É Les CPE Vers MISE À JOUR ÉCONOMIQUE claquent la porte … · 2016-12-06 · tres de la petite...

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DÉNEIGEMENT La collusion peut attendre Page 2 NUM É RO 1 VENDREDI 27 NOVEMBRE 2015 RECYCLEZ S.V.P. GRÈVE Les professionels joignent le mouvement Page 5 A UJOURD HUI Actualités Les vapoteuses expulsées des terrasses Page 4 COP21 «Il n’y a pas de plan B» — Laurent Fabius Page 7 Salaires La fonction publique provinciale laissée pour compte Page 8 Culture 20M$ pour la culture à Montréal Page 11 ÉLIZABETH SÉGUIN L es quatre associations nationales des cen- tres de la petite enfance (CPE) et des garde- ries privées subventionnées au Québec sont parties en claquant la porte des négociations avec le gouvernement, à la suite de l’annonce d’une coupe de 120 millions de dollars dans les services de garde. L’Association québécoise des centres de la petite enfance (AQCPE), l’Association des garderies privées du Québec (AQPQ), le Conseil québécois des services de garde édu- catifs à l’enfance (CQSGEE) et le Rassemble- ment des garderies privées du Québec (RGPQ) se soustraient aux négociations en vue de faire pression sur le gouvernement afin qu’il renonce aux compressions prévues pour l’année prochaine. Selon Louis Senécal, président-directeur général de l’AQCPE, il ne s’agirait pas de 120 millions, mais plutôt d’un total de 320 millions de dollars coupés, soit 5000 emplois en moins dans les services de garde éducatifs. Deux tiers des CPE et des garderies privées subiront une baisse de sub- vention. «Le gouvernement tente d’aller pui- ser à même le servicequi a fait ses preuves et Les CPE claquent la porte Des compressions de 120M$ entraînent la fin des négociations avec Québec VOIR EN PAGE 12 : CPE JACQUES BOISSINOT LA PRESSE CANADIENNE Le ministre des Finances du Québec, Carlos Leitão FÉLIX DESCHÊNES JEAN-PHILIPPE GUILBAULT M algré une croissance économique moin- dre que prévu, Québec a affiché un sur- plus budgétaire l’an dernier et continuera à lut- ter contre la dette publique, a révélé hier une mise à jour du plan économique libéral. Le budget 2014-2015 s’est finalement conclu avec un surplus de 136 millions de dol- lars avant le versement au Fonds des généra- tions et l’équilibre budgétaire devrait être at- teint, comme prévu, dès 2015-2016. Le respect des échéanciers de Québec est principalement expliqué par les compressions de l’ordre de 0,9 % des dépenses de programmes de l’État. «On a été capables de reprendre le contrôle de nos finances publiques, a résumé le ministre des Finances du Québec, Carlos Leitão. Ce qui nous permettra, dans les an- nées à venir, d’une façon très ciblée, de réin- vestir là où nous jugeons que c’est nécessaire de réinvestir.» Or, le bilan Leitão n’est pas sans taches. La croissance économique du Québec a été revue à la baisse, passant de 2 % à 1,5 % du produit intérieur brut. Le rapport soutient que la pro- vince s’en sort plutôt bien à cet égard, compte tenu des ralentissements plus importants vé- cus au Canada et ailleurs dans le monde. En attendant Godbout Le bouclier fiscal promis aux contribuables québécois sera finalement instauré dès le 1er janvier 2016. «C’est un allègement de 208 mil- lions de dollars sur quatre ans, un mécanisme inspiré grandement de la commission God- bout, a expliqué Carlos Leitão. Et grâce à ce dispositif, près de 400 000 ménages profite- ront d’une aide fiscale additionnelle de 50 MISE À JOUR ÉCONOMIQUE Vers l’équilibre et plus loin encore Après le déficit, Leitão s’attaque à la dette VOIR EN PAGE 12 : MISE À JOUR JEAN BALTHAZARD L e «Vendredi fou», ou Black Friday aux États-Unis, prend de l’ampleur au Québec. Les détaillants devront toutefois miser davan- tage sur les services en ligne s’ils veulent conti- nuer d’attirer des clients. Le magasinage sur Internet prend du galon alors que 85 % des Canadiens affirment qu’ils font leurs emplettes en ligne, selon un sondage Léger pour le compte d’UPS Canada. Un peu moins d’une personne sur trois se rendra d’ailleurs sur le site Web d’un détaillant canadien pour profiter des aubaines du «Vendredi fou», qui se déroule toujours lors du congé de l’Action de grâce améri- cain. L’implication des commerçants québécois sur Internet a pourtant tardé, selon le professeur au Département de marketing de HEC, Jean-Luc Geha. «La barrière de la langue posait beaucoup de problèmes aux commerçants du Québec au départ, explique M. Geha. Maintenant, les entre- prises travaillent très fort pour rattraper ce re- tard» enchaîne-t-il. Plus de 25 000 entreprises québécoises de commerce de détail ont moins de 50 employés, d’après le président et directeur-gé- néral du Conseil québécois du commerce de détail Léopold Turgeon. «Ces entreprises possèdent peu de moyens financiers et peu de ressources hu- maines, donc c’est plus dur pour elles de s’appro- prier les technologies», avance M. Turgeon. Les plateformes électroniques minent d’ailleurs le succès du «Vendredi fou» en magasins, selon Un vendredi dingue, dingue, dingue BERNARD THOMAS THE HERALD-SUN VIA ASSOCIATED PRESS Noor Mansoor dégonfle son matelas avant d’être la première personne à magasi- ner au Best Buy, le jeudi 26 novembre 2015, à Durham, N.C. VOIR EN PAGE 12 : VENDREDI FOU

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DÉNEIGEMENT La collusion peut attendre Page 2

N U M É R O 1 V E N D R E D I 2 7 N O V E M B R E 2 0 1 5 R E C Y C L E Z S . V . P .

GRÈVE Les professionels joignentle mouvement Page 5

AUJOURD’HUI

Actualités Les vapoteusesexpulsées des terrassesPage 4COP21 «Il n’y a pas deplan B» — Laurent FabiusPage 7Salaires La fonction publique provinciale laissée pour compte Page 8Culture 20M$ pour la culture à MontréalPage 11

É L I Z A B E TH S É GU I N

L es quatre associations nationales des cen-tres de la petite enfance (CPE) et des garde-

ries privées subventionnées au Québec sontparties en claquant la porte des négociationsavec le gouvernement, à la suite de l’annonced’une coupe de 120 millions de dollars dans lesservices de garde.

L’Association québécoise des centres dela petite enfance (AQCPE), l’Association desgarderies privées du Québec (AQPQ), leConseil québécois des services de garde édu-catifs à l’enfance (CQSGEE) et le Rassemble-ment des garderies privées du Québec(RGPQ) se soustraient aux négociations envue de faire pression sur le gouvernementafin qu’il renonce aux compressions prévuespour l’année prochaine. Selon Louis Senécal,président-directeur général de l’AQCPE, ilne s’agirait pas de 120 millions, mais plutôtd’un total de 320 millions de dollars coupés,soit 5000 emplois en moins dans les servicesde garde éducatifs. Deux tiers des CPE et desgarderies privées subiront une baisse de sub-vention. «Le gouvernement tente d’aller pui-ser à même le servicequi a fait ses preuves et

Les CPEclaquent la porteDes compressions de 120M$ entraînentla fin des négociationsavec Québec

VOIR EN PAGE 12 : CPE

JACQUES BOISSINOT LA PRESSE CANADIENNE

Le ministre des Finances du Québec, Carlos Leitão

F É L I X D E S CH ÊN E SJ E AN - PH I L I P P E G U I L B AU LT

M algré une croissance économique moin-dre que prévu, Québec a affiché un sur-

plus budgétaire l’an dernier et continuera à lut-ter contre la dette publique, a révélé hier unemise à jour du plan économique libéral.

Le budget 2014-2015 s’est finalementconclu avec un surplus de 136 millions de dol-lars avant le versement au Fonds des généra-tions et l’équilibre budgétaire devrait être at-teint, comme prévu, dès 2015-2016. Le respectdes échéanciers de Québec est principalement

expliqué par les compressions de l’ordre de0,9 % des dépenses de programmes de l’État.

«On a été capables de reprendre lecontrôle de nos finances publiques, a résuméle ministre des Finances du Québec, CarlosLeitão. Ce qui nous permettra, dans les an-nées à venir, d’une façon très ciblée, de réin-vestir là où nous jugeons que c’est nécessairede réinvestir.»

Or, le bilan Leitão n’est pas sans taches. Lacroissance économique du Québec a été revueà la baisse, passant de 2 % à 1,5 % du produitintérieur brut. Le rapport soutient que la pro-vince s’en sort plutôt bien à cet égard, compte

tenu des ralentissements plus importants vé-cus au Canada et ailleurs dans le monde.

En attendant GodboutLe bouclier fiscal promis aux contribuables

québécois sera finalement instauré dès le 1erjanvier 2016. «C’est un allègement de 208 mil-lions de dollars sur quatre ans, un mécanismeinspiré grandement de la commission God-bout, a expliqué Carlos Leitão. Et grâce à cedispositif, près de 400 000 ménages profite-ront d’une aide fiscale additionnelle de 50

MISE À JOUR ÉCONOMIQUE

Vers l’équilibreet plus loin encoreAprès le déficit, Leitão s’attaque à la dette

VOIR EN PAGE 12 : MISE À JOUR

J E A N B A LTH A Z A RD

L e «Vendredi fou», ou Black Friday auxÉtats-Unis, prend de l’ampleur au Québec.

Les détaillants devront toutefois miser davan-tage sur les services en ligne s’ils veulent conti-nuer d’attirer des clients.

Le magasinage sur Internet prend du galonalors que 85 % des Canadiens affirment qu’ils fontleurs emplettes en ligne, selon un sondage Légerpour le compte d’UPS Canada. Un peu moinsd’une personne sur trois se rendra d’ailleurs sur lesite Web d’un détaillant canadien pour profiterdes aubaines du «Vendredi fou», qui se dérouletoujours lors du congé de l’Action de grâce améri-cain. L’implication des commerçants québécoissur Internet a pourtant tardé, selon le professeurau Département de marketing de HEC, Jean-LucGeha. «La barrière de la langue posait beaucoupde problèmes aux commerçants du Québec audépart, explique M. Geha. Maintenant, les entre-prises travaillent très fort pour rattraper ce re-tard» enchaîne-t-il. Plus de 25 000 entreprisesquébécoises de commerce de détail ont moins de50 employés, d’après le président et directeur-gé-néral du Conseil québécois du commerce de détailLéopold Turgeon. «Ces entreprises possèdent peude moyens financiers et peu de ressources hu-maines, donc c’est plus dur pour elles de s’appro-prier les technologies», avance M. Turgeon. Lesplateformes électroniques minent d’ailleurs lesuccès du «Vendredi fou» en magasins, selon

Un vendredi dingue, dingue, dingue

BERNARD THOMAS THE HERALD-SUN VIA ASSOCIATED PRESS

Noor Mansoor dégonfle son matelas avant d’être la première personne à magasi-ner au Best Buy, le jeudi 26 novembre 2015, à Durham, N.C. VOIR EN PAGE 12 : VENDREDI FOU

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L ’ A T E L I E R , L E V E N D R E D I 2 7 N O V E M B R E 2 0 1 5

ACTUALITÉSP 2

Dès cette année, 3650 réfugiés syriens auQuébec, autant l’an prochain et un bud-

get de 29 millions. Les chiffres peuvent fairetourner les têtes et la réaction fut instanta-née en ces heures de «rigueur budgétaire»:et nos pauvres, nos vieux, nos démunis?Alors que les astres semblent économique-ment alignés pour les réfugiés, nos pauvres ànous seraient ignorés par Québec. Les protecteurs de la veuve et de l’orphelin sesont multipliés ces derniers jours non sansme laisser un petit goût amer en bouche.

Refuser d’accueillir les réfugiés sousprétexte que cet argent pourrait être utilisépour aider les plus démunis 100% québécoism’oblige ici à dénoncer un faux dilemme etune attitude hypocrite. Aux dernières nou-velles, je n’ai pas constaté de foules de béné-voles massées pour prêter main-forte auxorganismes communautaires québécois. Aucontraire, les banques alimentaires crientfamine et, outre le soubresaut du temps desFêtes, l’âme charitable du Québec sembleêtre à géométrie variable. Bonifions l’aidesociale? «Ces B.S. qui profitent du système?Non merci!» Donnons plus pour aider lesitinérants à s’en sortir? «Des junkies qui neveulent que se droguer!»

Or, les réfugiés ne demandent qu’unechose: une terre paisible où ils pourrontcontribuer à une société loin de la barbariequ’ils tentent de fuir. Médecins, intellec-tuels, libres penseurs, scolarisés, tels sontles profils types pourchassés par le groupearmé État Islamique. Nous sommes loin desprofiteurs de système ou des junkies quihantent l’imaginaire collectif. Pour m’expri-mer en des termes purement managériaux,cette force travaillante n’attend qu’unechose: le petit coup de pouce nécessaire afinde faire fructifier l’économie québécoise.L’aide aux réfugiés se voit ainsi comme uninvestissement.

De plus, rien ne nous empêche de, col-lectivement, choisir d’aider tous ceux quien ont besoin, d’ici comme d’ailleurs. Lefaux dilemme dans lequel nous place cespenseurs du dimanche catégorise l’exis-tence humaine d’une bien drôle de ma-nière : nous avant eux. Les dérapages quipeuvent suivre sont parfaitement prévisibles. Oui, les pauvres ont plus quejamais besoin de soutien – les femmes entête de file – mais blâmer les réfugiés pourun désengagement de l’État, c’est braquerl’opinion publique contre la mauvaise ci-ble. Descendez dans la rue lorsque les ser-vices publics sont mis à mal, quand l’édu-cation ne semble plus être la priorité dugouvernement, quand les organismescommunautaires voient leur financementfondre comme de la neige au soleil. Soyezconséquents avec vos paroles et votre cri-tique n’en sera que bonifiée et légitime.

À lire ce discours faussement sélectif,je n’espère donc plus qu’une chose: que laGrande guignolée 2015 soit la plus lucra-tive jamais enregistrée. Ils valent biencela, nos pauvres à nous.

CHRONIQUEEt nos pauvresà nous?

I S A B E L L E N EV EU

M ontréal ne compte pas intervenir immé-diatement pour combattre la collusion

dans le déneigement. La Ville reporte à l’an pro-chain la mise en place des mesures visant à ré-pondre à la recommandation sur le renouvelle-ment des contrats de déneigement du Bureaude l’inspecteur général (BIG).

Au début de la semaine, le BIG a rendu pu-blic son Rapport sur le déneigement et ses pra-tiques à Montréal, relevant que la collusion y esttoujours bien présente. Le BIG a fait plusieurs re-commandations au conseil municipal, dont unevisant à combattre la collusion dans ce secteur.

La vice-présidente du comité exécutif de laVille, Anie Samson, a expliqué jeudi qu’il est«trop tard» pour ajouter à la nouvelle Politiquede déneigement des mesures répondant à l’en-semble des recommandations du rapport,«puisque l’on va commencer à avoir nos tem-pêtes de neige dans les semaines qui viennent».

Selon Anie Samson, la Ville aura besoin detemps pour évaluer la recommandation du BIGtraitant du renouvellement des contrats de dé-neigement. «À la Ville de Montréal, on a plusd’une cinquantaine de contrats différents, quine finissent pas aux mêmes échéances, a-t-elleexpliqué. Donc, le travail qu’on aura à faire,c’est d’essayer d’organiser le tout en fonctiondes échéances.»

Au printemps, la Ville prévoit analyser la si-tuation en détail, prendre en compte certainesrecommandations et travailler sur le plan admi-nistratif pour déterminer ce qu’elle peut faire.

Nouveaux outilsPour ce qui est des autres recommandations

du BIG, Anie Samson a affirmé que la nouvelle Po-litique de déneigement règle déjà une bonne partiedes problèmes que l’inspecteur a soulevés dans sonrapport. Elle a noté que la politique est maintenantcommune, que la Ville peut décréter un charge-

ment de neige en même temps sur l’ensemble deson territoire et qu’elle a validé l’implication des arrondissements.

En plus de la nouvelle politique de dénei-gement, la Ville propose également une séried’outils pour faciliter le suivi de ces opéra-tions. Le responsable de la Ville intelligenteet des technologies de l’information, HaroutChitilian, a souligné qu’une «cure de renou-

veau» a, par exemple, été effectuée sur l’ap-plication INFO-Neige Montréal. L’état destravaux de déneigement sera désormais misà jour en temps réel, il sera possible de faireune recherche par adresse et l’applicationdonnera des informations sur 18 des 19 arrondissements.

L’Atelier

Le combat contre la collusionpeut attendreMontréal reporte à 2016 sa lutte à la collusion dans le service de déneigement

ROBERT SKINNER LA PRESSEL’inspecteur général de Montréal, Me Denis Gallant, a dénoncé la collusiondes entreprises de déneigement dans son rapport d’enquête publié le 23 novembre.

N I CO L A S T R I F FAU LT

L’ Office national de l’énergie (ONÉ) rendramaintenant public ses rapports d’inspec-

tion des réseaux de pipelines du pays. Cette dé-cision, annoncée hier matin et prise par l’ONÉdans un souci de transparence, risque toutefoisde ne pas suffire à éteindre l’opposition ci-toyenne au projet oléoduc Énergie Est deTransCanada.

À l’instar de la tournée pancanadienne, dé-but 2015, du président de l’ONÉ Peter Watsonet de l’ajout sur le site internet de l’organismefédéral d’une carte interactive des incidents dé-clarés, la nouvelle démarche vise à « utiliser denouveaux moyens de communiquer et à don-ner plus d’informations aux Canadiens », explique Marc-André Plouffe, directeur régio-nal au bureau montréalais de l’ONÉ. Dans undélai maximal de six semaines suivant l’inspec-tion, le rapport sera mis en ligne sur le site del’Office. 80% des documents seront ainsi dispo-nibles, certains contenant des informations privées.

Le mouvement Stop Oléoduc, fort de plu-sieurs comités de citoyens vivant le long dutracé prévu du projet Énergie Est et affilié auRegroupement vigilance hydrocarbures Qué-bec, admet que l’annonce de l’ONÉ constitueune bonne nouvelle. Le groupe juge utile d’ensavoir plus pour s’assurer de rester vigilant.Anne-Marie Berthiaume, du comité de Mont-magny-L’Islet, considère en outre que laconnaissance par les citoyens, par les muni-cipalités et par les médias d’anomalies rap-portées par l’ONÉ peut mettre de la pressionsur les sociétés pipelinières qui s’en retrou-veront plus soucieuse.

Stop Oléoduc rappelle cependant que la dif-fusion publique des rapports d’inspectionn’aura aucun impact sur la sécurité entourantles installations de transports du pétrole. En ef-fet, d’après une étude statistique du Bureau dela sécurité des transports du Canada, seulement1% des fuites de brut sont constatées par desagents d’inspection de l’Office national del’énergie, contre 76% par un employé présentsur place et 12% par le public.

Par ailleurs, Si l’ONÉ parie sur une rela-tion de causalité proportionnelle entre laquantité d’informations rendues disponibles

au public et son acceptation de la présenced’oléoducs dans son voisinage, rien n’estmoins sûr; à en croire un sondage SOM, com-mandé par les organismes Équiterre, Fonda-tion David Suzuki, Greenpeace Canada et Na-ture Québec, six Québécois sur 10 sont au-jourd’hui contre le projet de transport par pi-pelines de pétrole à travers la province, alorsqu’ils étaient trois sur 10 l’an dernier.

L’Atelier

ENVIRONNEMENT

Les rapports de l’ONÉ publicsUne décision qui n’apaise pas les craintesdes opposants du pipeline Énergie Est

JEAN-PHILIPPE GUILBAULT

THOMA S L I TA L I E N

G uy Bertrand a lancé hier un manifeste inti-tulé 2030: la République fédérale du Qué-

bec, le projet d’un «vieux sage» qui tenterait demotiver les acteurs du présent à agir pour l’avenir.

L’an dernier, il avait lancé un documen-taire, divisé en plusieurs capsules, portant surson «projet révolutionnaire» qui serait de re-créer le Québec à partir de ses régions et d’enfaire des États. Aujourd’hui, c’est un manifestesigné par sa seule main qu’il publie. S’abstenantd’être propagandiste, il ne recherche aucun ap-pui politique ou organisationnel. Il a un butidéaliste: «À chaque page du manifeste, il y aun débat.»

Il a participé à la fonda-tion du Parti québécois etétait candidat à sa chefferieen 1985. Après quelques an-nées politisées et deuxéchecs référendaires, il s’estrendu compte que ce parti«[n’] allait nulle part».Pour lui, le groupe politiquele plus enclin à réaliser sonprojet serait le Parti libéraldu Québec, puisque le PQ a«une réputation d’un partiperdant.» Le PLQ possède-rait les éléments rassem-bleurs capables de motiver les populations allo-phones, anglophones, autochtones et franco-phones à se rassembler en un seul et même butséparatiste. «On s’en fout de Couillard, ce n’estqu’un homme, pas un parti», précise-t-il en réi-térant l’idée d’un projet futuriste de société.

L’auteur désire laisser avec ce manifesteson héritage personnel. «C’est mon testa-ment, c’est mon œuvre», affirme-t-il. Auto-proclamé humaniste, il décrit son ouvragecomme un «plan d’affaires très révolution-naire dans son contenu et unique dans saprésentation.»

L’Atelier

SOUVERAINETÉ

L’héritage d’un rêveurGuy Bertrand souhaitevoir le Québec devenirune république en 2030

L’aréna Marcel Aubutsera rebaptiséRésultat du scandale sexuel impliquant Marcel Aubut, l’aréna de Saint-Hubert-de-Rivière-du-Loup changera de nom. Puisque l’ex-président du Comité olympique canadien, originaire de cette mu-nicipalité québécoise, a quitté ses fonctionspour donner suite à une plainte pour harcè-lement sexuel, le bâtiment portant son nomsera renommé, une décision des élus muni-cipaux voulant affirmer leur respect desfemmes. En octobre dernier, Marcel Aubutavait présenté des excuses publiques en plus de démissionner du cabinet d’avocats BCF.

L’Atelier - J-P.G.

MARTIN SMITHTranscanada garde le cap quant à laréalisation de son oléoduc Énergie Esten 2020.

Me Guy Bertrand

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L ’ A T E L I E R , L E V E N D R E D I 2 7 N O V E M B R E 2 0 1 5

ACTUALITÉSP 3

Huit mois deprison pour Jérémy RoyAccusé d’avoir agressé unjeune homme homosexuel auFestival western de Saint-Titeen septembre dernier, JérémyRoy a plaidé coupable à la ma-jorité des chefs d’accusationportés contre lui, jeudi, au pa-lais de justice de Shawinigan.L’agresseur a été condamné àhuit mois de prison et devra sesoumettre à une période deprobation de deux ans. Rappe-lons que Jérémy Roy a été ar-rêté le 5 novembre à Chibou-gamau, après avoir frappé auvisage Mathieu Grégoire, àcoups de bouteille de bière.Depuis le début des procé-dures, Mathieu Grégoire asoutenu qu’il s’agissait d’uneagression homophobe à sonégard, mais la poursuite n’apas été en mesure de le prou-ver. Âgé de 20 ans, JérémyRoy est déjà bien connu despoliciers de sa région. Il adéjà été condamné pourvoies de fait, introductionpar effraction et non-respectde conditions.

L’Atelier IN

J E A N - PH I L I P P E G U I L B AU LT

L a protection des lanceursd’alerte tarde à être assu-

rée par Québec, alors que lerapport final de la commissionCharbonneau propose despistes de solution pour facili-ter la dénonciation de fraudesou d’actes répréhensibles.

Annoncé il y a plus d’un anpar le ministre responsable del’Administration gouverne-mentale, Martin Coiteux, leprojet de loi visant à protégerles dénonciateurs dans lafonction publique n’a toujourspas été déposé à l’Assembléenationale, alors que la jugeFrance Charbonneau a appeléà briser la culture du silencefavorisant les mauvaises pra-tiques. Pour le président de laLigue d’action civique, Frédé-ric Lapointe, beaucoup de che-min reste à faire. «Dans ce quiest du registre de la protec-tion des dénonciateurs, on aun très grand nombre de pro-blèmes», affirme-t-il. En têtede liste, l’obligation pour lesemployés de demeurer loyauxenvers leur employeur resteun problème majeur aux yeuxde l’organisme ayant déposéun mémoire lors des au-diences de la commissiond’enquête publique.

Frédéric Lapointe souligneégalement la volonté de lacommission à confier la vérifi-cation générale des petitesvilles de moins de 100 000 ha-bitants au Vérificateur généraldu Québec. «La vérificationgénérale dans les petitesvilles, c’est à peu près toute lamême firme comptable privéequi la fait : Raymond ChabotGrant Thornton, avance-t-il.

Pourquoi la commissionCharbonneau, sachant cequ’elle sait, tient-elle à ce quece soit quelqu’un d’autre quifasse les vérifications compta-bles dans les villes?»

Peu d’actionDernière députée à avoir

présenté un projet de loi vi-sant à protéger les lanceursd’alerte, Manon Massé, deQuébec solidaire, affirme re-

garder de très près les élé-ments soulevés par le rapportde la juge France Charbon-neau. À la différence des pro-jets proposés par Martin Coi-teux et par la CAQ qui ne vi-sent que les employés de lafonction publique, Québec so-lidaire souhaite étendre cetteprotection aux employés dusecteur privé. «Comme lalanceuse d’alerte […] quiétait la directrice générale de

l’Association des entrepre-neurs en maçonneries duQuébec [Stéphanie Bérard]— on est en plein dans l’en-treprise privée. Cettefemme-là a dénoncé sa pro-pre entreprise, parce que lamajorité des contrats se fai-saient en dessous de la table.Et là, c’est notre intérêt pu-blic, ce sont nos taxes et nosimpôts» qui sont mal utilisésd’où l ’ intérêt, à son avis,

d’étendre le champ d’actiondes projets de loi proposés.

L’Atelier n’a pu confirmer sile projet de loi serait déposébientôt. Le ministère de la Jus-tice n’a pas répondu à nos appelset le Barreau du Québec n’a pasvoulu faire de commentaires,analysant toujours le contenu durapport final de la Commission.

L’Atelier

À la défense des lanceurs d’alerteLe Québec tarde à défendre les dénonciateurs bien que la commission Charbonneau recommande leur protection

«False ClaimsAct»Suggéré par la commissionCharbonneau, le False ClaimAct est une loi fédérale amé-ricaine datant de la guerre deSécession. Elle permet à desindividus de poursuivre aunom de l’État des entreprisesfrauduleuses.

Modifiée plusieurs fois,la loi prévoit que les dénon-ciateurs puissent toucher de15 à 25% des fonds récupé-rés par l’État au terme de lapoursuite judiciaire. Selonle département de la Justiceaméricaine, la loi fédéraleaurait permis au gouverne-ment de récupérer près de 6milliards de dollars en 2014.

Frédéric Lapointe, de laLigue d’action citoyenne,nuance toutefois l’efficacitéd’une version québécoise decette loi. «Ça multiplieraitcertainement les recours,avance-t-il. Est-ce que l’ad-ministration de la justice auQuébec serait capable d’ava-ler la bouchée, sachant queles tribunaux sont déjà trèsencombrés?»

Trudeau à Malte pour le CommonwealthLe premier ministre JustinTrudeau est arrivé jeudi àMalte, deuxième arrêt de sontour des grandes conférenceseuropéennes. Il y a rencontréle premier ministre maltais,Joseph Muscat, juste avant lesommet du Commonwealthprévu vendredi sur la petite îleeuropéenne. Le pays, situé en-tre l’Afrique du Nord et l’Ita-lie, voit actuellement la crisesyrienne s’approcher de sesfrontières. Le premier minis-tre du Canada discutera àMalte des enjeux du combatcontre le groupe armé État is-lamique ainsi que des change-ments climatiques. Il a fait unpremier arrêt à Londres mer-credi et terminera sa tournée àParis pour assister à la confé-rence des Nations unies(COP21), qui débutera le 30novembre. Dans la capitalebritannique, il a rencontré lareine Élisabeth II, avec qui ils’est entretenu le temps d’undéjeuner à Buckingham Pa-lace. Il a terminé sa visite de24 heures en sol britannique àla résidence du premier minis-tre David Cameron. Unconseiller de M. Trudeau a af-firmé que M. Cameron n’avaitpas insisté auprès du premierministre canadien afin qu’ilreconsidère sa décision de re-tirer les CF-18 de la missionde bombardement en Irak eten Syrie.La Presse canadienne MG

L e Front commun tiendraune grève générale le 9

décembre prochain. L’objec-tif de cette quatrième jour-née de grève est de sortir del’impasse les négociationsentre le secteur public et legouvernement québécois.

Dans un communiquépublié jeudi, le Front com-mun a affirmé qu’i l conti-nuerait de négocier de«bonne foi», mais qu’il n’hé-siterait pas à débrayer enl’absence d’un «progrès tan-gible» dans les pourparlers.

Le regroupement «SISP-CSN-FTQ», composé du Se-crétariat intersyndical desservices publics, de la Confé-dération des syndicats natio-naux et de la Fédération destravailleurs et travailleusesdu Québec, a dit reconnaitreque Québec avait changéd’attitude. Il a attribué ce«changement de ton» auxtrois jours de grève tour-nante tenus cet automne, audépôt d’une contre-proposi-tion avec des demandes re-vues à la baisse et au reportdes trois journées de dé-brayage init ialement pré-vues pour les 1ers, 2 et 3 dé-cembre.Il a toutefois expli-qué que des blocages impor-tants subsistaient, notam-ment en ce qui concerne leshausses salariales et le ré-gime de retraite.

Le Front commun, quireprésente 400  000 des500  000 travail leurs del’État, a également prévenuque, si le gouvernement

continuait de «faire lasourde orei l le» après lagrève générale du 9 décem-bre, il lui resterait deux au-tres jours de débrayage enbanque.

Les membres du Frontcommun travaillent au seindes réseaux de la santé et desservices sociaux, de l’éduca-tion, de l’enseignement su-périeur et de la fonction pu-blique. Rappelons que lesconventions collectives dusecteur public sont échuesdepuis le 31 mars 2015.

La Presse canadienne IN

FRONT COMMUN

Grève générale le 9 décembre

RADIO-CANADA ARCHIVESKen Pereira a été un lanceur d'alerte lors de la commission Charbonneau. Son témoignage a permis de grandes avancées dans les travaux.

AMÉ L I E D R A S S E

L a Coal i t ion des orga-nismes communautaires

québécois de lutte contre leSIDA (COCQ-SIDA) dé-nonce la désinformation dela population sur la réalitédu virus.

Dans sa nouvelle cam-pagne de sensibilisation lan-cée à l’occasion de la Journéemondiale de lutte contre leSida qui aura lieu le 1er dé-cembre, la COCQ-SIDA ex-pose les avancées de la mé-decine, mais explique qu’ellene régule cependant pas lacritique sociale. «D’un côté,on a une avancée médicalefantastique, de l’autre coté,on a encore trop de gens quiont une peur chronique dèsque tu leur parles du VIH»,déplore le directeur adjointde COCQ-SIDA, Michel Mo-rin. La campagne vise à ren-verser cette stigmatisation.

C’est «un appel collectiflancé par tous les membres dela COCQ-SIDA à la positivitéafin de mettre fin à la discri-mination», souligne M. Mo-rin. Le but de la campagne estde déconstruire les préjugésface aux risques de transmis-sion du VIH dans la vie detous les jours. La campagne,qui se veut éducative par sespublicités imagées et ses ques-tionnaires à choix multiples,met l’accent sur l’avancée mé-dicale qui permet de réduire,voire éliminer, les risques detransmission.

La prophylaxie pré-expo-sition sexuelle (PrEP) per-

met aux personnes non in-fectées, mais qui courent lerisque de l’être, de pouvoirbénéficier d’une vie sexuelle« normale ». Selon l’étudefranco-canadienne IPERGAY(Intervention préventive del’exposition aux risques avecet pour les hommes gais), lesrisques de contraction duVIH sont diminués de 86%.Le 14% restant correspond à«des gens qui prenaient laPrEP de façon erratique»lors de l’étude, selon la Doc-teure Caroline Bédard de laclinique l’Actuel.

La prévention combinée,c’est-à-dire la prise de cettemédication et la sensibilisa-tion, est toutefois la clé selonM. Morin. «La PrEP ne faitque se rajouter [aux solu-tions], elle fait partie d’unarsenal», explique le direc-teur adjoint. «Je pense quela PrEP, c’est le futur pourl’éradication du VIH, mais ilfaut que ce soit bien prescritet bien suivi» , indique ladocteure. De plus, les per-sonnes affectées du VIH peu-vent aujourd’hui recevoir undiagnostic de charge viraleindétectable après seulementtrois mois. À ce stade, il n’estplus possible de transmettrele virus.

Si la coalit ion ne re-marque pas une grande amé-lioration quant à la percep-tion de la maladie dans lapopulation, elle se dit toute-fois optimiste pour le bien-être des personnes affectées.Jacques Gélinas, un hommeayant reçu un diagnostic de

VIH en 1992, se considèrechanceux de pouvoir témoi-gner aujourd’hui. «Quandj ’ai eu mon diagnostic en1992, il n’y avait pas d’es-poir. L’espérance de vie à cemoment-là était de 24 à 36mois.» Dre Bédard se faittoutefois rassurante. «L’es-pérance de vie actuellementpour une personne vivantavec le VIH, quand elle esttraitée, est la même qu’unepersonne qui n’est pas affec-tée», souligne-t-elle.

L’Atelier

SIDA

Combattre la stigmatisationUne campagne de sensibilisation sera lancée le 1er décembre

AMÉLIE DRASSE L’ATELIERLa COCQ-SIDA expose lesavancées de la médecine,mais explique qu’elle nerégule cependant pas lacritique sociale.

FRONTCOMMUN.ORGL’objectif du Front com-mun est se sortir de l’im-passe dans les négociations.

ADRIAN WYLD LA PRESSE CANADIENNE

Le premier ministre Justin Trudeau lors de sonpassage à Malte pour le sommet du Commonwealth

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L ’ A T E L I E R , L E V E N D R E D I 2 7 N O V E M B R E 2 0 1 5

ACTUALITÉSP 4

G EN EV I È V E J E T T É

L a ministre déléguée à laRéadaptation, à la Pro-

tection de la jeunesse et à laSanté publique du Québec,Mme Lucie Charlebois, a an-noncé jeudi l ’adoption duprojet de loi 44 visant à ren-forcer la lutte contre le taba-gisme au Québec.

Voté à l’unanimité à l’As-semblée nationale et chaude-ment appuyé par l’Associa-tion pulmonaire du Québec(APQ), le projet de loi 44 estl’une «des lois les plus avan-cées au monde» en matièrede lutte contre le tabagisme,selon la ministre Charlebois.Le projet cible trois objectifs :prévenir le tabagisme chez lesjeunes, protéger les non-fu-meurs de la fumée secondaireet motiver les fumeurs àabandonner la cigarette.

Cette loi a été qualifiée«d’ambitieuse» par la ministreLucie Charlebois, lors du pointde presse donné jeudi matindans le hall de l’hôtel du parle-ment à Québec. Après uneétude de sept mois sur la ques-tion du tabac au Québec, leprojet a été déposé aujourd’hui,et les nouvelles restrictionsprévoient d’être instaurées surune période d’un an.

Grandes lignesDans les grandes lignes,

aucune saveur ne pourra êtreajoutée dans le tabac et l’usagede la cigarette sera interditdans les voitures en compagnied’un enfant de moins de 16ans, dans les aires de jeux pourenfants ainsi que sur les ter-rasses de bar et de restaurant.La cigarette électronique n’a pas

été épargnée : elle se range do-rénavant dans la même catégo-rie que la cigarette, mais elleconserve le droit d’offrir ses dif-férentes saveurs.

Selon le détaillant de ciga-rettes électroniques Vaporus,il est tout à fait légitime declasser cette cigarette parmiles autres. «Il n’y a pas de fa-voritisme, même si notre ciga-rette est la meilleure alterna-tive à la cigarette tradition-nelle», a répondu le vendeur.

L’apparence des paquets decigarettes va aussi changer.L’avertissement gouvernemen-tal couvrira désormais approxi-

mativement 80% de la surfacedu paquet. «Que ce soit dans lapublicité ou ailleurs, un plusgrand contrôle de l’industrie du

tabac va aider les Québécois àréduire leur consommation decigarettes», a affirmé Me Jean-Pierre Ménard, avocat spécialiséen droit de la santé au Québec.

La réalité n’est pas la

même pour l’Union des te-nanciers de bars du Québec(UTBQ). Pour Peter Serga-kis, président de l’UTBQ, le

g o u v e r n e -ment est« h y p o c r i t eenvers lesconsomma-teurs de ta-bac», et leprojet de loi

44 est «sans bon sens». «Levrai problème avec la ciga-rette, c’est que ça va se ré-gler quand ils cesseront dela produire», a fait valoir M.Sergakis. Chassés des tables

intérieures par un projet deloi déposé au début des an-nées 2000, les cl ients fu-meurs des bars et restau-rants devront maintenantrespecter un périmètre deneuf mètres autour de l’éta-blissement. «Ça ne veut pasdire que [ la cigarette] vadisparaître du jour au len-demain, mais la populationquébécoise est ouverte auchangement, et le projet deloi est un grand pas pourrestreindre l ’accès au ta-bac», conclut Me Ménard.

L’Atelier

PROJET DE LOI 44

Pas de boucane sur ma terrasseLa cigarette et la vapoteuse seront interdites dans les voitures en présence de mineurs

JONNY WILLIAMS FLICKRLa cigarette électronique se range dorénavant dans la même catégorie que la cigarette.

DAV I D B E AU L I E U

U n fossé numérique secreuse dans la consom-

mation de l’information auQuébec, alors qu’environ45% des adultes québécoiss’informent sur un appareilmobile.

Les résultats de l’étudeNETendance 2015 ont été dé-voilés hier par le Centre faci-litant la recherche et l’inno-vation dans les organisations(CEFRIO). D’après le profes-seur en journalisme  àl’UQAM, Jean-Hugues Roy, ilfaut se méfier des résultatsde l’étude. Malgré les innova-tions qu’amènent ces plate-formes, il risque de se créerun fossé numérique dans ladistribution de l’information.

«Au fur e t à mesureque les gens vont s ’ infor-mer sur l e s p la t e formesmob i l e s , l e s au t re s sup-ports vont être délaissés etles gens qui n ’ont pas ac-cès à ces nouvelles plate-formes risquent de ne plusêtre informés.» La Pressea été l’un des premiers mé-dias à suivre le mouvementl o r s q u ’ e l l e a m i s é s u r l aPresse+.

D’après le rapport, deplus en plus de médias setransportent vers les applica-tions mobiles. TVA Nouvellesa fait le virage au début dumois. Selon le CEFRIO, untiers des Québécois utiliseces applications afin de sui-vre les nouvelles, car celles-cipermettent d’accéder facile-ment à l’information. «C’estune bonne chose», affirme M.Roy, qui se dit agréablement

surpris par les résultats del’étude. Ces résultats sont,pour lui, la preuve que lesQuébécois prennent le tempsde s’informer.

Médias sociauxIl ne faut pas négliger la

place que prennent les mé-dias sociaux dans la diffu-sion de l’information. Face-book serait la plateformepréférée des Québécois, alorsque 36,5% des adultes

consultent ce réseau socialsur une base hebdomadaireafin de s’informer.

Pour Jean-Hugues Roy,les médias sociaux ont main-tenant un rôle crucial dans lacirculation de l’informationaujourd’hui. «Ce qui est bon,c’est qu’au même endroit, tupeux avoir des nouvelles deproches, d’amis, en plus det’informer sur des sujets quit’intéressent.»

L’Atelier

NUMÉRIQUE

À un doigt de l’information

I S A B E L L E N EV EU

L e Montréalais MerouaneGhalmi, soupçonné de

terrorisme, s’est vu retirerson accusation de non-res-pect de conditions, jeudi, aupalais de justice de Montréal.

Le jeune homme de 22ans a été arrêté une premièrefois le 23 février dernier. Ils’est engagé, à la fin mars, àrespecter une sériede conditions afind’assurer la sécuriténationale. Il a étéarrêté à nouveau enmai dernier pournon-respect deconditions. La Gen-darmerie royale duCanada (GRC)soupçonnait Me-rouane Ghalmid’avoir accédé à dumatériel terroristesur internet, alorsqu’il s’était engagé àne pas le faire.

L’avocate deMerouane Ghalmi,Me Lyne Décarie, ademandé à la juge ManonOuimet le retrait de laplainte. La requête a été ac-ceptée par cette dernière. Selon Lyne Décarie, d’autresinformations ont été présen-tées par l ’avocat de la dé-fense. Puis, un complément

d’enquête dont les détailsn’ont pas été présentés publi-quement a été dévoilé.«À la suite d’un complémentd’enquête, il est de notre de-voir de réévaluer les dossiers,a expliqué Me Décarie. C’estce qui a été fait [dans le dos-sier de M. Ghalmi].» Suite àquoi, la décision de demanderle retrait de la plainte a suivi.Merouane Ghalmi n’était pas

présent devant laCour pour recevoirson verdict.

Le jeune Mont-réalais, résident dePierrefonds, s’est en-gagé à se conformerà des conditionspour une périoded’un an. Il doit, entreautres, porter unbracelet électroniqueavec un système delocalisation «GPS»,ne pas quitter lepays, ne pas possé-der de téléphone cel-lulaire en plus defournir tous les motsde passe de ses ap-

pareils électroniques. Merouane Ghalmi est le

premier suspect au Québec àqui on demande de signer untel engagement dans le butd’assurer la sécurité nationale.

L’Atelier

JUSTICE

L’accusation d’un suspect pour terrorisme tombe à l’eau

S O F I A N I CO L AU

D ans le cadre de l’opéra-tion VACCIN (Vérifica-

tion accrue de la capacité deconduite -Intervention natio-nale), les interventions poli-cières visant la capacité deconduite affaiblie par l’alcoolou les drogues seront intensi-fiées du 26 novembre au 3 jan-vier 2016 sur l’ensemble duterritoire québécois.

Selon le sergent ClaudeDenis, porte-parole de la Sû-reté du Québec, les objectifs decette opération consistent àtravailler de concert avec tousles corps de police des princi-pales municipalités de la pro-vince, notamment avec l’Asso-ciation des directeurs de policedu Québec, le Service de policede la Ville de Montréal et laSociété de l’assurance automo-bile du Québec.

Les contrôles routiers se-ront accrus et contrairement àl’année précédente, les inter-ceptions spontanées des pa-trouilleurs seront menéesmassivement pour détecter lescomportements douteux etprocéder aux arrestations desindividus qui prennent le vo-lant avec des capacités affai-blies. Avec cette campagne, laSûreté du Québec désire en-voyer un message clair à la po-pulation concernant le risquede prendre le volant sous leseffets de l’alcool.

En 2014, environ 37 arres-tations ont eu lieu chaque jourde l’opération VACCIN. L’al-cool au volant est la principalecause de collision sur lesroutes du Québec. Toutefois,un progrès est remarqué. De1979 à 2013, le nombre de dé-cès à la suite d’une conduite enétat affaibli est passé de 800cas à 185.

Rappelons égale-ment que l’Opération Nezrouge offrira ses services deraccompagnement à partir dece soir jusqu’au 31 décembre.

L’Atelier

TEMPS DESFÊTES

L’alcoolau volantdans lamire despoliciers

ConcurrenceéquitableLe Bureau de la concurrenceinsiste sur la modernisation dela réglementation de l’indus-trie du taxi « afin de permettreaux services de taxi et de co-voiturage [de type Uber] de li-vrer concurrence sur un piedd’égalité », selon la sous-com-missaire déléguée du Bureau,Martine Dagenais. Elle sou-tient que les consommateursbénéficieront de cette concur-rence par des prix plus bas, untemps d’attente moins long etd’un service de meilleure qua-lité. Bien entendu, il faudra as-souplir les réglementations,déjà bien strictes, de l’indus-trie du taxi pour rehausser sacompétitivité. Dans le mêmesens, les exigences seront res-serrées afin que tous répon-dent à des normes égales. Rap-pelons que le ministre desTransports Robert Poëti et laVille de Montréal condamnentencore les services commeUber qu’ils estiments devoirêtre bannis.

La Presse canadienneCPP

GUILLAUME LEPAGE L’ATELIEREnviron 45% des adultes québécois s’informent sur unappareil mobile.

Il s’est engagé àrespecterune sériede condi-tions afind’assurerla sécuriténationale

Le projet de loi 44 est l’une «deslois les plus avancées au monde»en matière de tabagisme

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L ’ A T E L I E R , L E V E N D R E D I 2 7 N O V E M B R E 2 0 1 5

ACTUALITÉSP 5

F R ANÇO I S B R E TON - CH AMP I GN Y

L e Syndicat de profession-nelles et professionnels

du gouvernement du Québec(SPGQ) entreprend une sériede grèves de nuit et de week-end qui s’étaleront du 27 no-vembre au 22 décembre.

Adopté le 18 novembredernier, le mandat de grèvedu SPGQ a été mis en placepour faire pression sur legouvernement provincialconcernant le renouvellementdes conventions collectives.Le syndicat désire, entre au-tres choses, revoir à la hausseles échelles salariales de sesmembres. «On veut que legouvernement s’assoie avecnous à la table de négocia-tions et qu’il nous aide àtrouver un consensus parrapport aux salaires actuelsde nos professionnels, quisont complètement déri-soires», laisse tomber le pré-sident du SPGQ, RichardPerron.

En deux tempsContrairement aux di-

vers syndicats du front com-mun de la fonction publique,qui ont organisé des grèvestournantes au cours des der-nières semaines, le SPGQ neplanifie pas de grèves cibléesdans le premier volet de sonmouvement. Dans le cas oùle gouvernement provincialresterait de glace relative-ment aux revendications dumouvement syndical, Ri-chard Perron prévoit undeuxième volet au mandat degrève, qui impliquerait la

mise en place de grèves ci-blées. «Notre patience a deslimites. Au départ, nousavions un discours d’ouver-ture dans les négociationsavec le gouvernement, maissi celui-ci persiste à refuserune quelconque avancée surle sujet, nous allons devoiragir autrement», affirme leprésident.

Fonds de 10 millionsPartie inhérente du man-

dat de grève, le SPGQ prévoit

un fonds de grève de 10 mil-lions de dollars, qui permet-trait aux membres du syndi-cat de ne pas être trop affec-tés financièrement par laditegrève. En effet, le mandat im-pose aux syndiqués l’arrêt detravail supplémentaire aprèsles heures normales de bu-reau. L’abolition de cesheures supplémentaires re-présente une perte substan-tielle pour les employés dusecteur public. Richard Per-ron soutient que ce fonds de

grève est nécessaire pour lesexperts professionnels dansl’optique d’avoir un mouve-ment syndical fort. «Les ex-perts qui forment notre syn-dicat doivent absolumentêtre indemnisés, étant donnéque la grève aura un impactsignificatif sur leur vie per-sonnelle», affirme M. Perron.

Le président ajoute queles dix millions de dollarsprévus pour le fonds servi-ront également à compenserla perte de salaire de base des

experts avec des horaires ré-guliers, qui sont directementaffectés par les périodes degrève préétablies. «Plusieursdes professionnels qui dé-tiennent des horaires entranten conflit avec les heures degrève prévues, soit de 18 h 31à minuit et de minuit à6 h 59, perdront pratique-ment la totalité de leur sa-laire de base si on ne les aidepas», conclut M. Perron.

L’Atelier

GRÈVE

Le SPGQ en guerre contre QuébecLes experts professionnels du gouvernement refusent de faire des heures supplémentaires tant que des négociations ne seront pas ouvertes

F R ANÇO I S B R E TON - CH AMP I GN Y

L a Fédération autonomede l’enseignement (FAE)

a annoncé qu’elle entame-rait officiellement trois jour-nées de grève consécutives,soit les 9, 10 et 11 décembreprochain.

La FAE, qui représentehuit syndicats dans le milieude l’enseignement, avait sus-pendu ses travaux avec leComité patronal de négocia-tion des commissions sco-laires francophones le 3 no-vembre dernier, puisque leConseil du trésor n’avait pasvoulu négocier le contrat de

travail des enseignants, quise termine à coût nul aprèscinq ans.

Afin de régler le conflitentre les deux partis, la FAEpropose un plan de relanceglobale au gouvernementCouillard et l ’ incite à ren-contrer le mouvement syn-dica l le p lus rapidementposs ib le . « Nous croyonsfermement qu’une ententesatisfaisante est toujourspossible. L’optimisme affi-ché par le premier ministredurant les derniers joursnous permet de croire qu’ilsouhaite lui aussi en arri-ver à une entente satisfai-sante avec les enseignantes

et enseignants», affirme leprésident de la FAE, SylvainMallette.

Dans l’optique où les né-gociations iraient bon trainentre les deux part ies , laFAE serait prête à reconsi-dérer la tenue de ses troisjournées de grève du mois dedécembre.

Le gouvernement Couil-lard a d ’ai l leurs confirméjeudi vouloir établir une en-tente de principe avec lesemployés du secteur publicavant son départ pour laConférence de Paris di-manche soir.

L’Atelier

GRÈVE

Les enseignants de nouveau dans les rues

Un nouveau contratpour SNC-LavalinSNC-Lavalin s’est vu octroyer jeudi un contratpar Qatargas pour une usine de traitementdes eaux usées à sa raffinerie du Qatar. Legroupe fournira à l’usine de recyclage des ser-vices d’ingénierie, d’approvisionnement, dedistribution, de construction et de mise enservice. L’objectif est de traiter les eaux in-dustrielles des raffineries Laffan 1 et 2. «Noussommes ravis de jouer un rôle clé dans la réa-lisation de ce projet durable, qui aide Qatar-gas à respecter ses engagements envers l’envi-ronnement et à mettre le système en servicede façon sécuritaire», a déclaré par voie decommuniqué Christian Brown, président dePétrole et gaz. SNC-Lavalin poursuit ses acti-vités au Qatar depuis 1997 et a pris part à cer-tains projets importants dans le pays.

L’Atelier IN

Aucune accusation déposée pour le meurtrede Jenique DalcourtAucune accusation criminelle ne pourra être dépo-sée pour le meurtre de la jeune Jenique Dalcourt, aannoncé le Directeur des poursuites criminelles etpénales. La Couronne a jugé que la preuve recueil-lie par le Service de police de l’agglomération deLongueuil n’était pas suffisante. Plus tôt cette an-née, ”La Presse” avait révélé plusieurs lacunes dansl’enquête policière menée pour trouver le respon-sable du crime, dont une contamination de lascène de crime par des cols bleus. Un homme avaitété arrêté dans les semaines après le meurtre, maisavait dû être relâché, faute de preuves. En octobre2014, Jenique Dalcourt, 23 ans, avait été retrouvéemorte sur la piste cyclable d’un secteur boisé duVieux-Longueuil.

La Presse DB

CODERRE ET DES LEADERS RELIGIEUx

JACQUES NADEAU LE DEVOIRDenis Coderre a rencontré hier matin des leaders religieux afin de discuter del’arrivée prochaine des réfugiés syriens et irakiens dans la métropole.

SPGQAdopté le 18 novembre dernier, le mandat de grève du SPGQ a été mis en place pour faire pression sur legouvernement provincial concernant le renouvellement des conventions collectives.

Q uébec — Le présidentdu Consei l du trésor ,

Mart in Coiteux, s ’est dé-fendu d’ouvrir un débat sé-mantique, jeudi, après avoirrefusé d’être cité dans un ar-ticle où apparaîtrait le mot«austérité».

Dans son édition d’hier,le quotidien La Presse rap-portait que M. Coiteux avaitaccepté d’accorder une entre-vue à la condition d’être citédans un texte distinct où lemot austérité n’apparaîtraitpas.

Selon le reportage, cetteexigence a été exprimée parson attachée de presse, quiest citée dans le texte.

Malgré cela, dans unpoint de presse avant la pé-riode des questions, M. Coi-teux a soutenu qu’il n’avaitposé aucune condition. «Jen’ai jamais conditionné au-cune entrevue à personne»,affimre-t-il.

M. Coiteux a cependantmarqué sa préférence àaborder la question des fi-nances publiques sous l’an-g le des enjeux re l iés àl’équilibre budgétaire.

«Si on veut parler de fi-nances publ iques , s i onveut parler des grands en-jeux du Québec, je n’ai ja-mais de problème avec ça,a-t-i l dit . Si on veut faireun débat sémant ique ,comme celui qui est sur laplace publique depuis plusd’un an, ça ne nous avanceà rien.»

La Presse canadienne JB

Le motaustéritéMartin Coiteuxrefuse d’êtrecité

ANNE-LOUISE DESPATIE RADIO-CANADAManifestation de la Fédération autonome de l’enseignement

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ÉDITORIAL

Le médiocre

L ’ A T E L I E R , L E V E N D R E D I 2 7 N O V E M B R E 2 0 1 5

POLITIQUEP 6

Le patron de la CIBC, Victor Dodig, seplaint que notre système d’éducation

répond mal aux besoins de l’entreprise.Pire, il éduquerait trop et ne qualifieraitpas assez. Avant tout, précisons une chose: M. Dodig ne dit pas que l’entrepreneuriatest mal enseigné, ou encore que les Québé-cois ne se lancent pas assez en affaires, cequi pourrait se défendre. Non, ce patronl’a indiqué clairement, il y a trop de cul-ture générale, et pas assez de qualifica-tions profitant directement aux entre-prises.

Cette pensée répétée à outrance, tel lemantra d’un lobby, est antihumaniste etterrible, mais le pire est qu’elle provient del’élite, d’un économiste hautement quali-fié, ayant passé de longues années à l’uni-versité. C’est la médiocratie d’Alain De-neault, cette société maintenant gouver-née par des technocrates qui n’en ont plusrien à faire du savoir, de la réflexion et detoutes ces valeurs qui donnent un peu desens à notre vie. Dans ce modèle, écrit De-neault, «les poètes se pendent aux confins

de leur désarroi etles scientifiques depassion élaborentdes réponses à desquest ionnementsque nul n’entre-tient». On pourraitrajouter que lesmédiocres gouver-nent des multina-tionales plus puis-santes que lesÉtats, forçant nosgouvernements àles subventionner.Que reste-t-il pourl’école publique...2,9% d’augmenta-tions salariales est-ce vraiment tropdemander?

Bien sûr, nos sociétés n’ont jamais étéaussi à l’aise, diront certains. Certes, leconfort et l’indifférence bercent le Québeccomme jamais, mais la géopolitique mon-diale est des plus fragiles, et les mutationsqui nous entourant font craquer notremoule. L’évolution de la technologie pour-rait être ce facteur de désaliénation, debien-être final. Mais ces économistes, nou-veaux maîtres du monde, travail lentcontre le sens du vent. Pendant la criseéconomique, de 2009 à 2011, seul le «1%»a vu ses profits augmenter, de 3,4 %même.

Il est temps de dire non, de s’armer delivres, de films et de philosophie pour dés-arçonner ces médiocres. Au temps des as-sauts terroristes, de la dérive sécuritaire,affirmons notre éducation et notre culturegénérale, et doutons de tout.

Car un peuple trop éduqué serait prêtà changer lui-même, et non pas seulementà faire se succéder ses dirigeants tous lesquatre ans.

Car un peuple trop éduqué refuseraitde croire au choc des civilisations Occi-dent-islam, refuserait de répondre par uneinvasion à un problème créé par une inva-sion, refuserait des lois liberticides ou unétat d’urgence à durée indéterminée.

Et probablement qu’un peuple bienéduqué, en quête de sens, un peuple quiaurait appris autre chose qu’un mondecomptable vide, que des professions nemenant qu’à l’impasse du sens, que deschiffres, mises à pied, restructuration, pa-radis fiscaux, toutes ces choses légalesmais immorales, bref «économiste», pro-bablement qu’un tel peuple et ses enfantsne porteraient pas de ceintures d’explosifs.

SAMUEL LAMOUREUX

LE SOLEILL’ex-ministre des Finances Nicolas Marceau

F É L I X D E S CH ÊN E S

L’ investissement supplémentaire de 100 mil-lions en éducation par le gouvernement

Couillard d’ici 2017 est insuffisant, ont affirmé deconcert les voix de l’opposition hier à Québec.

Dans le cadre d’une mise à jour économique,le ministre québécois des Finances, Carlos Leitão,a annoncé jeudi après-midi l’injection de 20 mil-lions en éducation d’ici la fin de 2015-2016, et de80 millions en 2016-2017. Ces montants servirontà «augmenter les ressources en enseignement etles ressources professionnelles et techniques, no-tamment dans les milieux défavorisés et dévitali-sés», est-il précisé dans le plan économiqueamendé du gouvernement.

Il s’agit de sommes «faméliques en compa-raison de tous les montants qui ont été amputésdans nos écoles», a affirmé le porte-parole del’opposition officielle en matière de finances, Ni-colas Marceau. Cette augmentation des budgets«ne suit pas du tout l’augmentation des besoins[en éducation]», a-t-il ajouté.

Le député de Québec solidaire Amir Khadirest allé plus loin en qualifiant de «ridicule» l’an-nonce du gouvernement québécois. «Disons quele couteau enfoncé profondément par le Parti li-béral a été retiré de quelques millimètres, a-t-ildéclaré. Il en faut bien plus que ça pour réparerles dégâts qu’il a causés [en éducation].»

Amir Khadir a établi une corrélation directeentre cette annonce du gouvernent Couillard et

l’opposition des parents et des enseignants auxcoupes qu’il a apportées. «Le travail qu’ont faitles parents et les professeurs et les parents a euun effet, a affirmé le député de Mercier. Le gou-vernement libéral vient d’admettre qu’il est allétrop loin, et il a été obligé de bouger.»

Ce raisonnement a trouvé écho chez le députéde la Coalition avenir Québec (CAQ), Jean-Fran-çois Roberge. «Pour une première fois, le gouver-nement se montre perméable aux interventionsdes parents et semble tendre l’oreille, a affirmé leporte-parole caquiste en matière d’éducation.C’est un signe que les gens de l’opposition et lesparents qui forment des chaînes doivent conti-nuer à dénoncer les coupes sauvages en éduca-tion.»

« Problème déplacé »Nicolas Marceau a pour sa part insisté sur

«l’ironie» d’investir de nouvelles sommes enéducation en même temps qu’on annonce descompressions de 120 millions aux centres de lapetite enfance (CPE) pour l’an prochain. «Cou-per dans les CPE pour aller déplacer de l’ar-gent vers nos écoles primaires et secondaires,ce n’est pas brillant, a remarqué le député pé-quiste. Toutes les études qui se sont penchéessur le développement des enfants montrent quec’est lorsqu’ils sont plus jeunes qu’il faut inves-tir le plus de ressources.»

L’Atelier

Réinvestissement en éducation

Des sommes insatisfaisantesTrop peu dans la situation actuelle juge l’opposition officielle

V É RON IQU E S E N É C A L

Àla suite d’une campagne de trois mois,10 367 signataires ont ajouté leurs noms à

la pétition du groupe citoyen «Non à une ma-rée noire dans le Saint-Laurent», qui s’op-pose au transport ferroviaire de produits pé-troliers au Québec.

À l’heure actuelle, le projet de la compagnielocale du Nouveau-Brunswick a déjà été acceptépar le gouvernement de cette province et pour-rait engendrer dès 2017 l’envoi de deux convoisde 220 wagons qui sillonneraient chaque jour lesud du territoire québécois.

«En matière de protection de l’environne-ment, ce sont les citoyens et citoyennes quisonnent l’alarme, obligeant le gouvernementà faire des prises de conscience», croit ManonMassé, présente à un point de presse tenu hiermatin à Québec. La députée de Québec soli-daire accuse le gouvernement Couillard decontourner l’un des meilleurs outils du Ca-nada, le Bureau d’audiences publiques de l’en-vironnement (BAPE), permettant des étudesindépendantes sur des projets aux opinionsmitigées. «Le gouvernement libéral se plieaux demandes des compagnies de pétroles enacceptant, par le fait même, tous les risquesenvironnementaux et humains», explique la

députée de Québec solidaire Manon Massé.Selon le cofondateur de la pétition Martin

Poirier, le système ferroviaire relève des com-pétences fédérales, mais le Québec peut s’op-poser au projet de l’entreprise. «Habituelle-ment, les compagnies refusent d’aller del’avant lorsqu’elles comprennent les compli-cations que peut entraîner la désapprobationd’une province», avance-t-il.

La porte-parole de la compagnie ChaleurTerminals, Carolyn Moore-Robin, a réitéréque le transport ferroviaire reste la responsa-bilité de la Compagnie des chemins de fer na-tionaux du Canada (CN) et doit être régle-menté par le gouvernement fédéral. «Notrecompagnie est responsable de s’assurer quenos infrastructures adhèrent aux réglemen-tations de Transports Canada et prenonstoutes les initiatives pour prévenir les inci-dents», a-t-elle indiqué dans un échange decourriels.

La directrice des communications du mi-nistère de l ’Environnement du Nouveau-Brunswick, Jennifer Graham, a quant à ellerefusé de commenter la position de son gou-vernement à l’égard de l’intervention du Qué-bec dans ce projet. Elle s’est contentée desouligner qu’il avait déjà fait l’objet d’uneétude sur son impact environnemental et

avait reçu l’approbation du Nouveau-Bruns-wick en juillet 2014.

Aux yeux de Martin Poirier, il est injusti-fié de la part de Chaleur Terminals de s’im-miscer dans les compétences du Québec sur-tout lorsque leur projet est analysé plus pro-fondément. «La partie ferroviaire du Nou-veau-Brunswick est la plus courte de toutesles provinces que traverseraient les 220 wa-gons, explique-t-il. C’est plus de 700 km quipourraient être traversés en sol québécois.»

Le terminal pétrolier serait situé sur lesrives de la baie des Chaleurs, un lieu fré-quenté par les baleines noires. Martin Poirierdresse une comparaison entre cette espèce envoie de disparition et celle des bélugas, qui aen partie causé la perte du terminal maritimeque voulait construire Transcanada à Ca-couna. «S’il y a une volonté politique et unemobilisation citoyenne massive comme à Ca-couna, peut-être que ce projet ne verra ja-mais le jour», conclut M. Poirier.

Pour l’instant, Chaleur Terminals a en-core de la difficulté à trouver des partenairespour financer son projet. Aucune date pré-cise n’a été fixée pour le commencement destravaux.

L’Atelier

Le projet de la compagnie ChaleurTerminals accueilli avec froideur

100 millions d’Ottawaaux réfugiés syriensL’ensemble de cet argent sera réparti entre leLiban (30 millions), la Jordanie (22 mil-lions), la Turquie (15 millions), la Syrie (13millions), l’Irak (5 millions) et l’Égypte (3millions). Dix autres millions aideront leHaut-Commissariat des Nations unies pourles réfugiés (HCR), qui gérera l’ensemble dudon, à réintégrer les réfugiés syriens au Ca-nada, tandis que deux millions iront aussi auHCR en Europe. De plus, chaque dollar offerten don par les citoyens canadiens à l’endroitd’organismes de bienfaisance canadiens en-traînera le versement d’un dollar au Fonds desecours d’urgence pour la Syrie de la part dugouvernement. La ministre du Développe-ment international, Marie-Claude Bibeau, aconfirmé que cette action était une initiativedu gouvernement Harper datant d’octobredernier.Ce fonds pourra atteindre un maxi-mum de 100 millions d’ici le 31 décembre.Les besoins du HCR s’élèvent à 2 milliardspour l’année 2015, dont 740 millions de dol-lars pour le Liban. La part du Canada s’élèveainsi à 4% des demandes totales de ce pays,une proportion juste, selon la ministre.

L’Atelier T.L

Mourir dans la dignitéÀ moins d’une injonction, le gouvernementdu Québec n’a pas l’intention de retarderl’entrée en vigueur de l’aide médicale à mou-rir, prévue pour le 10 décembre. Jeudi, laCoalition des médecins pour la justice so-ciale, opposée à la loi sur les soins de fin devie, a déposé une demande d’injonction. «Laseule chose à faire est d’attendre la décisiondu tribunal», affirme la ministre de la Jus-tice Stéphanie Vallée. L’affaire sera enten-due lundi. La ministre fédérale de la Santé,Jody Wilson-Raybould, souhaiterait que leQuébec attende que son ministère ait établison propre cadre législatif. Rappelons qu’enfévrier dernier, la Cour suprême du Canadaa invalidé l’article du Code criminel qui in-terdit à un médecin d’aider quelqu’un à s’en-lever la vie. Le gouvernement fédéral adouze mois pour réécrire sa loi.

L’Atelier DB

Mémoire en faveur duprojet de loi n°76Hier, la CCMM a déposé à l’Assemblée natio-nale du Québec un mémoire majoritairementfavorable au projet de loi qui vise à réformerla gouvernance des transports collectifs. Mi-chel Leblanc, le président de la Chambre, es-time qu’une réforme du système de transporten commun est nécessaire et qu’elle profiteraau développement économique de la métro-pole. Ce mémoire propose des recommanda-tions qui aideront notamment à accélérer ledéveloppement des infrastructures de trans-port en commun, à simplifier leur utilisationpour les citoyens ainsi qu’à diversifier lessources de financement.

L’Atelier MG

Il est tempsde dire non,de s’armer delivres, defilms et dephilosophiepour désar-çonner cesmédiocres

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L ’ A T E L I E R , L E V E N D R E D I 2 7 N O V E M B R E 2 0 1 5

INTERNATIONALP 7

MAR I S S A G ROGUHÉ

À l’occasion de la Confé-rence de Paris sur le cli-

mat (COP21), qui se tiendradu 30 novembre au 11 décem-bre, les pays participants pré-voient créer une alliance auterme de la rencontre interna-tionale, avec pour objectifprincipal de contenir l’éléva-tion de la températuremoyenne de la planète.

Les deux dernières Confé-rences, à Varsovie en 2013 et àLima en 2014, avaient pour butde préparer l’accord de Paris.Plusieurs obstacles se sontdressés sur le chemin des négo-ciations, dont un vieux démondes discussions onusiennes,soit les divergences entre lespays développés et ceux en voiede développement. «Ça ne serapas facile, cette fois non plus,de s’accorder sur quelque

chose qui convienne à tous etreprésente un vrai pas versl’avant. C’est le problème desdiscussions internationales», aaffirmé Sebastian Weissenber-ger, professeur à l’institut dessciences de l’environnement del’UQAM.

Le Canada prévoit une ré-duction des gaz à effet de serre(GES) de 30%. Les États-Unis,dont les émissions sont prèsde 15 fois plus élevées quecelle du Canada, se sont fixéun objectif de 26% à 28%.Quant à l’Amérique latine, ellecompte réduire ses émissionsde GES de 20% sur quelquesannées. Cette région sous-dé-veloppée, comme plusieursautres États membres de laconférence, n’atteindra ses ob-jectifs qu’avec le soutien despays riches. Ceux-ci, en plusde s’engager à réduire leursémissions de GES, devront

contribuer économiquement àl’effort des pays en voie de dé-veloppement. «Un peu commeun individu qui cause un acci-dent. Il est responsable de dé-dommager les autres», ex-plique M. Weissenberger.Dans le passé, les engage-ments des pays impliquésn’ont toutefois pas toujoursété respectés. Un objectif de100 milliards de dollars par anmobilisé auprès des pays déve-loppés est prévu pour le plande « finances » de la COP21.Cette cible n’est cependant pasnouvelle et avait déjà été ins-taurée lors de la Conférence deCopenhague en 2009.

Consensus difficileDepuis Kyoto, les moda-

lités des accords ne sont pascontraignantes, ce qui per-met aux pays signatairesd’échapper à ces « obliga-

tions » , qui n’en sont pasvraiment, selon M. Weissen-berger. «Le processus de né-gociations serait idéalementcontraignant puisqu’il exige-rait que tous les pays respec-tent les engagements qu’ilsont pris, surtout les pays dé-veloppés», a-t-il ajouté. Maisil est complètement illusoired’après lui de penser quetous les pays, surtout ceuxqui ont beaucoup à perdre,accepteront de ratifier un ac-cord qui aurait des consé-quences négatives en cas denon-respect.

L’urgence d’agir«Il n’y a pas de plan B

parce qu’il n’y a pas de pla-nète B», a déclaré cet été Lau-rent Fabius, ministre françaisdes Affaires étrangères, quiprésidera la rencontre de Pa-ris. Tout comme plusieurs au-

tres, il a insisté sur l’impor-tance d’obtenir un résultatconcret après les négociationsà venir. «On a besoin d’agirdès maintenant», a affirmédans ce sens CarleenMcGuinty, directrice adjointedes politiques et programmesinternationaux de l’UNICEF.«Les plus pauvres sont lesmoins responsables des chan-gements climatiques, mais cesont eux qui vivent avec lesconséquences», a constatéMme McGuinty. Celle-ci croitque les pays développés ont ledevoir de fournir des fonds quidevront être utilisés en faveurdes pays les plus durementtouchés par le réchauffementatmosphérique. Sans cela, Pa-ris ne sera qu’une version plusrécente, et plus décevante, deCopenhague.

L’Atelier

COP21

Espoir et ambition à Paris

DOMINIQUE FAGET AFP

S AMU E L D ANC AU S E

Berlin—L’Allemagne a an-noncé, hier , son désir

d’augmenter son implicationdans le confl i t rel ié augroupe armé État Islamique,qui était jusqu’alors limitéeà des formations en Irak.Des avions de reconnais-sance, un satel l i te ainsiqu’une frégate apporterontleur contribution en Syrie.

Cette proposition alle-mande fait suite à la de-mande d’aide du présidentfrançais François Hollande.Ce dernier avait demandé àl’Allemagne de s’impliquerdavantage dans cette lutteface au groupe armé État Is-lamique. L’intervention del’Allemagne viserait à aideret à montrer sa compassionà la France, pour faire suiteaux attentats du 13 novem-bre dernier.

Selon le chercheur à laChaire Raoul-Dandurand,Mohammed Ouria, il s’agitsurtout d ’un acte symbo-l ique et d ’un appui moralbeaucoup plus qu’un appuieffectif ou technique. L’en-gagement allemand fera of-fice d’appui au porte-avionCharles-de-Gaulle déjà mo-bilisé. Il ne faudrait pas yvoir non plus une déclara-t ion à la guerre contre legroupe armé EI. «Ce ne sontpas des forces sur le terrainni des bombardements aé-

riens. Ça, la Russie s’en oc-cupe» a-t-il affirmé.

Jusqu’à maintenant plutôtpassive, l’implication de l’Alle-magne laisse place à un ques-tionnement sur les risquesauxquels s’expose le pays. «Ilfaut toutefois rester dans leconditionnel.L’Allemagnen’avait pas le choix et elle ne

pouvait pas rester les brascroisés, il leur fallait agir »,explique-t-il. Selon le cher-cheur, il faudrait désormaisinscrire l’Allemagne dans legroupe des pays qui s’allient àla France et qui s’opposent augroupe armé EI.

L’Atelier

LUTTE CONTRE LE GROUPE ARMÉ EI

L’Allemagne entredans l’arène

REUTERSLe président français François Hollande et la chance-lière allemande Angela Merkel

Le climat augré du tempsMAR I S S A G ROGUHÉ

1979 : La Convention surla pollution atmosphériqueest signée à Genève lors dela première Conférencemondiale sur le climat.Élaborée dans le cadre dela Commission économiquedes Nations Unies pourl’Europe, la Convention en-tre en vigueur le 28 janvier1988.

1992 : Lors du Sommet dela Terre de Rio de Janeiro,178 pays se rassemblent etreconnaissent officielle-ment l’existence du dérè-glement climatique ainsique la responsabilité hu-maine dans le phénomène.

1997 : Le protocole deKyoto, ayant pour but deréduire les émissions deGES des pays signatairesde 5% par rapport à leurniveau de 1990, est signé.Il s’agit du premier accordvisant à contrer le réchauf-fement climatique.

2005 : La Convention-Cadre des Nations Uniesprend place à Montréal eton y rédige le premier ac-cord environnementaladopté par tous les pays dumonde. Le protocole deMontréal est adopté en2009.

2009 : La COP15 prendplace à Copenhague et pro-voque une grande décep-tion, en raison des grandesattentes qu’elle avait susci-tées, puisqu’un protocoleremplaçant celui de Kyotodevait y être signé.

L’Atelier

THOMA S L I TA L I E N

Devant le refus de la Tur-quie de s’excuser auprès

des autorités russes pour ladestruction de l’avion Su-24mardi dernier, le présidentVladimir Poutine préparedes mesures de rétorsionéconomiques. Parmi celles-ci, on pourrait compter desprojets conjoints, une aug-mentation des droits dedouane ainsi que des l iai-sons aériennes restreintes.Elles pourraient égalementinterrompre la constructionde la première centrale nu-cléaire turque ,Akkuyu, etarrêter le projet de gazoducTurkStream.

La pression monte Les importations agri-

coles turques seront davan-tage contrôlées pour causede violat ions répétées denormes sanitaires. Il s’agitd’un motif souvent util iséstratégiquement de la partdes Russes selon ses besoinsgéopoli t iques. Toutes cesmesures ont des répercus-sions au niveau douanier, oùles foui l les sont plus in-tenses et causent ainsi plusde congestion.

Mercredi, des manifes-tants ont jeté des pierres etdes œufs sur l’ambassade deTurquie à Moscou et sur le

consulat turc à St-Péters-bourg. Suite à ces actes deviolence, Ankara a invité laRussie à renforcer les me-sures de protection des ac-teurs de ses missions diplo-matiques en territoire russe.

La Russie a affirmé avoirbombardé la zone accidentéeaprès le sauvetage de seuldes deux pilotes toujours vi-vant. Ces attaques, ef fec-tuées du 23 au 26 novembre,auraient atteint des groupesde rebelles. Huit provincessyriennes ont été frappéesau travers des 134 sorties debombardiers russes, soutientle porte-parole du ministèrerusse de la Défense, Igor Ko-nachenkov.

Des tirs répétésCes frappes auraient

visé 449 cibles dans les pro-vinces d’Alep (nord-ouest),d’Idelb (nord-ouest), de Lat-taquié (nord-ouest), d’Hama(centre), d’Homs (centre),de Raqa (est), de Deir Ezzor(est) et dans la région de lacapitale Damas.

Lorsque l’avion russe aété abattu mardi, la Turquiea affirmé avoir envoyé desmessages d’avertissementdix fois en cinq minutes.L’information est niée par legouvernement russe.

L’Atelier

La Turquie refusele blâme pour avoirabattu l’avion russe

Costa dit non à l’austéritéLisbonne — Le nouveau pre-mier ministre du Portugal,Antonio Costa, a promis debriser la spirale de l’austé-rité, tout en respectant lesengagements budgétaires eu-ropéens. Le gouvernementsocialiste a comme priorité lacroissance économique, lacréation d’emplois et la ré-duction des inégalités pouréquilibrer les finances pu-bliques. Pour ce faire, le gou-vernement portugais s’estfixé un plan exigeant de ré-duction des déficits et de ladette publique. Malgré lamise en place de solutionsrelatives aux mesures d’aus-térité, M. Costa a affirmé quecette alternative sera réalisteet prudente. Le 4 octobredernier, le premier ministresortant, Pedro PassosCoelho, avait été réélu, maisa dû démissionner le 10 no-vembre à la suite de l’alliancedes partis de gauche, qui de-venaient alors majoritaires. Agence France-Presse DB

AFPLe premier ministre du Portugal nouvellement éluAntonio Costa.

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S AMU E L L AMOUR EUX

L’ Institut de la statistiquedu Québec (ISQ) a dé-

voilé hier son rapport sur larémunération des salariés del’administration québécoise.Encore une fois, l’adminis-tration québécoise accuse desretards importants par rap-port aux employés des sec-teurs municipaux et fédé-raux. En ce qui a trait au sa-laire, les employés de l’admi-nistration québécoise ga-gnent environ 20% moinsque ces deux secteurs. Quantà la rémunération globale,qui représente le salaire etles avantages sociaux, l’écartse creuse à 40% avec l’admi-nistration municipale.

L’Institut a également ré-vélé que l’écart salarial entrele secteur provincial et le sec-teur municipal s’était accen-tué depuis 2009. Il y a sixans, il n’était que de 13%, soitune augmentation de 7 pointspar rapport au chiffre publiéaujourd’hui. Également, de-puis 2009, le salaire du sec-teur public s’est affaibli, touttype d’emplois confondu. Au-tant l’administration fédéraleque l’entreprise privée ont vuses salaires s’améliorer encomparaison avec la situationprovinciale.

Public et privéLa situation est meilleure

pour les employés du secteurpublic lorsque l’Institut com-pare leur situation avec celledu secteur privé. Si le public atoujours un manque à gagnerde 10% quant au salaire, laparité est atteinte sur la ré-munération globale, car le pu-blic a plus d’avantages so-ciaux. Ces avantages regrou-pent le coût des assurances,des vacances, des congéspayés, etc. Par contre, uneénorme différence entre leprivé syndiqué et le privé nonsyndiqué est présente. Le sec-teur public gagne 20% moinsque le privé syndiqué, mais7% plus que le privé non syn-

diqué, au chapitre de la rému-nération globale.

Quand on regarde le nom-bre d’heures travaillées par se-maine, la différence est aussiimportante. Le secteur publictravaille en moyenne 35.9heures par semaine, alors quela semaine de travail du sec-teur privé est de 37.8 heures.À la fin de l’année, la diffé-rence est de 2,75 semaines detravail de moins dans l’admnistration québécoise.

Front communLe Front commun n’a pas

tardé à réagir au rapport del’ISQ. Le regroupement syndi-cal a dénoncé l’élargissement

du fossé entre le salaire desemployés du secteur public parrapport aux autres salariés.Daniel Boyer a affirmé que leschiffres venaient confirmer lavalidité des offres des syndi-cats. «Maintenant, c’est évi-dent qu’il y a du rattrapagesalarial à faire», affirme-t-il.

Rappelons que la contre-proposition syndicale présen-tée la semaine dernière établitdes augmentations salarialesde 2.9% pour les trois pro-chaines années. Dans le rap-port de l’ISQ, il est mentionnéque les employés des sociétésd’État québécoises recevrontune augmentation de 3% en2016, un chiffre qui a motivé

les syndicats à maintenir leuroffre.

Ceux-ci ont rappelé que lesemployés des sociétés d’Étatsont à 63% des hommes, tan-dis que ceux du secteur publicen négociation sont à 75% desfemmes. «Il y a une discrimi-nation envers les femmes dusecteur public, croit DanielBoyer.

L’administration québé-coise représente les travail-leurs de la fonction publique,de l’éducation et de la santéainsi que des services sociaux.Celle-ci compte au total 414062 employés.

L’Atelier

SALAIRES

L’écart se creuse dans la fonction publiqueSelon l’ISQ, les employés provinciaux gagnent toujours moins que les municipaux et les fédéraux

JACQUES NADEAU LE DEVOIRDaniel Boyer, président de la FTQ

T oronto — Le gouverne-ment de l’Ontario prévoit

que le déficit de la provincesera de 7,5 milliards de dollarsl’an prochain et que les libé-raux maintiendront leur cibledu déficit zéro pour l’exercicefinancier 2017-2018.

Dans son budget du prin-temps dernier, le gouverne-ment libéral de KathleenWynne prévoyait que le déficitserait de 8,5 milliards à la finde l’année financière 2015-2016; il atteint jusqu’ici10,3 milliards.

Dans sa mise à jour au-

tomnale de la situation écono-mique, le gouvernement es-time que les recettes non fis-cales — y compris les revenustirés du premier appel public àl’épargne lancé récemmentpour Hydro One — dépasse-ront d’environ 1,1 milliard lesprévisions inscrites dans ledernier budget.

L’intérêt sur la dette estquant à lui révisé à la baisse de140 millions à cause des tauxd’intérêt très bas.

La Presse canadienne MH

Déficit prévu en Ontario

C AM I L L E P. - PA R ENT

L es destinations de croi-sières du marché Ca-

nada/Nouvelle-Angleterre,qui passent entre autres parle fleuve Saint-Laurent,continuent de se tailler uneplace de choix dans l ’offretouristique.

Le fleuve Saint-Laurentconnaît son année la plusachalandée dans ses neufports. Les plus populairesauront été ceux de Québec,de Montréal et de Saguenay,qui ont été respectivementfréquentés par 168  000,90 800 et 45 600 passagersinternationaux et membresd’équipage.

Ce sont 29 navires de 24lignes de croisière différentesqui ont vogué sur le fleuve. Onestime que, seulement dans larégion de la Capitale-Natio-nale, les dépenses par passa-ger peuvent aller de 111 $ à329 $. Cela équivaut à un re-venu annuel de près de 25 mil-lions de dollars. «Le Port deQuébec se distingue comme

une destination phare incon-tournable au sein du marchéCanada/Nouvelle-Angleterreet continue de tirer son épin-gle du jeu alors que la concur-rence asiatique est de plus enplus présente», a déclaré Ma-rio Girard, président-directeurgénéral de l’administrationportuaire de Québec.

Il faut noter que le marchéasiatique grossit à la vitesse del’éclair. Entre 2012 et 2014, lenombre de croisiéristes ayantcomme destination l’Asie estpassé de 775 000 à près de 1,4million. Multipliant le nombrede ports d’escale chaque an-née, l’Asie est un concurrentde taille pour le Saint-Laurent.

Au Québec, le tourisme decroisière génère annuellementdes retombées économiquesde près de 145  millions,comme l’a souligné la ministredu Tourisme, DominiqueVien. Elle insiste sur le fait quele Ministère continuera d’of-frir aux croisiéristes «le meil-leur accueil de l’industrie.»

L’Atelier

SAINT-LAURENT

Le Fleuve tellementmainstreamLe tourisme en hausse

L ’ A T E L I E R , L E 2 7 N O V E M B R E 2 0 1 5

ÉCONOMIEP 8

GENEVIÈVE JETTÉ

U n nouveau rapport d’Ex-portation et développe-

ment Canada (EDC) estimeque la diversification de l’éco-nomie québécoise devrait gé-nérer une hausse de 10 % desexportations cette année et de8 % en 2016.

Selon l’organisme fédéralde crédit, cette croissance esten partie attribuable à la de-mande pour les avions et lespièces d’aéronautique, qui re-présentent 14 % des exporta-tions totales de la province.Pour ce secteur, l’augmenta-tion devrait se chiffrer à 33 %

pour cette année et à 17 % en2016, selon EDC. Les ventes à l’étranger de mé-taux, de minerais et d’autresproduits industriels — le plusimportant secteur d’exporta-tion du Québec — devraientcroître de 5 % en 2015 et de6% en 2016.

EDC constate cependantun creux en ce qui a trait auxexportations de minerais, enraison de la baisse généraliséedes prix.

La Presse canadienne MH

Exportations en hausse

GOLDCORPLa mine Éléonore

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L ’ A T E L I E R , V E N D R E D I L E 2 7 2 0 1 5

SPORTP 9

ERICK LABBÉ LE SOLEILLucian Bute et James DeGale ont rencontré les médias au Centre Vidéotron, mardi matin.

S AMU E L D ANC AU S E

L ucian Bute tentera de re-conquérir le titre de cham-

pion du monde InternationalBoxing Federation (IBF) despoids super-moyens (168 lb)qu’il a détenu de 2007 à 2012.Pour l’occasion, il se mesureraau champion actuel, le Britan-nique James DeGale, demainsoir au Centre Vidéotron deQuébec.

Le dernier adversaire deBute, Andrea Di Luisa, était unboxeur de moins grande qualitéque le Britannique. « Di Luisaest ce qu’on appelle un ‘’jour-neyman’’, alors que James De-Gale est un vrai champion, uncombattant complet qui amènedes feintes et un jeu de piedsimpeccables combinant vitesseet finesse. La différence esténorme entre les deux », ana-lyse l’ancien entraineur deBute, Stéphan Larouche, quicroit que cet écart de calibre re-

présente un défi pour Bute,mais pas une difficulté.

Expert en boxe du Journalde Montréal, Mathieu Boulaypartage le même avis et af-firme que le camp d’entraîne-ment de Bute a été pensé surmesure pour James DeGale,son style et son niveau.

En tant qu’aspirant, LucianBute se retrouve dans la posi-tion de négligé pour ce combatet il n’a pas été dans cette situa-tion souvent au cours de sa car-rière. « C’est sûr qu’il se sentnégligé. Par contre, ça lui en-lève énormément de pressionet ça, c’est positif », commenteM. Larouche, une opinion ap-puyée par Boulay qui croit queBute est très à l’aise dans la si-tuation actuelle.

Il s’agira également d’unretour dans la catégorie des168 lb pour Lucian Bute, quis’était monté à 175 lb pour af-fronter Jean Pascal. StéphanLarouche croit que c’est un

avantage pour son ancien pro-tégé. « Lucian c’est un 168 lbnaturel, son corps est faitcomme ça. On avait accepté demonter à 175 lb pour se battrecontre Jean [Pascal], mais re-descendre à 168 lb constitueun avantage pour lui».

La durée du combat seraun facteur déterminant, selonMathieu Boulay. «Si Luciantraverse la tempête des trois ouquatre premiers rounds, il atoutes ses chances parce queDeGale s’affaiblit à chaqueronde après les six premiers»,affirme celui qui croit malgrétout que James DeGale l’em-portera sans trop de difficultés.

Bute (32-2 25 K.-O.) aperdu sa ceinture face à CarlFroch le 26 mai 2012, qu’ilavait défendue neuf fois. Il adepuis combattu seulementtrois fois en plus de trois ans.Suivant sa déconfiture face àFroch, il a vaincu le Russe De-nis Grachev avant de subir la

deuxième défaite de sa carrièreface à Jean Pascal. Son derniercombat date du 15 août dernieralors qu’il a vaincu Andrea DiLuisa par K.-O. technique au10e round.

De son côté, James DeGale(21-1 14 K.-O.) a acquis le titre dechampion des super-moyens,laissé vacant par Carl Froch, faceà Andre Dirrell. DeGale a égale-ment été champion olympiquedes poids moyens (165 lb), en2008 à Pékin. Il est le premierpugiliste britannique de l’his-toire à obtenir le titre de cham-pion du monde IBF après avoirété champion olympique.

Advenant une défaite, celapourrait bien être le combatd’adieu pour Lucian Bute. LeQuébec entier espère néan-moins retrouver le Luciand’autrefois et se nourrit d’es-poir de le revoir avec la cein-ture de champion du monde.

L’Atelier

BOXE

Dernière chance pour Bute

MAX IM E H É B E RT

L’infirmerie du Tricolore dé-borde depuis une semaine,

mais la troupe de Michel Ther-rien continue tout de même àenfiler les victoires.

Avec Torrey Mitchell (unesemaine), Brendan Gallagher(six à huit semaines), Alexan-der Semin (évaluation quoti-dienne) et maintenant CareyPrice (au moins une semaine),ce sont les jeunes qui doiventchausser les grands patinslaissés vacants par la perte desvétérans.

Ces derniers répondent auxattentes jusqu’à présent. SvenAndrighetto a récolté un but endeux matchs avec le grand club,Greg Pateryn est efficace sur latroisième paire défensive avecune fiche de plus un en cinqrencontres et Devante Smith-Pelly, muté au premier trio lorsdu dernier match à la suite del’absence de Gallagher, a mar-qué deux buts.

Selon les rumeurs, MarcBergevin s’enquérirait malgrétout des possibilités d’échanges,lui qui tenterait d’obtenir un ai-lier droit de qualité. La journa-liste couvrant l’actualité du Ca-nadien, Diane Sauvé, n’est pasdu même avis. Elle croit aucontraire que la transaction se-rait la dernière option pour ledirecteur général. «Pourquoiest-ce que [Bergevin] irait cher-cher quelqu’un pour boucherun trou et faire le “plaster”quand il a des jeunes sous lamain qui sont prêts à jouer ?»

Nouveau venuLe Canadien a procédé au

rappel de George «Bud» Hol-lowayun afin de combler la

perte de Semin. L’attaquant de27 ans disputera ce soir sontout premier match dans laLigue nationale de hockey ausein du quatrième trio, encompagnie de Paul Byron etde Brian Flynn.

Initialement repêché entroisième ronde par les Kingsde Los Angeles en 2006, il ajoué trois ans pour les Mo-narchs de Manchester avantde se diriger en Europe dansla Sweden Hockey League, oùil a porté les couleurs duSkelleftea AIK pendant troisautres années. Après avoirgagné le Mat Trophy (l’équi-valent suédois de la CoupeStanley), il a évolué sous lesordres de Guy Boucher letemps d’une saison à Bern,dans la Ligue Swiss-A.

«On le connaît peu,avoue Diane Sauvé, rappe-lant du même souffle qu’Hol-loway en est à sa premièresaison avec l’organisationdu Canadien. Si on regardede loin, on se dit “Mais quellebonne idée!”, mais en plus decela, son rappel envoie unbeau message à la filiale etaux jeunes [...]S’ils travail-lent et qu’ils ont du succès,peut-être qu’ils seront rap-pelés.»

La rencontre opposantles Devils du New Jersey et leCanadien de Montréal débu-tera à 19 h ce soir, au Pru-dential Center. Mike Condondéfendra la cage du Tricoloreet son vis-à-vis sera CorySchneider. Christian Thomasa aussi été rappelé hier en finde journée, mais ne sera pasde la formation.

L’Atelier

CANADIENS DE MONTRÉAL

Savoir saisir sachance

BRUCE BENNETT GETTY IMAGECarey Price a aggravé sa blessure au bas du corps lorsdu match contre les Rangers de New York, mercredi.

Monaco — La Russie apromis de travail ler

«très activement» avec l’As-sociation internationale desfédérations d’athlétisme(IAAF) pour enrayer la cul-ture de dopage qui a mené àsa suspension complète detoutes compétitions interna-tionales, y compris les pro-chains Jeux olympiquesd’été.

Cette décision de la Rus-sie de ne pas porter en appelcette suspension et sa pro-messe de «travailler trèsfort» pour contrer le dopagese veulent une modeste vic-toire pour le président de

l’IAAF, Sebastian Coe, quiconnaît un difficile début demandat. Elle suggère égale-ment que la ligne dure adop-tée par Coe face à la Russiesemble porter ses fruits.

Afin d’être réintégrée, lafédération russe a été priéede suspendre les athlètes, lesmédecins, les entraîneurs ettoute autre personne qui sesont dopés ou qui ont contri-bué au dopage. Elle doitaussi apporter d’importantesréformes et encourager la dé-nonciation. D’autres condi-tions sont à déterminer.

Associated Press MH

ATHLÉTISME

La ligne dureLa Russie décide de collaborer

MAX IM E H É B E RT

Milos Raonic a annoncéjeudi, via son compte Ins-

tagram, la fin de sa collabora-tion avec son entraîneur IvanLjubicic, qui aura finalementduré trois ans.

Cela survient après une sai-son plus difficile du Canadien. Iln’a pu se qualifier qu’une fois enquarts de finales en Grand Che-lem, soit lors des Internationauxd’Australie. Il aura chuté du hui-tième au quinzième rang durant lasaison 2015.

Durant leur association, leCroate a cependant permis à la14e raquette mondiale de faire lesquarts de finales à Roland-Garroset les demi-finales à Wimbledonen 2014. Il avait auparavant at-teint les huitièmes de finales àdeux reprises en 2013, soit aux In-ternationaux d’Australie ainsiqu’au US Open.

Malgré sa séparation profes-sionnelle avec Ljubicic, Raonic atenu à le remercier pour «son sup-port, ses connaissances et sa com-préhension», tout en ajoutant queles deux hommes resteront «desamis proches».

L’Atelier

Raonicsans entraîneur

S AMU E L D ANC AU S E

Hier après-midi, les Pan-thers de la Caroline et

leur quart-arrière, Cam New-ton, ont gardé leur fiche par-faite de 11 victoires en autantde matchs alors qu’ils sont ve-nus à bout des Cowboys deDallas par la marque de 33-14.La défaite fait d’autant plusmal aux Cowboys alors qu’ilsont perdu les services de leurquart partant, Tony Romo,pour la deuxième fois de lasaison. Le receveur Dez Bryantétait en uniforme, mais il s’estfait plutôt discret, n’amassantque 26 verges sur deux récep-tions. Chez les gagnants, le se-condeur Luke Kuechly a quant

à lui offert une bonne perfor-mance avec 2 interceptions.Cam Newton a complété 16 deses 27 tentatives de passespour des gains de 183 verges.

Une défaite de plus Les Lions de Detroit ont

servi une correction de 45-14aux Eagles de Philadelphiedans un match qui consolideles rumeurs comme quoil’association entre les Eagleset leur entraineur, ChipKelly, tire à sa fin. MatthewStafford a mené l’attaque desLions avec un total de 337verges par la voie des airset de cinq passes de touché.

L’Atelier

FOOTBALL

Thanksgiving dans la NFL

Un Québécoisavec l’écurieWilliamsLe pilote québécois LanceStroll a officiellement intégréle programme de développe-ment de l’écurie de Formule 1Williams, qui a confirmé lanouvelle hier. Âgé de 17 ans,Stroll se retrouve au sein de lamême écurie que celle dans la-quelle Jacques Villeneuveavait remporté le Champion-nat des pilotes en 1997. Strollsuivra désormais un parcourssimilaire à celui effectué parValtteri Bottas, qui avait re-joint le programme de déve-loppement de l’écurie Wil-liams en 2011 avant de faireses débuts dans la F1 en 2013.Natif de Montréal, mais ins-tallé à Genève en Suisse, Strollpassera du temps dans les si-mulateurs et améliorera sesconnaissances en matière in-génierie de course et en mar-keting, en plus de travaillerdans les bureaux de l’usine deWilliams. Stroll sera de retourdans le Championnat euro-péen de Formule 3 en 2016,circuit dans lequel il a pris lecinquième rang lors de la der-nière saison, au cours de la-quelle il a également remportéle Championnat italien deFormule 4 et la Toyota RacingSeries en Nouvelle-Zélande.

Associated Press MH

PRESSE CANADIENNE

CAM NEWTON A MARQUÉ UN TOUCHÉ FACE AUX COWBOYS, HIER.

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L ’ A T E L I E R , L E V E N D R E D I 2 7 N O V E M B R E 2 0 1 5

CULTUREP 10

SINGAPOURDes romans libertins permisConnue pour sa politiquejugée protectrice à l’excès,Singapour a considérable-ment réduit une liste de pu-blications jusqu’ici banniesen autorisant certains livresérotiques.Ce n’est désormaisplus un délit de posséderles Mémoires de Fanny Hill,importante œuvre de l’écri-vain anglais John Clelanddans la littérature érotique duxVIIIe siècle, ou encore despublications relatives au com-munisme remontant aux an-nées 1960, marquées par destensions avec les commu-nistes lors de la naissance laRépublique de Singapour. Cesouvrages figurent parmi les240 qui ont été retirés mer-credi d’une liste de 257 publi-cations interdites àSingapour. Dans les autrespublications prohibées appa-raissent des magazines éro-tiques tels que Penthouse,Playgirl, Mayfair ou en-core Playboy. Ce dernier ad’ailleurs annoncé à la mi-oc-tobre qu’il allait cesser de pu-blier des photos de femmesnues. L’importation commer-ciale de publications à carac-tère pornographique estpassible d’amendes et depeines de prison à Singapour,l’un des États les plus prohi-bitifs d’Asie.

Agence France-Presse etL’Atelier MHa

Tournéeeuropéennepour AdeleLos Angeles — La chanteusebritannique Adele, dont lenouvel album 25 bat des re-cords de vente en Amériquedu Nord, sera en tournée danstoute l’Europe au printempsprochain, ont annoncé hier lesorganisateurs. Pour le mo-ment, aucune date de tournéen’est annoncée au Canada.L’album de la chanteuse, sortile 20 novembre, connaît leplus fort démarrage jamaisconnu aux États-Unis et auCanada, mais c’est aussi l’al-bum le plus vendu cette annéeen Amérique du Nord. Aprèss’être vendu à 2,8 millionsd’unités en cinq jours auxÉtats-Unis, le nouveau disquede la chanteuse, qui comprendla chanson Hello, s’est aussiécoulé à 261 000 exemplairesau Canada: deux records, se-lon l’entreprise Nielsen Music,qui étudie les habitudes deconsommation musicales.Adele dépasse Taylor Swift etson dernier album 1989, quiétait jusqu’alors le plus vendude l’année à 1,8 million d’uni-tés, souligne par ailleurs àl’AFP la porte-parole de Niel-sen Music, Anna Loynes.

Agence France-Presse etL’Atelier MHa

Jazz: Einaudirenoue avecMontréalDeux ans après le concert qu’ila livré à la Maison sympho-nique de Montréal, le pianisteet compositeur italien Ludo-vico Einaudi reviendra jouerdans cette salle le 15 octobre2016 à 20h pour son nouvelalbum «Elements». Connudans le milieu de la musiqueclassique depuis près de trenteans, le pianiste compte unevingtaine de disques à son ac-tif. En plus de vingt ans, Ludo-vico Einaudi est d’ailleurs lepremier compositeur clas-sique à avoir décroché uneplace dans le palmarès desquinze albums les plus ven-dus. Les billets du concertsont déjà en vente.

L’Atelier MHa

ARTS VISUELS GRANDEUR NATURE

GUILLAUME LEPAGE L’ATELIER

L’organisme de bienfaisance MU a inauguré sa dernière murale de la saison,McLaren en cinq temps, créée par l’artiste Jason Cantoro et réalisée par AnnieHamel sur le mur d’un bâtiment du boulevard Saint-Laurent dans le Mile End.Déployée sur cinq murales, l’œuvre d’art rend hommage au court-métrage Pasde deux, de Norman McLaren, pionnier du cinéma d’animation et fondateur del’Office national du film (ONF). «Le lègue de McLaren a été d’amener l’anima-tion beaucoup plus loin, en la sortant de son cadre habituel», explique JérômeDufour, porte-parole de l’ONF. MHa

C ATH E R I N E D R A P E AU

Les étudiants qui œuvrentdans le cinéma d’animation

font face à plusieurs idées pré-conçues quant à leur art, alorsqu’ils tentent de se démarquerdans ce domaine qui gagne len-tement, mais sûrement de l’inté-rêt auprès du public.

Une soirée consacrée à laprésentation de leurs courtsmétrages se déroulait hierdans le cadre du programmecompétitif international de la14e édition du Sommet du ci-néma d’animation qui se tientà la Cinémathèque québécoisejusqu’au 29 novembre. Plu-sieurs étudiants, dont certainsde l’UQAM et de Concordia, yprésentaient leurs projets.

Les étudiants déplorent lefait que l’ampleur de leur tâchepour la création de leurs films estsouvent sous-estimée par le pu-blic. «Les gens ignorent toutesles étapes,mentionne Lori Malé-part-Traversy, étudiante en ci-néma d’animation à Concordia.Pour réaliser un court métragede 2 minutes, ça prend de 3 à 8mois, selon le temps qu’on a.»

Il y a également encore dutravail à faire afin de rendre lecinéma d’animation plus atti-rant pour tous les types d’âges.«Les gens croient à tort que cemédia s’adresse aux enfants,car ils ont l’image des dessinsanimés», explique CatherineDubeau, une ancienne étu-diante en cinéma d’animationde Concordia, qui présente sonfilm Kaléidoscope dans le ca-dre de l’événement.

Pourtant, certains films dela programmation s’adressent

à un public averti, abordantdes sujets plus sérieux, commela guerre ou les quêtes person-nelles. «Plusieurs thèmes sontvraiment d’actualité et peu-vent toucher beaucoup demonde, mais il suffit d’avoirl’intérêt et l’ouverture d’espritde s’y intéresser et d’aller lesvoir», déclare Ganesh BaronAloir, membre du jury de lacompétition étudiante.

Le festival représente uneoccasion en or pour ces jeunescinéastes de présenter leurtravail, mais aussi de se faireun nom. Pour les étudiants, ils’agit donc d’un tremplin quipourrait les faire rebondirdans d’autres festivals connuset ainsi faire découvrir leurmédia de prédilection au plusvaste public possible.

«On travaille seuls sur nosfilms et on a envie de les parta-ger», s’enthousiasme, Lori Ma-lépart-Traversy qui soutient quel’événement est un entraînementpour le monde professionnel.Celle qui présente son court mé-trage Extra champignons voit saparticipation comme une expé-rience qui apportera un enrichis-sement à ses pratiques. «On veutaller voir les films des autresétudiants, mais on veut aussis’inspirer des vrais cinéastes»,déclare-t-elle.

Le Sommet du cinémad’animation présente 135courts métrages en plus depermettre au public de partici-per à plusieurs activités, donttrois classes de maîtres, troisrétrospectives et une exposi-tion.

L’Atelier

CINÉMA D’ANIMATION

La relève s’impose

C AM I L L E P. PA R ENT

Le jeune festival Longue vuesur le court lançait hier sa

deuxième édition, apportantun vent de fraîcheur et de nou-veauté au quartier Sud-Ouest.

Le Festival internationalde courts métrages du Sud-Ouest de Montréal, aussi connusous le nom de Longue vue surle court, est mené par un fonda-teur expert du genre, BenoîtDesjardins, réalisateur decourts métrages depuis dix ans.

L’idée d’un festival dans leSud-Ouest qui a germé dansson esprit était alimentée parle désir d’améliorer la vie cul-turelle locale. Selon le fonda-teur, lui-même originaire dusecteur, le Sud-Ouest est plu-tôt conditionné à la culture demasse, comme les films à grosbudget. Il s’est donc donnécomme mission d’initier lesrésidents de l’arrondissementà un genre auquel ils sontmoins familiers.

Toutefois, Rome ne s’estpas faite en un jour, et le festi-val non plus. Benoît Desjar-dins a fait naître l’événementpar lui-même, et cette année,il s’est assis seul devant lesquelque 700 films qui lui ontété envoyés pour la sélectionofficielle. Il a finalement ré-duit la liste à seulement cin-quante projections. «C’estlong comme processus. Il y ades films dont on sait qu’aprèsune minute, ils ne se taillerontpas de place en compétition,mais d’autres qui sont vrai-ment dignes qu’on les écoutejusqu’au bout», souligne-t-il.

Les nouveaux sont certai-

nement mis à l’avant-plan du-rant le festival avec un prix dela relève, un visionnement deprojets étudiants du Cégep An-dré-Laurendeau et une pré-sence de nombreux films dansla toute fraîche catégorie Pre-mière œuvre. «C’est l’idée der-rière la longue vue: aller voirle talent, aller le dénicheravant qu’il soit connu, avantqu’il soit à son plein potentiel»,explique Benoît Desjardins.

Comme le mentionne lefondateur, le court métrage estun genre qui gagne à briller unpeu plus. «C’est comme lanouvelle en littérature, c’estun format plus direct. En peude temps, on peut passerbeaucoup d’émotions,

d’idées», illustre-t-il. Compa-rativement aux projections delongs métrages, le court mé-trage permet au public de voirplus d’un film en une seuleséance, donnant la chance àtous d’y trouver du sien.

Cette année, 26 films qué-bécois seront présentés, dontonze dans la catégorie Pre-mière œuvre et 24 films inter-nationaux qui proviennent de16 pays différents. Benoît Des-jardins nous promet beaucoupde primeurs internationales,dont Ave Maria de la Pales-tine et A Single Life des Pays-Bas, qui s’était taillé une placeaux Oscars l’année dernière.

L’Atelier

FESTIVAL DE COURTS MÉTRAGES

L’œuvre d’un seul homme

T unis — Projeté pour lapremière fois au Maghreb,

le film Much Loved a suscitéun vif engouement hier. Plu-sieurs spectateurs ont mêmefait la file durant des heurespour voir le long métrage quitraite de la prostitution au Ma-roc.

Le réalisateur franco-ma-rocain Nabil Ayouch s’est féli-cité de «l’engouement» du pu-blic aux Journées cinémato-graphiques de Carthage à pro-pos de son film interdit au Ma-roc. «C’est un bonheur pro-fond d’être sélectionné ici. Il ya eu un engouement, le publicvivait avec le film, a com-menté M. Ayouch. Pour lapremière fois, c’était un publicarabophone, qui comprenaittous les dialogues en arabe etqui n’avait pas le même typede réactions que les autres pu-blics.»

Présenté lors du dernierfestival de Cannes, puis dou-blement récompensé cet été auFestival du film francophoned’Angoulême, Much Lovedsuit le parcours de Noha,Randa, Soukaina et Hlima,quatre prostituées de Marra-kech, dans le sud du Maroc,suscitant ainsi la polémiquedans le pays.

Des centaines de specta-teurs ont assisté à la projec-

tion dans la salle du Colisée,où la sécurité avait été renfor-cée à la suite de l’attentat sui-cide survenu non loin de làmardi. Le film a été interditdans le royaume, car les auto-rités dénonçaient «un outragegrave aux valeurs morales età la femme marocaine».

M. Ayouch a affirmé avoirencore de l’espoir que son filmsoit finalement autorisé auMaroc. «Aujourd’hui, la situa-tion est bloquée, mais j’ai en-vie de croire que des chosessont encore possibles» a-t-ildéclaré. Il a rappelé avoirpassé une année et demie àrencontrer 200 à 300 prosti-tuées au Maroc, avant de réali-ser ce film. «C’est le reflet dece qu’elles vivent», a-t-il in-sisté.

M. Ayouch a par ailleursdonné des nouvelles de l’ac-trice principale, Loubna Abi-dar. La comédienne, qui avaitreçu des menaces pour sonrôle dans Much Loved, a ré-cemment rejoint la France.Elle a ensuite publié une tri-bune dans le quotidien LeMonde intitulée Pourquoi jequitte le Maroc. «Au fond, onm’insulte parce que je suis unefemme libre», a-t-elle affirmé.

Agence France-Presse etL’Atelier CD

CINÉMA

Refuserle silenceMuched Loved, censuré au Maroc,fait bonne figure en Tunisie

FESTIVAL DE CANNES 2015Le film Ave Maria de la Palestine

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L ’ A T E L I E R , L E V E N D R E D I 2 7 N O V E M B R E 2 0 1 5

CULTUREP 11

G EN EV I È V E J E T T É

J acques Nadeau, photojour-naliste au quotidien Le De-

voir, a dévoilé son nouveau li-vre, Photos trouvées, hier à laLibrairie Paulines à Montréal.L’ouvrage, qui succède à sonpremier album, Carré rouge,présente des images d’archivesqui ont échappé au vol de ses30 000 photos, survenu enjuillet dernier.

Les photos dérobées le 14juillet dernier couvraient prèsde 35 ans de carrière. En effet,de 30 000 à 50 000 imagesstockées sur cinq disques dursdifférents ont été volées par«des collectionneurs compul-sifs», selon M. Nadeau. «C’esttrès grave ce qui est arrivé,poursuit-il. J’avais des imagesqui se contredisaient:l’amour, l’itinérance, des gensde convictions...»

Jacques Nadeau éprouveun attachement particulierpour les photos qu’il a choiside publier dans son dernier al-bum. On y retrouve des photosen négatifs, de vieilles archivesen argentique, des fichiers sursa clé USB, qui étaient tropbien cachés. «[Ces photos] ontéchappé aux voleurs quand ilsse sont emparés de mes

disques durs», dit-il en expli-quant qu’il a retrouvé ces pe-tits bijoux en fouillant dansson appartement.

L’actualité d’abordLe livre de Jacques Na-

deau est non seulement uneincursion dans sa vie person-nelle, mais aussi une vision dudeuil artistique d’un photo-graphe. Il est d’avis que lejournaliste écrit l’actualitéalors que le photographe prêteun visage à la nouvelle et véhi-cule l’émotion de la situation.«La photographie, c’est l’ac-tualité, et il faut s’y intéresser.Il faut ouvrir notre esprit etvoyager.»

Alors qu’on lui deman-dait s’il en voulait toujoursaux voleurs, Jacques Nadeaun’a pas changé de ton, il estresté calme et serein. Sondeuil est peut-être fait. Sonalbum Photos trouvées a sû-rement été un baume sur sesblessures de photographe.«Ces images ont marquél ’histoire, c ’est certain» ,martèle-t-il. Elles resterontassurément gravées dans lamémoire collective.

L’Atelier

LIVRE

Une image vautmille mauxEntretien avec Jacques Nadeau

GUILLAUME LEPAGE L’ATELIERLe photographe Jacques Nadeau dévoile des photosqui n’ont pas été dérobées à son appartement.

NICOLAS TRIFFAULT

I l n’y a pas que les taxes quiaugmentent à Montréal.

La part allouée aux activitésculturelles et récréatives at-teint un sommet historique:533,1 millions de dollars, soit20 millions de plus que l’andernier. Trois jours après ledépôt du budget, retour surun secteur qui reste pros-père.

Bien que la culture ne sehisse pas toujours au sommetdes priorités financières dansle contexte actuel d’austérité,le portrait dressé en juin2015 par la Chambre de com-merce du Montréal métropo-litain montre pourtant les bé-néfices économiques d’un telinvestissement. Le secteurculturel compte plus de 82000 emplois, et ses retom-bées économiques directes etindirectes se chiffrent à envi-ron 11 milliards de dollars,selon la Chambre de com-merce. «Peut-on s ’en pas-ser?», insiste la porte-paroledu Conseil des arts de la ville,Nancy Bélanger.

Et si l’étude de 2014 dunouvel Institut du Québec estjuste quant à l’importance del’économie de la métropoledans celle de la province, cesinvestissements de la Ville deMontréal dans le domaineculturel s’harmonisent tout àfait dans un plan de relanceéconomique panquébécois.C’est la certitude de l’admi-nistration Coderre, exposéepar la relationniste ValérieDe Gagné.

Les bénéficiairesLe Conseil des arts, un

organisme qui accompagneet soutient la création, laproduction et la diffusion ar-tistique professionnelle, estpresque entièrement finan-cée par la Ville. En 2016, ilrecevra 13,9 millions de dol-lars, soit 500 000 $ de plusque cette année. Nancy Bé-langer se dit ravie de laquote-part du Conseil, évo-quant la capacité ainsi am-plifiée de financer davantagede projets et d’organismes.Elle abonde d’ailleurs dansle même sens que celui de lamairie de Montréal en re-

connaissant le moteur éco-nomique qu’est la culture.Selon la directrice des com-

munications, les arts et lesloisirs participent égalementau développement humain etsocial , en contribuant au

bien-être et à la fierté des ci-toyens.

Pour sa part, la Sociétédes célébrationsdu 375e anni-versaire deMontréal serab é n é f i c i a i r ed’une participa-tion de la Villede 14 mil l ionsen 2016, soit 4millions de plusque l’année pré-cédente. L’orga-nisme soutientaussi l ’ impor-

tance des retombées écono-miques et touristiques de sesactivités et souhaite laisserun héritage artistique et cul-

turel au-delà de 2017. L’ob-jectif de mettre en lumièrel’histoire de la Ville tout enencourageant le savoir-fairelocal est d’ailleurs bien en-tamé, avec l’illumination dupont Jacques-Cartier, qui sepoursuivra jusqu’en 2027.

Projet Montréal, l’oppo-sition officielle à la Ville deMontréal, n’a pas voulu ré-pondre aux quest ions deL’Atelier”, indiquant vouloirétudier plus en détail chaquevolet du budget de l ’admi-nistration Coderre et atten-dre les conclusions de laCommission des f inancespubliques.

L’Atelier

BUDGET MUNICIPAL

L’irréductible cultureLa Ville de Montréal augmentera de 3,8% le budget culturel en 2016

RAPHAËL CÔTÉ L’ATELIERLe Quartier des spectacles, emblême culturel de Montréal

CATHERINE DRAPEAU

Dire sans le dire, parler grâceaux mouvements du corps:

telle est la démarche artistiquedes chorégraphes et interprètes,Évelyne Laforest et Rémi Lau-rin-Ouellette, dans leur numéro(CO) + Le Facteur Humain quidébutait hier dans l’univers in-time du Studio Hydro-Québecdu Monument National.

L’obscurité, le silence. Unfaisceau de lumière pointé versdeux corps qui se touchent, separlent. L’inconscient s’exprimelibrement à travers ce momentde rencontre entre deux âmes,qui se séparent et se rejoignent.Dans leur duo Le Facteur Hu-main, présenté en premièrepartie de la soirée, les deux ar-tistes arrivent à créer un dia-logue entre deux univers, deuxsolitudes qui se rencontrent.«Sans les mots, on commu-nique grâce au toucher, en en-trant en contact physiquement,c’est un dialogue des corps»,

évoque Évelyne Laforest.Invités par l’École de danse

contemporaine dans le cadre dulaboratoire de création Fly, lesdeux chorégraphes présentaientleur travail à Tangente pour latroisième fois. Cette fois-ci, leurcréation se voulait axée sur ladéviation de la trajectoire li-néaire. «Pour Le Facteur Hu-main, nous voulions nous inspi-rer de l’imprévisibilité del’Homme qui peut venir déstabi-liser, déranger un monde supercalculé où on prévoit tout»,souffle Mme Laforest.

En deuxième partie, (CO)mettait de l’avant six interprètes.C’est le vertige, l’infini et l’os-mose qui s’entrelacent. «C’estune réverbération de certainsthèmes qui nous inspirent, quitranspiraient sur scène, on joueavec le contraste entre la hau-teur et le sol. Parfois, on explorela densité dans le mouvement,l’étourdissement, le laisser-al-ler», conclut le chorégrapheRémi Laurin-Ouellette.

L’Atelier

DANSE

Union solitaireUn spectacle déstabilisant

S O F I A N I CO L AU

C’est au cabaret La Tulipe,dans une ambiance tami-

sée, que l’auteure-composi-trice-interprète Ingrid St-Pierrelançait le troisième album de sacarrière.

Applaudie par son public,Ingrid St-Pierre a commencéson lancement avec la pièce-ti-tre de l’album, Tokyo, accom-pagnée de son fidèle piano.Cette première interprétation aimmédiatement donné le tonde la soirée en instaurant unenvironnement paisible et rê-veur, ambiance que l’on re-trouve sur tout l’album.

Elle a poursuivi sa perfor-mance avec le morceau PlaceRoyale, qui se distingue dureste de l’opus par un son em-preint de percussion, en har-monie parfaite avec la mélodiedu piano et de la basse. Pourconclure, elle a fait entendre ladouce balade L’éloge des der-nières fois, accompagnée aupiano et à la harpe.

Parmi les trois albums de

l’artiste, Tokyo est sans aucundoute celui qui dégage la plusgrande nostalgie par ses textesprofonds qui nous permettentde nous évader en nous trans-portant autant dans la capitalejaponaise qu’au 63 rue Leman,situé dans la Ville lumière.

Bien que le style d’écritured’Ingrid St-Pierre ait gagné enmaturité dans ce nouvel opus,Tokyo ressemble énormémentà ses deux premiers albums ence qui a trait au son et à la poé-sie métaphorique.

Le graphisme coloré de lapochette de l’album laisse sup-poser un certain renouveaupour l’artiste et nous fait croirequ’elle a plutôt opté pour unson électro-pop dans ce troi-sième disque. On se rend ce-pendant compte que l’artisteest resté fidèle à ses origines depoésie et de douceur.

Ceux qui apprécient le sondoux et mélodieux habituel del’artiste ne seront certainementpas déçus.

L’Atelier

MUSIQUE

Hymne au pays du soleil levantIngrid St-Pierre lance son troisième opus

RAPHAËL CÔTÉ L’ATELIERIngrid St-Pierre a présenté sa douce poésie, hier, au Cabaret La Tulipe.

La part allouée aux activitésculturelles et récréatives atteint un sommet historique:533,1 millions de dollars, soit20 millions de plus que l’andernier.

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L ’ A T E L I E R , L E 2 7 N O V E M B R E 2 0 1 5

ACTUALITÉS P 12

La rédactionde L’AtelierChef de nouvelles:Frédérique Tavernier-LabrieChef de pupitre: Alexis BouliannePupitreurs: Maude Parent, Philippe Lemelin, Nicolas Boni-Rowe, Louis Pelchat-Labelle, Jasmine LegendreJournalistes: Amélie Drasse, Camille P. Parent, Catherine Drapeau, David Beaulieu, Élizabeth Séguin, Félix Deschênes, François Breton-Champigny, Genevière Jetté, Isabelle Neveu, Jean Balthazard, Jean-Philippe Guilbault, Marissa Groguhe, Matisse Harvey, Maxime Hébert, Myriam Gendron, Nicolas Triffault, Samuel Dancause, Samuel Lamoureux, Sofia Nicolau, Thomas Litalien, Véronique SénécalCaricaturiste:Genevière JettéChroniqueur: Jean-Philippe GuilbaultEditorialiste: Samuel LamoureuxPhotographes: Raphaël Côté, Guillaume Lepage

qui est essentiel pour le par-cours éducatif qui commencedès la naissance chez nosjeunes enfants», indique M.Sénécal.

Nathalie Breton, prési-dente du CQSGEE, qualifie ladécision des associationsd’historique. «Nous mettonsde côté nos intérêts associa-tifs respectifs pour replacerl ’enfant au cœur de nospréoccupations communes»,explique-t-elle. Elle remet enquestion la poursuite des ser-vices de qualité dans l’éduca-tion à la petite enfance:«Nous sommes à nous de-mander si nous pourronscontinuer à opérer ce service

essentiel aux parents» ,ajoute-t-elle.

Samir Alahmad, prési-dent de l’AQPQ, craint la fer-meture des services de gardeéducatifs subventionnés.«Nous sommes trahis, noussommes abandonnés. Legouvernement est vraimenten train de mettre la hache[dans les services de garde].»M. Alahmad déplore lemanque de considération dugouvernement envers les de-mandes des associations etexige des réponses à leurspréoccupations. «Nous nesommes plus capables d’of-frir un bon service de gardeavec ce qu’il nous propose.»

Pour Julie Plamondon,présidente du RGPQ, l’investis-sement dans les services édu-catifs de la petite enfance estnécessaire. «[Les enfants] sontl’avenir du Québec. Ce n’est

pas en coupant [dans le finan-cement] que nous pourronsdonner un service de garde dequalité. Notre mission éduca-tive est en péril. Je ne crois pasque la société québécoise lemérite», déplore-t-elle.

Rappelons que le gouver-nement québécois tente deréformer le financement desCPE et des garderies privéessubventionnées pour l ’anprochain en imposant unecoupe de 120 mil l ions dedollars dans le réseau. Lesquatre associations deman-dent au ministère de la Fa-mille de refaire ses calculs.«Certainement, si on a faitune erreur, on va applaudir.Nous constatons un désastreet souhaitons que ce ne soitpas le cas» , conclut LouisSénécal.

L’Atelier

ALEXIS BOULIANNE L’ATELIER

Selon Louis Senécal, président-directeur général de l’AQCPE, les coupes ne s’élèvent pas à 120M$, mais plutôt à 320M$.

Moscou — La Russie et laFrance ont décidé jeudi

d’un commun accord de par-tager des informations mili-taires sur leurs opérations enSyrie. Ce geste d’ouverturerusse mène la charge vers laformation d’une coalition in-ternationale contre le groupearmé État islamique.

Les frappes contre legroupe armé EI seront inten-sifiées et feront l’objet d’unecoordination, a déclaré leprésident français, FrançoisHollande, au terme de sa ren-contre avec son homologuerusse, Vladimir Poutine, auKremlin. «Nous devons fairecette coalition large ensem-ble pour frapper le terro-risme […] pour que l’ensem-ble des pays agisse contre leterrorisme et contre legroupe armé EI» , a égale-ment indiqué M. Hollandetout juste avant cet entretien.

Le président russe a,quant à lui, parlé de «discus-sions constructives» avecFrançois Hollande sur la luttecontre le terrorisme et a souli-gné «l’efficacité» des opéra-tions que les forces russes mè-nent depuis la fin septembreen Syrie. Il a aussi affirmé êtreprêt à cette coopération, ajou-tant qu’une coalition était ab-solument nécessaire et que lespositions de la France et de laRussie coïncidaient sur la né-cessité d’unir les efforts dansla lutte contre un mal com-mun.

Les frappes russes etfrançaises cibleront en prio-rité le transport de produitspétroliers, dont la vente estla principale source de f i-nancement du groupe arméEI, a souligné M. Poutine.D’après M.  Hollande, cesfrappes ne viseront pas ceuxqui luttent contre le groupearmé EI, faisant référenceaux rebel les modérés quicombattent le groupe armé

EI et le régime de Damas.Sans confirmer que ces der-niers ne seraient pas cibléspar l’aviation russe, Vladi-mir Poutine a pour sa partdéclaré que la Russie allaitéchanger des informationsconcernant les zones où setrouve «l’opposition saine»,et s ’abstenir de les viser .«L’opposition saine» recou-vre les groupes que le Krem-lin ne considère ni islamistesni terroristes. Les Occiden-taux, eux, accusent Moscoude viser les rebelles modérésau même titre que le groupe

armé EI pour protéger le ré-gime de Damas. Les diver-gences entre Paris et Moscoupersistent d’ailleurs. PourFrançois Hollande, Bacharal-Assad n’a pas sa placedans la Syrie de demain. Deson côté, le président russe adéclaré que le régime de Da-mas, soutenu par Moscoudepuis le début du conflit,est son allié naturel dans lalutte contre le terrorisme.

Agence France-Presse Associated Press

J.B.

LUTTE AU GROUPE ARMÉ EI

Tango diplomatiqueHollande tend la main, Poutine ne promet rien

STEPHANE DE SAKUTIN AGENCE FRANCE-PRESSEPoignée de main à l’occasion de la visite du présidentfrançais au Kremlin.

millions de dollars par année.»Il s’agit toutefois de la seule mesure inspi-

rée de la commission présidée par le fiscalisteLuc Godbout à être implantée dans cette mise àjour économique. La situation ne surprend pasparticulièrement les analystes. «Ce n’est qu’à lapublication du prochain budget qu’on pourraréellement mesurer la volonté politique dugouvernement de suivre les recommandationsdu rapport Godbout», estime le chercheur àl’Institut de recherche et d’informations socio-économiques, Philippe Hurteau.

Québec maintiendra le cap de la réductionde la dette publique par des investissementsdans le Fonds des générations de près de 1,5

million de dollars en 2015-2016 et d’un peuplus de 2 millions en 2016-2017. «Le Fondsdes générations, à mon avis, est extrêmementimportant pour nous permettre d’atteindrenotre cible de dette-PIB de 45 % en 2025, aréitéré le ministre des Finances. C’est l’atteintede cette cible-là qui nous permet de garderune cote qui est favorable, et donc d’avoir ac-cès aux marchés financiers sans aucune diffi-culté.»

Philippe Hurteau se dit sceptique quant àl’importance de se soumettre aux impératifsdes agences de crédit. «Le gouvernement faitpasser les prescriptions des agences de nota-tion avant la qualité des services offerts à sapopulation, se désole-t-il. Le gouvernementest bien plus préoccupé par le jugement quepose le marché sur ses actions que par le juge-ment que pose la population.»

L’Atelier

MISE À JOURSUITE DE LA PAGE 1

Jean-Luc Geha. Une raison deplus d’offrir des services enligne, pou lui. «Si je peux trou-ver un produit trois joursd’avance possible-ment déjà en rabaissur Internet, je ne meprésenterai pas enmagasin le ven-dredi», illustre-t-il.

Impact mitigé Plus de 19 mil-

lions de Canadiensprévoient cette an-née profiter des au-baines en vigueurdans la plupart desdétaillants, selonIPG Mediabrands.Un peu plus d’unmillion de Canadiensprétexteront d’ail-leurs des ennuis desanté pour s’absenterdu travail et ainsi al-ler magasiner.

Malgré cet achalandage, les

détaillants tardent à récolterles bénéfices liés aux nombreuxrabais qu’ils offrent. Sur l’en-semble des ventes réalisées,

celles de novembrer e p r é s e n t a i e n t8,5 % du total en2014. Il s’agit d’unehausse d’à peine0,1  point depuis2006 d’après Sta-tistique Canada.L’organisme fédé-ral avance d’ailleursque «“le Vendredifou” ne semble pasavoir eu d’effet surles tendances glo-bales des ventes audétail».

Leopold Tur-geon nuance toute-fois cette affirma-tion en disant quecette statistiquecomprend tous les

achats nécessaires au train devie quotidien tels qu’un plein

d’essence et une épicerie.«C’est normal que la statis-tique varie peu si l’on prenden compte les ventes totales,explique M.  Turgeon. «Jetrouve ça donc un peu fort dedire que le “Vendredi fou”n’influence pas les profits réa-lisés par les commerces dansla cadre des achats du tempsdes Fêtes», ajoute-t-il.

Pied de nez La journée sans achat ou

le «Buy Nothing Day» se tientironiquement le dernier ven-dredi du mois novembre, àl’occasion du «Vendredi fou».Le défi propose à quiconqueveut tenter l’expérience d’arrê-ter de consommer durant untotal de 24 heures. Les partici-pants dénoncent justement lesconséquences éthiques et en-vironnementales de l’hyper-consommation. Ted Dave, unartiste canadien, a organisé lepremier rendez-vous à Van-couver en septembre 1992. Lephénomène a commencé à sedérouler lors du «Vendredifou» à partir de 1997.

L’Atelier

VENDREDI FOUSUITE DE LA PAGE 1

Un peu plus

d’un million

de Canadiens

prétexteront

d’ailleurs des

ennuis de

santé pour

s’absenter du

travail et

ainsi aller

magasiner

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