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finecouchedegivre,j’aperçoisunécureuilquitraverselepréoùquelques jonquillespointent leur tête.Lessignesduprintempssontlàetm’invitentàcroirequelaRésurrectionauraaussipourmoilederniermot.Veilleur,oùensuis-je…Avecbeaucoupdedifficultés, jemelèveetmetraînevers les

toilettes.Jesensladouleur,fortedanstouteslespartiesdemoncorps, particulièrement dans mes jambes et mes bras. Maiscourageusement, je vais réveiller Leen, l’amie qui veut bienm’accompagnerpourmonderniervoyageetquiapassé lanuitcheznous.Nous sommesenmars2002et les fêtespascalesapprochent.

Depuis le week-end des Rameaux4, j’ai retrouvé la maisonfamilialeoùPapaestrestéseulaprèslamortdesonépouse,machère Maman, il y a 6 ans. Moi-même j’ai 43 ans et suiscélibataire.Àlacuisine,Papapréparelecafé.Iln’approuvepaslevoyage

que je veux entreprendre. Il me répète avec bienveillance sesobjections tellement justes. Je reste déterminée. Rien nipersonnenem’ôteramonderniersouhait.AvantdevoirbientôtJésus,monVeilleur,jeveuxmerendreenFrance,àFlavignerot,auCarmeldeDijon5.Jeveuxeneffetprierprèsdesreliquesdema grande amie : la bienheureuse Élisabeth de la Trinité.Commeje leraconteraiplus loin,c’estson intercessionauprèsdeDieuquiaétéimploréepourobtenirmaguérison.Pourmoi-même,j’avaisacceptéd’avancecequeseraitmonchemin,mêmesi j’ai toujours passionnément aimé la vie ici-bas. Je parsmaintenantàDijon,sansdoutepourlatoutedernièrefois,pourremercier Élisabeth de m’avoir aidée à vivre l’épreuve de lamaladie avec foi et amour, unie au Christ. Je désire aussiintercéderpourdesvocationsdansl’Église.Toutaulongdupetit-déjeuner,jeressenslepoidsdesdoutes

de Papa et de mon amie Leen. Comment vais-je supporter cetrajetlongd’environ500kmdansl’étatphysiquelamentablequiestlemien?Suis-jevraimentàcepointirresponsable?Pendant que j’avale aussi bien que possible le yaourt aux

ananasetdégustececaféque jegoûteencoreavecbonheur, jesuismalgrétouthabitéeparunecertainejoieintérieure.Toutenétant consciente des inquiétudes de mes proches. Dans lacuisine, je rassemble lepique-niquepréparé laveillepourmesamis et j’emporte les petites briques de Fortimel et deNutriciadrink qui constituent désormais mes repas. J’ajoute àtout cela le bon jus de pommes de la Hesbaye6 et ainsi laglacièreestremplie.Papacalelethermosdecaféentrenosbagagesdanslecoffre.

Il me regarde dans les yeux et me supplie d’être prudente etassezraisonnablepourpasserrapidementlevolantàSylvainquenous allons prendre en passant àVerviers7. Ses yeux humidesme disent le souci qu’il se fait pour sa fille malade. Ilm’embrasse avec toute l’affection qu’il me porte en merassurant : « Pitou, ta Maman veille sur toi, j’y croisfermement.»« Pitou », c’est le petit nom que j’avais entendu dans le

voisinage lorsque j’étais enfant. Je le trouvais sympathique,collant bien avec ma personne. Je me fis donc appeler ainsi.Papaverralàplustardunecontractioninconscientedepetiteetdetout.Oui,ilm’aimaitbeaucoupetplusencoredepuislamortdeMaman.Jesuisconscientequej’affrontemadernièregrandeaventure.

J’avaisdécidédeconduiremoi-même,toutenpromettantàPapadepasserlevolantàSylvaindèsquemonétatphysiquerendraitlachoseimpossibleoudangereuse8…Dufaitdelamaladie,majambe gauche s’était comme atrophiée. Ma voiture, une Fiat

Palio avait été adaptée avec le système click and go. Cettetransformation–géniale–mepermettaitd’enclencherlapédaled’embrayage avec un interrupteur au levier de vitesse, pourremplacerlajambegaucherebelle.Papa va ouvrir les portes du garage. Je m’installe dans la

voitureaidéedesaménagementseffectuéspourmepermettredeprendreplaceauvolant9.AvecLeennousconfionsnotrevoyageà la Vierge Marie et ensemble nous prions la neuvaine à labienheureuseÉlisabeth.Nousfaisonsunderniersigned’adieuàPapa…NouspartonsdoncendirectiondeVerviers.Nousdevonsen

effetretrouverSylvainàlagare.Lui-mêmearrived’Hasselt.Ence2avril2002,ilseréjouitdevoirseconcrétiserenfinleprojetdu «mini-pélé » dans les pas d’Élisabeth projeté dès octobredernier. Peu de temps après notre arrivée à la gare nousl’accueillons, heureux de nous accompagner et de nous rendreservice.Dès sa descente du train il me regarde stupéfait : je suis

blanchecommeunemorte,jeneressembleplusqu’àunpetittasde misère. Il me questionne : « Est-il vraiment opportun decontinuer la route vers Dijon ? » À mon « Je veux », pluspersonnen’oses’opposeràcederniersouhait.Nousreprenonslavoitureetempruntonsl’autorouteE42,puis

la E25 pour quitter la Belgique et rejoindre la France, terrenataled’Élisabeth,par leLuxembourg.Lanaturea retrouvé saparure printanière, la douce fraîcheur verte a pris la place dubrunhivernal.Je garde le volant jusqu’à la rocade de Luxembourg ville.

Ensuite,jenepeuxplus,lafatiguesefaittropsentir.Mesyeuxbrûlent de sécheresse et les fortes douleurs dans mon corpsm’épuisent. Humblement, je dois lâcher prise et demande à

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Pascalestaujourd’huiguéri,bienqueportantdanssoncorps,latraceindéniabledumalquil’aatteint.Ilamarquétoutel’écolepar son exemple de courage et sa volonté de gagner ce rudecombat.Nul ne le savait, mais Roger N., tout comme plus tard mes

collèguesPaulS., puisGuyL.,m’ontdevancée sur le chemin,dontlaporteallaitpeuàpeus’entrouvrirpourmoiégalement.Lesquatorzeannéesd’enseignementm’ontpermisdeparcourir

un chemin communautaire de foi avec des collègues et desélèves quim’ont fait grandir et surtout élargir l’espace dematente8.Leursoppositionsm’ont toujours stimuléeetm’ont faitrectifier le tir ou ajusterma trajectoire.Grâce à chacun d’eux,j’aipupasserdenombreusesheuresderencontres,despartagesfrancs,desprofessionsdefoimultiples,deconfidencesdesjoieset des peines que comporte toute vie humaine, mais qui à lalumière de l’Évangile, donnent un sens, une espérance outrouventuneissue.Et soudain se dressent dans ce ciel lumineux, des nuages

obscursquiannoncentlatempêteetmènentàlanuit…« Sjøgren » vamettre fin à un tempsmerveilleux et intense

passé à l’InstitutNotre-Dame àMalmedy, qui restera toujours“monécole”.

Avecdeuxcollèguesàl’InstitutNotre-Dame(juin1995)

1Noviciat:tempsdeformationdanslaviereligieuse.2 « L’oraison mentale n’est rien d’autre, à mon avis, qu’uncommerced’amitiéoùons’entretientsouventetintimementavecCeluidontnoussavonsqu’ilnousaime»,thÉrèsed’avila,LivredelaVie8,5.3 Unmoment d’obscurité dans la foi et non d’abord dans ledomaine du sensible. Expression de saint Jean de la Croix :PoèmedelaNuitObscure.4Expressiond’ÉlisabethdelaTrinitédansNI13.5L212,1.6SAINT-EXUPÉRY,LePetitPrince.7Constitutions2.8Is54,2(BJ).

Audébutdelamaladie

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demêmeaveclesmembresdemafamille,carilsnesavaientplusàquelsaintsevouerpourmoncasquidevenaitvraimentgrave.Mêmesilesépreuvesfont,pourmoi,partieintégrantedelavie

humaine, celle-ci était cependant d’une nature particulière carellem’ébranlait dans toutmon être. Lamanière de les vivre –positivement, si possible – peut ouvrir des brèches. Souvent,c’estunnouveaucheminqu’ilnousestdonnédedécouvrir,quicontientdesénergiesnouvellesencadeau.Celamefutconfirméparcequej’allaisvivreàWeelde.Le temps de plusieurs week-ends de réflexion et de prière,

passésà l’accueildumonastèredescarmélites (chez lesquellesj’avaisfaitquelquespasdanslaviemonastique2),unenouvellepossibilité de vie s’ouvre à moi. Conscientes de mon étatphysique et économique, elles me proposent d’occuper unappartement dans l’enceinte de leur monastère. Avec Papa, jeréfléchiscarquitter lesFagnes(à l’Estde laBelgique)pour laCampine (au Nord), demandait une tout autre organisation denotre vie. Mais nous nous rendons compte que ce n’est pasimpossible:toutenassurantlesservicespromisàPapa,jepeuxaussi être utile au monastère en assurant quelques servicescachés,àmonrythmeetsansdevoirparler.L’appel de Kerit3 retentit au plus profond de mon cœur et

commeleprophèteÉlie,jemesaisappeléeàquittermarégion,àvivrecachéedansledésertdemonexistenceavecuneconfianceabsolue en la Parole deDieu.Descendre à la source deKerit,c’est rencontrer lesprofondeurs extraordinairesde l’amourquitriomphe de tout. Je risque cette aventure afin de vivre unnouveauouietallerlàoùleVentmemène.C’estavecl’aidededeux collègues de l’Institut Notre-Dame, mon école, que j’ydéménage et j’ai mon pied-à-terre àWeelde depuis le 6 mars1998.

Malgréuneviedeplusenpluscontemplative,l’internistenoteen juin 1998 que les sécheresses buccales, lacrymales etvaginales s’accentuentainsiqu’une fatigueconstantemalgré lereposobservé.Uneautreconséquencedelamaladieapparaît:lasécheresse buccale entraîne une sécheresse des gencives, lesdentssedéchaussent,puisellestombentuneàunealorsqu’ellessont saines. Le dentiste consulté ne sait comment arrêter ceprocessus.Mêmesi toutcelan’estpasévidentàvivreetquejemesens

décliner de plus en plus, je continue à faire confiance auxmédecinsetunecertainepaixintérieurem’habite.LaParoledeDieu restema force et l’amitié grandissante avecÉlisabeth estma joie. Je relis ses écrits qui comprennent les quatre traitésspirituels,vraiesperlescomposéesquelquesmoisavantsamort,sesnombreuseslettres(342)àdescorrespondantsentoutgenre,sesnotesintimes,sespoésiesetquelquespagesdesonjournaldejeunesse.Soninfluenceestdéterminantepourmonchemindevie. L’enthousiasme de sa foi est contagieux.Avec le recul dutemps, je vois combien Élisabeth a orienté mon désir et m’aconduite pas à pas à vivre – à travers toutes les réalités de lamaladie–unejoieprofondeetuneintimitéavecleDieuTrinitéd’amour:«lebeauSoleilirradianttoutemavie»écrira-t-elleenL333.Après avoir écouté, jusqu’à connaître presque par cœur, les

commentaires4desacélèbreprièred’offrandeàlaTrinité,jemeplongeànouveaudanssesLettresetrelistoutescellesécritesàsasœurGuite.JelesreçoiscommesiÉlisabethmelesadressait.Là, Élisabeth partage ce qu’elle vit au Carmel ainsi que saméditationdesécritsdesonchersaintPaul,desaintJeandelaCroix. Elle m’entraîne toujours à mieux aimer Dieu pour, àtraverslui,mieuxaimerchaqueêtrehumain.

SJØGRENS’INSTALLEChemin faisant, Sjøgren évolue et auxmaux physiques déjà

évoqués s’ajoutent en avril 1999 des problèmesdermatologiques. Les tests épicutanés mettent en évidenceplusieurs allergies. La présence de lésions érythémato-squameuses,prurigineusesauvisagedevientchronique.Lorsqueje me vois le matin dans le miroir, je pense aux lépreux quesoignaitsaintDamienàMolokai.Malgréuntraitementlocaletgénéral,juinrestecaractérisépar

une allergie cutanée généralisée et des problèmes respiratoiresdusàlasécheressebuccale.Jemanqued’air,j’airégulièrementdespalpitationscardiaquesetdesdouleursaiguësdans lacagethoracique.J’ailasensationquelavies’envaetcelaplusieursfois par jour. Les médicaments n’agissent pas et laconsommationdebeaucoupdeliquideetd’huiled’oliveafindepouvoirdéglutirm’occasionnedesdiarrhéesfréquentes.Durantsix mois, j’ai des séances de kinésithérapie respiratoiredouloureuses et épuisantes.Par ailleurs j’achète unkarcher deboucheafindem’humidifiersuffisamment.Même au loin àWeelde, certains collègues amis viennent de

Malmedyetdesenvironsmerendrevisite,letempsd’unjourdecongéoud’unweek-endenfamille.C’estsuperd’êtreàcepointsoutenuedans sonépreuvepardevrais amis.Leurétonnementquantà ladégradationdemonétatphysiqueestgrand,mais jegarde la forcede la foi quimepousse àvivre et à lutter.Avecbeaucoup de difficultés d’élocution, je leur partagema lecturebiblique et mes nouvelles compréhensions de ma place autorrentdeKerit.L’appel à m’y cacher m’est d’abord apparu un peu étrange.

Quellieupourallersecacher!Enpleinété,d’accord,maisallerse blottir dans le lit d’un torrent en hiver, me donnait des

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dedouleur,qui est arrachéà toutes relationset abandonnéparses amis. J’aime l’opposition ferme de Job qui conteste lalogique du mal, qui considère la souffrance comme unchâtiment,unefaute.LentementJobfait l’expériencequeDieun’estpasuneassurance-vie,maisqu’Ilmarcheavecl’homme.Cequi le sauve, c’est de persévérer dans le dialogue avec Dieu.L’épreuvedelamaladiem’apersuadéequenoscreux,nosnuitspeuventdevenirdeslieuxderévélationsduDieudel’alliance.

AUGRANDAIRDUWESTHOEK

Début juin, je passe une semaine de repos bienfaisante avecLeensurlaCôtebelge,àKoksijde.NousycélébronslafêtedePentecôte, particulièrement unies avec les chrétiens de mondiocèse. Intensément, je prie lors de l’ordination du nouvelévêquedeLiège,MgrAloysJousten.Lelendemain,j’achèteunjournaletavecmesyeuxpiquantsdesécheresse, je regarde lesphotosetlislemessagedemonévêquefraîchementordonnéquime toucheprofondément,ainsiquesadeviseépiscopale :«LajoieduSeigneurestnotreforce!»Àpartirdecejour-là,jeprieet j’offre quotidiennement ma souffrance pour son service deberger et son apostolat. Ainsi, porter particulièrement sesintentionsetnotrediocèsem’aideàsupporterladouleur.Quellejoiedepouvoirvivreunieaucœurde l’Églisedans laquelle jepouvaisservirDieu,ouidésormaissansparoles.Pendant que mon amie fait des allers-retours en vélo à la

digue, j’essaie demarcher avecma canne d’un banc à l’autre,priant mon dizainier tout en admirant la beauté de l’horizon,signe de son immensité d’Amour. Scrutant lemoment propicepouravancerd’unbanc,dèsquelepépéoulaméméselève,jeme retrouve assise entourée du troisième âge qui me souritgentimentvoyantmonétatphysiquedéfaillant.Maisàd’autres

moments, je fais douloureusementl’expérience que le regard des autres quimecroisentpeut tuer. Il est évidentque jesuis physiquement gonflée comme unballon : prise de poids énorme, facièscushingoïde8etledosdebison,àcausedela corticothérapie, en plus des effetssecondaires typiques à la chimiothérapie.Leen a parfois envie de me défendre,furieuseenversceuxquiessaientdedevineren me scrutant continuellement si je suis“il”ou“elle”.

DanslagrandeégliseàKoksijde,jesuisimpressionnéelorsdechaqueEucharistieparl’énormecrucifixquipendau-dessusdel’autelcommesi leChristvoulaitnousembrasser.Nos regardssecroisentsisouvent,nosrencontresn’ontpasbesoindemots:nousavonsmaltouslesdeux.De ce fait, jemédite les « Chants du Serviteur Souffrant9 »

chezIsaïequej’avaisétudiésenthéologie,maisquiaujourd’huiontprisdesdimensionsbienréelles.Àdesamiesetdeuxfrèrescarmes en visite fraternelle, je peux dire combien je faisl’expériencequeleprixdel’amourduChristestdanslefeudelaP(p)assion!Àcertainsmoments,jen’enpeuxplusdedouleurphysique et pourtant, jeme sais profondément aimée et là esttoutemajoie.Courageusement, je quitte ce changement d’air bienfaisant

dans le Westhoek10, où chaque soir, j’ai pu savourer dessuperbes couchers de soleil. Ilme faut rejoindre Bruxelles oùm’attendlacuresuivanted’Endoxan.Laprisedesangmensuellerévèleunehyperleucocytoseetl’équipedesmédecinsdécidedem’envoyerchezleProfesseurDrC.L.àlacliniqueuniversitaire

de St-Luc, car le traitement de choc s’avère inefficace. Je faisune myopathie cortisonique dans les membres et c’est trèsdouloureux. Dans la voiture lors de mon retour, un chant dugroupe Exo11 me motive pour continuer la lutte : « De monSeigneur, j’aurai la grâce et la force demarcher encore sur lemêmechemindemonJésus,j’auraitoujoursledouxsecoursdesatendremain».

UNCASRARELorsdelavisitechezmonamieinternistefinjuin,jemerends

compte combien les médecins de l’équipe – à la pointe duprogrès médical – sentent leur impuissance face à ce neuro-Sjøgren qui prend une ampleur considérable et inhabituelle…mais, onme rassure en disant qu’« on fait tout ce qu’on peutpourtoi».Consciente que je suis devenue « un cas rare », je leur

réaffirmequejecontinueraiàleurfairepleineconfiance.Lecœurserré,jequittelacapitaleenécoutantdansmavoiture

adaptée, les moines de Tamié12 qui chantent des merveilleuxhymnesettropairessurleCD.LeursvoixsefontmoncriversleSeigneurdelavie,quiseulpeutnoussauver.Seigneurdemavie,Tum’asprisdansTesmains,etmaprières’élanceversToi,commel’oiseausûrdesonvol.Jesaisqu’aurythmedemesappelsbatdanslesilencelecœurdeTamiséricorde.NouscrionsversToi,Seigneur,

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Il m’arrive alors d’appeler : « Au secours Élisabeth, ma vievacillecommelaflammeautabernacle»!ouencore:«S’il teplaît : tiensma lampe allumée, tu vois combien la flamme estdevenuefragile,jevienstemendierunpeud’huile,nemequittepasd’unfiletguide-moiverstondomicile».Lesjournéescommelesnuitsmesontpéniblesetjeneressens

que levided’unegrandesolitude intérieureaccompagnéd’unedouleurindescriptiblequinemequittepas.Toutenmoisefaitnuit et à cela s’ajoute cette certitude intérieure d’être unepécheresseimpardonnabledevantDieu,carjenesaisplusaimer.Je m’unis en pensée et prière à Roger N., ce jeune élève

cancéreuxavecquij’aifaitroutejusqu’auxportesduparadisetbiensûràmaMamandurantsalonguemaladievécue.Touslesdeux m’ont appris que l’amour et la souffrance sont trèsproches, je dirais même qu’ils s’entrelacent. Mais lorsqu’onsouffresoi-même,onsentqu’onsouffre,onnesentplusqu’onaimeetcelam’étaitunegrandesouffrancesupplémentaire.Maprièren’estplusqu’uncri:«Yeshouah»!

MONCHEMINDECROIX

Heureusement que des amis me confiaient de nombreusesintentionsdeprière,celadonnaitsensàcequejevis,mêmesiàcertains moments, je ne comprenais plus rien de cette folleaventureavecleChrist.Carl’arbredelacroix,cettepoutrequitraversechacunedenosvies,peutdevenirégalementpournousl’arbre de Vie. Ainsi grandit en nous l’espérance que chaquechemin de croix est un passage vers la vie éternelle. Ainsi leChrist,parsapassion,remplitnosvidesavecsonamour.Souvent,jefixeleCrucifié,sansparoles,carJésussaittoutce

qui se vit enmoi.Une parole durant la liturgie du carêmemetoucheetmepoursuit:«VousquicraignezsonNom,leSoleil

de justice se lèvera : il apportera la guérison dans sonrayonnement » (Malachie 3,20). J’essaie de vivre le « ô monAstre aimé, fascinez-moi pour que je ne puisse plus sortir devotrerayonnement»extraitdelaPrièreàlaTrinité(NI15).LaLettre298qu’ÉlisabethécritàsasœurGuite,datantdela

fêtedeNotre-DameduMont-Carmel1906,m’inviteà«nepasme décourager. Ce mot doit être rayé de notre dictionnaired’amour. Qu’importe ce que nous sentons, Dieu t’aimeaujourd’hui,commeIlt’aimaithier,commeIlt’aimerademain…l’abîme de ta misère, petite Guite, appelle l’abîme de samiséricorde… mon âme déborde, car je sens “le trop grandamour”…que tuycroies toujours, surtoutauxheures lesplusdouloureuses».Pourtant, au soir du 23 février 2002, n’en pouvant plus de

douleurmalgrélesnombreusesgouttesdeValtran,jetéléphoneànouveau àmon amie interniste.Ellem’écoute patiemment etmeproposeencored’augmenterlenombredegouttesàprendreafind’essayerdecombattrelemal.Puis,jeluilâchemon«maisà quoi ça sert de souffrir ainsi ? » La réponse fut directe :« Paulchen20, ne m’as-tu pas dit que tu voulais aimer leCrucifié-Ressuscité à travers tout ? C’est le moment, étreins-Le»!Aprèsunmomentdesilence,elleajouta:«Sorsdetoi-même en faisant quelque chose de concret : écris à unprisonnier,unis-toià tous lesmaladeset souffrants, écoute lesinfosetpriepourlemonde».À23heuresj’écoutelesinfosàlaradioetj’entendsqu’Ingrid

Betancourt est prise en otage par les Farc en Colombie. Jeconsulte Google pour en savoir plus sur cette femme qui m’adéjàimpressionnéeparsonengagementauservicedelapaixenson pays, pris au piège par les trafiquants de drogue. Pousséepar lagrâcedumoment, jeprie etoffremavieàDieupour la

libération d’Ingrid. Cet abandon-là m’a délivrée du combatintérieur.Avecunejoieprofonde,j’aicommencéàvivredanslaperspectiveduparadis:bientôtjeverraiJésusquimeplongeradansnosgrandsTROIS!

JÉSUS,JEVEUXTEVOIR!Dansunegrandepaix,j’aipréparémaveilléed’«à-Dieu»etla

liturgiedemaPâque,enchoisissanttextesetchants.Mesamis:le carme P. Lukas et Henri, diacre, ont pour mission decommuniqueràtousparl’homéliecombienJésusadépassémesattentes, m’a comblée de joie et que l’Aventure avec Lui estvraimentpassionnante.À un autre moment, j’ai pris à la commune tous les

renseignementsnécessairespourl’achatd’unepetiteparcelleaucimetière.Maisafindepouvoiracquérirl’endroitdemonchoix,ilfallaitquej’attendeencoredeuxdécèsavantmoi.Durantlecarême,jerelislesdernierschapitresdesSouvenirs

etjemerendscomptecombienÉlisabethaététrempéedansunabîmedesouffrancephysique.Ellem’estvraiment trèsproche,elle comprend sa sœurette qui a du mal à saisir que « cettemaladieestpourlagloiredeDieu:afinqueleFilssoitglorifiéparelle!»(Jean11,4),parolequirésonnedansmoncœur.EnécoutantLeMessied’Haendel,œuvremusicalegrandiose,

je suis touchée qu’à côté des citations du Serviteur Souffrantd’Isaïe 53, l’œuvre musicale est composée de divers tableauxbibliques. De manière constante et sous de multiplesappellations, Jésus-Messie est évoqué comme : Roi, Sauveur,Fils,Emmanuel,Christ,Oint,Seigneur,Rédempteur,AgneaudeDieu…tantderéalitésquisontprochesdenotrevécuquotidien.À chaque fois, jaillit de mon cœur : « Jésus, que ma joie

demeure»,quejenepeuxpluschantersurlesnotesécritespar

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jeme suis agenouillée à l’endroitmême de « la guérison à lalouangedegloiredenosgrandsTROIS!»Ànouveau,j’aisaisiquevraiment«cettemaladieestpour lagloiredeDieuetafinque le Fils soit glorifié » (Jn 11,4). Une longue jubilation aspontanément jailli demon cœurm’exclamant en présence detouteslessœurs:«Jésusagagné!»Niampoules,nifatigue!L’accueil chaleureux et une joyeuse fête avec nos sœurscarmélitesontterminécettearrivéedecepèlerinageinoubliabled’OrvalàFlavignerot:365kmdemarcheendouzejours!Une nuit d’action de grâce a suivi, priant intensément en

présenceducrucifixd’Élisabeth,témoindemonouiàl’appeldeDieu, pour dire les merveilles de son amour, car rien nem’appartient.Tout ceque j’ai puvivre est signede son amourinfini. À travers tous les événements de la vie, Dieu passe etlaissedestraces.Lacroixdelamaladiem’aremisedanslavéritédesjustesproportionsdelafragilitéhumaine.Ilarrivequel’onvoie tout autrement et mieux encore avec des yeux qui ontpleuré.Notre«misèreestfaitepoursaMiséricorde»(L298).Nos familles respectives ont rendez-vous sur la colline pour

venirnousrechercher,carFrancineetmoiavonsétédéterminéesàcontinuerau-delàetàtraverstouteslesdifficultésrencontréesetmalgrétout,noussommesarrivéesàatteindrenotrebutfinal.Beaucoup de joie dans tous les cœurs en fête pour cette belleréussiteportéepar tousdurantnotrepériple.Deuxmédecins àqui j’ai téléphoné, puis envoyé des cartes des divers lieux oùnoussommespassées,m’ontenvoyéunmessagedefélicitations.Auretour,jesuisattendueavecimpatiencepourquelquestests,maisjesuisenpleineformephysique.Lorsqu’onmedemandeàplusieurs reprises comment j’ai fait, je réponds : « Toutsimplement, cher Docteur, pas après pas et portée par tantd’amis en pensée et prière ». Je sais que c’est assez

extraordinaire,maisDieual’habitudedefairedegrandeschosesavecdespetitesgrainesdejoie.Ce Dieu tout Amour continuera toujours à m’épater et à

illuminernosvies!

1FrancineM.estunesœurdeLeen,quiestinfirmière.

SœurMarie-Michelle,prieure,m’accueilleàmonarrivéeaucarmeldeFlavignerot(25mai2003)

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2011,enlafêtedesaintBenoît,MgrMinnerath,archevêquedeDijon,ouvrelacauseenvuedelareconnaissanced’unmiraclepourlacausedelacanonisationd’Élisabeth.Celasedérouleenla chapelle de l’archevêché deDijon, en présence de quelquescarmélites,desmembresdelafamilled’Élisabeth,deschanoinesde la cathédrale, mais surtout des membres du tribunalecclésiastiquenommépour«l’enquêtediocésaine».Le lendemain, tout le tribunal se rend en Belgique pour

commencer le travail d’enquête qui comporte les sessionsd’interrogatoireparfois très longuesetéprouvantespour les40témoinsenviron,etpresquedixmédecins.Tout est analysé, vérifié dans les détails et redemandé

plusieursfois.LesenquêteurssillonnentlaBelgiqueetprofitentdu soir, après le travail, pour déguster nos bonnes bièrestrappistes.

UNEÉPREUVESOLITAIREÀcertainsmomentsdel’enquête,cefutunenouvelleépreuve.

Parfoisj’aieul’impressiond’êtrelaseuleàcroirecequim’étaitarrivé par pure grâce et que jamais je n’avais demandé. Àd’autresmoments,j’enavaisfranchementassezdedevoirpassertant d’examens médicaux, dont certains renouvelés par troisfois,pour toutprouveretexclure touteautrepossibilitéàcetteguérisoninexpliquée,instantanée,complèteetdurable.À unmoment donné en route avec des pieds de plomb vers

Bruxelles,jemesuisarrêtéesuruneaired’autorouteetj’aifaillifaire demi-tour, tellement cela me coûtait. Je n’en pouvaisplus…Alors j’ai téléphoné à une amie habitant à 1 320 km,mais tellement proche de cœur et fort unie. J’ai reçu unmerveilleuxencouragementquejen’oublieraijamais…Sice«miracle»sertà«canoniser»Élisabeth–carsainte,

ellel’estdéjà–c’estaussigrâceàcetteamiequim’aencouragéeà continuer la route et à passer encore et encore cet examenmédical.Même portée par la prière de tant d’amis d’Élisabeth, être

considérée « présumée miraculée » par un tribunal d’enquêteecclésiastique resteuneépreuvesolitaireetundifficilecheminde croix. « Sans appui et pourtant appuyé », comme dit saintJean de la Croix, il faut continuer à tenir bon contre vents etmarées. C’est dans la foi obscure que j’ai continué à ramerpendant que Jésus et Élisabeth hibernaient dans ma petitebarque livrée aux violents remous d’une mer parfois trèssauvage.

LIVRÉEÀL’AMOURTRINITAIRE

Après six ans d’attente, l’Église et l’Ordre du Carmel medonnentlefeuvertpourvivreuneconsécrationexplicitedetoutmon être à la Trinité. Le moment opportun semble être ledixième anniversaire de ma guérison, en avril 2012. Dansl’intimité d’une chapelle au Carmel et entourée de quelquesamis, je prononce ma consécration dans les mains de mesaccompagnateurs spirituels. Consciente de mon impuissance,c’estdansl’humbledisponibilitéquejechoisislibrementdemelivreràl’Amourtrinitaireafind’unirlemondeentieràl’AmourinfinideDieu.Pèrepleindemiséricorde,Jésus,monBien-aiméetmonSauveur,Espritdelumièreetdefeu,enréponseàtonappelau-dedans,auservicedel’Églisequim’appelleàdemeurerdanslaprière

etenactiondegrâcepource«vivreavecToi»et«àtraverstout»,parl’intercessiondeMarie,maMamanImmaculéeetmonuniqueÉtoile;moi,petitegrainedejoie,humblementetpassionnément,jemeconsacrepourtoujoursàmesgrandsTROIS,enmelivrantentièrementetd’unemanièreparticulière,afinquejevivedanstonamourtrinitaire:«ToienmoietmoienToi»etqu’ainsi,j’unisselemondeentieràtonAmourinfini,touteàTagloire,àlasanctificationdesconsacrésetàlajoiedetousleshommes.Amen.Alléluia!Le25août2012, jourde laclôtureduprocèsdiocésain,une

paixsereinem’habite,celled’avoirputoutdonneretdem’êtrelivréeentièrementetjusqu’auboutpourcettecausedemonamieà la louange de gloire de la Trinité. C’était un moment fortémouvant de voir sur la table, dans la chapelle du Carmel deDijonàFlavignerot, ledossiercompletdesmerveillesdeDieudansmavie:1759pages!Entouréed’amisbelges,français,italiens,fraternellementunis

autour d’Élisabeth de la Trinité et de sa famille présente, j’aitout lâché demandant à Marie, sa disponibilité aimante et saconfiancetotale,pourlerayonnementd’Élisabethauservicede

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levit,onlerespire.Sivoussaviezcommejesuisheureuse,monhorizon grandit chaque jour » (L 89). Prière, silence et viecommunautaire en présence de Dieu sont sa vie, elle s’y sentcomme un poisson dans l’eau et s’adapte bien. Ses sœurscarmélitessontétonnéesdesonprofondrecueillementetdesondévouement toujours nouveau. Le 8 décembre 1901 Élisabethreçoit l’habitduCarmel.Pourelledébuteunepériodedifficilede 13mois de noviciat.Elle éprouve soudain des difficultés àprier,elleneressentpluslefeuintérieurquil’habitaitetelleestprisede scrupules.Elleveut toutbien faireparamourpourceJésuspourquielleatoutquitté.Detempsàautre,elleleressentdouloureusement : finies lavievariée et la sphère familiale, etplus jamais de piano pour confier ses sentiments les plusprofonds.Etpuiscettepeinedéchirantedesavoirqu’à200msamaman reste inconsolable malgré la présence aimante deGuite…jamaiscenefutsitranchantdevivreséparées.Élisabethécriraplustardenrepensantàcettepériode:«Machèrepetitemaman,Dieu amis dansmon cœur une si grande puissancepour aimer, et en pensant à toi, il a saigné quelquefois,maisc’estpourLui»(L178).La jeune carmélite veut tout faire demanière parfaite jusque

danslesmoindresdétails,maisdetempsàautre, ilyadanslarigueur qu’impliquent les nombreuses petites prescriptions etformulesdeprières,unefaille.CeladésorienteÉlisabeth.Puis,peuàpeuelleserendcomptequ’ilfauts’ajuster.Devenirsaintec’estgrandir:tomberetserelever«danslafoietlemystère»(L 122 et 124). Résolument Élisabeth apprend dans la foi etl’humilitéàcontinuersurcecheminoù«avecunamourvraietfortelleveut l’aimer» (cf.L38).Elleécrit :«unecarmélite,c’estuneâmequiaregardéleCrucifié,(…)elleacomprislapassiond’amourdesonâmeetelleavoulusedonnercommeLui » (cf. L 133). Elle vit enracinée en son amour, « une

communionàDieudumatinausoiretdusoiraumatin» (L123). Jésus continue de la fasciner et juste un an après sonentréeelleécritdansunelettreàsamaman:«Oh!laisse-moitedireque je suisheureuse,divinementheureuse…c’est toutunflotquidébordeenmonâme,flotdereconnaissanceetd’amourenversLuietenverstoi:mercidem’avoirdonnéeàLui.Ilestcontentde toi…Il est sibeau,monFiancé,Maman, je l’aimepassionnément et en L’aimant, jeme transforme en Lui. Puisc’est si bon, Il est toujours avec moi (…) nous nous aimonstant!!»(L130).Encettemêmepériode,sasœurGuitesefianceà19ansavec

GeorgesChevignardetsemarierale15octobre1902.Élisabethméditecequesignifiepourelledevenir«épouseduChrist»etrédige une pagemystique étonnante nomméeNote Intime 13 :«Ilfautvivresavied’épouse!“Épouse”,toutcequecenomfait pressentir d’amourdonné et reçu ! d’intimité, de fidélité,dedévouementabsolu!…Êtreépouse,c’estêtrelivréecommeLuis’estlivré;(…)Êtreépouse,c’estavoirtouslesdroitssursonCœur…C’estuncœuràcœurpour touteunevie…C’estvivre…toujoursavec.“Êtreépouse”,c’estavoirlesyeuxdansles siens, la pensée hantée par Lui, le cœur tout pris, toutenvahi, (…) tout l’être captivé et donné… » (NI 13). Cettecitation nous révèle quelque chose de la vie intérieured’Élisabeth en laquelle nous percevons son élan musical quiparle d’amour, d’intimité, de fécondité de vie. C’est bientypiquementÉlisabethqui,ennouspartageantsonexpériencelaplus personnelle, enracinée dans la tradition carmélitaine etéclairéeparlaParolebiblique,nousentraînedanssonsillageetnousplonged’embléedanslacommuniondelaTrinité.Élisabethesthabitéeparcedésirfort:«“êtreLui”,voilàtout

mon rêve ! » (L 121).Ce grand désir de conformité auChrist

n’estpasunemportement sentimental,niunepieuseaffection.Elle écrit cela en 1902 lorsqu’elle se prépare à sa professiondansunenuittrèsobscure.Ellenousesttrèsprocheetàpartirde cette expérience, elle encouragera Madame Angles : « Aucarmel on rencontre bien des sacrifices de ce genre, mais ilssontsidouxlorsquelecœurest toutprisparl’amour.Jevaisvous dire comment je fais lorsqu’il y a une petite fatigue : jeregardeleCrucifiéetquandjevoiscommeLuis’estlivrépourmoi,ilmesemblequemoi,jenepuismoinsfairepourLuiquemedépenser,dem’user,pourLuirendreunpeudecequ’Ilm’adonné ! Chère Madame (… ) tenons-nous toujours en Lui,identifions-nous à tous lesmouvements de l’âme duCrucifié,tout simplement, alors nous n’avons plus à craindre nosfaiblesses,carLuiseranotreforce,etquipeutnousarracheràLui?»(L156)Le dimanche 11 janvier 1903, en la fête de L’Épiphanie,

Élisabeth fait profession religieuse en prononçant ses vœuxdéfinitifs,dansl’obscuritédelafoi,aprèsdesheuresdegrandeconfusionet ladécisiondevivreetmourir (àpeine3ansplustard !)par amourpour Jésus.Ellevit cettebelle journéede saprofessionsouslalumièred’uneparoledesaintPaulextraitedelalettreauxRomains12,1:«Jevousexhorte,mesfrères,parlatendresse de Dieu, à lui offrir votre personne et votre vie ensacrifice saint, capable de plaire àDieu : c’est là pour vousl’adorationvéritable».AuchanoineAngleselleécrira6moisplus tard :«Maintenant tout est “consommé”, ou plutôt toutcommence (…) et chaque jourma“vie d’épouse”m’apparaîtplusbelle,pluslumineuse,plusenveloppéedepaixetd’amour.En la nuit qui précéda le grand jour, tandis que j’étais auchœur dans l’attente de l’Époux, j’ai compris que mon Cielcommençaitsurlaterre,leCieldanslafoi,aveclasouffranceetl’immolationpourCeluiquej’aime!…»etplusloin«Ilest

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direction de J. Clapier, coll. Recherches carmélitaines n° 5,Éditions du Carmel, 2006. Des spécialistes internationauxanalysent les sources, l’expérience et la doctrine spirituelled’ÉlisabethdelaTrinité.–Élisabeth de la Trinité, fascinée par Dieu, proche de tous,actes du colloque de Dijon 2006, collection Carmel Vivant,éditionsduCarmel,2007.– Élisabeth de la Trinité, une mystique trinitaire pouraujourd’hui,colloqueParis2007,éditionsMédiasèvres,2007.–P.Patrick-MarieFÉVOTTE,Aimer laBibleavecÉlisabethdelaTrinité,éditionsduCerf,1991.

POURÉCOUTERSASPIRITUALITÉCHANTÉE:– CDNous chanterons au sein de l’Amour infini, carmel deDijon-Flavignerot.–CDPassionnément,hommageàÉlisabethdelaTrinité,ThéoMertensetsonéquipesousinspirationdeMarie-PaulStevens.–CDÉlisabethsongs,parP.PierreÉliane.Pour de plus amples renseignements, vous pouvez consulter

lessitessuivants:www.elisabeth-dijon.org

www.editionsducarmel.fr

Marie-Paul STEVENS accueillera avec reconnaissance vos

réactions, vos suggestions, vos questions et animera sessionretraite, soirée, pèlerinagedans les pas d’Élisabeth selonvotredemande:mariepaulstevens@gmail.com

TABLEDESMATIÈRES

Avant-propos

Avertissement

Préface

Monderniervoyage

Adieumonécoleetmesgars!

Sjøgrenme«squatte»

Àtraverstout,«mefairetoutenseignable»!

«Jesensmonimpuissance,maisjemelivreàToi!»

Enrouteversdenouvellesaventures

Devenirinstrumentaucoeurdel’Égliseetdel’humanité

Annexes

Petitebiographie

Neuvaine

«ÔTrinitéquej’adore»

Bibliographie