« Les sacs plastique, le vrai danger en méditerranée »

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RICHARD CHEMLA Le spécialiste de la mer s'inquiète de la situation La Méditerranée, ses coins de paradis, ses espèces de poissons par milliers... et ses déchets. Selon une étude publiée par la revue Plos One, la Grande Bleue est la mer d'Europe la plus polluée. Une situation d'autant plus préoccupante que « les institutions n'ont pas encore pris toute la mesure de l'ampleur des dégâts », relève Richard Chemla, le président du Centre de découverte du monde marin (le CDMM, une association niçoise qui œuvre pour sa préservation). Quels sont les polluants présents ? Il y les déchets visibles, les cartons, les cannettes, mais aussi la pollution plus insidieuse, dont les plastiques. Chaque année, 3 000 tonnes de métaux lourds sont aussi déversées par le Rhône et 200 000 autres d'hydrocarbures se retrouvent en mer à cause des dégazages sauvages. Il y a aussi les résidus de médicaments qui perturbent le système de reproduction des espèces. Au total, plus de 80 % de ces polluants viennent des terres, donc de l'homme. Il n'y a pas de prise de conscience ? Il y a surtout un décalage entre les citoyens, qui sont prêts à faire beaucoup, et les institutions, notamment européennes, qui n'ont pas envie d'aller plus loin. Il faut tirer l'alarme à Bruxelles et éliminer les sacs plastique, mêmes biodégradables leurs particules sont ingérées par les poissons. Ils représentent le vrai danger. Quelles sont vos préconisations, à quelques jours de la saison estivale ? C'est simple, il ne faut absolument rien jeter en mer. Son « pouvoir régénérateur » n'est qu'une légende.

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RICHARD CHEMLA Le spécialiste de la mer s'inquiète de la situation

La Méditerranée, ses coins de paradis, ses espèces de poissons par milliers... et ses déchets. Selon une étude

publiée par la revue Plos One, la Grande Bleue est la mer d'Europe la plus polluée. Une situation d'autant plus

préoccupante que « les institutions n'ont pas encore pris toute la mesure de l'ampleur des dégâts », relève

Richard Chemla, le président du Centre de découverte du monde marin (le CDMM, une association niçoise qui

œuvre pour sa préservation).

Quels sont les polluants présents ?

Il y les déchets visibles, les cartons, les cannettes, mais aussi la pollution plus insidieuse, dont les plastiques.

Chaque année, 3 000 tonnes de métaux lourds sont aussi déversées par le Rhône et 200 000 autres

d'hydrocarbures se retrouvent en mer à cause des dégazages sauvages. Il y a aussi les résidus de médicaments

qui perturbent le système de reproduction des espèces. Au total, plus de 80 % de ces polluants viennent des

terres, donc de l'homme.

Il n'y a pas de prise de conscience ?

Il y a surtout un décalage entre les citoyens, qui sont prêts à faire beaucoup, et les institutions, notamment

européennes, qui n'ont pas envie d'aller plus loin. Il faut tirer l'alarme à Bruxelles et éliminer les sacs plastique,

mêmes biodégradables – leurs particules sont ingérées par les poissons. Ils représentent le vrai danger.

Quelles sont vos préconisations, à quelques jours de la saison estivale ?

C'est simple, il ne faut absolument rien jeter en mer. Son « pouvoir régénérateur » n'est qu'une légende.