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© Gérard Chapalain « 100 fiches en Finance » Page 1 FINANCE 1 – LES BASES DE L’ANALYSE FINANCIERE « L ' arrangement des mots est un des plus grands secrets du style » Claude Favre de Vaugelas Ce chapitre comprend les bases techniques nécessaires à la découverte de l’analyse financière des entreprises. L'analyse financière a pour but d'étudier les points forts et les points faibles d'une entreprise en se fondant sur divers éléments d'ordre comptables humains et financiers et des informations sectorielles et extracomptables. Il s’agit à travers les fiches suivantes, de disposer des fondamentaux pour comprendre et traiter les éléments d’informations nécessaires à comprendre la situation d’une entreprise et à porter une analyse financière. Les thèmes par fiches :

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FINANCE 1 – LES BASES DE L’ANALYSE FINANCIERE

« L'arrangement des mots es t un des p lus grands se cre t s du s ty l e »

Claude Favre de Vaugelas

Ce chapitre comprend les bases techniques nécessaires à la découverte de l’analyse

financière des entreprises.

L'analyse financière a pour but d'étudier les points forts et les points faibles d'une entreprise

en se fondant sur divers éléments d'ordre comptables humains et financiers et des

informations sectorielles et extracomptables.

Il s’agit à travers les fiches suivantes, de disposer des fondamentaux pour comprendre et

traiter les éléments d’informations nécessaires à comprendre la situation d’une entreprise et

à porter une analyse financière.

Les thèmes par fiches :

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FICHE 1 - INTRODUCTION A L’ANALYSE FINANCIERE

De nombreuses définitions de l'analyse financière peuvent être données, qui acceptent de

façon convergente cette notion d'objectif:

L'analyse financière a pour but à travers l'étude de documents et l'utilisation de certains

outils de réaliser une synthèse d'informations, qui permet de juger l'entreprise.

Les finalités et les motivations de l'étude peuvent différer d'un commanditaire à l'autre:

. Dirigeant, financier ou postulant à l'embauche ...,

. Partenaires sociaux,

. Actionnaires,

. Banquiers,

. Partenaires commerciaux.

Les critères globaux de jugement de l'entreprise au sens le plus large, qui dépassent une

simple analyse patrimoniale ou trop seulement économique, sont proposés - selon

B.Hannoset (Ex PDG d'Eurostaf Dafsa) dans son interprétation de la méthode des flux de

G. De Murard - comme les réponses aux quelques questions suivantes:

- Quel est le ticket d'entrée dans la branche ?

- A quel niveau de croissance se situe l'entreprise ?

- Quels sont les investissements nécessaires pour atteindre ce niveau d'activité?

- Quels sont les financements en phase avec cette croissance ?

- Quel est le degré de solvabilité de l'entreprise ?

- Quelle est sa rentabilité ?

- Que "vaut" l'entreprise ?

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A travers les chapitres suivants nous allons procéder à une présentation des outils et des

techniques, dont les données résultantes facilitent l'interprétation ou le passage de la comptabilité

à l'analyse financière.

A partir de l'exploitation d'informations économiques et comptables, l'analyse financière

vise à redécouvrir la réalité d'une société à partir de données codées. Elle permet ainsi de

porter un jugement global sur la situation actuelle et future de l'entreprise analysée.

Sur le plan pratique, l'analyse financière replacera dans un premier temps l'entreprise dans

son environnement économique : marché, filière, systèmes de production, réseaux de

distribution, motivations des hommes qui la compose... Ensuite, l'analyse devra étudier

successivement la création de richesse, la politique d'investissement et la politique de

financement pour conclure sur la rentabilité de l'entreprise.

Cette présentation a pour objectif de présenter les principaux outils de diagnostic financier

d'une entreprise :

- L'entreprise est-elle viable ?

- L'entreprise est-elle rentable ?

- Comment se finance-t-elle ?

Une fois par an, généralement le 31 décembre les sociétés arrêtent leurs comptes et

produisent les documents comptables de synthèse. Ces documents qui comprennent le

compte de résultat, le bilan et les annexes retracent l’activité de la société pour l’exercice

considéré (en principe du 1er janvier au 31 décembre) et dressent la situation patrimoniale

de l’entreprise à la date d’arrêté des comptes.

Dans les grandes entreprises il se peut que ces documents soient réalisés plusieurs fois par

an, chaque trimestre ou semestre.

C’est à partir de ces documents que nous ausculterons les comptes de la société pour

déterminer ses forces, ses faiblesses et une valorisation théorique qui nous permettra de

nous positionner ou non sur la valeur. Ces informations essentielles pour réaliser cette

analyse financière peuvent être trouvées auprès de nombreuses sources : rapports annuels

des sociétés, sites Internet des entreprises, etc.

L'analyse financière consiste à étudier l'information comptable et financière relative à une

entreprise, afin d'émettre un diagnostic. L'analyse doit aboutir à un diagnostic, donc conclure

quant à la performance de l'entreprise étudiée et permettre d'en comprendre les

déterminants; en particulier, si cette performance apparaît médiocre.

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Une telle démarche suppose l'existence de normes et une définition préalable de la notion

d'équilibre financier, qui peut être la suivante: l'équilibre financier est réalisé si les apporteurs

de capitaux, actionnaires et créanciers financiers, sont rémunérés à concurrence du risque

qu'ils encourent. On en conclut que les deux dimensions fondamentales du diagnostic

financier sont la rentabilité et le risque.

L'utilisation finale d'une analyse financière peut varier; ainsi, selon que cette analyse est faite

à la demande d'un banquier, d'un gérant de portefeuille, du dirigeant de l'entreprise étudiée

ou de celui d'une entreprise concurrente, les éléments clés du diagnostic peuvent revêtir une

intensité différente et l'analyse peut être plus ou moins approfondie. Cependant, tout

diagnostic financier s'articulera finalement autour des deux dimensions précédemment

énoncées: la rentabilité et le risque.

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FICHE 2 - LES BASES DE L’INFORMATION POUR L’ANALYSE FINANCIERE

1 - L’information Interne

La qualité de l'information, les interactions entre information et incertitude sont désormais au

cœur de l'analyse des documents comptables

Les documents de synthèse, qui comprennent nécessairement le bilan, le compte de résultat

et une annexe fournissent une information que l’analyste financier doit décrypter. Ces

éléments ajoutés aux informations extracomptables lui permettront d’étayer son jugement

dans un processus de réflexion par étapes.

Ces documents sont donc bien susceptibles d’avoir une influence sur le jugement que leurs

destinataires peuvent porter sur le patrimoine, la situation financière et le résultat de l’entité

ainsi que sur les décisions qu’ils peuvent être amenés à prendre.

Les documents de synthèse ont pour but de refléter la situation du patrimoine de

l'entreprise à une date donnée et de présenter le résultat global de l'exercice comptable en

faisant apparaître les différents éléments qui sont intervenus dans la formation de ce

résultat.

La liasse fiscale reste cependant le document le plus exigé par les différents partenaires de

l’entreprise dans le cadre d’une analyse financière car c’est le seul document faisant foi des

résultats de l’entreprise devant les tribunaux.

De façon générale, les 3 derniers bilans sont demandés.

Les bases d’information financière permettent de comparer les performances des

entreprises d'un secteur à l'autre, d'une année à l'autre, d'un pays à l'autre.

Les bases de données vous permettent d'accéder à des données plus complètes, plus fines

que celles disponibles dans les chiffrés clés ou les données détaillées des accès par thèmes

ou régions.

Les rapports annuels fournis par l’entreprise et disponibles. Ce n’est pas toujours le cas

notamment des PME et des entreprises non cotées.

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2 - L’information Externe

Les bases INSEE : http://www.insee.fr/fr/bases-de-donnees/default.asp?page=alisse.htm

Alisse, statistiques d'entreprises

• Accès en Ligne aux Statistiques Structurelles d'Entreprises

• Les données proposées dans cette base de données vous permettront de :

• situer votre entreprise dans son secteur d'activité - La limite de cette information est

souvent le délai de retard entre le besoin d’information et la disponibilité de cette

information de 1 à 2 ans de retard.

Le Greffe du Tribunal : Les documents comptables sont souvent déposés et donc

accessibles par le Greffe du Tribunal

Les Chambres de métiers, Chambres de commerce et syndicats professionnels disposent

d’informations sectorielles. L’accès à ces informations est aujourd’hui le plus souvent payant.

Les autres informations extra comptables : La presse et les études de Groupe

La presse

• Delphes : Propose des références bibliographiques et résumés d’articles, ainsi que

d’un certain nombre de documents (études de marché, annuaires sectoriels,..) dans

les domaines de la gestion, la vie des entreprises, les produits et les marchés ainsi

que l’environnement économique, financier et juridique.

• Factiva : Accès au texte intégral de plus de 10000 sources d’informations : des titres

de la presse nationale, internationale et régionale (Le Monde, les Echos, Le Figaro,

La Tribune, The Financial Times, The Wall Street Journal....), des revues spécialisés

(Alternatives économiques depuis 1997, CB News, Banque Hebdo, ...).

Les études de groupes

• BSC : Des sociétés sont spécialisées dans la collecte et le traitement

d’informations économiques. Les études réalisées par ces analystes sont des

documents très précieux permettant d’obtenir une photographie très détaillée d’une

société à un instant t. Elles permettent surtout de décrypter les stratégies et les

performances des entreprises, en France comme à l’international.

• Xerfi : Cette base propose 10.000 présentations de sociétés, 2800 monographies

d’entreprises et 50 études de groupes.

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FICHE 3 – LE BILAN – Présentation générale

Le bilan est un document qui comprend une date et qui se présente sous forme de deux

parties : l'actif et le passif. Cette terminologie comptable est équivoque dans la mesure où le

non initié peut l'interpréter faussement en associant à chaque terme une portée logique qu'il

n'a pas.

Ainsi le mot passif peut donner lieu à une interprétation défavorable du contenu de la partie

correspondante, alors qu'on y trouve les bénéfices.

On associe généralement le bilan à une photographie du patrimoine de l’entreprise à une

date donnée.

Le bilan décrit séparément les éléments actifs et passifs de l’entité.

Les éléments d’actif et de passif sont évalués séparément. Aucune compensation ne peut

être opérée entre les postes d’actif et de passif.

Bilan d’ouverture Le bilan d’ouverture d’un exercice correspond au bilan de clôture avant

répartition de l’exercice précédent.

Véritable photographie de l'entreprise à un instant donné qui cumule les différentes

couches d’information historiques de l’entreprise, le bilan est établi obligatoirement une

fois au moins en fin d'exercice comptable.

La différence entre ce que l'entreprise possède (ACTIF) et ce qu'elle doit à des tiers

(PASSIF) représente le CAPITAL de l'entreprise, incluant le RESULTAT (bénéfice ou perte)

de la période considérée.

• L'ACTIF représente l'emploi qui est fait des ressources figurant au passif. Il

comprend donc : - l'actif immobilisé : biens qui servent de façon durable à l'activité de l'entreprise. Ce sont les

immobilisations telles que terrains, constructions, matériels et installations, fonds

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commercial, etc.,

- l'actif circulant : il regroupe les biens qui, sauf exceptions, ne restent pas durablement dans

l'entreprise c'est à dire les stocks, en cours de fabrication, créances, disponibilités, etc.

• Le PASSIF réunit l'ensemble des ressources qui se décomposent, suivant leur origine,

en : capitaux personnels dans le cas de l'entreprise individuelle ou capital social,

dans le cas de la société de personnes et en capitaux empruntés aux fournisseurs,

créanciers, banques, etc.

Présentation du bilan par regroupement de postes

Nota : Nous n’avons pas inclus les postes de régularisation de passifs et d’actifs ou actifs sans valeurs

Le bilan est la situation patrimoniale de l’entreprise à un moment donné, il recense les

ressources de la société et les emplois de ces ressources. Il se présente en deux parties,

l’actif et le passif. Le schéma suivant est une vue synthétique des grandes lignes du bilan.

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Nous voyons que le bilan peut se décomposer en cinq grandes catégories, deux à l’actif :

l’actif immobilisé et le circulant, trois au passif : les capitaux propres, les provisions et les

dettes. Le total de l’actif est toujours égal au total du passif.

Où focaliser notre attention ?

Nous allons passer en revue les différents éléments sur lesquels nous devrons nous

focaliser, ils sont déterminants pour se faire une bonne idée de la société étudiée, même si

l’analyse peut être plus poussée nous commencerons par ces postes afin de vérifier la

cohérence générale des comptes de la société.

• Les immobilisations sont les biens ou valeurs destinées à rester durablement sous la

même forme dans l’entreprise.

Ce poste mérite d’être étudié avec soin, car certains biens inscrits en immobilisations

peuvent y figurer pour une valeur qui ne correspond pas à la réalité. C’est le cas par

exemple d’un bâtiment qui peut valoir beaucoup plus que son évaluation au bilan si le

marché immobilier s’est apprécié. Cela peut également être le cas des participations

financières dans des sociétés qui ne sont pas réévaluées en fonction du cours de bourse

des titres détenus. Il convient donc de vérifier la valeur réelle des biens inscrits au bilan et si

nécessaire de les réévaluer pour obtenir une image plus proche de la réalité.

• Les stocks

Un stock coûte cher à l’entreprise, chaque euro de stock correspond à un euro de

financement. Le réflexe logique et de compresser le plus possible le niveau des stocks, ce

qu’on fait les entreprises en mettant en place des règles plus rationnelles de gestion des

stocks. L’objectif est que le stock tourne vite, voire de travailler à flux tendus. Nous pourrons

calculer la vitesse de rotation des différents stocks avec les formules présentées ci dessous :

Tout comme les immobilisations, la valeur des stocks inscrite à l’actif peut être sensiblement

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différente de sa valeur réelle. Notamment quand il s’agit de stocks de matières premières

dont un les fluctuations peuvent être importantes (cas du pétrole par exemple), dans ce cas il

faudra les réévaluer correctement.

En fonction du niveau des stocks et de leur variation d’une année sur l’autre, nous nous

poserons certaines questions : pourquoi les stocks augmentent ? L’entreprise a du mal à

vendre sa production ? Anticipe-elle des augmentations du prix des matières premières, etc.

• L’encours commercial ou le décalage Clients - Fournisseurs

Les entreprises de la grande distribution se situent à l’opposé, elles sont payées comptant

par leurs clients et paient leurs fournisseurs avec des délais relativement longs, ces

décalages entre les décaissements et les encaissements créent des afflux de trésorerie.

{Créances clients (actif) – Avances et acomptes reçus (passif)}

-

{Dettes fournisseurs (passif) – Avances et acomptes versés (actif)}

=

Encours commercial

• La trésorerie de l’entreprise

La situation de trésorerie de l’entreprise est issue de la structure financière et du grand

équilibre du bilan à long terme (haut de bilan) face aux évolutions de l’exploitation et des

besoins de financement associés (bas de bilan)

Dans cette catégorie on trouve les instruments financiers de gestion de trésorerie de

l’entreprise (SICAV) mais surtout le montant des comptes bancaires. En fonction du niveau

des liquidités par rapport à la taille de l’entreprise il faudra répondre aux questions

suivantes :

• pourquoi l’entreprise garde-elle autant de liquidités ?

• Elle n’a pas de projet d’investissement ?

• Elle prépare une opération de croissance externe ? (rachat d’une entreprise)

• Pourquoi ne diminue-elle pas son endettement ?

• Pourquoi ne sont-elles pas placées ?

En fonction des secteurs économiques, il faudra moduler votre point de vue. Certains

secteurs en sont très gourmands, les entreprises industrielles sont de celles là du fait des

investissements importants consentis et du poids des intérêts.

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FICHE 4 – LE BILAN FONCTIONNEL

Le bilan comptable est établi conformément à la présentation des imprimés fiscaux. Le bilan

fonctionnel induit la mise en œuvre de retraitements pour une présentation plus adaptée à

effectuer une analyse fonctionnelle, qui met bien en évidence les ressources et les emplois

de l'entreprise. L’analyse fonctionnelle consiste à apprécier la fonction Investissement, la

fonction financement et la fonction exploitation. Les amortissements et les provisions,

ressources de financement internes à l'entreprise, constituent le principal retraitement.

De plus, certains investissements sont parfois financés au moyen de crédit-bail : ils ne

figurent donc pas au bilan (les redevances de crédit-bail sont des charges d'exploitation).

Une présentation plus réelle de l'entreprise nécessite donc d'intégrer au bilan fonctionnel les

investissements financés par crédit-bail.

• La construction du bilan fonctionnel

La construction du bilan fonctionnel aura pour finalité de mettre en évidence les cycles et

d'apprécier les équilibres qui ressortent de leur confrontation.

• L'expression des postes en valeur brute

La meilleure description des cycles se fait en donnant une expression en valeur brute des

postes qui les composent.

En conséquence la présentation comptable qui consiste à diminuer les comptes des

amortissements ne permet pas une bonne description de l’exercice des fonctions dans

l’entreprise.

• Le concept de stabilité

Le bilan fonctionnel utilise, le concept de stabilité des postes. Il faut entendre avec cette

expression, la durée des postes dans le patrimoine, durée appréciée à la date d'apparition

des postes dans ce patrimoine (date d'origine).

En conséquence, un prêt à long terme consenti par l'entreprise restera, quelle que soit son

échéance effective (au fur et à mesure de l'écoulement du temps), dans les immobilisations

financières. De la même manière les emprunts obtenus par l'entreprise ne seront pas rangés

en dette à court terme même si leur échéance est imminente.

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• Les relations du bilan fonctionnel

Le bilan fonctionnel est associé à trois notions d'équilibre du financement d'une entreprise :

- Le fonds de roulement fonctionnel

- Le besoin en fonds de roulement

- La trésorerie

Schéma du Bilan Fonctionnel

• Le fonds de roulement fonctionnel :

Le fonds de roulement fonctionnel

correspond à l'excédent de

financement stable des

investissements d'une entreprise. Il

est défini par cette relation :

+ Fonds propres internes

+ Fonds propres externes

+ Dettes financières

- Immobilisations brutes

= FDRF

• Le besoin en fonds de roulement :

Le besoin en fonds de roulement

(BFR) naît de l'exploitation de

l'entreprise. Il constate la nécessité

de financement que crée

l'exploitation (créances clients et

stocks supérieurs aux dettes

fournisseurs et aux dettes fiscales)

+ Stocks bruts

+ Clients Bruts

- Dettes fournisseurs

- Dettes fiscales

= Besoin en fonds de roulement

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• La trésorerie

Lorsque la trésorerie est déficitaire, elle sert à compléter le financement de l'entreprise

grâce aux concours bancaires courants.

Lorsque la trésorerie est excédentaire, elle agit comme un placement qui apporte une

rémunération à l'entreprise grâce aux disponibilités et aux valeurs mobilières de placement.

+ VMP

+ Disponibilités

- Concours bancaires courants

=Trésorerie

• L’équilibre du bilan fonctionnel

Le financement d'une entreprise ne doit pas créer de déséquilibre durable de la trésorerie

(déficit continuel). Le fonds de roulement fonctionnel doit compenser de besoin en fonds de

roulement d'exploitation pour avoir une trésorerie active.

Les deux relations suivantes sont toujours être vraies :

FDRF = BFR + Trésorerie

FDRF > BFR ⇒ Trésorerie positive

Nota : Nous noterons cependant que le la présentation arithmétique ne présuppose pas de

la cohérence économique. En effet, le fonds de roulement ne dépend pas de la Trésorerie,

mais c’est bien la situation de trésorerie qui dépend du fonds de roulement et du besoin en

fonds de roulement

Les retraitements

1. Le retraitement des postes d'actif :

Valeurs immobilisées :

• faire figurer les immobilisations pour leur valeur brute ajouter (dans certains cas) la

valeur des équipements financés par crédit-bail (valeur au contrat) retirer les actifs

fictifs (frais d'établissement)

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Stocks :

• faire figurer les stocks pour leur valeur brute

Créances :

• faire figurer les créances pour leur valeur brute

• ajouter les charges constatées d'avance

• ajouter les effets escomptés non échus

Trésorerie :

• faire figurer les disponibilités

• intégrer les concours bancaires courants et soldes créditeurs de banque

• rajouter les effets escomptés non échus

2. Le retraitement des postes de passif :

Capitaux propres :

• faire figurer les capitaux propres (y compris le résultat)

• ajouter la valeur des amortissements

• ajouter la valeur des provisions d'actif (sur stock, sur créances...)

• ajouter la valeur des provisions pour risques et charges (selon les cas)

• retirer les actifs fictifs (frais d'établissement – Régularisation d’actifs – régularisation

passif)

• ajouter la part en capital des annuités de crédit-bail payées (part correspondant aux

amortissements économiques du bien sur la durée du contrat en cas de retraitement)

Dettes financières MLT par nature:

• faire figurer les dettes financières hors concours bancaires courants

• ajouter la part en capital des annuités de crédit-bail qui restent à payer en cas de

retraitement

Dettes d'exploitation et hors exploitation :

• faire figurer les dettes d'exploitation et hors exploitation

• ajouter les produits constatés d'avance

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Le fonds de roulement

(Capitaux propres + Dettes financières MLT par nature) – Actif immobilisé

(Capitaux propres + Dettes financières = Capitaux permanents)

Le besoin en fonds de roulement

(Stocks + Créances) - Dettes d'exploitation et hors exploitation

Pour reprendre des informations hors bilan, il y a deux grands classiques en matière de

recherche d'une meilleure appréciation de la situation financière : le crédit bail et les effets

escomptés non échus.

• Le retraitement du crédit-bail

Le crédit-bail permet à une entreprise d'utiliser un bien (qui demeure la propriété de

l'organisme bailleur). C’est un engagement qui implique le paiement de loyers et offre la

possibilité d'accession à la propriété (option d'achat avec précision d'un prix de rachat). Dans

une approche financière, le crédit-bail (ou leasing) est généralement considéré comme un

investissement jumelé avec un emprunt. En conséquence, il faut réintégrer le crédit-bail comme si l'entreprise possédait réellement

l'actif loué. Nous devons ajouter la valeur du bien à l'actif. En contrepartie, ce nouvel actif

doit être ventilé au passif du bilan en fonction des amortissements qui constatent son

vieillissement et en dette pour le reste.

• Le retraitement de l’escompte des effets de commerce

Lorsque l'entreprise escompte ses effets de commerce, elle transforme une créance sur ses

clients en liquidités résultant d'un prêt de la banque qui conserve, en vue de son

encaissement, l'effet mobilisé. Or cette opération se traduit en comptabilité par le solde du

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compte client. Mais, cette relation existe toujours. Le retraitement consiste à réintroduire

en actif dans les comptes clients un poste nouveau qui s'intitule : "effets escomptés non

échus". D'autre part, ils doivent être considérés en passif comme une trésorerie passive, car

l'organisme financier qui réalise l'escompte avance l'argent à l'entreprise comme une banque

peut avancer des fonds à court terme.

Exemple de Bilan Fonctionnel en liste

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FICHE 5 – LE BILAN FINANCIER - LE BILAN LIQUIDITES

1 - Structure du bilan financier

(x) Dettes financières nettes = Dettes financières à MLT + Dettes financières CT – T+

Il existe deux grandes catégories de décisions financières :

- Les décisions d’investissement ou de désinvestissement relatives à la constitution et à la

gestion de l’actif du bilan.

- Les décisions de financement qui définissent la structure de financement (ou du pool de

fonds).

L’analyse de ces décisions conduit à présenter le bilan de l’entreprise sous une forme

particulière, le bilan financier. Nous introduisons les notions de cycle d’investissement,

d’exploitation et de financement. Toute dépense qui conduit à l’acquisition ou à la

constitution d’un actif en vue de créer de la valeur constitue un investissement

Donc, l’investissement s’oppose à la consommation qui se traduit par une destruction de

valeur.

Selon la définition de l’investissement, tous les actifs, matériels, industriels, commerciaux ou

financiers représentent des investissements. L’objet de l’acquisition de l’actif importe peu,

pourvu que la finalité retenue soit de créer de la valeur.

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Exemple de bilan financier

2 – Décomposition des masses du bilan

• Le portefeuille d’actifs de l’entreprise

Les décisions d’investissement conduisent à structurer le portefeuille d’actifs de l’entreprise

en deux : les actifs immobilisés (composante principale) et les actifs circulants (composante

accessoire).

o Les actifs immobilisés sont associés aux opérations d’investissement. Ils

sont détenus sur une période relativement longue.

o Les actifs circulants sont associés aux opérations d’exploitation. Ils sont

sujets à une rotation rapide. Leur détention est subordonnée à celle des actifs

immobilisés.

• La décision de financement

En fixant la structure de financement, le dirigeant décide de la répartition des flux futurs qui

seront secrétés par les investissements. Par conséquent, la structure de financement

implique le partage de la valeur globale de la firme et du risque entre les actionnaires et

les créanciers financiers.

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• Le cycle des investissements

Les investissements au sens large du terme sont représentés par toute utilisation de moyens

de financement (ressources) permettant d'obtenir un actif (emploi) de quelque nature que ce

soit en vue de créer directement ou indirectement un flux de liquidité futur. Le cycle des

investissements comprend la phase d'acquisition des immobilisations et de leur gestion.

Il se termine par la cession des investissements (désinvestissement). La vitesse de ce cycle

dépend du type d'activité de l'entreprise

• Le cycle d'exploitation

L'activité quotidienne de l'entreprise génère des flux qui se traduisent au bilan par des

comptes de stocks. Suivant le type d'activité ces stocks seront de nature et d’importance

différente. Cependant, ils sont de courte durée et de ce fait relèvent d'une classification dans

les éléments à court terme.

Le cycle d'exploitation qui est la source essentielle des activités courantes de l'entreprise

entraîne des emplois de fonds (stocks de matières et de marchandises, créances clients),

mais génère aussi des ressources (crédit fournisseur) qui sont des ressources d'exploitation.

Une bonne gestion du cycle d'exploitation consiste à procurer à l'entreprise les moyens de

financement suffisants de telle sorte que l'activité se déroule sans à-coup et d'une manière

harmonieuse.

• Le cycle de financement

Pour permettre un bon fonctionnement des investissements, l'entreprise a besoin de moyens

de financement en quantités suffisantes. Mais, elle doit également faire face aux besoins de

financement de son activité courante (cycle d'exploitation). Le cycle de financement

représente l'ensemble des opérations consistant à trouver des ressources financières

permettant d'assurer le fonctionnement normal de l'entreprise.

Le cycle de financement doit être conduit d'une manière telle que l'entreprise ne soit gênée

ni dans son fonctionnement quotidien, ni dans sa croissance, ni dans son indépendance.

Ce bilan peut aussi avoir pour finalité de décrire le patrimoine de l'entreprise essentiellement

en vue d'une évaluation pouvant intéresser aussi bien les propriétaires que les tiers prêteurs.

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On parle alors de bilan patrimonial essentiellement basé sur un critère de liquidité

croissante de l'actif et un critère d'exigibilité croissante du passif.

Le bilan patrimonial distingue les éléments qui restent longtemps à la disposition de

l'entreprise (plus d'un an), de ceux qui n'y restent que peu de temps (moins d'un an).

• La liquidité croissante de l'actif

Le critère de classement des postes de l'actif du bilan patrimonial est celui de la liquidité

croissante, c'est-à-dire celui d'une disponibilité de plus en plus grande des éléments actifs

pour couvrir les besoins de l'entreprise. En tête de l'actif, on trouve les valeurs immobilisées

et à la fin les disponibilités.

• L'exigibilité croissante du passif

L'exigibilité d'une source de financement est la plus ou moins grande proximité de son

échéance. Classer les postes du bilan par ordre d'exigibilité croissante signifie donc que les

premiers postes seront les moins rapidement exigibles (capitaux propres) et les derniers

ceux qui le seront le plus rapidement (les dettes à échéances courtes doivent être

remboursées à des tiers dans un bref délai).

• La logique du bilan Liquidité

L’objectif de solvabilité du bilan patrimonial suppose que le passif exigible à moins d’un an

soit couvert par de l’actif liquidable à moins d’un an. Les ratios suivants doivent respecter

ces normes.

 

 

 

 

 

 

 

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FICHE 6 – LE COMPTE DE RESULTAT – Présentation générale

Le compte de résultat lui, ne s’intéresse pas au passé mais uniquement à l’exercice qui

vient de s’écouler.

Le compte de résultat récapitule les charges et les produits de l’exercice, sans qu’il soit tenu

compte de leur date de paiement ou d’encaissement. Selon le régime juridique de l’entité, le

solde des charges et des produits constitue :

- le bénéfice ou la perte de l’exercice,

- l’excédent ou l’insuffisance de ressources.

Aucune compensation ne peut être opérée entre les postes de charges et produits.

Il regroupe les éléments suivants pour l'exercice :

- les produits de l'activité de l'entreprise,

- les charges de l'entreprise.

La différence entre l'ensemble des produits de l'exercice et l'ensemble des charges de

l'exercice dégage le résultat de l'exercice (bénéfice ou perte). L'examen du compte de

résultat permet de dégager, notamment :

- la valeur ajoutée produite,

- l'excédent (ou insuffisance) brut d'exploitation,

- le bénéfice ou la perte de l'exercice.

Si on peut lire le résultat d’une société sur un bilan, nous ne pouvons pas connaître dans le

détail comment il a été réalisé Cette tâche est l’objectif du compte de résultat : en recensant

précisément les charges et les produits de l’entreprise au cours de l’année il permet de

déterminer précisément ce qui a contribué à un bon résultat ou à une perte.

Schéma d’un compte de résultat

Sa structure s’articule autour de trois niveaux qui sont :

• L’exploitation

• Le financier

• L’exceptionnel:

Pour chacun de ces niveaux des produits et charges existent et cette décomposition permet

d’appréhender leur solde contributeur au résultat final.

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A la différence du bilan, le compte de résultat se présente en liste, c’est à dire qu’il n’y a

qu’une seule colonne. Ceci présente un avantage : les charges et produits de même nature

(exploitation par exemple) sont regroupés et cela permet de calculer des résultats

intermédiaires que l’on nomme les Soldes Intermédiaires de Gestion (SIG).

Dans cet exemple si on soustrait les produits et les charges d’exploitation nous obtenons le

résultat d’exploitation qui est un SIG.

Décomposition du compte de résultat et des SIG

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Que regarder dans le compte de résultat ?

Produits d’exploitation :

Bien évidemment le niveau du chiffre d’affaires retiendra notre attention. Mais plus que son

niveau il faudra essayer d’en comprendre les variations : s’il diminue, s’agit-il d’un effet de

volume ? (Les ventes ont diminué) ou d’un effet de prix ? (Les prix ont baissé). La deuxième

situation étant moins préoccupante que la première.

Si les volumes augmentent, les biens à produire coûtent en général moins chers du fait de

l’utilisation à plein temps des machines ou du personnel. En cas d’une baisse des prix et

d’une augmentation du volume les entreprises peuvent conserver leurs marges à condition

que la production soit bien gérée, ce sera un autre élément sur lequel il faudra être attentif.

Les charges d’exploitation:

Nous listerons toutes les lignes des charges d’exploitation et étudierons les variations des

différents postes pour tenter de déceler les points importants.

• Achats consommés

Les matières premières utilisées par l’entreprise ont-elles vu leur prix flamber ou au contraire

se tasser ? Dans le cas de sociétés très sensibles au prix des matières premières (l’industrie

pétrolière par exemple) nous essaierons d’anticiper les hausses ou baisses de prix.

Nota : Attention, les variations de stocks sur achats de marchandises ou de matières

premières fonctionnent dans leur présentation de façon « opposée » aux productions

stockées.

Exemple :

o Production stockée = 1000 => stockage -1000 déstockage

o Variation de stocks sur achats de matières premières : - 500 => stockage

Il est intéressant d’apprécier non seulement les variations de postes sur plusieurs périodes,

mais aussi leur poids relatif en structure.

Pour une production de 100, le coût des achats consommés est il plus important en part

relative (40 ou lieu de 35). Ainsi la déformation de la structure des coûts, si elle reste non

suffisante à une explication complète, cette seconde approche vient compléter l’analyse en

valeur.

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• Autres charges externes

Ce poste regroupe tous les frais généraux de l’entreprise, il faudra être attentif à leur

éventuelle dérive.

Le détail de ces charges sera observé par la balance des comptes qui en l’espèce reste

indispensable pour approfondir l’analyse des évolutions, car ce poste est « fourre tout » et

mélange des charges de sous-traitance, d’intérim, des commissions bancaires, des charges

de loyer et de fonctionnement, frais de missions réceptions…

L’analyse détaillée de ces éléments informe aussi sur le mode de gestion adopté dans

l’entreprise. Plus la taille de l’entreprise est réduite, plus le mode de gestion suit les choix du

Manager.

• Salaires et charges:

La politique de rémunération se traduit dans les comptes à travers les charges de

personnels ou la somme des rémunérations brutes (rémunérations nettes + charges

salariales) et des charges sociales (Charges dites patronales).

Leur évolution sera à rapprocher de celle de l’activité, des conditions de production, du

niveau des effectifs moyens présents dans l’entreprise. Il est évident que si l’activité se

tasse, les réductions de personnel réagissent avec retard.

Le ratio (Valeur ajoutée – Charges de personnel)/ effectifs moyens nous informe sur la contribution de

chaque salarié en terme de valeur ajoutée nette de son coût salarial.

Dotations aux amortissements sont des charges calculées qui ne sont pas décaissées. Ce

poste augmentera proportionnellement avec les investissements réalisés par l’entreprise.

Cela nous permettra de mesurer la rentabilité des investissements : en effet si un

investissement est réalisé, les amortissements vont venir diminuer le bénéfice de

l’entreprise. Cette réduction sera plus ou moins compensée par la productivité des nouvelles

machines ou usines acquises par l’entreprise, nous serons donc attentifs à l’impact des

amortissements sur les marges de la société.

Dotations aux provisions:

Le système est un peu similaire aux amortissements dans le sens ou cette charge n’est pas

décaissée et elle est également calculée par l’entreprise. Les provisions constituent une

sorte de réserve pour anticiper une charge ou un risque. Il est habituel d’identifier des :

- Provisions pour risques et charges

- Provisions pour dépréciations d’actifs (stocks, créances clients)

Une société peut ainsi présenter un résultat net en perte en raison de provisions

importantes, et une capacité d’autofinancement positive.

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• Les charges et produits financiers

o Les charges financières de l'entreprise sont des agios ou des intérêts

d'emprunt par exemple.

o Les produits financiers pour leur part sont constitués des intérêts ou plus

values perçus sur les placements de trésorerie de l’entreprise ainsi que le

gain sur des opérations en devises.

Le résultat financier peut avoir un poids important dans le résultat net de l’entreprise, il sera

un élément d’appréciation de la bonne gestion des disponibilités de trésorerie et de la

gestion du financement de l’entreprise.

Les charges et produits exceptionnels

Cette rubrique comprend toutes les charges et les produits qui ne sont pas issues du

fonctionnement normal de l’entreprise.

Exemple : Les plus-values réalisées lors de la vente d’une immobilisation (machine par

exemple) seront des produits exceptionnels car l’entreprise n’est pas sensée réaliser ses

marges d’exploitation sur la cession de son outil industriel ou commercial.

Nota : Selon la présentation des comptes SIG ou SIG synthétiques incluant la CAF le

résultat sur cession sera laissé en exceptionnel ou à contrario déclassé et repositionné

« post CAF ».

Pour obtenir une vision plus réaliste on regarde souvent le résultat réalisé par l’entreprise

avant la prise en compte des éléments exceptionnels c’est ce que l’on appelle le résultat

courant avant impôts. Il n’est pas utile de le calculé, car directement communiqué en compte

de résultat sur la liasse fiscale.

Naturellement, qu’il s’agisse des charges et des produits, ils convient de les intégrer

totalement, quelle que soit la ventilation ou la présentation retenue afin que leur différence

permette de retrouver le résultat net communiqué sur le compte de résultat de la liasse

fiscale (en comptabilité). Par conséquent tout est affaire de présentation et d’un listage

détaillé des contenus de postes.

Par exemple, l’extraction du poste « fraction de subvention transférée au résultat » doit être

déduite du poste « Produit Exceptionnel sur opérations de gestion » afin d’éviter un double

comptage sur produit. Afin de détecter les contenus détaillés de postes, il sera probablement

utile à nouveau de disposer de la balance des comptes nous permettant d’obtenir le détail

des produits et charges à retraiter.

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FICHE 7 – LE PRODUIT TOTAL

Le produit total constitue un chiffrage de synthèse de l’ensemble des produits et services

générés en valeur dans l’entreprise.

Rappel du tableau initial (Compte de résultat)

Il convient de noter l’intégration de postes de natures différentes :

-­‐ D’une part le Chiffre d’affaires qui valorise les productions vendues

-­‐ D’autre part la production stockée et la production immobilisée.

Nous savons que ces deux dernières lignes de produits sont valorisées en prix de revient,

quand le chiffre d’affaires est valorisé en prix de vente intégrant une marge. Le produit total

est donc d’une certaines façon une valeur « hétérogène », dont il faut bien apprécier la

teneur.

Ceci vaut naturellement pour les sociétés industrielles qui agissent réellement en production

et non pour les sociétés strictement commerciales ou de négoce. Cette dernière approche

s’applique aussi à la notion de valeur ajoutée. En fonction de la nature de l’activité de

l’entreprise, il peut être plus efficace d’observe la structure de coût de l’entreprise en

proportion du produit total (industrie) plutôt qu’en proportion du chiffre d’affaires hors taxes

(distribution). La décomposition du calcul du produit total permet d’appréhender

essentiellement les mouvements sur stock de produits et le rapport entre la production et la

vente.

Des stocks de produits finis qui gonflent sont-ils le témoignage d’une mévente ou d’une

anticipation nécessaire d’une demande croissante sur l’exercice suivant…ou encore la

gestion des coûts matières…ou la nécessité de faire tourner l’outil de production même dans

le cadre d’une crise passagère ? Différentes questions pourront se poser qui laissent à

l’analyste le choix des pistes pour éclairer la situation.

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FICHE 8 – LA MARGE BRUTE & LA VALEUR AJOUTEE

Les concepts de marge brute et de valeur ajoutée se complètent. Bien qu’ils n’intègrent pas

le même niveau d’information et qu’ils puissent être toujours calculés, ils ne sont pas utilisés

indifféremment au type d’entreprise étudié.

Dans le domaine du commerce, retail et service il sera plus fréquent et souvent plus juste de

mesurer la marge brute, quand dans l’industrie la valeur ajoutée prendra toute sa

signification.

1 – La marge Brute

C’est la différence entre les ventes et le prix de revient des marchandises vendues. Les

autres considérations de coût d’exploitation n’interviennent pas. Ce calcul est notamment

rendu intéressant dans le cas du « retail » ou du secteur du commerce de détail.

Nota :

En effet, la marge brute moyenne dans le secteur de l’optique étant de l’ordre de 70% à

75%, il est bien évident que compte tenu des prix pratiqués, ce commerce est très rentable.

A l’inverse, la contraction des marges dans le commerce de la parfumerie, autour de 38% à

40% à conduit à des concentrations, car il faut pouvoir supporter les coûts de distribution et

vendre plus de produits pour générer du résultat.

Notons, que le raisonnement en prix de revient des marchandises vendues induit de

comprendre les achats de marchandises et variations de stocks de l’exercice.

2 – La valeur ajoutée

En parallèle de ces résultats intermédiaires que sont les SIG, il existe d’autres grandeurs qui

peuvent êtres calculées simplement à partir du compte de résultat. La valeur ajoutée peut

être conçue comme la marge industrielle de l’entreprise.

L'entreprise vend des produits qu'elle a fabriqués grâce à un certain nombre de biens et de

services qu'elle a acquis (matières premières, énergie, produits semi-finis, prestations de

services...). La valeur de ces produits finis est supérieure à celle des moyens mis en œuvre

pour les fabriquer. Ce gain de valeur est appelé valeur ajoutée. Cette valeur permet de

mesurer la contribution exacte d’une unité de production à la création de richesses.

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Le calcul de la Valeur Ajoutée

La valeur ajoutée est la différence entre la production totale de l’entreprise et les

consommations nécessaires à cette production (achats, loyers, matières premières, etc.).

Elle représente la richesse créée par l’entreprise.

• La valeur ajoutée traduit le supplément de valeur donné par l'entreprise, dans son

activité, aux biens et aux services en provenance des tiers. Elle est égale à la somme

de la marge commerciale et de la marge sur consommation de matières, diminuée

des consommations de biens et de services en provenance des tiers. La valeur

ajoutée est utile pour caricaturer un secteur et constitue une mesure de l'intégration

de l'entreprise dans son secteur.

• La valeur ajoutée est dite "brute" car on n'a pas enlevé du chiffre d'affaires le

montant correspondant à l'usure du capital (ce que l'on appelle l'amortissement"). Si

on l'enlevait, on parlerait de valeur ajoutée "nette".

Mesurer la valeur ajoutée de toutes les entreprises résidant sur le territoire national sur un an

permet, en en faisant la somme, de connaître la valeur de la production de la France,

appelée par la Comptabilité Nationale P.I.B. (brut car on fait la somme des valeurs ajoutées

brutes). Connaître la richesse effectivement créée dans l'entreprise grâce aux facteurs de

production (capital et travail) utilisés est très important : pour l'entreprise et sa direction qui

peuvent ensuite faire des choix et prendre des décisions pour l'avenir, pour l'ensemble des

acteurs dans l'entreprise (en particulier les salariés, mais aussi les actionnaires, par

exemple, ou les banquiers) car quand on produit des richesses, on doit ensuite se les

répartir : c'est un gâteau qu’il faut ensuite partager.

Des enjeux interviennent dans le partage de la valeur ajoutée, aussi bien sur le plan

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économique que sur le plan social. Schématiquement, la valeur ajoutée produite dans

l'entreprise est partagée entre différents acteurs principaux :

• Les salariés qui ont fourni le travail nécessaire à la production,

• les actionnaires qui ont fourni le capital nécessaire à la production,

• l'Etat qui prélève pour financer les dépenses publiques des impôts sur la production.

• Les prêteurs de capitaux extérieurs

• L’entreprise pour elle-même par les dotations aux amortissements correspondant à

une forme indirecte d’épargne destinée à la reconstitution de l’outil de production.

Exemple :

Ce concept permet de mettre en lumière la stratégie de l’entreprise dans ses produits.

Oriente-t-elle ses produits vers plus de valeur ajoutée ?

Quelles sont les causes de cette augmentation du taux de valeur ajoutée ?

Produits plus technologiques ?

Innovation marketing ?

L’exemple du Iphone montre comment en étant unique (pour un certain temps) sur le marché

on peut pratiquer des prix de vente plus élevé que ses concurrents et intégrer plus de marge.

Il faut donc porter une attention particulière à l’analyse des évolutions de la valeur ajoutée en

valeur et en pourcentage de la production.

Si la Valeur Ajoutée augmente est-ce un signe d’un savoir faire accru ? D’un meilleur savoir

vendre ? D’une reconnaissance de qualité ? D’une meilleure productivité ?

C’est en tout cas l’amélioration de la marge industrielle.

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FICHE 9 – EXCEDENT BRUT D’EXPLOITATION

• L’Excédent Brut d’Exploitation ou EBE

L'excédent brut d'exploitation est le solde entre les produits d'exploitation et les charges

d'exploitation qui ont été consommées pour obtenir ces produits.

L'E.B.E. est calculé à partir de flux qui ne

dépendent que des seules conditions

technologiques et organisationnelles de

l'exploitation. Ainsi, observé sur une série

d'années, il permet de comparer des

entreprises en faisant abstraction de leur

stratégie financière (recours à l'emprunt ou

aux actionnaires, distribution de dividendes),

ainsi que de leur politique et de leur

environnement fiscaux.

Il correspond donc au résultat du processus d'exploitation, et diffère du résultat d'exploitation

dans la mesure où il ne prend pas en compte les dotations aux amortissements et provisions

pour dépréciation d'actif. Très proche de l'excédent de trésorerie d'exploitation, l'EBE est une

variable clé de l'analyse du compte de résultat. Il peut être rapproché de l'EBITDA anglo-

saxon.

Exemple :

     +  Subventions  d'exploitation        -­‐  Impôts  et  taxes  d'exploitation    (taxe  d'apprentissage,  taxe  pro…)        -­‐  Charges  de  personnel  rémunérations  

brutes      +  charges  sociales      

=    

Valeur  Ajoutée  

Excédent  Brut  d'Exploitation  

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FICHE 10 – EBITDA - EBIT

• L’EBITDA

En comptabilité américaine, on appelle l'excédent brut d'exploitation l'EBITDA : " Earnings

Before Interests, Taxes, Depreciation and Amortization ". C'est en fait le résultat avant frais

financiers, impôts, provisions et amortissements, et exceptionnels. A préciser que l'EBITDA

ne prend pas en compte les amortissements de survaleurs.

Techniquement, il existe une différence entre l'EBITDA et l'excédent brut d'exploitation qui

tient à la prise en compte de l'intéressement et de la participation des salariés dans l'EBITDA

alors que l'excédent brut d'exploitation n'en tient pas compte.

L'usage de cet indicateur s'est répandu dans toutes les sociétés mondiales et les

communiqués financiers y font souvent référence. Les analystes calculent même des

multiples de la valeur d'entreprise (V.E.) sur l'EBITDA plutôt que sur le résultat net. En effet,

l'EBITDA ne supporte pas les influences fiscales ni la comptabilisation des amortissements,

ce qui permet de se livrer à des comparaisons. Cependant, on reprochera à l'EBITDA

d'occulter une bonne part des constituants du résultat net : cela peut donner une image

trompeuse de la rentabilité réelle, notamment en ne tenant compte ni des effets de la

structure financière (les intérêts) de l'entreprise, ni du poids des investissements (tant dans

le montant de l'amortissement que dans les conséquences de la politique d'amortissement).

• L’EBIT

L’Earning before interest and Taxes correspond au Résultat d’exploitation (REX). Cette

notion prend donc en considération le coût de l’outil de production par les dotations aux

amortissements qui sont retranchées.

Comme nous le verrons plus tard dans ce manuel, l’EBIT est souvent utilisé comme

référence essentielle de mesure de la performance économique de l’entreprise et sert donc

aussi de base à évaluer l’entreprise à travers la méthode des multiples (Fiche 48).

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FICHE 11 – CAPACITE D’AUTOFINANCEMENT

Définition : La Capacité d’Autofinancement (CAF): Solde des produits encaissables et

décaissables (à l'exception des cessions d'actifs); surplus monétaire dégagé par

l'ensemble des opérations de l'exercice, elle tient notamment compte des charges

financières liées à la politique de financement. La CAF est donc le solde disponible à

rembourser les emprunts et/ou à financer de façon partielle ou totale des investissements.

o La CAF peut être calculée de haut en bas – en soustrayant à l’EBE différentes

charges et en y ajoutant certains produits (Méthode soustractive)

o Le solde de la CAF peut aussi s’obtenir en ajoutant au Résultat net

comptables des dotations aux provisions et aux amortissements nets des

reprises et autres mouvements divers. (méthode additive).

Nous retiendrons principalement indépendamment des choix de calcul qu’il existe un sens

de lecture de la CAF (du haut vers le bas).

Exemple :

Présentation pro format issue du retraitement d’une liasse fiscale

Il est à noter certains retraitements :

• Les transferts de charges sont isolés (compte de la classe 79 – produit fictif ou

produit reclassé destiné à compenser une charge)

• Les différents soldes financiers et exceptionnels ne comprennent les dotations et

reprises qui sont reclassés après la CAF

• Les résultats sur cessions (produits – charges sur opérations de capital) sont extraits

de l’exceptionnel.

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FICHE 12 – LA MARGE BRUTE D’AUTOFINANCEMENT

La MBA est très proche de la Capacité l’Autofinancement (CAF). La différence principale

étant que la première n’exclut pas les dividendes distribués et l’exceptionnel.

La Marge Brute d’Autofinancement (MBA)

Nous comparerons toujours la MBA aux investissements de l’entreprise, si ces

derniers sont plus faibles que la MBA, l’entreprise pourra utiliser l’écart pour

s’autofinancer. Dans le cas contraire un appel au marché ou à l’emprunt sera

nécessaire pour financer le développement de la société.

• Pour analyser rapidement un compte de résultat et mettre en lumière quelques

grandeurs caractéristiques, les financiers ont créé toute une batterie de ratios. Ceux-

ci sont largement utilisés en analyse financière ainsi que par les banques pour

attribuer des lignes de crédit aux entreprises.

• Avant toute chose, lors de l'utilisation des ratios c'est l'ordre de grandeur qui compte, il

ne faut pas s'attarder sur des décimales inutiles. De même leur utilisation ne doit pas

être systématisée et être interprétée comme une mesure unique de la santé d'une

entreprise, ce ne sont que des indicateurs qui nous apportent un éclairage sur un

point particulier de l'activité.

• Ainsi on pourra utiliser les ratios pour vérifier que les ordres de grandeur sont

respectés et vérifier toute incohérence dans la formation du résultat de l'entreprise.

De même nous pourrons nous livrer à des comparaisons entre différentes entreprises

d'un même secteur d'activité et ainsi comparer leurs performances.

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FICHE 13 – LES RATIOS UTILES A L’ANALYSE

Les ratios simples

Les ratios permettent de fixer une échelle de valeur qui informe l’analyste financier sur la

situation de l’entreprise et complète son jugement par :

• Les comparaisons sectorielles qu’ils permettent de mettre en œuvre

• Les résultats intrinsèques obtenus et leurs rapports aux règles des standards de

« bonne gestion » ou de niveau de performance.

1 - Les ratios d’exploitation

• La productivité

Pour mesurer la productivité d'une affaire on mettra en relation le personnel de

l'entreprise avec des grandeurs significatives telles que le chiffre d'affaires :

On pourra à l'aide de ces ratios mesurer la productivité du personnel, suivre son évolution au

cours des années, comparer aux ratios du secteur d'activité, etc.

Nous pouvons remplacer le Nombre de salariés par les charges de personnel si nous le

souhaitons

• La répartition de la valeur ajoutée

La valeur ajoutée dégagée par une entreprise est ensuite répartie entre plusieurs agents,

avec les ratios suivants on déterminera sur lesquels elle se porte : Salariés, entreprise, coût

du capital (charges financières), etc.

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• La rentabilité de l'exploitation

Le premier but d'une entreprise est de créer de la richesse, pour cela une batterie

d'indicateurs s'attache à mesurer la rentabilité de l'affaire.

Le rendement global : on distinguera deux catégories d'entreprises en fonction

de la nature de leurs activités :

La rentabilité globale

Les ratios de rotation

On mesurera avec les ratios suivants la vitesse de rotation des flux au sein de l'entreprise, la

mesure qui en découle est donnée en jours. Cela nous permettra de vérifier la gestion des

stocks que mène l'entreprise, fonctionne-elle à flux tendu ? Constitue-t-elle des réserves

d'une année sur l'autre ? etc.

Les éléments de composition du BFRE sont ainsi utilisés :

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Remarque : Les comptes Clients et Fournisseurs contiennent la TVA, les stocks sont

valorisés hors TVA. Il faut donc adapter le TTC pour Clients et Fournisseurs.

Pour obtenir le TTC, il faut ajouter la TVA pratiquée, soit un mix entre 19,6% et 5,5% selon

l'activité de l'entreprise.

La gestion des stocks

Crédits moyens

Les ratios de rotation suivants nous donnent une mesure en jours des délais de paiement

des fournisseurs et des clients, ils permettent de mettre en lumière une éventuelle dérive des

encaissements ou une amélioration des conditions pour le paiement des fournisseurs.

2 - Les ratios de financement • La couverture du BFR

Le fonds de roulement fonctionnel doit couvrir le besoin en fonds de roulement. Ce ratio doit

donc être inférieur à 1.

• Le risque financier

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Le financement de l'entreprise doit être équilibré. Il ne faut pas avoir une utilisation exagérée

de la dette. Une dette inférieure ou équivalente aux fonds propres de la firme est tolérée. Au-

delà de ce seuil, le risque financier devient trop important.

• La capacité de remboursement

Il faut que l'entreprise puisse faire face à ses remboursements de crédit grâce à l'argent

qu'elle dégage chaque année. Les banques tolèrent généralement une couverture totale des

dettes en moins de 4 ans de capacité d'autofinancement. Au-delà de ce délai, la capacité de

remboursement de l'entreprise est altérée et le risque de non remboursement augmente.

Généralement, le ratio ci-dessus doit être inférieur à 3, dans le cas contraire cela signifie un

trop lourd endettement de l'entreprise et une capacité à rembourser réduite. Dans ces

conditions les banques ne prêtent généralement plus à l'entreprise.

• Autres ratios

Il sera intéressant avec les ratios ci-dessus de mesurer l'impact des charges financières sur

l'activité de l'entreprise et de suivre leur évolution sur 2 ou 3 ans.

Une situation saine est généralement caractérisée par un niveau des charges financières ne

dépassant pas 2,5 ou 3% du chiffre d'affaires. Il faut toutefois noter que ce niveau est

considéré correct pour une entreprise à maturité, les jeunes entreprises très gourmandes en

capitaux peuvent aisément dépasser ce chiffre standard.

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Pour conclure nous insistons encore sur l'utilisation qui doit être faite des ratios.

Ceux-ci doivent jouer un rôle d'indicateur et c'est leur variation qui comptera plus que leur

niveau. On se basera généralement sur les trois derniers exercices de l'entreprise pour

observer des variations significatives

Exemple de Ratios classés par thèmes

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FICHE 14 - Les ratios combinés

Il ne s’agit pas ici de vérifier la performance d’un assureur, mais d’utiliser plusieurs ratio qui

combinés entre eux permettent de décomposer la source de la performance.

Exemple 1 : Décomposition de la rentabilité en chaîne de ratios

Ainsi l’équation du bénéfice généré par la mise des fonds des actionnaires peut s’expliquer

comme suit :

Le rapport du bénéfice à l’actionnaire est dépendant de plusieurs critères de performance :

C’est le taux de marge nette qui combiné à la rotation de l’actif et au multiple d’actif mobilisé

par rapport aux fonds propres investi qui conditionne la performance.

Exemple 2 – L’effet de levier financier

Mais nous pouvons déjà noter que Rc intègre l'impact de l'utilisation d'apports de capitaux de

la part de tiers de l'entreprise par rapport aux capitaux propres à l'entreprise. Cet impact

correspond donc le calcul d’une survaleur générée par l’emprunt. Cette situation est aussi

réversible.

Nous reviendrons plus précisément sur la notion effet de levier financier (Fiche 27).

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FICHE 15 – LE TABLEAU DE FLUX

1 - Les flux – Définitions

Les flux correspondent à l’ensemble des mouvements ayant un impact soit immédiat, soit

différé sur les liquidités de l’entreprise.

2 - Il existe différents types de tableaux de flux :

-­‐ Le tableau de financement ou d’évolution de la situation financière qui permet

d’expliquer les modifications intervenues en valeurs patrimoniales en un bilan

d’ouverture et un bilan de clôture. « Statement of change in Financial position »

-­‐ Le tableau des flux de trésorerie qui privilégie l’explication de l’évolution de la

trésorerie au cours de l’année. « Statement of cash flows »

-­‐

3 - Le TPFF ou tableau des flux de G.De Murard est apparu en 1977.

A partir des variations des postes du bilan fonctionnel, il est possible d'évaluer les différents

flux de fonds; l'objectif étant de construire un tableau qui permette de diagnostiquer la

politique financière suivie et plus spécifiquement le risque de faillite. Le contenu final du

tableau dépend de l'orientation que l'on souhaite donner à l'analyse.

Exemple : Le tableau pluriannuel des flux (TPFF) proposé par DE MURARD & GAUTIER.

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• Dans cette présentation, le tableau est identique à celui des SIG jusqu’à l’EBE.

Ensuite, le TPFF intègre des variations bilancielles : Variation de BFR,

Investissement, laissant entrevoir par le DAFIC (Disponible après Financement

Interne de la Croissance) la capacité de l’entreprise à financer son exploitation

et ses investissements par ses résultats.

• L’intégration des autres flux financiers et variation de fonds propres complète

les notions à utiliser pour obtenir la variation de trésorerie (identique à celle du

bilan fonctionnel). Il s’agit donc d’un autre chemin pour présenter la variation de

trésorerie.

Ce tableau replace l’EBE au cœur de la performance et comme élément maître dans la

mesure de capacité à s’autofinancer.

4 - Le cash flow statement selon la méthode américaine

Il existe 2 méthodes : Directe et indirecte – les flux sont identifiés par catégories.

Méthode directe

Cash flows from (used in) operating activities

Cash receipts from customers 27,500

Cash paid to suppliers and employees (20,000)

Cash generated from operations (sum) 7,500

Interest paid (2,000)

Income taxes paid (4,000)

Net cash flows from operating activities 1,500

Cash flows from (used in) investing activities

Proceeds from the sale of equipment 7,500

Dividends received 3,000

Net cash flows from investing activities 10,500

Cash flows from (used in) financing activities

Dividends paid (2,500)

Net cash flows used in financing activities (2,500)

Net increase in cash and cash equivalents 9,500

Cash and cash equivalents, beginning of year 1,000

Cash and cash equivalents, end of year $10,500

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FICHE 16 – LE FINANCEMENT DE L’ENTREPRISE PAR FONDS PROPRES et QUASI

FONDS PROPRES

Les entreprises ont différents moyens à leur disposition afin de financer leurs projets.

Pour l’essentiel le financement peut se faire soit en augmentant les capitaux propres, soit en

augmentant les dettes.

1 - LE FINANCEMENT PAR FONDS PROPRES

Le financement par fonds propres peut avoir 2 origines distinctes :

-­‐ Interne : l’autofinancement

-­‐ Externe : l’augmentation de capital par une introduction en bourse ou par apport en

capital

L’autofinancement

L’autofinancement correspond à la partie non distribuée de la capacité d’autofinancement.

C’est le surplus monétaire dégagé par l’entreprise grâce à ses activité courantes, et ce arpès

distribution des dividendes (voir Fiche 11 et 12).

Moins le niveau des dividendes versés est élevé, plus l’autofinancement est conséquent et

donc les mises en réserves importantes. L’autofinancement rend les dettes de l’entreprise

moins risquées pour les créanciers puisque la trésorerie est plus élevée.

De plus, il augmente la valeur des fonds propre et donc la plus-value que recevront les

actionnaires le jour de la revente des actions. Il est également important de souligner que

l’autofinancement permet également au dirigeant d’avoir plus de flexibilité puisque l’accord

d’aucun partenaire n’est nécessaire.

Cependant, ce mode de financement peut aussi avoir des effets négatifs pour l’entreprise et

ses partenaires. En effet, une trésorerie trop importante peut détruire de la valeur si les fonds

disponibles sont investis dans un projet avec un taux de rentabilité inférieur au coût des

capitaux propres.

L’autofinancement a également un coût car les actionnaires maintiennent des fonds dans

l’entreprise alors qu’ils auraient pu percevoir sous forme de dividendes. Cela représente pour

eux un coût d’opportunité : le coût des fonds propres.

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L’augmentation de capital

- Par incorporation de réserve : Il s’agit d’une opération comptable à l'intérieur du passif du

bilan, sous la forme de transformation de réserves en capital. Cela aboutit par la distribution

d’actions gratuites aux actionnaires.

- Par conversion de dettes : Les créances de l’entreprise sont alors transformées en action.

Dans le cas d’une émission au préalable d’obligation convertibles, les créanciers deviennent

donc actionnaires de la société et donc évite à celle-ci de payer les intérêts et à rembourser

le montant emprunté.

- Par distribution de dividendes en actions nouvelles : l’augmentation de capital en créant de

nouvelles actions entraine une dilution du capital. Les anciens actionnaires de l’entreprise

sont donc lésés puisque la valeur de l’action va diminuée.

Ainsi, il existe 2 possibilités selon le prix d’émission des actions nouvelles :

L’émission avec un droit préférentiel de souscription (DPS) si le prix

d’émission est inférieur au cours boursier de l’action

L’émission directe, sans DPS, si le prix d’émission est proche du cours

boursier de l’action.

DPS = (C-P) x (N’/ N’+N)

Cours théorique de l’action après DPS = (C x N + P x N’)/(N+N’)

C : cours de l’action ancienne ; P : Prix d’émission ; N’ : nombre de nouvelles actions ; N :

nombre d’anciennes actions

Ces DPS permettent de souscrire à l’augmentation de capital et peuvent être utilisés par les

actionnaires ou revendus.

L’augmentation de capital d’une société cotée en bourse est généralement mal perçue par le

marché financier et conduit à une baisse du cours de l’action.

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L’introduction en bourse

Celle-ci consiste en une mise sur le marché d'actions d'une entreprise (SA, Société en

Commandite). Ces actions peuvent être créées spécialement pour l'occasion. Il s'agit alors

d'une introduction en bourse par augmentation de capital.

Avantages

- Lever des fonds

- Diversifier l’actionnariat de la société

- De rendre les actions liquides

-Les actionnaires historiques peuvent sortir du

capital et éventuellement effectuer des plus

values

Inconvénients

- Coût élevé de l’opération

- Obligations liés aux droits des actionnaires

Pour son introduction en bourse, l’entreprise fait appel à une ou plusieurs banques qui vont

diffuser l’information au public, proposer les titres émis aux investisseurs, monter l’opération

d’introduction et s’assurer du placement des actions.

Le capital risque

Les capitaux risqueurs sont des actionnaires particuliers qui ont pour spécialité d’être

présents dans le capital d’une entreprise pour une durée limitée. Ils ne cherchent pas à

diriger l’entreprise car leur intervention se limite souvent aux décisions stratégiques.

Cependant leur investissement étant risqué, le rendement attendu en est d’autant plus élevé

par la revente de ses actions.

Les entreprises concernées par le capital-risque sont souvent des entreprises trop petites

pour faire une introduction en bourse ou émettre des obligations et trop risqués pour avoir

bénéficié d’un prêt bancaire.

2 - LE FINANCEMENT PAR QUASI FONDS PROPRES

Les quasi-fonds propres sont des instruments de dette qui peuvent être à l'option de

l'émetteur transformés en fonds propres. Il s'agit donc d'une dette qui peut être remboursée

en actions. Ces instruments peuvent être émis avec ou sans appel public à l'épargne.

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Les titres participatifs : Les sociétés par actions dépendant du secteur public et les

sociétés coopératives sous la forme de SA ou de SARL, les banques mutualistes et

les sociétés d’assurance peuvent émettre des titres participatifs.

Crées en 1983, l'État souhaitait renforcer les capitaux propres des sociétés qu'il venait de

nationaliser en faisant appel au public mais en ne cédant aucun droit de vote.

Ce sont des titres de créances dont la durée de vie prend fin normalement en cas de

liquidation de la société. Cependant, elles peuvent être remboursées au plus tôt 7 ans après

leur émission à l’initiative de l’émetteur. La rémunération est pour partie fixe et pour partie

variable.

Les prêts participatifs : Ce prêt est rémunéré par un intérêt fixe ou variable en

fonction des résultats de l’entreprise. En plus de l’Etat, les entreprises qui peuvent

utiliser des prêts participatifs sont les sociétés commerciales, les établissements de

crédit, les sociétés et mutuelles d’assurance.

Depuis 2005, les prêts ouvrent droit à un intéressement. Après être passé de mode dans les

années 1990, il retrouve une seconde jeunesse avec la crise de 2008 où il sert de support

aux prêts de l'Etat, aux entreprises en difficulté et aux interventions d'Oseo.

Les titres subordonnés : Ce sont des obligations auxquelles est attachée une clause

de subordination. Cette clause conditionne le remboursement du titre subordonné au

désintéressement préalable des autres créanciers. Le remboursement est libre. Il

existe 2 formes de titres subordonnées : les TSDI et TSR.

Les titres subordonnés à durée indéterminée (TSDI) ne sont remboursables qu’après la

liquidation de l’entreprise. Mais comme pour les titres participatifs, la société peut prévoir la

possibilité d’un remboursement avant liquidation.

Les titres subordonnés remboursables ont généralement une échéance de 10 ans t le

paiement d’un intérêt n’est pas subordonné contrairement aux TSDI.

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FICHE 17 – LE FINANCEMENT DE L’ENTREPRISE PAR LES DETTES FINANCIERES A

MOYEN LONG TERME

Le financement de l’entreprise ne peut pas toujours être fondée sur les ressources internes

générées par l’activité, ni sur la mise unique des actionnaires de l’entreprise. Le recours aux

prêteurs de capitaux extérieurs est aussi une possibilité.

La dette bancaire

La dette bancaire est indivise car il n’existe qu’un seul prêteur et la dette n’est pas divisible. Il

existe 3 modalités de remboursement : amortissement constant, annuité constante ou

remboursement in fine. Ils ont en général un objet précis et une prise de garantie sur l’actif

financé. Le financement bancaire augmente le niveau d’endettement de l’entreprise.

Exemple

Montant de l’emprunt : 2 M€, durée : 5 ans, taux : 10%

Amortissement constant = Montant de l’emprunt/nombre d’années (2M/5= 400 000)

Année Capital dû Intérêts Amortissement Annuités

1 2000000 200000 400000 600000

2 1600000 160000 400000 560000

3 1200000 120000 400000 520000

4 800000 80000 400000 480000

5 400000 40000 400000 440000

600000 2000000 2600000

Annuité constante Emprunt = Annuité x [(1-(1 +i))^-n/i] (2M=a((1-1,1^-5)/0,1)=527 595)

Année Capital dû Intérêts Amortissement Annuités

1 2000000 200000 327595 527595

2 1672405 167241 360354 527595

3 1312051 131205 396390 527595

4 915661 91566 436029 527595

5 479632 47963 479632 527595

637975 2000000 2637975

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In fine

Année Capital dû Intérêts Amortissement Annuités

1 2000000 200000 0 200000

2 2000000 200000 0 200000

3 2000000 200000 0 200000

4 2000000 200000 0 200000

5 2000000 200000 2000000 200000

1000000 2000000 3000000

On constate que les intérêts totaux sont moins importants dans le cas ou le remboursement

est par amortissement constant. L’emprunt in fine est celui qui coûte le plus cher.

La dette obligataire

Une obligation est une valeur mobilière qui est un titre de créance représentatif d'un

emprunt. En contrepartie des fonds prêteur est rémunéré sous forme de coupons (les

intérêts).

Contrairement à la dette bancaire, celle-ci est divisible en obligations. Pour pouvoir émettre

des obligations une entreprise doit avoir au moins 2 ans, avoir publié 2 bilans et avoir libéré

la totalité de son capital. En cas d’appel public à l’épargne elle doit en plus publier une notice

d’information.

Le remboursement peut être in fin ou échelonné dans le temps. La rémunération est le plus

souvent à taux fixe mais peut être également à taux variable ou révisable.

Coupon = [(Valeur nominale x taux x nombre de jours)/ 365)]

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FICHE 18 – LE FINANCEMENT DE L’ENTREPRISE PAR LES DETTES FINANCIERES A

COURT TERME

Définition :

Les dettes financières court terme sont aussi appelé passif à court terme ou passif circulant

et regroupe l’ensemble des dettes dues à moins d’un an, quelle que soit la nature de ces

dettes.

L’ancien plan comptable classait automatiquement les dettes selon leur durée de vie, ce

passif circulant était donc immédiatement visible. Depuis 2005, l’ensemble des dettes est

classé par nature juridique plutôt que par la durée. Il faut donc maintenant reclasser les

dettes en se reportant parfois à l’annexe, ou en note de bas de pages.

Notons plusieurs natures de dettes à court terme

• Le découvert simple

Le plus généralement il s’agit de couvrir un besoin de trésorerie passager. Le

découvert est la forme de financement la plus risqué pour le banquier, lequel requiert

alors des garanties. Les lignes de découvert sont octroyées et accordées en fonction

de l’analyse du bilan de l’entreprise et négociée à l’année. Il vaut donc mieux

anticiper car bon nombre de problèmes sont susceptibles d’intervenir en cas de

découvert non autorisé par la banque.

Des rejets de règlements et/ou rejets de chèques peuvent dans ce cas intervenir et

outres les difficultés commerciales qu’elles engendrent, viennent aussi déconsidérer

la signature de l’entreprise compte tenu des traces laissées auprès des organismes

de cotation des risques. En effet, de tels incidents sont déclarés auprès de la Banque

de France et modifie éventuellement la cotation BDF.

• Le crédit de campagne destiné à couvrir un besoin de financement passager.

Cette forme de découvert intervient dans le cadre d’un accord convenu entre

l’entreprise et la banque dans le cadre d’une appréciation des besoins spécifiques

liés à son activité. Ces besoins de financement concernent essentiellement des

entreprises dont l’activité est saisonnière.

Par exemple le secteur de la mode ou du prêt à porter (il faut bien concevoir et

produire des collections en avant saison pour rendre ces productions disponibles à la

vente …en saison). Les garanties recherchées peuvent aussi parfois se porter en

nantissement des produits ou stocks.

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• La mobilisation du poste client

L’historique des relations clients fournisseurs devrait désormais laisser place selon la loi

du ……, à de délai de règlement raccourcis au maximum à un mois.

L’exercice des entreprises et l’observation de la pratique démontrent que ce délai reste

très souvent dépassé. Le crédit inter entreprises est une mauvaise habitude qui renvoie

à la fois à la psychologie du gestionnaire, à son honnêteté, mais aussi au rythme des

affaires. C’est donc à la fois un problème économique et culturel.

Ainsi les allemands, reconnus pour une certaine rigueur s’acquittent de leur dette auprès

de leurs fournisseurs dans le délai moyen d’un mois. En France, cela peut régulièrement

prendre 90 jours voir plus.

Il est certain, que les contrats avec l’administration sont souvent réglés très tardivement

(parfois à plus de 9 mois).

Il est donc important pour la santé financière de l’entreprise d’envisager en fonction de la

nature des relations commerciales avec ses clients la « mobilisation du poste client », ou

l’obtention auprès de la banque d’une avance sur encaissement. Nous précisons ci-

dessous les formes les plus courantes de mobilisation du poste client :

o L’escompte d’effets de commerce

L’effet de commerce

Le fournisseur fait signer à son client un effet de commerce, qui est en réalité

la traduction du contrat dans les termes de son règlement pour tout ou partie

des produits et/ou services vendus. Ainsi le client reconnait devoir régler son

fournisseur d’un montant donné à une date fixé à l’avance. L’effet de

commerce revêt 7 mentions obligatoires (voir le droit cambiaire).

Le principe de l’escompte

Le fournisseur remet à sa banque cet effet qui lui en fait l’avance (moins les

intérêts). La propriété de l’effet de commerce reste celle du fournisseur. A

l’échéance, le règlement intervient qui permet de couvrir l’avance faite par la

banque. En cas de difficulté dans le débouclage de l’opération, l’effet de

commerce peut-être prorogé (prolongé à une nouvelle date de règlement

obtenue par accord entre les parties), ou en cas de non paiement absolu, il

représente un titre de créance qui peut être protesté auprès du greffe du

tribunal de commerce

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o La loi Dailly

La loi Dailly est inventée par le député du même nom Il s’agit d’une opération de

financement des effets de commerce : type escompte mais avec dépossession du

titre de créance. En effet, le fournisseur bénéficiaire du règlement selon le contrat

ou l’effet, cède son titre de créance au banquier qui se chargera du suivi et de

l’encaissement du règlement. Cette forme d’escompte est plus lourde à gérer

pour la banque et coûte par conséquent plus cher à l’entreprise.

o La cession de créances à titre de garantie

Le fournisseur peut décider de céder un stock de créances, en général sur des

signatures de premier rang, pour garantir une ligne de découvert. Ainsi il n’y a pas

de corrélation nécessaire entre les créances cédées et le niveau de découvert

consenti.

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FICHE 19 – LE FINANCEMENT PAR CREDIT - BAIL

Le crédit bail est défini par la loi de 1966 comme des « opérations de location de biens

achetés en vue de cette location par des entreprises (les sociétés de crédit bail) lorsque ces

opérations donnent au locataire (le crédit preneur) la possibilité d’acquérir tout ou partie de

ces biens moyennant un prix convenu tenant compte des versement effectués à titre de

loyer ».

Un contrat de crédit-bail s’applique aux biens mobiliers et aux biens immobiliers. Il a trois

éléments principaux : la durée du contrat, le paiement de redevances et la valeur optionnelle.

-­‐ La durée du contrat est basée sur la durée de vie fiscale du bien qui sert dans le

calcul des amortissements ; ou bien sur la durée de vie économique si celle-ci est

inférieure à la durée de vie fiscale.

-­‐ Le montant des loyers est calculé de manière à tenir compte de l’amortissement

physique du bien et de la rémunération des fonds investis dans l’opération. La

périodicité des loyers peut être mensuelle, trimestrielle, semestrielle ou annuelle.

-­‐ La valeur optionnelle se situe à la fin de la période locative du contrat. Le crédit-

bailleur a le choix entre abandonner le contrat, poursuivre la location (sur la base de

nouvelles redevances) ou se porter acquéreur du bien en versant le prix d’acquisition

fixé à l’avance. Le prix est fixé de manière à inciter le crédit-preneur à exercer son

option d’acquisition à la fin de son contrat, permettant au crédit-bailleur d’éviter les

frais supplémentaires de stockage et de vente.

Grâce au crédit-bail, l’entreprise peut utiliser les immobilisations corporelles de façon durable

sans avoir à avancer le prix d’acquisition. Mais, l’entreprise n’étant pas propriétaire du bien

utilisée dans le cadre d’un crédit-bail, il s’agit d’un engagement hors-bilan. Le crédit-bail

nécessite donc un retraitement du bilan et du compte de résultat si on veut faire un

diagnostic financier de l’entreprise. Le principe du retraitement est le suivant :

-­‐ Au niveau du bilan, on inscrit le bien acquis pour sa valeur d’origine à l’actif, dans la

catégorie des immobilisations corporelles. Il sera amorti comme tous les autres actifs

immobilisés, détenus par l’entreprise. Le même montant est inscrit au passif, en tant

qu’emprunt implicite auprès du crédit-bailleur.

-­‐ Au niveau du compte de résultat, les loyers de crédit bail sont inscrits dans les

charges comme « autres charges externes, services extérieurs ». On décompose ce

loyer en deux éléments : les dotations aux amortissements et les charges financières.

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Ce retraitement peut se faire simplement grâce à l’information qui se trouve dans l’annexe

aux états financiers. En effet, selon le plan comptable, l’entreprise doit mentionner dans

l’annexe, la valeur initiale du bien à la signature du contrat, le montant des loyers (payés et

restant à payer), le montant des dotations aux amortissements et du cumul des

amortissements (si le bien avait été acquis) et enfin le prix d’achat en cas d’exercice de

l’option.

Le crédit bail est une location avec option d’achat à un prix fixé à l’avance. L’entreprise peut

à la fin du contrat soit lever l’option d’achat et devenir propriétaire du bien, soit prolonger le

contrat, soit restituer le bien s’il est devenu obsolète.

L’entreprise n’étant pas propriétaire du bien pendant la durée du contrat, il y a donc une

incidence sur la comptabilisation de ce mode de financement. En effet, le crédit bail

n’apparait pas au bilan sauf dans le cas des normes IFRS. Le crédit bail finance la totalité du

bien et peut être obtenu assez rapidement. Cependant le coût est assez élevé.

Le taux actuariel du crédit bail correspond à l’égalité entre la valeur du bien et la somme des

flux actualisés.

M- ∑ [Loyert x (1-T) + DADPt x T/ (1+Rd)t] – [OAn/(1+Rd)n]+[(OAn x T)/(1+Rd)n+1]=0

M= valeur du bien ; Rd = taux actuariel brut du crédit bail ; DADP= dotations aux

amortissements du bien ; OA = option d’achat qui sera versé en n

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FICHE 20 – PRINCIPES D’UNE METHODOLOGIE D’ANALYSE FINANCIERE

Nous proposons ci-dessous des thèmes d’analyses avec des points clés à nourrir afin de

faciliter et de guider les réflexions de l’analyse. Naturellement, il ne s’agit que d’un guide, qui

doit être utilisé avec « intelligence » en fonction des différentes entreprises,

secteurs…observés d’une part, sachant qu’il n’est parfois pas possible d’envisager les

réponses à tous ces points clés selon le degré d’accès à l’information dont on dispose (le

bilan comptable ne nous permettra pas d’apprécier directement l’organigramme de

l’entreprise).

Il s’agit donc de mettre en ligne les points d’observation clés sur les différents sujets, afin de

construire une analyse qui puisse être étayée en fonction de pistes étudiées. Cette méthode

implique de passer un certain temps à l’étude et évite les idées reçues ou les diagnostics

trop rapides qui ne permettent pas toujours au premier abord d’identifier la véritable

problématique de l’entreprise.

C’est donc la synthèse de ces différents points qui conduira à l’analyste à percer ce qui est

fondamental et stratégique dans le diagnostic financier et non seulement technique (qui

appelle souvent des réponses techniques insuffisantes la plupart du temps pour répondre à

des questions de fonds). Le temps passé à l’étude évite alors le syndrome de « l’arbre qui

cache la forêt ».

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FICHE 21 – ANALYSE DE L’ACTIVITE

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FICHE 22 – ANALYSE DE LA COMBINAISON PRODUCTIVE

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FICHE 23 – ANALYSE DE LA RENTABILITE

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FICHE 24 – ANALYSE DE LA STRUCTURE FINANCIERE

Page 58: « L'arrangement des mots est un des plus grands … · La liasse fiscale reste cependant le document le plus exigé par les différents partenaires de ... être opérée entre les

 

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FICHE 25 – SYNTHESE DE L’ANALYSE

Rappelons que l’analyse financière a pour objectif de juger l’entreprise sous différents

aspects pour en considérer la situation et porter un diagnostique argumenté.

Le but de la synthèse en analyse financière est de faire le lien entre les différents points

d’observation des différents thèmes précédemment étudiés, pour établir un diagnostic

complet qui facilite la détermination de recommandations.

Il est d’ailleurs plus simple dans cette partie, dont la rédaction intervient au final des études,

d’étayer chaque argument par des constats et des références issues des travaux thèmes par

thèmes.

• La cohérence du diagnostique doit cependant être validée et les hypothèses

d’interprétation envisagées auprès du Manager ou du Responsable de l’entreprise. Il

est en effet aisé de « s’engouffrer » dans un raisonnement à priori cohérent avec le

contexte, mais qui s’avère entraîner des recommandations inadaptées et

insuffisantes.

• L’interprétation doit être validée et partagée afin de permettre la réalisation d’un plan

de recommandations et/ou d’un plan d’action.

La teneur de la synthèse ne doit pas excéder 2 à 4 pages. Le raisonnement doit être Clair,

illustré et favorise la mise en lumière argumentée des éléments de diagnostic, qui facilite la

compréhension de la situation de l’entreprise et de plus la formulation de recommandations

ou de solutions adaptées à la problématique de fonds de l’entreprise observée.