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SOMMAIRE
INTRODUCTION.…………………………………………………… ………………..3 1. Autorité et rapport d’autorité : recherche d’une définition compréhensive…………..4 2. Autorité et pédagogie…………………………………………………………………5 a. L’évolution des méthodes pédagogiques………………………………………5 b. La socialisation………………………………………………………………...6 3. Les relations pédagogiques devant l’autorité…………………………………………6 a. Le registre préventif……………………………………………………………6 b. Le registre répressif…………………………………………………………….8 4. Quelques modèles d’autorité…………………………………………………………..9 a. L’enseignant autoritaire………………………………………………………...9 b. L’enseignant autoritaire charismatique…………………………………………9 c. L’enseignant autoritaire « tyrannique »…………………………………………9 d. L’enseignant autoritaire indulgent……………………………………………...10 e. Le pédagogue…………………………………………………………………...10 f. Le « démocrate »…………………………………………………………..……10 g. Le coopérateur …………………………………………………………………10 CONCLUSION…………………………………………………………………………..11 ANNEXES……………………………………………………………………………….12 BIBLIOGRAPHIE……………………………………………………………………….16
INTRODUCTION :
Lorsqu’on parle d’autorité, il est dans un premier temps nécessaire de faire la distinction entre
l’ autorité relevant d’une fonction hiérarchique
l’autorité personnelle qui permet de s’imposer
inhérente à l’individu.
Deux types de relations d’autorité s’opposent
la relation "maître - esclave" qui est une situation inégalita
maintenir son pouvoir sur l’autre,
la relation "maître - élève" dans laquelle le maître a pour but de
voire dépasser par l’élève et qui est une fin en soi.
Max Weber distingue trois formes d’autorit
l’autorité traditionnelle , fruit des mœurs et des coutumes du passé, qui est subordonnée au pouvoir
politique,
l’autorité rationnelle d’une fonction officielle
attestée et selon le critère légal de règles fixes connues de tous
l’autorité charismatique [2] d’un individu à qui l’on prête des qualités exceptionnelles.
Les formes historiques et institutionnelles de l’exercice de l’autorité varient en fonction des sociét
dans un système féodal, elle repose sur le hasard de la fortune et de la naissance,
dans un système capitaliste classique, elle est l’un des aspects de la détention de la propriété,
dans notre société industrielle contemporaine, la compétence devient un facteur prépondérant. L’autorité
revient aux techniciens capables d’appréhender un système complexe
naturelle d’une personnalité qu’une qualité qui s’acquiert, se cultive et se perfectionne.
Plusieurs formes d’autorité en fonction de la personnalité du dirigeant et des représentations que le
groupe projette sur lui : le type directif et autoritaire
manipulateur qui impose ses vues sans que le groupe en ait clairement conscience.
dirigeant qui dispose de la plus grande autorité est celui qui alli
Circulaire du 23 mai 1997, BO du 29 mai 1997
propice au travail efficace. Il est attentif aux tensions qui peuvent apparaître. Il exerce son autorité a
équité ».
Lorsqu’on parle d’autorité, il est dans un premier temps nécessaire de faire la distinction entre
autorité relevant d’une fonction hiérarchique (le cadre de santé dans son service de soins par exemple) et
l’autorité personnelle qui permet de s’imposer au jugement, à la volonté, au sentiment d’autrui et qui est
Deux types de relations d’autorité s’opposent :
esclave" qui est une situation inégalitaire dans laquelle le maître n’a pour but que de
" dans laquelle le maître a pour but de détruire l’inégalité
voire dépasser par l’élève et qui est une fin en soi.
distingue trois formes d’autorité :
it des mœurs et des coutumes du passé, qui est subordonnée au pouvoir
l’autorité rationnelle d’une fonction officielle , qui a été confiée à un individu en vertu d’une compétence
attestée et selon le critère légal de règles fixes connues de tous
] d’un individu à qui l’on prête des qualités exceptionnelles.
Les formes historiques et institutionnelles de l’exercice de l’autorité varient en fonction des sociét
repose sur le hasard de la fortune et de la naissance,
dans un système capitaliste classique, elle est l’un des aspects de la détention de la propriété,
dans notre société industrielle contemporaine, la compétence devient un facteur prépondérant. L’autorité
revient aux techniciens capables d’appréhender un système complexe de production. Elle est moins la qualité
naturelle d’une personnalité qu’une qualité qui s’acquiert, se cultive et se perfectionne.
lusieurs formes d’autorité en fonction de la personnalité du dirigeant et des représentations que le
type directif et autoritaire, le type coopératif ou démocratique
manipulateur qui impose ses vues sans que le groupe en ait clairement conscience. Dans tous les cas, le
dirigeant qui dispose de la plus grande autorité est celui qui allie la compétence à la popularité et au prestige.
Circulaire du 23 mai 1997, BO du 29 mai 1997, « le professeur est garant du bon ordre et d’un climat
propice au travail efficace. Il est attentif aux tensions qui peuvent apparaître. Il exerce son autorité a
Lorsqu’on parle d’autorité, il est dans un premier temps nécessaire de faire la distinction entre
santé dans son service de soins par exemple) et
au jugement, à la volonté, au sentiment d’autrui et qui est
ire dans laquelle le maître n’a pour but que de
en se faisant égaler,
it des mœurs et des coutumes du passé, qui est subordonnée au pouvoir
, qui a été confiée à un individu en vertu d’une compétence
] d’un individu à qui l’on prête des qualités exceptionnelles.
Les formes historiques et institutionnelles de l’exercice de l’autorité varient en fonction des sociétés :
dans un système capitaliste classique, elle est l’un des aspects de la détention de la propriété,
dans notre société industrielle contemporaine, la compétence devient un facteur prépondérant. L’autorité
de production. Elle est moins la qualité
naturelle d’une personnalité qu’une qualité qui s’acquiert, se cultive et se perfectionne.
lusieurs formes d’autorité en fonction de la personnalité du dirigeant et des représentations que le
type coopératif ou démocratique et le type
Dans tous les cas, le
e la compétence à la popularité et au prestige.
le professeur est garant du bon ordre et d’un climat
propice au travail efficace. Il est attentif aux tensions qui peuvent apparaître. Il exerce son autorité avec
Circulaire du 11 juillet 2000, le règlement intérieur dans les EPLE doit « comporter un chapitre consacré à
la discipline des élèves. Il doit faire mention de la liste des sanctions et punitions encourues ainsi que des
mesures de prévention, d’encouragement et de réparation ».
1. Autorité et rapport d’autorité : recherche d’une définition compréhensive
L’autorité peut être située comme le pouvoir de (se) faire obéir, sans contrainte physique. L’étymologie
nous montre bien qu’il s’agit d’un lien moral spécifique, où la personne qui fait autorité est autorisée de fait à
exercer cette autorité, autant qu’elle s’y autorise (XIe siècle), dans la pleine reconnaissance réciproque.
L’autorité est en effet ce lien moral spécifique que les Romains distinguaient – comme auctoritas – de la
potestas, pouvoir légal, ou encore puissance publique. Cette séparation indique avec netteté que la puissance
ou le pouvoir administratifs, voire politiques, ne suffisent pas à déterminer cette ascendance, cette influence,
qui caractérisent l’autorité des " chefs ", des " leaders ", plus ou moins naturels.
En fait, l’autorité est un phénomène social, psychologique, où celui ou celle qui fait autorité est investi(e)
à la fois d’une compétence identifiable sur le terrain, mais en même temps d’une capacité à représenter des
idées, les institutions, qui probablement le (la) désignent au respect et à l’affection publics. C’est ce qui rend
cette position difficile et problématique, entre le charisme d’une autorité personnelle, dont un leader tout
aussi bien négatif peut être imprégné, et l’exercice tyrannique de la personnalité autoritaire. L’autorité de
certaines personnes est alors une résultante complexe, où dominent la maîtrise (d’une compétence) et la
capacité (à représenter l’institution sociale) de l’" élu ", mais dans la double volonté de reconnaissance et
d’aliénation, dans la sécurité, du nombre.
2. Autorité et pédagogie
a. L’évolution des méthodes pédagogiques
Si l’autorité peut favoriser l’apprentissage, il devient nécessaire de prendre en considération
l’évolution des méthodes pédagogiques. A. Prost (3) a noté que les problèmes de discipline, attribués
généralement à l’accès des enfants défavorisés dans l’enseignement secondaire, tiennent en large partie aux
modifications des méthodes d’éducation. Le rapport de l’enfant – quelle que soit sa condition sociale – à
l’adulte a changé, induisant aussi un nouveau rapport d’autorité, pas nécessairement occulté, mais
nécessairement différent.
S’il est vrai que, dans la relation pédagogique, l’autorité du maître s’appuie sur des savoirs collectifs
et des acquis personnels, il est donc nécessaire de rechercher d’autres formes d’autorité : distance vis-à-vis
de la personnalité du maître, concertation, confiance, coopération. Mais ces nouvelles formes ne pourront
exister sans des méthodes, desquelles dépendront de nouvelles formes d’autorité. Ainsi, Freinet a compris
que la discipline du groupe est structurée, voire dynamisée, lorsqu’elle est la conséquence d’une bonne
organisation du travail coopératif et du climat moral, et non le fruit d’une volonté extérieure. Le maintien
d’une autorité résulte alors d’une tâche collective, de l’organisation du travail, et de la relation pédagogique
qui leur convient.
AUTORITE
PERSONNES INSTITUTIONS
L’AUTORITAIRE
Avoir de l’autorité, faire autorité, c’est représenter les
personnes et l’institution sociale
Effet pervers d’une autorité centrée exclusivement sur l‘administration des choses
Effet pervers d’une autorité centrée exclusivement sur les
personnes
On peut établir un lien curieux entre méthodes pédagogiques et autorité en classe, grâce à un aperçu
historique. Rappelons, à cet effet, la période de grands choix et de modifications de méthodes au début du
XIXe siècle (1830) :
o Le mode individuel, majoritairement pratiqué par les instituteurs, consiste à appeler à
tour de rôle chaque élève dans le but de le faire lire, pour finalement le renvoyer à sa place et faire venir
un autre élève. La discipline y est quasiment impossible, puisque l’enseignant est dans l’impossibilité de
mobiliser les attentions en permanence, ce qui aboutit à une coercition accrue et une abondance de
punitions.
o Le mode mutuel, il consiste à réunir dans une même classe huit sections de quinze
élèves en fonction de leur niveau dans chaque matière. Les exercices, gradués, s’effectuent sous la
conduite de " moniteurs ", choisis parmi les meilleurs élèves. Le maître, " véritable chef d’orchestre, par
un système de signaux visuels et sonores ", coordonne les placements et changements de places, selon la
qualité du travail fourni. Il délègue son autorité en nommant quelques élèves qui instruiront le procès et
prononceront la sentence. L’enfant doit alors apprendre à contrôler ses élans, son comportement.
Vincent en 1980, suite à une étude sur les pratiques actuelles, a relevé les contradictions des deux
systèmes : dialogues et punitions. Ainsi, en école élémentaire, il est courant de pratiquer des travaux de
groupes, nécessitant une organisation spatiale spécifique : tables face à face... Ce choix de travail favorise la
communication entre élèves, mais rend difficile l’obtention du silence. " Or, leçons et interrogations
demeurent collectives, et les élèves sont réprimandés lorsqu’ils parlent. " Dès lors, un enseignement collectif,
structuré, cadré dans ses moindres détails, s’avère à la fois plus facile et rassurant.
b. La socialisation
L’autorité a pour fonction d’acculturer, de faire accéder à un savoir et à des attitudes de moins en
moins " infantiles ", et de permettre à l’enfant de vivre une évolution qui le lie à la société et au tout premier
abord à ses compagnons de classe. Si, pour Durkheim, la discipline constituait la forme scolaire de la
moralité, " la socialisation est ici considérée comme le processus par lequel la société impose à l’enfant ses
règles et ses normes ". Durkheim justifie ici une pédagogie d’autorité, voire autoritaire.
Mais le problème de la socialisation est aussi caractérisé par la gestion de la classe. Or, cette gestion
passe nécessairement par une pédagogie dont les effets varieront : de l’approche traditionnelle laissant peu de
place à la socialisation, jusqu’aux pédagogies nouvelles favorisant les interactions, la communication
intragroupe, ou la personnalisation. On peut donc penser qu’une méthode pédagogique implique un type
d’autorité favorisant, ou non, la socialisation.
Ainsi, Legrand nous montre que les textes officiels de 1978 insistent sur le comportement, les
habitudes à prendre, l’importance de la socialisation, aboutissant à recommander en classe l’instauration
d’une " vie scolaire " où le maître " deviendra l’" animateur ", le metteur en œuvre de structures socialisantes
: coopératives scolaires, projets, travaux d’équipe, et ce dans l’ensemble des activités scolaires ". Il resterait à
vérifier si ces textes datant de vingt ans sont appliqués !
3. les relations pédagogiques devant l’autorité
a. le registre préventif
Il concerne les attitudes d’enseignants tentant d’imposer des règles, de les réitérer, de prendre des
mesures voulant limiter des débordements comportementaux, de l’élève ou du groupe, ou de différer une
répression envisagée, au cœur même de l’enseignement. La prévention peut viser des comportements,
comme elle peut vouloir refreiner l’intensité de la relation, par un contournement de type organisationnel et
pédagogique. Elle passe donc soit par la relation duelle, frontale, soit par la médiation, selon le type de
pédagogie institué par le maître. Le but de ce registre est de réguler les phénomènes de violence pour mieux
autonomiser et libérer l’enfant dans sa quête du savoir
La dissuasion : dispensée de façon ponctuelle, elle est généralement déterminée dans le temps, en début de
période scolaire (année, trimestre, semaine, jour...), afin d’énoncer ou de répéter les règles de classe et/ou les
exigences de l’enseignant. Sa fonction est préventive, visant à informer l’enseigné, dans un but de non-
transgression des règles. L’autorité " dissuasive " fait alors partie d’une stratégie de l’enseignant, qui vise à
créer une série de représentations chez l’enseigné. Ce que les enfants perçoivent d’une personne au début
d’une relation " fait " cette relation.
La motivation : Comment sortir l’enfant de l’ennui, et donc limiter les débordements possibles, liés à cet
ennui ? Mais comment " mettre en œuvre " la motivation, notamment dans le cadre des matières
fondamentales? Parfois, la motivation peut faire partie d’une forme de contrat moral entre l’enfant et
l’enseignant : on motive l’élève en proposant une activité attendue, après l’exécution d’un travail exigé.
Nous ne quittons pas le conditionnement, mais il est soit personnalisé, soit situationnel.
Le " chantage " social : mesures utilisées par l’enseignant pour obtenir un type de comportement de
l’enseigné (récompenses matérielles ou affectives, suppressions, références à une autorité extérieure à la
classe...). Il peut s’effectuer par l’intermédiaire de récompenses affectives, pouvant prendre une forme
matérielle ou gestuelle. Mais le chantage peut aussi porter sur la suppression de la matière enseignée... Le
dernier aspect du chantage énoncé par les enseignants porte sur la référence, notamment aux parents –
parfois au moyen d’un système évaluatif sophistiqué – ou au directeur d’établissement... (Il n’y a chantage
que lorsque les critères d’évaluation ne sont ni connus, ni expliqués, ni discutés.) Notons que la référence
constitue à la fois un chantage préventif et une forme d’autorité répressive, lorsque la menace liée au référent
est appliquée.
L’autonomisation : elle passe par la responsabilisation et la délégation de certains pouvoirs. La
responsabilisation de l’enfant ou du groupe permet de garantir l’ordre, la sécurité et l’application des règles
de communication au sein de la classe. La délégation de responsabilités, quand on est maître de la classe,
consiste à " supporter l’idée de ne pas avoir « tout pouvoir ».
L’explicitation : l’enseignant justifie ses interdictions, consignes, ordres, dans le but d’une prise de
conscience de l’enseigné. Notons que la règle instaurée par l’enseignant doit conserver un caractère
irréversible. Ce qui est dit, est dit. On voit bien alors le dilemme, entre le maître et la classe, si l’autorité ne
repose pas sur la " loi ".
L’organisation pédagogique : La préparation de la classe semble nécessaire pour obtenir une autorité stable
et procure de l’assurance à l’enseignant débutant. Les matières enseignées, voire le type d’application (oral
ou écrit) influent sur le climat de la classe. Certaines matières, telles que les matières d’éveil et de création
artistique, soulèvent des propos contradictoires : vécues comme étant propices à des débordements (le chant),
tandis que d’autres, telle l’informatique, procurent à l’enfant – dans la représentation des enseignants l’"
impression de ne pas travailler ". Le sport canalise les énergies, au point de préserver des conflits, et les
activités d’expression (théâtre...) constituent un exutoire. La souplesse pédagogique s’oppose à
l’acharnement pédagogique de l’enseignant, et se compose de plusieurs éléments : l’arrêt d’activités ; leur
changement ; les activités de transition (chant, jeux) ; la variabilité des situations d’apprentissage
(collectives, interactives, individuelles, individualisées) ; le respect des zones proximales de développement
(l’individualisation bien pensée) ; l’adaptation à long terme de l’enseignant.
Les méthodes pédagogiques : les enseignants pratiquant la pédagogie institutionnelle ou des méthodes
actives l’associent à une verbalisation dans la classe : " exprimer les choses " ; ce qui n’exclut pas le rôle
déterminant du maître dans l’exercice d’une autorité, cumulant les rôles de référent, de détenteur de
connaissance, de garant de la loi, et favorisant l’explicitation. Les travaux de groupes, les ateliers, nécessitent
une organisation et donc une autorité, disséminée ou déléguée, sans que celle-ci demande à être installée sur
le rapport de forces.
L’aménagement spatial (position des tables, tableaux, bureaux...) favorise l’attention des élèves et la qualité
d’apprentissage, tout en créant une adéquation avec le type de communication mis en place. Ainsi, à chaque
situation pédagogique et type d’activité engagés correspond une organisation spatiale précise : emplacement
précis des tables pour les travaux de groupes ; coin " repos " ; permanences " changer d’air "... En réservant
des espaces aménagés, pour une occupation à effectif limité, on favorise l’isolement de l’enfant en cas de
conflit, la régression quand celle-ci est nécessaire, ou l’assouvissement de la curiosité intellectuelle.
Le temps, la durée : il est possible de sécuriser ses élèves en ritualisant certaines activités : l’enseigné connaît
à l’avance les activités qui ponctueront la journée, grâce à un emploi du temps… La durée des séquences est
adaptée au temps de concentration de l’enfant : un quart d’heure, une demi-heure, trois quarts d’heure ;
l’emploi du temps est un " emploi de vie scolaire ", en définitive.
La relation positive et le renforcement : certains enseignants préfèrent valoriser, encourager l’élève.
D’autres, en terrain difficile, en feront une " attitude ".
La médiation : pour tous, sert à différer, à contourner, l’affrontement. Certains recourent aux contrats de
comportement, d’enseignement.
b. Le registre répressif
La verbalisation de la répression : le langage constitue un outil facilitant la répression. Syntaxe, vocabulaire,
niveau de langue, constituent le " caractère " du discours. Le choix délibéré, du mot qui marque, importe.
Modes et temps : le verbe est employé aux subjonctif ou impératif présents et, lorsque l’enseignant
réprimande, en utilisant le mode indicatif, c’est au futur proche ou au présent. Le ton et les variations qui
l’accompagnent (degrés de directivité) semblent déterminants. L’augmentation du volume vocal est utile, si
son utilisation reste ponctuelle. Mais élever la voix n’est pas une fin en soi. Le cri du maître peut être
synonyme d’affrontement.
La rigidité pédagogique s’apparente à un " système de forces " ; l’élève ne doit ni se déplacer ni parler
(l’exigence du silence complet) et l’enseignant ne met jamais en suspens une activité pédagogique prévue ou
commencée.
La surcharge de travail : elle est décrite comme un moyen de provoquer une crainte chez l’enseigné, tout en
faisant partie d’un processus logique d’enseignement (dû aux programmes, à la préparation d’examens...).
Le renforcement évaluatif : l’évaluation illustre la volonté de pouvoir et d’autorité du maître, conscient
d’atteindre deux publics – les élèves et leur environnement familial ; la crainte inspirée par l’évaluation
provient essentiellement de sa communication aux parents. Si le système s’avère insuffisant, le maître a la
possibilité de renforcer son système évaluatif : codage, notes, lettres, catégories (travail, comportement,
assiduité, motivation...), appréciations, peuvent permuter, voire se surajouter à un système existant. Et
certaines modifications peuvent toujours être apportées quant au support même de l’évaluation (cahier,
carnet, carte), ainsi qu’à la fréquence de celle-ci. Subir l’autorité, c’est avant tout être vu, voire jugé.
4. Quelques modèles d’autorités
a. L’enseignant autoritaire
L’autoritaire strict (c’est-à-dire exigeant, rigide, intransigeant) a deux possibilités d’expression : l’autorité
dans ses aspects purement relationnels, ou bien dans la pédagogie et le contenu du travail scolaire. En réalité,
l’enseignant fait preuve d’inflexibilité, soit dans sa communication à l’élève (injonction…) et dans
l’exigence d’un certain type de comportement de l’élève, soit dans sa demande pédagogique.
– Autoritaire strict (centré sur les comportements) : exigence vis-à-vis du comportement des élèves.
– Autoritaire strict (centré sur la pédagogie) : exigence vis-à-vis de l’apprentissage, de la production.
b. L’enseignant autoritaire charismatique
Le charisme est, rappelons-le, la qualité extraordinaire d’un homme, supposée ou réelle. En réalité, ce
modèle est avant tout affaire de représentation. On peut considérer, toutefois, que la personnalité
charismatique est celle qui affirme son irréductibilité. Par exemple, par :
– la physiologie (taille, poids…) ;
– les apparences : vestimentaires, apprêtement (coiffure, maquillage...) ;
– les déplacements, la gestuelle, les mimiques (sourires, grimaces...) ;
– le contact physique avec les élèves (poser une main sur la tête, le bras, l’avant-bras, la main, dans le
dos… donner un [léger] coup de poing sur l’épaule en signe d’encouragement…) ;
– le langage : formules humoristiques, ton affirmé ;
– les règles de classe : acceptations sans discussion possible de la part des élèves ;
– la séduction : persuasion, connivence... Ensemble de facteurs plus ou moins heureusement combinés.
c. L’enseignant autoritaire « tyrannique »
Ce modèle reflète les attitudes d’enseignants qui finissent, en fin de compte, par laisser le groupe-classe
s’autogérer de façon sauvage et non préparée.
d. L’enseignant autoritaire « indulgent »
Il s’agit d’un enseignant faisant preuve de rigueur dans l’élaboration des règles et de leur rappel,
ce qui agit de façon préventive, pas seulement à court terme. Cela renforce la nécessité de la mise en
application de règles simples, explicitées, rappelées et immuables, c’est-à-dire avec une fermeté dans leur
application, et dont la transgression exige systématiquement une mise au point (rappel, explicitation). Mais
l’autoritaire souple laisse apparaître des signes d’indulgence dans le cas de certains débordements
comportementaux ou d’accumulation d’erreurs scolaires (parfois liés à des profils précis d’élèves ; on peut
alors parler de souplesse ou de compréhension psychologique).
e. Le pédagogue
Il fait passer son autorité derrière l’organisation pédagogique et spatiale de la classe. La nécessité des règles
à observer agit dans le but de favoriser l’acquisition de connaissances, la résolution de problèmes, la
production. On assiste à une relativisation de l’aspect formel de la règle, où l’enseignant tolère des écarts
comportementaux qui ne troublent pas outre mesure les tâches que l’élève doit accomplir. Le respect des
règles est exigé au nom de l’accomplissement de la tâche et de sa qualité. Ici, l’autorité n’est pas seulement
affaire de personnalité, de stratégie d’attitudes (registres), mais dépend plutôt de l’organisation pédagogique
de la classe, telle que Freinet la décrivait
f. Le « démocrate »
La plupart des maîtres qui délèguent leur pouvoir pratiquent généralement une pédagogie non traditionnelle,
ou composée d’éléments appartenant aux pédagogies nouvelles. Mais le maître demeure garant du groupe
(autorité-responsabilité).
g. Le coopérateur
Le modèle coopératif est celui qui efface l’aspect normatif au profit d’une entraide permettant une prise de
conscience au sein du groupe et la mise en responsabilité face aux lois de la classe. L’enseignant participe,
conseille, catalyse, favorise l’émergence d’une autonomie disciplinaire.
CONCLUSION
Pour conclure, on peut dire que les débats sur l’effondrement de l’autorité sont du même tonneau que les
débats sur l’effondrement du savoir, de l’éducation, de l’école. C’est de mutations sociétales qu’il s’agit.
En effet, nous avons vu qu’il n’existe pas qu’une seule autorité et que chaque enseignant choisira celle qui
lui correspond en fonction de sa personnalité mais aussi suivant la classe qu’il aura en face de lui. Cela
dépendra donc du lieu d’enseignement et du public visé.
Nous terminerons par une définition de l’autorité en classe, telle qu’elle s’est élaborée dans la recherche
utilisée ici, à la lumière de nos dernières analyses et des instructions officielles (qui, somme toute, sont
parlantes) :
" L’autorité en classe est le pouvoir d’obtenir un certain comportement de la part d’un élève, d’élèves, ou
d’un groupe-classe, sans recours à des contraintes physiques ou morales discriminatoires (liées aux
propriétés physiques, familiales, sociales, ethniques, politiques, religieuses...), ou à l’humiliation. "
Ainsi, l’autorité en classe est à penser en dehors de toute violence physique, et de toute forme de coercition
personnalisée a priori. L’autorité en classe, selon les textes, a des fonctions progressives qui doivent
demeurer présentes à l’esprit des enseignants :
– le respect de l’individu : la mentalisation et la réflexion autour des injonctions et mesures de
commandement ; l’interdiction de toute violence physique, verbale, et de toute mesure discriminatoire ou
vexatoire ;
– l’éducation de la socialisation, au moyen de règles et de lois : l’apprentissage du " vivre-ensemble " ;
– la garantie d’une protection physique et morale du groupe : le maître reste garant de la sécurité matérielle
et mentale de chacun ;
– la " libération " accompagnée de l’enfant, en favorisant son autonomie et sa responsabilité ;
– la décentralisation progressive de l’autorité personnelle du maître ; seules les règles et les lois demeurent
des points d’appui permanents ; avec le temps et l’âge, avec l’école, les enseignants eux-mêmes changent.
On voit bien que cette définition de l’autorité en classe exclut tout amalgame entre autorité et
pouvoir personnel, autorité et châtiment, autorité et discipline (celle-ci est alors considérée comme
un ensemble de règles tacites, ou de règlements écrits, destinés à assurer le bon ordre et la régularité
de l’" institution ", à [s’] autoriser un certain mode de relation collective).
ANNEXES
Historique
Au XXe siècle, l’autorité de l’enseignant était largement reconnue par une société avide de savoir.
Ce savoir dispensé par l’Ecole permettait aux générations suivantes de changer de statut social. Ainsi
l’ascenseur social, relayé par le système scolaire avec un système de bourse au mérite, a relativement bien
fonctionné jusqu’à la première crise pétrolière de 1973. L’instituteur, le professeur bénéficiaient d’une forte
considération liée à leurs savoirs, à leurs diplômes et à leur statut de notable. Bien souvent l’instituteur était
aussi le secrétaire de mairie. Son autorité en découlait tout naturellement. Cette autorité inspirait plus un
sentiment de respect que de crainte. L’enseignant était un modèle écouté par les parents. Les familles
appuyaient les demandes de l’école. L’enfant des classes populaires s’identifiait à lui et suivait son exemple.
Albert Camus, orphelin de père et boursier symbolise cette démarche constructive. Selon Laberthonnière, est
libératrice, l’autorité qui use du pouvoir et du savoir-faire dont elle dispose pour se subordonner elle-même à
ceux qui lui sont soumis et poursuit avec eux une fin commune. Cette vision doit se garder de toute
idéalisation. L’autorité pouvait facilement engendrer des dérives autoritaires. L’autoritarisme aveugle existait
aussi, empêchant l’initiative des élèves, les rendant passifs, s’accompagnant de coups de règle sur les doigts,
de punitions, de brimades et, parfois, de nettes préférences ou, au contraire, de véritables détestations vis-à-
vis de certains enfants ou adolescents.
Avec la stagnation de l’emploi de ces 30 dernières années, l’ascenseur social reste désespérément en
panne, hors quelques exceptions. L’enseignant n’est plus un modèle, le savoir n’est plus nécessairement
libérateur. La situation des jeunes chercheurs munis d’un doctorat et se retrouvant au chômage, ou sur des
emplois précaires résume à elle seule la dégradation sociétale du savoir. Dès lors, l’enseignant est contesté au
sein même de la classe, agressé comme s’il appliquait un autoritarisme absolu. C’est bien ce qui se passe
dans les banlieues dites sensibles. Néanmoins, les enfants des banlieues ne sont pas les seuls à remettre en
cause l’autorité scolaire. Philippe Meirieu le souligne, l’implosion de la famille, la rivalité des parents, la
recomposition familiale avec les quasi-frères déstructurent les enfants et les adolescents. Ces derniers
estiment ne plus avoir à recevoir d’ordre des adultes. Lorsqu’un conflit éclate avec leurs enseignants, bien
souvent, les parents désunis ne peuvent plus imposer d’autorité leur point de vue. Ils se trouvent dans
l’incapacité de soutenir l’institution et ses professeurs. Dès lors, dans la plupart des cas, les promesses de
réussite à long terme diffusées par l’école ne touchent plus leurs jeunes cibles comme le remarque la
neuropsychologue Deborah Yurgelun-Todd. La légitimité du savoir transmis n’apparaît plus. Jean-Claude
Ruano-Borbalan constate que les élèves souhaitent un système scolaire équitable avec des acteurs capables
de négocier leur autorité. Entre ces diverses exigences souvent contradictoires, l’institution scolaire peine à
tracer une voie fiable. La politique scolaire navigue entre un problématique rétablissement de l’autorité et un
renforcement des libertés fondamentales de l’élève. En vérité, ces politiques dépendent des convictions du
Ministre de l’éducation, Lionel Jospin et Claude Allègre penchant pour le développement des droits et
libertés de l’élève, Jean-Pierre Chevènement et François Fillon restaurant une part d’autorité professorale.
En fait, l’observation sur le moyen terme prouve largement que depuis la crise ouverte de mai 1968
l’autorité s’effrite et sa légitimité aussi. A l’image du reste de la société, la crise de l’autorité scolaire est
celle de l’autorité institutionnelle en général. Cet état correspond-t-il à un approfondissement de la
démocratie ? Non car le véritable danger provient d’une nature humaine et grégaire qui ressent le besoin de
combler ce vide. Dès lors, peut-on s’étonner de voir d’autres autorités se substituer aux premières ? Le
pouvoir économique, celui des médias, celui des certains jeunes réfractaires, chefs de bande, dealers ou
gourous de sectes religieuses participent à cette substitution.
Ecole : les français exigent de l’autorité
Sondage publié le 9 octobre 2007
PEUT mieux faire. Pas de doute, les Français souhaitent le retour de l'autorité à l'école. Et ils
veulent que les élèves respectent cette autorité. Pour cela, pas de mystère, ils attendent davantage de
discipline de la part des enseignants. Tel est l'un des enseignements du sondage réalisé la semaine dernière
par la TNS Sofres pour Le Figaro, RTL et France 2 auprès de 1 000 personnes. Et, le plus surprenant, c'est
que cette demande transcende désormais tous les clivages politiques. Mieux : toutes les générations en
redemandent. Même si les sondés de droite et les plus âgés sont davantage attachés que les autres à la
discipline.
Un exemple de cet attachement aux valeurs républicaines ? L'obligation de se lever quand le professeur
entre en classe : 79 % des Français sont favorables à l'application d'une telle règle de vie dans les
établissements. Même les plus jeunes - ceux qui la connaissaient le mieux puisqu'ils viennent de la quitter - y
souscrivent. Ils sont en revanche unanimes à ne pas vouloir le rétablissement du port de l'uniforme. Une
pratique jugée sans doute désuète. Autre sujet très politique et d'actualité, l'obligation d'un service minimum
en cas de grève. Elle est approuvée par 77 % des sondés. Seuls les employés du secteur public sont un peu
moins convaincus que ceux du privé par l'éventualité d'une réforme.
Un thème tout aussi fédérateur : le lien entre l'école et l'entreprise qui est estimé insuffisant par la majorité
des sondés. Cette critique revient particulièrement souvent chez les cadres et les professions les plus aisées.
Soucieux de voir leur progéniture la mieux armée possible pour entrer dans l'entreprise, les sondés, un rien
utopiques, sont même 69 % à réclamer l'enseignement de l'anglais dès la maternelle.
Ils sont aussi très inquiets du trop grand nombre d'élèves par classe. Les parents d'élèves et les plus jeunes y
sont plus sensibles que les autres. Ils estiment par ailleurs que le soutien aux élèves en difficulté et l'accueil
des élèves handicapés ne sont pas satisfaisants. Généreux, ils sont 89 % à souhaiter l'accueil des enfants
handicapés dans les classes. Une déclaration d'intention à relativiser, car dans les faits l'accueil des enfants
à l'école ne se passe pas toujours de façon idyllique.
Charge de travail convenable Note optimiste malgré tout : les Français sont globalement plutôt satisfaits de leur école. La qualité de
l'enseignement, la mixité sociale ou la charge de travail sont également considérées comme convenables.
Par exemple, les parents d'élèves n'ont pas le sentiment que leurs enfants croulent sous la charge de travail :
pour eux, celle-ci est considérée comme acceptable. Le niveau de sécurité des établissements est par ailleurs
considéré comme suffisant par tous sauf par les chômeurs et les retraités
Etude sur l’autorité à l’école mardi 9 janvier 2007
Quelle autorité à l’école aujourd’hui ? Qu’entend-t-on au juste par autorité ? Pourquoi cette
question se pose-t-elle avec autant d’acuité aujourd’hui ? Comment travailler cette
question en formation ? Ces interrogations sont au cœur de la réflexion engagée par
Changements pour l’égalité (CGé), un mouvement pédagogique belge.
Cette étude vise en priorité à donner la parole aux acteurs éducatifs directement
concernés. Dans quelles situations concrètes la question de l’autorité à l’école se pose-t-
elle ? Enseignant(e)s, élèves, parents, animatrices d’école de devoirs et médiateurs ont-ils
la même vision de l’autorité ? Comment peut-on accompagner ces différents acteurs face
à ce qui les met en difficulté ? L’ouvrage associe également une synthèse théorique à
cette réflexion collective.
"Au total, ces études indiquent que l’autorité fait question pour chaque catégorie d’acteurs
éducatifs et les conduit à s’interpeller les uns les autres. En ce sens, les paroles des
acteurs soulèvent davantage la question de la conception et du mode d’exercice de
l’autorité que la question de l’obéissance à l’autorité. La nécessité de l’autorité dans
l’enseignement est très largement partagée ; là où les avis divergent, c’est concernant la
forme et les fondements de cette autorité. Les propos des acteurs conduisent à se
demander dans quelle mesure les préoccupations actuelles à propos de l’autorité à l’école
sont liées à une multiplication des conflits, renvoyant à une difficulté à éviter le conflit,
et/ou à la gestion infructueuse des conflits, renvoyant à une difficulté à réagir au conflit de
manière à en faire surgir des bénéfices éducatifs. Ainsi, un des défis principaux autour de
la question de l’autorité à l’école est-il sans doute de savoir comment outiller les acteurs
éducatifs pour faire face à cette demande accrue de négociation et de sens dans l’usage
de l’autorité, sans tout faire retomber sur les individus".
Source Le café pédagogique
5 questions à... Patrick Boumard : l'autorité, ou c omment avoir de l'influence en classe
Professeur en sciences de l'éducation à l'universit é de Rennes 1, Patrick Boumard a orienté ses dernières recherche s
sur les désordres scolaires, la violence des jeunes , la déviance 2... A plusieurs reprises, il a abordé la problémati que de
l'autorité à l'école…
Dans quelle mesure faut-il, selon vous, repenser l'autorité en classe ?
L'autorité, dont l'opinion publique, soucieuse de restaurer l'ordre moral, prône le retour, est une notion très polysémique. Chacun y met ce qu'il veut ! Pour ma part, je pense que l'autorité à l'école ne doit pas être une affaire de personnes, mais d'institution. Et c'est en cela qu'elle doit évoluer. Elle doit s'exercer de manière consciente, de collectif à collectif et non être une relation de pouvoir inconsciente d'éducateur à élève. L'enseignant ne doit pas raisonner en termes d'interdits ou de coercition mais d'influence. Je préfère ce terme à celui d'autorité. On parle aussi beaucoup, à ce sujet d'autorité de négociation. Dans ce contexte, la négociation n'est pas un marchandage mais une reconnaissance des intérêts de chacun et avant toute chose, un respect réciproque de l'élève et du professeur. Car les défaillances de l'autorité se situent bien là, dans la différence manifeste entre les règles imposées aux élèves et celles qui se destinent aux professeurs, mais dont on ne parle jamais aux enfants.
De manière pratique, comment est-il possible d'asseoir dans sa classe cette forme d'autorité de négociation ?
Tout enseignant peut organiser dans sa classe, des petites pratiques politiques très simples pour instaurer une autorité acceptée. En disant par exemple : “je peux vous demander de respecter les règles de travail de la classe car moi je vous donne la garantie de vous respecter en retour”, le professeur témoigne à ses élèves sa volonté de travailler dans un souci égalitaire. Pour concrétiser cette démarche, il peut être judicieux de mettre en place une forme de tribunal où les élèves, à la fois plaignants et juges, peuvent déposer leurs plaintes. Laisser les enfants exprimer leur récriminations et leurs suggestions permet en outre de dédramatiser les conflits et, de fait, de laisser l'enseignant exercer librement son influence. Il existe tout un éventail de petites pratiques de ce genre...
Quelles peuvent être les conséquences d'une autorité abusive ?
L'autorité injuste et abusive prive l'élève de sa liberté d'expression. Dans certaines classes, l'ordre semble régner mais en fait les élèves possèdent des “curriculum cachés”. Nous sommes alors dans un jeu pervers du chat et de la souris où, sous des airs dociles, les élèves manipulent les enseignants. Dans cette situation, nous ne sommes plus dans le conflit ouvert, dont la reconnaissance et la résolution peuvent être une alternative à l'autorité.
Je ne suis pas plus pour l'adulte tyrannique que pour l'enfant roi. Mais pour avancer dans l'intérêt de tous, les éducateurs ont tout intérêt à sortir de l'opposition classique : autorité versus laxisme. La fonction essentielle de l'Education nationale, qui est de former les enfants à la démocratie, passe par le respect de l'organisation de l'école. Et cet apprentissage pratique de la politique, grâce à cette autorité que je préfère nommer influence, doit pouvoir se faire dès la maternelle.
Les parents ont-ils un rôle à jouer pour conforter l'autorité des enseignants ?
Oui, bien sûr. Mais encore faut-il pour cela permettre aux parents d'entrer physiquement dans le fonctionnement de l'école, en les invitant notamment à participer davantage aux instances scolaires... Mais attention, si les parents ont un rôle de partenaires de l'institution à jouer, ce n'est pas en tant que pseudo-compétents sur les contenus pédagogiques. On entend trop souvent des “Moi quand j'étais enfant, on m'a pas appris comme ça... Moi, je lui fais faire autrement... Avec ma méthode, elle comprend mieux...“ Ce genre d'interventions nuit au contraire à l'influence des enseignants sur leurs élèves. Parents, élèves, enseignants et encadrement doivent accepter que les intérêts de chacun soient différents et accepter en conséquence de fonctionner sur le mode de la discussion. C'est la base de la démocratie.
BIBLIOGRAPHIE
http://www.lefigaro.fr/france/20071009.FIG000000265_ecole_les_francais_exigent_de_l_a
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http://classedu.free.fr/spip.php?breve5
http://jm.perez.waika9.com/discipli.htm
http://www.cahiers-pedagogiques.com/article.php3?id_article=1041
http://pagesperso-orange.fr/communication.moatti/autorite_et_ecole.htm
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http://amis.univ-reunion.fr/Conference/presentation/201/
http://www.cndp.fr/RevueVEI/beranger.htm
Circulaire du 23 mai 1997, BO du 29 mai 1997
Circulaire du 11 juillet 2000, règlement intérieur dans les EPLE
SYNTHESE COURS AD HOC
AUTORITE ET DISCIPLINE
I. Définitions
1. Autorité
· Etymologiquement, autorité vient de « auctor », celui qui fait croître.
L’intention de l’autorité est d'élever, de faire grandir l'élève. Elle n'est pas un moyen
d'affirmer un pouvoir, de maintenir l'élève sous tutelle, mais au contraire de construire son
autonomie.
· Dans le dictionnaire, l’autorité est définie comme « droit, pouvoir de commander, de
prendre des décisions, de se faire obéir. »
· L'autorité se distingue de l'autoritarisme qui, par la peur et le mépris dont il témoigne
souvent, affirme un pouvoir mais n'obtient qu'une obéissance forcée.
· En classe, l'autorité permet d'assurer la liberté raisonnable, dans l'intérêt de l'élève et pour
favoriser les apprentissages. Pour cela, une attitude de fermeté est nécessaire.
La liberté raisonnable est la capacité d'agir en conformité avec la règle qui garantit la liberté
de tous. Elle se distingue de la liberté tyrannique qui est le désir d'agir sans contrainte, sans le
souci de la règle commune.
2. Discipline
· Etymologiquement, discipline vient de la racine grecque « didaskein » (que l'on trouve dans
didactique), puis latine « discere » (apprendre). Elle associe :
- les règles de vie et de conduite qui permettent d'être un disciple, c'est-à-dire de suivre
un enseignement ;
- les disciplines elles-mêmes, c'est-à-dire les objets de cet enseignement, les matières
enseignées ;
- le châtiment, sous la forme d'une sorte de fouet destiné à rendre les corps plus dociles
et les esprits plus soumis.
· En philosophie, l'éducation d'un enfant doit associer discipline et instruction. Il faut
discipliner l'enfant pour pouvoir l'instruire, et lui permettre d'accomplir son essence humaine
(Platon, Kant).
· Dans le dictionnaire, la discipline est définie comme « l’ensemble des règles, des
obligations qui régissent certaines collectivités. »
· En classe, la discipline renvoie à l'ensemble des règles de vie et de conduite, donc à
l'ensemble des devoirs de l'élève, qui produisent et maintiennent l'ordre nécessaire au bon
déroulement de l'enseignement.
Discipliner c'est exiger de l'élève, sous peine de sanction, le respect des règles de conduite
imposées à tous pour permettre la vie et l'apprentissage en commun.
II. Les fondements de l’autorité
1. Lien entre autorité et discipline
La discipline représente l'obéissance à des règles imposées par le maître ou construites en
partie avec les élèves. L'autorité est une relation où se manifeste la capacité d'obtenir
l'obéissance sans l'usage de la force. Il n'y a donc de véritable autorité que consentie, acceptée
et respectée par l'élève.
Dans la classe, l'exercice de l'autorité prend la forme de l'instauration de la discipline, c'est-à-
dire d'un réglage des comportements rendant possibles l'enseignement et l'apprentissage. Il
s'agit pour l'enseignant, surtout débutant, d'organiser et de maîtriser le groupe-classe,
d'obtenir des élèves obéissance et respect, d'avoir de l'autorité et d'en faire preuve.
2. Légitimité de l’autorité des enseignants
Une enquête conduite auprès de maîtres titulaires et stagiaires de l'école primaire établit que
pour 100 % d'entre eux les enseignants peuvent être générateurs d'indiscipline.
Ces enseignants se représentent comme source possible d'indiscipline par manquement aux
obligations attachées à leur fonction, où seulement peut se légitimer leur autorité.
Les enseignants dont les classes sont disciplinées se caractérisent par (G. Romano, La
discipline en classe, Pédagogie collégiale, 1993):
· La qualité de la préparation du travail de la classe Ceci permet de réduire au minimum le temps nécessaire aux transitions entre les activités
d'apprentissage. Or, les moments qui favorisent le plus l'apparition des comportements
d'indiscipline sont justement ceux où les élèves se retrouvent sans travail.
· La fermeté des interventions Il faut insister pour que les règles soient respectées, arrêter le comportement perturbateur, et
signaler aux autres élèves que ce comportement n'est pas toléré.
· Le fait de ne jamais argumenter avec les élèves.
Le refus d'argumenter doit par contre s'accompagner d'une volonté d'expliquer, de faire
connaître les principes.
· Le souci de préserver la dignité des élèves qu'on reprend et d'éviter qu'ils perdent la face devant leurs pairs. Les grands pédagogues ont toujours considéré que l'organisation du travail, la préparation de
sa classe par le maître organise la discipline.
Le maître exerce sa fonction d'autorité en instituant la discipline, qui vise à organiser et
garantir l'apprentissage. La classe disciplinée par le travail est aussi celle qui assure à ses
élèves la meilleure chance de réussite scolaire.
3. La sanction
La sanction a sa place à l'école. Elle a aussi une fonction éducative.
Elle signifie à l'élève sanctionné que son comportement est perturbateur ou interdit. Elle
signifie aux autres qu'un tel comportement n'est pas toléré.
Le régime des sanctions, leur hiérarchisation et les conditions de leur application doivent être
clairement définis.
4. Rôle de l’enseignant
· L’enseignant comme médiateur
L’enseignant incarne la règle si l'élève ne sait pas encore dissocier l'obéissance à la règle et
l'obéissance à la personne du maître.
L’enseignant représente la règle si, à travers sa personne, c'est seulement à la règle que l'élève
obéit.
· L’enseignant comme expert
L’enseignant fonde son autorité sur sa compétence professionnelle. Par sa maîtrise des
savoirs fondamentaux, par sa capacité à instruire et à susciter l'intérêt pour les savoirs, il
appelle le respect.
· L’enseignant comme arbitre
En permettant aux élèves de construire la règle ou au moins d'en comprendre le sens, le
maître ne décide pas arbitrairement de ce qui est bien ou mal.
A travers lui, s'impose à tous ce qui limite mais garantit la liberté de chacun : la règle
commune.
III. Causes et caractéristiques de l'indiscipline L'indiscipline est un phénomène relatif à chaque enseignant. Ainsi, un instituteur considérera
la mauvaise tenue d'un cahier comme une manifestation d'indiscipline tandis qu'un autre
attachera beaucoup plus d'importance au fait d'avoir le silence complet dans sa classe.
· La configuration de la classe peut être une des raisons de l'indiscipline.
En effet, dans une salle trop exiguë, les élèves sont plus facilement tentés de converser que
dans une salle de classe plus grande où les distances séparant les élèves sont plus
importantes.
· L'effectif de la classe est un des facteurs de l'indiscipline.
· La date et l'heure peuvent aussi être une source d'indiscipline. Pour des raisons aussi
diverses, que la période de l'année ou que l'annonce de la fin de journée. Des études en
chronobiologie ont permis de montrer qu'au cours de la semaine, voire de la journée, il existe
des périodes de temps forts et de temps faibles ; ces dernières influant sur l'attention donc sur
la discipline.
· Dans la vie d'un groupe, il y a aussi une série de phénomènes relationnels en effervescence
pouvant expliquer la discipline ou l'indiscipline en cours.
L'inadéquation des objectifs fixés, ou le manque de motivation, des élèves peut engendrer
une situation de frustration et de mécontentement s'exprimant par exemple à travers
l'agressivité, l'apathie, ou la fuite devant le travail.
IV. Relations pédagogiques devant l'autorité Un enseignant, pour faire face à des problèmes d'autorité, peut utiliser des moyens
appartenant à diverses dimensions. Ces indicateurs d'autorité peuvent être organisationnels,
verbaux et comportementaux. Cependant, ils se classent dans deux registres employés par
l'enseignant, selon lesquels il articule son autorité : le registre préventif et le registre
répressif.
1. Registre préventif
· La dissuasion a pour but de prévenir toute tentative de transgression des règles.
L'enseignant répétera plusieurs fois les interdits et les règles de classe afin de montrer aux
élèves ses exigences.
· La motivation permet en fait de ne pas laisser s'installer l'ennui et la lassitude, afin d'éviter
les débordements leur étant liés. Elle peut se présenter sous diverses formes comme l'emploi
ultérieur d'un travail effectué en classe.
· Le « chantage » social est une mesure utilisée par l'enseignant pour obtenir un changement
du type de comportement de l’élève. Cette mesure peut s'appliquer sous une forme affective,
mais aussi par la suppression d'une matière. Plus fréquemment utilisée, la référence à une
autorité extérieure à la classe, comme les parents ou le directeur d'école, est aussi un des
aspects de ce chantage. Lorsque l'application de la référence a lieu, nous sommes alors dans
une forme d'autorité répressive.
· L'autonomisation est le fait que l'enseignant consente à déléguer certains de ses pouvoirs à
un élève ou à un groupe d'élèves. Cette responsabilisation incite à la garantie de l'ordre et de
la sécurité.
· L'explicitation consiste en la justification de la part de l'enseignant de ses interdictions,
règles et ordre. Tout cela permettant à l’élève de prendre conscience de la mise en place de
telles règles. Ces règles ne sont en aucun cas irréversibles.
· L'organisation pédagogique a son importance dans l'imposition d'une discipline. Les
matières enseignées influent sur le climat d'une classe.
Certaines matières, comme le chant, sont plus sujettes à des débordements que d'autres.
D'autres permettent de canaliser les énergies, comme le sport. La souplesse pédagogique de
l'enseignant, comme le changement d'activité, les activités de transition, la variabilité des
situations d'apprentissage est aussi un des paramètres de cette organisation. La préparation
de la classe en fait elle aussi partie.
· L'aménagement spatial, comme la disposition des tables et bureaux, l'emplacement des
coins lecture et bibliothèque, favorise l'attention des élèves et la qualité d'apprentissage.
Ainsi, à chaque situation pédagogique correspond une organisation spatiale précise.
· La ritualisation des activités permet de sécuriser les élèves. Ainsi, l'emploi du temps permet
aux enfants de savoir quelle matière ils vont avoir dans la journée.
· La durée des activités est aussi adaptée au temps de concentration de la tranche d'âge de la
classe.
2. Le registre répressif
· La répression passe essentiellement par l'utilisation du langage. La verbalisation, par
l'emploi d'une syntaxe appropriée, d'un vocabulaire spécifique, d'un mode et d'un temps de
verbe adéquat facilite la répression.
· La rigidité pédagogique d'un enseignant varie selon la pédagogie mise en place. Cette
rigidité peut être appliquée dans une dimension pédagogique mais aussi dans une dimension
comportementale. Elle peut ainsi s'apparenter à une « relation de force » lorsque cette rigidité
est assez stricte.
· L'absence de confiance envers l’élève constitue une amorce de la répression. L'enseignant
ne laisse pas le moindre degré de liberté à ses élèves et développe une surveillance accrue.
· La menace formulée par l'enseignant est un phénomène de répression permettant d'influer
sur le type de comportement d'un élève sans avoir obligatoirement à appliquer cette menace.
Cependant, si le comportement ne varie pas, le contenu de la menace doit être appliqué.
· La sanction, suivant généralement une menace, peut prendre diverses formes.
L'extériorisation d'un élément perturbateur au groupe classe, le rejet de l'enfant, l'imposition
punitive d'un comportement et l'exigence d'une tâche font partie de ces procédures.
· La surcharge de travail, appartenant naturellement à la période précédant celle des
contrôles, provoque une crainte chez les élèves.
· L'évaluation des élèves est un moyen, entre autre, permettant à l'enseignant de rendre
compte directement aux parents des évolutions scolaires de leur enfant. Du fait de cette
intrusion dans le milieu familial, elle inspire la crainte de l’élève.