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01 Livret d’exposition ÉDOUARD RIOU, illustrateur de Jules Verne À L’AVENTURE ! En collaboration avec Livret-Riouv2.indd 1 24/12/2018 08:04

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Livret d’exposition

ÉDOUARD RIOU, illustrateur de Jules Verne

À L’AVENTURE !

En collaboration avec

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Éclipsé par Gustave Doré, qui obscurcit de sa notoriété posthume les autres dessinateurs de son temps, oublié derrière la célébrité colossale de Jules Verne, qui se souvient encore d’Édouard Riou ?Et pourtant, que serait Jules Verne sans son premier illustrateur ? Ses romans publiés sans images faisaient l’objet d’un tirage jusqu’à trois fois inférieur aux grands volumes illustrés, couverts d’élégants cartonnages décorés. Encore aujourd’hui, les mêmes gravures sont reproduites dans les rééditions des Voyages extraordinaires.Comme son aîné Eugène Boudin, Édouard Riou passe son enfance et son adolescence au Havre, et bénéficie d’une bourse de la Ville. À Paris, Gustave Doré est son mentor, Nadar, son comparse. Sa carrière est prolifique : il produit, entre deux fêtes mémorables et un grand voyage en Égypte, près de 5 000 dessins qui lui vaudront la Légion d’honneur.Dessinateur de l’aventure, il crée un véritable cinéma pictural où l’illustration de l’exploration, de l’aventure, réelle ou imaginée, tient une place de choix. Son seul crayon suffit à faire la renommée d’un explorateur, comme le confirme cette lettre du 28 août 1878, adressée à Théodore de Ber, membre correspondant de la Société d’anthropologie de Paris au Pérou : « Si vous y tenez, arrangez-vous pour obtenir de Riou qu’il mette le même talent à vous représenter, au milieu de la plaine d’Ancon ou bien à Tianahuaco, et je vous prédis encore un […] grand succès. »Voici la première exposition qui lui rende hommage.

Jules Crevaux, « Saut de l’Apaouani »,Voyages dans l’Amérique du Sud, Paris, Hachette, 1883, en face de la page 94.

1 Archives nationales, F17/3014, dossier Charles Wiener. Nous devons cette information à Pierrette Chapelle.

Édouard Riou, l’homme aux mille images

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Par Aline Lemonnier-Mercier

Édouard Riou, fils d’un marin breton, officier de marine de Napoléon, Joseph-Yves-Marie Riou, et de Marie-Bérénice Schmuck, est né à Saint-Servan en 1833, puis arrivé au Havre dès ses deux ans. Quelques années plus tard, il y apprend le dessin avec Jacques-François Ochard à l’école gratuite de la ville.Comme Eugène Boudin avant lui, il est bénéficiaire d’une pension municipale qui lui permet de partir à Paris étudier les Beaux-Arts. Elle lui est accordée le 15 décembre 1854 « vu les espérances conçues à son égard ». Il s’intègre rapidement au monde artistique et littéraire de la capitale.Ses premiers travaux sont des œuvres picturales proches de celles des peintres de l’école de Barbizon, village de la forêt de Fontainebleau. Mais, rapidement, dès 1855, il produit parallèlement nombre de caricatures pour des journaux humoristiques. Il se lie alors d’amitié avec Félix Tournachon, dit Nadar.Non content de participer aux salons de peinture, Riou exploite son talent de dessinateur dans la presse. Avant l’invention de moyens pour reproduire la photographie à grande échelle, ce sont les dessinateurs qui sont sollicités pour illustrer les revues. Ainsi, dès 1856, pendant une trentaine d’années, Riou est dessinateur et chroniqueur pour Le Monde illustré pour lequel il est envoyé en Italie et en Russie.

Jules Crevaux, illustré par Édouard Riou d’après les photographies des explorateurs, « Apatou enlevé par un caïman », Voyages dans l’Amérique du Sud, Paris, Hachette, 1883, p. 465. Le Havre, Bibliothèque municipale, FG 1018

Édouard Riou, illustrateur de l’aventure

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Globe-trotter par procuration, il se spécialise dans l’illustration du récit d’aventure, pour L’Univers illustré, de 1858 à 1895, puis pour le Magasin pittoresque, fondé en 1833 par Édouard Charton, journaliste, avocat et philanthrope. Mais surtout, depuis 1857, il participe au journal Le Tour du monde, qui n’est autre que la principale source d’inspiration de Jules Verne.

C’est dans ces publications, dédiées à l’illustration de récits de voyage, que Riou déploie le plus son talent. Il y évoque les explorateurs sans peur, comme François-Auguste Biard dans Deux années au Brésil, en 1861, mais aussi les mondes imaginaires de Louis Figuier dans La Terre avant le déluge, en 1862. Enchanteur du réel, il excelle dans la représentation des fleuves indomptables, des tempêtes furieuses, des ciels d’orage peuplés d’éclairs, des animaux féroces. Il côtoie tous les aventuriers, parmi lesquels Édouard André, architecte-paysagiste qui, en 1875, parcourt l’Amérique septentrionale à la recherche de plantes inconnues.

Dans les années 1860, Riou est sollicité par l’éditeur Pierre-Jules Hetzel, sans doute par l’entremise de Nadar, afin d’illustrer les œuvres d’un auteur prometteur : Jules Verne. Aussitôt, les chefs-d’œuvre se succèdent : Cinq semaines en ballon, Les Aventures du capitaine Hatteras, Voyage au centre de la terre, Les Enfants du capitaine Grant, puis les premières planches de Vingt mille lieues sous les mers.

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Mais bientôt, il tarde à rendre ses dessins, car il est sollicité par Ferdinand de Lesseps pour illustrer l’inauguration du canal de Suez en 1869. Fasciné par l’Égypte et oublieux de ses engagements, il ne peut poursuivre sa collaboration avec Verne.

Reprenant ses activités éditoriales, il illustre aussi les grands romans du XIXe siècle : Le Comte de Monte-Cristo d’Alexandre Dumas, Sur l’eau de Guy de Maupassant, Ivanhoé de Walter Scott, ainsi que des œuvres de Victor Hugo et d’Erckmann-Chatrian.

En 1884, enfin, il obtient la Légion d’honneur, décoration que Le Figaro du 21 septembre 1883 annonce longuement :

« Nous sommes heureux d’enregistrer celle de M. Riou, le dessinateur bien connu de L’Illustration, du Monde illustré et de L’Univers illustré. M. Riou a en outre fourni d’innombrables dessins très remarqués pour les belles éditions du Tour du Monde, des voyages de Jules Verne, des romans d’Erckmann-Chatrian, de Mayne Read et de Walter Scott. La décoration si méritée avait été demandée il y a longtemps déjà par tous les éditeurs de ses œuvres, par le docteur Crevaux, dont il a été le collaborateur, par M. de Lesseps pour qui M. Riou a fait d’importants travaux sur le canal de Suez, et par le regretté Gustave Doré, son ami et son conseiller dans ses premiers essais. L’œuvre de M. Riou ne comprend pas moins de 5 000 dessins. »

Édouard Riou, illustrateur de l’aventure

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Par Aline Lemonnier-Mercier

Édouard Riou, élevé au Havre, a toujours été fidèle à la ville de son enfance et de son adolescence. Le port, la mer, les falaises, les marins et leurs propos, les bateaux font partie de sa vie et, malgré une existence errante, il est revenu souvent sur les rivages de la Manche.

Dès 1853, alors âgé de 20 ans, il se montre curieux de l’évolution industrielle et urbanistique de la ville et peint un Creusement du bassin de l’Eure, œuvre qui lui permet de témoigner de l’originalité de son style, dans un paysage animé de tout petits personnages.

En septembre 1855, il croque les prisonniers russes de la guerre de Crimée qui arrivent au Havre et proposent un spectacle inédit de danses et chants au « Cirque », une salle de spectacle du boulevard de Strasbourg. Les dessins sont reproduits dans L’Illustration, Journal universel. « L’auteur des croquis est M. Riou, jeune artiste du Havre qui poursuit ses études à Paris en qualité de pensionnaire de notre ville », rapporte le Journal du Havre du 10 septembre 1855. Il est probable qu’il soit l’auteur d’une série d’aquarelles réalisées dans la même veine, entre juillet 1854 et octobre 1856, pendant la construction du fort de Sainte-Adresse.

Édouard Riou, [Frascati], [1875]. Aquarelle. Collection particulière

Riou et Le Havre

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En 1857, alors qu’il est revenu de Paris, où il a fait montre, auprès de Nadar, de réels talents de caricaturiste, il se lance dans la représentation des régates du Havre, cette manifestation ô combien mondaine de la bonne société havraise.Malgré ses succès comme illustrateur, Riou n’abandonne pas la peinture. Dans les années 1860, il participe très régulièrement aux salons du Havre et offre au musée Bord de mer, Chasse aux canards (d’après Prud’hon), Le Christ en croix, Une chasse impériale puis Rochers, forêt de Fontainebleau. En 1868, il participe aussi au salon de peinture de l’exposition maritime internationale du Havre, où il expose tableaux et gravures en la bonne compagnie de Monet, Manet, Courbet et Daubigny, tous artistes alors abondamment critiqués.Cet événement havrais lui permet surtout de visiter le spectaculaire aquarium construit pour l’exposition, source d’inspiration pour Vingt mille lieues sous les mers qu’il commence à illustrer l’année suivante. C’est aussi l’occasion pour lui de faire preuve de bravoure. Alors que le chaland l’Eyma (ou Emma selon les journalistes), chargé de pétrole, prend feu sur le quai de l’Ile, Riou se joint à Alexandre Dumas et aux comédiens des Folies-Dramatiques pour tenter d’éteindre l’incendie. En vain.

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Ses séjours et reportages en Égypte à partir de 1869 l’éloignent temporairement de la Normandie. On le retrouve au Havre en 1875. Alors très intégré au monde parisien des spectacles, il participe à un joyeux voyage dont Le Figaro détaille à plaisir les participants qui séjournent d’abord à Frascati, avant de partir pour Étretat, puis Sainte-Adresse : Riou est entouré de Dica-Petit, de Mounet-Sully, le grand tragédien, de peintres et de fameuses comédiennes. Il représente alors des vues du Havre, d’Étretat et de Sainte-Adresse, belles aquarelles qui témoignent de son goût pour la mer, les falaises et les vues de son enfance. A-t-il retrouvé Jules Verne à cette occasion, présent lui aussi au Havre sur son bateau Le Saint-Michel III, logeant à l’hôtel Frascati ?En 1885, Riou est toujours sensible à la ville de sa jeunesse et donne trois dessins, Le Moulin du Perrey, La Fontaine des pincettes et Le Passager de Honfleur, pour Le Havre d’autrefois. Deux ans plus tard, un de ses derniers témoignages du Havre et de ses environs est la publication d’un ensemble de vues reproduites dans l’Almanach du Havre de 1887, lesquelles sont accompagnées de commentaires élogieux.

Fidèle aux paysages de son enfance, il a su glisser les familières falaises de craie dans les univers les plus extraordinaires. C’est ainsi qu’on pourrait reconnaître la silhouette du cap de la Hève, au bout de la plage du Havre, dans une représentation de dinosaures sur fond de forêt préhistorique, dans une illustration de l’ouvrage de Louis Figuier, La Terre avant le déluge, de 1863.

Riou et Le Havre

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Par Aline Lemonnier-Mercier

Les talents d’Édouard Riou caricaturiste se sont révélés très tôt. Dès 1855, à vingt-deux ans, alors qu’il est à peine arrivé à Paris, il mène en parallèle une carrière de peintre et de caricaturiste pour le Journal pour rire, publication humoristique créée par le polémiste Charles Philipon (1800-1862), qui devient en 1856 Le Journal amusant, puis Le Petit journal pour rire. Riou rejoint dès lors la cohorte des dessinateurs-illustrateurs de l’époque : Gustave Doré, Nadar, le Havrais Edmond Morin, Alphonse de Neuville, Léon Benett, Paul Gavarni, Albert Robida, Honoré Daumier, sans oublier Jean-Louis Forain et Emmanuel Poiré, dit Caran d’Ache. Il est mêlé rapidement à la vie artistique parisienne et est unanimement estimé à cette époque où le dessin n’a pas encore été supplanté par la photographie.Son esprit observateur et caustique se révèle dans ses thèmes préférés que sont les travers des personnes à la mode, les parures ridicules, l’argot maritime ou encore le parlé cauchois ou havrais.Son style change lorsqu’il commence à collaborer avec Nadar, alors devenu rédacteur en chef du journal. Il est pressenti pour rédiger les légendes du Panthéon Nadar, vaste fresque des figures du monde politico-littéraire, artistique et intellectuel de Paris. Puis Nadar et Riou se lancent dans la série des Binettes contemporaines, suite de portraits à charge de personnalités diverses qu’ils signent conjointement, Nadar rédigeant souvent la biographie du personnage, Riou se chargeant de la caricature.

Édouard Riou, « Dick Kennedy », dans Jules Verne, Cinq semaines en ballon, Paris, Hetzel, 1863, en face de la p. 16

Édouard Riou et la caricature

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Le trait alors raide de Riou évolue à cette période vers plus de souplesse. S’ensuivent pendant deux ans les portraits d’acteurs en vogue, d’écrivains célèbres, de musiciens en vue, comme Jacques Offenbach et son violoncelle, le 18 décembre 1858, ou comme le célèbre critique Jules-François-Félix Fleury dit Champfleury (accusé de piller Balzac), croqué en chiffonnier en train de ramasser des ferrailles au coin d’une borne. En 1859, Nadar et Riou annoncent la parution de l’ensemble en un album.

Dans le même temps, Riou propose dans deux numéros du Petit journal pour rire une série de dessins de « canotiers » des bords de Seine, personnages un peu ridicules car ce nouveau sport à la mode porte à la satire.

Ce goût pour le portrait grinçant, pour l’excès de la caricature, transparaît très nettement dans les portraits de certains personnages verniens inventés par Riou. Ainsi, Paganel, le savant des Enfants du capitaine Grant, déploie une silhouette dégingandée, surmontée d’un visage mangé de lunettes. De même, l’écossais Dick Kennedy de Cinq semaines en ballon, vautré sur deux chaises, louchant singulièrement sur la fumée de sa cigarette, est clairement héritier de la « période caricature » de Riou.

Nadar : à nous deux !, 185. Bibliothèque nationale de France, département Estampes et photographie, FOL-EO-15 (3)

Édouard Riou et la caricature

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Par Pierrette Chapelle, agrégée d’histoire et docteur en histoire et civilisations

Le Tour du monde, Nouveau journal des voyages, est une revue hebdomadaire de vulgarisation géographique, publiée par Hachette de 1860 à 1914. Son succès est fondé sur la qualité des récits de voyage et des gravures, réalisées à partir de dessins, venus de croquis, d’aquarelles ou de photographies exécutés par les voyageurs ou interprétés à partir du texte. Édouard Riou, avec plus de 2 650 dessins de 1861 à 1894, est le plus présent des 351 dessinateurs qui ont travaillé pour la revue.

Les récits de voyage en Amérique latine et en Afrique regroupent 88 % des dessins de Riou dans la revue. Dans les années 1860/1870, Riou travaille presque exclusivement pour les récits de voyages en Amérique du Sud (Marcoy, Biard, André, Crevaux). Dans les années 1880/1890, l’Afrique devient l’espace dominant de ses images (Brazza, Giraud, Gallieni, Stanley, Binger). Les voyageurs du grand Nord (Tyson, Nares) l’inspirent également dans les années 1870.

Si Riou a lui-même voyagé, il ne connaît pas, en général, les régions qu’il illustre pour la revue. Cela peut apparaître comme une forme de prudence intellectuelle et artistique par laquelle « l’objectivité » proclamée par la revue est alors plus soutenable. De plus, pour construire la confiance du lecteur vis-à-vis des gravures, Riou est censé travailler « sous les yeux » des voyageurs (Marcoy, Biard).

« Marche en forêt - Dessin de Riou, d’après un croquis de l’auteur », dans Henri Coudreau, « Chez nos indiens. Quatre années dans la Guyane française (1887-1891) », Le Tour du monde. Nouveau journal des voyages, Paris, Hachette, 1892. 1, p. 13

Édouard Riou et Le Tour du monde

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Riou multiplie les paysages, les portraits et les scènes de genre. Pour les gravures achetées par Hachette à des éditeurs étrangers, il retravaille la composition, et parfois les personnages, pour imposer une dynamique que n’a pas l’image originelle. Il leur donne ainsi une signification plus percutante.Dans la mise en scène du voyageur sur le terrain, il s’efforce d’allier véracité et poésie. La confrontation de l’homme et de la nature offre les scénarisations les plus remarquables, même si elles peuvent apparaître assez répétitives. Il crée ainsi de véritables stéréotypes de la forêt tropicale dans lesquels les voyageurs, devenus de valeureux explorateurs, accèdent au statut de héros, tel Henri Coudreau dans « l’enfer vert »2.Il représente également de nombreux types ethnographiques des populations sud-américaines, notamment indiennes. Il n’hésite pas à dresser le portrait physique et psychologique d’un personnage, malgré une description très allusive dans le texte. C’est le cas pour le prieur franciscain du couvent de Sarayacu, Manuel-José Plaza, rencontré par Marcoy au Pérou, dont Riou traduit à la fois la gloutonnerie et la finesse d’esprit.Le nom de Riou ajoute de la valeur au récit. Pour l’ouvrage de Stanley, In darkest Africa, or the quest, the rescue, and retreat of Emin, governor of Equatoria, il travaille directement pour l’éditeur anglais, et les clichés venus de ses dessins sont facturés deux fois plus chers à Hachette que les autres en 18903 ! Certains n’hésitent pas à ironiser sur le succès de certains voyageurs qui ne devraient leur notoriété qu’à la mise en scène de leurs « exploits » par d’excellents dessinateurs comme Riou4.

2 Michel Bertrand, « Du rêve doré à l’enfer vert. L’invention contemporaine de l’espace amazonien », dans M. Bertrand, L. Vidal (dir.), À la redécouverte des Amériques. Les voyageurs européens au siècle des indépendances, Toulouse, P.U. du Mirail, 2002.3 Archives Hachette à l’IMEC, Hac 99, contrat du 2 mai 1890.4 AN F17 / 3014, dossier Charles Wiener, lettre du 28 août 1878

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Innombrables sont les images créées par Riou qui se sont diffusées ou ont été empruntées, avec ou sans l’accord de l’éditeur. Les collections de littérature pour la jeunesse, Les Voyages extraordinaires de Verne, la Géographie universelle de Reclus ont puisé largement dans le corpus de dessins de cet artiste. La vision des Latino-américains de leur propre environnement est largement redevable aux gravures de Riou. La première image des Andes vue par les Japonais dans le Yochi Shiryaku (« Magazine du monde » publié entre 1871 et 1880) vient, elle aussi, du panorama dessiné par Riou pour illustrer le récit de Marcoy, paru en 1862 !S’il y a un style Tour du monde, c’est incontestablement celui de Riou dont la patte singulière a su séduire et embarquer le lecteur pour d’inoubliables « voyages de papier ».

Édouard Riou et Le Tour du monde

5 Ana Lucia Araujo, « Texte et image : représentations et stéréotypes culturels de l’Amérique du Sud dans la revue Le Tour du Monde (1860-1914) », dans M. Garneau, H-J. Lusebrück, W. Moser (dir.), Enjeux interculturels : altérités, transferts et violences, Ottawa, P.U. d’Ottawa, 2011

Bibliographie Pierrette Chapelle, Le Tour du monde. La fabrique d’une revue de voyages illustrée (1860-1914), Paris, Classiques Garnier, coll. « Géographies du monde », (à paraître 2019).

Guy Gauthier, Édouard Riou, dessinateur. Entre le Tour du monde et Jules Verne (1860-1900), Paris, L’Harmattan, coll. « Champs visuels », 2008.

« Édouard Riou, illustrateur », Le Rocambole, n°41 (2008).

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Par Lucile Haguet,Docteur en histoire, Conservatrice des bibliothèques

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, à une époque où les peintres vont bientôt commencer à sortir le chevalet de l’atelier pour saisir au plus près leurs impressions du réel, il revient à la cohorte des dessinateurs pour les journaux de rester enfermés dans leurs cabinets de travail pour dessiner ce qu’ils n’ont jamais vu. À un public avide d’images, il faut pouvoir fournir des illustrations scientifiques d’animaux antédiluviens, des panoramas exotiques, voire des projections d’un avenir éloigné.Édouard Riou sera l’un de ces actifs producteurs d’imaginaires lointains, participant à peupler les esprits de ptérodactyles furieux, de forêts vierges inquiétantes et autres champignons géants.Dessiner ce qu’on n’a pas vu n’est pas une gageure propre au XIXe siècle. Depuis la Renaissance jusqu’à l’invention de la photographie, c’est un défi que relèvent tous les illustrateurs de récits de voyages. S’il arrive que des dessinateurs se rendent en Asie, au Moyen-Orient, en Afrique ou en Amérique, ils travaillent le plus souvent depuis leur cabinet, d’après une esquisse dans le meilleur des cas, mais souvent d’après une simple description.Un texte n’est pas aisé à transcrire en image. L’astuce stylistique la plus commune utilisée par les auteurs pour évoquer un animal inconnu est la comparaison multiple : la girafe a une tête de chameau et la robe d’un léopard. En résulte une vision de l’animal qui tient de la composition tératologique, façon cadavre exquis. Le dessin est ensuite à nouveau réinterprété par un graveur. Voilà qui explique l’apparence parfois étrange des animaux exotiques représentés dans les ouvrages anciens.

Édouard André, Indiens de Sebondoi, 1875-1876, Croquis sur papier huilé, 11 x 15 cm. Interprétation du croquis par Édouard Riou, encre sur papier. Collection Florence André

Dessiner sans avoir vu : Riou et l’inconnu

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Au XIXe siècle, Édouard Riou n’est pas dans une situation très différente des artistes de la Renaissance. S’il a parfois dessiné d’après photographie, il s’est souvent contenté d’une esquisse hâtive rapportée par le voyageur, comme ce croquis d’une tisserande rapporté par le paysagiste et explorateur Édouard André en Amérique du Sud. Charge ensuite au dessinateur d’en reconstituer les détails et le contexte. Plus souvent encore, Riou doit composer son illustration avec une simple description écrite, parfois complétée par le témoignage du voyageur, s’il le rencontre. C’est dans ces conditions qu’il compose le dessin du bateau d’Édouard André, légendé « passage de l’Angostura : ‘Hurrah Columbia’ », pour l’Amérique équinoxiale.

Habitué à dessiner des animaux des abysses qu’il n’a jamais vus, comme des paysages qu’il n’a jamais contemplés, Riou ne devait guère être effrayé par le projet des Voyages extraordinaires de Jules Verne dont il est le tout premier illustrateur.En revanche, le « Verne de Riou » est très peu technologique. À l’exception des ballons, des bateaux à vapeurs, et des multiples horloges qui couvrent le mur du bureau du capitaine Nemo, Riou ne dessine pas de machines. C’est Neuville, qui lui succède sur le projet Vingt mille lieues sous les mers qui va représenter le Nautilus. Même quand il doit dessiner des machines modernes, Riou ne dessine jamais que ce qu’il connaît. Il n’a pas dû lui être très difficile de dessiner des montgolfières quand son ami Nadar est obsédé par les aérostats : son « Géant » doit lui permettre de photographier Paris vu du ciel. Pour lui, c’est l’engin de déplacement de l’avenir.

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Ce que Riou apporte à l’univers de Verne, c’est plutôt sa familiarité avec les pays lointains, lui qui illustre dès 1861 Deux années au Brésil de François-Auguste Biard et qui est régulièrement sollicité pour le Magasin pittoresque ou Le Tour du Monde. Ainsi, on imagine qu’il n’aura aucun mal à illustrer le voyage en Amérique du Sud des Enfants du Capitaine Grant (1868). Inversement, ce voyage aventureux imaginaire a peut-être eu en retour un impact sur la manière dont Riou va représenter quelques années plus tard, en 1875-1876, le voyage bien réel d’Édouard André en Amérique équinoxiale.Souvent sollicité pour illustrer des ouvrages de vulgarisation, pour représenter des animaux marins (il visite l’aquarium du Havre conçu pour l’exposition maritime de 1868) ou préhistoriques (La Terre avant le déluge de Louis Figuier), il n’a pas de mal à couvrir une planche de poissons et d’oiseaux (« La mer du Pôle », dans les Enfants du capitaine Hatteras) ou à représenter monstres antédiluviens et ptérodactyles. Sa formation classique de peintre suffit à faire le reste. Il lui suffit de jouer, comme ses prédécesseurs, sur les échelles : des personnages petits font paraître l’environnement plus grand. Le procédé inverse est en revanche novateur : Riou agrandit les petits objets, comme sa forêt de champignons géants pour le Voyage au centre de la Terre, afin de créer de nouveaux univers.Plus qu’un imaginaire technologique qui plaît aujourd’hui par son charme rétro-futuriste, Riou crée un décor et un bestiaire intimement liés à la découverte au XIXe siècle des animaux des fonds des mers et des fonds des temps.

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Par Lucile HaguetDocteur en histoire, Conservatrice des bibliothèquesJeune peintre prometteur havrais, Édouard Riou s’essaie en peinture à deux univers bien différents : l’âpreté des chantiers urbains et les forêts romantiques, inspirées par l’école de Barbizon. Il présente ses œuvres avec opiniâtreté aux salons de Paris et du Havre, mais sans jamais vraiment être remarqué.Très rapidement, dès 1855, il trouve un moyen de subsistance et d’expression dans l’illustration de presse. Il produit d’abord des caricatures sous forme de crayonnés, souvent reproduits en lithographie, puis illustre des voyages lointains. Les dessins sont minutieux, foncés, typiques de la technique de la gravure sur bois debout (aussi dit « bois de bout »).La gravure sur bois debout est réalisée sur un bois très dur, perpendiculairement à la fibre. La matrice ainsi créée, facile à encrer, est d’une grande solidité et permet de tirer une quantité presque illimitée d’épreuves. Inventée au XIXe siècle, cette technique permet de suivre l’augmentation considérable des tirages de la presse.Ce type de gravure, très reconnaissable, caractéristique de l’univers vernien et du XIXe siècle en général, se distingue par ses petits traits et son rendu sombre : tout blanc est creusé avec effort par le graveur. Le dessinateur a donc pour consigne de laisser le moins d’espaces vides possible.Édouard Riou s’adapte aisément à ces contraintes. Il sait aussi bien créer un univers en aplat, statique, proche du décor de théâtre, que créer du mouvement épique : un éléphant en furie, une bataille de crocodiles, un ballon sur le point de s’écraser.

Gaël Dezothez, [Dessin original inspiré de Riou], 2018

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Chez lui, l’influence de la peinture classique est sensible : il n’a pas oublié ses années de formation. Il a en mémoire les représentations de l’enlèvement de Ganymède quand il illustre l’enlèvement de Robert Grant par un condor dans les Enfants du capitaine Grant. Sa réactivation du mythe inspire, consciemment ou non, Hergé, dans une scène similaire de Tintin et le temple du Soleil. De même, son trois-mâts qui s’éloigne à travers la forêt au clair de lune dans les Enfants du Capitaine Grant évoque les peintures de Claude Joseph Vernet. Ses arbres tortueux, enfin, rappellent les peintres romantiques comme les gravures de son contemporain Rodolphe Bresdin.Mais Riou est aussi un artiste de son temps, qui participe pleinement au renouveau du vocabulaire esthétique de l’aventure. L’historien Michel Bertrand lui attribue l’invention de l’« enfer vert », ce lieu commun de la forêt vierge impénétrable immanquablement traversée d’un fragile pont suspendu en cordes (qu’on retrouve chez Tintin, Tarzan, Indiana Jones). C’est aussi le siècle des ambitions coloniales avec l’invention du héros de la conquête, seul, avec son fusil, le pied posé sur un rocher, le regard supérieur, et les éventuels autochtones représentés en dessous de lui. Sur les nouveaux lieux communs de l’aventure, Riou appose sa patte. Aux aérostats de Cinq semaines en ballon, il apporte de la poésie. Sous son crayon, ils planent rêveusement dans la brume. Il s’aventure aussi très tôt dans les territoires de l’étrange. En 1865, il représente déjà un martien pour l’ouvrage Un habitant de la planète Mars, de Peudefer de Parville, chez Hetzel, bien sûr, dont l’allure évoque un futur extraterrestre bien connu, E. T.

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Il crée aussi un personnage hybride, Captain dog, pour Les Enfants du capitaine Hatteras, hérité sans doute de Grandville, mais dont l’allure raide, paraît avoir fait naître les figures hybrides du surréaliste Max Ernst, créées à partir de collages. Inspirant décidément les surréalistes et les peintres proches du mouvement, la figure de Paganel, un des personnages principaux des Enfants du capitaine Grant, hante les peintures de Paul Delvaux, selon T. Goupil.Goût de l’étrange, mélange culturel d’influences classiques, sens de la mise en scène, Edouard Riou innove. Mais son talent, reconnu par ses contemporains (très demandé, il était payé deux fois plus cher que la moyenne de ses concurrents), tend à se noyer au fil du temps parmi les dizaines d’autres illustrateurs que le XIXe siècle a donnés. La culture populaire, les ouvrages pour enfants, les films de Méliès, Karel Zeman ou Chris Marker, le surréalisme, la bande-dessinée (citons le dessinateur havrais Gaël Dezothez) s’inspirent tous de lui, parfois sans le savoir.Artiste à la production colossale, à destination non pas d’un public choisi, mais d’une audience considérable, Édouard Riou semble avoir souffert d’avoir produit un art à vocation populaire.

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ManuscritsÉdouard RiouLettres, 18..,Le Havre, Bibliothèque municipale, Ms 2000-2001

Éditions anciennes des Voyages extraordinaires de Jules Verne, illustrées par Édouard Riou

Jules Verne, illustré par Édouard Riou, Cinq semaines en ballon, Paris, Hetzel, [1876]Le Havre, Bibliothèque municipale, FG 1019

Jules Verne, illustré par Édouard Riou, Vingt mille lieues sous les mers : Voyage autour du monde, Paris, Hetzel, [vers 1870]Le Havre, Bibliothèque municipale, RM 932

Jules Verne, illustré par Édouard Riou, Les Enfants du capitaine Grant : Voyage autour du monde, Paris, Hetzel, [1879]Le Havre, Bibliothèque municipale, RM 931

Jules Verne, illustré par Édouard Riou, Voyage au centre de la Terre, Paris, Bibliothèque d’éducation et de récréation, Hetzel, [1887]Le Havre, Bibliothèque municipale, FG 1024

Jules Verne, illustré par Riou, Vingt mille lieues sous les mers, Paris, Hetzel, s. d.Le Havre, Bibliothèque municipale, 15.250

Jules Verne, illustré par Édouard Riou, Voyages et aventures du capitaine Hatteras, Paris, Hetzel, s. d.Le Havre, Bibliothèque municipale, n. c.

Autres ouvrages illustrés par Édouard RiouMarius Fontane, illustré par Édouard Riou, Voyage pittoresque à travers l’isthme de Suez, Paris, P. Dupont, 1870Le Havre, Bibliothèque municipale, 51

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Louis Figuier, illustré par Édouard Riou, La Terre avant le déluge, Paris, Hachette, 1872Le Havre, Bibliothèque municipale, FG 1015

Walter Scott, illustré par Édouard Riou, Ivanhoé, Paris, Firmin-Didot, 1880Le Havre, Bibliothèque municipale, FG 1016

Édouard Riou, d’après un croquis d’Eugène Boudin, « Les Passagers de Honfleur », issu de : Charles-Gustave Roessler, Le Havre d’autrefois, Le Havre, Société anonyme de l’imprimerie du commerce, 1883Le Havre, Bibliothèque municipale, R 132

Guy de Maupassant, illustré par Édouard Riou, Sur l’eau, Paris, C. Marpon et E. Flammarion, [1888]Le Havre, Bibliothèque municipale, RM 933

Jules Crevaux, illustré par Édouard Riou d’après les photographies des explorateurs, Voyages dans l’Amérique du Sud, Paris, Hachette, 1883Le Havre, Bibliothèque municipale, FG 1018

Victor Giraud, illustré par Édouard Riou, Les Lacs de l’Afrique équatoriale, voyage d’exploration exécuté de 1883 à 1885, Paris, Hachette, 1890Le Havre, Bibliothèque municipale, 11.103

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Désiré Charnay, illustré par Édouard Riou, À travers les forêts vierges, aventures d’une famille en voyage, Paris, Hachette, 1898Le Havre, Bibliothèque municipale, FG 1017

Autres ouvragesJules Ménard, L’Exposition maritime internationale, Journal, Paris, 1868Le Havre, Bibliothèque municipale, RA 390

A. Blondin, Exposition maritime internationale du Havre, Le Havre, Bourdignon, 1868Rapports du jury international et catalogue officiel des exposants récompensésLe Havre, Bibliothèque municipale, N 1015

Jacques Dubouchet, L’Illustration : Journal Universel, Paris, du 7 août au 4 décembre 1869Le Havre, Bibliothèque municipale, P 64

Henri-Charles Stock, L’Épatouflant salon du Havre, S. l., 1868Le Havre, Bibliothèque municipale, R 392

Henri Linton (dessinateur), Gus Janet (graveur), [Matrice en bois debout, à décor biblique], 31,5 x 48 cmLe Havre, Bibliothèque municipale, OB 5

Jacques Tardi, Adèle et la Bête, Casterman, 1976Le Havre, Bibliothèque municipale, BD ADE

Edgar P. Jacobs, Le Piège diabolique, Bruxelles, Blake et Mortimer, 1990Le Havre, Bibliothèque municipale, BD JAC

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• MUSÉUM D’HISTOIRE NATURELLE DU HAVRE

Masque Wé de Côte d’Ivoire, XIXe siècle,H 23,5 cm, L 16 cm, épaisseur 12,5 cmLe Havre, Muséum d’histoire naturelle, inv. 2008.4.92

Vase d’Amérique du Sud, XIXe siècle, H 20 cm ; diamètre 15 cmLe Havre, Muséum d’histoire naturelle, inv.2016.39.7

Oushebti, époque pharaonique, brûlé en 1944H 15 cm, L 5 cm, épaisseur 4 cmLe Havre, Muséum d’histoire naturelle, inv. 2012.25.17

• COLLECTIONS PARTICULIÈRES

Édouard Riou, Le Creusement du bassin de l’Eure au Havre en 1853, 1853Huile sur toile, 36 x 25 cm

Édouard Riou, « Promenade aux bains de mer », « Souvenir des bains de Tourville »Journal pour rire, 7 juillet 1855 et, 4 août 1855

Édouard Riou, d’après nature, Dans l’Eure : « c’est le pays des prairies arrosées, des vallons magnifiques… », issu de : Onésime Reclus, En France, Paris, Librairie Hachette, 1887, p. 473

André Laurie, illustré par Édouard Riou, De New-York à Brest en sept heures, Paris, J. Hetzel, 1889

Un soir, issu de : L’Illustration, 19 janvier 1889

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Alexandre Dumas, illustré par Édouard Riou, Le Comte de Monte-Cristo, Paris, Jules Rouff, tome 1, s. d.

Édouard André, Indiens de Sebondoi, 1875-1876Croquis sur papier huilé, 11 x 15 cm

Ordre de mission d’Édouard André et liste de matériel, 187631 x 21 cm

Édouard Riou, Chute de M. Restrepo – dessins de Riou, issu de : Édouard André, « Voyage en Amérique équinoxiale », Le Tour du monde, Nouveau journal des voyages, 1877-1883Gravure sur bois, 23 x 29 cm

Édouard Riou, [Dessins pour le Voyage en Amérique équinoxiale d’Édouard André], [1876]Encre sur papier. 12 x 16 cmCollection Florence André

Jules Verne, illustré par Édouard Riou, Voyage au centre de la Terre, Paris, Bibliothèque d’éducation et de récréation, Hetzel, s.d.Cartonnage dit au steamer signé Magnier, représentant le port du Havre

Jules Verne, Les Aventures extraordinaires, illustrations de l’époque de l’auteur, Paris, Jean de Bonnot, 1977. t. 7-9.Reliure en maroquin bleu nuit

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Jules Verne, illustré par Édouard Riou, Voyage au centre de la terre, Bibliothèque des succès scolaires, vers 1880Reliure japonisante verte estampée « Lycée du Havre »

Gaël DezothezDessins originaux inspirés d’Édouard Riou, 2018Collection de l’artiste

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Remerciements

Cette exposition n’aurait pas été possible sans :

Le FRRAB Normandie

Les prêteurs :

Muséum d’histoire naturelle du Havre

Aline Lemonnier-Mercier

Gaël Dezothez

Florence André

Gérard Meunier

Martine Ferragu

Les auteurs :

Pierrette Chapelle

Aline Lemonnier-Mercier

Lucile Haguet

Les équipes de la Bibliothèque Armand Salacrou.

Qu’ils soient tous ici chaleureusement remerciés.

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À L’AVENTURE,Édouard Riou, illustrateur de Jules Verne

Une exposition conçue par Aline Lemonnier-Mercier et Lucile Haguet

8 janvier - 27 avril 2019Bibliothèque Armand Salacrou

17 rue Jules LecesneOuvert du mardi au samedi de 14 h à 18 h

et de 14 h à 17 h pendant les vacances scolaires

ConférencesBibliothèque Armand Salacrou

8 février 2019, 18 h :Aline Lemonnier-Mercier,

« ÉDOUARD RIOU, UN ILLUSTRATEUR ‘À L’AVENTURE’ », en collaboration avec le CHRH

28 mars 2019, 18 h :Pierrette Chapelle,

« ÉDOUARD RIOU ET LE TOUR DU MONDE, LA REVUE DES VOYAGES »

Ateliers sur lireauhavre.fr

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