à Mayotte - PS-Eau · chimique de la ressource Qualité microbiologique de l’eau distribuée...

Qualité de l’eauau robinet à MayotteBilan 2017

Sommaire........ 3

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1. l’eau potable à Mayotte Organisation de l’alimentation

en eau potable Traitement de l’eau

2. Contrôle sanitaire des eaux destinées à la consommation humaine

Qualité microbiologique et physico-chimique de la ressource

Qualité microbiologique de l’eau distribuée

Qualité physico-chimique sur les paramètres clés en sortie de production et en distribution

3. bilan de l’auto surveillance de la SMae Bilan microbiologique de l’eau

en distribution (au robinet des consommateurs)

Bilan physico-chimique de l’eau (au point de mise en distribution)

4. evènements marquants de l’année 2016 Pénurie d’eau en 2017 Présence de cyanobactéries sur

la retenue de Dzoumogné Goût terreux dans le sud de Mayotte Autres évènements marquants de

l’année 2017

5. information

6. Conclusion

ARS Océan Indien - Délégation de l’Ile de Mayotte 3

L’eau potable à MayotteOrganisation de l’alimentation en eau potableLa distribution de l’eau potable sur l’ile de Mayotte est assurée par un syndicat unique, le Syndicat Intercommunal de l’Eau et d’Assainissement de Mayotte (SIEAM), qui a confié l’exploitation à la Société Mahoraise des Eaux (SMAE) par un contrat de concession (anciennement dénommé délégation de service public).

A Mayotte l’eau utilisée pour la production des eaux de consommation humaine provient de ressources profondes exploitées par des forages et des ressources superficielles comme les rivières, les retenues collinaires et l’eau de mer.

Les prises d’eau superficielle essentiellement situées dans la partie nord de l’île représentent 69 % des ressources d’eau destinée à la production d’eau potable et seulement 31 % proviennent des forages.

type d’eau nature de l’eau débit moyen (m3/j) répartition

eau souterraine Forages 10 050 m3/j 31 %

eau de surface

Rivières 15 818 m3/j 49 %

Retenues 5 300 m3/j 16 %

Eau de mer 1 310 m3/j 4 %

total 32 478 m3/jour 100 %

Forage de Dapani

Qualité des eaux d’alimentation de Mayotte - Bilan de l’année 2017

La totalité des eaux prélevées dans le milieu naturel fait l’objet d’un traitement avant distribution. Ce traitement a pour but d’éliminer les agents biologiques et chimiques susceptibles de présenter un risque pour la santé des consommateurs et de maintenir la qualité de l’eau au cours de son transport jusqu’au robinet du consommateur.

Six unités de production d’eau potable sont actuellement en service sur l’île : • 5 stations de traitement des eaux douces

superficielles et profondes en Grande Terre• 1 unité de dessalement de l’eau de mer en

Petite Terre.

Le traitement des eaux douces superficielles est une filière classique qui comprend les étapes de coagulation, floculation et décantation. Ces étapes sont suivies d’une filtration sur sable puis d’une désinfection. Les eaux douces profondes, moins chargées, font l’objet d’une simple désinfection. L’eau de mer, quant à elle, subit un traitement par la technique de l’osmose inverse.

Unité de traitement de Bouyouni (filtres à sable)

Unité de traitement de Pamandzi (membranes d’osmose inverse)

Traitement de l’eau


L’eau du robinet est en France l’un des aliments les plus contrôlés. Elle fait l’objet d’un suivi sanitaire permanent destiné à garantir la sécurité sanitaire.

Celui-ci comprend le contrôle sanitaire mis en œuvre par l’ARS OI en application du code de la santé publique mais également la surveillance exercée par la SMAE sur les installations de production et de distribution d’eau.

Le contrôle sanitaire réalisé par l’ARS OI permet ainsi :

• de s’assurer du fonctionnement et de l’exploitation des installations de production et de distribution d’eau,

• de vérifier la qualité de l’eau par la réalisation d’un programme d’analyse,

• d’évaluer les risques sanitaires sur l’eau d’alimentation, en particulier lors des situations de non-conformité des eaux distribuées,

• de veiller à ce que la personne responsable

de production et de la distribution d’eau surveille en permanence la qualité de l’eau selon un programme d’auto-surveillance adapté aux risques identifiés.

S’agissant du programme d’analyse, les fréquences des prélèvements sont déterminées en fonction des débits prélevés, des débits distribués et de la population desservie. Ils concernent les ressources, la sortie des stations de traitement avant mise en distribution et le réseau de distribution jusqu’au robinet du consommateur.

Les prélèvements d’échantillons d’eau sont effectués par l’ARS OI, qui les confie pour analyses à deux laboratoires agréés par le ministère de la santé (le Laboratoire Départemental des Eaux et d’Hygiène du Milieu de la Réunion, le Laboratoire Départemental d’Analyses de la Drôme) et un laboratoire en cours d’accréditation (le Laboratoire Vétérinaire et d’Analyses Départemental de Mayotte).

Prélèvement à la prise d’eau de la Kwalé

Contrôle sanitaire des eaux destinées à la consommation humaine


Le programme analytique du contrôle sanitaire comprend la réalisation des analyses de routine et des analyses complémentaires :

lieux deprélèvements ressource Point de mise

en distributionrobinet du

consommateur

typesd’analyses

RP : eau souterraineRS : eau superficielle

P1 : analyse de routineP1 + P2 : analyses complètes

D1 : analyse de routineD1 + D2 : analyses complètes

Les analyses de routine ont pour but de fournir de manière régulière des informations sur l’efficacité du traitement, notamment vis-à-vis de la désinfection ainsi que sur la qualité organoleptique, physico-chimique et microbiologique de l’eau.

Les analyses complètes permettent de mesurer la présence éventuelle de substances toxiques ou indésirables. Les analyses réalisées à la ressource permettent de mettre en évidence les problèmes éventuels de pollution au niveau des captages et de vérifier si le type de traitement est adapté à la qualité de l’eau prélevée.

En 2017, le contrôle sanitaire appliqué à Mayotte concerne 40 captages en exploitation (ressources) dont :

• 14 captages en rivière,• 3 prises d’eau sur les retenues collinaires,• 2 captages par drains peu profonds,• 20 captages d’eau souterraine (forages),• 1 prise d’eau de mer,

Ainsi que 13 stations de traitement et de production (TTP) dont 6 unités de production (UP) et 14 unités de distribution (UDI).


Au cours de l’année 2017, 525 prélèvements ont été réalisés et se répartissent de la manière suivante :

*62 prélèvements correspondant à la recherche spécifiques de cyanobactéries au niveau des retenues collinaires.

Ces 525 prélèvements réalisés par les agents de l’ARS représentent :• Le prélèvement de plus de 1 000 échantillons.• Le remplissage de plus de 2 500 flacons

envoyés dans les laboratoires pour analyses.• L’analyse de plus de 22 000 paramètres.

lieux de prélèvements nombre deprélèvements

ressources 52 + 62*

Point de mise en distri-bution (ttP) et unité de

distribution (udi)411

total 525

Prélèvement d’eau – forage de Mohogoni F2

Prise d’eau de la rivière Mroalé


Qualité physico-chimique (source SISE-Eaux)

type de ressource nombre deprélèvements

nombre deprélèvements nC

Conformité bactériologique

Eau superficielle 32 4 88 %

Eau souterraine 11 2 82 %

date desprélèvements Captages type de

ressource Paramètres Valeurmesurée

limitede qualité

02/05/2017 Kwalé Bas (Mamoudzou) ESU (rivière) Escherichia

coli 34 659 n/100ml 20 000 n/100ml

02/05/2017 Mjihari (Bandraboua) ESU (rivière) Escherichia

coli 20 795 n/100ml 20 000 n/100ml

29/08/2017 Mjihari (Bandraboua) ESU (rivière) Fer total 2 500 µg/l 2 000 µg/l

25/07/2017 Gouloue (Mamoudzou) ESU (rivière) Diméthoate 0,15 µg/l 0,10 µg/l

20/06/2017 Combani (Tsingoni) ESU (retenue)

Fer total 15 mg/l 2 mg/l

Ammonium 2,20 mg/l 1,50 mg/l

20/03/2017 Dzoumogne (Bandraboua) ESU (retenue) Ammonium 1,90 mg/l 1,50 mg/l

05/12/2017 Gouloue 2(Mamoudzou) ESO (forage)

Agents de sur-face réagis-sant au bleu

de méthylène

0,62 mg/l 0,50 mg/l

19/09/2017 Ouroveni F3 (Ouangani) ESO (forage) Sodium 240 mg/l 200 mg/l

Ces non-conformités ont été les suivantes (source SISE-Eaux) :

type de ressource nombre deprélèvements

nombre deprélèvements nC

Conformité bactériologique

Eau superficielle 32 2 94 %

Eau souterraine 11 0 100 %

Qualité microbiologique et physico-chimique de la ressourceQualité microbiologique (source SISE-Eaux)


Protection de la ressource en eau :

Afin d’assurer la sécurité sanitaire de l’eau destinée à la consommation humaine, la mise en place des périmètres de protection des captages est en cours. Cette action vise à protéger et pérenniser les ressources en eau et points de production par la maitrise des activités anthropiques aux alentours plus ou moins proches de celles-ci (urbanisme, agriculture, pratiques…).

Le SIEAM s’est engagé dans une procédure de mise en place de ces périmètres de protection autour de l’ensemble des captages d’eau potable avec l’avancement suivant :

• 26 captages font l’objet depuis novembre 2017 d’un arrêté préfectoral de protection,

• 11 captages vont faire l’objet d’une enquête publique au cours de l’année 2018,

• 3 captages sont en cours d’étude pour la définition des périmètres de protection.

Retenue collinaire de Combani

aRS océan Indien - Délégation de l’Ile de Mayotte 9


Contrôle sanitaire additionnel :

rappel : Le contrôle sanitaire additionnel découle des transpositions des directives 2008/105/CE et 2013/39/UE portant sur la surveillance de substances prioritaires pour lesquelles des données de surveillance à l’échelle de l’Union doivent être recueillies en vue d’étayer les futurs exercices d’établissement des priorités.Ce contrôle sanitaire additionnel a été mis en œuvre en 2010 en métropole sur l’ensemble des captages répondant aux critères de sélection.

Le département de Mayotte n’ayant été reconnu comme région ultrapériphérique française par l’Union Européenne qu’à partir du 1er janvier 2014, les obligations européennes ne s’y sont appliquées qu’à partir de cette date.

Le contrôle sanitaire additionnel est réalisé une fois tous les 6 ans sur l’ensemble des captages concernés (captages d’eau de surface). Il s’applique sur les captages

en eaux brutes superficielles prélevant plus de 100 m3 par jour (soit toutes les prises d’eau de Mayotte).

A Mayotte il concerne 15 captages d’eaux superficielles (14 en rivières ou retenues et 1 en eau de mer) et porte sur 47 paramètres supplémentaires à rechercher (37 substances provenant de l’arrêté du 21 janvier 2010 et 10 substances supplémentaires provenant

de l’arrêté du 24 décembre 2015). Si un paramètre est quantifié la première année, sa recherche est renouvelée annuellement sur la période du cycle jusqu’à ce qu’il ne soit plus quantifié.

En 2017, le contrôle sanitaire additionnel a fait l’objet de 15 prélèvements sur un total de 60 prélèvements à réaliser avant le 31 décembre 2018.

aRS océan Indien - Délégation de l’Ile de Mayotte 10


date desprélèvements

typed’analyses Communes Captages type de

ressource

05/12/2017 RSADD Mtsangamouji Mélange Captage Ampouriagnia

ESU (rivière + drain)

05/12/2017 RSADD Tsingoni Mroalé ESU (rivière)

19/09/2017 RSADD Bandraboua Dzoumogné ESU (retenue)

19/09/2017 RSADD Bandraboua Méresse ESU (rivière)

29/08/2017 RSADD Tsingoni Combani ESU (retenue)

20/06/2017 RSADD Mtsangamouji Mélange CaptageAmpouriagnia


20/06/2017 RSADD Tsingoni Mroalé ESU (rivière)

29/05/2017 RSADD Bandraboua Méresse ESU (rivière)

20/03/2017 RSADD Tsingoni Combani ESU (retenue)

05/12/2017 RSTOT Bandraboua Méresse ESU (rivière)

20/06/2017 RSTOT Tsingoni Combani ESU (retenue)

29/05/2017 RSTOT Tsingoni Mroalé ESU (rivière)

02/05/2017 RTOT Mtsangamouji Mélange Captage Ampouriagnia


20/03/2017 RSTOT Bandraboua Dzoumogné ESU (retenue)

20/03/2017 RSTOT Bandraboua Méresse ESU (rivière)

(source SISE-Eaux)


4 km

Acoua

Bandraboua

BandreléBouéni

Chiconi

Ouangani Dembeni

Chirongui

Kani Kéli

Dzaoudzi-Labattoir

Koungou

Mamoudzou

Mtsangamoudji

Mtsamboro

Pamandzi

Sada

Tsingoni

Acoua

Mtsangamboua

Mtzamboro

Hamjago Mtsangadou

Bandraboua

Dzoumogné

BouyouniLongoni

Kangani Koungou

Majicavo-Koropa

Majicavo-Lamir

Kawéni

CavaniMtsapéré

Passamainty

Tsoundzou ITsoundzou II

Vahibé

Mamoudzou

Trévani

Handréma

Mtsahara

Tsararano

Dembeni

Iloni

Hajangoua

Hamouro

Nyambadao

BandréléMalamani

BamboEstChirongui

Mramadoudou

Tsimkoura

Mbouanatsa

Mzouazia

MajiméouniHagnoundrou

Boueni

Bambo Ouest

Moinatrindri

Kani Kéli

Choungui

Kani Bé

Mronabéja

DapaniMtsamoudou

Mréréni

Poroani

OngojouCoconi

Barakani

Mangajou

Chiconi

Sohoa

Sada

Ouangani

Kahani

Miréréni

MroaléTsingoni

Mtsangamouji

Chembenyoumba

Mliha

Combani

Communes& villages

90 à 95 %95 à 100 %100 %

LÉGENDE

Pourcentage deconformité

Qualité microbiologique de l'eau distribuéeLa conformité bactériologique d’une eau est évaluée lors des contrôles réglementaires, par la recherche des germes témoins de contamination fécale, que sont Escherichia coli et Entérocoques. La présence de ces bactéries dans l’eau peut avoir pour origine une pollution de la ressource, un dysfonctionnement du traitement de potabilisation ou un entretien insuffisant des équipements de distribution. Elle peut aussi survenir d’une contamination lors d’une mauvaise manipulation du prélèvement de l’échantillon.


(source SISE-Eaux)

La carte ci-dessus présente les pourcentages de conformité bactériologique pour chaque UDI ainsi que la population desservie par ces UDI.

udi et ttP : unité de distribution et installations amont (station de traitement

production)

nombre de prélèvement

nombre de prélèvement

nC

Conformitébactériolo-

gique

1 UDI : La Vigie de PamandziTTP : UP Pamandzi 18 0 100 %

2 UDI : Pamandzi LabattoirTTP : Station Majikavo 50 0 100 %

3 UDI : MamoudzouTTP : UP Mamoudzou 26 0 100 %

4 UDI : Majikavo-HautTTP : Station Majikavo 68 1 97,3 %

5 UDI : Bouyouni EstTTP : UP Bouyouni Est 14 1 92,9 %

6 UDI : Bouyouni OuestTTP : Station Bouyouni Ouest 34 0 100 %

7 UDI : Mtsangamouji AcouaTTP : UP Mtsangamouji-STK1500M3 22 0 100 %

8 UDI : Tsingoni CombaniTTP : UP Mirereni 20 0 100 %

9 UDI : PassamaintyTTP : Station Passamainty 18 1 94,4 %

10 UDI : VahibeTTP : Station Vahibe 8 0 100 %

11 UDI : Ouroveni Centre OuestTTP : UP Ourouveni 42 0 100 %

12 UDI : Ouroveni Centre EstTTP : UP Ongoujou 26 0 100 %

13 UDI : Ouroveni SudTTP : Station Chirongui 55 0 100 %

14 UDI : Ouroveni MronabejaTTP : Station Mronabeja 10 0 100 %

15 TOTAL UDI et TTP 411 3 99,3 %


Pour l’année 2017, 3 prélèvements ont fait l’objet de non-conformités bactériologiques sur les paramètres Escherichia coli et Entérocoques sur un total de 411 prélèvements.

Ces non-conformités ont été les suivantes :

Ce sont donc 99,3 % des prélèvements réalisés qui présentent des résultats conformes. La bonne qualité bactériologique de l’eau se maintient à Mayotte.

En cas de non-conformité, c’est-à-dire de dépassement des limites de qualité, les résultats de l’auto-contrôle réalisé par la SMAE (taux de chlore, turbidité) sont examinés et des mesures correctives peuvent être mises

en œuvre par la SMAE. Des prélèvements de recontrôle sont diligentés par l’ARS OI pour s’assurer d’un retour à la normale.

Les situations de non-conformité observées n’ont pas nécessité de restriction d’usage, ni d’interruption de la distribution. Elles ont été de courte durée et n’ont pas engendré de signaux sanitaires associés transmis au dispositif de veille sanitaire de l’ARS OI.

date desprélèvements

installation udi

lieu deprélèvement

Paramètres (/100 ml-MS)

limitede qualité

Valeur mesurée

23/01/2017 Majikavo HautParticulierRésidence

IssijivaEntérocoques 0 n/100ml 11 n/100ml

20/06/2017 PassamaintyParticulier

Boulangerie Pain d’Or

Entérocoques 0 n/100ml 9 n/100ml

04/07/2017 Bouyouni EstLieu publique

Ecolematernelle

Entérocoques 0 n/100ml 57 n/100ml

Prélèvement d’eau chez un abonné - CHM de Mamoudzou (opération de flambage)


Qualité physico-chimique sur les paramètres clés en sortie de production et en distribution

Paramètre Conformité aux limitesde qualité* (%)

références de qualité**

Turbidité*** 100 % 98,0 %

Aluminium Sans objet 97.0 %

Nitrates 100 % Sans objet

Total pesticides 100 % Sans objet

Sous-produits de chloration 100 % Sans objet

Conductivité Sans objet 76,7 %

date duprélèvement

installation udi

lieu deprélèvement Paramètres limite

de qualité Valeur

23/01/2017 Mtsangamouji Sortieréservoir

Chlorure de Vinyle

monomère0,5 µg/l 1,1 µg/l

(source SISE-Eaux)

les autres non-conformités aux limites de qualité ont été les suivantes :

* On appelle «limites de qualité» les valeurs réglementaires fixées pour les paramètres dont la présence dans l’eau induit des risques immédiats ou à plus ou moins long terme pour la santé du consommateur. ** On appelle «références de qualité» les valeurs réglementaires fixées pour une vingtaine de paramètres indicateurs de qualité qui constituent des témoins du fonctionnement des installations de production et de distribution d’eau. Ces substances, qui n’ont pas d’incidence directe sur la santé, peuvent mettre en évidence un dysfonctionnement des installations de traitement ou être à l’origine d’inconfort ou de désagrément pour le consommateur.*** La turbidité fait l’objet d’une limite de qualité au point de mise en distribution ou sortie production et d’une référence de qualité au robinet du consommateur.


Les paramètres physico-chimiques observés ont montré une bonne qualité physico-chimique de l’eau potable en sortie de production et en distribution.

Les faibles valeurs de conductivité (valeur inférieur à 200 µS/cm) observées sur certains UDI montrent la présence d’une eau faiblement minéralisée dans certaines régions de l’Ile, notamment en Grande terre. Aucune des unités de production d’eau potable ne dispose de filière adaptée à la mise à l’équilibre calco-carbonique de l’eau. Une faible conductivité de l’eau peut être à l’origine de corrosion de canalisations métalliques et notamment celles qui sont en plomb, ce qui peut induire des effets néfastes sur la santé. Aujourd’hui, aucune canalisation en plomb n’est présente à Mayotte.

L’utilisation du polychlorure d’aluminium au cours de l’étape de traitement des eaux de surface explique la présence d’aluminium observée en distribution, mais qui reste tout de même inférieure à 97 % à la référence qualité de 200 µg/l. Un dépassement de la référence qualité indique une mauvaise maitrise du traitement et peut perturber le fonctionnement des appareils de dialyse.

Le dépassement de la limite de qualité concernant le chlorure de Vinyle n’a été observé qu’une seule fois et n’a pas été retrouvé par la suite. Le chlorure de Vinyle monomère provient généralement de matières plastiques (PVC ancien) mais d’autres origines sont possibles. Aucun dépassement n’a été observé sur les micro-polluants, les substances radioactives et les pesticides.

Fiche de prélèvement – résultats analyses de terrain


Bilan de l’auto-surveillance de la SMAEEn plus du contrôle sanitaire réalisé par l’ARS OI, la SMAE réalise son programme d’auto surveillance, en procédant à des prélèvements au niveau des ressources, au cours du traitement, ainsi qu’au niveau de la distribution (au niveau du réseau publics habitations, lieux publics…).

La SMAE a communiqué son bilan qualité 2017 issu de son auto surveillance, duquel il ressort un total de 4 729 prélèvements réalisés, dont :

• 728 mesures physico-chimiques et 383 recherches bactériologiques au laboratoire de la SMAE situé à l’unité de production de l’Ouroveni,

• 1 825 contrôles réalisés par les « mini-laboratoires » des usines ou unités de production sur les différentes étapes de la filière de traitement à intervalle de temps définis pour chaque unité de production et portant sur les paramètres suivants : pH, turbidité, chlore libre et chlore total,

• 2 176 prélèvements réalisés sur le réseau de distribution tous secteurs confondus pour

les paramètres pH, turbidité, chlore libre et chlore total et 383 prélèvements pour la bactériologie.

S’ajoutent à ces contrôles les autocontrôles en continu fournis par les analyseurs en ligne installés dans les unités de productions, quelques réservoirs de distribution et certains forages.

La recherche de cyanobactéries et de cyanotoxines sur les eaux brutes des retenues collinaires de Combani et de Dzoumogné et sur les eaux traitées a représenté :

• 166 prélèvements pour les retenues collinaires et les unités de productions associées pour des analyses réalisées par le laboratoire de la SMAE pour la recherche de cyanotoxines,

• 94 prélèvements pour les retenues collinaires et les unités de production associées pour des analyses réalisées par le laboratoire limnologie de Rennes pour la recherche de cyanobactéries.

Bilan microbiologique de l'eau en distribution (au robinet des consommateurs)

Aucun dépassement de la norme applicable n’a été observé sur les 383 échantillons analysés pour les paramètres coliformes totaux, escherichia coli et enterocoques.

Bilan physico-chimique de l'eau (au point de mise en distribution)

Aucun dépassement de la limite de qualité n’a été observé pour les paramètres physico-chimiques sur les 2176 échantillons analysés. Certains échantillons ont montré des faibles valeurs de conductivité, inférieures à la référence dequalité (valeur inférieure à 200 µS/cm) montrant une eau faiblement minéralisée dans certainesrégions de l’île, notamment en Grande Terre.


Du fait d’une absence de précipitations efficaces fin 2016, précipitations qui permettent habituellement la recharge des retenues collinaires, ressources principales de Mayotte en fin de période sèche, et du retard de l’installation de nouvelles ressources (forages, nouvelles retenues collinaires), l’île a été confrontée à une pénurie d’eau avec un risque de rupture totale de l’alimentation en eau destinée à la consommation humaine.

Un arrêté préfectoral a interdit un certain nombre d’usages à partir du réseau d’eau potable. Cette mesure s’est révélée insuffisante pour éviter une rupture totale d’alimentation en eau dans la partie sud de l’île.

Face au risque de vidange complet de la retenue collinaire de Combani et sur propositions de la SMAE, le Préfet a décidé de mettre en place des tours d’eau dans le sud (population alimentée depuis la retenue de Combani) qui ont débuté le vendredi 16 décembre 2016 avec des coupures 1 jour sur 2. Le premier bilan de cette mesure a montré un surstockage de l’eau par la population et une moindre économie. Un durcissement des tours d’eau de 1 jour sur 2 à 1 jour sur 3 de distribution d’eau potable au robinet sur les communes du Sud à partir du 25 décembre 2016 a alors permis de réaliser des économies plus substantielles de la ressource en eau de la retenue de Combani (de l’ordre de 38%) et de repousser ainsi l’échéance de son tarissement. De plus, 2 forages complémentaires (Dapani et Ouroveni) ont été mis en service. Ces tours d’eau se sont prolongés jusqu’au 5 avril 2017 avec un rétablissement de la potabilité sur l’ensemble des réseaux d’alimentation des

villages du sud le 7 avril 2017. La retenue de Combani a présenté un remplissage de 100% au 10 avril 2017 grâce aux pluies du mois d’avril. La retenue de Dzoumogné n’est arrivée à un maximum de remplissage de 54 % qu’au mois de mai.

Des rampes d’alimentation, au nombre de 34, ont été installées dans les villages du sud de Mayotte afin de permettre aux habitants d’avoir de l’eau potable à disposition. En effet, pendant les coupures d’eau, l’eau dans le réseau de distribution et aux robinets des consommateurs n’était plus considérée comme potable (les résultats de l’auto-surveillance de l’exploitant et du contrôle sanitaire réalisés par l’ARS ont révélé des dégradations ponctuelles de la qualité de l’eau dans le réseau). Des recommandations sanitaires ont donc été affichées et diffusées et une surveillance épidémiologique mise en place par la CIRE dans les centres de références du CHM du Sud de l’île.

Le contrôle sanitaire de l’ARS s’est concentré sur le suivi de la qualité de l’eau distribué aux rampes d’alimentation en lieu et place du contrôle sanitaire au robinet des consommateurs. Aucune non-conformité n’a été constatée au niveau des rampes d’eau.

Les coupures d’eau ont impacté 8 communes du sud et du centre de l’île (communes de Chiconi, Ouangani, Sada, Chirongui, Dembeni, Bandrélé, Kani-Keli et Boueni) pour une population de 76 400 personnes soit environ 30 % de la population de Mayotte (selon données INSEE 2017).

Événements marquants de l’année 2017 Pénurie d'eau en 2017


Zoom sur :dispositif de surveillance épidémiologique à Mayotte pendant la période des coupures d’eau en 2016 -2017 – article du bulletin épidémiologique hebdomadaire de Santé Publique France du 31 octobre 2017 – extrait.

« La rupture d’approvisionnement en eau expose la population à des risques sanitaires importants : recours à des eaux de surface contaminées pour l’alimentation et l’hygiène, impossibilité d’évacuer les excréta, stockage de réserves d’eau susceptibles de constituer des gîtes larvaires pour les moustiques vecteurs d’arboviroses… Cela représente donc une menace sanitaire pour la population mahoraise qui, en majorité, est en situation de grande précarité. Ainsi, l’absence d’eau (ou la mise en place de coupures d’eau prolongées) pourrait générer des flambées épidémiques de maladies endémiques à Mayotte (fièvre typhoïde, hépatite A, leptospirose, etc.). Afin de détecter une possible dégradation de la situation sanitaire, un dispositif de surveillance sanitaire renforcée a été mis en place par la Cire (Cellule d’intervention en région) Océan Indien (Cire OI) dès le 15 décembre 2016, et cela jusqu’au 30 avril 2017 ».

« La surveillance épidémiologique réalisée au fil des semaines dans les centres de références du CHM a permis d’observer une très nette augmentation du pourcentage de consultations pour diarrhées dans la zone centre/sud. Sur la période du 15 janvier au 14 février 2017, une augmentation de 4,1% des consultations pour diarrhées par rapport à la période précédente (15 décembre 2016 au 14 janvier 2017) a été constatée en zone centre/sud, passant de 8% à 12,1%. Dès la première semaine de mars, le pourcentage de consultations pour diarrhées est revenu au niveau observé en décembre 2016. Le pourcentage de consultations pour diarrhées dans la zone nord de l’île est resté globalement stable (autour de 6%) durant toute la période de surveillance. L’augmentation du nombre de diarrhées observées dans les centres de référence du CHM aux mois de janvier et février 2017 est corroborée par l’augmentation des ventes d’antidiarrhéiques dans les officines sentinelles du sud de l’île, comparativement à celles du nord ».

Présence de cyanobactéries sur la retenue de Dzoumognérappel :un bloom (prolifération importante) de cyanobactéries est apparu en début d’année 2015 sur la retenue de dzoumogné : il s’agit d’une prolifération massive de bactéries photosynthétiques, naturellement présentes dans les milieux aquatiques. Certaines cyanobactéries peuvent libérer dans l’eau des toxines (cyanotoxines) qui peuvent présenter un risque sanitaire pour la santé humaine.

Un comité de suivi s’est réuni régulièrement depuis 2015 avec un renforcement du contrôle sanitaire. Des analyses régulières de la qualité de l’eau brute et traitée ont été réalisées et un protocole de gestion adapté a été défini.

L’ARS a réalisé un contrôle sanitaire spécifique avec 62 prélèvements qui ont été envoyés par l’ARS au laboratoire LPL (Laboratoire des Pyrénées et Landes) pour la recherche de cyanobactéries et de cyanotoxines dont :

• 24 prélèvements « d’eaux brutes » dans la retenue collinaire de Dzoumogné,

• 16 prélèvements « d’eaux brutes » dans la retenue collinaire de Combani,

• 15 prélèvements « d’eaux traitées » à l’unité de production de Bouyouni,

• 7 prélèvements « d’eaux traitées » à l’unité de production de l’Ouroveni.

Malgré l’apparition de nouveaux blooms de cyanobactéries sur les retenues de Dzoumogné et de Combani, aucune cyanotoxine n’a été détectée sur les eaux traitées en 2017.

En 2017, le SIEAM a finalisé les travaux pour la mise en œuvre d’une solution de traitement définitive sur les UP de Bouyouni et d’Ouroveni par CAP (Charbon Actif en Poudre). Ils font

suite à la mise en œuvre par la SMAE d’une solution de traitement provisoire.L’étude écologique de diagnostic du phénomène de prolifération des cyanobactéries sur les retenues collinaires de Mayotte n’a pas pu être lancée par le SIEAM en 2017 comme cela avait été envisagé. Cette étude sera lancée en 2018.

Goût terreux dans le sud de MayotteLa SMAE a alerté l’ARS en date du 30 octobre 2017 au sujet d’une évolution du goût de l’eau dans le sud, secteur desservi par l’usine de l’Ouroveni. L’eau distribuée présente un gout terreux plus ou moins prononcé ressenti selon la population (cela dépend de la sensibilité de chaque consommateur).

La SMAE a expliqué ce phénomène par la présence d’une molécule, la géosmine, qui a de très faibles concentrations (une goutte


dans une piscine olympique) génère un goût terreux auquel les consommateurs peuvent être sensibles. Cette molécule provient de bactéries présentes naturellement dans le sol et de la décomposition de certaines algues présentes dans les retenues. Il s’agit d’un phénomène rencontré chaque année à cette période sur l’eau produite à l’Ourouveni (provenant de la retenue de Combani) et parfois sur l’eau de Bouyouni (provenant de la retenue de Dzoumogné). Il est lié à l’apparition des premières pluies et à la baisse de volume des retenues (phénomène de ruissellement, températures élevées, appauvrissement en oxygène dans les retenues…). La SMAE précise néanmoins que cela n’impacte en rien la potabilité de l’eau.

L’ARS s’est rapproché du laboratoire d’hydrologie de Nancy (laboratoire de l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire – ANSES) qui a confirmé l’hypothèse de la SMAE : « La géosmine et le 2 méthy iso bornéol sont 2 molécules sapides qui sont souvent à l’origine de problèmes organoleptiques

liées aux ressources en eau. Ces molécules sont produites par des cyanobactéries ou actinomycètes et génèrent des flaveurs de moisi ou de terre à partir de concentrations de 10 ng/L ». La présence de cette molécule et du goût terreux n’a pas d’impact sanitaire sur la qualité de l’eau distribuée.

La SMAE a indiqué que la mise en place en 2017 du traitement par CAP (Charbon Actif en Poudre) devrait permettre d’améliorer sensiblement cette situation mais cela reste à confirmer et à tester. La nouvelle prise d’eau de la retenue de Combani (bras articulé) permettra également d’adapter la profondeur de cette prise d’eau afin d’éviter la zone de fond ou se concentre les algues qui relarguent le plus la géosmine (milieu en anoxie). Enfin elle rappelle à juste titre l’importance de la mise en œuvre des périmètres de protection des captages et les vidanges décennales à réaliser pour les 2 retenues (mais qui ne pourront probablement pas être réalisées avant la réalisation de la 3ème retenue).


Autres évènements marquants de l'année 2017Casses sur l’adduction de Sada-Chirongui

Comme en 2016, plusieurs casses sur la canalisation d’adduction de Sada-Chirongui ont eu lieu en 2017 perturbant ainsi l’alimentation en eau du sud de l’île. Ces casses sont situées dans la majorité des cas au niveau du village de Mirereni.

A noter que la SMAE s’est nettement améliorée dans la gestion de ces casses qui ont entrainé des perturbations d’une durée de moins de 24 h (alors qu’en 2016 elles ont entrainé des perturbations pouvant aller jusqu’à 5 jours).

Ces casses accidentelles sur le réseau montrent la fragilité du réseau d’adduction dans le sud qu’il est nécessaire de sécuriser (renforcement ou remplacement des canalisations vétustes, interconnexions, augmentation de la capacité des réservoirs). Par ailleurs, le rétablissement de la potabilité de l’eau n’est pas immédiat aux robinets des consommateurs ce qui nécessite une communication adaptée pour éviter un risque sanitaire.

Perturbations de la distribution sur Petite terre

En 2017 des perturbations récurrentes ont eu lieu en Petite Terre sur le réseau de distribution de l’eau des quartiers desservis par le réservoir de la Vigie sur les communes de Labattoir et de Pamandzi. Ces perturbations se sont matérialisées par de très fortes diminutions de pression aux robinets des abonnés concernés. Elles sont dues à une insuffisance structurelle du réseau (capacité de pompage, dimensionnement des canalisations et capacité de stockage).

Ces problèmes de distribution montrent la nécessité de renforcer les ouvrages d’adduction et de distribution de Petite Terre (renforcement des canalisations, des capacités de pompages, nouveau réservoir et interconnexions). Le SIEAM a réalisé en 2017 une étude devant apporter des solutions à court et moyen terme sur ce phénomène. La SMAE a de son côté renforcer ses capacités de pompage pour essayer de faire face à ces perturbations (de manière provisoire).

Grève de l’entreprise total, pénurie de carburant

En août 2017, une grève de l’entreprise TOTAL a provoqué une pénurie de carburant sur l’ensemble de l’île. Cette grève a entraîné l’annulation d’une semaine de contrôle sanitaire par l’ARS qui n’a pas réalisé sa tournée hebdomadaire faute de carburant.

A noter que la SMAE qui disposait de réserves en carburant s’est substitué au contrôle sanitaire et a pu réaliser des prélèvements pour analyses bactériologiques afin de vérifier la conformité de l’eau distribuée.

InformationL’ARS OI communique aux mairies les informations relatives aux résultats du contrôle sanitaire des eaux, afin qu’elles soient affichées en mairie et mises

à disposition du public.

L’ARS OI adresse annuellement à la personne responsable de la production ou de la distribution d’eau une note d’information reprenant des éléments

relatifs à la qualité de l’eau. Cette note d’information est transmise aux consommateurs via la facture d’eau.

Les données relatives à la qualité de l’eau potable sont aussi consultables sur le site internet du Ministère de la Santé :

www.eaupotable.gouv.fr

Les analyses réalisées en 2017 par l’ARS OI dans le cadre du contrôle sanitaire et les analyses réalisées par la SMAE dans le cadre de leur auto surveillance

montrent une très bonne qualité bactériologique et physico-chimique des eaux destinées à la consommation humaine.

En 2017, le taux moyen de conformité bactériologique du contrôle sanitaire est supérieur à 99 % (en 2016 il était de 98,5 %). Les recherches de micro-polluants, de substances radioactives et de pesticides n’ont montré aucun

dépassement des normes en vigueur.

Conclusion

ARS Océan Indien - Délégation de l’île de Mayotte, service Santé-Environnement - Juillet 2018www.ocean-indien.ars.sante.fr

Pour consulter en temps réel les données de la qualité de l’eau au robinet :www.solidarites-sante.gouv.fr/sante-et-environnement/eaux/article/qualite-de-l-eau-potable

à Mayotte - PS-Eau · chimique de la ressource Qualité microbiologique de l’eau distribuée...

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