de l’Esprit Saint est un moteur qui met en route.

D’ailleurs, on peut se demander si l’Esprit Saint n’est pas pourquelque chose dans la réponse immédiate des quatre premiersapôtres appelés au bord du lac. On a vu l’action de l’Esprit quifait venir le vieillard Siméon et la prophétesse Anne au temple,le jour même où Marie et Joseph présentent Jésus à Dieu. Ou encorela voix qui indique à Jean-Baptiste comment reconnaître le Messieparmi ceux qui viennent lui demander le baptême.

L’Esprit aurait pu préparer le cœur des apôtres à accueillir et àaccepter la demande de Jésus.

Alors, pour nous, que retenir ?

L’action de l’Esprit sur les apôtres sans qu’ils ne le

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connaissent, et à leur insu.

Cela veut dire deux choses :

– L’Esprit « souffle où il veut » (Jn 3,8) sur tous les hommes,les bons comme les méchants, sans que ceux-ci s’en rendent compte.Ainsi, un ’’méchant’’ peut avoir une réaction (ou une action) quisoit dans le sens de l’évangile : l’amour des autres, sinon deDieu. L’Esprit n’est pas réservé aux chrétiens !

– Nous devons, en tant que chrétiens, être attentifs à l’action del’Esprit en nous, et nous comporter comme il nous le demande, etpour cela, peut-être ne pas tout quitter, mais tout au moinsquitter quelque chose qui nous tient à cœur, pour suivre Jésus oùil veut nous conduire.

Seigneur Jésus,

on est toujours étonné de voir les apôtres

tout quitter pour te suivre,

toi qu’ils ne connaissent pas.

Nous, nous te connaissons,

et pourtant il nous est difficile

de partir à ta suite sans réserve ;

nous sommes trop pris par les biens matériels.

Aide-nous à reconnaître l’essentiel.

Francis Cousin

Pour accéder à la prière illustrée, cliquer sur le titre suivant

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Prière dim ordinaire A 3°

3ième Dimanche du Temps Ordinaire –Homélie du Père Louis DATTIN

Semaine de l’unitéMt 4, 12-23

Ce dimanche, mes frères,est situé à la fin de la semainede l’unité : semaine de prièrespour que les chrétiens, qu’ilssoient catholiques, protestants,orthodoxes ou anglicans, puissentraviver dans leur cœur ce désirexprimé par le Christ à la fin de

sa vie :

« Père, qu’ils soient un, comme toi et moi, nous faisons un ».

Nous venons d’entendre la parole de St-Paul aux Corinthiens :

« Mettez-vous tous d’accord ; qu’il n’y ait pas de divisions entrevous ; soyez en parfaite harmonie de pensée et de sentiment. Onm’a dit qu’il y avait des disputes entre vous. Chacun prend parti.Les uns disent : « Moi, je suis pour untel » ; « Moi, je suis pourtel autre »… Le Christ est-il donc partagé ? N’a-t-il versé sonsang que pour quelques- uns d’entre nous ? Est-ce un tel ou telautre qui a été crucifié pour vous ? Non, c’est le Christ lui-

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même, qui est mort pour tous ».

– Ce message de St-Paul ne s’adresse pas seulement auxCorinthiens, il s’adresse à nous aujourd’hui. N’y a-t-il pasaussi, dans nos communes, dans nos paroisses mêmes, dans nosfamilles, des divisions, des rivalités, des dissensions quidevraient être surmontées entre nous :

. parce que nous sommes chrétiens

. parce que nous disons dans le ‘’Notre Père‘’ : « Pardonne-nousnos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés »

. parce que dans le cœur d’un chrétien, l’amour doit être toujoursplus fort que la haine

. parce que voulant imiter Dieu lui-même, nous voulons oublier,effacer tout le mal qui nous a été fait

Pas d’unité possible sans amour, sans bienveillance à l’égard desautres. Il serait hypocrite de proclamer que nous sommes pour l’unité avec les protestants, les orthodoxes, les anglicans,si, en même temps, nous sommes brouillés avec un voisin, si l’onne se parle plus avec un habitant du quartier, pire encore,avec sa belle-sœur, sa belle-mère parfois entre parents etenfants. Tant que nous serons divisés entre nous qui vivonsensemble ici, à St-Denis, nous avons bonne mine de prêcher l’unitéentre les différentes familles chrétiennes de l’Orient et del’Occident, du Nord et du Sud.

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Comment cette division s’est-elle introduite ? Vous le savezbien : par le péché ; tout comme l’unité ne peut se refaire quepar l’amour, que par l’Esprit Saint : Esprit d’unité. Entrechrétiens, rappelons-le, il ne doit y avoir qu’un seul Corps, unseul Esprit : « Appelés par vocation à une espérance unique, nousrappelle Saint-Paul, il n’y a qu’un seul Seigneur, une seule foi,un seul baptême. Il n’y a qu’un Dieu et père de tous, qui est entous ».

En fait, ce qui devrait nous unir, nous faire devenir des frèresentre nous, est bien plus fort et bien plus important que lesmotifs de division qui peuvent nous séparer : telle ou telledispute, différent, une réflexion un peu dure, des conflitsmatériels, des points de vue différents. Que de broutilles, debagatelles, si nous nous situons à hauteur de Dieu !

« Les murs de la séparation ne montent pas jusqu’au ciel » a-t-ondit. Vus du ciel, ils doivent à peine apparaitre et pourtant nousnous butons, nous voulons avoir le dernier mot, nous voulons ledessus, avoir raison à tout prix.

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– Pour faire l’unité, pour refairel’union, nous n’avons pas àattendre que l’autre, ou lesautres, reviennent vers nous. Nousavons tous à aller à la rencontreles uns des autres et si noussentons comme Dieu, peut-êtreavons-nous à faire le premier pas,

à prendre des initiatives, quitte à perdre la face.

– Mais Jésus, le premier, n’a-t-il pas perdu la face, la SainteFace, pour nous sauver, nous réconcilier avec le Père, nousréconcilier entre nous ? Certes, il est facile de jeter la responsabilité sur les autres, de dire comme les enfants :« C’est lui qui a commencé ; c’est de sa faute ». Facile de jeterla pierre aux autres, mais cela reste stérile et ne fait rien pournous rapprocher.

– C’est notre cœur à nous qui doit se convertir. Cherchons d’abordà nous purifier nous-mêmes, avant de purifier les autres, à nousconvertir nous-mêmes avant de convertir les autres, à nous jugernous-mêmes avant de juger les autres, car s’il existe un orgueilet un égoïsme personnel, il existe également un orgueil et unégoïsme ‘’ de groupe ‘’, ‘’ de corps ‘’. Or, il n’y a quel’humilité qui peut nous ouvrir les routes barrées qui nousempêchent de nous rencontrer.

Il n’y aura jamais de réconciliation entre familles chrétiennes,tout comme entre nous, s’il n’y a pas un minimum d’humilité depart et d’autre, de reconnaissance de nos fautes respectives.

– Peut-être aussi, nous faisons-nous une fausse idée des autres.Nous avons d’eux une image qui ne correspond pas à la réalité : sinous les connaissions mieux, l’unité serait plus facile à établir.

Un des premiers efforts à faire, c’est de nous efforcer de mieuxconnaitre ceux qui nous entourent. Trop d’idées saugrenuescirculent encore : il y a vingt -cinq ans, je n’avais sans doute

Page 39: « Renoncer à tout pour le Christ ! » (Lc 14, 25-33)

jamais rencontré un protestant, encore moins un orthodoxe et jesavais surtout que c’était des gens à éviter… et puis j’airencontré des hommes et des femmes à la foi transparente, à lacharité sans limites, à l’esprit apostolique admirable. Puissent-ils, eux aussi, rencontrer des catholiques de cette qualité. Alorsdéjà, beaucoup d’idées toutes faites sur les uns ou sur les autresseront détruites, comme au premier temps de la chrétienté.

Les hommes croiront s’ils peuvent dire des chrétiens : « Voyezcomme ils s’aiment ».

C’est notre unité, notre solidarité entre nous, notre communautéparoissiale, unie et vivante, qui fera envie aux autres et les décidera à venir avec nous.

Tout est possible, si d’un seul cœur et d’une seule espérance,nous demandons au Père cette grâce de l’unité : « Père que tonrègne vienne», « que ton amour unisse tous tes enfants ». AMEN

3ième Dimanche du Temps Ordinaire –par le Diacre Jacques FOURNIER (Mt 4,12-23)

Jésus, Lumière et Vie …

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Quand Jésus apprit l’arrestation deJean le Baptiste, il se retira enGalilée.Il quitta Nazareth et vint habiter àCapharnaüm, ville située au bord de lamer de Galilée, dans les territoiresde Zabulon et de Nephtali.C’était pour que soit accomplie laparole prononcée par le prophèteIsaïe :‘Pays de Zabulon et pays de Nephtali,route de la mer et pays au-delà duJourdain, Galilée des nations !Le peuple qui habitait dans lesténèbres a vu une grande lumière. Surceux qui habitaient dans le pays etl’ombre de la mort, une lumière s’estlevée.’À partir de ce moment, Jésus commençaà proclamer : « Convertissez-vous, carle royaume des Cieux est toutproche. »Comme il marchait le long de la mer de

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Galilée, il vit deux frères, Simon,appelé Pierre, et son frère André, quijetaient leurs filets dans la mer ;car c’étaient des pêcheurs.Jésus leur dit : « Venez à ma suite,et je vous ferai pêcheurs d’hommes. »Aussitôt, laissant leurs filets, ilsle suivirent.De là, il avança et il vit deux autresfrères, Jacques, fils de Zébédée, etson frère Jean, qui étaient dans labarque avec leur père, en train deréparer leurs filets. Il les appela.Aussitôt, laissant la barque et leurpère, ils le suivirent.Jésus parcourait toute la Galilée ; ilenseignait dans leurs synagogues,proclamait l’Évangile du Royaume,guérissait toute maladie et touteinfirmité dans le peuple.

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Jean-Baptiste quitte la scène comme tant de prophètes avant lui :persécuté, emprisonné, exécuté… Jésus prend le relais… Le momentest venu pour lui de manifester le désir de Dieu qui « veut quetous les hommes soient sauvés » (1Tm 2,3-6). Alors, même si laBonne Nouvelle devait être d’abord annoncée à Israël (Mt 15,24 ;10,6), le Peuple de l’Alliance et des Promesses (Ep 2,12), Jésusva s’installer non pas à Jérusalem, la capitale, mais à Capharnaüm(en hébreu : ‘Village de Nahum’, ‘Nahum’ signifiant ‘Dieuconsole’), une petite ville frontière au nord de la Galilée juive,entourée de provinces païennes : la Syro-Phénicie, la Trachonitideet la Décapole. Nous sommes vraiment ici à « un carrefour », avecd’un côté les régions Juives de « Zabulon et de Nephtali », et del’autre « la route de la mer et le pays d’au-delà du Jourdain »,le pays des païens… Ce « peuple » qu’évoque St Matthieu justeaprès est donc l’humanité tout entière constituée des Juifs et despaïens. Et tous « habitent dans les ténèbres », ce qui signifie,Dieu étant Lumière (1Jn 1,5), que les hommes lui ont ferméla porte de leur cœur et de leur vie. Ils vivent sans Lui… Or, laLumière de Dieu est tout à la fois Esprit (Jn 4,24) et Vie(Jn 1,4 ; 8,12). Être privé de cette Lumière, c’est vivre en étantprivé d’une Plénitude de Vie spirituelle : c’est êtrespirituellement mort… « Habiter dans les ténèbres », c’est donc« habiter le pays de l’ombre et de la mort »…

Le ministère public de Jésus commence donc par uneallusion à ce péché qui touche tout homme. « Tous ont péché etsont privés de la Gloire de Dieu… Et le salaire du péché, c’est lamort ; mais le Don gratuit de Dieu, c’est la Vie éternelle dans le

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Christ Jésus notre Seigneur » (Rm 3,9-26 ; 6,23). Et St Matthieu,en quelques mots, va nous résumer ici tout l’Evangile. Dieu, touten ne cessant jamais de respecter notre liberté, car il n’y a pasd’amour vrai sans liberté, s’est fait homme, avec le Fils et parle Fils, pour nous rejoindre dans nos ténèbres et nous appeler àpasser avec Lui des ténèbres à la Lumière, de la mort à la Vie.Telle est bien la démarche de Celui qui Est Amour (1Jn 4,8.16), deCelui qui n’est qu’Amour et qui ne pense, ne veut, ne désire quenotre bien : « Je ne cesserai pas de les suivre pour leur faire dubien. Je trouverai ma joie à leur faire du bien, de tout moncœur » (Jr 32,40-41). Alors, avec Jésus, le Fils, « vrai Dieu nédu vrai Dieu, Lumière née de la Lumière », et aussi vrai homme,« le peuple qui habitait dans les ténèbres a vu une grande Lumière». « Je suis la Lumière du monde », dira-t-il. « Qui me suit nemarchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de lavie » (Jn 8,12), gratuitement, par amour, alors que nous en étionstous privés par suite de nos fautes. « Tous ont péché et sontprivés de la gloire de Dieu » ? « Père, je leur ai donné la gloireque tu m’as donnée, pour que là où je suis, eux aussi soient avecmoi » (Jn 17,22-24), pour toujours…

DJF