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www.azadmagazine.com AZAD magazine Quand les Arméniens de Syrie contribuent au « made in Armenia » Opération « une carte un appartement » Destruction de l’église des Saints-Martyrs de Deir ez-Zor N° 148 4 e trimestre 2014 - N° 148 Prix 5 • 11, rue de Belledonne - 38100 Grenoble - Dispensé de timbrage - Port Payé - Grenoble RP Le trimestriel arménien d’information Le centenaire

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Quand les Arméniens de Syrie contribuent au « made in Armenia » Opération « une carte un appartement »

Destruction de l’église des Saints-Martyrs de Deir ez-Zor N° 148

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Le trimestriel arménien d’information

Le centenaire

Résidence Yezeguelianle bon plan à Érévan

dans la verdure du parc de l’hôtel Congrèss

24 studios et appartementsen location à 250 € la semaine payable à l’entrée dans les lieux

Bureau à Paris : 34 avenue des Champs Elysées - Tél. Audrey : 01 43 59 65 19

adresse à Yérévan : 8 rue Khorénatsi Union des français de l’étranger - Président fondateur : Raymond Yezeguelian 06 63 54 22 30

Un accueil chaleureuxGardiennage 24h/24

Café - Bar

Des appartements tout confortchauffés et climatisés

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au coeur de la capitale

Réservation à Yérévan

00 374 9 3 67 24 52et

00 374 9 1 57 01 70

email : [email protected]

AZAD magazine n° 148 - 4e trimestre 2014 1

Association régie par la loi 1901 - N° ISSN 0998-3805 - Numéro de CPPAP 0319 G 85294. Siège : 11, rue de Belledonne - 38100 Grenoble - Tél. : 04 76 48 59 38 - E-mail : [email protected] Président fondateur : Jean Marandjian - Directeur de la publication : Grégoire Atamian - Rédacteur en chef, maquette : Éric Morino Lecture, correction : Danièle Agopian - Abonnements : Gisèle Nier - Marketing : Asbed Kéchichian PAO/Impression : Coquand Imprimeur Fontaine - [email protected] - Mise sous plis : C.P.D.S. Grenoble

Reproduction autorisée avec mention de la source. Les articles signés n’engagent que leurs auteurs.

Ont participé à ce numéro : Danièle Agopian, Achot Akopian, Krikor Amirzayan, Éric Artiga, Monique Atamian, Grégoire Atamian, Antoine Bédrossian, René Dzagoyan, Arthur Hadjian, Tatev Haroutunian, Isabelle Kévorkian, Georges Kévorkian, Nicolas Maden, Éric Morino, Patrice Nonni, Jérôme Sakalian, Assia Suchier-Kirakossian, Shoko Tadenuma, les correspondants.

CCP GRENOBLE 0867308 J. - Dépôt légal : 4e trimestre 2014 - date de parution : Décembre 2014

ÉDITORIAL 2

INFOS ARMÉNIENNESActualités - Arménie Caucase 3-6Actualités - Diaspora 8-9

POLITIQUE La guerre sans fi n 10Dans quelques mois il y aura un siècle ! 11

ÉCONOMIEL’Arménie vers une nouvelle image 12-13Quand les Arméniens de Syrie contribuent au « made in Armenia » 14

SOCIÉTÉSAcheter une carte pour offrir un appartement 155e conférence Arménie-diaspora 16-17Le marché couvert de Pak Shuka 18-19De nouveaux « Repères » à la cité nationale de l’immigration 20Krikor Amirzayan - une médaille d’or d’Arménie 21Entretien avec Nicolas Daragon, nouveau maire de Valence 22La congrégation des Sœurs d’Arménie 23

HISTOIRELe commerce caravanier : une suprématie arménienne ? (16e–18e siècles) 24-25Le général Dufi eux, protecteur des Arméniens :Cilicie – 1919/1921 26-27

CULTUREPages arméniennes 28-29L’Arménie, un paysage façonné par les volcans 30-31Luska Khalapyan, une fi lle dans le vent 32Destruction de l’église des Saints-Martyrs de Deir ez-Zor 33Mayor, toujours dans la dérision, l’humour et maintenant…. plus « rock » 34Peinture arménienne 35Actualité – Livres CD DVD 36-37Timbres d’Arménie 38Captives, un fi lm d’Atom Égoyan 39

SPORTSActualités - Sports 40-41

CULTUREExposition « Nous sommes l’avenir » 42-43Trace d’une mémoire arménienne : projet photographique 44

JEUX ENFANTS 44

TRUCS ET ASTUCES La cannelle, ou դարչին, une écorce odorante 45

LIENS COMMUNAUTAIRES Agenda commémoration 2015 46-47Actualités - Régions 48-52Dons 52

2SOMMAIRE

p. 33

p. 15

p. 10

p. 14

Résidence Yezeguelianle bon plan à Érévan

dans la verdure du parc de l’hôtel Congrèss

24 studios et appartementsen location à 250 € la semaine payable à l’entrée dans les lieux

Bureau à Paris : 34 avenue des Champs Elysées - Tél. Audrey : 01 43 59 65 19

adresse à Yérévan : 8 rue Khorénatsi Union des français de l’étranger - Président fondateur : Raymond Yezeguelian 06 63 54 22 30

Un accueil chaleureuxGardiennage 24h/24

Café - Bar

Des appartements tout confortchauffés et climatisés

Des salles de bains modernes

XCuisine réfrigérateurcoffre - TV - internet

au coeur de la capitale

Réservation à Yérévan

00 374 9 3 67 24 52et

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email : [email protected]

Les Arméniens du monde entier, en Arménie et en dias-pora s’apprêtent, en 2015, à commémorer à traversdivers événements le 100e anniversaire du génocide.

Une multitude d’événements seront organisés, les institu-tions et les élus sollicités pour cette commémoration, et aussi pour s’engager en faveur d’une demande de recon-naissance du génocide par l’État turc.

Car la Turquie a toujours refusé de parler de « génocide » et répondu par une « fi n de non-recevoir » catégorique à cette demande. Les moyens démesurés de l’État turc secondé par l’Azerbaïdjan et leurs rhétoriques idéologiques laissent à penser que les chances d’aboutir à un changement positif semblent compromises…

Face à cette bataille « du pot de terre contre le pot de fer », ne faut-il pas envisager de modifi er l’angle d’attaque ?

La reconnaissance du génocide des Arméniens doit aussi être débattue en Turquie.

Car c’est avant tout un problème turc.Prenons le problème différemment. Si on replace la problé-matique arméno-turque dans sa globalité et sa complexité au sein de la société civile turque, elle semble plus limpide.

Ce génocide est une réalité historique. Il est reconnu par nombre d’historiens de par le monde. Il apparaît avant tout nécessaire que le regard du peuple turc change. Et pour cela, les Arméniens doivent agir pour peser sur ces débats en Turquie même. D’autant que certaines franges de la société civile turque ont, depuis quelques années, entamé cette réfl exion.

Cette démarche vise à confronter à la réalité historique l’ensemble de la société turque pour qu’ensuite celle-ci amène Ankara à changer sa politique négationniste. C’est peut-être une utopie ! Mais en cent ans, rien n’a évolué. Alors aidons-les à regarder l’Histoire en face ! ■

Éric Morino, rédacteur en chef

Toute l’équipe d’Azad magazine vous souhaite une excellente année 2015 et formule le vœu qu’elle ne soit pas simplement une année de commémoration, mais permette à la communauté arménienne, ici en France, et aussi partout dans le monde, de se projeter vers l’avenir afi n de réinventer une nouvelle Arménie. On doit bien cela à nos ancêtres.

Édito

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Le génocide arménien : ce ciment identitaire

AZAD magazine n° 148 - 4e trimestre 20142

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Actualités Arménie

PolitiqueL’Azerbaïdjan abat un hélicoptère arménien en exercice militaire

C’est un hélicoptère Mi-24 qui a été abattu.

Alors qu’il participait à des manœuvres militaires de très grande ampleur, en présence de près de quatre-vingt mille militaires arméniens au Haut-Karabagh, le 12 novembre, à 13 h 45, un hélicoptère arménien Mi-24 qui survolait la ligne frontalière dans le cadre de ces exercices, a été abattu par les forces azéries près d’Aghna (Aghdam). Ses trois pilotes, le major Sergueï Sahakian (38 ans), et les lieutenants Sarkis Nazarian (25 ans) et Azad Sahakian (24 ans) ont trouvé la mort dans l’appareil.

Les trois membres de l’équipage.

Acte sans doute prémédité, puisque les Azéris ont fi lmé l’attaque de l’hélicoptère. Le tireur, Mehmet Mouradov, a été récompensé par Zakir Hassanov, le ministre azéri de la Défense. « L’appareil aurait été abattu par un lance-missile anti-avion Strela, un missile autoguidé russe » a déclaré Movses Hakobyan, ministre de la Défense de la Répu-blique du Haut-Karabagh. La Russie, partenaire militaire de l’Arménie, vend également des armes à l’Azerbaïdjan. Cet acte est l’un des incidents les plus graves depuis 1994, date de la signature du cessez-le-feu. La tension entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan a remonté d’un cran, d’autant

que Bakou, qui plaçait la zone des débris de l’appareil sous le feu, ne permettait pas aux forces arméniennes – malgré les pressions internationales – de récupérer les corps des pilotes. Devant ce refus, les forces spéciales arméniennes ont résolu le problème. La nuit du 21 novembre, au prix d’une prouesse et d’un courage exemplaire, des comman-dos sont allés récupérer les corps et quelques débris de l’hélicoptère. Un véritable exploit qui donne un aperçu de la valeur de l’armée arménienne, l’une des meilleures du Sud-Caucase. Au passage, ils ont « neutralisé » plusieurs soldats azéris proches de l’hélicoptère. Des images ont été publiées. Photos prises de nuit par un drone et qui présentent des preuves irréfutables. Après une cérémonie religieuse en l’église Sourp Sarkis à Érévan, en présence du président Serge Sarksian, du ministre de la Défense Seryran Ohanian, les trois offi ciers arméniens ont été enterrés au cimetière des héros Yéraplour, sur les hauteurs de la capitale arménienne.

Visite d’État du président grec

Le président grec au monument du génocide arménien.

Les présidents d’Arménie et de Grèce ont tenu des négociations au terme desquelles deux documents économiques ont été signés, enrichissant ainsi la base d’une quarantaine de documents adoptés par les deux États. Lors d’une conférence de presse conjointe, le président Sarksian a indiqué que les deux parties avaient discuté de toutes les questions relatives à l’agenda bilaté-ral et aux moyens d’élargir la coopération. Il a également remercié la Grèce pour sa position équilibrée dans le règlement du confl it du Haut-Karabagh, et pour avoir été l’un des premiers États à reconnaître le génocide armé-nien. Il a exprimé la reconnaissance de l’Arménie envers la Grèce pour avoir récemment pénalisé la négation du génocide arménien. S. Sarksian a invité son homologue à se rendre à Érévan en avril 2015, pour la commémoration du centenaire du génocide.

AZAD magazine n° 148 - 4e trimestre 20144

ÉconomieL’Arménie adhère à l’Union économique eurasiatique

L’Arménie a apposé sa signature au bas d’un traité en vertu duquel elle devient membre de l’Union économique eurasiatique (UEE) qui comprend la Russie, la Biélorus-sie et le Kazakhstan, et qui sera officiellement lancé le 1er janvier 2015. Cette Union créera, entre autres, un espace commun de douanes et impliquera la libre circula-tion des biens, des services, des capitaux et du travail sur le territoire des pays membres. Avant de signer, les fonc-tionnaires arméniens ont déclaré que des exemptions – sur une gamme de produits – avaient été accordées et que, progressivement, au fil des années, certains ajus-tements des droits de douane auront lieu. Le président arménien a exprimé l’espoir que, malgré les spécificités de l’adhésion de l’Arménie – à savoir l’absence d’une fron-tière commune avec les autres membres de l’Union –, son intégration se révélera efficace, avec un maximum d’avantages pour elle-même et toutes les parties concer-nées. Serge Sarksian a reconnu que les négociations n’ont pas été faciles. Mais il a souligné qu’elles ont réussi à atteindre leur objectif, en raison de la volonté politique et du professionnalisme des parties concernées.

Une joint-venture arméno-polonaiseL’Arménie et la Pologne ont mis en place une joint-ven-ture Lubawa-Arménie pour la fabrication d’équipements de protection pour les forces armées. La société va utiliser la technologie et l’expertise du groupe polonais Lubawa pour produire des équipements de protection, tels que des casques, gilets pare-balles, tentes gonflables, filets de camouflage, leurres, etc. Le ministre arménien a signalé que ces éléments seront fournis aux forces armées, non seulement de l’Arménie, mais aussi d’autres pays, y com-pris éventuellement les membres de l’Union économique eurasiatique. La société polonaise Lubawa, qui détient 51 % des parts de l’entreprise, s’est engagée à faire dix millions de dollars d’investissements.

L’UE octroiera une nouvelle aide à l’ArménieUn protocole d’accord de soutien de l’Union européenne à l’Arménie a été signé à Bruxelles par Johannes Hahn, nouveau commissaire pour la politique de voisinage et les négociations d’élargissement, et le ministre arménien de l’Économie, Karen Tchmaritian. Les sommes (entre 140 à 170 millions d’euros) seront destinées au secteur privé, à l’administration publique et aux réformes du système judiciaire. Le commissaire Hahn a déclaré, au terme de la signature, que l’UE et l’Arménie s’étaient engagées à poursuivre leur coopération dans des domaines d’inté-rêts communs sur la base de valeurs partagées : « Nous soutenons les efforts de modernisation du pays et nous allons continuer à encourager les réformes nécessaires en Arménie. »

Signature du protocole d’accord avec Karen Tchmaritian et Johannes Hahn.

Armavia en liquidation judiciaireUn liquidateur judiciaire a été nommé, son rôle étant de réunir et réaliser l’ensemble des actifs afin de régler les créanciers. Des avions, ainsi que des bâtiments seront mis en vente. L’un des objectifs majeurs étant de régler en priorité les ex-salariés d’Armavia.

Trafic aérien en hausseLes aéroports d’Érévan et de Gumri ont traité presque un million huit de passagers, en hausse de 22,3 % par rap-port à la même période en 2013. Cette hausse serait le résultat de la décision du gouvernement, en octobre 2013, de passer à une politique de « ciel ouvert » (voir article page 14, Azad magazine n° 145).

Actualités Arménie

AZAD magazine n° 148 - 4e trimestre 2014 5

Société Betty à la 3e place de l’Eurovision Junior 2014

À Malte se déroulait la finale du concours de l’Eurovi-sion Junior 2014. La représentante de l’Arménie, Betty (11 ans) avec sa chanson People of the sun a remporté la troisième place. Elle a été devancée d’un seul point par la Bulgarie, qui prend la 2e place avec 147 points. L’Italie, avec Vincenzo Cantiello et la chanson Tu primo grande amore, a remporté le concours avec 159 points.

Les citoyens font confiance à l’armée

Selon un sondage de l’institut Gallup international, 56 % des citoyens d’Arménie sont convaincus que les forces armées de l’Arménie et de la République du Haut-Kara-bagh ont donné une réponse appropriée aux attaques de l’Azerbaïdjan. À la question « Quel est le plus important problème dont doit faire face l’État arménien aujourd’hui ? », les personnes interrogées répondent, d’abord « la situa-tion de guerre » à 40 % et « le chômage » à 35 %. Enfin, d’une façon générale, 90 % des citoyens font confiance à l’armée arménienne.

Étude sur la durée de vieLa durée moyenne de vie en Arménie aurait augmenté, selon les données de 2013. Les femmes sont toujours devant les hommes, avec une moyenne de durée de

vie de 77,9 ans contre 71,5 ans pour les hommes. Ces données proviennent du Centre national d’études sta-tistiques d’Arménie. Elles ont été détaillées à la presse par Kariné Kouyoumdjian, responsable du recensement au sein du Centre. Par rapport au dernier recensement, la durée moyenne de vie pour les hommes a augmenté de 0,6 % et celle des femmes de 0,4 %. Parmi les ex- républiques soviétiques, l’Arménie est parmi les pre-mières au regard de la durée moyenne de vie. Ces chiffres sont sensiblement au même niveau que celui de la Géor-gie ou de l’Azerbaïdjan, par contre, bien loin des premiers pays comme le Japon, où la durée de vie moyenne est de 82,6 ans.

L’Arménie peut mieux faire en matière d’égalité homme-femme

Dans le dernier rapport de l’égalité homme-femme établi par le Forum économique mondial, l’Arménie est à la 103e

position sur 142 pays classés. Un recul de neuf places par rapport au dernier classement. Selon ce rapport, la posi-tion de l’Arménie est bonne dans le domaine de l’éduca-tion. Néanmoins, dans le domaine de l’activité politique et économique, la femme arménienne est en recul sur les hommes.

Trois cent vingt mille citoyens auraient définitivement quitté le pays en dix ansEn Arménie, beaucoup de chiffres circulaient sur le nombre de citoyens qui ont quitté la République d’Ar-ménie. Le sociologue et démographe Roupen Yeganian a, lors d’une conférence de presse à Érévan, avancé le chiffre de 320 000 émigrants « qui ne sont plus revenus » au cours des dix dernières années. Les bas salaires et l’avenir social-économique morose de l’Arménie seraient parmi les premiers facteurs de cette émigration massive de la population arménienne, qui toucherait avant tout la population active du pays.

Actualités Arménie

Tu balaieras la maison jusqu’au jour où le président de l’Arménie sera une femme !

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Haut-KarabaghLe président arménien présent aux manœuvres militaires

Lors de sa visite de travail au Haut-Karabagh, le président arménien Serge Sarksian, accompagné de son homo-logue de la République du Haut-Karabagh, Bako Sahakian a suivi les manœuvres militaires de grande envergure « Unité-2014 » mettant en œuvre près de cinquante mille soldats de l’armée arménienne d’Arménie et de l’Artsakh (Haut-Karabagh). S. Sarksian a suivi des compétitions de tirs et de manœuvres de chars. Lors de cérémonies, plusieurs militaires ont été décorés. Le président armé-nien salua « le courage de nos vaillants soldats sur le champ de bataille ». Dans son discours de clôture, il a félicité l’ensemble des officiers et soldats pour la réussite de ces manœuvres : « En dehors du malheureux incident (hélicoptère arménien abattu par les Azéris), je considère que ces manœuvres furent une réussite. ( ... ) Vous avez démontré votre efficacité et votre bonne préparation ainsi que votre volonté de défendre la patrie. ( ... ) L’ensemble du peuple arménien est fier de vous pour la défense de la République du Haut-Karabagh et de l’Arménie. ( ... ) Vous défendez une cause juste. »

AzerbaïdjanLibéré après plus d’un an de captivitéLes agences de presse ont annoncé le retour en Armé-nie de Hakob Indjigoulian, soldat arménien qui, en août 2013 s’était égaré sur la frontière arméno-azerbaïdjanaise, en se constituant prisonnier de guerre. Un an après, il a été transféré par Bakou dans un pays tiers par l’intermé-diaire du CICR. À l’aéroport, H. Indjigoulian a fait part aux médias du mauvais traitement dont il avait été victime du-rant cette période de captivité. On l’aurait maintenu dans une prison militaire où, selon lui, d’autres Arméniens sont également gardés en captivité. Il a dit avoir donné, sous pression, des interviews antiarméniennes aux médias

azerbaïdjanais. La partie azerbaïdjanaise aurait également contrôlé sa correspondance avec sa famille via le CICR, ainsi que ses entretiens avec les représentants d’orga-nisations internationales. Le militaire a, en outre, déclaré que la décision de le renvoyer dans un pays tiers relevait de la partie azerbaïdjanaise, celle-ci ayant menacé de le tuer s’il formulait le vœu de retourner en Arménie auprès des représentants d’organisations internationales.

Géorgie« La Géorgie et l’Arménie sont des oasis chrétiennes dans un monde musulman. »

Le Patriarche Ilia II de l’Église géorgienne.

Le Catholicos-Patriarche Élie II (Ilia II) de l’Église orthodoxe géorgienne, lors d’une rencontre avec les membres de la communauté arménienne de Géorgie, a déclaré que la Géorgie et l’Arménie sont des oasis chrétiennes dans un monde musulman. « Nous vivons des instants difficiles ( ... ) l’Arménie et la Géorgie sont des oasis chrétiennes vivant dans un monde musulman. Je me souviens de ma rencontre avec le Pape au Vatican. Il a pris un atlas et a observé la position géographique de l’Arménie et de la Géorgie. Puis il a dit que l’Arménie et la Géorgie ont des situations géographiques relativement compliquées et qu’elles sont des oasis chrétiennes. En conséquence, nous devons être mutuellement particulièrement vigi-lants. » Il a rappelé également que, lors de sa rencontre avec le Catholicos de l’Église arménienne, Karékine II, il avait mis en garde l’Arménie qui avait une attitude hostile à la Géorgie à l’ONU et face à d’autres organisations inter-nationales. « Je lui ai dit que nous ne devons pas avoir une telle attitude, nous devons nous exprimer avec res-pect. J’ai l’espoir que vous comprenez les risques de nos dissensions. Si c’est bon pour la Géorgie, c’est bon pour l’Arménie. Et inversement. Nous devons défendre nos re-lations. » a déclaré le Patriarche de l’Église géorgienne. ■

Rubrique suivie par Krikor Amirzayan

Actualités Caucase

< CHAMP LIBRE >Avec 7 parcs naturels régionaux, la Région Rhône-Alpes bénéfi cie d’un patrimoine naturel remarquable. Activités de plein air, projets innovants, créations d’emplois… Engagés dans la démarche Montagne 2040, nos parcs concilient vitalité économique et préservation de l’environnement. Consciente de cette richesse, la Région contribue fi nancièrement à leur

fonctionnement et leurs programmes d’actions.

LES PARCS NATURELS RÉGIONAUX,SOURCES D’ACTIVITÉS PAR NATURE

< CHAMP LIBRE >À LA DÉCOUVERTE !

© Région Rhône-Alpes 2014 — Small Studio & Left Studio : [email protected] — Crédits photos : Andréa Aubert

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< CHAMP LIBRE >Avec 7 parcs naturels régionaux, la Région Rhône-Alpes bénéfi cie d’un patrimoine naturel remarquable. Activités de plein air, projets innovants, créations d’emplois… Engagés dans la démarche Montagne 2040, nos parcs concilient vitalité économique et préservation de l’environnement. Consciente de cette richesse, la Région contribue fi nancièrement à leur

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Allemagne

Pénalisation de la négation des génocides Le Parlement a adopté une loi pénalisant la négation des génocides reconnus par la Grèce, dont celui des Juifs, des Arméniens et des Grecs pontiques. De lourdes amendes sont prévues, allant jusqu’à cent mille euros et des peines d’emprisonnement de trois mois à trois ans. La Grèce devient ainsi le troisième pays d’Europe – après la Suisse et la Slovaquie – à pénaliser la négation des génocides dont celui des arméniens. La loi a été adoptée par 54 voix contre 42 et 3 abstentions.

Grèce

Actualités Diaspora

Fatih Akin menacé de mortCe cinéaste allemand a reçu des menaces de mort à cause du traitement du génocide arménien dans son film The Cut qui a été présenté à la Mostra de Venise. Le film raconte l’odyssée de Naza-reth, un Arménien rescapé du génocide, et qui va parcourir la planète à la recherche de ses filles disparues. Il a suscité une polémique en Turquie, où l’extrême droite et les nationalistes turcs n’ont pas apprécié son traitement de l’Histoire. « J’ai passé sept ou huit ans de ma vie à travailler sur ce film, j’ai eu le temps d’en mesurer les conséquences » a déclaré Akin, sûr de lui, à la presse. The Cut sortira en France dans les salles le 14 janvier 2015.

Une église arménienne au patrimoine mondial de l’UNESCO

L’église arménienne Sourp Amenaprguitch d’Ispahan va intégrer la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO. Neuf autres lieux de culte d’Iran sont déjà inscrits, dont l’église arménienne Karakikissé, qui se trouve dans la région de l’Azerbaïdjan occidental, au nord-ouest de l’Iran. Dans cette même région, à Makou, se trouve également l’église arménienne Sourp Maryan. L’autre grand centre spirituel arménien, étant le monas-tère de Saint Thaddée.

Iran

Le Parlement basque reconnaît le Haut-Karabagh Dans une déclaration, le Parlement basque reconnaît le droit du peuple du Haut-Karabagh à décider de son propre avenir, de son autodétermi-nation et de son indépendance. Le Pays basque rejoint ainsi les cinq états américains (Californie, Massachusetts, Rhode Island, Maine et Louisiane) et le plus grand État australien de Nouvelle-Galles-du-Sud. Cette reconnaissance, bien que sans portée juridique, est un pas en avant vers la reconnaissance internationale du Haut-Karabagh.

Espagne

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Bolivie

Actualités Diaspora

Rubrique suivie par Éric Morino

La Bolivie a reconnu le génocide arménienLa Bolivie a rejoint le club, de moins en moins fermé, des Etats reconnaissant le génocide des Arméniens. Les deux chambres du Parlement bolivien ont en effet approuvé à l’unanimité des textes légis- latifs portant sur la reconnaissance de ce génocide. Ce geste politique est l’expression de la solidarité du peuple bolivien avec le peuple armé-nien, et condamne toute politique de dénégation concernant le géno-cide et les crimes contre l’humanité dont a souffert la nation armé-nienne.

La Californie reconnaît le Haut-Karabagh Le vote de la Californie – huitième puissance économique mondiale – montre que l’indépendance de l’Artsakh (Haut-Karabagh) constitue un processus irréversible qui démontre, encore une fois, que cet État démocratique ne peut être rattaché indéfiniment à l’Azerbaïdjan, recon-nu comme dictatorial par la plupart des organisations de défense des droits de l’Homme. C’est un exemple que les grandes nations devraient suivre, en premier lieu la France. Le gouvernement azerbaïdjanais a, bien sûr, dénoncé ce vote sans valeur juridique.

États-Unis

Un mémorial du génocide à WashingtonUne cour fédérale d’appel a confirmé la décision rendue par un tribu-nal de première instance en 2011, ordonnant de restituer à la Fonda-tion de la famille Cafesjian les propriétés destinées à la construction d’un Musée mémorial sur le génocide arménien à Washington, D.C.. Après un procès âpre et difficile, l’heure est venue pour la communauté arméno-américaine, de se réunir et de former un comité panarménien, pour commencer à planifier la construction de ce monument important.

Le tapis des orphelins enfin exposéL’administration du président américain a fait savoir que la Maison-Blanche était disposée à exposer le fameux Orphan Rug (tapis des orphelins), réalisé par de jeunes rescapés du génocide arménien et offert au président américain Calvin Coolidge, en reconnaissance pour l’aide humanitaire apportée par les États-Unis aux survivants du Géno-cide. Dans une lettre adressée aux élus, elle a rappelé que le président Obama et d’autres personnalités haut placées des États-Unis ont plusieurs fois reconnu le massacre d’un million et demi d’Arméniens à l’Empire ottoman, et appelé la Turquie à reconnaître les faits histo-riques. Les médias rappellent également que la Maison-Blanche avait naguère rejeté les demandes d’organisations arméniennes d’exposer ce tapis. ■

AZAD magazine n° 148 - 4e trimestre 201410

La guerre sans fin

Politique

Le mercredi 3 décembre 2014, le secrétaire d’État des États-Unis, John Kerry, appelait une fois de plus à l’intensification de l’effort de guerre des pays de

l’OTAN contre le Daesh. OTAN dont un membre éminent est la Turquie. La veille, cependant, la chaîne allemande Deustche Welle diffusait un reportage démontrant que l’approvisionnement du même Daesh transitait par la Turquie, en particulier dans la région de Kilis. On y voit, en effet, des files de camions passer les contrôles sans aucune difficulté pour rejoindre les islamistes massés aux portes de Kobané, et des djihadistes en armes traverser, au vu et au su de tous, les frontières supposées étanches.

La Turquie aide les djihadistes.

Secret de polichinelle, en vérité, puisque déjà en avril 2014 le journaliste américain Seymour Hersch décrivait dans le détail le transit du matériel militaire, y compris les bombes au gaz sarin, de la Turquie vers le Daesh, sans parler de leurs camps d’entraînements situés dans l’est du pays. La question qui se pose donc désormais n’est plus de savoir si la Turquie alimente ou non les djihadistes de l’État islamique, mais pourquoi elle le fait, et pourquoi les États-Unis, ainsi que les autres membres de l’OTAN, la laissent faire.

Pourquoi la Turquie aide-t-elle les djihadistes ?La réponse se trouve dans les ouvrages d’Ahmet Davuto-glu, actuel Premier ministre, qui confère à la Turquie une vocation de puissance régionale exerçant sur ses voisins une influence analogue à celle de l’ancien Empire otto-man, avec pour objectif la reconstitution d’un bloc musul-man contrebalançant les autres puissances mondiales, les USA, l’Europe, la Russie et la Chine. Pour y parvenir, il suffisait à la Turquie d’adhérer à la politique de renverse-ment des États non alignés sur l’Occident, initiée par le gouvernement Bush, lequel, constatant que les États sun-nites du Moyen-Orient, Arabie Saoudite, Jordanie, Qatar, Koweït, etc., étaient plus malléables que ceux adhérant au chiisme (l’Iran), ou ceux se déclarant laïques (l’Irak, la Syrie, l’Égypte, la Libye et la Tunisie), entreprit de les faire basculer aux mains des Frères musulmans et affi-

dés dans le cadre de cette opération si romantiquement appelée « Printemps Arabes ». Aubaine pour la Turquie qui se précipita immédiatement dans les pays révoltés pour y apporter son aide fraternelle et renouer avec son ancienne grandeur. Hélas pour elle, sitôt le printemps terminé, les Tunisiens mirent à la porte le mouvement sunnite Enna-hdha, suivis par les Égyptiens qui remplacèrent le Frère musulman Morsi par un militaire, le général Al-Sissi. Ne restaient plus que l’Irak et la Syrie, pays frontaliers, donc à portée de main. Pour l’Irak, faute de voir s’y instaurer un régime religieux conforme à ses désirs, la Turquie n’avait plus qu’un moyen pour s’y imposer : instaurer le chaos, ce qu’elle fit en alimentant les ultra-islamistes du Daesh en armes et équipement, en attendant d’être appelé à la res-cousse par les Occidentaux pour y rétablir l’ordre, l’ordre ottoman bien entendu. De même pour la Syrie, en laquelle le Daesh vit une extension naturelle de sa zone d’interven-tion au vu d’un Bachar el-Assad affaibli par le soulèvement des « démocrates » soutenus par les USA et l’Europe. Là encore, il suffisait d’entretenir le chaos pour proposer ensuite d’y mettre fin avec la bénédiction de l’OTAN. Sou-lignons, qu’accessoirement, l’avancée du Daesh pouvait, à terme, empêcher la formation d’un État kurde indé-pendant au nord de l’Irak, dont le modèle pouvait donner des idées à leurs frères de Turquie, et éradiquer le noyau kurde autonome au nord de la Syrie qui pouvait leur servir de base arrière.

Daesh, instrument de la politique turqueTout ceci mis ensemble, les djihadistes du Daesh appa-raissent ainsi comme les simples opérateurs de la poli-tique expansionniste néo-ottomane chère à Ahmet Davu-toglu, ce qui explique à la fois que les Kurdes d’Irak et de Turquie soient empêchés de rejoindre Kobané, et que les djihadistes postés en Turquie soient si complaisamment invités à l’assiéger. La réponse à la deuxième question est encore plus simple à fournir. Pourquoi l’OTAN laisse faire la Turquie ? Parce qu’ils n’y peuvent rien, à moins d’y bombarder les installations djihadistes, ce qui met-trait l’OTAN en guerre contre un de ses membres. Guère envisageable. Ils pourraient encore geler les avoirs turcs dans leurs banques, comme pour l’Iran, mais voilà, ces avoirs permettent d’acheter leurs produits. Ils pourraient aussi mettre en place un embargo, mais alors à qui les USA, la France et l’Allemagne exporteraient-ils leur pro-duction alors que leur économie est déjà en berne ? Que faire donc quand un de vos alliés, avec lequel vous avez tant d’intérêts liés, vous trahit ? La réponse est : rien. Et c’est bien ce que font les pays de l’OTAN au vu de la collusion maintenant criante entre Ankara et le Daesh. Abondamment alimenté par son puissant voisin allié, le Daesh a donc encore de beaux jours devant lui. Aussi John Kerry fait-il acte de lucidité lorsqu’il affirme à Bruxelles le 3 décembre : « Notre engagement sera probablement mesuré en années. » On le croit sur parole.  ■

René Dzagoyan

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La guerre sans fin

Politique

La commémoration du centenaire du génocide armé-nien l’an prochain va, soit révéler, soit confirmer bien des attitudes quant à cette tragédie de l’Histoire.

Comment vont se comporter les autorités de l’Azerbaïd-jan et de la Turquie ? Feront-elles un pas vers leur voisin qu’elles encerclent géographiquement ? Ou resteront-elles figées dans leur refus d’une reconnaissance de ce massacre reconnu comme le premier génocide du ving-tième siècle ? En cette fin d’année, les relations entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan restent mauvaises, le conflit du Haut-Karabagh constituant toujours un profond obstacle. Les violations du cessez-le-feu signé en 1994 et les inci-dents plus ou moins graves sont récurrents, comme la destruction d’un hélicoptère arménien, le 12 novembre dernier (lire page 3 article Actu Arménie).

Pression azerbaïdjanaiseReste le rôle diplomatique de l’Azerbaïdjan envers la Turquie. Le pouvoir politique de Bakou est moins fort que celui d’Ankara, mais sa puissance économique – avec ses richesses énergétiques – apparaît plus importante. Ainsi, chaque fois qu’existe une tentative de rapprochement entre la Turquie et l’Arménie, l’Azerbaïdjan fait pression sur son allié turc en le menaçant de ne plus lui livrer de gaz. Et en prétextant que la normalisation des relations entre la Turquie et l’Arménie ne peut se faire que dans le cadre d’un règlement du conflit du Karabagh. Ce fut le cas en 2009 après le protocole d’accord de Zurich. Envolés, les espoirs !

Les menaces de Recep Tayyip Erdogan.

Ankara reste bien l’autre acteur majeur dans la future célébration du centenaire du génocide. Quel rôle jouera la Turquie ? Le nouveau ministre turc des Affaires étran-gères, Movlud Cavusoglu, a affirmé dans une interview à une agence azerbaïdjanaise : « La Turquie se battra, avec l’Azerbaïdjan fraternel, contre les allégations sur le génocide arménien. » Pourtant, en avril dernier, à un an du centenaire, celui qui était alors Premier ministre, Recep

Tayyip Erdogan, s’est adressé aux descendants des Armé-niens en leur présentant « ses condoléances ». Sans pro-noncer le mot « génocide » que nie absolument la Turquie. Quelques mois plus tôt, Ahmet Davutoglu, le ministre des Affaires étrangères de l’époque, en visite à Érévan, avait évoqué des « actes inhumains » et « une erreur » des autorités turques d’alors. Des déclarations jugées insuffi-santes par les Arméniens.

Les contradictions turquesAujourd’hui, l’un est devenu Président de la République, l’autre Premier ministre. Quelle sera leur attitude en avril prochain ? Verra-t-on le président turc, Erdogan, se rendre en Arménie pour les manifestations du centenaire ? L’opi-nion publique internationale analyserait sans doute un tel geste comme une reconnaissance du génocide. Mais nous n’en sommes pas là. D’autant que la Turquie se débat dans beaucoup de contradictions au plan interna-tional (lire par ailleurs « La guerre sans fin »). À son jeu trouble dans la guerre en Syrie s’ajoute la question kurde avec sa grande crainte de voir se créer un grand Kurdis-tan. La commémoration du centenaire du génocide sera un moment important pour les deux pays, tant la question arméno-turque ne peut se limiter qu’au seul aspect inter-national. Ces deux pays sont perçus comme des frères ennemis avec des aspects identitaires et mémoriels propres à chacun. On comprend la méfiance des Armé-niens tant que la Turquie ne reconnaît pas « leur » géno-cide. Quant à la Turquie, elle doit savoir remettre en cause son idéologie nationaliste et inviter sa société civile à amorcer un travail de réflexion sur ces questions. Certains acteurs turcs ont commencé à le faire, notamment après la mort de Hrant Dink.Seule une évolution des mentalités permettra de dépas-ser ces fractures existant entre ces deux pays et ces deux peuples. L’année 2015 apportera-t-elle, sinon une solu-tion, du moins une forte évolution ? ■

Patrice Nonni

Dans quelques mois, il y aura un siècle… !La commémoration du centenaire du génocide fera-t-elle évoluer les relations entre Arménie et Turquie ?

AZAD magazine n° 148 - 4e trimestre 201412

Économie

L’Arménie vers une nouvelle image

Grâce à la mise en place d’une stratégie marketing, l’Arménie entend se présenter très prochainement au monde entier, avec toute une palette de parti-

cularités, afin de renforcer l’attractivité du pays aux yeux des étrangers.

Présentation du projet aux journalistes.

Fin février 2014, le gouvernement a, en effet, signé un contrat avec la société américaine GK Brand, spécialisée dans la création et le développement de marque, avec, comme objectif, une visibilité internationale pour l’Armé-nie, par l’établissement d’un « branding », c’est-à-dire une marque commerciale. L’opération a été élaborée en colla-boration avec la Fondation pour la compétitivité nationale de l’Arménie. Elle a été financée par l’Agence de déve-loppement internationale des États-Unis, à hauteur de 225 000 dollars, tandis que 125 000 dollars ont été inves-tis par le gouvernement arménien.

Comprendre la perception des gens sur l’Arménie et construire une nouvelle

image en fonction de leur vision

Selon Vazken Kaladjian, directeur de la société en charge du projet, la méthodologie utilisée consiste, tout d’abord, à comprendre la perception des gens sur l’Arménie et son avenir. Puis, il s’agit de « construire » sa marque en fonc-tion de leur vision du futur. Dans ce domaine du marketing, différents pays développés bénéficient, depuis déjà plu-sieurs générations, d’une image de marque forgée à l’aide de symboles et de slogans qui ont fait le tour du monde, et qui leur permettent d’être instantanément identifiés. Le rêve américain, la dolce vita italienne, le flegme bri-tannique ou bien la légendaire sécurité suisse sont autant d’images de marque sur lesquelles ces pays continuent de capitaliser. Pour l’Arménie, l’objectif est de développer ses propres symboles et slogans, déclinés sur différents supports publicitaires dans les médias télévisuels, sur Internet – notamment par l’intermédiaire d’un nouveau site web dédié au tourisme. L’enjeu est crucial, tant le déficit est important en termes d’image. À commencer par tous ceux qui confondent l’Arménie avec d’autres

pays comme la Roumanie ou l’Albanie. Sans compter également les résultats obtenus par les moteurs de re-cherche sur Internet, qui traitent principalement de l’His-toire et du génocide. Il était temps de présenter l’Arménie sous un angle nouveau, afin d’améliorer son classement dans l’indexation mondiale de « marque ».

La forteresse Amberd.

Le mont Aragats.

Actuellement classée 137e au sein de cet indicateur inter-national, une nouvelle image doit permettre à l’Arménie de progresser en visibilité, pour pouvoir influer sur le dévelop-pement futur du pays. « Pour être mieux connu et avancer dans l’indexation, il n’est pas nécessaire d’avoir un grand territoire ou de bénéficier de réserves de pétrole ou de débouchés maritimes. L’Arménie possède un patrimoine historico-culturel particulièrement riche, et nous sommes prêts à l’aider à communiquer comme il se doit sur cette richesse au monde entier, à valoriser son potentiel écono-mique et à améliorer la réputation du pays tant au niveau régional qu’international » explique Vazken Kaladjian.

AZAD magazine n° 148 - 4e trimestre 2014 13

Donner une image positive du pays

Selon lui, il est important de pouvoir quitter ce « statut de victime », car ce n’est guère attractif pour visiter un pays. En revanche, il propose de s’appuyer sur les traditions et des valeurs positives, telles que la brillante créativité des Arméniens, leur courage et l’audace avec lesquels ils font face aux défis de la vie. En fait, créer la marque d’un pays ne signifie pas seulement créer un logo, c’est avant tout un travail global et exhaustif. Une étude très approfondie a été effectuée sur la perception qu’ont les gens de leur pays. Une campagne de sondage a été menée auprès de plus de mille personnes, représentatives des diverses couches sociales. Intellectuels, professeurs, hommes d’affaires, mais aussi représentants de la diaspora ou de la population régionale ont été entre autres sollicités.

Faire connaître l’Arménie au monde entier pour développer son tourisme et

son économie

Une première ébauche de la marque a été présentée au public par la société américaine, sans en dévoiler les détails ni les explications. Seul le nom de la marque a été rendu public : « Armenia. Rewards the bold ». En fran-çais : « Arménie récompense les audacieux. » Les pre-miers résultats d’une enquête menée auprès de touristes laissent clairement apparaître une impression positive, notamment sur la nourriture, la propreté de l’air et de l’eau, ou bien l’absence totale de sentiment d’insécurité. Autant d’atouts qui permettent à l’Arménie de se rêver en Suisse du Caucase !

L’Arménie récompense les audacieux

L’ensemble de la stratégie retenue avec son plan d’action a été validé en décembre 2014. En effet, tout devait être bouclé avant 2015, année du centenaire du génocide arménien. 2015 étant une année où l’Arménie sera au centre des flux d’informations internationaux, il est donc impératif que le pays se positionne à la hauteur, pour ensuite en récolter les meilleurs résultats. Surtout que le processus de création d’une image de marque nationale ne vise pas seulement le développement du tourisme. Cette marque commerciale joue aussi un rôle essentiel dans l’établissement de relations commerciales avec les marchés extérieurs. Puisqu’il est établi qu’une image de marque se créée dans le cerveau, l’Arménie a intérêt à être perçue comme un pays fiable et crédible. Si l’objec-tif d’une telle stratégie consiste d’abord à faire connaître l’Arménie au monde entier, son impact peut lui assurer l’accès aux marchés mondiaux en augmentant le flux des investissements, tout en développant le tourisme et l’éco-nomie, avec de nombreux emplois à la clé. ■

Assia Suchier-KirakossianChambre de commerce franco-arménienne bureau Rhône-Alpes

Le centre commercial Dalma mall.

La place centrale d’Érévan.

L’Arménie souhaite développer la vente de vin et de spiritueux.

Économie

AZAD magazine n° 148 - 4e trimestre 201414

Économie

Quand les Arméniens de Syrie contribuent au « made in Armenia » (1ère partie)

Désormais, les productions « made in Armenia » s’enrichissent par l’arrivée de nouvelles TPE et PME issues de familles arméniennes de Syrie.

Haute technologie, alimentaire ou bien textile constitue entre autres le domaine d’activité de ces entrepreneurs, qui contribuent ainsi à dynamiser le tissu économique de l’Arménie.

L’entreprise Khenkikian Electronics.

Spécialisée dans la production d’équipements électriques, la TPE Khenkikian Electronics figure parmi ceux-là. De son atelier syrien encore en activité, le jeune père de famille avait, depuis toujours, songé à ouvrir une branche en Ar-ménie. L’idée est devenue réalité suite aux terribles évé-nements de Syrie. La société familiale produit des régula-teurs automatiques de tension ainsi que des démarreurs automatiques : une production qui vise notamment l’ex-portation. Ne proposant actuellement que huit références, la gamme produite en Arménie reste encore modeste. Mais la petite entreprise a pour ambition d’étendre sa pro-duction, pour atteindre 25 à 30 références, voire davan-tage, afin d’atteindre un niveau comparable à ce qui était assuré en Syrie.

Ces entrepreneurs comptent investir en Arménie

Démarré avec une très petite équipe, l’atelier devrait d’ail-leurs rapidement employer entre seize et vingt personnes, en fonction de l’expansion de l’activité. Une évolution qui concerne aussi le travail, puisque les tâches exclusi-vement manuelles de montage et d’assemblage seront complétées, dès cet automne, par une unité de montage d’équipements électroniques automatisée. En effet, l’en-treprise compte investir dans l’acquisition d’une machine ultramoderne, la première dans son genre importée en Arménie. Un essor néanmoins tempéré par le patron de l’entreprise, qui reconnaît que l’Arménie a besoin d’amé-liorer les conditions de son champ d’entrepreneuriat afin d’en faciliter son fonctionnement. C’est probablement pour cette raison que le Centre de développement des

PME en Arménie œuvre désormais en soutien aux entre-preneurs arméniens de Syrie. Autre exemple de cette vague d’entrepreneuriat initiée par les Arméniens de Sy-rie, l’entreprise Hay Jeans, créée par le jeune Harout Pa-pazian. Immigré d’Alep depuis près d’un an et demi, il a lui aussi souhaité reprendre son activité de production textile qu’il gérait à Alep avant la guerre. Au sein d’un atelier de confection de sous-vêtements et de vêtements de sport pour homme et femme (la PME Stella), cette fabrique de jeans est désormais reconnue pour la qualité du coton uti-lisé. Outre son expansion sur le marché local, Hay Jeans cherche déjà à investir pour exporter sa production en de-hors d’Arménie, afin de faire connaître les jeans « made in Armenia » compétitifs dans leur rapport qualité-prix.

Ils cherchent aussi à exporter à l’étranger

Créé d’après les tendances par les designers, le mode-lage des jeans est assisté par ordinateur, puis se fait à la machine. Les jeans obtiennent leur look final dans l’ate-lier de couture, grâce au travail d’un personnel encore peu nombreux, vingt personnes, divisé entre Arméniens de Syrie et des locaux. Parmi les difficultés évoquées par le jeune entrepreneur figure notamment l’importation de la matière première. Cette absence de ressource locale se répercute fatalement sur le prix de revient, même si Hay Jeans adapte ses prix de vente en fonction du mar-ché arménien. Il s’agit, surtout, de prouver aux acheteurs locaux que la qualité des produits arméniens est désormais très compétitive face à celle des productions chinoises ou turques.

L’entreprise Hay Jeans.

Par conséquent, tout en contribuant au développement de l’économie arménienne, l’enjeu, pour ces entrepreneurs venus de Syrie, est de démontrer aux marchés extérieurs que les produits « made in Armenia » sont autant intéres-sants pour leur prix, leur modernité et leur qualité !  ■

Assia Suchier-Kirakossian

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Humanitaire

Plus de vingt-cinq ans se sont écoulés depuis le terrible tremblement de terre de Gumri. Cette catas-trophe a laissé des traces sur ses habitants. Nom-

breuses sont les familles qui vivent dans des conditions inhumaines. 

L’ancien habitat délabré.Le projet « Une carte postale vaut un appartement » de l’équipe caritative de l’église Sept péchés de l’évêché de Chirak a débuté en septembre 2013 et a comme but d’offrir un appartement à une ou deux de ces familles sans-abri. Les jeunes membres du projet ont décidé de récolter l’argent nécessaire, par la vente de quinze mille cartes postales créées par eux, au prix symbolique de 400 drams (1 dollar).

Deux familles ont été choisies, après une étude minu-tieuse. Leurs noms sont restés secrets jusqu’au dernier moment. Pendant trois mois, les bénévoles du projet ont consacré tout leur temps libre et leur énergie à la réalisation du projet. Ils ont vendu les cartes dans la rue, dans les uni-versités, dans différentes entreprises et établissements étatiques. Ce qui paraissait inenvisageable est devenu réalité.

La jeune équipe dynamique.

Avec foi et persévérance, ces jeunes ont vendu douze mille cartes et récolté douze mille dollars, ce qui a permis d’acheter un appartement dans un nouveau quartier de Gumri. Au tirage au sort, le nom de la famille bénéficiaire était enfin connu, c’est la famille Aleksanyan, composée de cinq personnes.

Leur joie était indescriptibleLeur joie était indescriptible, ce jour où les organisateurs du projet se sont rendus à leur « maison wagon » et les ont amenés dans leur nouvel appartement.

La joie de cette famille en rentrant dans son nouvel appartement.

Ce jour froid d’hiver a apporté une chaleur si intense dans la famille, une chaleur humaine, qu’il a encouragé les mêmes jeunes à renouveler leur projet.

Le projet continue pour une nouvelle familleDonc, cette année encore, le projet va se réaliser. Treize mille cartes ont été déjà imprimées, dont une grande partie déjà distribuée à des particuliers, établissements et ONG. Dans le but qu’une autre famille ait la joie de démé-nager dans un appartement en pierre.

Pour plus d’informations sur le déroulement du projet, consulter la page Facebook : https://www.facebook.com/1card.1flat ou contacter les organisateurs par e-mail : [email protected]. Pour participer, voici le compte bancaire : 23800-18006510900 Areximbank.  ■

Tatev HaroutunianPrésidente du CLEF-Érévan de SPFA

Acheter une carte pour offrir un appartementCe projet n’est plus un rêve, il est devenu réalité

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Société

La 5e conférence Arménie-diaspora s’est déroulée les 19 et 20 septembre à Érévan, avec mille participants venus d’Arménie, du Karabagh et de soixante pays

de la diaspora avec le concours de cent cinquante et un représentants d’organisations, institutions, de personnali-tés politiques, d’universitaires et de journalistes.

Le Premier ministre Hovik Abrahamyan ouvre la séance plénière.

Organisée depuis 1999, cette conférence se déroule tous les trois ans. D’abord initiée par le ministère des Affaires étrangères, elle est, depuis 2011, prise en charge par le ministère de la Diaspora. Son but est de mettre en place une plateforme de discussion entre l’Arménie et la dias-pora pour devenir un carrefour d’échanges, de communi-cation et de concertation. À signaler une forte présence d’Arméniens de Russie, de Syrie, du Liban, des USA, de Géorgie, d’Iran, un peu moins de France et du Canada, tan-dis que l’on comptait également quelques participants de pays habituellement moins présents, tels que l’Australie, l’Argentine, le Chili et l’Afrique du Sud.

Un carrefour d’échanges, de communication et de concertation entre l’Arménie

et la diaspora

La ministre de la Diaspora, Hranouche Hagopian, grande prêtresse de la conférence.

La manifestation a débuté le vendredi 19 septembre et s’est déroulée en trois séances plénières et quatre confé-rences thématiques. L’ouverture a eu lieu à l’opéra, par une allocution du Premier ministre Hovik Abrahamyan, du président de la République du Haut-Karabagh Bako Sahakian, de S.S. Karékine II, du catholicos de la Grande Maison de Cilicie Aram Ier, du catholicos-patriarche Nersès Bedros XIX, du R.P. de l’Église évangélique arménienne Joël Mikaélian, des membres de l’exécutif et du Parlement de l’Arménie et du Karabagh. Les discours qui ont suivi ont été prononcés par les organisations politiques, à com-mencer par le bureau de la FRA de l’ADL, de l’UGAB, de l’AAA, du président des Arméniens de Russie RAU puis par différents représentants d’associations culturelles et caritatives. Hranouche Hagopian, ministre de la Diaspora, a clôturé la première partie avec un discours véhément à propos de la nécessité de poursuivre le dialogue entre l’Arménie et la diaspora et de resserrer les liens pour bâtir le futur.

Une partie du public pendant la conférence à l’opéra.

La deuxième partie, qui comprenait les domaines théma-tiques, s’est déroulée à Élite Plaza, et a porté sur quatre principaux sujets :

1. la reconnaissance du génocide, la condamnation et le processus de revendication ;

2. la situation d’urgence de la communauté syrienne ;3. la situation actuelle et les perspectives de partenariat

entre l’Arménie et la diaspora ;4. le centenaire du génocide : initiatives et mise en œuvre.

5e conférence Arménie-diaspora

AZAD magazine n° 148 - 4e trimestre 2014 17

Société

Les participants aux réunions thématiques.

En fin de la deuxième journée, Hranouche Hagopian et son comité ont tiré les conclusions des sessions et des tables rondes. Puis le ministre des Affaires étrangères, Edward Nalbandian, est intervenu et a rappelé que la diplomatie de l’Arménie protège les intérêts du pays sur la scène inter-nationale.

En conclusionJournalistes et conférenciers ont échangé leurs expé-riences et ont décidé de collaborer plus étroitement pour assurer une couverture médiatique sur les événements liés à la célébration du centenaire du génocide arménien.

L’Arménie, le Haut-Karabagh et la diaspora doivent élever le niveau de conscience de la communauté internationale, et lutter contre la désinformation et la manipulation que les lobbys turco-azerbaïdjanais développent vis-à-vis des gou-vernements et médias étrangers. Le ministre de la Diaspo-ra a également proposé de mettre en place une assemblée internationale de la diaspora.

Les délégués lors de la visite au Parlement.

En fin de congrès, les participants ont visité le ministère de la Défense, en présence de son ministre, Seyran 0hanian, de la ministre de la Diaspora et des officiers de haut rang.Le 21 septembre, journée du 23e anniversaire de l’indé-pendance de l’Arménie, les participants ont participé à la messe dominicale et visité le Saint-Siège d’Etchmiadzine puis le Panthéon Erablur où sont enterrés les héros mili-taires de la guerre du Karabagh. Dans la soirée, une grande réception, donnée dans la salle de congrès Hamalir s’est déroulée en présence du président de la République et des membres du gouvernement.

Dans son discours de clôture, Serge Sarksian a précisé : « Nous devons commémorer le centenaire pour assurer le renouveau de la patrie arménienne, et prouver notre unité. » Soulignant le rôle de la langue dans la préserva-tion de l’identité nationale, le président a précisé : « Il est important de transmettre notre langue aux générations futures. Par conséquent, il est du devoir de chacun d’entre nous, réunis ici, d’utiliser tous les mécanismes et toutes les méthodes pour promouvoir son enseignement à la jeu-nesse. »

Réception donnée par le président de la République, Serge Sarksian, à Hamalir.

À souligner la parfaite organisation du congrès et des moyens mis en œuvre. Mais de nombreux participants de pays occidentaux qui ne pratiquent pas la langue armé-nienne auraient apprécié de suivre les débats avec plus de compréhension si ceux-ci avaient été traduits simulta-nément. ■

Grégoire Atamian

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Société

Le sujet avait fait la part belle à l’actualité en Armé-nie et en diaspora, il y a de cela plusieurs mois, et même une paire d’années. Avec un peu de distance,

il a semblé intéressant de s’attarder à nouveau sur les tra-vaux qui ont transformé Pak Shuka (ou Pag Shouga). Sans posture partisane pour un camp plutôt qu’un autre – mais avec le recul suffisant sur le rythme de l’information immédiatement relayée aujourd’hui déjà bien loin –, nous développerons ces quelques paragraphes sur la seconde clé d’entrée que nous proposons ci-après.

Les questions que l’on se poseComme dans les articles précédents de la série Érévan, capitale en mouvement, des interrogations subsistent, qui méritent que l’on s’y penche à nouveau :

1) Les raisons du mécontentement d’une partie de la population face à une confusion des genres, une certaine illégalité dans les pratiques ;

2) La question de ce qui fait patrimoine. Pak Shuka est-il un monument intouchable ? Classé, fallait-il le conserver en l’état, au risque de garder ce lieu pittoresque, mais un tantinet vétuste (hygiène, sécurité, etc.) ? Dès lors que ce marché couvert, accessible aux petits exploitants agri-coles, devient un supermarché purement et simplement, quel lieu sera proposé en remplacement ? Toujours à proximité du centre-ville ?

L’intérieur de l’ancien Pak Shuka.

En guise de bref rappel, voici quelques éléments d’infor-mation sur ce site afin de mieux appréhender le contenu de l’article. Il serait possible de résumer Pak Shuka à un simple vestige de l’architecture soviétique qui a marqué la ville d’Érévan dans les années 50. Ce marché agricole couvert, connu des Arméniens sous le nom de Pak Shuka serait apparemment resté longtemps l’un des principaux sites ou monument majeur de la ville. Le bâtiment se situe le long de l’avenue Mashtots, quasiment face à l’entrée

de la mosquée Goy. Inscrit sur la liste des bâtiments histo-riques du ministère de la Culture arménienne, il ne devait – normalement – pas faire l’objet de transformations sans l’autorisation préalable du gouvernement. La démolition du bâtiment – entamée avant même qu’un tel accord de l’État soit donné – n’a fait qu’augmenter les craintes sur la construction qui allait suivre, complexe résidentiel haut de gamme, ou… nouveau centre commercial couvert.

La destruction de l’intérieur du marché.

Ce qui a mis le feu aux poudres, c’est la façon avec laquelle les choses se sont déroulées. C’est la (trop) grande proximité du propriétaire du Pak Shuka, Samvel Alexanian, magnat de l’agroalimentaire, député, avec des milieux d’affaires et du gouvernement. Comment ne pas s’interroger sur la prise de liberté avec le statut du bâtiment et l’obligation précédemment citée de disposer de l’accord de l’État ?

La démolition du bâtiment a créé une vague de mécontentement et de crispation

de la populationOn est tenté de percevoir, dans ce choix de sujet de cris-pation, en premier lieu l’expression d’un réel méconten-tement d’une large partie de la population de la capitale. Mais au-delà d’une colère sans doute fondée quant à des pratiques illégales, et par extension d’un certain rejet des dirigeants du pays, ne serait-il pas plus efficace d’enga-ger le bras de fer sur des thèmes autrement plus forts que la préservation à l’identique d’un seul bâtiment ? On pense dès lors à l’éducation, l’environnement, la santé, le développement économique partagé, comme autant de défis à relever concrètement pour les responsables politiques, et sur lesquels la population sera légitimement en droit de demander des comptes. Mais qu’est-ce qui fait, au juste, que ce Pak Shuka soit patrimoine, et quel est l’impact réel des transformations opérées sur le corps du bâtiment pour en faire un centre commercial de plus dans la capitale arménienne.

Le marché couvert de Pak Shuka Interrogations sur fond de gravats

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Société

Plus que les questions de légalité – certainement bien réelles –, c’est la valeur perçue du bâtiment dans l’histoire de la ville et son potentiel touristique en quelque sorte, comme un indice de patrimoine finalement, qui mérite notre intérêt.

Un lieu attrayant par les couleurs et les produits vendus, plus que par

son architecture intérieurePeu après le pont de la Victoire sur le Hrazdan, Pak Shuka – bâti sur l’ancien bazar persan – ne ressemble guère à un marché oriental tel qu’on se le représente. Érigé en pleine période soviétique, de style « assyro-ourartéen assez pompeux » (source guide Le Petit Futé), l’archi-tecture n’a finalement rien de véritablement perse. Ce qui justifie son intérêt pour le visiteur étranger, ce sont ses couleurs, celles des nombreux produits arméniens proposés, synonyme de soleil et d’une atmosphère toute caucasienne. Trait de population pittoresque, saveurs, par-fums, le caractère traditionnel dans son illustration la plus authentique. Mais cette image d’Épinal, qui ne ravit peut-être que le routard venu de loin, s’arrête-t-elle à la valeur du bâtiment ? Hormis une façade originale, véritable mou-charabieh métallique, conservé par le nouveau marché, l’architecture était-elle si singulière ? Pas franchement, à bien y regarder.

Par sa reconstruction, des emplois ont été créés

La reconstruction du bâtiment.

Pak Shuka – à classer dans un registre de sites témoins et héritiers du patrimoine soviétique du 20e siècle ou sim-plement empreinte d’une époque dont le visage sur l’es-pace public – est aujourd’hui préservé. Mais sa fonction et les services ont évolué, pour la plus grande satisfaction de la population, comme c’est le cas en de nombreuses grandes villes du monde de bien des pays. À chacun de se faire son opinion. Des emplois ont été créés, des services contemporains apportés, et une ville se transforme et évo-lue. Aucune contradiction avec de précédents articles. Ce qui fait patrimoine est très certainement plus à chercher dans ce qu’il reste encore de véritablement pittoresque, Kond, etc.

Le marché est de nouveau ouvert, plus moderne et fonctionnel

Pour base de réflexion, Seura Architectes, dont notam-ment David Mangin était choisi, en 2004, par la mairie de Paris pour la restructuration du quartier des Halles et ses multiples aspects (jardin, espaces de loisirs, de culture, boutiques, accès gare RER, etc.). La procédure apparaît plus transparente et la maîtrise largement publique com-parativement au cas arménien de Pak Shuka. Sur cet exemple également, bien que la dimension soit radica-lement différente, l’architecte Georges Pencreac’h (qui a conçu, avec Claude Vasconi, le Forum des halles dans les années 70), dénonçait en 2010 cette rénovation du quartier du cœur de Paris comme un « massacre inutile, irréfléchi et coûteux ». Fallait-il maintenir le site des Halles de Paris dans son jus ? Pas nécessairement.

Déjà, alors que cet article est en cours de rédaction, semble se profiler à l’horizon un débat quant à la sauve-garde des anciens bâtiments de l’aéroport de Zvartnots. À suivre… ■

Éric Artiga

AZAD magazine n° 148 - 4e trimestre 20142020

Société

«J‘ espère un jour que l’on dira : je vais au palais de la Porte Dorée, comme on dit aujourd’hui je vais au musée d’Orsay ou au quai Branly.» Ces mots

ont été prononcés par Benjamin Stora, nouveau président du conseil d’orientation du palais de la Porte Dorée, mu-sée de l’histoire de l’immigration, à l’occasion du vernis-sage de l’exposition permanente « Repères ».

Benjamin Stora.

Benjamin Stora : un parcours d’exil parmi d’autres et de nouveaux repères à se construire à l’âge de 12 ans, dans ce pays, la France, qui l’a accueilli avec sa famille, comme tant d’autres réfugiés. Parce qu’il a vécu le déracinement et fait de sa vie un exemple d’intégration, sa nomination consolide la réputation scientifique de l’endroit. Benjamin Stora affiche son ambition : « je voudrais essayer de don-ner une impulsion nouvelle à cette aventure qu’est cette Cité nationale de l’histoire de l’immigration… Ce musée de l’immigration est une marque de respect pour ces mil-lions et ces millions de personnes qui vivent en France, se sentent français ; et qui, en même temps, veulent faire en sorte que leur originalité, leur singularité soient recon-nues. Enrichir le récit républicain.» Cette exposition ne se conçoit pas selon une approche chronologique de deux siècles immigration. Il s’agit davantage de comprendre l’itinéraire universel d’un migrant, jusqu’à son accueil et son intégration en France, sa manière de faire progresser la société en y injectant des parcelles de sa propre culture. Le musée insiste sur cette diversité, fondement de la France. L’ensemble est mis en scène dans des vitrines-colonnes et des espaces aménagés comme de véritables lieux de vie. Le musée a identifié des personnes volon-taires pour se prêter à l’exercice de remplir une valise : sélectionner les objets essentiels, lorsque l’on change de vie, de patrie. Que signifie « essentiel » ? Que laisser derrière soi, sans se retourner ? Que retenir que l’on sera certain de ne pas retrouver là-bas, ailleurs ? Ces fragments qui, assemblés à ceux d’autres nationalités, constitueront l’identité et le patrimoine d’un pays, en l’occurrence : la France. Et si ces nouveaux Repères ramenaient à un discours plus apaisé en matière d’immigration ?

Parmi les pièces singulières, beaucoup proviennent de l’immigration arménienne

La chambre photographique de renom, reconstituée : studio Rex de Marseille, créé par Assadour Keussayan, né en 1907 en Turquie et arrivé en France dans les années 1920. Composée d’une grille en fer forgé devant laquelle posaient les personnes exilées, venues acheter un cliché à vocation administrative, l’occasion unique de s’endiman-cher pour adresser cette photo à leur famille restée sur leur terre de naissance. Ces photos témoignaient de leur réussite, leur arrimage en France. Le dispositif nécessi-tait une technique particulière de retouche à l’aquarelle, pour rajouter des couleurs aux visages en noir et blanc. Des photos éparses, anonymes ou d’auteurs devenus célèbres, témoignages d’une vie qui s’organise en France, comme ce bal arménien (studio Arax). La vitrine-colonne consacrée à Haïgouhi Dengoyan, née à Erzeroum en Turquie (1923). Immigrée à Marseille puis Paris, elle a ren-contré son mari, Kevork Nalbandian dans un hôtel pour réfugiés arméniens. Seule trace de son exil, une cafetière et un moulin à café turcs. Ces cafés qui, une fois bus et retournés sur la soucoupe, laissent apparaître, dans le marc sombre, des formes limpides, celles de l’avenir.

Une salle de l’exposition Repères.

Pour le centenaire du génocide arménien en 2015, rien n’est prévu

Sous l’influence coordonnée de scientifiques et d’histo-riens, le palais de la Porte Dorée met en scène des expo-sitions qui favorisent un accès grand public. Cependant, à l’issue de cet échange avec Benjamin Stora et d’une visite de ces Repères visuels, radiophoniques, manuscrits, photographiques, une question me taraude. À moins de six mois de la commémoration du génocide arménien, rien n’est prévu à la Cité nationale de l’immigration sur ce premier peuple à avoir été exterminé au vingtième siècle, et qui doit, en partie, sa survie à la France. ■ 

Isabelle Kevorkian

Contact musée : www.histoire-immigration.fr*Benjamin Stora, vient de publier le livre La Guerre d’Algérie expliquée.

De nouveaux « Repères » à la Cité nationale de l’immigration

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AZAD magazine n° 148 - 4e trimestre 2014 2121

Distinction

La médaille d’or d’Arménie, la plus haute distinction du ministère de la Diaspora, a été remise à Krikor Amirzayan par Viguen Tchitetchian, ambassadeur

d’Arménie en France, accompagné de Vaner Harutyunyan vice-consul de Lyon. La cérémonie s’est déroulée à l’Hôtel de Ville de Bourg-lès-Valence, en présence de très nom-breux élus, dont Nicolas Daragon, maire de Valence.

À gauche du récipiendaire, Marlène Mourier, Viguen Tchitetchian, Achkhène, son épouse,

Nicolas Daragon, et Didier Parakian. Marlène Mourier, maire de Bourg-lès-Valence a ouvert le ban en saluant le parcours et l’activité du récipiendaire par de nombreux éloges, suivie d’Henri Siranyan, Didier Parakian, Grégoire Atamian et Jacques Abrahamian. Avant d’épingler la médaille au revers de la veste de Krikor Amir-zayan, V. Tchitechian a rendu un hommage appuyé en re-connaissance de l’activité intense et dynamique déployée au sein de la diaspora par ce passionné de l’Arménie.

Krikor Amirzayan est décoré par Viguen Tchitetchian.

En réponse dans son discours, celui-ci a avoué tenir cet amour de la patrie de ses parents, et surtout de sa mère qu’il a remerciée avec beaucoup d’émotion.

Un homme aux multiples facettesTour à tour responsable associatif, élu municipal, jour-naliste, caricaturiste, cadre dirigeant d’entreprise, Krikor Amirzayan est devenu au fil du temps l’une des signatures incontournables de la presse arménienne, que ce soit en France ou en Arménie. Son sens de l’écriture et l’intérêt pour l’Arménie lui viennent très tôt. Dès l’âge de 8 ans, il découvre la lecture au travers des romans de Raffi et du journal Haratch publié en langue arménienne. Adolescent, il milite dans les rangs du Nor Séround, il participe à la création de Radio A et poursuit avec la revue Spiurk, aux côtés de Charles Dziranian. K. Amirzayan qui dort très peu, met à profit ses nuits à rédiger des articles et à concevoir des caricatures sur les événements politiques et sportifs. Il possède une mémoire et une concentration hors du commun. Il est capable de réciter le Who’s Who des célé-brités arméniennes, politiques, historiques, culturelles ou sportives dans l’ordre alphabétique.

Connu en France et en ArménieTrès connu en France, il l’est également en Arménie où sa parfaite connaissance de la langue arménienne lui ouvre des portes et des contacts au plus haut niveau du monde politique et des médias. On peut voir sa signature appa-raître dans une cinquantaine de journaux d’Arménie et de diaspora, et ses dessins sont repris par un très grand nombre de médias. On citera également ses recueils de caricatures, L’Indépendance et Oh ! Arménie, Arménie, sa collaboration, entre autres, à Azad magazine, Nouvelles d’Arménie et sur internet à Armenews. Sur le plan asso-ciatif, il participe à l’Acfoa (Anciens combattants français d’origine arménienne), au Collectif mémoire et avenir, à la FAARALP et, surtout, à son enfant chéri, l’association Arménia, qui vient de fêter son 20e anniversaire et dans laquelle il initie de nombreux débats. Ce touche-à-tout s’adonne également à la philatélie et la numismatique.

Parfois contesté parce que trop prolixe ou trop présent dans les médias, il n’empêche qu’à 58 ans, cette distinc-tion récompense des activités exemplaires, un bénévolat assidu, des compétences et un dévouement sans faille à la cause arménienne. ■

Grégoire Atamian

Krikor Amirzayan : une médaille d’or d’Arménie

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Vahan Hovhanessian, primat du diocèse de FranceRéunis sous la présidence de l’archimandrite Mesrob Barsamyan, à l’archevêché du diocèse de France de l’Église arménienne, les délégués religieux et laïcs qui composent l’assemblée des délégués du diocèse ont élu, pour succéder à l’archevêque Norvan Zakarian, Vahan Hovhannessian, primat du diocèse de Grande-Bretagne et d’Irlande. Un article plus détaillé sera réalisé au prochain numéro. ■

AZAD magazine n° 148 - 4e trimestre 201422

Entretien

Avec Nicolas Daragon, Azad Magazine poursuit sa rubrique sur les mairies de France qui comptent une communauté arménienne importante.

Nicolas Daragon.

Azad Magazine : Quelle est votre perception de la communauté d’origine arménienne de votre ville ?Nicolas Daragon : La ville de Valence accueille en son sein une large communauté d’origine arménienne, qui compte près de six mille habitants, soit près de dix pour cent de la population. L’histoire de Valence au 20e siècle est donc fortement marquée par l’impact démographique et économique de cette communauté, dont on ne peut que saluer l’intégration parfaite tout en gardant un attache-ment fort à ses racines culturelles. On compte aujourd’hui beaucoup de commerçants, de chefs d’entreprises ou de professions libérales parmi les Arméniens de la troisième génération, contribuant ainsi au dynamisme de Valence et de son agglomération. Notre ville s’enorgueillit d’ailleurs de la présence sur son territoire de l’unique Centre du patrimoine arménien en France, qui contribue à une meil-leure compréhension des peuples en s’appuyant de façon privilégiée sur l’exemple du peuple arménien, mais aussi les migrations et la mémoire des conflits contemporains.

A.M. : Quel est l’engagement de la municipalité pour les commémorations du centenaire du génocide arménien ?N.D. : La ville de Valence prendra évidemment toute sa part dans l’organisation des manifestations de 2015. Mais au-delà, il s’agit d’associer les communes voisines de Bourg-lès-Valence, Romans-sur-Isère, Bourg-de-Péage autour de deux mots essentiels : rassemblement et uni-té. En juin dernier, une réunion importante du Comité du centenaire s’est tenue à Valence, en présence d’Alexis Govcyan, coordinateur national du CCAF. Cette réunion a approuvé cinq personnes référentes sur la Drôme, qui se sont mises immédiatement au travail. Je tiens à les citer et à les remercier pour leur engagement : Elisabeth Pellet, Marie Toros, Jean-Marc Abattu, Krikor Amirzayan, et Zareh Garhibian. Au-delà de la commémoration et de la

date anniversaire, il s’agit d’afficher clairement la volonté d’être présent sur le plan institutionnel lorsqu’il s’agit de reconnaissance. Je rappelle d’ailleurs que quatre conseil-lers municipaux de la majorité municipale sont d’origine arménienne : Nathalie Iliozer, Georges Rastklan, Franck Diratzonian-Daumas et Annie Koulaksezian-Romy, plus particulièrement en charge des questions liées au patri-moine arménien au sein de la ville et de l’agglomération. Enfin, le CPA proposera une programmation spécifique tout au long de l’année 2015.

A.M. : Poursuivez-vous la coopération décentralisée entre Valence et Idjevan ?N.D. : Bien sûr ! Les villes de Valence et d’Idjevan ont décidé d’unir leurs destins en 1996. Ce sont donc près de vingt ans d’amitié et de coopération bilatérale plus que décentralisée, qu’il nous importera de fêter dans quelques mois. Nous avons à cœur de poursuivre les échanges, comme ce fut le cas en septembre dernier, avec l’accueil d’un groupe de jeunes d’Idjevan ou la réactivation de projets en lien avec l’IUT de Valence. Par ailleurs, des contacts ont été pris récemment pour nouer d’ici quelques mois une charte d’amitié avec la ville de Stepanakert dans le Haut-Karabagh. Nous y tenons. Je suis aussi adhérent au Cercle d‘amitié France-Karabagh. Nous souhaitons montrer, à travers nos liens institutionnels avec Idjevan, que le jumelage municipal est véritablement « la science des amitiés ».

Nicolas Daragon vient d’adhérer, au cercle d’amitié France Karabagh en présence de nombreux représentants

de la communauté arménienne de Valence et Romans, sous l’égide de François Rochebloine, député

et président de ce cercle d’amitié.

A.M. : Concernant la lutte contre le négationnisme, qu’en est-il de votre position quant à la défense du projet de loi bloqué par le Sénat ?N.D. : La question douloureuse du génocide a un reten-tissement universel. Cette question nous touche d’autant plus que celui des Arméniens n’est pas reconnu par le gou-vernement turc actuel et que, de ce fait, le traumatisme perdure, bien des générations après. Un engagement institutionnel clair est maintenant nécessaire comme une loi punissant le négationnisme devrait figurer rapidement dans l’arsenal législatif français. ■

Propos recueillis par Grégoire Atamian

Les maires de France s’expriment :Nicolas Daragon, le nouveau maire de Valence

AZAD magazine n° 148 - 4e trimestre 2014 23

Humanitaire

Les Sœurs d’Arménie méritent un coup de projec-teur sur l’œuvre qu’elles accomplissent chaque jour au bénéfice des orphelins et des familles nécessi-

teuses. L’orphelinat Notre-Dame d’Arménie, à Gumri, structure privée, ne perçoit aucune aide gouvernementale.

Les sœurs subviennent aux besoins d’une cinquante de familles très nécessiteuses.

Elles les visitent régulièrement, leur apportent de quoi se vêtir, se nourrir, et de l’argent, pour les frais de chauf-fage notamment. Ce sont le plus souvent des personnes souffrant de handicaps mentaux ou physiques, ou des personnes âgées ayant à charge leurs petits-enfants abandonnés par leurs parents : le père est parti en Russie chercher du travail et finit par y construire une nouvelle famille. La mère se remarie alors, à son tour, et, contrainte par son nouveau mari, abandonne ses enfants.Une des familles suivies est une « tribu » de trois sœurs et leur mère, toutes handicapées mentales, à l’exception de l’une des sœurs. De ces femmes sont nées trois filles, issues de relations incestueuses ou d’hommes ayant pro-fité d’elles. Il y a quatre ans, lorsque les sœurs découvrent cette famille, elles sont bouleversées par leur misère intel-lectuelle et matérielle, et tentent d’y soustraire les trois enfants. Deux seront accueillis dans l’orphelinat, non sans difficultés, car les mères refusent de voir partir leurs filles. La troisième, handicapée physique et mentale, est restée avec sa mère qui jure que si sa fille lui est enlevée, « elle se pendra ». Il y a quelques années, les sœurs de Mère Teresa, qui font un travail magnifique en Arménie avec deux centres d’accueils de personnes handicapées, ont tenté de récupérer l’enfant. Mais rien n’y a fait. Elles se sont fait chasser à grands cris. Depuis, les sœurs d’Armé-nie et de Mère Teresa se relaient pour apporter réconfort à cette famille.

Une maison sans portes ni fenêtresLors de notre visite, ce fut le choc. Nous restâmes pétri-fiés, incapables du moindre geste. Ces gens vivaient dans une maison sans portes ni fenêtres (il fait - 30° ici en hiver) et dans une saleté absolue. Nous n’en croyions pas nos yeux. À peine les salutations finies, sœur Nariné s’est pré-cipitée derrière le fil à linge et a soulevé un corps dont le visage était face contre terre. Avec beaucoup de ten-dresse, elle a enlevé une de ses barrettes et attaché les cheveux de la petite fille. Puis, elle lui a lavé les mains et le visage dans une écuelle, dont l’eau devenait noire. Nous étions stupéfaits et complètement défaits ! Comment, au 21e siècle, ceci était-il encore possible ? La petite ayant retrouvé apparence humaine, la sœur entreprit de lui don-ner à manger sur le pas de la porte.

Une maison sans porte ni fenêtre.

Misère ! C’était une petite fille dont on ne pouvait distin-guer ni le visage ni les mains, tant ils étaient souillés. Nous aurions pu croire à un animal s’il n’y avait les vêtements crasseux. Nous fûmes invités à entrer dans la maison. La lumière y pénétrait difficilement. Quelle stupeur quand nous distinguâmes une vache et un cheval au fond de la première pièce ! Dans la continuité de l’étable, et sans aucune séparation se trouvait la chambre à coucher. La saleté y était innommable.

La sœur aide l’enfant.

Comment les aider ?Force était de constater que la nourriture et les vêtements apportés ne suffiraient pas dans le cas présent. Il fallait brûler tout ce qui se trouvait dans la maison et la recons-truire. Fallait-il arracher cet enfant à sa mère ? Comment mettre en place un suivi plus régulier pour cette famille et lui permettre de se prendre en charge ? Vers qui ou quelle association se tourner pour trouver de l’aide ? Actuellement l’association Notre Arménie recueille des fonds pour restaurer la maison. Il manque dix mille dollars pour achever les travaux et permettre à cette famille de vivre dignement. ■

La congrégation des Sœurs d’Arménieau bénéfice des orphelins

Participez à cet élan de générosité et rendez-vous sur www.notrearmenie.org ou envoyez votre don à l’association Notre Arménie, 85, avenue du Maréchal De Lattre de Tassigny, 94600 Choisy-le-Roi

La délivrance d’un cerfa vous permettra de déduire 66 % de vos impôts.

AZAD magazine n° 148 - 4e trimestre 201424

Histoire

L’intérêt des voyageurs européens des 16e, 17e, 18e siècles pour le commerce participait à la représen-tation des populations chrétiennes et juives de

l’Empire ottoman. Ce fait suppose que les chrétiens et les Juifs étaient le moteur économique de cet empire, alors que les Turcs demeuraient, quant à eux, passifs.

En matière de commerce intérieur, les sujets ottomans ne pouvaient être concurrencés par les marchands euro-péens qui en étaient exclus. Les négociants arméniens dominaient le transport des marchandises par voie terrestre. L’esprit entrepreneurial des Arméniens était d’ailleurs admiré dans toute l’Europe. Les qualités du peuple arménien suscitaient même l’admiration de per-sonnages illustres tels qu’Emmanuel Kant ou Napoléon Ier (1804-1815). Les chroniqueurs de l’Empire ottoman se livrèrent tous à de véritables éloges du caractère inné des Arméniens à exceller dans le commerce.

Suprématie des marchands arméniens

Le voyageur français N. de La Croix reconnaissait, dans le peuple arménien, des facultés commerciales hors du commun : « Ils sont de bon sens, modérés, ennemis des querelles, charitables envers les étrangers, laborieux, ménagers, sobres et infatigables. (1) » Le géographe Conrad Malte-Brun les disait « patients, économes, infa-tigables (2) ». Un autre voyageur Joseph Pitton de Tourne-fort remarquait lui aussi que les Arméniens étaient « infati-gables dans les voyages (3) ». Anton Friedrich Büsching les décrivait comme des gens plus riches et plus talentueux que les Grecs en matière de commerce. Pour Pierre- Joseph-André Roubaud, les Arméniens n’étaient rien d’autre que « le peuple le plus industrieux de l’univers (4) ».

Les voyageurs occidentaux de l’époque moderne témoignèrent presque tous d’une ascension sociale des Arméniens basée sur leur vertu en matière de négoce. Pour l’historien Frédéric Hitzel, l’ascension sociale d’un individu, grâce au commerce, reposait avant tout sur ses efforts et sur ses sacrifices. Hrant Pasdermadjian partage ce même point de vue. Tous les courants historiogra-phiques s’accordent à reconnaître la suprématie commer-ciale des marchands arméniens (5).

Les Juifs comme rivaux des chrétiens dans le commerce ?

Par ailleurs, il est intéressant de remarquer que les quali-tés des négociants juifs, principaux rivaux des Arméniens, ne donnaient pas lieu à une représentation élogieuse. Il semblerait que les chroniqueurs aient transposé l’image

des Juifs d’Europe sur ceux de l’Empire ottoman. Gabriel-Auguste de Choiseul-Gouffier disait, du Juif ottoman, que « l’ardeur du gain né avec lui pour le suivre jusque dans sa tombe (6) ». N. de la Croix, disaient les Arméniens « si intelligents dans le commerce qu’ils étaient parvenus à surpasser les Juifs (7) ».

Un marchand arménien.

Selon l’historien Robert Mantran, c’est au début du 18e siècle que les négociants arméniens devancèrent les Juifs dans le domaine de l’économie et des finances, en évoluant notamment vers les métiers de changeurs de monnaies, puis de banquier. Conrad Malte-Brun affir-mait que les hommes d’affaires arméniens se rendaient indispensables aux gens de la haute société ottomane. Influente par le rang social acquis, il est possible que l’élite commerçante arménienne ait trouvé, à travers le commerce, un moyen de pallier son absence dans l’admi-nistration ottomane. En effet, un chrétien ne pouvait pas s’engager dans une carrière administrative sans s’être fait turc au préalable.

Le commerce caravanier :une suprématie arménienne ? (16e-18e siècles)

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Histoire

Le plateau arménien au début du 20e siècle. Une caravane aux environs d’Érévan.

Les propos de Joseph Pitton de Tournefort illustraient parfaitement l’opinion générale de ses contemporains, lorsqu’il affirmait que le caractère des Arméniens leur a permis de devenir « les maîtres du commerce du Levant (8) ». Toutefois, les historiens rappellent des facteurs d’ordre géographique qui contribuèrent largement au suc-cès commercial des Arméniens. Selon l’historienne Séta Kilndjian : « L’Arménie occupe une place géographique originale et particulière au carrefour de l’Orient et de l’Occident, très souvent qualifiée de véritable place straté-gique et de plaque tournante du commerce international, et ceci malgré une nature géographique très tourmentée et inhospitalière (9). »

Les routes commerciales intraasiatiques au 17e siècle.

Les chroniqueurs occidentaux avaient conscience de cette réalité. N. de La Croix et Conrad Malte-Brun savaient que les négociants arméniens s’appuyaient sur un réseau commercial qui reposait sur une diaspora établie jusque dans certaines contrées d’Extrême-Orient. Les origines de la diaspora arménienne remontent à la fin du 11e siècle, lorsque des dizaines de milliers d’individus ont fui leur pays envahi par les hordes turques seldjoukides.

Erzerum-Tokat-Sivas-Angora, Smyrne

Anton Friedrich Büsching disait que le commerce des produits de luxe, tels que la maroquinerie et le textile, étaient entre les mains des Arméniens et des Juifs. Thomas-Charles Fleuriau, procureur des missions jésuites

du Levant, affirmait que les missionnaires latins d’Erze-rum étaient témoins de l’arrivée de ces marchandises en provenance de la Perse voisine et destinées à être reven-dues dans l’Échelle de Smyrne. Selon l’historienne Marie-Carmen Smyrnélis, les marchands arméniens suivirent l’itinéraire Erzerum-Tokat-Sivas-Angora afin de débarquer leurs marchandises dans la ville de Smyrne, où ils mono-polisaient le commerce. Ashot Melkonyan ajoute que les caravaniers arméniens prenaient part au négoce dans tous les grands ports de commerce d’Europe et d’Asie. D’après Joseph Pitton de Tournefort, lorsqu’une caravane arménienne traversait une ville, leurs « compatriotes » se précipitaient pour leur offrir leurs meilleurs vins. Pierre-Joseph-André Roubaud soulignait l’importance des Armé-niens dans le commerce caravanier : « On voit peu de Turcs dans les caravanes qui courent l’Orient. Il n’y a guère que les Arméniens et les Juifs qui entreprennent des courses dans l’Arabie, dans la Géorgie, dans la Perse, et jusque que dans la grande Tartarie (10). »

Selon l’historien Gérard Dédéyan, nulle part ailleurs l’influence des Arméniens ne fut aussi considérable que dans le sultanat ottoman. Pourtant, les marchands arméniens ignoraient tout des échanges maritimes dans lesquels seuls les Grecs excellaient. ■

Nicolas Maden

(1) N. de La Croix, La Turquie chrétienne, p. 129.(2) C. Malte-Brun, Précis de la géographie universelle, Tome III,

p. 176.(3) J.-F. de La Harpe, Abrégé de l’histoire générale des voyages,

Tome XXIX, p. 456.(4) P.-J.-A. Roubaud, Histoire générale de l’Asie, de l’Afrique et

de l’Amérique, Tome IX, p. 15.(5) A. Melkonyan, L’Arménie de l’Ouest dans la sphère des

relations commerciales de l’Est et de l’Ouest dans Arme-niaca : Actes du colloque organisé à l’occasion du 30e anni-versaire de l’enseignement de l’arménien à l’Université de Provence 15 février 2002, p. 245.

(6) G.-A. de Choiseul-Gouffier, E. Miller, C. B. Hase, Voyage pittoresque dans l’Empire ottoman, Tome IV, p. 142.

(7) N. de La Croix, La Turquie chrétienne, p. 129.(8) J.-F. de La Harpe, Abrégé de l’histoire générale des voyages,

Tome XXIX, p. 456.(9) S. Kilindjian, dans Armeniaca : Actes du colloque organisé à

l’occasion du 30e anniversaire de l’enseignement de l’armé-nien à l’Université de Provence 15 février 2002, p. 187.

(10) P.-J.-A. Roubaud, p. 375.

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AZAD magazine n° 148 - 4e trimestre 201426

Histoire

L’armistice de Moudros, du 30 octobre 1918, consacre la victoire des Alliés sur l’Empire ottoman. Par le traité de Sèvres du 10 août 1920, les Alliés se répartissent

l’appropriation des 4/5e de son territoire : Constantinople est occupée par les armées alliées, la Thrace orientale et la région de Smyrne par les Grecs, le sud-ouest de l’Ana-tolie par les Italiens. Le contrôle de la Mésopotamie et de ses gisements pétrolifères est confié aux Britanniques ; quant à la France, elle reçoit mandat pour administrer la Syrie et la Cilicie (Ce traité prévoyait également la création d’une Arménie indépendante sur ses terres ancestrales, dont les espoirs seront bafoués par les clauses du traité de Lausanne de 1923 imposées par Mustafa Kemal auréo-lé par ses victoires sur ces mêmes alliés totalement désu-nis). C’est ainsi que les troupes anglaises sont progres-sivement remplacées par des troupes françaises dans la région du Haut Euphrate, Aïntab, Marach, Ourfa. Cette relève est d’abord assurée par des troupes d’origine armé-nienne venant principalement de Port-Saïd (combattants arméniens du Musa Dagh sauvés par la flotte française en septembre 1915) et des camps de déportation de la Syrie.

L’armée française en guerre en Cilicie(1920-1921)

Le commandement de tout le front nord englobant la Cilicie et les territoires de l’est jusqu’à Ourfa est confié au général de brigade Dufieux (Julien Claude Marie, né le 21 mai 1873, à Mascara [Algérie], mort le 10 avril 1959), venant de l’armée d’Orient, nommé commandant de la 38e Division d’Infanterie.

Extrait d’une carte de la Cilicie.

Alors que les unités de cette division ont débarqué à Mersine, fin octobre et novembre de l’année 1919, le général, qui auparavant a expédié les affaires courantes à Beyrouth, durant une courte période d’absence du général Gouraud, haut-commissaire de France et comman-dant en chef de l’armée du Levant, débarque à Mersine le 2 décembre 1919.

Le général Dufieux, à droite en compagnie du général Goubeaud, en mai 1919.

Il fait, le même jour, son entrée à cheval à Adana, où la population, de toutes races et de toutes confessions reli-gieuses confondues, lui réserve un accueil chaleureux. Peu de jours après, le 10 décembre, il reçoit à Adana le général Gouraud, au milieu d’une foule enthousiaste. Ce dernier, aux dires du colonel Brémond, également présent, adopte une froideur surprenante et choquante vis-à-vis des notabilités arméniennes, alors « qu’il réserve ses amabilités aux délégués turcs, même à ceux qui sont hostiles à la présence française ».

Dès sa prise de fonction, le général Dufieux est confronté à une agitation clandestine de la communauté musul-mane, excitée par une propagande de tous les instants du mouvement nationaliste animé par Mustafa Kemal. Les affrontements avec les troupes turques nationalistes sonneront le glas de la présence militaire française et arménienne en Cilicie et conduiront à l’émigration de la population chrétienne de la région par Mersine, Deurtyol et Aïntab/Kilkís, notamment vers Alep (rapport du géné-ral Dufieux sur l’évacuation de Marach : « J’ai assisté à un défilé rappelant la retraite de Russie … officiers et hommes épuisés, trébuchant, animaux couverts de glace et affamés, Arméniens de tous âges mêlés à la troupe, blessés, à pied, sur chevaux, mulets et voitures... »). Le diagnostic que le général Dufieux avait établi en mars 1920 se confirme. Dénonçant le manque cruel de moyens ma-tériels et l’insuffisance des effectifs mis à sa disposition, son analyse est sans équivoque : la passivité française, tant sur le plan diplomatique que sur le terrain militaire, n’a pu que favoriser mouvements et victoires des bandes armées, appuyées par les nationalistes turcs.

Le général Dufieux, protecteur des Arméniens :Cilicie – 1919/1921

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AZAD magazine n° 148 - 4e trimestre 2014 27

Sa mission en Cilicie était, prioritairement, de tout faire pour la défense

des chrétiens du Levant

Ses rapports avec ses supérieurs n’ont pas été des plus faciles. Les décisions qu’il devait prendre impliquaient du courage, loin de toutes compromissions avec l’adversaire. Il approuvait les sentiments des Arméniens, il les compre-nait. Pour lui, sa mission en Cilicie était, prioritairement, de tout faire pour la défense des chrétiens du Levant, face aux menées des nationalistes de Mustafa Kemal. Il n’en pas eu les moyens militaires, encore moins les appuis diplomatiques. Le combat était devenu inégal. Le général Gouraud ne semblait pas du même avis, plus préoccupé par une diplomatie d’abandon. On peut même dire que les diplomates français, les offi ciels et particulièrement les envoyés spéciaux, tel Franklin Bouillon, lui ont singu-lièrement compliqué la tâche.

Ci-dessous, on peut lire un extrait de la lettre du maréchal Pétain qui lui est adressée. Dans cet extrait, le maréchal souligne les diffi cultés auxquelles le général Dufi eux a été confronté, et ses désaccords avec l’autorité supérieure.

Un autre témoignage, ci-dessous, rapporté par le géné-ral Weygand, publié en 1959 dans la Revue des deux mondes, émanant du contrôleur général Rivalland qui, en 1921, appartenait à l’état-major de la division Dufi eux, rappelle ses démêlées avec Franklin Bouillon :

Le général a été fait « commandeur avec plaque de l’ordre de Saint-Grégoire [classe militaire] », vraisemblablement dans l’année 1921. Cette distinction honorifi que lui a été accordée durant la période d’octobre 1920 à septembre 1921 ; elle est mentionnée dans L’Almanach catholique français pour 1922 [publication sous le patronage du

comité catholique des amitiés françaises à l’étranger]. C’est pour son action en faveur des chrétiens du Levant et des Arméniens de Cilicie que cette distinction lui a été remise [Saint-Grégoire : patriarche des Arméniens].

À Mersine, le général Gouraud remet au général Dufi eux la cravate de commandeur de la Légion d’honneur,

le 3 mai 1921. On peut remarquer le piquet d’honneur tenu par les soldats d’Afrique, ainsi que les inscriptions

en français des commerces.

Les « Grand-croix de l’ordre de Saint-Grégoire » pour le général Gouraud et « Commandeur avec plaque de l’ordre de Saint-Grégoire » pour le général Dufi eux.

Les Arméniens ont voulu témoigner au général Dufi eux leur reconnaissance, par une grande messe de requiem célébrée par Garabed Amadouni, vicaire général des Arméniens catholiques résidant en France, le dimanche 31 mai 1959, en l’église arménienne de la rue Thouin à Paris. Le prélat fi t lecture, au cours de la cérémonie, d’un magnifi que éloge exprimant l’admiration et la fi dèle recon-naissance de tous les Arméniens envers celui qui a, au cours de l’année 1920, par son habile et courageuse cam-pagne, sauvé la vie de milliers de leurs compatriotes en Cilicie.

Remerciements à André Dufi eux, petit-fi ls du général, pour m’avoir communiqué des éléments qui m’ont permis d’établir le présent document. ■

Georges Kévorkian, président de Menez Ararat

Auteur de l’ouvrage La France chassée de l’Empire ottoman – 1918/1923 – Une guerre oubliée [Éditions L’Harmattan]. À lire les chapitres « Légion arménienne en Cilicie » et « L’armée française en Cilicie ».

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AZAD magazine n° 148 - 4e trimestre 201428

Տարբեր դարաշրջաններում եղել են շատ նշանավոր հայ գյուտարարներ, որոնց նորարությունները հավերժ գրանցվել են պատմության էջերում: Նրանք մեր ազգի արարիչ ուժն են ու այսօր մենք հպարտությամբ ենք նրանց հիշատակում:

Անդրանիկ ՀՈՎՍԵՓՅԱՆ (Պրոֆ. ԱՆԴՐՈՆՈՎ) (1905-1993)

Ստեփան ՍՏԵՓԱՆՅԱՆ (1882-1964)

Համաշխարհային մեծ տարածում ստացավ Ստեփան ՍՏԵՓԱՆՅԱՆԸ, որ 1935թ. ստեղծեց բեռնատարի թափքի վրա տեղադրվող բետոնախառնիչ սարքը, որը հեղափոխեց եւ խթանեց շինարարական արդյունաբերությունը :

Ռեյմոնդ Վահան ԴԱՄԱԴՅԱՆ

Ծնվել է 1936թ. Նյու Յորքում: Առաջին մագնիսառեզոնանսային հետազոտության (ՄՌՀ) սարքի տեղծողը (1977): Հայտնաբերել է, որ ուռուցքային եւ նորմալ հյուս-վածքները կարելի է տարբերակել միջուկամագնիսական ռեզոնանսի միջոցով :

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ՀԱՅ ԳՅՈՒՏԱՐԱՐՆԵՐԸ

« Ամենայն հայոց Էլեկտրիկոս »Հայաստանում Մերգելյան ինստիտուտի եւ մի քանի գործարանների համահիմնադիր: 34 խոշոր գյուտերի հեղինակ, որոնք արդիական են առ այսօր: Օդերեւութաբանական առաջին «Մետեոր» արբանյակների ստեղծող :

AZAD magazine n° 148 - 4e trimestre 2014 29

Արտեմ ՄԻԿՈՅԱՆ (1905-1970)

Աշխարհահռչակ ավիակոնստրուկտոր, ինժեներատեխնիկական ծառայության գեներալ-գնդապետ, ԽՍՀՄ-ում ռեակտիվ ավիացիայի հիմնադիրներից է, ՄԻԳ ռազմական օդանավերի ստեղծող:

Վիկտոր ՀԱՄԲԱՐՁՈՒՄՅԱՆ (1908-1996)

Ակադեմիկոս, տեսական աստղաֆիզիկայի հիմնադիր: Բյուրականի աստղադիտարանի հիմնադիր-տնօրեն: Եղել է Միջազգային աստղագիտական միության փոխնախագահ: Հայտնագործել է նոր տիպի աստղային համակարգեր (աստղային ասոցիացիաներ):

Արտյոմ ԱԼԻԽԱՆՅԱՆ (1908-1978)

« Հայոց ֆիզիկայի հայրը »: ԽՍՀՄ միջուկային ֆիզիկայի հիմնադիր: Ֆիզիկամաթեմատիկական գիտությունների դոկտոր: ԽՍՀՄ Գիտությունների Ակադեմիայի ակադեմիկոս: Եղբոր՝ Աբրահամի հետ ստեղծել է Ալիխանյան-Ալիխանովի մասսպեկտրոմետրը:

Աբրահամ ԱԼԻԽԱՆՅԱՆ (ԱԼԻԽԱՆՈՎ) (1904-1970)

ԽՍՀՄ միջուկայն ֆիզիկայի հիմնադիր: Ֆիզիկամաթեմատիկական գիտութունների դոկտոր, պրոֆեսոր: ԽՍՀՄ Գիտությունների Ակադեմիայի ակադեմիկոս: Սովետական I ատոմային ռումբի ստեղծող: ԽՍՀՄ տեսական եւ փորձարարական ֆիզիկայի ինստիտուտի հիմնադիր: ■

 Rubrique suivie par Achot Akopian

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AZAD magazine n° 148 - 4e trimestre 201430

Géologie

Dans les agences de voyages, vous trouverez de plus en plus des circuits-découvertes aux intitulés « L’Arménie au pays des pierres et des volcans ».

En effet, comment parler du paysage arménien sans citer son passé volcanologique à l’origine de sa richesse géomorphologique, résultat d’un modelage de plusieurs millions d’années ?

Tout a débuté il y a 150 millions d’annéesL’histoire géologique du « Petit Caucase » est liée à une histoire de plaques en mouvements, la tectonique, ou la dérive des continents, qui animent la surface de notre globe terrestre depuis toujours. Elle a commencé il y a cent cinquante millions d’années, avec la fermeture d’un océan, le Téthys, due à la collision de deux ensembles continentaux, la plaque arabique et la plaque eurasienne. Depuis la fermeture de cet océan, les déformations de l’écorce terrestre et le volcanisme ont façonné la morpho-logie arménienne.

La tectonique des plaques a façonné le paysage de l’Arménie.

Les régions de l’Anatolie et de l’Arménie sont bordées par deux failles majeures. À l’est de ce croisement, la collision avec l’ancienne chaîne de montagnes issue de l’oroge-nèse cimmérienne (de l’époque de l’océan Téthys) est à l’origine des plissements montagneux du Haut-Karabagh. Ces plissements ont ensuite été surmontés par la nou-velle orogenèse alpine, qui débuta il y a soixante millions d’années, s’étendant des Alpes jusqu’à l’Himalaya. La formation des traits structuraux de la région du Caucase est liée à cette orogenèse alpine et la collision de la plaque d’Arabie et eurasienne à l’origine des chaînes volcaniques de cette région. C’est pourquoi le site est témoin de nom-breuses activités volcaniques et hydrothermales depuis moins de dix millions d’années. Les édifices de type strato-volcan – volcan conique dont la structure est due à l’accumulation de coulées de lave au cours des diffé-rents épisodes d’éruption – tels que les monts Ararat et Aragats se sont formés à l’intersection de plusieurs failles dans ces zones de conflit entre les deux plaques d’Arabie et eurasienne. Cette situation tectonique explique donc la forte sismicité rencontrée dans la région. Sa géologie est toujours marquée par des déformations actives, témoin

les nombreuses failles et leurs ruptures qui produisent fré-quemment des séismes, dont le tragique tremblement de terre de Spitak du 7 décembre 1988, d’une magnitude 6,9 sur l’échelle de Richter.

Ce schéma montre la convergence des plaques.

Les plus hauts sommets du pays sont d’imposants vol-cans comme le mont Aragats, volcan haut de 4095 mètres et recouvert de glaciers. Tout naturellement, les roches volcaniques, comme le basalte et le tuf, ont été utilisées depuis la préhistoire (pétroglyphe dans des blocs de basaltes) pour les édifices civils et religieux, la sculpture et la joaillerie (obsidienne).

Les monts Ararat et Aragats sont les témoins de cette activité volcanique

Le sous-sol arménien est aussi héritier de ce passé volca-nique, puisqu’il est riche en gisements de minerais d’ori-gine volcanoégénique (sulfure) ainsi que son magmatisme qui a généré des zones de minéralisations enrichies en produits métallifères (cuivre, fer, zinc, argent et or). C’est ainsi que nous pouvons aujourd’hui admirer ces curiosités géologiques, témoins de son passé volcanique. Outre le mont Aragats ou ses nombreux autres volcans comme Porak, il est possible d’admirer le champ volcanique de Gueghama, situé entre Érévan et le lac Sevan. Il est com-posé de dômes de lave et de coulées de lave, couvrant une surface de 65 kilomètres sur 35. Les écoulements de lave se sont produits jusque dans le lac Sevan. Les érup-tions explosives initiales furent suivies de l’extrusion de dômes et de coulées d’obsidienne.

La chaîne de montagnes de Gueghama.

L’Arménie, un paysage façonné par les volcans

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Géologie

L’Azhdahak – aussi appelé Karmirsar (le mont rouge) – est le point culminant du massif du Ghegam. Il culmine à 3597 mètres, et son lac situé dans son cratère est alimenté par la fonte des neiges.

Les superbes orgues basaltiques de GarniDans la région de Garni, on trouve de superbes orgues basaltiques. Elles sont dues à la formation géologique résultant du refroidissement et de la rétractation d’une coulée de lave basaltique se fracturant sous forme de prismes verticaux. Le site héberge également le temple païen, édifi é en 77 par Tiridate Ier, qui fut disloqué par le séisme de 1679 et reconstruit avec les pierres basaltiques restées en place.

Les orgues de basalte de Garni.

Le façonnage du paysage arménien a commencé par la fermeture de cet ancien océan Téthys. Et nous termine-rons ce voyage géologique en terre volcanique par un pa-vement de mosaïques visible dans le vestibule des bains du IIIe siècle, retrouvé à proximité du temple de Garni.

La mosaïque Téthys de Garni. Il représente la déesse marine archaïque, fi lle d’Ouranos (le ciel) et de Gaïa (la terre)... Téthys, le nom même du pro-to-océan, à l’origine de la géomorphologie arménienne. ■

Shoko Tadenuma

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Trois jours d’émotions pour un retour aux sources

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Un bon plan

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Artiste

Une fille dans le vent : Luska KhalapyanCinéaste, peintre et photographe

Luska est née en Arménie en 1987. Elle part pour les États-Unis, à l’âge de 14 ans, pour étudier le théâtre et le cinéma à Baltimore. En 2010, elle s’installe à

Paris, et entre à l’école de cinéma international EICAR.

CinéasteDeux ans à peine après son arrivée à Paris, Luska se fait déjà un nom dans le milieu du 7e art parisien. Son court-métrage Il Settimo a remporté de nombreux prix lors de festivals aux États-Unis, Canada, Royaume-Uni, Pologne, Italie, Arménie, France. Dans ce film, elle rend hommage aux comédies italiennes. Elle a pour ambition de réaliser maintenant un long métrage.

Peintre et photographe

L. Khalapyan est aussi passionnée de peinture et de « graffiti ». En tant que peintre, elle a présenté trois expositions personnelles à Érévan, Harrisburg, et récem-ment à Paris. Elle exprime aussi ses talents en tant que photographe. Bref c’est une « touche-à-tout » des arts graphiques.

Luska Khalapyan est une fille dans le vent, qui a tout pour réussir. ■

Éric Morino

Luska Khalapyan dans son atelier à Paris.

AZAD magazine n° 148 - 4e trimestre 2014 33

Culture

Lieu et origine

L’église est située à Deir ez-Zor, capitale de la pro-vince du même nom, en Syrie. Elle est bien connue des Arméniens, car elle fut la destination

finale de nombre d’entre eux, où venaient s’échouer et quasi systématiquement mourir assassinés, les rares sur-vivants des déportations organisées par les Turcs à partir de 1915. C’est pour cette raison qu’il fut décidé d’y établir une église et un mémorial dédiés aux martyrs du géno-cide. La construction fut lancée en 1985 et inaugurée en mai 1991, en présence de Karékine II et du catholicos de la Grande Maison de Cilicie. Elle comprenait une église avec une cour et son khatchkar et un mémorial où il était possible de retrouver des reliques de victimes de 1915, mais aussi des publications sur le sujet.

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L’église de Deir ez-Zor, en Syrie.

La destructionL’attaque semble avoir eu lieu le 21 septembre – jour de l’indépendance de la République d’Arménie. Certains com-mentateurs y voient d’ailleurs autre chose qu’une simple coïncidence – et a été menée par ceux qui se sont, dans un premier temps, fait appeler État islamique en Irak et au Levant (EIIL), puis tout simplement État islamique (EI). Ces fous de dieu qui, au nom de leur religion commettent les pires atrocités montrent donc, par cette exaction, que non contents de s’en prendre aux vivants, ils peuvent s’en prendre à la mémoire des morts. S’il est vrai qu’il n’y a pas que des églises, mais aussi des mosquées (principale-ment chiites) qui ont été la cible de l’EI, il semble possible de s’étonner que cette organisation ne vienne pas à s’en prendre, un peu plus au nord, au tombeau de Suleiman Shah – grand-père du fondateur de l’Empire ottoman –, qui se trouve également en territoire syrien, L’EI a, dans un premier temps, menacé de le faire, mais s’est ensuite étrangement abstenu.

Après l’attaque de Kessab par des djihadistes, soutenue avec bienveillance par l’armée turque, l’alliance entre l’EI et la Turquie semble ici de plus en plus évidente. Cette dernière, au passage, nous expliquant depuis le début du conflit syrien qu’elle ne peut pas contrôler sa frontière et empêcher tous les djihadistes de la franchir pour grossir les rangs de l’EI. Par contre, Ankara peut rendre sa fron-tière hermétique, quand il s’agit de ne pas laisser passer les Kurdes de Turquie voulant aider leurs compatriotes de Syrie à lutter pour que Kobane ne tombe pas aux mains de l’EI…

Les condamnationsLes réactions ont été nombreuses, mais ont fait, pour-tant, assez peu de bruit. L’État arménien, dès le lende-main de la destruction, a condamné le dynamitage de l’église par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Édouard Nalbandian : « Cet acte ignoble et barbare contre un sanctuaire démontre, encore une fois, la nature sau-vage de groupe terroriste du soi-disant État islamique. » Le CCAF a également condamné l’explosion et orga-nisé, à cette fin, une manifestation, le 7 octobre, devant l’Assemblée nationale, où de nombreux représentants politiques (Valérie Boyer, Noël Mamère, François Bayrou…) et de milieux associatifs (Nor Séround, Conseil démocra-tique des Kurdes de France, CRIF…) étaient présents. Au niveau du gouvernement français, le 1er octobre, Laurent Fabius publiait un communiqué : « Je condamne la des-truction de l’église des Saints-Martyrs à Deir ez-Zor, lieu hautement symbolique pour la communauté arménienne. […] » Connaissant les bonnes relations du gouvernement français avec son homologue turc, il eut été probablement trop audacieux de dire pourquoi ce lieu était «hautement symbolique». S’en suivra, le 3 octobre, l’ONU, qui apporte-ra sa voix à ce concert de condamnations : « Nous condam-nons la destruction de cette église et d’autres institutions religieuses », a déclaré le porte-parole du Haut Commissa-riat des Nations unies aux droits de l’homme, lors d’une conférence de presse à Genève. ■

Jérôme Sakalian

Destruction de l’église des Saints-Martyrs de Deir ez-Zor

Ce qu’il reste de l’église.

AZAD magazine n° 148 - 4e trimestre 201434

Azad Magazine : Pourriez-vous nous faire un bilan depuis la sortie de votre album Thérapie de troupe ?Mayor : Le bilan le plus positif de cette sortie est que ça a assis l’histoire de Mayor, une certaine notoriété régionale. En termes de vente, évidemment, le système participatif a ses limites et ne peut rivaliser avec les grands réseaux de communication et de promotion. L’album s’est écoulé, pour l’instant, à un millier d’exemplaires à peu près, mais les chiffres ne peuvent être précis, les ventes digitales étant assez opaques et difficilement chiffrables.

A.M. : Votre musique parle de convivialité, famille, repas et d’Arménie. Pourquoi ?M. : Entre autres, je ne suis pas Jean Pierre Coffe non plus. J’ai construit cet album autour de ces valeurs pour diverses raisons liées à mon parcours personnel. Pas mal de titres étaient déjà écrits depuis plusieurs années, à l’occasion de fêtes de famille, d’où l’esprit. Par exemple, Mamy Rosette est une chanson écrite pour ma mamy, à l’occasion de ses 80 ans, c’était il y a plus de dix ans. Une autre – qui ne figure pas sur l’album pour des raisons de droits d’auteur – s’intitule De là bas et parle d’une fête de famille arménienne. Cette chanson a été écrite le jour de cette fête, à la va-vite, car je n’avais pas préparé de cadeau. Du coup, j’ai pondu ce titre le matin, en cachette, pour le jouer à midi devant la famille. C’est devenu un titre incontournable sur scène. J’avais emprunté la musique au fameux Melisse mou. Les ayants droit – grecs – m’ont re-fusé l’exploitation de ma version, car, semble-t-il, j’y parle de l’Arménie. Et ça ne leur a pas beaucoup plu...

A.M. : Vous êtes très complice sur scène avec vos mu-siciens. Pouvez-vous en dire quelques mots ?M. : C’est un fait. Et c’est ce qui fait la principale force

de Mayor. Sur scène, on ne ment pas, on est juste nous. Et comme les gars qui m’entourent sont des sketches vivants et permanents, la sauce ne peut que prendre à chaque fois. D’ailleurs, au risque de manquer, en appa-rence, de professionnalisme sur scène, nous laissons la place à l’improvisation et à l’interaction avec le public. C’est très important pour moi.

A.M. : Quels ont été vos événements marquants en 2014 ?M. : Mayor a remporté le trophée France Bleu-SACEM-Ville de Grenoble, avec diffusion en masse sur les ondes de France Bleu Isère et France 3. Concerts au festival Uriage en voix, en première partie de Jean-Louis Murat. Concert à La Source, nouvelle salle. Première partie de Brigitte Fontaine à Crolles. Diffusion de Mayor sur les ondes de RFM. Arrivée de «Dérapage Music» qui nous aide à trouver des concerts.

Mayor en concert dans la salle « la Source » à Fontaine.

A.M. : Quels sont vos goûts musicaux ?M. : Je viens du rock à la base. La naissance de Mayor s’est faite par la chanson festive, la dérision légère, et l’amour de mes proches. À présent, j’explore de plus en plus le côté obscur de la force, car il y a toujours une face A et une face B. J’ai tellement été catalogué «chanteur mignon et sympathique, aux valeurs familiales, etc. » que, fatalement – pour être totalement honnête –, je me dois aussi de révéler les questions qui se posent, les doutes, les humeurs, les choses qui m’énervent, etc. Tout ça dans un univers musical un peu plus rock, d’où je viens. L’idée est de mêler ces différentes facettes sans forcément m’éparpiller. Mais il est clair que le prochain album sera quelque peu plus... rugueux !

A.M. : Et il est prévu pour quand ?M. : Ce nouvel album ? En 2015 rien que ça ! ■

Propos recueillis par Éric Morino

Mayor, toujours dans la dérision, l’humourEt maintenant… plus « rock »

Musique

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Peinture arménienne

Peinture

Madeleine Ossikian possède une peinture naïve et singulière, colorée et figurative. Elle est née avec la route en héritage et la mémoire des hommes et des femmes d’un autre pays, d’une autre vie. L’artiste aime les faire vivre dans ses tableaux, témoins d’un temps révolu à travers une peinture colorée, figurative et actuelle. Et lorsqu’il s’agit de personnages imaginaires, ceux-ci nous content des histoires d’enfance : guerriers, princesses, folklores, individus farfe-lus et extraordinaires. Madeleine Ossikian conte la nostalgie d’un monde fantasmé, léger et fantaisiste que nous aurions peut-être perdu ! ■

Contact : Madeleine Ossikian - 2 rue Canabasserie - 34120 Pézenas. Contacts : 06 13 55 57 69 [email protected] ou sur sa page http://madeleine.ossikian.over-blog.com/page-4821993.html.

AZAD magazine n° 148 - 4e trimestre 201436

Actualités Livres - CD - DVD

Entre la France et l’Arménie, des relations séculaires se sont établies sur des bases davantage spirituelles que matérielles. Depuis près d’un siècle, une importante diaspora s’est intégrée parmi ses compa-triotes français. Ses membres ont combattu dans l’armée sur tous les théâtres, ont don-né des héros et beaucoup sont morts pour leur nouvelle patrie : la France. Les catholi-cos, dont S.S. Vazken 1er et S.S. Karékine 1er avaient coutume de dire : « Soyez loyaux envers votre patrie d’adoption et restez fidèles à l’unique lien qui vous rattache à vos origines : l’Église arménienne. »

Il manquait un catéchisme écrit en français pour enseigner aux nouvelles générations les dogmes et la doctrine de la première Église de la chrétienté. C’est maintenant chose faite, par Albert Khazinedjian, spécia-liste de la théologie, de la christologie, de l’histoire de l’Église arménienne, et conseil-ler du Primat de l’Église arménienne de France pour l’œcuménisme.

Éditions L’Harmattan ISBN : 978-2-343-04043-1 21,5 x 13,5 cm - 148 pages 14 € - octobre 2014

Le catéchisme de la Sainte Église arménienne – Albert Khazinedjian Religion

Dans cette nouvelle tirée du recueil Le Mystère des montagnes, Viken Klag fait revivre sa région natale, le massif du Sassoun à l’est de la Turquie, haut lieu de résistance. Il brosse une série de tableaux évocateurs de la nature et de la vie dans les montagnes de cette région mythique, berceau de l’épopée populaire arménienne David de Sassoun. À travers la figure d’un enfant vif et remuant, pour qui les limites de la maison sont trop étroites, cette nouvelle restitue la mémoire d’un monde magnifique et sauvage qui est aussi le monde primitif et perdu de l’enfance.Viken Klag (Caro Sassouni) (1888-1977) est né à Aharonk. Il a joué un rôle d’organisateur

du mouvement révolutionnaire dans sa pro-vince d’origine. Après l’intermède constitu-tionnel de la révolution des Jeunes-Turcs (1908) et le génocide arménien de 1915, on le retrouve au Caucase où il devient membre du Parlement de la République d’Arménie (1918-1920). Après la soviétisation, il se fixe à Beyrouth dans les années trente. Person-nalité multiple, il a été journaliste, écrivain, historien, politologue, enseignant, chroni-queur littéraire.

Éditions Parenthèses ISBN : 978-2-86364-293-1 23 x 16,5 cm - 112 pages17 € - octobre 2014

Le Chasseur – Viken Klag Roman

Les œuvres présentées dans cet ou-vrage apportent un éclairage inédit sur la culture musicale européenne de l’époque moderne. Les recherches menées par A. Siranossian font état de plus de six cents pièces de théâtre et opéras. L’auteur a vou-lu faire revivre ce moment d’engouement, lorsque rois et princes admiraient, dansaient et jouaient sur des œuvres inspirées par l’Arménie. M. Yevadian s’est attaché à éclai-rer la dimension historique de ces tragédies, comédies et drammi per musica, et permet au lecteur de découvrir les sources d’inspi-ration de leurs auteurs. Le second volume contient des notices sur les auteurs et les

œuvres sélectionnées, donnant des clés pour accéder à cette richesse artistique largement méconnue. L’ouvrage s’adresse au grand public, amateur de théâtre et d’opéra, et à ceux que passionne l’histoire de l’Arménie.Alexandre Siranossian est pianiste, chef d’orchestre. Maxime K. Yevadian, historien, est titulaire de la chaire d’arménologie de l’université catholique de Lyon.

Éditions Sources d’Arménie ISBN : 978-2-95-27318982 tomes - 600 pages77 € - novembre 2014

Les métamorphoses de Tigrane – A. Siranossian M. K. Yevadian Culture

AZAD magazine n° 148 - 4e trimestre 2014 37

Actualités Livres - CD - DVD

En 1970, le chancelier allemand Willy Brandt s’agenouillait devant le mémorial du ghetto juif de Varsovie. En 1986, les États-Unis ont fait des excuses aux citoyens amé-ricains d’origine japonaise internés près l’attaque sur Pearl Harbor (1941). En 1990, l’URSS reconnaissait les massacres de Katyn (1940) perpétrés contre des milliers d’officiers polonais. En 1993, le Japon pré-sentait des excuses à la Corée pour l’usage forcé durant la Seconde Guerre mondiale de plusieurs centaines de milliers de « femmes de confort ». En 2010, le Premier ministre britannique s’excusait en Irlande parce que lors du Bloody Sunday (1972), les forces de l’ordre britanniques avaient tiré sur une manifestation pacifique de catholiques. Seule la Turquie, qui s’est

fondée sur un crime de masse, présente, un siècle après les faits, ses condoléances aux « petits-enfants » des victimes, en omettant de mentionner que l’anéantis-sement de la population arménienne a été organisé par le gouvernement des Jeunes-Turcs. Le Mémorial a pour ambition de refléter la totalité des connaissances actuelles sur le génocide des Arméniens. Accompagné de photos, cartes et tableaux, il rassemble des centaines de textes, offi-ciels ou privés, accompagnés des com-mentaires et analyses des auteurs.

Éditions du SeuilISBN : 978-2021139402 27 x 21 cm - 512 pages30 € - novembre 2014

Mémorial du génocide des Arméniens – Raymond Kévorkian et Yves Ternon Histoire

En hommage aux martyrs du génocide de 1915, et en prémices à l’hommage qui leur sera rendu en 2015, l’Église catho-lique arménienne a entrepris de publier la traduction complète des œuvres de saint Grégoire de Narek, avec introductions et notes, réunies dans les deux volumes de la série Matenagirk’ Hayoc’, éditée sous les auspices du Saint-Siège d’Antélias dans la Bibliothèque arménienne de la Fondation Calouste Gulbenkian. Après les Paroles à Dieu (2007), Trésor des fêtes, hymnes et odes constitue le deuxième volume. La tra-duction du Trésor des hymnes et des odes est principalement fondée sur l’édition d’Armenuhi K’eoskeryan, avec quelques

modifications justifiées. Les hymnes et les odes parcourant le cycle de l’année litur-gique pour célébrer les plus grandes fêtes, les miniatures que saint Grégoire avait en mémoire ont été placées en regard de la traduction.Conseil scientifique : Gérard Dédéyan, Mgr Claudio Gugerotti, Jean-Pierre Mahé, Hratchya Tamrazyan, Levon B. Zekiyan. Lettrines et ornements marginaux par Aline Elmayan. Clichés numériques par Artyom Ter Markosyan.

Pour tout renseignement, s’adresser à Mgr Grégoire Ghabroyan, 10b, rue Thouin, 75005 Paris 21,5 x 14,5 cm – 295 pages - Parution 2014

Les œuvres de Saint Grégoire de Narek (volume 2) – Annie et J-P. Mahé Religion

Vivre à en mourir conte le destin de Marcel Rayman, ce jeune juif polonais pacifiste, qui, face à l’abomination nazie, prendra les armes auprès de Missak Manouchian et d’autres résistants. Ce portrait, extrê-mement documenté, est ponctué de plusieurs affiches de propagande nazie, toutes atroces aux yeux de nos contem-porains. Mais qui était Marcel Rayman, ce jeune adulte pacifique épris de lecture qui,

au fur et à mesure des horreurs commises par l’occupant et la police française, avait pris les armes pour agir ? Laurent Galan-don, scénariste, et Puchol, dessinatrice, ont choisi de s’approcher au plus près de la vérité historique, Laurence Croix assurant les couleurs. ■

Éditions Le LombardISBN : 978-2-8036-3439-296 pages - 32 x 22,5 cm – 17,95 € - 2014

Vivre à en mourir – JL. Galandon, J. Puchol, L. Croix BD

Rubrique suivie par Danièle Agopian

AZAD magazine n° 148 - 4e trimestre 201438

Timbres d’Arménie

Culture

Stepan Zorian

La poste arménienne a rendu hommage à l’écrivain Stepan Zorian à l’occasion du 125e anniversaire de sa naissance. Né le 15 septembre 1889 à Karakilissé (aujourd’hui Vanatzor), Stepan Zorian, de son vrai nom Arakélian a disparu à Érévan le 14 octobre 1967. Ses œuvres abordent la vie rurale dans les villages d’Armé-nie, les problèmes sociaux et la soviétisation. Son roman historique « Bab Takavor » (Le Roi Bab) restera l’un de ses chefs-d’œuvre qui est aujourd’hui encore enseigné dans les écoles. Le timbre-poste, dédié à Stepan Zorian, d’une valeur de 230 drams est émis en 40 000 exemplaires.

Hamo Sahian

La poste arménienne a aussi rendu hommage à l’écrivain, traducteur et poète Hamo Sahian (1914-1973) à l’occa-sion du 100e anniversaire de sa naissance. Né au village de Lor (région de Syunik) et disparu à Erévan, Hmayak Sahaki Grigoryan prend le nom de Hamo Sahian. Il écrira et publiera ses œuvres et poèmes dans de très nombreuses revues et journaux dont « Avangard », « Vozni » et le célèbre mensuel littéraire « Kragan Tert ». Le timbre, d’une valeur de 220 drams est édité à 40 000 exemplaires.

Une série de timbres sur les fortifications du royaume arménien de Cilicie

La poste arménienne a procédé à l’émission d’une série de trois timbres consacrés aux fortifications du Royaume armé-nien de Cilicie (XIe-XIVe siècle), appelée également Petite Arménie, un territoire qui s’étendait sur la rive orientale de la Méditerranée. Chaque timbre a une valeur de 240 drams. Le tirage est de 50 000 exemplaires. Le premier représente une fortification du port d’Ayas. Le second est celle d’Anamur et le troisième de Korikos.  ■

Krikor Amirzayan

Capitales de l’Arménie : Dvin et Tigranakert

Dans la série des « Capitales historiques de l’Arménie », la poste a publié une série de deux timbres. Chaque timbre a une valeur faciale de 240 drams, l’émission étant de 50 000 exemplaires. Le premier timbre représente la capitale Dvin (fondée au IVe siècle avant J.-C.), le second représente la capitale Tigranakert, fondée par Tigrane le Grand (Tigrane II) au Ier siècle avant J.-C.

AZAD magazine n° 148 - 4e trimestre 2014 39

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Captives, un film d’Atom ÉgoyanEntretien avec le réalisateur

Ce dernier opus se penche sur un sujet sensible : la pédophilie. Le synopsis est le suivant : huit ans après la disparition de Cassandra, quelques indices

troublants semblent indiquer qu’elle est toujours vivante. La police, ses parents vont essayer d’élucider le mystère de sa disparition et la retrouver. Le film sortira le 7 janvier 2015.

Atom Egoyan et Paul Sarossy, son directeur de la photographie.

Azad Magazine : Ce film est-il un thriller ?Atom Egoyan : Absolument, puisqu’il s’agit d’une jeune fille qui a été kidnappée et qui, huit ans plus tard, va réus-sir à organiser sa propre évasion. Elle s’appelle Cassan-dra, en référence à la mythologie grecque, dans laquelle Cassandre s’exprime souvent par énigmes, mais est aussi capable de lire l’avenir. Dans le film, Cassandra fournit à Matthew, son père, un indice sous la forme d’une énigme que lui seul peut déchiffrer. C’est ainsi qu’elle met en place la possibilité d’échapper enfin à son ravisseur. Ce film montre aussi la faiblesse des hommes et la force des femmes.

Les acteurs Ryan Reynolds et Mireille Enos qui jouent les parents de la fille kidnappée.

A.M. : Ce film parle d’un sujet grave, la pédophilie.A.E : J’ai rencontré des enquêteurs venus de tous hori-zons, qui luttent contre la pornographie enfantine. Depuis

l’avènement d’Internet, les réseaux pédophiles se sont développés. Chaque fois que la police fait une percée, la communauté des pédophiles trouve un nouveau moyen, toujours plus sophistiqué, de dissimuler ses activités. La traque de ces criminels exige un travail extrêmement éprouvant. C’est ce que j’ai essayé de montrer dans ce film.

A.M. : Quelle est la place de l’enfance dans votre œuvre ?A.E : Mes films se penchent souvent sur l’adolescence, car c’est une période d’interrogation profonde, de remise en question de son image et de ses croyances les plus ancrées. C’est un chaos fondamental, universel. À la fin de l’adolescence survient ce moment où l’on commence à comprendre les responsabilités des adultes, tout en étant encore en mesure de changer, et de façon radicale. Je suis intrigué par cet envol dans l’indépendance, chez les garçons comme chez les filles. Dans le film, l’adoles-cente, Cassandre, n’est pas l’héroïne principale du film, au sens classique du terme. Mais c’est elle qui, par son absence, anime et motive tous les adultes du film. Sa dis-parition éclaire le récit et affecte la vie de tous les person-nages. Elle se débat pour se définir, pour se comprendre, comme il est d’usage à son âge. Pour autant, jusqu’à ce qu’elle échappe à sa condition, elle restera dépendante, elle restera une enfant.

A.M. : Parlez-moi des acteurs ?A.E : Les acteurs sont capables d’une chose assez mira-culeuse : ils peuvent incarner d’autres êtres humains. Le travail d’un acteur est extrêmement mystérieux, et c’est pour moi une énigme. Ce qui reste complètement obscur, c’est la manière dont un être humain entre dans la peau d’un autre. Il faut protéger et respecter cet art à tout prix.

Captives a été présenté en sélection officielle au Festival de Cannes 2014 et au Festival du film de Sydney la même année. ■

Éric Morino

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Cinéma

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Euro 2016Le Portugal s’impose

L’Arménie a tenu plus d’une heure face au Portugal sur le stade de Faro pour le compte des qualifications de l’Euro 2016. En première partie de jeu, le tir d’Henrikh Mkhitaryan aurait pu permettre à son pays d’ouvrir le score, mais sa frappe fut arrêtée par le gardien portugais. La sélection arménienne eut également deux-trois occa-sions de buts dans la première partie, sans les concrétiser. Malheu-reusement à la 72e lors d’une action confuse, Christiano Ronaldo a ouvert le score et permis au Portugal de gagner la partie.

Un exploit face à la SerbieÀ Érévan, l’Arménie a réalisé un petit exploit en tenant en échec (1-1) la Serbie pour le compte des qualifications de l’Euro 2016 de football. Pourtant, elle était privée de ses quatre meilleurs joueurs, Henrikh Mkhitaryan, Youra Movsissian, Araz Ozbiliz et Kevork Ghazarian. Le but fut l’œuvre de Robert Arzoumanian (73e) qui a trompé le gardien serbe. À la 83e minute, les Arméniens auraient même pu doubler le score. Mais le penalty tiré par Marcos Pizelli ne fut pas transformé. Les Serbes n’égalisant qu’à la 90e minute par Zoran Tosic.

L’Arménie s’incline devant la FranceTrois jours après un difficile Arménie-Serbie (1-1), l’Arménie était opposée à l’équipe de France dans un match amical sans véritable enjeu. Le seul objectif de cette rencontre était de limiter les dégâts et de ne pas être humiliée par les Bleus sur un score-fleuve.

Au final, la France s’est logiquement imposée (3-0) face à une équipe qui – vaillante en première partie de jeu et la fatigue aidant – a fléchi en deuxième mi-temps. Ses buts furent inscrits par Rémy (7e), Gignac (sur penalty, 55e) et Griezmann (84e).

« L’équipe d’Arménie peut se qualifier pour l’Euro 2016 »« Les Arméniens peuvent passer le cap des éliminatoires de l’Euro 2016. Il est vrai que, dans le groupe, il y a des équipes fortes, mais le potentiel de la sélection d’Arménie est visible » a déclaré, à Érévan, le sélectionneur français Didier Deschamps après le match amical Arménie-France. Il a ajouté : « J’avais déjà dit que l’Arménie aurait mérité de gagner face à la Serbie. Cette équipe progresse et devient plus active. Les derniers résultats de l’équipe d’Arménie en sont la preuve. »

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Actualités Sports

AZAD magazine n° 148 - 4e trimestre 2014 4141

Actualités Sports

Rubrique suivie par Krikor Amirzayan

FootballUn Arménien à l’O.M.Durant le match olympique de Marseille-R.C. Lens, le jeune défen-seur franco-arménien Gaël Andonian (19 ans) a fait sa première entrée au sein de l’équipe phocéenne. Ainsi G. Andonian a fait son baptême en ligue 1. Rappelons qu’il y a deux ans, il avait reçu une invitation de la Fédération arménienne de football pour intégrer l’équipe nationale d’Arménie, qu’il avait refusée, attendant sans doute, un jour, une sélection en équipe de France.

BousculadeUn incident important s’est déroulé lors du match Borussia Dortmund-Hanovre, avec une bousculade entre l’Arménien Henrikh Mkhitaryan et le Turc Ceyhun Gülselam qui le provoque d’un coup sur la nuque alors qu’il est à terre. H. Mkhitaryan se lève et les deux hommes se bousculent sérieusement. Ils écopent chacun d’un avertissement. Le Turc, coupable d’une nouvelle agression, sera sanctionné à la 89e minute du match par un autre avertissement, synonyme d’expulsion pour jeu agressif.

Lutte gréco-romaineArsèn Djoulfalakian, champion du monde Arsèn Djoulfalakian (75 kg) est devenu champion du monde de lutte gréco-romaine lors des championnats du monde à Tachkent (Ouzbékistan). Il a remporté la médaille d’or en s’imposant en finale, face au Croate Neven Zugaj par 4-0. A. Djoulfalakian a remporté ainsi son premier titre, après celui de vice-champion et trois médailles de bronze. À deux ans des Jeux olympiques de Rio, l’athlète est l’une des plus sérieuses chances de médaille olympique pour l’Arménie, sur les traces de son père Lévon Djoulfalakian, champion olympique de lutte à Séoul en 1988 pour le compte de l’URSS.

Artur Aleksanyan offre un autre titre mondial L’Arménie a remporté une autre médaille d’or aux championnats du monde de lutte libre, grâce à Artur Aleksanyan (98 kg). En finale, il a expédié l’Allemand Oliver Hassler en 55 secondes seulement, sur le score de 8-0 ! Le triple champion d’Europe n’a laissé aucune chance à son adversaire. En demi-finale, Artur Aleksanyan avait gagné face au champion olympique en titre, l’Iranien Ghassem Reza. Une superbe victoire, qui, à moins de deux ans des Jeux olympiques de Rio, devient un candidat sérieux pour le titre suprême. ■

AZAD magazine n° 148 - 4e trimestre 201442

À l’occasion de la commémoration internationale du centenaire du génocide des Arméniens, la Maison de la culture arménienne de Grenoble et du Dauphi-

né a souhaité contribuer à cet événement en concevant une exposition itinérante inédite, consacrée aux orphelins du génocide. L’exposition a été réalisée sous la direction d’Antoine Bédrossian, avec la supervision de deux histo-riens, Vahé Tachjian, auteur de nombreux ouvrages sur ce sujet et Laure Piaton, directrice du Centre de la Mémoire de Valence. Elle est un hommage à ces femmes et ces hommes privés d’enfance, à leur courage, à ce qu’ils ont construit et enseigné à leurs descendants.

Composée de dix-neuf panneaux reproduisant des photographies, des cartes, des documents d’archives ou familiaux, l’exposition est présentée en six séquences thématiques, qui permettent de retracer le contexte dans lequel s’est déroulé le génocide. Elle aborde, plus longuement, le sort des enfants rescapés, les enjeux liés à leur sauvetage, à leur éducation dans les orphelinats au Proche-Orient et – histoire très méconnue – de leur établissement en France. L’exposition ambitionne de les faire mieux connaître.

Les Arméniens à la veille de la Première Guerre mondiale

La famille Kekichian Arapkir en 1914.

1915, le génocide

Deux panneaux rappellent la politique du Comité Union et Progrès – mouvement nationaliste turc qui instaure une dictature militaire et met en œuvre une politique d’éradication totale du peuple arménien. Le génocide est accompagné d’une politique de destruction de l’identité arménienne, par l’enlèvement et l’assimilation des jeunes femmes et des enfants, la destruction du patrimoine architectural et la captation des biens arméniens pour créer un État-nation turc après la chute de l’Empire.

Le sauvetage

Les enfants rescapés.

« NOUS SOMMES L’AVENIR »ՄԵՆՔ ԵՆՔ ԱՊԱԳԱՆLes orphelins du génocide des Arméniens

Exposition

Les déportés dans les déserts de Syrie.

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L’exposition retrace le travail des institutions arméniennes et internationales qui vont mettre en place une vaste entreprise humanitaire, pour rechercher les Arméniens survivants. Ces organisations recherchent également les jeunes femmes et les enfants enlevés ou détenus par des familles turques, kurdes, ou bédouines. Les survivantes sont alors regroupées dans des centres et les enfants dans des orphelinats. Tous ces efforts visent à rassem-bler ce qui reste du peuple arménien dans l’espoir d’une reconstruction nationale en Cilicie. Mais celle-ci n’aura pas lieu.

Au cœur de la France, des foyers d’orphelins arméniens

À partir de 1922, la victoire kémaliste engendre l’exode des Arméniens survivants. Plusieurs organisations trans-fèrent leurs orphelinats en France. L’exposition retrace l’histoire et la démarche éducative de quatre structures majeures : l’École-orphelinat Tebrotzassère, la Fondation Howard Karagheuzian, l’Orphelinat des Hamelines de Bagnols-sur-Cèze et Notre-Dame de la Montagne du Père Chaperon. Nombre de jeunes filles et garçons arrivent à l’âge adulte et doivent quitter les établissements dans lesquels ils ont grandi. Ils sont suivi par un programme d’accompagnement et d’intégration sociale mise en place par la communauté arménienne. Cette partie de l’exposi-tion, comme la précédente, mobilise tout particulièrement des archives familiales de France et d’Arménie.

L’orphelinat pour souvenir commun

La dernière séquence de l’exposition rappelle les parcours de vie de douze orphelins recueillis par des institutions arméniennes ou américaines. Accompagnées du témoi-gnage de leurs enfants, des photographies permettent de découvrir leur parcours à différentes époques de leur vie et les modalités de leur adaptation dans leur terre d’accueil. Leur histoire permet de mieux appréhender ce qui fut le socle de la communauté arménienne de France.

Sarkis et Hasmik Yegavian, Marseille 1923.

L’exposition est réalisée en rollup-enrouleur (85 cm x 200 cm). Les dix-neuf panneaux et les treize cadres inter-médiaires sont fournis en caisses, avec leur éclairage indi-viduel. Le lieu de l’exposition doit être une salle de cent vingt mètres carrés minimum.

Pour réserver cette exposition, vous pouvez prendre contact avec la Maison de la culture arménienne de Grenoble et du Dauphiné au 04 76 48 59 38 ou directe-ment auprès de Monique Atamian au 06 63 17 17 36. ■

Antoine Bédrossian, Commissaire de l’exposition

Exposition

Employeurs ! versez votre taxe d’apprentissage à la SEPR de Lyon qui depuis 13 ans fait avancer l’Arménie

Une coopération professionnelle exemplaire entre le Centre d’Enseignement Professionnel Franco-Arménien d’Erevan et la SEPR de Lyon

2015 - L’ère du numérique est entré au CEPFA pour l’enseignement par visioconférence

A verser avant le 28 février 2015En sa qualité de membre Fondateur, la Société d’Enseignement Professionnel du Rhône (SEPR), (reconnue d’utilité publique),

est habilitée à recevoir la totalité de la taxe d’apprentissage (quota et barème). Merci de la désigner comme bénéficiaire sur votre document de déclaration.

CFA de la SEPR - 46 rue du Professeur Rochaix - 69003 LyonVotre interlocuteur : Lucas Manzanarès - Président RAFE et du CEPFA [email protected]

AZAD magazine n° 148 - 4e trimestre 201444

Àl’occasion de la commémoration du centenaire du génocide du peuple arménien, le travail photo-graphique d’Antoine Agoudjian qui depuis près de

trente années s’attache à faire vivre la mémoire des Armé-niens, sera publiée au cours du premier trimestre 2015.

« Votre précieux soutien a permis de fi nancer la produc-tion de mon prochain livre de photographies qui sortira en mars 2015. À l’aube de la commémoration du cente-naire de ce génocide encore nié à ce jour, mon travail est soutenu par une prestigieuse maison d’édition parisienne pour la prochaine publication d’un bel ouvrage réunissant mes vingt-sept années d’immersion photographique. Cet ouvrage sera publié en langue française et anglaise. Comme vous le savez, le contexte économique aujourd’hui est diffi cile et touche tous les secteurs d’acti-vité, mais surtout celui de la culture et de l’édition. Un projet comme le mien engendre des frais importants, et une contribution fi nancière est nécessaire.

Sans votre aide, mon projet n’aurait pas vu le jour.

Je vous remercie infi niment pour votre soutien ». ■

Antoine Agoudjian

http://fr.ulule.com/memoire-armenienne/

Trace d’une mémoire arménienne : projet photographique

Livre

Jeux enfants

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Trucs et astuces de « Médz Mayrig »

Tenue secrète pendant des siècles, on attribuait à cette épice mystérieuse des vertus magiques ou symboliques. Originaire d’Asie, bordant l’Océan

Indien, l’espèce la plus recherchée provient du Sri Lanka (Ceylan), des Seychelles ou de Madagascar.

Le cannelier.

Le cannelier du Sri Lanka, qui pousse en terrain sablon-neux dans les régions chaudes et humides, est un ar-buste de 6 à 10 mètres de hauteur à feuillage persistant. Ses feuilles lisses, d’un beau vert brillant, sont ovales et son écorce est d’un brun ocre. Les morceaux que l’on prélève forment, en séchant, des bâtonnets friables qui ressemblent à des roseaux, d’où son nom « canna » qui en latin signifie roseau.

Le placard aux épicesCette épice goûteuse et savoureuse, évocatrice des dou-ceurs de l’enfance, faisait partie intégrante de l’incontour-nable placard aux épices de Médz Mayrig. Les bâtonnets trouvaient leur place dans un pot et la poudre, quant à elle, dans une boîte de conserve, le tout hermétiquement fermé. Contrairement aux pays asiatiques qui utilisent cette épice dans les mets salés, grand-mère en saupou-drait généreusement les desserts « maison », que ce soit sur les compotes, les crèmes, les gâteaux, ou le tradition-nel anoush abour de Noël. Pendant des années, tous les

hivers, la cannelle si odorante envahissait la cuisine, et le thé infusait dans la casserole, dans l’attente des amis de passage.

L’Europe et la cannelleTrès appréciée pour sa saveur parfumée, la cannelle était surtout prisée par les anciens pour ses propriétés médi-cinales bénéfiques, qui sont multiples. Puissant antioxy-dant, elle renforce également le système immunitaire, et ses effets antiviraux expliquent son utilisation pour lutter contre les rhumes et la grippe. Elle stimule l’appétit et favorise la motilité intestinale. Cette épice est revigorante et défatigante. Et malgré tout cela, au grand dam des pays nordiques, consommateurs immodérés de cannelle, l’Europe réglemente la consommation de cannelle chinoise qu’on appelle aussi la casse et qui renferme de la coumarine, néfaste pour le foie, contrairement à celle du Sri Lanka qui n’en contient pas

. Recette de Médz MayrigMettre deux bâtons de cannelle dans un litre d’eau. Couvrir et faire bouillir pendant dix minutes. On obtient une infusion très odorante et d’une jolie couleur rouge cannelle. L’infusion est prête à boire. Selon le goût de chacun, on peut également y ajouter un sachet de thé avec du sucre ou du miel. Une astuce de Médz Mayrig, ou comment se débarrasser des fourmis envahissantes : Il suffit de déposer sur le chemin des fourmis de la poudre de cannelle. C’est radical et en plus très parfumé.

La poudre de cannelle.

Le saviez-vous ?Dans le langage des fleurs, offrir de la cannelle signifie « Ma fortune est à vos pieds ». Ou encore, en Autriche, une jolie tradition se perpétue : les amoureux offrent à leur bien-aimée de petits bouquets contenant de la cannelle, gage de leur amour. ■

Monique Atamian

La cannelle, ou դարչին une écorce odorante

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National CCAF Janvier 2015 : Moi, descendant de victimes du géno-cide des Arméniens

Diffusion d’une brochure d’information destinée à tous les collégiens de France. Organisation de conférences dans les collèges et lycées.

29 janvier 2015 : Brochure sur le génocide des Arméniens

Publication d’une brochure d’information grand public (mise à jour de la brochure 90 ans). Partenariat avec un média presse écrite pour sa diffusion.

24 avril 2015 : Cloches de France

Tocsin à 19 h 15 partout en France les cloches de toutes les églises et lieux de culte, en partenariat avec les églises catholiques et protestantes arméniennes et du diocèse de France de l’Église apostolique arménienne.

Paris Île-de-FranceParis (75)Mars 2015 : La France face au génocide des ArméniensExposition à la Mairie de Paris, rue de Rivoli, à partir de documents issus des archives françaises.

25 mars 2015 : ColloqueColloque avec quarante chercheurs internationaux, du Comité scientifique international pour l’étude du géno-cide des Arméniens. Séance inaugurale à la Sorbonne, en présence des chefs d’État arménien et français. Trois séances au Mémorial de la Shoah, l’EHESS, et la Banque nationale de France.

Saint-Denis (92)Avril 2015 : Prière œcuménique des chrétiens d’Orient aux victimes du génocide des ArméniensMesse à la basilique de Saint-Denis.

Issy-les-Moulineaux (92)Avril 2015 : ColloqueColloque à Issy-les-Moulineaux sur le thème « Vérité, justice et réconciliation ». Sous la présidence d’honneur du président de la Fédération protestante de France.

PACAAvignon (84)8 janvier 2015 : ConférenceÀ la médiathèque Jean-Louis Barrault, 6, rue Perrin Morel. Conférence sur « le génocide des Arméniens et le néga-tionnisme de la Turquie ». Intervenante : Véronique Bruna.

Marseille (13)Mars 2015 : Des arbres pour ne pas oublierMise en place de cent arbres du souvenir dans un jardin de Marseille, avec inauguration d’une plaque.

Avril 2015 : Mur des survivantsInauguration d’un mur gravé du nom des Arméniens ayant survécu et ayant trouvé refuge en France sur le site du Camp Oddo (4600 noms déjà disponibles). Campagne na-tionale visant à ajouter les noms d’autres survivants. Mise en place d’une cérémonie annuelle de dévoilement des noms trouvés dans l’année.

18 au 26 avril 2015 : Voyage touristique et humanitaireL’association Espoir pour l’Arménie organise un voyage en Arménie, à l’occasion du 100e anniversaire du génocide arménien. Prix 1750 �. Rens. Serge Kurkdjian, tél. : 04 91 77 23 44.

Mai 2015 : Amnésie internationalSur le thème « Guerre et Génocide », au MUCEM.

Nice (06)Du 25 mars au 1er avril 2015 : ThéâtreLa pièce Le cercle de l’ombre sera présentée au public au théâtre national de Nice, centre dramatique national Nice-Côte d’Azur. Cette pièce est un thriller historique dans un Empire ottoman en pleine explosion qui signe la fin d’un mode multiculturel.

Languedoc-RoussillonMontpellier (34)5 et 6 février 2015 : ColloqueUn colloque international sera organisé à l’Université Paul-Valéry (site Saint Charles université Montpellier III, rue du professeur Henri Serre, salle des colloques) sur le thème « Le génocide des Arméniens 1915-2015 ». L’organisa-teur est Patrick Louvier, maître de conférences à cette université.

15 RégionsAgenda 20

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Programme (incomplet) des évènements liés au centenaire du génocide des Arméniens

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Rhône-Alpes Grenoble (38)

26 février 2015 (18 h 30) : Film « Aghet » (la catastrophe)Avec la participation de R.H. Kevorkian, historien. Palais du Parlement, place Saint André.

28 février 2015 (13 h 30) : Hommage à Missak Manou-chianDévoilement du portrait et du foulard de Missak Manou-chian à la Maison de la culture arménienne de Grenoble et du Dauphiné, 15, cours de la Libération.

Du 03 au 30 mars 2015 : ExpositionReconstitution d’un intérieur arménien, comprenant deux manifestations.

26 mars 2015 : Concert de musiqueConcert d’Araîk Bartikian, au doudouk, à la Maison de l’international, 1, rue Hector Berlioz.

18 mars 2015 (19 h 30) : ConférenceConférence sur les céramiques arméniennes de Jéru-salem, par Arthur Hadjian, à l’auditorium du musée de Grenoble, 5, place Lavalette.

2 avril 2015 (20 h) : ConférenceConférence sur le livre Le fantôme arménien, avec l’auteure Laure Marchand, à l’Office du tourisme.

Du 13 avril au 3 mai 2015 : ExpositionGrande exposition « Nous sommes l’avenir », sur les orphelins arméniens, au musée de l’ancienne biblio-thèque. Vernissage vendredi 17 avril à 18 h 30.

Échirolles (38)Du 20 au 28 février 2015 : Exposition Missak Manou-chianExposition-hommage à Missak Manouchian, dans le cadre de la 3e semaine de l’Affiche rouge « les étrangers dans la résistance ». Hall de l’Hôtel de Ville. Entrée libre. Vendredi 27 février à 20 h, film-débat L’Affiche rouge.

Saint-Martin-d’hères (38)14 février 2015 : ConférenceMatinée de réflexion et d’échanges sur le thème « Réper-cussions psychiques des génocides au travers des géné-rations » avec la participation de Janine Altounian, auteure de cinq ouvrages sur la transmission traumatique. Salle Fernand Texier, 163, avenue Ambroise Croizat. Entrée libre.

Montélimar (26)Mai 2014 : Exposition photoPendant quatre semaines, grande exposition de pho-tographies d’art, d’Antoine Agoudjian, à La Chapelle Chabrilland.

Romans (26)

19 janvier 2015 : Exposition 100 photosPrésentation du programme Drome-Ardèche de commé-moration du centenaire du génocide. Hommage à Hrant Dink, et vernissage de l’exposition de cent photos de res-capés du génocide, dont les familles vivent à Romans et dans les alentours. Maison d’Arménie, chemin des Bœufs.

25 février au 3 mars 2015 : FilmSemaine du cinéma avec projection du film The Cut de Fatih Akin, au Ciné Lumière à Romans, avec une soirée-débat.

Du 15 avril au 9 mai 2015 : Exposition Exposition « Se reconstruire en exil : l’arrivée des réfugiés arméniens en France ». Médiathèque Simone de Beau-voir.

21 avril 2015 (20 h 30) : ConcertConcert de Tigran Hamasyan à la Collégiale Saint-Bar-nard. Tigran est allé puiser dans le répertoire arménien de musique sacrée pour enregistrer un album à l’occasion de la 100e commémoration du génocide arménien. À couper le souffle.

Valence (26)20 février 2015 (20 h 30) : ConférenceConférence animée par M. Krikorian « Les anciens com-battants arméniens au cours du 20e siècle ». Maison de la vie associative, route de Montélier.

29 mars 2015 (20 h 30) : ChantChorale Gomitas de Lyon à l’église Notre-Dame.

12 avril 2015 (16 h) : DocumentairePrésentation du documentaire Turquie, l’héritage du silence, réalisé par Guillaume Clère et Anna Benjamin. Ce documentaire part à la rencontre de Turcs qui découvrent leurs origines arméniennes, un siècle après le génocide.

Bourg-lès-Valence (26)

19 janvier 2015 (18 h) : Présentation livrePrésentation et dédicace de Parce qu’ils sont arméniens, le nouveau livre de Pinar Selek, sociologue, militante anti-militariste féministe vivant en exil en France. Avec la parti-cipation de l’ensemble musical Sheram.

5 mars 2015 (20 h) : ConférenceConférence de Bernard Piccoli, spécialisé dans les grands conflits : « L’Arménie pendant la Grande Guerre », Espace François Mitterrand, avenue de Mindelheim.

15 RégionsAgenda 20

Au moment de l’impression de ce journal, toutes les dates des événements qui vont se dérouler en France pour la commémoration du centenaire du génocide des Arméniens ne sont pas figées. Pour tous renseignements, se connecter au site mission 2015 : http://2015.ccaf.info.

Programme (incomplet) des évènements liés au centenaire du génocide des Arméniens

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Actualités Régions

Paris Île-de-FranceParisRetour sur la campagne de DA-Connexion

Une mission pour le bonheur des enfants.

Pour sa quinzième campagne, c’est près de trente béné-voles, venus des quatre coins de France et d’Arménie, qui se sont rendus dans les villages d’Arpi (Arménie) et de Tsisernavank (Haut-Karabagh) afin d’assurer trois missions : l’animation de centres aérés pour les enfants, la rénovation d’écoles et la prévention médicale. Ces actions ont toujours un même but : améliorer les condi-tions de vie et d’éveil des enfants des villages d’Arménie et du Haut-Karabagh. Mission 2014 réussie, avec plus de cent-cinquante enfants inscrits aux centres aérés et sensi-bilisés à la prévention médicale, et deux écoles réhabili-tées. Pour plus d’infos : http://www.da-connexion.fr/

Issy-les-MoulineauxConcert exceptionnel de Navasart et Artsakh

Les troupes Navasart et Artsakh.

L’association de soutien au Haut-Karabagh a présenté un spectacle exceptionnel au profit du Fonds arménien de France pour le Phonéthon 2014. Venue spécialement du Haut-Karabagh, la troupe de Voix d’Artsakh s’est alliée au ballet arménien Navasart, pour un spectacle unique au palais des Congrès d’Issy-les-Moulineaux. Émotion et ferveur étaient au rendez-vous.

MontreuilExpo-photo de Roger Kasparian

Gainsbourg au tout début des années 60.

Roger Kasparian avoue : « J’ai juste eu la chance d’arri-ver en pleine révolution culturelle et d’avoir 22 ans, le même âge que ces artistes. » Johnny Hallyday, Claude François, Françoise Hardy, Eddy Mitchell, Serge Gainsbourg, Sylvie Vartan… Roger Kasparian les a tous photographiés au début des années 60. Aujourd’hui, la renommée inter-nationale le rattrape et il expose dans de prestigieuses galeries de Saint-Germain-des-Prés, de Londres ou de Los Angeles. Mais il reste fidèle à sa ville natale et accroche ses photos, dont plusieurs sont inédites, sur les murs de la bibliothèque de Montreuil.

SèvresInauguration d’un khatchkar

Un khatchkar dans le jardin du collège Samuel Moorat à Sèvres.

Un khatchkar a été inauguré dans le jardin du collège Samuel Moorat à Sèvres, devant plusieurs personnalités et élus des communes environnantes, dont le député-maire de Chaville, Jean-Jacques Guillet, Christine Caron, maire-adjointe de Viroflay, Léon Hovnanian, maire-adjoint de Meudon et d’autres personnalités. Ce sont Pierre Chahine et Jean-Jacques Guillet qui ont dévoilé le khatch-kar qui appartenait à Edgar Chahine. Il en a fait don au collège Samuel Moorat, ainsi que des estampes, dont le revenu des ventes bénéficiera au collège et au futur Centre de recherche de culture et de la civilisation arménienne.

AZAD magazine n° 148 - 4e trimestre 2014 49

Rhône-AlpesBourg-Lès-Valence Charte d’amitié avec la ville de Chouchi

La maire Marlène Mourier au Haut-Karabagh.

Lors de son déplacement au Haut-Karabagh, Marlène Mourier, maire de Bourg-lès-Valence a signé une charte d’amitié liant sa municipalité à la ville de Chouchi. Bourg-lès-Valence est la troisième commune française à s’enga-ger ainsi dans l’accompagnement d’une municipalité de la République du Haut-Karabagh. « Nous avions déjà de nombreux échanges avec le Haut-Karabagh, des échanges auxquels nos concitoyens d’origine arménienne donnaient tout leur dynamisme » a indiqué M. Mourier. « Je n’aurais pas imaginé qu’elle déclenche un tel enthousiasme au sein de la communauté arménienne, ni un tel espoir au sein de la population de Chouchi. » a précisé l’élue, qui est membre du Cercle d’amitié France-Karabagh.

Valence Charte d’amitié Valence-Stépanakert

De g. à d. Hovhannès Guévorkian, Annie Koulaksezian- Romy, Nicolas Daragon, Nariné Aghabalian, Marlène Mourier.

La ministre de la Culture et de la Jeunesse du Karabagh, Nariné Aghabalian accompagnée de Hovhannès Guévor-kian, lors de son passage à Valence a remis à Nicolas

Daragon le courrier du maire de Stepanakert, pour appro-bation, de la charte d’amitié entre Valence et Stepanakert. Cette charte sera signée avec la venue d’une délégation de Stepanakert, qui se concrétisera en février 2015. Une délégation de la Ville de Valence se rendra au Karabagh en automne 2015. Cette démarche fait suite à la visite au Haut-Karabagh d’Annie Koulaksezian-Romy, conseillère municipale, lors d’une mission médicale en Arménie, pour mettre en place les prémices d’une charte d’amitié et rencontrer les différents protagonistes dans les domaines de la santé, du tourisme et du patrimoine.

Lyon Soirée pour les 23 ans de l’indépendance

Discours de Nikolay Sarkisov, consul d’Arménie à Lyon.

Trois mois après son inauguration officielle, c’est au Château Sans Souci à Limonest (région lyonnaise) que le consulat général de la République d’Arménie à Lyon a accueilli plusieurs dizaines d’invités, à l’occasion de la fête de l’indépendance de l’Arménie. Parmi les invités, des représentants des mairies du Grand Lyon et ses envi-rons, la Chambre de commerce et d’industrie franco- arménienne, des entrepreneurs locaux, et bien d’autres. Un accueil particulièrement chaleureux a été réservé aux convives, parmi lesquels Viguen Tchitetchian, ambassa-deur d’Arménie en France, Nikolay Sarkisov, consul d’Ar-ménie à Lyon, Vaner Harutunyan, vice-consul d’Arménie à Lyon et Vartan Sirmakes, consul d’Arménie à Marseille. Après s’être félicité du chemin parcouru par le pays depuis son indépendance, Nikolay Sarkisov a délivré un message plein d’enthousiasme pour l’avenir de l’Arménie

Rencontre-débat avec Pinar CelekNée à Istanbul, Pinar Selek est sociologue, écrivaine, fémi-niste, antimilitariste et militante. Elle est connue notam-ment pour ses écrits sur les groupes opprimés en Turquie. Durant le débat, il était beaucoup question de l’avenir de la Turquie. Elle a expliqué ce qui est en train de changer dans l’espace militant en Turquie et comment faire naître une véritable alternance politique en Turquie.

Actualités Régions

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Actualités Régions

Les différents évènements organisés par la MCAGD.

Romans Toros, soixante-dix ans de création

Toros devant une de ses sculptures.

À l’occasion des soixante-dix années de travail du sculp-teur Toros, le 4 octobre, des centaines d’invités étaient présents à l’atelier de l’artiste à Romans. Avec le préfet de la Drôme, Didier Dauga, le président du conseil général de la Drôme, Didier Guillaume, les maires et les élus de Valence et de Romans et d’autres personnalités étaient en grand nombre à la réception. Marie Toros, l’épouse de l’artiste, a lu un texte émouvant sur la vie et l’œuvre immense de Toros. Puis les personnalités ont retracé une partie de sa vie avec de nombreux souvenirs et anec-dotes. Près de la scène, la statue de Toros à dix ans, la tête penchée vers le sol, malheureux de ne pouvoir aller à l’école, faute de moyens de ses parents survivants du génocide. Aujourd’hui à 80 ans, devenu l’un des artistes les plus appréciés de son temps, il lève la tête vers le ciel et admire de son piédestal ses milliers d’admirateurs.

Parrainage : objectif réussi

Présentation des projets par leurs acteurs.

Le 18 octobre, quatre-vingts personnes ont répondu à l’invitation de l’Amicale des Arméniens de Romans pour une soirée baptisée Projet parrainage autour d’un repas

de spécialités arméniennes. Les jeunes bénévoles du chantier-jeunes de cet été ont présenté le film de leur chantier, tandis qu’Hagop Ajamian, cheville ouvrière du projet, a expliqué qu’il s’agissait d’accompagner des familles arméniennes aux revenus modestes, en les aidant à financer l’installation de panneaux solaires thermiques pour leur permettre d’avoir de l’eau chaude. En fin de soirée, de par les dons réunis, l’eau était assurée d’être chaude pour trois familles de Vardénis.

Grenoble Un ami disparaîtNotre ami Sahag Aidinian nous a quittés suite à une longue maladie. Rescapés du génocide des Arméniens, ses parents ont trouvé refuge en France dans les années 1920, où il est né en 1931. En septembre 1947, trompée par la propagande, la famille Aidinian prend, par patriotisme, le chemin de l’Arménie soviétique. C’est à Érévan, en 1955, que Sahag épouse Rose Mélikian. De leur union naîtront, en Arménie, leurs deux premiers enfants, Daniel et Esther. Après de nombreuses années difficiles, la famille réussit à braver de nombreuses péripéties administratives pour revenir en France en 1973 et s’établir à Grenoble.

Sahag Aidinian, en bonne compagnie.

Sahag travaille comme carrossier jusqu’à son départ à la retraite. Il rejoint le Club des Arméniens de Grenoble dès sa création en 1977 et y exerce une activité au sein du conseil d’administration pendant de nombreuses années. C’est une figure locale qui disparaît et Azad Magazine tient à lui rendre un dernier hommage en présentant ses condoléances à toute sa famille.

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Provence-Alpes-Côte d’Azur MarseilleCréation de Marseille-Provence-Arménie 2015

Présentation de Marseille 2015 par Didier Parakian.

Dans la salle de réception du consulat d’Arménie, plus de quatre-vingts invités et personnalités de la communauté arménienne et des élus étaient présents. La présidente de Marseille-Provence-Arménie 2015 était entourée du consul général d’Arménie à Marseille, Vartan Sirmakès, des vice-présidents, Émilie Dournayan, Bernard Hatémian et Didier Parakian. Ce dernier a présenté l’ensemble des partenaires de Marseille-Provence-Arménie 2015 ainsi que les objectifs de l’association : « faire briller l’Armé-nie en 2015, tout en donnant une force et une visibilité à la commémoration du 100e anniversaire du génocide arménien. “…” “Cette initiative se place au-dessus des clivages politiques. L’objectif est de rassembler toutes les villes du territoire, toutes tendances confondues, pour faire rayonner à la fois notre culture, notre histoire et la mémoire. Nous envisageons d’inviter la trentaine de villes du territoire pour les associer pleinement à cette initia-tive.» et d’affirmer, par ailleurs, qu’une trentaine de pro-jets étaient déjà parvenus.

L’une des dernières rescapées du génocide des Arméniens disparaît

Ovsanna Kaloustian.

C’est avec une grande tristesse, mais aussi beaucoup de respect et d’admiration que toute la communauté armé-

nienne de Marseille a dit adieu à madame Ovsanna Kaloustian, dont les obsèques ont été célébrées en la cathédrale apostolique arménienne du Prado à Marseille. O. Kaloustian était l’une des dernières rescapées du génocide des Arméniens en Turquie ottomane perpétré en 1915, et la seule survivante en France du massacre d’Ada-bazar. Toute sa vie, elle a porté sans relâche le témoignage du génocide qui, cent ans après les massacres, souffre toujours l’affront d’un négationnisme libéré. Comme l’a très dit Jacques Donabédian : “la doyenne des Français d’origine arménienne s’est éteinte, était et restera à jamais une des preuves de la vitalité du peuple arménien après tant d’épreuves et un fort symbole du combat contre l’ou-bli et le négationnisme pour les générations futures. En elle, on revivait le parcours douloureux de nos aïeux et les valeurs qu’ils ont réussi à nous transmettre malgré les vicissitudes.” La Mission 2015 du CCAF avait souhaité tout mettre en œuvre pour qu’en 2015, à l’occasion des cent ans du génocide, une place toute particulière soit accordée à Ovsanna et que l’État français, au plus haut niveau, puisse honorer cette femme hors du commun. Le destin en aura décidé autrement.

NiceInterdiction de culte à la Madeleine

Église arménienne de la Madeleine construite par les rescapés du génocide arménien.

Par décision du 25 septembre 2014, le tribunal de grande instance de Nice a interdit à l’association cultuelle des Arméniens de Nice et de ses environs de se prétendre appartenir à l’Église apostolique arménienne, de célébrer le culte ou toute autre activité sous cette appellation, d’utiliser toute mention dans son appellation pouvant faire croire à son appartenance à cette église. À Nice, la communauté arménienne retrouvera-t-elle un jour la tran-quillité qui fut la sienne pendant près d’un siècle ? Cette sanction, tombée au terme d’un très long bras de fer, n’a pas apaisé les rancunes. Bien au contraire…

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AZAD magazine n° 148 - 4e trimestre 201452

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Liste des dons arrêtée au 30 novembre 2014. Rubrique suivie par Gisèle Nier

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Ont collaboré à cette rubrique : Krikor Amirzayan, Élisabeth Pellet, Sevan Mikaelian.Rubrique Échos Régions suivie par Assia Suchier-Kirakossian

Actualités Régions

BretagneEsquibienUne journée de découverte de l’Arménie

La journée de l’Arménie, organisée par Cap Accueil et Ménez Ararat, a su trouver son public. Après avoir remer-cié les associations organisatrices, le comité d’animation et la mairie d’Esquibien, Claude Bouvier, de Cap Accueil, a présenté les animations de la journée aux côtés de Georges Kévorkian, président de Ménez Ararat. La jour-née de l’Arménie a été inaugurée par le vernissage de l’exposition de l’artiste d’origine arménienne Artak Sakanyan, peintre, céramiste et poète. Les visiteurs sont venus nombreux participer aux différentes activités. Tout au long de l’après-midi, le Théâtre Georges Madec a accueilli une centaine de personnes venue assister aux conférences et à la table ronde. La salle polyvalente, quant à elle, ne désemplissait pas grâce aux projections des films Destination Arménie et Mayrig, d’Henri Verneuil. Quelque cent vingt convives étaient attendus au repas arménien qui clôturait cette journée. Ils se sont régalés avec les recettes arméniennes concoctées par les cuisiniers.

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