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Mai 2015 « Je vois que cela est possible » Renforcer les capacités pour l’inclusion du handicap dans les programmes relatifs à la violence basée sur le genre dans les environnements humanitaires Women’s Refugee Commission Research. Rethink. Resolve.

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Mai 2015

laquo Je vois que cela est possible raquoRenforcer les capaciteacutes pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la violence baseacutee sur le genre dans les environnements humanitaires

Womenrsquos Refugee CommissionResearch Rethink Resolve

Remerciements

La Commission des femmes pour les reacutefugieacutes (WRC) travaille agrave lrsquoameacutelioration et la protection des droits des femmes des enfants et des jeunes deacuteplaceacutes par les conflits et crises La WRC megravene des recherches sur leurs besoins identifie des solutions et plaide pour des programmes et politiques pouvant renforcer leur reacutesilience et entraicircner le changement dans les pratiques humanitaires

LrsquoInternational Rescue Committee (IRC) aide les personnes dont les vies et les moyens de subsistance sont eacutebranleacutes par les conflits et les deacutesastres agrave survivre se remettre et prendre en main leur avenir Les eacutequipes de lrsquoIRC fournissent des soins de santeacute du soutien eacuteducationnel et eacuteconomique afin drsquoaider des personnes dans 40 pays avec des programmes speacutecialement conccedilus pour les femmes et les enfants

Ce projet a eacuteteacute initieacute par lrsquoIRC et la WRC avec lrsquoappui du Deacutepartement des Affaires eacutetrangegraveres et du commerce mdash LrsquoAustralian Aid Program et lrsquoOpen Society Foundations Le projet eacutetait coordonneacute par Leora Ward Conseiller technique principal Uniteacute Protection et autonomisation de la femme agrave lrsquoIRC Le rapport de recherche eacutetait eacutelaboreacute par Emma Pearce Responsable principal du programme Handicap agrave la WRC avec le feedback et les contributions de Dale Buscher Directeur principal des programmes WRC Elizabeth Cafferty Responsable principal du plaidoyer WRC Heather Cole Conseiller technique Protection et promotion de la femme IRC Sarah Green Consultante Sandra Krause Directrice du programme de santeacute sexuelle et reproductive WRC Elizabeth Sherwood Consultante en handicap Mihoko Tanabe Responsable principal de programme Santeacute sexuelle et reproductive WRC Joan Timoney Directeur principal du plaidoyer et des relations exteacuterieures WRC et Leora Ward Conseiller technique principal Protection et autonomisation de la femme IRC

Jillian Foster Consultant a apporteacute son concours par lrsquoanalyse des donneacutees qualitatives et dirigeacute lrsquoanalyse des donneacutees quantitatives agrave partir de la phase 1 du projet Les eacutevaluations participatives de la phase 3 du projet ont eacuteteacute faciliteacutees par Emma Pearce et Elizabeth Sherwood du programme Handicap de la WRC Diana Quick Directrice des communications agrave la WRC a assureacute la reacutevision et la mise en forme du rapport

Merci aux programmes nationaux de lrsquoIRC en Eacutethiopie au Burundi en Jordanie et au Caucase du Nord dans la Feacutedeacuteration de Russie qui ont joueacute un rocircle central dans ce projet LrsquoIRC et la WRC remercient eacutegalement tous les organismes des Nations unies et les organisations non gouvernementales et organisations de la socieacuteteacute civile qui ont contribueacute aux consultations tout au long du projet Enfin lrsquoIRC et la WRC sont tregraves reconnaissants envers les personnes handicapeacutees et leurs familles qui ont consacreacute de leur temps preacutecieux et apporteacute des contributions et ideacutees pour le changement tout au long de ce projet

Photo de couverture Alem et sa fille Tsigab vivent dans un camp de reacutefugieacutes en Eacutethiopie Pour lire leur laquo Expeacuterience du changement raquo rendez-vous sur httpwrcmsdisability_GBV copy Elizabeth SherwoodWRC

copy 2015

ISBN1-58030-137-1

Womenrsquos Refugee Commission 122 East 42nd Street New York NY 10168-1289t 2125513115 infowrcommissionorg womensrefugeecommissionorg

Womenrsquos Refugee CommissionResearch Rethink Resolve

Table des matiegraveresAcronymes et abreacuteviations i

Reacutesumeacute analytique1

Principaux reacutesultats et leccedilons apprises 1

Pratiques positives pour faciliter lrsquoinclusion du handicap 2

Introduction 3

Meacutethodologie du projet 6

Analyse des risques et consentement 10

Phase 1 Eacutevaluation initiale des programmes de VBG dans des pays pilotes 10

Violence subie par des personnes handicapeacutees et des individus responsables 10

Autres formes de violence contre les personnes handicapeacutees 13

Principaux facteurs qui rendent les personnes handicapeacutees plus vulneacuterables

agrave la violence baseacutee sur le genre 14

Barriegraveres agrave lrsquoaccegraves aux services et programmes relatifs agrave la VBG17

Phase 2 Activiteacutes visant agrave ameacuteliorer lrsquoinclusion du handicap dans

les programmes sur la VBG dans les pays pilotes 21

Phase 3 Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans

les programmes relatifs agrave la VBG 23

Renforcer les capaciteacutes des professionnels de la VBG sur lrsquoinclusion du handicap 23

Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG 25

Recommandations 32

Recommandations pour acteurs de la VBG 32

Recommandations pour acteurs du handicap 32

Recommandations pour tous les acteurs humanitaires 34

Recommandations pour bailleurs de fonds et gouvernements 35

Notes 36

Annexe 1 Reacutesumeacute des activiteacutes entreprises dans la meacutethodologie du projet 39

Annexe 2 Recommandations issues des ateliers des intervenants 41

i

AVEC Association Villageoise drsquoEacutepargne et de Creacutedit

CDPH Convention relative au droit des personnes handicapeacutees

DPO Organisation de personnes handicapeacutees

HCR Haut commissariat des Nations unies pour les reacutefugieacutes

IASC Comiteacute permanent interorganisations

IEC Information eacuteducation et communication

IMSVBG Systegraveme de gestion des informations sur la violence baseacutee sur le genre

IRC International Rescue Committee

ONG Organisation non gouvernementale

VBG Violence baseacutee sur le genre

VPI Violence infligeacutee par le partenaire intime

WPE Protection et autonomisation de la femme

WRC Commission des femmes pour les reacutefugieacutes (Womenrsquos Refugee Commission)

Acronyms amp Abbreviations

1

Reacutesumeacute analytique

La violence baseacutee sur le genre (VBG) est une question de droit de lrsquohomme et de santeacute publique largement reconnu touchant au moins une femme sur trois agrave travers le monde1 La VBG peut devenir encore plus perverse dans les situations de crise ougrave les meacutecanismes de protection communautaires et institutionnels sont souvent affaiblis ou deacutetruits Les hommes et les garccedilons sont eacutegalement vulneacuterables agrave la violence pendant le conflit et le deacuteplacement notamment la violence sexuelle quoique dans une moindre mesure que les femmes et les filles

Estimeacutees agrave 76 millions2 les personnes handicapeacutees vivant dans des situations de deacuteplacement forceacute sont exposeacutees agrave un risque accru de VBG parce qursquoelles sont laquo moins en mesure de se proteacuteger des dangers raquo deacutependant davantage des autres pour leur survie moins puissantes et moins visibles3 Les individus responsables des personnes handicapeacutees dont la plupart sont les femmes et les filles peuvent eacutegalement ecirctre exposeacutes agrave un risque de VBG eacutetant donneacute que leurs responsabiliteacutes peuvent les empecirccher drsquoacceacuteder aux opportuniteacutes sociales et eacuteconomiques contribuant ainsi agrave leur isolement et deacutependance

En deacutepit de lrsquoeacutechelle et de la graviteacute du problegraveme les personnes handicapeacutees dans des environnements humanitaires sont souvent exclues des programmes et services conccedilus pour preacutevenir et reacutepondre agrave la VBG4 5 du fait des formes multiples et croiseacutees de discriminations qursquoelles subissent sur la base du genre et du handicap En reacuteponse agrave cela lrsquoInternational Rescue Committee (IRC) et la Commission des femmes pour les reacutefugieacutes (WRC) ont meneacute un projet visant agrave identifier ces barriegraveres et pour piloter et eacutevaluer les solutions de promotion de lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de VBG dans les environnements de conflit Le projet a eacuteteacute meneacute au sein de communauteacutes affecteacutees au Burundi en Eacutethiopie en Jordanie et au Caucase du Nord en Feacutedeacuteration de Russie Agrave travers une approche participative il a solliciteacute les contributions des femmes des filles des garccedilons et des hommes handicapeacutes et leurs individus responsables afin drsquoinformer le deacuteveloppement drsquoactiviteacutes et drsquooutils permettant de faciliter lrsquoinclusion du handicap et comprendre que qui a marcheacute et quel changement leur eacutetait le plus important

Ce rapport document les reacutesultats et les leccedilons apprises du projet et conclut sur des recommandations pratiques pour un ensemble drsquoacteurs humanitaires les gouvernements et bailleurs de fonds en vue de lrsquoameacutelioration de lrsquoinclusion du handicap dans les programmes sur la VBG dans les environnements humani-taires Les expeacuteriences du changement provenant de femmes et filles handicapeacutees impliqueacutees dans le projet un une trousse agrave outils pour les professionnels de la VBG y compris des outils et orientations destineacutees agrave les aider agrave renforcer lrsquoinclusion du

handicap dans leur travail sont disponibles sur httpwrcmsdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Principaux reacutesultats et leccedilons apprises

Types de violences

La violence sexuelle eacutetait le type de VBG le plus courant rapporteacute par les participants aux groupes de discussion dans les environnements du projet certaines femmes et filles handi-capeacutees se deacuteclarant victimes de violence sexuelle y compris le viol de faccedilon reacutepeacuteteacutee et reacuteguliegravere et du fait de multiples auteurs Les femmes et les filles ayant un6 handicap mental et intellectuel eacutetaient perccedilues comme eacutetant les plus exposeacutees agrave la violence sexuelle et leur famille ainsi que les prestataires de service nrsquoen prenant connaissance que lorsqursquoelles sont deacutejagrave enceintes Des violences sexuelles contre les hommes et les garccedilons ayant un handicap intellectuel ont eacutegalement eacuteteacute rapporteacutees au Burundi et en Jordanie quoique dans une moindre mesure Lrsquoisolement social la perte de reacuteseaux de protection communautaire et les changements dans les rocircles sexosociaux notamment dans les meacutenages ougrave une personne aurait un handicap nouvellement acquis augmentent la vulneacuterabiliteacute des personnes handicapeacutees mais eacutegalement des individus responsables de sexe feacuteminin agrave la violence aussi bien agrave lrsquointeacuterieur du meacutenage que dans lrsquoespace public

Barriegraveres agrave lrsquoaccegraves

Les participants au projet ont le plus freacutequemment rapporteacute que des attitudes neacutegatives et discriminations de la part des pres-tataires de services relatifs agrave la VBG des membre de la famille et de la communauteacute empecircchaient leur accegraves aux activiteacutes de preacutevention des VBG et aux services de reacuteponse Le fait que les survivants handicapeacutes peuvent ne pas ecirctre crus lorsqursquoils signalent des violences le manque de confidentialiteacute et le risque de faire lrsquoobjet drsquoautres stigmatisations et marginalisations ont eacuteteacute preacutesenteacutes comme des facteurs empecircchant les survivants handicapeacutes drsquoavoir recours aux services et agrave lrsquoassistance La capaciteacute des personnes handicapeacutees agrave participer agrave et agrave beacuteneacute-ficier des activiteacutes de preacutevention des VBG est sous-estimeacutee par les responsables de programmes et les membres de la communauteacute et ainsi elles ne sont pas inviteacutees agrave participer Des moyens de transport inadeacutequats vers les sites des activiteacutes et centres de service et le manque drsquoutilisation drsquoapproches de communication approprieacutees par les professionnels de la VBG notamment pour les personnes sourdes ou ayant des handicap intellectuels ont eacutegalement eacuteteacute citeacutes comme barriegraveres agrave lrsquoaccegraves et agrave la participation Les individus responsables des personnes handicapeacutees se sont eacutegalement dit exclues des activiteacutes du fait de

2

leur incapaciteacute agrave laisser les personnes dont elles srsquooccupent

Pratiques positives pour faciliter lrsquoinclusion du handicap

Renforcement des capaciteacutes des professionnels de la VBG Les professionnels de la VBG ont rapporteacute un change-ment positif dans leurs attitudes lorsqursquoelles travaillent avec les personnes handicapeacutees notamment comme reacutesultat des activ-iteacutes drsquoapprentissage fondeacutees sur lrsquoexpeacuterience et la reacuteflexion dans le projet Travailler directement avec les survivants handicapeacutes a permis aux professionnels de voir au-delagrave du handicap de la personne drsquoappreacutecier leurs aptitudes et capaciteacutes et de recon-naicirctre qursquoils peuvent beacuteneacuteficier de et apporter des contributions positives aux activiteacutes portant sur la VBG Les professionnels ont eacutegalement appris agrave reconnaicirctre que les survivants handicapeacutes ont plusieurs besoins qui sont les mecircmes que ceux des personnes sans handicap et que les professionnels pourraient appliquer leur formation actuelle srsquoagissant de lrsquoutilisation drsquoune approche centreacutee sur le survivant dans le travail avec ce groupe Les professionnels de la VBG ont eacutegalement appris agrave mieux adapter leurs services aux survivants handicapeacutes mdash y compris agrave travers des visites agrave domicile des activiteacutes agrave domicile et des services de gestion de cas speacutecialiseacutes avec des approches de communica-tion plus efficaces et plus approprieacutees

Offrir aux femmes et filles handicapeacutees et aux individus responsables des activiteacutes drsquoautonomisation sociale et eacuteconomique permettant drsquoeacutetablir des reacuteseaux de pairs et une plus grande indeacutependance financiegravere Le reacutesultat le plus important citeacute par les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin eacutetait le deacuteveloppe-ment de plus de reacuteseaux de pairs plus robustes agrave travers diffeacuter-entes activiteacutes drsquoautonomisation sociale dont les groupes de discussion les programmes reposant sur les actifs pour adolescentes et les Associations Villageoises drsquoeacutepargne et de Creacutedit (AVEC) Ces activiteacutes ont renforceacute lrsquoeacutetablissement de relations et la confiance parmi les femmes et filles handi-capeacutees ainsi qursquoavec drsquoautres membres de la communauteacute Elles ont eacutegalement conduit agrave un eacutechange drsquoinformations et au deacuteveloppement des aptitudes une meilleure estime de soi et des opportuniteacutes permettant aux femmes et filles handicapeacutees drsquoecirctre reconnues non pas pour leur handicap mais pour leurs rocircles en tant que leaders amies et voisines apportant des contributions positives pour leurs communauteacutes mdash pouvant toutes servir de facteurs de protection contre les VBG Les femmes handicapeacutees et les individus responsables au sein des AVEC ont eacutegalement rapporteacute une indeacutependance et une prise de deacutecisions accrues ainsi qursquoun respect et un statut meilleurs au sein de la famille et la communauteacute du fait de leur

accegraves aux opportuniteacutes de geacuteneacuteration de revenus ce qui peut eacutegalement contribuer agrave reacuteduire leur vulneacuterabiliteacute aux VBG Les participants au projet ont noteacute que bacirctir les programmes autour des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees constituait un preacutealable important agrave lrsquoinclusion mais eacutegale-ment rapporteacute que pour plusieurs personnes handicapeacutees les programmes existants ne neacutecessitaient pas toujours des adaptations la simple invitation agrave participer eacutetait suffisante pour lever la barriegravere agrave la participation et promouvoir avec succegraves lrsquoinclusion

Promouvoir la repreacutesentation et le leadership des femmes handicapeacutees et des individus responsables au sein des institutions et activiteacutes communautaires conduisait non seulement agrave une meilleure prise en compte des preacuteoc-cupations de ces groupes au sein des organisations et programmes mais eacutegalement agrave une meilleure appreacuteciation par drsquoautres membres de la communauteacute des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees

Introduction

Plus de 51 millions de personnes agrave travers le monde sont actuellement deacuteplaceacutees du fait de conflits et de crises7 LrsquoOrganisation mondiale de la santeacute estime que toute popula-tion est constitueacutee agrave 15 pour cent de personnes handicapeacutees8 avec des proportions consideacuterablement plus eacuteleveacutees parmi les populations affecteacutees par le conflit Ainsi il y aurait jusqursquoagrave 76 millions de personnes handicapeacutees vivant en situation de deacuteplacement forceacute

La violence baseacutee sur le genre (VBG) est une question de droit de lrsquohomme et de santeacute publique largement reconnue touchant au moins une femme sur trois agrave travers le monde9 La VBG peut devenir encore plus perverse dans les situations de crise ougrave les meacutecanismes de protection sociaux communautaires et institu-tionnels sont affaiblis ou deacutetruits Les hommes et les garccedilons sont eacutegalement vulneacuterables agrave la VBG notamment la violence sexuelle pendant le conflit et le deacuteplacement quoique dans une moindre

Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapeacutees (2006)

laquo Les personnes handicapeacutees comprennent les personnes qui ont une deacuteficience physique mentale intellectuelle ou sensorielle agrave long terme et qui en interaction avec diffeacuterentes barriegraveres peut empecirccher leur participation inteacutegrale et effective agrave la socieacuteteacute sur une base eacutegale avec les autres raquo

3

mesure que les femmes et les filles Les programmes et activiteacutes destineacutes agrave atteacutenuer le risque de VBG et fournir un soutien aux survivants et donc consideacutereacutes comme des parties inteacutegrantes agrave partir des phases initiales de la reacuteponse humanitaire10

Les personnes handicapeacutees vivant dans des situations de deacuteplacement forceacute sont exposeacutees agrave un risque accru de VBG pendant les crises parce qursquoelles sont laquo moins en mesure de se proteacuteger des dangers deacutependant davantage des autres pour leur survie moins puissantes et moins visibles raquo11 Les individus responsables des personnes handicapeacutees dont la plupart sont les femmes et les filles peuvent eacutegalement ecirctre exposeacutes agrave un risque de VBG eacutetant donneacute que leurs responsabiliteacutes peuvent les empecirccher drsquoacceacuteder aux opportuniteacutes sociales et eacuteconomiques contribuant ainsi agrave leur isolement et deacutependance

La Convention des Nations unies relative au droit des personnes handicapeacutees (CRDPH) exige des Eacutetats Parties qursquoils srsquoassurent que les personnes handicapeacutees soient proteacutegeacutees dans les situ-ations de risque ou de crise humanitaire (article 11) et que la coopeacuteration internationale soit accessible agrave et tienne compte des personnes handicapeacutees (article 32) Elle demande eacutegale-ment aux Eacutetats de laquo veiller agrave ce que les services de protection tiennent compte de lrsquoacircge du sexe et du handicap des inteacute-resseacutes raquo (article 16)12

Toutefois des recherches indiquent que les personnes handi-capeacutees nrsquoont pas un accegraves aux programmes relatifs agrave la VBG eacutegal agrave celui drsquoautres membres de communauteacutes dans des contextes humanitaires Par exemple Human Rights Watch a publieacute un document selon lequel les survivantes handicapeacutees en Ouganda pendant le conflit avaient un accegraves limiteacute aux

services drsquointervention y compris les services meacutedicaux et la justice13 Les femmes et filles handicapeacutees restent largement exclues des programmes de preacutevention y compris les multiples initiatives drsquoautonomisation de la femme visant agrave briser le cycle de vulneacuterabiliteacute agrave la violence Les adolescents et jeunes handi-capeacutes sont souvent exclus de lrsquoeacuteducation agrave la santeacute sexuelle et reproductive des moyens de subsistance et des programmes de soutien par les pairs qui pourraient reacuteduire leur exposition aux VBG dans ces contextes14 Enfin peu drsquoeacutetudes ont exploreacute le risque de VBG pour les personnes handicapeacutees dans ces contextes qui sont largement les femmes et les filles

Les professionnels de la violence baseacutee sur le genre opeacuterant dans des contextes humanitaires sont de plus en plus conscients de lrsquoaccroissement des risques de VBG auxquels les personnes handicapeacutees sont exposeacutees et reconnaissent la neacutecessiteacute drsquoameacuteliorer lrsquoaccessibiliteacute et leur inclusion dans les programmes relatifs agrave la VBG agrave ce jour toutefois il nrsquoy a eu aucune eacutevaluation des strateacutegies de promotion de lrsquoinclusion du handicap dans les activiteacutes relatives agrave la VBG dans les envi-ronnements humanitaires aucun exemple deacutetailleacute de pratiques positives et peut drsquoorientations sur les programmes visant agrave assister les professionnels sur le terrain

De 2013 agrave 2015 lrsquoInternational Rescue Committee (IRC) et la Commission des femmes pour les reacutefugieacutes (WRC) ont meneacute un projet destineacute agrave renforcer les capaciteacutes et contribuer agrave la base factuelle sur les strateacutegies efficaces pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG dans les environnements affecteacutes par le conflit Ce rapport document les reacutesultats du projet identifie les pratiques positives drsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes relatifs agrave la VBG et conclut sur des recommandations pour faire progresser lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de VBG dans le secteur humanitaire

Qursquoest-ce que lrsquoinclusion du handicap

Le terme laquo inclusion du handicap raquo renvoie agrave un large eacuteventail de strateacutegies visant agrave promouvoir la pleine et eacutegale participa-tion des personnes handicapeacutees dans la socieacuteteacute Lrsquoinclusion du handicap dans les contextes humanitaires serait reacutealiseacutee agrave travers une approche agrave deux volets qui integravegre aussi bien les questions de handicap que la participation des personnes handicapeacutees dans tous les aspects de lrsquoeacutelaboration et de la mise en œuvre des programmes et engage des actions cibleacutees pour satisfaire leurs besoins speacutecifiques et les autono-miser agrave participer entiegraverement15

Lrsquoimpact du handicap vont au-delagrave des individus et affecte les meacutenages et communauteacutes renforccedilant la pauvreteacute et entra-vant le deacuteveloppement humain et social16 agrave ce titre les indi-

Qursquoest-ce que la violence baseacutee sur le genre

La violence baseacutee sur le genre renvoie agrave laquo tout acte preacutejudiciable perpeacutetreacute contre la volonteacute une personne et qui est baseacute sur des diffeacuterences attribueacutees socialement (notamment le genre) entre les hommes et les femmes Elle inclut les actes qui infligent des peines ou souf-frances physiques mentales ou sexuelles des menaces ou drsquoautres actes tels que la coercition et drsquoautres priva-tions de liberteacute perpeacutetreacutes dans un cadre aussi bien public que priveacute raquo(IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions contre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humanitaire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015))

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vidus responsables et membres de la famille des personnes handicapeacutees peuvent eacutegalement faire face agrave la reacuteduction des opportuniteacutes lrsquoexclusion sociale et la stigmatisation Les programmes relatifs agrave la VBG doivent par conseacutequent tenir compte de la faccedilon dont le handicap affecte les individus les membres de famille et la communauteacute dans lrsquoensemble lors du deacuteveloppement des strateacutegies drsquoinclusion

Lrsquointersection du genre du handicap et du deacuteplacement

Les causes profondes de la VBG sont les ineacutegaliteacutes struc-turelles et systeacutematiques entre les genres les normes de genres sous-jacentes les abus de pouvoir accrus entre les hommes et les femmes en tant que groupes sociaux La violence contre les femmes et les filles constitue agrave la fois une conseacutequence et une cause de cette ineacutegaliteacute renforceacutee par le deacutesavantage eacuteconomique et la deacutependance et les espaces sociaux restreints Plusieurs individus toutefois ne connais-sent pas des ineacutegaliteacutes structurelles et des pouvoirs ineacutegaux dus au genre seul et drsquoautres facteurs tels que lrsquoethniciteacute et la race la religion lrsquoacircge lrsquoorientation sexuelle le statut socioeacuteconomique et le handicap contribuent souvent agrave la marginalisation drsquoun individu dans la socieacuteteacute17

Les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables qui ont eacuteteacute deacuteplaceacutes du fait des crises et des conflits connaissent des formes multiples croiseacutees et parfois se renforccedilant mutuellement de discrimi-nation et drsquooppression en plus de leur risque de violence y compris les VBG Pour les femmes et les filles en particu-lier les situations de crise exacerbent et accroissent les risques auxquels elles sont deacutejagrave exposeacutees en temps de paix Lorsqursquoagrave cela srsquoajoute la discrimination et lrsquooppression lieacutees au handicap et avec les exigences de la prise en charge les violences auxquelles les femmes font faces sont davantage consideacuterables Approcher les VBG agrave travers une analyse inter-sectorielle nous aide agrave mieux comprendre les multiples iden-titeacutes et expeacuteriences des personnes handicapeacutees18 y compris lrsquoineacutegaliteacute et la discrimination entre les hommes et les femmes et au sein de sous-ensembles drsquohommes et des femmes19 qui faccedilonneraient singuliegraverement leur expeacuterience des VBG et peuvent ecirctre utiliseacutees pour ameacuteliorer la fourniture de services le plaidoyer et les prioriteacutes du programme

Suivant la description faite dans la CRDPH le handicap est le reacutesultat des interactions entre les deacuteficiences et drsquoautres barriegraveres sociales20 Les personnes handicapeacutees ne sont pas plus vulneacuterables agrave la violence du fait de leur deacuteficience mais plutocirct parce qursquoelles sont perccedilues comme eacutetant diffeacuterentes ont moins de pouvoir et un statut infeacuterieur sont marginaliseacutees et sont mecircme directement cibleacutees pour la violence21 Par

conseacutequent ce projet visait non seulement agrave comprendre la vulneacuterabiliteacute individuelle aux VBG mais eacutegalement comment les relations les facteurs communautaires et sociaux lieacutes aussi bien au genre qursquoau handicap dans le contexte de deacuteplace-ment augmentent le risque de violence pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables22

Principes directeurs de lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Les principes suivants ont eacuteteacute deacutefinis au cours des phases initi-ales du projet afin drsquoorienter les professionnels de la VBG Ces principes sont destineacutes agrave compleacuteter et agrave renforcer lrsquoapproche centreacutee sur le survivant dans les programmes relatifs agrave la VBG qui laquo vise agrave creacuteer un environnement propice dans lequel les droits drsquoun survivant de la VBG sont respecteacutes et sa seacutecuriteacute assureacutee et au sein duquel le survivant est traiteacute avec digniteacute et respect Lrsquoapproche aide agrave promouvoir le relegravevement drsquoun survivant en renforccedilant sa capaciteacute agrave identifier et agrave exprimer ses besoins et souhaits ainsi que sa capaciteacute agrave prendre des deacuteci-sions sur les interventions eacuteventuelles raquo23

Le droit agrave la participation et agrave lrsquoinclusion Les profession-nels de la VBG doivent reconnaicirctre la diversiteacute de la population qursquoils servent y compris les diffeacuterents risques auxquels sont exposeacutes les femmes filles et garccedilons ayant diffeacuterents types de handicaps dans les environnements humanitaires et le besoin de rendre les services et les activiteacutes accessibles agrave et impor-tants pour ces groupes Lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et des individus responsables notamment les femmes et les filles constituer une composante essentielle de leur travail et non quelque chose de laquo speacutecial raquo ou de distinct

Se focaliser sur la personne en geacuteneacuteral et non sur son handicap Les professionnels de la VBG doivent reconnaicirctre que les personnes handicapeacutees ont des expeacuteriences de vie des aptitudes et capaciteacutes des recircves et des objectifs Elles ont plusieurs identiteacutes mentors leaders femmes megraveres sœurs amis et voisins

Ne pas faire de suppositions Les professionnels de la VBG ne doivent pas supposer qursquoils savent ce qursquoune personne handicapeacutee veut ou ressent ou qursquoils savent ce qui est meilleur Ne pas supposer que parce qursquoune personne est handicapeacutee elle est incapable de faire certaines choses ou ne souhaitent pas participer agrave certaines activiteacutes Prendre le temps de les consulter explorer leurs inteacuterecircts et leur donner des opportu-niteacutes tout comme avec drsquoautres survivants des VBG

Identifier et utiliser les forces et les capaciteacutes travailler avec les personnes handicapeacutees ainsi que leurs membres de famille

5

pour identifier leurs aptitudes et capaciteacutes et les utiliser pour la conception la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des programmes relatifs agrave la VBG Les personnes handicapeacutees sont les experts de leur handicap et peuvent fournir des orientations deacutetermi-nantes sur comment adapter les programmes et activiteacutes afin de mieux les servir Les plans drsquoactions individuels doivent ecirctre eacutelaboreacutes sur la base des capaciteacutes des individus

Mettre lrsquoaccent sur laquo travailler avec raquo Les deacutecisions concer-nant les personnes handicapeacutees notamment les femmes et les

filles sont souvent prises par drsquoautres personnes y compris les membres de la famille les individus responsables partenaires et mecircme les prestataires de services Les professionnels de la VBG doivent au contraire adopter lrsquoapproche qui consiste agrave travailler avec des personnes handicapeacutees agrave travers un processus collaboratif qui identifie leurs preacuteoccupations prior-iteacutes et objectifs eacuteviter de renforcer les dynamiques de pouvoir neacutegatives en prenant les deacutecisions pour eux et les aider plutocirct agrave deacutevelopper leur propre sens de lrsquoorganisation et pouvoir de

Scheacutema 1 Pouvoir et ineacutegaliteacute mdash Exemples de lrsquointersection entre le genre le handicap et le deacuteplacement

Genre

Ineacutegaliteacute structurelle Discrimina-tion sociale Rocircles sexosociaux

(feacuteminiteacutemasculiniteacutesexualiteacute) Controcircle des ressources

et prise de deacutecisions

DeacuteplacementInseacutecuriteacute

Changement danslrsquoenvironnement physique

Accroicirctre la probabiliteacute de nou-velles

deacuteficiences ou handicapsPerte de structures de soutien social

Reacuteduction des opportuniteacutesde geacuteneacuteration des revenus

Limitation de la fourniture desservices speacutecifiques au handicap

HandicapIneacutegaliteacute structurelleAttitudes neacutegatives

Perceptions drsquoincapaciteacuteExclusion sociale

Autonomie restreinteDeacutependance vis-agrave-vis des

individus responsablesStigmatisation de la sexualiteacute

et des relationsBarriegraveres dans lrsquoenvironnement

Pouvoir et

statut reacuteduits dans les

relations meacutenageset communauteacutes

6

prise de leurs propres deacutecisions

Travailler avec les individus responsables et les familles Le handicap affecte eacutegalement les membres des familles notam-ment les femmes et les filles qui peuvent jouer le rocircle drsquoindividu responsable Les professionnels de la VBG doivent chercher agrave comprendre les preacuteoccupations les prioriteacutes et objectifs des individus responsables et pour soutenir et renforcer les rela-tions saines et lrsquoeacutequilibre des dynamiques de pouvoir entre les individus responsables les personnes handicapeacutees et drsquoautres membres de la famille24

Meacutethodologie du projet

Ce projet reacutealiseacute de 2013 agrave 2015 visait agrave ameacuteliorer lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les activiteacutes relatives agrave la VBG dans les environnements humanitaires par

i lrsquoidentification des eacutecueils et des opportuniteacutes drsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG dans les environnements humanitaires

ii le pilotage et lrsquoeacutevaluation des actions qui encouragent lrsquoinclusion de personnes handicapeacutees et leurs familles au sein des programmes Protection et promotion de la femme (WPE) de lrsquoIRC dans quatre pays agrave savoir lrsquoEacutethiopie le Burundi la Jordanie et le Caucase du Nord en Feacutedeacuteration de Russie et

iii la documentation et le partage des strateacutegies efficaces des outils et ressources pour lrsquoinclusion du handicap au sein de la communauteacute humanitaire dans son ensemble

Phase 1 Eacutevaluation initiale des programmes relatifs agrave la VBG dans des pays pilotes (aoucirct - octobre 2013)

La premiegravere phase du projet visait agrave comprendre les besoins et les capaciteacutes des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables dans des environnements humanitaires en rela-tion avec les VBG identifier les barriegraveres potentielles et les facilitateurs de lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion dans les activiteacutes relatives aux VBG et enfin collecter des ideacutees sur comment combler les vides dans les programmes Quatre programmes WPE de lrsquoIRC ont eacuteteacute identifieacutes pour participer au projet mdash Eacutethiopie Burundi Jordanie et Caucase du Nord en Feacutedeacuteration de Russie Ces programmes ont eacuteteacute seacutelectionneacutes parce que leur personnel avaient exprimeacute leur inteacuterecirct et engagement agrave inclure le hand-icap et ensemble ils refleacutetaient diffeacuterentes reacutegions contextes opeacuterationnels (par ex reacutefugieacutes urbains et en camps deacuteplace-ments nouveaux et prolongeacutes reconstructions post-conflit) et types drsquoactiviteacutes relatives aux VBG (ex services de reacuteponse mobilisation communautaire autonomisation eacuteconomique et renforcement des mouvements des femmes)

Discussions au sein de groupes et entretiens individuels avec des personnes handi-capeacutees et individus responsables

Le Programme handicap de la WRC a aideacute le personnel de lrsquoIRC dans chacun des pays pilotes agrave rassembler des infor-mations chez les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables Cela srsquoest effectueacute agrave travers des discussions de groupe et des entretiens individuels avec les femmes

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les filles garccedilons et hommes handicapeacutes et leurs individus responsables ainsi que des leaders communautaires dans certains contextes Les participants inteacuteresseacutes eacutetaient identi-fieacutes agrave travers des activiteacutes de sensibilisation communautaire et reacutefeacutereacutes par drsquoautres organisations y compris les organisa-tions de personnes handicapeacutees (DPO)25 Toutes les activiteacutes eacutetaient meneacutees dans les langues locales avec le concours drsquointerpregravetes

Plus de 330 personnes ont participeacute dans les quatre pays 221 personnes handicapeacutees (126 femmes 95 hommes) et 113 individus responsables (76 femmes 37 hommes) le quart des participants eacutetant acircgeacutes de moins de 24 ans La plupart des participants handicapeacutes avaient un handicap physique et intellectuel

Un total de 25 discussions de groupe ont eacuteteacute conduites dans cette eacutevaluation 14 discussions de groupe avec les femmes handicapeacutees et individus responsables de sexe feacuteminin neuf discussions de groupe avec les hommes handicapeacutes et indi-vidus responsables de sexe masculin et deux discussions de groupe avec des leaders communautaires et travailleurs communautaires

Des discussions de groupe distinctes ont eacuteteacute conduites avec les hommes et les femmes afin de collecter des informations speacutecifiques sur la VBG pour ces diffeacuterents groupes Les discussions de groupe comprenaient eacutegalement des activiteacutes participatives agrave lrsquoexemples des eacutetudes de cas visant agrave identi-fier la connaissance des services pour les survivants et des exercices de classement pour deacuteterminer les activiteacutes relatives aux VBG dont ils eacutetaient les plus informeacutes dans la commu-nauteacute Dans certains contextes de plus petits groupes eacutetait employeacutes pour obtenir les points de vue des adolescentes et des jeunes femmes handicapeacutees ou pour collecter des infor-mations aupregraves de personnes utilisant le langage des signes

Des entretiens individuels ont eacutegalement eacuteteacute reacutealiseacutes pour faciliter la participation de ceux qui nrsquoeacutetaient pas en mesure de participer aux groupes de discussion Cette approche eacutetait plus couramment utiliseacutee avec les personnes preacutesentant un handicap physique qui eacutetaient confineacutees agrave leurs maisons et celles preacutesentant des handicaps mentaux et intellectuels qui preacutefeacuteraient participer dans des environnements plus familiers ou neacutecessitaient des approches de communication plus indi-vidualiseacutees Dans la mesure du possible les entretiens eacutetaient reacutealiseacutes directement avec les personnes handicapeacutees Dans certains cas lorsqursquoaucune meacutethode de communication ne pouvait ecirctre eacutetablie les informations eacutetaient collecteacutees aupregraves des individus responsables Les personnes handicapeacutees restaient toutefois dans le processus afin de pouvoir eacutecouter les discussions et participer dans la mesure du possible et le

personnel pouvait continuer agrave apprendre davantage sur leurs aptitudes de communication

Voir Annexe 1 Tableau A (p 39) pour un reacutesumeacute des pays contextes et activiteacutes meneacutes au cours de la phase 1 du projet

Consultations avec les acteurs humanitaires

Agrave travers des entretiens informels et des discussions par petit groupe le personnel de lrsquoIRC des organisations partenaires drsquoautres ONG et organismes des Nations unies ont donneacute leur lectures des barriegraveres agrave lrsquoaccegraves et agrave lrsquoinclusion dans les activiteacutes relatives agrave la VBG pour les personnes handicapeacutees ainsi que les besoins de deacuteveloppement des capaciteacutes des professionnels de la VBG

Analyse des donneacutees de lrsquoIMSVBG

Le Systegraveme de gestion des informations sur la violence baseacutee sur le genre (IMSVBG) lanceacute en 2007 par lrsquoIRC le FNUAP et le HCR collecte des informations anonymes sur la deacutemographie les types de violences et les deacutetails de lrsquoincident26 et suivre les orientations faites pour les survivants ayant recours aux pres-tataires de services sur la VBG Ces donneacutees collecteacutees au Burundi et en Eacutethiopie de 2012 agrave 2013 eacutetaient deacutesagreacutegeacutees pour le handicap et analyseacutees pour documenter les tendances de violence chez les survivants handicapeacutes compleacutetant les reacutesultats qualitatifs issus des groupes de discussion et entretiens individuels LrsquoIMSVBG en Jordanie et au Caucase du Nord nrsquoeacutetait pas opeacuterationnel au cours de cette peacuteriode et de fait aucun ensemble de donneacutees compareacutees nrsquoeacutetait disponible pour analyse au cours de cette phase du projet pour ces pays

Le handicap eacutetait identifieacute soit par les survivants eux-mecircmes soit par les professionnels de la VBG au cours de leur consultation avec le survivant27 Le nombre de survivants handicapeacutes ayant pris attache avec lrsquoIRC au Burundi et en Eacutethiopie eacutetait infime De fait il eacutetait difficile de tirer des conclusions plus globales agrave partir de ces donneacutees Les donneacutees contenues dans ce rapport comprennent uniquement des informations provenant des survi-vants qui ont consenti agrave partager leurs informations agreacutegeacutees Elles concernent les cas rapporteacutes et ne sont aucunement repreacutesentatives de lrsquoincidence totale ou la preacutevalence des VBG au Burundi et en Eacutethiopie

Analyse des donneacutees

Une analyse preacuteliminaire des donneacutees a eacuteteacute reacutealiseacutee au niveau national au cours des visites de terrain en 2013 pour deacutefinir les activiteacutes pilotes approprieacutees pour la mise en œuvre Elle a eacuteteacute suivie drsquoune analyse de donneacutees plus complegravete en 2014 qui a porteacute sur les thegravemes communs agrave diffeacuterents pays et contextes Le codage theacutematique des discussions de groupe et notes

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drsquointerview provenant du Burundi drsquoEacutethiopie et de Jordanie a eacuteteacute entrepris par deux codeurs et analyseacute sur la base des questions de recherche via le logiciel NVivo Les moyens eacutetaient calculeacutes par groupe et nombre de participants afin de reacuteduire les erreurs qui deacutecouleraient du recours agrave diffeacuterentes tailles drsquoeacutechantillons entre les trois pays La discussion de groupes et les notes drsquointerview nrsquoeacutetaient pas disponibles pour la Caucase du Nord ougrave les partenaires locaux ont conduit lrsquoeacutevaluation et eacutetaient par conseacutequent exclus du codage theacutematique Les donneacutees de lrsquoIMSVBG de 2012 et 2013 au Burundi et en Eacutethiopie eacutetaient analyseacutees au moyen de STATA pour identifier des thegravemes parallegraveles dans les donneacutees quantitatives et pour localiser des relations importantes et la variation entre des variables et au sein de sous-cateacutegories de variables28

Phase 2 Activiteacutes visant agrave renforcer lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG dans les pays pilotes (septembre 2013 - octobre 2014)

La deuxiegraveme phase du projet eacutetait focaliseacutee sur la mise en œuvre des activiteacutes pilotes visant agrave promouvoir lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion des activiteacutes de preacutevention et de reacuteponse aux VBG

Actions pilotes et programmes nationaux de WPE

Chaque programme WPE de lrsquoIRC eacutetait soutenu pour conce-voir et mettre en œuvre des actions pilotes sur la base des informations et suggestions collecteacutees chez les personnes handicapeacutees et les individus responsables au sein de groupes de discussion et lors des entretiens En ce qui concerne les programmes WPE ils eacutetaient axeacutes particuliegraverement sur les besoins des femmes et des filles handicapeacutees et ceux des femmes en tant qursquoindividus responsables Les hommes et les garccedilons handicapeacutes et les individus responsables toute-fois eacutetaient inclus dans les activiteacutes communautaires sur la VBG Les partenaires drsquoautres acteurs humanitaires et leaders communautaires eacutetaient eacutegalement impliqueacutes dans ce processus dans certains pays agrave travers des ateliers de planifi-cation des actions Les eacutequipes de WPE de lrsquoIRC ont ensuite mis en œuvre ces actions sur une peacuteriode pilote de 12 mois dans le projet

Outils et ressources pour professionnels de la VBG

Au cours de cette deuxiegraveme phase du projet lrsquoIRC et la WRC ont eacutelaboreacute des projets drsquooutils pour aider agrave promou-voir lrsquoinclusion du handicap dans les activiteacutes du programme sur la VBG et pour renforcer la capaciteacute et les aptitudes du personnel du programme VBG agrave assurer une gestion de cas approprieacutee centreacutee sur le survivant aux personnes handi-capeacutees Ces outils et ressources eacutetaient partageacutees avec les programmes nationaux agrave des fins de test et de feedback En outre les outils seacutelectionneacutes eacutetaient adapteacutes pour les profes-sionnels de la VBG provenant drsquoautres organisations et sont disponibles dans Trousse agrave outils pour professionnels de la VBG sur httpwrcmsdisability_GBV or wwwgbvre-spondersorg

Phase 3 Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG (septembre - novembre 2014)

Au cours de la troisiegraveme phase du projet le Programme handicap de la WRC a animeacute lrsquoeacutevaluation participative avec lrsquoIRC Programmes et partenaires nationaux WPE Lrsquoeacutevaluation visait agrave identifier

Personnel du programme WPE menant des activiteacutes de groupe avec des adolescentes et des adolescents handica-peacutes et leurs individus responsables mdash Jordaniecopy IRC Jordanie

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bull Reacutesultats mdash Changements dans la capaciteacute des profession-nels de la VBG agrave inclure les personnes handicapeacutees et les individus responsables dans leur travail les facteurs qui ont contribueacute agrave des changements positifs (facilitateurs) et les eacutecueils (barriegraveres) actuels

bull Reacutesultats mdash Changements dans lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables dans les activiteacutes preacutevention et de reacuteponse aux VBG les facteurs qui ont contribueacute agrave des changements positifs (facilitateurs) et les eacutecueils (barriegraveres) actuels

Une approche participative a eacuteteacute choisie pour engager les inter-venants et beacuteneacuteficiaires dans le processus drsquoeacutevaluation en tant que partenaires non seulement dans la collecte de donneacutees mais eacutegalement dans la deacutetermination du type de change-ment qui importe le plus Les approches participatives visaient eacutegalement agrave faciliter un processus drsquoapprentissage baseacute sur la reacuteflexion en cours entre les beacuteneacuteficiaires (aussi bien les personnes handicapeacutees et professionnels de la VBG) et pour promouvoir la collaboration entre les intervenants au-delagrave de la dureacutee de vie du projet Lrsquoeacutevaluation a offert lrsquoopportuniteacute agrave ces intervenants de reacutefleacutechir ensemble sur lrsquoeacutevolution du projet de geacuteneacuterer les leccedilons apprises et de planifier les prioriteacutes futures

pour lrsquoinclusion du handicap dans leurs programmes perti-nents29

La meacutethodologie de lrsquoeacutevaluation participative comprenait

i la collecte drsquolaquo expeacuteriences du changement raquo30 provenant de personnes handicapeacutees drsquoindividus responsables et de leaders communautaires impliqueacutes dans le projet util-isant le contage verbal le dessin et la photo-interview

ii un exercice drsquoauto-eacutevaluation participative avec les profes-sionnels de la VBG 31 et

iii un Atelier drsquointervenants32 pour partager les expeacuteri-ences de reacuteussite et les deacutefis discuter des facteurs qui ont contribueacute aux succegraves et identifier les prioriteacutes de la collaboration actuelle

Plus de 150 personnes handicapeacutees (57 femmes et 31 hommes) et individus responsables (50 femmes et 21 hommes) ont participeacute au processus drsquoeacutevaluation en Eacutethi-opie au Burundi en Jordanie et au Caucase du Nord parmi lesquels 56 pour cent eacutetaient handicapeacutees 65 pour cent eacutetaient des femmes et filles et un tiers eacutetaient acircgeacutees de moins de 24 ans La majoriteacute des personnes handicapeacutees participant agrave lrsquoeacutevaluation avaient un handicap physique et auditif

Activiteacute participative avec des professionnels de la VBG mdash Burundi copy Elizabeth SherwoodWRC

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Voir Annexe 1 Tableau B (p 40) pour un reacutesumeacute des interv-enants et beacuteneacuteficiaires engageacutes dans lrsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilote et Annexe 2 Reacutesumeacute des recom-mandations issues des ateliers des intervenants (p 41)

Analyse des risques et consentement

Les principes drsquointeacutegration de la protection eacutetaient utiliseacutes pour entreprendre une analyse des risques et pour planifier des strateacute-gies drsquoatteacutenuation approprieacutees dans chaque pays Lrsquointeacutegration de la protection est laquo le processus agrave travers lequel les principes de droits de lrsquohomme y compris la non-discrimination lrsquoaccegraves reacuteel la sucircreteacute et la digniteacute sont reconnus et reacutealiseacutes dans la concep-tion et la mise en œuvre des programmes raquo33 Le personnel WPE eacutetait preacutesent agrave chaque activiteacute pour fournir des informations sur les services disponibles et pour initier les orientations pour les personnes ayant besoin de soutien suppleacutementaire Les programmes et partenaires de WPE sont resteacutes en activiteacute dans tous les quatre pays tout au long et agrave la fin du projet facilitant ainsi lrsquoidentification et le suivi de tout reacutesultat neacutegatif inattendu issu des activiteacutes du projet

La participation agrave toutes les activiteacutes eacutetait volontaire et le consentement eacuteclaireacute eacutetait obtenu de personnes handicapeacutees drsquoindividus responsables et drsquoautres intervenants qui eacutetaient disposeacute agrave participer Les adultes (plus de 18 ans) ont donneacute un consentement global apregraves un briefing sur chaque activiteacute Pour les participants inteacuteresseacutes acircgeacutes de moins de 18 ans (par exemple les adolescentes) le consentement verbal eacutetait eacutegale-ment demandeacute agrave leur parent ou tuteur Il eacutetait demandeacute agrave certains adultes ayant des handicaps intellectuels drsquoinviter un individu responsable de confiance un membre de la famille ou ami de leur choix agrave participer avec eux au processus de consentement etou des activiteacutes reacuteelles Le consentement eacutecrit a eacuteteacute obtenu de tous les individus qui sont identifiables agrave travers des photos et des expeacuteriences personnelles dans ce rapport

Phase 1 Eacutevaluation initiale des programmes de VBG dans les pays pilotes

Plusieurs problegravemes-cleacutes ont eacuteteacute poseacutes au cours de lrsquoeacutevaluation initiale et doivent ecirctre pris en compte lors de la conception ou lrsquoadaptation des programmes sur la VBG afin drsquoinclure des personnes handicapeacutees et individus responsables Il srsquoagit entre autres des reacutesultats sur les types de VBG subies par les femmes et les filles handicapeacutees ainsi que les violences subies par les hommes et les garccedilons handicapeacutes les facteurs qui contribuent agrave cette violence et les barriegraveres auxquelles font face les personnes handicapeacutees dans lrsquoaccegraves aux programmes et services relatifs agrave la VBG dans les contextes humanitaires Les reacutesultats de cette section sont tireacutes de lrsquoanalyse des donneacutees en provenance de Jordanie du Burundi et drsquoEacutethiopie

Violence subie par les personnes handicapeacutees et les individus responsables

Les personnes handicapeacutees les individus responsables et leaders communautaires sur les sites du projet au Burundi en Eacutethiopie et en Jordanie ont rapporteacute que les personnes handi-capeacutees subissaient des VBG au sein de leurs communauteacutes en deacuteplacement et que les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin eacutetaient perccedilus comme les plus exposeacutees Les donneacutees en provenance drsquoEacutethiopie et du Burundi indiquaient qursquoenviron 6 pour cent des survivants rapportant des VBG agrave lrsquoIRC ont un handicap34 Le type de plus courant de VBG rapporteacute dans les discus-sions de groupe dans tous les pays eacutetait la violence sexuelle y compris le viol et les agressions sexuelles suivie de la violence eacutemotionnelle et lrsquoexploitation De la mecircme maniegravere les donneacutees de lrsquoIMSVBG en provenance drsquoEacutethiopie ou du Burundi indiquent que le type le plus courant de VBG pour lequel les personnes handicapeacutees recherchaient lrsquoassistance de lrsquoIRC (hommes et femmes confondus) eacutetait le viol (51 pour cent des survivants handicapeacutes qui se sont prononceacutes35) suivi des violences psychologiqueseacutemotionnelles (27 pour cent des survivant handicapeacutes qui se sont prononceacutes36) Parmi les survivants handicapeacutes rapportant tout type de VBG agrave lrsquoIRC les donneacutees de lrsquoIMSVBG indiquaient que lrsquoauteur preacutesumeacute le plus courant eacutetait un partenaire intime ou un ex-partenaire agrave 36 pour cent37 suivi des eacutetrangers agrave 27 pour cent38

VBG contre les femmes et les filles

Les donneacutees relatives agrave lrsquoIMSVBG collecteacutees au Burundi et

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en Eacutethiopie indiquent que 83 pour cent des survivants handi-capeacutes ayant recours aux services de lrsquoIRC sont des femmes39

Violence sexuelle

Les violences sexuelles ont eacuteteacute signaleacutees dans tous les pays le viol eacutetant le plus souvent examineacute au Burundi pays dans lequel des femmes ont deacuteclareacute avoir eacuteteacute victimes drsquoabus sexuels sur une base reacuteguliegravere abus perpeacutetreacutes par de nombreux auteurs40 Dans les trois pays les participants au groupe de discussion sont drsquoavis que les femmes et les filles ayant un handicap intellectuel sont plus exposeacutees aux violences sexuelles suivies des personnes handicapeacutees physiques et mentales Les participants ont releveacute que le viol commis sur les femmes et filles handicapeacutees mentales et intellectuelles est souvent identifieacute par la famille ou le prestataire de services uniquement lorsque la victime tombe enceinte eacutegalement que de nombreuses survivantes au viol peuvent porter les enfants des auteurs de la violence sans jamais deacutevoiler cette violence

laquo Les femmes et les filles sont les plus vulneacuterables agrave la violence sexuelle mais dans de nombreux cas ne veulent pas en parler De nombreuses femmes ceacutelibataires ont des enfants chaque anneacutee mais ne reacutevegravelent jamais lrsquoidentiteacute du pegravere raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes camp de Bwagiriza Burundi)

Les abus sexuels perpeacutetreacutes par des eacutetrangers contre des adolescents handicapeacutes intellectuels ont eacuteteacute signaleacutes en Jordanie (filles et garccedilons) ce qui pousse certains individus responsables de jeunes personnes handicapeacutees agrave les enfermer agrave la maison afin de les proteacuteger contre de nouvelles violences

laquo Sa fille est tregraves active et aime sortir mecircme lorsqursquoil fait nuit Une nuit elle srsquoest rendue chez des voisins et agrave son retour elle semblait diffeacuterente Elle lui a demandeacute ce qui srsquoeacutetait passeacute et elle a expliqueacute que certains garccedilons lui avaient enleveacute ses sous-vecirctements raquo

(Teacutemoignage de la megravere drsquoune adolescente atteinte du syndrome de Down au cours drsquoune discussion de groupe dans le camp de reacutefugieacutes de Zaatari en Jordanie)

Le type le plus courant de violence sexuelle signaleacute dans les centres urbains en Jordanie eacutetait le harcegravelement et lrsquoexploitation sexuels commis par les hommes de la commu-nauteacute qui ciblaient les femmes des hommes handicapeacutes lorsqursquoelles se promenaient dans la communauteacute sans ecirctre accompagneacutees par un homme car il nrsquoeacutetait pas admis qursquoune

femme sorte seule

laquo Un jour alors que je rentrais de chez mon fregravere Un taxi srsquoest arrecircteacute et jrsquoai poseacute la question suivante savez-vous ougrave je peux obtenir un precirct drsquoargent Lrsquohomme a reacutepondu vient avec moi et nous nous occuperons de toi Jrsquoeacutetais apeureacutee agrave lrsquoideacutee qursquoil me transporte raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin agrave Mafraq Jordanie)

Violence infligeacutee par le partenaire intime

Il est de notorieacuteteacute publique que la violence infligeacutee par le partenaire intime (VPI) est le type le plus courant de VBG auquel les femmes font face et un taux plus eacuteleveacute a eacuteteacute releveacute chez les femmes handicapeacutees par rapport aux femmes non-handicapeacutees41 Les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin au Burundi et en Jordanie ont teacutemoigneacute ecirctre victimes de violence sexuelle physique et psychologique infligeacutee par leurs partenaires intimes

Les femmes handicapeacutees au Burundi ont deacuteclareacute que leurs partenaires ne les laquo valorisent raquo pas autant que les femmes non handicapeacutees et sont moins susceptibles de les consi-deacuterer comme des partenaires eacuteventuelles et convenables pour le mariage Les hommes handicapeacutes ont corroboreacute ce point de vue dans leurs groupes de discussion en indiquant une preacutefeacuterence pour une femme sans handicap Les femmes et les hommes ont deacuteclareacute que les femmes handicapeacutees sont constamment victimes de viol dans leurs relations

laquo Pour une femme handicapeacutee il est encore plus difficile de trouver le mariage Les hommes ne veulent pas lrsquoeacutepouser mais cherchent plutocirct agrave profiter drsquoelle (laquo se soulager raquo) et elle ne peut pas se deacutefendre Et lorsqursquoelle a perdu sa virginiteacute ils veulent encore moins lrsquoeacutepouser raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes Bujumbura Burundi)

Les femmes handicapeacutees marieacutees ont fait eacutetat de ce que leurs maris les empecircchaient de participer aux activiteacutes familiales pour eacuteviter la honte et lrsquoembarras Elles ont eacutegalement signaleacute que leurs eacutepoux ont souvent des relations extra-conjugales ce qui est non seulement une source drsquolaquo humiliation raquo mais elles avaient eacutegalement peur des eacuteventuelles conseacutequences pour la santeacute car elles se sentaient incapables de proposer des rapports sexuels proteacutegeacutes agrave leurs partenaires

laquo Vous ne pouvez pas lui refuser votre corps

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quand il revient vers vous pourtant il peut avoir contracteacute des maladies raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Exploitation sexuelle

Certaines femmes ont deacutecrit lrsquoexpeacuterience de lrsquoextrecircme pauvreteacute qui augmente leur risque drsquoexploitation sexuelle dans les futures relations etou activiteacutes sexuelles de survie Les femmes handicapeacutees ont deacuteclareacute ecirctre preacuteoccupeacutees par le risque eacutegalement couru par leurs enfants face agrave ce type de violence une femme du Bujumbura explique comment sa fille srsquoest depuis lors livreacutee agrave la prostitution pour soutenir la famille

laquo Une femme handicapeacutee sera abandonneacutee par son mari apregraves avoir donneacute naissance agrave un enfant Elles font lrsquoobjet de discrimination dans toute activiteacute mdash vous ne valez rien Lorsque les hommes leur proposent des rapports sexuelles elles acceptent parce qursquoelles ont besoin drsquoargent pour nourrir leurs enfants raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les survivantes handicapeacutees et les individus de sexe feacuteminin responsables des survivantes Bujumbura Burundi)

Les hommes et les femmes handicapeacutes installeacutes dans des camps ont deacuteclareacute qursquoils paient des gens en numeacuteraire ou en nature pour les aider dans leurs activiteacutes et tacircches quotidi-ennes notamment lrsquoapprovisionnement en eau et la distribu-tion de la nourriture agrave leurs foyers Au Burundi cette situation affecte davantage les femmes que les hommes handicapeacutes En outre les travailleurs communautaires et sociaux en Eacutethiopie ont deacutecrit comment certaines femmes handicapeacutees qui ont besoin drsquoassistance dans les activiteacutes quotidiennes peuvent ecirctre forceacutees de srsquoengager dans des relations drsquoexploitation avec des individus qui leur proposent de les aider

laquo Ils profitent de notre vulneacuterabiliteacute eacuteconomique Parfois pour des tacircches dont nous ne pouvons nous acquitter nous-mecircmes [alors] nous donnons de lrsquoargent ou de la farine Par exemple aller chercher du bois de chauffe transporter les provisions agrave la maison reacuteparer nos maisons faire la lessive et recueillir de lrsquoeau Les femmes non-handicapeacutees peuvent elles-mecircmes srsquoacquitter de ces tacircches raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees mdash Musasa Burundi)

La violence baseacutee sur le genre contre les hommes et les garccedilons

Les donneacutees relatives agrave lrsquoIMSVBG collecteacutees au Burundi et en Eacutethiopie indiquent qursquoil y a proportionnellement plus drsquohommes parmi les survivants handicapeacutes (17 pour cent de survivants handicapeacutes eacutetaient des hommes) par rapport aux survivants sans handicap (5 pour cent eacutetaient des hommes)42

Violence sexuelle

Les participants en Jordanie (milieux urbains et camps) et au Burundi (milieux urbains) ont eacutegalement mentionneacute la violence sexuelle y compris le viol perpeacutetreacute contre les hommes et les garccedilons handicapeacutes mais agrave une eacutechelle beaucoup moins importante que chez les femmes et les filles Les participants au groupe de discussion sont drsquoavis que les hommes et les garccedilons handicapeacutes intellectuels eacutetaient plus exposeacutes agrave la violence sexuelle Au Burundi certains participants pensent que ce groupe de personnes est peut ecirctre cibleacute par des auteurs qui croient aux mythes selon lesquels ils seront gueacuteris de maladie ou pourront nager dans lrsquoopulence en ayant des rapports sexuels avec des garccedilons

laquo Selon une croyance ancreacutee dans les mœurs ils pratiquent la sodomie pour gueacuterir des maladies comme le VIH ou pour devenir riche Crsquoest cette raison qui motive les hommes agrave violer les garccedilons Les garccedilons souffrant de troubles mentaux sont plus exposeacutes que les garccedilons non-handicapeacutes car ils croient tout ce qursquoon leur dit raquo

(Individu responsable drsquoun survivant de sexe masculin au Burundi)

Violence eacutemotionnelle et psychologique

Les hommes handicapeacutes ont signaleacute des violences eacutemotion-nelles et psychologiques perpeacutetreacutees par des membres de la famille et de la communauteacute agrave cause de leur position de laquo faible raquo laquo deacutependant raquo et parce qursquoils sont incapables de mener un train de vie en rapport avec les normes conventionnelles de la masculiniteacute Par exemple des participants agrave un groupe de discussion en Jordanie ont indiqueacute que les hommes handic-apeacutes sont appeleacutes laquo demi-homme raquo par drsquoautres hommes de la communauteacute Au Burundi et en Jordanie les hommes handic-apeacutes ont deacuteclareacute avoir eacuteteacute ridiculiseacutes parce qursquoils eacutetaient inca-pables en raison de leur handicap de travailler et de subvenir aux besoins de leur famille Lrsquoincapaciteacute drsquoobtenir un emploi reacutemuneacutereacute (un deacutefi agrave relever par les hommes et les femmes dans des environnements humanitaires et souvent exacerbeacute pour les personnes handicapeacutees) a pousseacute les membres de la famille et de la communauteacute agrave penser que ces hommes nrsquoont

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laquo pas de valeur raquo Les hommes handicapeacutes eacuteprouvaient un sentiment de honte et drsquohumiliation agrave la suite de ces attitudes manifesteacutees agrave leur eacutegard

laquo Ils ne jouent aucun autre rocircle Ils sont meacutepriseacutes srsquoils sont incapables de travailler Lorsque vous ecirctes handicapeacute dans une famille vous nrsquoecirctes pas consideacutereacute comme une personne dans cette famille raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes camp de reacutefugieacutes de Kinama Burundi)

Les participants au Burundi ont eacutegalement signaleacute que les hommes handicapeacutes sont confronteacutes agrave la violence eacutemotion-nelle parce qursquoils sont consideacutereacutes comme des partenaires inapproprieacutes pour le mariage et pour une relation par les membres de leur propre famille et les membres de la famille de leurs partenaires

laquo Par exemple si un homme est handicapeacute et souhaite eacutepouser une fille non handicapeacutee mdash la famille ne va pas lrsquoaccepter et le couple sera marginaliseacute raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin camp de reacutefugieacutes de Kinama Burundi)

Ce type de violence contre les hommes et les garccedilons est preacutejudiciable mais est diffeacuterent du continuum de violence auquel les femmes et les filles font face dans les contextes humanitaires de conflit Ce type nrsquoexiste pas dans un systegraveme structurel de violence et drsquooppression et nrsquoest pas perpeacutetreacute au mecircme niveau que la violence faite aux femmes et aux filles

Autres formes de violence perpeacutetreacutees contre les personnes handicapeacutees

Les personnes handicapeacutees peuvent faire face agrave drsquoautres formes de violence dans des environnements humanitaires notamment en raison de la discrimination fondeacutee sur leur handicap ce qui peut srsquoassocier et se combiner agrave la discrimination baseacutee sur le genre43 Par exemple en Jordanie la violence eacutemotionnelle et physique perpeacutetreacutee par les individus responsables contre les personnes handicapeacutees a eacuteteacute signaleacutee et mecircme observeacutee dans certains groupes de discussion entre les individus respon-sables de sexe feacuteminin et les jeunes adultes handicapeacutes La violence verbale observeacutee a eacuteteacute en grande partie sur la base des attentes lieacutees au comportement de la personne handicapeacutee etou son rocircle en tant qursquohomme ou femme

Le refus de rendre service a souvent eacuteteacute mentionneacute comme une forme de violence contre les personnes handicapeacutees dans tous les pays et contextes Bien que les observations indiquent que la plupart de ces exemples sont susceptibles de constituer une discrimination baseacutee sur lrsquohandicap un nombre incalculable de remarques indique lrsquoaccegraves agrave lrsquoeacuteducation pour les enfants handicapeacutes (garccedilons et filles) dans les trois pays Ceci a des implications importantes sur la preacutevention de la VBG et sur la reacuteduction des risques eacutetant donneacute que les eacutecoles offrent un espace seacutecuriseacute de premier plan aux enfants et aux adolescents deacuteplaceacutes et constituent souvent un forum pour les activiteacutes lieacutees agrave la lutte contre la VBG et aux compeacute-tences de base Lrsquoeacuteducation augmente eacutegalement les opportu-niteacutes eacuteconomiques et sociales en favorisant lrsquoautonomisation des femmes et des filles et des autres groupes agrave risque leur permettant ainsi de surmonter lrsquooppression et les ineacutegaliteacutes44

Les participants agrave des discussions de groupe en Eacutethiopie et au Burundi ont eacutegalement mentionneacute que les hommes et les garccedilons ayant un handicap intellectuel peuvent ecirctre particuliegravere-ment exposeacutes agrave lrsquolaquo exploitation au travail raquo car ils ont la capaciteacute physique de srsquoacquitter des tacircches mais disposent de piegravetres compeacutetences en matiegravere de neacutegociation Ils sont capables drsquoeffectuer un nombre incalculable de tacircches dans un meacutenage ou de travaux dans la communauteacute sans pour autant beacuteneacuteficier de la mecircme reacutemuneacuteration que les personnes sans handicap

laquo Exploitation au travail Par exemple les personnes handicapeacutees mdash sont chargeacutees de puiser de lrsquoeau etc pour leur individu responsable Les hommes handicapeacutes intellectuels sont chargeacutes des corveacutees raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Enfin les participants ont eacutegalement signaleacute des taux eacuteleveacutes de violences physique et eacutemotionnelle perpeacutetreacutees par des membres de la communauteacute contre les hommes et les garccedilons handicapeacutes intellectuels en Jordanie par rapport agrave drsquoautres environnements Ainsi les hommes et les garccedilons handicapeacutes peuvent ecirctre exposeacutes agrave diffeacuterentes formes de violence dans de nouvelles zones dans lesquelles peu de meacutecanismes de protection ont eacuteteacute mis en place pour surveiller et faire face agrave cette situation

laquo Les gens sortent pour nous chercher Les gens mrsquoappellent retardeacute ils me frappent et me traitent de tous les noms Certaines personnes nous traitent de fou Lrsquoautre jour jrsquoai eacuteteacute attaqueacute par un gars qui srsquoest enfui dans une voiture Vous devez nous aider et les empecirccher de nous battre

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Donnez-nous la possibiliteacute de porter plainte et de nous occuper de ces gens raquo

(Homme handicapeacute intellectuel camp de reacutefugieacutes de Zaatari en Jordanie)

Principaux facteurs qui rendent les personnes handicapeacutees plus vulneacuterables agrave la VBG

Il existe des preuves qui soutiennent le principe selon lequel la VBG exerceacutee contre les personnes handicapeacutees dans les envi-ronnements humanitaires est intentionnelle systeacutematique et se produit dans un contexte de pouvoir et de controcircle Les causes premiegraveres de la VBG perpeacutetreacutee contre les personnes handica-peacutees restent lrsquoineacutegaliteacute du rapport de force entre les hommes et les femmes dans la communauteacute et au sein de ces groupes Le risque de VBG est cependant exacerbeacute dans les environne-ments humanitaires lorsqursquoil est associeacute aux ineacutegaliteacutes et agrave lrsquooppression lieacutees agrave un handicap en particulier chez les femmes et les filles Les facteurs suivants ont eacuteteacute identifieacutes comme des eacuteleacutements qui augmentent la vulneacuterabiliteacute des femmes des filles des garccedilons et des hommes ayant des types de handicaps diffeacuterents face agrave la VBG dans les environnements humanitaires

Rocircles sexosociaux en mutation

Les femmes et les hommes handicapeacutes et individus respon-sables de sexe feacuteminin sont plus exposeacutees agrave la VBG dans les environnements humanitaires en raison de la mutation des rocircles sexosociaux qui peut survenir dans un meacutenage et les steacutereacuteotypes de genre qui lrsquoaccompagne Cette dynamique est particuliegraverement eacutevidente dans les meacutenages et les communauteacutes au sein desquelles les personnes ont acquis de nouveaux handicaps Si un homme acquiert un nouvel handicap (par exemple agrave la suite de conflits) il peut srsquoaveacuterer neacutecessaire pour les membres de la famille de sexe feacuteminin de trouver un emploi hors de la maison pour remplacer lrsquohomme dans son rocircle de soutien de la famille Dans la mesure ougrave ceci ne constitue pas un comportement exceptionnel au sein de la famille ou de la communauteacute au sens large ces femmes peuvent ecirctre exposeacutees agrave la violence surtout si leur travail les oblige agrave se deacuteplacer seules dans la communauteacute

laquo Le mari va en principe deacutependre de la femme Srsquoil a besoin de payer quelque chose la femme doit aller travailler Il devient une charge suppleacutementaire pour la femme Les eacutepouses des hommes handicapeacutes sont plus exposeacutees car les personnes vont profiter drsquoelles Elle peut devenir une femme de meacutenage pour une autre famille ou devra rentrer la nuit Parfois le regard de la

socieacuteteacute sur ces femmes va changer parce que personne ne sait pourquoi elles sortent et cela nrsquoest pas normal dans la communauteacute Elle peut ecirctre stigmatiseacutee par la communauteacute raquo

(Homme handicapeacute participant agrave une discussion de groupe camp de Zaatari en Jordanie)

Les participants au groupe de discussion ont eacutegalement reacuteveacuteleacute que lorsque les hommes ont un handicap leurs eacutepouses et leurs enfants peuvent ecirctre exposeacutes agrave un risque accru de violence les auteurs pensent que les hommes handicapeacutes sont incapables de jouer leur rocircle traditionnel de laquo protecteur raquo

laquo Leurs enfants sont victimes de discrimination agrave lrsquoeacutecole et parfois sont battus parce que les autres enfants pensent que le pegravere ne viendra pas agrave lrsquoeacutecole pour les deacutefendre Ils perdent leur honneur et leur digniteacute en tant que chef de famille parce qursquoils ne peuvent pas subvenir aux besoins de la famille raquo

(Discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes camp de Bwagirizia Burundi)

Bien que ce cas ne soit pas speacutecifique aux environnements humanitaires les steacutereacuteotypes lieacutes au genre peuvent augmenter le risque de VPI chez les femmes et les filles handicapeacutees si elles ne reacutepondent pas aux attentes de leurs partenaires masculins en tant qursquoeacutepouses et megraveres convenables ce qui peut exacerber les ineacutegaliteacutes du rapport de force entre les sexes dans ces relations ce qui augmente la vulneacuterabiliteacute agrave la VBG Les hommes handicapeacutes et sans handicap ne sont guegravere inciteacutes agrave jouer drsquoautres rocircles tels que prendre soin des enfants il srsquoagit drsquoune tacircche sous-eacutevalueacutee dans la socieacuteteacute qui reacuteduit davantage leur statut parmi les hommes Lrsquointeraction complexe des normes socieacutetales et lrsquoespoir placeacutes sur les femmes et les hommes combineacutes agrave lrsquoeacutechec apparent des femmes handica-peacutees agrave remplir leurs rocircles dans un meacutenage les exposent agrave un risque eacuteleveacute de violence physique de la part de leurs partenaires masculins

laquo Les femmes handicapeacutees sont meacutepriseacutees parce qursquoelles ne peuvent pas travailler comme les personnes sans handicap mdash srsquoapprovisionner en eau et faire des repas Les eacutepoux doivent le faire et drsquoautres hommes les taquinent en disant laquo Pourquoi avez-vous eacutepouseacute cette handicapeacutee raquo ce qui peut causer la violence dans la famille entre mari et femme Quand le mari revient ivre agrave la maison il peut vous parler meacutechamment et commencer agrave vous battre mdash vous ne pouvez pas

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vous deacutefendre et il le sait raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

Stress familial

Le stress extrecircme veacutecu par les familles en peacuteriode de conflit et de deacuteplacement peut creacuteer des environnements ougrave la violence est plus susceptible drsquoecirctre perpeacutetreacutee exposant les personnes handicapeacutees qui deacutependent des individus respon-sables de la famille agrave un risque plus eacuteleveacute Par exemple les femmes et les filles handicapeacutees peuvent compter sur les membres de la famille pour les aider pour leurs soins quotidiens Cette deacutependance peut contribuer au stress et agrave lrsquoanxieacuteteacute au sein des membres de la famille ce qui conduit au ressentiment teacutemoigneacute envers les personnes handicapeacutees sous forme de violence eacutemotionnelle physique ou sous drsquoautres formes de violence

Impression quant aux aptitudes des personnes handicapeacutees

Le point de vue des membres de la communauteacute et les ideacutees erroneacutees sur les personnes handicapeacutees peuvent contribuer agrave leur vulneacuterabiliteacute face agrave la VBG Par exemple les auteurs de violence peuvent ecirctre plus susceptibles agrave prendre les personnes handicapeacutees pour cible srsquoils les considegraverent comme moins agrave mecircme de se deacutefendre par rapport aux personnes non handicapeacutees En fait certains eacutepisodes relateacutes par des femmes handicapeacutees dans les milieux urbains au Burundi deacutemontrent que les auteurs ciblent les personnes handicapeacutees physiques et au moment ougrave ils sont incapables de se deacutefendre ou mecircme drsquoidentifier lrsquoauteur

laquo Ma maladie survient parfois[ mdash Jrsquoai des laquo crises raquo mdash et les personnes profitent de moi pendant ces crises Crsquoest agrave ces moments que les hommes viennent me violer mdash je ne connais pas les pegraveres de mes enfants raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Lrsquoon suppose souvent que les personnes handicapeacutees mentales sont incapables drsquoapprendre les mecircmes concepts

ou de participer aux mecircmes activiteacutes que les autres et donc sont exclues des opportuniteacutes offertes pour en apprendre davantage sur la violence le sexe et les relations saines et deacutevelopper de nouvelles compeacutetences et renforcer les reacuteseaux des pairs De ce fait elles sont manipuleacutees et constituent plus facilement une cible pour les auteurs de viol drsquoabus et drsquoexploitation ou alors elles ont une aptitude limiteacutee dans la neacutegociation des rapports de force dans les relations intimes

Enfin les survivants handicapeacutes de la VBG peuvent ecirctre consi-deacutereacutes comme des informateurs peu fiables au sujet de leurs propres vies et expeacuteriences et donc leur parole ne peut ecirctre prise pour argent comptant lorsqursquoils signalent une violence Par conseacutequent les auteurs sont encore plus susceptibles de preacutevoir lrsquoimpuniteacute de leurs actions ce qui peut rendre les personnes handicapeacutees encore plus vulneacuterables agrave la violence

laquo Les personnes handicapeacutees mentales ou intellectuelles sont eacutegalement sujettes [agrave la VBG] Mecircme lorsqursquoelles sont victimes de violence sexuelle les gens pensent qursquoelles sont folles et ne les croient pas raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin camp de Zaatari Jordanie)

Discussions de groupe avec les adolescentes handicapeacutees mdash Burundicopy Elizabeth SherwoodWRC

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Perte du soutien de la communauteacute et des meacutecanismes de protection

La seacuteparation des familles et des voisins et lrsquoaffaiblissement ou lrsquoeacuteclatement des structures de soutien communautaire et des meacutecanismes traditionnels de protection ont eacuteteacute mis en eacutevidence chez les participants au projet eacutetant donneacute lrsquoaugmentation du risque de violence parmi les personnes handicapeacutees Ceci est particuliegraverement pertinent dans de nouvelles zones de deacuteplacement comme la Jordanie ougrave les individus et les familles nrsquoont pas encore eacutetabli des relations de confiance avec les autres habitants de la communauteacute ou renforceacute agrave nouveau leurs systegravemes de soutien Les partici-pants dans cet environnement ont expliqueacute les niveaux eacuteleveacutes de violence rencontreacutes dans la communauteacute et ont exprimeacute la preacuteoccupation selon laquelle les personnes handicapeacutees seraient viseacutees hors de la maison Cela a parfois conduit agrave des strateacutegies drsquoadaptation neacutegatives comme enfermer les personnes handicapeacutees intellectuelles dans leurs maisons De mecircme dans les milieux urbains au Burundi les parents ont signaleacute des cas isoleacutes survenus lorsqursquoils se sont fiers aux voisins et membres de la communauteacute auxquels ils eacutetaient peu habitueacutes pour les aider dans leur tacircche drsquoindividu responsable et ont deacutecouvert plus tard la perpeacutetration de lrsquoabus

laquo En Syrie tout le monde se connaissait et on prenait soin les uns des autres Ici nous sommes entoureacutes des gens venant drsquoautres villes Si quelque chose arrive agrave mon voisin cela mrsquoimporte peu raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin camp de Zaatari Jordanie)

Isolement social

Un manque de contact avec les reacuteseaux communautaires les amis et les prestataires de services augmente eacutegalement la vulneacuterabiliteacute face agrave la violence exerceacutee sur les personnes handi-capeacutees Les femmes handicapeacutees physiques isoleacutees dans leurs maisons en raison des obstacles physiques et environnemen-taux trouvent qursquoil est difficile de se deacuteplacer agrave lrsquoexteacuterieur de leur maison et de rencontrer drsquoautres personnes Les adoles-centes handicapeacutees sont exclues des reacuteseaux des pairs et de lrsquoeacuteducation ainsi que des activiteacutes lieacutees aux programmes baseacutes sur les atouts dont la promotion de la protection contre la VBG a eacuteteacute deacutemontreacutee Certaines personnes handicapeacutees en particu-lier celles ayant des handicaps intellectuel et mental peuvent ecirctre cacheacutees par les membres de la famille laquo au point ougrave les

voisins ignorent jusqursquoagrave leur existence raquo Un manque de soutien de la communauteacute et de relation peut ecirctre agrave lrsquoorigine du manque drsquoinformation et de compeacutetences dont elles ont besoin ou alors ces personnes ont des gens en qui elles se confient lorsqursquoelles sont victimes de violence

laquo Quand nous sommes handicapeacutes mecircme nos amis nous eacutevitent Nous sommes abandonneacutes comme si nous avions perdu toute valeur Seule ma famille me soutient mdash tous mes amis se sont eacuteloigneacutes de moi raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Lrsquoisolement augmente aussi la vulneacuterabiliteacute des individus responsables de sexe feacuteminin qui sont incapables de quitter leurs maisons de geacuteneacuterer des revenus ou drsquoassister agrave des eacuteveacutenements et activiteacutes communautaires avec drsquoautres femmes Dans la plupart des cas ces personnes sont les eacutepouses et les megraveres drsquoenfants et drsquoadultes avec un handicap plus grave Toutefois dans certains cas elles peuvent eacutegale-ment se faire aider par les adolescentes qui joueront le rocircle drsquoindividu responsable secondaire reacuteduisant ainsi les chances de ces derniegraveres agrave acceacuteder agrave lrsquoeacuteducation et agrave drsquoautres services dans la communauteacute

Pauvreteacute et manque de revenu

La pauvreteacute a eacuteteacute preacutesenteacutee comme un facteur de vulneacuterabiliteacute en particulier pour les femmes handicapeacutees dans les meacutenages dirigeacutes par des femmes Lrsquoextrecircme pauvreteacute et le manque de ressources pour reacutepondre agrave leurs besoins les plus eacuteleacutemen-taires augmentent le risque pour les femmes et les filles handi-capeacutees et les membres de la famille de sexe feacuteminin drsquoecirctre maltraiteacutees et exploiteacutees ou ont recours aux activiteacutes sexuelles de survie et agrave la prostitution

laquo Certains de mes enfants sont en acircge drsquoaller agrave lrsquoeacutecole mais je nrsquoen ai pas les moyens Je dois demander aux hommes drsquoacheter mecircme du sucre pour le theacute et pour cette raison ils peuvent faire de moi ce qursquoils veulent Mes enfants ne peuvent mecircme pas avoir de livres pour lrsquoeacutecole raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Obstacles lieacutes agrave lrsquoenvironnement

Les obstacles lieacutes agrave lrsquoenvironnement y compris le transport insuffisant dans tous les contextes srsquoajoutent agrave lrsquoisolement mais signifient eacutegalement que les personnes handicapeacutees doivent pouvoir compter sur drsquoautres membres de la commu-

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nauteacute pour acceacuteder agrave des services et agrave lrsquoassistance y compris la distribution de vivres et drsquoarticles non alimentaires Cela accroicirct leur vulneacuterabiliteacute agrave lrsquoexploitation et aux abus et limite leur accegraves aux services de reacuteponse en matiegravere de VBG de maniegravere confidentielle

Obstacles agrave lrsquoaccegraves aux services et aux programmes relatifs agrave la VBG

Les donneacutees relatives au Burundi et agrave lrsquoEacutethiopie montrent qursquoenviron 32 des survivantes handicapeacutees qui ont signaleacute des cas de violence agrave lrsquoIRC lrsquoont fait dans les trois jours suivant lrsquoincident comparativement agrave 44 pour les survivantes sans handicap45 Quarante et un pour cent des survivantes handi-capeacutees ont attendu plus drsquoun mois pour signaler les cas de violence46 Drsquoautres mesures doivent ecirctre prises pour eacuteliminer les obstacles et faciliter lrsquoaccegraves aux services et programmes relatifs agrave la VBG pour toutes les survivantes y compris et surtout pour les personnes handicapeacutees

Les obstacles agrave lrsquoaccegraves aux programmes et activiteacutes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire et identifieacutes par les personnes handicapeacutees et les individus responsables comprennent les barriegraveres psychologiques physiques communicationnelles et autres Les barriegraveres psychologiques constituaient les obstacles les plus freacutequemment citeacutes pour les survivantes agrave la VBG souffrant de handicap alors que les barriegraveres physiques ont eacuteteacute plus freacutequemment mention-neacutees dans le cadre des activiteacutes de preacutevention notamment la sensibilisation communautaire la geacuteneacuteration de revenus et les activiteacutes meneacutees aux centres de promotion de la femme

Les barriegraveres psychologiques

La discrimination et la stigmatisation par les membres de la famille les prestataires de services et la communauteacute dans son ensemble ont eacuteteacute les obstacles agrave lrsquoaccegraves aux services les plus freacutequemment citeacutes par les survivantes handicapeacutees Les participants ont signaleacute qursquoune stigmatisation suppleacutementaire rendait les personnes handicapeacutees reacuteticentes agrave lrsquoideacutee de deacutenoncer les cas de violence sexuelle mecircme aux prestataires de services qui supposent souvent qursquoelles ne courent aucun risque en raison de leur handicap

laquo Les membres de la famille les conduisent aux prestataires de services mais ceux-ci ne les traitent pas correctement mdash ils peuvent dire des choses du genre laquo Tu es handicapeacutee Comment as-tu pu ecirctre violeacutee et tomber enceinte raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les

travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux - camp de reacutefugieacutes de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Lrsquoon suppose souvent que les personnes ayant des deacutefi-ciences intellectuelles ou mentales ne comprennent pas ce qui leur est arriveacute Les participantes ont indiqueacute que les gens peuvent ne pas eacutecouter ou croire les personnes handicapeacutees en particulier quand les survivantes preacutesentent une deacuteficience mentale ou intellectuelle cette attitude reacuteduit agrave son tour leur accegraves aux services De nombreuses personnes handi-capeacutees mentales ou intellectuelles sont eacutegalement exclues des activiteacutes de sensibilisation sur la VBG car les parents les dirigeants communautaires et drsquoautres personnes suppo-sent qursquoelles ne courent pas de risques ou sont incapables drsquoapprendre de nouvelles choses Ces barriegraveres suppleacutemen-taires les empecircchent drsquoecirctre en seacutecuriteacute au sein des commu-nauteacutes drsquoidentifier correctement les cas de violence etou de demander de lrsquoaide aupregraves des personnes de confiance en cas de violence

Certaines survivantes handicapeacutees peuvent avoir besoin de soutien pour acceacuteder aux services mais craindront de signaler cette violence aux membres de la famille qui pour-raient deacutejagrave avoir des ideacutees neacutegatives sur le handicap Ainsi de nombreuses survivantes choisissent de ne pas signaler ces cas de violence ou de ne pas acceacuteder aux services si cela risque drsquoaccentuer leur marginalisation au sein de la famille et de la communauteacute Agrave Bujumbura certaines femmes handica-peacutees avaient si souvent subi la violence qursquoelles preacutefeacuteraient ne pas en parler mecircme agrave des membres de la famille pourvoyeurs drsquoappui

laquo Les familles ont tendance agrave la rejeter et agrave la deacutetester [une survivante] mdash elles ne la considegraverent pas vraiment comme une personne Elle vit avec un handicap et cette violence sexuelle va maintenant reacuteduire davantage sa valeur Elles vont la rejeter et penser qursquoelle est la cause de son propre malheur raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

La discrimination et les preacutejugeacutes posent eacutegalement des obsta-cles importants agrave la participation des personnes handicapeacutees dans les activiteacutes de preacutevention de la VBG et programmes connexes En Eacutethiopie les travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux ont indiqueacute que drsquoautres membres de la communauteacute ridiculisent les personnes souffrant de handicaps mentaux etou intellectuels lorsqursquoelles essaient de participer

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agrave des activiteacutes communautaires En raison de cette stigmatisa-tion les parents empecircchent parfois le personnel de parler agrave ces personnes lors des visites agrave domicile et de partager avec elles des informations sur les services disponibles

laquo Une personne handicapeacutee avait lrsquohabitude de prendre part agrave une discussion cafeacute mais la communauteacute lrsquoa rejeteacutee et elle a finalement cesseacute de venir Elle souffre drsquoun trouble mental et ne sait parfois pas de quoi elle parle Les participantes lrsquoont donc neacutegligeacutee raquo

(Travailleur communautaire - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les groupes de leadership communautaire y compris les associations de reacutefugieacutes et de femmes ont rarement des repreacutesentantes handicapeacutees les associations de personnes handicapeacutees le cas eacutecheacuteant sont souvent domineacutees par les hommes et peuvent activement exclure les handicapeacutees mentales et intellectuelles Ces organisations jouent souvent un rocircle central dans la communication de lrsquoinformation dans la communauteacute et peuvent mecircme deacutesigner des repreacutesent-ants pour participer agrave des formations et drsquoautres activiteacutes Par conseacutequent les personnes handicapeacutees mais plus particu-liegraverement les femmes et les filles handicapeacutees peuvent ecirctre moins susceptibles drsquoecirctre incluses dans ces activiteacutes

laquo Les personnes handicapeacutees ne sont geacuteneacuteralement pas consideacutereacutees La communauteacute ne trouve parfois pas qursquoelles peuvent prendre part agrave des formations et autres activiteacutes raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les dirigeants communautaires - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les barriegraveres physiques

Les barriegraveres physiques empecircchent les personnes handica-peacutees drsquoacceacuteder aux services et activiteacutes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire Les femmes handicapeacutees qui vivent dans les centres urbains et dans le camp de reacutefugieacutes du complexe tentaculaire de Zaatari en Jordanie ont indiqueacute que lrsquoabsence ou le coucirct eacuteleveacute des moyens de transport eacutetait un obstacle agrave lrsquoaccegraves aux centres de services sur la VBG ainsi qursquoagrave leur participation aux activiteacutes de sensibilisation et autres activiteacutes de preacutevention

laquo Les moyens de transport sont inexistants Par conseacutequent mecircme si vous savez ougrave se trouvent les services vous ne pouvez pas toujours y

arriver raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin mdash Bujumbura Burundi)

Dans tous les pays les individus responsables de sexe feacuteminin nrsquoont pas pu prendre part aux activiteacutes de sensibilisa-tion communautaire etou de promotion de la femme parce qursquoelles doivent rester agrave la maison et prendre soin de leur famille Elles participent moins freacutequemment aux reacuteunions communautaires et aux activiteacutes sociales et ne sont donc pas impliqueacutees dans les campagnes la SASA (une approche globale de preacutevention de la violence contre les femmes et les filles deacuteveloppeacutee par Raising Voices (wwwraisingvoicesorg)) et drsquoautres formes de sensibilisation

Les barriegraveres communicationnelles

Les barriegraveres communicationnelles ont eacuteteacute plus freacutequem-

laquo Je porte ma fille sur mon dos partout ougrave je vais Elle grandit mais elle reste encore une partie de moi raquo

(Individu responsable drsquoune fille handicapeacutee - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

copy Elizabeth SherwoodWRC

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ment mentionneacutees dans le cadre des activiteacutes de preacutevention communautaires Les personnes sourdes ont eacuteteacute deacutesigneacutees comme eacutetant les plus toucheacutees par ce type de barriegravere dans la mesure ougrave des interpregravetes en langue des signes sont rarement disponibles dans les camps de reacutefugieacutes et que de nombreuses personnes utilisent un langage des signes non conventionnel Certains agents de mobilisation commu-nautaire et le personnel travaillant sur la VBG ont tenteacute de communiquer avec les personnes sourdes au moyen drsquooutils SASA et des gestes simples mais cette proceacutedure nrsquoest pas toujours exeacutecuteacutee par lrsquoensemble du personnel Les profes-sionnels de la VBG ont eacutegalement eu du mal agrave communiquer efficacement avec les personnes souffrant de handicaps intellectuels et mentaux parce qursquoelles ne sont pas souvent inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes sur la VBG etou parce que les informations ne sont pas transmises dans des formats qursquoils peuvent comprendre Les participantes ont noteacute que les mateacuteriels de sensibilisation et drsquoeacuteducation repreacutesentaient rarement les personnes handicapeacutees et que les personnes handicapeacutees ne sont pas inteacutegreacutees dans les eacutequipes de sensibilisation et de mobilisation communautaire Une varieacuteteacute drsquoapproches de communication - notamment les messages simples les images les mises en scegravene et les jeux de rocircles qui incluent les personnes handicapeacutees - seraient plus efficaces pour impliquer les personnes handicapeacutees tout en sensibil-isant davantage la communauteacute des personnes handicapeacutees dans son ensemble

laquo En regardant lrsquoimage drsquoune personne handicapeacutee nous nous sentirons plus impliqueacutes avec les personnes normales Cela pousse eacutegalement les gens agrave comprendre que les personnes handicapeacutees doivent ecirctre impliqueacutees dans tout raquo

(Participante aux discussions de groupe avec des femmes handicapeacutees - camp de Bwagirizia Burundi)

Autres barriegraveres

Le manque de confidentialiteacute et la stigmatisation par les membres de la communauteacute qui en reacutesulte ont eacuteteacute souleveacutes comme eacutetant des problegravemes importants dans les contextes urbains et sur les camps au Burundi et en Eacutethiopie Les participantes ont signaleacute qursquoil est plus difficile de preacuteserver la confidentialiteacute quand une survivante est handicapeacutee car drsquoautres personnes lui sont peut-ecirctre venues en aide lors de lrsquoincident et que les nouvelles se reacutepandent souvent rapide-ment dans toute la communauteacute Elles peuvent avoir besoin de parler aux autres afin drsquoacceacuteder agrave des services et le personnel

du programme relatif agrave la VBG a eacutegalement mentionneacute le besoin drsquoimpliquer un plus large eacuteventail drsquoacteurs dans les processus de gestion de cas Par conseacutequent les survivantes handicapeacutees sont moins susceptibles drsquoacceacuteder aux services et agrave lrsquoassistance apregraves de tels incidents de violence en raison de problegravemes de confidentialiteacute et de la peur drsquoune stigmatisa-tion suppleacutementaire

laquo La communauteacute saura si une femme handicapeacutee a eacuteteacute violeacutee Il nrsquoy a pas de secrets dans le camp Les gens ont tendance agrave plus divulguer les informations lorsqursquoil srsquoagit de femmes handicapeacutees Elles doivent crier agrave lrsquoaide et tout le monde deacutecouvre ainsi ce qui leur est arriveacute raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

Les femmes et les filles handicapeacutees agrave Bujumbura au Burundi ont eacutegalement indiqueacute qursquoelles ne peuvent pas ecirctre reccedilues immeacutediatement lorsqursquoelles se preacutesentent aux services de santeacute apregraves un incident de violence sexuelle et il peut leur ecirctre demandeacute de revenir agrave un autre moment pour recevoir des services ou le service peut leur ecirctre refuseacute apregraves une longue proceacutedure administrative lieacutee agrave leur statut de reacutefugieacutees Les survivantes handicapeacutees peuvent rencontrer de plus grands problegravemes dans la mesure ougrave il peut ecirctre plus difficile pour elles de retourner agrave lrsquoeacutetablissement car elles peuvent avoir moins de ressources financiegraveres pour payer le transport et doivent compter sur lrsquoaide des autres pour se deacuteplacer

laquo Ils peuvent vous donner autre rendez-vous mdash et vous demander de revenir demain - mais cela pose problegraveme apregraves un viol parce que vous avez besoin de meacutedicaments Elle a passeacute toute la journeacutee et la nuit agrave lrsquohocircpital sans recevoir aucun service et le lendemain elle est alleacutee pour son test de deacutepistage du VIH raquo

(Groupe de discussion avec des femmes handicapeacutees mdash Bujumbura Burundi)

Dans lrsquoenvironnement humanitaire et autre les programmes relatifs agrave la VBG sont largement axeacutes sur les femmes et les filles car elles sont les plus exposeacutees agrave la violence baseacutee sur le genre Cependant les hommes et les garccedilons courent eacutegale-ment un risque de violence sexuelle en particulier en peacuteriode de conflit et de deacuteplacement Les professionnels de la VBG apportent un soutien aux survivants de sexe masculin avec et sans handicap mais ce fait nrsquoest pas toujours connu Dans le cadre de ce projet par exemple certains hommes handicapeacutes

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ne savaient pas ougrave obtenir un soutien en termes de gestion de cas srsquoils ont eacuteteacute victimes de violence sexuelle

laquo Elle [une survivante handicapeacutee] doit se rendre agrave lrsquoIRC pour obtenir de lrsquoaide Mais ougrave doivent se rendre les hommes handicapeacutes srsquoils sont violeacutes raquo

(Man with disabilities mdash Musasa refugee camp Burundi)

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Sur la base de lrsquoeacutevaluation et des recommandations de la Phase 1 faites par les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables les activiteacutes suivantes ont eacuteteacute conccedilues et testeacutees dans chacun des contextes du projet

Reacutesumeacute des actions pilotes mises en œuvre par les programmes WPE de lrsquoIRC

Pays Activiteacutes

Eacutethiopie Organisation de laquo discussions cafeacute raquo avec les femmes dans les foyers de personnes handicapeacutees afin que leurs individus responsables puissent acceacuteder agrave des informations sur la VBG et pour renforcer les reacuteseaux de pairs feacute-minins

Adaptation du mateacuteriel de mobilisation communautaire sur la preacutevention de la VBG (SASA) de maniegravere agrave deacutepeindre les personnes handicapeacutees comme faisant partie de la communauteacute dans son ensemble

Organisation de visites agrave domicile cibleacutees pour diffuser des informations sur la preacutevention de la VBG et donner des reacuteponses aux personnes handicapeacutees qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Organisation de sessions de formation sur la VBG et le handicap agrave lrsquointention des agents de mobilisation communautaire et des travailleurs sociaux

Modifications apporteacutees pour ameacuteliorer lrsquoaccessibiliteacute physique des bacirctiments communau-taires et des latrines dans le camp

Burundi Ciblage des Associations Villageoises drsquoEacutepargne et de Creacutedit pour les personnes handicapeacutees et

leurs individus responsables

Organisation drsquoactiviteacutes reacutecreacuteatives et professionnelles pour les personnes handicapeacutees et les individus responsables

Sensibilisation de la communauteacute sur les droits et lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees

Prioriteacute accordeacutee aux visites agrave domicile pour assurer une gestion plus complegravete des cas de VBG pour les personnes handicapeacutees agrave risque

Recrutement de femmes handicapeacutees comme agent de mobilisation communautaire pour les activiteacutes relatives agrave la VBG

Jordanie Inclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG interorganisations et dans la forma-tion sur la gestion des cas relatifs agrave la protection de lrsquoenfance

Animation drsquoun atelier drsquoune journeacutee sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de violence sexuelle et sexiste du sous-groupe interorganisations sur la violence sexuelle et sexiste

Pris en charge de lrsquoinclusion du handicap dans les messages et le mateacuteriel drsquoune campagne en cours sur la preacutevention de la violence et dans le mateacuteriel relatif aux services de lrsquoIRC

Organisation de discussions de groupe avec les individus responsables de sexe feacuteminin souffrant de handicap

La campagne laquo Amani raquo en Jordanie a fourni des messages cleacutes aux communauteacutes aux enfants et aux parents sur le moyen de mieux proteacuteger les enfants et les adultes contre les atteintes et divers types de violence notamment la violence sexuelle et sexiste httpdataunhcrorgsyrian-refugeesdownloadphpid=5558

Phase 2 Activiteacutes visant agrave ameacuteliorer lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG dans les pays pilotes

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Reacutesumeacute des actions pilotes mises en œuvre par les programmes WPE de lrsquoIRC

Caucase du Nord

Feacutedeacuteration de Russie

Organisation drsquoune formation et drsquoateliers de planification drsquoaction sur le handicap et la violence baseacutee sur le genre pour les ONG feacuteminines y compris sur lrsquoimplication des jeunes filles handica-peacutees et le soutien de leurs parents et in-dividus responsables

Organisation drsquoune formation et drsquoun atelier de planification drsquoaction avec les femmes de la All-Russia So-ciety of Disabled People sur lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes visant les femmes et les filles

Conception drsquoun manuel pour les individus responsables drsquoenfants handicapeacutes qui fournit des informations sur les services et lrsquoassistance aux personnes handicapeacutees

Organisation drsquoun concert de sensibilisation communautaire au cours de laquelle les jeunes filles sourdes sont monteacutees en scegravene avec une chanteuse tcheacutetchegravene

Organisation drsquoeacuteveacutenements sociaux pour les filles avec et sans handicap pour renforcer les reacuteseaux de pairs

Discussion cafeacute Camp de reacutefugieacutes de MyrsquoAni Ethiopiecopy IRC Ethiopie

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Phase 3 Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Le processus drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays a permis drsquoidentifier 1) les changements des connaissances des attitudes et des pratiques des professionnels de la VBG agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du handicap et 2) des pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Renforcement des capaciteacutes des professionnels de la VBG sur lrsquoinclusion du handicap

Les professionnels de la VBG des quatre pays ont eacuteteacute consulteacutes lors de lrsquoeacutevaluation participative pour identifier les changements apporteacutes agrave leurs connaissances leurs attitudes et leurs pratiques au sujet de lrsquoinclusion du handicap dans leurs programmes et activiteacutes au cours du projet Cette activiteacute a eacutegalement permis drsquoidentifier de nouvelles activiteacutes outils et ressources qui auraient agrave leur avis faciliteacute ces changements

Changements apporteacutes aux connaissances attitudes et pratiques

Bien que les connaissances les attitudes et les pratiques se recoupent et se complegravetent mutuellement les professionnels de la VBG ont plus freacutequemment rapporteacutes des changements dans leurs attitudes envers les personnes handicapeacutees au cours du projet Les professionnels ont signaleacute une accen-tuation de la reconnaissance de leur responsabiliteacute agrave atteindre tous les membres de la communauteacute et donc agrave adapter leurs programmes de maniegravere agrave les rendre accessibles et efficaces pour tous ce qui renforce la mise en œuvre drsquoune approche de programmation plus axeacutee sur les droits De nombreux professionnels ont avoueacute qursquoavant le projet ils supposaient que les personnes handicapeacutees nrsquoeacutetaient pas capables de participer agrave des activiteacutes relatives agrave la VBG en raison de leur handicap Apregraves le projet la plupart a deacuteclareacute reconnaicirctre que les personnes handicapeacutees ont des compeacutetences et des capaciteacutes neacutecessaires pour participer beacuteneacuteficier et faire de preacutecieuses contributions aux programmes Les professionnels ont eacutegalement deacuteclareacute qursquoils se consideacuteraient drsquoabord comme eacutetant mal eacutequipeacutes ou pas qualifieacutes pour fournir des services relatifs agrave la VBG aux personnes handicapeacutees et pensaient que leurs compeacutetences et leur formation ne suffiraient pas pour reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees Ils se sont souvent focaliseacutes sur la deacuteficience de la personne ou sur son eacutetat de santeacute (aussi connu sous le nom drsquoapproche

meacutedicale du handicap) et nrsquoont pas appliqueacute leurs compeacute-tences en matiegravere de protection et drsquoautonomisation pendant le processus de gestion de cas Apregraves le projet ces profes-sionnels ont deacuteclareacute qursquoils eacutetaient plus agrave lrsquoaise confiants et precircts agrave travailler avec les personnes handicapeacutees et qursquoils sont passeacutes drsquoune approche meacutedicale agrave une approche plus familiegravere et plus axeacutee sur le survivant

laquo Au deacutebut je pensais que je ne pouvais pas ecirctre utile agrave certaines personnes handicapeacutees parce que je nrsquoeacutetais pas meacutedecin que je ne pouvais pas ameacuteliorer leur condition que je ne pouvais pas les gueacuterir Mais alors lorsque jrsquoai pris du temps pour commencer agrave eacutecouter davantage jrsquoai compris qursquoelles ne demandaient pas ce type drsquoaide elles voulaient parler avaient besoin de soutien et aspiraient agrave plus de seacutecuriteacute Jrsquoai reacutealiseacute que je savais deacutejagrave comment venir en aide agrave ces personnes Avant je supposais que je ne pouvais pas et que discuter avec moi ne changerait rien agrave leur situation Jrsquoaurais ducirc eacutecouter un peu plus avant et crsquoest le cas maintenant Je prends drsquoabord le temps drsquoeacutecouter avant drsquoessayer de faire des plans et drsquoarranger les choses raquo

(Agent de mobilisation communautaire de lrsquoIRC - camp de Muyinga Burundi)

Certains professionnels ont eacutegalement signaleacute un changement drsquoattitude envers les individus responsables en particulier les megraveres drsquoenfants handicapeacutes qui ont leurs propres besoins mais qui font souvent passer les deacutesirs des autres notamment ceux des membres de leur famille souffrant de handicap avant leur propre bien-ecirctre psychosocial Les professionnels ont rapporteacute une plus grande reconnaissance des besoins de ce groupe et le rocircle essentiel qursquoils jouent dans la protection et lrsquoautonomisation des personnes handicapeacutees

laquo Ces personnes ont le droit de recevoir tous les services proposeacutes aux autres et il est de notre devoir drsquointeacutegrer [ces personnes] Il sera difficile pour elles de rester agrave la maison toutes seules Cela est eacutegalement important pour leurs familles et elles peuvent venir avec leurs filles Cette mesure est importante pour les megraveres drsquoenfants handicapeacutes car elles ont eacutegalement besoin drsquoun soutien psychologique raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Les professionnels de la VBG ont rapporteacute quatre principaux changements dans leurs pratiques agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du

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handicap au cours du projet Ces pratiques ont eacuteteacute eacutetroitement lieacutees au processus reacuteflectif du projet et aux activiteacutes pilotes mises en œuvre au cours de la Phase 2 du projet notamment

bull la tenue des consultations plus reacuteguliegraveres avec les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables afin de srsquoassurer que leurs besoins et leurs ideacutees sont pris en compte dans les deacutecisions lieacutees aux programmes et aux activiteacutes

bull la fourniture drsquoun soutien plus global et holistique aux survi-vantes handicapeacutees avec un accent sur les meacutethodes de communication efficaces et lrsquoeacutetablissement de la confiance

bull le deacuteveloppement drsquoactiviteacutes autour des points forts des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees

bull une implication plus active des membres de la famille et des voisins des personnes handicapeacutees dans la planification de la seacutecuriteacute

bull la surveillance du nombre de femmes de filles de garccedilons et drsquohommes handicapeacutes qui participent aux activiteacutes relatives agrave la VBG

laquo Nous ne pouvons pas eacutevaluer lrsquoactiviteacute nous-mecircmes Nous devons jauger nos performances agrave travers les gens qui prennent part agrave nos activiteacutes raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les professionnels de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Les professionnels de tous les pays ont eacutegalement deacuteclareacute avoir acquis de nouvelles connaissances qui ont ameacutelioreacute leur capaciteacute agrave inteacutegrer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail mais ils en ont parleacute moins freacutequemment que le changement drsquoattitudes et de pratiques Les exemples comprennent une meilleure compreacutehension des facteurs qui rendent les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables plus vulneacuterables agrave la VBG le rocircle des relations et des reacuteseaux sociaux dans la preacuteven-tion de la violence et lrsquoaccroissement des connaissances sur les strateacutegies de communication permettant de travailler avec des personnes preacutesentant diffeacuterents types de handicaps

laquo Nous travaillons sur les questions de VBG Je pensais donc plus agrave la faccedilon dont elles se sentent en tant que femmes et filles et comment elles se voient comparativement aux filles sans handicap Les filles handicapeacutees ont moins de possibiliteacutes que les filles sans handicap raquo

(Professionnel de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Activiteacutes outils et ressources qui ont favoriseacute le renforcement des capaciteacutes chez les professionnels de la VBG

Les professionnels de la VBG ont deacutecrit les opportuniteacutes drsquoapprentissage expeacuterientiel et reacuteflectif du projet comme eacutetant les facteurs les plus importants ayant contribueacute agrave renforcer leur capaciteacute agrave inteacutegrer efficacement lrsquoinclusion du handicap dans leur travail Il srsquoagissait notamment drsquointeractions directes avec les femmes et les filles handicapeacutees drsquooccasions de reacutefleacutechir sur leurs propres compeacutetences et du moyen de les appliquer dans leur travail avec ce groupe

Les professionnels de la VBG en Eacutethiopie en particulier les travailleurs sociaux et communautaires ont indiqueacute que les formations sur la VBG et le handicap les avaient effectivement aideacutes agrave ameacuteliorer leurs pratiques agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du handicap Dans les autres pays pilotes les professionnels ont signaleacute que les outils les aidant agrave consulter les personnes handicapeacutees y compris des directives sur la conduite des visites agrave domicile et des activiteacutes participatives qui traduisent la dynamique du pouvoir entre les femmes et les hommes et les personnes avec et sans handicap eacutetaient les plus utiles Les professionnels ont aussi mentionneacute que des outils fournissant des directives sur la communication avec les personnes preacutesentant diffeacuterents types de deacuteficiences et des outils permettant de deacutevelopper un mateacuteriel drsquoinformation drsquoeacuteducation et de communication accessible ont eacuteteacute utiles

Dans le Caucase du Nord les professionnels de la VBG ont indiqueacute que la focalisation sur un petit nombre drsquoactiviteacutes clairement deacutefinies visant agrave favoriser lrsquoinclusion a augmenteacute la probabiliteacute de succegraves et ce succegraves a stimuleacute leur confiance et leur volonteacute agrave inclure les femmes et les filles handicapeacutees dans les activiteacutes subseacutequentes

laquo Je nrsquoavais jamais penseacute que nous pourrions faire quelque chose dans un groupe mixte [filles avec et sans handicap] et maintenant je constate que cela est possible et acceptable et que les gens en ont besoin raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les professionnels de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Domaines exigeant un renforcement suppleacutementaire des capaciteacutes

Bien que des changements positifs dans lrsquoapproche de de travail des professionnels de la VBG avec les personnes handicapeacutees aient eacuteteacute signaleacutes lors de lrsquoeacutevaluation des lacunes persistantes ont eacuteteacute identifieacutees au niveau des capaciteacutes et une attention addi-

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tionnelle et continue doit ecirctre porteacutee agrave ce point

Tout drsquoabord quelques professionnels de la VBG et les pres-tataires ont continueacute agrave avoir des attitudes neacutegatives envers les personnes avec des handicapeacutees Par conseacutequent il est neacuteces-saire de promouvoir une reacuteflexion et une discussion continues avec les professionnels de la VBG afin de faire face et de reacutesoudre les malentendus et les preacutejugeacutes qui peuvent faire office drsquoobstacles agrave lrsquoaccegraves et agrave lrsquoinclusion des personnes handica-peacutees Les professionnels doivent reacutefleacutechir sur la faccedilon dont leurs propres attitudes peuvent influencer la mise en œuvre drsquoune approche centreacutee sur le survivant agrave lrsquoeacutegard des personnes handi-capeacutees agrave la possibiliteacute qursquoils donnent aux individus de contribuer agrave la prise de deacutecision et mecircme aux options drsquointerventions qursquoils peuvent examiner avec un survivant

Deuxiegravemement les gestionnaires de cas de VBG ont signaleacute qursquoils neacutecessitaient davantage drsquoindications sur les processus de consentement lorsqursquoils travaillent avec des survivants souf-frant drsquoune deacuteficience intellectuelle Dans de nombreux cas les gestionnaires de cas demandent aux individus responsables de donner le consentement et ne parviennent souvent pas agrave deacuteter-miner la capaciteacute de lrsquoindividu agrave donner son consentement Une note drsquoorientation sur lrsquoobtention du consentement des personnes handicapeacutees a eacuteteacute deacuteveloppeacutee dans le projet en reacuteponse agrave cette lacune Elle srsquoinspire du processus de consentement employeacute avec les personnes souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle dans le secteur de la santeacute dans les pays agrave revenu eacuteleveacute et est adapteacutee pour une approche de gestion de cas centreacutee sur le survivant

Enfin alors que de nombreux professionnels de la VBG qui ont pris part au projet ont reacuteussi agrave inclure les personnes ayant un handicap physique et des deacuteficiences auditives aux activiteacutes du programme relatifs agrave la VBG ils ont noteacute des deacutefis permanents lors de lrsquoinclusion des personnes ayant une deacuteficience intellec-tuelle Les gestionnaires de cas ont besoin de directives et de soutien pour identifier les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes preacutesentant des handicaps plus complexes afin de mieux les rattacher aux possibiliteacutes de participation aux activiteacutes communautaires et sociales briser lrsquoisolement social et favoriser lrsquoautonomisation Ces directives destineacutees aux gestionnaires de cas ont eacuteteacute deacuteveloppeacutees dans le cadre du projet

Des outils tireacutes du projet ont eacuteteacute adapteacutes pour les professionnels de la VBG drsquoautres organisations et sont disponibles dans la Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG sur httpwrc

msdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de VBG

Le processus drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays a susciteacute des laquo Expeacuteriences du changement raquo chez les personnes handicapeacutees leurs individus responsables et le cas eacutecheacuteant les dirigeants communautaires Ces expeacuteriences ont mis en eacutevidence les reacutesultats qui ont eacuteteacute les plus importants pour chaque groupe Une analyse des reacutesultats des ateliers de parties prenantes et des expeacuteriences du changement a permis drsquoidentifier les pratiques positives suivantes pour promouvoir lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Le renforcement des reacuteseaux de pairs et du capital social

Dans les quatre pays les participants ont citeacute lrsquoeacutetablissement de reacuteseaux de pairs plus robustes pour les adolescentes et les femmes handicapeacutees ainsi que pour les individus responsables de sexe feacuteminin comme retombeacutee positive des activiteacutes du projet Les discussions de groupe avec les individus responsables dans les centres de promotion de la femme en Jordanie des discus-sions cafeacute dans les domiciles des femmes handicapeacutees en Eacutethiopie la creacuteation drsquoespaces seacutecuriseacutes et drsquoactiviteacutes sociales agrave lrsquointention des adolescentes dans le Caucase du Nord et les Associations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit (AVEC) cibleacutees au Burundi ont eacuteteacute citeacutes comme eacutetant utiles par les participants car ils ont faciliteacute lrsquoeacutetablissement de liens entre les personnes handicapeacutees et les individus responsables et drsquoautres membres de la communauteacute ce qui a permis drsquoeacutechanger des informations de construire la confiance et de deacutevelopper des possibiliteacutes drsquoaction collective Ceci augmente non seulement accegraves agrave un soutien proposeacute les uns pour les autres et par la communauteacute toute entiegravere mais donne eacutegalement aux personnes handicapeacutees la possibiliteacute drsquoapporter une contribution agrave la socieacuteteacute drsquoeacutelever leur statut au sein de la communauteacute et drsquoecirctre reconnues et appreacutecieacutees pour des aspects de leur personne autres que leur handicap

Pour les individus responsables de sexe feacuteminin souffrant de handicap les groupes de soutien en Jordanie leur ont donneacute un espace pour partager leurs preacuteoccupations ideacutees et strateacutegies avec drsquoautres femmes dans des situations similaires Ceci les a aideacutees agrave se sentir moins isoleacutees et agrave renforcer leur bien-ecirctre psychosocial

laquo Je profite des expeacuteriences des ideacutees et des interventions constructives du formateur du guide psychologique et des amies pendant les sessions de discussion Lorsque je partage mes

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inquieacutetudes avec les autres je sens que je ne suis pas seule raquo

(Eacutepouse drsquoun homme handicapeacute - Irbid Jordanie)

Pour certaines femmes handicapeacutees et les individus respon-sables qui sont isoleacutees dans leurs maisons il est essentiel de proposer les activiteacutes de soutien par les pairs le plus pregraves possible de leur domicile afin qursquoils puissent tisser des reacuteseaux avec drsquoautres femmes qui vivent agrave proximiteacute En Eacutethiopie les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin ont organiseacute des discussions cafeacute traditionnelles dans leurs maisons pour parler de questions lieacutees agrave la VBG Les partic-ipants ont indiqueacute que ces activiteacutes ont diminueacute leur isolement ameacutelioreacute leurs relations avec les voisins et leur ont permis de se sentir plus en seacutecuriteacute dans la mesure ougrave un nombre croissant de femmes les connaissent et les comprennent

laquo Nous avons organiseacute des discussions cafeacute ici dans notre maison Ceci nous a rapprocheacute des gens Quand ils viennent agrave la maison nous discutons de tant de choses des choses qui sont vraiment importantes mais ils ont aussi lrsquooccasion de voir que nous sommes de bons parents mecircme si nous sommes un peu diffeacuterents Maintenant les gens nous comprennent mieux ils viennent mecircme nous dire bonjour et voir comment nous allons Je me sens plus en seacutecuriteacute avec des voisins que je connais raquo

(Femme aveugle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les Expeacuteriences du changement recueillies aupregraves des adoles-centes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance des amies et des reacuteseaux de pairs pour ces filles Au Burundi des adolescentes handicapeacutees ont trouveacute que lrsquoorganisation drsquoactiviteacutes telles que des sessions de couture et drsquoartisanat eacutetait un moyen effi-cace de rencontrer drsquoautres filles de partager des ideacutees et de discuter de leurs espoirs pour lrsquoavenir Elles ont deacuteclareacute qursquoelles ont ensuite eacuteteacute inviteacutees agrave assister agrave plusieurs activiteacutes commu-nautaires ougrave elles ont pu partager leurs propres ideacutees et leurs opinions Les adolescentes handicapeacutees dans le Caucase du Nord ont eacutegalement discuteacute des avantages de la participation agrave des activiteacutes avec des filles sans handicap notamment la possi-biliteacute drsquoapprendre les unes des autres Ces rapports eacutetablis par les adolescentes handicapeacutees deacutemontrent qursquoelles ont deacutevel-oppeacute des atouts humains et sociaux notamment lrsquoeacuteducation lrsquoestime de soi les reacuteseaux drsquoamies et les rocircles dans la commu-nauteacute Ces facteurs de protection reacuteduisent la vulneacuterabiliteacute des adolescentes agrave la violence agrave lrsquoabus et agrave lrsquoexploitation47 (voir Expeacuteriences du changement page 27)

Les femmes handicapeacutees membres drsquoAssociations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit au Burundi ont deacuteclareacute qursquoelles utilisent lrsquoargent qursquoelles ont gagneacute par le biais de ces programmes pour payer le transport et se rendre aux activiteacutes culturelles et reli-gieuses ce qui diminue leur isolement et creacutee drsquoimportants liens sociaux avec drsquoautres

Tous ces exemples soulignent une leccedilon importante Les personnes handicapeacutees ont et veulent que lrsquoon sache qursquoelles ont plusieurs identiteacutes au-delagrave de leur infirmiteacute Elles veulent ecirctre consideacutereacutees comme des leaders des femmes des amies

Maipendo - Burundi

laquo Maintenant je peux eacuteconomiser un peu pour emprunter une moto-taxi et je peux me rendre [agrave lrsquoeacuteglise] Jrsquoai maintenant chaque semaine des personnes avec qui discuter agrave lrsquoeacuteglise Crsquoest un groupe qui agrave mon avis mrsquoeacutecoute et me comprend raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Le Groupe de filles - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Les filles avec et sans handicap ont preacutepareacute des affiches au moyen drsquoimages et de photos Ces affiches portaient sur ce qui leur importait plus dans le projet et sur les activiteacutes qursquoelles souhaitaient mener ensuite Elles ont preacutesenteacute ces affiches aux ONG feacuteminines impliqueacutees dans le projet

laquo Ceci est notre histoire Notre souhait eacutetait de chanter avec Makka Mejieva [une ceacutelegravebre chan-teuse tcheacutetchegravene] [Lorsque nous sommes monteacutees sur scegravene] des tas de personnes handicapeacutees et non eacutetaient lagrave et pleuraient

Pendant lrsquoeacuteveacutenement nous avons pris connaissance drsquoautres personnes handicapeacutees et nous les avons rencontreacutees Il eacutetait tregraves agreacuteable pour nous de les connaicirctre et de deacutecouvrir leur type de handicap et leurs problegravemes Lorsque je me rends agrave lrsquoeacuteveacutenement et que je constate la preacutesence de personnes handicapeacutees je sens que je ne suis pas seule et quand je vois drsquoautres personnes [sans handicap] je me sens eacutegale agrave elles

Nous donnons des leccedilons de langue des signes aux filles sans handicap Ainsi nous pourrons les comprendre et elles nous comprendre car nous ne pouvons pas parler Gracircce agrave la langue des signes nous nous comprenons Ces filles sans handicap apprennent des choses et nous aussi Nous avons un langage commun agrave travers ces cours de langue des signes Nous utilisons eacutegalement des teacuteleacutephones nous envoyons des SMS et utilisons eacutegalement des notes eacutecrites pour communiquer avec les autres Nous aimons vraiment dessiner Nous pensons agrave des choses et tout ce agrave quoi nous pensons nous le repreacutesentons dans nos dessins Et nous aimons aussi beaucoup jouer agrave diffeacuterents types de jeux

Bien sucircr il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne font pas attention agrave nos opinions Voici les ideacutees que nous souhaiterions concreacutetiser agrave lrsquoavenir Nous aimerions rencontrer des filles dans un cafeacute ou dans un endroit reacuteserveacute uniquement aux filles avec et sans handicap mdash juste les filles pas drsquoadultes

Nous aimerions que [nos camarades de classe] se joignent agrave nous et prennent part agrave ces activiteacutes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo

Pour la suite de lrsquoExpeacuterience du changement du Groupe de filles dans le Caucase du Nord rendez-vous sur httpwrcmsGBV_disability_Change_Caucasus

copy IRC

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des membres de la communauteacute comme des personnes qui apportent de preacutecieuses contributions agrave la communauteacute Ce fait a des implications importantes pour lrsquoinclusion dans les programmes et les approches visant agrave renforcer les reacuteseaux de pairs et le capital social

Inclusion cibleacutee dans les activiteacutes de renforcement eacuteconomique

Lrsquoinclusion cibleacutee des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les programmes relatifs aux AVEC occupe une grande place dans les Expeacuteriences du changement au Burundi Les femmes handicapeacutees et les individus respon-sables de sexe feacuteminin impliqueacutees dans des activiteacutes relatives aux AVEC ont signaleacute que lrsquoeacutelargissement des reacuteseaux sociaux eacutetait le reacutesultat le plus important pour elles car il leur a permis de rehausser leur statut dans la socieacuteteacute (qui leur a valu un plus grand respect de la part de leurs maris et drsquoautres membres de la famille) et de renforcer leur estime de soi et leur senti-ment de confiance en soi La participation agrave des activiteacutes rela-tives aux AVEC a eu un impact positif sur leur indeacutependance en tant qursquoindividus mais aussi sur les contributions financiegraveres qursquoelles peuvent apporter agrave leurs meacutenages ce qui a renforceacute leur rocircle dans la prise de deacutecision

laquo Jrsquoai mecircme encore un peu drsquoargent pour acheter des choses pour ma famille Je suis tregraves eacutetonneacutee du changement de mon mari agrave mon eacutegard il se rend compte que jrsquoai de la valeur que je peux ecirctre indeacutependante il me respecte plus et rentre agrave la maison seulement les soirs maintenant Mon fils handicapeacute est plus heureux mdash il constate qursquoil y a plus de paix dans la maison raquo

(Individu responsable de sexe feacuteminin dans le camp de Musasa)

Accroicirctre la repreacutesentation des personnes handi-capeacutees dans les activiteacutes communautaires

Les programmes relatifs agrave la VBG travaillent en eacutetroite collabo-ration avec les dirigeants communautaires dans la concep-tion la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des activiteacutes Il est donc important drsquoexaminer comment les personnes handicapeacutees sont repreacutesenteacutees et atteintes par ces systegravemes de leadership En Eacutethiopie par exemple le personnel de lrsquoIRC a travailleacute avec lrsquoassociation des personnes handicapeacutees dans la commu-nauteacute des reacutefugieacutes afin drsquoaccroicirctre la participation des femmes handicapeacutees et renforcer la collaboration avec lrsquoassociation des femmes reacutefugieacutees Les participants au Burundi et en Eacutethiopie ont eacutegalement signaleacute que le recrutement de personnes handi-capeacutees et drsquoindividus responsables comme agents de mobili-sation communautaire et travailleurs sociaux a non seulement conduit agrave une plus grande attention aux preacuteoccupations de ce groupe mais a eacutegalement entraicircneacute une appreacuteciation accrue des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees par drsquoautres membres de la communauteacute

Esther mdash Burundi

laquo Je suis individu responsable pour mon mari qui vit avec un handicap mais ce nrsquoest pas ma seule identiteacute Je suis une megravere un leader et une personne fiegravere de son rocircle drsquoagent de mobilisation communautaire raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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laquo Nous nrsquoavons jamais eu de personnes handicapeacutees dans notre eacutequipe auparavantmdash il srsquoagit drsquoun changement majeur et vraiment tregraves important Mes amies handicapeacutees font le mecircme travail que moi Elles sont vraiment excellentes dans certains domaines et elles enseignent des choses agrave drsquoautres personnes Il est important pour la communauteacute de constater cela de savoir que lorsque nous disons vouloir inclure les personnes handicapeacutees nous le pensons vraiment Ceci est un bon moyen pour commencer agrave changer la faccedilon dont les personnes handicapeacutees sont consideacutereacutees raquo

(Travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie)

Atteindre et soutenir les personnes agrave risque eacuteleveacute

Lrsquoisolement des personnes ayant une deacuteficience intellectuelle etou de handicaps multiples a eacuteteacute identifieacute comme eacutetant un deacutefi pour les prestataires de services Ces personnes sont souvent isoleacutees dans leurs maisons avec leurs individus responsables et peuvent avoir peu drsquooccasions ou de soutien neacutecessaire(s) pour eacutelaborer des strateacutegies susceptibles de les proteacuteger contre la violence Les pratiques suivantes ont eacuteteacute identifieacutees comme favorisant lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion de ces personnes dans les activiteacutes relatives agrave la VBG

Les visites agrave domicile et les activiteacutes agrave domicile

Au Burundi en Eacutethiopie et au Caucase du Nord les personnes handicapeacutees et les professionnels ont indiqueacute avoir meneacute des visites agrave domicile pour interroger les individus et les familles au sujet de leurs besoins et pour partager lrsquoinformation sur les services et lrsquoassistance en matiegravere de VBG Ces visites ont permis aux profes-sionnels de la VBG et aux prestataires de services drsquoidentifier des survivants qui neacutecessitent un soutien complet et speacutecialiseacute Le personnel de lrsquoIRC au Burundi et en Eacutethiopie a commenceacute agrave organ-iser des activiteacutes de groupe geacuteneacuteralement tenues dans les centres de promotion de la femme et dans drsquoautres sites communautaires proches de leurs maisons et qui ciblaient parfois ces individus et les familles Les individus responsables des filles souffrant de handicaps multiples ont eacutegalement souligneacute qursquoils constataient un renforcement de lrsquoacceptation et du soutien de la communauteacute suite aux activiteacutes agrave domicile

laquo Les membres de la communauteacute nous traitent mieux agrave preacutesent Ils sont plus habitueacutes agrave nous Ils savent comment nous sommes et nous saluent aimablement quand ils passent raquo

(Megravere drsquoune adolescente souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

La gestion individuelle des cas

Les survivantes handicapeacutees neacutecessitent une gestion individu-aliseacutee et globale des cas pour promouvoir leur gueacuterison et leur reacutetablissement et pour preacutevenir toute violence future Pendant lrsquoeacutevaluation les participants ont rapporteacute que les profession-nels de la VBG srsquoeacutetaient ameacutelioreacutes dans lrsquoidentification de ces personnes agrave risque eacuteleveacute et la fourniture drsquoun soutien plus complet et adapteacute agrave leurs besoins speacutecifiques Les facteurs suivants ont eacuteteacute deacutecrits comme ameacuteliorant lrsquoappui agrave la gestion des cas pour ces personnes

bull lrsquoidentification des diffeacuterentes meacutethodes de communica-tion directe avec les survivants

bull une attention accrue sur lrsquoidentification des forces et des capaciteacutes reacuteelles des survivants au cours des eacutevaluations

bull la participation des personnes handicapeacutees et de leurs individus responsables dans la planification de lrsquoaction

bull un suivi freacutequent et une coordination de la prestation des services pour reacutepondre aux besoins identifieacutes

Les femmes handicapeacutees ont indiqueacute que ces seacuteances de gestion de cas ont contribueacute agrave deacutevelopper la confiance et la compreacutehension entre elles et les professionnels de la VBG et qursquoelles ont reccedilu une aide en fonction de leurs propres besoins et deacutesirs Cette leccedilon met eacutegalement en eacutevidence lrsquoimportance des approches centreacutees sur le survivant dans le travail avec les femmes handicapeacutees lorsqursquoil est question de deacutefinir leurs buts objectifs et strateacutegies

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Histoire de Mawazo - camp de Kinama Burundi

Mawazo vit seule et se deacuteplace diffeacuteremment des autres en rampant plutocirct qursquoen marchant

laquo Je vis seule Jrsquoai toujours veacutecu seule Jrsquoessaie drsquoecirctre tregraves indeacutependante et je fais beaucoup de choses toute seule Je peux nettoyer cuisiner laver mes vecirctements et je passe du temps agrave essayer drsquoaider mes voisins en prenant soin de leurs enfants

Je reccedilois reacuteguliegraverement des visites agrave domicile le personnel de lrsquoIRC est comme ma famille Ils passent veacuterifier si tout va bien presque tous les jours Quand jrsquoai un problegraveme ils srsquoen rendent compte tregraves rapidement et viennent voir si je vais bien Je me sens beaucoup plus eacutepanouie et jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir quelqursquoun agrave qui parler Jrsquoadore partager des histoires et je me sens bien lorsque quelqursquoun me demande comment je me sens

Mon nom dans ma langue signifie agrave la fois laquo problegravemes raquo et laquo ideacutees raquo Jrsquoai beaucoup agrave dire et agrave partager avec les autres Je suis une personne tregraves ouverte je pense que crsquoest la raison pour laquelle les enfants mrsquoaiment tant Je suis ouverte agrave eux je souris avec eux et je leur raconte des histoires Je peux leur apprendre beaucoup de choses car jrsquoai vu et appris beaucoup de choses dans ma vie Je peux leur parler de leur culture leur enseigner le respect et leur inculquer lrsquoesprit du partage Lorsque quelqursquoun mrsquoapporte de la bouillie par exemple mecircme en petite quantiteacute je ne le bois pas toute seule Srsquoil y a des enfants nous partageons tous ensemble Mecircme si jrsquoai tregraves faim je sais que cela est une chance pour moi drsquoenseigner quelque chose drsquoaider quelqursquoun tout comme les autres mrsquoaident

Si je pouvais dire une chose agrave lrsquoeacutequipe de lrsquoIRC ce serait de continuer de se souvenir des personnes qui sont agrave la maison qui ne peuvent pas facilement participer aux programmes Nous avons eacutegalement des besoins et des recircves Je me fais maintenant vieille et je pense qursquoil est important de se concentrer sur les jeunes les jeunes handicapeacutees pour srsquoassurer qursquoelles sont incluses degraves le plus jeune acircge afin que les gens puissent cesser la discrimination et nous consi-deacuterer tous comme eacutegaux raquo

copy IRC

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Reconnaicirctre les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes handicapeacutees pour faciliter lrsquoinclusion

Les personnes handicapeacutees et les professionnels de la VBG ont rapporteacute que lrsquoidentification et le renforcement des compeacute-tences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees ont favoriseacute une plus grande inclusion dans une varieacuteteacute drsquoactiviteacutes relatives agrave la VBG En Jordanie de jeunes femmes sourdes ont eacuteteacute inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes de responsabilisation sociale et agrave des initiatives meneacutees dans les centres de promo-tion de la femme et agrave animer des seacuteances de pose de henneacute Ces activiteacutes ont fourni un espace permettant aux femmes de partager des compeacutetences et des inteacuterecircts communs avec drsquoautres femmes de leur acircge

laquo Non seulement elles les ont accepteacutees mais elles se sont eacutegalement fait des amies Mecircme avant la fin de la seacuteance elles eacutechangeaient des numeacuteros de teacuteleacutephones et leur demandaient si elles pouvaient les contacter pour faire du henneacute agrave leurs ceacuteleacutebrations raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Au Caucase du Nord les adolescentes handicapeacutees ont eacuteteacute incluses dans la conception des activiteacutes sociales qui visaient agrave faciliter le reacuteseautage entre les filles avec et sans handicap Les activiteacutes ont eacuteteacute construites autour des compeacutetences speacutecifiques des filles handicapeacutees (exemple lrsquoexeacutecution de

chansons en langue des signes) la promotion de lrsquoeacutegaliteacute de participation dans la conception du programme mais aussi lrsquoappreacuteciation des talents de chaque individu

Comme lrsquoont reconnu les membres de la famille les dirige-ants communautaires les prestataires de services et autres agrave travers les sites du projet les reacutesultats de ces activiteacutes contredisent les hypothegraveses selon lesquelles les personnes handicapeacutees sont incapables de beacuteneacuteficier et de contribuer agrave une varieacuteteacute de programmes

laquo Avant les gens pensaient que ces femmes eacutetaient des cas deacutesespeacutereacutes et qursquoelles ne pourraient jamais ecirctre indeacutependantes Maintenant elles contredisent de nombreuses personnes au sein de la communauteacute Elles nous rendent nous les rares personnes qui avons toujours cru en elles tregraves tregraves fiers raquo

(Dirigeant communautaire de sexe masculin mdash camp de Kinama Burundi)

Beaucoup de personnes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance drsquoavoir lrsquoopportuniteacute laquo de faire leurs preuves raquo car beaucoup nrsquoavaient jamais eacuteteacute inviteacutees agrave prendre part aux activiteacutes Le simple fait de tendre la main pour encourager leur participation agrave des programmes eacutetait dans de nombreux cas lrsquoadaptation la plus percutante meneacutee par les professionnels de la VBG

Diane - camp de Kinama Burundi

laquo Jrsquoai reccedilu un appel disant que lrsquoIRC voulait inclure des femmes handicapeacutees dans leurs programmes relatifs aux AVEC Jrsquoeacutetais tellement exciteacutee agrave lrsquoideacutee de mrsquoinscrire drsquoecirctre incluse drsquoavoir une occasion de faire mes preuves agrave preacutesent je pense qursquoil est de mon devoir de tendre la main agrave drsquoautres personnes handicapeacutees pour sensibiliser partager mon histoire et leur dire qursquoelles peuvent ecirctre incluses raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Mieraf travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie

laquo Jrsquoappreacutecie tellement mon rocircle dans le programme [de lrsquoIRC] et jrsquoai tant drsquohistoires que je pourrais vous raconter sur les choses que nous avons accomplies

Mais je pense qursquoil est important de vous dire que je suis une femme handicapeacutee Je marche avec une beacutequille et jrsquoai parfois beaucoup de mal agrave acceacuteder au camp Cela ne mrsquoarrecircte pas mecircme si les choses peuvent ecirctre difficiles je sens que jrsquoai un travail tregraves important agrave faire

Jrsquoœuvre pour renforcer la seacutecuriteacute des femmes et des filles plus particuliegraverement des personnes handicapeacutees des personnes qui ne sont pas toujours incluses dans les activiteacutes des personnes qui sont souvent oublieacutees Je me souviens des moments ougrave crsquoeacutetait mon cas lorsque jrsquoavais tellement mal que je ne pouvais pas quitter ma maison ou avant drsquoavoir reccedilu ma beacutequille pour marcher Je me sentais vraiment seule Maintenant je suis tregraves active et je suis leader dans notre commu-nauteacute Je fais partie de lrsquoassociation des personnes handicapeacutees et je suis travailleuse sociale Jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir des choses preacutecieuses agrave apporter et que je peux plaider en faveur des femmes et enfants handicapeacutes et de leurs individus responsables parce que je comprends parfaitement

leurs besoins Je pense aussi que les gens mrsquoadmirent car ils me voient mrsquoefforcer pour faire mon travailraquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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Recommandations

Les recommandations suivantes sont tireacutees des leccedilons apprises au cours de ce projet qui porte sur le moyen de promouvoir lrsquoinclusion du handicap dans les programmes rela-tifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Recommandations pour les acteurs de la VBG

Inclure les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables dans la conception la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des programmes relatifs agrave la VBG Lrsquoimplication des personnes handicapeacutees dans la conception et lrsquoeacutevaluation du programme est essentielle pour identifier avec preacutecision les obstacles agrave leur participation aux programmes relatifs agrave la VBG eacutelaborer des strateacutegies visant agrave ameacuteliorer leur participation et comprendre le changement qui importe le plus pour eux Une attention particuliegravere devrait ecirctre accordeacutee agrave la collecte des informations et des points de vue des femmes des filles et des personnes souffrant de deacuteficiences intellectuelles et mentales car elles sont les plus exposeacutees agrave la VBG Les approches participatives telles que le classement les photo-interviews et la narration ajouteacutees aux meacutethodes qualitatives plus conventionnelles (exemple discussions theacutematiques de groupe et entretiens en face agrave face) sont des moyens permettant drsquoexplorer effi-cacement les preacuteoccupations et les ideacutees des individus qui ont des besoins communicationnels diffeacuterents Les eacutevaluations doivent inclure un volet de sensibilisation pour faire participer les personnes handicapeacutees et les individus responsables qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Assurer la formation et lrsquoapprentissage reacuteflectif sur les interactions entre le genre et le handicap pour les gestion-naires de programmes et les prestataires de services relatifs agrave la VBG et eacutetablir une compreacutehension commune et une adoption des approches centreacutees sur les droits et les survi-vants lorsque lrsquoon travaille avec ce groupe La formation du personnel agrave inteacutegrer une analyse de lrsquoineacutegaliteacute entre les sexes et de la discrimination fondeacutee sur le handicap les aidera agrave mieux cerner les facteurs uniques qui contribuent aux risques de VBG et de vulneacuterabiliteacute pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et agrave identifier des strateacute-gies plus efficaces pour leur inclusion dans les programmes relatifs agrave la VBG Lorsque les professionnels de la VBG sont particuliegraverement conscients de la dynamique du pouvoir entre les sexes dans leur travail avec les femmes ayant surveacutecu agrave la violence ils peuvent exiger un soutien suppleacutementaire pour reacutefleacutechir sur leurs propres attitudes et sur les attitudes des

autres sur la relation avec le handicap et sur la faccedilon dont ces eacuteleacutements peuvent aggraver lrsquoineacutegaliteacute fondeacutee sur le sexe la discrimination et lrsquoexclusion dans les relations les meacutenages et la communauteacute

Il est recommandeacute que les informations concernant les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables soient incluses et pleinement inteacutegreacutees dans les programmes de formation de base sur la VBG notamment agrave travers des eacutetudes de cas et des exemples centreacutes sur les personnes handicapeacutees Au fil du temps le personnel travaillant sur la VBG reconnaicirctra de plus en plus que reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees est une partie essentielle de leur travail et qursquoils ont les compeacutetences requises pour le faire effi-cacement dans le cadre de leur travail

Recruter des femmes et des filles handicapeacutees comme personnel et beacuteneacutevoles dans les programmes relatifs agrave la VBG Identifier et aider les femmes et les filles handicapeacutees agrave jouer un rocircle cleacute dans les programmes relatifs agrave la VBG peut ameacuteliorer la qualiteacute et la pertinence du programme pour ce groupe tout en les rendant autonomes et en rehaussant leur statut dans la communauteacute Fixer un objectif en termes de nombre de femmes et de filles handicapeacutees qui devraient parti-ciper agrave des formations et reacuteunions communautaires sur la VBG (environ 15 ) encouragera le personnel et les partenaires agrave les inviter directement agrave ces eacuteveacutenements et peut ameacuteliorer la repreacutesentation et la participation aux programmes relatifs agrave la VBG Plaider en faveur drsquoun eacutequilibre entre les sexes dans les associations de personnes handicapeacutees et pour lrsquoinclusion des femmes et des filles handicapeacutees dans les associations de femmes et de jeunes peut eacutegalement accroicirctre la participa-tion dans les domaines ougrave ces groupes interviennent dans les programmes relatifs agrave la VBG et une plus grande repreacutesenta-tion et un meilleur leadership au sein de la communauteacute

Privileacutegier lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les activiteacutes qui renfor-cent le capital social et les reacuteseaux de pairs Ceci est particuliegraverement important pour la preacutevention de la violence contre des adolescentes handicapeacutees les femmes ayant un handicap physique qui sont isoleacutees dans leurs maisons les individus responsables et les femmes les filles les garccedilons et les hommes ayant une deacuteficience intellectuelle Pour les programmes relatifs aux laquo espaces seacutecuriseacutes raquo aider les femmes et les filles agrave reacutefleacutechir sur ce qui rend un espace laquo seacutecuriseacute raquo pour eux et pour les autres et agrave deacutefinir leurs propres laquo regravegles de base raquo ou principes qui reflegravetent comment elles devront accepter et appreacutecier les diffeacuterences Ces principes peuvent aussi les amener agrave reacutefleacutechir sur la faccedilon drsquoatteindre et drsquoinclure drsquoautres femmes et filles qui sont plus isoleacutees (agrave

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lrsquoexemple des filles ayant une deacuteficience intellectuelle) En plus des activiteacutes baseacutees au centre la sensibilisation communau-taire et les visites agrave domicile sont essentielles pour atteindre les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables qui sont isoleacutes dans leurs maisons et pour renforcer en mecircme temps les meacutecanismes de protection communautaire Le personnel du programme relatif agrave la VBG doit ecirctre conscient de toute la charge de travail et des responsabiliteacutes suppleacute-mentaires que drsquoautres femmes et filles peuvent ecirctre tenues drsquoassumer dans les meacutenages suite agrave la participation des individus responsables dans les activiteacutes lieacutees agrave la VBG et les aider agrave identifier des strateacutegies pour atteacutenuer les risques associeacutes et les conseacutequences inattendues

Privileacutegier lrsquoinclusion des femmes handicapeacutees et des individus responsables de sexe feacuteminin dans les programmes portant sur lrsquoautonomisation eacuteconomique Fixer des objectifs en termes de nombre de femmes et filles handicapeacutees et drsquoindividus responsables devant participer agrave ces programmes et encourager le personnel et les commu-nauteacutes agrave les inviter Une analyse minutieuse des risques doit ecirctre meneacutee et une strateacutegie drsquoatteacutenuation deacuteveloppeacutee avant la participation pour preacutevenir etou reacutepondre efficacement agrave des conseacutequences impreacutevues Dans certains contextes les activ-iteacutes drsquoautonomisation eacuteconomique des femmes peuvent sortir du cadre des rocircles qui leur sont deacutevolus sur le plan social ce qui accentue leur vulneacuterabiliteacute agrave la violence de la part de la famille et de la communauteacute Dans certains meacutenages ces activiteacutes peuvent avoir un impact neacutegatif sur la personne handicapeacutee qui peut ecirctre abandonneacutee sans individus respon-sables familiers ce qui augmente potentiellement le risque de violence ou drsquoabus Parallegravelement drsquoautres femmes du meacutenage notamment les adolescentes peuvent assumer ce rocircle ce qui accroicirct leur charge de travail ou leur exclusion

La Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG qui comprend des outils et des directives pour les aider agrave renforcer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail est disponible sur httpwrcmsdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Recommandations pour acteurs du handicap

Veiller agrave ce que les programmes et organisations conccedilus pour servir les personnes handicapeacutees soient sensibles agrave la question du genre Les personnel des programmes et organisations srsquooccupant des personnes handicapeacutees doit suivre une formation sur le genre et lrsquoeacutegaliteacute des genres afin de comprendre les diffeacuterentes faccedilons dont le conflit et le deacuteplacement affectent les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et adapter leurs activiteacutes et services en conseacutequence Le personnel du programme Handicap doit

eacutegalement ecirctre conscient des risques particuliers de VBG auxquels les femmes et les filles handicapeacutees sont exposeacutees et recevoir une formation sur la communication avec les survi-vants et sur lrsquoorientation approprieacutee vers les prestataires de service relatifs aux VBG

Renforcer le plaidoyer autour des droits des personnes affecteacutees par la crise et le conflit notamment les femmes et les filles en eacuteveillant la conscience sur les reacutefugieacutes et les personnes deacuteplaceacutees au sein des organisations pour personnes handicapeacutees (DPO) notamment au niveau reacutegional ougrave il y aurait des crises reacutepeacuteteacutees ou prolongeacutees ayant un impact consideacuterable sur plusieurs pays Cela peut inclure le travail en reacuteseau entre les femmes handicapeacutees et les mouve-ments œuvrant pour les droits des femmes dans les pays et reacutegions affecteacutes par des crises afin de deacutevelopper une plus grande connexion compreacutehension et reacuteponse aux besoins des femmes handicapeacutees dans les environnements humanitaires

Recommandations pour tous les acteurs humanitaires

Mettre en œuvre les orientations sectorielles pour preacutevenir et reacutepondre agrave la violence baseacutee sur le genre telles qursquoeacutenonceacutees dans les Directives du Comiteacute permanent inter-organisations relatives agrave la violence baseacutee sur le genre48 Tous les acteurs humanitaires doivent reconnaicirctre et reacutepondre aux risques accrus de VBG pendant le conflit et la crise notam-ment pour les femmes et les filles handicapeacutees ainsi que les individus responsables de sexe feacuteminin Les normes minimales eacutenonceacutees dans les Directives fournissent lrsquoorientation de base pour tous les secteurs dans la preacutevention et la reacuteponse aux VBG

Entreprendre lrsquointeacutegration de la protection pour satisfaire effectivement les besoins des personnes handicapeacutees durant toutes les phases de lrsquointervention humanitaire Lrsquointeacutegration de la protection y compris lrsquoinclusion de lrsquoanalyse du genre et du handicap dans la conception des programmes la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation est deacuteterminante pour assurer que tout le monde notamment les femmes et filles handica-peacutees a pleinement accegraves aux services et agrave lrsquoassistance dans tous les secteurs y compris pour atteacutenuer le risque de VBG49

Recommandations pour les bailleurs de fonds et gouvernements

Tenir les organisations humanitaires responsables de la satisfaction effective des besoins des personnes handica-peacutees et des individus responsables dans les programmes sur la VBG agrave travers des processus de monitoring et de preacutesentation de rapports ainsi que la mise en exergue de

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pratique positives provenant de diffeacuterentes organisations dans les environnements humanitaires afin drsquoencourager lrsquoobservation des approches tenant compte du handicap et du genre

Plaider pour une plus grande reconnaissance de la multi-tude de preacuteoccupations lieacutees au handicap et au genre y compris la VBG dans tous les instruments internationaux les normes et conventions relatifs au conflit au deacuteplace-ment et agrave lrsquoaction humanitaire Les instruments interna-tionaux peuvent jouer un rocircle deacuteterminant dans la deacutefinition des prioriteacutes pour lrsquoaction humanitaire durant le conflit et le deacuteplacement Les preacuteoccupations speacutecifiques aux femmes et

aux filles et agrave toutes les personnes handicapeacutees doivent ecirctre au cœur des instruments internationaux dans la mesure ougrave elles figurent parmi les populations les plus vulneacuterables durant la crise Un plaidoyer permanent est neacutecessaire aux niveaux international et national pour encourager les gouvernements agrave signer et agrave ratifier tous les instruments pertinents et agrave tenir tous les acteurs concerneacutes responsables de la mise en œuvre inteacutegrale des conventions nouvelles et existantes y compris la Convention relative aux droits des personnes handicapeacutees la Convention sur lrsquoeacutelimination de toutes les formes de discrimi-nation agrave lrsquoeacutegard des femmes et les reacutesolutions du Conseil de seacutecuriteacute sur les femmes la paix et la seacutecuriteacute

Atelier drsquointervenants au Burundi copy Elizabeth SherwoodWRC

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Notes

1 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondiales et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacuteva-lence et conseacutequences sur la santeacute de la violence du parte-naire intime et de la violence sexuelle exerceacutee par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductive-healthpublicationsviolence9789241564625en

2 Ce chiffre est deacutetermineacute par lrsquoestimation globale selon laquelle les 15 pour cent de toute population seront des personnes handicapeacutees (OMS 2011) et selon laquelle 512 millions de personnes sont deacuteplaceacutees par la crise et le conflit agrave travers le monde (HCR 2014)

3 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

4 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

5 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

6 Dans ce rapport les laquo personnes handicapeacutees mentales raquo renvoient aux personnes atteintes drsquoune maladie mentale etou celles qui sont des usagers etou survivants de la psychiatrie Le terme laquo personnes ayant des handicaps sociaux raquo est parfois utiliseacute pour deacutecrire ce groupe de personnes handicapeacutees Reacuteseau mondial des usagers et survivants de la psychiatrie Manuel de mise en œuvre de la Convention des Nations unies relative au droit des per-sonnes handicapeacutees (RMUSP2008) p 9 wrcmsN8o9CH

7 UNHCR Le coucirct humain de la guerre Tendances mondia-les 2013 (2014) httpwwwunhcrorg5399a14f9html

8 Organisation mondiale de la santeacute et Banque mondiale Rapport mondial sur le handicap (2011)

9 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondia-les et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacutevalence et conseacutequences sur la santeacute sur la violence infligeacutee par le partenaire intime et par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductivehealth

publicationsviolence9789241564625en10 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-

lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

11 Ibid 12 Convention des Nations unies relative aux droits des per-

sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde-faultaspnavid=15amppid=150

13 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

14 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

15 CBM Inclusion made easy A quick program guide to dis-ability in development (2012) httpwwwcbmorg articledownloads78851CBM_Inclusion_Made_ Easy_-_com-plete_guidepdf

16 Ibid 17 GSDRC Applied Knowledge Services Understanding gen-

der (nd) httpwwwgsdrcorggotopic-guidesgenderunderstanding-gender

18 Ibid 19 Carolyn Frohmader and Stephanie Ortoleva ldquoThe sexual

and reproductive rights of women and girls with disabili-tiesrdquo (Issues paper presented at the ICPD Beyond 2014 Confeacuterence internationale sur les droits de lrsquohomme La Haye Pays-Bas 7-10 juillet 2013) httpwwdaorgauwp- contentuploads201312issues_paper_srr_wom- en_and_girls_with_disabilities_finalpdf

20 Convention des Nations unies relative aux droits des per-sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde- faultaspnavid=15amppid=150

21 Andrea Hollomotz ldquoDisability oppression and violence Towards a sociological explanationrdquo Sociology vol 47 (2013) pp 477-493 Originally published online 23 No-vember 2012 DOI 1011770038038512448561

22 Centers for Disease Control and Prevention The socio-ecological model a framework for prevention (2015) httpwwwcdcgovviolencepreventionoverviewsocial-ecologicalmodelhtml

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23 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

24 Ces principes directeurs ont eacuteteacute adapteacutes des contributions drsquoune activiteacute meneacutee au Forum drsquoapprentissage interne pour le projet en juin 2014

25 Les DPO sont des organisations repreacutesentatives de per-sonnes handicapeacutees Elles sont geacuteneacuteralement constitueacutees et dirigeacutees par des personnes handicapeacutees

26 LrsquoIMSVBG enregistre le type de violence rapporteacute par les survivants dont le viol les agressions sexuelles les agressions physiques le mariage forceacute le deacuteni des res-sources les opportuniteacutes ou services et les violences psychologiqueseacutemotionnelles

27 Les consultations du personnel VBG en Eacutethiopie et au Burundi ont deacutemontreacute qursquoils avaient une bonne compreacutehen-sion des diffeacuterents types de deacuteficiences et pourraient les identifier sur la base de ces questions et observations fonctionnelles au cours de leurs concertations avec les survivants Il est important toutefois de reconnaicirctre que ce ne sont pas tous les survivants handicapeacutes qui peuvent ecirctre identifieacutes comme ayant un handicap dans les donneacutees de lrsquoIMSVBG

28 Jillian Foster Final report Implications and recommenda-tions for integration of mixed-methods analysis across WRC research Consultancy report submitted to WRC (2014)

29 httpbetterevaluationorgapproaches (accessed 12 August 2014) and httpdeptswashingtoneduccph pdf_filesEvaluationpdf (accessed 12 August 2014)

30 Lrsquooutil laquo Expeacuterience du changement raquo est adapteacute de la technique dite du changement le plus significatif (MSC) La technique MSC est une forme de monitoring et eacutevaluation participatifs qui analysent la prise en compte du change-ment pour deacutecouvrir les changements qui sont les plus consideacutereacutes par les individus et les groupes et pourquoi httpbetterevaluationorgapproaches (consulteacute le 12 aoucirct 2014)

31 Adapteacute de lrsquooutil Before and Now Diagram (page 68) dans the Tools together now 100 participatory tools to mobilize communities for HIVAIDS httpwwwaidsallianceorgassets000000370229-Tools-together-now_originalpdf1405520036

32 Adapted ldquoSummit Workshoprdquo from the Participatory Performance Story Reporting Technique httpwwwclearhorizoncomauwp-contentuploads200905report-on-outcomes-and-get-everyone-involved_the-participatory-performancepdf (accessed 12 August 2014)

33 IRC Formation agrave lrsquointeacutegration de la protection guide du facilitateur (2013) httpwwwglobalprotectionclusterorg_assetsfilesaorsprotection_mainstreamingIRC_Pro-tection_Mainstreaming_Training 20_Facilitators_Guide_March_2013_ENpdf

34 Les donneacutees de lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) indiquent que 120 survivants sur 2 025 enregistreacutes preacutesen-tent un handicap

35 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSGBV (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 5083 pour cent (61 sur 120) des survivants handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes et 32 23 pour cent (614 sur 1905) des survivants non handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 186 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0000

36 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes ont subi des violences psychologiqueseacutemotionnelles contre 2325 pour cent (443 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 342 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0377

37 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 3583 pour cent (43 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un partenaire ou eacutepoux contre 4871 pour cent (928 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1288 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0006

38 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un eacutetranger contre 2273 pour cent (433 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 394 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0316

39 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 83 pour cent (100 sur 120) des survi-

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vants handicapeacutes sont des femmes contre 95 pour cent (1812 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des femmes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 12 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de 0000

40 Au cours du processus de consentement eacuteclaireacute il eacutetait conseilleacute aux femmes de ne pas partager leurs expeacuteriences personnelles et de consentir agrave ce que leurs informations soient utiliseacutees dans des rapports afin drsquoameacuteliorer les programmes au Burundi et dans drsquoautres pays Toutes les femmes handicapeacutees intellectuelles souffraient juste de leacutegegraveres deacuteficiences et par conseacutequent eacutetaient en mesure de comprendre ce processus de consentement mais elles eacutetaient eacutegalement en preacutesence de leurs individus responsables Les questions de groupes de discussion ne portaient pas sur ces informations personnelles Les femmes dans ce groupe toutefois ont continueacute agrave divulguer des expeacuteriences personnelles tout au long de la discussion Tous les participants ont reccedilu des conseils sur les services disponibles aux survivants de la VBG et un soutien perma-nent eacutetait fourni par le personnel WPE de lrsquoIRC

41 Laurie E Powers Rosemary B Hughes and Emily M Lund Interpersonal violence and women with disabilities A re-search update (Harrisburg PA National Resource Center on Domestic Violence 2009)

42 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 1667 pour cent (20 sur 120) des survivants handicapeacutes sont des hommes et 488 pour cent (93 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des hommes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1170 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de Fischer de 0000

43 Les femmes les filles les garccedilons et les hommes handi-capeacutes peuvent subir des violences sur la base du genre et du handicap La contribution speacutecifique de chacun de ces facteurs va varier et les causes sous-jacentes de lrsquooppression et des abus sont souvent complexes et croiseacutees De fait il est difficile de faire la distinction et de reacutepondre seacutepareacutement Degraves lors il srsquoavegravere important de surveiller et reacutepondre agrave toutes les formes de violences et discriminations dans les environnements humanitaires notamment contre les groupes les plus marginaliseacutes au sein de la communauteacute afin de faire progresser lrsquoeacutegaliteacute des genres pour les groupes extrecircmement marginaliseacutes et opprimeacutes au sein de la communauteacute Des reacutesultats agrave

plus grande eacutechelle issus du projet et refleacutetant le caractegravere croiseacute des facteurs genre handicap et drsquoautres facteurs pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes et des rapports de recherche plus deacutetailleacutes sur ce sujet seront disponibles sur le site web de Commission des femmes pour les reacutefugieacutes httpswomensrefugeecom-missionorgprogramsdisabilitiesresearch-and-resourcesdocument945-building-capacity-for-disability-inclusion-in-gender-based-violence-gbv-programming-in-humanitarian-settings-overviewcatid=232

44 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

45 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 325 pour cent (39 sur 120) des survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours suivant lrsquoincident et 4398 pour cent (837 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1148 pour cent est consideacuterable du point de vue statis-tique avec une p-value de Fischer de 0017

46 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG 4083 pour cent (49 sur 120) survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC plus drsquo1 mois apregraves lrsquoincident et 3442 pour cent (655 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes plus drsquo1 moins apregraves lrsquoincident Des tests confir-ment que cette diffeacuterence de 641 pour cent nrsquoest pas consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0166

47 Commission des femmes pour les reacutefugieacutes Strong girls powerful women Program planning and design for ado-lescent girls in humanitarian settings (2014) httpswo-mensrefugeecommissionorgresourcesdocument1036-strong-girls-powerful-women-report

48 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuidelines2005pdf

49 Global Protection Cluster Protection mainstreaming (nd) httpwwwglobalprotectionclusterorgenareas-of-responsibilityprotection-mainstreaminghtml

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Tableau A Reacutesumeacute des pays contextes et activiteacutes meneacutes au cours de la phase 1 du projetPays Contexte opeacuterationnel Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie MyrsquoAni mdash Environnement de camp prolongeacute

Discussions de groupe avec de reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handi-capeacutes et leurs individus responsables (25 participants) leaders communautaires (11 participants) et travailleurs communautaires et travailleurs sociaux (13 participants)

Entretiens avec des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables (4 entretiens mdash 7 personnes)

Consultations avec lrsquoAssociation de handicapeacutes (32 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (19 personnes)

Burundi Bujumbura mdash Environnement urbain

Kinama Mussasa et Bwagiriza mdash

Camps

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes congolais handi-capeacutes et leurs individus responsables (161 participants)

Entretien avec une fille handicapeacutee et son individu responsable (1 entretien mdash 2 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (13 personnes)

Jordanie Zaatari mdash Camp

Irbid Mafraq et Ramtha mdash Envi-ronnements urbains

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus respon-sables (113 participants) et volontaire de la communauteacute de reacutefugieacutes (11 participants)

Entretiens avec des filles handicapeacutees et leurs indi-vidus responsables (2 entretiens mdash 4 personnes)

Consultations avec les acteurs humani-taires (30 personnes)

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Grozny Reacutepublique de Tcheacutetcheacutenie mdash Environnement urbain de reconstruction post-conflit

Discussion de groupe avec les individus respon-sables drsquoenfants handicapeacutes (12 participants)

Entretiens avec des femmes et filles handica-peacutees (11 entretiens mdash 11 personnes)

Consultations de personnels drsquoONG de femmes (16 personnes)

Ces discussions de groupe et entretiens ont eacuteteacute reacutealiseacutes par des ONG partenaires de lrsquoIRC dans le Caucase du Nord

Annexe 1 Reacutesumeacute des activiteacutes entreprises dans la meacutethodologie du projet

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Tableau B Reacutecapitulatif des activiteacutes drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilotePays Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie Discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handicapeacutes et leurs individus responsables (24 participants) et des leaders communautaires (11 participants)

Atelier drsquointervenants (21 personnes)

Burundi Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (89 participants) et des leaders communautaires (10 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (18 participants)

Atelier drsquointervenants (41 personnes)

Jordanie Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus responsables (14 participants)

Entretiens avec les professionnels de la VBG (3 participants)

Des expeacuteriences du changement ont eacuteteacute conduite par le personnel WPE en Jordanie et des entretiens avec des professionnels ont eacuteteacute reacutealiseacutes par teacuteleacutephone

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (26 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (7 participants)

Atelier drsquointervenants (26 personnes)

41

Les ateliers drsquointervenants au Burundi en Eacutethiopie et en Caucase du Nord et des expeacuteriences du changement en provenance de Jordanie visaient agrave collecter des messages-cleacutes et recommandations de diffeacuterents groupes impliqueacutes dans le projet sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG Leurs recommandations eacutetaient axeacutees sur les points ci-apregraves

bull Renforcement du plaidoyer sur la non-discrimination

laquo Des sessions de sensibilisation communautaires continues cibleacutees mettant en exergue les droits des personnes handica-peacutees notamment autour des questions relatives aux individus responsables de sexe feacuteminin et masculin raquo (Recommandations provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Consultations permanentes avec les personnes handicapeacutees sur la planification des programmes

laquo Il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne precirctent pas attention agrave nos opinions Nous aimerions rencontrer certaines filles dans un cafeacute ou un endroit uniquement pour filles avec et sans handicap Juste les filles sans adultes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo (Exposeacute du groupe des filles mdash Atelier drsquointervenants Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

bull Mise en exergue des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees

laquo Eacutelaborer un plan ou moyen de partage des expeacuteriences de reacuteussite de personnes handicapeacutees ayant reacuteussi dans des activiteacutes eacuteconomiques et professionnelles Se servir de ces succegraves comme moyen drsquoencourager drsquoautres groupes agrave inclure les personnes handicapeacutees dans ces types de programmes raquo (Recommandation provenant des hommes handicapeacutes mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Renforcement des activiteacutes de sensibilisation et de soutien par les pairs

laquo Effectuer plus de visites agrave domicile chez les femmes et filles handicapeacutees qui sont les plus isoleacutees Eacutelaborer un plan pour des visites reacuteguliegraveres et des contacts entre les eacutequipes [VBG] et leurs familles raquo (Recommandation provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Eacutethiopie)

bull Travail avec les familles

laquo Former un comiteacute drsquoindividus responsables pour donner des conseils sur lrsquoeacutelaboration des programmes Consacrer du temps pour enseigner des leccedilons sur comment ecirctre un meilleur deacutefenseur de la famille fournir des informations sur comment mieux utiliser des systegravemes et ecirctre moins deacutependants des agents de mobilisation communautaire raquo (Recommandation provenant drsquoindividus responsables mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Fourniture de soutien mateacuteriel et de strateacutegies de transport

laquo Recommander la fourniture de transport du fait de la difficile situation financiegravere (ou indemniteacutes de transport) raquo (Entretien avec un individu responsable de sexe feacuteminin mdash Irbid Jordanie)

Annexe 2 Recommandations issues des ateliers des intervenants

Page 2: « Je vois que cela est possibles33660.pcdn.co/wp-content/uploads/2020/04/Je-vois-que... · 2020-04-15 · 2 leur incapacité à laisser les personnes dont elles s’occupent. Pratiques

Remerciements

La Commission des femmes pour les reacutefugieacutes (WRC) travaille agrave lrsquoameacutelioration et la protection des droits des femmes des enfants et des jeunes deacuteplaceacutes par les conflits et crises La WRC megravene des recherches sur leurs besoins identifie des solutions et plaide pour des programmes et politiques pouvant renforcer leur reacutesilience et entraicircner le changement dans les pratiques humanitaires

LrsquoInternational Rescue Committee (IRC) aide les personnes dont les vies et les moyens de subsistance sont eacutebranleacutes par les conflits et les deacutesastres agrave survivre se remettre et prendre en main leur avenir Les eacutequipes de lrsquoIRC fournissent des soins de santeacute du soutien eacuteducationnel et eacuteconomique afin drsquoaider des personnes dans 40 pays avec des programmes speacutecialement conccedilus pour les femmes et les enfants

Ce projet a eacuteteacute initieacute par lrsquoIRC et la WRC avec lrsquoappui du Deacutepartement des Affaires eacutetrangegraveres et du commerce mdash LrsquoAustralian Aid Program et lrsquoOpen Society Foundations Le projet eacutetait coordonneacute par Leora Ward Conseiller technique principal Uniteacute Protection et autonomisation de la femme agrave lrsquoIRC Le rapport de recherche eacutetait eacutelaboreacute par Emma Pearce Responsable principal du programme Handicap agrave la WRC avec le feedback et les contributions de Dale Buscher Directeur principal des programmes WRC Elizabeth Cafferty Responsable principal du plaidoyer WRC Heather Cole Conseiller technique Protection et promotion de la femme IRC Sarah Green Consultante Sandra Krause Directrice du programme de santeacute sexuelle et reproductive WRC Elizabeth Sherwood Consultante en handicap Mihoko Tanabe Responsable principal de programme Santeacute sexuelle et reproductive WRC Joan Timoney Directeur principal du plaidoyer et des relations exteacuterieures WRC et Leora Ward Conseiller technique principal Protection et autonomisation de la femme IRC

Jillian Foster Consultant a apporteacute son concours par lrsquoanalyse des donneacutees qualitatives et dirigeacute lrsquoanalyse des donneacutees quantitatives agrave partir de la phase 1 du projet Les eacutevaluations participatives de la phase 3 du projet ont eacuteteacute faciliteacutees par Emma Pearce et Elizabeth Sherwood du programme Handicap de la WRC Diana Quick Directrice des communications agrave la WRC a assureacute la reacutevision et la mise en forme du rapport

Merci aux programmes nationaux de lrsquoIRC en Eacutethiopie au Burundi en Jordanie et au Caucase du Nord dans la Feacutedeacuteration de Russie qui ont joueacute un rocircle central dans ce projet LrsquoIRC et la WRC remercient eacutegalement tous les organismes des Nations unies et les organisations non gouvernementales et organisations de la socieacuteteacute civile qui ont contribueacute aux consultations tout au long du projet Enfin lrsquoIRC et la WRC sont tregraves reconnaissants envers les personnes handicapeacutees et leurs familles qui ont consacreacute de leur temps preacutecieux et apporteacute des contributions et ideacutees pour le changement tout au long de ce projet

Photo de couverture Alem et sa fille Tsigab vivent dans un camp de reacutefugieacutes en Eacutethiopie Pour lire leur laquo Expeacuterience du changement raquo rendez-vous sur httpwrcmsdisability_GBV copy Elizabeth SherwoodWRC

copy 2015

ISBN1-58030-137-1

Womenrsquos Refugee Commission 122 East 42nd Street New York NY 10168-1289t 2125513115 infowrcommissionorg womensrefugeecommissionorg

Womenrsquos Refugee CommissionResearch Rethink Resolve

Table des matiegraveresAcronymes et abreacuteviations i

Reacutesumeacute analytique1

Principaux reacutesultats et leccedilons apprises 1

Pratiques positives pour faciliter lrsquoinclusion du handicap 2

Introduction 3

Meacutethodologie du projet 6

Analyse des risques et consentement 10

Phase 1 Eacutevaluation initiale des programmes de VBG dans des pays pilotes 10

Violence subie par des personnes handicapeacutees et des individus responsables 10

Autres formes de violence contre les personnes handicapeacutees 13

Principaux facteurs qui rendent les personnes handicapeacutees plus vulneacuterables

agrave la violence baseacutee sur le genre 14

Barriegraveres agrave lrsquoaccegraves aux services et programmes relatifs agrave la VBG17

Phase 2 Activiteacutes visant agrave ameacuteliorer lrsquoinclusion du handicap dans

les programmes sur la VBG dans les pays pilotes 21

Phase 3 Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans

les programmes relatifs agrave la VBG 23

Renforcer les capaciteacutes des professionnels de la VBG sur lrsquoinclusion du handicap 23

Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG 25

Recommandations 32

Recommandations pour acteurs de la VBG 32

Recommandations pour acteurs du handicap 32

Recommandations pour tous les acteurs humanitaires 34

Recommandations pour bailleurs de fonds et gouvernements 35

Notes 36

Annexe 1 Reacutesumeacute des activiteacutes entreprises dans la meacutethodologie du projet 39

Annexe 2 Recommandations issues des ateliers des intervenants 41

i

AVEC Association Villageoise drsquoEacutepargne et de Creacutedit

CDPH Convention relative au droit des personnes handicapeacutees

DPO Organisation de personnes handicapeacutees

HCR Haut commissariat des Nations unies pour les reacutefugieacutes

IASC Comiteacute permanent interorganisations

IEC Information eacuteducation et communication

IMSVBG Systegraveme de gestion des informations sur la violence baseacutee sur le genre

IRC International Rescue Committee

ONG Organisation non gouvernementale

VBG Violence baseacutee sur le genre

VPI Violence infligeacutee par le partenaire intime

WPE Protection et autonomisation de la femme

WRC Commission des femmes pour les reacutefugieacutes (Womenrsquos Refugee Commission)

Acronyms amp Abbreviations

1

Reacutesumeacute analytique

La violence baseacutee sur le genre (VBG) est une question de droit de lrsquohomme et de santeacute publique largement reconnu touchant au moins une femme sur trois agrave travers le monde1 La VBG peut devenir encore plus perverse dans les situations de crise ougrave les meacutecanismes de protection communautaires et institutionnels sont souvent affaiblis ou deacutetruits Les hommes et les garccedilons sont eacutegalement vulneacuterables agrave la violence pendant le conflit et le deacuteplacement notamment la violence sexuelle quoique dans une moindre mesure que les femmes et les filles

Estimeacutees agrave 76 millions2 les personnes handicapeacutees vivant dans des situations de deacuteplacement forceacute sont exposeacutees agrave un risque accru de VBG parce qursquoelles sont laquo moins en mesure de se proteacuteger des dangers raquo deacutependant davantage des autres pour leur survie moins puissantes et moins visibles3 Les individus responsables des personnes handicapeacutees dont la plupart sont les femmes et les filles peuvent eacutegalement ecirctre exposeacutes agrave un risque de VBG eacutetant donneacute que leurs responsabiliteacutes peuvent les empecirccher drsquoacceacuteder aux opportuniteacutes sociales et eacuteconomiques contribuant ainsi agrave leur isolement et deacutependance

En deacutepit de lrsquoeacutechelle et de la graviteacute du problegraveme les personnes handicapeacutees dans des environnements humanitaires sont souvent exclues des programmes et services conccedilus pour preacutevenir et reacutepondre agrave la VBG4 5 du fait des formes multiples et croiseacutees de discriminations qursquoelles subissent sur la base du genre et du handicap En reacuteponse agrave cela lrsquoInternational Rescue Committee (IRC) et la Commission des femmes pour les reacutefugieacutes (WRC) ont meneacute un projet visant agrave identifier ces barriegraveres et pour piloter et eacutevaluer les solutions de promotion de lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de VBG dans les environnements de conflit Le projet a eacuteteacute meneacute au sein de communauteacutes affecteacutees au Burundi en Eacutethiopie en Jordanie et au Caucase du Nord en Feacutedeacuteration de Russie Agrave travers une approche participative il a solliciteacute les contributions des femmes des filles des garccedilons et des hommes handicapeacutes et leurs individus responsables afin drsquoinformer le deacuteveloppement drsquoactiviteacutes et drsquooutils permettant de faciliter lrsquoinclusion du handicap et comprendre que qui a marcheacute et quel changement leur eacutetait le plus important

Ce rapport document les reacutesultats et les leccedilons apprises du projet et conclut sur des recommandations pratiques pour un ensemble drsquoacteurs humanitaires les gouvernements et bailleurs de fonds en vue de lrsquoameacutelioration de lrsquoinclusion du handicap dans les programmes sur la VBG dans les environnements humani-taires Les expeacuteriences du changement provenant de femmes et filles handicapeacutees impliqueacutees dans le projet un une trousse agrave outils pour les professionnels de la VBG y compris des outils et orientations destineacutees agrave les aider agrave renforcer lrsquoinclusion du

handicap dans leur travail sont disponibles sur httpwrcmsdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Principaux reacutesultats et leccedilons apprises

Types de violences

La violence sexuelle eacutetait le type de VBG le plus courant rapporteacute par les participants aux groupes de discussion dans les environnements du projet certaines femmes et filles handi-capeacutees se deacuteclarant victimes de violence sexuelle y compris le viol de faccedilon reacutepeacuteteacutee et reacuteguliegravere et du fait de multiples auteurs Les femmes et les filles ayant un6 handicap mental et intellectuel eacutetaient perccedilues comme eacutetant les plus exposeacutees agrave la violence sexuelle et leur famille ainsi que les prestataires de service nrsquoen prenant connaissance que lorsqursquoelles sont deacutejagrave enceintes Des violences sexuelles contre les hommes et les garccedilons ayant un handicap intellectuel ont eacutegalement eacuteteacute rapporteacutees au Burundi et en Jordanie quoique dans une moindre mesure Lrsquoisolement social la perte de reacuteseaux de protection communautaire et les changements dans les rocircles sexosociaux notamment dans les meacutenages ougrave une personne aurait un handicap nouvellement acquis augmentent la vulneacuterabiliteacute des personnes handicapeacutees mais eacutegalement des individus responsables de sexe feacuteminin agrave la violence aussi bien agrave lrsquointeacuterieur du meacutenage que dans lrsquoespace public

Barriegraveres agrave lrsquoaccegraves

Les participants au projet ont le plus freacutequemment rapporteacute que des attitudes neacutegatives et discriminations de la part des pres-tataires de services relatifs agrave la VBG des membre de la famille et de la communauteacute empecircchaient leur accegraves aux activiteacutes de preacutevention des VBG et aux services de reacuteponse Le fait que les survivants handicapeacutes peuvent ne pas ecirctre crus lorsqursquoils signalent des violences le manque de confidentialiteacute et le risque de faire lrsquoobjet drsquoautres stigmatisations et marginalisations ont eacuteteacute preacutesenteacutes comme des facteurs empecircchant les survivants handicapeacutes drsquoavoir recours aux services et agrave lrsquoassistance La capaciteacute des personnes handicapeacutees agrave participer agrave et agrave beacuteneacute-ficier des activiteacutes de preacutevention des VBG est sous-estimeacutee par les responsables de programmes et les membres de la communauteacute et ainsi elles ne sont pas inviteacutees agrave participer Des moyens de transport inadeacutequats vers les sites des activiteacutes et centres de service et le manque drsquoutilisation drsquoapproches de communication approprieacutees par les professionnels de la VBG notamment pour les personnes sourdes ou ayant des handicap intellectuels ont eacutegalement eacuteteacute citeacutes comme barriegraveres agrave lrsquoaccegraves et agrave la participation Les individus responsables des personnes handicapeacutees se sont eacutegalement dit exclues des activiteacutes du fait de

2

leur incapaciteacute agrave laisser les personnes dont elles srsquooccupent

Pratiques positives pour faciliter lrsquoinclusion du handicap

Renforcement des capaciteacutes des professionnels de la VBG Les professionnels de la VBG ont rapporteacute un change-ment positif dans leurs attitudes lorsqursquoelles travaillent avec les personnes handicapeacutees notamment comme reacutesultat des activ-iteacutes drsquoapprentissage fondeacutees sur lrsquoexpeacuterience et la reacuteflexion dans le projet Travailler directement avec les survivants handicapeacutes a permis aux professionnels de voir au-delagrave du handicap de la personne drsquoappreacutecier leurs aptitudes et capaciteacutes et de recon-naicirctre qursquoils peuvent beacuteneacuteficier de et apporter des contributions positives aux activiteacutes portant sur la VBG Les professionnels ont eacutegalement appris agrave reconnaicirctre que les survivants handicapeacutes ont plusieurs besoins qui sont les mecircmes que ceux des personnes sans handicap et que les professionnels pourraient appliquer leur formation actuelle srsquoagissant de lrsquoutilisation drsquoune approche centreacutee sur le survivant dans le travail avec ce groupe Les professionnels de la VBG ont eacutegalement appris agrave mieux adapter leurs services aux survivants handicapeacutes mdash y compris agrave travers des visites agrave domicile des activiteacutes agrave domicile et des services de gestion de cas speacutecialiseacutes avec des approches de communica-tion plus efficaces et plus approprieacutees

Offrir aux femmes et filles handicapeacutees et aux individus responsables des activiteacutes drsquoautonomisation sociale et eacuteconomique permettant drsquoeacutetablir des reacuteseaux de pairs et une plus grande indeacutependance financiegravere Le reacutesultat le plus important citeacute par les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin eacutetait le deacuteveloppe-ment de plus de reacuteseaux de pairs plus robustes agrave travers diffeacuter-entes activiteacutes drsquoautonomisation sociale dont les groupes de discussion les programmes reposant sur les actifs pour adolescentes et les Associations Villageoises drsquoeacutepargne et de Creacutedit (AVEC) Ces activiteacutes ont renforceacute lrsquoeacutetablissement de relations et la confiance parmi les femmes et filles handi-capeacutees ainsi qursquoavec drsquoautres membres de la communauteacute Elles ont eacutegalement conduit agrave un eacutechange drsquoinformations et au deacuteveloppement des aptitudes une meilleure estime de soi et des opportuniteacutes permettant aux femmes et filles handicapeacutees drsquoecirctre reconnues non pas pour leur handicap mais pour leurs rocircles en tant que leaders amies et voisines apportant des contributions positives pour leurs communauteacutes mdash pouvant toutes servir de facteurs de protection contre les VBG Les femmes handicapeacutees et les individus responsables au sein des AVEC ont eacutegalement rapporteacute une indeacutependance et une prise de deacutecisions accrues ainsi qursquoun respect et un statut meilleurs au sein de la famille et la communauteacute du fait de leur

accegraves aux opportuniteacutes de geacuteneacuteration de revenus ce qui peut eacutegalement contribuer agrave reacuteduire leur vulneacuterabiliteacute aux VBG Les participants au projet ont noteacute que bacirctir les programmes autour des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees constituait un preacutealable important agrave lrsquoinclusion mais eacutegale-ment rapporteacute que pour plusieurs personnes handicapeacutees les programmes existants ne neacutecessitaient pas toujours des adaptations la simple invitation agrave participer eacutetait suffisante pour lever la barriegravere agrave la participation et promouvoir avec succegraves lrsquoinclusion

Promouvoir la repreacutesentation et le leadership des femmes handicapeacutees et des individus responsables au sein des institutions et activiteacutes communautaires conduisait non seulement agrave une meilleure prise en compte des preacuteoc-cupations de ces groupes au sein des organisations et programmes mais eacutegalement agrave une meilleure appreacuteciation par drsquoautres membres de la communauteacute des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees

Introduction

Plus de 51 millions de personnes agrave travers le monde sont actuellement deacuteplaceacutees du fait de conflits et de crises7 LrsquoOrganisation mondiale de la santeacute estime que toute popula-tion est constitueacutee agrave 15 pour cent de personnes handicapeacutees8 avec des proportions consideacuterablement plus eacuteleveacutees parmi les populations affecteacutees par le conflit Ainsi il y aurait jusqursquoagrave 76 millions de personnes handicapeacutees vivant en situation de deacuteplacement forceacute

La violence baseacutee sur le genre (VBG) est une question de droit de lrsquohomme et de santeacute publique largement reconnue touchant au moins une femme sur trois agrave travers le monde9 La VBG peut devenir encore plus perverse dans les situations de crise ougrave les meacutecanismes de protection sociaux communautaires et institu-tionnels sont affaiblis ou deacutetruits Les hommes et les garccedilons sont eacutegalement vulneacuterables agrave la VBG notamment la violence sexuelle pendant le conflit et le deacuteplacement quoique dans une moindre

Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapeacutees (2006)

laquo Les personnes handicapeacutees comprennent les personnes qui ont une deacuteficience physique mentale intellectuelle ou sensorielle agrave long terme et qui en interaction avec diffeacuterentes barriegraveres peut empecirccher leur participation inteacutegrale et effective agrave la socieacuteteacute sur une base eacutegale avec les autres raquo

3

mesure que les femmes et les filles Les programmes et activiteacutes destineacutes agrave atteacutenuer le risque de VBG et fournir un soutien aux survivants et donc consideacutereacutes comme des parties inteacutegrantes agrave partir des phases initiales de la reacuteponse humanitaire10

Les personnes handicapeacutees vivant dans des situations de deacuteplacement forceacute sont exposeacutees agrave un risque accru de VBG pendant les crises parce qursquoelles sont laquo moins en mesure de se proteacuteger des dangers deacutependant davantage des autres pour leur survie moins puissantes et moins visibles raquo11 Les individus responsables des personnes handicapeacutees dont la plupart sont les femmes et les filles peuvent eacutegalement ecirctre exposeacutes agrave un risque de VBG eacutetant donneacute que leurs responsabiliteacutes peuvent les empecirccher drsquoacceacuteder aux opportuniteacutes sociales et eacuteconomiques contribuant ainsi agrave leur isolement et deacutependance

La Convention des Nations unies relative au droit des personnes handicapeacutees (CRDPH) exige des Eacutetats Parties qursquoils srsquoassurent que les personnes handicapeacutees soient proteacutegeacutees dans les situ-ations de risque ou de crise humanitaire (article 11) et que la coopeacuteration internationale soit accessible agrave et tienne compte des personnes handicapeacutees (article 32) Elle demande eacutegale-ment aux Eacutetats de laquo veiller agrave ce que les services de protection tiennent compte de lrsquoacircge du sexe et du handicap des inteacute-resseacutes raquo (article 16)12

Toutefois des recherches indiquent que les personnes handi-capeacutees nrsquoont pas un accegraves aux programmes relatifs agrave la VBG eacutegal agrave celui drsquoautres membres de communauteacutes dans des contextes humanitaires Par exemple Human Rights Watch a publieacute un document selon lequel les survivantes handicapeacutees en Ouganda pendant le conflit avaient un accegraves limiteacute aux

services drsquointervention y compris les services meacutedicaux et la justice13 Les femmes et filles handicapeacutees restent largement exclues des programmes de preacutevention y compris les multiples initiatives drsquoautonomisation de la femme visant agrave briser le cycle de vulneacuterabiliteacute agrave la violence Les adolescents et jeunes handi-capeacutes sont souvent exclus de lrsquoeacuteducation agrave la santeacute sexuelle et reproductive des moyens de subsistance et des programmes de soutien par les pairs qui pourraient reacuteduire leur exposition aux VBG dans ces contextes14 Enfin peu drsquoeacutetudes ont exploreacute le risque de VBG pour les personnes handicapeacutees dans ces contextes qui sont largement les femmes et les filles

Les professionnels de la violence baseacutee sur le genre opeacuterant dans des contextes humanitaires sont de plus en plus conscients de lrsquoaccroissement des risques de VBG auxquels les personnes handicapeacutees sont exposeacutees et reconnaissent la neacutecessiteacute drsquoameacuteliorer lrsquoaccessibiliteacute et leur inclusion dans les programmes relatifs agrave la VBG agrave ce jour toutefois il nrsquoy a eu aucune eacutevaluation des strateacutegies de promotion de lrsquoinclusion du handicap dans les activiteacutes relatives agrave la VBG dans les envi-ronnements humanitaires aucun exemple deacutetailleacute de pratiques positives et peut drsquoorientations sur les programmes visant agrave assister les professionnels sur le terrain

De 2013 agrave 2015 lrsquoInternational Rescue Committee (IRC) et la Commission des femmes pour les reacutefugieacutes (WRC) ont meneacute un projet destineacute agrave renforcer les capaciteacutes et contribuer agrave la base factuelle sur les strateacutegies efficaces pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG dans les environnements affecteacutes par le conflit Ce rapport document les reacutesultats du projet identifie les pratiques positives drsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes relatifs agrave la VBG et conclut sur des recommandations pour faire progresser lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de VBG dans le secteur humanitaire

Qursquoest-ce que lrsquoinclusion du handicap

Le terme laquo inclusion du handicap raquo renvoie agrave un large eacuteventail de strateacutegies visant agrave promouvoir la pleine et eacutegale participa-tion des personnes handicapeacutees dans la socieacuteteacute Lrsquoinclusion du handicap dans les contextes humanitaires serait reacutealiseacutee agrave travers une approche agrave deux volets qui integravegre aussi bien les questions de handicap que la participation des personnes handicapeacutees dans tous les aspects de lrsquoeacutelaboration et de la mise en œuvre des programmes et engage des actions cibleacutees pour satisfaire leurs besoins speacutecifiques et les autono-miser agrave participer entiegraverement15

Lrsquoimpact du handicap vont au-delagrave des individus et affecte les meacutenages et communauteacutes renforccedilant la pauvreteacute et entra-vant le deacuteveloppement humain et social16 agrave ce titre les indi-

Qursquoest-ce que la violence baseacutee sur le genre

La violence baseacutee sur le genre renvoie agrave laquo tout acte preacutejudiciable perpeacutetreacute contre la volonteacute une personne et qui est baseacute sur des diffeacuterences attribueacutees socialement (notamment le genre) entre les hommes et les femmes Elle inclut les actes qui infligent des peines ou souf-frances physiques mentales ou sexuelles des menaces ou drsquoautres actes tels que la coercition et drsquoautres priva-tions de liberteacute perpeacutetreacutes dans un cadre aussi bien public que priveacute raquo(IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions contre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humanitaire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015))

4

vidus responsables et membres de la famille des personnes handicapeacutees peuvent eacutegalement faire face agrave la reacuteduction des opportuniteacutes lrsquoexclusion sociale et la stigmatisation Les programmes relatifs agrave la VBG doivent par conseacutequent tenir compte de la faccedilon dont le handicap affecte les individus les membres de famille et la communauteacute dans lrsquoensemble lors du deacuteveloppement des strateacutegies drsquoinclusion

Lrsquointersection du genre du handicap et du deacuteplacement

Les causes profondes de la VBG sont les ineacutegaliteacutes struc-turelles et systeacutematiques entre les genres les normes de genres sous-jacentes les abus de pouvoir accrus entre les hommes et les femmes en tant que groupes sociaux La violence contre les femmes et les filles constitue agrave la fois une conseacutequence et une cause de cette ineacutegaliteacute renforceacutee par le deacutesavantage eacuteconomique et la deacutependance et les espaces sociaux restreints Plusieurs individus toutefois ne connais-sent pas des ineacutegaliteacutes structurelles et des pouvoirs ineacutegaux dus au genre seul et drsquoautres facteurs tels que lrsquoethniciteacute et la race la religion lrsquoacircge lrsquoorientation sexuelle le statut socioeacuteconomique et le handicap contribuent souvent agrave la marginalisation drsquoun individu dans la socieacuteteacute17

Les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables qui ont eacuteteacute deacuteplaceacutes du fait des crises et des conflits connaissent des formes multiples croiseacutees et parfois se renforccedilant mutuellement de discrimi-nation et drsquooppression en plus de leur risque de violence y compris les VBG Pour les femmes et les filles en particu-lier les situations de crise exacerbent et accroissent les risques auxquels elles sont deacutejagrave exposeacutees en temps de paix Lorsqursquoagrave cela srsquoajoute la discrimination et lrsquooppression lieacutees au handicap et avec les exigences de la prise en charge les violences auxquelles les femmes font faces sont davantage consideacuterables Approcher les VBG agrave travers une analyse inter-sectorielle nous aide agrave mieux comprendre les multiples iden-titeacutes et expeacuteriences des personnes handicapeacutees18 y compris lrsquoineacutegaliteacute et la discrimination entre les hommes et les femmes et au sein de sous-ensembles drsquohommes et des femmes19 qui faccedilonneraient singuliegraverement leur expeacuterience des VBG et peuvent ecirctre utiliseacutees pour ameacuteliorer la fourniture de services le plaidoyer et les prioriteacutes du programme

Suivant la description faite dans la CRDPH le handicap est le reacutesultat des interactions entre les deacuteficiences et drsquoautres barriegraveres sociales20 Les personnes handicapeacutees ne sont pas plus vulneacuterables agrave la violence du fait de leur deacuteficience mais plutocirct parce qursquoelles sont perccedilues comme eacutetant diffeacuterentes ont moins de pouvoir et un statut infeacuterieur sont marginaliseacutees et sont mecircme directement cibleacutees pour la violence21 Par

conseacutequent ce projet visait non seulement agrave comprendre la vulneacuterabiliteacute individuelle aux VBG mais eacutegalement comment les relations les facteurs communautaires et sociaux lieacutes aussi bien au genre qursquoau handicap dans le contexte de deacuteplace-ment augmentent le risque de violence pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables22

Principes directeurs de lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Les principes suivants ont eacuteteacute deacutefinis au cours des phases initi-ales du projet afin drsquoorienter les professionnels de la VBG Ces principes sont destineacutes agrave compleacuteter et agrave renforcer lrsquoapproche centreacutee sur le survivant dans les programmes relatifs agrave la VBG qui laquo vise agrave creacuteer un environnement propice dans lequel les droits drsquoun survivant de la VBG sont respecteacutes et sa seacutecuriteacute assureacutee et au sein duquel le survivant est traiteacute avec digniteacute et respect Lrsquoapproche aide agrave promouvoir le relegravevement drsquoun survivant en renforccedilant sa capaciteacute agrave identifier et agrave exprimer ses besoins et souhaits ainsi que sa capaciteacute agrave prendre des deacuteci-sions sur les interventions eacuteventuelles raquo23

Le droit agrave la participation et agrave lrsquoinclusion Les profession-nels de la VBG doivent reconnaicirctre la diversiteacute de la population qursquoils servent y compris les diffeacuterents risques auxquels sont exposeacutes les femmes filles et garccedilons ayant diffeacuterents types de handicaps dans les environnements humanitaires et le besoin de rendre les services et les activiteacutes accessibles agrave et impor-tants pour ces groupes Lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et des individus responsables notamment les femmes et les filles constituer une composante essentielle de leur travail et non quelque chose de laquo speacutecial raquo ou de distinct

Se focaliser sur la personne en geacuteneacuteral et non sur son handicap Les professionnels de la VBG doivent reconnaicirctre que les personnes handicapeacutees ont des expeacuteriences de vie des aptitudes et capaciteacutes des recircves et des objectifs Elles ont plusieurs identiteacutes mentors leaders femmes megraveres sœurs amis et voisins

Ne pas faire de suppositions Les professionnels de la VBG ne doivent pas supposer qursquoils savent ce qursquoune personne handicapeacutee veut ou ressent ou qursquoils savent ce qui est meilleur Ne pas supposer que parce qursquoune personne est handicapeacutee elle est incapable de faire certaines choses ou ne souhaitent pas participer agrave certaines activiteacutes Prendre le temps de les consulter explorer leurs inteacuterecircts et leur donner des opportu-niteacutes tout comme avec drsquoautres survivants des VBG

Identifier et utiliser les forces et les capaciteacutes travailler avec les personnes handicapeacutees ainsi que leurs membres de famille

5

pour identifier leurs aptitudes et capaciteacutes et les utiliser pour la conception la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des programmes relatifs agrave la VBG Les personnes handicapeacutees sont les experts de leur handicap et peuvent fournir des orientations deacutetermi-nantes sur comment adapter les programmes et activiteacutes afin de mieux les servir Les plans drsquoactions individuels doivent ecirctre eacutelaboreacutes sur la base des capaciteacutes des individus

Mettre lrsquoaccent sur laquo travailler avec raquo Les deacutecisions concer-nant les personnes handicapeacutees notamment les femmes et les

filles sont souvent prises par drsquoautres personnes y compris les membres de la famille les individus responsables partenaires et mecircme les prestataires de services Les professionnels de la VBG doivent au contraire adopter lrsquoapproche qui consiste agrave travailler avec des personnes handicapeacutees agrave travers un processus collaboratif qui identifie leurs preacuteoccupations prior-iteacutes et objectifs eacuteviter de renforcer les dynamiques de pouvoir neacutegatives en prenant les deacutecisions pour eux et les aider plutocirct agrave deacutevelopper leur propre sens de lrsquoorganisation et pouvoir de

Scheacutema 1 Pouvoir et ineacutegaliteacute mdash Exemples de lrsquointersection entre le genre le handicap et le deacuteplacement

Genre

Ineacutegaliteacute structurelle Discrimina-tion sociale Rocircles sexosociaux

(feacuteminiteacutemasculiniteacutesexualiteacute) Controcircle des ressources

et prise de deacutecisions

DeacuteplacementInseacutecuriteacute

Changement danslrsquoenvironnement physique

Accroicirctre la probabiliteacute de nou-velles

deacuteficiences ou handicapsPerte de structures de soutien social

Reacuteduction des opportuniteacutesde geacuteneacuteration des revenus

Limitation de la fourniture desservices speacutecifiques au handicap

HandicapIneacutegaliteacute structurelleAttitudes neacutegatives

Perceptions drsquoincapaciteacuteExclusion sociale

Autonomie restreinteDeacutependance vis-agrave-vis des

individus responsablesStigmatisation de la sexualiteacute

et des relationsBarriegraveres dans lrsquoenvironnement

Pouvoir et

statut reacuteduits dans les

relations meacutenageset communauteacutes

6

prise de leurs propres deacutecisions

Travailler avec les individus responsables et les familles Le handicap affecte eacutegalement les membres des familles notam-ment les femmes et les filles qui peuvent jouer le rocircle drsquoindividu responsable Les professionnels de la VBG doivent chercher agrave comprendre les preacuteoccupations les prioriteacutes et objectifs des individus responsables et pour soutenir et renforcer les rela-tions saines et lrsquoeacutequilibre des dynamiques de pouvoir entre les individus responsables les personnes handicapeacutees et drsquoautres membres de la famille24

Meacutethodologie du projet

Ce projet reacutealiseacute de 2013 agrave 2015 visait agrave ameacuteliorer lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les activiteacutes relatives agrave la VBG dans les environnements humanitaires par

i lrsquoidentification des eacutecueils et des opportuniteacutes drsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG dans les environnements humanitaires

ii le pilotage et lrsquoeacutevaluation des actions qui encouragent lrsquoinclusion de personnes handicapeacutees et leurs familles au sein des programmes Protection et promotion de la femme (WPE) de lrsquoIRC dans quatre pays agrave savoir lrsquoEacutethiopie le Burundi la Jordanie et le Caucase du Nord en Feacutedeacuteration de Russie et

iii la documentation et le partage des strateacutegies efficaces des outils et ressources pour lrsquoinclusion du handicap au sein de la communauteacute humanitaire dans son ensemble

Phase 1 Eacutevaluation initiale des programmes relatifs agrave la VBG dans des pays pilotes (aoucirct - octobre 2013)

La premiegravere phase du projet visait agrave comprendre les besoins et les capaciteacutes des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables dans des environnements humanitaires en rela-tion avec les VBG identifier les barriegraveres potentielles et les facilitateurs de lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion dans les activiteacutes relatives aux VBG et enfin collecter des ideacutees sur comment combler les vides dans les programmes Quatre programmes WPE de lrsquoIRC ont eacuteteacute identifieacutes pour participer au projet mdash Eacutethiopie Burundi Jordanie et Caucase du Nord en Feacutedeacuteration de Russie Ces programmes ont eacuteteacute seacutelectionneacutes parce que leur personnel avaient exprimeacute leur inteacuterecirct et engagement agrave inclure le hand-icap et ensemble ils refleacutetaient diffeacuterentes reacutegions contextes opeacuterationnels (par ex reacutefugieacutes urbains et en camps deacuteplace-ments nouveaux et prolongeacutes reconstructions post-conflit) et types drsquoactiviteacutes relatives aux VBG (ex services de reacuteponse mobilisation communautaire autonomisation eacuteconomique et renforcement des mouvements des femmes)

Discussions au sein de groupes et entretiens individuels avec des personnes handi-capeacutees et individus responsables

Le Programme handicap de la WRC a aideacute le personnel de lrsquoIRC dans chacun des pays pilotes agrave rassembler des infor-mations chez les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables Cela srsquoest effectueacute agrave travers des discussions de groupe et des entretiens individuels avec les femmes

7

les filles garccedilons et hommes handicapeacutes et leurs individus responsables ainsi que des leaders communautaires dans certains contextes Les participants inteacuteresseacutes eacutetaient identi-fieacutes agrave travers des activiteacutes de sensibilisation communautaire et reacutefeacutereacutes par drsquoautres organisations y compris les organisa-tions de personnes handicapeacutees (DPO)25 Toutes les activiteacutes eacutetaient meneacutees dans les langues locales avec le concours drsquointerpregravetes

Plus de 330 personnes ont participeacute dans les quatre pays 221 personnes handicapeacutees (126 femmes 95 hommes) et 113 individus responsables (76 femmes 37 hommes) le quart des participants eacutetant acircgeacutes de moins de 24 ans La plupart des participants handicapeacutes avaient un handicap physique et intellectuel

Un total de 25 discussions de groupe ont eacuteteacute conduites dans cette eacutevaluation 14 discussions de groupe avec les femmes handicapeacutees et individus responsables de sexe feacuteminin neuf discussions de groupe avec les hommes handicapeacutes et indi-vidus responsables de sexe masculin et deux discussions de groupe avec des leaders communautaires et travailleurs communautaires

Des discussions de groupe distinctes ont eacuteteacute conduites avec les hommes et les femmes afin de collecter des informations speacutecifiques sur la VBG pour ces diffeacuterents groupes Les discussions de groupe comprenaient eacutegalement des activiteacutes participatives agrave lrsquoexemples des eacutetudes de cas visant agrave identi-fier la connaissance des services pour les survivants et des exercices de classement pour deacuteterminer les activiteacutes relatives aux VBG dont ils eacutetaient les plus informeacutes dans la commu-nauteacute Dans certains contextes de plus petits groupes eacutetait employeacutes pour obtenir les points de vue des adolescentes et des jeunes femmes handicapeacutees ou pour collecter des infor-mations aupregraves de personnes utilisant le langage des signes

Des entretiens individuels ont eacutegalement eacuteteacute reacutealiseacutes pour faciliter la participation de ceux qui nrsquoeacutetaient pas en mesure de participer aux groupes de discussion Cette approche eacutetait plus couramment utiliseacutee avec les personnes preacutesentant un handicap physique qui eacutetaient confineacutees agrave leurs maisons et celles preacutesentant des handicaps mentaux et intellectuels qui preacutefeacuteraient participer dans des environnements plus familiers ou neacutecessitaient des approches de communication plus indi-vidualiseacutees Dans la mesure du possible les entretiens eacutetaient reacutealiseacutes directement avec les personnes handicapeacutees Dans certains cas lorsqursquoaucune meacutethode de communication ne pouvait ecirctre eacutetablie les informations eacutetaient collecteacutees aupregraves des individus responsables Les personnes handicapeacutees restaient toutefois dans le processus afin de pouvoir eacutecouter les discussions et participer dans la mesure du possible et le

personnel pouvait continuer agrave apprendre davantage sur leurs aptitudes de communication

Voir Annexe 1 Tableau A (p 39) pour un reacutesumeacute des pays contextes et activiteacutes meneacutes au cours de la phase 1 du projet

Consultations avec les acteurs humanitaires

Agrave travers des entretiens informels et des discussions par petit groupe le personnel de lrsquoIRC des organisations partenaires drsquoautres ONG et organismes des Nations unies ont donneacute leur lectures des barriegraveres agrave lrsquoaccegraves et agrave lrsquoinclusion dans les activiteacutes relatives agrave la VBG pour les personnes handicapeacutees ainsi que les besoins de deacuteveloppement des capaciteacutes des professionnels de la VBG

Analyse des donneacutees de lrsquoIMSVBG

Le Systegraveme de gestion des informations sur la violence baseacutee sur le genre (IMSVBG) lanceacute en 2007 par lrsquoIRC le FNUAP et le HCR collecte des informations anonymes sur la deacutemographie les types de violences et les deacutetails de lrsquoincident26 et suivre les orientations faites pour les survivants ayant recours aux pres-tataires de services sur la VBG Ces donneacutees collecteacutees au Burundi et en Eacutethiopie de 2012 agrave 2013 eacutetaient deacutesagreacutegeacutees pour le handicap et analyseacutees pour documenter les tendances de violence chez les survivants handicapeacutes compleacutetant les reacutesultats qualitatifs issus des groupes de discussion et entretiens individuels LrsquoIMSVBG en Jordanie et au Caucase du Nord nrsquoeacutetait pas opeacuterationnel au cours de cette peacuteriode et de fait aucun ensemble de donneacutees compareacutees nrsquoeacutetait disponible pour analyse au cours de cette phase du projet pour ces pays

Le handicap eacutetait identifieacute soit par les survivants eux-mecircmes soit par les professionnels de la VBG au cours de leur consultation avec le survivant27 Le nombre de survivants handicapeacutes ayant pris attache avec lrsquoIRC au Burundi et en Eacutethiopie eacutetait infime De fait il eacutetait difficile de tirer des conclusions plus globales agrave partir de ces donneacutees Les donneacutees contenues dans ce rapport comprennent uniquement des informations provenant des survi-vants qui ont consenti agrave partager leurs informations agreacutegeacutees Elles concernent les cas rapporteacutes et ne sont aucunement repreacutesentatives de lrsquoincidence totale ou la preacutevalence des VBG au Burundi et en Eacutethiopie

Analyse des donneacutees

Une analyse preacuteliminaire des donneacutees a eacuteteacute reacutealiseacutee au niveau national au cours des visites de terrain en 2013 pour deacutefinir les activiteacutes pilotes approprieacutees pour la mise en œuvre Elle a eacuteteacute suivie drsquoune analyse de donneacutees plus complegravete en 2014 qui a porteacute sur les thegravemes communs agrave diffeacuterents pays et contextes Le codage theacutematique des discussions de groupe et notes

8

drsquointerview provenant du Burundi drsquoEacutethiopie et de Jordanie a eacuteteacute entrepris par deux codeurs et analyseacute sur la base des questions de recherche via le logiciel NVivo Les moyens eacutetaient calculeacutes par groupe et nombre de participants afin de reacuteduire les erreurs qui deacutecouleraient du recours agrave diffeacuterentes tailles drsquoeacutechantillons entre les trois pays La discussion de groupes et les notes drsquointerview nrsquoeacutetaient pas disponibles pour la Caucase du Nord ougrave les partenaires locaux ont conduit lrsquoeacutevaluation et eacutetaient par conseacutequent exclus du codage theacutematique Les donneacutees de lrsquoIMSVBG de 2012 et 2013 au Burundi et en Eacutethiopie eacutetaient analyseacutees au moyen de STATA pour identifier des thegravemes parallegraveles dans les donneacutees quantitatives et pour localiser des relations importantes et la variation entre des variables et au sein de sous-cateacutegories de variables28

Phase 2 Activiteacutes visant agrave renforcer lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG dans les pays pilotes (septembre 2013 - octobre 2014)

La deuxiegraveme phase du projet eacutetait focaliseacutee sur la mise en œuvre des activiteacutes pilotes visant agrave promouvoir lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion des activiteacutes de preacutevention et de reacuteponse aux VBG

Actions pilotes et programmes nationaux de WPE

Chaque programme WPE de lrsquoIRC eacutetait soutenu pour conce-voir et mettre en œuvre des actions pilotes sur la base des informations et suggestions collecteacutees chez les personnes handicapeacutees et les individus responsables au sein de groupes de discussion et lors des entretiens En ce qui concerne les programmes WPE ils eacutetaient axeacutes particuliegraverement sur les besoins des femmes et des filles handicapeacutees et ceux des femmes en tant qursquoindividus responsables Les hommes et les garccedilons handicapeacutes et les individus responsables toute-fois eacutetaient inclus dans les activiteacutes communautaires sur la VBG Les partenaires drsquoautres acteurs humanitaires et leaders communautaires eacutetaient eacutegalement impliqueacutes dans ce processus dans certains pays agrave travers des ateliers de planifi-cation des actions Les eacutequipes de WPE de lrsquoIRC ont ensuite mis en œuvre ces actions sur une peacuteriode pilote de 12 mois dans le projet

Outils et ressources pour professionnels de la VBG

Au cours de cette deuxiegraveme phase du projet lrsquoIRC et la WRC ont eacutelaboreacute des projets drsquooutils pour aider agrave promou-voir lrsquoinclusion du handicap dans les activiteacutes du programme sur la VBG et pour renforcer la capaciteacute et les aptitudes du personnel du programme VBG agrave assurer une gestion de cas approprieacutee centreacutee sur le survivant aux personnes handi-capeacutees Ces outils et ressources eacutetaient partageacutees avec les programmes nationaux agrave des fins de test et de feedback En outre les outils seacutelectionneacutes eacutetaient adapteacutes pour les profes-sionnels de la VBG provenant drsquoautres organisations et sont disponibles dans Trousse agrave outils pour professionnels de la VBG sur httpwrcmsdisability_GBV or wwwgbvre-spondersorg

Phase 3 Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG (septembre - novembre 2014)

Au cours de la troisiegraveme phase du projet le Programme handicap de la WRC a animeacute lrsquoeacutevaluation participative avec lrsquoIRC Programmes et partenaires nationaux WPE Lrsquoeacutevaluation visait agrave identifier

Personnel du programme WPE menant des activiteacutes de groupe avec des adolescentes et des adolescents handica-peacutes et leurs individus responsables mdash Jordaniecopy IRC Jordanie

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bull Reacutesultats mdash Changements dans la capaciteacute des profession-nels de la VBG agrave inclure les personnes handicapeacutees et les individus responsables dans leur travail les facteurs qui ont contribueacute agrave des changements positifs (facilitateurs) et les eacutecueils (barriegraveres) actuels

bull Reacutesultats mdash Changements dans lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables dans les activiteacutes preacutevention et de reacuteponse aux VBG les facteurs qui ont contribueacute agrave des changements positifs (facilitateurs) et les eacutecueils (barriegraveres) actuels

Une approche participative a eacuteteacute choisie pour engager les inter-venants et beacuteneacuteficiaires dans le processus drsquoeacutevaluation en tant que partenaires non seulement dans la collecte de donneacutees mais eacutegalement dans la deacutetermination du type de change-ment qui importe le plus Les approches participatives visaient eacutegalement agrave faciliter un processus drsquoapprentissage baseacute sur la reacuteflexion en cours entre les beacuteneacuteficiaires (aussi bien les personnes handicapeacutees et professionnels de la VBG) et pour promouvoir la collaboration entre les intervenants au-delagrave de la dureacutee de vie du projet Lrsquoeacutevaluation a offert lrsquoopportuniteacute agrave ces intervenants de reacutefleacutechir ensemble sur lrsquoeacutevolution du projet de geacuteneacuterer les leccedilons apprises et de planifier les prioriteacutes futures

pour lrsquoinclusion du handicap dans leurs programmes perti-nents29

La meacutethodologie de lrsquoeacutevaluation participative comprenait

i la collecte drsquolaquo expeacuteriences du changement raquo30 provenant de personnes handicapeacutees drsquoindividus responsables et de leaders communautaires impliqueacutes dans le projet util-isant le contage verbal le dessin et la photo-interview

ii un exercice drsquoauto-eacutevaluation participative avec les profes-sionnels de la VBG 31 et

iii un Atelier drsquointervenants32 pour partager les expeacuteri-ences de reacuteussite et les deacutefis discuter des facteurs qui ont contribueacute aux succegraves et identifier les prioriteacutes de la collaboration actuelle

Plus de 150 personnes handicapeacutees (57 femmes et 31 hommes) et individus responsables (50 femmes et 21 hommes) ont participeacute au processus drsquoeacutevaluation en Eacutethi-opie au Burundi en Jordanie et au Caucase du Nord parmi lesquels 56 pour cent eacutetaient handicapeacutees 65 pour cent eacutetaient des femmes et filles et un tiers eacutetaient acircgeacutees de moins de 24 ans La majoriteacute des personnes handicapeacutees participant agrave lrsquoeacutevaluation avaient un handicap physique et auditif

Activiteacute participative avec des professionnels de la VBG mdash Burundi copy Elizabeth SherwoodWRC

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Voir Annexe 1 Tableau B (p 40) pour un reacutesumeacute des interv-enants et beacuteneacuteficiaires engageacutes dans lrsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilote et Annexe 2 Reacutesumeacute des recom-mandations issues des ateliers des intervenants (p 41)

Analyse des risques et consentement

Les principes drsquointeacutegration de la protection eacutetaient utiliseacutes pour entreprendre une analyse des risques et pour planifier des strateacute-gies drsquoatteacutenuation approprieacutees dans chaque pays Lrsquointeacutegration de la protection est laquo le processus agrave travers lequel les principes de droits de lrsquohomme y compris la non-discrimination lrsquoaccegraves reacuteel la sucircreteacute et la digniteacute sont reconnus et reacutealiseacutes dans la concep-tion et la mise en œuvre des programmes raquo33 Le personnel WPE eacutetait preacutesent agrave chaque activiteacute pour fournir des informations sur les services disponibles et pour initier les orientations pour les personnes ayant besoin de soutien suppleacutementaire Les programmes et partenaires de WPE sont resteacutes en activiteacute dans tous les quatre pays tout au long et agrave la fin du projet facilitant ainsi lrsquoidentification et le suivi de tout reacutesultat neacutegatif inattendu issu des activiteacutes du projet

La participation agrave toutes les activiteacutes eacutetait volontaire et le consentement eacuteclaireacute eacutetait obtenu de personnes handicapeacutees drsquoindividus responsables et drsquoautres intervenants qui eacutetaient disposeacute agrave participer Les adultes (plus de 18 ans) ont donneacute un consentement global apregraves un briefing sur chaque activiteacute Pour les participants inteacuteresseacutes acircgeacutes de moins de 18 ans (par exemple les adolescentes) le consentement verbal eacutetait eacutegale-ment demandeacute agrave leur parent ou tuteur Il eacutetait demandeacute agrave certains adultes ayant des handicaps intellectuels drsquoinviter un individu responsable de confiance un membre de la famille ou ami de leur choix agrave participer avec eux au processus de consentement etou des activiteacutes reacuteelles Le consentement eacutecrit a eacuteteacute obtenu de tous les individus qui sont identifiables agrave travers des photos et des expeacuteriences personnelles dans ce rapport

Phase 1 Eacutevaluation initiale des programmes de VBG dans les pays pilotes

Plusieurs problegravemes-cleacutes ont eacuteteacute poseacutes au cours de lrsquoeacutevaluation initiale et doivent ecirctre pris en compte lors de la conception ou lrsquoadaptation des programmes sur la VBG afin drsquoinclure des personnes handicapeacutees et individus responsables Il srsquoagit entre autres des reacutesultats sur les types de VBG subies par les femmes et les filles handicapeacutees ainsi que les violences subies par les hommes et les garccedilons handicapeacutes les facteurs qui contribuent agrave cette violence et les barriegraveres auxquelles font face les personnes handicapeacutees dans lrsquoaccegraves aux programmes et services relatifs agrave la VBG dans les contextes humanitaires Les reacutesultats de cette section sont tireacutes de lrsquoanalyse des donneacutees en provenance de Jordanie du Burundi et drsquoEacutethiopie

Violence subie par les personnes handicapeacutees et les individus responsables

Les personnes handicapeacutees les individus responsables et leaders communautaires sur les sites du projet au Burundi en Eacutethiopie et en Jordanie ont rapporteacute que les personnes handi-capeacutees subissaient des VBG au sein de leurs communauteacutes en deacuteplacement et que les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin eacutetaient perccedilus comme les plus exposeacutees Les donneacutees en provenance drsquoEacutethiopie et du Burundi indiquaient qursquoenviron 6 pour cent des survivants rapportant des VBG agrave lrsquoIRC ont un handicap34 Le type de plus courant de VBG rapporteacute dans les discus-sions de groupe dans tous les pays eacutetait la violence sexuelle y compris le viol et les agressions sexuelles suivie de la violence eacutemotionnelle et lrsquoexploitation De la mecircme maniegravere les donneacutees de lrsquoIMSVBG en provenance drsquoEacutethiopie ou du Burundi indiquent que le type le plus courant de VBG pour lequel les personnes handicapeacutees recherchaient lrsquoassistance de lrsquoIRC (hommes et femmes confondus) eacutetait le viol (51 pour cent des survivants handicapeacutes qui se sont prononceacutes35) suivi des violences psychologiqueseacutemotionnelles (27 pour cent des survivant handicapeacutes qui se sont prononceacutes36) Parmi les survivants handicapeacutes rapportant tout type de VBG agrave lrsquoIRC les donneacutees de lrsquoIMSVBG indiquaient que lrsquoauteur preacutesumeacute le plus courant eacutetait un partenaire intime ou un ex-partenaire agrave 36 pour cent37 suivi des eacutetrangers agrave 27 pour cent38

VBG contre les femmes et les filles

Les donneacutees relatives agrave lrsquoIMSVBG collecteacutees au Burundi et

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en Eacutethiopie indiquent que 83 pour cent des survivants handi-capeacutes ayant recours aux services de lrsquoIRC sont des femmes39

Violence sexuelle

Les violences sexuelles ont eacuteteacute signaleacutees dans tous les pays le viol eacutetant le plus souvent examineacute au Burundi pays dans lequel des femmes ont deacuteclareacute avoir eacuteteacute victimes drsquoabus sexuels sur une base reacuteguliegravere abus perpeacutetreacutes par de nombreux auteurs40 Dans les trois pays les participants au groupe de discussion sont drsquoavis que les femmes et les filles ayant un handicap intellectuel sont plus exposeacutees aux violences sexuelles suivies des personnes handicapeacutees physiques et mentales Les participants ont releveacute que le viol commis sur les femmes et filles handicapeacutees mentales et intellectuelles est souvent identifieacute par la famille ou le prestataire de services uniquement lorsque la victime tombe enceinte eacutegalement que de nombreuses survivantes au viol peuvent porter les enfants des auteurs de la violence sans jamais deacutevoiler cette violence

laquo Les femmes et les filles sont les plus vulneacuterables agrave la violence sexuelle mais dans de nombreux cas ne veulent pas en parler De nombreuses femmes ceacutelibataires ont des enfants chaque anneacutee mais ne reacutevegravelent jamais lrsquoidentiteacute du pegravere raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes camp de Bwagiriza Burundi)

Les abus sexuels perpeacutetreacutes par des eacutetrangers contre des adolescents handicapeacutes intellectuels ont eacuteteacute signaleacutes en Jordanie (filles et garccedilons) ce qui pousse certains individus responsables de jeunes personnes handicapeacutees agrave les enfermer agrave la maison afin de les proteacuteger contre de nouvelles violences

laquo Sa fille est tregraves active et aime sortir mecircme lorsqursquoil fait nuit Une nuit elle srsquoest rendue chez des voisins et agrave son retour elle semblait diffeacuterente Elle lui a demandeacute ce qui srsquoeacutetait passeacute et elle a expliqueacute que certains garccedilons lui avaient enleveacute ses sous-vecirctements raquo

(Teacutemoignage de la megravere drsquoune adolescente atteinte du syndrome de Down au cours drsquoune discussion de groupe dans le camp de reacutefugieacutes de Zaatari en Jordanie)

Le type le plus courant de violence sexuelle signaleacute dans les centres urbains en Jordanie eacutetait le harcegravelement et lrsquoexploitation sexuels commis par les hommes de la commu-nauteacute qui ciblaient les femmes des hommes handicapeacutes lorsqursquoelles se promenaient dans la communauteacute sans ecirctre accompagneacutees par un homme car il nrsquoeacutetait pas admis qursquoune

femme sorte seule

laquo Un jour alors que je rentrais de chez mon fregravere Un taxi srsquoest arrecircteacute et jrsquoai poseacute la question suivante savez-vous ougrave je peux obtenir un precirct drsquoargent Lrsquohomme a reacutepondu vient avec moi et nous nous occuperons de toi Jrsquoeacutetais apeureacutee agrave lrsquoideacutee qursquoil me transporte raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin agrave Mafraq Jordanie)

Violence infligeacutee par le partenaire intime

Il est de notorieacuteteacute publique que la violence infligeacutee par le partenaire intime (VPI) est le type le plus courant de VBG auquel les femmes font face et un taux plus eacuteleveacute a eacuteteacute releveacute chez les femmes handicapeacutees par rapport aux femmes non-handicapeacutees41 Les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin au Burundi et en Jordanie ont teacutemoigneacute ecirctre victimes de violence sexuelle physique et psychologique infligeacutee par leurs partenaires intimes

Les femmes handicapeacutees au Burundi ont deacuteclareacute que leurs partenaires ne les laquo valorisent raquo pas autant que les femmes non handicapeacutees et sont moins susceptibles de les consi-deacuterer comme des partenaires eacuteventuelles et convenables pour le mariage Les hommes handicapeacutes ont corroboreacute ce point de vue dans leurs groupes de discussion en indiquant une preacutefeacuterence pour une femme sans handicap Les femmes et les hommes ont deacuteclareacute que les femmes handicapeacutees sont constamment victimes de viol dans leurs relations

laquo Pour une femme handicapeacutee il est encore plus difficile de trouver le mariage Les hommes ne veulent pas lrsquoeacutepouser mais cherchent plutocirct agrave profiter drsquoelle (laquo se soulager raquo) et elle ne peut pas se deacutefendre Et lorsqursquoelle a perdu sa virginiteacute ils veulent encore moins lrsquoeacutepouser raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes Bujumbura Burundi)

Les femmes handicapeacutees marieacutees ont fait eacutetat de ce que leurs maris les empecircchaient de participer aux activiteacutes familiales pour eacuteviter la honte et lrsquoembarras Elles ont eacutegalement signaleacute que leurs eacutepoux ont souvent des relations extra-conjugales ce qui est non seulement une source drsquolaquo humiliation raquo mais elles avaient eacutegalement peur des eacuteventuelles conseacutequences pour la santeacute car elles se sentaient incapables de proposer des rapports sexuels proteacutegeacutes agrave leurs partenaires

laquo Vous ne pouvez pas lui refuser votre corps

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quand il revient vers vous pourtant il peut avoir contracteacute des maladies raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Exploitation sexuelle

Certaines femmes ont deacutecrit lrsquoexpeacuterience de lrsquoextrecircme pauvreteacute qui augmente leur risque drsquoexploitation sexuelle dans les futures relations etou activiteacutes sexuelles de survie Les femmes handicapeacutees ont deacuteclareacute ecirctre preacuteoccupeacutees par le risque eacutegalement couru par leurs enfants face agrave ce type de violence une femme du Bujumbura explique comment sa fille srsquoest depuis lors livreacutee agrave la prostitution pour soutenir la famille

laquo Une femme handicapeacutee sera abandonneacutee par son mari apregraves avoir donneacute naissance agrave un enfant Elles font lrsquoobjet de discrimination dans toute activiteacute mdash vous ne valez rien Lorsque les hommes leur proposent des rapports sexuelles elles acceptent parce qursquoelles ont besoin drsquoargent pour nourrir leurs enfants raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les survivantes handicapeacutees et les individus de sexe feacuteminin responsables des survivantes Bujumbura Burundi)

Les hommes et les femmes handicapeacutes installeacutes dans des camps ont deacuteclareacute qursquoils paient des gens en numeacuteraire ou en nature pour les aider dans leurs activiteacutes et tacircches quotidi-ennes notamment lrsquoapprovisionnement en eau et la distribu-tion de la nourriture agrave leurs foyers Au Burundi cette situation affecte davantage les femmes que les hommes handicapeacutes En outre les travailleurs communautaires et sociaux en Eacutethiopie ont deacutecrit comment certaines femmes handicapeacutees qui ont besoin drsquoassistance dans les activiteacutes quotidiennes peuvent ecirctre forceacutees de srsquoengager dans des relations drsquoexploitation avec des individus qui leur proposent de les aider

laquo Ils profitent de notre vulneacuterabiliteacute eacuteconomique Parfois pour des tacircches dont nous ne pouvons nous acquitter nous-mecircmes [alors] nous donnons de lrsquoargent ou de la farine Par exemple aller chercher du bois de chauffe transporter les provisions agrave la maison reacuteparer nos maisons faire la lessive et recueillir de lrsquoeau Les femmes non-handicapeacutees peuvent elles-mecircmes srsquoacquitter de ces tacircches raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees mdash Musasa Burundi)

La violence baseacutee sur le genre contre les hommes et les garccedilons

Les donneacutees relatives agrave lrsquoIMSVBG collecteacutees au Burundi et en Eacutethiopie indiquent qursquoil y a proportionnellement plus drsquohommes parmi les survivants handicapeacutes (17 pour cent de survivants handicapeacutes eacutetaient des hommes) par rapport aux survivants sans handicap (5 pour cent eacutetaient des hommes)42

Violence sexuelle

Les participants en Jordanie (milieux urbains et camps) et au Burundi (milieux urbains) ont eacutegalement mentionneacute la violence sexuelle y compris le viol perpeacutetreacute contre les hommes et les garccedilons handicapeacutes mais agrave une eacutechelle beaucoup moins importante que chez les femmes et les filles Les participants au groupe de discussion sont drsquoavis que les hommes et les garccedilons handicapeacutes intellectuels eacutetaient plus exposeacutes agrave la violence sexuelle Au Burundi certains participants pensent que ce groupe de personnes est peut ecirctre cibleacute par des auteurs qui croient aux mythes selon lesquels ils seront gueacuteris de maladie ou pourront nager dans lrsquoopulence en ayant des rapports sexuels avec des garccedilons

laquo Selon une croyance ancreacutee dans les mœurs ils pratiquent la sodomie pour gueacuterir des maladies comme le VIH ou pour devenir riche Crsquoest cette raison qui motive les hommes agrave violer les garccedilons Les garccedilons souffrant de troubles mentaux sont plus exposeacutes que les garccedilons non-handicapeacutes car ils croient tout ce qursquoon leur dit raquo

(Individu responsable drsquoun survivant de sexe masculin au Burundi)

Violence eacutemotionnelle et psychologique

Les hommes handicapeacutes ont signaleacute des violences eacutemotion-nelles et psychologiques perpeacutetreacutees par des membres de la famille et de la communauteacute agrave cause de leur position de laquo faible raquo laquo deacutependant raquo et parce qursquoils sont incapables de mener un train de vie en rapport avec les normes conventionnelles de la masculiniteacute Par exemple des participants agrave un groupe de discussion en Jordanie ont indiqueacute que les hommes handic-apeacutes sont appeleacutes laquo demi-homme raquo par drsquoautres hommes de la communauteacute Au Burundi et en Jordanie les hommes handic-apeacutes ont deacuteclareacute avoir eacuteteacute ridiculiseacutes parce qursquoils eacutetaient inca-pables en raison de leur handicap de travailler et de subvenir aux besoins de leur famille Lrsquoincapaciteacute drsquoobtenir un emploi reacutemuneacutereacute (un deacutefi agrave relever par les hommes et les femmes dans des environnements humanitaires et souvent exacerbeacute pour les personnes handicapeacutees) a pousseacute les membres de la famille et de la communauteacute agrave penser que ces hommes nrsquoont

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laquo pas de valeur raquo Les hommes handicapeacutes eacuteprouvaient un sentiment de honte et drsquohumiliation agrave la suite de ces attitudes manifesteacutees agrave leur eacutegard

laquo Ils ne jouent aucun autre rocircle Ils sont meacutepriseacutes srsquoils sont incapables de travailler Lorsque vous ecirctes handicapeacute dans une famille vous nrsquoecirctes pas consideacutereacute comme une personne dans cette famille raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes camp de reacutefugieacutes de Kinama Burundi)

Les participants au Burundi ont eacutegalement signaleacute que les hommes handicapeacutes sont confronteacutes agrave la violence eacutemotion-nelle parce qursquoils sont consideacutereacutes comme des partenaires inapproprieacutes pour le mariage et pour une relation par les membres de leur propre famille et les membres de la famille de leurs partenaires

laquo Par exemple si un homme est handicapeacute et souhaite eacutepouser une fille non handicapeacutee mdash la famille ne va pas lrsquoaccepter et le couple sera marginaliseacute raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin camp de reacutefugieacutes de Kinama Burundi)

Ce type de violence contre les hommes et les garccedilons est preacutejudiciable mais est diffeacuterent du continuum de violence auquel les femmes et les filles font face dans les contextes humanitaires de conflit Ce type nrsquoexiste pas dans un systegraveme structurel de violence et drsquooppression et nrsquoest pas perpeacutetreacute au mecircme niveau que la violence faite aux femmes et aux filles

Autres formes de violence perpeacutetreacutees contre les personnes handicapeacutees

Les personnes handicapeacutees peuvent faire face agrave drsquoautres formes de violence dans des environnements humanitaires notamment en raison de la discrimination fondeacutee sur leur handicap ce qui peut srsquoassocier et se combiner agrave la discrimination baseacutee sur le genre43 Par exemple en Jordanie la violence eacutemotionnelle et physique perpeacutetreacutee par les individus responsables contre les personnes handicapeacutees a eacuteteacute signaleacutee et mecircme observeacutee dans certains groupes de discussion entre les individus respon-sables de sexe feacuteminin et les jeunes adultes handicapeacutes La violence verbale observeacutee a eacuteteacute en grande partie sur la base des attentes lieacutees au comportement de la personne handicapeacutee etou son rocircle en tant qursquohomme ou femme

Le refus de rendre service a souvent eacuteteacute mentionneacute comme une forme de violence contre les personnes handicapeacutees dans tous les pays et contextes Bien que les observations indiquent que la plupart de ces exemples sont susceptibles de constituer une discrimination baseacutee sur lrsquohandicap un nombre incalculable de remarques indique lrsquoaccegraves agrave lrsquoeacuteducation pour les enfants handicapeacutes (garccedilons et filles) dans les trois pays Ceci a des implications importantes sur la preacutevention de la VBG et sur la reacuteduction des risques eacutetant donneacute que les eacutecoles offrent un espace seacutecuriseacute de premier plan aux enfants et aux adolescents deacuteplaceacutes et constituent souvent un forum pour les activiteacutes lieacutees agrave la lutte contre la VBG et aux compeacute-tences de base Lrsquoeacuteducation augmente eacutegalement les opportu-niteacutes eacuteconomiques et sociales en favorisant lrsquoautonomisation des femmes et des filles et des autres groupes agrave risque leur permettant ainsi de surmonter lrsquooppression et les ineacutegaliteacutes44

Les participants agrave des discussions de groupe en Eacutethiopie et au Burundi ont eacutegalement mentionneacute que les hommes et les garccedilons ayant un handicap intellectuel peuvent ecirctre particuliegravere-ment exposeacutes agrave lrsquolaquo exploitation au travail raquo car ils ont la capaciteacute physique de srsquoacquitter des tacircches mais disposent de piegravetres compeacutetences en matiegravere de neacutegociation Ils sont capables drsquoeffectuer un nombre incalculable de tacircches dans un meacutenage ou de travaux dans la communauteacute sans pour autant beacuteneacuteficier de la mecircme reacutemuneacuteration que les personnes sans handicap

laquo Exploitation au travail Par exemple les personnes handicapeacutees mdash sont chargeacutees de puiser de lrsquoeau etc pour leur individu responsable Les hommes handicapeacutes intellectuels sont chargeacutes des corveacutees raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Enfin les participants ont eacutegalement signaleacute des taux eacuteleveacutes de violences physique et eacutemotionnelle perpeacutetreacutees par des membres de la communauteacute contre les hommes et les garccedilons handicapeacutes intellectuels en Jordanie par rapport agrave drsquoautres environnements Ainsi les hommes et les garccedilons handicapeacutes peuvent ecirctre exposeacutes agrave diffeacuterentes formes de violence dans de nouvelles zones dans lesquelles peu de meacutecanismes de protection ont eacuteteacute mis en place pour surveiller et faire face agrave cette situation

laquo Les gens sortent pour nous chercher Les gens mrsquoappellent retardeacute ils me frappent et me traitent de tous les noms Certaines personnes nous traitent de fou Lrsquoautre jour jrsquoai eacuteteacute attaqueacute par un gars qui srsquoest enfui dans une voiture Vous devez nous aider et les empecirccher de nous battre

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Donnez-nous la possibiliteacute de porter plainte et de nous occuper de ces gens raquo

(Homme handicapeacute intellectuel camp de reacutefugieacutes de Zaatari en Jordanie)

Principaux facteurs qui rendent les personnes handicapeacutees plus vulneacuterables agrave la VBG

Il existe des preuves qui soutiennent le principe selon lequel la VBG exerceacutee contre les personnes handicapeacutees dans les envi-ronnements humanitaires est intentionnelle systeacutematique et se produit dans un contexte de pouvoir et de controcircle Les causes premiegraveres de la VBG perpeacutetreacutee contre les personnes handica-peacutees restent lrsquoineacutegaliteacute du rapport de force entre les hommes et les femmes dans la communauteacute et au sein de ces groupes Le risque de VBG est cependant exacerbeacute dans les environne-ments humanitaires lorsqursquoil est associeacute aux ineacutegaliteacutes et agrave lrsquooppression lieacutees agrave un handicap en particulier chez les femmes et les filles Les facteurs suivants ont eacuteteacute identifieacutes comme des eacuteleacutements qui augmentent la vulneacuterabiliteacute des femmes des filles des garccedilons et des hommes ayant des types de handicaps diffeacuterents face agrave la VBG dans les environnements humanitaires

Rocircles sexosociaux en mutation

Les femmes et les hommes handicapeacutes et individus respon-sables de sexe feacuteminin sont plus exposeacutees agrave la VBG dans les environnements humanitaires en raison de la mutation des rocircles sexosociaux qui peut survenir dans un meacutenage et les steacutereacuteotypes de genre qui lrsquoaccompagne Cette dynamique est particuliegraverement eacutevidente dans les meacutenages et les communauteacutes au sein desquelles les personnes ont acquis de nouveaux handicaps Si un homme acquiert un nouvel handicap (par exemple agrave la suite de conflits) il peut srsquoaveacuterer neacutecessaire pour les membres de la famille de sexe feacuteminin de trouver un emploi hors de la maison pour remplacer lrsquohomme dans son rocircle de soutien de la famille Dans la mesure ougrave ceci ne constitue pas un comportement exceptionnel au sein de la famille ou de la communauteacute au sens large ces femmes peuvent ecirctre exposeacutees agrave la violence surtout si leur travail les oblige agrave se deacuteplacer seules dans la communauteacute

laquo Le mari va en principe deacutependre de la femme Srsquoil a besoin de payer quelque chose la femme doit aller travailler Il devient une charge suppleacutementaire pour la femme Les eacutepouses des hommes handicapeacutes sont plus exposeacutees car les personnes vont profiter drsquoelles Elle peut devenir une femme de meacutenage pour une autre famille ou devra rentrer la nuit Parfois le regard de la

socieacuteteacute sur ces femmes va changer parce que personne ne sait pourquoi elles sortent et cela nrsquoest pas normal dans la communauteacute Elle peut ecirctre stigmatiseacutee par la communauteacute raquo

(Homme handicapeacute participant agrave une discussion de groupe camp de Zaatari en Jordanie)

Les participants au groupe de discussion ont eacutegalement reacuteveacuteleacute que lorsque les hommes ont un handicap leurs eacutepouses et leurs enfants peuvent ecirctre exposeacutes agrave un risque accru de violence les auteurs pensent que les hommes handicapeacutes sont incapables de jouer leur rocircle traditionnel de laquo protecteur raquo

laquo Leurs enfants sont victimes de discrimination agrave lrsquoeacutecole et parfois sont battus parce que les autres enfants pensent que le pegravere ne viendra pas agrave lrsquoeacutecole pour les deacutefendre Ils perdent leur honneur et leur digniteacute en tant que chef de famille parce qursquoils ne peuvent pas subvenir aux besoins de la famille raquo

(Discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes camp de Bwagirizia Burundi)

Bien que ce cas ne soit pas speacutecifique aux environnements humanitaires les steacutereacuteotypes lieacutes au genre peuvent augmenter le risque de VPI chez les femmes et les filles handicapeacutees si elles ne reacutepondent pas aux attentes de leurs partenaires masculins en tant qursquoeacutepouses et megraveres convenables ce qui peut exacerber les ineacutegaliteacutes du rapport de force entre les sexes dans ces relations ce qui augmente la vulneacuterabiliteacute agrave la VBG Les hommes handicapeacutes et sans handicap ne sont guegravere inciteacutes agrave jouer drsquoautres rocircles tels que prendre soin des enfants il srsquoagit drsquoune tacircche sous-eacutevalueacutee dans la socieacuteteacute qui reacuteduit davantage leur statut parmi les hommes Lrsquointeraction complexe des normes socieacutetales et lrsquoespoir placeacutes sur les femmes et les hommes combineacutes agrave lrsquoeacutechec apparent des femmes handica-peacutees agrave remplir leurs rocircles dans un meacutenage les exposent agrave un risque eacuteleveacute de violence physique de la part de leurs partenaires masculins

laquo Les femmes handicapeacutees sont meacutepriseacutees parce qursquoelles ne peuvent pas travailler comme les personnes sans handicap mdash srsquoapprovisionner en eau et faire des repas Les eacutepoux doivent le faire et drsquoautres hommes les taquinent en disant laquo Pourquoi avez-vous eacutepouseacute cette handicapeacutee raquo ce qui peut causer la violence dans la famille entre mari et femme Quand le mari revient ivre agrave la maison il peut vous parler meacutechamment et commencer agrave vous battre mdash vous ne pouvez pas

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vous deacutefendre et il le sait raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

Stress familial

Le stress extrecircme veacutecu par les familles en peacuteriode de conflit et de deacuteplacement peut creacuteer des environnements ougrave la violence est plus susceptible drsquoecirctre perpeacutetreacutee exposant les personnes handicapeacutees qui deacutependent des individus respon-sables de la famille agrave un risque plus eacuteleveacute Par exemple les femmes et les filles handicapeacutees peuvent compter sur les membres de la famille pour les aider pour leurs soins quotidiens Cette deacutependance peut contribuer au stress et agrave lrsquoanxieacuteteacute au sein des membres de la famille ce qui conduit au ressentiment teacutemoigneacute envers les personnes handicapeacutees sous forme de violence eacutemotionnelle physique ou sous drsquoautres formes de violence

Impression quant aux aptitudes des personnes handicapeacutees

Le point de vue des membres de la communauteacute et les ideacutees erroneacutees sur les personnes handicapeacutees peuvent contribuer agrave leur vulneacuterabiliteacute face agrave la VBG Par exemple les auteurs de violence peuvent ecirctre plus susceptibles agrave prendre les personnes handicapeacutees pour cible srsquoils les considegraverent comme moins agrave mecircme de se deacutefendre par rapport aux personnes non handicapeacutees En fait certains eacutepisodes relateacutes par des femmes handicapeacutees dans les milieux urbains au Burundi deacutemontrent que les auteurs ciblent les personnes handicapeacutees physiques et au moment ougrave ils sont incapables de se deacutefendre ou mecircme drsquoidentifier lrsquoauteur

laquo Ma maladie survient parfois[ mdash Jrsquoai des laquo crises raquo mdash et les personnes profitent de moi pendant ces crises Crsquoest agrave ces moments que les hommes viennent me violer mdash je ne connais pas les pegraveres de mes enfants raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Lrsquoon suppose souvent que les personnes handicapeacutees mentales sont incapables drsquoapprendre les mecircmes concepts

ou de participer aux mecircmes activiteacutes que les autres et donc sont exclues des opportuniteacutes offertes pour en apprendre davantage sur la violence le sexe et les relations saines et deacutevelopper de nouvelles compeacutetences et renforcer les reacuteseaux des pairs De ce fait elles sont manipuleacutees et constituent plus facilement une cible pour les auteurs de viol drsquoabus et drsquoexploitation ou alors elles ont une aptitude limiteacutee dans la neacutegociation des rapports de force dans les relations intimes

Enfin les survivants handicapeacutes de la VBG peuvent ecirctre consi-deacutereacutes comme des informateurs peu fiables au sujet de leurs propres vies et expeacuteriences et donc leur parole ne peut ecirctre prise pour argent comptant lorsqursquoils signalent une violence Par conseacutequent les auteurs sont encore plus susceptibles de preacutevoir lrsquoimpuniteacute de leurs actions ce qui peut rendre les personnes handicapeacutees encore plus vulneacuterables agrave la violence

laquo Les personnes handicapeacutees mentales ou intellectuelles sont eacutegalement sujettes [agrave la VBG] Mecircme lorsqursquoelles sont victimes de violence sexuelle les gens pensent qursquoelles sont folles et ne les croient pas raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin camp de Zaatari Jordanie)

Discussions de groupe avec les adolescentes handicapeacutees mdash Burundicopy Elizabeth SherwoodWRC

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Perte du soutien de la communauteacute et des meacutecanismes de protection

La seacuteparation des familles et des voisins et lrsquoaffaiblissement ou lrsquoeacuteclatement des structures de soutien communautaire et des meacutecanismes traditionnels de protection ont eacuteteacute mis en eacutevidence chez les participants au projet eacutetant donneacute lrsquoaugmentation du risque de violence parmi les personnes handicapeacutees Ceci est particuliegraverement pertinent dans de nouvelles zones de deacuteplacement comme la Jordanie ougrave les individus et les familles nrsquoont pas encore eacutetabli des relations de confiance avec les autres habitants de la communauteacute ou renforceacute agrave nouveau leurs systegravemes de soutien Les partici-pants dans cet environnement ont expliqueacute les niveaux eacuteleveacutes de violence rencontreacutes dans la communauteacute et ont exprimeacute la preacuteoccupation selon laquelle les personnes handicapeacutees seraient viseacutees hors de la maison Cela a parfois conduit agrave des strateacutegies drsquoadaptation neacutegatives comme enfermer les personnes handicapeacutees intellectuelles dans leurs maisons De mecircme dans les milieux urbains au Burundi les parents ont signaleacute des cas isoleacutes survenus lorsqursquoils se sont fiers aux voisins et membres de la communauteacute auxquels ils eacutetaient peu habitueacutes pour les aider dans leur tacircche drsquoindividu responsable et ont deacutecouvert plus tard la perpeacutetration de lrsquoabus

laquo En Syrie tout le monde se connaissait et on prenait soin les uns des autres Ici nous sommes entoureacutes des gens venant drsquoautres villes Si quelque chose arrive agrave mon voisin cela mrsquoimporte peu raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin camp de Zaatari Jordanie)

Isolement social

Un manque de contact avec les reacuteseaux communautaires les amis et les prestataires de services augmente eacutegalement la vulneacuterabiliteacute face agrave la violence exerceacutee sur les personnes handi-capeacutees Les femmes handicapeacutees physiques isoleacutees dans leurs maisons en raison des obstacles physiques et environnemen-taux trouvent qursquoil est difficile de se deacuteplacer agrave lrsquoexteacuterieur de leur maison et de rencontrer drsquoautres personnes Les adoles-centes handicapeacutees sont exclues des reacuteseaux des pairs et de lrsquoeacuteducation ainsi que des activiteacutes lieacutees aux programmes baseacutes sur les atouts dont la promotion de la protection contre la VBG a eacuteteacute deacutemontreacutee Certaines personnes handicapeacutees en particu-lier celles ayant des handicaps intellectuel et mental peuvent ecirctre cacheacutees par les membres de la famille laquo au point ougrave les

voisins ignorent jusqursquoagrave leur existence raquo Un manque de soutien de la communauteacute et de relation peut ecirctre agrave lrsquoorigine du manque drsquoinformation et de compeacutetences dont elles ont besoin ou alors ces personnes ont des gens en qui elles se confient lorsqursquoelles sont victimes de violence

laquo Quand nous sommes handicapeacutes mecircme nos amis nous eacutevitent Nous sommes abandonneacutes comme si nous avions perdu toute valeur Seule ma famille me soutient mdash tous mes amis se sont eacuteloigneacutes de moi raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Lrsquoisolement augmente aussi la vulneacuterabiliteacute des individus responsables de sexe feacuteminin qui sont incapables de quitter leurs maisons de geacuteneacuterer des revenus ou drsquoassister agrave des eacuteveacutenements et activiteacutes communautaires avec drsquoautres femmes Dans la plupart des cas ces personnes sont les eacutepouses et les megraveres drsquoenfants et drsquoadultes avec un handicap plus grave Toutefois dans certains cas elles peuvent eacutegale-ment se faire aider par les adolescentes qui joueront le rocircle drsquoindividu responsable secondaire reacuteduisant ainsi les chances de ces derniegraveres agrave acceacuteder agrave lrsquoeacuteducation et agrave drsquoautres services dans la communauteacute

Pauvreteacute et manque de revenu

La pauvreteacute a eacuteteacute preacutesenteacutee comme un facteur de vulneacuterabiliteacute en particulier pour les femmes handicapeacutees dans les meacutenages dirigeacutes par des femmes Lrsquoextrecircme pauvreteacute et le manque de ressources pour reacutepondre agrave leurs besoins les plus eacuteleacutemen-taires augmentent le risque pour les femmes et les filles handi-capeacutees et les membres de la famille de sexe feacuteminin drsquoecirctre maltraiteacutees et exploiteacutees ou ont recours aux activiteacutes sexuelles de survie et agrave la prostitution

laquo Certains de mes enfants sont en acircge drsquoaller agrave lrsquoeacutecole mais je nrsquoen ai pas les moyens Je dois demander aux hommes drsquoacheter mecircme du sucre pour le theacute et pour cette raison ils peuvent faire de moi ce qursquoils veulent Mes enfants ne peuvent mecircme pas avoir de livres pour lrsquoeacutecole raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Obstacles lieacutes agrave lrsquoenvironnement

Les obstacles lieacutes agrave lrsquoenvironnement y compris le transport insuffisant dans tous les contextes srsquoajoutent agrave lrsquoisolement mais signifient eacutegalement que les personnes handicapeacutees doivent pouvoir compter sur drsquoautres membres de la commu-

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nauteacute pour acceacuteder agrave des services et agrave lrsquoassistance y compris la distribution de vivres et drsquoarticles non alimentaires Cela accroicirct leur vulneacuterabiliteacute agrave lrsquoexploitation et aux abus et limite leur accegraves aux services de reacuteponse en matiegravere de VBG de maniegravere confidentielle

Obstacles agrave lrsquoaccegraves aux services et aux programmes relatifs agrave la VBG

Les donneacutees relatives au Burundi et agrave lrsquoEacutethiopie montrent qursquoenviron 32 des survivantes handicapeacutees qui ont signaleacute des cas de violence agrave lrsquoIRC lrsquoont fait dans les trois jours suivant lrsquoincident comparativement agrave 44 pour les survivantes sans handicap45 Quarante et un pour cent des survivantes handi-capeacutees ont attendu plus drsquoun mois pour signaler les cas de violence46 Drsquoautres mesures doivent ecirctre prises pour eacuteliminer les obstacles et faciliter lrsquoaccegraves aux services et programmes relatifs agrave la VBG pour toutes les survivantes y compris et surtout pour les personnes handicapeacutees

Les obstacles agrave lrsquoaccegraves aux programmes et activiteacutes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire et identifieacutes par les personnes handicapeacutees et les individus responsables comprennent les barriegraveres psychologiques physiques communicationnelles et autres Les barriegraveres psychologiques constituaient les obstacles les plus freacutequemment citeacutes pour les survivantes agrave la VBG souffrant de handicap alors que les barriegraveres physiques ont eacuteteacute plus freacutequemment mention-neacutees dans le cadre des activiteacutes de preacutevention notamment la sensibilisation communautaire la geacuteneacuteration de revenus et les activiteacutes meneacutees aux centres de promotion de la femme

Les barriegraveres psychologiques

La discrimination et la stigmatisation par les membres de la famille les prestataires de services et la communauteacute dans son ensemble ont eacuteteacute les obstacles agrave lrsquoaccegraves aux services les plus freacutequemment citeacutes par les survivantes handicapeacutees Les participants ont signaleacute qursquoune stigmatisation suppleacutementaire rendait les personnes handicapeacutees reacuteticentes agrave lrsquoideacutee de deacutenoncer les cas de violence sexuelle mecircme aux prestataires de services qui supposent souvent qursquoelles ne courent aucun risque en raison de leur handicap

laquo Les membres de la famille les conduisent aux prestataires de services mais ceux-ci ne les traitent pas correctement mdash ils peuvent dire des choses du genre laquo Tu es handicapeacutee Comment as-tu pu ecirctre violeacutee et tomber enceinte raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les

travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux - camp de reacutefugieacutes de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Lrsquoon suppose souvent que les personnes ayant des deacutefi-ciences intellectuelles ou mentales ne comprennent pas ce qui leur est arriveacute Les participantes ont indiqueacute que les gens peuvent ne pas eacutecouter ou croire les personnes handicapeacutees en particulier quand les survivantes preacutesentent une deacuteficience mentale ou intellectuelle cette attitude reacuteduit agrave son tour leur accegraves aux services De nombreuses personnes handi-capeacutees mentales ou intellectuelles sont eacutegalement exclues des activiteacutes de sensibilisation sur la VBG car les parents les dirigeants communautaires et drsquoautres personnes suppo-sent qursquoelles ne courent pas de risques ou sont incapables drsquoapprendre de nouvelles choses Ces barriegraveres suppleacutemen-taires les empecircchent drsquoecirctre en seacutecuriteacute au sein des commu-nauteacutes drsquoidentifier correctement les cas de violence etou de demander de lrsquoaide aupregraves des personnes de confiance en cas de violence

Certaines survivantes handicapeacutees peuvent avoir besoin de soutien pour acceacuteder aux services mais craindront de signaler cette violence aux membres de la famille qui pour-raient deacutejagrave avoir des ideacutees neacutegatives sur le handicap Ainsi de nombreuses survivantes choisissent de ne pas signaler ces cas de violence ou de ne pas acceacuteder aux services si cela risque drsquoaccentuer leur marginalisation au sein de la famille et de la communauteacute Agrave Bujumbura certaines femmes handica-peacutees avaient si souvent subi la violence qursquoelles preacutefeacuteraient ne pas en parler mecircme agrave des membres de la famille pourvoyeurs drsquoappui

laquo Les familles ont tendance agrave la rejeter et agrave la deacutetester [une survivante] mdash elles ne la considegraverent pas vraiment comme une personne Elle vit avec un handicap et cette violence sexuelle va maintenant reacuteduire davantage sa valeur Elles vont la rejeter et penser qursquoelle est la cause de son propre malheur raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

La discrimination et les preacutejugeacutes posent eacutegalement des obsta-cles importants agrave la participation des personnes handicapeacutees dans les activiteacutes de preacutevention de la VBG et programmes connexes En Eacutethiopie les travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux ont indiqueacute que drsquoautres membres de la communauteacute ridiculisent les personnes souffrant de handicaps mentaux etou intellectuels lorsqursquoelles essaient de participer

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agrave des activiteacutes communautaires En raison de cette stigmatisa-tion les parents empecircchent parfois le personnel de parler agrave ces personnes lors des visites agrave domicile et de partager avec elles des informations sur les services disponibles

laquo Une personne handicapeacutee avait lrsquohabitude de prendre part agrave une discussion cafeacute mais la communauteacute lrsquoa rejeteacutee et elle a finalement cesseacute de venir Elle souffre drsquoun trouble mental et ne sait parfois pas de quoi elle parle Les participantes lrsquoont donc neacutegligeacutee raquo

(Travailleur communautaire - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les groupes de leadership communautaire y compris les associations de reacutefugieacutes et de femmes ont rarement des repreacutesentantes handicapeacutees les associations de personnes handicapeacutees le cas eacutecheacuteant sont souvent domineacutees par les hommes et peuvent activement exclure les handicapeacutees mentales et intellectuelles Ces organisations jouent souvent un rocircle central dans la communication de lrsquoinformation dans la communauteacute et peuvent mecircme deacutesigner des repreacutesent-ants pour participer agrave des formations et drsquoautres activiteacutes Par conseacutequent les personnes handicapeacutees mais plus particu-liegraverement les femmes et les filles handicapeacutees peuvent ecirctre moins susceptibles drsquoecirctre incluses dans ces activiteacutes

laquo Les personnes handicapeacutees ne sont geacuteneacuteralement pas consideacutereacutees La communauteacute ne trouve parfois pas qursquoelles peuvent prendre part agrave des formations et autres activiteacutes raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les dirigeants communautaires - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les barriegraveres physiques

Les barriegraveres physiques empecircchent les personnes handica-peacutees drsquoacceacuteder aux services et activiteacutes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire Les femmes handicapeacutees qui vivent dans les centres urbains et dans le camp de reacutefugieacutes du complexe tentaculaire de Zaatari en Jordanie ont indiqueacute que lrsquoabsence ou le coucirct eacuteleveacute des moyens de transport eacutetait un obstacle agrave lrsquoaccegraves aux centres de services sur la VBG ainsi qursquoagrave leur participation aux activiteacutes de sensibilisation et autres activiteacutes de preacutevention

laquo Les moyens de transport sont inexistants Par conseacutequent mecircme si vous savez ougrave se trouvent les services vous ne pouvez pas toujours y

arriver raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin mdash Bujumbura Burundi)

Dans tous les pays les individus responsables de sexe feacuteminin nrsquoont pas pu prendre part aux activiteacutes de sensibilisa-tion communautaire etou de promotion de la femme parce qursquoelles doivent rester agrave la maison et prendre soin de leur famille Elles participent moins freacutequemment aux reacuteunions communautaires et aux activiteacutes sociales et ne sont donc pas impliqueacutees dans les campagnes la SASA (une approche globale de preacutevention de la violence contre les femmes et les filles deacuteveloppeacutee par Raising Voices (wwwraisingvoicesorg)) et drsquoautres formes de sensibilisation

Les barriegraveres communicationnelles

Les barriegraveres communicationnelles ont eacuteteacute plus freacutequem-

laquo Je porte ma fille sur mon dos partout ougrave je vais Elle grandit mais elle reste encore une partie de moi raquo

(Individu responsable drsquoune fille handicapeacutee - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

copy Elizabeth SherwoodWRC

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ment mentionneacutees dans le cadre des activiteacutes de preacutevention communautaires Les personnes sourdes ont eacuteteacute deacutesigneacutees comme eacutetant les plus toucheacutees par ce type de barriegravere dans la mesure ougrave des interpregravetes en langue des signes sont rarement disponibles dans les camps de reacutefugieacutes et que de nombreuses personnes utilisent un langage des signes non conventionnel Certains agents de mobilisation commu-nautaire et le personnel travaillant sur la VBG ont tenteacute de communiquer avec les personnes sourdes au moyen drsquooutils SASA et des gestes simples mais cette proceacutedure nrsquoest pas toujours exeacutecuteacutee par lrsquoensemble du personnel Les profes-sionnels de la VBG ont eacutegalement eu du mal agrave communiquer efficacement avec les personnes souffrant de handicaps intellectuels et mentaux parce qursquoelles ne sont pas souvent inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes sur la VBG etou parce que les informations ne sont pas transmises dans des formats qursquoils peuvent comprendre Les participantes ont noteacute que les mateacuteriels de sensibilisation et drsquoeacuteducation repreacutesentaient rarement les personnes handicapeacutees et que les personnes handicapeacutees ne sont pas inteacutegreacutees dans les eacutequipes de sensibilisation et de mobilisation communautaire Une varieacuteteacute drsquoapproches de communication - notamment les messages simples les images les mises en scegravene et les jeux de rocircles qui incluent les personnes handicapeacutees - seraient plus efficaces pour impliquer les personnes handicapeacutees tout en sensibil-isant davantage la communauteacute des personnes handicapeacutees dans son ensemble

laquo En regardant lrsquoimage drsquoune personne handicapeacutee nous nous sentirons plus impliqueacutes avec les personnes normales Cela pousse eacutegalement les gens agrave comprendre que les personnes handicapeacutees doivent ecirctre impliqueacutees dans tout raquo

(Participante aux discussions de groupe avec des femmes handicapeacutees - camp de Bwagirizia Burundi)

Autres barriegraveres

Le manque de confidentialiteacute et la stigmatisation par les membres de la communauteacute qui en reacutesulte ont eacuteteacute souleveacutes comme eacutetant des problegravemes importants dans les contextes urbains et sur les camps au Burundi et en Eacutethiopie Les participantes ont signaleacute qursquoil est plus difficile de preacuteserver la confidentialiteacute quand une survivante est handicapeacutee car drsquoautres personnes lui sont peut-ecirctre venues en aide lors de lrsquoincident et que les nouvelles se reacutepandent souvent rapide-ment dans toute la communauteacute Elles peuvent avoir besoin de parler aux autres afin drsquoacceacuteder agrave des services et le personnel

du programme relatif agrave la VBG a eacutegalement mentionneacute le besoin drsquoimpliquer un plus large eacuteventail drsquoacteurs dans les processus de gestion de cas Par conseacutequent les survivantes handicapeacutees sont moins susceptibles drsquoacceacuteder aux services et agrave lrsquoassistance apregraves de tels incidents de violence en raison de problegravemes de confidentialiteacute et de la peur drsquoune stigmatisa-tion suppleacutementaire

laquo La communauteacute saura si une femme handicapeacutee a eacuteteacute violeacutee Il nrsquoy a pas de secrets dans le camp Les gens ont tendance agrave plus divulguer les informations lorsqursquoil srsquoagit de femmes handicapeacutees Elles doivent crier agrave lrsquoaide et tout le monde deacutecouvre ainsi ce qui leur est arriveacute raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

Les femmes et les filles handicapeacutees agrave Bujumbura au Burundi ont eacutegalement indiqueacute qursquoelles ne peuvent pas ecirctre reccedilues immeacutediatement lorsqursquoelles se preacutesentent aux services de santeacute apregraves un incident de violence sexuelle et il peut leur ecirctre demandeacute de revenir agrave un autre moment pour recevoir des services ou le service peut leur ecirctre refuseacute apregraves une longue proceacutedure administrative lieacutee agrave leur statut de reacutefugieacutees Les survivantes handicapeacutees peuvent rencontrer de plus grands problegravemes dans la mesure ougrave il peut ecirctre plus difficile pour elles de retourner agrave lrsquoeacutetablissement car elles peuvent avoir moins de ressources financiegraveres pour payer le transport et doivent compter sur lrsquoaide des autres pour se deacuteplacer

laquo Ils peuvent vous donner autre rendez-vous mdash et vous demander de revenir demain - mais cela pose problegraveme apregraves un viol parce que vous avez besoin de meacutedicaments Elle a passeacute toute la journeacutee et la nuit agrave lrsquohocircpital sans recevoir aucun service et le lendemain elle est alleacutee pour son test de deacutepistage du VIH raquo

(Groupe de discussion avec des femmes handicapeacutees mdash Bujumbura Burundi)

Dans lrsquoenvironnement humanitaire et autre les programmes relatifs agrave la VBG sont largement axeacutes sur les femmes et les filles car elles sont les plus exposeacutees agrave la violence baseacutee sur le genre Cependant les hommes et les garccedilons courent eacutegale-ment un risque de violence sexuelle en particulier en peacuteriode de conflit et de deacuteplacement Les professionnels de la VBG apportent un soutien aux survivants de sexe masculin avec et sans handicap mais ce fait nrsquoest pas toujours connu Dans le cadre de ce projet par exemple certains hommes handicapeacutes

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ne savaient pas ougrave obtenir un soutien en termes de gestion de cas srsquoils ont eacuteteacute victimes de violence sexuelle

laquo Elle [une survivante handicapeacutee] doit se rendre agrave lrsquoIRC pour obtenir de lrsquoaide Mais ougrave doivent se rendre les hommes handicapeacutes srsquoils sont violeacutes raquo

(Man with disabilities mdash Musasa refugee camp Burundi)

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Sur la base de lrsquoeacutevaluation et des recommandations de la Phase 1 faites par les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables les activiteacutes suivantes ont eacuteteacute conccedilues et testeacutees dans chacun des contextes du projet

Reacutesumeacute des actions pilotes mises en œuvre par les programmes WPE de lrsquoIRC

Pays Activiteacutes

Eacutethiopie Organisation de laquo discussions cafeacute raquo avec les femmes dans les foyers de personnes handicapeacutees afin que leurs individus responsables puissent acceacuteder agrave des informations sur la VBG et pour renforcer les reacuteseaux de pairs feacute-minins

Adaptation du mateacuteriel de mobilisation communautaire sur la preacutevention de la VBG (SASA) de maniegravere agrave deacutepeindre les personnes handicapeacutees comme faisant partie de la communauteacute dans son ensemble

Organisation de visites agrave domicile cibleacutees pour diffuser des informations sur la preacutevention de la VBG et donner des reacuteponses aux personnes handicapeacutees qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Organisation de sessions de formation sur la VBG et le handicap agrave lrsquointention des agents de mobilisation communautaire et des travailleurs sociaux

Modifications apporteacutees pour ameacuteliorer lrsquoaccessibiliteacute physique des bacirctiments communau-taires et des latrines dans le camp

Burundi Ciblage des Associations Villageoises drsquoEacutepargne et de Creacutedit pour les personnes handicapeacutees et

leurs individus responsables

Organisation drsquoactiviteacutes reacutecreacuteatives et professionnelles pour les personnes handicapeacutees et les individus responsables

Sensibilisation de la communauteacute sur les droits et lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees

Prioriteacute accordeacutee aux visites agrave domicile pour assurer une gestion plus complegravete des cas de VBG pour les personnes handicapeacutees agrave risque

Recrutement de femmes handicapeacutees comme agent de mobilisation communautaire pour les activiteacutes relatives agrave la VBG

Jordanie Inclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG interorganisations et dans la forma-tion sur la gestion des cas relatifs agrave la protection de lrsquoenfance

Animation drsquoun atelier drsquoune journeacutee sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de violence sexuelle et sexiste du sous-groupe interorganisations sur la violence sexuelle et sexiste

Pris en charge de lrsquoinclusion du handicap dans les messages et le mateacuteriel drsquoune campagne en cours sur la preacutevention de la violence et dans le mateacuteriel relatif aux services de lrsquoIRC

Organisation de discussions de groupe avec les individus responsables de sexe feacuteminin souffrant de handicap

La campagne laquo Amani raquo en Jordanie a fourni des messages cleacutes aux communauteacutes aux enfants et aux parents sur le moyen de mieux proteacuteger les enfants et les adultes contre les atteintes et divers types de violence notamment la violence sexuelle et sexiste httpdataunhcrorgsyrian-refugeesdownloadphpid=5558

Phase 2 Activiteacutes visant agrave ameacuteliorer lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG dans les pays pilotes

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Reacutesumeacute des actions pilotes mises en œuvre par les programmes WPE de lrsquoIRC

Caucase du Nord

Feacutedeacuteration de Russie

Organisation drsquoune formation et drsquoateliers de planification drsquoaction sur le handicap et la violence baseacutee sur le genre pour les ONG feacuteminines y compris sur lrsquoimplication des jeunes filles handica-peacutees et le soutien de leurs parents et in-dividus responsables

Organisation drsquoune formation et drsquoun atelier de planification drsquoaction avec les femmes de la All-Russia So-ciety of Disabled People sur lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes visant les femmes et les filles

Conception drsquoun manuel pour les individus responsables drsquoenfants handicapeacutes qui fournit des informations sur les services et lrsquoassistance aux personnes handicapeacutees

Organisation drsquoun concert de sensibilisation communautaire au cours de laquelle les jeunes filles sourdes sont monteacutees en scegravene avec une chanteuse tcheacutetchegravene

Organisation drsquoeacuteveacutenements sociaux pour les filles avec et sans handicap pour renforcer les reacuteseaux de pairs

Discussion cafeacute Camp de reacutefugieacutes de MyrsquoAni Ethiopiecopy IRC Ethiopie

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Phase 3 Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Le processus drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays a permis drsquoidentifier 1) les changements des connaissances des attitudes et des pratiques des professionnels de la VBG agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du handicap et 2) des pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Renforcement des capaciteacutes des professionnels de la VBG sur lrsquoinclusion du handicap

Les professionnels de la VBG des quatre pays ont eacuteteacute consulteacutes lors de lrsquoeacutevaluation participative pour identifier les changements apporteacutes agrave leurs connaissances leurs attitudes et leurs pratiques au sujet de lrsquoinclusion du handicap dans leurs programmes et activiteacutes au cours du projet Cette activiteacute a eacutegalement permis drsquoidentifier de nouvelles activiteacutes outils et ressources qui auraient agrave leur avis faciliteacute ces changements

Changements apporteacutes aux connaissances attitudes et pratiques

Bien que les connaissances les attitudes et les pratiques se recoupent et se complegravetent mutuellement les professionnels de la VBG ont plus freacutequemment rapporteacutes des changements dans leurs attitudes envers les personnes handicapeacutees au cours du projet Les professionnels ont signaleacute une accen-tuation de la reconnaissance de leur responsabiliteacute agrave atteindre tous les membres de la communauteacute et donc agrave adapter leurs programmes de maniegravere agrave les rendre accessibles et efficaces pour tous ce qui renforce la mise en œuvre drsquoune approche de programmation plus axeacutee sur les droits De nombreux professionnels ont avoueacute qursquoavant le projet ils supposaient que les personnes handicapeacutees nrsquoeacutetaient pas capables de participer agrave des activiteacutes relatives agrave la VBG en raison de leur handicap Apregraves le projet la plupart a deacuteclareacute reconnaicirctre que les personnes handicapeacutees ont des compeacutetences et des capaciteacutes neacutecessaires pour participer beacuteneacuteficier et faire de preacutecieuses contributions aux programmes Les professionnels ont eacutegalement deacuteclareacute qursquoils se consideacuteraient drsquoabord comme eacutetant mal eacutequipeacutes ou pas qualifieacutes pour fournir des services relatifs agrave la VBG aux personnes handicapeacutees et pensaient que leurs compeacutetences et leur formation ne suffiraient pas pour reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees Ils se sont souvent focaliseacutes sur la deacuteficience de la personne ou sur son eacutetat de santeacute (aussi connu sous le nom drsquoapproche

meacutedicale du handicap) et nrsquoont pas appliqueacute leurs compeacute-tences en matiegravere de protection et drsquoautonomisation pendant le processus de gestion de cas Apregraves le projet ces profes-sionnels ont deacuteclareacute qursquoils eacutetaient plus agrave lrsquoaise confiants et precircts agrave travailler avec les personnes handicapeacutees et qursquoils sont passeacutes drsquoune approche meacutedicale agrave une approche plus familiegravere et plus axeacutee sur le survivant

laquo Au deacutebut je pensais que je ne pouvais pas ecirctre utile agrave certaines personnes handicapeacutees parce que je nrsquoeacutetais pas meacutedecin que je ne pouvais pas ameacuteliorer leur condition que je ne pouvais pas les gueacuterir Mais alors lorsque jrsquoai pris du temps pour commencer agrave eacutecouter davantage jrsquoai compris qursquoelles ne demandaient pas ce type drsquoaide elles voulaient parler avaient besoin de soutien et aspiraient agrave plus de seacutecuriteacute Jrsquoai reacutealiseacute que je savais deacutejagrave comment venir en aide agrave ces personnes Avant je supposais que je ne pouvais pas et que discuter avec moi ne changerait rien agrave leur situation Jrsquoaurais ducirc eacutecouter un peu plus avant et crsquoest le cas maintenant Je prends drsquoabord le temps drsquoeacutecouter avant drsquoessayer de faire des plans et drsquoarranger les choses raquo

(Agent de mobilisation communautaire de lrsquoIRC - camp de Muyinga Burundi)

Certains professionnels ont eacutegalement signaleacute un changement drsquoattitude envers les individus responsables en particulier les megraveres drsquoenfants handicapeacutes qui ont leurs propres besoins mais qui font souvent passer les deacutesirs des autres notamment ceux des membres de leur famille souffrant de handicap avant leur propre bien-ecirctre psychosocial Les professionnels ont rapporteacute une plus grande reconnaissance des besoins de ce groupe et le rocircle essentiel qursquoils jouent dans la protection et lrsquoautonomisation des personnes handicapeacutees

laquo Ces personnes ont le droit de recevoir tous les services proposeacutes aux autres et il est de notre devoir drsquointeacutegrer [ces personnes] Il sera difficile pour elles de rester agrave la maison toutes seules Cela est eacutegalement important pour leurs familles et elles peuvent venir avec leurs filles Cette mesure est importante pour les megraveres drsquoenfants handicapeacutes car elles ont eacutegalement besoin drsquoun soutien psychologique raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Les professionnels de la VBG ont rapporteacute quatre principaux changements dans leurs pratiques agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du

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handicap au cours du projet Ces pratiques ont eacuteteacute eacutetroitement lieacutees au processus reacuteflectif du projet et aux activiteacutes pilotes mises en œuvre au cours de la Phase 2 du projet notamment

bull la tenue des consultations plus reacuteguliegraveres avec les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables afin de srsquoassurer que leurs besoins et leurs ideacutees sont pris en compte dans les deacutecisions lieacutees aux programmes et aux activiteacutes

bull la fourniture drsquoun soutien plus global et holistique aux survi-vantes handicapeacutees avec un accent sur les meacutethodes de communication efficaces et lrsquoeacutetablissement de la confiance

bull le deacuteveloppement drsquoactiviteacutes autour des points forts des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees

bull une implication plus active des membres de la famille et des voisins des personnes handicapeacutees dans la planification de la seacutecuriteacute

bull la surveillance du nombre de femmes de filles de garccedilons et drsquohommes handicapeacutes qui participent aux activiteacutes relatives agrave la VBG

laquo Nous ne pouvons pas eacutevaluer lrsquoactiviteacute nous-mecircmes Nous devons jauger nos performances agrave travers les gens qui prennent part agrave nos activiteacutes raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les professionnels de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Les professionnels de tous les pays ont eacutegalement deacuteclareacute avoir acquis de nouvelles connaissances qui ont ameacutelioreacute leur capaciteacute agrave inteacutegrer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail mais ils en ont parleacute moins freacutequemment que le changement drsquoattitudes et de pratiques Les exemples comprennent une meilleure compreacutehension des facteurs qui rendent les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables plus vulneacuterables agrave la VBG le rocircle des relations et des reacuteseaux sociaux dans la preacuteven-tion de la violence et lrsquoaccroissement des connaissances sur les strateacutegies de communication permettant de travailler avec des personnes preacutesentant diffeacuterents types de handicaps

laquo Nous travaillons sur les questions de VBG Je pensais donc plus agrave la faccedilon dont elles se sentent en tant que femmes et filles et comment elles se voient comparativement aux filles sans handicap Les filles handicapeacutees ont moins de possibiliteacutes que les filles sans handicap raquo

(Professionnel de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Activiteacutes outils et ressources qui ont favoriseacute le renforcement des capaciteacutes chez les professionnels de la VBG

Les professionnels de la VBG ont deacutecrit les opportuniteacutes drsquoapprentissage expeacuterientiel et reacuteflectif du projet comme eacutetant les facteurs les plus importants ayant contribueacute agrave renforcer leur capaciteacute agrave inteacutegrer efficacement lrsquoinclusion du handicap dans leur travail Il srsquoagissait notamment drsquointeractions directes avec les femmes et les filles handicapeacutees drsquooccasions de reacutefleacutechir sur leurs propres compeacutetences et du moyen de les appliquer dans leur travail avec ce groupe

Les professionnels de la VBG en Eacutethiopie en particulier les travailleurs sociaux et communautaires ont indiqueacute que les formations sur la VBG et le handicap les avaient effectivement aideacutes agrave ameacuteliorer leurs pratiques agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du handicap Dans les autres pays pilotes les professionnels ont signaleacute que les outils les aidant agrave consulter les personnes handicapeacutees y compris des directives sur la conduite des visites agrave domicile et des activiteacutes participatives qui traduisent la dynamique du pouvoir entre les femmes et les hommes et les personnes avec et sans handicap eacutetaient les plus utiles Les professionnels ont aussi mentionneacute que des outils fournissant des directives sur la communication avec les personnes preacutesentant diffeacuterents types de deacuteficiences et des outils permettant de deacutevelopper un mateacuteriel drsquoinformation drsquoeacuteducation et de communication accessible ont eacuteteacute utiles

Dans le Caucase du Nord les professionnels de la VBG ont indiqueacute que la focalisation sur un petit nombre drsquoactiviteacutes clairement deacutefinies visant agrave favoriser lrsquoinclusion a augmenteacute la probabiliteacute de succegraves et ce succegraves a stimuleacute leur confiance et leur volonteacute agrave inclure les femmes et les filles handicapeacutees dans les activiteacutes subseacutequentes

laquo Je nrsquoavais jamais penseacute que nous pourrions faire quelque chose dans un groupe mixte [filles avec et sans handicap] et maintenant je constate que cela est possible et acceptable et que les gens en ont besoin raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les professionnels de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Domaines exigeant un renforcement suppleacutementaire des capaciteacutes

Bien que des changements positifs dans lrsquoapproche de de travail des professionnels de la VBG avec les personnes handicapeacutees aient eacuteteacute signaleacutes lors de lrsquoeacutevaluation des lacunes persistantes ont eacuteteacute identifieacutees au niveau des capaciteacutes et une attention addi-

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tionnelle et continue doit ecirctre porteacutee agrave ce point

Tout drsquoabord quelques professionnels de la VBG et les pres-tataires ont continueacute agrave avoir des attitudes neacutegatives envers les personnes avec des handicapeacutees Par conseacutequent il est neacuteces-saire de promouvoir une reacuteflexion et une discussion continues avec les professionnels de la VBG afin de faire face et de reacutesoudre les malentendus et les preacutejugeacutes qui peuvent faire office drsquoobstacles agrave lrsquoaccegraves et agrave lrsquoinclusion des personnes handica-peacutees Les professionnels doivent reacutefleacutechir sur la faccedilon dont leurs propres attitudes peuvent influencer la mise en œuvre drsquoune approche centreacutee sur le survivant agrave lrsquoeacutegard des personnes handi-capeacutees agrave la possibiliteacute qursquoils donnent aux individus de contribuer agrave la prise de deacutecision et mecircme aux options drsquointerventions qursquoils peuvent examiner avec un survivant

Deuxiegravemement les gestionnaires de cas de VBG ont signaleacute qursquoils neacutecessitaient davantage drsquoindications sur les processus de consentement lorsqursquoils travaillent avec des survivants souf-frant drsquoune deacuteficience intellectuelle Dans de nombreux cas les gestionnaires de cas demandent aux individus responsables de donner le consentement et ne parviennent souvent pas agrave deacuteter-miner la capaciteacute de lrsquoindividu agrave donner son consentement Une note drsquoorientation sur lrsquoobtention du consentement des personnes handicapeacutees a eacuteteacute deacuteveloppeacutee dans le projet en reacuteponse agrave cette lacune Elle srsquoinspire du processus de consentement employeacute avec les personnes souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle dans le secteur de la santeacute dans les pays agrave revenu eacuteleveacute et est adapteacutee pour une approche de gestion de cas centreacutee sur le survivant

Enfin alors que de nombreux professionnels de la VBG qui ont pris part au projet ont reacuteussi agrave inclure les personnes ayant un handicap physique et des deacuteficiences auditives aux activiteacutes du programme relatifs agrave la VBG ils ont noteacute des deacutefis permanents lors de lrsquoinclusion des personnes ayant une deacuteficience intellec-tuelle Les gestionnaires de cas ont besoin de directives et de soutien pour identifier les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes preacutesentant des handicaps plus complexes afin de mieux les rattacher aux possibiliteacutes de participation aux activiteacutes communautaires et sociales briser lrsquoisolement social et favoriser lrsquoautonomisation Ces directives destineacutees aux gestionnaires de cas ont eacuteteacute deacuteveloppeacutees dans le cadre du projet

Des outils tireacutes du projet ont eacuteteacute adapteacutes pour les professionnels de la VBG drsquoautres organisations et sont disponibles dans la Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG sur httpwrc

msdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de VBG

Le processus drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays a susciteacute des laquo Expeacuteriences du changement raquo chez les personnes handicapeacutees leurs individus responsables et le cas eacutecheacuteant les dirigeants communautaires Ces expeacuteriences ont mis en eacutevidence les reacutesultats qui ont eacuteteacute les plus importants pour chaque groupe Une analyse des reacutesultats des ateliers de parties prenantes et des expeacuteriences du changement a permis drsquoidentifier les pratiques positives suivantes pour promouvoir lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Le renforcement des reacuteseaux de pairs et du capital social

Dans les quatre pays les participants ont citeacute lrsquoeacutetablissement de reacuteseaux de pairs plus robustes pour les adolescentes et les femmes handicapeacutees ainsi que pour les individus responsables de sexe feacuteminin comme retombeacutee positive des activiteacutes du projet Les discussions de groupe avec les individus responsables dans les centres de promotion de la femme en Jordanie des discus-sions cafeacute dans les domiciles des femmes handicapeacutees en Eacutethiopie la creacuteation drsquoespaces seacutecuriseacutes et drsquoactiviteacutes sociales agrave lrsquointention des adolescentes dans le Caucase du Nord et les Associations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit (AVEC) cibleacutees au Burundi ont eacuteteacute citeacutes comme eacutetant utiles par les participants car ils ont faciliteacute lrsquoeacutetablissement de liens entre les personnes handicapeacutees et les individus responsables et drsquoautres membres de la communauteacute ce qui a permis drsquoeacutechanger des informations de construire la confiance et de deacutevelopper des possibiliteacutes drsquoaction collective Ceci augmente non seulement accegraves agrave un soutien proposeacute les uns pour les autres et par la communauteacute toute entiegravere mais donne eacutegalement aux personnes handicapeacutees la possibiliteacute drsquoapporter une contribution agrave la socieacuteteacute drsquoeacutelever leur statut au sein de la communauteacute et drsquoecirctre reconnues et appreacutecieacutees pour des aspects de leur personne autres que leur handicap

Pour les individus responsables de sexe feacuteminin souffrant de handicap les groupes de soutien en Jordanie leur ont donneacute un espace pour partager leurs preacuteoccupations ideacutees et strateacutegies avec drsquoautres femmes dans des situations similaires Ceci les a aideacutees agrave se sentir moins isoleacutees et agrave renforcer leur bien-ecirctre psychosocial

laquo Je profite des expeacuteriences des ideacutees et des interventions constructives du formateur du guide psychologique et des amies pendant les sessions de discussion Lorsque je partage mes

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inquieacutetudes avec les autres je sens que je ne suis pas seule raquo

(Eacutepouse drsquoun homme handicapeacute - Irbid Jordanie)

Pour certaines femmes handicapeacutees et les individus respon-sables qui sont isoleacutees dans leurs maisons il est essentiel de proposer les activiteacutes de soutien par les pairs le plus pregraves possible de leur domicile afin qursquoils puissent tisser des reacuteseaux avec drsquoautres femmes qui vivent agrave proximiteacute En Eacutethiopie les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin ont organiseacute des discussions cafeacute traditionnelles dans leurs maisons pour parler de questions lieacutees agrave la VBG Les partic-ipants ont indiqueacute que ces activiteacutes ont diminueacute leur isolement ameacutelioreacute leurs relations avec les voisins et leur ont permis de se sentir plus en seacutecuriteacute dans la mesure ougrave un nombre croissant de femmes les connaissent et les comprennent

laquo Nous avons organiseacute des discussions cafeacute ici dans notre maison Ceci nous a rapprocheacute des gens Quand ils viennent agrave la maison nous discutons de tant de choses des choses qui sont vraiment importantes mais ils ont aussi lrsquooccasion de voir que nous sommes de bons parents mecircme si nous sommes un peu diffeacuterents Maintenant les gens nous comprennent mieux ils viennent mecircme nous dire bonjour et voir comment nous allons Je me sens plus en seacutecuriteacute avec des voisins que je connais raquo

(Femme aveugle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les Expeacuteriences du changement recueillies aupregraves des adoles-centes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance des amies et des reacuteseaux de pairs pour ces filles Au Burundi des adolescentes handicapeacutees ont trouveacute que lrsquoorganisation drsquoactiviteacutes telles que des sessions de couture et drsquoartisanat eacutetait un moyen effi-cace de rencontrer drsquoautres filles de partager des ideacutees et de discuter de leurs espoirs pour lrsquoavenir Elles ont deacuteclareacute qursquoelles ont ensuite eacuteteacute inviteacutees agrave assister agrave plusieurs activiteacutes commu-nautaires ougrave elles ont pu partager leurs propres ideacutees et leurs opinions Les adolescentes handicapeacutees dans le Caucase du Nord ont eacutegalement discuteacute des avantages de la participation agrave des activiteacutes avec des filles sans handicap notamment la possi-biliteacute drsquoapprendre les unes des autres Ces rapports eacutetablis par les adolescentes handicapeacutees deacutemontrent qursquoelles ont deacutevel-oppeacute des atouts humains et sociaux notamment lrsquoeacuteducation lrsquoestime de soi les reacuteseaux drsquoamies et les rocircles dans la commu-nauteacute Ces facteurs de protection reacuteduisent la vulneacuterabiliteacute des adolescentes agrave la violence agrave lrsquoabus et agrave lrsquoexploitation47 (voir Expeacuteriences du changement page 27)

Les femmes handicapeacutees membres drsquoAssociations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit au Burundi ont deacuteclareacute qursquoelles utilisent lrsquoargent qursquoelles ont gagneacute par le biais de ces programmes pour payer le transport et se rendre aux activiteacutes culturelles et reli-gieuses ce qui diminue leur isolement et creacutee drsquoimportants liens sociaux avec drsquoautres

Tous ces exemples soulignent une leccedilon importante Les personnes handicapeacutees ont et veulent que lrsquoon sache qursquoelles ont plusieurs identiteacutes au-delagrave de leur infirmiteacute Elles veulent ecirctre consideacutereacutees comme des leaders des femmes des amies

Maipendo - Burundi

laquo Maintenant je peux eacuteconomiser un peu pour emprunter une moto-taxi et je peux me rendre [agrave lrsquoeacuteglise] Jrsquoai maintenant chaque semaine des personnes avec qui discuter agrave lrsquoeacuteglise Crsquoest un groupe qui agrave mon avis mrsquoeacutecoute et me comprend raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Le Groupe de filles - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Les filles avec et sans handicap ont preacutepareacute des affiches au moyen drsquoimages et de photos Ces affiches portaient sur ce qui leur importait plus dans le projet et sur les activiteacutes qursquoelles souhaitaient mener ensuite Elles ont preacutesenteacute ces affiches aux ONG feacuteminines impliqueacutees dans le projet

laquo Ceci est notre histoire Notre souhait eacutetait de chanter avec Makka Mejieva [une ceacutelegravebre chan-teuse tcheacutetchegravene] [Lorsque nous sommes monteacutees sur scegravene] des tas de personnes handicapeacutees et non eacutetaient lagrave et pleuraient

Pendant lrsquoeacuteveacutenement nous avons pris connaissance drsquoautres personnes handicapeacutees et nous les avons rencontreacutees Il eacutetait tregraves agreacuteable pour nous de les connaicirctre et de deacutecouvrir leur type de handicap et leurs problegravemes Lorsque je me rends agrave lrsquoeacuteveacutenement et que je constate la preacutesence de personnes handicapeacutees je sens que je ne suis pas seule et quand je vois drsquoautres personnes [sans handicap] je me sens eacutegale agrave elles

Nous donnons des leccedilons de langue des signes aux filles sans handicap Ainsi nous pourrons les comprendre et elles nous comprendre car nous ne pouvons pas parler Gracircce agrave la langue des signes nous nous comprenons Ces filles sans handicap apprennent des choses et nous aussi Nous avons un langage commun agrave travers ces cours de langue des signes Nous utilisons eacutegalement des teacuteleacutephones nous envoyons des SMS et utilisons eacutegalement des notes eacutecrites pour communiquer avec les autres Nous aimons vraiment dessiner Nous pensons agrave des choses et tout ce agrave quoi nous pensons nous le repreacutesentons dans nos dessins Et nous aimons aussi beaucoup jouer agrave diffeacuterents types de jeux

Bien sucircr il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne font pas attention agrave nos opinions Voici les ideacutees que nous souhaiterions concreacutetiser agrave lrsquoavenir Nous aimerions rencontrer des filles dans un cafeacute ou dans un endroit reacuteserveacute uniquement aux filles avec et sans handicap mdash juste les filles pas drsquoadultes

Nous aimerions que [nos camarades de classe] se joignent agrave nous et prennent part agrave ces activiteacutes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo

Pour la suite de lrsquoExpeacuterience du changement du Groupe de filles dans le Caucase du Nord rendez-vous sur httpwrcmsGBV_disability_Change_Caucasus

copy IRC

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des membres de la communauteacute comme des personnes qui apportent de preacutecieuses contributions agrave la communauteacute Ce fait a des implications importantes pour lrsquoinclusion dans les programmes et les approches visant agrave renforcer les reacuteseaux de pairs et le capital social

Inclusion cibleacutee dans les activiteacutes de renforcement eacuteconomique

Lrsquoinclusion cibleacutee des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les programmes relatifs aux AVEC occupe une grande place dans les Expeacuteriences du changement au Burundi Les femmes handicapeacutees et les individus respon-sables de sexe feacuteminin impliqueacutees dans des activiteacutes relatives aux AVEC ont signaleacute que lrsquoeacutelargissement des reacuteseaux sociaux eacutetait le reacutesultat le plus important pour elles car il leur a permis de rehausser leur statut dans la socieacuteteacute (qui leur a valu un plus grand respect de la part de leurs maris et drsquoautres membres de la famille) et de renforcer leur estime de soi et leur senti-ment de confiance en soi La participation agrave des activiteacutes rela-tives aux AVEC a eu un impact positif sur leur indeacutependance en tant qursquoindividus mais aussi sur les contributions financiegraveres qursquoelles peuvent apporter agrave leurs meacutenages ce qui a renforceacute leur rocircle dans la prise de deacutecision

laquo Jrsquoai mecircme encore un peu drsquoargent pour acheter des choses pour ma famille Je suis tregraves eacutetonneacutee du changement de mon mari agrave mon eacutegard il se rend compte que jrsquoai de la valeur que je peux ecirctre indeacutependante il me respecte plus et rentre agrave la maison seulement les soirs maintenant Mon fils handicapeacute est plus heureux mdash il constate qursquoil y a plus de paix dans la maison raquo

(Individu responsable de sexe feacuteminin dans le camp de Musasa)

Accroicirctre la repreacutesentation des personnes handi-capeacutees dans les activiteacutes communautaires

Les programmes relatifs agrave la VBG travaillent en eacutetroite collabo-ration avec les dirigeants communautaires dans la concep-tion la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des activiteacutes Il est donc important drsquoexaminer comment les personnes handicapeacutees sont repreacutesenteacutees et atteintes par ces systegravemes de leadership En Eacutethiopie par exemple le personnel de lrsquoIRC a travailleacute avec lrsquoassociation des personnes handicapeacutees dans la commu-nauteacute des reacutefugieacutes afin drsquoaccroicirctre la participation des femmes handicapeacutees et renforcer la collaboration avec lrsquoassociation des femmes reacutefugieacutees Les participants au Burundi et en Eacutethiopie ont eacutegalement signaleacute que le recrutement de personnes handi-capeacutees et drsquoindividus responsables comme agents de mobili-sation communautaire et travailleurs sociaux a non seulement conduit agrave une plus grande attention aux preacuteoccupations de ce groupe mais a eacutegalement entraicircneacute une appreacuteciation accrue des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees par drsquoautres membres de la communauteacute

Esther mdash Burundi

laquo Je suis individu responsable pour mon mari qui vit avec un handicap mais ce nrsquoest pas ma seule identiteacute Je suis une megravere un leader et une personne fiegravere de son rocircle drsquoagent de mobilisation communautaire raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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laquo Nous nrsquoavons jamais eu de personnes handicapeacutees dans notre eacutequipe auparavantmdash il srsquoagit drsquoun changement majeur et vraiment tregraves important Mes amies handicapeacutees font le mecircme travail que moi Elles sont vraiment excellentes dans certains domaines et elles enseignent des choses agrave drsquoautres personnes Il est important pour la communauteacute de constater cela de savoir que lorsque nous disons vouloir inclure les personnes handicapeacutees nous le pensons vraiment Ceci est un bon moyen pour commencer agrave changer la faccedilon dont les personnes handicapeacutees sont consideacutereacutees raquo

(Travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie)

Atteindre et soutenir les personnes agrave risque eacuteleveacute

Lrsquoisolement des personnes ayant une deacuteficience intellectuelle etou de handicaps multiples a eacuteteacute identifieacute comme eacutetant un deacutefi pour les prestataires de services Ces personnes sont souvent isoleacutees dans leurs maisons avec leurs individus responsables et peuvent avoir peu drsquooccasions ou de soutien neacutecessaire(s) pour eacutelaborer des strateacutegies susceptibles de les proteacuteger contre la violence Les pratiques suivantes ont eacuteteacute identifieacutees comme favorisant lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion de ces personnes dans les activiteacutes relatives agrave la VBG

Les visites agrave domicile et les activiteacutes agrave domicile

Au Burundi en Eacutethiopie et au Caucase du Nord les personnes handicapeacutees et les professionnels ont indiqueacute avoir meneacute des visites agrave domicile pour interroger les individus et les familles au sujet de leurs besoins et pour partager lrsquoinformation sur les services et lrsquoassistance en matiegravere de VBG Ces visites ont permis aux profes-sionnels de la VBG et aux prestataires de services drsquoidentifier des survivants qui neacutecessitent un soutien complet et speacutecialiseacute Le personnel de lrsquoIRC au Burundi et en Eacutethiopie a commenceacute agrave organ-iser des activiteacutes de groupe geacuteneacuteralement tenues dans les centres de promotion de la femme et dans drsquoautres sites communautaires proches de leurs maisons et qui ciblaient parfois ces individus et les familles Les individus responsables des filles souffrant de handicaps multiples ont eacutegalement souligneacute qursquoils constataient un renforcement de lrsquoacceptation et du soutien de la communauteacute suite aux activiteacutes agrave domicile

laquo Les membres de la communauteacute nous traitent mieux agrave preacutesent Ils sont plus habitueacutes agrave nous Ils savent comment nous sommes et nous saluent aimablement quand ils passent raquo

(Megravere drsquoune adolescente souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

La gestion individuelle des cas

Les survivantes handicapeacutees neacutecessitent une gestion individu-aliseacutee et globale des cas pour promouvoir leur gueacuterison et leur reacutetablissement et pour preacutevenir toute violence future Pendant lrsquoeacutevaluation les participants ont rapporteacute que les profession-nels de la VBG srsquoeacutetaient ameacutelioreacutes dans lrsquoidentification de ces personnes agrave risque eacuteleveacute et la fourniture drsquoun soutien plus complet et adapteacute agrave leurs besoins speacutecifiques Les facteurs suivants ont eacuteteacute deacutecrits comme ameacuteliorant lrsquoappui agrave la gestion des cas pour ces personnes

bull lrsquoidentification des diffeacuterentes meacutethodes de communica-tion directe avec les survivants

bull une attention accrue sur lrsquoidentification des forces et des capaciteacutes reacuteelles des survivants au cours des eacutevaluations

bull la participation des personnes handicapeacutees et de leurs individus responsables dans la planification de lrsquoaction

bull un suivi freacutequent et une coordination de la prestation des services pour reacutepondre aux besoins identifieacutes

Les femmes handicapeacutees ont indiqueacute que ces seacuteances de gestion de cas ont contribueacute agrave deacutevelopper la confiance et la compreacutehension entre elles et les professionnels de la VBG et qursquoelles ont reccedilu une aide en fonction de leurs propres besoins et deacutesirs Cette leccedilon met eacutegalement en eacutevidence lrsquoimportance des approches centreacutees sur le survivant dans le travail avec les femmes handicapeacutees lorsqursquoil est question de deacutefinir leurs buts objectifs et strateacutegies

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Histoire de Mawazo - camp de Kinama Burundi

Mawazo vit seule et se deacuteplace diffeacuteremment des autres en rampant plutocirct qursquoen marchant

laquo Je vis seule Jrsquoai toujours veacutecu seule Jrsquoessaie drsquoecirctre tregraves indeacutependante et je fais beaucoup de choses toute seule Je peux nettoyer cuisiner laver mes vecirctements et je passe du temps agrave essayer drsquoaider mes voisins en prenant soin de leurs enfants

Je reccedilois reacuteguliegraverement des visites agrave domicile le personnel de lrsquoIRC est comme ma famille Ils passent veacuterifier si tout va bien presque tous les jours Quand jrsquoai un problegraveme ils srsquoen rendent compte tregraves rapidement et viennent voir si je vais bien Je me sens beaucoup plus eacutepanouie et jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir quelqursquoun agrave qui parler Jrsquoadore partager des histoires et je me sens bien lorsque quelqursquoun me demande comment je me sens

Mon nom dans ma langue signifie agrave la fois laquo problegravemes raquo et laquo ideacutees raquo Jrsquoai beaucoup agrave dire et agrave partager avec les autres Je suis une personne tregraves ouverte je pense que crsquoest la raison pour laquelle les enfants mrsquoaiment tant Je suis ouverte agrave eux je souris avec eux et je leur raconte des histoires Je peux leur apprendre beaucoup de choses car jrsquoai vu et appris beaucoup de choses dans ma vie Je peux leur parler de leur culture leur enseigner le respect et leur inculquer lrsquoesprit du partage Lorsque quelqursquoun mrsquoapporte de la bouillie par exemple mecircme en petite quantiteacute je ne le bois pas toute seule Srsquoil y a des enfants nous partageons tous ensemble Mecircme si jrsquoai tregraves faim je sais que cela est une chance pour moi drsquoenseigner quelque chose drsquoaider quelqursquoun tout comme les autres mrsquoaident

Si je pouvais dire une chose agrave lrsquoeacutequipe de lrsquoIRC ce serait de continuer de se souvenir des personnes qui sont agrave la maison qui ne peuvent pas facilement participer aux programmes Nous avons eacutegalement des besoins et des recircves Je me fais maintenant vieille et je pense qursquoil est important de se concentrer sur les jeunes les jeunes handicapeacutees pour srsquoassurer qursquoelles sont incluses degraves le plus jeune acircge afin que les gens puissent cesser la discrimination et nous consi-deacuterer tous comme eacutegaux raquo

copy IRC

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Reconnaicirctre les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes handicapeacutees pour faciliter lrsquoinclusion

Les personnes handicapeacutees et les professionnels de la VBG ont rapporteacute que lrsquoidentification et le renforcement des compeacute-tences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees ont favoriseacute une plus grande inclusion dans une varieacuteteacute drsquoactiviteacutes relatives agrave la VBG En Jordanie de jeunes femmes sourdes ont eacuteteacute inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes de responsabilisation sociale et agrave des initiatives meneacutees dans les centres de promo-tion de la femme et agrave animer des seacuteances de pose de henneacute Ces activiteacutes ont fourni un espace permettant aux femmes de partager des compeacutetences et des inteacuterecircts communs avec drsquoautres femmes de leur acircge

laquo Non seulement elles les ont accepteacutees mais elles se sont eacutegalement fait des amies Mecircme avant la fin de la seacuteance elles eacutechangeaient des numeacuteros de teacuteleacutephones et leur demandaient si elles pouvaient les contacter pour faire du henneacute agrave leurs ceacuteleacutebrations raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Au Caucase du Nord les adolescentes handicapeacutees ont eacuteteacute incluses dans la conception des activiteacutes sociales qui visaient agrave faciliter le reacuteseautage entre les filles avec et sans handicap Les activiteacutes ont eacuteteacute construites autour des compeacutetences speacutecifiques des filles handicapeacutees (exemple lrsquoexeacutecution de

chansons en langue des signes) la promotion de lrsquoeacutegaliteacute de participation dans la conception du programme mais aussi lrsquoappreacuteciation des talents de chaque individu

Comme lrsquoont reconnu les membres de la famille les dirige-ants communautaires les prestataires de services et autres agrave travers les sites du projet les reacutesultats de ces activiteacutes contredisent les hypothegraveses selon lesquelles les personnes handicapeacutees sont incapables de beacuteneacuteficier et de contribuer agrave une varieacuteteacute de programmes

laquo Avant les gens pensaient que ces femmes eacutetaient des cas deacutesespeacutereacutes et qursquoelles ne pourraient jamais ecirctre indeacutependantes Maintenant elles contredisent de nombreuses personnes au sein de la communauteacute Elles nous rendent nous les rares personnes qui avons toujours cru en elles tregraves tregraves fiers raquo

(Dirigeant communautaire de sexe masculin mdash camp de Kinama Burundi)

Beaucoup de personnes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance drsquoavoir lrsquoopportuniteacute laquo de faire leurs preuves raquo car beaucoup nrsquoavaient jamais eacuteteacute inviteacutees agrave prendre part aux activiteacutes Le simple fait de tendre la main pour encourager leur participation agrave des programmes eacutetait dans de nombreux cas lrsquoadaptation la plus percutante meneacutee par les professionnels de la VBG

Diane - camp de Kinama Burundi

laquo Jrsquoai reccedilu un appel disant que lrsquoIRC voulait inclure des femmes handicapeacutees dans leurs programmes relatifs aux AVEC Jrsquoeacutetais tellement exciteacutee agrave lrsquoideacutee de mrsquoinscrire drsquoecirctre incluse drsquoavoir une occasion de faire mes preuves agrave preacutesent je pense qursquoil est de mon devoir de tendre la main agrave drsquoautres personnes handicapeacutees pour sensibiliser partager mon histoire et leur dire qursquoelles peuvent ecirctre incluses raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Mieraf travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie

laquo Jrsquoappreacutecie tellement mon rocircle dans le programme [de lrsquoIRC] et jrsquoai tant drsquohistoires que je pourrais vous raconter sur les choses que nous avons accomplies

Mais je pense qursquoil est important de vous dire que je suis une femme handicapeacutee Je marche avec une beacutequille et jrsquoai parfois beaucoup de mal agrave acceacuteder au camp Cela ne mrsquoarrecircte pas mecircme si les choses peuvent ecirctre difficiles je sens que jrsquoai un travail tregraves important agrave faire

Jrsquoœuvre pour renforcer la seacutecuriteacute des femmes et des filles plus particuliegraverement des personnes handicapeacutees des personnes qui ne sont pas toujours incluses dans les activiteacutes des personnes qui sont souvent oublieacutees Je me souviens des moments ougrave crsquoeacutetait mon cas lorsque jrsquoavais tellement mal que je ne pouvais pas quitter ma maison ou avant drsquoavoir reccedilu ma beacutequille pour marcher Je me sentais vraiment seule Maintenant je suis tregraves active et je suis leader dans notre commu-nauteacute Je fais partie de lrsquoassociation des personnes handicapeacutees et je suis travailleuse sociale Jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir des choses preacutecieuses agrave apporter et que je peux plaider en faveur des femmes et enfants handicapeacutes et de leurs individus responsables parce que je comprends parfaitement

leurs besoins Je pense aussi que les gens mrsquoadmirent car ils me voient mrsquoefforcer pour faire mon travailraquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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Recommandations

Les recommandations suivantes sont tireacutees des leccedilons apprises au cours de ce projet qui porte sur le moyen de promouvoir lrsquoinclusion du handicap dans les programmes rela-tifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Recommandations pour les acteurs de la VBG

Inclure les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables dans la conception la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des programmes relatifs agrave la VBG Lrsquoimplication des personnes handicapeacutees dans la conception et lrsquoeacutevaluation du programme est essentielle pour identifier avec preacutecision les obstacles agrave leur participation aux programmes relatifs agrave la VBG eacutelaborer des strateacutegies visant agrave ameacuteliorer leur participation et comprendre le changement qui importe le plus pour eux Une attention particuliegravere devrait ecirctre accordeacutee agrave la collecte des informations et des points de vue des femmes des filles et des personnes souffrant de deacuteficiences intellectuelles et mentales car elles sont les plus exposeacutees agrave la VBG Les approches participatives telles que le classement les photo-interviews et la narration ajouteacutees aux meacutethodes qualitatives plus conventionnelles (exemple discussions theacutematiques de groupe et entretiens en face agrave face) sont des moyens permettant drsquoexplorer effi-cacement les preacuteoccupations et les ideacutees des individus qui ont des besoins communicationnels diffeacuterents Les eacutevaluations doivent inclure un volet de sensibilisation pour faire participer les personnes handicapeacutees et les individus responsables qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Assurer la formation et lrsquoapprentissage reacuteflectif sur les interactions entre le genre et le handicap pour les gestion-naires de programmes et les prestataires de services relatifs agrave la VBG et eacutetablir une compreacutehension commune et une adoption des approches centreacutees sur les droits et les survi-vants lorsque lrsquoon travaille avec ce groupe La formation du personnel agrave inteacutegrer une analyse de lrsquoineacutegaliteacute entre les sexes et de la discrimination fondeacutee sur le handicap les aidera agrave mieux cerner les facteurs uniques qui contribuent aux risques de VBG et de vulneacuterabiliteacute pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et agrave identifier des strateacute-gies plus efficaces pour leur inclusion dans les programmes relatifs agrave la VBG Lorsque les professionnels de la VBG sont particuliegraverement conscients de la dynamique du pouvoir entre les sexes dans leur travail avec les femmes ayant surveacutecu agrave la violence ils peuvent exiger un soutien suppleacutementaire pour reacutefleacutechir sur leurs propres attitudes et sur les attitudes des

autres sur la relation avec le handicap et sur la faccedilon dont ces eacuteleacutements peuvent aggraver lrsquoineacutegaliteacute fondeacutee sur le sexe la discrimination et lrsquoexclusion dans les relations les meacutenages et la communauteacute

Il est recommandeacute que les informations concernant les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables soient incluses et pleinement inteacutegreacutees dans les programmes de formation de base sur la VBG notamment agrave travers des eacutetudes de cas et des exemples centreacutes sur les personnes handicapeacutees Au fil du temps le personnel travaillant sur la VBG reconnaicirctra de plus en plus que reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees est une partie essentielle de leur travail et qursquoils ont les compeacutetences requises pour le faire effi-cacement dans le cadre de leur travail

Recruter des femmes et des filles handicapeacutees comme personnel et beacuteneacutevoles dans les programmes relatifs agrave la VBG Identifier et aider les femmes et les filles handicapeacutees agrave jouer un rocircle cleacute dans les programmes relatifs agrave la VBG peut ameacuteliorer la qualiteacute et la pertinence du programme pour ce groupe tout en les rendant autonomes et en rehaussant leur statut dans la communauteacute Fixer un objectif en termes de nombre de femmes et de filles handicapeacutees qui devraient parti-ciper agrave des formations et reacuteunions communautaires sur la VBG (environ 15 ) encouragera le personnel et les partenaires agrave les inviter directement agrave ces eacuteveacutenements et peut ameacuteliorer la repreacutesentation et la participation aux programmes relatifs agrave la VBG Plaider en faveur drsquoun eacutequilibre entre les sexes dans les associations de personnes handicapeacutees et pour lrsquoinclusion des femmes et des filles handicapeacutees dans les associations de femmes et de jeunes peut eacutegalement accroicirctre la participa-tion dans les domaines ougrave ces groupes interviennent dans les programmes relatifs agrave la VBG et une plus grande repreacutesenta-tion et un meilleur leadership au sein de la communauteacute

Privileacutegier lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les activiteacutes qui renfor-cent le capital social et les reacuteseaux de pairs Ceci est particuliegraverement important pour la preacutevention de la violence contre des adolescentes handicapeacutees les femmes ayant un handicap physique qui sont isoleacutees dans leurs maisons les individus responsables et les femmes les filles les garccedilons et les hommes ayant une deacuteficience intellectuelle Pour les programmes relatifs aux laquo espaces seacutecuriseacutes raquo aider les femmes et les filles agrave reacutefleacutechir sur ce qui rend un espace laquo seacutecuriseacute raquo pour eux et pour les autres et agrave deacutefinir leurs propres laquo regravegles de base raquo ou principes qui reflegravetent comment elles devront accepter et appreacutecier les diffeacuterences Ces principes peuvent aussi les amener agrave reacutefleacutechir sur la faccedilon drsquoatteindre et drsquoinclure drsquoautres femmes et filles qui sont plus isoleacutees (agrave

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lrsquoexemple des filles ayant une deacuteficience intellectuelle) En plus des activiteacutes baseacutees au centre la sensibilisation communau-taire et les visites agrave domicile sont essentielles pour atteindre les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables qui sont isoleacutes dans leurs maisons et pour renforcer en mecircme temps les meacutecanismes de protection communautaire Le personnel du programme relatif agrave la VBG doit ecirctre conscient de toute la charge de travail et des responsabiliteacutes suppleacute-mentaires que drsquoautres femmes et filles peuvent ecirctre tenues drsquoassumer dans les meacutenages suite agrave la participation des individus responsables dans les activiteacutes lieacutees agrave la VBG et les aider agrave identifier des strateacutegies pour atteacutenuer les risques associeacutes et les conseacutequences inattendues

Privileacutegier lrsquoinclusion des femmes handicapeacutees et des individus responsables de sexe feacuteminin dans les programmes portant sur lrsquoautonomisation eacuteconomique Fixer des objectifs en termes de nombre de femmes et filles handicapeacutees et drsquoindividus responsables devant participer agrave ces programmes et encourager le personnel et les commu-nauteacutes agrave les inviter Une analyse minutieuse des risques doit ecirctre meneacutee et une strateacutegie drsquoatteacutenuation deacuteveloppeacutee avant la participation pour preacutevenir etou reacutepondre efficacement agrave des conseacutequences impreacutevues Dans certains contextes les activ-iteacutes drsquoautonomisation eacuteconomique des femmes peuvent sortir du cadre des rocircles qui leur sont deacutevolus sur le plan social ce qui accentue leur vulneacuterabiliteacute agrave la violence de la part de la famille et de la communauteacute Dans certains meacutenages ces activiteacutes peuvent avoir un impact neacutegatif sur la personne handicapeacutee qui peut ecirctre abandonneacutee sans individus respon-sables familiers ce qui augmente potentiellement le risque de violence ou drsquoabus Parallegravelement drsquoautres femmes du meacutenage notamment les adolescentes peuvent assumer ce rocircle ce qui accroicirct leur charge de travail ou leur exclusion

La Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG qui comprend des outils et des directives pour les aider agrave renforcer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail est disponible sur httpwrcmsdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Recommandations pour acteurs du handicap

Veiller agrave ce que les programmes et organisations conccedilus pour servir les personnes handicapeacutees soient sensibles agrave la question du genre Les personnel des programmes et organisations srsquooccupant des personnes handicapeacutees doit suivre une formation sur le genre et lrsquoeacutegaliteacute des genres afin de comprendre les diffeacuterentes faccedilons dont le conflit et le deacuteplacement affectent les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et adapter leurs activiteacutes et services en conseacutequence Le personnel du programme Handicap doit

eacutegalement ecirctre conscient des risques particuliers de VBG auxquels les femmes et les filles handicapeacutees sont exposeacutees et recevoir une formation sur la communication avec les survi-vants et sur lrsquoorientation approprieacutee vers les prestataires de service relatifs aux VBG

Renforcer le plaidoyer autour des droits des personnes affecteacutees par la crise et le conflit notamment les femmes et les filles en eacuteveillant la conscience sur les reacutefugieacutes et les personnes deacuteplaceacutees au sein des organisations pour personnes handicapeacutees (DPO) notamment au niveau reacutegional ougrave il y aurait des crises reacutepeacuteteacutees ou prolongeacutees ayant un impact consideacuterable sur plusieurs pays Cela peut inclure le travail en reacuteseau entre les femmes handicapeacutees et les mouve-ments œuvrant pour les droits des femmes dans les pays et reacutegions affecteacutes par des crises afin de deacutevelopper une plus grande connexion compreacutehension et reacuteponse aux besoins des femmes handicapeacutees dans les environnements humanitaires

Recommandations pour tous les acteurs humanitaires

Mettre en œuvre les orientations sectorielles pour preacutevenir et reacutepondre agrave la violence baseacutee sur le genre telles qursquoeacutenonceacutees dans les Directives du Comiteacute permanent inter-organisations relatives agrave la violence baseacutee sur le genre48 Tous les acteurs humanitaires doivent reconnaicirctre et reacutepondre aux risques accrus de VBG pendant le conflit et la crise notam-ment pour les femmes et les filles handicapeacutees ainsi que les individus responsables de sexe feacuteminin Les normes minimales eacutenonceacutees dans les Directives fournissent lrsquoorientation de base pour tous les secteurs dans la preacutevention et la reacuteponse aux VBG

Entreprendre lrsquointeacutegration de la protection pour satisfaire effectivement les besoins des personnes handicapeacutees durant toutes les phases de lrsquointervention humanitaire Lrsquointeacutegration de la protection y compris lrsquoinclusion de lrsquoanalyse du genre et du handicap dans la conception des programmes la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation est deacuteterminante pour assurer que tout le monde notamment les femmes et filles handica-peacutees a pleinement accegraves aux services et agrave lrsquoassistance dans tous les secteurs y compris pour atteacutenuer le risque de VBG49

Recommandations pour les bailleurs de fonds et gouvernements

Tenir les organisations humanitaires responsables de la satisfaction effective des besoins des personnes handica-peacutees et des individus responsables dans les programmes sur la VBG agrave travers des processus de monitoring et de preacutesentation de rapports ainsi que la mise en exergue de

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pratique positives provenant de diffeacuterentes organisations dans les environnements humanitaires afin drsquoencourager lrsquoobservation des approches tenant compte du handicap et du genre

Plaider pour une plus grande reconnaissance de la multi-tude de preacuteoccupations lieacutees au handicap et au genre y compris la VBG dans tous les instruments internationaux les normes et conventions relatifs au conflit au deacuteplace-ment et agrave lrsquoaction humanitaire Les instruments interna-tionaux peuvent jouer un rocircle deacuteterminant dans la deacutefinition des prioriteacutes pour lrsquoaction humanitaire durant le conflit et le deacuteplacement Les preacuteoccupations speacutecifiques aux femmes et

aux filles et agrave toutes les personnes handicapeacutees doivent ecirctre au cœur des instruments internationaux dans la mesure ougrave elles figurent parmi les populations les plus vulneacuterables durant la crise Un plaidoyer permanent est neacutecessaire aux niveaux international et national pour encourager les gouvernements agrave signer et agrave ratifier tous les instruments pertinents et agrave tenir tous les acteurs concerneacutes responsables de la mise en œuvre inteacutegrale des conventions nouvelles et existantes y compris la Convention relative aux droits des personnes handicapeacutees la Convention sur lrsquoeacutelimination de toutes les formes de discrimi-nation agrave lrsquoeacutegard des femmes et les reacutesolutions du Conseil de seacutecuriteacute sur les femmes la paix et la seacutecuriteacute

Atelier drsquointervenants au Burundi copy Elizabeth SherwoodWRC

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Notes

1 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondiales et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacuteva-lence et conseacutequences sur la santeacute de la violence du parte-naire intime et de la violence sexuelle exerceacutee par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductive-healthpublicationsviolence9789241564625en

2 Ce chiffre est deacutetermineacute par lrsquoestimation globale selon laquelle les 15 pour cent de toute population seront des personnes handicapeacutees (OMS 2011) et selon laquelle 512 millions de personnes sont deacuteplaceacutees par la crise et le conflit agrave travers le monde (HCR 2014)

3 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

4 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

5 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

6 Dans ce rapport les laquo personnes handicapeacutees mentales raquo renvoient aux personnes atteintes drsquoune maladie mentale etou celles qui sont des usagers etou survivants de la psychiatrie Le terme laquo personnes ayant des handicaps sociaux raquo est parfois utiliseacute pour deacutecrire ce groupe de personnes handicapeacutees Reacuteseau mondial des usagers et survivants de la psychiatrie Manuel de mise en œuvre de la Convention des Nations unies relative au droit des per-sonnes handicapeacutees (RMUSP2008) p 9 wrcmsN8o9CH

7 UNHCR Le coucirct humain de la guerre Tendances mondia-les 2013 (2014) httpwwwunhcrorg5399a14f9html

8 Organisation mondiale de la santeacute et Banque mondiale Rapport mondial sur le handicap (2011)

9 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondia-les et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacutevalence et conseacutequences sur la santeacute sur la violence infligeacutee par le partenaire intime et par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductivehealth

publicationsviolence9789241564625en10 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-

lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

11 Ibid 12 Convention des Nations unies relative aux droits des per-

sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde-faultaspnavid=15amppid=150

13 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

14 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

15 CBM Inclusion made easy A quick program guide to dis-ability in development (2012) httpwwwcbmorg articledownloads78851CBM_Inclusion_Made_ Easy_-_com-plete_guidepdf

16 Ibid 17 GSDRC Applied Knowledge Services Understanding gen-

der (nd) httpwwwgsdrcorggotopic-guidesgenderunderstanding-gender

18 Ibid 19 Carolyn Frohmader and Stephanie Ortoleva ldquoThe sexual

and reproductive rights of women and girls with disabili-tiesrdquo (Issues paper presented at the ICPD Beyond 2014 Confeacuterence internationale sur les droits de lrsquohomme La Haye Pays-Bas 7-10 juillet 2013) httpwwdaorgauwp- contentuploads201312issues_paper_srr_wom- en_and_girls_with_disabilities_finalpdf

20 Convention des Nations unies relative aux droits des per-sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde- faultaspnavid=15amppid=150

21 Andrea Hollomotz ldquoDisability oppression and violence Towards a sociological explanationrdquo Sociology vol 47 (2013) pp 477-493 Originally published online 23 No-vember 2012 DOI 1011770038038512448561

22 Centers for Disease Control and Prevention The socio-ecological model a framework for prevention (2015) httpwwwcdcgovviolencepreventionoverviewsocial-ecologicalmodelhtml

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23 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

24 Ces principes directeurs ont eacuteteacute adapteacutes des contributions drsquoune activiteacute meneacutee au Forum drsquoapprentissage interne pour le projet en juin 2014

25 Les DPO sont des organisations repreacutesentatives de per-sonnes handicapeacutees Elles sont geacuteneacuteralement constitueacutees et dirigeacutees par des personnes handicapeacutees

26 LrsquoIMSVBG enregistre le type de violence rapporteacute par les survivants dont le viol les agressions sexuelles les agressions physiques le mariage forceacute le deacuteni des res-sources les opportuniteacutes ou services et les violences psychologiqueseacutemotionnelles

27 Les consultations du personnel VBG en Eacutethiopie et au Burundi ont deacutemontreacute qursquoils avaient une bonne compreacutehen-sion des diffeacuterents types de deacuteficiences et pourraient les identifier sur la base de ces questions et observations fonctionnelles au cours de leurs concertations avec les survivants Il est important toutefois de reconnaicirctre que ce ne sont pas tous les survivants handicapeacutes qui peuvent ecirctre identifieacutes comme ayant un handicap dans les donneacutees de lrsquoIMSVBG

28 Jillian Foster Final report Implications and recommenda-tions for integration of mixed-methods analysis across WRC research Consultancy report submitted to WRC (2014)

29 httpbetterevaluationorgapproaches (accessed 12 August 2014) and httpdeptswashingtoneduccph pdf_filesEvaluationpdf (accessed 12 August 2014)

30 Lrsquooutil laquo Expeacuterience du changement raquo est adapteacute de la technique dite du changement le plus significatif (MSC) La technique MSC est une forme de monitoring et eacutevaluation participatifs qui analysent la prise en compte du change-ment pour deacutecouvrir les changements qui sont les plus consideacutereacutes par les individus et les groupes et pourquoi httpbetterevaluationorgapproaches (consulteacute le 12 aoucirct 2014)

31 Adapteacute de lrsquooutil Before and Now Diagram (page 68) dans the Tools together now 100 participatory tools to mobilize communities for HIVAIDS httpwwwaidsallianceorgassets000000370229-Tools-together-now_originalpdf1405520036

32 Adapted ldquoSummit Workshoprdquo from the Participatory Performance Story Reporting Technique httpwwwclearhorizoncomauwp-contentuploads200905report-on-outcomes-and-get-everyone-involved_the-participatory-performancepdf (accessed 12 August 2014)

33 IRC Formation agrave lrsquointeacutegration de la protection guide du facilitateur (2013) httpwwwglobalprotectionclusterorg_assetsfilesaorsprotection_mainstreamingIRC_Pro-tection_Mainstreaming_Training 20_Facilitators_Guide_March_2013_ENpdf

34 Les donneacutees de lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) indiquent que 120 survivants sur 2 025 enregistreacutes preacutesen-tent un handicap

35 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSGBV (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 5083 pour cent (61 sur 120) des survivants handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes et 32 23 pour cent (614 sur 1905) des survivants non handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 186 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0000

36 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes ont subi des violences psychologiqueseacutemotionnelles contre 2325 pour cent (443 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 342 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0377

37 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 3583 pour cent (43 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un partenaire ou eacutepoux contre 4871 pour cent (928 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1288 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0006

38 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un eacutetranger contre 2273 pour cent (433 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 394 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0316

39 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 83 pour cent (100 sur 120) des survi-

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vants handicapeacutes sont des femmes contre 95 pour cent (1812 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des femmes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 12 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de 0000

40 Au cours du processus de consentement eacuteclaireacute il eacutetait conseilleacute aux femmes de ne pas partager leurs expeacuteriences personnelles et de consentir agrave ce que leurs informations soient utiliseacutees dans des rapports afin drsquoameacuteliorer les programmes au Burundi et dans drsquoautres pays Toutes les femmes handicapeacutees intellectuelles souffraient juste de leacutegegraveres deacuteficiences et par conseacutequent eacutetaient en mesure de comprendre ce processus de consentement mais elles eacutetaient eacutegalement en preacutesence de leurs individus responsables Les questions de groupes de discussion ne portaient pas sur ces informations personnelles Les femmes dans ce groupe toutefois ont continueacute agrave divulguer des expeacuteriences personnelles tout au long de la discussion Tous les participants ont reccedilu des conseils sur les services disponibles aux survivants de la VBG et un soutien perma-nent eacutetait fourni par le personnel WPE de lrsquoIRC

41 Laurie E Powers Rosemary B Hughes and Emily M Lund Interpersonal violence and women with disabilities A re-search update (Harrisburg PA National Resource Center on Domestic Violence 2009)

42 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 1667 pour cent (20 sur 120) des survivants handicapeacutes sont des hommes et 488 pour cent (93 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des hommes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1170 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de Fischer de 0000

43 Les femmes les filles les garccedilons et les hommes handi-capeacutes peuvent subir des violences sur la base du genre et du handicap La contribution speacutecifique de chacun de ces facteurs va varier et les causes sous-jacentes de lrsquooppression et des abus sont souvent complexes et croiseacutees De fait il est difficile de faire la distinction et de reacutepondre seacutepareacutement Degraves lors il srsquoavegravere important de surveiller et reacutepondre agrave toutes les formes de violences et discriminations dans les environnements humanitaires notamment contre les groupes les plus marginaliseacutes au sein de la communauteacute afin de faire progresser lrsquoeacutegaliteacute des genres pour les groupes extrecircmement marginaliseacutes et opprimeacutes au sein de la communauteacute Des reacutesultats agrave

plus grande eacutechelle issus du projet et refleacutetant le caractegravere croiseacute des facteurs genre handicap et drsquoautres facteurs pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes et des rapports de recherche plus deacutetailleacutes sur ce sujet seront disponibles sur le site web de Commission des femmes pour les reacutefugieacutes httpswomensrefugeecom-missionorgprogramsdisabilitiesresearch-and-resourcesdocument945-building-capacity-for-disability-inclusion-in-gender-based-violence-gbv-programming-in-humanitarian-settings-overviewcatid=232

44 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

45 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 325 pour cent (39 sur 120) des survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours suivant lrsquoincident et 4398 pour cent (837 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1148 pour cent est consideacuterable du point de vue statis-tique avec une p-value de Fischer de 0017

46 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG 4083 pour cent (49 sur 120) survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC plus drsquo1 mois apregraves lrsquoincident et 3442 pour cent (655 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes plus drsquo1 moins apregraves lrsquoincident Des tests confir-ment que cette diffeacuterence de 641 pour cent nrsquoest pas consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0166

47 Commission des femmes pour les reacutefugieacutes Strong girls powerful women Program planning and design for ado-lescent girls in humanitarian settings (2014) httpswo-mensrefugeecommissionorgresourcesdocument1036-strong-girls-powerful-women-report

48 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuidelines2005pdf

49 Global Protection Cluster Protection mainstreaming (nd) httpwwwglobalprotectionclusterorgenareas-of-responsibilityprotection-mainstreaminghtml

39

Tableau A Reacutesumeacute des pays contextes et activiteacutes meneacutes au cours de la phase 1 du projetPays Contexte opeacuterationnel Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie MyrsquoAni mdash Environnement de camp prolongeacute

Discussions de groupe avec de reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handi-capeacutes et leurs individus responsables (25 participants) leaders communautaires (11 participants) et travailleurs communautaires et travailleurs sociaux (13 participants)

Entretiens avec des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables (4 entretiens mdash 7 personnes)

Consultations avec lrsquoAssociation de handicapeacutes (32 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (19 personnes)

Burundi Bujumbura mdash Environnement urbain

Kinama Mussasa et Bwagiriza mdash

Camps

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes congolais handi-capeacutes et leurs individus responsables (161 participants)

Entretien avec une fille handicapeacutee et son individu responsable (1 entretien mdash 2 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (13 personnes)

Jordanie Zaatari mdash Camp

Irbid Mafraq et Ramtha mdash Envi-ronnements urbains

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus respon-sables (113 participants) et volontaire de la communauteacute de reacutefugieacutes (11 participants)

Entretiens avec des filles handicapeacutees et leurs indi-vidus responsables (2 entretiens mdash 4 personnes)

Consultations avec les acteurs humani-taires (30 personnes)

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Grozny Reacutepublique de Tcheacutetcheacutenie mdash Environnement urbain de reconstruction post-conflit

Discussion de groupe avec les individus respon-sables drsquoenfants handicapeacutes (12 participants)

Entretiens avec des femmes et filles handica-peacutees (11 entretiens mdash 11 personnes)

Consultations de personnels drsquoONG de femmes (16 personnes)

Ces discussions de groupe et entretiens ont eacuteteacute reacutealiseacutes par des ONG partenaires de lrsquoIRC dans le Caucase du Nord

Annexe 1 Reacutesumeacute des activiteacutes entreprises dans la meacutethodologie du projet

40

Tableau B Reacutecapitulatif des activiteacutes drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilotePays Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie Discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handicapeacutes et leurs individus responsables (24 participants) et des leaders communautaires (11 participants)

Atelier drsquointervenants (21 personnes)

Burundi Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (89 participants) et des leaders communautaires (10 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (18 participants)

Atelier drsquointervenants (41 personnes)

Jordanie Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus responsables (14 participants)

Entretiens avec les professionnels de la VBG (3 participants)

Des expeacuteriences du changement ont eacuteteacute conduite par le personnel WPE en Jordanie et des entretiens avec des professionnels ont eacuteteacute reacutealiseacutes par teacuteleacutephone

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (26 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (7 participants)

Atelier drsquointervenants (26 personnes)

41

Les ateliers drsquointervenants au Burundi en Eacutethiopie et en Caucase du Nord et des expeacuteriences du changement en provenance de Jordanie visaient agrave collecter des messages-cleacutes et recommandations de diffeacuterents groupes impliqueacutes dans le projet sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG Leurs recommandations eacutetaient axeacutees sur les points ci-apregraves

bull Renforcement du plaidoyer sur la non-discrimination

laquo Des sessions de sensibilisation communautaires continues cibleacutees mettant en exergue les droits des personnes handica-peacutees notamment autour des questions relatives aux individus responsables de sexe feacuteminin et masculin raquo (Recommandations provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Consultations permanentes avec les personnes handicapeacutees sur la planification des programmes

laquo Il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne precirctent pas attention agrave nos opinions Nous aimerions rencontrer certaines filles dans un cafeacute ou un endroit uniquement pour filles avec et sans handicap Juste les filles sans adultes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo (Exposeacute du groupe des filles mdash Atelier drsquointervenants Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

bull Mise en exergue des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees

laquo Eacutelaborer un plan ou moyen de partage des expeacuteriences de reacuteussite de personnes handicapeacutees ayant reacuteussi dans des activiteacutes eacuteconomiques et professionnelles Se servir de ces succegraves comme moyen drsquoencourager drsquoautres groupes agrave inclure les personnes handicapeacutees dans ces types de programmes raquo (Recommandation provenant des hommes handicapeacutes mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Renforcement des activiteacutes de sensibilisation et de soutien par les pairs

laquo Effectuer plus de visites agrave domicile chez les femmes et filles handicapeacutees qui sont les plus isoleacutees Eacutelaborer un plan pour des visites reacuteguliegraveres et des contacts entre les eacutequipes [VBG] et leurs familles raquo (Recommandation provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Eacutethiopie)

bull Travail avec les familles

laquo Former un comiteacute drsquoindividus responsables pour donner des conseils sur lrsquoeacutelaboration des programmes Consacrer du temps pour enseigner des leccedilons sur comment ecirctre un meilleur deacutefenseur de la famille fournir des informations sur comment mieux utiliser des systegravemes et ecirctre moins deacutependants des agents de mobilisation communautaire raquo (Recommandation provenant drsquoindividus responsables mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Fourniture de soutien mateacuteriel et de strateacutegies de transport

laquo Recommander la fourniture de transport du fait de la difficile situation financiegravere (ou indemniteacutes de transport) raquo (Entretien avec un individu responsable de sexe feacuteminin mdash Irbid Jordanie)

Annexe 2 Recommandations issues des ateliers des intervenants

Page 3: « Je vois que cela est possibles33660.pcdn.co/wp-content/uploads/2020/04/Je-vois-que... · 2020-04-15 · 2 leur incapacité à laisser les personnes dont elles s’occupent. Pratiques

Table des matiegraveresAcronymes et abreacuteviations i

Reacutesumeacute analytique1

Principaux reacutesultats et leccedilons apprises 1

Pratiques positives pour faciliter lrsquoinclusion du handicap 2

Introduction 3

Meacutethodologie du projet 6

Analyse des risques et consentement 10

Phase 1 Eacutevaluation initiale des programmes de VBG dans des pays pilotes 10

Violence subie par des personnes handicapeacutees et des individus responsables 10

Autres formes de violence contre les personnes handicapeacutees 13

Principaux facteurs qui rendent les personnes handicapeacutees plus vulneacuterables

agrave la violence baseacutee sur le genre 14

Barriegraveres agrave lrsquoaccegraves aux services et programmes relatifs agrave la VBG17

Phase 2 Activiteacutes visant agrave ameacuteliorer lrsquoinclusion du handicap dans

les programmes sur la VBG dans les pays pilotes 21

Phase 3 Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans

les programmes relatifs agrave la VBG 23

Renforcer les capaciteacutes des professionnels de la VBG sur lrsquoinclusion du handicap 23

Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG 25

Recommandations 32

Recommandations pour acteurs de la VBG 32

Recommandations pour acteurs du handicap 32

Recommandations pour tous les acteurs humanitaires 34

Recommandations pour bailleurs de fonds et gouvernements 35

Notes 36

Annexe 1 Reacutesumeacute des activiteacutes entreprises dans la meacutethodologie du projet 39

Annexe 2 Recommandations issues des ateliers des intervenants 41

i

AVEC Association Villageoise drsquoEacutepargne et de Creacutedit

CDPH Convention relative au droit des personnes handicapeacutees

DPO Organisation de personnes handicapeacutees

HCR Haut commissariat des Nations unies pour les reacutefugieacutes

IASC Comiteacute permanent interorganisations

IEC Information eacuteducation et communication

IMSVBG Systegraveme de gestion des informations sur la violence baseacutee sur le genre

IRC International Rescue Committee

ONG Organisation non gouvernementale

VBG Violence baseacutee sur le genre

VPI Violence infligeacutee par le partenaire intime

WPE Protection et autonomisation de la femme

WRC Commission des femmes pour les reacutefugieacutes (Womenrsquos Refugee Commission)

Acronyms amp Abbreviations

1

Reacutesumeacute analytique

La violence baseacutee sur le genre (VBG) est une question de droit de lrsquohomme et de santeacute publique largement reconnu touchant au moins une femme sur trois agrave travers le monde1 La VBG peut devenir encore plus perverse dans les situations de crise ougrave les meacutecanismes de protection communautaires et institutionnels sont souvent affaiblis ou deacutetruits Les hommes et les garccedilons sont eacutegalement vulneacuterables agrave la violence pendant le conflit et le deacuteplacement notamment la violence sexuelle quoique dans une moindre mesure que les femmes et les filles

Estimeacutees agrave 76 millions2 les personnes handicapeacutees vivant dans des situations de deacuteplacement forceacute sont exposeacutees agrave un risque accru de VBG parce qursquoelles sont laquo moins en mesure de se proteacuteger des dangers raquo deacutependant davantage des autres pour leur survie moins puissantes et moins visibles3 Les individus responsables des personnes handicapeacutees dont la plupart sont les femmes et les filles peuvent eacutegalement ecirctre exposeacutes agrave un risque de VBG eacutetant donneacute que leurs responsabiliteacutes peuvent les empecirccher drsquoacceacuteder aux opportuniteacutes sociales et eacuteconomiques contribuant ainsi agrave leur isolement et deacutependance

En deacutepit de lrsquoeacutechelle et de la graviteacute du problegraveme les personnes handicapeacutees dans des environnements humanitaires sont souvent exclues des programmes et services conccedilus pour preacutevenir et reacutepondre agrave la VBG4 5 du fait des formes multiples et croiseacutees de discriminations qursquoelles subissent sur la base du genre et du handicap En reacuteponse agrave cela lrsquoInternational Rescue Committee (IRC) et la Commission des femmes pour les reacutefugieacutes (WRC) ont meneacute un projet visant agrave identifier ces barriegraveres et pour piloter et eacutevaluer les solutions de promotion de lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de VBG dans les environnements de conflit Le projet a eacuteteacute meneacute au sein de communauteacutes affecteacutees au Burundi en Eacutethiopie en Jordanie et au Caucase du Nord en Feacutedeacuteration de Russie Agrave travers une approche participative il a solliciteacute les contributions des femmes des filles des garccedilons et des hommes handicapeacutes et leurs individus responsables afin drsquoinformer le deacuteveloppement drsquoactiviteacutes et drsquooutils permettant de faciliter lrsquoinclusion du handicap et comprendre que qui a marcheacute et quel changement leur eacutetait le plus important

Ce rapport document les reacutesultats et les leccedilons apprises du projet et conclut sur des recommandations pratiques pour un ensemble drsquoacteurs humanitaires les gouvernements et bailleurs de fonds en vue de lrsquoameacutelioration de lrsquoinclusion du handicap dans les programmes sur la VBG dans les environnements humani-taires Les expeacuteriences du changement provenant de femmes et filles handicapeacutees impliqueacutees dans le projet un une trousse agrave outils pour les professionnels de la VBG y compris des outils et orientations destineacutees agrave les aider agrave renforcer lrsquoinclusion du

handicap dans leur travail sont disponibles sur httpwrcmsdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Principaux reacutesultats et leccedilons apprises

Types de violences

La violence sexuelle eacutetait le type de VBG le plus courant rapporteacute par les participants aux groupes de discussion dans les environnements du projet certaines femmes et filles handi-capeacutees se deacuteclarant victimes de violence sexuelle y compris le viol de faccedilon reacutepeacuteteacutee et reacuteguliegravere et du fait de multiples auteurs Les femmes et les filles ayant un6 handicap mental et intellectuel eacutetaient perccedilues comme eacutetant les plus exposeacutees agrave la violence sexuelle et leur famille ainsi que les prestataires de service nrsquoen prenant connaissance que lorsqursquoelles sont deacutejagrave enceintes Des violences sexuelles contre les hommes et les garccedilons ayant un handicap intellectuel ont eacutegalement eacuteteacute rapporteacutees au Burundi et en Jordanie quoique dans une moindre mesure Lrsquoisolement social la perte de reacuteseaux de protection communautaire et les changements dans les rocircles sexosociaux notamment dans les meacutenages ougrave une personne aurait un handicap nouvellement acquis augmentent la vulneacuterabiliteacute des personnes handicapeacutees mais eacutegalement des individus responsables de sexe feacuteminin agrave la violence aussi bien agrave lrsquointeacuterieur du meacutenage que dans lrsquoespace public

Barriegraveres agrave lrsquoaccegraves

Les participants au projet ont le plus freacutequemment rapporteacute que des attitudes neacutegatives et discriminations de la part des pres-tataires de services relatifs agrave la VBG des membre de la famille et de la communauteacute empecircchaient leur accegraves aux activiteacutes de preacutevention des VBG et aux services de reacuteponse Le fait que les survivants handicapeacutes peuvent ne pas ecirctre crus lorsqursquoils signalent des violences le manque de confidentialiteacute et le risque de faire lrsquoobjet drsquoautres stigmatisations et marginalisations ont eacuteteacute preacutesenteacutes comme des facteurs empecircchant les survivants handicapeacutes drsquoavoir recours aux services et agrave lrsquoassistance La capaciteacute des personnes handicapeacutees agrave participer agrave et agrave beacuteneacute-ficier des activiteacutes de preacutevention des VBG est sous-estimeacutee par les responsables de programmes et les membres de la communauteacute et ainsi elles ne sont pas inviteacutees agrave participer Des moyens de transport inadeacutequats vers les sites des activiteacutes et centres de service et le manque drsquoutilisation drsquoapproches de communication approprieacutees par les professionnels de la VBG notamment pour les personnes sourdes ou ayant des handicap intellectuels ont eacutegalement eacuteteacute citeacutes comme barriegraveres agrave lrsquoaccegraves et agrave la participation Les individus responsables des personnes handicapeacutees se sont eacutegalement dit exclues des activiteacutes du fait de

2

leur incapaciteacute agrave laisser les personnes dont elles srsquooccupent

Pratiques positives pour faciliter lrsquoinclusion du handicap

Renforcement des capaciteacutes des professionnels de la VBG Les professionnels de la VBG ont rapporteacute un change-ment positif dans leurs attitudes lorsqursquoelles travaillent avec les personnes handicapeacutees notamment comme reacutesultat des activ-iteacutes drsquoapprentissage fondeacutees sur lrsquoexpeacuterience et la reacuteflexion dans le projet Travailler directement avec les survivants handicapeacutes a permis aux professionnels de voir au-delagrave du handicap de la personne drsquoappreacutecier leurs aptitudes et capaciteacutes et de recon-naicirctre qursquoils peuvent beacuteneacuteficier de et apporter des contributions positives aux activiteacutes portant sur la VBG Les professionnels ont eacutegalement appris agrave reconnaicirctre que les survivants handicapeacutes ont plusieurs besoins qui sont les mecircmes que ceux des personnes sans handicap et que les professionnels pourraient appliquer leur formation actuelle srsquoagissant de lrsquoutilisation drsquoune approche centreacutee sur le survivant dans le travail avec ce groupe Les professionnels de la VBG ont eacutegalement appris agrave mieux adapter leurs services aux survivants handicapeacutes mdash y compris agrave travers des visites agrave domicile des activiteacutes agrave domicile et des services de gestion de cas speacutecialiseacutes avec des approches de communica-tion plus efficaces et plus approprieacutees

Offrir aux femmes et filles handicapeacutees et aux individus responsables des activiteacutes drsquoautonomisation sociale et eacuteconomique permettant drsquoeacutetablir des reacuteseaux de pairs et une plus grande indeacutependance financiegravere Le reacutesultat le plus important citeacute par les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin eacutetait le deacuteveloppe-ment de plus de reacuteseaux de pairs plus robustes agrave travers diffeacuter-entes activiteacutes drsquoautonomisation sociale dont les groupes de discussion les programmes reposant sur les actifs pour adolescentes et les Associations Villageoises drsquoeacutepargne et de Creacutedit (AVEC) Ces activiteacutes ont renforceacute lrsquoeacutetablissement de relations et la confiance parmi les femmes et filles handi-capeacutees ainsi qursquoavec drsquoautres membres de la communauteacute Elles ont eacutegalement conduit agrave un eacutechange drsquoinformations et au deacuteveloppement des aptitudes une meilleure estime de soi et des opportuniteacutes permettant aux femmes et filles handicapeacutees drsquoecirctre reconnues non pas pour leur handicap mais pour leurs rocircles en tant que leaders amies et voisines apportant des contributions positives pour leurs communauteacutes mdash pouvant toutes servir de facteurs de protection contre les VBG Les femmes handicapeacutees et les individus responsables au sein des AVEC ont eacutegalement rapporteacute une indeacutependance et une prise de deacutecisions accrues ainsi qursquoun respect et un statut meilleurs au sein de la famille et la communauteacute du fait de leur

accegraves aux opportuniteacutes de geacuteneacuteration de revenus ce qui peut eacutegalement contribuer agrave reacuteduire leur vulneacuterabiliteacute aux VBG Les participants au projet ont noteacute que bacirctir les programmes autour des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees constituait un preacutealable important agrave lrsquoinclusion mais eacutegale-ment rapporteacute que pour plusieurs personnes handicapeacutees les programmes existants ne neacutecessitaient pas toujours des adaptations la simple invitation agrave participer eacutetait suffisante pour lever la barriegravere agrave la participation et promouvoir avec succegraves lrsquoinclusion

Promouvoir la repreacutesentation et le leadership des femmes handicapeacutees et des individus responsables au sein des institutions et activiteacutes communautaires conduisait non seulement agrave une meilleure prise en compte des preacuteoc-cupations de ces groupes au sein des organisations et programmes mais eacutegalement agrave une meilleure appreacuteciation par drsquoautres membres de la communauteacute des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees

Introduction

Plus de 51 millions de personnes agrave travers le monde sont actuellement deacuteplaceacutees du fait de conflits et de crises7 LrsquoOrganisation mondiale de la santeacute estime que toute popula-tion est constitueacutee agrave 15 pour cent de personnes handicapeacutees8 avec des proportions consideacuterablement plus eacuteleveacutees parmi les populations affecteacutees par le conflit Ainsi il y aurait jusqursquoagrave 76 millions de personnes handicapeacutees vivant en situation de deacuteplacement forceacute

La violence baseacutee sur le genre (VBG) est une question de droit de lrsquohomme et de santeacute publique largement reconnue touchant au moins une femme sur trois agrave travers le monde9 La VBG peut devenir encore plus perverse dans les situations de crise ougrave les meacutecanismes de protection sociaux communautaires et institu-tionnels sont affaiblis ou deacutetruits Les hommes et les garccedilons sont eacutegalement vulneacuterables agrave la VBG notamment la violence sexuelle pendant le conflit et le deacuteplacement quoique dans une moindre

Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapeacutees (2006)

laquo Les personnes handicapeacutees comprennent les personnes qui ont une deacuteficience physique mentale intellectuelle ou sensorielle agrave long terme et qui en interaction avec diffeacuterentes barriegraveres peut empecirccher leur participation inteacutegrale et effective agrave la socieacuteteacute sur une base eacutegale avec les autres raquo

3

mesure que les femmes et les filles Les programmes et activiteacutes destineacutes agrave atteacutenuer le risque de VBG et fournir un soutien aux survivants et donc consideacutereacutes comme des parties inteacutegrantes agrave partir des phases initiales de la reacuteponse humanitaire10

Les personnes handicapeacutees vivant dans des situations de deacuteplacement forceacute sont exposeacutees agrave un risque accru de VBG pendant les crises parce qursquoelles sont laquo moins en mesure de se proteacuteger des dangers deacutependant davantage des autres pour leur survie moins puissantes et moins visibles raquo11 Les individus responsables des personnes handicapeacutees dont la plupart sont les femmes et les filles peuvent eacutegalement ecirctre exposeacutes agrave un risque de VBG eacutetant donneacute que leurs responsabiliteacutes peuvent les empecirccher drsquoacceacuteder aux opportuniteacutes sociales et eacuteconomiques contribuant ainsi agrave leur isolement et deacutependance

La Convention des Nations unies relative au droit des personnes handicapeacutees (CRDPH) exige des Eacutetats Parties qursquoils srsquoassurent que les personnes handicapeacutees soient proteacutegeacutees dans les situ-ations de risque ou de crise humanitaire (article 11) et que la coopeacuteration internationale soit accessible agrave et tienne compte des personnes handicapeacutees (article 32) Elle demande eacutegale-ment aux Eacutetats de laquo veiller agrave ce que les services de protection tiennent compte de lrsquoacircge du sexe et du handicap des inteacute-resseacutes raquo (article 16)12

Toutefois des recherches indiquent que les personnes handi-capeacutees nrsquoont pas un accegraves aux programmes relatifs agrave la VBG eacutegal agrave celui drsquoautres membres de communauteacutes dans des contextes humanitaires Par exemple Human Rights Watch a publieacute un document selon lequel les survivantes handicapeacutees en Ouganda pendant le conflit avaient un accegraves limiteacute aux

services drsquointervention y compris les services meacutedicaux et la justice13 Les femmes et filles handicapeacutees restent largement exclues des programmes de preacutevention y compris les multiples initiatives drsquoautonomisation de la femme visant agrave briser le cycle de vulneacuterabiliteacute agrave la violence Les adolescents et jeunes handi-capeacutes sont souvent exclus de lrsquoeacuteducation agrave la santeacute sexuelle et reproductive des moyens de subsistance et des programmes de soutien par les pairs qui pourraient reacuteduire leur exposition aux VBG dans ces contextes14 Enfin peu drsquoeacutetudes ont exploreacute le risque de VBG pour les personnes handicapeacutees dans ces contextes qui sont largement les femmes et les filles

Les professionnels de la violence baseacutee sur le genre opeacuterant dans des contextes humanitaires sont de plus en plus conscients de lrsquoaccroissement des risques de VBG auxquels les personnes handicapeacutees sont exposeacutees et reconnaissent la neacutecessiteacute drsquoameacuteliorer lrsquoaccessibiliteacute et leur inclusion dans les programmes relatifs agrave la VBG agrave ce jour toutefois il nrsquoy a eu aucune eacutevaluation des strateacutegies de promotion de lrsquoinclusion du handicap dans les activiteacutes relatives agrave la VBG dans les envi-ronnements humanitaires aucun exemple deacutetailleacute de pratiques positives et peut drsquoorientations sur les programmes visant agrave assister les professionnels sur le terrain

De 2013 agrave 2015 lrsquoInternational Rescue Committee (IRC) et la Commission des femmes pour les reacutefugieacutes (WRC) ont meneacute un projet destineacute agrave renforcer les capaciteacutes et contribuer agrave la base factuelle sur les strateacutegies efficaces pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG dans les environnements affecteacutes par le conflit Ce rapport document les reacutesultats du projet identifie les pratiques positives drsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes relatifs agrave la VBG et conclut sur des recommandations pour faire progresser lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de VBG dans le secteur humanitaire

Qursquoest-ce que lrsquoinclusion du handicap

Le terme laquo inclusion du handicap raquo renvoie agrave un large eacuteventail de strateacutegies visant agrave promouvoir la pleine et eacutegale participa-tion des personnes handicapeacutees dans la socieacuteteacute Lrsquoinclusion du handicap dans les contextes humanitaires serait reacutealiseacutee agrave travers une approche agrave deux volets qui integravegre aussi bien les questions de handicap que la participation des personnes handicapeacutees dans tous les aspects de lrsquoeacutelaboration et de la mise en œuvre des programmes et engage des actions cibleacutees pour satisfaire leurs besoins speacutecifiques et les autono-miser agrave participer entiegraverement15

Lrsquoimpact du handicap vont au-delagrave des individus et affecte les meacutenages et communauteacutes renforccedilant la pauvreteacute et entra-vant le deacuteveloppement humain et social16 agrave ce titre les indi-

Qursquoest-ce que la violence baseacutee sur le genre

La violence baseacutee sur le genre renvoie agrave laquo tout acte preacutejudiciable perpeacutetreacute contre la volonteacute une personne et qui est baseacute sur des diffeacuterences attribueacutees socialement (notamment le genre) entre les hommes et les femmes Elle inclut les actes qui infligent des peines ou souf-frances physiques mentales ou sexuelles des menaces ou drsquoautres actes tels que la coercition et drsquoautres priva-tions de liberteacute perpeacutetreacutes dans un cadre aussi bien public que priveacute raquo(IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions contre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humanitaire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015))

4

vidus responsables et membres de la famille des personnes handicapeacutees peuvent eacutegalement faire face agrave la reacuteduction des opportuniteacutes lrsquoexclusion sociale et la stigmatisation Les programmes relatifs agrave la VBG doivent par conseacutequent tenir compte de la faccedilon dont le handicap affecte les individus les membres de famille et la communauteacute dans lrsquoensemble lors du deacuteveloppement des strateacutegies drsquoinclusion

Lrsquointersection du genre du handicap et du deacuteplacement

Les causes profondes de la VBG sont les ineacutegaliteacutes struc-turelles et systeacutematiques entre les genres les normes de genres sous-jacentes les abus de pouvoir accrus entre les hommes et les femmes en tant que groupes sociaux La violence contre les femmes et les filles constitue agrave la fois une conseacutequence et une cause de cette ineacutegaliteacute renforceacutee par le deacutesavantage eacuteconomique et la deacutependance et les espaces sociaux restreints Plusieurs individus toutefois ne connais-sent pas des ineacutegaliteacutes structurelles et des pouvoirs ineacutegaux dus au genre seul et drsquoautres facteurs tels que lrsquoethniciteacute et la race la religion lrsquoacircge lrsquoorientation sexuelle le statut socioeacuteconomique et le handicap contribuent souvent agrave la marginalisation drsquoun individu dans la socieacuteteacute17

Les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables qui ont eacuteteacute deacuteplaceacutes du fait des crises et des conflits connaissent des formes multiples croiseacutees et parfois se renforccedilant mutuellement de discrimi-nation et drsquooppression en plus de leur risque de violence y compris les VBG Pour les femmes et les filles en particu-lier les situations de crise exacerbent et accroissent les risques auxquels elles sont deacutejagrave exposeacutees en temps de paix Lorsqursquoagrave cela srsquoajoute la discrimination et lrsquooppression lieacutees au handicap et avec les exigences de la prise en charge les violences auxquelles les femmes font faces sont davantage consideacuterables Approcher les VBG agrave travers une analyse inter-sectorielle nous aide agrave mieux comprendre les multiples iden-titeacutes et expeacuteriences des personnes handicapeacutees18 y compris lrsquoineacutegaliteacute et la discrimination entre les hommes et les femmes et au sein de sous-ensembles drsquohommes et des femmes19 qui faccedilonneraient singuliegraverement leur expeacuterience des VBG et peuvent ecirctre utiliseacutees pour ameacuteliorer la fourniture de services le plaidoyer et les prioriteacutes du programme

Suivant la description faite dans la CRDPH le handicap est le reacutesultat des interactions entre les deacuteficiences et drsquoautres barriegraveres sociales20 Les personnes handicapeacutees ne sont pas plus vulneacuterables agrave la violence du fait de leur deacuteficience mais plutocirct parce qursquoelles sont perccedilues comme eacutetant diffeacuterentes ont moins de pouvoir et un statut infeacuterieur sont marginaliseacutees et sont mecircme directement cibleacutees pour la violence21 Par

conseacutequent ce projet visait non seulement agrave comprendre la vulneacuterabiliteacute individuelle aux VBG mais eacutegalement comment les relations les facteurs communautaires et sociaux lieacutes aussi bien au genre qursquoau handicap dans le contexte de deacuteplace-ment augmentent le risque de violence pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables22

Principes directeurs de lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Les principes suivants ont eacuteteacute deacutefinis au cours des phases initi-ales du projet afin drsquoorienter les professionnels de la VBG Ces principes sont destineacutes agrave compleacuteter et agrave renforcer lrsquoapproche centreacutee sur le survivant dans les programmes relatifs agrave la VBG qui laquo vise agrave creacuteer un environnement propice dans lequel les droits drsquoun survivant de la VBG sont respecteacutes et sa seacutecuriteacute assureacutee et au sein duquel le survivant est traiteacute avec digniteacute et respect Lrsquoapproche aide agrave promouvoir le relegravevement drsquoun survivant en renforccedilant sa capaciteacute agrave identifier et agrave exprimer ses besoins et souhaits ainsi que sa capaciteacute agrave prendre des deacuteci-sions sur les interventions eacuteventuelles raquo23

Le droit agrave la participation et agrave lrsquoinclusion Les profession-nels de la VBG doivent reconnaicirctre la diversiteacute de la population qursquoils servent y compris les diffeacuterents risques auxquels sont exposeacutes les femmes filles et garccedilons ayant diffeacuterents types de handicaps dans les environnements humanitaires et le besoin de rendre les services et les activiteacutes accessibles agrave et impor-tants pour ces groupes Lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et des individus responsables notamment les femmes et les filles constituer une composante essentielle de leur travail et non quelque chose de laquo speacutecial raquo ou de distinct

Se focaliser sur la personne en geacuteneacuteral et non sur son handicap Les professionnels de la VBG doivent reconnaicirctre que les personnes handicapeacutees ont des expeacuteriences de vie des aptitudes et capaciteacutes des recircves et des objectifs Elles ont plusieurs identiteacutes mentors leaders femmes megraveres sœurs amis et voisins

Ne pas faire de suppositions Les professionnels de la VBG ne doivent pas supposer qursquoils savent ce qursquoune personne handicapeacutee veut ou ressent ou qursquoils savent ce qui est meilleur Ne pas supposer que parce qursquoune personne est handicapeacutee elle est incapable de faire certaines choses ou ne souhaitent pas participer agrave certaines activiteacutes Prendre le temps de les consulter explorer leurs inteacuterecircts et leur donner des opportu-niteacutes tout comme avec drsquoautres survivants des VBG

Identifier et utiliser les forces et les capaciteacutes travailler avec les personnes handicapeacutees ainsi que leurs membres de famille

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pour identifier leurs aptitudes et capaciteacutes et les utiliser pour la conception la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des programmes relatifs agrave la VBG Les personnes handicapeacutees sont les experts de leur handicap et peuvent fournir des orientations deacutetermi-nantes sur comment adapter les programmes et activiteacutes afin de mieux les servir Les plans drsquoactions individuels doivent ecirctre eacutelaboreacutes sur la base des capaciteacutes des individus

Mettre lrsquoaccent sur laquo travailler avec raquo Les deacutecisions concer-nant les personnes handicapeacutees notamment les femmes et les

filles sont souvent prises par drsquoautres personnes y compris les membres de la famille les individus responsables partenaires et mecircme les prestataires de services Les professionnels de la VBG doivent au contraire adopter lrsquoapproche qui consiste agrave travailler avec des personnes handicapeacutees agrave travers un processus collaboratif qui identifie leurs preacuteoccupations prior-iteacutes et objectifs eacuteviter de renforcer les dynamiques de pouvoir neacutegatives en prenant les deacutecisions pour eux et les aider plutocirct agrave deacutevelopper leur propre sens de lrsquoorganisation et pouvoir de

Scheacutema 1 Pouvoir et ineacutegaliteacute mdash Exemples de lrsquointersection entre le genre le handicap et le deacuteplacement

Genre

Ineacutegaliteacute structurelle Discrimina-tion sociale Rocircles sexosociaux

(feacuteminiteacutemasculiniteacutesexualiteacute) Controcircle des ressources

et prise de deacutecisions

DeacuteplacementInseacutecuriteacute

Changement danslrsquoenvironnement physique

Accroicirctre la probabiliteacute de nou-velles

deacuteficiences ou handicapsPerte de structures de soutien social

Reacuteduction des opportuniteacutesde geacuteneacuteration des revenus

Limitation de la fourniture desservices speacutecifiques au handicap

HandicapIneacutegaliteacute structurelleAttitudes neacutegatives

Perceptions drsquoincapaciteacuteExclusion sociale

Autonomie restreinteDeacutependance vis-agrave-vis des

individus responsablesStigmatisation de la sexualiteacute

et des relationsBarriegraveres dans lrsquoenvironnement

Pouvoir et

statut reacuteduits dans les

relations meacutenageset communauteacutes

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prise de leurs propres deacutecisions

Travailler avec les individus responsables et les familles Le handicap affecte eacutegalement les membres des familles notam-ment les femmes et les filles qui peuvent jouer le rocircle drsquoindividu responsable Les professionnels de la VBG doivent chercher agrave comprendre les preacuteoccupations les prioriteacutes et objectifs des individus responsables et pour soutenir et renforcer les rela-tions saines et lrsquoeacutequilibre des dynamiques de pouvoir entre les individus responsables les personnes handicapeacutees et drsquoautres membres de la famille24

Meacutethodologie du projet

Ce projet reacutealiseacute de 2013 agrave 2015 visait agrave ameacuteliorer lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les activiteacutes relatives agrave la VBG dans les environnements humanitaires par

i lrsquoidentification des eacutecueils et des opportuniteacutes drsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG dans les environnements humanitaires

ii le pilotage et lrsquoeacutevaluation des actions qui encouragent lrsquoinclusion de personnes handicapeacutees et leurs familles au sein des programmes Protection et promotion de la femme (WPE) de lrsquoIRC dans quatre pays agrave savoir lrsquoEacutethiopie le Burundi la Jordanie et le Caucase du Nord en Feacutedeacuteration de Russie et

iii la documentation et le partage des strateacutegies efficaces des outils et ressources pour lrsquoinclusion du handicap au sein de la communauteacute humanitaire dans son ensemble

Phase 1 Eacutevaluation initiale des programmes relatifs agrave la VBG dans des pays pilotes (aoucirct - octobre 2013)

La premiegravere phase du projet visait agrave comprendre les besoins et les capaciteacutes des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables dans des environnements humanitaires en rela-tion avec les VBG identifier les barriegraveres potentielles et les facilitateurs de lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion dans les activiteacutes relatives aux VBG et enfin collecter des ideacutees sur comment combler les vides dans les programmes Quatre programmes WPE de lrsquoIRC ont eacuteteacute identifieacutes pour participer au projet mdash Eacutethiopie Burundi Jordanie et Caucase du Nord en Feacutedeacuteration de Russie Ces programmes ont eacuteteacute seacutelectionneacutes parce que leur personnel avaient exprimeacute leur inteacuterecirct et engagement agrave inclure le hand-icap et ensemble ils refleacutetaient diffeacuterentes reacutegions contextes opeacuterationnels (par ex reacutefugieacutes urbains et en camps deacuteplace-ments nouveaux et prolongeacutes reconstructions post-conflit) et types drsquoactiviteacutes relatives aux VBG (ex services de reacuteponse mobilisation communautaire autonomisation eacuteconomique et renforcement des mouvements des femmes)

Discussions au sein de groupes et entretiens individuels avec des personnes handi-capeacutees et individus responsables

Le Programme handicap de la WRC a aideacute le personnel de lrsquoIRC dans chacun des pays pilotes agrave rassembler des infor-mations chez les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables Cela srsquoest effectueacute agrave travers des discussions de groupe et des entretiens individuels avec les femmes

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les filles garccedilons et hommes handicapeacutes et leurs individus responsables ainsi que des leaders communautaires dans certains contextes Les participants inteacuteresseacutes eacutetaient identi-fieacutes agrave travers des activiteacutes de sensibilisation communautaire et reacutefeacutereacutes par drsquoautres organisations y compris les organisa-tions de personnes handicapeacutees (DPO)25 Toutes les activiteacutes eacutetaient meneacutees dans les langues locales avec le concours drsquointerpregravetes

Plus de 330 personnes ont participeacute dans les quatre pays 221 personnes handicapeacutees (126 femmes 95 hommes) et 113 individus responsables (76 femmes 37 hommes) le quart des participants eacutetant acircgeacutes de moins de 24 ans La plupart des participants handicapeacutes avaient un handicap physique et intellectuel

Un total de 25 discussions de groupe ont eacuteteacute conduites dans cette eacutevaluation 14 discussions de groupe avec les femmes handicapeacutees et individus responsables de sexe feacuteminin neuf discussions de groupe avec les hommes handicapeacutes et indi-vidus responsables de sexe masculin et deux discussions de groupe avec des leaders communautaires et travailleurs communautaires

Des discussions de groupe distinctes ont eacuteteacute conduites avec les hommes et les femmes afin de collecter des informations speacutecifiques sur la VBG pour ces diffeacuterents groupes Les discussions de groupe comprenaient eacutegalement des activiteacutes participatives agrave lrsquoexemples des eacutetudes de cas visant agrave identi-fier la connaissance des services pour les survivants et des exercices de classement pour deacuteterminer les activiteacutes relatives aux VBG dont ils eacutetaient les plus informeacutes dans la commu-nauteacute Dans certains contextes de plus petits groupes eacutetait employeacutes pour obtenir les points de vue des adolescentes et des jeunes femmes handicapeacutees ou pour collecter des infor-mations aupregraves de personnes utilisant le langage des signes

Des entretiens individuels ont eacutegalement eacuteteacute reacutealiseacutes pour faciliter la participation de ceux qui nrsquoeacutetaient pas en mesure de participer aux groupes de discussion Cette approche eacutetait plus couramment utiliseacutee avec les personnes preacutesentant un handicap physique qui eacutetaient confineacutees agrave leurs maisons et celles preacutesentant des handicaps mentaux et intellectuels qui preacutefeacuteraient participer dans des environnements plus familiers ou neacutecessitaient des approches de communication plus indi-vidualiseacutees Dans la mesure du possible les entretiens eacutetaient reacutealiseacutes directement avec les personnes handicapeacutees Dans certains cas lorsqursquoaucune meacutethode de communication ne pouvait ecirctre eacutetablie les informations eacutetaient collecteacutees aupregraves des individus responsables Les personnes handicapeacutees restaient toutefois dans le processus afin de pouvoir eacutecouter les discussions et participer dans la mesure du possible et le

personnel pouvait continuer agrave apprendre davantage sur leurs aptitudes de communication

Voir Annexe 1 Tableau A (p 39) pour un reacutesumeacute des pays contextes et activiteacutes meneacutes au cours de la phase 1 du projet

Consultations avec les acteurs humanitaires

Agrave travers des entretiens informels et des discussions par petit groupe le personnel de lrsquoIRC des organisations partenaires drsquoautres ONG et organismes des Nations unies ont donneacute leur lectures des barriegraveres agrave lrsquoaccegraves et agrave lrsquoinclusion dans les activiteacutes relatives agrave la VBG pour les personnes handicapeacutees ainsi que les besoins de deacuteveloppement des capaciteacutes des professionnels de la VBG

Analyse des donneacutees de lrsquoIMSVBG

Le Systegraveme de gestion des informations sur la violence baseacutee sur le genre (IMSVBG) lanceacute en 2007 par lrsquoIRC le FNUAP et le HCR collecte des informations anonymes sur la deacutemographie les types de violences et les deacutetails de lrsquoincident26 et suivre les orientations faites pour les survivants ayant recours aux pres-tataires de services sur la VBG Ces donneacutees collecteacutees au Burundi et en Eacutethiopie de 2012 agrave 2013 eacutetaient deacutesagreacutegeacutees pour le handicap et analyseacutees pour documenter les tendances de violence chez les survivants handicapeacutes compleacutetant les reacutesultats qualitatifs issus des groupes de discussion et entretiens individuels LrsquoIMSVBG en Jordanie et au Caucase du Nord nrsquoeacutetait pas opeacuterationnel au cours de cette peacuteriode et de fait aucun ensemble de donneacutees compareacutees nrsquoeacutetait disponible pour analyse au cours de cette phase du projet pour ces pays

Le handicap eacutetait identifieacute soit par les survivants eux-mecircmes soit par les professionnels de la VBG au cours de leur consultation avec le survivant27 Le nombre de survivants handicapeacutes ayant pris attache avec lrsquoIRC au Burundi et en Eacutethiopie eacutetait infime De fait il eacutetait difficile de tirer des conclusions plus globales agrave partir de ces donneacutees Les donneacutees contenues dans ce rapport comprennent uniquement des informations provenant des survi-vants qui ont consenti agrave partager leurs informations agreacutegeacutees Elles concernent les cas rapporteacutes et ne sont aucunement repreacutesentatives de lrsquoincidence totale ou la preacutevalence des VBG au Burundi et en Eacutethiopie

Analyse des donneacutees

Une analyse preacuteliminaire des donneacutees a eacuteteacute reacutealiseacutee au niveau national au cours des visites de terrain en 2013 pour deacutefinir les activiteacutes pilotes approprieacutees pour la mise en œuvre Elle a eacuteteacute suivie drsquoune analyse de donneacutees plus complegravete en 2014 qui a porteacute sur les thegravemes communs agrave diffeacuterents pays et contextes Le codage theacutematique des discussions de groupe et notes

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drsquointerview provenant du Burundi drsquoEacutethiopie et de Jordanie a eacuteteacute entrepris par deux codeurs et analyseacute sur la base des questions de recherche via le logiciel NVivo Les moyens eacutetaient calculeacutes par groupe et nombre de participants afin de reacuteduire les erreurs qui deacutecouleraient du recours agrave diffeacuterentes tailles drsquoeacutechantillons entre les trois pays La discussion de groupes et les notes drsquointerview nrsquoeacutetaient pas disponibles pour la Caucase du Nord ougrave les partenaires locaux ont conduit lrsquoeacutevaluation et eacutetaient par conseacutequent exclus du codage theacutematique Les donneacutees de lrsquoIMSVBG de 2012 et 2013 au Burundi et en Eacutethiopie eacutetaient analyseacutees au moyen de STATA pour identifier des thegravemes parallegraveles dans les donneacutees quantitatives et pour localiser des relations importantes et la variation entre des variables et au sein de sous-cateacutegories de variables28

Phase 2 Activiteacutes visant agrave renforcer lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG dans les pays pilotes (septembre 2013 - octobre 2014)

La deuxiegraveme phase du projet eacutetait focaliseacutee sur la mise en œuvre des activiteacutes pilotes visant agrave promouvoir lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion des activiteacutes de preacutevention et de reacuteponse aux VBG

Actions pilotes et programmes nationaux de WPE

Chaque programme WPE de lrsquoIRC eacutetait soutenu pour conce-voir et mettre en œuvre des actions pilotes sur la base des informations et suggestions collecteacutees chez les personnes handicapeacutees et les individus responsables au sein de groupes de discussion et lors des entretiens En ce qui concerne les programmes WPE ils eacutetaient axeacutes particuliegraverement sur les besoins des femmes et des filles handicapeacutees et ceux des femmes en tant qursquoindividus responsables Les hommes et les garccedilons handicapeacutes et les individus responsables toute-fois eacutetaient inclus dans les activiteacutes communautaires sur la VBG Les partenaires drsquoautres acteurs humanitaires et leaders communautaires eacutetaient eacutegalement impliqueacutes dans ce processus dans certains pays agrave travers des ateliers de planifi-cation des actions Les eacutequipes de WPE de lrsquoIRC ont ensuite mis en œuvre ces actions sur une peacuteriode pilote de 12 mois dans le projet

Outils et ressources pour professionnels de la VBG

Au cours de cette deuxiegraveme phase du projet lrsquoIRC et la WRC ont eacutelaboreacute des projets drsquooutils pour aider agrave promou-voir lrsquoinclusion du handicap dans les activiteacutes du programme sur la VBG et pour renforcer la capaciteacute et les aptitudes du personnel du programme VBG agrave assurer une gestion de cas approprieacutee centreacutee sur le survivant aux personnes handi-capeacutees Ces outils et ressources eacutetaient partageacutees avec les programmes nationaux agrave des fins de test et de feedback En outre les outils seacutelectionneacutes eacutetaient adapteacutes pour les profes-sionnels de la VBG provenant drsquoautres organisations et sont disponibles dans Trousse agrave outils pour professionnels de la VBG sur httpwrcmsdisability_GBV or wwwgbvre-spondersorg

Phase 3 Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG (septembre - novembre 2014)

Au cours de la troisiegraveme phase du projet le Programme handicap de la WRC a animeacute lrsquoeacutevaluation participative avec lrsquoIRC Programmes et partenaires nationaux WPE Lrsquoeacutevaluation visait agrave identifier

Personnel du programme WPE menant des activiteacutes de groupe avec des adolescentes et des adolescents handica-peacutes et leurs individus responsables mdash Jordaniecopy IRC Jordanie

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bull Reacutesultats mdash Changements dans la capaciteacute des profession-nels de la VBG agrave inclure les personnes handicapeacutees et les individus responsables dans leur travail les facteurs qui ont contribueacute agrave des changements positifs (facilitateurs) et les eacutecueils (barriegraveres) actuels

bull Reacutesultats mdash Changements dans lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables dans les activiteacutes preacutevention et de reacuteponse aux VBG les facteurs qui ont contribueacute agrave des changements positifs (facilitateurs) et les eacutecueils (barriegraveres) actuels

Une approche participative a eacuteteacute choisie pour engager les inter-venants et beacuteneacuteficiaires dans le processus drsquoeacutevaluation en tant que partenaires non seulement dans la collecte de donneacutees mais eacutegalement dans la deacutetermination du type de change-ment qui importe le plus Les approches participatives visaient eacutegalement agrave faciliter un processus drsquoapprentissage baseacute sur la reacuteflexion en cours entre les beacuteneacuteficiaires (aussi bien les personnes handicapeacutees et professionnels de la VBG) et pour promouvoir la collaboration entre les intervenants au-delagrave de la dureacutee de vie du projet Lrsquoeacutevaluation a offert lrsquoopportuniteacute agrave ces intervenants de reacutefleacutechir ensemble sur lrsquoeacutevolution du projet de geacuteneacuterer les leccedilons apprises et de planifier les prioriteacutes futures

pour lrsquoinclusion du handicap dans leurs programmes perti-nents29

La meacutethodologie de lrsquoeacutevaluation participative comprenait

i la collecte drsquolaquo expeacuteriences du changement raquo30 provenant de personnes handicapeacutees drsquoindividus responsables et de leaders communautaires impliqueacutes dans le projet util-isant le contage verbal le dessin et la photo-interview

ii un exercice drsquoauto-eacutevaluation participative avec les profes-sionnels de la VBG 31 et

iii un Atelier drsquointervenants32 pour partager les expeacuteri-ences de reacuteussite et les deacutefis discuter des facteurs qui ont contribueacute aux succegraves et identifier les prioriteacutes de la collaboration actuelle

Plus de 150 personnes handicapeacutees (57 femmes et 31 hommes) et individus responsables (50 femmes et 21 hommes) ont participeacute au processus drsquoeacutevaluation en Eacutethi-opie au Burundi en Jordanie et au Caucase du Nord parmi lesquels 56 pour cent eacutetaient handicapeacutees 65 pour cent eacutetaient des femmes et filles et un tiers eacutetaient acircgeacutees de moins de 24 ans La majoriteacute des personnes handicapeacutees participant agrave lrsquoeacutevaluation avaient un handicap physique et auditif

Activiteacute participative avec des professionnels de la VBG mdash Burundi copy Elizabeth SherwoodWRC

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Voir Annexe 1 Tableau B (p 40) pour un reacutesumeacute des interv-enants et beacuteneacuteficiaires engageacutes dans lrsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilote et Annexe 2 Reacutesumeacute des recom-mandations issues des ateliers des intervenants (p 41)

Analyse des risques et consentement

Les principes drsquointeacutegration de la protection eacutetaient utiliseacutes pour entreprendre une analyse des risques et pour planifier des strateacute-gies drsquoatteacutenuation approprieacutees dans chaque pays Lrsquointeacutegration de la protection est laquo le processus agrave travers lequel les principes de droits de lrsquohomme y compris la non-discrimination lrsquoaccegraves reacuteel la sucircreteacute et la digniteacute sont reconnus et reacutealiseacutes dans la concep-tion et la mise en œuvre des programmes raquo33 Le personnel WPE eacutetait preacutesent agrave chaque activiteacute pour fournir des informations sur les services disponibles et pour initier les orientations pour les personnes ayant besoin de soutien suppleacutementaire Les programmes et partenaires de WPE sont resteacutes en activiteacute dans tous les quatre pays tout au long et agrave la fin du projet facilitant ainsi lrsquoidentification et le suivi de tout reacutesultat neacutegatif inattendu issu des activiteacutes du projet

La participation agrave toutes les activiteacutes eacutetait volontaire et le consentement eacuteclaireacute eacutetait obtenu de personnes handicapeacutees drsquoindividus responsables et drsquoautres intervenants qui eacutetaient disposeacute agrave participer Les adultes (plus de 18 ans) ont donneacute un consentement global apregraves un briefing sur chaque activiteacute Pour les participants inteacuteresseacutes acircgeacutes de moins de 18 ans (par exemple les adolescentes) le consentement verbal eacutetait eacutegale-ment demandeacute agrave leur parent ou tuteur Il eacutetait demandeacute agrave certains adultes ayant des handicaps intellectuels drsquoinviter un individu responsable de confiance un membre de la famille ou ami de leur choix agrave participer avec eux au processus de consentement etou des activiteacutes reacuteelles Le consentement eacutecrit a eacuteteacute obtenu de tous les individus qui sont identifiables agrave travers des photos et des expeacuteriences personnelles dans ce rapport

Phase 1 Eacutevaluation initiale des programmes de VBG dans les pays pilotes

Plusieurs problegravemes-cleacutes ont eacuteteacute poseacutes au cours de lrsquoeacutevaluation initiale et doivent ecirctre pris en compte lors de la conception ou lrsquoadaptation des programmes sur la VBG afin drsquoinclure des personnes handicapeacutees et individus responsables Il srsquoagit entre autres des reacutesultats sur les types de VBG subies par les femmes et les filles handicapeacutees ainsi que les violences subies par les hommes et les garccedilons handicapeacutes les facteurs qui contribuent agrave cette violence et les barriegraveres auxquelles font face les personnes handicapeacutees dans lrsquoaccegraves aux programmes et services relatifs agrave la VBG dans les contextes humanitaires Les reacutesultats de cette section sont tireacutes de lrsquoanalyse des donneacutees en provenance de Jordanie du Burundi et drsquoEacutethiopie

Violence subie par les personnes handicapeacutees et les individus responsables

Les personnes handicapeacutees les individus responsables et leaders communautaires sur les sites du projet au Burundi en Eacutethiopie et en Jordanie ont rapporteacute que les personnes handi-capeacutees subissaient des VBG au sein de leurs communauteacutes en deacuteplacement et que les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin eacutetaient perccedilus comme les plus exposeacutees Les donneacutees en provenance drsquoEacutethiopie et du Burundi indiquaient qursquoenviron 6 pour cent des survivants rapportant des VBG agrave lrsquoIRC ont un handicap34 Le type de plus courant de VBG rapporteacute dans les discus-sions de groupe dans tous les pays eacutetait la violence sexuelle y compris le viol et les agressions sexuelles suivie de la violence eacutemotionnelle et lrsquoexploitation De la mecircme maniegravere les donneacutees de lrsquoIMSVBG en provenance drsquoEacutethiopie ou du Burundi indiquent que le type le plus courant de VBG pour lequel les personnes handicapeacutees recherchaient lrsquoassistance de lrsquoIRC (hommes et femmes confondus) eacutetait le viol (51 pour cent des survivants handicapeacutes qui se sont prononceacutes35) suivi des violences psychologiqueseacutemotionnelles (27 pour cent des survivant handicapeacutes qui se sont prononceacutes36) Parmi les survivants handicapeacutes rapportant tout type de VBG agrave lrsquoIRC les donneacutees de lrsquoIMSVBG indiquaient que lrsquoauteur preacutesumeacute le plus courant eacutetait un partenaire intime ou un ex-partenaire agrave 36 pour cent37 suivi des eacutetrangers agrave 27 pour cent38

VBG contre les femmes et les filles

Les donneacutees relatives agrave lrsquoIMSVBG collecteacutees au Burundi et

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en Eacutethiopie indiquent que 83 pour cent des survivants handi-capeacutes ayant recours aux services de lrsquoIRC sont des femmes39

Violence sexuelle

Les violences sexuelles ont eacuteteacute signaleacutees dans tous les pays le viol eacutetant le plus souvent examineacute au Burundi pays dans lequel des femmes ont deacuteclareacute avoir eacuteteacute victimes drsquoabus sexuels sur une base reacuteguliegravere abus perpeacutetreacutes par de nombreux auteurs40 Dans les trois pays les participants au groupe de discussion sont drsquoavis que les femmes et les filles ayant un handicap intellectuel sont plus exposeacutees aux violences sexuelles suivies des personnes handicapeacutees physiques et mentales Les participants ont releveacute que le viol commis sur les femmes et filles handicapeacutees mentales et intellectuelles est souvent identifieacute par la famille ou le prestataire de services uniquement lorsque la victime tombe enceinte eacutegalement que de nombreuses survivantes au viol peuvent porter les enfants des auteurs de la violence sans jamais deacutevoiler cette violence

laquo Les femmes et les filles sont les plus vulneacuterables agrave la violence sexuelle mais dans de nombreux cas ne veulent pas en parler De nombreuses femmes ceacutelibataires ont des enfants chaque anneacutee mais ne reacutevegravelent jamais lrsquoidentiteacute du pegravere raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes camp de Bwagiriza Burundi)

Les abus sexuels perpeacutetreacutes par des eacutetrangers contre des adolescents handicapeacutes intellectuels ont eacuteteacute signaleacutes en Jordanie (filles et garccedilons) ce qui pousse certains individus responsables de jeunes personnes handicapeacutees agrave les enfermer agrave la maison afin de les proteacuteger contre de nouvelles violences

laquo Sa fille est tregraves active et aime sortir mecircme lorsqursquoil fait nuit Une nuit elle srsquoest rendue chez des voisins et agrave son retour elle semblait diffeacuterente Elle lui a demandeacute ce qui srsquoeacutetait passeacute et elle a expliqueacute que certains garccedilons lui avaient enleveacute ses sous-vecirctements raquo

(Teacutemoignage de la megravere drsquoune adolescente atteinte du syndrome de Down au cours drsquoune discussion de groupe dans le camp de reacutefugieacutes de Zaatari en Jordanie)

Le type le plus courant de violence sexuelle signaleacute dans les centres urbains en Jordanie eacutetait le harcegravelement et lrsquoexploitation sexuels commis par les hommes de la commu-nauteacute qui ciblaient les femmes des hommes handicapeacutes lorsqursquoelles se promenaient dans la communauteacute sans ecirctre accompagneacutees par un homme car il nrsquoeacutetait pas admis qursquoune

femme sorte seule

laquo Un jour alors que je rentrais de chez mon fregravere Un taxi srsquoest arrecircteacute et jrsquoai poseacute la question suivante savez-vous ougrave je peux obtenir un precirct drsquoargent Lrsquohomme a reacutepondu vient avec moi et nous nous occuperons de toi Jrsquoeacutetais apeureacutee agrave lrsquoideacutee qursquoil me transporte raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin agrave Mafraq Jordanie)

Violence infligeacutee par le partenaire intime

Il est de notorieacuteteacute publique que la violence infligeacutee par le partenaire intime (VPI) est le type le plus courant de VBG auquel les femmes font face et un taux plus eacuteleveacute a eacuteteacute releveacute chez les femmes handicapeacutees par rapport aux femmes non-handicapeacutees41 Les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin au Burundi et en Jordanie ont teacutemoigneacute ecirctre victimes de violence sexuelle physique et psychologique infligeacutee par leurs partenaires intimes

Les femmes handicapeacutees au Burundi ont deacuteclareacute que leurs partenaires ne les laquo valorisent raquo pas autant que les femmes non handicapeacutees et sont moins susceptibles de les consi-deacuterer comme des partenaires eacuteventuelles et convenables pour le mariage Les hommes handicapeacutes ont corroboreacute ce point de vue dans leurs groupes de discussion en indiquant une preacutefeacuterence pour une femme sans handicap Les femmes et les hommes ont deacuteclareacute que les femmes handicapeacutees sont constamment victimes de viol dans leurs relations

laquo Pour une femme handicapeacutee il est encore plus difficile de trouver le mariage Les hommes ne veulent pas lrsquoeacutepouser mais cherchent plutocirct agrave profiter drsquoelle (laquo se soulager raquo) et elle ne peut pas se deacutefendre Et lorsqursquoelle a perdu sa virginiteacute ils veulent encore moins lrsquoeacutepouser raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes Bujumbura Burundi)

Les femmes handicapeacutees marieacutees ont fait eacutetat de ce que leurs maris les empecircchaient de participer aux activiteacutes familiales pour eacuteviter la honte et lrsquoembarras Elles ont eacutegalement signaleacute que leurs eacutepoux ont souvent des relations extra-conjugales ce qui est non seulement une source drsquolaquo humiliation raquo mais elles avaient eacutegalement peur des eacuteventuelles conseacutequences pour la santeacute car elles se sentaient incapables de proposer des rapports sexuels proteacutegeacutes agrave leurs partenaires

laquo Vous ne pouvez pas lui refuser votre corps

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quand il revient vers vous pourtant il peut avoir contracteacute des maladies raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Exploitation sexuelle

Certaines femmes ont deacutecrit lrsquoexpeacuterience de lrsquoextrecircme pauvreteacute qui augmente leur risque drsquoexploitation sexuelle dans les futures relations etou activiteacutes sexuelles de survie Les femmes handicapeacutees ont deacuteclareacute ecirctre preacuteoccupeacutees par le risque eacutegalement couru par leurs enfants face agrave ce type de violence une femme du Bujumbura explique comment sa fille srsquoest depuis lors livreacutee agrave la prostitution pour soutenir la famille

laquo Une femme handicapeacutee sera abandonneacutee par son mari apregraves avoir donneacute naissance agrave un enfant Elles font lrsquoobjet de discrimination dans toute activiteacute mdash vous ne valez rien Lorsque les hommes leur proposent des rapports sexuelles elles acceptent parce qursquoelles ont besoin drsquoargent pour nourrir leurs enfants raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les survivantes handicapeacutees et les individus de sexe feacuteminin responsables des survivantes Bujumbura Burundi)

Les hommes et les femmes handicapeacutes installeacutes dans des camps ont deacuteclareacute qursquoils paient des gens en numeacuteraire ou en nature pour les aider dans leurs activiteacutes et tacircches quotidi-ennes notamment lrsquoapprovisionnement en eau et la distribu-tion de la nourriture agrave leurs foyers Au Burundi cette situation affecte davantage les femmes que les hommes handicapeacutes En outre les travailleurs communautaires et sociaux en Eacutethiopie ont deacutecrit comment certaines femmes handicapeacutees qui ont besoin drsquoassistance dans les activiteacutes quotidiennes peuvent ecirctre forceacutees de srsquoengager dans des relations drsquoexploitation avec des individus qui leur proposent de les aider

laquo Ils profitent de notre vulneacuterabiliteacute eacuteconomique Parfois pour des tacircches dont nous ne pouvons nous acquitter nous-mecircmes [alors] nous donnons de lrsquoargent ou de la farine Par exemple aller chercher du bois de chauffe transporter les provisions agrave la maison reacuteparer nos maisons faire la lessive et recueillir de lrsquoeau Les femmes non-handicapeacutees peuvent elles-mecircmes srsquoacquitter de ces tacircches raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees mdash Musasa Burundi)

La violence baseacutee sur le genre contre les hommes et les garccedilons

Les donneacutees relatives agrave lrsquoIMSVBG collecteacutees au Burundi et en Eacutethiopie indiquent qursquoil y a proportionnellement plus drsquohommes parmi les survivants handicapeacutes (17 pour cent de survivants handicapeacutes eacutetaient des hommes) par rapport aux survivants sans handicap (5 pour cent eacutetaient des hommes)42

Violence sexuelle

Les participants en Jordanie (milieux urbains et camps) et au Burundi (milieux urbains) ont eacutegalement mentionneacute la violence sexuelle y compris le viol perpeacutetreacute contre les hommes et les garccedilons handicapeacutes mais agrave une eacutechelle beaucoup moins importante que chez les femmes et les filles Les participants au groupe de discussion sont drsquoavis que les hommes et les garccedilons handicapeacutes intellectuels eacutetaient plus exposeacutes agrave la violence sexuelle Au Burundi certains participants pensent que ce groupe de personnes est peut ecirctre cibleacute par des auteurs qui croient aux mythes selon lesquels ils seront gueacuteris de maladie ou pourront nager dans lrsquoopulence en ayant des rapports sexuels avec des garccedilons

laquo Selon une croyance ancreacutee dans les mœurs ils pratiquent la sodomie pour gueacuterir des maladies comme le VIH ou pour devenir riche Crsquoest cette raison qui motive les hommes agrave violer les garccedilons Les garccedilons souffrant de troubles mentaux sont plus exposeacutes que les garccedilons non-handicapeacutes car ils croient tout ce qursquoon leur dit raquo

(Individu responsable drsquoun survivant de sexe masculin au Burundi)

Violence eacutemotionnelle et psychologique

Les hommes handicapeacutes ont signaleacute des violences eacutemotion-nelles et psychologiques perpeacutetreacutees par des membres de la famille et de la communauteacute agrave cause de leur position de laquo faible raquo laquo deacutependant raquo et parce qursquoils sont incapables de mener un train de vie en rapport avec les normes conventionnelles de la masculiniteacute Par exemple des participants agrave un groupe de discussion en Jordanie ont indiqueacute que les hommes handic-apeacutes sont appeleacutes laquo demi-homme raquo par drsquoautres hommes de la communauteacute Au Burundi et en Jordanie les hommes handic-apeacutes ont deacuteclareacute avoir eacuteteacute ridiculiseacutes parce qursquoils eacutetaient inca-pables en raison de leur handicap de travailler et de subvenir aux besoins de leur famille Lrsquoincapaciteacute drsquoobtenir un emploi reacutemuneacutereacute (un deacutefi agrave relever par les hommes et les femmes dans des environnements humanitaires et souvent exacerbeacute pour les personnes handicapeacutees) a pousseacute les membres de la famille et de la communauteacute agrave penser que ces hommes nrsquoont

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laquo pas de valeur raquo Les hommes handicapeacutes eacuteprouvaient un sentiment de honte et drsquohumiliation agrave la suite de ces attitudes manifesteacutees agrave leur eacutegard

laquo Ils ne jouent aucun autre rocircle Ils sont meacutepriseacutes srsquoils sont incapables de travailler Lorsque vous ecirctes handicapeacute dans une famille vous nrsquoecirctes pas consideacutereacute comme une personne dans cette famille raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes camp de reacutefugieacutes de Kinama Burundi)

Les participants au Burundi ont eacutegalement signaleacute que les hommes handicapeacutes sont confronteacutes agrave la violence eacutemotion-nelle parce qursquoils sont consideacutereacutes comme des partenaires inapproprieacutes pour le mariage et pour une relation par les membres de leur propre famille et les membres de la famille de leurs partenaires

laquo Par exemple si un homme est handicapeacute et souhaite eacutepouser une fille non handicapeacutee mdash la famille ne va pas lrsquoaccepter et le couple sera marginaliseacute raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin camp de reacutefugieacutes de Kinama Burundi)

Ce type de violence contre les hommes et les garccedilons est preacutejudiciable mais est diffeacuterent du continuum de violence auquel les femmes et les filles font face dans les contextes humanitaires de conflit Ce type nrsquoexiste pas dans un systegraveme structurel de violence et drsquooppression et nrsquoest pas perpeacutetreacute au mecircme niveau que la violence faite aux femmes et aux filles

Autres formes de violence perpeacutetreacutees contre les personnes handicapeacutees

Les personnes handicapeacutees peuvent faire face agrave drsquoautres formes de violence dans des environnements humanitaires notamment en raison de la discrimination fondeacutee sur leur handicap ce qui peut srsquoassocier et se combiner agrave la discrimination baseacutee sur le genre43 Par exemple en Jordanie la violence eacutemotionnelle et physique perpeacutetreacutee par les individus responsables contre les personnes handicapeacutees a eacuteteacute signaleacutee et mecircme observeacutee dans certains groupes de discussion entre les individus respon-sables de sexe feacuteminin et les jeunes adultes handicapeacutes La violence verbale observeacutee a eacuteteacute en grande partie sur la base des attentes lieacutees au comportement de la personne handicapeacutee etou son rocircle en tant qursquohomme ou femme

Le refus de rendre service a souvent eacuteteacute mentionneacute comme une forme de violence contre les personnes handicapeacutees dans tous les pays et contextes Bien que les observations indiquent que la plupart de ces exemples sont susceptibles de constituer une discrimination baseacutee sur lrsquohandicap un nombre incalculable de remarques indique lrsquoaccegraves agrave lrsquoeacuteducation pour les enfants handicapeacutes (garccedilons et filles) dans les trois pays Ceci a des implications importantes sur la preacutevention de la VBG et sur la reacuteduction des risques eacutetant donneacute que les eacutecoles offrent un espace seacutecuriseacute de premier plan aux enfants et aux adolescents deacuteplaceacutes et constituent souvent un forum pour les activiteacutes lieacutees agrave la lutte contre la VBG et aux compeacute-tences de base Lrsquoeacuteducation augmente eacutegalement les opportu-niteacutes eacuteconomiques et sociales en favorisant lrsquoautonomisation des femmes et des filles et des autres groupes agrave risque leur permettant ainsi de surmonter lrsquooppression et les ineacutegaliteacutes44

Les participants agrave des discussions de groupe en Eacutethiopie et au Burundi ont eacutegalement mentionneacute que les hommes et les garccedilons ayant un handicap intellectuel peuvent ecirctre particuliegravere-ment exposeacutes agrave lrsquolaquo exploitation au travail raquo car ils ont la capaciteacute physique de srsquoacquitter des tacircches mais disposent de piegravetres compeacutetences en matiegravere de neacutegociation Ils sont capables drsquoeffectuer un nombre incalculable de tacircches dans un meacutenage ou de travaux dans la communauteacute sans pour autant beacuteneacuteficier de la mecircme reacutemuneacuteration que les personnes sans handicap

laquo Exploitation au travail Par exemple les personnes handicapeacutees mdash sont chargeacutees de puiser de lrsquoeau etc pour leur individu responsable Les hommes handicapeacutes intellectuels sont chargeacutes des corveacutees raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Enfin les participants ont eacutegalement signaleacute des taux eacuteleveacutes de violences physique et eacutemotionnelle perpeacutetreacutees par des membres de la communauteacute contre les hommes et les garccedilons handicapeacutes intellectuels en Jordanie par rapport agrave drsquoautres environnements Ainsi les hommes et les garccedilons handicapeacutes peuvent ecirctre exposeacutes agrave diffeacuterentes formes de violence dans de nouvelles zones dans lesquelles peu de meacutecanismes de protection ont eacuteteacute mis en place pour surveiller et faire face agrave cette situation

laquo Les gens sortent pour nous chercher Les gens mrsquoappellent retardeacute ils me frappent et me traitent de tous les noms Certaines personnes nous traitent de fou Lrsquoautre jour jrsquoai eacuteteacute attaqueacute par un gars qui srsquoest enfui dans une voiture Vous devez nous aider et les empecirccher de nous battre

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Donnez-nous la possibiliteacute de porter plainte et de nous occuper de ces gens raquo

(Homme handicapeacute intellectuel camp de reacutefugieacutes de Zaatari en Jordanie)

Principaux facteurs qui rendent les personnes handicapeacutees plus vulneacuterables agrave la VBG

Il existe des preuves qui soutiennent le principe selon lequel la VBG exerceacutee contre les personnes handicapeacutees dans les envi-ronnements humanitaires est intentionnelle systeacutematique et se produit dans un contexte de pouvoir et de controcircle Les causes premiegraveres de la VBG perpeacutetreacutee contre les personnes handica-peacutees restent lrsquoineacutegaliteacute du rapport de force entre les hommes et les femmes dans la communauteacute et au sein de ces groupes Le risque de VBG est cependant exacerbeacute dans les environne-ments humanitaires lorsqursquoil est associeacute aux ineacutegaliteacutes et agrave lrsquooppression lieacutees agrave un handicap en particulier chez les femmes et les filles Les facteurs suivants ont eacuteteacute identifieacutes comme des eacuteleacutements qui augmentent la vulneacuterabiliteacute des femmes des filles des garccedilons et des hommes ayant des types de handicaps diffeacuterents face agrave la VBG dans les environnements humanitaires

Rocircles sexosociaux en mutation

Les femmes et les hommes handicapeacutes et individus respon-sables de sexe feacuteminin sont plus exposeacutees agrave la VBG dans les environnements humanitaires en raison de la mutation des rocircles sexosociaux qui peut survenir dans un meacutenage et les steacutereacuteotypes de genre qui lrsquoaccompagne Cette dynamique est particuliegraverement eacutevidente dans les meacutenages et les communauteacutes au sein desquelles les personnes ont acquis de nouveaux handicaps Si un homme acquiert un nouvel handicap (par exemple agrave la suite de conflits) il peut srsquoaveacuterer neacutecessaire pour les membres de la famille de sexe feacuteminin de trouver un emploi hors de la maison pour remplacer lrsquohomme dans son rocircle de soutien de la famille Dans la mesure ougrave ceci ne constitue pas un comportement exceptionnel au sein de la famille ou de la communauteacute au sens large ces femmes peuvent ecirctre exposeacutees agrave la violence surtout si leur travail les oblige agrave se deacuteplacer seules dans la communauteacute

laquo Le mari va en principe deacutependre de la femme Srsquoil a besoin de payer quelque chose la femme doit aller travailler Il devient une charge suppleacutementaire pour la femme Les eacutepouses des hommes handicapeacutes sont plus exposeacutees car les personnes vont profiter drsquoelles Elle peut devenir une femme de meacutenage pour une autre famille ou devra rentrer la nuit Parfois le regard de la

socieacuteteacute sur ces femmes va changer parce que personne ne sait pourquoi elles sortent et cela nrsquoest pas normal dans la communauteacute Elle peut ecirctre stigmatiseacutee par la communauteacute raquo

(Homme handicapeacute participant agrave une discussion de groupe camp de Zaatari en Jordanie)

Les participants au groupe de discussion ont eacutegalement reacuteveacuteleacute que lorsque les hommes ont un handicap leurs eacutepouses et leurs enfants peuvent ecirctre exposeacutes agrave un risque accru de violence les auteurs pensent que les hommes handicapeacutes sont incapables de jouer leur rocircle traditionnel de laquo protecteur raquo

laquo Leurs enfants sont victimes de discrimination agrave lrsquoeacutecole et parfois sont battus parce que les autres enfants pensent que le pegravere ne viendra pas agrave lrsquoeacutecole pour les deacutefendre Ils perdent leur honneur et leur digniteacute en tant que chef de famille parce qursquoils ne peuvent pas subvenir aux besoins de la famille raquo

(Discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes camp de Bwagirizia Burundi)

Bien que ce cas ne soit pas speacutecifique aux environnements humanitaires les steacutereacuteotypes lieacutes au genre peuvent augmenter le risque de VPI chez les femmes et les filles handicapeacutees si elles ne reacutepondent pas aux attentes de leurs partenaires masculins en tant qursquoeacutepouses et megraveres convenables ce qui peut exacerber les ineacutegaliteacutes du rapport de force entre les sexes dans ces relations ce qui augmente la vulneacuterabiliteacute agrave la VBG Les hommes handicapeacutes et sans handicap ne sont guegravere inciteacutes agrave jouer drsquoautres rocircles tels que prendre soin des enfants il srsquoagit drsquoune tacircche sous-eacutevalueacutee dans la socieacuteteacute qui reacuteduit davantage leur statut parmi les hommes Lrsquointeraction complexe des normes socieacutetales et lrsquoespoir placeacutes sur les femmes et les hommes combineacutes agrave lrsquoeacutechec apparent des femmes handica-peacutees agrave remplir leurs rocircles dans un meacutenage les exposent agrave un risque eacuteleveacute de violence physique de la part de leurs partenaires masculins

laquo Les femmes handicapeacutees sont meacutepriseacutees parce qursquoelles ne peuvent pas travailler comme les personnes sans handicap mdash srsquoapprovisionner en eau et faire des repas Les eacutepoux doivent le faire et drsquoautres hommes les taquinent en disant laquo Pourquoi avez-vous eacutepouseacute cette handicapeacutee raquo ce qui peut causer la violence dans la famille entre mari et femme Quand le mari revient ivre agrave la maison il peut vous parler meacutechamment et commencer agrave vous battre mdash vous ne pouvez pas

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vous deacutefendre et il le sait raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

Stress familial

Le stress extrecircme veacutecu par les familles en peacuteriode de conflit et de deacuteplacement peut creacuteer des environnements ougrave la violence est plus susceptible drsquoecirctre perpeacutetreacutee exposant les personnes handicapeacutees qui deacutependent des individus respon-sables de la famille agrave un risque plus eacuteleveacute Par exemple les femmes et les filles handicapeacutees peuvent compter sur les membres de la famille pour les aider pour leurs soins quotidiens Cette deacutependance peut contribuer au stress et agrave lrsquoanxieacuteteacute au sein des membres de la famille ce qui conduit au ressentiment teacutemoigneacute envers les personnes handicapeacutees sous forme de violence eacutemotionnelle physique ou sous drsquoautres formes de violence

Impression quant aux aptitudes des personnes handicapeacutees

Le point de vue des membres de la communauteacute et les ideacutees erroneacutees sur les personnes handicapeacutees peuvent contribuer agrave leur vulneacuterabiliteacute face agrave la VBG Par exemple les auteurs de violence peuvent ecirctre plus susceptibles agrave prendre les personnes handicapeacutees pour cible srsquoils les considegraverent comme moins agrave mecircme de se deacutefendre par rapport aux personnes non handicapeacutees En fait certains eacutepisodes relateacutes par des femmes handicapeacutees dans les milieux urbains au Burundi deacutemontrent que les auteurs ciblent les personnes handicapeacutees physiques et au moment ougrave ils sont incapables de se deacutefendre ou mecircme drsquoidentifier lrsquoauteur

laquo Ma maladie survient parfois[ mdash Jrsquoai des laquo crises raquo mdash et les personnes profitent de moi pendant ces crises Crsquoest agrave ces moments que les hommes viennent me violer mdash je ne connais pas les pegraveres de mes enfants raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Lrsquoon suppose souvent que les personnes handicapeacutees mentales sont incapables drsquoapprendre les mecircmes concepts

ou de participer aux mecircmes activiteacutes que les autres et donc sont exclues des opportuniteacutes offertes pour en apprendre davantage sur la violence le sexe et les relations saines et deacutevelopper de nouvelles compeacutetences et renforcer les reacuteseaux des pairs De ce fait elles sont manipuleacutees et constituent plus facilement une cible pour les auteurs de viol drsquoabus et drsquoexploitation ou alors elles ont une aptitude limiteacutee dans la neacutegociation des rapports de force dans les relations intimes

Enfin les survivants handicapeacutes de la VBG peuvent ecirctre consi-deacutereacutes comme des informateurs peu fiables au sujet de leurs propres vies et expeacuteriences et donc leur parole ne peut ecirctre prise pour argent comptant lorsqursquoils signalent une violence Par conseacutequent les auteurs sont encore plus susceptibles de preacutevoir lrsquoimpuniteacute de leurs actions ce qui peut rendre les personnes handicapeacutees encore plus vulneacuterables agrave la violence

laquo Les personnes handicapeacutees mentales ou intellectuelles sont eacutegalement sujettes [agrave la VBG] Mecircme lorsqursquoelles sont victimes de violence sexuelle les gens pensent qursquoelles sont folles et ne les croient pas raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin camp de Zaatari Jordanie)

Discussions de groupe avec les adolescentes handicapeacutees mdash Burundicopy Elizabeth SherwoodWRC

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Perte du soutien de la communauteacute et des meacutecanismes de protection

La seacuteparation des familles et des voisins et lrsquoaffaiblissement ou lrsquoeacuteclatement des structures de soutien communautaire et des meacutecanismes traditionnels de protection ont eacuteteacute mis en eacutevidence chez les participants au projet eacutetant donneacute lrsquoaugmentation du risque de violence parmi les personnes handicapeacutees Ceci est particuliegraverement pertinent dans de nouvelles zones de deacuteplacement comme la Jordanie ougrave les individus et les familles nrsquoont pas encore eacutetabli des relations de confiance avec les autres habitants de la communauteacute ou renforceacute agrave nouveau leurs systegravemes de soutien Les partici-pants dans cet environnement ont expliqueacute les niveaux eacuteleveacutes de violence rencontreacutes dans la communauteacute et ont exprimeacute la preacuteoccupation selon laquelle les personnes handicapeacutees seraient viseacutees hors de la maison Cela a parfois conduit agrave des strateacutegies drsquoadaptation neacutegatives comme enfermer les personnes handicapeacutees intellectuelles dans leurs maisons De mecircme dans les milieux urbains au Burundi les parents ont signaleacute des cas isoleacutes survenus lorsqursquoils se sont fiers aux voisins et membres de la communauteacute auxquels ils eacutetaient peu habitueacutes pour les aider dans leur tacircche drsquoindividu responsable et ont deacutecouvert plus tard la perpeacutetration de lrsquoabus

laquo En Syrie tout le monde se connaissait et on prenait soin les uns des autres Ici nous sommes entoureacutes des gens venant drsquoautres villes Si quelque chose arrive agrave mon voisin cela mrsquoimporte peu raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin camp de Zaatari Jordanie)

Isolement social

Un manque de contact avec les reacuteseaux communautaires les amis et les prestataires de services augmente eacutegalement la vulneacuterabiliteacute face agrave la violence exerceacutee sur les personnes handi-capeacutees Les femmes handicapeacutees physiques isoleacutees dans leurs maisons en raison des obstacles physiques et environnemen-taux trouvent qursquoil est difficile de se deacuteplacer agrave lrsquoexteacuterieur de leur maison et de rencontrer drsquoautres personnes Les adoles-centes handicapeacutees sont exclues des reacuteseaux des pairs et de lrsquoeacuteducation ainsi que des activiteacutes lieacutees aux programmes baseacutes sur les atouts dont la promotion de la protection contre la VBG a eacuteteacute deacutemontreacutee Certaines personnes handicapeacutees en particu-lier celles ayant des handicaps intellectuel et mental peuvent ecirctre cacheacutees par les membres de la famille laquo au point ougrave les

voisins ignorent jusqursquoagrave leur existence raquo Un manque de soutien de la communauteacute et de relation peut ecirctre agrave lrsquoorigine du manque drsquoinformation et de compeacutetences dont elles ont besoin ou alors ces personnes ont des gens en qui elles se confient lorsqursquoelles sont victimes de violence

laquo Quand nous sommes handicapeacutes mecircme nos amis nous eacutevitent Nous sommes abandonneacutes comme si nous avions perdu toute valeur Seule ma famille me soutient mdash tous mes amis se sont eacuteloigneacutes de moi raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Lrsquoisolement augmente aussi la vulneacuterabiliteacute des individus responsables de sexe feacuteminin qui sont incapables de quitter leurs maisons de geacuteneacuterer des revenus ou drsquoassister agrave des eacuteveacutenements et activiteacutes communautaires avec drsquoautres femmes Dans la plupart des cas ces personnes sont les eacutepouses et les megraveres drsquoenfants et drsquoadultes avec un handicap plus grave Toutefois dans certains cas elles peuvent eacutegale-ment se faire aider par les adolescentes qui joueront le rocircle drsquoindividu responsable secondaire reacuteduisant ainsi les chances de ces derniegraveres agrave acceacuteder agrave lrsquoeacuteducation et agrave drsquoautres services dans la communauteacute

Pauvreteacute et manque de revenu

La pauvreteacute a eacuteteacute preacutesenteacutee comme un facteur de vulneacuterabiliteacute en particulier pour les femmes handicapeacutees dans les meacutenages dirigeacutes par des femmes Lrsquoextrecircme pauvreteacute et le manque de ressources pour reacutepondre agrave leurs besoins les plus eacuteleacutemen-taires augmentent le risque pour les femmes et les filles handi-capeacutees et les membres de la famille de sexe feacuteminin drsquoecirctre maltraiteacutees et exploiteacutees ou ont recours aux activiteacutes sexuelles de survie et agrave la prostitution

laquo Certains de mes enfants sont en acircge drsquoaller agrave lrsquoeacutecole mais je nrsquoen ai pas les moyens Je dois demander aux hommes drsquoacheter mecircme du sucre pour le theacute et pour cette raison ils peuvent faire de moi ce qursquoils veulent Mes enfants ne peuvent mecircme pas avoir de livres pour lrsquoeacutecole raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Obstacles lieacutes agrave lrsquoenvironnement

Les obstacles lieacutes agrave lrsquoenvironnement y compris le transport insuffisant dans tous les contextes srsquoajoutent agrave lrsquoisolement mais signifient eacutegalement que les personnes handicapeacutees doivent pouvoir compter sur drsquoautres membres de la commu-

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nauteacute pour acceacuteder agrave des services et agrave lrsquoassistance y compris la distribution de vivres et drsquoarticles non alimentaires Cela accroicirct leur vulneacuterabiliteacute agrave lrsquoexploitation et aux abus et limite leur accegraves aux services de reacuteponse en matiegravere de VBG de maniegravere confidentielle

Obstacles agrave lrsquoaccegraves aux services et aux programmes relatifs agrave la VBG

Les donneacutees relatives au Burundi et agrave lrsquoEacutethiopie montrent qursquoenviron 32 des survivantes handicapeacutees qui ont signaleacute des cas de violence agrave lrsquoIRC lrsquoont fait dans les trois jours suivant lrsquoincident comparativement agrave 44 pour les survivantes sans handicap45 Quarante et un pour cent des survivantes handi-capeacutees ont attendu plus drsquoun mois pour signaler les cas de violence46 Drsquoautres mesures doivent ecirctre prises pour eacuteliminer les obstacles et faciliter lrsquoaccegraves aux services et programmes relatifs agrave la VBG pour toutes les survivantes y compris et surtout pour les personnes handicapeacutees

Les obstacles agrave lrsquoaccegraves aux programmes et activiteacutes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire et identifieacutes par les personnes handicapeacutees et les individus responsables comprennent les barriegraveres psychologiques physiques communicationnelles et autres Les barriegraveres psychologiques constituaient les obstacles les plus freacutequemment citeacutes pour les survivantes agrave la VBG souffrant de handicap alors que les barriegraveres physiques ont eacuteteacute plus freacutequemment mention-neacutees dans le cadre des activiteacutes de preacutevention notamment la sensibilisation communautaire la geacuteneacuteration de revenus et les activiteacutes meneacutees aux centres de promotion de la femme

Les barriegraveres psychologiques

La discrimination et la stigmatisation par les membres de la famille les prestataires de services et la communauteacute dans son ensemble ont eacuteteacute les obstacles agrave lrsquoaccegraves aux services les plus freacutequemment citeacutes par les survivantes handicapeacutees Les participants ont signaleacute qursquoune stigmatisation suppleacutementaire rendait les personnes handicapeacutees reacuteticentes agrave lrsquoideacutee de deacutenoncer les cas de violence sexuelle mecircme aux prestataires de services qui supposent souvent qursquoelles ne courent aucun risque en raison de leur handicap

laquo Les membres de la famille les conduisent aux prestataires de services mais ceux-ci ne les traitent pas correctement mdash ils peuvent dire des choses du genre laquo Tu es handicapeacutee Comment as-tu pu ecirctre violeacutee et tomber enceinte raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les

travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux - camp de reacutefugieacutes de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Lrsquoon suppose souvent que les personnes ayant des deacutefi-ciences intellectuelles ou mentales ne comprennent pas ce qui leur est arriveacute Les participantes ont indiqueacute que les gens peuvent ne pas eacutecouter ou croire les personnes handicapeacutees en particulier quand les survivantes preacutesentent une deacuteficience mentale ou intellectuelle cette attitude reacuteduit agrave son tour leur accegraves aux services De nombreuses personnes handi-capeacutees mentales ou intellectuelles sont eacutegalement exclues des activiteacutes de sensibilisation sur la VBG car les parents les dirigeants communautaires et drsquoautres personnes suppo-sent qursquoelles ne courent pas de risques ou sont incapables drsquoapprendre de nouvelles choses Ces barriegraveres suppleacutemen-taires les empecircchent drsquoecirctre en seacutecuriteacute au sein des commu-nauteacutes drsquoidentifier correctement les cas de violence etou de demander de lrsquoaide aupregraves des personnes de confiance en cas de violence

Certaines survivantes handicapeacutees peuvent avoir besoin de soutien pour acceacuteder aux services mais craindront de signaler cette violence aux membres de la famille qui pour-raient deacutejagrave avoir des ideacutees neacutegatives sur le handicap Ainsi de nombreuses survivantes choisissent de ne pas signaler ces cas de violence ou de ne pas acceacuteder aux services si cela risque drsquoaccentuer leur marginalisation au sein de la famille et de la communauteacute Agrave Bujumbura certaines femmes handica-peacutees avaient si souvent subi la violence qursquoelles preacutefeacuteraient ne pas en parler mecircme agrave des membres de la famille pourvoyeurs drsquoappui

laquo Les familles ont tendance agrave la rejeter et agrave la deacutetester [une survivante] mdash elles ne la considegraverent pas vraiment comme une personne Elle vit avec un handicap et cette violence sexuelle va maintenant reacuteduire davantage sa valeur Elles vont la rejeter et penser qursquoelle est la cause de son propre malheur raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

La discrimination et les preacutejugeacutes posent eacutegalement des obsta-cles importants agrave la participation des personnes handicapeacutees dans les activiteacutes de preacutevention de la VBG et programmes connexes En Eacutethiopie les travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux ont indiqueacute que drsquoautres membres de la communauteacute ridiculisent les personnes souffrant de handicaps mentaux etou intellectuels lorsqursquoelles essaient de participer

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agrave des activiteacutes communautaires En raison de cette stigmatisa-tion les parents empecircchent parfois le personnel de parler agrave ces personnes lors des visites agrave domicile et de partager avec elles des informations sur les services disponibles

laquo Une personne handicapeacutee avait lrsquohabitude de prendre part agrave une discussion cafeacute mais la communauteacute lrsquoa rejeteacutee et elle a finalement cesseacute de venir Elle souffre drsquoun trouble mental et ne sait parfois pas de quoi elle parle Les participantes lrsquoont donc neacutegligeacutee raquo

(Travailleur communautaire - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les groupes de leadership communautaire y compris les associations de reacutefugieacutes et de femmes ont rarement des repreacutesentantes handicapeacutees les associations de personnes handicapeacutees le cas eacutecheacuteant sont souvent domineacutees par les hommes et peuvent activement exclure les handicapeacutees mentales et intellectuelles Ces organisations jouent souvent un rocircle central dans la communication de lrsquoinformation dans la communauteacute et peuvent mecircme deacutesigner des repreacutesent-ants pour participer agrave des formations et drsquoautres activiteacutes Par conseacutequent les personnes handicapeacutees mais plus particu-liegraverement les femmes et les filles handicapeacutees peuvent ecirctre moins susceptibles drsquoecirctre incluses dans ces activiteacutes

laquo Les personnes handicapeacutees ne sont geacuteneacuteralement pas consideacutereacutees La communauteacute ne trouve parfois pas qursquoelles peuvent prendre part agrave des formations et autres activiteacutes raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les dirigeants communautaires - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les barriegraveres physiques

Les barriegraveres physiques empecircchent les personnes handica-peacutees drsquoacceacuteder aux services et activiteacutes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire Les femmes handicapeacutees qui vivent dans les centres urbains et dans le camp de reacutefugieacutes du complexe tentaculaire de Zaatari en Jordanie ont indiqueacute que lrsquoabsence ou le coucirct eacuteleveacute des moyens de transport eacutetait un obstacle agrave lrsquoaccegraves aux centres de services sur la VBG ainsi qursquoagrave leur participation aux activiteacutes de sensibilisation et autres activiteacutes de preacutevention

laquo Les moyens de transport sont inexistants Par conseacutequent mecircme si vous savez ougrave se trouvent les services vous ne pouvez pas toujours y

arriver raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin mdash Bujumbura Burundi)

Dans tous les pays les individus responsables de sexe feacuteminin nrsquoont pas pu prendre part aux activiteacutes de sensibilisa-tion communautaire etou de promotion de la femme parce qursquoelles doivent rester agrave la maison et prendre soin de leur famille Elles participent moins freacutequemment aux reacuteunions communautaires et aux activiteacutes sociales et ne sont donc pas impliqueacutees dans les campagnes la SASA (une approche globale de preacutevention de la violence contre les femmes et les filles deacuteveloppeacutee par Raising Voices (wwwraisingvoicesorg)) et drsquoautres formes de sensibilisation

Les barriegraveres communicationnelles

Les barriegraveres communicationnelles ont eacuteteacute plus freacutequem-

laquo Je porte ma fille sur mon dos partout ougrave je vais Elle grandit mais elle reste encore une partie de moi raquo

(Individu responsable drsquoune fille handicapeacutee - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

copy Elizabeth SherwoodWRC

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ment mentionneacutees dans le cadre des activiteacutes de preacutevention communautaires Les personnes sourdes ont eacuteteacute deacutesigneacutees comme eacutetant les plus toucheacutees par ce type de barriegravere dans la mesure ougrave des interpregravetes en langue des signes sont rarement disponibles dans les camps de reacutefugieacutes et que de nombreuses personnes utilisent un langage des signes non conventionnel Certains agents de mobilisation commu-nautaire et le personnel travaillant sur la VBG ont tenteacute de communiquer avec les personnes sourdes au moyen drsquooutils SASA et des gestes simples mais cette proceacutedure nrsquoest pas toujours exeacutecuteacutee par lrsquoensemble du personnel Les profes-sionnels de la VBG ont eacutegalement eu du mal agrave communiquer efficacement avec les personnes souffrant de handicaps intellectuels et mentaux parce qursquoelles ne sont pas souvent inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes sur la VBG etou parce que les informations ne sont pas transmises dans des formats qursquoils peuvent comprendre Les participantes ont noteacute que les mateacuteriels de sensibilisation et drsquoeacuteducation repreacutesentaient rarement les personnes handicapeacutees et que les personnes handicapeacutees ne sont pas inteacutegreacutees dans les eacutequipes de sensibilisation et de mobilisation communautaire Une varieacuteteacute drsquoapproches de communication - notamment les messages simples les images les mises en scegravene et les jeux de rocircles qui incluent les personnes handicapeacutees - seraient plus efficaces pour impliquer les personnes handicapeacutees tout en sensibil-isant davantage la communauteacute des personnes handicapeacutees dans son ensemble

laquo En regardant lrsquoimage drsquoune personne handicapeacutee nous nous sentirons plus impliqueacutes avec les personnes normales Cela pousse eacutegalement les gens agrave comprendre que les personnes handicapeacutees doivent ecirctre impliqueacutees dans tout raquo

(Participante aux discussions de groupe avec des femmes handicapeacutees - camp de Bwagirizia Burundi)

Autres barriegraveres

Le manque de confidentialiteacute et la stigmatisation par les membres de la communauteacute qui en reacutesulte ont eacuteteacute souleveacutes comme eacutetant des problegravemes importants dans les contextes urbains et sur les camps au Burundi et en Eacutethiopie Les participantes ont signaleacute qursquoil est plus difficile de preacuteserver la confidentialiteacute quand une survivante est handicapeacutee car drsquoautres personnes lui sont peut-ecirctre venues en aide lors de lrsquoincident et que les nouvelles se reacutepandent souvent rapide-ment dans toute la communauteacute Elles peuvent avoir besoin de parler aux autres afin drsquoacceacuteder agrave des services et le personnel

du programme relatif agrave la VBG a eacutegalement mentionneacute le besoin drsquoimpliquer un plus large eacuteventail drsquoacteurs dans les processus de gestion de cas Par conseacutequent les survivantes handicapeacutees sont moins susceptibles drsquoacceacuteder aux services et agrave lrsquoassistance apregraves de tels incidents de violence en raison de problegravemes de confidentialiteacute et de la peur drsquoune stigmatisa-tion suppleacutementaire

laquo La communauteacute saura si une femme handicapeacutee a eacuteteacute violeacutee Il nrsquoy a pas de secrets dans le camp Les gens ont tendance agrave plus divulguer les informations lorsqursquoil srsquoagit de femmes handicapeacutees Elles doivent crier agrave lrsquoaide et tout le monde deacutecouvre ainsi ce qui leur est arriveacute raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

Les femmes et les filles handicapeacutees agrave Bujumbura au Burundi ont eacutegalement indiqueacute qursquoelles ne peuvent pas ecirctre reccedilues immeacutediatement lorsqursquoelles se preacutesentent aux services de santeacute apregraves un incident de violence sexuelle et il peut leur ecirctre demandeacute de revenir agrave un autre moment pour recevoir des services ou le service peut leur ecirctre refuseacute apregraves une longue proceacutedure administrative lieacutee agrave leur statut de reacutefugieacutees Les survivantes handicapeacutees peuvent rencontrer de plus grands problegravemes dans la mesure ougrave il peut ecirctre plus difficile pour elles de retourner agrave lrsquoeacutetablissement car elles peuvent avoir moins de ressources financiegraveres pour payer le transport et doivent compter sur lrsquoaide des autres pour se deacuteplacer

laquo Ils peuvent vous donner autre rendez-vous mdash et vous demander de revenir demain - mais cela pose problegraveme apregraves un viol parce que vous avez besoin de meacutedicaments Elle a passeacute toute la journeacutee et la nuit agrave lrsquohocircpital sans recevoir aucun service et le lendemain elle est alleacutee pour son test de deacutepistage du VIH raquo

(Groupe de discussion avec des femmes handicapeacutees mdash Bujumbura Burundi)

Dans lrsquoenvironnement humanitaire et autre les programmes relatifs agrave la VBG sont largement axeacutes sur les femmes et les filles car elles sont les plus exposeacutees agrave la violence baseacutee sur le genre Cependant les hommes et les garccedilons courent eacutegale-ment un risque de violence sexuelle en particulier en peacuteriode de conflit et de deacuteplacement Les professionnels de la VBG apportent un soutien aux survivants de sexe masculin avec et sans handicap mais ce fait nrsquoest pas toujours connu Dans le cadre de ce projet par exemple certains hommes handicapeacutes

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ne savaient pas ougrave obtenir un soutien en termes de gestion de cas srsquoils ont eacuteteacute victimes de violence sexuelle

laquo Elle [une survivante handicapeacutee] doit se rendre agrave lrsquoIRC pour obtenir de lrsquoaide Mais ougrave doivent se rendre les hommes handicapeacutes srsquoils sont violeacutes raquo

(Man with disabilities mdash Musasa refugee camp Burundi)

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Sur la base de lrsquoeacutevaluation et des recommandations de la Phase 1 faites par les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables les activiteacutes suivantes ont eacuteteacute conccedilues et testeacutees dans chacun des contextes du projet

Reacutesumeacute des actions pilotes mises en œuvre par les programmes WPE de lrsquoIRC

Pays Activiteacutes

Eacutethiopie Organisation de laquo discussions cafeacute raquo avec les femmes dans les foyers de personnes handicapeacutees afin que leurs individus responsables puissent acceacuteder agrave des informations sur la VBG et pour renforcer les reacuteseaux de pairs feacute-minins

Adaptation du mateacuteriel de mobilisation communautaire sur la preacutevention de la VBG (SASA) de maniegravere agrave deacutepeindre les personnes handicapeacutees comme faisant partie de la communauteacute dans son ensemble

Organisation de visites agrave domicile cibleacutees pour diffuser des informations sur la preacutevention de la VBG et donner des reacuteponses aux personnes handicapeacutees qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Organisation de sessions de formation sur la VBG et le handicap agrave lrsquointention des agents de mobilisation communautaire et des travailleurs sociaux

Modifications apporteacutees pour ameacuteliorer lrsquoaccessibiliteacute physique des bacirctiments communau-taires et des latrines dans le camp

Burundi Ciblage des Associations Villageoises drsquoEacutepargne et de Creacutedit pour les personnes handicapeacutees et

leurs individus responsables

Organisation drsquoactiviteacutes reacutecreacuteatives et professionnelles pour les personnes handicapeacutees et les individus responsables

Sensibilisation de la communauteacute sur les droits et lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees

Prioriteacute accordeacutee aux visites agrave domicile pour assurer une gestion plus complegravete des cas de VBG pour les personnes handicapeacutees agrave risque

Recrutement de femmes handicapeacutees comme agent de mobilisation communautaire pour les activiteacutes relatives agrave la VBG

Jordanie Inclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG interorganisations et dans la forma-tion sur la gestion des cas relatifs agrave la protection de lrsquoenfance

Animation drsquoun atelier drsquoune journeacutee sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de violence sexuelle et sexiste du sous-groupe interorganisations sur la violence sexuelle et sexiste

Pris en charge de lrsquoinclusion du handicap dans les messages et le mateacuteriel drsquoune campagne en cours sur la preacutevention de la violence et dans le mateacuteriel relatif aux services de lrsquoIRC

Organisation de discussions de groupe avec les individus responsables de sexe feacuteminin souffrant de handicap

La campagne laquo Amani raquo en Jordanie a fourni des messages cleacutes aux communauteacutes aux enfants et aux parents sur le moyen de mieux proteacuteger les enfants et les adultes contre les atteintes et divers types de violence notamment la violence sexuelle et sexiste httpdataunhcrorgsyrian-refugeesdownloadphpid=5558

Phase 2 Activiteacutes visant agrave ameacuteliorer lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG dans les pays pilotes

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Reacutesumeacute des actions pilotes mises en œuvre par les programmes WPE de lrsquoIRC

Caucase du Nord

Feacutedeacuteration de Russie

Organisation drsquoune formation et drsquoateliers de planification drsquoaction sur le handicap et la violence baseacutee sur le genre pour les ONG feacuteminines y compris sur lrsquoimplication des jeunes filles handica-peacutees et le soutien de leurs parents et in-dividus responsables

Organisation drsquoune formation et drsquoun atelier de planification drsquoaction avec les femmes de la All-Russia So-ciety of Disabled People sur lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes visant les femmes et les filles

Conception drsquoun manuel pour les individus responsables drsquoenfants handicapeacutes qui fournit des informations sur les services et lrsquoassistance aux personnes handicapeacutees

Organisation drsquoun concert de sensibilisation communautaire au cours de laquelle les jeunes filles sourdes sont monteacutees en scegravene avec une chanteuse tcheacutetchegravene

Organisation drsquoeacuteveacutenements sociaux pour les filles avec et sans handicap pour renforcer les reacuteseaux de pairs

Discussion cafeacute Camp de reacutefugieacutes de MyrsquoAni Ethiopiecopy IRC Ethiopie

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Phase 3 Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Le processus drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays a permis drsquoidentifier 1) les changements des connaissances des attitudes et des pratiques des professionnels de la VBG agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du handicap et 2) des pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Renforcement des capaciteacutes des professionnels de la VBG sur lrsquoinclusion du handicap

Les professionnels de la VBG des quatre pays ont eacuteteacute consulteacutes lors de lrsquoeacutevaluation participative pour identifier les changements apporteacutes agrave leurs connaissances leurs attitudes et leurs pratiques au sujet de lrsquoinclusion du handicap dans leurs programmes et activiteacutes au cours du projet Cette activiteacute a eacutegalement permis drsquoidentifier de nouvelles activiteacutes outils et ressources qui auraient agrave leur avis faciliteacute ces changements

Changements apporteacutes aux connaissances attitudes et pratiques

Bien que les connaissances les attitudes et les pratiques se recoupent et se complegravetent mutuellement les professionnels de la VBG ont plus freacutequemment rapporteacutes des changements dans leurs attitudes envers les personnes handicapeacutees au cours du projet Les professionnels ont signaleacute une accen-tuation de la reconnaissance de leur responsabiliteacute agrave atteindre tous les membres de la communauteacute et donc agrave adapter leurs programmes de maniegravere agrave les rendre accessibles et efficaces pour tous ce qui renforce la mise en œuvre drsquoune approche de programmation plus axeacutee sur les droits De nombreux professionnels ont avoueacute qursquoavant le projet ils supposaient que les personnes handicapeacutees nrsquoeacutetaient pas capables de participer agrave des activiteacutes relatives agrave la VBG en raison de leur handicap Apregraves le projet la plupart a deacuteclareacute reconnaicirctre que les personnes handicapeacutees ont des compeacutetences et des capaciteacutes neacutecessaires pour participer beacuteneacuteficier et faire de preacutecieuses contributions aux programmes Les professionnels ont eacutegalement deacuteclareacute qursquoils se consideacuteraient drsquoabord comme eacutetant mal eacutequipeacutes ou pas qualifieacutes pour fournir des services relatifs agrave la VBG aux personnes handicapeacutees et pensaient que leurs compeacutetences et leur formation ne suffiraient pas pour reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees Ils se sont souvent focaliseacutes sur la deacuteficience de la personne ou sur son eacutetat de santeacute (aussi connu sous le nom drsquoapproche

meacutedicale du handicap) et nrsquoont pas appliqueacute leurs compeacute-tences en matiegravere de protection et drsquoautonomisation pendant le processus de gestion de cas Apregraves le projet ces profes-sionnels ont deacuteclareacute qursquoils eacutetaient plus agrave lrsquoaise confiants et precircts agrave travailler avec les personnes handicapeacutees et qursquoils sont passeacutes drsquoune approche meacutedicale agrave une approche plus familiegravere et plus axeacutee sur le survivant

laquo Au deacutebut je pensais que je ne pouvais pas ecirctre utile agrave certaines personnes handicapeacutees parce que je nrsquoeacutetais pas meacutedecin que je ne pouvais pas ameacuteliorer leur condition que je ne pouvais pas les gueacuterir Mais alors lorsque jrsquoai pris du temps pour commencer agrave eacutecouter davantage jrsquoai compris qursquoelles ne demandaient pas ce type drsquoaide elles voulaient parler avaient besoin de soutien et aspiraient agrave plus de seacutecuriteacute Jrsquoai reacutealiseacute que je savais deacutejagrave comment venir en aide agrave ces personnes Avant je supposais que je ne pouvais pas et que discuter avec moi ne changerait rien agrave leur situation Jrsquoaurais ducirc eacutecouter un peu plus avant et crsquoest le cas maintenant Je prends drsquoabord le temps drsquoeacutecouter avant drsquoessayer de faire des plans et drsquoarranger les choses raquo

(Agent de mobilisation communautaire de lrsquoIRC - camp de Muyinga Burundi)

Certains professionnels ont eacutegalement signaleacute un changement drsquoattitude envers les individus responsables en particulier les megraveres drsquoenfants handicapeacutes qui ont leurs propres besoins mais qui font souvent passer les deacutesirs des autres notamment ceux des membres de leur famille souffrant de handicap avant leur propre bien-ecirctre psychosocial Les professionnels ont rapporteacute une plus grande reconnaissance des besoins de ce groupe et le rocircle essentiel qursquoils jouent dans la protection et lrsquoautonomisation des personnes handicapeacutees

laquo Ces personnes ont le droit de recevoir tous les services proposeacutes aux autres et il est de notre devoir drsquointeacutegrer [ces personnes] Il sera difficile pour elles de rester agrave la maison toutes seules Cela est eacutegalement important pour leurs familles et elles peuvent venir avec leurs filles Cette mesure est importante pour les megraveres drsquoenfants handicapeacutes car elles ont eacutegalement besoin drsquoun soutien psychologique raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Les professionnels de la VBG ont rapporteacute quatre principaux changements dans leurs pratiques agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du

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handicap au cours du projet Ces pratiques ont eacuteteacute eacutetroitement lieacutees au processus reacuteflectif du projet et aux activiteacutes pilotes mises en œuvre au cours de la Phase 2 du projet notamment

bull la tenue des consultations plus reacuteguliegraveres avec les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables afin de srsquoassurer que leurs besoins et leurs ideacutees sont pris en compte dans les deacutecisions lieacutees aux programmes et aux activiteacutes

bull la fourniture drsquoun soutien plus global et holistique aux survi-vantes handicapeacutees avec un accent sur les meacutethodes de communication efficaces et lrsquoeacutetablissement de la confiance

bull le deacuteveloppement drsquoactiviteacutes autour des points forts des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees

bull une implication plus active des membres de la famille et des voisins des personnes handicapeacutees dans la planification de la seacutecuriteacute

bull la surveillance du nombre de femmes de filles de garccedilons et drsquohommes handicapeacutes qui participent aux activiteacutes relatives agrave la VBG

laquo Nous ne pouvons pas eacutevaluer lrsquoactiviteacute nous-mecircmes Nous devons jauger nos performances agrave travers les gens qui prennent part agrave nos activiteacutes raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les professionnels de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Les professionnels de tous les pays ont eacutegalement deacuteclareacute avoir acquis de nouvelles connaissances qui ont ameacutelioreacute leur capaciteacute agrave inteacutegrer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail mais ils en ont parleacute moins freacutequemment que le changement drsquoattitudes et de pratiques Les exemples comprennent une meilleure compreacutehension des facteurs qui rendent les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables plus vulneacuterables agrave la VBG le rocircle des relations et des reacuteseaux sociaux dans la preacuteven-tion de la violence et lrsquoaccroissement des connaissances sur les strateacutegies de communication permettant de travailler avec des personnes preacutesentant diffeacuterents types de handicaps

laquo Nous travaillons sur les questions de VBG Je pensais donc plus agrave la faccedilon dont elles se sentent en tant que femmes et filles et comment elles se voient comparativement aux filles sans handicap Les filles handicapeacutees ont moins de possibiliteacutes que les filles sans handicap raquo

(Professionnel de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Activiteacutes outils et ressources qui ont favoriseacute le renforcement des capaciteacutes chez les professionnels de la VBG

Les professionnels de la VBG ont deacutecrit les opportuniteacutes drsquoapprentissage expeacuterientiel et reacuteflectif du projet comme eacutetant les facteurs les plus importants ayant contribueacute agrave renforcer leur capaciteacute agrave inteacutegrer efficacement lrsquoinclusion du handicap dans leur travail Il srsquoagissait notamment drsquointeractions directes avec les femmes et les filles handicapeacutees drsquooccasions de reacutefleacutechir sur leurs propres compeacutetences et du moyen de les appliquer dans leur travail avec ce groupe

Les professionnels de la VBG en Eacutethiopie en particulier les travailleurs sociaux et communautaires ont indiqueacute que les formations sur la VBG et le handicap les avaient effectivement aideacutes agrave ameacuteliorer leurs pratiques agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du handicap Dans les autres pays pilotes les professionnels ont signaleacute que les outils les aidant agrave consulter les personnes handicapeacutees y compris des directives sur la conduite des visites agrave domicile et des activiteacutes participatives qui traduisent la dynamique du pouvoir entre les femmes et les hommes et les personnes avec et sans handicap eacutetaient les plus utiles Les professionnels ont aussi mentionneacute que des outils fournissant des directives sur la communication avec les personnes preacutesentant diffeacuterents types de deacuteficiences et des outils permettant de deacutevelopper un mateacuteriel drsquoinformation drsquoeacuteducation et de communication accessible ont eacuteteacute utiles

Dans le Caucase du Nord les professionnels de la VBG ont indiqueacute que la focalisation sur un petit nombre drsquoactiviteacutes clairement deacutefinies visant agrave favoriser lrsquoinclusion a augmenteacute la probabiliteacute de succegraves et ce succegraves a stimuleacute leur confiance et leur volonteacute agrave inclure les femmes et les filles handicapeacutees dans les activiteacutes subseacutequentes

laquo Je nrsquoavais jamais penseacute que nous pourrions faire quelque chose dans un groupe mixte [filles avec et sans handicap] et maintenant je constate que cela est possible et acceptable et que les gens en ont besoin raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les professionnels de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Domaines exigeant un renforcement suppleacutementaire des capaciteacutes

Bien que des changements positifs dans lrsquoapproche de de travail des professionnels de la VBG avec les personnes handicapeacutees aient eacuteteacute signaleacutes lors de lrsquoeacutevaluation des lacunes persistantes ont eacuteteacute identifieacutees au niveau des capaciteacutes et une attention addi-

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tionnelle et continue doit ecirctre porteacutee agrave ce point

Tout drsquoabord quelques professionnels de la VBG et les pres-tataires ont continueacute agrave avoir des attitudes neacutegatives envers les personnes avec des handicapeacutees Par conseacutequent il est neacuteces-saire de promouvoir une reacuteflexion et une discussion continues avec les professionnels de la VBG afin de faire face et de reacutesoudre les malentendus et les preacutejugeacutes qui peuvent faire office drsquoobstacles agrave lrsquoaccegraves et agrave lrsquoinclusion des personnes handica-peacutees Les professionnels doivent reacutefleacutechir sur la faccedilon dont leurs propres attitudes peuvent influencer la mise en œuvre drsquoune approche centreacutee sur le survivant agrave lrsquoeacutegard des personnes handi-capeacutees agrave la possibiliteacute qursquoils donnent aux individus de contribuer agrave la prise de deacutecision et mecircme aux options drsquointerventions qursquoils peuvent examiner avec un survivant

Deuxiegravemement les gestionnaires de cas de VBG ont signaleacute qursquoils neacutecessitaient davantage drsquoindications sur les processus de consentement lorsqursquoils travaillent avec des survivants souf-frant drsquoune deacuteficience intellectuelle Dans de nombreux cas les gestionnaires de cas demandent aux individus responsables de donner le consentement et ne parviennent souvent pas agrave deacuteter-miner la capaciteacute de lrsquoindividu agrave donner son consentement Une note drsquoorientation sur lrsquoobtention du consentement des personnes handicapeacutees a eacuteteacute deacuteveloppeacutee dans le projet en reacuteponse agrave cette lacune Elle srsquoinspire du processus de consentement employeacute avec les personnes souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle dans le secteur de la santeacute dans les pays agrave revenu eacuteleveacute et est adapteacutee pour une approche de gestion de cas centreacutee sur le survivant

Enfin alors que de nombreux professionnels de la VBG qui ont pris part au projet ont reacuteussi agrave inclure les personnes ayant un handicap physique et des deacuteficiences auditives aux activiteacutes du programme relatifs agrave la VBG ils ont noteacute des deacutefis permanents lors de lrsquoinclusion des personnes ayant une deacuteficience intellec-tuelle Les gestionnaires de cas ont besoin de directives et de soutien pour identifier les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes preacutesentant des handicaps plus complexes afin de mieux les rattacher aux possibiliteacutes de participation aux activiteacutes communautaires et sociales briser lrsquoisolement social et favoriser lrsquoautonomisation Ces directives destineacutees aux gestionnaires de cas ont eacuteteacute deacuteveloppeacutees dans le cadre du projet

Des outils tireacutes du projet ont eacuteteacute adapteacutes pour les professionnels de la VBG drsquoautres organisations et sont disponibles dans la Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG sur httpwrc

msdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de VBG

Le processus drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays a susciteacute des laquo Expeacuteriences du changement raquo chez les personnes handicapeacutees leurs individus responsables et le cas eacutecheacuteant les dirigeants communautaires Ces expeacuteriences ont mis en eacutevidence les reacutesultats qui ont eacuteteacute les plus importants pour chaque groupe Une analyse des reacutesultats des ateliers de parties prenantes et des expeacuteriences du changement a permis drsquoidentifier les pratiques positives suivantes pour promouvoir lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Le renforcement des reacuteseaux de pairs et du capital social

Dans les quatre pays les participants ont citeacute lrsquoeacutetablissement de reacuteseaux de pairs plus robustes pour les adolescentes et les femmes handicapeacutees ainsi que pour les individus responsables de sexe feacuteminin comme retombeacutee positive des activiteacutes du projet Les discussions de groupe avec les individus responsables dans les centres de promotion de la femme en Jordanie des discus-sions cafeacute dans les domiciles des femmes handicapeacutees en Eacutethiopie la creacuteation drsquoespaces seacutecuriseacutes et drsquoactiviteacutes sociales agrave lrsquointention des adolescentes dans le Caucase du Nord et les Associations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit (AVEC) cibleacutees au Burundi ont eacuteteacute citeacutes comme eacutetant utiles par les participants car ils ont faciliteacute lrsquoeacutetablissement de liens entre les personnes handicapeacutees et les individus responsables et drsquoautres membres de la communauteacute ce qui a permis drsquoeacutechanger des informations de construire la confiance et de deacutevelopper des possibiliteacutes drsquoaction collective Ceci augmente non seulement accegraves agrave un soutien proposeacute les uns pour les autres et par la communauteacute toute entiegravere mais donne eacutegalement aux personnes handicapeacutees la possibiliteacute drsquoapporter une contribution agrave la socieacuteteacute drsquoeacutelever leur statut au sein de la communauteacute et drsquoecirctre reconnues et appreacutecieacutees pour des aspects de leur personne autres que leur handicap

Pour les individus responsables de sexe feacuteminin souffrant de handicap les groupes de soutien en Jordanie leur ont donneacute un espace pour partager leurs preacuteoccupations ideacutees et strateacutegies avec drsquoautres femmes dans des situations similaires Ceci les a aideacutees agrave se sentir moins isoleacutees et agrave renforcer leur bien-ecirctre psychosocial

laquo Je profite des expeacuteriences des ideacutees et des interventions constructives du formateur du guide psychologique et des amies pendant les sessions de discussion Lorsque je partage mes

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inquieacutetudes avec les autres je sens que je ne suis pas seule raquo

(Eacutepouse drsquoun homme handicapeacute - Irbid Jordanie)

Pour certaines femmes handicapeacutees et les individus respon-sables qui sont isoleacutees dans leurs maisons il est essentiel de proposer les activiteacutes de soutien par les pairs le plus pregraves possible de leur domicile afin qursquoils puissent tisser des reacuteseaux avec drsquoautres femmes qui vivent agrave proximiteacute En Eacutethiopie les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin ont organiseacute des discussions cafeacute traditionnelles dans leurs maisons pour parler de questions lieacutees agrave la VBG Les partic-ipants ont indiqueacute que ces activiteacutes ont diminueacute leur isolement ameacutelioreacute leurs relations avec les voisins et leur ont permis de se sentir plus en seacutecuriteacute dans la mesure ougrave un nombre croissant de femmes les connaissent et les comprennent

laquo Nous avons organiseacute des discussions cafeacute ici dans notre maison Ceci nous a rapprocheacute des gens Quand ils viennent agrave la maison nous discutons de tant de choses des choses qui sont vraiment importantes mais ils ont aussi lrsquooccasion de voir que nous sommes de bons parents mecircme si nous sommes un peu diffeacuterents Maintenant les gens nous comprennent mieux ils viennent mecircme nous dire bonjour et voir comment nous allons Je me sens plus en seacutecuriteacute avec des voisins que je connais raquo

(Femme aveugle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les Expeacuteriences du changement recueillies aupregraves des adoles-centes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance des amies et des reacuteseaux de pairs pour ces filles Au Burundi des adolescentes handicapeacutees ont trouveacute que lrsquoorganisation drsquoactiviteacutes telles que des sessions de couture et drsquoartisanat eacutetait un moyen effi-cace de rencontrer drsquoautres filles de partager des ideacutees et de discuter de leurs espoirs pour lrsquoavenir Elles ont deacuteclareacute qursquoelles ont ensuite eacuteteacute inviteacutees agrave assister agrave plusieurs activiteacutes commu-nautaires ougrave elles ont pu partager leurs propres ideacutees et leurs opinions Les adolescentes handicapeacutees dans le Caucase du Nord ont eacutegalement discuteacute des avantages de la participation agrave des activiteacutes avec des filles sans handicap notamment la possi-biliteacute drsquoapprendre les unes des autres Ces rapports eacutetablis par les adolescentes handicapeacutees deacutemontrent qursquoelles ont deacutevel-oppeacute des atouts humains et sociaux notamment lrsquoeacuteducation lrsquoestime de soi les reacuteseaux drsquoamies et les rocircles dans la commu-nauteacute Ces facteurs de protection reacuteduisent la vulneacuterabiliteacute des adolescentes agrave la violence agrave lrsquoabus et agrave lrsquoexploitation47 (voir Expeacuteriences du changement page 27)

Les femmes handicapeacutees membres drsquoAssociations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit au Burundi ont deacuteclareacute qursquoelles utilisent lrsquoargent qursquoelles ont gagneacute par le biais de ces programmes pour payer le transport et se rendre aux activiteacutes culturelles et reli-gieuses ce qui diminue leur isolement et creacutee drsquoimportants liens sociaux avec drsquoautres

Tous ces exemples soulignent une leccedilon importante Les personnes handicapeacutees ont et veulent que lrsquoon sache qursquoelles ont plusieurs identiteacutes au-delagrave de leur infirmiteacute Elles veulent ecirctre consideacutereacutees comme des leaders des femmes des amies

Maipendo - Burundi

laquo Maintenant je peux eacuteconomiser un peu pour emprunter une moto-taxi et je peux me rendre [agrave lrsquoeacuteglise] Jrsquoai maintenant chaque semaine des personnes avec qui discuter agrave lrsquoeacuteglise Crsquoest un groupe qui agrave mon avis mrsquoeacutecoute et me comprend raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Le Groupe de filles - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Les filles avec et sans handicap ont preacutepareacute des affiches au moyen drsquoimages et de photos Ces affiches portaient sur ce qui leur importait plus dans le projet et sur les activiteacutes qursquoelles souhaitaient mener ensuite Elles ont preacutesenteacute ces affiches aux ONG feacuteminines impliqueacutees dans le projet

laquo Ceci est notre histoire Notre souhait eacutetait de chanter avec Makka Mejieva [une ceacutelegravebre chan-teuse tcheacutetchegravene] [Lorsque nous sommes monteacutees sur scegravene] des tas de personnes handicapeacutees et non eacutetaient lagrave et pleuraient

Pendant lrsquoeacuteveacutenement nous avons pris connaissance drsquoautres personnes handicapeacutees et nous les avons rencontreacutees Il eacutetait tregraves agreacuteable pour nous de les connaicirctre et de deacutecouvrir leur type de handicap et leurs problegravemes Lorsque je me rends agrave lrsquoeacuteveacutenement et que je constate la preacutesence de personnes handicapeacutees je sens que je ne suis pas seule et quand je vois drsquoautres personnes [sans handicap] je me sens eacutegale agrave elles

Nous donnons des leccedilons de langue des signes aux filles sans handicap Ainsi nous pourrons les comprendre et elles nous comprendre car nous ne pouvons pas parler Gracircce agrave la langue des signes nous nous comprenons Ces filles sans handicap apprennent des choses et nous aussi Nous avons un langage commun agrave travers ces cours de langue des signes Nous utilisons eacutegalement des teacuteleacutephones nous envoyons des SMS et utilisons eacutegalement des notes eacutecrites pour communiquer avec les autres Nous aimons vraiment dessiner Nous pensons agrave des choses et tout ce agrave quoi nous pensons nous le repreacutesentons dans nos dessins Et nous aimons aussi beaucoup jouer agrave diffeacuterents types de jeux

Bien sucircr il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne font pas attention agrave nos opinions Voici les ideacutees que nous souhaiterions concreacutetiser agrave lrsquoavenir Nous aimerions rencontrer des filles dans un cafeacute ou dans un endroit reacuteserveacute uniquement aux filles avec et sans handicap mdash juste les filles pas drsquoadultes

Nous aimerions que [nos camarades de classe] se joignent agrave nous et prennent part agrave ces activiteacutes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo

Pour la suite de lrsquoExpeacuterience du changement du Groupe de filles dans le Caucase du Nord rendez-vous sur httpwrcmsGBV_disability_Change_Caucasus

copy IRC

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des membres de la communauteacute comme des personnes qui apportent de preacutecieuses contributions agrave la communauteacute Ce fait a des implications importantes pour lrsquoinclusion dans les programmes et les approches visant agrave renforcer les reacuteseaux de pairs et le capital social

Inclusion cibleacutee dans les activiteacutes de renforcement eacuteconomique

Lrsquoinclusion cibleacutee des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les programmes relatifs aux AVEC occupe une grande place dans les Expeacuteriences du changement au Burundi Les femmes handicapeacutees et les individus respon-sables de sexe feacuteminin impliqueacutees dans des activiteacutes relatives aux AVEC ont signaleacute que lrsquoeacutelargissement des reacuteseaux sociaux eacutetait le reacutesultat le plus important pour elles car il leur a permis de rehausser leur statut dans la socieacuteteacute (qui leur a valu un plus grand respect de la part de leurs maris et drsquoautres membres de la famille) et de renforcer leur estime de soi et leur senti-ment de confiance en soi La participation agrave des activiteacutes rela-tives aux AVEC a eu un impact positif sur leur indeacutependance en tant qursquoindividus mais aussi sur les contributions financiegraveres qursquoelles peuvent apporter agrave leurs meacutenages ce qui a renforceacute leur rocircle dans la prise de deacutecision

laquo Jrsquoai mecircme encore un peu drsquoargent pour acheter des choses pour ma famille Je suis tregraves eacutetonneacutee du changement de mon mari agrave mon eacutegard il se rend compte que jrsquoai de la valeur que je peux ecirctre indeacutependante il me respecte plus et rentre agrave la maison seulement les soirs maintenant Mon fils handicapeacute est plus heureux mdash il constate qursquoil y a plus de paix dans la maison raquo

(Individu responsable de sexe feacuteminin dans le camp de Musasa)

Accroicirctre la repreacutesentation des personnes handi-capeacutees dans les activiteacutes communautaires

Les programmes relatifs agrave la VBG travaillent en eacutetroite collabo-ration avec les dirigeants communautaires dans la concep-tion la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des activiteacutes Il est donc important drsquoexaminer comment les personnes handicapeacutees sont repreacutesenteacutees et atteintes par ces systegravemes de leadership En Eacutethiopie par exemple le personnel de lrsquoIRC a travailleacute avec lrsquoassociation des personnes handicapeacutees dans la commu-nauteacute des reacutefugieacutes afin drsquoaccroicirctre la participation des femmes handicapeacutees et renforcer la collaboration avec lrsquoassociation des femmes reacutefugieacutees Les participants au Burundi et en Eacutethiopie ont eacutegalement signaleacute que le recrutement de personnes handi-capeacutees et drsquoindividus responsables comme agents de mobili-sation communautaire et travailleurs sociaux a non seulement conduit agrave une plus grande attention aux preacuteoccupations de ce groupe mais a eacutegalement entraicircneacute une appreacuteciation accrue des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees par drsquoautres membres de la communauteacute

Esther mdash Burundi

laquo Je suis individu responsable pour mon mari qui vit avec un handicap mais ce nrsquoest pas ma seule identiteacute Je suis une megravere un leader et une personne fiegravere de son rocircle drsquoagent de mobilisation communautaire raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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laquo Nous nrsquoavons jamais eu de personnes handicapeacutees dans notre eacutequipe auparavantmdash il srsquoagit drsquoun changement majeur et vraiment tregraves important Mes amies handicapeacutees font le mecircme travail que moi Elles sont vraiment excellentes dans certains domaines et elles enseignent des choses agrave drsquoautres personnes Il est important pour la communauteacute de constater cela de savoir que lorsque nous disons vouloir inclure les personnes handicapeacutees nous le pensons vraiment Ceci est un bon moyen pour commencer agrave changer la faccedilon dont les personnes handicapeacutees sont consideacutereacutees raquo

(Travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie)

Atteindre et soutenir les personnes agrave risque eacuteleveacute

Lrsquoisolement des personnes ayant une deacuteficience intellectuelle etou de handicaps multiples a eacuteteacute identifieacute comme eacutetant un deacutefi pour les prestataires de services Ces personnes sont souvent isoleacutees dans leurs maisons avec leurs individus responsables et peuvent avoir peu drsquooccasions ou de soutien neacutecessaire(s) pour eacutelaborer des strateacutegies susceptibles de les proteacuteger contre la violence Les pratiques suivantes ont eacuteteacute identifieacutees comme favorisant lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion de ces personnes dans les activiteacutes relatives agrave la VBG

Les visites agrave domicile et les activiteacutes agrave domicile

Au Burundi en Eacutethiopie et au Caucase du Nord les personnes handicapeacutees et les professionnels ont indiqueacute avoir meneacute des visites agrave domicile pour interroger les individus et les familles au sujet de leurs besoins et pour partager lrsquoinformation sur les services et lrsquoassistance en matiegravere de VBG Ces visites ont permis aux profes-sionnels de la VBG et aux prestataires de services drsquoidentifier des survivants qui neacutecessitent un soutien complet et speacutecialiseacute Le personnel de lrsquoIRC au Burundi et en Eacutethiopie a commenceacute agrave organ-iser des activiteacutes de groupe geacuteneacuteralement tenues dans les centres de promotion de la femme et dans drsquoautres sites communautaires proches de leurs maisons et qui ciblaient parfois ces individus et les familles Les individus responsables des filles souffrant de handicaps multiples ont eacutegalement souligneacute qursquoils constataient un renforcement de lrsquoacceptation et du soutien de la communauteacute suite aux activiteacutes agrave domicile

laquo Les membres de la communauteacute nous traitent mieux agrave preacutesent Ils sont plus habitueacutes agrave nous Ils savent comment nous sommes et nous saluent aimablement quand ils passent raquo

(Megravere drsquoune adolescente souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

La gestion individuelle des cas

Les survivantes handicapeacutees neacutecessitent une gestion individu-aliseacutee et globale des cas pour promouvoir leur gueacuterison et leur reacutetablissement et pour preacutevenir toute violence future Pendant lrsquoeacutevaluation les participants ont rapporteacute que les profession-nels de la VBG srsquoeacutetaient ameacutelioreacutes dans lrsquoidentification de ces personnes agrave risque eacuteleveacute et la fourniture drsquoun soutien plus complet et adapteacute agrave leurs besoins speacutecifiques Les facteurs suivants ont eacuteteacute deacutecrits comme ameacuteliorant lrsquoappui agrave la gestion des cas pour ces personnes

bull lrsquoidentification des diffeacuterentes meacutethodes de communica-tion directe avec les survivants

bull une attention accrue sur lrsquoidentification des forces et des capaciteacutes reacuteelles des survivants au cours des eacutevaluations

bull la participation des personnes handicapeacutees et de leurs individus responsables dans la planification de lrsquoaction

bull un suivi freacutequent et une coordination de la prestation des services pour reacutepondre aux besoins identifieacutes

Les femmes handicapeacutees ont indiqueacute que ces seacuteances de gestion de cas ont contribueacute agrave deacutevelopper la confiance et la compreacutehension entre elles et les professionnels de la VBG et qursquoelles ont reccedilu une aide en fonction de leurs propres besoins et deacutesirs Cette leccedilon met eacutegalement en eacutevidence lrsquoimportance des approches centreacutees sur le survivant dans le travail avec les femmes handicapeacutees lorsqursquoil est question de deacutefinir leurs buts objectifs et strateacutegies

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Histoire de Mawazo - camp de Kinama Burundi

Mawazo vit seule et se deacuteplace diffeacuteremment des autres en rampant plutocirct qursquoen marchant

laquo Je vis seule Jrsquoai toujours veacutecu seule Jrsquoessaie drsquoecirctre tregraves indeacutependante et je fais beaucoup de choses toute seule Je peux nettoyer cuisiner laver mes vecirctements et je passe du temps agrave essayer drsquoaider mes voisins en prenant soin de leurs enfants

Je reccedilois reacuteguliegraverement des visites agrave domicile le personnel de lrsquoIRC est comme ma famille Ils passent veacuterifier si tout va bien presque tous les jours Quand jrsquoai un problegraveme ils srsquoen rendent compte tregraves rapidement et viennent voir si je vais bien Je me sens beaucoup plus eacutepanouie et jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir quelqursquoun agrave qui parler Jrsquoadore partager des histoires et je me sens bien lorsque quelqursquoun me demande comment je me sens

Mon nom dans ma langue signifie agrave la fois laquo problegravemes raquo et laquo ideacutees raquo Jrsquoai beaucoup agrave dire et agrave partager avec les autres Je suis une personne tregraves ouverte je pense que crsquoest la raison pour laquelle les enfants mrsquoaiment tant Je suis ouverte agrave eux je souris avec eux et je leur raconte des histoires Je peux leur apprendre beaucoup de choses car jrsquoai vu et appris beaucoup de choses dans ma vie Je peux leur parler de leur culture leur enseigner le respect et leur inculquer lrsquoesprit du partage Lorsque quelqursquoun mrsquoapporte de la bouillie par exemple mecircme en petite quantiteacute je ne le bois pas toute seule Srsquoil y a des enfants nous partageons tous ensemble Mecircme si jrsquoai tregraves faim je sais que cela est une chance pour moi drsquoenseigner quelque chose drsquoaider quelqursquoun tout comme les autres mrsquoaident

Si je pouvais dire une chose agrave lrsquoeacutequipe de lrsquoIRC ce serait de continuer de se souvenir des personnes qui sont agrave la maison qui ne peuvent pas facilement participer aux programmes Nous avons eacutegalement des besoins et des recircves Je me fais maintenant vieille et je pense qursquoil est important de se concentrer sur les jeunes les jeunes handicapeacutees pour srsquoassurer qursquoelles sont incluses degraves le plus jeune acircge afin que les gens puissent cesser la discrimination et nous consi-deacuterer tous comme eacutegaux raquo

copy IRC

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Reconnaicirctre les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes handicapeacutees pour faciliter lrsquoinclusion

Les personnes handicapeacutees et les professionnels de la VBG ont rapporteacute que lrsquoidentification et le renforcement des compeacute-tences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees ont favoriseacute une plus grande inclusion dans une varieacuteteacute drsquoactiviteacutes relatives agrave la VBG En Jordanie de jeunes femmes sourdes ont eacuteteacute inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes de responsabilisation sociale et agrave des initiatives meneacutees dans les centres de promo-tion de la femme et agrave animer des seacuteances de pose de henneacute Ces activiteacutes ont fourni un espace permettant aux femmes de partager des compeacutetences et des inteacuterecircts communs avec drsquoautres femmes de leur acircge

laquo Non seulement elles les ont accepteacutees mais elles se sont eacutegalement fait des amies Mecircme avant la fin de la seacuteance elles eacutechangeaient des numeacuteros de teacuteleacutephones et leur demandaient si elles pouvaient les contacter pour faire du henneacute agrave leurs ceacuteleacutebrations raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Au Caucase du Nord les adolescentes handicapeacutees ont eacuteteacute incluses dans la conception des activiteacutes sociales qui visaient agrave faciliter le reacuteseautage entre les filles avec et sans handicap Les activiteacutes ont eacuteteacute construites autour des compeacutetences speacutecifiques des filles handicapeacutees (exemple lrsquoexeacutecution de

chansons en langue des signes) la promotion de lrsquoeacutegaliteacute de participation dans la conception du programme mais aussi lrsquoappreacuteciation des talents de chaque individu

Comme lrsquoont reconnu les membres de la famille les dirige-ants communautaires les prestataires de services et autres agrave travers les sites du projet les reacutesultats de ces activiteacutes contredisent les hypothegraveses selon lesquelles les personnes handicapeacutees sont incapables de beacuteneacuteficier et de contribuer agrave une varieacuteteacute de programmes

laquo Avant les gens pensaient que ces femmes eacutetaient des cas deacutesespeacutereacutes et qursquoelles ne pourraient jamais ecirctre indeacutependantes Maintenant elles contredisent de nombreuses personnes au sein de la communauteacute Elles nous rendent nous les rares personnes qui avons toujours cru en elles tregraves tregraves fiers raquo

(Dirigeant communautaire de sexe masculin mdash camp de Kinama Burundi)

Beaucoup de personnes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance drsquoavoir lrsquoopportuniteacute laquo de faire leurs preuves raquo car beaucoup nrsquoavaient jamais eacuteteacute inviteacutees agrave prendre part aux activiteacutes Le simple fait de tendre la main pour encourager leur participation agrave des programmes eacutetait dans de nombreux cas lrsquoadaptation la plus percutante meneacutee par les professionnels de la VBG

Diane - camp de Kinama Burundi

laquo Jrsquoai reccedilu un appel disant que lrsquoIRC voulait inclure des femmes handicapeacutees dans leurs programmes relatifs aux AVEC Jrsquoeacutetais tellement exciteacutee agrave lrsquoideacutee de mrsquoinscrire drsquoecirctre incluse drsquoavoir une occasion de faire mes preuves agrave preacutesent je pense qursquoil est de mon devoir de tendre la main agrave drsquoautres personnes handicapeacutees pour sensibiliser partager mon histoire et leur dire qursquoelles peuvent ecirctre incluses raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Mieraf travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie

laquo Jrsquoappreacutecie tellement mon rocircle dans le programme [de lrsquoIRC] et jrsquoai tant drsquohistoires que je pourrais vous raconter sur les choses que nous avons accomplies

Mais je pense qursquoil est important de vous dire que je suis une femme handicapeacutee Je marche avec une beacutequille et jrsquoai parfois beaucoup de mal agrave acceacuteder au camp Cela ne mrsquoarrecircte pas mecircme si les choses peuvent ecirctre difficiles je sens que jrsquoai un travail tregraves important agrave faire

Jrsquoœuvre pour renforcer la seacutecuriteacute des femmes et des filles plus particuliegraverement des personnes handicapeacutees des personnes qui ne sont pas toujours incluses dans les activiteacutes des personnes qui sont souvent oublieacutees Je me souviens des moments ougrave crsquoeacutetait mon cas lorsque jrsquoavais tellement mal que je ne pouvais pas quitter ma maison ou avant drsquoavoir reccedilu ma beacutequille pour marcher Je me sentais vraiment seule Maintenant je suis tregraves active et je suis leader dans notre commu-nauteacute Je fais partie de lrsquoassociation des personnes handicapeacutees et je suis travailleuse sociale Jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir des choses preacutecieuses agrave apporter et que je peux plaider en faveur des femmes et enfants handicapeacutes et de leurs individus responsables parce que je comprends parfaitement

leurs besoins Je pense aussi que les gens mrsquoadmirent car ils me voient mrsquoefforcer pour faire mon travailraquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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Recommandations

Les recommandations suivantes sont tireacutees des leccedilons apprises au cours de ce projet qui porte sur le moyen de promouvoir lrsquoinclusion du handicap dans les programmes rela-tifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Recommandations pour les acteurs de la VBG

Inclure les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables dans la conception la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des programmes relatifs agrave la VBG Lrsquoimplication des personnes handicapeacutees dans la conception et lrsquoeacutevaluation du programme est essentielle pour identifier avec preacutecision les obstacles agrave leur participation aux programmes relatifs agrave la VBG eacutelaborer des strateacutegies visant agrave ameacuteliorer leur participation et comprendre le changement qui importe le plus pour eux Une attention particuliegravere devrait ecirctre accordeacutee agrave la collecte des informations et des points de vue des femmes des filles et des personnes souffrant de deacuteficiences intellectuelles et mentales car elles sont les plus exposeacutees agrave la VBG Les approches participatives telles que le classement les photo-interviews et la narration ajouteacutees aux meacutethodes qualitatives plus conventionnelles (exemple discussions theacutematiques de groupe et entretiens en face agrave face) sont des moyens permettant drsquoexplorer effi-cacement les preacuteoccupations et les ideacutees des individus qui ont des besoins communicationnels diffeacuterents Les eacutevaluations doivent inclure un volet de sensibilisation pour faire participer les personnes handicapeacutees et les individus responsables qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Assurer la formation et lrsquoapprentissage reacuteflectif sur les interactions entre le genre et le handicap pour les gestion-naires de programmes et les prestataires de services relatifs agrave la VBG et eacutetablir une compreacutehension commune et une adoption des approches centreacutees sur les droits et les survi-vants lorsque lrsquoon travaille avec ce groupe La formation du personnel agrave inteacutegrer une analyse de lrsquoineacutegaliteacute entre les sexes et de la discrimination fondeacutee sur le handicap les aidera agrave mieux cerner les facteurs uniques qui contribuent aux risques de VBG et de vulneacuterabiliteacute pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et agrave identifier des strateacute-gies plus efficaces pour leur inclusion dans les programmes relatifs agrave la VBG Lorsque les professionnels de la VBG sont particuliegraverement conscients de la dynamique du pouvoir entre les sexes dans leur travail avec les femmes ayant surveacutecu agrave la violence ils peuvent exiger un soutien suppleacutementaire pour reacutefleacutechir sur leurs propres attitudes et sur les attitudes des

autres sur la relation avec le handicap et sur la faccedilon dont ces eacuteleacutements peuvent aggraver lrsquoineacutegaliteacute fondeacutee sur le sexe la discrimination et lrsquoexclusion dans les relations les meacutenages et la communauteacute

Il est recommandeacute que les informations concernant les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables soient incluses et pleinement inteacutegreacutees dans les programmes de formation de base sur la VBG notamment agrave travers des eacutetudes de cas et des exemples centreacutes sur les personnes handicapeacutees Au fil du temps le personnel travaillant sur la VBG reconnaicirctra de plus en plus que reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees est une partie essentielle de leur travail et qursquoils ont les compeacutetences requises pour le faire effi-cacement dans le cadre de leur travail

Recruter des femmes et des filles handicapeacutees comme personnel et beacuteneacutevoles dans les programmes relatifs agrave la VBG Identifier et aider les femmes et les filles handicapeacutees agrave jouer un rocircle cleacute dans les programmes relatifs agrave la VBG peut ameacuteliorer la qualiteacute et la pertinence du programme pour ce groupe tout en les rendant autonomes et en rehaussant leur statut dans la communauteacute Fixer un objectif en termes de nombre de femmes et de filles handicapeacutees qui devraient parti-ciper agrave des formations et reacuteunions communautaires sur la VBG (environ 15 ) encouragera le personnel et les partenaires agrave les inviter directement agrave ces eacuteveacutenements et peut ameacuteliorer la repreacutesentation et la participation aux programmes relatifs agrave la VBG Plaider en faveur drsquoun eacutequilibre entre les sexes dans les associations de personnes handicapeacutees et pour lrsquoinclusion des femmes et des filles handicapeacutees dans les associations de femmes et de jeunes peut eacutegalement accroicirctre la participa-tion dans les domaines ougrave ces groupes interviennent dans les programmes relatifs agrave la VBG et une plus grande repreacutesenta-tion et un meilleur leadership au sein de la communauteacute

Privileacutegier lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les activiteacutes qui renfor-cent le capital social et les reacuteseaux de pairs Ceci est particuliegraverement important pour la preacutevention de la violence contre des adolescentes handicapeacutees les femmes ayant un handicap physique qui sont isoleacutees dans leurs maisons les individus responsables et les femmes les filles les garccedilons et les hommes ayant une deacuteficience intellectuelle Pour les programmes relatifs aux laquo espaces seacutecuriseacutes raquo aider les femmes et les filles agrave reacutefleacutechir sur ce qui rend un espace laquo seacutecuriseacute raquo pour eux et pour les autres et agrave deacutefinir leurs propres laquo regravegles de base raquo ou principes qui reflegravetent comment elles devront accepter et appreacutecier les diffeacuterences Ces principes peuvent aussi les amener agrave reacutefleacutechir sur la faccedilon drsquoatteindre et drsquoinclure drsquoautres femmes et filles qui sont plus isoleacutees (agrave

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lrsquoexemple des filles ayant une deacuteficience intellectuelle) En plus des activiteacutes baseacutees au centre la sensibilisation communau-taire et les visites agrave domicile sont essentielles pour atteindre les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables qui sont isoleacutes dans leurs maisons et pour renforcer en mecircme temps les meacutecanismes de protection communautaire Le personnel du programme relatif agrave la VBG doit ecirctre conscient de toute la charge de travail et des responsabiliteacutes suppleacute-mentaires que drsquoautres femmes et filles peuvent ecirctre tenues drsquoassumer dans les meacutenages suite agrave la participation des individus responsables dans les activiteacutes lieacutees agrave la VBG et les aider agrave identifier des strateacutegies pour atteacutenuer les risques associeacutes et les conseacutequences inattendues

Privileacutegier lrsquoinclusion des femmes handicapeacutees et des individus responsables de sexe feacuteminin dans les programmes portant sur lrsquoautonomisation eacuteconomique Fixer des objectifs en termes de nombre de femmes et filles handicapeacutees et drsquoindividus responsables devant participer agrave ces programmes et encourager le personnel et les commu-nauteacutes agrave les inviter Une analyse minutieuse des risques doit ecirctre meneacutee et une strateacutegie drsquoatteacutenuation deacuteveloppeacutee avant la participation pour preacutevenir etou reacutepondre efficacement agrave des conseacutequences impreacutevues Dans certains contextes les activ-iteacutes drsquoautonomisation eacuteconomique des femmes peuvent sortir du cadre des rocircles qui leur sont deacutevolus sur le plan social ce qui accentue leur vulneacuterabiliteacute agrave la violence de la part de la famille et de la communauteacute Dans certains meacutenages ces activiteacutes peuvent avoir un impact neacutegatif sur la personne handicapeacutee qui peut ecirctre abandonneacutee sans individus respon-sables familiers ce qui augmente potentiellement le risque de violence ou drsquoabus Parallegravelement drsquoautres femmes du meacutenage notamment les adolescentes peuvent assumer ce rocircle ce qui accroicirct leur charge de travail ou leur exclusion

La Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG qui comprend des outils et des directives pour les aider agrave renforcer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail est disponible sur httpwrcmsdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Recommandations pour acteurs du handicap

Veiller agrave ce que les programmes et organisations conccedilus pour servir les personnes handicapeacutees soient sensibles agrave la question du genre Les personnel des programmes et organisations srsquooccupant des personnes handicapeacutees doit suivre une formation sur le genre et lrsquoeacutegaliteacute des genres afin de comprendre les diffeacuterentes faccedilons dont le conflit et le deacuteplacement affectent les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et adapter leurs activiteacutes et services en conseacutequence Le personnel du programme Handicap doit

eacutegalement ecirctre conscient des risques particuliers de VBG auxquels les femmes et les filles handicapeacutees sont exposeacutees et recevoir une formation sur la communication avec les survi-vants et sur lrsquoorientation approprieacutee vers les prestataires de service relatifs aux VBG

Renforcer le plaidoyer autour des droits des personnes affecteacutees par la crise et le conflit notamment les femmes et les filles en eacuteveillant la conscience sur les reacutefugieacutes et les personnes deacuteplaceacutees au sein des organisations pour personnes handicapeacutees (DPO) notamment au niveau reacutegional ougrave il y aurait des crises reacutepeacuteteacutees ou prolongeacutees ayant un impact consideacuterable sur plusieurs pays Cela peut inclure le travail en reacuteseau entre les femmes handicapeacutees et les mouve-ments œuvrant pour les droits des femmes dans les pays et reacutegions affecteacutes par des crises afin de deacutevelopper une plus grande connexion compreacutehension et reacuteponse aux besoins des femmes handicapeacutees dans les environnements humanitaires

Recommandations pour tous les acteurs humanitaires

Mettre en œuvre les orientations sectorielles pour preacutevenir et reacutepondre agrave la violence baseacutee sur le genre telles qursquoeacutenonceacutees dans les Directives du Comiteacute permanent inter-organisations relatives agrave la violence baseacutee sur le genre48 Tous les acteurs humanitaires doivent reconnaicirctre et reacutepondre aux risques accrus de VBG pendant le conflit et la crise notam-ment pour les femmes et les filles handicapeacutees ainsi que les individus responsables de sexe feacuteminin Les normes minimales eacutenonceacutees dans les Directives fournissent lrsquoorientation de base pour tous les secteurs dans la preacutevention et la reacuteponse aux VBG

Entreprendre lrsquointeacutegration de la protection pour satisfaire effectivement les besoins des personnes handicapeacutees durant toutes les phases de lrsquointervention humanitaire Lrsquointeacutegration de la protection y compris lrsquoinclusion de lrsquoanalyse du genre et du handicap dans la conception des programmes la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation est deacuteterminante pour assurer que tout le monde notamment les femmes et filles handica-peacutees a pleinement accegraves aux services et agrave lrsquoassistance dans tous les secteurs y compris pour atteacutenuer le risque de VBG49

Recommandations pour les bailleurs de fonds et gouvernements

Tenir les organisations humanitaires responsables de la satisfaction effective des besoins des personnes handica-peacutees et des individus responsables dans les programmes sur la VBG agrave travers des processus de monitoring et de preacutesentation de rapports ainsi que la mise en exergue de

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pratique positives provenant de diffeacuterentes organisations dans les environnements humanitaires afin drsquoencourager lrsquoobservation des approches tenant compte du handicap et du genre

Plaider pour une plus grande reconnaissance de la multi-tude de preacuteoccupations lieacutees au handicap et au genre y compris la VBG dans tous les instruments internationaux les normes et conventions relatifs au conflit au deacuteplace-ment et agrave lrsquoaction humanitaire Les instruments interna-tionaux peuvent jouer un rocircle deacuteterminant dans la deacutefinition des prioriteacutes pour lrsquoaction humanitaire durant le conflit et le deacuteplacement Les preacuteoccupations speacutecifiques aux femmes et

aux filles et agrave toutes les personnes handicapeacutees doivent ecirctre au cœur des instruments internationaux dans la mesure ougrave elles figurent parmi les populations les plus vulneacuterables durant la crise Un plaidoyer permanent est neacutecessaire aux niveaux international et national pour encourager les gouvernements agrave signer et agrave ratifier tous les instruments pertinents et agrave tenir tous les acteurs concerneacutes responsables de la mise en œuvre inteacutegrale des conventions nouvelles et existantes y compris la Convention relative aux droits des personnes handicapeacutees la Convention sur lrsquoeacutelimination de toutes les formes de discrimi-nation agrave lrsquoeacutegard des femmes et les reacutesolutions du Conseil de seacutecuriteacute sur les femmes la paix et la seacutecuriteacute

Atelier drsquointervenants au Burundi copy Elizabeth SherwoodWRC

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Notes

1 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondiales et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacuteva-lence et conseacutequences sur la santeacute de la violence du parte-naire intime et de la violence sexuelle exerceacutee par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductive-healthpublicationsviolence9789241564625en

2 Ce chiffre est deacutetermineacute par lrsquoestimation globale selon laquelle les 15 pour cent de toute population seront des personnes handicapeacutees (OMS 2011) et selon laquelle 512 millions de personnes sont deacuteplaceacutees par la crise et le conflit agrave travers le monde (HCR 2014)

3 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

4 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

5 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

6 Dans ce rapport les laquo personnes handicapeacutees mentales raquo renvoient aux personnes atteintes drsquoune maladie mentale etou celles qui sont des usagers etou survivants de la psychiatrie Le terme laquo personnes ayant des handicaps sociaux raquo est parfois utiliseacute pour deacutecrire ce groupe de personnes handicapeacutees Reacuteseau mondial des usagers et survivants de la psychiatrie Manuel de mise en œuvre de la Convention des Nations unies relative au droit des per-sonnes handicapeacutees (RMUSP2008) p 9 wrcmsN8o9CH

7 UNHCR Le coucirct humain de la guerre Tendances mondia-les 2013 (2014) httpwwwunhcrorg5399a14f9html

8 Organisation mondiale de la santeacute et Banque mondiale Rapport mondial sur le handicap (2011)

9 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondia-les et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacutevalence et conseacutequences sur la santeacute sur la violence infligeacutee par le partenaire intime et par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductivehealth

publicationsviolence9789241564625en10 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-

lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

11 Ibid 12 Convention des Nations unies relative aux droits des per-

sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde-faultaspnavid=15amppid=150

13 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

14 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

15 CBM Inclusion made easy A quick program guide to dis-ability in development (2012) httpwwwcbmorg articledownloads78851CBM_Inclusion_Made_ Easy_-_com-plete_guidepdf

16 Ibid 17 GSDRC Applied Knowledge Services Understanding gen-

der (nd) httpwwwgsdrcorggotopic-guidesgenderunderstanding-gender

18 Ibid 19 Carolyn Frohmader and Stephanie Ortoleva ldquoThe sexual

and reproductive rights of women and girls with disabili-tiesrdquo (Issues paper presented at the ICPD Beyond 2014 Confeacuterence internationale sur les droits de lrsquohomme La Haye Pays-Bas 7-10 juillet 2013) httpwwdaorgauwp- contentuploads201312issues_paper_srr_wom- en_and_girls_with_disabilities_finalpdf

20 Convention des Nations unies relative aux droits des per-sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde- faultaspnavid=15amppid=150

21 Andrea Hollomotz ldquoDisability oppression and violence Towards a sociological explanationrdquo Sociology vol 47 (2013) pp 477-493 Originally published online 23 No-vember 2012 DOI 1011770038038512448561

22 Centers for Disease Control and Prevention The socio-ecological model a framework for prevention (2015) httpwwwcdcgovviolencepreventionoverviewsocial-ecologicalmodelhtml

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23 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

24 Ces principes directeurs ont eacuteteacute adapteacutes des contributions drsquoune activiteacute meneacutee au Forum drsquoapprentissage interne pour le projet en juin 2014

25 Les DPO sont des organisations repreacutesentatives de per-sonnes handicapeacutees Elles sont geacuteneacuteralement constitueacutees et dirigeacutees par des personnes handicapeacutees

26 LrsquoIMSVBG enregistre le type de violence rapporteacute par les survivants dont le viol les agressions sexuelles les agressions physiques le mariage forceacute le deacuteni des res-sources les opportuniteacutes ou services et les violences psychologiqueseacutemotionnelles

27 Les consultations du personnel VBG en Eacutethiopie et au Burundi ont deacutemontreacute qursquoils avaient une bonne compreacutehen-sion des diffeacuterents types de deacuteficiences et pourraient les identifier sur la base de ces questions et observations fonctionnelles au cours de leurs concertations avec les survivants Il est important toutefois de reconnaicirctre que ce ne sont pas tous les survivants handicapeacutes qui peuvent ecirctre identifieacutes comme ayant un handicap dans les donneacutees de lrsquoIMSVBG

28 Jillian Foster Final report Implications and recommenda-tions for integration of mixed-methods analysis across WRC research Consultancy report submitted to WRC (2014)

29 httpbetterevaluationorgapproaches (accessed 12 August 2014) and httpdeptswashingtoneduccph pdf_filesEvaluationpdf (accessed 12 August 2014)

30 Lrsquooutil laquo Expeacuterience du changement raquo est adapteacute de la technique dite du changement le plus significatif (MSC) La technique MSC est une forme de monitoring et eacutevaluation participatifs qui analysent la prise en compte du change-ment pour deacutecouvrir les changements qui sont les plus consideacutereacutes par les individus et les groupes et pourquoi httpbetterevaluationorgapproaches (consulteacute le 12 aoucirct 2014)

31 Adapteacute de lrsquooutil Before and Now Diagram (page 68) dans the Tools together now 100 participatory tools to mobilize communities for HIVAIDS httpwwwaidsallianceorgassets000000370229-Tools-together-now_originalpdf1405520036

32 Adapted ldquoSummit Workshoprdquo from the Participatory Performance Story Reporting Technique httpwwwclearhorizoncomauwp-contentuploads200905report-on-outcomes-and-get-everyone-involved_the-participatory-performancepdf (accessed 12 August 2014)

33 IRC Formation agrave lrsquointeacutegration de la protection guide du facilitateur (2013) httpwwwglobalprotectionclusterorg_assetsfilesaorsprotection_mainstreamingIRC_Pro-tection_Mainstreaming_Training 20_Facilitators_Guide_March_2013_ENpdf

34 Les donneacutees de lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) indiquent que 120 survivants sur 2 025 enregistreacutes preacutesen-tent un handicap

35 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSGBV (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 5083 pour cent (61 sur 120) des survivants handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes et 32 23 pour cent (614 sur 1905) des survivants non handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 186 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0000

36 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes ont subi des violences psychologiqueseacutemotionnelles contre 2325 pour cent (443 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 342 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0377

37 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 3583 pour cent (43 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un partenaire ou eacutepoux contre 4871 pour cent (928 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1288 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0006

38 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un eacutetranger contre 2273 pour cent (433 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 394 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0316

39 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 83 pour cent (100 sur 120) des survi-

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vants handicapeacutes sont des femmes contre 95 pour cent (1812 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des femmes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 12 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de 0000

40 Au cours du processus de consentement eacuteclaireacute il eacutetait conseilleacute aux femmes de ne pas partager leurs expeacuteriences personnelles et de consentir agrave ce que leurs informations soient utiliseacutees dans des rapports afin drsquoameacuteliorer les programmes au Burundi et dans drsquoautres pays Toutes les femmes handicapeacutees intellectuelles souffraient juste de leacutegegraveres deacuteficiences et par conseacutequent eacutetaient en mesure de comprendre ce processus de consentement mais elles eacutetaient eacutegalement en preacutesence de leurs individus responsables Les questions de groupes de discussion ne portaient pas sur ces informations personnelles Les femmes dans ce groupe toutefois ont continueacute agrave divulguer des expeacuteriences personnelles tout au long de la discussion Tous les participants ont reccedilu des conseils sur les services disponibles aux survivants de la VBG et un soutien perma-nent eacutetait fourni par le personnel WPE de lrsquoIRC

41 Laurie E Powers Rosemary B Hughes and Emily M Lund Interpersonal violence and women with disabilities A re-search update (Harrisburg PA National Resource Center on Domestic Violence 2009)

42 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 1667 pour cent (20 sur 120) des survivants handicapeacutes sont des hommes et 488 pour cent (93 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des hommes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1170 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de Fischer de 0000

43 Les femmes les filles les garccedilons et les hommes handi-capeacutes peuvent subir des violences sur la base du genre et du handicap La contribution speacutecifique de chacun de ces facteurs va varier et les causes sous-jacentes de lrsquooppression et des abus sont souvent complexes et croiseacutees De fait il est difficile de faire la distinction et de reacutepondre seacutepareacutement Degraves lors il srsquoavegravere important de surveiller et reacutepondre agrave toutes les formes de violences et discriminations dans les environnements humanitaires notamment contre les groupes les plus marginaliseacutes au sein de la communauteacute afin de faire progresser lrsquoeacutegaliteacute des genres pour les groupes extrecircmement marginaliseacutes et opprimeacutes au sein de la communauteacute Des reacutesultats agrave

plus grande eacutechelle issus du projet et refleacutetant le caractegravere croiseacute des facteurs genre handicap et drsquoautres facteurs pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes et des rapports de recherche plus deacutetailleacutes sur ce sujet seront disponibles sur le site web de Commission des femmes pour les reacutefugieacutes httpswomensrefugeecom-missionorgprogramsdisabilitiesresearch-and-resourcesdocument945-building-capacity-for-disability-inclusion-in-gender-based-violence-gbv-programming-in-humanitarian-settings-overviewcatid=232

44 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

45 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 325 pour cent (39 sur 120) des survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours suivant lrsquoincident et 4398 pour cent (837 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1148 pour cent est consideacuterable du point de vue statis-tique avec une p-value de Fischer de 0017

46 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG 4083 pour cent (49 sur 120) survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC plus drsquo1 mois apregraves lrsquoincident et 3442 pour cent (655 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes plus drsquo1 moins apregraves lrsquoincident Des tests confir-ment que cette diffeacuterence de 641 pour cent nrsquoest pas consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0166

47 Commission des femmes pour les reacutefugieacutes Strong girls powerful women Program planning and design for ado-lescent girls in humanitarian settings (2014) httpswo-mensrefugeecommissionorgresourcesdocument1036-strong-girls-powerful-women-report

48 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuidelines2005pdf

49 Global Protection Cluster Protection mainstreaming (nd) httpwwwglobalprotectionclusterorgenareas-of-responsibilityprotection-mainstreaminghtml

39

Tableau A Reacutesumeacute des pays contextes et activiteacutes meneacutes au cours de la phase 1 du projetPays Contexte opeacuterationnel Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie MyrsquoAni mdash Environnement de camp prolongeacute

Discussions de groupe avec de reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handi-capeacutes et leurs individus responsables (25 participants) leaders communautaires (11 participants) et travailleurs communautaires et travailleurs sociaux (13 participants)

Entretiens avec des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables (4 entretiens mdash 7 personnes)

Consultations avec lrsquoAssociation de handicapeacutes (32 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (19 personnes)

Burundi Bujumbura mdash Environnement urbain

Kinama Mussasa et Bwagiriza mdash

Camps

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes congolais handi-capeacutes et leurs individus responsables (161 participants)

Entretien avec une fille handicapeacutee et son individu responsable (1 entretien mdash 2 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (13 personnes)

Jordanie Zaatari mdash Camp

Irbid Mafraq et Ramtha mdash Envi-ronnements urbains

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus respon-sables (113 participants) et volontaire de la communauteacute de reacutefugieacutes (11 participants)

Entretiens avec des filles handicapeacutees et leurs indi-vidus responsables (2 entretiens mdash 4 personnes)

Consultations avec les acteurs humani-taires (30 personnes)

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Grozny Reacutepublique de Tcheacutetcheacutenie mdash Environnement urbain de reconstruction post-conflit

Discussion de groupe avec les individus respon-sables drsquoenfants handicapeacutes (12 participants)

Entretiens avec des femmes et filles handica-peacutees (11 entretiens mdash 11 personnes)

Consultations de personnels drsquoONG de femmes (16 personnes)

Ces discussions de groupe et entretiens ont eacuteteacute reacutealiseacutes par des ONG partenaires de lrsquoIRC dans le Caucase du Nord

Annexe 1 Reacutesumeacute des activiteacutes entreprises dans la meacutethodologie du projet

40

Tableau B Reacutecapitulatif des activiteacutes drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilotePays Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie Discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handicapeacutes et leurs individus responsables (24 participants) et des leaders communautaires (11 participants)

Atelier drsquointervenants (21 personnes)

Burundi Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (89 participants) et des leaders communautaires (10 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (18 participants)

Atelier drsquointervenants (41 personnes)

Jordanie Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus responsables (14 participants)

Entretiens avec les professionnels de la VBG (3 participants)

Des expeacuteriences du changement ont eacuteteacute conduite par le personnel WPE en Jordanie et des entretiens avec des professionnels ont eacuteteacute reacutealiseacutes par teacuteleacutephone

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (26 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (7 participants)

Atelier drsquointervenants (26 personnes)

41

Les ateliers drsquointervenants au Burundi en Eacutethiopie et en Caucase du Nord et des expeacuteriences du changement en provenance de Jordanie visaient agrave collecter des messages-cleacutes et recommandations de diffeacuterents groupes impliqueacutes dans le projet sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG Leurs recommandations eacutetaient axeacutees sur les points ci-apregraves

bull Renforcement du plaidoyer sur la non-discrimination

laquo Des sessions de sensibilisation communautaires continues cibleacutees mettant en exergue les droits des personnes handica-peacutees notamment autour des questions relatives aux individus responsables de sexe feacuteminin et masculin raquo (Recommandations provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Consultations permanentes avec les personnes handicapeacutees sur la planification des programmes

laquo Il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne precirctent pas attention agrave nos opinions Nous aimerions rencontrer certaines filles dans un cafeacute ou un endroit uniquement pour filles avec et sans handicap Juste les filles sans adultes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo (Exposeacute du groupe des filles mdash Atelier drsquointervenants Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

bull Mise en exergue des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees

laquo Eacutelaborer un plan ou moyen de partage des expeacuteriences de reacuteussite de personnes handicapeacutees ayant reacuteussi dans des activiteacutes eacuteconomiques et professionnelles Se servir de ces succegraves comme moyen drsquoencourager drsquoautres groupes agrave inclure les personnes handicapeacutees dans ces types de programmes raquo (Recommandation provenant des hommes handicapeacutes mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Renforcement des activiteacutes de sensibilisation et de soutien par les pairs

laquo Effectuer plus de visites agrave domicile chez les femmes et filles handicapeacutees qui sont les plus isoleacutees Eacutelaborer un plan pour des visites reacuteguliegraveres et des contacts entre les eacutequipes [VBG] et leurs familles raquo (Recommandation provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Eacutethiopie)

bull Travail avec les familles

laquo Former un comiteacute drsquoindividus responsables pour donner des conseils sur lrsquoeacutelaboration des programmes Consacrer du temps pour enseigner des leccedilons sur comment ecirctre un meilleur deacutefenseur de la famille fournir des informations sur comment mieux utiliser des systegravemes et ecirctre moins deacutependants des agents de mobilisation communautaire raquo (Recommandation provenant drsquoindividus responsables mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Fourniture de soutien mateacuteriel et de strateacutegies de transport

laquo Recommander la fourniture de transport du fait de la difficile situation financiegravere (ou indemniteacutes de transport) raquo (Entretien avec un individu responsable de sexe feacuteminin mdash Irbid Jordanie)

Annexe 2 Recommandations issues des ateliers des intervenants

Page 4: « Je vois que cela est possibles33660.pcdn.co/wp-content/uploads/2020/04/Je-vois-que... · 2020-04-15 · 2 leur incapacité à laisser les personnes dont elles s’occupent. Pratiques

i

AVEC Association Villageoise drsquoEacutepargne et de Creacutedit

CDPH Convention relative au droit des personnes handicapeacutees

DPO Organisation de personnes handicapeacutees

HCR Haut commissariat des Nations unies pour les reacutefugieacutes

IASC Comiteacute permanent interorganisations

IEC Information eacuteducation et communication

IMSVBG Systegraveme de gestion des informations sur la violence baseacutee sur le genre

IRC International Rescue Committee

ONG Organisation non gouvernementale

VBG Violence baseacutee sur le genre

VPI Violence infligeacutee par le partenaire intime

WPE Protection et autonomisation de la femme

WRC Commission des femmes pour les reacutefugieacutes (Womenrsquos Refugee Commission)

Acronyms amp Abbreviations

1

Reacutesumeacute analytique

La violence baseacutee sur le genre (VBG) est une question de droit de lrsquohomme et de santeacute publique largement reconnu touchant au moins une femme sur trois agrave travers le monde1 La VBG peut devenir encore plus perverse dans les situations de crise ougrave les meacutecanismes de protection communautaires et institutionnels sont souvent affaiblis ou deacutetruits Les hommes et les garccedilons sont eacutegalement vulneacuterables agrave la violence pendant le conflit et le deacuteplacement notamment la violence sexuelle quoique dans une moindre mesure que les femmes et les filles

Estimeacutees agrave 76 millions2 les personnes handicapeacutees vivant dans des situations de deacuteplacement forceacute sont exposeacutees agrave un risque accru de VBG parce qursquoelles sont laquo moins en mesure de se proteacuteger des dangers raquo deacutependant davantage des autres pour leur survie moins puissantes et moins visibles3 Les individus responsables des personnes handicapeacutees dont la plupart sont les femmes et les filles peuvent eacutegalement ecirctre exposeacutes agrave un risque de VBG eacutetant donneacute que leurs responsabiliteacutes peuvent les empecirccher drsquoacceacuteder aux opportuniteacutes sociales et eacuteconomiques contribuant ainsi agrave leur isolement et deacutependance

En deacutepit de lrsquoeacutechelle et de la graviteacute du problegraveme les personnes handicapeacutees dans des environnements humanitaires sont souvent exclues des programmes et services conccedilus pour preacutevenir et reacutepondre agrave la VBG4 5 du fait des formes multiples et croiseacutees de discriminations qursquoelles subissent sur la base du genre et du handicap En reacuteponse agrave cela lrsquoInternational Rescue Committee (IRC) et la Commission des femmes pour les reacutefugieacutes (WRC) ont meneacute un projet visant agrave identifier ces barriegraveres et pour piloter et eacutevaluer les solutions de promotion de lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de VBG dans les environnements de conflit Le projet a eacuteteacute meneacute au sein de communauteacutes affecteacutees au Burundi en Eacutethiopie en Jordanie et au Caucase du Nord en Feacutedeacuteration de Russie Agrave travers une approche participative il a solliciteacute les contributions des femmes des filles des garccedilons et des hommes handicapeacutes et leurs individus responsables afin drsquoinformer le deacuteveloppement drsquoactiviteacutes et drsquooutils permettant de faciliter lrsquoinclusion du handicap et comprendre que qui a marcheacute et quel changement leur eacutetait le plus important

Ce rapport document les reacutesultats et les leccedilons apprises du projet et conclut sur des recommandations pratiques pour un ensemble drsquoacteurs humanitaires les gouvernements et bailleurs de fonds en vue de lrsquoameacutelioration de lrsquoinclusion du handicap dans les programmes sur la VBG dans les environnements humani-taires Les expeacuteriences du changement provenant de femmes et filles handicapeacutees impliqueacutees dans le projet un une trousse agrave outils pour les professionnels de la VBG y compris des outils et orientations destineacutees agrave les aider agrave renforcer lrsquoinclusion du

handicap dans leur travail sont disponibles sur httpwrcmsdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Principaux reacutesultats et leccedilons apprises

Types de violences

La violence sexuelle eacutetait le type de VBG le plus courant rapporteacute par les participants aux groupes de discussion dans les environnements du projet certaines femmes et filles handi-capeacutees se deacuteclarant victimes de violence sexuelle y compris le viol de faccedilon reacutepeacuteteacutee et reacuteguliegravere et du fait de multiples auteurs Les femmes et les filles ayant un6 handicap mental et intellectuel eacutetaient perccedilues comme eacutetant les plus exposeacutees agrave la violence sexuelle et leur famille ainsi que les prestataires de service nrsquoen prenant connaissance que lorsqursquoelles sont deacutejagrave enceintes Des violences sexuelles contre les hommes et les garccedilons ayant un handicap intellectuel ont eacutegalement eacuteteacute rapporteacutees au Burundi et en Jordanie quoique dans une moindre mesure Lrsquoisolement social la perte de reacuteseaux de protection communautaire et les changements dans les rocircles sexosociaux notamment dans les meacutenages ougrave une personne aurait un handicap nouvellement acquis augmentent la vulneacuterabiliteacute des personnes handicapeacutees mais eacutegalement des individus responsables de sexe feacuteminin agrave la violence aussi bien agrave lrsquointeacuterieur du meacutenage que dans lrsquoespace public

Barriegraveres agrave lrsquoaccegraves

Les participants au projet ont le plus freacutequemment rapporteacute que des attitudes neacutegatives et discriminations de la part des pres-tataires de services relatifs agrave la VBG des membre de la famille et de la communauteacute empecircchaient leur accegraves aux activiteacutes de preacutevention des VBG et aux services de reacuteponse Le fait que les survivants handicapeacutes peuvent ne pas ecirctre crus lorsqursquoils signalent des violences le manque de confidentialiteacute et le risque de faire lrsquoobjet drsquoautres stigmatisations et marginalisations ont eacuteteacute preacutesenteacutes comme des facteurs empecircchant les survivants handicapeacutes drsquoavoir recours aux services et agrave lrsquoassistance La capaciteacute des personnes handicapeacutees agrave participer agrave et agrave beacuteneacute-ficier des activiteacutes de preacutevention des VBG est sous-estimeacutee par les responsables de programmes et les membres de la communauteacute et ainsi elles ne sont pas inviteacutees agrave participer Des moyens de transport inadeacutequats vers les sites des activiteacutes et centres de service et le manque drsquoutilisation drsquoapproches de communication approprieacutees par les professionnels de la VBG notamment pour les personnes sourdes ou ayant des handicap intellectuels ont eacutegalement eacuteteacute citeacutes comme barriegraveres agrave lrsquoaccegraves et agrave la participation Les individus responsables des personnes handicapeacutees se sont eacutegalement dit exclues des activiteacutes du fait de

2

leur incapaciteacute agrave laisser les personnes dont elles srsquooccupent

Pratiques positives pour faciliter lrsquoinclusion du handicap

Renforcement des capaciteacutes des professionnels de la VBG Les professionnels de la VBG ont rapporteacute un change-ment positif dans leurs attitudes lorsqursquoelles travaillent avec les personnes handicapeacutees notamment comme reacutesultat des activ-iteacutes drsquoapprentissage fondeacutees sur lrsquoexpeacuterience et la reacuteflexion dans le projet Travailler directement avec les survivants handicapeacutes a permis aux professionnels de voir au-delagrave du handicap de la personne drsquoappreacutecier leurs aptitudes et capaciteacutes et de recon-naicirctre qursquoils peuvent beacuteneacuteficier de et apporter des contributions positives aux activiteacutes portant sur la VBG Les professionnels ont eacutegalement appris agrave reconnaicirctre que les survivants handicapeacutes ont plusieurs besoins qui sont les mecircmes que ceux des personnes sans handicap et que les professionnels pourraient appliquer leur formation actuelle srsquoagissant de lrsquoutilisation drsquoune approche centreacutee sur le survivant dans le travail avec ce groupe Les professionnels de la VBG ont eacutegalement appris agrave mieux adapter leurs services aux survivants handicapeacutes mdash y compris agrave travers des visites agrave domicile des activiteacutes agrave domicile et des services de gestion de cas speacutecialiseacutes avec des approches de communica-tion plus efficaces et plus approprieacutees

Offrir aux femmes et filles handicapeacutees et aux individus responsables des activiteacutes drsquoautonomisation sociale et eacuteconomique permettant drsquoeacutetablir des reacuteseaux de pairs et une plus grande indeacutependance financiegravere Le reacutesultat le plus important citeacute par les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin eacutetait le deacuteveloppe-ment de plus de reacuteseaux de pairs plus robustes agrave travers diffeacuter-entes activiteacutes drsquoautonomisation sociale dont les groupes de discussion les programmes reposant sur les actifs pour adolescentes et les Associations Villageoises drsquoeacutepargne et de Creacutedit (AVEC) Ces activiteacutes ont renforceacute lrsquoeacutetablissement de relations et la confiance parmi les femmes et filles handi-capeacutees ainsi qursquoavec drsquoautres membres de la communauteacute Elles ont eacutegalement conduit agrave un eacutechange drsquoinformations et au deacuteveloppement des aptitudes une meilleure estime de soi et des opportuniteacutes permettant aux femmes et filles handicapeacutees drsquoecirctre reconnues non pas pour leur handicap mais pour leurs rocircles en tant que leaders amies et voisines apportant des contributions positives pour leurs communauteacutes mdash pouvant toutes servir de facteurs de protection contre les VBG Les femmes handicapeacutees et les individus responsables au sein des AVEC ont eacutegalement rapporteacute une indeacutependance et une prise de deacutecisions accrues ainsi qursquoun respect et un statut meilleurs au sein de la famille et la communauteacute du fait de leur

accegraves aux opportuniteacutes de geacuteneacuteration de revenus ce qui peut eacutegalement contribuer agrave reacuteduire leur vulneacuterabiliteacute aux VBG Les participants au projet ont noteacute que bacirctir les programmes autour des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees constituait un preacutealable important agrave lrsquoinclusion mais eacutegale-ment rapporteacute que pour plusieurs personnes handicapeacutees les programmes existants ne neacutecessitaient pas toujours des adaptations la simple invitation agrave participer eacutetait suffisante pour lever la barriegravere agrave la participation et promouvoir avec succegraves lrsquoinclusion

Promouvoir la repreacutesentation et le leadership des femmes handicapeacutees et des individus responsables au sein des institutions et activiteacutes communautaires conduisait non seulement agrave une meilleure prise en compte des preacuteoc-cupations de ces groupes au sein des organisations et programmes mais eacutegalement agrave une meilleure appreacuteciation par drsquoautres membres de la communauteacute des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees

Introduction

Plus de 51 millions de personnes agrave travers le monde sont actuellement deacuteplaceacutees du fait de conflits et de crises7 LrsquoOrganisation mondiale de la santeacute estime que toute popula-tion est constitueacutee agrave 15 pour cent de personnes handicapeacutees8 avec des proportions consideacuterablement plus eacuteleveacutees parmi les populations affecteacutees par le conflit Ainsi il y aurait jusqursquoagrave 76 millions de personnes handicapeacutees vivant en situation de deacuteplacement forceacute

La violence baseacutee sur le genre (VBG) est une question de droit de lrsquohomme et de santeacute publique largement reconnue touchant au moins une femme sur trois agrave travers le monde9 La VBG peut devenir encore plus perverse dans les situations de crise ougrave les meacutecanismes de protection sociaux communautaires et institu-tionnels sont affaiblis ou deacutetruits Les hommes et les garccedilons sont eacutegalement vulneacuterables agrave la VBG notamment la violence sexuelle pendant le conflit et le deacuteplacement quoique dans une moindre

Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapeacutees (2006)

laquo Les personnes handicapeacutees comprennent les personnes qui ont une deacuteficience physique mentale intellectuelle ou sensorielle agrave long terme et qui en interaction avec diffeacuterentes barriegraveres peut empecirccher leur participation inteacutegrale et effective agrave la socieacuteteacute sur une base eacutegale avec les autres raquo

3

mesure que les femmes et les filles Les programmes et activiteacutes destineacutes agrave atteacutenuer le risque de VBG et fournir un soutien aux survivants et donc consideacutereacutes comme des parties inteacutegrantes agrave partir des phases initiales de la reacuteponse humanitaire10

Les personnes handicapeacutees vivant dans des situations de deacuteplacement forceacute sont exposeacutees agrave un risque accru de VBG pendant les crises parce qursquoelles sont laquo moins en mesure de se proteacuteger des dangers deacutependant davantage des autres pour leur survie moins puissantes et moins visibles raquo11 Les individus responsables des personnes handicapeacutees dont la plupart sont les femmes et les filles peuvent eacutegalement ecirctre exposeacutes agrave un risque de VBG eacutetant donneacute que leurs responsabiliteacutes peuvent les empecirccher drsquoacceacuteder aux opportuniteacutes sociales et eacuteconomiques contribuant ainsi agrave leur isolement et deacutependance

La Convention des Nations unies relative au droit des personnes handicapeacutees (CRDPH) exige des Eacutetats Parties qursquoils srsquoassurent que les personnes handicapeacutees soient proteacutegeacutees dans les situ-ations de risque ou de crise humanitaire (article 11) et que la coopeacuteration internationale soit accessible agrave et tienne compte des personnes handicapeacutees (article 32) Elle demande eacutegale-ment aux Eacutetats de laquo veiller agrave ce que les services de protection tiennent compte de lrsquoacircge du sexe et du handicap des inteacute-resseacutes raquo (article 16)12

Toutefois des recherches indiquent que les personnes handi-capeacutees nrsquoont pas un accegraves aux programmes relatifs agrave la VBG eacutegal agrave celui drsquoautres membres de communauteacutes dans des contextes humanitaires Par exemple Human Rights Watch a publieacute un document selon lequel les survivantes handicapeacutees en Ouganda pendant le conflit avaient un accegraves limiteacute aux

services drsquointervention y compris les services meacutedicaux et la justice13 Les femmes et filles handicapeacutees restent largement exclues des programmes de preacutevention y compris les multiples initiatives drsquoautonomisation de la femme visant agrave briser le cycle de vulneacuterabiliteacute agrave la violence Les adolescents et jeunes handi-capeacutes sont souvent exclus de lrsquoeacuteducation agrave la santeacute sexuelle et reproductive des moyens de subsistance et des programmes de soutien par les pairs qui pourraient reacuteduire leur exposition aux VBG dans ces contextes14 Enfin peu drsquoeacutetudes ont exploreacute le risque de VBG pour les personnes handicapeacutees dans ces contextes qui sont largement les femmes et les filles

Les professionnels de la violence baseacutee sur le genre opeacuterant dans des contextes humanitaires sont de plus en plus conscients de lrsquoaccroissement des risques de VBG auxquels les personnes handicapeacutees sont exposeacutees et reconnaissent la neacutecessiteacute drsquoameacuteliorer lrsquoaccessibiliteacute et leur inclusion dans les programmes relatifs agrave la VBG agrave ce jour toutefois il nrsquoy a eu aucune eacutevaluation des strateacutegies de promotion de lrsquoinclusion du handicap dans les activiteacutes relatives agrave la VBG dans les envi-ronnements humanitaires aucun exemple deacutetailleacute de pratiques positives et peut drsquoorientations sur les programmes visant agrave assister les professionnels sur le terrain

De 2013 agrave 2015 lrsquoInternational Rescue Committee (IRC) et la Commission des femmes pour les reacutefugieacutes (WRC) ont meneacute un projet destineacute agrave renforcer les capaciteacutes et contribuer agrave la base factuelle sur les strateacutegies efficaces pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG dans les environnements affecteacutes par le conflit Ce rapport document les reacutesultats du projet identifie les pratiques positives drsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes relatifs agrave la VBG et conclut sur des recommandations pour faire progresser lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de VBG dans le secteur humanitaire

Qursquoest-ce que lrsquoinclusion du handicap

Le terme laquo inclusion du handicap raquo renvoie agrave un large eacuteventail de strateacutegies visant agrave promouvoir la pleine et eacutegale participa-tion des personnes handicapeacutees dans la socieacuteteacute Lrsquoinclusion du handicap dans les contextes humanitaires serait reacutealiseacutee agrave travers une approche agrave deux volets qui integravegre aussi bien les questions de handicap que la participation des personnes handicapeacutees dans tous les aspects de lrsquoeacutelaboration et de la mise en œuvre des programmes et engage des actions cibleacutees pour satisfaire leurs besoins speacutecifiques et les autono-miser agrave participer entiegraverement15

Lrsquoimpact du handicap vont au-delagrave des individus et affecte les meacutenages et communauteacutes renforccedilant la pauvreteacute et entra-vant le deacuteveloppement humain et social16 agrave ce titre les indi-

Qursquoest-ce que la violence baseacutee sur le genre

La violence baseacutee sur le genre renvoie agrave laquo tout acte preacutejudiciable perpeacutetreacute contre la volonteacute une personne et qui est baseacute sur des diffeacuterences attribueacutees socialement (notamment le genre) entre les hommes et les femmes Elle inclut les actes qui infligent des peines ou souf-frances physiques mentales ou sexuelles des menaces ou drsquoautres actes tels que la coercition et drsquoautres priva-tions de liberteacute perpeacutetreacutes dans un cadre aussi bien public que priveacute raquo(IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions contre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humanitaire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015))

4

vidus responsables et membres de la famille des personnes handicapeacutees peuvent eacutegalement faire face agrave la reacuteduction des opportuniteacutes lrsquoexclusion sociale et la stigmatisation Les programmes relatifs agrave la VBG doivent par conseacutequent tenir compte de la faccedilon dont le handicap affecte les individus les membres de famille et la communauteacute dans lrsquoensemble lors du deacuteveloppement des strateacutegies drsquoinclusion

Lrsquointersection du genre du handicap et du deacuteplacement

Les causes profondes de la VBG sont les ineacutegaliteacutes struc-turelles et systeacutematiques entre les genres les normes de genres sous-jacentes les abus de pouvoir accrus entre les hommes et les femmes en tant que groupes sociaux La violence contre les femmes et les filles constitue agrave la fois une conseacutequence et une cause de cette ineacutegaliteacute renforceacutee par le deacutesavantage eacuteconomique et la deacutependance et les espaces sociaux restreints Plusieurs individus toutefois ne connais-sent pas des ineacutegaliteacutes structurelles et des pouvoirs ineacutegaux dus au genre seul et drsquoautres facteurs tels que lrsquoethniciteacute et la race la religion lrsquoacircge lrsquoorientation sexuelle le statut socioeacuteconomique et le handicap contribuent souvent agrave la marginalisation drsquoun individu dans la socieacuteteacute17

Les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables qui ont eacuteteacute deacuteplaceacutes du fait des crises et des conflits connaissent des formes multiples croiseacutees et parfois se renforccedilant mutuellement de discrimi-nation et drsquooppression en plus de leur risque de violence y compris les VBG Pour les femmes et les filles en particu-lier les situations de crise exacerbent et accroissent les risques auxquels elles sont deacutejagrave exposeacutees en temps de paix Lorsqursquoagrave cela srsquoajoute la discrimination et lrsquooppression lieacutees au handicap et avec les exigences de la prise en charge les violences auxquelles les femmes font faces sont davantage consideacuterables Approcher les VBG agrave travers une analyse inter-sectorielle nous aide agrave mieux comprendre les multiples iden-titeacutes et expeacuteriences des personnes handicapeacutees18 y compris lrsquoineacutegaliteacute et la discrimination entre les hommes et les femmes et au sein de sous-ensembles drsquohommes et des femmes19 qui faccedilonneraient singuliegraverement leur expeacuterience des VBG et peuvent ecirctre utiliseacutees pour ameacuteliorer la fourniture de services le plaidoyer et les prioriteacutes du programme

Suivant la description faite dans la CRDPH le handicap est le reacutesultat des interactions entre les deacuteficiences et drsquoautres barriegraveres sociales20 Les personnes handicapeacutees ne sont pas plus vulneacuterables agrave la violence du fait de leur deacuteficience mais plutocirct parce qursquoelles sont perccedilues comme eacutetant diffeacuterentes ont moins de pouvoir et un statut infeacuterieur sont marginaliseacutees et sont mecircme directement cibleacutees pour la violence21 Par

conseacutequent ce projet visait non seulement agrave comprendre la vulneacuterabiliteacute individuelle aux VBG mais eacutegalement comment les relations les facteurs communautaires et sociaux lieacutes aussi bien au genre qursquoau handicap dans le contexte de deacuteplace-ment augmentent le risque de violence pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables22

Principes directeurs de lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Les principes suivants ont eacuteteacute deacutefinis au cours des phases initi-ales du projet afin drsquoorienter les professionnels de la VBG Ces principes sont destineacutes agrave compleacuteter et agrave renforcer lrsquoapproche centreacutee sur le survivant dans les programmes relatifs agrave la VBG qui laquo vise agrave creacuteer un environnement propice dans lequel les droits drsquoun survivant de la VBG sont respecteacutes et sa seacutecuriteacute assureacutee et au sein duquel le survivant est traiteacute avec digniteacute et respect Lrsquoapproche aide agrave promouvoir le relegravevement drsquoun survivant en renforccedilant sa capaciteacute agrave identifier et agrave exprimer ses besoins et souhaits ainsi que sa capaciteacute agrave prendre des deacuteci-sions sur les interventions eacuteventuelles raquo23

Le droit agrave la participation et agrave lrsquoinclusion Les profession-nels de la VBG doivent reconnaicirctre la diversiteacute de la population qursquoils servent y compris les diffeacuterents risques auxquels sont exposeacutes les femmes filles et garccedilons ayant diffeacuterents types de handicaps dans les environnements humanitaires et le besoin de rendre les services et les activiteacutes accessibles agrave et impor-tants pour ces groupes Lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et des individus responsables notamment les femmes et les filles constituer une composante essentielle de leur travail et non quelque chose de laquo speacutecial raquo ou de distinct

Se focaliser sur la personne en geacuteneacuteral et non sur son handicap Les professionnels de la VBG doivent reconnaicirctre que les personnes handicapeacutees ont des expeacuteriences de vie des aptitudes et capaciteacutes des recircves et des objectifs Elles ont plusieurs identiteacutes mentors leaders femmes megraveres sœurs amis et voisins

Ne pas faire de suppositions Les professionnels de la VBG ne doivent pas supposer qursquoils savent ce qursquoune personne handicapeacutee veut ou ressent ou qursquoils savent ce qui est meilleur Ne pas supposer que parce qursquoune personne est handicapeacutee elle est incapable de faire certaines choses ou ne souhaitent pas participer agrave certaines activiteacutes Prendre le temps de les consulter explorer leurs inteacuterecircts et leur donner des opportu-niteacutes tout comme avec drsquoautres survivants des VBG

Identifier et utiliser les forces et les capaciteacutes travailler avec les personnes handicapeacutees ainsi que leurs membres de famille

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pour identifier leurs aptitudes et capaciteacutes et les utiliser pour la conception la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des programmes relatifs agrave la VBG Les personnes handicapeacutees sont les experts de leur handicap et peuvent fournir des orientations deacutetermi-nantes sur comment adapter les programmes et activiteacutes afin de mieux les servir Les plans drsquoactions individuels doivent ecirctre eacutelaboreacutes sur la base des capaciteacutes des individus

Mettre lrsquoaccent sur laquo travailler avec raquo Les deacutecisions concer-nant les personnes handicapeacutees notamment les femmes et les

filles sont souvent prises par drsquoautres personnes y compris les membres de la famille les individus responsables partenaires et mecircme les prestataires de services Les professionnels de la VBG doivent au contraire adopter lrsquoapproche qui consiste agrave travailler avec des personnes handicapeacutees agrave travers un processus collaboratif qui identifie leurs preacuteoccupations prior-iteacutes et objectifs eacuteviter de renforcer les dynamiques de pouvoir neacutegatives en prenant les deacutecisions pour eux et les aider plutocirct agrave deacutevelopper leur propre sens de lrsquoorganisation et pouvoir de

Scheacutema 1 Pouvoir et ineacutegaliteacute mdash Exemples de lrsquointersection entre le genre le handicap et le deacuteplacement

Genre

Ineacutegaliteacute structurelle Discrimina-tion sociale Rocircles sexosociaux

(feacuteminiteacutemasculiniteacutesexualiteacute) Controcircle des ressources

et prise de deacutecisions

DeacuteplacementInseacutecuriteacute

Changement danslrsquoenvironnement physique

Accroicirctre la probabiliteacute de nou-velles

deacuteficiences ou handicapsPerte de structures de soutien social

Reacuteduction des opportuniteacutesde geacuteneacuteration des revenus

Limitation de la fourniture desservices speacutecifiques au handicap

HandicapIneacutegaliteacute structurelleAttitudes neacutegatives

Perceptions drsquoincapaciteacuteExclusion sociale

Autonomie restreinteDeacutependance vis-agrave-vis des

individus responsablesStigmatisation de la sexualiteacute

et des relationsBarriegraveres dans lrsquoenvironnement

Pouvoir et

statut reacuteduits dans les

relations meacutenageset communauteacutes

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prise de leurs propres deacutecisions

Travailler avec les individus responsables et les familles Le handicap affecte eacutegalement les membres des familles notam-ment les femmes et les filles qui peuvent jouer le rocircle drsquoindividu responsable Les professionnels de la VBG doivent chercher agrave comprendre les preacuteoccupations les prioriteacutes et objectifs des individus responsables et pour soutenir et renforcer les rela-tions saines et lrsquoeacutequilibre des dynamiques de pouvoir entre les individus responsables les personnes handicapeacutees et drsquoautres membres de la famille24

Meacutethodologie du projet

Ce projet reacutealiseacute de 2013 agrave 2015 visait agrave ameacuteliorer lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les activiteacutes relatives agrave la VBG dans les environnements humanitaires par

i lrsquoidentification des eacutecueils et des opportuniteacutes drsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG dans les environnements humanitaires

ii le pilotage et lrsquoeacutevaluation des actions qui encouragent lrsquoinclusion de personnes handicapeacutees et leurs familles au sein des programmes Protection et promotion de la femme (WPE) de lrsquoIRC dans quatre pays agrave savoir lrsquoEacutethiopie le Burundi la Jordanie et le Caucase du Nord en Feacutedeacuteration de Russie et

iii la documentation et le partage des strateacutegies efficaces des outils et ressources pour lrsquoinclusion du handicap au sein de la communauteacute humanitaire dans son ensemble

Phase 1 Eacutevaluation initiale des programmes relatifs agrave la VBG dans des pays pilotes (aoucirct - octobre 2013)

La premiegravere phase du projet visait agrave comprendre les besoins et les capaciteacutes des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables dans des environnements humanitaires en rela-tion avec les VBG identifier les barriegraveres potentielles et les facilitateurs de lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion dans les activiteacutes relatives aux VBG et enfin collecter des ideacutees sur comment combler les vides dans les programmes Quatre programmes WPE de lrsquoIRC ont eacuteteacute identifieacutes pour participer au projet mdash Eacutethiopie Burundi Jordanie et Caucase du Nord en Feacutedeacuteration de Russie Ces programmes ont eacuteteacute seacutelectionneacutes parce que leur personnel avaient exprimeacute leur inteacuterecirct et engagement agrave inclure le hand-icap et ensemble ils refleacutetaient diffeacuterentes reacutegions contextes opeacuterationnels (par ex reacutefugieacutes urbains et en camps deacuteplace-ments nouveaux et prolongeacutes reconstructions post-conflit) et types drsquoactiviteacutes relatives aux VBG (ex services de reacuteponse mobilisation communautaire autonomisation eacuteconomique et renforcement des mouvements des femmes)

Discussions au sein de groupes et entretiens individuels avec des personnes handi-capeacutees et individus responsables

Le Programme handicap de la WRC a aideacute le personnel de lrsquoIRC dans chacun des pays pilotes agrave rassembler des infor-mations chez les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables Cela srsquoest effectueacute agrave travers des discussions de groupe et des entretiens individuels avec les femmes

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les filles garccedilons et hommes handicapeacutes et leurs individus responsables ainsi que des leaders communautaires dans certains contextes Les participants inteacuteresseacutes eacutetaient identi-fieacutes agrave travers des activiteacutes de sensibilisation communautaire et reacutefeacutereacutes par drsquoautres organisations y compris les organisa-tions de personnes handicapeacutees (DPO)25 Toutes les activiteacutes eacutetaient meneacutees dans les langues locales avec le concours drsquointerpregravetes

Plus de 330 personnes ont participeacute dans les quatre pays 221 personnes handicapeacutees (126 femmes 95 hommes) et 113 individus responsables (76 femmes 37 hommes) le quart des participants eacutetant acircgeacutes de moins de 24 ans La plupart des participants handicapeacutes avaient un handicap physique et intellectuel

Un total de 25 discussions de groupe ont eacuteteacute conduites dans cette eacutevaluation 14 discussions de groupe avec les femmes handicapeacutees et individus responsables de sexe feacuteminin neuf discussions de groupe avec les hommes handicapeacutes et indi-vidus responsables de sexe masculin et deux discussions de groupe avec des leaders communautaires et travailleurs communautaires

Des discussions de groupe distinctes ont eacuteteacute conduites avec les hommes et les femmes afin de collecter des informations speacutecifiques sur la VBG pour ces diffeacuterents groupes Les discussions de groupe comprenaient eacutegalement des activiteacutes participatives agrave lrsquoexemples des eacutetudes de cas visant agrave identi-fier la connaissance des services pour les survivants et des exercices de classement pour deacuteterminer les activiteacutes relatives aux VBG dont ils eacutetaient les plus informeacutes dans la commu-nauteacute Dans certains contextes de plus petits groupes eacutetait employeacutes pour obtenir les points de vue des adolescentes et des jeunes femmes handicapeacutees ou pour collecter des infor-mations aupregraves de personnes utilisant le langage des signes

Des entretiens individuels ont eacutegalement eacuteteacute reacutealiseacutes pour faciliter la participation de ceux qui nrsquoeacutetaient pas en mesure de participer aux groupes de discussion Cette approche eacutetait plus couramment utiliseacutee avec les personnes preacutesentant un handicap physique qui eacutetaient confineacutees agrave leurs maisons et celles preacutesentant des handicaps mentaux et intellectuels qui preacutefeacuteraient participer dans des environnements plus familiers ou neacutecessitaient des approches de communication plus indi-vidualiseacutees Dans la mesure du possible les entretiens eacutetaient reacutealiseacutes directement avec les personnes handicapeacutees Dans certains cas lorsqursquoaucune meacutethode de communication ne pouvait ecirctre eacutetablie les informations eacutetaient collecteacutees aupregraves des individus responsables Les personnes handicapeacutees restaient toutefois dans le processus afin de pouvoir eacutecouter les discussions et participer dans la mesure du possible et le

personnel pouvait continuer agrave apprendre davantage sur leurs aptitudes de communication

Voir Annexe 1 Tableau A (p 39) pour un reacutesumeacute des pays contextes et activiteacutes meneacutes au cours de la phase 1 du projet

Consultations avec les acteurs humanitaires

Agrave travers des entretiens informels et des discussions par petit groupe le personnel de lrsquoIRC des organisations partenaires drsquoautres ONG et organismes des Nations unies ont donneacute leur lectures des barriegraveres agrave lrsquoaccegraves et agrave lrsquoinclusion dans les activiteacutes relatives agrave la VBG pour les personnes handicapeacutees ainsi que les besoins de deacuteveloppement des capaciteacutes des professionnels de la VBG

Analyse des donneacutees de lrsquoIMSVBG

Le Systegraveme de gestion des informations sur la violence baseacutee sur le genre (IMSVBG) lanceacute en 2007 par lrsquoIRC le FNUAP et le HCR collecte des informations anonymes sur la deacutemographie les types de violences et les deacutetails de lrsquoincident26 et suivre les orientations faites pour les survivants ayant recours aux pres-tataires de services sur la VBG Ces donneacutees collecteacutees au Burundi et en Eacutethiopie de 2012 agrave 2013 eacutetaient deacutesagreacutegeacutees pour le handicap et analyseacutees pour documenter les tendances de violence chez les survivants handicapeacutes compleacutetant les reacutesultats qualitatifs issus des groupes de discussion et entretiens individuels LrsquoIMSVBG en Jordanie et au Caucase du Nord nrsquoeacutetait pas opeacuterationnel au cours de cette peacuteriode et de fait aucun ensemble de donneacutees compareacutees nrsquoeacutetait disponible pour analyse au cours de cette phase du projet pour ces pays

Le handicap eacutetait identifieacute soit par les survivants eux-mecircmes soit par les professionnels de la VBG au cours de leur consultation avec le survivant27 Le nombre de survivants handicapeacutes ayant pris attache avec lrsquoIRC au Burundi et en Eacutethiopie eacutetait infime De fait il eacutetait difficile de tirer des conclusions plus globales agrave partir de ces donneacutees Les donneacutees contenues dans ce rapport comprennent uniquement des informations provenant des survi-vants qui ont consenti agrave partager leurs informations agreacutegeacutees Elles concernent les cas rapporteacutes et ne sont aucunement repreacutesentatives de lrsquoincidence totale ou la preacutevalence des VBG au Burundi et en Eacutethiopie

Analyse des donneacutees

Une analyse preacuteliminaire des donneacutees a eacuteteacute reacutealiseacutee au niveau national au cours des visites de terrain en 2013 pour deacutefinir les activiteacutes pilotes approprieacutees pour la mise en œuvre Elle a eacuteteacute suivie drsquoune analyse de donneacutees plus complegravete en 2014 qui a porteacute sur les thegravemes communs agrave diffeacuterents pays et contextes Le codage theacutematique des discussions de groupe et notes

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drsquointerview provenant du Burundi drsquoEacutethiopie et de Jordanie a eacuteteacute entrepris par deux codeurs et analyseacute sur la base des questions de recherche via le logiciel NVivo Les moyens eacutetaient calculeacutes par groupe et nombre de participants afin de reacuteduire les erreurs qui deacutecouleraient du recours agrave diffeacuterentes tailles drsquoeacutechantillons entre les trois pays La discussion de groupes et les notes drsquointerview nrsquoeacutetaient pas disponibles pour la Caucase du Nord ougrave les partenaires locaux ont conduit lrsquoeacutevaluation et eacutetaient par conseacutequent exclus du codage theacutematique Les donneacutees de lrsquoIMSVBG de 2012 et 2013 au Burundi et en Eacutethiopie eacutetaient analyseacutees au moyen de STATA pour identifier des thegravemes parallegraveles dans les donneacutees quantitatives et pour localiser des relations importantes et la variation entre des variables et au sein de sous-cateacutegories de variables28

Phase 2 Activiteacutes visant agrave renforcer lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG dans les pays pilotes (septembre 2013 - octobre 2014)

La deuxiegraveme phase du projet eacutetait focaliseacutee sur la mise en œuvre des activiteacutes pilotes visant agrave promouvoir lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion des activiteacutes de preacutevention et de reacuteponse aux VBG

Actions pilotes et programmes nationaux de WPE

Chaque programme WPE de lrsquoIRC eacutetait soutenu pour conce-voir et mettre en œuvre des actions pilotes sur la base des informations et suggestions collecteacutees chez les personnes handicapeacutees et les individus responsables au sein de groupes de discussion et lors des entretiens En ce qui concerne les programmes WPE ils eacutetaient axeacutes particuliegraverement sur les besoins des femmes et des filles handicapeacutees et ceux des femmes en tant qursquoindividus responsables Les hommes et les garccedilons handicapeacutes et les individus responsables toute-fois eacutetaient inclus dans les activiteacutes communautaires sur la VBG Les partenaires drsquoautres acteurs humanitaires et leaders communautaires eacutetaient eacutegalement impliqueacutes dans ce processus dans certains pays agrave travers des ateliers de planifi-cation des actions Les eacutequipes de WPE de lrsquoIRC ont ensuite mis en œuvre ces actions sur une peacuteriode pilote de 12 mois dans le projet

Outils et ressources pour professionnels de la VBG

Au cours de cette deuxiegraveme phase du projet lrsquoIRC et la WRC ont eacutelaboreacute des projets drsquooutils pour aider agrave promou-voir lrsquoinclusion du handicap dans les activiteacutes du programme sur la VBG et pour renforcer la capaciteacute et les aptitudes du personnel du programme VBG agrave assurer une gestion de cas approprieacutee centreacutee sur le survivant aux personnes handi-capeacutees Ces outils et ressources eacutetaient partageacutees avec les programmes nationaux agrave des fins de test et de feedback En outre les outils seacutelectionneacutes eacutetaient adapteacutes pour les profes-sionnels de la VBG provenant drsquoautres organisations et sont disponibles dans Trousse agrave outils pour professionnels de la VBG sur httpwrcmsdisability_GBV or wwwgbvre-spondersorg

Phase 3 Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG (septembre - novembre 2014)

Au cours de la troisiegraveme phase du projet le Programme handicap de la WRC a animeacute lrsquoeacutevaluation participative avec lrsquoIRC Programmes et partenaires nationaux WPE Lrsquoeacutevaluation visait agrave identifier

Personnel du programme WPE menant des activiteacutes de groupe avec des adolescentes et des adolescents handica-peacutes et leurs individus responsables mdash Jordaniecopy IRC Jordanie

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bull Reacutesultats mdash Changements dans la capaciteacute des profession-nels de la VBG agrave inclure les personnes handicapeacutees et les individus responsables dans leur travail les facteurs qui ont contribueacute agrave des changements positifs (facilitateurs) et les eacutecueils (barriegraveres) actuels

bull Reacutesultats mdash Changements dans lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables dans les activiteacutes preacutevention et de reacuteponse aux VBG les facteurs qui ont contribueacute agrave des changements positifs (facilitateurs) et les eacutecueils (barriegraveres) actuels

Une approche participative a eacuteteacute choisie pour engager les inter-venants et beacuteneacuteficiaires dans le processus drsquoeacutevaluation en tant que partenaires non seulement dans la collecte de donneacutees mais eacutegalement dans la deacutetermination du type de change-ment qui importe le plus Les approches participatives visaient eacutegalement agrave faciliter un processus drsquoapprentissage baseacute sur la reacuteflexion en cours entre les beacuteneacuteficiaires (aussi bien les personnes handicapeacutees et professionnels de la VBG) et pour promouvoir la collaboration entre les intervenants au-delagrave de la dureacutee de vie du projet Lrsquoeacutevaluation a offert lrsquoopportuniteacute agrave ces intervenants de reacutefleacutechir ensemble sur lrsquoeacutevolution du projet de geacuteneacuterer les leccedilons apprises et de planifier les prioriteacutes futures

pour lrsquoinclusion du handicap dans leurs programmes perti-nents29

La meacutethodologie de lrsquoeacutevaluation participative comprenait

i la collecte drsquolaquo expeacuteriences du changement raquo30 provenant de personnes handicapeacutees drsquoindividus responsables et de leaders communautaires impliqueacutes dans le projet util-isant le contage verbal le dessin et la photo-interview

ii un exercice drsquoauto-eacutevaluation participative avec les profes-sionnels de la VBG 31 et

iii un Atelier drsquointervenants32 pour partager les expeacuteri-ences de reacuteussite et les deacutefis discuter des facteurs qui ont contribueacute aux succegraves et identifier les prioriteacutes de la collaboration actuelle

Plus de 150 personnes handicapeacutees (57 femmes et 31 hommes) et individus responsables (50 femmes et 21 hommes) ont participeacute au processus drsquoeacutevaluation en Eacutethi-opie au Burundi en Jordanie et au Caucase du Nord parmi lesquels 56 pour cent eacutetaient handicapeacutees 65 pour cent eacutetaient des femmes et filles et un tiers eacutetaient acircgeacutees de moins de 24 ans La majoriteacute des personnes handicapeacutees participant agrave lrsquoeacutevaluation avaient un handicap physique et auditif

Activiteacute participative avec des professionnels de la VBG mdash Burundi copy Elizabeth SherwoodWRC

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Voir Annexe 1 Tableau B (p 40) pour un reacutesumeacute des interv-enants et beacuteneacuteficiaires engageacutes dans lrsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilote et Annexe 2 Reacutesumeacute des recom-mandations issues des ateliers des intervenants (p 41)

Analyse des risques et consentement

Les principes drsquointeacutegration de la protection eacutetaient utiliseacutes pour entreprendre une analyse des risques et pour planifier des strateacute-gies drsquoatteacutenuation approprieacutees dans chaque pays Lrsquointeacutegration de la protection est laquo le processus agrave travers lequel les principes de droits de lrsquohomme y compris la non-discrimination lrsquoaccegraves reacuteel la sucircreteacute et la digniteacute sont reconnus et reacutealiseacutes dans la concep-tion et la mise en œuvre des programmes raquo33 Le personnel WPE eacutetait preacutesent agrave chaque activiteacute pour fournir des informations sur les services disponibles et pour initier les orientations pour les personnes ayant besoin de soutien suppleacutementaire Les programmes et partenaires de WPE sont resteacutes en activiteacute dans tous les quatre pays tout au long et agrave la fin du projet facilitant ainsi lrsquoidentification et le suivi de tout reacutesultat neacutegatif inattendu issu des activiteacutes du projet

La participation agrave toutes les activiteacutes eacutetait volontaire et le consentement eacuteclaireacute eacutetait obtenu de personnes handicapeacutees drsquoindividus responsables et drsquoautres intervenants qui eacutetaient disposeacute agrave participer Les adultes (plus de 18 ans) ont donneacute un consentement global apregraves un briefing sur chaque activiteacute Pour les participants inteacuteresseacutes acircgeacutes de moins de 18 ans (par exemple les adolescentes) le consentement verbal eacutetait eacutegale-ment demandeacute agrave leur parent ou tuteur Il eacutetait demandeacute agrave certains adultes ayant des handicaps intellectuels drsquoinviter un individu responsable de confiance un membre de la famille ou ami de leur choix agrave participer avec eux au processus de consentement etou des activiteacutes reacuteelles Le consentement eacutecrit a eacuteteacute obtenu de tous les individus qui sont identifiables agrave travers des photos et des expeacuteriences personnelles dans ce rapport

Phase 1 Eacutevaluation initiale des programmes de VBG dans les pays pilotes

Plusieurs problegravemes-cleacutes ont eacuteteacute poseacutes au cours de lrsquoeacutevaluation initiale et doivent ecirctre pris en compte lors de la conception ou lrsquoadaptation des programmes sur la VBG afin drsquoinclure des personnes handicapeacutees et individus responsables Il srsquoagit entre autres des reacutesultats sur les types de VBG subies par les femmes et les filles handicapeacutees ainsi que les violences subies par les hommes et les garccedilons handicapeacutes les facteurs qui contribuent agrave cette violence et les barriegraveres auxquelles font face les personnes handicapeacutees dans lrsquoaccegraves aux programmes et services relatifs agrave la VBG dans les contextes humanitaires Les reacutesultats de cette section sont tireacutes de lrsquoanalyse des donneacutees en provenance de Jordanie du Burundi et drsquoEacutethiopie

Violence subie par les personnes handicapeacutees et les individus responsables

Les personnes handicapeacutees les individus responsables et leaders communautaires sur les sites du projet au Burundi en Eacutethiopie et en Jordanie ont rapporteacute que les personnes handi-capeacutees subissaient des VBG au sein de leurs communauteacutes en deacuteplacement et que les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin eacutetaient perccedilus comme les plus exposeacutees Les donneacutees en provenance drsquoEacutethiopie et du Burundi indiquaient qursquoenviron 6 pour cent des survivants rapportant des VBG agrave lrsquoIRC ont un handicap34 Le type de plus courant de VBG rapporteacute dans les discus-sions de groupe dans tous les pays eacutetait la violence sexuelle y compris le viol et les agressions sexuelles suivie de la violence eacutemotionnelle et lrsquoexploitation De la mecircme maniegravere les donneacutees de lrsquoIMSVBG en provenance drsquoEacutethiopie ou du Burundi indiquent que le type le plus courant de VBG pour lequel les personnes handicapeacutees recherchaient lrsquoassistance de lrsquoIRC (hommes et femmes confondus) eacutetait le viol (51 pour cent des survivants handicapeacutes qui se sont prononceacutes35) suivi des violences psychologiqueseacutemotionnelles (27 pour cent des survivant handicapeacutes qui se sont prononceacutes36) Parmi les survivants handicapeacutes rapportant tout type de VBG agrave lrsquoIRC les donneacutees de lrsquoIMSVBG indiquaient que lrsquoauteur preacutesumeacute le plus courant eacutetait un partenaire intime ou un ex-partenaire agrave 36 pour cent37 suivi des eacutetrangers agrave 27 pour cent38

VBG contre les femmes et les filles

Les donneacutees relatives agrave lrsquoIMSVBG collecteacutees au Burundi et

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en Eacutethiopie indiquent que 83 pour cent des survivants handi-capeacutes ayant recours aux services de lrsquoIRC sont des femmes39

Violence sexuelle

Les violences sexuelles ont eacuteteacute signaleacutees dans tous les pays le viol eacutetant le plus souvent examineacute au Burundi pays dans lequel des femmes ont deacuteclareacute avoir eacuteteacute victimes drsquoabus sexuels sur une base reacuteguliegravere abus perpeacutetreacutes par de nombreux auteurs40 Dans les trois pays les participants au groupe de discussion sont drsquoavis que les femmes et les filles ayant un handicap intellectuel sont plus exposeacutees aux violences sexuelles suivies des personnes handicapeacutees physiques et mentales Les participants ont releveacute que le viol commis sur les femmes et filles handicapeacutees mentales et intellectuelles est souvent identifieacute par la famille ou le prestataire de services uniquement lorsque la victime tombe enceinte eacutegalement que de nombreuses survivantes au viol peuvent porter les enfants des auteurs de la violence sans jamais deacutevoiler cette violence

laquo Les femmes et les filles sont les plus vulneacuterables agrave la violence sexuelle mais dans de nombreux cas ne veulent pas en parler De nombreuses femmes ceacutelibataires ont des enfants chaque anneacutee mais ne reacutevegravelent jamais lrsquoidentiteacute du pegravere raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes camp de Bwagiriza Burundi)

Les abus sexuels perpeacutetreacutes par des eacutetrangers contre des adolescents handicapeacutes intellectuels ont eacuteteacute signaleacutes en Jordanie (filles et garccedilons) ce qui pousse certains individus responsables de jeunes personnes handicapeacutees agrave les enfermer agrave la maison afin de les proteacuteger contre de nouvelles violences

laquo Sa fille est tregraves active et aime sortir mecircme lorsqursquoil fait nuit Une nuit elle srsquoest rendue chez des voisins et agrave son retour elle semblait diffeacuterente Elle lui a demandeacute ce qui srsquoeacutetait passeacute et elle a expliqueacute que certains garccedilons lui avaient enleveacute ses sous-vecirctements raquo

(Teacutemoignage de la megravere drsquoune adolescente atteinte du syndrome de Down au cours drsquoune discussion de groupe dans le camp de reacutefugieacutes de Zaatari en Jordanie)

Le type le plus courant de violence sexuelle signaleacute dans les centres urbains en Jordanie eacutetait le harcegravelement et lrsquoexploitation sexuels commis par les hommes de la commu-nauteacute qui ciblaient les femmes des hommes handicapeacutes lorsqursquoelles se promenaient dans la communauteacute sans ecirctre accompagneacutees par un homme car il nrsquoeacutetait pas admis qursquoune

femme sorte seule

laquo Un jour alors que je rentrais de chez mon fregravere Un taxi srsquoest arrecircteacute et jrsquoai poseacute la question suivante savez-vous ougrave je peux obtenir un precirct drsquoargent Lrsquohomme a reacutepondu vient avec moi et nous nous occuperons de toi Jrsquoeacutetais apeureacutee agrave lrsquoideacutee qursquoil me transporte raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin agrave Mafraq Jordanie)

Violence infligeacutee par le partenaire intime

Il est de notorieacuteteacute publique que la violence infligeacutee par le partenaire intime (VPI) est le type le plus courant de VBG auquel les femmes font face et un taux plus eacuteleveacute a eacuteteacute releveacute chez les femmes handicapeacutees par rapport aux femmes non-handicapeacutees41 Les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin au Burundi et en Jordanie ont teacutemoigneacute ecirctre victimes de violence sexuelle physique et psychologique infligeacutee par leurs partenaires intimes

Les femmes handicapeacutees au Burundi ont deacuteclareacute que leurs partenaires ne les laquo valorisent raquo pas autant que les femmes non handicapeacutees et sont moins susceptibles de les consi-deacuterer comme des partenaires eacuteventuelles et convenables pour le mariage Les hommes handicapeacutes ont corroboreacute ce point de vue dans leurs groupes de discussion en indiquant une preacutefeacuterence pour une femme sans handicap Les femmes et les hommes ont deacuteclareacute que les femmes handicapeacutees sont constamment victimes de viol dans leurs relations

laquo Pour une femme handicapeacutee il est encore plus difficile de trouver le mariage Les hommes ne veulent pas lrsquoeacutepouser mais cherchent plutocirct agrave profiter drsquoelle (laquo se soulager raquo) et elle ne peut pas se deacutefendre Et lorsqursquoelle a perdu sa virginiteacute ils veulent encore moins lrsquoeacutepouser raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes Bujumbura Burundi)

Les femmes handicapeacutees marieacutees ont fait eacutetat de ce que leurs maris les empecircchaient de participer aux activiteacutes familiales pour eacuteviter la honte et lrsquoembarras Elles ont eacutegalement signaleacute que leurs eacutepoux ont souvent des relations extra-conjugales ce qui est non seulement une source drsquolaquo humiliation raquo mais elles avaient eacutegalement peur des eacuteventuelles conseacutequences pour la santeacute car elles se sentaient incapables de proposer des rapports sexuels proteacutegeacutes agrave leurs partenaires

laquo Vous ne pouvez pas lui refuser votre corps

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quand il revient vers vous pourtant il peut avoir contracteacute des maladies raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Exploitation sexuelle

Certaines femmes ont deacutecrit lrsquoexpeacuterience de lrsquoextrecircme pauvreteacute qui augmente leur risque drsquoexploitation sexuelle dans les futures relations etou activiteacutes sexuelles de survie Les femmes handicapeacutees ont deacuteclareacute ecirctre preacuteoccupeacutees par le risque eacutegalement couru par leurs enfants face agrave ce type de violence une femme du Bujumbura explique comment sa fille srsquoest depuis lors livreacutee agrave la prostitution pour soutenir la famille

laquo Une femme handicapeacutee sera abandonneacutee par son mari apregraves avoir donneacute naissance agrave un enfant Elles font lrsquoobjet de discrimination dans toute activiteacute mdash vous ne valez rien Lorsque les hommes leur proposent des rapports sexuelles elles acceptent parce qursquoelles ont besoin drsquoargent pour nourrir leurs enfants raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les survivantes handicapeacutees et les individus de sexe feacuteminin responsables des survivantes Bujumbura Burundi)

Les hommes et les femmes handicapeacutes installeacutes dans des camps ont deacuteclareacute qursquoils paient des gens en numeacuteraire ou en nature pour les aider dans leurs activiteacutes et tacircches quotidi-ennes notamment lrsquoapprovisionnement en eau et la distribu-tion de la nourriture agrave leurs foyers Au Burundi cette situation affecte davantage les femmes que les hommes handicapeacutes En outre les travailleurs communautaires et sociaux en Eacutethiopie ont deacutecrit comment certaines femmes handicapeacutees qui ont besoin drsquoassistance dans les activiteacutes quotidiennes peuvent ecirctre forceacutees de srsquoengager dans des relations drsquoexploitation avec des individus qui leur proposent de les aider

laquo Ils profitent de notre vulneacuterabiliteacute eacuteconomique Parfois pour des tacircches dont nous ne pouvons nous acquitter nous-mecircmes [alors] nous donnons de lrsquoargent ou de la farine Par exemple aller chercher du bois de chauffe transporter les provisions agrave la maison reacuteparer nos maisons faire la lessive et recueillir de lrsquoeau Les femmes non-handicapeacutees peuvent elles-mecircmes srsquoacquitter de ces tacircches raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees mdash Musasa Burundi)

La violence baseacutee sur le genre contre les hommes et les garccedilons

Les donneacutees relatives agrave lrsquoIMSVBG collecteacutees au Burundi et en Eacutethiopie indiquent qursquoil y a proportionnellement plus drsquohommes parmi les survivants handicapeacutes (17 pour cent de survivants handicapeacutes eacutetaient des hommes) par rapport aux survivants sans handicap (5 pour cent eacutetaient des hommes)42

Violence sexuelle

Les participants en Jordanie (milieux urbains et camps) et au Burundi (milieux urbains) ont eacutegalement mentionneacute la violence sexuelle y compris le viol perpeacutetreacute contre les hommes et les garccedilons handicapeacutes mais agrave une eacutechelle beaucoup moins importante que chez les femmes et les filles Les participants au groupe de discussion sont drsquoavis que les hommes et les garccedilons handicapeacutes intellectuels eacutetaient plus exposeacutes agrave la violence sexuelle Au Burundi certains participants pensent que ce groupe de personnes est peut ecirctre cibleacute par des auteurs qui croient aux mythes selon lesquels ils seront gueacuteris de maladie ou pourront nager dans lrsquoopulence en ayant des rapports sexuels avec des garccedilons

laquo Selon une croyance ancreacutee dans les mœurs ils pratiquent la sodomie pour gueacuterir des maladies comme le VIH ou pour devenir riche Crsquoest cette raison qui motive les hommes agrave violer les garccedilons Les garccedilons souffrant de troubles mentaux sont plus exposeacutes que les garccedilons non-handicapeacutes car ils croient tout ce qursquoon leur dit raquo

(Individu responsable drsquoun survivant de sexe masculin au Burundi)

Violence eacutemotionnelle et psychologique

Les hommes handicapeacutes ont signaleacute des violences eacutemotion-nelles et psychologiques perpeacutetreacutees par des membres de la famille et de la communauteacute agrave cause de leur position de laquo faible raquo laquo deacutependant raquo et parce qursquoils sont incapables de mener un train de vie en rapport avec les normes conventionnelles de la masculiniteacute Par exemple des participants agrave un groupe de discussion en Jordanie ont indiqueacute que les hommes handic-apeacutes sont appeleacutes laquo demi-homme raquo par drsquoautres hommes de la communauteacute Au Burundi et en Jordanie les hommes handic-apeacutes ont deacuteclareacute avoir eacuteteacute ridiculiseacutes parce qursquoils eacutetaient inca-pables en raison de leur handicap de travailler et de subvenir aux besoins de leur famille Lrsquoincapaciteacute drsquoobtenir un emploi reacutemuneacutereacute (un deacutefi agrave relever par les hommes et les femmes dans des environnements humanitaires et souvent exacerbeacute pour les personnes handicapeacutees) a pousseacute les membres de la famille et de la communauteacute agrave penser que ces hommes nrsquoont

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laquo pas de valeur raquo Les hommes handicapeacutes eacuteprouvaient un sentiment de honte et drsquohumiliation agrave la suite de ces attitudes manifesteacutees agrave leur eacutegard

laquo Ils ne jouent aucun autre rocircle Ils sont meacutepriseacutes srsquoils sont incapables de travailler Lorsque vous ecirctes handicapeacute dans une famille vous nrsquoecirctes pas consideacutereacute comme une personne dans cette famille raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes camp de reacutefugieacutes de Kinama Burundi)

Les participants au Burundi ont eacutegalement signaleacute que les hommes handicapeacutes sont confronteacutes agrave la violence eacutemotion-nelle parce qursquoils sont consideacutereacutes comme des partenaires inapproprieacutes pour le mariage et pour une relation par les membres de leur propre famille et les membres de la famille de leurs partenaires

laquo Par exemple si un homme est handicapeacute et souhaite eacutepouser une fille non handicapeacutee mdash la famille ne va pas lrsquoaccepter et le couple sera marginaliseacute raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin camp de reacutefugieacutes de Kinama Burundi)

Ce type de violence contre les hommes et les garccedilons est preacutejudiciable mais est diffeacuterent du continuum de violence auquel les femmes et les filles font face dans les contextes humanitaires de conflit Ce type nrsquoexiste pas dans un systegraveme structurel de violence et drsquooppression et nrsquoest pas perpeacutetreacute au mecircme niveau que la violence faite aux femmes et aux filles

Autres formes de violence perpeacutetreacutees contre les personnes handicapeacutees

Les personnes handicapeacutees peuvent faire face agrave drsquoautres formes de violence dans des environnements humanitaires notamment en raison de la discrimination fondeacutee sur leur handicap ce qui peut srsquoassocier et se combiner agrave la discrimination baseacutee sur le genre43 Par exemple en Jordanie la violence eacutemotionnelle et physique perpeacutetreacutee par les individus responsables contre les personnes handicapeacutees a eacuteteacute signaleacutee et mecircme observeacutee dans certains groupes de discussion entre les individus respon-sables de sexe feacuteminin et les jeunes adultes handicapeacutes La violence verbale observeacutee a eacuteteacute en grande partie sur la base des attentes lieacutees au comportement de la personne handicapeacutee etou son rocircle en tant qursquohomme ou femme

Le refus de rendre service a souvent eacuteteacute mentionneacute comme une forme de violence contre les personnes handicapeacutees dans tous les pays et contextes Bien que les observations indiquent que la plupart de ces exemples sont susceptibles de constituer une discrimination baseacutee sur lrsquohandicap un nombre incalculable de remarques indique lrsquoaccegraves agrave lrsquoeacuteducation pour les enfants handicapeacutes (garccedilons et filles) dans les trois pays Ceci a des implications importantes sur la preacutevention de la VBG et sur la reacuteduction des risques eacutetant donneacute que les eacutecoles offrent un espace seacutecuriseacute de premier plan aux enfants et aux adolescents deacuteplaceacutes et constituent souvent un forum pour les activiteacutes lieacutees agrave la lutte contre la VBG et aux compeacute-tences de base Lrsquoeacuteducation augmente eacutegalement les opportu-niteacutes eacuteconomiques et sociales en favorisant lrsquoautonomisation des femmes et des filles et des autres groupes agrave risque leur permettant ainsi de surmonter lrsquooppression et les ineacutegaliteacutes44

Les participants agrave des discussions de groupe en Eacutethiopie et au Burundi ont eacutegalement mentionneacute que les hommes et les garccedilons ayant un handicap intellectuel peuvent ecirctre particuliegravere-ment exposeacutes agrave lrsquolaquo exploitation au travail raquo car ils ont la capaciteacute physique de srsquoacquitter des tacircches mais disposent de piegravetres compeacutetences en matiegravere de neacutegociation Ils sont capables drsquoeffectuer un nombre incalculable de tacircches dans un meacutenage ou de travaux dans la communauteacute sans pour autant beacuteneacuteficier de la mecircme reacutemuneacuteration que les personnes sans handicap

laquo Exploitation au travail Par exemple les personnes handicapeacutees mdash sont chargeacutees de puiser de lrsquoeau etc pour leur individu responsable Les hommes handicapeacutes intellectuels sont chargeacutes des corveacutees raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Enfin les participants ont eacutegalement signaleacute des taux eacuteleveacutes de violences physique et eacutemotionnelle perpeacutetreacutees par des membres de la communauteacute contre les hommes et les garccedilons handicapeacutes intellectuels en Jordanie par rapport agrave drsquoautres environnements Ainsi les hommes et les garccedilons handicapeacutes peuvent ecirctre exposeacutes agrave diffeacuterentes formes de violence dans de nouvelles zones dans lesquelles peu de meacutecanismes de protection ont eacuteteacute mis en place pour surveiller et faire face agrave cette situation

laquo Les gens sortent pour nous chercher Les gens mrsquoappellent retardeacute ils me frappent et me traitent de tous les noms Certaines personnes nous traitent de fou Lrsquoautre jour jrsquoai eacuteteacute attaqueacute par un gars qui srsquoest enfui dans une voiture Vous devez nous aider et les empecirccher de nous battre

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Donnez-nous la possibiliteacute de porter plainte et de nous occuper de ces gens raquo

(Homme handicapeacute intellectuel camp de reacutefugieacutes de Zaatari en Jordanie)

Principaux facteurs qui rendent les personnes handicapeacutees plus vulneacuterables agrave la VBG

Il existe des preuves qui soutiennent le principe selon lequel la VBG exerceacutee contre les personnes handicapeacutees dans les envi-ronnements humanitaires est intentionnelle systeacutematique et se produit dans un contexte de pouvoir et de controcircle Les causes premiegraveres de la VBG perpeacutetreacutee contre les personnes handica-peacutees restent lrsquoineacutegaliteacute du rapport de force entre les hommes et les femmes dans la communauteacute et au sein de ces groupes Le risque de VBG est cependant exacerbeacute dans les environne-ments humanitaires lorsqursquoil est associeacute aux ineacutegaliteacutes et agrave lrsquooppression lieacutees agrave un handicap en particulier chez les femmes et les filles Les facteurs suivants ont eacuteteacute identifieacutes comme des eacuteleacutements qui augmentent la vulneacuterabiliteacute des femmes des filles des garccedilons et des hommes ayant des types de handicaps diffeacuterents face agrave la VBG dans les environnements humanitaires

Rocircles sexosociaux en mutation

Les femmes et les hommes handicapeacutes et individus respon-sables de sexe feacuteminin sont plus exposeacutees agrave la VBG dans les environnements humanitaires en raison de la mutation des rocircles sexosociaux qui peut survenir dans un meacutenage et les steacutereacuteotypes de genre qui lrsquoaccompagne Cette dynamique est particuliegraverement eacutevidente dans les meacutenages et les communauteacutes au sein desquelles les personnes ont acquis de nouveaux handicaps Si un homme acquiert un nouvel handicap (par exemple agrave la suite de conflits) il peut srsquoaveacuterer neacutecessaire pour les membres de la famille de sexe feacuteminin de trouver un emploi hors de la maison pour remplacer lrsquohomme dans son rocircle de soutien de la famille Dans la mesure ougrave ceci ne constitue pas un comportement exceptionnel au sein de la famille ou de la communauteacute au sens large ces femmes peuvent ecirctre exposeacutees agrave la violence surtout si leur travail les oblige agrave se deacuteplacer seules dans la communauteacute

laquo Le mari va en principe deacutependre de la femme Srsquoil a besoin de payer quelque chose la femme doit aller travailler Il devient une charge suppleacutementaire pour la femme Les eacutepouses des hommes handicapeacutes sont plus exposeacutees car les personnes vont profiter drsquoelles Elle peut devenir une femme de meacutenage pour une autre famille ou devra rentrer la nuit Parfois le regard de la

socieacuteteacute sur ces femmes va changer parce que personne ne sait pourquoi elles sortent et cela nrsquoest pas normal dans la communauteacute Elle peut ecirctre stigmatiseacutee par la communauteacute raquo

(Homme handicapeacute participant agrave une discussion de groupe camp de Zaatari en Jordanie)

Les participants au groupe de discussion ont eacutegalement reacuteveacuteleacute que lorsque les hommes ont un handicap leurs eacutepouses et leurs enfants peuvent ecirctre exposeacutes agrave un risque accru de violence les auteurs pensent que les hommes handicapeacutes sont incapables de jouer leur rocircle traditionnel de laquo protecteur raquo

laquo Leurs enfants sont victimes de discrimination agrave lrsquoeacutecole et parfois sont battus parce que les autres enfants pensent que le pegravere ne viendra pas agrave lrsquoeacutecole pour les deacutefendre Ils perdent leur honneur et leur digniteacute en tant que chef de famille parce qursquoils ne peuvent pas subvenir aux besoins de la famille raquo

(Discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes camp de Bwagirizia Burundi)

Bien que ce cas ne soit pas speacutecifique aux environnements humanitaires les steacutereacuteotypes lieacutes au genre peuvent augmenter le risque de VPI chez les femmes et les filles handicapeacutees si elles ne reacutepondent pas aux attentes de leurs partenaires masculins en tant qursquoeacutepouses et megraveres convenables ce qui peut exacerber les ineacutegaliteacutes du rapport de force entre les sexes dans ces relations ce qui augmente la vulneacuterabiliteacute agrave la VBG Les hommes handicapeacutes et sans handicap ne sont guegravere inciteacutes agrave jouer drsquoautres rocircles tels que prendre soin des enfants il srsquoagit drsquoune tacircche sous-eacutevalueacutee dans la socieacuteteacute qui reacuteduit davantage leur statut parmi les hommes Lrsquointeraction complexe des normes socieacutetales et lrsquoespoir placeacutes sur les femmes et les hommes combineacutes agrave lrsquoeacutechec apparent des femmes handica-peacutees agrave remplir leurs rocircles dans un meacutenage les exposent agrave un risque eacuteleveacute de violence physique de la part de leurs partenaires masculins

laquo Les femmes handicapeacutees sont meacutepriseacutees parce qursquoelles ne peuvent pas travailler comme les personnes sans handicap mdash srsquoapprovisionner en eau et faire des repas Les eacutepoux doivent le faire et drsquoautres hommes les taquinent en disant laquo Pourquoi avez-vous eacutepouseacute cette handicapeacutee raquo ce qui peut causer la violence dans la famille entre mari et femme Quand le mari revient ivre agrave la maison il peut vous parler meacutechamment et commencer agrave vous battre mdash vous ne pouvez pas

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vous deacutefendre et il le sait raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

Stress familial

Le stress extrecircme veacutecu par les familles en peacuteriode de conflit et de deacuteplacement peut creacuteer des environnements ougrave la violence est plus susceptible drsquoecirctre perpeacutetreacutee exposant les personnes handicapeacutees qui deacutependent des individus respon-sables de la famille agrave un risque plus eacuteleveacute Par exemple les femmes et les filles handicapeacutees peuvent compter sur les membres de la famille pour les aider pour leurs soins quotidiens Cette deacutependance peut contribuer au stress et agrave lrsquoanxieacuteteacute au sein des membres de la famille ce qui conduit au ressentiment teacutemoigneacute envers les personnes handicapeacutees sous forme de violence eacutemotionnelle physique ou sous drsquoautres formes de violence

Impression quant aux aptitudes des personnes handicapeacutees

Le point de vue des membres de la communauteacute et les ideacutees erroneacutees sur les personnes handicapeacutees peuvent contribuer agrave leur vulneacuterabiliteacute face agrave la VBG Par exemple les auteurs de violence peuvent ecirctre plus susceptibles agrave prendre les personnes handicapeacutees pour cible srsquoils les considegraverent comme moins agrave mecircme de se deacutefendre par rapport aux personnes non handicapeacutees En fait certains eacutepisodes relateacutes par des femmes handicapeacutees dans les milieux urbains au Burundi deacutemontrent que les auteurs ciblent les personnes handicapeacutees physiques et au moment ougrave ils sont incapables de se deacutefendre ou mecircme drsquoidentifier lrsquoauteur

laquo Ma maladie survient parfois[ mdash Jrsquoai des laquo crises raquo mdash et les personnes profitent de moi pendant ces crises Crsquoest agrave ces moments que les hommes viennent me violer mdash je ne connais pas les pegraveres de mes enfants raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Lrsquoon suppose souvent que les personnes handicapeacutees mentales sont incapables drsquoapprendre les mecircmes concepts

ou de participer aux mecircmes activiteacutes que les autres et donc sont exclues des opportuniteacutes offertes pour en apprendre davantage sur la violence le sexe et les relations saines et deacutevelopper de nouvelles compeacutetences et renforcer les reacuteseaux des pairs De ce fait elles sont manipuleacutees et constituent plus facilement une cible pour les auteurs de viol drsquoabus et drsquoexploitation ou alors elles ont une aptitude limiteacutee dans la neacutegociation des rapports de force dans les relations intimes

Enfin les survivants handicapeacutes de la VBG peuvent ecirctre consi-deacutereacutes comme des informateurs peu fiables au sujet de leurs propres vies et expeacuteriences et donc leur parole ne peut ecirctre prise pour argent comptant lorsqursquoils signalent une violence Par conseacutequent les auteurs sont encore plus susceptibles de preacutevoir lrsquoimpuniteacute de leurs actions ce qui peut rendre les personnes handicapeacutees encore plus vulneacuterables agrave la violence

laquo Les personnes handicapeacutees mentales ou intellectuelles sont eacutegalement sujettes [agrave la VBG] Mecircme lorsqursquoelles sont victimes de violence sexuelle les gens pensent qursquoelles sont folles et ne les croient pas raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin camp de Zaatari Jordanie)

Discussions de groupe avec les adolescentes handicapeacutees mdash Burundicopy Elizabeth SherwoodWRC

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Perte du soutien de la communauteacute et des meacutecanismes de protection

La seacuteparation des familles et des voisins et lrsquoaffaiblissement ou lrsquoeacuteclatement des structures de soutien communautaire et des meacutecanismes traditionnels de protection ont eacuteteacute mis en eacutevidence chez les participants au projet eacutetant donneacute lrsquoaugmentation du risque de violence parmi les personnes handicapeacutees Ceci est particuliegraverement pertinent dans de nouvelles zones de deacuteplacement comme la Jordanie ougrave les individus et les familles nrsquoont pas encore eacutetabli des relations de confiance avec les autres habitants de la communauteacute ou renforceacute agrave nouveau leurs systegravemes de soutien Les partici-pants dans cet environnement ont expliqueacute les niveaux eacuteleveacutes de violence rencontreacutes dans la communauteacute et ont exprimeacute la preacuteoccupation selon laquelle les personnes handicapeacutees seraient viseacutees hors de la maison Cela a parfois conduit agrave des strateacutegies drsquoadaptation neacutegatives comme enfermer les personnes handicapeacutees intellectuelles dans leurs maisons De mecircme dans les milieux urbains au Burundi les parents ont signaleacute des cas isoleacutes survenus lorsqursquoils se sont fiers aux voisins et membres de la communauteacute auxquels ils eacutetaient peu habitueacutes pour les aider dans leur tacircche drsquoindividu responsable et ont deacutecouvert plus tard la perpeacutetration de lrsquoabus

laquo En Syrie tout le monde se connaissait et on prenait soin les uns des autres Ici nous sommes entoureacutes des gens venant drsquoautres villes Si quelque chose arrive agrave mon voisin cela mrsquoimporte peu raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin camp de Zaatari Jordanie)

Isolement social

Un manque de contact avec les reacuteseaux communautaires les amis et les prestataires de services augmente eacutegalement la vulneacuterabiliteacute face agrave la violence exerceacutee sur les personnes handi-capeacutees Les femmes handicapeacutees physiques isoleacutees dans leurs maisons en raison des obstacles physiques et environnemen-taux trouvent qursquoil est difficile de se deacuteplacer agrave lrsquoexteacuterieur de leur maison et de rencontrer drsquoautres personnes Les adoles-centes handicapeacutees sont exclues des reacuteseaux des pairs et de lrsquoeacuteducation ainsi que des activiteacutes lieacutees aux programmes baseacutes sur les atouts dont la promotion de la protection contre la VBG a eacuteteacute deacutemontreacutee Certaines personnes handicapeacutees en particu-lier celles ayant des handicaps intellectuel et mental peuvent ecirctre cacheacutees par les membres de la famille laquo au point ougrave les

voisins ignorent jusqursquoagrave leur existence raquo Un manque de soutien de la communauteacute et de relation peut ecirctre agrave lrsquoorigine du manque drsquoinformation et de compeacutetences dont elles ont besoin ou alors ces personnes ont des gens en qui elles se confient lorsqursquoelles sont victimes de violence

laquo Quand nous sommes handicapeacutes mecircme nos amis nous eacutevitent Nous sommes abandonneacutes comme si nous avions perdu toute valeur Seule ma famille me soutient mdash tous mes amis se sont eacuteloigneacutes de moi raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Lrsquoisolement augmente aussi la vulneacuterabiliteacute des individus responsables de sexe feacuteminin qui sont incapables de quitter leurs maisons de geacuteneacuterer des revenus ou drsquoassister agrave des eacuteveacutenements et activiteacutes communautaires avec drsquoautres femmes Dans la plupart des cas ces personnes sont les eacutepouses et les megraveres drsquoenfants et drsquoadultes avec un handicap plus grave Toutefois dans certains cas elles peuvent eacutegale-ment se faire aider par les adolescentes qui joueront le rocircle drsquoindividu responsable secondaire reacuteduisant ainsi les chances de ces derniegraveres agrave acceacuteder agrave lrsquoeacuteducation et agrave drsquoautres services dans la communauteacute

Pauvreteacute et manque de revenu

La pauvreteacute a eacuteteacute preacutesenteacutee comme un facteur de vulneacuterabiliteacute en particulier pour les femmes handicapeacutees dans les meacutenages dirigeacutes par des femmes Lrsquoextrecircme pauvreteacute et le manque de ressources pour reacutepondre agrave leurs besoins les plus eacuteleacutemen-taires augmentent le risque pour les femmes et les filles handi-capeacutees et les membres de la famille de sexe feacuteminin drsquoecirctre maltraiteacutees et exploiteacutees ou ont recours aux activiteacutes sexuelles de survie et agrave la prostitution

laquo Certains de mes enfants sont en acircge drsquoaller agrave lrsquoeacutecole mais je nrsquoen ai pas les moyens Je dois demander aux hommes drsquoacheter mecircme du sucre pour le theacute et pour cette raison ils peuvent faire de moi ce qursquoils veulent Mes enfants ne peuvent mecircme pas avoir de livres pour lrsquoeacutecole raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Obstacles lieacutes agrave lrsquoenvironnement

Les obstacles lieacutes agrave lrsquoenvironnement y compris le transport insuffisant dans tous les contextes srsquoajoutent agrave lrsquoisolement mais signifient eacutegalement que les personnes handicapeacutees doivent pouvoir compter sur drsquoautres membres de la commu-

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nauteacute pour acceacuteder agrave des services et agrave lrsquoassistance y compris la distribution de vivres et drsquoarticles non alimentaires Cela accroicirct leur vulneacuterabiliteacute agrave lrsquoexploitation et aux abus et limite leur accegraves aux services de reacuteponse en matiegravere de VBG de maniegravere confidentielle

Obstacles agrave lrsquoaccegraves aux services et aux programmes relatifs agrave la VBG

Les donneacutees relatives au Burundi et agrave lrsquoEacutethiopie montrent qursquoenviron 32 des survivantes handicapeacutees qui ont signaleacute des cas de violence agrave lrsquoIRC lrsquoont fait dans les trois jours suivant lrsquoincident comparativement agrave 44 pour les survivantes sans handicap45 Quarante et un pour cent des survivantes handi-capeacutees ont attendu plus drsquoun mois pour signaler les cas de violence46 Drsquoautres mesures doivent ecirctre prises pour eacuteliminer les obstacles et faciliter lrsquoaccegraves aux services et programmes relatifs agrave la VBG pour toutes les survivantes y compris et surtout pour les personnes handicapeacutees

Les obstacles agrave lrsquoaccegraves aux programmes et activiteacutes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire et identifieacutes par les personnes handicapeacutees et les individus responsables comprennent les barriegraveres psychologiques physiques communicationnelles et autres Les barriegraveres psychologiques constituaient les obstacles les plus freacutequemment citeacutes pour les survivantes agrave la VBG souffrant de handicap alors que les barriegraveres physiques ont eacuteteacute plus freacutequemment mention-neacutees dans le cadre des activiteacutes de preacutevention notamment la sensibilisation communautaire la geacuteneacuteration de revenus et les activiteacutes meneacutees aux centres de promotion de la femme

Les barriegraveres psychologiques

La discrimination et la stigmatisation par les membres de la famille les prestataires de services et la communauteacute dans son ensemble ont eacuteteacute les obstacles agrave lrsquoaccegraves aux services les plus freacutequemment citeacutes par les survivantes handicapeacutees Les participants ont signaleacute qursquoune stigmatisation suppleacutementaire rendait les personnes handicapeacutees reacuteticentes agrave lrsquoideacutee de deacutenoncer les cas de violence sexuelle mecircme aux prestataires de services qui supposent souvent qursquoelles ne courent aucun risque en raison de leur handicap

laquo Les membres de la famille les conduisent aux prestataires de services mais ceux-ci ne les traitent pas correctement mdash ils peuvent dire des choses du genre laquo Tu es handicapeacutee Comment as-tu pu ecirctre violeacutee et tomber enceinte raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les

travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux - camp de reacutefugieacutes de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Lrsquoon suppose souvent que les personnes ayant des deacutefi-ciences intellectuelles ou mentales ne comprennent pas ce qui leur est arriveacute Les participantes ont indiqueacute que les gens peuvent ne pas eacutecouter ou croire les personnes handicapeacutees en particulier quand les survivantes preacutesentent une deacuteficience mentale ou intellectuelle cette attitude reacuteduit agrave son tour leur accegraves aux services De nombreuses personnes handi-capeacutees mentales ou intellectuelles sont eacutegalement exclues des activiteacutes de sensibilisation sur la VBG car les parents les dirigeants communautaires et drsquoautres personnes suppo-sent qursquoelles ne courent pas de risques ou sont incapables drsquoapprendre de nouvelles choses Ces barriegraveres suppleacutemen-taires les empecircchent drsquoecirctre en seacutecuriteacute au sein des commu-nauteacutes drsquoidentifier correctement les cas de violence etou de demander de lrsquoaide aupregraves des personnes de confiance en cas de violence

Certaines survivantes handicapeacutees peuvent avoir besoin de soutien pour acceacuteder aux services mais craindront de signaler cette violence aux membres de la famille qui pour-raient deacutejagrave avoir des ideacutees neacutegatives sur le handicap Ainsi de nombreuses survivantes choisissent de ne pas signaler ces cas de violence ou de ne pas acceacuteder aux services si cela risque drsquoaccentuer leur marginalisation au sein de la famille et de la communauteacute Agrave Bujumbura certaines femmes handica-peacutees avaient si souvent subi la violence qursquoelles preacutefeacuteraient ne pas en parler mecircme agrave des membres de la famille pourvoyeurs drsquoappui

laquo Les familles ont tendance agrave la rejeter et agrave la deacutetester [une survivante] mdash elles ne la considegraverent pas vraiment comme une personne Elle vit avec un handicap et cette violence sexuelle va maintenant reacuteduire davantage sa valeur Elles vont la rejeter et penser qursquoelle est la cause de son propre malheur raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

La discrimination et les preacutejugeacutes posent eacutegalement des obsta-cles importants agrave la participation des personnes handicapeacutees dans les activiteacutes de preacutevention de la VBG et programmes connexes En Eacutethiopie les travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux ont indiqueacute que drsquoautres membres de la communauteacute ridiculisent les personnes souffrant de handicaps mentaux etou intellectuels lorsqursquoelles essaient de participer

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agrave des activiteacutes communautaires En raison de cette stigmatisa-tion les parents empecircchent parfois le personnel de parler agrave ces personnes lors des visites agrave domicile et de partager avec elles des informations sur les services disponibles

laquo Une personne handicapeacutee avait lrsquohabitude de prendre part agrave une discussion cafeacute mais la communauteacute lrsquoa rejeteacutee et elle a finalement cesseacute de venir Elle souffre drsquoun trouble mental et ne sait parfois pas de quoi elle parle Les participantes lrsquoont donc neacutegligeacutee raquo

(Travailleur communautaire - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les groupes de leadership communautaire y compris les associations de reacutefugieacutes et de femmes ont rarement des repreacutesentantes handicapeacutees les associations de personnes handicapeacutees le cas eacutecheacuteant sont souvent domineacutees par les hommes et peuvent activement exclure les handicapeacutees mentales et intellectuelles Ces organisations jouent souvent un rocircle central dans la communication de lrsquoinformation dans la communauteacute et peuvent mecircme deacutesigner des repreacutesent-ants pour participer agrave des formations et drsquoautres activiteacutes Par conseacutequent les personnes handicapeacutees mais plus particu-liegraverement les femmes et les filles handicapeacutees peuvent ecirctre moins susceptibles drsquoecirctre incluses dans ces activiteacutes

laquo Les personnes handicapeacutees ne sont geacuteneacuteralement pas consideacutereacutees La communauteacute ne trouve parfois pas qursquoelles peuvent prendre part agrave des formations et autres activiteacutes raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les dirigeants communautaires - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les barriegraveres physiques

Les barriegraveres physiques empecircchent les personnes handica-peacutees drsquoacceacuteder aux services et activiteacutes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire Les femmes handicapeacutees qui vivent dans les centres urbains et dans le camp de reacutefugieacutes du complexe tentaculaire de Zaatari en Jordanie ont indiqueacute que lrsquoabsence ou le coucirct eacuteleveacute des moyens de transport eacutetait un obstacle agrave lrsquoaccegraves aux centres de services sur la VBG ainsi qursquoagrave leur participation aux activiteacutes de sensibilisation et autres activiteacutes de preacutevention

laquo Les moyens de transport sont inexistants Par conseacutequent mecircme si vous savez ougrave se trouvent les services vous ne pouvez pas toujours y

arriver raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin mdash Bujumbura Burundi)

Dans tous les pays les individus responsables de sexe feacuteminin nrsquoont pas pu prendre part aux activiteacutes de sensibilisa-tion communautaire etou de promotion de la femme parce qursquoelles doivent rester agrave la maison et prendre soin de leur famille Elles participent moins freacutequemment aux reacuteunions communautaires et aux activiteacutes sociales et ne sont donc pas impliqueacutees dans les campagnes la SASA (une approche globale de preacutevention de la violence contre les femmes et les filles deacuteveloppeacutee par Raising Voices (wwwraisingvoicesorg)) et drsquoautres formes de sensibilisation

Les barriegraveres communicationnelles

Les barriegraveres communicationnelles ont eacuteteacute plus freacutequem-

laquo Je porte ma fille sur mon dos partout ougrave je vais Elle grandit mais elle reste encore une partie de moi raquo

(Individu responsable drsquoune fille handicapeacutee - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

copy Elizabeth SherwoodWRC

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ment mentionneacutees dans le cadre des activiteacutes de preacutevention communautaires Les personnes sourdes ont eacuteteacute deacutesigneacutees comme eacutetant les plus toucheacutees par ce type de barriegravere dans la mesure ougrave des interpregravetes en langue des signes sont rarement disponibles dans les camps de reacutefugieacutes et que de nombreuses personnes utilisent un langage des signes non conventionnel Certains agents de mobilisation commu-nautaire et le personnel travaillant sur la VBG ont tenteacute de communiquer avec les personnes sourdes au moyen drsquooutils SASA et des gestes simples mais cette proceacutedure nrsquoest pas toujours exeacutecuteacutee par lrsquoensemble du personnel Les profes-sionnels de la VBG ont eacutegalement eu du mal agrave communiquer efficacement avec les personnes souffrant de handicaps intellectuels et mentaux parce qursquoelles ne sont pas souvent inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes sur la VBG etou parce que les informations ne sont pas transmises dans des formats qursquoils peuvent comprendre Les participantes ont noteacute que les mateacuteriels de sensibilisation et drsquoeacuteducation repreacutesentaient rarement les personnes handicapeacutees et que les personnes handicapeacutees ne sont pas inteacutegreacutees dans les eacutequipes de sensibilisation et de mobilisation communautaire Une varieacuteteacute drsquoapproches de communication - notamment les messages simples les images les mises en scegravene et les jeux de rocircles qui incluent les personnes handicapeacutees - seraient plus efficaces pour impliquer les personnes handicapeacutees tout en sensibil-isant davantage la communauteacute des personnes handicapeacutees dans son ensemble

laquo En regardant lrsquoimage drsquoune personne handicapeacutee nous nous sentirons plus impliqueacutes avec les personnes normales Cela pousse eacutegalement les gens agrave comprendre que les personnes handicapeacutees doivent ecirctre impliqueacutees dans tout raquo

(Participante aux discussions de groupe avec des femmes handicapeacutees - camp de Bwagirizia Burundi)

Autres barriegraveres

Le manque de confidentialiteacute et la stigmatisation par les membres de la communauteacute qui en reacutesulte ont eacuteteacute souleveacutes comme eacutetant des problegravemes importants dans les contextes urbains et sur les camps au Burundi et en Eacutethiopie Les participantes ont signaleacute qursquoil est plus difficile de preacuteserver la confidentialiteacute quand une survivante est handicapeacutee car drsquoautres personnes lui sont peut-ecirctre venues en aide lors de lrsquoincident et que les nouvelles se reacutepandent souvent rapide-ment dans toute la communauteacute Elles peuvent avoir besoin de parler aux autres afin drsquoacceacuteder agrave des services et le personnel

du programme relatif agrave la VBG a eacutegalement mentionneacute le besoin drsquoimpliquer un plus large eacuteventail drsquoacteurs dans les processus de gestion de cas Par conseacutequent les survivantes handicapeacutees sont moins susceptibles drsquoacceacuteder aux services et agrave lrsquoassistance apregraves de tels incidents de violence en raison de problegravemes de confidentialiteacute et de la peur drsquoune stigmatisa-tion suppleacutementaire

laquo La communauteacute saura si une femme handicapeacutee a eacuteteacute violeacutee Il nrsquoy a pas de secrets dans le camp Les gens ont tendance agrave plus divulguer les informations lorsqursquoil srsquoagit de femmes handicapeacutees Elles doivent crier agrave lrsquoaide et tout le monde deacutecouvre ainsi ce qui leur est arriveacute raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

Les femmes et les filles handicapeacutees agrave Bujumbura au Burundi ont eacutegalement indiqueacute qursquoelles ne peuvent pas ecirctre reccedilues immeacutediatement lorsqursquoelles se preacutesentent aux services de santeacute apregraves un incident de violence sexuelle et il peut leur ecirctre demandeacute de revenir agrave un autre moment pour recevoir des services ou le service peut leur ecirctre refuseacute apregraves une longue proceacutedure administrative lieacutee agrave leur statut de reacutefugieacutees Les survivantes handicapeacutees peuvent rencontrer de plus grands problegravemes dans la mesure ougrave il peut ecirctre plus difficile pour elles de retourner agrave lrsquoeacutetablissement car elles peuvent avoir moins de ressources financiegraveres pour payer le transport et doivent compter sur lrsquoaide des autres pour se deacuteplacer

laquo Ils peuvent vous donner autre rendez-vous mdash et vous demander de revenir demain - mais cela pose problegraveme apregraves un viol parce que vous avez besoin de meacutedicaments Elle a passeacute toute la journeacutee et la nuit agrave lrsquohocircpital sans recevoir aucun service et le lendemain elle est alleacutee pour son test de deacutepistage du VIH raquo

(Groupe de discussion avec des femmes handicapeacutees mdash Bujumbura Burundi)

Dans lrsquoenvironnement humanitaire et autre les programmes relatifs agrave la VBG sont largement axeacutes sur les femmes et les filles car elles sont les plus exposeacutees agrave la violence baseacutee sur le genre Cependant les hommes et les garccedilons courent eacutegale-ment un risque de violence sexuelle en particulier en peacuteriode de conflit et de deacuteplacement Les professionnels de la VBG apportent un soutien aux survivants de sexe masculin avec et sans handicap mais ce fait nrsquoest pas toujours connu Dans le cadre de ce projet par exemple certains hommes handicapeacutes

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ne savaient pas ougrave obtenir un soutien en termes de gestion de cas srsquoils ont eacuteteacute victimes de violence sexuelle

laquo Elle [une survivante handicapeacutee] doit se rendre agrave lrsquoIRC pour obtenir de lrsquoaide Mais ougrave doivent se rendre les hommes handicapeacutes srsquoils sont violeacutes raquo

(Man with disabilities mdash Musasa refugee camp Burundi)

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Sur la base de lrsquoeacutevaluation et des recommandations de la Phase 1 faites par les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables les activiteacutes suivantes ont eacuteteacute conccedilues et testeacutees dans chacun des contextes du projet

Reacutesumeacute des actions pilotes mises en œuvre par les programmes WPE de lrsquoIRC

Pays Activiteacutes

Eacutethiopie Organisation de laquo discussions cafeacute raquo avec les femmes dans les foyers de personnes handicapeacutees afin que leurs individus responsables puissent acceacuteder agrave des informations sur la VBG et pour renforcer les reacuteseaux de pairs feacute-minins

Adaptation du mateacuteriel de mobilisation communautaire sur la preacutevention de la VBG (SASA) de maniegravere agrave deacutepeindre les personnes handicapeacutees comme faisant partie de la communauteacute dans son ensemble

Organisation de visites agrave domicile cibleacutees pour diffuser des informations sur la preacutevention de la VBG et donner des reacuteponses aux personnes handicapeacutees qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Organisation de sessions de formation sur la VBG et le handicap agrave lrsquointention des agents de mobilisation communautaire et des travailleurs sociaux

Modifications apporteacutees pour ameacuteliorer lrsquoaccessibiliteacute physique des bacirctiments communau-taires et des latrines dans le camp

Burundi Ciblage des Associations Villageoises drsquoEacutepargne et de Creacutedit pour les personnes handicapeacutees et

leurs individus responsables

Organisation drsquoactiviteacutes reacutecreacuteatives et professionnelles pour les personnes handicapeacutees et les individus responsables

Sensibilisation de la communauteacute sur les droits et lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees

Prioriteacute accordeacutee aux visites agrave domicile pour assurer une gestion plus complegravete des cas de VBG pour les personnes handicapeacutees agrave risque

Recrutement de femmes handicapeacutees comme agent de mobilisation communautaire pour les activiteacutes relatives agrave la VBG

Jordanie Inclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG interorganisations et dans la forma-tion sur la gestion des cas relatifs agrave la protection de lrsquoenfance

Animation drsquoun atelier drsquoune journeacutee sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de violence sexuelle et sexiste du sous-groupe interorganisations sur la violence sexuelle et sexiste

Pris en charge de lrsquoinclusion du handicap dans les messages et le mateacuteriel drsquoune campagne en cours sur la preacutevention de la violence et dans le mateacuteriel relatif aux services de lrsquoIRC

Organisation de discussions de groupe avec les individus responsables de sexe feacuteminin souffrant de handicap

La campagne laquo Amani raquo en Jordanie a fourni des messages cleacutes aux communauteacutes aux enfants et aux parents sur le moyen de mieux proteacuteger les enfants et les adultes contre les atteintes et divers types de violence notamment la violence sexuelle et sexiste httpdataunhcrorgsyrian-refugeesdownloadphpid=5558

Phase 2 Activiteacutes visant agrave ameacuteliorer lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG dans les pays pilotes

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Reacutesumeacute des actions pilotes mises en œuvre par les programmes WPE de lrsquoIRC

Caucase du Nord

Feacutedeacuteration de Russie

Organisation drsquoune formation et drsquoateliers de planification drsquoaction sur le handicap et la violence baseacutee sur le genre pour les ONG feacuteminines y compris sur lrsquoimplication des jeunes filles handica-peacutees et le soutien de leurs parents et in-dividus responsables

Organisation drsquoune formation et drsquoun atelier de planification drsquoaction avec les femmes de la All-Russia So-ciety of Disabled People sur lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes visant les femmes et les filles

Conception drsquoun manuel pour les individus responsables drsquoenfants handicapeacutes qui fournit des informations sur les services et lrsquoassistance aux personnes handicapeacutees

Organisation drsquoun concert de sensibilisation communautaire au cours de laquelle les jeunes filles sourdes sont monteacutees en scegravene avec une chanteuse tcheacutetchegravene

Organisation drsquoeacuteveacutenements sociaux pour les filles avec et sans handicap pour renforcer les reacuteseaux de pairs

Discussion cafeacute Camp de reacutefugieacutes de MyrsquoAni Ethiopiecopy IRC Ethiopie

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Phase 3 Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Le processus drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays a permis drsquoidentifier 1) les changements des connaissances des attitudes et des pratiques des professionnels de la VBG agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du handicap et 2) des pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Renforcement des capaciteacutes des professionnels de la VBG sur lrsquoinclusion du handicap

Les professionnels de la VBG des quatre pays ont eacuteteacute consulteacutes lors de lrsquoeacutevaluation participative pour identifier les changements apporteacutes agrave leurs connaissances leurs attitudes et leurs pratiques au sujet de lrsquoinclusion du handicap dans leurs programmes et activiteacutes au cours du projet Cette activiteacute a eacutegalement permis drsquoidentifier de nouvelles activiteacutes outils et ressources qui auraient agrave leur avis faciliteacute ces changements

Changements apporteacutes aux connaissances attitudes et pratiques

Bien que les connaissances les attitudes et les pratiques se recoupent et se complegravetent mutuellement les professionnels de la VBG ont plus freacutequemment rapporteacutes des changements dans leurs attitudes envers les personnes handicapeacutees au cours du projet Les professionnels ont signaleacute une accen-tuation de la reconnaissance de leur responsabiliteacute agrave atteindre tous les membres de la communauteacute et donc agrave adapter leurs programmes de maniegravere agrave les rendre accessibles et efficaces pour tous ce qui renforce la mise en œuvre drsquoune approche de programmation plus axeacutee sur les droits De nombreux professionnels ont avoueacute qursquoavant le projet ils supposaient que les personnes handicapeacutees nrsquoeacutetaient pas capables de participer agrave des activiteacutes relatives agrave la VBG en raison de leur handicap Apregraves le projet la plupart a deacuteclareacute reconnaicirctre que les personnes handicapeacutees ont des compeacutetences et des capaciteacutes neacutecessaires pour participer beacuteneacuteficier et faire de preacutecieuses contributions aux programmes Les professionnels ont eacutegalement deacuteclareacute qursquoils se consideacuteraient drsquoabord comme eacutetant mal eacutequipeacutes ou pas qualifieacutes pour fournir des services relatifs agrave la VBG aux personnes handicapeacutees et pensaient que leurs compeacutetences et leur formation ne suffiraient pas pour reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees Ils se sont souvent focaliseacutes sur la deacuteficience de la personne ou sur son eacutetat de santeacute (aussi connu sous le nom drsquoapproche

meacutedicale du handicap) et nrsquoont pas appliqueacute leurs compeacute-tences en matiegravere de protection et drsquoautonomisation pendant le processus de gestion de cas Apregraves le projet ces profes-sionnels ont deacuteclareacute qursquoils eacutetaient plus agrave lrsquoaise confiants et precircts agrave travailler avec les personnes handicapeacutees et qursquoils sont passeacutes drsquoune approche meacutedicale agrave une approche plus familiegravere et plus axeacutee sur le survivant

laquo Au deacutebut je pensais que je ne pouvais pas ecirctre utile agrave certaines personnes handicapeacutees parce que je nrsquoeacutetais pas meacutedecin que je ne pouvais pas ameacuteliorer leur condition que je ne pouvais pas les gueacuterir Mais alors lorsque jrsquoai pris du temps pour commencer agrave eacutecouter davantage jrsquoai compris qursquoelles ne demandaient pas ce type drsquoaide elles voulaient parler avaient besoin de soutien et aspiraient agrave plus de seacutecuriteacute Jrsquoai reacutealiseacute que je savais deacutejagrave comment venir en aide agrave ces personnes Avant je supposais que je ne pouvais pas et que discuter avec moi ne changerait rien agrave leur situation Jrsquoaurais ducirc eacutecouter un peu plus avant et crsquoest le cas maintenant Je prends drsquoabord le temps drsquoeacutecouter avant drsquoessayer de faire des plans et drsquoarranger les choses raquo

(Agent de mobilisation communautaire de lrsquoIRC - camp de Muyinga Burundi)

Certains professionnels ont eacutegalement signaleacute un changement drsquoattitude envers les individus responsables en particulier les megraveres drsquoenfants handicapeacutes qui ont leurs propres besoins mais qui font souvent passer les deacutesirs des autres notamment ceux des membres de leur famille souffrant de handicap avant leur propre bien-ecirctre psychosocial Les professionnels ont rapporteacute une plus grande reconnaissance des besoins de ce groupe et le rocircle essentiel qursquoils jouent dans la protection et lrsquoautonomisation des personnes handicapeacutees

laquo Ces personnes ont le droit de recevoir tous les services proposeacutes aux autres et il est de notre devoir drsquointeacutegrer [ces personnes] Il sera difficile pour elles de rester agrave la maison toutes seules Cela est eacutegalement important pour leurs familles et elles peuvent venir avec leurs filles Cette mesure est importante pour les megraveres drsquoenfants handicapeacutes car elles ont eacutegalement besoin drsquoun soutien psychologique raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Les professionnels de la VBG ont rapporteacute quatre principaux changements dans leurs pratiques agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du

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handicap au cours du projet Ces pratiques ont eacuteteacute eacutetroitement lieacutees au processus reacuteflectif du projet et aux activiteacutes pilotes mises en œuvre au cours de la Phase 2 du projet notamment

bull la tenue des consultations plus reacuteguliegraveres avec les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables afin de srsquoassurer que leurs besoins et leurs ideacutees sont pris en compte dans les deacutecisions lieacutees aux programmes et aux activiteacutes

bull la fourniture drsquoun soutien plus global et holistique aux survi-vantes handicapeacutees avec un accent sur les meacutethodes de communication efficaces et lrsquoeacutetablissement de la confiance

bull le deacuteveloppement drsquoactiviteacutes autour des points forts des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees

bull une implication plus active des membres de la famille et des voisins des personnes handicapeacutees dans la planification de la seacutecuriteacute

bull la surveillance du nombre de femmes de filles de garccedilons et drsquohommes handicapeacutes qui participent aux activiteacutes relatives agrave la VBG

laquo Nous ne pouvons pas eacutevaluer lrsquoactiviteacute nous-mecircmes Nous devons jauger nos performances agrave travers les gens qui prennent part agrave nos activiteacutes raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les professionnels de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Les professionnels de tous les pays ont eacutegalement deacuteclareacute avoir acquis de nouvelles connaissances qui ont ameacutelioreacute leur capaciteacute agrave inteacutegrer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail mais ils en ont parleacute moins freacutequemment que le changement drsquoattitudes et de pratiques Les exemples comprennent une meilleure compreacutehension des facteurs qui rendent les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables plus vulneacuterables agrave la VBG le rocircle des relations et des reacuteseaux sociaux dans la preacuteven-tion de la violence et lrsquoaccroissement des connaissances sur les strateacutegies de communication permettant de travailler avec des personnes preacutesentant diffeacuterents types de handicaps

laquo Nous travaillons sur les questions de VBG Je pensais donc plus agrave la faccedilon dont elles se sentent en tant que femmes et filles et comment elles se voient comparativement aux filles sans handicap Les filles handicapeacutees ont moins de possibiliteacutes que les filles sans handicap raquo

(Professionnel de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Activiteacutes outils et ressources qui ont favoriseacute le renforcement des capaciteacutes chez les professionnels de la VBG

Les professionnels de la VBG ont deacutecrit les opportuniteacutes drsquoapprentissage expeacuterientiel et reacuteflectif du projet comme eacutetant les facteurs les plus importants ayant contribueacute agrave renforcer leur capaciteacute agrave inteacutegrer efficacement lrsquoinclusion du handicap dans leur travail Il srsquoagissait notamment drsquointeractions directes avec les femmes et les filles handicapeacutees drsquooccasions de reacutefleacutechir sur leurs propres compeacutetences et du moyen de les appliquer dans leur travail avec ce groupe

Les professionnels de la VBG en Eacutethiopie en particulier les travailleurs sociaux et communautaires ont indiqueacute que les formations sur la VBG et le handicap les avaient effectivement aideacutes agrave ameacuteliorer leurs pratiques agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du handicap Dans les autres pays pilotes les professionnels ont signaleacute que les outils les aidant agrave consulter les personnes handicapeacutees y compris des directives sur la conduite des visites agrave domicile et des activiteacutes participatives qui traduisent la dynamique du pouvoir entre les femmes et les hommes et les personnes avec et sans handicap eacutetaient les plus utiles Les professionnels ont aussi mentionneacute que des outils fournissant des directives sur la communication avec les personnes preacutesentant diffeacuterents types de deacuteficiences et des outils permettant de deacutevelopper un mateacuteriel drsquoinformation drsquoeacuteducation et de communication accessible ont eacuteteacute utiles

Dans le Caucase du Nord les professionnels de la VBG ont indiqueacute que la focalisation sur un petit nombre drsquoactiviteacutes clairement deacutefinies visant agrave favoriser lrsquoinclusion a augmenteacute la probabiliteacute de succegraves et ce succegraves a stimuleacute leur confiance et leur volonteacute agrave inclure les femmes et les filles handicapeacutees dans les activiteacutes subseacutequentes

laquo Je nrsquoavais jamais penseacute que nous pourrions faire quelque chose dans un groupe mixte [filles avec et sans handicap] et maintenant je constate que cela est possible et acceptable et que les gens en ont besoin raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les professionnels de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Domaines exigeant un renforcement suppleacutementaire des capaciteacutes

Bien que des changements positifs dans lrsquoapproche de de travail des professionnels de la VBG avec les personnes handicapeacutees aient eacuteteacute signaleacutes lors de lrsquoeacutevaluation des lacunes persistantes ont eacuteteacute identifieacutees au niveau des capaciteacutes et une attention addi-

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tionnelle et continue doit ecirctre porteacutee agrave ce point

Tout drsquoabord quelques professionnels de la VBG et les pres-tataires ont continueacute agrave avoir des attitudes neacutegatives envers les personnes avec des handicapeacutees Par conseacutequent il est neacuteces-saire de promouvoir une reacuteflexion et une discussion continues avec les professionnels de la VBG afin de faire face et de reacutesoudre les malentendus et les preacutejugeacutes qui peuvent faire office drsquoobstacles agrave lrsquoaccegraves et agrave lrsquoinclusion des personnes handica-peacutees Les professionnels doivent reacutefleacutechir sur la faccedilon dont leurs propres attitudes peuvent influencer la mise en œuvre drsquoune approche centreacutee sur le survivant agrave lrsquoeacutegard des personnes handi-capeacutees agrave la possibiliteacute qursquoils donnent aux individus de contribuer agrave la prise de deacutecision et mecircme aux options drsquointerventions qursquoils peuvent examiner avec un survivant

Deuxiegravemement les gestionnaires de cas de VBG ont signaleacute qursquoils neacutecessitaient davantage drsquoindications sur les processus de consentement lorsqursquoils travaillent avec des survivants souf-frant drsquoune deacuteficience intellectuelle Dans de nombreux cas les gestionnaires de cas demandent aux individus responsables de donner le consentement et ne parviennent souvent pas agrave deacuteter-miner la capaciteacute de lrsquoindividu agrave donner son consentement Une note drsquoorientation sur lrsquoobtention du consentement des personnes handicapeacutees a eacuteteacute deacuteveloppeacutee dans le projet en reacuteponse agrave cette lacune Elle srsquoinspire du processus de consentement employeacute avec les personnes souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle dans le secteur de la santeacute dans les pays agrave revenu eacuteleveacute et est adapteacutee pour une approche de gestion de cas centreacutee sur le survivant

Enfin alors que de nombreux professionnels de la VBG qui ont pris part au projet ont reacuteussi agrave inclure les personnes ayant un handicap physique et des deacuteficiences auditives aux activiteacutes du programme relatifs agrave la VBG ils ont noteacute des deacutefis permanents lors de lrsquoinclusion des personnes ayant une deacuteficience intellec-tuelle Les gestionnaires de cas ont besoin de directives et de soutien pour identifier les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes preacutesentant des handicaps plus complexes afin de mieux les rattacher aux possibiliteacutes de participation aux activiteacutes communautaires et sociales briser lrsquoisolement social et favoriser lrsquoautonomisation Ces directives destineacutees aux gestionnaires de cas ont eacuteteacute deacuteveloppeacutees dans le cadre du projet

Des outils tireacutes du projet ont eacuteteacute adapteacutes pour les professionnels de la VBG drsquoautres organisations et sont disponibles dans la Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG sur httpwrc

msdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de VBG

Le processus drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays a susciteacute des laquo Expeacuteriences du changement raquo chez les personnes handicapeacutees leurs individus responsables et le cas eacutecheacuteant les dirigeants communautaires Ces expeacuteriences ont mis en eacutevidence les reacutesultats qui ont eacuteteacute les plus importants pour chaque groupe Une analyse des reacutesultats des ateliers de parties prenantes et des expeacuteriences du changement a permis drsquoidentifier les pratiques positives suivantes pour promouvoir lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Le renforcement des reacuteseaux de pairs et du capital social

Dans les quatre pays les participants ont citeacute lrsquoeacutetablissement de reacuteseaux de pairs plus robustes pour les adolescentes et les femmes handicapeacutees ainsi que pour les individus responsables de sexe feacuteminin comme retombeacutee positive des activiteacutes du projet Les discussions de groupe avec les individus responsables dans les centres de promotion de la femme en Jordanie des discus-sions cafeacute dans les domiciles des femmes handicapeacutees en Eacutethiopie la creacuteation drsquoespaces seacutecuriseacutes et drsquoactiviteacutes sociales agrave lrsquointention des adolescentes dans le Caucase du Nord et les Associations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit (AVEC) cibleacutees au Burundi ont eacuteteacute citeacutes comme eacutetant utiles par les participants car ils ont faciliteacute lrsquoeacutetablissement de liens entre les personnes handicapeacutees et les individus responsables et drsquoautres membres de la communauteacute ce qui a permis drsquoeacutechanger des informations de construire la confiance et de deacutevelopper des possibiliteacutes drsquoaction collective Ceci augmente non seulement accegraves agrave un soutien proposeacute les uns pour les autres et par la communauteacute toute entiegravere mais donne eacutegalement aux personnes handicapeacutees la possibiliteacute drsquoapporter une contribution agrave la socieacuteteacute drsquoeacutelever leur statut au sein de la communauteacute et drsquoecirctre reconnues et appreacutecieacutees pour des aspects de leur personne autres que leur handicap

Pour les individus responsables de sexe feacuteminin souffrant de handicap les groupes de soutien en Jordanie leur ont donneacute un espace pour partager leurs preacuteoccupations ideacutees et strateacutegies avec drsquoautres femmes dans des situations similaires Ceci les a aideacutees agrave se sentir moins isoleacutees et agrave renforcer leur bien-ecirctre psychosocial

laquo Je profite des expeacuteriences des ideacutees et des interventions constructives du formateur du guide psychologique et des amies pendant les sessions de discussion Lorsque je partage mes

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inquieacutetudes avec les autres je sens que je ne suis pas seule raquo

(Eacutepouse drsquoun homme handicapeacute - Irbid Jordanie)

Pour certaines femmes handicapeacutees et les individus respon-sables qui sont isoleacutees dans leurs maisons il est essentiel de proposer les activiteacutes de soutien par les pairs le plus pregraves possible de leur domicile afin qursquoils puissent tisser des reacuteseaux avec drsquoautres femmes qui vivent agrave proximiteacute En Eacutethiopie les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin ont organiseacute des discussions cafeacute traditionnelles dans leurs maisons pour parler de questions lieacutees agrave la VBG Les partic-ipants ont indiqueacute que ces activiteacutes ont diminueacute leur isolement ameacutelioreacute leurs relations avec les voisins et leur ont permis de se sentir plus en seacutecuriteacute dans la mesure ougrave un nombre croissant de femmes les connaissent et les comprennent

laquo Nous avons organiseacute des discussions cafeacute ici dans notre maison Ceci nous a rapprocheacute des gens Quand ils viennent agrave la maison nous discutons de tant de choses des choses qui sont vraiment importantes mais ils ont aussi lrsquooccasion de voir que nous sommes de bons parents mecircme si nous sommes un peu diffeacuterents Maintenant les gens nous comprennent mieux ils viennent mecircme nous dire bonjour et voir comment nous allons Je me sens plus en seacutecuriteacute avec des voisins que je connais raquo

(Femme aveugle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les Expeacuteriences du changement recueillies aupregraves des adoles-centes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance des amies et des reacuteseaux de pairs pour ces filles Au Burundi des adolescentes handicapeacutees ont trouveacute que lrsquoorganisation drsquoactiviteacutes telles que des sessions de couture et drsquoartisanat eacutetait un moyen effi-cace de rencontrer drsquoautres filles de partager des ideacutees et de discuter de leurs espoirs pour lrsquoavenir Elles ont deacuteclareacute qursquoelles ont ensuite eacuteteacute inviteacutees agrave assister agrave plusieurs activiteacutes commu-nautaires ougrave elles ont pu partager leurs propres ideacutees et leurs opinions Les adolescentes handicapeacutees dans le Caucase du Nord ont eacutegalement discuteacute des avantages de la participation agrave des activiteacutes avec des filles sans handicap notamment la possi-biliteacute drsquoapprendre les unes des autres Ces rapports eacutetablis par les adolescentes handicapeacutees deacutemontrent qursquoelles ont deacutevel-oppeacute des atouts humains et sociaux notamment lrsquoeacuteducation lrsquoestime de soi les reacuteseaux drsquoamies et les rocircles dans la commu-nauteacute Ces facteurs de protection reacuteduisent la vulneacuterabiliteacute des adolescentes agrave la violence agrave lrsquoabus et agrave lrsquoexploitation47 (voir Expeacuteriences du changement page 27)

Les femmes handicapeacutees membres drsquoAssociations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit au Burundi ont deacuteclareacute qursquoelles utilisent lrsquoargent qursquoelles ont gagneacute par le biais de ces programmes pour payer le transport et se rendre aux activiteacutes culturelles et reli-gieuses ce qui diminue leur isolement et creacutee drsquoimportants liens sociaux avec drsquoautres

Tous ces exemples soulignent une leccedilon importante Les personnes handicapeacutees ont et veulent que lrsquoon sache qursquoelles ont plusieurs identiteacutes au-delagrave de leur infirmiteacute Elles veulent ecirctre consideacutereacutees comme des leaders des femmes des amies

Maipendo - Burundi

laquo Maintenant je peux eacuteconomiser un peu pour emprunter une moto-taxi et je peux me rendre [agrave lrsquoeacuteglise] Jrsquoai maintenant chaque semaine des personnes avec qui discuter agrave lrsquoeacuteglise Crsquoest un groupe qui agrave mon avis mrsquoeacutecoute et me comprend raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Le Groupe de filles - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Les filles avec et sans handicap ont preacutepareacute des affiches au moyen drsquoimages et de photos Ces affiches portaient sur ce qui leur importait plus dans le projet et sur les activiteacutes qursquoelles souhaitaient mener ensuite Elles ont preacutesenteacute ces affiches aux ONG feacuteminines impliqueacutees dans le projet

laquo Ceci est notre histoire Notre souhait eacutetait de chanter avec Makka Mejieva [une ceacutelegravebre chan-teuse tcheacutetchegravene] [Lorsque nous sommes monteacutees sur scegravene] des tas de personnes handicapeacutees et non eacutetaient lagrave et pleuraient

Pendant lrsquoeacuteveacutenement nous avons pris connaissance drsquoautres personnes handicapeacutees et nous les avons rencontreacutees Il eacutetait tregraves agreacuteable pour nous de les connaicirctre et de deacutecouvrir leur type de handicap et leurs problegravemes Lorsque je me rends agrave lrsquoeacuteveacutenement et que je constate la preacutesence de personnes handicapeacutees je sens que je ne suis pas seule et quand je vois drsquoautres personnes [sans handicap] je me sens eacutegale agrave elles

Nous donnons des leccedilons de langue des signes aux filles sans handicap Ainsi nous pourrons les comprendre et elles nous comprendre car nous ne pouvons pas parler Gracircce agrave la langue des signes nous nous comprenons Ces filles sans handicap apprennent des choses et nous aussi Nous avons un langage commun agrave travers ces cours de langue des signes Nous utilisons eacutegalement des teacuteleacutephones nous envoyons des SMS et utilisons eacutegalement des notes eacutecrites pour communiquer avec les autres Nous aimons vraiment dessiner Nous pensons agrave des choses et tout ce agrave quoi nous pensons nous le repreacutesentons dans nos dessins Et nous aimons aussi beaucoup jouer agrave diffeacuterents types de jeux

Bien sucircr il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne font pas attention agrave nos opinions Voici les ideacutees que nous souhaiterions concreacutetiser agrave lrsquoavenir Nous aimerions rencontrer des filles dans un cafeacute ou dans un endroit reacuteserveacute uniquement aux filles avec et sans handicap mdash juste les filles pas drsquoadultes

Nous aimerions que [nos camarades de classe] se joignent agrave nous et prennent part agrave ces activiteacutes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo

Pour la suite de lrsquoExpeacuterience du changement du Groupe de filles dans le Caucase du Nord rendez-vous sur httpwrcmsGBV_disability_Change_Caucasus

copy IRC

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des membres de la communauteacute comme des personnes qui apportent de preacutecieuses contributions agrave la communauteacute Ce fait a des implications importantes pour lrsquoinclusion dans les programmes et les approches visant agrave renforcer les reacuteseaux de pairs et le capital social

Inclusion cibleacutee dans les activiteacutes de renforcement eacuteconomique

Lrsquoinclusion cibleacutee des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les programmes relatifs aux AVEC occupe une grande place dans les Expeacuteriences du changement au Burundi Les femmes handicapeacutees et les individus respon-sables de sexe feacuteminin impliqueacutees dans des activiteacutes relatives aux AVEC ont signaleacute que lrsquoeacutelargissement des reacuteseaux sociaux eacutetait le reacutesultat le plus important pour elles car il leur a permis de rehausser leur statut dans la socieacuteteacute (qui leur a valu un plus grand respect de la part de leurs maris et drsquoautres membres de la famille) et de renforcer leur estime de soi et leur senti-ment de confiance en soi La participation agrave des activiteacutes rela-tives aux AVEC a eu un impact positif sur leur indeacutependance en tant qursquoindividus mais aussi sur les contributions financiegraveres qursquoelles peuvent apporter agrave leurs meacutenages ce qui a renforceacute leur rocircle dans la prise de deacutecision

laquo Jrsquoai mecircme encore un peu drsquoargent pour acheter des choses pour ma famille Je suis tregraves eacutetonneacutee du changement de mon mari agrave mon eacutegard il se rend compte que jrsquoai de la valeur que je peux ecirctre indeacutependante il me respecte plus et rentre agrave la maison seulement les soirs maintenant Mon fils handicapeacute est plus heureux mdash il constate qursquoil y a plus de paix dans la maison raquo

(Individu responsable de sexe feacuteminin dans le camp de Musasa)

Accroicirctre la repreacutesentation des personnes handi-capeacutees dans les activiteacutes communautaires

Les programmes relatifs agrave la VBG travaillent en eacutetroite collabo-ration avec les dirigeants communautaires dans la concep-tion la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des activiteacutes Il est donc important drsquoexaminer comment les personnes handicapeacutees sont repreacutesenteacutees et atteintes par ces systegravemes de leadership En Eacutethiopie par exemple le personnel de lrsquoIRC a travailleacute avec lrsquoassociation des personnes handicapeacutees dans la commu-nauteacute des reacutefugieacutes afin drsquoaccroicirctre la participation des femmes handicapeacutees et renforcer la collaboration avec lrsquoassociation des femmes reacutefugieacutees Les participants au Burundi et en Eacutethiopie ont eacutegalement signaleacute que le recrutement de personnes handi-capeacutees et drsquoindividus responsables comme agents de mobili-sation communautaire et travailleurs sociaux a non seulement conduit agrave une plus grande attention aux preacuteoccupations de ce groupe mais a eacutegalement entraicircneacute une appreacuteciation accrue des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees par drsquoautres membres de la communauteacute

Esther mdash Burundi

laquo Je suis individu responsable pour mon mari qui vit avec un handicap mais ce nrsquoest pas ma seule identiteacute Je suis une megravere un leader et une personne fiegravere de son rocircle drsquoagent de mobilisation communautaire raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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laquo Nous nrsquoavons jamais eu de personnes handicapeacutees dans notre eacutequipe auparavantmdash il srsquoagit drsquoun changement majeur et vraiment tregraves important Mes amies handicapeacutees font le mecircme travail que moi Elles sont vraiment excellentes dans certains domaines et elles enseignent des choses agrave drsquoautres personnes Il est important pour la communauteacute de constater cela de savoir que lorsque nous disons vouloir inclure les personnes handicapeacutees nous le pensons vraiment Ceci est un bon moyen pour commencer agrave changer la faccedilon dont les personnes handicapeacutees sont consideacutereacutees raquo

(Travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie)

Atteindre et soutenir les personnes agrave risque eacuteleveacute

Lrsquoisolement des personnes ayant une deacuteficience intellectuelle etou de handicaps multiples a eacuteteacute identifieacute comme eacutetant un deacutefi pour les prestataires de services Ces personnes sont souvent isoleacutees dans leurs maisons avec leurs individus responsables et peuvent avoir peu drsquooccasions ou de soutien neacutecessaire(s) pour eacutelaborer des strateacutegies susceptibles de les proteacuteger contre la violence Les pratiques suivantes ont eacuteteacute identifieacutees comme favorisant lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion de ces personnes dans les activiteacutes relatives agrave la VBG

Les visites agrave domicile et les activiteacutes agrave domicile

Au Burundi en Eacutethiopie et au Caucase du Nord les personnes handicapeacutees et les professionnels ont indiqueacute avoir meneacute des visites agrave domicile pour interroger les individus et les familles au sujet de leurs besoins et pour partager lrsquoinformation sur les services et lrsquoassistance en matiegravere de VBG Ces visites ont permis aux profes-sionnels de la VBG et aux prestataires de services drsquoidentifier des survivants qui neacutecessitent un soutien complet et speacutecialiseacute Le personnel de lrsquoIRC au Burundi et en Eacutethiopie a commenceacute agrave organ-iser des activiteacutes de groupe geacuteneacuteralement tenues dans les centres de promotion de la femme et dans drsquoautres sites communautaires proches de leurs maisons et qui ciblaient parfois ces individus et les familles Les individus responsables des filles souffrant de handicaps multiples ont eacutegalement souligneacute qursquoils constataient un renforcement de lrsquoacceptation et du soutien de la communauteacute suite aux activiteacutes agrave domicile

laquo Les membres de la communauteacute nous traitent mieux agrave preacutesent Ils sont plus habitueacutes agrave nous Ils savent comment nous sommes et nous saluent aimablement quand ils passent raquo

(Megravere drsquoune adolescente souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

La gestion individuelle des cas

Les survivantes handicapeacutees neacutecessitent une gestion individu-aliseacutee et globale des cas pour promouvoir leur gueacuterison et leur reacutetablissement et pour preacutevenir toute violence future Pendant lrsquoeacutevaluation les participants ont rapporteacute que les profession-nels de la VBG srsquoeacutetaient ameacutelioreacutes dans lrsquoidentification de ces personnes agrave risque eacuteleveacute et la fourniture drsquoun soutien plus complet et adapteacute agrave leurs besoins speacutecifiques Les facteurs suivants ont eacuteteacute deacutecrits comme ameacuteliorant lrsquoappui agrave la gestion des cas pour ces personnes

bull lrsquoidentification des diffeacuterentes meacutethodes de communica-tion directe avec les survivants

bull une attention accrue sur lrsquoidentification des forces et des capaciteacutes reacuteelles des survivants au cours des eacutevaluations

bull la participation des personnes handicapeacutees et de leurs individus responsables dans la planification de lrsquoaction

bull un suivi freacutequent et une coordination de la prestation des services pour reacutepondre aux besoins identifieacutes

Les femmes handicapeacutees ont indiqueacute que ces seacuteances de gestion de cas ont contribueacute agrave deacutevelopper la confiance et la compreacutehension entre elles et les professionnels de la VBG et qursquoelles ont reccedilu une aide en fonction de leurs propres besoins et deacutesirs Cette leccedilon met eacutegalement en eacutevidence lrsquoimportance des approches centreacutees sur le survivant dans le travail avec les femmes handicapeacutees lorsqursquoil est question de deacutefinir leurs buts objectifs et strateacutegies

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Histoire de Mawazo - camp de Kinama Burundi

Mawazo vit seule et se deacuteplace diffeacuteremment des autres en rampant plutocirct qursquoen marchant

laquo Je vis seule Jrsquoai toujours veacutecu seule Jrsquoessaie drsquoecirctre tregraves indeacutependante et je fais beaucoup de choses toute seule Je peux nettoyer cuisiner laver mes vecirctements et je passe du temps agrave essayer drsquoaider mes voisins en prenant soin de leurs enfants

Je reccedilois reacuteguliegraverement des visites agrave domicile le personnel de lrsquoIRC est comme ma famille Ils passent veacuterifier si tout va bien presque tous les jours Quand jrsquoai un problegraveme ils srsquoen rendent compte tregraves rapidement et viennent voir si je vais bien Je me sens beaucoup plus eacutepanouie et jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir quelqursquoun agrave qui parler Jrsquoadore partager des histoires et je me sens bien lorsque quelqursquoun me demande comment je me sens

Mon nom dans ma langue signifie agrave la fois laquo problegravemes raquo et laquo ideacutees raquo Jrsquoai beaucoup agrave dire et agrave partager avec les autres Je suis une personne tregraves ouverte je pense que crsquoest la raison pour laquelle les enfants mrsquoaiment tant Je suis ouverte agrave eux je souris avec eux et je leur raconte des histoires Je peux leur apprendre beaucoup de choses car jrsquoai vu et appris beaucoup de choses dans ma vie Je peux leur parler de leur culture leur enseigner le respect et leur inculquer lrsquoesprit du partage Lorsque quelqursquoun mrsquoapporte de la bouillie par exemple mecircme en petite quantiteacute je ne le bois pas toute seule Srsquoil y a des enfants nous partageons tous ensemble Mecircme si jrsquoai tregraves faim je sais que cela est une chance pour moi drsquoenseigner quelque chose drsquoaider quelqursquoun tout comme les autres mrsquoaident

Si je pouvais dire une chose agrave lrsquoeacutequipe de lrsquoIRC ce serait de continuer de se souvenir des personnes qui sont agrave la maison qui ne peuvent pas facilement participer aux programmes Nous avons eacutegalement des besoins et des recircves Je me fais maintenant vieille et je pense qursquoil est important de se concentrer sur les jeunes les jeunes handicapeacutees pour srsquoassurer qursquoelles sont incluses degraves le plus jeune acircge afin que les gens puissent cesser la discrimination et nous consi-deacuterer tous comme eacutegaux raquo

copy IRC

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Reconnaicirctre les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes handicapeacutees pour faciliter lrsquoinclusion

Les personnes handicapeacutees et les professionnels de la VBG ont rapporteacute que lrsquoidentification et le renforcement des compeacute-tences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees ont favoriseacute une plus grande inclusion dans une varieacuteteacute drsquoactiviteacutes relatives agrave la VBG En Jordanie de jeunes femmes sourdes ont eacuteteacute inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes de responsabilisation sociale et agrave des initiatives meneacutees dans les centres de promo-tion de la femme et agrave animer des seacuteances de pose de henneacute Ces activiteacutes ont fourni un espace permettant aux femmes de partager des compeacutetences et des inteacuterecircts communs avec drsquoautres femmes de leur acircge

laquo Non seulement elles les ont accepteacutees mais elles se sont eacutegalement fait des amies Mecircme avant la fin de la seacuteance elles eacutechangeaient des numeacuteros de teacuteleacutephones et leur demandaient si elles pouvaient les contacter pour faire du henneacute agrave leurs ceacuteleacutebrations raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Au Caucase du Nord les adolescentes handicapeacutees ont eacuteteacute incluses dans la conception des activiteacutes sociales qui visaient agrave faciliter le reacuteseautage entre les filles avec et sans handicap Les activiteacutes ont eacuteteacute construites autour des compeacutetences speacutecifiques des filles handicapeacutees (exemple lrsquoexeacutecution de

chansons en langue des signes) la promotion de lrsquoeacutegaliteacute de participation dans la conception du programme mais aussi lrsquoappreacuteciation des talents de chaque individu

Comme lrsquoont reconnu les membres de la famille les dirige-ants communautaires les prestataires de services et autres agrave travers les sites du projet les reacutesultats de ces activiteacutes contredisent les hypothegraveses selon lesquelles les personnes handicapeacutees sont incapables de beacuteneacuteficier et de contribuer agrave une varieacuteteacute de programmes

laquo Avant les gens pensaient que ces femmes eacutetaient des cas deacutesespeacutereacutes et qursquoelles ne pourraient jamais ecirctre indeacutependantes Maintenant elles contredisent de nombreuses personnes au sein de la communauteacute Elles nous rendent nous les rares personnes qui avons toujours cru en elles tregraves tregraves fiers raquo

(Dirigeant communautaire de sexe masculin mdash camp de Kinama Burundi)

Beaucoup de personnes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance drsquoavoir lrsquoopportuniteacute laquo de faire leurs preuves raquo car beaucoup nrsquoavaient jamais eacuteteacute inviteacutees agrave prendre part aux activiteacutes Le simple fait de tendre la main pour encourager leur participation agrave des programmes eacutetait dans de nombreux cas lrsquoadaptation la plus percutante meneacutee par les professionnels de la VBG

Diane - camp de Kinama Burundi

laquo Jrsquoai reccedilu un appel disant que lrsquoIRC voulait inclure des femmes handicapeacutees dans leurs programmes relatifs aux AVEC Jrsquoeacutetais tellement exciteacutee agrave lrsquoideacutee de mrsquoinscrire drsquoecirctre incluse drsquoavoir une occasion de faire mes preuves agrave preacutesent je pense qursquoil est de mon devoir de tendre la main agrave drsquoautres personnes handicapeacutees pour sensibiliser partager mon histoire et leur dire qursquoelles peuvent ecirctre incluses raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Mieraf travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie

laquo Jrsquoappreacutecie tellement mon rocircle dans le programme [de lrsquoIRC] et jrsquoai tant drsquohistoires que je pourrais vous raconter sur les choses que nous avons accomplies

Mais je pense qursquoil est important de vous dire que je suis une femme handicapeacutee Je marche avec une beacutequille et jrsquoai parfois beaucoup de mal agrave acceacuteder au camp Cela ne mrsquoarrecircte pas mecircme si les choses peuvent ecirctre difficiles je sens que jrsquoai un travail tregraves important agrave faire

Jrsquoœuvre pour renforcer la seacutecuriteacute des femmes et des filles plus particuliegraverement des personnes handicapeacutees des personnes qui ne sont pas toujours incluses dans les activiteacutes des personnes qui sont souvent oublieacutees Je me souviens des moments ougrave crsquoeacutetait mon cas lorsque jrsquoavais tellement mal que je ne pouvais pas quitter ma maison ou avant drsquoavoir reccedilu ma beacutequille pour marcher Je me sentais vraiment seule Maintenant je suis tregraves active et je suis leader dans notre commu-nauteacute Je fais partie de lrsquoassociation des personnes handicapeacutees et je suis travailleuse sociale Jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir des choses preacutecieuses agrave apporter et que je peux plaider en faveur des femmes et enfants handicapeacutes et de leurs individus responsables parce que je comprends parfaitement

leurs besoins Je pense aussi que les gens mrsquoadmirent car ils me voient mrsquoefforcer pour faire mon travailraquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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Recommandations

Les recommandations suivantes sont tireacutees des leccedilons apprises au cours de ce projet qui porte sur le moyen de promouvoir lrsquoinclusion du handicap dans les programmes rela-tifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Recommandations pour les acteurs de la VBG

Inclure les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables dans la conception la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des programmes relatifs agrave la VBG Lrsquoimplication des personnes handicapeacutees dans la conception et lrsquoeacutevaluation du programme est essentielle pour identifier avec preacutecision les obstacles agrave leur participation aux programmes relatifs agrave la VBG eacutelaborer des strateacutegies visant agrave ameacuteliorer leur participation et comprendre le changement qui importe le plus pour eux Une attention particuliegravere devrait ecirctre accordeacutee agrave la collecte des informations et des points de vue des femmes des filles et des personnes souffrant de deacuteficiences intellectuelles et mentales car elles sont les plus exposeacutees agrave la VBG Les approches participatives telles que le classement les photo-interviews et la narration ajouteacutees aux meacutethodes qualitatives plus conventionnelles (exemple discussions theacutematiques de groupe et entretiens en face agrave face) sont des moyens permettant drsquoexplorer effi-cacement les preacuteoccupations et les ideacutees des individus qui ont des besoins communicationnels diffeacuterents Les eacutevaluations doivent inclure un volet de sensibilisation pour faire participer les personnes handicapeacutees et les individus responsables qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Assurer la formation et lrsquoapprentissage reacuteflectif sur les interactions entre le genre et le handicap pour les gestion-naires de programmes et les prestataires de services relatifs agrave la VBG et eacutetablir une compreacutehension commune et une adoption des approches centreacutees sur les droits et les survi-vants lorsque lrsquoon travaille avec ce groupe La formation du personnel agrave inteacutegrer une analyse de lrsquoineacutegaliteacute entre les sexes et de la discrimination fondeacutee sur le handicap les aidera agrave mieux cerner les facteurs uniques qui contribuent aux risques de VBG et de vulneacuterabiliteacute pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et agrave identifier des strateacute-gies plus efficaces pour leur inclusion dans les programmes relatifs agrave la VBG Lorsque les professionnels de la VBG sont particuliegraverement conscients de la dynamique du pouvoir entre les sexes dans leur travail avec les femmes ayant surveacutecu agrave la violence ils peuvent exiger un soutien suppleacutementaire pour reacutefleacutechir sur leurs propres attitudes et sur les attitudes des

autres sur la relation avec le handicap et sur la faccedilon dont ces eacuteleacutements peuvent aggraver lrsquoineacutegaliteacute fondeacutee sur le sexe la discrimination et lrsquoexclusion dans les relations les meacutenages et la communauteacute

Il est recommandeacute que les informations concernant les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables soient incluses et pleinement inteacutegreacutees dans les programmes de formation de base sur la VBG notamment agrave travers des eacutetudes de cas et des exemples centreacutes sur les personnes handicapeacutees Au fil du temps le personnel travaillant sur la VBG reconnaicirctra de plus en plus que reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees est une partie essentielle de leur travail et qursquoils ont les compeacutetences requises pour le faire effi-cacement dans le cadre de leur travail

Recruter des femmes et des filles handicapeacutees comme personnel et beacuteneacutevoles dans les programmes relatifs agrave la VBG Identifier et aider les femmes et les filles handicapeacutees agrave jouer un rocircle cleacute dans les programmes relatifs agrave la VBG peut ameacuteliorer la qualiteacute et la pertinence du programme pour ce groupe tout en les rendant autonomes et en rehaussant leur statut dans la communauteacute Fixer un objectif en termes de nombre de femmes et de filles handicapeacutees qui devraient parti-ciper agrave des formations et reacuteunions communautaires sur la VBG (environ 15 ) encouragera le personnel et les partenaires agrave les inviter directement agrave ces eacuteveacutenements et peut ameacuteliorer la repreacutesentation et la participation aux programmes relatifs agrave la VBG Plaider en faveur drsquoun eacutequilibre entre les sexes dans les associations de personnes handicapeacutees et pour lrsquoinclusion des femmes et des filles handicapeacutees dans les associations de femmes et de jeunes peut eacutegalement accroicirctre la participa-tion dans les domaines ougrave ces groupes interviennent dans les programmes relatifs agrave la VBG et une plus grande repreacutesenta-tion et un meilleur leadership au sein de la communauteacute

Privileacutegier lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les activiteacutes qui renfor-cent le capital social et les reacuteseaux de pairs Ceci est particuliegraverement important pour la preacutevention de la violence contre des adolescentes handicapeacutees les femmes ayant un handicap physique qui sont isoleacutees dans leurs maisons les individus responsables et les femmes les filles les garccedilons et les hommes ayant une deacuteficience intellectuelle Pour les programmes relatifs aux laquo espaces seacutecuriseacutes raquo aider les femmes et les filles agrave reacutefleacutechir sur ce qui rend un espace laquo seacutecuriseacute raquo pour eux et pour les autres et agrave deacutefinir leurs propres laquo regravegles de base raquo ou principes qui reflegravetent comment elles devront accepter et appreacutecier les diffeacuterences Ces principes peuvent aussi les amener agrave reacutefleacutechir sur la faccedilon drsquoatteindre et drsquoinclure drsquoautres femmes et filles qui sont plus isoleacutees (agrave

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lrsquoexemple des filles ayant une deacuteficience intellectuelle) En plus des activiteacutes baseacutees au centre la sensibilisation communau-taire et les visites agrave domicile sont essentielles pour atteindre les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables qui sont isoleacutes dans leurs maisons et pour renforcer en mecircme temps les meacutecanismes de protection communautaire Le personnel du programme relatif agrave la VBG doit ecirctre conscient de toute la charge de travail et des responsabiliteacutes suppleacute-mentaires que drsquoautres femmes et filles peuvent ecirctre tenues drsquoassumer dans les meacutenages suite agrave la participation des individus responsables dans les activiteacutes lieacutees agrave la VBG et les aider agrave identifier des strateacutegies pour atteacutenuer les risques associeacutes et les conseacutequences inattendues

Privileacutegier lrsquoinclusion des femmes handicapeacutees et des individus responsables de sexe feacuteminin dans les programmes portant sur lrsquoautonomisation eacuteconomique Fixer des objectifs en termes de nombre de femmes et filles handicapeacutees et drsquoindividus responsables devant participer agrave ces programmes et encourager le personnel et les commu-nauteacutes agrave les inviter Une analyse minutieuse des risques doit ecirctre meneacutee et une strateacutegie drsquoatteacutenuation deacuteveloppeacutee avant la participation pour preacutevenir etou reacutepondre efficacement agrave des conseacutequences impreacutevues Dans certains contextes les activ-iteacutes drsquoautonomisation eacuteconomique des femmes peuvent sortir du cadre des rocircles qui leur sont deacutevolus sur le plan social ce qui accentue leur vulneacuterabiliteacute agrave la violence de la part de la famille et de la communauteacute Dans certains meacutenages ces activiteacutes peuvent avoir un impact neacutegatif sur la personne handicapeacutee qui peut ecirctre abandonneacutee sans individus respon-sables familiers ce qui augmente potentiellement le risque de violence ou drsquoabus Parallegravelement drsquoautres femmes du meacutenage notamment les adolescentes peuvent assumer ce rocircle ce qui accroicirct leur charge de travail ou leur exclusion

La Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG qui comprend des outils et des directives pour les aider agrave renforcer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail est disponible sur httpwrcmsdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Recommandations pour acteurs du handicap

Veiller agrave ce que les programmes et organisations conccedilus pour servir les personnes handicapeacutees soient sensibles agrave la question du genre Les personnel des programmes et organisations srsquooccupant des personnes handicapeacutees doit suivre une formation sur le genre et lrsquoeacutegaliteacute des genres afin de comprendre les diffeacuterentes faccedilons dont le conflit et le deacuteplacement affectent les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et adapter leurs activiteacutes et services en conseacutequence Le personnel du programme Handicap doit

eacutegalement ecirctre conscient des risques particuliers de VBG auxquels les femmes et les filles handicapeacutees sont exposeacutees et recevoir une formation sur la communication avec les survi-vants et sur lrsquoorientation approprieacutee vers les prestataires de service relatifs aux VBG

Renforcer le plaidoyer autour des droits des personnes affecteacutees par la crise et le conflit notamment les femmes et les filles en eacuteveillant la conscience sur les reacutefugieacutes et les personnes deacuteplaceacutees au sein des organisations pour personnes handicapeacutees (DPO) notamment au niveau reacutegional ougrave il y aurait des crises reacutepeacuteteacutees ou prolongeacutees ayant un impact consideacuterable sur plusieurs pays Cela peut inclure le travail en reacuteseau entre les femmes handicapeacutees et les mouve-ments œuvrant pour les droits des femmes dans les pays et reacutegions affecteacutes par des crises afin de deacutevelopper une plus grande connexion compreacutehension et reacuteponse aux besoins des femmes handicapeacutees dans les environnements humanitaires

Recommandations pour tous les acteurs humanitaires

Mettre en œuvre les orientations sectorielles pour preacutevenir et reacutepondre agrave la violence baseacutee sur le genre telles qursquoeacutenonceacutees dans les Directives du Comiteacute permanent inter-organisations relatives agrave la violence baseacutee sur le genre48 Tous les acteurs humanitaires doivent reconnaicirctre et reacutepondre aux risques accrus de VBG pendant le conflit et la crise notam-ment pour les femmes et les filles handicapeacutees ainsi que les individus responsables de sexe feacuteminin Les normes minimales eacutenonceacutees dans les Directives fournissent lrsquoorientation de base pour tous les secteurs dans la preacutevention et la reacuteponse aux VBG

Entreprendre lrsquointeacutegration de la protection pour satisfaire effectivement les besoins des personnes handicapeacutees durant toutes les phases de lrsquointervention humanitaire Lrsquointeacutegration de la protection y compris lrsquoinclusion de lrsquoanalyse du genre et du handicap dans la conception des programmes la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation est deacuteterminante pour assurer que tout le monde notamment les femmes et filles handica-peacutees a pleinement accegraves aux services et agrave lrsquoassistance dans tous les secteurs y compris pour atteacutenuer le risque de VBG49

Recommandations pour les bailleurs de fonds et gouvernements

Tenir les organisations humanitaires responsables de la satisfaction effective des besoins des personnes handica-peacutees et des individus responsables dans les programmes sur la VBG agrave travers des processus de monitoring et de preacutesentation de rapports ainsi que la mise en exergue de

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pratique positives provenant de diffeacuterentes organisations dans les environnements humanitaires afin drsquoencourager lrsquoobservation des approches tenant compte du handicap et du genre

Plaider pour une plus grande reconnaissance de la multi-tude de preacuteoccupations lieacutees au handicap et au genre y compris la VBG dans tous les instruments internationaux les normes et conventions relatifs au conflit au deacuteplace-ment et agrave lrsquoaction humanitaire Les instruments interna-tionaux peuvent jouer un rocircle deacuteterminant dans la deacutefinition des prioriteacutes pour lrsquoaction humanitaire durant le conflit et le deacuteplacement Les preacuteoccupations speacutecifiques aux femmes et

aux filles et agrave toutes les personnes handicapeacutees doivent ecirctre au cœur des instruments internationaux dans la mesure ougrave elles figurent parmi les populations les plus vulneacuterables durant la crise Un plaidoyer permanent est neacutecessaire aux niveaux international et national pour encourager les gouvernements agrave signer et agrave ratifier tous les instruments pertinents et agrave tenir tous les acteurs concerneacutes responsables de la mise en œuvre inteacutegrale des conventions nouvelles et existantes y compris la Convention relative aux droits des personnes handicapeacutees la Convention sur lrsquoeacutelimination de toutes les formes de discrimi-nation agrave lrsquoeacutegard des femmes et les reacutesolutions du Conseil de seacutecuriteacute sur les femmes la paix et la seacutecuriteacute

Atelier drsquointervenants au Burundi copy Elizabeth SherwoodWRC

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Notes

1 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondiales et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacuteva-lence et conseacutequences sur la santeacute de la violence du parte-naire intime et de la violence sexuelle exerceacutee par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductive-healthpublicationsviolence9789241564625en

2 Ce chiffre est deacutetermineacute par lrsquoestimation globale selon laquelle les 15 pour cent de toute population seront des personnes handicapeacutees (OMS 2011) et selon laquelle 512 millions de personnes sont deacuteplaceacutees par la crise et le conflit agrave travers le monde (HCR 2014)

3 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

4 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

5 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

6 Dans ce rapport les laquo personnes handicapeacutees mentales raquo renvoient aux personnes atteintes drsquoune maladie mentale etou celles qui sont des usagers etou survivants de la psychiatrie Le terme laquo personnes ayant des handicaps sociaux raquo est parfois utiliseacute pour deacutecrire ce groupe de personnes handicapeacutees Reacuteseau mondial des usagers et survivants de la psychiatrie Manuel de mise en œuvre de la Convention des Nations unies relative au droit des per-sonnes handicapeacutees (RMUSP2008) p 9 wrcmsN8o9CH

7 UNHCR Le coucirct humain de la guerre Tendances mondia-les 2013 (2014) httpwwwunhcrorg5399a14f9html

8 Organisation mondiale de la santeacute et Banque mondiale Rapport mondial sur le handicap (2011)

9 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondia-les et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacutevalence et conseacutequences sur la santeacute sur la violence infligeacutee par le partenaire intime et par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductivehealth

publicationsviolence9789241564625en10 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-

lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

11 Ibid 12 Convention des Nations unies relative aux droits des per-

sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde-faultaspnavid=15amppid=150

13 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

14 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

15 CBM Inclusion made easy A quick program guide to dis-ability in development (2012) httpwwwcbmorg articledownloads78851CBM_Inclusion_Made_ Easy_-_com-plete_guidepdf

16 Ibid 17 GSDRC Applied Knowledge Services Understanding gen-

der (nd) httpwwwgsdrcorggotopic-guidesgenderunderstanding-gender

18 Ibid 19 Carolyn Frohmader and Stephanie Ortoleva ldquoThe sexual

and reproductive rights of women and girls with disabili-tiesrdquo (Issues paper presented at the ICPD Beyond 2014 Confeacuterence internationale sur les droits de lrsquohomme La Haye Pays-Bas 7-10 juillet 2013) httpwwdaorgauwp- contentuploads201312issues_paper_srr_wom- en_and_girls_with_disabilities_finalpdf

20 Convention des Nations unies relative aux droits des per-sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde- faultaspnavid=15amppid=150

21 Andrea Hollomotz ldquoDisability oppression and violence Towards a sociological explanationrdquo Sociology vol 47 (2013) pp 477-493 Originally published online 23 No-vember 2012 DOI 1011770038038512448561

22 Centers for Disease Control and Prevention The socio-ecological model a framework for prevention (2015) httpwwwcdcgovviolencepreventionoverviewsocial-ecologicalmodelhtml

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23 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

24 Ces principes directeurs ont eacuteteacute adapteacutes des contributions drsquoune activiteacute meneacutee au Forum drsquoapprentissage interne pour le projet en juin 2014

25 Les DPO sont des organisations repreacutesentatives de per-sonnes handicapeacutees Elles sont geacuteneacuteralement constitueacutees et dirigeacutees par des personnes handicapeacutees

26 LrsquoIMSVBG enregistre le type de violence rapporteacute par les survivants dont le viol les agressions sexuelles les agressions physiques le mariage forceacute le deacuteni des res-sources les opportuniteacutes ou services et les violences psychologiqueseacutemotionnelles

27 Les consultations du personnel VBG en Eacutethiopie et au Burundi ont deacutemontreacute qursquoils avaient une bonne compreacutehen-sion des diffeacuterents types de deacuteficiences et pourraient les identifier sur la base de ces questions et observations fonctionnelles au cours de leurs concertations avec les survivants Il est important toutefois de reconnaicirctre que ce ne sont pas tous les survivants handicapeacutes qui peuvent ecirctre identifieacutes comme ayant un handicap dans les donneacutees de lrsquoIMSVBG

28 Jillian Foster Final report Implications and recommenda-tions for integration of mixed-methods analysis across WRC research Consultancy report submitted to WRC (2014)

29 httpbetterevaluationorgapproaches (accessed 12 August 2014) and httpdeptswashingtoneduccph pdf_filesEvaluationpdf (accessed 12 August 2014)

30 Lrsquooutil laquo Expeacuterience du changement raquo est adapteacute de la technique dite du changement le plus significatif (MSC) La technique MSC est une forme de monitoring et eacutevaluation participatifs qui analysent la prise en compte du change-ment pour deacutecouvrir les changements qui sont les plus consideacutereacutes par les individus et les groupes et pourquoi httpbetterevaluationorgapproaches (consulteacute le 12 aoucirct 2014)

31 Adapteacute de lrsquooutil Before and Now Diagram (page 68) dans the Tools together now 100 participatory tools to mobilize communities for HIVAIDS httpwwwaidsallianceorgassets000000370229-Tools-together-now_originalpdf1405520036

32 Adapted ldquoSummit Workshoprdquo from the Participatory Performance Story Reporting Technique httpwwwclearhorizoncomauwp-contentuploads200905report-on-outcomes-and-get-everyone-involved_the-participatory-performancepdf (accessed 12 August 2014)

33 IRC Formation agrave lrsquointeacutegration de la protection guide du facilitateur (2013) httpwwwglobalprotectionclusterorg_assetsfilesaorsprotection_mainstreamingIRC_Pro-tection_Mainstreaming_Training 20_Facilitators_Guide_March_2013_ENpdf

34 Les donneacutees de lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) indiquent que 120 survivants sur 2 025 enregistreacutes preacutesen-tent un handicap

35 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSGBV (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 5083 pour cent (61 sur 120) des survivants handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes et 32 23 pour cent (614 sur 1905) des survivants non handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 186 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0000

36 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes ont subi des violences psychologiqueseacutemotionnelles contre 2325 pour cent (443 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 342 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0377

37 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 3583 pour cent (43 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un partenaire ou eacutepoux contre 4871 pour cent (928 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1288 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0006

38 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un eacutetranger contre 2273 pour cent (433 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 394 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0316

39 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 83 pour cent (100 sur 120) des survi-

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vants handicapeacutes sont des femmes contre 95 pour cent (1812 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des femmes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 12 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de 0000

40 Au cours du processus de consentement eacuteclaireacute il eacutetait conseilleacute aux femmes de ne pas partager leurs expeacuteriences personnelles et de consentir agrave ce que leurs informations soient utiliseacutees dans des rapports afin drsquoameacuteliorer les programmes au Burundi et dans drsquoautres pays Toutes les femmes handicapeacutees intellectuelles souffraient juste de leacutegegraveres deacuteficiences et par conseacutequent eacutetaient en mesure de comprendre ce processus de consentement mais elles eacutetaient eacutegalement en preacutesence de leurs individus responsables Les questions de groupes de discussion ne portaient pas sur ces informations personnelles Les femmes dans ce groupe toutefois ont continueacute agrave divulguer des expeacuteriences personnelles tout au long de la discussion Tous les participants ont reccedilu des conseils sur les services disponibles aux survivants de la VBG et un soutien perma-nent eacutetait fourni par le personnel WPE de lrsquoIRC

41 Laurie E Powers Rosemary B Hughes and Emily M Lund Interpersonal violence and women with disabilities A re-search update (Harrisburg PA National Resource Center on Domestic Violence 2009)

42 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 1667 pour cent (20 sur 120) des survivants handicapeacutes sont des hommes et 488 pour cent (93 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des hommes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1170 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de Fischer de 0000

43 Les femmes les filles les garccedilons et les hommes handi-capeacutes peuvent subir des violences sur la base du genre et du handicap La contribution speacutecifique de chacun de ces facteurs va varier et les causes sous-jacentes de lrsquooppression et des abus sont souvent complexes et croiseacutees De fait il est difficile de faire la distinction et de reacutepondre seacutepareacutement Degraves lors il srsquoavegravere important de surveiller et reacutepondre agrave toutes les formes de violences et discriminations dans les environnements humanitaires notamment contre les groupes les plus marginaliseacutes au sein de la communauteacute afin de faire progresser lrsquoeacutegaliteacute des genres pour les groupes extrecircmement marginaliseacutes et opprimeacutes au sein de la communauteacute Des reacutesultats agrave

plus grande eacutechelle issus du projet et refleacutetant le caractegravere croiseacute des facteurs genre handicap et drsquoautres facteurs pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes et des rapports de recherche plus deacutetailleacutes sur ce sujet seront disponibles sur le site web de Commission des femmes pour les reacutefugieacutes httpswomensrefugeecom-missionorgprogramsdisabilitiesresearch-and-resourcesdocument945-building-capacity-for-disability-inclusion-in-gender-based-violence-gbv-programming-in-humanitarian-settings-overviewcatid=232

44 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

45 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 325 pour cent (39 sur 120) des survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours suivant lrsquoincident et 4398 pour cent (837 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1148 pour cent est consideacuterable du point de vue statis-tique avec une p-value de Fischer de 0017

46 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG 4083 pour cent (49 sur 120) survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC plus drsquo1 mois apregraves lrsquoincident et 3442 pour cent (655 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes plus drsquo1 moins apregraves lrsquoincident Des tests confir-ment que cette diffeacuterence de 641 pour cent nrsquoest pas consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0166

47 Commission des femmes pour les reacutefugieacutes Strong girls powerful women Program planning and design for ado-lescent girls in humanitarian settings (2014) httpswo-mensrefugeecommissionorgresourcesdocument1036-strong-girls-powerful-women-report

48 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuidelines2005pdf

49 Global Protection Cluster Protection mainstreaming (nd) httpwwwglobalprotectionclusterorgenareas-of-responsibilityprotection-mainstreaminghtml

39

Tableau A Reacutesumeacute des pays contextes et activiteacutes meneacutes au cours de la phase 1 du projetPays Contexte opeacuterationnel Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie MyrsquoAni mdash Environnement de camp prolongeacute

Discussions de groupe avec de reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handi-capeacutes et leurs individus responsables (25 participants) leaders communautaires (11 participants) et travailleurs communautaires et travailleurs sociaux (13 participants)

Entretiens avec des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables (4 entretiens mdash 7 personnes)

Consultations avec lrsquoAssociation de handicapeacutes (32 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (19 personnes)

Burundi Bujumbura mdash Environnement urbain

Kinama Mussasa et Bwagiriza mdash

Camps

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes congolais handi-capeacutes et leurs individus responsables (161 participants)

Entretien avec une fille handicapeacutee et son individu responsable (1 entretien mdash 2 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (13 personnes)

Jordanie Zaatari mdash Camp

Irbid Mafraq et Ramtha mdash Envi-ronnements urbains

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus respon-sables (113 participants) et volontaire de la communauteacute de reacutefugieacutes (11 participants)

Entretiens avec des filles handicapeacutees et leurs indi-vidus responsables (2 entretiens mdash 4 personnes)

Consultations avec les acteurs humani-taires (30 personnes)

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Grozny Reacutepublique de Tcheacutetcheacutenie mdash Environnement urbain de reconstruction post-conflit

Discussion de groupe avec les individus respon-sables drsquoenfants handicapeacutes (12 participants)

Entretiens avec des femmes et filles handica-peacutees (11 entretiens mdash 11 personnes)

Consultations de personnels drsquoONG de femmes (16 personnes)

Ces discussions de groupe et entretiens ont eacuteteacute reacutealiseacutes par des ONG partenaires de lrsquoIRC dans le Caucase du Nord

Annexe 1 Reacutesumeacute des activiteacutes entreprises dans la meacutethodologie du projet

40

Tableau B Reacutecapitulatif des activiteacutes drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilotePays Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie Discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handicapeacutes et leurs individus responsables (24 participants) et des leaders communautaires (11 participants)

Atelier drsquointervenants (21 personnes)

Burundi Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (89 participants) et des leaders communautaires (10 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (18 participants)

Atelier drsquointervenants (41 personnes)

Jordanie Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus responsables (14 participants)

Entretiens avec les professionnels de la VBG (3 participants)

Des expeacuteriences du changement ont eacuteteacute conduite par le personnel WPE en Jordanie et des entretiens avec des professionnels ont eacuteteacute reacutealiseacutes par teacuteleacutephone

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (26 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (7 participants)

Atelier drsquointervenants (26 personnes)

41

Les ateliers drsquointervenants au Burundi en Eacutethiopie et en Caucase du Nord et des expeacuteriences du changement en provenance de Jordanie visaient agrave collecter des messages-cleacutes et recommandations de diffeacuterents groupes impliqueacutes dans le projet sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG Leurs recommandations eacutetaient axeacutees sur les points ci-apregraves

bull Renforcement du plaidoyer sur la non-discrimination

laquo Des sessions de sensibilisation communautaires continues cibleacutees mettant en exergue les droits des personnes handica-peacutees notamment autour des questions relatives aux individus responsables de sexe feacuteminin et masculin raquo (Recommandations provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Consultations permanentes avec les personnes handicapeacutees sur la planification des programmes

laquo Il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne precirctent pas attention agrave nos opinions Nous aimerions rencontrer certaines filles dans un cafeacute ou un endroit uniquement pour filles avec et sans handicap Juste les filles sans adultes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo (Exposeacute du groupe des filles mdash Atelier drsquointervenants Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

bull Mise en exergue des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees

laquo Eacutelaborer un plan ou moyen de partage des expeacuteriences de reacuteussite de personnes handicapeacutees ayant reacuteussi dans des activiteacutes eacuteconomiques et professionnelles Se servir de ces succegraves comme moyen drsquoencourager drsquoautres groupes agrave inclure les personnes handicapeacutees dans ces types de programmes raquo (Recommandation provenant des hommes handicapeacutes mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Renforcement des activiteacutes de sensibilisation et de soutien par les pairs

laquo Effectuer plus de visites agrave domicile chez les femmes et filles handicapeacutees qui sont les plus isoleacutees Eacutelaborer un plan pour des visites reacuteguliegraveres et des contacts entre les eacutequipes [VBG] et leurs familles raquo (Recommandation provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Eacutethiopie)

bull Travail avec les familles

laquo Former un comiteacute drsquoindividus responsables pour donner des conseils sur lrsquoeacutelaboration des programmes Consacrer du temps pour enseigner des leccedilons sur comment ecirctre un meilleur deacutefenseur de la famille fournir des informations sur comment mieux utiliser des systegravemes et ecirctre moins deacutependants des agents de mobilisation communautaire raquo (Recommandation provenant drsquoindividus responsables mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Fourniture de soutien mateacuteriel et de strateacutegies de transport

laquo Recommander la fourniture de transport du fait de la difficile situation financiegravere (ou indemniteacutes de transport) raquo (Entretien avec un individu responsable de sexe feacuteminin mdash Irbid Jordanie)

Annexe 2 Recommandations issues des ateliers des intervenants

Page 5: « Je vois que cela est possibles33660.pcdn.co/wp-content/uploads/2020/04/Je-vois-que... · 2020-04-15 · 2 leur incapacité à laisser les personnes dont elles s’occupent. Pratiques

1

Reacutesumeacute analytique

La violence baseacutee sur le genre (VBG) est une question de droit de lrsquohomme et de santeacute publique largement reconnu touchant au moins une femme sur trois agrave travers le monde1 La VBG peut devenir encore plus perverse dans les situations de crise ougrave les meacutecanismes de protection communautaires et institutionnels sont souvent affaiblis ou deacutetruits Les hommes et les garccedilons sont eacutegalement vulneacuterables agrave la violence pendant le conflit et le deacuteplacement notamment la violence sexuelle quoique dans une moindre mesure que les femmes et les filles

Estimeacutees agrave 76 millions2 les personnes handicapeacutees vivant dans des situations de deacuteplacement forceacute sont exposeacutees agrave un risque accru de VBG parce qursquoelles sont laquo moins en mesure de se proteacuteger des dangers raquo deacutependant davantage des autres pour leur survie moins puissantes et moins visibles3 Les individus responsables des personnes handicapeacutees dont la plupart sont les femmes et les filles peuvent eacutegalement ecirctre exposeacutes agrave un risque de VBG eacutetant donneacute que leurs responsabiliteacutes peuvent les empecirccher drsquoacceacuteder aux opportuniteacutes sociales et eacuteconomiques contribuant ainsi agrave leur isolement et deacutependance

En deacutepit de lrsquoeacutechelle et de la graviteacute du problegraveme les personnes handicapeacutees dans des environnements humanitaires sont souvent exclues des programmes et services conccedilus pour preacutevenir et reacutepondre agrave la VBG4 5 du fait des formes multiples et croiseacutees de discriminations qursquoelles subissent sur la base du genre et du handicap En reacuteponse agrave cela lrsquoInternational Rescue Committee (IRC) et la Commission des femmes pour les reacutefugieacutes (WRC) ont meneacute un projet visant agrave identifier ces barriegraveres et pour piloter et eacutevaluer les solutions de promotion de lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de VBG dans les environnements de conflit Le projet a eacuteteacute meneacute au sein de communauteacutes affecteacutees au Burundi en Eacutethiopie en Jordanie et au Caucase du Nord en Feacutedeacuteration de Russie Agrave travers une approche participative il a solliciteacute les contributions des femmes des filles des garccedilons et des hommes handicapeacutes et leurs individus responsables afin drsquoinformer le deacuteveloppement drsquoactiviteacutes et drsquooutils permettant de faciliter lrsquoinclusion du handicap et comprendre que qui a marcheacute et quel changement leur eacutetait le plus important

Ce rapport document les reacutesultats et les leccedilons apprises du projet et conclut sur des recommandations pratiques pour un ensemble drsquoacteurs humanitaires les gouvernements et bailleurs de fonds en vue de lrsquoameacutelioration de lrsquoinclusion du handicap dans les programmes sur la VBG dans les environnements humani-taires Les expeacuteriences du changement provenant de femmes et filles handicapeacutees impliqueacutees dans le projet un une trousse agrave outils pour les professionnels de la VBG y compris des outils et orientations destineacutees agrave les aider agrave renforcer lrsquoinclusion du

handicap dans leur travail sont disponibles sur httpwrcmsdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Principaux reacutesultats et leccedilons apprises

Types de violences

La violence sexuelle eacutetait le type de VBG le plus courant rapporteacute par les participants aux groupes de discussion dans les environnements du projet certaines femmes et filles handi-capeacutees se deacuteclarant victimes de violence sexuelle y compris le viol de faccedilon reacutepeacuteteacutee et reacuteguliegravere et du fait de multiples auteurs Les femmes et les filles ayant un6 handicap mental et intellectuel eacutetaient perccedilues comme eacutetant les plus exposeacutees agrave la violence sexuelle et leur famille ainsi que les prestataires de service nrsquoen prenant connaissance que lorsqursquoelles sont deacutejagrave enceintes Des violences sexuelles contre les hommes et les garccedilons ayant un handicap intellectuel ont eacutegalement eacuteteacute rapporteacutees au Burundi et en Jordanie quoique dans une moindre mesure Lrsquoisolement social la perte de reacuteseaux de protection communautaire et les changements dans les rocircles sexosociaux notamment dans les meacutenages ougrave une personne aurait un handicap nouvellement acquis augmentent la vulneacuterabiliteacute des personnes handicapeacutees mais eacutegalement des individus responsables de sexe feacuteminin agrave la violence aussi bien agrave lrsquointeacuterieur du meacutenage que dans lrsquoespace public

Barriegraveres agrave lrsquoaccegraves

Les participants au projet ont le plus freacutequemment rapporteacute que des attitudes neacutegatives et discriminations de la part des pres-tataires de services relatifs agrave la VBG des membre de la famille et de la communauteacute empecircchaient leur accegraves aux activiteacutes de preacutevention des VBG et aux services de reacuteponse Le fait que les survivants handicapeacutes peuvent ne pas ecirctre crus lorsqursquoils signalent des violences le manque de confidentialiteacute et le risque de faire lrsquoobjet drsquoautres stigmatisations et marginalisations ont eacuteteacute preacutesenteacutes comme des facteurs empecircchant les survivants handicapeacutes drsquoavoir recours aux services et agrave lrsquoassistance La capaciteacute des personnes handicapeacutees agrave participer agrave et agrave beacuteneacute-ficier des activiteacutes de preacutevention des VBG est sous-estimeacutee par les responsables de programmes et les membres de la communauteacute et ainsi elles ne sont pas inviteacutees agrave participer Des moyens de transport inadeacutequats vers les sites des activiteacutes et centres de service et le manque drsquoutilisation drsquoapproches de communication approprieacutees par les professionnels de la VBG notamment pour les personnes sourdes ou ayant des handicap intellectuels ont eacutegalement eacuteteacute citeacutes comme barriegraveres agrave lrsquoaccegraves et agrave la participation Les individus responsables des personnes handicapeacutees se sont eacutegalement dit exclues des activiteacutes du fait de

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leur incapaciteacute agrave laisser les personnes dont elles srsquooccupent

Pratiques positives pour faciliter lrsquoinclusion du handicap

Renforcement des capaciteacutes des professionnels de la VBG Les professionnels de la VBG ont rapporteacute un change-ment positif dans leurs attitudes lorsqursquoelles travaillent avec les personnes handicapeacutees notamment comme reacutesultat des activ-iteacutes drsquoapprentissage fondeacutees sur lrsquoexpeacuterience et la reacuteflexion dans le projet Travailler directement avec les survivants handicapeacutes a permis aux professionnels de voir au-delagrave du handicap de la personne drsquoappreacutecier leurs aptitudes et capaciteacutes et de recon-naicirctre qursquoils peuvent beacuteneacuteficier de et apporter des contributions positives aux activiteacutes portant sur la VBG Les professionnels ont eacutegalement appris agrave reconnaicirctre que les survivants handicapeacutes ont plusieurs besoins qui sont les mecircmes que ceux des personnes sans handicap et que les professionnels pourraient appliquer leur formation actuelle srsquoagissant de lrsquoutilisation drsquoune approche centreacutee sur le survivant dans le travail avec ce groupe Les professionnels de la VBG ont eacutegalement appris agrave mieux adapter leurs services aux survivants handicapeacutes mdash y compris agrave travers des visites agrave domicile des activiteacutes agrave domicile et des services de gestion de cas speacutecialiseacutes avec des approches de communica-tion plus efficaces et plus approprieacutees

Offrir aux femmes et filles handicapeacutees et aux individus responsables des activiteacutes drsquoautonomisation sociale et eacuteconomique permettant drsquoeacutetablir des reacuteseaux de pairs et une plus grande indeacutependance financiegravere Le reacutesultat le plus important citeacute par les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin eacutetait le deacuteveloppe-ment de plus de reacuteseaux de pairs plus robustes agrave travers diffeacuter-entes activiteacutes drsquoautonomisation sociale dont les groupes de discussion les programmes reposant sur les actifs pour adolescentes et les Associations Villageoises drsquoeacutepargne et de Creacutedit (AVEC) Ces activiteacutes ont renforceacute lrsquoeacutetablissement de relations et la confiance parmi les femmes et filles handi-capeacutees ainsi qursquoavec drsquoautres membres de la communauteacute Elles ont eacutegalement conduit agrave un eacutechange drsquoinformations et au deacuteveloppement des aptitudes une meilleure estime de soi et des opportuniteacutes permettant aux femmes et filles handicapeacutees drsquoecirctre reconnues non pas pour leur handicap mais pour leurs rocircles en tant que leaders amies et voisines apportant des contributions positives pour leurs communauteacutes mdash pouvant toutes servir de facteurs de protection contre les VBG Les femmes handicapeacutees et les individus responsables au sein des AVEC ont eacutegalement rapporteacute une indeacutependance et une prise de deacutecisions accrues ainsi qursquoun respect et un statut meilleurs au sein de la famille et la communauteacute du fait de leur

accegraves aux opportuniteacutes de geacuteneacuteration de revenus ce qui peut eacutegalement contribuer agrave reacuteduire leur vulneacuterabiliteacute aux VBG Les participants au projet ont noteacute que bacirctir les programmes autour des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees constituait un preacutealable important agrave lrsquoinclusion mais eacutegale-ment rapporteacute que pour plusieurs personnes handicapeacutees les programmes existants ne neacutecessitaient pas toujours des adaptations la simple invitation agrave participer eacutetait suffisante pour lever la barriegravere agrave la participation et promouvoir avec succegraves lrsquoinclusion

Promouvoir la repreacutesentation et le leadership des femmes handicapeacutees et des individus responsables au sein des institutions et activiteacutes communautaires conduisait non seulement agrave une meilleure prise en compte des preacuteoc-cupations de ces groupes au sein des organisations et programmes mais eacutegalement agrave une meilleure appreacuteciation par drsquoautres membres de la communauteacute des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees

Introduction

Plus de 51 millions de personnes agrave travers le monde sont actuellement deacuteplaceacutees du fait de conflits et de crises7 LrsquoOrganisation mondiale de la santeacute estime que toute popula-tion est constitueacutee agrave 15 pour cent de personnes handicapeacutees8 avec des proportions consideacuterablement plus eacuteleveacutees parmi les populations affecteacutees par le conflit Ainsi il y aurait jusqursquoagrave 76 millions de personnes handicapeacutees vivant en situation de deacuteplacement forceacute

La violence baseacutee sur le genre (VBG) est une question de droit de lrsquohomme et de santeacute publique largement reconnue touchant au moins une femme sur trois agrave travers le monde9 La VBG peut devenir encore plus perverse dans les situations de crise ougrave les meacutecanismes de protection sociaux communautaires et institu-tionnels sont affaiblis ou deacutetruits Les hommes et les garccedilons sont eacutegalement vulneacuterables agrave la VBG notamment la violence sexuelle pendant le conflit et le deacuteplacement quoique dans une moindre

Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapeacutees (2006)

laquo Les personnes handicapeacutees comprennent les personnes qui ont une deacuteficience physique mentale intellectuelle ou sensorielle agrave long terme et qui en interaction avec diffeacuterentes barriegraveres peut empecirccher leur participation inteacutegrale et effective agrave la socieacuteteacute sur une base eacutegale avec les autres raquo

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mesure que les femmes et les filles Les programmes et activiteacutes destineacutes agrave atteacutenuer le risque de VBG et fournir un soutien aux survivants et donc consideacutereacutes comme des parties inteacutegrantes agrave partir des phases initiales de la reacuteponse humanitaire10

Les personnes handicapeacutees vivant dans des situations de deacuteplacement forceacute sont exposeacutees agrave un risque accru de VBG pendant les crises parce qursquoelles sont laquo moins en mesure de se proteacuteger des dangers deacutependant davantage des autres pour leur survie moins puissantes et moins visibles raquo11 Les individus responsables des personnes handicapeacutees dont la plupart sont les femmes et les filles peuvent eacutegalement ecirctre exposeacutes agrave un risque de VBG eacutetant donneacute que leurs responsabiliteacutes peuvent les empecirccher drsquoacceacuteder aux opportuniteacutes sociales et eacuteconomiques contribuant ainsi agrave leur isolement et deacutependance

La Convention des Nations unies relative au droit des personnes handicapeacutees (CRDPH) exige des Eacutetats Parties qursquoils srsquoassurent que les personnes handicapeacutees soient proteacutegeacutees dans les situ-ations de risque ou de crise humanitaire (article 11) et que la coopeacuteration internationale soit accessible agrave et tienne compte des personnes handicapeacutees (article 32) Elle demande eacutegale-ment aux Eacutetats de laquo veiller agrave ce que les services de protection tiennent compte de lrsquoacircge du sexe et du handicap des inteacute-resseacutes raquo (article 16)12

Toutefois des recherches indiquent que les personnes handi-capeacutees nrsquoont pas un accegraves aux programmes relatifs agrave la VBG eacutegal agrave celui drsquoautres membres de communauteacutes dans des contextes humanitaires Par exemple Human Rights Watch a publieacute un document selon lequel les survivantes handicapeacutees en Ouganda pendant le conflit avaient un accegraves limiteacute aux

services drsquointervention y compris les services meacutedicaux et la justice13 Les femmes et filles handicapeacutees restent largement exclues des programmes de preacutevention y compris les multiples initiatives drsquoautonomisation de la femme visant agrave briser le cycle de vulneacuterabiliteacute agrave la violence Les adolescents et jeunes handi-capeacutes sont souvent exclus de lrsquoeacuteducation agrave la santeacute sexuelle et reproductive des moyens de subsistance et des programmes de soutien par les pairs qui pourraient reacuteduire leur exposition aux VBG dans ces contextes14 Enfin peu drsquoeacutetudes ont exploreacute le risque de VBG pour les personnes handicapeacutees dans ces contextes qui sont largement les femmes et les filles

Les professionnels de la violence baseacutee sur le genre opeacuterant dans des contextes humanitaires sont de plus en plus conscients de lrsquoaccroissement des risques de VBG auxquels les personnes handicapeacutees sont exposeacutees et reconnaissent la neacutecessiteacute drsquoameacuteliorer lrsquoaccessibiliteacute et leur inclusion dans les programmes relatifs agrave la VBG agrave ce jour toutefois il nrsquoy a eu aucune eacutevaluation des strateacutegies de promotion de lrsquoinclusion du handicap dans les activiteacutes relatives agrave la VBG dans les envi-ronnements humanitaires aucun exemple deacutetailleacute de pratiques positives et peut drsquoorientations sur les programmes visant agrave assister les professionnels sur le terrain

De 2013 agrave 2015 lrsquoInternational Rescue Committee (IRC) et la Commission des femmes pour les reacutefugieacutes (WRC) ont meneacute un projet destineacute agrave renforcer les capaciteacutes et contribuer agrave la base factuelle sur les strateacutegies efficaces pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG dans les environnements affecteacutes par le conflit Ce rapport document les reacutesultats du projet identifie les pratiques positives drsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes relatifs agrave la VBG et conclut sur des recommandations pour faire progresser lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de VBG dans le secteur humanitaire

Qursquoest-ce que lrsquoinclusion du handicap

Le terme laquo inclusion du handicap raquo renvoie agrave un large eacuteventail de strateacutegies visant agrave promouvoir la pleine et eacutegale participa-tion des personnes handicapeacutees dans la socieacuteteacute Lrsquoinclusion du handicap dans les contextes humanitaires serait reacutealiseacutee agrave travers une approche agrave deux volets qui integravegre aussi bien les questions de handicap que la participation des personnes handicapeacutees dans tous les aspects de lrsquoeacutelaboration et de la mise en œuvre des programmes et engage des actions cibleacutees pour satisfaire leurs besoins speacutecifiques et les autono-miser agrave participer entiegraverement15

Lrsquoimpact du handicap vont au-delagrave des individus et affecte les meacutenages et communauteacutes renforccedilant la pauvreteacute et entra-vant le deacuteveloppement humain et social16 agrave ce titre les indi-

Qursquoest-ce que la violence baseacutee sur le genre

La violence baseacutee sur le genre renvoie agrave laquo tout acte preacutejudiciable perpeacutetreacute contre la volonteacute une personne et qui est baseacute sur des diffeacuterences attribueacutees socialement (notamment le genre) entre les hommes et les femmes Elle inclut les actes qui infligent des peines ou souf-frances physiques mentales ou sexuelles des menaces ou drsquoautres actes tels que la coercition et drsquoautres priva-tions de liberteacute perpeacutetreacutes dans un cadre aussi bien public que priveacute raquo(IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions contre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humanitaire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015))

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vidus responsables et membres de la famille des personnes handicapeacutees peuvent eacutegalement faire face agrave la reacuteduction des opportuniteacutes lrsquoexclusion sociale et la stigmatisation Les programmes relatifs agrave la VBG doivent par conseacutequent tenir compte de la faccedilon dont le handicap affecte les individus les membres de famille et la communauteacute dans lrsquoensemble lors du deacuteveloppement des strateacutegies drsquoinclusion

Lrsquointersection du genre du handicap et du deacuteplacement

Les causes profondes de la VBG sont les ineacutegaliteacutes struc-turelles et systeacutematiques entre les genres les normes de genres sous-jacentes les abus de pouvoir accrus entre les hommes et les femmes en tant que groupes sociaux La violence contre les femmes et les filles constitue agrave la fois une conseacutequence et une cause de cette ineacutegaliteacute renforceacutee par le deacutesavantage eacuteconomique et la deacutependance et les espaces sociaux restreints Plusieurs individus toutefois ne connais-sent pas des ineacutegaliteacutes structurelles et des pouvoirs ineacutegaux dus au genre seul et drsquoautres facteurs tels que lrsquoethniciteacute et la race la religion lrsquoacircge lrsquoorientation sexuelle le statut socioeacuteconomique et le handicap contribuent souvent agrave la marginalisation drsquoun individu dans la socieacuteteacute17

Les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables qui ont eacuteteacute deacuteplaceacutes du fait des crises et des conflits connaissent des formes multiples croiseacutees et parfois se renforccedilant mutuellement de discrimi-nation et drsquooppression en plus de leur risque de violence y compris les VBG Pour les femmes et les filles en particu-lier les situations de crise exacerbent et accroissent les risques auxquels elles sont deacutejagrave exposeacutees en temps de paix Lorsqursquoagrave cela srsquoajoute la discrimination et lrsquooppression lieacutees au handicap et avec les exigences de la prise en charge les violences auxquelles les femmes font faces sont davantage consideacuterables Approcher les VBG agrave travers une analyse inter-sectorielle nous aide agrave mieux comprendre les multiples iden-titeacutes et expeacuteriences des personnes handicapeacutees18 y compris lrsquoineacutegaliteacute et la discrimination entre les hommes et les femmes et au sein de sous-ensembles drsquohommes et des femmes19 qui faccedilonneraient singuliegraverement leur expeacuterience des VBG et peuvent ecirctre utiliseacutees pour ameacuteliorer la fourniture de services le plaidoyer et les prioriteacutes du programme

Suivant la description faite dans la CRDPH le handicap est le reacutesultat des interactions entre les deacuteficiences et drsquoautres barriegraveres sociales20 Les personnes handicapeacutees ne sont pas plus vulneacuterables agrave la violence du fait de leur deacuteficience mais plutocirct parce qursquoelles sont perccedilues comme eacutetant diffeacuterentes ont moins de pouvoir et un statut infeacuterieur sont marginaliseacutees et sont mecircme directement cibleacutees pour la violence21 Par

conseacutequent ce projet visait non seulement agrave comprendre la vulneacuterabiliteacute individuelle aux VBG mais eacutegalement comment les relations les facteurs communautaires et sociaux lieacutes aussi bien au genre qursquoau handicap dans le contexte de deacuteplace-ment augmentent le risque de violence pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables22

Principes directeurs de lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Les principes suivants ont eacuteteacute deacutefinis au cours des phases initi-ales du projet afin drsquoorienter les professionnels de la VBG Ces principes sont destineacutes agrave compleacuteter et agrave renforcer lrsquoapproche centreacutee sur le survivant dans les programmes relatifs agrave la VBG qui laquo vise agrave creacuteer un environnement propice dans lequel les droits drsquoun survivant de la VBG sont respecteacutes et sa seacutecuriteacute assureacutee et au sein duquel le survivant est traiteacute avec digniteacute et respect Lrsquoapproche aide agrave promouvoir le relegravevement drsquoun survivant en renforccedilant sa capaciteacute agrave identifier et agrave exprimer ses besoins et souhaits ainsi que sa capaciteacute agrave prendre des deacuteci-sions sur les interventions eacuteventuelles raquo23

Le droit agrave la participation et agrave lrsquoinclusion Les profession-nels de la VBG doivent reconnaicirctre la diversiteacute de la population qursquoils servent y compris les diffeacuterents risques auxquels sont exposeacutes les femmes filles et garccedilons ayant diffeacuterents types de handicaps dans les environnements humanitaires et le besoin de rendre les services et les activiteacutes accessibles agrave et impor-tants pour ces groupes Lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et des individus responsables notamment les femmes et les filles constituer une composante essentielle de leur travail et non quelque chose de laquo speacutecial raquo ou de distinct

Se focaliser sur la personne en geacuteneacuteral et non sur son handicap Les professionnels de la VBG doivent reconnaicirctre que les personnes handicapeacutees ont des expeacuteriences de vie des aptitudes et capaciteacutes des recircves et des objectifs Elles ont plusieurs identiteacutes mentors leaders femmes megraveres sœurs amis et voisins

Ne pas faire de suppositions Les professionnels de la VBG ne doivent pas supposer qursquoils savent ce qursquoune personne handicapeacutee veut ou ressent ou qursquoils savent ce qui est meilleur Ne pas supposer que parce qursquoune personne est handicapeacutee elle est incapable de faire certaines choses ou ne souhaitent pas participer agrave certaines activiteacutes Prendre le temps de les consulter explorer leurs inteacuterecircts et leur donner des opportu-niteacutes tout comme avec drsquoautres survivants des VBG

Identifier et utiliser les forces et les capaciteacutes travailler avec les personnes handicapeacutees ainsi que leurs membres de famille

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pour identifier leurs aptitudes et capaciteacutes et les utiliser pour la conception la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des programmes relatifs agrave la VBG Les personnes handicapeacutees sont les experts de leur handicap et peuvent fournir des orientations deacutetermi-nantes sur comment adapter les programmes et activiteacutes afin de mieux les servir Les plans drsquoactions individuels doivent ecirctre eacutelaboreacutes sur la base des capaciteacutes des individus

Mettre lrsquoaccent sur laquo travailler avec raquo Les deacutecisions concer-nant les personnes handicapeacutees notamment les femmes et les

filles sont souvent prises par drsquoautres personnes y compris les membres de la famille les individus responsables partenaires et mecircme les prestataires de services Les professionnels de la VBG doivent au contraire adopter lrsquoapproche qui consiste agrave travailler avec des personnes handicapeacutees agrave travers un processus collaboratif qui identifie leurs preacuteoccupations prior-iteacutes et objectifs eacuteviter de renforcer les dynamiques de pouvoir neacutegatives en prenant les deacutecisions pour eux et les aider plutocirct agrave deacutevelopper leur propre sens de lrsquoorganisation et pouvoir de

Scheacutema 1 Pouvoir et ineacutegaliteacute mdash Exemples de lrsquointersection entre le genre le handicap et le deacuteplacement

Genre

Ineacutegaliteacute structurelle Discrimina-tion sociale Rocircles sexosociaux

(feacuteminiteacutemasculiniteacutesexualiteacute) Controcircle des ressources

et prise de deacutecisions

DeacuteplacementInseacutecuriteacute

Changement danslrsquoenvironnement physique

Accroicirctre la probabiliteacute de nou-velles

deacuteficiences ou handicapsPerte de structures de soutien social

Reacuteduction des opportuniteacutesde geacuteneacuteration des revenus

Limitation de la fourniture desservices speacutecifiques au handicap

HandicapIneacutegaliteacute structurelleAttitudes neacutegatives

Perceptions drsquoincapaciteacuteExclusion sociale

Autonomie restreinteDeacutependance vis-agrave-vis des

individus responsablesStigmatisation de la sexualiteacute

et des relationsBarriegraveres dans lrsquoenvironnement

Pouvoir et

statut reacuteduits dans les

relations meacutenageset communauteacutes

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prise de leurs propres deacutecisions

Travailler avec les individus responsables et les familles Le handicap affecte eacutegalement les membres des familles notam-ment les femmes et les filles qui peuvent jouer le rocircle drsquoindividu responsable Les professionnels de la VBG doivent chercher agrave comprendre les preacuteoccupations les prioriteacutes et objectifs des individus responsables et pour soutenir et renforcer les rela-tions saines et lrsquoeacutequilibre des dynamiques de pouvoir entre les individus responsables les personnes handicapeacutees et drsquoautres membres de la famille24

Meacutethodologie du projet

Ce projet reacutealiseacute de 2013 agrave 2015 visait agrave ameacuteliorer lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les activiteacutes relatives agrave la VBG dans les environnements humanitaires par

i lrsquoidentification des eacutecueils et des opportuniteacutes drsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG dans les environnements humanitaires

ii le pilotage et lrsquoeacutevaluation des actions qui encouragent lrsquoinclusion de personnes handicapeacutees et leurs familles au sein des programmes Protection et promotion de la femme (WPE) de lrsquoIRC dans quatre pays agrave savoir lrsquoEacutethiopie le Burundi la Jordanie et le Caucase du Nord en Feacutedeacuteration de Russie et

iii la documentation et le partage des strateacutegies efficaces des outils et ressources pour lrsquoinclusion du handicap au sein de la communauteacute humanitaire dans son ensemble

Phase 1 Eacutevaluation initiale des programmes relatifs agrave la VBG dans des pays pilotes (aoucirct - octobre 2013)

La premiegravere phase du projet visait agrave comprendre les besoins et les capaciteacutes des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables dans des environnements humanitaires en rela-tion avec les VBG identifier les barriegraveres potentielles et les facilitateurs de lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion dans les activiteacutes relatives aux VBG et enfin collecter des ideacutees sur comment combler les vides dans les programmes Quatre programmes WPE de lrsquoIRC ont eacuteteacute identifieacutes pour participer au projet mdash Eacutethiopie Burundi Jordanie et Caucase du Nord en Feacutedeacuteration de Russie Ces programmes ont eacuteteacute seacutelectionneacutes parce que leur personnel avaient exprimeacute leur inteacuterecirct et engagement agrave inclure le hand-icap et ensemble ils refleacutetaient diffeacuterentes reacutegions contextes opeacuterationnels (par ex reacutefugieacutes urbains et en camps deacuteplace-ments nouveaux et prolongeacutes reconstructions post-conflit) et types drsquoactiviteacutes relatives aux VBG (ex services de reacuteponse mobilisation communautaire autonomisation eacuteconomique et renforcement des mouvements des femmes)

Discussions au sein de groupes et entretiens individuels avec des personnes handi-capeacutees et individus responsables

Le Programme handicap de la WRC a aideacute le personnel de lrsquoIRC dans chacun des pays pilotes agrave rassembler des infor-mations chez les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables Cela srsquoest effectueacute agrave travers des discussions de groupe et des entretiens individuels avec les femmes

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les filles garccedilons et hommes handicapeacutes et leurs individus responsables ainsi que des leaders communautaires dans certains contextes Les participants inteacuteresseacutes eacutetaient identi-fieacutes agrave travers des activiteacutes de sensibilisation communautaire et reacutefeacutereacutes par drsquoautres organisations y compris les organisa-tions de personnes handicapeacutees (DPO)25 Toutes les activiteacutes eacutetaient meneacutees dans les langues locales avec le concours drsquointerpregravetes

Plus de 330 personnes ont participeacute dans les quatre pays 221 personnes handicapeacutees (126 femmes 95 hommes) et 113 individus responsables (76 femmes 37 hommes) le quart des participants eacutetant acircgeacutes de moins de 24 ans La plupart des participants handicapeacutes avaient un handicap physique et intellectuel

Un total de 25 discussions de groupe ont eacuteteacute conduites dans cette eacutevaluation 14 discussions de groupe avec les femmes handicapeacutees et individus responsables de sexe feacuteminin neuf discussions de groupe avec les hommes handicapeacutes et indi-vidus responsables de sexe masculin et deux discussions de groupe avec des leaders communautaires et travailleurs communautaires

Des discussions de groupe distinctes ont eacuteteacute conduites avec les hommes et les femmes afin de collecter des informations speacutecifiques sur la VBG pour ces diffeacuterents groupes Les discussions de groupe comprenaient eacutegalement des activiteacutes participatives agrave lrsquoexemples des eacutetudes de cas visant agrave identi-fier la connaissance des services pour les survivants et des exercices de classement pour deacuteterminer les activiteacutes relatives aux VBG dont ils eacutetaient les plus informeacutes dans la commu-nauteacute Dans certains contextes de plus petits groupes eacutetait employeacutes pour obtenir les points de vue des adolescentes et des jeunes femmes handicapeacutees ou pour collecter des infor-mations aupregraves de personnes utilisant le langage des signes

Des entretiens individuels ont eacutegalement eacuteteacute reacutealiseacutes pour faciliter la participation de ceux qui nrsquoeacutetaient pas en mesure de participer aux groupes de discussion Cette approche eacutetait plus couramment utiliseacutee avec les personnes preacutesentant un handicap physique qui eacutetaient confineacutees agrave leurs maisons et celles preacutesentant des handicaps mentaux et intellectuels qui preacutefeacuteraient participer dans des environnements plus familiers ou neacutecessitaient des approches de communication plus indi-vidualiseacutees Dans la mesure du possible les entretiens eacutetaient reacutealiseacutes directement avec les personnes handicapeacutees Dans certains cas lorsqursquoaucune meacutethode de communication ne pouvait ecirctre eacutetablie les informations eacutetaient collecteacutees aupregraves des individus responsables Les personnes handicapeacutees restaient toutefois dans le processus afin de pouvoir eacutecouter les discussions et participer dans la mesure du possible et le

personnel pouvait continuer agrave apprendre davantage sur leurs aptitudes de communication

Voir Annexe 1 Tableau A (p 39) pour un reacutesumeacute des pays contextes et activiteacutes meneacutes au cours de la phase 1 du projet

Consultations avec les acteurs humanitaires

Agrave travers des entretiens informels et des discussions par petit groupe le personnel de lrsquoIRC des organisations partenaires drsquoautres ONG et organismes des Nations unies ont donneacute leur lectures des barriegraveres agrave lrsquoaccegraves et agrave lrsquoinclusion dans les activiteacutes relatives agrave la VBG pour les personnes handicapeacutees ainsi que les besoins de deacuteveloppement des capaciteacutes des professionnels de la VBG

Analyse des donneacutees de lrsquoIMSVBG

Le Systegraveme de gestion des informations sur la violence baseacutee sur le genre (IMSVBG) lanceacute en 2007 par lrsquoIRC le FNUAP et le HCR collecte des informations anonymes sur la deacutemographie les types de violences et les deacutetails de lrsquoincident26 et suivre les orientations faites pour les survivants ayant recours aux pres-tataires de services sur la VBG Ces donneacutees collecteacutees au Burundi et en Eacutethiopie de 2012 agrave 2013 eacutetaient deacutesagreacutegeacutees pour le handicap et analyseacutees pour documenter les tendances de violence chez les survivants handicapeacutes compleacutetant les reacutesultats qualitatifs issus des groupes de discussion et entretiens individuels LrsquoIMSVBG en Jordanie et au Caucase du Nord nrsquoeacutetait pas opeacuterationnel au cours de cette peacuteriode et de fait aucun ensemble de donneacutees compareacutees nrsquoeacutetait disponible pour analyse au cours de cette phase du projet pour ces pays

Le handicap eacutetait identifieacute soit par les survivants eux-mecircmes soit par les professionnels de la VBG au cours de leur consultation avec le survivant27 Le nombre de survivants handicapeacutes ayant pris attache avec lrsquoIRC au Burundi et en Eacutethiopie eacutetait infime De fait il eacutetait difficile de tirer des conclusions plus globales agrave partir de ces donneacutees Les donneacutees contenues dans ce rapport comprennent uniquement des informations provenant des survi-vants qui ont consenti agrave partager leurs informations agreacutegeacutees Elles concernent les cas rapporteacutes et ne sont aucunement repreacutesentatives de lrsquoincidence totale ou la preacutevalence des VBG au Burundi et en Eacutethiopie

Analyse des donneacutees

Une analyse preacuteliminaire des donneacutees a eacuteteacute reacutealiseacutee au niveau national au cours des visites de terrain en 2013 pour deacutefinir les activiteacutes pilotes approprieacutees pour la mise en œuvre Elle a eacuteteacute suivie drsquoune analyse de donneacutees plus complegravete en 2014 qui a porteacute sur les thegravemes communs agrave diffeacuterents pays et contextes Le codage theacutematique des discussions de groupe et notes

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drsquointerview provenant du Burundi drsquoEacutethiopie et de Jordanie a eacuteteacute entrepris par deux codeurs et analyseacute sur la base des questions de recherche via le logiciel NVivo Les moyens eacutetaient calculeacutes par groupe et nombre de participants afin de reacuteduire les erreurs qui deacutecouleraient du recours agrave diffeacuterentes tailles drsquoeacutechantillons entre les trois pays La discussion de groupes et les notes drsquointerview nrsquoeacutetaient pas disponibles pour la Caucase du Nord ougrave les partenaires locaux ont conduit lrsquoeacutevaluation et eacutetaient par conseacutequent exclus du codage theacutematique Les donneacutees de lrsquoIMSVBG de 2012 et 2013 au Burundi et en Eacutethiopie eacutetaient analyseacutees au moyen de STATA pour identifier des thegravemes parallegraveles dans les donneacutees quantitatives et pour localiser des relations importantes et la variation entre des variables et au sein de sous-cateacutegories de variables28

Phase 2 Activiteacutes visant agrave renforcer lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG dans les pays pilotes (septembre 2013 - octobre 2014)

La deuxiegraveme phase du projet eacutetait focaliseacutee sur la mise en œuvre des activiteacutes pilotes visant agrave promouvoir lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion des activiteacutes de preacutevention et de reacuteponse aux VBG

Actions pilotes et programmes nationaux de WPE

Chaque programme WPE de lrsquoIRC eacutetait soutenu pour conce-voir et mettre en œuvre des actions pilotes sur la base des informations et suggestions collecteacutees chez les personnes handicapeacutees et les individus responsables au sein de groupes de discussion et lors des entretiens En ce qui concerne les programmes WPE ils eacutetaient axeacutes particuliegraverement sur les besoins des femmes et des filles handicapeacutees et ceux des femmes en tant qursquoindividus responsables Les hommes et les garccedilons handicapeacutes et les individus responsables toute-fois eacutetaient inclus dans les activiteacutes communautaires sur la VBG Les partenaires drsquoautres acteurs humanitaires et leaders communautaires eacutetaient eacutegalement impliqueacutes dans ce processus dans certains pays agrave travers des ateliers de planifi-cation des actions Les eacutequipes de WPE de lrsquoIRC ont ensuite mis en œuvre ces actions sur une peacuteriode pilote de 12 mois dans le projet

Outils et ressources pour professionnels de la VBG

Au cours de cette deuxiegraveme phase du projet lrsquoIRC et la WRC ont eacutelaboreacute des projets drsquooutils pour aider agrave promou-voir lrsquoinclusion du handicap dans les activiteacutes du programme sur la VBG et pour renforcer la capaciteacute et les aptitudes du personnel du programme VBG agrave assurer une gestion de cas approprieacutee centreacutee sur le survivant aux personnes handi-capeacutees Ces outils et ressources eacutetaient partageacutees avec les programmes nationaux agrave des fins de test et de feedback En outre les outils seacutelectionneacutes eacutetaient adapteacutes pour les profes-sionnels de la VBG provenant drsquoautres organisations et sont disponibles dans Trousse agrave outils pour professionnels de la VBG sur httpwrcmsdisability_GBV or wwwgbvre-spondersorg

Phase 3 Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG (septembre - novembre 2014)

Au cours de la troisiegraveme phase du projet le Programme handicap de la WRC a animeacute lrsquoeacutevaluation participative avec lrsquoIRC Programmes et partenaires nationaux WPE Lrsquoeacutevaluation visait agrave identifier

Personnel du programme WPE menant des activiteacutes de groupe avec des adolescentes et des adolescents handica-peacutes et leurs individus responsables mdash Jordaniecopy IRC Jordanie

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bull Reacutesultats mdash Changements dans la capaciteacute des profession-nels de la VBG agrave inclure les personnes handicapeacutees et les individus responsables dans leur travail les facteurs qui ont contribueacute agrave des changements positifs (facilitateurs) et les eacutecueils (barriegraveres) actuels

bull Reacutesultats mdash Changements dans lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables dans les activiteacutes preacutevention et de reacuteponse aux VBG les facteurs qui ont contribueacute agrave des changements positifs (facilitateurs) et les eacutecueils (barriegraveres) actuels

Une approche participative a eacuteteacute choisie pour engager les inter-venants et beacuteneacuteficiaires dans le processus drsquoeacutevaluation en tant que partenaires non seulement dans la collecte de donneacutees mais eacutegalement dans la deacutetermination du type de change-ment qui importe le plus Les approches participatives visaient eacutegalement agrave faciliter un processus drsquoapprentissage baseacute sur la reacuteflexion en cours entre les beacuteneacuteficiaires (aussi bien les personnes handicapeacutees et professionnels de la VBG) et pour promouvoir la collaboration entre les intervenants au-delagrave de la dureacutee de vie du projet Lrsquoeacutevaluation a offert lrsquoopportuniteacute agrave ces intervenants de reacutefleacutechir ensemble sur lrsquoeacutevolution du projet de geacuteneacuterer les leccedilons apprises et de planifier les prioriteacutes futures

pour lrsquoinclusion du handicap dans leurs programmes perti-nents29

La meacutethodologie de lrsquoeacutevaluation participative comprenait

i la collecte drsquolaquo expeacuteriences du changement raquo30 provenant de personnes handicapeacutees drsquoindividus responsables et de leaders communautaires impliqueacutes dans le projet util-isant le contage verbal le dessin et la photo-interview

ii un exercice drsquoauto-eacutevaluation participative avec les profes-sionnels de la VBG 31 et

iii un Atelier drsquointervenants32 pour partager les expeacuteri-ences de reacuteussite et les deacutefis discuter des facteurs qui ont contribueacute aux succegraves et identifier les prioriteacutes de la collaboration actuelle

Plus de 150 personnes handicapeacutees (57 femmes et 31 hommes) et individus responsables (50 femmes et 21 hommes) ont participeacute au processus drsquoeacutevaluation en Eacutethi-opie au Burundi en Jordanie et au Caucase du Nord parmi lesquels 56 pour cent eacutetaient handicapeacutees 65 pour cent eacutetaient des femmes et filles et un tiers eacutetaient acircgeacutees de moins de 24 ans La majoriteacute des personnes handicapeacutees participant agrave lrsquoeacutevaluation avaient un handicap physique et auditif

Activiteacute participative avec des professionnels de la VBG mdash Burundi copy Elizabeth SherwoodWRC

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Voir Annexe 1 Tableau B (p 40) pour un reacutesumeacute des interv-enants et beacuteneacuteficiaires engageacutes dans lrsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilote et Annexe 2 Reacutesumeacute des recom-mandations issues des ateliers des intervenants (p 41)

Analyse des risques et consentement

Les principes drsquointeacutegration de la protection eacutetaient utiliseacutes pour entreprendre une analyse des risques et pour planifier des strateacute-gies drsquoatteacutenuation approprieacutees dans chaque pays Lrsquointeacutegration de la protection est laquo le processus agrave travers lequel les principes de droits de lrsquohomme y compris la non-discrimination lrsquoaccegraves reacuteel la sucircreteacute et la digniteacute sont reconnus et reacutealiseacutes dans la concep-tion et la mise en œuvre des programmes raquo33 Le personnel WPE eacutetait preacutesent agrave chaque activiteacute pour fournir des informations sur les services disponibles et pour initier les orientations pour les personnes ayant besoin de soutien suppleacutementaire Les programmes et partenaires de WPE sont resteacutes en activiteacute dans tous les quatre pays tout au long et agrave la fin du projet facilitant ainsi lrsquoidentification et le suivi de tout reacutesultat neacutegatif inattendu issu des activiteacutes du projet

La participation agrave toutes les activiteacutes eacutetait volontaire et le consentement eacuteclaireacute eacutetait obtenu de personnes handicapeacutees drsquoindividus responsables et drsquoautres intervenants qui eacutetaient disposeacute agrave participer Les adultes (plus de 18 ans) ont donneacute un consentement global apregraves un briefing sur chaque activiteacute Pour les participants inteacuteresseacutes acircgeacutes de moins de 18 ans (par exemple les adolescentes) le consentement verbal eacutetait eacutegale-ment demandeacute agrave leur parent ou tuteur Il eacutetait demandeacute agrave certains adultes ayant des handicaps intellectuels drsquoinviter un individu responsable de confiance un membre de la famille ou ami de leur choix agrave participer avec eux au processus de consentement etou des activiteacutes reacuteelles Le consentement eacutecrit a eacuteteacute obtenu de tous les individus qui sont identifiables agrave travers des photos et des expeacuteriences personnelles dans ce rapport

Phase 1 Eacutevaluation initiale des programmes de VBG dans les pays pilotes

Plusieurs problegravemes-cleacutes ont eacuteteacute poseacutes au cours de lrsquoeacutevaluation initiale et doivent ecirctre pris en compte lors de la conception ou lrsquoadaptation des programmes sur la VBG afin drsquoinclure des personnes handicapeacutees et individus responsables Il srsquoagit entre autres des reacutesultats sur les types de VBG subies par les femmes et les filles handicapeacutees ainsi que les violences subies par les hommes et les garccedilons handicapeacutes les facteurs qui contribuent agrave cette violence et les barriegraveres auxquelles font face les personnes handicapeacutees dans lrsquoaccegraves aux programmes et services relatifs agrave la VBG dans les contextes humanitaires Les reacutesultats de cette section sont tireacutes de lrsquoanalyse des donneacutees en provenance de Jordanie du Burundi et drsquoEacutethiopie

Violence subie par les personnes handicapeacutees et les individus responsables

Les personnes handicapeacutees les individus responsables et leaders communautaires sur les sites du projet au Burundi en Eacutethiopie et en Jordanie ont rapporteacute que les personnes handi-capeacutees subissaient des VBG au sein de leurs communauteacutes en deacuteplacement et que les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin eacutetaient perccedilus comme les plus exposeacutees Les donneacutees en provenance drsquoEacutethiopie et du Burundi indiquaient qursquoenviron 6 pour cent des survivants rapportant des VBG agrave lrsquoIRC ont un handicap34 Le type de plus courant de VBG rapporteacute dans les discus-sions de groupe dans tous les pays eacutetait la violence sexuelle y compris le viol et les agressions sexuelles suivie de la violence eacutemotionnelle et lrsquoexploitation De la mecircme maniegravere les donneacutees de lrsquoIMSVBG en provenance drsquoEacutethiopie ou du Burundi indiquent que le type le plus courant de VBG pour lequel les personnes handicapeacutees recherchaient lrsquoassistance de lrsquoIRC (hommes et femmes confondus) eacutetait le viol (51 pour cent des survivants handicapeacutes qui se sont prononceacutes35) suivi des violences psychologiqueseacutemotionnelles (27 pour cent des survivant handicapeacutes qui se sont prononceacutes36) Parmi les survivants handicapeacutes rapportant tout type de VBG agrave lrsquoIRC les donneacutees de lrsquoIMSVBG indiquaient que lrsquoauteur preacutesumeacute le plus courant eacutetait un partenaire intime ou un ex-partenaire agrave 36 pour cent37 suivi des eacutetrangers agrave 27 pour cent38

VBG contre les femmes et les filles

Les donneacutees relatives agrave lrsquoIMSVBG collecteacutees au Burundi et

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en Eacutethiopie indiquent que 83 pour cent des survivants handi-capeacutes ayant recours aux services de lrsquoIRC sont des femmes39

Violence sexuelle

Les violences sexuelles ont eacuteteacute signaleacutees dans tous les pays le viol eacutetant le plus souvent examineacute au Burundi pays dans lequel des femmes ont deacuteclareacute avoir eacuteteacute victimes drsquoabus sexuels sur une base reacuteguliegravere abus perpeacutetreacutes par de nombreux auteurs40 Dans les trois pays les participants au groupe de discussion sont drsquoavis que les femmes et les filles ayant un handicap intellectuel sont plus exposeacutees aux violences sexuelles suivies des personnes handicapeacutees physiques et mentales Les participants ont releveacute que le viol commis sur les femmes et filles handicapeacutees mentales et intellectuelles est souvent identifieacute par la famille ou le prestataire de services uniquement lorsque la victime tombe enceinte eacutegalement que de nombreuses survivantes au viol peuvent porter les enfants des auteurs de la violence sans jamais deacutevoiler cette violence

laquo Les femmes et les filles sont les plus vulneacuterables agrave la violence sexuelle mais dans de nombreux cas ne veulent pas en parler De nombreuses femmes ceacutelibataires ont des enfants chaque anneacutee mais ne reacutevegravelent jamais lrsquoidentiteacute du pegravere raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes camp de Bwagiriza Burundi)

Les abus sexuels perpeacutetreacutes par des eacutetrangers contre des adolescents handicapeacutes intellectuels ont eacuteteacute signaleacutes en Jordanie (filles et garccedilons) ce qui pousse certains individus responsables de jeunes personnes handicapeacutees agrave les enfermer agrave la maison afin de les proteacuteger contre de nouvelles violences

laquo Sa fille est tregraves active et aime sortir mecircme lorsqursquoil fait nuit Une nuit elle srsquoest rendue chez des voisins et agrave son retour elle semblait diffeacuterente Elle lui a demandeacute ce qui srsquoeacutetait passeacute et elle a expliqueacute que certains garccedilons lui avaient enleveacute ses sous-vecirctements raquo

(Teacutemoignage de la megravere drsquoune adolescente atteinte du syndrome de Down au cours drsquoune discussion de groupe dans le camp de reacutefugieacutes de Zaatari en Jordanie)

Le type le plus courant de violence sexuelle signaleacute dans les centres urbains en Jordanie eacutetait le harcegravelement et lrsquoexploitation sexuels commis par les hommes de la commu-nauteacute qui ciblaient les femmes des hommes handicapeacutes lorsqursquoelles se promenaient dans la communauteacute sans ecirctre accompagneacutees par un homme car il nrsquoeacutetait pas admis qursquoune

femme sorte seule

laquo Un jour alors que je rentrais de chez mon fregravere Un taxi srsquoest arrecircteacute et jrsquoai poseacute la question suivante savez-vous ougrave je peux obtenir un precirct drsquoargent Lrsquohomme a reacutepondu vient avec moi et nous nous occuperons de toi Jrsquoeacutetais apeureacutee agrave lrsquoideacutee qursquoil me transporte raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin agrave Mafraq Jordanie)

Violence infligeacutee par le partenaire intime

Il est de notorieacuteteacute publique que la violence infligeacutee par le partenaire intime (VPI) est le type le plus courant de VBG auquel les femmes font face et un taux plus eacuteleveacute a eacuteteacute releveacute chez les femmes handicapeacutees par rapport aux femmes non-handicapeacutees41 Les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin au Burundi et en Jordanie ont teacutemoigneacute ecirctre victimes de violence sexuelle physique et psychologique infligeacutee par leurs partenaires intimes

Les femmes handicapeacutees au Burundi ont deacuteclareacute que leurs partenaires ne les laquo valorisent raquo pas autant que les femmes non handicapeacutees et sont moins susceptibles de les consi-deacuterer comme des partenaires eacuteventuelles et convenables pour le mariage Les hommes handicapeacutes ont corroboreacute ce point de vue dans leurs groupes de discussion en indiquant une preacutefeacuterence pour une femme sans handicap Les femmes et les hommes ont deacuteclareacute que les femmes handicapeacutees sont constamment victimes de viol dans leurs relations

laquo Pour une femme handicapeacutee il est encore plus difficile de trouver le mariage Les hommes ne veulent pas lrsquoeacutepouser mais cherchent plutocirct agrave profiter drsquoelle (laquo se soulager raquo) et elle ne peut pas se deacutefendre Et lorsqursquoelle a perdu sa virginiteacute ils veulent encore moins lrsquoeacutepouser raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes Bujumbura Burundi)

Les femmes handicapeacutees marieacutees ont fait eacutetat de ce que leurs maris les empecircchaient de participer aux activiteacutes familiales pour eacuteviter la honte et lrsquoembarras Elles ont eacutegalement signaleacute que leurs eacutepoux ont souvent des relations extra-conjugales ce qui est non seulement une source drsquolaquo humiliation raquo mais elles avaient eacutegalement peur des eacuteventuelles conseacutequences pour la santeacute car elles se sentaient incapables de proposer des rapports sexuels proteacutegeacutes agrave leurs partenaires

laquo Vous ne pouvez pas lui refuser votre corps

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quand il revient vers vous pourtant il peut avoir contracteacute des maladies raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Exploitation sexuelle

Certaines femmes ont deacutecrit lrsquoexpeacuterience de lrsquoextrecircme pauvreteacute qui augmente leur risque drsquoexploitation sexuelle dans les futures relations etou activiteacutes sexuelles de survie Les femmes handicapeacutees ont deacuteclareacute ecirctre preacuteoccupeacutees par le risque eacutegalement couru par leurs enfants face agrave ce type de violence une femme du Bujumbura explique comment sa fille srsquoest depuis lors livreacutee agrave la prostitution pour soutenir la famille

laquo Une femme handicapeacutee sera abandonneacutee par son mari apregraves avoir donneacute naissance agrave un enfant Elles font lrsquoobjet de discrimination dans toute activiteacute mdash vous ne valez rien Lorsque les hommes leur proposent des rapports sexuelles elles acceptent parce qursquoelles ont besoin drsquoargent pour nourrir leurs enfants raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les survivantes handicapeacutees et les individus de sexe feacuteminin responsables des survivantes Bujumbura Burundi)

Les hommes et les femmes handicapeacutes installeacutes dans des camps ont deacuteclareacute qursquoils paient des gens en numeacuteraire ou en nature pour les aider dans leurs activiteacutes et tacircches quotidi-ennes notamment lrsquoapprovisionnement en eau et la distribu-tion de la nourriture agrave leurs foyers Au Burundi cette situation affecte davantage les femmes que les hommes handicapeacutes En outre les travailleurs communautaires et sociaux en Eacutethiopie ont deacutecrit comment certaines femmes handicapeacutees qui ont besoin drsquoassistance dans les activiteacutes quotidiennes peuvent ecirctre forceacutees de srsquoengager dans des relations drsquoexploitation avec des individus qui leur proposent de les aider

laquo Ils profitent de notre vulneacuterabiliteacute eacuteconomique Parfois pour des tacircches dont nous ne pouvons nous acquitter nous-mecircmes [alors] nous donnons de lrsquoargent ou de la farine Par exemple aller chercher du bois de chauffe transporter les provisions agrave la maison reacuteparer nos maisons faire la lessive et recueillir de lrsquoeau Les femmes non-handicapeacutees peuvent elles-mecircmes srsquoacquitter de ces tacircches raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees mdash Musasa Burundi)

La violence baseacutee sur le genre contre les hommes et les garccedilons

Les donneacutees relatives agrave lrsquoIMSVBG collecteacutees au Burundi et en Eacutethiopie indiquent qursquoil y a proportionnellement plus drsquohommes parmi les survivants handicapeacutes (17 pour cent de survivants handicapeacutes eacutetaient des hommes) par rapport aux survivants sans handicap (5 pour cent eacutetaient des hommes)42

Violence sexuelle

Les participants en Jordanie (milieux urbains et camps) et au Burundi (milieux urbains) ont eacutegalement mentionneacute la violence sexuelle y compris le viol perpeacutetreacute contre les hommes et les garccedilons handicapeacutes mais agrave une eacutechelle beaucoup moins importante que chez les femmes et les filles Les participants au groupe de discussion sont drsquoavis que les hommes et les garccedilons handicapeacutes intellectuels eacutetaient plus exposeacutes agrave la violence sexuelle Au Burundi certains participants pensent que ce groupe de personnes est peut ecirctre cibleacute par des auteurs qui croient aux mythes selon lesquels ils seront gueacuteris de maladie ou pourront nager dans lrsquoopulence en ayant des rapports sexuels avec des garccedilons

laquo Selon une croyance ancreacutee dans les mœurs ils pratiquent la sodomie pour gueacuterir des maladies comme le VIH ou pour devenir riche Crsquoest cette raison qui motive les hommes agrave violer les garccedilons Les garccedilons souffrant de troubles mentaux sont plus exposeacutes que les garccedilons non-handicapeacutes car ils croient tout ce qursquoon leur dit raquo

(Individu responsable drsquoun survivant de sexe masculin au Burundi)

Violence eacutemotionnelle et psychologique

Les hommes handicapeacutes ont signaleacute des violences eacutemotion-nelles et psychologiques perpeacutetreacutees par des membres de la famille et de la communauteacute agrave cause de leur position de laquo faible raquo laquo deacutependant raquo et parce qursquoils sont incapables de mener un train de vie en rapport avec les normes conventionnelles de la masculiniteacute Par exemple des participants agrave un groupe de discussion en Jordanie ont indiqueacute que les hommes handic-apeacutes sont appeleacutes laquo demi-homme raquo par drsquoautres hommes de la communauteacute Au Burundi et en Jordanie les hommes handic-apeacutes ont deacuteclareacute avoir eacuteteacute ridiculiseacutes parce qursquoils eacutetaient inca-pables en raison de leur handicap de travailler et de subvenir aux besoins de leur famille Lrsquoincapaciteacute drsquoobtenir un emploi reacutemuneacutereacute (un deacutefi agrave relever par les hommes et les femmes dans des environnements humanitaires et souvent exacerbeacute pour les personnes handicapeacutees) a pousseacute les membres de la famille et de la communauteacute agrave penser que ces hommes nrsquoont

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laquo pas de valeur raquo Les hommes handicapeacutes eacuteprouvaient un sentiment de honte et drsquohumiliation agrave la suite de ces attitudes manifesteacutees agrave leur eacutegard

laquo Ils ne jouent aucun autre rocircle Ils sont meacutepriseacutes srsquoils sont incapables de travailler Lorsque vous ecirctes handicapeacute dans une famille vous nrsquoecirctes pas consideacutereacute comme une personne dans cette famille raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes camp de reacutefugieacutes de Kinama Burundi)

Les participants au Burundi ont eacutegalement signaleacute que les hommes handicapeacutes sont confronteacutes agrave la violence eacutemotion-nelle parce qursquoils sont consideacutereacutes comme des partenaires inapproprieacutes pour le mariage et pour une relation par les membres de leur propre famille et les membres de la famille de leurs partenaires

laquo Par exemple si un homme est handicapeacute et souhaite eacutepouser une fille non handicapeacutee mdash la famille ne va pas lrsquoaccepter et le couple sera marginaliseacute raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin camp de reacutefugieacutes de Kinama Burundi)

Ce type de violence contre les hommes et les garccedilons est preacutejudiciable mais est diffeacuterent du continuum de violence auquel les femmes et les filles font face dans les contextes humanitaires de conflit Ce type nrsquoexiste pas dans un systegraveme structurel de violence et drsquooppression et nrsquoest pas perpeacutetreacute au mecircme niveau que la violence faite aux femmes et aux filles

Autres formes de violence perpeacutetreacutees contre les personnes handicapeacutees

Les personnes handicapeacutees peuvent faire face agrave drsquoautres formes de violence dans des environnements humanitaires notamment en raison de la discrimination fondeacutee sur leur handicap ce qui peut srsquoassocier et se combiner agrave la discrimination baseacutee sur le genre43 Par exemple en Jordanie la violence eacutemotionnelle et physique perpeacutetreacutee par les individus responsables contre les personnes handicapeacutees a eacuteteacute signaleacutee et mecircme observeacutee dans certains groupes de discussion entre les individus respon-sables de sexe feacuteminin et les jeunes adultes handicapeacutes La violence verbale observeacutee a eacuteteacute en grande partie sur la base des attentes lieacutees au comportement de la personne handicapeacutee etou son rocircle en tant qursquohomme ou femme

Le refus de rendre service a souvent eacuteteacute mentionneacute comme une forme de violence contre les personnes handicapeacutees dans tous les pays et contextes Bien que les observations indiquent que la plupart de ces exemples sont susceptibles de constituer une discrimination baseacutee sur lrsquohandicap un nombre incalculable de remarques indique lrsquoaccegraves agrave lrsquoeacuteducation pour les enfants handicapeacutes (garccedilons et filles) dans les trois pays Ceci a des implications importantes sur la preacutevention de la VBG et sur la reacuteduction des risques eacutetant donneacute que les eacutecoles offrent un espace seacutecuriseacute de premier plan aux enfants et aux adolescents deacuteplaceacutes et constituent souvent un forum pour les activiteacutes lieacutees agrave la lutte contre la VBG et aux compeacute-tences de base Lrsquoeacuteducation augmente eacutegalement les opportu-niteacutes eacuteconomiques et sociales en favorisant lrsquoautonomisation des femmes et des filles et des autres groupes agrave risque leur permettant ainsi de surmonter lrsquooppression et les ineacutegaliteacutes44

Les participants agrave des discussions de groupe en Eacutethiopie et au Burundi ont eacutegalement mentionneacute que les hommes et les garccedilons ayant un handicap intellectuel peuvent ecirctre particuliegravere-ment exposeacutes agrave lrsquolaquo exploitation au travail raquo car ils ont la capaciteacute physique de srsquoacquitter des tacircches mais disposent de piegravetres compeacutetences en matiegravere de neacutegociation Ils sont capables drsquoeffectuer un nombre incalculable de tacircches dans un meacutenage ou de travaux dans la communauteacute sans pour autant beacuteneacuteficier de la mecircme reacutemuneacuteration que les personnes sans handicap

laquo Exploitation au travail Par exemple les personnes handicapeacutees mdash sont chargeacutees de puiser de lrsquoeau etc pour leur individu responsable Les hommes handicapeacutes intellectuels sont chargeacutes des corveacutees raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Enfin les participants ont eacutegalement signaleacute des taux eacuteleveacutes de violences physique et eacutemotionnelle perpeacutetreacutees par des membres de la communauteacute contre les hommes et les garccedilons handicapeacutes intellectuels en Jordanie par rapport agrave drsquoautres environnements Ainsi les hommes et les garccedilons handicapeacutes peuvent ecirctre exposeacutes agrave diffeacuterentes formes de violence dans de nouvelles zones dans lesquelles peu de meacutecanismes de protection ont eacuteteacute mis en place pour surveiller et faire face agrave cette situation

laquo Les gens sortent pour nous chercher Les gens mrsquoappellent retardeacute ils me frappent et me traitent de tous les noms Certaines personnes nous traitent de fou Lrsquoautre jour jrsquoai eacuteteacute attaqueacute par un gars qui srsquoest enfui dans une voiture Vous devez nous aider et les empecirccher de nous battre

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Donnez-nous la possibiliteacute de porter plainte et de nous occuper de ces gens raquo

(Homme handicapeacute intellectuel camp de reacutefugieacutes de Zaatari en Jordanie)

Principaux facteurs qui rendent les personnes handicapeacutees plus vulneacuterables agrave la VBG

Il existe des preuves qui soutiennent le principe selon lequel la VBG exerceacutee contre les personnes handicapeacutees dans les envi-ronnements humanitaires est intentionnelle systeacutematique et se produit dans un contexte de pouvoir et de controcircle Les causes premiegraveres de la VBG perpeacutetreacutee contre les personnes handica-peacutees restent lrsquoineacutegaliteacute du rapport de force entre les hommes et les femmes dans la communauteacute et au sein de ces groupes Le risque de VBG est cependant exacerbeacute dans les environne-ments humanitaires lorsqursquoil est associeacute aux ineacutegaliteacutes et agrave lrsquooppression lieacutees agrave un handicap en particulier chez les femmes et les filles Les facteurs suivants ont eacuteteacute identifieacutes comme des eacuteleacutements qui augmentent la vulneacuterabiliteacute des femmes des filles des garccedilons et des hommes ayant des types de handicaps diffeacuterents face agrave la VBG dans les environnements humanitaires

Rocircles sexosociaux en mutation

Les femmes et les hommes handicapeacutes et individus respon-sables de sexe feacuteminin sont plus exposeacutees agrave la VBG dans les environnements humanitaires en raison de la mutation des rocircles sexosociaux qui peut survenir dans un meacutenage et les steacutereacuteotypes de genre qui lrsquoaccompagne Cette dynamique est particuliegraverement eacutevidente dans les meacutenages et les communauteacutes au sein desquelles les personnes ont acquis de nouveaux handicaps Si un homme acquiert un nouvel handicap (par exemple agrave la suite de conflits) il peut srsquoaveacuterer neacutecessaire pour les membres de la famille de sexe feacuteminin de trouver un emploi hors de la maison pour remplacer lrsquohomme dans son rocircle de soutien de la famille Dans la mesure ougrave ceci ne constitue pas un comportement exceptionnel au sein de la famille ou de la communauteacute au sens large ces femmes peuvent ecirctre exposeacutees agrave la violence surtout si leur travail les oblige agrave se deacuteplacer seules dans la communauteacute

laquo Le mari va en principe deacutependre de la femme Srsquoil a besoin de payer quelque chose la femme doit aller travailler Il devient une charge suppleacutementaire pour la femme Les eacutepouses des hommes handicapeacutes sont plus exposeacutees car les personnes vont profiter drsquoelles Elle peut devenir une femme de meacutenage pour une autre famille ou devra rentrer la nuit Parfois le regard de la

socieacuteteacute sur ces femmes va changer parce que personne ne sait pourquoi elles sortent et cela nrsquoest pas normal dans la communauteacute Elle peut ecirctre stigmatiseacutee par la communauteacute raquo

(Homme handicapeacute participant agrave une discussion de groupe camp de Zaatari en Jordanie)

Les participants au groupe de discussion ont eacutegalement reacuteveacuteleacute que lorsque les hommes ont un handicap leurs eacutepouses et leurs enfants peuvent ecirctre exposeacutes agrave un risque accru de violence les auteurs pensent que les hommes handicapeacutes sont incapables de jouer leur rocircle traditionnel de laquo protecteur raquo

laquo Leurs enfants sont victimes de discrimination agrave lrsquoeacutecole et parfois sont battus parce que les autres enfants pensent que le pegravere ne viendra pas agrave lrsquoeacutecole pour les deacutefendre Ils perdent leur honneur et leur digniteacute en tant que chef de famille parce qursquoils ne peuvent pas subvenir aux besoins de la famille raquo

(Discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes camp de Bwagirizia Burundi)

Bien que ce cas ne soit pas speacutecifique aux environnements humanitaires les steacutereacuteotypes lieacutes au genre peuvent augmenter le risque de VPI chez les femmes et les filles handicapeacutees si elles ne reacutepondent pas aux attentes de leurs partenaires masculins en tant qursquoeacutepouses et megraveres convenables ce qui peut exacerber les ineacutegaliteacutes du rapport de force entre les sexes dans ces relations ce qui augmente la vulneacuterabiliteacute agrave la VBG Les hommes handicapeacutes et sans handicap ne sont guegravere inciteacutes agrave jouer drsquoautres rocircles tels que prendre soin des enfants il srsquoagit drsquoune tacircche sous-eacutevalueacutee dans la socieacuteteacute qui reacuteduit davantage leur statut parmi les hommes Lrsquointeraction complexe des normes socieacutetales et lrsquoespoir placeacutes sur les femmes et les hommes combineacutes agrave lrsquoeacutechec apparent des femmes handica-peacutees agrave remplir leurs rocircles dans un meacutenage les exposent agrave un risque eacuteleveacute de violence physique de la part de leurs partenaires masculins

laquo Les femmes handicapeacutees sont meacutepriseacutees parce qursquoelles ne peuvent pas travailler comme les personnes sans handicap mdash srsquoapprovisionner en eau et faire des repas Les eacutepoux doivent le faire et drsquoautres hommes les taquinent en disant laquo Pourquoi avez-vous eacutepouseacute cette handicapeacutee raquo ce qui peut causer la violence dans la famille entre mari et femme Quand le mari revient ivre agrave la maison il peut vous parler meacutechamment et commencer agrave vous battre mdash vous ne pouvez pas

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vous deacutefendre et il le sait raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

Stress familial

Le stress extrecircme veacutecu par les familles en peacuteriode de conflit et de deacuteplacement peut creacuteer des environnements ougrave la violence est plus susceptible drsquoecirctre perpeacutetreacutee exposant les personnes handicapeacutees qui deacutependent des individus respon-sables de la famille agrave un risque plus eacuteleveacute Par exemple les femmes et les filles handicapeacutees peuvent compter sur les membres de la famille pour les aider pour leurs soins quotidiens Cette deacutependance peut contribuer au stress et agrave lrsquoanxieacuteteacute au sein des membres de la famille ce qui conduit au ressentiment teacutemoigneacute envers les personnes handicapeacutees sous forme de violence eacutemotionnelle physique ou sous drsquoautres formes de violence

Impression quant aux aptitudes des personnes handicapeacutees

Le point de vue des membres de la communauteacute et les ideacutees erroneacutees sur les personnes handicapeacutees peuvent contribuer agrave leur vulneacuterabiliteacute face agrave la VBG Par exemple les auteurs de violence peuvent ecirctre plus susceptibles agrave prendre les personnes handicapeacutees pour cible srsquoils les considegraverent comme moins agrave mecircme de se deacutefendre par rapport aux personnes non handicapeacutees En fait certains eacutepisodes relateacutes par des femmes handicapeacutees dans les milieux urbains au Burundi deacutemontrent que les auteurs ciblent les personnes handicapeacutees physiques et au moment ougrave ils sont incapables de se deacutefendre ou mecircme drsquoidentifier lrsquoauteur

laquo Ma maladie survient parfois[ mdash Jrsquoai des laquo crises raquo mdash et les personnes profitent de moi pendant ces crises Crsquoest agrave ces moments que les hommes viennent me violer mdash je ne connais pas les pegraveres de mes enfants raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Lrsquoon suppose souvent que les personnes handicapeacutees mentales sont incapables drsquoapprendre les mecircmes concepts

ou de participer aux mecircmes activiteacutes que les autres et donc sont exclues des opportuniteacutes offertes pour en apprendre davantage sur la violence le sexe et les relations saines et deacutevelopper de nouvelles compeacutetences et renforcer les reacuteseaux des pairs De ce fait elles sont manipuleacutees et constituent plus facilement une cible pour les auteurs de viol drsquoabus et drsquoexploitation ou alors elles ont une aptitude limiteacutee dans la neacutegociation des rapports de force dans les relations intimes

Enfin les survivants handicapeacutes de la VBG peuvent ecirctre consi-deacutereacutes comme des informateurs peu fiables au sujet de leurs propres vies et expeacuteriences et donc leur parole ne peut ecirctre prise pour argent comptant lorsqursquoils signalent une violence Par conseacutequent les auteurs sont encore plus susceptibles de preacutevoir lrsquoimpuniteacute de leurs actions ce qui peut rendre les personnes handicapeacutees encore plus vulneacuterables agrave la violence

laquo Les personnes handicapeacutees mentales ou intellectuelles sont eacutegalement sujettes [agrave la VBG] Mecircme lorsqursquoelles sont victimes de violence sexuelle les gens pensent qursquoelles sont folles et ne les croient pas raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin camp de Zaatari Jordanie)

Discussions de groupe avec les adolescentes handicapeacutees mdash Burundicopy Elizabeth SherwoodWRC

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Perte du soutien de la communauteacute et des meacutecanismes de protection

La seacuteparation des familles et des voisins et lrsquoaffaiblissement ou lrsquoeacuteclatement des structures de soutien communautaire et des meacutecanismes traditionnels de protection ont eacuteteacute mis en eacutevidence chez les participants au projet eacutetant donneacute lrsquoaugmentation du risque de violence parmi les personnes handicapeacutees Ceci est particuliegraverement pertinent dans de nouvelles zones de deacuteplacement comme la Jordanie ougrave les individus et les familles nrsquoont pas encore eacutetabli des relations de confiance avec les autres habitants de la communauteacute ou renforceacute agrave nouveau leurs systegravemes de soutien Les partici-pants dans cet environnement ont expliqueacute les niveaux eacuteleveacutes de violence rencontreacutes dans la communauteacute et ont exprimeacute la preacuteoccupation selon laquelle les personnes handicapeacutees seraient viseacutees hors de la maison Cela a parfois conduit agrave des strateacutegies drsquoadaptation neacutegatives comme enfermer les personnes handicapeacutees intellectuelles dans leurs maisons De mecircme dans les milieux urbains au Burundi les parents ont signaleacute des cas isoleacutes survenus lorsqursquoils se sont fiers aux voisins et membres de la communauteacute auxquels ils eacutetaient peu habitueacutes pour les aider dans leur tacircche drsquoindividu responsable et ont deacutecouvert plus tard la perpeacutetration de lrsquoabus

laquo En Syrie tout le monde se connaissait et on prenait soin les uns des autres Ici nous sommes entoureacutes des gens venant drsquoautres villes Si quelque chose arrive agrave mon voisin cela mrsquoimporte peu raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin camp de Zaatari Jordanie)

Isolement social

Un manque de contact avec les reacuteseaux communautaires les amis et les prestataires de services augmente eacutegalement la vulneacuterabiliteacute face agrave la violence exerceacutee sur les personnes handi-capeacutees Les femmes handicapeacutees physiques isoleacutees dans leurs maisons en raison des obstacles physiques et environnemen-taux trouvent qursquoil est difficile de se deacuteplacer agrave lrsquoexteacuterieur de leur maison et de rencontrer drsquoautres personnes Les adoles-centes handicapeacutees sont exclues des reacuteseaux des pairs et de lrsquoeacuteducation ainsi que des activiteacutes lieacutees aux programmes baseacutes sur les atouts dont la promotion de la protection contre la VBG a eacuteteacute deacutemontreacutee Certaines personnes handicapeacutees en particu-lier celles ayant des handicaps intellectuel et mental peuvent ecirctre cacheacutees par les membres de la famille laquo au point ougrave les

voisins ignorent jusqursquoagrave leur existence raquo Un manque de soutien de la communauteacute et de relation peut ecirctre agrave lrsquoorigine du manque drsquoinformation et de compeacutetences dont elles ont besoin ou alors ces personnes ont des gens en qui elles se confient lorsqursquoelles sont victimes de violence

laquo Quand nous sommes handicapeacutes mecircme nos amis nous eacutevitent Nous sommes abandonneacutes comme si nous avions perdu toute valeur Seule ma famille me soutient mdash tous mes amis se sont eacuteloigneacutes de moi raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Lrsquoisolement augmente aussi la vulneacuterabiliteacute des individus responsables de sexe feacuteminin qui sont incapables de quitter leurs maisons de geacuteneacuterer des revenus ou drsquoassister agrave des eacuteveacutenements et activiteacutes communautaires avec drsquoautres femmes Dans la plupart des cas ces personnes sont les eacutepouses et les megraveres drsquoenfants et drsquoadultes avec un handicap plus grave Toutefois dans certains cas elles peuvent eacutegale-ment se faire aider par les adolescentes qui joueront le rocircle drsquoindividu responsable secondaire reacuteduisant ainsi les chances de ces derniegraveres agrave acceacuteder agrave lrsquoeacuteducation et agrave drsquoautres services dans la communauteacute

Pauvreteacute et manque de revenu

La pauvreteacute a eacuteteacute preacutesenteacutee comme un facteur de vulneacuterabiliteacute en particulier pour les femmes handicapeacutees dans les meacutenages dirigeacutes par des femmes Lrsquoextrecircme pauvreteacute et le manque de ressources pour reacutepondre agrave leurs besoins les plus eacuteleacutemen-taires augmentent le risque pour les femmes et les filles handi-capeacutees et les membres de la famille de sexe feacuteminin drsquoecirctre maltraiteacutees et exploiteacutees ou ont recours aux activiteacutes sexuelles de survie et agrave la prostitution

laquo Certains de mes enfants sont en acircge drsquoaller agrave lrsquoeacutecole mais je nrsquoen ai pas les moyens Je dois demander aux hommes drsquoacheter mecircme du sucre pour le theacute et pour cette raison ils peuvent faire de moi ce qursquoils veulent Mes enfants ne peuvent mecircme pas avoir de livres pour lrsquoeacutecole raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Obstacles lieacutes agrave lrsquoenvironnement

Les obstacles lieacutes agrave lrsquoenvironnement y compris le transport insuffisant dans tous les contextes srsquoajoutent agrave lrsquoisolement mais signifient eacutegalement que les personnes handicapeacutees doivent pouvoir compter sur drsquoautres membres de la commu-

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nauteacute pour acceacuteder agrave des services et agrave lrsquoassistance y compris la distribution de vivres et drsquoarticles non alimentaires Cela accroicirct leur vulneacuterabiliteacute agrave lrsquoexploitation et aux abus et limite leur accegraves aux services de reacuteponse en matiegravere de VBG de maniegravere confidentielle

Obstacles agrave lrsquoaccegraves aux services et aux programmes relatifs agrave la VBG

Les donneacutees relatives au Burundi et agrave lrsquoEacutethiopie montrent qursquoenviron 32 des survivantes handicapeacutees qui ont signaleacute des cas de violence agrave lrsquoIRC lrsquoont fait dans les trois jours suivant lrsquoincident comparativement agrave 44 pour les survivantes sans handicap45 Quarante et un pour cent des survivantes handi-capeacutees ont attendu plus drsquoun mois pour signaler les cas de violence46 Drsquoautres mesures doivent ecirctre prises pour eacuteliminer les obstacles et faciliter lrsquoaccegraves aux services et programmes relatifs agrave la VBG pour toutes les survivantes y compris et surtout pour les personnes handicapeacutees

Les obstacles agrave lrsquoaccegraves aux programmes et activiteacutes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire et identifieacutes par les personnes handicapeacutees et les individus responsables comprennent les barriegraveres psychologiques physiques communicationnelles et autres Les barriegraveres psychologiques constituaient les obstacles les plus freacutequemment citeacutes pour les survivantes agrave la VBG souffrant de handicap alors que les barriegraveres physiques ont eacuteteacute plus freacutequemment mention-neacutees dans le cadre des activiteacutes de preacutevention notamment la sensibilisation communautaire la geacuteneacuteration de revenus et les activiteacutes meneacutees aux centres de promotion de la femme

Les barriegraveres psychologiques

La discrimination et la stigmatisation par les membres de la famille les prestataires de services et la communauteacute dans son ensemble ont eacuteteacute les obstacles agrave lrsquoaccegraves aux services les plus freacutequemment citeacutes par les survivantes handicapeacutees Les participants ont signaleacute qursquoune stigmatisation suppleacutementaire rendait les personnes handicapeacutees reacuteticentes agrave lrsquoideacutee de deacutenoncer les cas de violence sexuelle mecircme aux prestataires de services qui supposent souvent qursquoelles ne courent aucun risque en raison de leur handicap

laquo Les membres de la famille les conduisent aux prestataires de services mais ceux-ci ne les traitent pas correctement mdash ils peuvent dire des choses du genre laquo Tu es handicapeacutee Comment as-tu pu ecirctre violeacutee et tomber enceinte raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les

travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux - camp de reacutefugieacutes de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Lrsquoon suppose souvent que les personnes ayant des deacutefi-ciences intellectuelles ou mentales ne comprennent pas ce qui leur est arriveacute Les participantes ont indiqueacute que les gens peuvent ne pas eacutecouter ou croire les personnes handicapeacutees en particulier quand les survivantes preacutesentent une deacuteficience mentale ou intellectuelle cette attitude reacuteduit agrave son tour leur accegraves aux services De nombreuses personnes handi-capeacutees mentales ou intellectuelles sont eacutegalement exclues des activiteacutes de sensibilisation sur la VBG car les parents les dirigeants communautaires et drsquoautres personnes suppo-sent qursquoelles ne courent pas de risques ou sont incapables drsquoapprendre de nouvelles choses Ces barriegraveres suppleacutemen-taires les empecircchent drsquoecirctre en seacutecuriteacute au sein des commu-nauteacutes drsquoidentifier correctement les cas de violence etou de demander de lrsquoaide aupregraves des personnes de confiance en cas de violence

Certaines survivantes handicapeacutees peuvent avoir besoin de soutien pour acceacuteder aux services mais craindront de signaler cette violence aux membres de la famille qui pour-raient deacutejagrave avoir des ideacutees neacutegatives sur le handicap Ainsi de nombreuses survivantes choisissent de ne pas signaler ces cas de violence ou de ne pas acceacuteder aux services si cela risque drsquoaccentuer leur marginalisation au sein de la famille et de la communauteacute Agrave Bujumbura certaines femmes handica-peacutees avaient si souvent subi la violence qursquoelles preacutefeacuteraient ne pas en parler mecircme agrave des membres de la famille pourvoyeurs drsquoappui

laquo Les familles ont tendance agrave la rejeter et agrave la deacutetester [une survivante] mdash elles ne la considegraverent pas vraiment comme une personne Elle vit avec un handicap et cette violence sexuelle va maintenant reacuteduire davantage sa valeur Elles vont la rejeter et penser qursquoelle est la cause de son propre malheur raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

La discrimination et les preacutejugeacutes posent eacutegalement des obsta-cles importants agrave la participation des personnes handicapeacutees dans les activiteacutes de preacutevention de la VBG et programmes connexes En Eacutethiopie les travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux ont indiqueacute que drsquoautres membres de la communauteacute ridiculisent les personnes souffrant de handicaps mentaux etou intellectuels lorsqursquoelles essaient de participer

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agrave des activiteacutes communautaires En raison de cette stigmatisa-tion les parents empecircchent parfois le personnel de parler agrave ces personnes lors des visites agrave domicile et de partager avec elles des informations sur les services disponibles

laquo Une personne handicapeacutee avait lrsquohabitude de prendre part agrave une discussion cafeacute mais la communauteacute lrsquoa rejeteacutee et elle a finalement cesseacute de venir Elle souffre drsquoun trouble mental et ne sait parfois pas de quoi elle parle Les participantes lrsquoont donc neacutegligeacutee raquo

(Travailleur communautaire - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les groupes de leadership communautaire y compris les associations de reacutefugieacutes et de femmes ont rarement des repreacutesentantes handicapeacutees les associations de personnes handicapeacutees le cas eacutecheacuteant sont souvent domineacutees par les hommes et peuvent activement exclure les handicapeacutees mentales et intellectuelles Ces organisations jouent souvent un rocircle central dans la communication de lrsquoinformation dans la communauteacute et peuvent mecircme deacutesigner des repreacutesent-ants pour participer agrave des formations et drsquoautres activiteacutes Par conseacutequent les personnes handicapeacutees mais plus particu-liegraverement les femmes et les filles handicapeacutees peuvent ecirctre moins susceptibles drsquoecirctre incluses dans ces activiteacutes

laquo Les personnes handicapeacutees ne sont geacuteneacuteralement pas consideacutereacutees La communauteacute ne trouve parfois pas qursquoelles peuvent prendre part agrave des formations et autres activiteacutes raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les dirigeants communautaires - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les barriegraveres physiques

Les barriegraveres physiques empecircchent les personnes handica-peacutees drsquoacceacuteder aux services et activiteacutes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire Les femmes handicapeacutees qui vivent dans les centres urbains et dans le camp de reacutefugieacutes du complexe tentaculaire de Zaatari en Jordanie ont indiqueacute que lrsquoabsence ou le coucirct eacuteleveacute des moyens de transport eacutetait un obstacle agrave lrsquoaccegraves aux centres de services sur la VBG ainsi qursquoagrave leur participation aux activiteacutes de sensibilisation et autres activiteacutes de preacutevention

laquo Les moyens de transport sont inexistants Par conseacutequent mecircme si vous savez ougrave se trouvent les services vous ne pouvez pas toujours y

arriver raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin mdash Bujumbura Burundi)

Dans tous les pays les individus responsables de sexe feacuteminin nrsquoont pas pu prendre part aux activiteacutes de sensibilisa-tion communautaire etou de promotion de la femme parce qursquoelles doivent rester agrave la maison et prendre soin de leur famille Elles participent moins freacutequemment aux reacuteunions communautaires et aux activiteacutes sociales et ne sont donc pas impliqueacutees dans les campagnes la SASA (une approche globale de preacutevention de la violence contre les femmes et les filles deacuteveloppeacutee par Raising Voices (wwwraisingvoicesorg)) et drsquoautres formes de sensibilisation

Les barriegraveres communicationnelles

Les barriegraveres communicationnelles ont eacuteteacute plus freacutequem-

laquo Je porte ma fille sur mon dos partout ougrave je vais Elle grandit mais elle reste encore une partie de moi raquo

(Individu responsable drsquoune fille handicapeacutee - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

copy Elizabeth SherwoodWRC

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ment mentionneacutees dans le cadre des activiteacutes de preacutevention communautaires Les personnes sourdes ont eacuteteacute deacutesigneacutees comme eacutetant les plus toucheacutees par ce type de barriegravere dans la mesure ougrave des interpregravetes en langue des signes sont rarement disponibles dans les camps de reacutefugieacutes et que de nombreuses personnes utilisent un langage des signes non conventionnel Certains agents de mobilisation commu-nautaire et le personnel travaillant sur la VBG ont tenteacute de communiquer avec les personnes sourdes au moyen drsquooutils SASA et des gestes simples mais cette proceacutedure nrsquoest pas toujours exeacutecuteacutee par lrsquoensemble du personnel Les profes-sionnels de la VBG ont eacutegalement eu du mal agrave communiquer efficacement avec les personnes souffrant de handicaps intellectuels et mentaux parce qursquoelles ne sont pas souvent inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes sur la VBG etou parce que les informations ne sont pas transmises dans des formats qursquoils peuvent comprendre Les participantes ont noteacute que les mateacuteriels de sensibilisation et drsquoeacuteducation repreacutesentaient rarement les personnes handicapeacutees et que les personnes handicapeacutees ne sont pas inteacutegreacutees dans les eacutequipes de sensibilisation et de mobilisation communautaire Une varieacuteteacute drsquoapproches de communication - notamment les messages simples les images les mises en scegravene et les jeux de rocircles qui incluent les personnes handicapeacutees - seraient plus efficaces pour impliquer les personnes handicapeacutees tout en sensibil-isant davantage la communauteacute des personnes handicapeacutees dans son ensemble

laquo En regardant lrsquoimage drsquoune personne handicapeacutee nous nous sentirons plus impliqueacutes avec les personnes normales Cela pousse eacutegalement les gens agrave comprendre que les personnes handicapeacutees doivent ecirctre impliqueacutees dans tout raquo

(Participante aux discussions de groupe avec des femmes handicapeacutees - camp de Bwagirizia Burundi)

Autres barriegraveres

Le manque de confidentialiteacute et la stigmatisation par les membres de la communauteacute qui en reacutesulte ont eacuteteacute souleveacutes comme eacutetant des problegravemes importants dans les contextes urbains et sur les camps au Burundi et en Eacutethiopie Les participantes ont signaleacute qursquoil est plus difficile de preacuteserver la confidentialiteacute quand une survivante est handicapeacutee car drsquoautres personnes lui sont peut-ecirctre venues en aide lors de lrsquoincident et que les nouvelles se reacutepandent souvent rapide-ment dans toute la communauteacute Elles peuvent avoir besoin de parler aux autres afin drsquoacceacuteder agrave des services et le personnel

du programme relatif agrave la VBG a eacutegalement mentionneacute le besoin drsquoimpliquer un plus large eacuteventail drsquoacteurs dans les processus de gestion de cas Par conseacutequent les survivantes handicapeacutees sont moins susceptibles drsquoacceacuteder aux services et agrave lrsquoassistance apregraves de tels incidents de violence en raison de problegravemes de confidentialiteacute et de la peur drsquoune stigmatisa-tion suppleacutementaire

laquo La communauteacute saura si une femme handicapeacutee a eacuteteacute violeacutee Il nrsquoy a pas de secrets dans le camp Les gens ont tendance agrave plus divulguer les informations lorsqursquoil srsquoagit de femmes handicapeacutees Elles doivent crier agrave lrsquoaide et tout le monde deacutecouvre ainsi ce qui leur est arriveacute raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

Les femmes et les filles handicapeacutees agrave Bujumbura au Burundi ont eacutegalement indiqueacute qursquoelles ne peuvent pas ecirctre reccedilues immeacutediatement lorsqursquoelles se preacutesentent aux services de santeacute apregraves un incident de violence sexuelle et il peut leur ecirctre demandeacute de revenir agrave un autre moment pour recevoir des services ou le service peut leur ecirctre refuseacute apregraves une longue proceacutedure administrative lieacutee agrave leur statut de reacutefugieacutees Les survivantes handicapeacutees peuvent rencontrer de plus grands problegravemes dans la mesure ougrave il peut ecirctre plus difficile pour elles de retourner agrave lrsquoeacutetablissement car elles peuvent avoir moins de ressources financiegraveres pour payer le transport et doivent compter sur lrsquoaide des autres pour se deacuteplacer

laquo Ils peuvent vous donner autre rendez-vous mdash et vous demander de revenir demain - mais cela pose problegraveme apregraves un viol parce que vous avez besoin de meacutedicaments Elle a passeacute toute la journeacutee et la nuit agrave lrsquohocircpital sans recevoir aucun service et le lendemain elle est alleacutee pour son test de deacutepistage du VIH raquo

(Groupe de discussion avec des femmes handicapeacutees mdash Bujumbura Burundi)

Dans lrsquoenvironnement humanitaire et autre les programmes relatifs agrave la VBG sont largement axeacutes sur les femmes et les filles car elles sont les plus exposeacutees agrave la violence baseacutee sur le genre Cependant les hommes et les garccedilons courent eacutegale-ment un risque de violence sexuelle en particulier en peacuteriode de conflit et de deacuteplacement Les professionnels de la VBG apportent un soutien aux survivants de sexe masculin avec et sans handicap mais ce fait nrsquoest pas toujours connu Dans le cadre de ce projet par exemple certains hommes handicapeacutes

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ne savaient pas ougrave obtenir un soutien en termes de gestion de cas srsquoils ont eacuteteacute victimes de violence sexuelle

laquo Elle [une survivante handicapeacutee] doit se rendre agrave lrsquoIRC pour obtenir de lrsquoaide Mais ougrave doivent se rendre les hommes handicapeacutes srsquoils sont violeacutes raquo

(Man with disabilities mdash Musasa refugee camp Burundi)

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Sur la base de lrsquoeacutevaluation et des recommandations de la Phase 1 faites par les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables les activiteacutes suivantes ont eacuteteacute conccedilues et testeacutees dans chacun des contextes du projet

Reacutesumeacute des actions pilotes mises en œuvre par les programmes WPE de lrsquoIRC

Pays Activiteacutes

Eacutethiopie Organisation de laquo discussions cafeacute raquo avec les femmes dans les foyers de personnes handicapeacutees afin que leurs individus responsables puissent acceacuteder agrave des informations sur la VBG et pour renforcer les reacuteseaux de pairs feacute-minins

Adaptation du mateacuteriel de mobilisation communautaire sur la preacutevention de la VBG (SASA) de maniegravere agrave deacutepeindre les personnes handicapeacutees comme faisant partie de la communauteacute dans son ensemble

Organisation de visites agrave domicile cibleacutees pour diffuser des informations sur la preacutevention de la VBG et donner des reacuteponses aux personnes handicapeacutees qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Organisation de sessions de formation sur la VBG et le handicap agrave lrsquointention des agents de mobilisation communautaire et des travailleurs sociaux

Modifications apporteacutees pour ameacuteliorer lrsquoaccessibiliteacute physique des bacirctiments communau-taires et des latrines dans le camp

Burundi Ciblage des Associations Villageoises drsquoEacutepargne et de Creacutedit pour les personnes handicapeacutees et

leurs individus responsables

Organisation drsquoactiviteacutes reacutecreacuteatives et professionnelles pour les personnes handicapeacutees et les individus responsables

Sensibilisation de la communauteacute sur les droits et lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees

Prioriteacute accordeacutee aux visites agrave domicile pour assurer une gestion plus complegravete des cas de VBG pour les personnes handicapeacutees agrave risque

Recrutement de femmes handicapeacutees comme agent de mobilisation communautaire pour les activiteacutes relatives agrave la VBG

Jordanie Inclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG interorganisations et dans la forma-tion sur la gestion des cas relatifs agrave la protection de lrsquoenfance

Animation drsquoun atelier drsquoune journeacutee sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de violence sexuelle et sexiste du sous-groupe interorganisations sur la violence sexuelle et sexiste

Pris en charge de lrsquoinclusion du handicap dans les messages et le mateacuteriel drsquoune campagne en cours sur la preacutevention de la violence et dans le mateacuteriel relatif aux services de lrsquoIRC

Organisation de discussions de groupe avec les individus responsables de sexe feacuteminin souffrant de handicap

La campagne laquo Amani raquo en Jordanie a fourni des messages cleacutes aux communauteacutes aux enfants et aux parents sur le moyen de mieux proteacuteger les enfants et les adultes contre les atteintes et divers types de violence notamment la violence sexuelle et sexiste httpdataunhcrorgsyrian-refugeesdownloadphpid=5558

Phase 2 Activiteacutes visant agrave ameacuteliorer lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG dans les pays pilotes

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Reacutesumeacute des actions pilotes mises en œuvre par les programmes WPE de lrsquoIRC

Caucase du Nord

Feacutedeacuteration de Russie

Organisation drsquoune formation et drsquoateliers de planification drsquoaction sur le handicap et la violence baseacutee sur le genre pour les ONG feacuteminines y compris sur lrsquoimplication des jeunes filles handica-peacutees et le soutien de leurs parents et in-dividus responsables

Organisation drsquoune formation et drsquoun atelier de planification drsquoaction avec les femmes de la All-Russia So-ciety of Disabled People sur lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes visant les femmes et les filles

Conception drsquoun manuel pour les individus responsables drsquoenfants handicapeacutes qui fournit des informations sur les services et lrsquoassistance aux personnes handicapeacutees

Organisation drsquoun concert de sensibilisation communautaire au cours de laquelle les jeunes filles sourdes sont monteacutees en scegravene avec une chanteuse tcheacutetchegravene

Organisation drsquoeacuteveacutenements sociaux pour les filles avec et sans handicap pour renforcer les reacuteseaux de pairs

Discussion cafeacute Camp de reacutefugieacutes de MyrsquoAni Ethiopiecopy IRC Ethiopie

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Phase 3 Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Le processus drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays a permis drsquoidentifier 1) les changements des connaissances des attitudes et des pratiques des professionnels de la VBG agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du handicap et 2) des pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Renforcement des capaciteacutes des professionnels de la VBG sur lrsquoinclusion du handicap

Les professionnels de la VBG des quatre pays ont eacuteteacute consulteacutes lors de lrsquoeacutevaluation participative pour identifier les changements apporteacutes agrave leurs connaissances leurs attitudes et leurs pratiques au sujet de lrsquoinclusion du handicap dans leurs programmes et activiteacutes au cours du projet Cette activiteacute a eacutegalement permis drsquoidentifier de nouvelles activiteacutes outils et ressources qui auraient agrave leur avis faciliteacute ces changements

Changements apporteacutes aux connaissances attitudes et pratiques

Bien que les connaissances les attitudes et les pratiques se recoupent et se complegravetent mutuellement les professionnels de la VBG ont plus freacutequemment rapporteacutes des changements dans leurs attitudes envers les personnes handicapeacutees au cours du projet Les professionnels ont signaleacute une accen-tuation de la reconnaissance de leur responsabiliteacute agrave atteindre tous les membres de la communauteacute et donc agrave adapter leurs programmes de maniegravere agrave les rendre accessibles et efficaces pour tous ce qui renforce la mise en œuvre drsquoune approche de programmation plus axeacutee sur les droits De nombreux professionnels ont avoueacute qursquoavant le projet ils supposaient que les personnes handicapeacutees nrsquoeacutetaient pas capables de participer agrave des activiteacutes relatives agrave la VBG en raison de leur handicap Apregraves le projet la plupart a deacuteclareacute reconnaicirctre que les personnes handicapeacutees ont des compeacutetences et des capaciteacutes neacutecessaires pour participer beacuteneacuteficier et faire de preacutecieuses contributions aux programmes Les professionnels ont eacutegalement deacuteclareacute qursquoils se consideacuteraient drsquoabord comme eacutetant mal eacutequipeacutes ou pas qualifieacutes pour fournir des services relatifs agrave la VBG aux personnes handicapeacutees et pensaient que leurs compeacutetences et leur formation ne suffiraient pas pour reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees Ils se sont souvent focaliseacutes sur la deacuteficience de la personne ou sur son eacutetat de santeacute (aussi connu sous le nom drsquoapproche

meacutedicale du handicap) et nrsquoont pas appliqueacute leurs compeacute-tences en matiegravere de protection et drsquoautonomisation pendant le processus de gestion de cas Apregraves le projet ces profes-sionnels ont deacuteclareacute qursquoils eacutetaient plus agrave lrsquoaise confiants et precircts agrave travailler avec les personnes handicapeacutees et qursquoils sont passeacutes drsquoune approche meacutedicale agrave une approche plus familiegravere et plus axeacutee sur le survivant

laquo Au deacutebut je pensais que je ne pouvais pas ecirctre utile agrave certaines personnes handicapeacutees parce que je nrsquoeacutetais pas meacutedecin que je ne pouvais pas ameacuteliorer leur condition que je ne pouvais pas les gueacuterir Mais alors lorsque jrsquoai pris du temps pour commencer agrave eacutecouter davantage jrsquoai compris qursquoelles ne demandaient pas ce type drsquoaide elles voulaient parler avaient besoin de soutien et aspiraient agrave plus de seacutecuriteacute Jrsquoai reacutealiseacute que je savais deacutejagrave comment venir en aide agrave ces personnes Avant je supposais que je ne pouvais pas et que discuter avec moi ne changerait rien agrave leur situation Jrsquoaurais ducirc eacutecouter un peu plus avant et crsquoest le cas maintenant Je prends drsquoabord le temps drsquoeacutecouter avant drsquoessayer de faire des plans et drsquoarranger les choses raquo

(Agent de mobilisation communautaire de lrsquoIRC - camp de Muyinga Burundi)

Certains professionnels ont eacutegalement signaleacute un changement drsquoattitude envers les individus responsables en particulier les megraveres drsquoenfants handicapeacutes qui ont leurs propres besoins mais qui font souvent passer les deacutesirs des autres notamment ceux des membres de leur famille souffrant de handicap avant leur propre bien-ecirctre psychosocial Les professionnels ont rapporteacute une plus grande reconnaissance des besoins de ce groupe et le rocircle essentiel qursquoils jouent dans la protection et lrsquoautonomisation des personnes handicapeacutees

laquo Ces personnes ont le droit de recevoir tous les services proposeacutes aux autres et il est de notre devoir drsquointeacutegrer [ces personnes] Il sera difficile pour elles de rester agrave la maison toutes seules Cela est eacutegalement important pour leurs familles et elles peuvent venir avec leurs filles Cette mesure est importante pour les megraveres drsquoenfants handicapeacutes car elles ont eacutegalement besoin drsquoun soutien psychologique raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Les professionnels de la VBG ont rapporteacute quatre principaux changements dans leurs pratiques agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du

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handicap au cours du projet Ces pratiques ont eacuteteacute eacutetroitement lieacutees au processus reacuteflectif du projet et aux activiteacutes pilotes mises en œuvre au cours de la Phase 2 du projet notamment

bull la tenue des consultations plus reacuteguliegraveres avec les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables afin de srsquoassurer que leurs besoins et leurs ideacutees sont pris en compte dans les deacutecisions lieacutees aux programmes et aux activiteacutes

bull la fourniture drsquoun soutien plus global et holistique aux survi-vantes handicapeacutees avec un accent sur les meacutethodes de communication efficaces et lrsquoeacutetablissement de la confiance

bull le deacuteveloppement drsquoactiviteacutes autour des points forts des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees

bull une implication plus active des membres de la famille et des voisins des personnes handicapeacutees dans la planification de la seacutecuriteacute

bull la surveillance du nombre de femmes de filles de garccedilons et drsquohommes handicapeacutes qui participent aux activiteacutes relatives agrave la VBG

laquo Nous ne pouvons pas eacutevaluer lrsquoactiviteacute nous-mecircmes Nous devons jauger nos performances agrave travers les gens qui prennent part agrave nos activiteacutes raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les professionnels de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Les professionnels de tous les pays ont eacutegalement deacuteclareacute avoir acquis de nouvelles connaissances qui ont ameacutelioreacute leur capaciteacute agrave inteacutegrer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail mais ils en ont parleacute moins freacutequemment que le changement drsquoattitudes et de pratiques Les exemples comprennent une meilleure compreacutehension des facteurs qui rendent les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables plus vulneacuterables agrave la VBG le rocircle des relations et des reacuteseaux sociaux dans la preacuteven-tion de la violence et lrsquoaccroissement des connaissances sur les strateacutegies de communication permettant de travailler avec des personnes preacutesentant diffeacuterents types de handicaps

laquo Nous travaillons sur les questions de VBG Je pensais donc plus agrave la faccedilon dont elles se sentent en tant que femmes et filles et comment elles se voient comparativement aux filles sans handicap Les filles handicapeacutees ont moins de possibiliteacutes que les filles sans handicap raquo

(Professionnel de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Activiteacutes outils et ressources qui ont favoriseacute le renforcement des capaciteacutes chez les professionnels de la VBG

Les professionnels de la VBG ont deacutecrit les opportuniteacutes drsquoapprentissage expeacuterientiel et reacuteflectif du projet comme eacutetant les facteurs les plus importants ayant contribueacute agrave renforcer leur capaciteacute agrave inteacutegrer efficacement lrsquoinclusion du handicap dans leur travail Il srsquoagissait notamment drsquointeractions directes avec les femmes et les filles handicapeacutees drsquooccasions de reacutefleacutechir sur leurs propres compeacutetences et du moyen de les appliquer dans leur travail avec ce groupe

Les professionnels de la VBG en Eacutethiopie en particulier les travailleurs sociaux et communautaires ont indiqueacute que les formations sur la VBG et le handicap les avaient effectivement aideacutes agrave ameacuteliorer leurs pratiques agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du handicap Dans les autres pays pilotes les professionnels ont signaleacute que les outils les aidant agrave consulter les personnes handicapeacutees y compris des directives sur la conduite des visites agrave domicile et des activiteacutes participatives qui traduisent la dynamique du pouvoir entre les femmes et les hommes et les personnes avec et sans handicap eacutetaient les plus utiles Les professionnels ont aussi mentionneacute que des outils fournissant des directives sur la communication avec les personnes preacutesentant diffeacuterents types de deacuteficiences et des outils permettant de deacutevelopper un mateacuteriel drsquoinformation drsquoeacuteducation et de communication accessible ont eacuteteacute utiles

Dans le Caucase du Nord les professionnels de la VBG ont indiqueacute que la focalisation sur un petit nombre drsquoactiviteacutes clairement deacutefinies visant agrave favoriser lrsquoinclusion a augmenteacute la probabiliteacute de succegraves et ce succegraves a stimuleacute leur confiance et leur volonteacute agrave inclure les femmes et les filles handicapeacutees dans les activiteacutes subseacutequentes

laquo Je nrsquoavais jamais penseacute que nous pourrions faire quelque chose dans un groupe mixte [filles avec et sans handicap] et maintenant je constate que cela est possible et acceptable et que les gens en ont besoin raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les professionnels de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Domaines exigeant un renforcement suppleacutementaire des capaciteacutes

Bien que des changements positifs dans lrsquoapproche de de travail des professionnels de la VBG avec les personnes handicapeacutees aient eacuteteacute signaleacutes lors de lrsquoeacutevaluation des lacunes persistantes ont eacuteteacute identifieacutees au niveau des capaciteacutes et une attention addi-

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tionnelle et continue doit ecirctre porteacutee agrave ce point

Tout drsquoabord quelques professionnels de la VBG et les pres-tataires ont continueacute agrave avoir des attitudes neacutegatives envers les personnes avec des handicapeacutees Par conseacutequent il est neacuteces-saire de promouvoir une reacuteflexion et une discussion continues avec les professionnels de la VBG afin de faire face et de reacutesoudre les malentendus et les preacutejugeacutes qui peuvent faire office drsquoobstacles agrave lrsquoaccegraves et agrave lrsquoinclusion des personnes handica-peacutees Les professionnels doivent reacutefleacutechir sur la faccedilon dont leurs propres attitudes peuvent influencer la mise en œuvre drsquoune approche centreacutee sur le survivant agrave lrsquoeacutegard des personnes handi-capeacutees agrave la possibiliteacute qursquoils donnent aux individus de contribuer agrave la prise de deacutecision et mecircme aux options drsquointerventions qursquoils peuvent examiner avec un survivant

Deuxiegravemement les gestionnaires de cas de VBG ont signaleacute qursquoils neacutecessitaient davantage drsquoindications sur les processus de consentement lorsqursquoils travaillent avec des survivants souf-frant drsquoune deacuteficience intellectuelle Dans de nombreux cas les gestionnaires de cas demandent aux individus responsables de donner le consentement et ne parviennent souvent pas agrave deacuteter-miner la capaciteacute de lrsquoindividu agrave donner son consentement Une note drsquoorientation sur lrsquoobtention du consentement des personnes handicapeacutees a eacuteteacute deacuteveloppeacutee dans le projet en reacuteponse agrave cette lacune Elle srsquoinspire du processus de consentement employeacute avec les personnes souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle dans le secteur de la santeacute dans les pays agrave revenu eacuteleveacute et est adapteacutee pour une approche de gestion de cas centreacutee sur le survivant

Enfin alors que de nombreux professionnels de la VBG qui ont pris part au projet ont reacuteussi agrave inclure les personnes ayant un handicap physique et des deacuteficiences auditives aux activiteacutes du programme relatifs agrave la VBG ils ont noteacute des deacutefis permanents lors de lrsquoinclusion des personnes ayant une deacuteficience intellec-tuelle Les gestionnaires de cas ont besoin de directives et de soutien pour identifier les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes preacutesentant des handicaps plus complexes afin de mieux les rattacher aux possibiliteacutes de participation aux activiteacutes communautaires et sociales briser lrsquoisolement social et favoriser lrsquoautonomisation Ces directives destineacutees aux gestionnaires de cas ont eacuteteacute deacuteveloppeacutees dans le cadre du projet

Des outils tireacutes du projet ont eacuteteacute adapteacutes pour les professionnels de la VBG drsquoautres organisations et sont disponibles dans la Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG sur httpwrc

msdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de VBG

Le processus drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays a susciteacute des laquo Expeacuteriences du changement raquo chez les personnes handicapeacutees leurs individus responsables et le cas eacutecheacuteant les dirigeants communautaires Ces expeacuteriences ont mis en eacutevidence les reacutesultats qui ont eacuteteacute les plus importants pour chaque groupe Une analyse des reacutesultats des ateliers de parties prenantes et des expeacuteriences du changement a permis drsquoidentifier les pratiques positives suivantes pour promouvoir lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Le renforcement des reacuteseaux de pairs et du capital social

Dans les quatre pays les participants ont citeacute lrsquoeacutetablissement de reacuteseaux de pairs plus robustes pour les adolescentes et les femmes handicapeacutees ainsi que pour les individus responsables de sexe feacuteminin comme retombeacutee positive des activiteacutes du projet Les discussions de groupe avec les individus responsables dans les centres de promotion de la femme en Jordanie des discus-sions cafeacute dans les domiciles des femmes handicapeacutees en Eacutethiopie la creacuteation drsquoespaces seacutecuriseacutes et drsquoactiviteacutes sociales agrave lrsquointention des adolescentes dans le Caucase du Nord et les Associations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit (AVEC) cibleacutees au Burundi ont eacuteteacute citeacutes comme eacutetant utiles par les participants car ils ont faciliteacute lrsquoeacutetablissement de liens entre les personnes handicapeacutees et les individus responsables et drsquoautres membres de la communauteacute ce qui a permis drsquoeacutechanger des informations de construire la confiance et de deacutevelopper des possibiliteacutes drsquoaction collective Ceci augmente non seulement accegraves agrave un soutien proposeacute les uns pour les autres et par la communauteacute toute entiegravere mais donne eacutegalement aux personnes handicapeacutees la possibiliteacute drsquoapporter une contribution agrave la socieacuteteacute drsquoeacutelever leur statut au sein de la communauteacute et drsquoecirctre reconnues et appreacutecieacutees pour des aspects de leur personne autres que leur handicap

Pour les individus responsables de sexe feacuteminin souffrant de handicap les groupes de soutien en Jordanie leur ont donneacute un espace pour partager leurs preacuteoccupations ideacutees et strateacutegies avec drsquoautres femmes dans des situations similaires Ceci les a aideacutees agrave se sentir moins isoleacutees et agrave renforcer leur bien-ecirctre psychosocial

laquo Je profite des expeacuteriences des ideacutees et des interventions constructives du formateur du guide psychologique et des amies pendant les sessions de discussion Lorsque je partage mes

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inquieacutetudes avec les autres je sens que je ne suis pas seule raquo

(Eacutepouse drsquoun homme handicapeacute - Irbid Jordanie)

Pour certaines femmes handicapeacutees et les individus respon-sables qui sont isoleacutees dans leurs maisons il est essentiel de proposer les activiteacutes de soutien par les pairs le plus pregraves possible de leur domicile afin qursquoils puissent tisser des reacuteseaux avec drsquoautres femmes qui vivent agrave proximiteacute En Eacutethiopie les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin ont organiseacute des discussions cafeacute traditionnelles dans leurs maisons pour parler de questions lieacutees agrave la VBG Les partic-ipants ont indiqueacute que ces activiteacutes ont diminueacute leur isolement ameacutelioreacute leurs relations avec les voisins et leur ont permis de se sentir plus en seacutecuriteacute dans la mesure ougrave un nombre croissant de femmes les connaissent et les comprennent

laquo Nous avons organiseacute des discussions cafeacute ici dans notre maison Ceci nous a rapprocheacute des gens Quand ils viennent agrave la maison nous discutons de tant de choses des choses qui sont vraiment importantes mais ils ont aussi lrsquooccasion de voir que nous sommes de bons parents mecircme si nous sommes un peu diffeacuterents Maintenant les gens nous comprennent mieux ils viennent mecircme nous dire bonjour et voir comment nous allons Je me sens plus en seacutecuriteacute avec des voisins que je connais raquo

(Femme aveugle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les Expeacuteriences du changement recueillies aupregraves des adoles-centes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance des amies et des reacuteseaux de pairs pour ces filles Au Burundi des adolescentes handicapeacutees ont trouveacute que lrsquoorganisation drsquoactiviteacutes telles que des sessions de couture et drsquoartisanat eacutetait un moyen effi-cace de rencontrer drsquoautres filles de partager des ideacutees et de discuter de leurs espoirs pour lrsquoavenir Elles ont deacuteclareacute qursquoelles ont ensuite eacuteteacute inviteacutees agrave assister agrave plusieurs activiteacutes commu-nautaires ougrave elles ont pu partager leurs propres ideacutees et leurs opinions Les adolescentes handicapeacutees dans le Caucase du Nord ont eacutegalement discuteacute des avantages de la participation agrave des activiteacutes avec des filles sans handicap notamment la possi-biliteacute drsquoapprendre les unes des autres Ces rapports eacutetablis par les adolescentes handicapeacutees deacutemontrent qursquoelles ont deacutevel-oppeacute des atouts humains et sociaux notamment lrsquoeacuteducation lrsquoestime de soi les reacuteseaux drsquoamies et les rocircles dans la commu-nauteacute Ces facteurs de protection reacuteduisent la vulneacuterabiliteacute des adolescentes agrave la violence agrave lrsquoabus et agrave lrsquoexploitation47 (voir Expeacuteriences du changement page 27)

Les femmes handicapeacutees membres drsquoAssociations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit au Burundi ont deacuteclareacute qursquoelles utilisent lrsquoargent qursquoelles ont gagneacute par le biais de ces programmes pour payer le transport et se rendre aux activiteacutes culturelles et reli-gieuses ce qui diminue leur isolement et creacutee drsquoimportants liens sociaux avec drsquoautres

Tous ces exemples soulignent une leccedilon importante Les personnes handicapeacutees ont et veulent que lrsquoon sache qursquoelles ont plusieurs identiteacutes au-delagrave de leur infirmiteacute Elles veulent ecirctre consideacutereacutees comme des leaders des femmes des amies

Maipendo - Burundi

laquo Maintenant je peux eacuteconomiser un peu pour emprunter une moto-taxi et je peux me rendre [agrave lrsquoeacuteglise] Jrsquoai maintenant chaque semaine des personnes avec qui discuter agrave lrsquoeacuteglise Crsquoest un groupe qui agrave mon avis mrsquoeacutecoute et me comprend raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Le Groupe de filles - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Les filles avec et sans handicap ont preacutepareacute des affiches au moyen drsquoimages et de photos Ces affiches portaient sur ce qui leur importait plus dans le projet et sur les activiteacutes qursquoelles souhaitaient mener ensuite Elles ont preacutesenteacute ces affiches aux ONG feacuteminines impliqueacutees dans le projet

laquo Ceci est notre histoire Notre souhait eacutetait de chanter avec Makka Mejieva [une ceacutelegravebre chan-teuse tcheacutetchegravene] [Lorsque nous sommes monteacutees sur scegravene] des tas de personnes handicapeacutees et non eacutetaient lagrave et pleuraient

Pendant lrsquoeacuteveacutenement nous avons pris connaissance drsquoautres personnes handicapeacutees et nous les avons rencontreacutees Il eacutetait tregraves agreacuteable pour nous de les connaicirctre et de deacutecouvrir leur type de handicap et leurs problegravemes Lorsque je me rends agrave lrsquoeacuteveacutenement et que je constate la preacutesence de personnes handicapeacutees je sens que je ne suis pas seule et quand je vois drsquoautres personnes [sans handicap] je me sens eacutegale agrave elles

Nous donnons des leccedilons de langue des signes aux filles sans handicap Ainsi nous pourrons les comprendre et elles nous comprendre car nous ne pouvons pas parler Gracircce agrave la langue des signes nous nous comprenons Ces filles sans handicap apprennent des choses et nous aussi Nous avons un langage commun agrave travers ces cours de langue des signes Nous utilisons eacutegalement des teacuteleacutephones nous envoyons des SMS et utilisons eacutegalement des notes eacutecrites pour communiquer avec les autres Nous aimons vraiment dessiner Nous pensons agrave des choses et tout ce agrave quoi nous pensons nous le repreacutesentons dans nos dessins Et nous aimons aussi beaucoup jouer agrave diffeacuterents types de jeux

Bien sucircr il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne font pas attention agrave nos opinions Voici les ideacutees que nous souhaiterions concreacutetiser agrave lrsquoavenir Nous aimerions rencontrer des filles dans un cafeacute ou dans un endroit reacuteserveacute uniquement aux filles avec et sans handicap mdash juste les filles pas drsquoadultes

Nous aimerions que [nos camarades de classe] se joignent agrave nous et prennent part agrave ces activiteacutes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo

Pour la suite de lrsquoExpeacuterience du changement du Groupe de filles dans le Caucase du Nord rendez-vous sur httpwrcmsGBV_disability_Change_Caucasus

copy IRC

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des membres de la communauteacute comme des personnes qui apportent de preacutecieuses contributions agrave la communauteacute Ce fait a des implications importantes pour lrsquoinclusion dans les programmes et les approches visant agrave renforcer les reacuteseaux de pairs et le capital social

Inclusion cibleacutee dans les activiteacutes de renforcement eacuteconomique

Lrsquoinclusion cibleacutee des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les programmes relatifs aux AVEC occupe une grande place dans les Expeacuteriences du changement au Burundi Les femmes handicapeacutees et les individus respon-sables de sexe feacuteminin impliqueacutees dans des activiteacutes relatives aux AVEC ont signaleacute que lrsquoeacutelargissement des reacuteseaux sociaux eacutetait le reacutesultat le plus important pour elles car il leur a permis de rehausser leur statut dans la socieacuteteacute (qui leur a valu un plus grand respect de la part de leurs maris et drsquoautres membres de la famille) et de renforcer leur estime de soi et leur senti-ment de confiance en soi La participation agrave des activiteacutes rela-tives aux AVEC a eu un impact positif sur leur indeacutependance en tant qursquoindividus mais aussi sur les contributions financiegraveres qursquoelles peuvent apporter agrave leurs meacutenages ce qui a renforceacute leur rocircle dans la prise de deacutecision

laquo Jrsquoai mecircme encore un peu drsquoargent pour acheter des choses pour ma famille Je suis tregraves eacutetonneacutee du changement de mon mari agrave mon eacutegard il se rend compte que jrsquoai de la valeur que je peux ecirctre indeacutependante il me respecte plus et rentre agrave la maison seulement les soirs maintenant Mon fils handicapeacute est plus heureux mdash il constate qursquoil y a plus de paix dans la maison raquo

(Individu responsable de sexe feacuteminin dans le camp de Musasa)

Accroicirctre la repreacutesentation des personnes handi-capeacutees dans les activiteacutes communautaires

Les programmes relatifs agrave la VBG travaillent en eacutetroite collabo-ration avec les dirigeants communautaires dans la concep-tion la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des activiteacutes Il est donc important drsquoexaminer comment les personnes handicapeacutees sont repreacutesenteacutees et atteintes par ces systegravemes de leadership En Eacutethiopie par exemple le personnel de lrsquoIRC a travailleacute avec lrsquoassociation des personnes handicapeacutees dans la commu-nauteacute des reacutefugieacutes afin drsquoaccroicirctre la participation des femmes handicapeacutees et renforcer la collaboration avec lrsquoassociation des femmes reacutefugieacutees Les participants au Burundi et en Eacutethiopie ont eacutegalement signaleacute que le recrutement de personnes handi-capeacutees et drsquoindividus responsables comme agents de mobili-sation communautaire et travailleurs sociaux a non seulement conduit agrave une plus grande attention aux preacuteoccupations de ce groupe mais a eacutegalement entraicircneacute une appreacuteciation accrue des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees par drsquoautres membres de la communauteacute

Esther mdash Burundi

laquo Je suis individu responsable pour mon mari qui vit avec un handicap mais ce nrsquoest pas ma seule identiteacute Je suis une megravere un leader et une personne fiegravere de son rocircle drsquoagent de mobilisation communautaire raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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laquo Nous nrsquoavons jamais eu de personnes handicapeacutees dans notre eacutequipe auparavantmdash il srsquoagit drsquoun changement majeur et vraiment tregraves important Mes amies handicapeacutees font le mecircme travail que moi Elles sont vraiment excellentes dans certains domaines et elles enseignent des choses agrave drsquoautres personnes Il est important pour la communauteacute de constater cela de savoir que lorsque nous disons vouloir inclure les personnes handicapeacutees nous le pensons vraiment Ceci est un bon moyen pour commencer agrave changer la faccedilon dont les personnes handicapeacutees sont consideacutereacutees raquo

(Travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie)

Atteindre et soutenir les personnes agrave risque eacuteleveacute

Lrsquoisolement des personnes ayant une deacuteficience intellectuelle etou de handicaps multiples a eacuteteacute identifieacute comme eacutetant un deacutefi pour les prestataires de services Ces personnes sont souvent isoleacutees dans leurs maisons avec leurs individus responsables et peuvent avoir peu drsquooccasions ou de soutien neacutecessaire(s) pour eacutelaborer des strateacutegies susceptibles de les proteacuteger contre la violence Les pratiques suivantes ont eacuteteacute identifieacutees comme favorisant lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion de ces personnes dans les activiteacutes relatives agrave la VBG

Les visites agrave domicile et les activiteacutes agrave domicile

Au Burundi en Eacutethiopie et au Caucase du Nord les personnes handicapeacutees et les professionnels ont indiqueacute avoir meneacute des visites agrave domicile pour interroger les individus et les familles au sujet de leurs besoins et pour partager lrsquoinformation sur les services et lrsquoassistance en matiegravere de VBG Ces visites ont permis aux profes-sionnels de la VBG et aux prestataires de services drsquoidentifier des survivants qui neacutecessitent un soutien complet et speacutecialiseacute Le personnel de lrsquoIRC au Burundi et en Eacutethiopie a commenceacute agrave organ-iser des activiteacutes de groupe geacuteneacuteralement tenues dans les centres de promotion de la femme et dans drsquoautres sites communautaires proches de leurs maisons et qui ciblaient parfois ces individus et les familles Les individus responsables des filles souffrant de handicaps multiples ont eacutegalement souligneacute qursquoils constataient un renforcement de lrsquoacceptation et du soutien de la communauteacute suite aux activiteacutes agrave domicile

laquo Les membres de la communauteacute nous traitent mieux agrave preacutesent Ils sont plus habitueacutes agrave nous Ils savent comment nous sommes et nous saluent aimablement quand ils passent raquo

(Megravere drsquoune adolescente souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

La gestion individuelle des cas

Les survivantes handicapeacutees neacutecessitent une gestion individu-aliseacutee et globale des cas pour promouvoir leur gueacuterison et leur reacutetablissement et pour preacutevenir toute violence future Pendant lrsquoeacutevaluation les participants ont rapporteacute que les profession-nels de la VBG srsquoeacutetaient ameacutelioreacutes dans lrsquoidentification de ces personnes agrave risque eacuteleveacute et la fourniture drsquoun soutien plus complet et adapteacute agrave leurs besoins speacutecifiques Les facteurs suivants ont eacuteteacute deacutecrits comme ameacuteliorant lrsquoappui agrave la gestion des cas pour ces personnes

bull lrsquoidentification des diffeacuterentes meacutethodes de communica-tion directe avec les survivants

bull une attention accrue sur lrsquoidentification des forces et des capaciteacutes reacuteelles des survivants au cours des eacutevaluations

bull la participation des personnes handicapeacutees et de leurs individus responsables dans la planification de lrsquoaction

bull un suivi freacutequent et une coordination de la prestation des services pour reacutepondre aux besoins identifieacutes

Les femmes handicapeacutees ont indiqueacute que ces seacuteances de gestion de cas ont contribueacute agrave deacutevelopper la confiance et la compreacutehension entre elles et les professionnels de la VBG et qursquoelles ont reccedilu une aide en fonction de leurs propres besoins et deacutesirs Cette leccedilon met eacutegalement en eacutevidence lrsquoimportance des approches centreacutees sur le survivant dans le travail avec les femmes handicapeacutees lorsqursquoil est question de deacutefinir leurs buts objectifs et strateacutegies

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Histoire de Mawazo - camp de Kinama Burundi

Mawazo vit seule et se deacuteplace diffeacuteremment des autres en rampant plutocirct qursquoen marchant

laquo Je vis seule Jrsquoai toujours veacutecu seule Jrsquoessaie drsquoecirctre tregraves indeacutependante et je fais beaucoup de choses toute seule Je peux nettoyer cuisiner laver mes vecirctements et je passe du temps agrave essayer drsquoaider mes voisins en prenant soin de leurs enfants

Je reccedilois reacuteguliegraverement des visites agrave domicile le personnel de lrsquoIRC est comme ma famille Ils passent veacuterifier si tout va bien presque tous les jours Quand jrsquoai un problegraveme ils srsquoen rendent compte tregraves rapidement et viennent voir si je vais bien Je me sens beaucoup plus eacutepanouie et jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir quelqursquoun agrave qui parler Jrsquoadore partager des histoires et je me sens bien lorsque quelqursquoun me demande comment je me sens

Mon nom dans ma langue signifie agrave la fois laquo problegravemes raquo et laquo ideacutees raquo Jrsquoai beaucoup agrave dire et agrave partager avec les autres Je suis une personne tregraves ouverte je pense que crsquoest la raison pour laquelle les enfants mrsquoaiment tant Je suis ouverte agrave eux je souris avec eux et je leur raconte des histoires Je peux leur apprendre beaucoup de choses car jrsquoai vu et appris beaucoup de choses dans ma vie Je peux leur parler de leur culture leur enseigner le respect et leur inculquer lrsquoesprit du partage Lorsque quelqursquoun mrsquoapporte de la bouillie par exemple mecircme en petite quantiteacute je ne le bois pas toute seule Srsquoil y a des enfants nous partageons tous ensemble Mecircme si jrsquoai tregraves faim je sais que cela est une chance pour moi drsquoenseigner quelque chose drsquoaider quelqursquoun tout comme les autres mrsquoaident

Si je pouvais dire une chose agrave lrsquoeacutequipe de lrsquoIRC ce serait de continuer de se souvenir des personnes qui sont agrave la maison qui ne peuvent pas facilement participer aux programmes Nous avons eacutegalement des besoins et des recircves Je me fais maintenant vieille et je pense qursquoil est important de se concentrer sur les jeunes les jeunes handicapeacutees pour srsquoassurer qursquoelles sont incluses degraves le plus jeune acircge afin que les gens puissent cesser la discrimination et nous consi-deacuterer tous comme eacutegaux raquo

copy IRC

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Reconnaicirctre les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes handicapeacutees pour faciliter lrsquoinclusion

Les personnes handicapeacutees et les professionnels de la VBG ont rapporteacute que lrsquoidentification et le renforcement des compeacute-tences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees ont favoriseacute une plus grande inclusion dans une varieacuteteacute drsquoactiviteacutes relatives agrave la VBG En Jordanie de jeunes femmes sourdes ont eacuteteacute inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes de responsabilisation sociale et agrave des initiatives meneacutees dans les centres de promo-tion de la femme et agrave animer des seacuteances de pose de henneacute Ces activiteacutes ont fourni un espace permettant aux femmes de partager des compeacutetences et des inteacuterecircts communs avec drsquoautres femmes de leur acircge

laquo Non seulement elles les ont accepteacutees mais elles se sont eacutegalement fait des amies Mecircme avant la fin de la seacuteance elles eacutechangeaient des numeacuteros de teacuteleacutephones et leur demandaient si elles pouvaient les contacter pour faire du henneacute agrave leurs ceacuteleacutebrations raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Au Caucase du Nord les adolescentes handicapeacutees ont eacuteteacute incluses dans la conception des activiteacutes sociales qui visaient agrave faciliter le reacuteseautage entre les filles avec et sans handicap Les activiteacutes ont eacuteteacute construites autour des compeacutetences speacutecifiques des filles handicapeacutees (exemple lrsquoexeacutecution de

chansons en langue des signes) la promotion de lrsquoeacutegaliteacute de participation dans la conception du programme mais aussi lrsquoappreacuteciation des talents de chaque individu

Comme lrsquoont reconnu les membres de la famille les dirige-ants communautaires les prestataires de services et autres agrave travers les sites du projet les reacutesultats de ces activiteacutes contredisent les hypothegraveses selon lesquelles les personnes handicapeacutees sont incapables de beacuteneacuteficier et de contribuer agrave une varieacuteteacute de programmes

laquo Avant les gens pensaient que ces femmes eacutetaient des cas deacutesespeacutereacutes et qursquoelles ne pourraient jamais ecirctre indeacutependantes Maintenant elles contredisent de nombreuses personnes au sein de la communauteacute Elles nous rendent nous les rares personnes qui avons toujours cru en elles tregraves tregraves fiers raquo

(Dirigeant communautaire de sexe masculin mdash camp de Kinama Burundi)

Beaucoup de personnes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance drsquoavoir lrsquoopportuniteacute laquo de faire leurs preuves raquo car beaucoup nrsquoavaient jamais eacuteteacute inviteacutees agrave prendre part aux activiteacutes Le simple fait de tendre la main pour encourager leur participation agrave des programmes eacutetait dans de nombreux cas lrsquoadaptation la plus percutante meneacutee par les professionnels de la VBG

Diane - camp de Kinama Burundi

laquo Jrsquoai reccedilu un appel disant que lrsquoIRC voulait inclure des femmes handicapeacutees dans leurs programmes relatifs aux AVEC Jrsquoeacutetais tellement exciteacutee agrave lrsquoideacutee de mrsquoinscrire drsquoecirctre incluse drsquoavoir une occasion de faire mes preuves agrave preacutesent je pense qursquoil est de mon devoir de tendre la main agrave drsquoautres personnes handicapeacutees pour sensibiliser partager mon histoire et leur dire qursquoelles peuvent ecirctre incluses raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Mieraf travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie

laquo Jrsquoappreacutecie tellement mon rocircle dans le programme [de lrsquoIRC] et jrsquoai tant drsquohistoires que je pourrais vous raconter sur les choses que nous avons accomplies

Mais je pense qursquoil est important de vous dire que je suis une femme handicapeacutee Je marche avec une beacutequille et jrsquoai parfois beaucoup de mal agrave acceacuteder au camp Cela ne mrsquoarrecircte pas mecircme si les choses peuvent ecirctre difficiles je sens que jrsquoai un travail tregraves important agrave faire

Jrsquoœuvre pour renforcer la seacutecuriteacute des femmes et des filles plus particuliegraverement des personnes handicapeacutees des personnes qui ne sont pas toujours incluses dans les activiteacutes des personnes qui sont souvent oublieacutees Je me souviens des moments ougrave crsquoeacutetait mon cas lorsque jrsquoavais tellement mal que je ne pouvais pas quitter ma maison ou avant drsquoavoir reccedilu ma beacutequille pour marcher Je me sentais vraiment seule Maintenant je suis tregraves active et je suis leader dans notre commu-nauteacute Je fais partie de lrsquoassociation des personnes handicapeacutees et je suis travailleuse sociale Jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir des choses preacutecieuses agrave apporter et que je peux plaider en faveur des femmes et enfants handicapeacutes et de leurs individus responsables parce que je comprends parfaitement

leurs besoins Je pense aussi que les gens mrsquoadmirent car ils me voient mrsquoefforcer pour faire mon travailraquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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Recommandations

Les recommandations suivantes sont tireacutees des leccedilons apprises au cours de ce projet qui porte sur le moyen de promouvoir lrsquoinclusion du handicap dans les programmes rela-tifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Recommandations pour les acteurs de la VBG

Inclure les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables dans la conception la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des programmes relatifs agrave la VBG Lrsquoimplication des personnes handicapeacutees dans la conception et lrsquoeacutevaluation du programme est essentielle pour identifier avec preacutecision les obstacles agrave leur participation aux programmes relatifs agrave la VBG eacutelaborer des strateacutegies visant agrave ameacuteliorer leur participation et comprendre le changement qui importe le plus pour eux Une attention particuliegravere devrait ecirctre accordeacutee agrave la collecte des informations et des points de vue des femmes des filles et des personnes souffrant de deacuteficiences intellectuelles et mentales car elles sont les plus exposeacutees agrave la VBG Les approches participatives telles que le classement les photo-interviews et la narration ajouteacutees aux meacutethodes qualitatives plus conventionnelles (exemple discussions theacutematiques de groupe et entretiens en face agrave face) sont des moyens permettant drsquoexplorer effi-cacement les preacuteoccupations et les ideacutees des individus qui ont des besoins communicationnels diffeacuterents Les eacutevaluations doivent inclure un volet de sensibilisation pour faire participer les personnes handicapeacutees et les individus responsables qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Assurer la formation et lrsquoapprentissage reacuteflectif sur les interactions entre le genre et le handicap pour les gestion-naires de programmes et les prestataires de services relatifs agrave la VBG et eacutetablir une compreacutehension commune et une adoption des approches centreacutees sur les droits et les survi-vants lorsque lrsquoon travaille avec ce groupe La formation du personnel agrave inteacutegrer une analyse de lrsquoineacutegaliteacute entre les sexes et de la discrimination fondeacutee sur le handicap les aidera agrave mieux cerner les facteurs uniques qui contribuent aux risques de VBG et de vulneacuterabiliteacute pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et agrave identifier des strateacute-gies plus efficaces pour leur inclusion dans les programmes relatifs agrave la VBG Lorsque les professionnels de la VBG sont particuliegraverement conscients de la dynamique du pouvoir entre les sexes dans leur travail avec les femmes ayant surveacutecu agrave la violence ils peuvent exiger un soutien suppleacutementaire pour reacutefleacutechir sur leurs propres attitudes et sur les attitudes des

autres sur la relation avec le handicap et sur la faccedilon dont ces eacuteleacutements peuvent aggraver lrsquoineacutegaliteacute fondeacutee sur le sexe la discrimination et lrsquoexclusion dans les relations les meacutenages et la communauteacute

Il est recommandeacute que les informations concernant les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables soient incluses et pleinement inteacutegreacutees dans les programmes de formation de base sur la VBG notamment agrave travers des eacutetudes de cas et des exemples centreacutes sur les personnes handicapeacutees Au fil du temps le personnel travaillant sur la VBG reconnaicirctra de plus en plus que reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees est une partie essentielle de leur travail et qursquoils ont les compeacutetences requises pour le faire effi-cacement dans le cadre de leur travail

Recruter des femmes et des filles handicapeacutees comme personnel et beacuteneacutevoles dans les programmes relatifs agrave la VBG Identifier et aider les femmes et les filles handicapeacutees agrave jouer un rocircle cleacute dans les programmes relatifs agrave la VBG peut ameacuteliorer la qualiteacute et la pertinence du programme pour ce groupe tout en les rendant autonomes et en rehaussant leur statut dans la communauteacute Fixer un objectif en termes de nombre de femmes et de filles handicapeacutees qui devraient parti-ciper agrave des formations et reacuteunions communautaires sur la VBG (environ 15 ) encouragera le personnel et les partenaires agrave les inviter directement agrave ces eacuteveacutenements et peut ameacuteliorer la repreacutesentation et la participation aux programmes relatifs agrave la VBG Plaider en faveur drsquoun eacutequilibre entre les sexes dans les associations de personnes handicapeacutees et pour lrsquoinclusion des femmes et des filles handicapeacutees dans les associations de femmes et de jeunes peut eacutegalement accroicirctre la participa-tion dans les domaines ougrave ces groupes interviennent dans les programmes relatifs agrave la VBG et une plus grande repreacutesenta-tion et un meilleur leadership au sein de la communauteacute

Privileacutegier lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les activiteacutes qui renfor-cent le capital social et les reacuteseaux de pairs Ceci est particuliegraverement important pour la preacutevention de la violence contre des adolescentes handicapeacutees les femmes ayant un handicap physique qui sont isoleacutees dans leurs maisons les individus responsables et les femmes les filles les garccedilons et les hommes ayant une deacuteficience intellectuelle Pour les programmes relatifs aux laquo espaces seacutecuriseacutes raquo aider les femmes et les filles agrave reacutefleacutechir sur ce qui rend un espace laquo seacutecuriseacute raquo pour eux et pour les autres et agrave deacutefinir leurs propres laquo regravegles de base raquo ou principes qui reflegravetent comment elles devront accepter et appreacutecier les diffeacuterences Ces principes peuvent aussi les amener agrave reacutefleacutechir sur la faccedilon drsquoatteindre et drsquoinclure drsquoautres femmes et filles qui sont plus isoleacutees (agrave

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lrsquoexemple des filles ayant une deacuteficience intellectuelle) En plus des activiteacutes baseacutees au centre la sensibilisation communau-taire et les visites agrave domicile sont essentielles pour atteindre les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables qui sont isoleacutes dans leurs maisons et pour renforcer en mecircme temps les meacutecanismes de protection communautaire Le personnel du programme relatif agrave la VBG doit ecirctre conscient de toute la charge de travail et des responsabiliteacutes suppleacute-mentaires que drsquoautres femmes et filles peuvent ecirctre tenues drsquoassumer dans les meacutenages suite agrave la participation des individus responsables dans les activiteacutes lieacutees agrave la VBG et les aider agrave identifier des strateacutegies pour atteacutenuer les risques associeacutes et les conseacutequences inattendues

Privileacutegier lrsquoinclusion des femmes handicapeacutees et des individus responsables de sexe feacuteminin dans les programmes portant sur lrsquoautonomisation eacuteconomique Fixer des objectifs en termes de nombre de femmes et filles handicapeacutees et drsquoindividus responsables devant participer agrave ces programmes et encourager le personnel et les commu-nauteacutes agrave les inviter Une analyse minutieuse des risques doit ecirctre meneacutee et une strateacutegie drsquoatteacutenuation deacuteveloppeacutee avant la participation pour preacutevenir etou reacutepondre efficacement agrave des conseacutequences impreacutevues Dans certains contextes les activ-iteacutes drsquoautonomisation eacuteconomique des femmes peuvent sortir du cadre des rocircles qui leur sont deacutevolus sur le plan social ce qui accentue leur vulneacuterabiliteacute agrave la violence de la part de la famille et de la communauteacute Dans certains meacutenages ces activiteacutes peuvent avoir un impact neacutegatif sur la personne handicapeacutee qui peut ecirctre abandonneacutee sans individus respon-sables familiers ce qui augmente potentiellement le risque de violence ou drsquoabus Parallegravelement drsquoautres femmes du meacutenage notamment les adolescentes peuvent assumer ce rocircle ce qui accroicirct leur charge de travail ou leur exclusion

La Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG qui comprend des outils et des directives pour les aider agrave renforcer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail est disponible sur httpwrcmsdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Recommandations pour acteurs du handicap

Veiller agrave ce que les programmes et organisations conccedilus pour servir les personnes handicapeacutees soient sensibles agrave la question du genre Les personnel des programmes et organisations srsquooccupant des personnes handicapeacutees doit suivre une formation sur le genre et lrsquoeacutegaliteacute des genres afin de comprendre les diffeacuterentes faccedilons dont le conflit et le deacuteplacement affectent les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et adapter leurs activiteacutes et services en conseacutequence Le personnel du programme Handicap doit

eacutegalement ecirctre conscient des risques particuliers de VBG auxquels les femmes et les filles handicapeacutees sont exposeacutees et recevoir une formation sur la communication avec les survi-vants et sur lrsquoorientation approprieacutee vers les prestataires de service relatifs aux VBG

Renforcer le plaidoyer autour des droits des personnes affecteacutees par la crise et le conflit notamment les femmes et les filles en eacuteveillant la conscience sur les reacutefugieacutes et les personnes deacuteplaceacutees au sein des organisations pour personnes handicapeacutees (DPO) notamment au niveau reacutegional ougrave il y aurait des crises reacutepeacuteteacutees ou prolongeacutees ayant un impact consideacuterable sur plusieurs pays Cela peut inclure le travail en reacuteseau entre les femmes handicapeacutees et les mouve-ments œuvrant pour les droits des femmes dans les pays et reacutegions affecteacutes par des crises afin de deacutevelopper une plus grande connexion compreacutehension et reacuteponse aux besoins des femmes handicapeacutees dans les environnements humanitaires

Recommandations pour tous les acteurs humanitaires

Mettre en œuvre les orientations sectorielles pour preacutevenir et reacutepondre agrave la violence baseacutee sur le genre telles qursquoeacutenonceacutees dans les Directives du Comiteacute permanent inter-organisations relatives agrave la violence baseacutee sur le genre48 Tous les acteurs humanitaires doivent reconnaicirctre et reacutepondre aux risques accrus de VBG pendant le conflit et la crise notam-ment pour les femmes et les filles handicapeacutees ainsi que les individus responsables de sexe feacuteminin Les normes minimales eacutenonceacutees dans les Directives fournissent lrsquoorientation de base pour tous les secteurs dans la preacutevention et la reacuteponse aux VBG

Entreprendre lrsquointeacutegration de la protection pour satisfaire effectivement les besoins des personnes handicapeacutees durant toutes les phases de lrsquointervention humanitaire Lrsquointeacutegration de la protection y compris lrsquoinclusion de lrsquoanalyse du genre et du handicap dans la conception des programmes la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation est deacuteterminante pour assurer que tout le monde notamment les femmes et filles handica-peacutees a pleinement accegraves aux services et agrave lrsquoassistance dans tous les secteurs y compris pour atteacutenuer le risque de VBG49

Recommandations pour les bailleurs de fonds et gouvernements

Tenir les organisations humanitaires responsables de la satisfaction effective des besoins des personnes handica-peacutees et des individus responsables dans les programmes sur la VBG agrave travers des processus de monitoring et de preacutesentation de rapports ainsi que la mise en exergue de

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pratique positives provenant de diffeacuterentes organisations dans les environnements humanitaires afin drsquoencourager lrsquoobservation des approches tenant compte du handicap et du genre

Plaider pour une plus grande reconnaissance de la multi-tude de preacuteoccupations lieacutees au handicap et au genre y compris la VBG dans tous les instruments internationaux les normes et conventions relatifs au conflit au deacuteplace-ment et agrave lrsquoaction humanitaire Les instruments interna-tionaux peuvent jouer un rocircle deacuteterminant dans la deacutefinition des prioriteacutes pour lrsquoaction humanitaire durant le conflit et le deacuteplacement Les preacuteoccupations speacutecifiques aux femmes et

aux filles et agrave toutes les personnes handicapeacutees doivent ecirctre au cœur des instruments internationaux dans la mesure ougrave elles figurent parmi les populations les plus vulneacuterables durant la crise Un plaidoyer permanent est neacutecessaire aux niveaux international et national pour encourager les gouvernements agrave signer et agrave ratifier tous les instruments pertinents et agrave tenir tous les acteurs concerneacutes responsables de la mise en œuvre inteacutegrale des conventions nouvelles et existantes y compris la Convention relative aux droits des personnes handicapeacutees la Convention sur lrsquoeacutelimination de toutes les formes de discrimi-nation agrave lrsquoeacutegard des femmes et les reacutesolutions du Conseil de seacutecuriteacute sur les femmes la paix et la seacutecuriteacute

Atelier drsquointervenants au Burundi copy Elizabeth SherwoodWRC

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Notes

1 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondiales et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacuteva-lence et conseacutequences sur la santeacute de la violence du parte-naire intime et de la violence sexuelle exerceacutee par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductive-healthpublicationsviolence9789241564625en

2 Ce chiffre est deacutetermineacute par lrsquoestimation globale selon laquelle les 15 pour cent de toute population seront des personnes handicapeacutees (OMS 2011) et selon laquelle 512 millions de personnes sont deacuteplaceacutees par la crise et le conflit agrave travers le monde (HCR 2014)

3 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

4 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

5 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

6 Dans ce rapport les laquo personnes handicapeacutees mentales raquo renvoient aux personnes atteintes drsquoune maladie mentale etou celles qui sont des usagers etou survivants de la psychiatrie Le terme laquo personnes ayant des handicaps sociaux raquo est parfois utiliseacute pour deacutecrire ce groupe de personnes handicapeacutees Reacuteseau mondial des usagers et survivants de la psychiatrie Manuel de mise en œuvre de la Convention des Nations unies relative au droit des per-sonnes handicapeacutees (RMUSP2008) p 9 wrcmsN8o9CH

7 UNHCR Le coucirct humain de la guerre Tendances mondia-les 2013 (2014) httpwwwunhcrorg5399a14f9html

8 Organisation mondiale de la santeacute et Banque mondiale Rapport mondial sur le handicap (2011)

9 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondia-les et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacutevalence et conseacutequences sur la santeacute sur la violence infligeacutee par le partenaire intime et par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductivehealth

publicationsviolence9789241564625en10 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-

lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

11 Ibid 12 Convention des Nations unies relative aux droits des per-

sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde-faultaspnavid=15amppid=150

13 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

14 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

15 CBM Inclusion made easy A quick program guide to dis-ability in development (2012) httpwwwcbmorg articledownloads78851CBM_Inclusion_Made_ Easy_-_com-plete_guidepdf

16 Ibid 17 GSDRC Applied Knowledge Services Understanding gen-

der (nd) httpwwwgsdrcorggotopic-guidesgenderunderstanding-gender

18 Ibid 19 Carolyn Frohmader and Stephanie Ortoleva ldquoThe sexual

and reproductive rights of women and girls with disabili-tiesrdquo (Issues paper presented at the ICPD Beyond 2014 Confeacuterence internationale sur les droits de lrsquohomme La Haye Pays-Bas 7-10 juillet 2013) httpwwdaorgauwp- contentuploads201312issues_paper_srr_wom- en_and_girls_with_disabilities_finalpdf

20 Convention des Nations unies relative aux droits des per-sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde- faultaspnavid=15amppid=150

21 Andrea Hollomotz ldquoDisability oppression and violence Towards a sociological explanationrdquo Sociology vol 47 (2013) pp 477-493 Originally published online 23 No-vember 2012 DOI 1011770038038512448561

22 Centers for Disease Control and Prevention The socio-ecological model a framework for prevention (2015) httpwwwcdcgovviolencepreventionoverviewsocial-ecologicalmodelhtml

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23 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

24 Ces principes directeurs ont eacuteteacute adapteacutes des contributions drsquoune activiteacute meneacutee au Forum drsquoapprentissage interne pour le projet en juin 2014

25 Les DPO sont des organisations repreacutesentatives de per-sonnes handicapeacutees Elles sont geacuteneacuteralement constitueacutees et dirigeacutees par des personnes handicapeacutees

26 LrsquoIMSVBG enregistre le type de violence rapporteacute par les survivants dont le viol les agressions sexuelles les agressions physiques le mariage forceacute le deacuteni des res-sources les opportuniteacutes ou services et les violences psychologiqueseacutemotionnelles

27 Les consultations du personnel VBG en Eacutethiopie et au Burundi ont deacutemontreacute qursquoils avaient une bonne compreacutehen-sion des diffeacuterents types de deacuteficiences et pourraient les identifier sur la base de ces questions et observations fonctionnelles au cours de leurs concertations avec les survivants Il est important toutefois de reconnaicirctre que ce ne sont pas tous les survivants handicapeacutes qui peuvent ecirctre identifieacutes comme ayant un handicap dans les donneacutees de lrsquoIMSVBG

28 Jillian Foster Final report Implications and recommenda-tions for integration of mixed-methods analysis across WRC research Consultancy report submitted to WRC (2014)

29 httpbetterevaluationorgapproaches (accessed 12 August 2014) and httpdeptswashingtoneduccph pdf_filesEvaluationpdf (accessed 12 August 2014)

30 Lrsquooutil laquo Expeacuterience du changement raquo est adapteacute de la technique dite du changement le plus significatif (MSC) La technique MSC est une forme de monitoring et eacutevaluation participatifs qui analysent la prise en compte du change-ment pour deacutecouvrir les changements qui sont les plus consideacutereacutes par les individus et les groupes et pourquoi httpbetterevaluationorgapproaches (consulteacute le 12 aoucirct 2014)

31 Adapteacute de lrsquooutil Before and Now Diagram (page 68) dans the Tools together now 100 participatory tools to mobilize communities for HIVAIDS httpwwwaidsallianceorgassets000000370229-Tools-together-now_originalpdf1405520036

32 Adapted ldquoSummit Workshoprdquo from the Participatory Performance Story Reporting Technique httpwwwclearhorizoncomauwp-contentuploads200905report-on-outcomes-and-get-everyone-involved_the-participatory-performancepdf (accessed 12 August 2014)

33 IRC Formation agrave lrsquointeacutegration de la protection guide du facilitateur (2013) httpwwwglobalprotectionclusterorg_assetsfilesaorsprotection_mainstreamingIRC_Pro-tection_Mainstreaming_Training 20_Facilitators_Guide_March_2013_ENpdf

34 Les donneacutees de lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) indiquent que 120 survivants sur 2 025 enregistreacutes preacutesen-tent un handicap

35 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSGBV (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 5083 pour cent (61 sur 120) des survivants handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes et 32 23 pour cent (614 sur 1905) des survivants non handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 186 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0000

36 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes ont subi des violences psychologiqueseacutemotionnelles contre 2325 pour cent (443 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 342 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0377

37 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 3583 pour cent (43 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un partenaire ou eacutepoux contre 4871 pour cent (928 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1288 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0006

38 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un eacutetranger contre 2273 pour cent (433 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 394 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0316

39 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 83 pour cent (100 sur 120) des survi-

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vants handicapeacutes sont des femmes contre 95 pour cent (1812 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des femmes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 12 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de 0000

40 Au cours du processus de consentement eacuteclaireacute il eacutetait conseilleacute aux femmes de ne pas partager leurs expeacuteriences personnelles et de consentir agrave ce que leurs informations soient utiliseacutees dans des rapports afin drsquoameacuteliorer les programmes au Burundi et dans drsquoautres pays Toutes les femmes handicapeacutees intellectuelles souffraient juste de leacutegegraveres deacuteficiences et par conseacutequent eacutetaient en mesure de comprendre ce processus de consentement mais elles eacutetaient eacutegalement en preacutesence de leurs individus responsables Les questions de groupes de discussion ne portaient pas sur ces informations personnelles Les femmes dans ce groupe toutefois ont continueacute agrave divulguer des expeacuteriences personnelles tout au long de la discussion Tous les participants ont reccedilu des conseils sur les services disponibles aux survivants de la VBG et un soutien perma-nent eacutetait fourni par le personnel WPE de lrsquoIRC

41 Laurie E Powers Rosemary B Hughes and Emily M Lund Interpersonal violence and women with disabilities A re-search update (Harrisburg PA National Resource Center on Domestic Violence 2009)

42 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 1667 pour cent (20 sur 120) des survivants handicapeacutes sont des hommes et 488 pour cent (93 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des hommes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1170 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de Fischer de 0000

43 Les femmes les filles les garccedilons et les hommes handi-capeacutes peuvent subir des violences sur la base du genre et du handicap La contribution speacutecifique de chacun de ces facteurs va varier et les causes sous-jacentes de lrsquooppression et des abus sont souvent complexes et croiseacutees De fait il est difficile de faire la distinction et de reacutepondre seacutepareacutement Degraves lors il srsquoavegravere important de surveiller et reacutepondre agrave toutes les formes de violences et discriminations dans les environnements humanitaires notamment contre les groupes les plus marginaliseacutes au sein de la communauteacute afin de faire progresser lrsquoeacutegaliteacute des genres pour les groupes extrecircmement marginaliseacutes et opprimeacutes au sein de la communauteacute Des reacutesultats agrave

plus grande eacutechelle issus du projet et refleacutetant le caractegravere croiseacute des facteurs genre handicap et drsquoautres facteurs pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes et des rapports de recherche plus deacutetailleacutes sur ce sujet seront disponibles sur le site web de Commission des femmes pour les reacutefugieacutes httpswomensrefugeecom-missionorgprogramsdisabilitiesresearch-and-resourcesdocument945-building-capacity-for-disability-inclusion-in-gender-based-violence-gbv-programming-in-humanitarian-settings-overviewcatid=232

44 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

45 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 325 pour cent (39 sur 120) des survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours suivant lrsquoincident et 4398 pour cent (837 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1148 pour cent est consideacuterable du point de vue statis-tique avec une p-value de Fischer de 0017

46 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG 4083 pour cent (49 sur 120) survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC plus drsquo1 mois apregraves lrsquoincident et 3442 pour cent (655 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes plus drsquo1 moins apregraves lrsquoincident Des tests confir-ment que cette diffeacuterence de 641 pour cent nrsquoest pas consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0166

47 Commission des femmes pour les reacutefugieacutes Strong girls powerful women Program planning and design for ado-lescent girls in humanitarian settings (2014) httpswo-mensrefugeecommissionorgresourcesdocument1036-strong-girls-powerful-women-report

48 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuidelines2005pdf

49 Global Protection Cluster Protection mainstreaming (nd) httpwwwglobalprotectionclusterorgenareas-of-responsibilityprotection-mainstreaminghtml

39

Tableau A Reacutesumeacute des pays contextes et activiteacutes meneacutes au cours de la phase 1 du projetPays Contexte opeacuterationnel Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie MyrsquoAni mdash Environnement de camp prolongeacute

Discussions de groupe avec de reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handi-capeacutes et leurs individus responsables (25 participants) leaders communautaires (11 participants) et travailleurs communautaires et travailleurs sociaux (13 participants)

Entretiens avec des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables (4 entretiens mdash 7 personnes)

Consultations avec lrsquoAssociation de handicapeacutes (32 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (19 personnes)

Burundi Bujumbura mdash Environnement urbain

Kinama Mussasa et Bwagiriza mdash

Camps

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes congolais handi-capeacutes et leurs individus responsables (161 participants)

Entretien avec une fille handicapeacutee et son individu responsable (1 entretien mdash 2 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (13 personnes)

Jordanie Zaatari mdash Camp

Irbid Mafraq et Ramtha mdash Envi-ronnements urbains

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus respon-sables (113 participants) et volontaire de la communauteacute de reacutefugieacutes (11 participants)

Entretiens avec des filles handicapeacutees et leurs indi-vidus responsables (2 entretiens mdash 4 personnes)

Consultations avec les acteurs humani-taires (30 personnes)

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Grozny Reacutepublique de Tcheacutetcheacutenie mdash Environnement urbain de reconstruction post-conflit

Discussion de groupe avec les individus respon-sables drsquoenfants handicapeacutes (12 participants)

Entretiens avec des femmes et filles handica-peacutees (11 entretiens mdash 11 personnes)

Consultations de personnels drsquoONG de femmes (16 personnes)

Ces discussions de groupe et entretiens ont eacuteteacute reacutealiseacutes par des ONG partenaires de lrsquoIRC dans le Caucase du Nord

Annexe 1 Reacutesumeacute des activiteacutes entreprises dans la meacutethodologie du projet

40

Tableau B Reacutecapitulatif des activiteacutes drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilotePays Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie Discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handicapeacutes et leurs individus responsables (24 participants) et des leaders communautaires (11 participants)

Atelier drsquointervenants (21 personnes)

Burundi Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (89 participants) et des leaders communautaires (10 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (18 participants)

Atelier drsquointervenants (41 personnes)

Jordanie Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus responsables (14 participants)

Entretiens avec les professionnels de la VBG (3 participants)

Des expeacuteriences du changement ont eacuteteacute conduite par le personnel WPE en Jordanie et des entretiens avec des professionnels ont eacuteteacute reacutealiseacutes par teacuteleacutephone

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (26 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (7 participants)

Atelier drsquointervenants (26 personnes)

41

Les ateliers drsquointervenants au Burundi en Eacutethiopie et en Caucase du Nord et des expeacuteriences du changement en provenance de Jordanie visaient agrave collecter des messages-cleacutes et recommandations de diffeacuterents groupes impliqueacutes dans le projet sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG Leurs recommandations eacutetaient axeacutees sur les points ci-apregraves

bull Renforcement du plaidoyer sur la non-discrimination

laquo Des sessions de sensibilisation communautaires continues cibleacutees mettant en exergue les droits des personnes handica-peacutees notamment autour des questions relatives aux individus responsables de sexe feacuteminin et masculin raquo (Recommandations provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Consultations permanentes avec les personnes handicapeacutees sur la planification des programmes

laquo Il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne precirctent pas attention agrave nos opinions Nous aimerions rencontrer certaines filles dans un cafeacute ou un endroit uniquement pour filles avec et sans handicap Juste les filles sans adultes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo (Exposeacute du groupe des filles mdash Atelier drsquointervenants Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

bull Mise en exergue des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees

laquo Eacutelaborer un plan ou moyen de partage des expeacuteriences de reacuteussite de personnes handicapeacutees ayant reacuteussi dans des activiteacutes eacuteconomiques et professionnelles Se servir de ces succegraves comme moyen drsquoencourager drsquoautres groupes agrave inclure les personnes handicapeacutees dans ces types de programmes raquo (Recommandation provenant des hommes handicapeacutes mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Renforcement des activiteacutes de sensibilisation et de soutien par les pairs

laquo Effectuer plus de visites agrave domicile chez les femmes et filles handicapeacutees qui sont les plus isoleacutees Eacutelaborer un plan pour des visites reacuteguliegraveres et des contacts entre les eacutequipes [VBG] et leurs familles raquo (Recommandation provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Eacutethiopie)

bull Travail avec les familles

laquo Former un comiteacute drsquoindividus responsables pour donner des conseils sur lrsquoeacutelaboration des programmes Consacrer du temps pour enseigner des leccedilons sur comment ecirctre un meilleur deacutefenseur de la famille fournir des informations sur comment mieux utiliser des systegravemes et ecirctre moins deacutependants des agents de mobilisation communautaire raquo (Recommandation provenant drsquoindividus responsables mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Fourniture de soutien mateacuteriel et de strateacutegies de transport

laquo Recommander la fourniture de transport du fait de la difficile situation financiegravere (ou indemniteacutes de transport) raquo (Entretien avec un individu responsable de sexe feacuteminin mdash Irbid Jordanie)

Annexe 2 Recommandations issues des ateliers des intervenants

Page 6: « Je vois que cela est possibles33660.pcdn.co/wp-content/uploads/2020/04/Je-vois-que... · 2020-04-15 · 2 leur incapacité à laisser les personnes dont elles s’occupent. Pratiques

2

leur incapaciteacute agrave laisser les personnes dont elles srsquooccupent

Pratiques positives pour faciliter lrsquoinclusion du handicap

Renforcement des capaciteacutes des professionnels de la VBG Les professionnels de la VBG ont rapporteacute un change-ment positif dans leurs attitudes lorsqursquoelles travaillent avec les personnes handicapeacutees notamment comme reacutesultat des activ-iteacutes drsquoapprentissage fondeacutees sur lrsquoexpeacuterience et la reacuteflexion dans le projet Travailler directement avec les survivants handicapeacutes a permis aux professionnels de voir au-delagrave du handicap de la personne drsquoappreacutecier leurs aptitudes et capaciteacutes et de recon-naicirctre qursquoils peuvent beacuteneacuteficier de et apporter des contributions positives aux activiteacutes portant sur la VBG Les professionnels ont eacutegalement appris agrave reconnaicirctre que les survivants handicapeacutes ont plusieurs besoins qui sont les mecircmes que ceux des personnes sans handicap et que les professionnels pourraient appliquer leur formation actuelle srsquoagissant de lrsquoutilisation drsquoune approche centreacutee sur le survivant dans le travail avec ce groupe Les professionnels de la VBG ont eacutegalement appris agrave mieux adapter leurs services aux survivants handicapeacutes mdash y compris agrave travers des visites agrave domicile des activiteacutes agrave domicile et des services de gestion de cas speacutecialiseacutes avec des approches de communica-tion plus efficaces et plus approprieacutees

Offrir aux femmes et filles handicapeacutees et aux individus responsables des activiteacutes drsquoautonomisation sociale et eacuteconomique permettant drsquoeacutetablir des reacuteseaux de pairs et une plus grande indeacutependance financiegravere Le reacutesultat le plus important citeacute par les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin eacutetait le deacuteveloppe-ment de plus de reacuteseaux de pairs plus robustes agrave travers diffeacuter-entes activiteacutes drsquoautonomisation sociale dont les groupes de discussion les programmes reposant sur les actifs pour adolescentes et les Associations Villageoises drsquoeacutepargne et de Creacutedit (AVEC) Ces activiteacutes ont renforceacute lrsquoeacutetablissement de relations et la confiance parmi les femmes et filles handi-capeacutees ainsi qursquoavec drsquoautres membres de la communauteacute Elles ont eacutegalement conduit agrave un eacutechange drsquoinformations et au deacuteveloppement des aptitudes une meilleure estime de soi et des opportuniteacutes permettant aux femmes et filles handicapeacutees drsquoecirctre reconnues non pas pour leur handicap mais pour leurs rocircles en tant que leaders amies et voisines apportant des contributions positives pour leurs communauteacutes mdash pouvant toutes servir de facteurs de protection contre les VBG Les femmes handicapeacutees et les individus responsables au sein des AVEC ont eacutegalement rapporteacute une indeacutependance et une prise de deacutecisions accrues ainsi qursquoun respect et un statut meilleurs au sein de la famille et la communauteacute du fait de leur

accegraves aux opportuniteacutes de geacuteneacuteration de revenus ce qui peut eacutegalement contribuer agrave reacuteduire leur vulneacuterabiliteacute aux VBG Les participants au projet ont noteacute que bacirctir les programmes autour des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees constituait un preacutealable important agrave lrsquoinclusion mais eacutegale-ment rapporteacute que pour plusieurs personnes handicapeacutees les programmes existants ne neacutecessitaient pas toujours des adaptations la simple invitation agrave participer eacutetait suffisante pour lever la barriegravere agrave la participation et promouvoir avec succegraves lrsquoinclusion

Promouvoir la repreacutesentation et le leadership des femmes handicapeacutees et des individus responsables au sein des institutions et activiteacutes communautaires conduisait non seulement agrave une meilleure prise en compte des preacuteoc-cupations de ces groupes au sein des organisations et programmes mais eacutegalement agrave une meilleure appreacuteciation par drsquoautres membres de la communauteacute des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees

Introduction

Plus de 51 millions de personnes agrave travers le monde sont actuellement deacuteplaceacutees du fait de conflits et de crises7 LrsquoOrganisation mondiale de la santeacute estime que toute popula-tion est constitueacutee agrave 15 pour cent de personnes handicapeacutees8 avec des proportions consideacuterablement plus eacuteleveacutees parmi les populations affecteacutees par le conflit Ainsi il y aurait jusqursquoagrave 76 millions de personnes handicapeacutees vivant en situation de deacuteplacement forceacute

La violence baseacutee sur le genre (VBG) est une question de droit de lrsquohomme et de santeacute publique largement reconnue touchant au moins une femme sur trois agrave travers le monde9 La VBG peut devenir encore plus perverse dans les situations de crise ougrave les meacutecanismes de protection sociaux communautaires et institu-tionnels sont affaiblis ou deacutetruits Les hommes et les garccedilons sont eacutegalement vulneacuterables agrave la VBG notamment la violence sexuelle pendant le conflit et le deacuteplacement quoique dans une moindre

Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapeacutees (2006)

laquo Les personnes handicapeacutees comprennent les personnes qui ont une deacuteficience physique mentale intellectuelle ou sensorielle agrave long terme et qui en interaction avec diffeacuterentes barriegraveres peut empecirccher leur participation inteacutegrale et effective agrave la socieacuteteacute sur une base eacutegale avec les autres raquo

3

mesure que les femmes et les filles Les programmes et activiteacutes destineacutes agrave atteacutenuer le risque de VBG et fournir un soutien aux survivants et donc consideacutereacutes comme des parties inteacutegrantes agrave partir des phases initiales de la reacuteponse humanitaire10

Les personnes handicapeacutees vivant dans des situations de deacuteplacement forceacute sont exposeacutees agrave un risque accru de VBG pendant les crises parce qursquoelles sont laquo moins en mesure de se proteacuteger des dangers deacutependant davantage des autres pour leur survie moins puissantes et moins visibles raquo11 Les individus responsables des personnes handicapeacutees dont la plupart sont les femmes et les filles peuvent eacutegalement ecirctre exposeacutes agrave un risque de VBG eacutetant donneacute que leurs responsabiliteacutes peuvent les empecirccher drsquoacceacuteder aux opportuniteacutes sociales et eacuteconomiques contribuant ainsi agrave leur isolement et deacutependance

La Convention des Nations unies relative au droit des personnes handicapeacutees (CRDPH) exige des Eacutetats Parties qursquoils srsquoassurent que les personnes handicapeacutees soient proteacutegeacutees dans les situ-ations de risque ou de crise humanitaire (article 11) et que la coopeacuteration internationale soit accessible agrave et tienne compte des personnes handicapeacutees (article 32) Elle demande eacutegale-ment aux Eacutetats de laquo veiller agrave ce que les services de protection tiennent compte de lrsquoacircge du sexe et du handicap des inteacute-resseacutes raquo (article 16)12

Toutefois des recherches indiquent que les personnes handi-capeacutees nrsquoont pas un accegraves aux programmes relatifs agrave la VBG eacutegal agrave celui drsquoautres membres de communauteacutes dans des contextes humanitaires Par exemple Human Rights Watch a publieacute un document selon lequel les survivantes handicapeacutees en Ouganda pendant le conflit avaient un accegraves limiteacute aux

services drsquointervention y compris les services meacutedicaux et la justice13 Les femmes et filles handicapeacutees restent largement exclues des programmes de preacutevention y compris les multiples initiatives drsquoautonomisation de la femme visant agrave briser le cycle de vulneacuterabiliteacute agrave la violence Les adolescents et jeunes handi-capeacutes sont souvent exclus de lrsquoeacuteducation agrave la santeacute sexuelle et reproductive des moyens de subsistance et des programmes de soutien par les pairs qui pourraient reacuteduire leur exposition aux VBG dans ces contextes14 Enfin peu drsquoeacutetudes ont exploreacute le risque de VBG pour les personnes handicapeacutees dans ces contextes qui sont largement les femmes et les filles

Les professionnels de la violence baseacutee sur le genre opeacuterant dans des contextes humanitaires sont de plus en plus conscients de lrsquoaccroissement des risques de VBG auxquels les personnes handicapeacutees sont exposeacutees et reconnaissent la neacutecessiteacute drsquoameacuteliorer lrsquoaccessibiliteacute et leur inclusion dans les programmes relatifs agrave la VBG agrave ce jour toutefois il nrsquoy a eu aucune eacutevaluation des strateacutegies de promotion de lrsquoinclusion du handicap dans les activiteacutes relatives agrave la VBG dans les envi-ronnements humanitaires aucun exemple deacutetailleacute de pratiques positives et peut drsquoorientations sur les programmes visant agrave assister les professionnels sur le terrain

De 2013 agrave 2015 lrsquoInternational Rescue Committee (IRC) et la Commission des femmes pour les reacutefugieacutes (WRC) ont meneacute un projet destineacute agrave renforcer les capaciteacutes et contribuer agrave la base factuelle sur les strateacutegies efficaces pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG dans les environnements affecteacutes par le conflit Ce rapport document les reacutesultats du projet identifie les pratiques positives drsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes relatifs agrave la VBG et conclut sur des recommandations pour faire progresser lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de VBG dans le secteur humanitaire

Qursquoest-ce que lrsquoinclusion du handicap

Le terme laquo inclusion du handicap raquo renvoie agrave un large eacuteventail de strateacutegies visant agrave promouvoir la pleine et eacutegale participa-tion des personnes handicapeacutees dans la socieacuteteacute Lrsquoinclusion du handicap dans les contextes humanitaires serait reacutealiseacutee agrave travers une approche agrave deux volets qui integravegre aussi bien les questions de handicap que la participation des personnes handicapeacutees dans tous les aspects de lrsquoeacutelaboration et de la mise en œuvre des programmes et engage des actions cibleacutees pour satisfaire leurs besoins speacutecifiques et les autono-miser agrave participer entiegraverement15

Lrsquoimpact du handicap vont au-delagrave des individus et affecte les meacutenages et communauteacutes renforccedilant la pauvreteacute et entra-vant le deacuteveloppement humain et social16 agrave ce titre les indi-

Qursquoest-ce que la violence baseacutee sur le genre

La violence baseacutee sur le genre renvoie agrave laquo tout acte preacutejudiciable perpeacutetreacute contre la volonteacute une personne et qui est baseacute sur des diffeacuterences attribueacutees socialement (notamment le genre) entre les hommes et les femmes Elle inclut les actes qui infligent des peines ou souf-frances physiques mentales ou sexuelles des menaces ou drsquoautres actes tels que la coercition et drsquoautres priva-tions de liberteacute perpeacutetreacutes dans un cadre aussi bien public que priveacute raquo(IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions contre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humanitaire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015))

4

vidus responsables et membres de la famille des personnes handicapeacutees peuvent eacutegalement faire face agrave la reacuteduction des opportuniteacutes lrsquoexclusion sociale et la stigmatisation Les programmes relatifs agrave la VBG doivent par conseacutequent tenir compte de la faccedilon dont le handicap affecte les individus les membres de famille et la communauteacute dans lrsquoensemble lors du deacuteveloppement des strateacutegies drsquoinclusion

Lrsquointersection du genre du handicap et du deacuteplacement

Les causes profondes de la VBG sont les ineacutegaliteacutes struc-turelles et systeacutematiques entre les genres les normes de genres sous-jacentes les abus de pouvoir accrus entre les hommes et les femmes en tant que groupes sociaux La violence contre les femmes et les filles constitue agrave la fois une conseacutequence et une cause de cette ineacutegaliteacute renforceacutee par le deacutesavantage eacuteconomique et la deacutependance et les espaces sociaux restreints Plusieurs individus toutefois ne connais-sent pas des ineacutegaliteacutes structurelles et des pouvoirs ineacutegaux dus au genre seul et drsquoautres facteurs tels que lrsquoethniciteacute et la race la religion lrsquoacircge lrsquoorientation sexuelle le statut socioeacuteconomique et le handicap contribuent souvent agrave la marginalisation drsquoun individu dans la socieacuteteacute17

Les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables qui ont eacuteteacute deacuteplaceacutes du fait des crises et des conflits connaissent des formes multiples croiseacutees et parfois se renforccedilant mutuellement de discrimi-nation et drsquooppression en plus de leur risque de violence y compris les VBG Pour les femmes et les filles en particu-lier les situations de crise exacerbent et accroissent les risques auxquels elles sont deacutejagrave exposeacutees en temps de paix Lorsqursquoagrave cela srsquoajoute la discrimination et lrsquooppression lieacutees au handicap et avec les exigences de la prise en charge les violences auxquelles les femmes font faces sont davantage consideacuterables Approcher les VBG agrave travers une analyse inter-sectorielle nous aide agrave mieux comprendre les multiples iden-titeacutes et expeacuteriences des personnes handicapeacutees18 y compris lrsquoineacutegaliteacute et la discrimination entre les hommes et les femmes et au sein de sous-ensembles drsquohommes et des femmes19 qui faccedilonneraient singuliegraverement leur expeacuterience des VBG et peuvent ecirctre utiliseacutees pour ameacuteliorer la fourniture de services le plaidoyer et les prioriteacutes du programme

Suivant la description faite dans la CRDPH le handicap est le reacutesultat des interactions entre les deacuteficiences et drsquoautres barriegraveres sociales20 Les personnes handicapeacutees ne sont pas plus vulneacuterables agrave la violence du fait de leur deacuteficience mais plutocirct parce qursquoelles sont perccedilues comme eacutetant diffeacuterentes ont moins de pouvoir et un statut infeacuterieur sont marginaliseacutees et sont mecircme directement cibleacutees pour la violence21 Par

conseacutequent ce projet visait non seulement agrave comprendre la vulneacuterabiliteacute individuelle aux VBG mais eacutegalement comment les relations les facteurs communautaires et sociaux lieacutes aussi bien au genre qursquoau handicap dans le contexte de deacuteplace-ment augmentent le risque de violence pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables22

Principes directeurs de lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Les principes suivants ont eacuteteacute deacutefinis au cours des phases initi-ales du projet afin drsquoorienter les professionnels de la VBG Ces principes sont destineacutes agrave compleacuteter et agrave renforcer lrsquoapproche centreacutee sur le survivant dans les programmes relatifs agrave la VBG qui laquo vise agrave creacuteer un environnement propice dans lequel les droits drsquoun survivant de la VBG sont respecteacutes et sa seacutecuriteacute assureacutee et au sein duquel le survivant est traiteacute avec digniteacute et respect Lrsquoapproche aide agrave promouvoir le relegravevement drsquoun survivant en renforccedilant sa capaciteacute agrave identifier et agrave exprimer ses besoins et souhaits ainsi que sa capaciteacute agrave prendre des deacuteci-sions sur les interventions eacuteventuelles raquo23

Le droit agrave la participation et agrave lrsquoinclusion Les profession-nels de la VBG doivent reconnaicirctre la diversiteacute de la population qursquoils servent y compris les diffeacuterents risques auxquels sont exposeacutes les femmes filles et garccedilons ayant diffeacuterents types de handicaps dans les environnements humanitaires et le besoin de rendre les services et les activiteacutes accessibles agrave et impor-tants pour ces groupes Lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et des individus responsables notamment les femmes et les filles constituer une composante essentielle de leur travail et non quelque chose de laquo speacutecial raquo ou de distinct

Se focaliser sur la personne en geacuteneacuteral et non sur son handicap Les professionnels de la VBG doivent reconnaicirctre que les personnes handicapeacutees ont des expeacuteriences de vie des aptitudes et capaciteacutes des recircves et des objectifs Elles ont plusieurs identiteacutes mentors leaders femmes megraveres sœurs amis et voisins

Ne pas faire de suppositions Les professionnels de la VBG ne doivent pas supposer qursquoils savent ce qursquoune personne handicapeacutee veut ou ressent ou qursquoils savent ce qui est meilleur Ne pas supposer que parce qursquoune personne est handicapeacutee elle est incapable de faire certaines choses ou ne souhaitent pas participer agrave certaines activiteacutes Prendre le temps de les consulter explorer leurs inteacuterecircts et leur donner des opportu-niteacutes tout comme avec drsquoautres survivants des VBG

Identifier et utiliser les forces et les capaciteacutes travailler avec les personnes handicapeacutees ainsi que leurs membres de famille

5

pour identifier leurs aptitudes et capaciteacutes et les utiliser pour la conception la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des programmes relatifs agrave la VBG Les personnes handicapeacutees sont les experts de leur handicap et peuvent fournir des orientations deacutetermi-nantes sur comment adapter les programmes et activiteacutes afin de mieux les servir Les plans drsquoactions individuels doivent ecirctre eacutelaboreacutes sur la base des capaciteacutes des individus

Mettre lrsquoaccent sur laquo travailler avec raquo Les deacutecisions concer-nant les personnes handicapeacutees notamment les femmes et les

filles sont souvent prises par drsquoautres personnes y compris les membres de la famille les individus responsables partenaires et mecircme les prestataires de services Les professionnels de la VBG doivent au contraire adopter lrsquoapproche qui consiste agrave travailler avec des personnes handicapeacutees agrave travers un processus collaboratif qui identifie leurs preacuteoccupations prior-iteacutes et objectifs eacuteviter de renforcer les dynamiques de pouvoir neacutegatives en prenant les deacutecisions pour eux et les aider plutocirct agrave deacutevelopper leur propre sens de lrsquoorganisation et pouvoir de

Scheacutema 1 Pouvoir et ineacutegaliteacute mdash Exemples de lrsquointersection entre le genre le handicap et le deacuteplacement

Genre

Ineacutegaliteacute structurelle Discrimina-tion sociale Rocircles sexosociaux

(feacuteminiteacutemasculiniteacutesexualiteacute) Controcircle des ressources

et prise de deacutecisions

DeacuteplacementInseacutecuriteacute

Changement danslrsquoenvironnement physique

Accroicirctre la probabiliteacute de nou-velles

deacuteficiences ou handicapsPerte de structures de soutien social

Reacuteduction des opportuniteacutesde geacuteneacuteration des revenus

Limitation de la fourniture desservices speacutecifiques au handicap

HandicapIneacutegaliteacute structurelleAttitudes neacutegatives

Perceptions drsquoincapaciteacuteExclusion sociale

Autonomie restreinteDeacutependance vis-agrave-vis des

individus responsablesStigmatisation de la sexualiteacute

et des relationsBarriegraveres dans lrsquoenvironnement

Pouvoir et

statut reacuteduits dans les

relations meacutenageset communauteacutes

6

prise de leurs propres deacutecisions

Travailler avec les individus responsables et les familles Le handicap affecte eacutegalement les membres des familles notam-ment les femmes et les filles qui peuvent jouer le rocircle drsquoindividu responsable Les professionnels de la VBG doivent chercher agrave comprendre les preacuteoccupations les prioriteacutes et objectifs des individus responsables et pour soutenir et renforcer les rela-tions saines et lrsquoeacutequilibre des dynamiques de pouvoir entre les individus responsables les personnes handicapeacutees et drsquoautres membres de la famille24

Meacutethodologie du projet

Ce projet reacutealiseacute de 2013 agrave 2015 visait agrave ameacuteliorer lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les activiteacutes relatives agrave la VBG dans les environnements humanitaires par

i lrsquoidentification des eacutecueils et des opportuniteacutes drsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG dans les environnements humanitaires

ii le pilotage et lrsquoeacutevaluation des actions qui encouragent lrsquoinclusion de personnes handicapeacutees et leurs familles au sein des programmes Protection et promotion de la femme (WPE) de lrsquoIRC dans quatre pays agrave savoir lrsquoEacutethiopie le Burundi la Jordanie et le Caucase du Nord en Feacutedeacuteration de Russie et

iii la documentation et le partage des strateacutegies efficaces des outils et ressources pour lrsquoinclusion du handicap au sein de la communauteacute humanitaire dans son ensemble

Phase 1 Eacutevaluation initiale des programmes relatifs agrave la VBG dans des pays pilotes (aoucirct - octobre 2013)

La premiegravere phase du projet visait agrave comprendre les besoins et les capaciteacutes des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables dans des environnements humanitaires en rela-tion avec les VBG identifier les barriegraveres potentielles et les facilitateurs de lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion dans les activiteacutes relatives aux VBG et enfin collecter des ideacutees sur comment combler les vides dans les programmes Quatre programmes WPE de lrsquoIRC ont eacuteteacute identifieacutes pour participer au projet mdash Eacutethiopie Burundi Jordanie et Caucase du Nord en Feacutedeacuteration de Russie Ces programmes ont eacuteteacute seacutelectionneacutes parce que leur personnel avaient exprimeacute leur inteacuterecirct et engagement agrave inclure le hand-icap et ensemble ils refleacutetaient diffeacuterentes reacutegions contextes opeacuterationnels (par ex reacutefugieacutes urbains et en camps deacuteplace-ments nouveaux et prolongeacutes reconstructions post-conflit) et types drsquoactiviteacutes relatives aux VBG (ex services de reacuteponse mobilisation communautaire autonomisation eacuteconomique et renforcement des mouvements des femmes)

Discussions au sein de groupes et entretiens individuels avec des personnes handi-capeacutees et individus responsables

Le Programme handicap de la WRC a aideacute le personnel de lrsquoIRC dans chacun des pays pilotes agrave rassembler des infor-mations chez les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables Cela srsquoest effectueacute agrave travers des discussions de groupe et des entretiens individuels avec les femmes

7

les filles garccedilons et hommes handicapeacutes et leurs individus responsables ainsi que des leaders communautaires dans certains contextes Les participants inteacuteresseacutes eacutetaient identi-fieacutes agrave travers des activiteacutes de sensibilisation communautaire et reacutefeacutereacutes par drsquoautres organisations y compris les organisa-tions de personnes handicapeacutees (DPO)25 Toutes les activiteacutes eacutetaient meneacutees dans les langues locales avec le concours drsquointerpregravetes

Plus de 330 personnes ont participeacute dans les quatre pays 221 personnes handicapeacutees (126 femmes 95 hommes) et 113 individus responsables (76 femmes 37 hommes) le quart des participants eacutetant acircgeacutes de moins de 24 ans La plupart des participants handicapeacutes avaient un handicap physique et intellectuel

Un total de 25 discussions de groupe ont eacuteteacute conduites dans cette eacutevaluation 14 discussions de groupe avec les femmes handicapeacutees et individus responsables de sexe feacuteminin neuf discussions de groupe avec les hommes handicapeacutes et indi-vidus responsables de sexe masculin et deux discussions de groupe avec des leaders communautaires et travailleurs communautaires

Des discussions de groupe distinctes ont eacuteteacute conduites avec les hommes et les femmes afin de collecter des informations speacutecifiques sur la VBG pour ces diffeacuterents groupes Les discussions de groupe comprenaient eacutegalement des activiteacutes participatives agrave lrsquoexemples des eacutetudes de cas visant agrave identi-fier la connaissance des services pour les survivants et des exercices de classement pour deacuteterminer les activiteacutes relatives aux VBG dont ils eacutetaient les plus informeacutes dans la commu-nauteacute Dans certains contextes de plus petits groupes eacutetait employeacutes pour obtenir les points de vue des adolescentes et des jeunes femmes handicapeacutees ou pour collecter des infor-mations aupregraves de personnes utilisant le langage des signes

Des entretiens individuels ont eacutegalement eacuteteacute reacutealiseacutes pour faciliter la participation de ceux qui nrsquoeacutetaient pas en mesure de participer aux groupes de discussion Cette approche eacutetait plus couramment utiliseacutee avec les personnes preacutesentant un handicap physique qui eacutetaient confineacutees agrave leurs maisons et celles preacutesentant des handicaps mentaux et intellectuels qui preacutefeacuteraient participer dans des environnements plus familiers ou neacutecessitaient des approches de communication plus indi-vidualiseacutees Dans la mesure du possible les entretiens eacutetaient reacutealiseacutes directement avec les personnes handicapeacutees Dans certains cas lorsqursquoaucune meacutethode de communication ne pouvait ecirctre eacutetablie les informations eacutetaient collecteacutees aupregraves des individus responsables Les personnes handicapeacutees restaient toutefois dans le processus afin de pouvoir eacutecouter les discussions et participer dans la mesure du possible et le

personnel pouvait continuer agrave apprendre davantage sur leurs aptitudes de communication

Voir Annexe 1 Tableau A (p 39) pour un reacutesumeacute des pays contextes et activiteacutes meneacutes au cours de la phase 1 du projet

Consultations avec les acteurs humanitaires

Agrave travers des entretiens informels et des discussions par petit groupe le personnel de lrsquoIRC des organisations partenaires drsquoautres ONG et organismes des Nations unies ont donneacute leur lectures des barriegraveres agrave lrsquoaccegraves et agrave lrsquoinclusion dans les activiteacutes relatives agrave la VBG pour les personnes handicapeacutees ainsi que les besoins de deacuteveloppement des capaciteacutes des professionnels de la VBG

Analyse des donneacutees de lrsquoIMSVBG

Le Systegraveme de gestion des informations sur la violence baseacutee sur le genre (IMSVBG) lanceacute en 2007 par lrsquoIRC le FNUAP et le HCR collecte des informations anonymes sur la deacutemographie les types de violences et les deacutetails de lrsquoincident26 et suivre les orientations faites pour les survivants ayant recours aux pres-tataires de services sur la VBG Ces donneacutees collecteacutees au Burundi et en Eacutethiopie de 2012 agrave 2013 eacutetaient deacutesagreacutegeacutees pour le handicap et analyseacutees pour documenter les tendances de violence chez les survivants handicapeacutes compleacutetant les reacutesultats qualitatifs issus des groupes de discussion et entretiens individuels LrsquoIMSVBG en Jordanie et au Caucase du Nord nrsquoeacutetait pas opeacuterationnel au cours de cette peacuteriode et de fait aucun ensemble de donneacutees compareacutees nrsquoeacutetait disponible pour analyse au cours de cette phase du projet pour ces pays

Le handicap eacutetait identifieacute soit par les survivants eux-mecircmes soit par les professionnels de la VBG au cours de leur consultation avec le survivant27 Le nombre de survivants handicapeacutes ayant pris attache avec lrsquoIRC au Burundi et en Eacutethiopie eacutetait infime De fait il eacutetait difficile de tirer des conclusions plus globales agrave partir de ces donneacutees Les donneacutees contenues dans ce rapport comprennent uniquement des informations provenant des survi-vants qui ont consenti agrave partager leurs informations agreacutegeacutees Elles concernent les cas rapporteacutes et ne sont aucunement repreacutesentatives de lrsquoincidence totale ou la preacutevalence des VBG au Burundi et en Eacutethiopie

Analyse des donneacutees

Une analyse preacuteliminaire des donneacutees a eacuteteacute reacutealiseacutee au niveau national au cours des visites de terrain en 2013 pour deacutefinir les activiteacutes pilotes approprieacutees pour la mise en œuvre Elle a eacuteteacute suivie drsquoune analyse de donneacutees plus complegravete en 2014 qui a porteacute sur les thegravemes communs agrave diffeacuterents pays et contextes Le codage theacutematique des discussions de groupe et notes

8

drsquointerview provenant du Burundi drsquoEacutethiopie et de Jordanie a eacuteteacute entrepris par deux codeurs et analyseacute sur la base des questions de recherche via le logiciel NVivo Les moyens eacutetaient calculeacutes par groupe et nombre de participants afin de reacuteduire les erreurs qui deacutecouleraient du recours agrave diffeacuterentes tailles drsquoeacutechantillons entre les trois pays La discussion de groupes et les notes drsquointerview nrsquoeacutetaient pas disponibles pour la Caucase du Nord ougrave les partenaires locaux ont conduit lrsquoeacutevaluation et eacutetaient par conseacutequent exclus du codage theacutematique Les donneacutees de lrsquoIMSVBG de 2012 et 2013 au Burundi et en Eacutethiopie eacutetaient analyseacutees au moyen de STATA pour identifier des thegravemes parallegraveles dans les donneacutees quantitatives et pour localiser des relations importantes et la variation entre des variables et au sein de sous-cateacutegories de variables28

Phase 2 Activiteacutes visant agrave renforcer lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG dans les pays pilotes (septembre 2013 - octobre 2014)

La deuxiegraveme phase du projet eacutetait focaliseacutee sur la mise en œuvre des activiteacutes pilotes visant agrave promouvoir lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion des activiteacutes de preacutevention et de reacuteponse aux VBG

Actions pilotes et programmes nationaux de WPE

Chaque programme WPE de lrsquoIRC eacutetait soutenu pour conce-voir et mettre en œuvre des actions pilotes sur la base des informations et suggestions collecteacutees chez les personnes handicapeacutees et les individus responsables au sein de groupes de discussion et lors des entretiens En ce qui concerne les programmes WPE ils eacutetaient axeacutes particuliegraverement sur les besoins des femmes et des filles handicapeacutees et ceux des femmes en tant qursquoindividus responsables Les hommes et les garccedilons handicapeacutes et les individus responsables toute-fois eacutetaient inclus dans les activiteacutes communautaires sur la VBG Les partenaires drsquoautres acteurs humanitaires et leaders communautaires eacutetaient eacutegalement impliqueacutes dans ce processus dans certains pays agrave travers des ateliers de planifi-cation des actions Les eacutequipes de WPE de lrsquoIRC ont ensuite mis en œuvre ces actions sur une peacuteriode pilote de 12 mois dans le projet

Outils et ressources pour professionnels de la VBG

Au cours de cette deuxiegraveme phase du projet lrsquoIRC et la WRC ont eacutelaboreacute des projets drsquooutils pour aider agrave promou-voir lrsquoinclusion du handicap dans les activiteacutes du programme sur la VBG et pour renforcer la capaciteacute et les aptitudes du personnel du programme VBG agrave assurer une gestion de cas approprieacutee centreacutee sur le survivant aux personnes handi-capeacutees Ces outils et ressources eacutetaient partageacutees avec les programmes nationaux agrave des fins de test et de feedback En outre les outils seacutelectionneacutes eacutetaient adapteacutes pour les profes-sionnels de la VBG provenant drsquoautres organisations et sont disponibles dans Trousse agrave outils pour professionnels de la VBG sur httpwrcmsdisability_GBV or wwwgbvre-spondersorg

Phase 3 Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG (septembre - novembre 2014)

Au cours de la troisiegraveme phase du projet le Programme handicap de la WRC a animeacute lrsquoeacutevaluation participative avec lrsquoIRC Programmes et partenaires nationaux WPE Lrsquoeacutevaluation visait agrave identifier

Personnel du programme WPE menant des activiteacutes de groupe avec des adolescentes et des adolescents handica-peacutes et leurs individus responsables mdash Jordaniecopy IRC Jordanie

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bull Reacutesultats mdash Changements dans la capaciteacute des profession-nels de la VBG agrave inclure les personnes handicapeacutees et les individus responsables dans leur travail les facteurs qui ont contribueacute agrave des changements positifs (facilitateurs) et les eacutecueils (barriegraveres) actuels

bull Reacutesultats mdash Changements dans lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables dans les activiteacutes preacutevention et de reacuteponse aux VBG les facteurs qui ont contribueacute agrave des changements positifs (facilitateurs) et les eacutecueils (barriegraveres) actuels

Une approche participative a eacuteteacute choisie pour engager les inter-venants et beacuteneacuteficiaires dans le processus drsquoeacutevaluation en tant que partenaires non seulement dans la collecte de donneacutees mais eacutegalement dans la deacutetermination du type de change-ment qui importe le plus Les approches participatives visaient eacutegalement agrave faciliter un processus drsquoapprentissage baseacute sur la reacuteflexion en cours entre les beacuteneacuteficiaires (aussi bien les personnes handicapeacutees et professionnels de la VBG) et pour promouvoir la collaboration entre les intervenants au-delagrave de la dureacutee de vie du projet Lrsquoeacutevaluation a offert lrsquoopportuniteacute agrave ces intervenants de reacutefleacutechir ensemble sur lrsquoeacutevolution du projet de geacuteneacuterer les leccedilons apprises et de planifier les prioriteacutes futures

pour lrsquoinclusion du handicap dans leurs programmes perti-nents29

La meacutethodologie de lrsquoeacutevaluation participative comprenait

i la collecte drsquolaquo expeacuteriences du changement raquo30 provenant de personnes handicapeacutees drsquoindividus responsables et de leaders communautaires impliqueacutes dans le projet util-isant le contage verbal le dessin et la photo-interview

ii un exercice drsquoauto-eacutevaluation participative avec les profes-sionnels de la VBG 31 et

iii un Atelier drsquointervenants32 pour partager les expeacuteri-ences de reacuteussite et les deacutefis discuter des facteurs qui ont contribueacute aux succegraves et identifier les prioriteacutes de la collaboration actuelle

Plus de 150 personnes handicapeacutees (57 femmes et 31 hommes) et individus responsables (50 femmes et 21 hommes) ont participeacute au processus drsquoeacutevaluation en Eacutethi-opie au Burundi en Jordanie et au Caucase du Nord parmi lesquels 56 pour cent eacutetaient handicapeacutees 65 pour cent eacutetaient des femmes et filles et un tiers eacutetaient acircgeacutees de moins de 24 ans La majoriteacute des personnes handicapeacutees participant agrave lrsquoeacutevaluation avaient un handicap physique et auditif

Activiteacute participative avec des professionnels de la VBG mdash Burundi copy Elizabeth SherwoodWRC

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Voir Annexe 1 Tableau B (p 40) pour un reacutesumeacute des interv-enants et beacuteneacuteficiaires engageacutes dans lrsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilote et Annexe 2 Reacutesumeacute des recom-mandations issues des ateliers des intervenants (p 41)

Analyse des risques et consentement

Les principes drsquointeacutegration de la protection eacutetaient utiliseacutes pour entreprendre une analyse des risques et pour planifier des strateacute-gies drsquoatteacutenuation approprieacutees dans chaque pays Lrsquointeacutegration de la protection est laquo le processus agrave travers lequel les principes de droits de lrsquohomme y compris la non-discrimination lrsquoaccegraves reacuteel la sucircreteacute et la digniteacute sont reconnus et reacutealiseacutes dans la concep-tion et la mise en œuvre des programmes raquo33 Le personnel WPE eacutetait preacutesent agrave chaque activiteacute pour fournir des informations sur les services disponibles et pour initier les orientations pour les personnes ayant besoin de soutien suppleacutementaire Les programmes et partenaires de WPE sont resteacutes en activiteacute dans tous les quatre pays tout au long et agrave la fin du projet facilitant ainsi lrsquoidentification et le suivi de tout reacutesultat neacutegatif inattendu issu des activiteacutes du projet

La participation agrave toutes les activiteacutes eacutetait volontaire et le consentement eacuteclaireacute eacutetait obtenu de personnes handicapeacutees drsquoindividus responsables et drsquoautres intervenants qui eacutetaient disposeacute agrave participer Les adultes (plus de 18 ans) ont donneacute un consentement global apregraves un briefing sur chaque activiteacute Pour les participants inteacuteresseacutes acircgeacutes de moins de 18 ans (par exemple les adolescentes) le consentement verbal eacutetait eacutegale-ment demandeacute agrave leur parent ou tuteur Il eacutetait demandeacute agrave certains adultes ayant des handicaps intellectuels drsquoinviter un individu responsable de confiance un membre de la famille ou ami de leur choix agrave participer avec eux au processus de consentement etou des activiteacutes reacuteelles Le consentement eacutecrit a eacuteteacute obtenu de tous les individus qui sont identifiables agrave travers des photos et des expeacuteriences personnelles dans ce rapport

Phase 1 Eacutevaluation initiale des programmes de VBG dans les pays pilotes

Plusieurs problegravemes-cleacutes ont eacuteteacute poseacutes au cours de lrsquoeacutevaluation initiale et doivent ecirctre pris en compte lors de la conception ou lrsquoadaptation des programmes sur la VBG afin drsquoinclure des personnes handicapeacutees et individus responsables Il srsquoagit entre autres des reacutesultats sur les types de VBG subies par les femmes et les filles handicapeacutees ainsi que les violences subies par les hommes et les garccedilons handicapeacutes les facteurs qui contribuent agrave cette violence et les barriegraveres auxquelles font face les personnes handicapeacutees dans lrsquoaccegraves aux programmes et services relatifs agrave la VBG dans les contextes humanitaires Les reacutesultats de cette section sont tireacutes de lrsquoanalyse des donneacutees en provenance de Jordanie du Burundi et drsquoEacutethiopie

Violence subie par les personnes handicapeacutees et les individus responsables

Les personnes handicapeacutees les individus responsables et leaders communautaires sur les sites du projet au Burundi en Eacutethiopie et en Jordanie ont rapporteacute que les personnes handi-capeacutees subissaient des VBG au sein de leurs communauteacutes en deacuteplacement et que les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin eacutetaient perccedilus comme les plus exposeacutees Les donneacutees en provenance drsquoEacutethiopie et du Burundi indiquaient qursquoenviron 6 pour cent des survivants rapportant des VBG agrave lrsquoIRC ont un handicap34 Le type de plus courant de VBG rapporteacute dans les discus-sions de groupe dans tous les pays eacutetait la violence sexuelle y compris le viol et les agressions sexuelles suivie de la violence eacutemotionnelle et lrsquoexploitation De la mecircme maniegravere les donneacutees de lrsquoIMSVBG en provenance drsquoEacutethiopie ou du Burundi indiquent que le type le plus courant de VBG pour lequel les personnes handicapeacutees recherchaient lrsquoassistance de lrsquoIRC (hommes et femmes confondus) eacutetait le viol (51 pour cent des survivants handicapeacutes qui se sont prononceacutes35) suivi des violences psychologiqueseacutemotionnelles (27 pour cent des survivant handicapeacutes qui se sont prononceacutes36) Parmi les survivants handicapeacutes rapportant tout type de VBG agrave lrsquoIRC les donneacutees de lrsquoIMSVBG indiquaient que lrsquoauteur preacutesumeacute le plus courant eacutetait un partenaire intime ou un ex-partenaire agrave 36 pour cent37 suivi des eacutetrangers agrave 27 pour cent38

VBG contre les femmes et les filles

Les donneacutees relatives agrave lrsquoIMSVBG collecteacutees au Burundi et

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en Eacutethiopie indiquent que 83 pour cent des survivants handi-capeacutes ayant recours aux services de lrsquoIRC sont des femmes39

Violence sexuelle

Les violences sexuelles ont eacuteteacute signaleacutees dans tous les pays le viol eacutetant le plus souvent examineacute au Burundi pays dans lequel des femmes ont deacuteclareacute avoir eacuteteacute victimes drsquoabus sexuels sur une base reacuteguliegravere abus perpeacutetreacutes par de nombreux auteurs40 Dans les trois pays les participants au groupe de discussion sont drsquoavis que les femmes et les filles ayant un handicap intellectuel sont plus exposeacutees aux violences sexuelles suivies des personnes handicapeacutees physiques et mentales Les participants ont releveacute que le viol commis sur les femmes et filles handicapeacutees mentales et intellectuelles est souvent identifieacute par la famille ou le prestataire de services uniquement lorsque la victime tombe enceinte eacutegalement que de nombreuses survivantes au viol peuvent porter les enfants des auteurs de la violence sans jamais deacutevoiler cette violence

laquo Les femmes et les filles sont les plus vulneacuterables agrave la violence sexuelle mais dans de nombreux cas ne veulent pas en parler De nombreuses femmes ceacutelibataires ont des enfants chaque anneacutee mais ne reacutevegravelent jamais lrsquoidentiteacute du pegravere raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes camp de Bwagiriza Burundi)

Les abus sexuels perpeacutetreacutes par des eacutetrangers contre des adolescents handicapeacutes intellectuels ont eacuteteacute signaleacutes en Jordanie (filles et garccedilons) ce qui pousse certains individus responsables de jeunes personnes handicapeacutees agrave les enfermer agrave la maison afin de les proteacuteger contre de nouvelles violences

laquo Sa fille est tregraves active et aime sortir mecircme lorsqursquoil fait nuit Une nuit elle srsquoest rendue chez des voisins et agrave son retour elle semblait diffeacuterente Elle lui a demandeacute ce qui srsquoeacutetait passeacute et elle a expliqueacute que certains garccedilons lui avaient enleveacute ses sous-vecirctements raquo

(Teacutemoignage de la megravere drsquoune adolescente atteinte du syndrome de Down au cours drsquoune discussion de groupe dans le camp de reacutefugieacutes de Zaatari en Jordanie)

Le type le plus courant de violence sexuelle signaleacute dans les centres urbains en Jordanie eacutetait le harcegravelement et lrsquoexploitation sexuels commis par les hommes de la commu-nauteacute qui ciblaient les femmes des hommes handicapeacutes lorsqursquoelles se promenaient dans la communauteacute sans ecirctre accompagneacutees par un homme car il nrsquoeacutetait pas admis qursquoune

femme sorte seule

laquo Un jour alors que je rentrais de chez mon fregravere Un taxi srsquoest arrecircteacute et jrsquoai poseacute la question suivante savez-vous ougrave je peux obtenir un precirct drsquoargent Lrsquohomme a reacutepondu vient avec moi et nous nous occuperons de toi Jrsquoeacutetais apeureacutee agrave lrsquoideacutee qursquoil me transporte raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin agrave Mafraq Jordanie)

Violence infligeacutee par le partenaire intime

Il est de notorieacuteteacute publique que la violence infligeacutee par le partenaire intime (VPI) est le type le plus courant de VBG auquel les femmes font face et un taux plus eacuteleveacute a eacuteteacute releveacute chez les femmes handicapeacutees par rapport aux femmes non-handicapeacutees41 Les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin au Burundi et en Jordanie ont teacutemoigneacute ecirctre victimes de violence sexuelle physique et psychologique infligeacutee par leurs partenaires intimes

Les femmes handicapeacutees au Burundi ont deacuteclareacute que leurs partenaires ne les laquo valorisent raquo pas autant que les femmes non handicapeacutees et sont moins susceptibles de les consi-deacuterer comme des partenaires eacuteventuelles et convenables pour le mariage Les hommes handicapeacutes ont corroboreacute ce point de vue dans leurs groupes de discussion en indiquant une preacutefeacuterence pour une femme sans handicap Les femmes et les hommes ont deacuteclareacute que les femmes handicapeacutees sont constamment victimes de viol dans leurs relations

laquo Pour une femme handicapeacutee il est encore plus difficile de trouver le mariage Les hommes ne veulent pas lrsquoeacutepouser mais cherchent plutocirct agrave profiter drsquoelle (laquo se soulager raquo) et elle ne peut pas se deacutefendre Et lorsqursquoelle a perdu sa virginiteacute ils veulent encore moins lrsquoeacutepouser raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes Bujumbura Burundi)

Les femmes handicapeacutees marieacutees ont fait eacutetat de ce que leurs maris les empecircchaient de participer aux activiteacutes familiales pour eacuteviter la honte et lrsquoembarras Elles ont eacutegalement signaleacute que leurs eacutepoux ont souvent des relations extra-conjugales ce qui est non seulement une source drsquolaquo humiliation raquo mais elles avaient eacutegalement peur des eacuteventuelles conseacutequences pour la santeacute car elles se sentaient incapables de proposer des rapports sexuels proteacutegeacutes agrave leurs partenaires

laquo Vous ne pouvez pas lui refuser votre corps

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quand il revient vers vous pourtant il peut avoir contracteacute des maladies raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Exploitation sexuelle

Certaines femmes ont deacutecrit lrsquoexpeacuterience de lrsquoextrecircme pauvreteacute qui augmente leur risque drsquoexploitation sexuelle dans les futures relations etou activiteacutes sexuelles de survie Les femmes handicapeacutees ont deacuteclareacute ecirctre preacuteoccupeacutees par le risque eacutegalement couru par leurs enfants face agrave ce type de violence une femme du Bujumbura explique comment sa fille srsquoest depuis lors livreacutee agrave la prostitution pour soutenir la famille

laquo Une femme handicapeacutee sera abandonneacutee par son mari apregraves avoir donneacute naissance agrave un enfant Elles font lrsquoobjet de discrimination dans toute activiteacute mdash vous ne valez rien Lorsque les hommes leur proposent des rapports sexuelles elles acceptent parce qursquoelles ont besoin drsquoargent pour nourrir leurs enfants raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les survivantes handicapeacutees et les individus de sexe feacuteminin responsables des survivantes Bujumbura Burundi)

Les hommes et les femmes handicapeacutes installeacutes dans des camps ont deacuteclareacute qursquoils paient des gens en numeacuteraire ou en nature pour les aider dans leurs activiteacutes et tacircches quotidi-ennes notamment lrsquoapprovisionnement en eau et la distribu-tion de la nourriture agrave leurs foyers Au Burundi cette situation affecte davantage les femmes que les hommes handicapeacutes En outre les travailleurs communautaires et sociaux en Eacutethiopie ont deacutecrit comment certaines femmes handicapeacutees qui ont besoin drsquoassistance dans les activiteacutes quotidiennes peuvent ecirctre forceacutees de srsquoengager dans des relations drsquoexploitation avec des individus qui leur proposent de les aider

laquo Ils profitent de notre vulneacuterabiliteacute eacuteconomique Parfois pour des tacircches dont nous ne pouvons nous acquitter nous-mecircmes [alors] nous donnons de lrsquoargent ou de la farine Par exemple aller chercher du bois de chauffe transporter les provisions agrave la maison reacuteparer nos maisons faire la lessive et recueillir de lrsquoeau Les femmes non-handicapeacutees peuvent elles-mecircmes srsquoacquitter de ces tacircches raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees mdash Musasa Burundi)

La violence baseacutee sur le genre contre les hommes et les garccedilons

Les donneacutees relatives agrave lrsquoIMSVBG collecteacutees au Burundi et en Eacutethiopie indiquent qursquoil y a proportionnellement plus drsquohommes parmi les survivants handicapeacutes (17 pour cent de survivants handicapeacutes eacutetaient des hommes) par rapport aux survivants sans handicap (5 pour cent eacutetaient des hommes)42

Violence sexuelle

Les participants en Jordanie (milieux urbains et camps) et au Burundi (milieux urbains) ont eacutegalement mentionneacute la violence sexuelle y compris le viol perpeacutetreacute contre les hommes et les garccedilons handicapeacutes mais agrave une eacutechelle beaucoup moins importante que chez les femmes et les filles Les participants au groupe de discussion sont drsquoavis que les hommes et les garccedilons handicapeacutes intellectuels eacutetaient plus exposeacutes agrave la violence sexuelle Au Burundi certains participants pensent que ce groupe de personnes est peut ecirctre cibleacute par des auteurs qui croient aux mythes selon lesquels ils seront gueacuteris de maladie ou pourront nager dans lrsquoopulence en ayant des rapports sexuels avec des garccedilons

laquo Selon une croyance ancreacutee dans les mœurs ils pratiquent la sodomie pour gueacuterir des maladies comme le VIH ou pour devenir riche Crsquoest cette raison qui motive les hommes agrave violer les garccedilons Les garccedilons souffrant de troubles mentaux sont plus exposeacutes que les garccedilons non-handicapeacutes car ils croient tout ce qursquoon leur dit raquo

(Individu responsable drsquoun survivant de sexe masculin au Burundi)

Violence eacutemotionnelle et psychologique

Les hommes handicapeacutes ont signaleacute des violences eacutemotion-nelles et psychologiques perpeacutetreacutees par des membres de la famille et de la communauteacute agrave cause de leur position de laquo faible raquo laquo deacutependant raquo et parce qursquoils sont incapables de mener un train de vie en rapport avec les normes conventionnelles de la masculiniteacute Par exemple des participants agrave un groupe de discussion en Jordanie ont indiqueacute que les hommes handic-apeacutes sont appeleacutes laquo demi-homme raquo par drsquoautres hommes de la communauteacute Au Burundi et en Jordanie les hommes handic-apeacutes ont deacuteclareacute avoir eacuteteacute ridiculiseacutes parce qursquoils eacutetaient inca-pables en raison de leur handicap de travailler et de subvenir aux besoins de leur famille Lrsquoincapaciteacute drsquoobtenir un emploi reacutemuneacutereacute (un deacutefi agrave relever par les hommes et les femmes dans des environnements humanitaires et souvent exacerbeacute pour les personnes handicapeacutees) a pousseacute les membres de la famille et de la communauteacute agrave penser que ces hommes nrsquoont

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laquo pas de valeur raquo Les hommes handicapeacutes eacuteprouvaient un sentiment de honte et drsquohumiliation agrave la suite de ces attitudes manifesteacutees agrave leur eacutegard

laquo Ils ne jouent aucun autre rocircle Ils sont meacutepriseacutes srsquoils sont incapables de travailler Lorsque vous ecirctes handicapeacute dans une famille vous nrsquoecirctes pas consideacutereacute comme une personne dans cette famille raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes camp de reacutefugieacutes de Kinama Burundi)

Les participants au Burundi ont eacutegalement signaleacute que les hommes handicapeacutes sont confronteacutes agrave la violence eacutemotion-nelle parce qursquoils sont consideacutereacutes comme des partenaires inapproprieacutes pour le mariage et pour une relation par les membres de leur propre famille et les membres de la famille de leurs partenaires

laquo Par exemple si un homme est handicapeacute et souhaite eacutepouser une fille non handicapeacutee mdash la famille ne va pas lrsquoaccepter et le couple sera marginaliseacute raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin camp de reacutefugieacutes de Kinama Burundi)

Ce type de violence contre les hommes et les garccedilons est preacutejudiciable mais est diffeacuterent du continuum de violence auquel les femmes et les filles font face dans les contextes humanitaires de conflit Ce type nrsquoexiste pas dans un systegraveme structurel de violence et drsquooppression et nrsquoest pas perpeacutetreacute au mecircme niveau que la violence faite aux femmes et aux filles

Autres formes de violence perpeacutetreacutees contre les personnes handicapeacutees

Les personnes handicapeacutees peuvent faire face agrave drsquoautres formes de violence dans des environnements humanitaires notamment en raison de la discrimination fondeacutee sur leur handicap ce qui peut srsquoassocier et se combiner agrave la discrimination baseacutee sur le genre43 Par exemple en Jordanie la violence eacutemotionnelle et physique perpeacutetreacutee par les individus responsables contre les personnes handicapeacutees a eacuteteacute signaleacutee et mecircme observeacutee dans certains groupes de discussion entre les individus respon-sables de sexe feacuteminin et les jeunes adultes handicapeacutes La violence verbale observeacutee a eacuteteacute en grande partie sur la base des attentes lieacutees au comportement de la personne handicapeacutee etou son rocircle en tant qursquohomme ou femme

Le refus de rendre service a souvent eacuteteacute mentionneacute comme une forme de violence contre les personnes handicapeacutees dans tous les pays et contextes Bien que les observations indiquent que la plupart de ces exemples sont susceptibles de constituer une discrimination baseacutee sur lrsquohandicap un nombre incalculable de remarques indique lrsquoaccegraves agrave lrsquoeacuteducation pour les enfants handicapeacutes (garccedilons et filles) dans les trois pays Ceci a des implications importantes sur la preacutevention de la VBG et sur la reacuteduction des risques eacutetant donneacute que les eacutecoles offrent un espace seacutecuriseacute de premier plan aux enfants et aux adolescents deacuteplaceacutes et constituent souvent un forum pour les activiteacutes lieacutees agrave la lutte contre la VBG et aux compeacute-tences de base Lrsquoeacuteducation augmente eacutegalement les opportu-niteacutes eacuteconomiques et sociales en favorisant lrsquoautonomisation des femmes et des filles et des autres groupes agrave risque leur permettant ainsi de surmonter lrsquooppression et les ineacutegaliteacutes44

Les participants agrave des discussions de groupe en Eacutethiopie et au Burundi ont eacutegalement mentionneacute que les hommes et les garccedilons ayant un handicap intellectuel peuvent ecirctre particuliegravere-ment exposeacutes agrave lrsquolaquo exploitation au travail raquo car ils ont la capaciteacute physique de srsquoacquitter des tacircches mais disposent de piegravetres compeacutetences en matiegravere de neacutegociation Ils sont capables drsquoeffectuer un nombre incalculable de tacircches dans un meacutenage ou de travaux dans la communauteacute sans pour autant beacuteneacuteficier de la mecircme reacutemuneacuteration que les personnes sans handicap

laquo Exploitation au travail Par exemple les personnes handicapeacutees mdash sont chargeacutees de puiser de lrsquoeau etc pour leur individu responsable Les hommes handicapeacutes intellectuels sont chargeacutes des corveacutees raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Enfin les participants ont eacutegalement signaleacute des taux eacuteleveacutes de violences physique et eacutemotionnelle perpeacutetreacutees par des membres de la communauteacute contre les hommes et les garccedilons handicapeacutes intellectuels en Jordanie par rapport agrave drsquoautres environnements Ainsi les hommes et les garccedilons handicapeacutes peuvent ecirctre exposeacutes agrave diffeacuterentes formes de violence dans de nouvelles zones dans lesquelles peu de meacutecanismes de protection ont eacuteteacute mis en place pour surveiller et faire face agrave cette situation

laquo Les gens sortent pour nous chercher Les gens mrsquoappellent retardeacute ils me frappent et me traitent de tous les noms Certaines personnes nous traitent de fou Lrsquoautre jour jrsquoai eacuteteacute attaqueacute par un gars qui srsquoest enfui dans une voiture Vous devez nous aider et les empecirccher de nous battre

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Donnez-nous la possibiliteacute de porter plainte et de nous occuper de ces gens raquo

(Homme handicapeacute intellectuel camp de reacutefugieacutes de Zaatari en Jordanie)

Principaux facteurs qui rendent les personnes handicapeacutees plus vulneacuterables agrave la VBG

Il existe des preuves qui soutiennent le principe selon lequel la VBG exerceacutee contre les personnes handicapeacutees dans les envi-ronnements humanitaires est intentionnelle systeacutematique et se produit dans un contexte de pouvoir et de controcircle Les causes premiegraveres de la VBG perpeacutetreacutee contre les personnes handica-peacutees restent lrsquoineacutegaliteacute du rapport de force entre les hommes et les femmes dans la communauteacute et au sein de ces groupes Le risque de VBG est cependant exacerbeacute dans les environne-ments humanitaires lorsqursquoil est associeacute aux ineacutegaliteacutes et agrave lrsquooppression lieacutees agrave un handicap en particulier chez les femmes et les filles Les facteurs suivants ont eacuteteacute identifieacutes comme des eacuteleacutements qui augmentent la vulneacuterabiliteacute des femmes des filles des garccedilons et des hommes ayant des types de handicaps diffeacuterents face agrave la VBG dans les environnements humanitaires

Rocircles sexosociaux en mutation

Les femmes et les hommes handicapeacutes et individus respon-sables de sexe feacuteminin sont plus exposeacutees agrave la VBG dans les environnements humanitaires en raison de la mutation des rocircles sexosociaux qui peut survenir dans un meacutenage et les steacutereacuteotypes de genre qui lrsquoaccompagne Cette dynamique est particuliegraverement eacutevidente dans les meacutenages et les communauteacutes au sein desquelles les personnes ont acquis de nouveaux handicaps Si un homme acquiert un nouvel handicap (par exemple agrave la suite de conflits) il peut srsquoaveacuterer neacutecessaire pour les membres de la famille de sexe feacuteminin de trouver un emploi hors de la maison pour remplacer lrsquohomme dans son rocircle de soutien de la famille Dans la mesure ougrave ceci ne constitue pas un comportement exceptionnel au sein de la famille ou de la communauteacute au sens large ces femmes peuvent ecirctre exposeacutees agrave la violence surtout si leur travail les oblige agrave se deacuteplacer seules dans la communauteacute

laquo Le mari va en principe deacutependre de la femme Srsquoil a besoin de payer quelque chose la femme doit aller travailler Il devient une charge suppleacutementaire pour la femme Les eacutepouses des hommes handicapeacutes sont plus exposeacutees car les personnes vont profiter drsquoelles Elle peut devenir une femme de meacutenage pour une autre famille ou devra rentrer la nuit Parfois le regard de la

socieacuteteacute sur ces femmes va changer parce que personne ne sait pourquoi elles sortent et cela nrsquoest pas normal dans la communauteacute Elle peut ecirctre stigmatiseacutee par la communauteacute raquo

(Homme handicapeacute participant agrave une discussion de groupe camp de Zaatari en Jordanie)

Les participants au groupe de discussion ont eacutegalement reacuteveacuteleacute que lorsque les hommes ont un handicap leurs eacutepouses et leurs enfants peuvent ecirctre exposeacutes agrave un risque accru de violence les auteurs pensent que les hommes handicapeacutes sont incapables de jouer leur rocircle traditionnel de laquo protecteur raquo

laquo Leurs enfants sont victimes de discrimination agrave lrsquoeacutecole et parfois sont battus parce que les autres enfants pensent que le pegravere ne viendra pas agrave lrsquoeacutecole pour les deacutefendre Ils perdent leur honneur et leur digniteacute en tant que chef de famille parce qursquoils ne peuvent pas subvenir aux besoins de la famille raquo

(Discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes camp de Bwagirizia Burundi)

Bien que ce cas ne soit pas speacutecifique aux environnements humanitaires les steacutereacuteotypes lieacutes au genre peuvent augmenter le risque de VPI chez les femmes et les filles handicapeacutees si elles ne reacutepondent pas aux attentes de leurs partenaires masculins en tant qursquoeacutepouses et megraveres convenables ce qui peut exacerber les ineacutegaliteacutes du rapport de force entre les sexes dans ces relations ce qui augmente la vulneacuterabiliteacute agrave la VBG Les hommes handicapeacutes et sans handicap ne sont guegravere inciteacutes agrave jouer drsquoautres rocircles tels que prendre soin des enfants il srsquoagit drsquoune tacircche sous-eacutevalueacutee dans la socieacuteteacute qui reacuteduit davantage leur statut parmi les hommes Lrsquointeraction complexe des normes socieacutetales et lrsquoespoir placeacutes sur les femmes et les hommes combineacutes agrave lrsquoeacutechec apparent des femmes handica-peacutees agrave remplir leurs rocircles dans un meacutenage les exposent agrave un risque eacuteleveacute de violence physique de la part de leurs partenaires masculins

laquo Les femmes handicapeacutees sont meacutepriseacutees parce qursquoelles ne peuvent pas travailler comme les personnes sans handicap mdash srsquoapprovisionner en eau et faire des repas Les eacutepoux doivent le faire et drsquoautres hommes les taquinent en disant laquo Pourquoi avez-vous eacutepouseacute cette handicapeacutee raquo ce qui peut causer la violence dans la famille entre mari et femme Quand le mari revient ivre agrave la maison il peut vous parler meacutechamment et commencer agrave vous battre mdash vous ne pouvez pas

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vous deacutefendre et il le sait raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

Stress familial

Le stress extrecircme veacutecu par les familles en peacuteriode de conflit et de deacuteplacement peut creacuteer des environnements ougrave la violence est plus susceptible drsquoecirctre perpeacutetreacutee exposant les personnes handicapeacutees qui deacutependent des individus respon-sables de la famille agrave un risque plus eacuteleveacute Par exemple les femmes et les filles handicapeacutees peuvent compter sur les membres de la famille pour les aider pour leurs soins quotidiens Cette deacutependance peut contribuer au stress et agrave lrsquoanxieacuteteacute au sein des membres de la famille ce qui conduit au ressentiment teacutemoigneacute envers les personnes handicapeacutees sous forme de violence eacutemotionnelle physique ou sous drsquoautres formes de violence

Impression quant aux aptitudes des personnes handicapeacutees

Le point de vue des membres de la communauteacute et les ideacutees erroneacutees sur les personnes handicapeacutees peuvent contribuer agrave leur vulneacuterabiliteacute face agrave la VBG Par exemple les auteurs de violence peuvent ecirctre plus susceptibles agrave prendre les personnes handicapeacutees pour cible srsquoils les considegraverent comme moins agrave mecircme de se deacutefendre par rapport aux personnes non handicapeacutees En fait certains eacutepisodes relateacutes par des femmes handicapeacutees dans les milieux urbains au Burundi deacutemontrent que les auteurs ciblent les personnes handicapeacutees physiques et au moment ougrave ils sont incapables de se deacutefendre ou mecircme drsquoidentifier lrsquoauteur

laquo Ma maladie survient parfois[ mdash Jrsquoai des laquo crises raquo mdash et les personnes profitent de moi pendant ces crises Crsquoest agrave ces moments que les hommes viennent me violer mdash je ne connais pas les pegraveres de mes enfants raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Lrsquoon suppose souvent que les personnes handicapeacutees mentales sont incapables drsquoapprendre les mecircmes concepts

ou de participer aux mecircmes activiteacutes que les autres et donc sont exclues des opportuniteacutes offertes pour en apprendre davantage sur la violence le sexe et les relations saines et deacutevelopper de nouvelles compeacutetences et renforcer les reacuteseaux des pairs De ce fait elles sont manipuleacutees et constituent plus facilement une cible pour les auteurs de viol drsquoabus et drsquoexploitation ou alors elles ont une aptitude limiteacutee dans la neacutegociation des rapports de force dans les relations intimes

Enfin les survivants handicapeacutes de la VBG peuvent ecirctre consi-deacutereacutes comme des informateurs peu fiables au sujet de leurs propres vies et expeacuteriences et donc leur parole ne peut ecirctre prise pour argent comptant lorsqursquoils signalent une violence Par conseacutequent les auteurs sont encore plus susceptibles de preacutevoir lrsquoimpuniteacute de leurs actions ce qui peut rendre les personnes handicapeacutees encore plus vulneacuterables agrave la violence

laquo Les personnes handicapeacutees mentales ou intellectuelles sont eacutegalement sujettes [agrave la VBG] Mecircme lorsqursquoelles sont victimes de violence sexuelle les gens pensent qursquoelles sont folles et ne les croient pas raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin camp de Zaatari Jordanie)

Discussions de groupe avec les adolescentes handicapeacutees mdash Burundicopy Elizabeth SherwoodWRC

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Perte du soutien de la communauteacute et des meacutecanismes de protection

La seacuteparation des familles et des voisins et lrsquoaffaiblissement ou lrsquoeacuteclatement des structures de soutien communautaire et des meacutecanismes traditionnels de protection ont eacuteteacute mis en eacutevidence chez les participants au projet eacutetant donneacute lrsquoaugmentation du risque de violence parmi les personnes handicapeacutees Ceci est particuliegraverement pertinent dans de nouvelles zones de deacuteplacement comme la Jordanie ougrave les individus et les familles nrsquoont pas encore eacutetabli des relations de confiance avec les autres habitants de la communauteacute ou renforceacute agrave nouveau leurs systegravemes de soutien Les partici-pants dans cet environnement ont expliqueacute les niveaux eacuteleveacutes de violence rencontreacutes dans la communauteacute et ont exprimeacute la preacuteoccupation selon laquelle les personnes handicapeacutees seraient viseacutees hors de la maison Cela a parfois conduit agrave des strateacutegies drsquoadaptation neacutegatives comme enfermer les personnes handicapeacutees intellectuelles dans leurs maisons De mecircme dans les milieux urbains au Burundi les parents ont signaleacute des cas isoleacutes survenus lorsqursquoils se sont fiers aux voisins et membres de la communauteacute auxquels ils eacutetaient peu habitueacutes pour les aider dans leur tacircche drsquoindividu responsable et ont deacutecouvert plus tard la perpeacutetration de lrsquoabus

laquo En Syrie tout le monde se connaissait et on prenait soin les uns des autres Ici nous sommes entoureacutes des gens venant drsquoautres villes Si quelque chose arrive agrave mon voisin cela mrsquoimporte peu raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin camp de Zaatari Jordanie)

Isolement social

Un manque de contact avec les reacuteseaux communautaires les amis et les prestataires de services augmente eacutegalement la vulneacuterabiliteacute face agrave la violence exerceacutee sur les personnes handi-capeacutees Les femmes handicapeacutees physiques isoleacutees dans leurs maisons en raison des obstacles physiques et environnemen-taux trouvent qursquoil est difficile de se deacuteplacer agrave lrsquoexteacuterieur de leur maison et de rencontrer drsquoautres personnes Les adoles-centes handicapeacutees sont exclues des reacuteseaux des pairs et de lrsquoeacuteducation ainsi que des activiteacutes lieacutees aux programmes baseacutes sur les atouts dont la promotion de la protection contre la VBG a eacuteteacute deacutemontreacutee Certaines personnes handicapeacutees en particu-lier celles ayant des handicaps intellectuel et mental peuvent ecirctre cacheacutees par les membres de la famille laquo au point ougrave les

voisins ignorent jusqursquoagrave leur existence raquo Un manque de soutien de la communauteacute et de relation peut ecirctre agrave lrsquoorigine du manque drsquoinformation et de compeacutetences dont elles ont besoin ou alors ces personnes ont des gens en qui elles se confient lorsqursquoelles sont victimes de violence

laquo Quand nous sommes handicapeacutes mecircme nos amis nous eacutevitent Nous sommes abandonneacutes comme si nous avions perdu toute valeur Seule ma famille me soutient mdash tous mes amis se sont eacuteloigneacutes de moi raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Lrsquoisolement augmente aussi la vulneacuterabiliteacute des individus responsables de sexe feacuteminin qui sont incapables de quitter leurs maisons de geacuteneacuterer des revenus ou drsquoassister agrave des eacuteveacutenements et activiteacutes communautaires avec drsquoautres femmes Dans la plupart des cas ces personnes sont les eacutepouses et les megraveres drsquoenfants et drsquoadultes avec un handicap plus grave Toutefois dans certains cas elles peuvent eacutegale-ment se faire aider par les adolescentes qui joueront le rocircle drsquoindividu responsable secondaire reacuteduisant ainsi les chances de ces derniegraveres agrave acceacuteder agrave lrsquoeacuteducation et agrave drsquoautres services dans la communauteacute

Pauvreteacute et manque de revenu

La pauvreteacute a eacuteteacute preacutesenteacutee comme un facteur de vulneacuterabiliteacute en particulier pour les femmes handicapeacutees dans les meacutenages dirigeacutes par des femmes Lrsquoextrecircme pauvreteacute et le manque de ressources pour reacutepondre agrave leurs besoins les plus eacuteleacutemen-taires augmentent le risque pour les femmes et les filles handi-capeacutees et les membres de la famille de sexe feacuteminin drsquoecirctre maltraiteacutees et exploiteacutees ou ont recours aux activiteacutes sexuelles de survie et agrave la prostitution

laquo Certains de mes enfants sont en acircge drsquoaller agrave lrsquoeacutecole mais je nrsquoen ai pas les moyens Je dois demander aux hommes drsquoacheter mecircme du sucre pour le theacute et pour cette raison ils peuvent faire de moi ce qursquoils veulent Mes enfants ne peuvent mecircme pas avoir de livres pour lrsquoeacutecole raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Obstacles lieacutes agrave lrsquoenvironnement

Les obstacles lieacutes agrave lrsquoenvironnement y compris le transport insuffisant dans tous les contextes srsquoajoutent agrave lrsquoisolement mais signifient eacutegalement que les personnes handicapeacutees doivent pouvoir compter sur drsquoautres membres de la commu-

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nauteacute pour acceacuteder agrave des services et agrave lrsquoassistance y compris la distribution de vivres et drsquoarticles non alimentaires Cela accroicirct leur vulneacuterabiliteacute agrave lrsquoexploitation et aux abus et limite leur accegraves aux services de reacuteponse en matiegravere de VBG de maniegravere confidentielle

Obstacles agrave lrsquoaccegraves aux services et aux programmes relatifs agrave la VBG

Les donneacutees relatives au Burundi et agrave lrsquoEacutethiopie montrent qursquoenviron 32 des survivantes handicapeacutees qui ont signaleacute des cas de violence agrave lrsquoIRC lrsquoont fait dans les trois jours suivant lrsquoincident comparativement agrave 44 pour les survivantes sans handicap45 Quarante et un pour cent des survivantes handi-capeacutees ont attendu plus drsquoun mois pour signaler les cas de violence46 Drsquoautres mesures doivent ecirctre prises pour eacuteliminer les obstacles et faciliter lrsquoaccegraves aux services et programmes relatifs agrave la VBG pour toutes les survivantes y compris et surtout pour les personnes handicapeacutees

Les obstacles agrave lrsquoaccegraves aux programmes et activiteacutes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire et identifieacutes par les personnes handicapeacutees et les individus responsables comprennent les barriegraveres psychologiques physiques communicationnelles et autres Les barriegraveres psychologiques constituaient les obstacles les plus freacutequemment citeacutes pour les survivantes agrave la VBG souffrant de handicap alors que les barriegraveres physiques ont eacuteteacute plus freacutequemment mention-neacutees dans le cadre des activiteacutes de preacutevention notamment la sensibilisation communautaire la geacuteneacuteration de revenus et les activiteacutes meneacutees aux centres de promotion de la femme

Les barriegraveres psychologiques

La discrimination et la stigmatisation par les membres de la famille les prestataires de services et la communauteacute dans son ensemble ont eacuteteacute les obstacles agrave lrsquoaccegraves aux services les plus freacutequemment citeacutes par les survivantes handicapeacutees Les participants ont signaleacute qursquoune stigmatisation suppleacutementaire rendait les personnes handicapeacutees reacuteticentes agrave lrsquoideacutee de deacutenoncer les cas de violence sexuelle mecircme aux prestataires de services qui supposent souvent qursquoelles ne courent aucun risque en raison de leur handicap

laquo Les membres de la famille les conduisent aux prestataires de services mais ceux-ci ne les traitent pas correctement mdash ils peuvent dire des choses du genre laquo Tu es handicapeacutee Comment as-tu pu ecirctre violeacutee et tomber enceinte raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les

travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux - camp de reacutefugieacutes de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Lrsquoon suppose souvent que les personnes ayant des deacutefi-ciences intellectuelles ou mentales ne comprennent pas ce qui leur est arriveacute Les participantes ont indiqueacute que les gens peuvent ne pas eacutecouter ou croire les personnes handicapeacutees en particulier quand les survivantes preacutesentent une deacuteficience mentale ou intellectuelle cette attitude reacuteduit agrave son tour leur accegraves aux services De nombreuses personnes handi-capeacutees mentales ou intellectuelles sont eacutegalement exclues des activiteacutes de sensibilisation sur la VBG car les parents les dirigeants communautaires et drsquoautres personnes suppo-sent qursquoelles ne courent pas de risques ou sont incapables drsquoapprendre de nouvelles choses Ces barriegraveres suppleacutemen-taires les empecircchent drsquoecirctre en seacutecuriteacute au sein des commu-nauteacutes drsquoidentifier correctement les cas de violence etou de demander de lrsquoaide aupregraves des personnes de confiance en cas de violence

Certaines survivantes handicapeacutees peuvent avoir besoin de soutien pour acceacuteder aux services mais craindront de signaler cette violence aux membres de la famille qui pour-raient deacutejagrave avoir des ideacutees neacutegatives sur le handicap Ainsi de nombreuses survivantes choisissent de ne pas signaler ces cas de violence ou de ne pas acceacuteder aux services si cela risque drsquoaccentuer leur marginalisation au sein de la famille et de la communauteacute Agrave Bujumbura certaines femmes handica-peacutees avaient si souvent subi la violence qursquoelles preacutefeacuteraient ne pas en parler mecircme agrave des membres de la famille pourvoyeurs drsquoappui

laquo Les familles ont tendance agrave la rejeter et agrave la deacutetester [une survivante] mdash elles ne la considegraverent pas vraiment comme une personne Elle vit avec un handicap et cette violence sexuelle va maintenant reacuteduire davantage sa valeur Elles vont la rejeter et penser qursquoelle est la cause de son propre malheur raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

La discrimination et les preacutejugeacutes posent eacutegalement des obsta-cles importants agrave la participation des personnes handicapeacutees dans les activiteacutes de preacutevention de la VBG et programmes connexes En Eacutethiopie les travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux ont indiqueacute que drsquoautres membres de la communauteacute ridiculisent les personnes souffrant de handicaps mentaux etou intellectuels lorsqursquoelles essaient de participer

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agrave des activiteacutes communautaires En raison de cette stigmatisa-tion les parents empecircchent parfois le personnel de parler agrave ces personnes lors des visites agrave domicile et de partager avec elles des informations sur les services disponibles

laquo Une personne handicapeacutee avait lrsquohabitude de prendre part agrave une discussion cafeacute mais la communauteacute lrsquoa rejeteacutee et elle a finalement cesseacute de venir Elle souffre drsquoun trouble mental et ne sait parfois pas de quoi elle parle Les participantes lrsquoont donc neacutegligeacutee raquo

(Travailleur communautaire - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les groupes de leadership communautaire y compris les associations de reacutefugieacutes et de femmes ont rarement des repreacutesentantes handicapeacutees les associations de personnes handicapeacutees le cas eacutecheacuteant sont souvent domineacutees par les hommes et peuvent activement exclure les handicapeacutees mentales et intellectuelles Ces organisations jouent souvent un rocircle central dans la communication de lrsquoinformation dans la communauteacute et peuvent mecircme deacutesigner des repreacutesent-ants pour participer agrave des formations et drsquoautres activiteacutes Par conseacutequent les personnes handicapeacutees mais plus particu-liegraverement les femmes et les filles handicapeacutees peuvent ecirctre moins susceptibles drsquoecirctre incluses dans ces activiteacutes

laquo Les personnes handicapeacutees ne sont geacuteneacuteralement pas consideacutereacutees La communauteacute ne trouve parfois pas qursquoelles peuvent prendre part agrave des formations et autres activiteacutes raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les dirigeants communautaires - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les barriegraveres physiques

Les barriegraveres physiques empecircchent les personnes handica-peacutees drsquoacceacuteder aux services et activiteacutes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire Les femmes handicapeacutees qui vivent dans les centres urbains et dans le camp de reacutefugieacutes du complexe tentaculaire de Zaatari en Jordanie ont indiqueacute que lrsquoabsence ou le coucirct eacuteleveacute des moyens de transport eacutetait un obstacle agrave lrsquoaccegraves aux centres de services sur la VBG ainsi qursquoagrave leur participation aux activiteacutes de sensibilisation et autres activiteacutes de preacutevention

laquo Les moyens de transport sont inexistants Par conseacutequent mecircme si vous savez ougrave se trouvent les services vous ne pouvez pas toujours y

arriver raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin mdash Bujumbura Burundi)

Dans tous les pays les individus responsables de sexe feacuteminin nrsquoont pas pu prendre part aux activiteacutes de sensibilisa-tion communautaire etou de promotion de la femme parce qursquoelles doivent rester agrave la maison et prendre soin de leur famille Elles participent moins freacutequemment aux reacuteunions communautaires et aux activiteacutes sociales et ne sont donc pas impliqueacutees dans les campagnes la SASA (une approche globale de preacutevention de la violence contre les femmes et les filles deacuteveloppeacutee par Raising Voices (wwwraisingvoicesorg)) et drsquoautres formes de sensibilisation

Les barriegraveres communicationnelles

Les barriegraveres communicationnelles ont eacuteteacute plus freacutequem-

laquo Je porte ma fille sur mon dos partout ougrave je vais Elle grandit mais elle reste encore une partie de moi raquo

(Individu responsable drsquoune fille handicapeacutee - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

copy Elizabeth SherwoodWRC

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ment mentionneacutees dans le cadre des activiteacutes de preacutevention communautaires Les personnes sourdes ont eacuteteacute deacutesigneacutees comme eacutetant les plus toucheacutees par ce type de barriegravere dans la mesure ougrave des interpregravetes en langue des signes sont rarement disponibles dans les camps de reacutefugieacutes et que de nombreuses personnes utilisent un langage des signes non conventionnel Certains agents de mobilisation commu-nautaire et le personnel travaillant sur la VBG ont tenteacute de communiquer avec les personnes sourdes au moyen drsquooutils SASA et des gestes simples mais cette proceacutedure nrsquoest pas toujours exeacutecuteacutee par lrsquoensemble du personnel Les profes-sionnels de la VBG ont eacutegalement eu du mal agrave communiquer efficacement avec les personnes souffrant de handicaps intellectuels et mentaux parce qursquoelles ne sont pas souvent inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes sur la VBG etou parce que les informations ne sont pas transmises dans des formats qursquoils peuvent comprendre Les participantes ont noteacute que les mateacuteriels de sensibilisation et drsquoeacuteducation repreacutesentaient rarement les personnes handicapeacutees et que les personnes handicapeacutees ne sont pas inteacutegreacutees dans les eacutequipes de sensibilisation et de mobilisation communautaire Une varieacuteteacute drsquoapproches de communication - notamment les messages simples les images les mises en scegravene et les jeux de rocircles qui incluent les personnes handicapeacutees - seraient plus efficaces pour impliquer les personnes handicapeacutees tout en sensibil-isant davantage la communauteacute des personnes handicapeacutees dans son ensemble

laquo En regardant lrsquoimage drsquoune personne handicapeacutee nous nous sentirons plus impliqueacutes avec les personnes normales Cela pousse eacutegalement les gens agrave comprendre que les personnes handicapeacutees doivent ecirctre impliqueacutees dans tout raquo

(Participante aux discussions de groupe avec des femmes handicapeacutees - camp de Bwagirizia Burundi)

Autres barriegraveres

Le manque de confidentialiteacute et la stigmatisation par les membres de la communauteacute qui en reacutesulte ont eacuteteacute souleveacutes comme eacutetant des problegravemes importants dans les contextes urbains et sur les camps au Burundi et en Eacutethiopie Les participantes ont signaleacute qursquoil est plus difficile de preacuteserver la confidentialiteacute quand une survivante est handicapeacutee car drsquoautres personnes lui sont peut-ecirctre venues en aide lors de lrsquoincident et que les nouvelles se reacutepandent souvent rapide-ment dans toute la communauteacute Elles peuvent avoir besoin de parler aux autres afin drsquoacceacuteder agrave des services et le personnel

du programme relatif agrave la VBG a eacutegalement mentionneacute le besoin drsquoimpliquer un plus large eacuteventail drsquoacteurs dans les processus de gestion de cas Par conseacutequent les survivantes handicapeacutees sont moins susceptibles drsquoacceacuteder aux services et agrave lrsquoassistance apregraves de tels incidents de violence en raison de problegravemes de confidentialiteacute et de la peur drsquoune stigmatisa-tion suppleacutementaire

laquo La communauteacute saura si une femme handicapeacutee a eacuteteacute violeacutee Il nrsquoy a pas de secrets dans le camp Les gens ont tendance agrave plus divulguer les informations lorsqursquoil srsquoagit de femmes handicapeacutees Elles doivent crier agrave lrsquoaide et tout le monde deacutecouvre ainsi ce qui leur est arriveacute raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

Les femmes et les filles handicapeacutees agrave Bujumbura au Burundi ont eacutegalement indiqueacute qursquoelles ne peuvent pas ecirctre reccedilues immeacutediatement lorsqursquoelles se preacutesentent aux services de santeacute apregraves un incident de violence sexuelle et il peut leur ecirctre demandeacute de revenir agrave un autre moment pour recevoir des services ou le service peut leur ecirctre refuseacute apregraves une longue proceacutedure administrative lieacutee agrave leur statut de reacutefugieacutees Les survivantes handicapeacutees peuvent rencontrer de plus grands problegravemes dans la mesure ougrave il peut ecirctre plus difficile pour elles de retourner agrave lrsquoeacutetablissement car elles peuvent avoir moins de ressources financiegraveres pour payer le transport et doivent compter sur lrsquoaide des autres pour se deacuteplacer

laquo Ils peuvent vous donner autre rendez-vous mdash et vous demander de revenir demain - mais cela pose problegraveme apregraves un viol parce que vous avez besoin de meacutedicaments Elle a passeacute toute la journeacutee et la nuit agrave lrsquohocircpital sans recevoir aucun service et le lendemain elle est alleacutee pour son test de deacutepistage du VIH raquo

(Groupe de discussion avec des femmes handicapeacutees mdash Bujumbura Burundi)

Dans lrsquoenvironnement humanitaire et autre les programmes relatifs agrave la VBG sont largement axeacutes sur les femmes et les filles car elles sont les plus exposeacutees agrave la violence baseacutee sur le genre Cependant les hommes et les garccedilons courent eacutegale-ment un risque de violence sexuelle en particulier en peacuteriode de conflit et de deacuteplacement Les professionnels de la VBG apportent un soutien aux survivants de sexe masculin avec et sans handicap mais ce fait nrsquoest pas toujours connu Dans le cadre de ce projet par exemple certains hommes handicapeacutes

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ne savaient pas ougrave obtenir un soutien en termes de gestion de cas srsquoils ont eacuteteacute victimes de violence sexuelle

laquo Elle [une survivante handicapeacutee] doit se rendre agrave lrsquoIRC pour obtenir de lrsquoaide Mais ougrave doivent se rendre les hommes handicapeacutes srsquoils sont violeacutes raquo

(Man with disabilities mdash Musasa refugee camp Burundi)

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Sur la base de lrsquoeacutevaluation et des recommandations de la Phase 1 faites par les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables les activiteacutes suivantes ont eacuteteacute conccedilues et testeacutees dans chacun des contextes du projet

Reacutesumeacute des actions pilotes mises en œuvre par les programmes WPE de lrsquoIRC

Pays Activiteacutes

Eacutethiopie Organisation de laquo discussions cafeacute raquo avec les femmes dans les foyers de personnes handicapeacutees afin que leurs individus responsables puissent acceacuteder agrave des informations sur la VBG et pour renforcer les reacuteseaux de pairs feacute-minins

Adaptation du mateacuteriel de mobilisation communautaire sur la preacutevention de la VBG (SASA) de maniegravere agrave deacutepeindre les personnes handicapeacutees comme faisant partie de la communauteacute dans son ensemble

Organisation de visites agrave domicile cibleacutees pour diffuser des informations sur la preacutevention de la VBG et donner des reacuteponses aux personnes handicapeacutees qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Organisation de sessions de formation sur la VBG et le handicap agrave lrsquointention des agents de mobilisation communautaire et des travailleurs sociaux

Modifications apporteacutees pour ameacuteliorer lrsquoaccessibiliteacute physique des bacirctiments communau-taires et des latrines dans le camp

Burundi Ciblage des Associations Villageoises drsquoEacutepargne et de Creacutedit pour les personnes handicapeacutees et

leurs individus responsables

Organisation drsquoactiviteacutes reacutecreacuteatives et professionnelles pour les personnes handicapeacutees et les individus responsables

Sensibilisation de la communauteacute sur les droits et lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees

Prioriteacute accordeacutee aux visites agrave domicile pour assurer une gestion plus complegravete des cas de VBG pour les personnes handicapeacutees agrave risque

Recrutement de femmes handicapeacutees comme agent de mobilisation communautaire pour les activiteacutes relatives agrave la VBG

Jordanie Inclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG interorganisations et dans la forma-tion sur la gestion des cas relatifs agrave la protection de lrsquoenfance

Animation drsquoun atelier drsquoune journeacutee sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de violence sexuelle et sexiste du sous-groupe interorganisations sur la violence sexuelle et sexiste

Pris en charge de lrsquoinclusion du handicap dans les messages et le mateacuteriel drsquoune campagne en cours sur la preacutevention de la violence et dans le mateacuteriel relatif aux services de lrsquoIRC

Organisation de discussions de groupe avec les individus responsables de sexe feacuteminin souffrant de handicap

La campagne laquo Amani raquo en Jordanie a fourni des messages cleacutes aux communauteacutes aux enfants et aux parents sur le moyen de mieux proteacuteger les enfants et les adultes contre les atteintes et divers types de violence notamment la violence sexuelle et sexiste httpdataunhcrorgsyrian-refugeesdownloadphpid=5558

Phase 2 Activiteacutes visant agrave ameacuteliorer lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG dans les pays pilotes

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Reacutesumeacute des actions pilotes mises en œuvre par les programmes WPE de lrsquoIRC

Caucase du Nord

Feacutedeacuteration de Russie

Organisation drsquoune formation et drsquoateliers de planification drsquoaction sur le handicap et la violence baseacutee sur le genre pour les ONG feacuteminines y compris sur lrsquoimplication des jeunes filles handica-peacutees et le soutien de leurs parents et in-dividus responsables

Organisation drsquoune formation et drsquoun atelier de planification drsquoaction avec les femmes de la All-Russia So-ciety of Disabled People sur lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes visant les femmes et les filles

Conception drsquoun manuel pour les individus responsables drsquoenfants handicapeacutes qui fournit des informations sur les services et lrsquoassistance aux personnes handicapeacutees

Organisation drsquoun concert de sensibilisation communautaire au cours de laquelle les jeunes filles sourdes sont monteacutees en scegravene avec une chanteuse tcheacutetchegravene

Organisation drsquoeacuteveacutenements sociaux pour les filles avec et sans handicap pour renforcer les reacuteseaux de pairs

Discussion cafeacute Camp de reacutefugieacutes de MyrsquoAni Ethiopiecopy IRC Ethiopie

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Phase 3 Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Le processus drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays a permis drsquoidentifier 1) les changements des connaissances des attitudes et des pratiques des professionnels de la VBG agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du handicap et 2) des pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Renforcement des capaciteacutes des professionnels de la VBG sur lrsquoinclusion du handicap

Les professionnels de la VBG des quatre pays ont eacuteteacute consulteacutes lors de lrsquoeacutevaluation participative pour identifier les changements apporteacutes agrave leurs connaissances leurs attitudes et leurs pratiques au sujet de lrsquoinclusion du handicap dans leurs programmes et activiteacutes au cours du projet Cette activiteacute a eacutegalement permis drsquoidentifier de nouvelles activiteacutes outils et ressources qui auraient agrave leur avis faciliteacute ces changements

Changements apporteacutes aux connaissances attitudes et pratiques

Bien que les connaissances les attitudes et les pratiques se recoupent et se complegravetent mutuellement les professionnels de la VBG ont plus freacutequemment rapporteacutes des changements dans leurs attitudes envers les personnes handicapeacutees au cours du projet Les professionnels ont signaleacute une accen-tuation de la reconnaissance de leur responsabiliteacute agrave atteindre tous les membres de la communauteacute et donc agrave adapter leurs programmes de maniegravere agrave les rendre accessibles et efficaces pour tous ce qui renforce la mise en œuvre drsquoune approche de programmation plus axeacutee sur les droits De nombreux professionnels ont avoueacute qursquoavant le projet ils supposaient que les personnes handicapeacutees nrsquoeacutetaient pas capables de participer agrave des activiteacutes relatives agrave la VBG en raison de leur handicap Apregraves le projet la plupart a deacuteclareacute reconnaicirctre que les personnes handicapeacutees ont des compeacutetences et des capaciteacutes neacutecessaires pour participer beacuteneacuteficier et faire de preacutecieuses contributions aux programmes Les professionnels ont eacutegalement deacuteclareacute qursquoils se consideacuteraient drsquoabord comme eacutetant mal eacutequipeacutes ou pas qualifieacutes pour fournir des services relatifs agrave la VBG aux personnes handicapeacutees et pensaient que leurs compeacutetences et leur formation ne suffiraient pas pour reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees Ils se sont souvent focaliseacutes sur la deacuteficience de la personne ou sur son eacutetat de santeacute (aussi connu sous le nom drsquoapproche

meacutedicale du handicap) et nrsquoont pas appliqueacute leurs compeacute-tences en matiegravere de protection et drsquoautonomisation pendant le processus de gestion de cas Apregraves le projet ces profes-sionnels ont deacuteclareacute qursquoils eacutetaient plus agrave lrsquoaise confiants et precircts agrave travailler avec les personnes handicapeacutees et qursquoils sont passeacutes drsquoune approche meacutedicale agrave une approche plus familiegravere et plus axeacutee sur le survivant

laquo Au deacutebut je pensais que je ne pouvais pas ecirctre utile agrave certaines personnes handicapeacutees parce que je nrsquoeacutetais pas meacutedecin que je ne pouvais pas ameacuteliorer leur condition que je ne pouvais pas les gueacuterir Mais alors lorsque jrsquoai pris du temps pour commencer agrave eacutecouter davantage jrsquoai compris qursquoelles ne demandaient pas ce type drsquoaide elles voulaient parler avaient besoin de soutien et aspiraient agrave plus de seacutecuriteacute Jrsquoai reacutealiseacute que je savais deacutejagrave comment venir en aide agrave ces personnes Avant je supposais que je ne pouvais pas et que discuter avec moi ne changerait rien agrave leur situation Jrsquoaurais ducirc eacutecouter un peu plus avant et crsquoest le cas maintenant Je prends drsquoabord le temps drsquoeacutecouter avant drsquoessayer de faire des plans et drsquoarranger les choses raquo

(Agent de mobilisation communautaire de lrsquoIRC - camp de Muyinga Burundi)

Certains professionnels ont eacutegalement signaleacute un changement drsquoattitude envers les individus responsables en particulier les megraveres drsquoenfants handicapeacutes qui ont leurs propres besoins mais qui font souvent passer les deacutesirs des autres notamment ceux des membres de leur famille souffrant de handicap avant leur propre bien-ecirctre psychosocial Les professionnels ont rapporteacute une plus grande reconnaissance des besoins de ce groupe et le rocircle essentiel qursquoils jouent dans la protection et lrsquoautonomisation des personnes handicapeacutees

laquo Ces personnes ont le droit de recevoir tous les services proposeacutes aux autres et il est de notre devoir drsquointeacutegrer [ces personnes] Il sera difficile pour elles de rester agrave la maison toutes seules Cela est eacutegalement important pour leurs familles et elles peuvent venir avec leurs filles Cette mesure est importante pour les megraveres drsquoenfants handicapeacutes car elles ont eacutegalement besoin drsquoun soutien psychologique raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Les professionnels de la VBG ont rapporteacute quatre principaux changements dans leurs pratiques agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du

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handicap au cours du projet Ces pratiques ont eacuteteacute eacutetroitement lieacutees au processus reacuteflectif du projet et aux activiteacutes pilotes mises en œuvre au cours de la Phase 2 du projet notamment

bull la tenue des consultations plus reacuteguliegraveres avec les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables afin de srsquoassurer que leurs besoins et leurs ideacutees sont pris en compte dans les deacutecisions lieacutees aux programmes et aux activiteacutes

bull la fourniture drsquoun soutien plus global et holistique aux survi-vantes handicapeacutees avec un accent sur les meacutethodes de communication efficaces et lrsquoeacutetablissement de la confiance

bull le deacuteveloppement drsquoactiviteacutes autour des points forts des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees

bull une implication plus active des membres de la famille et des voisins des personnes handicapeacutees dans la planification de la seacutecuriteacute

bull la surveillance du nombre de femmes de filles de garccedilons et drsquohommes handicapeacutes qui participent aux activiteacutes relatives agrave la VBG

laquo Nous ne pouvons pas eacutevaluer lrsquoactiviteacute nous-mecircmes Nous devons jauger nos performances agrave travers les gens qui prennent part agrave nos activiteacutes raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les professionnels de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Les professionnels de tous les pays ont eacutegalement deacuteclareacute avoir acquis de nouvelles connaissances qui ont ameacutelioreacute leur capaciteacute agrave inteacutegrer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail mais ils en ont parleacute moins freacutequemment que le changement drsquoattitudes et de pratiques Les exemples comprennent une meilleure compreacutehension des facteurs qui rendent les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables plus vulneacuterables agrave la VBG le rocircle des relations et des reacuteseaux sociaux dans la preacuteven-tion de la violence et lrsquoaccroissement des connaissances sur les strateacutegies de communication permettant de travailler avec des personnes preacutesentant diffeacuterents types de handicaps

laquo Nous travaillons sur les questions de VBG Je pensais donc plus agrave la faccedilon dont elles se sentent en tant que femmes et filles et comment elles se voient comparativement aux filles sans handicap Les filles handicapeacutees ont moins de possibiliteacutes que les filles sans handicap raquo

(Professionnel de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Activiteacutes outils et ressources qui ont favoriseacute le renforcement des capaciteacutes chez les professionnels de la VBG

Les professionnels de la VBG ont deacutecrit les opportuniteacutes drsquoapprentissage expeacuterientiel et reacuteflectif du projet comme eacutetant les facteurs les plus importants ayant contribueacute agrave renforcer leur capaciteacute agrave inteacutegrer efficacement lrsquoinclusion du handicap dans leur travail Il srsquoagissait notamment drsquointeractions directes avec les femmes et les filles handicapeacutees drsquooccasions de reacutefleacutechir sur leurs propres compeacutetences et du moyen de les appliquer dans leur travail avec ce groupe

Les professionnels de la VBG en Eacutethiopie en particulier les travailleurs sociaux et communautaires ont indiqueacute que les formations sur la VBG et le handicap les avaient effectivement aideacutes agrave ameacuteliorer leurs pratiques agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du handicap Dans les autres pays pilotes les professionnels ont signaleacute que les outils les aidant agrave consulter les personnes handicapeacutees y compris des directives sur la conduite des visites agrave domicile et des activiteacutes participatives qui traduisent la dynamique du pouvoir entre les femmes et les hommes et les personnes avec et sans handicap eacutetaient les plus utiles Les professionnels ont aussi mentionneacute que des outils fournissant des directives sur la communication avec les personnes preacutesentant diffeacuterents types de deacuteficiences et des outils permettant de deacutevelopper un mateacuteriel drsquoinformation drsquoeacuteducation et de communication accessible ont eacuteteacute utiles

Dans le Caucase du Nord les professionnels de la VBG ont indiqueacute que la focalisation sur un petit nombre drsquoactiviteacutes clairement deacutefinies visant agrave favoriser lrsquoinclusion a augmenteacute la probabiliteacute de succegraves et ce succegraves a stimuleacute leur confiance et leur volonteacute agrave inclure les femmes et les filles handicapeacutees dans les activiteacutes subseacutequentes

laquo Je nrsquoavais jamais penseacute que nous pourrions faire quelque chose dans un groupe mixte [filles avec et sans handicap] et maintenant je constate que cela est possible et acceptable et que les gens en ont besoin raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les professionnels de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Domaines exigeant un renforcement suppleacutementaire des capaciteacutes

Bien que des changements positifs dans lrsquoapproche de de travail des professionnels de la VBG avec les personnes handicapeacutees aient eacuteteacute signaleacutes lors de lrsquoeacutevaluation des lacunes persistantes ont eacuteteacute identifieacutees au niveau des capaciteacutes et une attention addi-

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tionnelle et continue doit ecirctre porteacutee agrave ce point

Tout drsquoabord quelques professionnels de la VBG et les pres-tataires ont continueacute agrave avoir des attitudes neacutegatives envers les personnes avec des handicapeacutees Par conseacutequent il est neacuteces-saire de promouvoir une reacuteflexion et une discussion continues avec les professionnels de la VBG afin de faire face et de reacutesoudre les malentendus et les preacutejugeacutes qui peuvent faire office drsquoobstacles agrave lrsquoaccegraves et agrave lrsquoinclusion des personnes handica-peacutees Les professionnels doivent reacutefleacutechir sur la faccedilon dont leurs propres attitudes peuvent influencer la mise en œuvre drsquoune approche centreacutee sur le survivant agrave lrsquoeacutegard des personnes handi-capeacutees agrave la possibiliteacute qursquoils donnent aux individus de contribuer agrave la prise de deacutecision et mecircme aux options drsquointerventions qursquoils peuvent examiner avec un survivant

Deuxiegravemement les gestionnaires de cas de VBG ont signaleacute qursquoils neacutecessitaient davantage drsquoindications sur les processus de consentement lorsqursquoils travaillent avec des survivants souf-frant drsquoune deacuteficience intellectuelle Dans de nombreux cas les gestionnaires de cas demandent aux individus responsables de donner le consentement et ne parviennent souvent pas agrave deacuteter-miner la capaciteacute de lrsquoindividu agrave donner son consentement Une note drsquoorientation sur lrsquoobtention du consentement des personnes handicapeacutees a eacuteteacute deacuteveloppeacutee dans le projet en reacuteponse agrave cette lacune Elle srsquoinspire du processus de consentement employeacute avec les personnes souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle dans le secteur de la santeacute dans les pays agrave revenu eacuteleveacute et est adapteacutee pour une approche de gestion de cas centreacutee sur le survivant

Enfin alors que de nombreux professionnels de la VBG qui ont pris part au projet ont reacuteussi agrave inclure les personnes ayant un handicap physique et des deacuteficiences auditives aux activiteacutes du programme relatifs agrave la VBG ils ont noteacute des deacutefis permanents lors de lrsquoinclusion des personnes ayant une deacuteficience intellec-tuelle Les gestionnaires de cas ont besoin de directives et de soutien pour identifier les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes preacutesentant des handicaps plus complexes afin de mieux les rattacher aux possibiliteacutes de participation aux activiteacutes communautaires et sociales briser lrsquoisolement social et favoriser lrsquoautonomisation Ces directives destineacutees aux gestionnaires de cas ont eacuteteacute deacuteveloppeacutees dans le cadre du projet

Des outils tireacutes du projet ont eacuteteacute adapteacutes pour les professionnels de la VBG drsquoautres organisations et sont disponibles dans la Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG sur httpwrc

msdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de VBG

Le processus drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays a susciteacute des laquo Expeacuteriences du changement raquo chez les personnes handicapeacutees leurs individus responsables et le cas eacutecheacuteant les dirigeants communautaires Ces expeacuteriences ont mis en eacutevidence les reacutesultats qui ont eacuteteacute les plus importants pour chaque groupe Une analyse des reacutesultats des ateliers de parties prenantes et des expeacuteriences du changement a permis drsquoidentifier les pratiques positives suivantes pour promouvoir lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Le renforcement des reacuteseaux de pairs et du capital social

Dans les quatre pays les participants ont citeacute lrsquoeacutetablissement de reacuteseaux de pairs plus robustes pour les adolescentes et les femmes handicapeacutees ainsi que pour les individus responsables de sexe feacuteminin comme retombeacutee positive des activiteacutes du projet Les discussions de groupe avec les individus responsables dans les centres de promotion de la femme en Jordanie des discus-sions cafeacute dans les domiciles des femmes handicapeacutees en Eacutethiopie la creacuteation drsquoespaces seacutecuriseacutes et drsquoactiviteacutes sociales agrave lrsquointention des adolescentes dans le Caucase du Nord et les Associations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit (AVEC) cibleacutees au Burundi ont eacuteteacute citeacutes comme eacutetant utiles par les participants car ils ont faciliteacute lrsquoeacutetablissement de liens entre les personnes handicapeacutees et les individus responsables et drsquoautres membres de la communauteacute ce qui a permis drsquoeacutechanger des informations de construire la confiance et de deacutevelopper des possibiliteacutes drsquoaction collective Ceci augmente non seulement accegraves agrave un soutien proposeacute les uns pour les autres et par la communauteacute toute entiegravere mais donne eacutegalement aux personnes handicapeacutees la possibiliteacute drsquoapporter une contribution agrave la socieacuteteacute drsquoeacutelever leur statut au sein de la communauteacute et drsquoecirctre reconnues et appreacutecieacutees pour des aspects de leur personne autres que leur handicap

Pour les individus responsables de sexe feacuteminin souffrant de handicap les groupes de soutien en Jordanie leur ont donneacute un espace pour partager leurs preacuteoccupations ideacutees et strateacutegies avec drsquoautres femmes dans des situations similaires Ceci les a aideacutees agrave se sentir moins isoleacutees et agrave renforcer leur bien-ecirctre psychosocial

laquo Je profite des expeacuteriences des ideacutees et des interventions constructives du formateur du guide psychologique et des amies pendant les sessions de discussion Lorsque je partage mes

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inquieacutetudes avec les autres je sens que je ne suis pas seule raquo

(Eacutepouse drsquoun homme handicapeacute - Irbid Jordanie)

Pour certaines femmes handicapeacutees et les individus respon-sables qui sont isoleacutees dans leurs maisons il est essentiel de proposer les activiteacutes de soutien par les pairs le plus pregraves possible de leur domicile afin qursquoils puissent tisser des reacuteseaux avec drsquoautres femmes qui vivent agrave proximiteacute En Eacutethiopie les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin ont organiseacute des discussions cafeacute traditionnelles dans leurs maisons pour parler de questions lieacutees agrave la VBG Les partic-ipants ont indiqueacute que ces activiteacutes ont diminueacute leur isolement ameacutelioreacute leurs relations avec les voisins et leur ont permis de se sentir plus en seacutecuriteacute dans la mesure ougrave un nombre croissant de femmes les connaissent et les comprennent

laquo Nous avons organiseacute des discussions cafeacute ici dans notre maison Ceci nous a rapprocheacute des gens Quand ils viennent agrave la maison nous discutons de tant de choses des choses qui sont vraiment importantes mais ils ont aussi lrsquooccasion de voir que nous sommes de bons parents mecircme si nous sommes un peu diffeacuterents Maintenant les gens nous comprennent mieux ils viennent mecircme nous dire bonjour et voir comment nous allons Je me sens plus en seacutecuriteacute avec des voisins que je connais raquo

(Femme aveugle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les Expeacuteriences du changement recueillies aupregraves des adoles-centes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance des amies et des reacuteseaux de pairs pour ces filles Au Burundi des adolescentes handicapeacutees ont trouveacute que lrsquoorganisation drsquoactiviteacutes telles que des sessions de couture et drsquoartisanat eacutetait un moyen effi-cace de rencontrer drsquoautres filles de partager des ideacutees et de discuter de leurs espoirs pour lrsquoavenir Elles ont deacuteclareacute qursquoelles ont ensuite eacuteteacute inviteacutees agrave assister agrave plusieurs activiteacutes commu-nautaires ougrave elles ont pu partager leurs propres ideacutees et leurs opinions Les adolescentes handicapeacutees dans le Caucase du Nord ont eacutegalement discuteacute des avantages de la participation agrave des activiteacutes avec des filles sans handicap notamment la possi-biliteacute drsquoapprendre les unes des autres Ces rapports eacutetablis par les adolescentes handicapeacutees deacutemontrent qursquoelles ont deacutevel-oppeacute des atouts humains et sociaux notamment lrsquoeacuteducation lrsquoestime de soi les reacuteseaux drsquoamies et les rocircles dans la commu-nauteacute Ces facteurs de protection reacuteduisent la vulneacuterabiliteacute des adolescentes agrave la violence agrave lrsquoabus et agrave lrsquoexploitation47 (voir Expeacuteriences du changement page 27)

Les femmes handicapeacutees membres drsquoAssociations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit au Burundi ont deacuteclareacute qursquoelles utilisent lrsquoargent qursquoelles ont gagneacute par le biais de ces programmes pour payer le transport et se rendre aux activiteacutes culturelles et reli-gieuses ce qui diminue leur isolement et creacutee drsquoimportants liens sociaux avec drsquoautres

Tous ces exemples soulignent une leccedilon importante Les personnes handicapeacutees ont et veulent que lrsquoon sache qursquoelles ont plusieurs identiteacutes au-delagrave de leur infirmiteacute Elles veulent ecirctre consideacutereacutees comme des leaders des femmes des amies

Maipendo - Burundi

laquo Maintenant je peux eacuteconomiser un peu pour emprunter une moto-taxi et je peux me rendre [agrave lrsquoeacuteglise] Jrsquoai maintenant chaque semaine des personnes avec qui discuter agrave lrsquoeacuteglise Crsquoest un groupe qui agrave mon avis mrsquoeacutecoute et me comprend raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Le Groupe de filles - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Les filles avec et sans handicap ont preacutepareacute des affiches au moyen drsquoimages et de photos Ces affiches portaient sur ce qui leur importait plus dans le projet et sur les activiteacutes qursquoelles souhaitaient mener ensuite Elles ont preacutesenteacute ces affiches aux ONG feacuteminines impliqueacutees dans le projet

laquo Ceci est notre histoire Notre souhait eacutetait de chanter avec Makka Mejieva [une ceacutelegravebre chan-teuse tcheacutetchegravene] [Lorsque nous sommes monteacutees sur scegravene] des tas de personnes handicapeacutees et non eacutetaient lagrave et pleuraient

Pendant lrsquoeacuteveacutenement nous avons pris connaissance drsquoautres personnes handicapeacutees et nous les avons rencontreacutees Il eacutetait tregraves agreacuteable pour nous de les connaicirctre et de deacutecouvrir leur type de handicap et leurs problegravemes Lorsque je me rends agrave lrsquoeacuteveacutenement et que je constate la preacutesence de personnes handicapeacutees je sens que je ne suis pas seule et quand je vois drsquoautres personnes [sans handicap] je me sens eacutegale agrave elles

Nous donnons des leccedilons de langue des signes aux filles sans handicap Ainsi nous pourrons les comprendre et elles nous comprendre car nous ne pouvons pas parler Gracircce agrave la langue des signes nous nous comprenons Ces filles sans handicap apprennent des choses et nous aussi Nous avons un langage commun agrave travers ces cours de langue des signes Nous utilisons eacutegalement des teacuteleacutephones nous envoyons des SMS et utilisons eacutegalement des notes eacutecrites pour communiquer avec les autres Nous aimons vraiment dessiner Nous pensons agrave des choses et tout ce agrave quoi nous pensons nous le repreacutesentons dans nos dessins Et nous aimons aussi beaucoup jouer agrave diffeacuterents types de jeux

Bien sucircr il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne font pas attention agrave nos opinions Voici les ideacutees que nous souhaiterions concreacutetiser agrave lrsquoavenir Nous aimerions rencontrer des filles dans un cafeacute ou dans un endroit reacuteserveacute uniquement aux filles avec et sans handicap mdash juste les filles pas drsquoadultes

Nous aimerions que [nos camarades de classe] se joignent agrave nous et prennent part agrave ces activiteacutes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo

Pour la suite de lrsquoExpeacuterience du changement du Groupe de filles dans le Caucase du Nord rendez-vous sur httpwrcmsGBV_disability_Change_Caucasus

copy IRC

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des membres de la communauteacute comme des personnes qui apportent de preacutecieuses contributions agrave la communauteacute Ce fait a des implications importantes pour lrsquoinclusion dans les programmes et les approches visant agrave renforcer les reacuteseaux de pairs et le capital social

Inclusion cibleacutee dans les activiteacutes de renforcement eacuteconomique

Lrsquoinclusion cibleacutee des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les programmes relatifs aux AVEC occupe une grande place dans les Expeacuteriences du changement au Burundi Les femmes handicapeacutees et les individus respon-sables de sexe feacuteminin impliqueacutees dans des activiteacutes relatives aux AVEC ont signaleacute que lrsquoeacutelargissement des reacuteseaux sociaux eacutetait le reacutesultat le plus important pour elles car il leur a permis de rehausser leur statut dans la socieacuteteacute (qui leur a valu un plus grand respect de la part de leurs maris et drsquoautres membres de la famille) et de renforcer leur estime de soi et leur senti-ment de confiance en soi La participation agrave des activiteacutes rela-tives aux AVEC a eu un impact positif sur leur indeacutependance en tant qursquoindividus mais aussi sur les contributions financiegraveres qursquoelles peuvent apporter agrave leurs meacutenages ce qui a renforceacute leur rocircle dans la prise de deacutecision

laquo Jrsquoai mecircme encore un peu drsquoargent pour acheter des choses pour ma famille Je suis tregraves eacutetonneacutee du changement de mon mari agrave mon eacutegard il se rend compte que jrsquoai de la valeur que je peux ecirctre indeacutependante il me respecte plus et rentre agrave la maison seulement les soirs maintenant Mon fils handicapeacute est plus heureux mdash il constate qursquoil y a plus de paix dans la maison raquo

(Individu responsable de sexe feacuteminin dans le camp de Musasa)

Accroicirctre la repreacutesentation des personnes handi-capeacutees dans les activiteacutes communautaires

Les programmes relatifs agrave la VBG travaillent en eacutetroite collabo-ration avec les dirigeants communautaires dans la concep-tion la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des activiteacutes Il est donc important drsquoexaminer comment les personnes handicapeacutees sont repreacutesenteacutees et atteintes par ces systegravemes de leadership En Eacutethiopie par exemple le personnel de lrsquoIRC a travailleacute avec lrsquoassociation des personnes handicapeacutees dans la commu-nauteacute des reacutefugieacutes afin drsquoaccroicirctre la participation des femmes handicapeacutees et renforcer la collaboration avec lrsquoassociation des femmes reacutefugieacutees Les participants au Burundi et en Eacutethiopie ont eacutegalement signaleacute que le recrutement de personnes handi-capeacutees et drsquoindividus responsables comme agents de mobili-sation communautaire et travailleurs sociaux a non seulement conduit agrave une plus grande attention aux preacuteoccupations de ce groupe mais a eacutegalement entraicircneacute une appreacuteciation accrue des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees par drsquoautres membres de la communauteacute

Esther mdash Burundi

laquo Je suis individu responsable pour mon mari qui vit avec un handicap mais ce nrsquoest pas ma seule identiteacute Je suis une megravere un leader et une personne fiegravere de son rocircle drsquoagent de mobilisation communautaire raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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laquo Nous nrsquoavons jamais eu de personnes handicapeacutees dans notre eacutequipe auparavantmdash il srsquoagit drsquoun changement majeur et vraiment tregraves important Mes amies handicapeacutees font le mecircme travail que moi Elles sont vraiment excellentes dans certains domaines et elles enseignent des choses agrave drsquoautres personnes Il est important pour la communauteacute de constater cela de savoir que lorsque nous disons vouloir inclure les personnes handicapeacutees nous le pensons vraiment Ceci est un bon moyen pour commencer agrave changer la faccedilon dont les personnes handicapeacutees sont consideacutereacutees raquo

(Travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie)

Atteindre et soutenir les personnes agrave risque eacuteleveacute

Lrsquoisolement des personnes ayant une deacuteficience intellectuelle etou de handicaps multiples a eacuteteacute identifieacute comme eacutetant un deacutefi pour les prestataires de services Ces personnes sont souvent isoleacutees dans leurs maisons avec leurs individus responsables et peuvent avoir peu drsquooccasions ou de soutien neacutecessaire(s) pour eacutelaborer des strateacutegies susceptibles de les proteacuteger contre la violence Les pratiques suivantes ont eacuteteacute identifieacutees comme favorisant lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion de ces personnes dans les activiteacutes relatives agrave la VBG

Les visites agrave domicile et les activiteacutes agrave domicile

Au Burundi en Eacutethiopie et au Caucase du Nord les personnes handicapeacutees et les professionnels ont indiqueacute avoir meneacute des visites agrave domicile pour interroger les individus et les familles au sujet de leurs besoins et pour partager lrsquoinformation sur les services et lrsquoassistance en matiegravere de VBG Ces visites ont permis aux profes-sionnels de la VBG et aux prestataires de services drsquoidentifier des survivants qui neacutecessitent un soutien complet et speacutecialiseacute Le personnel de lrsquoIRC au Burundi et en Eacutethiopie a commenceacute agrave organ-iser des activiteacutes de groupe geacuteneacuteralement tenues dans les centres de promotion de la femme et dans drsquoautres sites communautaires proches de leurs maisons et qui ciblaient parfois ces individus et les familles Les individus responsables des filles souffrant de handicaps multiples ont eacutegalement souligneacute qursquoils constataient un renforcement de lrsquoacceptation et du soutien de la communauteacute suite aux activiteacutes agrave domicile

laquo Les membres de la communauteacute nous traitent mieux agrave preacutesent Ils sont plus habitueacutes agrave nous Ils savent comment nous sommes et nous saluent aimablement quand ils passent raquo

(Megravere drsquoune adolescente souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

La gestion individuelle des cas

Les survivantes handicapeacutees neacutecessitent une gestion individu-aliseacutee et globale des cas pour promouvoir leur gueacuterison et leur reacutetablissement et pour preacutevenir toute violence future Pendant lrsquoeacutevaluation les participants ont rapporteacute que les profession-nels de la VBG srsquoeacutetaient ameacutelioreacutes dans lrsquoidentification de ces personnes agrave risque eacuteleveacute et la fourniture drsquoun soutien plus complet et adapteacute agrave leurs besoins speacutecifiques Les facteurs suivants ont eacuteteacute deacutecrits comme ameacuteliorant lrsquoappui agrave la gestion des cas pour ces personnes

bull lrsquoidentification des diffeacuterentes meacutethodes de communica-tion directe avec les survivants

bull une attention accrue sur lrsquoidentification des forces et des capaciteacutes reacuteelles des survivants au cours des eacutevaluations

bull la participation des personnes handicapeacutees et de leurs individus responsables dans la planification de lrsquoaction

bull un suivi freacutequent et une coordination de la prestation des services pour reacutepondre aux besoins identifieacutes

Les femmes handicapeacutees ont indiqueacute que ces seacuteances de gestion de cas ont contribueacute agrave deacutevelopper la confiance et la compreacutehension entre elles et les professionnels de la VBG et qursquoelles ont reccedilu une aide en fonction de leurs propres besoins et deacutesirs Cette leccedilon met eacutegalement en eacutevidence lrsquoimportance des approches centreacutees sur le survivant dans le travail avec les femmes handicapeacutees lorsqursquoil est question de deacutefinir leurs buts objectifs et strateacutegies

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Histoire de Mawazo - camp de Kinama Burundi

Mawazo vit seule et se deacuteplace diffeacuteremment des autres en rampant plutocirct qursquoen marchant

laquo Je vis seule Jrsquoai toujours veacutecu seule Jrsquoessaie drsquoecirctre tregraves indeacutependante et je fais beaucoup de choses toute seule Je peux nettoyer cuisiner laver mes vecirctements et je passe du temps agrave essayer drsquoaider mes voisins en prenant soin de leurs enfants

Je reccedilois reacuteguliegraverement des visites agrave domicile le personnel de lrsquoIRC est comme ma famille Ils passent veacuterifier si tout va bien presque tous les jours Quand jrsquoai un problegraveme ils srsquoen rendent compte tregraves rapidement et viennent voir si je vais bien Je me sens beaucoup plus eacutepanouie et jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir quelqursquoun agrave qui parler Jrsquoadore partager des histoires et je me sens bien lorsque quelqursquoun me demande comment je me sens

Mon nom dans ma langue signifie agrave la fois laquo problegravemes raquo et laquo ideacutees raquo Jrsquoai beaucoup agrave dire et agrave partager avec les autres Je suis une personne tregraves ouverte je pense que crsquoest la raison pour laquelle les enfants mrsquoaiment tant Je suis ouverte agrave eux je souris avec eux et je leur raconte des histoires Je peux leur apprendre beaucoup de choses car jrsquoai vu et appris beaucoup de choses dans ma vie Je peux leur parler de leur culture leur enseigner le respect et leur inculquer lrsquoesprit du partage Lorsque quelqursquoun mrsquoapporte de la bouillie par exemple mecircme en petite quantiteacute je ne le bois pas toute seule Srsquoil y a des enfants nous partageons tous ensemble Mecircme si jrsquoai tregraves faim je sais que cela est une chance pour moi drsquoenseigner quelque chose drsquoaider quelqursquoun tout comme les autres mrsquoaident

Si je pouvais dire une chose agrave lrsquoeacutequipe de lrsquoIRC ce serait de continuer de se souvenir des personnes qui sont agrave la maison qui ne peuvent pas facilement participer aux programmes Nous avons eacutegalement des besoins et des recircves Je me fais maintenant vieille et je pense qursquoil est important de se concentrer sur les jeunes les jeunes handicapeacutees pour srsquoassurer qursquoelles sont incluses degraves le plus jeune acircge afin que les gens puissent cesser la discrimination et nous consi-deacuterer tous comme eacutegaux raquo

copy IRC

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Reconnaicirctre les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes handicapeacutees pour faciliter lrsquoinclusion

Les personnes handicapeacutees et les professionnels de la VBG ont rapporteacute que lrsquoidentification et le renforcement des compeacute-tences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees ont favoriseacute une plus grande inclusion dans une varieacuteteacute drsquoactiviteacutes relatives agrave la VBG En Jordanie de jeunes femmes sourdes ont eacuteteacute inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes de responsabilisation sociale et agrave des initiatives meneacutees dans les centres de promo-tion de la femme et agrave animer des seacuteances de pose de henneacute Ces activiteacutes ont fourni un espace permettant aux femmes de partager des compeacutetences et des inteacuterecircts communs avec drsquoautres femmes de leur acircge

laquo Non seulement elles les ont accepteacutees mais elles se sont eacutegalement fait des amies Mecircme avant la fin de la seacuteance elles eacutechangeaient des numeacuteros de teacuteleacutephones et leur demandaient si elles pouvaient les contacter pour faire du henneacute agrave leurs ceacuteleacutebrations raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Au Caucase du Nord les adolescentes handicapeacutees ont eacuteteacute incluses dans la conception des activiteacutes sociales qui visaient agrave faciliter le reacuteseautage entre les filles avec et sans handicap Les activiteacutes ont eacuteteacute construites autour des compeacutetences speacutecifiques des filles handicapeacutees (exemple lrsquoexeacutecution de

chansons en langue des signes) la promotion de lrsquoeacutegaliteacute de participation dans la conception du programme mais aussi lrsquoappreacuteciation des talents de chaque individu

Comme lrsquoont reconnu les membres de la famille les dirige-ants communautaires les prestataires de services et autres agrave travers les sites du projet les reacutesultats de ces activiteacutes contredisent les hypothegraveses selon lesquelles les personnes handicapeacutees sont incapables de beacuteneacuteficier et de contribuer agrave une varieacuteteacute de programmes

laquo Avant les gens pensaient que ces femmes eacutetaient des cas deacutesespeacutereacutes et qursquoelles ne pourraient jamais ecirctre indeacutependantes Maintenant elles contredisent de nombreuses personnes au sein de la communauteacute Elles nous rendent nous les rares personnes qui avons toujours cru en elles tregraves tregraves fiers raquo

(Dirigeant communautaire de sexe masculin mdash camp de Kinama Burundi)

Beaucoup de personnes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance drsquoavoir lrsquoopportuniteacute laquo de faire leurs preuves raquo car beaucoup nrsquoavaient jamais eacuteteacute inviteacutees agrave prendre part aux activiteacutes Le simple fait de tendre la main pour encourager leur participation agrave des programmes eacutetait dans de nombreux cas lrsquoadaptation la plus percutante meneacutee par les professionnels de la VBG

Diane - camp de Kinama Burundi

laquo Jrsquoai reccedilu un appel disant que lrsquoIRC voulait inclure des femmes handicapeacutees dans leurs programmes relatifs aux AVEC Jrsquoeacutetais tellement exciteacutee agrave lrsquoideacutee de mrsquoinscrire drsquoecirctre incluse drsquoavoir une occasion de faire mes preuves agrave preacutesent je pense qursquoil est de mon devoir de tendre la main agrave drsquoautres personnes handicapeacutees pour sensibiliser partager mon histoire et leur dire qursquoelles peuvent ecirctre incluses raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Mieraf travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie

laquo Jrsquoappreacutecie tellement mon rocircle dans le programme [de lrsquoIRC] et jrsquoai tant drsquohistoires que je pourrais vous raconter sur les choses que nous avons accomplies

Mais je pense qursquoil est important de vous dire que je suis une femme handicapeacutee Je marche avec une beacutequille et jrsquoai parfois beaucoup de mal agrave acceacuteder au camp Cela ne mrsquoarrecircte pas mecircme si les choses peuvent ecirctre difficiles je sens que jrsquoai un travail tregraves important agrave faire

Jrsquoœuvre pour renforcer la seacutecuriteacute des femmes et des filles plus particuliegraverement des personnes handicapeacutees des personnes qui ne sont pas toujours incluses dans les activiteacutes des personnes qui sont souvent oublieacutees Je me souviens des moments ougrave crsquoeacutetait mon cas lorsque jrsquoavais tellement mal que je ne pouvais pas quitter ma maison ou avant drsquoavoir reccedilu ma beacutequille pour marcher Je me sentais vraiment seule Maintenant je suis tregraves active et je suis leader dans notre commu-nauteacute Je fais partie de lrsquoassociation des personnes handicapeacutees et je suis travailleuse sociale Jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir des choses preacutecieuses agrave apporter et que je peux plaider en faveur des femmes et enfants handicapeacutes et de leurs individus responsables parce que je comprends parfaitement

leurs besoins Je pense aussi que les gens mrsquoadmirent car ils me voient mrsquoefforcer pour faire mon travailraquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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Recommandations

Les recommandations suivantes sont tireacutees des leccedilons apprises au cours de ce projet qui porte sur le moyen de promouvoir lrsquoinclusion du handicap dans les programmes rela-tifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Recommandations pour les acteurs de la VBG

Inclure les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables dans la conception la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des programmes relatifs agrave la VBG Lrsquoimplication des personnes handicapeacutees dans la conception et lrsquoeacutevaluation du programme est essentielle pour identifier avec preacutecision les obstacles agrave leur participation aux programmes relatifs agrave la VBG eacutelaborer des strateacutegies visant agrave ameacuteliorer leur participation et comprendre le changement qui importe le plus pour eux Une attention particuliegravere devrait ecirctre accordeacutee agrave la collecte des informations et des points de vue des femmes des filles et des personnes souffrant de deacuteficiences intellectuelles et mentales car elles sont les plus exposeacutees agrave la VBG Les approches participatives telles que le classement les photo-interviews et la narration ajouteacutees aux meacutethodes qualitatives plus conventionnelles (exemple discussions theacutematiques de groupe et entretiens en face agrave face) sont des moyens permettant drsquoexplorer effi-cacement les preacuteoccupations et les ideacutees des individus qui ont des besoins communicationnels diffeacuterents Les eacutevaluations doivent inclure un volet de sensibilisation pour faire participer les personnes handicapeacutees et les individus responsables qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Assurer la formation et lrsquoapprentissage reacuteflectif sur les interactions entre le genre et le handicap pour les gestion-naires de programmes et les prestataires de services relatifs agrave la VBG et eacutetablir une compreacutehension commune et une adoption des approches centreacutees sur les droits et les survi-vants lorsque lrsquoon travaille avec ce groupe La formation du personnel agrave inteacutegrer une analyse de lrsquoineacutegaliteacute entre les sexes et de la discrimination fondeacutee sur le handicap les aidera agrave mieux cerner les facteurs uniques qui contribuent aux risques de VBG et de vulneacuterabiliteacute pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et agrave identifier des strateacute-gies plus efficaces pour leur inclusion dans les programmes relatifs agrave la VBG Lorsque les professionnels de la VBG sont particuliegraverement conscients de la dynamique du pouvoir entre les sexes dans leur travail avec les femmes ayant surveacutecu agrave la violence ils peuvent exiger un soutien suppleacutementaire pour reacutefleacutechir sur leurs propres attitudes et sur les attitudes des

autres sur la relation avec le handicap et sur la faccedilon dont ces eacuteleacutements peuvent aggraver lrsquoineacutegaliteacute fondeacutee sur le sexe la discrimination et lrsquoexclusion dans les relations les meacutenages et la communauteacute

Il est recommandeacute que les informations concernant les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables soient incluses et pleinement inteacutegreacutees dans les programmes de formation de base sur la VBG notamment agrave travers des eacutetudes de cas et des exemples centreacutes sur les personnes handicapeacutees Au fil du temps le personnel travaillant sur la VBG reconnaicirctra de plus en plus que reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees est une partie essentielle de leur travail et qursquoils ont les compeacutetences requises pour le faire effi-cacement dans le cadre de leur travail

Recruter des femmes et des filles handicapeacutees comme personnel et beacuteneacutevoles dans les programmes relatifs agrave la VBG Identifier et aider les femmes et les filles handicapeacutees agrave jouer un rocircle cleacute dans les programmes relatifs agrave la VBG peut ameacuteliorer la qualiteacute et la pertinence du programme pour ce groupe tout en les rendant autonomes et en rehaussant leur statut dans la communauteacute Fixer un objectif en termes de nombre de femmes et de filles handicapeacutees qui devraient parti-ciper agrave des formations et reacuteunions communautaires sur la VBG (environ 15 ) encouragera le personnel et les partenaires agrave les inviter directement agrave ces eacuteveacutenements et peut ameacuteliorer la repreacutesentation et la participation aux programmes relatifs agrave la VBG Plaider en faveur drsquoun eacutequilibre entre les sexes dans les associations de personnes handicapeacutees et pour lrsquoinclusion des femmes et des filles handicapeacutees dans les associations de femmes et de jeunes peut eacutegalement accroicirctre la participa-tion dans les domaines ougrave ces groupes interviennent dans les programmes relatifs agrave la VBG et une plus grande repreacutesenta-tion et un meilleur leadership au sein de la communauteacute

Privileacutegier lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les activiteacutes qui renfor-cent le capital social et les reacuteseaux de pairs Ceci est particuliegraverement important pour la preacutevention de la violence contre des adolescentes handicapeacutees les femmes ayant un handicap physique qui sont isoleacutees dans leurs maisons les individus responsables et les femmes les filles les garccedilons et les hommes ayant une deacuteficience intellectuelle Pour les programmes relatifs aux laquo espaces seacutecuriseacutes raquo aider les femmes et les filles agrave reacutefleacutechir sur ce qui rend un espace laquo seacutecuriseacute raquo pour eux et pour les autres et agrave deacutefinir leurs propres laquo regravegles de base raquo ou principes qui reflegravetent comment elles devront accepter et appreacutecier les diffeacuterences Ces principes peuvent aussi les amener agrave reacutefleacutechir sur la faccedilon drsquoatteindre et drsquoinclure drsquoautres femmes et filles qui sont plus isoleacutees (agrave

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lrsquoexemple des filles ayant une deacuteficience intellectuelle) En plus des activiteacutes baseacutees au centre la sensibilisation communau-taire et les visites agrave domicile sont essentielles pour atteindre les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables qui sont isoleacutes dans leurs maisons et pour renforcer en mecircme temps les meacutecanismes de protection communautaire Le personnel du programme relatif agrave la VBG doit ecirctre conscient de toute la charge de travail et des responsabiliteacutes suppleacute-mentaires que drsquoautres femmes et filles peuvent ecirctre tenues drsquoassumer dans les meacutenages suite agrave la participation des individus responsables dans les activiteacutes lieacutees agrave la VBG et les aider agrave identifier des strateacutegies pour atteacutenuer les risques associeacutes et les conseacutequences inattendues

Privileacutegier lrsquoinclusion des femmes handicapeacutees et des individus responsables de sexe feacuteminin dans les programmes portant sur lrsquoautonomisation eacuteconomique Fixer des objectifs en termes de nombre de femmes et filles handicapeacutees et drsquoindividus responsables devant participer agrave ces programmes et encourager le personnel et les commu-nauteacutes agrave les inviter Une analyse minutieuse des risques doit ecirctre meneacutee et une strateacutegie drsquoatteacutenuation deacuteveloppeacutee avant la participation pour preacutevenir etou reacutepondre efficacement agrave des conseacutequences impreacutevues Dans certains contextes les activ-iteacutes drsquoautonomisation eacuteconomique des femmes peuvent sortir du cadre des rocircles qui leur sont deacutevolus sur le plan social ce qui accentue leur vulneacuterabiliteacute agrave la violence de la part de la famille et de la communauteacute Dans certains meacutenages ces activiteacutes peuvent avoir un impact neacutegatif sur la personne handicapeacutee qui peut ecirctre abandonneacutee sans individus respon-sables familiers ce qui augmente potentiellement le risque de violence ou drsquoabus Parallegravelement drsquoautres femmes du meacutenage notamment les adolescentes peuvent assumer ce rocircle ce qui accroicirct leur charge de travail ou leur exclusion

La Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG qui comprend des outils et des directives pour les aider agrave renforcer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail est disponible sur httpwrcmsdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Recommandations pour acteurs du handicap

Veiller agrave ce que les programmes et organisations conccedilus pour servir les personnes handicapeacutees soient sensibles agrave la question du genre Les personnel des programmes et organisations srsquooccupant des personnes handicapeacutees doit suivre une formation sur le genre et lrsquoeacutegaliteacute des genres afin de comprendre les diffeacuterentes faccedilons dont le conflit et le deacuteplacement affectent les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et adapter leurs activiteacutes et services en conseacutequence Le personnel du programme Handicap doit

eacutegalement ecirctre conscient des risques particuliers de VBG auxquels les femmes et les filles handicapeacutees sont exposeacutees et recevoir une formation sur la communication avec les survi-vants et sur lrsquoorientation approprieacutee vers les prestataires de service relatifs aux VBG

Renforcer le plaidoyer autour des droits des personnes affecteacutees par la crise et le conflit notamment les femmes et les filles en eacuteveillant la conscience sur les reacutefugieacutes et les personnes deacuteplaceacutees au sein des organisations pour personnes handicapeacutees (DPO) notamment au niveau reacutegional ougrave il y aurait des crises reacutepeacuteteacutees ou prolongeacutees ayant un impact consideacuterable sur plusieurs pays Cela peut inclure le travail en reacuteseau entre les femmes handicapeacutees et les mouve-ments œuvrant pour les droits des femmes dans les pays et reacutegions affecteacutes par des crises afin de deacutevelopper une plus grande connexion compreacutehension et reacuteponse aux besoins des femmes handicapeacutees dans les environnements humanitaires

Recommandations pour tous les acteurs humanitaires

Mettre en œuvre les orientations sectorielles pour preacutevenir et reacutepondre agrave la violence baseacutee sur le genre telles qursquoeacutenonceacutees dans les Directives du Comiteacute permanent inter-organisations relatives agrave la violence baseacutee sur le genre48 Tous les acteurs humanitaires doivent reconnaicirctre et reacutepondre aux risques accrus de VBG pendant le conflit et la crise notam-ment pour les femmes et les filles handicapeacutees ainsi que les individus responsables de sexe feacuteminin Les normes minimales eacutenonceacutees dans les Directives fournissent lrsquoorientation de base pour tous les secteurs dans la preacutevention et la reacuteponse aux VBG

Entreprendre lrsquointeacutegration de la protection pour satisfaire effectivement les besoins des personnes handicapeacutees durant toutes les phases de lrsquointervention humanitaire Lrsquointeacutegration de la protection y compris lrsquoinclusion de lrsquoanalyse du genre et du handicap dans la conception des programmes la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation est deacuteterminante pour assurer que tout le monde notamment les femmes et filles handica-peacutees a pleinement accegraves aux services et agrave lrsquoassistance dans tous les secteurs y compris pour atteacutenuer le risque de VBG49

Recommandations pour les bailleurs de fonds et gouvernements

Tenir les organisations humanitaires responsables de la satisfaction effective des besoins des personnes handica-peacutees et des individus responsables dans les programmes sur la VBG agrave travers des processus de monitoring et de preacutesentation de rapports ainsi que la mise en exergue de

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pratique positives provenant de diffeacuterentes organisations dans les environnements humanitaires afin drsquoencourager lrsquoobservation des approches tenant compte du handicap et du genre

Plaider pour une plus grande reconnaissance de la multi-tude de preacuteoccupations lieacutees au handicap et au genre y compris la VBG dans tous les instruments internationaux les normes et conventions relatifs au conflit au deacuteplace-ment et agrave lrsquoaction humanitaire Les instruments interna-tionaux peuvent jouer un rocircle deacuteterminant dans la deacutefinition des prioriteacutes pour lrsquoaction humanitaire durant le conflit et le deacuteplacement Les preacuteoccupations speacutecifiques aux femmes et

aux filles et agrave toutes les personnes handicapeacutees doivent ecirctre au cœur des instruments internationaux dans la mesure ougrave elles figurent parmi les populations les plus vulneacuterables durant la crise Un plaidoyer permanent est neacutecessaire aux niveaux international et national pour encourager les gouvernements agrave signer et agrave ratifier tous les instruments pertinents et agrave tenir tous les acteurs concerneacutes responsables de la mise en œuvre inteacutegrale des conventions nouvelles et existantes y compris la Convention relative aux droits des personnes handicapeacutees la Convention sur lrsquoeacutelimination de toutes les formes de discrimi-nation agrave lrsquoeacutegard des femmes et les reacutesolutions du Conseil de seacutecuriteacute sur les femmes la paix et la seacutecuriteacute

Atelier drsquointervenants au Burundi copy Elizabeth SherwoodWRC

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Notes

1 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondiales et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacuteva-lence et conseacutequences sur la santeacute de la violence du parte-naire intime et de la violence sexuelle exerceacutee par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductive-healthpublicationsviolence9789241564625en

2 Ce chiffre est deacutetermineacute par lrsquoestimation globale selon laquelle les 15 pour cent de toute population seront des personnes handicapeacutees (OMS 2011) et selon laquelle 512 millions de personnes sont deacuteplaceacutees par la crise et le conflit agrave travers le monde (HCR 2014)

3 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

4 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

5 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

6 Dans ce rapport les laquo personnes handicapeacutees mentales raquo renvoient aux personnes atteintes drsquoune maladie mentale etou celles qui sont des usagers etou survivants de la psychiatrie Le terme laquo personnes ayant des handicaps sociaux raquo est parfois utiliseacute pour deacutecrire ce groupe de personnes handicapeacutees Reacuteseau mondial des usagers et survivants de la psychiatrie Manuel de mise en œuvre de la Convention des Nations unies relative au droit des per-sonnes handicapeacutees (RMUSP2008) p 9 wrcmsN8o9CH

7 UNHCR Le coucirct humain de la guerre Tendances mondia-les 2013 (2014) httpwwwunhcrorg5399a14f9html

8 Organisation mondiale de la santeacute et Banque mondiale Rapport mondial sur le handicap (2011)

9 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondia-les et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacutevalence et conseacutequences sur la santeacute sur la violence infligeacutee par le partenaire intime et par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductivehealth

publicationsviolence9789241564625en10 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-

lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

11 Ibid 12 Convention des Nations unies relative aux droits des per-

sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde-faultaspnavid=15amppid=150

13 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

14 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

15 CBM Inclusion made easy A quick program guide to dis-ability in development (2012) httpwwwcbmorg articledownloads78851CBM_Inclusion_Made_ Easy_-_com-plete_guidepdf

16 Ibid 17 GSDRC Applied Knowledge Services Understanding gen-

der (nd) httpwwwgsdrcorggotopic-guidesgenderunderstanding-gender

18 Ibid 19 Carolyn Frohmader and Stephanie Ortoleva ldquoThe sexual

and reproductive rights of women and girls with disabili-tiesrdquo (Issues paper presented at the ICPD Beyond 2014 Confeacuterence internationale sur les droits de lrsquohomme La Haye Pays-Bas 7-10 juillet 2013) httpwwdaorgauwp- contentuploads201312issues_paper_srr_wom- en_and_girls_with_disabilities_finalpdf

20 Convention des Nations unies relative aux droits des per-sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde- faultaspnavid=15amppid=150

21 Andrea Hollomotz ldquoDisability oppression and violence Towards a sociological explanationrdquo Sociology vol 47 (2013) pp 477-493 Originally published online 23 No-vember 2012 DOI 1011770038038512448561

22 Centers for Disease Control and Prevention The socio-ecological model a framework for prevention (2015) httpwwwcdcgovviolencepreventionoverviewsocial-ecologicalmodelhtml

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23 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

24 Ces principes directeurs ont eacuteteacute adapteacutes des contributions drsquoune activiteacute meneacutee au Forum drsquoapprentissage interne pour le projet en juin 2014

25 Les DPO sont des organisations repreacutesentatives de per-sonnes handicapeacutees Elles sont geacuteneacuteralement constitueacutees et dirigeacutees par des personnes handicapeacutees

26 LrsquoIMSVBG enregistre le type de violence rapporteacute par les survivants dont le viol les agressions sexuelles les agressions physiques le mariage forceacute le deacuteni des res-sources les opportuniteacutes ou services et les violences psychologiqueseacutemotionnelles

27 Les consultations du personnel VBG en Eacutethiopie et au Burundi ont deacutemontreacute qursquoils avaient une bonne compreacutehen-sion des diffeacuterents types de deacuteficiences et pourraient les identifier sur la base de ces questions et observations fonctionnelles au cours de leurs concertations avec les survivants Il est important toutefois de reconnaicirctre que ce ne sont pas tous les survivants handicapeacutes qui peuvent ecirctre identifieacutes comme ayant un handicap dans les donneacutees de lrsquoIMSVBG

28 Jillian Foster Final report Implications and recommenda-tions for integration of mixed-methods analysis across WRC research Consultancy report submitted to WRC (2014)

29 httpbetterevaluationorgapproaches (accessed 12 August 2014) and httpdeptswashingtoneduccph pdf_filesEvaluationpdf (accessed 12 August 2014)

30 Lrsquooutil laquo Expeacuterience du changement raquo est adapteacute de la technique dite du changement le plus significatif (MSC) La technique MSC est une forme de monitoring et eacutevaluation participatifs qui analysent la prise en compte du change-ment pour deacutecouvrir les changements qui sont les plus consideacutereacutes par les individus et les groupes et pourquoi httpbetterevaluationorgapproaches (consulteacute le 12 aoucirct 2014)

31 Adapteacute de lrsquooutil Before and Now Diagram (page 68) dans the Tools together now 100 participatory tools to mobilize communities for HIVAIDS httpwwwaidsallianceorgassets000000370229-Tools-together-now_originalpdf1405520036

32 Adapted ldquoSummit Workshoprdquo from the Participatory Performance Story Reporting Technique httpwwwclearhorizoncomauwp-contentuploads200905report-on-outcomes-and-get-everyone-involved_the-participatory-performancepdf (accessed 12 August 2014)

33 IRC Formation agrave lrsquointeacutegration de la protection guide du facilitateur (2013) httpwwwglobalprotectionclusterorg_assetsfilesaorsprotection_mainstreamingIRC_Pro-tection_Mainstreaming_Training 20_Facilitators_Guide_March_2013_ENpdf

34 Les donneacutees de lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) indiquent que 120 survivants sur 2 025 enregistreacutes preacutesen-tent un handicap

35 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSGBV (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 5083 pour cent (61 sur 120) des survivants handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes et 32 23 pour cent (614 sur 1905) des survivants non handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 186 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0000

36 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes ont subi des violences psychologiqueseacutemotionnelles contre 2325 pour cent (443 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 342 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0377

37 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 3583 pour cent (43 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un partenaire ou eacutepoux contre 4871 pour cent (928 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1288 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0006

38 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un eacutetranger contre 2273 pour cent (433 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 394 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0316

39 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 83 pour cent (100 sur 120) des survi-

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vants handicapeacutes sont des femmes contre 95 pour cent (1812 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des femmes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 12 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de 0000

40 Au cours du processus de consentement eacuteclaireacute il eacutetait conseilleacute aux femmes de ne pas partager leurs expeacuteriences personnelles et de consentir agrave ce que leurs informations soient utiliseacutees dans des rapports afin drsquoameacuteliorer les programmes au Burundi et dans drsquoautres pays Toutes les femmes handicapeacutees intellectuelles souffraient juste de leacutegegraveres deacuteficiences et par conseacutequent eacutetaient en mesure de comprendre ce processus de consentement mais elles eacutetaient eacutegalement en preacutesence de leurs individus responsables Les questions de groupes de discussion ne portaient pas sur ces informations personnelles Les femmes dans ce groupe toutefois ont continueacute agrave divulguer des expeacuteriences personnelles tout au long de la discussion Tous les participants ont reccedilu des conseils sur les services disponibles aux survivants de la VBG et un soutien perma-nent eacutetait fourni par le personnel WPE de lrsquoIRC

41 Laurie E Powers Rosemary B Hughes and Emily M Lund Interpersonal violence and women with disabilities A re-search update (Harrisburg PA National Resource Center on Domestic Violence 2009)

42 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 1667 pour cent (20 sur 120) des survivants handicapeacutes sont des hommes et 488 pour cent (93 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des hommes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1170 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de Fischer de 0000

43 Les femmes les filles les garccedilons et les hommes handi-capeacutes peuvent subir des violences sur la base du genre et du handicap La contribution speacutecifique de chacun de ces facteurs va varier et les causes sous-jacentes de lrsquooppression et des abus sont souvent complexes et croiseacutees De fait il est difficile de faire la distinction et de reacutepondre seacutepareacutement Degraves lors il srsquoavegravere important de surveiller et reacutepondre agrave toutes les formes de violences et discriminations dans les environnements humanitaires notamment contre les groupes les plus marginaliseacutes au sein de la communauteacute afin de faire progresser lrsquoeacutegaliteacute des genres pour les groupes extrecircmement marginaliseacutes et opprimeacutes au sein de la communauteacute Des reacutesultats agrave

plus grande eacutechelle issus du projet et refleacutetant le caractegravere croiseacute des facteurs genre handicap et drsquoautres facteurs pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes et des rapports de recherche plus deacutetailleacutes sur ce sujet seront disponibles sur le site web de Commission des femmes pour les reacutefugieacutes httpswomensrefugeecom-missionorgprogramsdisabilitiesresearch-and-resourcesdocument945-building-capacity-for-disability-inclusion-in-gender-based-violence-gbv-programming-in-humanitarian-settings-overviewcatid=232

44 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

45 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 325 pour cent (39 sur 120) des survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours suivant lrsquoincident et 4398 pour cent (837 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1148 pour cent est consideacuterable du point de vue statis-tique avec une p-value de Fischer de 0017

46 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG 4083 pour cent (49 sur 120) survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC plus drsquo1 mois apregraves lrsquoincident et 3442 pour cent (655 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes plus drsquo1 moins apregraves lrsquoincident Des tests confir-ment que cette diffeacuterence de 641 pour cent nrsquoest pas consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0166

47 Commission des femmes pour les reacutefugieacutes Strong girls powerful women Program planning and design for ado-lescent girls in humanitarian settings (2014) httpswo-mensrefugeecommissionorgresourcesdocument1036-strong-girls-powerful-women-report

48 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuidelines2005pdf

49 Global Protection Cluster Protection mainstreaming (nd) httpwwwglobalprotectionclusterorgenareas-of-responsibilityprotection-mainstreaminghtml

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Tableau A Reacutesumeacute des pays contextes et activiteacutes meneacutes au cours de la phase 1 du projetPays Contexte opeacuterationnel Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie MyrsquoAni mdash Environnement de camp prolongeacute

Discussions de groupe avec de reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handi-capeacutes et leurs individus responsables (25 participants) leaders communautaires (11 participants) et travailleurs communautaires et travailleurs sociaux (13 participants)

Entretiens avec des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables (4 entretiens mdash 7 personnes)

Consultations avec lrsquoAssociation de handicapeacutes (32 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (19 personnes)

Burundi Bujumbura mdash Environnement urbain

Kinama Mussasa et Bwagiriza mdash

Camps

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes congolais handi-capeacutes et leurs individus responsables (161 participants)

Entretien avec une fille handicapeacutee et son individu responsable (1 entretien mdash 2 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (13 personnes)

Jordanie Zaatari mdash Camp

Irbid Mafraq et Ramtha mdash Envi-ronnements urbains

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus respon-sables (113 participants) et volontaire de la communauteacute de reacutefugieacutes (11 participants)

Entretiens avec des filles handicapeacutees et leurs indi-vidus responsables (2 entretiens mdash 4 personnes)

Consultations avec les acteurs humani-taires (30 personnes)

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Grozny Reacutepublique de Tcheacutetcheacutenie mdash Environnement urbain de reconstruction post-conflit

Discussion de groupe avec les individus respon-sables drsquoenfants handicapeacutes (12 participants)

Entretiens avec des femmes et filles handica-peacutees (11 entretiens mdash 11 personnes)

Consultations de personnels drsquoONG de femmes (16 personnes)

Ces discussions de groupe et entretiens ont eacuteteacute reacutealiseacutes par des ONG partenaires de lrsquoIRC dans le Caucase du Nord

Annexe 1 Reacutesumeacute des activiteacutes entreprises dans la meacutethodologie du projet

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Tableau B Reacutecapitulatif des activiteacutes drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilotePays Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie Discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handicapeacutes et leurs individus responsables (24 participants) et des leaders communautaires (11 participants)

Atelier drsquointervenants (21 personnes)

Burundi Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (89 participants) et des leaders communautaires (10 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (18 participants)

Atelier drsquointervenants (41 personnes)

Jordanie Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus responsables (14 participants)

Entretiens avec les professionnels de la VBG (3 participants)

Des expeacuteriences du changement ont eacuteteacute conduite par le personnel WPE en Jordanie et des entretiens avec des professionnels ont eacuteteacute reacutealiseacutes par teacuteleacutephone

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (26 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (7 participants)

Atelier drsquointervenants (26 personnes)

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Les ateliers drsquointervenants au Burundi en Eacutethiopie et en Caucase du Nord et des expeacuteriences du changement en provenance de Jordanie visaient agrave collecter des messages-cleacutes et recommandations de diffeacuterents groupes impliqueacutes dans le projet sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG Leurs recommandations eacutetaient axeacutees sur les points ci-apregraves

bull Renforcement du plaidoyer sur la non-discrimination

laquo Des sessions de sensibilisation communautaires continues cibleacutees mettant en exergue les droits des personnes handica-peacutees notamment autour des questions relatives aux individus responsables de sexe feacuteminin et masculin raquo (Recommandations provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Consultations permanentes avec les personnes handicapeacutees sur la planification des programmes

laquo Il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne precirctent pas attention agrave nos opinions Nous aimerions rencontrer certaines filles dans un cafeacute ou un endroit uniquement pour filles avec et sans handicap Juste les filles sans adultes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo (Exposeacute du groupe des filles mdash Atelier drsquointervenants Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

bull Mise en exergue des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees

laquo Eacutelaborer un plan ou moyen de partage des expeacuteriences de reacuteussite de personnes handicapeacutees ayant reacuteussi dans des activiteacutes eacuteconomiques et professionnelles Se servir de ces succegraves comme moyen drsquoencourager drsquoautres groupes agrave inclure les personnes handicapeacutees dans ces types de programmes raquo (Recommandation provenant des hommes handicapeacutes mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Renforcement des activiteacutes de sensibilisation et de soutien par les pairs

laquo Effectuer plus de visites agrave domicile chez les femmes et filles handicapeacutees qui sont les plus isoleacutees Eacutelaborer un plan pour des visites reacuteguliegraveres et des contacts entre les eacutequipes [VBG] et leurs familles raquo (Recommandation provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Eacutethiopie)

bull Travail avec les familles

laquo Former un comiteacute drsquoindividus responsables pour donner des conseils sur lrsquoeacutelaboration des programmes Consacrer du temps pour enseigner des leccedilons sur comment ecirctre un meilleur deacutefenseur de la famille fournir des informations sur comment mieux utiliser des systegravemes et ecirctre moins deacutependants des agents de mobilisation communautaire raquo (Recommandation provenant drsquoindividus responsables mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Fourniture de soutien mateacuteriel et de strateacutegies de transport

laquo Recommander la fourniture de transport du fait de la difficile situation financiegravere (ou indemniteacutes de transport) raquo (Entretien avec un individu responsable de sexe feacuteminin mdash Irbid Jordanie)

Annexe 2 Recommandations issues des ateliers des intervenants

Page 7: « Je vois que cela est possibles33660.pcdn.co/wp-content/uploads/2020/04/Je-vois-que... · 2020-04-15 · 2 leur incapacité à laisser les personnes dont elles s’occupent. Pratiques

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mesure que les femmes et les filles Les programmes et activiteacutes destineacutes agrave atteacutenuer le risque de VBG et fournir un soutien aux survivants et donc consideacutereacutes comme des parties inteacutegrantes agrave partir des phases initiales de la reacuteponse humanitaire10

Les personnes handicapeacutees vivant dans des situations de deacuteplacement forceacute sont exposeacutees agrave un risque accru de VBG pendant les crises parce qursquoelles sont laquo moins en mesure de se proteacuteger des dangers deacutependant davantage des autres pour leur survie moins puissantes et moins visibles raquo11 Les individus responsables des personnes handicapeacutees dont la plupart sont les femmes et les filles peuvent eacutegalement ecirctre exposeacutes agrave un risque de VBG eacutetant donneacute que leurs responsabiliteacutes peuvent les empecirccher drsquoacceacuteder aux opportuniteacutes sociales et eacuteconomiques contribuant ainsi agrave leur isolement et deacutependance

La Convention des Nations unies relative au droit des personnes handicapeacutees (CRDPH) exige des Eacutetats Parties qursquoils srsquoassurent que les personnes handicapeacutees soient proteacutegeacutees dans les situ-ations de risque ou de crise humanitaire (article 11) et que la coopeacuteration internationale soit accessible agrave et tienne compte des personnes handicapeacutees (article 32) Elle demande eacutegale-ment aux Eacutetats de laquo veiller agrave ce que les services de protection tiennent compte de lrsquoacircge du sexe et du handicap des inteacute-resseacutes raquo (article 16)12

Toutefois des recherches indiquent que les personnes handi-capeacutees nrsquoont pas un accegraves aux programmes relatifs agrave la VBG eacutegal agrave celui drsquoautres membres de communauteacutes dans des contextes humanitaires Par exemple Human Rights Watch a publieacute un document selon lequel les survivantes handicapeacutees en Ouganda pendant le conflit avaient un accegraves limiteacute aux

services drsquointervention y compris les services meacutedicaux et la justice13 Les femmes et filles handicapeacutees restent largement exclues des programmes de preacutevention y compris les multiples initiatives drsquoautonomisation de la femme visant agrave briser le cycle de vulneacuterabiliteacute agrave la violence Les adolescents et jeunes handi-capeacutes sont souvent exclus de lrsquoeacuteducation agrave la santeacute sexuelle et reproductive des moyens de subsistance et des programmes de soutien par les pairs qui pourraient reacuteduire leur exposition aux VBG dans ces contextes14 Enfin peu drsquoeacutetudes ont exploreacute le risque de VBG pour les personnes handicapeacutees dans ces contextes qui sont largement les femmes et les filles

Les professionnels de la violence baseacutee sur le genre opeacuterant dans des contextes humanitaires sont de plus en plus conscients de lrsquoaccroissement des risques de VBG auxquels les personnes handicapeacutees sont exposeacutees et reconnaissent la neacutecessiteacute drsquoameacuteliorer lrsquoaccessibiliteacute et leur inclusion dans les programmes relatifs agrave la VBG agrave ce jour toutefois il nrsquoy a eu aucune eacutevaluation des strateacutegies de promotion de lrsquoinclusion du handicap dans les activiteacutes relatives agrave la VBG dans les envi-ronnements humanitaires aucun exemple deacutetailleacute de pratiques positives et peut drsquoorientations sur les programmes visant agrave assister les professionnels sur le terrain

De 2013 agrave 2015 lrsquoInternational Rescue Committee (IRC) et la Commission des femmes pour les reacutefugieacutes (WRC) ont meneacute un projet destineacute agrave renforcer les capaciteacutes et contribuer agrave la base factuelle sur les strateacutegies efficaces pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG dans les environnements affecteacutes par le conflit Ce rapport document les reacutesultats du projet identifie les pratiques positives drsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes relatifs agrave la VBG et conclut sur des recommandations pour faire progresser lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de VBG dans le secteur humanitaire

Qursquoest-ce que lrsquoinclusion du handicap

Le terme laquo inclusion du handicap raquo renvoie agrave un large eacuteventail de strateacutegies visant agrave promouvoir la pleine et eacutegale participa-tion des personnes handicapeacutees dans la socieacuteteacute Lrsquoinclusion du handicap dans les contextes humanitaires serait reacutealiseacutee agrave travers une approche agrave deux volets qui integravegre aussi bien les questions de handicap que la participation des personnes handicapeacutees dans tous les aspects de lrsquoeacutelaboration et de la mise en œuvre des programmes et engage des actions cibleacutees pour satisfaire leurs besoins speacutecifiques et les autono-miser agrave participer entiegraverement15

Lrsquoimpact du handicap vont au-delagrave des individus et affecte les meacutenages et communauteacutes renforccedilant la pauvreteacute et entra-vant le deacuteveloppement humain et social16 agrave ce titre les indi-

Qursquoest-ce que la violence baseacutee sur le genre

La violence baseacutee sur le genre renvoie agrave laquo tout acte preacutejudiciable perpeacutetreacute contre la volonteacute une personne et qui est baseacute sur des diffeacuterences attribueacutees socialement (notamment le genre) entre les hommes et les femmes Elle inclut les actes qui infligent des peines ou souf-frances physiques mentales ou sexuelles des menaces ou drsquoautres actes tels que la coercition et drsquoautres priva-tions de liberteacute perpeacutetreacutes dans un cadre aussi bien public que priveacute raquo(IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions contre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humanitaire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015))

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vidus responsables et membres de la famille des personnes handicapeacutees peuvent eacutegalement faire face agrave la reacuteduction des opportuniteacutes lrsquoexclusion sociale et la stigmatisation Les programmes relatifs agrave la VBG doivent par conseacutequent tenir compte de la faccedilon dont le handicap affecte les individus les membres de famille et la communauteacute dans lrsquoensemble lors du deacuteveloppement des strateacutegies drsquoinclusion

Lrsquointersection du genre du handicap et du deacuteplacement

Les causes profondes de la VBG sont les ineacutegaliteacutes struc-turelles et systeacutematiques entre les genres les normes de genres sous-jacentes les abus de pouvoir accrus entre les hommes et les femmes en tant que groupes sociaux La violence contre les femmes et les filles constitue agrave la fois une conseacutequence et une cause de cette ineacutegaliteacute renforceacutee par le deacutesavantage eacuteconomique et la deacutependance et les espaces sociaux restreints Plusieurs individus toutefois ne connais-sent pas des ineacutegaliteacutes structurelles et des pouvoirs ineacutegaux dus au genre seul et drsquoautres facteurs tels que lrsquoethniciteacute et la race la religion lrsquoacircge lrsquoorientation sexuelle le statut socioeacuteconomique et le handicap contribuent souvent agrave la marginalisation drsquoun individu dans la socieacuteteacute17

Les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables qui ont eacuteteacute deacuteplaceacutes du fait des crises et des conflits connaissent des formes multiples croiseacutees et parfois se renforccedilant mutuellement de discrimi-nation et drsquooppression en plus de leur risque de violence y compris les VBG Pour les femmes et les filles en particu-lier les situations de crise exacerbent et accroissent les risques auxquels elles sont deacutejagrave exposeacutees en temps de paix Lorsqursquoagrave cela srsquoajoute la discrimination et lrsquooppression lieacutees au handicap et avec les exigences de la prise en charge les violences auxquelles les femmes font faces sont davantage consideacuterables Approcher les VBG agrave travers une analyse inter-sectorielle nous aide agrave mieux comprendre les multiples iden-titeacutes et expeacuteriences des personnes handicapeacutees18 y compris lrsquoineacutegaliteacute et la discrimination entre les hommes et les femmes et au sein de sous-ensembles drsquohommes et des femmes19 qui faccedilonneraient singuliegraverement leur expeacuterience des VBG et peuvent ecirctre utiliseacutees pour ameacuteliorer la fourniture de services le plaidoyer et les prioriteacutes du programme

Suivant la description faite dans la CRDPH le handicap est le reacutesultat des interactions entre les deacuteficiences et drsquoautres barriegraveres sociales20 Les personnes handicapeacutees ne sont pas plus vulneacuterables agrave la violence du fait de leur deacuteficience mais plutocirct parce qursquoelles sont perccedilues comme eacutetant diffeacuterentes ont moins de pouvoir et un statut infeacuterieur sont marginaliseacutees et sont mecircme directement cibleacutees pour la violence21 Par

conseacutequent ce projet visait non seulement agrave comprendre la vulneacuterabiliteacute individuelle aux VBG mais eacutegalement comment les relations les facteurs communautaires et sociaux lieacutes aussi bien au genre qursquoau handicap dans le contexte de deacuteplace-ment augmentent le risque de violence pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables22

Principes directeurs de lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Les principes suivants ont eacuteteacute deacutefinis au cours des phases initi-ales du projet afin drsquoorienter les professionnels de la VBG Ces principes sont destineacutes agrave compleacuteter et agrave renforcer lrsquoapproche centreacutee sur le survivant dans les programmes relatifs agrave la VBG qui laquo vise agrave creacuteer un environnement propice dans lequel les droits drsquoun survivant de la VBG sont respecteacutes et sa seacutecuriteacute assureacutee et au sein duquel le survivant est traiteacute avec digniteacute et respect Lrsquoapproche aide agrave promouvoir le relegravevement drsquoun survivant en renforccedilant sa capaciteacute agrave identifier et agrave exprimer ses besoins et souhaits ainsi que sa capaciteacute agrave prendre des deacuteci-sions sur les interventions eacuteventuelles raquo23

Le droit agrave la participation et agrave lrsquoinclusion Les profession-nels de la VBG doivent reconnaicirctre la diversiteacute de la population qursquoils servent y compris les diffeacuterents risques auxquels sont exposeacutes les femmes filles et garccedilons ayant diffeacuterents types de handicaps dans les environnements humanitaires et le besoin de rendre les services et les activiteacutes accessibles agrave et impor-tants pour ces groupes Lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et des individus responsables notamment les femmes et les filles constituer une composante essentielle de leur travail et non quelque chose de laquo speacutecial raquo ou de distinct

Se focaliser sur la personne en geacuteneacuteral et non sur son handicap Les professionnels de la VBG doivent reconnaicirctre que les personnes handicapeacutees ont des expeacuteriences de vie des aptitudes et capaciteacutes des recircves et des objectifs Elles ont plusieurs identiteacutes mentors leaders femmes megraveres sœurs amis et voisins

Ne pas faire de suppositions Les professionnels de la VBG ne doivent pas supposer qursquoils savent ce qursquoune personne handicapeacutee veut ou ressent ou qursquoils savent ce qui est meilleur Ne pas supposer que parce qursquoune personne est handicapeacutee elle est incapable de faire certaines choses ou ne souhaitent pas participer agrave certaines activiteacutes Prendre le temps de les consulter explorer leurs inteacuterecircts et leur donner des opportu-niteacutes tout comme avec drsquoautres survivants des VBG

Identifier et utiliser les forces et les capaciteacutes travailler avec les personnes handicapeacutees ainsi que leurs membres de famille

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pour identifier leurs aptitudes et capaciteacutes et les utiliser pour la conception la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des programmes relatifs agrave la VBG Les personnes handicapeacutees sont les experts de leur handicap et peuvent fournir des orientations deacutetermi-nantes sur comment adapter les programmes et activiteacutes afin de mieux les servir Les plans drsquoactions individuels doivent ecirctre eacutelaboreacutes sur la base des capaciteacutes des individus

Mettre lrsquoaccent sur laquo travailler avec raquo Les deacutecisions concer-nant les personnes handicapeacutees notamment les femmes et les

filles sont souvent prises par drsquoautres personnes y compris les membres de la famille les individus responsables partenaires et mecircme les prestataires de services Les professionnels de la VBG doivent au contraire adopter lrsquoapproche qui consiste agrave travailler avec des personnes handicapeacutees agrave travers un processus collaboratif qui identifie leurs preacuteoccupations prior-iteacutes et objectifs eacuteviter de renforcer les dynamiques de pouvoir neacutegatives en prenant les deacutecisions pour eux et les aider plutocirct agrave deacutevelopper leur propre sens de lrsquoorganisation et pouvoir de

Scheacutema 1 Pouvoir et ineacutegaliteacute mdash Exemples de lrsquointersection entre le genre le handicap et le deacuteplacement

Genre

Ineacutegaliteacute structurelle Discrimina-tion sociale Rocircles sexosociaux

(feacuteminiteacutemasculiniteacutesexualiteacute) Controcircle des ressources

et prise de deacutecisions

DeacuteplacementInseacutecuriteacute

Changement danslrsquoenvironnement physique

Accroicirctre la probabiliteacute de nou-velles

deacuteficiences ou handicapsPerte de structures de soutien social

Reacuteduction des opportuniteacutesde geacuteneacuteration des revenus

Limitation de la fourniture desservices speacutecifiques au handicap

HandicapIneacutegaliteacute structurelleAttitudes neacutegatives

Perceptions drsquoincapaciteacuteExclusion sociale

Autonomie restreinteDeacutependance vis-agrave-vis des

individus responsablesStigmatisation de la sexualiteacute

et des relationsBarriegraveres dans lrsquoenvironnement

Pouvoir et

statut reacuteduits dans les

relations meacutenageset communauteacutes

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prise de leurs propres deacutecisions

Travailler avec les individus responsables et les familles Le handicap affecte eacutegalement les membres des familles notam-ment les femmes et les filles qui peuvent jouer le rocircle drsquoindividu responsable Les professionnels de la VBG doivent chercher agrave comprendre les preacuteoccupations les prioriteacutes et objectifs des individus responsables et pour soutenir et renforcer les rela-tions saines et lrsquoeacutequilibre des dynamiques de pouvoir entre les individus responsables les personnes handicapeacutees et drsquoautres membres de la famille24

Meacutethodologie du projet

Ce projet reacutealiseacute de 2013 agrave 2015 visait agrave ameacuteliorer lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les activiteacutes relatives agrave la VBG dans les environnements humanitaires par

i lrsquoidentification des eacutecueils et des opportuniteacutes drsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG dans les environnements humanitaires

ii le pilotage et lrsquoeacutevaluation des actions qui encouragent lrsquoinclusion de personnes handicapeacutees et leurs familles au sein des programmes Protection et promotion de la femme (WPE) de lrsquoIRC dans quatre pays agrave savoir lrsquoEacutethiopie le Burundi la Jordanie et le Caucase du Nord en Feacutedeacuteration de Russie et

iii la documentation et le partage des strateacutegies efficaces des outils et ressources pour lrsquoinclusion du handicap au sein de la communauteacute humanitaire dans son ensemble

Phase 1 Eacutevaluation initiale des programmes relatifs agrave la VBG dans des pays pilotes (aoucirct - octobre 2013)

La premiegravere phase du projet visait agrave comprendre les besoins et les capaciteacutes des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables dans des environnements humanitaires en rela-tion avec les VBG identifier les barriegraveres potentielles et les facilitateurs de lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion dans les activiteacutes relatives aux VBG et enfin collecter des ideacutees sur comment combler les vides dans les programmes Quatre programmes WPE de lrsquoIRC ont eacuteteacute identifieacutes pour participer au projet mdash Eacutethiopie Burundi Jordanie et Caucase du Nord en Feacutedeacuteration de Russie Ces programmes ont eacuteteacute seacutelectionneacutes parce que leur personnel avaient exprimeacute leur inteacuterecirct et engagement agrave inclure le hand-icap et ensemble ils refleacutetaient diffeacuterentes reacutegions contextes opeacuterationnels (par ex reacutefugieacutes urbains et en camps deacuteplace-ments nouveaux et prolongeacutes reconstructions post-conflit) et types drsquoactiviteacutes relatives aux VBG (ex services de reacuteponse mobilisation communautaire autonomisation eacuteconomique et renforcement des mouvements des femmes)

Discussions au sein de groupes et entretiens individuels avec des personnes handi-capeacutees et individus responsables

Le Programme handicap de la WRC a aideacute le personnel de lrsquoIRC dans chacun des pays pilotes agrave rassembler des infor-mations chez les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables Cela srsquoest effectueacute agrave travers des discussions de groupe et des entretiens individuels avec les femmes

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les filles garccedilons et hommes handicapeacutes et leurs individus responsables ainsi que des leaders communautaires dans certains contextes Les participants inteacuteresseacutes eacutetaient identi-fieacutes agrave travers des activiteacutes de sensibilisation communautaire et reacutefeacutereacutes par drsquoautres organisations y compris les organisa-tions de personnes handicapeacutees (DPO)25 Toutes les activiteacutes eacutetaient meneacutees dans les langues locales avec le concours drsquointerpregravetes

Plus de 330 personnes ont participeacute dans les quatre pays 221 personnes handicapeacutees (126 femmes 95 hommes) et 113 individus responsables (76 femmes 37 hommes) le quart des participants eacutetant acircgeacutes de moins de 24 ans La plupart des participants handicapeacutes avaient un handicap physique et intellectuel

Un total de 25 discussions de groupe ont eacuteteacute conduites dans cette eacutevaluation 14 discussions de groupe avec les femmes handicapeacutees et individus responsables de sexe feacuteminin neuf discussions de groupe avec les hommes handicapeacutes et indi-vidus responsables de sexe masculin et deux discussions de groupe avec des leaders communautaires et travailleurs communautaires

Des discussions de groupe distinctes ont eacuteteacute conduites avec les hommes et les femmes afin de collecter des informations speacutecifiques sur la VBG pour ces diffeacuterents groupes Les discussions de groupe comprenaient eacutegalement des activiteacutes participatives agrave lrsquoexemples des eacutetudes de cas visant agrave identi-fier la connaissance des services pour les survivants et des exercices de classement pour deacuteterminer les activiteacutes relatives aux VBG dont ils eacutetaient les plus informeacutes dans la commu-nauteacute Dans certains contextes de plus petits groupes eacutetait employeacutes pour obtenir les points de vue des adolescentes et des jeunes femmes handicapeacutees ou pour collecter des infor-mations aupregraves de personnes utilisant le langage des signes

Des entretiens individuels ont eacutegalement eacuteteacute reacutealiseacutes pour faciliter la participation de ceux qui nrsquoeacutetaient pas en mesure de participer aux groupes de discussion Cette approche eacutetait plus couramment utiliseacutee avec les personnes preacutesentant un handicap physique qui eacutetaient confineacutees agrave leurs maisons et celles preacutesentant des handicaps mentaux et intellectuels qui preacutefeacuteraient participer dans des environnements plus familiers ou neacutecessitaient des approches de communication plus indi-vidualiseacutees Dans la mesure du possible les entretiens eacutetaient reacutealiseacutes directement avec les personnes handicapeacutees Dans certains cas lorsqursquoaucune meacutethode de communication ne pouvait ecirctre eacutetablie les informations eacutetaient collecteacutees aupregraves des individus responsables Les personnes handicapeacutees restaient toutefois dans le processus afin de pouvoir eacutecouter les discussions et participer dans la mesure du possible et le

personnel pouvait continuer agrave apprendre davantage sur leurs aptitudes de communication

Voir Annexe 1 Tableau A (p 39) pour un reacutesumeacute des pays contextes et activiteacutes meneacutes au cours de la phase 1 du projet

Consultations avec les acteurs humanitaires

Agrave travers des entretiens informels et des discussions par petit groupe le personnel de lrsquoIRC des organisations partenaires drsquoautres ONG et organismes des Nations unies ont donneacute leur lectures des barriegraveres agrave lrsquoaccegraves et agrave lrsquoinclusion dans les activiteacutes relatives agrave la VBG pour les personnes handicapeacutees ainsi que les besoins de deacuteveloppement des capaciteacutes des professionnels de la VBG

Analyse des donneacutees de lrsquoIMSVBG

Le Systegraveme de gestion des informations sur la violence baseacutee sur le genre (IMSVBG) lanceacute en 2007 par lrsquoIRC le FNUAP et le HCR collecte des informations anonymes sur la deacutemographie les types de violences et les deacutetails de lrsquoincident26 et suivre les orientations faites pour les survivants ayant recours aux pres-tataires de services sur la VBG Ces donneacutees collecteacutees au Burundi et en Eacutethiopie de 2012 agrave 2013 eacutetaient deacutesagreacutegeacutees pour le handicap et analyseacutees pour documenter les tendances de violence chez les survivants handicapeacutes compleacutetant les reacutesultats qualitatifs issus des groupes de discussion et entretiens individuels LrsquoIMSVBG en Jordanie et au Caucase du Nord nrsquoeacutetait pas opeacuterationnel au cours de cette peacuteriode et de fait aucun ensemble de donneacutees compareacutees nrsquoeacutetait disponible pour analyse au cours de cette phase du projet pour ces pays

Le handicap eacutetait identifieacute soit par les survivants eux-mecircmes soit par les professionnels de la VBG au cours de leur consultation avec le survivant27 Le nombre de survivants handicapeacutes ayant pris attache avec lrsquoIRC au Burundi et en Eacutethiopie eacutetait infime De fait il eacutetait difficile de tirer des conclusions plus globales agrave partir de ces donneacutees Les donneacutees contenues dans ce rapport comprennent uniquement des informations provenant des survi-vants qui ont consenti agrave partager leurs informations agreacutegeacutees Elles concernent les cas rapporteacutes et ne sont aucunement repreacutesentatives de lrsquoincidence totale ou la preacutevalence des VBG au Burundi et en Eacutethiopie

Analyse des donneacutees

Une analyse preacuteliminaire des donneacutees a eacuteteacute reacutealiseacutee au niveau national au cours des visites de terrain en 2013 pour deacutefinir les activiteacutes pilotes approprieacutees pour la mise en œuvre Elle a eacuteteacute suivie drsquoune analyse de donneacutees plus complegravete en 2014 qui a porteacute sur les thegravemes communs agrave diffeacuterents pays et contextes Le codage theacutematique des discussions de groupe et notes

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drsquointerview provenant du Burundi drsquoEacutethiopie et de Jordanie a eacuteteacute entrepris par deux codeurs et analyseacute sur la base des questions de recherche via le logiciel NVivo Les moyens eacutetaient calculeacutes par groupe et nombre de participants afin de reacuteduire les erreurs qui deacutecouleraient du recours agrave diffeacuterentes tailles drsquoeacutechantillons entre les trois pays La discussion de groupes et les notes drsquointerview nrsquoeacutetaient pas disponibles pour la Caucase du Nord ougrave les partenaires locaux ont conduit lrsquoeacutevaluation et eacutetaient par conseacutequent exclus du codage theacutematique Les donneacutees de lrsquoIMSVBG de 2012 et 2013 au Burundi et en Eacutethiopie eacutetaient analyseacutees au moyen de STATA pour identifier des thegravemes parallegraveles dans les donneacutees quantitatives et pour localiser des relations importantes et la variation entre des variables et au sein de sous-cateacutegories de variables28

Phase 2 Activiteacutes visant agrave renforcer lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG dans les pays pilotes (septembre 2013 - octobre 2014)

La deuxiegraveme phase du projet eacutetait focaliseacutee sur la mise en œuvre des activiteacutes pilotes visant agrave promouvoir lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion des activiteacutes de preacutevention et de reacuteponse aux VBG

Actions pilotes et programmes nationaux de WPE

Chaque programme WPE de lrsquoIRC eacutetait soutenu pour conce-voir et mettre en œuvre des actions pilotes sur la base des informations et suggestions collecteacutees chez les personnes handicapeacutees et les individus responsables au sein de groupes de discussion et lors des entretiens En ce qui concerne les programmes WPE ils eacutetaient axeacutes particuliegraverement sur les besoins des femmes et des filles handicapeacutees et ceux des femmes en tant qursquoindividus responsables Les hommes et les garccedilons handicapeacutes et les individus responsables toute-fois eacutetaient inclus dans les activiteacutes communautaires sur la VBG Les partenaires drsquoautres acteurs humanitaires et leaders communautaires eacutetaient eacutegalement impliqueacutes dans ce processus dans certains pays agrave travers des ateliers de planifi-cation des actions Les eacutequipes de WPE de lrsquoIRC ont ensuite mis en œuvre ces actions sur une peacuteriode pilote de 12 mois dans le projet

Outils et ressources pour professionnels de la VBG

Au cours de cette deuxiegraveme phase du projet lrsquoIRC et la WRC ont eacutelaboreacute des projets drsquooutils pour aider agrave promou-voir lrsquoinclusion du handicap dans les activiteacutes du programme sur la VBG et pour renforcer la capaciteacute et les aptitudes du personnel du programme VBG agrave assurer une gestion de cas approprieacutee centreacutee sur le survivant aux personnes handi-capeacutees Ces outils et ressources eacutetaient partageacutees avec les programmes nationaux agrave des fins de test et de feedback En outre les outils seacutelectionneacutes eacutetaient adapteacutes pour les profes-sionnels de la VBG provenant drsquoautres organisations et sont disponibles dans Trousse agrave outils pour professionnels de la VBG sur httpwrcmsdisability_GBV or wwwgbvre-spondersorg

Phase 3 Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG (septembre - novembre 2014)

Au cours de la troisiegraveme phase du projet le Programme handicap de la WRC a animeacute lrsquoeacutevaluation participative avec lrsquoIRC Programmes et partenaires nationaux WPE Lrsquoeacutevaluation visait agrave identifier

Personnel du programme WPE menant des activiteacutes de groupe avec des adolescentes et des adolescents handica-peacutes et leurs individus responsables mdash Jordaniecopy IRC Jordanie

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bull Reacutesultats mdash Changements dans la capaciteacute des profession-nels de la VBG agrave inclure les personnes handicapeacutees et les individus responsables dans leur travail les facteurs qui ont contribueacute agrave des changements positifs (facilitateurs) et les eacutecueils (barriegraveres) actuels

bull Reacutesultats mdash Changements dans lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables dans les activiteacutes preacutevention et de reacuteponse aux VBG les facteurs qui ont contribueacute agrave des changements positifs (facilitateurs) et les eacutecueils (barriegraveres) actuels

Une approche participative a eacuteteacute choisie pour engager les inter-venants et beacuteneacuteficiaires dans le processus drsquoeacutevaluation en tant que partenaires non seulement dans la collecte de donneacutees mais eacutegalement dans la deacutetermination du type de change-ment qui importe le plus Les approches participatives visaient eacutegalement agrave faciliter un processus drsquoapprentissage baseacute sur la reacuteflexion en cours entre les beacuteneacuteficiaires (aussi bien les personnes handicapeacutees et professionnels de la VBG) et pour promouvoir la collaboration entre les intervenants au-delagrave de la dureacutee de vie du projet Lrsquoeacutevaluation a offert lrsquoopportuniteacute agrave ces intervenants de reacutefleacutechir ensemble sur lrsquoeacutevolution du projet de geacuteneacuterer les leccedilons apprises et de planifier les prioriteacutes futures

pour lrsquoinclusion du handicap dans leurs programmes perti-nents29

La meacutethodologie de lrsquoeacutevaluation participative comprenait

i la collecte drsquolaquo expeacuteriences du changement raquo30 provenant de personnes handicapeacutees drsquoindividus responsables et de leaders communautaires impliqueacutes dans le projet util-isant le contage verbal le dessin et la photo-interview

ii un exercice drsquoauto-eacutevaluation participative avec les profes-sionnels de la VBG 31 et

iii un Atelier drsquointervenants32 pour partager les expeacuteri-ences de reacuteussite et les deacutefis discuter des facteurs qui ont contribueacute aux succegraves et identifier les prioriteacutes de la collaboration actuelle

Plus de 150 personnes handicapeacutees (57 femmes et 31 hommes) et individus responsables (50 femmes et 21 hommes) ont participeacute au processus drsquoeacutevaluation en Eacutethi-opie au Burundi en Jordanie et au Caucase du Nord parmi lesquels 56 pour cent eacutetaient handicapeacutees 65 pour cent eacutetaient des femmes et filles et un tiers eacutetaient acircgeacutees de moins de 24 ans La majoriteacute des personnes handicapeacutees participant agrave lrsquoeacutevaluation avaient un handicap physique et auditif

Activiteacute participative avec des professionnels de la VBG mdash Burundi copy Elizabeth SherwoodWRC

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Voir Annexe 1 Tableau B (p 40) pour un reacutesumeacute des interv-enants et beacuteneacuteficiaires engageacutes dans lrsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilote et Annexe 2 Reacutesumeacute des recom-mandations issues des ateliers des intervenants (p 41)

Analyse des risques et consentement

Les principes drsquointeacutegration de la protection eacutetaient utiliseacutes pour entreprendre une analyse des risques et pour planifier des strateacute-gies drsquoatteacutenuation approprieacutees dans chaque pays Lrsquointeacutegration de la protection est laquo le processus agrave travers lequel les principes de droits de lrsquohomme y compris la non-discrimination lrsquoaccegraves reacuteel la sucircreteacute et la digniteacute sont reconnus et reacutealiseacutes dans la concep-tion et la mise en œuvre des programmes raquo33 Le personnel WPE eacutetait preacutesent agrave chaque activiteacute pour fournir des informations sur les services disponibles et pour initier les orientations pour les personnes ayant besoin de soutien suppleacutementaire Les programmes et partenaires de WPE sont resteacutes en activiteacute dans tous les quatre pays tout au long et agrave la fin du projet facilitant ainsi lrsquoidentification et le suivi de tout reacutesultat neacutegatif inattendu issu des activiteacutes du projet

La participation agrave toutes les activiteacutes eacutetait volontaire et le consentement eacuteclaireacute eacutetait obtenu de personnes handicapeacutees drsquoindividus responsables et drsquoautres intervenants qui eacutetaient disposeacute agrave participer Les adultes (plus de 18 ans) ont donneacute un consentement global apregraves un briefing sur chaque activiteacute Pour les participants inteacuteresseacutes acircgeacutes de moins de 18 ans (par exemple les adolescentes) le consentement verbal eacutetait eacutegale-ment demandeacute agrave leur parent ou tuteur Il eacutetait demandeacute agrave certains adultes ayant des handicaps intellectuels drsquoinviter un individu responsable de confiance un membre de la famille ou ami de leur choix agrave participer avec eux au processus de consentement etou des activiteacutes reacuteelles Le consentement eacutecrit a eacuteteacute obtenu de tous les individus qui sont identifiables agrave travers des photos et des expeacuteriences personnelles dans ce rapport

Phase 1 Eacutevaluation initiale des programmes de VBG dans les pays pilotes

Plusieurs problegravemes-cleacutes ont eacuteteacute poseacutes au cours de lrsquoeacutevaluation initiale et doivent ecirctre pris en compte lors de la conception ou lrsquoadaptation des programmes sur la VBG afin drsquoinclure des personnes handicapeacutees et individus responsables Il srsquoagit entre autres des reacutesultats sur les types de VBG subies par les femmes et les filles handicapeacutees ainsi que les violences subies par les hommes et les garccedilons handicapeacutes les facteurs qui contribuent agrave cette violence et les barriegraveres auxquelles font face les personnes handicapeacutees dans lrsquoaccegraves aux programmes et services relatifs agrave la VBG dans les contextes humanitaires Les reacutesultats de cette section sont tireacutes de lrsquoanalyse des donneacutees en provenance de Jordanie du Burundi et drsquoEacutethiopie

Violence subie par les personnes handicapeacutees et les individus responsables

Les personnes handicapeacutees les individus responsables et leaders communautaires sur les sites du projet au Burundi en Eacutethiopie et en Jordanie ont rapporteacute que les personnes handi-capeacutees subissaient des VBG au sein de leurs communauteacutes en deacuteplacement et que les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin eacutetaient perccedilus comme les plus exposeacutees Les donneacutees en provenance drsquoEacutethiopie et du Burundi indiquaient qursquoenviron 6 pour cent des survivants rapportant des VBG agrave lrsquoIRC ont un handicap34 Le type de plus courant de VBG rapporteacute dans les discus-sions de groupe dans tous les pays eacutetait la violence sexuelle y compris le viol et les agressions sexuelles suivie de la violence eacutemotionnelle et lrsquoexploitation De la mecircme maniegravere les donneacutees de lrsquoIMSVBG en provenance drsquoEacutethiopie ou du Burundi indiquent que le type le plus courant de VBG pour lequel les personnes handicapeacutees recherchaient lrsquoassistance de lrsquoIRC (hommes et femmes confondus) eacutetait le viol (51 pour cent des survivants handicapeacutes qui se sont prononceacutes35) suivi des violences psychologiqueseacutemotionnelles (27 pour cent des survivant handicapeacutes qui se sont prononceacutes36) Parmi les survivants handicapeacutes rapportant tout type de VBG agrave lrsquoIRC les donneacutees de lrsquoIMSVBG indiquaient que lrsquoauteur preacutesumeacute le plus courant eacutetait un partenaire intime ou un ex-partenaire agrave 36 pour cent37 suivi des eacutetrangers agrave 27 pour cent38

VBG contre les femmes et les filles

Les donneacutees relatives agrave lrsquoIMSVBG collecteacutees au Burundi et

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en Eacutethiopie indiquent que 83 pour cent des survivants handi-capeacutes ayant recours aux services de lrsquoIRC sont des femmes39

Violence sexuelle

Les violences sexuelles ont eacuteteacute signaleacutees dans tous les pays le viol eacutetant le plus souvent examineacute au Burundi pays dans lequel des femmes ont deacuteclareacute avoir eacuteteacute victimes drsquoabus sexuels sur une base reacuteguliegravere abus perpeacutetreacutes par de nombreux auteurs40 Dans les trois pays les participants au groupe de discussion sont drsquoavis que les femmes et les filles ayant un handicap intellectuel sont plus exposeacutees aux violences sexuelles suivies des personnes handicapeacutees physiques et mentales Les participants ont releveacute que le viol commis sur les femmes et filles handicapeacutees mentales et intellectuelles est souvent identifieacute par la famille ou le prestataire de services uniquement lorsque la victime tombe enceinte eacutegalement que de nombreuses survivantes au viol peuvent porter les enfants des auteurs de la violence sans jamais deacutevoiler cette violence

laquo Les femmes et les filles sont les plus vulneacuterables agrave la violence sexuelle mais dans de nombreux cas ne veulent pas en parler De nombreuses femmes ceacutelibataires ont des enfants chaque anneacutee mais ne reacutevegravelent jamais lrsquoidentiteacute du pegravere raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes camp de Bwagiriza Burundi)

Les abus sexuels perpeacutetreacutes par des eacutetrangers contre des adolescents handicapeacutes intellectuels ont eacuteteacute signaleacutes en Jordanie (filles et garccedilons) ce qui pousse certains individus responsables de jeunes personnes handicapeacutees agrave les enfermer agrave la maison afin de les proteacuteger contre de nouvelles violences

laquo Sa fille est tregraves active et aime sortir mecircme lorsqursquoil fait nuit Une nuit elle srsquoest rendue chez des voisins et agrave son retour elle semblait diffeacuterente Elle lui a demandeacute ce qui srsquoeacutetait passeacute et elle a expliqueacute que certains garccedilons lui avaient enleveacute ses sous-vecirctements raquo

(Teacutemoignage de la megravere drsquoune adolescente atteinte du syndrome de Down au cours drsquoune discussion de groupe dans le camp de reacutefugieacutes de Zaatari en Jordanie)

Le type le plus courant de violence sexuelle signaleacute dans les centres urbains en Jordanie eacutetait le harcegravelement et lrsquoexploitation sexuels commis par les hommes de la commu-nauteacute qui ciblaient les femmes des hommes handicapeacutes lorsqursquoelles se promenaient dans la communauteacute sans ecirctre accompagneacutees par un homme car il nrsquoeacutetait pas admis qursquoune

femme sorte seule

laquo Un jour alors que je rentrais de chez mon fregravere Un taxi srsquoest arrecircteacute et jrsquoai poseacute la question suivante savez-vous ougrave je peux obtenir un precirct drsquoargent Lrsquohomme a reacutepondu vient avec moi et nous nous occuperons de toi Jrsquoeacutetais apeureacutee agrave lrsquoideacutee qursquoil me transporte raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin agrave Mafraq Jordanie)

Violence infligeacutee par le partenaire intime

Il est de notorieacuteteacute publique que la violence infligeacutee par le partenaire intime (VPI) est le type le plus courant de VBG auquel les femmes font face et un taux plus eacuteleveacute a eacuteteacute releveacute chez les femmes handicapeacutees par rapport aux femmes non-handicapeacutees41 Les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin au Burundi et en Jordanie ont teacutemoigneacute ecirctre victimes de violence sexuelle physique et psychologique infligeacutee par leurs partenaires intimes

Les femmes handicapeacutees au Burundi ont deacuteclareacute que leurs partenaires ne les laquo valorisent raquo pas autant que les femmes non handicapeacutees et sont moins susceptibles de les consi-deacuterer comme des partenaires eacuteventuelles et convenables pour le mariage Les hommes handicapeacutes ont corroboreacute ce point de vue dans leurs groupes de discussion en indiquant une preacutefeacuterence pour une femme sans handicap Les femmes et les hommes ont deacuteclareacute que les femmes handicapeacutees sont constamment victimes de viol dans leurs relations

laquo Pour une femme handicapeacutee il est encore plus difficile de trouver le mariage Les hommes ne veulent pas lrsquoeacutepouser mais cherchent plutocirct agrave profiter drsquoelle (laquo se soulager raquo) et elle ne peut pas se deacutefendre Et lorsqursquoelle a perdu sa virginiteacute ils veulent encore moins lrsquoeacutepouser raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes Bujumbura Burundi)

Les femmes handicapeacutees marieacutees ont fait eacutetat de ce que leurs maris les empecircchaient de participer aux activiteacutes familiales pour eacuteviter la honte et lrsquoembarras Elles ont eacutegalement signaleacute que leurs eacutepoux ont souvent des relations extra-conjugales ce qui est non seulement une source drsquolaquo humiliation raquo mais elles avaient eacutegalement peur des eacuteventuelles conseacutequences pour la santeacute car elles se sentaient incapables de proposer des rapports sexuels proteacutegeacutes agrave leurs partenaires

laquo Vous ne pouvez pas lui refuser votre corps

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quand il revient vers vous pourtant il peut avoir contracteacute des maladies raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Exploitation sexuelle

Certaines femmes ont deacutecrit lrsquoexpeacuterience de lrsquoextrecircme pauvreteacute qui augmente leur risque drsquoexploitation sexuelle dans les futures relations etou activiteacutes sexuelles de survie Les femmes handicapeacutees ont deacuteclareacute ecirctre preacuteoccupeacutees par le risque eacutegalement couru par leurs enfants face agrave ce type de violence une femme du Bujumbura explique comment sa fille srsquoest depuis lors livreacutee agrave la prostitution pour soutenir la famille

laquo Une femme handicapeacutee sera abandonneacutee par son mari apregraves avoir donneacute naissance agrave un enfant Elles font lrsquoobjet de discrimination dans toute activiteacute mdash vous ne valez rien Lorsque les hommes leur proposent des rapports sexuelles elles acceptent parce qursquoelles ont besoin drsquoargent pour nourrir leurs enfants raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les survivantes handicapeacutees et les individus de sexe feacuteminin responsables des survivantes Bujumbura Burundi)

Les hommes et les femmes handicapeacutes installeacutes dans des camps ont deacuteclareacute qursquoils paient des gens en numeacuteraire ou en nature pour les aider dans leurs activiteacutes et tacircches quotidi-ennes notamment lrsquoapprovisionnement en eau et la distribu-tion de la nourriture agrave leurs foyers Au Burundi cette situation affecte davantage les femmes que les hommes handicapeacutes En outre les travailleurs communautaires et sociaux en Eacutethiopie ont deacutecrit comment certaines femmes handicapeacutees qui ont besoin drsquoassistance dans les activiteacutes quotidiennes peuvent ecirctre forceacutees de srsquoengager dans des relations drsquoexploitation avec des individus qui leur proposent de les aider

laquo Ils profitent de notre vulneacuterabiliteacute eacuteconomique Parfois pour des tacircches dont nous ne pouvons nous acquitter nous-mecircmes [alors] nous donnons de lrsquoargent ou de la farine Par exemple aller chercher du bois de chauffe transporter les provisions agrave la maison reacuteparer nos maisons faire la lessive et recueillir de lrsquoeau Les femmes non-handicapeacutees peuvent elles-mecircmes srsquoacquitter de ces tacircches raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees mdash Musasa Burundi)

La violence baseacutee sur le genre contre les hommes et les garccedilons

Les donneacutees relatives agrave lrsquoIMSVBG collecteacutees au Burundi et en Eacutethiopie indiquent qursquoil y a proportionnellement plus drsquohommes parmi les survivants handicapeacutes (17 pour cent de survivants handicapeacutes eacutetaient des hommes) par rapport aux survivants sans handicap (5 pour cent eacutetaient des hommes)42

Violence sexuelle

Les participants en Jordanie (milieux urbains et camps) et au Burundi (milieux urbains) ont eacutegalement mentionneacute la violence sexuelle y compris le viol perpeacutetreacute contre les hommes et les garccedilons handicapeacutes mais agrave une eacutechelle beaucoup moins importante que chez les femmes et les filles Les participants au groupe de discussion sont drsquoavis que les hommes et les garccedilons handicapeacutes intellectuels eacutetaient plus exposeacutes agrave la violence sexuelle Au Burundi certains participants pensent que ce groupe de personnes est peut ecirctre cibleacute par des auteurs qui croient aux mythes selon lesquels ils seront gueacuteris de maladie ou pourront nager dans lrsquoopulence en ayant des rapports sexuels avec des garccedilons

laquo Selon une croyance ancreacutee dans les mœurs ils pratiquent la sodomie pour gueacuterir des maladies comme le VIH ou pour devenir riche Crsquoest cette raison qui motive les hommes agrave violer les garccedilons Les garccedilons souffrant de troubles mentaux sont plus exposeacutes que les garccedilons non-handicapeacutes car ils croient tout ce qursquoon leur dit raquo

(Individu responsable drsquoun survivant de sexe masculin au Burundi)

Violence eacutemotionnelle et psychologique

Les hommes handicapeacutes ont signaleacute des violences eacutemotion-nelles et psychologiques perpeacutetreacutees par des membres de la famille et de la communauteacute agrave cause de leur position de laquo faible raquo laquo deacutependant raquo et parce qursquoils sont incapables de mener un train de vie en rapport avec les normes conventionnelles de la masculiniteacute Par exemple des participants agrave un groupe de discussion en Jordanie ont indiqueacute que les hommes handic-apeacutes sont appeleacutes laquo demi-homme raquo par drsquoautres hommes de la communauteacute Au Burundi et en Jordanie les hommes handic-apeacutes ont deacuteclareacute avoir eacuteteacute ridiculiseacutes parce qursquoils eacutetaient inca-pables en raison de leur handicap de travailler et de subvenir aux besoins de leur famille Lrsquoincapaciteacute drsquoobtenir un emploi reacutemuneacutereacute (un deacutefi agrave relever par les hommes et les femmes dans des environnements humanitaires et souvent exacerbeacute pour les personnes handicapeacutees) a pousseacute les membres de la famille et de la communauteacute agrave penser que ces hommes nrsquoont

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laquo pas de valeur raquo Les hommes handicapeacutes eacuteprouvaient un sentiment de honte et drsquohumiliation agrave la suite de ces attitudes manifesteacutees agrave leur eacutegard

laquo Ils ne jouent aucun autre rocircle Ils sont meacutepriseacutes srsquoils sont incapables de travailler Lorsque vous ecirctes handicapeacute dans une famille vous nrsquoecirctes pas consideacutereacute comme une personne dans cette famille raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes camp de reacutefugieacutes de Kinama Burundi)

Les participants au Burundi ont eacutegalement signaleacute que les hommes handicapeacutes sont confronteacutes agrave la violence eacutemotion-nelle parce qursquoils sont consideacutereacutes comme des partenaires inapproprieacutes pour le mariage et pour une relation par les membres de leur propre famille et les membres de la famille de leurs partenaires

laquo Par exemple si un homme est handicapeacute et souhaite eacutepouser une fille non handicapeacutee mdash la famille ne va pas lrsquoaccepter et le couple sera marginaliseacute raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin camp de reacutefugieacutes de Kinama Burundi)

Ce type de violence contre les hommes et les garccedilons est preacutejudiciable mais est diffeacuterent du continuum de violence auquel les femmes et les filles font face dans les contextes humanitaires de conflit Ce type nrsquoexiste pas dans un systegraveme structurel de violence et drsquooppression et nrsquoest pas perpeacutetreacute au mecircme niveau que la violence faite aux femmes et aux filles

Autres formes de violence perpeacutetreacutees contre les personnes handicapeacutees

Les personnes handicapeacutees peuvent faire face agrave drsquoautres formes de violence dans des environnements humanitaires notamment en raison de la discrimination fondeacutee sur leur handicap ce qui peut srsquoassocier et se combiner agrave la discrimination baseacutee sur le genre43 Par exemple en Jordanie la violence eacutemotionnelle et physique perpeacutetreacutee par les individus responsables contre les personnes handicapeacutees a eacuteteacute signaleacutee et mecircme observeacutee dans certains groupes de discussion entre les individus respon-sables de sexe feacuteminin et les jeunes adultes handicapeacutes La violence verbale observeacutee a eacuteteacute en grande partie sur la base des attentes lieacutees au comportement de la personne handicapeacutee etou son rocircle en tant qursquohomme ou femme

Le refus de rendre service a souvent eacuteteacute mentionneacute comme une forme de violence contre les personnes handicapeacutees dans tous les pays et contextes Bien que les observations indiquent que la plupart de ces exemples sont susceptibles de constituer une discrimination baseacutee sur lrsquohandicap un nombre incalculable de remarques indique lrsquoaccegraves agrave lrsquoeacuteducation pour les enfants handicapeacutes (garccedilons et filles) dans les trois pays Ceci a des implications importantes sur la preacutevention de la VBG et sur la reacuteduction des risques eacutetant donneacute que les eacutecoles offrent un espace seacutecuriseacute de premier plan aux enfants et aux adolescents deacuteplaceacutes et constituent souvent un forum pour les activiteacutes lieacutees agrave la lutte contre la VBG et aux compeacute-tences de base Lrsquoeacuteducation augmente eacutegalement les opportu-niteacutes eacuteconomiques et sociales en favorisant lrsquoautonomisation des femmes et des filles et des autres groupes agrave risque leur permettant ainsi de surmonter lrsquooppression et les ineacutegaliteacutes44

Les participants agrave des discussions de groupe en Eacutethiopie et au Burundi ont eacutegalement mentionneacute que les hommes et les garccedilons ayant un handicap intellectuel peuvent ecirctre particuliegravere-ment exposeacutes agrave lrsquolaquo exploitation au travail raquo car ils ont la capaciteacute physique de srsquoacquitter des tacircches mais disposent de piegravetres compeacutetences en matiegravere de neacutegociation Ils sont capables drsquoeffectuer un nombre incalculable de tacircches dans un meacutenage ou de travaux dans la communauteacute sans pour autant beacuteneacuteficier de la mecircme reacutemuneacuteration que les personnes sans handicap

laquo Exploitation au travail Par exemple les personnes handicapeacutees mdash sont chargeacutees de puiser de lrsquoeau etc pour leur individu responsable Les hommes handicapeacutes intellectuels sont chargeacutes des corveacutees raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Enfin les participants ont eacutegalement signaleacute des taux eacuteleveacutes de violences physique et eacutemotionnelle perpeacutetreacutees par des membres de la communauteacute contre les hommes et les garccedilons handicapeacutes intellectuels en Jordanie par rapport agrave drsquoautres environnements Ainsi les hommes et les garccedilons handicapeacutes peuvent ecirctre exposeacutes agrave diffeacuterentes formes de violence dans de nouvelles zones dans lesquelles peu de meacutecanismes de protection ont eacuteteacute mis en place pour surveiller et faire face agrave cette situation

laquo Les gens sortent pour nous chercher Les gens mrsquoappellent retardeacute ils me frappent et me traitent de tous les noms Certaines personnes nous traitent de fou Lrsquoautre jour jrsquoai eacuteteacute attaqueacute par un gars qui srsquoest enfui dans une voiture Vous devez nous aider et les empecirccher de nous battre

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Donnez-nous la possibiliteacute de porter plainte et de nous occuper de ces gens raquo

(Homme handicapeacute intellectuel camp de reacutefugieacutes de Zaatari en Jordanie)

Principaux facteurs qui rendent les personnes handicapeacutees plus vulneacuterables agrave la VBG

Il existe des preuves qui soutiennent le principe selon lequel la VBG exerceacutee contre les personnes handicapeacutees dans les envi-ronnements humanitaires est intentionnelle systeacutematique et se produit dans un contexte de pouvoir et de controcircle Les causes premiegraveres de la VBG perpeacutetreacutee contre les personnes handica-peacutees restent lrsquoineacutegaliteacute du rapport de force entre les hommes et les femmes dans la communauteacute et au sein de ces groupes Le risque de VBG est cependant exacerbeacute dans les environne-ments humanitaires lorsqursquoil est associeacute aux ineacutegaliteacutes et agrave lrsquooppression lieacutees agrave un handicap en particulier chez les femmes et les filles Les facteurs suivants ont eacuteteacute identifieacutes comme des eacuteleacutements qui augmentent la vulneacuterabiliteacute des femmes des filles des garccedilons et des hommes ayant des types de handicaps diffeacuterents face agrave la VBG dans les environnements humanitaires

Rocircles sexosociaux en mutation

Les femmes et les hommes handicapeacutes et individus respon-sables de sexe feacuteminin sont plus exposeacutees agrave la VBG dans les environnements humanitaires en raison de la mutation des rocircles sexosociaux qui peut survenir dans un meacutenage et les steacutereacuteotypes de genre qui lrsquoaccompagne Cette dynamique est particuliegraverement eacutevidente dans les meacutenages et les communauteacutes au sein desquelles les personnes ont acquis de nouveaux handicaps Si un homme acquiert un nouvel handicap (par exemple agrave la suite de conflits) il peut srsquoaveacuterer neacutecessaire pour les membres de la famille de sexe feacuteminin de trouver un emploi hors de la maison pour remplacer lrsquohomme dans son rocircle de soutien de la famille Dans la mesure ougrave ceci ne constitue pas un comportement exceptionnel au sein de la famille ou de la communauteacute au sens large ces femmes peuvent ecirctre exposeacutees agrave la violence surtout si leur travail les oblige agrave se deacuteplacer seules dans la communauteacute

laquo Le mari va en principe deacutependre de la femme Srsquoil a besoin de payer quelque chose la femme doit aller travailler Il devient une charge suppleacutementaire pour la femme Les eacutepouses des hommes handicapeacutes sont plus exposeacutees car les personnes vont profiter drsquoelles Elle peut devenir une femme de meacutenage pour une autre famille ou devra rentrer la nuit Parfois le regard de la

socieacuteteacute sur ces femmes va changer parce que personne ne sait pourquoi elles sortent et cela nrsquoest pas normal dans la communauteacute Elle peut ecirctre stigmatiseacutee par la communauteacute raquo

(Homme handicapeacute participant agrave une discussion de groupe camp de Zaatari en Jordanie)

Les participants au groupe de discussion ont eacutegalement reacuteveacuteleacute que lorsque les hommes ont un handicap leurs eacutepouses et leurs enfants peuvent ecirctre exposeacutes agrave un risque accru de violence les auteurs pensent que les hommes handicapeacutes sont incapables de jouer leur rocircle traditionnel de laquo protecteur raquo

laquo Leurs enfants sont victimes de discrimination agrave lrsquoeacutecole et parfois sont battus parce que les autres enfants pensent que le pegravere ne viendra pas agrave lrsquoeacutecole pour les deacutefendre Ils perdent leur honneur et leur digniteacute en tant que chef de famille parce qursquoils ne peuvent pas subvenir aux besoins de la famille raquo

(Discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes camp de Bwagirizia Burundi)

Bien que ce cas ne soit pas speacutecifique aux environnements humanitaires les steacutereacuteotypes lieacutes au genre peuvent augmenter le risque de VPI chez les femmes et les filles handicapeacutees si elles ne reacutepondent pas aux attentes de leurs partenaires masculins en tant qursquoeacutepouses et megraveres convenables ce qui peut exacerber les ineacutegaliteacutes du rapport de force entre les sexes dans ces relations ce qui augmente la vulneacuterabiliteacute agrave la VBG Les hommes handicapeacutes et sans handicap ne sont guegravere inciteacutes agrave jouer drsquoautres rocircles tels que prendre soin des enfants il srsquoagit drsquoune tacircche sous-eacutevalueacutee dans la socieacuteteacute qui reacuteduit davantage leur statut parmi les hommes Lrsquointeraction complexe des normes socieacutetales et lrsquoespoir placeacutes sur les femmes et les hommes combineacutes agrave lrsquoeacutechec apparent des femmes handica-peacutees agrave remplir leurs rocircles dans un meacutenage les exposent agrave un risque eacuteleveacute de violence physique de la part de leurs partenaires masculins

laquo Les femmes handicapeacutees sont meacutepriseacutees parce qursquoelles ne peuvent pas travailler comme les personnes sans handicap mdash srsquoapprovisionner en eau et faire des repas Les eacutepoux doivent le faire et drsquoautres hommes les taquinent en disant laquo Pourquoi avez-vous eacutepouseacute cette handicapeacutee raquo ce qui peut causer la violence dans la famille entre mari et femme Quand le mari revient ivre agrave la maison il peut vous parler meacutechamment et commencer agrave vous battre mdash vous ne pouvez pas

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vous deacutefendre et il le sait raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

Stress familial

Le stress extrecircme veacutecu par les familles en peacuteriode de conflit et de deacuteplacement peut creacuteer des environnements ougrave la violence est plus susceptible drsquoecirctre perpeacutetreacutee exposant les personnes handicapeacutees qui deacutependent des individus respon-sables de la famille agrave un risque plus eacuteleveacute Par exemple les femmes et les filles handicapeacutees peuvent compter sur les membres de la famille pour les aider pour leurs soins quotidiens Cette deacutependance peut contribuer au stress et agrave lrsquoanxieacuteteacute au sein des membres de la famille ce qui conduit au ressentiment teacutemoigneacute envers les personnes handicapeacutees sous forme de violence eacutemotionnelle physique ou sous drsquoautres formes de violence

Impression quant aux aptitudes des personnes handicapeacutees

Le point de vue des membres de la communauteacute et les ideacutees erroneacutees sur les personnes handicapeacutees peuvent contribuer agrave leur vulneacuterabiliteacute face agrave la VBG Par exemple les auteurs de violence peuvent ecirctre plus susceptibles agrave prendre les personnes handicapeacutees pour cible srsquoils les considegraverent comme moins agrave mecircme de se deacutefendre par rapport aux personnes non handicapeacutees En fait certains eacutepisodes relateacutes par des femmes handicapeacutees dans les milieux urbains au Burundi deacutemontrent que les auteurs ciblent les personnes handicapeacutees physiques et au moment ougrave ils sont incapables de se deacutefendre ou mecircme drsquoidentifier lrsquoauteur

laquo Ma maladie survient parfois[ mdash Jrsquoai des laquo crises raquo mdash et les personnes profitent de moi pendant ces crises Crsquoest agrave ces moments que les hommes viennent me violer mdash je ne connais pas les pegraveres de mes enfants raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Lrsquoon suppose souvent que les personnes handicapeacutees mentales sont incapables drsquoapprendre les mecircmes concepts

ou de participer aux mecircmes activiteacutes que les autres et donc sont exclues des opportuniteacutes offertes pour en apprendre davantage sur la violence le sexe et les relations saines et deacutevelopper de nouvelles compeacutetences et renforcer les reacuteseaux des pairs De ce fait elles sont manipuleacutees et constituent plus facilement une cible pour les auteurs de viol drsquoabus et drsquoexploitation ou alors elles ont une aptitude limiteacutee dans la neacutegociation des rapports de force dans les relations intimes

Enfin les survivants handicapeacutes de la VBG peuvent ecirctre consi-deacutereacutes comme des informateurs peu fiables au sujet de leurs propres vies et expeacuteriences et donc leur parole ne peut ecirctre prise pour argent comptant lorsqursquoils signalent une violence Par conseacutequent les auteurs sont encore plus susceptibles de preacutevoir lrsquoimpuniteacute de leurs actions ce qui peut rendre les personnes handicapeacutees encore plus vulneacuterables agrave la violence

laquo Les personnes handicapeacutees mentales ou intellectuelles sont eacutegalement sujettes [agrave la VBG] Mecircme lorsqursquoelles sont victimes de violence sexuelle les gens pensent qursquoelles sont folles et ne les croient pas raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin camp de Zaatari Jordanie)

Discussions de groupe avec les adolescentes handicapeacutees mdash Burundicopy Elizabeth SherwoodWRC

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Perte du soutien de la communauteacute et des meacutecanismes de protection

La seacuteparation des familles et des voisins et lrsquoaffaiblissement ou lrsquoeacuteclatement des structures de soutien communautaire et des meacutecanismes traditionnels de protection ont eacuteteacute mis en eacutevidence chez les participants au projet eacutetant donneacute lrsquoaugmentation du risque de violence parmi les personnes handicapeacutees Ceci est particuliegraverement pertinent dans de nouvelles zones de deacuteplacement comme la Jordanie ougrave les individus et les familles nrsquoont pas encore eacutetabli des relations de confiance avec les autres habitants de la communauteacute ou renforceacute agrave nouveau leurs systegravemes de soutien Les partici-pants dans cet environnement ont expliqueacute les niveaux eacuteleveacutes de violence rencontreacutes dans la communauteacute et ont exprimeacute la preacuteoccupation selon laquelle les personnes handicapeacutees seraient viseacutees hors de la maison Cela a parfois conduit agrave des strateacutegies drsquoadaptation neacutegatives comme enfermer les personnes handicapeacutees intellectuelles dans leurs maisons De mecircme dans les milieux urbains au Burundi les parents ont signaleacute des cas isoleacutes survenus lorsqursquoils se sont fiers aux voisins et membres de la communauteacute auxquels ils eacutetaient peu habitueacutes pour les aider dans leur tacircche drsquoindividu responsable et ont deacutecouvert plus tard la perpeacutetration de lrsquoabus

laquo En Syrie tout le monde se connaissait et on prenait soin les uns des autres Ici nous sommes entoureacutes des gens venant drsquoautres villes Si quelque chose arrive agrave mon voisin cela mrsquoimporte peu raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin camp de Zaatari Jordanie)

Isolement social

Un manque de contact avec les reacuteseaux communautaires les amis et les prestataires de services augmente eacutegalement la vulneacuterabiliteacute face agrave la violence exerceacutee sur les personnes handi-capeacutees Les femmes handicapeacutees physiques isoleacutees dans leurs maisons en raison des obstacles physiques et environnemen-taux trouvent qursquoil est difficile de se deacuteplacer agrave lrsquoexteacuterieur de leur maison et de rencontrer drsquoautres personnes Les adoles-centes handicapeacutees sont exclues des reacuteseaux des pairs et de lrsquoeacuteducation ainsi que des activiteacutes lieacutees aux programmes baseacutes sur les atouts dont la promotion de la protection contre la VBG a eacuteteacute deacutemontreacutee Certaines personnes handicapeacutees en particu-lier celles ayant des handicaps intellectuel et mental peuvent ecirctre cacheacutees par les membres de la famille laquo au point ougrave les

voisins ignorent jusqursquoagrave leur existence raquo Un manque de soutien de la communauteacute et de relation peut ecirctre agrave lrsquoorigine du manque drsquoinformation et de compeacutetences dont elles ont besoin ou alors ces personnes ont des gens en qui elles se confient lorsqursquoelles sont victimes de violence

laquo Quand nous sommes handicapeacutes mecircme nos amis nous eacutevitent Nous sommes abandonneacutes comme si nous avions perdu toute valeur Seule ma famille me soutient mdash tous mes amis se sont eacuteloigneacutes de moi raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Lrsquoisolement augmente aussi la vulneacuterabiliteacute des individus responsables de sexe feacuteminin qui sont incapables de quitter leurs maisons de geacuteneacuterer des revenus ou drsquoassister agrave des eacuteveacutenements et activiteacutes communautaires avec drsquoautres femmes Dans la plupart des cas ces personnes sont les eacutepouses et les megraveres drsquoenfants et drsquoadultes avec un handicap plus grave Toutefois dans certains cas elles peuvent eacutegale-ment se faire aider par les adolescentes qui joueront le rocircle drsquoindividu responsable secondaire reacuteduisant ainsi les chances de ces derniegraveres agrave acceacuteder agrave lrsquoeacuteducation et agrave drsquoautres services dans la communauteacute

Pauvreteacute et manque de revenu

La pauvreteacute a eacuteteacute preacutesenteacutee comme un facteur de vulneacuterabiliteacute en particulier pour les femmes handicapeacutees dans les meacutenages dirigeacutes par des femmes Lrsquoextrecircme pauvreteacute et le manque de ressources pour reacutepondre agrave leurs besoins les plus eacuteleacutemen-taires augmentent le risque pour les femmes et les filles handi-capeacutees et les membres de la famille de sexe feacuteminin drsquoecirctre maltraiteacutees et exploiteacutees ou ont recours aux activiteacutes sexuelles de survie et agrave la prostitution

laquo Certains de mes enfants sont en acircge drsquoaller agrave lrsquoeacutecole mais je nrsquoen ai pas les moyens Je dois demander aux hommes drsquoacheter mecircme du sucre pour le theacute et pour cette raison ils peuvent faire de moi ce qursquoils veulent Mes enfants ne peuvent mecircme pas avoir de livres pour lrsquoeacutecole raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Obstacles lieacutes agrave lrsquoenvironnement

Les obstacles lieacutes agrave lrsquoenvironnement y compris le transport insuffisant dans tous les contextes srsquoajoutent agrave lrsquoisolement mais signifient eacutegalement que les personnes handicapeacutees doivent pouvoir compter sur drsquoautres membres de la commu-

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nauteacute pour acceacuteder agrave des services et agrave lrsquoassistance y compris la distribution de vivres et drsquoarticles non alimentaires Cela accroicirct leur vulneacuterabiliteacute agrave lrsquoexploitation et aux abus et limite leur accegraves aux services de reacuteponse en matiegravere de VBG de maniegravere confidentielle

Obstacles agrave lrsquoaccegraves aux services et aux programmes relatifs agrave la VBG

Les donneacutees relatives au Burundi et agrave lrsquoEacutethiopie montrent qursquoenviron 32 des survivantes handicapeacutees qui ont signaleacute des cas de violence agrave lrsquoIRC lrsquoont fait dans les trois jours suivant lrsquoincident comparativement agrave 44 pour les survivantes sans handicap45 Quarante et un pour cent des survivantes handi-capeacutees ont attendu plus drsquoun mois pour signaler les cas de violence46 Drsquoautres mesures doivent ecirctre prises pour eacuteliminer les obstacles et faciliter lrsquoaccegraves aux services et programmes relatifs agrave la VBG pour toutes les survivantes y compris et surtout pour les personnes handicapeacutees

Les obstacles agrave lrsquoaccegraves aux programmes et activiteacutes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire et identifieacutes par les personnes handicapeacutees et les individus responsables comprennent les barriegraveres psychologiques physiques communicationnelles et autres Les barriegraveres psychologiques constituaient les obstacles les plus freacutequemment citeacutes pour les survivantes agrave la VBG souffrant de handicap alors que les barriegraveres physiques ont eacuteteacute plus freacutequemment mention-neacutees dans le cadre des activiteacutes de preacutevention notamment la sensibilisation communautaire la geacuteneacuteration de revenus et les activiteacutes meneacutees aux centres de promotion de la femme

Les barriegraveres psychologiques

La discrimination et la stigmatisation par les membres de la famille les prestataires de services et la communauteacute dans son ensemble ont eacuteteacute les obstacles agrave lrsquoaccegraves aux services les plus freacutequemment citeacutes par les survivantes handicapeacutees Les participants ont signaleacute qursquoune stigmatisation suppleacutementaire rendait les personnes handicapeacutees reacuteticentes agrave lrsquoideacutee de deacutenoncer les cas de violence sexuelle mecircme aux prestataires de services qui supposent souvent qursquoelles ne courent aucun risque en raison de leur handicap

laquo Les membres de la famille les conduisent aux prestataires de services mais ceux-ci ne les traitent pas correctement mdash ils peuvent dire des choses du genre laquo Tu es handicapeacutee Comment as-tu pu ecirctre violeacutee et tomber enceinte raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les

travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux - camp de reacutefugieacutes de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Lrsquoon suppose souvent que les personnes ayant des deacutefi-ciences intellectuelles ou mentales ne comprennent pas ce qui leur est arriveacute Les participantes ont indiqueacute que les gens peuvent ne pas eacutecouter ou croire les personnes handicapeacutees en particulier quand les survivantes preacutesentent une deacuteficience mentale ou intellectuelle cette attitude reacuteduit agrave son tour leur accegraves aux services De nombreuses personnes handi-capeacutees mentales ou intellectuelles sont eacutegalement exclues des activiteacutes de sensibilisation sur la VBG car les parents les dirigeants communautaires et drsquoautres personnes suppo-sent qursquoelles ne courent pas de risques ou sont incapables drsquoapprendre de nouvelles choses Ces barriegraveres suppleacutemen-taires les empecircchent drsquoecirctre en seacutecuriteacute au sein des commu-nauteacutes drsquoidentifier correctement les cas de violence etou de demander de lrsquoaide aupregraves des personnes de confiance en cas de violence

Certaines survivantes handicapeacutees peuvent avoir besoin de soutien pour acceacuteder aux services mais craindront de signaler cette violence aux membres de la famille qui pour-raient deacutejagrave avoir des ideacutees neacutegatives sur le handicap Ainsi de nombreuses survivantes choisissent de ne pas signaler ces cas de violence ou de ne pas acceacuteder aux services si cela risque drsquoaccentuer leur marginalisation au sein de la famille et de la communauteacute Agrave Bujumbura certaines femmes handica-peacutees avaient si souvent subi la violence qursquoelles preacutefeacuteraient ne pas en parler mecircme agrave des membres de la famille pourvoyeurs drsquoappui

laquo Les familles ont tendance agrave la rejeter et agrave la deacutetester [une survivante] mdash elles ne la considegraverent pas vraiment comme une personne Elle vit avec un handicap et cette violence sexuelle va maintenant reacuteduire davantage sa valeur Elles vont la rejeter et penser qursquoelle est la cause de son propre malheur raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

La discrimination et les preacutejugeacutes posent eacutegalement des obsta-cles importants agrave la participation des personnes handicapeacutees dans les activiteacutes de preacutevention de la VBG et programmes connexes En Eacutethiopie les travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux ont indiqueacute que drsquoautres membres de la communauteacute ridiculisent les personnes souffrant de handicaps mentaux etou intellectuels lorsqursquoelles essaient de participer

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agrave des activiteacutes communautaires En raison de cette stigmatisa-tion les parents empecircchent parfois le personnel de parler agrave ces personnes lors des visites agrave domicile et de partager avec elles des informations sur les services disponibles

laquo Une personne handicapeacutee avait lrsquohabitude de prendre part agrave une discussion cafeacute mais la communauteacute lrsquoa rejeteacutee et elle a finalement cesseacute de venir Elle souffre drsquoun trouble mental et ne sait parfois pas de quoi elle parle Les participantes lrsquoont donc neacutegligeacutee raquo

(Travailleur communautaire - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les groupes de leadership communautaire y compris les associations de reacutefugieacutes et de femmes ont rarement des repreacutesentantes handicapeacutees les associations de personnes handicapeacutees le cas eacutecheacuteant sont souvent domineacutees par les hommes et peuvent activement exclure les handicapeacutees mentales et intellectuelles Ces organisations jouent souvent un rocircle central dans la communication de lrsquoinformation dans la communauteacute et peuvent mecircme deacutesigner des repreacutesent-ants pour participer agrave des formations et drsquoautres activiteacutes Par conseacutequent les personnes handicapeacutees mais plus particu-liegraverement les femmes et les filles handicapeacutees peuvent ecirctre moins susceptibles drsquoecirctre incluses dans ces activiteacutes

laquo Les personnes handicapeacutees ne sont geacuteneacuteralement pas consideacutereacutees La communauteacute ne trouve parfois pas qursquoelles peuvent prendre part agrave des formations et autres activiteacutes raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les dirigeants communautaires - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les barriegraveres physiques

Les barriegraveres physiques empecircchent les personnes handica-peacutees drsquoacceacuteder aux services et activiteacutes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire Les femmes handicapeacutees qui vivent dans les centres urbains et dans le camp de reacutefugieacutes du complexe tentaculaire de Zaatari en Jordanie ont indiqueacute que lrsquoabsence ou le coucirct eacuteleveacute des moyens de transport eacutetait un obstacle agrave lrsquoaccegraves aux centres de services sur la VBG ainsi qursquoagrave leur participation aux activiteacutes de sensibilisation et autres activiteacutes de preacutevention

laquo Les moyens de transport sont inexistants Par conseacutequent mecircme si vous savez ougrave se trouvent les services vous ne pouvez pas toujours y

arriver raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin mdash Bujumbura Burundi)

Dans tous les pays les individus responsables de sexe feacuteminin nrsquoont pas pu prendre part aux activiteacutes de sensibilisa-tion communautaire etou de promotion de la femme parce qursquoelles doivent rester agrave la maison et prendre soin de leur famille Elles participent moins freacutequemment aux reacuteunions communautaires et aux activiteacutes sociales et ne sont donc pas impliqueacutees dans les campagnes la SASA (une approche globale de preacutevention de la violence contre les femmes et les filles deacuteveloppeacutee par Raising Voices (wwwraisingvoicesorg)) et drsquoautres formes de sensibilisation

Les barriegraveres communicationnelles

Les barriegraveres communicationnelles ont eacuteteacute plus freacutequem-

laquo Je porte ma fille sur mon dos partout ougrave je vais Elle grandit mais elle reste encore une partie de moi raquo

(Individu responsable drsquoune fille handicapeacutee - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

copy Elizabeth SherwoodWRC

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ment mentionneacutees dans le cadre des activiteacutes de preacutevention communautaires Les personnes sourdes ont eacuteteacute deacutesigneacutees comme eacutetant les plus toucheacutees par ce type de barriegravere dans la mesure ougrave des interpregravetes en langue des signes sont rarement disponibles dans les camps de reacutefugieacutes et que de nombreuses personnes utilisent un langage des signes non conventionnel Certains agents de mobilisation commu-nautaire et le personnel travaillant sur la VBG ont tenteacute de communiquer avec les personnes sourdes au moyen drsquooutils SASA et des gestes simples mais cette proceacutedure nrsquoest pas toujours exeacutecuteacutee par lrsquoensemble du personnel Les profes-sionnels de la VBG ont eacutegalement eu du mal agrave communiquer efficacement avec les personnes souffrant de handicaps intellectuels et mentaux parce qursquoelles ne sont pas souvent inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes sur la VBG etou parce que les informations ne sont pas transmises dans des formats qursquoils peuvent comprendre Les participantes ont noteacute que les mateacuteriels de sensibilisation et drsquoeacuteducation repreacutesentaient rarement les personnes handicapeacutees et que les personnes handicapeacutees ne sont pas inteacutegreacutees dans les eacutequipes de sensibilisation et de mobilisation communautaire Une varieacuteteacute drsquoapproches de communication - notamment les messages simples les images les mises en scegravene et les jeux de rocircles qui incluent les personnes handicapeacutees - seraient plus efficaces pour impliquer les personnes handicapeacutees tout en sensibil-isant davantage la communauteacute des personnes handicapeacutees dans son ensemble

laquo En regardant lrsquoimage drsquoune personne handicapeacutee nous nous sentirons plus impliqueacutes avec les personnes normales Cela pousse eacutegalement les gens agrave comprendre que les personnes handicapeacutees doivent ecirctre impliqueacutees dans tout raquo

(Participante aux discussions de groupe avec des femmes handicapeacutees - camp de Bwagirizia Burundi)

Autres barriegraveres

Le manque de confidentialiteacute et la stigmatisation par les membres de la communauteacute qui en reacutesulte ont eacuteteacute souleveacutes comme eacutetant des problegravemes importants dans les contextes urbains et sur les camps au Burundi et en Eacutethiopie Les participantes ont signaleacute qursquoil est plus difficile de preacuteserver la confidentialiteacute quand une survivante est handicapeacutee car drsquoautres personnes lui sont peut-ecirctre venues en aide lors de lrsquoincident et que les nouvelles se reacutepandent souvent rapide-ment dans toute la communauteacute Elles peuvent avoir besoin de parler aux autres afin drsquoacceacuteder agrave des services et le personnel

du programme relatif agrave la VBG a eacutegalement mentionneacute le besoin drsquoimpliquer un plus large eacuteventail drsquoacteurs dans les processus de gestion de cas Par conseacutequent les survivantes handicapeacutees sont moins susceptibles drsquoacceacuteder aux services et agrave lrsquoassistance apregraves de tels incidents de violence en raison de problegravemes de confidentialiteacute et de la peur drsquoune stigmatisa-tion suppleacutementaire

laquo La communauteacute saura si une femme handicapeacutee a eacuteteacute violeacutee Il nrsquoy a pas de secrets dans le camp Les gens ont tendance agrave plus divulguer les informations lorsqursquoil srsquoagit de femmes handicapeacutees Elles doivent crier agrave lrsquoaide et tout le monde deacutecouvre ainsi ce qui leur est arriveacute raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

Les femmes et les filles handicapeacutees agrave Bujumbura au Burundi ont eacutegalement indiqueacute qursquoelles ne peuvent pas ecirctre reccedilues immeacutediatement lorsqursquoelles se preacutesentent aux services de santeacute apregraves un incident de violence sexuelle et il peut leur ecirctre demandeacute de revenir agrave un autre moment pour recevoir des services ou le service peut leur ecirctre refuseacute apregraves une longue proceacutedure administrative lieacutee agrave leur statut de reacutefugieacutees Les survivantes handicapeacutees peuvent rencontrer de plus grands problegravemes dans la mesure ougrave il peut ecirctre plus difficile pour elles de retourner agrave lrsquoeacutetablissement car elles peuvent avoir moins de ressources financiegraveres pour payer le transport et doivent compter sur lrsquoaide des autres pour se deacuteplacer

laquo Ils peuvent vous donner autre rendez-vous mdash et vous demander de revenir demain - mais cela pose problegraveme apregraves un viol parce que vous avez besoin de meacutedicaments Elle a passeacute toute la journeacutee et la nuit agrave lrsquohocircpital sans recevoir aucun service et le lendemain elle est alleacutee pour son test de deacutepistage du VIH raquo

(Groupe de discussion avec des femmes handicapeacutees mdash Bujumbura Burundi)

Dans lrsquoenvironnement humanitaire et autre les programmes relatifs agrave la VBG sont largement axeacutes sur les femmes et les filles car elles sont les plus exposeacutees agrave la violence baseacutee sur le genre Cependant les hommes et les garccedilons courent eacutegale-ment un risque de violence sexuelle en particulier en peacuteriode de conflit et de deacuteplacement Les professionnels de la VBG apportent un soutien aux survivants de sexe masculin avec et sans handicap mais ce fait nrsquoest pas toujours connu Dans le cadre de ce projet par exemple certains hommes handicapeacutes

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ne savaient pas ougrave obtenir un soutien en termes de gestion de cas srsquoils ont eacuteteacute victimes de violence sexuelle

laquo Elle [une survivante handicapeacutee] doit se rendre agrave lrsquoIRC pour obtenir de lrsquoaide Mais ougrave doivent se rendre les hommes handicapeacutes srsquoils sont violeacutes raquo

(Man with disabilities mdash Musasa refugee camp Burundi)

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Sur la base de lrsquoeacutevaluation et des recommandations de la Phase 1 faites par les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables les activiteacutes suivantes ont eacuteteacute conccedilues et testeacutees dans chacun des contextes du projet

Reacutesumeacute des actions pilotes mises en œuvre par les programmes WPE de lrsquoIRC

Pays Activiteacutes

Eacutethiopie Organisation de laquo discussions cafeacute raquo avec les femmes dans les foyers de personnes handicapeacutees afin que leurs individus responsables puissent acceacuteder agrave des informations sur la VBG et pour renforcer les reacuteseaux de pairs feacute-minins

Adaptation du mateacuteriel de mobilisation communautaire sur la preacutevention de la VBG (SASA) de maniegravere agrave deacutepeindre les personnes handicapeacutees comme faisant partie de la communauteacute dans son ensemble

Organisation de visites agrave domicile cibleacutees pour diffuser des informations sur la preacutevention de la VBG et donner des reacuteponses aux personnes handicapeacutees qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Organisation de sessions de formation sur la VBG et le handicap agrave lrsquointention des agents de mobilisation communautaire et des travailleurs sociaux

Modifications apporteacutees pour ameacuteliorer lrsquoaccessibiliteacute physique des bacirctiments communau-taires et des latrines dans le camp

Burundi Ciblage des Associations Villageoises drsquoEacutepargne et de Creacutedit pour les personnes handicapeacutees et

leurs individus responsables

Organisation drsquoactiviteacutes reacutecreacuteatives et professionnelles pour les personnes handicapeacutees et les individus responsables

Sensibilisation de la communauteacute sur les droits et lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees

Prioriteacute accordeacutee aux visites agrave domicile pour assurer une gestion plus complegravete des cas de VBG pour les personnes handicapeacutees agrave risque

Recrutement de femmes handicapeacutees comme agent de mobilisation communautaire pour les activiteacutes relatives agrave la VBG

Jordanie Inclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG interorganisations et dans la forma-tion sur la gestion des cas relatifs agrave la protection de lrsquoenfance

Animation drsquoun atelier drsquoune journeacutee sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de violence sexuelle et sexiste du sous-groupe interorganisations sur la violence sexuelle et sexiste

Pris en charge de lrsquoinclusion du handicap dans les messages et le mateacuteriel drsquoune campagne en cours sur la preacutevention de la violence et dans le mateacuteriel relatif aux services de lrsquoIRC

Organisation de discussions de groupe avec les individus responsables de sexe feacuteminin souffrant de handicap

La campagne laquo Amani raquo en Jordanie a fourni des messages cleacutes aux communauteacutes aux enfants et aux parents sur le moyen de mieux proteacuteger les enfants et les adultes contre les atteintes et divers types de violence notamment la violence sexuelle et sexiste httpdataunhcrorgsyrian-refugeesdownloadphpid=5558

Phase 2 Activiteacutes visant agrave ameacuteliorer lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG dans les pays pilotes

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Reacutesumeacute des actions pilotes mises en œuvre par les programmes WPE de lrsquoIRC

Caucase du Nord

Feacutedeacuteration de Russie

Organisation drsquoune formation et drsquoateliers de planification drsquoaction sur le handicap et la violence baseacutee sur le genre pour les ONG feacuteminines y compris sur lrsquoimplication des jeunes filles handica-peacutees et le soutien de leurs parents et in-dividus responsables

Organisation drsquoune formation et drsquoun atelier de planification drsquoaction avec les femmes de la All-Russia So-ciety of Disabled People sur lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes visant les femmes et les filles

Conception drsquoun manuel pour les individus responsables drsquoenfants handicapeacutes qui fournit des informations sur les services et lrsquoassistance aux personnes handicapeacutees

Organisation drsquoun concert de sensibilisation communautaire au cours de laquelle les jeunes filles sourdes sont monteacutees en scegravene avec une chanteuse tcheacutetchegravene

Organisation drsquoeacuteveacutenements sociaux pour les filles avec et sans handicap pour renforcer les reacuteseaux de pairs

Discussion cafeacute Camp de reacutefugieacutes de MyrsquoAni Ethiopiecopy IRC Ethiopie

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Phase 3 Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Le processus drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays a permis drsquoidentifier 1) les changements des connaissances des attitudes et des pratiques des professionnels de la VBG agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du handicap et 2) des pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Renforcement des capaciteacutes des professionnels de la VBG sur lrsquoinclusion du handicap

Les professionnels de la VBG des quatre pays ont eacuteteacute consulteacutes lors de lrsquoeacutevaluation participative pour identifier les changements apporteacutes agrave leurs connaissances leurs attitudes et leurs pratiques au sujet de lrsquoinclusion du handicap dans leurs programmes et activiteacutes au cours du projet Cette activiteacute a eacutegalement permis drsquoidentifier de nouvelles activiteacutes outils et ressources qui auraient agrave leur avis faciliteacute ces changements

Changements apporteacutes aux connaissances attitudes et pratiques

Bien que les connaissances les attitudes et les pratiques se recoupent et se complegravetent mutuellement les professionnels de la VBG ont plus freacutequemment rapporteacutes des changements dans leurs attitudes envers les personnes handicapeacutees au cours du projet Les professionnels ont signaleacute une accen-tuation de la reconnaissance de leur responsabiliteacute agrave atteindre tous les membres de la communauteacute et donc agrave adapter leurs programmes de maniegravere agrave les rendre accessibles et efficaces pour tous ce qui renforce la mise en œuvre drsquoune approche de programmation plus axeacutee sur les droits De nombreux professionnels ont avoueacute qursquoavant le projet ils supposaient que les personnes handicapeacutees nrsquoeacutetaient pas capables de participer agrave des activiteacutes relatives agrave la VBG en raison de leur handicap Apregraves le projet la plupart a deacuteclareacute reconnaicirctre que les personnes handicapeacutees ont des compeacutetences et des capaciteacutes neacutecessaires pour participer beacuteneacuteficier et faire de preacutecieuses contributions aux programmes Les professionnels ont eacutegalement deacuteclareacute qursquoils se consideacuteraient drsquoabord comme eacutetant mal eacutequipeacutes ou pas qualifieacutes pour fournir des services relatifs agrave la VBG aux personnes handicapeacutees et pensaient que leurs compeacutetences et leur formation ne suffiraient pas pour reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees Ils se sont souvent focaliseacutes sur la deacuteficience de la personne ou sur son eacutetat de santeacute (aussi connu sous le nom drsquoapproche

meacutedicale du handicap) et nrsquoont pas appliqueacute leurs compeacute-tences en matiegravere de protection et drsquoautonomisation pendant le processus de gestion de cas Apregraves le projet ces profes-sionnels ont deacuteclareacute qursquoils eacutetaient plus agrave lrsquoaise confiants et precircts agrave travailler avec les personnes handicapeacutees et qursquoils sont passeacutes drsquoune approche meacutedicale agrave une approche plus familiegravere et plus axeacutee sur le survivant

laquo Au deacutebut je pensais que je ne pouvais pas ecirctre utile agrave certaines personnes handicapeacutees parce que je nrsquoeacutetais pas meacutedecin que je ne pouvais pas ameacuteliorer leur condition que je ne pouvais pas les gueacuterir Mais alors lorsque jrsquoai pris du temps pour commencer agrave eacutecouter davantage jrsquoai compris qursquoelles ne demandaient pas ce type drsquoaide elles voulaient parler avaient besoin de soutien et aspiraient agrave plus de seacutecuriteacute Jrsquoai reacutealiseacute que je savais deacutejagrave comment venir en aide agrave ces personnes Avant je supposais que je ne pouvais pas et que discuter avec moi ne changerait rien agrave leur situation Jrsquoaurais ducirc eacutecouter un peu plus avant et crsquoest le cas maintenant Je prends drsquoabord le temps drsquoeacutecouter avant drsquoessayer de faire des plans et drsquoarranger les choses raquo

(Agent de mobilisation communautaire de lrsquoIRC - camp de Muyinga Burundi)

Certains professionnels ont eacutegalement signaleacute un changement drsquoattitude envers les individus responsables en particulier les megraveres drsquoenfants handicapeacutes qui ont leurs propres besoins mais qui font souvent passer les deacutesirs des autres notamment ceux des membres de leur famille souffrant de handicap avant leur propre bien-ecirctre psychosocial Les professionnels ont rapporteacute une plus grande reconnaissance des besoins de ce groupe et le rocircle essentiel qursquoils jouent dans la protection et lrsquoautonomisation des personnes handicapeacutees

laquo Ces personnes ont le droit de recevoir tous les services proposeacutes aux autres et il est de notre devoir drsquointeacutegrer [ces personnes] Il sera difficile pour elles de rester agrave la maison toutes seules Cela est eacutegalement important pour leurs familles et elles peuvent venir avec leurs filles Cette mesure est importante pour les megraveres drsquoenfants handicapeacutes car elles ont eacutegalement besoin drsquoun soutien psychologique raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Les professionnels de la VBG ont rapporteacute quatre principaux changements dans leurs pratiques agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du

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handicap au cours du projet Ces pratiques ont eacuteteacute eacutetroitement lieacutees au processus reacuteflectif du projet et aux activiteacutes pilotes mises en œuvre au cours de la Phase 2 du projet notamment

bull la tenue des consultations plus reacuteguliegraveres avec les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables afin de srsquoassurer que leurs besoins et leurs ideacutees sont pris en compte dans les deacutecisions lieacutees aux programmes et aux activiteacutes

bull la fourniture drsquoun soutien plus global et holistique aux survi-vantes handicapeacutees avec un accent sur les meacutethodes de communication efficaces et lrsquoeacutetablissement de la confiance

bull le deacuteveloppement drsquoactiviteacutes autour des points forts des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees

bull une implication plus active des membres de la famille et des voisins des personnes handicapeacutees dans la planification de la seacutecuriteacute

bull la surveillance du nombre de femmes de filles de garccedilons et drsquohommes handicapeacutes qui participent aux activiteacutes relatives agrave la VBG

laquo Nous ne pouvons pas eacutevaluer lrsquoactiviteacute nous-mecircmes Nous devons jauger nos performances agrave travers les gens qui prennent part agrave nos activiteacutes raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les professionnels de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Les professionnels de tous les pays ont eacutegalement deacuteclareacute avoir acquis de nouvelles connaissances qui ont ameacutelioreacute leur capaciteacute agrave inteacutegrer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail mais ils en ont parleacute moins freacutequemment que le changement drsquoattitudes et de pratiques Les exemples comprennent une meilleure compreacutehension des facteurs qui rendent les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables plus vulneacuterables agrave la VBG le rocircle des relations et des reacuteseaux sociaux dans la preacuteven-tion de la violence et lrsquoaccroissement des connaissances sur les strateacutegies de communication permettant de travailler avec des personnes preacutesentant diffeacuterents types de handicaps

laquo Nous travaillons sur les questions de VBG Je pensais donc plus agrave la faccedilon dont elles se sentent en tant que femmes et filles et comment elles se voient comparativement aux filles sans handicap Les filles handicapeacutees ont moins de possibiliteacutes que les filles sans handicap raquo

(Professionnel de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Activiteacutes outils et ressources qui ont favoriseacute le renforcement des capaciteacutes chez les professionnels de la VBG

Les professionnels de la VBG ont deacutecrit les opportuniteacutes drsquoapprentissage expeacuterientiel et reacuteflectif du projet comme eacutetant les facteurs les plus importants ayant contribueacute agrave renforcer leur capaciteacute agrave inteacutegrer efficacement lrsquoinclusion du handicap dans leur travail Il srsquoagissait notamment drsquointeractions directes avec les femmes et les filles handicapeacutees drsquooccasions de reacutefleacutechir sur leurs propres compeacutetences et du moyen de les appliquer dans leur travail avec ce groupe

Les professionnels de la VBG en Eacutethiopie en particulier les travailleurs sociaux et communautaires ont indiqueacute que les formations sur la VBG et le handicap les avaient effectivement aideacutes agrave ameacuteliorer leurs pratiques agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du handicap Dans les autres pays pilotes les professionnels ont signaleacute que les outils les aidant agrave consulter les personnes handicapeacutees y compris des directives sur la conduite des visites agrave domicile et des activiteacutes participatives qui traduisent la dynamique du pouvoir entre les femmes et les hommes et les personnes avec et sans handicap eacutetaient les plus utiles Les professionnels ont aussi mentionneacute que des outils fournissant des directives sur la communication avec les personnes preacutesentant diffeacuterents types de deacuteficiences et des outils permettant de deacutevelopper un mateacuteriel drsquoinformation drsquoeacuteducation et de communication accessible ont eacuteteacute utiles

Dans le Caucase du Nord les professionnels de la VBG ont indiqueacute que la focalisation sur un petit nombre drsquoactiviteacutes clairement deacutefinies visant agrave favoriser lrsquoinclusion a augmenteacute la probabiliteacute de succegraves et ce succegraves a stimuleacute leur confiance et leur volonteacute agrave inclure les femmes et les filles handicapeacutees dans les activiteacutes subseacutequentes

laquo Je nrsquoavais jamais penseacute que nous pourrions faire quelque chose dans un groupe mixte [filles avec et sans handicap] et maintenant je constate que cela est possible et acceptable et que les gens en ont besoin raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les professionnels de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Domaines exigeant un renforcement suppleacutementaire des capaciteacutes

Bien que des changements positifs dans lrsquoapproche de de travail des professionnels de la VBG avec les personnes handicapeacutees aient eacuteteacute signaleacutes lors de lrsquoeacutevaluation des lacunes persistantes ont eacuteteacute identifieacutees au niveau des capaciteacutes et une attention addi-

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tionnelle et continue doit ecirctre porteacutee agrave ce point

Tout drsquoabord quelques professionnels de la VBG et les pres-tataires ont continueacute agrave avoir des attitudes neacutegatives envers les personnes avec des handicapeacutees Par conseacutequent il est neacuteces-saire de promouvoir une reacuteflexion et une discussion continues avec les professionnels de la VBG afin de faire face et de reacutesoudre les malentendus et les preacutejugeacutes qui peuvent faire office drsquoobstacles agrave lrsquoaccegraves et agrave lrsquoinclusion des personnes handica-peacutees Les professionnels doivent reacutefleacutechir sur la faccedilon dont leurs propres attitudes peuvent influencer la mise en œuvre drsquoune approche centreacutee sur le survivant agrave lrsquoeacutegard des personnes handi-capeacutees agrave la possibiliteacute qursquoils donnent aux individus de contribuer agrave la prise de deacutecision et mecircme aux options drsquointerventions qursquoils peuvent examiner avec un survivant

Deuxiegravemement les gestionnaires de cas de VBG ont signaleacute qursquoils neacutecessitaient davantage drsquoindications sur les processus de consentement lorsqursquoils travaillent avec des survivants souf-frant drsquoune deacuteficience intellectuelle Dans de nombreux cas les gestionnaires de cas demandent aux individus responsables de donner le consentement et ne parviennent souvent pas agrave deacuteter-miner la capaciteacute de lrsquoindividu agrave donner son consentement Une note drsquoorientation sur lrsquoobtention du consentement des personnes handicapeacutees a eacuteteacute deacuteveloppeacutee dans le projet en reacuteponse agrave cette lacune Elle srsquoinspire du processus de consentement employeacute avec les personnes souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle dans le secteur de la santeacute dans les pays agrave revenu eacuteleveacute et est adapteacutee pour une approche de gestion de cas centreacutee sur le survivant

Enfin alors que de nombreux professionnels de la VBG qui ont pris part au projet ont reacuteussi agrave inclure les personnes ayant un handicap physique et des deacuteficiences auditives aux activiteacutes du programme relatifs agrave la VBG ils ont noteacute des deacutefis permanents lors de lrsquoinclusion des personnes ayant une deacuteficience intellec-tuelle Les gestionnaires de cas ont besoin de directives et de soutien pour identifier les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes preacutesentant des handicaps plus complexes afin de mieux les rattacher aux possibiliteacutes de participation aux activiteacutes communautaires et sociales briser lrsquoisolement social et favoriser lrsquoautonomisation Ces directives destineacutees aux gestionnaires de cas ont eacuteteacute deacuteveloppeacutees dans le cadre du projet

Des outils tireacutes du projet ont eacuteteacute adapteacutes pour les professionnels de la VBG drsquoautres organisations et sont disponibles dans la Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG sur httpwrc

msdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de VBG

Le processus drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays a susciteacute des laquo Expeacuteriences du changement raquo chez les personnes handicapeacutees leurs individus responsables et le cas eacutecheacuteant les dirigeants communautaires Ces expeacuteriences ont mis en eacutevidence les reacutesultats qui ont eacuteteacute les plus importants pour chaque groupe Une analyse des reacutesultats des ateliers de parties prenantes et des expeacuteriences du changement a permis drsquoidentifier les pratiques positives suivantes pour promouvoir lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Le renforcement des reacuteseaux de pairs et du capital social

Dans les quatre pays les participants ont citeacute lrsquoeacutetablissement de reacuteseaux de pairs plus robustes pour les adolescentes et les femmes handicapeacutees ainsi que pour les individus responsables de sexe feacuteminin comme retombeacutee positive des activiteacutes du projet Les discussions de groupe avec les individus responsables dans les centres de promotion de la femme en Jordanie des discus-sions cafeacute dans les domiciles des femmes handicapeacutees en Eacutethiopie la creacuteation drsquoespaces seacutecuriseacutes et drsquoactiviteacutes sociales agrave lrsquointention des adolescentes dans le Caucase du Nord et les Associations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit (AVEC) cibleacutees au Burundi ont eacuteteacute citeacutes comme eacutetant utiles par les participants car ils ont faciliteacute lrsquoeacutetablissement de liens entre les personnes handicapeacutees et les individus responsables et drsquoautres membres de la communauteacute ce qui a permis drsquoeacutechanger des informations de construire la confiance et de deacutevelopper des possibiliteacutes drsquoaction collective Ceci augmente non seulement accegraves agrave un soutien proposeacute les uns pour les autres et par la communauteacute toute entiegravere mais donne eacutegalement aux personnes handicapeacutees la possibiliteacute drsquoapporter une contribution agrave la socieacuteteacute drsquoeacutelever leur statut au sein de la communauteacute et drsquoecirctre reconnues et appreacutecieacutees pour des aspects de leur personne autres que leur handicap

Pour les individus responsables de sexe feacuteminin souffrant de handicap les groupes de soutien en Jordanie leur ont donneacute un espace pour partager leurs preacuteoccupations ideacutees et strateacutegies avec drsquoautres femmes dans des situations similaires Ceci les a aideacutees agrave se sentir moins isoleacutees et agrave renforcer leur bien-ecirctre psychosocial

laquo Je profite des expeacuteriences des ideacutees et des interventions constructives du formateur du guide psychologique et des amies pendant les sessions de discussion Lorsque je partage mes

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inquieacutetudes avec les autres je sens que je ne suis pas seule raquo

(Eacutepouse drsquoun homme handicapeacute - Irbid Jordanie)

Pour certaines femmes handicapeacutees et les individus respon-sables qui sont isoleacutees dans leurs maisons il est essentiel de proposer les activiteacutes de soutien par les pairs le plus pregraves possible de leur domicile afin qursquoils puissent tisser des reacuteseaux avec drsquoautres femmes qui vivent agrave proximiteacute En Eacutethiopie les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin ont organiseacute des discussions cafeacute traditionnelles dans leurs maisons pour parler de questions lieacutees agrave la VBG Les partic-ipants ont indiqueacute que ces activiteacutes ont diminueacute leur isolement ameacutelioreacute leurs relations avec les voisins et leur ont permis de se sentir plus en seacutecuriteacute dans la mesure ougrave un nombre croissant de femmes les connaissent et les comprennent

laquo Nous avons organiseacute des discussions cafeacute ici dans notre maison Ceci nous a rapprocheacute des gens Quand ils viennent agrave la maison nous discutons de tant de choses des choses qui sont vraiment importantes mais ils ont aussi lrsquooccasion de voir que nous sommes de bons parents mecircme si nous sommes un peu diffeacuterents Maintenant les gens nous comprennent mieux ils viennent mecircme nous dire bonjour et voir comment nous allons Je me sens plus en seacutecuriteacute avec des voisins que je connais raquo

(Femme aveugle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les Expeacuteriences du changement recueillies aupregraves des adoles-centes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance des amies et des reacuteseaux de pairs pour ces filles Au Burundi des adolescentes handicapeacutees ont trouveacute que lrsquoorganisation drsquoactiviteacutes telles que des sessions de couture et drsquoartisanat eacutetait un moyen effi-cace de rencontrer drsquoautres filles de partager des ideacutees et de discuter de leurs espoirs pour lrsquoavenir Elles ont deacuteclareacute qursquoelles ont ensuite eacuteteacute inviteacutees agrave assister agrave plusieurs activiteacutes commu-nautaires ougrave elles ont pu partager leurs propres ideacutees et leurs opinions Les adolescentes handicapeacutees dans le Caucase du Nord ont eacutegalement discuteacute des avantages de la participation agrave des activiteacutes avec des filles sans handicap notamment la possi-biliteacute drsquoapprendre les unes des autres Ces rapports eacutetablis par les adolescentes handicapeacutees deacutemontrent qursquoelles ont deacutevel-oppeacute des atouts humains et sociaux notamment lrsquoeacuteducation lrsquoestime de soi les reacuteseaux drsquoamies et les rocircles dans la commu-nauteacute Ces facteurs de protection reacuteduisent la vulneacuterabiliteacute des adolescentes agrave la violence agrave lrsquoabus et agrave lrsquoexploitation47 (voir Expeacuteriences du changement page 27)

Les femmes handicapeacutees membres drsquoAssociations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit au Burundi ont deacuteclareacute qursquoelles utilisent lrsquoargent qursquoelles ont gagneacute par le biais de ces programmes pour payer le transport et se rendre aux activiteacutes culturelles et reli-gieuses ce qui diminue leur isolement et creacutee drsquoimportants liens sociaux avec drsquoautres

Tous ces exemples soulignent une leccedilon importante Les personnes handicapeacutees ont et veulent que lrsquoon sache qursquoelles ont plusieurs identiteacutes au-delagrave de leur infirmiteacute Elles veulent ecirctre consideacutereacutees comme des leaders des femmes des amies

Maipendo - Burundi

laquo Maintenant je peux eacuteconomiser un peu pour emprunter une moto-taxi et je peux me rendre [agrave lrsquoeacuteglise] Jrsquoai maintenant chaque semaine des personnes avec qui discuter agrave lrsquoeacuteglise Crsquoest un groupe qui agrave mon avis mrsquoeacutecoute et me comprend raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Le Groupe de filles - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Les filles avec et sans handicap ont preacutepareacute des affiches au moyen drsquoimages et de photos Ces affiches portaient sur ce qui leur importait plus dans le projet et sur les activiteacutes qursquoelles souhaitaient mener ensuite Elles ont preacutesenteacute ces affiches aux ONG feacuteminines impliqueacutees dans le projet

laquo Ceci est notre histoire Notre souhait eacutetait de chanter avec Makka Mejieva [une ceacutelegravebre chan-teuse tcheacutetchegravene] [Lorsque nous sommes monteacutees sur scegravene] des tas de personnes handicapeacutees et non eacutetaient lagrave et pleuraient

Pendant lrsquoeacuteveacutenement nous avons pris connaissance drsquoautres personnes handicapeacutees et nous les avons rencontreacutees Il eacutetait tregraves agreacuteable pour nous de les connaicirctre et de deacutecouvrir leur type de handicap et leurs problegravemes Lorsque je me rends agrave lrsquoeacuteveacutenement et que je constate la preacutesence de personnes handicapeacutees je sens que je ne suis pas seule et quand je vois drsquoautres personnes [sans handicap] je me sens eacutegale agrave elles

Nous donnons des leccedilons de langue des signes aux filles sans handicap Ainsi nous pourrons les comprendre et elles nous comprendre car nous ne pouvons pas parler Gracircce agrave la langue des signes nous nous comprenons Ces filles sans handicap apprennent des choses et nous aussi Nous avons un langage commun agrave travers ces cours de langue des signes Nous utilisons eacutegalement des teacuteleacutephones nous envoyons des SMS et utilisons eacutegalement des notes eacutecrites pour communiquer avec les autres Nous aimons vraiment dessiner Nous pensons agrave des choses et tout ce agrave quoi nous pensons nous le repreacutesentons dans nos dessins Et nous aimons aussi beaucoup jouer agrave diffeacuterents types de jeux

Bien sucircr il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne font pas attention agrave nos opinions Voici les ideacutees que nous souhaiterions concreacutetiser agrave lrsquoavenir Nous aimerions rencontrer des filles dans un cafeacute ou dans un endroit reacuteserveacute uniquement aux filles avec et sans handicap mdash juste les filles pas drsquoadultes

Nous aimerions que [nos camarades de classe] se joignent agrave nous et prennent part agrave ces activiteacutes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo

Pour la suite de lrsquoExpeacuterience du changement du Groupe de filles dans le Caucase du Nord rendez-vous sur httpwrcmsGBV_disability_Change_Caucasus

copy IRC

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des membres de la communauteacute comme des personnes qui apportent de preacutecieuses contributions agrave la communauteacute Ce fait a des implications importantes pour lrsquoinclusion dans les programmes et les approches visant agrave renforcer les reacuteseaux de pairs et le capital social

Inclusion cibleacutee dans les activiteacutes de renforcement eacuteconomique

Lrsquoinclusion cibleacutee des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les programmes relatifs aux AVEC occupe une grande place dans les Expeacuteriences du changement au Burundi Les femmes handicapeacutees et les individus respon-sables de sexe feacuteminin impliqueacutees dans des activiteacutes relatives aux AVEC ont signaleacute que lrsquoeacutelargissement des reacuteseaux sociaux eacutetait le reacutesultat le plus important pour elles car il leur a permis de rehausser leur statut dans la socieacuteteacute (qui leur a valu un plus grand respect de la part de leurs maris et drsquoautres membres de la famille) et de renforcer leur estime de soi et leur senti-ment de confiance en soi La participation agrave des activiteacutes rela-tives aux AVEC a eu un impact positif sur leur indeacutependance en tant qursquoindividus mais aussi sur les contributions financiegraveres qursquoelles peuvent apporter agrave leurs meacutenages ce qui a renforceacute leur rocircle dans la prise de deacutecision

laquo Jrsquoai mecircme encore un peu drsquoargent pour acheter des choses pour ma famille Je suis tregraves eacutetonneacutee du changement de mon mari agrave mon eacutegard il se rend compte que jrsquoai de la valeur que je peux ecirctre indeacutependante il me respecte plus et rentre agrave la maison seulement les soirs maintenant Mon fils handicapeacute est plus heureux mdash il constate qursquoil y a plus de paix dans la maison raquo

(Individu responsable de sexe feacuteminin dans le camp de Musasa)

Accroicirctre la repreacutesentation des personnes handi-capeacutees dans les activiteacutes communautaires

Les programmes relatifs agrave la VBG travaillent en eacutetroite collabo-ration avec les dirigeants communautaires dans la concep-tion la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des activiteacutes Il est donc important drsquoexaminer comment les personnes handicapeacutees sont repreacutesenteacutees et atteintes par ces systegravemes de leadership En Eacutethiopie par exemple le personnel de lrsquoIRC a travailleacute avec lrsquoassociation des personnes handicapeacutees dans la commu-nauteacute des reacutefugieacutes afin drsquoaccroicirctre la participation des femmes handicapeacutees et renforcer la collaboration avec lrsquoassociation des femmes reacutefugieacutees Les participants au Burundi et en Eacutethiopie ont eacutegalement signaleacute que le recrutement de personnes handi-capeacutees et drsquoindividus responsables comme agents de mobili-sation communautaire et travailleurs sociaux a non seulement conduit agrave une plus grande attention aux preacuteoccupations de ce groupe mais a eacutegalement entraicircneacute une appreacuteciation accrue des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees par drsquoautres membres de la communauteacute

Esther mdash Burundi

laquo Je suis individu responsable pour mon mari qui vit avec un handicap mais ce nrsquoest pas ma seule identiteacute Je suis une megravere un leader et une personne fiegravere de son rocircle drsquoagent de mobilisation communautaire raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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laquo Nous nrsquoavons jamais eu de personnes handicapeacutees dans notre eacutequipe auparavantmdash il srsquoagit drsquoun changement majeur et vraiment tregraves important Mes amies handicapeacutees font le mecircme travail que moi Elles sont vraiment excellentes dans certains domaines et elles enseignent des choses agrave drsquoautres personnes Il est important pour la communauteacute de constater cela de savoir que lorsque nous disons vouloir inclure les personnes handicapeacutees nous le pensons vraiment Ceci est un bon moyen pour commencer agrave changer la faccedilon dont les personnes handicapeacutees sont consideacutereacutees raquo

(Travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie)

Atteindre et soutenir les personnes agrave risque eacuteleveacute

Lrsquoisolement des personnes ayant une deacuteficience intellectuelle etou de handicaps multiples a eacuteteacute identifieacute comme eacutetant un deacutefi pour les prestataires de services Ces personnes sont souvent isoleacutees dans leurs maisons avec leurs individus responsables et peuvent avoir peu drsquooccasions ou de soutien neacutecessaire(s) pour eacutelaborer des strateacutegies susceptibles de les proteacuteger contre la violence Les pratiques suivantes ont eacuteteacute identifieacutees comme favorisant lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion de ces personnes dans les activiteacutes relatives agrave la VBG

Les visites agrave domicile et les activiteacutes agrave domicile

Au Burundi en Eacutethiopie et au Caucase du Nord les personnes handicapeacutees et les professionnels ont indiqueacute avoir meneacute des visites agrave domicile pour interroger les individus et les familles au sujet de leurs besoins et pour partager lrsquoinformation sur les services et lrsquoassistance en matiegravere de VBG Ces visites ont permis aux profes-sionnels de la VBG et aux prestataires de services drsquoidentifier des survivants qui neacutecessitent un soutien complet et speacutecialiseacute Le personnel de lrsquoIRC au Burundi et en Eacutethiopie a commenceacute agrave organ-iser des activiteacutes de groupe geacuteneacuteralement tenues dans les centres de promotion de la femme et dans drsquoautres sites communautaires proches de leurs maisons et qui ciblaient parfois ces individus et les familles Les individus responsables des filles souffrant de handicaps multiples ont eacutegalement souligneacute qursquoils constataient un renforcement de lrsquoacceptation et du soutien de la communauteacute suite aux activiteacutes agrave domicile

laquo Les membres de la communauteacute nous traitent mieux agrave preacutesent Ils sont plus habitueacutes agrave nous Ils savent comment nous sommes et nous saluent aimablement quand ils passent raquo

(Megravere drsquoune adolescente souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

La gestion individuelle des cas

Les survivantes handicapeacutees neacutecessitent une gestion individu-aliseacutee et globale des cas pour promouvoir leur gueacuterison et leur reacutetablissement et pour preacutevenir toute violence future Pendant lrsquoeacutevaluation les participants ont rapporteacute que les profession-nels de la VBG srsquoeacutetaient ameacutelioreacutes dans lrsquoidentification de ces personnes agrave risque eacuteleveacute et la fourniture drsquoun soutien plus complet et adapteacute agrave leurs besoins speacutecifiques Les facteurs suivants ont eacuteteacute deacutecrits comme ameacuteliorant lrsquoappui agrave la gestion des cas pour ces personnes

bull lrsquoidentification des diffeacuterentes meacutethodes de communica-tion directe avec les survivants

bull une attention accrue sur lrsquoidentification des forces et des capaciteacutes reacuteelles des survivants au cours des eacutevaluations

bull la participation des personnes handicapeacutees et de leurs individus responsables dans la planification de lrsquoaction

bull un suivi freacutequent et une coordination de la prestation des services pour reacutepondre aux besoins identifieacutes

Les femmes handicapeacutees ont indiqueacute que ces seacuteances de gestion de cas ont contribueacute agrave deacutevelopper la confiance et la compreacutehension entre elles et les professionnels de la VBG et qursquoelles ont reccedilu une aide en fonction de leurs propres besoins et deacutesirs Cette leccedilon met eacutegalement en eacutevidence lrsquoimportance des approches centreacutees sur le survivant dans le travail avec les femmes handicapeacutees lorsqursquoil est question de deacutefinir leurs buts objectifs et strateacutegies

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Histoire de Mawazo - camp de Kinama Burundi

Mawazo vit seule et se deacuteplace diffeacuteremment des autres en rampant plutocirct qursquoen marchant

laquo Je vis seule Jrsquoai toujours veacutecu seule Jrsquoessaie drsquoecirctre tregraves indeacutependante et je fais beaucoup de choses toute seule Je peux nettoyer cuisiner laver mes vecirctements et je passe du temps agrave essayer drsquoaider mes voisins en prenant soin de leurs enfants

Je reccedilois reacuteguliegraverement des visites agrave domicile le personnel de lrsquoIRC est comme ma famille Ils passent veacuterifier si tout va bien presque tous les jours Quand jrsquoai un problegraveme ils srsquoen rendent compte tregraves rapidement et viennent voir si je vais bien Je me sens beaucoup plus eacutepanouie et jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir quelqursquoun agrave qui parler Jrsquoadore partager des histoires et je me sens bien lorsque quelqursquoun me demande comment je me sens

Mon nom dans ma langue signifie agrave la fois laquo problegravemes raquo et laquo ideacutees raquo Jrsquoai beaucoup agrave dire et agrave partager avec les autres Je suis une personne tregraves ouverte je pense que crsquoest la raison pour laquelle les enfants mrsquoaiment tant Je suis ouverte agrave eux je souris avec eux et je leur raconte des histoires Je peux leur apprendre beaucoup de choses car jrsquoai vu et appris beaucoup de choses dans ma vie Je peux leur parler de leur culture leur enseigner le respect et leur inculquer lrsquoesprit du partage Lorsque quelqursquoun mrsquoapporte de la bouillie par exemple mecircme en petite quantiteacute je ne le bois pas toute seule Srsquoil y a des enfants nous partageons tous ensemble Mecircme si jrsquoai tregraves faim je sais que cela est une chance pour moi drsquoenseigner quelque chose drsquoaider quelqursquoun tout comme les autres mrsquoaident

Si je pouvais dire une chose agrave lrsquoeacutequipe de lrsquoIRC ce serait de continuer de se souvenir des personnes qui sont agrave la maison qui ne peuvent pas facilement participer aux programmes Nous avons eacutegalement des besoins et des recircves Je me fais maintenant vieille et je pense qursquoil est important de se concentrer sur les jeunes les jeunes handicapeacutees pour srsquoassurer qursquoelles sont incluses degraves le plus jeune acircge afin que les gens puissent cesser la discrimination et nous consi-deacuterer tous comme eacutegaux raquo

copy IRC

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Reconnaicirctre les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes handicapeacutees pour faciliter lrsquoinclusion

Les personnes handicapeacutees et les professionnels de la VBG ont rapporteacute que lrsquoidentification et le renforcement des compeacute-tences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees ont favoriseacute une plus grande inclusion dans une varieacuteteacute drsquoactiviteacutes relatives agrave la VBG En Jordanie de jeunes femmes sourdes ont eacuteteacute inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes de responsabilisation sociale et agrave des initiatives meneacutees dans les centres de promo-tion de la femme et agrave animer des seacuteances de pose de henneacute Ces activiteacutes ont fourni un espace permettant aux femmes de partager des compeacutetences et des inteacuterecircts communs avec drsquoautres femmes de leur acircge

laquo Non seulement elles les ont accepteacutees mais elles se sont eacutegalement fait des amies Mecircme avant la fin de la seacuteance elles eacutechangeaient des numeacuteros de teacuteleacutephones et leur demandaient si elles pouvaient les contacter pour faire du henneacute agrave leurs ceacuteleacutebrations raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Au Caucase du Nord les adolescentes handicapeacutees ont eacuteteacute incluses dans la conception des activiteacutes sociales qui visaient agrave faciliter le reacuteseautage entre les filles avec et sans handicap Les activiteacutes ont eacuteteacute construites autour des compeacutetences speacutecifiques des filles handicapeacutees (exemple lrsquoexeacutecution de

chansons en langue des signes) la promotion de lrsquoeacutegaliteacute de participation dans la conception du programme mais aussi lrsquoappreacuteciation des talents de chaque individu

Comme lrsquoont reconnu les membres de la famille les dirige-ants communautaires les prestataires de services et autres agrave travers les sites du projet les reacutesultats de ces activiteacutes contredisent les hypothegraveses selon lesquelles les personnes handicapeacutees sont incapables de beacuteneacuteficier et de contribuer agrave une varieacuteteacute de programmes

laquo Avant les gens pensaient que ces femmes eacutetaient des cas deacutesespeacutereacutes et qursquoelles ne pourraient jamais ecirctre indeacutependantes Maintenant elles contredisent de nombreuses personnes au sein de la communauteacute Elles nous rendent nous les rares personnes qui avons toujours cru en elles tregraves tregraves fiers raquo

(Dirigeant communautaire de sexe masculin mdash camp de Kinama Burundi)

Beaucoup de personnes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance drsquoavoir lrsquoopportuniteacute laquo de faire leurs preuves raquo car beaucoup nrsquoavaient jamais eacuteteacute inviteacutees agrave prendre part aux activiteacutes Le simple fait de tendre la main pour encourager leur participation agrave des programmes eacutetait dans de nombreux cas lrsquoadaptation la plus percutante meneacutee par les professionnels de la VBG

Diane - camp de Kinama Burundi

laquo Jrsquoai reccedilu un appel disant que lrsquoIRC voulait inclure des femmes handicapeacutees dans leurs programmes relatifs aux AVEC Jrsquoeacutetais tellement exciteacutee agrave lrsquoideacutee de mrsquoinscrire drsquoecirctre incluse drsquoavoir une occasion de faire mes preuves agrave preacutesent je pense qursquoil est de mon devoir de tendre la main agrave drsquoautres personnes handicapeacutees pour sensibiliser partager mon histoire et leur dire qursquoelles peuvent ecirctre incluses raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Mieraf travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie

laquo Jrsquoappreacutecie tellement mon rocircle dans le programme [de lrsquoIRC] et jrsquoai tant drsquohistoires que je pourrais vous raconter sur les choses que nous avons accomplies

Mais je pense qursquoil est important de vous dire que je suis une femme handicapeacutee Je marche avec une beacutequille et jrsquoai parfois beaucoup de mal agrave acceacuteder au camp Cela ne mrsquoarrecircte pas mecircme si les choses peuvent ecirctre difficiles je sens que jrsquoai un travail tregraves important agrave faire

Jrsquoœuvre pour renforcer la seacutecuriteacute des femmes et des filles plus particuliegraverement des personnes handicapeacutees des personnes qui ne sont pas toujours incluses dans les activiteacutes des personnes qui sont souvent oublieacutees Je me souviens des moments ougrave crsquoeacutetait mon cas lorsque jrsquoavais tellement mal que je ne pouvais pas quitter ma maison ou avant drsquoavoir reccedilu ma beacutequille pour marcher Je me sentais vraiment seule Maintenant je suis tregraves active et je suis leader dans notre commu-nauteacute Je fais partie de lrsquoassociation des personnes handicapeacutees et je suis travailleuse sociale Jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir des choses preacutecieuses agrave apporter et que je peux plaider en faveur des femmes et enfants handicapeacutes et de leurs individus responsables parce que je comprends parfaitement

leurs besoins Je pense aussi que les gens mrsquoadmirent car ils me voient mrsquoefforcer pour faire mon travailraquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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Recommandations

Les recommandations suivantes sont tireacutees des leccedilons apprises au cours de ce projet qui porte sur le moyen de promouvoir lrsquoinclusion du handicap dans les programmes rela-tifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Recommandations pour les acteurs de la VBG

Inclure les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables dans la conception la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des programmes relatifs agrave la VBG Lrsquoimplication des personnes handicapeacutees dans la conception et lrsquoeacutevaluation du programme est essentielle pour identifier avec preacutecision les obstacles agrave leur participation aux programmes relatifs agrave la VBG eacutelaborer des strateacutegies visant agrave ameacuteliorer leur participation et comprendre le changement qui importe le plus pour eux Une attention particuliegravere devrait ecirctre accordeacutee agrave la collecte des informations et des points de vue des femmes des filles et des personnes souffrant de deacuteficiences intellectuelles et mentales car elles sont les plus exposeacutees agrave la VBG Les approches participatives telles que le classement les photo-interviews et la narration ajouteacutees aux meacutethodes qualitatives plus conventionnelles (exemple discussions theacutematiques de groupe et entretiens en face agrave face) sont des moyens permettant drsquoexplorer effi-cacement les preacuteoccupations et les ideacutees des individus qui ont des besoins communicationnels diffeacuterents Les eacutevaluations doivent inclure un volet de sensibilisation pour faire participer les personnes handicapeacutees et les individus responsables qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Assurer la formation et lrsquoapprentissage reacuteflectif sur les interactions entre le genre et le handicap pour les gestion-naires de programmes et les prestataires de services relatifs agrave la VBG et eacutetablir une compreacutehension commune et une adoption des approches centreacutees sur les droits et les survi-vants lorsque lrsquoon travaille avec ce groupe La formation du personnel agrave inteacutegrer une analyse de lrsquoineacutegaliteacute entre les sexes et de la discrimination fondeacutee sur le handicap les aidera agrave mieux cerner les facteurs uniques qui contribuent aux risques de VBG et de vulneacuterabiliteacute pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et agrave identifier des strateacute-gies plus efficaces pour leur inclusion dans les programmes relatifs agrave la VBG Lorsque les professionnels de la VBG sont particuliegraverement conscients de la dynamique du pouvoir entre les sexes dans leur travail avec les femmes ayant surveacutecu agrave la violence ils peuvent exiger un soutien suppleacutementaire pour reacutefleacutechir sur leurs propres attitudes et sur les attitudes des

autres sur la relation avec le handicap et sur la faccedilon dont ces eacuteleacutements peuvent aggraver lrsquoineacutegaliteacute fondeacutee sur le sexe la discrimination et lrsquoexclusion dans les relations les meacutenages et la communauteacute

Il est recommandeacute que les informations concernant les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables soient incluses et pleinement inteacutegreacutees dans les programmes de formation de base sur la VBG notamment agrave travers des eacutetudes de cas et des exemples centreacutes sur les personnes handicapeacutees Au fil du temps le personnel travaillant sur la VBG reconnaicirctra de plus en plus que reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees est une partie essentielle de leur travail et qursquoils ont les compeacutetences requises pour le faire effi-cacement dans le cadre de leur travail

Recruter des femmes et des filles handicapeacutees comme personnel et beacuteneacutevoles dans les programmes relatifs agrave la VBG Identifier et aider les femmes et les filles handicapeacutees agrave jouer un rocircle cleacute dans les programmes relatifs agrave la VBG peut ameacuteliorer la qualiteacute et la pertinence du programme pour ce groupe tout en les rendant autonomes et en rehaussant leur statut dans la communauteacute Fixer un objectif en termes de nombre de femmes et de filles handicapeacutees qui devraient parti-ciper agrave des formations et reacuteunions communautaires sur la VBG (environ 15 ) encouragera le personnel et les partenaires agrave les inviter directement agrave ces eacuteveacutenements et peut ameacuteliorer la repreacutesentation et la participation aux programmes relatifs agrave la VBG Plaider en faveur drsquoun eacutequilibre entre les sexes dans les associations de personnes handicapeacutees et pour lrsquoinclusion des femmes et des filles handicapeacutees dans les associations de femmes et de jeunes peut eacutegalement accroicirctre la participa-tion dans les domaines ougrave ces groupes interviennent dans les programmes relatifs agrave la VBG et une plus grande repreacutesenta-tion et un meilleur leadership au sein de la communauteacute

Privileacutegier lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les activiteacutes qui renfor-cent le capital social et les reacuteseaux de pairs Ceci est particuliegraverement important pour la preacutevention de la violence contre des adolescentes handicapeacutees les femmes ayant un handicap physique qui sont isoleacutees dans leurs maisons les individus responsables et les femmes les filles les garccedilons et les hommes ayant une deacuteficience intellectuelle Pour les programmes relatifs aux laquo espaces seacutecuriseacutes raquo aider les femmes et les filles agrave reacutefleacutechir sur ce qui rend un espace laquo seacutecuriseacute raquo pour eux et pour les autres et agrave deacutefinir leurs propres laquo regravegles de base raquo ou principes qui reflegravetent comment elles devront accepter et appreacutecier les diffeacuterences Ces principes peuvent aussi les amener agrave reacutefleacutechir sur la faccedilon drsquoatteindre et drsquoinclure drsquoautres femmes et filles qui sont plus isoleacutees (agrave

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lrsquoexemple des filles ayant une deacuteficience intellectuelle) En plus des activiteacutes baseacutees au centre la sensibilisation communau-taire et les visites agrave domicile sont essentielles pour atteindre les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables qui sont isoleacutes dans leurs maisons et pour renforcer en mecircme temps les meacutecanismes de protection communautaire Le personnel du programme relatif agrave la VBG doit ecirctre conscient de toute la charge de travail et des responsabiliteacutes suppleacute-mentaires que drsquoautres femmes et filles peuvent ecirctre tenues drsquoassumer dans les meacutenages suite agrave la participation des individus responsables dans les activiteacutes lieacutees agrave la VBG et les aider agrave identifier des strateacutegies pour atteacutenuer les risques associeacutes et les conseacutequences inattendues

Privileacutegier lrsquoinclusion des femmes handicapeacutees et des individus responsables de sexe feacuteminin dans les programmes portant sur lrsquoautonomisation eacuteconomique Fixer des objectifs en termes de nombre de femmes et filles handicapeacutees et drsquoindividus responsables devant participer agrave ces programmes et encourager le personnel et les commu-nauteacutes agrave les inviter Une analyse minutieuse des risques doit ecirctre meneacutee et une strateacutegie drsquoatteacutenuation deacuteveloppeacutee avant la participation pour preacutevenir etou reacutepondre efficacement agrave des conseacutequences impreacutevues Dans certains contextes les activ-iteacutes drsquoautonomisation eacuteconomique des femmes peuvent sortir du cadre des rocircles qui leur sont deacutevolus sur le plan social ce qui accentue leur vulneacuterabiliteacute agrave la violence de la part de la famille et de la communauteacute Dans certains meacutenages ces activiteacutes peuvent avoir un impact neacutegatif sur la personne handicapeacutee qui peut ecirctre abandonneacutee sans individus respon-sables familiers ce qui augmente potentiellement le risque de violence ou drsquoabus Parallegravelement drsquoautres femmes du meacutenage notamment les adolescentes peuvent assumer ce rocircle ce qui accroicirct leur charge de travail ou leur exclusion

La Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG qui comprend des outils et des directives pour les aider agrave renforcer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail est disponible sur httpwrcmsdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Recommandations pour acteurs du handicap

Veiller agrave ce que les programmes et organisations conccedilus pour servir les personnes handicapeacutees soient sensibles agrave la question du genre Les personnel des programmes et organisations srsquooccupant des personnes handicapeacutees doit suivre une formation sur le genre et lrsquoeacutegaliteacute des genres afin de comprendre les diffeacuterentes faccedilons dont le conflit et le deacuteplacement affectent les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et adapter leurs activiteacutes et services en conseacutequence Le personnel du programme Handicap doit

eacutegalement ecirctre conscient des risques particuliers de VBG auxquels les femmes et les filles handicapeacutees sont exposeacutees et recevoir une formation sur la communication avec les survi-vants et sur lrsquoorientation approprieacutee vers les prestataires de service relatifs aux VBG

Renforcer le plaidoyer autour des droits des personnes affecteacutees par la crise et le conflit notamment les femmes et les filles en eacuteveillant la conscience sur les reacutefugieacutes et les personnes deacuteplaceacutees au sein des organisations pour personnes handicapeacutees (DPO) notamment au niveau reacutegional ougrave il y aurait des crises reacutepeacuteteacutees ou prolongeacutees ayant un impact consideacuterable sur plusieurs pays Cela peut inclure le travail en reacuteseau entre les femmes handicapeacutees et les mouve-ments œuvrant pour les droits des femmes dans les pays et reacutegions affecteacutes par des crises afin de deacutevelopper une plus grande connexion compreacutehension et reacuteponse aux besoins des femmes handicapeacutees dans les environnements humanitaires

Recommandations pour tous les acteurs humanitaires

Mettre en œuvre les orientations sectorielles pour preacutevenir et reacutepondre agrave la violence baseacutee sur le genre telles qursquoeacutenonceacutees dans les Directives du Comiteacute permanent inter-organisations relatives agrave la violence baseacutee sur le genre48 Tous les acteurs humanitaires doivent reconnaicirctre et reacutepondre aux risques accrus de VBG pendant le conflit et la crise notam-ment pour les femmes et les filles handicapeacutees ainsi que les individus responsables de sexe feacuteminin Les normes minimales eacutenonceacutees dans les Directives fournissent lrsquoorientation de base pour tous les secteurs dans la preacutevention et la reacuteponse aux VBG

Entreprendre lrsquointeacutegration de la protection pour satisfaire effectivement les besoins des personnes handicapeacutees durant toutes les phases de lrsquointervention humanitaire Lrsquointeacutegration de la protection y compris lrsquoinclusion de lrsquoanalyse du genre et du handicap dans la conception des programmes la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation est deacuteterminante pour assurer que tout le monde notamment les femmes et filles handica-peacutees a pleinement accegraves aux services et agrave lrsquoassistance dans tous les secteurs y compris pour atteacutenuer le risque de VBG49

Recommandations pour les bailleurs de fonds et gouvernements

Tenir les organisations humanitaires responsables de la satisfaction effective des besoins des personnes handica-peacutees et des individus responsables dans les programmes sur la VBG agrave travers des processus de monitoring et de preacutesentation de rapports ainsi que la mise en exergue de

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pratique positives provenant de diffeacuterentes organisations dans les environnements humanitaires afin drsquoencourager lrsquoobservation des approches tenant compte du handicap et du genre

Plaider pour une plus grande reconnaissance de la multi-tude de preacuteoccupations lieacutees au handicap et au genre y compris la VBG dans tous les instruments internationaux les normes et conventions relatifs au conflit au deacuteplace-ment et agrave lrsquoaction humanitaire Les instruments interna-tionaux peuvent jouer un rocircle deacuteterminant dans la deacutefinition des prioriteacutes pour lrsquoaction humanitaire durant le conflit et le deacuteplacement Les preacuteoccupations speacutecifiques aux femmes et

aux filles et agrave toutes les personnes handicapeacutees doivent ecirctre au cœur des instruments internationaux dans la mesure ougrave elles figurent parmi les populations les plus vulneacuterables durant la crise Un plaidoyer permanent est neacutecessaire aux niveaux international et national pour encourager les gouvernements agrave signer et agrave ratifier tous les instruments pertinents et agrave tenir tous les acteurs concerneacutes responsables de la mise en œuvre inteacutegrale des conventions nouvelles et existantes y compris la Convention relative aux droits des personnes handicapeacutees la Convention sur lrsquoeacutelimination de toutes les formes de discrimi-nation agrave lrsquoeacutegard des femmes et les reacutesolutions du Conseil de seacutecuriteacute sur les femmes la paix et la seacutecuriteacute

Atelier drsquointervenants au Burundi copy Elizabeth SherwoodWRC

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Notes

1 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondiales et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacuteva-lence et conseacutequences sur la santeacute de la violence du parte-naire intime et de la violence sexuelle exerceacutee par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductive-healthpublicationsviolence9789241564625en

2 Ce chiffre est deacutetermineacute par lrsquoestimation globale selon laquelle les 15 pour cent de toute population seront des personnes handicapeacutees (OMS 2011) et selon laquelle 512 millions de personnes sont deacuteplaceacutees par la crise et le conflit agrave travers le monde (HCR 2014)

3 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

4 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

5 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

6 Dans ce rapport les laquo personnes handicapeacutees mentales raquo renvoient aux personnes atteintes drsquoune maladie mentale etou celles qui sont des usagers etou survivants de la psychiatrie Le terme laquo personnes ayant des handicaps sociaux raquo est parfois utiliseacute pour deacutecrire ce groupe de personnes handicapeacutees Reacuteseau mondial des usagers et survivants de la psychiatrie Manuel de mise en œuvre de la Convention des Nations unies relative au droit des per-sonnes handicapeacutees (RMUSP2008) p 9 wrcmsN8o9CH

7 UNHCR Le coucirct humain de la guerre Tendances mondia-les 2013 (2014) httpwwwunhcrorg5399a14f9html

8 Organisation mondiale de la santeacute et Banque mondiale Rapport mondial sur le handicap (2011)

9 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondia-les et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacutevalence et conseacutequences sur la santeacute sur la violence infligeacutee par le partenaire intime et par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductivehealth

publicationsviolence9789241564625en10 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-

lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

11 Ibid 12 Convention des Nations unies relative aux droits des per-

sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde-faultaspnavid=15amppid=150

13 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

14 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

15 CBM Inclusion made easy A quick program guide to dis-ability in development (2012) httpwwwcbmorg articledownloads78851CBM_Inclusion_Made_ Easy_-_com-plete_guidepdf

16 Ibid 17 GSDRC Applied Knowledge Services Understanding gen-

der (nd) httpwwwgsdrcorggotopic-guidesgenderunderstanding-gender

18 Ibid 19 Carolyn Frohmader and Stephanie Ortoleva ldquoThe sexual

and reproductive rights of women and girls with disabili-tiesrdquo (Issues paper presented at the ICPD Beyond 2014 Confeacuterence internationale sur les droits de lrsquohomme La Haye Pays-Bas 7-10 juillet 2013) httpwwdaorgauwp- contentuploads201312issues_paper_srr_wom- en_and_girls_with_disabilities_finalpdf

20 Convention des Nations unies relative aux droits des per-sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde- faultaspnavid=15amppid=150

21 Andrea Hollomotz ldquoDisability oppression and violence Towards a sociological explanationrdquo Sociology vol 47 (2013) pp 477-493 Originally published online 23 No-vember 2012 DOI 1011770038038512448561

22 Centers for Disease Control and Prevention The socio-ecological model a framework for prevention (2015) httpwwwcdcgovviolencepreventionoverviewsocial-ecologicalmodelhtml

37

23 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

24 Ces principes directeurs ont eacuteteacute adapteacutes des contributions drsquoune activiteacute meneacutee au Forum drsquoapprentissage interne pour le projet en juin 2014

25 Les DPO sont des organisations repreacutesentatives de per-sonnes handicapeacutees Elles sont geacuteneacuteralement constitueacutees et dirigeacutees par des personnes handicapeacutees

26 LrsquoIMSVBG enregistre le type de violence rapporteacute par les survivants dont le viol les agressions sexuelles les agressions physiques le mariage forceacute le deacuteni des res-sources les opportuniteacutes ou services et les violences psychologiqueseacutemotionnelles

27 Les consultations du personnel VBG en Eacutethiopie et au Burundi ont deacutemontreacute qursquoils avaient une bonne compreacutehen-sion des diffeacuterents types de deacuteficiences et pourraient les identifier sur la base de ces questions et observations fonctionnelles au cours de leurs concertations avec les survivants Il est important toutefois de reconnaicirctre que ce ne sont pas tous les survivants handicapeacutes qui peuvent ecirctre identifieacutes comme ayant un handicap dans les donneacutees de lrsquoIMSVBG

28 Jillian Foster Final report Implications and recommenda-tions for integration of mixed-methods analysis across WRC research Consultancy report submitted to WRC (2014)

29 httpbetterevaluationorgapproaches (accessed 12 August 2014) and httpdeptswashingtoneduccph pdf_filesEvaluationpdf (accessed 12 August 2014)

30 Lrsquooutil laquo Expeacuterience du changement raquo est adapteacute de la technique dite du changement le plus significatif (MSC) La technique MSC est une forme de monitoring et eacutevaluation participatifs qui analysent la prise en compte du change-ment pour deacutecouvrir les changements qui sont les plus consideacutereacutes par les individus et les groupes et pourquoi httpbetterevaluationorgapproaches (consulteacute le 12 aoucirct 2014)

31 Adapteacute de lrsquooutil Before and Now Diagram (page 68) dans the Tools together now 100 participatory tools to mobilize communities for HIVAIDS httpwwwaidsallianceorgassets000000370229-Tools-together-now_originalpdf1405520036

32 Adapted ldquoSummit Workshoprdquo from the Participatory Performance Story Reporting Technique httpwwwclearhorizoncomauwp-contentuploads200905report-on-outcomes-and-get-everyone-involved_the-participatory-performancepdf (accessed 12 August 2014)

33 IRC Formation agrave lrsquointeacutegration de la protection guide du facilitateur (2013) httpwwwglobalprotectionclusterorg_assetsfilesaorsprotection_mainstreamingIRC_Pro-tection_Mainstreaming_Training 20_Facilitators_Guide_March_2013_ENpdf

34 Les donneacutees de lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) indiquent que 120 survivants sur 2 025 enregistreacutes preacutesen-tent un handicap

35 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSGBV (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 5083 pour cent (61 sur 120) des survivants handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes et 32 23 pour cent (614 sur 1905) des survivants non handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 186 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0000

36 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes ont subi des violences psychologiqueseacutemotionnelles contre 2325 pour cent (443 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 342 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0377

37 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 3583 pour cent (43 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un partenaire ou eacutepoux contre 4871 pour cent (928 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1288 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0006

38 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un eacutetranger contre 2273 pour cent (433 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 394 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0316

39 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 83 pour cent (100 sur 120) des survi-

38

vants handicapeacutes sont des femmes contre 95 pour cent (1812 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des femmes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 12 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de 0000

40 Au cours du processus de consentement eacuteclaireacute il eacutetait conseilleacute aux femmes de ne pas partager leurs expeacuteriences personnelles et de consentir agrave ce que leurs informations soient utiliseacutees dans des rapports afin drsquoameacuteliorer les programmes au Burundi et dans drsquoautres pays Toutes les femmes handicapeacutees intellectuelles souffraient juste de leacutegegraveres deacuteficiences et par conseacutequent eacutetaient en mesure de comprendre ce processus de consentement mais elles eacutetaient eacutegalement en preacutesence de leurs individus responsables Les questions de groupes de discussion ne portaient pas sur ces informations personnelles Les femmes dans ce groupe toutefois ont continueacute agrave divulguer des expeacuteriences personnelles tout au long de la discussion Tous les participants ont reccedilu des conseils sur les services disponibles aux survivants de la VBG et un soutien perma-nent eacutetait fourni par le personnel WPE de lrsquoIRC

41 Laurie E Powers Rosemary B Hughes and Emily M Lund Interpersonal violence and women with disabilities A re-search update (Harrisburg PA National Resource Center on Domestic Violence 2009)

42 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 1667 pour cent (20 sur 120) des survivants handicapeacutes sont des hommes et 488 pour cent (93 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des hommes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1170 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de Fischer de 0000

43 Les femmes les filles les garccedilons et les hommes handi-capeacutes peuvent subir des violences sur la base du genre et du handicap La contribution speacutecifique de chacun de ces facteurs va varier et les causes sous-jacentes de lrsquooppression et des abus sont souvent complexes et croiseacutees De fait il est difficile de faire la distinction et de reacutepondre seacutepareacutement Degraves lors il srsquoavegravere important de surveiller et reacutepondre agrave toutes les formes de violences et discriminations dans les environnements humanitaires notamment contre les groupes les plus marginaliseacutes au sein de la communauteacute afin de faire progresser lrsquoeacutegaliteacute des genres pour les groupes extrecircmement marginaliseacutes et opprimeacutes au sein de la communauteacute Des reacutesultats agrave

plus grande eacutechelle issus du projet et refleacutetant le caractegravere croiseacute des facteurs genre handicap et drsquoautres facteurs pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes et des rapports de recherche plus deacutetailleacutes sur ce sujet seront disponibles sur le site web de Commission des femmes pour les reacutefugieacutes httpswomensrefugeecom-missionorgprogramsdisabilitiesresearch-and-resourcesdocument945-building-capacity-for-disability-inclusion-in-gender-based-violence-gbv-programming-in-humanitarian-settings-overviewcatid=232

44 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

45 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 325 pour cent (39 sur 120) des survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours suivant lrsquoincident et 4398 pour cent (837 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1148 pour cent est consideacuterable du point de vue statis-tique avec une p-value de Fischer de 0017

46 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG 4083 pour cent (49 sur 120) survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC plus drsquo1 mois apregraves lrsquoincident et 3442 pour cent (655 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes plus drsquo1 moins apregraves lrsquoincident Des tests confir-ment que cette diffeacuterence de 641 pour cent nrsquoest pas consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0166

47 Commission des femmes pour les reacutefugieacutes Strong girls powerful women Program planning and design for ado-lescent girls in humanitarian settings (2014) httpswo-mensrefugeecommissionorgresourcesdocument1036-strong-girls-powerful-women-report

48 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuidelines2005pdf

49 Global Protection Cluster Protection mainstreaming (nd) httpwwwglobalprotectionclusterorgenareas-of-responsibilityprotection-mainstreaminghtml

39

Tableau A Reacutesumeacute des pays contextes et activiteacutes meneacutes au cours de la phase 1 du projetPays Contexte opeacuterationnel Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie MyrsquoAni mdash Environnement de camp prolongeacute

Discussions de groupe avec de reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handi-capeacutes et leurs individus responsables (25 participants) leaders communautaires (11 participants) et travailleurs communautaires et travailleurs sociaux (13 participants)

Entretiens avec des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables (4 entretiens mdash 7 personnes)

Consultations avec lrsquoAssociation de handicapeacutes (32 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (19 personnes)

Burundi Bujumbura mdash Environnement urbain

Kinama Mussasa et Bwagiriza mdash

Camps

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes congolais handi-capeacutes et leurs individus responsables (161 participants)

Entretien avec une fille handicapeacutee et son individu responsable (1 entretien mdash 2 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (13 personnes)

Jordanie Zaatari mdash Camp

Irbid Mafraq et Ramtha mdash Envi-ronnements urbains

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus respon-sables (113 participants) et volontaire de la communauteacute de reacutefugieacutes (11 participants)

Entretiens avec des filles handicapeacutees et leurs indi-vidus responsables (2 entretiens mdash 4 personnes)

Consultations avec les acteurs humani-taires (30 personnes)

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Grozny Reacutepublique de Tcheacutetcheacutenie mdash Environnement urbain de reconstruction post-conflit

Discussion de groupe avec les individus respon-sables drsquoenfants handicapeacutes (12 participants)

Entretiens avec des femmes et filles handica-peacutees (11 entretiens mdash 11 personnes)

Consultations de personnels drsquoONG de femmes (16 personnes)

Ces discussions de groupe et entretiens ont eacuteteacute reacutealiseacutes par des ONG partenaires de lrsquoIRC dans le Caucase du Nord

Annexe 1 Reacutesumeacute des activiteacutes entreprises dans la meacutethodologie du projet

40

Tableau B Reacutecapitulatif des activiteacutes drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilotePays Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie Discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handicapeacutes et leurs individus responsables (24 participants) et des leaders communautaires (11 participants)

Atelier drsquointervenants (21 personnes)

Burundi Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (89 participants) et des leaders communautaires (10 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (18 participants)

Atelier drsquointervenants (41 personnes)

Jordanie Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus responsables (14 participants)

Entretiens avec les professionnels de la VBG (3 participants)

Des expeacuteriences du changement ont eacuteteacute conduite par le personnel WPE en Jordanie et des entretiens avec des professionnels ont eacuteteacute reacutealiseacutes par teacuteleacutephone

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (26 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (7 participants)

Atelier drsquointervenants (26 personnes)

41

Les ateliers drsquointervenants au Burundi en Eacutethiopie et en Caucase du Nord et des expeacuteriences du changement en provenance de Jordanie visaient agrave collecter des messages-cleacutes et recommandations de diffeacuterents groupes impliqueacutes dans le projet sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG Leurs recommandations eacutetaient axeacutees sur les points ci-apregraves

bull Renforcement du plaidoyer sur la non-discrimination

laquo Des sessions de sensibilisation communautaires continues cibleacutees mettant en exergue les droits des personnes handica-peacutees notamment autour des questions relatives aux individus responsables de sexe feacuteminin et masculin raquo (Recommandations provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Consultations permanentes avec les personnes handicapeacutees sur la planification des programmes

laquo Il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne precirctent pas attention agrave nos opinions Nous aimerions rencontrer certaines filles dans un cafeacute ou un endroit uniquement pour filles avec et sans handicap Juste les filles sans adultes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo (Exposeacute du groupe des filles mdash Atelier drsquointervenants Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

bull Mise en exergue des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees

laquo Eacutelaborer un plan ou moyen de partage des expeacuteriences de reacuteussite de personnes handicapeacutees ayant reacuteussi dans des activiteacutes eacuteconomiques et professionnelles Se servir de ces succegraves comme moyen drsquoencourager drsquoautres groupes agrave inclure les personnes handicapeacutees dans ces types de programmes raquo (Recommandation provenant des hommes handicapeacutes mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Renforcement des activiteacutes de sensibilisation et de soutien par les pairs

laquo Effectuer plus de visites agrave domicile chez les femmes et filles handicapeacutees qui sont les plus isoleacutees Eacutelaborer un plan pour des visites reacuteguliegraveres et des contacts entre les eacutequipes [VBG] et leurs familles raquo (Recommandation provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Eacutethiopie)

bull Travail avec les familles

laquo Former un comiteacute drsquoindividus responsables pour donner des conseils sur lrsquoeacutelaboration des programmes Consacrer du temps pour enseigner des leccedilons sur comment ecirctre un meilleur deacutefenseur de la famille fournir des informations sur comment mieux utiliser des systegravemes et ecirctre moins deacutependants des agents de mobilisation communautaire raquo (Recommandation provenant drsquoindividus responsables mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Fourniture de soutien mateacuteriel et de strateacutegies de transport

laquo Recommander la fourniture de transport du fait de la difficile situation financiegravere (ou indemniteacutes de transport) raquo (Entretien avec un individu responsable de sexe feacuteminin mdash Irbid Jordanie)

Annexe 2 Recommandations issues des ateliers des intervenants

Page 8: « Je vois que cela est possibles33660.pcdn.co/wp-content/uploads/2020/04/Je-vois-que... · 2020-04-15 · 2 leur incapacité à laisser les personnes dont elles s’occupent. Pratiques

4

vidus responsables et membres de la famille des personnes handicapeacutees peuvent eacutegalement faire face agrave la reacuteduction des opportuniteacutes lrsquoexclusion sociale et la stigmatisation Les programmes relatifs agrave la VBG doivent par conseacutequent tenir compte de la faccedilon dont le handicap affecte les individus les membres de famille et la communauteacute dans lrsquoensemble lors du deacuteveloppement des strateacutegies drsquoinclusion

Lrsquointersection du genre du handicap et du deacuteplacement

Les causes profondes de la VBG sont les ineacutegaliteacutes struc-turelles et systeacutematiques entre les genres les normes de genres sous-jacentes les abus de pouvoir accrus entre les hommes et les femmes en tant que groupes sociaux La violence contre les femmes et les filles constitue agrave la fois une conseacutequence et une cause de cette ineacutegaliteacute renforceacutee par le deacutesavantage eacuteconomique et la deacutependance et les espaces sociaux restreints Plusieurs individus toutefois ne connais-sent pas des ineacutegaliteacutes structurelles et des pouvoirs ineacutegaux dus au genre seul et drsquoautres facteurs tels que lrsquoethniciteacute et la race la religion lrsquoacircge lrsquoorientation sexuelle le statut socioeacuteconomique et le handicap contribuent souvent agrave la marginalisation drsquoun individu dans la socieacuteteacute17

Les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables qui ont eacuteteacute deacuteplaceacutes du fait des crises et des conflits connaissent des formes multiples croiseacutees et parfois se renforccedilant mutuellement de discrimi-nation et drsquooppression en plus de leur risque de violence y compris les VBG Pour les femmes et les filles en particu-lier les situations de crise exacerbent et accroissent les risques auxquels elles sont deacutejagrave exposeacutees en temps de paix Lorsqursquoagrave cela srsquoajoute la discrimination et lrsquooppression lieacutees au handicap et avec les exigences de la prise en charge les violences auxquelles les femmes font faces sont davantage consideacuterables Approcher les VBG agrave travers une analyse inter-sectorielle nous aide agrave mieux comprendre les multiples iden-titeacutes et expeacuteriences des personnes handicapeacutees18 y compris lrsquoineacutegaliteacute et la discrimination entre les hommes et les femmes et au sein de sous-ensembles drsquohommes et des femmes19 qui faccedilonneraient singuliegraverement leur expeacuterience des VBG et peuvent ecirctre utiliseacutees pour ameacuteliorer la fourniture de services le plaidoyer et les prioriteacutes du programme

Suivant la description faite dans la CRDPH le handicap est le reacutesultat des interactions entre les deacuteficiences et drsquoautres barriegraveres sociales20 Les personnes handicapeacutees ne sont pas plus vulneacuterables agrave la violence du fait de leur deacuteficience mais plutocirct parce qursquoelles sont perccedilues comme eacutetant diffeacuterentes ont moins de pouvoir et un statut infeacuterieur sont marginaliseacutees et sont mecircme directement cibleacutees pour la violence21 Par

conseacutequent ce projet visait non seulement agrave comprendre la vulneacuterabiliteacute individuelle aux VBG mais eacutegalement comment les relations les facteurs communautaires et sociaux lieacutes aussi bien au genre qursquoau handicap dans le contexte de deacuteplace-ment augmentent le risque de violence pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables22

Principes directeurs de lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Les principes suivants ont eacuteteacute deacutefinis au cours des phases initi-ales du projet afin drsquoorienter les professionnels de la VBG Ces principes sont destineacutes agrave compleacuteter et agrave renforcer lrsquoapproche centreacutee sur le survivant dans les programmes relatifs agrave la VBG qui laquo vise agrave creacuteer un environnement propice dans lequel les droits drsquoun survivant de la VBG sont respecteacutes et sa seacutecuriteacute assureacutee et au sein duquel le survivant est traiteacute avec digniteacute et respect Lrsquoapproche aide agrave promouvoir le relegravevement drsquoun survivant en renforccedilant sa capaciteacute agrave identifier et agrave exprimer ses besoins et souhaits ainsi que sa capaciteacute agrave prendre des deacuteci-sions sur les interventions eacuteventuelles raquo23

Le droit agrave la participation et agrave lrsquoinclusion Les profession-nels de la VBG doivent reconnaicirctre la diversiteacute de la population qursquoils servent y compris les diffeacuterents risques auxquels sont exposeacutes les femmes filles et garccedilons ayant diffeacuterents types de handicaps dans les environnements humanitaires et le besoin de rendre les services et les activiteacutes accessibles agrave et impor-tants pour ces groupes Lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et des individus responsables notamment les femmes et les filles constituer une composante essentielle de leur travail et non quelque chose de laquo speacutecial raquo ou de distinct

Se focaliser sur la personne en geacuteneacuteral et non sur son handicap Les professionnels de la VBG doivent reconnaicirctre que les personnes handicapeacutees ont des expeacuteriences de vie des aptitudes et capaciteacutes des recircves et des objectifs Elles ont plusieurs identiteacutes mentors leaders femmes megraveres sœurs amis et voisins

Ne pas faire de suppositions Les professionnels de la VBG ne doivent pas supposer qursquoils savent ce qursquoune personne handicapeacutee veut ou ressent ou qursquoils savent ce qui est meilleur Ne pas supposer que parce qursquoune personne est handicapeacutee elle est incapable de faire certaines choses ou ne souhaitent pas participer agrave certaines activiteacutes Prendre le temps de les consulter explorer leurs inteacuterecircts et leur donner des opportu-niteacutes tout comme avec drsquoautres survivants des VBG

Identifier et utiliser les forces et les capaciteacutes travailler avec les personnes handicapeacutees ainsi que leurs membres de famille

5

pour identifier leurs aptitudes et capaciteacutes et les utiliser pour la conception la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des programmes relatifs agrave la VBG Les personnes handicapeacutees sont les experts de leur handicap et peuvent fournir des orientations deacutetermi-nantes sur comment adapter les programmes et activiteacutes afin de mieux les servir Les plans drsquoactions individuels doivent ecirctre eacutelaboreacutes sur la base des capaciteacutes des individus

Mettre lrsquoaccent sur laquo travailler avec raquo Les deacutecisions concer-nant les personnes handicapeacutees notamment les femmes et les

filles sont souvent prises par drsquoautres personnes y compris les membres de la famille les individus responsables partenaires et mecircme les prestataires de services Les professionnels de la VBG doivent au contraire adopter lrsquoapproche qui consiste agrave travailler avec des personnes handicapeacutees agrave travers un processus collaboratif qui identifie leurs preacuteoccupations prior-iteacutes et objectifs eacuteviter de renforcer les dynamiques de pouvoir neacutegatives en prenant les deacutecisions pour eux et les aider plutocirct agrave deacutevelopper leur propre sens de lrsquoorganisation et pouvoir de

Scheacutema 1 Pouvoir et ineacutegaliteacute mdash Exemples de lrsquointersection entre le genre le handicap et le deacuteplacement

Genre

Ineacutegaliteacute structurelle Discrimina-tion sociale Rocircles sexosociaux

(feacuteminiteacutemasculiniteacutesexualiteacute) Controcircle des ressources

et prise de deacutecisions

DeacuteplacementInseacutecuriteacute

Changement danslrsquoenvironnement physique

Accroicirctre la probabiliteacute de nou-velles

deacuteficiences ou handicapsPerte de structures de soutien social

Reacuteduction des opportuniteacutesde geacuteneacuteration des revenus

Limitation de la fourniture desservices speacutecifiques au handicap

HandicapIneacutegaliteacute structurelleAttitudes neacutegatives

Perceptions drsquoincapaciteacuteExclusion sociale

Autonomie restreinteDeacutependance vis-agrave-vis des

individus responsablesStigmatisation de la sexualiteacute

et des relationsBarriegraveres dans lrsquoenvironnement

Pouvoir et

statut reacuteduits dans les

relations meacutenageset communauteacutes

6

prise de leurs propres deacutecisions

Travailler avec les individus responsables et les familles Le handicap affecte eacutegalement les membres des familles notam-ment les femmes et les filles qui peuvent jouer le rocircle drsquoindividu responsable Les professionnels de la VBG doivent chercher agrave comprendre les preacuteoccupations les prioriteacutes et objectifs des individus responsables et pour soutenir et renforcer les rela-tions saines et lrsquoeacutequilibre des dynamiques de pouvoir entre les individus responsables les personnes handicapeacutees et drsquoautres membres de la famille24

Meacutethodologie du projet

Ce projet reacutealiseacute de 2013 agrave 2015 visait agrave ameacuteliorer lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les activiteacutes relatives agrave la VBG dans les environnements humanitaires par

i lrsquoidentification des eacutecueils et des opportuniteacutes drsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG dans les environnements humanitaires

ii le pilotage et lrsquoeacutevaluation des actions qui encouragent lrsquoinclusion de personnes handicapeacutees et leurs familles au sein des programmes Protection et promotion de la femme (WPE) de lrsquoIRC dans quatre pays agrave savoir lrsquoEacutethiopie le Burundi la Jordanie et le Caucase du Nord en Feacutedeacuteration de Russie et

iii la documentation et le partage des strateacutegies efficaces des outils et ressources pour lrsquoinclusion du handicap au sein de la communauteacute humanitaire dans son ensemble

Phase 1 Eacutevaluation initiale des programmes relatifs agrave la VBG dans des pays pilotes (aoucirct - octobre 2013)

La premiegravere phase du projet visait agrave comprendre les besoins et les capaciteacutes des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables dans des environnements humanitaires en rela-tion avec les VBG identifier les barriegraveres potentielles et les facilitateurs de lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion dans les activiteacutes relatives aux VBG et enfin collecter des ideacutees sur comment combler les vides dans les programmes Quatre programmes WPE de lrsquoIRC ont eacuteteacute identifieacutes pour participer au projet mdash Eacutethiopie Burundi Jordanie et Caucase du Nord en Feacutedeacuteration de Russie Ces programmes ont eacuteteacute seacutelectionneacutes parce que leur personnel avaient exprimeacute leur inteacuterecirct et engagement agrave inclure le hand-icap et ensemble ils refleacutetaient diffeacuterentes reacutegions contextes opeacuterationnels (par ex reacutefugieacutes urbains et en camps deacuteplace-ments nouveaux et prolongeacutes reconstructions post-conflit) et types drsquoactiviteacutes relatives aux VBG (ex services de reacuteponse mobilisation communautaire autonomisation eacuteconomique et renforcement des mouvements des femmes)

Discussions au sein de groupes et entretiens individuels avec des personnes handi-capeacutees et individus responsables

Le Programme handicap de la WRC a aideacute le personnel de lrsquoIRC dans chacun des pays pilotes agrave rassembler des infor-mations chez les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables Cela srsquoest effectueacute agrave travers des discussions de groupe et des entretiens individuels avec les femmes

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les filles garccedilons et hommes handicapeacutes et leurs individus responsables ainsi que des leaders communautaires dans certains contextes Les participants inteacuteresseacutes eacutetaient identi-fieacutes agrave travers des activiteacutes de sensibilisation communautaire et reacutefeacutereacutes par drsquoautres organisations y compris les organisa-tions de personnes handicapeacutees (DPO)25 Toutes les activiteacutes eacutetaient meneacutees dans les langues locales avec le concours drsquointerpregravetes

Plus de 330 personnes ont participeacute dans les quatre pays 221 personnes handicapeacutees (126 femmes 95 hommes) et 113 individus responsables (76 femmes 37 hommes) le quart des participants eacutetant acircgeacutes de moins de 24 ans La plupart des participants handicapeacutes avaient un handicap physique et intellectuel

Un total de 25 discussions de groupe ont eacuteteacute conduites dans cette eacutevaluation 14 discussions de groupe avec les femmes handicapeacutees et individus responsables de sexe feacuteminin neuf discussions de groupe avec les hommes handicapeacutes et indi-vidus responsables de sexe masculin et deux discussions de groupe avec des leaders communautaires et travailleurs communautaires

Des discussions de groupe distinctes ont eacuteteacute conduites avec les hommes et les femmes afin de collecter des informations speacutecifiques sur la VBG pour ces diffeacuterents groupes Les discussions de groupe comprenaient eacutegalement des activiteacutes participatives agrave lrsquoexemples des eacutetudes de cas visant agrave identi-fier la connaissance des services pour les survivants et des exercices de classement pour deacuteterminer les activiteacutes relatives aux VBG dont ils eacutetaient les plus informeacutes dans la commu-nauteacute Dans certains contextes de plus petits groupes eacutetait employeacutes pour obtenir les points de vue des adolescentes et des jeunes femmes handicapeacutees ou pour collecter des infor-mations aupregraves de personnes utilisant le langage des signes

Des entretiens individuels ont eacutegalement eacuteteacute reacutealiseacutes pour faciliter la participation de ceux qui nrsquoeacutetaient pas en mesure de participer aux groupes de discussion Cette approche eacutetait plus couramment utiliseacutee avec les personnes preacutesentant un handicap physique qui eacutetaient confineacutees agrave leurs maisons et celles preacutesentant des handicaps mentaux et intellectuels qui preacutefeacuteraient participer dans des environnements plus familiers ou neacutecessitaient des approches de communication plus indi-vidualiseacutees Dans la mesure du possible les entretiens eacutetaient reacutealiseacutes directement avec les personnes handicapeacutees Dans certains cas lorsqursquoaucune meacutethode de communication ne pouvait ecirctre eacutetablie les informations eacutetaient collecteacutees aupregraves des individus responsables Les personnes handicapeacutees restaient toutefois dans le processus afin de pouvoir eacutecouter les discussions et participer dans la mesure du possible et le

personnel pouvait continuer agrave apprendre davantage sur leurs aptitudes de communication

Voir Annexe 1 Tableau A (p 39) pour un reacutesumeacute des pays contextes et activiteacutes meneacutes au cours de la phase 1 du projet

Consultations avec les acteurs humanitaires

Agrave travers des entretiens informels et des discussions par petit groupe le personnel de lrsquoIRC des organisations partenaires drsquoautres ONG et organismes des Nations unies ont donneacute leur lectures des barriegraveres agrave lrsquoaccegraves et agrave lrsquoinclusion dans les activiteacutes relatives agrave la VBG pour les personnes handicapeacutees ainsi que les besoins de deacuteveloppement des capaciteacutes des professionnels de la VBG

Analyse des donneacutees de lrsquoIMSVBG

Le Systegraveme de gestion des informations sur la violence baseacutee sur le genre (IMSVBG) lanceacute en 2007 par lrsquoIRC le FNUAP et le HCR collecte des informations anonymes sur la deacutemographie les types de violences et les deacutetails de lrsquoincident26 et suivre les orientations faites pour les survivants ayant recours aux pres-tataires de services sur la VBG Ces donneacutees collecteacutees au Burundi et en Eacutethiopie de 2012 agrave 2013 eacutetaient deacutesagreacutegeacutees pour le handicap et analyseacutees pour documenter les tendances de violence chez les survivants handicapeacutes compleacutetant les reacutesultats qualitatifs issus des groupes de discussion et entretiens individuels LrsquoIMSVBG en Jordanie et au Caucase du Nord nrsquoeacutetait pas opeacuterationnel au cours de cette peacuteriode et de fait aucun ensemble de donneacutees compareacutees nrsquoeacutetait disponible pour analyse au cours de cette phase du projet pour ces pays

Le handicap eacutetait identifieacute soit par les survivants eux-mecircmes soit par les professionnels de la VBG au cours de leur consultation avec le survivant27 Le nombre de survivants handicapeacutes ayant pris attache avec lrsquoIRC au Burundi et en Eacutethiopie eacutetait infime De fait il eacutetait difficile de tirer des conclusions plus globales agrave partir de ces donneacutees Les donneacutees contenues dans ce rapport comprennent uniquement des informations provenant des survi-vants qui ont consenti agrave partager leurs informations agreacutegeacutees Elles concernent les cas rapporteacutes et ne sont aucunement repreacutesentatives de lrsquoincidence totale ou la preacutevalence des VBG au Burundi et en Eacutethiopie

Analyse des donneacutees

Une analyse preacuteliminaire des donneacutees a eacuteteacute reacutealiseacutee au niveau national au cours des visites de terrain en 2013 pour deacutefinir les activiteacutes pilotes approprieacutees pour la mise en œuvre Elle a eacuteteacute suivie drsquoune analyse de donneacutees plus complegravete en 2014 qui a porteacute sur les thegravemes communs agrave diffeacuterents pays et contextes Le codage theacutematique des discussions de groupe et notes

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drsquointerview provenant du Burundi drsquoEacutethiopie et de Jordanie a eacuteteacute entrepris par deux codeurs et analyseacute sur la base des questions de recherche via le logiciel NVivo Les moyens eacutetaient calculeacutes par groupe et nombre de participants afin de reacuteduire les erreurs qui deacutecouleraient du recours agrave diffeacuterentes tailles drsquoeacutechantillons entre les trois pays La discussion de groupes et les notes drsquointerview nrsquoeacutetaient pas disponibles pour la Caucase du Nord ougrave les partenaires locaux ont conduit lrsquoeacutevaluation et eacutetaient par conseacutequent exclus du codage theacutematique Les donneacutees de lrsquoIMSVBG de 2012 et 2013 au Burundi et en Eacutethiopie eacutetaient analyseacutees au moyen de STATA pour identifier des thegravemes parallegraveles dans les donneacutees quantitatives et pour localiser des relations importantes et la variation entre des variables et au sein de sous-cateacutegories de variables28

Phase 2 Activiteacutes visant agrave renforcer lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG dans les pays pilotes (septembre 2013 - octobre 2014)

La deuxiegraveme phase du projet eacutetait focaliseacutee sur la mise en œuvre des activiteacutes pilotes visant agrave promouvoir lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion des activiteacutes de preacutevention et de reacuteponse aux VBG

Actions pilotes et programmes nationaux de WPE

Chaque programme WPE de lrsquoIRC eacutetait soutenu pour conce-voir et mettre en œuvre des actions pilotes sur la base des informations et suggestions collecteacutees chez les personnes handicapeacutees et les individus responsables au sein de groupes de discussion et lors des entretiens En ce qui concerne les programmes WPE ils eacutetaient axeacutes particuliegraverement sur les besoins des femmes et des filles handicapeacutees et ceux des femmes en tant qursquoindividus responsables Les hommes et les garccedilons handicapeacutes et les individus responsables toute-fois eacutetaient inclus dans les activiteacutes communautaires sur la VBG Les partenaires drsquoautres acteurs humanitaires et leaders communautaires eacutetaient eacutegalement impliqueacutes dans ce processus dans certains pays agrave travers des ateliers de planifi-cation des actions Les eacutequipes de WPE de lrsquoIRC ont ensuite mis en œuvre ces actions sur une peacuteriode pilote de 12 mois dans le projet

Outils et ressources pour professionnels de la VBG

Au cours de cette deuxiegraveme phase du projet lrsquoIRC et la WRC ont eacutelaboreacute des projets drsquooutils pour aider agrave promou-voir lrsquoinclusion du handicap dans les activiteacutes du programme sur la VBG et pour renforcer la capaciteacute et les aptitudes du personnel du programme VBG agrave assurer une gestion de cas approprieacutee centreacutee sur le survivant aux personnes handi-capeacutees Ces outils et ressources eacutetaient partageacutees avec les programmes nationaux agrave des fins de test et de feedback En outre les outils seacutelectionneacutes eacutetaient adapteacutes pour les profes-sionnels de la VBG provenant drsquoautres organisations et sont disponibles dans Trousse agrave outils pour professionnels de la VBG sur httpwrcmsdisability_GBV or wwwgbvre-spondersorg

Phase 3 Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG (septembre - novembre 2014)

Au cours de la troisiegraveme phase du projet le Programme handicap de la WRC a animeacute lrsquoeacutevaluation participative avec lrsquoIRC Programmes et partenaires nationaux WPE Lrsquoeacutevaluation visait agrave identifier

Personnel du programme WPE menant des activiteacutes de groupe avec des adolescentes et des adolescents handica-peacutes et leurs individus responsables mdash Jordaniecopy IRC Jordanie

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bull Reacutesultats mdash Changements dans la capaciteacute des profession-nels de la VBG agrave inclure les personnes handicapeacutees et les individus responsables dans leur travail les facteurs qui ont contribueacute agrave des changements positifs (facilitateurs) et les eacutecueils (barriegraveres) actuels

bull Reacutesultats mdash Changements dans lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables dans les activiteacutes preacutevention et de reacuteponse aux VBG les facteurs qui ont contribueacute agrave des changements positifs (facilitateurs) et les eacutecueils (barriegraveres) actuels

Une approche participative a eacuteteacute choisie pour engager les inter-venants et beacuteneacuteficiaires dans le processus drsquoeacutevaluation en tant que partenaires non seulement dans la collecte de donneacutees mais eacutegalement dans la deacutetermination du type de change-ment qui importe le plus Les approches participatives visaient eacutegalement agrave faciliter un processus drsquoapprentissage baseacute sur la reacuteflexion en cours entre les beacuteneacuteficiaires (aussi bien les personnes handicapeacutees et professionnels de la VBG) et pour promouvoir la collaboration entre les intervenants au-delagrave de la dureacutee de vie du projet Lrsquoeacutevaluation a offert lrsquoopportuniteacute agrave ces intervenants de reacutefleacutechir ensemble sur lrsquoeacutevolution du projet de geacuteneacuterer les leccedilons apprises et de planifier les prioriteacutes futures

pour lrsquoinclusion du handicap dans leurs programmes perti-nents29

La meacutethodologie de lrsquoeacutevaluation participative comprenait

i la collecte drsquolaquo expeacuteriences du changement raquo30 provenant de personnes handicapeacutees drsquoindividus responsables et de leaders communautaires impliqueacutes dans le projet util-isant le contage verbal le dessin et la photo-interview

ii un exercice drsquoauto-eacutevaluation participative avec les profes-sionnels de la VBG 31 et

iii un Atelier drsquointervenants32 pour partager les expeacuteri-ences de reacuteussite et les deacutefis discuter des facteurs qui ont contribueacute aux succegraves et identifier les prioriteacutes de la collaboration actuelle

Plus de 150 personnes handicapeacutees (57 femmes et 31 hommes) et individus responsables (50 femmes et 21 hommes) ont participeacute au processus drsquoeacutevaluation en Eacutethi-opie au Burundi en Jordanie et au Caucase du Nord parmi lesquels 56 pour cent eacutetaient handicapeacutees 65 pour cent eacutetaient des femmes et filles et un tiers eacutetaient acircgeacutees de moins de 24 ans La majoriteacute des personnes handicapeacutees participant agrave lrsquoeacutevaluation avaient un handicap physique et auditif

Activiteacute participative avec des professionnels de la VBG mdash Burundi copy Elizabeth SherwoodWRC

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Voir Annexe 1 Tableau B (p 40) pour un reacutesumeacute des interv-enants et beacuteneacuteficiaires engageacutes dans lrsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilote et Annexe 2 Reacutesumeacute des recom-mandations issues des ateliers des intervenants (p 41)

Analyse des risques et consentement

Les principes drsquointeacutegration de la protection eacutetaient utiliseacutes pour entreprendre une analyse des risques et pour planifier des strateacute-gies drsquoatteacutenuation approprieacutees dans chaque pays Lrsquointeacutegration de la protection est laquo le processus agrave travers lequel les principes de droits de lrsquohomme y compris la non-discrimination lrsquoaccegraves reacuteel la sucircreteacute et la digniteacute sont reconnus et reacutealiseacutes dans la concep-tion et la mise en œuvre des programmes raquo33 Le personnel WPE eacutetait preacutesent agrave chaque activiteacute pour fournir des informations sur les services disponibles et pour initier les orientations pour les personnes ayant besoin de soutien suppleacutementaire Les programmes et partenaires de WPE sont resteacutes en activiteacute dans tous les quatre pays tout au long et agrave la fin du projet facilitant ainsi lrsquoidentification et le suivi de tout reacutesultat neacutegatif inattendu issu des activiteacutes du projet

La participation agrave toutes les activiteacutes eacutetait volontaire et le consentement eacuteclaireacute eacutetait obtenu de personnes handicapeacutees drsquoindividus responsables et drsquoautres intervenants qui eacutetaient disposeacute agrave participer Les adultes (plus de 18 ans) ont donneacute un consentement global apregraves un briefing sur chaque activiteacute Pour les participants inteacuteresseacutes acircgeacutes de moins de 18 ans (par exemple les adolescentes) le consentement verbal eacutetait eacutegale-ment demandeacute agrave leur parent ou tuteur Il eacutetait demandeacute agrave certains adultes ayant des handicaps intellectuels drsquoinviter un individu responsable de confiance un membre de la famille ou ami de leur choix agrave participer avec eux au processus de consentement etou des activiteacutes reacuteelles Le consentement eacutecrit a eacuteteacute obtenu de tous les individus qui sont identifiables agrave travers des photos et des expeacuteriences personnelles dans ce rapport

Phase 1 Eacutevaluation initiale des programmes de VBG dans les pays pilotes

Plusieurs problegravemes-cleacutes ont eacuteteacute poseacutes au cours de lrsquoeacutevaluation initiale et doivent ecirctre pris en compte lors de la conception ou lrsquoadaptation des programmes sur la VBG afin drsquoinclure des personnes handicapeacutees et individus responsables Il srsquoagit entre autres des reacutesultats sur les types de VBG subies par les femmes et les filles handicapeacutees ainsi que les violences subies par les hommes et les garccedilons handicapeacutes les facteurs qui contribuent agrave cette violence et les barriegraveres auxquelles font face les personnes handicapeacutees dans lrsquoaccegraves aux programmes et services relatifs agrave la VBG dans les contextes humanitaires Les reacutesultats de cette section sont tireacutes de lrsquoanalyse des donneacutees en provenance de Jordanie du Burundi et drsquoEacutethiopie

Violence subie par les personnes handicapeacutees et les individus responsables

Les personnes handicapeacutees les individus responsables et leaders communautaires sur les sites du projet au Burundi en Eacutethiopie et en Jordanie ont rapporteacute que les personnes handi-capeacutees subissaient des VBG au sein de leurs communauteacutes en deacuteplacement et que les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin eacutetaient perccedilus comme les plus exposeacutees Les donneacutees en provenance drsquoEacutethiopie et du Burundi indiquaient qursquoenviron 6 pour cent des survivants rapportant des VBG agrave lrsquoIRC ont un handicap34 Le type de plus courant de VBG rapporteacute dans les discus-sions de groupe dans tous les pays eacutetait la violence sexuelle y compris le viol et les agressions sexuelles suivie de la violence eacutemotionnelle et lrsquoexploitation De la mecircme maniegravere les donneacutees de lrsquoIMSVBG en provenance drsquoEacutethiopie ou du Burundi indiquent que le type le plus courant de VBG pour lequel les personnes handicapeacutees recherchaient lrsquoassistance de lrsquoIRC (hommes et femmes confondus) eacutetait le viol (51 pour cent des survivants handicapeacutes qui se sont prononceacutes35) suivi des violences psychologiqueseacutemotionnelles (27 pour cent des survivant handicapeacutes qui se sont prononceacutes36) Parmi les survivants handicapeacutes rapportant tout type de VBG agrave lrsquoIRC les donneacutees de lrsquoIMSVBG indiquaient que lrsquoauteur preacutesumeacute le plus courant eacutetait un partenaire intime ou un ex-partenaire agrave 36 pour cent37 suivi des eacutetrangers agrave 27 pour cent38

VBG contre les femmes et les filles

Les donneacutees relatives agrave lrsquoIMSVBG collecteacutees au Burundi et

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en Eacutethiopie indiquent que 83 pour cent des survivants handi-capeacutes ayant recours aux services de lrsquoIRC sont des femmes39

Violence sexuelle

Les violences sexuelles ont eacuteteacute signaleacutees dans tous les pays le viol eacutetant le plus souvent examineacute au Burundi pays dans lequel des femmes ont deacuteclareacute avoir eacuteteacute victimes drsquoabus sexuels sur une base reacuteguliegravere abus perpeacutetreacutes par de nombreux auteurs40 Dans les trois pays les participants au groupe de discussion sont drsquoavis que les femmes et les filles ayant un handicap intellectuel sont plus exposeacutees aux violences sexuelles suivies des personnes handicapeacutees physiques et mentales Les participants ont releveacute que le viol commis sur les femmes et filles handicapeacutees mentales et intellectuelles est souvent identifieacute par la famille ou le prestataire de services uniquement lorsque la victime tombe enceinte eacutegalement que de nombreuses survivantes au viol peuvent porter les enfants des auteurs de la violence sans jamais deacutevoiler cette violence

laquo Les femmes et les filles sont les plus vulneacuterables agrave la violence sexuelle mais dans de nombreux cas ne veulent pas en parler De nombreuses femmes ceacutelibataires ont des enfants chaque anneacutee mais ne reacutevegravelent jamais lrsquoidentiteacute du pegravere raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes camp de Bwagiriza Burundi)

Les abus sexuels perpeacutetreacutes par des eacutetrangers contre des adolescents handicapeacutes intellectuels ont eacuteteacute signaleacutes en Jordanie (filles et garccedilons) ce qui pousse certains individus responsables de jeunes personnes handicapeacutees agrave les enfermer agrave la maison afin de les proteacuteger contre de nouvelles violences

laquo Sa fille est tregraves active et aime sortir mecircme lorsqursquoil fait nuit Une nuit elle srsquoest rendue chez des voisins et agrave son retour elle semblait diffeacuterente Elle lui a demandeacute ce qui srsquoeacutetait passeacute et elle a expliqueacute que certains garccedilons lui avaient enleveacute ses sous-vecirctements raquo

(Teacutemoignage de la megravere drsquoune adolescente atteinte du syndrome de Down au cours drsquoune discussion de groupe dans le camp de reacutefugieacutes de Zaatari en Jordanie)

Le type le plus courant de violence sexuelle signaleacute dans les centres urbains en Jordanie eacutetait le harcegravelement et lrsquoexploitation sexuels commis par les hommes de la commu-nauteacute qui ciblaient les femmes des hommes handicapeacutes lorsqursquoelles se promenaient dans la communauteacute sans ecirctre accompagneacutees par un homme car il nrsquoeacutetait pas admis qursquoune

femme sorte seule

laquo Un jour alors que je rentrais de chez mon fregravere Un taxi srsquoest arrecircteacute et jrsquoai poseacute la question suivante savez-vous ougrave je peux obtenir un precirct drsquoargent Lrsquohomme a reacutepondu vient avec moi et nous nous occuperons de toi Jrsquoeacutetais apeureacutee agrave lrsquoideacutee qursquoil me transporte raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin agrave Mafraq Jordanie)

Violence infligeacutee par le partenaire intime

Il est de notorieacuteteacute publique que la violence infligeacutee par le partenaire intime (VPI) est le type le plus courant de VBG auquel les femmes font face et un taux plus eacuteleveacute a eacuteteacute releveacute chez les femmes handicapeacutees par rapport aux femmes non-handicapeacutees41 Les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin au Burundi et en Jordanie ont teacutemoigneacute ecirctre victimes de violence sexuelle physique et psychologique infligeacutee par leurs partenaires intimes

Les femmes handicapeacutees au Burundi ont deacuteclareacute que leurs partenaires ne les laquo valorisent raquo pas autant que les femmes non handicapeacutees et sont moins susceptibles de les consi-deacuterer comme des partenaires eacuteventuelles et convenables pour le mariage Les hommes handicapeacutes ont corroboreacute ce point de vue dans leurs groupes de discussion en indiquant une preacutefeacuterence pour une femme sans handicap Les femmes et les hommes ont deacuteclareacute que les femmes handicapeacutees sont constamment victimes de viol dans leurs relations

laquo Pour une femme handicapeacutee il est encore plus difficile de trouver le mariage Les hommes ne veulent pas lrsquoeacutepouser mais cherchent plutocirct agrave profiter drsquoelle (laquo se soulager raquo) et elle ne peut pas se deacutefendre Et lorsqursquoelle a perdu sa virginiteacute ils veulent encore moins lrsquoeacutepouser raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes Bujumbura Burundi)

Les femmes handicapeacutees marieacutees ont fait eacutetat de ce que leurs maris les empecircchaient de participer aux activiteacutes familiales pour eacuteviter la honte et lrsquoembarras Elles ont eacutegalement signaleacute que leurs eacutepoux ont souvent des relations extra-conjugales ce qui est non seulement une source drsquolaquo humiliation raquo mais elles avaient eacutegalement peur des eacuteventuelles conseacutequences pour la santeacute car elles se sentaient incapables de proposer des rapports sexuels proteacutegeacutes agrave leurs partenaires

laquo Vous ne pouvez pas lui refuser votre corps

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quand il revient vers vous pourtant il peut avoir contracteacute des maladies raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Exploitation sexuelle

Certaines femmes ont deacutecrit lrsquoexpeacuterience de lrsquoextrecircme pauvreteacute qui augmente leur risque drsquoexploitation sexuelle dans les futures relations etou activiteacutes sexuelles de survie Les femmes handicapeacutees ont deacuteclareacute ecirctre preacuteoccupeacutees par le risque eacutegalement couru par leurs enfants face agrave ce type de violence une femme du Bujumbura explique comment sa fille srsquoest depuis lors livreacutee agrave la prostitution pour soutenir la famille

laquo Une femme handicapeacutee sera abandonneacutee par son mari apregraves avoir donneacute naissance agrave un enfant Elles font lrsquoobjet de discrimination dans toute activiteacute mdash vous ne valez rien Lorsque les hommes leur proposent des rapports sexuelles elles acceptent parce qursquoelles ont besoin drsquoargent pour nourrir leurs enfants raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les survivantes handicapeacutees et les individus de sexe feacuteminin responsables des survivantes Bujumbura Burundi)

Les hommes et les femmes handicapeacutes installeacutes dans des camps ont deacuteclareacute qursquoils paient des gens en numeacuteraire ou en nature pour les aider dans leurs activiteacutes et tacircches quotidi-ennes notamment lrsquoapprovisionnement en eau et la distribu-tion de la nourriture agrave leurs foyers Au Burundi cette situation affecte davantage les femmes que les hommes handicapeacutes En outre les travailleurs communautaires et sociaux en Eacutethiopie ont deacutecrit comment certaines femmes handicapeacutees qui ont besoin drsquoassistance dans les activiteacutes quotidiennes peuvent ecirctre forceacutees de srsquoengager dans des relations drsquoexploitation avec des individus qui leur proposent de les aider

laquo Ils profitent de notre vulneacuterabiliteacute eacuteconomique Parfois pour des tacircches dont nous ne pouvons nous acquitter nous-mecircmes [alors] nous donnons de lrsquoargent ou de la farine Par exemple aller chercher du bois de chauffe transporter les provisions agrave la maison reacuteparer nos maisons faire la lessive et recueillir de lrsquoeau Les femmes non-handicapeacutees peuvent elles-mecircmes srsquoacquitter de ces tacircches raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees mdash Musasa Burundi)

La violence baseacutee sur le genre contre les hommes et les garccedilons

Les donneacutees relatives agrave lrsquoIMSVBG collecteacutees au Burundi et en Eacutethiopie indiquent qursquoil y a proportionnellement plus drsquohommes parmi les survivants handicapeacutes (17 pour cent de survivants handicapeacutes eacutetaient des hommes) par rapport aux survivants sans handicap (5 pour cent eacutetaient des hommes)42

Violence sexuelle

Les participants en Jordanie (milieux urbains et camps) et au Burundi (milieux urbains) ont eacutegalement mentionneacute la violence sexuelle y compris le viol perpeacutetreacute contre les hommes et les garccedilons handicapeacutes mais agrave une eacutechelle beaucoup moins importante que chez les femmes et les filles Les participants au groupe de discussion sont drsquoavis que les hommes et les garccedilons handicapeacutes intellectuels eacutetaient plus exposeacutes agrave la violence sexuelle Au Burundi certains participants pensent que ce groupe de personnes est peut ecirctre cibleacute par des auteurs qui croient aux mythes selon lesquels ils seront gueacuteris de maladie ou pourront nager dans lrsquoopulence en ayant des rapports sexuels avec des garccedilons

laquo Selon une croyance ancreacutee dans les mœurs ils pratiquent la sodomie pour gueacuterir des maladies comme le VIH ou pour devenir riche Crsquoest cette raison qui motive les hommes agrave violer les garccedilons Les garccedilons souffrant de troubles mentaux sont plus exposeacutes que les garccedilons non-handicapeacutes car ils croient tout ce qursquoon leur dit raquo

(Individu responsable drsquoun survivant de sexe masculin au Burundi)

Violence eacutemotionnelle et psychologique

Les hommes handicapeacutes ont signaleacute des violences eacutemotion-nelles et psychologiques perpeacutetreacutees par des membres de la famille et de la communauteacute agrave cause de leur position de laquo faible raquo laquo deacutependant raquo et parce qursquoils sont incapables de mener un train de vie en rapport avec les normes conventionnelles de la masculiniteacute Par exemple des participants agrave un groupe de discussion en Jordanie ont indiqueacute que les hommes handic-apeacutes sont appeleacutes laquo demi-homme raquo par drsquoautres hommes de la communauteacute Au Burundi et en Jordanie les hommes handic-apeacutes ont deacuteclareacute avoir eacuteteacute ridiculiseacutes parce qursquoils eacutetaient inca-pables en raison de leur handicap de travailler et de subvenir aux besoins de leur famille Lrsquoincapaciteacute drsquoobtenir un emploi reacutemuneacutereacute (un deacutefi agrave relever par les hommes et les femmes dans des environnements humanitaires et souvent exacerbeacute pour les personnes handicapeacutees) a pousseacute les membres de la famille et de la communauteacute agrave penser que ces hommes nrsquoont

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laquo pas de valeur raquo Les hommes handicapeacutes eacuteprouvaient un sentiment de honte et drsquohumiliation agrave la suite de ces attitudes manifesteacutees agrave leur eacutegard

laquo Ils ne jouent aucun autre rocircle Ils sont meacutepriseacutes srsquoils sont incapables de travailler Lorsque vous ecirctes handicapeacute dans une famille vous nrsquoecirctes pas consideacutereacute comme une personne dans cette famille raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes camp de reacutefugieacutes de Kinama Burundi)

Les participants au Burundi ont eacutegalement signaleacute que les hommes handicapeacutes sont confronteacutes agrave la violence eacutemotion-nelle parce qursquoils sont consideacutereacutes comme des partenaires inapproprieacutes pour le mariage et pour une relation par les membres de leur propre famille et les membres de la famille de leurs partenaires

laquo Par exemple si un homme est handicapeacute et souhaite eacutepouser une fille non handicapeacutee mdash la famille ne va pas lrsquoaccepter et le couple sera marginaliseacute raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin camp de reacutefugieacutes de Kinama Burundi)

Ce type de violence contre les hommes et les garccedilons est preacutejudiciable mais est diffeacuterent du continuum de violence auquel les femmes et les filles font face dans les contextes humanitaires de conflit Ce type nrsquoexiste pas dans un systegraveme structurel de violence et drsquooppression et nrsquoest pas perpeacutetreacute au mecircme niveau que la violence faite aux femmes et aux filles

Autres formes de violence perpeacutetreacutees contre les personnes handicapeacutees

Les personnes handicapeacutees peuvent faire face agrave drsquoautres formes de violence dans des environnements humanitaires notamment en raison de la discrimination fondeacutee sur leur handicap ce qui peut srsquoassocier et se combiner agrave la discrimination baseacutee sur le genre43 Par exemple en Jordanie la violence eacutemotionnelle et physique perpeacutetreacutee par les individus responsables contre les personnes handicapeacutees a eacuteteacute signaleacutee et mecircme observeacutee dans certains groupes de discussion entre les individus respon-sables de sexe feacuteminin et les jeunes adultes handicapeacutes La violence verbale observeacutee a eacuteteacute en grande partie sur la base des attentes lieacutees au comportement de la personne handicapeacutee etou son rocircle en tant qursquohomme ou femme

Le refus de rendre service a souvent eacuteteacute mentionneacute comme une forme de violence contre les personnes handicapeacutees dans tous les pays et contextes Bien que les observations indiquent que la plupart de ces exemples sont susceptibles de constituer une discrimination baseacutee sur lrsquohandicap un nombre incalculable de remarques indique lrsquoaccegraves agrave lrsquoeacuteducation pour les enfants handicapeacutes (garccedilons et filles) dans les trois pays Ceci a des implications importantes sur la preacutevention de la VBG et sur la reacuteduction des risques eacutetant donneacute que les eacutecoles offrent un espace seacutecuriseacute de premier plan aux enfants et aux adolescents deacuteplaceacutes et constituent souvent un forum pour les activiteacutes lieacutees agrave la lutte contre la VBG et aux compeacute-tences de base Lrsquoeacuteducation augmente eacutegalement les opportu-niteacutes eacuteconomiques et sociales en favorisant lrsquoautonomisation des femmes et des filles et des autres groupes agrave risque leur permettant ainsi de surmonter lrsquooppression et les ineacutegaliteacutes44

Les participants agrave des discussions de groupe en Eacutethiopie et au Burundi ont eacutegalement mentionneacute que les hommes et les garccedilons ayant un handicap intellectuel peuvent ecirctre particuliegravere-ment exposeacutes agrave lrsquolaquo exploitation au travail raquo car ils ont la capaciteacute physique de srsquoacquitter des tacircches mais disposent de piegravetres compeacutetences en matiegravere de neacutegociation Ils sont capables drsquoeffectuer un nombre incalculable de tacircches dans un meacutenage ou de travaux dans la communauteacute sans pour autant beacuteneacuteficier de la mecircme reacutemuneacuteration que les personnes sans handicap

laquo Exploitation au travail Par exemple les personnes handicapeacutees mdash sont chargeacutees de puiser de lrsquoeau etc pour leur individu responsable Les hommes handicapeacutes intellectuels sont chargeacutes des corveacutees raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Enfin les participants ont eacutegalement signaleacute des taux eacuteleveacutes de violences physique et eacutemotionnelle perpeacutetreacutees par des membres de la communauteacute contre les hommes et les garccedilons handicapeacutes intellectuels en Jordanie par rapport agrave drsquoautres environnements Ainsi les hommes et les garccedilons handicapeacutes peuvent ecirctre exposeacutes agrave diffeacuterentes formes de violence dans de nouvelles zones dans lesquelles peu de meacutecanismes de protection ont eacuteteacute mis en place pour surveiller et faire face agrave cette situation

laquo Les gens sortent pour nous chercher Les gens mrsquoappellent retardeacute ils me frappent et me traitent de tous les noms Certaines personnes nous traitent de fou Lrsquoautre jour jrsquoai eacuteteacute attaqueacute par un gars qui srsquoest enfui dans une voiture Vous devez nous aider et les empecirccher de nous battre

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Donnez-nous la possibiliteacute de porter plainte et de nous occuper de ces gens raquo

(Homme handicapeacute intellectuel camp de reacutefugieacutes de Zaatari en Jordanie)

Principaux facteurs qui rendent les personnes handicapeacutees plus vulneacuterables agrave la VBG

Il existe des preuves qui soutiennent le principe selon lequel la VBG exerceacutee contre les personnes handicapeacutees dans les envi-ronnements humanitaires est intentionnelle systeacutematique et se produit dans un contexte de pouvoir et de controcircle Les causes premiegraveres de la VBG perpeacutetreacutee contre les personnes handica-peacutees restent lrsquoineacutegaliteacute du rapport de force entre les hommes et les femmes dans la communauteacute et au sein de ces groupes Le risque de VBG est cependant exacerbeacute dans les environne-ments humanitaires lorsqursquoil est associeacute aux ineacutegaliteacutes et agrave lrsquooppression lieacutees agrave un handicap en particulier chez les femmes et les filles Les facteurs suivants ont eacuteteacute identifieacutes comme des eacuteleacutements qui augmentent la vulneacuterabiliteacute des femmes des filles des garccedilons et des hommes ayant des types de handicaps diffeacuterents face agrave la VBG dans les environnements humanitaires

Rocircles sexosociaux en mutation

Les femmes et les hommes handicapeacutes et individus respon-sables de sexe feacuteminin sont plus exposeacutees agrave la VBG dans les environnements humanitaires en raison de la mutation des rocircles sexosociaux qui peut survenir dans un meacutenage et les steacutereacuteotypes de genre qui lrsquoaccompagne Cette dynamique est particuliegraverement eacutevidente dans les meacutenages et les communauteacutes au sein desquelles les personnes ont acquis de nouveaux handicaps Si un homme acquiert un nouvel handicap (par exemple agrave la suite de conflits) il peut srsquoaveacuterer neacutecessaire pour les membres de la famille de sexe feacuteminin de trouver un emploi hors de la maison pour remplacer lrsquohomme dans son rocircle de soutien de la famille Dans la mesure ougrave ceci ne constitue pas un comportement exceptionnel au sein de la famille ou de la communauteacute au sens large ces femmes peuvent ecirctre exposeacutees agrave la violence surtout si leur travail les oblige agrave se deacuteplacer seules dans la communauteacute

laquo Le mari va en principe deacutependre de la femme Srsquoil a besoin de payer quelque chose la femme doit aller travailler Il devient une charge suppleacutementaire pour la femme Les eacutepouses des hommes handicapeacutes sont plus exposeacutees car les personnes vont profiter drsquoelles Elle peut devenir une femme de meacutenage pour une autre famille ou devra rentrer la nuit Parfois le regard de la

socieacuteteacute sur ces femmes va changer parce que personne ne sait pourquoi elles sortent et cela nrsquoest pas normal dans la communauteacute Elle peut ecirctre stigmatiseacutee par la communauteacute raquo

(Homme handicapeacute participant agrave une discussion de groupe camp de Zaatari en Jordanie)

Les participants au groupe de discussion ont eacutegalement reacuteveacuteleacute que lorsque les hommes ont un handicap leurs eacutepouses et leurs enfants peuvent ecirctre exposeacutes agrave un risque accru de violence les auteurs pensent que les hommes handicapeacutes sont incapables de jouer leur rocircle traditionnel de laquo protecteur raquo

laquo Leurs enfants sont victimes de discrimination agrave lrsquoeacutecole et parfois sont battus parce que les autres enfants pensent que le pegravere ne viendra pas agrave lrsquoeacutecole pour les deacutefendre Ils perdent leur honneur et leur digniteacute en tant que chef de famille parce qursquoils ne peuvent pas subvenir aux besoins de la famille raquo

(Discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes camp de Bwagirizia Burundi)

Bien que ce cas ne soit pas speacutecifique aux environnements humanitaires les steacutereacuteotypes lieacutes au genre peuvent augmenter le risque de VPI chez les femmes et les filles handicapeacutees si elles ne reacutepondent pas aux attentes de leurs partenaires masculins en tant qursquoeacutepouses et megraveres convenables ce qui peut exacerber les ineacutegaliteacutes du rapport de force entre les sexes dans ces relations ce qui augmente la vulneacuterabiliteacute agrave la VBG Les hommes handicapeacutes et sans handicap ne sont guegravere inciteacutes agrave jouer drsquoautres rocircles tels que prendre soin des enfants il srsquoagit drsquoune tacircche sous-eacutevalueacutee dans la socieacuteteacute qui reacuteduit davantage leur statut parmi les hommes Lrsquointeraction complexe des normes socieacutetales et lrsquoespoir placeacutes sur les femmes et les hommes combineacutes agrave lrsquoeacutechec apparent des femmes handica-peacutees agrave remplir leurs rocircles dans un meacutenage les exposent agrave un risque eacuteleveacute de violence physique de la part de leurs partenaires masculins

laquo Les femmes handicapeacutees sont meacutepriseacutees parce qursquoelles ne peuvent pas travailler comme les personnes sans handicap mdash srsquoapprovisionner en eau et faire des repas Les eacutepoux doivent le faire et drsquoautres hommes les taquinent en disant laquo Pourquoi avez-vous eacutepouseacute cette handicapeacutee raquo ce qui peut causer la violence dans la famille entre mari et femme Quand le mari revient ivre agrave la maison il peut vous parler meacutechamment et commencer agrave vous battre mdash vous ne pouvez pas

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vous deacutefendre et il le sait raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

Stress familial

Le stress extrecircme veacutecu par les familles en peacuteriode de conflit et de deacuteplacement peut creacuteer des environnements ougrave la violence est plus susceptible drsquoecirctre perpeacutetreacutee exposant les personnes handicapeacutees qui deacutependent des individus respon-sables de la famille agrave un risque plus eacuteleveacute Par exemple les femmes et les filles handicapeacutees peuvent compter sur les membres de la famille pour les aider pour leurs soins quotidiens Cette deacutependance peut contribuer au stress et agrave lrsquoanxieacuteteacute au sein des membres de la famille ce qui conduit au ressentiment teacutemoigneacute envers les personnes handicapeacutees sous forme de violence eacutemotionnelle physique ou sous drsquoautres formes de violence

Impression quant aux aptitudes des personnes handicapeacutees

Le point de vue des membres de la communauteacute et les ideacutees erroneacutees sur les personnes handicapeacutees peuvent contribuer agrave leur vulneacuterabiliteacute face agrave la VBG Par exemple les auteurs de violence peuvent ecirctre plus susceptibles agrave prendre les personnes handicapeacutees pour cible srsquoils les considegraverent comme moins agrave mecircme de se deacutefendre par rapport aux personnes non handicapeacutees En fait certains eacutepisodes relateacutes par des femmes handicapeacutees dans les milieux urbains au Burundi deacutemontrent que les auteurs ciblent les personnes handicapeacutees physiques et au moment ougrave ils sont incapables de se deacutefendre ou mecircme drsquoidentifier lrsquoauteur

laquo Ma maladie survient parfois[ mdash Jrsquoai des laquo crises raquo mdash et les personnes profitent de moi pendant ces crises Crsquoest agrave ces moments que les hommes viennent me violer mdash je ne connais pas les pegraveres de mes enfants raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Lrsquoon suppose souvent que les personnes handicapeacutees mentales sont incapables drsquoapprendre les mecircmes concepts

ou de participer aux mecircmes activiteacutes que les autres et donc sont exclues des opportuniteacutes offertes pour en apprendre davantage sur la violence le sexe et les relations saines et deacutevelopper de nouvelles compeacutetences et renforcer les reacuteseaux des pairs De ce fait elles sont manipuleacutees et constituent plus facilement une cible pour les auteurs de viol drsquoabus et drsquoexploitation ou alors elles ont une aptitude limiteacutee dans la neacutegociation des rapports de force dans les relations intimes

Enfin les survivants handicapeacutes de la VBG peuvent ecirctre consi-deacutereacutes comme des informateurs peu fiables au sujet de leurs propres vies et expeacuteriences et donc leur parole ne peut ecirctre prise pour argent comptant lorsqursquoils signalent une violence Par conseacutequent les auteurs sont encore plus susceptibles de preacutevoir lrsquoimpuniteacute de leurs actions ce qui peut rendre les personnes handicapeacutees encore plus vulneacuterables agrave la violence

laquo Les personnes handicapeacutees mentales ou intellectuelles sont eacutegalement sujettes [agrave la VBG] Mecircme lorsqursquoelles sont victimes de violence sexuelle les gens pensent qursquoelles sont folles et ne les croient pas raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin camp de Zaatari Jordanie)

Discussions de groupe avec les adolescentes handicapeacutees mdash Burundicopy Elizabeth SherwoodWRC

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Perte du soutien de la communauteacute et des meacutecanismes de protection

La seacuteparation des familles et des voisins et lrsquoaffaiblissement ou lrsquoeacuteclatement des structures de soutien communautaire et des meacutecanismes traditionnels de protection ont eacuteteacute mis en eacutevidence chez les participants au projet eacutetant donneacute lrsquoaugmentation du risque de violence parmi les personnes handicapeacutees Ceci est particuliegraverement pertinent dans de nouvelles zones de deacuteplacement comme la Jordanie ougrave les individus et les familles nrsquoont pas encore eacutetabli des relations de confiance avec les autres habitants de la communauteacute ou renforceacute agrave nouveau leurs systegravemes de soutien Les partici-pants dans cet environnement ont expliqueacute les niveaux eacuteleveacutes de violence rencontreacutes dans la communauteacute et ont exprimeacute la preacuteoccupation selon laquelle les personnes handicapeacutees seraient viseacutees hors de la maison Cela a parfois conduit agrave des strateacutegies drsquoadaptation neacutegatives comme enfermer les personnes handicapeacutees intellectuelles dans leurs maisons De mecircme dans les milieux urbains au Burundi les parents ont signaleacute des cas isoleacutes survenus lorsqursquoils se sont fiers aux voisins et membres de la communauteacute auxquels ils eacutetaient peu habitueacutes pour les aider dans leur tacircche drsquoindividu responsable et ont deacutecouvert plus tard la perpeacutetration de lrsquoabus

laquo En Syrie tout le monde se connaissait et on prenait soin les uns des autres Ici nous sommes entoureacutes des gens venant drsquoautres villes Si quelque chose arrive agrave mon voisin cela mrsquoimporte peu raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin camp de Zaatari Jordanie)

Isolement social

Un manque de contact avec les reacuteseaux communautaires les amis et les prestataires de services augmente eacutegalement la vulneacuterabiliteacute face agrave la violence exerceacutee sur les personnes handi-capeacutees Les femmes handicapeacutees physiques isoleacutees dans leurs maisons en raison des obstacles physiques et environnemen-taux trouvent qursquoil est difficile de se deacuteplacer agrave lrsquoexteacuterieur de leur maison et de rencontrer drsquoautres personnes Les adoles-centes handicapeacutees sont exclues des reacuteseaux des pairs et de lrsquoeacuteducation ainsi que des activiteacutes lieacutees aux programmes baseacutes sur les atouts dont la promotion de la protection contre la VBG a eacuteteacute deacutemontreacutee Certaines personnes handicapeacutees en particu-lier celles ayant des handicaps intellectuel et mental peuvent ecirctre cacheacutees par les membres de la famille laquo au point ougrave les

voisins ignorent jusqursquoagrave leur existence raquo Un manque de soutien de la communauteacute et de relation peut ecirctre agrave lrsquoorigine du manque drsquoinformation et de compeacutetences dont elles ont besoin ou alors ces personnes ont des gens en qui elles se confient lorsqursquoelles sont victimes de violence

laquo Quand nous sommes handicapeacutes mecircme nos amis nous eacutevitent Nous sommes abandonneacutes comme si nous avions perdu toute valeur Seule ma famille me soutient mdash tous mes amis se sont eacuteloigneacutes de moi raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Lrsquoisolement augmente aussi la vulneacuterabiliteacute des individus responsables de sexe feacuteminin qui sont incapables de quitter leurs maisons de geacuteneacuterer des revenus ou drsquoassister agrave des eacuteveacutenements et activiteacutes communautaires avec drsquoautres femmes Dans la plupart des cas ces personnes sont les eacutepouses et les megraveres drsquoenfants et drsquoadultes avec un handicap plus grave Toutefois dans certains cas elles peuvent eacutegale-ment se faire aider par les adolescentes qui joueront le rocircle drsquoindividu responsable secondaire reacuteduisant ainsi les chances de ces derniegraveres agrave acceacuteder agrave lrsquoeacuteducation et agrave drsquoautres services dans la communauteacute

Pauvreteacute et manque de revenu

La pauvreteacute a eacuteteacute preacutesenteacutee comme un facteur de vulneacuterabiliteacute en particulier pour les femmes handicapeacutees dans les meacutenages dirigeacutes par des femmes Lrsquoextrecircme pauvreteacute et le manque de ressources pour reacutepondre agrave leurs besoins les plus eacuteleacutemen-taires augmentent le risque pour les femmes et les filles handi-capeacutees et les membres de la famille de sexe feacuteminin drsquoecirctre maltraiteacutees et exploiteacutees ou ont recours aux activiteacutes sexuelles de survie et agrave la prostitution

laquo Certains de mes enfants sont en acircge drsquoaller agrave lrsquoeacutecole mais je nrsquoen ai pas les moyens Je dois demander aux hommes drsquoacheter mecircme du sucre pour le theacute et pour cette raison ils peuvent faire de moi ce qursquoils veulent Mes enfants ne peuvent mecircme pas avoir de livres pour lrsquoeacutecole raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Obstacles lieacutes agrave lrsquoenvironnement

Les obstacles lieacutes agrave lrsquoenvironnement y compris le transport insuffisant dans tous les contextes srsquoajoutent agrave lrsquoisolement mais signifient eacutegalement que les personnes handicapeacutees doivent pouvoir compter sur drsquoautres membres de la commu-

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nauteacute pour acceacuteder agrave des services et agrave lrsquoassistance y compris la distribution de vivres et drsquoarticles non alimentaires Cela accroicirct leur vulneacuterabiliteacute agrave lrsquoexploitation et aux abus et limite leur accegraves aux services de reacuteponse en matiegravere de VBG de maniegravere confidentielle

Obstacles agrave lrsquoaccegraves aux services et aux programmes relatifs agrave la VBG

Les donneacutees relatives au Burundi et agrave lrsquoEacutethiopie montrent qursquoenviron 32 des survivantes handicapeacutees qui ont signaleacute des cas de violence agrave lrsquoIRC lrsquoont fait dans les trois jours suivant lrsquoincident comparativement agrave 44 pour les survivantes sans handicap45 Quarante et un pour cent des survivantes handi-capeacutees ont attendu plus drsquoun mois pour signaler les cas de violence46 Drsquoautres mesures doivent ecirctre prises pour eacuteliminer les obstacles et faciliter lrsquoaccegraves aux services et programmes relatifs agrave la VBG pour toutes les survivantes y compris et surtout pour les personnes handicapeacutees

Les obstacles agrave lrsquoaccegraves aux programmes et activiteacutes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire et identifieacutes par les personnes handicapeacutees et les individus responsables comprennent les barriegraveres psychologiques physiques communicationnelles et autres Les barriegraveres psychologiques constituaient les obstacles les plus freacutequemment citeacutes pour les survivantes agrave la VBG souffrant de handicap alors que les barriegraveres physiques ont eacuteteacute plus freacutequemment mention-neacutees dans le cadre des activiteacutes de preacutevention notamment la sensibilisation communautaire la geacuteneacuteration de revenus et les activiteacutes meneacutees aux centres de promotion de la femme

Les barriegraveres psychologiques

La discrimination et la stigmatisation par les membres de la famille les prestataires de services et la communauteacute dans son ensemble ont eacuteteacute les obstacles agrave lrsquoaccegraves aux services les plus freacutequemment citeacutes par les survivantes handicapeacutees Les participants ont signaleacute qursquoune stigmatisation suppleacutementaire rendait les personnes handicapeacutees reacuteticentes agrave lrsquoideacutee de deacutenoncer les cas de violence sexuelle mecircme aux prestataires de services qui supposent souvent qursquoelles ne courent aucun risque en raison de leur handicap

laquo Les membres de la famille les conduisent aux prestataires de services mais ceux-ci ne les traitent pas correctement mdash ils peuvent dire des choses du genre laquo Tu es handicapeacutee Comment as-tu pu ecirctre violeacutee et tomber enceinte raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les

travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux - camp de reacutefugieacutes de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Lrsquoon suppose souvent que les personnes ayant des deacutefi-ciences intellectuelles ou mentales ne comprennent pas ce qui leur est arriveacute Les participantes ont indiqueacute que les gens peuvent ne pas eacutecouter ou croire les personnes handicapeacutees en particulier quand les survivantes preacutesentent une deacuteficience mentale ou intellectuelle cette attitude reacuteduit agrave son tour leur accegraves aux services De nombreuses personnes handi-capeacutees mentales ou intellectuelles sont eacutegalement exclues des activiteacutes de sensibilisation sur la VBG car les parents les dirigeants communautaires et drsquoautres personnes suppo-sent qursquoelles ne courent pas de risques ou sont incapables drsquoapprendre de nouvelles choses Ces barriegraveres suppleacutemen-taires les empecircchent drsquoecirctre en seacutecuriteacute au sein des commu-nauteacutes drsquoidentifier correctement les cas de violence etou de demander de lrsquoaide aupregraves des personnes de confiance en cas de violence

Certaines survivantes handicapeacutees peuvent avoir besoin de soutien pour acceacuteder aux services mais craindront de signaler cette violence aux membres de la famille qui pour-raient deacutejagrave avoir des ideacutees neacutegatives sur le handicap Ainsi de nombreuses survivantes choisissent de ne pas signaler ces cas de violence ou de ne pas acceacuteder aux services si cela risque drsquoaccentuer leur marginalisation au sein de la famille et de la communauteacute Agrave Bujumbura certaines femmes handica-peacutees avaient si souvent subi la violence qursquoelles preacutefeacuteraient ne pas en parler mecircme agrave des membres de la famille pourvoyeurs drsquoappui

laquo Les familles ont tendance agrave la rejeter et agrave la deacutetester [une survivante] mdash elles ne la considegraverent pas vraiment comme une personne Elle vit avec un handicap et cette violence sexuelle va maintenant reacuteduire davantage sa valeur Elles vont la rejeter et penser qursquoelle est la cause de son propre malheur raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

La discrimination et les preacutejugeacutes posent eacutegalement des obsta-cles importants agrave la participation des personnes handicapeacutees dans les activiteacutes de preacutevention de la VBG et programmes connexes En Eacutethiopie les travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux ont indiqueacute que drsquoautres membres de la communauteacute ridiculisent les personnes souffrant de handicaps mentaux etou intellectuels lorsqursquoelles essaient de participer

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agrave des activiteacutes communautaires En raison de cette stigmatisa-tion les parents empecircchent parfois le personnel de parler agrave ces personnes lors des visites agrave domicile et de partager avec elles des informations sur les services disponibles

laquo Une personne handicapeacutee avait lrsquohabitude de prendre part agrave une discussion cafeacute mais la communauteacute lrsquoa rejeteacutee et elle a finalement cesseacute de venir Elle souffre drsquoun trouble mental et ne sait parfois pas de quoi elle parle Les participantes lrsquoont donc neacutegligeacutee raquo

(Travailleur communautaire - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les groupes de leadership communautaire y compris les associations de reacutefugieacutes et de femmes ont rarement des repreacutesentantes handicapeacutees les associations de personnes handicapeacutees le cas eacutecheacuteant sont souvent domineacutees par les hommes et peuvent activement exclure les handicapeacutees mentales et intellectuelles Ces organisations jouent souvent un rocircle central dans la communication de lrsquoinformation dans la communauteacute et peuvent mecircme deacutesigner des repreacutesent-ants pour participer agrave des formations et drsquoautres activiteacutes Par conseacutequent les personnes handicapeacutees mais plus particu-liegraverement les femmes et les filles handicapeacutees peuvent ecirctre moins susceptibles drsquoecirctre incluses dans ces activiteacutes

laquo Les personnes handicapeacutees ne sont geacuteneacuteralement pas consideacutereacutees La communauteacute ne trouve parfois pas qursquoelles peuvent prendre part agrave des formations et autres activiteacutes raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les dirigeants communautaires - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les barriegraveres physiques

Les barriegraveres physiques empecircchent les personnes handica-peacutees drsquoacceacuteder aux services et activiteacutes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire Les femmes handicapeacutees qui vivent dans les centres urbains et dans le camp de reacutefugieacutes du complexe tentaculaire de Zaatari en Jordanie ont indiqueacute que lrsquoabsence ou le coucirct eacuteleveacute des moyens de transport eacutetait un obstacle agrave lrsquoaccegraves aux centres de services sur la VBG ainsi qursquoagrave leur participation aux activiteacutes de sensibilisation et autres activiteacutes de preacutevention

laquo Les moyens de transport sont inexistants Par conseacutequent mecircme si vous savez ougrave se trouvent les services vous ne pouvez pas toujours y

arriver raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin mdash Bujumbura Burundi)

Dans tous les pays les individus responsables de sexe feacuteminin nrsquoont pas pu prendre part aux activiteacutes de sensibilisa-tion communautaire etou de promotion de la femme parce qursquoelles doivent rester agrave la maison et prendre soin de leur famille Elles participent moins freacutequemment aux reacuteunions communautaires et aux activiteacutes sociales et ne sont donc pas impliqueacutees dans les campagnes la SASA (une approche globale de preacutevention de la violence contre les femmes et les filles deacuteveloppeacutee par Raising Voices (wwwraisingvoicesorg)) et drsquoautres formes de sensibilisation

Les barriegraveres communicationnelles

Les barriegraveres communicationnelles ont eacuteteacute plus freacutequem-

laquo Je porte ma fille sur mon dos partout ougrave je vais Elle grandit mais elle reste encore une partie de moi raquo

(Individu responsable drsquoune fille handicapeacutee - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

copy Elizabeth SherwoodWRC

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ment mentionneacutees dans le cadre des activiteacutes de preacutevention communautaires Les personnes sourdes ont eacuteteacute deacutesigneacutees comme eacutetant les plus toucheacutees par ce type de barriegravere dans la mesure ougrave des interpregravetes en langue des signes sont rarement disponibles dans les camps de reacutefugieacutes et que de nombreuses personnes utilisent un langage des signes non conventionnel Certains agents de mobilisation commu-nautaire et le personnel travaillant sur la VBG ont tenteacute de communiquer avec les personnes sourdes au moyen drsquooutils SASA et des gestes simples mais cette proceacutedure nrsquoest pas toujours exeacutecuteacutee par lrsquoensemble du personnel Les profes-sionnels de la VBG ont eacutegalement eu du mal agrave communiquer efficacement avec les personnes souffrant de handicaps intellectuels et mentaux parce qursquoelles ne sont pas souvent inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes sur la VBG etou parce que les informations ne sont pas transmises dans des formats qursquoils peuvent comprendre Les participantes ont noteacute que les mateacuteriels de sensibilisation et drsquoeacuteducation repreacutesentaient rarement les personnes handicapeacutees et que les personnes handicapeacutees ne sont pas inteacutegreacutees dans les eacutequipes de sensibilisation et de mobilisation communautaire Une varieacuteteacute drsquoapproches de communication - notamment les messages simples les images les mises en scegravene et les jeux de rocircles qui incluent les personnes handicapeacutees - seraient plus efficaces pour impliquer les personnes handicapeacutees tout en sensibil-isant davantage la communauteacute des personnes handicapeacutees dans son ensemble

laquo En regardant lrsquoimage drsquoune personne handicapeacutee nous nous sentirons plus impliqueacutes avec les personnes normales Cela pousse eacutegalement les gens agrave comprendre que les personnes handicapeacutees doivent ecirctre impliqueacutees dans tout raquo

(Participante aux discussions de groupe avec des femmes handicapeacutees - camp de Bwagirizia Burundi)

Autres barriegraveres

Le manque de confidentialiteacute et la stigmatisation par les membres de la communauteacute qui en reacutesulte ont eacuteteacute souleveacutes comme eacutetant des problegravemes importants dans les contextes urbains et sur les camps au Burundi et en Eacutethiopie Les participantes ont signaleacute qursquoil est plus difficile de preacuteserver la confidentialiteacute quand une survivante est handicapeacutee car drsquoautres personnes lui sont peut-ecirctre venues en aide lors de lrsquoincident et que les nouvelles se reacutepandent souvent rapide-ment dans toute la communauteacute Elles peuvent avoir besoin de parler aux autres afin drsquoacceacuteder agrave des services et le personnel

du programme relatif agrave la VBG a eacutegalement mentionneacute le besoin drsquoimpliquer un plus large eacuteventail drsquoacteurs dans les processus de gestion de cas Par conseacutequent les survivantes handicapeacutees sont moins susceptibles drsquoacceacuteder aux services et agrave lrsquoassistance apregraves de tels incidents de violence en raison de problegravemes de confidentialiteacute et de la peur drsquoune stigmatisa-tion suppleacutementaire

laquo La communauteacute saura si une femme handicapeacutee a eacuteteacute violeacutee Il nrsquoy a pas de secrets dans le camp Les gens ont tendance agrave plus divulguer les informations lorsqursquoil srsquoagit de femmes handicapeacutees Elles doivent crier agrave lrsquoaide et tout le monde deacutecouvre ainsi ce qui leur est arriveacute raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

Les femmes et les filles handicapeacutees agrave Bujumbura au Burundi ont eacutegalement indiqueacute qursquoelles ne peuvent pas ecirctre reccedilues immeacutediatement lorsqursquoelles se preacutesentent aux services de santeacute apregraves un incident de violence sexuelle et il peut leur ecirctre demandeacute de revenir agrave un autre moment pour recevoir des services ou le service peut leur ecirctre refuseacute apregraves une longue proceacutedure administrative lieacutee agrave leur statut de reacutefugieacutees Les survivantes handicapeacutees peuvent rencontrer de plus grands problegravemes dans la mesure ougrave il peut ecirctre plus difficile pour elles de retourner agrave lrsquoeacutetablissement car elles peuvent avoir moins de ressources financiegraveres pour payer le transport et doivent compter sur lrsquoaide des autres pour se deacuteplacer

laquo Ils peuvent vous donner autre rendez-vous mdash et vous demander de revenir demain - mais cela pose problegraveme apregraves un viol parce que vous avez besoin de meacutedicaments Elle a passeacute toute la journeacutee et la nuit agrave lrsquohocircpital sans recevoir aucun service et le lendemain elle est alleacutee pour son test de deacutepistage du VIH raquo

(Groupe de discussion avec des femmes handicapeacutees mdash Bujumbura Burundi)

Dans lrsquoenvironnement humanitaire et autre les programmes relatifs agrave la VBG sont largement axeacutes sur les femmes et les filles car elles sont les plus exposeacutees agrave la violence baseacutee sur le genre Cependant les hommes et les garccedilons courent eacutegale-ment un risque de violence sexuelle en particulier en peacuteriode de conflit et de deacuteplacement Les professionnels de la VBG apportent un soutien aux survivants de sexe masculin avec et sans handicap mais ce fait nrsquoest pas toujours connu Dans le cadre de ce projet par exemple certains hommes handicapeacutes

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ne savaient pas ougrave obtenir un soutien en termes de gestion de cas srsquoils ont eacuteteacute victimes de violence sexuelle

laquo Elle [une survivante handicapeacutee] doit se rendre agrave lrsquoIRC pour obtenir de lrsquoaide Mais ougrave doivent se rendre les hommes handicapeacutes srsquoils sont violeacutes raquo

(Man with disabilities mdash Musasa refugee camp Burundi)

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Sur la base de lrsquoeacutevaluation et des recommandations de la Phase 1 faites par les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables les activiteacutes suivantes ont eacuteteacute conccedilues et testeacutees dans chacun des contextes du projet

Reacutesumeacute des actions pilotes mises en œuvre par les programmes WPE de lrsquoIRC

Pays Activiteacutes

Eacutethiopie Organisation de laquo discussions cafeacute raquo avec les femmes dans les foyers de personnes handicapeacutees afin que leurs individus responsables puissent acceacuteder agrave des informations sur la VBG et pour renforcer les reacuteseaux de pairs feacute-minins

Adaptation du mateacuteriel de mobilisation communautaire sur la preacutevention de la VBG (SASA) de maniegravere agrave deacutepeindre les personnes handicapeacutees comme faisant partie de la communauteacute dans son ensemble

Organisation de visites agrave domicile cibleacutees pour diffuser des informations sur la preacutevention de la VBG et donner des reacuteponses aux personnes handicapeacutees qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Organisation de sessions de formation sur la VBG et le handicap agrave lrsquointention des agents de mobilisation communautaire et des travailleurs sociaux

Modifications apporteacutees pour ameacuteliorer lrsquoaccessibiliteacute physique des bacirctiments communau-taires et des latrines dans le camp

Burundi Ciblage des Associations Villageoises drsquoEacutepargne et de Creacutedit pour les personnes handicapeacutees et

leurs individus responsables

Organisation drsquoactiviteacutes reacutecreacuteatives et professionnelles pour les personnes handicapeacutees et les individus responsables

Sensibilisation de la communauteacute sur les droits et lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees

Prioriteacute accordeacutee aux visites agrave domicile pour assurer une gestion plus complegravete des cas de VBG pour les personnes handicapeacutees agrave risque

Recrutement de femmes handicapeacutees comme agent de mobilisation communautaire pour les activiteacutes relatives agrave la VBG

Jordanie Inclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG interorganisations et dans la forma-tion sur la gestion des cas relatifs agrave la protection de lrsquoenfance

Animation drsquoun atelier drsquoune journeacutee sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de violence sexuelle et sexiste du sous-groupe interorganisations sur la violence sexuelle et sexiste

Pris en charge de lrsquoinclusion du handicap dans les messages et le mateacuteriel drsquoune campagne en cours sur la preacutevention de la violence et dans le mateacuteriel relatif aux services de lrsquoIRC

Organisation de discussions de groupe avec les individus responsables de sexe feacuteminin souffrant de handicap

La campagne laquo Amani raquo en Jordanie a fourni des messages cleacutes aux communauteacutes aux enfants et aux parents sur le moyen de mieux proteacuteger les enfants et les adultes contre les atteintes et divers types de violence notamment la violence sexuelle et sexiste httpdataunhcrorgsyrian-refugeesdownloadphpid=5558

Phase 2 Activiteacutes visant agrave ameacuteliorer lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG dans les pays pilotes

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Reacutesumeacute des actions pilotes mises en œuvre par les programmes WPE de lrsquoIRC

Caucase du Nord

Feacutedeacuteration de Russie

Organisation drsquoune formation et drsquoateliers de planification drsquoaction sur le handicap et la violence baseacutee sur le genre pour les ONG feacuteminines y compris sur lrsquoimplication des jeunes filles handica-peacutees et le soutien de leurs parents et in-dividus responsables

Organisation drsquoune formation et drsquoun atelier de planification drsquoaction avec les femmes de la All-Russia So-ciety of Disabled People sur lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes visant les femmes et les filles

Conception drsquoun manuel pour les individus responsables drsquoenfants handicapeacutes qui fournit des informations sur les services et lrsquoassistance aux personnes handicapeacutees

Organisation drsquoun concert de sensibilisation communautaire au cours de laquelle les jeunes filles sourdes sont monteacutees en scegravene avec une chanteuse tcheacutetchegravene

Organisation drsquoeacuteveacutenements sociaux pour les filles avec et sans handicap pour renforcer les reacuteseaux de pairs

Discussion cafeacute Camp de reacutefugieacutes de MyrsquoAni Ethiopiecopy IRC Ethiopie

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Phase 3 Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Le processus drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays a permis drsquoidentifier 1) les changements des connaissances des attitudes et des pratiques des professionnels de la VBG agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du handicap et 2) des pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Renforcement des capaciteacutes des professionnels de la VBG sur lrsquoinclusion du handicap

Les professionnels de la VBG des quatre pays ont eacuteteacute consulteacutes lors de lrsquoeacutevaluation participative pour identifier les changements apporteacutes agrave leurs connaissances leurs attitudes et leurs pratiques au sujet de lrsquoinclusion du handicap dans leurs programmes et activiteacutes au cours du projet Cette activiteacute a eacutegalement permis drsquoidentifier de nouvelles activiteacutes outils et ressources qui auraient agrave leur avis faciliteacute ces changements

Changements apporteacutes aux connaissances attitudes et pratiques

Bien que les connaissances les attitudes et les pratiques se recoupent et se complegravetent mutuellement les professionnels de la VBG ont plus freacutequemment rapporteacutes des changements dans leurs attitudes envers les personnes handicapeacutees au cours du projet Les professionnels ont signaleacute une accen-tuation de la reconnaissance de leur responsabiliteacute agrave atteindre tous les membres de la communauteacute et donc agrave adapter leurs programmes de maniegravere agrave les rendre accessibles et efficaces pour tous ce qui renforce la mise en œuvre drsquoune approche de programmation plus axeacutee sur les droits De nombreux professionnels ont avoueacute qursquoavant le projet ils supposaient que les personnes handicapeacutees nrsquoeacutetaient pas capables de participer agrave des activiteacutes relatives agrave la VBG en raison de leur handicap Apregraves le projet la plupart a deacuteclareacute reconnaicirctre que les personnes handicapeacutees ont des compeacutetences et des capaciteacutes neacutecessaires pour participer beacuteneacuteficier et faire de preacutecieuses contributions aux programmes Les professionnels ont eacutegalement deacuteclareacute qursquoils se consideacuteraient drsquoabord comme eacutetant mal eacutequipeacutes ou pas qualifieacutes pour fournir des services relatifs agrave la VBG aux personnes handicapeacutees et pensaient que leurs compeacutetences et leur formation ne suffiraient pas pour reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees Ils se sont souvent focaliseacutes sur la deacuteficience de la personne ou sur son eacutetat de santeacute (aussi connu sous le nom drsquoapproche

meacutedicale du handicap) et nrsquoont pas appliqueacute leurs compeacute-tences en matiegravere de protection et drsquoautonomisation pendant le processus de gestion de cas Apregraves le projet ces profes-sionnels ont deacuteclareacute qursquoils eacutetaient plus agrave lrsquoaise confiants et precircts agrave travailler avec les personnes handicapeacutees et qursquoils sont passeacutes drsquoune approche meacutedicale agrave une approche plus familiegravere et plus axeacutee sur le survivant

laquo Au deacutebut je pensais que je ne pouvais pas ecirctre utile agrave certaines personnes handicapeacutees parce que je nrsquoeacutetais pas meacutedecin que je ne pouvais pas ameacuteliorer leur condition que je ne pouvais pas les gueacuterir Mais alors lorsque jrsquoai pris du temps pour commencer agrave eacutecouter davantage jrsquoai compris qursquoelles ne demandaient pas ce type drsquoaide elles voulaient parler avaient besoin de soutien et aspiraient agrave plus de seacutecuriteacute Jrsquoai reacutealiseacute que je savais deacutejagrave comment venir en aide agrave ces personnes Avant je supposais que je ne pouvais pas et que discuter avec moi ne changerait rien agrave leur situation Jrsquoaurais ducirc eacutecouter un peu plus avant et crsquoest le cas maintenant Je prends drsquoabord le temps drsquoeacutecouter avant drsquoessayer de faire des plans et drsquoarranger les choses raquo

(Agent de mobilisation communautaire de lrsquoIRC - camp de Muyinga Burundi)

Certains professionnels ont eacutegalement signaleacute un changement drsquoattitude envers les individus responsables en particulier les megraveres drsquoenfants handicapeacutes qui ont leurs propres besoins mais qui font souvent passer les deacutesirs des autres notamment ceux des membres de leur famille souffrant de handicap avant leur propre bien-ecirctre psychosocial Les professionnels ont rapporteacute une plus grande reconnaissance des besoins de ce groupe et le rocircle essentiel qursquoils jouent dans la protection et lrsquoautonomisation des personnes handicapeacutees

laquo Ces personnes ont le droit de recevoir tous les services proposeacutes aux autres et il est de notre devoir drsquointeacutegrer [ces personnes] Il sera difficile pour elles de rester agrave la maison toutes seules Cela est eacutegalement important pour leurs familles et elles peuvent venir avec leurs filles Cette mesure est importante pour les megraveres drsquoenfants handicapeacutes car elles ont eacutegalement besoin drsquoun soutien psychologique raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Les professionnels de la VBG ont rapporteacute quatre principaux changements dans leurs pratiques agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du

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handicap au cours du projet Ces pratiques ont eacuteteacute eacutetroitement lieacutees au processus reacuteflectif du projet et aux activiteacutes pilotes mises en œuvre au cours de la Phase 2 du projet notamment

bull la tenue des consultations plus reacuteguliegraveres avec les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables afin de srsquoassurer que leurs besoins et leurs ideacutees sont pris en compte dans les deacutecisions lieacutees aux programmes et aux activiteacutes

bull la fourniture drsquoun soutien plus global et holistique aux survi-vantes handicapeacutees avec un accent sur les meacutethodes de communication efficaces et lrsquoeacutetablissement de la confiance

bull le deacuteveloppement drsquoactiviteacutes autour des points forts des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees

bull une implication plus active des membres de la famille et des voisins des personnes handicapeacutees dans la planification de la seacutecuriteacute

bull la surveillance du nombre de femmes de filles de garccedilons et drsquohommes handicapeacutes qui participent aux activiteacutes relatives agrave la VBG

laquo Nous ne pouvons pas eacutevaluer lrsquoactiviteacute nous-mecircmes Nous devons jauger nos performances agrave travers les gens qui prennent part agrave nos activiteacutes raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les professionnels de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Les professionnels de tous les pays ont eacutegalement deacuteclareacute avoir acquis de nouvelles connaissances qui ont ameacutelioreacute leur capaciteacute agrave inteacutegrer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail mais ils en ont parleacute moins freacutequemment que le changement drsquoattitudes et de pratiques Les exemples comprennent une meilleure compreacutehension des facteurs qui rendent les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables plus vulneacuterables agrave la VBG le rocircle des relations et des reacuteseaux sociaux dans la preacuteven-tion de la violence et lrsquoaccroissement des connaissances sur les strateacutegies de communication permettant de travailler avec des personnes preacutesentant diffeacuterents types de handicaps

laquo Nous travaillons sur les questions de VBG Je pensais donc plus agrave la faccedilon dont elles se sentent en tant que femmes et filles et comment elles se voient comparativement aux filles sans handicap Les filles handicapeacutees ont moins de possibiliteacutes que les filles sans handicap raquo

(Professionnel de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Activiteacutes outils et ressources qui ont favoriseacute le renforcement des capaciteacutes chez les professionnels de la VBG

Les professionnels de la VBG ont deacutecrit les opportuniteacutes drsquoapprentissage expeacuterientiel et reacuteflectif du projet comme eacutetant les facteurs les plus importants ayant contribueacute agrave renforcer leur capaciteacute agrave inteacutegrer efficacement lrsquoinclusion du handicap dans leur travail Il srsquoagissait notamment drsquointeractions directes avec les femmes et les filles handicapeacutees drsquooccasions de reacutefleacutechir sur leurs propres compeacutetences et du moyen de les appliquer dans leur travail avec ce groupe

Les professionnels de la VBG en Eacutethiopie en particulier les travailleurs sociaux et communautaires ont indiqueacute que les formations sur la VBG et le handicap les avaient effectivement aideacutes agrave ameacuteliorer leurs pratiques agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du handicap Dans les autres pays pilotes les professionnels ont signaleacute que les outils les aidant agrave consulter les personnes handicapeacutees y compris des directives sur la conduite des visites agrave domicile et des activiteacutes participatives qui traduisent la dynamique du pouvoir entre les femmes et les hommes et les personnes avec et sans handicap eacutetaient les plus utiles Les professionnels ont aussi mentionneacute que des outils fournissant des directives sur la communication avec les personnes preacutesentant diffeacuterents types de deacuteficiences et des outils permettant de deacutevelopper un mateacuteriel drsquoinformation drsquoeacuteducation et de communication accessible ont eacuteteacute utiles

Dans le Caucase du Nord les professionnels de la VBG ont indiqueacute que la focalisation sur un petit nombre drsquoactiviteacutes clairement deacutefinies visant agrave favoriser lrsquoinclusion a augmenteacute la probabiliteacute de succegraves et ce succegraves a stimuleacute leur confiance et leur volonteacute agrave inclure les femmes et les filles handicapeacutees dans les activiteacutes subseacutequentes

laquo Je nrsquoavais jamais penseacute que nous pourrions faire quelque chose dans un groupe mixte [filles avec et sans handicap] et maintenant je constate que cela est possible et acceptable et que les gens en ont besoin raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les professionnels de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Domaines exigeant un renforcement suppleacutementaire des capaciteacutes

Bien que des changements positifs dans lrsquoapproche de de travail des professionnels de la VBG avec les personnes handicapeacutees aient eacuteteacute signaleacutes lors de lrsquoeacutevaluation des lacunes persistantes ont eacuteteacute identifieacutees au niveau des capaciteacutes et une attention addi-

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tionnelle et continue doit ecirctre porteacutee agrave ce point

Tout drsquoabord quelques professionnels de la VBG et les pres-tataires ont continueacute agrave avoir des attitudes neacutegatives envers les personnes avec des handicapeacutees Par conseacutequent il est neacuteces-saire de promouvoir une reacuteflexion et une discussion continues avec les professionnels de la VBG afin de faire face et de reacutesoudre les malentendus et les preacutejugeacutes qui peuvent faire office drsquoobstacles agrave lrsquoaccegraves et agrave lrsquoinclusion des personnes handica-peacutees Les professionnels doivent reacutefleacutechir sur la faccedilon dont leurs propres attitudes peuvent influencer la mise en œuvre drsquoune approche centreacutee sur le survivant agrave lrsquoeacutegard des personnes handi-capeacutees agrave la possibiliteacute qursquoils donnent aux individus de contribuer agrave la prise de deacutecision et mecircme aux options drsquointerventions qursquoils peuvent examiner avec un survivant

Deuxiegravemement les gestionnaires de cas de VBG ont signaleacute qursquoils neacutecessitaient davantage drsquoindications sur les processus de consentement lorsqursquoils travaillent avec des survivants souf-frant drsquoune deacuteficience intellectuelle Dans de nombreux cas les gestionnaires de cas demandent aux individus responsables de donner le consentement et ne parviennent souvent pas agrave deacuteter-miner la capaciteacute de lrsquoindividu agrave donner son consentement Une note drsquoorientation sur lrsquoobtention du consentement des personnes handicapeacutees a eacuteteacute deacuteveloppeacutee dans le projet en reacuteponse agrave cette lacune Elle srsquoinspire du processus de consentement employeacute avec les personnes souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle dans le secteur de la santeacute dans les pays agrave revenu eacuteleveacute et est adapteacutee pour une approche de gestion de cas centreacutee sur le survivant

Enfin alors que de nombreux professionnels de la VBG qui ont pris part au projet ont reacuteussi agrave inclure les personnes ayant un handicap physique et des deacuteficiences auditives aux activiteacutes du programme relatifs agrave la VBG ils ont noteacute des deacutefis permanents lors de lrsquoinclusion des personnes ayant une deacuteficience intellec-tuelle Les gestionnaires de cas ont besoin de directives et de soutien pour identifier les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes preacutesentant des handicaps plus complexes afin de mieux les rattacher aux possibiliteacutes de participation aux activiteacutes communautaires et sociales briser lrsquoisolement social et favoriser lrsquoautonomisation Ces directives destineacutees aux gestionnaires de cas ont eacuteteacute deacuteveloppeacutees dans le cadre du projet

Des outils tireacutes du projet ont eacuteteacute adapteacutes pour les professionnels de la VBG drsquoautres organisations et sont disponibles dans la Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG sur httpwrc

msdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de VBG

Le processus drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays a susciteacute des laquo Expeacuteriences du changement raquo chez les personnes handicapeacutees leurs individus responsables et le cas eacutecheacuteant les dirigeants communautaires Ces expeacuteriences ont mis en eacutevidence les reacutesultats qui ont eacuteteacute les plus importants pour chaque groupe Une analyse des reacutesultats des ateliers de parties prenantes et des expeacuteriences du changement a permis drsquoidentifier les pratiques positives suivantes pour promouvoir lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Le renforcement des reacuteseaux de pairs et du capital social

Dans les quatre pays les participants ont citeacute lrsquoeacutetablissement de reacuteseaux de pairs plus robustes pour les adolescentes et les femmes handicapeacutees ainsi que pour les individus responsables de sexe feacuteminin comme retombeacutee positive des activiteacutes du projet Les discussions de groupe avec les individus responsables dans les centres de promotion de la femme en Jordanie des discus-sions cafeacute dans les domiciles des femmes handicapeacutees en Eacutethiopie la creacuteation drsquoespaces seacutecuriseacutes et drsquoactiviteacutes sociales agrave lrsquointention des adolescentes dans le Caucase du Nord et les Associations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit (AVEC) cibleacutees au Burundi ont eacuteteacute citeacutes comme eacutetant utiles par les participants car ils ont faciliteacute lrsquoeacutetablissement de liens entre les personnes handicapeacutees et les individus responsables et drsquoautres membres de la communauteacute ce qui a permis drsquoeacutechanger des informations de construire la confiance et de deacutevelopper des possibiliteacutes drsquoaction collective Ceci augmente non seulement accegraves agrave un soutien proposeacute les uns pour les autres et par la communauteacute toute entiegravere mais donne eacutegalement aux personnes handicapeacutees la possibiliteacute drsquoapporter une contribution agrave la socieacuteteacute drsquoeacutelever leur statut au sein de la communauteacute et drsquoecirctre reconnues et appreacutecieacutees pour des aspects de leur personne autres que leur handicap

Pour les individus responsables de sexe feacuteminin souffrant de handicap les groupes de soutien en Jordanie leur ont donneacute un espace pour partager leurs preacuteoccupations ideacutees et strateacutegies avec drsquoautres femmes dans des situations similaires Ceci les a aideacutees agrave se sentir moins isoleacutees et agrave renforcer leur bien-ecirctre psychosocial

laquo Je profite des expeacuteriences des ideacutees et des interventions constructives du formateur du guide psychologique et des amies pendant les sessions de discussion Lorsque je partage mes

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inquieacutetudes avec les autres je sens que je ne suis pas seule raquo

(Eacutepouse drsquoun homme handicapeacute - Irbid Jordanie)

Pour certaines femmes handicapeacutees et les individus respon-sables qui sont isoleacutees dans leurs maisons il est essentiel de proposer les activiteacutes de soutien par les pairs le plus pregraves possible de leur domicile afin qursquoils puissent tisser des reacuteseaux avec drsquoautres femmes qui vivent agrave proximiteacute En Eacutethiopie les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin ont organiseacute des discussions cafeacute traditionnelles dans leurs maisons pour parler de questions lieacutees agrave la VBG Les partic-ipants ont indiqueacute que ces activiteacutes ont diminueacute leur isolement ameacutelioreacute leurs relations avec les voisins et leur ont permis de se sentir plus en seacutecuriteacute dans la mesure ougrave un nombre croissant de femmes les connaissent et les comprennent

laquo Nous avons organiseacute des discussions cafeacute ici dans notre maison Ceci nous a rapprocheacute des gens Quand ils viennent agrave la maison nous discutons de tant de choses des choses qui sont vraiment importantes mais ils ont aussi lrsquooccasion de voir que nous sommes de bons parents mecircme si nous sommes un peu diffeacuterents Maintenant les gens nous comprennent mieux ils viennent mecircme nous dire bonjour et voir comment nous allons Je me sens plus en seacutecuriteacute avec des voisins que je connais raquo

(Femme aveugle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les Expeacuteriences du changement recueillies aupregraves des adoles-centes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance des amies et des reacuteseaux de pairs pour ces filles Au Burundi des adolescentes handicapeacutees ont trouveacute que lrsquoorganisation drsquoactiviteacutes telles que des sessions de couture et drsquoartisanat eacutetait un moyen effi-cace de rencontrer drsquoautres filles de partager des ideacutees et de discuter de leurs espoirs pour lrsquoavenir Elles ont deacuteclareacute qursquoelles ont ensuite eacuteteacute inviteacutees agrave assister agrave plusieurs activiteacutes commu-nautaires ougrave elles ont pu partager leurs propres ideacutees et leurs opinions Les adolescentes handicapeacutees dans le Caucase du Nord ont eacutegalement discuteacute des avantages de la participation agrave des activiteacutes avec des filles sans handicap notamment la possi-biliteacute drsquoapprendre les unes des autres Ces rapports eacutetablis par les adolescentes handicapeacutees deacutemontrent qursquoelles ont deacutevel-oppeacute des atouts humains et sociaux notamment lrsquoeacuteducation lrsquoestime de soi les reacuteseaux drsquoamies et les rocircles dans la commu-nauteacute Ces facteurs de protection reacuteduisent la vulneacuterabiliteacute des adolescentes agrave la violence agrave lrsquoabus et agrave lrsquoexploitation47 (voir Expeacuteriences du changement page 27)

Les femmes handicapeacutees membres drsquoAssociations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit au Burundi ont deacuteclareacute qursquoelles utilisent lrsquoargent qursquoelles ont gagneacute par le biais de ces programmes pour payer le transport et se rendre aux activiteacutes culturelles et reli-gieuses ce qui diminue leur isolement et creacutee drsquoimportants liens sociaux avec drsquoautres

Tous ces exemples soulignent une leccedilon importante Les personnes handicapeacutees ont et veulent que lrsquoon sache qursquoelles ont plusieurs identiteacutes au-delagrave de leur infirmiteacute Elles veulent ecirctre consideacutereacutees comme des leaders des femmes des amies

Maipendo - Burundi

laquo Maintenant je peux eacuteconomiser un peu pour emprunter une moto-taxi et je peux me rendre [agrave lrsquoeacuteglise] Jrsquoai maintenant chaque semaine des personnes avec qui discuter agrave lrsquoeacuteglise Crsquoest un groupe qui agrave mon avis mrsquoeacutecoute et me comprend raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Le Groupe de filles - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Les filles avec et sans handicap ont preacutepareacute des affiches au moyen drsquoimages et de photos Ces affiches portaient sur ce qui leur importait plus dans le projet et sur les activiteacutes qursquoelles souhaitaient mener ensuite Elles ont preacutesenteacute ces affiches aux ONG feacuteminines impliqueacutees dans le projet

laquo Ceci est notre histoire Notre souhait eacutetait de chanter avec Makka Mejieva [une ceacutelegravebre chan-teuse tcheacutetchegravene] [Lorsque nous sommes monteacutees sur scegravene] des tas de personnes handicapeacutees et non eacutetaient lagrave et pleuraient

Pendant lrsquoeacuteveacutenement nous avons pris connaissance drsquoautres personnes handicapeacutees et nous les avons rencontreacutees Il eacutetait tregraves agreacuteable pour nous de les connaicirctre et de deacutecouvrir leur type de handicap et leurs problegravemes Lorsque je me rends agrave lrsquoeacuteveacutenement et que je constate la preacutesence de personnes handicapeacutees je sens que je ne suis pas seule et quand je vois drsquoautres personnes [sans handicap] je me sens eacutegale agrave elles

Nous donnons des leccedilons de langue des signes aux filles sans handicap Ainsi nous pourrons les comprendre et elles nous comprendre car nous ne pouvons pas parler Gracircce agrave la langue des signes nous nous comprenons Ces filles sans handicap apprennent des choses et nous aussi Nous avons un langage commun agrave travers ces cours de langue des signes Nous utilisons eacutegalement des teacuteleacutephones nous envoyons des SMS et utilisons eacutegalement des notes eacutecrites pour communiquer avec les autres Nous aimons vraiment dessiner Nous pensons agrave des choses et tout ce agrave quoi nous pensons nous le repreacutesentons dans nos dessins Et nous aimons aussi beaucoup jouer agrave diffeacuterents types de jeux

Bien sucircr il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne font pas attention agrave nos opinions Voici les ideacutees que nous souhaiterions concreacutetiser agrave lrsquoavenir Nous aimerions rencontrer des filles dans un cafeacute ou dans un endroit reacuteserveacute uniquement aux filles avec et sans handicap mdash juste les filles pas drsquoadultes

Nous aimerions que [nos camarades de classe] se joignent agrave nous et prennent part agrave ces activiteacutes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo

Pour la suite de lrsquoExpeacuterience du changement du Groupe de filles dans le Caucase du Nord rendez-vous sur httpwrcmsGBV_disability_Change_Caucasus

copy IRC

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des membres de la communauteacute comme des personnes qui apportent de preacutecieuses contributions agrave la communauteacute Ce fait a des implications importantes pour lrsquoinclusion dans les programmes et les approches visant agrave renforcer les reacuteseaux de pairs et le capital social

Inclusion cibleacutee dans les activiteacutes de renforcement eacuteconomique

Lrsquoinclusion cibleacutee des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les programmes relatifs aux AVEC occupe une grande place dans les Expeacuteriences du changement au Burundi Les femmes handicapeacutees et les individus respon-sables de sexe feacuteminin impliqueacutees dans des activiteacutes relatives aux AVEC ont signaleacute que lrsquoeacutelargissement des reacuteseaux sociaux eacutetait le reacutesultat le plus important pour elles car il leur a permis de rehausser leur statut dans la socieacuteteacute (qui leur a valu un plus grand respect de la part de leurs maris et drsquoautres membres de la famille) et de renforcer leur estime de soi et leur senti-ment de confiance en soi La participation agrave des activiteacutes rela-tives aux AVEC a eu un impact positif sur leur indeacutependance en tant qursquoindividus mais aussi sur les contributions financiegraveres qursquoelles peuvent apporter agrave leurs meacutenages ce qui a renforceacute leur rocircle dans la prise de deacutecision

laquo Jrsquoai mecircme encore un peu drsquoargent pour acheter des choses pour ma famille Je suis tregraves eacutetonneacutee du changement de mon mari agrave mon eacutegard il se rend compte que jrsquoai de la valeur que je peux ecirctre indeacutependante il me respecte plus et rentre agrave la maison seulement les soirs maintenant Mon fils handicapeacute est plus heureux mdash il constate qursquoil y a plus de paix dans la maison raquo

(Individu responsable de sexe feacuteminin dans le camp de Musasa)

Accroicirctre la repreacutesentation des personnes handi-capeacutees dans les activiteacutes communautaires

Les programmes relatifs agrave la VBG travaillent en eacutetroite collabo-ration avec les dirigeants communautaires dans la concep-tion la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des activiteacutes Il est donc important drsquoexaminer comment les personnes handicapeacutees sont repreacutesenteacutees et atteintes par ces systegravemes de leadership En Eacutethiopie par exemple le personnel de lrsquoIRC a travailleacute avec lrsquoassociation des personnes handicapeacutees dans la commu-nauteacute des reacutefugieacutes afin drsquoaccroicirctre la participation des femmes handicapeacutees et renforcer la collaboration avec lrsquoassociation des femmes reacutefugieacutees Les participants au Burundi et en Eacutethiopie ont eacutegalement signaleacute que le recrutement de personnes handi-capeacutees et drsquoindividus responsables comme agents de mobili-sation communautaire et travailleurs sociaux a non seulement conduit agrave une plus grande attention aux preacuteoccupations de ce groupe mais a eacutegalement entraicircneacute une appreacuteciation accrue des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees par drsquoautres membres de la communauteacute

Esther mdash Burundi

laquo Je suis individu responsable pour mon mari qui vit avec un handicap mais ce nrsquoest pas ma seule identiteacute Je suis une megravere un leader et une personne fiegravere de son rocircle drsquoagent de mobilisation communautaire raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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laquo Nous nrsquoavons jamais eu de personnes handicapeacutees dans notre eacutequipe auparavantmdash il srsquoagit drsquoun changement majeur et vraiment tregraves important Mes amies handicapeacutees font le mecircme travail que moi Elles sont vraiment excellentes dans certains domaines et elles enseignent des choses agrave drsquoautres personnes Il est important pour la communauteacute de constater cela de savoir que lorsque nous disons vouloir inclure les personnes handicapeacutees nous le pensons vraiment Ceci est un bon moyen pour commencer agrave changer la faccedilon dont les personnes handicapeacutees sont consideacutereacutees raquo

(Travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie)

Atteindre et soutenir les personnes agrave risque eacuteleveacute

Lrsquoisolement des personnes ayant une deacuteficience intellectuelle etou de handicaps multiples a eacuteteacute identifieacute comme eacutetant un deacutefi pour les prestataires de services Ces personnes sont souvent isoleacutees dans leurs maisons avec leurs individus responsables et peuvent avoir peu drsquooccasions ou de soutien neacutecessaire(s) pour eacutelaborer des strateacutegies susceptibles de les proteacuteger contre la violence Les pratiques suivantes ont eacuteteacute identifieacutees comme favorisant lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion de ces personnes dans les activiteacutes relatives agrave la VBG

Les visites agrave domicile et les activiteacutes agrave domicile

Au Burundi en Eacutethiopie et au Caucase du Nord les personnes handicapeacutees et les professionnels ont indiqueacute avoir meneacute des visites agrave domicile pour interroger les individus et les familles au sujet de leurs besoins et pour partager lrsquoinformation sur les services et lrsquoassistance en matiegravere de VBG Ces visites ont permis aux profes-sionnels de la VBG et aux prestataires de services drsquoidentifier des survivants qui neacutecessitent un soutien complet et speacutecialiseacute Le personnel de lrsquoIRC au Burundi et en Eacutethiopie a commenceacute agrave organ-iser des activiteacutes de groupe geacuteneacuteralement tenues dans les centres de promotion de la femme et dans drsquoautres sites communautaires proches de leurs maisons et qui ciblaient parfois ces individus et les familles Les individus responsables des filles souffrant de handicaps multiples ont eacutegalement souligneacute qursquoils constataient un renforcement de lrsquoacceptation et du soutien de la communauteacute suite aux activiteacutes agrave domicile

laquo Les membres de la communauteacute nous traitent mieux agrave preacutesent Ils sont plus habitueacutes agrave nous Ils savent comment nous sommes et nous saluent aimablement quand ils passent raquo

(Megravere drsquoune adolescente souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

La gestion individuelle des cas

Les survivantes handicapeacutees neacutecessitent une gestion individu-aliseacutee et globale des cas pour promouvoir leur gueacuterison et leur reacutetablissement et pour preacutevenir toute violence future Pendant lrsquoeacutevaluation les participants ont rapporteacute que les profession-nels de la VBG srsquoeacutetaient ameacutelioreacutes dans lrsquoidentification de ces personnes agrave risque eacuteleveacute et la fourniture drsquoun soutien plus complet et adapteacute agrave leurs besoins speacutecifiques Les facteurs suivants ont eacuteteacute deacutecrits comme ameacuteliorant lrsquoappui agrave la gestion des cas pour ces personnes

bull lrsquoidentification des diffeacuterentes meacutethodes de communica-tion directe avec les survivants

bull une attention accrue sur lrsquoidentification des forces et des capaciteacutes reacuteelles des survivants au cours des eacutevaluations

bull la participation des personnes handicapeacutees et de leurs individus responsables dans la planification de lrsquoaction

bull un suivi freacutequent et une coordination de la prestation des services pour reacutepondre aux besoins identifieacutes

Les femmes handicapeacutees ont indiqueacute que ces seacuteances de gestion de cas ont contribueacute agrave deacutevelopper la confiance et la compreacutehension entre elles et les professionnels de la VBG et qursquoelles ont reccedilu une aide en fonction de leurs propres besoins et deacutesirs Cette leccedilon met eacutegalement en eacutevidence lrsquoimportance des approches centreacutees sur le survivant dans le travail avec les femmes handicapeacutees lorsqursquoil est question de deacutefinir leurs buts objectifs et strateacutegies

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Histoire de Mawazo - camp de Kinama Burundi

Mawazo vit seule et se deacuteplace diffeacuteremment des autres en rampant plutocirct qursquoen marchant

laquo Je vis seule Jrsquoai toujours veacutecu seule Jrsquoessaie drsquoecirctre tregraves indeacutependante et je fais beaucoup de choses toute seule Je peux nettoyer cuisiner laver mes vecirctements et je passe du temps agrave essayer drsquoaider mes voisins en prenant soin de leurs enfants

Je reccedilois reacuteguliegraverement des visites agrave domicile le personnel de lrsquoIRC est comme ma famille Ils passent veacuterifier si tout va bien presque tous les jours Quand jrsquoai un problegraveme ils srsquoen rendent compte tregraves rapidement et viennent voir si je vais bien Je me sens beaucoup plus eacutepanouie et jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir quelqursquoun agrave qui parler Jrsquoadore partager des histoires et je me sens bien lorsque quelqursquoun me demande comment je me sens

Mon nom dans ma langue signifie agrave la fois laquo problegravemes raquo et laquo ideacutees raquo Jrsquoai beaucoup agrave dire et agrave partager avec les autres Je suis une personne tregraves ouverte je pense que crsquoest la raison pour laquelle les enfants mrsquoaiment tant Je suis ouverte agrave eux je souris avec eux et je leur raconte des histoires Je peux leur apprendre beaucoup de choses car jrsquoai vu et appris beaucoup de choses dans ma vie Je peux leur parler de leur culture leur enseigner le respect et leur inculquer lrsquoesprit du partage Lorsque quelqursquoun mrsquoapporte de la bouillie par exemple mecircme en petite quantiteacute je ne le bois pas toute seule Srsquoil y a des enfants nous partageons tous ensemble Mecircme si jrsquoai tregraves faim je sais que cela est une chance pour moi drsquoenseigner quelque chose drsquoaider quelqursquoun tout comme les autres mrsquoaident

Si je pouvais dire une chose agrave lrsquoeacutequipe de lrsquoIRC ce serait de continuer de se souvenir des personnes qui sont agrave la maison qui ne peuvent pas facilement participer aux programmes Nous avons eacutegalement des besoins et des recircves Je me fais maintenant vieille et je pense qursquoil est important de se concentrer sur les jeunes les jeunes handicapeacutees pour srsquoassurer qursquoelles sont incluses degraves le plus jeune acircge afin que les gens puissent cesser la discrimination et nous consi-deacuterer tous comme eacutegaux raquo

copy IRC

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Reconnaicirctre les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes handicapeacutees pour faciliter lrsquoinclusion

Les personnes handicapeacutees et les professionnels de la VBG ont rapporteacute que lrsquoidentification et le renforcement des compeacute-tences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees ont favoriseacute une plus grande inclusion dans une varieacuteteacute drsquoactiviteacutes relatives agrave la VBG En Jordanie de jeunes femmes sourdes ont eacuteteacute inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes de responsabilisation sociale et agrave des initiatives meneacutees dans les centres de promo-tion de la femme et agrave animer des seacuteances de pose de henneacute Ces activiteacutes ont fourni un espace permettant aux femmes de partager des compeacutetences et des inteacuterecircts communs avec drsquoautres femmes de leur acircge

laquo Non seulement elles les ont accepteacutees mais elles se sont eacutegalement fait des amies Mecircme avant la fin de la seacuteance elles eacutechangeaient des numeacuteros de teacuteleacutephones et leur demandaient si elles pouvaient les contacter pour faire du henneacute agrave leurs ceacuteleacutebrations raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Au Caucase du Nord les adolescentes handicapeacutees ont eacuteteacute incluses dans la conception des activiteacutes sociales qui visaient agrave faciliter le reacuteseautage entre les filles avec et sans handicap Les activiteacutes ont eacuteteacute construites autour des compeacutetences speacutecifiques des filles handicapeacutees (exemple lrsquoexeacutecution de

chansons en langue des signes) la promotion de lrsquoeacutegaliteacute de participation dans la conception du programme mais aussi lrsquoappreacuteciation des talents de chaque individu

Comme lrsquoont reconnu les membres de la famille les dirige-ants communautaires les prestataires de services et autres agrave travers les sites du projet les reacutesultats de ces activiteacutes contredisent les hypothegraveses selon lesquelles les personnes handicapeacutees sont incapables de beacuteneacuteficier et de contribuer agrave une varieacuteteacute de programmes

laquo Avant les gens pensaient que ces femmes eacutetaient des cas deacutesespeacutereacutes et qursquoelles ne pourraient jamais ecirctre indeacutependantes Maintenant elles contredisent de nombreuses personnes au sein de la communauteacute Elles nous rendent nous les rares personnes qui avons toujours cru en elles tregraves tregraves fiers raquo

(Dirigeant communautaire de sexe masculin mdash camp de Kinama Burundi)

Beaucoup de personnes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance drsquoavoir lrsquoopportuniteacute laquo de faire leurs preuves raquo car beaucoup nrsquoavaient jamais eacuteteacute inviteacutees agrave prendre part aux activiteacutes Le simple fait de tendre la main pour encourager leur participation agrave des programmes eacutetait dans de nombreux cas lrsquoadaptation la plus percutante meneacutee par les professionnels de la VBG

Diane - camp de Kinama Burundi

laquo Jrsquoai reccedilu un appel disant que lrsquoIRC voulait inclure des femmes handicapeacutees dans leurs programmes relatifs aux AVEC Jrsquoeacutetais tellement exciteacutee agrave lrsquoideacutee de mrsquoinscrire drsquoecirctre incluse drsquoavoir une occasion de faire mes preuves agrave preacutesent je pense qursquoil est de mon devoir de tendre la main agrave drsquoautres personnes handicapeacutees pour sensibiliser partager mon histoire et leur dire qursquoelles peuvent ecirctre incluses raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Mieraf travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie

laquo Jrsquoappreacutecie tellement mon rocircle dans le programme [de lrsquoIRC] et jrsquoai tant drsquohistoires que je pourrais vous raconter sur les choses que nous avons accomplies

Mais je pense qursquoil est important de vous dire que je suis une femme handicapeacutee Je marche avec une beacutequille et jrsquoai parfois beaucoup de mal agrave acceacuteder au camp Cela ne mrsquoarrecircte pas mecircme si les choses peuvent ecirctre difficiles je sens que jrsquoai un travail tregraves important agrave faire

Jrsquoœuvre pour renforcer la seacutecuriteacute des femmes et des filles plus particuliegraverement des personnes handicapeacutees des personnes qui ne sont pas toujours incluses dans les activiteacutes des personnes qui sont souvent oublieacutees Je me souviens des moments ougrave crsquoeacutetait mon cas lorsque jrsquoavais tellement mal que je ne pouvais pas quitter ma maison ou avant drsquoavoir reccedilu ma beacutequille pour marcher Je me sentais vraiment seule Maintenant je suis tregraves active et je suis leader dans notre commu-nauteacute Je fais partie de lrsquoassociation des personnes handicapeacutees et je suis travailleuse sociale Jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir des choses preacutecieuses agrave apporter et que je peux plaider en faveur des femmes et enfants handicapeacutes et de leurs individus responsables parce que je comprends parfaitement

leurs besoins Je pense aussi que les gens mrsquoadmirent car ils me voient mrsquoefforcer pour faire mon travailraquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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Recommandations

Les recommandations suivantes sont tireacutees des leccedilons apprises au cours de ce projet qui porte sur le moyen de promouvoir lrsquoinclusion du handicap dans les programmes rela-tifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Recommandations pour les acteurs de la VBG

Inclure les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables dans la conception la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des programmes relatifs agrave la VBG Lrsquoimplication des personnes handicapeacutees dans la conception et lrsquoeacutevaluation du programme est essentielle pour identifier avec preacutecision les obstacles agrave leur participation aux programmes relatifs agrave la VBG eacutelaborer des strateacutegies visant agrave ameacuteliorer leur participation et comprendre le changement qui importe le plus pour eux Une attention particuliegravere devrait ecirctre accordeacutee agrave la collecte des informations et des points de vue des femmes des filles et des personnes souffrant de deacuteficiences intellectuelles et mentales car elles sont les plus exposeacutees agrave la VBG Les approches participatives telles que le classement les photo-interviews et la narration ajouteacutees aux meacutethodes qualitatives plus conventionnelles (exemple discussions theacutematiques de groupe et entretiens en face agrave face) sont des moyens permettant drsquoexplorer effi-cacement les preacuteoccupations et les ideacutees des individus qui ont des besoins communicationnels diffeacuterents Les eacutevaluations doivent inclure un volet de sensibilisation pour faire participer les personnes handicapeacutees et les individus responsables qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Assurer la formation et lrsquoapprentissage reacuteflectif sur les interactions entre le genre et le handicap pour les gestion-naires de programmes et les prestataires de services relatifs agrave la VBG et eacutetablir une compreacutehension commune et une adoption des approches centreacutees sur les droits et les survi-vants lorsque lrsquoon travaille avec ce groupe La formation du personnel agrave inteacutegrer une analyse de lrsquoineacutegaliteacute entre les sexes et de la discrimination fondeacutee sur le handicap les aidera agrave mieux cerner les facteurs uniques qui contribuent aux risques de VBG et de vulneacuterabiliteacute pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et agrave identifier des strateacute-gies plus efficaces pour leur inclusion dans les programmes relatifs agrave la VBG Lorsque les professionnels de la VBG sont particuliegraverement conscients de la dynamique du pouvoir entre les sexes dans leur travail avec les femmes ayant surveacutecu agrave la violence ils peuvent exiger un soutien suppleacutementaire pour reacutefleacutechir sur leurs propres attitudes et sur les attitudes des

autres sur la relation avec le handicap et sur la faccedilon dont ces eacuteleacutements peuvent aggraver lrsquoineacutegaliteacute fondeacutee sur le sexe la discrimination et lrsquoexclusion dans les relations les meacutenages et la communauteacute

Il est recommandeacute que les informations concernant les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables soient incluses et pleinement inteacutegreacutees dans les programmes de formation de base sur la VBG notamment agrave travers des eacutetudes de cas et des exemples centreacutes sur les personnes handicapeacutees Au fil du temps le personnel travaillant sur la VBG reconnaicirctra de plus en plus que reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees est une partie essentielle de leur travail et qursquoils ont les compeacutetences requises pour le faire effi-cacement dans le cadre de leur travail

Recruter des femmes et des filles handicapeacutees comme personnel et beacuteneacutevoles dans les programmes relatifs agrave la VBG Identifier et aider les femmes et les filles handicapeacutees agrave jouer un rocircle cleacute dans les programmes relatifs agrave la VBG peut ameacuteliorer la qualiteacute et la pertinence du programme pour ce groupe tout en les rendant autonomes et en rehaussant leur statut dans la communauteacute Fixer un objectif en termes de nombre de femmes et de filles handicapeacutees qui devraient parti-ciper agrave des formations et reacuteunions communautaires sur la VBG (environ 15 ) encouragera le personnel et les partenaires agrave les inviter directement agrave ces eacuteveacutenements et peut ameacuteliorer la repreacutesentation et la participation aux programmes relatifs agrave la VBG Plaider en faveur drsquoun eacutequilibre entre les sexes dans les associations de personnes handicapeacutees et pour lrsquoinclusion des femmes et des filles handicapeacutees dans les associations de femmes et de jeunes peut eacutegalement accroicirctre la participa-tion dans les domaines ougrave ces groupes interviennent dans les programmes relatifs agrave la VBG et une plus grande repreacutesenta-tion et un meilleur leadership au sein de la communauteacute

Privileacutegier lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les activiteacutes qui renfor-cent le capital social et les reacuteseaux de pairs Ceci est particuliegraverement important pour la preacutevention de la violence contre des adolescentes handicapeacutees les femmes ayant un handicap physique qui sont isoleacutees dans leurs maisons les individus responsables et les femmes les filles les garccedilons et les hommes ayant une deacuteficience intellectuelle Pour les programmes relatifs aux laquo espaces seacutecuriseacutes raquo aider les femmes et les filles agrave reacutefleacutechir sur ce qui rend un espace laquo seacutecuriseacute raquo pour eux et pour les autres et agrave deacutefinir leurs propres laquo regravegles de base raquo ou principes qui reflegravetent comment elles devront accepter et appreacutecier les diffeacuterences Ces principes peuvent aussi les amener agrave reacutefleacutechir sur la faccedilon drsquoatteindre et drsquoinclure drsquoautres femmes et filles qui sont plus isoleacutees (agrave

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lrsquoexemple des filles ayant une deacuteficience intellectuelle) En plus des activiteacutes baseacutees au centre la sensibilisation communau-taire et les visites agrave domicile sont essentielles pour atteindre les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables qui sont isoleacutes dans leurs maisons et pour renforcer en mecircme temps les meacutecanismes de protection communautaire Le personnel du programme relatif agrave la VBG doit ecirctre conscient de toute la charge de travail et des responsabiliteacutes suppleacute-mentaires que drsquoautres femmes et filles peuvent ecirctre tenues drsquoassumer dans les meacutenages suite agrave la participation des individus responsables dans les activiteacutes lieacutees agrave la VBG et les aider agrave identifier des strateacutegies pour atteacutenuer les risques associeacutes et les conseacutequences inattendues

Privileacutegier lrsquoinclusion des femmes handicapeacutees et des individus responsables de sexe feacuteminin dans les programmes portant sur lrsquoautonomisation eacuteconomique Fixer des objectifs en termes de nombre de femmes et filles handicapeacutees et drsquoindividus responsables devant participer agrave ces programmes et encourager le personnel et les commu-nauteacutes agrave les inviter Une analyse minutieuse des risques doit ecirctre meneacutee et une strateacutegie drsquoatteacutenuation deacuteveloppeacutee avant la participation pour preacutevenir etou reacutepondre efficacement agrave des conseacutequences impreacutevues Dans certains contextes les activ-iteacutes drsquoautonomisation eacuteconomique des femmes peuvent sortir du cadre des rocircles qui leur sont deacutevolus sur le plan social ce qui accentue leur vulneacuterabiliteacute agrave la violence de la part de la famille et de la communauteacute Dans certains meacutenages ces activiteacutes peuvent avoir un impact neacutegatif sur la personne handicapeacutee qui peut ecirctre abandonneacutee sans individus respon-sables familiers ce qui augmente potentiellement le risque de violence ou drsquoabus Parallegravelement drsquoautres femmes du meacutenage notamment les adolescentes peuvent assumer ce rocircle ce qui accroicirct leur charge de travail ou leur exclusion

La Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG qui comprend des outils et des directives pour les aider agrave renforcer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail est disponible sur httpwrcmsdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Recommandations pour acteurs du handicap

Veiller agrave ce que les programmes et organisations conccedilus pour servir les personnes handicapeacutees soient sensibles agrave la question du genre Les personnel des programmes et organisations srsquooccupant des personnes handicapeacutees doit suivre une formation sur le genre et lrsquoeacutegaliteacute des genres afin de comprendre les diffeacuterentes faccedilons dont le conflit et le deacuteplacement affectent les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et adapter leurs activiteacutes et services en conseacutequence Le personnel du programme Handicap doit

eacutegalement ecirctre conscient des risques particuliers de VBG auxquels les femmes et les filles handicapeacutees sont exposeacutees et recevoir une formation sur la communication avec les survi-vants et sur lrsquoorientation approprieacutee vers les prestataires de service relatifs aux VBG

Renforcer le plaidoyer autour des droits des personnes affecteacutees par la crise et le conflit notamment les femmes et les filles en eacuteveillant la conscience sur les reacutefugieacutes et les personnes deacuteplaceacutees au sein des organisations pour personnes handicapeacutees (DPO) notamment au niveau reacutegional ougrave il y aurait des crises reacutepeacuteteacutees ou prolongeacutees ayant un impact consideacuterable sur plusieurs pays Cela peut inclure le travail en reacuteseau entre les femmes handicapeacutees et les mouve-ments œuvrant pour les droits des femmes dans les pays et reacutegions affecteacutes par des crises afin de deacutevelopper une plus grande connexion compreacutehension et reacuteponse aux besoins des femmes handicapeacutees dans les environnements humanitaires

Recommandations pour tous les acteurs humanitaires

Mettre en œuvre les orientations sectorielles pour preacutevenir et reacutepondre agrave la violence baseacutee sur le genre telles qursquoeacutenonceacutees dans les Directives du Comiteacute permanent inter-organisations relatives agrave la violence baseacutee sur le genre48 Tous les acteurs humanitaires doivent reconnaicirctre et reacutepondre aux risques accrus de VBG pendant le conflit et la crise notam-ment pour les femmes et les filles handicapeacutees ainsi que les individus responsables de sexe feacuteminin Les normes minimales eacutenonceacutees dans les Directives fournissent lrsquoorientation de base pour tous les secteurs dans la preacutevention et la reacuteponse aux VBG

Entreprendre lrsquointeacutegration de la protection pour satisfaire effectivement les besoins des personnes handicapeacutees durant toutes les phases de lrsquointervention humanitaire Lrsquointeacutegration de la protection y compris lrsquoinclusion de lrsquoanalyse du genre et du handicap dans la conception des programmes la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation est deacuteterminante pour assurer que tout le monde notamment les femmes et filles handica-peacutees a pleinement accegraves aux services et agrave lrsquoassistance dans tous les secteurs y compris pour atteacutenuer le risque de VBG49

Recommandations pour les bailleurs de fonds et gouvernements

Tenir les organisations humanitaires responsables de la satisfaction effective des besoins des personnes handica-peacutees et des individus responsables dans les programmes sur la VBG agrave travers des processus de monitoring et de preacutesentation de rapports ainsi que la mise en exergue de

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pratique positives provenant de diffeacuterentes organisations dans les environnements humanitaires afin drsquoencourager lrsquoobservation des approches tenant compte du handicap et du genre

Plaider pour une plus grande reconnaissance de la multi-tude de preacuteoccupations lieacutees au handicap et au genre y compris la VBG dans tous les instruments internationaux les normes et conventions relatifs au conflit au deacuteplace-ment et agrave lrsquoaction humanitaire Les instruments interna-tionaux peuvent jouer un rocircle deacuteterminant dans la deacutefinition des prioriteacutes pour lrsquoaction humanitaire durant le conflit et le deacuteplacement Les preacuteoccupations speacutecifiques aux femmes et

aux filles et agrave toutes les personnes handicapeacutees doivent ecirctre au cœur des instruments internationaux dans la mesure ougrave elles figurent parmi les populations les plus vulneacuterables durant la crise Un plaidoyer permanent est neacutecessaire aux niveaux international et national pour encourager les gouvernements agrave signer et agrave ratifier tous les instruments pertinents et agrave tenir tous les acteurs concerneacutes responsables de la mise en œuvre inteacutegrale des conventions nouvelles et existantes y compris la Convention relative aux droits des personnes handicapeacutees la Convention sur lrsquoeacutelimination de toutes les formes de discrimi-nation agrave lrsquoeacutegard des femmes et les reacutesolutions du Conseil de seacutecuriteacute sur les femmes la paix et la seacutecuriteacute

Atelier drsquointervenants au Burundi copy Elizabeth SherwoodWRC

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Notes

1 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondiales et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacuteva-lence et conseacutequences sur la santeacute de la violence du parte-naire intime et de la violence sexuelle exerceacutee par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductive-healthpublicationsviolence9789241564625en

2 Ce chiffre est deacutetermineacute par lrsquoestimation globale selon laquelle les 15 pour cent de toute population seront des personnes handicapeacutees (OMS 2011) et selon laquelle 512 millions de personnes sont deacuteplaceacutees par la crise et le conflit agrave travers le monde (HCR 2014)

3 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

4 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

5 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

6 Dans ce rapport les laquo personnes handicapeacutees mentales raquo renvoient aux personnes atteintes drsquoune maladie mentale etou celles qui sont des usagers etou survivants de la psychiatrie Le terme laquo personnes ayant des handicaps sociaux raquo est parfois utiliseacute pour deacutecrire ce groupe de personnes handicapeacutees Reacuteseau mondial des usagers et survivants de la psychiatrie Manuel de mise en œuvre de la Convention des Nations unies relative au droit des per-sonnes handicapeacutees (RMUSP2008) p 9 wrcmsN8o9CH

7 UNHCR Le coucirct humain de la guerre Tendances mondia-les 2013 (2014) httpwwwunhcrorg5399a14f9html

8 Organisation mondiale de la santeacute et Banque mondiale Rapport mondial sur le handicap (2011)

9 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondia-les et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacutevalence et conseacutequences sur la santeacute sur la violence infligeacutee par le partenaire intime et par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductivehealth

publicationsviolence9789241564625en10 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-

lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

11 Ibid 12 Convention des Nations unies relative aux droits des per-

sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde-faultaspnavid=15amppid=150

13 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

14 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

15 CBM Inclusion made easy A quick program guide to dis-ability in development (2012) httpwwwcbmorg articledownloads78851CBM_Inclusion_Made_ Easy_-_com-plete_guidepdf

16 Ibid 17 GSDRC Applied Knowledge Services Understanding gen-

der (nd) httpwwwgsdrcorggotopic-guidesgenderunderstanding-gender

18 Ibid 19 Carolyn Frohmader and Stephanie Ortoleva ldquoThe sexual

and reproductive rights of women and girls with disabili-tiesrdquo (Issues paper presented at the ICPD Beyond 2014 Confeacuterence internationale sur les droits de lrsquohomme La Haye Pays-Bas 7-10 juillet 2013) httpwwdaorgauwp- contentuploads201312issues_paper_srr_wom- en_and_girls_with_disabilities_finalpdf

20 Convention des Nations unies relative aux droits des per-sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde- faultaspnavid=15amppid=150

21 Andrea Hollomotz ldquoDisability oppression and violence Towards a sociological explanationrdquo Sociology vol 47 (2013) pp 477-493 Originally published online 23 No-vember 2012 DOI 1011770038038512448561

22 Centers for Disease Control and Prevention The socio-ecological model a framework for prevention (2015) httpwwwcdcgovviolencepreventionoverviewsocial-ecologicalmodelhtml

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23 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

24 Ces principes directeurs ont eacuteteacute adapteacutes des contributions drsquoune activiteacute meneacutee au Forum drsquoapprentissage interne pour le projet en juin 2014

25 Les DPO sont des organisations repreacutesentatives de per-sonnes handicapeacutees Elles sont geacuteneacuteralement constitueacutees et dirigeacutees par des personnes handicapeacutees

26 LrsquoIMSVBG enregistre le type de violence rapporteacute par les survivants dont le viol les agressions sexuelles les agressions physiques le mariage forceacute le deacuteni des res-sources les opportuniteacutes ou services et les violences psychologiqueseacutemotionnelles

27 Les consultations du personnel VBG en Eacutethiopie et au Burundi ont deacutemontreacute qursquoils avaient une bonne compreacutehen-sion des diffeacuterents types de deacuteficiences et pourraient les identifier sur la base de ces questions et observations fonctionnelles au cours de leurs concertations avec les survivants Il est important toutefois de reconnaicirctre que ce ne sont pas tous les survivants handicapeacutes qui peuvent ecirctre identifieacutes comme ayant un handicap dans les donneacutees de lrsquoIMSVBG

28 Jillian Foster Final report Implications and recommenda-tions for integration of mixed-methods analysis across WRC research Consultancy report submitted to WRC (2014)

29 httpbetterevaluationorgapproaches (accessed 12 August 2014) and httpdeptswashingtoneduccph pdf_filesEvaluationpdf (accessed 12 August 2014)

30 Lrsquooutil laquo Expeacuterience du changement raquo est adapteacute de la technique dite du changement le plus significatif (MSC) La technique MSC est une forme de monitoring et eacutevaluation participatifs qui analysent la prise en compte du change-ment pour deacutecouvrir les changements qui sont les plus consideacutereacutes par les individus et les groupes et pourquoi httpbetterevaluationorgapproaches (consulteacute le 12 aoucirct 2014)

31 Adapteacute de lrsquooutil Before and Now Diagram (page 68) dans the Tools together now 100 participatory tools to mobilize communities for HIVAIDS httpwwwaidsallianceorgassets000000370229-Tools-together-now_originalpdf1405520036

32 Adapted ldquoSummit Workshoprdquo from the Participatory Performance Story Reporting Technique httpwwwclearhorizoncomauwp-contentuploads200905report-on-outcomes-and-get-everyone-involved_the-participatory-performancepdf (accessed 12 August 2014)

33 IRC Formation agrave lrsquointeacutegration de la protection guide du facilitateur (2013) httpwwwglobalprotectionclusterorg_assetsfilesaorsprotection_mainstreamingIRC_Pro-tection_Mainstreaming_Training 20_Facilitators_Guide_March_2013_ENpdf

34 Les donneacutees de lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) indiquent que 120 survivants sur 2 025 enregistreacutes preacutesen-tent un handicap

35 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSGBV (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 5083 pour cent (61 sur 120) des survivants handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes et 32 23 pour cent (614 sur 1905) des survivants non handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 186 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0000

36 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes ont subi des violences psychologiqueseacutemotionnelles contre 2325 pour cent (443 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 342 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0377

37 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 3583 pour cent (43 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un partenaire ou eacutepoux contre 4871 pour cent (928 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1288 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0006

38 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un eacutetranger contre 2273 pour cent (433 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 394 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0316

39 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 83 pour cent (100 sur 120) des survi-

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vants handicapeacutes sont des femmes contre 95 pour cent (1812 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des femmes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 12 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de 0000

40 Au cours du processus de consentement eacuteclaireacute il eacutetait conseilleacute aux femmes de ne pas partager leurs expeacuteriences personnelles et de consentir agrave ce que leurs informations soient utiliseacutees dans des rapports afin drsquoameacuteliorer les programmes au Burundi et dans drsquoautres pays Toutes les femmes handicapeacutees intellectuelles souffraient juste de leacutegegraveres deacuteficiences et par conseacutequent eacutetaient en mesure de comprendre ce processus de consentement mais elles eacutetaient eacutegalement en preacutesence de leurs individus responsables Les questions de groupes de discussion ne portaient pas sur ces informations personnelles Les femmes dans ce groupe toutefois ont continueacute agrave divulguer des expeacuteriences personnelles tout au long de la discussion Tous les participants ont reccedilu des conseils sur les services disponibles aux survivants de la VBG et un soutien perma-nent eacutetait fourni par le personnel WPE de lrsquoIRC

41 Laurie E Powers Rosemary B Hughes and Emily M Lund Interpersonal violence and women with disabilities A re-search update (Harrisburg PA National Resource Center on Domestic Violence 2009)

42 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 1667 pour cent (20 sur 120) des survivants handicapeacutes sont des hommes et 488 pour cent (93 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des hommes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1170 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de Fischer de 0000

43 Les femmes les filles les garccedilons et les hommes handi-capeacutes peuvent subir des violences sur la base du genre et du handicap La contribution speacutecifique de chacun de ces facteurs va varier et les causes sous-jacentes de lrsquooppression et des abus sont souvent complexes et croiseacutees De fait il est difficile de faire la distinction et de reacutepondre seacutepareacutement Degraves lors il srsquoavegravere important de surveiller et reacutepondre agrave toutes les formes de violences et discriminations dans les environnements humanitaires notamment contre les groupes les plus marginaliseacutes au sein de la communauteacute afin de faire progresser lrsquoeacutegaliteacute des genres pour les groupes extrecircmement marginaliseacutes et opprimeacutes au sein de la communauteacute Des reacutesultats agrave

plus grande eacutechelle issus du projet et refleacutetant le caractegravere croiseacute des facteurs genre handicap et drsquoautres facteurs pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes et des rapports de recherche plus deacutetailleacutes sur ce sujet seront disponibles sur le site web de Commission des femmes pour les reacutefugieacutes httpswomensrefugeecom-missionorgprogramsdisabilitiesresearch-and-resourcesdocument945-building-capacity-for-disability-inclusion-in-gender-based-violence-gbv-programming-in-humanitarian-settings-overviewcatid=232

44 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

45 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 325 pour cent (39 sur 120) des survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours suivant lrsquoincident et 4398 pour cent (837 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1148 pour cent est consideacuterable du point de vue statis-tique avec une p-value de Fischer de 0017

46 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG 4083 pour cent (49 sur 120) survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC plus drsquo1 mois apregraves lrsquoincident et 3442 pour cent (655 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes plus drsquo1 moins apregraves lrsquoincident Des tests confir-ment que cette diffeacuterence de 641 pour cent nrsquoest pas consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0166

47 Commission des femmes pour les reacutefugieacutes Strong girls powerful women Program planning and design for ado-lescent girls in humanitarian settings (2014) httpswo-mensrefugeecommissionorgresourcesdocument1036-strong-girls-powerful-women-report

48 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuidelines2005pdf

49 Global Protection Cluster Protection mainstreaming (nd) httpwwwglobalprotectionclusterorgenareas-of-responsibilityprotection-mainstreaminghtml

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Tableau A Reacutesumeacute des pays contextes et activiteacutes meneacutes au cours de la phase 1 du projetPays Contexte opeacuterationnel Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie MyrsquoAni mdash Environnement de camp prolongeacute

Discussions de groupe avec de reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handi-capeacutes et leurs individus responsables (25 participants) leaders communautaires (11 participants) et travailleurs communautaires et travailleurs sociaux (13 participants)

Entretiens avec des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables (4 entretiens mdash 7 personnes)

Consultations avec lrsquoAssociation de handicapeacutes (32 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (19 personnes)

Burundi Bujumbura mdash Environnement urbain

Kinama Mussasa et Bwagiriza mdash

Camps

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes congolais handi-capeacutes et leurs individus responsables (161 participants)

Entretien avec une fille handicapeacutee et son individu responsable (1 entretien mdash 2 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (13 personnes)

Jordanie Zaatari mdash Camp

Irbid Mafraq et Ramtha mdash Envi-ronnements urbains

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus respon-sables (113 participants) et volontaire de la communauteacute de reacutefugieacutes (11 participants)

Entretiens avec des filles handicapeacutees et leurs indi-vidus responsables (2 entretiens mdash 4 personnes)

Consultations avec les acteurs humani-taires (30 personnes)

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Grozny Reacutepublique de Tcheacutetcheacutenie mdash Environnement urbain de reconstruction post-conflit

Discussion de groupe avec les individus respon-sables drsquoenfants handicapeacutes (12 participants)

Entretiens avec des femmes et filles handica-peacutees (11 entretiens mdash 11 personnes)

Consultations de personnels drsquoONG de femmes (16 personnes)

Ces discussions de groupe et entretiens ont eacuteteacute reacutealiseacutes par des ONG partenaires de lrsquoIRC dans le Caucase du Nord

Annexe 1 Reacutesumeacute des activiteacutes entreprises dans la meacutethodologie du projet

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Tableau B Reacutecapitulatif des activiteacutes drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilotePays Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie Discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handicapeacutes et leurs individus responsables (24 participants) et des leaders communautaires (11 participants)

Atelier drsquointervenants (21 personnes)

Burundi Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (89 participants) et des leaders communautaires (10 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (18 participants)

Atelier drsquointervenants (41 personnes)

Jordanie Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus responsables (14 participants)

Entretiens avec les professionnels de la VBG (3 participants)

Des expeacuteriences du changement ont eacuteteacute conduite par le personnel WPE en Jordanie et des entretiens avec des professionnels ont eacuteteacute reacutealiseacutes par teacuteleacutephone

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (26 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (7 participants)

Atelier drsquointervenants (26 personnes)

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Les ateliers drsquointervenants au Burundi en Eacutethiopie et en Caucase du Nord et des expeacuteriences du changement en provenance de Jordanie visaient agrave collecter des messages-cleacutes et recommandations de diffeacuterents groupes impliqueacutes dans le projet sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG Leurs recommandations eacutetaient axeacutees sur les points ci-apregraves

bull Renforcement du plaidoyer sur la non-discrimination

laquo Des sessions de sensibilisation communautaires continues cibleacutees mettant en exergue les droits des personnes handica-peacutees notamment autour des questions relatives aux individus responsables de sexe feacuteminin et masculin raquo (Recommandations provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Consultations permanentes avec les personnes handicapeacutees sur la planification des programmes

laquo Il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne precirctent pas attention agrave nos opinions Nous aimerions rencontrer certaines filles dans un cafeacute ou un endroit uniquement pour filles avec et sans handicap Juste les filles sans adultes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo (Exposeacute du groupe des filles mdash Atelier drsquointervenants Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

bull Mise en exergue des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees

laquo Eacutelaborer un plan ou moyen de partage des expeacuteriences de reacuteussite de personnes handicapeacutees ayant reacuteussi dans des activiteacutes eacuteconomiques et professionnelles Se servir de ces succegraves comme moyen drsquoencourager drsquoautres groupes agrave inclure les personnes handicapeacutees dans ces types de programmes raquo (Recommandation provenant des hommes handicapeacutes mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Renforcement des activiteacutes de sensibilisation et de soutien par les pairs

laquo Effectuer plus de visites agrave domicile chez les femmes et filles handicapeacutees qui sont les plus isoleacutees Eacutelaborer un plan pour des visites reacuteguliegraveres et des contacts entre les eacutequipes [VBG] et leurs familles raquo (Recommandation provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Eacutethiopie)

bull Travail avec les familles

laquo Former un comiteacute drsquoindividus responsables pour donner des conseils sur lrsquoeacutelaboration des programmes Consacrer du temps pour enseigner des leccedilons sur comment ecirctre un meilleur deacutefenseur de la famille fournir des informations sur comment mieux utiliser des systegravemes et ecirctre moins deacutependants des agents de mobilisation communautaire raquo (Recommandation provenant drsquoindividus responsables mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Fourniture de soutien mateacuteriel et de strateacutegies de transport

laquo Recommander la fourniture de transport du fait de la difficile situation financiegravere (ou indemniteacutes de transport) raquo (Entretien avec un individu responsable de sexe feacuteminin mdash Irbid Jordanie)

Annexe 2 Recommandations issues des ateliers des intervenants

Page 9: « Je vois que cela est possibles33660.pcdn.co/wp-content/uploads/2020/04/Je-vois-que... · 2020-04-15 · 2 leur incapacité à laisser les personnes dont elles s’occupent. Pratiques

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pour identifier leurs aptitudes et capaciteacutes et les utiliser pour la conception la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des programmes relatifs agrave la VBG Les personnes handicapeacutees sont les experts de leur handicap et peuvent fournir des orientations deacutetermi-nantes sur comment adapter les programmes et activiteacutes afin de mieux les servir Les plans drsquoactions individuels doivent ecirctre eacutelaboreacutes sur la base des capaciteacutes des individus

Mettre lrsquoaccent sur laquo travailler avec raquo Les deacutecisions concer-nant les personnes handicapeacutees notamment les femmes et les

filles sont souvent prises par drsquoautres personnes y compris les membres de la famille les individus responsables partenaires et mecircme les prestataires de services Les professionnels de la VBG doivent au contraire adopter lrsquoapproche qui consiste agrave travailler avec des personnes handicapeacutees agrave travers un processus collaboratif qui identifie leurs preacuteoccupations prior-iteacutes et objectifs eacuteviter de renforcer les dynamiques de pouvoir neacutegatives en prenant les deacutecisions pour eux et les aider plutocirct agrave deacutevelopper leur propre sens de lrsquoorganisation et pouvoir de

Scheacutema 1 Pouvoir et ineacutegaliteacute mdash Exemples de lrsquointersection entre le genre le handicap et le deacuteplacement

Genre

Ineacutegaliteacute structurelle Discrimina-tion sociale Rocircles sexosociaux

(feacuteminiteacutemasculiniteacutesexualiteacute) Controcircle des ressources

et prise de deacutecisions

DeacuteplacementInseacutecuriteacute

Changement danslrsquoenvironnement physique

Accroicirctre la probabiliteacute de nou-velles

deacuteficiences ou handicapsPerte de structures de soutien social

Reacuteduction des opportuniteacutesde geacuteneacuteration des revenus

Limitation de la fourniture desservices speacutecifiques au handicap

HandicapIneacutegaliteacute structurelleAttitudes neacutegatives

Perceptions drsquoincapaciteacuteExclusion sociale

Autonomie restreinteDeacutependance vis-agrave-vis des

individus responsablesStigmatisation de la sexualiteacute

et des relationsBarriegraveres dans lrsquoenvironnement

Pouvoir et

statut reacuteduits dans les

relations meacutenageset communauteacutes

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prise de leurs propres deacutecisions

Travailler avec les individus responsables et les familles Le handicap affecte eacutegalement les membres des familles notam-ment les femmes et les filles qui peuvent jouer le rocircle drsquoindividu responsable Les professionnels de la VBG doivent chercher agrave comprendre les preacuteoccupations les prioriteacutes et objectifs des individus responsables et pour soutenir et renforcer les rela-tions saines et lrsquoeacutequilibre des dynamiques de pouvoir entre les individus responsables les personnes handicapeacutees et drsquoautres membres de la famille24

Meacutethodologie du projet

Ce projet reacutealiseacute de 2013 agrave 2015 visait agrave ameacuteliorer lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les activiteacutes relatives agrave la VBG dans les environnements humanitaires par

i lrsquoidentification des eacutecueils et des opportuniteacutes drsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG dans les environnements humanitaires

ii le pilotage et lrsquoeacutevaluation des actions qui encouragent lrsquoinclusion de personnes handicapeacutees et leurs familles au sein des programmes Protection et promotion de la femme (WPE) de lrsquoIRC dans quatre pays agrave savoir lrsquoEacutethiopie le Burundi la Jordanie et le Caucase du Nord en Feacutedeacuteration de Russie et

iii la documentation et le partage des strateacutegies efficaces des outils et ressources pour lrsquoinclusion du handicap au sein de la communauteacute humanitaire dans son ensemble

Phase 1 Eacutevaluation initiale des programmes relatifs agrave la VBG dans des pays pilotes (aoucirct - octobre 2013)

La premiegravere phase du projet visait agrave comprendre les besoins et les capaciteacutes des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables dans des environnements humanitaires en rela-tion avec les VBG identifier les barriegraveres potentielles et les facilitateurs de lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion dans les activiteacutes relatives aux VBG et enfin collecter des ideacutees sur comment combler les vides dans les programmes Quatre programmes WPE de lrsquoIRC ont eacuteteacute identifieacutes pour participer au projet mdash Eacutethiopie Burundi Jordanie et Caucase du Nord en Feacutedeacuteration de Russie Ces programmes ont eacuteteacute seacutelectionneacutes parce que leur personnel avaient exprimeacute leur inteacuterecirct et engagement agrave inclure le hand-icap et ensemble ils refleacutetaient diffeacuterentes reacutegions contextes opeacuterationnels (par ex reacutefugieacutes urbains et en camps deacuteplace-ments nouveaux et prolongeacutes reconstructions post-conflit) et types drsquoactiviteacutes relatives aux VBG (ex services de reacuteponse mobilisation communautaire autonomisation eacuteconomique et renforcement des mouvements des femmes)

Discussions au sein de groupes et entretiens individuels avec des personnes handi-capeacutees et individus responsables

Le Programme handicap de la WRC a aideacute le personnel de lrsquoIRC dans chacun des pays pilotes agrave rassembler des infor-mations chez les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables Cela srsquoest effectueacute agrave travers des discussions de groupe et des entretiens individuels avec les femmes

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les filles garccedilons et hommes handicapeacutes et leurs individus responsables ainsi que des leaders communautaires dans certains contextes Les participants inteacuteresseacutes eacutetaient identi-fieacutes agrave travers des activiteacutes de sensibilisation communautaire et reacutefeacutereacutes par drsquoautres organisations y compris les organisa-tions de personnes handicapeacutees (DPO)25 Toutes les activiteacutes eacutetaient meneacutees dans les langues locales avec le concours drsquointerpregravetes

Plus de 330 personnes ont participeacute dans les quatre pays 221 personnes handicapeacutees (126 femmes 95 hommes) et 113 individus responsables (76 femmes 37 hommes) le quart des participants eacutetant acircgeacutes de moins de 24 ans La plupart des participants handicapeacutes avaient un handicap physique et intellectuel

Un total de 25 discussions de groupe ont eacuteteacute conduites dans cette eacutevaluation 14 discussions de groupe avec les femmes handicapeacutees et individus responsables de sexe feacuteminin neuf discussions de groupe avec les hommes handicapeacutes et indi-vidus responsables de sexe masculin et deux discussions de groupe avec des leaders communautaires et travailleurs communautaires

Des discussions de groupe distinctes ont eacuteteacute conduites avec les hommes et les femmes afin de collecter des informations speacutecifiques sur la VBG pour ces diffeacuterents groupes Les discussions de groupe comprenaient eacutegalement des activiteacutes participatives agrave lrsquoexemples des eacutetudes de cas visant agrave identi-fier la connaissance des services pour les survivants et des exercices de classement pour deacuteterminer les activiteacutes relatives aux VBG dont ils eacutetaient les plus informeacutes dans la commu-nauteacute Dans certains contextes de plus petits groupes eacutetait employeacutes pour obtenir les points de vue des adolescentes et des jeunes femmes handicapeacutees ou pour collecter des infor-mations aupregraves de personnes utilisant le langage des signes

Des entretiens individuels ont eacutegalement eacuteteacute reacutealiseacutes pour faciliter la participation de ceux qui nrsquoeacutetaient pas en mesure de participer aux groupes de discussion Cette approche eacutetait plus couramment utiliseacutee avec les personnes preacutesentant un handicap physique qui eacutetaient confineacutees agrave leurs maisons et celles preacutesentant des handicaps mentaux et intellectuels qui preacutefeacuteraient participer dans des environnements plus familiers ou neacutecessitaient des approches de communication plus indi-vidualiseacutees Dans la mesure du possible les entretiens eacutetaient reacutealiseacutes directement avec les personnes handicapeacutees Dans certains cas lorsqursquoaucune meacutethode de communication ne pouvait ecirctre eacutetablie les informations eacutetaient collecteacutees aupregraves des individus responsables Les personnes handicapeacutees restaient toutefois dans le processus afin de pouvoir eacutecouter les discussions et participer dans la mesure du possible et le

personnel pouvait continuer agrave apprendre davantage sur leurs aptitudes de communication

Voir Annexe 1 Tableau A (p 39) pour un reacutesumeacute des pays contextes et activiteacutes meneacutes au cours de la phase 1 du projet

Consultations avec les acteurs humanitaires

Agrave travers des entretiens informels et des discussions par petit groupe le personnel de lrsquoIRC des organisations partenaires drsquoautres ONG et organismes des Nations unies ont donneacute leur lectures des barriegraveres agrave lrsquoaccegraves et agrave lrsquoinclusion dans les activiteacutes relatives agrave la VBG pour les personnes handicapeacutees ainsi que les besoins de deacuteveloppement des capaciteacutes des professionnels de la VBG

Analyse des donneacutees de lrsquoIMSVBG

Le Systegraveme de gestion des informations sur la violence baseacutee sur le genre (IMSVBG) lanceacute en 2007 par lrsquoIRC le FNUAP et le HCR collecte des informations anonymes sur la deacutemographie les types de violences et les deacutetails de lrsquoincident26 et suivre les orientations faites pour les survivants ayant recours aux pres-tataires de services sur la VBG Ces donneacutees collecteacutees au Burundi et en Eacutethiopie de 2012 agrave 2013 eacutetaient deacutesagreacutegeacutees pour le handicap et analyseacutees pour documenter les tendances de violence chez les survivants handicapeacutes compleacutetant les reacutesultats qualitatifs issus des groupes de discussion et entretiens individuels LrsquoIMSVBG en Jordanie et au Caucase du Nord nrsquoeacutetait pas opeacuterationnel au cours de cette peacuteriode et de fait aucun ensemble de donneacutees compareacutees nrsquoeacutetait disponible pour analyse au cours de cette phase du projet pour ces pays

Le handicap eacutetait identifieacute soit par les survivants eux-mecircmes soit par les professionnels de la VBG au cours de leur consultation avec le survivant27 Le nombre de survivants handicapeacutes ayant pris attache avec lrsquoIRC au Burundi et en Eacutethiopie eacutetait infime De fait il eacutetait difficile de tirer des conclusions plus globales agrave partir de ces donneacutees Les donneacutees contenues dans ce rapport comprennent uniquement des informations provenant des survi-vants qui ont consenti agrave partager leurs informations agreacutegeacutees Elles concernent les cas rapporteacutes et ne sont aucunement repreacutesentatives de lrsquoincidence totale ou la preacutevalence des VBG au Burundi et en Eacutethiopie

Analyse des donneacutees

Une analyse preacuteliminaire des donneacutees a eacuteteacute reacutealiseacutee au niveau national au cours des visites de terrain en 2013 pour deacutefinir les activiteacutes pilotes approprieacutees pour la mise en œuvre Elle a eacuteteacute suivie drsquoune analyse de donneacutees plus complegravete en 2014 qui a porteacute sur les thegravemes communs agrave diffeacuterents pays et contextes Le codage theacutematique des discussions de groupe et notes

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drsquointerview provenant du Burundi drsquoEacutethiopie et de Jordanie a eacuteteacute entrepris par deux codeurs et analyseacute sur la base des questions de recherche via le logiciel NVivo Les moyens eacutetaient calculeacutes par groupe et nombre de participants afin de reacuteduire les erreurs qui deacutecouleraient du recours agrave diffeacuterentes tailles drsquoeacutechantillons entre les trois pays La discussion de groupes et les notes drsquointerview nrsquoeacutetaient pas disponibles pour la Caucase du Nord ougrave les partenaires locaux ont conduit lrsquoeacutevaluation et eacutetaient par conseacutequent exclus du codage theacutematique Les donneacutees de lrsquoIMSVBG de 2012 et 2013 au Burundi et en Eacutethiopie eacutetaient analyseacutees au moyen de STATA pour identifier des thegravemes parallegraveles dans les donneacutees quantitatives et pour localiser des relations importantes et la variation entre des variables et au sein de sous-cateacutegories de variables28

Phase 2 Activiteacutes visant agrave renforcer lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG dans les pays pilotes (septembre 2013 - octobre 2014)

La deuxiegraveme phase du projet eacutetait focaliseacutee sur la mise en œuvre des activiteacutes pilotes visant agrave promouvoir lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion des activiteacutes de preacutevention et de reacuteponse aux VBG

Actions pilotes et programmes nationaux de WPE

Chaque programme WPE de lrsquoIRC eacutetait soutenu pour conce-voir et mettre en œuvre des actions pilotes sur la base des informations et suggestions collecteacutees chez les personnes handicapeacutees et les individus responsables au sein de groupes de discussion et lors des entretiens En ce qui concerne les programmes WPE ils eacutetaient axeacutes particuliegraverement sur les besoins des femmes et des filles handicapeacutees et ceux des femmes en tant qursquoindividus responsables Les hommes et les garccedilons handicapeacutes et les individus responsables toute-fois eacutetaient inclus dans les activiteacutes communautaires sur la VBG Les partenaires drsquoautres acteurs humanitaires et leaders communautaires eacutetaient eacutegalement impliqueacutes dans ce processus dans certains pays agrave travers des ateliers de planifi-cation des actions Les eacutequipes de WPE de lrsquoIRC ont ensuite mis en œuvre ces actions sur une peacuteriode pilote de 12 mois dans le projet

Outils et ressources pour professionnels de la VBG

Au cours de cette deuxiegraveme phase du projet lrsquoIRC et la WRC ont eacutelaboreacute des projets drsquooutils pour aider agrave promou-voir lrsquoinclusion du handicap dans les activiteacutes du programme sur la VBG et pour renforcer la capaciteacute et les aptitudes du personnel du programme VBG agrave assurer une gestion de cas approprieacutee centreacutee sur le survivant aux personnes handi-capeacutees Ces outils et ressources eacutetaient partageacutees avec les programmes nationaux agrave des fins de test et de feedback En outre les outils seacutelectionneacutes eacutetaient adapteacutes pour les profes-sionnels de la VBG provenant drsquoautres organisations et sont disponibles dans Trousse agrave outils pour professionnels de la VBG sur httpwrcmsdisability_GBV or wwwgbvre-spondersorg

Phase 3 Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG (septembre - novembre 2014)

Au cours de la troisiegraveme phase du projet le Programme handicap de la WRC a animeacute lrsquoeacutevaluation participative avec lrsquoIRC Programmes et partenaires nationaux WPE Lrsquoeacutevaluation visait agrave identifier

Personnel du programme WPE menant des activiteacutes de groupe avec des adolescentes et des adolescents handica-peacutes et leurs individus responsables mdash Jordaniecopy IRC Jordanie

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bull Reacutesultats mdash Changements dans la capaciteacute des profession-nels de la VBG agrave inclure les personnes handicapeacutees et les individus responsables dans leur travail les facteurs qui ont contribueacute agrave des changements positifs (facilitateurs) et les eacutecueils (barriegraveres) actuels

bull Reacutesultats mdash Changements dans lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables dans les activiteacutes preacutevention et de reacuteponse aux VBG les facteurs qui ont contribueacute agrave des changements positifs (facilitateurs) et les eacutecueils (barriegraveres) actuels

Une approche participative a eacuteteacute choisie pour engager les inter-venants et beacuteneacuteficiaires dans le processus drsquoeacutevaluation en tant que partenaires non seulement dans la collecte de donneacutees mais eacutegalement dans la deacutetermination du type de change-ment qui importe le plus Les approches participatives visaient eacutegalement agrave faciliter un processus drsquoapprentissage baseacute sur la reacuteflexion en cours entre les beacuteneacuteficiaires (aussi bien les personnes handicapeacutees et professionnels de la VBG) et pour promouvoir la collaboration entre les intervenants au-delagrave de la dureacutee de vie du projet Lrsquoeacutevaluation a offert lrsquoopportuniteacute agrave ces intervenants de reacutefleacutechir ensemble sur lrsquoeacutevolution du projet de geacuteneacuterer les leccedilons apprises et de planifier les prioriteacutes futures

pour lrsquoinclusion du handicap dans leurs programmes perti-nents29

La meacutethodologie de lrsquoeacutevaluation participative comprenait

i la collecte drsquolaquo expeacuteriences du changement raquo30 provenant de personnes handicapeacutees drsquoindividus responsables et de leaders communautaires impliqueacutes dans le projet util-isant le contage verbal le dessin et la photo-interview

ii un exercice drsquoauto-eacutevaluation participative avec les profes-sionnels de la VBG 31 et

iii un Atelier drsquointervenants32 pour partager les expeacuteri-ences de reacuteussite et les deacutefis discuter des facteurs qui ont contribueacute aux succegraves et identifier les prioriteacutes de la collaboration actuelle

Plus de 150 personnes handicapeacutees (57 femmes et 31 hommes) et individus responsables (50 femmes et 21 hommes) ont participeacute au processus drsquoeacutevaluation en Eacutethi-opie au Burundi en Jordanie et au Caucase du Nord parmi lesquels 56 pour cent eacutetaient handicapeacutees 65 pour cent eacutetaient des femmes et filles et un tiers eacutetaient acircgeacutees de moins de 24 ans La majoriteacute des personnes handicapeacutees participant agrave lrsquoeacutevaluation avaient un handicap physique et auditif

Activiteacute participative avec des professionnels de la VBG mdash Burundi copy Elizabeth SherwoodWRC

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Voir Annexe 1 Tableau B (p 40) pour un reacutesumeacute des interv-enants et beacuteneacuteficiaires engageacutes dans lrsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilote et Annexe 2 Reacutesumeacute des recom-mandations issues des ateliers des intervenants (p 41)

Analyse des risques et consentement

Les principes drsquointeacutegration de la protection eacutetaient utiliseacutes pour entreprendre une analyse des risques et pour planifier des strateacute-gies drsquoatteacutenuation approprieacutees dans chaque pays Lrsquointeacutegration de la protection est laquo le processus agrave travers lequel les principes de droits de lrsquohomme y compris la non-discrimination lrsquoaccegraves reacuteel la sucircreteacute et la digniteacute sont reconnus et reacutealiseacutes dans la concep-tion et la mise en œuvre des programmes raquo33 Le personnel WPE eacutetait preacutesent agrave chaque activiteacute pour fournir des informations sur les services disponibles et pour initier les orientations pour les personnes ayant besoin de soutien suppleacutementaire Les programmes et partenaires de WPE sont resteacutes en activiteacute dans tous les quatre pays tout au long et agrave la fin du projet facilitant ainsi lrsquoidentification et le suivi de tout reacutesultat neacutegatif inattendu issu des activiteacutes du projet

La participation agrave toutes les activiteacutes eacutetait volontaire et le consentement eacuteclaireacute eacutetait obtenu de personnes handicapeacutees drsquoindividus responsables et drsquoautres intervenants qui eacutetaient disposeacute agrave participer Les adultes (plus de 18 ans) ont donneacute un consentement global apregraves un briefing sur chaque activiteacute Pour les participants inteacuteresseacutes acircgeacutes de moins de 18 ans (par exemple les adolescentes) le consentement verbal eacutetait eacutegale-ment demandeacute agrave leur parent ou tuteur Il eacutetait demandeacute agrave certains adultes ayant des handicaps intellectuels drsquoinviter un individu responsable de confiance un membre de la famille ou ami de leur choix agrave participer avec eux au processus de consentement etou des activiteacutes reacuteelles Le consentement eacutecrit a eacuteteacute obtenu de tous les individus qui sont identifiables agrave travers des photos et des expeacuteriences personnelles dans ce rapport

Phase 1 Eacutevaluation initiale des programmes de VBG dans les pays pilotes

Plusieurs problegravemes-cleacutes ont eacuteteacute poseacutes au cours de lrsquoeacutevaluation initiale et doivent ecirctre pris en compte lors de la conception ou lrsquoadaptation des programmes sur la VBG afin drsquoinclure des personnes handicapeacutees et individus responsables Il srsquoagit entre autres des reacutesultats sur les types de VBG subies par les femmes et les filles handicapeacutees ainsi que les violences subies par les hommes et les garccedilons handicapeacutes les facteurs qui contribuent agrave cette violence et les barriegraveres auxquelles font face les personnes handicapeacutees dans lrsquoaccegraves aux programmes et services relatifs agrave la VBG dans les contextes humanitaires Les reacutesultats de cette section sont tireacutes de lrsquoanalyse des donneacutees en provenance de Jordanie du Burundi et drsquoEacutethiopie

Violence subie par les personnes handicapeacutees et les individus responsables

Les personnes handicapeacutees les individus responsables et leaders communautaires sur les sites du projet au Burundi en Eacutethiopie et en Jordanie ont rapporteacute que les personnes handi-capeacutees subissaient des VBG au sein de leurs communauteacutes en deacuteplacement et que les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin eacutetaient perccedilus comme les plus exposeacutees Les donneacutees en provenance drsquoEacutethiopie et du Burundi indiquaient qursquoenviron 6 pour cent des survivants rapportant des VBG agrave lrsquoIRC ont un handicap34 Le type de plus courant de VBG rapporteacute dans les discus-sions de groupe dans tous les pays eacutetait la violence sexuelle y compris le viol et les agressions sexuelles suivie de la violence eacutemotionnelle et lrsquoexploitation De la mecircme maniegravere les donneacutees de lrsquoIMSVBG en provenance drsquoEacutethiopie ou du Burundi indiquent que le type le plus courant de VBG pour lequel les personnes handicapeacutees recherchaient lrsquoassistance de lrsquoIRC (hommes et femmes confondus) eacutetait le viol (51 pour cent des survivants handicapeacutes qui se sont prononceacutes35) suivi des violences psychologiqueseacutemotionnelles (27 pour cent des survivant handicapeacutes qui se sont prononceacutes36) Parmi les survivants handicapeacutes rapportant tout type de VBG agrave lrsquoIRC les donneacutees de lrsquoIMSVBG indiquaient que lrsquoauteur preacutesumeacute le plus courant eacutetait un partenaire intime ou un ex-partenaire agrave 36 pour cent37 suivi des eacutetrangers agrave 27 pour cent38

VBG contre les femmes et les filles

Les donneacutees relatives agrave lrsquoIMSVBG collecteacutees au Burundi et

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en Eacutethiopie indiquent que 83 pour cent des survivants handi-capeacutes ayant recours aux services de lrsquoIRC sont des femmes39

Violence sexuelle

Les violences sexuelles ont eacuteteacute signaleacutees dans tous les pays le viol eacutetant le plus souvent examineacute au Burundi pays dans lequel des femmes ont deacuteclareacute avoir eacuteteacute victimes drsquoabus sexuels sur une base reacuteguliegravere abus perpeacutetreacutes par de nombreux auteurs40 Dans les trois pays les participants au groupe de discussion sont drsquoavis que les femmes et les filles ayant un handicap intellectuel sont plus exposeacutees aux violences sexuelles suivies des personnes handicapeacutees physiques et mentales Les participants ont releveacute que le viol commis sur les femmes et filles handicapeacutees mentales et intellectuelles est souvent identifieacute par la famille ou le prestataire de services uniquement lorsque la victime tombe enceinte eacutegalement que de nombreuses survivantes au viol peuvent porter les enfants des auteurs de la violence sans jamais deacutevoiler cette violence

laquo Les femmes et les filles sont les plus vulneacuterables agrave la violence sexuelle mais dans de nombreux cas ne veulent pas en parler De nombreuses femmes ceacutelibataires ont des enfants chaque anneacutee mais ne reacutevegravelent jamais lrsquoidentiteacute du pegravere raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes camp de Bwagiriza Burundi)

Les abus sexuels perpeacutetreacutes par des eacutetrangers contre des adolescents handicapeacutes intellectuels ont eacuteteacute signaleacutes en Jordanie (filles et garccedilons) ce qui pousse certains individus responsables de jeunes personnes handicapeacutees agrave les enfermer agrave la maison afin de les proteacuteger contre de nouvelles violences

laquo Sa fille est tregraves active et aime sortir mecircme lorsqursquoil fait nuit Une nuit elle srsquoest rendue chez des voisins et agrave son retour elle semblait diffeacuterente Elle lui a demandeacute ce qui srsquoeacutetait passeacute et elle a expliqueacute que certains garccedilons lui avaient enleveacute ses sous-vecirctements raquo

(Teacutemoignage de la megravere drsquoune adolescente atteinte du syndrome de Down au cours drsquoune discussion de groupe dans le camp de reacutefugieacutes de Zaatari en Jordanie)

Le type le plus courant de violence sexuelle signaleacute dans les centres urbains en Jordanie eacutetait le harcegravelement et lrsquoexploitation sexuels commis par les hommes de la commu-nauteacute qui ciblaient les femmes des hommes handicapeacutes lorsqursquoelles se promenaient dans la communauteacute sans ecirctre accompagneacutees par un homme car il nrsquoeacutetait pas admis qursquoune

femme sorte seule

laquo Un jour alors que je rentrais de chez mon fregravere Un taxi srsquoest arrecircteacute et jrsquoai poseacute la question suivante savez-vous ougrave je peux obtenir un precirct drsquoargent Lrsquohomme a reacutepondu vient avec moi et nous nous occuperons de toi Jrsquoeacutetais apeureacutee agrave lrsquoideacutee qursquoil me transporte raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin agrave Mafraq Jordanie)

Violence infligeacutee par le partenaire intime

Il est de notorieacuteteacute publique que la violence infligeacutee par le partenaire intime (VPI) est le type le plus courant de VBG auquel les femmes font face et un taux plus eacuteleveacute a eacuteteacute releveacute chez les femmes handicapeacutees par rapport aux femmes non-handicapeacutees41 Les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin au Burundi et en Jordanie ont teacutemoigneacute ecirctre victimes de violence sexuelle physique et psychologique infligeacutee par leurs partenaires intimes

Les femmes handicapeacutees au Burundi ont deacuteclareacute que leurs partenaires ne les laquo valorisent raquo pas autant que les femmes non handicapeacutees et sont moins susceptibles de les consi-deacuterer comme des partenaires eacuteventuelles et convenables pour le mariage Les hommes handicapeacutes ont corroboreacute ce point de vue dans leurs groupes de discussion en indiquant une preacutefeacuterence pour une femme sans handicap Les femmes et les hommes ont deacuteclareacute que les femmes handicapeacutees sont constamment victimes de viol dans leurs relations

laquo Pour une femme handicapeacutee il est encore plus difficile de trouver le mariage Les hommes ne veulent pas lrsquoeacutepouser mais cherchent plutocirct agrave profiter drsquoelle (laquo se soulager raquo) et elle ne peut pas se deacutefendre Et lorsqursquoelle a perdu sa virginiteacute ils veulent encore moins lrsquoeacutepouser raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes Bujumbura Burundi)

Les femmes handicapeacutees marieacutees ont fait eacutetat de ce que leurs maris les empecircchaient de participer aux activiteacutes familiales pour eacuteviter la honte et lrsquoembarras Elles ont eacutegalement signaleacute que leurs eacutepoux ont souvent des relations extra-conjugales ce qui est non seulement une source drsquolaquo humiliation raquo mais elles avaient eacutegalement peur des eacuteventuelles conseacutequences pour la santeacute car elles se sentaient incapables de proposer des rapports sexuels proteacutegeacutes agrave leurs partenaires

laquo Vous ne pouvez pas lui refuser votre corps

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quand il revient vers vous pourtant il peut avoir contracteacute des maladies raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Exploitation sexuelle

Certaines femmes ont deacutecrit lrsquoexpeacuterience de lrsquoextrecircme pauvreteacute qui augmente leur risque drsquoexploitation sexuelle dans les futures relations etou activiteacutes sexuelles de survie Les femmes handicapeacutees ont deacuteclareacute ecirctre preacuteoccupeacutees par le risque eacutegalement couru par leurs enfants face agrave ce type de violence une femme du Bujumbura explique comment sa fille srsquoest depuis lors livreacutee agrave la prostitution pour soutenir la famille

laquo Une femme handicapeacutee sera abandonneacutee par son mari apregraves avoir donneacute naissance agrave un enfant Elles font lrsquoobjet de discrimination dans toute activiteacute mdash vous ne valez rien Lorsque les hommes leur proposent des rapports sexuelles elles acceptent parce qursquoelles ont besoin drsquoargent pour nourrir leurs enfants raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les survivantes handicapeacutees et les individus de sexe feacuteminin responsables des survivantes Bujumbura Burundi)

Les hommes et les femmes handicapeacutes installeacutes dans des camps ont deacuteclareacute qursquoils paient des gens en numeacuteraire ou en nature pour les aider dans leurs activiteacutes et tacircches quotidi-ennes notamment lrsquoapprovisionnement en eau et la distribu-tion de la nourriture agrave leurs foyers Au Burundi cette situation affecte davantage les femmes que les hommes handicapeacutes En outre les travailleurs communautaires et sociaux en Eacutethiopie ont deacutecrit comment certaines femmes handicapeacutees qui ont besoin drsquoassistance dans les activiteacutes quotidiennes peuvent ecirctre forceacutees de srsquoengager dans des relations drsquoexploitation avec des individus qui leur proposent de les aider

laquo Ils profitent de notre vulneacuterabiliteacute eacuteconomique Parfois pour des tacircches dont nous ne pouvons nous acquitter nous-mecircmes [alors] nous donnons de lrsquoargent ou de la farine Par exemple aller chercher du bois de chauffe transporter les provisions agrave la maison reacuteparer nos maisons faire la lessive et recueillir de lrsquoeau Les femmes non-handicapeacutees peuvent elles-mecircmes srsquoacquitter de ces tacircches raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees mdash Musasa Burundi)

La violence baseacutee sur le genre contre les hommes et les garccedilons

Les donneacutees relatives agrave lrsquoIMSVBG collecteacutees au Burundi et en Eacutethiopie indiquent qursquoil y a proportionnellement plus drsquohommes parmi les survivants handicapeacutes (17 pour cent de survivants handicapeacutes eacutetaient des hommes) par rapport aux survivants sans handicap (5 pour cent eacutetaient des hommes)42

Violence sexuelle

Les participants en Jordanie (milieux urbains et camps) et au Burundi (milieux urbains) ont eacutegalement mentionneacute la violence sexuelle y compris le viol perpeacutetreacute contre les hommes et les garccedilons handicapeacutes mais agrave une eacutechelle beaucoup moins importante que chez les femmes et les filles Les participants au groupe de discussion sont drsquoavis que les hommes et les garccedilons handicapeacutes intellectuels eacutetaient plus exposeacutes agrave la violence sexuelle Au Burundi certains participants pensent que ce groupe de personnes est peut ecirctre cibleacute par des auteurs qui croient aux mythes selon lesquels ils seront gueacuteris de maladie ou pourront nager dans lrsquoopulence en ayant des rapports sexuels avec des garccedilons

laquo Selon une croyance ancreacutee dans les mœurs ils pratiquent la sodomie pour gueacuterir des maladies comme le VIH ou pour devenir riche Crsquoest cette raison qui motive les hommes agrave violer les garccedilons Les garccedilons souffrant de troubles mentaux sont plus exposeacutes que les garccedilons non-handicapeacutes car ils croient tout ce qursquoon leur dit raquo

(Individu responsable drsquoun survivant de sexe masculin au Burundi)

Violence eacutemotionnelle et psychologique

Les hommes handicapeacutes ont signaleacute des violences eacutemotion-nelles et psychologiques perpeacutetreacutees par des membres de la famille et de la communauteacute agrave cause de leur position de laquo faible raquo laquo deacutependant raquo et parce qursquoils sont incapables de mener un train de vie en rapport avec les normes conventionnelles de la masculiniteacute Par exemple des participants agrave un groupe de discussion en Jordanie ont indiqueacute que les hommes handic-apeacutes sont appeleacutes laquo demi-homme raquo par drsquoautres hommes de la communauteacute Au Burundi et en Jordanie les hommes handic-apeacutes ont deacuteclareacute avoir eacuteteacute ridiculiseacutes parce qursquoils eacutetaient inca-pables en raison de leur handicap de travailler et de subvenir aux besoins de leur famille Lrsquoincapaciteacute drsquoobtenir un emploi reacutemuneacutereacute (un deacutefi agrave relever par les hommes et les femmes dans des environnements humanitaires et souvent exacerbeacute pour les personnes handicapeacutees) a pousseacute les membres de la famille et de la communauteacute agrave penser que ces hommes nrsquoont

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laquo pas de valeur raquo Les hommes handicapeacutes eacuteprouvaient un sentiment de honte et drsquohumiliation agrave la suite de ces attitudes manifesteacutees agrave leur eacutegard

laquo Ils ne jouent aucun autre rocircle Ils sont meacutepriseacutes srsquoils sont incapables de travailler Lorsque vous ecirctes handicapeacute dans une famille vous nrsquoecirctes pas consideacutereacute comme une personne dans cette famille raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes camp de reacutefugieacutes de Kinama Burundi)

Les participants au Burundi ont eacutegalement signaleacute que les hommes handicapeacutes sont confronteacutes agrave la violence eacutemotion-nelle parce qursquoils sont consideacutereacutes comme des partenaires inapproprieacutes pour le mariage et pour une relation par les membres de leur propre famille et les membres de la famille de leurs partenaires

laquo Par exemple si un homme est handicapeacute et souhaite eacutepouser une fille non handicapeacutee mdash la famille ne va pas lrsquoaccepter et le couple sera marginaliseacute raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin camp de reacutefugieacutes de Kinama Burundi)

Ce type de violence contre les hommes et les garccedilons est preacutejudiciable mais est diffeacuterent du continuum de violence auquel les femmes et les filles font face dans les contextes humanitaires de conflit Ce type nrsquoexiste pas dans un systegraveme structurel de violence et drsquooppression et nrsquoest pas perpeacutetreacute au mecircme niveau que la violence faite aux femmes et aux filles

Autres formes de violence perpeacutetreacutees contre les personnes handicapeacutees

Les personnes handicapeacutees peuvent faire face agrave drsquoautres formes de violence dans des environnements humanitaires notamment en raison de la discrimination fondeacutee sur leur handicap ce qui peut srsquoassocier et se combiner agrave la discrimination baseacutee sur le genre43 Par exemple en Jordanie la violence eacutemotionnelle et physique perpeacutetreacutee par les individus responsables contre les personnes handicapeacutees a eacuteteacute signaleacutee et mecircme observeacutee dans certains groupes de discussion entre les individus respon-sables de sexe feacuteminin et les jeunes adultes handicapeacutes La violence verbale observeacutee a eacuteteacute en grande partie sur la base des attentes lieacutees au comportement de la personne handicapeacutee etou son rocircle en tant qursquohomme ou femme

Le refus de rendre service a souvent eacuteteacute mentionneacute comme une forme de violence contre les personnes handicapeacutees dans tous les pays et contextes Bien que les observations indiquent que la plupart de ces exemples sont susceptibles de constituer une discrimination baseacutee sur lrsquohandicap un nombre incalculable de remarques indique lrsquoaccegraves agrave lrsquoeacuteducation pour les enfants handicapeacutes (garccedilons et filles) dans les trois pays Ceci a des implications importantes sur la preacutevention de la VBG et sur la reacuteduction des risques eacutetant donneacute que les eacutecoles offrent un espace seacutecuriseacute de premier plan aux enfants et aux adolescents deacuteplaceacutes et constituent souvent un forum pour les activiteacutes lieacutees agrave la lutte contre la VBG et aux compeacute-tences de base Lrsquoeacuteducation augmente eacutegalement les opportu-niteacutes eacuteconomiques et sociales en favorisant lrsquoautonomisation des femmes et des filles et des autres groupes agrave risque leur permettant ainsi de surmonter lrsquooppression et les ineacutegaliteacutes44

Les participants agrave des discussions de groupe en Eacutethiopie et au Burundi ont eacutegalement mentionneacute que les hommes et les garccedilons ayant un handicap intellectuel peuvent ecirctre particuliegravere-ment exposeacutes agrave lrsquolaquo exploitation au travail raquo car ils ont la capaciteacute physique de srsquoacquitter des tacircches mais disposent de piegravetres compeacutetences en matiegravere de neacutegociation Ils sont capables drsquoeffectuer un nombre incalculable de tacircches dans un meacutenage ou de travaux dans la communauteacute sans pour autant beacuteneacuteficier de la mecircme reacutemuneacuteration que les personnes sans handicap

laquo Exploitation au travail Par exemple les personnes handicapeacutees mdash sont chargeacutees de puiser de lrsquoeau etc pour leur individu responsable Les hommes handicapeacutes intellectuels sont chargeacutes des corveacutees raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Enfin les participants ont eacutegalement signaleacute des taux eacuteleveacutes de violences physique et eacutemotionnelle perpeacutetreacutees par des membres de la communauteacute contre les hommes et les garccedilons handicapeacutes intellectuels en Jordanie par rapport agrave drsquoautres environnements Ainsi les hommes et les garccedilons handicapeacutes peuvent ecirctre exposeacutes agrave diffeacuterentes formes de violence dans de nouvelles zones dans lesquelles peu de meacutecanismes de protection ont eacuteteacute mis en place pour surveiller et faire face agrave cette situation

laquo Les gens sortent pour nous chercher Les gens mrsquoappellent retardeacute ils me frappent et me traitent de tous les noms Certaines personnes nous traitent de fou Lrsquoautre jour jrsquoai eacuteteacute attaqueacute par un gars qui srsquoest enfui dans une voiture Vous devez nous aider et les empecirccher de nous battre

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Donnez-nous la possibiliteacute de porter plainte et de nous occuper de ces gens raquo

(Homme handicapeacute intellectuel camp de reacutefugieacutes de Zaatari en Jordanie)

Principaux facteurs qui rendent les personnes handicapeacutees plus vulneacuterables agrave la VBG

Il existe des preuves qui soutiennent le principe selon lequel la VBG exerceacutee contre les personnes handicapeacutees dans les envi-ronnements humanitaires est intentionnelle systeacutematique et se produit dans un contexte de pouvoir et de controcircle Les causes premiegraveres de la VBG perpeacutetreacutee contre les personnes handica-peacutees restent lrsquoineacutegaliteacute du rapport de force entre les hommes et les femmes dans la communauteacute et au sein de ces groupes Le risque de VBG est cependant exacerbeacute dans les environne-ments humanitaires lorsqursquoil est associeacute aux ineacutegaliteacutes et agrave lrsquooppression lieacutees agrave un handicap en particulier chez les femmes et les filles Les facteurs suivants ont eacuteteacute identifieacutes comme des eacuteleacutements qui augmentent la vulneacuterabiliteacute des femmes des filles des garccedilons et des hommes ayant des types de handicaps diffeacuterents face agrave la VBG dans les environnements humanitaires

Rocircles sexosociaux en mutation

Les femmes et les hommes handicapeacutes et individus respon-sables de sexe feacuteminin sont plus exposeacutees agrave la VBG dans les environnements humanitaires en raison de la mutation des rocircles sexosociaux qui peut survenir dans un meacutenage et les steacutereacuteotypes de genre qui lrsquoaccompagne Cette dynamique est particuliegraverement eacutevidente dans les meacutenages et les communauteacutes au sein desquelles les personnes ont acquis de nouveaux handicaps Si un homme acquiert un nouvel handicap (par exemple agrave la suite de conflits) il peut srsquoaveacuterer neacutecessaire pour les membres de la famille de sexe feacuteminin de trouver un emploi hors de la maison pour remplacer lrsquohomme dans son rocircle de soutien de la famille Dans la mesure ougrave ceci ne constitue pas un comportement exceptionnel au sein de la famille ou de la communauteacute au sens large ces femmes peuvent ecirctre exposeacutees agrave la violence surtout si leur travail les oblige agrave se deacuteplacer seules dans la communauteacute

laquo Le mari va en principe deacutependre de la femme Srsquoil a besoin de payer quelque chose la femme doit aller travailler Il devient une charge suppleacutementaire pour la femme Les eacutepouses des hommes handicapeacutes sont plus exposeacutees car les personnes vont profiter drsquoelles Elle peut devenir une femme de meacutenage pour une autre famille ou devra rentrer la nuit Parfois le regard de la

socieacuteteacute sur ces femmes va changer parce que personne ne sait pourquoi elles sortent et cela nrsquoest pas normal dans la communauteacute Elle peut ecirctre stigmatiseacutee par la communauteacute raquo

(Homme handicapeacute participant agrave une discussion de groupe camp de Zaatari en Jordanie)

Les participants au groupe de discussion ont eacutegalement reacuteveacuteleacute que lorsque les hommes ont un handicap leurs eacutepouses et leurs enfants peuvent ecirctre exposeacutes agrave un risque accru de violence les auteurs pensent que les hommes handicapeacutes sont incapables de jouer leur rocircle traditionnel de laquo protecteur raquo

laquo Leurs enfants sont victimes de discrimination agrave lrsquoeacutecole et parfois sont battus parce que les autres enfants pensent que le pegravere ne viendra pas agrave lrsquoeacutecole pour les deacutefendre Ils perdent leur honneur et leur digniteacute en tant que chef de famille parce qursquoils ne peuvent pas subvenir aux besoins de la famille raquo

(Discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes camp de Bwagirizia Burundi)

Bien que ce cas ne soit pas speacutecifique aux environnements humanitaires les steacutereacuteotypes lieacutes au genre peuvent augmenter le risque de VPI chez les femmes et les filles handicapeacutees si elles ne reacutepondent pas aux attentes de leurs partenaires masculins en tant qursquoeacutepouses et megraveres convenables ce qui peut exacerber les ineacutegaliteacutes du rapport de force entre les sexes dans ces relations ce qui augmente la vulneacuterabiliteacute agrave la VBG Les hommes handicapeacutes et sans handicap ne sont guegravere inciteacutes agrave jouer drsquoautres rocircles tels que prendre soin des enfants il srsquoagit drsquoune tacircche sous-eacutevalueacutee dans la socieacuteteacute qui reacuteduit davantage leur statut parmi les hommes Lrsquointeraction complexe des normes socieacutetales et lrsquoespoir placeacutes sur les femmes et les hommes combineacutes agrave lrsquoeacutechec apparent des femmes handica-peacutees agrave remplir leurs rocircles dans un meacutenage les exposent agrave un risque eacuteleveacute de violence physique de la part de leurs partenaires masculins

laquo Les femmes handicapeacutees sont meacutepriseacutees parce qursquoelles ne peuvent pas travailler comme les personnes sans handicap mdash srsquoapprovisionner en eau et faire des repas Les eacutepoux doivent le faire et drsquoautres hommes les taquinent en disant laquo Pourquoi avez-vous eacutepouseacute cette handicapeacutee raquo ce qui peut causer la violence dans la famille entre mari et femme Quand le mari revient ivre agrave la maison il peut vous parler meacutechamment et commencer agrave vous battre mdash vous ne pouvez pas

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vous deacutefendre et il le sait raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

Stress familial

Le stress extrecircme veacutecu par les familles en peacuteriode de conflit et de deacuteplacement peut creacuteer des environnements ougrave la violence est plus susceptible drsquoecirctre perpeacutetreacutee exposant les personnes handicapeacutees qui deacutependent des individus respon-sables de la famille agrave un risque plus eacuteleveacute Par exemple les femmes et les filles handicapeacutees peuvent compter sur les membres de la famille pour les aider pour leurs soins quotidiens Cette deacutependance peut contribuer au stress et agrave lrsquoanxieacuteteacute au sein des membres de la famille ce qui conduit au ressentiment teacutemoigneacute envers les personnes handicapeacutees sous forme de violence eacutemotionnelle physique ou sous drsquoautres formes de violence

Impression quant aux aptitudes des personnes handicapeacutees

Le point de vue des membres de la communauteacute et les ideacutees erroneacutees sur les personnes handicapeacutees peuvent contribuer agrave leur vulneacuterabiliteacute face agrave la VBG Par exemple les auteurs de violence peuvent ecirctre plus susceptibles agrave prendre les personnes handicapeacutees pour cible srsquoils les considegraverent comme moins agrave mecircme de se deacutefendre par rapport aux personnes non handicapeacutees En fait certains eacutepisodes relateacutes par des femmes handicapeacutees dans les milieux urbains au Burundi deacutemontrent que les auteurs ciblent les personnes handicapeacutees physiques et au moment ougrave ils sont incapables de se deacutefendre ou mecircme drsquoidentifier lrsquoauteur

laquo Ma maladie survient parfois[ mdash Jrsquoai des laquo crises raquo mdash et les personnes profitent de moi pendant ces crises Crsquoest agrave ces moments que les hommes viennent me violer mdash je ne connais pas les pegraveres de mes enfants raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Lrsquoon suppose souvent que les personnes handicapeacutees mentales sont incapables drsquoapprendre les mecircmes concepts

ou de participer aux mecircmes activiteacutes que les autres et donc sont exclues des opportuniteacutes offertes pour en apprendre davantage sur la violence le sexe et les relations saines et deacutevelopper de nouvelles compeacutetences et renforcer les reacuteseaux des pairs De ce fait elles sont manipuleacutees et constituent plus facilement une cible pour les auteurs de viol drsquoabus et drsquoexploitation ou alors elles ont une aptitude limiteacutee dans la neacutegociation des rapports de force dans les relations intimes

Enfin les survivants handicapeacutes de la VBG peuvent ecirctre consi-deacutereacutes comme des informateurs peu fiables au sujet de leurs propres vies et expeacuteriences et donc leur parole ne peut ecirctre prise pour argent comptant lorsqursquoils signalent une violence Par conseacutequent les auteurs sont encore plus susceptibles de preacutevoir lrsquoimpuniteacute de leurs actions ce qui peut rendre les personnes handicapeacutees encore plus vulneacuterables agrave la violence

laquo Les personnes handicapeacutees mentales ou intellectuelles sont eacutegalement sujettes [agrave la VBG] Mecircme lorsqursquoelles sont victimes de violence sexuelle les gens pensent qursquoelles sont folles et ne les croient pas raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin camp de Zaatari Jordanie)

Discussions de groupe avec les adolescentes handicapeacutees mdash Burundicopy Elizabeth SherwoodWRC

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Perte du soutien de la communauteacute et des meacutecanismes de protection

La seacuteparation des familles et des voisins et lrsquoaffaiblissement ou lrsquoeacuteclatement des structures de soutien communautaire et des meacutecanismes traditionnels de protection ont eacuteteacute mis en eacutevidence chez les participants au projet eacutetant donneacute lrsquoaugmentation du risque de violence parmi les personnes handicapeacutees Ceci est particuliegraverement pertinent dans de nouvelles zones de deacuteplacement comme la Jordanie ougrave les individus et les familles nrsquoont pas encore eacutetabli des relations de confiance avec les autres habitants de la communauteacute ou renforceacute agrave nouveau leurs systegravemes de soutien Les partici-pants dans cet environnement ont expliqueacute les niveaux eacuteleveacutes de violence rencontreacutes dans la communauteacute et ont exprimeacute la preacuteoccupation selon laquelle les personnes handicapeacutees seraient viseacutees hors de la maison Cela a parfois conduit agrave des strateacutegies drsquoadaptation neacutegatives comme enfermer les personnes handicapeacutees intellectuelles dans leurs maisons De mecircme dans les milieux urbains au Burundi les parents ont signaleacute des cas isoleacutes survenus lorsqursquoils se sont fiers aux voisins et membres de la communauteacute auxquels ils eacutetaient peu habitueacutes pour les aider dans leur tacircche drsquoindividu responsable et ont deacutecouvert plus tard la perpeacutetration de lrsquoabus

laquo En Syrie tout le monde se connaissait et on prenait soin les uns des autres Ici nous sommes entoureacutes des gens venant drsquoautres villes Si quelque chose arrive agrave mon voisin cela mrsquoimporte peu raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin camp de Zaatari Jordanie)

Isolement social

Un manque de contact avec les reacuteseaux communautaires les amis et les prestataires de services augmente eacutegalement la vulneacuterabiliteacute face agrave la violence exerceacutee sur les personnes handi-capeacutees Les femmes handicapeacutees physiques isoleacutees dans leurs maisons en raison des obstacles physiques et environnemen-taux trouvent qursquoil est difficile de se deacuteplacer agrave lrsquoexteacuterieur de leur maison et de rencontrer drsquoautres personnes Les adoles-centes handicapeacutees sont exclues des reacuteseaux des pairs et de lrsquoeacuteducation ainsi que des activiteacutes lieacutees aux programmes baseacutes sur les atouts dont la promotion de la protection contre la VBG a eacuteteacute deacutemontreacutee Certaines personnes handicapeacutees en particu-lier celles ayant des handicaps intellectuel et mental peuvent ecirctre cacheacutees par les membres de la famille laquo au point ougrave les

voisins ignorent jusqursquoagrave leur existence raquo Un manque de soutien de la communauteacute et de relation peut ecirctre agrave lrsquoorigine du manque drsquoinformation et de compeacutetences dont elles ont besoin ou alors ces personnes ont des gens en qui elles se confient lorsqursquoelles sont victimes de violence

laquo Quand nous sommes handicapeacutes mecircme nos amis nous eacutevitent Nous sommes abandonneacutes comme si nous avions perdu toute valeur Seule ma famille me soutient mdash tous mes amis se sont eacuteloigneacutes de moi raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Lrsquoisolement augmente aussi la vulneacuterabiliteacute des individus responsables de sexe feacuteminin qui sont incapables de quitter leurs maisons de geacuteneacuterer des revenus ou drsquoassister agrave des eacuteveacutenements et activiteacutes communautaires avec drsquoautres femmes Dans la plupart des cas ces personnes sont les eacutepouses et les megraveres drsquoenfants et drsquoadultes avec un handicap plus grave Toutefois dans certains cas elles peuvent eacutegale-ment se faire aider par les adolescentes qui joueront le rocircle drsquoindividu responsable secondaire reacuteduisant ainsi les chances de ces derniegraveres agrave acceacuteder agrave lrsquoeacuteducation et agrave drsquoautres services dans la communauteacute

Pauvreteacute et manque de revenu

La pauvreteacute a eacuteteacute preacutesenteacutee comme un facteur de vulneacuterabiliteacute en particulier pour les femmes handicapeacutees dans les meacutenages dirigeacutes par des femmes Lrsquoextrecircme pauvreteacute et le manque de ressources pour reacutepondre agrave leurs besoins les plus eacuteleacutemen-taires augmentent le risque pour les femmes et les filles handi-capeacutees et les membres de la famille de sexe feacuteminin drsquoecirctre maltraiteacutees et exploiteacutees ou ont recours aux activiteacutes sexuelles de survie et agrave la prostitution

laquo Certains de mes enfants sont en acircge drsquoaller agrave lrsquoeacutecole mais je nrsquoen ai pas les moyens Je dois demander aux hommes drsquoacheter mecircme du sucre pour le theacute et pour cette raison ils peuvent faire de moi ce qursquoils veulent Mes enfants ne peuvent mecircme pas avoir de livres pour lrsquoeacutecole raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Obstacles lieacutes agrave lrsquoenvironnement

Les obstacles lieacutes agrave lrsquoenvironnement y compris le transport insuffisant dans tous les contextes srsquoajoutent agrave lrsquoisolement mais signifient eacutegalement que les personnes handicapeacutees doivent pouvoir compter sur drsquoautres membres de la commu-

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nauteacute pour acceacuteder agrave des services et agrave lrsquoassistance y compris la distribution de vivres et drsquoarticles non alimentaires Cela accroicirct leur vulneacuterabiliteacute agrave lrsquoexploitation et aux abus et limite leur accegraves aux services de reacuteponse en matiegravere de VBG de maniegravere confidentielle

Obstacles agrave lrsquoaccegraves aux services et aux programmes relatifs agrave la VBG

Les donneacutees relatives au Burundi et agrave lrsquoEacutethiopie montrent qursquoenviron 32 des survivantes handicapeacutees qui ont signaleacute des cas de violence agrave lrsquoIRC lrsquoont fait dans les trois jours suivant lrsquoincident comparativement agrave 44 pour les survivantes sans handicap45 Quarante et un pour cent des survivantes handi-capeacutees ont attendu plus drsquoun mois pour signaler les cas de violence46 Drsquoautres mesures doivent ecirctre prises pour eacuteliminer les obstacles et faciliter lrsquoaccegraves aux services et programmes relatifs agrave la VBG pour toutes les survivantes y compris et surtout pour les personnes handicapeacutees

Les obstacles agrave lrsquoaccegraves aux programmes et activiteacutes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire et identifieacutes par les personnes handicapeacutees et les individus responsables comprennent les barriegraveres psychologiques physiques communicationnelles et autres Les barriegraveres psychologiques constituaient les obstacles les plus freacutequemment citeacutes pour les survivantes agrave la VBG souffrant de handicap alors que les barriegraveres physiques ont eacuteteacute plus freacutequemment mention-neacutees dans le cadre des activiteacutes de preacutevention notamment la sensibilisation communautaire la geacuteneacuteration de revenus et les activiteacutes meneacutees aux centres de promotion de la femme

Les barriegraveres psychologiques

La discrimination et la stigmatisation par les membres de la famille les prestataires de services et la communauteacute dans son ensemble ont eacuteteacute les obstacles agrave lrsquoaccegraves aux services les plus freacutequemment citeacutes par les survivantes handicapeacutees Les participants ont signaleacute qursquoune stigmatisation suppleacutementaire rendait les personnes handicapeacutees reacuteticentes agrave lrsquoideacutee de deacutenoncer les cas de violence sexuelle mecircme aux prestataires de services qui supposent souvent qursquoelles ne courent aucun risque en raison de leur handicap

laquo Les membres de la famille les conduisent aux prestataires de services mais ceux-ci ne les traitent pas correctement mdash ils peuvent dire des choses du genre laquo Tu es handicapeacutee Comment as-tu pu ecirctre violeacutee et tomber enceinte raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les

travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux - camp de reacutefugieacutes de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Lrsquoon suppose souvent que les personnes ayant des deacutefi-ciences intellectuelles ou mentales ne comprennent pas ce qui leur est arriveacute Les participantes ont indiqueacute que les gens peuvent ne pas eacutecouter ou croire les personnes handicapeacutees en particulier quand les survivantes preacutesentent une deacuteficience mentale ou intellectuelle cette attitude reacuteduit agrave son tour leur accegraves aux services De nombreuses personnes handi-capeacutees mentales ou intellectuelles sont eacutegalement exclues des activiteacutes de sensibilisation sur la VBG car les parents les dirigeants communautaires et drsquoautres personnes suppo-sent qursquoelles ne courent pas de risques ou sont incapables drsquoapprendre de nouvelles choses Ces barriegraveres suppleacutemen-taires les empecircchent drsquoecirctre en seacutecuriteacute au sein des commu-nauteacutes drsquoidentifier correctement les cas de violence etou de demander de lrsquoaide aupregraves des personnes de confiance en cas de violence

Certaines survivantes handicapeacutees peuvent avoir besoin de soutien pour acceacuteder aux services mais craindront de signaler cette violence aux membres de la famille qui pour-raient deacutejagrave avoir des ideacutees neacutegatives sur le handicap Ainsi de nombreuses survivantes choisissent de ne pas signaler ces cas de violence ou de ne pas acceacuteder aux services si cela risque drsquoaccentuer leur marginalisation au sein de la famille et de la communauteacute Agrave Bujumbura certaines femmes handica-peacutees avaient si souvent subi la violence qursquoelles preacutefeacuteraient ne pas en parler mecircme agrave des membres de la famille pourvoyeurs drsquoappui

laquo Les familles ont tendance agrave la rejeter et agrave la deacutetester [une survivante] mdash elles ne la considegraverent pas vraiment comme une personne Elle vit avec un handicap et cette violence sexuelle va maintenant reacuteduire davantage sa valeur Elles vont la rejeter et penser qursquoelle est la cause de son propre malheur raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

La discrimination et les preacutejugeacutes posent eacutegalement des obsta-cles importants agrave la participation des personnes handicapeacutees dans les activiteacutes de preacutevention de la VBG et programmes connexes En Eacutethiopie les travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux ont indiqueacute que drsquoautres membres de la communauteacute ridiculisent les personnes souffrant de handicaps mentaux etou intellectuels lorsqursquoelles essaient de participer

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agrave des activiteacutes communautaires En raison de cette stigmatisa-tion les parents empecircchent parfois le personnel de parler agrave ces personnes lors des visites agrave domicile et de partager avec elles des informations sur les services disponibles

laquo Une personne handicapeacutee avait lrsquohabitude de prendre part agrave une discussion cafeacute mais la communauteacute lrsquoa rejeteacutee et elle a finalement cesseacute de venir Elle souffre drsquoun trouble mental et ne sait parfois pas de quoi elle parle Les participantes lrsquoont donc neacutegligeacutee raquo

(Travailleur communautaire - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les groupes de leadership communautaire y compris les associations de reacutefugieacutes et de femmes ont rarement des repreacutesentantes handicapeacutees les associations de personnes handicapeacutees le cas eacutecheacuteant sont souvent domineacutees par les hommes et peuvent activement exclure les handicapeacutees mentales et intellectuelles Ces organisations jouent souvent un rocircle central dans la communication de lrsquoinformation dans la communauteacute et peuvent mecircme deacutesigner des repreacutesent-ants pour participer agrave des formations et drsquoautres activiteacutes Par conseacutequent les personnes handicapeacutees mais plus particu-liegraverement les femmes et les filles handicapeacutees peuvent ecirctre moins susceptibles drsquoecirctre incluses dans ces activiteacutes

laquo Les personnes handicapeacutees ne sont geacuteneacuteralement pas consideacutereacutees La communauteacute ne trouve parfois pas qursquoelles peuvent prendre part agrave des formations et autres activiteacutes raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les dirigeants communautaires - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les barriegraveres physiques

Les barriegraveres physiques empecircchent les personnes handica-peacutees drsquoacceacuteder aux services et activiteacutes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire Les femmes handicapeacutees qui vivent dans les centres urbains et dans le camp de reacutefugieacutes du complexe tentaculaire de Zaatari en Jordanie ont indiqueacute que lrsquoabsence ou le coucirct eacuteleveacute des moyens de transport eacutetait un obstacle agrave lrsquoaccegraves aux centres de services sur la VBG ainsi qursquoagrave leur participation aux activiteacutes de sensibilisation et autres activiteacutes de preacutevention

laquo Les moyens de transport sont inexistants Par conseacutequent mecircme si vous savez ougrave se trouvent les services vous ne pouvez pas toujours y

arriver raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin mdash Bujumbura Burundi)

Dans tous les pays les individus responsables de sexe feacuteminin nrsquoont pas pu prendre part aux activiteacutes de sensibilisa-tion communautaire etou de promotion de la femme parce qursquoelles doivent rester agrave la maison et prendre soin de leur famille Elles participent moins freacutequemment aux reacuteunions communautaires et aux activiteacutes sociales et ne sont donc pas impliqueacutees dans les campagnes la SASA (une approche globale de preacutevention de la violence contre les femmes et les filles deacuteveloppeacutee par Raising Voices (wwwraisingvoicesorg)) et drsquoautres formes de sensibilisation

Les barriegraveres communicationnelles

Les barriegraveres communicationnelles ont eacuteteacute plus freacutequem-

laquo Je porte ma fille sur mon dos partout ougrave je vais Elle grandit mais elle reste encore une partie de moi raquo

(Individu responsable drsquoune fille handicapeacutee - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

copy Elizabeth SherwoodWRC

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ment mentionneacutees dans le cadre des activiteacutes de preacutevention communautaires Les personnes sourdes ont eacuteteacute deacutesigneacutees comme eacutetant les plus toucheacutees par ce type de barriegravere dans la mesure ougrave des interpregravetes en langue des signes sont rarement disponibles dans les camps de reacutefugieacutes et que de nombreuses personnes utilisent un langage des signes non conventionnel Certains agents de mobilisation commu-nautaire et le personnel travaillant sur la VBG ont tenteacute de communiquer avec les personnes sourdes au moyen drsquooutils SASA et des gestes simples mais cette proceacutedure nrsquoest pas toujours exeacutecuteacutee par lrsquoensemble du personnel Les profes-sionnels de la VBG ont eacutegalement eu du mal agrave communiquer efficacement avec les personnes souffrant de handicaps intellectuels et mentaux parce qursquoelles ne sont pas souvent inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes sur la VBG etou parce que les informations ne sont pas transmises dans des formats qursquoils peuvent comprendre Les participantes ont noteacute que les mateacuteriels de sensibilisation et drsquoeacuteducation repreacutesentaient rarement les personnes handicapeacutees et que les personnes handicapeacutees ne sont pas inteacutegreacutees dans les eacutequipes de sensibilisation et de mobilisation communautaire Une varieacuteteacute drsquoapproches de communication - notamment les messages simples les images les mises en scegravene et les jeux de rocircles qui incluent les personnes handicapeacutees - seraient plus efficaces pour impliquer les personnes handicapeacutees tout en sensibil-isant davantage la communauteacute des personnes handicapeacutees dans son ensemble

laquo En regardant lrsquoimage drsquoune personne handicapeacutee nous nous sentirons plus impliqueacutes avec les personnes normales Cela pousse eacutegalement les gens agrave comprendre que les personnes handicapeacutees doivent ecirctre impliqueacutees dans tout raquo

(Participante aux discussions de groupe avec des femmes handicapeacutees - camp de Bwagirizia Burundi)

Autres barriegraveres

Le manque de confidentialiteacute et la stigmatisation par les membres de la communauteacute qui en reacutesulte ont eacuteteacute souleveacutes comme eacutetant des problegravemes importants dans les contextes urbains et sur les camps au Burundi et en Eacutethiopie Les participantes ont signaleacute qursquoil est plus difficile de preacuteserver la confidentialiteacute quand une survivante est handicapeacutee car drsquoautres personnes lui sont peut-ecirctre venues en aide lors de lrsquoincident et que les nouvelles se reacutepandent souvent rapide-ment dans toute la communauteacute Elles peuvent avoir besoin de parler aux autres afin drsquoacceacuteder agrave des services et le personnel

du programme relatif agrave la VBG a eacutegalement mentionneacute le besoin drsquoimpliquer un plus large eacuteventail drsquoacteurs dans les processus de gestion de cas Par conseacutequent les survivantes handicapeacutees sont moins susceptibles drsquoacceacuteder aux services et agrave lrsquoassistance apregraves de tels incidents de violence en raison de problegravemes de confidentialiteacute et de la peur drsquoune stigmatisa-tion suppleacutementaire

laquo La communauteacute saura si une femme handicapeacutee a eacuteteacute violeacutee Il nrsquoy a pas de secrets dans le camp Les gens ont tendance agrave plus divulguer les informations lorsqursquoil srsquoagit de femmes handicapeacutees Elles doivent crier agrave lrsquoaide et tout le monde deacutecouvre ainsi ce qui leur est arriveacute raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

Les femmes et les filles handicapeacutees agrave Bujumbura au Burundi ont eacutegalement indiqueacute qursquoelles ne peuvent pas ecirctre reccedilues immeacutediatement lorsqursquoelles se preacutesentent aux services de santeacute apregraves un incident de violence sexuelle et il peut leur ecirctre demandeacute de revenir agrave un autre moment pour recevoir des services ou le service peut leur ecirctre refuseacute apregraves une longue proceacutedure administrative lieacutee agrave leur statut de reacutefugieacutees Les survivantes handicapeacutees peuvent rencontrer de plus grands problegravemes dans la mesure ougrave il peut ecirctre plus difficile pour elles de retourner agrave lrsquoeacutetablissement car elles peuvent avoir moins de ressources financiegraveres pour payer le transport et doivent compter sur lrsquoaide des autres pour se deacuteplacer

laquo Ils peuvent vous donner autre rendez-vous mdash et vous demander de revenir demain - mais cela pose problegraveme apregraves un viol parce que vous avez besoin de meacutedicaments Elle a passeacute toute la journeacutee et la nuit agrave lrsquohocircpital sans recevoir aucun service et le lendemain elle est alleacutee pour son test de deacutepistage du VIH raquo

(Groupe de discussion avec des femmes handicapeacutees mdash Bujumbura Burundi)

Dans lrsquoenvironnement humanitaire et autre les programmes relatifs agrave la VBG sont largement axeacutes sur les femmes et les filles car elles sont les plus exposeacutees agrave la violence baseacutee sur le genre Cependant les hommes et les garccedilons courent eacutegale-ment un risque de violence sexuelle en particulier en peacuteriode de conflit et de deacuteplacement Les professionnels de la VBG apportent un soutien aux survivants de sexe masculin avec et sans handicap mais ce fait nrsquoest pas toujours connu Dans le cadre de ce projet par exemple certains hommes handicapeacutes

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ne savaient pas ougrave obtenir un soutien en termes de gestion de cas srsquoils ont eacuteteacute victimes de violence sexuelle

laquo Elle [une survivante handicapeacutee] doit se rendre agrave lrsquoIRC pour obtenir de lrsquoaide Mais ougrave doivent se rendre les hommes handicapeacutes srsquoils sont violeacutes raquo

(Man with disabilities mdash Musasa refugee camp Burundi)

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Sur la base de lrsquoeacutevaluation et des recommandations de la Phase 1 faites par les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables les activiteacutes suivantes ont eacuteteacute conccedilues et testeacutees dans chacun des contextes du projet

Reacutesumeacute des actions pilotes mises en œuvre par les programmes WPE de lrsquoIRC

Pays Activiteacutes

Eacutethiopie Organisation de laquo discussions cafeacute raquo avec les femmes dans les foyers de personnes handicapeacutees afin que leurs individus responsables puissent acceacuteder agrave des informations sur la VBG et pour renforcer les reacuteseaux de pairs feacute-minins

Adaptation du mateacuteriel de mobilisation communautaire sur la preacutevention de la VBG (SASA) de maniegravere agrave deacutepeindre les personnes handicapeacutees comme faisant partie de la communauteacute dans son ensemble

Organisation de visites agrave domicile cibleacutees pour diffuser des informations sur la preacutevention de la VBG et donner des reacuteponses aux personnes handicapeacutees qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Organisation de sessions de formation sur la VBG et le handicap agrave lrsquointention des agents de mobilisation communautaire et des travailleurs sociaux

Modifications apporteacutees pour ameacuteliorer lrsquoaccessibiliteacute physique des bacirctiments communau-taires et des latrines dans le camp

Burundi Ciblage des Associations Villageoises drsquoEacutepargne et de Creacutedit pour les personnes handicapeacutees et

leurs individus responsables

Organisation drsquoactiviteacutes reacutecreacuteatives et professionnelles pour les personnes handicapeacutees et les individus responsables

Sensibilisation de la communauteacute sur les droits et lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees

Prioriteacute accordeacutee aux visites agrave domicile pour assurer une gestion plus complegravete des cas de VBG pour les personnes handicapeacutees agrave risque

Recrutement de femmes handicapeacutees comme agent de mobilisation communautaire pour les activiteacutes relatives agrave la VBG

Jordanie Inclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG interorganisations et dans la forma-tion sur la gestion des cas relatifs agrave la protection de lrsquoenfance

Animation drsquoun atelier drsquoune journeacutee sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de violence sexuelle et sexiste du sous-groupe interorganisations sur la violence sexuelle et sexiste

Pris en charge de lrsquoinclusion du handicap dans les messages et le mateacuteriel drsquoune campagne en cours sur la preacutevention de la violence et dans le mateacuteriel relatif aux services de lrsquoIRC

Organisation de discussions de groupe avec les individus responsables de sexe feacuteminin souffrant de handicap

La campagne laquo Amani raquo en Jordanie a fourni des messages cleacutes aux communauteacutes aux enfants et aux parents sur le moyen de mieux proteacuteger les enfants et les adultes contre les atteintes et divers types de violence notamment la violence sexuelle et sexiste httpdataunhcrorgsyrian-refugeesdownloadphpid=5558

Phase 2 Activiteacutes visant agrave ameacuteliorer lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG dans les pays pilotes

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Reacutesumeacute des actions pilotes mises en œuvre par les programmes WPE de lrsquoIRC

Caucase du Nord

Feacutedeacuteration de Russie

Organisation drsquoune formation et drsquoateliers de planification drsquoaction sur le handicap et la violence baseacutee sur le genre pour les ONG feacuteminines y compris sur lrsquoimplication des jeunes filles handica-peacutees et le soutien de leurs parents et in-dividus responsables

Organisation drsquoune formation et drsquoun atelier de planification drsquoaction avec les femmes de la All-Russia So-ciety of Disabled People sur lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes visant les femmes et les filles

Conception drsquoun manuel pour les individus responsables drsquoenfants handicapeacutes qui fournit des informations sur les services et lrsquoassistance aux personnes handicapeacutees

Organisation drsquoun concert de sensibilisation communautaire au cours de laquelle les jeunes filles sourdes sont monteacutees en scegravene avec une chanteuse tcheacutetchegravene

Organisation drsquoeacuteveacutenements sociaux pour les filles avec et sans handicap pour renforcer les reacuteseaux de pairs

Discussion cafeacute Camp de reacutefugieacutes de MyrsquoAni Ethiopiecopy IRC Ethiopie

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Phase 3 Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Le processus drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays a permis drsquoidentifier 1) les changements des connaissances des attitudes et des pratiques des professionnels de la VBG agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du handicap et 2) des pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Renforcement des capaciteacutes des professionnels de la VBG sur lrsquoinclusion du handicap

Les professionnels de la VBG des quatre pays ont eacuteteacute consulteacutes lors de lrsquoeacutevaluation participative pour identifier les changements apporteacutes agrave leurs connaissances leurs attitudes et leurs pratiques au sujet de lrsquoinclusion du handicap dans leurs programmes et activiteacutes au cours du projet Cette activiteacute a eacutegalement permis drsquoidentifier de nouvelles activiteacutes outils et ressources qui auraient agrave leur avis faciliteacute ces changements

Changements apporteacutes aux connaissances attitudes et pratiques

Bien que les connaissances les attitudes et les pratiques se recoupent et se complegravetent mutuellement les professionnels de la VBG ont plus freacutequemment rapporteacutes des changements dans leurs attitudes envers les personnes handicapeacutees au cours du projet Les professionnels ont signaleacute une accen-tuation de la reconnaissance de leur responsabiliteacute agrave atteindre tous les membres de la communauteacute et donc agrave adapter leurs programmes de maniegravere agrave les rendre accessibles et efficaces pour tous ce qui renforce la mise en œuvre drsquoune approche de programmation plus axeacutee sur les droits De nombreux professionnels ont avoueacute qursquoavant le projet ils supposaient que les personnes handicapeacutees nrsquoeacutetaient pas capables de participer agrave des activiteacutes relatives agrave la VBG en raison de leur handicap Apregraves le projet la plupart a deacuteclareacute reconnaicirctre que les personnes handicapeacutees ont des compeacutetences et des capaciteacutes neacutecessaires pour participer beacuteneacuteficier et faire de preacutecieuses contributions aux programmes Les professionnels ont eacutegalement deacuteclareacute qursquoils se consideacuteraient drsquoabord comme eacutetant mal eacutequipeacutes ou pas qualifieacutes pour fournir des services relatifs agrave la VBG aux personnes handicapeacutees et pensaient que leurs compeacutetences et leur formation ne suffiraient pas pour reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees Ils se sont souvent focaliseacutes sur la deacuteficience de la personne ou sur son eacutetat de santeacute (aussi connu sous le nom drsquoapproche

meacutedicale du handicap) et nrsquoont pas appliqueacute leurs compeacute-tences en matiegravere de protection et drsquoautonomisation pendant le processus de gestion de cas Apregraves le projet ces profes-sionnels ont deacuteclareacute qursquoils eacutetaient plus agrave lrsquoaise confiants et precircts agrave travailler avec les personnes handicapeacutees et qursquoils sont passeacutes drsquoune approche meacutedicale agrave une approche plus familiegravere et plus axeacutee sur le survivant

laquo Au deacutebut je pensais que je ne pouvais pas ecirctre utile agrave certaines personnes handicapeacutees parce que je nrsquoeacutetais pas meacutedecin que je ne pouvais pas ameacuteliorer leur condition que je ne pouvais pas les gueacuterir Mais alors lorsque jrsquoai pris du temps pour commencer agrave eacutecouter davantage jrsquoai compris qursquoelles ne demandaient pas ce type drsquoaide elles voulaient parler avaient besoin de soutien et aspiraient agrave plus de seacutecuriteacute Jrsquoai reacutealiseacute que je savais deacutejagrave comment venir en aide agrave ces personnes Avant je supposais que je ne pouvais pas et que discuter avec moi ne changerait rien agrave leur situation Jrsquoaurais ducirc eacutecouter un peu plus avant et crsquoest le cas maintenant Je prends drsquoabord le temps drsquoeacutecouter avant drsquoessayer de faire des plans et drsquoarranger les choses raquo

(Agent de mobilisation communautaire de lrsquoIRC - camp de Muyinga Burundi)

Certains professionnels ont eacutegalement signaleacute un changement drsquoattitude envers les individus responsables en particulier les megraveres drsquoenfants handicapeacutes qui ont leurs propres besoins mais qui font souvent passer les deacutesirs des autres notamment ceux des membres de leur famille souffrant de handicap avant leur propre bien-ecirctre psychosocial Les professionnels ont rapporteacute une plus grande reconnaissance des besoins de ce groupe et le rocircle essentiel qursquoils jouent dans la protection et lrsquoautonomisation des personnes handicapeacutees

laquo Ces personnes ont le droit de recevoir tous les services proposeacutes aux autres et il est de notre devoir drsquointeacutegrer [ces personnes] Il sera difficile pour elles de rester agrave la maison toutes seules Cela est eacutegalement important pour leurs familles et elles peuvent venir avec leurs filles Cette mesure est importante pour les megraveres drsquoenfants handicapeacutes car elles ont eacutegalement besoin drsquoun soutien psychologique raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Les professionnels de la VBG ont rapporteacute quatre principaux changements dans leurs pratiques agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du

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handicap au cours du projet Ces pratiques ont eacuteteacute eacutetroitement lieacutees au processus reacuteflectif du projet et aux activiteacutes pilotes mises en œuvre au cours de la Phase 2 du projet notamment

bull la tenue des consultations plus reacuteguliegraveres avec les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables afin de srsquoassurer que leurs besoins et leurs ideacutees sont pris en compte dans les deacutecisions lieacutees aux programmes et aux activiteacutes

bull la fourniture drsquoun soutien plus global et holistique aux survi-vantes handicapeacutees avec un accent sur les meacutethodes de communication efficaces et lrsquoeacutetablissement de la confiance

bull le deacuteveloppement drsquoactiviteacutes autour des points forts des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees

bull une implication plus active des membres de la famille et des voisins des personnes handicapeacutees dans la planification de la seacutecuriteacute

bull la surveillance du nombre de femmes de filles de garccedilons et drsquohommes handicapeacutes qui participent aux activiteacutes relatives agrave la VBG

laquo Nous ne pouvons pas eacutevaluer lrsquoactiviteacute nous-mecircmes Nous devons jauger nos performances agrave travers les gens qui prennent part agrave nos activiteacutes raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les professionnels de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Les professionnels de tous les pays ont eacutegalement deacuteclareacute avoir acquis de nouvelles connaissances qui ont ameacutelioreacute leur capaciteacute agrave inteacutegrer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail mais ils en ont parleacute moins freacutequemment que le changement drsquoattitudes et de pratiques Les exemples comprennent une meilleure compreacutehension des facteurs qui rendent les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables plus vulneacuterables agrave la VBG le rocircle des relations et des reacuteseaux sociaux dans la preacuteven-tion de la violence et lrsquoaccroissement des connaissances sur les strateacutegies de communication permettant de travailler avec des personnes preacutesentant diffeacuterents types de handicaps

laquo Nous travaillons sur les questions de VBG Je pensais donc plus agrave la faccedilon dont elles se sentent en tant que femmes et filles et comment elles se voient comparativement aux filles sans handicap Les filles handicapeacutees ont moins de possibiliteacutes que les filles sans handicap raquo

(Professionnel de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Activiteacutes outils et ressources qui ont favoriseacute le renforcement des capaciteacutes chez les professionnels de la VBG

Les professionnels de la VBG ont deacutecrit les opportuniteacutes drsquoapprentissage expeacuterientiel et reacuteflectif du projet comme eacutetant les facteurs les plus importants ayant contribueacute agrave renforcer leur capaciteacute agrave inteacutegrer efficacement lrsquoinclusion du handicap dans leur travail Il srsquoagissait notamment drsquointeractions directes avec les femmes et les filles handicapeacutees drsquooccasions de reacutefleacutechir sur leurs propres compeacutetences et du moyen de les appliquer dans leur travail avec ce groupe

Les professionnels de la VBG en Eacutethiopie en particulier les travailleurs sociaux et communautaires ont indiqueacute que les formations sur la VBG et le handicap les avaient effectivement aideacutes agrave ameacuteliorer leurs pratiques agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du handicap Dans les autres pays pilotes les professionnels ont signaleacute que les outils les aidant agrave consulter les personnes handicapeacutees y compris des directives sur la conduite des visites agrave domicile et des activiteacutes participatives qui traduisent la dynamique du pouvoir entre les femmes et les hommes et les personnes avec et sans handicap eacutetaient les plus utiles Les professionnels ont aussi mentionneacute que des outils fournissant des directives sur la communication avec les personnes preacutesentant diffeacuterents types de deacuteficiences et des outils permettant de deacutevelopper un mateacuteriel drsquoinformation drsquoeacuteducation et de communication accessible ont eacuteteacute utiles

Dans le Caucase du Nord les professionnels de la VBG ont indiqueacute que la focalisation sur un petit nombre drsquoactiviteacutes clairement deacutefinies visant agrave favoriser lrsquoinclusion a augmenteacute la probabiliteacute de succegraves et ce succegraves a stimuleacute leur confiance et leur volonteacute agrave inclure les femmes et les filles handicapeacutees dans les activiteacutes subseacutequentes

laquo Je nrsquoavais jamais penseacute que nous pourrions faire quelque chose dans un groupe mixte [filles avec et sans handicap] et maintenant je constate que cela est possible et acceptable et que les gens en ont besoin raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les professionnels de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Domaines exigeant un renforcement suppleacutementaire des capaciteacutes

Bien que des changements positifs dans lrsquoapproche de de travail des professionnels de la VBG avec les personnes handicapeacutees aient eacuteteacute signaleacutes lors de lrsquoeacutevaluation des lacunes persistantes ont eacuteteacute identifieacutees au niveau des capaciteacutes et une attention addi-

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tionnelle et continue doit ecirctre porteacutee agrave ce point

Tout drsquoabord quelques professionnels de la VBG et les pres-tataires ont continueacute agrave avoir des attitudes neacutegatives envers les personnes avec des handicapeacutees Par conseacutequent il est neacuteces-saire de promouvoir une reacuteflexion et une discussion continues avec les professionnels de la VBG afin de faire face et de reacutesoudre les malentendus et les preacutejugeacutes qui peuvent faire office drsquoobstacles agrave lrsquoaccegraves et agrave lrsquoinclusion des personnes handica-peacutees Les professionnels doivent reacutefleacutechir sur la faccedilon dont leurs propres attitudes peuvent influencer la mise en œuvre drsquoune approche centreacutee sur le survivant agrave lrsquoeacutegard des personnes handi-capeacutees agrave la possibiliteacute qursquoils donnent aux individus de contribuer agrave la prise de deacutecision et mecircme aux options drsquointerventions qursquoils peuvent examiner avec un survivant

Deuxiegravemement les gestionnaires de cas de VBG ont signaleacute qursquoils neacutecessitaient davantage drsquoindications sur les processus de consentement lorsqursquoils travaillent avec des survivants souf-frant drsquoune deacuteficience intellectuelle Dans de nombreux cas les gestionnaires de cas demandent aux individus responsables de donner le consentement et ne parviennent souvent pas agrave deacuteter-miner la capaciteacute de lrsquoindividu agrave donner son consentement Une note drsquoorientation sur lrsquoobtention du consentement des personnes handicapeacutees a eacuteteacute deacuteveloppeacutee dans le projet en reacuteponse agrave cette lacune Elle srsquoinspire du processus de consentement employeacute avec les personnes souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle dans le secteur de la santeacute dans les pays agrave revenu eacuteleveacute et est adapteacutee pour une approche de gestion de cas centreacutee sur le survivant

Enfin alors que de nombreux professionnels de la VBG qui ont pris part au projet ont reacuteussi agrave inclure les personnes ayant un handicap physique et des deacuteficiences auditives aux activiteacutes du programme relatifs agrave la VBG ils ont noteacute des deacutefis permanents lors de lrsquoinclusion des personnes ayant une deacuteficience intellec-tuelle Les gestionnaires de cas ont besoin de directives et de soutien pour identifier les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes preacutesentant des handicaps plus complexes afin de mieux les rattacher aux possibiliteacutes de participation aux activiteacutes communautaires et sociales briser lrsquoisolement social et favoriser lrsquoautonomisation Ces directives destineacutees aux gestionnaires de cas ont eacuteteacute deacuteveloppeacutees dans le cadre du projet

Des outils tireacutes du projet ont eacuteteacute adapteacutes pour les professionnels de la VBG drsquoautres organisations et sont disponibles dans la Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG sur httpwrc

msdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de VBG

Le processus drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays a susciteacute des laquo Expeacuteriences du changement raquo chez les personnes handicapeacutees leurs individus responsables et le cas eacutecheacuteant les dirigeants communautaires Ces expeacuteriences ont mis en eacutevidence les reacutesultats qui ont eacuteteacute les plus importants pour chaque groupe Une analyse des reacutesultats des ateliers de parties prenantes et des expeacuteriences du changement a permis drsquoidentifier les pratiques positives suivantes pour promouvoir lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Le renforcement des reacuteseaux de pairs et du capital social

Dans les quatre pays les participants ont citeacute lrsquoeacutetablissement de reacuteseaux de pairs plus robustes pour les adolescentes et les femmes handicapeacutees ainsi que pour les individus responsables de sexe feacuteminin comme retombeacutee positive des activiteacutes du projet Les discussions de groupe avec les individus responsables dans les centres de promotion de la femme en Jordanie des discus-sions cafeacute dans les domiciles des femmes handicapeacutees en Eacutethiopie la creacuteation drsquoespaces seacutecuriseacutes et drsquoactiviteacutes sociales agrave lrsquointention des adolescentes dans le Caucase du Nord et les Associations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit (AVEC) cibleacutees au Burundi ont eacuteteacute citeacutes comme eacutetant utiles par les participants car ils ont faciliteacute lrsquoeacutetablissement de liens entre les personnes handicapeacutees et les individus responsables et drsquoautres membres de la communauteacute ce qui a permis drsquoeacutechanger des informations de construire la confiance et de deacutevelopper des possibiliteacutes drsquoaction collective Ceci augmente non seulement accegraves agrave un soutien proposeacute les uns pour les autres et par la communauteacute toute entiegravere mais donne eacutegalement aux personnes handicapeacutees la possibiliteacute drsquoapporter une contribution agrave la socieacuteteacute drsquoeacutelever leur statut au sein de la communauteacute et drsquoecirctre reconnues et appreacutecieacutees pour des aspects de leur personne autres que leur handicap

Pour les individus responsables de sexe feacuteminin souffrant de handicap les groupes de soutien en Jordanie leur ont donneacute un espace pour partager leurs preacuteoccupations ideacutees et strateacutegies avec drsquoautres femmes dans des situations similaires Ceci les a aideacutees agrave se sentir moins isoleacutees et agrave renforcer leur bien-ecirctre psychosocial

laquo Je profite des expeacuteriences des ideacutees et des interventions constructives du formateur du guide psychologique et des amies pendant les sessions de discussion Lorsque je partage mes

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inquieacutetudes avec les autres je sens que je ne suis pas seule raquo

(Eacutepouse drsquoun homme handicapeacute - Irbid Jordanie)

Pour certaines femmes handicapeacutees et les individus respon-sables qui sont isoleacutees dans leurs maisons il est essentiel de proposer les activiteacutes de soutien par les pairs le plus pregraves possible de leur domicile afin qursquoils puissent tisser des reacuteseaux avec drsquoautres femmes qui vivent agrave proximiteacute En Eacutethiopie les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin ont organiseacute des discussions cafeacute traditionnelles dans leurs maisons pour parler de questions lieacutees agrave la VBG Les partic-ipants ont indiqueacute que ces activiteacutes ont diminueacute leur isolement ameacutelioreacute leurs relations avec les voisins et leur ont permis de se sentir plus en seacutecuriteacute dans la mesure ougrave un nombre croissant de femmes les connaissent et les comprennent

laquo Nous avons organiseacute des discussions cafeacute ici dans notre maison Ceci nous a rapprocheacute des gens Quand ils viennent agrave la maison nous discutons de tant de choses des choses qui sont vraiment importantes mais ils ont aussi lrsquooccasion de voir que nous sommes de bons parents mecircme si nous sommes un peu diffeacuterents Maintenant les gens nous comprennent mieux ils viennent mecircme nous dire bonjour et voir comment nous allons Je me sens plus en seacutecuriteacute avec des voisins que je connais raquo

(Femme aveugle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les Expeacuteriences du changement recueillies aupregraves des adoles-centes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance des amies et des reacuteseaux de pairs pour ces filles Au Burundi des adolescentes handicapeacutees ont trouveacute que lrsquoorganisation drsquoactiviteacutes telles que des sessions de couture et drsquoartisanat eacutetait un moyen effi-cace de rencontrer drsquoautres filles de partager des ideacutees et de discuter de leurs espoirs pour lrsquoavenir Elles ont deacuteclareacute qursquoelles ont ensuite eacuteteacute inviteacutees agrave assister agrave plusieurs activiteacutes commu-nautaires ougrave elles ont pu partager leurs propres ideacutees et leurs opinions Les adolescentes handicapeacutees dans le Caucase du Nord ont eacutegalement discuteacute des avantages de la participation agrave des activiteacutes avec des filles sans handicap notamment la possi-biliteacute drsquoapprendre les unes des autres Ces rapports eacutetablis par les adolescentes handicapeacutees deacutemontrent qursquoelles ont deacutevel-oppeacute des atouts humains et sociaux notamment lrsquoeacuteducation lrsquoestime de soi les reacuteseaux drsquoamies et les rocircles dans la commu-nauteacute Ces facteurs de protection reacuteduisent la vulneacuterabiliteacute des adolescentes agrave la violence agrave lrsquoabus et agrave lrsquoexploitation47 (voir Expeacuteriences du changement page 27)

Les femmes handicapeacutees membres drsquoAssociations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit au Burundi ont deacuteclareacute qursquoelles utilisent lrsquoargent qursquoelles ont gagneacute par le biais de ces programmes pour payer le transport et se rendre aux activiteacutes culturelles et reli-gieuses ce qui diminue leur isolement et creacutee drsquoimportants liens sociaux avec drsquoautres

Tous ces exemples soulignent une leccedilon importante Les personnes handicapeacutees ont et veulent que lrsquoon sache qursquoelles ont plusieurs identiteacutes au-delagrave de leur infirmiteacute Elles veulent ecirctre consideacutereacutees comme des leaders des femmes des amies

Maipendo - Burundi

laquo Maintenant je peux eacuteconomiser un peu pour emprunter une moto-taxi et je peux me rendre [agrave lrsquoeacuteglise] Jrsquoai maintenant chaque semaine des personnes avec qui discuter agrave lrsquoeacuteglise Crsquoest un groupe qui agrave mon avis mrsquoeacutecoute et me comprend raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Le Groupe de filles - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Les filles avec et sans handicap ont preacutepareacute des affiches au moyen drsquoimages et de photos Ces affiches portaient sur ce qui leur importait plus dans le projet et sur les activiteacutes qursquoelles souhaitaient mener ensuite Elles ont preacutesenteacute ces affiches aux ONG feacuteminines impliqueacutees dans le projet

laquo Ceci est notre histoire Notre souhait eacutetait de chanter avec Makka Mejieva [une ceacutelegravebre chan-teuse tcheacutetchegravene] [Lorsque nous sommes monteacutees sur scegravene] des tas de personnes handicapeacutees et non eacutetaient lagrave et pleuraient

Pendant lrsquoeacuteveacutenement nous avons pris connaissance drsquoautres personnes handicapeacutees et nous les avons rencontreacutees Il eacutetait tregraves agreacuteable pour nous de les connaicirctre et de deacutecouvrir leur type de handicap et leurs problegravemes Lorsque je me rends agrave lrsquoeacuteveacutenement et que je constate la preacutesence de personnes handicapeacutees je sens que je ne suis pas seule et quand je vois drsquoautres personnes [sans handicap] je me sens eacutegale agrave elles

Nous donnons des leccedilons de langue des signes aux filles sans handicap Ainsi nous pourrons les comprendre et elles nous comprendre car nous ne pouvons pas parler Gracircce agrave la langue des signes nous nous comprenons Ces filles sans handicap apprennent des choses et nous aussi Nous avons un langage commun agrave travers ces cours de langue des signes Nous utilisons eacutegalement des teacuteleacutephones nous envoyons des SMS et utilisons eacutegalement des notes eacutecrites pour communiquer avec les autres Nous aimons vraiment dessiner Nous pensons agrave des choses et tout ce agrave quoi nous pensons nous le repreacutesentons dans nos dessins Et nous aimons aussi beaucoup jouer agrave diffeacuterents types de jeux

Bien sucircr il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne font pas attention agrave nos opinions Voici les ideacutees que nous souhaiterions concreacutetiser agrave lrsquoavenir Nous aimerions rencontrer des filles dans un cafeacute ou dans un endroit reacuteserveacute uniquement aux filles avec et sans handicap mdash juste les filles pas drsquoadultes

Nous aimerions que [nos camarades de classe] se joignent agrave nous et prennent part agrave ces activiteacutes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo

Pour la suite de lrsquoExpeacuterience du changement du Groupe de filles dans le Caucase du Nord rendez-vous sur httpwrcmsGBV_disability_Change_Caucasus

copy IRC

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des membres de la communauteacute comme des personnes qui apportent de preacutecieuses contributions agrave la communauteacute Ce fait a des implications importantes pour lrsquoinclusion dans les programmes et les approches visant agrave renforcer les reacuteseaux de pairs et le capital social

Inclusion cibleacutee dans les activiteacutes de renforcement eacuteconomique

Lrsquoinclusion cibleacutee des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les programmes relatifs aux AVEC occupe une grande place dans les Expeacuteriences du changement au Burundi Les femmes handicapeacutees et les individus respon-sables de sexe feacuteminin impliqueacutees dans des activiteacutes relatives aux AVEC ont signaleacute que lrsquoeacutelargissement des reacuteseaux sociaux eacutetait le reacutesultat le plus important pour elles car il leur a permis de rehausser leur statut dans la socieacuteteacute (qui leur a valu un plus grand respect de la part de leurs maris et drsquoautres membres de la famille) et de renforcer leur estime de soi et leur senti-ment de confiance en soi La participation agrave des activiteacutes rela-tives aux AVEC a eu un impact positif sur leur indeacutependance en tant qursquoindividus mais aussi sur les contributions financiegraveres qursquoelles peuvent apporter agrave leurs meacutenages ce qui a renforceacute leur rocircle dans la prise de deacutecision

laquo Jrsquoai mecircme encore un peu drsquoargent pour acheter des choses pour ma famille Je suis tregraves eacutetonneacutee du changement de mon mari agrave mon eacutegard il se rend compte que jrsquoai de la valeur que je peux ecirctre indeacutependante il me respecte plus et rentre agrave la maison seulement les soirs maintenant Mon fils handicapeacute est plus heureux mdash il constate qursquoil y a plus de paix dans la maison raquo

(Individu responsable de sexe feacuteminin dans le camp de Musasa)

Accroicirctre la repreacutesentation des personnes handi-capeacutees dans les activiteacutes communautaires

Les programmes relatifs agrave la VBG travaillent en eacutetroite collabo-ration avec les dirigeants communautaires dans la concep-tion la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des activiteacutes Il est donc important drsquoexaminer comment les personnes handicapeacutees sont repreacutesenteacutees et atteintes par ces systegravemes de leadership En Eacutethiopie par exemple le personnel de lrsquoIRC a travailleacute avec lrsquoassociation des personnes handicapeacutees dans la commu-nauteacute des reacutefugieacutes afin drsquoaccroicirctre la participation des femmes handicapeacutees et renforcer la collaboration avec lrsquoassociation des femmes reacutefugieacutees Les participants au Burundi et en Eacutethiopie ont eacutegalement signaleacute que le recrutement de personnes handi-capeacutees et drsquoindividus responsables comme agents de mobili-sation communautaire et travailleurs sociaux a non seulement conduit agrave une plus grande attention aux preacuteoccupations de ce groupe mais a eacutegalement entraicircneacute une appreacuteciation accrue des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees par drsquoautres membres de la communauteacute

Esther mdash Burundi

laquo Je suis individu responsable pour mon mari qui vit avec un handicap mais ce nrsquoest pas ma seule identiteacute Je suis une megravere un leader et une personne fiegravere de son rocircle drsquoagent de mobilisation communautaire raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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laquo Nous nrsquoavons jamais eu de personnes handicapeacutees dans notre eacutequipe auparavantmdash il srsquoagit drsquoun changement majeur et vraiment tregraves important Mes amies handicapeacutees font le mecircme travail que moi Elles sont vraiment excellentes dans certains domaines et elles enseignent des choses agrave drsquoautres personnes Il est important pour la communauteacute de constater cela de savoir que lorsque nous disons vouloir inclure les personnes handicapeacutees nous le pensons vraiment Ceci est un bon moyen pour commencer agrave changer la faccedilon dont les personnes handicapeacutees sont consideacutereacutees raquo

(Travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie)

Atteindre et soutenir les personnes agrave risque eacuteleveacute

Lrsquoisolement des personnes ayant une deacuteficience intellectuelle etou de handicaps multiples a eacuteteacute identifieacute comme eacutetant un deacutefi pour les prestataires de services Ces personnes sont souvent isoleacutees dans leurs maisons avec leurs individus responsables et peuvent avoir peu drsquooccasions ou de soutien neacutecessaire(s) pour eacutelaborer des strateacutegies susceptibles de les proteacuteger contre la violence Les pratiques suivantes ont eacuteteacute identifieacutees comme favorisant lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion de ces personnes dans les activiteacutes relatives agrave la VBG

Les visites agrave domicile et les activiteacutes agrave domicile

Au Burundi en Eacutethiopie et au Caucase du Nord les personnes handicapeacutees et les professionnels ont indiqueacute avoir meneacute des visites agrave domicile pour interroger les individus et les familles au sujet de leurs besoins et pour partager lrsquoinformation sur les services et lrsquoassistance en matiegravere de VBG Ces visites ont permis aux profes-sionnels de la VBG et aux prestataires de services drsquoidentifier des survivants qui neacutecessitent un soutien complet et speacutecialiseacute Le personnel de lrsquoIRC au Burundi et en Eacutethiopie a commenceacute agrave organ-iser des activiteacutes de groupe geacuteneacuteralement tenues dans les centres de promotion de la femme et dans drsquoautres sites communautaires proches de leurs maisons et qui ciblaient parfois ces individus et les familles Les individus responsables des filles souffrant de handicaps multiples ont eacutegalement souligneacute qursquoils constataient un renforcement de lrsquoacceptation et du soutien de la communauteacute suite aux activiteacutes agrave domicile

laquo Les membres de la communauteacute nous traitent mieux agrave preacutesent Ils sont plus habitueacutes agrave nous Ils savent comment nous sommes et nous saluent aimablement quand ils passent raquo

(Megravere drsquoune adolescente souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

La gestion individuelle des cas

Les survivantes handicapeacutees neacutecessitent une gestion individu-aliseacutee et globale des cas pour promouvoir leur gueacuterison et leur reacutetablissement et pour preacutevenir toute violence future Pendant lrsquoeacutevaluation les participants ont rapporteacute que les profession-nels de la VBG srsquoeacutetaient ameacutelioreacutes dans lrsquoidentification de ces personnes agrave risque eacuteleveacute et la fourniture drsquoun soutien plus complet et adapteacute agrave leurs besoins speacutecifiques Les facteurs suivants ont eacuteteacute deacutecrits comme ameacuteliorant lrsquoappui agrave la gestion des cas pour ces personnes

bull lrsquoidentification des diffeacuterentes meacutethodes de communica-tion directe avec les survivants

bull une attention accrue sur lrsquoidentification des forces et des capaciteacutes reacuteelles des survivants au cours des eacutevaluations

bull la participation des personnes handicapeacutees et de leurs individus responsables dans la planification de lrsquoaction

bull un suivi freacutequent et une coordination de la prestation des services pour reacutepondre aux besoins identifieacutes

Les femmes handicapeacutees ont indiqueacute que ces seacuteances de gestion de cas ont contribueacute agrave deacutevelopper la confiance et la compreacutehension entre elles et les professionnels de la VBG et qursquoelles ont reccedilu une aide en fonction de leurs propres besoins et deacutesirs Cette leccedilon met eacutegalement en eacutevidence lrsquoimportance des approches centreacutees sur le survivant dans le travail avec les femmes handicapeacutees lorsqursquoil est question de deacutefinir leurs buts objectifs et strateacutegies

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Histoire de Mawazo - camp de Kinama Burundi

Mawazo vit seule et se deacuteplace diffeacuteremment des autres en rampant plutocirct qursquoen marchant

laquo Je vis seule Jrsquoai toujours veacutecu seule Jrsquoessaie drsquoecirctre tregraves indeacutependante et je fais beaucoup de choses toute seule Je peux nettoyer cuisiner laver mes vecirctements et je passe du temps agrave essayer drsquoaider mes voisins en prenant soin de leurs enfants

Je reccedilois reacuteguliegraverement des visites agrave domicile le personnel de lrsquoIRC est comme ma famille Ils passent veacuterifier si tout va bien presque tous les jours Quand jrsquoai un problegraveme ils srsquoen rendent compte tregraves rapidement et viennent voir si je vais bien Je me sens beaucoup plus eacutepanouie et jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir quelqursquoun agrave qui parler Jrsquoadore partager des histoires et je me sens bien lorsque quelqursquoun me demande comment je me sens

Mon nom dans ma langue signifie agrave la fois laquo problegravemes raquo et laquo ideacutees raquo Jrsquoai beaucoup agrave dire et agrave partager avec les autres Je suis une personne tregraves ouverte je pense que crsquoest la raison pour laquelle les enfants mrsquoaiment tant Je suis ouverte agrave eux je souris avec eux et je leur raconte des histoires Je peux leur apprendre beaucoup de choses car jrsquoai vu et appris beaucoup de choses dans ma vie Je peux leur parler de leur culture leur enseigner le respect et leur inculquer lrsquoesprit du partage Lorsque quelqursquoun mrsquoapporte de la bouillie par exemple mecircme en petite quantiteacute je ne le bois pas toute seule Srsquoil y a des enfants nous partageons tous ensemble Mecircme si jrsquoai tregraves faim je sais que cela est une chance pour moi drsquoenseigner quelque chose drsquoaider quelqursquoun tout comme les autres mrsquoaident

Si je pouvais dire une chose agrave lrsquoeacutequipe de lrsquoIRC ce serait de continuer de se souvenir des personnes qui sont agrave la maison qui ne peuvent pas facilement participer aux programmes Nous avons eacutegalement des besoins et des recircves Je me fais maintenant vieille et je pense qursquoil est important de se concentrer sur les jeunes les jeunes handicapeacutees pour srsquoassurer qursquoelles sont incluses degraves le plus jeune acircge afin que les gens puissent cesser la discrimination et nous consi-deacuterer tous comme eacutegaux raquo

copy IRC

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Reconnaicirctre les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes handicapeacutees pour faciliter lrsquoinclusion

Les personnes handicapeacutees et les professionnels de la VBG ont rapporteacute que lrsquoidentification et le renforcement des compeacute-tences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees ont favoriseacute une plus grande inclusion dans une varieacuteteacute drsquoactiviteacutes relatives agrave la VBG En Jordanie de jeunes femmes sourdes ont eacuteteacute inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes de responsabilisation sociale et agrave des initiatives meneacutees dans les centres de promo-tion de la femme et agrave animer des seacuteances de pose de henneacute Ces activiteacutes ont fourni un espace permettant aux femmes de partager des compeacutetences et des inteacuterecircts communs avec drsquoautres femmes de leur acircge

laquo Non seulement elles les ont accepteacutees mais elles se sont eacutegalement fait des amies Mecircme avant la fin de la seacuteance elles eacutechangeaient des numeacuteros de teacuteleacutephones et leur demandaient si elles pouvaient les contacter pour faire du henneacute agrave leurs ceacuteleacutebrations raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Au Caucase du Nord les adolescentes handicapeacutees ont eacuteteacute incluses dans la conception des activiteacutes sociales qui visaient agrave faciliter le reacuteseautage entre les filles avec et sans handicap Les activiteacutes ont eacuteteacute construites autour des compeacutetences speacutecifiques des filles handicapeacutees (exemple lrsquoexeacutecution de

chansons en langue des signes) la promotion de lrsquoeacutegaliteacute de participation dans la conception du programme mais aussi lrsquoappreacuteciation des talents de chaque individu

Comme lrsquoont reconnu les membres de la famille les dirige-ants communautaires les prestataires de services et autres agrave travers les sites du projet les reacutesultats de ces activiteacutes contredisent les hypothegraveses selon lesquelles les personnes handicapeacutees sont incapables de beacuteneacuteficier et de contribuer agrave une varieacuteteacute de programmes

laquo Avant les gens pensaient que ces femmes eacutetaient des cas deacutesespeacutereacutes et qursquoelles ne pourraient jamais ecirctre indeacutependantes Maintenant elles contredisent de nombreuses personnes au sein de la communauteacute Elles nous rendent nous les rares personnes qui avons toujours cru en elles tregraves tregraves fiers raquo

(Dirigeant communautaire de sexe masculin mdash camp de Kinama Burundi)

Beaucoup de personnes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance drsquoavoir lrsquoopportuniteacute laquo de faire leurs preuves raquo car beaucoup nrsquoavaient jamais eacuteteacute inviteacutees agrave prendre part aux activiteacutes Le simple fait de tendre la main pour encourager leur participation agrave des programmes eacutetait dans de nombreux cas lrsquoadaptation la plus percutante meneacutee par les professionnels de la VBG

Diane - camp de Kinama Burundi

laquo Jrsquoai reccedilu un appel disant que lrsquoIRC voulait inclure des femmes handicapeacutees dans leurs programmes relatifs aux AVEC Jrsquoeacutetais tellement exciteacutee agrave lrsquoideacutee de mrsquoinscrire drsquoecirctre incluse drsquoavoir une occasion de faire mes preuves agrave preacutesent je pense qursquoil est de mon devoir de tendre la main agrave drsquoautres personnes handicapeacutees pour sensibiliser partager mon histoire et leur dire qursquoelles peuvent ecirctre incluses raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Mieraf travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie

laquo Jrsquoappreacutecie tellement mon rocircle dans le programme [de lrsquoIRC] et jrsquoai tant drsquohistoires que je pourrais vous raconter sur les choses que nous avons accomplies

Mais je pense qursquoil est important de vous dire que je suis une femme handicapeacutee Je marche avec une beacutequille et jrsquoai parfois beaucoup de mal agrave acceacuteder au camp Cela ne mrsquoarrecircte pas mecircme si les choses peuvent ecirctre difficiles je sens que jrsquoai un travail tregraves important agrave faire

Jrsquoœuvre pour renforcer la seacutecuriteacute des femmes et des filles plus particuliegraverement des personnes handicapeacutees des personnes qui ne sont pas toujours incluses dans les activiteacutes des personnes qui sont souvent oublieacutees Je me souviens des moments ougrave crsquoeacutetait mon cas lorsque jrsquoavais tellement mal que je ne pouvais pas quitter ma maison ou avant drsquoavoir reccedilu ma beacutequille pour marcher Je me sentais vraiment seule Maintenant je suis tregraves active et je suis leader dans notre commu-nauteacute Je fais partie de lrsquoassociation des personnes handicapeacutees et je suis travailleuse sociale Jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir des choses preacutecieuses agrave apporter et que je peux plaider en faveur des femmes et enfants handicapeacutes et de leurs individus responsables parce que je comprends parfaitement

leurs besoins Je pense aussi que les gens mrsquoadmirent car ils me voient mrsquoefforcer pour faire mon travailraquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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Recommandations

Les recommandations suivantes sont tireacutees des leccedilons apprises au cours de ce projet qui porte sur le moyen de promouvoir lrsquoinclusion du handicap dans les programmes rela-tifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Recommandations pour les acteurs de la VBG

Inclure les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables dans la conception la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des programmes relatifs agrave la VBG Lrsquoimplication des personnes handicapeacutees dans la conception et lrsquoeacutevaluation du programme est essentielle pour identifier avec preacutecision les obstacles agrave leur participation aux programmes relatifs agrave la VBG eacutelaborer des strateacutegies visant agrave ameacuteliorer leur participation et comprendre le changement qui importe le plus pour eux Une attention particuliegravere devrait ecirctre accordeacutee agrave la collecte des informations et des points de vue des femmes des filles et des personnes souffrant de deacuteficiences intellectuelles et mentales car elles sont les plus exposeacutees agrave la VBG Les approches participatives telles que le classement les photo-interviews et la narration ajouteacutees aux meacutethodes qualitatives plus conventionnelles (exemple discussions theacutematiques de groupe et entretiens en face agrave face) sont des moyens permettant drsquoexplorer effi-cacement les preacuteoccupations et les ideacutees des individus qui ont des besoins communicationnels diffeacuterents Les eacutevaluations doivent inclure un volet de sensibilisation pour faire participer les personnes handicapeacutees et les individus responsables qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Assurer la formation et lrsquoapprentissage reacuteflectif sur les interactions entre le genre et le handicap pour les gestion-naires de programmes et les prestataires de services relatifs agrave la VBG et eacutetablir une compreacutehension commune et une adoption des approches centreacutees sur les droits et les survi-vants lorsque lrsquoon travaille avec ce groupe La formation du personnel agrave inteacutegrer une analyse de lrsquoineacutegaliteacute entre les sexes et de la discrimination fondeacutee sur le handicap les aidera agrave mieux cerner les facteurs uniques qui contribuent aux risques de VBG et de vulneacuterabiliteacute pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et agrave identifier des strateacute-gies plus efficaces pour leur inclusion dans les programmes relatifs agrave la VBG Lorsque les professionnels de la VBG sont particuliegraverement conscients de la dynamique du pouvoir entre les sexes dans leur travail avec les femmes ayant surveacutecu agrave la violence ils peuvent exiger un soutien suppleacutementaire pour reacutefleacutechir sur leurs propres attitudes et sur les attitudes des

autres sur la relation avec le handicap et sur la faccedilon dont ces eacuteleacutements peuvent aggraver lrsquoineacutegaliteacute fondeacutee sur le sexe la discrimination et lrsquoexclusion dans les relations les meacutenages et la communauteacute

Il est recommandeacute que les informations concernant les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables soient incluses et pleinement inteacutegreacutees dans les programmes de formation de base sur la VBG notamment agrave travers des eacutetudes de cas et des exemples centreacutes sur les personnes handicapeacutees Au fil du temps le personnel travaillant sur la VBG reconnaicirctra de plus en plus que reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees est une partie essentielle de leur travail et qursquoils ont les compeacutetences requises pour le faire effi-cacement dans le cadre de leur travail

Recruter des femmes et des filles handicapeacutees comme personnel et beacuteneacutevoles dans les programmes relatifs agrave la VBG Identifier et aider les femmes et les filles handicapeacutees agrave jouer un rocircle cleacute dans les programmes relatifs agrave la VBG peut ameacuteliorer la qualiteacute et la pertinence du programme pour ce groupe tout en les rendant autonomes et en rehaussant leur statut dans la communauteacute Fixer un objectif en termes de nombre de femmes et de filles handicapeacutees qui devraient parti-ciper agrave des formations et reacuteunions communautaires sur la VBG (environ 15 ) encouragera le personnel et les partenaires agrave les inviter directement agrave ces eacuteveacutenements et peut ameacuteliorer la repreacutesentation et la participation aux programmes relatifs agrave la VBG Plaider en faveur drsquoun eacutequilibre entre les sexes dans les associations de personnes handicapeacutees et pour lrsquoinclusion des femmes et des filles handicapeacutees dans les associations de femmes et de jeunes peut eacutegalement accroicirctre la participa-tion dans les domaines ougrave ces groupes interviennent dans les programmes relatifs agrave la VBG et une plus grande repreacutesenta-tion et un meilleur leadership au sein de la communauteacute

Privileacutegier lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les activiteacutes qui renfor-cent le capital social et les reacuteseaux de pairs Ceci est particuliegraverement important pour la preacutevention de la violence contre des adolescentes handicapeacutees les femmes ayant un handicap physique qui sont isoleacutees dans leurs maisons les individus responsables et les femmes les filles les garccedilons et les hommes ayant une deacuteficience intellectuelle Pour les programmes relatifs aux laquo espaces seacutecuriseacutes raquo aider les femmes et les filles agrave reacutefleacutechir sur ce qui rend un espace laquo seacutecuriseacute raquo pour eux et pour les autres et agrave deacutefinir leurs propres laquo regravegles de base raquo ou principes qui reflegravetent comment elles devront accepter et appreacutecier les diffeacuterences Ces principes peuvent aussi les amener agrave reacutefleacutechir sur la faccedilon drsquoatteindre et drsquoinclure drsquoautres femmes et filles qui sont plus isoleacutees (agrave

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lrsquoexemple des filles ayant une deacuteficience intellectuelle) En plus des activiteacutes baseacutees au centre la sensibilisation communau-taire et les visites agrave domicile sont essentielles pour atteindre les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables qui sont isoleacutes dans leurs maisons et pour renforcer en mecircme temps les meacutecanismes de protection communautaire Le personnel du programme relatif agrave la VBG doit ecirctre conscient de toute la charge de travail et des responsabiliteacutes suppleacute-mentaires que drsquoautres femmes et filles peuvent ecirctre tenues drsquoassumer dans les meacutenages suite agrave la participation des individus responsables dans les activiteacutes lieacutees agrave la VBG et les aider agrave identifier des strateacutegies pour atteacutenuer les risques associeacutes et les conseacutequences inattendues

Privileacutegier lrsquoinclusion des femmes handicapeacutees et des individus responsables de sexe feacuteminin dans les programmes portant sur lrsquoautonomisation eacuteconomique Fixer des objectifs en termes de nombre de femmes et filles handicapeacutees et drsquoindividus responsables devant participer agrave ces programmes et encourager le personnel et les commu-nauteacutes agrave les inviter Une analyse minutieuse des risques doit ecirctre meneacutee et une strateacutegie drsquoatteacutenuation deacuteveloppeacutee avant la participation pour preacutevenir etou reacutepondre efficacement agrave des conseacutequences impreacutevues Dans certains contextes les activ-iteacutes drsquoautonomisation eacuteconomique des femmes peuvent sortir du cadre des rocircles qui leur sont deacutevolus sur le plan social ce qui accentue leur vulneacuterabiliteacute agrave la violence de la part de la famille et de la communauteacute Dans certains meacutenages ces activiteacutes peuvent avoir un impact neacutegatif sur la personne handicapeacutee qui peut ecirctre abandonneacutee sans individus respon-sables familiers ce qui augmente potentiellement le risque de violence ou drsquoabus Parallegravelement drsquoautres femmes du meacutenage notamment les adolescentes peuvent assumer ce rocircle ce qui accroicirct leur charge de travail ou leur exclusion

La Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG qui comprend des outils et des directives pour les aider agrave renforcer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail est disponible sur httpwrcmsdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Recommandations pour acteurs du handicap

Veiller agrave ce que les programmes et organisations conccedilus pour servir les personnes handicapeacutees soient sensibles agrave la question du genre Les personnel des programmes et organisations srsquooccupant des personnes handicapeacutees doit suivre une formation sur le genre et lrsquoeacutegaliteacute des genres afin de comprendre les diffeacuterentes faccedilons dont le conflit et le deacuteplacement affectent les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et adapter leurs activiteacutes et services en conseacutequence Le personnel du programme Handicap doit

eacutegalement ecirctre conscient des risques particuliers de VBG auxquels les femmes et les filles handicapeacutees sont exposeacutees et recevoir une formation sur la communication avec les survi-vants et sur lrsquoorientation approprieacutee vers les prestataires de service relatifs aux VBG

Renforcer le plaidoyer autour des droits des personnes affecteacutees par la crise et le conflit notamment les femmes et les filles en eacuteveillant la conscience sur les reacutefugieacutes et les personnes deacuteplaceacutees au sein des organisations pour personnes handicapeacutees (DPO) notamment au niveau reacutegional ougrave il y aurait des crises reacutepeacuteteacutees ou prolongeacutees ayant un impact consideacuterable sur plusieurs pays Cela peut inclure le travail en reacuteseau entre les femmes handicapeacutees et les mouve-ments œuvrant pour les droits des femmes dans les pays et reacutegions affecteacutes par des crises afin de deacutevelopper une plus grande connexion compreacutehension et reacuteponse aux besoins des femmes handicapeacutees dans les environnements humanitaires

Recommandations pour tous les acteurs humanitaires

Mettre en œuvre les orientations sectorielles pour preacutevenir et reacutepondre agrave la violence baseacutee sur le genre telles qursquoeacutenonceacutees dans les Directives du Comiteacute permanent inter-organisations relatives agrave la violence baseacutee sur le genre48 Tous les acteurs humanitaires doivent reconnaicirctre et reacutepondre aux risques accrus de VBG pendant le conflit et la crise notam-ment pour les femmes et les filles handicapeacutees ainsi que les individus responsables de sexe feacuteminin Les normes minimales eacutenonceacutees dans les Directives fournissent lrsquoorientation de base pour tous les secteurs dans la preacutevention et la reacuteponse aux VBG

Entreprendre lrsquointeacutegration de la protection pour satisfaire effectivement les besoins des personnes handicapeacutees durant toutes les phases de lrsquointervention humanitaire Lrsquointeacutegration de la protection y compris lrsquoinclusion de lrsquoanalyse du genre et du handicap dans la conception des programmes la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation est deacuteterminante pour assurer que tout le monde notamment les femmes et filles handica-peacutees a pleinement accegraves aux services et agrave lrsquoassistance dans tous les secteurs y compris pour atteacutenuer le risque de VBG49

Recommandations pour les bailleurs de fonds et gouvernements

Tenir les organisations humanitaires responsables de la satisfaction effective des besoins des personnes handica-peacutees et des individus responsables dans les programmes sur la VBG agrave travers des processus de monitoring et de preacutesentation de rapports ainsi que la mise en exergue de

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pratique positives provenant de diffeacuterentes organisations dans les environnements humanitaires afin drsquoencourager lrsquoobservation des approches tenant compte du handicap et du genre

Plaider pour une plus grande reconnaissance de la multi-tude de preacuteoccupations lieacutees au handicap et au genre y compris la VBG dans tous les instruments internationaux les normes et conventions relatifs au conflit au deacuteplace-ment et agrave lrsquoaction humanitaire Les instruments interna-tionaux peuvent jouer un rocircle deacuteterminant dans la deacutefinition des prioriteacutes pour lrsquoaction humanitaire durant le conflit et le deacuteplacement Les preacuteoccupations speacutecifiques aux femmes et

aux filles et agrave toutes les personnes handicapeacutees doivent ecirctre au cœur des instruments internationaux dans la mesure ougrave elles figurent parmi les populations les plus vulneacuterables durant la crise Un plaidoyer permanent est neacutecessaire aux niveaux international et national pour encourager les gouvernements agrave signer et agrave ratifier tous les instruments pertinents et agrave tenir tous les acteurs concerneacutes responsables de la mise en œuvre inteacutegrale des conventions nouvelles et existantes y compris la Convention relative aux droits des personnes handicapeacutees la Convention sur lrsquoeacutelimination de toutes les formes de discrimi-nation agrave lrsquoeacutegard des femmes et les reacutesolutions du Conseil de seacutecuriteacute sur les femmes la paix et la seacutecuriteacute

Atelier drsquointervenants au Burundi copy Elizabeth SherwoodWRC

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Notes

1 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondiales et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacuteva-lence et conseacutequences sur la santeacute de la violence du parte-naire intime et de la violence sexuelle exerceacutee par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductive-healthpublicationsviolence9789241564625en

2 Ce chiffre est deacutetermineacute par lrsquoestimation globale selon laquelle les 15 pour cent de toute population seront des personnes handicapeacutees (OMS 2011) et selon laquelle 512 millions de personnes sont deacuteplaceacutees par la crise et le conflit agrave travers le monde (HCR 2014)

3 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

4 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

5 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

6 Dans ce rapport les laquo personnes handicapeacutees mentales raquo renvoient aux personnes atteintes drsquoune maladie mentale etou celles qui sont des usagers etou survivants de la psychiatrie Le terme laquo personnes ayant des handicaps sociaux raquo est parfois utiliseacute pour deacutecrire ce groupe de personnes handicapeacutees Reacuteseau mondial des usagers et survivants de la psychiatrie Manuel de mise en œuvre de la Convention des Nations unies relative au droit des per-sonnes handicapeacutees (RMUSP2008) p 9 wrcmsN8o9CH

7 UNHCR Le coucirct humain de la guerre Tendances mondia-les 2013 (2014) httpwwwunhcrorg5399a14f9html

8 Organisation mondiale de la santeacute et Banque mondiale Rapport mondial sur le handicap (2011)

9 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondia-les et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacutevalence et conseacutequences sur la santeacute sur la violence infligeacutee par le partenaire intime et par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductivehealth

publicationsviolence9789241564625en10 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-

lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

11 Ibid 12 Convention des Nations unies relative aux droits des per-

sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde-faultaspnavid=15amppid=150

13 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

14 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

15 CBM Inclusion made easy A quick program guide to dis-ability in development (2012) httpwwwcbmorg articledownloads78851CBM_Inclusion_Made_ Easy_-_com-plete_guidepdf

16 Ibid 17 GSDRC Applied Knowledge Services Understanding gen-

der (nd) httpwwwgsdrcorggotopic-guidesgenderunderstanding-gender

18 Ibid 19 Carolyn Frohmader and Stephanie Ortoleva ldquoThe sexual

and reproductive rights of women and girls with disabili-tiesrdquo (Issues paper presented at the ICPD Beyond 2014 Confeacuterence internationale sur les droits de lrsquohomme La Haye Pays-Bas 7-10 juillet 2013) httpwwdaorgauwp- contentuploads201312issues_paper_srr_wom- en_and_girls_with_disabilities_finalpdf

20 Convention des Nations unies relative aux droits des per-sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde- faultaspnavid=15amppid=150

21 Andrea Hollomotz ldquoDisability oppression and violence Towards a sociological explanationrdquo Sociology vol 47 (2013) pp 477-493 Originally published online 23 No-vember 2012 DOI 1011770038038512448561

22 Centers for Disease Control and Prevention The socio-ecological model a framework for prevention (2015) httpwwwcdcgovviolencepreventionoverviewsocial-ecologicalmodelhtml

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23 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

24 Ces principes directeurs ont eacuteteacute adapteacutes des contributions drsquoune activiteacute meneacutee au Forum drsquoapprentissage interne pour le projet en juin 2014

25 Les DPO sont des organisations repreacutesentatives de per-sonnes handicapeacutees Elles sont geacuteneacuteralement constitueacutees et dirigeacutees par des personnes handicapeacutees

26 LrsquoIMSVBG enregistre le type de violence rapporteacute par les survivants dont le viol les agressions sexuelles les agressions physiques le mariage forceacute le deacuteni des res-sources les opportuniteacutes ou services et les violences psychologiqueseacutemotionnelles

27 Les consultations du personnel VBG en Eacutethiopie et au Burundi ont deacutemontreacute qursquoils avaient une bonne compreacutehen-sion des diffeacuterents types de deacuteficiences et pourraient les identifier sur la base de ces questions et observations fonctionnelles au cours de leurs concertations avec les survivants Il est important toutefois de reconnaicirctre que ce ne sont pas tous les survivants handicapeacutes qui peuvent ecirctre identifieacutes comme ayant un handicap dans les donneacutees de lrsquoIMSVBG

28 Jillian Foster Final report Implications and recommenda-tions for integration of mixed-methods analysis across WRC research Consultancy report submitted to WRC (2014)

29 httpbetterevaluationorgapproaches (accessed 12 August 2014) and httpdeptswashingtoneduccph pdf_filesEvaluationpdf (accessed 12 August 2014)

30 Lrsquooutil laquo Expeacuterience du changement raquo est adapteacute de la technique dite du changement le plus significatif (MSC) La technique MSC est une forme de monitoring et eacutevaluation participatifs qui analysent la prise en compte du change-ment pour deacutecouvrir les changements qui sont les plus consideacutereacutes par les individus et les groupes et pourquoi httpbetterevaluationorgapproaches (consulteacute le 12 aoucirct 2014)

31 Adapteacute de lrsquooutil Before and Now Diagram (page 68) dans the Tools together now 100 participatory tools to mobilize communities for HIVAIDS httpwwwaidsallianceorgassets000000370229-Tools-together-now_originalpdf1405520036

32 Adapted ldquoSummit Workshoprdquo from the Participatory Performance Story Reporting Technique httpwwwclearhorizoncomauwp-contentuploads200905report-on-outcomes-and-get-everyone-involved_the-participatory-performancepdf (accessed 12 August 2014)

33 IRC Formation agrave lrsquointeacutegration de la protection guide du facilitateur (2013) httpwwwglobalprotectionclusterorg_assetsfilesaorsprotection_mainstreamingIRC_Pro-tection_Mainstreaming_Training 20_Facilitators_Guide_March_2013_ENpdf

34 Les donneacutees de lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) indiquent que 120 survivants sur 2 025 enregistreacutes preacutesen-tent un handicap

35 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSGBV (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 5083 pour cent (61 sur 120) des survivants handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes et 32 23 pour cent (614 sur 1905) des survivants non handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 186 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0000

36 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes ont subi des violences psychologiqueseacutemotionnelles contre 2325 pour cent (443 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 342 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0377

37 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 3583 pour cent (43 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un partenaire ou eacutepoux contre 4871 pour cent (928 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1288 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0006

38 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un eacutetranger contre 2273 pour cent (433 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 394 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0316

39 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 83 pour cent (100 sur 120) des survi-

38

vants handicapeacutes sont des femmes contre 95 pour cent (1812 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des femmes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 12 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de 0000

40 Au cours du processus de consentement eacuteclaireacute il eacutetait conseilleacute aux femmes de ne pas partager leurs expeacuteriences personnelles et de consentir agrave ce que leurs informations soient utiliseacutees dans des rapports afin drsquoameacuteliorer les programmes au Burundi et dans drsquoautres pays Toutes les femmes handicapeacutees intellectuelles souffraient juste de leacutegegraveres deacuteficiences et par conseacutequent eacutetaient en mesure de comprendre ce processus de consentement mais elles eacutetaient eacutegalement en preacutesence de leurs individus responsables Les questions de groupes de discussion ne portaient pas sur ces informations personnelles Les femmes dans ce groupe toutefois ont continueacute agrave divulguer des expeacuteriences personnelles tout au long de la discussion Tous les participants ont reccedilu des conseils sur les services disponibles aux survivants de la VBG et un soutien perma-nent eacutetait fourni par le personnel WPE de lrsquoIRC

41 Laurie E Powers Rosemary B Hughes and Emily M Lund Interpersonal violence and women with disabilities A re-search update (Harrisburg PA National Resource Center on Domestic Violence 2009)

42 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 1667 pour cent (20 sur 120) des survivants handicapeacutes sont des hommes et 488 pour cent (93 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des hommes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1170 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de Fischer de 0000

43 Les femmes les filles les garccedilons et les hommes handi-capeacutes peuvent subir des violences sur la base du genre et du handicap La contribution speacutecifique de chacun de ces facteurs va varier et les causes sous-jacentes de lrsquooppression et des abus sont souvent complexes et croiseacutees De fait il est difficile de faire la distinction et de reacutepondre seacutepareacutement Degraves lors il srsquoavegravere important de surveiller et reacutepondre agrave toutes les formes de violences et discriminations dans les environnements humanitaires notamment contre les groupes les plus marginaliseacutes au sein de la communauteacute afin de faire progresser lrsquoeacutegaliteacute des genres pour les groupes extrecircmement marginaliseacutes et opprimeacutes au sein de la communauteacute Des reacutesultats agrave

plus grande eacutechelle issus du projet et refleacutetant le caractegravere croiseacute des facteurs genre handicap et drsquoautres facteurs pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes et des rapports de recherche plus deacutetailleacutes sur ce sujet seront disponibles sur le site web de Commission des femmes pour les reacutefugieacutes httpswomensrefugeecom-missionorgprogramsdisabilitiesresearch-and-resourcesdocument945-building-capacity-for-disability-inclusion-in-gender-based-violence-gbv-programming-in-humanitarian-settings-overviewcatid=232

44 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

45 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 325 pour cent (39 sur 120) des survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours suivant lrsquoincident et 4398 pour cent (837 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1148 pour cent est consideacuterable du point de vue statis-tique avec une p-value de Fischer de 0017

46 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG 4083 pour cent (49 sur 120) survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC plus drsquo1 mois apregraves lrsquoincident et 3442 pour cent (655 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes plus drsquo1 moins apregraves lrsquoincident Des tests confir-ment que cette diffeacuterence de 641 pour cent nrsquoest pas consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0166

47 Commission des femmes pour les reacutefugieacutes Strong girls powerful women Program planning and design for ado-lescent girls in humanitarian settings (2014) httpswo-mensrefugeecommissionorgresourcesdocument1036-strong-girls-powerful-women-report

48 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuidelines2005pdf

49 Global Protection Cluster Protection mainstreaming (nd) httpwwwglobalprotectionclusterorgenareas-of-responsibilityprotection-mainstreaminghtml

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Tableau A Reacutesumeacute des pays contextes et activiteacutes meneacutes au cours de la phase 1 du projetPays Contexte opeacuterationnel Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie MyrsquoAni mdash Environnement de camp prolongeacute

Discussions de groupe avec de reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handi-capeacutes et leurs individus responsables (25 participants) leaders communautaires (11 participants) et travailleurs communautaires et travailleurs sociaux (13 participants)

Entretiens avec des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables (4 entretiens mdash 7 personnes)

Consultations avec lrsquoAssociation de handicapeacutes (32 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (19 personnes)

Burundi Bujumbura mdash Environnement urbain

Kinama Mussasa et Bwagiriza mdash

Camps

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes congolais handi-capeacutes et leurs individus responsables (161 participants)

Entretien avec une fille handicapeacutee et son individu responsable (1 entretien mdash 2 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (13 personnes)

Jordanie Zaatari mdash Camp

Irbid Mafraq et Ramtha mdash Envi-ronnements urbains

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus respon-sables (113 participants) et volontaire de la communauteacute de reacutefugieacutes (11 participants)

Entretiens avec des filles handicapeacutees et leurs indi-vidus responsables (2 entretiens mdash 4 personnes)

Consultations avec les acteurs humani-taires (30 personnes)

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Grozny Reacutepublique de Tcheacutetcheacutenie mdash Environnement urbain de reconstruction post-conflit

Discussion de groupe avec les individus respon-sables drsquoenfants handicapeacutes (12 participants)

Entretiens avec des femmes et filles handica-peacutees (11 entretiens mdash 11 personnes)

Consultations de personnels drsquoONG de femmes (16 personnes)

Ces discussions de groupe et entretiens ont eacuteteacute reacutealiseacutes par des ONG partenaires de lrsquoIRC dans le Caucase du Nord

Annexe 1 Reacutesumeacute des activiteacutes entreprises dans la meacutethodologie du projet

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Tableau B Reacutecapitulatif des activiteacutes drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilotePays Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie Discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handicapeacutes et leurs individus responsables (24 participants) et des leaders communautaires (11 participants)

Atelier drsquointervenants (21 personnes)

Burundi Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (89 participants) et des leaders communautaires (10 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (18 participants)

Atelier drsquointervenants (41 personnes)

Jordanie Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus responsables (14 participants)

Entretiens avec les professionnels de la VBG (3 participants)

Des expeacuteriences du changement ont eacuteteacute conduite par le personnel WPE en Jordanie et des entretiens avec des professionnels ont eacuteteacute reacutealiseacutes par teacuteleacutephone

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (26 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (7 participants)

Atelier drsquointervenants (26 personnes)

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Les ateliers drsquointervenants au Burundi en Eacutethiopie et en Caucase du Nord et des expeacuteriences du changement en provenance de Jordanie visaient agrave collecter des messages-cleacutes et recommandations de diffeacuterents groupes impliqueacutes dans le projet sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG Leurs recommandations eacutetaient axeacutees sur les points ci-apregraves

bull Renforcement du plaidoyer sur la non-discrimination

laquo Des sessions de sensibilisation communautaires continues cibleacutees mettant en exergue les droits des personnes handica-peacutees notamment autour des questions relatives aux individus responsables de sexe feacuteminin et masculin raquo (Recommandations provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Consultations permanentes avec les personnes handicapeacutees sur la planification des programmes

laquo Il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne precirctent pas attention agrave nos opinions Nous aimerions rencontrer certaines filles dans un cafeacute ou un endroit uniquement pour filles avec et sans handicap Juste les filles sans adultes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo (Exposeacute du groupe des filles mdash Atelier drsquointervenants Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

bull Mise en exergue des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees

laquo Eacutelaborer un plan ou moyen de partage des expeacuteriences de reacuteussite de personnes handicapeacutees ayant reacuteussi dans des activiteacutes eacuteconomiques et professionnelles Se servir de ces succegraves comme moyen drsquoencourager drsquoautres groupes agrave inclure les personnes handicapeacutees dans ces types de programmes raquo (Recommandation provenant des hommes handicapeacutes mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Renforcement des activiteacutes de sensibilisation et de soutien par les pairs

laquo Effectuer plus de visites agrave domicile chez les femmes et filles handicapeacutees qui sont les plus isoleacutees Eacutelaborer un plan pour des visites reacuteguliegraveres et des contacts entre les eacutequipes [VBG] et leurs familles raquo (Recommandation provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Eacutethiopie)

bull Travail avec les familles

laquo Former un comiteacute drsquoindividus responsables pour donner des conseils sur lrsquoeacutelaboration des programmes Consacrer du temps pour enseigner des leccedilons sur comment ecirctre un meilleur deacutefenseur de la famille fournir des informations sur comment mieux utiliser des systegravemes et ecirctre moins deacutependants des agents de mobilisation communautaire raquo (Recommandation provenant drsquoindividus responsables mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Fourniture de soutien mateacuteriel et de strateacutegies de transport

laquo Recommander la fourniture de transport du fait de la difficile situation financiegravere (ou indemniteacutes de transport) raquo (Entretien avec un individu responsable de sexe feacuteminin mdash Irbid Jordanie)

Annexe 2 Recommandations issues des ateliers des intervenants

Page 10: « Je vois que cela est possibles33660.pcdn.co/wp-content/uploads/2020/04/Je-vois-que... · 2020-04-15 · 2 leur incapacité à laisser les personnes dont elles s’occupent. Pratiques

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prise de leurs propres deacutecisions

Travailler avec les individus responsables et les familles Le handicap affecte eacutegalement les membres des familles notam-ment les femmes et les filles qui peuvent jouer le rocircle drsquoindividu responsable Les professionnels de la VBG doivent chercher agrave comprendre les preacuteoccupations les prioriteacutes et objectifs des individus responsables et pour soutenir et renforcer les rela-tions saines et lrsquoeacutequilibre des dynamiques de pouvoir entre les individus responsables les personnes handicapeacutees et drsquoautres membres de la famille24

Meacutethodologie du projet

Ce projet reacutealiseacute de 2013 agrave 2015 visait agrave ameacuteliorer lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les activiteacutes relatives agrave la VBG dans les environnements humanitaires par

i lrsquoidentification des eacutecueils et des opportuniteacutes drsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG dans les environnements humanitaires

ii le pilotage et lrsquoeacutevaluation des actions qui encouragent lrsquoinclusion de personnes handicapeacutees et leurs familles au sein des programmes Protection et promotion de la femme (WPE) de lrsquoIRC dans quatre pays agrave savoir lrsquoEacutethiopie le Burundi la Jordanie et le Caucase du Nord en Feacutedeacuteration de Russie et

iii la documentation et le partage des strateacutegies efficaces des outils et ressources pour lrsquoinclusion du handicap au sein de la communauteacute humanitaire dans son ensemble

Phase 1 Eacutevaluation initiale des programmes relatifs agrave la VBG dans des pays pilotes (aoucirct - octobre 2013)

La premiegravere phase du projet visait agrave comprendre les besoins et les capaciteacutes des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables dans des environnements humanitaires en rela-tion avec les VBG identifier les barriegraveres potentielles et les facilitateurs de lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion dans les activiteacutes relatives aux VBG et enfin collecter des ideacutees sur comment combler les vides dans les programmes Quatre programmes WPE de lrsquoIRC ont eacuteteacute identifieacutes pour participer au projet mdash Eacutethiopie Burundi Jordanie et Caucase du Nord en Feacutedeacuteration de Russie Ces programmes ont eacuteteacute seacutelectionneacutes parce que leur personnel avaient exprimeacute leur inteacuterecirct et engagement agrave inclure le hand-icap et ensemble ils refleacutetaient diffeacuterentes reacutegions contextes opeacuterationnels (par ex reacutefugieacutes urbains et en camps deacuteplace-ments nouveaux et prolongeacutes reconstructions post-conflit) et types drsquoactiviteacutes relatives aux VBG (ex services de reacuteponse mobilisation communautaire autonomisation eacuteconomique et renforcement des mouvements des femmes)

Discussions au sein de groupes et entretiens individuels avec des personnes handi-capeacutees et individus responsables

Le Programme handicap de la WRC a aideacute le personnel de lrsquoIRC dans chacun des pays pilotes agrave rassembler des infor-mations chez les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables Cela srsquoest effectueacute agrave travers des discussions de groupe et des entretiens individuels avec les femmes

7

les filles garccedilons et hommes handicapeacutes et leurs individus responsables ainsi que des leaders communautaires dans certains contextes Les participants inteacuteresseacutes eacutetaient identi-fieacutes agrave travers des activiteacutes de sensibilisation communautaire et reacutefeacutereacutes par drsquoautres organisations y compris les organisa-tions de personnes handicapeacutees (DPO)25 Toutes les activiteacutes eacutetaient meneacutees dans les langues locales avec le concours drsquointerpregravetes

Plus de 330 personnes ont participeacute dans les quatre pays 221 personnes handicapeacutees (126 femmes 95 hommes) et 113 individus responsables (76 femmes 37 hommes) le quart des participants eacutetant acircgeacutes de moins de 24 ans La plupart des participants handicapeacutes avaient un handicap physique et intellectuel

Un total de 25 discussions de groupe ont eacuteteacute conduites dans cette eacutevaluation 14 discussions de groupe avec les femmes handicapeacutees et individus responsables de sexe feacuteminin neuf discussions de groupe avec les hommes handicapeacutes et indi-vidus responsables de sexe masculin et deux discussions de groupe avec des leaders communautaires et travailleurs communautaires

Des discussions de groupe distinctes ont eacuteteacute conduites avec les hommes et les femmes afin de collecter des informations speacutecifiques sur la VBG pour ces diffeacuterents groupes Les discussions de groupe comprenaient eacutegalement des activiteacutes participatives agrave lrsquoexemples des eacutetudes de cas visant agrave identi-fier la connaissance des services pour les survivants et des exercices de classement pour deacuteterminer les activiteacutes relatives aux VBG dont ils eacutetaient les plus informeacutes dans la commu-nauteacute Dans certains contextes de plus petits groupes eacutetait employeacutes pour obtenir les points de vue des adolescentes et des jeunes femmes handicapeacutees ou pour collecter des infor-mations aupregraves de personnes utilisant le langage des signes

Des entretiens individuels ont eacutegalement eacuteteacute reacutealiseacutes pour faciliter la participation de ceux qui nrsquoeacutetaient pas en mesure de participer aux groupes de discussion Cette approche eacutetait plus couramment utiliseacutee avec les personnes preacutesentant un handicap physique qui eacutetaient confineacutees agrave leurs maisons et celles preacutesentant des handicaps mentaux et intellectuels qui preacutefeacuteraient participer dans des environnements plus familiers ou neacutecessitaient des approches de communication plus indi-vidualiseacutees Dans la mesure du possible les entretiens eacutetaient reacutealiseacutes directement avec les personnes handicapeacutees Dans certains cas lorsqursquoaucune meacutethode de communication ne pouvait ecirctre eacutetablie les informations eacutetaient collecteacutees aupregraves des individus responsables Les personnes handicapeacutees restaient toutefois dans le processus afin de pouvoir eacutecouter les discussions et participer dans la mesure du possible et le

personnel pouvait continuer agrave apprendre davantage sur leurs aptitudes de communication

Voir Annexe 1 Tableau A (p 39) pour un reacutesumeacute des pays contextes et activiteacutes meneacutes au cours de la phase 1 du projet

Consultations avec les acteurs humanitaires

Agrave travers des entretiens informels et des discussions par petit groupe le personnel de lrsquoIRC des organisations partenaires drsquoautres ONG et organismes des Nations unies ont donneacute leur lectures des barriegraveres agrave lrsquoaccegraves et agrave lrsquoinclusion dans les activiteacutes relatives agrave la VBG pour les personnes handicapeacutees ainsi que les besoins de deacuteveloppement des capaciteacutes des professionnels de la VBG

Analyse des donneacutees de lrsquoIMSVBG

Le Systegraveme de gestion des informations sur la violence baseacutee sur le genre (IMSVBG) lanceacute en 2007 par lrsquoIRC le FNUAP et le HCR collecte des informations anonymes sur la deacutemographie les types de violences et les deacutetails de lrsquoincident26 et suivre les orientations faites pour les survivants ayant recours aux pres-tataires de services sur la VBG Ces donneacutees collecteacutees au Burundi et en Eacutethiopie de 2012 agrave 2013 eacutetaient deacutesagreacutegeacutees pour le handicap et analyseacutees pour documenter les tendances de violence chez les survivants handicapeacutes compleacutetant les reacutesultats qualitatifs issus des groupes de discussion et entretiens individuels LrsquoIMSVBG en Jordanie et au Caucase du Nord nrsquoeacutetait pas opeacuterationnel au cours de cette peacuteriode et de fait aucun ensemble de donneacutees compareacutees nrsquoeacutetait disponible pour analyse au cours de cette phase du projet pour ces pays

Le handicap eacutetait identifieacute soit par les survivants eux-mecircmes soit par les professionnels de la VBG au cours de leur consultation avec le survivant27 Le nombre de survivants handicapeacutes ayant pris attache avec lrsquoIRC au Burundi et en Eacutethiopie eacutetait infime De fait il eacutetait difficile de tirer des conclusions plus globales agrave partir de ces donneacutees Les donneacutees contenues dans ce rapport comprennent uniquement des informations provenant des survi-vants qui ont consenti agrave partager leurs informations agreacutegeacutees Elles concernent les cas rapporteacutes et ne sont aucunement repreacutesentatives de lrsquoincidence totale ou la preacutevalence des VBG au Burundi et en Eacutethiopie

Analyse des donneacutees

Une analyse preacuteliminaire des donneacutees a eacuteteacute reacutealiseacutee au niveau national au cours des visites de terrain en 2013 pour deacutefinir les activiteacutes pilotes approprieacutees pour la mise en œuvre Elle a eacuteteacute suivie drsquoune analyse de donneacutees plus complegravete en 2014 qui a porteacute sur les thegravemes communs agrave diffeacuterents pays et contextes Le codage theacutematique des discussions de groupe et notes

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drsquointerview provenant du Burundi drsquoEacutethiopie et de Jordanie a eacuteteacute entrepris par deux codeurs et analyseacute sur la base des questions de recherche via le logiciel NVivo Les moyens eacutetaient calculeacutes par groupe et nombre de participants afin de reacuteduire les erreurs qui deacutecouleraient du recours agrave diffeacuterentes tailles drsquoeacutechantillons entre les trois pays La discussion de groupes et les notes drsquointerview nrsquoeacutetaient pas disponibles pour la Caucase du Nord ougrave les partenaires locaux ont conduit lrsquoeacutevaluation et eacutetaient par conseacutequent exclus du codage theacutematique Les donneacutees de lrsquoIMSVBG de 2012 et 2013 au Burundi et en Eacutethiopie eacutetaient analyseacutees au moyen de STATA pour identifier des thegravemes parallegraveles dans les donneacutees quantitatives et pour localiser des relations importantes et la variation entre des variables et au sein de sous-cateacutegories de variables28

Phase 2 Activiteacutes visant agrave renforcer lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG dans les pays pilotes (septembre 2013 - octobre 2014)

La deuxiegraveme phase du projet eacutetait focaliseacutee sur la mise en œuvre des activiteacutes pilotes visant agrave promouvoir lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion des activiteacutes de preacutevention et de reacuteponse aux VBG

Actions pilotes et programmes nationaux de WPE

Chaque programme WPE de lrsquoIRC eacutetait soutenu pour conce-voir et mettre en œuvre des actions pilotes sur la base des informations et suggestions collecteacutees chez les personnes handicapeacutees et les individus responsables au sein de groupes de discussion et lors des entretiens En ce qui concerne les programmes WPE ils eacutetaient axeacutes particuliegraverement sur les besoins des femmes et des filles handicapeacutees et ceux des femmes en tant qursquoindividus responsables Les hommes et les garccedilons handicapeacutes et les individus responsables toute-fois eacutetaient inclus dans les activiteacutes communautaires sur la VBG Les partenaires drsquoautres acteurs humanitaires et leaders communautaires eacutetaient eacutegalement impliqueacutes dans ce processus dans certains pays agrave travers des ateliers de planifi-cation des actions Les eacutequipes de WPE de lrsquoIRC ont ensuite mis en œuvre ces actions sur une peacuteriode pilote de 12 mois dans le projet

Outils et ressources pour professionnels de la VBG

Au cours de cette deuxiegraveme phase du projet lrsquoIRC et la WRC ont eacutelaboreacute des projets drsquooutils pour aider agrave promou-voir lrsquoinclusion du handicap dans les activiteacutes du programme sur la VBG et pour renforcer la capaciteacute et les aptitudes du personnel du programme VBG agrave assurer une gestion de cas approprieacutee centreacutee sur le survivant aux personnes handi-capeacutees Ces outils et ressources eacutetaient partageacutees avec les programmes nationaux agrave des fins de test et de feedback En outre les outils seacutelectionneacutes eacutetaient adapteacutes pour les profes-sionnels de la VBG provenant drsquoautres organisations et sont disponibles dans Trousse agrave outils pour professionnels de la VBG sur httpwrcmsdisability_GBV or wwwgbvre-spondersorg

Phase 3 Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG (septembre - novembre 2014)

Au cours de la troisiegraveme phase du projet le Programme handicap de la WRC a animeacute lrsquoeacutevaluation participative avec lrsquoIRC Programmes et partenaires nationaux WPE Lrsquoeacutevaluation visait agrave identifier

Personnel du programme WPE menant des activiteacutes de groupe avec des adolescentes et des adolescents handica-peacutes et leurs individus responsables mdash Jordaniecopy IRC Jordanie

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bull Reacutesultats mdash Changements dans la capaciteacute des profession-nels de la VBG agrave inclure les personnes handicapeacutees et les individus responsables dans leur travail les facteurs qui ont contribueacute agrave des changements positifs (facilitateurs) et les eacutecueils (barriegraveres) actuels

bull Reacutesultats mdash Changements dans lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables dans les activiteacutes preacutevention et de reacuteponse aux VBG les facteurs qui ont contribueacute agrave des changements positifs (facilitateurs) et les eacutecueils (barriegraveres) actuels

Une approche participative a eacuteteacute choisie pour engager les inter-venants et beacuteneacuteficiaires dans le processus drsquoeacutevaluation en tant que partenaires non seulement dans la collecte de donneacutees mais eacutegalement dans la deacutetermination du type de change-ment qui importe le plus Les approches participatives visaient eacutegalement agrave faciliter un processus drsquoapprentissage baseacute sur la reacuteflexion en cours entre les beacuteneacuteficiaires (aussi bien les personnes handicapeacutees et professionnels de la VBG) et pour promouvoir la collaboration entre les intervenants au-delagrave de la dureacutee de vie du projet Lrsquoeacutevaluation a offert lrsquoopportuniteacute agrave ces intervenants de reacutefleacutechir ensemble sur lrsquoeacutevolution du projet de geacuteneacuterer les leccedilons apprises et de planifier les prioriteacutes futures

pour lrsquoinclusion du handicap dans leurs programmes perti-nents29

La meacutethodologie de lrsquoeacutevaluation participative comprenait

i la collecte drsquolaquo expeacuteriences du changement raquo30 provenant de personnes handicapeacutees drsquoindividus responsables et de leaders communautaires impliqueacutes dans le projet util-isant le contage verbal le dessin et la photo-interview

ii un exercice drsquoauto-eacutevaluation participative avec les profes-sionnels de la VBG 31 et

iii un Atelier drsquointervenants32 pour partager les expeacuteri-ences de reacuteussite et les deacutefis discuter des facteurs qui ont contribueacute aux succegraves et identifier les prioriteacutes de la collaboration actuelle

Plus de 150 personnes handicapeacutees (57 femmes et 31 hommes) et individus responsables (50 femmes et 21 hommes) ont participeacute au processus drsquoeacutevaluation en Eacutethi-opie au Burundi en Jordanie et au Caucase du Nord parmi lesquels 56 pour cent eacutetaient handicapeacutees 65 pour cent eacutetaient des femmes et filles et un tiers eacutetaient acircgeacutees de moins de 24 ans La majoriteacute des personnes handicapeacutees participant agrave lrsquoeacutevaluation avaient un handicap physique et auditif

Activiteacute participative avec des professionnels de la VBG mdash Burundi copy Elizabeth SherwoodWRC

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Voir Annexe 1 Tableau B (p 40) pour un reacutesumeacute des interv-enants et beacuteneacuteficiaires engageacutes dans lrsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilote et Annexe 2 Reacutesumeacute des recom-mandations issues des ateliers des intervenants (p 41)

Analyse des risques et consentement

Les principes drsquointeacutegration de la protection eacutetaient utiliseacutes pour entreprendre une analyse des risques et pour planifier des strateacute-gies drsquoatteacutenuation approprieacutees dans chaque pays Lrsquointeacutegration de la protection est laquo le processus agrave travers lequel les principes de droits de lrsquohomme y compris la non-discrimination lrsquoaccegraves reacuteel la sucircreteacute et la digniteacute sont reconnus et reacutealiseacutes dans la concep-tion et la mise en œuvre des programmes raquo33 Le personnel WPE eacutetait preacutesent agrave chaque activiteacute pour fournir des informations sur les services disponibles et pour initier les orientations pour les personnes ayant besoin de soutien suppleacutementaire Les programmes et partenaires de WPE sont resteacutes en activiteacute dans tous les quatre pays tout au long et agrave la fin du projet facilitant ainsi lrsquoidentification et le suivi de tout reacutesultat neacutegatif inattendu issu des activiteacutes du projet

La participation agrave toutes les activiteacutes eacutetait volontaire et le consentement eacuteclaireacute eacutetait obtenu de personnes handicapeacutees drsquoindividus responsables et drsquoautres intervenants qui eacutetaient disposeacute agrave participer Les adultes (plus de 18 ans) ont donneacute un consentement global apregraves un briefing sur chaque activiteacute Pour les participants inteacuteresseacutes acircgeacutes de moins de 18 ans (par exemple les adolescentes) le consentement verbal eacutetait eacutegale-ment demandeacute agrave leur parent ou tuteur Il eacutetait demandeacute agrave certains adultes ayant des handicaps intellectuels drsquoinviter un individu responsable de confiance un membre de la famille ou ami de leur choix agrave participer avec eux au processus de consentement etou des activiteacutes reacuteelles Le consentement eacutecrit a eacuteteacute obtenu de tous les individus qui sont identifiables agrave travers des photos et des expeacuteriences personnelles dans ce rapport

Phase 1 Eacutevaluation initiale des programmes de VBG dans les pays pilotes

Plusieurs problegravemes-cleacutes ont eacuteteacute poseacutes au cours de lrsquoeacutevaluation initiale et doivent ecirctre pris en compte lors de la conception ou lrsquoadaptation des programmes sur la VBG afin drsquoinclure des personnes handicapeacutees et individus responsables Il srsquoagit entre autres des reacutesultats sur les types de VBG subies par les femmes et les filles handicapeacutees ainsi que les violences subies par les hommes et les garccedilons handicapeacutes les facteurs qui contribuent agrave cette violence et les barriegraveres auxquelles font face les personnes handicapeacutees dans lrsquoaccegraves aux programmes et services relatifs agrave la VBG dans les contextes humanitaires Les reacutesultats de cette section sont tireacutes de lrsquoanalyse des donneacutees en provenance de Jordanie du Burundi et drsquoEacutethiopie

Violence subie par les personnes handicapeacutees et les individus responsables

Les personnes handicapeacutees les individus responsables et leaders communautaires sur les sites du projet au Burundi en Eacutethiopie et en Jordanie ont rapporteacute que les personnes handi-capeacutees subissaient des VBG au sein de leurs communauteacutes en deacuteplacement et que les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin eacutetaient perccedilus comme les plus exposeacutees Les donneacutees en provenance drsquoEacutethiopie et du Burundi indiquaient qursquoenviron 6 pour cent des survivants rapportant des VBG agrave lrsquoIRC ont un handicap34 Le type de plus courant de VBG rapporteacute dans les discus-sions de groupe dans tous les pays eacutetait la violence sexuelle y compris le viol et les agressions sexuelles suivie de la violence eacutemotionnelle et lrsquoexploitation De la mecircme maniegravere les donneacutees de lrsquoIMSVBG en provenance drsquoEacutethiopie ou du Burundi indiquent que le type le plus courant de VBG pour lequel les personnes handicapeacutees recherchaient lrsquoassistance de lrsquoIRC (hommes et femmes confondus) eacutetait le viol (51 pour cent des survivants handicapeacutes qui se sont prononceacutes35) suivi des violences psychologiqueseacutemotionnelles (27 pour cent des survivant handicapeacutes qui se sont prononceacutes36) Parmi les survivants handicapeacutes rapportant tout type de VBG agrave lrsquoIRC les donneacutees de lrsquoIMSVBG indiquaient que lrsquoauteur preacutesumeacute le plus courant eacutetait un partenaire intime ou un ex-partenaire agrave 36 pour cent37 suivi des eacutetrangers agrave 27 pour cent38

VBG contre les femmes et les filles

Les donneacutees relatives agrave lrsquoIMSVBG collecteacutees au Burundi et

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en Eacutethiopie indiquent que 83 pour cent des survivants handi-capeacutes ayant recours aux services de lrsquoIRC sont des femmes39

Violence sexuelle

Les violences sexuelles ont eacuteteacute signaleacutees dans tous les pays le viol eacutetant le plus souvent examineacute au Burundi pays dans lequel des femmes ont deacuteclareacute avoir eacuteteacute victimes drsquoabus sexuels sur une base reacuteguliegravere abus perpeacutetreacutes par de nombreux auteurs40 Dans les trois pays les participants au groupe de discussion sont drsquoavis que les femmes et les filles ayant un handicap intellectuel sont plus exposeacutees aux violences sexuelles suivies des personnes handicapeacutees physiques et mentales Les participants ont releveacute que le viol commis sur les femmes et filles handicapeacutees mentales et intellectuelles est souvent identifieacute par la famille ou le prestataire de services uniquement lorsque la victime tombe enceinte eacutegalement que de nombreuses survivantes au viol peuvent porter les enfants des auteurs de la violence sans jamais deacutevoiler cette violence

laquo Les femmes et les filles sont les plus vulneacuterables agrave la violence sexuelle mais dans de nombreux cas ne veulent pas en parler De nombreuses femmes ceacutelibataires ont des enfants chaque anneacutee mais ne reacutevegravelent jamais lrsquoidentiteacute du pegravere raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes camp de Bwagiriza Burundi)

Les abus sexuels perpeacutetreacutes par des eacutetrangers contre des adolescents handicapeacutes intellectuels ont eacuteteacute signaleacutes en Jordanie (filles et garccedilons) ce qui pousse certains individus responsables de jeunes personnes handicapeacutees agrave les enfermer agrave la maison afin de les proteacuteger contre de nouvelles violences

laquo Sa fille est tregraves active et aime sortir mecircme lorsqursquoil fait nuit Une nuit elle srsquoest rendue chez des voisins et agrave son retour elle semblait diffeacuterente Elle lui a demandeacute ce qui srsquoeacutetait passeacute et elle a expliqueacute que certains garccedilons lui avaient enleveacute ses sous-vecirctements raquo

(Teacutemoignage de la megravere drsquoune adolescente atteinte du syndrome de Down au cours drsquoune discussion de groupe dans le camp de reacutefugieacutes de Zaatari en Jordanie)

Le type le plus courant de violence sexuelle signaleacute dans les centres urbains en Jordanie eacutetait le harcegravelement et lrsquoexploitation sexuels commis par les hommes de la commu-nauteacute qui ciblaient les femmes des hommes handicapeacutes lorsqursquoelles se promenaient dans la communauteacute sans ecirctre accompagneacutees par un homme car il nrsquoeacutetait pas admis qursquoune

femme sorte seule

laquo Un jour alors que je rentrais de chez mon fregravere Un taxi srsquoest arrecircteacute et jrsquoai poseacute la question suivante savez-vous ougrave je peux obtenir un precirct drsquoargent Lrsquohomme a reacutepondu vient avec moi et nous nous occuperons de toi Jrsquoeacutetais apeureacutee agrave lrsquoideacutee qursquoil me transporte raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin agrave Mafraq Jordanie)

Violence infligeacutee par le partenaire intime

Il est de notorieacuteteacute publique que la violence infligeacutee par le partenaire intime (VPI) est le type le plus courant de VBG auquel les femmes font face et un taux plus eacuteleveacute a eacuteteacute releveacute chez les femmes handicapeacutees par rapport aux femmes non-handicapeacutees41 Les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin au Burundi et en Jordanie ont teacutemoigneacute ecirctre victimes de violence sexuelle physique et psychologique infligeacutee par leurs partenaires intimes

Les femmes handicapeacutees au Burundi ont deacuteclareacute que leurs partenaires ne les laquo valorisent raquo pas autant que les femmes non handicapeacutees et sont moins susceptibles de les consi-deacuterer comme des partenaires eacuteventuelles et convenables pour le mariage Les hommes handicapeacutes ont corroboreacute ce point de vue dans leurs groupes de discussion en indiquant une preacutefeacuterence pour une femme sans handicap Les femmes et les hommes ont deacuteclareacute que les femmes handicapeacutees sont constamment victimes de viol dans leurs relations

laquo Pour une femme handicapeacutee il est encore plus difficile de trouver le mariage Les hommes ne veulent pas lrsquoeacutepouser mais cherchent plutocirct agrave profiter drsquoelle (laquo se soulager raquo) et elle ne peut pas se deacutefendre Et lorsqursquoelle a perdu sa virginiteacute ils veulent encore moins lrsquoeacutepouser raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes Bujumbura Burundi)

Les femmes handicapeacutees marieacutees ont fait eacutetat de ce que leurs maris les empecircchaient de participer aux activiteacutes familiales pour eacuteviter la honte et lrsquoembarras Elles ont eacutegalement signaleacute que leurs eacutepoux ont souvent des relations extra-conjugales ce qui est non seulement une source drsquolaquo humiliation raquo mais elles avaient eacutegalement peur des eacuteventuelles conseacutequences pour la santeacute car elles se sentaient incapables de proposer des rapports sexuels proteacutegeacutes agrave leurs partenaires

laquo Vous ne pouvez pas lui refuser votre corps

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quand il revient vers vous pourtant il peut avoir contracteacute des maladies raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Exploitation sexuelle

Certaines femmes ont deacutecrit lrsquoexpeacuterience de lrsquoextrecircme pauvreteacute qui augmente leur risque drsquoexploitation sexuelle dans les futures relations etou activiteacutes sexuelles de survie Les femmes handicapeacutees ont deacuteclareacute ecirctre preacuteoccupeacutees par le risque eacutegalement couru par leurs enfants face agrave ce type de violence une femme du Bujumbura explique comment sa fille srsquoest depuis lors livreacutee agrave la prostitution pour soutenir la famille

laquo Une femme handicapeacutee sera abandonneacutee par son mari apregraves avoir donneacute naissance agrave un enfant Elles font lrsquoobjet de discrimination dans toute activiteacute mdash vous ne valez rien Lorsque les hommes leur proposent des rapports sexuelles elles acceptent parce qursquoelles ont besoin drsquoargent pour nourrir leurs enfants raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les survivantes handicapeacutees et les individus de sexe feacuteminin responsables des survivantes Bujumbura Burundi)

Les hommes et les femmes handicapeacutes installeacutes dans des camps ont deacuteclareacute qursquoils paient des gens en numeacuteraire ou en nature pour les aider dans leurs activiteacutes et tacircches quotidi-ennes notamment lrsquoapprovisionnement en eau et la distribu-tion de la nourriture agrave leurs foyers Au Burundi cette situation affecte davantage les femmes que les hommes handicapeacutes En outre les travailleurs communautaires et sociaux en Eacutethiopie ont deacutecrit comment certaines femmes handicapeacutees qui ont besoin drsquoassistance dans les activiteacutes quotidiennes peuvent ecirctre forceacutees de srsquoengager dans des relations drsquoexploitation avec des individus qui leur proposent de les aider

laquo Ils profitent de notre vulneacuterabiliteacute eacuteconomique Parfois pour des tacircches dont nous ne pouvons nous acquitter nous-mecircmes [alors] nous donnons de lrsquoargent ou de la farine Par exemple aller chercher du bois de chauffe transporter les provisions agrave la maison reacuteparer nos maisons faire la lessive et recueillir de lrsquoeau Les femmes non-handicapeacutees peuvent elles-mecircmes srsquoacquitter de ces tacircches raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees mdash Musasa Burundi)

La violence baseacutee sur le genre contre les hommes et les garccedilons

Les donneacutees relatives agrave lrsquoIMSVBG collecteacutees au Burundi et en Eacutethiopie indiquent qursquoil y a proportionnellement plus drsquohommes parmi les survivants handicapeacutes (17 pour cent de survivants handicapeacutes eacutetaient des hommes) par rapport aux survivants sans handicap (5 pour cent eacutetaient des hommes)42

Violence sexuelle

Les participants en Jordanie (milieux urbains et camps) et au Burundi (milieux urbains) ont eacutegalement mentionneacute la violence sexuelle y compris le viol perpeacutetreacute contre les hommes et les garccedilons handicapeacutes mais agrave une eacutechelle beaucoup moins importante que chez les femmes et les filles Les participants au groupe de discussion sont drsquoavis que les hommes et les garccedilons handicapeacutes intellectuels eacutetaient plus exposeacutes agrave la violence sexuelle Au Burundi certains participants pensent que ce groupe de personnes est peut ecirctre cibleacute par des auteurs qui croient aux mythes selon lesquels ils seront gueacuteris de maladie ou pourront nager dans lrsquoopulence en ayant des rapports sexuels avec des garccedilons

laquo Selon une croyance ancreacutee dans les mœurs ils pratiquent la sodomie pour gueacuterir des maladies comme le VIH ou pour devenir riche Crsquoest cette raison qui motive les hommes agrave violer les garccedilons Les garccedilons souffrant de troubles mentaux sont plus exposeacutes que les garccedilons non-handicapeacutes car ils croient tout ce qursquoon leur dit raquo

(Individu responsable drsquoun survivant de sexe masculin au Burundi)

Violence eacutemotionnelle et psychologique

Les hommes handicapeacutes ont signaleacute des violences eacutemotion-nelles et psychologiques perpeacutetreacutees par des membres de la famille et de la communauteacute agrave cause de leur position de laquo faible raquo laquo deacutependant raquo et parce qursquoils sont incapables de mener un train de vie en rapport avec les normes conventionnelles de la masculiniteacute Par exemple des participants agrave un groupe de discussion en Jordanie ont indiqueacute que les hommes handic-apeacutes sont appeleacutes laquo demi-homme raquo par drsquoautres hommes de la communauteacute Au Burundi et en Jordanie les hommes handic-apeacutes ont deacuteclareacute avoir eacuteteacute ridiculiseacutes parce qursquoils eacutetaient inca-pables en raison de leur handicap de travailler et de subvenir aux besoins de leur famille Lrsquoincapaciteacute drsquoobtenir un emploi reacutemuneacutereacute (un deacutefi agrave relever par les hommes et les femmes dans des environnements humanitaires et souvent exacerbeacute pour les personnes handicapeacutees) a pousseacute les membres de la famille et de la communauteacute agrave penser que ces hommes nrsquoont

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laquo pas de valeur raquo Les hommes handicapeacutes eacuteprouvaient un sentiment de honte et drsquohumiliation agrave la suite de ces attitudes manifesteacutees agrave leur eacutegard

laquo Ils ne jouent aucun autre rocircle Ils sont meacutepriseacutes srsquoils sont incapables de travailler Lorsque vous ecirctes handicapeacute dans une famille vous nrsquoecirctes pas consideacutereacute comme une personne dans cette famille raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes camp de reacutefugieacutes de Kinama Burundi)

Les participants au Burundi ont eacutegalement signaleacute que les hommes handicapeacutes sont confronteacutes agrave la violence eacutemotion-nelle parce qursquoils sont consideacutereacutes comme des partenaires inapproprieacutes pour le mariage et pour une relation par les membres de leur propre famille et les membres de la famille de leurs partenaires

laquo Par exemple si un homme est handicapeacute et souhaite eacutepouser une fille non handicapeacutee mdash la famille ne va pas lrsquoaccepter et le couple sera marginaliseacute raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin camp de reacutefugieacutes de Kinama Burundi)

Ce type de violence contre les hommes et les garccedilons est preacutejudiciable mais est diffeacuterent du continuum de violence auquel les femmes et les filles font face dans les contextes humanitaires de conflit Ce type nrsquoexiste pas dans un systegraveme structurel de violence et drsquooppression et nrsquoest pas perpeacutetreacute au mecircme niveau que la violence faite aux femmes et aux filles

Autres formes de violence perpeacutetreacutees contre les personnes handicapeacutees

Les personnes handicapeacutees peuvent faire face agrave drsquoautres formes de violence dans des environnements humanitaires notamment en raison de la discrimination fondeacutee sur leur handicap ce qui peut srsquoassocier et se combiner agrave la discrimination baseacutee sur le genre43 Par exemple en Jordanie la violence eacutemotionnelle et physique perpeacutetreacutee par les individus responsables contre les personnes handicapeacutees a eacuteteacute signaleacutee et mecircme observeacutee dans certains groupes de discussion entre les individus respon-sables de sexe feacuteminin et les jeunes adultes handicapeacutes La violence verbale observeacutee a eacuteteacute en grande partie sur la base des attentes lieacutees au comportement de la personne handicapeacutee etou son rocircle en tant qursquohomme ou femme

Le refus de rendre service a souvent eacuteteacute mentionneacute comme une forme de violence contre les personnes handicapeacutees dans tous les pays et contextes Bien que les observations indiquent que la plupart de ces exemples sont susceptibles de constituer une discrimination baseacutee sur lrsquohandicap un nombre incalculable de remarques indique lrsquoaccegraves agrave lrsquoeacuteducation pour les enfants handicapeacutes (garccedilons et filles) dans les trois pays Ceci a des implications importantes sur la preacutevention de la VBG et sur la reacuteduction des risques eacutetant donneacute que les eacutecoles offrent un espace seacutecuriseacute de premier plan aux enfants et aux adolescents deacuteplaceacutes et constituent souvent un forum pour les activiteacutes lieacutees agrave la lutte contre la VBG et aux compeacute-tences de base Lrsquoeacuteducation augmente eacutegalement les opportu-niteacutes eacuteconomiques et sociales en favorisant lrsquoautonomisation des femmes et des filles et des autres groupes agrave risque leur permettant ainsi de surmonter lrsquooppression et les ineacutegaliteacutes44

Les participants agrave des discussions de groupe en Eacutethiopie et au Burundi ont eacutegalement mentionneacute que les hommes et les garccedilons ayant un handicap intellectuel peuvent ecirctre particuliegravere-ment exposeacutes agrave lrsquolaquo exploitation au travail raquo car ils ont la capaciteacute physique de srsquoacquitter des tacircches mais disposent de piegravetres compeacutetences en matiegravere de neacutegociation Ils sont capables drsquoeffectuer un nombre incalculable de tacircches dans un meacutenage ou de travaux dans la communauteacute sans pour autant beacuteneacuteficier de la mecircme reacutemuneacuteration que les personnes sans handicap

laquo Exploitation au travail Par exemple les personnes handicapeacutees mdash sont chargeacutees de puiser de lrsquoeau etc pour leur individu responsable Les hommes handicapeacutes intellectuels sont chargeacutes des corveacutees raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Enfin les participants ont eacutegalement signaleacute des taux eacuteleveacutes de violences physique et eacutemotionnelle perpeacutetreacutees par des membres de la communauteacute contre les hommes et les garccedilons handicapeacutes intellectuels en Jordanie par rapport agrave drsquoautres environnements Ainsi les hommes et les garccedilons handicapeacutes peuvent ecirctre exposeacutes agrave diffeacuterentes formes de violence dans de nouvelles zones dans lesquelles peu de meacutecanismes de protection ont eacuteteacute mis en place pour surveiller et faire face agrave cette situation

laquo Les gens sortent pour nous chercher Les gens mrsquoappellent retardeacute ils me frappent et me traitent de tous les noms Certaines personnes nous traitent de fou Lrsquoautre jour jrsquoai eacuteteacute attaqueacute par un gars qui srsquoest enfui dans une voiture Vous devez nous aider et les empecirccher de nous battre

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Donnez-nous la possibiliteacute de porter plainte et de nous occuper de ces gens raquo

(Homme handicapeacute intellectuel camp de reacutefugieacutes de Zaatari en Jordanie)

Principaux facteurs qui rendent les personnes handicapeacutees plus vulneacuterables agrave la VBG

Il existe des preuves qui soutiennent le principe selon lequel la VBG exerceacutee contre les personnes handicapeacutees dans les envi-ronnements humanitaires est intentionnelle systeacutematique et se produit dans un contexte de pouvoir et de controcircle Les causes premiegraveres de la VBG perpeacutetreacutee contre les personnes handica-peacutees restent lrsquoineacutegaliteacute du rapport de force entre les hommes et les femmes dans la communauteacute et au sein de ces groupes Le risque de VBG est cependant exacerbeacute dans les environne-ments humanitaires lorsqursquoil est associeacute aux ineacutegaliteacutes et agrave lrsquooppression lieacutees agrave un handicap en particulier chez les femmes et les filles Les facteurs suivants ont eacuteteacute identifieacutes comme des eacuteleacutements qui augmentent la vulneacuterabiliteacute des femmes des filles des garccedilons et des hommes ayant des types de handicaps diffeacuterents face agrave la VBG dans les environnements humanitaires

Rocircles sexosociaux en mutation

Les femmes et les hommes handicapeacutes et individus respon-sables de sexe feacuteminin sont plus exposeacutees agrave la VBG dans les environnements humanitaires en raison de la mutation des rocircles sexosociaux qui peut survenir dans un meacutenage et les steacutereacuteotypes de genre qui lrsquoaccompagne Cette dynamique est particuliegraverement eacutevidente dans les meacutenages et les communauteacutes au sein desquelles les personnes ont acquis de nouveaux handicaps Si un homme acquiert un nouvel handicap (par exemple agrave la suite de conflits) il peut srsquoaveacuterer neacutecessaire pour les membres de la famille de sexe feacuteminin de trouver un emploi hors de la maison pour remplacer lrsquohomme dans son rocircle de soutien de la famille Dans la mesure ougrave ceci ne constitue pas un comportement exceptionnel au sein de la famille ou de la communauteacute au sens large ces femmes peuvent ecirctre exposeacutees agrave la violence surtout si leur travail les oblige agrave se deacuteplacer seules dans la communauteacute

laquo Le mari va en principe deacutependre de la femme Srsquoil a besoin de payer quelque chose la femme doit aller travailler Il devient une charge suppleacutementaire pour la femme Les eacutepouses des hommes handicapeacutes sont plus exposeacutees car les personnes vont profiter drsquoelles Elle peut devenir une femme de meacutenage pour une autre famille ou devra rentrer la nuit Parfois le regard de la

socieacuteteacute sur ces femmes va changer parce que personne ne sait pourquoi elles sortent et cela nrsquoest pas normal dans la communauteacute Elle peut ecirctre stigmatiseacutee par la communauteacute raquo

(Homme handicapeacute participant agrave une discussion de groupe camp de Zaatari en Jordanie)

Les participants au groupe de discussion ont eacutegalement reacuteveacuteleacute que lorsque les hommes ont un handicap leurs eacutepouses et leurs enfants peuvent ecirctre exposeacutes agrave un risque accru de violence les auteurs pensent que les hommes handicapeacutes sont incapables de jouer leur rocircle traditionnel de laquo protecteur raquo

laquo Leurs enfants sont victimes de discrimination agrave lrsquoeacutecole et parfois sont battus parce que les autres enfants pensent que le pegravere ne viendra pas agrave lrsquoeacutecole pour les deacutefendre Ils perdent leur honneur et leur digniteacute en tant que chef de famille parce qursquoils ne peuvent pas subvenir aux besoins de la famille raquo

(Discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes camp de Bwagirizia Burundi)

Bien que ce cas ne soit pas speacutecifique aux environnements humanitaires les steacutereacuteotypes lieacutes au genre peuvent augmenter le risque de VPI chez les femmes et les filles handicapeacutees si elles ne reacutepondent pas aux attentes de leurs partenaires masculins en tant qursquoeacutepouses et megraveres convenables ce qui peut exacerber les ineacutegaliteacutes du rapport de force entre les sexes dans ces relations ce qui augmente la vulneacuterabiliteacute agrave la VBG Les hommes handicapeacutes et sans handicap ne sont guegravere inciteacutes agrave jouer drsquoautres rocircles tels que prendre soin des enfants il srsquoagit drsquoune tacircche sous-eacutevalueacutee dans la socieacuteteacute qui reacuteduit davantage leur statut parmi les hommes Lrsquointeraction complexe des normes socieacutetales et lrsquoespoir placeacutes sur les femmes et les hommes combineacutes agrave lrsquoeacutechec apparent des femmes handica-peacutees agrave remplir leurs rocircles dans un meacutenage les exposent agrave un risque eacuteleveacute de violence physique de la part de leurs partenaires masculins

laquo Les femmes handicapeacutees sont meacutepriseacutees parce qursquoelles ne peuvent pas travailler comme les personnes sans handicap mdash srsquoapprovisionner en eau et faire des repas Les eacutepoux doivent le faire et drsquoautres hommes les taquinent en disant laquo Pourquoi avez-vous eacutepouseacute cette handicapeacutee raquo ce qui peut causer la violence dans la famille entre mari et femme Quand le mari revient ivre agrave la maison il peut vous parler meacutechamment et commencer agrave vous battre mdash vous ne pouvez pas

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vous deacutefendre et il le sait raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

Stress familial

Le stress extrecircme veacutecu par les familles en peacuteriode de conflit et de deacuteplacement peut creacuteer des environnements ougrave la violence est plus susceptible drsquoecirctre perpeacutetreacutee exposant les personnes handicapeacutees qui deacutependent des individus respon-sables de la famille agrave un risque plus eacuteleveacute Par exemple les femmes et les filles handicapeacutees peuvent compter sur les membres de la famille pour les aider pour leurs soins quotidiens Cette deacutependance peut contribuer au stress et agrave lrsquoanxieacuteteacute au sein des membres de la famille ce qui conduit au ressentiment teacutemoigneacute envers les personnes handicapeacutees sous forme de violence eacutemotionnelle physique ou sous drsquoautres formes de violence

Impression quant aux aptitudes des personnes handicapeacutees

Le point de vue des membres de la communauteacute et les ideacutees erroneacutees sur les personnes handicapeacutees peuvent contribuer agrave leur vulneacuterabiliteacute face agrave la VBG Par exemple les auteurs de violence peuvent ecirctre plus susceptibles agrave prendre les personnes handicapeacutees pour cible srsquoils les considegraverent comme moins agrave mecircme de se deacutefendre par rapport aux personnes non handicapeacutees En fait certains eacutepisodes relateacutes par des femmes handicapeacutees dans les milieux urbains au Burundi deacutemontrent que les auteurs ciblent les personnes handicapeacutees physiques et au moment ougrave ils sont incapables de se deacutefendre ou mecircme drsquoidentifier lrsquoauteur

laquo Ma maladie survient parfois[ mdash Jrsquoai des laquo crises raquo mdash et les personnes profitent de moi pendant ces crises Crsquoest agrave ces moments que les hommes viennent me violer mdash je ne connais pas les pegraveres de mes enfants raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Lrsquoon suppose souvent que les personnes handicapeacutees mentales sont incapables drsquoapprendre les mecircmes concepts

ou de participer aux mecircmes activiteacutes que les autres et donc sont exclues des opportuniteacutes offertes pour en apprendre davantage sur la violence le sexe et les relations saines et deacutevelopper de nouvelles compeacutetences et renforcer les reacuteseaux des pairs De ce fait elles sont manipuleacutees et constituent plus facilement une cible pour les auteurs de viol drsquoabus et drsquoexploitation ou alors elles ont une aptitude limiteacutee dans la neacutegociation des rapports de force dans les relations intimes

Enfin les survivants handicapeacutes de la VBG peuvent ecirctre consi-deacutereacutes comme des informateurs peu fiables au sujet de leurs propres vies et expeacuteriences et donc leur parole ne peut ecirctre prise pour argent comptant lorsqursquoils signalent une violence Par conseacutequent les auteurs sont encore plus susceptibles de preacutevoir lrsquoimpuniteacute de leurs actions ce qui peut rendre les personnes handicapeacutees encore plus vulneacuterables agrave la violence

laquo Les personnes handicapeacutees mentales ou intellectuelles sont eacutegalement sujettes [agrave la VBG] Mecircme lorsqursquoelles sont victimes de violence sexuelle les gens pensent qursquoelles sont folles et ne les croient pas raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin camp de Zaatari Jordanie)

Discussions de groupe avec les adolescentes handicapeacutees mdash Burundicopy Elizabeth SherwoodWRC

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Perte du soutien de la communauteacute et des meacutecanismes de protection

La seacuteparation des familles et des voisins et lrsquoaffaiblissement ou lrsquoeacuteclatement des structures de soutien communautaire et des meacutecanismes traditionnels de protection ont eacuteteacute mis en eacutevidence chez les participants au projet eacutetant donneacute lrsquoaugmentation du risque de violence parmi les personnes handicapeacutees Ceci est particuliegraverement pertinent dans de nouvelles zones de deacuteplacement comme la Jordanie ougrave les individus et les familles nrsquoont pas encore eacutetabli des relations de confiance avec les autres habitants de la communauteacute ou renforceacute agrave nouveau leurs systegravemes de soutien Les partici-pants dans cet environnement ont expliqueacute les niveaux eacuteleveacutes de violence rencontreacutes dans la communauteacute et ont exprimeacute la preacuteoccupation selon laquelle les personnes handicapeacutees seraient viseacutees hors de la maison Cela a parfois conduit agrave des strateacutegies drsquoadaptation neacutegatives comme enfermer les personnes handicapeacutees intellectuelles dans leurs maisons De mecircme dans les milieux urbains au Burundi les parents ont signaleacute des cas isoleacutes survenus lorsqursquoils se sont fiers aux voisins et membres de la communauteacute auxquels ils eacutetaient peu habitueacutes pour les aider dans leur tacircche drsquoindividu responsable et ont deacutecouvert plus tard la perpeacutetration de lrsquoabus

laquo En Syrie tout le monde se connaissait et on prenait soin les uns des autres Ici nous sommes entoureacutes des gens venant drsquoautres villes Si quelque chose arrive agrave mon voisin cela mrsquoimporte peu raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin camp de Zaatari Jordanie)

Isolement social

Un manque de contact avec les reacuteseaux communautaires les amis et les prestataires de services augmente eacutegalement la vulneacuterabiliteacute face agrave la violence exerceacutee sur les personnes handi-capeacutees Les femmes handicapeacutees physiques isoleacutees dans leurs maisons en raison des obstacles physiques et environnemen-taux trouvent qursquoil est difficile de se deacuteplacer agrave lrsquoexteacuterieur de leur maison et de rencontrer drsquoautres personnes Les adoles-centes handicapeacutees sont exclues des reacuteseaux des pairs et de lrsquoeacuteducation ainsi que des activiteacutes lieacutees aux programmes baseacutes sur les atouts dont la promotion de la protection contre la VBG a eacuteteacute deacutemontreacutee Certaines personnes handicapeacutees en particu-lier celles ayant des handicaps intellectuel et mental peuvent ecirctre cacheacutees par les membres de la famille laquo au point ougrave les

voisins ignorent jusqursquoagrave leur existence raquo Un manque de soutien de la communauteacute et de relation peut ecirctre agrave lrsquoorigine du manque drsquoinformation et de compeacutetences dont elles ont besoin ou alors ces personnes ont des gens en qui elles se confient lorsqursquoelles sont victimes de violence

laquo Quand nous sommes handicapeacutes mecircme nos amis nous eacutevitent Nous sommes abandonneacutes comme si nous avions perdu toute valeur Seule ma famille me soutient mdash tous mes amis se sont eacuteloigneacutes de moi raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Lrsquoisolement augmente aussi la vulneacuterabiliteacute des individus responsables de sexe feacuteminin qui sont incapables de quitter leurs maisons de geacuteneacuterer des revenus ou drsquoassister agrave des eacuteveacutenements et activiteacutes communautaires avec drsquoautres femmes Dans la plupart des cas ces personnes sont les eacutepouses et les megraveres drsquoenfants et drsquoadultes avec un handicap plus grave Toutefois dans certains cas elles peuvent eacutegale-ment se faire aider par les adolescentes qui joueront le rocircle drsquoindividu responsable secondaire reacuteduisant ainsi les chances de ces derniegraveres agrave acceacuteder agrave lrsquoeacuteducation et agrave drsquoautres services dans la communauteacute

Pauvreteacute et manque de revenu

La pauvreteacute a eacuteteacute preacutesenteacutee comme un facteur de vulneacuterabiliteacute en particulier pour les femmes handicapeacutees dans les meacutenages dirigeacutes par des femmes Lrsquoextrecircme pauvreteacute et le manque de ressources pour reacutepondre agrave leurs besoins les plus eacuteleacutemen-taires augmentent le risque pour les femmes et les filles handi-capeacutees et les membres de la famille de sexe feacuteminin drsquoecirctre maltraiteacutees et exploiteacutees ou ont recours aux activiteacutes sexuelles de survie et agrave la prostitution

laquo Certains de mes enfants sont en acircge drsquoaller agrave lrsquoeacutecole mais je nrsquoen ai pas les moyens Je dois demander aux hommes drsquoacheter mecircme du sucre pour le theacute et pour cette raison ils peuvent faire de moi ce qursquoils veulent Mes enfants ne peuvent mecircme pas avoir de livres pour lrsquoeacutecole raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Obstacles lieacutes agrave lrsquoenvironnement

Les obstacles lieacutes agrave lrsquoenvironnement y compris le transport insuffisant dans tous les contextes srsquoajoutent agrave lrsquoisolement mais signifient eacutegalement que les personnes handicapeacutees doivent pouvoir compter sur drsquoautres membres de la commu-

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nauteacute pour acceacuteder agrave des services et agrave lrsquoassistance y compris la distribution de vivres et drsquoarticles non alimentaires Cela accroicirct leur vulneacuterabiliteacute agrave lrsquoexploitation et aux abus et limite leur accegraves aux services de reacuteponse en matiegravere de VBG de maniegravere confidentielle

Obstacles agrave lrsquoaccegraves aux services et aux programmes relatifs agrave la VBG

Les donneacutees relatives au Burundi et agrave lrsquoEacutethiopie montrent qursquoenviron 32 des survivantes handicapeacutees qui ont signaleacute des cas de violence agrave lrsquoIRC lrsquoont fait dans les trois jours suivant lrsquoincident comparativement agrave 44 pour les survivantes sans handicap45 Quarante et un pour cent des survivantes handi-capeacutees ont attendu plus drsquoun mois pour signaler les cas de violence46 Drsquoautres mesures doivent ecirctre prises pour eacuteliminer les obstacles et faciliter lrsquoaccegraves aux services et programmes relatifs agrave la VBG pour toutes les survivantes y compris et surtout pour les personnes handicapeacutees

Les obstacles agrave lrsquoaccegraves aux programmes et activiteacutes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire et identifieacutes par les personnes handicapeacutees et les individus responsables comprennent les barriegraveres psychologiques physiques communicationnelles et autres Les barriegraveres psychologiques constituaient les obstacles les plus freacutequemment citeacutes pour les survivantes agrave la VBG souffrant de handicap alors que les barriegraveres physiques ont eacuteteacute plus freacutequemment mention-neacutees dans le cadre des activiteacutes de preacutevention notamment la sensibilisation communautaire la geacuteneacuteration de revenus et les activiteacutes meneacutees aux centres de promotion de la femme

Les barriegraveres psychologiques

La discrimination et la stigmatisation par les membres de la famille les prestataires de services et la communauteacute dans son ensemble ont eacuteteacute les obstacles agrave lrsquoaccegraves aux services les plus freacutequemment citeacutes par les survivantes handicapeacutees Les participants ont signaleacute qursquoune stigmatisation suppleacutementaire rendait les personnes handicapeacutees reacuteticentes agrave lrsquoideacutee de deacutenoncer les cas de violence sexuelle mecircme aux prestataires de services qui supposent souvent qursquoelles ne courent aucun risque en raison de leur handicap

laquo Les membres de la famille les conduisent aux prestataires de services mais ceux-ci ne les traitent pas correctement mdash ils peuvent dire des choses du genre laquo Tu es handicapeacutee Comment as-tu pu ecirctre violeacutee et tomber enceinte raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les

travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux - camp de reacutefugieacutes de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Lrsquoon suppose souvent que les personnes ayant des deacutefi-ciences intellectuelles ou mentales ne comprennent pas ce qui leur est arriveacute Les participantes ont indiqueacute que les gens peuvent ne pas eacutecouter ou croire les personnes handicapeacutees en particulier quand les survivantes preacutesentent une deacuteficience mentale ou intellectuelle cette attitude reacuteduit agrave son tour leur accegraves aux services De nombreuses personnes handi-capeacutees mentales ou intellectuelles sont eacutegalement exclues des activiteacutes de sensibilisation sur la VBG car les parents les dirigeants communautaires et drsquoautres personnes suppo-sent qursquoelles ne courent pas de risques ou sont incapables drsquoapprendre de nouvelles choses Ces barriegraveres suppleacutemen-taires les empecircchent drsquoecirctre en seacutecuriteacute au sein des commu-nauteacutes drsquoidentifier correctement les cas de violence etou de demander de lrsquoaide aupregraves des personnes de confiance en cas de violence

Certaines survivantes handicapeacutees peuvent avoir besoin de soutien pour acceacuteder aux services mais craindront de signaler cette violence aux membres de la famille qui pour-raient deacutejagrave avoir des ideacutees neacutegatives sur le handicap Ainsi de nombreuses survivantes choisissent de ne pas signaler ces cas de violence ou de ne pas acceacuteder aux services si cela risque drsquoaccentuer leur marginalisation au sein de la famille et de la communauteacute Agrave Bujumbura certaines femmes handica-peacutees avaient si souvent subi la violence qursquoelles preacutefeacuteraient ne pas en parler mecircme agrave des membres de la famille pourvoyeurs drsquoappui

laquo Les familles ont tendance agrave la rejeter et agrave la deacutetester [une survivante] mdash elles ne la considegraverent pas vraiment comme une personne Elle vit avec un handicap et cette violence sexuelle va maintenant reacuteduire davantage sa valeur Elles vont la rejeter et penser qursquoelle est la cause de son propre malheur raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

La discrimination et les preacutejugeacutes posent eacutegalement des obsta-cles importants agrave la participation des personnes handicapeacutees dans les activiteacutes de preacutevention de la VBG et programmes connexes En Eacutethiopie les travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux ont indiqueacute que drsquoautres membres de la communauteacute ridiculisent les personnes souffrant de handicaps mentaux etou intellectuels lorsqursquoelles essaient de participer

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agrave des activiteacutes communautaires En raison de cette stigmatisa-tion les parents empecircchent parfois le personnel de parler agrave ces personnes lors des visites agrave domicile et de partager avec elles des informations sur les services disponibles

laquo Une personne handicapeacutee avait lrsquohabitude de prendre part agrave une discussion cafeacute mais la communauteacute lrsquoa rejeteacutee et elle a finalement cesseacute de venir Elle souffre drsquoun trouble mental et ne sait parfois pas de quoi elle parle Les participantes lrsquoont donc neacutegligeacutee raquo

(Travailleur communautaire - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les groupes de leadership communautaire y compris les associations de reacutefugieacutes et de femmes ont rarement des repreacutesentantes handicapeacutees les associations de personnes handicapeacutees le cas eacutecheacuteant sont souvent domineacutees par les hommes et peuvent activement exclure les handicapeacutees mentales et intellectuelles Ces organisations jouent souvent un rocircle central dans la communication de lrsquoinformation dans la communauteacute et peuvent mecircme deacutesigner des repreacutesent-ants pour participer agrave des formations et drsquoautres activiteacutes Par conseacutequent les personnes handicapeacutees mais plus particu-liegraverement les femmes et les filles handicapeacutees peuvent ecirctre moins susceptibles drsquoecirctre incluses dans ces activiteacutes

laquo Les personnes handicapeacutees ne sont geacuteneacuteralement pas consideacutereacutees La communauteacute ne trouve parfois pas qursquoelles peuvent prendre part agrave des formations et autres activiteacutes raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les dirigeants communautaires - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les barriegraveres physiques

Les barriegraveres physiques empecircchent les personnes handica-peacutees drsquoacceacuteder aux services et activiteacutes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire Les femmes handicapeacutees qui vivent dans les centres urbains et dans le camp de reacutefugieacutes du complexe tentaculaire de Zaatari en Jordanie ont indiqueacute que lrsquoabsence ou le coucirct eacuteleveacute des moyens de transport eacutetait un obstacle agrave lrsquoaccegraves aux centres de services sur la VBG ainsi qursquoagrave leur participation aux activiteacutes de sensibilisation et autres activiteacutes de preacutevention

laquo Les moyens de transport sont inexistants Par conseacutequent mecircme si vous savez ougrave se trouvent les services vous ne pouvez pas toujours y

arriver raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin mdash Bujumbura Burundi)

Dans tous les pays les individus responsables de sexe feacuteminin nrsquoont pas pu prendre part aux activiteacutes de sensibilisa-tion communautaire etou de promotion de la femme parce qursquoelles doivent rester agrave la maison et prendre soin de leur famille Elles participent moins freacutequemment aux reacuteunions communautaires et aux activiteacutes sociales et ne sont donc pas impliqueacutees dans les campagnes la SASA (une approche globale de preacutevention de la violence contre les femmes et les filles deacuteveloppeacutee par Raising Voices (wwwraisingvoicesorg)) et drsquoautres formes de sensibilisation

Les barriegraveres communicationnelles

Les barriegraveres communicationnelles ont eacuteteacute plus freacutequem-

laquo Je porte ma fille sur mon dos partout ougrave je vais Elle grandit mais elle reste encore une partie de moi raquo

(Individu responsable drsquoune fille handicapeacutee - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

copy Elizabeth SherwoodWRC

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ment mentionneacutees dans le cadre des activiteacutes de preacutevention communautaires Les personnes sourdes ont eacuteteacute deacutesigneacutees comme eacutetant les plus toucheacutees par ce type de barriegravere dans la mesure ougrave des interpregravetes en langue des signes sont rarement disponibles dans les camps de reacutefugieacutes et que de nombreuses personnes utilisent un langage des signes non conventionnel Certains agents de mobilisation commu-nautaire et le personnel travaillant sur la VBG ont tenteacute de communiquer avec les personnes sourdes au moyen drsquooutils SASA et des gestes simples mais cette proceacutedure nrsquoest pas toujours exeacutecuteacutee par lrsquoensemble du personnel Les profes-sionnels de la VBG ont eacutegalement eu du mal agrave communiquer efficacement avec les personnes souffrant de handicaps intellectuels et mentaux parce qursquoelles ne sont pas souvent inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes sur la VBG etou parce que les informations ne sont pas transmises dans des formats qursquoils peuvent comprendre Les participantes ont noteacute que les mateacuteriels de sensibilisation et drsquoeacuteducation repreacutesentaient rarement les personnes handicapeacutees et que les personnes handicapeacutees ne sont pas inteacutegreacutees dans les eacutequipes de sensibilisation et de mobilisation communautaire Une varieacuteteacute drsquoapproches de communication - notamment les messages simples les images les mises en scegravene et les jeux de rocircles qui incluent les personnes handicapeacutees - seraient plus efficaces pour impliquer les personnes handicapeacutees tout en sensibil-isant davantage la communauteacute des personnes handicapeacutees dans son ensemble

laquo En regardant lrsquoimage drsquoune personne handicapeacutee nous nous sentirons plus impliqueacutes avec les personnes normales Cela pousse eacutegalement les gens agrave comprendre que les personnes handicapeacutees doivent ecirctre impliqueacutees dans tout raquo

(Participante aux discussions de groupe avec des femmes handicapeacutees - camp de Bwagirizia Burundi)

Autres barriegraveres

Le manque de confidentialiteacute et la stigmatisation par les membres de la communauteacute qui en reacutesulte ont eacuteteacute souleveacutes comme eacutetant des problegravemes importants dans les contextes urbains et sur les camps au Burundi et en Eacutethiopie Les participantes ont signaleacute qursquoil est plus difficile de preacuteserver la confidentialiteacute quand une survivante est handicapeacutee car drsquoautres personnes lui sont peut-ecirctre venues en aide lors de lrsquoincident et que les nouvelles se reacutepandent souvent rapide-ment dans toute la communauteacute Elles peuvent avoir besoin de parler aux autres afin drsquoacceacuteder agrave des services et le personnel

du programme relatif agrave la VBG a eacutegalement mentionneacute le besoin drsquoimpliquer un plus large eacuteventail drsquoacteurs dans les processus de gestion de cas Par conseacutequent les survivantes handicapeacutees sont moins susceptibles drsquoacceacuteder aux services et agrave lrsquoassistance apregraves de tels incidents de violence en raison de problegravemes de confidentialiteacute et de la peur drsquoune stigmatisa-tion suppleacutementaire

laquo La communauteacute saura si une femme handicapeacutee a eacuteteacute violeacutee Il nrsquoy a pas de secrets dans le camp Les gens ont tendance agrave plus divulguer les informations lorsqursquoil srsquoagit de femmes handicapeacutees Elles doivent crier agrave lrsquoaide et tout le monde deacutecouvre ainsi ce qui leur est arriveacute raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

Les femmes et les filles handicapeacutees agrave Bujumbura au Burundi ont eacutegalement indiqueacute qursquoelles ne peuvent pas ecirctre reccedilues immeacutediatement lorsqursquoelles se preacutesentent aux services de santeacute apregraves un incident de violence sexuelle et il peut leur ecirctre demandeacute de revenir agrave un autre moment pour recevoir des services ou le service peut leur ecirctre refuseacute apregraves une longue proceacutedure administrative lieacutee agrave leur statut de reacutefugieacutees Les survivantes handicapeacutees peuvent rencontrer de plus grands problegravemes dans la mesure ougrave il peut ecirctre plus difficile pour elles de retourner agrave lrsquoeacutetablissement car elles peuvent avoir moins de ressources financiegraveres pour payer le transport et doivent compter sur lrsquoaide des autres pour se deacuteplacer

laquo Ils peuvent vous donner autre rendez-vous mdash et vous demander de revenir demain - mais cela pose problegraveme apregraves un viol parce que vous avez besoin de meacutedicaments Elle a passeacute toute la journeacutee et la nuit agrave lrsquohocircpital sans recevoir aucun service et le lendemain elle est alleacutee pour son test de deacutepistage du VIH raquo

(Groupe de discussion avec des femmes handicapeacutees mdash Bujumbura Burundi)

Dans lrsquoenvironnement humanitaire et autre les programmes relatifs agrave la VBG sont largement axeacutes sur les femmes et les filles car elles sont les plus exposeacutees agrave la violence baseacutee sur le genre Cependant les hommes et les garccedilons courent eacutegale-ment un risque de violence sexuelle en particulier en peacuteriode de conflit et de deacuteplacement Les professionnels de la VBG apportent un soutien aux survivants de sexe masculin avec et sans handicap mais ce fait nrsquoest pas toujours connu Dans le cadre de ce projet par exemple certains hommes handicapeacutes

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ne savaient pas ougrave obtenir un soutien en termes de gestion de cas srsquoils ont eacuteteacute victimes de violence sexuelle

laquo Elle [une survivante handicapeacutee] doit se rendre agrave lrsquoIRC pour obtenir de lrsquoaide Mais ougrave doivent se rendre les hommes handicapeacutes srsquoils sont violeacutes raquo

(Man with disabilities mdash Musasa refugee camp Burundi)

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Sur la base de lrsquoeacutevaluation et des recommandations de la Phase 1 faites par les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables les activiteacutes suivantes ont eacuteteacute conccedilues et testeacutees dans chacun des contextes du projet

Reacutesumeacute des actions pilotes mises en œuvre par les programmes WPE de lrsquoIRC

Pays Activiteacutes

Eacutethiopie Organisation de laquo discussions cafeacute raquo avec les femmes dans les foyers de personnes handicapeacutees afin que leurs individus responsables puissent acceacuteder agrave des informations sur la VBG et pour renforcer les reacuteseaux de pairs feacute-minins

Adaptation du mateacuteriel de mobilisation communautaire sur la preacutevention de la VBG (SASA) de maniegravere agrave deacutepeindre les personnes handicapeacutees comme faisant partie de la communauteacute dans son ensemble

Organisation de visites agrave domicile cibleacutees pour diffuser des informations sur la preacutevention de la VBG et donner des reacuteponses aux personnes handicapeacutees qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Organisation de sessions de formation sur la VBG et le handicap agrave lrsquointention des agents de mobilisation communautaire et des travailleurs sociaux

Modifications apporteacutees pour ameacuteliorer lrsquoaccessibiliteacute physique des bacirctiments communau-taires et des latrines dans le camp

Burundi Ciblage des Associations Villageoises drsquoEacutepargne et de Creacutedit pour les personnes handicapeacutees et

leurs individus responsables

Organisation drsquoactiviteacutes reacutecreacuteatives et professionnelles pour les personnes handicapeacutees et les individus responsables

Sensibilisation de la communauteacute sur les droits et lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees

Prioriteacute accordeacutee aux visites agrave domicile pour assurer une gestion plus complegravete des cas de VBG pour les personnes handicapeacutees agrave risque

Recrutement de femmes handicapeacutees comme agent de mobilisation communautaire pour les activiteacutes relatives agrave la VBG

Jordanie Inclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG interorganisations et dans la forma-tion sur la gestion des cas relatifs agrave la protection de lrsquoenfance

Animation drsquoun atelier drsquoune journeacutee sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de violence sexuelle et sexiste du sous-groupe interorganisations sur la violence sexuelle et sexiste

Pris en charge de lrsquoinclusion du handicap dans les messages et le mateacuteriel drsquoune campagne en cours sur la preacutevention de la violence et dans le mateacuteriel relatif aux services de lrsquoIRC

Organisation de discussions de groupe avec les individus responsables de sexe feacuteminin souffrant de handicap

La campagne laquo Amani raquo en Jordanie a fourni des messages cleacutes aux communauteacutes aux enfants et aux parents sur le moyen de mieux proteacuteger les enfants et les adultes contre les atteintes et divers types de violence notamment la violence sexuelle et sexiste httpdataunhcrorgsyrian-refugeesdownloadphpid=5558

Phase 2 Activiteacutes visant agrave ameacuteliorer lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG dans les pays pilotes

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Reacutesumeacute des actions pilotes mises en œuvre par les programmes WPE de lrsquoIRC

Caucase du Nord

Feacutedeacuteration de Russie

Organisation drsquoune formation et drsquoateliers de planification drsquoaction sur le handicap et la violence baseacutee sur le genre pour les ONG feacuteminines y compris sur lrsquoimplication des jeunes filles handica-peacutees et le soutien de leurs parents et in-dividus responsables

Organisation drsquoune formation et drsquoun atelier de planification drsquoaction avec les femmes de la All-Russia So-ciety of Disabled People sur lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes visant les femmes et les filles

Conception drsquoun manuel pour les individus responsables drsquoenfants handicapeacutes qui fournit des informations sur les services et lrsquoassistance aux personnes handicapeacutees

Organisation drsquoun concert de sensibilisation communautaire au cours de laquelle les jeunes filles sourdes sont monteacutees en scegravene avec une chanteuse tcheacutetchegravene

Organisation drsquoeacuteveacutenements sociaux pour les filles avec et sans handicap pour renforcer les reacuteseaux de pairs

Discussion cafeacute Camp de reacutefugieacutes de MyrsquoAni Ethiopiecopy IRC Ethiopie

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Phase 3 Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Le processus drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays a permis drsquoidentifier 1) les changements des connaissances des attitudes et des pratiques des professionnels de la VBG agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du handicap et 2) des pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Renforcement des capaciteacutes des professionnels de la VBG sur lrsquoinclusion du handicap

Les professionnels de la VBG des quatre pays ont eacuteteacute consulteacutes lors de lrsquoeacutevaluation participative pour identifier les changements apporteacutes agrave leurs connaissances leurs attitudes et leurs pratiques au sujet de lrsquoinclusion du handicap dans leurs programmes et activiteacutes au cours du projet Cette activiteacute a eacutegalement permis drsquoidentifier de nouvelles activiteacutes outils et ressources qui auraient agrave leur avis faciliteacute ces changements

Changements apporteacutes aux connaissances attitudes et pratiques

Bien que les connaissances les attitudes et les pratiques se recoupent et se complegravetent mutuellement les professionnels de la VBG ont plus freacutequemment rapporteacutes des changements dans leurs attitudes envers les personnes handicapeacutees au cours du projet Les professionnels ont signaleacute une accen-tuation de la reconnaissance de leur responsabiliteacute agrave atteindre tous les membres de la communauteacute et donc agrave adapter leurs programmes de maniegravere agrave les rendre accessibles et efficaces pour tous ce qui renforce la mise en œuvre drsquoune approche de programmation plus axeacutee sur les droits De nombreux professionnels ont avoueacute qursquoavant le projet ils supposaient que les personnes handicapeacutees nrsquoeacutetaient pas capables de participer agrave des activiteacutes relatives agrave la VBG en raison de leur handicap Apregraves le projet la plupart a deacuteclareacute reconnaicirctre que les personnes handicapeacutees ont des compeacutetences et des capaciteacutes neacutecessaires pour participer beacuteneacuteficier et faire de preacutecieuses contributions aux programmes Les professionnels ont eacutegalement deacuteclareacute qursquoils se consideacuteraient drsquoabord comme eacutetant mal eacutequipeacutes ou pas qualifieacutes pour fournir des services relatifs agrave la VBG aux personnes handicapeacutees et pensaient que leurs compeacutetences et leur formation ne suffiraient pas pour reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees Ils se sont souvent focaliseacutes sur la deacuteficience de la personne ou sur son eacutetat de santeacute (aussi connu sous le nom drsquoapproche

meacutedicale du handicap) et nrsquoont pas appliqueacute leurs compeacute-tences en matiegravere de protection et drsquoautonomisation pendant le processus de gestion de cas Apregraves le projet ces profes-sionnels ont deacuteclareacute qursquoils eacutetaient plus agrave lrsquoaise confiants et precircts agrave travailler avec les personnes handicapeacutees et qursquoils sont passeacutes drsquoune approche meacutedicale agrave une approche plus familiegravere et plus axeacutee sur le survivant

laquo Au deacutebut je pensais que je ne pouvais pas ecirctre utile agrave certaines personnes handicapeacutees parce que je nrsquoeacutetais pas meacutedecin que je ne pouvais pas ameacuteliorer leur condition que je ne pouvais pas les gueacuterir Mais alors lorsque jrsquoai pris du temps pour commencer agrave eacutecouter davantage jrsquoai compris qursquoelles ne demandaient pas ce type drsquoaide elles voulaient parler avaient besoin de soutien et aspiraient agrave plus de seacutecuriteacute Jrsquoai reacutealiseacute que je savais deacutejagrave comment venir en aide agrave ces personnes Avant je supposais que je ne pouvais pas et que discuter avec moi ne changerait rien agrave leur situation Jrsquoaurais ducirc eacutecouter un peu plus avant et crsquoest le cas maintenant Je prends drsquoabord le temps drsquoeacutecouter avant drsquoessayer de faire des plans et drsquoarranger les choses raquo

(Agent de mobilisation communautaire de lrsquoIRC - camp de Muyinga Burundi)

Certains professionnels ont eacutegalement signaleacute un changement drsquoattitude envers les individus responsables en particulier les megraveres drsquoenfants handicapeacutes qui ont leurs propres besoins mais qui font souvent passer les deacutesirs des autres notamment ceux des membres de leur famille souffrant de handicap avant leur propre bien-ecirctre psychosocial Les professionnels ont rapporteacute une plus grande reconnaissance des besoins de ce groupe et le rocircle essentiel qursquoils jouent dans la protection et lrsquoautonomisation des personnes handicapeacutees

laquo Ces personnes ont le droit de recevoir tous les services proposeacutes aux autres et il est de notre devoir drsquointeacutegrer [ces personnes] Il sera difficile pour elles de rester agrave la maison toutes seules Cela est eacutegalement important pour leurs familles et elles peuvent venir avec leurs filles Cette mesure est importante pour les megraveres drsquoenfants handicapeacutes car elles ont eacutegalement besoin drsquoun soutien psychologique raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Les professionnels de la VBG ont rapporteacute quatre principaux changements dans leurs pratiques agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du

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handicap au cours du projet Ces pratiques ont eacuteteacute eacutetroitement lieacutees au processus reacuteflectif du projet et aux activiteacutes pilotes mises en œuvre au cours de la Phase 2 du projet notamment

bull la tenue des consultations plus reacuteguliegraveres avec les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables afin de srsquoassurer que leurs besoins et leurs ideacutees sont pris en compte dans les deacutecisions lieacutees aux programmes et aux activiteacutes

bull la fourniture drsquoun soutien plus global et holistique aux survi-vantes handicapeacutees avec un accent sur les meacutethodes de communication efficaces et lrsquoeacutetablissement de la confiance

bull le deacuteveloppement drsquoactiviteacutes autour des points forts des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees

bull une implication plus active des membres de la famille et des voisins des personnes handicapeacutees dans la planification de la seacutecuriteacute

bull la surveillance du nombre de femmes de filles de garccedilons et drsquohommes handicapeacutes qui participent aux activiteacutes relatives agrave la VBG

laquo Nous ne pouvons pas eacutevaluer lrsquoactiviteacute nous-mecircmes Nous devons jauger nos performances agrave travers les gens qui prennent part agrave nos activiteacutes raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les professionnels de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Les professionnels de tous les pays ont eacutegalement deacuteclareacute avoir acquis de nouvelles connaissances qui ont ameacutelioreacute leur capaciteacute agrave inteacutegrer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail mais ils en ont parleacute moins freacutequemment que le changement drsquoattitudes et de pratiques Les exemples comprennent une meilleure compreacutehension des facteurs qui rendent les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables plus vulneacuterables agrave la VBG le rocircle des relations et des reacuteseaux sociaux dans la preacuteven-tion de la violence et lrsquoaccroissement des connaissances sur les strateacutegies de communication permettant de travailler avec des personnes preacutesentant diffeacuterents types de handicaps

laquo Nous travaillons sur les questions de VBG Je pensais donc plus agrave la faccedilon dont elles se sentent en tant que femmes et filles et comment elles se voient comparativement aux filles sans handicap Les filles handicapeacutees ont moins de possibiliteacutes que les filles sans handicap raquo

(Professionnel de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Activiteacutes outils et ressources qui ont favoriseacute le renforcement des capaciteacutes chez les professionnels de la VBG

Les professionnels de la VBG ont deacutecrit les opportuniteacutes drsquoapprentissage expeacuterientiel et reacuteflectif du projet comme eacutetant les facteurs les plus importants ayant contribueacute agrave renforcer leur capaciteacute agrave inteacutegrer efficacement lrsquoinclusion du handicap dans leur travail Il srsquoagissait notamment drsquointeractions directes avec les femmes et les filles handicapeacutees drsquooccasions de reacutefleacutechir sur leurs propres compeacutetences et du moyen de les appliquer dans leur travail avec ce groupe

Les professionnels de la VBG en Eacutethiopie en particulier les travailleurs sociaux et communautaires ont indiqueacute que les formations sur la VBG et le handicap les avaient effectivement aideacutes agrave ameacuteliorer leurs pratiques agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du handicap Dans les autres pays pilotes les professionnels ont signaleacute que les outils les aidant agrave consulter les personnes handicapeacutees y compris des directives sur la conduite des visites agrave domicile et des activiteacutes participatives qui traduisent la dynamique du pouvoir entre les femmes et les hommes et les personnes avec et sans handicap eacutetaient les plus utiles Les professionnels ont aussi mentionneacute que des outils fournissant des directives sur la communication avec les personnes preacutesentant diffeacuterents types de deacuteficiences et des outils permettant de deacutevelopper un mateacuteriel drsquoinformation drsquoeacuteducation et de communication accessible ont eacuteteacute utiles

Dans le Caucase du Nord les professionnels de la VBG ont indiqueacute que la focalisation sur un petit nombre drsquoactiviteacutes clairement deacutefinies visant agrave favoriser lrsquoinclusion a augmenteacute la probabiliteacute de succegraves et ce succegraves a stimuleacute leur confiance et leur volonteacute agrave inclure les femmes et les filles handicapeacutees dans les activiteacutes subseacutequentes

laquo Je nrsquoavais jamais penseacute que nous pourrions faire quelque chose dans un groupe mixte [filles avec et sans handicap] et maintenant je constate que cela est possible et acceptable et que les gens en ont besoin raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les professionnels de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Domaines exigeant un renforcement suppleacutementaire des capaciteacutes

Bien que des changements positifs dans lrsquoapproche de de travail des professionnels de la VBG avec les personnes handicapeacutees aient eacuteteacute signaleacutes lors de lrsquoeacutevaluation des lacunes persistantes ont eacuteteacute identifieacutees au niveau des capaciteacutes et une attention addi-

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tionnelle et continue doit ecirctre porteacutee agrave ce point

Tout drsquoabord quelques professionnels de la VBG et les pres-tataires ont continueacute agrave avoir des attitudes neacutegatives envers les personnes avec des handicapeacutees Par conseacutequent il est neacuteces-saire de promouvoir une reacuteflexion et une discussion continues avec les professionnels de la VBG afin de faire face et de reacutesoudre les malentendus et les preacutejugeacutes qui peuvent faire office drsquoobstacles agrave lrsquoaccegraves et agrave lrsquoinclusion des personnes handica-peacutees Les professionnels doivent reacutefleacutechir sur la faccedilon dont leurs propres attitudes peuvent influencer la mise en œuvre drsquoune approche centreacutee sur le survivant agrave lrsquoeacutegard des personnes handi-capeacutees agrave la possibiliteacute qursquoils donnent aux individus de contribuer agrave la prise de deacutecision et mecircme aux options drsquointerventions qursquoils peuvent examiner avec un survivant

Deuxiegravemement les gestionnaires de cas de VBG ont signaleacute qursquoils neacutecessitaient davantage drsquoindications sur les processus de consentement lorsqursquoils travaillent avec des survivants souf-frant drsquoune deacuteficience intellectuelle Dans de nombreux cas les gestionnaires de cas demandent aux individus responsables de donner le consentement et ne parviennent souvent pas agrave deacuteter-miner la capaciteacute de lrsquoindividu agrave donner son consentement Une note drsquoorientation sur lrsquoobtention du consentement des personnes handicapeacutees a eacuteteacute deacuteveloppeacutee dans le projet en reacuteponse agrave cette lacune Elle srsquoinspire du processus de consentement employeacute avec les personnes souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle dans le secteur de la santeacute dans les pays agrave revenu eacuteleveacute et est adapteacutee pour une approche de gestion de cas centreacutee sur le survivant

Enfin alors que de nombreux professionnels de la VBG qui ont pris part au projet ont reacuteussi agrave inclure les personnes ayant un handicap physique et des deacuteficiences auditives aux activiteacutes du programme relatifs agrave la VBG ils ont noteacute des deacutefis permanents lors de lrsquoinclusion des personnes ayant une deacuteficience intellec-tuelle Les gestionnaires de cas ont besoin de directives et de soutien pour identifier les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes preacutesentant des handicaps plus complexes afin de mieux les rattacher aux possibiliteacutes de participation aux activiteacutes communautaires et sociales briser lrsquoisolement social et favoriser lrsquoautonomisation Ces directives destineacutees aux gestionnaires de cas ont eacuteteacute deacuteveloppeacutees dans le cadre du projet

Des outils tireacutes du projet ont eacuteteacute adapteacutes pour les professionnels de la VBG drsquoautres organisations et sont disponibles dans la Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG sur httpwrc

msdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de VBG

Le processus drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays a susciteacute des laquo Expeacuteriences du changement raquo chez les personnes handicapeacutees leurs individus responsables et le cas eacutecheacuteant les dirigeants communautaires Ces expeacuteriences ont mis en eacutevidence les reacutesultats qui ont eacuteteacute les plus importants pour chaque groupe Une analyse des reacutesultats des ateliers de parties prenantes et des expeacuteriences du changement a permis drsquoidentifier les pratiques positives suivantes pour promouvoir lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Le renforcement des reacuteseaux de pairs et du capital social

Dans les quatre pays les participants ont citeacute lrsquoeacutetablissement de reacuteseaux de pairs plus robustes pour les adolescentes et les femmes handicapeacutees ainsi que pour les individus responsables de sexe feacuteminin comme retombeacutee positive des activiteacutes du projet Les discussions de groupe avec les individus responsables dans les centres de promotion de la femme en Jordanie des discus-sions cafeacute dans les domiciles des femmes handicapeacutees en Eacutethiopie la creacuteation drsquoespaces seacutecuriseacutes et drsquoactiviteacutes sociales agrave lrsquointention des adolescentes dans le Caucase du Nord et les Associations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit (AVEC) cibleacutees au Burundi ont eacuteteacute citeacutes comme eacutetant utiles par les participants car ils ont faciliteacute lrsquoeacutetablissement de liens entre les personnes handicapeacutees et les individus responsables et drsquoautres membres de la communauteacute ce qui a permis drsquoeacutechanger des informations de construire la confiance et de deacutevelopper des possibiliteacutes drsquoaction collective Ceci augmente non seulement accegraves agrave un soutien proposeacute les uns pour les autres et par la communauteacute toute entiegravere mais donne eacutegalement aux personnes handicapeacutees la possibiliteacute drsquoapporter une contribution agrave la socieacuteteacute drsquoeacutelever leur statut au sein de la communauteacute et drsquoecirctre reconnues et appreacutecieacutees pour des aspects de leur personne autres que leur handicap

Pour les individus responsables de sexe feacuteminin souffrant de handicap les groupes de soutien en Jordanie leur ont donneacute un espace pour partager leurs preacuteoccupations ideacutees et strateacutegies avec drsquoautres femmes dans des situations similaires Ceci les a aideacutees agrave se sentir moins isoleacutees et agrave renforcer leur bien-ecirctre psychosocial

laquo Je profite des expeacuteriences des ideacutees et des interventions constructives du formateur du guide psychologique et des amies pendant les sessions de discussion Lorsque je partage mes

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inquieacutetudes avec les autres je sens que je ne suis pas seule raquo

(Eacutepouse drsquoun homme handicapeacute - Irbid Jordanie)

Pour certaines femmes handicapeacutees et les individus respon-sables qui sont isoleacutees dans leurs maisons il est essentiel de proposer les activiteacutes de soutien par les pairs le plus pregraves possible de leur domicile afin qursquoils puissent tisser des reacuteseaux avec drsquoautres femmes qui vivent agrave proximiteacute En Eacutethiopie les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin ont organiseacute des discussions cafeacute traditionnelles dans leurs maisons pour parler de questions lieacutees agrave la VBG Les partic-ipants ont indiqueacute que ces activiteacutes ont diminueacute leur isolement ameacutelioreacute leurs relations avec les voisins et leur ont permis de se sentir plus en seacutecuriteacute dans la mesure ougrave un nombre croissant de femmes les connaissent et les comprennent

laquo Nous avons organiseacute des discussions cafeacute ici dans notre maison Ceci nous a rapprocheacute des gens Quand ils viennent agrave la maison nous discutons de tant de choses des choses qui sont vraiment importantes mais ils ont aussi lrsquooccasion de voir que nous sommes de bons parents mecircme si nous sommes un peu diffeacuterents Maintenant les gens nous comprennent mieux ils viennent mecircme nous dire bonjour et voir comment nous allons Je me sens plus en seacutecuriteacute avec des voisins que je connais raquo

(Femme aveugle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les Expeacuteriences du changement recueillies aupregraves des adoles-centes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance des amies et des reacuteseaux de pairs pour ces filles Au Burundi des adolescentes handicapeacutees ont trouveacute que lrsquoorganisation drsquoactiviteacutes telles que des sessions de couture et drsquoartisanat eacutetait un moyen effi-cace de rencontrer drsquoautres filles de partager des ideacutees et de discuter de leurs espoirs pour lrsquoavenir Elles ont deacuteclareacute qursquoelles ont ensuite eacuteteacute inviteacutees agrave assister agrave plusieurs activiteacutes commu-nautaires ougrave elles ont pu partager leurs propres ideacutees et leurs opinions Les adolescentes handicapeacutees dans le Caucase du Nord ont eacutegalement discuteacute des avantages de la participation agrave des activiteacutes avec des filles sans handicap notamment la possi-biliteacute drsquoapprendre les unes des autres Ces rapports eacutetablis par les adolescentes handicapeacutees deacutemontrent qursquoelles ont deacutevel-oppeacute des atouts humains et sociaux notamment lrsquoeacuteducation lrsquoestime de soi les reacuteseaux drsquoamies et les rocircles dans la commu-nauteacute Ces facteurs de protection reacuteduisent la vulneacuterabiliteacute des adolescentes agrave la violence agrave lrsquoabus et agrave lrsquoexploitation47 (voir Expeacuteriences du changement page 27)

Les femmes handicapeacutees membres drsquoAssociations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit au Burundi ont deacuteclareacute qursquoelles utilisent lrsquoargent qursquoelles ont gagneacute par le biais de ces programmes pour payer le transport et se rendre aux activiteacutes culturelles et reli-gieuses ce qui diminue leur isolement et creacutee drsquoimportants liens sociaux avec drsquoautres

Tous ces exemples soulignent une leccedilon importante Les personnes handicapeacutees ont et veulent que lrsquoon sache qursquoelles ont plusieurs identiteacutes au-delagrave de leur infirmiteacute Elles veulent ecirctre consideacutereacutees comme des leaders des femmes des amies

Maipendo - Burundi

laquo Maintenant je peux eacuteconomiser un peu pour emprunter une moto-taxi et je peux me rendre [agrave lrsquoeacuteglise] Jrsquoai maintenant chaque semaine des personnes avec qui discuter agrave lrsquoeacuteglise Crsquoest un groupe qui agrave mon avis mrsquoeacutecoute et me comprend raquo

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Le Groupe de filles - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Les filles avec et sans handicap ont preacutepareacute des affiches au moyen drsquoimages et de photos Ces affiches portaient sur ce qui leur importait plus dans le projet et sur les activiteacutes qursquoelles souhaitaient mener ensuite Elles ont preacutesenteacute ces affiches aux ONG feacuteminines impliqueacutees dans le projet

laquo Ceci est notre histoire Notre souhait eacutetait de chanter avec Makka Mejieva [une ceacutelegravebre chan-teuse tcheacutetchegravene] [Lorsque nous sommes monteacutees sur scegravene] des tas de personnes handicapeacutees et non eacutetaient lagrave et pleuraient

Pendant lrsquoeacuteveacutenement nous avons pris connaissance drsquoautres personnes handicapeacutees et nous les avons rencontreacutees Il eacutetait tregraves agreacuteable pour nous de les connaicirctre et de deacutecouvrir leur type de handicap et leurs problegravemes Lorsque je me rends agrave lrsquoeacuteveacutenement et que je constate la preacutesence de personnes handicapeacutees je sens que je ne suis pas seule et quand je vois drsquoautres personnes [sans handicap] je me sens eacutegale agrave elles

Nous donnons des leccedilons de langue des signes aux filles sans handicap Ainsi nous pourrons les comprendre et elles nous comprendre car nous ne pouvons pas parler Gracircce agrave la langue des signes nous nous comprenons Ces filles sans handicap apprennent des choses et nous aussi Nous avons un langage commun agrave travers ces cours de langue des signes Nous utilisons eacutegalement des teacuteleacutephones nous envoyons des SMS et utilisons eacutegalement des notes eacutecrites pour communiquer avec les autres Nous aimons vraiment dessiner Nous pensons agrave des choses et tout ce agrave quoi nous pensons nous le repreacutesentons dans nos dessins Et nous aimons aussi beaucoup jouer agrave diffeacuterents types de jeux

Bien sucircr il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne font pas attention agrave nos opinions Voici les ideacutees que nous souhaiterions concreacutetiser agrave lrsquoavenir Nous aimerions rencontrer des filles dans un cafeacute ou dans un endroit reacuteserveacute uniquement aux filles avec et sans handicap mdash juste les filles pas drsquoadultes

Nous aimerions que [nos camarades de classe] se joignent agrave nous et prennent part agrave ces activiteacutes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo

Pour la suite de lrsquoExpeacuterience du changement du Groupe de filles dans le Caucase du Nord rendez-vous sur httpwrcmsGBV_disability_Change_Caucasus

copy IRC

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des membres de la communauteacute comme des personnes qui apportent de preacutecieuses contributions agrave la communauteacute Ce fait a des implications importantes pour lrsquoinclusion dans les programmes et les approches visant agrave renforcer les reacuteseaux de pairs et le capital social

Inclusion cibleacutee dans les activiteacutes de renforcement eacuteconomique

Lrsquoinclusion cibleacutee des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les programmes relatifs aux AVEC occupe une grande place dans les Expeacuteriences du changement au Burundi Les femmes handicapeacutees et les individus respon-sables de sexe feacuteminin impliqueacutees dans des activiteacutes relatives aux AVEC ont signaleacute que lrsquoeacutelargissement des reacuteseaux sociaux eacutetait le reacutesultat le plus important pour elles car il leur a permis de rehausser leur statut dans la socieacuteteacute (qui leur a valu un plus grand respect de la part de leurs maris et drsquoautres membres de la famille) et de renforcer leur estime de soi et leur senti-ment de confiance en soi La participation agrave des activiteacutes rela-tives aux AVEC a eu un impact positif sur leur indeacutependance en tant qursquoindividus mais aussi sur les contributions financiegraveres qursquoelles peuvent apporter agrave leurs meacutenages ce qui a renforceacute leur rocircle dans la prise de deacutecision

laquo Jrsquoai mecircme encore un peu drsquoargent pour acheter des choses pour ma famille Je suis tregraves eacutetonneacutee du changement de mon mari agrave mon eacutegard il se rend compte que jrsquoai de la valeur que je peux ecirctre indeacutependante il me respecte plus et rentre agrave la maison seulement les soirs maintenant Mon fils handicapeacute est plus heureux mdash il constate qursquoil y a plus de paix dans la maison raquo

(Individu responsable de sexe feacuteminin dans le camp de Musasa)

Accroicirctre la repreacutesentation des personnes handi-capeacutees dans les activiteacutes communautaires

Les programmes relatifs agrave la VBG travaillent en eacutetroite collabo-ration avec les dirigeants communautaires dans la concep-tion la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des activiteacutes Il est donc important drsquoexaminer comment les personnes handicapeacutees sont repreacutesenteacutees et atteintes par ces systegravemes de leadership En Eacutethiopie par exemple le personnel de lrsquoIRC a travailleacute avec lrsquoassociation des personnes handicapeacutees dans la commu-nauteacute des reacutefugieacutes afin drsquoaccroicirctre la participation des femmes handicapeacutees et renforcer la collaboration avec lrsquoassociation des femmes reacutefugieacutees Les participants au Burundi et en Eacutethiopie ont eacutegalement signaleacute que le recrutement de personnes handi-capeacutees et drsquoindividus responsables comme agents de mobili-sation communautaire et travailleurs sociaux a non seulement conduit agrave une plus grande attention aux preacuteoccupations de ce groupe mais a eacutegalement entraicircneacute une appreacuteciation accrue des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees par drsquoautres membres de la communauteacute

Esther mdash Burundi

laquo Je suis individu responsable pour mon mari qui vit avec un handicap mais ce nrsquoest pas ma seule identiteacute Je suis une megravere un leader et une personne fiegravere de son rocircle drsquoagent de mobilisation communautaire raquo

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laquo Nous nrsquoavons jamais eu de personnes handicapeacutees dans notre eacutequipe auparavantmdash il srsquoagit drsquoun changement majeur et vraiment tregraves important Mes amies handicapeacutees font le mecircme travail que moi Elles sont vraiment excellentes dans certains domaines et elles enseignent des choses agrave drsquoautres personnes Il est important pour la communauteacute de constater cela de savoir que lorsque nous disons vouloir inclure les personnes handicapeacutees nous le pensons vraiment Ceci est un bon moyen pour commencer agrave changer la faccedilon dont les personnes handicapeacutees sont consideacutereacutees raquo

(Travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie)

Atteindre et soutenir les personnes agrave risque eacuteleveacute

Lrsquoisolement des personnes ayant une deacuteficience intellectuelle etou de handicaps multiples a eacuteteacute identifieacute comme eacutetant un deacutefi pour les prestataires de services Ces personnes sont souvent isoleacutees dans leurs maisons avec leurs individus responsables et peuvent avoir peu drsquooccasions ou de soutien neacutecessaire(s) pour eacutelaborer des strateacutegies susceptibles de les proteacuteger contre la violence Les pratiques suivantes ont eacuteteacute identifieacutees comme favorisant lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion de ces personnes dans les activiteacutes relatives agrave la VBG

Les visites agrave domicile et les activiteacutes agrave domicile

Au Burundi en Eacutethiopie et au Caucase du Nord les personnes handicapeacutees et les professionnels ont indiqueacute avoir meneacute des visites agrave domicile pour interroger les individus et les familles au sujet de leurs besoins et pour partager lrsquoinformation sur les services et lrsquoassistance en matiegravere de VBG Ces visites ont permis aux profes-sionnels de la VBG et aux prestataires de services drsquoidentifier des survivants qui neacutecessitent un soutien complet et speacutecialiseacute Le personnel de lrsquoIRC au Burundi et en Eacutethiopie a commenceacute agrave organ-iser des activiteacutes de groupe geacuteneacuteralement tenues dans les centres de promotion de la femme et dans drsquoautres sites communautaires proches de leurs maisons et qui ciblaient parfois ces individus et les familles Les individus responsables des filles souffrant de handicaps multiples ont eacutegalement souligneacute qursquoils constataient un renforcement de lrsquoacceptation et du soutien de la communauteacute suite aux activiteacutes agrave domicile

laquo Les membres de la communauteacute nous traitent mieux agrave preacutesent Ils sont plus habitueacutes agrave nous Ils savent comment nous sommes et nous saluent aimablement quand ils passent raquo

(Megravere drsquoune adolescente souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

La gestion individuelle des cas

Les survivantes handicapeacutees neacutecessitent une gestion individu-aliseacutee et globale des cas pour promouvoir leur gueacuterison et leur reacutetablissement et pour preacutevenir toute violence future Pendant lrsquoeacutevaluation les participants ont rapporteacute que les profession-nels de la VBG srsquoeacutetaient ameacutelioreacutes dans lrsquoidentification de ces personnes agrave risque eacuteleveacute et la fourniture drsquoun soutien plus complet et adapteacute agrave leurs besoins speacutecifiques Les facteurs suivants ont eacuteteacute deacutecrits comme ameacuteliorant lrsquoappui agrave la gestion des cas pour ces personnes

bull lrsquoidentification des diffeacuterentes meacutethodes de communica-tion directe avec les survivants

bull une attention accrue sur lrsquoidentification des forces et des capaciteacutes reacuteelles des survivants au cours des eacutevaluations

bull la participation des personnes handicapeacutees et de leurs individus responsables dans la planification de lrsquoaction

bull un suivi freacutequent et une coordination de la prestation des services pour reacutepondre aux besoins identifieacutes

Les femmes handicapeacutees ont indiqueacute que ces seacuteances de gestion de cas ont contribueacute agrave deacutevelopper la confiance et la compreacutehension entre elles et les professionnels de la VBG et qursquoelles ont reccedilu une aide en fonction de leurs propres besoins et deacutesirs Cette leccedilon met eacutegalement en eacutevidence lrsquoimportance des approches centreacutees sur le survivant dans le travail avec les femmes handicapeacutees lorsqursquoil est question de deacutefinir leurs buts objectifs et strateacutegies

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Histoire de Mawazo - camp de Kinama Burundi

Mawazo vit seule et se deacuteplace diffeacuteremment des autres en rampant plutocirct qursquoen marchant

laquo Je vis seule Jrsquoai toujours veacutecu seule Jrsquoessaie drsquoecirctre tregraves indeacutependante et je fais beaucoup de choses toute seule Je peux nettoyer cuisiner laver mes vecirctements et je passe du temps agrave essayer drsquoaider mes voisins en prenant soin de leurs enfants

Je reccedilois reacuteguliegraverement des visites agrave domicile le personnel de lrsquoIRC est comme ma famille Ils passent veacuterifier si tout va bien presque tous les jours Quand jrsquoai un problegraveme ils srsquoen rendent compte tregraves rapidement et viennent voir si je vais bien Je me sens beaucoup plus eacutepanouie et jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir quelqursquoun agrave qui parler Jrsquoadore partager des histoires et je me sens bien lorsque quelqursquoun me demande comment je me sens

Mon nom dans ma langue signifie agrave la fois laquo problegravemes raquo et laquo ideacutees raquo Jrsquoai beaucoup agrave dire et agrave partager avec les autres Je suis une personne tregraves ouverte je pense que crsquoest la raison pour laquelle les enfants mrsquoaiment tant Je suis ouverte agrave eux je souris avec eux et je leur raconte des histoires Je peux leur apprendre beaucoup de choses car jrsquoai vu et appris beaucoup de choses dans ma vie Je peux leur parler de leur culture leur enseigner le respect et leur inculquer lrsquoesprit du partage Lorsque quelqursquoun mrsquoapporte de la bouillie par exemple mecircme en petite quantiteacute je ne le bois pas toute seule Srsquoil y a des enfants nous partageons tous ensemble Mecircme si jrsquoai tregraves faim je sais que cela est une chance pour moi drsquoenseigner quelque chose drsquoaider quelqursquoun tout comme les autres mrsquoaident

Si je pouvais dire une chose agrave lrsquoeacutequipe de lrsquoIRC ce serait de continuer de se souvenir des personnes qui sont agrave la maison qui ne peuvent pas facilement participer aux programmes Nous avons eacutegalement des besoins et des recircves Je me fais maintenant vieille et je pense qursquoil est important de se concentrer sur les jeunes les jeunes handicapeacutees pour srsquoassurer qursquoelles sont incluses degraves le plus jeune acircge afin que les gens puissent cesser la discrimination et nous consi-deacuterer tous comme eacutegaux raquo

copy IRC

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Reconnaicirctre les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes handicapeacutees pour faciliter lrsquoinclusion

Les personnes handicapeacutees et les professionnels de la VBG ont rapporteacute que lrsquoidentification et le renforcement des compeacute-tences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees ont favoriseacute une plus grande inclusion dans une varieacuteteacute drsquoactiviteacutes relatives agrave la VBG En Jordanie de jeunes femmes sourdes ont eacuteteacute inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes de responsabilisation sociale et agrave des initiatives meneacutees dans les centres de promo-tion de la femme et agrave animer des seacuteances de pose de henneacute Ces activiteacutes ont fourni un espace permettant aux femmes de partager des compeacutetences et des inteacuterecircts communs avec drsquoautres femmes de leur acircge

laquo Non seulement elles les ont accepteacutees mais elles se sont eacutegalement fait des amies Mecircme avant la fin de la seacuteance elles eacutechangeaient des numeacuteros de teacuteleacutephones et leur demandaient si elles pouvaient les contacter pour faire du henneacute agrave leurs ceacuteleacutebrations raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Au Caucase du Nord les adolescentes handicapeacutees ont eacuteteacute incluses dans la conception des activiteacutes sociales qui visaient agrave faciliter le reacuteseautage entre les filles avec et sans handicap Les activiteacutes ont eacuteteacute construites autour des compeacutetences speacutecifiques des filles handicapeacutees (exemple lrsquoexeacutecution de

chansons en langue des signes) la promotion de lrsquoeacutegaliteacute de participation dans la conception du programme mais aussi lrsquoappreacuteciation des talents de chaque individu

Comme lrsquoont reconnu les membres de la famille les dirige-ants communautaires les prestataires de services et autres agrave travers les sites du projet les reacutesultats de ces activiteacutes contredisent les hypothegraveses selon lesquelles les personnes handicapeacutees sont incapables de beacuteneacuteficier et de contribuer agrave une varieacuteteacute de programmes

laquo Avant les gens pensaient que ces femmes eacutetaient des cas deacutesespeacutereacutes et qursquoelles ne pourraient jamais ecirctre indeacutependantes Maintenant elles contredisent de nombreuses personnes au sein de la communauteacute Elles nous rendent nous les rares personnes qui avons toujours cru en elles tregraves tregraves fiers raquo

(Dirigeant communautaire de sexe masculin mdash camp de Kinama Burundi)

Beaucoup de personnes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance drsquoavoir lrsquoopportuniteacute laquo de faire leurs preuves raquo car beaucoup nrsquoavaient jamais eacuteteacute inviteacutees agrave prendre part aux activiteacutes Le simple fait de tendre la main pour encourager leur participation agrave des programmes eacutetait dans de nombreux cas lrsquoadaptation la plus percutante meneacutee par les professionnels de la VBG

Diane - camp de Kinama Burundi

laquo Jrsquoai reccedilu un appel disant que lrsquoIRC voulait inclure des femmes handicapeacutees dans leurs programmes relatifs aux AVEC Jrsquoeacutetais tellement exciteacutee agrave lrsquoideacutee de mrsquoinscrire drsquoecirctre incluse drsquoavoir une occasion de faire mes preuves agrave preacutesent je pense qursquoil est de mon devoir de tendre la main agrave drsquoautres personnes handicapeacutees pour sensibiliser partager mon histoire et leur dire qursquoelles peuvent ecirctre incluses raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Mieraf travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie

laquo Jrsquoappreacutecie tellement mon rocircle dans le programme [de lrsquoIRC] et jrsquoai tant drsquohistoires que je pourrais vous raconter sur les choses que nous avons accomplies

Mais je pense qursquoil est important de vous dire que je suis une femme handicapeacutee Je marche avec une beacutequille et jrsquoai parfois beaucoup de mal agrave acceacuteder au camp Cela ne mrsquoarrecircte pas mecircme si les choses peuvent ecirctre difficiles je sens que jrsquoai un travail tregraves important agrave faire

Jrsquoœuvre pour renforcer la seacutecuriteacute des femmes et des filles plus particuliegraverement des personnes handicapeacutees des personnes qui ne sont pas toujours incluses dans les activiteacutes des personnes qui sont souvent oublieacutees Je me souviens des moments ougrave crsquoeacutetait mon cas lorsque jrsquoavais tellement mal que je ne pouvais pas quitter ma maison ou avant drsquoavoir reccedilu ma beacutequille pour marcher Je me sentais vraiment seule Maintenant je suis tregraves active et je suis leader dans notre commu-nauteacute Je fais partie de lrsquoassociation des personnes handicapeacutees et je suis travailleuse sociale Jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir des choses preacutecieuses agrave apporter et que je peux plaider en faveur des femmes et enfants handicapeacutes et de leurs individus responsables parce que je comprends parfaitement

leurs besoins Je pense aussi que les gens mrsquoadmirent car ils me voient mrsquoefforcer pour faire mon travailraquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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Recommandations

Les recommandations suivantes sont tireacutees des leccedilons apprises au cours de ce projet qui porte sur le moyen de promouvoir lrsquoinclusion du handicap dans les programmes rela-tifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Recommandations pour les acteurs de la VBG

Inclure les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables dans la conception la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des programmes relatifs agrave la VBG Lrsquoimplication des personnes handicapeacutees dans la conception et lrsquoeacutevaluation du programme est essentielle pour identifier avec preacutecision les obstacles agrave leur participation aux programmes relatifs agrave la VBG eacutelaborer des strateacutegies visant agrave ameacuteliorer leur participation et comprendre le changement qui importe le plus pour eux Une attention particuliegravere devrait ecirctre accordeacutee agrave la collecte des informations et des points de vue des femmes des filles et des personnes souffrant de deacuteficiences intellectuelles et mentales car elles sont les plus exposeacutees agrave la VBG Les approches participatives telles que le classement les photo-interviews et la narration ajouteacutees aux meacutethodes qualitatives plus conventionnelles (exemple discussions theacutematiques de groupe et entretiens en face agrave face) sont des moyens permettant drsquoexplorer effi-cacement les preacuteoccupations et les ideacutees des individus qui ont des besoins communicationnels diffeacuterents Les eacutevaluations doivent inclure un volet de sensibilisation pour faire participer les personnes handicapeacutees et les individus responsables qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Assurer la formation et lrsquoapprentissage reacuteflectif sur les interactions entre le genre et le handicap pour les gestion-naires de programmes et les prestataires de services relatifs agrave la VBG et eacutetablir une compreacutehension commune et une adoption des approches centreacutees sur les droits et les survi-vants lorsque lrsquoon travaille avec ce groupe La formation du personnel agrave inteacutegrer une analyse de lrsquoineacutegaliteacute entre les sexes et de la discrimination fondeacutee sur le handicap les aidera agrave mieux cerner les facteurs uniques qui contribuent aux risques de VBG et de vulneacuterabiliteacute pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et agrave identifier des strateacute-gies plus efficaces pour leur inclusion dans les programmes relatifs agrave la VBG Lorsque les professionnels de la VBG sont particuliegraverement conscients de la dynamique du pouvoir entre les sexes dans leur travail avec les femmes ayant surveacutecu agrave la violence ils peuvent exiger un soutien suppleacutementaire pour reacutefleacutechir sur leurs propres attitudes et sur les attitudes des

autres sur la relation avec le handicap et sur la faccedilon dont ces eacuteleacutements peuvent aggraver lrsquoineacutegaliteacute fondeacutee sur le sexe la discrimination et lrsquoexclusion dans les relations les meacutenages et la communauteacute

Il est recommandeacute que les informations concernant les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables soient incluses et pleinement inteacutegreacutees dans les programmes de formation de base sur la VBG notamment agrave travers des eacutetudes de cas et des exemples centreacutes sur les personnes handicapeacutees Au fil du temps le personnel travaillant sur la VBG reconnaicirctra de plus en plus que reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees est une partie essentielle de leur travail et qursquoils ont les compeacutetences requises pour le faire effi-cacement dans le cadre de leur travail

Recruter des femmes et des filles handicapeacutees comme personnel et beacuteneacutevoles dans les programmes relatifs agrave la VBG Identifier et aider les femmes et les filles handicapeacutees agrave jouer un rocircle cleacute dans les programmes relatifs agrave la VBG peut ameacuteliorer la qualiteacute et la pertinence du programme pour ce groupe tout en les rendant autonomes et en rehaussant leur statut dans la communauteacute Fixer un objectif en termes de nombre de femmes et de filles handicapeacutees qui devraient parti-ciper agrave des formations et reacuteunions communautaires sur la VBG (environ 15 ) encouragera le personnel et les partenaires agrave les inviter directement agrave ces eacuteveacutenements et peut ameacuteliorer la repreacutesentation et la participation aux programmes relatifs agrave la VBG Plaider en faveur drsquoun eacutequilibre entre les sexes dans les associations de personnes handicapeacutees et pour lrsquoinclusion des femmes et des filles handicapeacutees dans les associations de femmes et de jeunes peut eacutegalement accroicirctre la participa-tion dans les domaines ougrave ces groupes interviennent dans les programmes relatifs agrave la VBG et une plus grande repreacutesenta-tion et un meilleur leadership au sein de la communauteacute

Privileacutegier lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les activiteacutes qui renfor-cent le capital social et les reacuteseaux de pairs Ceci est particuliegraverement important pour la preacutevention de la violence contre des adolescentes handicapeacutees les femmes ayant un handicap physique qui sont isoleacutees dans leurs maisons les individus responsables et les femmes les filles les garccedilons et les hommes ayant une deacuteficience intellectuelle Pour les programmes relatifs aux laquo espaces seacutecuriseacutes raquo aider les femmes et les filles agrave reacutefleacutechir sur ce qui rend un espace laquo seacutecuriseacute raquo pour eux et pour les autres et agrave deacutefinir leurs propres laquo regravegles de base raquo ou principes qui reflegravetent comment elles devront accepter et appreacutecier les diffeacuterences Ces principes peuvent aussi les amener agrave reacutefleacutechir sur la faccedilon drsquoatteindre et drsquoinclure drsquoautres femmes et filles qui sont plus isoleacutees (agrave

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lrsquoexemple des filles ayant une deacuteficience intellectuelle) En plus des activiteacutes baseacutees au centre la sensibilisation communau-taire et les visites agrave domicile sont essentielles pour atteindre les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables qui sont isoleacutes dans leurs maisons et pour renforcer en mecircme temps les meacutecanismes de protection communautaire Le personnel du programme relatif agrave la VBG doit ecirctre conscient de toute la charge de travail et des responsabiliteacutes suppleacute-mentaires que drsquoautres femmes et filles peuvent ecirctre tenues drsquoassumer dans les meacutenages suite agrave la participation des individus responsables dans les activiteacutes lieacutees agrave la VBG et les aider agrave identifier des strateacutegies pour atteacutenuer les risques associeacutes et les conseacutequences inattendues

Privileacutegier lrsquoinclusion des femmes handicapeacutees et des individus responsables de sexe feacuteminin dans les programmes portant sur lrsquoautonomisation eacuteconomique Fixer des objectifs en termes de nombre de femmes et filles handicapeacutees et drsquoindividus responsables devant participer agrave ces programmes et encourager le personnel et les commu-nauteacutes agrave les inviter Une analyse minutieuse des risques doit ecirctre meneacutee et une strateacutegie drsquoatteacutenuation deacuteveloppeacutee avant la participation pour preacutevenir etou reacutepondre efficacement agrave des conseacutequences impreacutevues Dans certains contextes les activ-iteacutes drsquoautonomisation eacuteconomique des femmes peuvent sortir du cadre des rocircles qui leur sont deacutevolus sur le plan social ce qui accentue leur vulneacuterabiliteacute agrave la violence de la part de la famille et de la communauteacute Dans certains meacutenages ces activiteacutes peuvent avoir un impact neacutegatif sur la personne handicapeacutee qui peut ecirctre abandonneacutee sans individus respon-sables familiers ce qui augmente potentiellement le risque de violence ou drsquoabus Parallegravelement drsquoautres femmes du meacutenage notamment les adolescentes peuvent assumer ce rocircle ce qui accroicirct leur charge de travail ou leur exclusion

La Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG qui comprend des outils et des directives pour les aider agrave renforcer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail est disponible sur httpwrcmsdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Recommandations pour acteurs du handicap

Veiller agrave ce que les programmes et organisations conccedilus pour servir les personnes handicapeacutees soient sensibles agrave la question du genre Les personnel des programmes et organisations srsquooccupant des personnes handicapeacutees doit suivre une formation sur le genre et lrsquoeacutegaliteacute des genres afin de comprendre les diffeacuterentes faccedilons dont le conflit et le deacuteplacement affectent les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et adapter leurs activiteacutes et services en conseacutequence Le personnel du programme Handicap doit

eacutegalement ecirctre conscient des risques particuliers de VBG auxquels les femmes et les filles handicapeacutees sont exposeacutees et recevoir une formation sur la communication avec les survi-vants et sur lrsquoorientation approprieacutee vers les prestataires de service relatifs aux VBG

Renforcer le plaidoyer autour des droits des personnes affecteacutees par la crise et le conflit notamment les femmes et les filles en eacuteveillant la conscience sur les reacutefugieacutes et les personnes deacuteplaceacutees au sein des organisations pour personnes handicapeacutees (DPO) notamment au niveau reacutegional ougrave il y aurait des crises reacutepeacuteteacutees ou prolongeacutees ayant un impact consideacuterable sur plusieurs pays Cela peut inclure le travail en reacuteseau entre les femmes handicapeacutees et les mouve-ments œuvrant pour les droits des femmes dans les pays et reacutegions affecteacutes par des crises afin de deacutevelopper une plus grande connexion compreacutehension et reacuteponse aux besoins des femmes handicapeacutees dans les environnements humanitaires

Recommandations pour tous les acteurs humanitaires

Mettre en œuvre les orientations sectorielles pour preacutevenir et reacutepondre agrave la violence baseacutee sur le genre telles qursquoeacutenonceacutees dans les Directives du Comiteacute permanent inter-organisations relatives agrave la violence baseacutee sur le genre48 Tous les acteurs humanitaires doivent reconnaicirctre et reacutepondre aux risques accrus de VBG pendant le conflit et la crise notam-ment pour les femmes et les filles handicapeacutees ainsi que les individus responsables de sexe feacuteminin Les normes minimales eacutenonceacutees dans les Directives fournissent lrsquoorientation de base pour tous les secteurs dans la preacutevention et la reacuteponse aux VBG

Entreprendre lrsquointeacutegration de la protection pour satisfaire effectivement les besoins des personnes handicapeacutees durant toutes les phases de lrsquointervention humanitaire Lrsquointeacutegration de la protection y compris lrsquoinclusion de lrsquoanalyse du genre et du handicap dans la conception des programmes la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation est deacuteterminante pour assurer que tout le monde notamment les femmes et filles handica-peacutees a pleinement accegraves aux services et agrave lrsquoassistance dans tous les secteurs y compris pour atteacutenuer le risque de VBG49

Recommandations pour les bailleurs de fonds et gouvernements

Tenir les organisations humanitaires responsables de la satisfaction effective des besoins des personnes handica-peacutees et des individus responsables dans les programmes sur la VBG agrave travers des processus de monitoring et de preacutesentation de rapports ainsi que la mise en exergue de

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pratique positives provenant de diffeacuterentes organisations dans les environnements humanitaires afin drsquoencourager lrsquoobservation des approches tenant compte du handicap et du genre

Plaider pour une plus grande reconnaissance de la multi-tude de preacuteoccupations lieacutees au handicap et au genre y compris la VBG dans tous les instruments internationaux les normes et conventions relatifs au conflit au deacuteplace-ment et agrave lrsquoaction humanitaire Les instruments interna-tionaux peuvent jouer un rocircle deacuteterminant dans la deacutefinition des prioriteacutes pour lrsquoaction humanitaire durant le conflit et le deacuteplacement Les preacuteoccupations speacutecifiques aux femmes et

aux filles et agrave toutes les personnes handicapeacutees doivent ecirctre au cœur des instruments internationaux dans la mesure ougrave elles figurent parmi les populations les plus vulneacuterables durant la crise Un plaidoyer permanent est neacutecessaire aux niveaux international et national pour encourager les gouvernements agrave signer et agrave ratifier tous les instruments pertinents et agrave tenir tous les acteurs concerneacutes responsables de la mise en œuvre inteacutegrale des conventions nouvelles et existantes y compris la Convention relative aux droits des personnes handicapeacutees la Convention sur lrsquoeacutelimination de toutes les formes de discrimi-nation agrave lrsquoeacutegard des femmes et les reacutesolutions du Conseil de seacutecuriteacute sur les femmes la paix et la seacutecuriteacute

Atelier drsquointervenants au Burundi copy Elizabeth SherwoodWRC

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Notes

1 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondiales et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacuteva-lence et conseacutequences sur la santeacute de la violence du parte-naire intime et de la violence sexuelle exerceacutee par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductive-healthpublicationsviolence9789241564625en

2 Ce chiffre est deacutetermineacute par lrsquoestimation globale selon laquelle les 15 pour cent de toute population seront des personnes handicapeacutees (OMS 2011) et selon laquelle 512 millions de personnes sont deacuteplaceacutees par la crise et le conflit agrave travers le monde (HCR 2014)

3 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

4 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

5 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

6 Dans ce rapport les laquo personnes handicapeacutees mentales raquo renvoient aux personnes atteintes drsquoune maladie mentale etou celles qui sont des usagers etou survivants de la psychiatrie Le terme laquo personnes ayant des handicaps sociaux raquo est parfois utiliseacute pour deacutecrire ce groupe de personnes handicapeacutees Reacuteseau mondial des usagers et survivants de la psychiatrie Manuel de mise en œuvre de la Convention des Nations unies relative au droit des per-sonnes handicapeacutees (RMUSP2008) p 9 wrcmsN8o9CH

7 UNHCR Le coucirct humain de la guerre Tendances mondia-les 2013 (2014) httpwwwunhcrorg5399a14f9html

8 Organisation mondiale de la santeacute et Banque mondiale Rapport mondial sur le handicap (2011)

9 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondia-les et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacutevalence et conseacutequences sur la santeacute sur la violence infligeacutee par le partenaire intime et par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductivehealth

publicationsviolence9789241564625en10 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-

lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

11 Ibid 12 Convention des Nations unies relative aux droits des per-

sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde-faultaspnavid=15amppid=150

13 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

14 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

15 CBM Inclusion made easy A quick program guide to dis-ability in development (2012) httpwwwcbmorg articledownloads78851CBM_Inclusion_Made_ Easy_-_com-plete_guidepdf

16 Ibid 17 GSDRC Applied Knowledge Services Understanding gen-

der (nd) httpwwwgsdrcorggotopic-guidesgenderunderstanding-gender

18 Ibid 19 Carolyn Frohmader and Stephanie Ortoleva ldquoThe sexual

and reproductive rights of women and girls with disabili-tiesrdquo (Issues paper presented at the ICPD Beyond 2014 Confeacuterence internationale sur les droits de lrsquohomme La Haye Pays-Bas 7-10 juillet 2013) httpwwdaorgauwp- contentuploads201312issues_paper_srr_wom- en_and_girls_with_disabilities_finalpdf

20 Convention des Nations unies relative aux droits des per-sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde- faultaspnavid=15amppid=150

21 Andrea Hollomotz ldquoDisability oppression and violence Towards a sociological explanationrdquo Sociology vol 47 (2013) pp 477-493 Originally published online 23 No-vember 2012 DOI 1011770038038512448561

22 Centers for Disease Control and Prevention The socio-ecological model a framework for prevention (2015) httpwwwcdcgovviolencepreventionoverviewsocial-ecologicalmodelhtml

37

23 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

24 Ces principes directeurs ont eacuteteacute adapteacutes des contributions drsquoune activiteacute meneacutee au Forum drsquoapprentissage interne pour le projet en juin 2014

25 Les DPO sont des organisations repreacutesentatives de per-sonnes handicapeacutees Elles sont geacuteneacuteralement constitueacutees et dirigeacutees par des personnes handicapeacutees

26 LrsquoIMSVBG enregistre le type de violence rapporteacute par les survivants dont le viol les agressions sexuelles les agressions physiques le mariage forceacute le deacuteni des res-sources les opportuniteacutes ou services et les violences psychologiqueseacutemotionnelles

27 Les consultations du personnel VBG en Eacutethiopie et au Burundi ont deacutemontreacute qursquoils avaient une bonne compreacutehen-sion des diffeacuterents types de deacuteficiences et pourraient les identifier sur la base de ces questions et observations fonctionnelles au cours de leurs concertations avec les survivants Il est important toutefois de reconnaicirctre que ce ne sont pas tous les survivants handicapeacutes qui peuvent ecirctre identifieacutes comme ayant un handicap dans les donneacutees de lrsquoIMSVBG

28 Jillian Foster Final report Implications and recommenda-tions for integration of mixed-methods analysis across WRC research Consultancy report submitted to WRC (2014)

29 httpbetterevaluationorgapproaches (accessed 12 August 2014) and httpdeptswashingtoneduccph pdf_filesEvaluationpdf (accessed 12 August 2014)

30 Lrsquooutil laquo Expeacuterience du changement raquo est adapteacute de la technique dite du changement le plus significatif (MSC) La technique MSC est une forme de monitoring et eacutevaluation participatifs qui analysent la prise en compte du change-ment pour deacutecouvrir les changements qui sont les plus consideacutereacutes par les individus et les groupes et pourquoi httpbetterevaluationorgapproaches (consulteacute le 12 aoucirct 2014)

31 Adapteacute de lrsquooutil Before and Now Diagram (page 68) dans the Tools together now 100 participatory tools to mobilize communities for HIVAIDS httpwwwaidsallianceorgassets000000370229-Tools-together-now_originalpdf1405520036

32 Adapted ldquoSummit Workshoprdquo from the Participatory Performance Story Reporting Technique httpwwwclearhorizoncomauwp-contentuploads200905report-on-outcomes-and-get-everyone-involved_the-participatory-performancepdf (accessed 12 August 2014)

33 IRC Formation agrave lrsquointeacutegration de la protection guide du facilitateur (2013) httpwwwglobalprotectionclusterorg_assetsfilesaorsprotection_mainstreamingIRC_Pro-tection_Mainstreaming_Training 20_Facilitators_Guide_March_2013_ENpdf

34 Les donneacutees de lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) indiquent que 120 survivants sur 2 025 enregistreacutes preacutesen-tent un handicap

35 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSGBV (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 5083 pour cent (61 sur 120) des survivants handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes et 32 23 pour cent (614 sur 1905) des survivants non handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 186 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0000

36 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes ont subi des violences psychologiqueseacutemotionnelles contre 2325 pour cent (443 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 342 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0377

37 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 3583 pour cent (43 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un partenaire ou eacutepoux contre 4871 pour cent (928 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1288 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0006

38 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un eacutetranger contre 2273 pour cent (433 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 394 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0316

39 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 83 pour cent (100 sur 120) des survi-

38

vants handicapeacutes sont des femmes contre 95 pour cent (1812 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des femmes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 12 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de 0000

40 Au cours du processus de consentement eacuteclaireacute il eacutetait conseilleacute aux femmes de ne pas partager leurs expeacuteriences personnelles et de consentir agrave ce que leurs informations soient utiliseacutees dans des rapports afin drsquoameacuteliorer les programmes au Burundi et dans drsquoautres pays Toutes les femmes handicapeacutees intellectuelles souffraient juste de leacutegegraveres deacuteficiences et par conseacutequent eacutetaient en mesure de comprendre ce processus de consentement mais elles eacutetaient eacutegalement en preacutesence de leurs individus responsables Les questions de groupes de discussion ne portaient pas sur ces informations personnelles Les femmes dans ce groupe toutefois ont continueacute agrave divulguer des expeacuteriences personnelles tout au long de la discussion Tous les participants ont reccedilu des conseils sur les services disponibles aux survivants de la VBG et un soutien perma-nent eacutetait fourni par le personnel WPE de lrsquoIRC

41 Laurie E Powers Rosemary B Hughes and Emily M Lund Interpersonal violence and women with disabilities A re-search update (Harrisburg PA National Resource Center on Domestic Violence 2009)

42 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 1667 pour cent (20 sur 120) des survivants handicapeacutes sont des hommes et 488 pour cent (93 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des hommes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1170 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de Fischer de 0000

43 Les femmes les filles les garccedilons et les hommes handi-capeacutes peuvent subir des violences sur la base du genre et du handicap La contribution speacutecifique de chacun de ces facteurs va varier et les causes sous-jacentes de lrsquooppression et des abus sont souvent complexes et croiseacutees De fait il est difficile de faire la distinction et de reacutepondre seacutepareacutement Degraves lors il srsquoavegravere important de surveiller et reacutepondre agrave toutes les formes de violences et discriminations dans les environnements humanitaires notamment contre les groupes les plus marginaliseacutes au sein de la communauteacute afin de faire progresser lrsquoeacutegaliteacute des genres pour les groupes extrecircmement marginaliseacutes et opprimeacutes au sein de la communauteacute Des reacutesultats agrave

plus grande eacutechelle issus du projet et refleacutetant le caractegravere croiseacute des facteurs genre handicap et drsquoautres facteurs pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes et des rapports de recherche plus deacutetailleacutes sur ce sujet seront disponibles sur le site web de Commission des femmes pour les reacutefugieacutes httpswomensrefugeecom-missionorgprogramsdisabilitiesresearch-and-resourcesdocument945-building-capacity-for-disability-inclusion-in-gender-based-violence-gbv-programming-in-humanitarian-settings-overviewcatid=232

44 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

45 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 325 pour cent (39 sur 120) des survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours suivant lrsquoincident et 4398 pour cent (837 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1148 pour cent est consideacuterable du point de vue statis-tique avec une p-value de Fischer de 0017

46 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG 4083 pour cent (49 sur 120) survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC plus drsquo1 mois apregraves lrsquoincident et 3442 pour cent (655 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes plus drsquo1 moins apregraves lrsquoincident Des tests confir-ment que cette diffeacuterence de 641 pour cent nrsquoest pas consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0166

47 Commission des femmes pour les reacutefugieacutes Strong girls powerful women Program planning and design for ado-lescent girls in humanitarian settings (2014) httpswo-mensrefugeecommissionorgresourcesdocument1036-strong-girls-powerful-women-report

48 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuidelines2005pdf

49 Global Protection Cluster Protection mainstreaming (nd) httpwwwglobalprotectionclusterorgenareas-of-responsibilityprotection-mainstreaminghtml

39

Tableau A Reacutesumeacute des pays contextes et activiteacutes meneacutes au cours de la phase 1 du projetPays Contexte opeacuterationnel Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie MyrsquoAni mdash Environnement de camp prolongeacute

Discussions de groupe avec de reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handi-capeacutes et leurs individus responsables (25 participants) leaders communautaires (11 participants) et travailleurs communautaires et travailleurs sociaux (13 participants)

Entretiens avec des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables (4 entretiens mdash 7 personnes)

Consultations avec lrsquoAssociation de handicapeacutes (32 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (19 personnes)

Burundi Bujumbura mdash Environnement urbain

Kinama Mussasa et Bwagiriza mdash

Camps

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes congolais handi-capeacutes et leurs individus responsables (161 participants)

Entretien avec une fille handicapeacutee et son individu responsable (1 entretien mdash 2 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (13 personnes)

Jordanie Zaatari mdash Camp

Irbid Mafraq et Ramtha mdash Envi-ronnements urbains

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus respon-sables (113 participants) et volontaire de la communauteacute de reacutefugieacutes (11 participants)

Entretiens avec des filles handicapeacutees et leurs indi-vidus responsables (2 entretiens mdash 4 personnes)

Consultations avec les acteurs humani-taires (30 personnes)

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Grozny Reacutepublique de Tcheacutetcheacutenie mdash Environnement urbain de reconstruction post-conflit

Discussion de groupe avec les individus respon-sables drsquoenfants handicapeacutes (12 participants)

Entretiens avec des femmes et filles handica-peacutees (11 entretiens mdash 11 personnes)

Consultations de personnels drsquoONG de femmes (16 personnes)

Ces discussions de groupe et entretiens ont eacuteteacute reacutealiseacutes par des ONG partenaires de lrsquoIRC dans le Caucase du Nord

Annexe 1 Reacutesumeacute des activiteacutes entreprises dans la meacutethodologie du projet

40

Tableau B Reacutecapitulatif des activiteacutes drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilotePays Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie Discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handicapeacutes et leurs individus responsables (24 participants) et des leaders communautaires (11 participants)

Atelier drsquointervenants (21 personnes)

Burundi Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (89 participants) et des leaders communautaires (10 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (18 participants)

Atelier drsquointervenants (41 personnes)

Jordanie Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus responsables (14 participants)

Entretiens avec les professionnels de la VBG (3 participants)

Des expeacuteriences du changement ont eacuteteacute conduite par le personnel WPE en Jordanie et des entretiens avec des professionnels ont eacuteteacute reacutealiseacutes par teacuteleacutephone

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (26 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (7 participants)

Atelier drsquointervenants (26 personnes)

41

Les ateliers drsquointervenants au Burundi en Eacutethiopie et en Caucase du Nord et des expeacuteriences du changement en provenance de Jordanie visaient agrave collecter des messages-cleacutes et recommandations de diffeacuterents groupes impliqueacutes dans le projet sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG Leurs recommandations eacutetaient axeacutees sur les points ci-apregraves

bull Renforcement du plaidoyer sur la non-discrimination

laquo Des sessions de sensibilisation communautaires continues cibleacutees mettant en exergue les droits des personnes handica-peacutees notamment autour des questions relatives aux individus responsables de sexe feacuteminin et masculin raquo (Recommandations provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Consultations permanentes avec les personnes handicapeacutees sur la planification des programmes

laquo Il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne precirctent pas attention agrave nos opinions Nous aimerions rencontrer certaines filles dans un cafeacute ou un endroit uniquement pour filles avec et sans handicap Juste les filles sans adultes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo (Exposeacute du groupe des filles mdash Atelier drsquointervenants Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

bull Mise en exergue des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees

laquo Eacutelaborer un plan ou moyen de partage des expeacuteriences de reacuteussite de personnes handicapeacutees ayant reacuteussi dans des activiteacutes eacuteconomiques et professionnelles Se servir de ces succegraves comme moyen drsquoencourager drsquoautres groupes agrave inclure les personnes handicapeacutees dans ces types de programmes raquo (Recommandation provenant des hommes handicapeacutes mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Renforcement des activiteacutes de sensibilisation et de soutien par les pairs

laquo Effectuer plus de visites agrave domicile chez les femmes et filles handicapeacutees qui sont les plus isoleacutees Eacutelaborer un plan pour des visites reacuteguliegraveres et des contacts entre les eacutequipes [VBG] et leurs familles raquo (Recommandation provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Eacutethiopie)

bull Travail avec les familles

laquo Former un comiteacute drsquoindividus responsables pour donner des conseils sur lrsquoeacutelaboration des programmes Consacrer du temps pour enseigner des leccedilons sur comment ecirctre un meilleur deacutefenseur de la famille fournir des informations sur comment mieux utiliser des systegravemes et ecirctre moins deacutependants des agents de mobilisation communautaire raquo (Recommandation provenant drsquoindividus responsables mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Fourniture de soutien mateacuteriel et de strateacutegies de transport

laquo Recommander la fourniture de transport du fait de la difficile situation financiegravere (ou indemniteacutes de transport) raquo (Entretien avec un individu responsable de sexe feacuteminin mdash Irbid Jordanie)

Annexe 2 Recommandations issues des ateliers des intervenants

Page 11: « Je vois que cela est possibles33660.pcdn.co/wp-content/uploads/2020/04/Je-vois-que... · 2020-04-15 · 2 leur incapacité à laisser les personnes dont elles s’occupent. Pratiques

7

les filles garccedilons et hommes handicapeacutes et leurs individus responsables ainsi que des leaders communautaires dans certains contextes Les participants inteacuteresseacutes eacutetaient identi-fieacutes agrave travers des activiteacutes de sensibilisation communautaire et reacutefeacutereacutes par drsquoautres organisations y compris les organisa-tions de personnes handicapeacutees (DPO)25 Toutes les activiteacutes eacutetaient meneacutees dans les langues locales avec le concours drsquointerpregravetes

Plus de 330 personnes ont participeacute dans les quatre pays 221 personnes handicapeacutees (126 femmes 95 hommes) et 113 individus responsables (76 femmes 37 hommes) le quart des participants eacutetant acircgeacutes de moins de 24 ans La plupart des participants handicapeacutes avaient un handicap physique et intellectuel

Un total de 25 discussions de groupe ont eacuteteacute conduites dans cette eacutevaluation 14 discussions de groupe avec les femmes handicapeacutees et individus responsables de sexe feacuteminin neuf discussions de groupe avec les hommes handicapeacutes et indi-vidus responsables de sexe masculin et deux discussions de groupe avec des leaders communautaires et travailleurs communautaires

Des discussions de groupe distinctes ont eacuteteacute conduites avec les hommes et les femmes afin de collecter des informations speacutecifiques sur la VBG pour ces diffeacuterents groupes Les discussions de groupe comprenaient eacutegalement des activiteacutes participatives agrave lrsquoexemples des eacutetudes de cas visant agrave identi-fier la connaissance des services pour les survivants et des exercices de classement pour deacuteterminer les activiteacutes relatives aux VBG dont ils eacutetaient les plus informeacutes dans la commu-nauteacute Dans certains contextes de plus petits groupes eacutetait employeacutes pour obtenir les points de vue des adolescentes et des jeunes femmes handicapeacutees ou pour collecter des infor-mations aupregraves de personnes utilisant le langage des signes

Des entretiens individuels ont eacutegalement eacuteteacute reacutealiseacutes pour faciliter la participation de ceux qui nrsquoeacutetaient pas en mesure de participer aux groupes de discussion Cette approche eacutetait plus couramment utiliseacutee avec les personnes preacutesentant un handicap physique qui eacutetaient confineacutees agrave leurs maisons et celles preacutesentant des handicaps mentaux et intellectuels qui preacutefeacuteraient participer dans des environnements plus familiers ou neacutecessitaient des approches de communication plus indi-vidualiseacutees Dans la mesure du possible les entretiens eacutetaient reacutealiseacutes directement avec les personnes handicapeacutees Dans certains cas lorsqursquoaucune meacutethode de communication ne pouvait ecirctre eacutetablie les informations eacutetaient collecteacutees aupregraves des individus responsables Les personnes handicapeacutees restaient toutefois dans le processus afin de pouvoir eacutecouter les discussions et participer dans la mesure du possible et le

personnel pouvait continuer agrave apprendre davantage sur leurs aptitudes de communication

Voir Annexe 1 Tableau A (p 39) pour un reacutesumeacute des pays contextes et activiteacutes meneacutes au cours de la phase 1 du projet

Consultations avec les acteurs humanitaires

Agrave travers des entretiens informels et des discussions par petit groupe le personnel de lrsquoIRC des organisations partenaires drsquoautres ONG et organismes des Nations unies ont donneacute leur lectures des barriegraveres agrave lrsquoaccegraves et agrave lrsquoinclusion dans les activiteacutes relatives agrave la VBG pour les personnes handicapeacutees ainsi que les besoins de deacuteveloppement des capaciteacutes des professionnels de la VBG

Analyse des donneacutees de lrsquoIMSVBG

Le Systegraveme de gestion des informations sur la violence baseacutee sur le genre (IMSVBG) lanceacute en 2007 par lrsquoIRC le FNUAP et le HCR collecte des informations anonymes sur la deacutemographie les types de violences et les deacutetails de lrsquoincident26 et suivre les orientations faites pour les survivants ayant recours aux pres-tataires de services sur la VBG Ces donneacutees collecteacutees au Burundi et en Eacutethiopie de 2012 agrave 2013 eacutetaient deacutesagreacutegeacutees pour le handicap et analyseacutees pour documenter les tendances de violence chez les survivants handicapeacutes compleacutetant les reacutesultats qualitatifs issus des groupes de discussion et entretiens individuels LrsquoIMSVBG en Jordanie et au Caucase du Nord nrsquoeacutetait pas opeacuterationnel au cours de cette peacuteriode et de fait aucun ensemble de donneacutees compareacutees nrsquoeacutetait disponible pour analyse au cours de cette phase du projet pour ces pays

Le handicap eacutetait identifieacute soit par les survivants eux-mecircmes soit par les professionnels de la VBG au cours de leur consultation avec le survivant27 Le nombre de survivants handicapeacutes ayant pris attache avec lrsquoIRC au Burundi et en Eacutethiopie eacutetait infime De fait il eacutetait difficile de tirer des conclusions plus globales agrave partir de ces donneacutees Les donneacutees contenues dans ce rapport comprennent uniquement des informations provenant des survi-vants qui ont consenti agrave partager leurs informations agreacutegeacutees Elles concernent les cas rapporteacutes et ne sont aucunement repreacutesentatives de lrsquoincidence totale ou la preacutevalence des VBG au Burundi et en Eacutethiopie

Analyse des donneacutees

Une analyse preacuteliminaire des donneacutees a eacuteteacute reacutealiseacutee au niveau national au cours des visites de terrain en 2013 pour deacutefinir les activiteacutes pilotes approprieacutees pour la mise en œuvre Elle a eacuteteacute suivie drsquoune analyse de donneacutees plus complegravete en 2014 qui a porteacute sur les thegravemes communs agrave diffeacuterents pays et contextes Le codage theacutematique des discussions de groupe et notes

8

drsquointerview provenant du Burundi drsquoEacutethiopie et de Jordanie a eacuteteacute entrepris par deux codeurs et analyseacute sur la base des questions de recherche via le logiciel NVivo Les moyens eacutetaient calculeacutes par groupe et nombre de participants afin de reacuteduire les erreurs qui deacutecouleraient du recours agrave diffeacuterentes tailles drsquoeacutechantillons entre les trois pays La discussion de groupes et les notes drsquointerview nrsquoeacutetaient pas disponibles pour la Caucase du Nord ougrave les partenaires locaux ont conduit lrsquoeacutevaluation et eacutetaient par conseacutequent exclus du codage theacutematique Les donneacutees de lrsquoIMSVBG de 2012 et 2013 au Burundi et en Eacutethiopie eacutetaient analyseacutees au moyen de STATA pour identifier des thegravemes parallegraveles dans les donneacutees quantitatives et pour localiser des relations importantes et la variation entre des variables et au sein de sous-cateacutegories de variables28

Phase 2 Activiteacutes visant agrave renforcer lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG dans les pays pilotes (septembre 2013 - octobre 2014)

La deuxiegraveme phase du projet eacutetait focaliseacutee sur la mise en œuvre des activiteacutes pilotes visant agrave promouvoir lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion des activiteacutes de preacutevention et de reacuteponse aux VBG

Actions pilotes et programmes nationaux de WPE

Chaque programme WPE de lrsquoIRC eacutetait soutenu pour conce-voir et mettre en œuvre des actions pilotes sur la base des informations et suggestions collecteacutees chez les personnes handicapeacutees et les individus responsables au sein de groupes de discussion et lors des entretiens En ce qui concerne les programmes WPE ils eacutetaient axeacutes particuliegraverement sur les besoins des femmes et des filles handicapeacutees et ceux des femmes en tant qursquoindividus responsables Les hommes et les garccedilons handicapeacutes et les individus responsables toute-fois eacutetaient inclus dans les activiteacutes communautaires sur la VBG Les partenaires drsquoautres acteurs humanitaires et leaders communautaires eacutetaient eacutegalement impliqueacutes dans ce processus dans certains pays agrave travers des ateliers de planifi-cation des actions Les eacutequipes de WPE de lrsquoIRC ont ensuite mis en œuvre ces actions sur une peacuteriode pilote de 12 mois dans le projet

Outils et ressources pour professionnels de la VBG

Au cours de cette deuxiegraveme phase du projet lrsquoIRC et la WRC ont eacutelaboreacute des projets drsquooutils pour aider agrave promou-voir lrsquoinclusion du handicap dans les activiteacutes du programme sur la VBG et pour renforcer la capaciteacute et les aptitudes du personnel du programme VBG agrave assurer une gestion de cas approprieacutee centreacutee sur le survivant aux personnes handi-capeacutees Ces outils et ressources eacutetaient partageacutees avec les programmes nationaux agrave des fins de test et de feedback En outre les outils seacutelectionneacutes eacutetaient adapteacutes pour les profes-sionnels de la VBG provenant drsquoautres organisations et sont disponibles dans Trousse agrave outils pour professionnels de la VBG sur httpwrcmsdisability_GBV or wwwgbvre-spondersorg

Phase 3 Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG (septembre - novembre 2014)

Au cours de la troisiegraveme phase du projet le Programme handicap de la WRC a animeacute lrsquoeacutevaluation participative avec lrsquoIRC Programmes et partenaires nationaux WPE Lrsquoeacutevaluation visait agrave identifier

Personnel du programme WPE menant des activiteacutes de groupe avec des adolescentes et des adolescents handica-peacutes et leurs individus responsables mdash Jordaniecopy IRC Jordanie

9

bull Reacutesultats mdash Changements dans la capaciteacute des profession-nels de la VBG agrave inclure les personnes handicapeacutees et les individus responsables dans leur travail les facteurs qui ont contribueacute agrave des changements positifs (facilitateurs) et les eacutecueils (barriegraveres) actuels

bull Reacutesultats mdash Changements dans lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables dans les activiteacutes preacutevention et de reacuteponse aux VBG les facteurs qui ont contribueacute agrave des changements positifs (facilitateurs) et les eacutecueils (barriegraveres) actuels

Une approche participative a eacuteteacute choisie pour engager les inter-venants et beacuteneacuteficiaires dans le processus drsquoeacutevaluation en tant que partenaires non seulement dans la collecte de donneacutees mais eacutegalement dans la deacutetermination du type de change-ment qui importe le plus Les approches participatives visaient eacutegalement agrave faciliter un processus drsquoapprentissage baseacute sur la reacuteflexion en cours entre les beacuteneacuteficiaires (aussi bien les personnes handicapeacutees et professionnels de la VBG) et pour promouvoir la collaboration entre les intervenants au-delagrave de la dureacutee de vie du projet Lrsquoeacutevaluation a offert lrsquoopportuniteacute agrave ces intervenants de reacutefleacutechir ensemble sur lrsquoeacutevolution du projet de geacuteneacuterer les leccedilons apprises et de planifier les prioriteacutes futures

pour lrsquoinclusion du handicap dans leurs programmes perti-nents29

La meacutethodologie de lrsquoeacutevaluation participative comprenait

i la collecte drsquolaquo expeacuteriences du changement raquo30 provenant de personnes handicapeacutees drsquoindividus responsables et de leaders communautaires impliqueacutes dans le projet util-isant le contage verbal le dessin et la photo-interview

ii un exercice drsquoauto-eacutevaluation participative avec les profes-sionnels de la VBG 31 et

iii un Atelier drsquointervenants32 pour partager les expeacuteri-ences de reacuteussite et les deacutefis discuter des facteurs qui ont contribueacute aux succegraves et identifier les prioriteacutes de la collaboration actuelle

Plus de 150 personnes handicapeacutees (57 femmes et 31 hommes) et individus responsables (50 femmes et 21 hommes) ont participeacute au processus drsquoeacutevaluation en Eacutethi-opie au Burundi en Jordanie et au Caucase du Nord parmi lesquels 56 pour cent eacutetaient handicapeacutees 65 pour cent eacutetaient des femmes et filles et un tiers eacutetaient acircgeacutees de moins de 24 ans La majoriteacute des personnes handicapeacutees participant agrave lrsquoeacutevaluation avaient un handicap physique et auditif

Activiteacute participative avec des professionnels de la VBG mdash Burundi copy Elizabeth SherwoodWRC

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Voir Annexe 1 Tableau B (p 40) pour un reacutesumeacute des interv-enants et beacuteneacuteficiaires engageacutes dans lrsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilote et Annexe 2 Reacutesumeacute des recom-mandations issues des ateliers des intervenants (p 41)

Analyse des risques et consentement

Les principes drsquointeacutegration de la protection eacutetaient utiliseacutes pour entreprendre une analyse des risques et pour planifier des strateacute-gies drsquoatteacutenuation approprieacutees dans chaque pays Lrsquointeacutegration de la protection est laquo le processus agrave travers lequel les principes de droits de lrsquohomme y compris la non-discrimination lrsquoaccegraves reacuteel la sucircreteacute et la digniteacute sont reconnus et reacutealiseacutes dans la concep-tion et la mise en œuvre des programmes raquo33 Le personnel WPE eacutetait preacutesent agrave chaque activiteacute pour fournir des informations sur les services disponibles et pour initier les orientations pour les personnes ayant besoin de soutien suppleacutementaire Les programmes et partenaires de WPE sont resteacutes en activiteacute dans tous les quatre pays tout au long et agrave la fin du projet facilitant ainsi lrsquoidentification et le suivi de tout reacutesultat neacutegatif inattendu issu des activiteacutes du projet

La participation agrave toutes les activiteacutes eacutetait volontaire et le consentement eacuteclaireacute eacutetait obtenu de personnes handicapeacutees drsquoindividus responsables et drsquoautres intervenants qui eacutetaient disposeacute agrave participer Les adultes (plus de 18 ans) ont donneacute un consentement global apregraves un briefing sur chaque activiteacute Pour les participants inteacuteresseacutes acircgeacutes de moins de 18 ans (par exemple les adolescentes) le consentement verbal eacutetait eacutegale-ment demandeacute agrave leur parent ou tuteur Il eacutetait demandeacute agrave certains adultes ayant des handicaps intellectuels drsquoinviter un individu responsable de confiance un membre de la famille ou ami de leur choix agrave participer avec eux au processus de consentement etou des activiteacutes reacuteelles Le consentement eacutecrit a eacuteteacute obtenu de tous les individus qui sont identifiables agrave travers des photos et des expeacuteriences personnelles dans ce rapport

Phase 1 Eacutevaluation initiale des programmes de VBG dans les pays pilotes

Plusieurs problegravemes-cleacutes ont eacuteteacute poseacutes au cours de lrsquoeacutevaluation initiale et doivent ecirctre pris en compte lors de la conception ou lrsquoadaptation des programmes sur la VBG afin drsquoinclure des personnes handicapeacutees et individus responsables Il srsquoagit entre autres des reacutesultats sur les types de VBG subies par les femmes et les filles handicapeacutees ainsi que les violences subies par les hommes et les garccedilons handicapeacutes les facteurs qui contribuent agrave cette violence et les barriegraveres auxquelles font face les personnes handicapeacutees dans lrsquoaccegraves aux programmes et services relatifs agrave la VBG dans les contextes humanitaires Les reacutesultats de cette section sont tireacutes de lrsquoanalyse des donneacutees en provenance de Jordanie du Burundi et drsquoEacutethiopie

Violence subie par les personnes handicapeacutees et les individus responsables

Les personnes handicapeacutees les individus responsables et leaders communautaires sur les sites du projet au Burundi en Eacutethiopie et en Jordanie ont rapporteacute que les personnes handi-capeacutees subissaient des VBG au sein de leurs communauteacutes en deacuteplacement et que les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin eacutetaient perccedilus comme les plus exposeacutees Les donneacutees en provenance drsquoEacutethiopie et du Burundi indiquaient qursquoenviron 6 pour cent des survivants rapportant des VBG agrave lrsquoIRC ont un handicap34 Le type de plus courant de VBG rapporteacute dans les discus-sions de groupe dans tous les pays eacutetait la violence sexuelle y compris le viol et les agressions sexuelles suivie de la violence eacutemotionnelle et lrsquoexploitation De la mecircme maniegravere les donneacutees de lrsquoIMSVBG en provenance drsquoEacutethiopie ou du Burundi indiquent que le type le plus courant de VBG pour lequel les personnes handicapeacutees recherchaient lrsquoassistance de lrsquoIRC (hommes et femmes confondus) eacutetait le viol (51 pour cent des survivants handicapeacutes qui se sont prononceacutes35) suivi des violences psychologiqueseacutemotionnelles (27 pour cent des survivant handicapeacutes qui se sont prononceacutes36) Parmi les survivants handicapeacutes rapportant tout type de VBG agrave lrsquoIRC les donneacutees de lrsquoIMSVBG indiquaient que lrsquoauteur preacutesumeacute le plus courant eacutetait un partenaire intime ou un ex-partenaire agrave 36 pour cent37 suivi des eacutetrangers agrave 27 pour cent38

VBG contre les femmes et les filles

Les donneacutees relatives agrave lrsquoIMSVBG collecteacutees au Burundi et

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en Eacutethiopie indiquent que 83 pour cent des survivants handi-capeacutes ayant recours aux services de lrsquoIRC sont des femmes39

Violence sexuelle

Les violences sexuelles ont eacuteteacute signaleacutees dans tous les pays le viol eacutetant le plus souvent examineacute au Burundi pays dans lequel des femmes ont deacuteclareacute avoir eacuteteacute victimes drsquoabus sexuels sur une base reacuteguliegravere abus perpeacutetreacutes par de nombreux auteurs40 Dans les trois pays les participants au groupe de discussion sont drsquoavis que les femmes et les filles ayant un handicap intellectuel sont plus exposeacutees aux violences sexuelles suivies des personnes handicapeacutees physiques et mentales Les participants ont releveacute que le viol commis sur les femmes et filles handicapeacutees mentales et intellectuelles est souvent identifieacute par la famille ou le prestataire de services uniquement lorsque la victime tombe enceinte eacutegalement que de nombreuses survivantes au viol peuvent porter les enfants des auteurs de la violence sans jamais deacutevoiler cette violence

laquo Les femmes et les filles sont les plus vulneacuterables agrave la violence sexuelle mais dans de nombreux cas ne veulent pas en parler De nombreuses femmes ceacutelibataires ont des enfants chaque anneacutee mais ne reacutevegravelent jamais lrsquoidentiteacute du pegravere raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes camp de Bwagiriza Burundi)

Les abus sexuels perpeacutetreacutes par des eacutetrangers contre des adolescents handicapeacutes intellectuels ont eacuteteacute signaleacutes en Jordanie (filles et garccedilons) ce qui pousse certains individus responsables de jeunes personnes handicapeacutees agrave les enfermer agrave la maison afin de les proteacuteger contre de nouvelles violences

laquo Sa fille est tregraves active et aime sortir mecircme lorsqursquoil fait nuit Une nuit elle srsquoest rendue chez des voisins et agrave son retour elle semblait diffeacuterente Elle lui a demandeacute ce qui srsquoeacutetait passeacute et elle a expliqueacute que certains garccedilons lui avaient enleveacute ses sous-vecirctements raquo

(Teacutemoignage de la megravere drsquoune adolescente atteinte du syndrome de Down au cours drsquoune discussion de groupe dans le camp de reacutefugieacutes de Zaatari en Jordanie)

Le type le plus courant de violence sexuelle signaleacute dans les centres urbains en Jordanie eacutetait le harcegravelement et lrsquoexploitation sexuels commis par les hommes de la commu-nauteacute qui ciblaient les femmes des hommes handicapeacutes lorsqursquoelles se promenaient dans la communauteacute sans ecirctre accompagneacutees par un homme car il nrsquoeacutetait pas admis qursquoune

femme sorte seule

laquo Un jour alors que je rentrais de chez mon fregravere Un taxi srsquoest arrecircteacute et jrsquoai poseacute la question suivante savez-vous ougrave je peux obtenir un precirct drsquoargent Lrsquohomme a reacutepondu vient avec moi et nous nous occuperons de toi Jrsquoeacutetais apeureacutee agrave lrsquoideacutee qursquoil me transporte raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin agrave Mafraq Jordanie)

Violence infligeacutee par le partenaire intime

Il est de notorieacuteteacute publique que la violence infligeacutee par le partenaire intime (VPI) est le type le plus courant de VBG auquel les femmes font face et un taux plus eacuteleveacute a eacuteteacute releveacute chez les femmes handicapeacutees par rapport aux femmes non-handicapeacutees41 Les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin au Burundi et en Jordanie ont teacutemoigneacute ecirctre victimes de violence sexuelle physique et psychologique infligeacutee par leurs partenaires intimes

Les femmes handicapeacutees au Burundi ont deacuteclareacute que leurs partenaires ne les laquo valorisent raquo pas autant que les femmes non handicapeacutees et sont moins susceptibles de les consi-deacuterer comme des partenaires eacuteventuelles et convenables pour le mariage Les hommes handicapeacutes ont corroboreacute ce point de vue dans leurs groupes de discussion en indiquant une preacutefeacuterence pour une femme sans handicap Les femmes et les hommes ont deacuteclareacute que les femmes handicapeacutees sont constamment victimes de viol dans leurs relations

laquo Pour une femme handicapeacutee il est encore plus difficile de trouver le mariage Les hommes ne veulent pas lrsquoeacutepouser mais cherchent plutocirct agrave profiter drsquoelle (laquo se soulager raquo) et elle ne peut pas se deacutefendre Et lorsqursquoelle a perdu sa virginiteacute ils veulent encore moins lrsquoeacutepouser raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes Bujumbura Burundi)

Les femmes handicapeacutees marieacutees ont fait eacutetat de ce que leurs maris les empecircchaient de participer aux activiteacutes familiales pour eacuteviter la honte et lrsquoembarras Elles ont eacutegalement signaleacute que leurs eacutepoux ont souvent des relations extra-conjugales ce qui est non seulement une source drsquolaquo humiliation raquo mais elles avaient eacutegalement peur des eacuteventuelles conseacutequences pour la santeacute car elles se sentaient incapables de proposer des rapports sexuels proteacutegeacutes agrave leurs partenaires

laquo Vous ne pouvez pas lui refuser votre corps

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quand il revient vers vous pourtant il peut avoir contracteacute des maladies raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Exploitation sexuelle

Certaines femmes ont deacutecrit lrsquoexpeacuterience de lrsquoextrecircme pauvreteacute qui augmente leur risque drsquoexploitation sexuelle dans les futures relations etou activiteacutes sexuelles de survie Les femmes handicapeacutees ont deacuteclareacute ecirctre preacuteoccupeacutees par le risque eacutegalement couru par leurs enfants face agrave ce type de violence une femme du Bujumbura explique comment sa fille srsquoest depuis lors livreacutee agrave la prostitution pour soutenir la famille

laquo Une femme handicapeacutee sera abandonneacutee par son mari apregraves avoir donneacute naissance agrave un enfant Elles font lrsquoobjet de discrimination dans toute activiteacute mdash vous ne valez rien Lorsque les hommes leur proposent des rapports sexuelles elles acceptent parce qursquoelles ont besoin drsquoargent pour nourrir leurs enfants raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les survivantes handicapeacutees et les individus de sexe feacuteminin responsables des survivantes Bujumbura Burundi)

Les hommes et les femmes handicapeacutes installeacutes dans des camps ont deacuteclareacute qursquoils paient des gens en numeacuteraire ou en nature pour les aider dans leurs activiteacutes et tacircches quotidi-ennes notamment lrsquoapprovisionnement en eau et la distribu-tion de la nourriture agrave leurs foyers Au Burundi cette situation affecte davantage les femmes que les hommes handicapeacutes En outre les travailleurs communautaires et sociaux en Eacutethiopie ont deacutecrit comment certaines femmes handicapeacutees qui ont besoin drsquoassistance dans les activiteacutes quotidiennes peuvent ecirctre forceacutees de srsquoengager dans des relations drsquoexploitation avec des individus qui leur proposent de les aider

laquo Ils profitent de notre vulneacuterabiliteacute eacuteconomique Parfois pour des tacircches dont nous ne pouvons nous acquitter nous-mecircmes [alors] nous donnons de lrsquoargent ou de la farine Par exemple aller chercher du bois de chauffe transporter les provisions agrave la maison reacuteparer nos maisons faire la lessive et recueillir de lrsquoeau Les femmes non-handicapeacutees peuvent elles-mecircmes srsquoacquitter de ces tacircches raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees mdash Musasa Burundi)

La violence baseacutee sur le genre contre les hommes et les garccedilons

Les donneacutees relatives agrave lrsquoIMSVBG collecteacutees au Burundi et en Eacutethiopie indiquent qursquoil y a proportionnellement plus drsquohommes parmi les survivants handicapeacutes (17 pour cent de survivants handicapeacutes eacutetaient des hommes) par rapport aux survivants sans handicap (5 pour cent eacutetaient des hommes)42

Violence sexuelle

Les participants en Jordanie (milieux urbains et camps) et au Burundi (milieux urbains) ont eacutegalement mentionneacute la violence sexuelle y compris le viol perpeacutetreacute contre les hommes et les garccedilons handicapeacutes mais agrave une eacutechelle beaucoup moins importante que chez les femmes et les filles Les participants au groupe de discussion sont drsquoavis que les hommes et les garccedilons handicapeacutes intellectuels eacutetaient plus exposeacutes agrave la violence sexuelle Au Burundi certains participants pensent que ce groupe de personnes est peut ecirctre cibleacute par des auteurs qui croient aux mythes selon lesquels ils seront gueacuteris de maladie ou pourront nager dans lrsquoopulence en ayant des rapports sexuels avec des garccedilons

laquo Selon une croyance ancreacutee dans les mœurs ils pratiquent la sodomie pour gueacuterir des maladies comme le VIH ou pour devenir riche Crsquoest cette raison qui motive les hommes agrave violer les garccedilons Les garccedilons souffrant de troubles mentaux sont plus exposeacutes que les garccedilons non-handicapeacutes car ils croient tout ce qursquoon leur dit raquo

(Individu responsable drsquoun survivant de sexe masculin au Burundi)

Violence eacutemotionnelle et psychologique

Les hommes handicapeacutes ont signaleacute des violences eacutemotion-nelles et psychologiques perpeacutetreacutees par des membres de la famille et de la communauteacute agrave cause de leur position de laquo faible raquo laquo deacutependant raquo et parce qursquoils sont incapables de mener un train de vie en rapport avec les normes conventionnelles de la masculiniteacute Par exemple des participants agrave un groupe de discussion en Jordanie ont indiqueacute que les hommes handic-apeacutes sont appeleacutes laquo demi-homme raquo par drsquoautres hommes de la communauteacute Au Burundi et en Jordanie les hommes handic-apeacutes ont deacuteclareacute avoir eacuteteacute ridiculiseacutes parce qursquoils eacutetaient inca-pables en raison de leur handicap de travailler et de subvenir aux besoins de leur famille Lrsquoincapaciteacute drsquoobtenir un emploi reacutemuneacutereacute (un deacutefi agrave relever par les hommes et les femmes dans des environnements humanitaires et souvent exacerbeacute pour les personnes handicapeacutees) a pousseacute les membres de la famille et de la communauteacute agrave penser que ces hommes nrsquoont

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laquo pas de valeur raquo Les hommes handicapeacutes eacuteprouvaient un sentiment de honte et drsquohumiliation agrave la suite de ces attitudes manifesteacutees agrave leur eacutegard

laquo Ils ne jouent aucun autre rocircle Ils sont meacutepriseacutes srsquoils sont incapables de travailler Lorsque vous ecirctes handicapeacute dans une famille vous nrsquoecirctes pas consideacutereacute comme une personne dans cette famille raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes camp de reacutefugieacutes de Kinama Burundi)

Les participants au Burundi ont eacutegalement signaleacute que les hommes handicapeacutes sont confronteacutes agrave la violence eacutemotion-nelle parce qursquoils sont consideacutereacutes comme des partenaires inapproprieacutes pour le mariage et pour une relation par les membres de leur propre famille et les membres de la famille de leurs partenaires

laquo Par exemple si un homme est handicapeacute et souhaite eacutepouser une fille non handicapeacutee mdash la famille ne va pas lrsquoaccepter et le couple sera marginaliseacute raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin camp de reacutefugieacutes de Kinama Burundi)

Ce type de violence contre les hommes et les garccedilons est preacutejudiciable mais est diffeacuterent du continuum de violence auquel les femmes et les filles font face dans les contextes humanitaires de conflit Ce type nrsquoexiste pas dans un systegraveme structurel de violence et drsquooppression et nrsquoest pas perpeacutetreacute au mecircme niveau que la violence faite aux femmes et aux filles

Autres formes de violence perpeacutetreacutees contre les personnes handicapeacutees

Les personnes handicapeacutees peuvent faire face agrave drsquoautres formes de violence dans des environnements humanitaires notamment en raison de la discrimination fondeacutee sur leur handicap ce qui peut srsquoassocier et se combiner agrave la discrimination baseacutee sur le genre43 Par exemple en Jordanie la violence eacutemotionnelle et physique perpeacutetreacutee par les individus responsables contre les personnes handicapeacutees a eacuteteacute signaleacutee et mecircme observeacutee dans certains groupes de discussion entre les individus respon-sables de sexe feacuteminin et les jeunes adultes handicapeacutes La violence verbale observeacutee a eacuteteacute en grande partie sur la base des attentes lieacutees au comportement de la personne handicapeacutee etou son rocircle en tant qursquohomme ou femme

Le refus de rendre service a souvent eacuteteacute mentionneacute comme une forme de violence contre les personnes handicapeacutees dans tous les pays et contextes Bien que les observations indiquent que la plupart de ces exemples sont susceptibles de constituer une discrimination baseacutee sur lrsquohandicap un nombre incalculable de remarques indique lrsquoaccegraves agrave lrsquoeacuteducation pour les enfants handicapeacutes (garccedilons et filles) dans les trois pays Ceci a des implications importantes sur la preacutevention de la VBG et sur la reacuteduction des risques eacutetant donneacute que les eacutecoles offrent un espace seacutecuriseacute de premier plan aux enfants et aux adolescents deacuteplaceacutes et constituent souvent un forum pour les activiteacutes lieacutees agrave la lutte contre la VBG et aux compeacute-tences de base Lrsquoeacuteducation augmente eacutegalement les opportu-niteacutes eacuteconomiques et sociales en favorisant lrsquoautonomisation des femmes et des filles et des autres groupes agrave risque leur permettant ainsi de surmonter lrsquooppression et les ineacutegaliteacutes44

Les participants agrave des discussions de groupe en Eacutethiopie et au Burundi ont eacutegalement mentionneacute que les hommes et les garccedilons ayant un handicap intellectuel peuvent ecirctre particuliegravere-ment exposeacutes agrave lrsquolaquo exploitation au travail raquo car ils ont la capaciteacute physique de srsquoacquitter des tacircches mais disposent de piegravetres compeacutetences en matiegravere de neacutegociation Ils sont capables drsquoeffectuer un nombre incalculable de tacircches dans un meacutenage ou de travaux dans la communauteacute sans pour autant beacuteneacuteficier de la mecircme reacutemuneacuteration que les personnes sans handicap

laquo Exploitation au travail Par exemple les personnes handicapeacutees mdash sont chargeacutees de puiser de lrsquoeau etc pour leur individu responsable Les hommes handicapeacutes intellectuels sont chargeacutes des corveacutees raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Enfin les participants ont eacutegalement signaleacute des taux eacuteleveacutes de violences physique et eacutemotionnelle perpeacutetreacutees par des membres de la communauteacute contre les hommes et les garccedilons handicapeacutes intellectuels en Jordanie par rapport agrave drsquoautres environnements Ainsi les hommes et les garccedilons handicapeacutes peuvent ecirctre exposeacutes agrave diffeacuterentes formes de violence dans de nouvelles zones dans lesquelles peu de meacutecanismes de protection ont eacuteteacute mis en place pour surveiller et faire face agrave cette situation

laquo Les gens sortent pour nous chercher Les gens mrsquoappellent retardeacute ils me frappent et me traitent de tous les noms Certaines personnes nous traitent de fou Lrsquoautre jour jrsquoai eacuteteacute attaqueacute par un gars qui srsquoest enfui dans une voiture Vous devez nous aider et les empecirccher de nous battre

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Donnez-nous la possibiliteacute de porter plainte et de nous occuper de ces gens raquo

(Homme handicapeacute intellectuel camp de reacutefugieacutes de Zaatari en Jordanie)

Principaux facteurs qui rendent les personnes handicapeacutees plus vulneacuterables agrave la VBG

Il existe des preuves qui soutiennent le principe selon lequel la VBG exerceacutee contre les personnes handicapeacutees dans les envi-ronnements humanitaires est intentionnelle systeacutematique et se produit dans un contexte de pouvoir et de controcircle Les causes premiegraveres de la VBG perpeacutetreacutee contre les personnes handica-peacutees restent lrsquoineacutegaliteacute du rapport de force entre les hommes et les femmes dans la communauteacute et au sein de ces groupes Le risque de VBG est cependant exacerbeacute dans les environne-ments humanitaires lorsqursquoil est associeacute aux ineacutegaliteacutes et agrave lrsquooppression lieacutees agrave un handicap en particulier chez les femmes et les filles Les facteurs suivants ont eacuteteacute identifieacutes comme des eacuteleacutements qui augmentent la vulneacuterabiliteacute des femmes des filles des garccedilons et des hommes ayant des types de handicaps diffeacuterents face agrave la VBG dans les environnements humanitaires

Rocircles sexosociaux en mutation

Les femmes et les hommes handicapeacutes et individus respon-sables de sexe feacuteminin sont plus exposeacutees agrave la VBG dans les environnements humanitaires en raison de la mutation des rocircles sexosociaux qui peut survenir dans un meacutenage et les steacutereacuteotypes de genre qui lrsquoaccompagne Cette dynamique est particuliegraverement eacutevidente dans les meacutenages et les communauteacutes au sein desquelles les personnes ont acquis de nouveaux handicaps Si un homme acquiert un nouvel handicap (par exemple agrave la suite de conflits) il peut srsquoaveacuterer neacutecessaire pour les membres de la famille de sexe feacuteminin de trouver un emploi hors de la maison pour remplacer lrsquohomme dans son rocircle de soutien de la famille Dans la mesure ougrave ceci ne constitue pas un comportement exceptionnel au sein de la famille ou de la communauteacute au sens large ces femmes peuvent ecirctre exposeacutees agrave la violence surtout si leur travail les oblige agrave se deacuteplacer seules dans la communauteacute

laquo Le mari va en principe deacutependre de la femme Srsquoil a besoin de payer quelque chose la femme doit aller travailler Il devient une charge suppleacutementaire pour la femme Les eacutepouses des hommes handicapeacutes sont plus exposeacutees car les personnes vont profiter drsquoelles Elle peut devenir une femme de meacutenage pour une autre famille ou devra rentrer la nuit Parfois le regard de la

socieacuteteacute sur ces femmes va changer parce que personne ne sait pourquoi elles sortent et cela nrsquoest pas normal dans la communauteacute Elle peut ecirctre stigmatiseacutee par la communauteacute raquo

(Homme handicapeacute participant agrave une discussion de groupe camp de Zaatari en Jordanie)

Les participants au groupe de discussion ont eacutegalement reacuteveacuteleacute que lorsque les hommes ont un handicap leurs eacutepouses et leurs enfants peuvent ecirctre exposeacutes agrave un risque accru de violence les auteurs pensent que les hommes handicapeacutes sont incapables de jouer leur rocircle traditionnel de laquo protecteur raquo

laquo Leurs enfants sont victimes de discrimination agrave lrsquoeacutecole et parfois sont battus parce que les autres enfants pensent que le pegravere ne viendra pas agrave lrsquoeacutecole pour les deacutefendre Ils perdent leur honneur et leur digniteacute en tant que chef de famille parce qursquoils ne peuvent pas subvenir aux besoins de la famille raquo

(Discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes camp de Bwagirizia Burundi)

Bien que ce cas ne soit pas speacutecifique aux environnements humanitaires les steacutereacuteotypes lieacutes au genre peuvent augmenter le risque de VPI chez les femmes et les filles handicapeacutees si elles ne reacutepondent pas aux attentes de leurs partenaires masculins en tant qursquoeacutepouses et megraveres convenables ce qui peut exacerber les ineacutegaliteacutes du rapport de force entre les sexes dans ces relations ce qui augmente la vulneacuterabiliteacute agrave la VBG Les hommes handicapeacutes et sans handicap ne sont guegravere inciteacutes agrave jouer drsquoautres rocircles tels que prendre soin des enfants il srsquoagit drsquoune tacircche sous-eacutevalueacutee dans la socieacuteteacute qui reacuteduit davantage leur statut parmi les hommes Lrsquointeraction complexe des normes socieacutetales et lrsquoespoir placeacutes sur les femmes et les hommes combineacutes agrave lrsquoeacutechec apparent des femmes handica-peacutees agrave remplir leurs rocircles dans un meacutenage les exposent agrave un risque eacuteleveacute de violence physique de la part de leurs partenaires masculins

laquo Les femmes handicapeacutees sont meacutepriseacutees parce qursquoelles ne peuvent pas travailler comme les personnes sans handicap mdash srsquoapprovisionner en eau et faire des repas Les eacutepoux doivent le faire et drsquoautres hommes les taquinent en disant laquo Pourquoi avez-vous eacutepouseacute cette handicapeacutee raquo ce qui peut causer la violence dans la famille entre mari et femme Quand le mari revient ivre agrave la maison il peut vous parler meacutechamment et commencer agrave vous battre mdash vous ne pouvez pas

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vous deacutefendre et il le sait raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

Stress familial

Le stress extrecircme veacutecu par les familles en peacuteriode de conflit et de deacuteplacement peut creacuteer des environnements ougrave la violence est plus susceptible drsquoecirctre perpeacutetreacutee exposant les personnes handicapeacutees qui deacutependent des individus respon-sables de la famille agrave un risque plus eacuteleveacute Par exemple les femmes et les filles handicapeacutees peuvent compter sur les membres de la famille pour les aider pour leurs soins quotidiens Cette deacutependance peut contribuer au stress et agrave lrsquoanxieacuteteacute au sein des membres de la famille ce qui conduit au ressentiment teacutemoigneacute envers les personnes handicapeacutees sous forme de violence eacutemotionnelle physique ou sous drsquoautres formes de violence

Impression quant aux aptitudes des personnes handicapeacutees

Le point de vue des membres de la communauteacute et les ideacutees erroneacutees sur les personnes handicapeacutees peuvent contribuer agrave leur vulneacuterabiliteacute face agrave la VBG Par exemple les auteurs de violence peuvent ecirctre plus susceptibles agrave prendre les personnes handicapeacutees pour cible srsquoils les considegraverent comme moins agrave mecircme de se deacutefendre par rapport aux personnes non handicapeacutees En fait certains eacutepisodes relateacutes par des femmes handicapeacutees dans les milieux urbains au Burundi deacutemontrent que les auteurs ciblent les personnes handicapeacutees physiques et au moment ougrave ils sont incapables de se deacutefendre ou mecircme drsquoidentifier lrsquoauteur

laquo Ma maladie survient parfois[ mdash Jrsquoai des laquo crises raquo mdash et les personnes profitent de moi pendant ces crises Crsquoest agrave ces moments que les hommes viennent me violer mdash je ne connais pas les pegraveres de mes enfants raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Lrsquoon suppose souvent que les personnes handicapeacutees mentales sont incapables drsquoapprendre les mecircmes concepts

ou de participer aux mecircmes activiteacutes que les autres et donc sont exclues des opportuniteacutes offertes pour en apprendre davantage sur la violence le sexe et les relations saines et deacutevelopper de nouvelles compeacutetences et renforcer les reacuteseaux des pairs De ce fait elles sont manipuleacutees et constituent plus facilement une cible pour les auteurs de viol drsquoabus et drsquoexploitation ou alors elles ont une aptitude limiteacutee dans la neacutegociation des rapports de force dans les relations intimes

Enfin les survivants handicapeacutes de la VBG peuvent ecirctre consi-deacutereacutes comme des informateurs peu fiables au sujet de leurs propres vies et expeacuteriences et donc leur parole ne peut ecirctre prise pour argent comptant lorsqursquoils signalent une violence Par conseacutequent les auteurs sont encore plus susceptibles de preacutevoir lrsquoimpuniteacute de leurs actions ce qui peut rendre les personnes handicapeacutees encore plus vulneacuterables agrave la violence

laquo Les personnes handicapeacutees mentales ou intellectuelles sont eacutegalement sujettes [agrave la VBG] Mecircme lorsqursquoelles sont victimes de violence sexuelle les gens pensent qursquoelles sont folles et ne les croient pas raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin camp de Zaatari Jordanie)

Discussions de groupe avec les adolescentes handicapeacutees mdash Burundicopy Elizabeth SherwoodWRC

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Perte du soutien de la communauteacute et des meacutecanismes de protection

La seacuteparation des familles et des voisins et lrsquoaffaiblissement ou lrsquoeacuteclatement des structures de soutien communautaire et des meacutecanismes traditionnels de protection ont eacuteteacute mis en eacutevidence chez les participants au projet eacutetant donneacute lrsquoaugmentation du risque de violence parmi les personnes handicapeacutees Ceci est particuliegraverement pertinent dans de nouvelles zones de deacuteplacement comme la Jordanie ougrave les individus et les familles nrsquoont pas encore eacutetabli des relations de confiance avec les autres habitants de la communauteacute ou renforceacute agrave nouveau leurs systegravemes de soutien Les partici-pants dans cet environnement ont expliqueacute les niveaux eacuteleveacutes de violence rencontreacutes dans la communauteacute et ont exprimeacute la preacuteoccupation selon laquelle les personnes handicapeacutees seraient viseacutees hors de la maison Cela a parfois conduit agrave des strateacutegies drsquoadaptation neacutegatives comme enfermer les personnes handicapeacutees intellectuelles dans leurs maisons De mecircme dans les milieux urbains au Burundi les parents ont signaleacute des cas isoleacutes survenus lorsqursquoils se sont fiers aux voisins et membres de la communauteacute auxquels ils eacutetaient peu habitueacutes pour les aider dans leur tacircche drsquoindividu responsable et ont deacutecouvert plus tard la perpeacutetration de lrsquoabus

laquo En Syrie tout le monde se connaissait et on prenait soin les uns des autres Ici nous sommes entoureacutes des gens venant drsquoautres villes Si quelque chose arrive agrave mon voisin cela mrsquoimporte peu raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin camp de Zaatari Jordanie)

Isolement social

Un manque de contact avec les reacuteseaux communautaires les amis et les prestataires de services augmente eacutegalement la vulneacuterabiliteacute face agrave la violence exerceacutee sur les personnes handi-capeacutees Les femmes handicapeacutees physiques isoleacutees dans leurs maisons en raison des obstacles physiques et environnemen-taux trouvent qursquoil est difficile de se deacuteplacer agrave lrsquoexteacuterieur de leur maison et de rencontrer drsquoautres personnes Les adoles-centes handicapeacutees sont exclues des reacuteseaux des pairs et de lrsquoeacuteducation ainsi que des activiteacutes lieacutees aux programmes baseacutes sur les atouts dont la promotion de la protection contre la VBG a eacuteteacute deacutemontreacutee Certaines personnes handicapeacutees en particu-lier celles ayant des handicaps intellectuel et mental peuvent ecirctre cacheacutees par les membres de la famille laquo au point ougrave les

voisins ignorent jusqursquoagrave leur existence raquo Un manque de soutien de la communauteacute et de relation peut ecirctre agrave lrsquoorigine du manque drsquoinformation et de compeacutetences dont elles ont besoin ou alors ces personnes ont des gens en qui elles se confient lorsqursquoelles sont victimes de violence

laquo Quand nous sommes handicapeacutes mecircme nos amis nous eacutevitent Nous sommes abandonneacutes comme si nous avions perdu toute valeur Seule ma famille me soutient mdash tous mes amis se sont eacuteloigneacutes de moi raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Lrsquoisolement augmente aussi la vulneacuterabiliteacute des individus responsables de sexe feacuteminin qui sont incapables de quitter leurs maisons de geacuteneacuterer des revenus ou drsquoassister agrave des eacuteveacutenements et activiteacutes communautaires avec drsquoautres femmes Dans la plupart des cas ces personnes sont les eacutepouses et les megraveres drsquoenfants et drsquoadultes avec un handicap plus grave Toutefois dans certains cas elles peuvent eacutegale-ment se faire aider par les adolescentes qui joueront le rocircle drsquoindividu responsable secondaire reacuteduisant ainsi les chances de ces derniegraveres agrave acceacuteder agrave lrsquoeacuteducation et agrave drsquoautres services dans la communauteacute

Pauvreteacute et manque de revenu

La pauvreteacute a eacuteteacute preacutesenteacutee comme un facteur de vulneacuterabiliteacute en particulier pour les femmes handicapeacutees dans les meacutenages dirigeacutes par des femmes Lrsquoextrecircme pauvreteacute et le manque de ressources pour reacutepondre agrave leurs besoins les plus eacuteleacutemen-taires augmentent le risque pour les femmes et les filles handi-capeacutees et les membres de la famille de sexe feacuteminin drsquoecirctre maltraiteacutees et exploiteacutees ou ont recours aux activiteacutes sexuelles de survie et agrave la prostitution

laquo Certains de mes enfants sont en acircge drsquoaller agrave lrsquoeacutecole mais je nrsquoen ai pas les moyens Je dois demander aux hommes drsquoacheter mecircme du sucre pour le theacute et pour cette raison ils peuvent faire de moi ce qursquoils veulent Mes enfants ne peuvent mecircme pas avoir de livres pour lrsquoeacutecole raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Obstacles lieacutes agrave lrsquoenvironnement

Les obstacles lieacutes agrave lrsquoenvironnement y compris le transport insuffisant dans tous les contextes srsquoajoutent agrave lrsquoisolement mais signifient eacutegalement que les personnes handicapeacutees doivent pouvoir compter sur drsquoautres membres de la commu-

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nauteacute pour acceacuteder agrave des services et agrave lrsquoassistance y compris la distribution de vivres et drsquoarticles non alimentaires Cela accroicirct leur vulneacuterabiliteacute agrave lrsquoexploitation et aux abus et limite leur accegraves aux services de reacuteponse en matiegravere de VBG de maniegravere confidentielle

Obstacles agrave lrsquoaccegraves aux services et aux programmes relatifs agrave la VBG

Les donneacutees relatives au Burundi et agrave lrsquoEacutethiopie montrent qursquoenviron 32 des survivantes handicapeacutees qui ont signaleacute des cas de violence agrave lrsquoIRC lrsquoont fait dans les trois jours suivant lrsquoincident comparativement agrave 44 pour les survivantes sans handicap45 Quarante et un pour cent des survivantes handi-capeacutees ont attendu plus drsquoun mois pour signaler les cas de violence46 Drsquoautres mesures doivent ecirctre prises pour eacuteliminer les obstacles et faciliter lrsquoaccegraves aux services et programmes relatifs agrave la VBG pour toutes les survivantes y compris et surtout pour les personnes handicapeacutees

Les obstacles agrave lrsquoaccegraves aux programmes et activiteacutes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire et identifieacutes par les personnes handicapeacutees et les individus responsables comprennent les barriegraveres psychologiques physiques communicationnelles et autres Les barriegraveres psychologiques constituaient les obstacles les plus freacutequemment citeacutes pour les survivantes agrave la VBG souffrant de handicap alors que les barriegraveres physiques ont eacuteteacute plus freacutequemment mention-neacutees dans le cadre des activiteacutes de preacutevention notamment la sensibilisation communautaire la geacuteneacuteration de revenus et les activiteacutes meneacutees aux centres de promotion de la femme

Les barriegraveres psychologiques

La discrimination et la stigmatisation par les membres de la famille les prestataires de services et la communauteacute dans son ensemble ont eacuteteacute les obstacles agrave lrsquoaccegraves aux services les plus freacutequemment citeacutes par les survivantes handicapeacutees Les participants ont signaleacute qursquoune stigmatisation suppleacutementaire rendait les personnes handicapeacutees reacuteticentes agrave lrsquoideacutee de deacutenoncer les cas de violence sexuelle mecircme aux prestataires de services qui supposent souvent qursquoelles ne courent aucun risque en raison de leur handicap

laquo Les membres de la famille les conduisent aux prestataires de services mais ceux-ci ne les traitent pas correctement mdash ils peuvent dire des choses du genre laquo Tu es handicapeacutee Comment as-tu pu ecirctre violeacutee et tomber enceinte raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les

travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux - camp de reacutefugieacutes de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Lrsquoon suppose souvent que les personnes ayant des deacutefi-ciences intellectuelles ou mentales ne comprennent pas ce qui leur est arriveacute Les participantes ont indiqueacute que les gens peuvent ne pas eacutecouter ou croire les personnes handicapeacutees en particulier quand les survivantes preacutesentent une deacuteficience mentale ou intellectuelle cette attitude reacuteduit agrave son tour leur accegraves aux services De nombreuses personnes handi-capeacutees mentales ou intellectuelles sont eacutegalement exclues des activiteacutes de sensibilisation sur la VBG car les parents les dirigeants communautaires et drsquoautres personnes suppo-sent qursquoelles ne courent pas de risques ou sont incapables drsquoapprendre de nouvelles choses Ces barriegraveres suppleacutemen-taires les empecircchent drsquoecirctre en seacutecuriteacute au sein des commu-nauteacutes drsquoidentifier correctement les cas de violence etou de demander de lrsquoaide aupregraves des personnes de confiance en cas de violence

Certaines survivantes handicapeacutees peuvent avoir besoin de soutien pour acceacuteder aux services mais craindront de signaler cette violence aux membres de la famille qui pour-raient deacutejagrave avoir des ideacutees neacutegatives sur le handicap Ainsi de nombreuses survivantes choisissent de ne pas signaler ces cas de violence ou de ne pas acceacuteder aux services si cela risque drsquoaccentuer leur marginalisation au sein de la famille et de la communauteacute Agrave Bujumbura certaines femmes handica-peacutees avaient si souvent subi la violence qursquoelles preacutefeacuteraient ne pas en parler mecircme agrave des membres de la famille pourvoyeurs drsquoappui

laquo Les familles ont tendance agrave la rejeter et agrave la deacutetester [une survivante] mdash elles ne la considegraverent pas vraiment comme une personne Elle vit avec un handicap et cette violence sexuelle va maintenant reacuteduire davantage sa valeur Elles vont la rejeter et penser qursquoelle est la cause de son propre malheur raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

La discrimination et les preacutejugeacutes posent eacutegalement des obsta-cles importants agrave la participation des personnes handicapeacutees dans les activiteacutes de preacutevention de la VBG et programmes connexes En Eacutethiopie les travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux ont indiqueacute que drsquoautres membres de la communauteacute ridiculisent les personnes souffrant de handicaps mentaux etou intellectuels lorsqursquoelles essaient de participer

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agrave des activiteacutes communautaires En raison de cette stigmatisa-tion les parents empecircchent parfois le personnel de parler agrave ces personnes lors des visites agrave domicile et de partager avec elles des informations sur les services disponibles

laquo Une personne handicapeacutee avait lrsquohabitude de prendre part agrave une discussion cafeacute mais la communauteacute lrsquoa rejeteacutee et elle a finalement cesseacute de venir Elle souffre drsquoun trouble mental et ne sait parfois pas de quoi elle parle Les participantes lrsquoont donc neacutegligeacutee raquo

(Travailleur communautaire - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les groupes de leadership communautaire y compris les associations de reacutefugieacutes et de femmes ont rarement des repreacutesentantes handicapeacutees les associations de personnes handicapeacutees le cas eacutecheacuteant sont souvent domineacutees par les hommes et peuvent activement exclure les handicapeacutees mentales et intellectuelles Ces organisations jouent souvent un rocircle central dans la communication de lrsquoinformation dans la communauteacute et peuvent mecircme deacutesigner des repreacutesent-ants pour participer agrave des formations et drsquoautres activiteacutes Par conseacutequent les personnes handicapeacutees mais plus particu-liegraverement les femmes et les filles handicapeacutees peuvent ecirctre moins susceptibles drsquoecirctre incluses dans ces activiteacutes

laquo Les personnes handicapeacutees ne sont geacuteneacuteralement pas consideacutereacutees La communauteacute ne trouve parfois pas qursquoelles peuvent prendre part agrave des formations et autres activiteacutes raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les dirigeants communautaires - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les barriegraveres physiques

Les barriegraveres physiques empecircchent les personnes handica-peacutees drsquoacceacuteder aux services et activiteacutes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire Les femmes handicapeacutees qui vivent dans les centres urbains et dans le camp de reacutefugieacutes du complexe tentaculaire de Zaatari en Jordanie ont indiqueacute que lrsquoabsence ou le coucirct eacuteleveacute des moyens de transport eacutetait un obstacle agrave lrsquoaccegraves aux centres de services sur la VBG ainsi qursquoagrave leur participation aux activiteacutes de sensibilisation et autres activiteacutes de preacutevention

laquo Les moyens de transport sont inexistants Par conseacutequent mecircme si vous savez ougrave se trouvent les services vous ne pouvez pas toujours y

arriver raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin mdash Bujumbura Burundi)

Dans tous les pays les individus responsables de sexe feacuteminin nrsquoont pas pu prendre part aux activiteacutes de sensibilisa-tion communautaire etou de promotion de la femme parce qursquoelles doivent rester agrave la maison et prendre soin de leur famille Elles participent moins freacutequemment aux reacuteunions communautaires et aux activiteacutes sociales et ne sont donc pas impliqueacutees dans les campagnes la SASA (une approche globale de preacutevention de la violence contre les femmes et les filles deacuteveloppeacutee par Raising Voices (wwwraisingvoicesorg)) et drsquoautres formes de sensibilisation

Les barriegraveres communicationnelles

Les barriegraveres communicationnelles ont eacuteteacute plus freacutequem-

laquo Je porte ma fille sur mon dos partout ougrave je vais Elle grandit mais elle reste encore une partie de moi raquo

(Individu responsable drsquoune fille handicapeacutee - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

copy Elizabeth SherwoodWRC

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ment mentionneacutees dans le cadre des activiteacutes de preacutevention communautaires Les personnes sourdes ont eacuteteacute deacutesigneacutees comme eacutetant les plus toucheacutees par ce type de barriegravere dans la mesure ougrave des interpregravetes en langue des signes sont rarement disponibles dans les camps de reacutefugieacutes et que de nombreuses personnes utilisent un langage des signes non conventionnel Certains agents de mobilisation commu-nautaire et le personnel travaillant sur la VBG ont tenteacute de communiquer avec les personnes sourdes au moyen drsquooutils SASA et des gestes simples mais cette proceacutedure nrsquoest pas toujours exeacutecuteacutee par lrsquoensemble du personnel Les profes-sionnels de la VBG ont eacutegalement eu du mal agrave communiquer efficacement avec les personnes souffrant de handicaps intellectuels et mentaux parce qursquoelles ne sont pas souvent inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes sur la VBG etou parce que les informations ne sont pas transmises dans des formats qursquoils peuvent comprendre Les participantes ont noteacute que les mateacuteriels de sensibilisation et drsquoeacuteducation repreacutesentaient rarement les personnes handicapeacutees et que les personnes handicapeacutees ne sont pas inteacutegreacutees dans les eacutequipes de sensibilisation et de mobilisation communautaire Une varieacuteteacute drsquoapproches de communication - notamment les messages simples les images les mises en scegravene et les jeux de rocircles qui incluent les personnes handicapeacutees - seraient plus efficaces pour impliquer les personnes handicapeacutees tout en sensibil-isant davantage la communauteacute des personnes handicapeacutees dans son ensemble

laquo En regardant lrsquoimage drsquoune personne handicapeacutee nous nous sentirons plus impliqueacutes avec les personnes normales Cela pousse eacutegalement les gens agrave comprendre que les personnes handicapeacutees doivent ecirctre impliqueacutees dans tout raquo

(Participante aux discussions de groupe avec des femmes handicapeacutees - camp de Bwagirizia Burundi)

Autres barriegraveres

Le manque de confidentialiteacute et la stigmatisation par les membres de la communauteacute qui en reacutesulte ont eacuteteacute souleveacutes comme eacutetant des problegravemes importants dans les contextes urbains et sur les camps au Burundi et en Eacutethiopie Les participantes ont signaleacute qursquoil est plus difficile de preacuteserver la confidentialiteacute quand une survivante est handicapeacutee car drsquoautres personnes lui sont peut-ecirctre venues en aide lors de lrsquoincident et que les nouvelles se reacutepandent souvent rapide-ment dans toute la communauteacute Elles peuvent avoir besoin de parler aux autres afin drsquoacceacuteder agrave des services et le personnel

du programme relatif agrave la VBG a eacutegalement mentionneacute le besoin drsquoimpliquer un plus large eacuteventail drsquoacteurs dans les processus de gestion de cas Par conseacutequent les survivantes handicapeacutees sont moins susceptibles drsquoacceacuteder aux services et agrave lrsquoassistance apregraves de tels incidents de violence en raison de problegravemes de confidentialiteacute et de la peur drsquoune stigmatisa-tion suppleacutementaire

laquo La communauteacute saura si une femme handicapeacutee a eacuteteacute violeacutee Il nrsquoy a pas de secrets dans le camp Les gens ont tendance agrave plus divulguer les informations lorsqursquoil srsquoagit de femmes handicapeacutees Elles doivent crier agrave lrsquoaide et tout le monde deacutecouvre ainsi ce qui leur est arriveacute raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

Les femmes et les filles handicapeacutees agrave Bujumbura au Burundi ont eacutegalement indiqueacute qursquoelles ne peuvent pas ecirctre reccedilues immeacutediatement lorsqursquoelles se preacutesentent aux services de santeacute apregraves un incident de violence sexuelle et il peut leur ecirctre demandeacute de revenir agrave un autre moment pour recevoir des services ou le service peut leur ecirctre refuseacute apregraves une longue proceacutedure administrative lieacutee agrave leur statut de reacutefugieacutees Les survivantes handicapeacutees peuvent rencontrer de plus grands problegravemes dans la mesure ougrave il peut ecirctre plus difficile pour elles de retourner agrave lrsquoeacutetablissement car elles peuvent avoir moins de ressources financiegraveres pour payer le transport et doivent compter sur lrsquoaide des autres pour se deacuteplacer

laquo Ils peuvent vous donner autre rendez-vous mdash et vous demander de revenir demain - mais cela pose problegraveme apregraves un viol parce que vous avez besoin de meacutedicaments Elle a passeacute toute la journeacutee et la nuit agrave lrsquohocircpital sans recevoir aucun service et le lendemain elle est alleacutee pour son test de deacutepistage du VIH raquo

(Groupe de discussion avec des femmes handicapeacutees mdash Bujumbura Burundi)

Dans lrsquoenvironnement humanitaire et autre les programmes relatifs agrave la VBG sont largement axeacutes sur les femmes et les filles car elles sont les plus exposeacutees agrave la violence baseacutee sur le genre Cependant les hommes et les garccedilons courent eacutegale-ment un risque de violence sexuelle en particulier en peacuteriode de conflit et de deacuteplacement Les professionnels de la VBG apportent un soutien aux survivants de sexe masculin avec et sans handicap mais ce fait nrsquoest pas toujours connu Dans le cadre de ce projet par exemple certains hommes handicapeacutes

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ne savaient pas ougrave obtenir un soutien en termes de gestion de cas srsquoils ont eacuteteacute victimes de violence sexuelle

laquo Elle [une survivante handicapeacutee] doit se rendre agrave lrsquoIRC pour obtenir de lrsquoaide Mais ougrave doivent se rendre les hommes handicapeacutes srsquoils sont violeacutes raquo

(Man with disabilities mdash Musasa refugee camp Burundi)

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Sur la base de lrsquoeacutevaluation et des recommandations de la Phase 1 faites par les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables les activiteacutes suivantes ont eacuteteacute conccedilues et testeacutees dans chacun des contextes du projet

Reacutesumeacute des actions pilotes mises en œuvre par les programmes WPE de lrsquoIRC

Pays Activiteacutes

Eacutethiopie Organisation de laquo discussions cafeacute raquo avec les femmes dans les foyers de personnes handicapeacutees afin que leurs individus responsables puissent acceacuteder agrave des informations sur la VBG et pour renforcer les reacuteseaux de pairs feacute-minins

Adaptation du mateacuteriel de mobilisation communautaire sur la preacutevention de la VBG (SASA) de maniegravere agrave deacutepeindre les personnes handicapeacutees comme faisant partie de la communauteacute dans son ensemble

Organisation de visites agrave domicile cibleacutees pour diffuser des informations sur la preacutevention de la VBG et donner des reacuteponses aux personnes handicapeacutees qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Organisation de sessions de formation sur la VBG et le handicap agrave lrsquointention des agents de mobilisation communautaire et des travailleurs sociaux

Modifications apporteacutees pour ameacuteliorer lrsquoaccessibiliteacute physique des bacirctiments communau-taires et des latrines dans le camp

Burundi Ciblage des Associations Villageoises drsquoEacutepargne et de Creacutedit pour les personnes handicapeacutees et

leurs individus responsables

Organisation drsquoactiviteacutes reacutecreacuteatives et professionnelles pour les personnes handicapeacutees et les individus responsables

Sensibilisation de la communauteacute sur les droits et lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees

Prioriteacute accordeacutee aux visites agrave domicile pour assurer une gestion plus complegravete des cas de VBG pour les personnes handicapeacutees agrave risque

Recrutement de femmes handicapeacutees comme agent de mobilisation communautaire pour les activiteacutes relatives agrave la VBG

Jordanie Inclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG interorganisations et dans la forma-tion sur la gestion des cas relatifs agrave la protection de lrsquoenfance

Animation drsquoun atelier drsquoune journeacutee sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de violence sexuelle et sexiste du sous-groupe interorganisations sur la violence sexuelle et sexiste

Pris en charge de lrsquoinclusion du handicap dans les messages et le mateacuteriel drsquoune campagne en cours sur la preacutevention de la violence et dans le mateacuteriel relatif aux services de lrsquoIRC

Organisation de discussions de groupe avec les individus responsables de sexe feacuteminin souffrant de handicap

La campagne laquo Amani raquo en Jordanie a fourni des messages cleacutes aux communauteacutes aux enfants et aux parents sur le moyen de mieux proteacuteger les enfants et les adultes contre les atteintes et divers types de violence notamment la violence sexuelle et sexiste httpdataunhcrorgsyrian-refugeesdownloadphpid=5558

Phase 2 Activiteacutes visant agrave ameacuteliorer lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG dans les pays pilotes

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Reacutesumeacute des actions pilotes mises en œuvre par les programmes WPE de lrsquoIRC

Caucase du Nord

Feacutedeacuteration de Russie

Organisation drsquoune formation et drsquoateliers de planification drsquoaction sur le handicap et la violence baseacutee sur le genre pour les ONG feacuteminines y compris sur lrsquoimplication des jeunes filles handica-peacutees et le soutien de leurs parents et in-dividus responsables

Organisation drsquoune formation et drsquoun atelier de planification drsquoaction avec les femmes de la All-Russia So-ciety of Disabled People sur lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes visant les femmes et les filles

Conception drsquoun manuel pour les individus responsables drsquoenfants handicapeacutes qui fournit des informations sur les services et lrsquoassistance aux personnes handicapeacutees

Organisation drsquoun concert de sensibilisation communautaire au cours de laquelle les jeunes filles sourdes sont monteacutees en scegravene avec une chanteuse tcheacutetchegravene

Organisation drsquoeacuteveacutenements sociaux pour les filles avec et sans handicap pour renforcer les reacuteseaux de pairs

Discussion cafeacute Camp de reacutefugieacutes de MyrsquoAni Ethiopiecopy IRC Ethiopie

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Phase 3 Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Le processus drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays a permis drsquoidentifier 1) les changements des connaissances des attitudes et des pratiques des professionnels de la VBG agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du handicap et 2) des pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Renforcement des capaciteacutes des professionnels de la VBG sur lrsquoinclusion du handicap

Les professionnels de la VBG des quatre pays ont eacuteteacute consulteacutes lors de lrsquoeacutevaluation participative pour identifier les changements apporteacutes agrave leurs connaissances leurs attitudes et leurs pratiques au sujet de lrsquoinclusion du handicap dans leurs programmes et activiteacutes au cours du projet Cette activiteacute a eacutegalement permis drsquoidentifier de nouvelles activiteacutes outils et ressources qui auraient agrave leur avis faciliteacute ces changements

Changements apporteacutes aux connaissances attitudes et pratiques

Bien que les connaissances les attitudes et les pratiques se recoupent et se complegravetent mutuellement les professionnels de la VBG ont plus freacutequemment rapporteacutes des changements dans leurs attitudes envers les personnes handicapeacutees au cours du projet Les professionnels ont signaleacute une accen-tuation de la reconnaissance de leur responsabiliteacute agrave atteindre tous les membres de la communauteacute et donc agrave adapter leurs programmes de maniegravere agrave les rendre accessibles et efficaces pour tous ce qui renforce la mise en œuvre drsquoune approche de programmation plus axeacutee sur les droits De nombreux professionnels ont avoueacute qursquoavant le projet ils supposaient que les personnes handicapeacutees nrsquoeacutetaient pas capables de participer agrave des activiteacutes relatives agrave la VBG en raison de leur handicap Apregraves le projet la plupart a deacuteclareacute reconnaicirctre que les personnes handicapeacutees ont des compeacutetences et des capaciteacutes neacutecessaires pour participer beacuteneacuteficier et faire de preacutecieuses contributions aux programmes Les professionnels ont eacutegalement deacuteclareacute qursquoils se consideacuteraient drsquoabord comme eacutetant mal eacutequipeacutes ou pas qualifieacutes pour fournir des services relatifs agrave la VBG aux personnes handicapeacutees et pensaient que leurs compeacutetences et leur formation ne suffiraient pas pour reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees Ils se sont souvent focaliseacutes sur la deacuteficience de la personne ou sur son eacutetat de santeacute (aussi connu sous le nom drsquoapproche

meacutedicale du handicap) et nrsquoont pas appliqueacute leurs compeacute-tences en matiegravere de protection et drsquoautonomisation pendant le processus de gestion de cas Apregraves le projet ces profes-sionnels ont deacuteclareacute qursquoils eacutetaient plus agrave lrsquoaise confiants et precircts agrave travailler avec les personnes handicapeacutees et qursquoils sont passeacutes drsquoune approche meacutedicale agrave une approche plus familiegravere et plus axeacutee sur le survivant

laquo Au deacutebut je pensais que je ne pouvais pas ecirctre utile agrave certaines personnes handicapeacutees parce que je nrsquoeacutetais pas meacutedecin que je ne pouvais pas ameacuteliorer leur condition que je ne pouvais pas les gueacuterir Mais alors lorsque jrsquoai pris du temps pour commencer agrave eacutecouter davantage jrsquoai compris qursquoelles ne demandaient pas ce type drsquoaide elles voulaient parler avaient besoin de soutien et aspiraient agrave plus de seacutecuriteacute Jrsquoai reacutealiseacute que je savais deacutejagrave comment venir en aide agrave ces personnes Avant je supposais que je ne pouvais pas et que discuter avec moi ne changerait rien agrave leur situation Jrsquoaurais ducirc eacutecouter un peu plus avant et crsquoest le cas maintenant Je prends drsquoabord le temps drsquoeacutecouter avant drsquoessayer de faire des plans et drsquoarranger les choses raquo

(Agent de mobilisation communautaire de lrsquoIRC - camp de Muyinga Burundi)

Certains professionnels ont eacutegalement signaleacute un changement drsquoattitude envers les individus responsables en particulier les megraveres drsquoenfants handicapeacutes qui ont leurs propres besoins mais qui font souvent passer les deacutesirs des autres notamment ceux des membres de leur famille souffrant de handicap avant leur propre bien-ecirctre psychosocial Les professionnels ont rapporteacute une plus grande reconnaissance des besoins de ce groupe et le rocircle essentiel qursquoils jouent dans la protection et lrsquoautonomisation des personnes handicapeacutees

laquo Ces personnes ont le droit de recevoir tous les services proposeacutes aux autres et il est de notre devoir drsquointeacutegrer [ces personnes] Il sera difficile pour elles de rester agrave la maison toutes seules Cela est eacutegalement important pour leurs familles et elles peuvent venir avec leurs filles Cette mesure est importante pour les megraveres drsquoenfants handicapeacutes car elles ont eacutegalement besoin drsquoun soutien psychologique raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Les professionnels de la VBG ont rapporteacute quatre principaux changements dans leurs pratiques agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du

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handicap au cours du projet Ces pratiques ont eacuteteacute eacutetroitement lieacutees au processus reacuteflectif du projet et aux activiteacutes pilotes mises en œuvre au cours de la Phase 2 du projet notamment

bull la tenue des consultations plus reacuteguliegraveres avec les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables afin de srsquoassurer que leurs besoins et leurs ideacutees sont pris en compte dans les deacutecisions lieacutees aux programmes et aux activiteacutes

bull la fourniture drsquoun soutien plus global et holistique aux survi-vantes handicapeacutees avec un accent sur les meacutethodes de communication efficaces et lrsquoeacutetablissement de la confiance

bull le deacuteveloppement drsquoactiviteacutes autour des points forts des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees

bull une implication plus active des membres de la famille et des voisins des personnes handicapeacutees dans la planification de la seacutecuriteacute

bull la surveillance du nombre de femmes de filles de garccedilons et drsquohommes handicapeacutes qui participent aux activiteacutes relatives agrave la VBG

laquo Nous ne pouvons pas eacutevaluer lrsquoactiviteacute nous-mecircmes Nous devons jauger nos performances agrave travers les gens qui prennent part agrave nos activiteacutes raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les professionnels de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Les professionnels de tous les pays ont eacutegalement deacuteclareacute avoir acquis de nouvelles connaissances qui ont ameacutelioreacute leur capaciteacute agrave inteacutegrer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail mais ils en ont parleacute moins freacutequemment que le changement drsquoattitudes et de pratiques Les exemples comprennent une meilleure compreacutehension des facteurs qui rendent les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables plus vulneacuterables agrave la VBG le rocircle des relations et des reacuteseaux sociaux dans la preacuteven-tion de la violence et lrsquoaccroissement des connaissances sur les strateacutegies de communication permettant de travailler avec des personnes preacutesentant diffeacuterents types de handicaps

laquo Nous travaillons sur les questions de VBG Je pensais donc plus agrave la faccedilon dont elles se sentent en tant que femmes et filles et comment elles se voient comparativement aux filles sans handicap Les filles handicapeacutees ont moins de possibiliteacutes que les filles sans handicap raquo

(Professionnel de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Activiteacutes outils et ressources qui ont favoriseacute le renforcement des capaciteacutes chez les professionnels de la VBG

Les professionnels de la VBG ont deacutecrit les opportuniteacutes drsquoapprentissage expeacuterientiel et reacuteflectif du projet comme eacutetant les facteurs les plus importants ayant contribueacute agrave renforcer leur capaciteacute agrave inteacutegrer efficacement lrsquoinclusion du handicap dans leur travail Il srsquoagissait notamment drsquointeractions directes avec les femmes et les filles handicapeacutees drsquooccasions de reacutefleacutechir sur leurs propres compeacutetences et du moyen de les appliquer dans leur travail avec ce groupe

Les professionnels de la VBG en Eacutethiopie en particulier les travailleurs sociaux et communautaires ont indiqueacute que les formations sur la VBG et le handicap les avaient effectivement aideacutes agrave ameacuteliorer leurs pratiques agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du handicap Dans les autres pays pilotes les professionnels ont signaleacute que les outils les aidant agrave consulter les personnes handicapeacutees y compris des directives sur la conduite des visites agrave domicile et des activiteacutes participatives qui traduisent la dynamique du pouvoir entre les femmes et les hommes et les personnes avec et sans handicap eacutetaient les plus utiles Les professionnels ont aussi mentionneacute que des outils fournissant des directives sur la communication avec les personnes preacutesentant diffeacuterents types de deacuteficiences et des outils permettant de deacutevelopper un mateacuteriel drsquoinformation drsquoeacuteducation et de communication accessible ont eacuteteacute utiles

Dans le Caucase du Nord les professionnels de la VBG ont indiqueacute que la focalisation sur un petit nombre drsquoactiviteacutes clairement deacutefinies visant agrave favoriser lrsquoinclusion a augmenteacute la probabiliteacute de succegraves et ce succegraves a stimuleacute leur confiance et leur volonteacute agrave inclure les femmes et les filles handicapeacutees dans les activiteacutes subseacutequentes

laquo Je nrsquoavais jamais penseacute que nous pourrions faire quelque chose dans un groupe mixte [filles avec et sans handicap] et maintenant je constate que cela est possible et acceptable et que les gens en ont besoin raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les professionnels de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Domaines exigeant un renforcement suppleacutementaire des capaciteacutes

Bien que des changements positifs dans lrsquoapproche de de travail des professionnels de la VBG avec les personnes handicapeacutees aient eacuteteacute signaleacutes lors de lrsquoeacutevaluation des lacunes persistantes ont eacuteteacute identifieacutees au niveau des capaciteacutes et une attention addi-

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tionnelle et continue doit ecirctre porteacutee agrave ce point

Tout drsquoabord quelques professionnels de la VBG et les pres-tataires ont continueacute agrave avoir des attitudes neacutegatives envers les personnes avec des handicapeacutees Par conseacutequent il est neacuteces-saire de promouvoir une reacuteflexion et une discussion continues avec les professionnels de la VBG afin de faire face et de reacutesoudre les malentendus et les preacutejugeacutes qui peuvent faire office drsquoobstacles agrave lrsquoaccegraves et agrave lrsquoinclusion des personnes handica-peacutees Les professionnels doivent reacutefleacutechir sur la faccedilon dont leurs propres attitudes peuvent influencer la mise en œuvre drsquoune approche centreacutee sur le survivant agrave lrsquoeacutegard des personnes handi-capeacutees agrave la possibiliteacute qursquoils donnent aux individus de contribuer agrave la prise de deacutecision et mecircme aux options drsquointerventions qursquoils peuvent examiner avec un survivant

Deuxiegravemement les gestionnaires de cas de VBG ont signaleacute qursquoils neacutecessitaient davantage drsquoindications sur les processus de consentement lorsqursquoils travaillent avec des survivants souf-frant drsquoune deacuteficience intellectuelle Dans de nombreux cas les gestionnaires de cas demandent aux individus responsables de donner le consentement et ne parviennent souvent pas agrave deacuteter-miner la capaciteacute de lrsquoindividu agrave donner son consentement Une note drsquoorientation sur lrsquoobtention du consentement des personnes handicapeacutees a eacuteteacute deacuteveloppeacutee dans le projet en reacuteponse agrave cette lacune Elle srsquoinspire du processus de consentement employeacute avec les personnes souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle dans le secteur de la santeacute dans les pays agrave revenu eacuteleveacute et est adapteacutee pour une approche de gestion de cas centreacutee sur le survivant

Enfin alors que de nombreux professionnels de la VBG qui ont pris part au projet ont reacuteussi agrave inclure les personnes ayant un handicap physique et des deacuteficiences auditives aux activiteacutes du programme relatifs agrave la VBG ils ont noteacute des deacutefis permanents lors de lrsquoinclusion des personnes ayant une deacuteficience intellec-tuelle Les gestionnaires de cas ont besoin de directives et de soutien pour identifier les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes preacutesentant des handicaps plus complexes afin de mieux les rattacher aux possibiliteacutes de participation aux activiteacutes communautaires et sociales briser lrsquoisolement social et favoriser lrsquoautonomisation Ces directives destineacutees aux gestionnaires de cas ont eacuteteacute deacuteveloppeacutees dans le cadre du projet

Des outils tireacutes du projet ont eacuteteacute adapteacutes pour les professionnels de la VBG drsquoautres organisations et sont disponibles dans la Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG sur httpwrc

msdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de VBG

Le processus drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays a susciteacute des laquo Expeacuteriences du changement raquo chez les personnes handicapeacutees leurs individus responsables et le cas eacutecheacuteant les dirigeants communautaires Ces expeacuteriences ont mis en eacutevidence les reacutesultats qui ont eacuteteacute les plus importants pour chaque groupe Une analyse des reacutesultats des ateliers de parties prenantes et des expeacuteriences du changement a permis drsquoidentifier les pratiques positives suivantes pour promouvoir lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Le renforcement des reacuteseaux de pairs et du capital social

Dans les quatre pays les participants ont citeacute lrsquoeacutetablissement de reacuteseaux de pairs plus robustes pour les adolescentes et les femmes handicapeacutees ainsi que pour les individus responsables de sexe feacuteminin comme retombeacutee positive des activiteacutes du projet Les discussions de groupe avec les individus responsables dans les centres de promotion de la femme en Jordanie des discus-sions cafeacute dans les domiciles des femmes handicapeacutees en Eacutethiopie la creacuteation drsquoespaces seacutecuriseacutes et drsquoactiviteacutes sociales agrave lrsquointention des adolescentes dans le Caucase du Nord et les Associations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit (AVEC) cibleacutees au Burundi ont eacuteteacute citeacutes comme eacutetant utiles par les participants car ils ont faciliteacute lrsquoeacutetablissement de liens entre les personnes handicapeacutees et les individus responsables et drsquoautres membres de la communauteacute ce qui a permis drsquoeacutechanger des informations de construire la confiance et de deacutevelopper des possibiliteacutes drsquoaction collective Ceci augmente non seulement accegraves agrave un soutien proposeacute les uns pour les autres et par la communauteacute toute entiegravere mais donne eacutegalement aux personnes handicapeacutees la possibiliteacute drsquoapporter une contribution agrave la socieacuteteacute drsquoeacutelever leur statut au sein de la communauteacute et drsquoecirctre reconnues et appreacutecieacutees pour des aspects de leur personne autres que leur handicap

Pour les individus responsables de sexe feacuteminin souffrant de handicap les groupes de soutien en Jordanie leur ont donneacute un espace pour partager leurs preacuteoccupations ideacutees et strateacutegies avec drsquoautres femmes dans des situations similaires Ceci les a aideacutees agrave se sentir moins isoleacutees et agrave renforcer leur bien-ecirctre psychosocial

laquo Je profite des expeacuteriences des ideacutees et des interventions constructives du formateur du guide psychologique et des amies pendant les sessions de discussion Lorsque je partage mes

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inquieacutetudes avec les autres je sens que je ne suis pas seule raquo

(Eacutepouse drsquoun homme handicapeacute - Irbid Jordanie)

Pour certaines femmes handicapeacutees et les individus respon-sables qui sont isoleacutees dans leurs maisons il est essentiel de proposer les activiteacutes de soutien par les pairs le plus pregraves possible de leur domicile afin qursquoils puissent tisser des reacuteseaux avec drsquoautres femmes qui vivent agrave proximiteacute En Eacutethiopie les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin ont organiseacute des discussions cafeacute traditionnelles dans leurs maisons pour parler de questions lieacutees agrave la VBG Les partic-ipants ont indiqueacute que ces activiteacutes ont diminueacute leur isolement ameacutelioreacute leurs relations avec les voisins et leur ont permis de se sentir plus en seacutecuriteacute dans la mesure ougrave un nombre croissant de femmes les connaissent et les comprennent

laquo Nous avons organiseacute des discussions cafeacute ici dans notre maison Ceci nous a rapprocheacute des gens Quand ils viennent agrave la maison nous discutons de tant de choses des choses qui sont vraiment importantes mais ils ont aussi lrsquooccasion de voir que nous sommes de bons parents mecircme si nous sommes un peu diffeacuterents Maintenant les gens nous comprennent mieux ils viennent mecircme nous dire bonjour et voir comment nous allons Je me sens plus en seacutecuriteacute avec des voisins que je connais raquo

(Femme aveugle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les Expeacuteriences du changement recueillies aupregraves des adoles-centes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance des amies et des reacuteseaux de pairs pour ces filles Au Burundi des adolescentes handicapeacutees ont trouveacute que lrsquoorganisation drsquoactiviteacutes telles que des sessions de couture et drsquoartisanat eacutetait un moyen effi-cace de rencontrer drsquoautres filles de partager des ideacutees et de discuter de leurs espoirs pour lrsquoavenir Elles ont deacuteclareacute qursquoelles ont ensuite eacuteteacute inviteacutees agrave assister agrave plusieurs activiteacutes commu-nautaires ougrave elles ont pu partager leurs propres ideacutees et leurs opinions Les adolescentes handicapeacutees dans le Caucase du Nord ont eacutegalement discuteacute des avantages de la participation agrave des activiteacutes avec des filles sans handicap notamment la possi-biliteacute drsquoapprendre les unes des autres Ces rapports eacutetablis par les adolescentes handicapeacutees deacutemontrent qursquoelles ont deacutevel-oppeacute des atouts humains et sociaux notamment lrsquoeacuteducation lrsquoestime de soi les reacuteseaux drsquoamies et les rocircles dans la commu-nauteacute Ces facteurs de protection reacuteduisent la vulneacuterabiliteacute des adolescentes agrave la violence agrave lrsquoabus et agrave lrsquoexploitation47 (voir Expeacuteriences du changement page 27)

Les femmes handicapeacutees membres drsquoAssociations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit au Burundi ont deacuteclareacute qursquoelles utilisent lrsquoargent qursquoelles ont gagneacute par le biais de ces programmes pour payer le transport et se rendre aux activiteacutes culturelles et reli-gieuses ce qui diminue leur isolement et creacutee drsquoimportants liens sociaux avec drsquoautres

Tous ces exemples soulignent une leccedilon importante Les personnes handicapeacutees ont et veulent que lrsquoon sache qursquoelles ont plusieurs identiteacutes au-delagrave de leur infirmiteacute Elles veulent ecirctre consideacutereacutees comme des leaders des femmes des amies

Maipendo - Burundi

laquo Maintenant je peux eacuteconomiser un peu pour emprunter une moto-taxi et je peux me rendre [agrave lrsquoeacuteglise] Jrsquoai maintenant chaque semaine des personnes avec qui discuter agrave lrsquoeacuteglise Crsquoest un groupe qui agrave mon avis mrsquoeacutecoute et me comprend raquo

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Le Groupe de filles - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Les filles avec et sans handicap ont preacutepareacute des affiches au moyen drsquoimages et de photos Ces affiches portaient sur ce qui leur importait plus dans le projet et sur les activiteacutes qursquoelles souhaitaient mener ensuite Elles ont preacutesenteacute ces affiches aux ONG feacuteminines impliqueacutees dans le projet

laquo Ceci est notre histoire Notre souhait eacutetait de chanter avec Makka Mejieva [une ceacutelegravebre chan-teuse tcheacutetchegravene] [Lorsque nous sommes monteacutees sur scegravene] des tas de personnes handicapeacutees et non eacutetaient lagrave et pleuraient

Pendant lrsquoeacuteveacutenement nous avons pris connaissance drsquoautres personnes handicapeacutees et nous les avons rencontreacutees Il eacutetait tregraves agreacuteable pour nous de les connaicirctre et de deacutecouvrir leur type de handicap et leurs problegravemes Lorsque je me rends agrave lrsquoeacuteveacutenement et que je constate la preacutesence de personnes handicapeacutees je sens que je ne suis pas seule et quand je vois drsquoautres personnes [sans handicap] je me sens eacutegale agrave elles

Nous donnons des leccedilons de langue des signes aux filles sans handicap Ainsi nous pourrons les comprendre et elles nous comprendre car nous ne pouvons pas parler Gracircce agrave la langue des signes nous nous comprenons Ces filles sans handicap apprennent des choses et nous aussi Nous avons un langage commun agrave travers ces cours de langue des signes Nous utilisons eacutegalement des teacuteleacutephones nous envoyons des SMS et utilisons eacutegalement des notes eacutecrites pour communiquer avec les autres Nous aimons vraiment dessiner Nous pensons agrave des choses et tout ce agrave quoi nous pensons nous le repreacutesentons dans nos dessins Et nous aimons aussi beaucoup jouer agrave diffeacuterents types de jeux

Bien sucircr il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne font pas attention agrave nos opinions Voici les ideacutees que nous souhaiterions concreacutetiser agrave lrsquoavenir Nous aimerions rencontrer des filles dans un cafeacute ou dans un endroit reacuteserveacute uniquement aux filles avec et sans handicap mdash juste les filles pas drsquoadultes

Nous aimerions que [nos camarades de classe] se joignent agrave nous et prennent part agrave ces activiteacutes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo

Pour la suite de lrsquoExpeacuterience du changement du Groupe de filles dans le Caucase du Nord rendez-vous sur httpwrcmsGBV_disability_Change_Caucasus

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des membres de la communauteacute comme des personnes qui apportent de preacutecieuses contributions agrave la communauteacute Ce fait a des implications importantes pour lrsquoinclusion dans les programmes et les approches visant agrave renforcer les reacuteseaux de pairs et le capital social

Inclusion cibleacutee dans les activiteacutes de renforcement eacuteconomique

Lrsquoinclusion cibleacutee des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les programmes relatifs aux AVEC occupe une grande place dans les Expeacuteriences du changement au Burundi Les femmes handicapeacutees et les individus respon-sables de sexe feacuteminin impliqueacutees dans des activiteacutes relatives aux AVEC ont signaleacute que lrsquoeacutelargissement des reacuteseaux sociaux eacutetait le reacutesultat le plus important pour elles car il leur a permis de rehausser leur statut dans la socieacuteteacute (qui leur a valu un plus grand respect de la part de leurs maris et drsquoautres membres de la famille) et de renforcer leur estime de soi et leur senti-ment de confiance en soi La participation agrave des activiteacutes rela-tives aux AVEC a eu un impact positif sur leur indeacutependance en tant qursquoindividus mais aussi sur les contributions financiegraveres qursquoelles peuvent apporter agrave leurs meacutenages ce qui a renforceacute leur rocircle dans la prise de deacutecision

laquo Jrsquoai mecircme encore un peu drsquoargent pour acheter des choses pour ma famille Je suis tregraves eacutetonneacutee du changement de mon mari agrave mon eacutegard il se rend compte que jrsquoai de la valeur que je peux ecirctre indeacutependante il me respecte plus et rentre agrave la maison seulement les soirs maintenant Mon fils handicapeacute est plus heureux mdash il constate qursquoil y a plus de paix dans la maison raquo

(Individu responsable de sexe feacuteminin dans le camp de Musasa)

Accroicirctre la repreacutesentation des personnes handi-capeacutees dans les activiteacutes communautaires

Les programmes relatifs agrave la VBG travaillent en eacutetroite collabo-ration avec les dirigeants communautaires dans la concep-tion la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des activiteacutes Il est donc important drsquoexaminer comment les personnes handicapeacutees sont repreacutesenteacutees et atteintes par ces systegravemes de leadership En Eacutethiopie par exemple le personnel de lrsquoIRC a travailleacute avec lrsquoassociation des personnes handicapeacutees dans la commu-nauteacute des reacutefugieacutes afin drsquoaccroicirctre la participation des femmes handicapeacutees et renforcer la collaboration avec lrsquoassociation des femmes reacutefugieacutees Les participants au Burundi et en Eacutethiopie ont eacutegalement signaleacute que le recrutement de personnes handi-capeacutees et drsquoindividus responsables comme agents de mobili-sation communautaire et travailleurs sociaux a non seulement conduit agrave une plus grande attention aux preacuteoccupations de ce groupe mais a eacutegalement entraicircneacute une appreacuteciation accrue des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees par drsquoautres membres de la communauteacute

Esther mdash Burundi

laquo Je suis individu responsable pour mon mari qui vit avec un handicap mais ce nrsquoest pas ma seule identiteacute Je suis une megravere un leader et une personne fiegravere de son rocircle drsquoagent de mobilisation communautaire raquo

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laquo Nous nrsquoavons jamais eu de personnes handicapeacutees dans notre eacutequipe auparavantmdash il srsquoagit drsquoun changement majeur et vraiment tregraves important Mes amies handicapeacutees font le mecircme travail que moi Elles sont vraiment excellentes dans certains domaines et elles enseignent des choses agrave drsquoautres personnes Il est important pour la communauteacute de constater cela de savoir que lorsque nous disons vouloir inclure les personnes handicapeacutees nous le pensons vraiment Ceci est un bon moyen pour commencer agrave changer la faccedilon dont les personnes handicapeacutees sont consideacutereacutees raquo

(Travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie)

Atteindre et soutenir les personnes agrave risque eacuteleveacute

Lrsquoisolement des personnes ayant une deacuteficience intellectuelle etou de handicaps multiples a eacuteteacute identifieacute comme eacutetant un deacutefi pour les prestataires de services Ces personnes sont souvent isoleacutees dans leurs maisons avec leurs individus responsables et peuvent avoir peu drsquooccasions ou de soutien neacutecessaire(s) pour eacutelaborer des strateacutegies susceptibles de les proteacuteger contre la violence Les pratiques suivantes ont eacuteteacute identifieacutees comme favorisant lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion de ces personnes dans les activiteacutes relatives agrave la VBG

Les visites agrave domicile et les activiteacutes agrave domicile

Au Burundi en Eacutethiopie et au Caucase du Nord les personnes handicapeacutees et les professionnels ont indiqueacute avoir meneacute des visites agrave domicile pour interroger les individus et les familles au sujet de leurs besoins et pour partager lrsquoinformation sur les services et lrsquoassistance en matiegravere de VBG Ces visites ont permis aux profes-sionnels de la VBG et aux prestataires de services drsquoidentifier des survivants qui neacutecessitent un soutien complet et speacutecialiseacute Le personnel de lrsquoIRC au Burundi et en Eacutethiopie a commenceacute agrave organ-iser des activiteacutes de groupe geacuteneacuteralement tenues dans les centres de promotion de la femme et dans drsquoautres sites communautaires proches de leurs maisons et qui ciblaient parfois ces individus et les familles Les individus responsables des filles souffrant de handicaps multiples ont eacutegalement souligneacute qursquoils constataient un renforcement de lrsquoacceptation et du soutien de la communauteacute suite aux activiteacutes agrave domicile

laquo Les membres de la communauteacute nous traitent mieux agrave preacutesent Ils sont plus habitueacutes agrave nous Ils savent comment nous sommes et nous saluent aimablement quand ils passent raquo

(Megravere drsquoune adolescente souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

La gestion individuelle des cas

Les survivantes handicapeacutees neacutecessitent une gestion individu-aliseacutee et globale des cas pour promouvoir leur gueacuterison et leur reacutetablissement et pour preacutevenir toute violence future Pendant lrsquoeacutevaluation les participants ont rapporteacute que les profession-nels de la VBG srsquoeacutetaient ameacutelioreacutes dans lrsquoidentification de ces personnes agrave risque eacuteleveacute et la fourniture drsquoun soutien plus complet et adapteacute agrave leurs besoins speacutecifiques Les facteurs suivants ont eacuteteacute deacutecrits comme ameacuteliorant lrsquoappui agrave la gestion des cas pour ces personnes

bull lrsquoidentification des diffeacuterentes meacutethodes de communica-tion directe avec les survivants

bull une attention accrue sur lrsquoidentification des forces et des capaciteacutes reacuteelles des survivants au cours des eacutevaluations

bull la participation des personnes handicapeacutees et de leurs individus responsables dans la planification de lrsquoaction

bull un suivi freacutequent et une coordination de la prestation des services pour reacutepondre aux besoins identifieacutes

Les femmes handicapeacutees ont indiqueacute que ces seacuteances de gestion de cas ont contribueacute agrave deacutevelopper la confiance et la compreacutehension entre elles et les professionnels de la VBG et qursquoelles ont reccedilu une aide en fonction de leurs propres besoins et deacutesirs Cette leccedilon met eacutegalement en eacutevidence lrsquoimportance des approches centreacutees sur le survivant dans le travail avec les femmes handicapeacutees lorsqursquoil est question de deacutefinir leurs buts objectifs et strateacutegies

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Histoire de Mawazo - camp de Kinama Burundi

Mawazo vit seule et se deacuteplace diffeacuteremment des autres en rampant plutocirct qursquoen marchant

laquo Je vis seule Jrsquoai toujours veacutecu seule Jrsquoessaie drsquoecirctre tregraves indeacutependante et je fais beaucoup de choses toute seule Je peux nettoyer cuisiner laver mes vecirctements et je passe du temps agrave essayer drsquoaider mes voisins en prenant soin de leurs enfants

Je reccedilois reacuteguliegraverement des visites agrave domicile le personnel de lrsquoIRC est comme ma famille Ils passent veacuterifier si tout va bien presque tous les jours Quand jrsquoai un problegraveme ils srsquoen rendent compte tregraves rapidement et viennent voir si je vais bien Je me sens beaucoup plus eacutepanouie et jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir quelqursquoun agrave qui parler Jrsquoadore partager des histoires et je me sens bien lorsque quelqursquoun me demande comment je me sens

Mon nom dans ma langue signifie agrave la fois laquo problegravemes raquo et laquo ideacutees raquo Jrsquoai beaucoup agrave dire et agrave partager avec les autres Je suis une personne tregraves ouverte je pense que crsquoest la raison pour laquelle les enfants mrsquoaiment tant Je suis ouverte agrave eux je souris avec eux et je leur raconte des histoires Je peux leur apprendre beaucoup de choses car jrsquoai vu et appris beaucoup de choses dans ma vie Je peux leur parler de leur culture leur enseigner le respect et leur inculquer lrsquoesprit du partage Lorsque quelqursquoun mrsquoapporte de la bouillie par exemple mecircme en petite quantiteacute je ne le bois pas toute seule Srsquoil y a des enfants nous partageons tous ensemble Mecircme si jrsquoai tregraves faim je sais que cela est une chance pour moi drsquoenseigner quelque chose drsquoaider quelqursquoun tout comme les autres mrsquoaident

Si je pouvais dire une chose agrave lrsquoeacutequipe de lrsquoIRC ce serait de continuer de se souvenir des personnes qui sont agrave la maison qui ne peuvent pas facilement participer aux programmes Nous avons eacutegalement des besoins et des recircves Je me fais maintenant vieille et je pense qursquoil est important de se concentrer sur les jeunes les jeunes handicapeacutees pour srsquoassurer qursquoelles sont incluses degraves le plus jeune acircge afin que les gens puissent cesser la discrimination et nous consi-deacuterer tous comme eacutegaux raquo

copy IRC

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Reconnaicirctre les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes handicapeacutees pour faciliter lrsquoinclusion

Les personnes handicapeacutees et les professionnels de la VBG ont rapporteacute que lrsquoidentification et le renforcement des compeacute-tences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees ont favoriseacute une plus grande inclusion dans une varieacuteteacute drsquoactiviteacutes relatives agrave la VBG En Jordanie de jeunes femmes sourdes ont eacuteteacute inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes de responsabilisation sociale et agrave des initiatives meneacutees dans les centres de promo-tion de la femme et agrave animer des seacuteances de pose de henneacute Ces activiteacutes ont fourni un espace permettant aux femmes de partager des compeacutetences et des inteacuterecircts communs avec drsquoautres femmes de leur acircge

laquo Non seulement elles les ont accepteacutees mais elles se sont eacutegalement fait des amies Mecircme avant la fin de la seacuteance elles eacutechangeaient des numeacuteros de teacuteleacutephones et leur demandaient si elles pouvaient les contacter pour faire du henneacute agrave leurs ceacuteleacutebrations raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Au Caucase du Nord les adolescentes handicapeacutees ont eacuteteacute incluses dans la conception des activiteacutes sociales qui visaient agrave faciliter le reacuteseautage entre les filles avec et sans handicap Les activiteacutes ont eacuteteacute construites autour des compeacutetences speacutecifiques des filles handicapeacutees (exemple lrsquoexeacutecution de

chansons en langue des signes) la promotion de lrsquoeacutegaliteacute de participation dans la conception du programme mais aussi lrsquoappreacuteciation des talents de chaque individu

Comme lrsquoont reconnu les membres de la famille les dirige-ants communautaires les prestataires de services et autres agrave travers les sites du projet les reacutesultats de ces activiteacutes contredisent les hypothegraveses selon lesquelles les personnes handicapeacutees sont incapables de beacuteneacuteficier et de contribuer agrave une varieacuteteacute de programmes

laquo Avant les gens pensaient que ces femmes eacutetaient des cas deacutesespeacutereacutes et qursquoelles ne pourraient jamais ecirctre indeacutependantes Maintenant elles contredisent de nombreuses personnes au sein de la communauteacute Elles nous rendent nous les rares personnes qui avons toujours cru en elles tregraves tregraves fiers raquo

(Dirigeant communautaire de sexe masculin mdash camp de Kinama Burundi)

Beaucoup de personnes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance drsquoavoir lrsquoopportuniteacute laquo de faire leurs preuves raquo car beaucoup nrsquoavaient jamais eacuteteacute inviteacutees agrave prendre part aux activiteacutes Le simple fait de tendre la main pour encourager leur participation agrave des programmes eacutetait dans de nombreux cas lrsquoadaptation la plus percutante meneacutee par les professionnels de la VBG

Diane - camp de Kinama Burundi

laquo Jrsquoai reccedilu un appel disant que lrsquoIRC voulait inclure des femmes handicapeacutees dans leurs programmes relatifs aux AVEC Jrsquoeacutetais tellement exciteacutee agrave lrsquoideacutee de mrsquoinscrire drsquoecirctre incluse drsquoavoir une occasion de faire mes preuves agrave preacutesent je pense qursquoil est de mon devoir de tendre la main agrave drsquoautres personnes handicapeacutees pour sensibiliser partager mon histoire et leur dire qursquoelles peuvent ecirctre incluses raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Mieraf travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie

laquo Jrsquoappreacutecie tellement mon rocircle dans le programme [de lrsquoIRC] et jrsquoai tant drsquohistoires que je pourrais vous raconter sur les choses que nous avons accomplies

Mais je pense qursquoil est important de vous dire que je suis une femme handicapeacutee Je marche avec une beacutequille et jrsquoai parfois beaucoup de mal agrave acceacuteder au camp Cela ne mrsquoarrecircte pas mecircme si les choses peuvent ecirctre difficiles je sens que jrsquoai un travail tregraves important agrave faire

Jrsquoœuvre pour renforcer la seacutecuriteacute des femmes et des filles plus particuliegraverement des personnes handicapeacutees des personnes qui ne sont pas toujours incluses dans les activiteacutes des personnes qui sont souvent oublieacutees Je me souviens des moments ougrave crsquoeacutetait mon cas lorsque jrsquoavais tellement mal que je ne pouvais pas quitter ma maison ou avant drsquoavoir reccedilu ma beacutequille pour marcher Je me sentais vraiment seule Maintenant je suis tregraves active et je suis leader dans notre commu-nauteacute Je fais partie de lrsquoassociation des personnes handicapeacutees et je suis travailleuse sociale Jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir des choses preacutecieuses agrave apporter et que je peux plaider en faveur des femmes et enfants handicapeacutes et de leurs individus responsables parce que je comprends parfaitement

leurs besoins Je pense aussi que les gens mrsquoadmirent car ils me voient mrsquoefforcer pour faire mon travailraquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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Recommandations

Les recommandations suivantes sont tireacutees des leccedilons apprises au cours de ce projet qui porte sur le moyen de promouvoir lrsquoinclusion du handicap dans les programmes rela-tifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Recommandations pour les acteurs de la VBG

Inclure les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables dans la conception la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des programmes relatifs agrave la VBG Lrsquoimplication des personnes handicapeacutees dans la conception et lrsquoeacutevaluation du programme est essentielle pour identifier avec preacutecision les obstacles agrave leur participation aux programmes relatifs agrave la VBG eacutelaborer des strateacutegies visant agrave ameacuteliorer leur participation et comprendre le changement qui importe le plus pour eux Une attention particuliegravere devrait ecirctre accordeacutee agrave la collecte des informations et des points de vue des femmes des filles et des personnes souffrant de deacuteficiences intellectuelles et mentales car elles sont les plus exposeacutees agrave la VBG Les approches participatives telles que le classement les photo-interviews et la narration ajouteacutees aux meacutethodes qualitatives plus conventionnelles (exemple discussions theacutematiques de groupe et entretiens en face agrave face) sont des moyens permettant drsquoexplorer effi-cacement les preacuteoccupations et les ideacutees des individus qui ont des besoins communicationnels diffeacuterents Les eacutevaluations doivent inclure un volet de sensibilisation pour faire participer les personnes handicapeacutees et les individus responsables qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Assurer la formation et lrsquoapprentissage reacuteflectif sur les interactions entre le genre et le handicap pour les gestion-naires de programmes et les prestataires de services relatifs agrave la VBG et eacutetablir une compreacutehension commune et une adoption des approches centreacutees sur les droits et les survi-vants lorsque lrsquoon travaille avec ce groupe La formation du personnel agrave inteacutegrer une analyse de lrsquoineacutegaliteacute entre les sexes et de la discrimination fondeacutee sur le handicap les aidera agrave mieux cerner les facteurs uniques qui contribuent aux risques de VBG et de vulneacuterabiliteacute pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et agrave identifier des strateacute-gies plus efficaces pour leur inclusion dans les programmes relatifs agrave la VBG Lorsque les professionnels de la VBG sont particuliegraverement conscients de la dynamique du pouvoir entre les sexes dans leur travail avec les femmes ayant surveacutecu agrave la violence ils peuvent exiger un soutien suppleacutementaire pour reacutefleacutechir sur leurs propres attitudes et sur les attitudes des

autres sur la relation avec le handicap et sur la faccedilon dont ces eacuteleacutements peuvent aggraver lrsquoineacutegaliteacute fondeacutee sur le sexe la discrimination et lrsquoexclusion dans les relations les meacutenages et la communauteacute

Il est recommandeacute que les informations concernant les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables soient incluses et pleinement inteacutegreacutees dans les programmes de formation de base sur la VBG notamment agrave travers des eacutetudes de cas et des exemples centreacutes sur les personnes handicapeacutees Au fil du temps le personnel travaillant sur la VBG reconnaicirctra de plus en plus que reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees est une partie essentielle de leur travail et qursquoils ont les compeacutetences requises pour le faire effi-cacement dans le cadre de leur travail

Recruter des femmes et des filles handicapeacutees comme personnel et beacuteneacutevoles dans les programmes relatifs agrave la VBG Identifier et aider les femmes et les filles handicapeacutees agrave jouer un rocircle cleacute dans les programmes relatifs agrave la VBG peut ameacuteliorer la qualiteacute et la pertinence du programme pour ce groupe tout en les rendant autonomes et en rehaussant leur statut dans la communauteacute Fixer un objectif en termes de nombre de femmes et de filles handicapeacutees qui devraient parti-ciper agrave des formations et reacuteunions communautaires sur la VBG (environ 15 ) encouragera le personnel et les partenaires agrave les inviter directement agrave ces eacuteveacutenements et peut ameacuteliorer la repreacutesentation et la participation aux programmes relatifs agrave la VBG Plaider en faveur drsquoun eacutequilibre entre les sexes dans les associations de personnes handicapeacutees et pour lrsquoinclusion des femmes et des filles handicapeacutees dans les associations de femmes et de jeunes peut eacutegalement accroicirctre la participa-tion dans les domaines ougrave ces groupes interviennent dans les programmes relatifs agrave la VBG et une plus grande repreacutesenta-tion et un meilleur leadership au sein de la communauteacute

Privileacutegier lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les activiteacutes qui renfor-cent le capital social et les reacuteseaux de pairs Ceci est particuliegraverement important pour la preacutevention de la violence contre des adolescentes handicapeacutees les femmes ayant un handicap physique qui sont isoleacutees dans leurs maisons les individus responsables et les femmes les filles les garccedilons et les hommes ayant une deacuteficience intellectuelle Pour les programmes relatifs aux laquo espaces seacutecuriseacutes raquo aider les femmes et les filles agrave reacutefleacutechir sur ce qui rend un espace laquo seacutecuriseacute raquo pour eux et pour les autres et agrave deacutefinir leurs propres laquo regravegles de base raquo ou principes qui reflegravetent comment elles devront accepter et appreacutecier les diffeacuterences Ces principes peuvent aussi les amener agrave reacutefleacutechir sur la faccedilon drsquoatteindre et drsquoinclure drsquoautres femmes et filles qui sont plus isoleacutees (agrave

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lrsquoexemple des filles ayant une deacuteficience intellectuelle) En plus des activiteacutes baseacutees au centre la sensibilisation communau-taire et les visites agrave domicile sont essentielles pour atteindre les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables qui sont isoleacutes dans leurs maisons et pour renforcer en mecircme temps les meacutecanismes de protection communautaire Le personnel du programme relatif agrave la VBG doit ecirctre conscient de toute la charge de travail et des responsabiliteacutes suppleacute-mentaires que drsquoautres femmes et filles peuvent ecirctre tenues drsquoassumer dans les meacutenages suite agrave la participation des individus responsables dans les activiteacutes lieacutees agrave la VBG et les aider agrave identifier des strateacutegies pour atteacutenuer les risques associeacutes et les conseacutequences inattendues

Privileacutegier lrsquoinclusion des femmes handicapeacutees et des individus responsables de sexe feacuteminin dans les programmes portant sur lrsquoautonomisation eacuteconomique Fixer des objectifs en termes de nombre de femmes et filles handicapeacutees et drsquoindividus responsables devant participer agrave ces programmes et encourager le personnel et les commu-nauteacutes agrave les inviter Une analyse minutieuse des risques doit ecirctre meneacutee et une strateacutegie drsquoatteacutenuation deacuteveloppeacutee avant la participation pour preacutevenir etou reacutepondre efficacement agrave des conseacutequences impreacutevues Dans certains contextes les activ-iteacutes drsquoautonomisation eacuteconomique des femmes peuvent sortir du cadre des rocircles qui leur sont deacutevolus sur le plan social ce qui accentue leur vulneacuterabiliteacute agrave la violence de la part de la famille et de la communauteacute Dans certains meacutenages ces activiteacutes peuvent avoir un impact neacutegatif sur la personne handicapeacutee qui peut ecirctre abandonneacutee sans individus respon-sables familiers ce qui augmente potentiellement le risque de violence ou drsquoabus Parallegravelement drsquoautres femmes du meacutenage notamment les adolescentes peuvent assumer ce rocircle ce qui accroicirct leur charge de travail ou leur exclusion

La Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG qui comprend des outils et des directives pour les aider agrave renforcer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail est disponible sur httpwrcmsdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Recommandations pour acteurs du handicap

Veiller agrave ce que les programmes et organisations conccedilus pour servir les personnes handicapeacutees soient sensibles agrave la question du genre Les personnel des programmes et organisations srsquooccupant des personnes handicapeacutees doit suivre une formation sur le genre et lrsquoeacutegaliteacute des genres afin de comprendre les diffeacuterentes faccedilons dont le conflit et le deacuteplacement affectent les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et adapter leurs activiteacutes et services en conseacutequence Le personnel du programme Handicap doit

eacutegalement ecirctre conscient des risques particuliers de VBG auxquels les femmes et les filles handicapeacutees sont exposeacutees et recevoir une formation sur la communication avec les survi-vants et sur lrsquoorientation approprieacutee vers les prestataires de service relatifs aux VBG

Renforcer le plaidoyer autour des droits des personnes affecteacutees par la crise et le conflit notamment les femmes et les filles en eacuteveillant la conscience sur les reacutefugieacutes et les personnes deacuteplaceacutees au sein des organisations pour personnes handicapeacutees (DPO) notamment au niveau reacutegional ougrave il y aurait des crises reacutepeacuteteacutees ou prolongeacutees ayant un impact consideacuterable sur plusieurs pays Cela peut inclure le travail en reacuteseau entre les femmes handicapeacutees et les mouve-ments œuvrant pour les droits des femmes dans les pays et reacutegions affecteacutes par des crises afin de deacutevelopper une plus grande connexion compreacutehension et reacuteponse aux besoins des femmes handicapeacutees dans les environnements humanitaires

Recommandations pour tous les acteurs humanitaires

Mettre en œuvre les orientations sectorielles pour preacutevenir et reacutepondre agrave la violence baseacutee sur le genre telles qursquoeacutenonceacutees dans les Directives du Comiteacute permanent inter-organisations relatives agrave la violence baseacutee sur le genre48 Tous les acteurs humanitaires doivent reconnaicirctre et reacutepondre aux risques accrus de VBG pendant le conflit et la crise notam-ment pour les femmes et les filles handicapeacutees ainsi que les individus responsables de sexe feacuteminin Les normes minimales eacutenonceacutees dans les Directives fournissent lrsquoorientation de base pour tous les secteurs dans la preacutevention et la reacuteponse aux VBG

Entreprendre lrsquointeacutegration de la protection pour satisfaire effectivement les besoins des personnes handicapeacutees durant toutes les phases de lrsquointervention humanitaire Lrsquointeacutegration de la protection y compris lrsquoinclusion de lrsquoanalyse du genre et du handicap dans la conception des programmes la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation est deacuteterminante pour assurer que tout le monde notamment les femmes et filles handica-peacutees a pleinement accegraves aux services et agrave lrsquoassistance dans tous les secteurs y compris pour atteacutenuer le risque de VBG49

Recommandations pour les bailleurs de fonds et gouvernements

Tenir les organisations humanitaires responsables de la satisfaction effective des besoins des personnes handica-peacutees et des individus responsables dans les programmes sur la VBG agrave travers des processus de monitoring et de preacutesentation de rapports ainsi que la mise en exergue de

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pratique positives provenant de diffeacuterentes organisations dans les environnements humanitaires afin drsquoencourager lrsquoobservation des approches tenant compte du handicap et du genre

Plaider pour une plus grande reconnaissance de la multi-tude de preacuteoccupations lieacutees au handicap et au genre y compris la VBG dans tous les instruments internationaux les normes et conventions relatifs au conflit au deacuteplace-ment et agrave lrsquoaction humanitaire Les instruments interna-tionaux peuvent jouer un rocircle deacuteterminant dans la deacutefinition des prioriteacutes pour lrsquoaction humanitaire durant le conflit et le deacuteplacement Les preacuteoccupations speacutecifiques aux femmes et

aux filles et agrave toutes les personnes handicapeacutees doivent ecirctre au cœur des instruments internationaux dans la mesure ougrave elles figurent parmi les populations les plus vulneacuterables durant la crise Un plaidoyer permanent est neacutecessaire aux niveaux international et national pour encourager les gouvernements agrave signer et agrave ratifier tous les instruments pertinents et agrave tenir tous les acteurs concerneacutes responsables de la mise en œuvre inteacutegrale des conventions nouvelles et existantes y compris la Convention relative aux droits des personnes handicapeacutees la Convention sur lrsquoeacutelimination de toutes les formes de discrimi-nation agrave lrsquoeacutegard des femmes et les reacutesolutions du Conseil de seacutecuriteacute sur les femmes la paix et la seacutecuriteacute

Atelier drsquointervenants au Burundi copy Elizabeth SherwoodWRC

36

Notes

1 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondiales et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacuteva-lence et conseacutequences sur la santeacute de la violence du parte-naire intime et de la violence sexuelle exerceacutee par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductive-healthpublicationsviolence9789241564625en

2 Ce chiffre est deacutetermineacute par lrsquoestimation globale selon laquelle les 15 pour cent de toute population seront des personnes handicapeacutees (OMS 2011) et selon laquelle 512 millions de personnes sont deacuteplaceacutees par la crise et le conflit agrave travers le monde (HCR 2014)

3 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

4 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

5 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

6 Dans ce rapport les laquo personnes handicapeacutees mentales raquo renvoient aux personnes atteintes drsquoune maladie mentale etou celles qui sont des usagers etou survivants de la psychiatrie Le terme laquo personnes ayant des handicaps sociaux raquo est parfois utiliseacute pour deacutecrire ce groupe de personnes handicapeacutees Reacuteseau mondial des usagers et survivants de la psychiatrie Manuel de mise en œuvre de la Convention des Nations unies relative au droit des per-sonnes handicapeacutees (RMUSP2008) p 9 wrcmsN8o9CH

7 UNHCR Le coucirct humain de la guerre Tendances mondia-les 2013 (2014) httpwwwunhcrorg5399a14f9html

8 Organisation mondiale de la santeacute et Banque mondiale Rapport mondial sur le handicap (2011)

9 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondia-les et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacutevalence et conseacutequences sur la santeacute sur la violence infligeacutee par le partenaire intime et par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductivehealth

publicationsviolence9789241564625en10 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-

lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

11 Ibid 12 Convention des Nations unies relative aux droits des per-

sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde-faultaspnavid=15amppid=150

13 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

14 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

15 CBM Inclusion made easy A quick program guide to dis-ability in development (2012) httpwwwcbmorg articledownloads78851CBM_Inclusion_Made_ Easy_-_com-plete_guidepdf

16 Ibid 17 GSDRC Applied Knowledge Services Understanding gen-

der (nd) httpwwwgsdrcorggotopic-guidesgenderunderstanding-gender

18 Ibid 19 Carolyn Frohmader and Stephanie Ortoleva ldquoThe sexual

and reproductive rights of women and girls with disabili-tiesrdquo (Issues paper presented at the ICPD Beyond 2014 Confeacuterence internationale sur les droits de lrsquohomme La Haye Pays-Bas 7-10 juillet 2013) httpwwdaorgauwp- contentuploads201312issues_paper_srr_wom- en_and_girls_with_disabilities_finalpdf

20 Convention des Nations unies relative aux droits des per-sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde- faultaspnavid=15amppid=150

21 Andrea Hollomotz ldquoDisability oppression and violence Towards a sociological explanationrdquo Sociology vol 47 (2013) pp 477-493 Originally published online 23 No-vember 2012 DOI 1011770038038512448561

22 Centers for Disease Control and Prevention The socio-ecological model a framework for prevention (2015) httpwwwcdcgovviolencepreventionoverviewsocial-ecologicalmodelhtml

37

23 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

24 Ces principes directeurs ont eacuteteacute adapteacutes des contributions drsquoune activiteacute meneacutee au Forum drsquoapprentissage interne pour le projet en juin 2014

25 Les DPO sont des organisations repreacutesentatives de per-sonnes handicapeacutees Elles sont geacuteneacuteralement constitueacutees et dirigeacutees par des personnes handicapeacutees

26 LrsquoIMSVBG enregistre le type de violence rapporteacute par les survivants dont le viol les agressions sexuelles les agressions physiques le mariage forceacute le deacuteni des res-sources les opportuniteacutes ou services et les violences psychologiqueseacutemotionnelles

27 Les consultations du personnel VBG en Eacutethiopie et au Burundi ont deacutemontreacute qursquoils avaient une bonne compreacutehen-sion des diffeacuterents types de deacuteficiences et pourraient les identifier sur la base de ces questions et observations fonctionnelles au cours de leurs concertations avec les survivants Il est important toutefois de reconnaicirctre que ce ne sont pas tous les survivants handicapeacutes qui peuvent ecirctre identifieacutes comme ayant un handicap dans les donneacutees de lrsquoIMSVBG

28 Jillian Foster Final report Implications and recommenda-tions for integration of mixed-methods analysis across WRC research Consultancy report submitted to WRC (2014)

29 httpbetterevaluationorgapproaches (accessed 12 August 2014) and httpdeptswashingtoneduccph pdf_filesEvaluationpdf (accessed 12 August 2014)

30 Lrsquooutil laquo Expeacuterience du changement raquo est adapteacute de la technique dite du changement le plus significatif (MSC) La technique MSC est une forme de monitoring et eacutevaluation participatifs qui analysent la prise en compte du change-ment pour deacutecouvrir les changements qui sont les plus consideacutereacutes par les individus et les groupes et pourquoi httpbetterevaluationorgapproaches (consulteacute le 12 aoucirct 2014)

31 Adapteacute de lrsquooutil Before and Now Diagram (page 68) dans the Tools together now 100 participatory tools to mobilize communities for HIVAIDS httpwwwaidsallianceorgassets000000370229-Tools-together-now_originalpdf1405520036

32 Adapted ldquoSummit Workshoprdquo from the Participatory Performance Story Reporting Technique httpwwwclearhorizoncomauwp-contentuploads200905report-on-outcomes-and-get-everyone-involved_the-participatory-performancepdf (accessed 12 August 2014)

33 IRC Formation agrave lrsquointeacutegration de la protection guide du facilitateur (2013) httpwwwglobalprotectionclusterorg_assetsfilesaorsprotection_mainstreamingIRC_Pro-tection_Mainstreaming_Training 20_Facilitators_Guide_March_2013_ENpdf

34 Les donneacutees de lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) indiquent que 120 survivants sur 2 025 enregistreacutes preacutesen-tent un handicap

35 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSGBV (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 5083 pour cent (61 sur 120) des survivants handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes et 32 23 pour cent (614 sur 1905) des survivants non handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 186 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0000

36 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes ont subi des violences psychologiqueseacutemotionnelles contre 2325 pour cent (443 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 342 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0377

37 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 3583 pour cent (43 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un partenaire ou eacutepoux contre 4871 pour cent (928 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1288 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0006

38 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un eacutetranger contre 2273 pour cent (433 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 394 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0316

39 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 83 pour cent (100 sur 120) des survi-

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vants handicapeacutes sont des femmes contre 95 pour cent (1812 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des femmes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 12 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de 0000

40 Au cours du processus de consentement eacuteclaireacute il eacutetait conseilleacute aux femmes de ne pas partager leurs expeacuteriences personnelles et de consentir agrave ce que leurs informations soient utiliseacutees dans des rapports afin drsquoameacuteliorer les programmes au Burundi et dans drsquoautres pays Toutes les femmes handicapeacutees intellectuelles souffraient juste de leacutegegraveres deacuteficiences et par conseacutequent eacutetaient en mesure de comprendre ce processus de consentement mais elles eacutetaient eacutegalement en preacutesence de leurs individus responsables Les questions de groupes de discussion ne portaient pas sur ces informations personnelles Les femmes dans ce groupe toutefois ont continueacute agrave divulguer des expeacuteriences personnelles tout au long de la discussion Tous les participants ont reccedilu des conseils sur les services disponibles aux survivants de la VBG et un soutien perma-nent eacutetait fourni par le personnel WPE de lrsquoIRC

41 Laurie E Powers Rosemary B Hughes and Emily M Lund Interpersonal violence and women with disabilities A re-search update (Harrisburg PA National Resource Center on Domestic Violence 2009)

42 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 1667 pour cent (20 sur 120) des survivants handicapeacutes sont des hommes et 488 pour cent (93 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des hommes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1170 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de Fischer de 0000

43 Les femmes les filles les garccedilons et les hommes handi-capeacutes peuvent subir des violences sur la base du genre et du handicap La contribution speacutecifique de chacun de ces facteurs va varier et les causes sous-jacentes de lrsquooppression et des abus sont souvent complexes et croiseacutees De fait il est difficile de faire la distinction et de reacutepondre seacutepareacutement Degraves lors il srsquoavegravere important de surveiller et reacutepondre agrave toutes les formes de violences et discriminations dans les environnements humanitaires notamment contre les groupes les plus marginaliseacutes au sein de la communauteacute afin de faire progresser lrsquoeacutegaliteacute des genres pour les groupes extrecircmement marginaliseacutes et opprimeacutes au sein de la communauteacute Des reacutesultats agrave

plus grande eacutechelle issus du projet et refleacutetant le caractegravere croiseacute des facteurs genre handicap et drsquoautres facteurs pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes et des rapports de recherche plus deacutetailleacutes sur ce sujet seront disponibles sur le site web de Commission des femmes pour les reacutefugieacutes httpswomensrefugeecom-missionorgprogramsdisabilitiesresearch-and-resourcesdocument945-building-capacity-for-disability-inclusion-in-gender-based-violence-gbv-programming-in-humanitarian-settings-overviewcatid=232

44 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

45 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 325 pour cent (39 sur 120) des survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours suivant lrsquoincident et 4398 pour cent (837 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1148 pour cent est consideacuterable du point de vue statis-tique avec une p-value de Fischer de 0017

46 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG 4083 pour cent (49 sur 120) survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC plus drsquo1 mois apregraves lrsquoincident et 3442 pour cent (655 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes plus drsquo1 moins apregraves lrsquoincident Des tests confir-ment que cette diffeacuterence de 641 pour cent nrsquoest pas consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0166

47 Commission des femmes pour les reacutefugieacutes Strong girls powerful women Program planning and design for ado-lescent girls in humanitarian settings (2014) httpswo-mensrefugeecommissionorgresourcesdocument1036-strong-girls-powerful-women-report

48 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuidelines2005pdf

49 Global Protection Cluster Protection mainstreaming (nd) httpwwwglobalprotectionclusterorgenareas-of-responsibilityprotection-mainstreaminghtml

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Tableau A Reacutesumeacute des pays contextes et activiteacutes meneacutes au cours de la phase 1 du projetPays Contexte opeacuterationnel Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie MyrsquoAni mdash Environnement de camp prolongeacute

Discussions de groupe avec de reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handi-capeacutes et leurs individus responsables (25 participants) leaders communautaires (11 participants) et travailleurs communautaires et travailleurs sociaux (13 participants)

Entretiens avec des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables (4 entretiens mdash 7 personnes)

Consultations avec lrsquoAssociation de handicapeacutes (32 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (19 personnes)

Burundi Bujumbura mdash Environnement urbain

Kinama Mussasa et Bwagiriza mdash

Camps

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes congolais handi-capeacutes et leurs individus responsables (161 participants)

Entretien avec une fille handicapeacutee et son individu responsable (1 entretien mdash 2 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (13 personnes)

Jordanie Zaatari mdash Camp

Irbid Mafraq et Ramtha mdash Envi-ronnements urbains

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus respon-sables (113 participants) et volontaire de la communauteacute de reacutefugieacutes (11 participants)

Entretiens avec des filles handicapeacutees et leurs indi-vidus responsables (2 entretiens mdash 4 personnes)

Consultations avec les acteurs humani-taires (30 personnes)

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Grozny Reacutepublique de Tcheacutetcheacutenie mdash Environnement urbain de reconstruction post-conflit

Discussion de groupe avec les individus respon-sables drsquoenfants handicapeacutes (12 participants)

Entretiens avec des femmes et filles handica-peacutees (11 entretiens mdash 11 personnes)

Consultations de personnels drsquoONG de femmes (16 personnes)

Ces discussions de groupe et entretiens ont eacuteteacute reacutealiseacutes par des ONG partenaires de lrsquoIRC dans le Caucase du Nord

Annexe 1 Reacutesumeacute des activiteacutes entreprises dans la meacutethodologie du projet

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Tableau B Reacutecapitulatif des activiteacutes drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilotePays Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie Discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handicapeacutes et leurs individus responsables (24 participants) et des leaders communautaires (11 participants)

Atelier drsquointervenants (21 personnes)

Burundi Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (89 participants) et des leaders communautaires (10 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (18 participants)

Atelier drsquointervenants (41 personnes)

Jordanie Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus responsables (14 participants)

Entretiens avec les professionnels de la VBG (3 participants)

Des expeacuteriences du changement ont eacuteteacute conduite par le personnel WPE en Jordanie et des entretiens avec des professionnels ont eacuteteacute reacutealiseacutes par teacuteleacutephone

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (26 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (7 participants)

Atelier drsquointervenants (26 personnes)

41

Les ateliers drsquointervenants au Burundi en Eacutethiopie et en Caucase du Nord et des expeacuteriences du changement en provenance de Jordanie visaient agrave collecter des messages-cleacutes et recommandations de diffeacuterents groupes impliqueacutes dans le projet sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG Leurs recommandations eacutetaient axeacutees sur les points ci-apregraves

bull Renforcement du plaidoyer sur la non-discrimination

laquo Des sessions de sensibilisation communautaires continues cibleacutees mettant en exergue les droits des personnes handica-peacutees notamment autour des questions relatives aux individus responsables de sexe feacuteminin et masculin raquo (Recommandations provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Consultations permanentes avec les personnes handicapeacutees sur la planification des programmes

laquo Il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne precirctent pas attention agrave nos opinions Nous aimerions rencontrer certaines filles dans un cafeacute ou un endroit uniquement pour filles avec et sans handicap Juste les filles sans adultes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo (Exposeacute du groupe des filles mdash Atelier drsquointervenants Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

bull Mise en exergue des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees

laquo Eacutelaborer un plan ou moyen de partage des expeacuteriences de reacuteussite de personnes handicapeacutees ayant reacuteussi dans des activiteacutes eacuteconomiques et professionnelles Se servir de ces succegraves comme moyen drsquoencourager drsquoautres groupes agrave inclure les personnes handicapeacutees dans ces types de programmes raquo (Recommandation provenant des hommes handicapeacutes mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Renforcement des activiteacutes de sensibilisation et de soutien par les pairs

laquo Effectuer plus de visites agrave domicile chez les femmes et filles handicapeacutees qui sont les plus isoleacutees Eacutelaborer un plan pour des visites reacuteguliegraveres et des contacts entre les eacutequipes [VBG] et leurs familles raquo (Recommandation provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Eacutethiopie)

bull Travail avec les familles

laquo Former un comiteacute drsquoindividus responsables pour donner des conseils sur lrsquoeacutelaboration des programmes Consacrer du temps pour enseigner des leccedilons sur comment ecirctre un meilleur deacutefenseur de la famille fournir des informations sur comment mieux utiliser des systegravemes et ecirctre moins deacutependants des agents de mobilisation communautaire raquo (Recommandation provenant drsquoindividus responsables mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Fourniture de soutien mateacuteriel et de strateacutegies de transport

laquo Recommander la fourniture de transport du fait de la difficile situation financiegravere (ou indemniteacutes de transport) raquo (Entretien avec un individu responsable de sexe feacuteminin mdash Irbid Jordanie)

Annexe 2 Recommandations issues des ateliers des intervenants

Page 12: « Je vois que cela est possibles33660.pcdn.co/wp-content/uploads/2020/04/Je-vois-que... · 2020-04-15 · 2 leur incapacité à laisser les personnes dont elles s’occupent. Pratiques

8

drsquointerview provenant du Burundi drsquoEacutethiopie et de Jordanie a eacuteteacute entrepris par deux codeurs et analyseacute sur la base des questions de recherche via le logiciel NVivo Les moyens eacutetaient calculeacutes par groupe et nombre de participants afin de reacuteduire les erreurs qui deacutecouleraient du recours agrave diffeacuterentes tailles drsquoeacutechantillons entre les trois pays La discussion de groupes et les notes drsquointerview nrsquoeacutetaient pas disponibles pour la Caucase du Nord ougrave les partenaires locaux ont conduit lrsquoeacutevaluation et eacutetaient par conseacutequent exclus du codage theacutematique Les donneacutees de lrsquoIMSVBG de 2012 et 2013 au Burundi et en Eacutethiopie eacutetaient analyseacutees au moyen de STATA pour identifier des thegravemes parallegraveles dans les donneacutees quantitatives et pour localiser des relations importantes et la variation entre des variables et au sein de sous-cateacutegories de variables28

Phase 2 Activiteacutes visant agrave renforcer lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG dans les pays pilotes (septembre 2013 - octobre 2014)

La deuxiegraveme phase du projet eacutetait focaliseacutee sur la mise en œuvre des activiteacutes pilotes visant agrave promouvoir lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion des activiteacutes de preacutevention et de reacuteponse aux VBG

Actions pilotes et programmes nationaux de WPE

Chaque programme WPE de lrsquoIRC eacutetait soutenu pour conce-voir et mettre en œuvre des actions pilotes sur la base des informations et suggestions collecteacutees chez les personnes handicapeacutees et les individus responsables au sein de groupes de discussion et lors des entretiens En ce qui concerne les programmes WPE ils eacutetaient axeacutes particuliegraverement sur les besoins des femmes et des filles handicapeacutees et ceux des femmes en tant qursquoindividus responsables Les hommes et les garccedilons handicapeacutes et les individus responsables toute-fois eacutetaient inclus dans les activiteacutes communautaires sur la VBG Les partenaires drsquoautres acteurs humanitaires et leaders communautaires eacutetaient eacutegalement impliqueacutes dans ce processus dans certains pays agrave travers des ateliers de planifi-cation des actions Les eacutequipes de WPE de lrsquoIRC ont ensuite mis en œuvre ces actions sur une peacuteriode pilote de 12 mois dans le projet

Outils et ressources pour professionnels de la VBG

Au cours de cette deuxiegraveme phase du projet lrsquoIRC et la WRC ont eacutelaboreacute des projets drsquooutils pour aider agrave promou-voir lrsquoinclusion du handicap dans les activiteacutes du programme sur la VBG et pour renforcer la capaciteacute et les aptitudes du personnel du programme VBG agrave assurer une gestion de cas approprieacutee centreacutee sur le survivant aux personnes handi-capeacutees Ces outils et ressources eacutetaient partageacutees avec les programmes nationaux agrave des fins de test et de feedback En outre les outils seacutelectionneacutes eacutetaient adapteacutes pour les profes-sionnels de la VBG provenant drsquoautres organisations et sont disponibles dans Trousse agrave outils pour professionnels de la VBG sur httpwrcmsdisability_GBV or wwwgbvre-spondersorg

Phase 3 Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG (septembre - novembre 2014)

Au cours de la troisiegraveme phase du projet le Programme handicap de la WRC a animeacute lrsquoeacutevaluation participative avec lrsquoIRC Programmes et partenaires nationaux WPE Lrsquoeacutevaluation visait agrave identifier

Personnel du programme WPE menant des activiteacutes de groupe avec des adolescentes et des adolescents handica-peacutes et leurs individus responsables mdash Jordaniecopy IRC Jordanie

9

bull Reacutesultats mdash Changements dans la capaciteacute des profession-nels de la VBG agrave inclure les personnes handicapeacutees et les individus responsables dans leur travail les facteurs qui ont contribueacute agrave des changements positifs (facilitateurs) et les eacutecueils (barriegraveres) actuels

bull Reacutesultats mdash Changements dans lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables dans les activiteacutes preacutevention et de reacuteponse aux VBG les facteurs qui ont contribueacute agrave des changements positifs (facilitateurs) et les eacutecueils (barriegraveres) actuels

Une approche participative a eacuteteacute choisie pour engager les inter-venants et beacuteneacuteficiaires dans le processus drsquoeacutevaluation en tant que partenaires non seulement dans la collecte de donneacutees mais eacutegalement dans la deacutetermination du type de change-ment qui importe le plus Les approches participatives visaient eacutegalement agrave faciliter un processus drsquoapprentissage baseacute sur la reacuteflexion en cours entre les beacuteneacuteficiaires (aussi bien les personnes handicapeacutees et professionnels de la VBG) et pour promouvoir la collaboration entre les intervenants au-delagrave de la dureacutee de vie du projet Lrsquoeacutevaluation a offert lrsquoopportuniteacute agrave ces intervenants de reacutefleacutechir ensemble sur lrsquoeacutevolution du projet de geacuteneacuterer les leccedilons apprises et de planifier les prioriteacutes futures

pour lrsquoinclusion du handicap dans leurs programmes perti-nents29

La meacutethodologie de lrsquoeacutevaluation participative comprenait

i la collecte drsquolaquo expeacuteriences du changement raquo30 provenant de personnes handicapeacutees drsquoindividus responsables et de leaders communautaires impliqueacutes dans le projet util-isant le contage verbal le dessin et la photo-interview

ii un exercice drsquoauto-eacutevaluation participative avec les profes-sionnels de la VBG 31 et

iii un Atelier drsquointervenants32 pour partager les expeacuteri-ences de reacuteussite et les deacutefis discuter des facteurs qui ont contribueacute aux succegraves et identifier les prioriteacutes de la collaboration actuelle

Plus de 150 personnes handicapeacutees (57 femmes et 31 hommes) et individus responsables (50 femmes et 21 hommes) ont participeacute au processus drsquoeacutevaluation en Eacutethi-opie au Burundi en Jordanie et au Caucase du Nord parmi lesquels 56 pour cent eacutetaient handicapeacutees 65 pour cent eacutetaient des femmes et filles et un tiers eacutetaient acircgeacutees de moins de 24 ans La majoriteacute des personnes handicapeacutees participant agrave lrsquoeacutevaluation avaient un handicap physique et auditif

Activiteacute participative avec des professionnels de la VBG mdash Burundi copy Elizabeth SherwoodWRC

10

Voir Annexe 1 Tableau B (p 40) pour un reacutesumeacute des interv-enants et beacuteneacuteficiaires engageacutes dans lrsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilote et Annexe 2 Reacutesumeacute des recom-mandations issues des ateliers des intervenants (p 41)

Analyse des risques et consentement

Les principes drsquointeacutegration de la protection eacutetaient utiliseacutes pour entreprendre une analyse des risques et pour planifier des strateacute-gies drsquoatteacutenuation approprieacutees dans chaque pays Lrsquointeacutegration de la protection est laquo le processus agrave travers lequel les principes de droits de lrsquohomme y compris la non-discrimination lrsquoaccegraves reacuteel la sucircreteacute et la digniteacute sont reconnus et reacutealiseacutes dans la concep-tion et la mise en œuvre des programmes raquo33 Le personnel WPE eacutetait preacutesent agrave chaque activiteacute pour fournir des informations sur les services disponibles et pour initier les orientations pour les personnes ayant besoin de soutien suppleacutementaire Les programmes et partenaires de WPE sont resteacutes en activiteacute dans tous les quatre pays tout au long et agrave la fin du projet facilitant ainsi lrsquoidentification et le suivi de tout reacutesultat neacutegatif inattendu issu des activiteacutes du projet

La participation agrave toutes les activiteacutes eacutetait volontaire et le consentement eacuteclaireacute eacutetait obtenu de personnes handicapeacutees drsquoindividus responsables et drsquoautres intervenants qui eacutetaient disposeacute agrave participer Les adultes (plus de 18 ans) ont donneacute un consentement global apregraves un briefing sur chaque activiteacute Pour les participants inteacuteresseacutes acircgeacutes de moins de 18 ans (par exemple les adolescentes) le consentement verbal eacutetait eacutegale-ment demandeacute agrave leur parent ou tuteur Il eacutetait demandeacute agrave certains adultes ayant des handicaps intellectuels drsquoinviter un individu responsable de confiance un membre de la famille ou ami de leur choix agrave participer avec eux au processus de consentement etou des activiteacutes reacuteelles Le consentement eacutecrit a eacuteteacute obtenu de tous les individus qui sont identifiables agrave travers des photos et des expeacuteriences personnelles dans ce rapport

Phase 1 Eacutevaluation initiale des programmes de VBG dans les pays pilotes

Plusieurs problegravemes-cleacutes ont eacuteteacute poseacutes au cours de lrsquoeacutevaluation initiale et doivent ecirctre pris en compte lors de la conception ou lrsquoadaptation des programmes sur la VBG afin drsquoinclure des personnes handicapeacutees et individus responsables Il srsquoagit entre autres des reacutesultats sur les types de VBG subies par les femmes et les filles handicapeacutees ainsi que les violences subies par les hommes et les garccedilons handicapeacutes les facteurs qui contribuent agrave cette violence et les barriegraveres auxquelles font face les personnes handicapeacutees dans lrsquoaccegraves aux programmes et services relatifs agrave la VBG dans les contextes humanitaires Les reacutesultats de cette section sont tireacutes de lrsquoanalyse des donneacutees en provenance de Jordanie du Burundi et drsquoEacutethiopie

Violence subie par les personnes handicapeacutees et les individus responsables

Les personnes handicapeacutees les individus responsables et leaders communautaires sur les sites du projet au Burundi en Eacutethiopie et en Jordanie ont rapporteacute que les personnes handi-capeacutees subissaient des VBG au sein de leurs communauteacutes en deacuteplacement et que les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin eacutetaient perccedilus comme les plus exposeacutees Les donneacutees en provenance drsquoEacutethiopie et du Burundi indiquaient qursquoenviron 6 pour cent des survivants rapportant des VBG agrave lrsquoIRC ont un handicap34 Le type de plus courant de VBG rapporteacute dans les discus-sions de groupe dans tous les pays eacutetait la violence sexuelle y compris le viol et les agressions sexuelles suivie de la violence eacutemotionnelle et lrsquoexploitation De la mecircme maniegravere les donneacutees de lrsquoIMSVBG en provenance drsquoEacutethiopie ou du Burundi indiquent que le type le plus courant de VBG pour lequel les personnes handicapeacutees recherchaient lrsquoassistance de lrsquoIRC (hommes et femmes confondus) eacutetait le viol (51 pour cent des survivants handicapeacutes qui se sont prononceacutes35) suivi des violences psychologiqueseacutemotionnelles (27 pour cent des survivant handicapeacutes qui se sont prononceacutes36) Parmi les survivants handicapeacutes rapportant tout type de VBG agrave lrsquoIRC les donneacutees de lrsquoIMSVBG indiquaient que lrsquoauteur preacutesumeacute le plus courant eacutetait un partenaire intime ou un ex-partenaire agrave 36 pour cent37 suivi des eacutetrangers agrave 27 pour cent38

VBG contre les femmes et les filles

Les donneacutees relatives agrave lrsquoIMSVBG collecteacutees au Burundi et

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en Eacutethiopie indiquent que 83 pour cent des survivants handi-capeacutes ayant recours aux services de lrsquoIRC sont des femmes39

Violence sexuelle

Les violences sexuelles ont eacuteteacute signaleacutees dans tous les pays le viol eacutetant le plus souvent examineacute au Burundi pays dans lequel des femmes ont deacuteclareacute avoir eacuteteacute victimes drsquoabus sexuels sur une base reacuteguliegravere abus perpeacutetreacutes par de nombreux auteurs40 Dans les trois pays les participants au groupe de discussion sont drsquoavis que les femmes et les filles ayant un handicap intellectuel sont plus exposeacutees aux violences sexuelles suivies des personnes handicapeacutees physiques et mentales Les participants ont releveacute que le viol commis sur les femmes et filles handicapeacutees mentales et intellectuelles est souvent identifieacute par la famille ou le prestataire de services uniquement lorsque la victime tombe enceinte eacutegalement que de nombreuses survivantes au viol peuvent porter les enfants des auteurs de la violence sans jamais deacutevoiler cette violence

laquo Les femmes et les filles sont les plus vulneacuterables agrave la violence sexuelle mais dans de nombreux cas ne veulent pas en parler De nombreuses femmes ceacutelibataires ont des enfants chaque anneacutee mais ne reacutevegravelent jamais lrsquoidentiteacute du pegravere raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes camp de Bwagiriza Burundi)

Les abus sexuels perpeacutetreacutes par des eacutetrangers contre des adolescents handicapeacutes intellectuels ont eacuteteacute signaleacutes en Jordanie (filles et garccedilons) ce qui pousse certains individus responsables de jeunes personnes handicapeacutees agrave les enfermer agrave la maison afin de les proteacuteger contre de nouvelles violences

laquo Sa fille est tregraves active et aime sortir mecircme lorsqursquoil fait nuit Une nuit elle srsquoest rendue chez des voisins et agrave son retour elle semblait diffeacuterente Elle lui a demandeacute ce qui srsquoeacutetait passeacute et elle a expliqueacute que certains garccedilons lui avaient enleveacute ses sous-vecirctements raquo

(Teacutemoignage de la megravere drsquoune adolescente atteinte du syndrome de Down au cours drsquoune discussion de groupe dans le camp de reacutefugieacutes de Zaatari en Jordanie)

Le type le plus courant de violence sexuelle signaleacute dans les centres urbains en Jordanie eacutetait le harcegravelement et lrsquoexploitation sexuels commis par les hommes de la commu-nauteacute qui ciblaient les femmes des hommes handicapeacutes lorsqursquoelles se promenaient dans la communauteacute sans ecirctre accompagneacutees par un homme car il nrsquoeacutetait pas admis qursquoune

femme sorte seule

laquo Un jour alors que je rentrais de chez mon fregravere Un taxi srsquoest arrecircteacute et jrsquoai poseacute la question suivante savez-vous ougrave je peux obtenir un precirct drsquoargent Lrsquohomme a reacutepondu vient avec moi et nous nous occuperons de toi Jrsquoeacutetais apeureacutee agrave lrsquoideacutee qursquoil me transporte raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin agrave Mafraq Jordanie)

Violence infligeacutee par le partenaire intime

Il est de notorieacuteteacute publique que la violence infligeacutee par le partenaire intime (VPI) est le type le plus courant de VBG auquel les femmes font face et un taux plus eacuteleveacute a eacuteteacute releveacute chez les femmes handicapeacutees par rapport aux femmes non-handicapeacutees41 Les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin au Burundi et en Jordanie ont teacutemoigneacute ecirctre victimes de violence sexuelle physique et psychologique infligeacutee par leurs partenaires intimes

Les femmes handicapeacutees au Burundi ont deacuteclareacute que leurs partenaires ne les laquo valorisent raquo pas autant que les femmes non handicapeacutees et sont moins susceptibles de les consi-deacuterer comme des partenaires eacuteventuelles et convenables pour le mariage Les hommes handicapeacutes ont corroboreacute ce point de vue dans leurs groupes de discussion en indiquant une preacutefeacuterence pour une femme sans handicap Les femmes et les hommes ont deacuteclareacute que les femmes handicapeacutees sont constamment victimes de viol dans leurs relations

laquo Pour une femme handicapeacutee il est encore plus difficile de trouver le mariage Les hommes ne veulent pas lrsquoeacutepouser mais cherchent plutocirct agrave profiter drsquoelle (laquo se soulager raquo) et elle ne peut pas se deacutefendre Et lorsqursquoelle a perdu sa virginiteacute ils veulent encore moins lrsquoeacutepouser raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes Bujumbura Burundi)

Les femmes handicapeacutees marieacutees ont fait eacutetat de ce que leurs maris les empecircchaient de participer aux activiteacutes familiales pour eacuteviter la honte et lrsquoembarras Elles ont eacutegalement signaleacute que leurs eacutepoux ont souvent des relations extra-conjugales ce qui est non seulement une source drsquolaquo humiliation raquo mais elles avaient eacutegalement peur des eacuteventuelles conseacutequences pour la santeacute car elles se sentaient incapables de proposer des rapports sexuels proteacutegeacutes agrave leurs partenaires

laquo Vous ne pouvez pas lui refuser votre corps

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quand il revient vers vous pourtant il peut avoir contracteacute des maladies raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Exploitation sexuelle

Certaines femmes ont deacutecrit lrsquoexpeacuterience de lrsquoextrecircme pauvreteacute qui augmente leur risque drsquoexploitation sexuelle dans les futures relations etou activiteacutes sexuelles de survie Les femmes handicapeacutees ont deacuteclareacute ecirctre preacuteoccupeacutees par le risque eacutegalement couru par leurs enfants face agrave ce type de violence une femme du Bujumbura explique comment sa fille srsquoest depuis lors livreacutee agrave la prostitution pour soutenir la famille

laquo Une femme handicapeacutee sera abandonneacutee par son mari apregraves avoir donneacute naissance agrave un enfant Elles font lrsquoobjet de discrimination dans toute activiteacute mdash vous ne valez rien Lorsque les hommes leur proposent des rapports sexuelles elles acceptent parce qursquoelles ont besoin drsquoargent pour nourrir leurs enfants raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les survivantes handicapeacutees et les individus de sexe feacuteminin responsables des survivantes Bujumbura Burundi)

Les hommes et les femmes handicapeacutes installeacutes dans des camps ont deacuteclareacute qursquoils paient des gens en numeacuteraire ou en nature pour les aider dans leurs activiteacutes et tacircches quotidi-ennes notamment lrsquoapprovisionnement en eau et la distribu-tion de la nourriture agrave leurs foyers Au Burundi cette situation affecte davantage les femmes que les hommes handicapeacutes En outre les travailleurs communautaires et sociaux en Eacutethiopie ont deacutecrit comment certaines femmes handicapeacutees qui ont besoin drsquoassistance dans les activiteacutes quotidiennes peuvent ecirctre forceacutees de srsquoengager dans des relations drsquoexploitation avec des individus qui leur proposent de les aider

laquo Ils profitent de notre vulneacuterabiliteacute eacuteconomique Parfois pour des tacircches dont nous ne pouvons nous acquitter nous-mecircmes [alors] nous donnons de lrsquoargent ou de la farine Par exemple aller chercher du bois de chauffe transporter les provisions agrave la maison reacuteparer nos maisons faire la lessive et recueillir de lrsquoeau Les femmes non-handicapeacutees peuvent elles-mecircmes srsquoacquitter de ces tacircches raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees mdash Musasa Burundi)

La violence baseacutee sur le genre contre les hommes et les garccedilons

Les donneacutees relatives agrave lrsquoIMSVBG collecteacutees au Burundi et en Eacutethiopie indiquent qursquoil y a proportionnellement plus drsquohommes parmi les survivants handicapeacutes (17 pour cent de survivants handicapeacutes eacutetaient des hommes) par rapport aux survivants sans handicap (5 pour cent eacutetaient des hommes)42

Violence sexuelle

Les participants en Jordanie (milieux urbains et camps) et au Burundi (milieux urbains) ont eacutegalement mentionneacute la violence sexuelle y compris le viol perpeacutetreacute contre les hommes et les garccedilons handicapeacutes mais agrave une eacutechelle beaucoup moins importante que chez les femmes et les filles Les participants au groupe de discussion sont drsquoavis que les hommes et les garccedilons handicapeacutes intellectuels eacutetaient plus exposeacutes agrave la violence sexuelle Au Burundi certains participants pensent que ce groupe de personnes est peut ecirctre cibleacute par des auteurs qui croient aux mythes selon lesquels ils seront gueacuteris de maladie ou pourront nager dans lrsquoopulence en ayant des rapports sexuels avec des garccedilons

laquo Selon une croyance ancreacutee dans les mœurs ils pratiquent la sodomie pour gueacuterir des maladies comme le VIH ou pour devenir riche Crsquoest cette raison qui motive les hommes agrave violer les garccedilons Les garccedilons souffrant de troubles mentaux sont plus exposeacutes que les garccedilons non-handicapeacutes car ils croient tout ce qursquoon leur dit raquo

(Individu responsable drsquoun survivant de sexe masculin au Burundi)

Violence eacutemotionnelle et psychologique

Les hommes handicapeacutes ont signaleacute des violences eacutemotion-nelles et psychologiques perpeacutetreacutees par des membres de la famille et de la communauteacute agrave cause de leur position de laquo faible raquo laquo deacutependant raquo et parce qursquoils sont incapables de mener un train de vie en rapport avec les normes conventionnelles de la masculiniteacute Par exemple des participants agrave un groupe de discussion en Jordanie ont indiqueacute que les hommes handic-apeacutes sont appeleacutes laquo demi-homme raquo par drsquoautres hommes de la communauteacute Au Burundi et en Jordanie les hommes handic-apeacutes ont deacuteclareacute avoir eacuteteacute ridiculiseacutes parce qursquoils eacutetaient inca-pables en raison de leur handicap de travailler et de subvenir aux besoins de leur famille Lrsquoincapaciteacute drsquoobtenir un emploi reacutemuneacutereacute (un deacutefi agrave relever par les hommes et les femmes dans des environnements humanitaires et souvent exacerbeacute pour les personnes handicapeacutees) a pousseacute les membres de la famille et de la communauteacute agrave penser que ces hommes nrsquoont

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laquo pas de valeur raquo Les hommes handicapeacutes eacuteprouvaient un sentiment de honte et drsquohumiliation agrave la suite de ces attitudes manifesteacutees agrave leur eacutegard

laquo Ils ne jouent aucun autre rocircle Ils sont meacutepriseacutes srsquoils sont incapables de travailler Lorsque vous ecirctes handicapeacute dans une famille vous nrsquoecirctes pas consideacutereacute comme une personne dans cette famille raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes camp de reacutefugieacutes de Kinama Burundi)

Les participants au Burundi ont eacutegalement signaleacute que les hommes handicapeacutes sont confronteacutes agrave la violence eacutemotion-nelle parce qursquoils sont consideacutereacutes comme des partenaires inapproprieacutes pour le mariage et pour une relation par les membres de leur propre famille et les membres de la famille de leurs partenaires

laquo Par exemple si un homme est handicapeacute et souhaite eacutepouser une fille non handicapeacutee mdash la famille ne va pas lrsquoaccepter et le couple sera marginaliseacute raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin camp de reacutefugieacutes de Kinama Burundi)

Ce type de violence contre les hommes et les garccedilons est preacutejudiciable mais est diffeacuterent du continuum de violence auquel les femmes et les filles font face dans les contextes humanitaires de conflit Ce type nrsquoexiste pas dans un systegraveme structurel de violence et drsquooppression et nrsquoest pas perpeacutetreacute au mecircme niveau que la violence faite aux femmes et aux filles

Autres formes de violence perpeacutetreacutees contre les personnes handicapeacutees

Les personnes handicapeacutees peuvent faire face agrave drsquoautres formes de violence dans des environnements humanitaires notamment en raison de la discrimination fondeacutee sur leur handicap ce qui peut srsquoassocier et se combiner agrave la discrimination baseacutee sur le genre43 Par exemple en Jordanie la violence eacutemotionnelle et physique perpeacutetreacutee par les individus responsables contre les personnes handicapeacutees a eacuteteacute signaleacutee et mecircme observeacutee dans certains groupes de discussion entre les individus respon-sables de sexe feacuteminin et les jeunes adultes handicapeacutes La violence verbale observeacutee a eacuteteacute en grande partie sur la base des attentes lieacutees au comportement de la personne handicapeacutee etou son rocircle en tant qursquohomme ou femme

Le refus de rendre service a souvent eacuteteacute mentionneacute comme une forme de violence contre les personnes handicapeacutees dans tous les pays et contextes Bien que les observations indiquent que la plupart de ces exemples sont susceptibles de constituer une discrimination baseacutee sur lrsquohandicap un nombre incalculable de remarques indique lrsquoaccegraves agrave lrsquoeacuteducation pour les enfants handicapeacutes (garccedilons et filles) dans les trois pays Ceci a des implications importantes sur la preacutevention de la VBG et sur la reacuteduction des risques eacutetant donneacute que les eacutecoles offrent un espace seacutecuriseacute de premier plan aux enfants et aux adolescents deacuteplaceacutes et constituent souvent un forum pour les activiteacutes lieacutees agrave la lutte contre la VBG et aux compeacute-tences de base Lrsquoeacuteducation augmente eacutegalement les opportu-niteacutes eacuteconomiques et sociales en favorisant lrsquoautonomisation des femmes et des filles et des autres groupes agrave risque leur permettant ainsi de surmonter lrsquooppression et les ineacutegaliteacutes44

Les participants agrave des discussions de groupe en Eacutethiopie et au Burundi ont eacutegalement mentionneacute que les hommes et les garccedilons ayant un handicap intellectuel peuvent ecirctre particuliegravere-ment exposeacutes agrave lrsquolaquo exploitation au travail raquo car ils ont la capaciteacute physique de srsquoacquitter des tacircches mais disposent de piegravetres compeacutetences en matiegravere de neacutegociation Ils sont capables drsquoeffectuer un nombre incalculable de tacircches dans un meacutenage ou de travaux dans la communauteacute sans pour autant beacuteneacuteficier de la mecircme reacutemuneacuteration que les personnes sans handicap

laquo Exploitation au travail Par exemple les personnes handicapeacutees mdash sont chargeacutees de puiser de lrsquoeau etc pour leur individu responsable Les hommes handicapeacutes intellectuels sont chargeacutes des corveacutees raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Enfin les participants ont eacutegalement signaleacute des taux eacuteleveacutes de violences physique et eacutemotionnelle perpeacutetreacutees par des membres de la communauteacute contre les hommes et les garccedilons handicapeacutes intellectuels en Jordanie par rapport agrave drsquoautres environnements Ainsi les hommes et les garccedilons handicapeacutes peuvent ecirctre exposeacutes agrave diffeacuterentes formes de violence dans de nouvelles zones dans lesquelles peu de meacutecanismes de protection ont eacuteteacute mis en place pour surveiller et faire face agrave cette situation

laquo Les gens sortent pour nous chercher Les gens mrsquoappellent retardeacute ils me frappent et me traitent de tous les noms Certaines personnes nous traitent de fou Lrsquoautre jour jrsquoai eacuteteacute attaqueacute par un gars qui srsquoest enfui dans une voiture Vous devez nous aider et les empecirccher de nous battre

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Donnez-nous la possibiliteacute de porter plainte et de nous occuper de ces gens raquo

(Homme handicapeacute intellectuel camp de reacutefugieacutes de Zaatari en Jordanie)

Principaux facteurs qui rendent les personnes handicapeacutees plus vulneacuterables agrave la VBG

Il existe des preuves qui soutiennent le principe selon lequel la VBG exerceacutee contre les personnes handicapeacutees dans les envi-ronnements humanitaires est intentionnelle systeacutematique et se produit dans un contexte de pouvoir et de controcircle Les causes premiegraveres de la VBG perpeacutetreacutee contre les personnes handica-peacutees restent lrsquoineacutegaliteacute du rapport de force entre les hommes et les femmes dans la communauteacute et au sein de ces groupes Le risque de VBG est cependant exacerbeacute dans les environne-ments humanitaires lorsqursquoil est associeacute aux ineacutegaliteacutes et agrave lrsquooppression lieacutees agrave un handicap en particulier chez les femmes et les filles Les facteurs suivants ont eacuteteacute identifieacutes comme des eacuteleacutements qui augmentent la vulneacuterabiliteacute des femmes des filles des garccedilons et des hommes ayant des types de handicaps diffeacuterents face agrave la VBG dans les environnements humanitaires

Rocircles sexosociaux en mutation

Les femmes et les hommes handicapeacutes et individus respon-sables de sexe feacuteminin sont plus exposeacutees agrave la VBG dans les environnements humanitaires en raison de la mutation des rocircles sexosociaux qui peut survenir dans un meacutenage et les steacutereacuteotypes de genre qui lrsquoaccompagne Cette dynamique est particuliegraverement eacutevidente dans les meacutenages et les communauteacutes au sein desquelles les personnes ont acquis de nouveaux handicaps Si un homme acquiert un nouvel handicap (par exemple agrave la suite de conflits) il peut srsquoaveacuterer neacutecessaire pour les membres de la famille de sexe feacuteminin de trouver un emploi hors de la maison pour remplacer lrsquohomme dans son rocircle de soutien de la famille Dans la mesure ougrave ceci ne constitue pas un comportement exceptionnel au sein de la famille ou de la communauteacute au sens large ces femmes peuvent ecirctre exposeacutees agrave la violence surtout si leur travail les oblige agrave se deacuteplacer seules dans la communauteacute

laquo Le mari va en principe deacutependre de la femme Srsquoil a besoin de payer quelque chose la femme doit aller travailler Il devient une charge suppleacutementaire pour la femme Les eacutepouses des hommes handicapeacutes sont plus exposeacutees car les personnes vont profiter drsquoelles Elle peut devenir une femme de meacutenage pour une autre famille ou devra rentrer la nuit Parfois le regard de la

socieacuteteacute sur ces femmes va changer parce que personne ne sait pourquoi elles sortent et cela nrsquoest pas normal dans la communauteacute Elle peut ecirctre stigmatiseacutee par la communauteacute raquo

(Homme handicapeacute participant agrave une discussion de groupe camp de Zaatari en Jordanie)

Les participants au groupe de discussion ont eacutegalement reacuteveacuteleacute que lorsque les hommes ont un handicap leurs eacutepouses et leurs enfants peuvent ecirctre exposeacutes agrave un risque accru de violence les auteurs pensent que les hommes handicapeacutes sont incapables de jouer leur rocircle traditionnel de laquo protecteur raquo

laquo Leurs enfants sont victimes de discrimination agrave lrsquoeacutecole et parfois sont battus parce que les autres enfants pensent que le pegravere ne viendra pas agrave lrsquoeacutecole pour les deacutefendre Ils perdent leur honneur et leur digniteacute en tant que chef de famille parce qursquoils ne peuvent pas subvenir aux besoins de la famille raquo

(Discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes camp de Bwagirizia Burundi)

Bien que ce cas ne soit pas speacutecifique aux environnements humanitaires les steacutereacuteotypes lieacutes au genre peuvent augmenter le risque de VPI chez les femmes et les filles handicapeacutees si elles ne reacutepondent pas aux attentes de leurs partenaires masculins en tant qursquoeacutepouses et megraveres convenables ce qui peut exacerber les ineacutegaliteacutes du rapport de force entre les sexes dans ces relations ce qui augmente la vulneacuterabiliteacute agrave la VBG Les hommes handicapeacutes et sans handicap ne sont guegravere inciteacutes agrave jouer drsquoautres rocircles tels que prendre soin des enfants il srsquoagit drsquoune tacircche sous-eacutevalueacutee dans la socieacuteteacute qui reacuteduit davantage leur statut parmi les hommes Lrsquointeraction complexe des normes socieacutetales et lrsquoespoir placeacutes sur les femmes et les hommes combineacutes agrave lrsquoeacutechec apparent des femmes handica-peacutees agrave remplir leurs rocircles dans un meacutenage les exposent agrave un risque eacuteleveacute de violence physique de la part de leurs partenaires masculins

laquo Les femmes handicapeacutees sont meacutepriseacutees parce qursquoelles ne peuvent pas travailler comme les personnes sans handicap mdash srsquoapprovisionner en eau et faire des repas Les eacutepoux doivent le faire et drsquoautres hommes les taquinent en disant laquo Pourquoi avez-vous eacutepouseacute cette handicapeacutee raquo ce qui peut causer la violence dans la famille entre mari et femme Quand le mari revient ivre agrave la maison il peut vous parler meacutechamment et commencer agrave vous battre mdash vous ne pouvez pas

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vous deacutefendre et il le sait raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

Stress familial

Le stress extrecircme veacutecu par les familles en peacuteriode de conflit et de deacuteplacement peut creacuteer des environnements ougrave la violence est plus susceptible drsquoecirctre perpeacutetreacutee exposant les personnes handicapeacutees qui deacutependent des individus respon-sables de la famille agrave un risque plus eacuteleveacute Par exemple les femmes et les filles handicapeacutees peuvent compter sur les membres de la famille pour les aider pour leurs soins quotidiens Cette deacutependance peut contribuer au stress et agrave lrsquoanxieacuteteacute au sein des membres de la famille ce qui conduit au ressentiment teacutemoigneacute envers les personnes handicapeacutees sous forme de violence eacutemotionnelle physique ou sous drsquoautres formes de violence

Impression quant aux aptitudes des personnes handicapeacutees

Le point de vue des membres de la communauteacute et les ideacutees erroneacutees sur les personnes handicapeacutees peuvent contribuer agrave leur vulneacuterabiliteacute face agrave la VBG Par exemple les auteurs de violence peuvent ecirctre plus susceptibles agrave prendre les personnes handicapeacutees pour cible srsquoils les considegraverent comme moins agrave mecircme de se deacutefendre par rapport aux personnes non handicapeacutees En fait certains eacutepisodes relateacutes par des femmes handicapeacutees dans les milieux urbains au Burundi deacutemontrent que les auteurs ciblent les personnes handicapeacutees physiques et au moment ougrave ils sont incapables de se deacutefendre ou mecircme drsquoidentifier lrsquoauteur

laquo Ma maladie survient parfois[ mdash Jrsquoai des laquo crises raquo mdash et les personnes profitent de moi pendant ces crises Crsquoest agrave ces moments que les hommes viennent me violer mdash je ne connais pas les pegraveres de mes enfants raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Lrsquoon suppose souvent que les personnes handicapeacutees mentales sont incapables drsquoapprendre les mecircmes concepts

ou de participer aux mecircmes activiteacutes que les autres et donc sont exclues des opportuniteacutes offertes pour en apprendre davantage sur la violence le sexe et les relations saines et deacutevelopper de nouvelles compeacutetences et renforcer les reacuteseaux des pairs De ce fait elles sont manipuleacutees et constituent plus facilement une cible pour les auteurs de viol drsquoabus et drsquoexploitation ou alors elles ont une aptitude limiteacutee dans la neacutegociation des rapports de force dans les relations intimes

Enfin les survivants handicapeacutes de la VBG peuvent ecirctre consi-deacutereacutes comme des informateurs peu fiables au sujet de leurs propres vies et expeacuteriences et donc leur parole ne peut ecirctre prise pour argent comptant lorsqursquoils signalent une violence Par conseacutequent les auteurs sont encore plus susceptibles de preacutevoir lrsquoimpuniteacute de leurs actions ce qui peut rendre les personnes handicapeacutees encore plus vulneacuterables agrave la violence

laquo Les personnes handicapeacutees mentales ou intellectuelles sont eacutegalement sujettes [agrave la VBG] Mecircme lorsqursquoelles sont victimes de violence sexuelle les gens pensent qursquoelles sont folles et ne les croient pas raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin camp de Zaatari Jordanie)

Discussions de groupe avec les adolescentes handicapeacutees mdash Burundicopy Elizabeth SherwoodWRC

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Perte du soutien de la communauteacute et des meacutecanismes de protection

La seacuteparation des familles et des voisins et lrsquoaffaiblissement ou lrsquoeacuteclatement des structures de soutien communautaire et des meacutecanismes traditionnels de protection ont eacuteteacute mis en eacutevidence chez les participants au projet eacutetant donneacute lrsquoaugmentation du risque de violence parmi les personnes handicapeacutees Ceci est particuliegraverement pertinent dans de nouvelles zones de deacuteplacement comme la Jordanie ougrave les individus et les familles nrsquoont pas encore eacutetabli des relations de confiance avec les autres habitants de la communauteacute ou renforceacute agrave nouveau leurs systegravemes de soutien Les partici-pants dans cet environnement ont expliqueacute les niveaux eacuteleveacutes de violence rencontreacutes dans la communauteacute et ont exprimeacute la preacuteoccupation selon laquelle les personnes handicapeacutees seraient viseacutees hors de la maison Cela a parfois conduit agrave des strateacutegies drsquoadaptation neacutegatives comme enfermer les personnes handicapeacutees intellectuelles dans leurs maisons De mecircme dans les milieux urbains au Burundi les parents ont signaleacute des cas isoleacutes survenus lorsqursquoils se sont fiers aux voisins et membres de la communauteacute auxquels ils eacutetaient peu habitueacutes pour les aider dans leur tacircche drsquoindividu responsable et ont deacutecouvert plus tard la perpeacutetration de lrsquoabus

laquo En Syrie tout le monde se connaissait et on prenait soin les uns des autres Ici nous sommes entoureacutes des gens venant drsquoautres villes Si quelque chose arrive agrave mon voisin cela mrsquoimporte peu raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin camp de Zaatari Jordanie)

Isolement social

Un manque de contact avec les reacuteseaux communautaires les amis et les prestataires de services augmente eacutegalement la vulneacuterabiliteacute face agrave la violence exerceacutee sur les personnes handi-capeacutees Les femmes handicapeacutees physiques isoleacutees dans leurs maisons en raison des obstacles physiques et environnemen-taux trouvent qursquoil est difficile de se deacuteplacer agrave lrsquoexteacuterieur de leur maison et de rencontrer drsquoautres personnes Les adoles-centes handicapeacutees sont exclues des reacuteseaux des pairs et de lrsquoeacuteducation ainsi que des activiteacutes lieacutees aux programmes baseacutes sur les atouts dont la promotion de la protection contre la VBG a eacuteteacute deacutemontreacutee Certaines personnes handicapeacutees en particu-lier celles ayant des handicaps intellectuel et mental peuvent ecirctre cacheacutees par les membres de la famille laquo au point ougrave les

voisins ignorent jusqursquoagrave leur existence raquo Un manque de soutien de la communauteacute et de relation peut ecirctre agrave lrsquoorigine du manque drsquoinformation et de compeacutetences dont elles ont besoin ou alors ces personnes ont des gens en qui elles se confient lorsqursquoelles sont victimes de violence

laquo Quand nous sommes handicapeacutes mecircme nos amis nous eacutevitent Nous sommes abandonneacutes comme si nous avions perdu toute valeur Seule ma famille me soutient mdash tous mes amis se sont eacuteloigneacutes de moi raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Lrsquoisolement augmente aussi la vulneacuterabiliteacute des individus responsables de sexe feacuteminin qui sont incapables de quitter leurs maisons de geacuteneacuterer des revenus ou drsquoassister agrave des eacuteveacutenements et activiteacutes communautaires avec drsquoautres femmes Dans la plupart des cas ces personnes sont les eacutepouses et les megraveres drsquoenfants et drsquoadultes avec un handicap plus grave Toutefois dans certains cas elles peuvent eacutegale-ment se faire aider par les adolescentes qui joueront le rocircle drsquoindividu responsable secondaire reacuteduisant ainsi les chances de ces derniegraveres agrave acceacuteder agrave lrsquoeacuteducation et agrave drsquoautres services dans la communauteacute

Pauvreteacute et manque de revenu

La pauvreteacute a eacuteteacute preacutesenteacutee comme un facteur de vulneacuterabiliteacute en particulier pour les femmes handicapeacutees dans les meacutenages dirigeacutes par des femmes Lrsquoextrecircme pauvreteacute et le manque de ressources pour reacutepondre agrave leurs besoins les plus eacuteleacutemen-taires augmentent le risque pour les femmes et les filles handi-capeacutees et les membres de la famille de sexe feacuteminin drsquoecirctre maltraiteacutees et exploiteacutees ou ont recours aux activiteacutes sexuelles de survie et agrave la prostitution

laquo Certains de mes enfants sont en acircge drsquoaller agrave lrsquoeacutecole mais je nrsquoen ai pas les moyens Je dois demander aux hommes drsquoacheter mecircme du sucre pour le theacute et pour cette raison ils peuvent faire de moi ce qursquoils veulent Mes enfants ne peuvent mecircme pas avoir de livres pour lrsquoeacutecole raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Obstacles lieacutes agrave lrsquoenvironnement

Les obstacles lieacutes agrave lrsquoenvironnement y compris le transport insuffisant dans tous les contextes srsquoajoutent agrave lrsquoisolement mais signifient eacutegalement que les personnes handicapeacutees doivent pouvoir compter sur drsquoautres membres de la commu-

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nauteacute pour acceacuteder agrave des services et agrave lrsquoassistance y compris la distribution de vivres et drsquoarticles non alimentaires Cela accroicirct leur vulneacuterabiliteacute agrave lrsquoexploitation et aux abus et limite leur accegraves aux services de reacuteponse en matiegravere de VBG de maniegravere confidentielle

Obstacles agrave lrsquoaccegraves aux services et aux programmes relatifs agrave la VBG

Les donneacutees relatives au Burundi et agrave lrsquoEacutethiopie montrent qursquoenviron 32 des survivantes handicapeacutees qui ont signaleacute des cas de violence agrave lrsquoIRC lrsquoont fait dans les trois jours suivant lrsquoincident comparativement agrave 44 pour les survivantes sans handicap45 Quarante et un pour cent des survivantes handi-capeacutees ont attendu plus drsquoun mois pour signaler les cas de violence46 Drsquoautres mesures doivent ecirctre prises pour eacuteliminer les obstacles et faciliter lrsquoaccegraves aux services et programmes relatifs agrave la VBG pour toutes les survivantes y compris et surtout pour les personnes handicapeacutees

Les obstacles agrave lrsquoaccegraves aux programmes et activiteacutes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire et identifieacutes par les personnes handicapeacutees et les individus responsables comprennent les barriegraveres psychologiques physiques communicationnelles et autres Les barriegraveres psychologiques constituaient les obstacles les plus freacutequemment citeacutes pour les survivantes agrave la VBG souffrant de handicap alors que les barriegraveres physiques ont eacuteteacute plus freacutequemment mention-neacutees dans le cadre des activiteacutes de preacutevention notamment la sensibilisation communautaire la geacuteneacuteration de revenus et les activiteacutes meneacutees aux centres de promotion de la femme

Les barriegraveres psychologiques

La discrimination et la stigmatisation par les membres de la famille les prestataires de services et la communauteacute dans son ensemble ont eacuteteacute les obstacles agrave lrsquoaccegraves aux services les plus freacutequemment citeacutes par les survivantes handicapeacutees Les participants ont signaleacute qursquoune stigmatisation suppleacutementaire rendait les personnes handicapeacutees reacuteticentes agrave lrsquoideacutee de deacutenoncer les cas de violence sexuelle mecircme aux prestataires de services qui supposent souvent qursquoelles ne courent aucun risque en raison de leur handicap

laquo Les membres de la famille les conduisent aux prestataires de services mais ceux-ci ne les traitent pas correctement mdash ils peuvent dire des choses du genre laquo Tu es handicapeacutee Comment as-tu pu ecirctre violeacutee et tomber enceinte raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les

travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux - camp de reacutefugieacutes de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Lrsquoon suppose souvent que les personnes ayant des deacutefi-ciences intellectuelles ou mentales ne comprennent pas ce qui leur est arriveacute Les participantes ont indiqueacute que les gens peuvent ne pas eacutecouter ou croire les personnes handicapeacutees en particulier quand les survivantes preacutesentent une deacuteficience mentale ou intellectuelle cette attitude reacuteduit agrave son tour leur accegraves aux services De nombreuses personnes handi-capeacutees mentales ou intellectuelles sont eacutegalement exclues des activiteacutes de sensibilisation sur la VBG car les parents les dirigeants communautaires et drsquoautres personnes suppo-sent qursquoelles ne courent pas de risques ou sont incapables drsquoapprendre de nouvelles choses Ces barriegraveres suppleacutemen-taires les empecircchent drsquoecirctre en seacutecuriteacute au sein des commu-nauteacutes drsquoidentifier correctement les cas de violence etou de demander de lrsquoaide aupregraves des personnes de confiance en cas de violence

Certaines survivantes handicapeacutees peuvent avoir besoin de soutien pour acceacuteder aux services mais craindront de signaler cette violence aux membres de la famille qui pour-raient deacutejagrave avoir des ideacutees neacutegatives sur le handicap Ainsi de nombreuses survivantes choisissent de ne pas signaler ces cas de violence ou de ne pas acceacuteder aux services si cela risque drsquoaccentuer leur marginalisation au sein de la famille et de la communauteacute Agrave Bujumbura certaines femmes handica-peacutees avaient si souvent subi la violence qursquoelles preacutefeacuteraient ne pas en parler mecircme agrave des membres de la famille pourvoyeurs drsquoappui

laquo Les familles ont tendance agrave la rejeter et agrave la deacutetester [une survivante] mdash elles ne la considegraverent pas vraiment comme une personne Elle vit avec un handicap et cette violence sexuelle va maintenant reacuteduire davantage sa valeur Elles vont la rejeter et penser qursquoelle est la cause de son propre malheur raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

La discrimination et les preacutejugeacutes posent eacutegalement des obsta-cles importants agrave la participation des personnes handicapeacutees dans les activiteacutes de preacutevention de la VBG et programmes connexes En Eacutethiopie les travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux ont indiqueacute que drsquoautres membres de la communauteacute ridiculisent les personnes souffrant de handicaps mentaux etou intellectuels lorsqursquoelles essaient de participer

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agrave des activiteacutes communautaires En raison de cette stigmatisa-tion les parents empecircchent parfois le personnel de parler agrave ces personnes lors des visites agrave domicile et de partager avec elles des informations sur les services disponibles

laquo Une personne handicapeacutee avait lrsquohabitude de prendre part agrave une discussion cafeacute mais la communauteacute lrsquoa rejeteacutee et elle a finalement cesseacute de venir Elle souffre drsquoun trouble mental et ne sait parfois pas de quoi elle parle Les participantes lrsquoont donc neacutegligeacutee raquo

(Travailleur communautaire - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les groupes de leadership communautaire y compris les associations de reacutefugieacutes et de femmes ont rarement des repreacutesentantes handicapeacutees les associations de personnes handicapeacutees le cas eacutecheacuteant sont souvent domineacutees par les hommes et peuvent activement exclure les handicapeacutees mentales et intellectuelles Ces organisations jouent souvent un rocircle central dans la communication de lrsquoinformation dans la communauteacute et peuvent mecircme deacutesigner des repreacutesent-ants pour participer agrave des formations et drsquoautres activiteacutes Par conseacutequent les personnes handicapeacutees mais plus particu-liegraverement les femmes et les filles handicapeacutees peuvent ecirctre moins susceptibles drsquoecirctre incluses dans ces activiteacutes

laquo Les personnes handicapeacutees ne sont geacuteneacuteralement pas consideacutereacutees La communauteacute ne trouve parfois pas qursquoelles peuvent prendre part agrave des formations et autres activiteacutes raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les dirigeants communautaires - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les barriegraveres physiques

Les barriegraveres physiques empecircchent les personnes handica-peacutees drsquoacceacuteder aux services et activiteacutes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire Les femmes handicapeacutees qui vivent dans les centres urbains et dans le camp de reacutefugieacutes du complexe tentaculaire de Zaatari en Jordanie ont indiqueacute que lrsquoabsence ou le coucirct eacuteleveacute des moyens de transport eacutetait un obstacle agrave lrsquoaccegraves aux centres de services sur la VBG ainsi qursquoagrave leur participation aux activiteacutes de sensibilisation et autres activiteacutes de preacutevention

laquo Les moyens de transport sont inexistants Par conseacutequent mecircme si vous savez ougrave se trouvent les services vous ne pouvez pas toujours y

arriver raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin mdash Bujumbura Burundi)

Dans tous les pays les individus responsables de sexe feacuteminin nrsquoont pas pu prendre part aux activiteacutes de sensibilisa-tion communautaire etou de promotion de la femme parce qursquoelles doivent rester agrave la maison et prendre soin de leur famille Elles participent moins freacutequemment aux reacuteunions communautaires et aux activiteacutes sociales et ne sont donc pas impliqueacutees dans les campagnes la SASA (une approche globale de preacutevention de la violence contre les femmes et les filles deacuteveloppeacutee par Raising Voices (wwwraisingvoicesorg)) et drsquoautres formes de sensibilisation

Les barriegraveres communicationnelles

Les barriegraveres communicationnelles ont eacuteteacute plus freacutequem-

laquo Je porte ma fille sur mon dos partout ougrave je vais Elle grandit mais elle reste encore une partie de moi raquo

(Individu responsable drsquoune fille handicapeacutee - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

copy Elizabeth SherwoodWRC

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ment mentionneacutees dans le cadre des activiteacutes de preacutevention communautaires Les personnes sourdes ont eacuteteacute deacutesigneacutees comme eacutetant les plus toucheacutees par ce type de barriegravere dans la mesure ougrave des interpregravetes en langue des signes sont rarement disponibles dans les camps de reacutefugieacutes et que de nombreuses personnes utilisent un langage des signes non conventionnel Certains agents de mobilisation commu-nautaire et le personnel travaillant sur la VBG ont tenteacute de communiquer avec les personnes sourdes au moyen drsquooutils SASA et des gestes simples mais cette proceacutedure nrsquoest pas toujours exeacutecuteacutee par lrsquoensemble du personnel Les profes-sionnels de la VBG ont eacutegalement eu du mal agrave communiquer efficacement avec les personnes souffrant de handicaps intellectuels et mentaux parce qursquoelles ne sont pas souvent inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes sur la VBG etou parce que les informations ne sont pas transmises dans des formats qursquoils peuvent comprendre Les participantes ont noteacute que les mateacuteriels de sensibilisation et drsquoeacuteducation repreacutesentaient rarement les personnes handicapeacutees et que les personnes handicapeacutees ne sont pas inteacutegreacutees dans les eacutequipes de sensibilisation et de mobilisation communautaire Une varieacuteteacute drsquoapproches de communication - notamment les messages simples les images les mises en scegravene et les jeux de rocircles qui incluent les personnes handicapeacutees - seraient plus efficaces pour impliquer les personnes handicapeacutees tout en sensibil-isant davantage la communauteacute des personnes handicapeacutees dans son ensemble

laquo En regardant lrsquoimage drsquoune personne handicapeacutee nous nous sentirons plus impliqueacutes avec les personnes normales Cela pousse eacutegalement les gens agrave comprendre que les personnes handicapeacutees doivent ecirctre impliqueacutees dans tout raquo

(Participante aux discussions de groupe avec des femmes handicapeacutees - camp de Bwagirizia Burundi)

Autres barriegraveres

Le manque de confidentialiteacute et la stigmatisation par les membres de la communauteacute qui en reacutesulte ont eacuteteacute souleveacutes comme eacutetant des problegravemes importants dans les contextes urbains et sur les camps au Burundi et en Eacutethiopie Les participantes ont signaleacute qursquoil est plus difficile de preacuteserver la confidentialiteacute quand une survivante est handicapeacutee car drsquoautres personnes lui sont peut-ecirctre venues en aide lors de lrsquoincident et que les nouvelles se reacutepandent souvent rapide-ment dans toute la communauteacute Elles peuvent avoir besoin de parler aux autres afin drsquoacceacuteder agrave des services et le personnel

du programme relatif agrave la VBG a eacutegalement mentionneacute le besoin drsquoimpliquer un plus large eacuteventail drsquoacteurs dans les processus de gestion de cas Par conseacutequent les survivantes handicapeacutees sont moins susceptibles drsquoacceacuteder aux services et agrave lrsquoassistance apregraves de tels incidents de violence en raison de problegravemes de confidentialiteacute et de la peur drsquoune stigmatisa-tion suppleacutementaire

laquo La communauteacute saura si une femme handicapeacutee a eacuteteacute violeacutee Il nrsquoy a pas de secrets dans le camp Les gens ont tendance agrave plus divulguer les informations lorsqursquoil srsquoagit de femmes handicapeacutees Elles doivent crier agrave lrsquoaide et tout le monde deacutecouvre ainsi ce qui leur est arriveacute raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

Les femmes et les filles handicapeacutees agrave Bujumbura au Burundi ont eacutegalement indiqueacute qursquoelles ne peuvent pas ecirctre reccedilues immeacutediatement lorsqursquoelles se preacutesentent aux services de santeacute apregraves un incident de violence sexuelle et il peut leur ecirctre demandeacute de revenir agrave un autre moment pour recevoir des services ou le service peut leur ecirctre refuseacute apregraves une longue proceacutedure administrative lieacutee agrave leur statut de reacutefugieacutees Les survivantes handicapeacutees peuvent rencontrer de plus grands problegravemes dans la mesure ougrave il peut ecirctre plus difficile pour elles de retourner agrave lrsquoeacutetablissement car elles peuvent avoir moins de ressources financiegraveres pour payer le transport et doivent compter sur lrsquoaide des autres pour se deacuteplacer

laquo Ils peuvent vous donner autre rendez-vous mdash et vous demander de revenir demain - mais cela pose problegraveme apregraves un viol parce que vous avez besoin de meacutedicaments Elle a passeacute toute la journeacutee et la nuit agrave lrsquohocircpital sans recevoir aucun service et le lendemain elle est alleacutee pour son test de deacutepistage du VIH raquo

(Groupe de discussion avec des femmes handicapeacutees mdash Bujumbura Burundi)

Dans lrsquoenvironnement humanitaire et autre les programmes relatifs agrave la VBG sont largement axeacutes sur les femmes et les filles car elles sont les plus exposeacutees agrave la violence baseacutee sur le genre Cependant les hommes et les garccedilons courent eacutegale-ment un risque de violence sexuelle en particulier en peacuteriode de conflit et de deacuteplacement Les professionnels de la VBG apportent un soutien aux survivants de sexe masculin avec et sans handicap mais ce fait nrsquoest pas toujours connu Dans le cadre de ce projet par exemple certains hommes handicapeacutes

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ne savaient pas ougrave obtenir un soutien en termes de gestion de cas srsquoils ont eacuteteacute victimes de violence sexuelle

laquo Elle [une survivante handicapeacutee] doit se rendre agrave lrsquoIRC pour obtenir de lrsquoaide Mais ougrave doivent se rendre les hommes handicapeacutes srsquoils sont violeacutes raquo

(Man with disabilities mdash Musasa refugee camp Burundi)

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Sur la base de lrsquoeacutevaluation et des recommandations de la Phase 1 faites par les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables les activiteacutes suivantes ont eacuteteacute conccedilues et testeacutees dans chacun des contextes du projet

Reacutesumeacute des actions pilotes mises en œuvre par les programmes WPE de lrsquoIRC

Pays Activiteacutes

Eacutethiopie Organisation de laquo discussions cafeacute raquo avec les femmes dans les foyers de personnes handicapeacutees afin que leurs individus responsables puissent acceacuteder agrave des informations sur la VBG et pour renforcer les reacuteseaux de pairs feacute-minins

Adaptation du mateacuteriel de mobilisation communautaire sur la preacutevention de la VBG (SASA) de maniegravere agrave deacutepeindre les personnes handicapeacutees comme faisant partie de la communauteacute dans son ensemble

Organisation de visites agrave domicile cibleacutees pour diffuser des informations sur la preacutevention de la VBG et donner des reacuteponses aux personnes handicapeacutees qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Organisation de sessions de formation sur la VBG et le handicap agrave lrsquointention des agents de mobilisation communautaire et des travailleurs sociaux

Modifications apporteacutees pour ameacuteliorer lrsquoaccessibiliteacute physique des bacirctiments communau-taires et des latrines dans le camp

Burundi Ciblage des Associations Villageoises drsquoEacutepargne et de Creacutedit pour les personnes handicapeacutees et

leurs individus responsables

Organisation drsquoactiviteacutes reacutecreacuteatives et professionnelles pour les personnes handicapeacutees et les individus responsables

Sensibilisation de la communauteacute sur les droits et lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees

Prioriteacute accordeacutee aux visites agrave domicile pour assurer une gestion plus complegravete des cas de VBG pour les personnes handicapeacutees agrave risque

Recrutement de femmes handicapeacutees comme agent de mobilisation communautaire pour les activiteacutes relatives agrave la VBG

Jordanie Inclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG interorganisations et dans la forma-tion sur la gestion des cas relatifs agrave la protection de lrsquoenfance

Animation drsquoun atelier drsquoune journeacutee sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de violence sexuelle et sexiste du sous-groupe interorganisations sur la violence sexuelle et sexiste

Pris en charge de lrsquoinclusion du handicap dans les messages et le mateacuteriel drsquoune campagne en cours sur la preacutevention de la violence et dans le mateacuteriel relatif aux services de lrsquoIRC

Organisation de discussions de groupe avec les individus responsables de sexe feacuteminin souffrant de handicap

La campagne laquo Amani raquo en Jordanie a fourni des messages cleacutes aux communauteacutes aux enfants et aux parents sur le moyen de mieux proteacuteger les enfants et les adultes contre les atteintes et divers types de violence notamment la violence sexuelle et sexiste httpdataunhcrorgsyrian-refugeesdownloadphpid=5558

Phase 2 Activiteacutes visant agrave ameacuteliorer lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG dans les pays pilotes

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Reacutesumeacute des actions pilotes mises en œuvre par les programmes WPE de lrsquoIRC

Caucase du Nord

Feacutedeacuteration de Russie

Organisation drsquoune formation et drsquoateliers de planification drsquoaction sur le handicap et la violence baseacutee sur le genre pour les ONG feacuteminines y compris sur lrsquoimplication des jeunes filles handica-peacutees et le soutien de leurs parents et in-dividus responsables

Organisation drsquoune formation et drsquoun atelier de planification drsquoaction avec les femmes de la All-Russia So-ciety of Disabled People sur lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes visant les femmes et les filles

Conception drsquoun manuel pour les individus responsables drsquoenfants handicapeacutes qui fournit des informations sur les services et lrsquoassistance aux personnes handicapeacutees

Organisation drsquoun concert de sensibilisation communautaire au cours de laquelle les jeunes filles sourdes sont monteacutees en scegravene avec une chanteuse tcheacutetchegravene

Organisation drsquoeacuteveacutenements sociaux pour les filles avec et sans handicap pour renforcer les reacuteseaux de pairs

Discussion cafeacute Camp de reacutefugieacutes de MyrsquoAni Ethiopiecopy IRC Ethiopie

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Phase 3 Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Le processus drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays a permis drsquoidentifier 1) les changements des connaissances des attitudes et des pratiques des professionnels de la VBG agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du handicap et 2) des pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Renforcement des capaciteacutes des professionnels de la VBG sur lrsquoinclusion du handicap

Les professionnels de la VBG des quatre pays ont eacuteteacute consulteacutes lors de lrsquoeacutevaluation participative pour identifier les changements apporteacutes agrave leurs connaissances leurs attitudes et leurs pratiques au sujet de lrsquoinclusion du handicap dans leurs programmes et activiteacutes au cours du projet Cette activiteacute a eacutegalement permis drsquoidentifier de nouvelles activiteacutes outils et ressources qui auraient agrave leur avis faciliteacute ces changements

Changements apporteacutes aux connaissances attitudes et pratiques

Bien que les connaissances les attitudes et les pratiques se recoupent et se complegravetent mutuellement les professionnels de la VBG ont plus freacutequemment rapporteacutes des changements dans leurs attitudes envers les personnes handicapeacutees au cours du projet Les professionnels ont signaleacute une accen-tuation de la reconnaissance de leur responsabiliteacute agrave atteindre tous les membres de la communauteacute et donc agrave adapter leurs programmes de maniegravere agrave les rendre accessibles et efficaces pour tous ce qui renforce la mise en œuvre drsquoune approche de programmation plus axeacutee sur les droits De nombreux professionnels ont avoueacute qursquoavant le projet ils supposaient que les personnes handicapeacutees nrsquoeacutetaient pas capables de participer agrave des activiteacutes relatives agrave la VBG en raison de leur handicap Apregraves le projet la plupart a deacuteclareacute reconnaicirctre que les personnes handicapeacutees ont des compeacutetences et des capaciteacutes neacutecessaires pour participer beacuteneacuteficier et faire de preacutecieuses contributions aux programmes Les professionnels ont eacutegalement deacuteclareacute qursquoils se consideacuteraient drsquoabord comme eacutetant mal eacutequipeacutes ou pas qualifieacutes pour fournir des services relatifs agrave la VBG aux personnes handicapeacutees et pensaient que leurs compeacutetences et leur formation ne suffiraient pas pour reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees Ils se sont souvent focaliseacutes sur la deacuteficience de la personne ou sur son eacutetat de santeacute (aussi connu sous le nom drsquoapproche

meacutedicale du handicap) et nrsquoont pas appliqueacute leurs compeacute-tences en matiegravere de protection et drsquoautonomisation pendant le processus de gestion de cas Apregraves le projet ces profes-sionnels ont deacuteclareacute qursquoils eacutetaient plus agrave lrsquoaise confiants et precircts agrave travailler avec les personnes handicapeacutees et qursquoils sont passeacutes drsquoune approche meacutedicale agrave une approche plus familiegravere et plus axeacutee sur le survivant

laquo Au deacutebut je pensais que je ne pouvais pas ecirctre utile agrave certaines personnes handicapeacutees parce que je nrsquoeacutetais pas meacutedecin que je ne pouvais pas ameacuteliorer leur condition que je ne pouvais pas les gueacuterir Mais alors lorsque jrsquoai pris du temps pour commencer agrave eacutecouter davantage jrsquoai compris qursquoelles ne demandaient pas ce type drsquoaide elles voulaient parler avaient besoin de soutien et aspiraient agrave plus de seacutecuriteacute Jrsquoai reacutealiseacute que je savais deacutejagrave comment venir en aide agrave ces personnes Avant je supposais que je ne pouvais pas et que discuter avec moi ne changerait rien agrave leur situation Jrsquoaurais ducirc eacutecouter un peu plus avant et crsquoest le cas maintenant Je prends drsquoabord le temps drsquoeacutecouter avant drsquoessayer de faire des plans et drsquoarranger les choses raquo

(Agent de mobilisation communautaire de lrsquoIRC - camp de Muyinga Burundi)

Certains professionnels ont eacutegalement signaleacute un changement drsquoattitude envers les individus responsables en particulier les megraveres drsquoenfants handicapeacutes qui ont leurs propres besoins mais qui font souvent passer les deacutesirs des autres notamment ceux des membres de leur famille souffrant de handicap avant leur propre bien-ecirctre psychosocial Les professionnels ont rapporteacute une plus grande reconnaissance des besoins de ce groupe et le rocircle essentiel qursquoils jouent dans la protection et lrsquoautonomisation des personnes handicapeacutees

laquo Ces personnes ont le droit de recevoir tous les services proposeacutes aux autres et il est de notre devoir drsquointeacutegrer [ces personnes] Il sera difficile pour elles de rester agrave la maison toutes seules Cela est eacutegalement important pour leurs familles et elles peuvent venir avec leurs filles Cette mesure est importante pour les megraveres drsquoenfants handicapeacutes car elles ont eacutegalement besoin drsquoun soutien psychologique raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Les professionnels de la VBG ont rapporteacute quatre principaux changements dans leurs pratiques agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du

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handicap au cours du projet Ces pratiques ont eacuteteacute eacutetroitement lieacutees au processus reacuteflectif du projet et aux activiteacutes pilotes mises en œuvre au cours de la Phase 2 du projet notamment

bull la tenue des consultations plus reacuteguliegraveres avec les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables afin de srsquoassurer que leurs besoins et leurs ideacutees sont pris en compte dans les deacutecisions lieacutees aux programmes et aux activiteacutes

bull la fourniture drsquoun soutien plus global et holistique aux survi-vantes handicapeacutees avec un accent sur les meacutethodes de communication efficaces et lrsquoeacutetablissement de la confiance

bull le deacuteveloppement drsquoactiviteacutes autour des points forts des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees

bull une implication plus active des membres de la famille et des voisins des personnes handicapeacutees dans la planification de la seacutecuriteacute

bull la surveillance du nombre de femmes de filles de garccedilons et drsquohommes handicapeacutes qui participent aux activiteacutes relatives agrave la VBG

laquo Nous ne pouvons pas eacutevaluer lrsquoactiviteacute nous-mecircmes Nous devons jauger nos performances agrave travers les gens qui prennent part agrave nos activiteacutes raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les professionnels de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Les professionnels de tous les pays ont eacutegalement deacuteclareacute avoir acquis de nouvelles connaissances qui ont ameacutelioreacute leur capaciteacute agrave inteacutegrer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail mais ils en ont parleacute moins freacutequemment que le changement drsquoattitudes et de pratiques Les exemples comprennent une meilleure compreacutehension des facteurs qui rendent les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables plus vulneacuterables agrave la VBG le rocircle des relations et des reacuteseaux sociaux dans la preacuteven-tion de la violence et lrsquoaccroissement des connaissances sur les strateacutegies de communication permettant de travailler avec des personnes preacutesentant diffeacuterents types de handicaps

laquo Nous travaillons sur les questions de VBG Je pensais donc plus agrave la faccedilon dont elles se sentent en tant que femmes et filles et comment elles se voient comparativement aux filles sans handicap Les filles handicapeacutees ont moins de possibiliteacutes que les filles sans handicap raquo

(Professionnel de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Activiteacutes outils et ressources qui ont favoriseacute le renforcement des capaciteacutes chez les professionnels de la VBG

Les professionnels de la VBG ont deacutecrit les opportuniteacutes drsquoapprentissage expeacuterientiel et reacuteflectif du projet comme eacutetant les facteurs les plus importants ayant contribueacute agrave renforcer leur capaciteacute agrave inteacutegrer efficacement lrsquoinclusion du handicap dans leur travail Il srsquoagissait notamment drsquointeractions directes avec les femmes et les filles handicapeacutees drsquooccasions de reacutefleacutechir sur leurs propres compeacutetences et du moyen de les appliquer dans leur travail avec ce groupe

Les professionnels de la VBG en Eacutethiopie en particulier les travailleurs sociaux et communautaires ont indiqueacute que les formations sur la VBG et le handicap les avaient effectivement aideacutes agrave ameacuteliorer leurs pratiques agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du handicap Dans les autres pays pilotes les professionnels ont signaleacute que les outils les aidant agrave consulter les personnes handicapeacutees y compris des directives sur la conduite des visites agrave domicile et des activiteacutes participatives qui traduisent la dynamique du pouvoir entre les femmes et les hommes et les personnes avec et sans handicap eacutetaient les plus utiles Les professionnels ont aussi mentionneacute que des outils fournissant des directives sur la communication avec les personnes preacutesentant diffeacuterents types de deacuteficiences et des outils permettant de deacutevelopper un mateacuteriel drsquoinformation drsquoeacuteducation et de communication accessible ont eacuteteacute utiles

Dans le Caucase du Nord les professionnels de la VBG ont indiqueacute que la focalisation sur un petit nombre drsquoactiviteacutes clairement deacutefinies visant agrave favoriser lrsquoinclusion a augmenteacute la probabiliteacute de succegraves et ce succegraves a stimuleacute leur confiance et leur volonteacute agrave inclure les femmes et les filles handicapeacutees dans les activiteacutes subseacutequentes

laquo Je nrsquoavais jamais penseacute que nous pourrions faire quelque chose dans un groupe mixte [filles avec et sans handicap] et maintenant je constate que cela est possible et acceptable et que les gens en ont besoin raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les professionnels de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Domaines exigeant un renforcement suppleacutementaire des capaciteacutes

Bien que des changements positifs dans lrsquoapproche de de travail des professionnels de la VBG avec les personnes handicapeacutees aient eacuteteacute signaleacutes lors de lrsquoeacutevaluation des lacunes persistantes ont eacuteteacute identifieacutees au niveau des capaciteacutes et une attention addi-

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tionnelle et continue doit ecirctre porteacutee agrave ce point

Tout drsquoabord quelques professionnels de la VBG et les pres-tataires ont continueacute agrave avoir des attitudes neacutegatives envers les personnes avec des handicapeacutees Par conseacutequent il est neacuteces-saire de promouvoir une reacuteflexion et une discussion continues avec les professionnels de la VBG afin de faire face et de reacutesoudre les malentendus et les preacutejugeacutes qui peuvent faire office drsquoobstacles agrave lrsquoaccegraves et agrave lrsquoinclusion des personnes handica-peacutees Les professionnels doivent reacutefleacutechir sur la faccedilon dont leurs propres attitudes peuvent influencer la mise en œuvre drsquoune approche centreacutee sur le survivant agrave lrsquoeacutegard des personnes handi-capeacutees agrave la possibiliteacute qursquoils donnent aux individus de contribuer agrave la prise de deacutecision et mecircme aux options drsquointerventions qursquoils peuvent examiner avec un survivant

Deuxiegravemement les gestionnaires de cas de VBG ont signaleacute qursquoils neacutecessitaient davantage drsquoindications sur les processus de consentement lorsqursquoils travaillent avec des survivants souf-frant drsquoune deacuteficience intellectuelle Dans de nombreux cas les gestionnaires de cas demandent aux individus responsables de donner le consentement et ne parviennent souvent pas agrave deacuteter-miner la capaciteacute de lrsquoindividu agrave donner son consentement Une note drsquoorientation sur lrsquoobtention du consentement des personnes handicapeacutees a eacuteteacute deacuteveloppeacutee dans le projet en reacuteponse agrave cette lacune Elle srsquoinspire du processus de consentement employeacute avec les personnes souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle dans le secteur de la santeacute dans les pays agrave revenu eacuteleveacute et est adapteacutee pour une approche de gestion de cas centreacutee sur le survivant

Enfin alors que de nombreux professionnels de la VBG qui ont pris part au projet ont reacuteussi agrave inclure les personnes ayant un handicap physique et des deacuteficiences auditives aux activiteacutes du programme relatifs agrave la VBG ils ont noteacute des deacutefis permanents lors de lrsquoinclusion des personnes ayant une deacuteficience intellec-tuelle Les gestionnaires de cas ont besoin de directives et de soutien pour identifier les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes preacutesentant des handicaps plus complexes afin de mieux les rattacher aux possibiliteacutes de participation aux activiteacutes communautaires et sociales briser lrsquoisolement social et favoriser lrsquoautonomisation Ces directives destineacutees aux gestionnaires de cas ont eacuteteacute deacuteveloppeacutees dans le cadre du projet

Des outils tireacutes du projet ont eacuteteacute adapteacutes pour les professionnels de la VBG drsquoautres organisations et sont disponibles dans la Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG sur httpwrc

msdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de VBG

Le processus drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays a susciteacute des laquo Expeacuteriences du changement raquo chez les personnes handicapeacutees leurs individus responsables et le cas eacutecheacuteant les dirigeants communautaires Ces expeacuteriences ont mis en eacutevidence les reacutesultats qui ont eacuteteacute les plus importants pour chaque groupe Une analyse des reacutesultats des ateliers de parties prenantes et des expeacuteriences du changement a permis drsquoidentifier les pratiques positives suivantes pour promouvoir lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Le renforcement des reacuteseaux de pairs et du capital social

Dans les quatre pays les participants ont citeacute lrsquoeacutetablissement de reacuteseaux de pairs plus robustes pour les adolescentes et les femmes handicapeacutees ainsi que pour les individus responsables de sexe feacuteminin comme retombeacutee positive des activiteacutes du projet Les discussions de groupe avec les individus responsables dans les centres de promotion de la femme en Jordanie des discus-sions cafeacute dans les domiciles des femmes handicapeacutees en Eacutethiopie la creacuteation drsquoespaces seacutecuriseacutes et drsquoactiviteacutes sociales agrave lrsquointention des adolescentes dans le Caucase du Nord et les Associations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit (AVEC) cibleacutees au Burundi ont eacuteteacute citeacutes comme eacutetant utiles par les participants car ils ont faciliteacute lrsquoeacutetablissement de liens entre les personnes handicapeacutees et les individus responsables et drsquoautres membres de la communauteacute ce qui a permis drsquoeacutechanger des informations de construire la confiance et de deacutevelopper des possibiliteacutes drsquoaction collective Ceci augmente non seulement accegraves agrave un soutien proposeacute les uns pour les autres et par la communauteacute toute entiegravere mais donne eacutegalement aux personnes handicapeacutees la possibiliteacute drsquoapporter une contribution agrave la socieacuteteacute drsquoeacutelever leur statut au sein de la communauteacute et drsquoecirctre reconnues et appreacutecieacutees pour des aspects de leur personne autres que leur handicap

Pour les individus responsables de sexe feacuteminin souffrant de handicap les groupes de soutien en Jordanie leur ont donneacute un espace pour partager leurs preacuteoccupations ideacutees et strateacutegies avec drsquoautres femmes dans des situations similaires Ceci les a aideacutees agrave se sentir moins isoleacutees et agrave renforcer leur bien-ecirctre psychosocial

laquo Je profite des expeacuteriences des ideacutees et des interventions constructives du formateur du guide psychologique et des amies pendant les sessions de discussion Lorsque je partage mes

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inquieacutetudes avec les autres je sens que je ne suis pas seule raquo

(Eacutepouse drsquoun homme handicapeacute - Irbid Jordanie)

Pour certaines femmes handicapeacutees et les individus respon-sables qui sont isoleacutees dans leurs maisons il est essentiel de proposer les activiteacutes de soutien par les pairs le plus pregraves possible de leur domicile afin qursquoils puissent tisser des reacuteseaux avec drsquoautres femmes qui vivent agrave proximiteacute En Eacutethiopie les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin ont organiseacute des discussions cafeacute traditionnelles dans leurs maisons pour parler de questions lieacutees agrave la VBG Les partic-ipants ont indiqueacute que ces activiteacutes ont diminueacute leur isolement ameacutelioreacute leurs relations avec les voisins et leur ont permis de se sentir plus en seacutecuriteacute dans la mesure ougrave un nombre croissant de femmes les connaissent et les comprennent

laquo Nous avons organiseacute des discussions cafeacute ici dans notre maison Ceci nous a rapprocheacute des gens Quand ils viennent agrave la maison nous discutons de tant de choses des choses qui sont vraiment importantes mais ils ont aussi lrsquooccasion de voir que nous sommes de bons parents mecircme si nous sommes un peu diffeacuterents Maintenant les gens nous comprennent mieux ils viennent mecircme nous dire bonjour et voir comment nous allons Je me sens plus en seacutecuriteacute avec des voisins que je connais raquo

(Femme aveugle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les Expeacuteriences du changement recueillies aupregraves des adoles-centes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance des amies et des reacuteseaux de pairs pour ces filles Au Burundi des adolescentes handicapeacutees ont trouveacute que lrsquoorganisation drsquoactiviteacutes telles que des sessions de couture et drsquoartisanat eacutetait un moyen effi-cace de rencontrer drsquoautres filles de partager des ideacutees et de discuter de leurs espoirs pour lrsquoavenir Elles ont deacuteclareacute qursquoelles ont ensuite eacuteteacute inviteacutees agrave assister agrave plusieurs activiteacutes commu-nautaires ougrave elles ont pu partager leurs propres ideacutees et leurs opinions Les adolescentes handicapeacutees dans le Caucase du Nord ont eacutegalement discuteacute des avantages de la participation agrave des activiteacutes avec des filles sans handicap notamment la possi-biliteacute drsquoapprendre les unes des autres Ces rapports eacutetablis par les adolescentes handicapeacutees deacutemontrent qursquoelles ont deacutevel-oppeacute des atouts humains et sociaux notamment lrsquoeacuteducation lrsquoestime de soi les reacuteseaux drsquoamies et les rocircles dans la commu-nauteacute Ces facteurs de protection reacuteduisent la vulneacuterabiliteacute des adolescentes agrave la violence agrave lrsquoabus et agrave lrsquoexploitation47 (voir Expeacuteriences du changement page 27)

Les femmes handicapeacutees membres drsquoAssociations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit au Burundi ont deacuteclareacute qursquoelles utilisent lrsquoargent qursquoelles ont gagneacute par le biais de ces programmes pour payer le transport et se rendre aux activiteacutes culturelles et reli-gieuses ce qui diminue leur isolement et creacutee drsquoimportants liens sociaux avec drsquoautres

Tous ces exemples soulignent une leccedilon importante Les personnes handicapeacutees ont et veulent que lrsquoon sache qursquoelles ont plusieurs identiteacutes au-delagrave de leur infirmiteacute Elles veulent ecirctre consideacutereacutees comme des leaders des femmes des amies

Maipendo - Burundi

laquo Maintenant je peux eacuteconomiser un peu pour emprunter une moto-taxi et je peux me rendre [agrave lrsquoeacuteglise] Jrsquoai maintenant chaque semaine des personnes avec qui discuter agrave lrsquoeacuteglise Crsquoest un groupe qui agrave mon avis mrsquoeacutecoute et me comprend raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Le Groupe de filles - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Les filles avec et sans handicap ont preacutepareacute des affiches au moyen drsquoimages et de photos Ces affiches portaient sur ce qui leur importait plus dans le projet et sur les activiteacutes qursquoelles souhaitaient mener ensuite Elles ont preacutesenteacute ces affiches aux ONG feacuteminines impliqueacutees dans le projet

laquo Ceci est notre histoire Notre souhait eacutetait de chanter avec Makka Mejieva [une ceacutelegravebre chan-teuse tcheacutetchegravene] [Lorsque nous sommes monteacutees sur scegravene] des tas de personnes handicapeacutees et non eacutetaient lagrave et pleuraient

Pendant lrsquoeacuteveacutenement nous avons pris connaissance drsquoautres personnes handicapeacutees et nous les avons rencontreacutees Il eacutetait tregraves agreacuteable pour nous de les connaicirctre et de deacutecouvrir leur type de handicap et leurs problegravemes Lorsque je me rends agrave lrsquoeacuteveacutenement et que je constate la preacutesence de personnes handicapeacutees je sens que je ne suis pas seule et quand je vois drsquoautres personnes [sans handicap] je me sens eacutegale agrave elles

Nous donnons des leccedilons de langue des signes aux filles sans handicap Ainsi nous pourrons les comprendre et elles nous comprendre car nous ne pouvons pas parler Gracircce agrave la langue des signes nous nous comprenons Ces filles sans handicap apprennent des choses et nous aussi Nous avons un langage commun agrave travers ces cours de langue des signes Nous utilisons eacutegalement des teacuteleacutephones nous envoyons des SMS et utilisons eacutegalement des notes eacutecrites pour communiquer avec les autres Nous aimons vraiment dessiner Nous pensons agrave des choses et tout ce agrave quoi nous pensons nous le repreacutesentons dans nos dessins Et nous aimons aussi beaucoup jouer agrave diffeacuterents types de jeux

Bien sucircr il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne font pas attention agrave nos opinions Voici les ideacutees que nous souhaiterions concreacutetiser agrave lrsquoavenir Nous aimerions rencontrer des filles dans un cafeacute ou dans un endroit reacuteserveacute uniquement aux filles avec et sans handicap mdash juste les filles pas drsquoadultes

Nous aimerions que [nos camarades de classe] se joignent agrave nous et prennent part agrave ces activiteacutes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo

Pour la suite de lrsquoExpeacuterience du changement du Groupe de filles dans le Caucase du Nord rendez-vous sur httpwrcmsGBV_disability_Change_Caucasus

copy IRC

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des membres de la communauteacute comme des personnes qui apportent de preacutecieuses contributions agrave la communauteacute Ce fait a des implications importantes pour lrsquoinclusion dans les programmes et les approches visant agrave renforcer les reacuteseaux de pairs et le capital social

Inclusion cibleacutee dans les activiteacutes de renforcement eacuteconomique

Lrsquoinclusion cibleacutee des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les programmes relatifs aux AVEC occupe une grande place dans les Expeacuteriences du changement au Burundi Les femmes handicapeacutees et les individus respon-sables de sexe feacuteminin impliqueacutees dans des activiteacutes relatives aux AVEC ont signaleacute que lrsquoeacutelargissement des reacuteseaux sociaux eacutetait le reacutesultat le plus important pour elles car il leur a permis de rehausser leur statut dans la socieacuteteacute (qui leur a valu un plus grand respect de la part de leurs maris et drsquoautres membres de la famille) et de renforcer leur estime de soi et leur senti-ment de confiance en soi La participation agrave des activiteacutes rela-tives aux AVEC a eu un impact positif sur leur indeacutependance en tant qursquoindividus mais aussi sur les contributions financiegraveres qursquoelles peuvent apporter agrave leurs meacutenages ce qui a renforceacute leur rocircle dans la prise de deacutecision

laquo Jrsquoai mecircme encore un peu drsquoargent pour acheter des choses pour ma famille Je suis tregraves eacutetonneacutee du changement de mon mari agrave mon eacutegard il se rend compte que jrsquoai de la valeur que je peux ecirctre indeacutependante il me respecte plus et rentre agrave la maison seulement les soirs maintenant Mon fils handicapeacute est plus heureux mdash il constate qursquoil y a plus de paix dans la maison raquo

(Individu responsable de sexe feacuteminin dans le camp de Musasa)

Accroicirctre la repreacutesentation des personnes handi-capeacutees dans les activiteacutes communautaires

Les programmes relatifs agrave la VBG travaillent en eacutetroite collabo-ration avec les dirigeants communautaires dans la concep-tion la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des activiteacutes Il est donc important drsquoexaminer comment les personnes handicapeacutees sont repreacutesenteacutees et atteintes par ces systegravemes de leadership En Eacutethiopie par exemple le personnel de lrsquoIRC a travailleacute avec lrsquoassociation des personnes handicapeacutees dans la commu-nauteacute des reacutefugieacutes afin drsquoaccroicirctre la participation des femmes handicapeacutees et renforcer la collaboration avec lrsquoassociation des femmes reacutefugieacutees Les participants au Burundi et en Eacutethiopie ont eacutegalement signaleacute que le recrutement de personnes handi-capeacutees et drsquoindividus responsables comme agents de mobili-sation communautaire et travailleurs sociaux a non seulement conduit agrave une plus grande attention aux preacuteoccupations de ce groupe mais a eacutegalement entraicircneacute une appreacuteciation accrue des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees par drsquoautres membres de la communauteacute

Esther mdash Burundi

laquo Je suis individu responsable pour mon mari qui vit avec un handicap mais ce nrsquoest pas ma seule identiteacute Je suis une megravere un leader et une personne fiegravere de son rocircle drsquoagent de mobilisation communautaire raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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laquo Nous nrsquoavons jamais eu de personnes handicapeacutees dans notre eacutequipe auparavantmdash il srsquoagit drsquoun changement majeur et vraiment tregraves important Mes amies handicapeacutees font le mecircme travail que moi Elles sont vraiment excellentes dans certains domaines et elles enseignent des choses agrave drsquoautres personnes Il est important pour la communauteacute de constater cela de savoir que lorsque nous disons vouloir inclure les personnes handicapeacutees nous le pensons vraiment Ceci est un bon moyen pour commencer agrave changer la faccedilon dont les personnes handicapeacutees sont consideacutereacutees raquo

(Travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie)

Atteindre et soutenir les personnes agrave risque eacuteleveacute

Lrsquoisolement des personnes ayant une deacuteficience intellectuelle etou de handicaps multiples a eacuteteacute identifieacute comme eacutetant un deacutefi pour les prestataires de services Ces personnes sont souvent isoleacutees dans leurs maisons avec leurs individus responsables et peuvent avoir peu drsquooccasions ou de soutien neacutecessaire(s) pour eacutelaborer des strateacutegies susceptibles de les proteacuteger contre la violence Les pratiques suivantes ont eacuteteacute identifieacutees comme favorisant lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion de ces personnes dans les activiteacutes relatives agrave la VBG

Les visites agrave domicile et les activiteacutes agrave domicile

Au Burundi en Eacutethiopie et au Caucase du Nord les personnes handicapeacutees et les professionnels ont indiqueacute avoir meneacute des visites agrave domicile pour interroger les individus et les familles au sujet de leurs besoins et pour partager lrsquoinformation sur les services et lrsquoassistance en matiegravere de VBG Ces visites ont permis aux profes-sionnels de la VBG et aux prestataires de services drsquoidentifier des survivants qui neacutecessitent un soutien complet et speacutecialiseacute Le personnel de lrsquoIRC au Burundi et en Eacutethiopie a commenceacute agrave organ-iser des activiteacutes de groupe geacuteneacuteralement tenues dans les centres de promotion de la femme et dans drsquoautres sites communautaires proches de leurs maisons et qui ciblaient parfois ces individus et les familles Les individus responsables des filles souffrant de handicaps multiples ont eacutegalement souligneacute qursquoils constataient un renforcement de lrsquoacceptation et du soutien de la communauteacute suite aux activiteacutes agrave domicile

laquo Les membres de la communauteacute nous traitent mieux agrave preacutesent Ils sont plus habitueacutes agrave nous Ils savent comment nous sommes et nous saluent aimablement quand ils passent raquo

(Megravere drsquoune adolescente souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

La gestion individuelle des cas

Les survivantes handicapeacutees neacutecessitent une gestion individu-aliseacutee et globale des cas pour promouvoir leur gueacuterison et leur reacutetablissement et pour preacutevenir toute violence future Pendant lrsquoeacutevaluation les participants ont rapporteacute que les profession-nels de la VBG srsquoeacutetaient ameacutelioreacutes dans lrsquoidentification de ces personnes agrave risque eacuteleveacute et la fourniture drsquoun soutien plus complet et adapteacute agrave leurs besoins speacutecifiques Les facteurs suivants ont eacuteteacute deacutecrits comme ameacuteliorant lrsquoappui agrave la gestion des cas pour ces personnes

bull lrsquoidentification des diffeacuterentes meacutethodes de communica-tion directe avec les survivants

bull une attention accrue sur lrsquoidentification des forces et des capaciteacutes reacuteelles des survivants au cours des eacutevaluations

bull la participation des personnes handicapeacutees et de leurs individus responsables dans la planification de lrsquoaction

bull un suivi freacutequent et une coordination de la prestation des services pour reacutepondre aux besoins identifieacutes

Les femmes handicapeacutees ont indiqueacute que ces seacuteances de gestion de cas ont contribueacute agrave deacutevelopper la confiance et la compreacutehension entre elles et les professionnels de la VBG et qursquoelles ont reccedilu une aide en fonction de leurs propres besoins et deacutesirs Cette leccedilon met eacutegalement en eacutevidence lrsquoimportance des approches centreacutees sur le survivant dans le travail avec les femmes handicapeacutees lorsqursquoil est question de deacutefinir leurs buts objectifs et strateacutegies

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Histoire de Mawazo - camp de Kinama Burundi

Mawazo vit seule et se deacuteplace diffeacuteremment des autres en rampant plutocirct qursquoen marchant

laquo Je vis seule Jrsquoai toujours veacutecu seule Jrsquoessaie drsquoecirctre tregraves indeacutependante et je fais beaucoup de choses toute seule Je peux nettoyer cuisiner laver mes vecirctements et je passe du temps agrave essayer drsquoaider mes voisins en prenant soin de leurs enfants

Je reccedilois reacuteguliegraverement des visites agrave domicile le personnel de lrsquoIRC est comme ma famille Ils passent veacuterifier si tout va bien presque tous les jours Quand jrsquoai un problegraveme ils srsquoen rendent compte tregraves rapidement et viennent voir si je vais bien Je me sens beaucoup plus eacutepanouie et jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir quelqursquoun agrave qui parler Jrsquoadore partager des histoires et je me sens bien lorsque quelqursquoun me demande comment je me sens

Mon nom dans ma langue signifie agrave la fois laquo problegravemes raquo et laquo ideacutees raquo Jrsquoai beaucoup agrave dire et agrave partager avec les autres Je suis une personne tregraves ouverte je pense que crsquoest la raison pour laquelle les enfants mrsquoaiment tant Je suis ouverte agrave eux je souris avec eux et je leur raconte des histoires Je peux leur apprendre beaucoup de choses car jrsquoai vu et appris beaucoup de choses dans ma vie Je peux leur parler de leur culture leur enseigner le respect et leur inculquer lrsquoesprit du partage Lorsque quelqursquoun mrsquoapporte de la bouillie par exemple mecircme en petite quantiteacute je ne le bois pas toute seule Srsquoil y a des enfants nous partageons tous ensemble Mecircme si jrsquoai tregraves faim je sais que cela est une chance pour moi drsquoenseigner quelque chose drsquoaider quelqursquoun tout comme les autres mrsquoaident

Si je pouvais dire une chose agrave lrsquoeacutequipe de lrsquoIRC ce serait de continuer de se souvenir des personnes qui sont agrave la maison qui ne peuvent pas facilement participer aux programmes Nous avons eacutegalement des besoins et des recircves Je me fais maintenant vieille et je pense qursquoil est important de se concentrer sur les jeunes les jeunes handicapeacutees pour srsquoassurer qursquoelles sont incluses degraves le plus jeune acircge afin que les gens puissent cesser la discrimination et nous consi-deacuterer tous comme eacutegaux raquo

copy IRC

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Reconnaicirctre les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes handicapeacutees pour faciliter lrsquoinclusion

Les personnes handicapeacutees et les professionnels de la VBG ont rapporteacute que lrsquoidentification et le renforcement des compeacute-tences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees ont favoriseacute une plus grande inclusion dans une varieacuteteacute drsquoactiviteacutes relatives agrave la VBG En Jordanie de jeunes femmes sourdes ont eacuteteacute inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes de responsabilisation sociale et agrave des initiatives meneacutees dans les centres de promo-tion de la femme et agrave animer des seacuteances de pose de henneacute Ces activiteacutes ont fourni un espace permettant aux femmes de partager des compeacutetences et des inteacuterecircts communs avec drsquoautres femmes de leur acircge

laquo Non seulement elles les ont accepteacutees mais elles se sont eacutegalement fait des amies Mecircme avant la fin de la seacuteance elles eacutechangeaient des numeacuteros de teacuteleacutephones et leur demandaient si elles pouvaient les contacter pour faire du henneacute agrave leurs ceacuteleacutebrations raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Au Caucase du Nord les adolescentes handicapeacutees ont eacuteteacute incluses dans la conception des activiteacutes sociales qui visaient agrave faciliter le reacuteseautage entre les filles avec et sans handicap Les activiteacutes ont eacuteteacute construites autour des compeacutetences speacutecifiques des filles handicapeacutees (exemple lrsquoexeacutecution de

chansons en langue des signes) la promotion de lrsquoeacutegaliteacute de participation dans la conception du programme mais aussi lrsquoappreacuteciation des talents de chaque individu

Comme lrsquoont reconnu les membres de la famille les dirige-ants communautaires les prestataires de services et autres agrave travers les sites du projet les reacutesultats de ces activiteacutes contredisent les hypothegraveses selon lesquelles les personnes handicapeacutees sont incapables de beacuteneacuteficier et de contribuer agrave une varieacuteteacute de programmes

laquo Avant les gens pensaient que ces femmes eacutetaient des cas deacutesespeacutereacutes et qursquoelles ne pourraient jamais ecirctre indeacutependantes Maintenant elles contredisent de nombreuses personnes au sein de la communauteacute Elles nous rendent nous les rares personnes qui avons toujours cru en elles tregraves tregraves fiers raquo

(Dirigeant communautaire de sexe masculin mdash camp de Kinama Burundi)

Beaucoup de personnes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance drsquoavoir lrsquoopportuniteacute laquo de faire leurs preuves raquo car beaucoup nrsquoavaient jamais eacuteteacute inviteacutees agrave prendre part aux activiteacutes Le simple fait de tendre la main pour encourager leur participation agrave des programmes eacutetait dans de nombreux cas lrsquoadaptation la plus percutante meneacutee par les professionnels de la VBG

Diane - camp de Kinama Burundi

laquo Jrsquoai reccedilu un appel disant que lrsquoIRC voulait inclure des femmes handicapeacutees dans leurs programmes relatifs aux AVEC Jrsquoeacutetais tellement exciteacutee agrave lrsquoideacutee de mrsquoinscrire drsquoecirctre incluse drsquoavoir une occasion de faire mes preuves agrave preacutesent je pense qursquoil est de mon devoir de tendre la main agrave drsquoautres personnes handicapeacutees pour sensibiliser partager mon histoire et leur dire qursquoelles peuvent ecirctre incluses raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Mieraf travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie

laquo Jrsquoappreacutecie tellement mon rocircle dans le programme [de lrsquoIRC] et jrsquoai tant drsquohistoires que je pourrais vous raconter sur les choses que nous avons accomplies

Mais je pense qursquoil est important de vous dire que je suis une femme handicapeacutee Je marche avec une beacutequille et jrsquoai parfois beaucoup de mal agrave acceacuteder au camp Cela ne mrsquoarrecircte pas mecircme si les choses peuvent ecirctre difficiles je sens que jrsquoai un travail tregraves important agrave faire

Jrsquoœuvre pour renforcer la seacutecuriteacute des femmes et des filles plus particuliegraverement des personnes handicapeacutees des personnes qui ne sont pas toujours incluses dans les activiteacutes des personnes qui sont souvent oublieacutees Je me souviens des moments ougrave crsquoeacutetait mon cas lorsque jrsquoavais tellement mal que je ne pouvais pas quitter ma maison ou avant drsquoavoir reccedilu ma beacutequille pour marcher Je me sentais vraiment seule Maintenant je suis tregraves active et je suis leader dans notre commu-nauteacute Je fais partie de lrsquoassociation des personnes handicapeacutees et je suis travailleuse sociale Jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir des choses preacutecieuses agrave apporter et que je peux plaider en faveur des femmes et enfants handicapeacutes et de leurs individus responsables parce que je comprends parfaitement

leurs besoins Je pense aussi que les gens mrsquoadmirent car ils me voient mrsquoefforcer pour faire mon travailraquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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Recommandations

Les recommandations suivantes sont tireacutees des leccedilons apprises au cours de ce projet qui porte sur le moyen de promouvoir lrsquoinclusion du handicap dans les programmes rela-tifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Recommandations pour les acteurs de la VBG

Inclure les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables dans la conception la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des programmes relatifs agrave la VBG Lrsquoimplication des personnes handicapeacutees dans la conception et lrsquoeacutevaluation du programme est essentielle pour identifier avec preacutecision les obstacles agrave leur participation aux programmes relatifs agrave la VBG eacutelaborer des strateacutegies visant agrave ameacuteliorer leur participation et comprendre le changement qui importe le plus pour eux Une attention particuliegravere devrait ecirctre accordeacutee agrave la collecte des informations et des points de vue des femmes des filles et des personnes souffrant de deacuteficiences intellectuelles et mentales car elles sont les plus exposeacutees agrave la VBG Les approches participatives telles que le classement les photo-interviews et la narration ajouteacutees aux meacutethodes qualitatives plus conventionnelles (exemple discussions theacutematiques de groupe et entretiens en face agrave face) sont des moyens permettant drsquoexplorer effi-cacement les preacuteoccupations et les ideacutees des individus qui ont des besoins communicationnels diffeacuterents Les eacutevaluations doivent inclure un volet de sensibilisation pour faire participer les personnes handicapeacutees et les individus responsables qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Assurer la formation et lrsquoapprentissage reacuteflectif sur les interactions entre le genre et le handicap pour les gestion-naires de programmes et les prestataires de services relatifs agrave la VBG et eacutetablir une compreacutehension commune et une adoption des approches centreacutees sur les droits et les survi-vants lorsque lrsquoon travaille avec ce groupe La formation du personnel agrave inteacutegrer une analyse de lrsquoineacutegaliteacute entre les sexes et de la discrimination fondeacutee sur le handicap les aidera agrave mieux cerner les facteurs uniques qui contribuent aux risques de VBG et de vulneacuterabiliteacute pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et agrave identifier des strateacute-gies plus efficaces pour leur inclusion dans les programmes relatifs agrave la VBG Lorsque les professionnels de la VBG sont particuliegraverement conscients de la dynamique du pouvoir entre les sexes dans leur travail avec les femmes ayant surveacutecu agrave la violence ils peuvent exiger un soutien suppleacutementaire pour reacutefleacutechir sur leurs propres attitudes et sur les attitudes des

autres sur la relation avec le handicap et sur la faccedilon dont ces eacuteleacutements peuvent aggraver lrsquoineacutegaliteacute fondeacutee sur le sexe la discrimination et lrsquoexclusion dans les relations les meacutenages et la communauteacute

Il est recommandeacute que les informations concernant les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables soient incluses et pleinement inteacutegreacutees dans les programmes de formation de base sur la VBG notamment agrave travers des eacutetudes de cas et des exemples centreacutes sur les personnes handicapeacutees Au fil du temps le personnel travaillant sur la VBG reconnaicirctra de plus en plus que reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees est une partie essentielle de leur travail et qursquoils ont les compeacutetences requises pour le faire effi-cacement dans le cadre de leur travail

Recruter des femmes et des filles handicapeacutees comme personnel et beacuteneacutevoles dans les programmes relatifs agrave la VBG Identifier et aider les femmes et les filles handicapeacutees agrave jouer un rocircle cleacute dans les programmes relatifs agrave la VBG peut ameacuteliorer la qualiteacute et la pertinence du programme pour ce groupe tout en les rendant autonomes et en rehaussant leur statut dans la communauteacute Fixer un objectif en termes de nombre de femmes et de filles handicapeacutees qui devraient parti-ciper agrave des formations et reacuteunions communautaires sur la VBG (environ 15 ) encouragera le personnel et les partenaires agrave les inviter directement agrave ces eacuteveacutenements et peut ameacuteliorer la repreacutesentation et la participation aux programmes relatifs agrave la VBG Plaider en faveur drsquoun eacutequilibre entre les sexes dans les associations de personnes handicapeacutees et pour lrsquoinclusion des femmes et des filles handicapeacutees dans les associations de femmes et de jeunes peut eacutegalement accroicirctre la participa-tion dans les domaines ougrave ces groupes interviennent dans les programmes relatifs agrave la VBG et une plus grande repreacutesenta-tion et un meilleur leadership au sein de la communauteacute

Privileacutegier lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les activiteacutes qui renfor-cent le capital social et les reacuteseaux de pairs Ceci est particuliegraverement important pour la preacutevention de la violence contre des adolescentes handicapeacutees les femmes ayant un handicap physique qui sont isoleacutees dans leurs maisons les individus responsables et les femmes les filles les garccedilons et les hommes ayant une deacuteficience intellectuelle Pour les programmes relatifs aux laquo espaces seacutecuriseacutes raquo aider les femmes et les filles agrave reacutefleacutechir sur ce qui rend un espace laquo seacutecuriseacute raquo pour eux et pour les autres et agrave deacutefinir leurs propres laquo regravegles de base raquo ou principes qui reflegravetent comment elles devront accepter et appreacutecier les diffeacuterences Ces principes peuvent aussi les amener agrave reacutefleacutechir sur la faccedilon drsquoatteindre et drsquoinclure drsquoautres femmes et filles qui sont plus isoleacutees (agrave

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lrsquoexemple des filles ayant une deacuteficience intellectuelle) En plus des activiteacutes baseacutees au centre la sensibilisation communau-taire et les visites agrave domicile sont essentielles pour atteindre les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables qui sont isoleacutes dans leurs maisons et pour renforcer en mecircme temps les meacutecanismes de protection communautaire Le personnel du programme relatif agrave la VBG doit ecirctre conscient de toute la charge de travail et des responsabiliteacutes suppleacute-mentaires que drsquoautres femmes et filles peuvent ecirctre tenues drsquoassumer dans les meacutenages suite agrave la participation des individus responsables dans les activiteacutes lieacutees agrave la VBG et les aider agrave identifier des strateacutegies pour atteacutenuer les risques associeacutes et les conseacutequences inattendues

Privileacutegier lrsquoinclusion des femmes handicapeacutees et des individus responsables de sexe feacuteminin dans les programmes portant sur lrsquoautonomisation eacuteconomique Fixer des objectifs en termes de nombre de femmes et filles handicapeacutees et drsquoindividus responsables devant participer agrave ces programmes et encourager le personnel et les commu-nauteacutes agrave les inviter Une analyse minutieuse des risques doit ecirctre meneacutee et une strateacutegie drsquoatteacutenuation deacuteveloppeacutee avant la participation pour preacutevenir etou reacutepondre efficacement agrave des conseacutequences impreacutevues Dans certains contextes les activ-iteacutes drsquoautonomisation eacuteconomique des femmes peuvent sortir du cadre des rocircles qui leur sont deacutevolus sur le plan social ce qui accentue leur vulneacuterabiliteacute agrave la violence de la part de la famille et de la communauteacute Dans certains meacutenages ces activiteacutes peuvent avoir un impact neacutegatif sur la personne handicapeacutee qui peut ecirctre abandonneacutee sans individus respon-sables familiers ce qui augmente potentiellement le risque de violence ou drsquoabus Parallegravelement drsquoautres femmes du meacutenage notamment les adolescentes peuvent assumer ce rocircle ce qui accroicirct leur charge de travail ou leur exclusion

La Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG qui comprend des outils et des directives pour les aider agrave renforcer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail est disponible sur httpwrcmsdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Recommandations pour acteurs du handicap

Veiller agrave ce que les programmes et organisations conccedilus pour servir les personnes handicapeacutees soient sensibles agrave la question du genre Les personnel des programmes et organisations srsquooccupant des personnes handicapeacutees doit suivre une formation sur le genre et lrsquoeacutegaliteacute des genres afin de comprendre les diffeacuterentes faccedilons dont le conflit et le deacuteplacement affectent les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et adapter leurs activiteacutes et services en conseacutequence Le personnel du programme Handicap doit

eacutegalement ecirctre conscient des risques particuliers de VBG auxquels les femmes et les filles handicapeacutees sont exposeacutees et recevoir une formation sur la communication avec les survi-vants et sur lrsquoorientation approprieacutee vers les prestataires de service relatifs aux VBG

Renforcer le plaidoyer autour des droits des personnes affecteacutees par la crise et le conflit notamment les femmes et les filles en eacuteveillant la conscience sur les reacutefugieacutes et les personnes deacuteplaceacutees au sein des organisations pour personnes handicapeacutees (DPO) notamment au niveau reacutegional ougrave il y aurait des crises reacutepeacuteteacutees ou prolongeacutees ayant un impact consideacuterable sur plusieurs pays Cela peut inclure le travail en reacuteseau entre les femmes handicapeacutees et les mouve-ments œuvrant pour les droits des femmes dans les pays et reacutegions affecteacutes par des crises afin de deacutevelopper une plus grande connexion compreacutehension et reacuteponse aux besoins des femmes handicapeacutees dans les environnements humanitaires

Recommandations pour tous les acteurs humanitaires

Mettre en œuvre les orientations sectorielles pour preacutevenir et reacutepondre agrave la violence baseacutee sur le genre telles qursquoeacutenonceacutees dans les Directives du Comiteacute permanent inter-organisations relatives agrave la violence baseacutee sur le genre48 Tous les acteurs humanitaires doivent reconnaicirctre et reacutepondre aux risques accrus de VBG pendant le conflit et la crise notam-ment pour les femmes et les filles handicapeacutees ainsi que les individus responsables de sexe feacuteminin Les normes minimales eacutenonceacutees dans les Directives fournissent lrsquoorientation de base pour tous les secteurs dans la preacutevention et la reacuteponse aux VBG

Entreprendre lrsquointeacutegration de la protection pour satisfaire effectivement les besoins des personnes handicapeacutees durant toutes les phases de lrsquointervention humanitaire Lrsquointeacutegration de la protection y compris lrsquoinclusion de lrsquoanalyse du genre et du handicap dans la conception des programmes la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation est deacuteterminante pour assurer que tout le monde notamment les femmes et filles handica-peacutees a pleinement accegraves aux services et agrave lrsquoassistance dans tous les secteurs y compris pour atteacutenuer le risque de VBG49

Recommandations pour les bailleurs de fonds et gouvernements

Tenir les organisations humanitaires responsables de la satisfaction effective des besoins des personnes handica-peacutees et des individus responsables dans les programmes sur la VBG agrave travers des processus de monitoring et de preacutesentation de rapports ainsi que la mise en exergue de

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pratique positives provenant de diffeacuterentes organisations dans les environnements humanitaires afin drsquoencourager lrsquoobservation des approches tenant compte du handicap et du genre

Plaider pour une plus grande reconnaissance de la multi-tude de preacuteoccupations lieacutees au handicap et au genre y compris la VBG dans tous les instruments internationaux les normes et conventions relatifs au conflit au deacuteplace-ment et agrave lrsquoaction humanitaire Les instruments interna-tionaux peuvent jouer un rocircle deacuteterminant dans la deacutefinition des prioriteacutes pour lrsquoaction humanitaire durant le conflit et le deacuteplacement Les preacuteoccupations speacutecifiques aux femmes et

aux filles et agrave toutes les personnes handicapeacutees doivent ecirctre au cœur des instruments internationaux dans la mesure ougrave elles figurent parmi les populations les plus vulneacuterables durant la crise Un plaidoyer permanent est neacutecessaire aux niveaux international et national pour encourager les gouvernements agrave signer et agrave ratifier tous les instruments pertinents et agrave tenir tous les acteurs concerneacutes responsables de la mise en œuvre inteacutegrale des conventions nouvelles et existantes y compris la Convention relative aux droits des personnes handicapeacutees la Convention sur lrsquoeacutelimination de toutes les formes de discrimi-nation agrave lrsquoeacutegard des femmes et les reacutesolutions du Conseil de seacutecuriteacute sur les femmes la paix et la seacutecuriteacute

Atelier drsquointervenants au Burundi copy Elizabeth SherwoodWRC

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Notes

1 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondiales et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacuteva-lence et conseacutequences sur la santeacute de la violence du parte-naire intime et de la violence sexuelle exerceacutee par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductive-healthpublicationsviolence9789241564625en

2 Ce chiffre est deacutetermineacute par lrsquoestimation globale selon laquelle les 15 pour cent de toute population seront des personnes handicapeacutees (OMS 2011) et selon laquelle 512 millions de personnes sont deacuteplaceacutees par la crise et le conflit agrave travers le monde (HCR 2014)

3 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

4 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

5 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

6 Dans ce rapport les laquo personnes handicapeacutees mentales raquo renvoient aux personnes atteintes drsquoune maladie mentale etou celles qui sont des usagers etou survivants de la psychiatrie Le terme laquo personnes ayant des handicaps sociaux raquo est parfois utiliseacute pour deacutecrire ce groupe de personnes handicapeacutees Reacuteseau mondial des usagers et survivants de la psychiatrie Manuel de mise en œuvre de la Convention des Nations unies relative au droit des per-sonnes handicapeacutees (RMUSP2008) p 9 wrcmsN8o9CH

7 UNHCR Le coucirct humain de la guerre Tendances mondia-les 2013 (2014) httpwwwunhcrorg5399a14f9html

8 Organisation mondiale de la santeacute et Banque mondiale Rapport mondial sur le handicap (2011)

9 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondia-les et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacutevalence et conseacutequences sur la santeacute sur la violence infligeacutee par le partenaire intime et par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductivehealth

publicationsviolence9789241564625en10 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-

lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

11 Ibid 12 Convention des Nations unies relative aux droits des per-

sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde-faultaspnavid=15amppid=150

13 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

14 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

15 CBM Inclusion made easy A quick program guide to dis-ability in development (2012) httpwwwcbmorg articledownloads78851CBM_Inclusion_Made_ Easy_-_com-plete_guidepdf

16 Ibid 17 GSDRC Applied Knowledge Services Understanding gen-

der (nd) httpwwwgsdrcorggotopic-guidesgenderunderstanding-gender

18 Ibid 19 Carolyn Frohmader and Stephanie Ortoleva ldquoThe sexual

and reproductive rights of women and girls with disabili-tiesrdquo (Issues paper presented at the ICPD Beyond 2014 Confeacuterence internationale sur les droits de lrsquohomme La Haye Pays-Bas 7-10 juillet 2013) httpwwdaorgauwp- contentuploads201312issues_paper_srr_wom- en_and_girls_with_disabilities_finalpdf

20 Convention des Nations unies relative aux droits des per-sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde- faultaspnavid=15amppid=150

21 Andrea Hollomotz ldquoDisability oppression and violence Towards a sociological explanationrdquo Sociology vol 47 (2013) pp 477-493 Originally published online 23 No-vember 2012 DOI 1011770038038512448561

22 Centers for Disease Control and Prevention The socio-ecological model a framework for prevention (2015) httpwwwcdcgovviolencepreventionoverviewsocial-ecologicalmodelhtml

37

23 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

24 Ces principes directeurs ont eacuteteacute adapteacutes des contributions drsquoune activiteacute meneacutee au Forum drsquoapprentissage interne pour le projet en juin 2014

25 Les DPO sont des organisations repreacutesentatives de per-sonnes handicapeacutees Elles sont geacuteneacuteralement constitueacutees et dirigeacutees par des personnes handicapeacutees

26 LrsquoIMSVBG enregistre le type de violence rapporteacute par les survivants dont le viol les agressions sexuelles les agressions physiques le mariage forceacute le deacuteni des res-sources les opportuniteacutes ou services et les violences psychologiqueseacutemotionnelles

27 Les consultations du personnel VBG en Eacutethiopie et au Burundi ont deacutemontreacute qursquoils avaient une bonne compreacutehen-sion des diffeacuterents types de deacuteficiences et pourraient les identifier sur la base de ces questions et observations fonctionnelles au cours de leurs concertations avec les survivants Il est important toutefois de reconnaicirctre que ce ne sont pas tous les survivants handicapeacutes qui peuvent ecirctre identifieacutes comme ayant un handicap dans les donneacutees de lrsquoIMSVBG

28 Jillian Foster Final report Implications and recommenda-tions for integration of mixed-methods analysis across WRC research Consultancy report submitted to WRC (2014)

29 httpbetterevaluationorgapproaches (accessed 12 August 2014) and httpdeptswashingtoneduccph pdf_filesEvaluationpdf (accessed 12 August 2014)

30 Lrsquooutil laquo Expeacuterience du changement raquo est adapteacute de la technique dite du changement le plus significatif (MSC) La technique MSC est une forme de monitoring et eacutevaluation participatifs qui analysent la prise en compte du change-ment pour deacutecouvrir les changements qui sont les plus consideacutereacutes par les individus et les groupes et pourquoi httpbetterevaluationorgapproaches (consulteacute le 12 aoucirct 2014)

31 Adapteacute de lrsquooutil Before and Now Diagram (page 68) dans the Tools together now 100 participatory tools to mobilize communities for HIVAIDS httpwwwaidsallianceorgassets000000370229-Tools-together-now_originalpdf1405520036

32 Adapted ldquoSummit Workshoprdquo from the Participatory Performance Story Reporting Technique httpwwwclearhorizoncomauwp-contentuploads200905report-on-outcomes-and-get-everyone-involved_the-participatory-performancepdf (accessed 12 August 2014)

33 IRC Formation agrave lrsquointeacutegration de la protection guide du facilitateur (2013) httpwwwglobalprotectionclusterorg_assetsfilesaorsprotection_mainstreamingIRC_Pro-tection_Mainstreaming_Training 20_Facilitators_Guide_March_2013_ENpdf

34 Les donneacutees de lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) indiquent que 120 survivants sur 2 025 enregistreacutes preacutesen-tent un handicap

35 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSGBV (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 5083 pour cent (61 sur 120) des survivants handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes et 32 23 pour cent (614 sur 1905) des survivants non handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 186 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0000

36 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes ont subi des violences psychologiqueseacutemotionnelles contre 2325 pour cent (443 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 342 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0377

37 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 3583 pour cent (43 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un partenaire ou eacutepoux contre 4871 pour cent (928 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1288 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0006

38 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un eacutetranger contre 2273 pour cent (433 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 394 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0316

39 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 83 pour cent (100 sur 120) des survi-

38

vants handicapeacutes sont des femmes contre 95 pour cent (1812 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des femmes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 12 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de 0000

40 Au cours du processus de consentement eacuteclaireacute il eacutetait conseilleacute aux femmes de ne pas partager leurs expeacuteriences personnelles et de consentir agrave ce que leurs informations soient utiliseacutees dans des rapports afin drsquoameacuteliorer les programmes au Burundi et dans drsquoautres pays Toutes les femmes handicapeacutees intellectuelles souffraient juste de leacutegegraveres deacuteficiences et par conseacutequent eacutetaient en mesure de comprendre ce processus de consentement mais elles eacutetaient eacutegalement en preacutesence de leurs individus responsables Les questions de groupes de discussion ne portaient pas sur ces informations personnelles Les femmes dans ce groupe toutefois ont continueacute agrave divulguer des expeacuteriences personnelles tout au long de la discussion Tous les participants ont reccedilu des conseils sur les services disponibles aux survivants de la VBG et un soutien perma-nent eacutetait fourni par le personnel WPE de lrsquoIRC

41 Laurie E Powers Rosemary B Hughes and Emily M Lund Interpersonal violence and women with disabilities A re-search update (Harrisburg PA National Resource Center on Domestic Violence 2009)

42 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 1667 pour cent (20 sur 120) des survivants handicapeacutes sont des hommes et 488 pour cent (93 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des hommes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1170 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de Fischer de 0000

43 Les femmes les filles les garccedilons et les hommes handi-capeacutes peuvent subir des violences sur la base du genre et du handicap La contribution speacutecifique de chacun de ces facteurs va varier et les causes sous-jacentes de lrsquooppression et des abus sont souvent complexes et croiseacutees De fait il est difficile de faire la distinction et de reacutepondre seacutepareacutement Degraves lors il srsquoavegravere important de surveiller et reacutepondre agrave toutes les formes de violences et discriminations dans les environnements humanitaires notamment contre les groupes les plus marginaliseacutes au sein de la communauteacute afin de faire progresser lrsquoeacutegaliteacute des genres pour les groupes extrecircmement marginaliseacutes et opprimeacutes au sein de la communauteacute Des reacutesultats agrave

plus grande eacutechelle issus du projet et refleacutetant le caractegravere croiseacute des facteurs genre handicap et drsquoautres facteurs pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes et des rapports de recherche plus deacutetailleacutes sur ce sujet seront disponibles sur le site web de Commission des femmes pour les reacutefugieacutes httpswomensrefugeecom-missionorgprogramsdisabilitiesresearch-and-resourcesdocument945-building-capacity-for-disability-inclusion-in-gender-based-violence-gbv-programming-in-humanitarian-settings-overviewcatid=232

44 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

45 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 325 pour cent (39 sur 120) des survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours suivant lrsquoincident et 4398 pour cent (837 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1148 pour cent est consideacuterable du point de vue statis-tique avec une p-value de Fischer de 0017

46 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG 4083 pour cent (49 sur 120) survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC plus drsquo1 mois apregraves lrsquoincident et 3442 pour cent (655 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes plus drsquo1 moins apregraves lrsquoincident Des tests confir-ment que cette diffeacuterence de 641 pour cent nrsquoest pas consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0166

47 Commission des femmes pour les reacutefugieacutes Strong girls powerful women Program planning and design for ado-lescent girls in humanitarian settings (2014) httpswo-mensrefugeecommissionorgresourcesdocument1036-strong-girls-powerful-women-report

48 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuidelines2005pdf

49 Global Protection Cluster Protection mainstreaming (nd) httpwwwglobalprotectionclusterorgenareas-of-responsibilityprotection-mainstreaminghtml

39

Tableau A Reacutesumeacute des pays contextes et activiteacutes meneacutes au cours de la phase 1 du projetPays Contexte opeacuterationnel Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie MyrsquoAni mdash Environnement de camp prolongeacute

Discussions de groupe avec de reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handi-capeacutes et leurs individus responsables (25 participants) leaders communautaires (11 participants) et travailleurs communautaires et travailleurs sociaux (13 participants)

Entretiens avec des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables (4 entretiens mdash 7 personnes)

Consultations avec lrsquoAssociation de handicapeacutes (32 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (19 personnes)

Burundi Bujumbura mdash Environnement urbain

Kinama Mussasa et Bwagiriza mdash

Camps

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes congolais handi-capeacutes et leurs individus responsables (161 participants)

Entretien avec une fille handicapeacutee et son individu responsable (1 entretien mdash 2 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (13 personnes)

Jordanie Zaatari mdash Camp

Irbid Mafraq et Ramtha mdash Envi-ronnements urbains

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus respon-sables (113 participants) et volontaire de la communauteacute de reacutefugieacutes (11 participants)

Entretiens avec des filles handicapeacutees et leurs indi-vidus responsables (2 entretiens mdash 4 personnes)

Consultations avec les acteurs humani-taires (30 personnes)

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Grozny Reacutepublique de Tcheacutetcheacutenie mdash Environnement urbain de reconstruction post-conflit

Discussion de groupe avec les individus respon-sables drsquoenfants handicapeacutes (12 participants)

Entretiens avec des femmes et filles handica-peacutees (11 entretiens mdash 11 personnes)

Consultations de personnels drsquoONG de femmes (16 personnes)

Ces discussions de groupe et entretiens ont eacuteteacute reacutealiseacutes par des ONG partenaires de lrsquoIRC dans le Caucase du Nord

Annexe 1 Reacutesumeacute des activiteacutes entreprises dans la meacutethodologie du projet

40

Tableau B Reacutecapitulatif des activiteacutes drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilotePays Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie Discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handicapeacutes et leurs individus responsables (24 participants) et des leaders communautaires (11 participants)

Atelier drsquointervenants (21 personnes)

Burundi Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (89 participants) et des leaders communautaires (10 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (18 participants)

Atelier drsquointervenants (41 personnes)

Jordanie Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus responsables (14 participants)

Entretiens avec les professionnels de la VBG (3 participants)

Des expeacuteriences du changement ont eacuteteacute conduite par le personnel WPE en Jordanie et des entretiens avec des professionnels ont eacuteteacute reacutealiseacutes par teacuteleacutephone

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (26 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (7 participants)

Atelier drsquointervenants (26 personnes)

41

Les ateliers drsquointervenants au Burundi en Eacutethiopie et en Caucase du Nord et des expeacuteriences du changement en provenance de Jordanie visaient agrave collecter des messages-cleacutes et recommandations de diffeacuterents groupes impliqueacutes dans le projet sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG Leurs recommandations eacutetaient axeacutees sur les points ci-apregraves

bull Renforcement du plaidoyer sur la non-discrimination

laquo Des sessions de sensibilisation communautaires continues cibleacutees mettant en exergue les droits des personnes handica-peacutees notamment autour des questions relatives aux individus responsables de sexe feacuteminin et masculin raquo (Recommandations provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Consultations permanentes avec les personnes handicapeacutees sur la planification des programmes

laquo Il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne precirctent pas attention agrave nos opinions Nous aimerions rencontrer certaines filles dans un cafeacute ou un endroit uniquement pour filles avec et sans handicap Juste les filles sans adultes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo (Exposeacute du groupe des filles mdash Atelier drsquointervenants Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

bull Mise en exergue des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees

laquo Eacutelaborer un plan ou moyen de partage des expeacuteriences de reacuteussite de personnes handicapeacutees ayant reacuteussi dans des activiteacutes eacuteconomiques et professionnelles Se servir de ces succegraves comme moyen drsquoencourager drsquoautres groupes agrave inclure les personnes handicapeacutees dans ces types de programmes raquo (Recommandation provenant des hommes handicapeacutes mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Renforcement des activiteacutes de sensibilisation et de soutien par les pairs

laquo Effectuer plus de visites agrave domicile chez les femmes et filles handicapeacutees qui sont les plus isoleacutees Eacutelaborer un plan pour des visites reacuteguliegraveres et des contacts entre les eacutequipes [VBG] et leurs familles raquo (Recommandation provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Eacutethiopie)

bull Travail avec les familles

laquo Former un comiteacute drsquoindividus responsables pour donner des conseils sur lrsquoeacutelaboration des programmes Consacrer du temps pour enseigner des leccedilons sur comment ecirctre un meilleur deacutefenseur de la famille fournir des informations sur comment mieux utiliser des systegravemes et ecirctre moins deacutependants des agents de mobilisation communautaire raquo (Recommandation provenant drsquoindividus responsables mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Fourniture de soutien mateacuteriel et de strateacutegies de transport

laquo Recommander la fourniture de transport du fait de la difficile situation financiegravere (ou indemniteacutes de transport) raquo (Entretien avec un individu responsable de sexe feacuteminin mdash Irbid Jordanie)

Annexe 2 Recommandations issues des ateliers des intervenants

Page 13: « Je vois que cela est possibles33660.pcdn.co/wp-content/uploads/2020/04/Je-vois-que... · 2020-04-15 · 2 leur incapacité à laisser les personnes dont elles s’occupent. Pratiques

9

bull Reacutesultats mdash Changements dans la capaciteacute des profession-nels de la VBG agrave inclure les personnes handicapeacutees et les individus responsables dans leur travail les facteurs qui ont contribueacute agrave des changements positifs (facilitateurs) et les eacutecueils (barriegraveres) actuels

bull Reacutesultats mdash Changements dans lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables dans les activiteacutes preacutevention et de reacuteponse aux VBG les facteurs qui ont contribueacute agrave des changements positifs (facilitateurs) et les eacutecueils (barriegraveres) actuels

Une approche participative a eacuteteacute choisie pour engager les inter-venants et beacuteneacuteficiaires dans le processus drsquoeacutevaluation en tant que partenaires non seulement dans la collecte de donneacutees mais eacutegalement dans la deacutetermination du type de change-ment qui importe le plus Les approches participatives visaient eacutegalement agrave faciliter un processus drsquoapprentissage baseacute sur la reacuteflexion en cours entre les beacuteneacuteficiaires (aussi bien les personnes handicapeacutees et professionnels de la VBG) et pour promouvoir la collaboration entre les intervenants au-delagrave de la dureacutee de vie du projet Lrsquoeacutevaluation a offert lrsquoopportuniteacute agrave ces intervenants de reacutefleacutechir ensemble sur lrsquoeacutevolution du projet de geacuteneacuterer les leccedilons apprises et de planifier les prioriteacutes futures

pour lrsquoinclusion du handicap dans leurs programmes perti-nents29

La meacutethodologie de lrsquoeacutevaluation participative comprenait

i la collecte drsquolaquo expeacuteriences du changement raquo30 provenant de personnes handicapeacutees drsquoindividus responsables et de leaders communautaires impliqueacutes dans le projet util-isant le contage verbal le dessin et la photo-interview

ii un exercice drsquoauto-eacutevaluation participative avec les profes-sionnels de la VBG 31 et

iii un Atelier drsquointervenants32 pour partager les expeacuteri-ences de reacuteussite et les deacutefis discuter des facteurs qui ont contribueacute aux succegraves et identifier les prioriteacutes de la collaboration actuelle

Plus de 150 personnes handicapeacutees (57 femmes et 31 hommes) et individus responsables (50 femmes et 21 hommes) ont participeacute au processus drsquoeacutevaluation en Eacutethi-opie au Burundi en Jordanie et au Caucase du Nord parmi lesquels 56 pour cent eacutetaient handicapeacutees 65 pour cent eacutetaient des femmes et filles et un tiers eacutetaient acircgeacutees de moins de 24 ans La majoriteacute des personnes handicapeacutees participant agrave lrsquoeacutevaluation avaient un handicap physique et auditif

Activiteacute participative avec des professionnels de la VBG mdash Burundi copy Elizabeth SherwoodWRC

10

Voir Annexe 1 Tableau B (p 40) pour un reacutesumeacute des interv-enants et beacuteneacuteficiaires engageacutes dans lrsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilote et Annexe 2 Reacutesumeacute des recom-mandations issues des ateliers des intervenants (p 41)

Analyse des risques et consentement

Les principes drsquointeacutegration de la protection eacutetaient utiliseacutes pour entreprendre une analyse des risques et pour planifier des strateacute-gies drsquoatteacutenuation approprieacutees dans chaque pays Lrsquointeacutegration de la protection est laquo le processus agrave travers lequel les principes de droits de lrsquohomme y compris la non-discrimination lrsquoaccegraves reacuteel la sucircreteacute et la digniteacute sont reconnus et reacutealiseacutes dans la concep-tion et la mise en œuvre des programmes raquo33 Le personnel WPE eacutetait preacutesent agrave chaque activiteacute pour fournir des informations sur les services disponibles et pour initier les orientations pour les personnes ayant besoin de soutien suppleacutementaire Les programmes et partenaires de WPE sont resteacutes en activiteacute dans tous les quatre pays tout au long et agrave la fin du projet facilitant ainsi lrsquoidentification et le suivi de tout reacutesultat neacutegatif inattendu issu des activiteacutes du projet

La participation agrave toutes les activiteacutes eacutetait volontaire et le consentement eacuteclaireacute eacutetait obtenu de personnes handicapeacutees drsquoindividus responsables et drsquoautres intervenants qui eacutetaient disposeacute agrave participer Les adultes (plus de 18 ans) ont donneacute un consentement global apregraves un briefing sur chaque activiteacute Pour les participants inteacuteresseacutes acircgeacutes de moins de 18 ans (par exemple les adolescentes) le consentement verbal eacutetait eacutegale-ment demandeacute agrave leur parent ou tuteur Il eacutetait demandeacute agrave certains adultes ayant des handicaps intellectuels drsquoinviter un individu responsable de confiance un membre de la famille ou ami de leur choix agrave participer avec eux au processus de consentement etou des activiteacutes reacuteelles Le consentement eacutecrit a eacuteteacute obtenu de tous les individus qui sont identifiables agrave travers des photos et des expeacuteriences personnelles dans ce rapport

Phase 1 Eacutevaluation initiale des programmes de VBG dans les pays pilotes

Plusieurs problegravemes-cleacutes ont eacuteteacute poseacutes au cours de lrsquoeacutevaluation initiale et doivent ecirctre pris en compte lors de la conception ou lrsquoadaptation des programmes sur la VBG afin drsquoinclure des personnes handicapeacutees et individus responsables Il srsquoagit entre autres des reacutesultats sur les types de VBG subies par les femmes et les filles handicapeacutees ainsi que les violences subies par les hommes et les garccedilons handicapeacutes les facteurs qui contribuent agrave cette violence et les barriegraveres auxquelles font face les personnes handicapeacutees dans lrsquoaccegraves aux programmes et services relatifs agrave la VBG dans les contextes humanitaires Les reacutesultats de cette section sont tireacutes de lrsquoanalyse des donneacutees en provenance de Jordanie du Burundi et drsquoEacutethiopie

Violence subie par les personnes handicapeacutees et les individus responsables

Les personnes handicapeacutees les individus responsables et leaders communautaires sur les sites du projet au Burundi en Eacutethiopie et en Jordanie ont rapporteacute que les personnes handi-capeacutees subissaient des VBG au sein de leurs communauteacutes en deacuteplacement et que les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin eacutetaient perccedilus comme les plus exposeacutees Les donneacutees en provenance drsquoEacutethiopie et du Burundi indiquaient qursquoenviron 6 pour cent des survivants rapportant des VBG agrave lrsquoIRC ont un handicap34 Le type de plus courant de VBG rapporteacute dans les discus-sions de groupe dans tous les pays eacutetait la violence sexuelle y compris le viol et les agressions sexuelles suivie de la violence eacutemotionnelle et lrsquoexploitation De la mecircme maniegravere les donneacutees de lrsquoIMSVBG en provenance drsquoEacutethiopie ou du Burundi indiquent que le type le plus courant de VBG pour lequel les personnes handicapeacutees recherchaient lrsquoassistance de lrsquoIRC (hommes et femmes confondus) eacutetait le viol (51 pour cent des survivants handicapeacutes qui se sont prononceacutes35) suivi des violences psychologiqueseacutemotionnelles (27 pour cent des survivant handicapeacutes qui se sont prononceacutes36) Parmi les survivants handicapeacutes rapportant tout type de VBG agrave lrsquoIRC les donneacutees de lrsquoIMSVBG indiquaient que lrsquoauteur preacutesumeacute le plus courant eacutetait un partenaire intime ou un ex-partenaire agrave 36 pour cent37 suivi des eacutetrangers agrave 27 pour cent38

VBG contre les femmes et les filles

Les donneacutees relatives agrave lrsquoIMSVBG collecteacutees au Burundi et

11

en Eacutethiopie indiquent que 83 pour cent des survivants handi-capeacutes ayant recours aux services de lrsquoIRC sont des femmes39

Violence sexuelle

Les violences sexuelles ont eacuteteacute signaleacutees dans tous les pays le viol eacutetant le plus souvent examineacute au Burundi pays dans lequel des femmes ont deacuteclareacute avoir eacuteteacute victimes drsquoabus sexuels sur une base reacuteguliegravere abus perpeacutetreacutes par de nombreux auteurs40 Dans les trois pays les participants au groupe de discussion sont drsquoavis que les femmes et les filles ayant un handicap intellectuel sont plus exposeacutees aux violences sexuelles suivies des personnes handicapeacutees physiques et mentales Les participants ont releveacute que le viol commis sur les femmes et filles handicapeacutees mentales et intellectuelles est souvent identifieacute par la famille ou le prestataire de services uniquement lorsque la victime tombe enceinte eacutegalement que de nombreuses survivantes au viol peuvent porter les enfants des auteurs de la violence sans jamais deacutevoiler cette violence

laquo Les femmes et les filles sont les plus vulneacuterables agrave la violence sexuelle mais dans de nombreux cas ne veulent pas en parler De nombreuses femmes ceacutelibataires ont des enfants chaque anneacutee mais ne reacutevegravelent jamais lrsquoidentiteacute du pegravere raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes camp de Bwagiriza Burundi)

Les abus sexuels perpeacutetreacutes par des eacutetrangers contre des adolescents handicapeacutes intellectuels ont eacuteteacute signaleacutes en Jordanie (filles et garccedilons) ce qui pousse certains individus responsables de jeunes personnes handicapeacutees agrave les enfermer agrave la maison afin de les proteacuteger contre de nouvelles violences

laquo Sa fille est tregraves active et aime sortir mecircme lorsqursquoil fait nuit Une nuit elle srsquoest rendue chez des voisins et agrave son retour elle semblait diffeacuterente Elle lui a demandeacute ce qui srsquoeacutetait passeacute et elle a expliqueacute que certains garccedilons lui avaient enleveacute ses sous-vecirctements raquo

(Teacutemoignage de la megravere drsquoune adolescente atteinte du syndrome de Down au cours drsquoune discussion de groupe dans le camp de reacutefugieacutes de Zaatari en Jordanie)

Le type le plus courant de violence sexuelle signaleacute dans les centres urbains en Jordanie eacutetait le harcegravelement et lrsquoexploitation sexuels commis par les hommes de la commu-nauteacute qui ciblaient les femmes des hommes handicapeacutes lorsqursquoelles se promenaient dans la communauteacute sans ecirctre accompagneacutees par un homme car il nrsquoeacutetait pas admis qursquoune

femme sorte seule

laquo Un jour alors que je rentrais de chez mon fregravere Un taxi srsquoest arrecircteacute et jrsquoai poseacute la question suivante savez-vous ougrave je peux obtenir un precirct drsquoargent Lrsquohomme a reacutepondu vient avec moi et nous nous occuperons de toi Jrsquoeacutetais apeureacutee agrave lrsquoideacutee qursquoil me transporte raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin agrave Mafraq Jordanie)

Violence infligeacutee par le partenaire intime

Il est de notorieacuteteacute publique que la violence infligeacutee par le partenaire intime (VPI) est le type le plus courant de VBG auquel les femmes font face et un taux plus eacuteleveacute a eacuteteacute releveacute chez les femmes handicapeacutees par rapport aux femmes non-handicapeacutees41 Les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin au Burundi et en Jordanie ont teacutemoigneacute ecirctre victimes de violence sexuelle physique et psychologique infligeacutee par leurs partenaires intimes

Les femmes handicapeacutees au Burundi ont deacuteclareacute que leurs partenaires ne les laquo valorisent raquo pas autant que les femmes non handicapeacutees et sont moins susceptibles de les consi-deacuterer comme des partenaires eacuteventuelles et convenables pour le mariage Les hommes handicapeacutes ont corroboreacute ce point de vue dans leurs groupes de discussion en indiquant une preacutefeacuterence pour une femme sans handicap Les femmes et les hommes ont deacuteclareacute que les femmes handicapeacutees sont constamment victimes de viol dans leurs relations

laquo Pour une femme handicapeacutee il est encore plus difficile de trouver le mariage Les hommes ne veulent pas lrsquoeacutepouser mais cherchent plutocirct agrave profiter drsquoelle (laquo se soulager raquo) et elle ne peut pas se deacutefendre Et lorsqursquoelle a perdu sa virginiteacute ils veulent encore moins lrsquoeacutepouser raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes Bujumbura Burundi)

Les femmes handicapeacutees marieacutees ont fait eacutetat de ce que leurs maris les empecircchaient de participer aux activiteacutes familiales pour eacuteviter la honte et lrsquoembarras Elles ont eacutegalement signaleacute que leurs eacutepoux ont souvent des relations extra-conjugales ce qui est non seulement une source drsquolaquo humiliation raquo mais elles avaient eacutegalement peur des eacuteventuelles conseacutequences pour la santeacute car elles se sentaient incapables de proposer des rapports sexuels proteacutegeacutes agrave leurs partenaires

laquo Vous ne pouvez pas lui refuser votre corps

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quand il revient vers vous pourtant il peut avoir contracteacute des maladies raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Exploitation sexuelle

Certaines femmes ont deacutecrit lrsquoexpeacuterience de lrsquoextrecircme pauvreteacute qui augmente leur risque drsquoexploitation sexuelle dans les futures relations etou activiteacutes sexuelles de survie Les femmes handicapeacutees ont deacuteclareacute ecirctre preacuteoccupeacutees par le risque eacutegalement couru par leurs enfants face agrave ce type de violence une femme du Bujumbura explique comment sa fille srsquoest depuis lors livreacutee agrave la prostitution pour soutenir la famille

laquo Une femme handicapeacutee sera abandonneacutee par son mari apregraves avoir donneacute naissance agrave un enfant Elles font lrsquoobjet de discrimination dans toute activiteacute mdash vous ne valez rien Lorsque les hommes leur proposent des rapports sexuelles elles acceptent parce qursquoelles ont besoin drsquoargent pour nourrir leurs enfants raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les survivantes handicapeacutees et les individus de sexe feacuteminin responsables des survivantes Bujumbura Burundi)

Les hommes et les femmes handicapeacutes installeacutes dans des camps ont deacuteclareacute qursquoils paient des gens en numeacuteraire ou en nature pour les aider dans leurs activiteacutes et tacircches quotidi-ennes notamment lrsquoapprovisionnement en eau et la distribu-tion de la nourriture agrave leurs foyers Au Burundi cette situation affecte davantage les femmes que les hommes handicapeacutes En outre les travailleurs communautaires et sociaux en Eacutethiopie ont deacutecrit comment certaines femmes handicapeacutees qui ont besoin drsquoassistance dans les activiteacutes quotidiennes peuvent ecirctre forceacutees de srsquoengager dans des relations drsquoexploitation avec des individus qui leur proposent de les aider

laquo Ils profitent de notre vulneacuterabiliteacute eacuteconomique Parfois pour des tacircches dont nous ne pouvons nous acquitter nous-mecircmes [alors] nous donnons de lrsquoargent ou de la farine Par exemple aller chercher du bois de chauffe transporter les provisions agrave la maison reacuteparer nos maisons faire la lessive et recueillir de lrsquoeau Les femmes non-handicapeacutees peuvent elles-mecircmes srsquoacquitter de ces tacircches raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees mdash Musasa Burundi)

La violence baseacutee sur le genre contre les hommes et les garccedilons

Les donneacutees relatives agrave lrsquoIMSVBG collecteacutees au Burundi et en Eacutethiopie indiquent qursquoil y a proportionnellement plus drsquohommes parmi les survivants handicapeacutes (17 pour cent de survivants handicapeacutes eacutetaient des hommes) par rapport aux survivants sans handicap (5 pour cent eacutetaient des hommes)42

Violence sexuelle

Les participants en Jordanie (milieux urbains et camps) et au Burundi (milieux urbains) ont eacutegalement mentionneacute la violence sexuelle y compris le viol perpeacutetreacute contre les hommes et les garccedilons handicapeacutes mais agrave une eacutechelle beaucoup moins importante que chez les femmes et les filles Les participants au groupe de discussion sont drsquoavis que les hommes et les garccedilons handicapeacutes intellectuels eacutetaient plus exposeacutes agrave la violence sexuelle Au Burundi certains participants pensent que ce groupe de personnes est peut ecirctre cibleacute par des auteurs qui croient aux mythes selon lesquels ils seront gueacuteris de maladie ou pourront nager dans lrsquoopulence en ayant des rapports sexuels avec des garccedilons

laquo Selon une croyance ancreacutee dans les mœurs ils pratiquent la sodomie pour gueacuterir des maladies comme le VIH ou pour devenir riche Crsquoest cette raison qui motive les hommes agrave violer les garccedilons Les garccedilons souffrant de troubles mentaux sont plus exposeacutes que les garccedilons non-handicapeacutes car ils croient tout ce qursquoon leur dit raquo

(Individu responsable drsquoun survivant de sexe masculin au Burundi)

Violence eacutemotionnelle et psychologique

Les hommes handicapeacutes ont signaleacute des violences eacutemotion-nelles et psychologiques perpeacutetreacutees par des membres de la famille et de la communauteacute agrave cause de leur position de laquo faible raquo laquo deacutependant raquo et parce qursquoils sont incapables de mener un train de vie en rapport avec les normes conventionnelles de la masculiniteacute Par exemple des participants agrave un groupe de discussion en Jordanie ont indiqueacute que les hommes handic-apeacutes sont appeleacutes laquo demi-homme raquo par drsquoautres hommes de la communauteacute Au Burundi et en Jordanie les hommes handic-apeacutes ont deacuteclareacute avoir eacuteteacute ridiculiseacutes parce qursquoils eacutetaient inca-pables en raison de leur handicap de travailler et de subvenir aux besoins de leur famille Lrsquoincapaciteacute drsquoobtenir un emploi reacutemuneacutereacute (un deacutefi agrave relever par les hommes et les femmes dans des environnements humanitaires et souvent exacerbeacute pour les personnes handicapeacutees) a pousseacute les membres de la famille et de la communauteacute agrave penser que ces hommes nrsquoont

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laquo pas de valeur raquo Les hommes handicapeacutes eacuteprouvaient un sentiment de honte et drsquohumiliation agrave la suite de ces attitudes manifesteacutees agrave leur eacutegard

laquo Ils ne jouent aucun autre rocircle Ils sont meacutepriseacutes srsquoils sont incapables de travailler Lorsque vous ecirctes handicapeacute dans une famille vous nrsquoecirctes pas consideacutereacute comme une personne dans cette famille raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes camp de reacutefugieacutes de Kinama Burundi)

Les participants au Burundi ont eacutegalement signaleacute que les hommes handicapeacutes sont confronteacutes agrave la violence eacutemotion-nelle parce qursquoils sont consideacutereacutes comme des partenaires inapproprieacutes pour le mariage et pour une relation par les membres de leur propre famille et les membres de la famille de leurs partenaires

laquo Par exemple si un homme est handicapeacute et souhaite eacutepouser une fille non handicapeacutee mdash la famille ne va pas lrsquoaccepter et le couple sera marginaliseacute raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin camp de reacutefugieacutes de Kinama Burundi)

Ce type de violence contre les hommes et les garccedilons est preacutejudiciable mais est diffeacuterent du continuum de violence auquel les femmes et les filles font face dans les contextes humanitaires de conflit Ce type nrsquoexiste pas dans un systegraveme structurel de violence et drsquooppression et nrsquoest pas perpeacutetreacute au mecircme niveau que la violence faite aux femmes et aux filles

Autres formes de violence perpeacutetreacutees contre les personnes handicapeacutees

Les personnes handicapeacutees peuvent faire face agrave drsquoautres formes de violence dans des environnements humanitaires notamment en raison de la discrimination fondeacutee sur leur handicap ce qui peut srsquoassocier et se combiner agrave la discrimination baseacutee sur le genre43 Par exemple en Jordanie la violence eacutemotionnelle et physique perpeacutetreacutee par les individus responsables contre les personnes handicapeacutees a eacuteteacute signaleacutee et mecircme observeacutee dans certains groupes de discussion entre les individus respon-sables de sexe feacuteminin et les jeunes adultes handicapeacutes La violence verbale observeacutee a eacuteteacute en grande partie sur la base des attentes lieacutees au comportement de la personne handicapeacutee etou son rocircle en tant qursquohomme ou femme

Le refus de rendre service a souvent eacuteteacute mentionneacute comme une forme de violence contre les personnes handicapeacutees dans tous les pays et contextes Bien que les observations indiquent que la plupart de ces exemples sont susceptibles de constituer une discrimination baseacutee sur lrsquohandicap un nombre incalculable de remarques indique lrsquoaccegraves agrave lrsquoeacuteducation pour les enfants handicapeacutes (garccedilons et filles) dans les trois pays Ceci a des implications importantes sur la preacutevention de la VBG et sur la reacuteduction des risques eacutetant donneacute que les eacutecoles offrent un espace seacutecuriseacute de premier plan aux enfants et aux adolescents deacuteplaceacutes et constituent souvent un forum pour les activiteacutes lieacutees agrave la lutte contre la VBG et aux compeacute-tences de base Lrsquoeacuteducation augmente eacutegalement les opportu-niteacutes eacuteconomiques et sociales en favorisant lrsquoautonomisation des femmes et des filles et des autres groupes agrave risque leur permettant ainsi de surmonter lrsquooppression et les ineacutegaliteacutes44

Les participants agrave des discussions de groupe en Eacutethiopie et au Burundi ont eacutegalement mentionneacute que les hommes et les garccedilons ayant un handicap intellectuel peuvent ecirctre particuliegravere-ment exposeacutes agrave lrsquolaquo exploitation au travail raquo car ils ont la capaciteacute physique de srsquoacquitter des tacircches mais disposent de piegravetres compeacutetences en matiegravere de neacutegociation Ils sont capables drsquoeffectuer un nombre incalculable de tacircches dans un meacutenage ou de travaux dans la communauteacute sans pour autant beacuteneacuteficier de la mecircme reacutemuneacuteration que les personnes sans handicap

laquo Exploitation au travail Par exemple les personnes handicapeacutees mdash sont chargeacutees de puiser de lrsquoeau etc pour leur individu responsable Les hommes handicapeacutes intellectuels sont chargeacutes des corveacutees raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Enfin les participants ont eacutegalement signaleacute des taux eacuteleveacutes de violences physique et eacutemotionnelle perpeacutetreacutees par des membres de la communauteacute contre les hommes et les garccedilons handicapeacutes intellectuels en Jordanie par rapport agrave drsquoautres environnements Ainsi les hommes et les garccedilons handicapeacutes peuvent ecirctre exposeacutes agrave diffeacuterentes formes de violence dans de nouvelles zones dans lesquelles peu de meacutecanismes de protection ont eacuteteacute mis en place pour surveiller et faire face agrave cette situation

laquo Les gens sortent pour nous chercher Les gens mrsquoappellent retardeacute ils me frappent et me traitent de tous les noms Certaines personnes nous traitent de fou Lrsquoautre jour jrsquoai eacuteteacute attaqueacute par un gars qui srsquoest enfui dans une voiture Vous devez nous aider et les empecirccher de nous battre

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Donnez-nous la possibiliteacute de porter plainte et de nous occuper de ces gens raquo

(Homme handicapeacute intellectuel camp de reacutefugieacutes de Zaatari en Jordanie)

Principaux facteurs qui rendent les personnes handicapeacutees plus vulneacuterables agrave la VBG

Il existe des preuves qui soutiennent le principe selon lequel la VBG exerceacutee contre les personnes handicapeacutees dans les envi-ronnements humanitaires est intentionnelle systeacutematique et se produit dans un contexte de pouvoir et de controcircle Les causes premiegraveres de la VBG perpeacutetreacutee contre les personnes handica-peacutees restent lrsquoineacutegaliteacute du rapport de force entre les hommes et les femmes dans la communauteacute et au sein de ces groupes Le risque de VBG est cependant exacerbeacute dans les environne-ments humanitaires lorsqursquoil est associeacute aux ineacutegaliteacutes et agrave lrsquooppression lieacutees agrave un handicap en particulier chez les femmes et les filles Les facteurs suivants ont eacuteteacute identifieacutes comme des eacuteleacutements qui augmentent la vulneacuterabiliteacute des femmes des filles des garccedilons et des hommes ayant des types de handicaps diffeacuterents face agrave la VBG dans les environnements humanitaires

Rocircles sexosociaux en mutation

Les femmes et les hommes handicapeacutes et individus respon-sables de sexe feacuteminin sont plus exposeacutees agrave la VBG dans les environnements humanitaires en raison de la mutation des rocircles sexosociaux qui peut survenir dans un meacutenage et les steacutereacuteotypes de genre qui lrsquoaccompagne Cette dynamique est particuliegraverement eacutevidente dans les meacutenages et les communauteacutes au sein desquelles les personnes ont acquis de nouveaux handicaps Si un homme acquiert un nouvel handicap (par exemple agrave la suite de conflits) il peut srsquoaveacuterer neacutecessaire pour les membres de la famille de sexe feacuteminin de trouver un emploi hors de la maison pour remplacer lrsquohomme dans son rocircle de soutien de la famille Dans la mesure ougrave ceci ne constitue pas un comportement exceptionnel au sein de la famille ou de la communauteacute au sens large ces femmes peuvent ecirctre exposeacutees agrave la violence surtout si leur travail les oblige agrave se deacuteplacer seules dans la communauteacute

laquo Le mari va en principe deacutependre de la femme Srsquoil a besoin de payer quelque chose la femme doit aller travailler Il devient une charge suppleacutementaire pour la femme Les eacutepouses des hommes handicapeacutes sont plus exposeacutees car les personnes vont profiter drsquoelles Elle peut devenir une femme de meacutenage pour une autre famille ou devra rentrer la nuit Parfois le regard de la

socieacuteteacute sur ces femmes va changer parce que personne ne sait pourquoi elles sortent et cela nrsquoest pas normal dans la communauteacute Elle peut ecirctre stigmatiseacutee par la communauteacute raquo

(Homme handicapeacute participant agrave une discussion de groupe camp de Zaatari en Jordanie)

Les participants au groupe de discussion ont eacutegalement reacuteveacuteleacute que lorsque les hommes ont un handicap leurs eacutepouses et leurs enfants peuvent ecirctre exposeacutes agrave un risque accru de violence les auteurs pensent que les hommes handicapeacutes sont incapables de jouer leur rocircle traditionnel de laquo protecteur raquo

laquo Leurs enfants sont victimes de discrimination agrave lrsquoeacutecole et parfois sont battus parce que les autres enfants pensent que le pegravere ne viendra pas agrave lrsquoeacutecole pour les deacutefendre Ils perdent leur honneur et leur digniteacute en tant que chef de famille parce qursquoils ne peuvent pas subvenir aux besoins de la famille raquo

(Discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes camp de Bwagirizia Burundi)

Bien que ce cas ne soit pas speacutecifique aux environnements humanitaires les steacutereacuteotypes lieacutes au genre peuvent augmenter le risque de VPI chez les femmes et les filles handicapeacutees si elles ne reacutepondent pas aux attentes de leurs partenaires masculins en tant qursquoeacutepouses et megraveres convenables ce qui peut exacerber les ineacutegaliteacutes du rapport de force entre les sexes dans ces relations ce qui augmente la vulneacuterabiliteacute agrave la VBG Les hommes handicapeacutes et sans handicap ne sont guegravere inciteacutes agrave jouer drsquoautres rocircles tels que prendre soin des enfants il srsquoagit drsquoune tacircche sous-eacutevalueacutee dans la socieacuteteacute qui reacuteduit davantage leur statut parmi les hommes Lrsquointeraction complexe des normes socieacutetales et lrsquoespoir placeacutes sur les femmes et les hommes combineacutes agrave lrsquoeacutechec apparent des femmes handica-peacutees agrave remplir leurs rocircles dans un meacutenage les exposent agrave un risque eacuteleveacute de violence physique de la part de leurs partenaires masculins

laquo Les femmes handicapeacutees sont meacutepriseacutees parce qursquoelles ne peuvent pas travailler comme les personnes sans handicap mdash srsquoapprovisionner en eau et faire des repas Les eacutepoux doivent le faire et drsquoautres hommes les taquinent en disant laquo Pourquoi avez-vous eacutepouseacute cette handicapeacutee raquo ce qui peut causer la violence dans la famille entre mari et femme Quand le mari revient ivre agrave la maison il peut vous parler meacutechamment et commencer agrave vous battre mdash vous ne pouvez pas

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vous deacutefendre et il le sait raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

Stress familial

Le stress extrecircme veacutecu par les familles en peacuteriode de conflit et de deacuteplacement peut creacuteer des environnements ougrave la violence est plus susceptible drsquoecirctre perpeacutetreacutee exposant les personnes handicapeacutees qui deacutependent des individus respon-sables de la famille agrave un risque plus eacuteleveacute Par exemple les femmes et les filles handicapeacutees peuvent compter sur les membres de la famille pour les aider pour leurs soins quotidiens Cette deacutependance peut contribuer au stress et agrave lrsquoanxieacuteteacute au sein des membres de la famille ce qui conduit au ressentiment teacutemoigneacute envers les personnes handicapeacutees sous forme de violence eacutemotionnelle physique ou sous drsquoautres formes de violence

Impression quant aux aptitudes des personnes handicapeacutees

Le point de vue des membres de la communauteacute et les ideacutees erroneacutees sur les personnes handicapeacutees peuvent contribuer agrave leur vulneacuterabiliteacute face agrave la VBG Par exemple les auteurs de violence peuvent ecirctre plus susceptibles agrave prendre les personnes handicapeacutees pour cible srsquoils les considegraverent comme moins agrave mecircme de se deacutefendre par rapport aux personnes non handicapeacutees En fait certains eacutepisodes relateacutes par des femmes handicapeacutees dans les milieux urbains au Burundi deacutemontrent que les auteurs ciblent les personnes handicapeacutees physiques et au moment ougrave ils sont incapables de se deacutefendre ou mecircme drsquoidentifier lrsquoauteur

laquo Ma maladie survient parfois[ mdash Jrsquoai des laquo crises raquo mdash et les personnes profitent de moi pendant ces crises Crsquoest agrave ces moments que les hommes viennent me violer mdash je ne connais pas les pegraveres de mes enfants raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Lrsquoon suppose souvent que les personnes handicapeacutees mentales sont incapables drsquoapprendre les mecircmes concepts

ou de participer aux mecircmes activiteacutes que les autres et donc sont exclues des opportuniteacutes offertes pour en apprendre davantage sur la violence le sexe et les relations saines et deacutevelopper de nouvelles compeacutetences et renforcer les reacuteseaux des pairs De ce fait elles sont manipuleacutees et constituent plus facilement une cible pour les auteurs de viol drsquoabus et drsquoexploitation ou alors elles ont une aptitude limiteacutee dans la neacutegociation des rapports de force dans les relations intimes

Enfin les survivants handicapeacutes de la VBG peuvent ecirctre consi-deacutereacutes comme des informateurs peu fiables au sujet de leurs propres vies et expeacuteriences et donc leur parole ne peut ecirctre prise pour argent comptant lorsqursquoils signalent une violence Par conseacutequent les auteurs sont encore plus susceptibles de preacutevoir lrsquoimpuniteacute de leurs actions ce qui peut rendre les personnes handicapeacutees encore plus vulneacuterables agrave la violence

laquo Les personnes handicapeacutees mentales ou intellectuelles sont eacutegalement sujettes [agrave la VBG] Mecircme lorsqursquoelles sont victimes de violence sexuelle les gens pensent qursquoelles sont folles et ne les croient pas raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin camp de Zaatari Jordanie)

Discussions de groupe avec les adolescentes handicapeacutees mdash Burundicopy Elizabeth SherwoodWRC

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Perte du soutien de la communauteacute et des meacutecanismes de protection

La seacuteparation des familles et des voisins et lrsquoaffaiblissement ou lrsquoeacuteclatement des structures de soutien communautaire et des meacutecanismes traditionnels de protection ont eacuteteacute mis en eacutevidence chez les participants au projet eacutetant donneacute lrsquoaugmentation du risque de violence parmi les personnes handicapeacutees Ceci est particuliegraverement pertinent dans de nouvelles zones de deacuteplacement comme la Jordanie ougrave les individus et les familles nrsquoont pas encore eacutetabli des relations de confiance avec les autres habitants de la communauteacute ou renforceacute agrave nouveau leurs systegravemes de soutien Les partici-pants dans cet environnement ont expliqueacute les niveaux eacuteleveacutes de violence rencontreacutes dans la communauteacute et ont exprimeacute la preacuteoccupation selon laquelle les personnes handicapeacutees seraient viseacutees hors de la maison Cela a parfois conduit agrave des strateacutegies drsquoadaptation neacutegatives comme enfermer les personnes handicapeacutees intellectuelles dans leurs maisons De mecircme dans les milieux urbains au Burundi les parents ont signaleacute des cas isoleacutes survenus lorsqursquoils se sont fiers aux voisins et membres de la communauteacute auxquels ils eacutetaient peu habitueacutes pour les aider dans leur tacircche drsquoindividu responsable et ont deacutecouvert plus tard la perpeacutetration de lrsquoabus

laquo En Syrie tout le monde se connaissait et on prenait soin les uns des autres Ici nous sommes entoureacutes des gens venant drsquoautres villes Si quelque chose arrive agrave mon voisin cela mrsquoimporte peu raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin camp de Zaatari Jordanie)

Isolement social

Un manque de contact avec les reacuteseaux communautaires les amis et les prestataires de services augmente eacutegalement la vulneacuterabiliteacute face agrave la violence exerceacutee sur les personnes handi-capeacutees Les femmes handicapeacutees physiques isoleacutees dans leurs maisons en raison des obstacles physiques et environnemen-taux trouvent qursquoil est difficile de se deacuteplacer agrave lrsquoexteacuterieur de leur maison et de rencontrer drsquoautres personnes Les adoles-centes handicapeacutees sont exclues des reacuteseaux des pairs et de lrsquoeacuteducation ainsi que des activiteacutes lieacutees aux programmes baseacutes sur les atouts dont la promotion de la protection contre la VBG a eacuteteacute deacutemontreacutee Certaines personnes handicapeacutees en particu-lier celles ayant des handicaps intellectuel et mental peuvent ecirctre cacheacutees par les membres de la famille laquo au point ougrave les

voisins ignorent jusqursquoagrave leur existence raquo Un manque de soutien de la communauteacute et de relation peut ecirctre agrave lrsquoorigine du manque drsquoinformation et de compeacutetences dont elles ont besoin ou alors ces personnes ont des gens en qui elles se confient lorsqursquoelles sont victimes de violence

laquo Quand nous sommes handicapeacutes mecircme nos amis nous eacutevitent Nous sommes abandonneacutes comme si nous avions perdu toute valeur Seule ma famille me soutient mdash tous mes amis se sont eacuteloigneacutes de moi raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Lrsquoisolement augmente aussi la vulneacuterabiliteacute des individus responsables de sexe feacuteminin qui sont incapables de quitter leurs maisons de geacuteneacuterer des revenus ou drsquoassister agrave des eacuteveacutenements et activiteacutes communautaires avec drsquoautres femmes Dans la plupart des cas ces personnes sont les eacutepouses et les megraveres drsquoenfants et drsquoadultes avec un handicap plus grave Toutefois dans certains cas elles peuvent eacutegale-ment se faire aider par les adolescentes qui joueront le rocircle drsquoindividu responsable secondaire reacuteduisant ainsi les chances de ces derniegraveres agrave acceacuteder agrave lrsquoeacuteducation et agrave drsquoautres services dans la communauteacute

Pauvreteacute et manque de revenu

La pauvreteacute a eacuteteacute preacutesenteacutee comme un facteur de vulneacuterabiliteacute en particulier pour les femmes handicapeacutees dans les meacutenages dirigeacutes par des femmes Lrsquoextrecircme pauvreteacute et le manque de ressources pour reacutepondre agrave leurs besoins les plus eacuteleacutemen-taires augmentent le risque pour les femmes et les filles handi-capeacutees et les membres de la famille de sexe feacuteminin drsquoecirctre maltraiteacutees et exploiteacutees ou ont recours aux activiteacutes sexuelles de survie et agrave la prostitution

laquo Certains de mes enfants sont en acircge drsquoaller agrave lrsquoeacutecole mais je nrsquoen ai pas les moyens Je dois demander aux hommes drsquoacheter mecircme du sucre pour le theacute et pour cette raison ils peuvent faire de moi ce qursquoils veulent Mes enfants ne peuvent mecircme pas avoir de livres pour lrsquoeacutecole raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Obstacles lieacutes agrave lrsquoenvironnement

Les obstacles lieacutes agrave lrsquoenvironnement y compris le transport insuffisant dans tous les contextes srsquoajoutent agrave lrsquoisolement mais signifient eacutegalement que les personnes handicapeacutees doivent pouvoir compter sur drsquoautres membres de la commu-

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nauteacute pour acceacuteder agrave des services et agrave lrsquoassistance y compris la distribution de vivres et drsquoarticles non alimentaires Cela accroicirct leur vulneacuterabiliteacute agrave lrsquoexploitation et aux abus et limite leur accegraves aux services de reacuteponse en matiegravere de VBG de maniegravere confidentielle

Obstacles agrave lrsquoaccegraves aux services et aux programmes relatifs agrave la VBG

Les donneacutees relatives au Burundi et agrave lrsquoEacutethiopie montrent qursquoenviron 32 des survivantes handicapeacutees qui ont signaleacute des cas de violence agrave lrsquoIRC lrsquoont fait dans les trois jours suivant lrsquoincident comparativement agrave 44 pour les survivantes sans handicap45 Quarante et un pour cent des survivantes handi-capeacutees ont attendu plus drsquoun mois pour signaler les cas de violence46 Drsquoautres mesures doivent ecirctre prises pour eacuteliminer les obstacles et faciliter lrsquoaccegraves aux services et programmes relatifs agrave la VBG pour toutes les survivantes y compris et surtout pour les personnes handicapeacutees

Les obstacles agrave lrsquoaccegraves aux programmes et activiteacutes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire et identifieacutes par les personnes handicapeacutees et les individus responsables comprennent les barriegraveres psychologiques physiques communicationnelles et autres Les barriegraveres psychologiques constituaient les obstacles les plus freacutequemment citeacutes pour les survivantes agrave la VBG souffrant de handicap alors que les barriegraveres physiques ont eacuteteacute plus freacutequemment mention-neacutees dans le cadre des activiteacutes de preacutevention notamment la sensibilisation communautaire la geacuteneacuteration de revenus et les activiteacutes meneacutees aux centres de promotion de la femme

Les barriegraveres psychologiques

La discrimination et la stigmatisation par les membres de la famille les prestataires de services et la communauteacute dans son ensemble ont eacuteteacute les obstacles agrave lrsquoaccegraves aux services les plus freacutequemment citeacutes par les survivantes handicapeacutees Les participants ont signaleacute qursquoune stigmatisation suppleacutementaire rendait les personnes handicapeacutees reacuteticentes agrave lrsquoideacutee de deacutenoncer les cas de violence sexuelle mecircme aux prestataires de services qui supposent souvent qursquoelles ne courent aucun risque en raison de leur handicap

laquo Les membres de la famille les conduisent aux prestataires de services mais ceux-ci ne les traitent pas correctement mdash ils peuvent dire des choses du genre laquo Tu es handicapeacutee Comment as-tu pu ecirctre violeacutee et tomber enceinte raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les

travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux - camp de reacutefugieacutes de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Lrsquoon suppose souvent que les personnes ayant des deacutefi-ciences intellectuelles ou mentales ne comprennent pas ce qui leur est arriveacute Les participantes ont indiqueacute que les gens peuvent ne pas eacutecouter ou croire les personnes handicapeacutees en particulier quand les survivantes preacutesentent une deacuteficience mentale ou intellectuelle cette attitude reacuteduit agrave son tour leur accegraves aux services De nombreuses personnes handi-capeacutees mentales ou intellectuelles sont eacutegalement exclues des activiteacutes de sensibilisation sur la VBG car les parents les dirigeants communautaires et drsquoautres personnes suppo-sent qursquoelles ne courent pas de risques ou sont incapables drsquoapprendre de nouvelles choses Ces barriegraveres suppleacutemen-taires les empecircchent drsquoecirctre en seacutecuriteacute au sein des commu-nauteacutes drsquoidentifier correctement les cas de violence etou de demander de lrsquoaide aupregraves des personnes de confiance en cas de violence

Certaines survivantes handicapeacutees peuvent avoir besoin de soutien pour acceacuteder aux services mais craindront de signaler cette violence aux membres de la famille qui pour-raient deacutejagrave avoir des ideacutees neacutegatives sur le handicap Ainsi de nombreuses survivantes choisissent de ne pas signaler ces cas de violence ou de ne pas acceacuteder aux services si cela risque drsquoaccentuer leur marginalisation au sein de la famille et de la communauteacute Agrave Bujumbura certaines femmes handica-peacutees avaient si souvent subi la violence qursquoelles preacutefeacuteraient ne pas en parler mecircme agrave des membres de la famille pourvoyeurs drsquoappui

laquo Les familles ont tendance agrave la rejeter et agrave la deacutetester [une survivante] mdash elles ne la considegraverent pas vraiment comme une personne Elle vit avec un handicap et cette violence sexuelle va maintenant reacuteduire davantage sa valeur Elles vont la rejeter et penser qursquoelle est la cause de son propre malheur raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

La discrimination et les preacutejugeacutes posent eacutegalement des obsta-cles importants agrave la participation des personnes handicapeacutees dans les activiteacutes de preacutevention de la VBG et programmes connexes En Eacutethiopie les travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux ont indiqueacute que drsquoautres membres de la communauteacute ridiculisent les personnes souffrant de handicaps mentaux etou intellectuels lorsqursquoelles essaient de participer

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agrave des activiteacutes communautaires En raison de cette stigmatisa-tion les parents empecircchent parfois le personnel de parler agrave ces personnes lors des visites agrave domicile et de partager avec elles des informations sur les services disponibles

laquo Une personne handicapeacutee avait lrsquohabitude de prendre part agrave une discussion cafeacute mais la communauteacute lrsquoa rejeteacutee et elle a finalement cesseacute de venir Elle souffre drsquoun trouble mental et ne sait parfois pas de quoi elle parle Les participantes lrsquoont donc neacutegligeacutee raquo

(Travailleur communautaire - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les groupes de leadership communautaire y compris les associations de reacutefugieacutes et de femmes ont rarement des repreacutesentantes handicapeacutees les associations de personnes handicapeacutees le cas eacutecheacuteant sont souvent domineacutees par les hommes et peuvent activement exclure les handicapeacutees mentales et intellectuelles Ces organisations jouent souvent un rocircle central dans la communication de lrsquoinformation dans la communauteacute et peuvent mecircme deacutesigner des repreacutesent-ants pour participer agrave des formations et drsquoautres activiteacutes Par conseacutequent les personnes handicapeacutees mais plus particu-liegraverement les femmes et les filles handicapeacutees peuvent ecirctre moins susceptibles drsquoecirctre incluses dans ces activiteacutes

laquo Les personnes handicapeacutees ne sont geacuteneacuteralement pas consideacutereacutees La communauteacute ne trouve parfois pas qursquoelles peuvent prendre part agrave des formations et autres activiteacutes raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les dirigeants communautaires - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les barriegraveres physiques

Les barriegraveres physiques empecircchent les personnes handica-peacutees drsquoacceacuteder aux services et activiteacutes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire Les femmes handicapeacutees qui vivent dans les centres urbains et dans le camp de reacutefugieacutes du complexe tentaculaire de Zaatari en Jordanie ont indiqueacute que lrsquoabsence ou le coucirct eacuteleveacute des moyens de transport eacutetait un obstacle agrave lrsquoaccegraves aux centres de services sur la VBG ainsi qursquoagrave leur participation aux activiteacutes de sensibilisation et autres activiteacutes de preacutevention

laquo Les moyens de transport sont inexistants Par conseacutequent mecircme si vous savez ougrave se trouvent les services vous ne pouvez pas toujours y

arriver raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin mdash Bujumbura Burundi)

Dans tous les pays les individus responsables de sexe feacuteminin nrsquoont pas pu prendre part aux activiteacutes de sensibilisa-tion communautaire etou de promotion de la femme parce qursquoelles doivent rester agrave la maison et prendre soin de leur famille Elles participent moins freacutequemment aux reacuteunions communautaires et aux activiteacutes sociales et ne sont donc pas impliqueacutees dans les campagnes la SASA (une approche globale de preacutevention de la violence contre les femmes et les filles deacuteveloppeacutee par Raising Voices (wwwraisingvoicesorg)) et drsquoautres formes de sensibilisation

Les barriegraveres communicationnelles

Les barriegraveres communicationnelles ont eacuteteacute plus freacutequem-

laquo Je porte ma fille sur mon dos partout ougrave je vais Elle grandit mais elle reste encore une partie de moi raquo

(Individu responsable drsquoune fille handicapeacutee - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

copy Elizabeth SherwoodWRC

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ment mentionneacutees dans le cadre des activiteacutes de preacutevention communautaires Les personnes sourdes ont eacuteteacute deacutesigneacutees comme eacutetant les plus toucheacutees par ce type de barriegravere dans la mesure ougrave des interpregravetes en langue des signes sont rarement disponibles dans les camps de reacutefugieacutes et que de nombreuses personnes utilisent un langage des signes non conventionnel Certains agents de mobilisation commu-nautaire et le personnel travaillant sur la VBG ont tenteacute de communiquer avec les personnes sourdes au moyen drsquooutils SASA et des gestes simples mais cette proceacutedure nrsquoest pas toujours exeacutecuteacutee par lrsquoensemble du personnel Les profes-sionnels de la VBG ont eacutegalement eu du mal agrave communiquer efficacement avec les personnes souffrant de handicaps intellectuels et mentaux parce qursquoelles ne sont pas souvent inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes sur la VBG etou parce que les informations ne sont pas transmises dans des formats qursquoils peuvent comprendre Les participantes ont noteacute que les mateacuteriels de sensibilisation et drsquoeacuteducation repreacutesentaient rarement les personnes handicapeacutees et que les personnes handicapeacutees ne sont pas inteacutegreacutees dans les eacutequipes de sensibilisation et de mobilisation communautaire Une varieacuteteacute drsquoapproches de communication - notamment les messages simples les images les mises en scegravene et les jeux de rocircles qui incluent les personnes handicapeacutees - seraient plus efficaces pour impliquer les personnes handicapeacutees tout en sensibil-isant davantage la communauteacute des personnes handicapeacutees dans son ensemble

laquo En regardant lrsquoimage drsquoune personne handicapeacutee nous nous sentirons plus impliqueacutes avec les personnes normales Cela pousse eacutegalement les gens agrave comprendre que les personnes handicapeacutees doivent ecirctre impliqueacutees dans tout raquo

(Participante aux discussions de groupe avec des femmes handicapeacutees - camp de Bwagirizia Burundi)

Autres barriegraveres

Le manque de confidentialiteacute et la stigmatisation par les membres de la communauteacute qui en reacutesulte ont eacuteteacute souleveacutes comme eacutetant des problegravemes importants dans les contextes urbains et sur les camps au Burundi et en Eacutethiopie Les participantes ont signaleacute qursquoil est plus difficile de preacuteserver la confidentialiteacute quand une survivante est handicapeacutee car drsquoautres personnes lui sont peut-ecirctre venues en aide lors de lrsquoincident et que les nouvelles se reacutepandent souvent rapide-ment dans toute la communauteacute Elles peuvent avoir besoin de parler aux autres afin drsquoacceacuteder agrave des services et le personnel

du programme relatif agrave la VBG a eacutegalement mentionneacute le besoin drsquoimpliquer un plus large eacuteventail drsquoacteurs dans les processus de gestion de cas Par conseacutequent les survivantes handicapeacutees sont moins susceptibles drsquoacceacuteder aux services et agrave lrsquoassistance apregraves de tels incidents de violence en raison de problegravemes de confidentialiteacute et de la peur drsquoune stigmatisa-tion suppleacutementaire

laquo La communauteacute saura si une femme handicapeacutee a eacuteteacute violeacutee Il nrsquoy a pas de secrets dans le camp Les gens ont tendance agrave plus divulguer les informations lorsqursquoil srsquoagit de femmes handicapeacutees Elles doivent crier agrave lrsquoaide et tout le monde deacutecouvre ainsi ce qui leur est arriveacute raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

Les femmes et les filles handicapeacutees agrave Bujumbura au Burundi ont eacutegalement indiqueacute qursquoelles ne peuvent pas ecirctre reccedilues immeacutediatement lorsqursquoelles se preacutesentent aux services de santeacute apregraves un incident de violence sexuelle et il peut leur ecirctre demandeacute de revenir agrave un autre moment pour recevoir des services ou le service peut leur ecirctre refuseacute apregraves une longue proceacutedure administrative lieacutee agrave leur statut de reacutefugieacutees Les survivantes handicapeacutees peuvent rencontrer de plus grands problegravemes dans la mesure ougrave il peut ecirctre plus difficile pour elles de retourner agrave lrsquoeacutetablissement car elles peuvent avoir moins de ressources financiegraveres pour payer le transport et doivent compter sur lrsquoaide des autres pour se deacuteplacer

laquo Ils peuvent vous donner autre rendez-vous mdash et vous demander de revenir demain - mais cela pose problegraveme apregraves un viol parce que vous avez besoin de meacutedicaments Elle a passeacute toute la journeacutee et la nuit agrave lrsquohocircpital sans recevoir aucun service et le lendemain elle est alleacutee pour son test de deacutepistage du VIH raquo

(Groupe de discussion avec des femmes handicapeacutees mdash Bujumbura Burundi)

Dans lrsquoenvironnement humanitaire et autre les programmes relatifs agrave la VBG sont largement axeacutes sur les femmes et les filles car elles sont les plus exposeacutees agrave la violence baseacutee sur le genre Cependant les hommes et les garccedilons courent eacutegale-ment un risque de violence sexuelle en particulier en peacuteriode de conflit et de deacuteplacement Les professionnels de la VBG apportent un soutien aux survivants de sexe masculin avec et sans handicap mais ce fait nrsquoest pas toujours connu Dans le cadre de ce projet par exemple certains hommes handicapeacutes

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ne savaient pas ougrave obtenir un soutien en termes de gestion de cas srsquoils ont eacuteteacute victimes de violence sexuelle

laquo Elle [une survivante handicapeacutee] doit se rendre agrave lrsquoIRC pour obtenir de lrsquoaide Mais ougrave doivent se rendre les hommes handicapeacutes srsquoils sont violeacutes raquo

(Man with disabilities mdash Musasa refugee camp Burundi)

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Sur la base de lrsquoeacutevaluation et des recommandations de la Phase 1 faites par les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables les activiteacutes suivantes ont eacuteteacute conccedilues et testeacutees dans chacun des contextes du projet

Reacutesumeacute des actions pilotes mises en œuvre par les programmes WPE de lrsquoIRC

Pays Activiteacutes

Eacutethiopie Organisation de laquo discussions cafeacute raquo avec les femmes dans les foyers de personnes handicapeacutees afin que leurs individus responsables puissent acceacuteder agrave des informations sur la VBG et pour renforcer les reacuteseaux de pairs feacute-minins

Adaptation du mateacuteriel de mobilisation communautaire sur la preacutevention de la VBG (SASA) de maniegravere agrave deacutepeindre les personnes handicapeacutees comme faisant partie de la communauteacute dans son ensemble

Organisation de visites agrave domicile cibleacutees pour diffuser des informations sur la preacutevention de la VBG et donner des reacuteponses aux personnes handicapeacutees qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Organisation de sessions de formation sur la VBG et le handicap agrave lrsquointention des agents de mobilisation communautaire et des travailleurs sociaux

Modifications apporteacutees pour ameacuteliorer lrsquoaccessibiliteacute physique des bacirctiments communau-taires et des latrines dans le camp

Burundi Ciblage des Associations Villageoises drsquoEacutepargne et de Creacutedit pour les personnes handicapeacutees et

leurs individus responsables

Organisation drsquoactiviteacutes reacutecreacuteatives et professionnelles pour les personnes handicapeacutees et les individus responsables

Sensibilisation de la communauteacute sur les droits et lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees

Prioriteacute accordeacutee aux visites agrave domicile pour assurer une gestion plus complegravete des cas de VBG pour les personnes handicapeacutees agrave risque

Recrutement de femmes handicapeacutees comme agent de mobilisation communautaire pour les activiteacutes relatives agrave la VBG

Jordanie Inclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG interorganisations et dans la forma-tion sur la gestion des cas relatifs agrave la protection de lrsquoenfance

Animation drsquoun atelier drsquoune journeacutee sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de violence sexuelle et sexiste du sous-groupe interorganisations sur la violence sexuelle et sexiste

Pris en charge de lrsquoinclusion du handicap dans les messages et le mateacuteriel drsquoune campagne en cours sur la preacutevention de la violence et dans le mateacuteriel relatif aux services de lrsquoIRC

Organisation de discussions de groupe avec les individus responsables de sexe feacuteminin souffrant de handicap

La campagne laquo Amani raquo en Jordanie a fourni des messages cleacutes aux communauteacutes aux enfants et aux parents sur le moyen de mieux proteacuteger les enfants et les adultes contre les atteintes et divers types de violence notamment la violence sexuelle et sexiste httpdataunhcrorgsyrian-refugeesdownloadphpid=5558

Phase 2 Activiteacutes visant agrave ameacuteliorer lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG dans les pays pilotes

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Reacutesumeacute des actions pilotes mises en œuvre par les programmes WPE de lrsquoIRC

Caucase du Nord

Feacutedeacuteration de Russie

Organisation drsquoune formation et drsquoateliers de planification drsquoaction sur le handicap et la violence baseacutee sur le genre pour les ONG feacuteminines y compris sur lrsquoimplication des jeunes filles handica-peacutees et le soutien de leurs parents et in-dividus responsables

Organisation drsquoune formation et drsquoun atelier de planification drsquoaction avec les femmes de la All-Russia So-ciety of Disabled People sur lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes visant les femmes et les filles

Conception drsquoun manuel pour les individus responsables drsquoenfants handicapeacutes qui fournit des informations sur les services et lrsquoassistance aux personnes handicapeacutees

Organisation drsquoun concert de sensibilisation communautaire au cours de laquelle les jeunes filles sourdes sont monteacutees en scegravene avec une chanteuse tcheacutetchegravene

Organisation drsquoeacuteveacutenements sociaux pour les filles avec et sans handicap pour renforcer les reacuteseaux de pairs

Discussion cafeacute Camp de reacutefugieacutes de MyrsquoAni Ethiopiecopy IRC Ethiopie

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Phase 3 Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Le processus drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays a permis drsquoidentifier 1) les changements des connaissances des attitudes et des pratiques des professionnels de la VBG agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du handicap et 2) des pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Renforcement des capaciteacutes des professionnels de la VBG sur lrsquoinclusion du handicap

Les professionnels de la VBG des quatre pays ont eacuteteacute consulteacutes lors de lrsquoeacutevaluation participative pour identifier les changements apporteacutes agrave leurs connaissances leurs attitudes et leurs pratiques au sujet de lrsquoinclusion du handicap dans leurs programmes et activiteacutes au cours du projet Cette activiteacute a eacutegalement permis drsquoidentifier de nouvelles activiteacutes outils et ressources qui auraient agrave leur avis faciliteacute ces changements

Changements apporteacutes aux connaissances attitudes et pratiques

Bien que les connaissances les attitudes et les pratiques se recoupent et se complegravetent mutuellement les professionnels de la VBG ont plus freacutequemment rapporteacutes des changements dans leurs attitudes envers les personnes handicapeacutees au cours du projet Les professionnels ont signaleacute une accen-tuation de la reconnaissance de leur responsabiliteacute agrave atteindre tous les membres de la communauteacute et donc agrave adapter leurs programmes de maniegravere agrave les rendre accessibles et efficaces pour tous ce qui renforce la mise en œuvre drsquoune approche de programmation plus axeacutee sur les droits De nombreux professionnels ont avoueacute qursquoavant le projet ils supposaient que les personnes handicapeacutees nrsquoeacutetaient pas capables de participer agrave des activiteacutes relatives agrave la VBG en raison de leur handicap Apregraves le projet la plupart a deacuteclareacute reconnaicirctre que les personnes handicapeacutees ont des compeacutetences et des capaciteacutes neacutecessaires pour participer beacuteneacuteficier et faire de preacutecieuses contributions aux programmes Les professionnels ont eacutegalement deacuteclareacute qursquoils se consideacuteraient drsquoabord comme eacutetant mal eacutequipeacutes ou pas qualifieacutes pour fournir des services relatifs agrave la VBG aux personnes handicapeacutees et pensaient que leurs compeacutetences et leur formation ne suffiraient pas pour reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees Ils se sont souvent focaliseacutes sur la deacuteficience de la personne ou sur son eacutetat de santeacute (aussi connu sous le nom drsquoapproche

meacutedicale du handicap) et nrsquoont pas appliqueacute leurs compeacute-tences en matiegravere de protection et drsquoautonomisation pendant le processus de gestion de cas Apregraves le projet ces profes-sionnels ont deacuteclareacute qursquoils eacutetaient plus agrave lrsquoaise confiants et precircts agrave travailler avec les personnes handicapeacutees et qursquoils sont passeacutes drsquoune approche meacutedicale agrave une approche plus familiegravere et plus axeacutee sur le survivant

laquo Au deacutebut je pensais que je ne pouvais pas ecirctre utile agrave certaines personnes handicapeacutees parce que je nrsquoeacutetais pas meacutedecin que je ne pouvais pas ameacuteliorer leur condition que je ne pouvais pas les gueacuterir Mais alors lorsque jrsquoai pris du temps pour commencer agrave eacutecouter davantage jrsquoai compris qursquoelles ne demandaient pas ce type drsquoaide elles voulaient parler avaient besoin de soutien et aspiraient agrave plus de seacutecuriteacute Jrsquoai reacutealiseacute que je savais deacutejagrave comment venir en aide agrave ces personnes Avant je supposais que je ne pouvais pas et que discuter avec moi ne changerait rien agrave leur situation Jrsquoaurais ducirc eacutecouter un peu plus avant et crsquoest le cas maintenant Je prends drsquoabord le temps drsquoeacutecouter avant drsquoessayer de faire des plans et drsquoarranger les choses raquo

(Agent de mobilisation communautaire de lrsquoIRC - camp de Muyinga Burundi)

Certains professionnels ont eacutegalement signaleacute un changement drsquoattitude envers les individus responsables en particulier les megraveres drsquoenfants handicapeacutes qui ont leurs propres besoins mais qui font souvent passer les deacutesirs des autres notamment ceux des membres de leur famille souffrant de handicap avant leur propre bien-ecirctre psychosocial Les professionnels ont rapporteacute une plus grande reconnaissance des besoins de ce groupe et le rocircle essentiel qursquoils jouent dans la protection et lrsquoautonomisation des personnes handicapeacutees

laquo Ces personnes ont le droit de recevoir tous les services proposeacutes aux autres et il est de notre devoir drsquointeacutegrer [ces personnes] Il sera difficile pour elles de rester agrave la maison toutes seules Cela est eacutegalement important pour leurs familles et elles peuvent venir avec leurs filles Cette mesure est importante pour les megraveres drsquoenfants handicapeacutes car elles ont eacutegalement besoin drsquoun soutien psychologique raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Les professionnels de la VBG ont rapporteacute quatre principaux changements dans leurs pratiques agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du

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handicap au cours du projet Ces pratiques ont eacuteteacute eacutetroitement lieacutees au processus reacuteflectif du projet et aux activiteacutes pilotes mises en œuvre au cours de la Phase 2 du projet notamment

bull la tenue des consultations plus reacuteguliegraveres avec les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables afin de srsquoassurer que leurs besoins et leurs ideacutees sont pris en compte dans les deacutecisions lieacutees aux programmes et aux activiteacutes

bull la fourniture drsquoun soutien plus global et holistique aux survi-vantes handicapeacutees avec un accent sur les meacutethodes de communication efficaces et lrsquoeacutetablissement de la confiance

bull le deacuteveloppement drsquoactiviteacutes autour des points forts des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees

bull une implication plus active des membres de la famille et des voisins des personnes handicapeacutees dans la planification de la seacutecuriteacute

bull la surveillance du nombre de femmes de filles de garccedilons et drsquohommes handicapeacutes qui participent aux activiteacutes relatives agrave la VBG

laquo Nous ne pouvons pas eacutevaluer lrsquoactiviteacute nous-mecircmes Nous devons jauger nos performances agrave travers les gens qui prennent part agrave nos activiteacutes raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les professionnels de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Les professionnels de tous les pays ont eacutegalement deacuteclareacute avoir acquis de nouvelles connaissances qui ont ameacutelioreacute leur capaciteacute agrave inteacutegrer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail mais ils en ont parleacute moins freacutequemment que le changement drsquoattitudes et de pratiques Les exemples comprennent une meilleure compreacutehension des facteurs qui rendent les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables plus vulneacuterables agrave la VBG le rocircle des relations et des reacuteseaux sociaux dans la preacuteven-tion de la violence et lrsquoaccroissement des connaissances sur les strateacutegies de communication permettant de travailler avec des personnes preacutesentant diffeacuterents types de handicaps

laquo Nous travaillons sur les questions de VBG Je pensais donc plus agrave la faccedilon dont elles se sentent en tant que femmes et filles et comment elles se voient comparativement aux filles sans handicap Les filles handicapeacutees ont moins de possibiliteacutes que les filles sans handicap raquo

(Professionnel de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Activiteacutes outils et ressources qui ont favoriseacute le renforcement des capaciteacutes chez les professionnels de la VBG

Les professionnels de la VBG ont deacutecrit les opportuniteacutes drsquoapprentissage expeacuterientiel et reacuteflectif du projet comme eacutetant les facteurs les plus importants ayant contribueacute agrave renforcer leur capaciteacute agrave inteacutegrer efficacement lrsquoinclusion du handicap dans leur travail Il srsquoagissait notamment drsquointeractions directes avec les femmes et les filles handicapeacutees drsquooccasions de reacutefleacutechir sur leurs propres compeacutetences et du moyen de les appliquer dans leur travail avec ce groupe

Les professionnels de la VBG en Eacutethiopie en particulier les travailleurs sociaux et communautaires ont indiqueacute que les formations sur la VBG et le handicap les avaient effectivement aideacutes agrave ameacuteliorer leurs pratiques agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du handicap Dans les autres pays pilotes les professionnels ont signaleacute que les outils les aidant agrave consulter les personnes handicapeacutees y compris des directives sur la conduite des visites agrave domicile et des activiteacutes participatives qui traduisent la dynamique du pouvoir entre les femmes et les hommes et les personnes avec et sans handicap eacutetaient les plus utiles Les professionnels ont aussi mentionneacute que des outils fournissant des directives sur la communication avec les personnes preacutesentant diffeacuterents types de deacuteficiences et des outils permettant de deacutevelopper un mateacuteriel drsquoinformation drsquoeacuteducation et de communication accessible ont eacuteteacute utiles

Dans le Caucase du Nord les professionnels de la VBG ont indiqueacute que la focalisation sur un petit nombre drsquoactiviteacutes clairement deacutefinies visant agrave favoriser lrsquoinclusion a augmenteacute la probabiliteacute de succegraves et ce succegraves a stimuleacute leur confiance et leur volonteacute agrave inclure les femmes et les filles handicapeacutees dans les activiteacutes subseacutequentes

laquo Je nrsquoavais jamais penseacute que nous pourrions faire quelque chose dans un groupe mixte [filles avec et sans handicap] et maintenant je constate que cela est possible et acceptable et que les gens en ont besoin raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les professionnels de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Domaines exigeant un renforcement suppleacutementaire des capaciteacutes

Bien que des changements positifs dans lrsquoapproche de de travail des professionnels de la VBG avec les personnes handicapeacutees aient eacuteteacute signaleacutes lors de lrsquoeacutevaluation des lacunes persistantes ont eacuteteacute identifieacutees au niveau des capaciteacutes et une attention addi-

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tionnelle et continue doit ecirctre porteacutee agrave ce point

Tout drsquoabord quelques professionnels de la VBG et les pres-tataires ont continueacute agrave avoir des attitudes neacutegatives envers les personnes avec des handicapeacutees Par conseacutequent il est neacuteces-saire de promouvoir une reacuteflexion et une discussion continues avec les professionnels de la VBG afin de faire face et de reacutesoudre les malentendus et les preacutejugeacutes qui peuvent faire office drsquoobstacles agrave lrsquoaccegraves et agrave lrsquoinclusion des personnes handica-peacutees Les professionnels doivent reacutefleacutechir sur la faccedilon dont leurs propres attitudes peuvent influencer la mise en œuvre drsquoune approche centreacutee sur le survivant agrave lrsquoeacutegard des personnes handi-capeacutees agrave la possibiliteacute qursquoils donnent aux individus de contribuer agrave la prise de deacutecision et mecircme aux options drsquointerventions qursquoils peuvent examiner avec un survivant

Deuxiegravemement les gestionnaires de cas de VBG ont signaleacute qursquoils neacutecessitaient davantage drsquoindications sur les processus de consentement lorsqursquoils travaillent avec des survivants souf-frant drsquoune deacuteficience intellectuelle Dans de nombreux cas les gestionnaires de cas demandent aux individus responsables de donner le consentement et ne parviennent souvent pas agrave deacuteter-miner la capaciteacute de lrsquoindividu agrave donner son consentement Une note drsquoorientation sur lrsquoobtention du consentement des personnes handicapeacutees a eacuteteacute deacuteveloppeacutee dans le projet en reacuteponse agrave cette lacune Elle srsquoinspire du processus de consentement employeacute avec les personnes souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle dans le secteur de la santeacute dans les pays agrave revenu eacuteleveacute et est adapteacutee pour une approche de gestion de cas centreacutee sur le survivant

Enfin alors que de nombreux professionnels de la VBG qui ont pris part au projet ont reacuteussi agrave inclure les personnes ayant un handicap physique et des deacuteficiences auditives aux activiteacutes du programme relatifs agrave la VBG ils ont noteacute des deacutefis permanents lors de lrsquoinclusion des personnes ayant une deacuteficience intellec-tuelle Les gestionnaires de cas ont besoin de directives et de soutien pour identifier les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes preacutesentant des handicaps plus complexes afin de mieux les rattacher aux possibiliteacutes de participation aux activiteacutes communautaires et sociales briser lrsquoisolement social et favoriser lrsquoautonomisation Ces directives destineacutees aux gestionnaires de cas ont eacuteteacute deacuteveloppeacutees dans le cadre du projet

Des outils tireacutes du projet ont eacuteteacute adapteacutes pour les professionnels de la VBG drsquoautres organisations et sont disponibles dans la Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG sur httpwrc

msdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de VBG

Le processus drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays a susciteacute des laquo Expeacuteriences du changement raquo chez les personnes handicapeacutees leurs individus responsables et le cas eacutecheacuteant les dirigeants communautaires Ces expeacuteriences ont mis en eacutevidence les reacutesultats qui ont eacuteteacute les plus importants pour chaque groupe Une analyse des reacutesultats des ateliers de parties prenantes et des expeacuteriences du changement a permis drsquoidentifier les pratiques positives suivantes pour promouvoir lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Le renforcement des reacuteseaux de pairs et du capital social

Dans les quatre pays les participants ont citeacute lrsquoeacutetablissement de reacuteseaux de pairs plus robustes pour les adolescentes et les femmes handicapeacutees ainsi que pour les individus responsables de sexe feacuteminin comme retombeacutee positive des activiteacutes du projet Les discussions de groupe avec les individus responsables dans les centres de promotion de la femme en Jordanie des discus-sions cafeacute dans les domiciles des femmes handicapeacutees en Eacutethiopie la creacuteation drsquoespaces seacutecuriseacutes et drsquoactiviteacutes sociales agrave lrsquointention des adolescentes dans le Caucase du Nord et les Associations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit (AVEC) cibleacutees au Burundi ont eacuteteacute citeacutes comme eacutetant utiles par les participants car ils ont faciliteacute lrsquoeacutetablissement de liens entre les personnes handicapeacutees et les individus responsables et drsquoautres membres de la communauteacute ce qui a permis drsquoeacutechanger des informations de construire la confiance et de deacutevelopper des possibiliteacutes drsquoaction collective Ceci augmente non seulement accegraves agrave un soutien proposeacute les uns pour les autres et par la communauteacute toute entiegravere mais donne eacutegalement aux personnes handicapeacutees la possibiliteacute drsquoapporter une contribution agrave la socieacuteteacute drsquoeacutelever leur statut au sein de la communauteacute et drsquoecirctre reconnues et appreacutecieacutees pour des aspects de leur personne autres que leur handicap

Pour les individus responsables de sexe feacuteminin souffrant de handicap les groupes de soutien en Jordanie leur ont donneacute un espace pour partager leurs preacuteoccupations ideacutees et strateacutegies avec drsquoautres femmes dans des situations similaires Ceci les a aideacutees agrave se sentir moins isoleacutees et agrave renforcer leur bien-ecirctre psychosocial

laquo Je profite des expeacuteriences des ideacutees et des interventions constructives du formateur du guide psychologique et des amies pendant les sessions de discussion Lorsque je partage mes

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inquieacutetudes avec les autres je sens que je ne suis pas seule raquo

(Eacutepouse drsquoun homme handicapeacute - Irbid Jordanie)

Pour certaines femmes handicapeacutees et les individus respon-sables qui sont isoleacutees dans leurs maisons il est essentiel de proposer les activiteacutes de soutien par les pairs le plus pregraves possible de leur domicile afin qursquoils puissent tisser des reacuteseaux avec drsquoautres femmes qui vivent agrave proximiteacute En Eacutethiopie les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin ont organiseacute des discussions cafeacute traditionnelles dans leurs maisons pour parler de questions lieacutees agrave la VBG Les partic-ipants ont indiqueacute que ces activiteacutes ont diminueacute leur isolement ameacutelioreacute leurs relations avec les voisins et leur ont permis de se sentir plus en seacutecuriteacute dans la mesure ougrave un nombre croissant de femmes les connaissent et les comprennent

laquo Nous avons organiseacute des discussions cafeacute ici dans notre maison Ceci nous a rapprocheacute des gens Quand ils viennent agrave la maison nous discutons de tant de choses des choses qui sont vraiment importantes mais ils ont aussi lrsquooccasion de voir que nous sommes de bons parents mecircme si nous sommes un peu diffeacuterents Maintenant les gens nous comprennent mieux ils viennent mecircme nous dire bonjour et voir comment nous allons Je me sens plus en seacutecuriteacute avec des voisins que je connais raquo

(Femme aveugle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les Expeacuteriences du changement recueillies aupregraves des adoles-centes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance des amies et des reacuteseaux de pairs pour ces filles Au Burundi des adolescentes handicapeacutees ont trouveacute que lrsquoorganisation drsquoactiviteacutes telles que des sessions de couture et drsquoartisanat eacutetait un moyen effi-cace de rencontrer drsquoautres filles de partager des ideacutees et de discuter de leurs espoirs pour lrsquoavenir Elles ont deacuteclareacute qursquoelles ont ensuite eacuteteacute inviteacutees agrave assister agrave plusieurs activiteacutes commu-nautaires ougrave elles ont pu partager leurs propres ideacutees et leurs opinions Les adolescentes handicapeacutees dans le Caucase du Nord ont eacutegalement discuteacute des avantages de la participation agrave des activiteacutes avec des filles sans handicap notamment la possi-biliteacute drsquoapprendre les unes des autres Ces rapports eacutetablis par les adolescentes handicapeacutees deacutemontrent qursquoelles ont deacutevel-oppeacute des atouts humains et sociaux notamment lrsquoeacuteducation lrsquoestime de soi les reacuteseaux drsquoamies et les rocircles dans la commu-nauteacute Ces facteurs de protection reacuteduisent la vulneacuterabiliteacute des adolescentes agrave la violence agrave lrsquoabus et agrave lrsquoexploitation47 (voir Expeacuteriences du changement page 27)

Les femmes handicapeacutees membres drsquoAssociations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit au Burundi ont deacuteclareacute qursquoelles utilisent lrsquoargent qursquoelles ont gagneacute par le biais de ces programmes pour payer le transport et se rendre aux activiteacutes culturelles et reli-gieuses ce qui diminue leur isolement et creacutee drsquoimportants liens sociaux avec drsquoautres

Tous ces exemples soulignent une leccedilon importante Les personnes handicapeacutees ont et veulent que lrsquoon sache qursquoelles ont plusieurs identiteacutes au-delagrave de leur infirmiteacute Elles veulent ecirctre consideacutereacutees comme des leaders des femmes des amies

Maipendo - Burundi

laquo Maintenant je peux eacuteconomiser un peu pour emprunter une moto-taxi et je peux me rendre [agrave lrsquoeacuteglise] Jrsquoai maintenant chaque semaine des personnes avec qui discuter agrave lrsquoeacuteglise Crsquoest un groupe qui agrave mon avis mrsquoeacutecoute et me comprend raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Le Groupe de filles - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Les filles avec et sans handicap ont preacutepareacute des affiches au moyen drsquoimages et de photos Ces affiches portaient sur ce qui leur importait plus dans le projet et sur les activiteacutes qursquoelles souhaitaient mener ensuite Elles ont preacutesenteacute ces affiches aux ONG feacuteminines impliqueacutees dans le projet

laquo Ceci est notre histoire Notre souhait eacutetait de chanter avec Makka Mejieva [une ceacutelegravebre chan-teuse tcheacutetchegravene] [Lorsque nous sommes monteacutees sur scegravene] des tas de personnes handicapeacutees et non eacutetaient lagrave et pleuraient

Pendant lrsquoeacuteveacutenement nous avons pris connaissance drsquoautres personnes handicapeacutees et nous les avons rencontreacutees Il eacutetait tregraves agreacuteable pour nous de les connaicirctre et de deacutecouvrir leur type de handicap et leurs problegravemes Lorsque je me rends agrave lrsquoeacuteveacutenement et que je constate la preacutesence de personnes handicapeacutees je sens que je ne suis pas seule et quand je vois drsquoautres personnes [sans handicap] je me sens eacutegale agrave elles

Nous donnons des leccedilons de langue des signes aux filles sans handicap Ainsi nous pourrons les comprendre et elles nous comprendre car nous ne pouvons pas parler Gracircce agrave la langue des signes nous nous comprenons Ces filles sans handicap apprennent des choses et nous aussi Nous avons un langage commun agrave travers ces cours de langue des signes Nous utilisons eacutegalement des teacuteleacutephones nous envoyons des SMS et utilisons eacutegalement des notes eacutecrites pour communiquer avec les autres Nous aimons vraiment dessiner Nous pensons agrave des choses et tout ce agrave quoi nous pensons nous le repreacutesentons dans nos dessins Et nous aimons aussi beaucoup jouer agrave diffeacuterents types de jeux

Bien sucircr il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne font pas attention agrave nos opinions Voici les ideacutees que nous souhaiterions concreacutetiser agrave lrsquoavenir Nous aimerions rencontrer des filles dans un cafeacute ou dans un endroit reacuteserveacute uniquement aux filles avec et sans handicap mdash juste les filles pas drsquoadultes

Nous aimerions que [nos camarades de classe] se joignent agrave nous et prennent part agrave ces activiteacutes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo

Pour la suite de lrsquoExpeacuterience du changement du Groupe de filles dans le Caucase du Nord rendez-vous sur httpwrcmsGBV_disability_Change_Caucasus

copy IRC

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des membres de la communauteacute comme des personnes qui apportent de preacutecieuses contributions agrave la communauteacute Ce fait a des implications importantes pour lrsquoinclusion dans les programmes et les approches visant agrave renforcer les reacuteseaux de pairs et le capital social

Inclusion cibleacutee dans les activiteacutes de renforcement eacuteconomique

Lrsquoinclusion cibleacutee des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les programmes relatifs aux AVEC occupe une grande place dans les Expeacuteriences du changement au Burundi Les femmes handicapeacutees et les individus respon-sables de sexe feacuteminin impliqueacutees dans des activiteacutes relatives aux AVEC ont signaleacute que lrsquoeacutelargissement des reacuteseaux sociaux eacutetait le reacutesultat le plus important pour elles car il leur a permis de rehausser leur statut dans la socieacuteteacute (qui leur a valu un plus grand respect de la part de leurs maris et drsquoautres membres de la famille) et de renforcer leur estime de soi et leur senti-ment de confiance en soi La participation agrave des activiteacutes rela-tives aux AVEC a eu un impact positif sur leur indeacutependance en tant qursquoindividus mais aussi sur les contributions financiegraveres qursquoelles peuvent apporter agrave leurs meacutenages ce qui a renforceacute leur rocircle dans la prise de deacutecision

laquo Jrsquoai mecircme encore un peu drsquoargent pour acheter des choses pour ma famille Je suis tregraves eacutetonneacutee du changement de mon mari agrave mon eacutegard il se rend compte que jrsquoai de la valeur que je peux ecirctre indeacutependante il me respecte plus et rentre agrave la maison seulement les soirs maintenant Mon fils handicapeacute est plus heureux mdash il constate qursquoil y a plus de paix dans la maison raquo

(Individu responsable de sexe feacuteminin dans le camp de Musasa)

Accroicirctre la repreacutesentation des personnes handi-capeacutees dans les activiteacutes communautaires

Les programmes relatifs agrave la VBG travaillent en eacutetroite collabo-ration avec les dirigeants communautaires dans la concep-tion la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des activiteacutes Il est donc important drsquoexaminer comment les personnes handicapeacutees sont repreacutesenteacutees et atteintes par ces systegravemes de leadership En Eacutethiopie par exemple le personnel de lrsquoIRC a travailleacute avec lrsquoassociation des personnes handicapeacutees dans la commu-nauteacute des reacutefugieacutes afin drsquoaccroicirctre la participation des femmes handicapeacutees et renforcer la collaboration avec lrsquoassociation des femmes reacutefugieacutees Les participants au Burundi et en Eacutethiopie ont eacutegalement signaleacute que le recrutement de personnes handi-capeacutees et drsquoindividus responsables comme agents de mobili-sation communautaire et travailleurs sociaux a non seulement conduit agrave une plus grande attention aux preacuteoccupations de ce groupe mais a eacutegalement entraicircneacute une appreacuteciation accrue des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees par drsquoautres membres de la communauteacute

Esther mdash Burundi

laquo Je suis individu responsable pour mon mari qui vit avec un handicap mais ce nrsquoest pas ma seule identiteacute Je suis une megravere un leader et une personne fiegravere de son rocircle drsquoagent de mobilisation communautaire raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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laquo Nous nrsquoavons jamais eu de personnes handicapeacutees dans notre eacutequipe auparavantmdash il srsquoagit drsquoun changement majeur et vraiment tregraves important Mes amies handicapeacutees font le mecircme travail que moi Elles sont vraiment excellentes dans certains domaines et elles enseignent des choses agrave drsquoautres personnes Il est important pour la communauteacute de constater cela de savoir que lorsque nous disons vouloir inclure les personnes handicapeacutees nous le pensons vraiment Ceci est un bon moyen pour commencer agrave changer la faccedilon dont les personnes handicapeacutees sont consideacutereacutees raquo

(Travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie)

Atteindre et soutenir les personnes agrave risque eacuteleveacute

Lrsquoisolement des personnes ayant une deacuteficience intellectuelle etou de handicaps multiples a eacuteteacute identifieacute comme eacutetant un deacutefi pour les prestataires de services Ces personnes sont souvent isoleacutees dans leurs maisons avec leurs individus responsables et peuvent avoir peu drsquooccasions ou de soutien neacutecessaire(s) pour eacutelaborer des strateacutegies susceptibles de les proteacuteger contre la violence Les pratiques suivantes ont eacuteteacute identifieacutees comme favorisant lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion de ces personnes dans les activiteacutes relatives agrave la VBG

Les visites agrave domicile et les activiteacutes agrave domicile

Au Burundi en Eacutethiopie et au Caucase du Nord les personnes handicapeacutees et les professionnels ont indiqueacute avoir meneacute des visites agrave domicile pour interroger les individus et les familles au sujet de leurs besoins et pour partager lrsquoinformation sur les services et lrsquoassistance en matiegravere de VBG Ces visites ont permis aux profes-sionnels de la VBG et aux prestataires de services drsquoidentifier des survivants qui neacutecessitent un soutien complet et speacutecialiseacute Le personnel de lrsquoIRC au Burundi et en Eacutethiopie a commenceacute agrave organ-iser des activiteacutes de groupe geacuteneacuteralement tenues dans les centres de promotion de la femme et dans drsquoautres sites communautaires proches de leurs maisons et qui ciblaient parfois ces individus et les familles Les individus responsables des filles souffrant de handicaps multiples ont eacutegalement souligneacute qursquoils constataient un renforcement de lrsquoacceptation et du soutien de la communauteacute suite aux activiteacutes agrave domicile

laquo Les membres de la communauteacute nous traitent mieux agrave preacutesent Ils sont plus habitueacutes agrave nous Ils savent comment nous sommes et nous saluent aimablement quand ils passent raquo

(Megravere drsquoune adolescente souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

La gestion individuelle des cas

Les survivantes handicapeacutees neacutecessitent une gestion individu-aliseacutee et globale des cas pour promouvoir leur gueacuterison et leur reacutetablissement et pour preacutevenir toute violence future Pendant lrsquoeacutevaluation les participants ont rapporteacute que les profession-nels de la VBG srsquoeacutetaient ameacutelioreacutes dans lrsquoidentification de ces personnes agrave risque eacuteleveacute et la fourniture drsquoun soutien plus complet et adapteacute agrave leurs besoins speacutecifiques Les facteurs suivants ont eacuteteacute deacutecrits comme ameacuteliorant lrsquoappui agrave la gestion des cas pour ces personnes

bull lrsquoidentification des diffeacuterentes meacutethodes de communica-tion directe avec les survivants

bull une attention accrue sur lrsquoidentification des forces et des capaciteacutes reacuteelles des survivants au cours des eacutevaluations

bull la participation des personnes handicapeacutees et de leurs individus responsables dans la planification de lrsquoaction

bull un suivi freacutequent et une coordination de la prestation des services pour reacutepondre aux besoins identifieacutes

Les femmes handicapeacutees ont indiqueacute que ces seacuteances de gestion de cas ont contribueacute agrave deacutevelopper la confiance et la compreacutehension entre elles et les professionnels de la VBG et qursquoelles ont reccedilu une aide en fonction de leurs propres besoins et deacutesirs Cette leccedilon met eacutegalement en eacutevidence lrsquoimportance des approches centreacutees sur le survivant dans le travail avec les femmes handicapeacutees lorsqursquoil est question de deacutefinir leurs buts objectifs et strateacutegies

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Histoire de Mawazo - camp de Kinama Burundi

Mawazo vit seule et se deacuteplace diffeacuteremment des autres en rampant plutocirct qursquoen marchant

laquo Je vis seule Jrsquoai toujours veacutecu seule Jrsquoessaie drsquoecirctre tregraves indeacutependante et je fais beaucoup de choses toute seule Je peux nettoyer cuisiner laver mes vecirctements et je passe du temps agrave essayer drsquoaider mes voisins en prenant soin de leurs enfants

Je reccedilois reacuteguliegraverement des visites agrave domicile le personnel de lrsquoIRC est comme ma famille Ils passent veacuterifier si tout va bien presque tous les jours Quand jrsquoai un problegraveme ils srsquoen rendent compte tregraves rapidement et viennent voir si je vais bien Je me sens beaucoup plus eacutepanouie et jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir quelqursquoun agrave qui parler Jrsquoadore partager des histoires et je me sens bien lorsque quelqursquoun me demande comment je me sens

Mon nom dans ma langue signifie agrave la fois laquo problegravemes raquo et laquo ideacutees raquo Jrsquoai beaucoup agrave dire et agrave partager avec les autres Je suis une personne tregraves ouverte je pense que crsquoest la raison pour laquelle les enfants mrsquoaiment tant Je suis ouverte agrave eux je souris avec eux et je leur raconte des histoires Je peux leur apprendre beaucoup de choses car jrsquoai vu et appris beaucoup de choses dans ma vie Je peux leur parler de leur culture leur enseigner le respect et leur inculquer lrsquoesprit du partage Lorsque quelqursquoun mrsquoapporte de la bouillie par exemple mecircme en petite quantiteacute je ne le bois pas toute seule Srsquoil y a des enfants nous partageons tous ensemble Mecircme si jrsquoai tregraves faim je sais que cela est une chance pour moi drsquoenseigner quelque chose drsquoaider quelqursquoun tout comme les autres mrsquoaident

Si je pouvais dire une chose agrave lrsquoeacutequipe de lrsquoIRC ce serait de continuer de se souvenir des personnes qui sont agrave la maison qui ne peuvent pas facilement participer aux programmes Nous avons eacutegalement des besoins et des recircves Je me fais maintenant vieille et je pense qursquoil est important de se concentrer sur les jeunes les jeunes handicapeacutees pour srsquoassurer qursquoelles sont incluses degraves le plus jeune acircge afin que les gens puissent cesser la discrimination et nous consi-deacuterer tous comme eacutegaux raquo

copy IRC

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Reconnaicirctre les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes handicapeacutees pour faciliter lrsquoinclusion

Les personnes handicapeacutees et les professionnels de la VBG ont rapporteacute que lrsquoidentification et le renforcement des compeacute-tences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees ont favoriseacute une plus grande inclusion dans une varieacuteteacute drsquoactiviteacutes relatives agrave la VBG En Jordanie de jeunes femmes sourdes ont eacuteteacute inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes de responsabilisation sociale et agrave des initiatives meneacutees dans les centres de promo-tion de la femme et agrave animer des seacuteances de pose de henneacute Ces activiteacutes ont fourni un espace permettant aux femmes de partager des compeacutetences et des inteacuterecircts communs avec drsquoautres femmes de leur acircge

laquo Non seulement elles les ont accepteacutees mais elles se sont eacutegalement fait des amies Mecircme avant la fin de la seacuteance elles eacutechangeaient des numeacuteros de teacuteleacutephones et leur demandaient si elles pouvaient les contacter pour faire du henneacute agrave leurs ceacuteleacutebrations raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Au Caucase du Nord les adolescentes handicapeacutees ont eacuteteacute incluses dans la conception des activiteacutes sociales qui visaient agrave faciliter le reacuteseautage entre les filles avec et sans handicap Les activiteacutes ont eacuteteacute construites autour des compeacutetences speacutecifiques des filles handicapeacutees (exemple lrsquoexeacutecution de

chansons en langue des signes) la promotion de lrsquoeacutegaliteacute de participation dans la conception du programme mais aussi lrsquoappreacuteciation des talents de chaque individu

Comme lrsquoont reconnu les membres de la famille les dirige-ants communautaires les prestataires de services et autres agrave travers les sites du projet les reacutesultats de ces activiteacutes contredisent les hypothegraveses selon lesquelles les personnes handicapeacutees sont incapables de beacuteneacuteficier et de contribuer agrave une varieacuteteacute de programmes

laquo Avant les gens pensaient que ces femmes eacutetaient des cas deacutesespeacutereacutes et qursquoelles ne pourraient jamais ecirctre indeacutependantes Maintenant elles contredisent de nombreuses personnes au sein de la communauteacute Elles nous rendent nous les rares personnes qui avons toujours cru en elles tregraves tregraves fiers raquo

(Dirigeant communautaire de sexe masculin mdash camp de Kinama Burundi)

Beaucoup de personnes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance drsquoavoir lrsquoopportuniteacute laquo de faire leurs preuves raquo car beaucoup nrsquoavaient jamais eacuteteacute inviteacutees agrave prendre part aux activiteacutes Le simple fait de tendre la main pour encourager leur participation agrave des programmes eacutetait dans de nombreux cas lrsquoadaptation la plus percutante meneacutee par les professionnels de la VBG

Diane - camp de Kinama Burundi

laquo Jrsquoai reccedilu un appel disant que lrsquoIRC voulait inclure des femmes handicapeacutees dans leurs programmes relatifs aux AVEC Jrsquoeacutetais tellement exciteacutee agrave lrsquoideacutee de mrsquoinscrire drsquoecirctre incluse drsquoavoir une occasion de faire mes preuves agrave preacutesent je pense qursquoil est de mon devoir de tendre la main agrave drsquoautres personnes handicapeacutees pour sensibiliser partager mon histoire et leur dire qursquoelles peuvent ecirctre incluses raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Mieraf travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie

laquo Jrsquoappreacutecie tellement mon rocircle dans le programme [de lrsquoIRC] et jrsquoai tant drsquohistoires que je pourrais vous raconter sur les choses que nous avons accomplies

Mais je pense qursquoil est important de vous dire que je suis une femme handicapeacutee Je marche avec une beacutequille et jrsquoai parfois beaucoup de mal agrave acceacuteder au camp Cela ne mrsquoarrecircte pas mecircme si les choses peuvent ecirctre difficiles je sens que jrsquoai un travail tregraves important agrave faire

Jrsquoœuvre pour renforcer la seacutecuriteacute des femmes et des filles plus particuliegraverement des personnes handicapeacutees des personnes qui ne sont pas toujours incluses dans les activiteacutes des personnes qui sont souvent oublieacutees Je me souviens des moments ougrave crsquoeacutetait mon cas lorsque jrsquoavais tellement mal que je ne pouvais pas quitter ma maison ou avant drsquoavoir reccedilu ma beacutequille pour marcher Je me sentais vraiment seule Maintenant je suis tregraves active et je suis leader dans notre commu-nauteacute Je fais partie de lrsquoassociation des personnes handicapeacutees et je suis travailleuse sociale Jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir des choses preacutecieuses agrave apporter et que je peux plaider en faveur des femmes et enfants handicapeacutes et de leurs individus responsables parce que je comprends parfaitement

leurs besoins Je pense aussi que les gens mrsquoadmirent car ils me voient mrsquoefforcer pour faire mon travailraquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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Recommandations

Les recommandations suivantes sont tireacutees des leccedilons apprises au cours de ce projet qui porte sur le moyen de promouvoir lrsquoinclusion du handicap dans les programmes rela-tifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Recommandations pour les acteurs de la VBG

Inclure les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables dans la conception la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des programmes relatifs agrave la VBG Lrsquoimplication des personnes handicapeacutees dans la conception et lrsquoeacutevaluation du programme est essentielle pour identifier avec preacutecision les obstacles agrave leur participation aux programmes relatifs agrave la VBG eacutelaborer des strateacutegies visant agrave ameacuteliorer leur participation et comprendre le changement qui importe le plus pour eux Une attention particuliegravere devrait ecirctre accordeacutee agrave la collecte des informations et des points de vue des femmes des filles et des personnes souffrant de deacuteficiences intellectuelles et mentales car elles sont les plus exposeacutees agrave la VBG Les approches participatives telles que le classement les photo-interviews et la narration ajouteacutees aux meacutethodes qualitatives plus conventionnelles (exemple discussions theacutematiques de groupe et entretiens en face agrave face) sont des moyens permettant drsquoexplorer effi-cacement les preacuteoccupations et les ideacutees des individus qui ont des besoins communicationnels diffeacuterents Les eacutevaluations doivent inclure un volet de sensibilisation pour faire participer les personnes handicapeacutees et les individus responsables qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Assurer la formation et lrsquoapprentissage reacuteflectif sur les interactions entre le genre et le handicap pour les gestion-naires de programmes et les prestataires de services relatifs agrave la VBG et eacutetablir une compreacutehension commune et une adoption des approches centreacutees sur les droits et les survi-vants lorsque lrsquoon travaille avec ce groupe La formation du personnel agrave inteacutegrer une analyse de lrsquoineacutegaliteacute entre les sexes et de la discrimination fondeacutee sur le handicap les aidera agrave mieux cerner les facteurs uniques qui contribuent aux risques de VBG et de vulneacuterabiliteacute pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et agrave identifier des strateacute-gies plus efficaces pour leur inclusion dans les programmes relatifs agrave la VBG Lorsque les professionnels de la VBG sont particuliegraverement conscients de la dynamique du pouvoir entre les sexes dans leur travail avec les femmes ayant surveacutecu agrave la violence ils peuvent exiger un soutien suppleacutementaire pour reacutefleacutechir sur leurs propres attitudes et sur les attitudes des

autres sur la relation avec le handicap et sur la faccedilon dont ces eacuteleacutements peuvent aggraver lrsquoineacutegaliteacute fondeacutee sur le sexe la discrimination et lrsquoexclusion dans les relations les meacutenages et la communauteacute

Il est recommandeacute que les informations concernant les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables soient incluses et pleinement inteacutegreacutees dans les programmes de formation de base sur la VBG notamment agrave travers des eacutetudes de cas et des exemples centreacutes sur les personnes handicapeacutees Au fil du temps le personnel travaillant sur la VBG reconnaicirctra de plus en plus que reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees est une partie essentielle de leur travail et qursquoils ont les compeacutetences requises pour le faire effi-cacement dans le cadre de leur travail

Recruter des femmes et des filles handicapeacutees comme personnel et beacuteneacutevoles dans les programmes relatifs agrave la VBG Identifier et aider les femmes et les filles handicapeacutees agrave jouer un rocircle cleacute dans les programmes relatifs agrave la VBG peut ameacuteliorer la qualiteacute et la pertinence du programme pour ce groupe tout en les rendant autonomes et en rehaussant leur statut dans la communauteacute Fixer un objectif en termes de nombre de femmes et de filles handicapeacutees qui devraient parti-ciper agrave des formations et reacuteunions communautaires sur la VBG (environ 15 ) encouragera le personnel et les partenaires agrave les inviter directement agrave ces eacuteveacutenements et peut ameacuteliorer la repreacutesentation et la participation aux programmes relatifs agrave la VBG Plaider en faveur drsquoun eacutequilibre entre les sexes dans les associations de personnes handicapeacutees et pour lrsquoinclusion des femmes et des filles handicapeacutees dans les associations de femmes et de jeunes peut eacutegalement accroicirctre la participa-tion dans les domaines ougrave ces groupes interviennent dans les programmes relatifs agrave la VBG et une plus grande repreacutesenta-tion et un meilleur leadership au sein de la communauteacute

Privileacutegier lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les activiteacutes qui renfor-cent le capital social et les reacuteseaux de pairs Ceci est particuliegraverement important pour la preacutevention de la violence contre des adolescentes handicapeacutees les femmes ayant un handicap physique qui sont isoleacutees dans leurs maisons les individus responsables et les femmes les filles les garccedilons et les hommes ayant une deacuteficience intellectuelle Pour les programmes relatifs aux laquo espaces seacutecuriseacutes raquo aider les femmes et les filles agrave reacutefleacutechir sur ce qui rend un espace laquo seacutecuriseacute raquo pour eux et pour les autres et agrave deacutefinir leurs propres laquo regravegles de base raquo ou principes qui reflegravetent comment elles devront accepter et appreacutecier les diffeacuterences Ces principes peuvent aussi les amener agrave reacutefleacutechir sur la faccedilon drsquoatteindre et drsquoinclure drsquoautres femmes et filles qui sont plus isoleacutees (agrave

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lrsquoexemple des filles ayant une deacuteficience intellectuelle) En plus des activiteacutes baseacutees au centre la sensibilisation communau-taire et les visites agrave domicile sont essentielles pour atteindre les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables qui sont isoleacutes dans leurs maisons et pour renforcer en mecircme temps les meacutecanismes de protection communautaire Le personnel du programme relatif agrave la VBG doit ecirctre conscient de toute la charge de travail et des responsabiliteacutes suppleacute-mentaires que drsquoautres femmes et filles peuvent ecirctre tenues drsquoassumer dans les meacutenages suite agrave la participation des individus responsables dans les activiteacutes lieacutees agrave la VBG et les aider agrave identifier des strateacutegies pour atteacutenuer les risques associeacutes et les conseacutequences inattendues

Privileacutegier lrsquoinclusion des femmes handicapeacutees et des individus responsables de sexe feacuteminin dans les programmes portant sur lrsquoautonomisation eacuteconomique Fixer des objectifs en termes de nombre de femmes et filles handicapeacutees et drsquoindividus responsables devant participer agrave ces programmes et encourager le personnel et les commu-nauteacutes agrave les inviter Une analyse minutieuse des risques doit ecirctre meneacutee et une strateacutegie drsquoatteacutenuation deacuteveloppeacutee avant la participation pour preacutevenir etou reacutepondre efficacement agrave des conseacutequences impreacutevues Dans certains contextes les activ-iteacutes drsquoautonomisation eacuteconomique des femmes peuvent sortir du cadre des rocircles qui leur sont deacutevolus sur le plan social ce qui accentue leur vulneacuterabiliteacute agrave la violence de la part de la famille et de la communauteacute Dans certains meacutenages ces activiteacutes peuvent avoir un impact neacutegatif sur la personne handicapeacutee qui peut ecirctre abandonneacutee sans individus respon-sables familiers ce qui augmente potentiellement le risque de violence ou drsquoabus Parallegravelement drsquoautres femmes du meacutenage notamment les adolescentes peuvent assumer ce rocircle ce qui accroicirct leur charge de travail ou leur exclusion

La Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG qui comprend des outils et des directives pour les aider agrave renforcer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail est disponible sur httpwrcmsdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Recommandations pour acteurs du handicap

Veiller agrave ce que les programmes et organisations conccedilus pour servir les personnes handicapeacutees soient sensibles agrave la question du genre Les personnel des programmes et organisations srsquooccupant des personnes handicapeacutees doit suivre une formation sur le genre et lrsquoeacutegaliteacute des genres afin de comprendre les diffeacuterentes faccedilons dont le conflit et le deacuteplacement affectent les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et adapter leurs activiteacutes et services en conseacutequence Le personnel du programme Handicap doit

eacutegalement ecirctre conscient des risques particuliers de VBG auxquels les femmes et les filles handicapeacutees sont exposeacutees et recevoir une formation sur la communication avec les survi-vants et sur lrsquoorientation approprieacutee vers les prestataires de service relatifs aux VBG

Renforcer le plaidoyer autour des droits des personnes affecteacutees par la crise et le conflit notamment les femmes et les filles en eacuteveillant la conscience sur les reacutefugieacutes et les personnes deacuteplaceacutees au sein des organisations pour personnes handicapeacutees (DPO) notamment au niveau reacutegional ougrave il y aurait des crises reacutepeacuteteacutees ou prolongeacutees ayant un impact consideacuterable sur plusieurs pays Cela peut inclure le travail en reacuteseau entre les femmes handicapeacutees et les mouve-ments œuvrant pour les droits des femmes dans les pays et reacutegions affecteacutes par des crises afin de deacutevelopper une plus grande connexion compreacutehension et reacuteponse aux besoins des femmes handicapeacutees dans les environnements humanitaires

Recommandations pour tous les acteurs humanitaires

Mettre en œuvre les orientations sectorielles pour preacutevenir et reacutepondre agrave la violence baseacutee sur le genre telles qursquoeacutenonceacutees dans les Directives du Comiteacute permanent inter-organisations relatives agrave la violence baseacutee sur le genre48 Tous les acteurs humanitaires doivent reconnaicirctre et reacutepondre aux risques accrus de VBG pendant le conflit et la crise notam-ment pour les femmes et les filles handicapeacutees ainsi que les individus responsables de sexe feacuteminin Les normes minimales eacutenonceacutees dans les Directives fournissent lrsquoorientation de base pour tous les secteurs dans la preacutevention et la reacuteponse aux VBG

Entreprendre lrsquointeacutegration de la protection pour satisfaire effectivement les besoins des personnes handicapeacutees durant toutes les phases de lrsquointervention humanitaire Lrsquointeacutegration de la protection y compris lrsquoinclusion de lrsquoanalyse du genre et du handicap dans la conception des programmes la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation est deacuteterminante pour assurer que tout le monde notamment les femmes et filles handica-peacutees a pleinement accegraves aux services et agrave lrsquoassistance dans tous les secteurs y compris pour atteacutenuer le risque de VBG49

Recommandations pour les bailleurs de fonds et gouvernements

Tenir les organisations humanitaires responsables de la satisfaction effective des besoins des personnes handica-peacutees et des individus responsables dans les programmes sur la VBG agrave travers des processus de monitoring et de preacutesentation de rapports ainsi que la mise en exergue de

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pratique positives provenant de diffeacuterentes organisations dans les environnements humanitaires afin drsquoencourager lrsquoobservation des approches tenant compte du handicap et du genre

Plaider pour une plus grande reconnaissance de la multi-tude de preacuteoccupations lieacutees au handicap et au genre y compris la VBG dans tous les instruments internationaux les normes et conventions relatifs au conflit au deacuteplace-ment et agrave lrsquoaction humanitaire Les instruments interna-tionaux peuvent jouer un rocircle deacuteterminant dans la deacutefinition des prioriteacutes pour lrsquoaction humanitaire durant le conflit et le deacuteplacement Les preacuteoccupations speacutecifiques aux femmes et

aux filles et agrave toutes les personnes handicapeacutees doivent ecirctre au cœur des instruments internationaux dans la mesure ougrave elles figurent parmi les populations les plus vulneacuterables durant la crise Un plaidoyer permanent est neacutecessaire aux niveaux international et national pour encourager les gouvernements agrave signer et agrave ratifier tous les instruments pertinents et agrave tenir tous les acteurs concerneacutes responsables de la mise en œuvre inteacutegrale des conventions nouvelles et existantes y compris la Convention relative aux droits des personnes handicapeacutees la Convention sur lrsquoeacutelimination de toutes les formes de discrimi-nation agrave lrsquoeacutegard des femmes et les reacutesolutions du Conseil de seacutecuriteacute sur les femmes la paix et la seacutecuriteacute

Atelier drsquointervenants au Burundi copy Elizabeth SherwoodWRC

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Notes

1 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondiales et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacuteva-lence et conseacutequences sur la santeacute de la violence du parte-naire intime et de la violence sexuelle exerceacutee par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductive-healthpublicationsviolence9789241564625en

2 Ce chiffre est deacutetermineacute par lrsquoestimation globale selon laquelle les 15 pour cent de toute population seront des personnes handicapeacutees (OMS 2011) et selon laquelle 512 millions de personnes sont deacuteplaceacutees par la crise et le conflit agrave travers le monde (HCR 2014)

3 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

4 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

5 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

6 Dans ce rapport les laquo personnes handicapeacutees mentales raquo renvoient aux personnes atteintes drsquoune maladie mentale etou celles qui sont des usagers etou survivants de la psychiatrie Le terme laquo personnes ayant des handicaps sociaux raquo est parfois utiliseacute pour deacutecrire ce groupe de personnes handicapeacutees Reacuteseau mondial des usagers et survivants de la psychiatrie Manuel de mise en œuvre de la Convention des Nations unies relative au droit des per-sonnes handicapeacutees (RMUSP2008) p 9 wrcmsN8o9CH

7 UNHCR Le coucirct humain de la guerre Tendances mondia-les 2013 (2014) httpwwwunhcrorg5399a14f9html

8 Organisation mondiale de la santeacute et Banque mondiale Rapport mondial sur le handicap (2011)

9 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondia-les et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacutevalence et conseacutequences sur la santeacute sur la violence infligeacutee par le partenaire intime et par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductivehealth

publicationsviolence9789241564625en10 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-

lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

11 Ibid 12 Convention des Nations unies relative aux droits des per-

sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde-faultaspnavid=15amppid=150

13 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

14 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

15 CBM Inclusion made easy A quick program guide to dis-ability in development (2012) httpwwwcbmorg articledownloads78851CBM_Inclusion_Made_ Easy_-_com-plete_guidepdf

16 Ibid 17 GSDRC Applied Knowledge Services Understanding gen-

der (nd) httpwwwgsdrcorggotopic-guidesgenderunderstanding-gender

18 Ibid 19 Carolyn Frohmader and Stephanie Ortoleva ldquoThe sexual

and reproductive rights of women and girls with disabili-tiesrdquo (Issues paper presented at the ICPD Beyond 2014 Confeacuterence internationale sur les droits de lrsquohomme La Haye Pays-Bas 7-10 juillet 2013) httpwwdaorgauwp- contentuploads201312issues_paper_srr_wom- en_and_girls_with_disabilities_finalpdf

20 Convention des Nations unies relative aux droits des per-sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde- faultaspnavid=15amppid=150

21 Andrea Hollomotz ldquoDisability oppression and violence Towards a sociological explanationrdquo Sociology vol 47 (2013) pp 477-493 Originally published online 23 No-vember 2012 DOI 1011770038038512448561

22 Centers for Disease Control and Prevention The socio-ecological model a framework for prevention (2015) httpwwwcdcgovviolencepreventionoverviewsocial-ecologicalmodelhtml

37

23 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

24 Ces principes directeurs ont eacuteteacute adapteacutes des contributions drsquoune activiteacute meneacutee au Forum drsquoapprentissage interne pour le projet en juin 2014

25 Les DPO sont des organisations repreacutesentatives de per-sonnes handicapeacutees Elles sont geacuteneacuteralement constitueacutees et dirigeacutees par des personnes handicapeacutees

26 LrsquoIMSVBG enregistre le type de violence rapporteacute par les survivants dont le viol les agressions sexuelles les agressions physiques le mariage forceacute le deacuteni des res-sources les opportuniteacutes ou services et les violences psychologiqueseacutemotionnelles

27 Les consultations du personnel VBG en Eacutethiopie et au Burundi ont deacutemontreacute qursquoils avaient une bonne compreacutehen-sion des diffeacuterents types de deacuteficiences et pourraient les identifier sur la base de ces questions et observations fonctionnelles au cours de leurs concertations avec les survivants Il est important toutefois de reconnaicirctre que ce ne sont pas tous les survivants handicapeacutes qui peuvent ecirctre identifieacutes comme ayant un handicap dans les donneacutees de lrsquoIMSVBG

28 Jillian Foster Final report Implications and recommenda-tions for integration of mixed-methods analysis across WRC research Consultancy report submitted to WRC (2014)

29 httpbetterevaluationorgapproaches (accessed 12 August 2014) and httpdeptswashingtoneduccph pdf_filesEvaluationpdf (accessed 12 August 2014)

30 Lrsquooutil laquo Expeacuterience du changement raquo est adapteacute de la technique dite du changement le plus significatif (MSC) La technique MSC est une forme de monitoring et eacutevaluation participatifs qui analysent la prise en compte du change-ment pour deacutecouvrir les changements qui sont les plus consideacutereacutes par les individus et les groupes et pourquoi httpbetterevaluationorgapproaches (consulteacute le 12 aoucirct 2014)

31 Adapteacute de lrsquooutil Before and Now Diagram (page 68) dans the Tools together now 100 participatory tools to mobilize communities for HIVAIDS httpwwwaidsallianceorgassets000000370229-Tools-together-now_originalpdf1405520036

32 Adapted ldquoSummit Workshoprdquo from the Participatory Performance Story Reporting Technique httpwwwclearhorizoncomauwp-contentuploads200905report-on-outcomes-and-get-everyone-involved_the-participatory-performancepdf (accessed 12 August 2014)

33 IRC Formation agrave lrsquointeacutegration de la protection guide du facilitateur (2013) httpwwwglobalprotectionclusterorg_assetsfilesaorsprotection_mainstreamingIRC_Pro-tection_Mainstreaming_Training 20_Facilitators_Guide_March_2013_ENpdf

34 Les donneacutees de lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) indiquent que 120 survivants sur 2 025 enregistreacutes preacutesen-tent un handicap

35 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSGBV (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 5083 pour cent (61 sur 120) des survivants handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes et 32 23 pour cent (614 sur 1905) des survivants non handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 186 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0000

36 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes ont subi des violences psychologiqueseacutemotionnelles contre 2325 pour cent (443 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 342 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0377

37 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 3583 pour cent (43 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un partenaire ou eacutepoux contre 4871 pour cent (928 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1288 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0006

38 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un eacutetranger contre 2273 pour cent (433 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 394 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0316

39 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 83 pour cent (100 sur 120) des survi-

38

vants handicapeacutes sont des femmes contre 95 pour cent (1812 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des femmes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 12 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de 0000

40 Au cours du processus de consentement eacuteclaireacute il eacutetait conseilleacute aux femmes de ne pas partager leurs expeacuteriences personnelles et de consentir agrave ce que leurs informations soient utiliseacutees dans des rapports afin drsquoameacuteliorer les programmes au Burundi et dans drsquoautres pays Toutes les femmes handicapeacutees intellectuelles souffraient juste de leacutegegraveres deacuteficiences et par conseacutequent eacutetaient en mesure de comprendre ce processus de consentement mais elles eacutetaient eacutegalement en preacutesence de leurs individus responsables Les questions de groupes de discussion ne portaient pas sur ces informations personnelles Les femmes dans ce groupe toutefois ont continueacute agrave divulguer des expeacuteriences personnelles tout au long de la discussion Tous les participants ont reccedilu des conseils sur les services disponibles aux survivants de la VBG et un soutien perma-nent eacutetait fourni par le personnel WPE de lrsquoIRC

41 Laurie E Powers Rosemary B Hughes and Emily M Lund Interpersonal violence and women with disabilities A re-search update (Harrisburg PA National Resource Center on Domestic Violence 2009)

42 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 1667 pour cent (20 sur 120) des survivants handicapeacutes sont des hommes et 488 pour cent (93 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des hommes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1170 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de Fischer de 0000

43 Les femmes les filles les garccedilons et les hommes handi-capeacutes peuvent subir des violences sur la base du genre et du handicap La contribution speacutecifique de chacun de ces facteurs va varier et les causes sous-jacentes de lrsquooppression et des abus sont souvent complexes et croiseacutees De fait il est difficile de faire la distinction et de reacutepondre seacutepareacutement Degraves lors il srsquoavegravere important de surveiller et reacutepondre agrave toutes les formes de violences et discriminations dans les environnements humanitaires notamment contre les groupes les plus marginaliseacutes au sein de la communauteacute afin de faire progresser lrsquoeacutegaliteacute des genres pour les groupes extrecircmement marginaliseacutes et opprimeacutes au sein de la communauteacute Des reacutesultats agrave

plus grande eacutechelle issus du projet et refleacutetant le caractegravere croiseacute des facteurs genre handicap et drsquoautres facteurs pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes et des rapports de recherche plus deacutetailleacutes sur ce sujet seront disponibles sur le site web de Commission des femmes pour les reacutefugieacutes httpswomensrefugeecom-missionorgprogramsdisabilitiesresearch-and-resourcesdocument945-building-capacity-for-disability-inclusion-in-gender-based-violence-gbv-programming-in-humanitarian-settings-overviewcatid=232

44 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

45 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 325 pour cent (39 sur 120) des survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours suivant lrsquoincident et 4398 pour cent (837 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1148 pour cent est consideacuterable du point de vue statis-tique avec une p-value de Fischer de 0017

46 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG 4083 pour cent (49 sur 120) survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC plus drsquo1 mois apregraves lrsquoincident et 3442 pour cent (655 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes plus drsquo1 moins apregraves lrsquoincident Des tests confir-ment que cette diffeacuterence de 641 pour cent nrsquoest pas consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0166

47 Commission des femmes pour les reacutefugieacutes Strong girls powerful women Program planning and design for ado-lescent girls in humanitarian settings (2014) httpswo-mensrefugeecommissionorgresourcesdocument1036-strong-girls-powerful-women-report

48 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuidelines2005pdf

49 Global Protection Cluster Protection mainstreaming (nd) httpwwwglobalprotectionclusterorgenareas-of-responsibilityprotection-mainstreaminghtml

39

Tableau A Reacutesumeacute des pays contextes et activiteacutes meneacutes au cours de la phase 1 du projetPays Contexte opeacuterationnel Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie MyrsquoAni mdash Environnement de camp prolongeacute

Discussions de groupe avec de reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handi-capeacutes et leurs individus responsables (25 participants) leaders communautaires (11 participants) et travailleurs communautaires et travailleurs sociaux (13 participants)

Entretiens avec des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables (4 entretiens mdash 7 personnes)

Consultations avec lrsquoAssociation de handicapeacutes (32 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (19 personnes)

Burundi Bujumbura mdash Environnement urbain

Kinama Mussasa et Bwagiriza mdash

Camps

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes congolais handi-capeacutes et leurs individus responsables (161 participants)

Entretien avec une fille handicapeacutee et son individu responsable (1 entretien mdash 2 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (13 personnes)

Jordanie Zaatari mdash Camp

Irbid Mafraq et Ramtha mdash Envi-ronnements urbains

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus respon-sables (113 participants) et volontaire de la communauteacute de reacutefugieacutes (11 participants)

Entretiens avec des filles handicapeacutees et leurs indi-vidus responsables (2 entretiens mdash 4 personnes)

Consultations avec les acteurs humani-taires (30 personnes)

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Grozny Reacutepublique de Tcheacutetcheacutenie mdash Environnement urbain de reconstruction post-conflit

Discussion de groupe avec les individus respon-sables drsquoenfants handicapeacutes (12 participants)

Entretiens avec des femmes et filles handica-peacutees (11 entretiens mdash 11 personnes)

Consultations de personnels drsquoONG de femmes (16 personnes)

Ces discussions de groupe et entretiens ont eacuteteacute reacutealiseacutes par des ONG partenaires de lrsquoIRC dans le Caucase du Nord

Annexe 1 Reacutesumeacute des activiteacutes entreprises dans la meacutethodologie du projet

40

Tableau B Reacutecapitulatif des activiteacutes drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilotePays Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie Discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handicapeacutes et leurs individus responsables (24 participants) et des leaders communautaires (11 participants)

Atelier drsquointervenants (21 personnes)

Burundi Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (89 participants) et des leaders communautaires (10 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (18 participants)

Atelier drsquointervenants (41 personnes)

Jordanie Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus responsables (14 participants)

Entretiens avec les professionnels de la VBG (3 participants)

Des expeacuteriences du changement ont eacuteteacute conduite par le personnel WPE en Jordanie et des entretiens avec des professionnels ont eacuteteacute reacutealiseacutes par teacuteleacutephone

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (26 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (7 participants)

Atelier drsquointervenants (26 personnes)

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Les ateliers drsquointervenants au Burundi en Eacutethiopie et en Caucase du Nord et des expeacuteriences du changement en provenance de Jordanie visaient agrave collecter des messages-cleacutes et recommandations de diffeacuterents groupes impliqueacutes dans le projet sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG Leurs recommandations eacutetaient axeacutees sur les points ci-apregraves

bull Renforcement du plaidoyer sur la non-discrimination

laquo Des sessions de sensibilisation communautaires continues cibleacutees mettant en exergue les droits des personnes handica-peacutees notamment autour des questions relatives aux individus responsables de sexe feacuteminin et masculin raquo (Recommandations provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Consultations permanentes avec les personnes handicapeacutees sur la planification des programmes

laquo Il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne precirctent pas attention agrave nos opinions Nous aimerions rencontrer certaines filles dans un cafeacute ou un endroit uniquement pour filles avec et sans handicap Juste les filles sans adultes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo (Exposeacute du groupe des filles mdash Atelier drsquointervenants Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

bull Mise en exergue des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees

laquo Eacutelaborer un plan ou moyen de partage des expeacuteriences de reacuteussite de personnes handicapeacutees ayant reacuteussi dans des activiteacutes eacuteconomiques et professionnelles Se servir de ces succegraves comme moyen drsquoencourager drsquoautres groupes agrave inclure les personnes handicapeacutees dans ces types de programmes raquo (Recommandation provenant des hommes handicapeacutes mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Renforcement des activiteacutes de sensibilisation et de soutien par les pairs

laquo Effectuer plus de visites agrave domicile chez les femmes et filles handicapeacutees qui sont les plus isoleacutees Eacutelaborer un plan pour des visites reacuteguliegraveres et des contacts entre les eacutequipes [VBG] et leurs familles raquo (Recommandation provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Eacutethiopie)

bull Travail avec les familles

laquo Former un comiteacute drsquoindividus responsables pour donner des conseils sur lrsquoeacutelaboration des programmes Consacrer du temps pour enseigner des leccedilons sur comment ecirctre un meilleur deacutefenseur de la famille fournir des informations sur comment mieux utiliser des systegravemes et ecirctre moins deacutependants des agents de mobilisation communautaire raquo (Recommandation provenant drsquoindividus responsables mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Fourniture de soutien mateacuteriel et de strateacutegies de transport

laquo Recommander la fourniture de transport du fait de la difficile situation financiegravere (ou indemniteacutes de transport) raquo (Entretien avec un individu responsable de sexe feacuteminin mdash Irbid Jordanie)

Annexe 2 Recommandations issues des ateliers des intervenants

Page 14: « Je vois que cela est possibles33660.pcdn.co/wp-content/uploads/2020/04/Je-vois-que... · 2020-04-15 · 2 leur incapacité à laisser les personnes dont elles s’occupent. Pratiques

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Voir Annexe 1 Tableau B (p 40) pour un reacutesumeacute des interv-enants et beacuteneacuteficiaires engageacutes dans lrsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilote et Annexe 2 Reacutesumeacute des recom-mandations issues des ateliers des intervenants (p 41)

Analyse des risques et consentement

Les principes drsquointeacutegration de la protection eacutetaient utiliseacutes pour entreprendre une analyse des risques et pour planifier des strateacute-gies drsquoatteacutenuation approprieacutees dans chaque pays Lrsquointeacutegration de la protection est laquo le processus agrave travers lequel les principes de droits de lrsquohomme y compris la non-discrimination lrsquoaccegraves reacuteel la sucircreteacute et la digniteacute sont reconnus et reacutealiseacutes dans la concep-tion et la mise en œuvre des programmes raquo33 Le personnel WPE eacutetait preacutesent agrave chaque activiteacute pour fournir des informations sur les services disponibles et pour initier les orientations pour les personnes ayant besoin de soutien suppleacutementaire Les programmes et partenaires de WPE sont resteacutes en activiteacute dans tous les quatre pays tout au long et agrave la fin du projet facilitant ainsi lrsquoidentification et le suivi de tout reacutesultat neacutegatif inattendu issu des activiteacutes du projet

La participation agrave toutes les activiteacutes eacutetait volontaire et le consentement eacuteclaireacute eacutetait obtenu de personnes handicapeacutees drsquoindividus responsables et drsquoautres intervenants qui eacutetaient disposeacute agrave participer Les adultes (plus de 18 ans) ont donneacute un consentement global apregraves un briefing sur chaque activiteacute Pour les participants inteacuteresseacutes acircgeacutes de moins de 18 ans (par exemple les adolescentes) le consentement verbal eacutetait eacutegale-ment demandeacute agrave leur parent ou tuteur Il eacutetait demandeacute agrave certains adultes ayant des handicaps intellectuels drsquoinviter un individu responsable de confiance un membre de la famille ou ami de leur choix agrave participer avec eux au processus de consentement etou des activiteacutes reacuteelles Le consentement eacutecrit a eacuteteacute obtenu de tous les individus qui sont identifiables agrave travers des photos et des expeacuteriences personnelles dans ce rapport

Phase 1 Eacutevaluation initiale des programmes de VBG dans les pays pilotes

Plusieurs problegravemes-cleacutes ont eacuteteacute poseacutes au cours de lrsquoeacutevaluation initiale et doivent ecirctre pris en compte lors de la conception ou lrsquoadaptation des programmes sur la VBG afin drsquoinclure des personnes handicapeacutees et individus responsables Il srsquoagit entre autres des reacutesultats sur les types de VBG subies par les femmes et les filles handicapeacutees ainsi que les violences subies par les hommes et les garccedilons handicapeacutes les facteurs qui contribuent agrave cette violence et les barriegraveres auxquelles font face les personnes handicapeacutees dans lrsquoaccegraves aux programmes et services relatifs agrave la VBG dans les contextes humanitaires Les reacutesultats de cette section sont tireacutes de lrsquoanalyse des donneacutees en provenance de Jordanie du Burundi et drsquoEacutethiopie

Violence subie par les personnes handicapeacutees et les individus responsables

Les personnes handicapeacutees les individus responsables et leaders communautaires sur les sites du projet au Burundi en Eacutethiopie et en Jordanie ont rapporteacute que les personnes handi-capeacutees subissaient des VBG au sein de leurs communauteacutes en deacuteplacement et que les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin eacutetaient perccedilus comme les plus exposeacutees Les donneacutees en provenance drsquoEacutethiopie et du Burundi indiquaient qursquoenviron 6 pour cent des survivants rapportant des VBG agrave lrsquoIRC ont un handicap34 Le type de plus courant de VBG rapporteacute dans les discus-sions de groupe dans tous les pays eacutetait la violence sexuelle y compris le viol et les agressions sexuelles suivie de la violence eacutemotionnelle et lrsquoexploitation De la mecircme maniegravere les donneacutees de lrsquoIMSVBG en provenance drsquoEacutethiopie ou du Burundi indiquent que le type le plus courant de VBG pour lequel les personnes handicapeacutees recherchaient lrsquoassistance de lrsquoIRC (hommes et femmes confondus) eacutetait le viol (51 pour cent des survivants handicapeacutes qui se sont prononceacutes35) suivi des violences psychologiqueseacutemotionnelles (27 pour cent des survivant handicapeacutes qui se sont prononceacutes36) Parmi les survivants handicapeacutes rapportant tout type de VBG agrave lrsquoIRC les donneacutees de lrsquoIMSVBG indiquaient que lrsquoauteur preacutesumeacute le plus courant eacutetait un partenaire intime ou un ex-partenaire agrave 36 pour cent37 suivi des eacutetrangers agrave 27 pour cent38

VBG contre les femmes et les filles

Les donneacutees relatives agrave lrsquoIMSVBG collecteacutees au Burundi et

11

en Eacutethiopie indiquent que 83 pour cent des survivants handi-capeacutes ayant recours aux services de lrsquoIRC sont des femmes39

Violence sexuelle

Les violences sexuelles ont eacuteteacute signaleacutees dans tous les pays le viol eacutetant le plus souvent examineacute au Burundi pays dans lequel des femmes ont deacuteclareacute avoir eacuteteacute victimes drsquoabus sexuels sur une base reacuteguliegravere abus perpeacutetreacutes par de nombreux auteurs40 Dans les trois pays les participants au groupe de discussion sont drsquoavis que les femmes et les filles ayant un handicap intellectuel sont plus exposeacutees aux violences sexuelles suivies des personnes handicapeacutees physiques et mentales Les participants ont releveacute que le viol commis sur les femmes et filles handicapeacutees mentales et intellectuelles est souvent identifieacute par la famille ou le prestataire de services uniquement lorsque la victime tombe enceinte eacutegalement que de nombreuses survivantes au viol peuvent porter les enfants des auteurs de la violence sans jamais deacutevoiler cette violence

laquo Les femmes et les filles sont les plus vulneacuterables agrave la violence sexuelle mais dans de nombreux cas ne veulent pas en parler De nombreuses femmes ceacutelibataires ont des enfants chaque anneacutee mais ne reacutevegravelent jamais lrsquoidentiteacute du pegravere raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes camp de Bwagiriza Burundi)

Les abus sexuels perpeacutetreacutes par des eacutetrangers contre des adolescents handicapeacutes intellectuels ont eacuteteacute signaleacutes en Jordanie (filles et garccedilons) ce qui pousse certains individus responsables de jeunes personnes handicapeacutees agrave les enfermer agrave la maison afin de les proteacuteger contre de nouvelles violences

laquo Sa fille est tregraves active et aime sortir mecircme lorsqursquoil fait nuit Une nuit elle srsquoest rendue chez des voisins et agrave son retour elle semblait diffeacuterente Elle lui a demandeacute ce qui srsquoeacutetait passeacute et elle a expliqueacute que certains garccedilons lui avaient enleveacute ses sous-vecirctements raquo

(Teacutemoignage de la megravere drsquoune adolescente atteinte du syndrome de Down au cours drsquoune discussion de groupe dans le camp de reacutefugieacutes de Zaatari en Jordanie)

Le type le plus courant de violence sexuelle signaleacute dans les centres urbains en Jordanie eacutetait le harcegravelement et lrsquoexploitation sexuels commis par les hommes de la commu-nauteacute qui ciblaient les femmes des hommes handicapeacutes lorsqursquoelles se promenaient dans la communauteacute sans ecirctre accompagneacutees par un homme car il nrsquoeacutetait pas admis qursquoune

femme sorte seule

laquo Un jour alors que je rentrais de chez mon fregravere Un taxi srsquoest arrecircteacute et jrsquoai poseacute la question suivante savez-vous ougrave je peux obtenir un precirct drsquoargent Lrsquohomme a reacutepondu vient avec moi et nous nous occuperons de toi Jrsquoeacutetais apeureacutee agrave lrsquoideacutee qursquoil me transporte raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin agrave Mafraq Jordanie)

Violence infligeacutee par le partenaire intime

Il est de notorieacuteteacute publique que la violence infligeacutee par le partenaire intime (VPI) est le type le plus courant de VBG auquel les femmes font face et un taux plus eacuteleveacute a eacuteteacute releveacute chez les femmes handicapeacutees par rapport aux femmes non-handicapeacutees41 Les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin au Burundi et en Jordanie ont teacutemoigneacute ecirctre victimes de violence sexuelle physique et psychologique infligeacutee par leurs partenaires intimes

Les femmes handicapeacutees au Burundi ont deacuteclareacute que leurs partenaires ne les laquo valorisent raquo pas autant que les femmes non handicapeacutees et sont moins susceptibles de les consi-deacuterer comme des partenaires eacuteventuelles et convenables pour le mariage Les hommes handicapeacutes ont corroboreacute ce point de vue dans leurs groupes de discussion en indiquant une preacutefeacuterence pour une femme sans handicap Les femmes et les hommes ont deacuteclareacute que les femmes handicapeacutees sont constamment victimes de viol dans leurs relations

laquo Pour une femme handicapeacutee il est encore plus difficile de trouver le mariage Les hommes ne veulent pas lrsquoeacutepouser mais cherchent plutocirct agrave profiter drsquoelle (laquo se soulager raquo) et elle ne peut pas se deacutefendre Et lorsqursquoelle a perdu sa virginiteacute ils veulent encore moins lrsquoeacutepouser raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes Bujumbura Burundi)

Les femmes handicapeacutees marieacutees ont fait eacutetat de ce que leurs maris les empecircchaient de participer aux activiteacutes familiales pour eacuteviter la honte et lrsquoembarras Elles ont eacutegalement signaleacute que leurs eacutepoux ont souvent des relations extra-conjugales ce qui est non seulement une source drsquolaquo humiliation raquo mais elles avaient eacutegalement peur des eacuteventuelles conseacutequences pour la santeacute car elles se sentaient incapables de proposer des rapports sexuels proteacutegeacutes agrave leurs partenaires

laquo Vous ne pouvez pas lui refuser votre corps

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quand il revient vers vous pourtant il peut avoir contracteacute des maladies raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Exploitation sexuelle

Certaines femmes ont deacutecrit lrsquoexpeacuterience de lrsquoextrecircme pauvreteacute qui augmente leur risque drsquoexploitation sexuelle dans les futures relations etou activiteacutes sexuelles de survie Les femmes handicapeacutees ont deacuteclareacute ecirctre preacuteoccupeacutees par le risque eacutegalement couru par leurs enfants face agrave ce type de violence une femme du Bujumbura explique comment sa fille srsquoest depuis lors livreacutee agrave la prostitution pour soutenir la famille

laquo Une femme handicapeacutee sera abandonneacutee par son mari apregraves avoir donneacute naissance agrave un enfant Elles font lrsquoobjet de discrimination dans toute activiteacute mdash vous ne valez rien Lorsque les hommes leur proposent des rapports sexuelles elles acceptent parce qursquoelles ont besoin drsquoargent pour nourrir leurs enfants raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les survivantes handicapeacutees et les individus de sexe feacuteminin responsables des survivantes Bujumbura Burundi)

Les hommes et les femmes handicapeacutes installeacutes dans des camps ont deacuteclareacute qursquoils paient des gens en numeacuteraire ou en nature pour les aider dans leurs activiteacutes et tacircches quotidi-ennes notamment lrsquoapprovisionnement en eau et la distribu-tion de la nourriture agrave leurs foyers Au Burundi cette situation affecte davantage les femmes que les hommes handicapeacutes En outre les travailleurs communautaires et sociaux en Eacutethiopie ont deacutecrit comment certaines femmes handicapeacutees qui ont besoin drsquoassistance dans les activiteacutes quotidiennes peuvent ecirctre forceacutees de srsquoengager dans des relations drsquoexploitation avec des individus qui leur proposent de les aider

laquo Ils profitent de notre vulneacuterabiliteacute eacuteconomique Parfois pour des tacircches dont nous ne pouvons nous acquitter nous-mecircmes [alors] nous donnons de lrsquoargent ou de la farine Par exemple aller chercher du bois de chauffe transporter les provisions agrave la maison reacuteparer nos maisons faire la lessive et recueillir de lrsquoeau Les femmes non-handicapeacutees peuvent elles-mecircmes srsquoacquitter de ces tacircches raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees mdash Musasa Burundi)

La violence baseacutee sur le genre contre les hommes et les garccedilons

Les donneacutees relatives agrave lrsquoIMSVBG collecteacutees au Burundi et en Eacutethiopie indiquent qursquoil y a proportionnellement plus drsquohommes parmi les survivants handicapeacutes (17 pour cent de survivants handicapeacutes eacutetaient des hommes) par rapport aux survivants sans handicap (5 pour cent eacutetaient des hommes)42

Violence sexuelle

Les participants en Jordanie (milieux urbains et camps) et au Burundi (milieux urbains) ont eacutegalement mentionneacute la violence sexuelle y compris le viol perpeacutetreacute contre les hommes et les garccedilons handicapeacutes mais agrave une eacutechelle beaucoup moins importante que chez les femmes et les filles Les participants au groupe de discussion sont drsquoavis que les hommes et les garccedilons handicapeacutes intellectuels eacutetaient plus exposeacutes agrave la violence sexuelle Au Burundi certains participants pensent que ce groupe de personnes est peut ecirctre cibleacute par des auteurs qui croient aux mythes selon lesquels ils seront gueacuteris de maladie ou pourront nager dans lrsquoopulence en ayant des rapports sexuels avec des garccedilons

laquo Selon une croyance ancreacutee dans les mœurs ils pratiquent la sodomie pour gueacuterir des maladies comme le VIH ou pour devenir riche Crsquoest cette raison qui motive les hommes agrave violer les garccedilons Les garccedilons souffrant de troubles mentaux sont plus exposeacutes que les garccedilons non-handicapeacutes car ils croient tout ce qursquoon leur dit raquo

(Individu responsable drsquoun survivant de sexe masculin au Burundi)

Violence eacutemotionnelle et psychologique

Les hommes handicapeacutes ont signaleacute des violences eacutemotion-nelles et psychologiques perpeacutetreacutees par des membres de la famille et de la communauteacute agrave cause de leur position de laquo faible raquo laquo deacutependant raquo et parce qursquoils sont incapables de mener un train de vie en rapport avec les normes conventionnelles de la masculiniteacute Par exemple des participants agrave un groupe de discussion en Jordanie ont indiqueacute que les hommes handic-apeacutes sont appeleacutes laquo demi-homme raquo par drsquoautres hommes de la communauteacute Au Burundi et en Jordanie les hommes handic-apeacutes ont deacuteclareacute avoir eacuteteacute ridiculiseacutes parce qursquoils eacutetaient inca-pables en raison de leur handicap de travailler et de subvenir aux besoins de leur famille Lrsquoincapaciteacute drsquoobtenir un emploi reacutemuneacutereacute (un deacutefi agrave relever par les hommes et les femmes dans des environnements humanitaires et souvent exacerbeacute pour les personnes handicapeacutees) a pousseacute les membres de la famille et de la communauteacute agrave penser que ces hommes nrsquoont

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laquo pas de valeur raquo Les hommes handicapeacutes eacuteprouvaient un sentiment de honte et drsquohumiliation agrave la suite de ces attitudes manifesteacutees agrave leur eacutegard

laquo Ils ne jouent aucun autre rocircle Ils sont meacutepriseacutes srsquoils sont incapables de travailler Lorsque vous ecirctes handicapeacute dans une famille vous nrsquoecirctes pas consideacutereacute comme une personne dans cette famille raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes camp de reacutefugieacutes de Kinama Burundi)

Les participants au Burundi ont eacutegalement signaleacute que les hommes handicapeacutes sont confronteacutes agrave la violence eacutemotion-nelle parce qursquoils sont consideacutereacutes comme des partenaires inapproprieacutes pour le mariage et pour une relation par les membres de leur propre famille et les membres de la famille de leurs partenaires

laquo Par exemple si un homme est handicapeacute et souhaite eacutepouser une fille non handicapeacutee mdash la famille ne va pas lrsquoaccepter et le couple sera marginaliseacute raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin camp de reacutefugieacutes de Kinama Burundi)

Ce type de violence contre les hommes et les garccedilons est preacutejudiciable mais est diffeacuterent du continuum de violence auquel les femmes et les filles font face dans les contextes humanitaires de conflit Ce type nrsquoexiste pas dans un systegraveme structurel de violence et drsquooppression et nrsquoest pas perpeacutetreacute au mecircme niveau que la violence faite aux femmes et aux filles

Autres formes de violence perpeacutetreacutees contre les personnes handicapeacutees

Les personnes handicapeacutees peuvent faire face agrave drsquoautres formes de violence dans des environnements humanitaires notamment en raison de la discrimination fondeacutee sur leur handicap ce qui peut srsquoassocier et se combiner agrave la discrimination baseacutee sur le genre43 Par exemple en Jordanie la violence eacutemotionnelle et physique perpeacutetreacutee par les individus responsables contre les personnes handicapeacutees a eacuteteacute signaleacutee et mecircme observeacutee dans certains groupes de discussion entre les individus respon-sables de sexe feacuteminin et les jeunes adultes handicapeacutes La violence verbale observeacutee a eacuteteacute en grande partie sur la base des attentes lieacutees au comportement de la personne handicapeacutee etou son rocircle en tant qursquohomme ou femme

Le refus de rendre service a souvent eacuteteacute mentionneacute comme une forme de violence contre les personnes handicapeacutees dans tous les pays et contextes Bien que les observations indiquent que la plupart de ces exemples sont susceptibles de constituer une discrimination baseacutee sur lrsquohandicap un nombre incalculable de remarques indique lrsquoaccegraves agrave lrsquoeacuteducation pour les enfants handicapeacutes (garccedilons et filles) dans les trois pays Ceci a des implications importantes sur la preacutevention de la VBG et sur la reacuteduction des risques eacutetant donneacute que les eacutecoles offrent un espace seacutecuriseacute de premier plan aux enfants et aux adolescents deacuteplaceacutes et constituent souvent un forum pour les activiteacutes lieacutees agrave la lutte contre la VBG et aux compeacute-tences de base Lrsquoeacuteducation augmente eacutegalement les opportu-niteacutes eacuteconomiques et sociales en favorisant lrsquoautonomisation des femmes et des filles et des autres groupes agrave risque leur permettant ainsi de surmonter lrsquooppression et les ineacutegaliteacutes44

Les participants agrave des discussions de groupe en Eacutethiopie et au Burundi ont eacutegalement mentionneacute que les hommes et les garccedilons ayant un handicap intellectuel peuvent ecirctre particuliegravere-ment exposeacutes agrave lrsquolaquo exploitation au travail raquo car ils ont la capaciteacute physique de srsquoacquitter des tacircches mais disposent de piegravetres compeacutetences en matiegravere de neacutegociation Ils sont capables drsquoeffectuer un nombre incalculable de tacircches dans un meacutenage ou de travaux dans la communauteacute sans pour autant beacuteneacuteficier de la mecircme reacutemuneacuteration que les personnes sans handicap

laquo Exploitation au travail Par exemple les personnes handicapeacutees mdash sont chargeacutees de puiser de lrsquoeau etc pour leur individu responsable Les hommes handicapeacutes intellectuels sont chargeacutes des corveacutees raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Enfin les participants ont eacutegalement signaleacute des taux eacuteleveacutes de violences physique et eacutemotionnelle perpeacutetreacutees par des membres de la communauteacute contre les hommes et les garccedilons handicapeacutes intellectuels en Jordanie par rapport agrave drsquoautres environnements Ainsi les hommes et les garccedilons handicapeacutes peuvent ecirctre exposeacutes agrave diffeacuterentes formes de violence dans de nouvelles zones dans lesquelles peu de meacutecanismes de protection ont eacuteteacute mis en place pour surveiller et faire face agrave cette situation

laquo Les gens sortent pour nous chercher Les gens mrsquoappellent retardeacute ils me frappent et me traitent de tous les noms Certaines personnes nous traitent de fou Lrsquoautre jour jrsquoai eacuteteacute attaqueacute par un gars qui srsquoest enfui dans une voiture Vous devez nous aider et les empecirccher de nous battre

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Donnez-nous la possibiliteacute de porter plainte et de nous occuper de ces gens raquo

(Homme handicapeacute intellectuel camp de reacutefugieacutes de Zaatari en Jordanie)

Principaux facteurs qui rendent les personnes handicapeacutees plus vulneacuterables agrave la VBG

Il existe des preuves qui soutiennent le principe selon lequel la VBG exerceacutee contre les personnes handicapeacutees dans les envi-ronnements humanitaires est intentionnelle systeacutematique et se produit dans un contexte de pouvoir et de controcircle Les causes premiegraveres de la VBG perpeacutetreacutee contre les personnes handica-peacutees restent lrsquoineacutegaliteacute du rapport de force entre les hommes et les femmes dans la communauteacute et au sein de ces groupes Le risque de VBG est cependant exacerbeacute dans les environne-ments humanitaires lorsqursquoil est associeacute aux ineacutegaliteacutes et agrave lrsquooppression lieacutees agrave un handicap en particulier chez les femmes et les filles Les facteurs suivants ont eacuteteacute identifieacutes comme des eacuteleacutements qui augmentent la vulneacuterabiliteacute des femmes des filles des garccedilons et des hommes ayant des types de handicaps diffeacuterents face agrave la VBG dans les environnements humanitaires

Rocircles sexosociaux en mutation

Les femmes et les hommes handicapeacutes et individus respon-sables de sexe feacuteminin sont plus exposeacutees agrave la VBG dans les environnements humanitaires en raison de la mutation des rocircles sexosociaux qui peut survenir dans un meacutenage et les steacutereacuteotypes de genre qui lrsquoaccompagne Cette dynamique est particuliegraverement eacutevidente dans les meacutenages et les communauteacutes au sein desquelles les personnes ont acquis de nouveaux handicaps Si un homme acquiert un nouvel handicap (par exemple agrave la suite de conflits) il peut srsquoaveacuterer neacutecessaire pour les membres de la famille de sexe feacuteminin de trouver un emploi hors de la maison pour remplacer lrsquohomme dans son rocircle de soutien de la famille Dans la mesure ougrave ceci ne constitue pas un comportement exceptionnel au sein de la famille ou de la communauteacute au sens large ces femmes peuvent ecirctre exposeacutees agrave la violence surtout si leur travail les oblige agrave se deacuteplacer seules dans la communauteacute

laquo Le mari va en principe deacutependre de la femme Srsquoil a besoin de payer quelque chose la femme doit aller travailler Il devient une charge suppleacutementaire pour la femme Les eacutepouses des hommes handicapeacutes sont plus exposeacutees car les personnes vont profiter drsquoelles Elle peut devenir une femme de meacutenage pour une autre famille ou devra rentrer la nuit Parfois le regard de la

socieacuteteacute sur ces femmes va changer parce que personne ne sait pourquoi elles sortent et cela nrsquoest pas normal dans la communauteacute Elle peut ecirctre stigmatiseacutee par la communauteacute raquo

(Homme handicapeacute participant agrave une discussion de groupe camp de Zaatari en Jordanie)

Les participants au groupe de discussion ont eacutegalement reacuteveacuteleacute que lorsque les hommes ont un handicap leurs eacutepouses et leurs enfants peuvent ecirctre exposeacutes agrave un risque accru de violence les auteurs pensent que les hommes handicapeacutes sont incapables de jouer leur rocircle traditionnel de laquo protecteur raquo

laquo Leurs enfants sont victimes de discrimination agrave lrsquoeacutecole et parfois sont battus parce que les autres enfants pensent que le pegravere ne viendra pas agrave lrsquoeacutecole pour les deacutefendre Ils perdent leur honneur et leur digniteacute en tant que chef de famille parce qursquoils ne peuvent pas subvenir aux besoins de la famille raquo

(Discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes camp de Bwagirizia Burundi)

Bien que ce cas ne soit pas speacutecifique aux environnements humanitaires les steacutereacuteotypes lieacutes au genre peuvent augmenter le risque de VPI chez les femmes et les filles handicapeacutees si elles ne reacutepondent pas aux attentes de leurs partenaires masculins en tant qursquoeacutepouses et megraveres convenables ce qui peut exacerber les ineacutegaliteacutes du rapport de force entre les sexes dans ces relations ce qui augmente la vulneacuterabiliteacute agrave la VBG Les hommes handicapeacutes et sans handicap ne sont guegravere inciteacutes agrave jouer drsquoautres rocircles tels que prendre soin des enfants il srsquoagit drsquoune tacircche sous-eacutevalueacutee dans la socieacuteteacute qui reacuteduit davantage leur statut parmi les hommes Lrsquointeraction complexe des normes socieacutetales et lrsquoespoir placeacutes sur les femmes et les hommes combineacutes agrave lrsquoeacutechec apparent des femmes handica-peacutees agrave remplir leurs rocircles dans un meacutenage les exposent agrave un risque eacuteleveacute de violence physique de la part de leurs partenaires masculins

laquo Les femmes handicapeacutees sont meacutepriseacutees parce qursquoelles ne peuvent pas travailler comme les personnes sans handicap mdash srsquoapprovisionner en eau et faire des repas Les eacutepoux doivent le faire et drsquoautres hommes les taquinent en disant laquo Pourquoi avez-vous eacutepouseacute cette handicapeacutee raquo ce qui peut causer la violence dans la famille entre mari et femme Quand le mari revient ivre agrave la maison il peut vous parler meacutechamment et commencer agrave vous battre mdash vous ne pouvez pas

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vous deacutefendre et il le sait raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

Stress familial

Le stress extrecircme veacutecu par les familles en peacuteriode de conflit et de deacuteplacement peut creacuteer des environnements ougrave la violence est plus susceptible drsquoecirctre perpeacutetreacutee exposant les personnes handicapeacutees qui deacutependent des individus respon-sables de la famille agrave un risque plus eacuteleveacute Par exemple les femmes et les filles handicapeacutees peuvent compter sur les membres de la famille pour les aider pour leurs soins quotidiens Cette deacutependance peut contribuer au stress et agrave lrsquoanxieacuteteacute au sein des membres de la famille ce qui conduit au ressentiment teacutemoigneacute envers les personnes handicapeacutees sous forme de violence eacutemotionnelle physique ou sous drsquoautres formes de violence

Impression quant aux aptitudes des personnes handicapeacutees

Le point de vue des membres de la communauteacute et les ideacutees erroneacutees sur les personnes handicapeacutees peuvent contribuer agrave leur vulneacuterabiliteacute face agrave la VBG Par exemple les auteurs de violence peuvent ecirctre plus susceptibles agrave prendre les personnes handicapeacutees pour cible srsquoils les considegraverent comme moins agrave mecircme de se deacutefendre par rapport aux personnes non handicapeacutees En fait certains eacutepisodes relateacutes par des femmes handicapeacutees dans les milieux urbains au Burundi deacutemontrent que les auteurs ciblent les personnes handicapeacutees physiques et au moment ougrave ils sont incapables de se deacutefendre ou mecircme drsquoidentifier lrsquoauteur

laquo Ma maladie survient parfois[ mdash Jrsquoai des laquo crises raquo mdash et les personnes profitent de moi pendant ces crises Crsquoest agrave ces moments que les hommes viennent me violer mdash je ne connais pas les pegraveres de mes enfants raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Lrsquoon suppose souvent que les personnes handicapeacutees mentales sont incapables drsquoapprendre les mecircmes concepts

ou de participer aux mecircmes activiteacutes que les autres et donc sont exclues des opportuniteacutes offertes pour en apprendre davantage sur la violence le sexe et les relations saines et deacutevelopper de nouvelles compeacutetences et renforcer les reacuteseaux des pairs De ce fait elles sont manipuleacutees et constituent plus facilement une cible pour les auteurs de viol drsquoabus et drsquoexploitation ou alors elles ont une aptitude limiteacutee dans la neacutegociation des rapports de force dans les relations intimes

Enfin les survivants handicapeacutes de la VBG peuvent ecirctre consi-deacutereacutes comme des informateurs peu fiables au sujet de leurs propres vies et expeacuteriences et donc leur parole ne peut ecirctre prise pour argent comptant lorsqursquoils signalent une violence Par conseacutequent les auteurs sont encore plus susceptibles de preacutevoir lrsquoimpuniteacute de leurs actions ce qui peut rendre les personnes handicapeacutees encore plus vulneacuterables agrave la violence

laquo Les personnes handicapeacutees mentales ou intellectuelles sont eacutegalement sujettes [agrave la VBG] Mecircme lorsqursquoelles sont victimes de violence sexuelle les gens pensent qursquoelles sont folles et ne les croient pas raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin camp de Zaatari Jordanie)

Discussions de groupe avec les adolescentes handicapeacutees mdash Burundicopy Elizabeth SherwoodWRC

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Perte du soutien de la communauteacute et des meacutecanismes de protection

La seacuteparation des familles et des voisins et lrsquoaffaiblissement ou lrsquoeacuteclatement des structures de soutien communautaire et des meacutecanismes traditionnels de protection ont eacuteteacute mis en eacutevidence chez les participants au projet eacutetant donneacute lrsquoaugmentation du risque de violence parmi les personnes handicapeacutees Ceci est particuliegraverement pertinent dans de nouvelles zones de deacuteplacement comme la Jordanie ougrave les individus et les familles nrsquoont pas encore eacutetabli des relations de confiance avec les autres habitants de la communauteacute ou renforceacute agrave nouveau leurs systegravemes de soutien Les partici-pants dans cet environnement ont expliqueacute les niveaux eacuteleveacutes de violence rencontreacutes dans la communauteacute et ont exprimeacute la preacuteoccupation selon laquelle les personnes handicapeacutees seraient viseacutees hors de la maison Cela a parfois conduit agrave des strateacutegies drsquoadaptation neacutegatives comme enfermer les personnes handicapeacutees intellectuelles dans leurs maisons De mecircme dans les milieux urbains au Burundi les parents ont signaleacute des cas isoleacutes survenus lorsqursquoils se sont fiers aux voisins et membres de la communauteacute auxquels ils eacutetaient peu habitueacutes pour les aider dans leur tacircche drsquoindividu responsable et ont deacutecouvert plus tard la perpeacutetration de lrsquoabus

laquo En Syrie tout le monde se connaissait et on prenait soin les uns des autres Ici nous sommes entoureacutes des gens venant drsquoautres villes Si quelque chose arrive agrave mon voisin cela mrsquoimporte peu raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin camp de Zaatari Jordanie)

Isolement social

Un manque de contact avec les reacuteseaux communautaires les amis et les prestataires de services augmente eacutegalement la vulneacuterabiliteacute face agrave la violence exerceacutee sur les personnes handi-capeacutees Les femmes handicapeacutees physiques isoleacutees dans leurs maisons en raison des obstacles physiques et environnemen-taux trouvent qursquoil est difficile de se deacuteplacer agrave lrsquoexteacuterieur de leur maison et de rencontrer drsquoautres personnes Les adoles-centes handicapeacutees sont exclues des reacuteseaux des pairs et de lrsquoeacuteducation ainsi que des activiteacutes lieacutees aux programmes baseacutes sur les atouts dont la promotion de la protection contre la VBG a eacuteteacute deacutemontreacutee Certaines personnes handicapeacutees en particu-lier celles ayant des handicaps intellectuel et mental peuvent ecirctre cacheacutees par les membres de la famille laquo au point ougrave les

voisins ignorent jusqursquoagrave leur existence raquo Un manque de soutien de la communauteacute et de relation peut ecirctre agrave lrsquoorigine du manque drsquoinformation et de compeacutetences dont elles ont besoin ou alors ces personnes ont des gens en qui elles se confient lorsqursquoelles sont victimes de violence

laquo Quand nous sommes handicapeacutes mecircme nos amis nous eacutevitent Nous sommes abandonneacutes comme si nous avions perdu toute valeur Seule ma famille me soutient mdash tous mes amis se sont eacuteloigneacutes de moi raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Lrsquoisolement augmente aussi la vulneacuterabiliteacute des individus responsables de sexe feacuteminin qui sont incapables de quitter leurs maisons de geacuteneacuterer des revenus ou drsquoassister agrave des eacuteveacutenements et activiteacutes communautaires avec drsquoautres femmes Dans la plupart des cas ces personnes sont les eacutepouses et les megraveres drsquoenfants et drsquoadultes avec un handicap plus grave Toutefois dans certains cas elles peuvent eacutegale-ment se faire aider par les adolescentes qui joueront le rocircle drsquoindividu responsable secondaire reacuteduisant ainsi les chances de ces derniegraveres agrave acceacuteder agrave lrsquoeacuteducation et agrave drsquoautres services dans la communauteacute

Pauvreteacute et manque de revenu

La pauvreteacute a eacuteteacute preacutesenteacutee comme un facteur de vulneacuterabiliteacute en particulier pour les femmes handicapeacutees dans les meacutenages dirigeacutes par des femmes Lrsquoextrecircme pauvreteacute et le manque de ressources pour reacutepondre agrave leurs besoins les plus eacuteleacutemen-taires augmentent le risque pour les femmes et les filles handi-capeacutees et les membres de la famille de sexe feacuteminin drsquoecirctre maltraiteacutees et exploiteacutees ou ont recours aux activiteacutes sexuelles de survie et agrave la prostitution

laquo Certains de mes enfants sont en acircge drsquoaller agrave lrsquoeacutecole mais je nrsquoen ai pas les moyens Je dois demander aux hommes drsquoacheter mecircme du sucre pour le theacute et pour cette raison ils peuvent faire de moi ce qursquoils veulent Mes enfants ne peuvent mecircme pas avoir de livres pour lrsquoeacutecole raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Obstacles lieacutes agrave lrsquoenvironnement

Les obstacles lieacutes agrave lrsquoenvironnement y compris le transport insuffisant dans tous les contextes srsquoajoutent agrave lrsquoisolement mais signifient eacutegalement que les personnes handicapeacutees doivent pouvoir compter sur drsquoautres membres de la commu-

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nauteacute pour acceacuteder agrave des services et agrave lrsquoassistance y compris la distribution de vivres et drsquoarticles non alimentaires Cela accroicirct leur vulneacuterabiliteacute agrave lrsquoexploitation et aux abus et limite leur accegraves aux services de reacuteponse en matiegravere de VBG de maniegravere confidentielle

Obstacles agrave lrsquoaccegraves aux services et aux programmes relatifs agrave la VBG

Les donneacutees relatives au Burundi et agrave lrsquoEacutethiopie montrent qursquoenviron 32 des survivantes handicapeacutees qui ont signaleacute des cas de violence agrave lrsquoIRC lrsquoont fait dans les trois jours suivant lrsquoincident comparativement agrave 44 pour les survivantes sans handicap45 Quarante et un pour cent des survivantes handi-capeacutees ont attendu plus drsquoun mois pour signaler les cas de violence46 Drsquoautres mesures doivent ecirctre prises pour eacuteliminer les obstacles et faciliter lrsquoaccegraves aux services et programmes relatifs agrave la VBG pour toutes les survivantes y compris et surtout pour les personnes handicapeacutees

Les obstacles agrave lrsquoaccegraves aux programmes et activiteacutes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire et identifieacutes par les personnes handicapeacutees et les individus responsables comprennent les barriegraveres psychologiques physiques communicationnelles et autres Les barriegraveres psychologiques constituaient les obstacles les plus freacutequemment citeacutes pour les survivantes agrave la VBG souffrant de handicap alors que les barriegraveres physiques ont eacuteteacute plus freacutequemment mention-neacutees dans le cadre des activiteacutes de preacutevention notamment la sensibilisation communautaire la geacuteneacuteration de revenus et les activiteacutes meneacutees aux centres de promotion de la femme

Les barriegraveres psychologiques

La discrimination et la stigmatisation par les membres de la famille les prestataires de services et la communauteacute dans son ensemble ont eacuteteacute les obstacles agrave lrsquoaccegraves aux services les plus freacutequemment citeacutes par les survivantes handicapeacutees Les participants ont signaleacute qursquoune stigmatisation suppleacutementaire rendait les personnes handicapeacutees reacuteticentes agrave lrsquoideacutee de deacutenoncer les cas de violence sexuelle mecircme aux prestataires de services qui supposent souvent qursquoelles ne courent aucun risque en raison de leur handicap

laquo Les membres de la famille les conduisent aux prestataires de services mais ceux-ci ne les traitent pas correctement mdash ils peuvent dire des choses du genre laquo Tu es handicapeacutee Comment as-tu pu ecirctre violeacutee et tomber enceinte raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les

travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux - camp de reacutefugieacutes de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Lrsquoon suppose souvent que les personnes ayant des deacutefi-ciences intellectuelles ou mentales ne comprennent pas ce qui leur est arriveacute Les participantes ont indiqueacute que les gens peuvent ne pas eacutecouter ou croire les personnes handicapeacutees en particulier quand les survivantes preacutesentent une deacuteficience mentale ou intellectuelle cette attitude reacuteduit agrave son tour leur accegraves aux services De nombreuses personnes handi-capeacutees mentales ou intellectuelles sont eacutegalement exclues des activiteacutes de sensibilisation sur la VBG car les parents les dirigeants communautaires et drsquoautres personnes suppo-sent qursquoelles ne courent pas de risques ou sont incapables drsquoapprendre de nouvelles choses Ces barriegraveres suppleacutemen-taires les empecircchent drsquoecirctre en seacutecuriteacute au sein des commu-nauteacutes drsquoidentifier correctement les cas de violence etou de demander de lrsquoaide aupregraves des personnes de confiance en cas de violence

Certaines survivantes handicapeacutees peuvent avoir besoin de soutien pour acceacuteder aux services mais craindront de signaler cette violence aux membres de la famille qui pour-raient deacutejagrave avoir des ideacutees neacutegatives sur le handicap Ainsi de nombreuses survivantes choisissent de ne pas signaler ces cas de violence ou de ne pas acceacuteder aux services si cela risque drsquoaccentuer leur marginalisation au sein de la famille et de la communauteacute Agrave Bujumbura certaines femmes handica-peacutees avaient si souvent subi la violence qursquoelles preacutefeacuteraient ne pas en parler mecircme agrave des membres de la famille pourvoyeurs drsquoappui

laquo Les familles ont tendance agrave la rejeter et agrave la deacutetester [une survivante] mdash elles ne la considegraverent pas vraiment comme une personne Elle vit avec un handicap et cette violence sexuelle va maintenant reacuteduire davantage sa valeur Elles vont la rejeter et penser qursquoelle est la cause de son propre malheur raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

La discrimination et les preacutejugeacutes posent eacutegalement des obsta-cles importants agrave la participation des personnes handicapeacutees dans les activiteacutes de preacutevention de la VBG et programmes connexes En Eacutethiopie les travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux ont indiqueacute que drsquoautres membres de la communauteacute ridiculisent les personnes souffrant de handicaps mentaux etou intellectuels lorsqursquoelles essaient de participer

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agrave des activiteacutes communautaires En raison de cette stigmatisa-tion les parents empecircchent parfois le personnel de parler agrave ces personnes lors des visites agrave domicile et de partager avec elles des informations sur les services disponibles

laquo Une personne handicapeacutee avait lrsquohabitude de prendre part agrave une discussion cafeacute mais la communauteacute lrsquoa rejeteacutee et elle a finalement cesseacute de venir Elle souffre drsquoun trouble mental et ne sait parfois pas de quoi elle parle Les participantes lrsquoont donc neacutegligeacutee raquo

(Travailleur communautaire - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les groupes de leadership communautaire y compris les associations de reacutefugieacutes et de femmes ont rarement des repreacutesentantes handicapeacutees les associations de personnes handicapeacutees le cas eacutecheacuteant sont souvent domineacutees par les hommes et peuvent activement exclure les handicapeacutees mentales et intellectuelles Ces organisations jouent souvent un rocircle central dans la communication de lrsquoinformation dans la communauteacute et peuvent mecircme deacutesigner des repreacutesent-ants pour participer agrave des formations et drsquoautres activiteacutes Par conseacutequent les personnes handicapeacutees mais plus particu-liegraverement les femmes et les filles handicapeacutees peuvent ecirctre moins susceptibles drsquoecirctre incluses dans ces activiteacutes

laquo Les personnes handicapeacutees ne sont geacuteneacuteralement pas consideacutereacutees La communauteacute ne trouve parfois pas qursquoelles peuvent prendre part agrave des formations et autres activiteacutes raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les dirigeants communautaires - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les barriegraveres physiques

Les barriegraveres physiques empecircchent les personnes handica-peacutees drsquoacceacuteder aux services et activiteacutes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire Les femmes handicapeacutees qui vivent dans les centres urbains et dans le camp de reacutefugieacutes du complexe tentaculaire de Zaatari en Jordanie ont indiqueacute que lrsquoabsence ou le coucirct eacuteleveacute des moyens de transport eacutetait un obstacle agrave lrsquoaccegraves aux centres de services sur la VBG ainsi qursquoagrave leur participation aux activiteacutes de sensibilisation et autres activiteacutes de preacutevention

laquo Les moyens de transport sont inexistants Par conseacutequent mecircme si vous savez ougrave se trouvent les services vous ne pouvez pas toujours y

arriver raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin mdash Bujumbura Burundi)

Dans tous les pays les individus responsables de sexe feacuteminin nrsquoont pas pu prendre part aux activiteacutes de sensibilisa-tion communautaire etou de promotion de la femme parce qursquoelles doivent rester agrave la maison et prendre soin de leur famille Elles participent moins freacutequemment aux reacuteunions communautaires et aux activiteacutes sociales et ne sont donc pas impliqueacutees dans les campagnes la SASA (une approche globale de preacutevention de la violence contre les femmes et les filles deacuteveloppeacutee par Raising Voices (wwwraisingvoicesorg)) et drsquoautres formes de sensibilisation

Les barriegraveres communicationnelles

Les barriegraveres communicationnelles ont eacuteteacute plus freacutequem-

laquo Je porte ma fille sur mon dos partout ougrave je vais Elle grandit mais elle reste encore une partie de moi raquo

(Individu responsable drsquoune fille handicapeacutee - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

copy Elizabeth SherwoodWRC

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ment mentionneacutees dans le cadre des activiteacutes de preacutevention communautaires Les personnes sourdes ont eacuteteacute deacutesigneacutees comme eacutetant les plus toucheacutees par ce type de barriegravere dans la mesure ougrave des interpregravetes en langue des signes sont rarement disponibles dans les camps de reacutefugieacutes et que de nombreuses personnes utilisent un langage des signes non conventionnel Certains agents de mobilisation commu-nautaire et le personnel travaillant sur la VBG ont tenteacute de communiquer avec les personnes sourdes au moyen drsquooutils SASA et des gestes simples mais cette proceacutedure nrsquoest pas toujours exeacutecuteacutee par lrsquoensemble du personnel Les profes-sionnels de la VBG ont eacutegalement eu du mal agrave communiquer efficacement avec les personnes souffrant de handicaps intellectuels et mentaux parce qursquoelles ne sont pas souvent inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes sur la VBG etou parce que les informations ne sont pas transmises dans des formats qursquoils peuvent comprendre Les participantes ont noteacute que les mateacuteriels de sensibilisation et drsquoeacuteducation repreacutesentaient rarement les personnes handicapeacutees et que les personnes handicapeacutees ne sont pas inteacutegreacutees dans les eacutequipes de sensibilisation et de mobilisation communautaire Une varieacuteteacute drsquoapproches de communication - notamment les messages simples les images les mises en scegravene et les jeux de rocircles qui incluent les personnes handicapeacutees - seraient plus efficaces pour impliquer les personnes handicapeacutees tout en sensibil-isant davantage la communauteacute des personnes handicapeacutees dans son ensemble

laquo En regardant lrsquoimage drsquoune personne handicapeacutee nous nous sentirons plus impliqueacutes avec les personnes normales Cela pousse eacutegalement les gens agrave comprendre que les personnes handicapeacutees doivent ecirctre impliqueacutees dans tout raquo

(Participante aux discussions de groupe avec des femmes handicapeacutees - camp de Bwagirizia Burundi)

Autres barriegraveres

Le manque de confidentialiteacute et la stigmatisation par les membres de la communauteacute qui en reacutesulte ont eacuteteacute souleveacutes comme eacutetant des problegravemes importants dans les contextes urbains et sur les camps au Burundi et en Eacutethiopie Les participantes ont signaleacute qursquoil est plus difficile de preacuteserver la confidentialiteacute quand une survivante est handicapeacutee car drsquoautres personnes lui sont peut-ecirctre venues en aide lors de lrsquoincident et que les nouvelles se reacutepandent souvent rapide-ment dans toute la communauteacute Elles peuvent avoir besoin de parler aux autres afin drsquoacceacuteder agrave des services et le personnel

du programme relatif agrave la VBG a eacutegalement mentionneacute le besoin drsquoimpliquer un plus large eacuteventail drsquoacteurs dans les processus de gestion de cas Par conseacutequent les survivantes handicapeacutees sont moins susceptibles drsquoacceacuteder aux services et agrave lrsquoassistance apregraves de tels incidents de violence en raison de problegravemes de confidentialiteacute et de la peur drsquoune stigmatisa-tion suppleacutementaire

laquo La communauteacute saura si une femme handicapeacutee a eacuteteacute violeacutee Il nrsquoy a pas de secrets dans le camp Les gens ont tendance agrave plus divulguer les informations lorsqursquoil srsquoagit de femmes handicapeacutees Elles doivent crier agrave lrsquoaide et tout le monde deacutecouvre ainsi ce qui leur est arriveacute raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

Les femmes et les filles handicapeacutees agrave Bujumbura au Burundi ont eacutegalement indiqueacute qursquoelles ne peuvent pas ecirctre reccedilues immeacutediatement lorsqursquoelles se preacutesentent aux services de santeacute apregraves un incident de violence sexuelle et il peut leur ecirctre demandeacute de revenir agrave un autre moment pour recevoir des services ou le service peut leur ecirctre refuseacute apregraves une longue proceacutedure administrative lieacutee agrave leur statut de reacutefugieacutees Les survivantes handicapeacutees peuvent rencontrer de plus grands problegravemes dans la mesure ougrave il peut ecirctre plus difficile pour elles de retourner agrave lrsquoeacutetablissement car elles peuvent avoir moins de ressources financiegraveres pour payer le transport et doivent compter sur lrsquoaide des autres pour se deacuteplacer

laquo Ils peuvent vous donner autre rendez-vous mdash et vous demander de revenir demain - mais cela pose problegraveme apregraves un viol parce que vous avez besoin de meacutedicaments Elle a passeacute toute la journeacutee et la nuit agrave lrsquohocircpital sans recevoir aucun service et le lendemain elle est alleacutee pour son test de deacutepistage du VIH raquo

(Groupe de discussion avec des femmes handicapeacutees mdash Bujumbura Burundi)

Dans lrsquoenvironnement humanitaire et autre les programmes relatifs agrave la VBG sont largement axeacutes sur les femmes et les filles car elles sont les plus exposeacutees agrave la violence baseacutee sur le genre Cependant les hommes et les garccedilons courent eacutegale-ment un risque de violence sexuelle en particulier en peacuteriode de conflit et de deacuteplacement Les professionnels de la VBG apportent un soutien aux survivants de sexe masculin avec et sans handicap mais ce fait nrsquoest pas toujours connu Dans le cadre de ce projet par exemple certains hommes handicapeacutes

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ne savaient pas ougrave obtenir un soutien en termes de gestion de cas srsquoils ont eacuteteacute victimes de violence sexuelle

laquo Elle [une survivante handicapeacutee] doit se rendre agrave lrsquoIRC pour obtenir de lrsquoaide Mais ougrave doivent se rendre les hommes handicapeacutes srsquoils sont violeacutes raquo

(Man with disabilities mdash Musasa refugee camp Burundi)

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Sur la base de lrsquoeacutevaluation et des recommandations de la Phase 1 faites par les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables les activiteacutes suivantes ont eacuteteacute conccedilues et testeacutees dans chacun des contextes du projet

Reacutesumeacute des actions pilotes mises en œuvre par les programmes WPE de lrsquoIRC

Pays Activiteacutes

Eacutethiopie Organisation de laquo discussions cafeacute raquo avec les femmes dans les foyers de personnes handicapeacutees afin que leurs individus responsables puissent acceacuteder agrave des informations sur la VBG et pour renforcer les reacuteseaux de pairs feacute-minins

Adaptation du mateacuteriel de mobilisation communautaire sur la preacutevention de la VBG (SASA) de maniegravere agrave deacutepeindre les personnes handicapeacutees comme faisant partie de la communauteacute dans son ensemble

Organisation de visites agrave domicile cibleacutees pour diffuser des informations sur la preacutevention de la VBG et donner des reacuteponses aux personnes handicapeacutees qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Organisation de sessions de formation sur la VBG et le handicap agrave lrsquointention des agents de mobilisation communautaire et des travailleurs sociaux

Modifications apporteacutees pour ameacuteliorer lrsquoaccessibiliteacute physique des bacirctiments communau-taires et des latrines dans le camp

Burundi Ciblage des Associations Villageoises drsquoEacutepargne et de Creacutedit pour les personnes handicapeacutees et

leurs individus responsables

Organisation drsquoactiviteacutes reacutecreacuteatives et professionnelles pour les personnes handicapeacutees et les individus responsables

Sensibilisation de la communauteacute sur les droits et lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees

Prioriteacute accordeacutee aux visites agrave domicile pour assurer une gestion plus complegravete des cas de VBG pour les personnes handicapeacutees agrave risque

Recrutement de femmes handicapeacutees comme agent de mobilisation communautaire pour les activiteacutes relatives agrave la VBG

Jordanie Inclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG interorganisations et dans la forma-tion sur la gestion des cas relatifs agrave la protection de lrsquoenfance

Animation drsquoun atelier drsquoune journeacutee sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de violence sexuelle et sexiste du sous-groupe interorganisations sur la violence sexuelle et sexiste

Pris en charge de lrsquoinclusion du handicap dans les messages et le mateacuteriel drsquoune campagne en cours sur la preacutevention de la violence et dans le mateacuteriel relatif aux services de lrsquoIRC

Organisation de discussions de groupe avec les individus responsables de sexe feacuteminin souffrant de handicap

La campagne laquo Amani raquo en Jordanie a fourni des messages cleacutes aux communauteacutes aux enfants et aux parents sur le moyen de mieux proteacuteger les enfants et les adultes contre les atteintes et divers types de violence notamment la violence sexuelle et sexiste httpdataunhcrorgsyrian-refugeesdownloadphpid=5558

Phase 2 Activiteacutes visant agrave ameacuteliorer lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG dans les pays pilotes

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Reacutesumeacute des actions pilotes mises en œuvre par les programmes WPE de lrsquoIRC

Caucase du Nord

Feacutedeacuteration de Russie

Organisation drsquoune formation et drsquoateliers de planification drsquoaction sur le handicap et la violence baseacutee sur le genre pour les ONG feacuteminines y compris sur lrsquoimplication des jeunes filles handica-peacutees et le soutien de leurs parents et in-dividus responsables

Organisation drsquoune formation et drsquoun atelier de planification drsquoaction avec les femmes de la All-Russia So-ciety of Disabled People sur lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes visant les femmes et les filles

Conception drsquoun manuel pour les individus responsables drsquoenfants handicapeacutes qui fournit des informations sur les services et lrsquoassistance aux personnes handicapeacutees

Organisation drsquoun concert de sensibilisation communautaire au cours de laquelle les jeunes filles sourdes sont monteacutees en scegravene avec une chanteuse tcheacutetchegravene

Organisation drsquoeacuteveacutenements sociaux pour les filles avec et sans handicap pour renforcer les reacuteseaux de pairs

Discussion cafeacute Camp de reacutefugieacutes de MyrsquoAni Ethiopiecopy IRC Ethiopie

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Phase 3 Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Le processus drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays a permis drsquoidentifier 1) les changements des connaissances des attitudes et des pratiques des professionnels de la VBG agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du handicap et 2) des pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Renforcement des capaciteacutes des professionnels de la VBG sur lrsquoinclusion du handicap

Les professionnels de la VBG des quatre pays ont eacuteteacute consulteacutes lors de lrsquoeacutevaluation participative pour identifier les changements apporteacutes agrave leurs connaissances leurs attitudes et leurs pratiques au sujet de lrsquoinclusion du handicap dans leurs programmes et activiteacutes au cours du projet Cette activiteacute a eacutegalement permis drsquoidentifier de nouvelles activiteacutes outils et ressources qui auraient agrave leur avis faciliteacute ces changements

Changements apporteacutes aux connaissances attitudes et pratiques

Bien que les connaissances les attitudes et les pratiques se recoupent et se complegravetent mutuellement les professionnels de la VBG ont plus freacutequemment rapporteacutes des changements dans leurs attitudes envers les personnes handicapeacutees au cours du projet Les professionnels ont signaleacute une accen-tuation de la reconnaissance de leur responsabiliteacute agrave atteindre tous les membres de la communauteacute et donc agrave adapter leurs programmes de maniegravere agrave les rendre accessibles et efficaces pour tous ce qui renforce la mise en œuvre drsquoune approche de programmation plus axeacutee sur les droits De nombreux professionnels ont avoueacute qursquoavant le projet ils supposaient que les personnes handicapeacutees nrsquoeacutetaient pas capables de participer agrave des activiteacutes relatives agrave la VBG en raison de leur handicap Apregraves le projet la plupart a deacuteclareacute reconnaicirctre que les personnes handicapeacutees ont des compeacutetences et des capaciteacutes neacutecessaires pour participer beacuteneacuteficier et faire de preacutecieuses contributions aux programmes Les professionnels ont eacutegalement deacuteclareacute qursquoils se consideacuteraient drsquoabord comme eacutetant mal eacutequipeacutes ou pas qualifieacutes pour fournir des services relatifs agrave la VBG aux personnes handicapeacutees et pensaient que leurs compeacutetences et leur formation ne suffiraient pas pour reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees Ils se sont souvent focaliseacutes sur la deacuteficience de la personne ou sur son eacutetat de santeacute (aussi connu sous le nom drsquoapproche

meacutedicale du handicap) et nrsquoont pas appliqueacute leurs compeacute-tences en matiegravere de protection et drsquoautonomisation pendant le processus de gestion de cas Apregraves le projet ces profes-sionnels ont deacuteclareacute qursquoils eacutetaient plus agrave lrsquoaise confiants et precircts agrave travailler avec les personnes handicapeacutees et qursquoils sont passeacutes drsquoune approche meacutedicale agrave une approche plus familiegravere et plus axeacutee sur le survivant

laquo Au deacutebut je pensais que je ne pouvais pas ecirctre utile agrave certaines personnes handicapeacutees parce que je nrsquoeacutetais pas meacutedecin que je ne pouvais pas ameacuteliorer leur condition que je ne pouvais pas les gueacuterir Mais alors lorsque jrsquoai pris du temps pour commencer agrave eacutecouter davantage jrsquoai compris qursquoelles ne demandaient pas ce type drsquoaide elles voulaient parler avaient besoin de soutien et aspiraient agrave plus de seacutecuriteacute Jrsquoai reacutealiseacute que je savais deacutejagrave comment venir en aide agrave ces personnes Avant je supposais que je ne pouvais pas et que discuter avec moi ne changerait rien agrave leur situation Jrsquoaurais ducirc eacutecouter un peu plus avant et crsquoest le cas maintenant Je prends drsquoabord le temps drsquoeacutecouter avant drsquoessayer de faire des plans et drsquoarranger les choses raquo

(Agent de mobilisation communautaire de lrsquoIRC - camp de Muyinga Burundi)

Certains professionnels ont eacutegalement signaleacute un changement drsquoattitude envers les individus responsables en particulier les megraveres drsquoenfants handicapeacutes qui ont leurs propres besoins mais qui font souvent passer les deacutesirs des autres notamment ceux des membres de leur famille souffrant de handicap avant leur propre bien-ecirctre psychosocial Les professionnels ont rapporteacute une plus grande reconnaissance des besoins de ce groupe et le rocircle essentiel qursquoils jouent dans la protection et lrsquoautonomisation des personnes handicapeacutees

laquo Ces personnes ont le droit de recevoir tous les services proposeacutes aux autres et il est de notre devoir drsquointeacutegrer [ces personnes] Il sera difficile pour elles de rester agrave la maison toutes seules Cela est eacutegalement important pour leurs familles et elles peuvent venir avec leurs filles Cette mesure est importante pour les megraveres drsquoenfants handicapeacutes car elles ont eacutegalement besoin drsquoun soutien psychologique raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Les professionnels de la VBG ont rapporteacute quatre principaux changements dans leurs pratiques agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du

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handicap au cours du projet Ces pratiques ont eacuteteacute eacutetroitement lieacutees au processus reacuteflectif du projet et aux activiteacutes pilotes mises en œuvre au cours de la Phase 2 du projet notamment

bull la tenue des consultations plus reacuteguliegraveres avec les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables afin de srsquoassurer que leurs besoins et leurs ideacutees sont pris en compte dans les deacutecisions lieacutees aux programmes et aux activiteacutes

bull la fourniture drsquoun soutien plus global et holistique aux survi-vantes handicapeacutees avec un accent sur les meacutethodes de communication efficaces et lrsquoeacutetablissement de la confiance

bull le deacuteveloppement drsquoactiviteacutes autour des points forts des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees

bull une implication plus active des membres de la famille et des voisins des personnes handicapeacutees dans la planification de la seacutecuriteacute

bull la surveillance du nombre de femmes de filles de garccedilons et drsquohommes handicapeacutes qui participent aux activiteacutes relatives agrave la VBG

laquo Nous ne pouvons pas eacutevaluer lrsquoactiviteacute nous-mecircmes Nous devons jauger nos performances agrave travers les gens qui prennent part agrave nos activiteacutes raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les professionnels de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Les professionnels de tous les pays ont eacutegalement deacuteclareacute avoir acquis de nouvelles connaissances qui ont ameacutelioreacute leur capaciteacute agrave inteacutegrer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail mais ils en ont parleacute moins freacutequemment que le changement drsquoattitudes et de pratiques Les exemples comprennent une meilleure compreacutehension des facteurs qui rendent les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables plus vulneacuterables agrave la VBG le rocircle des relations et des reacuteseaux sociaux dans la preacuteven-tion de la violence et lrsquoaccroissement des connaissances sur les strateacutegies de communication permettant de travailler avec des personnes preacutesentant diffeacuterents types de handicaps

laquo Nous travaillons sur les questions de VBG Je pensais donc plus agrave la faccedilon dont elles se sentent en tant que femmes et filles et comment elles se voient comparativement aux filles sans handicap Les filles handicapeacutees ont moins de possibiliteacutes que les filles sans handicap raquo

(Professionnel de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Activiteacutes outils et ressources qui ont favoriseacute le renforcement des capaciteacutes chez les professionnels de la VBG

Les professionnels de la VBG ont deacutecrit les opportuniteacutes drsquoapprentissage expeacuterientiel et reacuteflectif du projet comme eacutetant les facteurs les plus importants ayant contribueacute agrave renforcer leur capaciteacute agrave inteacutegrer efficacement lrsquoinclusion du handicap dans leur travail Il srsquoagissait notamment drsquointeractions directes avec les femmes et les filles handicapeacutees drsquooccasions de reacutefleacutechir sur leurs propres compeacutetences et du moyen de les appliquer dans leur travail avec ce groupe

Les professionnels de la VBG en Eacutethiopie en particulier les travailleurs sociaux et communautaires ont indiqueacute que les formations sur la VBG et le handicap les avaient effectivement aideacutes agrave ameacuteliorer leurs pratiques agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du handicap Dans les autres pays pilotes les professionnels ont signaleacute que les outils les aidant agrave consulter les personnes handicapeacutees y compris des directives sur la conduite des visites agrave domicile et des activiteacutes participatives qui traduisent la dynamique du pouvoir entre les femmes et les hommes et les personnes avec et sans handicap eacutetaient les plus utiles Les professionnels ont aussi mentionneacute que des outils fournissant des directives sur la communication avec les personnes preacutesentant diffeacuterents types de deacuteficiences et des outils permettant de deacutevelopper un mateacuteriel drsquoinformation drsquoeacuteducation et de communication accessible ont eacuteteacute utiles

Dans le Caucase du Nord les professionnels de la VBG ont indiqueacute que la focalisation sur un petit nombre drsquoactiviteacutes clairement deacutefinies visant agrave favoriser lrsquoinclusion a augmenteacute la probabiliteacute de succegraves et ce succegraves a stimuleacute leur confiance et leur volonteacute agrave inclure les femmes et les filles handicapeacutees dans les activiteacutes subseacutequentes

laquo Je nrsquoavais jamais penseacute que nous pourrions faire quelque chose dans un groupe mixte [filles avec et sans handicap] et maintenant je constate que cela est possible et acceptable et que les gens en ont besoin raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les professionnels de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Domaines exigeant un renforcement suppleacutementaire des capaciteacutes

Bien que des changements positifs dans lrsquoapproche de de travail des professionnels de la VBG avec les personnes handicapeacutees aient eacuteteacute signaleacutes lors de lrsquoeacutevaluation des lacunes persistantes ont eacuteteacute identifieacutees au niveau des capaciteacutes et une attention addi-

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tionnelle et continue doit ecirctre porteacutee agrave ce point

Tout drsquoabord quelques professionnels de la VBG et les pres-tataires ont continueacute agrave avoir des attitudes neacutegatives envers les personnes avec des handicapeacutees Par conseacutequent il est neacuteces-saire de promouvoir une reacuteflexion et une discussion continues avec les professionnels de la VBG afin de faire face et de reacutesoudre les malentendus et les preacutejugeacutes qui peuvent faire office drsquoobstacles agrave lrsquoaccegraves et agrave lrsquoinclusion des personnes handica-peacutees Les professionnels doivent reacutefleacutechir sur la faccedilon dont leurs propres attitudes peuvent influencer la mise en œuvre drsquoune approche centreacutee sur le survivant agrave lrsquoeacutegard des personnes handi-capeacutees agrave la possibiliteacute qursquoils donnent aux individus de contribuer agrave la prise de deacutecision et mecircme aux options drsquointerventions qursquoils peuvent examiner avec un survivant

Deuxiegravemement les gestionnaires de cas de VBG ont signaleacute qursquoils neacutecessitaient davantage drsquoindications sur les processus de consentement lorsqursquoils travaillent avec des survivants souf-frant drsquoune deacuteficience intellectuelle Dans de nombreux cas les gestionnaires de cas demandent aux individus responsables de donner le consentement et ne parviennent souvent pas agrave deacuteter-miner la capaciteacute de lrsquoindividu agrave donner son consentement Une note drsquoorientation sur lrsquoobtention du consentement des personnes handicapeacutees a eacuteteacute deacuteveloppeacutee dans le projet en reacuteponse agrave cette lacune Elle srsquoinspire du processus de consentement employeacute avec les personnes souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle dans le secteur de la santeacute dans les pays agrave revenu eacuteleveacute et est adapteacutee pour une approche de gestion de cas centreacutee sur le survivant

Enfin alors que de nombreux professionnels de la VBG qui ont pris part au projet ont reacuteussi agrave inclure les personnes ayant un handicap physique et des deacuteficiences auditives aux activiteacutes du programme relatifs agrave la VBG ils ont noteacute des deacutefis permanents lors de lrsquoinclusion des personnes ayant une deacuteficience intellec-tuelle Les gestionnaires de cas ont besoin de directives et de soutien pour identifier les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes preacutesentant des handicaps plus complexes afin de mieux les rattacher aux possibiliteacutes de participation aux activiteacutes communautaires et sociales briser lrsquoisolement social et favoriser lrsquoautonomisation Ces directives destineacutees aux gestionnaires de cas ont eacuteteacute deacuteveloppeacutees dans le cadre du projet

Des outils tireacutes du projet ont eacuteteacute adapteacutes pour les professionnels de la VBG drsquoautres organisations et sont disponibles dans la Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG sur httpwrc

msdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de VBG

Le processus drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays a susciteacute des laquo Expeacuteriences du changement raquo chez les personnes handicapeacutees leurs individus responsables et le cas eacutecheacuteant les dirigeants communautaires Ces expeacuteriences ont mis en eacutevidence les reacutesultats qui ont eacuteteacute les plus importants pour chaque groupe Une analyse des reacutesultats des ateliers de parties prenantes et des expeacuteriences du changement a permis drsquoidentifier les pratiques positives suivantes pour promouvoir lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Le renforcement des reacuteseaux de pairs et du capital social

Dans les quatre pays les participants ont citeacute lrsquoeacutetablissement de reacuteseaux de pairs plus robustes pour les adolescentes et les femmes handicapeacutees ainsi que pour les individus responsables de sexe feacuteminin comme retombeacutee positive des activiteacutes du projet Les discussions de groupe avec les individus responsables dans les centres de promotion de la femme en Jordanie des discus-sions cafeacute dans les domiciles des femmes handicapeacutees en Eacutethiopie la creacuteation drsquoespaces seacutecuriseacutes et drsquoactiviteacutes sociales agrave lrsquointention des adolescentes dans le Caucase du Nord et les Associations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit (AVEC) cibleacutees au Burundi ont eacuteteacute citeacutes comme eacutetant utiles par les participants car ils ont faciliteacute lrsquoeacutetablissement de liens entre les personnes handicapeacutees et les individus responsables et drsquoautres membres de la communauteacute ce qui a permis drsquoeacutechanger des informations de construire la confiance et de deacutevelopper des possibiliteacutes drsquoaction collective Ceci augmente non seulement accegraves agrave un soutien proposeacute les uns pour les autres et par la communauteacute toute entiegravere mais donne eacutegalement aux personnes handicapeacutees la possibiliteacute drsquoapporter une contribution agrave la socieacuteteacute drsquoeacutelever leur statut au sein de la communauteacute et drsquoecirctre reconnues et appreacutecieacutees pour des aspects de leur personne autres que leur handicap

Pour les individus responsables de sexe feacuteminin souffrant de handicap les groupes de soutien en Jordanie leur ont donneacute un espace pour partager leurs preacuteoccupations ideacutees et strateacutegies avec drsquoautres femmes dans des situations similaires Ceci les a aideacutees agrave se sentir moins isoleacutees et agrave renforcer leur bien-ecirctre psychosocial

laquo Je profite des expeacuteriences des ideacutees et des interventions constructives du formateur du guide psychologique et des amies pendant les sessions de discussion Lorsque je partage mes

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inquieacutetudes avec les autres je sens que je ne suis pas seule raquo

(Eacutepouse drsquoun homme handicapeacute - Irbid Jordanie)

Pour certaines femmes handicapeacutees et les individus respon-sables qui sont isoleacutees dans leurs maisons il est essentiel de proposer les activiteacutes de soutien par les pairs le plus pregraves possible de leur domicile afin qursquoils puissent tisser des reacuteseaux avec drsquoautres femmes qui vivent agrave proximiteacute En Eacutethiopie les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin ont organiseacute des discussions cafeacute traditionnelles dans leurs maisons pour parler de questions lieacutees agrave la VBG Les partic-ipants ont indiqueacute que ces activiteacutes ont diminueacute leur isolement ameacutelioreacute leurs relations avec les voisins et leur ont permis de se sentir plus en seacutecuriteacute dans la mesure ougrave un nombre croissant de femmes les connaissent et les comprennent

laquo Nous avons organiseacute des discussions cafeacute ici dans notre maison Ceci nous a rapprocheacute des gens Quand ils viennent agrave la maison nous discutons de tant de choses des choses qui sont vraiment importantes mais ils ont aussi lrsquooccasion de voir que nous sommes de bons parents mecircme si nous sommes un peu diffeacuterents Maintenant les gens nous comprennent mieux ils viennent mecircme nous dire bonjour et voir comment nous allons Je me sens plus en seacutecuriteacute avec des voisins que je connais raquo

(Femme aveugle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les Expeacuteriences du changement recueillies aupregraves des adoles-centes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance des amies et des reacuteseaux de pairs pour ces filles Au Burundi des adolescentes handicapeacutees ont trouveacute que lrsquoorganisation drsquoactiviteacutes telles que des sessions de couture et drsquoartisanat eacutetait un moyen effi-cace de rencontrer drsquoautres filles de partager des ideacutees et de discuter de leurs espoirs pour lrsquoavenir Elles ont deacuteclareacute qursquoelles ont ensuite eacuteteacute inviteacutees agrave assister agrave plusieurs activiteacutes commu-nautaires ougrave elles ont pu partager leurs propres ideacutees et leurs opinions Les adolescentes handicapeacutees dans le Caucase du Nord ont eacutegalement discuteacute des avantages de la participation agrave des activiteacutes avec des filles sans handicap notamment la possi-biliteacute drsquoapprendre les unes des autres Ces rapports eacutetablis par les adolescentes handicapeacutees deacutemontrent qursquoelles ont deacutevel-oppeacute des atouts humains et sociaux notamment lrsquoeacuteducation lrsquoestime de soi les reacuteseaux drsquoamies et les rocircles dans la commu-nauteacute Ces facteurs de protection reacuteduisent la vulneacuterabiliteacute des adolescentes agrave la violence agrave lrsquoabus et agrave lrsquoexploitation47 (voir Expeacuteriences du changement page 27)

Les femmes handicapeacutees membres drsquoAssociations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit au Burundi ont deacuteclareacute qursquoelles utilisent lrsquoargent qursquoelles ont gagneacute par le biais de ces programmes pour payer le transport et se rendre aux activiteacutes culturelles et reli-gieuses ce qui diminue leur isolement et creacutee drsquoimportants liens sociaux avec drsquoautres

Tous ces exemples soulignent une leccedilon importante Les personnes handicapeacutees ont et veulent que lrsquoon sache qursquoelles ont plusieurs identiteacutes au-delagrave de leur infirmiteacute Elles veulent ecirctre consideacutereacutees comme des leaders des femmes des amies

Maipendo - Burundi

laquo Maintenant je peux eacuteconomiser un peu pour emprunter une moto-taxi et je peux me rendre [agrave lrsquoeacuteglise] Jrsquoai maintenant chaque semaine des personnes avec qui discuter agrave lrsquoeacuteglise Crsquoest un groupe qui agrave mon avis mrsquoeacutecoute et me comprend raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Le Groupe de filles - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Les filles avec et sans handicap ont preacutepareacute des affiches au moyen drsquoimages et de photos Ces affiches portaient sur ce qui leur importait plus dans le projet et sur les activiteacutes qursquoelles souhaitaient mener ensuite Elles ont preacutesenteacute ces affiches aux ONG feacuteminines impliqueacutees dans le projet

laquo Ceci est notre histoire Notre souhait eacutetait de chanter avec Makka Mejieva [une ceacutelegravebre chan-teuse tcheacutetchegravene] [Lorsque nous sommes monteacutees sur scegravene] des tas de personnes handicapeacutees et non eacutetaient lagrave et pleuraient

Pendant lrsquoeacuteveacutenement nous avons pris connaissance drsquoautres personnes handicapeacutees et nous les avons rencontreacutees Il eacutetait tregraves agreacuteable pour nous de les connaicirctre et de deacutecouvrir leur type de handicap et leurs problegravemes Lorsque je me rends agrave lrsquoeacuteveacutenement et que je constate la preacutesence de personnes handicapeacutees je sens que je ne suis pas seule et quand je vois drsquoautres personnes [sans handicap] je me sens eacutegale agrave elles

Nous donnons des leccedilons de langue des signes aux filles sans handicap Ainsi nous pourrons les comprendre et elles nous comprendre car nous ne pouvons pas parler Gracircce agrave la langue des signes nous nous comprenons Ces filles sans handicap apprennent des choses et nous aussi Nous avons un langage commun agrave travers ces cours de langue des signes Nous utilisons eacutegalement des teacuteleacutephones nous envoyons des SMS et utilisons eacutegalement des notes eacutecrites pour communiquer avec les autres Nous aimons vraiment dessiner Nous pensons agrave des choses et tout ce agrave quoi nous pensons nous le repreacutesentons dans nos dessins Et nous aimons aussi beaucoup jouer agrave diffeacuterents types de jeux

Bien sucircr il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne font pas attention agrave nos opinions Voici les ideacutees que nous souhaiterions concreacutetiser agrave lrsquoavenir Nous aimerions rencontrer des filles dans un cafeacute ou dans un endroit reacuteserveacute uniquement aux filles avec et sans handicap mdash juste les filles pas drsquoadultes

Nous aimerions que [nos camarades de classe] se joignent agrave nous et prennent part agrave ces activiteacutes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo

Pour la suite de lrsquoExpeacuterience du changement du Groupe de filles dans le Caucase du Nord rendez-vous sur httpwrcmsGBV_disability_Change_Caucasus

copy IRC

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des membres de la communauteacute comme des personnes qui apportent de preacutecieuses contributions agrave la communauteacute Ce fait a des implications importantes pour lrsquoinclusion dans les programmes et les approches visant agrave renforcer les reacuteseaux de pairs et le capital social

Inclusion cibleacutee dans les activiteacutes de renforcement eacuteconomique

Lrsquoinclusion cibleacutee des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les programmes relatifs aux AVEC occupe une grande place dans les Expeacuteriences du changement au Burundi Les femmes handicapeacutees et les individus respon-sables de sexe feacuteminin impliqueacutees dans des activiteacutes relatives aux AVEC ont signaleacute que lrsquoeacutelargissement des reacuteseaux sociaux eacutetait le reacutesultat le plus important pour elles car il leur a permis de rehausser leur statut dans la socieacuteteacute (qui leur a valu un plus grand respect de la part de leurs maris et drsquoautres membres de la famille) et de renforcer leur estime de soi et leur senti-ment de confiance en soi La participation agrave des activiteacutes rela-tives aux AVEC a eu un impact positif sur leur indeacutependance en tant qursquoindividus mais aussi sur les contributions financiegraveres qursquoelles peuvent apporter agrave leurs meacutenages ce qui a renforceacute leur rocircle dans la prise de deacutecision

laquo Jrsquoai mecircme encore un peu drsquoargent pour acheter des choses pour ma famille Je suis tregraves eacutetonneacutee du changement de mon mari agrave mon eacutegard il se rend compte que jrsquoai de la valeur que je peux ecirctre indeacutependante il me respecte plus et rentre agrave la maison seulement les soirs maintenant Mon fils handicapeacute est plus heureux mdash il constate qursquoil y a plus de paix dans la maison raquo

(Individu responsable de sexe feacuteminin dans le camp de Musasa)

Accroicirctre la repreacutesentation des personnes handi-capeacutees dans les activiteacutes communautaires

Les programmes relatifs agrave la VBG travaillent en eacutetroite collabo-ration avec les dirigeants communautaires dans la concep-tion la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des activiteacutes Il est donc important drsquoexaminer comment les personnes handicapeacutees sont repreacutesenteacutees et atteintes par ces systegravemes de leadership En Eacutethiopie par exemple le personnel de lrsquoIRC a travailleacute avec lrsquoassociation des personnes handicapeacutees dans la commu-nauteacute des reacutefugieacutes afin drsquoaccroicirctre la participation des femmes handicapeacutees et renforcer la collaboration avec lrsquoassociation des femmes reacutefugieacutees Les participants au Burundi et en Eacutethiopie ont eacutegalement signaleacute que le recrutement de personnes handi-capeacutees et drsquoindividus responsables comme agents de mobili-sation communautaire et travailleurs sociaux a non seulement conduit agrave une plus grande attention aux preacuteoccupations de ce groupe mais a eacutegalement entraicircneacute une appreacuteciation accrue des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees par drsquoautres membres de la communauteacute

Esther mdash Burundi

laquo Je suis individu responsable pour mon mari qui vit avec un handicap mais ce nrsquoest pas ma seule identiteacute Je suis une megravere un leader et une personne fiegravere de son rocircle drsquoagent de mobilisation communautaire raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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laquo Nous nrsquoavons jamais eu de personnes handicapeacutees dans notre eacutequipe auparavantmdash il srsquoagit drsquoun changement majeur et vraiment tregraves important Mes amies handicapeacutees font le mecircme travail que moi Elles sont vraiment excellentes dans certains domaines et elles enseignent des choses agrave drsquoautres personnes Il est important pour la communauteacute de constater cela de savoir que lorsque nous disons vouloir inclure les personnes handicapeacutees nous le pensons vraiment Ceci est un bon moyen pour commencer agrave changer la faccedilon dont les personnes handicapeacutees sont consideacutereacutees raquo

(Travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie)

Atteindre et soutenir les personnes agrave risque eacuteleveacute

Lrsquoisolement des personnes ayant une deacuteficience intellectuelle etou de handicaps multiples a eacuteteacute identifieacute comme eacutetant un deacutefi pour les prestataires de services Ces personnes sont souvent isoleacutees dans leurs maisons avec leurs individus responsables et peuvent avoir peu drsquooccasions ou de soutien neacutecessaire(s) pour eacutelaborer des strateacutegies susceptibles de les proteacuteger contre la violence Les pratiques suivantes ont eacuteteacute identifieacutees comme favorisant lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion de ces personnes dans les activiteacutes relatives agrave la VBG

Les visites agrave domicile et les activiteacutes agrave domicile

Au Burundi en Eacutethiopie et au Caucase du Nord les personnes handicapeacutees et les professionnels ont indiqueacute avoir meneacute des visites agrave domicile pour interroger les individus et les familles au sujet de leurs besoins et pour partager lrsquoinformation sur les services et lrsquoassistance en matiegravere de VBG Ces visites ont permis aux profes-sionnels de la VBG et aux prestataires de services drsquoidentifier des survivants qui neacutecessitent un soutien complet et speacutecialiseacute Le personnel de lrsquoIRC au Burundi et en Eacutethiopie a commenceacute agrave organ-iser des activiteacutes de groupe geacuteneacuteralement tenues dans les centres de promotion de la femme et dans drsquoautres sites communautaires proches de leurs maisons et qui ciblaient parfois ces individus et les familles Les individus responsables des filles souffrant de handicaps multiples ont eacutegalement souligneacute qursquoils constataient un renforcement de lrsquoacceptation et du soutien de la communauteacute suite aux activiteacutes agrave domicile

laquo Les membres de la communauteacute nous traitent mieux agrave preacutesent Ils sont plus habitueacutes agrave nous Ils savent comment nous sommes et nous saluent aimablement quand ils passent raquo

(Megravere drsquoune adolescente souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

La gestion individuelle des cas

Les survivantes handicapeacutees neacutecessitent une gestion individu-aliseacutee et globale des cas pour promouvoir leur gueacuterison et leur reacutetablissement et pour preacutevenir toute violence future Pendant lrsquoeacutevaluation les participants ont rapporteacute que les profession-nels de la VBG srsquoeacutetaient ameacutelioreacutes dans lrsquoidentification de ces personnes agrave risque eacuteleveacute et la fourniture drsquoun soutien plus complet et adapteacute agrave leurs besoins speacutecifiques Les facteurs suivants ont eacuteteacute deacutecrits comme ameacuteliorant lrsquoappui agrave la gestion des cas pour ces personnes

bull lrsquoidentification des diffeacuterentes meacutethodes de communica-tion directe avec les survivants

bull une attention accrue sur lrsquoidentification des forces et des capaciteacutes reacuteelles des survivants au cours des eacutevaluations

bull la participation des personnes handicapeacutees et de leurs individus responsables dans la planification de lrsquoaction

bull un suivi freacutequent et une coordination de la prestation des services pour reacutepondre aux besoins identifieacutes

Les femmes handicapeacutees ont indiqueacute que ces seacuteances de gestion de cas ont contribueacute agrave deacutevelopper la confiance et la compreacutehension entre elles et les professionnels de la VBG et qursquoelles ont reccedilu une aide en fonction de leurs propres besoins et deacutesirs Cette leccedilon met eacutegalement en eacutevidence lrsquoimportance des approches centreacutees sur le survivant dans le travail avec les femmes handicapeacutees lorsqursquoil est question de deacutefinir leurs buts objectifs et strateacutegies

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Histoire de Mawazo - camp de Kinama Burundi

Mawazo vit seule et se deacuteplace diffeacuteremment des autres en rampant plutocirct qursquoen marchant

laquo Je vis seule Jrsquoai toujours veacutecu seule Jrsquoessaie drsquoecirctre tregraves indeacutependante et je fais beaucoup de choses toute seule Je peux nettoyer cuisiner laver mes vecirctements et je passe du temps agrave essayer drsquoaider mes voisins en prenant soin de leurs enfants

Je reccedilois reacuteguliegraverement des visites agrave domicile le personnel de lrsquoIRC est comme ma famille Ils passent veacuterifier si tout va bien presque tous les jours Quand jrsquoai un problegraveme ils srsquoen rendent compte tregraves rapidement et viennent voir si je vais bien Je me sens beaucoup plus eacutepanouie et jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir quelqursquoun agrave qui parler Jrsquoadore partager des histoires et je me sens bien lorsque quelqursquoun me demande comment je me sens

Mon nom dans ma langue signifie agrave la fois laquo problegravemes raquo et laquo ideacutees raquo Jrsquoai beaucoup agrave dire et agrave partager avec les autres Je suis une personne tregraves ouverte je pense que crsquoest la raison pour laquelle les enfants mrsquoaiment tant Je suis ouverte agrave eux je souris avec eux et je leur raconte des histoires Je peux leur apprendre beaucoup de choses car jrsquoai vu et appris beaucoup de choses dans ma vie Je peux leur parler de leur culture leur enseigner le respect et leur inculquer lrsquoesprit du partage Lorsque quelqursquoun mrsquoapporte de la bouillie par exemple mecircme en petite quantiteacute je ne le bois pas toute seule Srsquoil y a des enfants nous partageons tous ensemble Mecircme si jrsquoai tregraves faim je sais que cela est une chance pour moi drsquoenseigner quelque chose drsquoaider quelqursquoun tout comme les autres mrsquoaident

Si je pouvais dire une chose agrave lrsquoeacutequipe de lrsquoIRC ce serait de continuer de se souvenir des personnes qui sont agrave la maison qui ne peuvent pas facilement participer aux programmes Nous avons eacutegalement des besoins et des recircves Je me fais maintenant vieille et je pense qursquoil est important de se concentrer sur les jeunes les jeunes handicapeacutees pour srsquoassurer qursquoelles sont incluses degraves le plus jeune acircge afin que les gens puissent cesser la discrimination et nous consi-deacuterer tous comme eacutegaux raquo

copy IRC

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Reconnaicirctre les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes handicapeacutees pour faciliter lrsquoinclusion

Les personnes handicapeacutees et les professionnels de la VBG ont rapporteacute que lrsquoidentification et le renforcement des compeacute-tences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees ont favoriseacute une plus grande inclusion dans une varieacuteteacute drsquoactiviteacutes relatives agrave la VBG En Jordanie de jeunes femmes sourdes ont eacuteteacute inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes de responsabilisation sociale et agrave des initiatives meneacutees dans les centres de promo-tion de la femme et agrave animer des seacuteances de pose de henneacute Ces activiteacutes ont fourni un espace permettant aux femmes de partager des compeacutetences et des inteacuterecircts communs avec drsquoautres femmes de leur acircge

laquo Non seulement elles les ont accepteacutees mais elles se sont eacutegalement fait des amies Mecircme avant la fin de la seacuteance elles eacutechangeaient des numeacuteros de teacuteleacutephones et leur demandaient si elles pouvaient les contacter pour faire du henneacute agrave leurs ceacuteleacutebrations raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Au Caucase du Nord les adolescentes handicapeacutees ont eacuteteacute incluses dans la conception des activiteacutes sociales qui visaient agrave faciliter le reacuteseautage entre les filles avec et sans handicap Les activiteacutes ont eacuteteacute construites autour des compeacutetences speacutecifiques des filles handicapeacutees (exemple lrsquoexeacutecution de

chansons en langue des signes) la promotion de lrsquoeacutegaliteacute de participation dans la conception du programme mais aussi lrsquoappreacuteciation des talents de chaque individu

Comme lrsquoont reconnu les membres de la famille les dirige-ants communautaires les prestataires de services et autres agrave travers les sites du projet les reacutesultats de ces activiteacutes contredisent les hypothegraveses selon lesquelles les personnes handicapeacutees sont incapables de beacuteneacuteficier et de contribuer agrave une varieacuteteacute de programmes

laquo Avant les gens pensaient que ces femmes eacutetaient des cas deacutesespeacutereacutes et qursquoelles ne pourraient jamais ecirctre indeacutependantes Maintenant elles contredisent de nombreuses personnes au sein de la communauteacute Elles nous rendent nous les rares personnes qui avons toujours cru en elles tregraves tregraves fiers raquo

(Dirigeant communautaire de sexe masculin mdash camp de Kinama Burundi)

Beaucoup de personnes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance drsquoavoir lrsquoopportuniteacute laquo de faire leurs preuves raquo car beaucoup nrsquoavaient jamais eacuteteacute inviteacutees agrave prendre part aux activiteacutes Le simple fait de tendre la main pour encourager leur participation agrave des programmes eacutetait dans de nombreux cas lrsquoadaptation la plus percutante meneacutee par les professionnels de la VBG

Diane - camp de Kinama Burundi

laquo Jrsquoai reccedilu un appel disant que lrsquoIRC voulait inclure des femmes handicapeacutees dans leurs programmes relatifs aux AVEC Jrsquoeacutetais tellement exciteacutee agrave lrsquoideacutee de mrsquoinscrire drsquoecirctre incluse drsquoavoir une occasion de faire mes preuves agrave preacutesent je pense qursquoil est de mon devoir de tendre la main agrave drsquoautres personnes handicapeacutees pour sensibiliser partager mon histoire et leur dire qursquoelles peuvent ecirctre incluses raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Mieraf travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie

laquo Jrsquoappreacutecie tellement mon rocircle dans le programme [de lrsquoIRC] et jrsquoai tant drsquohistoires que je pourrais vous raconter sur les choses que nous avons accomplies

Mais je pense qursquoil est important de vous dire que je suis une femme handicapeacutee Je marche avec une beacutequille et jrsquoai parfois beaucoup de mal agrave acceacuteder au camp Cela ne mrsquoarrecircte pas mecircme si les choses peuvent ecirctre difficiles je sens que jrsquoai un travail tregraves important agrave faire

Jrsquoœuvre pour renforcer la seacutecuriteacute des femmes et des filles plus particuliegraverement des personnes handicapeacutees des personnes qui ne sont pas toujours incluses dans les activiteacutes des personnes qui sont souvent oublieacutees Je me souviens des moments ougrave crsquoeacutetait mon cas lorsque jrsquoavais tellement mal que je ne pouvais pas quitter ma maison ou avant drsquoavoir reccedilu ma beacutequille pour marcher Je me sentais vraiment seule Maintenant je suis tregraves active et je suis leader dans notre commu-nauteacute Je fais partie de lrsquoassociation des personnes handicapeacutees et je suis travailleuse sociale Jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir des choses preacutecieuses agrave apporter et que je peux plaider en faveur des femmes et enfants handicapeacutes et de leurs individus responsables parce que je comprends parfaitement

leurs besoins Je pense aussi que les gens mrsquoadmirent car ils me voient mrsquoefforcer pour faire mon travailraquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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Recommandations

Les recommandations suivantes sont tireacutees des leccedilons apprises au cours de ce projet qui porte sur le moyen de promouvoir lrsquoinclusion du handicap dans les programmes rela-tifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Recommandations pour les acteurs de la VBG

Inclure les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables dans la conception la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des programmes relatifs agrave la VBG Lrsquoimplication des personnes handicapeacutees dans la conception et lrsquoeacutevaluation du programme est essentielle pour identifier avec preacutecision les obstacles agrave leur participation aux programmes relatifs agrave la VBG eacutelaborer des strateacutegies visant agrave ameacuteliorer leur participation et comprendre le changement qui importe le plus pour eux Une attention particuliegravere devrait ecirctre accordeacutee agrave la collecte des informations et des points de vue des femmes des filles et des personnes souffrant de deacuteficiences intellectuelles et mentales car elles sont les plus exposeacutees agrave la VBG Les approches participatives telles que le classement les photo-interviews et la narration ajouteacutees aux meacutethodes qualitatives plus conventionnelles (exemple discussions theacutematiques de groupe et entretiens en face agrave face) sont des moyens permettant drsquoexplorer effi-cacement les preacuteoccupations et les ideacutees des individus qui ont des besoins communicationnels diffeacuterents Les eacutevaluations doivent inclure un volet de sensibilisation pour faire participer les personnes handicapeacutees et les individus responsables qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Assurer la formation et lrsquoapprentissage reacuteflectif sur les interactions entre le genre et le handicap pour les gestion-naires de programmes et les prestataires de services relatifs agrave la VBG et eacutetablir une compreacutehension commune et une adoption des approches centreacutees sur les droits et les survi-vants lorsque lrsquoon travaille avec ce groupe La formation du personnel agrave inteacutegrer une analyse de lrsquoineacutegaliteacute entre les sexes et de la discrimination fondeacutee sur le handicap les aidera agrave mieux cerner les facteurs uniques qui contribuent aux risques de VBG et de vulneacuterabiliteacute pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et agrave identifier des strateacute-gies plus efficaces pour leur inclusion dans les programmes relatifs agrave la VBG Lorsque les professionnels de la VBG sont particuliegraverement conscients de la dynamique du pouvoir entre les sexes dans leur travail avec les femmes ayant surveacutecu agrave la violence ils peuvent exiger un soutien suppleacutementaire pour reacutefleacutechir sur leurs propres attitudes et sur les attitudes des

autres sur la relation avec le handicap et sur la faccedilon dont ces eacuteleacutements peuvent aggraver lrsquoineacutegaliteacute fondeacutee sur le sexe la discrimination et lrsquoexclusion dans les relations les meacutenages et la communauteacute

Il est recommandeacute que les informations concernant les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables soient incluses et pleinement inteacutegreacutees dans les programmes de formation de base sur la VBG notamment agrave travers des eacutetudes de cas et des exemples centreacutes sur les personnes handicapeacutees Au fil du temps le personnel travaillant sur la VBG reconnaicirctra de plus en plus que reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees est une partie essentielle de leur travail et qursquoils ont les compeacutetences requises pour le faire effi-cacement dans le cadre de leur travail

Recruter des femmes et des filles handicapeacutees comme personnel et beacuteneacutevoles dans les programmes relatifs agrave la VBG Identifier et aider les femmes et les filles handicapeacutees agrave jouer un rocircle cleacute dans les programmes relatifs agrave la VBG peut ameacuteliorer la qualiteacute et la pertinence du programme pour ce groupe tout en les rendant autonomes et en rehaussant leur statut dans la communauteacute Fixer un objectif en termes de nombre de femmes et de filles handicapeacutees qui devraient parti-ciper agrave des formations et reacuteunions communautaires sur la VBG (environ 15 ) encouragera le personnel et les partenaires agrave les inviter directement agrave ces eacuteveacutenements et peut ameacuteliorer la repreacutesentation et la participation aux programmes relatifs agrave la VBG Plaider en faveur drsquoun eacutequilibre entre les sexes dans les associations de personnes handicapeacutees et pour lrsquoinclusion des femmes et des filles handicapeacutees dans les associations de femmes et de jeunes peut eacutegalement accroicirctre la participa-tion dans les domaines ougrave ces groupes interviennent dans les programmes relatifs agrave la VBG et une plus grande repreacutesenta-tion et un meilleur leadership au sein de la communauteacute

Privileacutegier lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les activiteacutes qui renfor-cent le capital social et les reacuteseaux de pairs Ceci est particuliegraverement important pour la preacutevention de la violence contre des adolescentes handicapeacutees les femmes ayant un handicap physique qui sont isoleacutees dans leurs maisons les individus responsables et les femmes les filles les garccedilons et les hommes ayant une deacuteficience intellectuelle Pour les programmes relatifs aux laquo espaces seacutecuriseacutes raquo aider les femmes et les filles agrave reacutefleacutechir sur ce qui rend un espace laquo seacutecuriseacute raquo pour eux et pour les autres et agrave deacutefinir leurs propres laquo regravegles de base raquo ou principes qui reflegravetent comment elles devront accepter et appreacutecier les diffeacuterences Ces principes peuvent aussi les amener agrave reacutefleacutechir sur la faccedilon drsquoatteindre et drsquoinclure drsquoautres femmes et filles qui sont plus isoleacutees (agrave

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lrsquoexemple des filles ayant une deacuteficience intellectuelle) En plus des activiteacutes baseacutees au centre la sensibilisation communau-taire et les visites agrave domicile sont essentielles pour atteindre les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables qui sont isoleacutes dans leurs maisons et pour renforcer en mecircme temps les meacutecanismes de protection communautaire Le personnel du programme relatif agrave la VBG doit ecirctre conscient de toute la charge de travail et des responsabiliteacutes suppleacute-mentaires que drsquoautres femmes et filles peuvent ecirctre tenues drsquoassumer dans les meacutenages suite agrave la participation des individus responsables dans les activiteacutes lieacutees agrave la VBG et les aider agrave identifier des strateacutegies pour atteacutenuer les risques associeacutes et les conseacutequences inattendues

Privileacutegier lrsquoinclusion des femmes handicapeacutees et des individus responsables de sexe feacuteminin dans les programmes portant sur lrsquoautonomisation eacuteconomique Fixer des objectifs en termes de nombre de femmes et filles handicapeacutees et drsquoindividus responsables devant participer agrave ces programmes et encourager le personnel et les commu-nauteacutes agrave les inviter Une analyse minutieuse des risques doit ecirctre meneacutee et une strateacutegie drsquoatteacutenuation deacuteveloppeacutee avant la participation pour preacutevenir etou reacutepondre efficacement agrave des conseacutequences impreacutevues Dans certains contextes les activ-iteacutes drsquoautonomisation eacuteconomique des femmes peuvent sortir du cadre des rocircles qui leur sont deacutevolus sur le plan social ce qui accentue leur vulneacuterabiliteacute agrave la violence de la part de la famille et de la communauteacute Dans certains meacutenages ces activiteacutes peuvent avoir un impact neacutegatif sur la personne handicapeacutee qui peut ecirctre abandonneacutee sans individus respon-sables familiers ce qui augmente potentiellement le risque de violence ou drsquoabus Parallegravelement drsquoautres femmes du meacutenage notamment les adolescentes peuvent assumer ce rocircle ce qui accroicirct leur charge de travail ou leur exclusion

La Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG qui comprend des outils et des directives pour les aider agrave renforcer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail est disponible sur httpwrcmsdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Recommandations pour acteurs du handicap

Veiller agrave ce que les programmes et organisations conccedilus pour servir les personnes handicapeacutees soient sensibles agrave la question du genre Les personnel des programmes et organisations srsquooccupant des personnes handicapeacutees doit suivre une formation sur le genre et lrsquoeacutegaliteacute des genres afin de comprendre les diffeacuterentes faccedilons dont le conflit et le deacuteplacement affectent les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et adapter leurs activiteacutes et services en conseacutequence Le personnel du programme Handicap doit

eacutegalement ecirctre conscient des risques particuliers de VBG auxquels les femmes et les filles handicapeacutees sont exposeacutees et recevoir une formation sur la communication avec les survi-vants et sur lrsquoorientation approprieacutee vers les prestataires de service relatifs aux VBG

Renforcer le plaidoyer autour des droits des personnes affecteacutees par la crise et le conflit notamment les femmes et les filles en eacuteveillant la conscience sur les reacutefugieacutes et les personnes deacuteplaceacutees au sein des organisations pour personnes handicapeacutees (DPO) notamment au niveau reacutegional ougrave il y aurait des crises reacutepeacuteteacutees ou prolongeacutees ayant un impact consideacuterable sur plusieurs pays Cela peut inclure le travail en reacuteseau entre les femmes handicapeacutees et les mouve-ments œuvrant pour les droits des femmes dans les pays et reacutegions affecteacutes par des crises afin de deacutevelopper une plus grande connexion compreacutehension et reacuteponse aux besoins des femmes handicapeacutees dans les environnements humanitaires

Recommandations pour tous les acteurs humanitaires

Mettre en œuvre les orientations sectorielles pour preacutevenir et reacutepondre agrave la violence baseacutee sur le genre telles qursquoeacutenonceacutees dans les Directives du Comiteacute permanent inter-organisations relatives agrave la violence baseacutee sur le genre48 Tous les acteurs humanitaires doivent reconnaicirctre et reacutepondre aux risques accrus de VBG pendant le conflit et la crise notam-ment pour les femmes et les filles handicapeacutees ainsi que les individus responsables de sexe feacuteminin Les normes minimales eacutenonceacutees dans les Directives fournissent lrsquoorientation de base pour tous les secteurs dans la preacutevention et la reacuteponse aux VBG

Entreprendre lrsquointeacutegration de la protection pour satisfaire effectivement les besoins des personnes handicapeacutees durant toutes les phases de lrsquointervention humanitaire Lrsquointeacutegration de la protection y compris lrsquoinclusion de lrsquoanalyse du genre et du handicap dans la conception des programmes la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation est deacuteterminante pour assurer que tout le monde notamment les femmes et filles handica-peacutees a pleinement accegraves aux services et agrave lrsquoassistance dans tous les secteurs y compris pour atteacutenuer le risque de VBG49

Recommandations pour les bailleurs de fonds et gouvernements

Tenir les organisations humanitaires responsables de la satisfaction effective des besoins des personnes handica-peacutees et des individus responsables dans les programmes sur la VBG agrave travers des processus de monitoring et de preacutesentation de rapports ainsi que la mise en exergue de

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pratique positives provenant de diffeacuterentes organisations dans les environnements humanitaires afin drsquoencourager lrsquoobservation des approches tenant compte du handicap et du genre

Plaider pour une plus grande reconnaissance de la multi-tude de preacuteoccupations lieacutees au handicap et au genre y compris la VBG dans tous les instruments internationaux les normes et conventions relatifs au conflit au deacuteplace-ment et agrave lrsquoaction humanitaire Les instruments interna-tionaux peuvent jouer un rocircle deacuteterminant dans la deacutefinition des prioriteacutes pour lrsquoaction humanitaire durant le conflit et le deacuteplacement Les preacuteoccupations speacutecifiques aux femmes et

aux filles et agrave toutes les personnes handicapeacutees doivent ecirctre au cœur des instruments internationaux dans la mesure ougrave elles figurent parmi les populations les plus vulneacuterables durant la crise Un plaidoyer permanent est neacutecessaire aux niveaux international et national pour encourager les gouvernements agrave signer et agrave ratifier tous les instruments pertinents et agrave tenir tous les acteurs concerneacutes responsables de la mise en œuvre inteacutegrale des conventions nouvelles et existantes y compris la Convention relative aux droits des personnes handicapeacutees la Convention sur lrsquoeacutelimination de toutes les formes de discrimi-nation agrave lrsquoeacutegard des femmes et les reacutesolutions du Conseil de seacutecuriteacute sur les femmes la paix et la seacutecuriteacute

Atelier drsquointervenants au Burundi copy Elizabeth SherwoodWRC

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Notes

1 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondiales et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacuteva-lence et conseacutequences sur la santeacute de la violence du parte-naire intime et de la violence sexuelle exerceacutee par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductive-healthpublicationsviolence9789241564625en

2 Ce chiffre est deacutetermineacute par lrsquoestimation globale selon laquelle les 15 pour cent de toute population seront des personnes handicapeacutees (OMS 2011) et selon laquelle 512 millions de personnes sont deacuteplaceacutees par la crise et le conflit agrave travers le monde (HCR 2014)

3 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

4 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

5 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

6 Dans ce rapport les laquo personnes handicapeacutees mentales raquo renvoient aux personnes atteintes drsquoune maladie mentale etou celles qui sont des usagers etou survivants de la psychiatrie Le terme laquo personnes ayant des handicaps sociaux raquo est parfois utiliseacute pour deacutecrire ce groupe de personnes handicapeacutees Reacuteseau mondial des usagers et survivants de la psychiatrie Manuel de mise en œuvre de la Convention des Nations unies relative au droit des per-sonnes handicapeacutees (RMUSP2008) p 9 wrcmsN8o9CH

7 UNHCR Le coucirct humain de la guerre Tendances mondia-les 2013 (2014) httpwwwunhcrorg5399a14f9html

8 Organisation mondiale de la santeacute et Banque mondiale Rapport mondial sur le handicap (2011)

9 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondia-les et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacutevalence et conseacutequences sur la santeacute sur la violence infligeacutee par le partenaire intime et par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductivehealth

publicationsviolence9789241564625en10 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-

lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

11 Ibid 12 Convention des Nations unies relative aux droits des per-

sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde-faultaspnavid=15amppid=150

13 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

14 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

15 CBM Inclusion made easy A quick program guide to dis-ability in development (2012) httpwwwcbmorg articledownloads78851CBM_Inclusion_Made_ Easy_-_com-plete_guidepdf

16 Ibid 17 GSDRC Applied Knowledge Services Understanding gen-

der (nd) httpwwwgsdrcorggotopic-guidesgenderunderstanding-gender

18 Ibid 19 Carolyn Frohmader and Stephanie Ortoleva ldquoThe sexual

and reproductive rights of women and girls with disabili-tiesrdquo (Issues paper presented at the ICPD Beyond 2014 Confeacuterence internationale sur les droits de lrsquohomme La Haye Pays-Bas 7-10 juillet 2013) httpwwdaorgauwp- contentuploads201312issues_paper_srr_wom- en_and_girls_with_disabilities_finalpdf

20 Convention des Nations unies relative aux droits des per-sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde- faultaspnavid=15amppid=150

21 Andrea Hollomotz ldquoDisability oppression and violence Towards a sociological explanationrdquo Sociology vol 47 (2013) pp 477-493 Originally published online 23 No-vember 2012 DOI 1011770038038512448561

22 Centers for Disease Control and Prevention The socio-ecological model a framework for prevention (2015) httpwwwcdcgovviolencepreventionoverviewsocial-ecologicalmodelhtml

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23 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

24 Ces principes directeurs ont eacuteteacute adapteacutes des contributions drsquoune activiteacute meneacutee au Forum drsquoapprentissage interne pour le projet en juin 2014

25 Les DPO sont des organisations repreacutesentatives de per-sonnes handicapeacutees Elles sont geacuteneacuteralement constitueacutees et dirigeacutees par des personnes handicapeacutees

26 LrsquoIMSVBG enregistre le type de violence rapporteacute par les survivants dont le viol les agressions sexuelles les agressions physiques le mariage forceacute le deacuteni des res-sources les opportuniteacutes ou services et les violences psychologiqueseacutemotionnelles

27 Les consultations du personnel VBG en Eacutethiopie et au Burundi ont deacutemontreacute qursquoils avaient une bonne compreacutehen-sion des diffeacuterents types de deacuteficiences et pourraient les identifier sur la base de ces questions et observations fonctionnelles au cours de leurs concertations avec les survivants Il est important toutefois de reconnaicirctre que ce ne sont pas tous les survivants handicapeacutes qui peuvent ecirctre identifieacutes comme ayant un handicap dans les donneacutees de lrsquoIMSVBG

28 Jillian Foster Final report Implications and recommenda-tions for integration of mixed-methods analysis across WRC research Consultancy report submitted to WRC (2014)

29 httpbetterevaluationorgapproaches (accessed 12 August 2014) and httpdeptswashingtoneduccph pdf_filesEvaluationpdf (accessed 12 August 2014)

30 Lrsquooutil laquo Expeacuterience du changement raquo est adapteacute de la technique dite du changement le plus significatif (MSC) La technique MSC est une forme de monitoring et eacutevaluation participatifs qui analysent la prise en compte du change-ment pour deacutecouvrir les changements qui sont les plus consideacutereacutes par les individus et les groupes et pourquoi httpbetterevaluationorgapproaches (consulteacute le 12 aoucirct 2014)

31 Adapteacute de lrsquooutil Before and Now Diagram (page 68) dans the Tools together now 100 participatory tools to mobilize communities for HIVAIDS httpwwwaidsallianceorgassets000000370229-Tools-together-now_originalpdf1405520036

32 Adapted ldquoSummit Workshoprdquo from the Participatory Performance Story Reporting Technique httpwwwclearhorizoncomauwp-contentuploads200905report-on-outcomes-and-get-everyone-involved_the-participatory-performancepdf (accessed 12 August 2014)

33 IRC Formation agrave lrsquointeacutegration de la protection guide du facilitateur (2013) httpwwwglobalprotectionclusterorg_assetsfilesaorsprotection_mainstreamingIRC_Pro-tection_Mainstreaming_Training 20_Facilitators_Guide_March_2013_ENpdf

34 Les donneacutees de lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) indiquent que 120 survivants sur 2 025 enregistreacutes preacutesen-tent un handicap

35 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSGBV (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 5083 pour cent (61 sur 120) des survivants handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes et 32 23 pour cent (614 sur 1905) des survivants non handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 186 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0000

36 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes ont subi des violences psychologiqueseacutemotionnelles contre 2325 pour cent (443 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 342 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0377

37 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 3583 pour cent (43 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un partenaire ou eacutepoux contre 4871 pour cent (928 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1288 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0006

38 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un eacutetranger contre 2273 pour cent (433 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 394 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0316

39 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 83 pour cent (100 sur 120) des survi-

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vants handicapeacutes sont des femmes contre 95 pour cent (1812 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des femmes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 12 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de 0000

40 Au cours du processus de consentement eacuteclaireacute il eacutetait conseilleacute aux femmes de ne pas partager leurs expeacuteriences personnelles et de consentir agrave ce que leurs informations soient utiliseacutees dans des rapports afin drsquoameacuteliorer les programmes au Burundi et dans drsquoautres pays Toutes les femmes handicapeacutees intellectuelles souffraient juste de leacutegegraveres deacuteficiences et par conseacutequent eacutetaient en mesure de comprendre ce processus de consentement mais elles eacutetaient eacutegalement en preacutesence de leurs individus responsables Les questions de groupes de discussion ne portaient pas sur ces informations personnelles Les femmes dans ce groupe toutefois ont continueacute agrave divulguer des expeacuteriences personnelles tout au long de la discussion Tous les participants ont reccedilu des conseils sur les services disponibles aux survivants de la VBG et un soutien perma-nent eacutetait fourni par le personnel WPE de lrsquoIRC

41 Laurie E Powers Rosemary B Hughes and Emily M Lund Interpersonal violence and women with disabilities A re-search update (Harrisburg PA National Resource Center on Domestic Violence 2009)

42 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 1667 pour cent (20 sur 120) des survivants handicapeacutes sont des hommes et 488 pour cent (93 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des hommes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1170 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de Fischer de 0000

43 Les femmes les filles les garccedilons et les hommes handi-capeacutes peuvent subir des violences sur la base du genre et du handicap La contribution speacutecifique de chacun de ces facteurs va varier et les causes sous-jacentes de lrsquooppression et des abus sont souvent complexes et croiseacutees De fait il est difficile de faire la distinction et de reacutepondre seacutepareacutement Degraves lors il srsquoavegravere important de surveiller et reacutepondre agrave toutes les formes de violences et discriminations dans les environnements humanitaires notamment contre les groupes les plus marginaliseacutes au sein de la communauteacute afin de faire progresser lrsquoeacutegaliteacute des genres pour les groupes extrecircmement marginaliseacutes et opprimeacutes au sein de la communauteacute Des reacutesultats agrave

plus grande eacutechelle issus du projet et refleacutetant le caractegravere croiseacute des facteurs genre handicap et drsquoautres facteurs pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes et des rapports de recherche plus deacutetailleacutes sur ce sujet seront disponibles sur le site web de Commission des femmes pour les reacutefugieacutes httpswomensrefugeecom-missionorgprogramsdisabilitiesresearch-and-resourcesdocument945-building-capacity-for-disability-inclusion-in-gender-based-violence-gbv-programming-in-humanitarian-settings-overviewcatid=232

44 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

45 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 325 pour cent (39 sur 120) des survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours suivant lrsquoincident et 4398 pour cent (837 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1148 pour cent est consideacuterable du point de vue statis-tique avec une p-value de Fischer de 0017

46 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG 4083 pour cent (49 sur 120) survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC plus drsquo1 mois apregraves lrsquoincident et 3442 pour cent (655 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes plus drsquo1 moins apregraves lrsquoincident Des tests confir-ment que cette diffeacuterence de 641 pour cent nrsquoest pas consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0166

47 Commission des femmes pour les reacutefugieacutes Strong girls powerful women Program planning and design for ado-lescent girls in humanitarian settings (2014) httpswo-mensrefugeecommissionorgresourcesdocument1036-strong-girls-powerful-women-report

48 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuidelines2005pdf

49 Global Protection Cluster Protection mainstreaming (nd) httpwwwglobalprotectionclusterorgenareas-of-responsibilityprotection-mainstreaminghtml

39

Tableau A Reacutesumeacute des pays contextes et activiteacutes meneacutes au cours de la phase 1 du projetPays Contexte opeacuterationnel Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie MyrsquoAni mdash Environnement de camp prolongeacute

Discussions de groupe avec de reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handi-capeacutes et leurs individus responsables (25 participants) leaders communautaires (11 participants) et travailleurs communautaires et travailleurs sociaux (13 participants)

Entretiens avec des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables (4 entretiens mdash 7 personnes)

Consultations avec lrsquoAssociation de handicapeacutes (32 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (19 personnes)

Burundi Bujumbura mdash Environnement urbain

Kinama Mussasa et Bwagiriza mdash

Camps

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes congolais handi-capeacutes et leurs individus responsables (161 participants)

Entretien avec une fille handicapeacutee et son individu responsable (1 entretien mdash 2 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (13 personnes)

Jordanie Zaatari mdash Camp

Irbid Mafraq et Ramtha mdash Envi-ronnements urbains

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus respon-sables (113 participants) et volontaire de la communauteacute de reacutefugieacutes (11 participants)

Entretiens avec des filles handicapeacutees et leurs indi-vidus responsables (2 entretiens mdash 4 personnes)

Consultations avec les acteurs humani-taires (30 personnes)

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Grozny Reacutepublique de Tcheacutetcheacutenie mdash Environnement urbain de reconstruction post-conflit

Discussion de groupe avec les individus respon-sables drsquoenfants handicapeacutes (12 participants)

Entretiens avec des femmes et filles handica-peacutees (11 entretiens mdash 11 personnes)

Consultations de personnels drsquoONG de femmes (16 personnes)

Ces discussions de groupe et entretiens ont eacuteteacute reacutealiseacutes par des ONG partenaires de lrsquoIRC dans le Caucase du Nord

Annexe 1 Reacutesumeacute des activiteacutes entreprises dans la meacutethodologie du projet

40

Tableau B Reacutecapitulatif des activiteacutes drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilotePays Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie Discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handicapeacutes et leurs individus responsables (24 participants) et des leaders communautaires (11 participants)

Atelier drsquointervenants (21 personnes)

Burundi Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (89 participants) et des leaders communautaires (10 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (18 participants)

Atelier drsquointervenants (41 personnes)

Jordanie Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus responsables (14 participants)

Entretiens avec les professionnels de la VBG (3 participants)

Des expeacuteriences du changement ont eacuteteacute conduite par le personnel WPE en Jordanie et des entretiens avec des professionnels ont eacuteteacute reacutealiseacutes par teacuteleacutephone

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (26 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (7 participants)

Atelier drsquointervenants (26 personnes)

41

Les ateliers drsquointervenants au Burundi en Eacutethiopie et en Caucase du Nord et des expeacuteriences du changement en provenance de Jordanie visaient agrave collecter des messages-cleacutes et recommandations de diffeacuterents groupes impliqueacutes dans le projet sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG Leurs recommandations eacutetaient axeacutees sur les points ci-apregraves

bull Renforcement du plaidoyer sur la non-discrimination

laquo Des sessions de sensibilisation communautaires continues cibleacutees mettant en exergue les droits des personnes handica-peacutees notamment autour des questions relatives aux individus responsables de sexe feacuteminin et masculin raquo (Recommandations provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Consultations permanentes avec les personnes handicapeacutees sur la planification des programmes

laquo Il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne precirctent pas attention agrave nos opinions Nous aimerions rencontrer certaines filles dans un cafeacute ou un endroit uniquement pour filles avec et sans handicap Juste les filles sans adultes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo (Exposeacute du groupe des filles mdash Atelier drsquointervenants Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

bull Mise en exergue des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees

laquo Eacutelaborer un plan ou moyen de partage des expeacuteriences de reacuteussite de personnes handicapeacutees ayant reacuteussi dans des activiteacutes eacuteconomiques et professionnelles Se servir de ces succegraves comme moyen drsquoencourager drsquoautres groupes agrave inclure les personnes handicapeacutees dans ces types de programmes raquo (Recommandation provenant des hommes handicapeacutes mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Renforcement des activiteacutes de sensibilisation et de soutien par les pairs

laquo Effectuer plus de visites agrave domicile chez les femmes et filles handicapeacutees qui sont les plus isoleacutees Eacutelaborer un plan pour des visites reacuteguliegraveres et des contacts entre les eacutequipes [VBG] et leurs familles raquo (Recommandation provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Eacutethiopie)

bull Travail avec les familles

laquo Former un comiteacute drsquoindividus responsables pour donner des conseils sur lrsquoeacutelaboration des programmes Consacrer du temps pour enseigner des leccedilons sur comment ecirctre un meilleur deacutefenseur de la famille fournir des informations sur comment mieux utiliser des systegravemes et ecirctre moins deacutependants des agents de mobilisation communautaire raquo (Recommandation provenant drsquoindividus responsables mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Fourniture de soutien mateacuteriel et de strateacutegies de transport

laquo Recommander la fourniture de transport du fait de la difficile situation financiegravere (ou indemniteacutes de transport) raquo (Entretien avec un individu responsable de sexe feacuteminin mdash Irbid Jordanie)

Annexe 2 Recommandations issues des ateliers des intervenants

Page 15: « Je vois que cela est possibles33660.pcdn.co/wp-content/uploads/2020/04/Je-vois-que... · 2020-04-15 · 2 leur incapacité à laisser les personnes dont elles s’occupent. Pratiques

11

en Eacutethiopie indiquent que 83 pour cent des survivants handi-capeacutes ayant recours aux services de lrsquoIRC sont des femmes39

Violence sexuelle

Les violences sexuelles ont eacuteteacute signaleacutees dans tous les pays le viol eacutetant le plus souvent examineacute au Burundi pays dans lequel des femmes ont deacuteclareacute avoir eacuteteacute victimes drsquoabus sexuels sur une base reacuteguliegravere abus perpeacutetreacutes par de nombreux auteurs40 Dans les trois pays les participants au groupe de discussion sont drsquoavis que les femmes et les filles ayant un handicap intellectuel sont plus exposeacutees aux violences sexuelles suivies des personnes handicapeacutees physiques et mentales Les participants ont releveacute que le viol commis sur les femmes et filles handicapeacutees mentales et intellectuelles est souvent identifieacute par la famille ou le prestataire de services uniquement lorsque la victime tombe enceinte eacutegalement que de nombreuses survivantes au viol peuvent porter les enfants des auteurs de la violence sans jamais deacutevoiler cette violence

laquo Les femmes et les filles sont les plus vulneacuterables agrave la violence sexuelle mais dans de nombreux cas ne veulent pas en parler De nombreuses femmes ceacutelibataires ont des enfants chaque anneacutee mais ne reacutevegravelent jamais lrsquoidentiteacute du pegravere raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes camp de Bwagiriza Burundi)

Les abus sexuels perpeacutetreacutes par des eacutetrangers contre des adolescents handicapeacutes intellectuels ont eacuteteacute signaleacutes en Jordanie (filles et garccedilons) ce qui pousse certains individus responsables de jeunes personnes handicapeacutees agrave les enfermer agrave la maison afin de les proteacuteger contre de nouvelles violences

laquo Sa fille est tregraves active et aime sortir mecircme lorsqursquoil fait nuit Une nuit elle srsquoest rendue chez des voisins et agrave son retour elle semblait diffeacuterente Elle lui a demandeacute ce qui srsquoeacutetait passeacute et elle a expliqueacute que certains garccedilons lui avaient enleveacute ses sous-vecirctements raquo

(Teacutemoignage de la megravere drsquoune adolescente atteinte du syndrome de Down au cours drsquoune discussion de groupe dans le camp de reacutefugieacutes de Zaatari en Jordanie)

Le type le plus courant de violence sexuelle signaleacute dans les centres urbains en Jordanie eacutetait le harcegravelement et lrsquoexploitation sexuels commis par les hommes de la commu-nauteacute qui ciblaient les femmes des hommes handicapeacutes lorsqursquoelles se promenaient dans la communauteacute sans ecirctre accompagneacutees par un homme car il nrsquoeacutetait pas admis qursquoune

femme sorte seule

laquo Un jour alors que je rentrais de chez mon fregravere Un taxi srsquoest arrecircteacute et jrsquoai poseacute la question suivante savez-vous ougrave je peux obtenir un precirct drsquoargent Lrsquohomme a reacutepondu vient avec moi et nous nous occuperons de toi Jrsquoeacutetais apeureacutee agrave lrsquoideacutee qursquoil me transporte raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin agrave Mafraq Jordanie)

Violence infligeacutee par le partenaire intime

Il est de notorieacuteteacute publique que la violence infligeacutee par le partenaire intime (VPI) est le type le plus courant de VBG auquel les femmes font face et un taux plus eacuteleveacute a eacuteteacute releveacute chez les femmes handicapeacutees par rapport aux femmes non-handicapeacutees41 Les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin au Burundi et en Jordanie ont teacutemoigneacute ecirctre victimes de violence sexuelle physique et psychologique infligeacutee par leurs partenaires intimes

Les femmes handicapeacutees au Burundi ont deacuteclareacute que leurs partenaires ne les laquo valorisent raquo pas autant que les femmes non handicapeacutees et sont moins susceptibles de les consi-deacuterer comme des partenaires eacuteventuelles et convenables pour le mariage Les hommes handicapeacutes ont corroboreacute ce point de vue dans leurs groupes de discussion en indiquant une preacutefeacuterence pour une femme sans handicap Les femmes et les hommes ont deacuteclareacute que les femmes handicapeacutees sont constamment victimes de viol dans leurs relations

laquo Pour une femme handicapeacutee il est encore plus difficile de trouver le mariage Les hommes ne veulent pas lrsquoeacutepouser mais cherchent plutocirct agrave profiter drsquoelle (laquo se soulager raquo) et elle ne peut pas se deacutefendre Et lorsqursquoelle a perdu sa virginiteacute ils veulent encore moins lrsquoeacutepouser raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes Bujumbura Burundi)

Les femmes handicapeacutees marieacutees ont fait eacutetat de ce que leurs maris les empecircchaient de participer aux activiteacutes familiales pour eacuteviter la honte et lrsquoembarras Elles ont eacutegalement signaleacute que leurs eacutepoux ont souvent des relations extra-conjugales ce qui est non seulement une source drsquolaquo humiliation raquo mais elles avaient eacutegalement peur des eacuteventuelles conseacutequences pour la santeacute car elles se sentaient incapables de proposer des rapports sexuels proteacutegeacutes agrave leurs partenaires

laquo Vous ne pouvez pas lui refuser votre corps

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quand il revient vers vous pourtant il peut avoir contracteacute des maladies raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Exploitation sexuelle

Certaines femmes ont deacutecrit lrsquoexpeacuterience de lrsquoextrecircme pauvreteacute qui augmente leur risque drsquoexploitation sexuelle dans les futures relations etou activiteacutes sexuelles de survie Les femmes handicapeacutees ont deacuteclareacute ecirctre preacuteoccupeacutees par le risque eacutegalement couru par leurs enfants face agrave ce type de violence une femme du Bujumbura explique comment sa fille srsquoest depuis lors livreacutee agrave la prostitution pour soutenir la famille

laquo Une femme handicapeacutee sera abandonneacutee par son mari apregraves avoir donneacute naissance agrave un enfant Elles font lrsquoobjet de discrimination dans toute activiteacute mdash vous ne valez rien Lorsque les hommes leur proposent des rapports sexuelles elles acceptent parce qursquoelles ont besoin drsquoargent pour nourrir leurs enfants raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les survivantes handicapeacutees et les individus de sexe feacuteminin responsables des survivantes Bujumbura Burundi)

Les hommes et les femmes handicapeacutes installeacutes dans des camps ont deacuteclareacute qursquoils paient des gens en numeacuteraire ou en nature pour les aider dans leurs activiteacutes et tacircches quotidi-ennes notamment lrsquoapprovisionnement en eau et la distribu-tion de la nourriture agrave leurs foyers Au Burundi cette situation affecte davantage les femmes que les hommes handicapeacutes En outre les travailleurs communautaires et sociaux en Eacutethiopie ont deacutecrit comment certaines femmes handicapeacutees qui ont besoin drsquoassistance dans les activiteacutes quotidiennes peuvent ecirctre forceacutees de srsquoengager dans des relations drsquoexploitation avec des individus qui leur proposent de les aider

laquo Ils profitent de notre vulneacuterabiliteacute eacuteconomique Parfois pour des tacircches dont nous ne pouvons nous acquitter nous-mecircmes [alors] nous donnons de lrsquoargent ou de la farine Par exemple aller chercher du bois de chauffe transporter les provisions agrave la maison reacuteparer nos maisons faire la lessive et recueillir de lrsquoeau Les femmes non-handicapeacutees peuvent elles-mecircmes srsquoacquitter de ces tacircches raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees mdash Musasa Burundi)

La violence baseacutee sur le genre contre les hommes et les garccedilons

Les donneacutees relatives agrave lrsquoIMSVBG collecteacutees au Burundi et en Eacutethiopie indiquent qursquoil y a proportionnellement plus drsquohommes parmi les survivants handicapeacutes (17 pour cent de survivants handicapeacutes eacutetaient des hommes) par rapport aux survivants sans handicap (5 pour cent eacutetaient des hommes)42

Violence sexuelle

Les participants en Jordanie (milieux urbains et camps) et au Burundi (milieux urbains) ont eacutegalement mentionneacute la violence sexuelle y compris le viol perpeacutetreacute contre les hommes et les garccedilons handicapeacutes mais agrave une eacutechelle beaucoup moins importante que chez les femmes et les filles Les participants au groupe de discussion sont drsquoavis que les hommes et les garccedilons handicapeacutes intellectuels eacutetaient plus exposeacutes agrave la violence sexuelle Au Burundi certains participants pensent que ce groupe de personnes est peut ecirctre cibleacute par des auteurs qui croient aux mythes selon lesquels ils seront gueacuteris de maladie ou pourront nager dans lrsquoopulence en ayant des rapports sexuels avec des garccedilons

laquo Selon une croyance ancreacutee dans les mœurs ils pratiquent la sodomie pour gueacuterir des maladies comme le VIH ou pour devenir riche Crsquoest cette raison qui motive les hommes agrave violer les garccedilons Les garccedilons souffrant de troubles mentaux sont plus exposeacutes que les garccedilons non-handicapeacutes car ils croient tout ce qursquoon leur dit raquo

(Individu responsable drsquoun survivant de sexe masculin au Burundi)

Violence eacutemotionnelle et psychologique

Les hommes handicapeacutes ont signaleacute des violences eacutemotion-nelles et psychologiques perpeacutetreacutees par des membres de la famille et de la communauteacute agrave cause de leur position de laquo faible raquo laquo deacutependant raquo et parce qursquoils sont incapables de mener un train de vie en rapport avec les normes conventionnelles de la masculiniteacute Par exemple des participants agrave un groupe de discussion en Jordanie ont indiqueacute que les hommes handic-apeacutes sont appeleacutes laquo demi-homme raquo par drsquoautres hommes de la communauteacute Au Burundi et en Jordanie les hommes handic-apeacutes ont deacuteclareacute avoir eacuteteacute ridiculiseacutes parce qursquoils eacutetaient inca-pables en raison de leur handicap de travailler et de subvenir aux besoins de leur famille Lrsquoincapaciteacute drsquoobtenir un emploi reacutemuneacutereacute (un deacutefi agrave relever par les hommes et les femmes dans des environnements humanitaires et souvent exacerbeacute pour les personnes handicapeacutees) a pousseacute les membres de la famille et de la communauteacute agrave penser que ces hommes nrsquoont

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laquo pas de valeur raquo Les hommes handicapeacutes eacuteprouvaient un sentiment de honte et drsquohumiliation agrave la suite de ces attitudes manifesteacutees agrave leur eacutegard

laquo Ils ne jouent aucun autre rocircle Ils sont meacutepriseacutes srsquoils sont incapables de travailler Lorsque vous ecirctes handicapeacute dans une famille vous nrsquoecirctes pas consideacutereacute comme une personne dans cette famille raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes camp de reacutefugieacutes de Kinama Burundi)

Les participants au Burundi ont eacutegalement signaleacute que les hommes handicapeacutes sont confronteacutes agrave la violence eacutemotion-nelle parce qursquoils sont consideacutereacutes comme des partenaires inapproprieacutes pour le mariage et pour une relation par les membres de leur propre famille et les membres de la famille de leurs partenaires

laquo Par exemple si un homme est handicapeacute et souhaite eacutepouser une fille non handicapeacutee mdash la famille ne va pas lrsquoaccepter et le couple sera marginaliseacute raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin camp de reacutefugieacutes de Kinama Burundi)

Ce type de violence contre les hommes et les garccedilons est preacutejudiciable mais est diffeacuterent du continuum de violence auquel les femmes et les filles font face dans les contextes humanitaires de conflit Ce type nrsquoexiste pas dans un systegraveme structurel de violence et drsquooppression et nrsquoest pas perpeacutetreacute au mecircme niveau que la violence faite aux femmes et aux filles

Autres formes de violence perpeacutetreacutees contre les personnes handicapeacutees

Les personnes handicapeacutees peuvent faire face agrave drsquoautres formes de violence dans des environnements humanitaires notamment en raison de la discrimination fondeacutee sur leur handicap ce qui peut srsquoassocier et se combiner agrave la discrimination baseacutee sur le genre43 Par exemple en Jordanie la violence eacutemotionnelle et physique perpeacutetreacutee par les individus responsables contre les personnes handicapeacutees a eacuteteacute signaleacutee et mecircme observeacutee dans certains groupes de discussion entre les individus respon-sables de sexe feacuteminin et les jeunes adultes handicapeacutes La violence verbale observeacutee a eacuteteacute en grande partie sur la base des attentes lieacutees au comportement de la personne handicapeacutee etou son rocircle en tant qursquohomme ou femme

Le refus de rendre service a souvent eacuteteacute mentionneacute comme une forme de violence contre les personnes handicapeacutees dans tous les pays et contextes Bien que les observations indiquent que la plupart de ces exemples sont susceptibles de constituer une discrimination baseacutee sur lrsquohandicap un nombre incalculable de remarques indique lrsquoaccegraves agrave lrsquoeacuteducation pour les enfants handicapeacutes (garccedilons et filles) dans les trois pays Ceci a des implications importantes sur la preacutevention de la VBG et sur la reacuteduction des risques eacutetant donneacute que les eacutecoles offrent un espace seacutecuriseacute de premier plan aux enfants et aux adolescents deacuteplaceacutes et constituent souvent un forum pour les activiteacutes lieacutees agrave la lutte contre la VBG et aux compeacute-tences de base Lrsquoeacuteducation augmente eacutegalement les opportu-niteacutes eacuteconomiques et sociales en favorisant lrsquoautonomisation des femmes et des filles et des autres groupes agrave risque leur permettant ainsi de surmonter lrsquooppression et les ineacutegaliteacutes44

Les participants agrave des discussions de groupe en Eacutethiopie et au Burundi ont eacutegalement mentionneacute que les hommes et les garccedilons ayant un handicap intellectuel peuvent ecirctre particuliegravere-ment exposeacutes agrave lrsquolaquo exploitation au travail raquo car ils ont la capaciteacute physique de srsquoacquitter des tacircches mais disposent de piegravetres compeacutetences en matiegravere de neacutegociation Ils sont capables drsquoeffectuer un nombre incalculable de tacircches dans un meacutenage ou de travaux dans la communauteacute sans pour autant beacuteneacuteficier de la mecircme reacutemuneacuteration que les personnes sans handicap

laquo Exploitation au travail Par exemple les personnes handicapeacutees mdash sont chargeacutees de puiser de lrsquoeau etc pour leur individu responsable Les hommes handicapeacutes intellectuels sont chargeacutes des corveacutees raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Enfin les participants ont eacutegalement signaleacute des taux eacuteleveacutes de violences physique et eacutemotionnelle perpeacutetreacutees par des membres de la communauteacute contre les hommes et les garccedilons handicapeacutes intellectuels en Jordanie par rapport agrave drsquoautres environnements Ainsi les hommes et les garccedilons handicapeacutes peuvent ecirctre exposeacutes agrave diffeacuterentes formes de violence dans de nouvelles zones dans lesquelles peu de meacutecanismes de protection ont eacuteteacute mis en place pour surveiller et faire face agrave cette situation

laquo Les gens sortent pour nous chercher Les gens mrsquoappellent retardeacute ils me frappent et me traitent de tous les noms Certaines personnes nous traitent de fou Lrsquoautre jour jrsquoai eacuteteacute attaqueacute par un gars qui srsquoest enfui dans une voiture Vous devez nous aider et les empecirccher de nous battre

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Donnez-nous la possibiliteacute de porter plainte et de nous occuper de ces gens raquo

(Homme handicapeacute intellectuel camp de reacutefugieacutes de Zaatari en Jordanie)

Principaux facteurs qui rendent les personnes handicapeacutees plus vulneacuterables agrave la VBG

Il existe des preuves qui soutiennent le principe selon lequel la VBG exerceacutee contre les personnes handicapeacutees dans les envi-ronnements humanitaires est intentionnelle systeacutematique et se produit dans un contexte de pouvoir et de controcircle Les causes premiegraveres de la VBG perpeacutetreacutee contre les personnes handica-peacutees restent lrsquoineacutegaliteacute du rapport de force entre les hommes et les femmes dans la communauteacute et au sein de ces groupes Le risque de VBG est cependant exacerbeacute dans les environne-ments humanitaires lorsqursquoil est associeacute aux ineacutegaliteacutes et agrave lrsquooppression lieacutees agrave un handicap en particulier chez les femmes et les filles Les facteurs suivants ont eacuteteacute identifieacutes comme des eacuteleacutements qui augmentent la vulneacuterabiliteacute des femmes des filles des garccedilons et des hommes ayant des types de handicaps diffeacuterents face agrave la VBG dans les environnements humanitaires

Rocircles sexosociaux en mutation

Les femmes et les hommes handicapeacutes et individus respon-sables de sexe feacuteminin sont plus exposeacutees agrave la VBG dans les environnements humanitaires en raison de la mutation des rocircles sexosociaux qui peut survenir dans un meacutenage et les steacutereacuteotypes de genre qui lrsquoaccompagne Cette dynamique est particuliegraverement eacutevidente dans les meacutenages et les communauteacutes au sein desquelles les personnes ont acquis de nouveaux handicaps Si un homme acquiert un nouvel handicap (par exemple agrave la suite de conflits) il peut srsquoaveacuterer neacutecessaire pour les membres de la famille de sexe feacuteminin de trouver un emploi hors de la maison pour remplacer lrsquohomme dans son rocircle de soutien de la famille Dans la mesure ougrave ceci ne constitue pas un comportement exceptionnel au sein de la famille ou de la communauteacute au sens large ces femmes peuvent ecirctre exposeacutees agrave la violence surtout si leur travail les oblige agrave se deacuteplacer seules dans la communauteacute

laquo Le mari va en principe deacutependre de la femme Srsquoil a besoin de payer quelque chose la femme doit aller travailler Il devient une charge suppleacutementaire pour la femme Les eacutepouses des hommes handicapeacutes sont plus exposeacutees car les personnes vont profiter drsquoelles Elle peut devenir une femme de meacutenage pour une autre famille ou devra rentrer la nuit Parfois le regard de la

socieacuteteacute sur ces femmes va changer parce que personne ne sait pourquoi elles sortent et cela nrsquoest pas normal dans la communauteacute Elle peut ecirctre stigmatiseacutee par la communauteacute raquo

(Homme handicapeacute participant agrave une discussion de groupe camp de Zaatari en Jordanie)

Les participants au groupe de discussion ont eacutegalement reacuteveacuteleacute que lorsque les hommes ont un handicap leurs eacutepouses et leurs enfants peuvent ecirctre exposeacutes agrave un risque accru de violence les auteurs pensent que les hommes handicapeacutes sont incapables de jouer leur rocircle traditionnel de laquo protecteur raquo

laquo Leurs enfants sont victimes de discrimination agrave lrsquoeacutecole et parfois sont battus parce que les autres enfants pensent que le pegravere ne viendra pas agrave lrsquoeacutecole pour les deacutefendre Ils perdent leur honneur et leur digniteacute en tant que chef de famille parce qursquoils ne peuvent pas subvenir aux besoins de la famille raquo

(Discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes camp de Bwagirizia Burundi)

Bien que ce cas ne soit pas speacutecifique aux environnements humanitaires les steacutereacuteotypes lieacutes au genre peuvent augmenter le risque de VPI chez les femmes et les filles handicapeacutees si elles ne reacutepondent pas aux attentes de leurs partenaires masculins en tant qursquoeacutepouses et megraveres convenables ce qui peut exacerber les ineacutegaliteacutes du rapport de force entre les sexes dans ces relations ce qui augmente la vulneacuterabiliteacute agrave la VBG Les hommes handicapeacutes et sans handicap ne sont guegravere inciteacutes agrave jouer drsquoautres rocircles tels que prendre soin des enfants il srsquoagit drsquoune tacircche sous-eacutevalueacutee dans la socieacuteteacute qui reacuteduit davantage leur statut parmi les hommes Lrsquointeraction complexe des normes socieacutetales et lrsquoespoir placeacutes sur les femmes et les hommes combineacutes agrave lrsquoeacutechec apparent des femmes handica-peacutees agrave remplir leurs rocircles dans un meacutenage les exposent agrave un risque eacuteleveacute de violence physique de la part de leurs partenaires masculins

laquo Les femmes handicapeacutees sont meacutepriseacutees parce qursquoelles ne peuvent pas travailler comme les personnes sans handicap mdash srsquoapprovisionner en eau et faire des repas Les eacutepoux doivent le faire et drsquoautres hommes les taquinent en disant laquo Pourquoi avez-vous eacutepouseacute cette handicapeacutee raquo ce qui peut causer la violence dans la famille entre mari et femme Quand le mari revient ivre agrave la maison il peut vous parler meacutechamment et commencer agrave vous battre mdash vous ne pouvez pas

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vous deacutefendre et il le sait raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

Stress familial

Le stress extrecircme veacutecu par les familles en peacuteriode de conflit et de deacuteplacement peut creacuteer des environnements ougrave la violence est plus susceptible drsquoecirctre perpeacutetreacutee exposant les personnes handicapeacutees qui deacutependent des individus respon-sables de la famille agrave un risque plus eacuteleveacute Par exemple les femmes et les filles handicapeacutees peuvent compter sur les membres de la famille pour les aider pour leurs soins quotidiens Cette deacutependance peut contribuer au stress et agrave lrsquoanxieacuteteacute au sein des membres de la famille ce qui conduit au ressentiment teacutemoigneacute envers les personnes handicapeacutees sous forme de violence eacutemotionnelle physique ou sous drsquoautres formes de violence

Impression quant aux aptitudes des personnes handicapeacutees

Le point de vue des membres de la communauteacute et les ideacutees erroneacutees sur les personnes handicapeacutees peuvent contribuer agrave leur vulneacuterabiliteacute face agrave la VBG Par exemple les auteurs de violence peuvent ecirctre plus susceptibles agrave prendre les personnes handicapeacutees pour cible srsquoils les considegraverent comme moins agrave mecircme de se deacutefendre par rapport aux personnes non handicapeacutees En fait certains eacutepisodes relateacutes par des femmes handicapeacutees dans les milieux urbains au Burundi deacutemontrent que les auteurs ciblent les personnes handicapeacutees physiques et au moment ougrave ils sont incapables de se deacutefendre ou mecircme drsquoidentifier lrsquoauteur

laquo Ma maladie survient parfois[ mdash Jrsquoai des laquo crises raquo mdash et les personnes profitent de moi pendant ces crises Crsquoest agrave ces moments que les hommes viennent me violer mdash je ne connais pas les pegraveres de mes enfants raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Lrsquoon suppose souvent que les personnes handicapeacutees mentales sont incapables drsquoapprendre les mecircmes concepts

ou de participer aux mecircmes activiteacutes que les autres et donc sont exclues des opportuniteacutes offertes pour en apprendre davantage sur la violence le sexe et les relations saines et deacutevelopper de nouvelles compeacutetences et renforcer les reacuteseaux des pairs De ce fait elles sont manipuleacutees et constituent plus facilement une cible pour les auteurs de viol drsquoabus et drsquoexploitation ou alors elles ont une aptitude limiteacutee dans la neacutegociation des rapports de force dans les relations intimes

Enfin les survivants handicapeacutes de la VBG peuvent ecirctre consi-deacutereacutes comme des informateurs peu fiables au sujet de leurs propres vies et expeacuteriences et donc leur parole ne peut ecirctre prise pour argent comptant lorsqursquoils signalent une violence Par conseacutequent les auteurs sont encore plus susceptibles de preacutevoir lrsquoimpuniteacute de leurs actions ce qui peut rendre les personnes handicapeacutees encore plus vulneacuterables agrave la violence

laquo Les personnes handicapeacutees mentales ou intellectuelles sont eacutegalement sujettes [agrave la VBG] Mecircme lorsqursquoelles sont victimes de violence sexuelle les gens pensent qursquoelles sont folles et ne les croient pas raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin camp de Zaatari Jordanie)

Discussions de groupe avec les adolescentes handicapeacutees mdash Burundicopy Elizabeth SherwoodWRC

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Perte du soutien de la communauteacute et des meacutecanismes de protection

La seacuteparation des familles et des voisins et lrsquoaffaiblissement ou lrsquoeacuteclatement des structures de soutien communautaire et des meacutecanismes traditionnels de protection ont eacuteteacute mis en eacutevidence chez les participants au projet eacutetant donneacute lrsquoaugmentation du risque de violence parmi les personnes handicapeacutees Ceci est particuliegraverement pertinent dans de nouvelles zones de deacuteplacement comme la Jordanie ougrave les individus et les familles nrsquoont pas encore eacutetabli des relations de confiance avec les autres habitants de la communauteacute ou renforceacute agrave nouveau leurs systegravemes de soutien Les partici-pants dans cet environnement ont expliqueacute les niveaux eacuteleveacutes de violence rencontreacutes dans la communauteacute et ont exprimeacute la preacuteoccupation selon laquelle les personnes handicapeacutees seraient viseacutees hors de la maison Cela a parfois conduit agrave des strateacutegies drsquoadaptation neacutegatives comme enfermer les personnes handicapeacutees intellectuelles dans leurs maisons De mecircme dans les milieux urbains au Burundi les parents ont signaleacute des cas isoleacutes survenus lorsqursquoils se sont fiers aux voisins et membres de la communauteacute auxquels ils eacutetaient peu habitueacutes pour les aider dans leur tacircche drsquoindividu responsable et ont deacutecouvert plus tard la perpeacutetration de lrsquoabus

laquo En Syrie tout le monde se connaissait et on prenait soin les uns des autres Ici nous sommes entoureacutes des gens venant drsquoautres villes Si quelque chose arrive agrave mon voisin cela mrsquoimporte peu raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin camp de Zaatari Jordanie)

Isolement social

Un manque de contact avec les reacuteseaux communautaires les amis et les prestataires de services augmente eacutegalement la vulneacuterabiliteacute face agrave la violence exerceacutee sur les personnes handi-capeacutees Les femmes handicapeacutees physiques isoleacutees dans leurs maisons en raison des obstacles physiques et environnemen-taux trouvent qursquoil est difficile de se deacuteplacer agrave lrsquoexteacuterieur de leur maison et de rencontrer drsquoautres personnes Les adoles-centes handicapeacutees sont exclues des reacuteseaux des pairs et de lrsquoeacuteducation ainsi que des activiteacutes lieacutees aux programmes baseacutes sur les atouts dont la promotion de la protection contre la VBG a eacuteteacute deacutemontreacutee Certaines personnes handicapeacutees en particu-lier celles ayant des handicaps intellectuel et mental peuvent ecirctre cacheacutees par les membres de la famille laquo au point ougrave les

voisins ignorent jusqursquoagrave leur existence raquo Un manque de soutien de la communauteacute et de relation peut ecirctre agrave lrsquoorigine du manque drsquoinformation et de compeacutetences dont elles ont besoin ou alors ces personnes ont des gens en qui elles se confient lorsqursquoelles sont victimes de violence

laquo Quand nous sommes handicapeacutes mecircme nos amis nous eacutevitent Nous sommes abandonneacutes comme si nous avions perdu toute valeur Seule ma famille me soutient mdash tous mes amis se sont eacuteloigneacutes de moi raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Lrsquoisolement augmente aussi la vulneacuterabiliteacute des individus responsables de sexe feacuteminin qui sont incapables de quitter leurs maisons de geacuteneacuterer des revenus ou drsquoassister agrave des eacuteveacutenements et activiteacutes communautaires avec drsquoautres femmes Dans la plupart des cas ces personnes sont les eacutepouses et les megraveres drsquoenfants et drsquoadultes avec un handicap plus grave Toutefois dans certains cas elles peuvent eacutegale-ment se faire aider par les adolescentes qui joueront le rocircle drsquoindividu responsable secondaire reacuteduisant ainsi les chances de ces derniegraveres agrave acceacuteder agrave lrsquoeacuteducation et agrave drsquoautres services dans la communauteacute

Pauvreteacute et manque de revenu

La pauvreteacute a eacuteteacute preacutesenteacutee comme un facteur de vulneacuterabiliteacute en particulier pour les femmes handicapeacutees dans les meacutenages dirigeacutes par des femmes Lrsquoextrecircme pauvreteacute et le manque de ressources pour reacutepondre agrave leurs besoins les plus eacuteleacutemen-taires augmentent le risque pour les femmes et les filles handi-capeacutees et les membres de la famille de sexe feacuteminin drsquoecirctre maltraiteacutees et exploiteacutees ou ont recours aux activiteacutes sexuelles de survie et agrave la prostitution

laquo Certains de mes enfants sont en acircge drsquoaller agrave lrsquoeacutecole mais je nrsquoen ai pas les moyens Je dois demander aux hommes drsquoacheter mecircme du sucre pour le theacute et pour cette raison ils peuvent faire de moi ce qursquoils veulent Mes enfants ne peuvent mecircme pas avoir de livres pour lrsquoeacutecole raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Obstacles lieacutes agrave lrsquoenvironnement

Les obstacles lieacutes agrave lrsquoenvironnement y compris le transport insuffisant dans tous les contextes srsquoajoutent agrave lrsquoisolement mais signifient eacutegalement que les personnes handicapeacutees doivent pouvoir compter sur drsquoautres membres de la commu-

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nauteacute pour acceacuteder agrave des services et agrave lrsquoassistance y compris la distribution de vivres et drsquoarticles non alimentaires Cela accroicirct leur vulneacuterabiliteacute agrave lrsquoexploitation et aux abus et limite leur accegraves aux services de reacuteponse en matiegravere de VBG de maniegravere confidentielle

Obstacles agrave lrsquoaccegraves aux services et aux programmes relatifs agrave la VBG

Les donneacutees relatives au Burundi et agrave lrsquoEacutethiopie montrent qursquoenviron 32 des survivantes handicapeacutees qui ont signaleacute des cas de violence agrave lrsquoIRC lrsquoont fait dans les trois jours suivant lrsquoincident comparativement agrave 44 pour les survivantes sans handicap45 Quarante et un pour cent des survivantes handi-capeacutees ont attendu plus drsquoun mois pour signaler les cas de violence46 Drsquoautres mesures doivent ecirctre prises pour eacuteliminer les obstacles et faciliter lrsquoaccegraves aux services et programmes relatifs agrave la VBG pour toutes les survivantes y compris et surtout pour les personnes handicapeacutees

Les obstacles agrave lrsquoaccegraves aux programmes et activiteacutes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire et identifieacutes par les personnes handicapeacutees et les individus responsables comprennent les barriegraveres psychologiques physiques communicationnelles et autres Les barriegraveres psychologiques constituaient les obstacles les plus freacutequemment citeacutes pour les survivantes agrave la VBG souffrant de handicap alors que les barriegraveres physiques ont eacuteteacute plus freacutequemment mention-neacutees dans le cadre des activiteacutes de preacutevention notamment la sensibilisation communautaire la geacuteneacuteration de revenus et les activiteacutes meneacutees aux centres de promotion de la femme

Les barriegraveres psychologiques

La discrimination et la stigmatisation par les membres de la famille les prestataires de services et la communauteacute dans son ensemble ont eacuteteacute les obstacles agrave lrsquoaccegraves aux services les plus freacutequemment citeacutes par les survivantes handicapeacutees Les participants ont signaleacute qursquoune stigmatisation suppleacutementaire rendait les personnes handicapeacutees reacuteticentes agrave lrsquoideacutee de deacutenoncer les cas de violence sexuelle mecircme aux prestataires de services qui supposent souvent qursquoelles ne courent aucun risque en raison de leur handicap

laquo Les membres de la famille les conduisent aux prestataires de services mais ceux-ci ne les traitent pas correctement mdash ils peuvent dire des choses du genre laquo Tu es handicapeacutee Comment as-tu pu ecirctre violeacutee et tomber enceinte raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les

travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux - camp de reacutefugieacutes de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Lrsquoon suppose souvent que les personnes ayant des deacutefi-ciences intellectuelles ou mentales ne comprennent pas ce qui leur est arriveacute Les participantes ont indiqueacute que les gens peuvent ne pas eacutecouter ou croire les personnes handicapeacutees en particulier quand les survivantes preacutesentent une deacuteficience mentale ou intellectuelle cette attitude reacuteduit agrave son tour leur accegraves aux services De nombreuses personnes handi-capeacutees mentales ou intellectuelles sont eacutegalement exclues des activiteacutes de sensibilisation sur la VBG car les parents les dirigeants communautaires et drsquoautres personnes suppo-sent qursquoelles ne courent pas de risques ou sont incapables drsquoapprendre de nouvelles choses Ces barriegraveres suppleacutemen-taires les empecircchent drsquoecirctre en seacutecuriteacute au sein des commu-nauteacutes drsquoidentifier correctement les cas de violence etou de demander de lrsquoaide aupregraves des personnes de confiance en cas de violence

Certaines survivantes handicapeacutees peuvent avoir besoin de soutien pour acceacuteder aux services mais craindront de signaler cette violence aux membres de la famille qui pour-raient deacutejagrave avoir des ideacutees neacutegatives sur le handicap Ainsi de nombreuses survivantes choisissent de ne pas signaler ces cas de violence ou de ne pas acceacuteder aux services si cela risque drsquoaccentuer leur marginalisation au sein de la famille et de la communauteacute Agrave Bujumbura certaines femmes handica-peacutees avaient si souvent subi la violence qursquoelles preacutefeacuteraient ne pas en parler mecircme agrave des membres de la famille pourvoyeurs drsquoappui

laquo Les familles ont tendance agrave la rejeter et agrave la deacutetester [une survivante] mdash elles ne la considegraverent pas vraiment comme une personne Elle vit avec un handicap et cette violence sexuelle va maintenant reacuteduire davantage sa valeur Elles vont la rejeter et penser qursquoelle est la cause de son propre malheur raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

La discrimination et les preacutejugeacutes posent eacutegalement des obsta-cles importants agrave la participation des personnes handicapeacutees dans les activiteacutes de preacutevention de la VBG et programmes connexes En Eacutethiopie les travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux ont indiqueacute que drsquoautres membres de la communauteacute ridiculisent les personnes souffrant de handicaps mentaux etou intellectuels lorsqursquoelles essaient de participer

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agrave des activiteacutes communautaires En raison de cette stigmatisa-tion les parents empecircchent parfois le personnel de parler agrave ces personnes lors des visites agrave domicile et de partager avec elles des informations sur les services disponibles

laquo Une personne handicapeacutee avait lrsquohabitude de prendre part agrave une discussion cafeacute mais la communauteacute lrsquoa rejeteacutee et elle a finalement cesseacute de venir Elle souffre drsquoun trouble mental et ne sait parfois pas de quoi elle parle Les participantes lrsquoont donc neacutegligeacutee raquo

(Travailleur communautaire - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les groupes de leadership communautaire y compris les associations de reacutefugieacutes et de femmes ont rarement des repreacutesentantes handicapeacutees les associations de personnes handicapeacutees le cas eacutecheacuteant sont souvent domineacutees par les hommes et peuvent activement exclure les handicapeacutees mentales et intellectuelles Ces organisations jouent souvent un rocircle central dans la communication de lrsquoinformation dans la communauteacute et peuvent mecircme deacutesigner des repreacutesent-ants pour participer agrave des formations et drsquoautres activiteacutes Par conseacutequent les personnes handicapeacutees mais plus particu-liegraverement les femmes et les filles handicapeacutees peuvent ecirctre moins susceptibles drsquoecirctre incluses dans ces activiteacutes

laquo Les personnes handicapeacutees ne sont geacuteneacuteralement pas consideacutereacutees La communauteacute ne trouve parfois pas qursquoelles peuvent prendre part agrave des formations et autres activiteacutes raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les dirigeants communautaires - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les barriegraveres physiques

Les barriegraveres physiques empecircchent les personnes handica-peacutees drsquoacceacuteder aux services et activiteacutes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire Les femmes handicapeacutees qui vivent dans les centres urbains et dans le camp de reacutefugieacutes du complexe tentaculaire de Zaatari en Jordanie ont indiqueacute que lrsquoabsence ou le coucirct eacuteleveacute des moyens de transport eacutetait un obstacle agrave lrsquoaccegraves aux centres de services sur la VBG ainsi qursquoagrave leur participation aux activiteacutes de sensibilisation et autres activiteacutes de preacutevention

laquo Les moyens de transport sont inexistants Par conseacutequent mecircme si vous savez ougrave se trouvent les services vous ne pouvez pas toujours y

arriver raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin mdash Bujumbura Burundi)

Dans tous les pays les individus responsables de sexe feacuteminin nrsquoont pas pu prendre part aux activiteacutes de sensibilisa-tion communautaire etou de promotion de la femme parce qursquoelles doivent rester agrave la maison et prendre soin de leur famille Elles participent moins freacutequemment aux reacuteunions communautaires et aux activiteacutes sociales et ne sont donc pas impliqueacutees dans les campagnes la SASA (une approche globale de preacutevention de la violence contre les femmes et les filles deacuteveloppeacutee par Raising Voices (wwwraisingvoicesorg)) et drsquoautres formes de sensibilisation

Les barriegraveres communicationnelles

Les barriegraveres communicationnelles ont eacuteteacute plus freacutequem-

laquo Je porte ma fille sur mon dos partout ougrave je vais Elle grandit mais elle reste encore une partie de moi raquo

(Individu responsable drsquoune fille handicapeacutee - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

copy Elizabeth SherwoodWRC

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ment mentionneacutees dans le cadre des activiteacutes de preacutevention communautaires Les personnes sourdes ont eacuteteacute deacutesigneacutees comme eacutetant les plus toucheacutees par ce type de barriegravere dans la mesure ougrave des interpregravetes en langue des signes sont rarement disponibles dans les camps de reacutefugieacutes et que de nombreuses personnes utilisent un langage des signes non conventionnel Certains agents de mobilisation commu-nautaire et le personnel travaillant sur la VBG ont tenteacute de communiquer avec les personnes sourdes au moyen drsquooutils SASA et des gestes simples mais cette proceacutedure nrsquoest pas toujours exeacutecuteacutee par lrsquoensemble du personnel Les profes-sionnels de la VBG ont eacutegalement eu du mal agrave communiquer efficacement avec les personnes souffrant de handicaps intellectuels et mentaux parce qursquoelles ne sont pas souvent inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes sur la VBG etou parce que les informations ne sont pas transmises dans des formats qursquoils peuvent comprendre Les participantes ont noteacute que les mateacuteriels de sensibilisation et drsquoeacuteducation repreacutesentaient rarement les personnes handicapeacutees et que les personnes handicapeacutees ne sont pas inteacutegreacutees dans les eacutequipes de sensibilisation et de mobilisation communautaire Une varieacuteteacute drsquoapproches de communication - notamment les messages simples les images les mises en scegravene et les jeux de rocircles qui incluent les personnes handicapeacutees - seraient plus efficaces pour impliquer les personnes handicapeacutees tout en sensibil-isant davantage la communauteacute des personnes handicapeacutees dans son ensemble

laquo En regardant lrsquoimage drsquoune personne handicapeacutee nous nous sentirons plus impliqueacutes avec les personnes normales Cela pousse eacutegalement les gens agrave comprendre que les personnes handicapeacutees doivent ecirctre impliqueacutees dans tout raquo

(Participante aux discussions de groupe avec des femmes handicapeacutees - camp de Bwagirizia Burundi)

Autres barriegraveres

Le manque de confidentialiteacute et la stigmatisation par les membres de la communauteacute qui en reacutesulte ont eacuteteacute souleveacutes comme eacutetant des problegravemes importants dans les contextes urbains et sur les camps au Burundi et en Eacutethiopie Les participantes ont signaleacute qursquoil est plus difficile de preacuteserver la confidentialiteacute quand une survivante est handicapeacutee car drsquoautres personnes lui sont peut-ecirctre venues en aide lors de lrsquoincident et que les nouvelles se reacutepandent souvent rapide-ment dans toute la communauteacute Elles peuvent avoir besoin de parler aux autres afin drsquoacceacuteder agrave des services et le personnel

du programme relatif agrave la VBG a eacutegalement mentionneacute le besoin drsquoimpliquer un plus large eacuteventail drsquoacteurs dans les processus de gestion de cas Par conseacutequent les survivantes handicapeacutees sont moins susceptibles drsquoacceacuteder aux services et agrave lrsquoassistance apregraves de tels incidents de violence en raison de problegravemes de confidentialiteacute et de la peur drsquoune stigmatisa-tion suppleacutementaire

laquo La communauteacute saura si une femme handicapeacutee a eacuteteacute violeacutee Il nrsquoy a pas de secrets dans le camp Les gens ont tendance agrave plus divulguer les informations lorsqursquoil srsquoagit de femmes handicapeacutees Elles doivent crier agrave lrsquoaide et tout le monde deacutecouvre ainsi ce qui leur est arriveacute raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

Les femmes et les filles handicapeacutees agrave Bujumbura au Burundi ont eacutegalement indiqueacute qursquoelles ne peuvent pas ecirctre reccedilues immeacutediatement lorsqursquoelles se preacutesentent aux services de santeacute apregraves un incident de violence sexuelle et il peut leur ecirctre demandeacute de revenir agrave un autre moment pour recevoir des services ou le service peut leur ecirctre refuseacute apregraves une longue proceacutedure administrative lieacutee agrave leur statut de reacutefugieacutees Les survivantes handicapeacutees peuvent rencontrer de plus grands problegravemes dans la mesure ougrave il peut ecirctre plus difficile pour elles de retourner agrave lrsquoeacutetablissement car elles peuvent avoir moins de ressources financiegraveres pour payer le transport et doivent compter sur lrsquoaide des autres pour se deacuteplacer

laquo Ils peuvent vous donner autre rendez-vous mdash et vous demander de revenir demain - mais cela pose problegraveme apregraves un viol parce que vous avez besoin de meacutedicaments Elle a passeacute toute la journeacutee et la nuit agrave lrsquohocircpital sans recevoir aucun service et le lendemain elle est alleacutee pour son test de deacutepistage du VIH raquo

(Groupe de discussion avec des femmes handicapeacutees mdash Bujumbura Burundi)

Dans lrsquoenvironnement humanitaire et autre les programmes relatifs agrave la VBG sont largement axeacutes sur les femmes et les filles car elles sont les plus exposeacutees agrave la violence baseacutee sur le genre Cependant les hommes et les garccedilons courent eacutegale-ment un risque de violence sexuelle en particulier en peacuteriode de conflit et de deacuteplacement Les professionnels de la VBG apportent un soutien aux survivants de sexe masculin avec et sans handicap mais ce fait nrsquoest pas toujours connu Dans le cadre de ce projet par exemple certains hommes handicapeacutes

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ne savaient pas ougrave obtenir un soutien en termes de gestion de cas srsquoils ont eacuteteacute victimes de violence sexuelle

laquo Elle [une survivante handicapeacutee] doit se rendre agrave lrsquoIRC pour obtenir de lrsquoaide Mais ougrave doivent se rendre les hommes handicapeacutes srsquoils sont violeacutes raquo

(Man with disabilities mdash Musasa refugee camp Burundi)

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Sur la base de lrsquoeacutevaluation et des recommandations de la Phase 1 faites par les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables les activiteacutes suivantes ont eacuteteacute conccedilues et testeacutees dans chacun des contextes du projet

Reacutesumeacute des actions pilotes mises en œuvre par les programmes WPE de lrsquoIRC

Pays Activiteacutes

Eacutethiopie Organisation de laquo discussions cafeacute raquo avec les femmes dans les foyers de personnes handicapeacutees afin que leurs individus responsables puissent acceacuteder agrave des informations sur la VBG et pour renforcer les reacuteseaux de pairs feacute-minins

Adaptation du mateacuteriel de mobilisation communautaire sur la preacutevention de la VBG (SASA) de maniegravere agrave deacutepeindre les personnes handicapeacutees comme faisant partie de la communauteacute dans son ensemble

Organisation de visites agrave domicile cibleacutees pour diffuser des informations sur la preacutevention de la VBG et donner des reacuteponses aux personnes handicapeacutees qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Organisation de sessions de formation sur la VBG et le handicap agrave lrsquointention des agents de mobilisation communautaire et des travailleurs sociaux

Modifications apporteacutees pour ameacuteliorer lrsquoaccessibiliteacute physique des bacirctiments communau-taires et des latrines dans le camp

Burundi Ciblage des Associations Villageoises drsquoEacutepargne et de Creacutedit pour les personnes handicapeacutees et

leurs individus responsables

Organisation drsquoactiviteacutes reacutecreacuteatives et professionnelles pour les personnes handicapeacutees et les individus responsables

Sensibilisation de la communauteacute sur les droits et lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees

Prioriteacute accordeacutee aux visites agrave domicile pour assurer une gestion plus complegravete des cas de VBG pour les personnes handicapeacutees agrave risque

Recrutement de femmes handicapeacutees comme agent de mobilisation communautaire pour les activiteacutes relatives agrave la VBG

Jordanie Inclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG interorganisations et dans la forma-tion sur la gestion des cas relatifs agrave la protection de lrsquoenfance

Animation drsquoun atelier drsquoune journeacutee sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de violence sexuelle et sexiste du sous-groupe interorganisations sur la violence sexuelle et sexiste

Pris en charge de lrsquoinclusion du handicap dans les messages et le mateacuteriel drsquoune campagne en cours sur la preacutevention de la violence et dans le mateacuteriel relatif aux services de lrsquoIRC

Organisation de discussions de groupe avec les individus responsables de sexe feacuteminin souffrant de handicap

La campagne laquo Amani raquo en Jordanie a fourni des messages cleacutes aux communauteacutes aux enfants et aux parents sur le moyen de mieux proteacuteger les enfants et les adultes contre les atteintes et divers types de violence notamment la violence sexuelle et sexiste httpdataunhcrorgsyrian-refugeesdownloadphpid=5558

Phase 2 Activiteacutes visant agrave ameacuteliorer lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG dans les pays pilotes

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Reacutesumeacute des actions pilotes mises en œuvre par les programmes WPE de lrsquoIRC

Caucase du Nord

Feacutedeacuteration de Russie

Organisation drsquoune formation et drsquoateliers de planification drsquoaction sur le handicap et la violence baseacutee sur le genre pour les ONG feacuteminines y compris sur lrsquoimplication des jeunes filles handica-peacutees et le soutien de leurs parents et in-dividus responsables

Organisation drsquoune formation et drsquoun atelier de planification drsquoaction avec les femmes de la All-Russia So-ciety of Disabled People sur lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes visant les femmes et les filles

Conception drsquoun manuel pour les individus responsables drsquoenfants handicapeacutes qui fournit des informations sur les services et lrsquoassistance aux personnes handicapeacutees

Organisation drsquoun concert de sensibilisation communautaire au cours de laquelle les jeunes filles sourdes sont monteacutees en scegravene avec une chanteuse tcheacutetchegravene

Organisation drsquoeacuteveacutenements sociaux pour les filles avec et sans handicap pour renforcer les reacuteseaux de pairs

Discussion cafeacute Camp de reacutefugieacutes de MyrsquoAni Ethiopiecopy IRC Ethiopie

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Phase 3 Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Le processus drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays a permis drsquoidentifier 1) les changements des connaissances des attitudes et des pratiques des professionnels de la VBG agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du handicap et 2) des pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Renforcement des capaciteacutes des professionnels de la VBG sur lrsquoinclusion du handicap

Les professionnels de la VBG des quatre pays ont eacuteteacute consulteacutes lors de lrsquoeacutevaluation participative pour identifier les changements apporteacutes agrave leurs connaissances leurs attitudes et leurs pratiques au sujet de lrsquoinclusion du handicap dans leurs programmes et activiteacutes au cours du projet Cette activiteacute a eacutegalement permis drsquoidentifier de nouvelles activiteacutes outils et ressources qui auraient agrave leur avis faciliteacute ces changements

Changements apporteacutes aux connaissances attitudes et pratiques

Bien que les connaissances les attitudes et les pratiques se recoupent et se complegravetent mutuellement les professionnels de la VBG ont plus freacutequemment rapporteacutes des changements dans leurs attitudes envers les personnes handicapeacutees au cours du projet Les professionnels ont signaleacute une accen-tuation de la reconnaissance de leur responsabiliteacute agrave atteindre tous les membres de la communauteacute et donc agrave adapter leurs programmes de maniegravere agrave les rendre accessibles et efficaces pour tous ce qui renforce la mise en œuvre drsquoune approche de programmation plus axeacutee sur les droits De nombreux professionnels ont avoueacute qursquoavant le projet ils supposaient que les personnes handicapeacutees nrsquoeacutetaient pas capables de participer agrave des activiteacutes relatives agrave la VBG en raison de leur handicap Apregraves le projet la plupart a deacuteclareacute reconnaicirctre que les personnes handicapeacutees ont des compeacutetences et des capaciteacutes neacutecessaires pour participer beacuteneacuteficier et faire de preacutecieuses contributions aux programmes Les professionnels ont eacutegalement deacuteclareacute qursquoils se consideacuteraient drsquoabord comme eacutetant mal eacutequipeacutes ou pas qualifieacutes pour fournir des services relatifs agrave la VBG aux personnes handicapeacutees et pensaient que leurs compeacutetences et leur formation ne suffiraient pas pour reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees Ils se sont souvent focaliseacutes sur la deacuteficience de la personne ou sur son eacutetat de santeacute (aussi connu sous le nom drsquoapproche

meacutedicale du handicap) et nrsquoont pas appliqueacute leurs compeacute-tences en matiegravere de protection et drsquoautonomisation pendant le processus de gestion de cas Apregraves le projet ces profes-sionnels ont deacuteclareacute qursquoils eacutetaient plus agrave lrsquoaise confiants et precircts agrave travailler avec les personnes handicapeacutees et qursquoils sont passeacutes drsquoune approche meacutedicale agrave une approche plus familiegravere et plus axeacutee sur le survivant

laquo Au deacutebut je pensais que je ne pouvais pas ecirctre utile agrave certaines personnes handicapeacutees parce que je nrsquoeacutetais pas meacutedecin que je ne pouvais pas ameacuteliorer leur condition que je ne pouvais pas les gueacuterir Mais alors lorsque jrsquoai pris du temps pour commencer agrave eacutecouter davantage jrsquoai compris qursquoelles ne demandaient pas ce type drsquoaide elles voulaient parler avaient besoin de soutien et aspiraient agrave plus de seacutecuriteacute Jrsquoai reacutealiseacute que je savais deacutejagrave comment venir en aide agrave ces personnes Avant je supposais que je ne pouvais pas et que discuter avec moi ne changerait rien agrave leur situation Jrsquoaurais ducirc eacutecouter un peu plus avant et crsquoest le cas maintenant Je prends drsquoabord le temps drsquoeacutecouter avant drsquoessayer de faire des plans et drsquoarranger les choses raquo

(Agent de mobilisation communautaire de lrsquoIRC - camp de Muyinga Burundi)

Certains professionnels ont eacutegalement signaleacute un changement drsquoattitude envers les individus responsables en particulier les megraveres drsquoenfants handicapeacutes qui ont leurs propres besoins mais qui font souvent passer les deacutesirs des autres notamment ceux des membres de leur famille souffrant de handicap avant leur propre bien-ecirctre psychosocial Les professionnels ont rapporteacute une plus grande reconnaissance des besoins de ce groupe et le rocircle essentiel qursquoils jouent dans la protection et lrsquoautonomisation des personnes handicapeacutees

laquo Ces personnes ont le droit de recevoir tous les services proposeacutes aux autres et il est de notre devoir drsquointeacutegrer [ces personnes] Il sera difficile pour elles de rester agrave la maison toutes seules Cela est eacutegalement important pour leurs familles et elles peuvent venir avec leurs filles Cette mesure est importante pour les megraveres drsquoenfants handicapeacutes car elles ont eacutegalement besoin drsquoun soutien psychologique raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Les professionnels de la VBG ont rapporteacute quatre principaux changements dans leurs pratiques agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du

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handicap au cours du projet Ces pratiques ont eacuteteacute eacutetroitement lieacutees au processus reacuteflectif du projet et aux activiteacutes pilotes mises en œuvre au cours de la Phase 2 du projet notamment

bull la tenue des consultations plus reacuteguliegraveres avec les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables afin de srsquoassurer que leurs besoins et leurs ideacutees sont pris en compte dans les deacutecisions lieacutees aux programmes et aux activiteacutes

bull la fourniture drsquoun soutien plus global et holistique aux survi-vantes handicapeacutees avec un accent sur les meacutethodes de communication efficaces et lrsquoeacutetablissement de la confiance

bull le deacuteveloppement drsquoactiviteacutes autour des points forts des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees

bull une implication plus active des membres de la famille et des voisins des personnes handicapeacutees dans la planification de la seacutecuriteacute

bull la surveillance du nombre de femmes de filles de garccedilons et drsquohommes handicapeacutes qui participent aux activiteacutes relatives agrave la VBG

laquo Nous ne pouvons pas eacutevaluer lrsquoactiviteacute nous-mecircmes Nous devons jauger nos performances agrave travers les gens qui prennent part agrave nos activiteacutes raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les professionnels de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Les professionnels de tous les pays ont eacutegalement deacuteclareacute avoir acquis de nouvelles connaissances qui ont ameacutelioreacute leur capaciteacute agrave inteacutegrer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail mais ils en ont parleacute moins freacutequemment que le changement drsquoattitudes et de pratiques Les exemples comprennent une meilleure compreacutehension des facteurs qui rendent les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables plus vulneacuterables agrave la VBG le rocircle des relations et des reacuteseaux sociaux dans la preacuteven-tion de la violence et lrsquoaccroissement des connaissances sur les strateacutegies de communication permettant de travailler avec des personnes preacutesentant diffeacuterents types de handicaps

laquo Nous travaillons sur les questions de VBG Je pensais donc plus agrave la faccedilon dont elles se sentent en tant que femmes et filles et comment elles se voient comparativement aux filles sans handicap Les filles handicapeacutees ont moins de possibiliteacutes que les filles sans handicap raquo

(Professionnel de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Activiteacutes outils et ressources qui ont favoriseacute le renforcement des capaciteacutes chez les professionnels de la VBG

Les professionnels de la VBG ont deacutecrit les opportuniteacutes drsquoapprentissage expeacuterientiel et reacuteflectif du projet comme eacutetant les facteurs les plus importants ayant contribueacute agrave renforcer leur capaciteacute agrave inteacutegrer efficacement lrsquoinclusion du handicap dans leur travail Il srsquoagissait notamment drsquointeractions directes avec les femmes et les filles handicapeacutees drsquooccasions de reacutefleacutechir sur leurs propres compeacutetences et du moyen de les appliquer dans leur travail avec ce groupe

Les professionnels de la VBG en Eacutethiopie en particulier les travailleurs sociaux et communautaires ont indiqueacute que les formations sur la VBG et le handicap les avaient effectivement aideacutes agrave ameacuteliorer leurs pratiques agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du handicap Dans les autres pays pilotes les professionnels ont signaleacute que les outils les aidant agrave consulter les personnes handicapeacutees y compris des directives sur la conduite des visites agrave domicile et des activiteacutes participatives qui traduisent la dynamique du pouvoir entre les femmes et les hommes et les personnes avec et sans handicap eacutetaient les plus utiles Les professionnels ont aussi mentionneacute que des outils fournissant des directives sur la communication avec les personnes preacutesentant diffeacuterents types de deacuteficiences et des outils permettant de deacutevelopper un mateacuteriel drsquoinformation drsquoeacuteducation et de communication accessible ont eacuteteacute utiles

Dans le Caucase du Nord les professionnels de la VBG ont indiqueacute que la focalisation sur un petit nombre drsquoactiviteacutes clairement deacutefinies visant agrave favoriser lrsquoinclusion a augmenteacute la probabiliteacute de succegraves et ce succegraves a stimuleacute leur confiance et leur volonteacute agrave inclure les femmes et les filles handicapeacutees dans les activiteacutes subseacutequentes

laquo Je nrsquoavais jamais penseacute que nous pourrions faire quelque chose dans un groupe mixte [filles avec et sans handicap] et maintenant je constate que cela est possible et acceptable et que les gens en ont besoin raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les professionnels de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Domaines exigeant un renforcement suppleacutementaire des capaciteacutes

Bien que des changements positifs dans lrsquoapproche de de travail des professionnels de la VBG avec les personnes handicapeacutees aient eacuteteacute signaleacutes lors de lrsquoeacutevaluation des lacunes persistantes ont eacuteteacute identifieacutees au niveau des capaciteacutes et une attention addi-

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tionnelle et continue doit ecirctre porteacutee agrave ce point

Tout drsquoabord quelques professionnels de la VBG et les pres-tataires ont continueacute agrave avoir des attitudes neacutegatives envers les personnes avec des handicapeacutees Par conseacutequent il est neacuteces-saire de promouvoir une reacuteflexion et une discussion continues avec les professionnels de la VBG afin de faire face et de reacutesoudre les malentendus et les preacutejugeacutes qui peuvent faire office drsquoobstacles agrave lrsquoaccegraves et agrave lrsquoinclusion des personnes handica-peacutees Les professionnels doivent reacutefleacutechir sur la faccedilon dont leurs propres attitudes peuvent influencer la mise en œuvre drsquoune approche centreacutee sur le survivant agrave lrsquoeacutegard des personnes handi-capeacutees agrave la possibiliteacute qursquoils donnent aux individus de contribuer agrave la prise de deacutecision et mecircme aux options drsquointerventions qursquoils peuvent examiner avec un survivant

Deuxiegravemement les gestionnaires de cas de VBG ont signaleacute qursquoils neacutecessitaient davantage drsquoindications sur les processus de consentement lorsqursquoils travaillent avec des survivants souf-frant drsquoune deacuteficience intellectuelle Dans de nombreux cas les gestionnaires de cas demandent aux individus responsables de donner le consentement et ne parviennent souvent pas agrave deacuteter-miner la capaciteacute de lrsquoindividu agrave donner son consentement Une note drsquoorientation sur lrsquoobtention du consentement des personnes handicapeacutees a eacuteteacute deacuteveloppeacutee dans le projet en reacuteponse agrave cette lacune Elle srsquoinspire du processus de consentement employeacute avec les personnes souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle dans le secteur de la santeacute dans les pays agrave revenu eacuteleveacute et est adapteacutee pour une approche de gestion de cas centreacutee sur le survivant

Enfin alors que de nombreux professionnels de la VBG qui ont pris part au projet ont reacuteussi agrave inclure les personnes ayant un handicap physique et des deacuteficiences auditives aux activiteacutes du programme relatifs agrave la VBG ils ont noteacute des deacutefis permanents lors de lrsquoinclusion des personnes ayant une deacuteficience intellec-tuelle Les gestionnaires de cas ont besoin de directives et de soutien pour identifier les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes preacutesentant des handicaps plus complexes afin de mieux les rattacher aux possibiliteacutes de participation aux activiteacutes communautaires et sociales briser lrsquoisolement social et favoriser lrsquoautonomisation Ces directives destineacutees aux gestionnaires de cas ont eacuteteacute deacuteveloppeacutees dans le cadre du projet

Des outils tireacutes du projet ont eacuteteacute adapteacutes pour les professionnels de la VBG drsquoautres organisations et sont disponibles dans la Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG sur httpwrc

msdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de VBG

Le processus drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays a susciteacute des laquo Expeacuteriences du changement raquo chez les personnes handicapeacutees leurs individus responsables et le cas eacutecheacuteant les dirigeants communautaires Ces expeacuteriences ont mis en eacutevidence les reacutesultats qui ont eacuteteacute les plus importants pour chaque groupe Une analyse des reacutesultats des ateliers de parties prenantes et des expeacuteriences du changement a permis drsquoidentifier les pratiques positives suivantes pour promouvoir lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Le renforcement des reacuteseaux de pairs et du capital social

Dans les quatre pays les participants ont citeacute lrsquoeacutetablissement de reacuteseaux de pairs plus robustes pour les adolescentes et les femmes handicapeacutees ainsi que pour les individus responsables de sexe feacuteminin comme retombeacutee positive des activiteacutes du projet Les discussions de groupe avec les individus responsables dans les centres de promotion de la femme en Jordanie des discus-sions cafeacute dans les domiciles des femmes handicapeacutees en Eacutethiopie la creacuteation drsquoespaces seacutecuriseacutes et drsquoactiviteacutes sociales agrave lrsquointention des adolescentes dans le Caucase du Nord et les Associations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit (AVEC) cibleacutees au Burundi ont eacuteteacute citeacutes comme eacutetant utiles par les participants car ils ont faciliteacute lrsquoeacutetablissement de liens entre les personnes handicapeacutees et les individus responsables et drsquoautres membres de la communauteacute ce qui a permis drsquoeacutechanger des informations de construire la confiance et de deacutevelopper des possibiliteacutes drsquoaction collective Ceci augmente non seulement accegraves agrave un soutien proposeacute les uns pour les autres et par la communauteacute toute entiegravere mais donne eacutegalement aux personnes handicapeacutees la possibiliteacute drsquoapporter une contribution agrave la socieacuteteacute drsquoeacutelever leur statut au sein de la communauteacute et drsquoecirctre reconnues et appreacutecieacutees pour des aspects de leur personne autres que leur handicap

Pour les individus responsables de sexe feacuteminin souffrant de handicap les groupes de soutien en Jordanie leur ont donneacute un espace pour partager leurs preacuteoccupations ideacutees et strateacutegies avec drsquoautres femmes dans des situations similaires Ceci les a aideacutees agrave se sentir moins isoleacutees et agrave renforcer leur bien-ecirctre psychosocial

laquo Je profite des expeacuteriences des ideacutees et des interventions constructives du formateur du guide psychologique et des amies pendant les sessions de discussion Lorsque je partage mes

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inquieacutetudes avec les autres je sens que je ne suis pas seule raquo

(Eacutepouse drsquoun homme handicapeacute - Irbid Jordanie)

Pour certaines femmes handicapeacutees et les individus respon-sables qui sont isoleacutees dans leurs maisons il est essentiel de proposer les activiteacutes de soutien par les pairs le plus pregraves possible de leur domicile afin qursquoils puissent tisser des reacuteseaux avec drsquoautres femmes qui vivent agrave proximiteacute En Eacutethiopie les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin ont organiseacute des discussions cafeacute traditionnelles dans leurs maisons pour parler de questions lieacutees agrave la VBG Les partic-ipants ont indiqueacute que ces activiteacutes ont diminueacute leur isolement ameacutelioreacute leurs relations avec les voisins et leur ont permis de se sentir plus en seacutecuriteacute dans la mesure ougrave un nombre croissant de femmes les connaissent et les comprennent

laquo Nous avons organiseacute des discussions cafeacute ici dans notre maison Ceci nous a rapprocheacute des gens Quand ils viennent agrave la maison nous discutons de tant de choses des choses qui sont vraiment importantes mais ils ont aussi lrsquooccasion de voir que nous sommes de bons parents mecircme si nous sommes un peu diffeacuterents Maintenant les gens nous comprennent mieux ils viennent mecircme nous dire bonjour et voir comment nous allons Je me sens plus en seacutecuriteacute avec des voisins que je connais raquo

(Femme aveugle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les Expeacuteriences du changement recueillies aupregraves des adoles-centes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance des amies et des reacuteseaux de pairs pour ces filles Au Burundi des adolescentes handicapeacutees ont trouveacute que lrsquoorganisation drsquoactiviteacutes telles que des sessions de couture et drsquoartisanat eacutetait un moyen effi-cace de rencontrer drsquoautres filles de partager des ideacutees et de discuter de leurs espoirs pour lrsquoavenir Elles ont deacuteclareacute qursquoelles ont ensuite eacuteteacute inviteacutees agrave assister agrave plusieurs activiteacutes commu-nautaires ougrave elles ont pu partager leurs propres ideacutees et leurs opinions Les adolescentes handicapeacutees dans le Caucase du Nord ont eacutegalement discuteacute des avantages de la participation agrave des activiteacutes avec des filles sans handicap notamment la possi-biliteacute drsquoapprendre les unes des autres Ces rapports eacutetablis par les adolescentes handicapeacutees deacutemontrent qursquoelles ont deacutevel-oppeacute des atouts humains et sociaux notamment lrsquoeacuteducation lrsquoestime de soi les reacuteseaux drsquoamies et les rocircles dans la commu-nauteacute Ces facteurs de protection reacuteduisent la vulneacuterabiliteacute des adolescentes agrave la violence agrave lrsquoabus et agrave lrsquoexploitation47 (voir Expeacuteriences du changement page 27)

Les femmes handicapeacutees membres drsquoAssociations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit au Burundi ont deacuteclareacute qursquoelles utilisent lrsquoargent qursquoelles ont gagneacute par le biais de ces programmes pour payer le transport et se rendre aux activiteacutes culturelles et reli-gieuses ce qui diminue leur isolement et creacutee drsquoimportants liens sociaux avec drsquoautres

Tous ces exemples soulignent une leccedilon importante Les personnes handicapeacutees ont et veulent que lrsquoon sache qursquoelles ont plusieurs identiteacutes au-delagrave de leur infirmiteacute Elles veulent ecirctre consideacutereacutees comme des leaders des femmes des amies

Maipendo - Burundi

laquo Maintenant je peux eacuteconomiser un peu pour emprunter une moto-taxi et je peux me rendre [agrave lrsquoeacuteglise] Jrsquoai maintenant chaque semaine des personnes avec qui discuter agrave lrsquoeacuteglise Crsquoest un groupe qui agrave mon avis mrsquoeacutecoute et me comprend raquo

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Le Groupe de filles - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Les filles avec et sans handicap ont preacutepareacute des affiches au moyen drsquoimages et de photos Ces affiches portaient sur ce qui leur importait plus dans le projet et sur les activiteacutes qursquoelles souhaitaient mener ensuite Elles ont preacutesenteacute ces affiches aux ONG feacuteminines impliqueacutees dans le projet

laquo Ceci est notre histoire Notre souhait eacutetait de chanter avec Makka Mejieva [une ceacutelegravebre chan-teuse tcheacutetchegravene] [Lorsque nous sommes monteacutees sur scegravene] des tas de personnes handicapeacutees et non eacutetaient lagrave et pleuraient

Pendant lrsquoeacuteveacutenement nous avons pris connaissance drsquoautres personnes handicapeacutees et nous les avons rencontreacutees Il eacutetait tregraves agreacuteable pour nous de les connaicirctre et de deacutecouvrir leur type de handicap et leurs problegravemes Lorsque je me rends agrave lrsquoeacuteveacutenement et que je constate la preacutesence de personnes handicapeacutees je sens que je ne suis pas seule et quand je vois drsquoautres personnes [sans handicap] je me sens eacutegale agrave elles

Nous donnons des leccedilons de langue des signes aux filles sans handicap Ainsi nous pourrons les comprendre et elles nous comprendre car nous ne pouvons pas parler Gracircce agrave la langue des signes nous nous comprenons Ces filles sans handicap apprennent des choses et nous aussi Nous avons un langage commun agrave travers ces cours de langue des signes Nous utilisons eacutegalement des teacuteleacutephones nous envoyons des SMS et utilisons eacutegalement des notes eacutecrites pour communiquer avec les autres Nous aimons vraiment dessiner Nous pensons agrave des choses et tout ce agrave quoi nous pensons nous le repreacutesentons dans nos dessins Et nous aimons aussi beaucoup jouer agrave diffeacuterents types de jeux

Bien sucircr il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne font pas attention agrave nos opinions Voici les ideacutees que nous souhaiterions concreacutetiser agrave lrsquoavenir Nous aimerions rencontrer des filles dans un cafeacute ou dans un endroit reacuteserveacute uniquement aux filles avec et sans handicap mdash juste les filles pas drsquoadultes

Nous aimerions que [nos camarades de classe] se joignent agrave nous et prennent part agrave ces activiteacutes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo

Pour la suite de lrsquoExpeacuterience du changement du Groupe de filles dans le Caucase du Nord rendez-vous sur httpwrcmsGBV_disability_Change_Caucasus

copy IRC

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des membres de la communauteacute comme des personnes qui apportent de preacutecieuses contributions agrave la communauteacute Ce fait a des implications importantes pour lrsquoinclusion dans les programmes et les approches visant agrave renforcer les reacuteseaux de pairs et le capital social

Inclusion cibleacutee dans les activiteacutes de renforcement eacuteconomique

Lrsquoinclusion cibleacutee des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les programmes relatifs aux AVEC occupe une grande place dans les Expeacuteriences du changement au Burundi Les femmes handicapeacutees et les individus respon-sables de sexe feacuteminin impliqueacutees dans des activiteacutes relatives aux AVEC ont signaleacute que lrsquoeacutelargissement des reacuteseaux sociaux eacutetait le reacutesultat le plus important pour elles car il leur a permis de rehausser leur statut dans la socieacuteteacute (qui leur a valu un plus grand respect de la part de leurs maris et drsquoautres membres de la famille) et de renforcer leur estime de soi et leur senti-ment de confiance en soi La participation agrave des activiteacutes rela-tives aux AVEC a eu un impact positif sur leur indeacutependance en tant qursquoindividus mais aussi sur les contributions financiegraveres qursquoelles peuvent apporter agrave leurs meacutenages ce qui a renforceacute leur rocircle dans la prise de deacutecision

laquo Jrsquoai mecircme encore un peu drsquoargent pour acheter des choses pour ma famille Je suis tregraves eacutetonneacutee du changement de mon mari agrave mon eacutegard il se rend compte que jrsquoai de la valeur que je peux ecirctre indeacutependante il me respecte plus et rentre agrave la maison seulement les soirs maintenant Mon fils handicapeacute est plus heureux mdash il constate qursquoil y a plus de paix dans la maison raquo

(Individu responsable de sexe feacuteminin dans le camp de Musasa)

Accroicirctre la repreacutesentation des personnes handi-capeacutees dans les activiteacutes communautaires

Les programmes relatifs agrave la VBG travaillent en eacutetroite collabo-ration avec les dirigeants communautaires dans la concep-tion la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des activiteacutes Il est donc important drsquoexaminer comment les personnes handicapeacutees sont repreacutesenteacutees et atteintes par ces systegravemes de leadership En Eacutethiopie par exemple le personnel de lrsquoIRC a travailleacute avec lrsquoassociation des personnes handicapeacutees dans la commu-nauteacute des reacutefugieacutes afin drsquoaccroicirctre la participation des femmes handicapeacutees et renforcer la collaboration avec lrsquoassociation des femmes reacutefugieacutees Les participants au Burundi et en Eacutethiopie ont eacutegalement signaleacute que le recrutement de personnes handi-capeacutees et drsquoindividus responsables comme agents de mobili-sation communautaire et travailleurs sociaux a non seulement conduit agrave une plus grande attention aux preacuteoccupations de ce groupe mais a eacutegalement entraicircneacute une appreacuteciation accrue des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees par drsquoautres membres de la communauteacute

Esther mdash Burundi

laquo Je suis individu responsable pour mon mari qui vit avec un handicap mais ce nrsquoest pas ma seule identiteacute Je suis une megravere un leader et une personne fiegravere de son rocircle drsquoagent de mobilisation communautaire raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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laquo Nous nrsquoavons jamais eu de personnes handicapeacutees dans notre eacutequipe auparavantmdash il srsquoagit drsquoun changement majeur et vraiment tregraves important Mes amies handicapeacutees font le mecircme travail que moi Elles sont vraiment excellentes dans certains domaines et elles enseignent des choses agrave drsquoautres personnes Il est important pour la communauteacute de constater cela de savoir que lorsque nous disons vouloir inclure les personnes handicapeacutees nous le pensons vraiment Ceci est un bon moyen pour commencer agrave changer la faccedilon dont les personnes handicapeacutees sont consideacutereacutees raquo

(Travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie)

Atteindre et soutenir les personnes agrave risque eacuteleveacute

Lrsquoisolement des personnes ayant une deacuteficience intellectuelle etou de handicaps multiples a eacuteteacute identifieacute comme eacutetant un deacutefi pour les prestataires de services Ces personnes sont souvent isoleacutees dans leurs maisons avec leurs individus responsables et peuvent avoir peu drsquooccasions ou de soutien neacutecessaire(s) pour eacutelaborer des strateacutegies susceptibles de les proteacuteger contre la violence Les pratiques suivantes ont eacuteteacute identifieacutees comme favorisant lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion de ces personnes dans les activiteacutes relatives agrave la VBG

Les visites agrave domicile et les activiteacutes agrave domicile

Au Burundi en Eacutethiopie et au Caucase du Nord les personnes handicapeacutees et les professionnels ont indiqueacute avoir meneacute des visites agrave domicile pour interroger les individus et les familles au sujet de leurs besoins et pour partager lrsquoinformation sur les services et lrsquoassistance en matiegravere de VBG Ces visites ont permis aux profes-sionnels de la VBG et aux prestataires de services drsquoidentifier des survivants qui neacutecessitent un soutien complet et speacutecialiseacute Le personnel de lrsquoIRC au Burundi et en Eacutethiopie a commenceacute agrave organ-iser des activiteacutes de groupe geacuteneacuteralement tenues dans les centres de promotion de la femme et dans drsquoautres sites communautaires proches de leurs maisons et qui ciblaient parfois ces individus et les familles Les individus responsables des filles souffrant de handicaps multiples ont eacutegalement souligneacute qursquoils constataient un renforcement de lrsquoacceptation et du soutien de la communauteacute suite aux activiteacutes agrave domicile

laquo Les membres de la communauteacute nous traitent mieux agrave preacutesent Ils sont plus habitueacutes agrave nous Ils savent comment nous sommes et nous saluent aimablement quand ils passent raquo

(Megravere drsquoune adolescente souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

La gestion individuelle des cas

Les survivantes handicapeacutees neacutecessitent une gestion individu-aliseacutee et globale des cas pour promouvoir leur gueacuterison et leur reacutetablissement et pour preacutevenir toute violence future Pendant lrsquoeacutevaluation les participants ont rapporteacute que les profession-nels de la VBG srsquoeacutetaient ameacutelioreacutes dans lrsquoidentification de ces personnes agrave risque eacuteleveacute et la fourniture drsquoun soutien plus complet et adapteacute agrave leurs besoins speacutecifiques Les facteurs suivants ont eacuteteacute deacutecrits comme ameacuteliorant lrsquoappui agrave la gestion des cas pour ces personnes

bull lrsquoidentification des diffeacuterentes meacutethodes de communica-tion directe avec les survivants

bull une attention accrue sur lrsquoidentification des forces et des capaciteacutes reacuteelles des survivants au cours des eacutevaluations

bull la participation des personnes handicapeacutees et de leurs individus responsables dans la planification de lrsquoaction

bull un suivi freacutequent et une coordination de la prestation des services pour reacutepondre aux besoins identifieacutes

Les femmes handicapeacutees ont indiqueacute que ces seacuteances de gestion de cas ont contribueacute agrave deacutevelopper la confiance et la compreacutehension entre elles et les professionnels de la VBG et qursquoelles ont reccedilu une aide en fonction de leurs propres besoins et deacutesirs Cette leccedilon met eacutegalement en eacutevidence lrsquoimportance des approches centreacutees sur le survivant dans le travail avec les femmes handicapeacutees lorsqursquoil est question de deacutefinir leurs buts objectifs et strateacutegies

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Histoire de Mawazo - camp de Kinama Burundi

Mawazo vit seule et se deacuteplace diffeacuteremment des autres en rampant plutocirct qursquoen marchant

laquo Je vis seule Jrsquoai toujours veacutecu seule Jrsquoessaie drsquoecirctre tregraves indeacutependante et je fais beaucoup de choses toute seule Je peux nettoyer cuisiner laver mes vecirctements et je passe du temps agrave essayer drsquoaider mes voisins en prenant soin de leurs enfants

Je reccedilois reacuteguliegraverement des visites agrave domicile le personnel de lrsquoIRC est comme ma famille Ils passent veacuterifier si tout va bien presque tous les jours Quand jrsquoai un problegraveme ils srsquoen rendent compte tregraves rapidement et viennent voir si je vais bien Je me sens beaucoup plus eacutepanouie et jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir quelqursquoun agrave qui parler Jrsquoadore partager des histoires et je me sens bien lorsque quelqursquoun me demande comment je me sens

Mon nom dans ma langue signifie agrave la fois laquo problegravemes raquo et laquo ideacutees raquo Jrsquoai beaucoup agrave dire et agrave partager avec les autres Je suis une personne tregraves ouverte je pense que crsquoest la raison pour laquelle les enfants mrsquoaiment tant Je suis ouverte agrave eux je souris avec eux et je leur raconte des histoires Je peux leur apprendre beaucoup de choses car jrsquoai vu et appris beaucoup de choses dans ma vie Je peux leur parler de leur culture leur enseigner le respect et leur inculquer lrsquoesprit du partage Lorsque quelqursquoun mrsquoapporte de la bouillie par exemple mecircme en petite quantiteacute je ne le bois pas toute seule Srsquoil y a des enfants nous partageons tous ensemble Mecircme si jrsquoai tregraves faim je sais que cela est une chance pour moi drsquoenseigner quelque chose drsquoaider quelqursquoun tout comme les autres mrsquoaident

Si je pouvais dire une chose agrave lrsquoeacutequipe de lrsquoIRC ce serait de continuer de se souvenir des personnes qui sont agrave la maison qui ne peuvent pas facilement participer aux programmes Nous avons eacutegalement des besoins et des recircves Je me fais maintenant vieille et je pense qursquoil est important de se concentrer sur les jeunes les jeunes handicapeacutees pour srsquoassurer qursquoelles sont incluses degraves le plus jeune acircge afin que les gens puissent cesser la discrimination et nous consi-deacuterer tous comme eacutegaux raquo

copy IRC

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Reconnaicirctre les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes handicapeacutees pour faciliter lrsquoinclusion

Les personnes handicapeacutees et les professionnels de la VBG ont rapporteacute que lrsquoidentification et le renforcement des compeacute-tences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees ont favoriseacute une plus grande inclusion dans une varieacuteteacute drsquoactiviteacutes relatives agrave la VBG En Jordanie de jeunes femmes sourdes ont eacuteteacute inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes de responsabilisation sociale et agrave des initiatives meneacutees dans les centres de promo-tion de la femme et agrave animer des seacuteances de pose de henneacute Ces activiteacutes ont fourni un espace permettant aux femmes de partager des compeacutetences et des inteacuterecircts communs avec drsquoautres femmes de leur acircge

laquo Non seulement elles les ont accepteacutees mais elles se sont eacutegalement fait des amies Mecircme avant la fin de la seacuteance elles eacutechangeaient des numeacuteros de teacuteleacutephones et leur demandaient si elles pouvaient les contacter pour faire du henneacute agrave leurs ceacuteleacutebrations raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Au Caucase du Nord les adolescentes handicapeacutees ont eacuteteacute incluses dans la conception des activiteacutes sociales qui visaient agrave faciliter le reacuteseautage entre les filles avec et sans handicap Les activiteacutes ont eacuteteacute construites autour des compeacutetences speacutecifiques des filles handicapeacutees (exemple lrsquoexeacutecution de

chansons en langue des signes) la promotion de lrsquoeacutegaliteacute de participation dans la conception du programme mais aussi lrsquoappreacuteciation des talents de chaque individu

Comme lrsquoont reconnu les membres de la famille les dirige-ants communautaires les prestataires de services et autres agrave travers les sites du projet les reacutesultats de ces activiteacutes contredisent les hypothegraveses selon lesquelles les personnes handicapeacutees sont incapables de beacuteneacuteficier et de contribuer agrave une varieacuteteacute de programmes

laquo Avant les gens pensaient que ces femmes eacutetaient des cas deacutesespeacutereacutes et qursquoelles ne pourraient jamais ecirctre indeacutependantes Maintenant elles contredisent de nombreuses personnes au sein de la communauteacute Elles nous rendent nous les rares personnes qui avons toujours cru en elles tregraves tregraves fiers raquo

(Dirigeant communautaire de sexe masculin mdash camp de Kinama Burundi)

Beaucoup de personnes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance drsquoavoir lrsquoopportuniteacute laquo de faire leurs preuves raquo car beaucoup nrsquoavaient jamais eacuteteacute inviteacutees agrave prendre part aux activiteacutes Le simple fait de tendre la main pour encourager leur participation agrave des programmes eacutetait dans de nombreux cas lrsquoadaptation la plus percutante meneacutee par les professionnels de la VBG

Diane - camp de Kinama Burundi

laquo Jrsquoai reccedilu un appel disant que lrsquoIRC voulait inclure des femmes handicapeacutees dans leurs programmes relatifs aux AVEC Jrsquoeacutetais tellement exciteacutee agrave lrsquoideacutee de mrsquoinscrire drsquoecirctre incluse drsquoavoir une occasion de faire mes preuves agrave preacutesent je pense qursquoil est de mon devoir de tendre la main agrave drsquoautres personnes handicapeacutees pour sensibiliser partager mon histoire et leur dire qursquoelles peuvent ecirctre incluses raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Mieraf travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie

laquo Jrsquoappreacutecie tellement mon rocircle dans le programme [de lrsquoIRC] et jrsquoai tant drsquohistoires que je pourrais vous raconter sur les choses que nous avons accomplies

Mais je pense qursquoil est important de vous dire que je suis une femme handicapeacutee Je marche avec une beacutequille et jrsquoai parfois beaucoup de mal agrave acceacuteder au camp Cela ne mrsquoarrecircte pas mecircme si les choses peuvent ecirctre difficiles je sens que jrsquoai un travail tregraves important agrave faire

Jrsquoœuvre pour renforcer la seacutecuriteacute des femmes et des filles plus particuliegraverement des personnes handicapeacutees des personnes qui ne sont pas toujours incluses dans les activiteacutes des personnes qui sont souvent oublieacutees Je me souviens des moments ougrave crsquoeacutetait mon cas lorsque jrsquoavais tellement mal que je ne pouvais pas quitter ma maison ou avant drsquoavoir reccedilu ma beacutequille pour marcher Je me sentais vraiment seule Maintenant je suis tregraves active et je suis leader dans notre commu-nauteacute Je fais partie de lrsquoassociation des personnes handicapeacutees et je suis travailleuse sociale Jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir des choses preacutecieuses agrave apporter et que je peux plaider en faveur des femmes et enfants handicapeacutes et de leurs individus responsables parce que je comprends parfaitement

leurs besoins Je pense aussi que les gens mrsquoadmirent car ils me voient mrsquoefforcer pour faire mon travailraquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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Recommandations

Les recommandations suivantes sont tireacutees des leccedilons apprises au cours de ce projet qui porte sur le moyen de promouvoir lrsquoinclusion du handicap dans les programmes rela-tifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Recommandations pour les acteurs de la VBG

Inclure les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables dans la conception la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des programmes relatifs agrave la VBG Lrsquoimplication des personnes handicapeacutees dans la conception et lrsquoeacutevaluation du programme est essentielle pour identifier avec preacutecision les obstacles agrave leur participation aux programmes relatifs agrave la VBG eacutelaborer des strateacutegies visant agrave ameacuteliorer leur participation et comprendre le changement qui importe le plus pour eux Une attention particuliegravere devrait ecirctre accordeacutee agrave la collecte des informations et des points de vue des femmes des filles et des personnes souffrant de deacuteficiences intellectuelles et mentales car elles sont les plus exposeacutees agrave la VBG Les approches participatives telles que le classement les photo-interviews et la narration ajouteacutees aux meacutethodes qualitatives plus conventionnelles (exemple discussions theacutematiques de groupe et entretiens en face agrave face) sont des moyens permettant drsquoexplorer effi-cacement les preacuteoccupations et les ideacutees des individus qui ont des besoins communicationnels diffeacuterents Les eacutevaluations doivent inclure un volet de sensibilisation pour faire participer les personnes handicapeacutees et les individus responsables qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Assurer la formation et lrsquoapprentissage reacuteflectif sur les interactions entre le genre et le handicap pour les gestion-naires de programmes et les prestataires de services relatifs agrave la VBG et eacutetablir une compreacutehension commune et une adoption des approches centreacutees sur les droits et les survi-vants lorsque lrsquoon travaille avec ce groupe La formation du personnel agrave inteacutegrer une analyse de lrsquoineacutegaliteacute entre les sexes et de la discrimination fondeacutee sur le handicap les aidera agrave mieux cerner les facteurs uniques qui contribuent aux risques de VBG et de vulneacuterabiliteacute pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et agrave identifier des strateacute-gies plus efficaces pour leur inclusion dans les programmes relatifs agrave la VBG Lorsque les professionnels de la VBG sont particuliegraverement conscients de la dynamique du pouvoir entre les sexes dans leur travail avec les femmes ayant surveacutecu agrave la violence ils peuvent exiger un soutien suppleacutementaire pour reacutefleacutechir sur leurs propres attitudes et sur les attitudes des

autres sur la relation avec le handicap et sur la faccedilon dont ces eacuteleacutements peuvent aggraver lrsquoineacutegaliteacute fondeacutee sur le sexe la discrimination et lrsquoexclusion dans les relations les meacutenages et la communauteacute

Il est recommandeacute que les informations concernant les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables soient incluses et pleinement inteacutegreacutees dans les programmes de formation de base sur la VBG notamment agrave travers des eacutetudes de cas et des exemples centreacutes sur les personnes handicapeacutees Au fil du temps le personnel travaillant sur la VBG reconnaicirctra de plus en plus que reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees est une partie essentielle de leur travail et qursquoils ont les compeacutetences requises pour le faire effi-cacement dans le cadre de leur travail

Recruter des femmes et des filles handicapeacutees comme personnel et beacuteneacutevoles dans les programmes relatifs agrave la VBG Identifier et aider les femmes et les filles handicapeacutees agrave jouer un rocircle cleacute dans les programmes relatifs agrave la VBG peut ameacuteliorer la qualiteacute et la pertinence du programme pour ce groupe tout en les rendant autonomes et en rehaussant leur statut dans la communauteacute Fixer un objectif en termes de nombre de femmes et de filles handicapeacutees qui devraient parti-ciper agrave des formations et reacuteunions communautaires sur la VBG (environ 15 ) encouragera le personnel et les partenaires agrave les inviter directement agrave ces eacuteveacutenements et peut ameacuteliorer la repreacutesentation et la participation aux programmes relatifs agrave la VBG Plaider en faveur drsquoun eacutequilibre entre les sexes dans les associations de personnes handicapeacutees et pour lrsquoinclusion des femmes et des filles handicapeacutees dans les associations de femmes et de jeunes peut eacutegalement accroicirctre la participa-tion dans les domaines ougrave ces groupes interviennent dans les programmes relatifs agrave la VBG et une plus grande repreacutesenta-tion et un meilleur leadership au sein de la communauteacute

Privileacutegier lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les activiteacutes qui renfor-cent le capital social et les reacuteseaux de pairs Ceci est particuliegraverement important pour la preacutevention de la violence contre des adolescentes handicapeacutees les femmes ayant un handicap physique qui sont isoleacutees dans leurs maisons les individus responsables et les femmes les filles les garccedilons et les hommes ayant une deacuteficience intellectuelle Pour les programmes relatifs aux laquo espaces seacutecuriseacutes raquo aider les femmes et les filles agrave reacutefleacutechir sur ce qui rend un espace laquo seacutecuriseacute raquo pour eux et pour les autres et agrave deacutefinir leurs propres laquo regravegles de base raquo ou principes qui reflegravetent comment elles devront accepter et appreacutecier les diffeacuterences Ces principes peuvent aussi les amener agrave reacutefleacutechir sur la faccedilon drsquoatteindre et drsquoinclure drsquoautres femmes et filles qui sont plus isoleacutees (agrave

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lrsquoexemple des filles ayant une deacuteficience intellectuelle) En plus des activiteacutes baseacutees au centre la sensibilisation communau-taire et les visites agrave domicile sont essentielles pour atteindre les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables qui sont isoleacutes dans leurs maisons et pour renforcer en mecircme temps les meacutecanismes de protection communautaire Le personnel du programme relatif agrave la VBG doit ecirctre conscient de toute la charge de travail et des responsabiliteacutes suppleacute-mentaires que drsquoautres femmes et filles peuvent ecirctre tenues drsquoassumer dans les meacutenages suite agrave la participation des individus responsables dans les activiteacutes lieacutees agrave la VBG et les aider agrave identifier des strateacutegies pour atteacutenuer les risques associeacutes et les conseacutequences inattendues

Privileacutegier lrsquoinclusion des femmes handicapeacutees et des individus responsables de sexe feacuteminin dans les programmes portant sur lrsquoautonomisation eacuteconomique Fixer des objectifs en termes de nombre de femmes et filles handicapeacutees et drsquoindividus responsables devant participer agrave ces programmes et encourager le personnel et les commu-nauteacutes agrave les inviter Une analyse minutieuse des risques doit ecirctre meneacutee et une strateacutegie drsquoatteacutenuation deacuteveloppeacutee avant la participation pour preacutevenir etou reacutepondre efficacement agrave des conseacutequences impreacutevues Dans certains contextes les activ-iteacutes drsquoautonomisation eacuteconomique des femmes peuvent sortir du cadre des rocircles qui leur sont deacutevolus sur le plan social ce qui accentue leur vulneacuterabiliteacute agrave la violence de la part de la famille et de la communauteacute Dans certains meacutenages ces activiteacutes peuvent avoir un impact neacutegatif sur la personne handicapeacutee qui peut ecirctre abandonneacutee sans individus respon-sables familiers ce qui augmente potentiellement le risque de violence ou drsquoabus Parallegravelement drsquoautres femmes du meacutenage notamment les adolescentes peuvent assumer ce rocircle ce qui accroicirct leur charge de travail ou leur exclusion

La Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG qui comprend des outils et des directives pour les aider agrave renforcer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail est disponible sur httpwrcmsdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Recommandations pour acteurs du handicap

Veiller agrave ce que les programmes et organisations conccedilus pour servir les personnes handicapeacutees soient sensibles agrave la question du genre Les personnel des programmes et organisations srsquooccupant des personnes handicapeacutees doit suivre une formation sur le genre et lrsquoeacutegaliteacute des genres afin de comprendre les diffeacuterentes faccedilons dont le conflit et le deacuteplacement affectent les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et adapter leurs activiteacutes et services en conseacutequence Le personnel du programme Handicap doit

eacutegalement ecirctre conscient des risques particuliers de VBG auxquels les femmes et les filles handicapeacutees sont exposeacutees et recevoir une formation sur la communication avec les survi-vants et sur lrsquoorientation approprieacutee vers les prestataires de service relatifs aux VBG

Renforcer le plaidoyer autour des droits des personnes affecteacutees par la crise et le conflit notamment les femmes et les filles en eacuteveillant la conscience sur les reacutefugieacutes et les personnes deacuteplaceacutees au sein des organisations pour personnes handicapeacutees (DPO) notamment au niveau reacutegional ougrave il y aurait des crises reacutepeacuteteacutees ou prolongeacutees ayant un impact consideacuterable sur plusieurs pays Cela peut inclure le travail en reacuteseau entre les femmes handicapeacutees et les mouve-ments œuvrant pour les droits des femmes dans les pays et reacutegions affecteacutes par des crises afin de deacutevelopper une plus grande connexion compreacutehension et reacuteponse aux besoins des femmes handicapeacutees dans les environnements humanitaires

Recommandations pour tous les acteurs humanitaires

Mettre en œuvre les orientations sectorielles pour preacutevenir et reacutepondre agrave la violence baseacutee sur le genre telles qursquoeacutenonceacutees dans les Directives du Comiteacute permanent inter-organisations relatives agrave la violence baseacutee sur le genre48 Tous les acteurs humanitaires doivent reconnaicirctre et reacutepondre aux risques accrus de VBG pendant le conflit et la crise notam-ment pour les femmes et les filles handicapeacutees ainsi que les individus responsables de sexe feacuteminin Les normes minimales eacutenonceacutees dans les Directives fournissent lrsquoorientation de base pour tous les secteurs dans la preacutevention et la reacuteponse aux VBG

Entreprendre lrsquointeacutegration de la protection pour satisfaire effectivement les besoins des personnes handicapeacutees durant toutes les phases de lrsquointervention humanitaire Lrsquointeacutegration de la protection y compris lrsquoinclusion de lrsquoanalyse du genre et du handicap dans la conception des programmes la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation est deacuteterminante pour assurer que tout le monde notamment les femmes et filles handica-peacutees a pleinement accegraves aux services et agrave lrsquoassistance dans tous les secteurs y compris pour atteacutenuer le risque de VBG49

Recommandations pour les bailleurs de fonds et gouvernements

Tenir les organisations humanitaires responsables de la satisfaction effective des besoins des personnes handica-peacutees et des individus responsables dans les programmes sur la VBG agrave travers des processus de monitoring et de preacutesentation de rapports ainsi que la mise en exergue de

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pratique positives provenant de diffeacuterentes organisations dans les environnements humanitaires afin drsquoencourager lrsquoobservation des approches tenant compte du handicap et du genre

Plaider pour une plus grande reconnaissance de la multi-tude de preacuteoccupations lieacutees au handicap et au genre y compris la VBG dans tous les instruments internationaux les normes et conventions relatifs au conflit au deacuteplace-ment et agrave lrsquoaction humanitaire Les instruments interna-tionaux peuvent jouer un rocircle deacuteterminant dans la deacutefinition des prioriteacutes pour lrsquoaction humanitaire durant le conflit et le deacuteplacement Les preacuteoccupations speacutecifiques aux femmes et

aux filles et agrave toutes les personnes handicapeacutees doivent ecirctre au cœur des instruments internationaux dans la mesure ougrave elles figurent parmi les populations les plus vulneacuterables durant la crise Un plaidoyer permanent est neacutecessaire aux niveaux international et national pour encourager les gouvernements agrave signer et agrave ratifier tous les instruments pertinents et agrave tenir tous les acteurs concerneacutes responsables de la mise en œuvre inteacutegrale des conventions nouvelles et existantes y compris la Convention relative aux droits des personnes handicapeacutees la Convention sur lrsquoeacutelimination de toutes les formes de discrimi-nation agrave lrsquoeacutegard des femmes et les reacutesolutions du Conseil de seacutecuriteacute sur les femmes la paix et la seacutecuriteacute

Atelier drsquointervenants au Burundi copy Elizabeth SherwoodWRC

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Notes

1 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondiales et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacuteva-lence et conseacutequences sur la santeacute de la violence du parte-naire intime et de la violence sexuelle exerceacutee par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductive-healthpublicationsviolence9789241564625en

2 Ce chiffre est deacutetermineacute par lrsquoestimation globale selon laquelle les 15 pour cent de toute population seront des personnes handicapeacutees (OMS 2011) et selon laquelle 512 millions de personnes sont deacuteplaceacutees par la crise et le conflit agrave travers le monde (HCR 2014)

3 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

4 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

5 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

6 Dans ce rapport les laquo personnes handicapeacutees mentales raquo renvoient aux personnes atteintes drsquoune maladie mentale etou celles qui sont des usagers etou survivants de la psychiatrie Le terme laquo personnes ayant des handicaps sociaux raquo est parfois utiliseacute pour deacutecrire ce groupe de personnes handicapeacutees Reacuteseau mondial des usagers et survivants de la psychiatrie Manuel de mise en œuvre de la Convention des Nations unies relative au droit des per-sonnes handicapeacutees (RMUSP2008) p 9 wrcmsN8o9CH

7 UNHCR Le coucirct humain de la guerre Tendances mondia-les 2013 (2014) httpwwwunhcrorg5399a14f9html

8 Organisation mondiale de la santeacute et Banque mondiale Rapport mondial sur le handicap (2011)

9 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondia-les et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacutevalence et conseacutequences sur la santeacute sur la violence infligeacutee par le partenaire intime et par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductivehealth

publicationsviolence9789241564625en10 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-

lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

11 Ibid 12 Convention des Nations unies relative aux droits des per-

sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde-faultaspnavid=15amppid=150

13 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

14 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

15 CBM Inclusion made easy A quick program guide to dis-ability in development (2012) httpwwwcbmorg articledownloads78851CBM_Inclusion_Made_ Easy_-_com-plete_guidepdf

16 Ibid 17 GSDRC Applied Knowledge Services Understanding gen-

der (nd) httpwwwgsdrcorggotopic-guidesgenderunderstanding-gender

18 Ibid 19 Carolyn Frohmader and Stephanie Ortoleva ldquoThe sexual

and reproductive rights of women and girls with disabili-tiesrdquo (Issues paper presented at the ICPD Beyond 2014 Confeacuterence internationale sur les droits de lrsquohomme La Haye Pays-Bas 7-10 juillet 2013) httpwwdaorgauwp- contentuploads201312issues_paper_srr_wom- en_and_girls_with_disabilities_finalpdf

20 Convention des Nations unies relative aux droits des per-sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde- faultaspnavid=15amppid=150

21 Andrea Hollomotz ldquoDisability oppression and violence Towards a sociological explanationrdquo Sociology vol 47 (2013) pp 477-493 Originally published online 23 No-vember 2012 DOI 1011770038038512448561

22 Centers for Disease Control and Prevention The socio-ecological model a framework for prevention (2015) httpwwwcdcgovviolencepreventionoverviewsocial-ecologicalmodelhtml

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23 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

24 Ces principes directeurs ont eacuteteacute adapteacutes des contributions drsquoune activiteacute meneacutee au Forum drsquoapprentissage interne pour le projet en juin 2014

25 Les DPO sont des organisations repreacutesentatives de per-sonnes handicapeacutees Elles sont geacuteneacuteralement constitueacutees et dirigeacutees par des personnes handicapeacutees

26 LrsquoIMSVBG enregistre le type de violence rapporteacute par les survivants dont le viol les agressions sexuelles les agressions physiques le mariage forceacute le deacuteni des res-sources les opportuniteacutes ou services et les violences psychologiqueseacutemotionnelles

27 Les consultations du personnel VBG en Eacutethiopie et au Burundi ont deacutemontreacute qursquoils avaient une bonne compreacutehen-sion des diffeacuterents types de deacuteficiences et pourraient les identifier sur la base de ces questions et observations fonctionnelles au cours de leurs concertations avec les survivants Il est important toutefois de reconnaicirctre que ce ne sont pas tous les survivants handicapeacutes qui peuvent ecirctre identifieacutes comme ayant un handicap dans les donneacutees de lrsquoIMSVBG

28 Jillian Foster Final report Implications and recommenda-tions for integration of mixed-methods analysis across WRC research Consultancy report submitted to WRC (2014)

29 httpbetterevaluationorgapproaches (accessed 12 August 2014) and httpdeptswashingtoneduccph pdf_filesEvaluationpdf (accessed 12 August 2014)

30 Lrsquooutil laquo Expeacuterience du changement raquo est adapteacute de la technique dite du changement le plus significatif (MSC) La technique MSC est une forme de monitoring et eacutevaluation participatifs qui analysent la prise en compte du change-ment pour deacutecouvrir les changements qui sont les plus consideacutereacutes par les individus et les groupes et pourquoi httpbetterevaluationorgapproaches (consulteacute le 12 aoucirct 2014)

31 Adapteacute de lrsquooutil Before and Now Diagram (page 68) dans the Tools together now 100 participatory tools to mobilize communities for HIVAIDS httpwwwaidsallianceorgassets000000370229-Tools-together-now_originalpdf1405520036

32 Adapted ldquoSummit Workshoprdquo from the Participatory Performance Story Reporting Technique httpwwwclearhorizoncomauwp-contentuploads200905report-on-outcomes-and-get-everyone-involved_the-participatory-performancepdf (accessed 12 August 2014)

33 IRC Formation agrave lrsquointeacutegration de la protection guide du facilitateur (2013) httpwwwglobalprotectionclusterorg_assetsfilesaorsprotection_mainstreamingIRC_Pro-tection_Mainstreaming_Training 20_Facilitators_Guide_March_2013_ENpdf

34 Les donneacutees de lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) indiquent que 120 survivants sur 2 025 enregistreacutes preacutesen-tent un handicap

35 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSGBV (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 5083 pour cent (61 sur 120) des survivants handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes et 32 23 pour cent (614 sur 1905) des survivants non handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 186 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0000

36 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes ont subi des violences psychologiqueseacutemotionnelles contre 2325 pour cent (443 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 342 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0377

37 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 3583 pour cent (43 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un partenaire ou eacutepoux contre 4871 pour cent (928 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1288 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0006

38 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un eacutetranger contre 2273 pour cent (433 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 394 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0316

39 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 83 pour cent (100 sur 120) des survi-

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vants handicapeacutes sont des femmes contre 95 pour cent (1812 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des femmes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 12 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de 0000

40 Au cours du processus de consentement eacuteclaireacute il eacutetait conseilleacute aux femmes de ne pas partager leurs expeacuteriences personnelles et de consentir agrave ce que leurs informations soient utiliseacutees dans des rapports afin drsquoameacuteliorer les programmes au Burundi et dans drsquoautres pays Toutes les femmes handicapeacutees intellectuelles souffraient juste de leacutegegraveres deacuteficiences et par conseacutequent eacutetaient en mesure de comprendre ce processus de consentement mais elles eacutetaient eacutegalement en preacutesence de leurs individus responsables Les questions de groupes de discussion ne portaient pas sur ces informations personnelles Les femmes dans ce groupe toutefois ont continueacute agrave divulguer des expeacuteriences personnelles tout au long de la discussion Tous les participants ont reccedilu des conseils sur les services disponibles aux survivants de la VBG et un soutien perma-nent eacutetait fourni par le personnel WPE de lrsquoIRC

41 Laurie E Powers Rosemary B Hughes and Emily M Lund Interpersonal violence and women with disabilities A re-search update (Harrisburg PA National Resource Center on Domestic Violence 2009)

42 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 1667 pour cent (20 sur 120) des survivants handicapeacutes sont des hommes et 488 pour cent (93 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des hommes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1170 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de Fischer de 0000

43 Les femmes les filles les garccedilons et les hommes handi-capeacutes peuvent subir des violences sur la base du genre et du handicap La contribution speacutecifique de chacun de ces facteurs va varier et les causes sous-jacentes de lrsquooppression et des abus sont souvent complexes et croiseacutees De fait il est difficile de faire la distinction et de reacutepondre seacutepareacutement Degraves lors il srsquoavegravere important de surveiller et reacutepondre agrave toutes les formes de violences et discriminations dans les environnements humanitaires notamment contre les groupes les plus marginaliseacutes au sein de la communauteacute afin de faire progresser lrsquoeacutegaliteacute des genres pour les groupes extrecircmement marginaliseacutes et opprimeacutes au sein de la communauteacute Des reacutesultats agrave

plus grande eacutechelle issus du projet et refleacutetant le caractegravere croiseacute des facteurs genre handicap et drsquoautres facteurs pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes et des rapports de recherche plus deacutetailleacutes sur ce sujet seront disponibles sur le site web de Commission des femmes pour les reacutefugieacutes httpswomensrefugeecom-missionorgprogramsdisabilitiesresearch-and-resourcesdocument945-building-capacity-for-disability-inclusion-in-gender-based-violence-gbv-programming-in-humanitarian-settings-overviewcatid=232

44 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

45 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 325 pour cent (39 sur 120) des survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours suivant lrsquoincident et 4398 pour cent (837 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1148 pour cent est consideacuterable du point de vue statis-tique avec une p-value de Fischer de 0017

46 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG 4083 pour cent (49 sur 120) survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC plus drsquo1 mois apregraves lrsquoincident et 3442 pour cent (655 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes plus drsquo1 moins apregraves lrsquoincident Des tests confir-ment que cette diffeacuterence de 641 pour cent nrsquoest pas consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0166

47 Commission des femmes pour les reacutefugieacutes Strong girls powerful women Program planning and design for ado-lescent girls in humanitarian settings (2014) httpswo-mensrefugeecommissionorgresourcesdocument1036-strong-girls-powerful-women-report

48 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuidelines2005pdf

49 Global Protection Cluster Protection mainstreaming (nd) httpwwwglobalprotectionclusterorgenareas-of-responsibilityprotection-mainstreaminghtml

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Tableau A Reacutesumeacute des pays contextes et activiteacutes meneacutes au cours de la phase 1 du projetPays Contexte opeacuterationnel Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie MyrsquoAni mdash Environnement de camp prolongeacute

Discussions de groupe avec de reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handi-capeacutes et leurs individus responsables (25 participants) leaders communautaires (11 participants) et travailleurs communautaires et travailleurs sociaux (13 participants)

Entretiens avec des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables (4 entretiens mdash 7 personnes)

Consultations avec lrsquoAssociation de handicapeacutes (32 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (19 personnes)

Burundi Bujumbura mdash Environnement urbain

Kinama Mussasa et Bwagiriza mdash

Camps

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes congolais handi-capeacutes et leurs individus responsables (161 participants)

Entretien avec une fille handicapeacutee et son individu responsable (1 entretien mdash 2 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (13 personnes)

Jordanie Zaatari mdash Camp

Irbid Mafraq et Ramtha mdash Envi-ronnements urbains

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus respon-sables (113 participants) et volontaire de la communauteacute de reacutefugieacutes (11 participants)

Entretiens avec des filles handicapeacutees et leurs indi-vidus responsables (2 entretiens mdash 4 personnes)

Consultations avec les acteurs humani-taires (30 personnes)

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Grozny Reacutepublique de Tcheacutetcheacutenie mdash Environnement urbain de reconstruction post-conflit

Discussion de groupe avec les individus respon-sables drsquoenfants handicapeacutes (12 participants)

Entretiens avec des femmes et filles handica-peacutees (11 entretiens mdash 11 personnes)

Consultations de personnels drsquoONG de femmes (16 personnes)

Ces discussions de groupe et entretiens ont eacuteteacute reacutealiseacutes par des ONG partenaires de lrsquoIRC dans le Caucase du Nord

Annexe 1 Reacutesumeacute des activiteacutes entreprises dans la meacutethodologie du projet

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Tableau B Reacutecapitulatif des activiteacutes drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilotePays Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie Discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handicapeacutes et leurs individus responsables (24 participants) et des leaders communautaires (11 participants)

Atelier drsquointervenants (21 personnes)

Burundi Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (89 participants) et des leaders communautaires (10 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (18 participants)

Atelier drsquointervenants (41 personnes)

Jordanie Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus responsables (14 participants)

Entretiens avec les professionnels de la VBG (3 participants)

Des expeacuteriences du changement ont eacuteteacute conduite par le personnel WPE en Jordanie et des entretiens avec des professionnels ont eacuteteacute reacutealiseacutes par teacuteleacutephone

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (26 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (7 participants)

Atelier drsquointervenants (26 personnes)

41

Les ateliers drsquointervenants au Burundi en Eacutethiopie et en Caucase du Nord et des expeacuteriences du changement en provenance de Jordanie visaient agrave collecter des messages-cleacutes et recommandations de diffeacuterents groupes impliqueacutes dans le projet sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG Leurs recommandations eacutetaient axeacutees sur les points ci-apregraves

bull Renforcement du plaidoyer sur la non-discrimination

laquo Des sessions de sensibilisation communautaires continues cibleacutees mettant en exergue les droits des personnes handica-peacutees notamment autour des questions relatives aux individus responsables de sexe feacuteminin et masculin raquo (Recommandations provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Consultations permanentes avec les personnes handicapeacutees sur la planification des programmes

laquo Il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne precirctent pas attention agrave nos opinions Nous aimerions rencontrer certaines filles dans un cafeacute ou un endroit uniquement pour filles avec et sans handicap Juste les filles sans adultes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo (Exposeacute du groupe des filles mdash Atelier drsquointervenants Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

bull Mise en exergue des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees

laquo Eacutelaborer un plan ou moyen de partage des expeacuteriences de reacuteussite de personnes handicapeacutees ayant reacuteussi dans des activiteacutes eacuteconomiques et professionnelles Se servir de ces succegraves comme moyen drsquoencourager drsquoautres groupes agrave inclure les personnes handicapeacutees dans ces types de programmes raquo (Recommandation provenant des hommes handicapeacutes mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Renforcement des activiteacutes de sensibilisation et de soutien par les pairs

laquo Effectuer plus de visites agrave domicile chez les femmes et filles handicapeacutees qui sont les plus isoleacutees Eacutelaborer un plan pour des visites reacuteguliegraveres et des contacts entre les eacutequipes [VBG] et leurs familles raquo (Recommandation provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Eacutethiopie)

bull Travail avec les familles

laquo Former un comiteacute drsquoindividus responsables pour donner des conseils sur lrsquoeacutelaboration des programmes Consacrer du temps pour enseigner des leccedilons sur comment ecirctre un meilleur deacutefenseur de la famille fournir des informations sur comment mieux utiliser des systegravemes et ecirctre moins deacutependants des agents de mobilisation communautaire raquo (Recommandation provenant drsquoindividus responsables mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Fourniture de soutien mateacuteriel et de strateacutegies de transport

laquo Recommander la fourniture de transport du fait de la difficile situation financiegravere (ou indemniteacutes de transport) raquo (Entretien avec un individu responsable de sexe feacuteminin mdash Irbid Jordanie)

Annexe 2 Recommandations issues des ateliers des intervenants

Page 16: « Je vois que cela est possibles33660.pcdn.co/wp-content/uploads/2020/04/Je-vois-que... · 2020-04-15 · 2 leur incapacité à laisser les personnes dont elles s’occupent. Pratiques

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quand il revient vers vous pourtant il peut avoir contracteacute des maladies raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Exploitation sexuelle

Certaines femmes ont deacutecrit lrsquoexpeacuterience de lrsquoextrecircme pauvreteacute qui augmente leur risque drsquoexploitation sexuelle dans les futures relations etou activiteacutes sexuelles de survie Les femmes handicapeacutees ont deacuteclareacute ecirctre preacuteoccupeacutees par le risque eacutegalement couru par leurs enfants face agrave ce type de violence une femme du Bujumbura explique comment sa fille srsquoest depuis lors livreacutee agrave la prostitution pour soutenir la famille

laquo Une femme handicapeacutee sera abandonneacutee par son mari apregraves avoir donneacute naissance agrave un enfant Elles font lrsquoobjet de discrimination dans toute activiteacute mdash vous ne valez rien Lorsque les hommes leur proposent des rapports sexuelles elles acceptent parce qursquoelles ont besoin drsquoargent pour nourrir leurs enfants raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les survivantes handicapeacutees et les individus de sexe feacuteminin responsables des survivantes Bujumbura Burundi)

Les hommes et les femmes handicapeacutes installeacutes dans des camps ont deacuteclareacute qursquoils paient des gens en numeacuteraire ou en nature pour les aider dans leurs activiteacutes et tacircches quotidi-ennes notamment lrsquoapprovisionnement en eau et la distribu-tion de la nourriture agrave leurs foyers Au Burundi cette situation affecte davantage les femmes que les hommes handicapeacutes En outre les travailleurs communautaires et sociaux en Eacutethiopie ont deacutecrit comment certaines femmes handicapeacutees qui ont besoin drsquoassistance dans les activiteacutes quotidiennes peuvent ecirctre forceacutees de srsquoengager dans des relations drsquoexploitation avec des individus qui leur proposent de les aider

laquo Ils profitent de notre vulneacuterabiliteacute eacuteconomique Parfois pour des tacircches dont nous ne pouvons nous acquitter nous-mecircmes [alors] nous donnons de lrsquoargent ou de la farine Par exemple aller chercher du bois de chauffe transporter les provisions agrave la maison reacuteparer nos maisons faire la lessive et recueillir de lrsquoeau Les femmes non-handicapeacutees peuvent elles-mecircmes srsquoacquitter de ces tacircches raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees mdash Musasa Burundi)

La violence baseacutee sur le genre contre les hommes et les garccedilons

Les donneacutees relatives agrave lrsquoIMSVBG collecteacutees au Burundi et en Eacutethiopie indiquent qursquoil y a proportionnellement plus drsquohommes parmi les survivants handicapeacutes (17 pour cent de survivants handicapeacutes eacutetaient des hommes) par rapport aux survivants sans handicap (5 pour cent eacutetaient des hommes)42

Violence sexuelle

Les participants en Jordanie (milieux urbains et camps) et au Burundi (milieux urbains) ont eacutegalement mentionneacute la violence sexuelle y compris le viol perpeacutetreacute contre les hommes et les garccedilons handicapeacutes mais agrave une eacutechelle beaucoup moins importante que chez les femmes et les filles Les participants au groupe de discussion sont drsquoavis que les hommes et les garccedilons handicapeacutes intellectuels eacutetaient plus exposeacutes agrave la violence sexuelle Au Burundi certains participants pensent que ce groupe de personnes est peut ecirctre cibleacute par des auteurs qui croient aux mythes selon lesquels ils seront gueacuteris de maladie ou pourront nager dans lrsquoopulence en ayant des rapports sexuels avec des garccedilons

laquo Selon une croyance ancreacutee dans les mœurs ils pratiquent la sodomie pour gueacuterir des maladies comme le VIH ou pour devenir riche Crsquoest cette raison qui motive les hommes agrave violer les garccedilons Les garccedilons souffrant de troubles mentaux sont plus exposeacutes que les garccedilons non-handicapeacutes car ils croient tout ce qursquoon leur dit raquo

(Individu responsable drsquoun survivant de sexe masculin au Burundi)

Violence eacutemotionnelle et psychologique

Les hommes handicapeacutes ont signaleacute des violences eacutemotion-nelles et psychologiques perpeacutetreacutees par des membres de la famille et de la communauteacute agrave cause de leur position de laquo faible raquo laquo deacutependant raquo et parce qursquoils sont incapables de mener un train de vie en rapport avec les normes conventionnelles de la masculiniteacute Par exemple des participants agrave un groupe de discussion en Jordanie ont indiqueacute que les hommes handic-apeacutes sont appeleacutes laquo demi-homme raquo par drsquoautres hommes de la communauteacute Au Burundi et en Jordanie les hommes handic-apeacutes ont deacuteclareacute avoir eacuteteacute ridiculiseacutes parce qursquoils eacutetaient inca-pables en raison de leur handicap de travailler et de subvenir aux besoins de leur famille Lrsquoincapaciteacute drsquoobtenir un emploi reacutemuneacutereacute (un deacutefi agrave relever par les hommes et les femmes dans des environnements humanitaires et souvent exacerbeacute pour les personnes handicapeacutees) a pousseacute les membres de la famille et de la communauteacute agrave penser que ces hommes nrsquoont

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laquo pas de valeur raquo Les hommes handicapeacutes eacuteprouvaient un sentiment de honte et drsquohumiliation agrave la suite de ces attitudes manifesteacutees agrave leur eacutegard

laquo Ils ne jouent aucun autre rocircle Ils sont meacutepriseacutes srsquoils sont incapables de travailler Lorsque vous ecirctes handicapeacute dans une famille vous nrsquoecirctes pas consideacutereacute comme une personne dans cette famille raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes camp de reacutefugieacutes de Kinama Burundi)

Les participants au Burundi ont eacutegalement signaleacute que les hommes handicapeacutes sont confronteacutes agrave la violence eacutemotion-nelle parce qursquoils sont consideacutereacutes comme des partenaires inapproprieacutes pour le mariage et pour une relation par les membres de leur propre famille et les membres de la famille de leurs partenaires

laquo Par exemple si un homme est handicapeacute et souhaite eacutepouser une fille non handicapeacutee mdash la famille ne va pas lrsquoaccepter et le couple sera marginaliseacute raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin camp de reacutefugieacutes de Kinama Burundi)

Ce type de violence contre les hommes et les garccedilons est preacutejudiciable mais est diffeacuterent du continuum de violence auquel les femmes et les filles font face dans les contextes humanitaires de conflit Ce type nrsquoexiste pas dans un systegraveme structurel de violence et drsquooppression et nrsquoest pas perpeacutetreacute au mecircme niveau que la violence faite aux femmes et aux filles

Autres formes de violence perpeacutetreacutees contre les personnes handicapeacutees

Les personnes handicapeacutees peuvent faire face agrave drsquoautres formes de violence dans des environnements humanitaires notamment en raison de la discrimination fondeacutee sur leur handicap ce qui peut srsquoassocier et se combiner agrave la discrimination baseacutee sur le genre43 Par exemple en Jordanie la violence eacutemotionnelle et physique perpeacutetreacutee par les individus responsables contre les personnes handicapeacutees a eacuteteacute signaleacutee et mecircme observeacutee dans certains groupes de discussion entre les individus respon-sables de sexe feacuteminin et les jeunes adultes handicapeacutes La violence verbale observeacutee a eacuteteacute en grande partie sur la base des attentes lieacutees au comportement de la personne handicapeacutee etou son rocircle en tant qursquohomme ou femme

Le refus de rendre service a souvent eacuteteacute mentionneacute comme une forme de violence contre les personnes handicapeacutees dans tous les pays et contextes Bien que les observations indiquent que la plupart de ces exemples sont susceptibles de constituer une discrimination baseacutee sur lrsquohandicap un nombre incalculable de remarques indique lrsquoaccegraves agrave lrsquoeacuteducation pour les enfants handicapeacutes (garccedilons et filles) dans les trois pays Ceci a des implications importantes sur la preacutevention de la VBG et sur la reacuteduction des risques eacutetant donneacute que les eacutecoles offrent un espace seacutecuriseacute de premier plan aux enfants et aux adolescents deacuteplaceacutes et constituent souvent un forum pour les activiteacutes lieacutees agrave la lutte contre la VBG et aux compeacute-tences de base Lrsquoeacuteducation augmente eacutegalement les opportu-niteacutes eacuteconomiques et sociales en favorisant lrsquoautonomisation des femmes et des filles et des autres groupes agrave risque leur permettant ainsi de surmonter lrsquooppression et les ineacutegaliteacutes44

Les participants agrave des discussions de groupe en Eacutethiopie et au Burundi ont eacutegalement mentionneacute que les hommes et les garccedilons ayant un handicap intellectuel peuvent ecirctre particuliegravere-ment exposeacutes agrave lrsquolaquo exploitation au travail raquo car ils ont la capaciteacute physique de srsquoacquitter des tacircches mais disposent de piegravetres compeacutetences en matiegravere de neacutegociation Ils sont capables drsquoeffectuer un nombre incalculable de tacircches dans un meacutenage ou de travaux dans la communauteacute sans pour autant beacuteneacuteficier de la mecircme reacutemuneacuteration que les personnes sans handicap

laquo Exploitation au travail Par exemple les personnes handicapeacutees mdash sont chargeacutees de puiser de lrsquoeau etc pour leur individu responsable Les hommes handicapeacutes intellectuels sont chargeacutes des corveacutees raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Enfin les participants ont eacutegalement signaleacute des taux eacuteleveacutes de violences physique et eacutemotionnelle perpeacutetreacutees par des membres de la communauteacute contre les hommes et les garccedilons handicapeacutes intellectuels en Jordanie par rapport agrave drsquoautres environnements Ainsi les hommes et les garccedilons handicapeacutes peuvent ecirctre exposeacutes agrave diffeacuterentes formes de violence dans de nouvelles zones dans lesquelles peu de meacutecanismes de protection ont eacuteteacute mis en place pour surveiller et faire face agrave cette situation

laquo Les gens sortent pour nous chercher Les gens mrsquoappellent retardeacute ils me frappent et me traitent de tous les noms Certaines personnes nous traitent de fou Lrsquoautre jour jrsquoai eacuteteacute attaqueacute par un gars qui srsquoest enfui dans une voiture Vous devez nous aider et les empecirccher de nous battre

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Donnez-nous la possibiliteacute de porter plainte et de nous occuper de ces gens raquo

(Homme handicapeacute intellectuel camp de reacutefugieacutes de Zaatari en Jordanie)

Principaux facteurs qui rendent les personnes handicapeacutees plus vulneacuterables agrave la VBG

Il existe des preuves qui soutiennent le principe selon lequel la VBG exerceacutee contre les personnes handicapeacutees dans les envi-ronnements humanitaires est intentionnelle systeacutematique et se produit dans un contexte de pouvoir et de controcircle Les causes premiegraveres de la VBG perpeacutetreacutee contre les personnes handica-peacutees restent lrsquoineacutegaliteacute du rapport de force entre les hommes et les femmes dans la communauteacute et au sein de ces groupes Le risque de VBG est cependant exacerbeacute dans les environne-ments humanitaires lorsqursquoil est associeacute aux ineacutegaliteacutes et agrave lrsquooppression lieacutees agrave un handicap en particulier chez les femmes et les filles Les facteurs suivants ont eacuteteacute identifieacutes comme des eacuteleacutements qui augmentent la vulneacuterabiliteacute des femmes des filles des garccedilons et des hommes ayant des types de handicaps diffeacuterents face agrave la VBG dans les environnements humanitaires

Rocircles sexosociaux en mutation

Les femmes et les hommes handicapeacutes et individus respon-sables de sexe feacuteminin sont plus exposeacutees agrave la VBG dans les environnements humanitaires en raison de la mutation des rocircles sexosociaux qui peut survenir dans un meacutenage et les steacutereacuteotypes de genre qui lrsquoaccompagne Cette dynamique est particuliegraverement eacutevidente dans les meacutenages et les communauteacutes au sein desquelles les personnes ont acquis de nouveaux handicaps Si un homme acquiert un nouvel handicap (par exemple agrave la suite de conflits) il peut srsquoaveacuterer neacutecessaire pour les membres de la famille de sexe feacuteminin de trouver un emploi hors de la maison pour remplacer lrsquohomme dans son rocircle de soutien de la famille Dans la mesure ougrave ceci ne constitue pas un comportement exceptionnel au sein de la famille ou de la communauteacute au sens large ces femmes peuvent ecirctre exposeacutees agrave la violence surtout si leur travail les oblige agrave se deacuteplacer seules dans la communauteacute

laquo Le mari va en principe deacutependre de la femme Srsquoil a besoin de payer quelque chose la femme doit aller travailler Il devient une charge suppleacutementaire pour la femme Les eacutepouses des hommes handicapeacutes sont plus exposeacutees car les personnes vont profiter drsquoelles Elle peut devenir une femme de meacutenage pour une autre famille ou devra rentrer la nuit Parfois le regard de la

socieacuteteacute sur ces femmes va changer parce que personne ne sait pourquoi elles sortent et cela nrsquoest pas normal dans la communauteacute Elle peut ecirctre stigmatiseacutee par la communauteacute raquo

(Homme handicapeacute participant agrave une discussion de groupe camp de Zaatari en Jordanie)

Les participants au groupe de discussion ont eacutegalement reacuteveacuteleacute que lorsque les hommes ont un handicap leurs eacutepouses et leurs enfants peuvent ecirctre exposeacutes agrave un risque accru de violence les auteurs pensent que les hommes handicapeacutes sont incapables de jouer leur rocircle traditionnel de laquo protecteur raquo

laquo Leurs enfants sont victimes de discrimination agrave lrsquoeacutecole et parfois sont battus parce que les autres enfants pensent que le pegravere ne viendra pas agrave lrsquoeacutecole pour les deacutefendre Ils perdent leur honneur et leur digniteacute en tant que chef de famille parce qursquoils ne peuvent pas subvenir aux besoins de la famille raquo

(Discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes camp de Bwagirizia Burundi)

Bien que ce cas ne soit pas speacutecifique aux environnements humanitaires les steacutereacuteotypes lieacutes au genre peuvent augmenter le risque de VPI chez les femmes et les filles handicapeacutees si elles ne reacutepondent pas aux attentes de leurs partenaires masculins en tant qursquoeacutepouses et megraveres convenables ce qui peut exacerber les ineacutegaliteacutes du rapport de force entre les sexes dans ces relations ce qui augmente la vulneacuterabiliteacute agrave la VBG Les hommes handicapeacutes et sans handicap ne sont guegravere inciteacutes agrave jouer drsquoautres rocircles tels que prendre soin des enfants il srsquoagit drsquoune tacircche sous-eacutevalueacutee dans la socieacuteteacute qui reacuteduit davantage leur statut parmi les hommes Lrsquointeraction complexe des normes socieacutetales et lrsquoespoir placeacutes sur les femmes et les hommes combineacutes agrave lrsquoeacutechec apparent des femmes handica-peacutees agrave remplir leurs rocircles dans un meacutenage les exposent agrave un risque eacuteleveacute de violence physique de la part de leurs partenaires masculins

laquo Les femmes handicapeacutees sont meacutepriseacutees parce qursquoelles ne peuvent pas travailler comme les personnes sans handicap mdash srsquoapprovisionner en eau et faire des repas Les eacutepoux doivent le faire et drsquoautres hommes les taquinent en disant laquo Pourquoi avez-vous eacutepouseacute cette handicapeacutee raquo ce qui peut causer la violence dans la famille entre mari et femme Quand le mari revient ivre agrave la maison il peut vous parler meacutechamment et commencer agrave vous battre mdash vous ne pouvez pas

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vous deacutefendre et il le sait raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

Stress familial

Le stress extrecircme veacutecu par les familles en peacuteriode de conflit et de deacuteplacement peut creacuteer des environnements ougrave la violence est plus susceptible drsquoecirctre perpeacutetreacutee exposant les personnes handicapeacutees qui deacutependent des individus respon-sables de la famille agrave un risque plus eacuteleveacute Par exemple les femmes et les filles handicapeacutees peuvent compter sur les membres de la famille pour les aider pour leurs soins quotidiens Cette deacutependance peut contribuer au stress et agrave lrsquoanxieacuteteacute au sein des membres de la famille ce qui conduit au ressentiment teacutemoigneacute envers les personnes handicapeacutees sous forme de violence eacutemotionnelle physique ou sous drsquoautres formes de violence

Impression quant aux aptitudes des personnes handicapeacutees

Le point de vue des membres de la communauteacute et les ideacutees erroneacutees sur les personnes handicapeacutees peuvent contribuer agrave leur vulneacuterabiliteacute face agrave la VBG Par exemple les auteurs de violence peuvent ecirctre plus susceptibles agrave prendre les personnes handicapeacutees pour cible srsquoils les considegraverent comme moins agrave mecircme de se deacutefendre par rapport aux personnes non handicapeacutees En fait certains eacutepisodes relateacutes par des femmes handicapeacutees dans les milieux urbains au Burundi deacutemontrent que les auteurs ciblent les personnes handicapeacutees physiques et au moment ougrave ils sont incapables de se deacutefendre ou mecircme drsquoidentifier lrsquoauteur

laquo Ma maladie survient parfois[ mdash Jrsquoai des laquo crises raquo mdash et les personnes profitent de moi pendant ces crises Crsquoest agrave ces moments que les hommes viennent me violer mdash je ne connais pas les pegraveres de mes enfants raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Lrsquoon suppose souvent que les personnes handicapeacutees mentales sont incapables drsquoapprendre les mecircmes concepts

ou de participer aux mecircmes activiteacutes que les autres et donc sont exclues des opportuniteacutes offertes pour en apprendre davantage sur la violence le sexe et les relations saines et deacutevelopper de nouvelles compeacutetences et renforcer les reacuteseaux des pairs De ce fait elles sont manipuleacutees et constituent plus facilement une cible pour les auteurs de viol drsquoabus et drsquoexploitation ou alors elles ont une aptitude limiteacutee dans la neacutegociation des rapports de force dans les relations intimes

Enfin les survivants handicapeacutes de la VBG peuvent ecirctre consi-deacutereacutes comme des informateurs peu fiables au sujet de leurs propres vies et expeacuteriences et donc leur parole ne peut ecirctre prise pour argent comptant lorsqursquoils signalent une violence Par conseacutequent les auteurs sont encore plus susceptibles de preacutevoir lrsquoimpuniteacute de leurs actions ce qui peut rendre les personnes handicapeacutees encore plus vulneacuterables agrave la violence

laquo Les personnes handicapeacutees mentales ou intellectuelles sont eacutegalement sujettes [agrave la VBG] Mecircme lorsqursquoelles sont victimes de violence sexuelle les gens pensent qursquoelles sont folles et ne les croient pas raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin camp de Zaatari Jordanie)

Discussions de groupe avec les adolescentes handicapeacutees mdash Burundicopy Elizabeth SherwoodWRC

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Perte du soutien de la communauteacute et des meacutecanismes de protection

La seacuteparation des familles et des voisins et lrsquoaffaiblissement ou lrsquoeacuteclatement des structures de soutien communautaire et des meacutecanismes traditionnels de protection ont eacuteteacute mis en eacutevidence chez les participants au projet eacutetant donneacute lrsquoaugmentation du risque de violence parmi les personnes handicapeacutees Ceci est particuliegraverement pertinent dans de nouvelles zones de deacuteplacement comme la Jordanie ougrave les individus et les familles nrsquoont pas encore eacutetabli des relations de confiance avec les autres habitants de la communauteacute ou renforceacute agrave nouveau leurs systegravemes de soutien Les partici-pants dans cet environnement ont expliqueacute les niveaux eacuteleveacutes de violence rencontreacutes dans la communauteacute et ont exprimeacute la preacuteoccupation selon laquelle les personnes handicapeacutees seraient viseacutees hors de la maison Cela a parfois conduit agrave des strateacutegies drsquoadaptation neacutegatives comme enfermer les personnes handicapeacutees intellectuelles dans leurs maisons De mecircme dans les milieux urbains au Burundi les parents ont signaleacute des cas isoleacutes survenus lorsqursquoils se sont fiers aux voisins et membres de la communauteacute auxquels ils eacutetaient peu habitueacutes pour les aider dans leur tacircche drsquoindividu responsable et ont deacutecouvert plus tard la perpeacutetration de lrsquoabus

laquo En Syrie tout le monde se connaissait et on prenait soin les uns des autres Ici nous sommes entoureacutes des gens venant drsquoautres villes Si quelque chose arrive agrave mon voisin cela mrsquoimporte peu raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin camp de Zaatari Jordanie)

Isolement social

Un manque de contact avec les reacuteseaux communautaires les amis et les prestataires de services augmente eacutegalement la vulneacuterabiliteacute face agrave la violence exerceacutee sur les personnes handi-capeacutees Les femmes handicapeacutees physiques isoleacutees dans leurs maisons en raison des obstacles physiques et environnemen-taux trouvent qursquoil est difficile de se deacuteplacer agrave lrsquoexteacuterieur de leur maison et de rencontrer drsquoautres personnes Les adoles-centes handicapeacutees sont exclues des reacuteseaux des pairs et de lrsquoeacuteducation ainsi que des activiteacutes lieacutees aux programmes baseacutes sur les atouts dont la promotion de la protection contre la VBG a eacuteteacute deacutemontreacutee Certaines personnes handicapeacutees en particu-lier celles ayant des handicaps intellectuel et mental peuvent ecirctre cacheacutees par les membres de la famille laquo au point ougrave les

voisins ignorent jusqursquoagrave leur existence raquo Un manque de soutien de la communauteacute et de relation peut ecirctre agrave lrsquoorigine du manque drsquoinformation et de compeacutetences dont elles ont besoin ou alors ces personnes ont des gens en qui elles se confient lorsqursquoelles sont victimes de violence

laquo Quand nous sommes handicapeacutes mecircme nos amis nous eacutevitent Nous sommes abandonneacutes comme si nous avions perdu toute valeur Seule ma famille me soutient mdash tous mes amis se sont eacuteloigneacutes de moi raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Lrsquoisolement augmente aussi la vulneacuterabiliteacute des individus responsables de sexe feacuteminin qui sont incapables de quitter leurs maisons de geacuteneacuterer des revenus ou drsquoassister agrave des eacuteveacutenements et activiteacutes communautaires avec drsquoautres femmes Dans la plupart des cas ces personnes sont les eacutepouses et les megraveres drsquoenfants et drsquoadultes avec un handicap plus grave Toutefois dans certains cas elles peuvent eacutegale-ment se faire aider par les adolescentes qui joueront le rocircle drsquoindividu responsable secondaire reacuteduisant ainsi les chances de ces derniegraveres agrave acceacuteder agrave lrsquoeacuteducation et agrave drsquoautres services dans la communauteacute

Pauvreteacute et manque de revenu

La pauvreteacute a eacuteteacute preacutesenteacutee comme un facteur de vulneacuterabiliteacute en particulier pour les femmes handicapeacutees dans les meacutenages dirigeacutes par des femmes Lrsquoextrecircme pauvreteacute et le manque de ressources pour reacutepondre agrave leurs besoins les plus eacuteleacutemen-taires augmentent le risque pour les femmes et les filles handi-capeacutees et les membres de la famille de sexe feacuteminin drsquoecirctre maltraiteacutees et exploiteacutees ou ont recours aux activiteacutes sexuelles de survie et agrave la prostitution

laquo Certains de mes enfants sont en acircge drsquoaller agrave lrsquoeacutecole mais je nrsquoen ai pas les moyens Je dois demander aux hommes drsquoacheter mecircme du sucre pour le theacute et pour cette raison ils peuvent faire de moi ce qursquoils veulent Mes enfants ne peuvent mecircme pas avoir de livres pour lrsquoeacutecole raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Obstacles lieacutes agrave lrsquoenvironnement

Les obstacles lieacutes agrave lrsquoenvironnement y compris le transport insuffisant dans tous les contextes srsquoajoutent agrave lrsquoisolement mais signifient eacutegalement que les personnes handicapeacutees doivent pouvoir compter sur drsquoautres membres de la commu-

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nauteacute pour acceacuteder agrave des services et agrave lrsquoassistance y compris la distribution de vivres et drsquoarticles non alimentaires Cela accroicirct leur vulneacuterabiliteacute agrave lrsquoexploitation et aux abus et limite leur accegraves aux services de reacuteponse en matiegravere de VBG de maniegravere confidentielle

Obstacles agrave lrsquoaccegraves aux services et aux programmes relatifs agrave la VBG

Les donneacutees relatives au Burundi et agrave lrsquoEacutethiopie montrent qursquoenviron 32 des survivantes handicapeacutees qui ont signaleacute des cas de violence agrave lrsquoIRC lrsquoont fait dans les trois jours suivant lrsquoincident comparativement agrave 44 pour les survivantes sans handicap45 Quarante et un pour cent des survivantes handi-capeacutees ont attendu plus drsquoun mois pour signaler les cas de violence46 Drsquoautres mesures doivent ecirctre prises pour eacuteliminer les obstacles et faciliter lrsquoaccegraves aux services et programmes relatifs agrave la VBG pour toutes les survivantes y compris et surtout pour les personnes handicapeacutees

Les obstacles agrave lrsquoaccegraves aux programmes et activiteacutes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire et identifieacutes par les personnes handicapeacutees et les individus responsables comprennent les barriegraveres psychologiques physiques communicationnelles et autres Les barriegraveres psychologiques constituaient les obstacles les plus freacutequemment citeacutes pour les survivantes agrave la VBG souffrant de handicap alors que les barriegraveres physiques ont eacuteteacute plus freacutequemment mention-neacutees dans le cadre des activiteacutes de preacutevention notamment la sensibilisation communautaire la geacuteneacuteration de revenus et les activiteacutes meneacutees aux centres de promotion de la femme

Les barriegraveres psychologiques

La discrimination et la stigmatisation par les membres de la famille les prestataires de services et la communauteacute dans son ensemble ont eacuteteacute les obstacles agrave lrsquoaccegraves aux services les plus freacutequemment citeacutes par les survivantes handicapeacutees Les participants ont signaleacute qursquoune stigmatisation suppleacutementaire rendait les personnes handicapeacutees reacuteticentes agrave lrsquoideacutee de deacutenoncer les cas de violence sexuelle mecircme aux prestataires de services qui supposent souvent qursquoelles ne courent aucun risque en raison de leur handicap

laquo Les membres de la famille les conduisent aux prestataires de services mais ceux-ci ne les traitent pas correctement mdash ils peuvent dire des choses du genre laquo Tu es handicapeacutee Comment as-tu pu ecirctre violeacutee et tomber enceinte raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les

travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux - camp de reacutefugieacutes de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Lrsquoon suppose souvent que les personnes ayant des deacutefi-ciences intellectuelles ou mentales ne comprennent pas ce qui leur est arriveacute Les participantes ont indiqueacute que les gens peuvent ne pas eacutecouter ou croire les personnes handicapeacutees en particulier quand les survivantes preacutesentent une deacuteficience mentale ou intellectuelle cette attitude reacuteduit agrave son tour leur accegraves aux services De nombreuses personnes handi-capeacutees mentales ou intellectuelles sont eacutegalement exclues des activiteacutes de sensibilisation sur la VBG car les parents les dirigeants communautaires et drsquoautres personnes suppo-sent qursquoelles ne courent pas de risques ou sont incapables drsquoapprendre de nouvelles choses Ces barriegraveres suppleacutemen-taires les empecircchent drsquoecirctre en seacutecuriteacute au sein des commu-nauteacutes drsquoidentifier correctement les cas de violence etou de demander de lrsquoaide aupregraves des personnes de confiance en cas de violence

Certaines survivantes handicapeacutees peuvent avoir besoin de soutien pour acceacuteder aux services mais craindront de signaler cette violence aux membres de la famille qui pour-raient deacutejagrave avoir des ideacutees neacutegatives sur le handicap Ainsi de nombreuses survivantes choisissent de ne pas signaler ces cas de violence ou de ne pas acceacuteder aux services si cela risque drsquoaccentuer leur marginalisation au sein de la famille et de la communauteacute Agrave Bujumbura certaines femmes handica-peacutees avaient si souvent subi la violence qursquoelles preacutefeacuteraient ne pas en parler mecircme agrave des membres de la famille pourvoyeurs drsquoappui

laquo Les familles ont tendance agrave la rejeter et agrave la deacutetester [une survivante] mdash elles ne la considegraverent pas vraiment comme une personne Elle vit avec un handicap et cette violence sexuelle va maintenant reacuteduire davantage sa valeur Elles vont la rejeter et penser qursquoelle est la cause de son propre malheur raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

La discrimination et les preacutejugeacutes posent eacutegalement des obsta-cles importants agrave la participation des personnes handicapeacutees dans les activiteacutes de preacutevention de la VBG et programmes connexes En Eacutethiopie les travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux ont indiqueacute que drsquoautres membres de la communauteacute ridiculisent les personnes souffrant de handicaps mentaux etou intellectuels lorsqursquoelles essaient de participer

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agrave des activiteacutes communautaires En raison de cette stigmatisa-tion les parents empecircchent parfois le personnel de parler agrave ces personnes lors des visites agrave domicile et de partager avec elles des informations sur les services disponibles

laquo Une personne handicapeacutee avait lrsquohabitude de prendre part agrave une discussion cafeacute mais la communauteacute lrsquoa rejeteacutee et elle a finalement cesseacute de venir Elle souffre drsquoun trouble mental et ne sait parfois pas de quoi elle parle Les participantes lrsquoont donc neacutegligeacutee raquo

(Travailleur communautaire - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les groupes de leadership communautaire y compris les associations de reacutefugieacutes et de femmes ont rarement des repreacutesentantes handicapeacutees les associations de personnes handicapeacutees le cas eacutecheacuteant sont souvent domineacutees par les hommes et peuvent activement exclure les handicapeacutees mentales et intellectuelles Ces organisations jouent souvent un rocircle central dans la communication de lrsquoinformation dans la communauteacute et peuvent mecircme deacutesigner des repreacutesent-ants pour participer agrave des formations et drsquoautres activiteacutes Par conseacutequent les personnes handicapeacutees mais plus particu-liegraverement les femmes et les filles handicapeacutees peuvent ecirctre moins susceptibles drsquoecirctre incluses dans ces activiteacutes

laquo Les personnes handicapeacutees ne sont geacuteneacuteralement pas consideacutereacutees La communauteacute ne trouve parfois pas qursquoelles peuvent prendre part agrave des formations et autres activiteacutes raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les dirigeants communautaires - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les barriegraveres physiques

Les barriegraveres physiques empecircchent les personnes handica-peacutees drsquoacceacuteder aux services et activiteacutes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire Les femmes handicapeacutees qui vivent dans les centres urbains et dans le camp de reacutefugieacutes du complexe tentaculaire de Zaatari en Jordanie ont indiqueacute que lrsquoabsence ou le coucirct eacuteleveacute des moyens de transport eacutetait un obstacle agrave lrsquoaccegraves aux centres de services sur la VBG ainsi qursquoagrave leur participation aux activiteacutes de sensibilisation et autres activiteacutes de preacutevention

laquo Les moyens de transport sont inexistants Par conseacutequent mecircme si vous savez ougrave se trouvent les services vous ne pouvez pas toujours y

arriver raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin mdash Bujumbura Burundi)

Dans tous les pays les individus responsables de sexe feacuteminin nrsquoont pas pu prendre part aux activiteacutes de sensibilisa-tion communautaire etou de promotion de la femme parce qursquoelles doivent rester agrave la maison et prendre soin de leur famille Elles participent moins freacutequemment aux reacuteunions communautaires et aux activiteacutes sociales et ne sont donc pas impliqueacutees dans les campagnes la SASA (une approche globale de preacutevention de la violence contre les femmes et les filles deacuteveloppeacutee par Raising Voices (wwwraisingvoicesorg)) et drsquoautres formes de sensibilisation

Les barriegraveres communicationnelles

Les barriegraveres communicationnelles ont eacuteteacute plus freacutequem-

laquo Je porte ma fille sur mon dos partout ougrave je vais Elle grandit mais elle reste encore une partie de moi raquo

(Individu responsable drsquoune fille handicapeacutee - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

copy Elizabeth SherwoodWRC

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ment mentionneacutees dans le cadre des activiteacutes de preacutevention communautaires Les personnes sourdes ont eacuteteacute deacutesigneacutees comme eacutetant les plus toucheacutees par ce type de barriegravere dans la mesure ougrave des interpregravetes en langue des signes sont rarement disponibles dans les camps de reacutefugieacutes et que de nombreuses personnes utilisent un langage des signes non conventionnel Certains agents de mobilisation commu-nautaire et le personnel travaillant sur la VBG ont tenteacute de communiquer avec les personnes sourdes au moyen drsquooutils SASA et des gestes simples mais cette proceacutedure nrsquoest pas toujours exeacutecuteacutee par lrsquoensemble du personnel Les profes-sionnels de la VBG ont eacutegalement eu du mal agrave communiquer efficacement avec les personnes souffrant de handicaps intellectuels et mentaux parce qursquoelles ne sont pas souvent inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes sur la VBG etou parce que les informations ne sont pas transmises dans des formats qursquoils peuvent comprendre Les participantes ont noteacute que les mateacuteriels de sensibilisation et drsquoeacuteducation repreacutesentaient rarement les personnes handicapeacutees et que les personnes handicapeacutees ne sont pas inteacutegreacutees dans les eacutequipes de sensibilisation et de mobilisation communautaire Une varieacuteteacute drsquoapproches de communication - notamment les messages simples les images les mises en scegravene et les jeux de rocircles qui incluent les personnes handicapeacutees - seraient plus efficaces pour impliquer les personnes handicapeacutees tout en sensibil-isant davantage la communauteacute des personnes handicapeacutees dans son ensemble

laquo En regardant lrsquoimage drsquoune personne handicapeacutee nous nous sentirons plus impliqueacutes avec les personnes normales Cela pousse eacutegalement les gens agrave comprendre que les personnes handicapeacutees doivent ecirctre impliqueacutees dans tout raquo

(Participante aux discussions de groupe avec des femmes handicapeacutees - camp de Bwagirizia Burundi)

Autres barriegraveres

Le manque de confidentialiteacute et la stigmatisation par les membres de la communauteacute qui en reacutesulte ont eacuteteacute souleveacutes comme eacutetant des problegravemes importants dans les contextes urbains et sur les camps au Burundi et en Eacutethiopie Les participantes ont signaleacute qursquoil est plus difficile de preacuteserver la confidentialiteacute quand une survivante est handicapeacutee car drsquoautres personnes lui sont peut-ecirctre venues en aide lors de lrsquoincident et que les nouvelles se reacutepandent souvent rapide-ment dans toute la communauteacute Elles peuvent avoir besoin de parler aux autres afin drsquoacceacuteder agrave des services et le personnel

du programme relatif agrave la VBG a eacutegalement mentionneacute le besoin drsquoimpliquer un plus large eacuteventail drsquoacteurs dans les processus de gestion de cas Par conseacutequent les survivantes handicapeacutees sont moins susceptibles drsquoacceacuteder aux services et agrave lrsquoassistance apregraves de tels incidents de violence en raison de problegravemes de confidentialiteacute et de la peur drsquoune stigmatisa-tion suppleacutementaire

laquo La communauteacute saura si une femme handicapeacutee a eacuteteacute violeacutee Il nrsquoy a pas de secrets dans le camp Les gens ont tendance agrave plus divulguer les informations lorsqursquoil srsquoagit de femmes handicapeacutees Elles doivent crier agrave lrsquoaide et tout le monde deacutecouvre ainsi ce qui leur est arriveacute raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

Les femmes et les filles handicapeacutees agrave Bujumbura au Burundi ont eacutegalement indiqueacute qursquoelles ne peuvent pas ecirctre reccedilues immeacutediatement lorsqursquoelles se preacutesentent aux services de santeacute apregraves un incident de violence sexuelle et il peut leur ecirctre demandeacute de revenir agrave un autre moment pour recevoir des services ou le service peut leur ecirctre refuseacute apregraves une longue proceacutedure administrative lieacutee agrave leur statut de reacutefugieacutees Les survivantes handicapeacutees peuvent rencontrer de plus grands problegravemes dans la mesure ougrave il peut ecirctre plus difficile pour elles de retourner agrave lrsquoeacutetablissement car elles peuvent avoir moins de ressources financiegraveres pour payer le transport et doivent compter sur lrsquoaide des autres pour se deacuteplacer

laquo Ils peuvent vous donner autre rendez-vous mdash et vous demander de revenir demain - mais cela pose problegraveme apregraves un viol parce que vous avez besoin de meacutedicaments Elle a passeacute toute la journeacutee et la nuit agrave lrsquohocircpital sans recevoir aucun service et le lendemain elle est alleacutee pour son test de deacutepistage du VIH raquo

(Groupe de discussion avec des femmes handicapeacutees mdash Bujumbura Burundi)

Dans lrsquoenvironnement humanitaire et autre les programmes relatifs agrave la VBG sont largement axeacutes sur les femmes et les filles car elles sont les plus exposeacutees agrave la violence baseacutee sur le genre Cependant les hommes et les garccedilons courent eacutegale-ment un risque de violence sexuelle en particulier en peacuteriode de conflit et de deacuteplacement Les professionnels de la VBG apportent un soutien aux survivants de sexe masculin avec et sans handicap mais ce fait nrsquoest pas toujours connu Dans le cadre de ce projet par exemple certains hommes handicapeacutes

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ne savaient pas ougrave obtenir un soutien en termes de gestion de cas srsquoils ont eacuteteacute victimes de violence sexuelle

laquo Elle [une survivante handicapeacutee] doit se rendre agrave lrsquoIRC pour obtenir de lrsquoaide Mais ougrave doivent se rendre les hommes handicapeacutes srsquoils sont violeacutes raquo

(Man with disabilities mdash Musasa refugee camp Burundi)

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Sur la base de lrsquoeacutevaluation et des recommandations de la Phase 1 faites par les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables les activiteacutes suivantes ont eacuteteacute conccedilues et testeacutees dans chacun des contextes du projet

Reacutesumeacute des actions pilotes mises en œuvre par les programmes WPE de lrsquoIRC

Pays Activiteacutes

Eacutethiopie Organisation de laquo discussions cafeacute raquo avec les femmes dans les foyers de personnes handicapeacutees afin que leurs individus responsables puissent acceacuteder agrave des informations sur la VBG et pour renforcer les reacuteseaux de pairs feacute-minins

Adaptation du mateacuteriel de mobilisation communautaire sur la preacutevention de la VBG (SASA) de maniegravere agrave deacutepeindre les personnes handicapeacutees comme faisant partie de la communauteacute dans son ensemble

Organisation de visites agrave domicile cibleacutees pour diffuser des informations sur la preacutevention de la VBG et donner des reacuteponses aux personnes handicapeacutees qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Organisation de sessions de formation sur la VBG et le handicap agrave lrsquointention des agents de mobilisation communautaire et des travailleurs sociaux

Modifications apporteacutees pour ameacuteliorer lrsquoaccessibiliteacute physique des bacirctiments communau-taires et des latrines dans le camp

Burundi Ciblage des Associations Villageoises drsquoEacutepargne et de Creacutedit pour les personnes handicapeacutees et

leurs individus responsables

Organisation drsquoactiviteacutes reacutecreacuteatives et professionnelles pour les personnes handicapeacutees et les individus responsables

Sensibilisation de la communauteacute sur les droits et lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees

Prioriteacute accordeacutee aux visites agrave domicile pour assurer une gestion plus complegravete des cas de VBG pour les personnes handicapeacutees agrave risque

Recrutement de femmes handicapeacutees comme agent de mobilisation communautaire pour les activiteacutes relatives agrave la VBG

Jordanie Inclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG interorganisations et dans la forma-tion sur la gestion des cas relatifs agrave la protection de lrsquoenfance

Animation drsquoun atelier drsquoune journeacutee sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de violence sexuelle et sexiste du sous-groupe interorganisations sur la violence sexuelle et sexiste

Pris en charge de lrsquoinclusion du handicap dans les messages et le mateacuteriel drsquoune campagne en cours sur la preacutevention de la violence et dans le mateacuteriel relatif aux services de lrsquoIRC

Organisation de discussions de groupe avec les individus responsables de sexe feacuteminin souffrant de handicap

La campagne laquo Amani raquo en Jordanie a fourni des messages cleacutes aux communauteacutes aux enfants et aux parents sur le moyen de mieux proteacuteger les enfants et les adultes contre les atteintes et divers types de violence notamment la violence sexuelle et sexiste httpdataunhcrorgsyrian-refugeesdownloadphpid=5558

Phase 2 Activiteacutes visant agrave ameacuteliorer lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG dans les pays pilotes

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Reacutesumeacute des actions pilotes mises en œuvre par les programmes WPE de lrsquoIRC

Caucase du Nord

Feacutedeacuteration de Russie

Organisation drsquoune formation et drsquoateliers de planification drsquoaction sur le handicap et la violence baseacutee sur le genre pour les ONG feacuteminines y compris sur lrsquoimplication des jeunes filles handica-peacutees et le soutien de leurs parents et in-dividus responsables

Organisation drsquoune formation et drsquoun atelier de planification drsquoaction avec les femmes de la All-Russia So-ciety of Disabled People sur lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes visant les femmes et les filles

Conception drsquoun manuel pour les individus responsables drsquoenfants handicapeacutes qui fournit des informations sur les services et lrsquoassistance aux personnes handicapeacutees

Organisation drsquoun concert de sensibilisation communautaire au cours de laquelle les jeunes filles sourdes sont monteacutees en scegravene avec une chanteuse tcheacutetchegravene

Organisation drsquoeacuteveacutenements sociaux pour les filles avec et sans handicap pour renforcer les reacuteseaux de pairs

Discussion cafeacute Camp de reacutefugieacutes de MyrsquoAni Ethiopiecopy IRC Ethiopie

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Phase 3 Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Le processus drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays a permis drsquoidentifier 1) les changements des connaissances des attitudes et des pratiques des professionnels de la VBG agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du handicap et 2) des pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Renforcement des capaciteacutes des professionnels de la VBG sur lrsquoinclusion du handicap

Les professionnels de la VBG des quatre pays ont eacuteteacute consulteacutes lors de lrsquoeacutevaluation participative pour identifier les changements apporteacutes agrave leurs connaissances leurs attitudes et leurs pratiques au sujet de lrsquoinclusion du handicap dans leurs programmes et activiteacutes au cours du projet Cette activiteacute a eacutegalement permis drsquoidentifier de nouvelles activiteacutes outils et ressources qui auraient agrave leur avis faciliteacute ces changements

Changements apporteacutes aux connaissances attitudes et pratiques

Bien que les connaissances les attitudes et les pratiques se recoupent et se complegravetent mutuellement les professionnels de la VBG ont plus freacutequemment rapporteacutes des changements dans leurs attitudes envers les personnes handicapeacutees au cours du projet Les professionnels ont signaleacute une accen-tuation de la reconnaissance de leur responsabiliteacute agrave atteindre tous les membres de la communauteacute et donc agrave adapter leurs programmes de maniegravere agrave les rendre accessibles et efficaces pour tous ce qui renforce la mise en œuvre drsquoune approche de programmation plus axeacutee sur les droits De nombreux professionnels ont avoueacute qursquoavant le projet ils supposaient que les personnes handicapeacutees nrsquoeacutetaient pas capables de participer agrave des activiteacutes relatives agrave la VBG en raison de leur handicap Apregraves le projet la plupart a deacuteclareacute reconnaicirctre que les personnes handicapeacutees ont des compeacutetences et des capaciteacutes neacutecessaires pour participer beacuteneacuteficier et faire de preacutecieuses contributions aux programmes Les professionnels ont eacutegalement deacuteclareacute qursquoils se consideacuteraient drsquoabord comme eacutetant mal eacutequipeacutes ou pas qualifieacutes pour fournir des services relatifs agrave la VBG aux personnes handicapeacutees et pensaient que leurs compeacutetences et leur formation ne suffiraient pas pour reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees Ils se sont souvent focaliseacutes sur la deacuteficience de la personne ou sur son eacutetat de santeacute (aussi connu sous le nom drsquoapproche

meacutedicale du handicap) et nrsquoont pas appliqueacute leurs compeacute-tences en matiegravere de protection et drsquoautonomisation pendant le processus de gestion de cas Apregraves le projet ces profes-sionnels ont deacuteclareacute qursquoils eacutetaient plus agrave lrsquoaise confiants et precircts agrave travailler avec les personnes handicapeacutees et qursquoils sont passeacutes drsquoune approche meacutedicale agrave une approche plus familiegravere et plus axeacutee sur le survivant

laquo Au deacutebut je pensais que je ne pouvais pas ecirctre utile agrave certaines personnes handicapeacutees parce que je nrsquoeacutetais pas meacutedecin que je ne pouvais pas ameacuteliorer leur condition que je ne pouvais pas les gueacuterir Mais alors lorsque jrsquoai pris du temps pour commencer agrave eacutecouter davantage jrsquoai compris qursquoelles ne demandaient pas ce type drsquoaide elles voulaient parler avaient besoin de soutien et aspiraient agrave plus de seacutecuriteacute Jrsquoai reacutealiseacute que je savais deacutejagrave comment venir en aide agrave ces personnes Avant je supposais que je ne pouvais pas et que discuter avec moi ne changerait rien agrave leur situation Jrsquoaurais ducirc eacutecouter un peu plus avant et crsquoest le cas maintenant Je prends drsquoabord le temps drsquoeacutecouter avant drsquoessayer de faire des plans et drsquoarranger les choses raquo

(Agent de mobilisation communautaire de lrsquoIRC - camp de Muyinga Burundi)

Certains professionnels ont eacutegalement signaleacute un changement drsquoattitude envers les individus responsables en particulier les megraveres drsquoenfants handicapeacutes qui ont leurs propres besoins mais qui font souvent passer les deacutesirs des autres notamment ceux des membres de leur famille souffrant de handicap avant leur propre bien-ecirctre psychosocial Les professionnels ont rapporteacute une plus grande reconnaissance des besoins de ce groupe et le rocircle essentiel qursquoils jouent dans la protection et lrsquoautonomisation des personnes handicapeacutees

laquo Ces personnes ont le droit de recevoir tous les services proposeacutes aux autres et il est de notre devoir drsquointeacutegrer [ces personnes] Il sera difficile pour elles de rester agrave la maison toutes seules Cela est eacutegalement important pour leurs familles et elles peuvent venir avec leurs filles Cette mesure est importante pour les megraveres drsquoenfants handicapeacutes car elles ont eacutegalement besoin drsquoun soutien psychologique raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Les professionnels de la VBG ont rapporteacute quatre principaux changements dans leurs pratiques agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du

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handicap au cours du projet Ces pratiques ont eacuteteacute eacutetroitement lieacutees au processus reacuteflectif du projet et aux activiteacutes pilotes mises en œuvre au cours de la Phase 2 du projet notamment

bull la tenue des consultations plus reacuteguliegraveres avec les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables afin de srsquoassurer que leurs besoins et leurs ideacutees sont pris en compte dans les deacutecisions lieacutees aux programmes et aux activiteacutes

bull la fourniture drsquoun soutien plus global et holistique aux survi-vantes handicapeacutees avec un accent sur les meacutethodes de communication efficaces et lrsquoeacutetablissement de la confiance

bull le deacuteveloppement drsquoactiviteacutes autour des points forts des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees

bull une implication plus active des membres de la famille et des voisins des personnes handicapeacutees dans la planification de la seacutecuriteacute

bull la surveillance du nombre de femmes de filles de garccedilons et drsquohommes handicapeacutes qui participent aux activiteacutes relatives agrave la VBG

laquo Nous ne pouvons pas eacutevaluer lrsquoactiviteacute nous-mecircmes Nous devons jauger nos performances agrave travers les gens qui prennent part agrave nos activiteacutes raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les professionnels de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Les professionnels de tous les pays ont eacutegalement deacuteclareacute avoir acquis de nouvelles connaissances qui ont ameacutelioreacute leur capaciteacute agrave inteacutegrer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail mais ils en ont parleacute moins freacutequemment que le changement drsquoattitudes et de pratiques Les exemples comprennent une meilleure compreacutehension des facteurs qui rendent les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables plus vulneacuterables agrave la VBG le rocircle des relations et des reacuteseaux sociaux dans la preacuteven-tion de la violence et lrsquoaccroissement des connaissances sur les strateacutegies de communication permettant de travailler avec des personnes preacutesentant diffeacuterents types de handicaps

laquo Nous travaillons sur les questions de VBG Je pensais donc plus agrave la faccedilon dont elles se sentent en tant que femmes et filles et comment elles se voient comparativement aux filles sans handicap Les filles handicapeacutees ont moins de possibiliteacutes que les filles sans handicap raquo

(Professionnel de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Activiteacutes outils et ressources qui ont favoriseacute le renforcement des capaciteacutes chez les professionnels de la VBG

Les professionnels de la VBG ont deacutecrit les opportuniteacutes drsquoapprentissage expeacuterientiel et reacuteflectif du projet comme eacutetant les facteurs les plus importants ayant contribueacute agrave renforcer leur capaciteacute agrave inteacutegrer efficacement lrsquoinclusion du handicap dans leur travail Il srsquoagissait notamment drsquointeractions directes avec les femmes et les filles handicapeacutees drsquooccasions de reacutefleacutechir sur leurs propres compeacutetences et du moyen de les appliquer dans leur travail avec ce groupe

Les professionnels de la VBG en Eacutethiopie en particulier les travailleurs sociaux et communautaires ont indiqueacute que les formations sur la VBG et le handicap les avaient effectivement aideacutes agrave ameacuteliorer leurs pratiques agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du handicap Dans les autres pays pilotes les professionnels ont signaleacute que les outils les aidant agrave consulter les personnes handicapeacutees y compris des directives sur la conduite des visites agrave domicile et des activiteacutes participatives qui traduisent la dynamique du pouvoir entre les femmes et les hommes et les personnes avec et sans handicap eacutetaient les plus utiles Les professionnels ont aussi mentionneacute que des outils fournissant des directives sur la communication avec les personnes preacutesentant diffeacuterents types de deacuteficiences et des outils permettant de deacutevelopper un mateacuteriel drsquoinformation drsquoeacuteducation et de communication accessible ont eacuteteacute utiles

Dans le Caucase du Nord les professionnels de la VBG ont indiqueacute que la focalisation sur un petit nombre drsquoactiviteacutes clairement deacutefinies visant agrave favoriser lrsquoinclusion a augmenteacute la probabiliteacute de succegraves et ce succegraves a stimuleacute leur confiance et leur volonteacute agrave inclure les femmes et les filles handicapeacutees dans les activiteacutes subseacutequentes

laquo Je nrsquoavais jamais penseacute que nous pourrions faire quelque chose dans un groupe mixte [filles avec et sans handicap] et maintenant je constate que cela est possible et acceptable et que les gens en ont besoin raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les professionnels de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Domaines exigeant un renforcement suppleacutementaire des capaciteacutes

Bien que des changements positifs dans lrsquoapproche de de travail des professionnels de la VBG avec les personnes handicapeacutees aient eacuteteacute signaleacutes lors de lrsquoeacutevaluation des lacunes persistantes ont eacuteteacute identifieacutees au niveau des capaciteacutes et une attention addi-

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tionnelle et continue doit ecirctre porteacutee agrave ce point

Tout drsquoabord quelques professionnels de la VBG et les pres-tataires ont continueacute agrave avoir des attitudes neacutegatives envers les personnes avec des handicapeacutees Par conseacutequent il est neacuteces-saire de promouvoir une reacuteflexion et une discussion continues avec les professionnels de la VBG afin de faire face et de reacutesoudre les malentendus et les preacutejugeacutes qui peuvent faire office drsquoobstacles agrave lrsquoaccegraves et agrave lrsquoinclusion des personnes handica-peacutees Les professionnels doivent reacutefleacutechir sur la faccedilon dont leurs propres attitudes peuvent influencer la mise en œuvre drsquoune approche centreacutee sur le survivant agrave lrsquoeacutegard des personnes handi-capeacutees agrave la possibiliteacute qursquoils donnent aux individus de contribuer agrave la prise de deacutecision et mecircme aux options drsquointerventions qursquoils peuvent examiner avec un survivant

Deuxiegravemement les gestionnaires de cas de VBG ont signaleacute qursquoils neacutecessitaient davantage drsquoindications sur les processus de consentement lorsqursquoils travaillent avec des survivants souf-frant drsquoune deacuteficience intellectuelle Dans de nombreux cas les gestionnaires de cas demandent aux individus responsables de donner le consentement et ne parviennent souvent pas agrave deacuteter-miner la capaciteacute de lrsquoindividu agrave donner son consentement Une note drsquoorientation sur lrsquoobtention du consentement des personnes handicapeacutees a eacuteteacute deacuteveloppeacutee dans le projet en reacuteponse agrave cette lacune Elle srsquoinspire du processus de consentement employeacute avec les personnes souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle dans le secteur de la santeacute dans les pays agrave revenu eacuteleveacute et est adapteacutee pour une approche de gestion de cas centreacutee sur le survivant

Enfin alors que de nombreux professionnels de la VBG qui ont pris part au projet ont reacuteussi agrave inclure les personnes ayant un handicap physique et des deacuteficiences auditives aux activiteacutes du programme relatifs agrave la VBG ils ont noteacute des deacutefis permanents lors de lrsquoinclusion des personnes ayant une deacuteficience intellec-tuelle Les gestionnaires de cas ont besoin de directives et de soutien pour identifier les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes preacutesentant des handicaps plus complexes afin de mieux les rattacher aux possibiliteacutes de participation aux activiteacutes communautaires et sociales briser lrsquoisolement social et favoriser lrsquoautonomisation Ces directives destineacutees aux gestionnaires de cas ont eacuteteacute deacuteveloppeacutees dans le cadre du projet

Des outils tireacutes du projet ont eacuteteacute adapteacutes pour les professionnels de la VBG drsquoautres organisations et sont disponibles dans la Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG sur httpwrc

msdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de VBG

Le processus drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays a susciteacute des laquo Expeacuteriences du changement raquo chez les personnes handicapeacutees leurs individus responsables et le cas eacutecheacuteant les dirigeants communautaires Ces expeacuteriences ont mis en eacutevidence les reacutesultats qui ont eacuteteacute les plus importants pour chaque groupe Une analyse des reacutesultats des ateliers de parties prenantes et des expeacuteriences du changement a permis drsquoidentifier les pratiques positives suivantes pour promouvoir lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Le renforcement des reacuteseaux de pairs et du capital social

Dans les quatre pays les participants ont citeacute lrsquoeacutetablissement de reacuteseaux de pairs plus robustes pour les adolescentes et les femmes handicapeacutees ainsi que pour les individus responsables de sexe feacuteminin comme retombeacutee positive des activiteacutes du projet Les discussions de groupe avec les individus responsables dans les centres de promotion de la femme en Jordanie des discus-sions cafeacute dans les domiciles des femmes handicapeacutees en Eacutethiopie la creacuteation drsquoespaces seacutecuriseacutes et drsquoactiviteacutes sociales agrave lrsquointention des adolescentes dans le Caucase du Nord et les Associations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit (AVEC) cibleacutees au Burundi ont eacuteteacute citeacutes comme eacutetant utiles par les participants car ils ont faciliteacute lrsquoeacutetablissement de liens entre les personnes handicapeacutees et les individus responsables et drsquoautres membres de la communauteacute ce qui a permis drsquoeacutechanger des informations de construire la confiance et de deacutevelopper des possibiliteacutes drsquoaction collective Ceci augmente non seulement accegraves agrave un soutien proposeacute les uns pour les autres et par la communauteacute toute entiegravere mais donne eacutegalement aux personnes handicapeacutees la possibiliteacute drsquoapporter une contribution agrave la socieacuteteacute drsquoeacutelever leur statut au sein de la communauteacute et drsquoecirctre reconnues et appreacutecieacutees pour des aspects de leur personne autres que leur handicap

Pour les individus responsables de sexe feacuteminin souffrant de handicap les groupes de soutien en Jordanie leur ont donneacute un espace pour partager leurs preacuteoccupations ideacutees et strateacutegies avec drsquoautres femmes dans des situations similaires Ceci les a aideacutees agrave se sentir moins isoleacutees et agrave renforcer leur bien-ecirctre psychosocial

laquo Je profite des expeacuteriences des ideacutees et des interventions constructives du formateur du guide psychologique et des amies pendant les sessions de discussion Lorsque je partage mes

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inquieacutetudes avec les autres je sens que je ne suis pas seule raquo

(Eacutepouse drsquoun homme handicapeacute - Irbid Jordanie)

Pour certaines femmes handicapeacutees et les individus respon-sables qui sont isoleacutees dans leurs maisons il est essentiel de proposer les activiteacutes de soutien par les pairs le plus pregraves possible de leur domicile afin qursquoils puissent tisser des reacuteseaux avec drsquoautres femmes qui vivent agrave proximiteacute En Eacutethiopie les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin ont organiseacute des discussions cafeacute traditionnelles dans leurs maisons pour parler de questions lieacutees agrave la VBG Les partic-ipants ont indiqueacute que ces activiteacutes ont diminueacute leur isolement ameacutelioreacute leurs relations avec les voisins et leur ont permis de se sentir plus en seacutecuriteacute dans la mesure ougrave un nombre croissant de femmes les connaissent et les comprennent

laquo Nous avons organiseacute des discussions cafeacute ici dans notre maison Ceci nous a rapprocheacute des gens Quand ils viennent agrave la maison nous discutons de tant de choses des choses qui sont vraiment importantes mais ils ont aussi lrsquooccasion de voir que nous sommes de bons parents mecircme si nous sommes un peu diffeacuterents Maintenant les gens nous comprennent mieux ils viennent mecircme nous dire bonjour et voir comment nous allons Je me sens plus en seacutecuriteacute avec des voisins que je connais raquo

(Femme aveugle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les Expeacuteriences du changement recueillies aupregraves des adoles-centes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance des amies et des reacuteseaux de pairs pour ces filles Au Burundi des adolescentes handicapeacutees ont trouveacute que lrsquoorganisation drsquoactiviteacutes telles que des sessions de couture et drsquoartisanat eacutetait un moyen effi-cace de rencontrer drsquoautres filles de partager des ideacutees et de discuter de leurs espoirs pour lrsquoavenir Elles ont deacuteclareacute qursquoelles ont ensuite eacuteteacute inviteacutees agrave assister agrave plusieurs activiteacutes commu-nautaires ougrave elles ont pu partager leurs propres ideacutees et leurs opinions Les adolescentes handicapeacutees dans le Caucase du Nord ont eacutegalement discuteacute des avantages de la participation agrave des activiteacutes avec des filles sans handicap notamment la possi-biliteacute drsquoapprendre les unes des autres Ces rapports eacutetablis par les adolescentes handicapeacutees deacutemontrent qursquoelles ont deacutevel-oppeacute des atouts humains et sociaux notamment lrsquoeacuteducation lrsquoestime de soi les reacuteseaux drsquoamies et les rocircles dans la commu-nauteacute Ces facteurs de protection reacuteduisent la vulneacuterabiliteacute des adolescentes agrave la violence agrave lrsquoabus et agrave lrsquoexploitation47 (voir Expeacuteriences du changement page 27)

Les femmes handicapeacutees membres drsquoAssociations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit au Burundi ont deacuteclareacute qursquoelles utilisent lrsquoargent qursquoelles ont gagneacute par le biais de ces programmes pour payer le transport et se rendre aux activiteacutes culturelles et reli-gieuses ce qui diminue leur isolement et creacutee drsquoimportants liens sociaux avec drsquoautres

Tous ces exemples soulignent une leccedilon importante Les personnes handicapeacutees ont et veulent que lrsquoon sache qursquoelles ont plusieurs identiteacutes au-delagrave de leur infirmiteacute Elles veulent ecirctre consideacutereacutees comme des leaders des femmes des amies

Maipendo - Burundi

laquo Maintenant je peux eacuteconomiser un peu pour emprunter une moto-taxi et je peux me rendre [agrave lrsquoeacuteglise] Jrsquoai maintenant chaque semaine des personnes avec qui discuter agrave lrsquoeacuteglise Crsquoest un groupe qui agrave mon avis mrsquoeacutecoute et me comprend raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Le Groupe de filles - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Les filles avec et sans handicap ont preacutepareacute des affiches au moyen drsquoimages et de photos Ces affiches portaient sur ce qui leur importait plus dans le projet et sur les activiteacutes qursquoelles souhaitaient mener ensuite Elles ont preacutesenteacute ces affiches aux ONG feacuteminines impliqueacutees dans le projet

laquo Ceci est notre histoire Notre souhait eacutetait de chanter avec Makka Mejieva [une ceacutelegravebre chan-teuse tcheacutetchegravene] [Lorsque nous sommes monteacutees sur scegravene] des tas de personnes handicapeacutees et non eacutetaient lagrave et pleuraient

Pendant lrsquoeacuteveacutenement nous avons pris connaissance drsquoautres personnes handicapeacutees et nous les avons rencontreacutees Il eacutetait tregraves agreacuteable pour nous de les connaicirctre et de deacutecouvrir leur type de handicap et leurs problegravemes Lorsque je me rends agrave lrsquoeacuteveacutenement et que je constate la preacutesence de personnes handicapeacutees je sens que je ne suis pas seule et quand je vois drsquoautres personnes [sans handicap] je me sens eacutegale agrave elles

Nous donnons des leccedilons de langue des signes aux filles sans handicap Ainsi nous pourrons les comprendre et elles nous comprendre car nous ne pouvons pas parler Gracircce agrave la langue des signes nous nous comprenons Ces filles sans handicap apprennent des choses et nous aussi Nous avons un langage commun agrave travers ces cours de langue des signes Nous utilisons eacutegalement des teacuteleacutephones nous envoyons des SMS et utilisons eacutegalement des notes eacutecrites pour communiquer avec les autres Nous aimons vraiment dessiner Nous pensons agrave des choses et tout ce agrave quoi nous pensons nous le repreacutesentons dans nos dessins Et nous aimons aussi beaucoup jouer agrave diffeacuterents types de jeux

Bien sucircr il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne font pas attention agrave nos opinions Voici les ideacutees que nous souhaiterions concreacutetiser agrave lrsquoavenir Nous aimerions rencontrer des filles dans un cafeacute ou dans un endroit reacuteserveacute uniquement aux filles avec et sans handicap mdash juste les filles pas drsquoadultes

Nous aimerions que [nos camarades de classe] se joignent agrave nous et prennent part agrave ces activiteacutes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo

Pour la suite de lrsquoExpeacuterience du changement du Groupe de filles dans le Caucase du Nord rendez-vous sur httpwrcmsGBV_disability_Change_Caucasus

copy IRC

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des membres de la communauteacute comme des personnes qui apportent de preacutecieuses contributions agrave la communauteacute Ce fait a des implications importantes pour lrsquoinclusion dans les programmes et les approches visant agrave renforcer les reacuteseaux de pairs et le capital social

Inclusion cibleacutee dans les activiteacutes de renforcement eacuteconomique

Lrsquoinclusion cibleacutee des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les programmes relatifs aux AVEC occupe une grande place dans les Expeacuteriences du changement au Burundi Les femmes handicapeacutees et les individus respon-sables de sexe feacuteminin impliqueacutees dans des activiteacutes relatives aux AVEC ont signaleacute que lrsquoeacutelargissement des reacuteseaux sociaux eacutetait le reacutesultat le plus important pour elles car il leur a permis de rehausser leur statut dans la socieacuteteacute (qui leur a valu un plus grand respect de la part de leurs maris et drsquoautres membres de la famille) et de renforcer leur estime de soi et leur senti-ment de confiance en soi La participation agrave des activiteacutes rela-tives aux AVEC a eu un impact positif sur leur indeacutependance en tant qursquoindividus mais aussi sur les contributions financiegraveres qursquoelles peuvent apporter agrave leurs meacutenages ce qui a renforceacute leur rocircle dans la prise de deacutecision

laquo Jrsquoai mecircme encore un peu drsquoargent pour acheter des choses pour ma famille Je suis tregraves eacutetonneacutee du changement de mon mari agrave mon eacutegard il se rend compte que jrsquoai de la valeur que je peux ecirctre indeacutependante il me respecte plus et rentre agrave la maison seulement les soirs maintenant Mon fils handicapeacute est plus heureux mdash il constate qursquoil y a plus de paix dans la maison raquo

(Individu responsable de sexe feacuteminin dans le camp de Musasa)

Accroicirctre la repreacutesentation des personnes handi-capeacutees dans les activiteacutes communautaires

Les programmes relatifs agrave la VBG travaillent en eacutetroite collabo-ration avec les dirigeants communautaires dans la concep-tion la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des activiteacutes Il est donc important drsquoexaminer comment les personnes handicapeacutees sont repreacutesenteacutees et atteintes par ces systegravemes de leadership En Eacutethiopie par exemple le personnel de lrsquoIRC a travailleacute avec lrsquoassociation des personnes handicapeacutees dans la commu-nauteacute des reacutefugieacutes afin drsquoaccroicirctre la participation des femmes handicapeacutees et renforcer la collaboration avec lrsquoassociation des femmes reacutefugieacutees Les participants au Burundi et en Eacutethiopie ont eacutegalement signaleacute que le recrutement de personnes handi-capeacutees et drsquoindividus responsables comme agents de mobili-sation communautaire et travailleurs sociaux a non seulement conduit agrave une plus grande attention aux preacuteoccupations de ce groupe mais a eacutegalement entraicircneacute une appreacuteciation accrue des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees par drsquoautres membres de la communauteacute

Esther mdash Burundi

laquo Je suis individu responsable pour mon mari qui vit avec un handicap mais ce nrsquoest pas ma seule identiteacute Je suis une megravere un leader et une personne fiegravere de son rocircle drsquoagent de mobilisation communautaire raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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laquo Nous nrsquoavons jamais eu de personnes handicapeacutees dans notre eacutequipe auparavantmdash il srsquoagit drsquoun changement majeur et vraiment tregraves important Mes amies handicapeacutees font le mecircme travail que moi Elles sont vraiment excellentes dans certains domaines et elles enseignent des choses agrave drsquoautres personnes Il est important pour la communauteacute de constater cela de savoir que lorsque nous disons vouloir inclure les personnes handicapeacutees nous le pensons vraiment Ceci est un bon moyen pour commencer agrave changer la faccedilon dont les personnes handicapeacutees sont consideacutereacutees raquo

(Travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie)

Atteindre et soutenir les personnes agrave risque eacuteleveacute

Lrsquoisolement des personnes ayant une deacuteficience intellectuelle etou de handicaps multiples a eacuteteacute identifieacute comme eacutetant un deacutefi pour les prestataires de services Ces personnes sont souvent isoleacutees dans leurs maisons avec leurs individus responsables et peuvent avoir peu drsquooccasions ou de soutien neacutecessaire(s) pour eacutelaborer des strateacutegies susceptibles de les proteacuteger contre la violence Les pratiques suivantes ont eacuteteacute identifieacutees comme favorisant lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion de ces personnes dans les activiteacutes relatives agrave la VBG

Les visites agrave domicile et les activiteacutes agrave domicile

Au Burundi en Eacutethiopie et au Caucase du Nord les personnes handicapeacutees et les professionnels ont indiqueacute avoir meneacute des visites agrave domicile pour interroger les individus et les familles au sujet de leurs besoins et pour partager lrsquoinformation sur les services et lrsquoassistance en matiegravere de VBG Ces visites ont permis aux profes-sionnels de la VBG et aux prestataires de services drsquoidentifier des survivants qui neacutecessitent un soutien complet et speacutecialiseacute Le personnel de lrsquoIRC au Burundi et en Eacutethiopie a commenceacute agrave organ-iser des activiteacutes de groupe geacuteneacuteralement tenues dans les centres de promotion de la femme et dans drsquoautres sites communautaires proches de leurs maisons et qui ciblaient parfois ces individus et les familles Les individus responsables des filles souffrant de handicaps multiples ont eacutegalement souligneacute qursquoils constataient un renforcement de lrsquoacceptation et du soutien de la communauteacute suite aux activiteacutes agrave domicile

laquo Les membres de la communauteacute nous traitent mieux agrave preacutesent Ils sont plus habitueacutes agrave nous Ils savent comment nous sommes et nous saluent aimablement quand ils passent raquo

(Megravere drsquoune adolescente souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

La gestion individuelle des cas

Les survivantes handicapeacutees neacutecessitent une gestion individu-aliseacutee et globale des cas pour promouvoir leur gueacuterison et leur reacutetablissement et pour preacutevenir toute violence future Pendant lrsquoeacutevaluation les participants ont rapporteacute que les profession-nels de la VBG srsquoeacutetaient ameacutelioreacutes dans lrsquoidentification de ces personnes agrave risque eacuteleveacute et la fourniture drsquoun soutien plus complet et adapteacute agrave leurs besoins speacutecifiques Les facteurs suivants ont eacuteteacute deacutecrits comme ameacuteliorant lrsquoappui agrave la gestion des cas pour ces personnes

bull lrsquoidentification des diffeacuterentes meacutethodes de communica-tion directe avec les survivants

bull une attention accrue sur lrsquoidentification des forces et des capaciteacutes reacuteelles des survivants au cours des eacutevaluations

bull la participation des personnes handicapeacutees et de leurs individus responsables dans la planification de lrsquoaction

bull un suivi freacutequent et une coordination de la prestation des services pour reacutepondre aux besoins identifieacutes

Les femmes handicapeacutees ont indiqueacute que ces seacuteances de gestion de cas ont contribueacute agrave deacutevelopper la confiance et la compreacutehension entre elles et les professionnels de la VBG et qursquoelles ont reccedilu une aide en fonction de leurs propres besoins et deacutesirs Cette leccedilon met eacutegalement en eacutevidence lrsquoimportance des approches centreacutees sur le survivant dans le travail avec les femmes handicapeacutees lorsqursquoil est question de deacutefinir leurs buts objectifs et strateacutegies

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Histoire de Mawazo - camp de Kinama Burundi

Mawazo vit seule et se deacuteplace diffeacuteremment des autres en rampant plutocirct qursquoen marchant

laquo Je vis seule Jrsquoai toujours veacutecu seule Jrsquoessaie drsquoecirctre tregraves indeacutependante et je fais beaucoup de choses toute seule Je peux nettoyer cuisiner laver mes vecirctements et je passe du temps agrave essayer drsquoaider mes voisins en prenant soin de leurs enfants

Je reccedilois reacuteguliegraverement des visites agrave domicile le personnel de lrsquoIRC est comme ma famille Ils passent veacuterifier si tout va bien presque tous les jours Quand jrsquoai un problegraveme ils srsquoen rendent compte tregraves rapidement et viennent voir si je vais bien Je me sens beaucoup plus eacutepanouie et jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir quelqursquoun agrave qui parler Jrsquoadore partager des histoires et je me sens bien lorsque quelqursquoun me demande comment je me sens

Mon nom dans ma langue signifie agrave la fois laquo problegravemes raquo et laquo ideacutees raquo Jrsquoai beaucoup agrave dire et agrave partager avec les autres Je suis une personne tregraves ouverte je pense que crsquoest la raison pour laquelle les enfants mrsquoaiment tant Je suis ouverte agrave eux je souris avec eux et je leur raconte des histoires Je peux leur apprendre beaucoup de choses car jrsquoai vu et appris beaucoup de choses dans ma vie Je peux leur parler de leur culture leur enseigner le respect et leur inculquer lrsquoesprit du partage Lorsque quelqursquoun mrsquoapporte de la bouillie par exemple mecircme en petite quantiteacute je ne le bois pas toute seule Srsquoil y a des enfants nous partageons tous ensemble Mecircme si jrsquoai tregraves faim je sais que cela est une chance pour moi drsquoenseigner quelque chose drsquoaider quelqursquoun tout comme les autres mrsquoaident

Si je pouvais dire une chose agrave lrsquoeacutequipe de lrsquoIRC ce serait de continuer de se souvenir des personnes qui sont agrave la maison qui ne peuvent pas facilement participer aux programmes Nous avons eacutegalement des besoins et des recircves Je me fais maintenant vieille et je pense qursquoil est important de se concentrer sur les jeunes les jeunes handicapeacutees pour srsquoassurer qursquoelles sont incluses degraves le plus jeune acircge afin que les gens puissent cesser la discrimination et nous consi-deacuterer tous comme eacutegaux raquo

copy IRC

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Reconnaicirctre les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes handicapeacutees pour faciliter lrsquoinclusion

Les personnes handicapeacutees et les professionnels de la VBG ont rapporteacute que lrsquoidentification et le renforcement des compeacute-tences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees ont favoriseacute une plus grande inclusion dans une varieacuteteacute drsquoactiviteacutes relatives agrave la VBG En Jordanie de jeunes femmes sourdes ont eacuteteacute inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes de responsabilisation sociale et agrave des initiatives meneacutees dans les centres de promo-tion de la femme et agrave animer des seacuteances de pose de henneacute Ces activiteacutes ont fourni un espace permettant aux femmes de partager des compeacutetences et des inteacuterecircts communs avec drsquoautres femmes de leur acircge

laquo Non seulement elles les ont accepteacutees mais elles se sont eacutegalement fait des amies Mecircme avant la fin de la seacuteance elles eacutechangeaient des numeacuteros de teacuteleacutephones et leur demandaient si elles pouvaient les contacter pour faire du henneacute agrave leurs ceacuteleacutebrations raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Au Caucase du Nord les adolescentes handicapeacutees ont eacuteteacute incluses dans la conception des activiteacutes sociales qui visaient agrave faciliter le reacuteseautage entre les filles avec et sans handicap Les activiteacutes ont eacuteteacute construites autour des compeacutetences speacutecifiques des filles handicapeacutees (exemple lrsquoexeacutecution de

chansons en langue des signes) la promotion de lrsquoeacutegaliteacute de participation dans la conception du programme mais aussi lrsquoappreacuteciation des talents de chaque individu

Comme lrsquoont reconnu les membres de la famille les dirige-ants communautaires les prestataires de services et autres agrave travers les sites du projet les reacutesultats de ces activiteacutes contredisent les hypothegraveses selon lesquelles les personnes handicapeacutees sont incapables de beacuteneacuteficier et de contribuer agrave une varieacuteteacute de programmes

laquo Avant les gens pensaient que ces femmes eacutetaient des cas deacutesespeacutereacutes et qursquoelles ne pourraient jamais ecirctre indeacutependantes Maintenant elles contredisent de nombreuses personnes au sein de la communauteacute Elles nous rendent nous les rares personnes qui avons toujours cru en elles tregraves tregraves fiers raquo

(Dirigeant communautaire de sexe masculin mdash camp de Kinama Burundi)

Beaucoup de personnes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance drsquoavoir lrsquoopportuniteacute laquo de faire leurs preuves raquo car beaucoup nrsquoavaient jamais eacuteteacute inviteacutees agrave prendre part aux activiteacutes Le simple fait de tendre la main pour encourager leur participation agrave des programmes eacutetait dans de nombreux cas lrsquoadaptation la plus percutante meneacutee par les professionnels de la VBG

Diane - camp de Kinama Burundi

laquo Jrsquoai reccedilu un appel disant que lrsquoIRC voulait inclure des femmes handicapeacutees dans leurs programmes relatifs aux AVEC Jrsquoeacutetais tellement exciteacutee agrave lrsquoideacutee de mrsquoinscrire drsquoecirctre incluse drsquoavoir une occasion de faire mes preuves agrave preacutesent je pense qursquoil est de mon devoir de tendre la main agrave drsquoautres personnes handicapeacutees pour sensibiliser partager mon histoire et leur dire qursquoelles peuvent ecirctre incluses raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Mieraf travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie

laquo Jrsquoappreacutecie tellement mon rocircle dans le programme [de lrsquoIRC] et jrsquoai tant drsquohistoires que je pourrais vous raconter sur les choses que nous avons accomplies

Mais je pense qursquoil est important de vous dire que je suis une femme handicapeacutee Je marche avec une beacutequille et jrsquoai parfois beaucoup de mal agrave acceacuteder au camp Cela ne mrsquoarrecircte pas mecircme si les choses peuvent ecirctre difficiles je sens que jrsquoai un travail tregraves important agrave faire

Jrsquoœuvre pour renforcer la seacutecuriteacute des femmes et des filles plus particuliegraverement des personnes handicapeacutees des personnes qui ne sont pas toujours incluses dans les activiteacutes des personnes qui sont souvent oublieacutees Je me souviens des moments ougrave crsquoeacutetait mon cas lorsque jrsquoavais tellement mal que je ne pouvais pas quitter ma maison ou avant drsquoavoir reccedilu ma beacutequille pour marcher Je me sentais vraiment seule Maintenant je suis tregraves active et je suis leader dans notre commu-nauteacute Je fais partie de lrsquoassociation des personnes handicapeacutees et je suis travailleuse sociale Jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir des choses preacutecieuses agrave apporter et que je peux plaider en faveur des femmes et enfants handicapeacutes et de leurs individus responsables parce que je comprends parfaitement

leurs besoins Je pense aussi que les gens mrsquoadmirent car ils me voient mrsquoefforcer pour faire mon travailraquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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Recommandations

Les recommandations suivantes sont tireacutees des leccedilons apprises au cours de ce projet qui porte sur le moyen de promouvoir lrsquoinclusion du handicap dans les programmes rela-tifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Recommandations pour les acteurs de la VBG

Inclure les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables dans la conception la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des programmes relatifs agrave la VBG Lrsquoimplication des personnes handicapeacutees dans la conception et lrsquoeacutevaluation du programme est essentielle pour identifier avec preacutecision les obstacles agrave leur participation aux programmes relatifs agrave la VBG eacutelaborer des strateacutegies visant agrave ameacuteliorer leur participation et comprendre le changement qui importe le plus pour eux Une attention particuliegravere devrait ecirctre accordeacutee agrave la collecte des informations et des points de vue des femmes des filles et des personnes souffrant de deacuteficiences intellectuelles et mentales car elles sont les plus exposeacutees agrave la VBG Les approches participatives telles que le classement les photo-interviews et la narration ajouteacutees aux meacutethodes qualitatives plus conventionnelles (exemple discussions theacutematiques de groupe et entretiens en face agrave face) sont des moyens permettant drsquoexplorer effi-cacement les preacuteoccupations et les ideacutees des individus qui ont des besoins communicationnels diffeacuterents Les eacutevaluations doivent inclure un volet de sensibilisation pour faire participer les personnes handicapeacutees et les individus responsables qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Assurer la formation et lrsquoapprentissage reacuteflectif sur les interactions entre le genre et le handicap pour les gestion-naires de programmes et les prestataires de services relatifs agrave la VBG et eacutetablir une compreacutehension commune et une adoption des approches centreacutees sur les droits et les survi-vants lorsque lrsquoon travaille avec ce groupe La formation du personnel agrave inteacutegrer une analyse de lrsquoineacutegaliteacute entre les sexes et de la discrimination fondeacutee sur le handicap les aidera agrave mieux cerner les facteurs uniques qui contribuent aux risques de VBG et de vulneacuterabiliteacute pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et agrave identifier des strateacute-gies plus efficaces pour leur inclusion dans les programmes relatifs agrave la VBG Lorsque les professionnels de la VBG sont particuliegraverement conscients de la dynamique du pouvoir entre les sexes dans leur travail avec les femmes ayant surveacutecu agrave la violence ils peuvent exiger un soutien suppleacutementaire pour reacutefleacutechir sur leurs propres attitudes et sur les attitudes des

autres sur la relation avec le handicap et sur la faccedilon dont ces eacuteleacutements peuvent aggraver lrsquoineacutegaliteacute fondeacutee sur le sexe la discrimination et lrsquoexclusion dans les relations les meacutenages et la communauteacute

Il est recommandeacute que les informations concernant les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables soient incluses et pleinement inteacutegreacutees dans les programmes de formation de base sur la VBG notamment agrave travers des eacutetudes de cas et des exemples centreacutes sur les personnes handicapeacutees Au fil du temps le personnel travaillant sur la VBG reconnaicirctra de plus en plus que reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees est une partie essentielle de leur travail et qursquoils ont les compeacutetences requises pour le faire effi-cacement dans le cadre de leur travail

Recruter des femmes et des filles handicapeacutees comme personnel et beacuteneacutevoles dans les programmes relatifs agrave la VBG Identifier et aider les femmes et les filles handicapeacutees agrave jouer un rocircle cleacute dans les programmes relatifs agrave la VBG peut ameacuteliorer la qualiteacute et la pertinence du programme pour ce groupe tout en les rendant autonomes et en rehaussant leur statut dans la communauteacute Fixer un objectif en termes de nombre de femmes et de filles handicapeacutees qui devraient parti-ciper agrave des formations et reacuteunions communautaires sur la VBG (environ 15 ) encouragera le personnel et les partenaires agrave les inviter directement agrave ces eacuteveacutenements et peut ameacuteliorer la repreacutesentation et la participation aux programmes relatifs agrave la VBG Plaider en faveur drsquoun eacutequilibre entre les sexes dans les associations de personnes handicapeacutees et pour lrsquoinclusion des femmes et des filles handicapeacutees dans les associations de femmes et de jeunes peut eacutegalement accroicirctre la participa-tion dans les domaines ougrave ces groupes interviennent dans les programmes relatifs agrave la VBG et une plus grande repreacutesenta-tion et un meilleur leadership au sein de la communauteacute

Privileacutegier lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les activiteacutes qui renfor-cent le capital social et les reacuteseaux de pairs Ceci est particuliegraverement important pour la preacutevention de la violence contre des adolescentes handicapeacutees les femmes ayant un handicap physique qui sont isoleacutees dans leurs maisons les individus responsables et les femmes les filles les garccedilons et les hommes ayant une deacuteficience intellectuelle Pour les programmes relatifs aux laquo espaces seacutecuriseacutes raquo aider les femmes et les filles agrave reacutefleacutechir sur ce qui rend un espace laquo seacutecuriseacute raquo pour eux et pour les autres et agrave deacutefinir leurs propres laquo regravegles de base raquo ou principes qui reflegravetent comment elles devront accepter et appreacutecier les diffeacuterences Ces principes peuvent aussi les amener agrave reacutefleacutechir sur la faccedilon drsquoatteindre et drsquoinclure drsquoautres femmes et filles qui sont plus isoleacutees (agrave

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lrsquoexemple des filles ayant une deacuteficience intellectuelle) En plus des activiteacutes baseacutees au centre la sensibilisation communau-taire et les visites agrave domicile sont essentielles pour atteindre les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables qui sont isoleacutes dans leurs maisons et pour renforcer en mecircme temps les meacutecanismes de protection communautaire Le personnel du programme relatif agrave la VBG doit ecirctre conscient de toute la charge de travail et des responsabiliteacutes suppleacute-mentaires que drsquoautres femmes et filles peuvent ecirctre tenues drsquoassumer dans les meacutenages suite agrave la participation des individus responsables dans les activiteacutes lieacutees agrave la VBG et les aider agrave identifier des strateacutegies pour atteacutenuer les risques associeacutes et les conseacutequences inattendues

Privileacutegier lrsquoinclusion des femmes handicapeacutees et des individus responsables de sexe feacuteminin dans les programmes portant sur lrsquoautonomisation eacuteconomique Fixer des objectifs en termes de nombre de femmes et filles handicapeacutees et drsquoindividus responsables devant participer agrave ces programmes et encourager le personnel et les commu-nauteacutes agrave les inviter Une analyse minutieuse des risques doit ecirctre meneacutee et une strateacutegie drsquoatteacutenuation deacuteveloppeacutee avant la participation pour preacutevenir etou reacutepondre efficacement agrave des conseacutequences impreacutevues Dans certains contextes les activ-iteacutes drsquoautonomisation eacuteconomique des femmes peuvent sortir du cadre des rocircles qui leur sont deacutevolus sur le plan social ce qui accentue leur vulneacuterabiliteacute agrave la violence de la part de la famille et de la communauteacute Dans certains meacutenages ces activiteacutes peuvent avoir un impact neacutegatif sur la personne handicapeacutee qui peut ecirctre abandonneacutee sans individus respon-sables familiers ce qui augmente potentiellement le risque de violence ou drsquoabus Parallegravelement drsquoautres femmes du meacutenage notamment les adolescentes peuvent assumer ce rocircle ce qui accroicirct leur charge de travail ou leur exclusion

La Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG qui comprend des outils et des directives pour les aider agrave renforcer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail est disponible sur httpwrcmsdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Recommandations pour acteurs du handicap

Veiller agrave ce que les programmes et organisations conccedilus pour servir les personnes handicapeacutees soient sensibles agrave la question du genre Les personnel des programmes et organisations srsquooccupant des personnes handicapeacutees doit suivre une formation sur le genre et lrsquoeacutegaliteacute des genres afin de comprendre les diffeacuterentes faccedilons dont le conflit et le deacuteplacement affectent les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et adapter leurs activiteacutes et services en conseacutequence Le personnel du programme Handicap doit

eacutegalement ecirctre conscient des risques particuliers de VBG auxquels les femmes et les filles handicapeacutees sont exposeacutees et recevoir une formation sur la communication avec les survi-vants et sur lrsquoorientation approprieacutee vers les prestataires de service relatifs aux VBG

Renforcer le plaidoyer autour des droits des personnes affecteacutees par la crise et le conflit notamment les femmes et les filles en eacuteveillant la conscience sur les reacutefugieacutes et les personnes deacuteplaceacutees au sein des organisations pour personnes handicapeacutees (DPO) notamment au niveau reacutegional ougrave il y aurait des crises reacutepeacuteteacutees ou prolongeacutees ayant un impact consideacuterable sur plusieurs pays Cela peut inclure le travail en reacuteseau entre les femmes handicapeacutees et les mouve-ments œuvrant pour les droits des femmes dans les pays et reacutegions affecteacutes par des crises afin de deacutevelopper une plus grande connexion compreacutehension et reacuteponse aux besoins des femmes handicapeacutees dans les environnements humanitaires

Recommandations pour tous les acteurs humanitaires

Mettre en œuvre les orientations sectorielles pour preacutevenir et reacutepondre agrave la violence baseacutee sur le genre telles qursquoeacutenonceacutees dans les Directives du Comiteacute permanent inter-organisations relatives agrave la violence baseacutee sur le genre48 Tous les acteurs humanitaires doivent reconnaicirctre et reacutepondre aux risques accrus de VBG pendant le conflit et la crise notam-ment pour les femmes et les filles handicapeacutees ainsi que les individus responsables de sexe feacuteminin Les normes minimales eacutenonceacutees dans les Directives fournissent lrsquoorientation de base pour tous les secteurs dans la preacutevention et la reacuteponse aux VBG

Entreprendre lrsquointeacutegration de la protection pour satisfaire effectivement les besoins des personnes handicapeacutees durant toutes les phases de lrsquointervention humanitaire Lrsquointeacutegration de la protection y compris lrsquoinclusion de lrsquoanalyse du genre et du handicap dans la conception des programmes la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation est deacuteterminante pour assurer que tout le monde notamment les femmes et filles handica-peacutees a pleinement accegraves aux services et agrave lrsquoassistance dans tous les secteurs y compris pour atteacutenuer le risque de VBG49

Recommandations pour les bailleurs de fonds et gouvernements

Tenir les organisations humanitaires responsables de la satisfaction effective des besoins des personnes handica-peacutees et des individus responsables dans les programmes sur la VBG agrave travers des processus de monitoring et de preacutesentation de rapports ainsi que la mise en exergue de

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pratique positives provenant de diffeacuterentes organisations dans les environnements humanitaires afin drsquoencourager lrsquoobservation des approches tenant compte du handicap et du genre

Plaider pour une plus grande reconnaissance de la multi-tude de preacuteoccupations lieacutees au handicap et au genre y compris la VBG dans tous les instruments internationaux les normes et conventions relatifs au conflit au deacuteplace-ment et agrave lrsquoaction humanitaire Les instruments interna-tionaux peuvent jouer un rocircle deacuteterminant dans la deacutefinition des prioriteacutes pour lrsquoaction humanitaire durant le conflit et le deacuteplacement Les preacuteoccupations speacutecifiques aux femmes et

aux filles et agrave toutes les personnes handicapeacutees doivent ecirctre au cœur des instruments internationaux dans la mesure ougrave elles figurent parmi les populations les plus vulneacuterables durant la crise Un plaidoyer permanent est neacutecessaire aux niveaux international et national pour encourager les gouvernements agrave signer et agrave ratifier tous les instruments pertinents et agrave tenir tous les acteurs concerneacutes responsables de la mise en œuvre inteacutegrale des conventions nouvelles et existantes y compris la Convention relative aux droits des personnes handicapeacutees la Convention sur lrsquoeacutelimination de toutes les formes de discrimi-nation agrave lrsquoeacutegard des femmes et les reacutesolutions du Conseil de seacutecuriteacute sur les femmes la paix et la seacutecuriteacute

Atelier drsquointervenants au Burundi copy Elizabeth SherwoodWRC

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Notes

1 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondiales et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacuteva-lence et conseacutequences sur la santeacute de la violence du parte-naire intime et de la violence sexuelle exerceacutee par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductive-healthpublicationsviolence9789241564625en

2 Ce chiffre est deacutetermineacute par lrsquoestimation globale selon laquelle les 15 pour cent de toute population seront des personnes handicapeacutees (OMS 2011) et selon laquelle 512 millions de personnes sont deacuteplaceacutees par la crise et le conflit agrave travers le monde (HCR 2014)

3 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

4 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

5 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

6 Dans ce rapport les laquo personnes handicapeacutees mentales raquo renvoient aux personnes atteintes drsquoune maladie mentale etou celles qui sont des usagers etou survivants de la psychiatrie Le terme laquo personnes ayant des handicaps sociaux raquo est parfois utiliseacute pour deacutecrire ce groupe de personnes handicapeacutees Reacuteseau mondial des usagers et survivants de la psychiatrie Manuel de mise en œuvre de la Convention des Nations unies relative au droit des per-sonnes handicapeacutees (RMUSP2008) p 9 wrcmsN8o9CH

7 UNHCR Le coucirct humain de la guerre Tendances mondia-les 2013 (2014) httpwwwunhcrorg5399a14f9html

8 Organisation mondiale de la santeacute et Banque mondiale Rapport mondial sur le handicap (2011)

9 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondia-les et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacutevalence et conseacutequences sur la santeacute sur la violence infligeacutee par le partenaire intime et par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductivehealth

publicationsviolence9789241564625en10 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-

lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

11 Ibid 12 Convention des Nations unies relative aux droits des per-

sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde-faultaspnavid=15amppid=150

13 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

14 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

15 CBM Inclusion made easy A quick program guide to dis-ability in development (2012) httpwwwcbmorg articledownloads78851CBM_Inclusion_Made_ Easy_-_com-plete_guidepdf

16 Ibid 17 GSDRC Applied Knowledge Services Understanding gen-

der (nd) httpwwwgsdrcorggotopic-guidesgenderunderstanding-gender

18 Ibid 19 Carolyn Frohmader and Stephanie Ortoleva ldquoThe sexual

and reproductive rights of women and girls with disabili-tiesrdquo (Issues paper presented at the ICPD Beyond 2014 Confeacuterence internationale sur les droits de lrsquohomme La Haye Pays-Bas 7-10 juillet 2013) httpwwdaorgauwp- contentuploads201312issues_paper_srr_wom- en_and_girls_with_disabilities_finalpdf

20 Convention des Nations unies relative aux droits des per-sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde- faultaspnavid=15amppid=150

21 Andrea Hollomotz ldquoDisability oppression and violence Towards a sociological explanationrdquo Sociology vol 47 (2013) pp 477-493 Originally published online 23 No-vember 2012 DOI 1011770038038512448561

22 Centers for Disease Control and Prevention The socio-ecological model a framework for prevention (2015) httpwwwcdcgovviolencepreventionoverviewsocial-ecologicalmodelhtml

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23 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

24 Ces principes directeurs ont eacuteteacute adapteacutes des contributions drsquoune activiteacute meneacutee au Forum drsquoapprentissage interne pour le projet en juin 2014

25 Les DPO sont des organisations repreacutesentatives de per-sonnes handicapeacutees Elles sont geacuteneacuteralement constitueacutees et dirigeacutees par des personnes handicapeacutees

26 LrsquoIMSVBG enregistre le type de violence rapporteacute par les survivants dont le viol les agressions sexuelles les agressions physiques le mariage forceacute le deacuteni des res-sources les opportuniteacutes ou services et les violences psychologiqueseacutemotionnelles

27 Les consultations du personnel VBG en Eacutethiopie et au Burundi ont deacutemontreacute qursquoils avaient une bonne compreacutehen-sion des diffeacuterents types de deacuteficiences et pourraient les identifier sur la base de ces questions et observations fonctionnelles au cours de leurs concertations avec les survivants Il est important toutefois de reconnaicirctre que ce ne sont pas tous les survivants handicapeacutes qui peuvent ecirctre identifieacutes comme ayant un handicap dans les donneacutees de lrsquoIMSVBG

28 Jillian Foster Final report Implications and recommenda-tions for integration of mixed-methods analysis across WRC research Consultancy report submitted to WRC (2014)

29 httpbetterevaluationorgapproaches (accessed 12 August 2014) and httpdeptswashingtoneduccph pdf_filesEvaluationpdf (accessed 12 August 2014)

30 Lrsquooutil laquo Expeacuterience du changement raquo est adapteacute de la technique dite du changement le plus significatif (MSC) La technique MSC est une forme de monitoring et eacutevaluation participatifs qui analysent la prise en compte du change-ment pour deacutecouvrir les changements qui sont les plus consideacutereacutes par les individus et les groupes et pourquoi httpbetterevaluationorgapproaches (consulteacute le 12 aoucirct 2014)

31 Adapteacute de lrsquooutil Before and Now Diagram (page 68) dans the Tools together now 100 participatory tools to mobilize communities for HIVAIDS httpwwwaidsallianceorgassets000000370229-Tools-together-now_originalpdf1405520036

32 Adapted ldquoSummit Workshoprdquo from the Participatory Performance Story Reporting Technique httpwwwclearhorizoncomauwp-contentuploads200905report-on-outcomes-and-get-everyone-involved_the-participatory-performancepdf (accessed 12 August 2014)

33 IRC Formation agrave lrsquointeacutegration de la protection guide du facilitateur (2013) httpwwwglobalprotectionclusterorg_assetsfilesaorsprotection_mainstreamingIRC_Pro-tection_Mainstreaming_Training 20_Facilitators_Guide_March_2013_ENpdf

34 Les donneacutees de lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) indiquent que 120 survivants sur 2 025 enregistreacutes preacutesen-tent un handicap

35 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSGBV (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 5083 pour cent (61 sur 120) des survivants handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes et 32 23 pour cent (614 sur 1905) des survivants non handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 186 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0000

36 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes ont subi des violences psychologiqueseacutemotionnelles contre 2325 pour cent (443 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 342 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0377

37 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 3583 pour cent (43 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un partenaire ou eacutepoux contre 4871 pour cent (928 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1288 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0006

38 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un eacutetranger contre 2273 pour cent (433 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 394 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0316

39 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 83 pour cent (100 sur 120) des survi-

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vants handicapeacutes sont des femmes contre 95 pour cent (1812 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des femmes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 12 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de 0000

40 Au cours du processus de consentement eacuteclaireacute il eacutetait conseilleacute aux femmes de ne pas partager leurs expeacuteriences personnelles et de consentir agrave ce que leurs informations soient utiliseacutees dans des rapports afin drsquoameacuteliorer les programmes au Burundi et dans drsquoautres pays Toutes les femmes handicapeacutees intellectuelles souffraient juste de leacutegegraveres deacuteficiences et par conseacutequent eacutetaient en mesure de comprendre ce processus de consentement mais elles eacutetaient eacutegalement en preacutesence de leurs individus responsables Les questions de groupes de discussion ne portaient pas sur ces informations personnelles Les femmes dans ce groupe toutefois ont continueacute agrave divulguer des expeacuteriences personnelles tout au long de la discussion Tous les participants ont reccedilu des conseils sur les services disponibles aux survivants de la VBG et un soutien perma-nent eacutetait fourni par le personnel WPE de lrsquoIRC

41 Laurie E Powers Rosemary B Hughes and Emily M Lund Interpersonal violence and women with disabilities A re-search update (Harrisburg PA National Resource Center on Domestic Violence 2009)

42 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 1667 pour cent (20 sur 120) des survivants handicapeacutes sont des hommes et 488 pour cent (93 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des hommes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1170 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de Fischer de 0000

43 Les femmes les filles les garccedilons et les hommes handi-capeacutes peuvent subir des violences sur la base du genre et du handicap La contribution speacutecifique de chacun de ces facteurs va varier et les causes sous-jacentes de lrsquooppression et des abus sont souvent complexes et croiseacutees De fait il est difficile de faire la distinction et de reacutepondre seacutepareacutement Degraves lors il srsquoavegravere important de surveiller et reacutepondre agrave toutes les formes de violences et discriminations dans les environnements humanitaires notamment contre les groupes les plus marginaliseacutes au sein de la communauteacute afin de faire progresser lrsquoeacutegaliteacute des genres pour les groupes extrecircmement marginaliseacutes et opprimeacutes au sein de la communauteacute Des reacutesultats agrave

plus grande eacutechelle issus du projet et refleacutetant le caractegravere croiseacute des facteurs genre handicap et drsquoautres facteurs pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes et des rapports de recherche plus deacutetailleacutes sur ce sujet seront disponibles sur le site web de Commission des femmes pour les reacutefugieacutes httpswomensrefugeecom-missionorgprogramsdisabilitiesresearch-and-resourcesdocument945-building-capacity-for-disability-inclusion-in-gender-based-violence-gbv-programming-in-humanitarian-settings-overviewcatid=232

44 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

45 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 325 pour cent (39 sur 120) des survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours suivant lrsquoincident et 4398 pour cent (837 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1148 pour cent est consideacuterable du point de vue statis-tique avec une p-value de Fischer de 0017

46 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG 4083 pour cent (49 sur 120) survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC plus drsquo1 mois apregraves lrsquoincident et 3442 pour cent (655 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes plus drsquo1 moins apregraves lrsquoincident Des tests confir-ment que cette diffeacuterence de 641 pour cent nrsquoest pas consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0166

47 Commission des femmes pour les reacutefugieacutes Strong girls powerful women Program planning and design for ado-lescent girls in humanitarian settings (2014) httpswo-mensrefugeecommissionorgresourcesdocument1036-strong-girls-powerful-women-report

48 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuidelines2005pdf

49 Global Protection Cluster Protection mainstreaming (nd) httpwwwglobalprotectionclusterorgenareas-of-responsibilityprotection-mainstreaminghtml

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Tableau A Reacutesumeacute des pays contextes et activiteacutes meneacutes au cours de la phase 1 du projetPays Contexte opeacuterationnel Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie MyrsquoAni mdash Environnement de camp prolongeacute

Discussions de groupe avec de reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handi-capeacutes et leurs individus responsables (25 participants) leaders communautaires (11 participants) et travailleurs communautaires et travailleurs sociaux (13 participants)

Entretiens avec des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables (4 entretiens mdash 7 personnes)

Consultations avec lrsquoAssociation de handicapeacutes (32 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (19 personnes)

Burundi Bujumbura mdash Environnement urbain

Kinama Mussasa et Bwagiriza mdash

Camps

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes congolais handi-capeacutes et leurs individus responsables (161 participants)

Entretien avec une fille handicapeacutee et son individu responsable (1 entretien mdash 2 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (13 personnes)

Jordanie Zaatari mdash Camp

Irbid Mafraq et Ramtha mdash Envi-ronnements urbains

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus respon-sables (113 participants) et volontaire de la communauteacute de reacutefugieacutes (11 participants)

Entretiens avec des filles handicapeacutees et leurs indi-vidus responsables (2 entretiens mdash 4 personnes)

Consultations avec les acteurs humani-taires (30 personnes)

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Grozny Reacutepublique de Tcheacutetcheacutenie mdash Environnement urbain de reconstruction post-conflit

Discussion de groupe avec les individus respon-sables drsquoenfants handicapeacutes (12 participants)

Entretiens avec des femmes et filles handica-peacutees (11 entretiens mdash 11 personnes)

Consultations de personnels drsquoONG de femmes (16 personnes)

Ces discussions de groupe et entretiens ont eacuteteacute reacutealiseacutes par des ONG partenaires de lrsquoIRC dans le Caucase du Nord

Annexe 1 Reacutesumeacute des activiteacutes entreprises dans la meacutethodologie du projet

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Tableau B Reacutecapitulatif des activiteacutes drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilotePays Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie Discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handicapeacutes et leurs individus responsables (24 participants) et des leaders communautaires (11 participants)

Atelier drsquointervenants (21 personnes)

Burundi Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (89 participants) et des leaders communautaires (10 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (18 participants)

Atelier drsquointervenants (41 personnes)

Jordanie Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus responsables (14 participants)

Entretiens avec les professionnels de la VBG (3 participants)

Des expeacuteriences du changement ont eacuteteacute conduite par le personnel WPE en Jordanie et des entretiens avec des professionnels ont eacuteteacute reacutealiseacutes par teacuteleacutephone

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (26 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (7 participants)

Atelier drsquointervenants (26 personnes)

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Les ateliers drsquointervenants au Burundi en Eacutethiopie et en Caucase du Nord et des expeacuteriences du changement en provenance de Jordanie visaient agrave collecter des messages-cleacutes et recommandations de diffeacuterents groupes impliqueacutes dans le projet sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG Leurs recommandations eacutetaient axeacutees sur les points ci-apregraves

bull Renforcement du plaidoyer sur la non-discrimination

laquo Des sessions de sensibilisation communautaires continues cibleacutees mettant en exergue les droits des personnes handica-peacutees notamment autour des questions relatives aux individus responsables de sexe feacuteminin et masculin raquo (Recommandations provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Consultations permanentes avec les personnes handicapeacutees sur la planification des programmes

laquo Il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne precirctent pas attention agrave nos opinions Nous aimerions rencontrer certaines filles dans un cafeacute ou un endroit uniquement pour filles avec et sans handicap Juste les filles sans adultes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo (Exposeacute du groupe des filles mdash Atelier drsquointervenants Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

bull Mise en exergue des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees

laquo Eacutelaborer un plan ou moyen de partage des expeacuteriences de reacuteussite de personnes handicapeacutees ayant reacuteussi dans des activiteacutes eacuteconomiques et professionnelles Se servir de ces succegraves comme moyen drsquoencourager drsquoautres groupes agrave inclure les personnes handicapeacutees dans ces types de programmes raquo (Recommandation provenant des hommes handicapeacutes mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Renforcement des activiteacutes de sensibilisation et de soutien par les pairs

laquo Effectuer plus de visites agrave domicile chez les femmes et filles handicapeacutees qui sont les plus isoleacutees Eacutelaborer un plan pour des visites reacuteguliegraveres et des contacts entre les eacutequipes [VBG] et leurs familles raquo (Recommandation provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Eacutethiopie)

bull Travail avec les familles

laquo Former un comiteacute drsquoindividus responsables pour donner des conseils sur lrsquoeacutelaboration des programmes Consacrer du temps pour enseigner des leccedilons sur comment ecirctre un meilleur deacutefenseur de la famille fournir des informations sur comment mieux utiliser des systegravemes et ecirctre moins deacutependants des agents de mobilisation communautaire raquo (Recommandation provenant drsquoindividus responsables mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Fourniture de soutien mateacuteriel et de strateacutegies de transport

laquo Recommander la fourniture de transport du fait de la difficile situation financiegravere (ou indemniteacutes de transport) raquo (Entretien avec un individu responsable de sexe feacuteminin mdash Irbid Jordanie)

Annexe 2 Recommandations issues des ateliers des intervenants

Page 17: « Je vois que cela est possibles33660.pcdn.co/wp-content/uploads/2020/04/Je-vois-que... · 2020-04-15 · 2 leur incapacité à laisser les personnes dont elles s’occupent. Pratiques

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laquo pas de valeur raquo Les hommes handicapeacutes eacuteprouvaient un sentiment de honte et drsquohumiliation agrave la suite de ces attitudes manifesteacutees agrave leur eacutegard

laquo Ils ne jouent aucun autre rocircle Ils sont meacutepriseacutes srsquoils sont incapables de travailler Lorsque vous ecirctes handicapeacute dans une famille vous nrsquoecirctes pas consideacutereacute comme une personne dans cette famille raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes camp de reacutefugieacutes de Kinama Burundi)

Les participants au Burundi ont eacutegalement signaleacute que les hommes handicapeacutes sont confronteacutes agrave la violence eacutemotion-nelle parce qursquoils sont consideacutereacutes comme des partenaires inapproprieacutes pour le mariage et pour une relation par les membres de leur propre famille et les membres de la famille de leurs partenaires

laquo Par exemple si un homme est handicapeacute et souhaite eacutepouser une fille non handicapeacutee mdash la famille ne va pas lrsquoaccepter et le couple sera marginaliseacute raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin camp de reacutefugieacutes de Kinama Burundi)

Ce type de violence contre les hommes et les garccedilons est preacutejudiciable mais est diffeacuterent du continuum de violence auquel les femmes et les filles font face dans les contextes humanitaires de conflit Ce type nrsquoexiste pas dans un systegraveme structurel de violence et drsquooppression et nrsquoest pas perpeacutetreacute au mecircme niveau que la violence faite aux femmes et aux filles

Autres formes de violence perpeacutetreacutees contre les personnes handicapeacutees

Les personnes handicapeacutees peuvent faire face agrave drsquoautres formes de violence dans des environnements humanitaires notamment en raison de la discrimination fondeacutee sur leur handicap ce qui peut srsquoassocier et se combiner agrave la discrimination baseacutee sur le genre43 Par exemple en Jordanie la violence eacutemotionnelle et physique perpeacutetreacutee par les individus responsables contre les personnes handicapeacutees a eacuteteacute signaleacutee et mecircme observeacutee dans certains groupes de discussion entre les individus respon-sables de sexe feacuteminin et les jeunes adultes handicapeacutes La violence verbale observeacutee a eacuteteacute en grande partie sur la base des attentes lieacutees au comportement de la personne handicapeacutee etou son rocircle en tant qursquohomme ou femme

Le refus de rendre service a souvent eacuteteacute mentionneacute comme une forme de violence contre les personnes handicapeacutees dans tous les pays et contextes Bien que les observations indiquent que la plupart de ces exemples sont susceptibles de constituer une discrimination baseacutee sur lrsquohandicap un nombre incalculable de remarques indique lrsquoaccegraves agrave lrsquoeacuteducation pour les enfants handicapeacutes (garccedilons et filles) dans les trois pays Ceci a des implications importantes sur la preacutevention de la VBG et sur la reacuteduction des risques eacutetant donneacute que les eacutecoles offrent un espace seacutecuriseacute de premier plan aux enfants et aux adolescents deacuteplaceacutes et constituent souvent un forum pour les activiteacutes lieacutees agrave la lutte contre la VBG et aux compeacute-tences de base Lrsquoeacuteducation augmente eacutegalement les opportu-niteacutes eacuteconomiques et sociales en favorisant lrsquoautonomisation des femmes et des filles et des autres groupes agrave risque leur permettant ainsi de surmonter lrsquooppression et les ineacutegaliteacutes44

Les participants agrave des discussions de groupe en Eacutethiopie et au Burundi ont eacutegalement mentionneacute que les hommes et les garccedilons ayant un handicap intellectuel peuvent ecirctre particuliegravere-ment exposeacutes agrave lrsquolaquo exploitation au travail raquo car ils ont la capaciteacute physique de srsquoacquitter des tacircches mais disposent de piegravetres compeacutetences en matiegravere de neacutegociation Ils sont capables drsquoeffectuer un nombre incalculable de tacircches dans un meacutenage ou de travaux dans la communauteacute sans pour autant beacuteneacuteficier de la mecircme reacutemuneacuteration que les personnes sans handicap

laquo Exploitation au travail Par exemple les personnes handicapeacutees mdash sont chargeacutees de puiser de lrsquoeau etc pour leur individu responsable Les hommes handicapeacutes intellectuels sont chargeacutes des corveacutees raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Enfin les participants ont eacutegalement signaleacute des taux eacuteleveacutes de violences physique et eacutemotionnelle perpeacutetreacutees par des membres de la communauteacute contre les hommes et les garccedilons handicapeacutes intellectuels en Jordanie par rapport agrave drsquoautres environnements Ainsi les hommes et les garccedilons handicapeacutes peuvent ecirctre exposeacutes agrave diffeacuterentes formes de violence dans de nouvelles zones dans lesquelles peu de meacutecanismes de protection ont eacuteteacute mis en place pour surveiller et faire face agrave cette situation

laquo Les gens sortent pour nous chercher Les gens mrsquoappellent retardeacute ils me frappent et me traitent de tous les noms Certaines personnes nous traitent de fou Lrsquoautre jour jrsquoai eacuteteacute attaqueacute par un gars qui srsquoest enfui dans une voiture Vous devez nous aider et les empecirccher de nous battre

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Donnez-nous la possibiliteacute de porter plainte et de nous occuper de ces gens raquo

(Homme handicapeacute intellectuel camp de reacutefugieacutes de Zaatari en Jordanie)

Principaux facteurs qui rendent les personnes handicapeacutees plus vulneacuterables agrave la VBG

Il existe des preuves qui soutiennent le principe selon lequel la VBG exerceacutee contre les personnes handicapeacutees dans les envi-ronnements humanitaires est intentionnelle systeacutematique et se produit dans un contexte de pouvoir et de controcircle Les causes premiegraveres de la VBG perpeacutetreacutee contre les personnes handica-peacutees restent lrsquoineacutegaliteacute du rapport de force entre les hommes et les femmes dans la communauteacute et au sein de ces groupes Le risque de VBG est cependant exacerbeacute dans les environne-ments humanitaires lorsqursquoil est associeacute aux ineacutegaliteacutes et agrave lrsquooppression lieacutees agrave un handicap en particulier chez les femmes et les filles Les facteurs suivants ont eacuteteacute identifieacutes comme des eacuteleacutements qui augmentent la vulneacuterabiliteacute des femmes des filles des garccedilons et des hommes ayant des types de handicaps diffeacuterents face agrave la VBG dans les environnements humanitaires

Rocircles sexosociaux en mutation

Les femmes et les hommes handicapeacutes et individus respon-sables de sexe feacuteminin sont plus exposeacutees agrave la VBG dans les environnements humanitaires en raison de la mutation des rocircles sexosociaux qui peut survenir dans un meacutenage et les steacutereacuteotypes de genre qui lrsquoaccompagne Cette dynamique est particuliegraverement eacutevidente dans les meacutenages et les communauteacutes au sein desquelles les personnes ont acquis de nouveaux handicaps Si un homme acquiert un nouvel handicap (par exemple agrave la suite de conflits) il peut srsquoaveacuterer neacutecessaire pour les membres de la famille de sexe feacuteminin de trouver un emploi hors de la maison pour remplacer lrsquohomme dans son rocircle de soutien de la famille Dans la mesure ougrave ceci ne constitue pas un comportement exceptionnel au sein de la famille ou de la communauteacute au sens large ces femmes peuvent ecirctre exposeacutees agrave la violence surtout si leur travail les oblige agrave se deacuteplacer seules dans la communauteacute

laquo Le mari va en principe deacutependre de la femme Srsquoil a besoin de payer quelque chose la femme doit aller travailler Il devient une charge suppleacutementaire pour la femme Les eacutepouses des hommes handicapeacutes sont plus exposeacutees car les personnes vont profiter drsquoelles Elle peut devenir une femme de meacutenage pour une autre famille ou devra rentrer la nuit Parfois le regard de la

socieacuteteacute sur ces femmes va changer parce que personne ne sait pourquoi elles sortent et cela nrsquoest pas normal dans la communauteacute Elle peut ecirctre stigmatiseacutee par la communauteacute raquo

(Homme handicapeacute participant agrave une discussion de groupe camp de Zaatari en Jordanie)

Les participants au groupe de discussion ont eacutegalement reacuteveacuteleacute que lorsque les hommes ont un handicap leurs eacutepouses et leurs enfants peuvent ecirctre exposeacutes agrave un risque accru de violence les auteurs pensent que les hommes handicapeacutes sont incapables de jouer leur rocircle traditionnel de laquo protecteur raquo

laquo Leurs enfants sont victimes de discrimination agrave lrsquoeacutecole et parfois sont battus parce que les autres enfants pensent que le pegravere ne viendra pas agrave lrsquoeacutecole pour les deacutefendre Ils perdent leur honneur et leur digniteacute en tant que chef de famille parce qursquoils ne peuvent pas subvenir aux besoins de la famille raquo

(Discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes camp de Bwagirizia Burundi)

Bien que ce cas ne soit pas speacutecifique aux environnements humanitaires les steacutereacuteotypes lieacutes au genre peuvent augmenter le risque de VPI chez les femmes et les filles handicapeacutees si elles ne reacutepondent pas aux attentes de leurs partenaires masculins en tant qursquoeacutepouses et megraveres convenables ce qui peut exacerber les ineacutegaliteacutes du rapport de force entre les sexes dans ces relations ce qui augmente la vulneacuterabiliteacute agrave la VBG Les hommes handicapeacutes et sans handicap ne sont guegravere inciteacutes agrave jouer drsquoautres rocircles tels que prendre soin des enfants il srsquoagit drsquoune tacircche sous-eacutevalueacutee dans la socieacuteteacute qui reacuteduit davantage leur statut parmi les hommes Lrsquointeraction complexe des normes socieacutetales et lrsquoespoir placeacutes sur les femmes et les hommes combineacutes agrave lrsquoeacutechec apparent des femmes handica-peacutees agrave remplir leurs rocircles dans un meacutenage les exposent agrave un risque eacuteleveacute de violence physique de la part de leurs partenaires masculins

laquo Les femmes handicapeacutees sont meacutepriseacutees parce qursquoelles ne peuvent pas travailler comme les personnes sans handicap mdash srsquoapprovisionner en eau et faire des repas Les eacutepoux doivent le faire et drsquoautres hommes les taquinent en disant laquo Pourquoi avez-vous eacutepouseacute cette handicapeacutee raquo ce qui peut causer la violence dans la famille entre mari et femme Quand le mari revient ivre agrave la maison il peut vous parler meacutechamment et commencer agrave vous battre mdash vous ne pouvez pas

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vous deacutefendre et il le sait raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

Stress familial

Le stress extrecircme veacutecu par les familles en peacuteriode de conflit et de deacuteplacement peut creacuteer des environnements ougrave la violence est plus susceptible drsquoecirctre perpeacutetreacutee exposant les personnes handicapeacutees qui deacutependent des individus respon-sables de la famille agrave un risque plus eacuteleveacute Par exemple les femmes et les filles handicapeacutees peuvent compter sur les membres de la famille pour les aider pour leurs soins quotidiens Cette deacutependance peut contribuer au stress et agrave lrsquoanxieacuteteacute au sein des membres de la famille ce qui conduit au ressentiment teacutemoigneacute envers les personnes handicapeacutees sous forme de violence eacutemotionnelle physique ou sous drsquoautres formes de violence

Impression quant aux aptitudes des personnes handicapeacutees

Le point de vue des membres de la communauteacute et les ideacutees erroneacutees sur les personnes handicapeacutees peuvent contribuer agrave leur vulneacuterabiliteacute face agrave la VBG Par exemple les auteurs de violence peuvent ecirctre plus susceptibles agrave prendre les personnes handicapeacutees pour cible srsquoils les considegraverent comme moins agrave mecircme de se deacutefendre par rapport aux personnes non handicapeacutees En fait certains eacutepisodes relateacutes par des femmes handicapeacutees dans les milieux urbains au Burundi deacutemontrent que les auteurs ciblent les personnes handicapeacutees physiques et au moment ougrave ils sont incapables de se deacutefendre ou mecircme drsquoidentifier lrsquoauteur

laquo Ma maladie survient parfois[ mdash Jrsquoai des laquo crises raquo mdash et les personnes profitent de moi pendant ces crises Crsquoest agrave ces moments que les hommes viennent me violer mdash je ne connais pas les pegraveres de mes enfants raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Lrsquoon suppose souvent que les personnes handicapeacutees mentales sont incapables drsquoapprendre les mecircmes concepts

ou de participer aux mecircmes activiteacutes que les autres et donc sont exclues des opportuniteacutes offertes pour en apprendre davantage sur la violence le sexe et les relations saines et deacutevelopper de nouvelles compeacutetences et renforcer les reacuteseaux des pairs De ce fait elles sont manipuleacutees et constituent plus facilement une cible pour les auteurs de viol drsquoabus et drsquoexploitation ou alors elles ont une aptitude limiteacutee dans la neacutegociation des rapports de force dans les relations intimes

Enfin les survivants handicapeacutes de la VBG peuvent ecirctre consi-deacutereacutes comme des informateurs peu fiables au sujet de leurs propres vies et expeacuteriences et donc leur parole ne peut ecirctre prise pour argent comptant lorsqursquoils signalent une violence Par conseacutequent les auteurs sont encore plus susceptibles de preacutevoir lrsquoimpuniteacute de leurs actions ce qui peut rendre les personnes handicapeacutees encore plus vulneacuterables agrave la violence

laquo Les personnes handicapeacutees mentales ou intellectuelles sont eacutegalement sujettes [agrave la VBG] Mecircme lorsqursquoelles sont victimes de violence sexuelle les gens pensent qursquoelles sont folles et ne les croient pas raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin camp de Zaatari Jordanie)

Discussions de groupe avec les adolescentes handicapeacutees mdash Burundicopy Elizabeth SherwoodWRC

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Perte du soutien de la communauteacute et des meacutecanismes de protection

La seacuteparation des familles et des voisins et lrsquoaffaiblissement ou lrsquoeacuteclatement des structures de soutien communautaire et des meacutecanismes traditionnels de protection ont eacuteteacute mis en eacutevidence chez les participants au projet eacutetant donneacute lrsquoaugmentation du risque de violence parmi les personnes handicapeacutees Ceci est particuliegraverement pertinent dans de nouvelles zones de deacuteplacement comme la Jordanie ougrave les individus et les familles nrsquoont pas encore eacutetabli des relations de confiance avec les autres habitants de la communauteacute ou renforceacute agrave nouveau leurs systegravemes de soutien Les partici-pants dans cet environnement ont expliqueacute les niveaux eacuteleveacutes de violence rencontreacutes dans la communauteacute et ont exprimeacute la preacuteoccupation selon laquelle les personnes handicapeacutees seraient viseacutees hors de la maison Cela a parfois conduit agrave des strateacutegies drsquoadaptation neacutegatives comme enfermer les personnes handicapeacutees intellectuelles dans leurs maisons De mecircme dans les milieux urbains au Burundi les parents ont signaleacute des cas isoleacutes survenus lorsqursquoils se sont fiers aux voisins et membres de la communauteacute auxquels ils eacutetaient peu habitueacutes pour les aider dans leur tacircche drsquoindividu responsable et ont deacutecouvert plus tard la perpeacutetration de lrsquoabus

laquo En Syrie tout le monde se connaissait et on prenait soin les uns des autres Ici nous sommes entoureacutes des gens venant drsquoautres villes Si quelque chose arrive agrave mon voisin cela mrsquoimporte peu raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin camp de Zaatari Jordanie)

Isolement social

Un manque de contact avec les reacuteseaux communautaires les amis et les prestataires de services augmente eacutegalement la vulneacuterabiliteacute face agrave la violence exerceacutee sur les personnes handi-capeacutees Les femmes handicapeacutees physiques isoleacutees dans leurs maisons en raison des obstacles physiques et environnemen-taux trouvent qursquoil est difficile de se deacuteplacer agrave lrsquoexteacuterieur de leur maison et de rencontrer drsquoautres personnes Les adoles-centes handicapeacutees sont exclues des reacuteseaux des pairs et de lrsquoeacuteducation ainsi que des activiteacutes lieacutees aux programmes baseacutes sur les atouts dont la promotion de la protection contre la VBG a eacuteteacute deacutemontreacutee Certaines personnes handicapeacutees en particu-lier celles ayant des handicaps intellectuel et mental peuvent ecirctre cacheacutees par les membres de la famille laquo au point ougrave les

voisins ignorent jusqursquoagrave leur existence raquo Un manque de soutien de la communauteacute et de relation peut ecirctre agrave lrsquoorigine du manque drsquoinformation et de compeacutetences dont elles ont besoin ou alors ces personnes ont des gens en qui elles se confient lorsqursquoelles sont victimes de violence

laquo Quand nous sommes handicapeacutes mecircme nos amis nous eacutevitent Nous sommes abandonneacutes comme si nous avions perdu toute valeur Seule ma famille me soutient mdash tous mes amis se sont eacuteloigneacutes de moi raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Lrsquoisolement augmente aussi la vulneacuterabiliteacute des individus responsables de sexe feacuteminin qui sont incapables de quitter leurs maisons de geacuteneacuterer des revenus ou drsquoassister agrave des eacuteveacutenements et activiteacutes communautaires avec drsquoautres femmes Dans la plupart des cas ces personnes sont les eacutepouses et les megraveres drsquoenfants et drsquoadultes avec un handicap plus grave Toutefois dans certains cas elles peuvent eacutegale-ment se faire aider par les adolescentes qui joueront le rocircle drsquoindividu responsable secondaire reacuteduisant ainsi les chances de ces derniegraveres agrave acceacuteder agrave lrsquoeacuteducation et agrave drsquoautres services dans la communauteacute

Pauvreteacute et manque de revenu

La pauvreteacute a eacuteteacute preacutesenteacutee comme un facteur de vulneacuterabiliteacute en particulier pour les femmes handicapeacutees dans les meacutenages dirigeacutes par des femmes Lrsquoextrecircme pauvreteacute et le manque de ressources pour reacutepondre agrave leurs besoins les plus eacuteleacutemen-taires augmentent le risque pour les femmes et les filles handi-capeacutees et les membres de la famille de sexe feacuteminin drsquoecirctre maltraiteacutees et exploiteacutees ou ont recours aux activiteacutes sexuelles de survie et agrave la prostitution

laquo Certains de mes enfants sont en acircge drsquoaller agrave lrsquoeacutecole mais je nrsquoen ai pas les moyens Je dois demander aux hommes drsquoacheter mecircme du sucre pour le theacute et pour cette raison ils peuvent faire de moi ce qursquoils veulent Mes enfants ne peuvent mecircme pas avoir de livres pour lrsquoeacutecole raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Obstacles lieacutes agrave lrsquoenvironnement

Les obstacles lieacutes agrave lrsquoenvironnement y compris le transport insuffisant dans tous les contextes srsquoajoutent agrave lrsquoisolement mais signifient eacutegalement que les personnes handicapeacutees doivent pouvoir compter sur drsquoautres membres de la commu-

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nauteacute pour acceacuteder agrave des services et agrave lrsquoassistance y compris la distribution de vivres et drsquoarticles non alimentaires Cela accroicirct leur vulneacuterabiliteacute agrave lrsquoexploitation et aux abus et limite leur accegraves aux services de reacuteponse en matiegravere de VBG de maniegravere confidentielle

Obstacles agrave lrsquoaccegraves aux services et aux programmes relatifs agrave la VBG

Les donneacutees relatives au Burundi et agrave lrsquoEacutethiopie montrent qursquoenviron 32 des survivantes handicapeacutees qui ont signaleacute des cas de violence agrave lrsquoIRC lrsquoont fait dans les trois jours suivant lrsquoincident comparativement agrave 44 pour les survivantes sans handicap45 Quarante et un pour cent des survivantes handi-capeacutees ont attendu plus drsquoun mois pour signaler les cas de violence46 Drsquoautres mesures doivent ecirctre prises pour eacuteliminer les obstacles et faciliter lrsquoaccegraves aux services et programmes relatifs agrave la VBG pour toutes les survivantes y compris et surtout pour les personnes handicapeacutees

Les obstacles agrave lrsquoaccegraves aux programmes et activiteacutes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire et identifieacutes par les personnes handicapeacutees et les individus responsables comprennent les barriegraveres psychologiques physiques communicationnelles et autres Les barriegraveres psychologiques constituaient les obstacles les plus freacutequemment citeacutes pour les survivantes agrave la VBG souffrant de handicap alors que les barriegraveres physiques ont eacuteteacute plus freacutequemment mention-neacutees dans le cadre des activiteacutes de preacutevention notamment la sensibilisation communautaire la geacuteneacuteration de revenus et les activiteacutes meneacutees aux centres de promotion de la femme

Les barriegraveres psychologiques

La discrimination et la stigmatisation par les membres de la famille les prestataires de services et la communauteacute dans son ensemble ont eacuteteacute les obstacles agrave lrsquoaccegraves aux services les plus freacutequemment citeacutes par les survivantes handicapeacutees Les participants ont signaleacute qursquoune stigmatisation suppleacutementaire rendait les personnes handicapeacutees reacuteticentes agrave lrsquoideacutee de deacutenoncer les cas de violence sexuelle mecircme aux prestataires de services qui supposent souvent qursquoelles ne courent aucun risque en raison de leur handicap

laquo Les membres de la famille les conduisent aux prestataires de services mais ceux-ci ne les traitent pas correctement mdash ils peuvent dire des choses du genre laquo Tu es handicapeacutee Comment as-tu pu ecirctre violeacutee et tomber enceinte raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les

travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux - camp de reacutefugieacutes de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Lrsquoon suppose souvent que les personnes ayant des deacutefi-ciences intellectuelles ou mentales ne comprennent pas ce qui leur est arriveacute Les participantes ont indiqueacute que les gens peuvent ne pas eacutecouter ou croire les personnes handicapeacutees en particulier quand les survivantes preacutesentent une deacuteficience mentale ou intellectuelle cette attitude reacuteduit agrave son tour leur accegraves aux services De nombreuses personnes handi-capeacutees mentales ou intellectuelles sont eacutegalement exclues des activiteacutes de sensibilisation sur la VBG car les parents les dirigeants communautaires et drsquoautres personnes suppo-sent qursquoelles ne courent pas de risques ou sont incapables drsquoapprendre de nouvelles choses Ces barriegraveres suppleacutemen-taires les empecircchent drsquoecirctre en seacutecuriteacute au sein des commu-nauteacutes drsquoidentifier correctement les cas de violence etou de demander de lrsquoaide aupregraves des personnes de confiance en cas de violence

Certaines survivantes handicapeacutees peuvent avoir besoin de soutien pour acceacuteder aux services mais craindront de signaler cette violence aux membres de la famille qui pour-raient deacutejagrave avoir des ideacutees neacutegatives sur le handicap Ainsi de nombreuses survivantes choisissent de ne pas signaler ces cas de violence ou de ne pas acceacuteder aux services si cela risque drsquoaccentuer leur marginalisation au sein de la famille et de la communauteacute Agrave Bujumbura certaines femmes handica-peacutees avaient si souvent subi la violence qursquoelles preacutefeacuteraient ne pas en parler mecircme agrave des membres de la famille pourvoyeurs drsquoappui

laquo Les familles ont tendance agrave la rejeter et agrave la deacutetester [une survivante] mdash elles ne la considegraverent pas vraiment comme une personne Elle vit avec un handicap et cette violence sexuelle va maintenant reacuteduire davantage sa valeur Elles vont la rejeter et penser qursquoelle est la cause de son propre malheur raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

La discrimination et les preacutejugeacutes posent eacutegalement des obsta-cles importants agrave la participation des personnes handicapeacutees dans les activiteacutes de preacutevention de la VBG et programmes connexes En Eacutethiopie les travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux ont indiqueacute que drsquoautres membres de la communauteacute ridiculisent les personnes souffrant de handicaps mentaux etou intellectuels lorsqursquoelles essaient de participer

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agrave des activiteacutes communautaires En raison de cette stigmatisa-tion les parents empecircchent parfois le personnel de parler agrave ces personnes lors des visites agrave domicile et de partager avec elles des informations sur les services disponibles

laquo Une personne handicapeacutee avait lrsquohabitude de prendre part agrave une discussion cafeacute mais la communauteacute lrsquoa rejeteacutee et elle a finalement cesseacute de venir Elle souffre drsquoun trouble mental et ne sait parfois pas de quoi elle parle Les participantes lrsquoont donc neacutegligeacutee raquo

(Travailleur communautaire - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les groupes de leadership communautaire y compris les associations de reacutefugieacutes et de femmes ont rarement des repreacutesentantes handicapeacutees les associations de personnes handicapeacutees le cas eacutecheacuteant sont souvent domineacutees par les hommes et peuvent activement exclure les handicapeacutees mentales et intellectuelles Ces organisations jouent souvent un rocircle central dans la communication de lrsquoinformation dans la communauteacute et peuvent mecircme deacutesigner des repreacutesent-ants pour participer agrave des formations et drsquoautres activiteacutes Par conseacutequent les personnes handicapeacutees mais plus particu-liegraverement les femmes et les filles handicapeacutees peuvent ecirctre moins susceptibles drsquoecirctre incluses dans ces activiteacutes

laquo Les personnes handicapeacutees ne sont geacuteneacuteralement pas consideacutereacutees La communauteacute ne trouve parfois pas qursquoelles peuvent prendre part agrave des formations et autres activiteacutes raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les dirigeants communautaires - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les barriegraveres physiques

Les barriegraveres physiques empecircchent les personnes handica-peacutees drsquoacceacuteder aux services et activiteacutes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire Les femmes handicapeacutees qui vivent dans les centres urbains et dans le camp de reacutefugieacutes du complexe tentaculaire de Zaatari en Jordanie ont indiqueacute que lrsquoabsence ou le coucirct eacuteleveacute des moyens de transport eacutetait un obstacle agrave lrsquoaccegraves aux centres de services sur la VBG ainsi qursquoagrave leur participation aux activiteacutes de sensibilisation et autres activiteacutes de preacutevention

laquo Les moyens de transport sont inexistants Par conseacutequent mecircme si vous savez ougrave se trouvent les services vous ne pouvez pas toujours y

arriver raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin mdash Bujumbura Burundi)

Dans tous les pays les individus responsables de sexe feacuteminin nrsquoont pas pu prendre part aux activiteacutes de sensibilisa-tion communautaire etou de promotion de la femme parce qursquoelles doivent rester agrave la maison et prendre soin de leur famille Elles participent moins freacutequemment aux reacuteunions communautaires et aux activiteacutes sociales et ne sont donc pas impliqueacutees dans les campagnes la SASA (une approche globale de preacutevention de la violence contre les femmes et les filles deacuteveloppeacutee par Raising Voices (wwwraisingvoicesorg)) et drsquoautres formes de sensibilisation

Les barriegraveres communicationnelles

Les barriegraveres communicationnelles ont eacuteteacute plus freacutequem-

laquo Je porte ma fille sur mon dos partout ougrave je vais Elle grandit mais elle reste encore une partie de moi raquo

(Individu responsable drsquoune fille handicapeacutee - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

copy Elizabeth SherwoodWRC

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ment mentionneacutees dans le cadre des activiteacutes de preacutevention communautaires Les personnes sourdes ont eacuteteacute deacutesigneacutees comme eacutetant les plus toucheacutees par ce type de barriegravere dans la mesure ougrave des interpregravetes en langue des signes sont rarement disponibles dans les camps de reacutefugieacutes et que de nombreuses personnes utilisent un langage des signes non conventionnel Certains agents de mobilisation commu-nautaire et le personnel travaillant sur la VBG ont tenteacute de communiquer avec les personnes sourdes au moyen drsquooutils SASA et des gestes simples mais cette proceacutedure nrsquoest pas toujours exeacutecuteacutee par lrsquoensemble du personnel Les profes-sionnels de la VBG ont eacutegalement eu du mal agrave communiquer efficacement avec les personnes souffrant de handicaps intellectuels et mentaux parce qursquoelles ne sont pas souvent inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes sur la VBG etou parce que les informations ne sont pas transmises dans des formats qursquoils peuvent comprendre Les participantes ont noteacute que les mateacuteriels de sensibilisation et drsquoeacuteducation repreacutesentaient rarement les personnes handicapeacutees et que les personnes handicapeacutees ne sont pas inteacutegreacutees dans les eacutequipes de sensibilisation et de mobilisation communautaire Une varieacuteteacute drsquoapproches de communication - notamment les messages simples les images les mises en scegravene et les jeux de rocircles qui incluent les personnes handicapeacutees - seraient plus efficaces pour impliquer les personnes handicapeacutees tout en sensibil-isant davantage la communauteacute des personnes handicapeacutees dans son ensemble

laquo En regardant lrsquoimage drsquoune personne handicapeacutee nous nous sentirons plus impliqueacutes avec les personnes normales Cela pousse eacutegalement les gens agrave comprendre que les personnes handicapeacutees doivent ecirctre impliqueacutees dans tout raquo

(Participante aux discussions de groupe avec des femmes handicapeacutees - camp de Bwagirizia Burundi)

Autres barriegraveres

Le manque de confidentialiteacute et la stigmatisation par les membres de la communauteacute qui en reacutesulte ont eacuteteacute souleveacutes comme eacutetant des problegravemes importants dans les contextes urbains et sur les camps au Burundi et en Eacutethiopie Les participantes ont signaleacute qursquoil est plus difficile de preacuteserver la confidentialiteacute quand une survivante est handicapeacutee car drsquoautres personnes lui sont peut-ecirctre venues en aide lors de lrsquoincident et que les nouvelles se reacutepandent souvent rapide-ment dans toute la communauteacute Elles peuvent avoir besoin de parler aux autres afin drsquoacceacuteder agrave des services et le personnel

du programme relatif agrave la VBG a eacutegalement mentionneacute le besoin drsquoimpliquer un plus large eacuteventail drsquoacteurs dans les processus de gestion de cas Par conseacutequent les survivantes handicapeacutees sont moins susceptibles drsquoacceacuteder aux services et agrave lrsquoassistance apregraves de tels incidents de violence en raison de problegravemes de confidentialiteacute et de la peur drsquoune stigmatisa-tion suppleacutementaire

laquo La communauteacute saura si une femme handicapeacutee a eacuteteacute violeacutee Il nrsquoy a pas de secrets dans le camp Les gens ont tendance agrave plus divulguer les informations lorsqursquoil srsquoagit de femmes handicapeacutees Elles doivent crier agrave lrsquoaide et tout le monde deacutecouvre ainsi ce qui leur est arriveacute raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

Les femmes et les filles handicapeacutees agrave Bujumbura au Burundi ont eacutegalement indiqueacute qursquoelles ne peuvent pas ecirctre reccedilues immeacutediatement lorsqursquoelles se preacutesentent aux services de santeacute apregraves un incident de violence sexuelle et il peut leur ecirctre demandeacute de revenir agrave un autre moment pour recevoir des services ou le service peut leur ecirctre refuseacute apregraves une longue proceacutedure administrative lieacutee agrave leur statut de reacutefugieacutees Les survivantes handicapeacutees peuvent rencontrer de plus grands problegravemes dans la mesure ougrave il peut ecirctre plus difficile pour elles de retourner agrave lrsquoeacutetablissement car elles peuvent avoir moins de ressources financiegraveres pour payer le transport et doivent compter sur lrsquoaide des autres pour se deacuteplacer

laquo Ils peuvent vous donner autre rendez-vous mdash et vous demander de revenir demain - mais cela pose problegraveme apregraves un viol parce que vous avez besoin de meacutedicaments Elle a passeacute toute la journeacutee et la nuit agrave lrsquohocircpital sans recevoir aucun service et le lendemain elle est alleacutee pour son test de deacutepistage du VIH raquo

(Groupe de discussion avec des femmes handicapeacutees mdash Bujumbura Burundi)

Dans lrsquoenvironnement humanitaire et autre les programmes relatifs agrave la VBG sont largement axeacutes sur les femmes et les filles car elles sont les plus exposeacutees agrave la violence baseacutee sur le genre Cependant les hommes et les garccedilons courent eacutegale-ment un risque de violence sexuelle en particulier en peacuteriode de conflit et de deacuteplacement Les professionnels de la VBG apportent un soutien aux survivants de sexe masculin avec et sans handicap mais ce fait nrsquoest pas toujours connu Dans le cadre de ce projet par exemple certains hommes handicapeacutes

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ne savaient pas ougrave obtenir un soutien en termes de gestion de cas srsquoils ont eacuteteacute victimes de violence sexuelle

laquo Elle [une survivante handicapeacutee] doit se rendre agrave lrsquoIRC pour obtenir de lrsquoaide Mais ougrave doivent se rendre les hommes handicapeacutes srsquoils sont violeacutes raquo

(Man with disabilities mdash Musasa refugee camp Burundi)

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Sur la base de lrsquoeacutevaluation et des recommandations de la Phase 1 faites par les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables les activiteacutes suivantes ont eacuteteacute conccedilues et testeacutees dans chacun des contextes du projet

Reacutesumeacute des actions pilotes mises en œuvre par les programmes WPE de lrsquoIRC

Pays Activiteacutes

Eacutethiopie Organisation de laquo discussions cafeacute raquo avec les femmes dans les foyers de personnes handicapeacutees afin que leurs individus responsables puissent acceacuteder agrave des informations sur la VBG et pour renforcer les reacuteseaux de pairs feacute-minins

Adaptation du mateacuteriel de mobilisation communautaire sur la preacutevention de la VBG (SASA) de maniegravere agrave deacutepeindre les personnes handicapeacutees comme faisant partie de la communauteacute dans son ensemble

Organisation de visites agrave domicile cibleacutees pour diffuser des informations sur la preacutevention de la VBG et donner des reacuteponses aux personnes handicapeacutees qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Organisation de sessions de formation sur la VBG et le handicap agrave lrsquointention des agents de mobilisation communautaire et des travailleurs sociaux

Modifications apporteacutees pour ameacuteliorer lrsquoaccessibiliteacute physique des bacirctiments communau-taires et des latrines dans le camp

Burundi Ciblage des Associations Villageoises drsquoEacutepargne et de Creacutedit pour les personnes handicapeacutees et

leurs individus responsables

Organisation drsquoactiviteacutes reacutecreacuteatives et professionnelles pour les personnes handicapeacutees et les individus responsables

Sensibilisation de la communauteacute sur les droits et lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees

Prioriteacute accordeacutee aux visites agrave domicile pour assurer une gestion plus complegravete des cas de VBG pour les personnes handicapeacutees agrave risque

Recrutement de femmes handicapeacutees comme agent de mobilisation communautaire pour les activiteacutes relatives agrave la VBG

Jordanie Inclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG interorganisations et dans la forma-tion sur la gestion des cas relatifs agrave la protection de lrsquoenfance

Animation drsquoun atelier drsquoune journeacutee sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de violence sexuelle et sexiste du sous-groupe interorganisations sur la violence sexuelle et sexiste

Pris en charge de lrsquoinclusion du handicap dans les messages et le mateacuteriel drsquoune campagne en cours sur la preacutevention de la violence et dans le mateacuteriel relatif aux services de lrsquoIRC

Organisation de discussions de groupe avec les individus responsables de sexe feacuteminin souffrant de handicap

La campagne laquo Amani raquo en Jordanie a fourni des messages cleacutes aux communauteacutes aux enfants et aux parents sur le moyen de mieux proteacuteger les enfants et les adultes contre les atteintes et divers types de violence notamment la violence sexuelle et sexiste httpdataunhcrorgsyrian-refugeesdownloadphpid=5558

Phase 2 Activiteacutes visant agrave ameacuteliorer lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG dans les pays pilotes

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Reacutesumeacute des actions pilotes mises en œuvre par les programmes WPE de lrsquoIRC

Caucase du Nord

Feacutedeacuteration de Russie

Organisation drsquoune formation et drsquoateliers de planification drsquoaction sur le handicap et la violence baseacutee sur le genre pour les ONG feacuteminines y compris sur lrsquoimplication des jeunes filles handica-peacutees et le soutien de leurs parents et in-dividus responsables

Organisation drsquoune formation et drsquoun atelier de planification drsquoaction avec les femmes de la All-Russia So-ciety of Disabled People sur lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes visant les femmes et les filles

Conception drsquoun manuel pour les individus responsables drsquoenfants handicapeacutes qui fournit des informations sur les services et lrsquoassistance aux personnes handicapeacutees

Organisation drsquoun concert de sensibilisation communautaire au cours de laquelle les jeunes filles sourdes sont monteacutees en scegravene avec une chanteuse tcheacutetchegravene

Organisation drsquoeacuteveacutenements sociaux pour les filles avec et sans handicap pour renforcer les reacuteseaux de pairs

Discussion cafeacute Camp de reacutefugieacutes de MyrsquoAni Ethiopiecopy IRC Ethiopie

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Phase 3 Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Le processus drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays a permis drsquoidentifier 1) les changements des connaissances des attitudes et des pratiques des professionnels de la VBG agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du handicap et 2) des pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Renforcement des capaciteacutes des professionnels de la VBG sur lrsquoinclusion du handicap

Les professionnels de la VBG des quatre pays ont eacuteteacute consulteacutes lors de lrsquoeacutevaluation participative pour identifier les changements apporteacutes agrave leurs connaissances leurs attitudes et leurs pratiques au sujet de lrsquoinclusion du handicap dans leurs programmes et activiteacutes au cours du projet Cette activiteacute a eacutegalement permis drsquoidentifier de nouvelles activiteacutes outils et ressources qui auraient agrave leur avis faciliteacute ces changements

Changements apporteacutes aux connaissances attitudes et pratiques

Bien que les connaissances les attitudes et les pratiques se recoupent et se complegravetent mutuellement les professionnels de la VBG ont plus freacutequemment rapporteacutes des changements dans leurs attitudes envers les personnes handicapeacutees au cours du projet Les professionnels ont signaleacute une accen-tuation de la reconnaissance de leur responsabiliteacute agrave atteindre tous les membres de la communauteacute et donc agrave adapter leurs programmes de maniegravere agrave les rendre accessibles et efficaces pour tous ce qui renforce la mise en œuvre drsquoune approche de programmation plus axeacutee sur les droits De nombreux professionnels ont avoueacute qursquoavant le projet ils supposaient que les personnes handicapeacutees nrsquoeacutetaient pas capables de participer agrave des activiteacutes relatives agrave la VBG en raison de leur handicap Apregraves le projet la plupart a deacuteclareacute reconnaicirctre que les personnes handicapeacutees ont des compeacutetences et des capaciteacutes neacutecessaires pour participer beacuteneacuteficier et faire de preacutecieuses contributions aux programmes Les professionnels ont eacutegalement deacuteclareacute qursquoils se consideacuteraient drsquoabord comme eacutetant mal eacutequipeacutes ou pas qualifieacutes pour fournir des services relatifs agrave la VBG aux personnes handicapeacutees et pensaient que leurs compeacutetences et leur formation ne suffiraient pas pour reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees Ils se sont souvent focaliseacutes sur la deacuteficience de la personne ou sur son eacutetat de santeacute (aussi connu sous le nom drsquoapproche

meacutedicale du handicap) et nrsquoont pas appliqueacute leurs compeacute-tences en matiegravere de protection et drsquoautonomisation pendant le processus de gestion de cas Apregraves le projet ces profes-sionnels ont deacuteclareacute qursquoils eacutetaient plus agrave lrsquoaise confiants et precircts agrave travailler avec les personnes handicapeacutees et qursquoils sont passeacutes drsquoune approche meacutedicale agrave une approche plus familiegravere et plus axeacutee sur le survivant

laquo Au deacutebut je pensais que je ne pouvais pas ecirctre utile agrave certaines personnes handicapeacutees parce que je nrsquoeacutetais pas meacutedecin que je ne pouvais pas ameacuteliorer leur condition que je ne pouvais pas les gueacuterir Mais alors lorsque jrsquoai pris du temps pour commencer agrave eacutecouter davantage jrsquoai compris qursquoelles ne demandaient pas ce type drsquoaide elles voulaient parler avaient besoin de soutien et aspiraient agrave plus de seacutecuriteacute Jrsquoai reacutealiseacute que je savais deacutejagrave comment venir en aide agrave ces personnes Avant je supposais que je ne pouvais pas et que discuter avec moi ne changerait rien agrave leur situation Jrsquoaurais ducirc eacutecouter un peu plus avant et crsquoest le cas maintenant Je prends drsquoabord le temps drsquoeacutecouter avant drsquoessayer de faire des plans et drsquoarranger les choses raquo

(Agent de mobilisation communautaire de lrsquoIRC - camp de Muyinga Burundi)

Certains professionnels ont eacutegalement signaleacute un changement drsquoattitude envers les individus responsables en particulier les megraveres drsquoenfants handicapeacutes qui ont leurs propres besoins mais qui font souvent passer les deacutesirs des autres notamment ceux des membres de leur famille souffrant de handicap avant leur propre bien-ecirctre psychosocial Les professionnels ont rapporteacute une plus grande reconnaissance des besoins de ce groupe et le rocircle essentiel qursquoils jouent dans la protection et lrsquoautonomisation des personnes handicapeacutees

laquo Ces personnes ont le droit de recevoir tous les services proposeacutes aux autres et il est de notre devoir drsquointeacutegrer [ces personnes] Il sera difficile pour elles de rester agrave la maison toutes seules Cela est eacutegalement important pour leurs familles et elles peuvent venir avec leurs filles Cette mesure est importante pour les megraveres drsquoenfants handicapeacutes car elles ont eacutegalement besoin drsquoun soutien psychologique raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Les professionnels de la VBG ont rapporteacute quatre principaux changements dans leurs pratiques agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du

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handicap au cours du projet Ces pratiques ont eacuteteacute eacutetroitement lieacutees au processus reacuteflectif du projet et aux activiteacutes pilotes mises en œuvre au cours de la Phase 2 du projet notamment

bull la tenue des consultations plus reacuteguliegraveres avec les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables afin de srsquoassurer que leurs besoins et leurs ideacutees sont pris en compte dans les deacutecisions lieacutees aux programmes et aux activiteacutes

bull la fourniture drsquoun soutien plus global et holistique aux survi-vantes handicapeacutees avec un accent sur les meacutethodes de communication efficaces et lrsquoeacutetablissement de la confiance

bull le deacuteveloppement drsquoactiviteacutes autour des points forts des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees

bull une implication plus active des membres de la famille et des voisins des personnes handicapeacutees dans la planification de la seacutecuriteacute

bull la surveillance du nombre de femmes de filles de garccedilons et drsquohommes handicapeacutes qui participent aux activiteacutes relatives agrave la VBG

laquo Nous ne pouvons pas eacutevaluer lrsquoactiviteacute nous-mecircmes Nous devons jauger nos performances agrave travers les gens qui prennent part agrave nos activiteacutes raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les professionnels de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Les professionnels de tous les pays ont eacutegalement deacuteclareacute avoir acquis de nouvelles connaissances qui ont ameacutelioreacute leur capaciteacute agrave inteacutegrer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail mais ils en ont parleacute moins freacutequemment que le changement drsquoattitudes et de pratiques Les exemples comprennent une meilleure compreacutehension des facteurs qui rendent les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables plus vulneacuterables agrave la VBG le rocircle des relations et des reacuteseaux sociaux dans la preacuteven-tion de la violence et lrsquoaccroissement des connaissances sur les strateacutegies de communication permettant de travailler avec des personnes preacutesentant diffeacuterents types de handicaps

laquo Nous travaillons sur les questions de VBG Je pensais donc plus agrave la faccedilon dont elles se sentent en tant que femmes et filles et comment elles se voient comparativement aux filles sans handicap Les filles handicapeacutees ont moins de possibiliteacutes que les filles sans handicap raquo

(Professionnel de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Activiteacutes outils et ressources qui ont favoriseacute le renforcement des capaciteacutes chez les professionnels de la VBG

Les professionnels de la VBG ont deacutecrit les opportuniteacutes drsquoapprentissage expeacuterientiel et reacuteflectif du projet comme eacutetant les facteurs les plus importants ayant contribueacute agrave renforcer leur capaciteacute agrave inteacutegrer efficacement lrsquoinclusion du handicap dans leur travail Il srsquoagissait notamment drsquointeractions directes avec les femmes et les filles handicapeacutees drsquooccasions de reacutefleacutechir sur leurs propres compeacutetences et du moyen de les appliquer dans leur travail avec ce groupe

Les professionnels de la VBG en Eacutethiopie en particulier les travailleurs sociaux et communautaires ont indiqueacute que les formations sur la VBG et le handicap les avaient effectivement aideacutes agrave ameacuteliorer leurs pratiques agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du handicap Dans les autres pays pilotes les professionnels ont signaleacute que les outils les aidant agrave consulter les personnes handicapeacutees y compris des directives sur la conduite des visites agrave domicile et des activiteacutes participatives qui traduisent la dynamique du pouvoir entre les femmes et les hommes et les personnes avec et sans handicap eacutetaient les plus utiles Les professionnels ont aussi mentionneacute que des outils fournissant des directives sur la communication avec les personnes preacutesentant diffeacuterents types de deacuteficiences et des outils permettant de deacutevelopper un mateacuteriel drsquoinformation drsquoeacuteducation et de communication accessible ont eacuteteacute utiles

Dans le Caucase du Nord les professionnels de la VBG ont indiqueacute que la focalisation sur un petit nombre drsquoactiviteacutes clairement deacutefinies visant agrave favoriser lrsquoinclusion a augmenteacute la probabiliteacute de succegraves et ce succegraves a stimuleacute leur confiance et leur volonteacute agrave inclure les femmes et les filles handicapeacutees dans les activiteacutes subseacutequentes

laquo Je nrsquoavais jamais penseacute que nous pourrions faire quelque chose dans un groupe mixte [filles avec et sans handicap] et maintenant je constate que cela est possible et acceptable et que les gens en ont besoin raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les professionnels de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Domaines exigeant un renforcement suppleacutementaire des capaciteacutes

Bien que des changements positifs dans lrsquoapproche de de travail des professionnels de la VBG avec les personnes handicapeacutees aient eacuteteacute signaleacutes lors de lrsquoeacutevaluation des lacunes persistantes ont eacuteteacute identifieacutees au niveau des capaciteacutes et une attention addi-

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tionnelle et continue doit ecirctre porteacutee agrave ce point

Tout drsquoabord quelques professionnels de la VBG et les pres-tataires ont continueacute agrave avoir des attitudes neacutegatives envers les personnes avec des handicapeacutees Par conseacutequent il est neacuteces-saire de promouvoir une reacuteflexion et une discussion continues avec les professionnels de la VBG afin de faire face et de reacutesoudre les malentendus et les preacutejugeacutes qui peuvent faire office drsquoobstacles agrave lrsquoaccegraves et agrave lrsquoinclusion des personnes handica-peacutees Les professionnels doivent reacutefleacutechir sur la faccedilon dont leurs propres attitudes peuvent influencer la mise en œuvre drsquoune approche centreacutee sur le survivant agrave lrsquoeacutegard des personnes handi-capeacutees agrave la possibiliteacute qursquoils donnent aux individus de contribuer agrave la prise de deacutecision et mecircme aux options drsquointerventions qursquoils peuvent examiner avec un survivant

Deuxiegravemement les gestionnaires de cas de VBG ont signaleacute qursquoils neacutecessitaient davantage drsquoindications sur les processus de consentement lorsqursquoils travaillent avec des survivants souf-frant drsquoune deacuteficience intellectuelle Dans de nombreux cas les gestionnaires de cas demandent aux individus responsables de donner le consentement et ne parviennent souvent pas agrave deacuteter-miner la capaciteacute de lrsquoindividu agrave donner son consentement Une note drsquoorientation sur lrsquoobtention du consentement des personnes handicapeacutees a eacuteteacute deacuteveloppeacutee dans le projet en reacuteponse agrave cette lacune Elle srsquoinspire du processus de consentement employeacute avec les personnes souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle dans le secteur de la santeacute dans les pays agrave revenu eacuteleveacute et est adapteacutee pour une approche de gestion de cas centreacutee sur le survivant

Enfin alors que de nombreux professionnels de la VBG qui ont pris part au projet ont reacuteussi agrave inclure les personnes ayant un handicap physique et des deacuteficiences auditives aux activiteacutes du programme relatifs agrave la VBG ils ont noteacute des deacutefis permanents lors de lrsquoinclusion des personnes ayant une deacuteficience intellec-tuelle Les gestionnaires de cas ont besoin de directives et de soutien pour identifier les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes preacutesentant des handicaps plus complexes afin de mieux les rattacher aux possibiliteacutes de participation aux activiteacutes communautaires et sociales briser lrsquoisolement social et favoriser lrsquoautonomisation Ces directives destineacutees aux gestionnaires de cas ont eacuteteacute deacuteveloppeacutees dans le cadre du projet

Des outils tireacutes du projet ont eacuteteacute adapteacutes pour les professionnels de la VBG drsquoautres organisations et sont disponibles dans la Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG sur httpwrc

msdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de VBG

Le processus drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays a susciteacute des laquo Expeacuteriences du changement raquo chez les personnes handicapeacutees leurs individus responsables et le cas eacutecheacuteant les dirigeants communautaires Ces expeacuteriences ont mis en eacutevidence les reacutesultats qui ont eacuteteacute les plus importants pour chaque groupe Une analyse des reacutesultats des ateliers de parties prenantes et des expeacuteriences du changement a permis drsquoidentifier les pratiques positives suivantes pour promouvoir lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Le renforcement des reacuteseaux de pairs et du capital social

Dans les quatre pays les participants ont citeacute lrsquoeacutetablissement de reacuteseaux de pairs plus robustes pour les adolescentes et les femmes handicapeacutees ainsi que pour les individus responsables de sexe feacuteminin comme retombeacutee positive des activiteacutes du projet Les discussions de groupe avec les individus responsables dans les centres de promotion de la femme en Jordanie des discus-sions cafeacute dans les domiciles des femmes handicapeacutees en Eacutethiopie la creacuteation drsquoespaces seacutecuriseacutes et drsquoactiviteacutes sociales agrave lrsquointention des adolescentes dans le Caucase du Nord et les Associations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit (AVEC) cibleacutees au Burundi ont eacuteteacute citeacutes comme eacutetant utiles par les participants car ils ont faciliteacute lrsquoeacutetablissement de liens entre les personnes handicapeacutees et les individus responsables et drsquoautres membres de la communauteacute ce qui a permis drsquoeacutechanger des informations de construire la confiance et de deacutevelopper des possibiliteacutes drsquoaction collective Ceci augmente non seulement accegraves agrave un soutien proposeacute les uns pour les autres et par la communauteacute toute entiegravere mais donne eacutegalement aux personnes handicapeacutees la possibiliteacute drsquoapporter une contribution agrave la socieacuteteacute drsquoeacutelever leur statut au sein de la communauteacute et drsquoecirctre reconnues et appreacutecieacutees pour des aspects de leur personne autres que leur handicap

Pour les individus responsables de sexe feacuteminin souffrant de handicap les groupes de soutien en Jordanie leur ont donneacute un espace pour partager leurs preacuteoccupations ideacutees et strateacutegies avec drsquoautres femmes dans des situations similaires Ceci les a aideacutees agrave se sentir moins isoleacutees et agrave renforcer leur bien-ecirctre psychosocial

laquo Je profite des expeacuteriences des ideacutees et des interventions constructives du formateur du guide psychologique et des amies pendant les sessions de discussion Lorsque je partage mes

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inquieacutetudes avec les autres je sens que je ne suis pas seule raquo

(Eacutepouse drsquoun homme handicapeacute - Irbid Jordanie)

Pour certaines femmes handicapeacutees et les individus respon-sables qui sont isoleacutees dans leurs maisons il est essentiel de proposer les activiteacutes de soutien par les pairs le plus pregraves possible de leur domicile afin qursquoils puissent tisser des reacuteseaux avec drsquoautres femmes qui vivent agrave proximiteacute En Eacutethiopie les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin ont organiseacute des discussions cafeacute traditionnelles dans leurs maisons pour parler de questions lieacutees agrave la VBG Les partic-ipants ont indiqueacute que ces activiteacutes ont diminueacute leur isolement ameacutelioreacute leurs relations avec les voisins et leur ont permis de se sentir plus en seacutecuriteacute dans la mesure ougrave un nombre croissant de femmes les connaissent et les comprennent

laquo Nous avons organiseacute des discussions cafeacute ici dans notre maison Ceci nous a rapprocheacute des gens Quand ils viennent agrave la maison nous discutons de tant de choses des choses qui sont vraiment importantes mais ils ont aussi lrsquooccasion de voir que nous sommes de bons parents mecircme si nous sommes un peu diffeacuterents Maintenant les gens nous comprennent mieux ils viennent mecircme nous dire bonjour et voir comment nous allons Je me sens plus en seacutecuriteacute avec des voisins que je connais raquo

(Femme aveugle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les Expeacuteriences du changement recueillies aupregraves des adoles-centes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance des amies et des reacuteseaux de pairs pour ces filles Au Burundi des adolescentes handicapeacutees ont trouveacute que lrsquoorganisation drsquoactiviteacutes telles que des sessions de couture et drsquoartisanat eacutetait un moyen effi-cace de rencontrer drsquoautres filles de partager des ideacutees et de discuter de leurs espoirs pour lrsquoavenir Elles ont deacuteclareacute qursquoelles ont ensuite eacuteteacute inviteacutees agrave assister agrave plusieurs activiteacutes commu-nautaires ougrave elles ont pu partager leurs propres ideacutees et leurs opinions Les adolescentes handicapeacutees dans le Caucase du Nord ont eacutegalement discuteacute des avantages de la participation agrave des activiteacutes avec des filles sans handicap notamment la possi-biliteacute drsquoapprendre les unes des autres Ces rapports eacutetablis par les adolescentes handicapeacutees deacutemontrent qursquoelles ont deacutevel-oppeacute des atouts humains et sociaux notamment lrsquoeacuteducation lrsquoestime de soi les reacuteseaux drsquoamies et les rocircles dans la commu-nauteacute Ces facteurs de protection reacuteduisent la vulneacuterabiliteacute des adolescentes agrave la violence agrave lrsquoabus et agrave lrsquoexploitation47 (voir Expeacuteriences du changement page 27)

Les femmes handicapeacutees membres drsquoAssociations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit au Burundi ont deacuteclareacute qursquoelles utilisent lrsquoargent qursquoelles ont gagneacute par le biais de ces programmes pour payer le transport et se rendre aux activiteacutes culturelles et reli-gieuses ce qui diminue leur isolement et creacutee drsquoimportants liens sociaux avec drsquoautres

Tous ces exemples soulignent une leccedilon importante Les personnes handicapeacutees ont et veulent que lrsquoon sache qursquoelles ont plusieurs identiteacutes au-delagrave de leur infirmiteacute Elles veulent ecirctre consideacutereacutees comme des leaders des femmes des amies

Maipendo - Burundi

laquo Maintenant je peux eacuteconomiser un peu pour emprunter une moto-taxi et je peux me rendre [agrave lrsquoeacuteglise] Jrsquoai maintenant chaque semaine des personnes avec qui discuter agrave lrsquoeacuteglise Crsquoest un groupe qui agrave mon avis mrsquoeacutecoute et me comprend raquo

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Le Groupe de filles - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Les filles avec et sans handicap ont preacutepareacute des affiches au moyen drsquoimages et de photos Ces affiches portaient sur ce qui leur importait plus dans le projet et sur les activiteacutes qursquoelles souhaitaient mener ensuite Elles ont preacutesenteacute ces affiches aux ONG feacuteminines impliqueacutees dans le projet

laquo Ceci est notre histoire Notre souhait eacutetait de chanter avec Makka Mejieva [une ceacutelegravebre chan-teuse tcheacutetchegravene] [Lorsque nous sommes monteacutees sur scegravene] des tas de personnes handicapeacutees et non eacutetaient lagrave et pleuraient

Pendant lrsquoeacuteveacutenement nous avons pris connaissance drsquoautres personnes handicapeacutees et nous les avons rencontreacutees Il eacutetait tregraves agreacuteable pour nous de les connaicirctre et de deacutecouvrir leur type de handicap et leurs problegravemes Lorsque je me rends agrave lrsquoeacuteveacutenement et que je constate la preacutesence de personnes handicapeacutees je sens que je ne suis pas seule et quand je vois drsquoautres personnes [sans handicap] je me sens eacutegale agrave elles

Nous donnons des leccedilons de langue des signes aux filles sans handicap Ainsi nous pourrons les comprendre et elles nous comprendre car nous ne pouvons pas parler Gracircce agrave la langue des signes nous nous comprenons Ces filles sans handicap apprennent des choses et nous aussi Nous avons un langage commun agrave travers ces cours de langue des signes Nous utilisons eacutegalement des teacuteleacutephones nous envoyons des SMS et utilisons eacutegalement des notes eacutecrites pour communiquer avec les autres Nous aimons vraiment dessiner Nous pensons agrave des choses et tout ce agrave quoi nous pensons nous le repreacutesentons dans nos dessins Et nous aimons aussi beaucoup jouer agrave diffeacuterents types de jeux

Bien sucircr il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne font pas attention agrave nos opinions Voici les ideacutees que nous souhaiterions concreacutetiser agrave lrsquoavenir Nous aimerions rencontrer des filles dans un cafeacute ou dans un endroit reacuteserveacute uniquement aux filles avec et sans handicap mdash juste les filles pas drsquoadultes

Nous aimerions que [nos camarades de classe] se joignent agrave nous et prennent part agrave ces activiteacutes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo

Pour la suite de lrsquoExpeacuterience du changement du Groupe de filles dans le Caucase du Nord rendez-vous sur httpwrcmsGBV_disability_Change_Caucasus

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des membres de la communauteacute comme des personnes qui apportent de preacutecieuses contributions agrave la communauteacute Ce fait a des implications importantes pour lrsquoinclusion dans les programmes et les approches visant agrave renforcer les reacuteseaux de pairs et le capital social

Inclusion cibleacutee dans les activiteacutes de renforcement eacuteconomique

Lrsquoinclusion cibleacutee des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les programmes relatifs aux AVEC occupe une grande place dans les Expeacuteriences du changement au Burundi Les femmes handicapeacutees et les individus respon-sables de sexe feacuteminin impliqueacutees dans des activiteacutes relatives aux AVEC ont signaleacute que lrsquoeacutelargissement des reacuteseaux sociaux eacutetait le reacutesultat le plus important pour elles car il leur a permis de rehausser leur statut dans la socieacuteteacute (qui leur a valu un plus grand respect de la part de leurs maris et drsquoautres membres de la famille) et de renforcer leur estime de soi et leur senti-ment de confiance en soi La participation agrave des activiteacutes rela-tives aux AVEC a eu un impact positif sur leur indeacutependance en tant qursquoindividus mais aussi sur les contributions financiegraveres qursquoelles peuvent apporter agrave leurs meacutenages ce qui a renforceacute leur rocircle dans la prise de deacutecision

laquo Jrsquoai mecircme encore un peu drsquoargent pour acheter des choses pour ma famille Je suis tregraves eacutetonneacutee du changement de mon mari agrave mon eacutegard il se rend compte que jrsquoai de la valeur que je peux ecirctre indeacutependante il me respecte plus et rentre agrave la maison seulement les soirs maintenant Mon fils handicapeacute est plus heureux mdash il constate qursquoil y a plus de paix dans la maison raquo

(Individu responsable de sexe feacuteminin dans le camp de Musasa)

Accroicirctre la repreacutesentation des personnes handi-capeacutees dans les activiteacutes communautaires

Les programmes relatifs agrave la VBG travaillent en eacutetroite collabo-ration avec les dirigeants communautaires dans la concep-tion la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des activiteacutes Il est donc important drsquoexaminer comment les personnes handicapeacutees sont repreacutesenteacutees et atteintes par ces systegravemes de leadership En Eacutethiopie par exemple le personnel de lrsquoIRC a travailleacute avec lrsquoassociation des personnes handicapeacutees dans la commu-nauteacute des reacutefugieacutes afin drsquoaccroicirctre la participation des femmes handicapeacutees et renforcer la collaboration avec lrsquoassociation des femmes reacutefugieacutees Les participants au Burundi et en Eacutethiopie ont eacutegalement signaleacute que le recrutement de personnes handi-capeacutees et drsquoindividus responsables comme agents de mobili-sation communautaire et travailleurs sociaux a non seulement conduit agrave une plus grande attention aux preacuteoccupations de ce groupe mais a eacutegalement entraicircneacute une appreacuteciation accrue des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees par drsquoautres membres de la communauteacute

Esther mdash Burundi

laquo Je suis individu responsable pour mon mari qui vit avec un handicap mais ce nrsquoest pas ma seule identiteacute Je suis une megravere un leader et une personne fiegravere de son rocircle drsquoagent de mobilisation communautaire raquo

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laquo Nous nrsquoavons jamais eu de personnes handicapeacutees dans notre eacutequipe auparavantmdash il srsquoagit drsquoun changement majeur et vraiment tregraves important Mes amies handicapeacutees font le mecircme travail que moi Elles sont vraiment excellentes dans certains domaines et elles enseignent des choses agrave drsquoautres personnes Il est important pour la communauteacute de constater cela de savoir que lorsque nous disons vouloir inclure les personnes handicapeacutees nous le pensons vraiment Ceci est un bon moyen pour commencer agrave changer la faccedilon dont les personnes handicapeacutees sont consideacutereacutees raquo

(Travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie)

Atteindre et soutenir les personnes agrave risque eacuteleveacute

Lrsquoisolement des personnes ayant une deacuteficience intellectuelle etou de handicaps multiples a eacuteteacute identifieacute comme eacutetant un deacutefi pour les prestataires de services Ces personnes sont souvent isoleacutees dans leurs maisons avec leurs individus responsables et peuvent avoir peu drsquooccasions ou de soutien neacutecessaire(s) pour eacutelaborer des strateacutegies susceptibles de les proteacuteger contre la violence Les pratiques suivantes ont eacuteteacute identifieacutees comme favorisant lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion de ces personnes dans les activiteacutes relatives agrave la VBG

Les visites agrave domicile et les activiteacutes agrave domicile

Au Burundi en Eacutethiopie et au Caucase du Nord les personnes handicapeacutees et les professionnels ont indiqueacute avoir meneacute des visites agrave domicile pour interroger les individus et les familles au sujet de leurs besoins et pour partager lrsquoinformation sur les services et lrsquoassistance en matiegravere de VBG Ces visites ont permis aux profes-sionnels de la VBG et aux prestataires de services drsquoidentifier des survivants qui neacutecessitent un soutien complet et speacutecialiseacute Le personnel de lrsquoIRC au Burundi et en Eacutethiopie a commenceacute agrave organ-iser des activiteacutes de groupe geacuteneacuteralement tenues dans les centres de promotion de la femme et dans drsquoautres sites communautaires proches de leurs maisons et qui ciblaient parfois ces individus et les familles Les individus responsables des filles souffrant de handicaps multiples ont eacutegalement souligneacute qursquoils constataient un renforcement de lrsquoacceptation et du soutien de la communauteacute suite aux activiteacutes agrave domicile

laquo Les membres de la communauteacute nous traitent mieux agrave preacutesent Ils sont plus habitueacutes agrave nous Ils savent comment nous sommes et nous saluent aimablement quand ils passent raquo

(Megravere drsquoune adolescente souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

La gestion individuelle des cas

Les survivantes handicapeacutees neacutecessitent une gestion individu-aliseacutee et globale des cas pour promouvoir leur gueacuterison et leur reacutetablissement et pour preacutevenir toute violence future Pendant lrsquoeacutevaluation les participants ont rapporteacute que les profession-nels de la VBG srsquoeacutetaient ameacutelioreacutes dans lrsquoidentification de ces personnes agrave risque eacuteleveacute et la fourniture drsquoun soutien plus complet et adapteacute agrave leurs besoins speacutecifiques Les facteurs suivants ont eacuteteacute deacutecrits comme ameacuteliorant lrsquoappui agrave la gestion des cas pour ces personnes

bull lrsquoidentification des diffeacuterentes meacutethodes de communica-tion directe avec les survivants

bull une attention accrue sur lrsquoidentification des forces et des capaciteacutes reacuteelles des survivants au cours des eacutevaluations

bull la participation des personnes handicapeacutees et de leurs individus responsables dans la planification de lrsquoaction

bull un suivi freacutequent et une coordination de la prestation des services pour reacutepondre aux besoins identifieacutes

Les femmes handicapeacutees ont indiqueacute que ces seacuteances de gestion de cas ont contribueacute agrave deacutevelopper la confiance et la compreacutehension entre elles et les professionnels de la VBG et qursquoelles ont reccedilu une aide en fonction de leurs propres besoins et deacutesirs Cette leccedilon met eacutegalement en eacutevidence lrsquoimportance des approches centreacutees sur le survivant dans le travail avec les femmes handicapeacutees lorsqursquoil est question de deacutefinir leurs buts objectifs et strateacutegies

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Histoire de Mawazo - camp de Kinama Burundi

Mawazo vit seule et se deacuteplace diffeacuteremment des autres en rampant plutocirct qursquoen marchant

laquo Je vis seule Jrsquoai toujours veacutecu seule Jrsquoessaie drsquoecirctre tregraves indeacutependante et je fais beaucoup de choses toute seule Je peux nettoyer cuisiner laver mes vecirctements et je passe du temps agrave essayer drsquoaider mes voisins en prenant soin de leurs enfants

Je reccedilois reacuteguliegraverement des visites agrave domicile le personnel de lrsquoIRC est comme ma famille Ils passent veacuterifier si tout va bien presque tous les jours Quand jrsquoai un problegraveme ils srsquoen rendent compte tregraves rapidement et viennent voir si je vais bien Je me sens beaucoup plus eacutepanouie et jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir quelqursquoun agrave qui parler Jrsquoadore partager des histoires et je me sens bien lorsque quelqursquoun me demande comment je me sens

Mon nom dans ma langue signifie agrave la fois laquo problegravemes raquo et laquo ideacutees raquo Jrsquoai beaucoup agrave dire et agrave partager avec les autres Je suis une personne tregraves ouverte je pense que crsquoest la raison pour laquelle les enfants mrsquoaiment tant Je suis ouverte agrave eux je souris avec eux et je leur raconte des histoires Je peux leur apprendre beaucoup de choses car jrsquoai vu et appris beaucoup de choses dans ma vie Je peux leur parler de leur culture leur enseigner le respect et leur inculquer lrsquoesprit du partage Lorsque quelqursquoun mrsquoapporte de la bouillie par exemple mecircme en petite quantiteacute je ne le bois pas toute seule Srsquoil y a des enfants nous partageons tous ensemble Mecircme si jrsquoai tregraves faim je sais que cela est une chance pour moi drsquoenseigner quelque chose drsquoaider quelqursquoun tout comme les autres mrsquoaident

Si je pouvais dire une chose agrave lrsquoeacutequipe de lrsquoIRC ce serait de continuer de se souvenir des personnes qui sont agrave la maison qui ne peuvent pas facilement participer aux programmes Nous avons eacutegalement des besoins et des recircves Je me fais maintenant vieille et je pense qursquoil est important de se concentrer sur les jeunes les jeunes handicapeacutees pour srsquoassurer qursquoelles sont incluses degraves le plus jeune acircge afin que les gens puissent cesser la discrimination et nous consi-deacuterer tous comme eacutegaux raquo

copy IRC

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Reconnaicirctre les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes handicapeacutees pour faciliter lrsquoinclusion

Les personnes handicapeacutees et les professionnels de la VBG ont rapporteacute que lrsquoidentification et le renforcement des compeacute-tences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees ont favoriseacute une plus grande inclusion dans une varieacuteteacute drsquoactiviteacutes relatives agrave la VBG En Jordanie de jeunes femmes sourdes ont eacuteteacute inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes de responsabilisation sociale et agrave des initiatives meneacutees dans les centres de promo-tion de la femme et agrave animer des seacuteances de pose de henneacute Ces activiteacutes ont fourni un espace permettant aux femmes de partager des compeacutetences et des inteacuterecircts communs avec drsquoautres femmes de leur acircge

laquo Non seulement elles les ont accepteacutees mais elles se sont eacutegalement fait des amies Mecircme avant la fin de la seacuteance elles eacutechangeaient des numeacuteros de teacuteleacutephones et leur demandaient si elles pouvaient les contacter pour faire du henneacute agrave leurs ceacuteleacutebrations raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Au Caucase du Nord les adolescentes handicapeacutees ont eacuteteacute incluses dans la conception des activiteacutes sociales qui visaient agrave faciliter le reacuteseautage entre les filles avec et sans handicap Les activiteacutes ont eacuteteacute construites autour des compeacutetences speacutecifiques des filles handicapeacutees (exemple lrsquoexeacutecution de

chansons en langue des signes) la promotion de lrsquoeacutegaliteacute de participation dans la conception du programme mais aussi lrsquoappreacuteciation des talents de chaque individu

Comme lrsquoont reconnu les membres de la famille les dirige-ants communautaires les prestataires de services et autres agrave travers les sites du projet les reacutesultats de ces activiteacutes contredisent les hypothegraveses selon lesquelles les personnes handicapeacutees sont incapables de beacuteneacuteficier et de contribuer agrave une varieacuteteacute de programmes

laquo Avant les gens pensaient que ces femmes eacutetaient des cas deacutesespeacutereacutes et qursquoelles ne pourraient jamais ecirctre indeacutependantes Maintenant elles contredisent de nombreuses personnes au sein de la communauteacute Elles nous rendent nous les rares personnes qui avons toujours cru en elles tregraves tregraves fiers raquo

(Dirigeant communautaire de sexe masculin mdash camp de Kinama Burundi)

Beaucoup de personnes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance drsquoavoir lrsquoopportuniteacute laquo de faire leurs preuves raquo car beaucoup nrsquoavaient jamais eacuteteacute inviteacutees agrave prendre part aux activiteacutes Le simple fait de tendre la main pour encourager leur participation agrave des programmes eacutetait dans de nombreux cas lrsquoadaptation la plus percutante meneacutee par les professionnels de la VBG

Diane - camp de Kinama Burundi

laquo Jrsquoai reccedilu un appel disant que lrsquoIRC voulait inclure des femmes handicapeacutees dans leurs programmes relatifs aux AVEC Jrsquoeacutetais tellement exciteacutee agrave lrsquoideacutee de mrsquoinscrire drsquoecirctre incluse drsquoavoir une occasion de faire mes preuves agrave preacutesent je pense qursquoil est de mon devoir de tendre la main agrave drsquoautres personnes handicapeacutees pour sensibiliser partager mon histoire et leur dire qursquoelles peuvent ecirctre incluses raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Mieraf travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie

laquo Jrsquoappreacutecie tellement mon rocircle dans le programme [de lrsquoIRC] et jrsquoai tant drsquohistoires que je pourrais vous raconter sur les choses que nous avons accomplies

Mais je pense qursquoil est important de vous dire que je suis une femme handicapeacutee Je marche avec une beacutequille et jrsquoai parfois beaucoup de mal agrave acceacuteder au camp Cela ne mrsquoarrecircte pas mecircme si les choses peuvent ecirctre difficiles je sens que jrsquoai un travail tregraves important agrave faire

Jrsquoœuvre pour renforcer la seacutecuriteacute des femmes et des filles plus particuliegraverement des personnes handicapeacutees des personnes qui ne sont pas toujours incluses dans les activiteacutes des personnes qui sont souvent oublieacutees Je me souviens des moments ougrave crsquoeacutetait mon cas lorsque jrsquoavais tellement mal que je ne pouvais pas quitter ma maison ou avant drsquoavoir reccedilu ma beacutequille pour marcher Je me sentais vraiment seule Maintenant je suis tregraves active et je suis leader dans notre commu-nauteacute Je fais partie de lrsquoassociation des personnes handicapeacutees et je suis travailleuse sociale Jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir des choses preacutecieuses agrave apporter et que je peux plaider en faveur des femmes et enfants handicapeacutes et de leurs individus responsables parce que je comprends parfaitement

leurs besoins Je pense aussi que les gens mrsquoadmirent car ils me voient mrsquoefforcer pour faire mon travailraquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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Recommandations

Les recommandations suivantes sont tireacutees des leccedilons apprises au cours de ce projet qui porte sur le moyen de promouvoir lrsquoinclusion du handicap dans les programmes rela-tifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Recommandations pour les acteurs de la VBG

Inclure les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables dans la conception la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des programmes relatifs agrave la VBG Lrsquoimplication des personnes handicapeacutees dans la conception et lrsquoeacutevaluation du programme est essentielle pour identifier avec preacutecision les obstacles agrave leur participation aux programmes relatifs agrave la VBG eacutelaborer des strateacutegies visant agrave ameacuteliorer leur participation et comprendre le changement qui importe le plus pour eux Une attention particuliegravere devrait ecirctre accordeacutee agrave la collecte des informations et des points de vue des femmes des filles et des personnes souffrant de deacuteficiences intellectuelles et mentales car elles sont les plus exposeacutees agrave la VBG Les approches participatives telles que le classement les photo-interviews et la narration ajouteacutees aux meacutethodes qualitatives plus conventionnelles (exemple discussions theacutematiques de groupe et entretiens en face agrave face) sont des moyens permettant drsquoexplorer effi-cacement les preacuteoccupations et les ideacutees des individus qui ont des besoins communicationnels diffeacuterents Les eacutevaluations doivent inclure un volet de sensibilisation pour faire participer les personnes handicapeacutees et les individus responsables qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Assurer la formation et lrsquoapprentissage reacuteflectif sur les interactions entre le genre et le handicap pour les gestion-naires de programmes et les prestataires de services relatifs agrave la VBG et eacutetablir une compreacutehension commune et une adoption des approches centreacutees sur les droits et les survi-vants lorsque lrsquoon travaille avec ce groupe La formation du personnel agrave inteacutegrer une analyse de lrsquoineacutegaliteacute entre les sexes et de la discrimination fondeacutee sur le handicap les aidera agrave mieux cerner les facteurs uniques qui contribuent aux risques de VBG et de vulneacuterabiliteacute pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et agrave identifier des strateacute-gies plus efficaces pour leur inclusion dans les programmes relatifs agrave la VBG Lorsque les professionnels de la VBG sont particuliegraverement conscients de la dynamique du pouvoir entre les sexes dans leur travail avec les femmes ayant surveacutecu agrave la violence ils peuvent exiger un soutien suppleacutementaire pour reacutefleacutechir sur leurs propres attitudes et sur les attitudes des

autres sur la relation avec le handicap et sur la faccedilon dont ces eacuteleacutements peuvent aggraver lrsquoineacutegaliteacute fondeacutee sur le sexe la discrimination et lrsquoexclusion dans les relations les meacutenages et la communauteacute

Il est recommandeacute que les informations concernant les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables soient incluses et pleinement inteacutegreacutees dans les programmes de formation de base sur la VBG notamment agrave travers des eacutetudes de cas et des exemples centreacutes sur les personnes handicapeacutees Au fil du temps le personnel travaillant sur la VBG reconnaicirctra de plus en plus que reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees est une partie essentielle de leur travail et qursquoils ont les compeacutetences requises pour le faire effi-cacement dans le cadre de leur travail

Recruter des femmes et des filles handicapeacutees comme personnel et beacuteneacutevoles dans les programmes relatifs agrave la VBG Identifier et aider les femmes et les filles handicapeacutees agrave jouer un rocircle cleacute dans les programmes relatifs agrave la VBG peut ameacuteliorer la qualiteacute et la pertinence du programme pour ce groupe tout en les rendant autonomes et en rehaussant leur statut dans la communauteacute Fixer un objectif en termes de nombre de femmes et de filles handicapeacutees qui devraient parti-ciper agrave des formations et reacuteunions communautaires sur la VBG (environ 15 ) encouragera le personnel et les partenaires agrave les inviter directement agrave ces eacuteveacutenements et peut ameacuteliorer la repreacutesentation et la participation aux programmes relatifs agrave la VBG Plaider en faveur drsquoun eacutequilibre entre les sexes dans les associations de personnes handicapeacutees et pour lrsquoinclusion des femmes et des filles handicapeacutees dans les associations de femmes et de jeunes peut eacutegalement accroicirctre la participa-tion dans les domaines ougrave ces groupes interviennent dans les programmes relatifs agrave la VBG et une plus grande repreacutesenta-tion et un meilleur leadership au sein de la communauteacute

Privileacutegier lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les activiteacutes qui renfor-cent le capital social et les reacuteseaux de pairs Ceci est particuliegraverement important pour la preacutevention de la violence contre des adolescentes handicapeacutees les femmes ayant un handicap physique qui sont isoleacutees dans leurs maisons les individus responsables et les femmes les filles les garccedilons et les hommes ayant une deacuteficience intellectuelle Pour les programmes relatifs aux laquo espaces seacutecuriseacutes raquo aider les femmes et les filles agrave reacutefleacutechir sur ce qui rend un espace laquo seacutecuriseacute raquo pour eux et pour les autres et agrave deacutefinir leurs propres laquo regravegles de base raquo ou principes qui reflegravetent comment elles devront accepter et appreacutecier les diffeacuterences Ces principes peuvent aussi les amener agrave reacutefleacutechir sur la faccedilon drsquoatteindre et drsquoinclure drsquoautres femmes et filles qui sont plus isoleacutees (agrave

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lrsquoexemple des filles ayant une deacuteficience intellectuelle) En plus des activiteacutes baseacutees au centre la sensibilisation communau-taire et les visites agrave domicile sont essentielles pour atteindre les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables qui sont isoleacutes dans leurs maisons et pour renforcer en mecircme temps les meacutecanismes de protection communautaire Le personnel du programme relatif agrave la VBG doit ecirctre conscient de toute la charge de travail et des responsabiliteacutes suppleacute-mentaires que drsquoautres femmes et filles peuvent ecirctre tenues drsquoassumer dans les meacutenages suite agrave la participation des individus responsables dans les activiteacutes lieacutees agrave la VBG et les aider agrave identifier des strateacutegies pour atteacutenuer les risques associeacutes et les conseacutequences inattendues

Privileacutegier lrsquoinclusion des femmes handicapeacutees et des individus responsables de sexe feacuteminin dans les programmes portant sur lrsquoautonomisation eacuteconomique Fixer des objectifs en termes de nombre de femmes et filles handicapeacutees et drsquoindividus responsables devant participer agrave ces programmes et encourager le personnel et les commu-nauteacutes agrave les inviter Une analyse minutieuse des risques doit ecirctre meneacutee et une strateacutegie drsquoatteacutenuation deacuteveloppeacutee avant la participation pour preacutevenir etou reacutepondre efficacement agrave des conseacutequences impreacutevues Dans certains contextes les activ-iteacutes drsquoautonomisation eacuteconomique des femmes peuvent sortir du cadre des rocircles qui leur sont deacutevolus sur le plan social ce qui accentue leur vulneacuterabiliteacute agrave la violence de la part de la famille et de la communauteacute Dans certains meacutenages ces activiteacutes peuvent avoir un impact neacutegatif sur la personne handicapeacutee qui peut ecirctre abandonneacutee sans individus respon-sables familiers ce qui augmente potentiellement le risque de violence ou drsquoabus Parallegravelement drsquoautres femmes du meacutenage notamment les adolescentes peuvent assumer ce rocircle ce qui accroicirct leur charge de travail ou leur exclusion

La Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG qui comprend des outils et des directives pour les aider agrave renforcer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail est disponible sur httpwrcmsdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Recommandations pour acteurs du handicap

Veiller agrave ce que les programmes et organisations conccedilus pour servir les personnes handicapeacutees soient sensibles agrave la question du genre Les personnel des programmes et organisations srsquooccupant des personnes handicapeacutees doit suivre une formation sur le genre et lrsquoeacutegaliteacute des genres afin de comprendre les diffeacuterentes faccedilons dont le conflit et le deacuteplacement affectent les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et adapter leurs activiteacutes et services en conseacutequence Le personnel du programme Handicap doit

eacutegalement ecirctre conscient des risques particuliers de VBG auxquels les femmes et les filles handicapeacutees sont exposeacutees et recevoir une formation sur la communication avec les survi-vants et sur lrsquoorientation approprieacutee vers les prestataires de service relatifs aux VBG

Renforcer le plaidoyer autour des droits des personnes affecteacutees par la crise et le conflit notamment les femmes et les filles en eacuteveillant la conscience sur les reacutefugieacutes et les personnes deacuteplaceacutees au sein des organisations pour personnes handicapeacutees (DPO) notamment au niveau reacutegional ougrave il y aurait des crises reacutepeacuteteacutees ou prolongeacutees ayant un impact consideacuterable sur plusieurs pays Cela peut inclure le travail en reacuteseau entre les femmes handicapeacutees et les mouve-ments œuvrant pour les droits des femmes dans les pays et reacutegions affecteacutes par des crises afin de deacutevelopper une plus grande connexion compreacutehension et reacuteponse aux besoins des femmes handicapeacutees dans les environnements humanitaires

Recommandations pour tous les acteurs humanitaires

Mettre en œuvre les orientations sectorielles pour preacutevenir et reacutepondre agrave la violence baseacutee sur le genre telles qursquoeacutenonceacutees dans les Directives du Comiteacute permanent inter-organisations relatives agrave la violence baseacutee sur le genre48 Tous les acteurs humanitaires doivent reconnaicirctre et reacutepondre aux risques accrus de VBG pendant le conflit et la crise notam-ment pour les femmes et les filles handicapeacutees ainsi que les individus responsables de sexe feacuteminin Les normes minimales eacutenonceacutees dans les Directives fournissent lrsquoorientation de base pour tous les secteurs dans la preacutevention et la reacuteponse aux VBG

Entreprendre lrsquointeacutegration de la protection pour satisfaire effectivement les besoins des personnes handicapeacutees durant toutes les phases de lrsquointervention humanitaire Lrsquointeacutegration de la protection y compris lrsquoinclusion de lrsquoanalyse du genre et du handicap dans la conception des programmes la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation est deacuteterminante pour assurer que tout le monde notamment les femmes et filles handica-peacutees a pleinement accegraves aux services et agrave lrsquoassistance dans tous les secteurs y compris pour atteacutenuer le risque de VBG49

Recommandations pour les bailleurs de fonds et gouvernements

Tenir les organisations humanitaires responsables de la satisfaction effective des besoins des personnes handica-peacutees et des individus responsables dans les programmes sur la VBG agrave travers des processus de monitoring et de preacutesentation de rapports ainsi que la mise en exergue de

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pratique positives provenant de diffeacuterentes organisations dans les environnements humanitaires afin drsquoencourager lrsquoobservation des approches tenant compte du handicap et du genre

Plaider pour une plus grande reconnaissance de la multi-tude de preacuteoccupations lieacutees au handicap et au genre y compris la VBG dans tous les instruments internationaux les normes et conventions relatifs au conflit au deacuteplace-ment et agrave lrsquoaction humanitaire Les instruments interna-tionaux peuvent jouer un rocircle deacuteterminant dans la deacutefinition des prioriteacutes pour lrsquoaction humanitaire durant le conflit et le deacuteplacement Les preacuteoccupations speacutecifiques aux femmes et

aux filles et agrave toutes les personnes handicapeacutees doivent ecirctre au cœur des instruments internationaux dans la mesure ougrave elles figurent parmi les populations les plus vulneacuterables durant la crise Un plaidoyer permanent est neacutecessaire aux niveaux international et national pour encourager les gouvernements agrave signer et agrave ratifier tous les instruments pertinents et agrave tenir tous les acteurs concerneacutes responsables de la mise en œuvre inteacutegrale des conventions nouvelles et existantes y compris la Convention relative aux droits des personnes handicapeacutees la Convention sur lrsquoeacutelimination de toutes les formes de discrimi-nation agrave lrsquoeacutegard des femmes et les reacutesolutions du Conseil de seacutecuriteacute sur les femmes la paix et la seacutecuriteacute

Atelier drsquointervenants au Burundi copy Elizabeth SherwoodWRC

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Notes

1 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondiales et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacuteva-lence et conseacutequences sur la santeacute de la violence du parte-naire intime et de la violence sexuelle exerceacutee par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductive-healthpublicationsviolence9789241564625en

2 Ce chiffre est deacutetermineacute par lrsquoestimation globale selon laquelle les 15 pour cent de toute population seront des personnes handicapeacutees (OMS 2011) et selon laquelle 512 millions de personnes sont deacuteplaceacutees par la crise et le conflit agrave travers le monde (HCR 2014)

3 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

4 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

5 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

6 Dans ce rapport les laquo personnes handicapeacutees mentales raquo renvoient aux personnes atteintes drsquoune maladie mentale etou celles qui sont des usagers etou survivants de la psychiatrie Le terme laquo personnes ayant des handicaps sociaux raquo est parfois utiliseacute pour deacutecrire ce groupe de personnes handicapeacutees Reacuteseau mondial des usagers et survivants de la psychiatrie Manuel de mise en œuvre de la Convention des Nations unies relative au droit des per-sonnes handicapeacutees (RMUSP2008) p 9 wrcmsN8o9CH

7 UNHCR Le coucirct humain de la guerre Tendances mondia-les 2013 (2014) httpwwwunhcrorg5399a14f9html

8 Organisation mondiale de la santeacute et Banque mondiale Rapport mondial sur le handicap (2011)

9 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondia-les et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacutevalence et conseacutequences sur la santeacute sur la violence infligeacutee par le partenaire intime et par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductivehealth

publicationsviolence9789241564625en10 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-

lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

11 Ibid 12 Convention des Nations unies relative aux droits des per-

sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde-faultaspnavid=15amppid=150

13 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

14 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

15 CBM Inclusion made easy A quick program guide to dis-ability in development (2012) httpwwwcbmorg articledownloads78851CBM_Inclusion_Made_ Easy_-_com-plete_guidepdf

16 Ibid 17 GSDRC Applied Knowledge Services Understanding gen-

der (nd) httpwwwgsdrcorggotopic-guidesgenderunderstanding-gender

18 Ibid 19 Carolyn Frohmader and Stephanie Ortoleva ldquoThe sexual

and reproductive rights of women and girls with disabili-tiesrdquo (Issues paper presented at the ICPD Beyond 2014 Confeacuterence internationale sur les droits de lrsquohomme La Haye Pays-Bas 7-10 juillet 2013) httpwwdaorgauwp- contentuploads201312issues_paper_srr_wom- en_and_girls_with_disabilities_finalpdf

20 Convention des Nations unies relative aux droits des per-sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde- faultaspnavid=15amppid=150

21 Andrea Hollomotz ldquoDisability oppression and violence Towards a sociological explanationrdquo Sociology vol 47 (2013) pp 477-493 Originally published online 23 No-vember 2012 DOI 1011770038038512448561

22 Centers for Disease Control and Prevention The socio-ecological model a framework for prevention (2015) httpwwwcdcgovviolencepreventionoverviewsocial-ecologicalmodelhtml

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23 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

24 Ces principes directeurs ont eacuteteacute adapteacutes des contributions drsquoune activiteacute meneacutee au Forum drsquoapprentissage interne pour le projet en juin 2014

25 Les DPO sont des organisations repreacutesentatives de per-sonnes handicapeacutees Elles sont geacuteneacuteralement constitueacutees et dirigeacutees par des personnes handicapeacutees

26 LrsquoIMSVBG enregistre le type de violence rapporteacute par les survivants dont le viol les agressions sexuelles les agressions physiques le mariage forceacute le deacuteni des res-sources les opportuniteacutes ou services et les violences psychologiqueseacutemotionnelles

27 Les consultations du personnel VBG en Eacutethiopie et au Burundi ont deacutemontreacute qursquoils avaient une bonne compreacutehen-sion des diffeacuterents types de deacuteficiences et pourraient les identifier sur la base de ces questions et observations fonctionnelles au cours de leurs concertations avec les survivants Il est important toutefois de reconnaicirctre que ce ne sont pas tous les survivants handicapeacutes qui peuvent ecirctre identifieacutes comme ayant un handicap dans les donneacutees de lrsquoIMSVBG

28 Jillian Foster Final report Implications and recommenda-tions for integration of mixed-methods analysis across WRC research Consultancy report submitted to WRC (2014)

29 httpbetterevaluationorgapproaches (accessed 12 August 2014) and httpdeptswashingtoneduccph pdf_filesEvaluationpdf (accessed 12 August 2014)

30 Lrsquooutil laquo Expeacuterience du changement raquo est adapteacute de la technique dite du changement le plus significatif (MSC) La technique MSC est une forme de monitoring et eacutevaluation participatifs qui analysent la prise en compte du change-ment pour deacutecouvrir les changements qui sont les plus consideacutereacutes par les individus et les groupes et pourquoi httpbetterevaluationorgapproaches (consulteacute le 12 aoucirct 2014)

31 Adapteacute de lrsquooutil Before and Now Diagram (page 68) dans the Tools together now 100 participatory tools to mobilize communities for HIVAIDS httpwwwaidsallianceorgassets000000370229-Tools-together-now_originalpdf1405520036

32 Adapted ldquoSummit Workshoprdquo from the Participatory Performance Story Reporting Technique httpwwwclearhorizoncomauwp-contentuploads200905report-on-outcomes-and-get-everyone-involved_the-participatory-performancepdf (accessed 12 August 2014)

33 IRC Formation agrave lrsquointeacutegration de la protection guide du facilitateur (2013) httpwwwglobalprotectionclusterorg_assetsfilesaorsprotection_mainstreamingIRC_Pro-tection_Mainstreaming_Training 20_Facilitators_Guide_March_2013_ENpdf

34 Les donneacutees de lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) indiquent que 120 survivants sur 2 025 enregistreacutes preacutesen-tent un handicap

35 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSGBV (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 5083 pour cent (61 sur 120) des survivants handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes et 32 23 pour cent (614 sur 1905) des survivants non handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 186 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0000

36 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes ont subi des violences psychologiqueseacutemotionnelles contre 2325 pour cent (443 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 342 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0377

37 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 3583 pour cent (43 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un partenaire ou eacutepoux contre 4871 pour cent (928 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1288 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0006

38 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un eacutetranger contre 2273 pour cent (433 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 394 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0316

39 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 83 pour cent (100 sur 120) des survi-

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vants handicapeacutes sont des femmes contre 95 pour cent (1812 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des femmes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 12 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de 0000

40 Au cours du processus de consentement eacuteclaireacute il eacutetait conseilleacute aux femmes de ne pas partager leurs expeacuteriences personnelles et de consentir agrave ce que leurs informations soient utiliseacutees dans des rapports afin drsquoameacuteliorer les programmes au Burundi et dans drsquoautres pays Toutes les femmes handicapeacutees intellectuelles souffraient juste de leacutegegraveres deacuteficiences et par conseacutequent eacutetaient en mesure de comprendre ce processus de consentement mais elles eacutetaient eacutegalement en preacutesence de leurs individus responsables Les questions de groupes de discussion ne portaient pas sur ces informations personnelles Les femmes dans ce groupe toutefois ont continueacute agrave divulguer des expeacuteriences personnelles tout au long de la discussion Tous les participants ont reccedilu des conseils sur les services disponibles aux survivants de la VBG et un soutien perma-nent eacutetait fourni par le personnel WPE de lrsquoIRC

41 Laurie E Powers Rosemary B Hughes and Emily M Lund Interpersonal violence and women with disabilities A re-search update (Harrisburg PA National Resource Center on Domestic Violence 2009)

42 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 1667 pour cent (20 sur 120) des survivants handicapeacutes sont des hommes et 488 pour cent (93 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des hommes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1170 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de Fischer de 0000

43 Les femmes les filles les garccedilons et les hommes handi-capeacutes peuvent subir des violences sur la base du genre et du handicap La contribution speacutecifique de chacun de ces facteurs va varier et les causes sous-jacentes de lrsquooppression et des abus sont souvent complexes et croiseacutees De fait il est difficile de faire la distinction et de reacutepondre seacutepareacutement Degraves lors il srsquoavegravere important de surveiller et reacutepondre agrave toutes les formes de violences et discriminations dans les environnements humanitaires notamment contre les groupes les plus marginaliseacutes au sein de la communauteacute afin de faire progresser lrsquoeacutegaliteacute des genres pour les groupes extrecircmement marginaliseacutes et opprimeacutes au sein de la communauteacute Des reacutesultats agrave

plus grande eacutechelle issus du projet et refleacutetant le caractegravere croiseacute des facteurs genre handicap et drsquoautres facteurs pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes et des rapports de recherche plus deacutetailleacutes sur ce sujet seront disponibles sur le site web de Commission des femmes pour les reacutefugieacutes httpswomensrefugeecom-missionorgprogramsdisabilitiesresearch-and-resourcesdocument945-building-capacity-for-disability-inclusion-in-gender-based-violence-gbv-programming-in-humanitarian-settings-overviewcatid=232

44 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

45 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 325 pour cent (39 sur 120) des survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours suivant lrsquoincident et 4398 pour cent (837 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1148 pour cent est consideacuterable du point de vue statis-tique avec une p-value de Fischer de 0017

46 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG 4083 pour cent (49 sur 120) survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC plus drsquo1 mois apregraves lrsquoincident et 3442 pour cent (655 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes plus drsquo1 moins apregraves lrsquoincident Des tests confir-ment que cette diffeacuterence de 641 pour cent nrsquoest pas consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0166

47 Commission des femmes pour les reacutefugieacutes Strong girls powerful women Program planning and design for ado-lescent girls in humanitarian settings (2014) httpswo-mensrefugeecommissionorgresourcesdocument1036-strong-girls-powerful-women-report

48 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuidelines2005pdf

49 Global Protection Cluster Protection mainstreaming (nd) httpwwwglobalprotectionclusterorgenareas-of-responsibilityprotection-mainstreaminghtml

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Tableau A Reacutesumeacute des pays contextes et activiteacutes meneacutes au cours de la phase 1 du projetPays Contexte opeacuterationnel Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie MyrsquoAni mdash Environnement de camp prolongeacute

Discussions de groupe avec de reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handi-capeacutes et leurs individus responsables (25 participants) leaders communautaires (11 participants) et travailleurs communautaires et travailleurs sociaux (13 participants)

Entretiens avec des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables (4 entretiens mdash 7 personnes)

Consultations avec lrsquoAssociation de handicapeacutes (32 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (19 personnes)

Burundi Bujumbura mdash Environnement urbain

Kinama Mussasa et Bwagiriza mdash

Camps

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes congolais handi-capeacutes et leurs individus responsables (161 participants)

Entretien avec une fille handicapeacutee et son individu responsable (1 entretien mdash 2 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (13 personnes)

Jordanie Zaatari mdash Camp

Irbid Mafraq et Ramtha mdash Envi-ronnements urbains

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus respon-sables (113 participants) et volontaire de la communauteacute de reacutefugieacutes (11 participants)

Entretiens avec des filles handicapeacutees et leurs indi-vidus responsables (2 entretiens mdash 4 personnes)

Consultations avec les acteurs humani-taires (30 personnes)

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Grozny Reacutepublique de Tcheacutetcheacutenie mdash Environnement urbain de reconstruction post-conflit

Discussion de groupe avec les individus respon-sables drsquoenfants handicapeacutes (12 participants)

Entretiens avec des femmes et filles handica-peacutees (11 entretiens mdash 11 personnes)

Consultations de personnels drsquoONG de femmes (16 personnes)

Ces discussions de groupe et entretiens ont eacuteteacute reacutealiseacutes par des ONG partenaires de lrsquoIRC dans le Caucase du Nord

Annexe 1 Reacutesumeacute des activiteacutes entreprises dans la meacutethodologie du projet

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Tableau B Reacutecapitulatif des activiteacutes drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilotePays Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie Discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handicapeacutes et leurs individus responsables (24 participants) et des leaders communautaires (11 participants)

Atelier drsquointervenants (21 personnes)

Burundi Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (89 participants) et des leaders communautaires (10 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (18 participants)

Atelier drsquointervenants (41 personnes)

Jordanie Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus responsables (14 participants)

Entretiens avec les professionnels de la VBG (3 participants)

Des expeacuteriences du changement ont eacuteteacute conduite par le personnel WPE en Jordanie et des entretiens avec des professionnels ont eacuteteacute reacutealiseacutes par teacuteleacutephone

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (26 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (7 participants)

Atelier drsquointervenants (26 personnes)

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Les ateliers drsquointervenants au Burundi en Eacutethiopie et en Caucase du Nord et des expeacuteriences du changement en provenance de Jordanie visaient agrave collecter des messages-cleacutes et recommandations de diffeacuterents groupes impliqueacutes dans le projet sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG Leurs recommandations eacutetaient axeacutees sur les points ci-apregraves

bull Renforcement du plaidoyer sur la non-discrimination

laquo Des sessions de sensibilisation communautaires continues cibleacutees mettant en exergue les droits des personnes handica-peacutees notamment autour des questions relatives aux individus responsables de sexe feacuteminin et masculin raquo (Recommandations provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Consultations permanentes avec les personnes handicapeacutees sur la planification des programmes

laquo Il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne precirctent pas attention agrave nos opinions Nous aimerions rencontrer certaines filles dans un cafeacute ou un endroit uniquement pour filles avec et sans handicap Juste les filles sans adultes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo (Exposeacute du groupe des filles mdash Atelier drsquointervenants Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

bull Mise en exergue des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees

laquo Eacutelaborer un plan ou moyen de partage des expeacuteriences de reacuteussite de personnes handicapeacutees ayant reacuteussi dans des activiteacutes eacuteconomiques et professionnelles Se servir de ces succegraves comme moyen drsquoencourager drsquoautres groupes agrave inclure les personnes handicapeacutees dans ces types de programmes raquo (Recommandation provenant des hommes handicapeacutes mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Renforcement des activiteacutes de sensibilisation et de soutien par les pairs

laquo Effectuer plus de visites agrave domicile chez les femmes et filles handicapeacutees qui sont les plus isoleacutees Eacutelaborer un plan pour des visites reacuteguliegraveres et des contacts entre les eacutequipes [VBG] et leurs familles raquo (Recommandation provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Eacutethiopie)

bull Travail avec les familles

laquo Former un comiteacute drsquoindividus responsables pour donner des conseils sur lrsquoeacutelaboration des programmes Consacrer du temps pour enseigner des leccedilons sur comment ecirctre un meilleur deacutefenseur de la famille fournir des informations sur comment mieux utiliser des systegravemes et ecirctre moins deacutependants des agents de mobilisation communautaire raquo (Recommandation provenant drsquoindividus responsables mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Fourniture de soutien mateacuteriel et de strateacutegies de transport

laquo Recommander la fourniture de transport du fait de la difficile situation financiegravere (ou indemniteacutes de transport) raquo (Entretien avec un individu responsable de sexe feacuteminin mdash Irbid Jordanie)

Annexe 2 Recommandations issues des ateliers des intervenants

Page 18: « Je vois que cela est possibles33660.pcdn.co/wp-content/uploads/2020/04/Je-vois-que... · 2020-04-15 · 2 leur incapacité à laisser les personnes dont elles s’occupent. Pratiques

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Donnez-nous la possibiliteacute de porter plainte et de nous occuper de ces gens raquo

(Homme handicapeacute intellectuel camp de reacutefugieacutes de Zaatari en Jordanie)

Principaux facteurs qui rendent les personnes handicapeacutees plus vulneacuterables agrave la VBG

Il existe des preuves qui soutiennent le principe selon lequel la VBG exerceacutee contre les personnes handicapeacutees dans les envi-ronnements humanitaires est intentionnelle systeacutematique et se produit dans un contexte de pouvoir et de controcircle Les causes premiegraveres de la VBG perpeacutetreacutee contre les personnes handica-peacutees restent lrsquoineacutegaliteacute du rapport de force entre les hommes et les femmes dans la communauteacute et au sein de ces groupes Le risque de VBG est cependant exacerbeacute dans les environne-ments humanitaires lorsqursquoil est associeacute aux ineacutegaliteacutes et agrave lrsquooppression lieacutees agrave un handicap en particulier chez les femmes et les filles Les facteurs suivants ont eacuteteacute identifieacutes comme des eacuteleacutements qui augmentent la vulneacuterabiliteacute des femmes des filles des garccedilons et des hommes ayant des types de handicaps diffeacuterents face agrave la VBG dans les environnements humanitaires

Rocircles sexosociaux en mutation

Les femmes et les hommes handicapeacutes et individus respon-sables de sexe feacuteminin sont plus exposeacutees agrave la VBG dans les environnements humanitaires en raison de la mutation des rocircles sexosociaux qui peut survenir dans un meacutenage et les steacutereacuteotypes de genre qui lrsquoaccompagne Cette dynamique est particuliegraverement eacutevidente dans les meacutenages et les communauteacutes au sein desquelles les personnes ont acquis de nouveaux handicaps Si un homme acquiert un nouvel handicap (par exemple agrave la suite de conflits) il peut srsquoaveacuterer neacutecessaire pour les membres de la famille de sexe feacuteminin de trouver un emploi hors de la maison pour remplacer lrsquohomme dans son rocircle de soutien de la famille Dans la mesure ougrave ceci ne constitue pas un comportement exceptionnel au sein de la famille ou de la communauteacute au sens large ces femmes peuvent ecirctre exposeacutees agrave la violence surtout si leur travail les oblige agrave se deacuteplacer seules dans la communauteacute

laquo Le mari va en principe deacutependre de la femme Srsquoil a besoin de payer quelque chose la femme doit aller travailler Il devient une charge suppleacutementaire pour la femme Les eacutepouses des hommes handicapeacutes sont plus exposeacutees car les personnes vont profiter drsquoelles Elle peut devenir une femme de meacutenage pour une autre famille ou devra rentrer la nuit Parfois le regard de la

socieacuteteacute sur ces femmes va changer parce que personne ne sait pourquoi elles sortent et cela nrsquoest pas normal dans la communauteacute Elle peut ecirctre stigmatiseacutee par la communauteacute raquo

(Homme handicapeacute participant agrave une discussion de groupe camp de Zaatari en Jordanie)

Les participants au groupe de discussion ont eacutegalement reacuteveacuteleacute que lorsque les hommes ont un handicap leurs eacutepouses et leurs enfants peuvent ecirctre exposeacutes agrave un risque accru de violence les auteurs pensent que les hommes handicapeacutes sont incapables de jouer leur rocircle traditionnel de laquo protecteur raquo

laquo Leurs enfants sont victimes de discrimination agrave lrsquoeacutecole et parfois sont battus parce que les autres enfants pensent que le pegravere ne viendra pas agrave lrsquoeacutecole pour les deacutefendre Ils perdent leur honneur et leur digniteacute en tant que chef de famille parce qursquoils ne peuvent pas subvenir aux besoins de la famille raquo

(Discussion de groupe avec les hommes handicapeacutes camp de Bwagirizia Burundi)

Bien que ce cas ne soit pas speacutecifique aux environnements humanitaires les steacutereacuteotypes lieacutes au genre peuvent augmenter le risque de VPI chez les femmes et les filles handicapeacutees si elles ne reacutepondent pas aux attentes de leurs partenaires masculins en tant qursquoeacutepouses et megraveres convenables ce qui peut exacerber les ineacutegaliteacutes du rapport de force entre les sexes dans ces relations ce qui augmente la vulneacuterabiliteacute agrave la VBG Les hommes handicapeacutes et sans handicap ne sont guegravere inciteacutes agrave jouer drsquoautres rocircles tels que prendre soin des enfants il srsquoagit drsquoune tacircche sous-eacutevalueacutee dans la socieacuteteacute qui reacuteduit davantage leur statut parmi les hommes Lrsquointeraction complexe des normes socieacutetales et lrsquoespoir placeacutes sur les femmes et les hommes combineacutes agrave lrsquoeacutechec apparent des femmes handica-peacutees agrave remplir leurs rocircles dans un meacutenage les exposent agrave un risque eacuteleveacute de violence physique de la part de leurs partenaires masculins

laquo Les femmes handicapeacutees sont meacutepriseacutees parce qursquoelles ne peuvent pas travailler comme les personnes sans handicap mdash srsquoapprovisionner en eau et faire des repas Les eacutepoux doivent le faire et drsquoautres hommes les taquinent en disant laquo Pourquoi avez-vous eacutepouseacute cette handicapeacutee raquo ce qui peut causer la violence dans la famille entre mari et femme Quand le mari revient ivre agrave la maison il peut vous parler meacutechamment et commencer agrave vous battre mdash vous ne pouvez pas

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vous deacutefendre et il le sait raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

Stress familial

Le stress extrecircme veacutecu par les familles en peacuteriode de conflit et de deacuteplacement peut creacuteer des environnements ougrave la violence est plus susceptible drsquoecirctre perpeacutetreacutee exposant les personnes handicapeacutees qui deacutependent des individus respon-sables de la famille agrave un risque plus eacuteleveacute Par exemple les femmes et les filles handicapeacutees peuvent compter sur les membres de la famille pour les aider pour leurs soins quotidiens Cette deacutependance peut contribuer au stress et agrave lrsquoanxieacuteteacute au sein des membres de la famille ce qui conduit au ressentiment teacutemoigneacute envers les personnes handicapeacutees sous forme de violence eacutemotionnelle physique ou sous drsquoautres formes de violence

Impression quant aux aptitudes des personnes handicapeacutees

Le point de vue des membres de la communauteacute et les ideacutees erroneacutees sur les personnes handicapeacutees peuvent contribuer agrave leur vulneacuterabiliteacute face agrave la VBG Par exemple les auteurs de violence peuvent ecirctre plus susceptibles agrave prendre les personnes handicapeacutees pour cible srsquoils les considegraverent comme moins agrave mecircme de se deacutefendre par rapport aux personnes non handicapeacutees En fait certains eacutepisodes relateacutes par des femmes handicapeacutees dans les milieux urbains au Burundi deacutemontrent que les auteurs ciblent les personnes handicapeacutees physiques et au moment ougrave ils sont incapables de se deacutefendre ou mecircme drsquoidentifier lrsquoauteur

laquo Ma maladie survient parfois[ mdash Jrsquoai des laquo crises raquo mdash et les personnes profitent de moi pendant ces crises Crsquoest agrave ces moments que les hommes viennent me violer mdash je ne connais pas les pegraveres de mes enfants raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Lrsquoon suppose souvent que les personnes handicapeacutees mentales sont incapables drsquoapprendre les mecircmes concepts

ou de participer aux mecircmes activiteacutes que les autres et donc sont exclues des opportuniteacutes offertes pour en apprendre davantage sur la violence le sexe et les relations saines et deacutevelopper de nouvelles compeacutetences et renforcer les reacuteseaux des pairs De ce fait elles sont manipuleacutees et constituent plus facilement une cible pour les auteurs de viol drsquoabus et drsquoexploitation ou alors elles ont une aptitude limiteacutee dans la neacutegociation des rapports de force dans les relations intimes

Enfin les survivants handicapeacutes de la VBG peuvent ecirctre consi-deacutereacutes comme des informateurs peu fiables au sujet de leurs propres vies et expeacuteriences et donc leur parole ne peut ecirctre prise pour argent comptant lorsqursquoils signalent une violence Par conseacutequent les auteurs sont encore plus susceptibles de preacutevoir lrsquoimpuniteacute de leurs actions ce qui peut rendre les personnes handicapeacutees encore plus vulneacuterables agrave la violence

laquo Les personnes handicapeacutees mentales ou intellectuelles sont eacutegalement sujettes [agrave la VBG] Mecircme lorsqursquoelles sont victimes de violence sexuelle les gens pensent qursquoelles sont folles et ne les croient pas raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin camp de Zaatari Jordanie)

Discussions de groupe avec les adolescentes handicapeacutees mdash Burundicopy Elizabeth SherwoodWRC

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Perte du soutien de la communauteacute et des meacutecanismes de protection

La seacuteparation des familles et des voisins et lrsquoaffaiblissement ou lrsquoeacuteclatement des structures de soutien communautaire et des meacutecanismes traditionnels de protection ont eacuteteacute mis en eacutevidence chez les participants au projet eacutetant donneacute lrsquoaugmentation du risque de violence parmi les personnes handicapeacutees Ceci est particuliegraverement pertinent dans de nouvelles zones de deacuteplacement comme la Jordanie ougrave les individus et les familles nrsquoont pas encore eacutetabli des relations de confiance avec les autres habitants de la communauteacute ou renforceacute agrave nouveau leurs systegravemes de soutien Les partici-pants dans cet environnement ont expliqueacute les niveaux eacuteleveacutes de violence rencontreacutes dans la communauteacute et ont exprimeacute la preacuteoccupation selon laquelle les personnes handicapeacutees seraient viseacutees hors de la maison Cela a parfois conduit agrave des strateacutegies drsquoadaptation neacutegatives comme enfermer les personnes handicapeacutees intellectuelles dans leurs maisons De mecircme dans les milieux urbains au Burundi les parents ont signaleacute des cas isoleacutes survenus lorsqursquoils se sont fiers aux voisins et membres de la communauteacute auxquels ils eacutetaient peu habitueacutes pour les aider dans leur tacircche drsquoindividu responsable et ont deacutecouvert plus tard la perpeacutetration de lrsquoabus

laquo En Syrie tout le monde se connaissait et on prenait soin les uns des autres Ici nous sommes entoureacutes des gens venant drsquoautres villes Si quelque chose arrive agrave mon voisin cela mrsquoimporte peu raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin camp de Zaatari Jordanie)

Isolement social

Un manque de contact avec les reacuteseaux communautaires les amis et les prestataires de services augmente eacutegalement la vulneacuterabiliteacute face agrave la violence exerceacutee sur les personnes handi-capeacutees Les femmes handicapeacutees physiques isoleacutees dans leurs maisons en raison des obstacles physiques et environnemen-taux trouvent qursquoil est difficile de se deacuteplacer agrave lrsquoexteacuterieur de leur maison et de rencontrer drsquoautres personnes Les adoles-centes handicapeacutees sont exclues des reacuteseaux des pairs et de lrsquoeacuteducation ainsi que des activiteacutes lieacutees aux programmes baseacutes sur les atouts dont la promotion de la protection contre la VBG a eacuteteacute deacutemontreacutee Certaines personnes handicapeacutees en particu-lier celles ayant des handicaps intellectuel et mental peuvent ecirctre cacheacutees par les membres de la famille laquo au point ougrave les

voisins ignorent jusqursquoagrave leur existence raquo Un manque de soutien de la communauteacute et de relation peut ecirctre agrave lrsquoorigine du manque drsquoinformation et de compeacutetences dont elles ont besoin ou alors ces personnes ont des gens en qui elles se confient lorsqursquoelles sont victimes de violence

laquo Quand nous sommes handicapeacutes mecircme nos amis nous eacutevitent Nous sommes abandonneacutes comme si nous avions perdu toute valeur Seule ma famille me soutient mdash tous mes amis se sont eacuteloigneacutes de moi raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Lrsquoisolement augmente aussi la vulneacuterabiliteacute des individus responsables de sexe feacuteminin qui sont incapables de quitter leurs maisons de geacuteneacuterer des revenus ou drsquoassister agrave des eacuteveacutenements et activiteacutes communautaires avec drsquoautres femmes Dans la plupart des cas ces personnes sont les eacutepouses et les megraveres drsquoenfants et drsquoadultes avec un handicap plus grave Toutefois dans certains cas elles peuvent eacutegale-ment se faire aider par les adolescentes qui joueront le rocircle drsquoindividu responsable secondaire reacuteduisant ainsi les chances de ces derniegraveres agrave acceacuteder agrave lrsquoeacuteducation et agrave drsquoautres services dans la communauteacute

Pauvreteacute et manque de revenu

La pauvreteacute a eacuteteacute preacutesenteacutee comme un facteur de vulneacuterabiliteacute en particulier pour les femmes handicapeacutees dans les meacutenages dirigeacutes par des femmes Lrsquoextrecircme pauvreteacute et le manque de ressources pour reacutepondre agrave leurs besoins les plus eacuteleacutemen-taires augmentent le risque pour les femmes et les filles handi-capeacutees et les membres de la famille de sexe feacuteminin drsquoecirctre maltraiteacutees et exploiteacutees ou ont recours aux activiteacutes sexuelles de survie et agrave la prostitution

laquo Certains de mes enfants sont en acircge drsquoaller agrave lrsquoeacutecole mais je nrsquoen ai pas les moyens Je dois demander aux hommes drsquoacheter mecircme du sucre pour le theacute et pour cette raison ils peuvent faire de moi ce qursquoils veulent Mes enfants ne peuvent mecircme pas avoir de livres pour lrsquoeacutecole raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Obstacles lieacutes agrave lrsquoenvironnement

Les obstacles lieacutes agrave lrsquoenvironnement y compris le transport insuffisant dans tous les contextes srsquoajoutent agrave lrsquoisolement mais signifient eacutegalement que les personnes handicapeacutees doivent pouvoir compter sur drsquoautres membres de la commu-

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nauteacute pour acceacuteder agrave des services et agrave lrsquoassistance y compris la distribution de vivres et drsquoarticles non alimentaires Cela accroicirct leur vulneacuterabiliteacute agrave lrsquoexploitation et aux abus et limite leur accegraves aux services de reacuteponse en matiegravere de VBG de maniegravere confidentielle

Obstacles agrave lrsquoaccegraves aux services et aux programmes relatifs agrave la VBG

Les donneacutees relatives au Burundi et agrave lrsquoEacutethiopie montrent qursquoenviron 32 des survivantes handicapeacutees qui ont signaleacute des cas de violence agrave lrsquoIRC lrsquoont fait dans les trois jours suivant lrsquoincident comparativement agrave 44 pour les survivantes sans handicap45 Quarante et un pour cent des survivantes handi-capeacutees ont attendu plus drsquoun mois pour signaler les cas de violence46 Drsquoautres mesures doivent ecirctre prises pour eacuteliminer les obstacles et faciliter lrsquoaccegraves aux services et programmes relatifs agrave la VBG pour toutes les survivantes y compris et surtout pour les personnes handicapeacutees

Les obstacles agrave lrsquoaccegraves aux programmes et activiteacutes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire et identifieacutes par les personnes handicapeacutees et les individus responsables comprennent les barriegraveres psychologiques physiques communicationnelles et autres Les barriegraveres psychologiques constituaient les obstacles les plus freacutequemment citeacutes pour les survivantes agrave la VBG souffrant de handicap alors que les barriegraveres physiques ont eacuteteacute plus freacutequemment mention-neacutees dans le cadre des activiteacutes de preacutevention notamment la sensibilisation communautaire la geacuteneacuteration de revenus et les activiteacutes meneacutees aux centres de promotion de la femme

Les barriegraveres psychologiques

La discrimination et la stigmatisation par les membres de la famille les prestataires de services et la communauteacute dans son ensemble ont eacuteteacute les obstacles agrave lrsquoaccegraves aux services les plus freacutequemment citeacutes par les survivantes handicapeacutees Les participants ont signaleacute qursquoune stigmatisation suppleacutementaire rendait les personnes handicapeacutees reacuteticentes agrave lrsquoideacutee de deacutenoncer les cas de violence sexuelle mecircme aux prestataires de services qui supposent souvent qursquoelles ne courent aucun risque en raison de leur handicap

laquo Les membres de la famille les conduisent aux prestataires de services mais ceux-ci ne les traitent pas correctement mdash ils peuvent dire des choses du genre laquo Tu es handicapeacutee Comment as-tu pu ecirctre violeacutee et tomber enceinte raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les

travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux - camp de reacutefugieacutes de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Lrsquoon suppose souvent que les personnes ayant des deacutefi-ciences intellectuelles ou mentales ne comprennent pas ce qui leur est arriveacute Les participantes ont indiqueacute que les gens peuvent ne pas eacutecouter ou croire les personnes handicapeacutees en particulier quand les survivantes preacutesentent une deacuteficience mentale ou intellectuelle cette attitude reacuteduit agrave son tour leur accegraves aux services De nombreuses personnes handi-capeacutees mentales ou intellectuelles sont eacutegalement exclues des activiteacutes de sensibilisation sur la VBG car les parents les dirigeants communautaires et drsquoautres personnes suppo-sent qursquoelles ne courent pas de risques ou sont incapables drsquoapprendre de nouvelles choses Ces barriegraveres suppleacutemen-taires les empecircchent drsquoecirctre en seacutecuriteacute au sein des commu-nauteacutes drsquoidentifier correctement les cas de violence etou de demander de lrsquoaide aupregraves des personnes de confiance en cas de violence

Certaines survivantes handicapeacutees peuvent avoir besoin de soutien pour acceacuteder aux services mais craindront de signaler cette violence aux membres de la famille qui pour-raient deacutejagrave avoir des ideacutees neacutegatives sur le handicap Ainsi de nombreuses survivantes choisissent de ne pas signaler ces cas de violence ou de ne pas acceacuteder aux services si cela risque drsquoaccentuer leur marginalisation au sein de la famille et de la communauteacute Agrave Bujumbura certaines femmes handica-peacutees avaient si souvent subi la violence qursquoelles preacutefeacuteraient ne pas en parler mecircme agrave des membres de la famille pourvoyeurs drsquoappui

laquo Les familles ont tendance agrave la rejeter et agrave la deacutetester [une survivante] mdash elles ne la considegraverent pas vraiment comme une personne Elle vit avec un handicap et cette violence sexuelle va maintenant reacuteduire davantage sa valeur Elles vont la rejeter et penser qursquoelle est la cause de son propre malheur raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

La discrimination et les preacutejugeacutes posent eacutegalement des obsta-cles importants agrave la participation des personnes handicapeacutees dans les activiteacutes de preacutevention de la VBG et programmes connexes En Eacutethiopie les travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux ont indiqueacute que drsquoautres membres de la communauteacute ridiculisent les personnes souffrant de handicaps mentaux etou intellectuels lorsqursquoelles essaient de participer

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agrave des activiteacutes communautaires En raison de cette stigmatisa-tion les parents empecircchent parfois le personnel de parler agrave ces personnes lors des visites agrave domicile et de partager avec elles des informations sur les services disponibles

laquo Une personne handicapeacutee avait lrsquohabitude de prendre part agrave une discussion cafeacute mais la communauteacute lrsquoa rejeteacutee et elle a finalement cesseacute de venir Elle souffre drsquoun trouble mental et ne sait parfois pas de quoi elle parle Les participantes lrsquoont donc neacutegligeacutee raquo

(Travailleur communautaire - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les groupes de leadership communautaire y compris les associations de reacutefugieacutes et de femmes ont rarement des repreacutesentantes handicapeacutees les associations de personnes handicapeacutees le cas eacutecheacuteant sont souvent domineacutees par les hommes et peuvent activement exclure les handicapeacutees mentales et intellectuelles Ces organisations jouent souvent un rocircle central dans la communication de lrsquoinformation dans la communauteacute et peuvent mecircme deacutesigner des repreacutesent-ants pour participer agrave des formations et drsquoautres activiteacutes Par conseacutequent les personnes handicapeacutees mais plus particu-liegraverement les femmes et les filles handicapeacutees peuvent ecirctre moins susceptibles drsquoecirctre incluses dans ces activiteacutes

laquo Les personnes handicapeacutees ne sont geacuteneacuteralement pas consideacutereacutees La communauteacute ne trouve parfois pas qursquoelles peuvent prendre part agrave des formations et autres activiteacutes raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les dirigeants communautaires - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les barriegraveres physiques

Les barriegraveres physiques empecircchent les personnes handica-peacutees drsquoacceacuteder aux services et activiteacutes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire Les femmes handicapeacutees qui vivent dans les centres urbains et dans le camp de reacutefugieacutes du complexe tentaculaire de Zaatari en Jordanie ont indiqueacute que lrsquoabsence ou le coucirct eacuteleveacute des moyens de transport eacutetait un obstacle agrave lrsquoaccegraves aux centres de services sur la VBG ainsi qursquoagrave leur participation aux activiteacutes de sensibilisation et autres activiteacutes de preacutevention

laquo Les moyens de transport sont inexistants Par conseacutequent mecircme si vous savez ougrave se trouvent les services vous ne pouvez pas toujours y

arriver raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin mdash Bujumbura Burundi)

Dans tous les pays les individus responsables de sexe feacuteminin nrsquoont pas pu prendre part aux activiteacutes de sensibilisa-tion communautaire etou de promotion de la femme parce qursquoelles doivent rester agrave la maison et prendre soin de leur famille Elles participent moins freacutequemment aux reacuteunions communautaires et aux activiteacutes sociales et ne sont donc pas impliqueacutees dans les campagnes la SASA (une approche globale de preacutevention de la violence contre les femmes et les filles deacuteveloppeacutee par Raising Voices (wwwraisingvoicesorg)) et drsquoautres formes de sensibilisation

Les barriegraveres communicationnelles

Les barriegraveres communicationnelles ont eacuteteacute plus freacutequem-

laquo Je porte ma fille sur mon dos partout ougrave je vais Elle grandit mais elle reste encore une partie de moi raquo

(Individu responsable drsquoune fille handicapeacutee - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

copy Elizabeth SherwoodWRC

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ment mentionneacutees dans le cadre des activiteacutes de preacutevention communautaires Les personnes sourdes ont eacuteteacute deacutesigneacutees comme eacutetant les plus toucheacutees par ce type de barriegravere dans la mesure ougrave des interpregravetes en langue des signes sont rarement disponibles dans les camps de reacutefugieacutes et que de nombreuses personnes utilisent un langage des signes non conventionnel Certains agents de mobilisation commu-nautaire et le personnel travaillant sur la VBG ont tenteacute de communiquer avec les personnes sourdes au moyen drsquooutils SASA et des gestes simples mais cette proceacutedure nrsquoest pas toujours exeacutecuteacutee par lrsquoensemble du personnel Les profes-sionnels de la VBG ont eacutegalement eu du mal agrave communiquer efficacement avec les personnes souffrant de handicaps intellectuels et mentaux parce qursquoelles ne sont pas souvent inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes sur la VBG etou parce que les informations ne sont pas transmises dans des formats qursquoils peuvent comprendre Les participantes ont noteacute que les mateacuteriels de sensibilisation et drsquoeacuteducation repreacutesentaient rarement les personnes handicapeacutees et que les personnes handicapeacutees ne sont pas inteacutegreacutees dans les eacutequipes de sensibilisation et de mobilisation communautaire Une varieacuteteacute drsquoapproches de communication - notamment les messages simples les images les mises en scegravene et les jeux de rocircles qui incluent les personnes handicapeacutees - seraient plus efficaces pour impliquer les personnes handicapeacutees tout en sensibil-isant davantage la communauteacute des personnes handicapeacutees dans son ensemble

laquo En regardant lrsquoimage drsquoune personne handicapeacutee nous nous sentirons plus impliqueacutes avec les personnes normales Cela pousse eacutegalement les gens agrave comprendre que les personnes handicapeacutees doivent ecirctre impliqueacutees dans tout raquo

(Participante aux discussions de groupe avec des femmes handicapeacutees - camp de Bwagirizia Burundi)

Autres barriegraveres

Le manque de confidentialiteacute et la stigmatisation par les membres de la communauteacute qui en reacutesulte ont eacuteteacute souleveacutes comme eacutetant des problegravemes importants dans les contextes urbains et sur les camps au Burundi et en Eacutethiopie Les participantes ont signaleacute qursquoil est plus difficile de preacuteserver la confidentialiteacute quand une survivante est handicapeacutee car drsquoautres personnes lui sont peut-ecirctre venues en aide lors de lrsquoincident et que les nouvelles se reacutepandent souvent rapide-ment dans toute la communauteacute Elles peuvent avoir besoin de parler aux autres afin drsquoacceacuteder agrave des services et le personnel

du programme relatif agrave la VBG a eacutegalement mentionneacute le besoin drsquoimpliquer un plus large eacuteventail drsquoacteurs dans les processus de gestion de cas Par conseacutequent les survivantes handicapeacutees sont moins susceptibles drsquoacceacuteder aux services et agrave lrsquoassistance apregraves de tels incidents de violence en raison de problegravemes de confidentialiteacute et de la peur drsquoune stigmatisa-tion suppleacutementaire

laquo La communauteacute saura si une femme handicapeacutee a eacuteteacute violeacutee Il nrsquoy a pas de secrets dans le camp Les gens ont tendance agrave plus divulguer les informations lorsqursquoil srsquoagit de femmes handicapeacutees Elles doivent crier agrave lrsquoaide et tout le monde deacutecouvre ainsi ce qui leur est arriveacute raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

Les femmes et les filles handicapeacutees agrave Bujumbura au Burundi ont eacutegalement indiqueacute qursquoelles ne peuvent pas ecirctre reccedilues immeacutediatement lorsqursquoelles se preacutesentent aux services de santeacute apregraves un incident de violence sexuelle et il peut leur ecirctre demandeacute de revenir agrave un autre moment pour recevoir des services ou le service peut leur ecirctre refuseacute apregraves une longue proceacutedure administrative lieacutee agrave leur statut de reacutefugieacutees Les survivantes handicapeacutees peuvent rencontrer de plus grands problegravemes dans la mesure ougrave il peut ecirctre plus difficile pour elles de retourner agrave lrsquoeacutetablissement car elles peuvent avoir moins de ressources financiegraveres pour payer le transport et doivent compter sur lrsquoaide des autres pour se deacuteplacer

laquo Ils peuvent vous donner autre rendez-vous mdash et vous demander de revenir demain - mais cela pose problegraveme apregraves un viol parce que vous avez besoin de meacutedicaments Elle a passeacute toute la journeacutee et la nuit agrave lrsquohocircpital sans recevoir aucun service et le lendemain elle est alleacutee pour son test de deacutepistage du VIH raquo

(Groupe de discussion avec des femmes handicapeacutees mdash Bujumbura Burundi)

Dans lrsquoenvironnement humanitaire et autre les programmes relatifs agrave la VBG sont largement axeacutes sur les femmes et les filles car elles sont les plus exposeacutees agrave la violence baseacutee sur le genre Cependant les hommes et les garccedilons courent eacutegale-ment un risque de violence sexuelle en particulier en peacuteriode de conflit et de deacuteplacement Les professionnels de la VBG apportent un soutien aux survivants de sexe masculin avec et sans handicap mais ce fait nrsquoest pas toujours connu Dans le cadre de ce projet par exemple certains hommes handicapeacutes

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ne savaient pas ougrave obtenir un soutien en termes de gestion de cas srsquoils ont eacuteteacute victimes de violence sexuelle

laquo Elle [une survivante handicapeacutee] doit se rendre agrave lrsquoIRC pour obtenir de lrsquoaide Mais ougrave doivent se rendre les hommes handicapeacutes srsquoils sont violeacutes raquo

(Man with disabilities mdash Musasa refugee camp Burundi)

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Sur la base de lrsquoeacutevaluation et des recommandations de la Phase 1 faites par les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables les activiteacutes suivantes ont eacuteteacute conccedilues et testeacutees dans chacun des contextes du projet

Reacutesumeacute des actions pilotes mises en œuvre par les programmes WPE de lrsquoIRC

Pays Activiteacutes

Eacutethiopie Organisation de laquo discussions cafeacute raquo avec les femmes dans les foyers de personnes handicapeacutees afin que leurs individus responsables puissent acceacuteder agrave des informations sur la VBG et pour renforcer les reacuteseaux de pairs feacute-minins

Adaptation du mateacuteriel de mobilisation communautaire sur la preacutevention de la VBG (SASA) de maniegravere agrave deacutepeindre les personnes handicapeacutees comme faisant partie de la communauteacute dans son ensemble

Organisation de visites agrave domicile cibleacutees pour diffuser des informations sur la preacutevention de la VBG et donner des reacuteponses aux personnes handicapeacutees qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Organisation de sessions de formation sur la VBG et le handicap agrave lrsquointention des agents de mobilisation communautaire et des travailleurs sociaux

Modifications apporteacutees pour ameacuteliorer lrsquoaccessibiliteacute physique des bacirctiments communau-taires et des latrines dans le camp

Burundi Ciblage des Associations Villageoises drsquoEacutepargne et de Creacutedit pour les personnes handicapeacutees et

leurs individus responsables

Organisation drsquoactiviteacutes reacutecreacuteatives et professionnelles pour les personnes handicapeacutees et les individus responsables

Sensibilisation de la communauteacute sur les droits et lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees

Prioriteacute accordeacutee aux visites agrave domicile pour assurer une gestion plus complegravete des cas de VBG pour les personnes handicapeacutees agrave risque

Recrutement de femmes handicapeacutees comme agent de mobilisation communautaire pour les activiteacutes relatives agrave la VBG

Jordanie Inclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG interorganisations et dans la forma-tion sur la gestion des cas relatifs agrave la protection de lrsquoenfance

Animation drsquoun atelier drsquoune journeacutee sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de violence sexuelle et sexiste du sous-groupe interorganisations sur la violence sexuelle et sexiste

Pris en charge de lrsquoinclusion du handicap dans les messages et le mateacuteriel drsquoune campagne en cours sur la preacutevention de la violence et dans le mateacuteriel relatif aux services de lrsquoIRC

Organisation de discussions de groupe avec les individus responsables de sexe feacuteminin souffrant de handicap

La campagne laquo Amani raquo en Jordanie a fourni des messages cleacutes aux communauteacutes aux enfants et aux parents sur le moyen de mieux proteacuteger les enfants et les adultes contre les atteintes et divers types de violence notamment la violence sexuelle et sexiste httpdataunhcrorgsyrian-refugeesdownloadphpid=5558

Phase 2 Activiteacutes visant agrave ameacuteliorer lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG dans les pays pilotes

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Reacutesumeacute des actions pilotes mises en œuvre par les programmes WPE de lrsquoIRC

Caucase du Nord

Feacutedeacuteration de Russie

Organisation drsquoune formation et drsquoateliers de planification drsquoaction sur le handicap et la violence baseacutee sur le genre pour les ONG feacuteminines y compris sur lrsquoimplication des jeunes filles handica-peacutees et le soutien de leurs parents et in-dividus responsables

Organisation drsquoune formation et drsquoun atelier de planification drsquoaction avec les femmes de la All-Russia So-ciety of Disabled People sur lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes visant les femmes et les filles

Conception drsquoun manuel pour les individus responsables drsquoenfants handicapeacutes qui fournit des informations sur les services et lrsquoassistance aux personnes handicapeacutees

Organisation drsquoun concert de sensibilisation communautaire au cours de laquelle les jeunes filles sourdes sont monteacutees en scegravene avec une chanteuse tcheacutetchegravene

Organisation drsquoeacuteveacutenements sociaux pour les filles avec et sans handicap pour renforcer les reacuteseaux de pairs

Discussion cafeacute Camp de reacutefugieacutes de MyrsquoAni Ethiopiecopy IRC Ethiopie

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Phase 3 Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Le processus drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays a permis drsquoidentifier 1) les changements des connaissances des attitudes et des pratiques des professionnels de la VBG agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du handicap et 2) des pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Renforcement des capaciteacutes des professionnels de la VBG sur lrsquoinclusion du handicap

Les professionnels de la VBG des quatre pays ont eacuteteacute consulteacutes lors de lrsquoeacutevaluation participative pour identifier les changements apporteacutes agrave leurs connaissances leurs attitudes et leurs pratiques au sujet de lrsquoinclusion du handicap dans leurs programmes et activiteacutes au cours du projet Cette activiteacute a eacutegalement permis drsquoidentifier de nouvelles activiteacutes outils et ressources qui auraient agrave leur avis faciliteacute ces changements

Changements apporteacutes aux connaissances attitudes et pratiques

Bien que les connaissances les attitudes et les pratiques se recoupent et se complegravetent mutuellement les professionnels de la VBG ont plus freacutequemment rapporteacutes des changements dans leurs attitudes envers les personnes handicapeacutees au cours du projet Les professionnels ont signaleacute une accen-tuation de la reconnaissance de leur responsabiliteacute agrave atteindre tous les membres de la communauteacute et donc agrave adapter leurs programmes de maniegravere agrave les rendre accessibles et efficaces pour tous ce qui renforce la mise en œuvre drsquoune approche de programmation plus axeacutee sur les droits De nombreux professionnels ont avoueacute qursquoavant le projet ils supposaient que les personnes handicapeacutees nrsquoeacutetaient pas capables de participer agrave des activiteacutes relatives agrave la VBG en raison de leur handicap Apregraves le projet la plupart a deacuteclareacute reconnaicirctre que les personnes handicapeacutees ont des compeacutetences et des capaciteacutes neacutecessaires pour participer beacuteneacuteficier et faire de preacutecieuses contributions aux programmes Les professionnels ont eacutegalement deacuteclareacute qursquoils se consideacuteraient drsquoabord comme eacutetant mal eacutequipeacutes ou pas qualifieacutes pour fournir des services relatifs agrave la VBG aux personnes handicapeacutees et pensaient que leurs compeacutetences et leur formation ne suffiraient pas pour reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees Ils se sont souvent focaliseacutes sur la deacuteficience de la personne ou sur son eacutetat de santeacute (aussi connu sous le nom drsquoapproche

meacutedicale du handicap) et nrsquoont pas appliqueacute leurs compeacute-tences en matiegravere de protection et drsquoautonomisation pendant le processus de gestion de cas Apregraves le projet ces profes-sionnels ont deacuteclareacute qursquoils eacutetaient plus agrave lrsquoaise confiants et precircts agrave travailler avec les personnes handicapeacutees et qursquoils sont passeacutes drsquoune approche meacutedicale agrave une approche plus familiegravere et plus axeacutee sur le survivant

laquo Au deacutebut je pensais que je ne pouvais pas ecirctre utile agrave certaines personnes handicapeacutees parce que je nrsquoeacutetais pas meacutedecin que je ne pouvais pas ameacuteliorer leur condition que je ne pouvais pas les gueacuterir Mais alors lorsque jrsquoai pris du temps pour commencer agrave eacutecouter davantage jrsquoai compris qursquoelles ne demandaient pas ce type drsquoaide elles voulaient parler avaient besoin de soutien et aspiraient agrave plus de seacutecuriteacute Jrsquoai reacutealiseacute que je savais deacutejagrave comment venir en aide agrave ces personnes Avant je supposais que je ne pouvais pas et que discuter avec moi ne changerait rien agrave leur situation Jrsquoaurais ducirc eacutecouter un peu plus avant et crsquoest le cas maintenant Je prends drsquoabord le temps drsquoeacutecouter avant drsquoessayer de faire des plans et drsquoarranger les choses raquo

(Agent de mobilisation communautaire de lrsquoIRC - camp de Muyinga Burundi)

Certains professionnels ont eacutegalement signaleacute un changement drsquoattitude envers les individus responsables en particulier les megraveres drsquoenfants handicapeacutes qui ont leurs propres besoins mais qui font souvent passer les deacutesirs des autres notamment ceux des membres de leur famille souffrant de handicap avant leur propre bien-ecirctre psychosocial Les professionnels ont rapporteacute une plus grande reconnaissance des besoins de ce groupe et le rocircle essentiel qursquoils jouent dans la protection et lrsquoautonomisation des personnes handicapeacutees

laquo Ces personnes ont le droit de recevoir tous les services proposeacutes aux autres et il est de notre devoir drsquointeacutegrer [ces personnes] Il sera difficile pour elles de rester agrave la maison toutes seules Cela est eacutegalement important pour leurs familles et elles peuvent venir avec leurs filles Cette mesure est importante pour les megraveres drsquoenfants handicapeacutes car elles ont eacutegalement besoin drsquoun soutien psychologique raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Les professionnels de la VBG ont rapporteacute quatre principaux changements dans leurs pratiques agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du

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handicap au cours du projet Ces pratiques ont eacuteteacute eacutetroitement lieacutees au processus reacuteflectif du projet et aux activiteacutes pilotes mises en œuvre au cours de la Phase 2 du projet notamment

bull la tenue des consultations plus reacuteguliegraveres avec les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables afin de srsquoassurer que leurs besoins et leurs ideacutees sont pris en compte dans les deacutecisions lieacutees aux programmes et aux activiteacutes

bull la fourniture drsquoun soutien plus global et holistique aux survi-vantes handicapeacutees avec un accent sur les meacutethodes de communication efficaces et lrsquoeacutetablissement de la confiance

bull le deacuteveloppement drsquoactiviteacutes autour des points forts des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees

bull une implication plus active des membres de la famille et des voisins des personnes handicapeacutees dans la planification de la seacutecuriteacute

bull la surveillance du nombre de femmes de filles de garccedilons et drsquohommes handicapeacutes qui participent aux activiteacutes relatives agrave la VBG

laquo Nous ne pouvons pas eacutevaluer lrsquoactiviteacute nous-mecircmes Nous devons jauger nos performances agrave travers les gens qui prennent part agrave nos activiteacutes raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les professionnels de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Les professionnels de tous les pays ont eacutegalement deacuteclareacute avoir acquis de nouvelles connaissances qui ont ameacutelioreacute leur capaciteacute agrave inteacutegrer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail mais ils en ont parleacute moins freacutequemment que le changement drsquoattitudes et de pratiques Les exemples comprennent une meilleure compreacutehension des facteurs qui rendent les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables plus vulneacuterables agrave la VBG le rocircle des relations et des reacuteseaux sociaux dans la preacuteven-tion de la violence et lrsquoaccroissement des connaissances sur les strateacutegies de communication permettant de travailler avec des personnes preacutesentant diffeacuterents types de handicaps

laquo Nous travaillons sur les questions de VBG Je pensais donc plus agrave la faccedilon dont elles se sentent en tant que femmes et filles et comment elles se voient comparativement aux filles sans handicap Les filles handicapeacutees ont moins de possibiliteacutes que les filles sans handicap raquo

(Professionnel de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Activiteacutes outils et ressources qui ont favoriseacute le renforcement des capaciteacutes chez les professionnels de la VBG

Les professionnels de la VBG ont deacutecrit les opportuniteacutes drsquoapprentissage expeacuterientiel et reacuteflectif du projet comme eacutetant les facteurs les plus importants ayant contribueacute agrave renforcer leur capaciteacute agrave inteacutegrer efficacement lrsquoinclusion du handicap dans leur travail Il srsquoagissait notamment drsquointeractions directes avec les femmes et les filles handicapeacutees drsquooccasions de reacutefleacutechir sur leurs propres compeacutetences et du moyen de les appliquer dans leur travail avec ce groupe

Les professionnels de la VBG en Eacutethiopie en particulier les travailleurs sociaux et communautaires ont indiqueacute que les formations sur la VBG et le handicap les avaient effectivement aideacutes agrave ameacuteliorer leurs pratiques agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du handicap Dans les autres pays pilotes les professionnels ont signaleacute que les outils les aidant agrave consulter les personnes handicapeacutees y compris des directives sur la conduite des visites agrave domicile et des activiteacutes participatives qui traduisent la dynamique du pouvoir entre les femmes et les hommes et les personnes avec et sans handicap eacutetaient les plus utiles Les professionnels ont aussi mentionneacute que des outils fournissant des directives sur la communication avec les personnes preacutesentant diffeacuterents types de deacuteficiences et des outils permettant de deacutevelopper un mateacuteriel drsquoinformation drsquoeacuteducation et de communication accessible ont eacuteteacute utiles

Dans le Caucase du Nord les professionnels de la VBG ont indiqueacute que la focalisation sur un petit nombre drsquoactiviteacutes clairement deacutefinies visant agrave favoriser lrsquoinclusion a augmenteacute la probabiliteacute de succegraves et ce succegraves a stimuleacute leur confiance et leur volonteacute agrave inclure les femmes et les filles handicapeacutees dans les activiteacutes subseacutequentes

laquo Je nrsquoavais jamais penseacute que nous pourrions faire quelque chose dans un groupe mixte [filles avec et sans handicap] et maintenant je constate que cela est possible et acceptable et que les gens en ont besoin raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les professionnels de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Domaines exigeant un renforcement suppleacutementaire des capaciteacutes

Bien que des changements positifs dans lrsquoapproche de de travail des professionnels de la VBG avec les personnes handicapeacutees aient eacuteteacute signaleacutes lors de lrsquoeacutevaluation des lacunes persistantes ont eacuteteacute identifieacutees au niveau des capaciteacutes et une attention addi-

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tionnelle et continue doit ecirctre porteacutee agrave ce point

Tout drsquoabord quelques professionnels de la VBG et les pres-tataires ont continueacute agrave avoir des attitudes neacutegatives envers les personnes avec des handicapeacutees Par conseacutequent il est neacuteces-saire de promouvoir une reacuteflexion et une discussion continues avec les professionnels de la VBG afin de faire face et de reacutesoudre les malentendus et les preacutejugeacutes qui peuvent faire office drsquoobstacles agrave lrsquoaccegraves et agrave lrsquoinclusion des personnes handica-peacutees Les professionnels doivent reacutefleacutechir sur la faccedilon dont leurs propres attitudes peuvent influencer la mise en œuvre drsquoune approche centreacutee sur le survivant agrave lrsquoeacutegard des personnes handi-capeacutees agrave la possibiliteacute qursquoils donnent aux individus de contribuer agrave la prise de deacutecision et mecircme aux options drsquointerventions qursquoils peuvent examiner avec un survivant

Deuxiegravemement les gestionnaires de cas de VBG ont signaleacute qursquoils neacutecessitaient davantage drsquoindications sur les processus de consentement lorsqursquoils travaillent avec des survivants souf-frant drsquoune deacuteficience intellectuelle Dans de nombreux cas les gestionnaires de cas demandent aux individus responsables de donner le consentement et ne parviennent souvent pas agrave deacuteter-miner la capaciteacute de lrsquoindividu agrave donner son consentement Une note drsquoorientation sur lrsquoobtention du consentement des personnes handicapeacutees a eacuteteacute deacuteveloppeacutee dans le projet en reacuteponse agrave cette lacune Elle srsquoinspire du processus de consentement employeacute avec les personnes souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle dans le secteur de la santeacute dans les pays agrave revenu eacuteleveacute et est adapteacutee pour une approche de gestion de cas centreacutee sur le survivant

Enfin alors que de nombreux professionnels de la VBG qui ont pris part au projet ont reacuteussi agrave inclure les personnes ayant un handicap physique et des deacuteficiences auditives aux activiteacutes du programme relatifs agrave la VBG ils ont noteacute des deacutefis permanents lors de lrsquoinclusion des personnes ayant une deacuteficience intellec-tuelle Les gestionnaires de cas ont besoin de directives et de soutien pour identifier les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes preacutesentant des handicaps plus complexes afin de mieux les rattacher aux possibiliteacutes de participation aux activiteacutes communautaires et sociales briser lrsquoisolement social et favoriser lrsquoautonomisation Ces directives destineacutees aux gestionnaires de cas ont eacuteteacute deacuteveloppeacutees dans le cadre du projet

Des outils tireacutes du projet ont eacuteteacute adapteacutes pour les professionnels de la VBG drsquoautres organisations et sont disponibles dans la Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG sur httpwrc

msdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de VBG

Le processus drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays a susciteacute des laquo Expeacuteriences du changement raquo chez les personnes handicapeacutees leurs individus responsables et le cas eacutecheacuteant les dirigeants communautaires Ces expeacuteriences ont mis en eacutevidence les reacutesultats qui ont eacuteteacute les plus importants pour chaque groupe Une analyse des reacutesultats des ateliers de parties prenantes et des expeacuteriences du changement a permis drsquoidentifier les pratiques positives suivantes pour promouvoir lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Le renforcement des reacuteseaux de pairs et du capital social

Dans les quatre pays les participants ont citeacute lrsquoeacutetablissement de reacuteseaux de pairs plus robustes pour les adolescentes et les femmes handicapeacutees ainsi que pour les individus responsables de sexe feacuteminin comme retombeacutee positive des activiteacutes du projet Les discussions de groupe avec les individus responsables dans les centres de promotion de la femme en Jordanie des discus-sions cafeacute dans les domiciles des femmes handicapeacutees en Eacutethiopie la creacuteation drsquoespaces seacutecuriseacutes et drsquoactiviteacutes sociales agrave lrsquointention des adolescentes dans le Caucase du Nord et les Associations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit (AVEC) cibleacutees au Burundi ont eacuteteacute citeacutes comme eacutetant utiles par les participants car ils ont faciliteacute lrsquoeacutetablissement de liens entre les personnes handicapeacutees et les individus responsables et drsquoautres membres de la communauteacute ce qui a permis drsquoeacutechanger des informations de construire la confiance et de deacutevelopper des possibiliteacutes drsquoaction collective Ceci augmente non seulement accegraves agrave un soutien proposeacute les uns pour les autres et par la communauteacute toute entiegravere mais donne eacutegalement aux personnes handicapeacutees la possibiliteacute drsquoapporter une contribution agrave la socieacuteteacute drsquoeacutelever leur statut au sein de la communauteacute et drsquoecirctre reconnues et appreacutecieacutees pour des aspects de leur personne autres que leur handicap

Pour les individus responsables de sexe feacuteminin souffrant de handicap les groupes de soutien en Jordanie leur ont donneacute un espace pour partager leurs preacuteoccupations ideacutees et strateacutegies avec drsquoautres femmes dans des situations similaires Ceci les a aideacutees agrave se sentir moins isoleacutees et agrave renforcer leur bien-ecirctre psychosocial

laquo Je profite des expeacuteriences des ideacutees et des interventions constructives du formateur du guide psychologique et des amies pendant les sessions de discussion Lorsque je partage mes

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inquieacutetudes avec les autres je sens que je ne suis pas seule raquo

(Eacutepouse drsquoun homme handicapeacute - Irbid Jordanie)

Pour certaines femmes handicapeacutees et les individus respon-sables qui sont isoleacutees dans leurs maisons il est essentiel de proposer les activiteacutes de soutien par les pairs le plus pregraves possible de leur domicile afin qursquoils puissent tisser des reacuteseaux avec drsquoautres femmes qui vivent agrave proximiteacute En Eacutethiopie les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin ont organiseacute des discussions cafeacute traditionnelles dans leurs maisons pour parler de questions lieacutees agrave la VBG Les partic-ipants ont indiqueacute que ces activiteacutes ont diminueacute leur isolement ameacutelioreacute leurs relations avec les voisins et leur ont permis de se sentir plus en seacutecuriteacute dans la mesure ougrave un nombre croissant de femmes les connaissent et les comprennent

laquo Nous avons organiseacute des discussions cafeacute ici dans notre maison Ceci nous a rapprocheacute des gens Quand ils viennent agrave la maison nous discutons de tant de choses des choses qui sont vraiment importantes mais ils ont aussi lrsquooccasion de voir que nous sommes de bons parents mecircme si nous sommes un peu diffeacuterents Maintenant les gens nous comprennent mieux ils viennent mecircme nous dire bonjour et voir comment nous allons Je me sens plus en seacutecuriteacute avec des voisins que je connais raquo

(Femme aveugle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les Expeacuteriences du changement recueillies aupregraves des adoles-centes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance des amies et des reacuteseaux de pairs pour ces filles Au Burundi des adolescentes handicapeacutees ont trouveacute que lrsquoorganisation drsquoactiviteacutes telles que des sessions de couture et drsquoartisanat eacutetait un moyen effi-cace de rencontrer drsquoautres filles de partager des ideacutees et de discuter de leurs espoirs pour lrsquoavenir Elles ont deacuteclareacute qursquoelles ont ensuite eacuteteacute inviteacutees agrave assister agrave plusieurs activiteacutes commu-nautaires ougrave elles ont pu partager leurs propres ideacutees et leurs opinions Les adolescentes handicapeacutees dans le Caucase du Nord ont eacutegalement discuteacute des avantages de la participation agrave des activiteacutes avec des filles sans handicap notamment la possi-biliteacute drsquoapprendre les unes des autres Ces rapports eacutetablis par les adolescentes handicapeacutees deacutemontrent qursquoelles ont deacutevel-oppeacute des atouts humains et sociaux notamment lrsquoeacuteducation lrsquoestime de soi les reacuteseaux drsquoamies et les rocircles dans la commu-nauteacute Ces facteurs de protection reacuteduisent la vulneacuterabiliteacute des adolescentes agrave la violence agrave lrsquoabus et agrave lrsquoexploitation47 (voir Expeacuteriences du changement page 27)

Les femmes handicapeacutees membres drsquoAssociations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit au Burundi ont deacuteclareacute qursquoelles utilisent lrsquoargent qursquoelles ont gagneacute par le biais de ces programmes pour payer le transport et se rendre aux activiteacutes culturelles et reli-gieuses ce qui diminue leur isolement et creacutee drsquoimportants liens sociaux avec drsquoautres

Tous ces exemples soulignent une leccedilon importante Les personnes handicapeacutees ont et veulent que lrsquoon sache qursquoelles ont plusieurs identiteacutes au-delagrave de leur infirmiteacute Elles veulent ecirctre consideacutereacutees comme des leaders des femmes des amies

Maipendo - Burundi

laquo Maintenant je peux eacuteconomiser un peu pour emprunter une moto-taxi et je peux me rendre [agrave lrsquoeacuteglise] Jrsquoai maintenant chaque semaine des personnes avec qui discuter agrave lrsquoeacuteglise Crsquoest un groupe qui agrave mon avis mrsquoeacutecoute et me comprend raquo

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Le Groupe de filles - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Les filles avec et sans handicap ont preacutepareacute des affiches au moyen drsquoimages et de photos Ces affiches portaient sur ce qui leur importait plus dans le projet et sur les activiteacutes qursquoelles souhaitaient mener ensuite Elles ont preacutesenteacute ces affiches aux ONG feacuteminines impliqueacutees dans le projet

laquo Ceci est notre histoire Notre souhait eacutetait de chanter avec Makka Mejieva [une ceacutelegravebre chan-teuse tcheacutetchegravene] [Lorsque nous sommes monteacutees sur scegravene] des tas de personnes handicapeacutees et non eacutetaient lagrave et pleuraient

Pendant lrsquoeacuteveacutenement nous avons pris connaissance drsquoautres personnes handicapeacutees et nous les avons rencontreacutees Il eacutetait tregraves agreacuteable pour nous de les connaicirctre et de deacutecouvrir leur type de handicap et leurs problegravemes Lorsque je me rends agrave lrsquoeacuteveacutenement et que je constate la preacutesence de personnes handicapeacutees je sens que je ne suis pas seule et quand je vois drsquoautres personnes [sans handicap] je me sens eacutegale agrave elles

Nous donnons des leccedilons de langue des signes aux filles sans handicap Ainsi nous pourrons les comprendre et elles nous comprendre car nous ne pouvons pas parler Gracircce agrave la langue des signes nous nous comprenons Ces filles sans handicap apprennent des choses et nous aussi Nous avons un langage commun agrave travers ces cours de langue des signes Nous utilisons eacutegalement des teacuteleacutephones nous envoyons des SMS et utilisons eacutegalement des notes eacutecrites pour communiquer avec les autres Nous aimons vraiment dessiner Nous pensons agrave des choses et tout ce agrave quoi nous pensons nous le repreacutesentons dans nos dessins Et nous aimons aussi beaucoup jouer agrave diffeacuterents types de jeux

Bien sucircr il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne font pas attention agrave nos opinions Voici les ideacutees que nous souhaiterions concreacutetiser agrave lrsquoavenir Nous aimerions rencontrer des filles dans un cafeacute ou dans un endroit reacuteserveacute uniquement aux filles avec et sans handicap mdash juste les filles pas drsquoadultes

Nous aimerions que [nos camarades de classe] se joignent agrave nous et prennent part agrave ces activiteacutes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo

Pour la suite de lrsquoExpeacuterience du changement du Groupe de filles dans le Caucase du Nord rendez-vous sur httpwrcmsGBV_disability_Change_Caucasus

copy IRC

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des membres de la communauteacute comme des personnes qui apportent de preacutecieuses contributions agrave la communauteacute Ce fait a des implications importantes pour lrsquoinclusion dans les programmes et les approches visant agrave renforcer les reacuteseaux de pairs et le capital social

Inclusion cibleacutee dans les activiteacutes de renforcement eacuteconomique

Lrsquoinclusion cibleacutee des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les programmes relatifs aux AVEC occupe une grande place dans les Expeacuteriences du changement au Burundi Les femmes handicapeacutees et les individus respon-sables de sexe feacuteminin impliqueacutees dans des activiteacutes relatives aux AVEC ont signaleacute que lrsquoeacutelargissement des reacuteseaux sociaux eacutetait le reacutesultat le plus important pour elles car il leur a permis de rehausser leur statut dans la socieacuteteacute (qui leur a valu un plus grand respect de la part de leurs maris et drsquoautres membres de la famille) et de renforcer leur estime de soi et leur senti-ment de confiance en soi La participation agrave des activiteacutes rela-tives aux AVEC a eu un impact positif sur leur indeacutependance en tant qursquoindividus mais aussi sur les contributions financiegraveres qursquoelles peuvent apporter agrave leurs meacutenages ce qui a renforceacute leur rocircle dans la prise de deacutecision

laquo Jrsquoai mecircme encore un peu drsquoargent pour acheter des choses pour ma famille Je suis tregraves eacutetonneacutee du changement de mon mari agrave mon eacutegard il se rend compte que jrsquoai de la valeur que je peux ecirctre indeacutependante il me respecte plus et rentre agrave la maison seulement les soirs maintenant Mon fils handicapeacute est plus heureux mdash il constate qursquoil y a plus de paix dans la maison raquo

(Individu responsable de sexe feacuteminin dans le camp de Musasa)

Accroicirctre la repreacutesentation des personnes handi-capeacutees dans les activiteacutes communautaires

Les programmes relatifs agrave la VBG travaillent en eacutetroite collabo-ration avec les dirigeants communautaires dans la concep-tion la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des activiteacutes Il est donc important drsquoexaminer comment les personnes handicapeacutees sont repreacutesenteacutees et atteintes par ces systegravemes de leadership En Eacutethiopie par exemple le personnel de lrsquoIRC a travailleacute avec lrsquoassociation des personnes handicapeacutees dans la commu-nauteacute des reacutefugieacutes afin drsquoaccroicirctre la participation des femmes handicapeacutees et renforcer la collaboration avec lrsquoassociation des femmes reacutefugieacutees Les participants au Burundi et en Eacutethiopie ont eacutegalement signaleacute que le recrutement de personnes handi-capeacutees et drsquoindividus responsables comme agents de mobili-sation communautaire et travailleurs sociaux a non seulement conduit agrave une plus grande attention aux preacuteoccupations de ce groupe mais a eacutegalement entraicircneacute une appreacuteciation accrue des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees par drsquoautres membres de la communauteacute

Esther mdash Burundi

laquo Je suis individu responsable pour mon mari qui vit avec un handicap mais ce nrsquoest pas ma seule identiteacute Je suis une megravere un leader et une personne fiegravere de son rocircle drsquoagent de mobilisation communautaire raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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laquo Nous nrsquoavons jamais eu de personnes handicapeacutees dans notre eacutequipe auparavantmdash il srsquoagit drsquoun changement majeur et vraiment tregraves important Mes amies handicapeacutees font le mecircme travail que moi Elles sont vraiment excellentes dans certains domaines et elles enseignent des choses agrave drsquoautres personnes Il est important pour la communauteacute de constater cela de savoir que lorsque nous disons vouloir inclure les personnes handicapeacutees nous le pensons vraiment Ceci est un bon moyen pour commencer agrave changer la faccedilon dont les personnes handicapeacutees sont consideacutereacutees raquo

(Travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie)

Atteindre et soutenir les personnes agrave risque eacuteleveacute

Lrsquoisolement des personnes ayant une deacuteficience intellectuelle etou de handicaps multiples a eacuteteacute identifieacute comme eacutetant un deacutefi pour les prestataires de services Ces personnes sont souvent isoleacutees dans leurs maisons avec leurs individus responsables et peuvent avoir peu drsquooccasions ou de soutien neacutecessaire(s) pour eacutelaborer des strateacutegies susceptibles de les proteacuteger contre la violence Les pratiques suivantes ont eacuteteacute identifieacutees comme favorisant lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion de ces personnes dans les activiteacutes relatives agrave la VBG

Les visites agrave domicile et les activiteacutes agrave domicile

Au Burundi en Eacutethiopie et au Caucase du Nord les personnes handicapeacutees et les professionnels ont indiqueacute avoir meneacute des visites agrave domicile pour interroger les individus et les familles au sujet de leurs besoins et pour partager lrsquoinformation sur les services et lrsquoassistance en matiegravere de VBG Ces visites ont permis aux profes-sionnels de la VBG et aux prestataires de services drsquoidentifier des survivants qui neacutecessitent un soutien complet et speacutecialiseacute Le personnel de lrsquoIRC au Burundi et en Eacutethiopie a commenceacute agrave organ-iser des activiteacutes de groupe geacuteneacuteralement tenues dans les centres de promotion de la femme et dans drsquoautres sites communautaires proches de leurs maisons et qui ciblaient parfois ces individus et les familles Les individus responsables des filles souffrant de handicaps multiples ont eacutegalement souligneacute qursquoils constataient un renforcement de lrsquoacceptation et du soutien de la communauteacute suite aux activiteacutes agrave domicile

laquo Les membres de la communauteacute nous traitent mieux agrave preacutesent Ils sont plus habitueacutes agrave nous Ils savent comment nous sommes et nous saluent aimablement quand ils passent raquo

(Megravere drsquoune adolescente souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

La gestion individuelle des cas

Les survivantes handicapeacutees neacutecessitent une gestion individu-aliseacutee et globale des cas pour promouvoir leur gueacuterison et leur reacutetablissement et pour preacutevenir toute violence future Pendant lrsquoeacutevaluation les participants ont rapporteacute que les profession-nels de la VBG srsquoeacutetaient ameacutelioreacutes dans lrsquoidentification de ces personnes agrave risque eacuteleveacute et la fourniture drsquoun soutien plus complet et adapteacute agrave leurs besoins speacutecifiques Les facteurs suivants ont eacuteteacute deacutecrits comme ameacuteliorant lrsquoappui agrave la gestion des cas pour ces personnes

bull lrsquoidentification des diffeacuterentes meacutethodes de communica-tion directe avec les survivants

bull une attention accrue sur lrsquoidentification des forces et des capaciteacutes reacuteelles des survivants au cours des eacutevaluations

bull la participation des personnes handicapeacutees et de leurs individus responsables dans la planification de lrsquoaction

bull un suivi freacutequent et une coordination de la prestation des services pour reacutepondre aux besoins identifieacutes

Les femmes handicapeacutees ont indiqueacute que ces seacuteances de gestion de cas ont contribueacute agrave deacutevelopper la confiance et la compreacutehension entre elles et les professionnels de la VBG et qursquoelles ont reccedilu une aide en fonction de leurs propres besoins et deacutesirs Cette leccedilon met eacutegalement en eacutevidence lrsquoimportance des approches centreacutees sur le survivant dans le travail avec les femmes handicapeacutees lorsqursquoil est question de deacutefinir leurs buts objectifs et strateacutegies

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Histoire de Mawazo - camp de Kinama Burundi

Mawazo vit seule et se deacuteplace diffeacuteremment des autres en rampant plutocirct qursquoen marchant

laquo Je vis seule Jrsquoai toujours veacutecu seule Jrsquoessaie drsquoecirctre tregraves indeacutependante et je fais beaucoup de choses toute seule Je peux nettoyer cuisiner laver mes vecirctements et je passe du temps agrave essayer drsquoaider mes voisins en prenant soin de leurs enfants

Je reccedilois reacuteguliegraverement des visites agrave domicile le personnel de lrsquoIRC est comme ma famille Ils passent veacuterifier si tout va bien presque tous les jours Quand jrsquoai un problegraveme ils srsquoen rendent compte tregraves rapidement et viennent voir si je vais bien Je me sens beaucoup plus eacutepanouie et jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir quelqursquoun agrave qui parler Jrsquoadore partager des histoires et je me sens bien lorsque quelqursquoun me demande comment je me sens

Mon nom dans ma langue signifie agrave la fois laquo problegravemes raquo et laquo ideacutees raquo Jrsquoai beaucoup agrave dire et agrave partager avec les autres Je suis une personne tregraves ouverte je pense que crsquoest la raison pour laquelle les enfants mrsquoaiment tant Je suis ouverte agrave eux je souris avec eux et je leur raconte des histoires Je peux leur apprendre beaucoup de choses car jrsquoai vu et appris beaucoup de choses dans ma vie Je peux leur parler de leur culture leur enseigner le respect et leur inculquer lrsquoesprit du partage Lorsque quelqursquoun mrsquoapporte de la bouillie par exemple mecircme en petite quantiteacute je ne le bois pas toute seule Srsquoil y a des enfants nous partageons tous ensemble Mecircme si jrsquoai tregraves faim je sais que cela est une chance pour moi drsquoenseigner quelque chose drsquoaider quelqursquoun tout comme les autres mrsquoaident

Si je pouvais dire une chose agrave lrsquoeacutequipe de lrsquoIRC ce serait de continuer de se souvenir des personnes qui sont agrave la maison qui ne peuvent pas facilement participer aux programmes Nous avons eacutegalement des besoins et des recircves Je me fais maintenant vieille et je pense qursquoil est important de se concentrer sur les jeunes les jeunes handicapeacutees pour srsquoassurer qursquoelles sont incluses degraves le plus jeune acircge afin que les gens puissent cesser la discrimination et nous consi-deacuterer tous comme eacutegaux raquo

copy IRC

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Reconnaicirctre les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes handicapeacutees pour faciliter lrsquoinclusion

Les personnes handicapeacutees et les professionnels de la VBG ont rapporteacute que lrsquoidentification et le renforcement des compeacute-tences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees ont favoriseacute une plus grande inclusion dans une varieacuteteacute drsquoactiviteacutes relatives agrave la VBG En Jordanie de jeunes femmes sourdes ont eacuteteacute inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes de responsabilisation sociale et agrave des initiatives meneacutees dans les centres de promo-tion de la femme et agrave animer des seacuteances de pose de henneacute Ces activiteacutes ont fourni un espace permettant aux femmes de partager des compeacutetences et des inteacuterecircts communs avec drsquoautres femmes de leur acircge

laquo Non seulement elles les ont accepteacutees mais elles se sont eacutegalement fait des amies Mecircme avant la fin de la seacuteance elles eacutechangeaient des numeacuteros de teacuteleacutephones et leur demandaient si elles pouvaient les contacter pour faire du henneacute agrave leurs ceacuteleacutebrations raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Au Caucase du Nord les adolescentes handicapeacutees ont eacuteteacute incluses dans la conception des activiteacutes sociales qui visaient agrave faciliter le reacuteseautage entre les filles avec et sans handicap Les activiteacutes ont eacuteteacute construites autour des compeacutetences speacutecifiques des filles handicapeacutees (exemple lrsquoexeacutecution de

chansons en langue des signes) la promotion de lrsquoeacutegaliteacute de participation dans la conception du programme mais aussi lrsquoappreacuteciation des talents de chaque individu

Comme lrsquoont reconnu les membres de la famille les dirige-ants communautaires les prestataires de services et autres agrave travers les sites du projet les reacutesultats de ces activiteacutes contredisent les hypothegraveses selon lesquelles les personnes handicapeacutees sont incapables de beacuteneacuteficier et de contribuer agrave une varieacuteteacute de programmes

laquo Avant les gens pensaient que ces femmes eacutetaient des cas deacutesespeacutereacutes et qursquoelles ne pourraient jamais ecirctre indeacutependantes Maintenant elles contredisent de nombreuses personnes au sein de la communauteacute Elles nous rendent nous les rares personnes qui avons toujours cru en elles tregraves tregraves fiers raquo

(Dirigeant communautaire de sexe masculin mdash camp de Kinama Burundi)

Beaucoup de personnes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance drsquoavoir lrsquoopportuniteacute laquo de faire leurs preuves raquo car beaucoup nrsquoavaient jamais eacuteteacute inviteacutees agrave prendre part aux activiteacutes Le simple fait de tendre la main pour encourager leur participation agrave des programmes eacutetait dans de nombreux cas lrsquoadaptation la plus percutante meneacutee par les professionnels de la VBG

Diane - camp de Kinama Burundi

laquo Jrsquoai reccedilu un appel disant que lrsquoIRC voulait inclure des femmes handicapeacutees dans leurs programmes relatifs aux AVEC Jrsquoeacutetais tellement exciteacutee agrave lrsquoideacutee de mrsquoinscrire drsquoecirctre incluse drsquoavoir une occasion de faire mes preuves agrave preacutesent je pense qursquoil est de mon devoir de tendre la main agrave drsquoautres personnes handicapeacutees pour sensibiliser partager mon histoire et leur dire qursquoelles peuvent ecirctre incluses raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Mieraf travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie

laquo Jrsquoappreacutecie tellement mon rocircle dans le programme [de lrsquoIRC] et jrsquoai tant drsquohistoires que je pourrais vous raconter sur les choses que nous avons accomplies

Mais je pense qursquoil est important de vous dire que je suis une femme handicapeacutee Je marche avec une beacutequille et jrsquoai parfois beaucoup de mal agrave acceacuteder au camp Cela ne mrsquoarrecircte pas mecircme si les choses peuvent ecirctre difficiles je sens que jrsquoai un travail tregraves important agrave faire

Jrsquoœuvre pour renforcer la seacutecuriteacute des femmes et des filles plus particuliegraverement des personnes handicapeacutees des personnes qui ne sont pas toujours incluses dans les activiteacutes des personnes qui sont souvent oublieacutees Je me souviens des moments ougrave crsquoeacutetait mon cas lorsque jrsquoavais tellement mal que je ne pouvais pas quitter ma maison ou avant drsquoavoir reccedilu ma beacutequille pour marcher Je me sentais vraiment seule Maintenant je suis tregraves active et je suis leader dans notre commu-nauteacute Je fais partie de lrsquoassociation des personnes handicapeacutees et je suis travailleuse sociale Jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir des choses preacutecieuses agrave apporter et que je peux plaider en faveur des femmes et enfants handicapeacutes et de leurs individus responsables parce que je comprends parfaitement

leurs besoins Je pense aussi que les gens mrsquoadmirent car ils me voient mrsquoefforcer pour faire mon travailraquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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Recommandations

Les recommandations suivantes sont tireacutees des leccedilons apprises au cours de ce projet qui porte sur le moyen de promouvoir lrsquoinclusion du handicap dans les programmes rela-tifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Recommandations pour les acteurs de la VBG

Inclure les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables dans la conception la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des programmes relatifs agrave la VBG Lrsquoimplication des personnes handicapeacutees dans la conception et lrsquoeacutevaluation du programme est essentielle pour identifier avec preacutecision les obstacles agrave leur participation aux programmes relatifs agrave la VBG eacutelaborer des strateacutegies visant agrave ameacuteliorer leur participation et comprendre le changement qui importe le plus pour eux Une attention particuliegravere devrait ecirctre accordeacutee agrave la collecte des informations et des points de vue des femmes des filles et des personnes souffrant de deacuteficiences intellectuelles et mentales car elles sont les plus exposeacutees agrave la VBG Les approches participatives telles que le classement les photo-interviews et la narration ajouteacutees aux meacutethodes qualitatives plus conventionnelles (exemple discussions theacutematiques de groupe et entretiens en face agrave face) sont des moyens permettant drsquoexplorer effi-cacement les preacuteoccupations et les ideacutees des individus qui ont des besoins communicationnels diffeacuterents Les eacutevaluations doivent inclure un volet de sensibilisation pour faire participer les personnes handicapeacutees et les individus responsables qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Assurer la formation et lrsquoapprentissage reacuteflectif sur les interactions entre le genre et le handicap pour les gestion-naires de programmes et les prestataires de services relatifs agrave la VBG et eacutetablir une compreacutehension commune et une adoption des approches centreacutees sur les droits et les survi-vants lorsque lrsquoon travaille avec ce groupe La formation du personnel agrave inteacutegrer une analyse de lrsquoineacutegaliteacute entre les sexes et de la discrimination fondeacutee sur le handicap les aidera agrave mieux cerner les facteurs uniques qui contribuent aux risques de VBG et de vulneacuterabiliteacute pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et agrave identifier des strateacute-gies plus efficaces pour leur inclusion dans les programmes relatifs agrave la VBG Lorsque les professionnels de la VBG sont particuliegraverement conscients de la dynamique du pouvoir entre les sexes dans leur travail avec les femmes ayant surveacutecu agrave la violence ils peuvent exiger un soutien suppleacutementaire pour reacutefleacutechir sur leurs propres attitudes et sur les attitudes des

autres sur la relation avec le handicap et sur la faccedilon dont ces eacuteleacutements peuvent aggraver lrsquoineacutegaliteacute fondeacutee sur le sexe la discrimination et lrsquoexclusion dans les relations les meacutenages et la communauteacute

Il est recommandeacute que les informations concernant les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables soient incluses et pleinement inteacutegreacutees dans les programmes de formation de base sur la VBG notamment agrave travers des eacutetudes de cas et des exemples centreacutes sur les personnes handicapeacutees Au fil du temps le personnel travaillant sur la VBG reconnaicirctra de plus en plus que reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees est une partie essentielle de leur travail et qursquoils ont les compeacutetences requises pour le faire effi-cacement dans le cadre de leur travail

Recruter des femmes et des filles handicapeacutees comme personnel et beacuteneacutevoles dans les programmes relatifs agrave la VBG Identifier et aider les femmes et les filles handicapeacutees agrave jouer un rocircle cleacute dans les programmes relatifs agrave la VBG peut ameacuteliorer la qualiteacute et la pertinence du programme pour ce groupe tout en les rendant autonomes et en rehaussant leur statut dans la communauteacute Fixer un objectif en termes de nombre de femmes et de filles handicapeacutees qui devraient parti-ciper agrave des formations et reacuteunions communautaires sur la VBG (environ 15 ) encouragera le personnel et les partenaires agrave les inviter directement agrave ces eacuteveacutenements et peut ameacuteliorer la repreacutesentation et la participation aux programmes relatifs agrave la VBG Plaider en faveur drsquoun eacutequilibre entre les sexes dans les associations de personnes handicapeacutees et pour lrsquoinclusion des femmes et des filles handicapeacutees dans les associations de femmes et de jeunes peut eacutegalement accroicirctre la participa-tion dans les domaines ougrave ces groupes interviennent dans les programmes relatifs agrave la VBG et une plus grande repreacutesenta-tion et un meilleur leadership au sein de la communauteacute

Privileacutegier lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les activiteacutes qui renfor-cent le capital social et les reacuteseaux de pairs Ceci est particuliegraverement important pour la preacutevention de la violence contre des adolescentes handicapeacutees les femmes ayant un handicap physique qui sont isoleacutees dans leurs maisons les individus responsables et les femmes les filles les garccedilons et les hommes ayant une deacuteficience intellectuelle Pour les programmes relatifs aux laquo espaces seacutecuriseacutes raquo aider les femmes et les filles agrave reacutefleacutechir sur ce qui rend un espace laquo seacutecuriseacute raquo pour eux et pour les autres et agrave deacutefinir leurs propres laquo regravegles de base raquo ou principes qui reflegravetent comment elles devront accepter et appreacutecier les diffeacuterences Ces principes peuvent aussi les amener agrave reacutefleacutechir sur la faccedilon drsquoatteindre et drsquoinclure drsquoautres femmes et filles qui sont plus isoleacutees (agrave

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lrsquoexemple des filles ayant une deacuteficience intellectuelle) En plus des activiteacutes baseacutees au centre la sensibilisation communau-taire et les visites agrave domicile sont essentielles pour atteindre les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables qui sont isoleacutes dans leurs maisons et pour renforcer en mecircme temps les meacutecanismes de protection communautaire Le personnel du programme relatif agrave la VBG doit ecirctre conscient de toute la charge de travail et des responsabiliteacutes suppleacute-mentaires que drsquoautres femmes et filles peuvent ecirctre tenues drsquoassumer dans les meacutenages suite agrave la participation des individus responsables dans les activiteacutes lieacutees agrave la VBG et les aider agrave identifier des strateacutegies pour atteacutenuer les risques associeacutes et les conseacutequences inattendues

Privileacutegier lrsquoinclusion des femmes handicapeacutees et des individus responsables de sexe feacuteminin dans les programmes portant sur lrsquoautonomisation eacuteconomique Fixer des objectifs en termes de nombre de femmes et filles handicapeacutees et drsquoindividus responsables devant participer agrave ces programmes et encourager le personnel et les commu-nauteacutes agrave les inviter Une analyse minutieuse des risques doit ecirctre meneacutee et une strateacutegie drsquoatteacutenuation deacuteveloppeacutee avant la participation pour preacutevenir etou reacutepondre efficacement agrave des conseacutequences impreacutevues Dans certains contextes les activ-iteacutes drsquoautonomisation eacuteconomique des femmes peuvent sortir du cadre des rocircles qui leur sont deacutevolus sur le plan social ce qui accentue leur vulneacuterabiliteacute agrave la violence de la part de la famille et de la communauteacute Dans certains meacutenages ces activiteacutes peuvent avoir un impact neacutegatif sur la personne handicapeacutee qui peut ecirctre abandonneacutee sans individus respon-sables familiers ce qui augmente potentiellement le risque de violence ou drsquoabus Parallegravelement drsquoautres femmes du meacutenage notamment les adolescentes peuvent assumer ce rocircle ce qui accroicirct leur charge de travail ou leur exclusion

La Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG qui comprend des outils et des directives pour les aider agrave renforcer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail est disponible sur httpwrcmsdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Recommandations pour acteurs du handicap

Veiller agrave ce que les programmes et organisations conccedilus pour servir les personnes handicapeacutees soient sensibles agrave la question du genre Les personnel des programmes et organisations srsquooccupant des personnes handicapeacutees doit suivre une formation sur le genre et lrsquoeacutegaliteacute des genres afin de comprendre les diffeacuterentes faccedilons dont le conflit et le deacuteplacement affectent les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et adapter leurs activiteacutes et services en conseacutequence Le personnel du programme Handicap doit

eacutegalement ecirctre conscient des risques particuliers de VBG auxquels les femmes et les filles handicapeacutees sont exposeacutees et recevoir une formation sur la communication avec les survi-vants et sur lrsquoorientation approprieacutee vers les prestataires de service relatifs aux VBG

Renforcer le plaidoyer autour des droits des personnes affecteacutees par la crise et le conflit notamment les femmes et les filles en eacuteveillant la conscience sur les reacutefugieacutes et les personnes deacuteplaceacutees au sein des organisations pour personnes handicapeacutees (DPO) notamment au niveau reacutegional ougrave il y aurait des crises reacutepeacuteteacutees ou prolongeacutees ayant un impact consideacuterable sur plusieurs pays Cela peut inclure le travail en reacuteseau entre les femmes handicapeacutees et les mouve-ments œuvrant pour les droits des femmes dans les pays et reacutegions affecteacutes par des crises afin de deacutevelopper une plus grande connexion compreacutehension et reacuteponse aux besoins des femmes handicapeacutees dans les environnements humanitaires

Recommandations pour tous les acteurs humanitaires

Mettre en œuvre les orientations sectorielles pour preacutevenir et reacutepondre agrave la violence baseacutee sur le genre telles qursquoeacutenonceacutees dans les Directives du Comiteacute permanent inter-organisations relatives agrave la violence baseacutee sur le genre48 Tous les acteurs humanitaires doivent reconnaicirctre et reacutepondre aux risques accrus de VBG pendant le conflit et la crise notam-ment pour les femmes et les filles handicapeacutees ainsi que les individus responsables de sexe feacuteminin Les normes minimales eacutenonceacutees dans les Directives fournissent lrsquoorientation de base pour tous les secteurs dans la preacutevention et la reacuteponse aux VBG

Entreprendre lrsquointeacutegration de la protection pour satisfaire effectivement les besoins des personnes handicapeacutees durant toutes les phases de lrsquointervention humanitaire Lrsquointeacutegration de la protection y compris lrsquoinclusion de lrsquoanalyse du genre et du handicap dans la conception des programmes la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation est deacuteterminante pour assurer que tout le monde notamment les femmes et filles handica-peacutees a pleinement accegraves aux services et agrave lrsquoassistance dans tous les secteurs y compris pour atteacutenuer le risque de VBG49

Recommandations pour les bailleurs de fonds et gouvernements

Tenir les organisations humanitaires responsables de la satisfaction effective des besoins des personnes handica-peacutees et des individus responsables dans les programmes sur la VBG agrave travers des processus de monitoring et de preacutesentation de rapports ainsi que la mise en exergue de

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pratique positives provenant de diffeacuterentes organisations dans les environnements humanitaires afin drsquoencourager lrsquoobservation des approches tenant compte du handicap et du genre

Plaider pour une plus grande reconnaissance de la multi-tude de preacuteoccupations lieacutees au handicap et au genre y compris la VBG dans tous les instruments internationaux les normes et conventions relatifs au conflit au deacuteplace-ment et agrave lrsquoaction humanitaire Les instruments interna-tionaux peuvent jouer un rocircle deacuteterminant dans la deacutefinition des prioriteacutes pour lrsquoaction humanitaire durant le conflit et le deacuteplacement Les preacuteoccupations speacutecifiques aux femmes et

aux filles et agrave toutes les personnes handicapeacutees doivent ecirctre au cœur des instruments internationaux dans la mesure ougrave elles figurent parmi les populations les plus vulneacuterables durant la crise Un plaidoyer permanent est neacutecessaire aux niveaux international et national pour encourager les gouvernements agrave signer et agrave ratifier tous les instruments pertinents et agrave tenir tous les acteurs concerneacutes responsables de la mise en œuvre inteacutegrale des conventions nouvelles et existantes y compris la Convention relative aux droits des personnes handicapeacutees la Convention sur lrsquoeacutelimination de toutes les formes de discrimi-nation agrave lrsquoeacutegard des femmes et les reacutesolutions du Conseil de seacutecuriteacute sur les femmes la paix et la seacutecuriteacute

Atelier drsquointervenants au Burundi copy Elizabeth SherwoodWRC

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Notes

1 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondiales et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacuteva-lence et conseacutequences sur la santeacute de la violence du parte-naire intime et de la violence sexuelle exerceacutee par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductive-healthpublicationsviolence9789241564625en

2 Ce chiffre est deacutetermineacute par lrsquoestimation globale selon laquelle les 15 pour cent de toute population seront des personnes handicapeacutees (OMS 2011) et selon laquelle 512 millions de personnes sont deacuteplaceacutees par la crise et le conflit agrave travers le monde (HCR 2014)

3 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

4 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

5 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

6 Dans ce rapport les laquo personnes handicapeacutees mentales raquo renvoient aux personnes atteintes drsquoune maladie mentale etou celles qui sont des usagers etou survivants de la psychiatrie Le terme laquo personnes ayant des handicaps sociaux raquo est parfois utiliseacute pour deacutecrire ce groupe de personnes handicapeacutees Reacuteseau mondial des usagers et survivants de la psychiatrie Manuel de mise en œuvre de la Convention des Nations unies relative au droit des per-sonnes handicapeacutees (RMUSP2008) p 9 wrcmsN8o9CH

7 UNHCR Le coucirct humain de la guerre Tendances mondia-les 2013 (2014) httpwwwunhcrorg5399a14f9html

8 Organisation mondiale de la santeacute et Banque mondiale Rapport mondial sur le handicap (2011)

9 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondia-les et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacutevalence et conseacutequences sur la santeacute sur la violence infligeacutee par le partenaire intime et par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductivehealth

publicationsviolence9789241564625en10 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-

lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

11 Ibid 12 Convention des Nations unies relative aux droits des per-

sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde-faultaspnavid=15amppid=150

13 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

14 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

15 CBM Inclusion made easy A quick program guide to dis-ability in development (2012) httpwwwcbmorg articledownloads78851CBM_Inclusion_Made_ Easy_-_com-plete_guidepdf

16 Ibid 17 GSDRC Applied Knowledge Services Understanding gen-

der (nd) httpwwwgsdrcorggotopic-guidesgenderunderstanding-gender

18 Ibid 19 Carolyn Frohmader and Stephanie Ortoleva ldquoThe sexual

and reproductive rights of women and girls with disabili-tiesrdquo (Issues paper presented at the ICPD Beyond 2014 Confeacuterence internationale sur les droits de lrsquohomme La Haye Pays-Bas 7-10 juillet 2013) httpwwdaorgauwp- contentuploads201312issues_paper_srr_wom- en_and_girls_with_disabilities_finalpdf

20 Convention des Nations unies relative aux droits des per-sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde- faultaspnavid=15amppid=150

21 Andrea Hollomotz ldquoDisability oppression and violence Towards a sociological explanationrdquo Sociology vol 47 (2013) pp 477-493 Originally published online 23 No-vember 2012 DOI 1011770038038512448561

22 Centers for Disease Control and Prevention The socio-ecological model a framework for prevention (2015) httpwwwcdcgovviolencepreventionoverviewsocial-ecologicalmodelhtml

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23 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

24 Ces principes directeurs ont eacuteteacute adapteacutes des contributions drsquoune activiteacute meneacutee au Forum drsquoapprentissage interne pour le projet en juin 2014

25 Les DPO sont des organisations repreacutesentatives de per-sonnes handicapeacutees Elles sont geacuteneacuteralement constitueacutees et dirigeacutees par des personnes handicapeacutees

26 LrsquoIMSVBG enregistre le type de violence rapporteacute par les survivants dont le viol les agressions sexuelles les agressions physiques le mariage forceacute le deacuteni des res-sources les opportuniteacutes ou services et les violences psychologiqueseacutemotionnelles

27 Les consultations du personnel VBG en Eacutethiopie et au Burundi ont deacutemontreacute qursquoils avaient une bonne compreacutehen-sion des diffeacuterents types de deacuteficiences et pourraient les identifier sur la base de ces questions et observations fonctionnelles au cours de leurs concertations avec les survivants Il est important toutefois de reconnaicirctre que ce ne sont pas tous les survivants handicapeacutes qui peuvent ecirctre identifieacutes comme ayant un handicap dans les donneacutees de lrsquoIMSVBG

28 Jillian Foster Final report Implications and recommenda-tions for integration of mixed-methods analysis across WRC research Consultancy report submitted to WRC (2014)

29 httpbetterevaluationorgapproaches (accessed 12 August 2014) and httpdeptswashingtoneduccph pdf_filesEvaluationpdf (accessed 12 August 2014)

30 Lrsquooutil laquo Expeacuterience du changement raquo est adapteacute de la technique dite du changement le plus significatif (MSC) La technique MSC est une forme de monitoring et eacutevaluation participatifs qui analysent la prise en compte du change-ment pour deacutecouvrir les changements qui sont les plus consideacutereacutes par les individus et les groupes et pourquoi httpbetterevaluationorgapproaches (consulteacute le 12 aoucirct 2014)

31 Adapteacute de lrsquooutil Before and Now Diagram (page 68) dans the Tools together now 100 participatory tools to mobilize communities for HIVAIDS httpwwwaidsallianceorgassets000000370229-Tools-together-now_originalpdf1405520036

32 Adapted ldquoSummit Workshoprdquo from the Participatory Performance Story Reporting Technique httpwwwclearhorizoncomauwp-contentuploads200905report-on-outcomes-and-get-everyone-involved_the-participatory-performancepdf (accessed 12 August 2014)

33 IRC Formation agrave lrsquointeacutegration de la protection guide du facilitateur (2013) httpwwwglobalprotectionclusterorg_assetsfilesaorsprotection_mainstreamingIRC_Pro-tection_Mainstreaming_Training 20_Facilitators_Guide_March_2013_ENpdf

34 Les donneacutees de lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) indiquent que 120 survivants sur 2 025 enregistreacutes preacutesen-tent un handicap

35 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSGBV (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 5083 pour cent (61 sur 120) des survivants handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes et 32 23 pour cent (614 sur 1905) des survivants non handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 186 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0000

36 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes ont subi des violences psychologiqueseacutemotionnelles contre 2325 pour cent (443 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 342 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0377

37 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 3583 pour cent (43 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un partenaire ou eacutepoux contre 4871 pour cent (928 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1288 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0006

38 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un eacutetranger contre 2273 pour cent (433 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 394 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0316

39 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 83 pour cent (100 sur 120) des survi-

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vants handicapeacutes sont des femmes contre 95 pour cent (1812 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des femmes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 12 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de 0000

40 Au cours du processus de consentement eacuteclaireacute il eacutetait conseilleacute aux femmes de ne pas partager leurs expeacuteriences personnelles et de consentir agrave ce que leurs informations soient utiliseacutees dans des rapports afin drsquoameacuteliorer les programmes au Burundi et dans drsquoautres pays Toutes les femmes handicapeacutees intellectuelles souffraient juste de leacutegegraveres deacuteficiences et par conseacutequent eacutetaient en mesure de comprendre ce processus de consentement mais elles eacutetaient eacutegalement en preacutesence de leurs individus responsables Les questions de groupes de discussion ne portaient pas sur ces informations personnelles Les femmes dans ce groupe toutefois ont continueacute agrave divulguer des expeacuteriences personnelles tout au long de la discussion Tous les participants ont reccedilu des conseils sur les services disponibles aux survivants de la VBG et un soutien perma-nent eacutetait fourni par le personnel WPE de lrsquoIRC

41 Laurie E Powers Rosemary B Hughes and Emily M Lund Interpersonal violence and women with disabilities A re-search update (Harrisburg PA National Resource Center on Domestic Violence 2009)

42 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 1667 pour cent (20 sur 120) des survivants handicapeacutes sont des hommes et 488 pour cent (93 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des hommes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1170 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de Fischer de 0000

43 Les femmes les filles les garccedilons et les hommes handi-capeacutes peuvent subir des violences sur la base du genre et du handicap La contribution speacutecifique de chacun de ces facteurs va varier et les causes sous-jacentes de lrsquooppression et des abus sont souvent complexes et croiseacutees De fait il est difficile de faire la distinction et de reacutepondre seacutepareacutement Degraves lors il srsquoavegravere important de surveiller et reacutepondre agrave toutes les formes de violences et discriminations dans les environnements humanitaires notamment contre les groupes les plus marginaliseacutes au sein de la communauteacute afin de faire progresser lrsquoeacutegaliteacute des genres pour les groupes extrecircmement marginaliseacutes et opprimeacutes au sein de la communauteacute Des reacutesultats agrave

plus grande eacutechelle issus du projet et refleacutetant le caractegravere croiseacute des facteurs genre handicap et drsquoautres facteurs pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes et des rapports de recherche plus deacutetailleacutes sur ce sujet seront disponibles sur le site web de Commission des femmes pour les reacutefugieacutes httpswomensrefugeecom-missionorgprogramsdisabilitiesresearch-and-resourcesdocument945-building-capacity-for-disability-inclusion-in-gender-based-violence-gbv-programming-in-humanitarian-settings-overviewcatid=232

44 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

45 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 325 pour cent (39 sur 120) des survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours suivant lrsquoincident et 4398 pour cent (837 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1148 pour cent est consideacuterable du point de vue statis-tique avec une p-value de Fischer de 0017

46 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG 4083 pour cent (49 sur 120) survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC plus drsquo1 mois apregraves lrsquoincident et 3442 pour cent (655 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes plus drsquo1 moins apregraves lrsquoincident Des tests confir-ment que cette diffeacuterence de 641 pour cent nrsquoest pas consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0166

47 Commission des femmes pour les reacutefugieacutes Strong girls powerful women Program planning and design for ado-lescent girls in humanitarian settings (2014) httpswo-mensrefugeecommissionorgresourcesdocument1036-strong-girls-powerful-women-report

48 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuidelines2005pdf

49 Global Protection Cluster Protection mainstreaming (nd) httpwwwglobalprotectionclusterorgenareas-of-responsibilityprotection-mainstreaminghtml

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Tableau A Reacutesumeacute des pays contextes et activiteacutes meneacutes au cours de la phase 1 du projetPays Contexte opeacuterationnel Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie MyrsquoAni mdash Environnement de camp prolongeacute

Discussions de groupe avec de reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handi-capeacutes et leurs individus responsables (25 participants) leaders communautaires (11 participants) et travailleurs communautaires et travailleurs sociaux (13 participants)

Entretiens avec des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables (4 entretiens mdash 7 personnes)

Consultations avec lrsquoAssociation de handicapeacutes (32 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (19 personnes)

Burundi Bujumbura mdash Environnement urbain

Kinama Mussasa et Bwagiriza mdash

Camps

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes congolais handi-capeacutes et leurs individus responsables (161 participants)

Entretien avec une fille handicapeacutee et son individu responsable (1 entretien mdash 2 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (13 personnes)

Jordanie Zaatari mdash Camp

Irbid Mafraq et Ramtha mdash Envi-ronnements urbains

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus respon-sables (113 participants) et volontaire de la communauteacute de reacutefugieacutes (11 participants)

Entretiens avec des filles handicapeacutees et leurs indi-vidus responsables (2 entretiens mdash 4 personnes)

Consultations avec les acteurs humani-taires (30 personnes)

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Grozny Reacutepublique de Tcheacutetcheacutenie mdash Environnement urbain de reconstruction post-conflit

Discussion de groupe avec les individus respon-sables drsquoenfants handicapeacutes (12 participants)

Entretiens avec des femmes et filles handica-peacutees (11 entretiens mdash 11 personnes)

Consultations de personnels drsquoONG de femmes (16 personnes)

Ces discussions de groupe et entretiens ont eacuteteacute reacutealiseacutes par des ONG partenaires de lrsquoIRC dans le Caucase du Nord

Annexe 1 Reacutesumeacute des activiteacutes entreprises dans la meacutethodologie du projet

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Tableau B Reacutecapitulatif des activiteacutes drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilotePays Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie Discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handicapeacutes et leurs individus responsables (24 participants) et des leaders communautaires (11 participants)

Atelier drsquointervenants (21 personnes)

Burundi Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (89 participants) et des leaders communautaires (10 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (18 participants)

Atelier drsquointervenants (41 personnes)

Jordanie Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus responsables (14 participants)

Entretiens avec les professionnels de la VBG (3 participants)

Des expeacuteriences du changement ont eacuteteacute conduite par le personnel WPE en Jordanie et des entretiens avec des professionnels ont eacuteteacute reacutealiseacutes par teacuteleacutephone

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (26 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (7 participants)

Atelier drsquointervenants (26 personnes)

41

Les ateliers drsquointervenants au Burundi en Eacutethiopie et en Caucase du Nord et des expeacuteriences du changement en provenance de Jordanie visaient agrave collecter des messages-cleacutes et recommandations de diffeacuterents groupes impliqueacutes dans le projet sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG Leurs recommandations eacutetaient axeacutees sur les points ci-apregraves

bull Renforcement du plaidoyer sur la non-discrimination

laquo Des sessions de sensibilisation communautaires continues cibleacutees mettant en exergue les droits des personnes handica-peacutees notamment autour des questions relatives aux individus responsables de sexe feacuteminin et masculin raquo (Recommandations provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Consultations permanentes avec les personnes handicapeacutees sur la planification des programmes

laquo Il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne precirctent pas attention agrave nos opinions Nous aimerions rencontrer certaines filles dans un cafeacute ou un endroit uniquement pour filles avec et sans handicap Juste les filles sans adultes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo (Exposeacute du groupe des filles mdash Atelier drsquointervenants Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

bull Mise en exergue des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees

laquo Eacutelaborer un plan ou moyen de partage des expeacuteriences de reacuteussite de personnes handicapeacutees ayant reacuteussi dans des activiteacutes eacuteconomiques et professionnelles Se servir de ces succegraves comme moyen drsquoencourager drsquoautres groupes agrave inclure les personnes handicapeacutees dans ces types de programmes raquo (Recommandation provenant des hommes handicapeacutes mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Renforcement des activiteacutes de sensibilisation et de soutien par les pairs

laquo Effectuer plus de visites agrave domicile chez les femmes et filles handicapeacutees qui sont les plus isoleacutees Eacutelaborer un plan pour des visites reacuteguliegraveres et des contacts entre les eacutequipes [VBG] et leurs familles raquo (Recommandation provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Eacutethiopie)

bull Travail avec les familles

laquo Former un comiteacute drsquoindividus responsables pour donner des conseils sur lrsquoeacutelaboration des programmes Consacrer du temps pour enseigner des leccedilons sur comment ecirctre un meilleur deacutefenseur de la famille fournir des informations sur comment mieux utiliser des systegravemes et ecirctre moins deacutependants des agents de mobilisation communautaire raquo (Recommandation provenant drsquoindividus responsables mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Fourniture de soutien mateacuteriel et de strateacutegies de transport

laquo Recommander la fourniture de transport du fait de la difficile situation financiegravere (ou indemniteacutes de transport) raquo (Entretien avec un individu responsable de sexe feacuteminin mdash Irbid Jordanie)

Annexe 2 Recommandations issues des ateliers des intervenants

Page 19: « Je vois que cela est possibles33660.pcdn.co/wp-content/uploads/2020/04/Je-vois-que... · 2020-04-15 · 2 leur incapacité à laisser les personnes dont elles s’occupent. Pratiques

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vous deacutefendre et il le sait raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

Stress familial

Le stress extrecircme veacutecu par les familles en peacuteriode de conflit et de deacuteplacement peut creacuteer des environnements ougrave la violence est plus susceptible drsquoecirctre perpeacutetreacutee exposant les personnes handicapeacutees qui deacutependent des individus respon-sables de la famille agrave un risque plus eacuteleveacute Par exemple les femmes et les filles handicapeacutees peuvent compter sur les membres de la famille pour les aider pour leurs soins quotidiens Cette deacutependance peut contribuer au stress et agrave lrsquoanxieacuteteacute au sein des membres de la famille ce qui conduit au ressentiment teacutemoigneacute envers les personnes handicapeacutees sous forme de violence eacutemotionnelle physique ou sous drsquoautres formes de violence

Impression quant aux aptitudes des personnes handicapeacutees

Le point de vue des membres de la communauteacute et les ideacutees erroneacutees sur les personnes handicapeacutees peuvent contribuer agrave leur vulneacuterabiliteacute face agrave la VBG Par exemple les auteurs de violence peuvent ecirctre plus susceptibles agrave prendre les personnes handicapeacutees pour cible srsquoils les considegraverent comme moins agrave mecircme de se deacutefendre par rapport aux personnes non handicapeacutees En fait certains eacutepisodes relateacutes par des femmes handicapeacutees dans les milieux urbains au Burundi deacutemontrent que les auteurs ciblent les personnes handicapeacutees physiques et au moment ougrave ils sont incapables de se deacutefendre ou mecircme drsquoidentifier lrsquoauteur

laquo Ma maladie survient parfois[ mdash Jrsquoai des laquo crises raquo mdash et les personnes profitent de moi pendant ces crises Crsquoest agrave ces moments que les hommes viennent me violer mdash je ne connais pas les pegraveres de mes enfants raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Lrsquoon suppose souvent que les personnes handicapeacutees mentales sont incapables drsquoapprendre les mecircmes concepts

ou de participer aux mecircmes activiteacutes que les autres et donc sont exclues des opportuniteacutes offertes pour en apprendre davantage sur la violence le sexe et les relations saines et deacutevelopper de nouvelles compeacutetences et renforcer les reacuteseaux des pairs De ce fait elles sont manipuleacutees et constituent plus facilement une cible pour les auteurs de viol drsquoabus et drsquoexploitation ou alors elles ont une aptitude limiteacutee dans la neacutegociation des rapports de force dans les relations intimes

Enfin les survivants handicapeacutes de la VBG peuvent ecirctre consi-deacutereacutes comme des informateurs peu fiables au sujet de leurs propres vies et expeacuteriences et donc leur parole ne peut ecirctre prise pour argent comptant lorsqursquoils signalent une violence Par conseacutequent les auteurs sont encore plus susceptibles de preacutevoir lrsquoimpuniteacute de leurs actions ce qui peut rendre les personnes handicapeacutees encore plus vulneacuterables agrave la violence

laquo Les personnes handicapeacutees mentales ou intellectuelles sont eacutegalement sujettes [agrave la VBG] Mecircme lorsqursquoelles sont victimes de violence sexuelle les gens pensent qursquoelles sont folles et ne les croient pas raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin camp de Zaatari Jordanie)

Discussions de groupe avec les adolescentes handicapeacutees mdash Burundicopy Elizabeth SherwoodWRC

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Perte du soutien de la communauteacute et des meacutecanismes de protection

La seacuteparation des familles et des voisins et lrsquoaffaiblissement ou lrsquoeacuteclatement des structures de soutien communautaire et des meacutecanismes traditionnels de protection ont eacuteteacute mis en eacutevidence chez les participants au projet eacutetant donneacute lrsquoaugmentation du risque de violence parmi les personnes handicapeacutees Ceci est particuliegraverement pertinent dans de nouvelles zones de deacuteplacement comme la Jordanie ougrave les individus et les familles nrsquoont pas encore eacutetabli des relations de confiance avec les autres habitants de la communauteacute ou renforceacute agrave nouveau leurs systegravemes de soutien Les partici-pants dans cet environnement ont expliqueacute les niveaux eacuteleveacutes de violence rencontreacutes dans la communauteacute et ont exprimeacute la preacuteoccupation selon laquelle les personnes handicapeacutees seraient viseacutees hors de la maison Cela a parfois conduit agrave des strateacutegies drsquoadaptation neacutegatives comme enfermer les personnes handicapeacutees intellectuelles dans leurs maisons De mecircme dans les milieux urbains au Burundi les parents ont signaleacute des cas isoleacutes survenus lorsqursquoils se sont fiers aux voisins et membres de la communauteacute auxquels ils eacutetaient peu habitueacutes pour les aider dans leur tacircche drsquoindividu responsable et ont deacutecouvert plus tard la perpeacutetration de lrsquoabus

laquo En Syrie tout le monde se connaissait et on prenait soin les uns des autres Ici nous sommes entoureacutes des gens venant drsquoautres villes Si quelque chose arrive agrave mon voisin cela mrsquoimporte peu raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin camp de Zaatari Jordanie)

Isolement social

Un manque de contact avec les reacuteseaux communautaires les amis et les prestataires de services augmente eacutegalement la vulneacuterabiliteacute face agrave la violence exerceacutee sur les personnes handi-capeacutees Les femmes handicapeacutees physiques isoleacutees dans leurs maisons en raison des obstacles physiques et environnemen-taux trouvent qursquoil est difficile de se deacuteplacer agrave lrsquoexteacuterieur de leur maison et de rencontrer drsquoautres personnes Les adoles-centes handicapeacutees sont exclues des reacuteseaux des pairs et de lrsquoeacuteducation ainsi que des activiteacutes lieacutees aux programmes baseacutes sur les atouts dont la promotion de la protection contre la VBG a eacuteteacute deacutemontreacutee Certaines personnes handicapeacutees en particu-lier celles ayant des handicaps intellectuel et mental peuvent ecirctre cacheacutees par les membres de la famille laquo au point ougrave les

voisins ignorent jusqursquoagrave leur existence raquo Un manque de soutien de la communauteacute et de relation peut ecirctre agrave lrsquoorigine du manque drsquoinformation et de compeacutetences dont elles ont besoin ou alors ces personnes ont des gens en qui elles se confient lorsqursquoelles sont victimes de violence

laquo Quand nous sommes handicapeacutes mecircme nos amis nous eacutevitent Nous sommes abandonneacutes comme si nous avions perdu toute valeur Seule ma famille me soutient mdash tous mes amis se sont eacuteloigneacutes de moi raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Lrsquoisolement augmente aussi la vulneacuterabiliteacute des individus responsables de sexe feacuteminin qui sont incapables de quitter leurs maisons de geacuteneacuterer des revenus ou drsquoassister agrave des eacuteveacutenements et activiteacutes communautaires avec drsquoautres femmes Dans la plupart des cas ces personnes sont les eacutepouses et les megraveres drsquoenfants et drsquoadultes avec un handicap plus grave Toutefois dans certains cas elles peuvent eacutegale-ment se faire aider par les adolescentes qui joueront le rocircle drsquoindividu responsable secondaire reacuteduisant ainsi les chances de ces derniegraveres agrave acceacuteder agrave lrsquoeacuteducation et agrave drsquoautres services dans la communauteacute

Pauvreteacute et manque de revenu

La pauvreteacute a eacuteteacute preacutesenteacutee comme un facteur de vulneacuterabiliteacute en particulier pour les femmes handicapeacutees dans les meacutenages dirigeacutes par des femmes Lrsquoextrecircme pauvreteacute et le manque de ressources pour reacutepondre agrave leurs besoins les plus eacuteleacutemen-taires augmentent le risque pour les femmes et les filles handi-capeacutees et les membres de la famille de sexe feacuteminin drsquoecirctre maltraiteacutees et exploiteacutees ou ont recours aux activiteacutes sexuelles de survie et agrave la prostitution

laquo Certains de mes enfants sont en acircge drsquoaller agrave lrsquoeacutecole mais je nrsquoen ai pas les moyens Je dois demander aux hommes drsquoacheter mecircme du sucre pour le theacute et pour cette raison ils peuvent faire de moi ce qursquoils veulent Mes enfants ne peuvent mecircme pas avoir de livres pour lrsquoeacutecole raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Obstacles lieacutes agrave lrsquoenvironnement

Les obstacles lieacutes agrave lrsquoenvironnement y compris le transport insuffisant dans tous les contextes srsquoajoutent agrave lrsquoisolement mais signifient eacutegalement que les personnes handicapeacutees doivent pouvoir compter sur drsquoautres membres de la commu-

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nauteacute pour acceacuteder agrave des services et agrave lrsquoassistance y compris la distribution de vivres et drsquoarticles non alimentaires Cela accroicirct leur vulneacuterabiliteacute agrave lrsquoexploitation et aux abus et limite leur accegraves aux services de reacuteponse en matiegravere de VBG de maniegravere confidentielle

Obstacles agrave lrsquoaccegraves aux services et aux programmes relatifs agrave la VBG

Les donneacutees relatives au Burundi et agrave lrsquoEacutethiopie montrent qursquoenviron 32 des survivantes handicapeacutees qui ont signaleacute des cas de violence agrave lrsquoIRC lrsquoont fait dans les trois jours suivant lrsquoincident comparativement agrave 44 pour les survivantes sans handicap45 Quarante et un pour cent des survivantes handi-capeacutees ont attendu plus drsquoun mois pour signaler les cas de violence46 Drsquoautres mesures doivent ecirctre prises pour eacuteliminer les obstacles et faciliter lrsquoaccegraves aux services et programmes relatifs agrave la VBG pour toutes les survivantes y compris et surtout pour les personnes handicapeacutees

Les obstacles agrave lrsquoaccegraves aux programmes et activiteacutes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire et identifieacutes par les personnes handicapeacutees et les individus responsables comprennent les barriegraveres psychologiques physiques communicationnelles et autres Les barriegraveres psychologiques constituaient les obstacles les plus freacutequemment citeacutes pour les survivantes agrave la VBG souffrant de handicap alors que les barriegraveres physiques ont eacuteteacute plus freacutequemment mention-neacutees dans le cadre des activiteacutes de preacutevention notamment la sensibilisation communautaire la geacuteneacuteration de revenus et les activiteacutes meneacutees aux centres de promotion de la femme

Les barriegraveres psychologiques

La discrimination et la stigmatisation par les membres de la famille les prestataires de services et la communauteacute dans son ensemble ont eacuteteacute les obstacles agrave lrsquoaccegraves aux services les plus freacutequemment citeacutes par les survivantes handicapeacutees Les participants ont signaleacute qursquoune stigmatisation suppleacutementaire rendait les personnes handicapeacutees reacuteticentes agrave lrsquoideacutee de deacutenoncer les cas de violence sexuelle mecircme aux prestataires de services qui supposent souvent qursquoelles ne courent aucun risque en raison de leur handicap

laquo Les membres de la famille les conduisent aux prestataires de services mais ceux-ci ne les traitent pas correctement mdash ils peuvent dire des choses du genre laquo Tu es handicapeacutee Comment as-tu pu ecirctre violeacutee et tomber enceinte raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les

travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux - camp de reacutefugieacutes de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Lrsquoon suppose souvent que les personnes ayant des deacutefi-ciences intellectuelles ou mentales ne comprennent pas ce qui leur est arriveacute Les participantes ont indiqueacute que les gens peuvent ne pas eacutecouter ou croire les personnes handicapeacutees en particulier quand les survivantes preacutesentent une deacuteficience mentale ou intellectuelle cette attitude reacuteduit agrave son tour leur accegraves aux services De nombreuses personnes handi-capeacutees mentales ou intellectuelles sont eacutegalement exclues des activiteacutes de sensibilisation sur la VBG car les parents les dirigeants communautaires et drsquoautres personnes suppo-sent qursquoelles ne courent pas de risques ou sont incapables drsquoapprendre de nouvelles choses Ces barriegraveres suppleacutemen-taires les empecircchent drsquoecirctre en seacutecuriteacute au sein des commu-nauteacutes drsquoidentifier correctement les cas de violence etou de demander de lrsquoaide aupregraves des personnes de confiance en cas de violence

Certaines survivantes handicapeacutees peuvent avoir besoin de soutien pour acceacuteder aux services mais craindront de signaler cette violence aux membres de la famille qui pour-raient deacutejagrave avoir des ideacutees neacutegatives sur le handicap Ainsi de nombreuses survivantes choisissent de ne pas signaler ces cas de violence ou de ne pas acceacuteder aux services si cela risque drsquoaccentuer leur marginalisation au sein de la famille et de la communauteacute Agrave Bujumbura certaines femmes handica-peacutees avaient si souvent subi la violence qursquoelles preacutefeacuteraient ne pas en parler mecircme agrave des membres de la famille pourvoyeurs drsquoappui

laquo Les familles ont tendance agrave la rejeter et agrave la deacutetester [une survivante] mdash elles ne la considegraverent pas vraiment comme une personne Elle vit avec un handicap et cette violence sexuelle va maintenant reacuteduire davantage sa valeur Elles vont la rejeter et penser qursquoelle est la cause de son propre malheur raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

La discrimination et les preacutejugeacutes posent eacutegalement des obsta-cles importants agrave la participation des personnes handicapeacutees dans les activiteacutes de preacutevention de la VBG et programmes connexes En Eacutethiopie les travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux ont indiqueacute que drsquoautres membres de la communauteacute ridiculisent les personnes souffrant de handicaps mentaux etou intellectuels lorsqursquoelles essaient de participer

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agrave des activiteacutes communautaires En raison de cette stigmatisa-tion les parents empecircchent parfois le personnel de parler agrave ces personnes lors des visites agrave domicile et de partager avec elles des informations sur les services disponibles

laquo Une personne handicapeacutee avait lrsquohabitude de prendre part agrave une discussion cafeacute mais la communauteacute lrsquoa rejeteacutee et elle a finalement cesseacute de venir Elle souffre drsquoun trouble mental et ne sait parfois pas de quoi elle parle Les participantes lrsquoont donc neacutegligeacutee raquo

(Travailleur communautaire - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les groupes de leadership communautaire y compris les associations de reacutefugieacutes et de femmes ont rarement des repreacutesentantes handicapeacutees les associations de personnes handicapeacutees le cas eacutecheacuteant sont souvent domineacutees par les hommes et peuvent activement exclure les handicapeacutees mentales et intellectuelles Ces organisations jouent souvent un rocircle central dans la communication de lrsquoinformation dans la communauteacute et peuvent mecircme deacutesigner des repreacutesent-ants pour participer agrave des formations et drsquoautres activiteacutes Par conseacutequent les personnes handicapeacutees mais plus particu-liegraverement les femmes et les filles handicapeacutees peuvent ecirctre moins susceptibles drsquoecirctre incluses dans ces activiteacutes

laquo Les personnes handicapeacutees ne sont geacuteneacuteralement pas consideacutereacutees La communauteacute ne trouve parfois pas qursquoelles peuvent prendre part agrave des formations et autres activiteacutes raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les dirigeants communautaires - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les barriegraveres physiques

Les barriegraveres physiques empecircchent les personnes handica-peacutees drsquoacceacuteder aux services et activiteacutes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire Les femmes handicapeacutees qui vivent dans les centres urbains et dans le camp de reacutefugieacutes du complexe tentaculaire de Zaatari en Jordanie ont indiqueacute que lrsquoabsence ou le coucirct eacuteleveacute des moyens de transport eacutetait un obstacle agrave lrsquoaccegraves aux centres de services sur la VBG ainsi qursquoagrave leur participation aux activiteacutes de sensibilisation et autres activiteacutes de preacutevention

laquo Les moyens de transport sont inexistants Par conseacutequent mecircme si vous savez ougrave se trouvent les services vous ne pouvez pas toujours y

arriver raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin mdash Bujumbura Burundi)

Dans tous les pays les individus responsables de sexe feacuteminin nrsquoont pas pu prendre part aux activiteacutes de sensibilisa-tion communautaire etou de promotion de la femme parce qursquoelles doivent rester agrave la maison et prendre soin de leur famille Elles participent moins freacutequemment aux reacuteunions communautaires et aux activiteacutes sociales et ne sont donc pas impliqueacutees dans les campagnes la SASA (une approche globale de preacutevention de la violence contre les femmes et les filles deacuteveloppeacutee par Raising Voices (wwwraisingvoicesorg)) et drsquoautres formes de sensibilisation

Les barriegraveres communicationnelles

Les barriegraveres communicationnelles ont eacuteteacute plus freacutequem-

laquo Je porte ma fille sur mon dos partout ougrave je vais Elle grandit mais elle reste encore une partie de moi raquo

(Individu responsable drsquoune fille handicapeacutee - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

copy Elizabeth SherwoodWRC

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ment mentionneacutees dans le cadre des activiteacutes de preacutevention communautaires Les personnes sourdes ont eacuteteacute deacutesigneacutees comme eacutetant les plus toucheacutees par ce type de barriegravere dans la mesure ougrave des interpregravetes en langue des signes sont rarement disponibles dans les camps de reacutefugieacutes et que de nombreuses personnes utilisent un langage des signes non conventionnel Certains agents de mobilisation commu-nautaire et le personnel travaillant sur la VBG ont tenteacute de communiquer avec les personnes sourdes au moyen drsquooutils SASA et des gestes simples mais cette proceacutedure nrsquoest pas toujours exeacutecuteacutee par lrsquoensemble du personnel Les profes-sionnels de la VBG ont eacutegalement eu du mal agrave communiquer efficacement avec les personnes souffrant de handicaps intellectuels et mentaux parce qursquoelles ne sont pas souvent inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes sur la VBG etou parce que les informations ne sont pas transmises dans des formats qursquoils peuvent comprendre Les participantes ont noteacute que les mateacuteriels de sensibilisation et drsquoeacuteducation repreacutesentaient rarement les personnes handicapeacutees et que les personnes handicapeacutees ne sont pas inteacutegreacutees dans les eacutequipes de sensibilisation et de mobilisation communautaire Une varieacuteteacute drsquoapproches de communication - notamment les messages simples les images les mises en scegravene et les jeux de rocircles qui incluent les personnes handicapeacutees - seraient plus efficaces pour impliquer les personnes handicapeacutees tout en sensibil-isant davantage la communauteacute des personnes handicapeacutees dans son ensemble

laquo En regardant lrsquoimage drsquoune personne handicapeacutee nous nous sentirons plus impliqueacutes avec les personnes normales Cela pousse eacutegalement les gens agrave comprendre que les personnes handicapeacutees doivent ecirctre impliqueacutees dans tout raquo

(Participante aux discussions de groupe avec des femmes handicapeacutees - camp de Bwagirizia Burundi)

Autres barriegraveres

Le manque de confidentialiteacute et la stigmatisation par les membres de la communauteacute qui en reacutesulte ont eacuteteacute souleveacutes comme eacutetant des problegravemes importants dans les contextes urbains et sur les camps au Burundi et en Eacutethiopie Les participantes ont signaleacute qursquoil est plus difficile de preacuteserver la confidentialiteacute quand une survivante est handicapeacutee car drsquoautres personnes lui sont peut-ecirctre venues en aide lors de lrsquoincident et que les nouvelles se reacutepandent souvent rapide-ment dans toute la communauteacute Elles peuvent avoir besoin de parler aux autres afin drsquoacceacuteder agrave des services et le personnel

du programme relatif agrave la VBG a eacutegalement mentionneacute le besoin drsquoimpliquer un plus large eacuteventail drsquoacteurs dans les processus de gestion de cas Par conseacutequent les survivantes handicapeacutees sont moins susceptibles drsquoacceacuteder aux services et agrave lrsquoassistance apregraves de tels incidents de violence en raison de problegravemes de confidentialiteacute et de la peur drsquoune stigmatisa-tion suppleacutementaire

laquo La communauteacute saura si une femme handicapeacutee a eacuteteacute violeacutee Il nrsquoy a pas de secrets dans le camp Les gens ont tendance agrave plus divulguer les informations lorsqursquoil srsquoagit de femmes handicapeacutees Elles doivent crier agrave lrsquoaide et tout le monde deacutecouvre ainsi ce qui leur est arriveacute raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

Les femmes et les filles handicapeacutees agrave Bujumbura au Burundi ont eacutegalement indiqueacute qursquoelles ne peuvent pas ecirctre reccedilues immeacutediatement lorsqursquoelles se preacutesentent aux services de santeacute apregraves un incident de violence sexuelle et il peut leur ecirctre demandeacute de revenir agrave un autre moment pour recevoir des services ou le service peut leur ecirctre refuseacute apregraves une longue proceacutedure administrative lieacutee agrave leur statut de reacutefugieacutees Les survivantes handicapeacutees peuvent rencontrer de plus grands problegravemes dans la mesure ougrave il peut ecirctre plus difficile pour elles de retourner agrave lrsquoeacutetablissement car elles peuvent avoir moins de ressources financiegraveres pour payer le transport et doivent compter sur lrsquoaide des autres pour se deacuteplacer

laquo Ils peuvent vous donner autre rendez-vous mdash et vous demander de revenir demain - mais cela pose problegraveme apregraves un viol parce que vous avez besoin de meacutedicaments Elle a passeacute toute la journeacutee et la nuit agrave lrsquohocircpital sans recevoir aucun service et le lendemain elle est alleacutee pour son test de deacutepistage du VIH raquo

(Groupe de discussion avec des femmes handicapeacutees mdash Bujumbura Burundi)

Dans lrsquoenvironnement humanitaire et autre les programmes relatifs agrave la VBG sont largement axeacutes sur les femmes et les filles car elles sont les plus exposeacutees agrave la violence baseacutee sur le genre Cependant les hommes et les garccedilons courent eacutegale-ment un risque de violence sexuelle en particulier en peacuteriode de conflit et de deacuteplacement Les professionnels de la VBG apportent un soutien aux survivants de sexe masculin avec et sans handicap mais ce fait nrsquoest pas toujours connu Dans le cadre de ce projet par exemple certains hommes handicapeacutes

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ne savaient pas ougrave obtenir un soutien en termes de gestion de cas srsquoils ont eacuteteacute victimes de violence sexuelle

laquo Elle [une survivante handicapeacutee] doit se rendre agrave lrsquoIRC pour obtenir de lrsquoaide Mais ougrave doivent se rendre les hommes handicapeacutes srsquoils sont violeacutes raquo

(Man with disabilities mdash Musasa refugee camp Burundi)

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Sur la base de lrsquoeacutevaluation et des recommandations de la Phase 1 faites par les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables les activiteacutes suivantes ont eacuteteacute conccedilues et testeacutees dans chacun des contextes du projet

Reacutesumeacute des actions pilotes mises en œuvre par les programmes WPE de lrsquoIRC

Pays Activiteacutes

Eacutethiopie Organisation de laquo discussions cafeacute raquo avec les femmes dans les foyers de personnes handicapeacutees afin que leurs individus responsables puissent acceacuteder agrave des informations sur la VBG et pour renforcer les reacuteseaux de pairs feacute-minins

Adaptation du mateacuteriel de mobilisation communautaire sur la preacutevention de la VBG (SASA) de maniegravere agrave deacutepeindre les personnes handicapeacutees comme faisant partie de la communauteacute dans son ensemble

Organisation de visites agrave domicile cibleacutees pour diffuser des informations sur la preacutevention de la VBG et donner des reacuteponses aux personnes handicapeacutees qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Organisation de sessions de formation sur la VBG et le handicap agrave lrsquointention des agents de mobilisation communautaire et des travailleurs sociaux

Modifications apporteacutees pour ameacuteliorer lrsquoaccessibiliteacute physique des bacirctiments communau-taires et des latrines dans le camp

Burundi Ciblage des Associations Villageoises drsquoEacutepargne et de Creacutedit pour les personnes handicapeacutees et

leurs individus responsables

Organisation drsquoactiviteacutes reacutecreacuteatives et professionnelles pour les personnes handicapeacutees et les individus responsables

Sensibilisation de la communauteacute sur les droits et lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees

Prioriteacute accordeacutee aux visites agrave domicile pour assurer une gestion plus complegravete des cas de VBG pour les personnes handicapeacutees agrave risque

Recrutement de femmes handicapeacutees comme agent de mobilisation communautaire pour les activiteacutes relatives agrave la VBG

Jordanie Inclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG interorganisations et dans la forma-tion sur la gestion des cas relatifs agrave la protection de lrsquoenfance

Animation drsquoun atelier drsquoune journeacutee sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de violence sexuelle et sexiste du sous-groupe interorganisations sur la violence sexuelle et sexiste

Pris en charge de lrsquoinclusion du handicap dans les messages et le mateacuteriel drsquoune campagne en cours sur la preacutevention de la violence et dans le mateacuteriel relatif aux services de lrsquoIRC

Organisation de discussions de groupe avec les individus responsables de sexe feacuteminin souffrant de handicap

La campagne laquo Amani raquo en Jordanie a fourni des messages cleacutes aux communauteacutes aux enfants et aux parents sur le moyen de mieux proteacuteger les enfants et les adultes contre les atteintes et divers types de violence notamment la violence sexuelle et sexiste httpdataunhcrorgsyrian-refugeesdownloadphpid=5558

Phase 2 Activiteacutes visant agrave ameacuteliorer lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG dans les pays pilotes

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Reacutesumeacute des actions pilotes mises en œuvre par les programmes WPE de lrsquoIRC

Caucase du Nord

Feacutedeacuteration de Russie

Organisation drsquoune formation et drsquoateliers de planification drsquoaction sur le handicap et la violence baseacutee sur le genre pour les ONG feacuteminines y compris sur lrsquoimplication des jeunes filles handica-peacutees et le soutien de leurs parents et in-dividus responsables

Organisation drsquoune formation et drsquoun atelier de planification drsquoaction avec les femmes de la All-Russia So-ciety of Disabled People sur lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes visant les femmes et les filles

Conception drsquoun manuel pour les individus responsables drsquoenfants handicapeacutes qui fournit des informations sur les services et lrsquoassistance aux personnes handicapeacutees

Organisation drsquoun concert de sensibilisation communautaire au cours de laquelle les jeunes filles sourdes sont monteacutees en scegravene avec une chanteuse tcheacutetchegravene

Organisation drsquoeacuteveacutenements sociaux pour les filles avec et sans handicap pour renforcer les reacuteseaux de pairs

Discussion cafeacute Camp de reacutefugieacutes de MyrsquoAni Ethiopiecopy IRC Ethiopie

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Phase 3 Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Le processus drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays a permis drsquoidentifier 1) les changements des connaissances des attitudes et des pratiques des professionnels de la VBG agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du handicap et 2) des pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Renforcement des capaciteacutes des professionnels de la VBG sur lrsquoinclusion du handicap

Les professionnels de la VBG des quatre pays ont eacuteteacute consulteacutes lors de lrsquoeacutevaluation participative pour identifier les changements apporteacutes agrave leurs connaissances leurs attitudes et leurs pratiques au sujet de lrsquoinclusion du handicap dans leurs programmes et activiteacutes au cours du projet Cette activiteacute a eacutegalement permis drsquoidentifier de nouvelles activiteacutes outils et ressources qui auraient agrave leur avis faciliteacute ces changements

Changements apporteacutes aux connaissances attitudes et pratiques

Bien que les connaissances les attitudes et les pratiques se recoupent et se complegravetent mutuellement les professionnels de la VBG ont plus freacutequemment rapporteacutes des changements dans leurs attitudes envers les personnes handicapeacutees au cours du projet Les professionnels ont signaleacute une accen-tuation de la reconnaissance de leur responsabiliteacute agrave atteindre tous les membres de la communauteacute et donc agrave adapter leurs programmes de maniegravere agrave les rendre accessibles et efficaces pour tous ce qui renforce la mise en œuvre drsquoune approche de programmation plus axeacutee sur les droits De nombreux professionnels ont avoueacute qursquoavant le projet ils supposaient que les personnes handicapeacutees nrsquoeacutetaient pas capables de participer agrave des activiteacutes relatives agrave la VBG en raison de leur handicap Apregraves le projet la plupart a deacuteclareacute reconnaicirctre que les personnes handicapeacutees ont des compeacutetences et des capaciteacutes neacutecessaires pour participer beacuteneacuteficier et faire de preacutecieuses contributions aux programmes Les professionnels ont eacutegalement deacuteclareacute qursquoils se consideacuteraient drsquoabord comme eacutetant mal eacutequipeacutes ou pas qualifieacutes pour fournir des services relatifs agrave la VBG aux personnes handicapeacutees et pensaient que leurs compeacutetences et leur formation ne suffiraient pas pour reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees Ils se sont souvent focaliseacutes sur la deacuteficience de la personne ou sur son eacutetat de santeacute (aussi connu sous le nom drsquoapproche

meacutedicale du handicap) et nrsquoont pas appliqueacute leurs compeacute-tences en matiegravere de protection et drsquoautonomisation pendant le processus de gestion de cas Apregraves le projet ces profes-sionnels ont deacuteclareacute qursquoils eacutetaient plus agrave lrsquoaise confiants et precircts agrave travailler avec les personnes handicapeacutees et qursquoils sont passeacutes drsquoune approche meacutedicale agrave une approche plus familiegravere et plus axeacutee sur le survivant

laquo Au deacutebut je pensais que je ne pouvais pas ecirctre utile agrave certaines personnes handicapeacutees parce que je nrsquoeacutetais pas meacutedecin que je ne pouvais pas ameacuteliorer leur condition que je ne pouvais pas les gueacuterir Mais alors lorsque jrsquoai pris du temps pour commencer agrave eacutecouter davantage jrsquoai compris qursquoelles ne demandaient pas ce type drsquoaide elles voulaient parler avaient besoin de soutien et aspiraient agrave plus de seacutecuriteacute Jrsquoai reacutealiseacute que je savais deacutejagrave comment venir en aide agrave ces personnes Avant je supposais que je ne pouvais pas et que discuter avec moi ne changerait rien agrave leur situation Jrsquoaurais ducirc eacutecouter un peu plus avant et crsquoest le cas maintenant Je prends drsquoabord le temps drsquoeacutecouter avant drsquoessayer de faire des plans et drsquoarranger les choses raquo

(Agent de mobilisation communautaire de lrsquoIRC - camp de Muyinga Burundi)

Certains professionnels ont eacutegalement signaleacute un changement drsquoattitude envers les individus responsables en particulier les megraveres drsquoenfants handicapeacutes qui ont leurs propres besoins mais qui font souvent passer les deacutesirs des autres notamment ceux des membres de leur famille souffrant de handicap avant leur propre bien-ecirctre psychosocial Les professionnels ont rapporteacute une plus grande reconnaissance des besoins de ce groupe et le rocircle essentiel qursquoils jouent dans la protection et lrsquoautonomisation des personnes handicapeacutees

laquo Ces personnes ont le droit de recevoir tous les services proposeacutes aux autres et il est de notre devoir drsquointeacutegrer [ces personnes] Il sera difficile pour elles de rester agrave la maison toutes seules Cela est eacutegalement important pour leurs familles et elles peuvent venir avec leurs filles Cette mesure est importante pour les megraveres drsquoenfants handicapeacutes car elles ont eacutegalement besoin drsquoun soutien psychologique raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Les professionnels de la VBG ont rapporteacute quatre principaux changements dans leurs pratiques agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du

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handicap au cours du projet Ces pratiques ont eacuteteacute eacutetroitement lieacutees au processus reacuteflectif du projet et aux activiteacutes pilotes mises en œuvre au cours de la Phase 2 du projet notamment

bull la tenue des consultations plus reacuteguliegraveres avec les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables afin de srsquoassurer que leurs besoins et leurs ideacutees sont pris en compte dans les deacutecisions lieacutees aux programmes et aux activiteacutes

bull la fourniture drsquoun soutien plus global et holistique aux survi-vantes handicapeacutees avec un accent sur les meacutethodes de communication efficaces et lrsquoeacutetablissement de la confiance

bull le deacuteveloppement drsquoactiviteacutes autour des points forts des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees

bull une implication plus active des membres de la famille et des voisins des personnes handicapeacutees dans la planification de la seacutecuriteacute

bull la surveillance du nombre de femmes de filles de garccedilons et drsquohommes handicapeacutes qui participent aux activiteacutes relatives agrave la VBG

laquo Nous ne pouvons pas eacutevaluer lrsquoactiviteacute nous-mecircmes Nous devons jauger nos performances agrave travers les gens qui prennent part agrave nos activiteacutes raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les professionnels de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Les professionnels de tous les pays ont eacutegalement deacuteclareacute avoir acquis de nouvelles connaissances qui ont ameacutelioreacute leur capaciteacute agrave inteacutegrer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail mais ils en ont parleacute moins freacutequemment que le changement drsquoattitudes et de pratiques Les exemples comprennent une meilleure compreacutehension des facteurs qui rendent les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables plus vulneacuterables agrave la VBG le rocircle des relations et des reacuteseaux sociaux dans la preacuteven-tion de la violence et lrsquoaccroissement des connaissances sur les strateacutegies de communication permettant de travailler avec des personnes preacutesentant diffeacuterents types de handicaps

laquo Nous travaillons sur les questions de VBG Je pensais donc plus agrave la faccedilon dont elles se sentent en tant que femmes et filles et comment elles se voient comparativement aux filles sans handicap Les filles handicapeacutees ont moins de possibiliteacutes que les filles sans handicap raquo

(Professionnel de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Activiteacutes outils et ressources qui ont favoriseacute le renforcement des capaciteacutes chez les professionnels de la VBG

Les professionnels de la VBG ont deacutecrit les opportuniteacutes drsquoapprentissage expeacuterientiel et reacuteflectif du projet comme eacutetant les facteurs les plus importants ayant contribueacute agrave renforcer leur capaciteacute agrave inteacutegrer efficacement lrsquoinclusion du handicap dans leur travail Il srsquoagissait notamment drsquointeractions directes avec les femmes et les filles handicapeacutees drsquooccasions de reacutefleacutechir sur leurs propres compeacutetences et du moyen de les appliquer dans leur travail avec ce groupe

Les professionnels de la VBG en Eacutethiopie en particulier les travailleurs sociaux et communautaires ont indiqueacute que les formations sur la VBG et le handicap les avaient effectivement aideacutes agrave ameacuteliorer leurs pratiques agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du handicap Dans les autres pays pilotes les professionnels ont signaleacute que les outils les aidant agrave consulter les personnes handicapeacutees y compris des directives sur la conduite des visites agrave domicile et des activiteacutes participatives qui traduisent la dynamique du pouvoir entre les femmes et les hommes et les personnes avec et sans handicap eacutetaient les plus utiles Les professionnels ont aussi mentionneacute que des outils fournissant des directives sur la communication avec les personnes preacutesentant diffeacuterents types de deacuteficiences et des outils permettant de deacutevelopper un mateacuteriel drsquoinformation drsquoeacuteducation et de communication accessible ont eacuteteacute utiles

Dans le Caucase du Nord les professionnels de la VBG ont indiqueacute que la focalisation sur un petit nombre drsquoactiviteacutes clairement deacutefinies visant agrave favoriser lrsquoinclusion a augmenteacute la probabiliteacute de succegraves et ce succegraves a stimuleacute leur confiance et leur volonteacute agrave inclure les femmes et les filles handicapeacutees dans les activiteacutes subseacutequentes

laquo Je nrsquoavais jamais penseacute que nous pourrions faire quelque chose dans un groupe mixte [filles avec et sans handicap] et maintenant je constate que cela est possible et acceptable et que les gens en ont besoin raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les professionnels de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Domaines exigeant un renforcement suppleacutementaire des capaciteacutes

Bien que des changements positifs dans lrsquoapproche de de travail des professionnels de la VBG avec les personnes handicapeacutees aient eacuteteacute signaleacutes lors de lrsquoeacutevaluation des lacunes persistantes ont eacuteteacute identifieacutees au niveau des capaciteacutes et une attention addi-

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tionnelle et continue doit ecirctre porteacutee agrave ce point

Tout drsquoabord quelques professionnels de la VBG et les pres-tataires ont continueacute agrave avoir des attitudes neacutegatives envers les personnes avec des handicapeacutees Par conseacutequent il est neacuteces-saire de promouvoir une reacuteflexion et une discussion continues avec les professionnels de la VBG afin de faire face et de reacutesoudre les malentendus et les preacutejugeacutes qui peuvent faire office drsquoobstacles agrave lrsquoaccegraves et agrave lrsquoinclusion des personnes handica-peacutees Les professionnels doivent reacutefleacutechir sur la faccedilon dont leurs propres attitudes peuvent influencer la mise en œuvre drsquoune approche centreacutee sur le survivant agrave lrsquoeacutegard des personnes handi-capeacutees agrave la possibiliteacute qursquoils donnent aux individus de contribuer agrave la prise de deacutecision et mecircme aux options drsquointerventions qursquoils peuvent examiner avec un survivant

Deuxiegravemement les gestionnaires de cas de VBG ont signaleacute qursquoils neacutecessitaient davantage drsquoindications sur les processus de consentement lorsqursquoils travaillent avec des survivants souf-frant drsquoune deacuteficience intellectuelle Dans de nombreux cas les gestionnaires de cas demandent aux individus responsables de donner le consentement et ne parviennent souvent pas agrave deacuteter-miner la capaciteacute de lrsquoindividu agrave donner son consentement Une note drsquoorientation sur lrsquoobtention du consentement des personnes handicapeacutees a eacuteteacute deacuteveloppeacutee dans le projet en reacuteponse agrave cette lacune Elle srsquoinspire du processus de consentement employeacute avec les personnes souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle dans le secteur de la santeacute dans les pays agrave revenu eacuteleveacute et est adapteacutee pour une approche de gestion de cas centreacutee sur le survivant

Enfin alors que de nombreux professionnels de la VBG qui ont pris part au projet ont reacuteussi agrave inclure les personnes ayant un handicap physique et des deacuteficiences auditives aux activiteacutes du programme relatifs agrave la VBG ils ont noteacute des deacutefis permanents lors de lrsquoinclusion des personnes ayant une deacuteficience intellec-tuelle Les gestionnaires de cas ont besoin de directives et de soutien pour identifier les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes preacutesentant des handicaps plus complexes afin de mieux les rattacher aux possibiliteacutes de participation aux activiteacutes communautaires et sociales briser lrsquoisolement social et favoriser lrsquoautonomisation Ces directives destineacutees aux gestionnaires de cas ont eacuteteacute deacuteveloppeacutees dans le cadre du projet

Des outils tireacutes du projet ont eacuteteacute adapteacutes pour les professionnels de la VBG drsquoautres organisations et sont disponibles dans la Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG sur httpwrc

msdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de VBG

Le processus drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays a susciteacute des laquo Expeacuteriences du changement raquo chez les personnes handicapeacutees leurs individus responsables et le cas eacutecheacuteant les dirigeants communautaires Ces expeacuteriences ont mis en eacutevidence les reacutesultats qui ont eacuteteacute les plus importants pour chaque groupe Une analyse des reacutesultats des ateliers de parties prenantes et des expeacuteriences du changement a permis drsquoidentifier les pratiques positives suivantes pour promouvoir lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Le renforcement des reacuteseaux de pairs et du capital social

Dans les quatre pays les participants ont citeacute lrsquoeacutetablissement de reacuteseaux de pairs plus robustes pour les adolescentes et les femmes handicapeacutees ainsi que pour les individus responsables de sexe feacuteminin comme retombeacutee positive des activiteacutes du projet Les discussions de groupe avec les individus responsables dans les centres de promotion de la femme en Jordanie des discus-sions cafeacute dans les domiciles des femmes handicapeacutees en Eacutethiopie la creacuteation drsquoespaces seacutecuriseacutes et drsquoactiviteacutes sociales agrave lrsquointention des adolescentes dans le Caucase du Nord et les Associations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit (AVEC) cibleacutees au Burundi ont eacuteteacute citeacutes comme eacutetant utiles par les participants car ils ont faciliteacute lrsquoeacutetablissement de liens entre les personnes handicapeacutees et les individus responsables et drsquoautres membres de la communauteacute ce qui a permis drsquoeacutechanger des informations de construire la confiance et de deacutevelopper des possibiliteacutes drsquoaction collective Ceci augmente non seulement accegraves agrave un soutien proposeacute les uns pour les autres et par la communauteacute toute entiegravere mais donne eacutegalement aux personnes handicapeacutees la possibiliteacute drsquoapporter une contribution agrave la socieacuteteacute drsquoeacutelever leur statut au sein de la communauteacute et drsquoecirctre reconnues et appreacutecieacutees pour des aspects de leur personne autres que leur handicap

Pour les individus responsables de sexe feacuteminin souffrant de handicap les groupes de soutien en Jordanie leur ont donneacute un espace pour partager leurs preacuteoccupations ideacutees et strateacutegies avec drsquoautres femmes dans des situations similaires Ceci les a aideacutees agrave se sentir moins isoleacutees et agrave renforcer leur bien-ecirctre psychosocial

laquo Je profite des expeacuteriences des ideacutees et des interventions constructives du formateur du guide psychologique et des amies pendant les sessions de discussion Lorsque je partage mes

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inquieacutetudes avec les autres je sens que je ne suis pas seule raquo

(Eacutepouse drsquoun homme handicapeacute - Irbid Jordanie)

Pour certaines femmes handicapeacutees et les individus respon-sables qui sont isoleacutees dans leurs maisons il est essentiel de proposer les activiteacutes de soutien par les pairs le plus pregraves possible de leur domicile afin qursquoils puissent tisser des reacuteseaux avec drsquoautres femmes qui vivent agrave proximiteacute En Eacutethiopie les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin ont organiseacute des discussions cafeacute traditionnelles dans leurs maisons pour parler de questions lieacutees agrave la VBG Les partic-ipants ont indiqueacute que ces activiteacutes ont diminueacute leur isolement ameacutelioreacute leurs relations avec les voisins et leur ont permis de se sentir plus en seacutecuriteacute dans la mesure ougrave un nombre croissant de femmes les connaissent et les comprennent

laquo Nous avons organiseacute des discussions cafeacute ici dans notre maison Ceci nous a rapprocheacute des gens Quand ils viennent agrave la maison nous discutons de tant de choses des choses qui sont vraiment importantes mais ils ont aussi lrsquooccasion de voir que nous sommes de bons parents mecircme si nous sommes un peu diffeacuterents Maintenant les gens nous comprennent mieux ils viennent mecircme nous dire bonjour et voir comment nous allons Je me sens plus en seacutecuriteacute avec des voisins que je connais raquo

(Femme aveugle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les Expeacuteriences du changement recueillies aupregraves des adoles-centes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance des amies et des reacuteseaux de pairs pour ces filles Au Burundi des adolescentes handicapeacutees ont trouveacute que lrsquoorganisation drsquoactiviteacutes telles que des sessions de couture et drsquoartisanat eacutetait un moyen effi-cace de rencontrer drsquoautres filles de partager des ideacutees et de discuter de leurs espoirs pour lrsquoavenir Elles ont deacuteclareacute qursquoelles ont ensuite eacuteteacute inviteacutees agrave assister agrave plusieurs activiteacutes commu-nautaires ougrave elles ont pu partager leurs propres ideacutees et leurs opinions Les adolescentes handicapeacutees dans le Caucase du Nord ont eacutegalement discuteacute des avantages de la participation agrave des activiteacutes avec des filles sans handicap notamment la possi-biliteacute drsquoapprendre les unes des autres Ces rapports eacutetablis par les adolescentes handicapeacutees deacutemontrent qursquoelles ont deacutevel-oppeacute des atouts humains et sociaux notamment lrsquoeacuteducation lrsquoestime de soi les reacuteseaux drsquoamies et les rocircles dans la commu-nauteacute Ces facteurs de protection reacuteduisent la vulneacuterabiliteacute des adolescentes agrave la violence agrave lrsquoabus et agrave lrsquoexploitation47 (voir Expeacuteriences du changement page 27)

Les femmes handicapeacutees membres drsquoAssociations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit au Burundi ont deacuteclareacute qursquoelles utilisent lrsquoargent qursquoelles ont gagneacute par le biais de ces programmes pour payer le transport et se rendre aux activiteacutes culturelles et reli-gieuses ce qui diminue leur isolement et creacutee drsquoimportants liens sociaux avec drsquoautres

Tous ces exemples soulignent une leccedilon importante Les personnes handicapeacutees ont et veulent que lrsquoon sache qursquoelles ont plusieurs identiteacutes au-delagrave de leur infirmiteacute Elles veulent ecirctre consideacutereacutees comme des leaders des femmes des amies

Maipendo - Burundi

laquo Maintenant je peux eacuteconomiser un peu pour emprunter une moto-taxi et je peux me rendre [agrave lrsquoeacuteglise] Jrsquoai maintenant chaque semaine des personnes avec qui discuter agrave lrsquoeacuteglise Crsquoest un groupe qui agrave mon avis mrsquoeacutecoute et me comprend raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Le Groupe de filles - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Les filles avec et sans handicap ont preacutepareacute des affiches au moyen drsquoimages et de photos Ces affiches portaient sur ce qui leur importait plus dans le projet et sur les activiteacutes qursquoelles souhaitaient mener ensuite Elles ont preacutesenteacute ces affiches aux ONG feacuteminines impliqueacutees dans le projet

laquo Ceci est notre histoire Notre souhait eacutetait de chanter avec Makka Mejieva [une ceacutelegravebre chan-teuse tcheacutetchegravene] [Lorsque nous sommes monteacutees sur scegravene] des tas de personnes handicapeacutees et non eacutetaient lagrave et pleuraient

Pendant lrsquoeacuteveacutenement nous avons pris connaissance drsquoautres personnes handicapeacutees et nous les avons rencontreacutees Il eacutetait tregraves agreacuteable pour nous de les connaicirctre et de deacutecouvrir leur type de handicap et leurs problegravemes Lorsque je me rends agrave lrsquoeacuteveacutenement et que je constate la preacutesence de personnes handicapeacutees je sens que je ne suis pas seule et quand je vois drsquoautres personnes [sans handicap] je me sens eacutegale agrave elles

Nous donnons des leccedilons de langue des signes aux filles sans handicap Ainsi nous pourrons les comprendre et elles nous comprendre car nous ne pouvons pas parler Gracircce agrave la langue des signes nous nous comprenons Ces filles sans handicap apprennent des choses et nous aussi Nous avons un langage commun agrave travers ces cours de langue des signes Nous utilisons eacutegalement des teacuteleacutephones nous envoyons des SMS et utilisons eacutegalement des notes eacutecrites pour communiquer avec les autres Nous aimons vraiment dessiner Nous pensons agrave des choses et tout ce agrave quoi nous pensons nous le repreacutesentons dans nos dessins Et nous aimons aussi beaucoup jouer agrave diffeacuterents types de jeux

Bien sucircr il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne font pas attention agrave nos opinions Voici les ideacutees que nous souhaiterions concreacutetiser agrave lrsquoavenir Nous aimerions rencontrer des filles dans un cafeacute ou dans un endroit reacuteserveacute uniquement aux filles avec et sans handicap mdash juste les filles pas drsquoadultes

Nous aimerions que [nos camarades de classe] se joignent agrave nous et prennent part agrave ces activiteacutes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo

Pour la suite de lrsquoExpeacuterience du changement du Groupe de filles dans le Caucase du Nord rendez-vous sur httpwrcmsGBV_disability_Change_Caucasus

copy IRC

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des membres de la communauteacute comme des personnes qui apportent de preacutecieuses contributions agrave la communauteacute Ce fait a des implications importantes pour lrsquoinclusion dans les programmes et les approches visant agrave renforcer les reacuteseaux de pairs et le capital social

Inclusion cibleacutee dans les activiteacutes de renforcement eacuteconomique

Lrsquoinclusion cibleacutee des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les programmes relatifs aux AVEC occupe une grande place dans les Expeacuteriences du changement au Burundi Les femmes handicapeacutees et les individus respon-sables de sexe feacuteminin impliqueacutees dans des activiteacutes relatives aux AVEC ont signaleacute que lrsquoeacutelargissement des reacuteseaux sociaux eacutetait le reacutesultat le plus important pour elles car il leur a permis de rehausser leur statut dans la socieacuteteacute (qui leur a valu un plus grand respect de la part de leurs maris et drsquoautres membres de la famille) et de renforcer leur estime de soi et leur senti-ment de confiance en soi La participation agrave des activiteacutes rela-tives aux AVEC a eu un impact positif sur leur indeacutependance en tant qursquoindividus mais aussi sur les contributions financiegraveres qursquoelles peuvent apporter agrave leurs meacutenages ce qui a renforceacute leur rocircle dans la prise de deacutecision

laquo Jrsquoai mecircme encore un peu drsquoargent pour acheter des choses pour ma famille Je suis tregraves eacutetonneacutee du changement de mon mari agrave mon eacutegard il se rend compte que jrsquoai de la valeur que je peux ecirctre indeacutependante il me respecte plus et rentre agrave la maison seulement les soirs maintenant Mon fils handicapeacute est plus heureux mdash il constate qursquoil y a plus de paix dans la maison raquo

(Individu responsable de sexe feacuteminin dans le camp de Musasa)

Accroicirctre la repreacutesentation des personnes handi-capeacutees dans les activiteacutes communautaires

Les programmes relatifs agrave la VBG travaillent en eacutetroite collabo-ration avec les dirigeants communautaires dans la concep-tion la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des activiteacutes Il est donc important drsquoexaminer comment les personnes handicapeacutees sont repreacutesenteacutees et atteintes par ces systegravemes de leadership En Eacutethiopie par exemple le personnel de lrsquoIRC a travailleacute avec lrsquoassociation des personnes handicapeacutees dans la commu-nauteacute des reacutefugieacutes afin drsquoaccroicirctre la participation des femmes handicapeacutees et renforcer la collaboration avec lrsquoassociation des femmes reacutefugieacutees Les participants au Burundi et en Eacutethiopie ont eacutegalement signaleacute que le recrutement de personnes handi-capeacutees et drsquoindividus responsables comme agents de mobili-sation communautaire et travailleurs sociaux a non seulement conduit agrave une plus grande attention aux preacuteoccupations de ce groupe mais a eacutegalement entraicircneacute une appreacuteciation accrue des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees par drsquoautres membres de la communauteacute

Esther mdash Burundi

laquo Je suis individu responsable pour mon mari qui vit avec un handicap mais ce nrsquoest pas ma seule identiteacute Je suis une megravere un leader et une personne fiegravere de son rocircle drsquoagent de mobilisation communautaire raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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laquo Nous nrsquoavons jamais eu de personnes handicapeacutees dans notre eacutequipe auparavantmdash il srsquoagit drsquoun changement majeur et vraiment tregraves important Mes amies handicapeacutees font le mecircme travail que moi Elles sont vraiment excellentes dans certains domaines et elles enseignent des choses agrave drsquoautres personnes Il est important pour la communauteacute de constater cela de savoir que lorsque nous disons vouloir inclure les personnes handicapeacutees nous le pensons vraiment Ceci est un bon moyen pour commencer agrave changer la faccedilon dont les personnes handicapeacutees sont consideacutereacutees raquo

(Travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie)

Atteindre et soutenir les personnes agrave risque eacuteleveacute

Lrsquoisolement des personnes ayant une deacuteficience intellectuelle etou de handicaps multiples a eacuteteacute identifieacute comme eacutetant un deacutefi pour les prestataires de services Ces personnes sont souvent isoleacutees dans leurs maisons avec leurs individus responsables et peuvent avoir peu drsquooccasions ou de soutien neacutecessaire(s) pour eacutelaborer des strateacutegies susceptibles de les proteacuteger contre la violence Les pratiques suivantes ont eacuteteacute identifieacutees comme favorisant lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion de ces personnes dans les activiteacutes relatives agrave la VBG

Les visites agrave domicile et les activiteacutes agrave domicile

Au Burundi en Eacutethiopie et au Caucase du Nord les personnes handicapeacutees et les professionnels ont indiqueacute avoir meneacute des visites agrave domicile pour interroger les individus et les familles au sujet de leurs besoins et pour partager lrsquoinformation sur les services et lrsquoassistance en matiegravere de VBG Ces visites ont permis aux profes-sionnels de la VBG et aux prestataires de services drsquoidentifier des survivants qui neacutecessitent un soutien complet et speacutecialiseacute Le personnel de lrsquoIRC au Burundi et en Eacutethiopie a commenceacute agrave organ-iser des activiteacutes de groupe geacuteneacuteralement tenues dans les centres de promotion de la femme et dans drsquoautres sites communautaires proches de leurs maisons et qui ciblaient parfois ces individus et les familles Les individus responsables des filles souffrant de handicaps multiples ont eacutegalement souligneacute qursquoils constataient un renforcement de lrsquoacceptation et du soutien de la communauteacute suite aux activiteacutes agrave domicile

laquo Les membres de la communauteacute nous traitent mieux agrave preacutesent Ils sont plus habitueacutes agrave nous Ils savent comment nous sommes et nous saluent aimablement quand ils passent raquo

(Megravere drsquoune adolescente souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

La gestion individuelle des cas

Les survivantes handicapeacutees neacutecessitent une gestion individu-aliseacutee et globale des cas pour promouvoir leur gueacuterison et leur reacutetablissement et pour preacutevenir toute violence future Pendant lrsquoeacutevaluation les participants ont rapporteacute que les profession-nels de la VBG srsquoeacutetaient ameacutelioreacutes dans lrsquoidentification de ces personnes agrave risque eacuteleveacute et la fourniture drsquoun soutien plus complet et adapteacute agrave leurs besoins speacutecifiques Les facteurs suivants ont eacuteteacute deacutecrits comme ameacuteliorant lrsquoappui agrave la gestion des cas pour ces personnes

bull lrsquoidentification des diffeacuterentes meacutethodes de communica-tion directe avec les survivants

bull une attention accrue sur lrsquoidentification des forces et des capaciteacutes reacuteelles des survivants au cours des eacutevaluations

bull la participation des personnes handicapeacutees et de leurs individus responsables dans la planification de lrsquoaction

bull un suivi freacutequent et une coordination de la prestation des services pour reacutepondre aux besoins identifieacutes

Les femmes handicapeacutees ont indiqueacute que ces seacuteances de gestion de cas ont contribueacute agrave deacutevelopper la confiance et la compreacutehension entre elles et les professionnels de la VBG et qursquoelles ont reccedilu une aide en fonction de leurs propres besoins et deacutesirs Cette leccedilon met eacutegalement en eacutevidence lrsquoimportance des approches centreacutees sur le survivant dans le travail avec les femmes handicapeacutees lorsqursquoil est question de deacutefinir leurs buts objectifs et strateacutegies

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Histoire de Mawazo - camp de Kinama Burundi

Mawazo vit seule et se deacuteplace diffeacuteremment des autres en rampant plutocirct qursquoen marchant

laquo Je vis seule Jrsquoai toujours veacutecu seule Jrsquoessaie drsquoecirctre tregraves indeacutependante et je fais beaucoup de choses toute seule Je peux nettoyer cuisiner laver mes vecirctements et je passe du temps agrave essayer drsquoaider mes voisins en prenant soin de leurs enfants

Je reccedilois reacuteguliegraverement des visites agrave domicile le personnel de lrsquoIRC est comme ma famille Ils passent veacuterifier si tout va bien presque tous les jours Quand jrsquoai un problegraveme ils srsquoen rendent compte tregraves rapidement et viennent voir si je vais bien Je me sens beaucoup plus eacutepanouie et jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir quelqursquoun agrave qui parler Jrsquoadore partager des histoires et je me sens bien lorsque quelqursquoun me demande comment je me sens

Mon nom dans ma langue signifie agrave la fois laquo problegravemes raquo et laquo ideacutees raquo Jrsquoai beaucoup agrave dire et agrave partager avec les autres Je suis une personne tregraves ouverte je pense que crsquoest la raison pour laquelle les enfants mrsquoaiment tant Je suis ouverte agrave eux je souris avec eux et je leur raconte des histoires Je peux leur apprendre beaucoup de choses car jrsquoai vu et appris beaucoup de choses dans ma vie Je peux leur parler de leur culture leur enseigner le respect et leur inculquer lrsquoesprit du partage Lorsque quelqursquoun mrsquoapporte de la bouillie par exemple mecircme en petite quantiteacute je ne le bois pas toute seule Srsquoil y a des enfants nous partageons tous ensemble Mecircme si jrsquoai tregraves faim je sais que cela est une chance pour moi drsquoenseigner quelque chose drsquoaider quelqursquoun tout comme les autres mrsquoaident

Si je pouvais dire une chose agrave lrsquoeacutequipe de lrsquoIRC ce serait de continuer de se souvenir des personnes qui sont agrave la maison qui ne peuvent pas facilement participer aux programmes Nous avons eacutegalement des besoins et des recircves Je me fais maintenant vieille et je pense qursquoil est important de se concentrer sur les jeunes les jeunes handicapeacutees pour srsquoassurer qursquoelles sont incluses degraves le plus jeune acircge afin que les gens puissent cesser la discrimination et nous consi-deacuterer tous comme eacutegaux raquo

copy IRC

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Reconnaicirctre les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes handicapeacutees pour faciliter lrsquoinclusion

Les personnes handicapeacutees et les professionnels de la VBG ont rapporteacute que lrsquoidentification et le renforcement des compeacute-tences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees ont favoriseacute une plus grande inclusion dans une varieacuteteacute drsquoactiviteacutes relatives agrave la VBG En Jordanie de jeunes femmes sourdes ont eacuteteacute inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes de responsabilisation sociale et agrave des initiatives meneacutees dans les centres de promo-tion de la femme et agrave animer des seacuteances de pose de henneacute Ces activiteacutes ont fourni un espace permettant aux femmes de partager des compeacutetences et des inteacuterecircts communs avec drsquoautres femmes de leur acircge

laquo Non seulement elles les ont accepteacutees mais elles se sont eacutegalement fait des amies Mecircme avant la fin de la seacuteance elles eacutechangeaient des numeacuteros de teacuteleacutephones et leur demandaient si elles pouvaient les contacter pour faire du henneacute agrave leurs ceacuteleacutebrations raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Au Caucase du Nord les adolescentes handicapeacutees ont eacuteteacute incluses dans la conception des activiteacutes sociales qui visaient agrave faciliter le reacuteseautage entre les filles avec et sans handicap Les activiteacutes ont eacuteteacute construites autour des compeacutetences speacutecifiques des filles handicapeacutees (exemple lrsquoexeacutecution de

chansons en langue des signes) la promotion de lrsquoeacutegaliteacute de participation dans la conception du programme mais aussi lrsquoappreacuteciation des talents de chaque individu

Comme lrsquoont reconnu les membres de la famille les dirige-ants communautaires les prestataires de services et autres agrave travers les sites du projet les reacutesultats de ces activiteacutes contredisent les hypothegraveses selon lesquelles les personnes handicapeacutees sont incapables de beacuteneacuteficier et de contribuer agrave une varieacuteteacute de programmes

laquo Avant les gens pensaient que ces femmes eacutetaient des cas deacutesespeacutereacutes et qursquoelles ne pourraient jamais ecirctre indeacutependantes Maintenant elles contredisent de nombreuses personnes au sein de la communauteacute Elles nous rendent nous les rares personnes qui avons toujours cru en elles tregraves tregraves fiers raquo

(Dirigeant communautaire de sexe masculin mdash camp de Kinama Burundi)

Beaucoup de personnes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance drsquoavoir lrsquoopportuniteacute laquo de faire leurs preuves raquo car beaucoup nrsquoavaient jamais eacuteteacute inviteacutees agrave prendre part aux activiteacutes Le simple fait de tendre la main pour encourager leur participation agrave des programmes eacutetait dans de nombreux cas lrsquoadaptation la plus percutante meneacutee par les professionnels de la VBG

Diane - camp de Kinama Burundi

laquo Jrsquoai reccedilu un appel disant que lrsquoIRC voulait inclure des femmes handicapeacutees dans leurs programmes relatifs aux AVEC Jrsquoeacutetais tellement exciteacutee agrave lrsquoideacutee de mrsquoinscrire drsquoecirctre incluse drsquoavoir une occasion de faire mes preuves agrave preacutesent je pense qursquoil est de mon devoir de tendre la main agrave drsquoautres personnes handicapeacutees pour sensibiliser partager mon histoire et leur dire qursquoelles peuvent ecirctre incluses raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Mieraf travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie

laquo Jrsquoappreacutecie tellement mon rocircle dans le programme [de lrsquoIRC] et jrsquoai tant drsquohistoires que je pourrais vous raconter sur les choses que nous avons accomplies

Mais je pense qursquoil est important de vous dire que je suis une femme handicapeacutee Je marche avec une beacutequille et jrsquoai parfois beaucoup de mal agrave acceacuteder au camp Cela ne mrsquoarrecircte pas mecircme si les choses peuvent ecirctre difficiles je sens que jrsquoai un travail tregraves important agrave faire

Jrsquoœuvre pour renforcer la seacutecuriteacute des femmes et des filles plus particuliegraverement des personnes handicapeacutees des personnes qui ne sont pas toujours incluses dans les activiteacutes des personnes qui sont souvent oublieacutees Je me souviens des moments ougrave crsquoeacutetait mon cas lorsque jrsquoavais tellement mal que je ne pouvais pas quitter ma maison ou avant drsquoavoir reccedilu ma beacutequille pour marcher Je me sentais vraiment seule Maintenant je suis tregraves active et je suis leader dans notre commu-nauteacute Je fais partie de lrsquoassociation des personnes handicapeacutees et je suis travailleuse sociale Jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir des choses preacutecieuses agrave apporter et que je peux plaider en faveur des femmes et enfants handicapeacutes et de leurs individus responsables parce que je comprends parfaitement

leurs besoins Je pense aussi que les gens mrsquoadmirent car ils me voient mrsquoefforcer pour faire mon travailraquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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Recommandations

Les recommandations suivantes sont tireacutees des leccedilons apprises au cours de ce projet qui porte sur le moyen de promouvoir lrsquoinclusion du handicap dans les programmes rela-tifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Recommandations pour les acteurs de la VBG

Inclure les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables dans la conception la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des programmes relatifs agrave la VBG Lrsquoimplication des personnes handicapeacutees dans la conception et lrsquoeacutevaluation du programme est essentielle pour identifier avec preacutecision les obstacles agrave leur participation aux programmes relatifs agrave la VBG eacutelaborer des strateacutegies visant agrave ameacuteliorer leur participation et comprendre le changement qui importe le plus pour eux Une attention particuliegravere devrait ecirctre accordeacutee agrave la collecte des informations et des points de vue des femmes des filles et des personnes souffrant de deacuteficiences intellectuelles et mentales car elles sont les plus exposeacutees agrave la VBG Les approches participatives telles que le classement les photo-interviews et la narration ajouteacutees aux meacutethodes qualitatives plus conventionnelles (exemple discussions theacutematiques de groupe et entretiens en face agrave face) sont des moyens permettant drsquoexplorer effi-cacement les preacuteoccupations et les ideacutees des individus qui ont des besoins communicationnels diffeacuterents Les eacutevaluations doivent inclure un volet de sensibilisation pour faire participer les personnes handicapeacutees et les individus responsables qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Assurer la formation et lrsquoapprentissage reacuteflectif sur les interactions entre le genre et le handicap pour les gestion-naires de programmes et les prestataires de services relatifs agrave la VBG et eacutetablir une compreacutehension commune et une adoption des approches centreacutees sur les droits et les survi-vants lorsque lrsquoon travaille avec ce groupe La formation du personnel agrave inteacutegrer une analyse de lrsquoineacutegaliteacute entre les sexes et de la discrimination fondeacutee sur le handicap les aidera agrave mieux cerner les facteurs uniques qui contribuent aux risques de VBG et de vulneacuterabiliteacute pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et agrave identifier des strateacute-gies plus efficaces pour leur inclusion dans les programmes relatifs agrave la VBG Lorsque les professionnels de la VBG sont particuliegraverement conscients de la dynamique du pouvoir entre les sexes dans leur travail avec les femmes ayant surveacutecu agrave la violence ils peuvent exiger un soutien suppleacutementaire pour reacutefleacutechir sur leurs propres attitudes et sur les attitudes des

autres sur la relation avec le handicap et sur la faccedilon dont ces eacuteleacutements peuvent aggraver lrsquoineacutegaliteacute fondeacutee sur le sexe la discrimination et lrsquoexclusion dans les relations les meacutenages et la communauteacute

Il est recommandeacute que les informations concernant les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables soient incluses et pleinement inteacutegreacutees dans les programmes de formation de base sur la VBG notamment agrave travers des eacutetudes de cas et des exemples centreacutes sur les personnes handicapeacutees Au fil du temps le personnel travaillant sur la VBG reconnaicirctra de plus en plus que reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees est une partie essentielle de leur travail et qursquoils ont les compeacutetences requises pour le faire effi-cacement dans le cadre de leur travail

Recruter des femmes et des filles handicapeacutees comme personnel et beacuteneacutevoles dans les programmes relatifs agrave la VBG Identifier et aider les femmes et les filles handicapeacutees agrave jouer un rocircle cleacute dans les programmes relatifs agrave la VBG peut ameacuteliorer la qualiteacute et la pertinence du programme pour ce groupe tout en les rendant autonomes et en rehaussant leur statut dans la communauteacute Fixer un objectif en termes de nombre de femmes et de filles handicapeacutees qui devraient parti-ciper agrave des formations et reacuteunions communautaires sur la VBG (environ 15 ) encouragera le personnel et les partenaires agrave les inviter directement agrave ces eacuteveacutenements et peut ameacuteliorer la repreacutesentation et la participation aux programmes relatifs agrave la VBG Plaider en faveur drsquoun eacutequilibre entre les sexes dans les associations de personnes handicapeacutees et pour lrsquoinclusion des femmes et des filles handicapeacutees dans les associations de femmes et de jeunes peut eacutegalement accroicirctre la participa-tion dans les domaines ougrave ces groupes interviennent dans les programmes relatifs agrave la VBG et une plus grande repreacutesenta-tion et un meilleur leadership au sein de la communauteacute

Privileacutegier lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les activiteacutes qui renfor-cent le capital social et les reacuteseaux de pairs Ceci est particuliegraverement important pour la preacutevention de la violence contre des adolescentes handicapeacutees les femmes ayant un handicap physique qui sont isoleacutees dans leurs maisons les individus responsables et les femmes les filles les garccedilons et les hommes ayant une deacuteficience intellectuelle Pour les programmes relatifs aux laquo espaces seacutecuriseacutes raquo aider les femmes et les filles agrave reacutefleacutechir sur ce qui rend un espace laquo seacutecuriseacute raquo pour eux et pour les autres et agrave deacutefinir leurs propres laquo regravegles de base raquo ou principes qui reflegravetent comment elles devront accepter et appreacutecier les diffeacuterences Ces principes peuvent aussi les amener agrave reacutefleacutechir sur la faccedilon drsquoatteindre et drsquoinclure drsquoautres femmes et filles qui sont plus isoleacutees (agrave

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lrsquoexemple des filles ayant une deacuteficience intellectuelle) En plus des activiteacutes baseacutees au centre la sensibilisation communau-taire et les visites agrave domicile sont essentielles pour atteindre les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables qui sont isoleacutes dans leurs maisons et pour renforcer en mecircme temps les meacutecanismes de protection communautaire Le personnel du programme relatif agrave la VBG doit ecirctre conscient de toute la charge de travail et des responsabiliteacutes suppleacute-mentaires que drsquoautres femmes et filles peuvent ecirctre tenues drsquoassumer dans les meacutenages suite agrave la participation des individus responsables dans les activiteacutes lieacutees agrave la VBG et les aider agrave identifier des strateacutegies pour atteacutenuer les risques associeacutes et les conseacutequences inattendues

Privileacutegier lrsquoinclusion des femmes handicapeacutees et des individus responsables de sexe feacuteminin dans les programmes portant sur lrsquoautonomisation eacuteconomique Fixer des objectifs en termes de nombre de femmes et filles handicapeacutees et drsquoindividus responsables devant participer agrave ces programmes et encourager le personnel et les commu-nauteacutes agrave les inviter Une analyse minutieuse des risques doit ecirctre meneacutee et une strateacutegie drsquoatteacutenuation deacuteveloppeacutee avant la participation pour preacutevenir etou reacutepondre efficacement agrave des conseacutequences impreacutevues Dans certains contextes les activ-iteacutes drsquoautonomisation eacuteconomique des femmes peuvent sortir du cadre des rocircles qui leur sont deacutevolus sur le plan social ce qui accentue leur vulneacuterabiliteacute agrave la violence de la part de la famille et de la communauteacute Dans certains meacutenages ces activiteacutes peuvent avoir un impact neacutegatif sur la personne handicapeacutee qui peut ecirctre abandonneacutee sans individus respon-sables familiers ce qui augmente potentiellement le risque de violence ou drsquoabus Parallegravelement drsquoautres femmes du meacutenage notamment les adolescentes peuvent assumer ce rocircle ce qui accroicirct leur charge de travail ou leur exclusion

La Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG qui comprend des outils et des directives pour les aider agrave renforcer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail est disponible sur httpwrcmsdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Recommandations pour acteurs du handicap

Veiller agrave ce que les programmes et organisations conccedilus pour servir les personnes handicapeacutees soient sensibles agrave la question du genre Les personnel des programmes et organisations srsquooccupant des personnes handicapeacutees doit suivre une formation sur le genre et lrsquoeacutegaliteacute des genres afin de comprendre les diffeacuterentes faccedilons dont le conflit et le deacuteplacement affectent les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et adapter leurs activiteacutes et services en conseacutequence Le personnel du programme Handicap doit

eacutegalement ecirctre conscient des risques particuliers de VBG auxquels les femmes et les filles handicapeacutees sont exposeacutees et recevoir une formation sur la communication avec les survi-vants et sur lrsquoorientation approprieacutee vers les prestataires de service relatifs aux VBG

Renforcer le plaidoyer autour des droits des personnes affecteacutees par la crise et le conflit notamment les femmes et les filles en eacuteveillant la conscience sur les reacutefugieacutes et les personnes deacuteplaceacutees au sein des organisations pour personnes handicapeacutees (DPO) notamment au niveau reacutegional ougrave il y aurait des crises reacutepeacuteteacutees ou prolongeacutees ayant un impact consideacuterable sur plusieurs pays Cela peut inclure le travail en reacuteseau entre les femmes handicapeacutees et les mouve-ments œuvrant pour les droits des femmes dans les pays et reacutegions affecteacutes par des crises afin de deacutevelopper une plus grande connexion compreacutehension et reacuteponse aux besoins des femmes handicapeacutees dans les environnements humanitaires

Recommandations pour tous les acteurs humanitaires

Mettre en œuvre les orientations sectorielles pour preacutevenir et reacutepondre agrave la violence baseacutee sur le genre telles qursquoeacutenonceacutees dans les Directives du Comiteacute permanent inter-organisations relatives agrave la violence baseacutee sur le genre48 Tous les acteurs humanitaires doivent reconnaicirctre et reacutepondre aux risques accrus de VBG pendant le conflit et la crise notam-ment pour les femmes et les filles handicapeacutees ainsi que les individus responsables de sexe feacuteminin Les normes minimales eacutenonceacutees dans les Directives fournissent lrsquoorientation de base pour tous les secteurs dans la preacutevention et la reacuteponse aux VBG

Entreprendre lrsquointeacutegration de la protection pour satisfaire effectivement les besoins des personnes handicapeacutees durant toutes les phases de lrsquointervention humanitaire Lrsquointeacutegration de la protection y compris lrsquoinclusion de lrsquoanalyse du genre et du handicap dans la conception des programmes la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation est deacuteterminante pour assurer que tout le monde notamment les femmes et filles handica-peacutees a pleinement accegraves aux services et agrave lrsquoassistance dans tous les secteurs y compris pour atteacutenuer le risque de VBG49

Recommandations pour les bailleurs de fonds et gouvernements

Tenir les organisations humanitaires responsables de la satisfaction effective des besoins des personnes handica-peacutees et des individus responsables dans les programmes sur la VBG agrave travers des processus de monitoring et de preacutesentation de rapports ainsi que la mise en exergue de

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pratique positives provenant de diffeacuterentes organisations dans les environnements humanitaires afin drsquoencourager lrsquoobservation des approches tenant compte du handicap et du genre

Plaider pour une plus grande reconnaissance de la multi-tude de preacuteoccupations lieacutees au handicap et au genre y compris la VBG dans tous les instruments internationaux les normes et conventions relatifs au conflit au deacuteplace-ment et agrave lrsquoaction humanitaire Les instruments interna-tionaux peuvent jouer un rocircle deacuteterminant dans la deacutefinition des prioriteacutes pour lrsquoaction humanitaire durant le conflit et le deacuteplacement Les preacuteoccupations speacutecifiques aux femmes et

aux filles et agrave toutes les personnes handicapeacutees doivent ecirctre au cœur des instruments internationaux dans la mesure ougrave elles figurent parmi les populations les plus vulneacuterables durant la crise Un plaidoyer permanent est neacutecessaire aux niveaux international et national pour encourager les gouvernements agrave signer et agrave ratifier tous les instruments pertinents et agrave tenir tous les acteurs concerneacutes responsables de la mise en œuvre inteacutegrale des conventions nouvelles et existantes y compris la Convention relative aux droits des personnes handicapeacutees la Convention sur lrsquoeacutelimination de toutes les formes de discrimi-nation agrave lrsquoeacutegard des femmes et les reacutesolutions du Conseil de seacutecuriteacute sur les femmes la paix et la seacutecuriteacute

Atelier drsquointervenants au Burundi copy Elizabeth SherwoodWRC

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Notes

1 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondiales et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacuteva-lence et conseacutequences sur la santeacute de la violence du parte-naire intime et de la violence sexuelle exerceacutee par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductive-healthpublicationsviolence9789241564625en

2 Ce chiffre est deacutetermineacute par lrsquoestimation globale selon laquelle les 15 pour cent de toute population seront des personnes handicapeacutees (OMS 2011) et selon laquelle 512 millions de personnes sont deacuteplaceacutees par la crise et le conflit agrave travers le monde (HCR 2014)

3 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

4 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

5 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

6 Dans ce rapport les laquo personnes handicapeacutees mentales raquo renvoient aux personnes atteintes drsquoune maladie mentale etou celles qui sont des usagers etou survivants de la psychiatrie Le terme laquo personnes ayant des handicaps sociaux raquo est parfois utiliseacute pour deacutecrire ce groupe de personnes handicapeacutees Reacuteseau mondial des usagers et survivants de la psychiatrie Manuel de mise en œuvre de la Convention des Nations unies relative au droit des per-sonnes handicapeacutees (RMUSP2008) p 9 wrcmsN8o9CH

7 UNHCR Le coucirct humain de la guerre Tendances mondia-les 2013 (2014) httpwwwunhcrorg5399a14f9html

8 Organisation mondiale de la santeacute et Banque mondiale Rapport mondial sur le handicap (2011)

9 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondia-les et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacutevalence et conseacutequences sur la santeacute sur la violence infligeacutee par le partenaire intime et par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductivehealth

publicationsviolence9789241564625en10 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-

lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

11 Ibid 12 Convention des Nations unies relative aux droits des per-

sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde-faultaspnavid=15amppid=150

13 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

14 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

15 CBM Inclusion made easy A quick program guide to dis-ability in development (2012) httpwwwcbmorg articledownloads78851CBM_Inclusion_Made_ Easy_-_com-plete_guidepdf

16 Ibid 17 GSDRC Applied Knowledge Services Understanding gen-

der (nd) httpwwwgsdrcorggotopic-guidesgenderunderstanding-gender

18 Ibid 19 Carolyn Frohmader and Stephanie Ortoleva ldquoThe sexual

and reproductive rights of women and girls with disabili-tiesrdquo (Issues paper presented at the ICPD Beyond 2014 Confeacuterence internationale sur les droits de lrsquohomme La Haye Pays-Bas 7-10 juillet 2013) httpwwdaorgauwp- contentuploads201312issues_paper_srr_wom- en_and_girls_with_disabilities_finalpdf

20 Convention des Nations unies relative aux droits des per-sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde- faultaspnavid=15amppid=150

21 Andrea Hollomotz ldquoDisability oppression and violence Towards a sociological explanationrdquo Sociology vol 47 (2013) pp 477-493 Originally published online 23 No-vember 2012 DOI 1011770038038512448561

22 Centers for Disease Control and Prevention The socio-ecological model a framework for prevention (2015) httpwwwcdcgovviolencepreventionoverviewsocial-ecologicalmodelhtml

37

23 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

24 Ces principes directeurs ont eacuteteacute adapteacutes des contributions drsquoune activiteacute meneacutee au Forum drsquoapprentissage interne pour le projet en juin 2014

25 Les DPO sont des organisations repreacutesentatives de per-sonnes handicapeacutees Elles sont geacuteneacuteralement constitueacutees et dirigeacutees par des personnes handicapeacutees

26 LrsquoIMSVBG enregistre le type de violence rapporteacute par les survivants dont le viol les agressions sexuelles les agressions physiques le mariage forceacute le deacuteni des res-sources les opportuniteacutes ou services et les violences psychologiqueseacutemotionnelles

27 Les consultations du personnel VBG en Eacutethiopie et au Burundi ont deacutemontreacute qursquoils avaient une bonne compreacutehen-sion des diffeacuterents types de deacuteficiences et pourraient les identifier sur la base de ces questions et observations fonctionnelles au cours de leurs concertations avec les survivants Il est important toutefois de reconnaicirctre que ce ne sont pas tous les survivants handicapeacutes qui peuvent ecirctre identifieacutes comme ayant un handicap dans les donneacutees de lrsquoIMSVBG

28 Jillian Foster Final report Implications and recommenda-tions for integration of mixed-methods analysis across WRC research Consultancy report submitted to WRC (2014)

29 httpbetterevaluationorgapproaches (accessed 12 August 2014) and httpdeptswashingtoneduccph pdf_filesEvaluationpdf (accessed 12 August 2014)

30 Lrsquooutil laquo Expeacuterience du changement raquo est adapteacute de la technique dite du changement le plus significatif (MSC) La technique MSC est une forme de monitoring et eacutevaluation participatifs qui analysent la prise en compte du change-ment pour deacutecouvrir les changements qui sont les plus consideacutereacutes par les individus et les groupes et pourquoi httpbetterevaluationorgapproaches (consulteacute le 12 aoucirct 2014)

31 Adapteacute de lrsquooutil Before and Now Diagram (page 68) dans the Tools together now 100 participatory tools to mobilize communities for HIVAIDS httpwwwaidsallianceorgassets000000370229-Tools-together-now_originalpdf1405520036

32 Adapted ldquoSummit Workshoprdquo from the Participatory Performance Story Reporting Technique httpwwwclearhorizoncomauwp-contentuploads200905report-on-outcomes-and-get-everyone-involved_the-participatory-performancepdf (accessed 12 August 2014)

33 IRC Formation agrave lrsquointeacutegration de la protection guide du facilitateur (2013) httpwwwglobalprotectionclusterorg_assetsfilesaorsprotection_mainstreamingIRC_Pro-tection_Mainstreaming_Training 20_Facilitators_Guide_March_2013_ENpdf

34 Les donneacutees de lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) indiquent que 120 survivants sur 2 025 enregistreacutes preacutesen-tent un handicap

35 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSGBV (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 5083 pour cent (61 sur 120) des survivants handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes et 32 23 pour cent (614 sur 1905) des survivants non handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 186 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0000

36 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes ont subi des violences psychologiqueseacutemotionnelles contre 2325 pour cent (443 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 342 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0377

37 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 3583 pour cent (43 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un partenaire ou eacutepoux contre 4871 pour cent (928 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1288 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0006

38 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un eacutetranger contre 2273 pour cent (433 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 394 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0316

39 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 83 pour cent (100 sur 120) des survi-

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vants handicapeacutes sont des femmes contre 95 pour cent (1812 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des femmes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 12 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de 0000

40 Au cours du processus de consentement eacuteclaireacute il eacutetait conseilleacute aux femmes de ne pas partager leurs expeacuteriences personnelles et de consentir agrave ce que leurs informations soient utiliseacutees dans des rapports afin drsquoameacuteliorer les programmes au Burundi et dans drsquoautres pays Toutes les femmes handicapeacutees intellectuelles souffraient juste de leacutegegraveres deacuteficiences et par conseacutequent eacutetaient en mesure de comprendre ce processus de consentement mais elles eacutetaient eacutegalement en preacutesence de leurs individus responsables Les questions de groupes de discussion ne portaient pas sur ces informations personnelles Les femmes dans ce groupe toutefois ont continueacute agrave divulguer des expeacuteriences personnelles tout au long de la discussion Tous les participants ont reccedilu des conseils sur les services disponibles aux survivants de la VBG et un soutien perma-nent eacutetait fourni par le personnel WPE de lrsquoIRC

41 Laurie E Powers Rosemary B Hughes and Emily M Lund Interpersonal violence and women with disabilities A re-search update (Harrisburg PA National Resource Center on Domestic Violence 2009)

42 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 1667 pour cent (20 sur 120) des survivants handicapeacutes sont des hommes et 488 pour cent (93 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des hommes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1170 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de Fischer de 0000

43 Les femmes les filles les garccedilons et les hommes handi-capeacutes peuvent subir des violences sur la base du genre et du handicap La contribution speacutecifique de chacun de ces facteurs va varier et les causes sous-jacentes de lrsquooppression et des abus sont souvent complexes et croiseacutees De fait il est difficile de faire la distinction et de reacutepondre seacutepareacutement Degraves lors il srsquoavegravere important de surveiller et reacutepondre agrave toutes les formes de violences et discriminations dans les environnements humanitaires notamment contre les groupes les plus marginaliseacutes au sein de la communauteacute afin de faire progresser lrsquoeacutegaliteacute des genres pour les groupes extrecircmement marginaliseacutes et opprimeacutes au sein de la communauteacute Des reacutesultats agrave

plus grande eacutechelle issus du projet et refleacutetant le caractegravere croiseacute des facteurs genre handicap et drsquoautres facteurs pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes et des rapports de recherche plus deacutetailleacutes sur ce sujet seront disponibles sur le site web de Commission des femmes pour les reacutefugieacutes httpswomensrefugeecom-missionorgprogramsdisabilitiesresearch-and-resourcesdocument945-building-capacity-for-disability-inclusion-in-gender-based-violence-gbv-programming-in-humanitarian-settings-overviewcatid=232

44 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

45 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 325 pour cent (39 sur 120) des survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours suivant lrsquoincident et 4398 pour cent (837 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1148 pour cent est consideacuterable du point de vue statis-tique avec une p-value de Fischer de 0017

46 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG 4083 pour cent (49 sur 120) survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC plus drsquo1 mois apregraves lrsquoincident et 3442 pour cent (655 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes plus drsquo1 moins apregraves lrsquoincident Des tests confir-ment que cette diffeacuterence de 641 pour cent nrsquoest pas consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0166

47 Commission des femmes pour les reacutefugieacutes Strong girls powerful women Program planning and design for ado-lescent girls in humanitarian settings (2014) httpswo-mensrefugeecommissionorgresourcesdocument1036-strong-girls-powerful-women-report

48 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuidelines2005pdf

49 Global Protection Cluster Protection mainstreaming (nd) httpwwwglobalprotectionclusterorgenareas-of-responsibilityprotection-mainstreaminghtml

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Tableau A Reacutesumeacute des pays contextes et activiteacutes meneacutes au cours de la phase 1 du projetPays Contexte opeacuterationnel Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie MyrsquoAni mdash Environnement de camp prolongeacute

Discussions de groupe avec de reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handi-capeacutes et leurs individus responsables (25 participants) leaders communautaires (11 participants) et travailleurs communautaires et travailleurs sociaux (13 participants)

Entretiens avec des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables (4 entretiens mdash 7 personnes)

Consultations avec lrsquoAssociation de handicapeacutes (32 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (19 personnes)

Burundi Bujumbura mdash Environnement urbain

Kinama Mussasa et Bwagiriza mdash

Camps

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes congolais handi-capeacutes et leurs individus responsables (161 participants)

Entretien avec une fille handicapeacutee et son individu responsable (1 entretien mdash 2 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (13 personnes)

Jordanie Zaatari mdash Camp

Irbid Mafraq et Ramtha mdash Envi-ronnements urbains

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus respon-sables (113 participants) et volontaire de la communauteacute de reacutefugieacutes (11 participants)

Entretiens avec des filles handicapeacutees et leurs indi-vidus responsables (2 entretiens mdash 4 personnes)

Consultations avec les acteurs humani-taires (30 personnes)

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Grozny Reacutepublique de Tcheacutetcheacutenie mdash Environnement urbain de reconstruction post-conflit

Discussion de groupe avec les individus respon-sables drsquoenfants handicapeacutes (12 participants)

Entretiens avec des femmes et filles handica-peacutees (11 entretiens mdash 11 personnes)

Consultations de personnels drsquoONG de femmes (16 personnes)

Ces discussions de groupe et entretiens ont eacuteteacute reacutealiseacutes par des ONG partenaires de lrsquoIRC dans le Caucase du Nord

Annexe 1 Reacutesumeacute des activiteacutes entreprises dans la meacutethodologie du projet

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Tableau B Reacutecapitulatif des activiteacutes drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilotePays Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie Discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handicapeacutes et leurs individus responsables (24 participants) et des leaders communautaires (11 participants)

Atelier drsquointervenants (21 personnes)

Burundi Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (89 participants) et des leaders communautaires (10 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (18 participants)

Atelier drsquointervenants (41 personnes)

Jordanie Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus responsables (14 participants)

Entretiens avec les professionnels de la VBG (3 participants)

Des expeacuteriences du changement ont eacuteteacute conduite par le personnel WPE en Jordanie et des entretiens avec des professionnels ont eacuteteacute reacutealiseacutes par teacuteleacutephone

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (26 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (7 participants)

Atelier drsquointervenants (26 personnes)

41

Les ateliers drsquointervenants au Burundi en Eacutethiopie et en Caucase du Nord et des expeacuteriences du changement en provenance de Jordanie visaient agrave collecter des messages-cleacutes et recommandations de diffeacuterents groupes impliqueacutes dans le projet sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG Leurs recommandations eacutetaient axeacutees sur les points ci-apregraves

bull Renforcement du plaidoyer sur la non-discrimination

laquo Des sessions de sensibilisation communautaires continues cibleacutees mettant en exergue les droits des personnes handica-peacutees notamment autour des questions relatives aux individus responsables de sexe feacuteminin et masculin raquo (Recommandations provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Consultations permanentes avec les personnes handicapeacutees sur la planification des programmes

laquo Il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne precirctent pas attention agrave nos opinions Nous aimerions rencontrer certaines filles dans un cafeacute ou un endroit uniquement pour filles avec et sans handicap Juste les filles sans adultes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo (Exposeacute du groupe des filles mdash Atelier drsquointervenants Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

bull Mise en exergue des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees

laquo Eacutelaborer un plan ou moyen de partage des expeacuteriences de reacuteussite de personnes handicapeacutees ayant reacuteussi dans des activiteacutes eacuteconomiques et professionnelles Se servir de ces succegraves comme moyen drsquoencourager drsquoautres groupes agrave inclure les personnes handicapeacutees dans ces types de programmes raquo (Recommandation provenant des hommes handicapeacutes mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Renforcement des activiteacutes de sensibilisation et de soutien par les pairs

laquo Effectuer plus de visites agrave domicile chez les femmes et filles handicapeacutees qui sont les plus isoleacutees Eacutelaborer un plan pour des visites reacuteguliegraveres et des contacts entre les eacutequipes [VBG] et leurs familles raquo (Recommandation provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Eacutethiopie)

bull Travail avec les familles

laquo Former un comiteacute drsquoindividus responsables pour donner des conseils sur lrsquoeacutelaboration des programmes Consacrer du temps pour enseigner des leccedilons sur comment ecirctre un meilleur deacutefenseur de la famille fournir des informations sur comment mieux utiliser des systegravemes et ecirctre moins deacutependants des agents de mobilisation communautaire raquo (Recommandation provenant drsquoindividus responsables mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Fourniture de soutien mateacuteriel et de strateacutegies de transport

laquo Recommander la fourniture de transport du fait de la difficile situation financiegravere (ou indemniteacutes de transport) raquo (Entretien avec un individu responsable de sexe feacuteminin mdash Irbid Jordanie)

Annexe 2 Recommandations issues des ateliers des intervenants

Page 20: « Je vois que cela est possibles33660.pcdn.co/wp-content/uploads/2020/04/Je-vois-que... · 2020-04-15 · 2 leur incapacité à laisser les personnes dont elles s’occupent. Pratiques

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Perte du soutien de la communauteacute et des meacutecanismes de protection

La seacuteparation des familles et des voisins et lrsquoaffaiblissement ou lrsquoeacuteclatement des structures de soutien communautaire et des meacutecanismes traditionnels de protection ont eacuteteacute mis en eacutevidence chez les participants au projet eacutetant donneacute lrsquoaugmentation du risque de violence parmi les personnes handicapeacutees Ceci est particuliegraverement pertinent dans de nouvelles zones de deacuteplacement comme la Jordanie ougrave les individus et les familles nrsquoont pas encore eacutetabli des relations de confiance avec les autres habitants de la communauteacute ou renforceacute agrave nouveau leurs systegravemes de soutien Les partici-pants dans cet environnement ont expliqueacute les niveaux eacuteleveacutes de violence rencontreacutes dans la communauteacute et ont exprimeacute la preacuteoccupation selon laquelle les personnes handicapeacutees seraient viseacutees hors de la maison Cela a parfois conduit agrave des strateacutegies drsquoadaptation neacutegatives comme enfermer les personnes handicapeacutees intellectuelles dans leurs maisons De mecircme dans les milieux urbains au Burundi les parents ont signaleacute des cas isoleacutes survenus lorsqursquoils se sont fiers aux voisins et membres de la communauteacute auxquels ils eacutetaient peu habitueacutes pour les aider dans leur tacircche drsquoindividu responsable et ont deacutecouvert plus tard la perpeacutetration de lrsquoabus

laquo En Syrie tout le monde se connaissait et on prenait soin les uns des autres Ici nous sommes entoureacutes des gens venant drsquoautres villes Si quelque chose arrive agrave mon voisin cela mrsquoimporte peu raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin camp de Zaatari Jordanie)

Isolement social

Un manque de contact avec les reacuteseaux communautaires les amis et les prestataires de services augmente eacutegalement la vulneacuterabiliteacute face agrave la violence exerceacutee sur les personnes handi-capeacutees Les femmes handicapeacutees physiques isoleacutees dans leurs maisons en raison des obstacles physiques et environnemen-taux trouvent qursquoil est difficile de se deacuteplacer agrave lrsquoexteacuterieur de leur maison et de rencontrer drsquoautres personnes Les adoles-centes handicapeacutees sont exclues des reacuteseaux des pairs et de lrsquoeacuteducation ainsi que des activiteacutes lieacutees aux programmes baseacutes sur les atouts dont la promotion de la protection contre la VBG a eacuteteacute deacutemontreacutee Certaines personnes handicapeacutees en particu-lier celles ayant des handicaps intellectuel et mental peuvent ecirctre cacheacutees par les membres de la famille laquo au point ougrave les

voisins ignorent jusqursquoagrave leur existence raquo Un manque de soutien de la communauteacute et de relation peut ecirctre agrave lrsquoorigine du manque drsquoinformation et de compeacutetences dont elles ont besoin ou alors ces personnes ont des gens en qui elles se confient lorsqursquoelles sont victimes de violence

laquo Quand nous sommes handicapeacutes mecircme nos amis nous eacutevitent Nous sommes abandonneacutes comme si nous avions perdu toute valeur Seule ma famille me soutient mdash tous mes amis se sont eacuteloigneacutes de moi raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Lrsquoisolement augmente aussi la vulneacuterabiliteacute des individus responsables de sexe feacuteminin qui sont incapables de quitter leurs maisons de geacuteneacuterer des revenus ou drsquoassister agrave des eacuteveacutenements et activiteacutes communautaires avec drsquoautres femmes Dans la plupart des cas ces personnes sont les eacutepouses et les megraveres drsquoenfants et drsquoadultes avec un handicap plus grave Toutefois dans certains cas elles peuvent eacutegale-ment se faire aider par les adolescentes qui joueront le rocircle drsquoindividu responsable secondaire reacuteduisant ainsi les chances de ces derniegraveres agrave acceacuteder agrave lrsquoeacuteducation et agrave drsquoautres services dans la communauteacute

Pauvreteacute et manque de revenu

La pauvreteacute a eacuteteacute preacutesenteacutee comme un facteur de vulneacuterabiliteacute en particulier pour les femmes handicapeacutees dans les meacutenages dirigeacutes par des femmes Lrsquoextrecircme pauvreteacute et le manque de ressources pour reacutepondre agrave leurs besoins les plus eacuteleacutemen-taires augmentent le risque pour les femmes et les filles handi-capeacutees et les membres de la famille de sexe feacuteminin drsquoecirctre maltraiteacutees et exploiteacutees ou ont recours aux activiteacutes sexuelles de survie et agrave la prostitution

laquo Certains de mes enfants sont en acircge drsquoaller agrave lrsquoeacutecole mais je nrsquoen ai pas les moyens Je dois demander aux hommes drsquoacheter mecircme du sucre pour le theacute et pour cette raison ils peuvent faire de moi ce qursquoils veulent Mes enfants ne peuvent mecircme pas avoir de livres pour lrsquoeacutecole raquo

(Femme handicapeacutee Bujumbura Burundi)

Obstacles lieacutes agrave lrsquoenvironnement

Les obstacles lieacutes agrave lrsquoenvironnement y compris le transport insuffisant dans tous les contextes srsquoajoutent agrave lrsquoisolement mais signifient eacutegalement que les personnes handicapeacutees doivent pouvoir compter sur drsquoautres membres de la commu-

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nauteacute pour acceacuteder agrave des services et agrave lrsquoassistance y compris la distribution de vivres et drsquoarticles non alimentaires Cela accroicirct leur vulneacuterabiliteacute agrave lrsquoexploitation et aux abus et limite leur accegraves aux services de reacuteponse en matiegravere de VBG de maniegravere confidentielle

Obstacles agrave lrsquoaccegraves aux services et aux programmes relatifs agrave la VBG

Les donneacutees relatives au Burundi et agrave lrsquoEacutethiopie montrent qursquoenviron 32 des survivantes handicapeacutees qui ont signaleacute des cas de violence agrave lrsquoIRC lrsquoont fait dans les trois jours suivant lrsquoincident comparativement agrave 44 pour les survivantes sans handicap45 Quarante et un pour cent des survivantes handi-capeacutees ont attendu plus drsquoun mois pour signaler les cas de violence46 Drsquoautres mesures doivent ecirctre prises pour eacuteliminer les obstacles et faciliter lrsquoaccegraves aux services et programmes relatifs agrave la VBG pour toutes les survivantes y compris et surtout pour les personnes handicapeacutees

Les obstacles agrave lrsquoaccegraves aux programmes et activiteacutes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire et identifieacutes par les personnes handicapeacutees et les individus responsables comprennent les barriegraveres psychologiques physiques communicationnelles et autres Les barriegraveres psychologiques constituaient les obstacles les plus freacutequemment citeacutes pour les survivantes agrave la VBG souffrant de handicap alors que les barriegraveres physiques ont eacuteteacute plus freacutequemment mention-neacutees dans le cadre des activiteacutes de preacutevention notamment la sensibilisation communautaire la geacuteneacuteration de revenus et les activiteacutes meneacutees aux centres de promotion de la femme

Les barriegraveres psychologiques

La discrimination et la stigmatisation par les membres de la famille les prestataires de services et la communauteacute dans son ensemble ont eacuteteacute les obstacles agrave lrsquoaccegraves aux services les plus freacutequemment citeacutes par les survivantes handicapeacutees Les participants ont signaleacute qursquoune stigmatisation suppleacutementaire rendait les personnes handicapeacutees reacuteticentes agrave lrsquoideacutee de deacutenoncer les cas de violence sexuelle mecircme aux prestataires de services qui supposent souvent qursquoelles ne courent aucun risque en raison de leur handicap

laquo Les membres de la famille les conduisent aux prestataires de services mais ceux-ci ne les traitent pas correctement mdash ils peuvent dire des choses du genre laquo Tu es handicapeacutee Comment as-tu pu ecirctre violeacutee et tomber enceinte raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les

travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux - camp de reacutefugieacutes de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Lrsquoon suppose souvent que les personnes ayant des deacutefi-ciences intellectuelles ou mentales ne comprennent pas ce qui leur est arriveacute Les participantes ont indiqueacute que les gens peuvent ne pas eacutecouter ou croire les personnes handicapeacutees en particulier quand les survivantes preacutesentent une deacuteficience mentale ou intellectuelle cette attitude reacuteduit agrave son tour leur accegraves aux services De nombreuses personnes handi-capeacutees mentales ou intellectuelles sont eacutegalement exclues des activiteacutes de sensibilisation sur la VBG car les parents les dirigeants communautaires et drsquoautres personnes suppo-sent qursquoelles ne courent pas de risques ou sont incapables drsquoapprendre de nouvelles choses Ces barriegraveres suppleacutemen-taires les empecircchent drsquoecirctre en seacutecuriteacute au sein des commu-nauteacutes drsquoidentifier correctement les cas de violence etou de demander de lrsquoaide aupregraves des personnes de confiance en cas de violence

Certaines survivantes handicapeacutees peuvent avoir besoin de soutien pour acceacuteder aux services mais craindront de signaler cette violence aux membres de la famille qui pour-raient deacutejagrave avoir des ideacutees neacutegatives sur le handicap Ainsi de nombreuses survivantes choisissent de ne pas signaler ces cas de violence ou de ne pas acceacuteder aux services si cela risque drsquoaccentuer leur marginalisation au sein de la famille et de la communauteacute Agrave Bujumbura certaines femmes handica-peacutees avaient si souvent subi la violence qursquoelles preacutefeacuteraient ne pas en parler mecircme agrave des membres de la famille pourvoyeurs drsquoappui

laquo Les familles ont tendance agrave la rejeter et agrave la deacutetester [une survivante] mdash elles ne la considegraverent pas vraiment comme une personne Elle vit avec un handicap et cette violence sexuelle va maintenant reacuteduire davantage sa valeur Elles vont la rejeter et penser qursquoelle est la cause de son propre malheur raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

La discrimination et les preacutejugeacutes posent eacutegalement des obsta-cles importants agrave la participation des personnes handicapeacutees dans les activiteacutes de preacutevention de la VBG et programmes connexes En Eacutethiopie les travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux ont indiqueacute que drsquoautres membres de la communauteacute ridiculisent les personnes souffrant de handicaps mentaux etou intellectuels lorsqursquoelles essaient de participer

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agrave des activiteacutes communautaires En raison de cette stigmatisa-tion les parents empecircchent parfois le personnel de parler agrave ces personnes lors des visites agrave domicile et de partager avec elles des informations sur les services disponibles

laquo Une personne handicapeacutee avait lrsquohabitude de prendre part agrave une discussion cafeacute mais la communauteacute lrsquoa rejeteacutee et elle a finalement cesseacute de venir Elle souffre drsquoun trouble mental et ne sait parfois pas de quoi elle parle Les participantes lrsquoont donc neacutegligeacutee raquo

(Travailleur communautaire - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les groupes de leadership communautaire y compris les associations de reacutefugieacutes et de femmes ont rarement des repreacutesentantes handicapeacutees les associations de personnes handicapeacutees le cas eacutecheacuteant sont souvent domineacutees par les hommes et peuvent activement exclure les handicapeacutees mentales et intellectuelles Ces organisations jouent souvent un rocircle central dans la communication de lrsquoinformation dans la communauteacute et peuvent mecircme deacutesigner des repreacutesent-ants pour participer agrave des formations et drsquoautres activiteacutes Par conseacutequent les personnes handicapeacutees mais plus particu-liegraverement les femmes et les filles handicapeacutees peuvent ecirctre moins susceptibles drsquoecirctre incluses dans ces activiteacutes

laquo Les personnes handicapeacutees ne sont geacuteneacuteralement pas consideacutereacutees La communauteacute ne trouve parfois pas qursquoelles peuvent prendre part agrave des formations et autres activiteacutes raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les dirigeants communautaires - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les barriegraveres physiques

Les barriegraveres physiques empecircchent les personnes handica-peacutees drsquoacceacuteder aux services et activiteacutes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire Les femmes handicapeacutees qui vivent dans les centres urbains et dans le camp de reacutefugieacutes du complexe tentaculaire de Zaatari en Jordanie ont indiqueacute que lrsquoabsence ou le coucirct eacuteleveacute des moyens de transport eacutetait un obstacle agrave lrsquoaccegraves aux centres de services sur la VBG ainsi qursquoagrave leur participation aux activiteacutes de sensibilisation et autres activiteacutes de preacutevention

laquo Les moyens de transport sont inexistants Par conseacutequent mecircme si vous savez ougrave se trouvent les services vous ne pouvez pas toujours y

arriver raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin mdash Bujumbura Burundi)

Dans tous les pays les individus responsables de sexe feacuteminin nrsquoont pas pu prendre part aux activiteacutes de sensibilisa-tion communautaire etou de promotion de la femme parce qursquoelles doivent rester agrave la maison et prendre soin de leur famille Elles participent moins freacutequemment aux reacuteunions communautaires et aux activiteacutes sociales et ne sont donc pas impliqueacutees dans les campagnes la SASA (une approche globale de preacutevention de la violence contre les femmes et les filles deacuteveloppeacutee par Raising Voices (wwwraisingvoicesorg)) et drsquoautres formes de sensibilisation

Les barriegraveres communicationnelles

Les barriegraveres communicationnelles ont eacuteteacute plus freacutequem-

laquo Je porte ma fille sur mon dos partout ougrave je vais Elle grandit mais elle reste encore une partie de moi raquo

(Individu responsable drsquoune fille handicapeacutee - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

copy Elizabeth SherwoodWRC

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ment mentionneacutees dans le cadre des activiteacutes de preacutevention communautaires Les personnes sourdes ont eacuteteacute deacutesigneacutees comme eacutetant les plus toucheacutees par ce type de barriegravere dans la mesure ougrave des interpregravetes en langue des signes sont rarement disponibles dans les camps de reacutefugieacutes et que de nombreuses personnes utilisent un langage des signes non conventionnel Certains agents de mobilisation commu-nautaire et le personnel travaillant sur la VBG ont tenteacute de communiquer avec les personnes sourdes au moyen drsquooutils SASA et des gestes simples mais cette proceacutedure nrsquoest pas toujours exeacutecuteacutee par lrsquoensemble du personnel Les profes-sionnels de la VBG ont eacutegalement eu du mal agrave communiquer efficacement avec les personnes souffrant de handicaps intellectuels et mentaux parce qursquoelles ne sont pas souvent inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes sur la VBG etou parce que les informations ne sont pas transmises dans des formats qursquoils peuvent comprendre Les participantes ont noteacute que les mateacuteriels de sensibilisation et drsquoeacuteducation repreacutesentaient rarement les personnes handicapeacutees et que les personnes handicapeacutees ne sont pas inteacutegreacutees dans les eacutequipes de sensibilisation et de mobilisation communautaire Une varieacuteteacute drsquoapproches de communication - notamment les messages simples les images les mises en scegravene et les jeux de rocircles qui incluent les personnes handicapeacutees - seraient plus efficaces pour impliquer les personnes handicapeacutees tout en sensibil-isant davantage la communauteacute des personnes handicapeacutees dans son ensemble

laquo En regardant lrsquoimage drsquoune personne handicapeacutee nous nous sentirons plus impliqueacutes avec les personnes normales Cela pousse eacutegalement les gens agrave comprendre que les personnes handicapeacutees doivent ecirctre impliqueacutees dans tout raquo

(Participante aux discussions de groupe avec des femmes handicapeacutees - camp de Bwagirizia Burundi)

Autres barriegraveres

Le manque de confidentialiteacute et la stigmatisation par les membres de la communauteacute qui en reacutesulte ont eacuteteacute souleveacutes comme eacutetant des problegravemes importants dans les contextes urbains et sur les camps au Burundi et en Eacutethiopie Les participantes ont signaleacute qursquoil est plus difficile de preacuteserver la confidentialiteacute quand une survivante est handicapeacutee car drsquoautres personnes lui sont peut-ecirctre venues en aide lors de lrsquoincident et que les nouvelles se reacutepandent souvent rapide-ment dans toute la communauteacute Elles peuvent avoir besoin de parler aux autres afin drsquoacceacuteder agrave des services et le personnel

du programme relatif agrave la VBG a eacutegalement mentionneacute le besoin drsquoimpliquer un plus large eacuteventail drsquoacteurs dans les processus de gestion de cas Par conseacutequent les survivantes handicapeacutees sont moins susceptibles drsquoacceacuteder aux services et agrave lrsquoassistance apregraves de tels incidents de violence en raison de problegravemes de confidentialiteacute et de la peur drsquoune stigmatisa-tion suppleacutementaire

laquo La communauteacute saura si une femme handicapeacutee a eacuteteacute violeacutee Il nrsquoy a pas de secrets dans le camp Les gens ont tendance agrave plus divulguer les informations lorsqursquoil srsquoagit de femmes handicapeacutees Elles doivent crier agrave lrsquoaide et tout le monde deacutecouvre ainsi ce qui leur est arriveacute raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

Les femmes et les filles handicapeacutees agrave Bujumbura au Burundi ont eacutegalement indiqueacute qursquoelles ne peuvent pas ecirctre reccedilues immeacutediatement lorsqursquoelles se preacutesentent aux services de santeacute apregraves un incident de violence sexuelle et il peut leur ecirctre demandeacute de revenir agrave un autre moment pour recevoir des services ou le service peut leur ecirctre refuseacute apregraves une longue proceacutedure administrative lieacutee agrave leur statut de reacutefugieacutees Les survivantes handicapeacutees peuvent rencontrer de plus grands problegravemes dans la mesure ougrave il peut ecirctre plus difficile pour elles de retourner agrave lrsquoeacutetablissement car elles peuvent avoir moins de ressources financiegraveres pour payer le transport et doivent compter sur lrsquoaide des autres pour se deacuteplacer

laquo Ils peuvent vous donner autre rendez-vous mdash et vous demander de revenir demain - mais cela pose problegraveme apregraves un viol parce que vous avez besoin de meacutedicaments Elle a passeacute toute la journeacutee et la nuit agrave lrsquohocircpital sans recevoir aucun service et le lendemain elle est alleacutee pour son test de deacutepistage du VIH raquo

(Groupe de discussion avec des femmes handicapeacutees mdash Bujumbura Burundi)

Dans lrsquoenvironnement humanitaire et autre les programmes relatifs agrave la VBG sont largement axeacutes sur les femmes et les filles car elles sont les plus exposeacutees agrave la violence baseacutee sur le genre Cependant les hommes et les garccedilons courent eacutegale-ment un risque de violence sexuelle en particulier en peacuteriode de conflit et de deacuteplacement Les professionnels de la VBG apportent un soutien aux survivants de sexe masculin avec et sans handicap mais ce fait nrsquoest pas toujours connu Dans le cadre de ce projet par exemple certains hommes handicapeacutes

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ne savaient pas ougrave obtenir un soutien en termes de gestion de cas srsquoils ont eacuteteacute victimes de violence sexuelle

laquo Elle [une survivante handicapeacutee] doit se rendre agrave lrsquoIRC pour obtenir de lrsquoaide Mais ougrave doivent se rendre les hommes handicapeacutes srsquoils sont violeacutes raquo

(Man with disabilities mdash Musasa refugee camp Burundi)

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Sur la base de lrsquoeacutevaluation et des recommandations de la Phase 1 faites par les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables les activiteacutes suivantes ont eacuteteacute conccedilues et testeacutees dans chacun des contextes du projet

Reacutesumeacute des actions pilotes mises en œuvre par les programmes WPE de lrsquoIRC

Pays Activiteacutes

Eacutethiopie Organisation de laquo discussions cafeacute raquo avec les femmes dans les foyers de personnes handicapeacutees afin que leurs individus responsables puissent acceacuteder agrave des informations sur la VBG et pour renforcer les reacuteseaux de pairs feacute-minins

Adaptation du mateacuteriel de mobilisation communautaire sur la preacutevention de la VBG (SASA) de maniegravere agrave deacutepeindre les personnes handicapeacutees comme faisant partie de la communauteacute dans son ensemble

Organisation de visites agrave domicile cibleacutees pour diffuser des informations sur la preacutevention de la VBG et donner des reacuteponses aux personnes handicapeacutees qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Organisation de sessions de formation sur la VBG et le handicap agrave lrsquointention des agents de mobilisation communautaire et des travailleurs sociaux

Modifications apporteacutees pour ameacuteliorer lrsquoaccessibiliteacute physique des bacirctiments communau-taires et des latrines dans le camp

Burundi Ciblage des Associations Villageoises drsquoEacutepargne et de Creacutedit pour les personnes handicapeacutees et

leurs individus responsables

Organisation drsquoactiviteacutes reacutecreacuteatives et professionnelles pour les personnes handicapeacutees et les individus responsables

Sensibilisation de la communauteacute sur les droits et lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees

Prioriteacute accordeacutee aux visites agrave domicile pour assurer une gestion plus complegravete des cas de VBG pour les personnes handicapeacutees agrave risque

Recrutement de femmes handicapeacutees comme agent de mobilisation communautaire pour les activiteacutes relatives agrave la VBG

Jordanie Inclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG interorganisations et dans la forma-tion sur la gestion des cas relatifs agrave la protection de lrsquoenfance

Animation drsquoun atelier drsquoune journeacutee sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de violence sexuelle et sexiste du sous-groupe interorganisations sur la violence sexuelle et sexiste

Pris en charge de lrsquoinclusion du handicap dans les messages et le mateacuteriel drsquoune campagne en cours sur la preacutevention de la violence et dans le mateacuteriel relatif aux services de lrsquoIRC

Organisation de discussions de groupe avec les individus responsables de sexe feacuteminin souffrant de handicap

La campagne laquo Amani raquo en Jordanie a fourni des messages cleacutes aux communauteacutes aux enfants et aux parents sur le moyen de mieux proteacuteger les enfants et les adultes contre les atteintes et divers types de violence notamment la violence sexuelle et sexiste httpdataunhcrorgsyrian-refugeesdownloadphpid=5558

Phase 2 Activiteacutes visant agrave ameacuteliorer lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG dans les pays pilotes

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Reacutesumeacute des actions pilotes mises en œuvre par les programmes WPE de lrsquoIRC

Caucase du Nord

Feacutedeacuteration de Russie

Organisation drsquoune formation et drsquoateliers de planification drsquoaction sur le handicap et la violence baseacutee sur le genre pour les ONG feacuteminines y compris sur lrsquoimplication des jeunes filles handica-peacutees et le soutien de leurs parents et in-dividus responsables

Organisation drsquoune formation et drsquoun atelier de planification drsquoaction avec les femmes de la All-Russia So-ciety of Disabled People sur lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes visant les femmes et les filles

Conception drsquoun manuel pour les individus responsables drsquoenfants handicapeacutes qui fournit des informations sur les services et lrsquoassistance aux personnes handicapeacutees

Organisation drsquoun concert de sensibilisation communautaire au cours de laquelle les jeunes filles sourdes sont monteacutees en scegravene avec une chanteuse tcheacutetchegravene

Organisation drsquoeacuteveacutenements sociaux pour les filles avec et sans handicap pour renforcer les reacuteseaux de pairs

Discussion cafeacute Camp de reacutefugieacutes de MyrsquoAni Ethiopiecopy IRC Ethiopie

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Phase 3 Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Le processus drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays a permis drsquoidentifier 1) les changements des connaissances des attitudes et des pratiques des professionnels de la VBG agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du handicap et 2) des pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Renforcement des capaciteacutes des professionnels de la VBG sur lrsquoinclusion du handicap

Les professionnels de la VBG des quatre pays ont eacuteteacute consulteacutes lors de lrsquoeacutevaluation participative pour identifier les changements apporteacutes agrave leurs connaissances leurs attitudes et leurs pratiques au sujet de lrsquoinclusion du handicap dans leurs programmes et activiteacutes au cours du projet Cette activiteacute a eacutegalement permis drsquoidentifier de nouvelles activiteacutes outils et ressources qui auraient agrave leur avis faciliteacute ces changements

Changements apporteacutes aux connaissances attitudes et pratiques

Bien que les connaissances les attitudes et les pratiques se recoupent et se complegravetent mutuellement les professionnels de la VBG ont plus freacutequemment rapporteacutes des changements dans leurs attitudes envers les personnes handicapeacutees au cours du projet Les professionnels ont signaleacute une accen-tuation de la reconnaissance de leur responsabiliteacute agrave atteindre tous les membres de la communauteacute et donc agrave adapter leurs programmes de maniegravere agrave les rendre accessibles et efficaces pour tous ce qui renforce la mise en œuvre drsquoune approche de programmation plus axeacutee sur les droits De nombreux professionnels ont avoueacute qursquoavant le projet ils supposaient que les personnes handicapeacutees nrsquoeacutetaient pas capables de participer agrave des activiteacutes relatives agrave la VBG en raison de leur handicap Apregraves le projet la plupart a deacuteclareacute reconnaicirctre que les personnes handicapeacutees ont des compeacutetences et des capaciteacutes neacutecessaires pour participer beacuteneacuteficier et faire de preacutecieuses contributions aux programmes Les professionnels ont eacutegalement deacuteclareacute qursquoils se consideacuteraient drsquoabord comme eacutetant mal eacutequipeacutes ou pas qualifieacutes pour fournir des services relatifs agrave la VBG aux personnes handicapeacutees et pensaient que leurs compeacutetences et leur formation ne suffiraient pas pour reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees Ils se sont souvent focaliseacutes sur la deacuteficience de la personne ou sur son eacutetat de santeacute (aussi connu sous le nom drsquoapproche

meacutedicale du handicap) et nrsquoont pas appliqueacute leurs compeacute-tences en matiegravere de protection et drsquoautonomisation pendant le processus de gestion de cas Apregraves le projet ces profes-sionnels ont deacuteclareacute qursquoils eacutetaient plus agrave lrsquoaise confiants et precircts agrave travailler avec les personnes handicapeacutees et qursquoils sont passeacutes drsquoune approche meacutedicale agrave une approche plus familiegravere et plus axeacutee sur le survivant

laquo Au deacutebut je pensais que je ne pouvais pas ecirctre utile agrave certaines personnes handicapeacutees parce que je nrsquoeacutetais pas meacutedecin que je ne pouvais pas ameacuteliorer leur condition que je ne pouvais pas les gueacuterir Mais alors lorsque jrsquoai pris du temps pour commencer agrave eacutecouter davantage jrsquoai compris qursquoelles ne demandaient pas ce type drsquoaide elles voulaient parler avaient besoin de soutien et aspiraient agrave plus de seacutecuriteacute Jrsquoai reacutealiseacute que je savais deacutejagrave comment venir en aide agrave ces personnes Avant je supposais que je ne pouvais pas et que discuter avec moi ne changerait rien agrave leur situation Jrsquoaurais ducirc eacutecouter un peu plus avant et crsquoest le cas maintenant Je prends drsquoabord le temps drsquoeacutecouter avant drsquoessayer de faire des plans et drsquoarranger les choses raquo

(Agent de mobilisation communautaire de lrsquoIRC - camp de Muyinga Burundi)

Certains professionnels ont eacutegalement signaleacute un changement drsquoattitude envers les individus responsables en particulier les megraveres drsquoenfants handicapeacutes qui ont leurs propres besoins mais qui font souvent passer les deacutesirs des autres notamment ceux des membres de leur famille souffrant de handicap avant leur propre bien-ecirctre psychosocial Les professionnels ont rapporteacute une plus grande reconnaissance des besoins de ce groupe et le rocircle essentiel qursquoils jouent dans la protection et lrsquoautonomisation des personnes handicapeacutees

laquo Ces personnes ont le droit de recevoir tous les services proposeacutes aux autres et il est de notre devoir drsquointeacutegrer [ces personnes] Il sera difficile pour elles de rester agrave la maison toutes seules Cela est eacutegalement important pour leurs familles et elles peuvent venir avec leurs filles Cette mesure est importante pour les megraveres drsquoenfants handicapeacutes car elles ont eacutegalement besoin drsquoun soutien psychologique raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Les professionnels de la VBG ont rapporteacute quatre principaux changements dans leurs pratiques agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du

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handicap au cours du projet Ces pratiques ont eacuteteacute eacutetroitement lieacutees au processus reacuteflectif du projet et aux activiteacutes pilotes mises en œuvre au cours de la Phase 2 du projet notamment

bull la tenue des consultations plus reacuteguliegraveres avec les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables afin de srsquoassurer que leurs besoins et leurs ideacutees sont pris en compte dans les deacutecisions lieacutees aux programmes et aux activiteacutes

bull la fourniture drsquoun soutien plus global et holistique aux survi-vantes handicapeacutees avec un accent sur les meacutethodes de communication efficaces et lrsquoeacutetablissement de la confiance

bull le deacuteveloppement drsquoactiviteacutes autour des points forts des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees

bull une implication plus active des membres de la famille et des voisins des personnes handicapeacutees dans la planification de la seacutecuriteacute

bull la surveillance du nombre de femmes de filles de garccedilons et drsquohommes handicapeacutes qui participent aux activiteacutes relatives agrave la VBG

laquo Nous ne pouvons pas eacutevaluer lrsquoactiviteacute nous-mecircmes Nous devons jauger nos performances agrave travers les gens qui prennent part agrave nos activiteacutes raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les professionnels de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Les professionnels de tous les pays ont eacutegalement deacuteclareacute avoir acquis de nouvelles connaissances qui ont ameacutelioreacute leur capaciteacute agrave inteacutegrer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail mais ils en ont parleacute moins freacutequemment que le changement drsquoattitudes et de pratiques Les exemples comprennent une meilleure compreacutehension des facteurs qui rendent les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables plus vulneacuterables agrave la VBG le rocircle des relations et des reacuteseaux sociaux dans la preacuteven-tion de la violence et lrsquoaccroissement des connaissances sur les strateacutegies de communication permettant de travailler avec des personnes preacutesentant diffeacuterents types de handicaps

laquo Nous travaillons sur les questions de VBG Je pensais donc plus agrave la faccedilon dont elles se sentent en tant que femmes et filles et comment elles se voient comparativement aux filles sans handicap Les filles handicapeacutees ont moins de possibiliteacutes que les filles sans handicap raquo

(Professionnel de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Activiteacutes outils et ressources qui ont favoriseacute le renforcement des capaciteacutes chez les professionnels de la VBG

Les professionnels de la VBG ont deacutecrit les opportuniteacutes drsquoapprentissage expeacuterientiel et reacuteflectif du projet comme eacutetant les facteurs les plus importants ayant contribueacute agrave renforcer leur capaciteacute agrave inteacutegrer efficacement lrsquoinclusion du handicap dans leur travail Il srsquoagissait notamment drsquointeractions directes avec les femmes et les filles handicapeacutees drsquooccasions de reacutefleacutechir sur leurs propres compeacutetences et du moyen de les appliquer dans leur travail avec ce groupe

Les professionnels de la VBG en Eacutethiopie en particulier les travailleurs sociaux et communautaires ont indiqueacute que les formations sur la VBG et le handicap les avaient effectivement aideacutes agrave ameacuteliorer leurs pratiques agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du handicap Dans les autres pays pilotes les professionnels ont signaleacute que les outils les aidant agrave consulter les personnes handicapeacutees y compris des directives sur la conduite des visites agrave domicile et des activiteacutes participatives qui traduisent la dynamique du pouvoir entre les femmes et les hommes et les personnes avec et sans handicap eacutetaient les plus utiles Les professionnels ont aussi mentionneacute que des outils fournissant des directives sur la communication avec les personnes preacutesentant diffeacuterents types de deacuteficiences et des outils permettant de deacutevelopper un mateacuteriel drsquoinformation drsquoeacuteducation et de communication accessible ont eacuteteacute utiles

Dans le Caucase du Nord les professionnels de la VBG ont indiqueacute que la focalisation sur un petit nombre drsquoactiviteacutes clairement deacutefinies visant agrave favoriser lrsquoinclusion a augmenteacute la probabiliteacute de succegraves et ce succegraves a stimuleacute leur confiance et leur volonteacute agrave inclure les femmes et les filles handicapeacutees dans les activiteacutes subseacutequentes

laquo Je nrsquoavais jamais penseacute que nous pourrions faire quelque chose dans un groupe mixte [filles avec et sans handicap] et maintenant je constate que cela est possible et acceptable et que les gens en ont besoin raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les professionnels de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Domaines exigeant un renforcement suppleacutementaire des capaciteacutes

Bien que des changements positifs dans lrsquoapproche de de travail des professionnels de la VBG avec les personnes handicapeacutees aient eacuteteacute signaleacutes lors de lrsquoeacutevaluation des lacunes persistantes ont eacuteteacute identifieacutees au niveau des capaciteacutes et une attention addi-

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tionnelle et continue doit ecirctre porteacutee agrave ce point

Tout drsquoabord quelques professionnels de la VBG et les pres-tataires ont continueacute agrave avoir des attitudes neacutegatives envers les personnes avec des handicapeacutees Par conseacutequent il est neacuteces-saire de promouvoir une reacuteflexion et une discussion continues avec les professionnels de la VBG afin de faire face et de reacutesoudre les malentendus et les preacutejugeacutes qui peuvent faire office drsquoobstacles agrave lrsquoaccegraves et agrave lrsquoinclusion des personnes handica-peacutees Les professionnels doivent reacutefleacutechir sur la faccedilon dont leurs propres attitudes peuvent influencer la mise en œuvre drsquoune approche centreacutee sur le survivant agrave lrsquoeacutegard des personnes handi-capeacutees agrave la possibiliteacute qursquoils donnent aux individus de contribuer agrave la prise de deacutecision et mecircme aux options drsquointerventions qursquoils peuvent examiner avec un survivant

Deuxiegravemement les gestionnaires de cas de VBG ont signaleacute qursquoils neacutecessitaient davantage drsquoindications sur les processus de consentement lorsqursquoils travaillent avec des survivants souf-frant drsquoune deacuteficience intellectuelle Dans de nombreux cas les gestionnaires de cas demandent aux individus responsables de donner le consentement et ne parviennent souvent pas agrave deacuteter-miner la capaciteacute de lrsquoindividu agrave donner son consentement Une note drsquoorientation sur lrsquoobtention du consentement des personnes handicapeacutees a eacuteteacute deacuteveloppeacutee dans le projet en reacuteponse agrave cette lacune Elle srsquoinspire du processus de consentement employeacute avec les personnes souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle dans le secteur de la santeacute dans les pays agrave revenu eacuteleveacute et est adapteacutee pour une approche de gestion de cas centreacutee sur le survivant

Enfin alors que de nombreux professionnels de la VBG qui ont pris part au projet ont reacuteussi agrave inclure les personnes ayant un handicap physique et des deacuteficiences auditives aux activiteacutes du programme relatifs agrave la VBG ils ont noteacute des deacutefis permanents lors de lrsquoinclusion des personnes ayant une deacuteficience intellec-tuelle Les gestionnaires de cas ont besoin de directives et de soutien pour identifier les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes preacutesentant des handicaps plus complexes afin de mieux les rattacher aux possibiliteacutes de participation aux activiteacutes communautaires et sociales briser lrsquoisolement social et favoriser lrsquoautonomisation Ces directives destineacutees aux gestionnaires de cas ont eacuteteacute deacuteveloppeacutees dans le cadre du projet

Des outils tireacutes du projet ont eacuteteacute adapteacutes pour les professionnels de la VBG drsquoautres organisations et sont disponibles dans la Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG sur httpwrc

msdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de VBG

Le processus drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays a susciteacute des laquo Expeacuteriences du changement raquo chez les personnes handicapeacutees leurs individus responsables et le cas eacutecheacuteant les dirigeants communautaires Ces expeacuteriences ont mis en eacutevidence les reacutesultats qui ont eacuteteacute les plus importants pour chaque groupe Une analyse des reacutesultats des ateliers de parties prenantes et des expeacuteriences du changement a permis drsquoidentifier les pratiques positives suivantes pour promouvoir lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Le renforcement des reacuteseaux de pairs et du capital social

Dans les quatre pays les participants ont citeacute lrsquoeacutetablissement de reacuteseaux de pairs plus robustes pour les adolescentes et les femmes handicapeacutees ainsi que pour les individus responsables de sexe feacuteminin comme retombeacutee positive des activiteacutes du projet Les discussions de groupe avec les individus responsables dans les centres de promotion de la femme en Jordanie des discus-sions cafeacute dans les domiciles des femmes handicapeacutees en Eacutethiopie la creacuteation drsquoespaces seacutecuriseacutes et drsquoactiviteacutes sociales agrave lrsquointention des adolescentes dans le Caucase du Nord et les Associations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit (AVEC) cibleacutees au Burundi ont eacuteteacute citeacutes comme eacutetant utiles par les participants car ils ont faciliteacute lrsquoeacutetablissement de liens entre les personnes handicapeacutees et les individus responsables et drsquoautres membres de la communauteacute ce qui a permis drsquoeacutechanger des informations de construire la confiance et de deacutevelopper des possibiliteacutes drsquoaction collective Ceci augmente non seulement accegraves agrave un soutien proposeacute les uns pour les autres et par la communauteacute toute entiegravere mais donne eacutegalement aux personnes handicapeacutees la possibiliteacute drsquoapporter une contribution agrave la socieacuteteacute drsquoeacutelever leur statut au sein de la communauteacute et drsquoecirctre reconnues et appreacutecieacutees pour des aspects de leur personne autres que leur handicap

Pour les individus responsables de sexe feacuteminin souffrant de handicap les groupes de soutien en Jordanie leur ont donneacute un espace pour partager leurs preacuteoccupations ideacutees et strateacutegies avec drsquoautres femmes dans des situations similaires Ceci les a aideacutees agrave se sentir moins isoleacutees et agrave renforcer leur bien-ecirctre psychosocial

laquo Je profite des expeacuteriences des ideacutees et des interventions constructives du formateur du guide psychologique et des amies pendant les sessions de discussion Lorsque je partage mes

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inquieacutetudes avec les autres je sens que je ne suis pas seule raquo

(Eacutepouse drsquoun homme handicapeacute - Irbid Jordanie)

Pour certaines femmes handicapeacutees et les individus respon-sables qui sont isoleacutees dans leurs maisons il est essentiel de proposer les activiteacutes de soutien par les pairs le plus pregraves possible de leur domicile afin qursquoils puissent tisser des reacuteseaux avec drsquoautres femmes qui vivent agrave proximiteacute En Eacutethiopie les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin ont organiseacute des discussions cafeacute traditionnelles dans leurs maisons pour parler de questions lieacutees agrave la VBG Les partic-ipants ont indiqueacute que ces activiteacutes ont diminueacute leur isolement ameacutelioreacute leurs relations avec les voisins et leur ont permis de se sentir plus en seacutecuriteacute dans la mesure ougrave un nombre croissant de femmes les connaissent et les comprennent

laquo Nous avons organiseacute des discussions cafeacute ici dans notre maison Ceci nous a rapprocheacute des gens Quand ils viennent agrave la maison nous discutons de tant de choses des choses qui sont vraiment importantes mais ils ont aussi lrsquooccasion de voir que nous sommes de bons parents mecircme si nous sommes un peu diffeacuterents Maintenant les gens nous comprennent mieux ils viennent mecircme nous dire bonjour et voir comment nous allons Je me sens plus en seacutecuriteacute avec des voisins que je connais raquo

(Femme aveugle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les Expeacuteriences du changement recueillies aupregraves des adoles-centes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance des amies et des reacuteseaux de pairs pour ces filles Au Burundi des adolescentes handicapeacutees ont trouveacute que lrsquoorganisation drsquoactiviteacutes telles que des sessions de couture et drsquoartisanat eacutetait un moyen effi-cace de rencontrer drsquoautres filles de partager des ideacutees et de discuter de leurs espoirs pour lrsquoavenir Elles ont deacuteclareacute qursquoelles ont ensuite eacuteteacute inviteacutees agrave assister agrave plusieurs activiteacutes commu-nautaires ougrave elles ont pu partager leurs propres ideacutees et leurs opinions Les adolescentes handicapeacutees dans le Caucase du Nord ont eacutegalement discuteacute des avantages de la participation agrave des activiteacutes avec des filles sans handicap notamment la possi-biliteacute drsquoapprendre les unes des autres Ces rapports eacutetablis par les adolescentes handicapeacutees deacutemontrent qursquoelles ont deacutevel-oppeacute des atouts humains et sociaux notamment lrsquoeacuteducation lrsquoestime de soi les reacuteseaux drsquoamies et les rocircles dans la commu-nauteacute Ces facteurs de protection reacuteduisent la vulneacuterabiliteacute des adolescentes agrave la violence agrave lrsquoabus et agrave lrsquoexploitation47 (voir Expeacuteriences du changement page 27)

Les femmes handicapeacutees membres drsquoAssociations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit au Burundi ont deacuteclareacute qursquoelles utilisent lrsquoargent qursquoelles ont gagneacute par le biais de ces programmes pour payer le transport et se rendre aux activiteacutes culturelles et reli-gieuses ce qui diminue leur isolement et creacutee drsquoimportants liens sociaux avec drsquoautres

Tous ces exemples soulignent une leccedilon importante Les personnes handicapeacutees ont et veulent que lrsquoon sache qursquoelles ont plusieurs identiteacutes au-delagrave de leur infirmiteacute Elles veulent ecirctre consideacutereacutees comme des leaders des femmes des amies

Maipendo - Burundi

laquo Maintenant je peux eacuteconomiser un peu pour emprunter une moto-taxi et je peux me rendre [agrave lrsquoeacuteglise] Jrsquoai maintenant chaque semaine des personnes avec qui discuter agrave lrsquoeacuteglise Crsquoest un groupe qui agrave mon avis mrsquoeacutecoute et me comprend raquo

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Le Groupe de filles - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Les filles avec et sans handicap ont preacutepareacute des affiches au moyen drsquoimages et de photos Ces affiches portaient sur ce qui leur importait plus dans le projet et sur les activiteacutes qursquoelles souhaitaient mener ensuite Elles ont preacutesenteacute ces affiches aux ONG feacuteminines impliqueacutees dans le projet

laquo Ceci est notre histoire Notre souhait eacutetait de chanter avec Makka Mejieva [une ceacutelegravebre chan-teuse tcheacutetchegravene] [Lorsque nous sommes monteacutees sur scegravene] des tas de personnes handicapeacutees et non eacutetaient lagrave et pleuraient

Pendant lrsquoeacuteveacutenement nous avons pris connaissance drsquoautres personnes handicapeacutees et nous les avons rencontreacutees Il eacutetait tregraves agreacuteable pour nous de les connaicirctre et de deacutecouvrir leur type de handicap et leurs problegravemes Lorsque je me rends agrave lrsquoeacuteveacutenement et que je constate la preacutesence de personnes handicapeacutees je sens que je ne suis pas seule et quand je vois drsquoautres personnes [sans handicap] je me sens eacutegale agrave elles

Nous donnons des leccedilons de langue des signes aux filles sans handicap Ainsi nous pourrons les comprendre et elles nous comprendre car nous ne pouvons pas parler Gracircce agrave la langue des signes nous nous comprenons Ces filles sans handicap apprennent des choses et nous aussi Nous avons un langage commun agrave travers ces cours de langue des signes Nous utilisons eacutegalement des teacuteleacutephones nous envoyons des SMS et utilisons eacutegalement des notes eacutecrites pour communiquer avec les autres Nous aimons vraiment dessiner Nous pensons agrave des choses et tout ce agrave quoi nous pensons nous le repreacutesentons dans nos dessins Et nous aimons aussi beaucoup jouer agrave diffeacuterents types de jeux

Bien sucircr il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne font pas attention agrave nos opinions Voici les ideacutees que nous souhaiterions concreacutetiser agrave lrsquoavenir Nous aimerions rencontrer des filles dans un cafeacute ou dans un endroit reacuteserveacute uniquement aux filles avec et sans handicap mdash juste les filles pas drsquoadultes

Nous aimerions que [nos camarades de classe] se joignent agrave nous et prennent part agrave ces activiteacutes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo

Pour la suite de lrsquoExpeacuterience du changement du Groupe de filles dans le Caucase du Nord rendez-vous sur httpwrcmsGBV_disability_Change_Caucasus

copy IRC

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des membres de la communauteacute comme des personnes qui apportent de preacutecieuses contributions agrave la communauteacute Ce fait a des implications importantes pour lrsquoinclusion dans les programmes et les approches visant agrave renforcer les reacuteseaux de pairs et le capital social

Inclusion cibleacutee dans les activiteacutes de renforcement eacuteconomique

Lrsquoinclusion cibleacutee des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les programmes relatifs aux AVEC occupe une grande place dans les Expeacuteriences du changement au Burundi Les femmes handicapeacutees et les individus respon-sables de sexe feacuteminin impliqueacutees dans des activiteacutes relatives aux AVEC ont signaleacute que lrsquoeacutelargissement des reacuteseaux sociaux eacutetait le reacutesultat le plus important pour elles car il leur a permis de rehausser leur statut dans la socieacuteteacute (qui leur a valu un plus grand respect de la part de leurs maris et drsquoautres membres de la famille) et de renforcer leur estime de soi et leur senti-ment de confiance en soi La participation agrave des activiteacutes rela-tives aux AVEC a eu un impact positif sur leur indeacutependance en tant qursquoindividus mais aussi sur les contributions financiegraveres qursquoelles peuvent apporter agrave leurs meacutenages ce qui a renforceacute leur rocircle dans la prise de deacutecision

laquo Jrsquoai mecircme encore un peu drsquoargent pour acheter des choses pour ma famille Je suis tregraves eacutetonneacutee du changement de mon mari agrave mon eacutegard il se rend compte que jrsquoai de la valeur que je peux ecirctre indeacutependante il me respecte plus et rentre agrave la maison seulement les soirs maintenant Mon fils handicapeacute est plus heureux mdash il constate qursquoil y a plus de paix dans la maison raquo

(Individu responsable de sexe feacuteminin dans le camp de Musasa)

Accroicirctre la repreacutesentation des personnes handi-capeacutees dans les activiteacutes communautaires

Les programmes relatifs agrave la VBG travaillent en eacutetroite collabo-ration avec les dirigeants communautaires dans la concep-tion la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des activiteacutes Il est donc important drsquoexaminer comment les personnes handicapeacutees sont repreacutesenteacutees et atteintes par ces systegravemes de leadership En Eacutethiopie par exemple le personnel de lrsquoIRC a travailleacute avec lrsquoassociation des personnes handicapeacutees dans la commu-nauteacute des reacutefugieacutes afin drsquoaccroicirctre la participation des femmes handicapeacutees et renforcer la collaboration avec lrsquoassociation des femmes reacutefugieacutees Les participants au Burundi et en Eacutethiopie ont eacutegalement signaleacute que le recrutement de personnes handi-capeacutees et drsquoindividus responsables comme agents de mobili-sation communautaire et travailleurs sociaux a non seulement conduit agrave une plus grande attention aux preacuteoccupations de ce groupe mais a eacutegalement entraicircneacute une appreacuteciation accrue des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees par drsquoautres membres de la communauteacute

Esther mdash Burundi

laquo Je suis individu responsable pour mon mari qui vit avec un handicap mais ce nrsquoest pas ma seule identiteacute Je suis une megravere un leader et une personne fiegravere de son rocircle drsquoagent de mobilisation communautaire raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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laquo Nous nrsquoavons jamais eu de personnes handicapeacutees dans notre eacutequipe auparavantmdash il srsquoagit drsquoun changement majeur et vraiment tregraves important Mes amies handicapeacutees font le mecircme travail que moi Elles sont vraiment excellentes dans certains domaines et elles enseignent des choses agrave drsquoautres personnes Il est important pour la communauteacute de constater cela de savoir que lorsque nous disons vouloir inclure les personnes handicapeacutees nous le pensons vraiment Ceci est un bon moyen pour commencer agrave changer la faccedilon dont les personnes handicapeacutees sont consideacutereacutees raquo

(Travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie)

Atteindre et soutenir les personnes agrave risque eacuteleveacute

Lrsquoisolement des personnes ayant une deacuteficience intellectuelle etou de handicaps multiples a eacuteteacute identifieacute comme eacutetant un deacutefi pour les prestataires de services Ces personnes sont souvent isoleacutees dans leurs maisons avec leurs individus responsables et peuvent avoir peu drsquooccasions ou de soutien neacutecessaire(s) pour eacutelaborer des strateacutegies susceptibles de les proteacuteger contre la violence Les pratiques suivantes ont eacuteteacute identifieacutees comme favorisant lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion de ces personnes dans les activiteacutes relatives agrave la VBG

Les visites agrave domicile et les activiteacutes agrave domicile

Au Burundi en Eacutethiopie et au Caucase du Nord les personnes handicapeacutees et les professionnels ont indiqueacute avoir meneacute des visites agrave domicile pour interroger les individus et les familles au sujet de leurs besoins et pour partager lrsquoinformation sur les services et lrsquoassistance en matiegravere de VBG Ces visites ont permis aux profes-sionnels de la VBG et aux prestataires de services drsquoidentifier des survivants qui neacutecessitent un soutien complet et speacutecialiseacute Le personnel de lrsquoIRC au Burundi et en Eacutethiopie a commenceacute agrave organ-iser des activiteacutes de groupe geacuteneacuteralement tenues dans les centres de promotion de la femme et dans drsquoautres sites communautaires proches de leurs maisons et qui ciblaient parfois ces individus et les familles Les individus responsables des filles souffrant de handicaps multiples ont eacutegalement souligneacute qursquoils constataient un renforcement de lrsquoacceptation et du soutien de la communauteacute suite aux activiteacutes agrave domicile

laquo Les membres de la communauteacute nous traitent mieux agrave preacutesent Ils sont plus habitueacutes agrave nous Ils savent comment nous sommes et nous saluent aimablement quand ils passent raquo

(Megravere drsquoune adolescente souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

La gestion individuelle des cas

Les survivantes handicapeacutees neacutecessitent une gestion individu-aliseacutee et globale des cas pour promouvoir leur gueacuterison et leur reacutetablissement et pour preacutevenir toute violence future Pendant lrsquoeacutevaluation les participants ont rapporteacute que les profession-nels de la VBG srsquoeacutetaient ameacutelioreacutes dans lrsquoidentification de ces personnes agrave risque eacuteleveacute et la fourniture drsquoun soutien plus complet et adapteacute agrave leurs besoins speacutecifiques Les facteurs suivants ont eacuteteacute deacutecrits comme ameacuteliorant lrsquoappui agrave la gestion des cas pour ces personnes

bull lrsquoidentification des diffeacuterentes meacutethodes de communica-tion directe avec les survivants

bull une attention accrue sur lrsquoidentification des forces et des capaciteacutes reacuteelles des survivants au cours des eacutevaluations

bull la participation des personnes handicapeacutees et de leurs individus responsables dans la planification de lrsquoaction

bull un suivi freacutequent et une coordination de la prestation des services pour reacutepondre aux besoins identifieacutes

Les femmes handicapeacutees ont indiqueacute que ces seacuteances de gestion de cas ont contribueacute agrave deacutevelopper la confiance et la compreacutehension entre elles et les professionnels de la VBG et qursquoelles ont reccedilu une aide en fonction de leurs propres besoins et deacutesirs Cette leccedilon met eacutegalement en eacutevidence lrsquoimportance des approches centreacutees sur le survivant dans le travail avec les femmes handicapeacutees lorsqursquoil est question de deacutefinir leurs buts objectifs et strateacutegies

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Histoire de Mawazo - camp de Kinama Burundi

Mawazo vit seule et se deacuteplace diffeacuteremment des autres en rampant plutocirct qursquoen marchant

laquo Je vis seule Jrsquoai toujours veacutecu seule Jrsquoessaie drsquoecirctre tregraves indeacutependante et je fais beaucoup de choses toute seule Je peux nettoyer cuisiner laver mes vecirctements et je passe du temps agrave essayer drsquoaider mes voisins en prenant soin de leurs enfants

Je reccedilois reacuteguliegraverement des visites agrave domicile le personnel de lrsquoIRC est comme ma famille Ils passent veacuterifier si tout va bien presque tous les jours Quand jrsquoai un problegraveme ils srsquoen rendent compte tregraves rapidement et viennent voir si je vais bien Je me sens beaucoup plus eacutepanouie et jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir quelqursquoun agrave qui parler Jrsquoadore partager des histoires et je me sens bien lorsque quelqursquoun me demande comment je me sens

Mon nom dans ma langue signifie agrave la fois laquo problegravemes raquo et laquo ideacutees raquo Jrsquoai beaucoup agrave dire et agrave partager avec les autres Je suis une personne tregraves ouverte je pense que crsquoest la raison pour laquelle les enfants mrsquoaiment tant Je suis ouverte agrave eux je souris avec eux et je leur raconte des histoires Je peux leur apprendre beaucoup de choses car jrsquoai vu et appris beaucoup de choses dans ma vie Je peux leur parler de leur culture leur enseigner le respect et leur inculquer lrsquoesprit du partage Lorsque quelqursquoun mrsquoapporte de la bouillie par exemple mecircme en petite quantiteacute je ne le bois pas toute seule Srsquoil y a des enfants nous partageons tous ensemble Mecircme si jrsquoai tregraves faim je sais que cela est une chance pour moi drsquoenseigner quelque chose drsquoaider quelqursquoun tout comme les autres mrsquoaident

Si je pouvais dire une chose agrave lrsquoeacutequipe de lrsquoIRC ce serait de continuer de se souvenir des personnes qui sont agrave la maison qui ne peuvent pas facilement participer aux programmes Nous avons eacutegalement des besoins et des recircves Je me fais maintenant vieille et je pense qursquoil est important de se concentrer sur les jeunes les jeunes handicapeacutees pour srsquoassurer qursquoelles sont incluses degraves le plus jeune acircge afin que les gens puissent cesser la discrimination et nous consi-deacuterer tous comme eacutegaux raquo

copy IRC

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Reconnaicirctre les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes handicapeacutees pour faciliter lrsquoinclusion

Les personnes handicapeacutees et les professionnels de la VBG ont rapporteacute que lrsquoidentification et le renforcement des compeacute-tences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees ont favoriseacute une plus grande inclusion dans une varieacuteteacute drsquoactiviteacutes relatives agrave la VBG En Jordanie de jeunes femmes sourdes ont eacuteteacute inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes de responsabilisation sociale et agrave des initiatives meneacutees dans les centres de promo-tion de la femme et agrave animer des seacuteances de pose de henneacute Ces activiteacutes ont fourni un espace permettant aux femmes de partager des compeacutetences et des inteacuterecircts communs avec drsquoautres femmes de leur acircge

laquo Non seulement elles les ont accepteacutees mais elles se sont eacutegalement fait des amies Mecircme avant la fin de la seacuteance elles eacutechangeaient des numeacuteros de teacuteleacutephones et leur demandaient si elles pouvaient les contacter pour faire du henneacute agrave leurs ceacuteleacutebrations raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Au Caucase du Nord les adolescentes handicapeacutees ont eacuteteacute incluses dans la conception des activiteacutes sociales qui visaient agrave faciliter le reacuteseautage entre les filles avec et sans handicap Les activiteacutes ont eacuteteacute construites autour des compeacutetences speacutecifiques des filles handicapeacutees (exemple lrsquoexeacutecution de

chansons en langue des signes) la promotion de lrsquoeacutegaliteacute de participation dans la conception du programme mais aussi lrsquoappreacuteciation des talents de chaque individu

Comme lrsquoont reconnu les membres de la famille les dirige-ants communautaires les prestataires de services et autres agrave travers les sites du projet les reacutesultats de ces activiteacutes contredisent les hypothegraveses selon lesquelles les personnes handicapeacutees sont incapables de beacuteneacuteficier et de contribuer agrave une varieacuteteacute de programmes

laquo Avant les gens pensaient que ces femmes eacutetaient des cas deacutesespeacutereacutes et qursquoelles ne pourraient jamais ecirctre indeacutependantes Maintenant elles contredisent de nombreuses personnes au sein de la communauteacute Elles nous rendent nous les rares personnes qui avons toujours cru en elles tregraves tregraves fiers raquo

(Dirigeant communautaire de sexe masculin mdash camp de Kinama Burundi)

Beaucoup de personnes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance drsquoavoir lrsquoopportuniteacute laquo de faire leurs preuves raquo car beaucoup nrsquoavaient jamais eacuteteacute inviteacutees agrave prendre part aux activiteacutes Le simple fait de tendre la main pour encourager leur participation agrave des programmes eacutetait dans de nombreux cas lrsquoadaptation la plus percutante meneacutee par les professionnels de la VBG

Diane - camp de Kinama Burundi

laquo Jrsquoai reccedilu un appel disant que lrsquoIRC voulait inclure des femmes handicapeacutees dans leurs programmes relatifs aux AVEC Jrsquoeacutetais tellement exciteacutee agrave lrsquoideacutee de mrsquoinscrire drsquoecirctre incluse drsquoavoir une occasion de faire mes preuves agrave preacutesent je pense qursquoil est de mon devoir de tendre la main agrave drsquoautres personnes handicapeacutees pour sensibiliser partager mon histoire et leur dire qursquoelles peuvent ecirctre incluses raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Mieraf travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie

laquo Jrsquoappreacutecie tellement mon rocircle dans le programme [de lrsquoIRC] et jrsquoai tant drsquohistoires que je pourrais vous raconter sur les choses que nous avons accomplies

Mais je pense qursquoil est important de vous dire que je suis une femme handicapeacutee Je marche avec une beacutequille et jrsquoai parfois beaucoup de mal agrave acceacuteder au camp Cela ne mrsquoarrecircte pas mecircme si les choses peuvent ecirctre difficiles je sens que jrsquoai un travail tregraves important agrave faire

Jrsquoœuvre pour renforcer la seacutecuriteacute des femmes et des filles plus particuliegraverement des personnes handicapeacutees des personnes qui ne sont pas toujours incluses dans les activiteacutes des personnes qui sont souvent oublieacutees Je me souviens des moments ougrave crsquoeacutetait mon cas lorsque jrsquoavais tellement mal que je ne pouvais pas quitter ma maison ou avant drsquoavoir reccedilu ma beacutequille pour marcher Je me sentais vraiment seule Maintenant je suis tregraves active et je suis leader dans notre commu-nauteacute Je fais partie de lrsquoassociation des personnes handicapeacutees et je suis travailleuse sociale Jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir des choses preacutecieuses agrave apporter et que je peux plaider en faveur des femmes et enfants handicapeacutes et de leurs individus responsables parce que je comprends parfaitement

leurs besoins Je pense aussi que les gens mrsquoadmirent car ils me voient mrsquoefforcer pour faire mon travailraquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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Recommandations

Les recommandations suivantes sont tireacutees des leccedilons apprises au cours de ce projet qui porte sur le moyen de promouvoir lrsquoinclusion du handicap dans les programmes rela-tifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Recommandations pour les acteurs de la VBG

Inclure les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables dans la conception la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des programmes relatifs agrave la VBG Lrsquoimplication des personnes handicapeacutees dans la conception et lrsquoeacutevaluation du programme est essentielle pour identifier avec preacutecision les obstacles agrave leur participation aux programmes relatifs agrave la VBG eacutelaborer des strateacutegies visant agrave ameacuteliorer leur participation et comprendre le changement qui importe le plus pour eux Une attention particuliegravere devrait ecirctre accordeacutee agrave la collecte des informations et des points de vue des femmes des filles et des personnes souffrant de deacuteficiences intellectuelles et mentales car elles sont les plus exposeacutees agrave la VBG Les approches participatives telles que le classement les photo-interviews et la narration ajouteacutees aux meacutethodes qualitatives plus conventionnelles (exemple discussions theacutematiques de groupe et entretiens en face agrave face) sont des moyens permettant drsquoexplorer effi-cacement les preacuteoccupations et les ideacutees des individus qui ont des besoins communicationnels diffeacuterents Les eacutevaluations doivent inclure un volet de sensibilisation pour faire participer les personnes handicapeacutees et les individus responsables qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Assurer la formation et lrsquoapprentissage reacuteflectif sur les interactions entre le genre et le handicap pour les gestion-naires de programmes et les prestataires de services relatifs agrave la VBG et eacutetablir une compreacutehension commune et une adoption des approches centreacutees sur les droits et les survi-vants lorsque lrsquoon travaille avec ce groupe La formation du personnel agrave inteacutegrer une analyse de lrsquoineacutegaliteacute entre les sexes et de la discrimination fondeacutee sur le handicap les aidera agrave mieux cerner les facteurs uniques qui contribuent aux risques de VBG et de vulneacuterabiliteacute pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et agrave identifier des strateacute-gies plus efficaces pour leur inclusion dans les programmes relatifs agrave la VBG Lorsque les professionnels de la VBG sont particuliegraverement conscients de la dynamique du pouvoir entre les sexes dans leur travail avec les femmes ayant surveacutecu agrave la violence ils peuvent exiger un soutien suppleacutementaire pour reacutefleacutechir sur leurs propres attitudes et sur les attitudes des

autres sur la relation avec le handicap et sur la faccedilon dont ces eacuteleacutements peuvent aggraver lrsquoineacutegaliteacute fondeacutee sur le sexe la discrimination et lrsquoexclusion dans les relations les meacutenages et la communauteacute

Il est recommandeacute que les informations concernant les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables soient incluses et pleinement inteacutegreacutees dans les programmes de formation de base sur la VBG notamment agrave travers des eacutetudes de cas et des exemples centreacutes sur les personnes handicapeacutees Au fil du temps le personnel travaillant sur la VBG reconnaicirctra de plus en plus que reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees est une partie essentielle de leur travail et qursquoils ont les compeacutetences requises pour le faire effi-cacement dans le cadre de leur travail

Recruter des femmes et des filles handicapeacutees comme personnel et beacuteneacutevoles dans les programmes relatifs agrave la VBG Identifier et aider les femmes et les filles handicapeacutees agrave jouer un rocircle cleacute dans les programmes relatifs agrave la VBG peut ameacuteliorer la qualiteacute et la pertinence du programme pour ce groupe tout en les rendant autonomes et en rehaussant leur statut dans la communauteacute Fixer un objectif en termes de nombre de femmes et de filles handicapeacutees qui devraient parti-ciper agrave des formations et reacuteunions communautaires sur la VBG (environ 15 ) encouragera le personnel et les partenaires agrave les inviter directement agrave ces eacuteveacutenements et peut ameacuteliorer la repreacutesentation et la participation aux programmes relatifs agrave la VBG Plaider en faveur drsquoun eacutequilibre entre les sexes dans les associations de personnes handicapeacutees et pour lrsquoinclusion des femmes et des filles handicapeacutees dans les associations de femmes et de jeunes peut eacutegalement accroicirctre la participa-tion dans les domaines ougrave ces groupes interviennent dans les programmes relatifs agrave la VBG et une plus grande repreacutesenta-tion et un meilleur leadership au sein de la communauteacute

Privileacutegier lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les activiteacutes qui renfor-cent le capital social et les reacuteseaux de pairs Ceci est particuliegraverement important pour la preacutevention de la violence contre des adolescentes handicapeacutees les femmes ayant un handicap physique qui sont isoleacutees dans leurs maisons les individus responsables et les femmes les filles les garccedilons et les hommes ayant une deacuteficience intellectuelle Pour les programmes relatifs aux laquo espaces seacutecuriseacutes raquo aider les femmes et les filles agrave reacutefleacutechir sur ce qui rend un espace laquo seacutecuriseacute raquo pour eux et pour les autres et agrave deacutefinir leurs propres laquo regravegles de base raquo ou principes qui reflegravetent comment elles devront accepter et appreacutecier les diffeacuterences Ces principes peuvent aussi les amener agrave reacutefleacutechir sur la faccedilon drsquoatteindre et drsquoinclure drsquoautres femmes et filles qui sont plus isoleacutees (agrave

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lrsquoexemple des filles ayant une deacuteficience intellectuelle) En plus des activiteacutes baseacutees au centre la sensibilisation communau-taire et les visites agrave domicile sont essentielles pour atteindre les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables qui sont isoleacutes dans leurs maisons et pour renforcer en mecircme temps les meacutecanismes de protection communautaire Le personnel du programme relatif agrave la VBG doit ecirctre conscient de toute la charge de travail et des responsabiliteacutes suppleacute-mentaires que drsquoautres femmes et filles peuvent ecirctre tenues drsquoassumer dans les meacutenages suite agrave la participation des individus responsables dans les activiteacutes lieacutees agrave la VBG et les aider agrave identifier des strateacutegies pour atteacutenuer les risques associeacutes et les conseacutequences inattendues

Privileacutegier lrsquoinclusion des femmes handicapeacutees et des individus responsables de sexe feacuteminin dans les programmes portant sur lrsquoautonomisation eacuteconomique Fixer des objectifs en termes de nombre de femmes et filles handicapeacutees et drsquoindividus responsables devant participer agrave ces programmes et encourager le personnel et les commu-nauteacutes agrave les inviter Une analyse minutieuse des risques doit ecirctre meneacutee et une strateacutegie drsquoatteacutenuation deacuteveloppeacutee avant la participation pour preacutevenir etou reacutepondre efficacement agrave des conseacutequences impreacutevues Dans certains contextes les activ-iteacutes drsquoautonomisation eacuteconomique des femmes peuvent sortir du cadre des rocircles qui leur sont deacutevolus sur le plan social ce qui accentue leur vulneacuterabiliteacute agrave la violence de la part de la famille et de la communauteacute Dans certains meacutenages ces activiteacutes peuvent avoir un impact neacutegatif sur la personne handicapeacutee qui peut ecirctre abandonneacutee sans individus respon-sables familiers ce qui augmente potentiellement le risque de violence ou drsquoabus Parallegravelement drsquoautres femmes du meacutenage notamment les adolescentes peuvent assumer ce rocircle ce qui accroicirct leur charge de travail ou leur exclusion

La Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG qui comprend des outils et des directives pour les aider agrave renforcer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail est disponible sur httpwrcmsdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Recommandations pour acteurs du handicap

Veiller agrave ce que les programmes et organisations conccedilus pour servir les personnes handicapeacutees soient sensibles agrave la question du genre Les personnel des programmes et organisations srsquooccupant des personnes handicapeacutees doit suivre une formation sur le genre et lrsquoeacutegaliteacute des genres afin de comprendre les diffeacuterentes faccedilons dont le conflit et le deacuteplacement affectent les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et adapter leurs activiteacutes et services en conseacutequence Le personnel du programme Handicap doit

eacutegalement ecirctre conscient des risques particuliers de VBG auxquels les femmes et les filles handicapeacutees sont exposeacutees et recevoir une formation sur la communication avec les survi-vants et sur lrsquoorientation approprieacutee vers les prestataires de service relatifs aux VBG

Renforcer le plaidoyer autour des droits des personnes affecteacutees par la crise et le conflit notamment les femmes et les filles en eacuteveillant la conscience sur les reacutefugieacutes et les personnes deacuteplaceacutees au sein des organisations pour personnes handicapeacutees (DPO) notamment au niveau reacutegional ougrave il y aurait des crises reacutepeacuteteacutees ou prolongeacutees ayant un impact consideacuterable sur plusieurs pays Cela peut inclure le travail en reacuteseau entre les femmes handicapeacutees et les mouve-ments œuvrant pour les droits des femmes dans les pays et reacutegions affecteacutes par des crises afin de deacutevelopper une plus grande connexion compreacutehension et reacuteponse aux besoins des femmes handicapeacutees dans les environnements humanitaires

Recommandations pour tous les acteurs humanitaires

Mettre en œuvre les orientations sectorielles pour preacutevenir et reacutepondre agrave la violence baseacutee sur le genre telles qursquoeacutenonceacutees dans les Directives du Comiteacute permanent inter-organisations relatives agrave la violence baseacutee sur le genre48 Tous les acteurs humanitaires doivent reconnaicirctre et reacutepondre aux risques accrus de VBG pendant le conflit et la crise notam-ment pour les femmes et les filles handicapeacutees ainsi que les individus responsables de sexe feacuteminin Les normes minimales eacutenonceacutees dans les Directives fournissent lrsquoorientation de base pour tous les secteurs dans la preacutevention et la reacuteponse aux VBG

Entreprendre lrsquointeacutegration de la protection pour satisfaire effectivement les besoins des personnes handicapeacutees durant toutes les phases de lrsquointervention humanitaire Lrsquointeacutegration de la protection y compris lrsquoinclusion de lrsquoanalyse du genre et du handicap dans la conception des programmes la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation est deacuteterminante pour assurer que tout le monde notamment les femmes et filles handica-peacutees a pleinement accegraves aux services et agrave lrsquoassistance dans tous les secteurs y compris pour atteacutenuer le risque de VBG49

Recommandations pour les bailleurs de fonds et gouvernements

Tenir les organisations humanitaires responsables de la satisfaction effective des besoins des personnes handica-peacutees et des individus responsables dans les programmes sur la VBG agrave travers des processus de monitoring et de preacutesentation de rapports ainsi que la mise en exergue de

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pratique positives provenant de diffeacuterentes organisations dans les environnements humanitaires afin drsquoencourager lrsquoobservation des approches tenant compte du handicap et du genre

Plaider pour une plus grande reconnaissance de la multi-tude de preacuteoccupations lieacutees au handicap et au genre y compris la VBG dans tous les instruments internationaux les normes et conventions relatifs au conflit au deacuteplace-ment et agrave lrsquoaction humanitaire Les instruments interna-tionaux peuvent jouer un rocircle deacuteterminant dans la deacutefinition des prioriteacutes pour lrsquoaction humanitaire durant le conflit et le deacuteplacement Les preacuteoccupations speacutecifiques aux femmes et

aux filles et agrave toutes les personnes handicapeacutees doivent ecirctre au cœur des instruments internationaux dans la mesure ougrave elles figurent parmi les populations les plus vulneacuterables durant la crise Un plaidoyer permanent est neacutecessaire aux niveaux international et national pour encourager les gouvernements agrave signer et agrave ratifier tous les instruments pertinents et agrave tenir tous les acteurs concerneacutes responsables de la mise en œuvre inteacutegrale des conventions nouvelles et existantes y compris la Convention relative aux droits des personnes handicapeacutees la Convention sur lrsquoeacutelimination de toutes les formes de discrimi-nation agrave lrsquoeacutegard des femmes et les reacutesolutions du Conseil de seacutecuriteacute sur les femmes la paix et la seacutecuriteacute

Atelier drsquointervenants au Burundi copy Elizabeth SherwoodWRC

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Notes

1 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondiales et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacuteva-lence et conseacutequences sur la santeacute de la violence du parte-naire intime et de la violence sexuelle exerceacutee par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductive-healthpublicationsviolence9789241564625en

2 Ce chiffre est deacutetermineacute par lrsquoestimation globale selon laquelle les 15 pour cent de toute population seront des personnes handicapeacutees (OMS 2011) et selon laquelle 512 millions de personnes sont deacuteplaceacutees par la crise et le conflit agrave travers le monde (HCR 2014)

3 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

4 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

5 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

6 Dans ce rapport les laquo personnes handicapeacutees mentales raquo renvoient aux personnes atteintes drsquoune maladie mentale etou celles qui sont des usagers etou survivants de la psychiatrie Le terme laquo personnes ayant des handicaps sociaux raquo est parfois utiliseacute pour deacutecrire ce groupe de personnes handicapeacutees Reacuteseau mondial des usagers et survivants de la psychiatrie Manuel de mise en œuvre de la Convention des Nations unies relative au droit des per-sonnes handicapeacutees (RMUSP2008) p 9 wrcmsN8o9CH

7 UNHCR Le coucirct humain de la guerre Tendances mondia-les 2013 (2014) httpwwwunhcrorg5399a14f9html

8 Organisation mondiale de la santeacute et Banque mondiale Rapport mondial sur le handicap (2011)

9 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondia-les et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacutevalence et conseacutequences sur la santeacute sur la violence infligeacutee par le partenaire intime et par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductivehealth

publicationsviolence9789241564625en10 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-

lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

11 Ibid 12 Convention des Nations unies relative aux droits des per-

sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde-faultaspnavid=15amppid=150

13 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

14 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

15 CBM Inclusion made easy A quick program guide to dis-ability in development (2012) httpwwwcbmorg articledownloads78851CBM_Inclusion_Made_ Easy_-_com-plete_guidepdf

16 Ibid 17 GSDRC Applied Knowledge Services Understanding gen-

der (nd) httpwwwgsdrcorggotopic-guidesgenderunderstanding-gender

18 Ibid 19 Carolyn Frohmader and Stephanie Ortoleva ldquoThe sexual

and reproductive rights of women and girls with disabili-tiesrdquo (Issues paper presented at the ICPD Beyond 2014 Confeacuterence internationale sur les droits de lrsquohomme La Haye Pays-Bas 7-10 juillet 2013) httpwwdaorgauwp- contentuploads201312issues_paper_srr_wom- en_and_girls_with_disabilities_finalpdf

20 Convention des Nations unies relative aux droits des per-sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde- faultaspnavid=15amppid=150

21 Andrea Hollomotz ldquoDisability oppression and violence Towards a sociological explanationrdquo Sociology vol 47 (2013) pp 477-493 Originally published online 23 No-vember 2012 DOI 1011770038038512448561

22 Centers for Disease Control and Prevention The socio-ecological model a framework for prevention (2015) httpwwwcdcgovviolencepreventionoverviewsocial-ecologicalmodelhtml

37

23 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

24 Ces principes directeurs ont eacuteteacute adapteacutes des contributions drsquoune activiteacute meneacutee au Forum drsquoapprentissage interne pour le projet en juin 2014

25 Les DPO sont des organisations repreacutesentatives de per-sonnes handicapeacutees Elles sont geacuteneacuteralement constitueacutees et dirigeacutees par des personnes handicapeacutees

26 LrsquoIMSVBG enregistre le type de violence rapporteacute par les survivants dont le viol les agressions sexuelles les agressions physiques le mariage forceacute le deacuteni des res-sources les opportuniteacutes ou services et les violences psychologiqueseacutemotionnelles

27 Les consultations du personnel VBG en Eacutethiopie et au Burundi ont deacutemontreacute qursquoils avaient une bonne compreacutehen-sion des diffeacuterents types de deacuteficiences et pourraient les identifier sur la base de ces questions et observations fonctionnelles au cours de leurs concertations avec les survivants Il est important toutefois de reconnaicirctre que ce ne sont pas tous les survivants handicapeacutes qui peuvent ecirctre identifieacutes comme ayant un handicap dans les donneacutees de lrsquoIMSVBG

28 Jillian Foster Final report Implications and recommenda-tions for integration of mixed-methods analysis across WRC research Consultancy report submitted to WRC (2014)

29 httpbetterevaluationorgapproaches (accessed 12 August 2014) and httpdeptswashingtoneduccph pdf_filesEvaluationpdf (accessed 12 August 2014)

30 Lrsquooutil laquo Expeacuterience du changement raquo est adapteacute de la technique dite du changement le plus significatif (MSC) La technique MSC est une forme de monitoring et eacutevaluation participatifs qui analysent la prise en compte du change-ment pour deacutecouvrir les changements qui sont les plus consideacutereacutes par les individus et les groupes et pourquoi httpbetterevaluationorgapproaches (consulteacute le 12 aoucirct 2014)

31 Adapteacute de lrsquooutil Before and Now Diagram (page 68) dans the Tools together now 100 participatory tools to mobilize communities for HIVAIDS httpwwwaidsallianceorgassets000000370229-Tools-together-now_originalpdf1405520036

32 Adapted ldquoSummit Workshoprdquo from the Participatory Performance Story Reporting Technique httpwwwclearhorizoncomauwp-contentuploads200905report-on-outcomes-and-get-everyone-involved_the-participatory-performancepdf (accessed 12 August 2014)

33 IRC Formation agrave lrsquointeacutegration de la protection guide du facilitateur (2013) httpwwwglobalprotectionclusterorg_assetsfilesaorsprotection_mainstreamingIRC_Pro-tection_Mainstreaming_Training 20_Facilitators_Guide_March_2013_ENpdf

34 Les donneacutees de lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) indiquent que 120 survivants sur 2 025 enregistreacutes preacutesen-tent un handicap

35 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSGBV (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 5083 pour cent (61 sur 120) des survivants handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes et 32 23 pour cent (614 sur 1905) des survivants non handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 186 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0000

36 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes ont subi des violences psychologiqueseacutemotionnelles contre 2325 pour cent (443 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 342 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0377

37 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 3583 pour cent (43 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un partenaire ou eacutepoux contre 4871 pour cent (928 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1288 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0006

38 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un eacutetranger contre 2273 pour cent (433 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 394 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0316

39 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 83 pour cent (100 sur 120) des survi-

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vants handicapeacutes sont des femmes contre 95 pour cent (1812 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des femmes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 12 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de 0000

40 Au cours du processus de consentement eacuteclaireacute il eacutetait conseilleacute aux femmes de ne pas partager leurs expeacuteriences personnelles et de consentir agrave ce que leurs informations soient utiliseacutees dans des rapports afin drsquoameacuteliorer les programmes au Burundi et dans drsquoautres pays Toutes les femmes handicapeacutees intellectuelles souffraient juste de leacutegegraveres deacuteficiences et par conseacutequent eacutetaient en mesure de comprendre ce processus de consentement mais elles eacutetaient eacutegalement en preacutesence de leurs individus responsables Les questions de groupes de discussion ne portaient pas sur ces informations personnelles Les femmes dans ce groupe toutefois ont continueacute agrave divulguer des expeacuteriences personnelles tout au long de la discussion Tous les participants ont reccedilu des conseils sur les services disponibles aux survivants de la VBG et un soutien perma-nent eacutetait fourni par le personnel WPE de lrsquoIRC

41 Laurie E Powers Rosemary B Hughes and Emily M Lund Interpersonal violence and women with disabilities A re-search update (Harrisburg PA National Resource Center on Domestic Violence 2009)

42 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 1667 pour cent (20 sur 120) des survivants handicapeacutes sont des hommes et 488 pour cent (93 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des hommes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1170 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de Fischer de 0000

43 Les femmes les filles les garccedilons et les hommes handi-capeacutes peuvent subir des violences sur la base du genre et du handicap La contribution speacutecifique de chacun de ces facteurs va varier et les causes sous-jacentes de lrsquooppression et des abus sont souvent complexes et croiseacutees De fait il est difficile de faire la distinction et de reacutepondre seacutepareacutement Degraves lors il srsquoavegravere important de surveiller et reacutepondre agrave toutes les formes de violences et discriminations dans les environnements humanitaires notamment contre les groupes les plus marginaliseacutes au sein de la communauteacute afin de faire progresser lrsquoeacutegaliteacute des genres pour les groupes extrecircmement marginaliseacutes et opprimeacutes au sein de la communauteacute Des reacutesultats agrave

plus grande eacutechelle issus du projet et refleacutetant le caractegravere croiseacute des facteurs genre handicap et drsquoautres facteurs pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes et des rapports de recherche plus deacutetailleacutes sur ce sujet seront disponibles sur le site web de Commission des femmes pour les reacutefugieacutes httpswomensrefugeecom-missionorgprogramsdisabilitiesresearch-and-resourcesdocument945-building-capacity-for-disability-inclusion-in-gender-based-violence-gbv-programming-in-humanitarian-settings-overviewcatid=232

44 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

45 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 325 pour cent (39 sur 120) des survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours suivant lrsquoincident et 4398 pour cent (837 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1148 pour cent est consideacuterable du point de vue statis-tique avec une p-value de Fischer de 0017

46 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG 4083 pour cent (49 sur 120) survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC plus drsquo1 mois apregraves lrsquoincident et 3442 pour cent (655 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes plus drsquo1 moins apregraves lrsquoincident Des tests confir-ment que cette diffeacuterence de 641 pour cent nrsquoest pas consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0166

47 Commission des femmes pour les reacutefugieacutes Strong girls powerful women Program planning and design for ado-lescent girls in humanitarian settings (2014) httpswo-mensrefugeecommissionorgresourcesdocument1036-strong-girls-powerful-women-report

48 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuidelines2005pdf

49 Global Protection Cluster Protection mainstreaming (nd) httpwwwglobalprotectionclusterorgenareas-of-responsibilityprotection-mainstreaminghtml

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Tableau A Reacutesumeacute des pays contextes et activiteacutes meneacutes au cours de la phase 1 du projetPays Contexte opeacuterationnel Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie MyrsquoAni mdash Environnement de camp prolongeacute

Discussions de groupe avec de reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handi-capeacutes et leurs individus responsables (25 participants) leaders communautaires (11 participants) et travailleurs communautaires et travailleurs sociaux (13 participants)

Entretiens avec des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables (4 entretiens mdash 7 personnes)

Consultations avec lrsquoAssociation de handicapeacutes (32 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (19 personnes)

Burundi Bujumbura mdash Environnement urbain

Kinama Mussasa et Bwagiriza mdash

Camps

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes congolais handi-capeacutes et leurs individus responsables (161 participants)

Entretien avec une fille handicapeacutee et son individu responsable (1 entretien mdash 2 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (13 personnes)

Jordanie Zaatari mdash Camp

Irbid Mafraq et Ramtha mdash Envi-ronnements urbains

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus respon-sables (113 participants) et volontaire de la communauteacute de reacutefugieacutes (11 participants)

Entretiens avec des filles handicapeacutees et leurs indi-vidus responsables (2 entretiens mdash 4 personnes)

Consultations avec les acteurs humani-taires (30 personnes)

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Grozny Reacutepublique de Tcheacutetcheacutenie mdash Environnement urbain de reconstruction post-conflit

Discussion de groupe avec les individus respon-sables drsquoenfants handicapeacutes (12 participants)

Entretiens avec des femmes et filles handica-peacutees (11 entretiens mdash 11 personnes)

Consultations de personnels drsquoONG de femmes (16 personnes)

Ces discussions de groupe et entretiens ont eacuteteacute reacutealiseacutes par des ONG partenaires de lrsquoIRC dans le Caucase du Nord

Annexe 1 Reacutesumeacute des activiteacutes entreprises dans la meacutethodologie du projet

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Tableau B Reacutecapitulatif des activiteacutes drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilotePays Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie Discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handicapeacutes et leurs individus responsables (24 participants) et des leaders communautaires (11 participants)

Atelier drsquointervenants (21 personnes)

Burundi Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (89 participants) et des leaders communautaires (10 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (18 participants)

Atelier drsquointervenants (41 personnes)

Jordanie Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus responsables (14 participants)

Entretiens avec les professionnels de la VBG (3 participants)

Des expeacuteriences du changement ont eacuteteacute conduite par le personnel WPE en Jordanie et des entretiens avec des professionnels ont eacuteteacute reacutealiseacutes par teacuteleacutephone

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (26 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (7 participants)

Atelier drsquointervenants (26 personnes)

41

Les ateliers drsquointervenants au Burundi en Eacutethiopie et en Caucase du Nord et des expeacuteriences du changement en provenance de Jordanie visaient agrave collecter des messages-cleacutes et recommandations de diffeacuterents groupes impliqueacutes dans le projet sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG Leurs recommandations eacutetaient axeacutees sur les points ci-apregraves

bull Renforcement du plaidoyer sur la non-discrimination

laquo Des sessions de sensibilisation communautaires continues cibleacutees mettant en exergue les droits des personnes handica-peacutees notamment autour des questions relatives aux individus responsables de sexe feacuteminin et masculin raquo (Recommandations provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Consultations permanentes avec les personnes handicapeacutees sur la planification des programmes

laquo Il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne precirctent pas attention agrave nos opinions Nous aimerions rencontrer certaines filles dans un cafeacute ou un endroit uniquement pour filles avec et sans handicap Juste les filles sans adultes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo (Exposeacute du groupe des filles mdash Atelier drsquointervenants Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

bull Mise en exergue des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees

laquo Eacutelaborer un plan ou moyen de partage des expeacuteriences de reacuteussite de personnes handicapeacutees ayant reacuteussi dans des activiteacutes eacuteconomiques et professionnelles Se servir de ces succegraves comme moyen drsquoencourager drsquoautres groupes agrave inclure les personnes handicapeacutees dans ces types de programmes raquo (Recommandation provenant des hommes handicapeacutes mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Renforcement des activiteacutes de sensibilisation et de soutien par les pairs

laquo Effectuer plus de visites agrave domicile chez les femmes et filles handicapeacutees qui sont les plus isoleacutees Eacutelaborer un plan pour des visites reacuteguliegraveres et des contacts entre les eacutequipes [VBG] et leurs familles raquo (Recommandation provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Eacutethiopie)

bull Travail avec les familles

laquo Former un comiteacute drsquoindividus responsables pour donner des conseils sur lrsquoeacutelaboration des programmes Consacrer du temps pour enseigner des leccedilons sur comment ecirctre un meilleur deacutefenseur de la famille fournir des informations sur comment mieux utiliser des systegravemes et ecirctre moins deacutependants des agents de mobilisation communautaire raquo (Recommandation provenant drsquoindividus responsables mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Fourniture de soutien mateacuteriel et de strateacutegies de transport

laquo Recommander la fourniture de transport du fait de la difficile situation financiegravere (ou indemniteacutes de transport) raquo (Entretien avec un individu responsable de sexe feacuteminin mdash Irbid Jordanie)

Annexe 2 Recommandations issues des ateliers des intervenants

Page 21: « Je vois que cela est possibles33660.pcdn.co/wp-content/uploads/2020/04/Je-vois-que... · 2020-04-15 · 2 leur incapacité à laisser les personnes dont elles s’occupent. Pratiques

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nauteacute pour acceacuteder agrave des services et agrave lrsquoassistance y compris la distribution de vivres et drsquoarticles non alimentaires Cela accroicirct leur vulneacuterabiliteacute agrave lrsquoexploitation et aux abus et limite leur accegraves aux services de reacuteponse en matiegravere de VBG de maniegravere confidentielle

Obstacles agrave lrsquoaccegraves aux services et aux programmes relatifs agrave la VBG

Les donneacutees relatives au Burundi et agrave lrsquoEacutethiopie montrent qursquoenviron 32 des survivantes handicapeacutees qui ont signaleacute des cas de violence agrave lrsquoIRC lrsquoont fait dans les trois jours suivant lrsquoincident comparativement agrave 44 pour les survivantes sans handicap45 Quarante et un pour cent des survivantes handi-capeacutees ont attendu plus drsquoun mois pour signaler les cas de violence46 Drsquoautres mesures doivent ecirctre prises pour eacuteliminer les obstacles et faciliter lrsquoaccegraves aux services et programmes relatifs agrave la VBG pour toutes les survivantes y compris et surtout pour les personnes handicapeacutees

Les obstacles agrave lrsquoaccegraves aux programmes et activiteacutes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire et identifieacutes par les personnes handicapeacutees et les individus responsables comprennent les barriegraveres psychologiques physiques communicationnelles et autres Les barriegraveres psychologiques constituaient les obstacles les plus freacutequemment citeacutes pour les survivantes agrave la VBG souffrant de handicap alors que les barriegraveres physiques ont eacuteteacute plus freacutequemment mention-neacutees dans le cadre des activiteacutes de preacutevention notamment la sensibilisation communautaire la geacuteneacuteration de revenus et les activiteacutes meneacutees aux centres de promotion de la femme

Les barriegraveres psychologiques

La discrimination et la stigmatisation par les membres de la famille les prestataires de services et la communauteacute dans son ensemble ont eacuteteacute les obstacles agrave lrsquoaccegraves aux services les plus freacutequemment citeacutes par les survivantes handicapeacutees Les participants ont signaleacute qursquoune stigmatisation suppleacutementaire rendait les personnes handicapeacutees reacuteticentes agrave lrsquoideacutee de deacutenoncer les cas de violence sexuelle mecircme aux prestataires de services qui supposent souvent qursquoelles ne courent aucun risque en raison de leur handicap

laquo Les membres de la famille les conduisent aux prestataires de services mais ceux-ci ne les traitent pas correctement mdash ils peuvent dire des choses du genre laquo Tu es handicapeacutee Comment as-tu pu ecirctre violeacutee et tomber enceinte raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les

travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux - camp de reacutefugieacutes de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Lrsquoon suppose souvent que les personnes ayant des deacutefi-ciences intellectuelles ou mentales ne comprennent pas ce qui leur est arriveacute Les participantes ont indiqueacute que les gens peuvent ne pas eacutecouter ou croire les personnes handicapeacutees en particulier quand les survivantes preacutesentent une deacuteficience mentale ou intellectuelle cette attitude reacuteduit agrave son tour leur accegraves aux services De nombreuses personnes handi-capeacutees mentales ou intellectuelles sont eacutegalement exclues des activiteacutes de sensibilisation sur la VBG car les parents les dirigeants communautaires et drsquoautres personnes suppo-sent qursquoelles ne courent pas de risques ou sont incapables drsquoapprendre de nouvelles choses Ces barriegraveres suppleacutemen-taires les empecircchent drsquoecirctre en seacutecuriteacute au sein des commu-nauteacutes drsquoidentifier correctement les cas de violence etou de demander de lrsquoaide aupregraves des personnes de confiance en cas de violence

Certaines survivantes handicapeacutees peuvent avoir besoin de soutien pour acceacuteder aux services mais craindront de signaler cette violence aux membres de la famille qui pour-raient deacutejagrave avoir des ideacutees neacutegatives sur le handicap Ainsi de nombreuses survivantes choisissent de ne pas signaler ces cas de violence ou de ne pas acceacuteder aux services si cela risque drsquoaccentuer leur marginalisation au sein de la famille et de la communauteacute Agrave Bujumbura certaines femmes handica-peacutees avaient si souvent subi la violence qursquoelles preacutefeacuteraient ne pas en parler mecircme agrave des membres de la famille pourvoyeurs drsquoappui

laquo Les familles ont tendance agrave la rejeter et agrave la deacutetester [une survivante] mdash elles ne la considegraverent pas vraiment comme une personne Elle vit avec un handicap et cette violence sexuelle va maintenant reacuteduire davantage sa valeur Elles vont la rejeter et penser qursquoelle est la cause de son propre malheur raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

La discrimination et les preacutejugeacutes posent eacutegalement des obsta-cles importants agrave la participation des personnes handicapeacutees dans les activiteacutes de preacutevention de la VBG et programmes connexes En Eacutethiopie les travailleurs communautaires et les travailleurs sociaux ont indiqueacute que drsquoautres membres de la communauteacute ridiculisent les personnes souffrant de handicaps mentaux etou intellectuels lorsqursquoelles essaient de participer

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agrave des activiteacutes communautaires En raison de cette stigmatisa-tion les parents empecircchent parfois le personnel de parler agrave ces personnes lors des visites agrave domicile et de partager avec elles des informations sur les services disponibles

laquo Une personne handicapeacutee avait lrsquohabitude de prendre part agrave une discussion cafeacute mais la communauteacute lrsquoa rejeteacutee et elle a finalement cesseacute de venir Elle souffre drsquoun trouble mental et ne sait parfois pas de quoi elle parle Les participantes lrsquoont donc neacutegligeacutee raquo

(Travailleur communautaire - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les groupes de leadership communautaire y compris les associations de reacutefugieacutes et de femmes ont rarement des repreacutesentantes handicapeacutees les associations de personnes handicapeacutees le cas eacutecheacuteant sont souvent domineacutees par les hommes et peuvent activement exclure les handicapeacutees mentales et intellectuelles Ces organisations jouent souvent un rocircle central dans la communication de lrsquoinformation dans la communauteacute et peuvent mecircme deacutesigner des repreacutesent-ants pour participer agrave des formations et drsquoautres activiteacutes Par conseacutequent les personnes handicapeacutees mais plus particu-liegraverement les femmes et les filles handicapeacutees peuvent ecirctre moins susceptibles drsquoecirctre incluses dans ces activiteacutes

laquo Les personnes handicapeacutees ne sont geacuteneacuteralement pas consideacutereacutees La communauteacute ne trouve parfois pas qursquoelles peuvent prendre part agrave des formations et autres activiteacutes raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les dirigeants communautaires - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les barriegraveres physiques

Les barriegraveres physiques empecircchent les personnes handica-peacutees drsquoacceacuteder aux services et activiteacutes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire Les femmes handicapeacutees qui vivent dans les centres urbains et dans le camp de reacutefugieacutes du complexe tentaculaire de Zaatari en Jordanie ont indiqueacute que lrsquoabsence ou le coucirct eacuteleveacute des moyens de transport eacutetait un obstacle agrave lrsquoaccegraves aux centres de services sur la VBG ainsi qursquoagrave leur participation aux activiteacutes de sensibilisation et autres activiteacutes de preacutevention

laquo Les moyens de transport sont inexistants Par conseacutequent mecircme si vous savez ougrave se trouvent les services vous ne pouvez pas toujours y

arriver raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin mdash Bujumbura Burundi)

Dans tous les pays les individus responsables de sexe feacuteminin nrsquoont pas pu prendre part aux activiteacutes de sensibilisa-tion communautaire etou de promotion de la femme parce qursquoelles doivent rester agrave la maison et prendre soin de leur famille Elles participent moins freacutequemment aux reacuteunions communautaires et aux activiteacutes sociales et ne sont donc pas impliqueacutees dans les campagnes la SASA (une approche globale de preacutevention de la violence contre les femmes et les filles deacuteveloppeacutee par Raising Voices (wwwraisingvoicesorg)) et drsquoautres formes de sensibilisation

Les barriegraveres communicationnelles

Les barriegraveres communicationnelles ont eacuteteacute plus freacutequem-

laquo Je porte ma fille sur mon dos partout ougrave je vais Elle grandit mais elle reste encore une partie de moi raquo

(Individu responsable drsquoune fille handicapeacutee - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

copy Elizabeth SherwoodWRC

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ment mentionneacutees dans le cadre des activiteacutes de preacutevention communautaires Les personnes sourdes ont eacuteteacute deacutesigneacutees comme eacutetant les plus toucheacutees par ce type de barriegravere dans la mesure ougrave des interpregravetes en langue des signes sont rarement disponibles dans les camps de reacutefugieacutes et que de nombreuses personnes utilisent un langage des signes non conventionnel Certains agents de mobilisation commu-nautaire et le personnel travaillant sur la VBG ont tenteacute de communiquer avec les personnes sourdes au moyen drsquooutils SASA et des gestes simples mais cette proceacutedure nrsquoest pas toujours exeacutecuteacutee par lrsquoensemble du personnel Les profes-sionnels de la VBG ont eacutegalement eu du mal agrave communiquer efficacement avec les personnes souffrant de handicaps intellectuels et mentaux parce qursquoelles ne sont pas souvent inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes sur la VBG etou parce que les informations ne sont pas transmises dans des formats qursquoils peuvent comprendre Les participantes ont noteacute que les mateacuteriels de sensibilisation et drsquoeacuteducation repreacutesentaient rarement les personnes handicapeacutees et que les personnes handicapeacutees ne sont pas inteacutegreacutees dans les eacutequipes de sensibilisation et de mobilisation communautaire Une varieacuteteacute drsquoapproches de communication - notamment les messages simples les images les mises en scegravene et les jeux de rocircles qui incluent les personnes handicapeacutees - seraient plus efficaces pour impliquer les personnes handicapeacutees tout en sensibil-isant davantage la communauteacute des personnes handicapeacutees dans son ensemble

laquo En regardant lrsquoimage drsquoune personne handicapeacutee nous nous sentirons plus impliqueacutes avec les personnes normales Cela pousse eacutegalement les gens agrave comprendre que les personnes handicapeacutees doivent ecirctre impliqueacutees dans tout raquo

(Participante aux discussions de groupe avec des femmes handicapeacutees - camp de Bwagirizia Burundi)

Autres barriegraveres

Le manque de confidentialiteacute et la stigmatisation par les membres de la communauteacute qui en reacutesulte ont eacuteteacute souleveacutes comme eacutetant des problegravemes importants dans les contextes urbains et sur les camps au Burundi et en Eacutethiopie Les participantes ont signaleacute qursquoil est plus difficile de preacuteserver la confidentialiteacute quand une survivante est handicapeacutee car drsquoautres personnes lui sont peut-ecirctre venues en aide lors de lrsquoincident et que les nouvelles se reacutepandent souvent rapide-ment dans toute la communauteacute Elles peuvent avoir besoin de parler aux autres afin drsquoacceacuteder agrave des services et le personnel

du programme relatif agrave la VBG a eacutegalement mentionneacute le besoin drsquoimpliquer un plus large eacuteventail drsquoacteurs dans les processus de gestion de cas Par conseacutequent les survivantes handicapeacutees sont moins susceptibles drsquoacceacuteder aux services et agrave lrsquoassistance apregraves de tels incidents de violence en raison de problegravemes de confidentialiteacute et de la peur drsquoune stigmatisa-tion suppleacutementaire

laquo La communauteacute saura si une femme handicapeacutee a eacuteteacute violeacutee Il nrsquoy a pas de secrets dans le camp Les gens ont tendance agrave plus divulguer les informations lorsqursquoil srsquoagit de femmes handicapeacutees Elles doivent crier agrave lrsquoaide et tout le monde deacutecouvre ainsi ce qui leur est arriveacute raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

Les femmes et les filles handicapeacutees agrave Bujumbura au Burundi ont eacutegalement indiqueacute qursquoelles ne peuvent pas ecirctre reccedilues immeacutediatement lorsqursquoelles se preacutesentent aux services de santeacute apregraves un incident de violence sexuelle et il peut leur ecirctre demandeacute de revenir agrave un autre moment pour recevoir des services ou le service peut leur ecirctre refuseacute apregraves une longue proceacutedure administrative lieacutee agrave leur statut de reacutefugieacutees Les survivantes handicapeacutees peuvent rencontrer de plus grands problegravemes dans la mesure ougrave il peut ecirctre plus difficile pour elles de retourner agrave lrsquoeacutetablissement car elles peuvent avoir moins de ressources financiegraveres pour payer le transport et doivent compter sur lrsquoaide des autres pour se deacuteplacer

laquo Ils peuvent vous donner autre rendez-vous mdash et vous demander de revenir demain - mais cela pose problegraveme apregraves un viol parce que vous avez besoin de meacutedicaments Elle a passeacute toute la journeacutee et la nuit agrave lrsquohocircpital sans recevoir aucun service et le lendemain elle est alleacutee pour son test de deacutepistage du VIH raquo

(Groupe de discussion avec des femmes handicapeacutees mdash Bujumbura Burundi)

Dans lrsquoenvironnement humanitaire et autre les programmes relatifs agrave la VBG sont largement axeacutes sur les femmes et les filles car elles sont les plus exposeacutees agrave la violence baseacutee sur le genre Cependant les hommes et les garccedilons courent eacutegale-ment un risque de violence sexuelle en particulier en peacuteriode de conflit et de deacuteplacement Les professionnels de la VBG apportent un soutien aux survivants de sexe masculin avec et sans handicap mais ce fait nrsquoest pas toujours connu Dans le cadre de ce projet par exemple certains hommes handicapeacutes

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ne savaient pas ougrave obtenir un soutien en termes de gestion de cas srsquoils ont eacuteteacute victimes de violence sexuelle

laquo Elle [une survivante handicapeacutee] doit se rendre agrave lrsquoIRC pour obtenir de lrsquoaide Mais ougrave doivent se rendre les hommes handicapeacutes srsquoils sont violeacutes raquo

(Man with disabilities mdash Musasa refugee camp Burundi)

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Sur la base de lrsquoeacutevaluation et des recommandations de la Phase 1 faites par les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables les activiteacutes suivantes ont eacuteteacute conccedilues et testeacutees dans chacun des contextes du projet

Reacutesumeacute des actions pilotes mises en œuvre par les programmes WPE de lrsquoIRC

Pays Activiteacutes

Eacutethiopie Organisation de laquo discussions cafeacute raquo avec les femmes dans les foyers de personnes handicapeacutees afin que leurs individus responsables puissent acceacuteder agrave des informations sur la VBG et pour renforcer les reacuteseaux de pairs feacute-minins

Adaptation du mateacuteriel de mobilisation communautaire sur la preacutevention de la VBG (SASA) de maniegravere agrave deacutepeindre les personnes handicapeacutees comme faisant partie de la communauteacute dans son ensemble

Organisation de visites agrave domicile cibleacutees pour diffuser des informations sur la preacutevention de la VBG et donner des reacuteponses aux personnes handicapeacutees qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Organisation de sessions de formation sur la VBG et le handicap agrave lrsquointention des agents de mobilisation communautaire et des travailleurs sociaux

Modifications apporteacutees pour ameacuteliorer lrsquoaccessibiliteacute physique des bacirctiments communau-taires et des latrines dans le camp

Burundi Ciblage des Associations Villageoises drsquoEacutepargne et de Creacutedit pour les personnes handicapeacutees et

leurs individus responsables

Organisation drsquoactiviteacutes reacutecreacuteatives et professionnelles pour les personnes handicapeacutees et les individus responsables

Sensibilisation de la communauteacute sur les droits et lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees

Prioriteacute accordeacutee aux visites agrave domicile pour assurer une gestion plus complegravete des cas de VBG pour les personnes handicapeacutees agrave risque

Recrutement de femmes handicapeacutees comme agent de mobilisation communautaire pour les activiteacutes relatives agrave la VBG

Jordanie Inclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG interorganisations et dans la forma-tion sur la gestion des cas relatifs agrave la protection de lrsquoenfance

Animation drsquoun atelier drsquoune journeacutee sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de violence sexuelle et sexiste du sous-groupe interorganisations sur la violence sexuelle et sexiste

Pris en charge de lrsquoinclusion du handicap dans les messages et le mateacuteriel drsquoune campagne en cours sur la preacutevention de la violence et dans le mateacuteriel relatif aux services de lrsquoIRC

Organisation de discussions de groupe avec les individus responsables de sexe feacuteminin souffrant de handicap

La campagne laquo Amani raquo en Jordanie a fourni des messages cleacutes aux communauteacutes aux enfants et aux parents sur le moyen de mieux proteacuteger les enfants et les adultes contre les atteintes et divers types de violence notamment la violence sexuelle et sexiste httpdataunhcrorgsyrian-refugeesdownloadphpid=5558

Phase 2 Activiteacutes visant agrave ameacuteliorer lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG dans les pays pilotes

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Reacutesumeacute des actions pilotes mises en œuvre par les programmes WPE de lrsquoIRC

Caucase du Nord

Feacutedeacuteration de Russie

Organisation drsquoune formation et drsquoateliers de planification drsquoaction sur le handicap et la violence baseacutee sur le genre pour les ONG feacuteminines y compris sur lrsquoimplication des jeunes filles handica-peacutees et le soutien de leurs parents et in-dividus responsables

Organisation drsquoune formation et drsquoun atelier de planification drsquoaction avec les femmes de la All-Russia So-ciety of Disabled People sur lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes visant les femmes et les filles

Conception drsquoun manuel pour les individus responsables drsquoenfants handicapeacutes qui fournit des informations sur les services et lrsquoassistance aux personnes handicapeacutees

Organisation drsquoun concert de sensibilisation communautaire au cours de laquelle les jeunes filles sourdes sont monteacutees en scegravene avec une chanteuse tcheacutetchegravene

Organisation drsquoeacuteveacutenements sociaux pour les filles avec et sans handicap pour renforcer les reacuteseaux de pairs

Discussion cafeacute Camp de reacutefugieacutes de MyrsquoAni Ethiopiecopy IRC Ethiopie

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Phase 3 Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Le processus drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays a permis drsquoidentifier 1) les changements des connaissances des attitudes et des pratiques des professionnels de la VBG agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du handicap et 2) des pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Renforcement des capaciteacutes des professionnels de la VBG sur lrsquoinclusion du handicap

Les professionnels de la VBG des quatre pays ont eacuteteacute consulteacutes lors de lrsquoeacutevaluation participative pour identifier les changements apporteacutes agrave leurs connaissances leurs attitudes et leurs pratiques au sujet de lrsquoinclusion du handicap dans leurs programmes et activiteacutes au cours du projet Cette activiteacute a eacutegalement permis drsquoidentifier de nouvelles activiteacutes outils et ressources qui auraient agrave leur avis faciliteacute ces changements

Changements apporteacutes aux connaissances attitudes et pratiques

Bien que les connaissances les attitudes et les pratiques se recoupent et se complegravetent mutuellement les professionnels de la VBG ont plus freacutequemment rapporteacutes des changements dans leurs attitudes envers les personnes handicapeacutees au cours du projet Les professionnels ont signaleacute une accen-tuation de la reconnaissance de leur responsabiliteacute agrave atteindre tous les membres de la communauteacute et donc agrave adapter leurs programmes de maniegravere agrave les rendre accessibles et efficaces pour tous ce qui renforce la mise en œuvre drsquoune approche de programmation plus axeacutee sur les droits De nombreux professionnels ont avoueacute qursquoavant le projet ils supposaient que les personnes handicapeacutees nrsquoeacutetaient pas capables de participer agrave des activiteacutes relatives agrave la VBG en raison de leur handicap Apregraves le projet la plupart a deacuteclareacute reconnaicirctre que les personnes handicapeacutees ont des compeacutetences et des capaciteacutes neacutecessaires pour participer beacuteneacuteficier et faire de preacutecieuses contributions aux programmes Les professionnels ont eacutegalement deacuteclareacute qursquoils se consideacuteraient drsquoabord comme eacutetant mal eacutequipeacutes ou pas qualifieacutes pour fournir des services relatifs agrave la VBG aux personnes handicapeacutees et pensaient que leurs compeacutetences et leur formation ne suffiraient pas pour reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees Ils se sont souvent focaliseacutes sur la deacuteficience de la personne ou sur son eacutetat de santeacute (aussi connu sous le nom drsquoapproche

meacutedicale du handicap) et nrsquoont pas appliqueacute leurs compeacute-tences en matiegravere de protection et drsquoautonomisation pendant le processus de gestion de cas Apregraves le projet ces profes-sionnels ont deacuteclareacute qursquoils eacutetaient plus agrave lrsquoaise confiants et precircts agrave travailler avec les personnes handicapeacutees et qursquoils sont passeacutes drsquoune approche meacutedicale agrave une approche plus familiegravere et plus axeacutee sur le survivant

laquo Au deacutebut je pensais que je ne pouvais pas ecirctre utile agrave certaines personnes handicapeacutees parce que je nrsquoeacutetais pas meacutedecin que je ne pouvais pas ameacuteliorer leur condition que je ne pouvais pas les gueacuterir Mais alors lorsque jrsquoai pris du temps pour commencer agrave eacutecouter davantage jrsquoai compris qursquoelles ne demandaient pas ce type drsquoaide elles voulaient parler avaient besoin de soutien et aspiraient agrave plus de seacutecuriteacute Jrsquoai reacutealiseacute que je savais deacutejagrave comment venir en aide agrave ces personnes Avant je supposais que je ne pouvais pas et que discuter avec moi ne changerait rien agrave leur situation Jrsquoaurais ducirc eacutecouter un peu plus avant et crsquoest le cas maintenant Je prends drsquoabord le temps drsquoeacutecouter avant drsquoessayer de faire des plans et drsquoarranger les choses raquo

(Agent de mobilisation communautaire de lrsquoIRC - camp de Muyinga Burundi)

Certains professionnels ont eacutegalement signaleacute un changement drsquoattitude envers les individus responsables en particulier les megraveres drsquoenfants handicapeacutes qui ont leurs propres besoins mais qui font souvent passer les deacutesirs des autres notamment ceux des membres de leur famille souffrant de handicap avant leur propre bien-ecirctre psychosocial Les professionnels ont rapporteacute une plus grande reconnaissance des besoins de ce groupe et le rocircle essentiel qursquoils jouent dans la protection et lrsquoautonomisation des personnes handicapeacutees

laquo Ces personnes ont le droit de recevoir tous les services proposeacutes aux autres et il est de notre devoir drsquointeacutegrer [ces personnes] Il sera difficile pour elles de rester agrave la maison toutes seules Cela est eacutegalement important pour leurs familles et elles peuvent venir avec leurs filles Cette mesure est importante pour les megraveres drsquoenfants handicapeacutes car elles ont eacutegalement besoin drsquoun soutien psychologique raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Les professionnels de la VBG ont rapporteacute quatre principaux changements dans leurs pratiques agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du

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handicap au cours du projet Ces pratiques ont eacuteteacute eacutetroitement lieacutees au processus reacuteflectif du projet et aux activiteacutes pilotes mises en œuvre au cours de la Phase 2 du projet notamment

bull la tenue des consultations plus reacuteguliegraveres avec les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables afin de srsquoassurer que leurs besoins et leurs ideacutees sont pris en compte dans les deacutecisions lieacutees aux programmes et aux activiteacutes

bull la fourniture drsquoun soutien plus global et holistique aux survi-vantes handicapeacutees avec un accent sur les meacutethodes de communication efficaces et lrsquoeacutetablissement de la confiance

bull le deacuteveloppement drsquoactiviteacutes autour des points forts des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees

bull une implication plus active des membres de la famille et des voisins des personnes handicapeacutees dans la planification de la seacutecuriteacute

bull la surveillance du nombre de femmes de filles de garccedilons et drsquohommes handicapeacutes qui participent aux activiteacutes relatives agrave la VBG

laquo Nous ne pouvons pas eacutevaluer lrsquoactiviteacute nous-mecircmes Nous devons jauger nos performances agrave travers les gens qui prennent part agrave nos activiteacutes raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les professionnels de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Les professionnels de tous les pays ont eacutegalement deacuteclareacute avoir acquis de nouvelles connaissances qui ont ameacutelioreacute leur capaciteacute agrave inteacutegrer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail mais ils en ont parleacute moins freacutequemment que le changement drsquoattitudes et de pratiques Les exemples comprennent une meilleure compreacutehension des facteurs qui rendent les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables plus vulneacuterables agrave la VBG le rocircle des relations et des reacuteseaux sociaux dans la preacuteven-tion de la violence et lrsquoaccroissement des connaissances sur les strateacutegies de communication permettant de travailler avec des personnes preacutesentant diffeacuterents types de handicaps

laquo Nous travaillons sur les questions de VBG Je pensais donc plus agrave la faccedilon dont elles se sentent en tant que femmes et filles et comment elles se voient comparativement aux filles sans handicap Les filles handicapeacutees ont moins de possibiliteacutes que les filles sans handicap raquo

(Professionnel de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Activiteacutes outils et ressources qui ont favoriseacute le renforcement des capaciteacutes chez les professionnels de la VBG

Les professionnels de la VBG ont deacutecrit les opportuniteacutes drsquoapprentissage expeacuterientiel et reacuteflectif du projet comme eacutetant les facteurs les plus importants ayant contribueacute agrave renforcer leur capaciteacute agrave inteacutegrer efficacement lrsquoinclusion du handicap dans leur travail Il srsquoagissait notamment drsquointeractions directes avec les femmes et les filles handicapeacutees drsquooccasions de reacutefleacutechir sur leurs propres compeacutetences et du moyen de les appliquer dans leur travail avec ce groupe

Les professionnels de la VBG en Eacutethiopie en particulier les travailleurs sociaux et communautaires ont indiqueacute que les formations sur la VBG et le handicap les avaient effectivement aideacutes agrave ameacuteliorer leurs pratiques agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du handicap Dans les autres pays pilotes les professionnels ont signaleacute que les outils les aidant agrave consulter les personnes handicapeacutees y compris des directives sur la conduite des visites agrave domicile et des activiteacutes participatives qui traduisent la dynamique du pouvoir entre les femmes et les hommes et les personnes avec et sans handicap eacutetaient les plus utiles Les professionnels ont aussi mentionneacute que des outils fournissant des directives sur la communication avec les personnes preacutesentant diffeacuterents types de deacuteficiences et des outils permettant de deacutevelopper un mateacuteriel drsquoinformation drsquoeacuteducation et de communication accessible ont eacuteteacute utiles

Dans le Caucase du Nord les professionnels de la VBG ont indiqueacute que la focalisation sur un petit nombre drsquoactiviteacutes clairement deacutefinies visant agrave favoriser lrsquoinclusion a augmenteacute la probabiliteacute de succegraves et ce succegraves a stimuleacute leur confiance et leur volonteacute agrave inclure les femmes et les filles handicapeacutees dans les activiteacutes subseacutequentes

laquo Je nrsquoavais jamais penseacute que nous pourrions faire quelque chose dans un groupe mixte [filles avec et sans handicap] et maintenant je constate que cela est possible et acceptable et que les gens en ont besoin raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les professionnels de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Domaines exigeant un renforcement suppleacutementaire des capaciteacutes

Bien que des changements positifs dans lrsquoapproche de de travail des professionnels de la VBG avec les personnes handicapeacutees aient eacuteteacute signaleacutes lors de lrsquoeacutevaluation des lacunes persistantes ont eacuteteacute identifieacutees au niveau des capaciteacutes et une attention addi-

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tionnelle et continue doit ecirctre porteacutee agrave ce point

Tout drsquoabord quelques professionnels de la VBG et les pres-tataires ont continueacute agrave avoir des attitudes neacutegatives envers les personnes avec des handicapeacutees Par conseacutequent il est neacuteces-saire de promouvoir une reacuteflexion et une discussion continues avec les professionnels de la VBG afin de faire face et de reacutesoudre les malentendus et les preacutejugeacutes qui peuvent faire office drsquoobstacles agrave lrsquoaccegraves et agrave lrsquoinclusion des personnes handica-peacutees Les professionnels doivent reacutefleacutechir sur la faccedilon dont leurs propres attitudes peuvent influencer la mise en œuvre drsquoune approche centreacutee sur le survivant agrave lrsquoeacutegard des personnes handi-capeacutees agrave la possibiliteacute qursquoils donnent aux individus de contribuer agrave la prise de deacutecision et mecircme aux options drsquointerventions qursquoils peuvent examiner avec un survivant

Deuxiegravemement les gestionnaires de cas de VBG ont signaleacute qursquoils neacutecessitaient davantage drsquoindications sur les processus de consentement lorsqursquoils travaillent avec des survivants souf-frant drsquoune deacuteficience intellectuelle Dans de nombreux cas les gestionnaires de cas demandent aux individus responsables de donner le consentement et ne parviennent souvent pas agrave deacuteter-miner la capaciteacute de lrsquoindividu agrave donner son consentement Une note drsquoorientation sur lrsquoobtention du consentement des personnes handicapeacutees a eacuteteacute deacuteveloppeacutee dans le projet en reacuteponse agrave cette lacune Elle srsquoinspire du processus de consentement employeacute avec les personnes souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle dans le secteur de la santeacute dans les pays agrave revenu eacuteleveacute et est adapteacutee pour une approche de gestion de cas centreacutee sur le survivant

Enfin alors que de nombreux professionnels de la VBG qui ont pris part au projet ont reacuteussi agrave inclure les personnes ayant un handicap physique et des deacuteficiences auditives aux activiteacutes du programme relatifs agrave la VBG ils ont noteacute des deacutefis permanents lors de lrsquoinclusion des personnes ayant une deacuteficience intellec-tuelle Les gestionnaires de cas ont besoin de directives et de soutien pour identifier les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes preacutesentant des handicaps plus complexes afin de mieux les rattacher aux possibiliteacutes de participation aux activiteacutes communautaires et sociales briser lrsquoisolement social et favoriser lrsquoautonomisation Ces directives destineacutees aux gestionnaires de cas ont eacuteteacute deacuteveloppeacutees dans le cadre du projet

Des outils tireacutes du projet ont eacuteteacute adapteacutes pour les professionnels de la VBG drsquoautres organisations et sont disponibles dans la Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG sur httpwrc

msdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de VBG

Le processus drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays a susciteacute des laquo Expeacuteriences du changement raquo chez les personnes handicapeacutees leurs individus responsables et le cas eacutecheacuteant les dirigeants communautaires Ces expeacuteriences ont mis en eacutevidence les reacutesultats qui ont eacuteteacute les plus importants pour chaque groupe Une analyse des reacutesultats des ateliers de parties prenantes et des expeacuteriences du changement a permis drsquoidentifier les pratiques positives suivantes pour promouvoir lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Le renforcement des reacuteseaux de pairs et du capital social

Dans les quatre pays les participants ont citeacute lrsquoeacutetablissement de reacuteseaux de pairs plus robustes pour les adolescentes et les femmes handicapeacutees ainsi que pour les individus responsables de sexe feacuteminin comme retombeacutee positive des activiteacutes du projet Les discussions de groupe avec les individus responsables dans les centres de promotion de la femme en Jordanie des discus-sions cafeacute dans les domiciles des femmes handicapeacutees en Eacutethiopie la creacuteation drsquoespaces seacutecuriseacutes et drsquoactiviteacutes sociales agrave lrsquointention des adolescentes dans le Caucase du Nord et les Associations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit (AVEC) cibleacutees au Burundi ont eacuteteacute citeacutes comme eacutetant utiles par les participants car ils ont faciliteacute lrsquoeacutetablissement de liens entre les personnes handicapeacutees et les individus responsables et drsquoautres membres de la communauteacute ce qui a permis drsquoeacutechanger des informations de construire la confiance et de deacutevelopper des possibiliteacutes drsquoaction collective Ceci augmente non seulement accegraves agrave un soutien proposeacute les uns pour les autres et par la communauteacute toute entiegravere mais donne eacutegalement aux personnes handicapeacutees la possibiliteacute drsquoapporter une contribution agrave la socieacuteteacute drsquoeacutelever leur statut au sein de la communauteacute et drsquoecirctre reconnues et appreacutecieacutees pour des aspects de leur personne autres que leur handicap

Pour les individus responsables de sexe feacuteminin souffrant de handicap les groupes de soutien en Jordanie leur ont donneacute un espace pour partager leurs preacuteoccupations ideacutees et strateacutegies avec drsquoautres femmes dans des situations similaires Ceci les a aideacutees agrave se sentir moins isoleacutees et agrave renforcer leur bien-ecirctre psychosocial

laquo Je profite des expeacuteriences des ideacutees et des interventions constructives du formateur du guide psychologique et des amies pendant les sessions de discussion Lorsque je partage mes

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inquieacutetudes avec les autres je sens que je ne suis pas seule raquo

(Eacutepouse drsquoun homme handicapeacute - Irbid Jordanie)

Pour certaines femmes handicapeacutees et les individus respon-sables qui sont isoleacutees dans leurs maisons il est essentiel de proposer les activiteacutes de soutien par les pairs le plus pregraves possible de leur domicile afin qursquoils puissent tisser des reacuteseaux avec drsquoautres femmes qui vivent agrave proximiteacute En Eacutethiopie les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin ont organiseacute des discussions cafeacute traditionnelles dans leurs maisons pour parler de questions lieacutees agrave la VBG Les partic-ipants ont indiqueacute que ces activiteacutes ont diminueacute leur isolement ameacutelioreacute leurs relations avec les voisins et leur ont permis de se sentir plus en seacutecuriteacute dans la mesure ougrave un nombre croissant de femmes les connaissent et les comprennent

laquo Nous avons organiseacute des discussions cafeacute ici dans notre maison Ceci nous a rapprocheacute des gens Quand ils viennent agrave la maison nous discutons de tant de choses des choses qui sont vraiment importantes mais ils ont aussi lrsquooccasion de voir que nous sommes de bons parents mecircme si nous sommes un peu diffeacuterents Maintenant les gens nous comprennent mieux ils viennent mecircme nous dire bonjour et voir comment nous allons Je me sens plus en seacutecuriteacute avec des voisins que je connais raquo

(Femme aveugle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les Expeacuteriences du changement recueillies aupregraves des adoles-centes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance des amies et des reacuteseaux de pairs pour ces filles Au Burundi des adolescentes handicapeacutees ont trouveacute que lrsquoorganisation drsquoactiviteacutes telles que des sessions de couture et drsquoartisanat eacutetait un moyen effi-cace de rencontrer drsquoautres filles de partager des ideacutees et de discuter de leurs espoirs pour lrsquoavenir Elles ont deacuteclareacute qursquoelles ont ensuite eacuteteacute inviteacutees agrave assister agrave plusieurs activiteacutes commu-nautaires ougrave elles ont pu partager leurs propres ideacutees et leurs opinions Les adolescentes handicapeacutees dans le Caucase du Nord ont eacutegalement discuteacute des avantages de la participation agrave des activiteacutes avec des filles sans handicap notamment la possi-biliteacute drsquoapprendre les unes des autres Ces rapports eacutetablis par les adolescentes handicapeacutees deacutemontrent qursquoelles ont deacutevel-oppeacute des atouts humains et sociaux notamment lrsquoeacuteducation lrsquoestime de soi les reacuteseaux drsquoamies et les rocircles dans la commu-nauteacute Ces facteurs de protection reacuteduisent la vulneacuterabiliteacute des adolescentes agrave la violence agrave lrsquoabus et agrave lrsquoexploitation47 (voir Expeacuteriences du changement page 27)

Les femmes handicapeacutees membres drsquoAssociations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit au Burundi ont deacuteclareacute qursquoelles utilisent lrsquoargent qursquoelles ont gagneacute par le biais de ces programmes pour payer le transport et se rendre aux activiteacutes culturelles et reli-gieuses ce qui diminue leur isolement et creacutee drsquoimportants liens sociaux avec drsquoautres

Tous ces exemples soulignent une leccedilon importante Les personnes handicapeacutees ont et veulent que lrsquoon sache qursquoelles ont plusieurs identiteacutes au-delagrave de leur infirmiteacute Elles veulent ecirctre consideacutereacutees comme des leaders des femmes des amies

Maipendo - Burundi

laquo Maintenant je peux eacuteconomiser un peu pour emprunter une moto-taxi et je peux me rendre [agrave lrsquoeacuteglise] Jrsquoai maintenant chaque semaine des personnes avec qui discuter agrave lrsquoeacuteglise Crsquoest un groupe qui agrave mon avis mrsquoeacutecoute et me comprend raquo

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Le Groupe de filles - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Les filles avec et sans handicap ont preacutepareacute des affiches au moyen drsquoimages et de photos Ces affiches portaient sur ce qui leur importait plus dans le projet et sur les activiteacutes qursquoelles souhaitaient mener ensuite Elles ont preacutesenteacute ces affiches aux ONG feacuteminines impliqueacutees dans le projet

laquo Ceci est notre histoire Notre souhait eacutetait de chanter avec Makka Mejieva [une ceacutelegravebre chan-teuse tcheacutetchegravene] [Lorsque nous sommes monteacutees sur scegravene] des tas de personnes handicapeacutees et non eacutetaient lagrave et pleuraient

Pendant lrsquoeacuteveacutenement nous avons pris connaissance drsquoautres personnes handicapeacutees et nous les avons rencontreacutees Il eacutetait tregraves agreacuteable pour nous de les connaicirctre et de deacutecouvrir leur type de handicap et leurs problegravemes Lorsque je me rends agrave lrsquoeacuteveacutenement et que je constate la preacutesence de personnes handicapeacutees je sens que je ne suis pas seule et quand je vois drsquoautres personnes [sans handicap] je me sens eacutegale agrave elles

Nous donnons des leccedilons de langue des signes aux filles sans handicap Ainsi nous pourrons les comprendre et elles nous comprendre car nous ne pouvons pas parler Gracircce agrave la langue des signes nous nous comprenons Ces filles sans handicap apprennent des choses et nous aussi Nous avons un langage commun agrave travers ces cours de langue des signes Nous utilisons eacutegalement des teacuteleacutephones nous envoyons des SMS et utilisons eacutegalement des notes eacutecrites pour communiquer avec les autres Nous aimons vraiment dessiner Nous pensons agrave des choses et tout ce agrave quoi nous pensons nous le repreacutesentons dans nos dessins Et nous aimons aussi beaucoup jouer agrave diffeacuterents types de jeux

Bien sucircr il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne font pas attention agrave nos opinions Voici les ideacutees que nous souhaiterions concreacutetiser agrave lrsquoavenir Nous aimerions rencontrer des filles dans un cafeacute ou dans un endroit reacuteserveacute uniquement aux filles avec et sans handicap mdash juste les filles pas drsquoadultes

Nous aimerions que [nos camarades de classe] se joignent agrave nous et prennent part agrave ces activiteacutes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo

Pour la suite de lrsquoExpeacuterience du changement du Groupe de filles dans le Caucase du Nord rendez-vous sur httpwrcmsGBV_disability_Change_Caucasus

copy IRC

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des membres de la communauteacute comme des personnes qui apportent de preacutecieuses contributions agrave la communauteacute Ce fait a des implications importantes pour lrsquoinclusion dans les programmes et les approches visant agrave renforcer les reacuteseaux de pairs et le capital social

Inclusion cibleacutee dans les activiteacutes de renforcement eacuteconomique

Lrsquoinclusion cibleacutee des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les programmes relatifs aux AVEC occupe une grande place dans les Expeacuteriences du changement au Burundi Les femmes handicapeacutees et les individus respon-sables de sexe feacuteminin impliqueacutees dans des activiteacutes relatives aux AVEC ont signaleacute que lrsquoeacutelargissement des reacuteseaux sociaux eacutetait le reacutesultat le plus important pour elles car il leur a permis de rehausser leur statut dans la socieacuteteacute (qui leur a valu un plus grand respect de la part de leurs maris et drsquoautres membres de la famille) et de renforcer leur estime de soi et leur senti-ment de confiance en soi La participation agrave des activiteacutes rela-tives aux AVEC a eu un impact positif sur leur indeacutependance en tant qursquoindividus mais aussi sur les contributions financiegraveres qursquoelles peuvent apporter agrave leurs meacutenages ce qui a renforceacute leur rocircle dans la prise de deacutecision

laquo Jrsquoai mecircme encore un peu drsquoargent pour acheter des choses pour ma famille Je suis tregraves eacutetonneacutee du changement de mon mari agrave mon eacutegard il se rend compte que jrsquoai de la valeur que je peux ecirctre indeacutependante il me respecte plus et rentre agrave la maison seulement les soirs maintenant Mon fils handicapeacute est plus heureux mdash il constate qursquoil y a plus de paix dans la maison raquo

(Individu responsable de sexe feacuteminin dans le camp de Musasa)

Accroicirctre la repreacutesentation des personnes handi-capeacutees dans les activiteacutes communautaires

Les programmes relatifs agrave la VBG travaillent en eacutetroite collabo-ration avec les dirigeants communautaires dans la concep-tion la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des activiteacutes Il est donc important drsquoexaminer comment les personnes handicapeacutees sont repreacutesenteacutees et atteintes par ces systegravemes de leadership En Eacutethiopie par exemple le personnel de lrsquoIRC a travailleacute avec lrsquoassociation des personnes handicapeacutees dans la commu-nauteacute des reacutefugieacutes afin drsquoaccroicirctre la participation des femmes handicapeacutees et renforcer la collaboration avec lrsquoassociation des femmes reacutefugieacutees Les participants au Burundi et en Eacutethiopie ont eacutegalement signaleacute que le recrutement de personnes handi-capeacutees et drsquoindividus responsables comme agents de mobili-sation communautaire et travailleurs sociaux a non seulement conduit agrave une plus grande attention aux preacuteoccupations de ce groupe mais a eacutegalement entraicircneacute une appreacuteciation accrue des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees par drsquoautres membres de la communauteacute

Esther mdash Burundi

laquo Je suis individu responsable pour mon mari qui vit avec un handicap mais ce nrsquoest pas ma seule identiteacute Je suis une megravere un leader et une personne fiegravere de son rocircle drsquoagent de mobilisation communautaire raquo

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laquo Nous nrsquoavons jamais eu de personnes handicapeacutees dans notre eacutequipe auparavantmdash il srsquoagit drsquoun changement majeur et vraiment tregraves important Mes amies handicapeacutees font le mecircme travail que moi Elles sont vraiment excellentes dans certains domaines et elles enseignent des choses agrave drsquoautres personnes Il est important pour la communauteacute de constater cela de savoir que lorsque nous disons vouloir inclure les personnes handicapeacutees nous le pensons vraiment Ceci est un bon moyen pour commencer agrave changer la faccedilon dont les personnes handicapeacutees sont consideacutereacutees raquo

(Travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie)

Atteindre et soutenir les personnes agrave risque eacuteleveacute

Lrsquoisolement des personnes ayant une deacuteficience intellectuelle etou de handicaps multiples a eacuteteacute identifieacute comme eacutetant un deacutefi pour les prestataires de services Ces personnes sont souvent isoleacutees dans leurs maisons avec leurs individus responsables et peuvent avoir peu drsquooccasions ou de soutien neacutecessaire(s) pour eacutelaborer des strateacutegies susceptibles de les proteacuteger contre la violence Les pratiques suivantes ont eacuteteacute identifieacutees comme favorisant lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion de ces personnes dans les activiteacutes relatives agrave la VBG

Les visites agrave domicile et les activiteacutes agrave domicile

Au Burundi en Eacutethiopie et au Caucase du Nord les personnes handicapeacutees et les professionnels ont indiqueacute avoir meneacute des visites agrave domicile pour interroger les individus et les familles au sujet de leurs besoins et pour partager lrsquoinformation sur les services et lrsquoassistance en matiegravere de VBG Ces visites ont permis aux profes-sionnels de la VBG et aux prestataires de services drsquoidentifier des survivants qui neacutecessitent un soutien complet et speacutecialiseacute Le personnel de lrsquoIRC au Burundi et en Eacutethiopie a commenceacute agrave organ-iser des activiteacutes de groupe geacuteneacuteralement tenues dans les centres de promotion de la femme et dans drsquoautres sites communautaires proches de leurs maisons et qui ciblaient parfois ces individus et les familles Les individus responsables des filles souffrant de handicaps multiples ont eacutegalement souligneacute qursquoils constataient un renforcement de lrsquoacceptation et du soutien de la communauteacute suite aux activiteacutes agrave domicile

laquo Les membres de la communauteacute nous traitent mieux agrave preacutesent Ils sont plus habitueacutes agrave nous Ils savent comment nous sommes et nous saluent aimablement quand ils passent raquo

(Megravere drsquoune adolescente souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

La gestion individuelle des cas

Les survivantes handicapeacutees neacutecessitent une gestion individu-aliseacutee et globale des cas pour promouvoir leur gueacuterison et leur reacutetablissement et pour preacutevenir toute violence future Pendant lrsquoeacutevaluation les participants ont rapporteacute que les profession-nels de la VBG srsquoeacutetaient ameacutelioreacutes dans lrsquoidentification de ces personnes agrave risque eacuteleveacute et la fourniture drsquoun soutien plus complet et adapteacute agrave leurs besoins speacutecifiques Les facteurs suivants ont eacuteteacute deacutecrits comme ameacuteliorant lrsquoappui agrave la gestion des cas pour ces personnes

bull lrsquoidentification des diffeacuterentes meacutethodes de communica-tion directe avec les survivants

bull une attention accrue sur lrsquoidentification des forces et des capaciteacutes reacuteelles des survivants au cours des eacutevaluations

bull la participation des personnes handicapeacutees et de leurs individus responsables dans la planification de lrsquoaction

bull un suivi freacutequent et une coordination de la prestation des services pour reacutepondre aux besoins identifieacutes

Les femmes handicapeacutees ont indiqueacute que ces seacuteances de gestion de cas ont contribueacute agrave deacutevelopper la confiance et la compreacutehension entre elles et les professionnels de la VBG et qursquoelles ont reccedilu une aide en fonction de leurs propres besoins et deacutesirs Cette leccedilon met eacutegalement en eacutevidence lrsquoimportance des approches centreacutees sur le survivant dans le travail avec les femmes handicapeacutees lorsqursquoil est question de deacutefinir leurs buts objectifs et strateacutegies

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Histoire de Mawazo - camp de Kinama Burundi

Mawazo vit seule et se deacuteplace diffeacuteremment des autres en rampant plutocirct qursquoen marchant

laquo Je vis seule Jrsquoai toujours veacutecu seule Jrsquoessaie drsquoecirctre tregraves indeacutependante et je fais beaucoup de choses toute seule Je peux nettoyer cuisiner laver mes vecirctements et je passe du temps agrave essayer drsquoaider mes voisins en prenant soin de leurs enfants

Je reccedilois reacuteguliegraverement des visites agrave domicile le personnel de lrsquoIRC est comme ma famille Ils passent veacuterifier si tout va bien presque tous les jours Quand jrsquoai un problegraveme ils srsquoen rendent compte tregraves rapidement et viennent voir si je vais bien Je me sens beaucoup plus eacutepanouie et jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir quelqursquoun agrave qui parler Jrsquoadore partager des histoires et je me sens bien lorsque quelqursquoun me demande comment je me sens

Mon nom dans ma langue signifie agrave la fois laquo problegravemes raquo et laquo ideacutees raquo Jrsquoai beaucoup agrave dire et agrave partager avec les autres Je suis une personne tregraves ouverte je pense que crsquoest la raison pour laquelle les enfants mrsquoaiment tant Je suis ouverte agrave eux je souris avec eux et je leur raconte des histoires Je peux leur apprendre beaucoup de choses car jrsquoai vu et appris beaucoup de choses dans ma vie Je peux leur parler de leur culture leur enseigner le respect et leur inculquer lrsquoesprit du partage Lorsque quelqursquoun mrsquoapporte de la bouillie par exemple mecircme en petite quantiteacute je ne le bois pas toute seule Srsquoil y a des enfants nous partageons tous ensemble Mecircme si jrsquoai tregraves faim je sais que cela est une chance pour moi drsquoenseigner quelque chose drsquoaider quelqursquoun tout comme les autres mrsquoaident

Si je pouvais dire une chose agrave lrsquoeacutequipe de lrsquoIRC ce serait de continuer de se souvenir des personnes qui sont agrave la maison qui ne peuvent pas facilement participer aux programmes Nous avons eacutegalement des besoins et des recircves Je me fais maintenant vieille et je pense qursquoil est important de se concentrer sur les jeunes les jeunes handicapeacutees pour srsquoassurer qursquoelles sont incluses degraves le plus jeune acircge afin que les gens puissent cesser la discrimination et nous consi-deacuterer tous comme eacutegaux raquo

copy IRC

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Reconnaicirctre les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes handicapeacutees pour faciliter lrsquoinclusion

Les personnes handicapeacutees et les professionnels de la VBG ont rapporteacute que lrsquoidentification et le renforcement des compeacute-tences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees ont favoriseacute une plus grande inclusion dans une varieacuteteacute drsquoactiviteacutes relatives agrave la VBG En Jordanie de jeunes femmes sourdes ont eacuteteacute inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes de responsabilisation sociale et agrave des initiatives meneacutees dans les centres de promo-tion de la femme et agrave animer des seacuteances de pose de henneacute Ces activiteacutes ont fourni un espace permettant aux femmes de partager des compeacutetences et des inteacuterecircts communs avec drsquoautres femmes de leur acircge

laquo Non seulement elles les ont accepteacutees mais elles se sont eacutegalement fait des amies Mecircme avant la fin de la seacuteance elles eacutechangeaient des numeacuteros de teacuteleacutephones et leur demandaient si elles pouvaient les contacter pour faire du henneacute agrave leurs ceacuteleacutebrations raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Au Caucase du Nord les adolescentes handicapeacutees ont eacuteteacute incluses dans la conception des activiteacutes sociales qui visaient agrave faciliter le reacuteseautage entre les filles avec et sans handicap Les activiteacutes ont eacuteteacute construites autour des compeacutetences speacutecifiques des filles handicapeacutees (exemple lrsquoexeacutecution de

chansons en langue des signes) la promotion de lrsquoeacutegaliteacute de participation dans la conception du programme mais aussi lrsquoappreacuteciation des talents de chaque individu

Comme lrsquoont reconnu les membres de la famille les dirige-ants communautaires les prestataires de services et autres agrave travers les sites du projet les reacutesultats de ces activiteacutes contredisent les hypothegraveses selon lesquelles les personnes handicapeacutees sont incapables de beacuteneacuteficier et de contribuer agrave une varieacuteteacute de programmes

laquo Avant les gens pensaient que ces femmes eacutetaient des cas deacutesespeacutereacutes et qursquoelles ne pourraient jamais ecirctre indeacutependantes Maintenant elles contredisent de nombreuses personnes au sein de la communauteacute Elles nous rendent nous les rares personnes qui avons toujours cru en elles tregraves tregraves fiers raquo

(Dirigeant communautaire de sexe masculin mdash camp de Kinama Burundi)

Beaucoup de personnes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance drsquoavoir lrsquoopportuniteacute laquo de faire leurs preuves raquo car beaucoup nrsquoavaient jamais eacuteteacute inviteacutees agrave prendre part aux activiteacutes Le simple fait de tendre la main pour encourager leur participation agrave des programmes eacutetait dans de nombreux cas lrsquoadaptation la plus percutante meneacutee par les professionnels de la VBG

Diane - camp de Kinama Burundi

laquo Jrsquoai reccedilu un appel disant que lrsquoIRC voulait inclure des femmes handicapeacutees dans leurs programmes relatifs aux AVEC Jrsquoeacutetais tellement exciteacutee agrave lrsquoideacutee de mrsquoinscrire drsquoecirctre incluse drsquoavoir une occasion de faire mes preuves agrave preacutesent je pense qursquoil est de mon devoir de tendre la main agrave drsquoautres personnes handicapeacutees pour sensibiliser partager mon histoire et leur dire qursquoelles peuvent ecirctre incluses raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Mieraf travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie

laquo Jrsquoappreacutecie tellement mon rocircle dans le programme [de lrsquoIRC] et jrsquoai tant drsquohistoires que je pourrais vous raconter sur les choses que nous avons accomplies

Mais je pense qursquoil est important de vous dire que je suis une femme handicapeacutee Je marche avec une beacutequille et jrsquoai parfois beaucoup de mal agrave acceacuteder au camp Cela ne mrsquoarrecircte pas mecircme si les choses peuvent ecirctre difficiles je sens que jrsquoai un travail tregraves important agrave faire

Jrsquoœuvre pour renforcer la seacutecuriteacute des femmes et des filles plus particuliegraverement des personnes handicapeacutees des personnes qui ne sont pas toujours incluses dans les activiteacutes des personnes qui sont souvent oublieacutees Je me souviens des moments ougrave crsquoeacutetait mon cas lorsque jrsquoavais tellement mal que je ne pouvais pas quitter ma maison ou avant drsquoavoir reccedilu ma beacutequille pour marcher Je me sentais vraiment seule Maintenant je suis tregraves active et je suis leader dans notre commu-nauteacute Je fais partie de lrsquoassociation des personnes handicapeacutees et je suis travailleuse sociale Jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir des choses preacutecieuses agrave apporter et que je peux plaider en faveur des femmes et enfants handicapeacutes et de leurs individus responsables parce que je comprends parfaitement

leurs besoins Je pense aussi que les gens mrsquoadmirent car ils me voient mrsquoefforcer pour faire mon travailraquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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Recommandations

Les recommandations suivantes sont tireacutees des leccedilons apprises au cours de ce projet qui porte sur le moyen de promouvoir lrsquoinclusion du handicap dans les programmes rela-tifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Recommandations pour les acteurs de la VBG

Inclure les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables dans la conception la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des programmes relatifs agrave la VBG Lrsquoimplication des personnes handicapeacutees dans la conception et lrsquoeacutevaluation du programme est essentielle pour identifier avec preacutecision les obstacles agrave leur participation aux programmes relatifs agrave la VBG eacutelaborer des strateacutegies visant agrave ameacuteliorer leur participation et comprendre le changement qui importe le plus pour eux Une attention particuliegravere devrait ecirctre accordeacutee agrave la collecte des informations et des points de vue des femmes des filles et des personnes souffrant de deacuteficiences intellectuelles et mentales car elles sont les plus exposeacutees agrave la VBG Les approches participatives telles que le classement les photo-interviews et la narration ajouteacutees aux meacutethodes qualitatives plus conventionnelles (exemple discussions theacutematiques de groupe et entretiens en face agrave face) sont des moyens permettant drsquoexplorer effi-cacement les preacuteoccupations et les ideacutees des individus qui ont des besoins communicationnels diffeacuterents Les eacutevaluations doivent inclure un volet de sensibilisation pour faire participer les personnes handicapeacutees et les individus responsables qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Assurer la formation et lrsquoapprentissage reacuteflectif sur les interactions entre le genre et le handicap pour les gestion-naires de programmes et les prestataires de services relatifs agrave la VBG et eacutetablir une compreacutehension commune et une adoption des approches centreacutees sur les droits et les survi-vants lorsque lrsquoon travaille avec ce groupe La formation du personnel agrave inteacutegrer une analyse de lrsquoineacutegaliteacute entre les sexes et de la discrimination fondeacutee sur le handicap les aidera agrave mieux cerner les facteurs uniques qui contribuent aux risques de VBG et de vulneacuterabiliteacute pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et agrave identifier des strateacute-gies plus efficaces pour leur inclusion dans les programmes relatifs agrave la VBG Lorsque les professionnels de la VBG sont particuliegraverement conscients de la dynamique du pouvoir entre les sexes dans leur travail avec les femmes ayant surveacutecu agrave la violence ils peuvent exiger un soutien suppleacutementaire pour reacutefleacutechir sur leurs propres attitudes et sur les attitudes des

autres sur la relation avec le handicap et sur la faccedilon dont ces eacuteleacutements peuvent aggraver lrsquoineacutegaliteacute fondeacutee sur le sexe la discrimination et lrsquoexclusion dans les relations les meacutenages et la communauteacute

Il est recommandeacute que les informations concernant les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables soient incluses et pleinement inteacutegreacutees dans les programmes de formation de base sur la VBG notamment agrave travers des eacutetudes de cas et des exemples centreacutes sur les personnes handicapeacutees Au fil du temps le personnel travaillant sur la VBG reconnaicirctra de plus en plus que reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees est une partie essentielle de leur travail et qursquoils ont les compeacutetences requises pour le faire effi-cacement dans le cadre de leur travail

Recruter des femmes et des filles handicapeacutees comme personnel et beacuteneacutevoles dans les programmes relatifs agrave la VBG Identifier et aider les femmes et les filles handicapeacutees agrave jouer un rocircle cleacute dans les programmes relatifs agrave la VBG peut ameacuteliorer la qualiteacute et la pertinence du programme pour ce groupe tout en les rendant autonomes et en rehaussant leur statut dans la communauteacute Fixer un objectif en termes de nombre de femmes et de filles handicapeacutees qui devraient parti-ciper agrave des formations et reacuteunions communautaires sur la VBG (environ 15 ) encouragera le personnel et les partenaires agrave les inviter directement agrave ces eacuteveacutenements et peut ameacuteliorer la repreacutesentation et la participation aux programmes relatifs agrave la VBG Plaider en faveur drsquoun eacutequilibre entre les sexes dans les associations de personnes handicapeacutees et pour lrsquoinclusion des femmes et des filles handicapeacutees dans les associations de femmes et de jeunes peut eacutegalement accroicirctre la participa-tion dans les domaines ougrave ces groupes interviennent dans les programmes relatifs agrave la VBG et une plus grande repreacutesenta-tion et un meilleur leadership au sein de la communauteacute

Privileacutegier lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les activiteacutes qui renfor-cent le capital social et les reacuteseaux de pairs Ceci est particuliegraverement important pour la preacutevention de la violence contre des adolescentes handicapeacutees les femmes ayant un handicap physique qui sont isoleacutees dans leurs maisons les individus responsables et les femmes les filles les garccedilons et les hommes ayant une deacuteficience intellectuelle Pour les programmes relatifs aux laquo espaces seacutecuriseacutes raquo aider les femmes et les filles agrave reacutefleacutechir sur ce qui rend un espace laquo seacutecuriseacute raquo pour eux et pour les autres et agrave deacutefinir leurs propres laquo regravegles de base raquo ou principes qui reflegravetent comment elles devront accepter et appreacutecier les diffeacuterences Ces principes peuvent aussi les amener agrave reacutefleacutechir sur la faccedilon drsquoatteindre et drsquoinclure drsquoautres femmes et filles qui sont plus isoleacutees (agrave

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lrsquoexemple des filles ayant une deacuteficience intellectuelle) En plus des activiteacutes baseacutees au centre la sensibilisation communau-taire et les visites agrave domicile sont essentielles pour atteindre les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables qui sont isoleacutes dans leurs maisons et pour renforcer en mecircme temps les meacutecanismes de protection communautaire Le personnel du programme relatif agrave la VBG doit ecirctre conscient de toute la charge de travail et des responsabiliteacutes suppleacute-mentaires que drsquoautres femmes et filles peuvent ecirctre tenues drsquoassumer dans les meacutenages suite agrave la participation des individus responsables dans les activiteacutes lieacutees agrave la VBG et les aider agrave identifier des strateacutegies pour atteacutenuer les risques associeacutes et les conseacutequences inattendues

Privileacutegier lrsquoinclusion des femmes handicapeacutees et des individus responsables de sexe feacuteminin dans les programmes portant sur lrsquoautonomisation eacuteconomique Fixer des objectifs en termes de nombre de femmes et filles handicapeacutees et drsquoindividus responsables devant participer agrave ces programmes et encourager le personnel et les commu-nauteacutes agrave les inviter Une analyse minutieuse des risques doit ecirctre meneacutee et une strateacutegie drsquoatteacutenuation deacuteveloppeacutee avant la participation pour preacutevenir etou reacutepondre efficacement agrave des conseacutequences impreacutevues Dans certains contextes les activ-iteacutes drsquoautonomisation eacuteconomique des femmes peuvent sortir du cadre des rocircles qui leur sont deacutevolus sur le plan social ce qui accentue leur vulneacuterabiliteacute agrave la violence de la part de la famille et de la communauteacute Dans certains meacutenages ces activiteacutes peuvent avoir un impact neacutegatif sur la personne handicapeacutee qui peut ecirctre abandonneacutee sans individus respon-sables familiers ce qui augmente potentiellement le risque de violence ou drsquoabus Parallegravelement drsquoautres femmes du meacutenage notamment les adolescentes peuvent assumer ce rocircle ce qui accroicirct leur charge de travail ou leur exclusion

La Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG qui comprend des outils et des directives pour les aider agrave renforcer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail est disponible sur httpwrcmsdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Recommandations pour acteurs du handicap

Veiller agrave ce que les programmes et organisations conccedilus pour servir les personnes handicapeacutees soient sensibles agrave la question du genre Les personnel des programmes et organisations srsquooccupant des personnes handicapeacutees doit suivre une formation sur le genre et lrsquoeacutegaliteacute des genres afin de comprendre les diffeacuterentes faccedilons dont le conflit et le deacuteplacement affectent les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et adapter leurs activiteacutes et services en conseacutequence Le personnel du programme Handicap doit

eacutegalement ecirctre conscient des risques particuliers de VBG auxquels les femmes et les filles handicapeacutees sont exposeacutees et recevoir une formation sur la communication avec les survi-vants et sur lrsquoorientation approprieacutee vers les prestataires de service relatifs aux VBG

Renforcer le plaidoyer autour des droits des personnes affecteacutees par la crise et le conflit notamment les femmes et les filles en eacuteveillant la conscience sur les reacutefugieacutes et les personnes deacuteplaceacutees au sein des organisations pour personnes handicapeacutees (DPO) notamment au niveau reacutegional ougrave il y aurait des crises reacutepeacuteteacutees ou prolongeacutees ayant un impact consideacuterable sur plusieurs pays Cela peut inclure le travail en reacuteseau entre les femmes handicapeacutees et les mouve-ments œuvrant pour les droits des femmes dans les pays et reacutegions affecteacutes par des crises afin de deacutevelopper une plus grande connexion compreacutehension et reacuteponse aux besoins des femmes handicapeacutees dans les environnements humanitaires

Recommandations pour tous les acteurs humanitaires

Mettre en œuvre les orientations sectorielles pour preacutevenir et reacutepondre agrave la violence baseacutee sur le genre telles qursquoeacutenonceacutees dans les Directives du Comiteacute permanent inter-organisations relatives agrave la violence baseacutee sur le genre48 Tous les acteurs humanitaires doivent reconnaicirctre et reacutepondre aux risques accrus de VBG pendant le conflit et la crise notam-ment pour les femmes et les filles handicapeacutees ainsi que les individus responsables de sexe feacuteminin Les normes minimales eacutenonceacutees dans les Directives fournissent lrsquoorientation de base pour tous les secteurs dans la preacutevention et la reacuteponse aux VBG

Entreprendre lrsquointeacutegration de la protection pour satisfaire effectivement les besoins des personnes handicapeacutees durant toutes les phases de lrsquointervention humanitaire Lrsquointeacutegration de la protection y compris lrsquoinclusion de lrsquoanalyse du genre et du handicap dans la conception des programmes la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation est deacuteterminante pour assurer que tout le monde notamment les femmes et filles handica-peacutees a pleinement accegraves aux services et agrave lrsquoassistance dans tous les secteurs y compris pour atteacutenuer le risque de VBG49

Recommandations pour les bailleurs de fonds et gouvernements

Tenir les organisations humanitaires responsables de la satisfaction effective des besoins des personnes handica-peacutees et des individus responsables dans les programmes sur la VBG agrave travers des processus de monitoring et de preacutesentation de rapports ainsi que la mise en exergue de

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pratique positives provenant de diffeacuterentes organisations dans les environnements humanitaires afin drsquoencourager lrsquoobservation des approches tenant compte du handicap et du genre

Plaider pour une plus grande reconnaissance de la multi-tude de preacuteoccupations lieacutees au handicap et au genre y compris la VBG dans tous les instruments internationaux les normes et conventions relatifs au conflit au deacuteplace-ment et agrave lrsquoaction humanitaire Les instruments interna-tionaux peuvent jouer un rocircle deacuteterminant dans la deacutefinition des prioriteacutes pour lrsquoaction humanitaire durant le conflit et le deacuteplacement Les preacuteoccupations speacutecifiques aux femmes et

aux filles et agrave toutes les personnes handicapeacutees doivent ecirctre au cœur des instruments internationaux dans la mesure ougrave elles figurent parmi les populations les plus vulneacuterables durant la crise Un plaidoyer permanent est neacutecessaire aux niveaux international et national pour encourager les gouvernements agrave signer et agrave ratifier tous les instruments pertinents et agrave tenir tous les acteurs concerneacutes responsables de la mise en œuvre inteacutegrale des conventions nouvelles et existantes y compris la Convention relative aux droits des personnes handicapeacutees la Convention sur lrsquoeacutelimination de toutes les formes de discrimi-nation agrave lrsquoeacutegard des femmes et les reacutesolutions du Conseil de seacutecuriteacute sur les femmes la paix et la seacutecuriteacute

Atelier drsquointervenants au Burundi copy Elizabeth SherwoodWRC

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Notes

1 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondiales et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacuteva-lence et conseacutequences sur la santeacute de la violence du parte-naire intime et de la violence sexuelle exerceacutee par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductive-healthpublicationsviolence9789241564625en

2 Ce chiffre est deacutetermineacute par lrsquoestimation globale selon laquelle les 15 pour cent de toute population seront des personnes handicapeacutees (OMS 2011) et selon laquelle 512 millions de personnes sont deacuteplaceacutees par la crise et le conflit agrave travers le monde (HCR 2014)

3 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

4 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

5 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

6 Dans ce rapport les laquo personnes handicapeacutees mentales raquo renvoient aux personnes atteintes drsquoune maladie mentale etou celles qui sont des usagers etou survivants de la psychiatrie Le terme laquo personnes ayant des handicaps sociaux raquo est parfois utiliseacute pour deacutecrire ce groupe de personnes handicapeacutees Reacuteseau mondial des usagers et survivants de la psychiatrie Manuel de mise en œuvre de la Convention des Nations unies relative au droit des per-sonnes handicapeacutees (RMUSP2008) p 9 wrcmsN8o9CH

7 UNHCR Le coucirct humain de la guerre Tendances mondia-les 2013 (2014) httpwwwunhcrorg5399a14f9html

8 Organisation mondiale de la santeacute et Banque mondiale Rapport mondial sur le handicap (2011)

9 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondia-les et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacutevalence et conseacutequences sur la santeacute sur la violence infligeacutee par le partenaire intime et par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductivehealth

publicationsviolence9789241564625en10 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-

lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

11 Ibid 12 Convention des Nations unies relative aux droits des per-

sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde-faultaspnavid=15amppid=150

13 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

14 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

15 CBM Inclusion made easy A quick program guide to dis-ability in development (2012) httpwwwcbmorg articledownloads78851CBM_Inclusion_Made_ Easy_-_com-plete_guidepdf

16 Ibid 17 GSDRC Applied Knowledge Services Understanding gen-

der (nd) httpwwwgsdrcorggotopic-guidesgenderunderstanding-gender

18 Ibid 19 Carolyn Frohmader and Stephanie Ortoleva ldquoThe sexual

and reproductive rights of women and girls with disabili-tiesrdquo (Issues paper presented at the ICPD Beyond 2014 Confeacuterence internationale sur les droits de lrsquohomme La Haye Pays-Bas 7-10 juillet 2013) httpwwdaorgauwp- contentuploads201312issues_paper_srr_wom- en_and_girls_with_disabilities_finalpdf

20 Convention des Nations unies relative aux droits des per-sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde- faultaspnavid=15amppid=150

21 Andrea Hollomotz ldquoDisability oppression and violence Towards a sociological explanationrdquo Sociology vol 47 (2013) pp 477-493 Originally published online 23 No-vember 2012 DOI 1011770038038512448561

22 Centers for Disease Control and Prevention The socio-ecological model a framework for prevention (2015) httpwwwcdcgovviolencepreventionoverviewsocial-ecologicalmodelhtml

37

23 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

24 Ces principes directeurs ont eacuteteacute adapteacutes des contributions drsquoune activiteacute meneacutee au Forum drsquoapprentissage interne pour le projet en juin 2014

25 Les DPO sont des organisations repreacutesentatives de per-sonnes handicapeacutees Elles sont geacuteneacuteralement constitueacutees et dirigeacutees par des personnes handicapeacutees

26 LrsquoIMSVBG enregistre le type de violence rapporteacute par les survivants dont le viol les agressions sexuelles les agressions physiques le mariage forceacute le deacuteni des res-sources les opportuniteacutes ou services et les violences psychologiqueseacutemotionnelles

27 Les consultations du personnel VBG en Eacutethiopie et au Burundi ont deacutemontreacute qursquoils avaient une bonne compreacutehen-sion des diffeacuterents types de deacuteficiences et pourraient les identifier sur la base de ces questions et observations fonctionnelles au cours de leurs concertations avec les survivants Il est important toutefois de reconnaicirctre que ce ne sont pas tous les survivants handicapeacutes qui peuvent ecirctre identifieacutes comme ayant un handicap dans les donneacutees de lrsquoIMSVBG

28 Jillian Foster Final report Implications and recommenda-tions for integration of mixed-methods analysis across WRC research Consultancy report submitted to WRC (2014)

29 httpbetterevaluationorgapproaches (accessed 12 August 2014) and httpdeptswashingtoneduccph pdf_filesEvaluationpdf (accessed 12 August 2014)

30 Lrsquooutil laquo Expeacuterience du changement raquo est adapteacute de la technique dite du changement le plus significatif (MSC) La technique MSC est une forme de monitoring et eacutevaluation participatifs qui analysent la prise en compte du change-ment pour deacutecouvrir les changements qui sont les plus consideacutereacutes par les individus et les groupes et pourquoi httpbetterevaluationorgapproaches (consulteacute le 12 aoucirct 2014)

31 Adapteacute de lrsquooutil Before and Now Diagram (page 68) dans the Tools together now 100 participatory tools to mobilize communities for HIVAIDS httpwwwaidsallianceorgassets000000370229-Tools-together-now_originalpdf1405520036

32 Adapted ldquoSummit Workshoprdquo from the Participatory Performance Story Reporting Technique httpwwwclearhorizoncomauwp-contentuploads200905report-on-outcomes-and-get-everyone-involved_the-participatory-performancepdf (accessed 12 August 2014)

33 IRC Formation agrave lrsquointeacutegration de la protection guide du facilitateur (2013) httpwwwglobalprotectionclusterorg_assetsfilesaorsprotection_mainstreamingIRC_Pro-tection_Mainstreaming_Training 20_Facilitators_Guide_March_2013_ENpdf

34 Les donneacutees de lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) indiquent que 120 survivants sur 2 025 enregistreacutes preacutesen-tent un handicap

35 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSGBV (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 5083 pour cent (61 sur 120) des survivants handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes et 32 23 pour cent (614 sur 1905) des survivants non handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 186 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0000

36 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes ont subi des violences psychologiqueseacutemotionnelles contre 2325 pour cent (443 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 342 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0377

37 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 3583 pour cent (43 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un partenaire ou eacutepoux contre 4871 pour cent (928 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1288 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0006

38 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un eacutetranger contre 2273 pour cent (433 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 394 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0316

39 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 83 pour cent (100 sur 120) des survi-

38

vants handicapeacutes sont des femmes contre 95 pour cent (1812 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des femmes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 12 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de 0000

40 Au cours du processus de consentement eacuteclaireacute il eacutetait conseilleacute aux femmes de ne pas partager leurs expeacuteriences personnelles et de consentir agrave ce que leurs informations soient utiliseacutees dans des rapports afin drsquoameacuteliorer les programmes au Burundi et dans drsquoautres pays Toutes les femmes handicapeacutees intellectuelles souffraient juste de leacutegegraveres deacuteficiences et par conseacutequent eacutetaient en mesure de comprendre ce processus de consentement mais elles eacutetaient eacutegalement en preacutesence de leurs individus responsables Les questions de groupes de discussion ne portaient pas sur ces informations personnelles Les femmes dans ce groupe toutefois ont continueacute agrave divulguer des expeacuteriences personnelles tout au long de la discussion Tous les participants ont reccedilu des conseils sur les services disponibles aux survivants de la VBG et un soutien perma-nent eacutetait fourni par le personnel WPE de lrsquoIRC

41 Laurie E Powers Rosemary B Hughes and Emily M Lund Interpersonal violence and women with disabilities A re-search update (Harrisburg PA National Resource Center on Domestic Violence 2009)

42 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 1667 pour cent (20 sur 120) des survivants handicapeacutes sont des hommes et 488 pour cent (93 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des hommes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1170 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de Fischer de 0000

43 Les femmes les filles les garccedilons et les hommes handi-capeacutes peuvent subir des violences sur la base du genre et du handicap La contribution speacutecifique de chacun de ces facteurs va varier et les causes sous-jacentes de lrsquooppression et des abus sont souvent complexes et croiseacutees De fait il est difficile de faire la distinction et de reacutepondre seacutepareacutement Degraves lors il srsquoavegravere important de surveiller et reacutepondre agrave toutes les formes de violences et discriminations dans les environnements humanitaires notamment contre les groupes les plus marginaliseacutes au sein de la communauteacute afin de faire progresser lrsquoeacutegaliteacute des genres pour les groupes extrecircmement marginaliseacutes et opprimeacutes au sein de la communauteacute Des reacutesultats agrave

plus grande eacutechelle issus du projet et refleacutetant le caractegravere croiseacute des facteurs genre handicap et drsquoautres facteurs pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes et des rapports de recherche plus deacutetailleacutes sur ce sujet seront disponibles sur le site web de Commission des femmes pour les reacutefugieacutes httpswomensrefugeecom-missionorgprogramsdisabilitiesresearch-and-resourcesdocument945-building-capacity-for-disability-inclusion-in-gender-based-violence-gbv-programming-in-humanitarian-settings-overviewcatid=232

44 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

45 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 325 pour cent (39 sur 120) des survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours suivant lrsquoincident et 4398 pour cent (837 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1148 pour cent est consideacuterable du point de vue statis-tique avec une p-value de Fischer de 0017

46 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG 4083 pour cent (49 sur 120) survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC plus drsquo1 mois apregraves lrsquoincident et 3442 pour cent (655 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes plus drsquo1 moins apregraves lrsquoincident Des tests confir-ment que cette diffeacuterence de 641 pour cent nrsquoest pas consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0166

47 Commission des femmes pour les reacutefugieacutes Strong girls powerful women Program planning and design for ado-lescent girls in humanitarian settings (2014) httpswo-mensrefugeecommissionorgresourcesdocument1036-strong-girls-powerful-women-report

48 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuidelines2005pdf

49 Global Protection Cluster Protection mainstreaming (nd) httpwwwglobalprotectionclusterorgenareas-of-responsibilityprotection-mainstreaminghtml

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Tableau A Reacutesumeacute des pays contextes et activiteacutes meneacutes au cours de la phase 1 du projetPays Contexte opeacuterationnel Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie MyrsquoAni mdash Environnement de camp prolongeacute

Discussions de groupe avec de reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handi-capeacutes et leurs individus responsables (25 participants) leaders communautaires (11 participants) et travailleurs communautaires et travailleurs sociaux (13 participants)

Entretiens avec des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables (4 entretiens mdash 7 personnes)

Consultations avec lrsquoAssociation de handicapeacutes (32 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (19 personnes)

Burundi Bujumbura mdash Environnement urbain

Kinama Mussasa et Bwagiriza mdash

Camps

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes congolais handi-capeacutes et leurs individus responsables (161 participants)

Entretien avec une fille handicapeacutee et son individu responsable (1 entretien mdash 2 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (13 personnes)

Jordanie Zaatari mdash Camp

Irbid Mafraq et Ramtha mdash Envi-ronnements urbains

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus respon-sables (113 participants) et volontaire de la communauteacute de reacutefugieacutes (11 participants)

Entretiens avec des filles handicapeacutees et leurs indi-vidus responsables (2 entretiens mdash 4 personnes)

Consultations avec les acteurs humani-taires (30 personnes)

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Grozny Reacutepublique de Tcheacutetcheacutenie mdash Environnement urbain de reconstruction post-conflit

Discussion de groupe avec les individus respon-sables drsquoenfants handicapeacutes (12 participants)

Entretiens avec des femmes et filles handica-peacutees (11 entretiens mdash 11 personnes)

Consultations de personnels drsquoONG de femmes (16 personnes)

Ces discussions de groupe et entretiens ont eacuteteacute reacutealiseacutes par des ONG partenaires de lrsquoIRC dans le Caucase du Nord

Annexe 1 Reacutesumeacute des activiteacutes entreprises dans la meacutethodologie du projet

40

Tableau B Reacutecapitulatif des activiteacutes drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilotePays Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie Discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handicapeacutes et leurs individus responsables (24 participants) et des leaders communautaires (11 participants)

Atelier drsquointervenants (21 personnes)

Burundi Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (89 participants) et des leaders communautaires (10 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (18 participants)

Atelier drsquointervenants (41 personnes)

Jordanie Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus responsables (14 participants)

Entretiens avec les professionnels de la VBG (3 participants)

Des expeacuteriences du changement ont eacuteteacute conduite par le personnel WPE en Jordanie et des entretiens avec des professionnels ont eacuteteacute reacutealiseacutes par teacuteleacutephone

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (26 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (7 participants)

Atelier drsquointervenants (26 personnes)

41

Les ateliers drsquointervenants au Burundi en Eacutethiopie et en Caucase du Nord et des expeacuteriences du changement en provenance de Jordanie visaient agrave collecter des messages-cleacutes et recommandations de diffeacuterents groupes impliqueacutes dans le projet sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG Leurs recommandations eacutetaient axeacutees sur les points ci-apregraves

bull Renforcement du plaidoyer sur la non-discrimination

laquo Des sessions de sensibilisation communautaires continues cibleacutees mettant en exergue les droits des personnes handica-peacutees notamment autour des questions relatives aux individus responsables de sexe feacuteminin et masculin raquo (Recommandations provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Consultations permanentes avec les personnes handicapeacutees sur la planification des programmes

laquo Il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne precirctent pas attention agrave nos opinions Nous aimerions rencontrer certaines filles dans un cafeacute ou un endroit uniquement pour filles avec et sans handicap Juste les filles sans adultes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo (Exposeacute du groupe des filles mdash Atelier drsquointervenants Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

bull Mise en exergue des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees

laquo Eacutelaborer un plan ou moyen de partage des expeacuteriences de reacuteussite de personnes handicapeacutees ayant reacuteussi dans des activiteacutes eacuteconomiques et professionnelles Se servir de ces succegraves comme moyen drsquoencourager drsquoautres groupes agrave inclure les personnes handicapeacutees dans ces types de programmes raquo (Recommandation provenant des hommes handicapeacutes mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Renforcement des activiteacutes de sensibilisation et de soutien par les pairs

laquo Effectuer plus de visites agrave domicile chez les femmes et filles handicapeacutees qui sont les plus isoleacutees Eacutelaborer un plan pour des visites reacuteguliegraveres et des contacts entre les eacutequipes [VBG] et leurs familles raquo (Recommandation provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Eacutethiopie)

bull Travail avec les familles

laquo Former un comiteacute drsquoindividus responsables pour donner des conseils sur lrsquoeacutelaboration des programmes Consacrer du temps pour enseigner des leccedilons sur comment ecirctre un meilleur deacutefenseur de la famille fournir des informations sur comment mieux utiliser des systegravemes et ecirctre moins deacutependants des agents de mobilisation communautaire raquo (Recommandation provenant drsquoindividus responsables mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Fourniture de soutien mateacuteriel et de strateacutegies de transport

laquo Recommander la fourniture de transport du fait de la difficile situation financiegravere (ou indemniteacutes de transport) raquo (Entretien avec un individu responsable de sexe feacuteminin mdash Irbid Jordanie)

Annexe 2 Recommandations issues des ateliers des intervenants

Page 22: « Je vois que cela est possibles33660.pcdn.co/wp-content/uploads/2020/04/Je-vois-que... · 2020-04-15 · 2 leur incapacité à laisser les personnes dont elles s’occupent. Pratiques

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agrave des activiteacutes communautaires En raison de cette stigmatisa-tion les parents empecircchent parfois le personnel de parler agrave ces personnes lors des visites agrave domicile et de partager avec elles des informations sur les services disponibles

laquo Une personne handicapeacutee avait lrsquohabitude de prendre part agrave une discussion cafeacute mais la communauteacute lrsquoa rejeteacutee et elle a finalement cesseacute de venir Elle souffre drsquoun trouble mental et ne sait parfois pas de quoi elle parle Les participantes lrsquoont donc neacutegligeacutee raquo

(Travailleur communautaire - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les groupes de leadership communautaire y compris les associations de reacutefugieacutes et de femmes ont rarement des repreacutesentantes handicapeacutees les associations de personnes handicapeacutees le cas eacutecheacuteant sont souvent domineacutees par les hommes et peuvent activement exclure les handicapeacutees mentales et intellectuelles Ces organisations jouent souvent un rocircle central dans la communication de lrsquoinformation dans la communauteacute et peuvent mecircme deacutesigner des repreacutesent-ants pour participer agrave des formations et drsquoautres activiteacutes Par conseacutequent les personnes handicapeacutees mais plus particu-liegraverement les femmes et les filles handicapeacutees peuvent ecirctre moins susceptibles drsquoecirctre incluses dans ces activiteacutes

laquo Les personnes handicapeacutees ne sont geacuteneacuteralement pas consideacutereacutees La communauteacute ne trouve parfois pas qursquoelles peuvent prendre part agrave des formations et autres activiteacutes raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les dirigeants communautaires - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les barriegraveres physiques

Les barriegraveres physiques empecircchent les personnes handica-peacutees drsquoacceacuteder aux services et activiteacutes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire Les femmes handicapeacutees qui vivent dans les centres urbains et dans le camp de reacutefugieacutes du complexe tentaculaire de Zaatari en Jordanie ont indiqueacute que lrsquoabsence ou le coucirct eacuteleveacute des moyens de transport eacutetait un obstacle agrave lrsquoaccegraves aux centres de services sur la VBG ainsi qursquoagrave leur participation aux activiteacutes de sensibilisation et autres activiteacutes de preacutevention

laquo Les moyens de transport sont inexistants Par conseacutequent mecircme si vous savez ougrave se trouvent les services vous ne pouvez pas toujours y

arriver raquo

(Participant agrave une discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin mdash Bujumbura Burundi)

Dans tous les pays les individus responsables de sexe feacuteminin nrsquoont pas pu prendre part aux activiteacutes de sensibilisa-tion communautaire etou de promotion de la femme parce qursquoelles doivent rester agrave la maison et prendre soin de leur famille Elles participent moins freacutequemment aux reacuteunions communautaires et aux activiteacutes sociales et ne sont donc pas impliqueacutees dans les campagnes la SASA (une approche globale de preacutevention de la violence contre les femmes et les filles deacuteveloppeacutee par Raising Voices (wwwraisingvoicesorg)) et drsquoautres formes de sensibilisation

Les barriegraveres communicationnelles

Les barriegraveres communicationnelles ont eacuteteacute plus freacutequem-

laquo Je porte ma fille sur mon dos partout ougrave je vais Elle grandit mais elle reste encore une partie de moi raquo

(Individu responsable drsquoune fille handicapeacutee - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

copy Elizabeth SherwoodWRC

19

ment mentionneacutees dans le cadre des activiteacutes de preacutevention communautaires Les personnes sourdes ont eacuteteacute deacutesigneacutees comme eacutetant les plus toucheacutees par ce type de barriegravere dans la mesure ougrave des interpregravetes en langue des signes sont rarement disponibles dans les camps de reacutefugieacutes et que de nombreuses personnes utilisent un langage des signes non conventionnel Certains agents de mobilisation commu-nautaire et le personnel travaillant sur la VBG ont tenteacute de communiquer avec les personnes sourdes au moyen drsquooutils SASA et des gestes simples mais cette proceacutedure nrsquoest pas toujours exeacutecuteacutee par lrsquoensemble du personnel Les profes-sionnels de la VBG ont eacutegalement eu du mal agrave communiquer efficacement avec les personnes souffrant de handicaps intellectuels et mentaux parce qursquoelles ne sont pas souvent inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes sur la VBG etou parce que les informations ne sont pas transmises dans des formats qursquoils peuvent comprendre Les participantes ont noteacute que les mateacuteriels de sensibilisation et drsquoeacuteducation repreacutesentaient rarement les personnes handicapeacutees et que les personnes handicapeacutees ne sont pas inteacutegreacutees dans les eacutequipes de sensibilisation et de mobilisation communautaire Une varieacuteteacute drsquoapproches de communication - notamment les messages simples les images les mises en scegravene et les jeux de rocircles qui incluent les personnes handicapeacutees - seraient plus efficaces pour impliquer les personnes handicapeacutees tout en sensibil-isant davantage la communauteacute des personnes handicapeacutees dans son ensemble

laquo En regardant lrsquoimage drsquoune personne handicapeacutee nous nous sentirons plus impliqueacutes avec les personnes normales Cela pousse eacutegalement les gens agrave comprendre que les personnes handicapeacutees doivent ecirctre impliqueacutees dans tout raquo

(Participante aux discussions de groupe avec des femmes handicapeacutees - camp de Bwagirizia Burundi)

Autres barriegraveres

Le manque de confidentialiteacute et la stigmatisation par les membres de la communauteacute qui en reacutesulte ont eacuteteacute souleveacutes comme eacutetant des problegravemes importants dans les contextes urbains et sur les camps au Burundi et en Eacutethiopie Les participantes ont signaleacute qursquoil est plus difficile de preacuteserver la confidentialiteacute quand une survivante est handicapeacutee car drsquoautres personnes lui sont peut-ecirctre venues en aide lors de lrsquoincident et que les nouvelles se reacutepandent souvent rapide-ment dans toute la communauteacute Elles peuvent avoir besoin de parler aux autres afin drsquoacceacuteder agrave des services et le personnel

du programme relatif agrave la VBG a eacutegalement mentionneacute le besoin drsquoimpliquer un plus large eacuteventail drsquoacteurs dans les processus de gestion de cas Par conseacutequent les survivantes handicapeacutees sont moins susceptibles drsquoacceacuteder aux services et agrave lrsquoassistance apregraves de tels incidents de violence en raison de problegravemes de confidentialiteacute et de la peur drsquoune stigmatisa-tion suppleacutementaire

laquo La communauteacute saura si une femme handicapeacutee a eacuteteacute violeacutee Il nrsquoy a pas de secrets dans le camp Les gens ont tendance agrave plus divulguer les informations lorsqursquoil srsquoagit de femmes handicapeacutees Elles doivent crier agrave lrsquoaide et tout le monde deacutecouvre ainsi ce qui leur est arriveacute raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

Les femmes et les filles handicapeacutees agrave Bujumbura au Burundi ont eacutegalement indiqueacute qursquoelles ne peuvent pas ecirctre reccedilues immeacutediatement lorsqursquoelles se preacutesentent aux services de santeacute apregraves un incident de violence sexuelle et il peut leur ecirctre demandeacute de revenir agrave un autre moment pour recevoir des services ou le service peut leur ecirctre refuseacute apregraves une longue proceacutedure administrative lieacutee agrave leur statut de reacutefugieacutees Les survivantes handicapeacutees peuvent rencontrer de plus grands problegravemes dans la mesure ougrave il peut ecirctre plus difficile pour elles de retourner agrave lrsquoeacutetablissement car elles peuvent avoir moins de ressources financiegraveres pour payer le transport et doivent compter sur lrsquoaide des autres pour se deacuteplacer

laquo Ils peuvent vous donner autre rendez-vous mdash et vous demander de revenir demain - mais cela pose problegraveme apregraves un viol parce que vous avez besoin de meacutedicaments Elle a passeacute toute la journeacutee et la nuit agrave lrsquohocircpital sans recevoir aucun service et le lendemain elle est alleacutee pour son test de deacutepistage du VIH raquo

(Groupe de discussion avec des femmes handicapeacutees mdash Bujumbura Burundi)

Dans lrsquoenvironnement humanitaire et autre les programmes relatifs agrave la VBG sont largement axeacutes sur les femmes et les filles car elles sont les plus exposeacutees agrave la violence baseacutee sur le genre Cependant les hommes et les garccedilons courent eacutegale-ment un risque de violence sexuelle en particulier en peacuteriode de conflit et de deacuteplacement Les professionnels de la VBG apportent un soutien aux survivants de sexe masculin avec et sans handicap mais ce fait nrsquoest pas toujours connu Dans le cadre de ce projet par exemple certains hommes handicapeacutes

20

ne savaient pas ougrave obtenir un soutien en termes de gestion de cas srsquoils ont eacuteteacute victimes de violence sexuelle

laquo Elle [une survivante handicapeacutee] doit se rendre agrave lrsquoIRC pour obtenir de lrsquoaide Mais ougrave doivent se rendre les hommes handicapeacutes srsquoils sont violeacutes raquo

(Man with disabilities mdash Musasa refugee camp Burundi)

21

Sur la base de lrsquoeacutevaluation et des recommandations de la Phase 1 faites par les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables les activiteacutes suivantes ont eacuteteacute conccedilues et testeacutees dans chacun des contextes du projet

Reacutesumeacute des actions pilotes mises en œuvre par les programmes WPE de lrsquoIRC

Pays Activiteacutes

Eacutethiopie Organisation de laquo discussions cafeacute raquo avec les femmes dans les foyers de personnes handicapeacutees afin que leurs individus responsables puissent acceacuteder agrave des informations sur la VBG et pour renforcer les reacuteseaux de pairs feacute-minins

Adaptation du mateacuteriel de mobilisation communautaire sur la preacutevention de la VBG (SASA) de maniegravere agrave deacutepeindre les personnes handicapeacutees comme faisant partie de la communauteacute dans son ensemble

Organisation de visites agrave domicile cibleacutees pour diffuser des informations sur la preacutevention de la VBG et donner des reacuteponses aux personnes handicapeacutees qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Organisation de sessions de formation sur la VBG et le handicap agrave lrsquointention des agents de mobilisation communautaire et des travailleurs sociaux

Modifications apporteacutees pour ameacuteliorer lrsquoaccessibiliteacute physique des bacirctiments communau-taires et des latrines dans le camp

Burundi Ciblage des Associations Villageoises drsquoEacutepargne et de Creacutedit pour les personnes handicapeacutees et

leurs individus responsables

Organisation drsquoactiviteacutes reacutecreacuteatives et professionnelles pour les personnes handicapeacutees et les individus responsables

Sensibilisation de la communauteacute sur les droits et lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees

Prioriteacute accordeacutee aux visites agrave domicile pour assurer une gestion plus complegravete des cas de VBG pour les personnes handicapeacutees agrave risque

Recrutement de femmes handicapeacutees comme agent de mobilisation communautaire pour les activiteacutes relatives agrave la VBG

Jordanie Inclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG interorganisations et dans la forma-tion sur la gestion des cas relatifs agrave la protection de lrsquoenfance

Animation drsquoun atelier drsquoune journeacutee sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de violence sexuelle et sexiste du sous-groupe interorganisations sur la violence sexuelle et sexiste

Pris en charge de lrsquoinclusion du handicap dans les messages et le mateacuteriel drsquoune campagne en cours sur la preacutevention de la violence et dans le mateacuteriel relatif aux services de lrsquoIRC

Organisation de discussions de groupe avec les individus responsables de sexe feacuteminin souffrant de handicap

La campagne laquo Amani raquo en Jordanie a fourni des messages cleacutes aux communauteacutes aux enfants et aux parents sur le moyen de mieux proteacuteger les enfants et les adultes contre les atteintes et divers types de violence notamment la violence sexuelle et sexiste httpdataunhcrorgsyrian-refugeesdownloadphpid=5558

Phase 2 Activiteacutes visant agrave ameacuteliorer lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG dans les pays pilotes

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Reacutesumeacute des actions pilotes mises en œuvre par les programmes WPE de lrsquoIRC

Caucase du Nord

Feacutedeacuteration de Russie

Organisation drsquoune formation et drsquoateliers de planification drsquoaction sur le handicap et la violence baseacutee sur le genre pour les ONG feacuteminines y compris sur lrsquoimplication des jeunes filles handica-peacutees et le soutien de leurs parents et in-dividus responsables

Organisation drsquoune formation et drsquoun atelier de planification drsquoaction avec les femmes de la All-Russia So-ciety of Disabled People sur lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes visant les femmes et les filles

Conception drsquoun manuel pour les individus responsables drsquoenfants handicapeacutes qui fournit des informations sur les services et lrsquoassistance aux personnes handicapeacutees

Organisation drsquoun concert de sensibilisation communautaire au cours de laquelle les jeunes filles sourdes sont monteacutees en scegravene avec une chanteuse tcheacutetchegravene

Organisation drsquoeacuteveacutenements sociaux pour les filles avec et sans handicap pour renforcer les reacuteseaux de pairs

Discussion cafeacute Camp de reacutefugieacutes de MyrsquoAni Ethiopiecopy IRC Ethiopie

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Phase 3 Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Le processus drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays a permis drsquoidentifier 1) les changements des connaissances des attitudes et des pratiques des professionnels de la VBG agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du handicap et 2) des pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Renforcement des capaciteacutes des professionnels de la VBG sur lrsquoinclusion du handicap

Les professionnels de la VBG des quatre pays ont eacuteteacute consulteacutes lors de lrsquoeacutevaluation participative pour identifier les changements apporteacutes agrave leurs connaissances leurs attitudes et leurs pratiques au sujet de lrsquoinclusion du handicap dans leurs programmes et activiteacutes au cours du projet Cette activiteacute a eacutegalement permis drsquoidentifier de nouvelles activiteacutes outils et ressources qui auraient agrave leur avis faciliteacute ces changements

Changements apporteacutes aux connaissances attitudes et pratiques

Bien que les connaissances les attitudes et les pratiques se recoupent et se complegravetent mutuellement les professionnels de la VBG ont plus freacutequemment rapporteacutes des changements dans leurs attitudes envers les personnes handicapeacutees au cours du projet Les professionnels ont signaleacute une accen-tuation de la reconnaissance de leur responsabiliteacute agrave atteindre tous les membres de la communauteacute et donc agrave adapter leurs programmes de maniegravere agrave les rendre accessibles et efficaces pour tous ce qui renforce la mise en œuvre drsquoune approche de programmation plus axeacutee sur les droits De nombreux professionnels ont avoueacute qursquoavant le projet ils supposaient que les personnes handicapeacutees nrsquoeacutetaient pas capables de participer agrave des activiteacutes relatives agrave la VBG en raison de leur handicap Apregraves le projet la plupart a deacuteclareacute reconnaicirctre que les personnes handicapeacutees ont des compeacutetences et des capaciteacutes neacutecessaires pour participer beacuteneacuteficier et faire de preacutecieuses contributions aux programmes Les professionnels ont eacutegalement deacuteclareacute qursquoils se consideacuteraient drsquoabord comme eacutetant mal eacutequipeacutes ou pas qualifieacutes pour fournir des services relatifs agrave la VBG aux personnes handicapeacutees et pensaient que leurs compeacutetences et leur formation ne suffiraient pas pour reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees Ils se sont souvent focaliseacutes sur la deacuteficience de la personne ou sur son eacutetat de santeacute (aussi connu sous le nom drsquoapproche

meacutedicale du handicap) et nrsquoont pas appliqueacute leurs compeacute-tences en matiegravere de protection et drsquoautonomisation pendant le processus de gestion de cas Apregraves le projet ces profes-sionnels ont deacuteclareacute qursquoils eacutetaient plus agrave lrsquoaise confiants et precircts agrave travailler avec les personnes handicapeacutees et qursquoils sont passeacutes drsquoune approche meacutedicale agrave une approche plus familiegravere et plus axeacutee sur le survivant

laquo Au deacutebut je pensais que je ne pouvais pas ecirctre utile agrave certaines personnes handicapeacutees parce que je nrsquoeacutetais pas meacutedecin que je ne pouvais pas ameacuteliorer leur condition que je ne pouvais pas les gueacuterir Mais alors lorsque jrsquoai pris du temps pour commencer agrave eacutecouter davantage jrsquoai compris qursquoelles ne demandaient pas ce type drsquoaide elles voulaient parler avaient besoin de soutien et aspiraient agrave plus de seacutecuriteacute Jrsquoai reacutealiseacute que je savais deacutejagrave comment venir en aide agrave ces personnes Avant je supposais que je ne pouvais pas et que discuter avec moi ne changerait rien agrave leur situation Jrsquoaurais ducirc eacutecouter un peu plus avant et crsquoest le cas maintenant Je prends drsquoabord le temps drsquoeacutecouter avant drsquoessayer de faire des plans et drsquoarranger les choses raquo

(Agent de mobilisation communautaire de lrsquoIRC - camp de Muyinga Burundi)

Certains professionnels ont eacutegalement signaleacute un changement drsquoattitude envers les individus responsables en particulier les megraveres drsquoenfants handicapeacutes qui ont leurs propres besoins mais qui font souvent passer les deacutesirs des autres notamment ceux des membres de leur famille souffrant de handicap avant leur propre bien-ecirctre psychosocial Les professionnels ont rapporteacute une plus grande reconnaissance des besoins de ce groupe et le rocircle essentiel qursquoils jouent dans la protection et lrsquoautonomisation des personnes handicapeacutees

laquo Ces personnes ont le droit de recevoir tous les services proposeacutes aux autres et il est de notre devoir drsquointeacutegrer [ces personnes] Il sera difficile pour elles de rester agrave la maison toutes seules Cela est eacutegalement important pour leurs familles et elles peuvent venir avec leurs filles Cette mesure est importante pour les megraveres drsquoenfants handicapeacutes car elles ont eacutegalement besoin drsquoun soutien psychologique raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Les professionnels de la VBG ont rapporteacute quatre principaux changements dans leurs pratiques agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du

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handicap au cours du projet Ces pratiques ont eacuteteacute eacutetroitement lieacutees au processus reacuteflectif du projet et aux activiteacutes pilotes mises en œuvre au cours de la Phase 2 du projet notamment

bull la tenue des consultations plus reacuteguliegraveres avec les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables afin de srsquoassurer que leurs besoins et leurs ideacutees sont pris en compte dans les deacutecisions lieacutees aux programmes et aux activiteacutes

bull la fourniture drsquoun soutien plus global et holistique aux survi-vantes handicapeacutees avec un accent sur les meacutethodes de communication efficaces et lrsquoeacutetablissement de la confiance

bull le deacuteveloppement drsquoactiviteacutes autour des points forts des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees

bull une implication plus active des membres de la famille et des voisins des personnes handicapeacutees dans la planification de la seacutecuriteacute

bull la surveillance du nombre de femmes de filles de garccedilons et drsquohommes handicapeacutes qui participent aux activiteacutes relatives agrave la VBG

laquo Nous ne pouvons pas eacutevaluer lrsquoactiviteacute nous-mecircmes Nous devons jauger nos performances agrave travers les gens qui prennent part agrave nos activiteacutes raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les professionnels de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Les professionnels de tous les pays ont eacutegalement deacuteclareacute avoir acquis de nouvelles connaissances qui ont ameacutelioreacute leur capaciteacute agrave inteacutegrer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail mais ils en ont parleacute moins freacutequemment que le changement drsquoattitudes et de pratiques Les exemples comprennent une meilleure compreacutehension des facteurs qui rendent les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables plus vulneacuterables agrave la VBG le rocircle des relations et des reacuteseaux sociaux dans la preacuteven-tion de la violence et lrsquoaccroissement des connaissances sur les strateacutegies de communication permettant de travailler avec des personnes preacutesentant diffeacuterents types de handicaps

laquo Nous travaillons sur les questions de VBG Je pensais donc plus agrave la faccedilon dont elles se sentent en tant que femmes et filles et comment elles se voient comparativement aux filles sans handicap Les filles handicapeacutees ont moins de possibiliteacutes que les filles sans handicap raquo

(Professionnel de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Activiteacutes outils et ressources qui ont favoriseacute le renforcement des capaciteacutes chez les professionnels de la VBG

Les professionnels de la VBG ont deacutecrit les opportuniteacutes drsquoapprentissage expeacuterientiel et reacuteflectif du projet comme eacutetant les facteurs les plus importants ayant contribueacute agrave renforcer leur capaciteacute agrave inteacutegrer efficacement lrsquoinclusion du handicap dans leur travail Il srsquoagissait notamment drsquointeractions directes avec les femmes et les filles handicapeacutees drsquooccasions de reacutefleacutechir sur leurs propres compeacutetences et du moyen de les appliquer dans leur travail avec ce groupe

Les professionnels de la VBG en Eacutethiopie en particulier les travailleurs sociaux et communautaires ont indiqueacute que les formations sur la VBG et le handicap les avaient effectivement aideacutes agrave ameacuteliorer leurs pratiques agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du handicap Dans les autres pays pilotes les professionnels ont signaleacute que les outils les aidant agrave consulter les personnes handicapeacutees y compris des directives sur la conduite des visites agrave domicile et des activiteacutes participatives qui traduisent la dynamique du pouvoir entre les femmes et les hommes et les personnes avec et sans handicap eacutetaient les plus utiles Les professionnels ont aussi mentionneacute que des outils fournissant des directives sur la communication avec les personnes preacutesentant diffeacuterents types de deacuteficiences et des outils permettant de deacutevelopper un mateacuteriel drsquoinformation drsquoeacuteducation et de communication accessible ont eacuteteacute utiles

Dans le Caucase du Nord les professionnels de la VBG ont indiqueacute que la focalisation sur un petit nombre drsquoactiviteacutes clairement deacutefinies visant agrave favoriser lrsquoinclusion a augmenteacute la probabiliteacute de succegraves et ce succegraves a stimuleacute leur confiance et leur volonteacute agrave inclure les femmes et les filles handicapeacutees dans les activiteacutes subseacutequentes

laquo Je nrsquoavais jamais penseacute que nous pourrions faire quelque chose dans un groupe mixte [filles avec et sans handicap] et maintenant je constate que cela est possible et acceptable et que les gens en ont besoin raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les professionnels de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Domaines exigeant un renforcement suppleacutementaire des capaciteacutes

Bien que des changements positifs dans lrsquoapproche de de travail des professionnels de la VBG avec les personnes handicapeacutees aient eacuteteacute signaleacutes lors de lrsquoeacutevaluation des lacunes persistantes ont eacuteteacute identifieacutees au niveau des capaciteacutes et une attention addi-

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tionnelle et continue doit ecirctre porteacutee agrave ce point

Tout drsquoabord quelques professionnels de la VBG et les pres-tataires ont continueacute agrave avoir des attitudes neacutegatives envers les personnes avec des handicapeacutees Par conseacutequent il est neacuteces-saire de promouvoir une reacuteflexion et une discussion continues avec les professionnels de la VBG afin de faire face et de reacutesoudre les malentendus et les preacutejugeacutes qui peuvent faire office drsquoobstacles agrave lrsquoaccegraves et agrave lrsquoinclusion des personnes handica-peacutees Les professionnels doivent reacutefleacutechir sur la faccedilon dont leurs propres attitudes peuvent influencer la mise en œuvre drsquoune approche centreacutee sur le survivant agrave lrsquoeacutegard des personnes handi-capeacutees agrave la possibiliteacute qursquoils donnent aux individus de contribuer agrave la prise de deacutecision et mecircme aux options drsquointerventions qursquoils peuvent examiner avec un survivant

Deuxiegravemement les gestionnaires de cas de VBG ont signaleacute qursquoils neacutecessitaient davantage drsquoindications sur les processus de consentement lorsqursquoils travaillent avec des survivants souf-frant drsquoune deacuteficience intellectuelle Dans de nombreux cas les gestionnaires de cas demandent aux individus responsables de donner le consentement et ne parviennent souvent pas agrave deacuteter-miner la capaciteacute de lrsquoindividu agrave donner son consentement Une note drsquoorientation sur lrsquoobtention du consentement des personnes handicapeacutees a eacuteteacute deacuteveloppeacutee dans le projet en reacuteponse agrave cette lacune Elle srsquoinspire du processus de consentement employeacute avec les personnes souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle dans le secteur de la santeacute dans les pays agrave revenu eacuteleveacute et est adapteacutee pour une approche de gestion de cas centreacutee sur le survivant

Enfin alors que de nombreux professionnels de la VBG qui ont pris part au projet ont reacuteussi agrave inclure les personnes ayant un handicap physique et des deacuteficiences auditives aux activiteacutes du programme relatifs agrave la VBG ils ont noteacute des deacutefis permanents lors de lrsquoinclusion des personnes ayant une deacuteficience intellec-tuelle Les gestionnaires de cas ont besoin de directives et de soutien pour identifier les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes preacutesentant des handicaps plus complexes afin de mieux les rattacher aux possibiliteacutes de participation aux activiteacutes communautaires et sociales briser lrsquoisolement social et favoriser lrsquoautonomisation Ces directives destineacutees aux gestionnaires de cas ont eacuteteacute deacuteveloppeacutees dans le cadre du projet

Des outils tireacutes du projet ont eacuteteacute adapteacutes pour les professionnels de la VBG drsquoautres organisations et sont disponibles dans la Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG sur httpwrc

msdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de VBG

Le processus drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays a susciteacute des laquo Expeacuteriences du changement raquo chez les personnes handicapeacutees leurs individus responsables et le cas eacutecheacuteant les dirigeants communautaires Ces expeacuteriences ont mis en eacutevidence les reacutesultats qui ont eacuteteacute les plus importants pour chaque groupe Une analyse des reacutesultats des ateliers de parties prenantes et des expeacuteriences du changement a permis drsquoidentifier les pratiques positives suivantes pour promouvoir lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Le renforcement des reacuteseaux de pairs et du capital social

Dans les quatre pays les participants ont citeacute lrsquoeacutetablissement de reacuteseaux de pairs plus robustes pour les adolescentes et les femmes handicapeacutees ainsi que pour les individus responsables de sexe feacuteminin comme retombeacutee positive des activiteacutes du projet Les discussions de groupe avec les individus responsables dans les centres de promotion de la femme en Jordanie des discus-sions cafeacute dans les domiciles des femmes handicapeacutees en Eacutethiopie la creacuteation drsquoespaces seacutecuriseacutes et drsquoactiviteacutes sociales agrave lrsquointention des adolescentes dans le Caucase du Nord et les Associations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit (AVEC) cibleacutees au Burundi ont eacuteteacute citeacutes comme eacutetant utiles par les participants car ils ont faciliteacute lrsquoeacutetablissement de liens entre les personnes handicapeacutees et les individus responsables et drsquoautres membres de la communauteacute ce qui a permis drsquoeacutechanger des informations de construire la confiance et de deacutevelopper des possibiliteacutes drsquoaction collective Ceci augmente non seulement accegraves agrave un soutien proposeacute les uns pour les autres et par la communauteacute toute entiegravere mais donne eacutegalement aux personnes handicapeacutees la possibiliteacute drsquoapporter une contribution agrave la socieacuteteacute drsquoeacutelever leur statut au sein de la communauteacute et drsquoecirctre reconnues et appreacutecieacutees pour des aspects de leur personne autres que leur handicap

Pour les individus responsables de sexe feacuteminin souffrant de handicap les groupes de soutien en Jordanie leur ont donneacute un espace pour partager leurs preacuteoccupations ideacutees et strateacutegies avec drsquoautres femmes dans des situations similaires Ceci les a aideacutees agrave se sentir moins isoleacutees et agrave renforcer leur bien-ecirctre psychosocial

laquo Je profite des expeacuteriences des ideacutees et des interventions constructives du formateur du guide psychologique et des amies pendant les sessions de discussion Lorsque je partage mes

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inquieacutetudes avec les autres je sens que je ne suis pas seule raquo

(Eacutepouse drsquoun homme handicapeacute - Irbid Jordanie)

Pour certaines femmes handicapeacutees et les individus respon-sables qui sont isoleacutees dans leurs maisons il est essentiel de proposer les activiteacutes de soutien par les pairs le plus pregraves possible de leur domicile afin qursquoils puissent tisser des reacuteseaux avec drsquoautres femmes qui vivent agrave proximiteacute En Eacutethiopie les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin ont organiseacute des discussions cafeacute traditionnelles dans leurs maisons pour parler de questions lieacutees agrave la VBG Les partic-ipants ont indiqueacute que ces activiteacutes ont diminueacute leur isolement ameacutelioreacute leurs relations avec les voisins et leur ont permis de se sentir plus en seacutecuriteacute dans la mesure ougrave un nombre croissant de femmes les connaissent et les comprennent

laquo Nous avons organiseacute des discussions cafeacute ici dans notre maison Ceci nous a rapprocheacute des gens Quand ils viennent agrave la maison nous discutons de tant de choses des choses qui sont vraiment importantes mais ils ont aussi lrsquooccasion de voir que nous sommes de bons parents mecircme si nous sommes un peu diffeacuterents Maintenant les gens nous comprennent mieux ils viennent mecircme nous dire bonjour et voir comment nous allons Je me sens plus en seacutecuriteacute avec des voisins que je connais raquo

(Femme aveugle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les Expeacuteriences du changement recueillies aupregraves des adoles-centes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance des amies et des reacuteseaux de pairs pour ces filles Au Burundi des adolescentes handicapeacutees ont trouveacute que lrsquoorganisation drsquoactiviteacutes telles que des sessions de couture et drsquoartisanat eacutetait un moyen effi-cace de rencontrer drsquoautres filles de partager des ideacutees et de discuter de leurs espoirs pour lrsquoavenir Elles ont deacuteclareacute qursquoelles ont ensuite eacuteteacute inviteacutees agrave assister agrave plusieurs activiteacutes commu-nautaires ougrave elles ont pu partager leurs propres ideacutees et leurs opinions Les adolescentes handicapeacutees dans le Caucase du Nord ont eacutegalement discuteacute des avantages de la participation agrave des activiteacutes avec des filles sans handicap notamment la possi-biliteacute drsquoapprendre les unes des autres Ces rapports eacutetablis par les adolescentes handicapeacutees deacutemontrent qursquoelles ont deacutevel-oppeacute des atouts humains et sociaux notamment lrsquoeacuteducation lrsquoestime de soi les reacuteseaux drsquoamies et les rocircles dans la commu-nauteacute Ces facteurs de protection reacuteduisent la vulneacuterabiliteacute des adolescentes agrave la violence agrave lrsquoabus et agrave lrsquoexploitation47 (voir Expeacuteriences du changement page 27)

Les femmes handicapeacutees membres drsquoAssociations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit au Burundi ont deacuteclareacute qursquoelles utilisent lrsquoargent qursquoelles ont gagneacute par le biais de ces programmes pour payer le transport et se rendre aux activiteacutes culturelles et reli-gieuses ce qui diminue leur isolement et creacutee drsquoimportants liens sociaux avec drsquoautres

Tous ces exemples soulignent une leccedilon importante Les personnes handicapeacutees ont et veulent que lrsquoon sache qursquoelles ont plusieurs identiteacutes au-delagrave de leur infirmiteacute Elles veulent ecirctre consideacutereacutees comme des leaders des femmes des amies

Maipendo - Burundi

laquo Maintenant je peux eacuteconomiser un peu pour emprunter une moto-taxi et je peux me rendre [agrave lrsquoeacuteglise] Jrsquoai maintenant chaque semaine des personnes avec qui discuter agrave lrsquoeacuteglise Crsquoest un groupe qui agrave mon avis mrsquoeacutecoute et me comprend raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Le Groupe de filles - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Les filles avec et sans handicap ont preacutepareacute des affiches au moyen drsquoimages et de photos Ces affiches portaient sur ce qui leur importait plus dans le projet et sur les activiteacutes qursquoelles souhaitaient mener ensuite Elles ont preacutesenteacute ces affiches aux ONG feacuteminines impliqueacutees dans le projet

laquo Ceci est notre histoire Notre souhait eacutetait de chanter avec Makka Mejieva [une ceacutelegravebre chan-teuse tcheacutetchegravene] [Lorsque nous sommes monteacutees sur scegravene] des tas de personnes handicapeacutees et non eacutetaient lagrave et pleuraient

Pendant lrsquoeacuteveacutenement nous avons pris connaissance drsquoautres personnes handicapeacutees et nous les avons rencontreacutees Il eacutetait tregraves agreacuteable pour nous de les connaicirctre et de deacutecouvrir leur type de handicap et leurs problegravemes Lorsque je me rends agrave lrsquoeacuteveacutenement et que je constate la preacutesence de personnes handicapeacutees je sens que je ne suis pas seule et quand je vois drsquoautres personnes [sans handicap] je me sens eacutegale agrave elles

Nous donnons des leccedilons de langue des signes aux filles sans handicap Ainsi nous pourrons les comprendre et elles nous comprendre car nous ne pouvons pas parler Gracircce agrave la langue des signes nous nous comprenons Ces filles sans handicap apprennent des choses et nous aussi Nous avons un langage commun agrave travers ces cours de langue des signes Nous utilisons eacutegalement des teacuteleacutephones nous envoyons des SMS et utilisons eacutegalement des notes eacutecrites pour communiquer avec les autres Nous aimons vraiment dessiner Nous pensons agrave des choses et tout ce agrave quoi nous pensons nous le repreacutesentons dans nos dessins Et nous aimons aussi beaucoup jouer agrave diffeacuterents types de jeux

Bien sucircr il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne font pas attention agrave nos opinions Voici les ideacutees que nous souhaiterions concreacutetiser agrave lrsquoavenir Nous aimerions rencontrer des filles dans un cafeacute ou dans un endroit reacuteserveacute uniquement aux filles avec et sans handicap mdash juste les filles pas drsquoadultes

Nous aimerions que [nos camarades de classe] se joignent agrave nous et prennent part agrave ces activiteacutes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo

Pour la suite de lrsquoExpeacuterience du changement du Groupe de filles dans le Caucase du Nord rendez-vous sur httpwrcmsGBV_disability_Change_Caucasus

copy IRC

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des membres de la communauteacute comme des personnes qui apportent de preacutecieuses contributions agrave la communauteacute Ce fait a des implications importantes pour lrsquoinclusion dans les programmes et les approches visant agrave renforcer les reacuteseaux de pairs et le capital social

Inclusion cibleacutee dans les activiteacutes de renforcement eacuteconomique

Lrsquoinclusion cibleacutee des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les programmes relatifs aux AVEC occupe une grande place dans les Expeacuteriences du changement au Burundi Les femmes handicapeacutees et les individus respon-sables de sexe feacuteminin impliqueacutees dans des activiteacutes relatives aux AVEC ont signaleacute que lrsquoeacutelargissement des reacuteseaux sociaux eacutetait le reacutesultat le plus important pour elles car il leur a permis de rehausser leur statut dans la socieacuteteacute (qui leur a valu un plus grand respect de la part de leurs maris et drsquoautres membres de la famille) et de renforcer leur estime de soi et leur senti-ment de confiance en soi La participation agrave des activiteacutes rela-tives aux AVEC a eu un impact positif sur leur indeacutependance en tant qursquoindividus mais aussi sur les contributions financiegraveres qursquoelles peuvent apporter agrave leurs meacutenages ce qui a renforceacute leur rocircle dans la prise de deacutecision

laquo Jrsquoai mecircme encore un peu drsquoargent pour acheter des choses pour ma famille Je suis tregraves eacutetonneacutee du changement de mon mari agrave mon eacutegard il se rend compte que jrsquoai de la valeur que je peux ecirctre indeacutependante il me respecte plus et rentre agrave la maison seulement les soirs maintenant Mon fils handicapeacute est plus heureux mdash il constate qursquoil y a plus de paix dans la maison raquo

(Individu responsable de sexe feacuteminin dans le camp de Musasa)

Accroicirctre la repreacutesentation des personnes handi-capeacutees dans les activiteacutes communautaires

Les programmes relatifs agrave la VBG travaillent en eacutetroite collabo-ration avec les dirigeants communautaires dans la concep-tion la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des activiteacutes Il est donc important drsquoexaminer comment les personnes handicapeacutees sont repreacutesenteacutees et atteintes par ces systegravemes de leadership En Eacutethiopie par exemple le personnel de lrsquoIRC a travailleacute avec lrsquoassociation des personnes handicapeacutees dans la commu-nauteacute des reacutefugieacutes afin drsquoaccroicirctre la participation des femmes handicapeacutees et renforcer la collaboration avec lrsquoassociation des femmes reacutefugieacutees Les participants au Burundi et en Eacutethiopie ont eacutegalement signaleacute que le recrutement de personnes handi-capeacutees et drsquoindividus responsables comme agents de mobili-sation communautaire et travailleurs sociaux a non seulement conduit agrave une plus grande attention aux preacuteoccupations de ce groupe mais a eacutegalement entraicircneacute une appreacuteciation accrue des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees par drsquoautres membres de la communauteacute

Esther mdash Burundi

laquo Je suis individu responsable pour mon mari qui vit avec un handicap mais ce nrsquoest pas ma seule identiteacute Je suis une megravere un leader et une personne fiegravere de son rocircle drsquoagent de mobilisation communautaire raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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laquo Nous nrsquoavons jamais eu de personnes handicapeacutees dans notre eacutequipe auparavantmdash il srsquoagit drsquoun changement majeur et vraiment tregraves important Mes amies handicapeacutees font le mecircme travail que moi Elles sont vraiment excellentes dans certains domaines et elles enseignent des choses agrave drsquoautres personnes Il est important pour la communauteacute de constater cela de savoir que lorsque nous disons vouloir inclure les personnes handicapeacutees nous le pensons vraiment Ceci est un bon moyen pour commencer agrave changer la faccedilon dont les personnes handicapeacutees sont consideacutereacutees raquo

(Travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie)

Atteindre et soutenir les personnes agrave risque eacuteleveacute

Lrsquoisolement des personnes ayant une deacuteficience intellectuelle etou de handicaps multiples a eacuteteacute identifieacute comme eacutetant un deacutefi pour les prestataires de services Ces personnes sont souvent isoleacutees dans leurs maisons avec leurs individus responsables et peuvent avoir peu drsquooccasions ou de soutien neacutecessaire(s) pour eacutelaborer des strateacutegies susceptibles de les proteacuteger contre la violence Les pratiques suivantes ont eacuteteacute identifieacutees comme favorisant lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion de ces personnes dans les activiteacutes relatives agrave la VBG

Les visites agrave domicile et les activiteacutes agrave domicile

Au Burundi en Eacutethiopie et au Caucase du Nord les personnes handicapeacutees et les professionnels ont indiqueacute avoir meneacute des visites agrave domicile pour interroger les individus et les familles au sujet de leurs besoins et pour partager lrsquoinformation sur les services et lrsquoassistance en matiegravere de VBG Ces visites ont permis aux profes-sionnels de la VBG et aux prestataires de services drsquoidentifier des survivants qui neacutecessitent un soutien complet et speacutecialiseacute Le personnel de lrsquoIRC au Burundi et en Eacutethiopie a commenceacute agrave organ-iser des activiteacutes de groupe geacuteneacuteralement tenues dans les centres de promotion de la femme et dans drsquoautres sites communautaires proches de leurs maisons et qui ciblaient parfois ces individus et les familles Les individus responsables des filles souffrant de handicaps multiples ont eacutegalement souligneacute qursquoils constataient un renforcement de lrsquoacceptation et du soutien de la communauteacute suite aux activiteacutes agrave domicile

laquo Les membres de la communauteacute nous traitent mieux agrave preacutesent Ils sont plus habitueacutes agrave nous Ils savent comment nous sommes et nous saluent aimablement quand ils passent raquo

(Megravere drsquoune adolescente souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

La gestion individuelle des cas

Les survivantes handicapeacutees neacutecessitent une gestion individu-aliseacutee et globale des cas pour promouvoir leur gueacuterison et leur reacutetablissement et pour preacutevenir toute violence future Pendant lrsquoeacutevaluation les participants ont rapporteacute que les profession-nels de la VBG srsquoeacutetaient ameacutelioreacutes dans lrsquoidentification de ces personnes agrave risque eacuteleveacute et la fourniture drsquoun soutien plus complet et adapteacute agrave leurs besoins speacutecifiques Les facteurs suivants ont eacuteteacute deacutecrits comme ameacuteliorant lrsquoappui agrave la gestion des cas pour ces personnes

bull lrsquoidentification des diffeacuterentes meacutethodes de communica-tion directe avec les survivants

bull une attention accrue sur lrsquoidentification des forces et des capaciteacutes reacuteelles des survivants au cours des eacutevaluations

bull la participation des personnes handicapeacutees et de leurs individus responsables dans la planification de lrsquoaction

bull un suivi freacutequent et une coordination de la prestation des services pour reacutepondre aux besoins identifieacutes

Les femmes handicapeacutees ont indiqueacute que ces seacuteances de gestion de cas ont contribueacute agrave deacutevelopper la confiance et la compreacutehension entre elles et les professionnels de la VBG et qursquoelles ont reccedilu une aide en fonction de leurs propres besoins et deacutesirs Cette leccedilon met eacutegalement en eacutevidence lrsquoimportance des approches centreacutees sur le survivant dans le travail avec les femmes handicapeacutees lorsqursquoil est question de deacutefinir leurs buts objectifs et strateacutegies

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Histoire de Mawazo - camp de Kinama Burundi

Mawazo vit seule et se deacuteplace diffeacuteremment des autres en rampant plutocirct qursquoen marchant

laquo Je vis seule Jrsquoai toujours veacutecu seule Jrsquoessaie drsquoecirctre tregraves indeacutependante et je fais beaucoup de choses toute seule Je peux nettoyer cuisiner laver mes vecirctements et je passe du temps agrave essayer drsquoaider mes voisins en prenant soin de leurs enfants

Je reccedilois reacuteguliegraverement des visites agrave domicile le personnel de lrsquoIRC est comme ma famille Ils passent veacuterifier si tout va bien presque tous les jours Quand jrsquoai un problegraveme ils srsquoen rendent compte tregraves rapidement et viennent voir si je vais bien Je me sens beaucoup plus eacutepanouie et jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir quelqursquoun agrave qui parler Jrsquoadore partager des histoires et je me sens bien lorsque quelqursquoun me demande comment je me sens

Mon nom dans ma langue signifie agrave la fois laquo problegravemes raquo et laquo ideacutees raquo Jrsquoai beaucoup agrave dire et agrave partager avec les autres Je suis une personne tregraves ouverte je pense que crsquoest la raison pour laquelle les enfants mrsquoaiment tant Je suis ouverte agrave eux je souris avec eux et je leur raconte des histoires Je peux leur apprendre beaucoup de choses car jrsquoai vu et appris beaucoup de choses dans ma vie Je peux leur parler de leur culture leur enseigner le respect et leur inculquer lrsquoesprit du partage Lorsque quelqursquoun mrsquoapporte de la bouillie par exemple mecircme en petite quantiteacute je ne le bois pas toute seule Srsquoil y a des enfants nous partageons tous ensemble Mecircme si jrsquoai tregraves faim je sais que cela est une chance pour moi drsquoenseigner quelque chose drsquoaider quelqursquoun tout comme les autres mrsquoaident

Si je pouvais dire une chose agrave lrsquoeacutequipe de lrsquoIRC ce serait de continuer de se souvenir des personnes qui sont agrave la maison qui ne peuvent pas facilement participer aux programmes Nous avons eacutegalement des besoins et des recircves Je me fais maintenant vieille et je pense qursquoil est important de se concentrer sur les jeunes les jeunes handicapeacutees pour srsquoassurer qursquoelles sont incluses degraves le plus jeune acircge afin que les gens puissent cesser la discrimination et nous consi-deacuterer tous comme eacutegaux raquo

copy IRC

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Reconnaicirctre les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes handicapeacutees pour faciliter lrsquoinclusion

Les personnes handicapeacutees et les professionnels de la VBG ont rapporteacute que lrsquoidentification et le renforcement des compeacute-tences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees ont favoriseacute une plus grande inclusion dans une varieacuteteacute drsquoactiviteacutes relatives agrave la VBG En Jordanie de jeunes femmes sourdes ont eacuteteacute inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes de responsabilisation sociale et agrave des initiatives meneacutees dans les centres de promo-tion de la femme et agrave animer des seacuteances de pose de henneacute Ces activiteacutes ont fourni un espace permettant aux femmes de partager des compeacutetences et des inteacuterecircts communs avec drsquoautres femmes de leur acircge

laquo Non seulement elles les ont accepteacutees mais elles se sont eacutegalement fait des amies Mecircme avant la fin de la seacuteance elles eacutechangeaient des numeacuteros de teacuteleacutephones et leur demandaient si elles pouvaient les contacter pour faire du henneacute agrave leurs ceacuteleacutebrations raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Au Caucase du Nord les adolescentes handicapeacutees ont eacuteteacute incluses dans la conception des activiteacutes sociales qui visaient agrave faciliter le reacuteseautage entre les filles avec et sans handicap Les activiteacutes ont eacuteteacute construites autour des compeacutetences speacutecifiques des filles handicapeacutees (exemple lrsquoexeacutecution de

chansons en langue des signes) la promotion de lrsquoeacutegaliteacute de participation dans la conception du programme mais aussi lrsquoappreacuteciation des talents de chaque individu

Comme lrsquoont reconnu les membres de la famille les dirige-ants communautaires les prestataires de services et autres agrave travers les sites du projet les reacutesultats de ces activiteacutes contredisent les hypothegraveses selon lesquelles les personnes handicapeacutees sont incapables de beacuteneacuteficier et de contribuer agrave une varieacuteteacute de programmes

laquo Avant les gens pensaient que ces femmes eacutetaient des cas deacutesespeacutereacutes et qursquoelles ne pourraient jamais ecirctre indeacutependantes Maintenant elles contredisent de nombreuses personnes au sein de la communauteacute Elles nous rendent nous les rares personnes qui avons toujours cru en elles tregraves tregraves fiers raquo

(Dirigeant communautaire de sexe masculin mdash camp de Kinama Burundi)

Beaucoup de personnes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance drsquoavoir lrsquoopportuniteacute laquo de faire leurs preuves raquo car beaucoup nrsquoavaient jamais eacuteteacute inviteacutees agrave prendre part aux activiteacutes Le simple fait de tendre la main pour encourager leur participation agrave des programmes eacutetait dans de nombreux cas lrsquoadaptation la plus percutante meneacutee par les professionnels de la VBG

Diane - camp de Kinama Burundi

laquo Jrsquoai reccedilu un appel disant que lrsquoIRC voulait inclure des femmes handicapeacutees dans leurs programmes relatifs aux AVEC Jrsquoeacutetais tellement exciteacutee agrave lrsquoideacutee de mrsquoinscrire drsquoecirctre incluse drsquoavoir une occasion de faire mes preuves agrave preacutesent je pense qursquoil est de mon devoir de tendre la main agrave drsquoautres personnes handicapeacutees pour sensibiliser partager mon histoire et leur dire qursquoelles peuvent ecirctre incluses raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Mieraf travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie

laquo Jrsquoappreacutecie tellement mon rocircle dans le programme [de lrsquoIRC] et jrsquoai tant drsquohistoires que je pourrais vous raconter sur les choses que nous avons accomplies

Mais je pense qursquoil est important de vous dire que je suis une femme handicapeacutee Je marche avec une beacutequille et jrsquoai parfois beaucoup de mal agrave acceacuteder au camp Cela ne mrsquoarrecircte pas mecircme si les choses peuvent ecirctre difficiles je sens que jrsquoai un travail tregraves important agrave faire

Jrsquoœuvre pour renforcer la seacutecuriteacute des femmes et des filles plus particuliegraverement des personnes handicapeacutees des personnes qui ne sont pas toujours incluses dans les activiteacutes des personnes qui sont souvent oublieacutees Je me souviens des moments ougrave crsquoeacutetait mon cas lorsque jrsquoavais tellement mal que je ne pouvais pas quitter ma maison ou avant drsquoavoir reccedilu ma beacutequille pour marcher Je me sentais vraiment seule Maintenant je suis tregraves active et je suis leader dans notre commu-nauteacute Je fais partie de lrsquoassociation des personnes handicapeacutees et je suis travailleuse sociale Jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir des choses preacutecieuses agrave apporter et que je peux plaider en faveur des femmes et enfants handicapeacutes et de leurs individus responsables parce que je comprends parfaitement

leurs besoins Je pense aussi que les gens mrsquoadmirent car ils me voient mrsquoefforcer pour faire mon travailraquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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Recommandations

Les recommandations suivantes sont tireacutees des leccedilons apprises au cours de ce projet qui porte sur le moyen de promouvoir lrsquoinclusion du handicap dans les programmes rela-tifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Recommandations pour les acteurs de la VBG

Inclure les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables dans la conception la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des programmes relatifs agrave la VBG Lrsquoimplication des personnes handicapeacutees dans la conception et lrsquoeacutevaluation du programme est essentielle pour identifier avec preacutecision les obstacles agrave leur participation aux programmes relatifs agrave la VBG eacutelaborer des strateacutegies visant agrave ameacuteliorer leur participation et comprendre le changement qui importe le plus pour eux Une attention particuliegravere devrait ecirctre accordeacutee agrave la collecte des informations et des points de vue des femmes des filles et des personnes souffrant de deacuteficiences intellectuelles et mentales car elles sont les plus exposeacutees agrave la VBG Les approches participatives telles que le classement les photo-interviews et la narration ajouteacutees aux meacutethodes qualitatives plus conventionnelles (exemple discussions theacutematiques de groupe et entretiens en face agrave face) sont des moyens permettant drsquoexplorer effi-cacement les preacuteoccupations et les ideacutees des individus qui ont des besoins communicationnels diffeacuterents Les eacutevaluations doivent inclure un volet de sensibilisation pour faire participer les personnes handicapeacutees et les individus responsables qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Assurer la formation et lrsquoapprentissage reacuteflectif sur les interactions entre le genre et le handicap pour les gestion-naires de programmes et les prestataires de services relatifs agrave la VBG et eacutetablir une compreacutehension commune et une adoption des approches centreacutees sur les droits et les survi-vants lorsque lrsquoon travaille avec ce groupe La formation du personnel agrave inteacutegrer une analyse de lrsquoineacutegaliteacute entre les sexes et de la discrimination fondeacutee sur le handicap les aidera agrave mieux cerner les facteurs uniques qui contribuent aux risques de VBG et de vulneacuterabiliteacute pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et agrave identifier des strateacute-gies plus efficaces pour leur inclusion dans les programmes relatifs agrave la VBG Lorsque les professionnels de la VBG sont particuliegraverement conscients de la dynamique du pouvoir entre les sexes dans leur travail avec les femmes ayant surveacutecu agrave la violence ils peuvent exiger un soutien suppleacutementaire pour reacutefleacutechir sur leurs propres attitudes et sur les attitudes des

autres sur la relation avec le handicap et sur la faccedilon dont ces eacuteleacutements peuvent aggraver lrsquoineacutegaliteacute fondeacutee sur le sexe la discrimination et lrsquoexclusion dans les relations les meacutenages et la communauteacute

Il est recommandeacute que les informations concernant les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables soient incluses et pleinement inteacutegreacutees dans les programmes de formation de base sur la VBG notamment agrave travers des eacutetudes de cas et des exemples centreacutes sur les personnes handicapeacutees Au fil du temps le personnel travaillant sur la VBG reconnaicirctra de plus en plus que reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees est une partie essentielle de leur travail et qursquoils ont les compeacutetences requises pour le faire effi-cacement dans le cadre de leur travail

Recruter des femmes et des filles handicapeacutees comme personnel et beacuteneacutevoles dans les programmes relatifs agrave la VBG Identifier et aider les femmes et les filles handicapeacutees agrave jouer un rocircle cleacute dans les programmes relatifs agrave la VBG peut ameacuteliorer la qualiteacute et la pertinence du programme pour ce groupe tout en les rendant autonomes et en rehaussant leur statut dans la communauteacute Fixer un objectif en termes de nombre de femmes et de filles handicapeacutees qui devraient parti-ciper agrave des formations et reacuteunions communautaires sur la VBG (environ 15 ) encouragera le personnel et les partenaires agrave les inviter directement agrave ces eacuteveacutenements et peut ameacuteliorer la repreacutesentation et la participation aux programmes relatifs agrave la VBG Plaider en faveur drsquoun eacutequilibre entre les sexes dans les associations de personnes handicapeacutees et pour lrsquoinclusion des femmes et des filles handicapeacutees dans les associations de femmes et de jeunes peut eacutegalement accroicirctre la participa-tion dans les domaines ougrave ces groupes interviennent dans les programmes relatifs agrave la VBG et une plus grande repreacutesenta-tion et un meilleur leadership au sein de la communauteacute

Privileacutegier lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les activiteacutes qui renfor-cent le capital social et les reacuteseaux de pairs Ceci est particuliegraverement important pour la preacutevention de la violence contre des adolescentes handicapeacutees les femmes ayant un handicap physique qui sont isoleacutees dans leurs maisons les individus responsables et les femmes les filles les garccedilons et les hommes ayant une deacuteficience intellectuelle Pour les programmes relatifs aux laquo espaces seacutecuriseacutes raquo aider les femmes et les filles agrave reacutefleacutechir sur ce qui rend un espace laquo seacutecuriseacute raquo pour eux et pour les autres et agrave deacutefinir leurs propres laquo regravegles de base raquo ou principes qui reflegravetent comment elles devront accepter et appreacutecier les diffeacuterences Ces principes peuvent aussi les amener agrave reacutefleacutechir sur la faccedilon drsquoatteindre et drsquoinclure drsquoautres femmes et filles qui sont plus isoleacutees (agrave

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lrsquoexemple des filles ayant une deacuteficience intellectuelle) En plus des activiteacutes baseacutees au centre la sensibilisation communau-taire et les visites agrave domicile sont essentielles pour atteindre les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables qui sont isoleacutes dans leurs maisons et pour renforcer en mecircme temps les meacutecanismes de protection communautaire Le personnel du programme relatif agrave la VBG doit ecirctre conscient de toute la charge de travail et des responsabiliteacutes suppleacute-mentaires que drsquoautres femmes et filles peuvent ecirctre tenues drsquoassumer dans les meacutenages suite agrave la participation des individus responsables dans les activiteacutes lieacutees agrave la VBG et les aider agrave identifier des strateacutegies pour atteacutenuer les risques associeacutes et les conseacutequences inattendues

Privileacutegier lrsquoinclusion des femmes handicapeacutees et des individus responsables de sexe feacuteminin dans les programmes portant sur lrsquoautonomisation eacuteconomique Fixer des objectifs en termes de nombre de femmes et filles handicapeacutees et drsquoindividus responsables devant participer agrave ces programmes et encourager le personnel et les commu-nauteacutes agrave les inviter Une analyse minutieuse des risques doit ecirctre meneacutee et une strateacutegie drsquoatteacutenuation deacuteveloppeacutee avant la participation pour preacutevenir etou reacutepondre efficacement agrave des conseacutequences impreacutevues Dans certains contextes les activ-iteacutes drsquoautonomisation eacuteconomique des femmes peuvent sortir du cadre des rocircles qui leur sont deacutevolus sur le plan social ce qui accentue leur vulneacuterabiliteacute agrave la violence de la part de la famille et de la communauteacute Dans certains meacutenages ces activiteacutes peuvent avoir un impact neacutegatif sur la personne handicapeacutee qui peut ecirctre abandonneacutee sans individus respon-sables familiers ce qui augmente potentiellement le risque de violence ou drsquoabus Parallegravelement drsquoautres femmes du meacutenage notamment les adolescentes peuvent assumer ce rocircle ce qui accroicirct leur charge de travail ou leur exclusion

La Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG qui comprend des outils et des directives pour les aider agrave renforcer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail est disponible sur httpwrcmsdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Recommandations pour acteurs du handicap

Veiller agrave ce que les programmes et organisations conccedilus pour servir les personnes handicapeacutees soient sensibles agrave la question du genre Les personnel des programmes et organisations srsquooccupant des personnes handicapeacutees doit suivre une formation sur le genre et lrsquoeacutegaliteacute des genres afin de comprendre les diffeacuterentes faccedilons dont le conflit et le deacuteplacement affectent les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et adapter leurs activiteacutes et services en conseacutequence Le personnel du programme Handicap doit

eacutegalement ecirctre conscient des risques particuliers de VBG auxquels les femmes et les filles handicapeacutees sont exposeacutees et recevoir une formation sur la communication avec les survi-vants et sur lrsquoorientation approprieacutee vers les prestataires de service relatifs aux VBG

Renforcer le plaidoyer autour des droits des personnes affecteacutees par la crise et le conflit notamment les femmes et les filles en eacuteveillant la conscience sur les reacutefugieacutes et les personnes deacuteplaceacutees au sein des organisations pour personnes handicapeacutees (DPO) notamment au niveau reacutegional ougrave il y aurait des crises reacutepeacuteteacutees ou prolongeacutees ayant un impact consideacuterable sur plusieurs pays Cela peut inclure le travail en reacuteseau entre les femmes handicapeacutees et les mouve-ments œuvrant pour les droits des femmes dans les pays et reacutegions affecteacutes par des crises afin de deacutevelopper une plus grande connexion compreacutehension et reacuteponse aux besoins des femmes handicapeacutees dans les environnements humanitaires

Recommandations pour tous les acteurs humanitaires

Mettre en œuvre les orientations sectorielles pour preacutevenir et reacutepondre agrave la violence baseacutee sur le genre telles qursquoeacutenonceacutees dans les Directives du Comiteacute permanent inter-organisations relatives agrave la violence baseacutee sur le genre48 Tous les acteurs humanitaires doivent reconnaicirctre et reacutepondre aux risques accrus de VBG pendant le conflit et la crise notam-ment pour les femmes et les filles handicapeacutees ainsi que les individus responsables de sexe feacuteminin Les normes minimales eacutenonceacutees dans les Directives fournissent lrsquoorientation de base pour tous les secteurs dans la preacutevention et la reacuteponse aux VBG

Entreprendre lrsquointeacutegration de la protection pour satisfaire effectivement les besoins des personnes handicapeacutees durant toutes les phases de lrsquointervention humanitaire Lrsquointeacutegration de la protection y compris lrsquoinclusion de lrsquoanalyse du genre et du handicap dans la conception des programmes la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation est deacuteterminante pour assurer que tout le monde notamment les femmes et filles handica-peacutees a pleinement accegraves aux services et agrave lrsquoassistance dans tous les secteurs y compris pour atteacutenuer le risque de VBG49

Recommandations pour les bailleurs de fonds et gouvernements

Tenir les organisations humanitaires responsables de la satisfaction effective des besoins des personnes handica-peacutees et des individus responsables dans les programmes sur la VBG agrave travers des processus de monitoring et de preacutesentation de rapports ainsi que la mise en exergue de

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pratique positives provenant de diffeacuterentes organisations dans les environnements humanitaires afin drsquoencourager lrsquoobservation des approches tenant compte du handicap et du genre

Plaider pour une plus grande reconnaissance de la multi-tude de preacuteoccupations lieacutees au handicap et au genre y compris la VBG dans tous les instruments internationaux les normes et conventions relatifs au conflit au deacuteplace-ment et agrave lrsquoaction humanitaire Les instruments interna-tionaux peuvent jouer un rocircle deacuteterminant dans la deacutefinition des prioriteacutes pour lrsquoaction humanitaire durant le conflit et le deacuteplacement Les preacuteoccupations speacutecifiques aux femmes et

aux filles et agrave toutes les personnes handicapeacutees doivent ecirctre au cœur des instruments internationaux dans la mesure ougrave elles figurent parmi les populations les plus vulneacuterables durant la crise Un plaidoyer permanent est neacutecessaire aux niveaux international et national pour encourager les gouvernements agrave signer et agrave ratifier tous les instruments pertinents et agrave tenir tous les acteurs concerneacutes responsables de la mise en œuvre inteacutegrale des conventions nouvelles et existantes y compris la Convention relative aux droits des personnes handicapeacutees la Convention sur lrsquoeacutelimination de toutes les formes de discrimi-nation agrave lrsquoeacutegard des femmes et les reacutesolutions du Conseil de seacutecuriteacute sur les femmes la paix et la seacutecuriteacute

Atelier drsquointervenants au Burundi copy Elizabeth SherwoodWRC

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Notes

1 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondiales et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacuteva-lence et conseacutequences sur la santeacute de la violence du parte-naire intime et de la violence sexuelle exerceacutee par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductive-healthpublicationsviolence9789241564625en

2 Ce chiffre est deacutetermineacute par lrsquoestimation globale selon laquelle les 15 pour cent de toute population seront des personnes handicapeacutees (OMS 2011) et selon laquelle 512 millions de personnes sont deacuteplaceacutees par la crise et le conflit agrave travers le monde (HCR 2014)

3 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

4 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

5 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

6 Dans ce rapport les laquo personnes handicapeacutees mentales raquo renvoient aux personnes atteintes drsquoune maladie mentale etou celles qui sont des usagers etou survivants de la psychiatrie Le terme laquo personnes ayant des handicaps sociaux raquo est parfois utiliseacute pour deacutecrire ce groupe de personnes handicapeacutees Reacuteseau mondial des usagers et survivants de la psychiatrie Manuel de mise en œuvre de la Convention des Nations unies relative au droit des per-sonnes handicapeacutees (RMUSP2008) p 9 wrcmsN8o9CH

7 UNHCR Le coucirct humain de la guerre Tendances mondia-les 2013 (2014) httpwwwunhcrorg5399a14f9html

8 Organisation mondiale de la santeacute et Banque mondiale Rapport mondial sur le handicap (2011)

9 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondia-les et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacutevalence et conseacutequences sur la santeacute sur la violence infligeacutee par le partenaire intime et par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductivehealth

publicationsviolence9789241564625en10 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-

lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

11 Ibid 12 Convention des Nations unies relative aux droits des per-

sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde-faultaspnavid=15amppid=150

13 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

14 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

15 CBM Inclusion made easy A quick program guide to dis-ability in development (2012) httpwwwcbmorg articledownloads78851CBM_Inclusion_Made_ Easy_-_com-plete_guidepdf

16 Ibid 17 GSDRC Applied Knowledge Services Understanding gen-

der (nd) httpwwwgsdrcorggotopic-guidesgenderunderstanding-gender

18 Ibid 19 Carolyn Frohmader and Stephanie Ortoleva ldquoThe sexual

and reproductive rights of women and girls with disabili-tiesrdquo (Issues paper presented at the ICPD Beyond 2014 Confeacuterence internationale sur les droits de lrsquohomme La Haye Pays-Bas 7-10 juillet 2013) httpwwdaorgauwp- contentuploads201312issues_paper_srr_wom- en_and_girls_with_disabilities_finalpdf

20 Convention des Nations unies relative aux droits des per-sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde- faultaspnavid=15amppid=150

21 Andrea Hollomotz ldquoDisability oppression and violence Towards a sociological explanationrdquo Sociology vol 47 (2013) pp 477-493 Originally published online 23 No-vember 2012 DOI 1011770038038512448561

22 Centers for Disease Control and Prevention The socio-ecological model a framework for prevention (2015) httpwwwcdcgovviolencepreventionoverviewsocial-ecologicalmodelhtml

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23 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

24 Ces principes directeurs ont eacuteteacute adapteacutes des contributions drsquoune activiteacute meneacutee au Forum drsquoapprentissage interne pour le projet en juin 2014

25 Les DPO sont des organisations repreacutesentatives de per-sonnes handicapeacutees Elles sont geacuteneacuteralement constitueacutees et dirigeacutees par des personnes handicapeacutees

26 LrsquoIMSVBG enregistre le type de violence rapporteacute par les survivants dont le viol les agressions sexuelles les agressions physiques le mariage forceacute le deacuteni des res-sources les opportuniteacutes ou services et les violences psychologiqueseacutemotionnelles

27 Les consultations du personnel VBG en Eacutethiopie et au Burundi ont deacutemontreacute qursquoils avaient une bonne compreacutehen-sion des diffeacuterents types de deacuteficiences et pourraient les identifier sur la base de ces questions et observations fonctionnelles au cours de leurs concertations avec les survivants Il est important toutefois de reconnaicirctre que ce ne sont pas tous les survivants handicapeacutes qui peuvent ecirctre identifieacutes comme ayant un handicap dans les donneacutees de lrsquoIMSVBG

28 Jillian Foster Final report Implications and recommenda-tions for integration of mixed-methods analysis across WRC research Consultancy report submitted to WRC (2014)

29 httpbetterevaluationorgapproaches (accessed 12 August 2014) and httpdeptswashingtoneduccph pdf_filesEvaluationpdf (accessed 12 August 2014)

30 Lrsquooutil laquo Expeacuterience du changement raquo est adapteacute de la technique dite du changement le plus significatif (MSC) La technique MSC est une forme de monitoring et eacutevaluation participatifs qui analysent la prise en compte du change-ment pour deacutecouvrir les changements qui sont les plus consideacutereacutes par les individus et les groupes et pourquoi httpbetterevaluationorgapproaches (consulteacute le 12 aoucirct 2014)

31 Adapteacute de lrsquooutil Before and Now Diagram (page 68) dans the Tools together now 100 participatory tools to mobilize communities for HIVAIDS httpwwwaidsallianceorgassets000000370229-Tools-together-now_originalpdf1405520036

32 Adapted ldquoSummit Workshoprdquo from the Participatory Performance Story Reporting Technique httpwwwclearhorizoncomauwp-contentuploads200905report-on-outcomes-and-get-everyone-involved_the-participatory-performancepdf (accessed 12 August 2014)

33 IRC Formation agrave lrsquointeacutegration de la protection guide du facilitateur (2013) httpwwwglobalprotectionclusterorg_assetsfilesaorsprotection_mainstreamingIRC_Pro-tection_Mainstreaming_Training 20_Facilitators_Guide_March_2013_ENpdf

34 Les donneacutees de lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) indiquent que 120 survivants sur 2 025 enregistreacutes preacutesen-tent un handicap

35 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSGBV (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 5083 pour cent (61 sur 120) des survivants handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes et 32 23 pour cent (614 sur 1905) des survivants non handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 186 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0000

36 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes ont subi des violences psychologiqueseacutemotionnelles contre 2325 pour cent (443 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 342 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0377

37 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 3583 pour cent (43 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un partenaire ou eacutepoux contre 4871 pour cent (928 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1288 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0006

38 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un eacutetranger contre 2273 pour cent (433 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 394 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0316

39 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 83 pour cent (100 sur 120) des survi-

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vants handicapeacutes sont des femmes contre 95 pour cent (1812 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des femmes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 12 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de 0000

40 Au cours du processus de consentement eacuteclaireacute il eacutetait conseilleacute aux femmes de ne pas partager leurs expeacuteriences personnelles et de consentir agrave ce que leurs informations soient utiliseacutees dans des rapports afin drsquoameacuteliorer les programmes au Burundi et dans drsquoautres pays Toutes les femmes handicapeacutees intellectuelles souffraient juste de leacutegegraveres deacuteficiences et par conseacutequent eacutetaient en mesure de comprendre ce processus de consentement mais elles eacutetaient eacutegalement en preacutesence de leurs individus responsables Les questions de groupes de discussion ne portaient pas sur ces informations personnelles Les femmes dans ce groupe toutefois ont continueacute agrave divulguer des expeacuteriences personnelles tout au long de la discussion Tous les participants ont reccedilu des conseils sur les services disponibles aux survivants de la VBG et un soutien perma-nent eacutetait fourni par le personnel WPE de lrsquoIRC

41 Laurie E Powers Rosemary B Hughes and Emily M Lund Interpersonal violence and women with disabilities A re-search update (Harrisburg PA National Resource Center on Domestic Violence 2009)

42 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 1667 pour cent (20 sur 120) des survivants handicapeacutes sont des hommes et 488 pour cent (93 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des hommes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1170 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de Fischer de 0000

43 Les femmes les filles les garccedilons et les hommes handi-capeacutes peuvent subir des violences sur la base du genre et du handicap La contribution speacutecifique de chacun de ces facteurs va varier et les causes sous-jacentes de lrsquooppression et des abus sont souvent complexes et croiseacutees De fait il est difficile de faire la distinction et de reacutepondre seacutepareacutement Degraves lors il srsquoavegravere important de surveiller et reacutepondre agrave toutes les formes de violences et discriminations dans les environnements humanitaires notamment contre les groupes les plus marginaliseacutes au sein de la communauteacute afin de faire progresser lrsquoeacutegaliteacute des genres pour les groupes extrecircmement marginaliseacutes et opprimeacutes au sein de la communauteacute Des reacutesultats agrave

plus grande eacutechelle issus du projet et refleacutetant le caractegravere croiseacute des facteurs genre handicap et drsquoautres facteurs pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes et des rapports de recherche plus deacutetailleacutes sur ce sujet seront disponibles sur le site web de Commission des femmes pour les reacutefugieacutes httpswomensrefugeecom-missionorgprogramsdisabilitiesresearch-and-resourcesdocument945-building-capacity-for-disability-inclusion-in-gender-based-violence-gbv-programming-in-humanitarian-settings-overviewcatid=232

44 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

45 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 325 pour cent (39 sur 120) des survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours suivant lrsquoincident et 4398 pour cent (837 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1148 pour cent est consideacuterable du point de vue statis-tique avec une p-value de Fischer de 0017

46 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG 4083 pour cent (49 sur 120) survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC plus drsquo1 mois apregraves lrsquoincident et 3442 pour cent (655 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes plus drsquo1 moins apregraves lrsquoincident Des tests confir-ment que cette diffeacuterence de 641 pour cent nrsquoest pas consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0166

47 Commission des femmes pour les reacutefugieacutes Strong girls powerful women Program planning and design for ado-lescent girls in humanitarian settings (2014) httpswo-mensrefugeecommissionorgresourcesdocument1036-strong-girls-powerful-women-report

48 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuidelines2005pdf

49 Global Protection Cluster Protection mainstreaming (nd) httpwwwglobalprotectionclusterorgenareas-of-responsibilityprotection-mainstreaminghtml

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Tableau A Reacutesumeacute des pays contextes et activiteacutes meneacutes au cours de la phase 1 du projetPays Contexte opeacuterationnel Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie MyrsquoAni mdash Environnement de camp prolongeacute

Discussions de groupe avec de reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handi-capeacutes et leurs individus responsables (25 participants) leaders communautaires (11 participants) et travailleurs communautaires et travailleurs sociaux (13 participants)

Entretiens avec des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables (4 entretiens mdash 7 personnes)

Consultations avec lrsquoAssociation de handicapeacutes (32 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (19 personnes)

Burundi Bujumbura mdash Environnement urbain

Kinama Mussasa et Bwagiriza mdash

Camps

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes congolais handi-capeacutes et leurs individus responsables (161 participants)

Entretien avec une fille handicapeacutee et son individu responsable (1 entretien mdash 2 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (13 personnes)

Jordanie Zaatari mdash Camp

Irbid Mafraq et Ramtha mdash Envi-ronnements urbains

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus respon-sables (113 participants) et volontaire de la communauteacute de reacutefugieacutes (11 participants)

Entretiens avec des filles handicapeacutees et leurs indi-vidus responsables (2 entretiens mdash 4 personnes)

Consultations avec les acteurs humani-taires (30 personnes)

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Grozny Reacutepublique de Tcheacutetcheacutenie mdash Environnement urbain de reconstruction post-conflit

Discussion de groupe avec les individus respon-sables drsquoenfants handicapeacutes (12 participants)

Entretiens avec des femmes et filles handica-peacutees (11 entretiens mdash 11 personnes)

Consultations de personnels drsquoONG de femmes (16 personnes)

Ces discussions de groupe et entretiens ont eacuteteacute reacutealiseacutes par des ONG partenaires de lrsquoIRC dans le Caucase du Nord

Annexe 1 Reacutesumeacute des activiteacutes entreprises dans la meacutethodologie du projet

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Tableau B Reacutecapitulatif des activiteacutes drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilotePays Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie Discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handicapeacutes et leurs individus responsables (24 participants) et des leaders communautaires (11 participants)

Atelier drsquointervenants (21 personnes)

Burundi Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (89 participants) et des leaders communautaires (10 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (18 participants)

Atelier drsquointervenants (41 personnes)

Jordanie Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus responsables (14 participants)

Entretiens avec les professionnels de la VBG (3 participants)

Des expeacuteriences du changement ont eacuteteacute conduite par le personnel WPE en Jordanie et des entretiens avec des professionnels ont eacuteteacute reacutealiseacutes par teacuteleacutephone

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (26 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (7 participants)

Atelier drsquointervenants (26 personnes)

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Les ateliers drsquointervenants au Burundi en Eacutethiopie et en Caucase du Nord et des expeacuteriences du changement en provenance de Jordanie visaient agrave collecter des messages-cleacutes et recommandations de diffeacuterents groupes impliqueacutes dans le projet sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG Leurs recommandations eacutetaient axeacutees sur les points ci-apregraves

bull Renforcement du plaidoyer sur la non-discrimination

laquo Des sessions de sensibilisation communautaires continues cibleacutees mettant en exergue les droits des personnes handica-peacutees notamment autour des questions relatives aux individus responsables de sexe feacuteminin et masculin raquo (Recommandations provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Consultations permanentes avec les personnes handicapeacutees sur la planification des programmes

laquo Il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne precirctent pas attention agrave nos opinions Nous aimerions rencontrer certaines filles dans un cafeacute ou un endroit uniquement pour filles avec et sans handicap Juste les filles sans adultes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo (Exposeacute du groupe des filles mdash Atelier drsquointervenants Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

bull Mise en exergue des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees

laquo Eacutelaborer un plan ou moyen de partage des expeacuteriences de reacuteussite de personnes handicapeacutees ayant reacuteussi dans des activiteacutes eacuteconomiques et professionnelles Se servir de ces succegraves comme moyen drsquoencourager drsquoautres groupes agrave inclure les personnes handicapeacutees dans ces types de programmes raquo (Recommandation provenant des hommes handicapeacutes mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Renforcement des activiteacutes de sensibilisation et de soutien par les pairs

laquo Effectuer plus de visites agrave domicile chez les femmes et filles handicapeacutees qui sont les plus isoleacutees Eacutelaborer un plan pour des visites reacuteguliegraveres et des contacts entre les eacutequipes [VBG] et leurs familles raquo (Recommandation provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Eacutethiopie)

bull Travail avec les familles

laquo Former un comiteacute drsquoindividus responsables pour donner des conseils sur lrsquoeacutelaboration des programmes Consacrer du temps pour enseigner des leccedilons sur comment ecirctre un meilleur deacutefenseur de la famille fournir des informations sur comment mieux utiliser des systegravemes et ecirctre moins deacutependants des agents de mobilisation communautaire raquo (Recommandation provenant drsquoindividus responsables mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Fourniture de soutien mateacuteriel et de strateacutegies de transport

laquo Recommander la fourniture de transport du fait de la difficile situation financiegravere (ou indemniteacutes de transport) raquo (Entretien avec un individu responsable de sexe feacuteminin mdash Irbid Jordanie)

Annexe 2 Recommandations issues des ateliers des intervenants

Page 23: « Je vois que cela est possibles33660.pcdn.co/wp-content/uploads/2020/04/Je-vois-que... · 2020-04-15 · 2 leur incapacité à laisser les personnes dont elles s’occupent. Pratiques

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ment mentionneacutees dans le cadre des activiteacutes de preacutevention communautaires Les personnes sourdes ont eacuteteacute deacutesigneacutees comme eacutetant les plus toucheacutees par ce type de barriegravere dans la mesure ougrave des interpregravetes en langue des signes sont rarement disponibles dans les camps de reacutefugieacutes et que de nombreuses personnes utilisent un langage des signes non conventionnel Certains agents de mobilisation commu-nautaire et le personnel travaillant sur la VBG ont tenteacute de communiquer avec les personnes sourdes au moyen drsquooutils SASA et des gestes simples mais cette proceacutedure nrsquoest pas toujours exeacutecuteacutee par lrsquoensemble du personnel Les profes-sionnels de la VBG ont eacutegalement eu du mal agrave communiquer efficacement avec les personnes souffrant de handicaps intellectuels et mentaux parce qursquoelles ne sont pas souvent inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes sur la VBG etou parce que les informations ne sont pas transmises dans des formats qursquoils peuvent comprendre Les participantes ont noteacute que les mateacuteriels de sensibilisation et drsquoeacuteducation repreacutesentaient rarement les personnes handicapeacutees et que les personnes handicapeacutees ne sont pas inteacutegreacutees dans les eacutequipes de sensibilisation et de mobilisation communautaire Une varieacuteteacute drsquoapproches de communication - notamment les messages simples les images les mises en scegravene et les jeux de rocircles qui incluent les personnes handicapeacutees - seraient plus efficaces pour impliquer les personnes handicapeacutees tout en sensibil-isant davantage la communauteacute des personnes handicapeacutees dans son ensemble

laquo En regardant lrsquoimage drsquoune personne handicapeacutee nous nous sentirons plus impliqueacutes avec les personnes normales Cela pousse eacutegalement les gens agrave comprendre que les personnes handicapeacutees doivent ecirctre impliqueacutees dans tout raquo

(Participante aux discussions de groupe avec des femmes handicapeacutees - camp de Bwagirizia Burundi)

Autres barriegraveres

Le manque de confidentialiteacute et la stigmatisation par les membres de la communauteacute qui en reacutesulte ont eacuteteacute souleveacutes comme eacutetant des problegravemes importants dans les contextes urbains et sur les camps au Burundi et en Eacutethiopie Les participantes ont signaleacute qursquoil est plus difficile de preacuteserver la confidentialiteacute quand une survivante est handicapeacutee car drsquoautres personnes lui sont peut-ecirctre venues en aide lors de lrsquoincident et que les nouvelles se reacutepandent souvent rapide-ment dans toute la communauteacute Elles peuvent avoir besoin de parler aux autres afin drsquoacceacuteder agrave des services et le personnel

du programme relatif agrave la VBG a eacutegalement mentionneacute le besoin drsquoimpliquer un plus large eacuteventail drsquoacteurs dans les processus de gestion de cas Par conseacutequent les survivantes handicapeacutees sont moins susceptibles drsquoacceacuteder aux services et agrave lrsquoassistance apregraves de tels incidents de violence en raison de problegravemes de confidentialiteacute et de la peur drsquoune stigmatisa-tion suppleacutementaire

laquo La communauteacute saura si une femme handicapeacutee a eacuteteacute violeacutee Il nrsquoy a pas de secrets dans le camp Les gens ont tendance agrave plus divulguer les informations lorsqursquoil srsquoagit de femmes handicapeacutees Elles doivent crier agrave lrsquoaide et tout le monde deacutecouvre ainsi ce qui leur est arriveacute raquo

(Participante agrave la discussion de groupe avec les femmes handicapeacutees - camp de reacutefugieacutes de Musasa Burundi)

Les femmes et les filles handicapeacutees agrave Bujumbura au Burundi ont eacutegalement indiqueacute qursquoelles ne peuvent pas ecirctre reccedilues immeacutediatement lorsqursquoelles se preacutesentent aux services de santeacute apregraves un incident de violence sexuelle et il peut leur ecirctre demandeacute de revenir agrave un autre moment pour recevoir des services ou le service peut leur ecirctre refuseacute apregraves une longue proceacutedure administrative lieacutee agrave leur statut de reacutefugieacutees Les survivantes handicapeacutees peuvent rencontrer de plus grands problegravemes dans la mesure ougrave il peut ecirctre plus difficile pour elles de retourner agrave lrsquoeacutetablissement car elles peuvent avoir moins de ressources financiegraveres pour payer le transport et doivent compter sur lrsquoaide des autres pour se deacuteplacer

laquo Ils peuvent vous donner autre rendez-vous mdash et vous demander de revenir demain - mais cela pose problegraveme apregraves un viol parce que vous avez besoin de meacutedicaments Elle a passeacute toute la journeacutee et la nuit agrave lrsquohocircpital sans recevoir aucun service et le lendemain elle est alleacutee pour son test de deacutepistage du VIH raquo

(Groupe de discussion avec des femmes handicapeacutees mdash Bujumbura Burundi)

Dans lrsquoenvironnement humanitaire et autre les programmes relatifs agrave la VBG sont largement axeacutes sur les femmes et les filles car elles sont les plus exposeacutees agrave la violence baseacutee sur le genre Cependant les hommes et les garccedilons courent eacutegale-ment un risque de violence sexuelle en particulier en peacuteriode de conflit et de deacuteplacement Les professionnels de la VBG apportent un soutien aux survivants de sexe masculin avec et sans handicap mais ce fait nrsquoest pas toujours connu Dans le cadre de ce projet par exemple certains hommes handicapeacutes

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ne savaient pas ougrave obtenir un soutien en termes de gestion de cas srsquoils ont eacuteteacute victimes de violence sexuelle

laquo Elle [une survivante handicapeacutee] doit se rendre agrave lrsquoIRC pour obtenir de lrsquoaide Mais ougrave doivent se rendre les hommes handicapeacutes srsquoils sont violeacutes raquo

(Man with disabilities mdash Musasa refugee camp Burundi)

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Sur la base de lrsquoeacutevaluation et des recommandations de la Phase 1 faites par les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables les activiteacutes suivantes ont eacuteteacute conccedilues et testeacutees dans chacun des contextes du projet

Reacutesumeacute des actions pilotes mises en œuvre par les programmes WPE de lrsquoIRC

Pays Activiteacutes

Eacutethiopie Organisation de laquo discussions cafeacute raquo avec les femmes dans les foyers de personnes handicapeacutees afin que leurs individus responsables puissent acceacuteder agrave des informations sur la VBG et pour renforcer les reacuteseaux de pairs feacute-minins

Adaptation du mateacuteriel de mobilisation communautaire sur la preacutevention de la VBG (SASA) de maniegravere agrave deacutepeindre les personnes handicapeacutees comme faisant partie de la communauteacute dans son ensemble

Organisation de visites agrave domicile cibleacutees pour diffuser des informations sur la preacutevention de la VBG et donner des reacuteponses aux personnes handicapeacutees qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Organisation de sessions de formation sur la VBG et le handicap agrave lrsquointention des agents de mobilisation communautaire et des travailleurs sociaux

Modifications apporteacutees pour ameacuteliorer lrsquoaccessibiliteacute physique des bacirctiments communau-taires et des latrines dans le camp

Burundi Ciblage des Associations Villageoises drsquoEacutepargne et de Creacutedit pour les personnes handicapeacutees et

leurs individus responsables

Organisation drsquoactiviteacutes reacutecreacuteatives et professionnelles pour les personnes handicapeacutees et les individus responsables

Sensibilisation de la communauteacute sur les droits et lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees

Prioriteacute accordeacutee aux visites agrave domicile pour assurer une gestion plus complegravete des cas de VBG pour les personnes handicapeacutees agrave risque

Recrutement de femmes handicapeacutees comme agent de mobilisation communautaire pour les activiteacutes relatives agrave la VBG

Jordanie Inclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG interorganisations et dans la forma-tion sur la gestion des cas relatifs agrave la protection de lrsquoenfance

Animation drsquoun atelier drsquoune journeacutee sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de violence sexuelle et sexiste du sous-groupe interorganisations sur la violence sexuelle et sexiste

Pris en charge de lrsquoinclusion du handicap dans les messages et le mateacuteriel drsquoune campagne en cours sur la preacutevention de la violence et dans le mateacuteriel relatif aux services de lrsquoIRC

Organisation de discussions de groupe avec les individus responsables de sexe feacuteminin souffrant de handicap

La campagne laquo Amani raquo en Jordanie a fourni des messages cleacutes aux communauteacutes aux enfants et aux parents sur le moyen de mieux proteacuteger les enfants et les adultes contre les atteintes et divers types de violence notamment la violence sexuelle et sexiste httpdataunhcrorgsyrian-refugeesdownloadphpid=5558

Phase 2 Activiteacutes visant agrave ameacuteliorer lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG dans les pays pilotes

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Reacutesumeacute des actions pilotes mises en œuvre par les programmes WPE de lrsquoIRC

Caucase du Nord

Feacutedeacuteration de Russie

Organisation drsquoune formation et drsquoateliers de planification drsquoaction sur le handicap et la violence baseacutee sur le genre pour les ONG feacuteminines y compris sur lrsquoimplication des jeunes filles handica-peacutees et le soutien de leurs parents et in-dividus responsables

Organisation drsquoune formation et drsquoun atelier de planification drsquoaction avec les femmes de la All-Russia So-ciety of Disabled People sur lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes visant les femmes et les filles

Conception drsquoun manuel pour les individus responsables drsquoenfants handicapeacutes qui fournit des informations sur les services et lrsquoassistance aux personnes handicapeacutees

Organisation drsquoun concert de sensibilisation communautaire au cours de laquelle les jeunes filles sourdes sont monteacutees en scegravene avec une chanteuse tcheacutetchegravene

Organisation drsquoeacuteveacutenements sociaux pour les filles avec et sans handicap pour renforcer les reacuteseaux de pairs

Discussion cafeacute Camp de reacutefugieacutes de MyrsquoAni Ethiopiecopy IRC Ethiopie

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Phase 3 Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Le processus drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays a permis drsquoidentifier 1) les changements des connaissances des attitudes et des pratiques des professionnels de la VBG agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du handicap et 2) des pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Renforcement des capaciteacutes des professionnels de la VBG sur lrsquoinclusion du handicap

Les professionnels de la VBG des quatre pays ont eacuteteacute consulteacutes lors de lrsquoeacutevaluation participative pour identifier les changements apporteacutes agrave leurs connaissances leurs attitudes et leurs pratiques au sujet de lrsquoinclusion du handicap dans leurs programmes et activiteacutes au cours du projet Cette activiteacute a eacutegalement permis drsquoidentifier de nouvelles activiteacutes outils et ressources qui auraient agrave leur avis faciliteacute ces changements

Changements apporteacutes aux connaissances attitudes et pratiques

Bien que les connaissances les attitudes et les pratiques se recoupent et se complegravetent mutuellement les professionnels de la VBG ont plus freacutequemment rapporteacutes des changements dans leurs attitudes envers les personnes handicapeacutees au cours du projet Les professionnels ont signaleacute une accen-tuation de la reconnaissance de leur responsabiliteacute agrave atteindre tous les membres de la communauteacute et donc agrave adapter leurs programmes de maniegravere agrave les rendre accessibles et efficaces pour tous ce qui renforce la mise en œuvre drsquoune approche de programmation plus axeacutee sur les droits De nombreux professionnels ont avoueacute qursquoavant le projet ils supposaient que les personnes handicapeacutees nrsquoeacutetaient pas capables de participer agrave des activiteacutes relatives agrave la VBG en raison de leur handicap Apregraves le projet la plupart a deacuteclareacute reconnaicirctre que les personnes handicapeacutees ont des compeacutetences et des capaciteacutes neacutecessaires pour participer beacuteneacuteficier et faire de preacutecieuses contributions aux programmes Les professionnels ont eacutegalement deacuteclareacute qursquoils se consideacuteraient drsquoabord comme eacutetant mal eacutequipeacutes ou pas qualifieacutes pour fournir des services relatifs agrave la VBG aux personnes handicapeacutees et pensaient que leurs compeacutetences et leur formation ne suffiraient pas pour reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees Ils se sont souvent focaliseacutes sur la deacuteficience de la personne ou sur son eacutetat de santeacute (aussi connu sous le nom drsquoapproche

meacutedicale du handicap) et nrsquoont pas appliqueacute leurs compeacute-tences en matiegravere de protection et drsquoautonomisation pendant le processus de gestion de cas Apregraves le projet ces profes-sionnels ont deacuteclareacute qursquoils eacutetaient plus agrave lrsquoaise confiants et precircts agrave travailler avec les personnes handicapeacutees et qursquoils sont passeacutes drsquoune approche meacutedicale agrave une approche plus familiegravere et plus axeacutee sur le survivant

laquo Au deacutebut je pensais que je ne pouvais pas ecirctre utile agrave certaines personnes handicapeacutees parce que je nrsquoeacutetais pas meacutedecin que je ne pouvais pas ameacuteliorer leur condition que je ne pouvais pas les gueacuterir Mais alors lorsque jrsquoai pris du temps pour commencer agrave eacutecouter davantage jrsquoai compris qursquoelles ne demandaient pas ce type drsquoaide elles voulaient parler avaient besoin de soutien et aspiraient agrave plus de seacutecuriteacute Jrsquoai reacutealiseacute que je savais deacutejagrave comment venir en aide agrave ces personnes Avant je supposais que je ne pouvais pas et que discuter avec moi ne changerait rien agrave leur situation Jrsquoaurais ducirc eacutecouter un peu plus avant et crsquoest le cas maintenant Je prends drsquoabord le temps drsquoeacutecouter avant drsquoessayer de faire des plans et drsquoarranger les choses raquo

(Agent de mobilisation communautaire de lrsquoIRC - camp de Muyinga Burundi)

Certains professionnels ont eacutegalement signaleacute un changement drsquoattitude envers les individus responsables en particulier les megraveres drsquoenfants handicapeacutes qui ont leurs propres besoins mais qui font souvent passer les deacutesirs des autres notamment ceux des membres de leur famille souffrant de handicap avant leur propre bien-ecirctre psychosocial Les professionnels ont rapporteacute une plus grande reconnaissance des besoins de ce groupe et le rocircle essentiel qursquoils jouent dans la protection et lrsquoautonomisation des personnes handicapeacutees

laquo Ces personnes ont le droit de recevoir tous les services proposeacutes aux autres et il est de notre devoir drsquointeacutegrer [ces personnes] Il sera difficile pour elles de rester agrave la maison toutes seules Cela est eacutegalement important pour leurs familles et elles peuvent venir avec leurs filles Cette mesure est importante pour les megraveres drsquoenfants handicapeacutes car elles ont eacutegalement besoin drsquoun soutien psychologique raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Les professionnels de la VBG ont rapporteacute quatre principaux changements dans leurs pratiques agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du

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handicap au cours du projet Ces pratiques ont eacuteteacute eacutetroitement lieacutees au processus reacuteflectif du projet et aux activiteacutes pilotes mises en œuvre au cours de la Phase 2 du projet notamment

bull la tenue des consultations plus reacuteguliegraveres avec les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables afin de srsquoassurer que leurs besoins et leurs ideacutees sont pris en compte dans les deacutecisions lieacutees aux programmes et aux activiteacutes

bull la fourniture drsquoun soutien plus global et holistique aux survi-vantes handicapeacutees avec un accent sur les meacutethodes de communication efficaces et lrsquoeacutetablissement de la confiance

bull le deacuteveloppement drsquoactiviteacutes autour des points forts des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees

bull une implication plus active des membres de la famille et des voisins des personnes handicapeacutees dans la planification de la seacutecuriteacute

bull la surveillance du nombre de femmes de filles de garccedilons et drsquohommes handicapeacutes qui participent aux activiteacutes relatives agrave la VBG

laquo Nous ne pouvons pas eacutevaluer lrsquoactiviteacute nous-mecircmes Nous devons jauger nos performances agrave travers les gens qui prennent part agrave nos activiteacutes raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les professionnels de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Les professionnels de tous les pays ont eacutegalement deacuteclareacute avoir acquis de nouvelles connaissances qui ont ameacutelioreacute leur capaciteacute agrave inteacutegrer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail mais ils en ont parleacute moins freacutequemment que le changement drsquoattitudes et de pratiques Les exemples comprennent une meilleure compreacutehension des facteurs qui rendent les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables plus vulneacuterables agrave la VBG le rocircle des relations et des reacuteseaux sociaux dans la preacuteven-tion de la violence et lrsquoaccroissement des connaissances sur les strateacutegies de communication permettant de travailler avec des personnes preacutesentant diffeacuterents types de handicaps

laquo Nous travaillons sur les questions de VBG Je pensais donc plus agrave la faccedilon dont elles se sentent en tant que femmes et filles et comment elles se voient comparativement aux filles sans handicap Les filles handicapeacutees ont moins de possibiliteacutes que les filles sans handicap raquo

(Professionnel de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Activiteacutes outils et ressources qui ont favoriseacute le renforcement des capaciteacutes chez les professionnels de la VBG

Les professionnels de la VBG ont deacutecrit les opportuniteacutes drsquoapprentissage expeacuterientiel et reacuteflectif du projet comme eacutetant les facteurs les plus importants ayant contribueacute agrave renforcer leur capaciteacute agrave inteacutegrer efficacement lrsquoinclusion du handicap dans leur travail Il srsquoagissait notamment drsquointeractions directes avec les femmes et les filles handicapeacutees drsquooccasions de reacutefleacutechir sur leurs propres compeacutetences et du moyen de les appliquer dans leur travail avec ce groupe

Les professionnels de la VBG en Eacutethiopie en particulier les travailleurs sociaux et communautaires ont indiqueacute que les formations sur la VBG et le handicap les avaient effectivement aideacutes agrave ameacuteliorer leurs pratiques agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du handicap Dans les autres pays pilotes les professionnels ont signaleacute que les outils les aidant agrave consulter les personnes handicapeacutees y compris des directives sur la conduite des visites agrave domicile et des activiteacutes participatives qui traduisent la dynamique du pouvoir entre les femmes et les hommes et les personnes avec et sans handicap eacutetaient les plus utiles Les professionnels ont aussi mentionneacute que des outils fournissant des directives sur la communication avec les personnes preacutesentant diffeacuterents types de deacuteficiences et des outils permettant de deacutevelopper un mateacuteriel drsquoinformation drsquoeacuteducation et de communication accessible ont eacuteteacute utiles

Dans le Caucase du Nord les professionnels de la VBG ont indiqueacute que la focalisation sur un petit nombre drsquoactiviteacutes clairement deacutefinies visant agrave favoriser lrsquoinclusion a augmenteacute la probabiliteacute de succegraves et ce succegraves a stimuleacute leur confiance et leur volonteacute agrave inclure les femmes et les filles handicapeacutees dans les activiteacutes subseacutequentes

laquo Je nrsquoavais jamais penseacute que nous pourrions faire quelque chose dans un groupe mixte [filles avec et sans handicap] et maintenant je constate que cela est possible et acceptable et que les gens en ont besoin raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les professionnels de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Domaines exigeant un renforcement suppleacutementaire des capaciteacutes

Bien que des changements positifs dans lrsquoapproche de de travail des professionnels de la VBG avec les personnes handicapeacutees aient eacuteteacute signaleacutes lors de lrsquoeacutevaluation des lacunes persistantes ont eacuteteacute identifieacutees au niveau des capaciteacutes et une attention addi-

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tionnelle et continue doit ecirctre porteacutee agrave ce point

Tout drsquoabord quelques professionnels de la VBG et les pres-tataires ont continueacute agrave avoir des attitudes neacutegatives envers les personnes avec des handicapeacutees Par conseacutequent il est neacuteces-saire de promouvoir une reacuteflexion et une discussion continues avec les professionnels de la VBG afin de faire face et de reacutesoudre les malentendus et les preacutejugeacutes qui peuvent faire office drsquoobstacles agrave lrsquoaccegraves et agrave lrsquoinclusion des personnes handica-peacutees Les professionnels doivent reacutefleacutechir sur la faccedilon dont leurs propres attitudes peuvent influencer la mise en œuvre drsquoune approche centreacutee sur le survivant agrave lrsquoeacutegard des personnes handi-capeacutees agrave la possibiliteacute qursquoils donnent aux individus de contribuer agrave la prise de deacutecision et mecircme aux options drsquointerventions qursquoils peuvent examiner avec un survivant

Deuxiegravemement les gestionnaires de cas de VBG ont signaleacute qursquoils neacutecessitaient davantage drsquoindications sur les processus de consentement lorsqursquoils travaillent avec des survivants souf-frant drsquoune deacuteficience intellectuelle Dans de nombreux cas les gestionnaires de cas demandent aux individus responsables de donner le consentement et ne parviennent souvent pas agrave deacuteter-miner la capaciteacute de lrsquoindividu agrave donner son consentement Une note drsquoorientation sur lrsquoobtention du consentement des personnes handicapeacutees a eacuteteacute deacuteveloppeacutee dans le projet en reacuteponse agrave cette lacune Elle srsquoinspire du processus de consentement employeacute avec les personnes souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle dans le secteur de la santeacute dans les pays agrave revenu eacuteleveacute et est adapteacutee pour une approche de gestion de cas centreacutee sur le survivant

Enfin alors que de nombreux professionnels de la VBG qui ont pris part au projet ont reacuteussi agrave inclure les personnes ayant un handicap physique et des deacuteficiences auditives aux activiteacutes du programme relatifs agrave la VBG ils ont noteacute des deacutefis permanents lors de lrsquoinclusion des personnes ayant une deacuteficience intellec-tuelle Les gestionnaires de cas ont besoin de directives et de soutien pour identifier les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes preacutesentant des handicaps plus complexes afin de mieux les rattacher aux possibiliteacutes de participation aux activiteacutes communautaires et sociales briser lrsquoisolement social et favoriser lrsquoautonomisation Ces directives destineacutees aux gestionnaires de cas ont eacuteteacute deacuteveloppeacutees dans le cadre du projet

Des outils tireacutes du projet ont eacuteteacute adapteacutes pour les professionnels de la VBG drsquoautres organisations et sont disponibles dans la Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG sur httpwrc

msdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de VBG

Le processus drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays a susciteacute des laquo Expeacuteriences du changement raquo chez les personnes handicapeacutees leurs individus responsables et le cas eacutecheacuteant les dirigeants communautaires Ces expeacuteriences ont mis en eacutevidence les reacutesultats qui ont eacuteteacute les plus importants pour chaque groupe Une analyse des reacutesultats des ateliers de parties prenantes et des expeacuteriences du changement a permis drsquoidentifier les pratiques positives suivantes pour promouvoir lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Le renforcement des reacuteseaux de pairs et du capital social

Dans les quatre pays les participants ont citeacute lrsquoeacutetablissement de reacuteseaux de pairs plus robustes pour les adolescentes et les femmes handicapeacutees ainsi que pour les individus responsables de sexe feacuteminin comme retombeacutee positive des activiteacutes du projet Les discussions de groupe avec les individus responsables dans les centres de promotion de la femme en Jordanie des discus-sions cafeacute dans les domiciles des femmes handicapeacutees en Eacutethiopie la creacuteation drsquoespaces seacutecuriseacutes et drsquoactiviteacutes sociales agrave lrsquointention des adolescentes dans le Caucase du Nord et les Associations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit (AVEC) cibleacutees au Burundi ont eacuteteacute citeacutes comme eacutetant utiles par les participants car ils ont faciliteacute lrsquoeacutetablissement de liens entre les personnes handicapeacutees et les individus responsables et drsquoautres membres de la communauteacute ce qui a permis drsquoeacutechanger des informations de construire la confiance et de deacutevelopper des possibiliteacutes drsquoaction collective Ceci augmente non seulement accegraves agrave un soutien proposeacute les uns pour les autres et par la communauteacute toute entiegravere mais donne eacutegalement aux personnes handicapeacutees la possibiliteacute drsquoapporter une contribution agrave la socieacuteteacute drsquoeacutelever leur statut au sein de la communauteacute et drsquoecirctre reconnues et appreacutecieacutees pour des aspects de leur personne autres que leur handicap

Pour les individus responsables de sexe feacuteminin souffrant de handicap les groupes de soutien en Jordanie leur ont donneacute un espace pour partager leurs preacuteoccupations ideacutees et strateacutegies avec drsquoautres femmes dans des situations similaires Ceci les a aideacutees agrave se sentir moins isoleacutees et agrave renforcer leur bien-ecirctre psychosocial

laquo Je profite des expeacuteriences des ideacutees et des interventions constructives du formateur du guide psychologique et des amies pendant les sessions de discussion Lorsque je partage mes

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inquieacutetudes avec les autres je sens que je ne suis pas seule raquo

(Eacutepouse drsquoun homme handicapeacute - Irbid Jordanie)

Pour certaines femmes handicapeacutees et les individus respon-sables qui sont isoleacutees dans leurs maisons il est essentiel de proposer les activiteacutes de soutien par les pairs le plus pregraves possible de leur domicile afin qursquoils puissent tisser des reacuteseaux avec drsquoautres femmes qui vivent agrave proximiteacute En Eacutethiopie les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin ont organiseacute des discussions cafeacute traditionnelles dans leurs maisons pour parler de questions lieacutees agrave la VBG Les partic-ipants ont indiqueacute que ces activiteacutes ont diminueacute leur isolement ameacutelioreacute leurs relations avec les voisins et leur ont permis de se sentir plus en seacutecuriteacute dans la mesure ougrave un nombre croissant de femmes les connaissent et les comprennent

laquo Nous avons organiseacute des discussions cafeacute ici dans notre maison Ceci nous a rapprocheacute des gens Quand ils viennent agrave la maison nous discutons de tant de choses des choses qui sont vraiment importantes mais ils ont aussi lrsquooccasion de voir que nous sommes de bons parents mecircme si nous sommes un peu diffeacuterents Maintenant les gens nous comprennent mieux ils viennent mecircme nous dire bonjour et voir comment nous allons Je me sens plus en seacutecuriteacute avec des voisins que je connais raquo

(Femme aveugle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les Expeacuteriences du changement recueillies aupregraves des adoles-centes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance des amies et des reacuteseaux de pairs pour ces filles Au Burundi des adolescentes handicapeacutees ont trouveacute que lrsquoorganisation drsquoactiviteacutes telles que des sessions de couture et drsquoartisanat eacutetait un moyen effi-cace de rencontrer drsquoautres filles de partager des ideacutees et de discuter de leurs espoirs pour lrsquoavenir Elles ont deacuteclareacute qursquoelles ont ensuite eacuteteacute inviteacutees agrave assister agrave plusieurs activiteacutes commu-nautaires ougrave elles ont pu partager leurs propres ideacutees et leurs opinions Les adolescentes handicapeacutees dans le Caucase du Nord ont eacutegalement discuteacute des avantages de la participation agrave des activiteacutes avec des filles sans handicap notamment la possi-biliteacute drsquoapprendre les unes des autres Ces rapports eacutetablis par les adolescentes handicapeacutees deacutemontrent qursquoelles ont deacutevel-oppeacute des atouts humains et sociaux notamment lrsquoeacuteducation lrsquoestime de soi les reacuteseaux drsquoamies et les rocircles dans la commu-nauteacute Ces facteurs de protection reacuteduisent la vulneacuterabiliteacute des adolescentes agrave la violence agrave lrsquoabus et agrave lrsquoexploitation47 (voir Expeacuteriences du changement page 27)

Les femmes handicapeacutees membres drsquoAssociations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit au Burundi ont deacuteclareacute qursquoelles utilisent lrsquoargent qursquoelles ont gagneacute par le biais de ces programmes pour payer le transport et se rendre aux activiteacutes culturelles et reli-gieuses ce qui diminue leur isolement et creacutee drsquoimportants liens sociaux avec drsquoautres

Tous ces exemples soulignent une leccedilon importante Les personnes handicapeacutees ont et veulent que lrsquoon sache qursquoelles ont plusieurs identiteacutes au-delagrave de leur infirmiteacute Elles veulent ecirctre consideacutereacutees comme des leaders des femmes des amies

Maipendo - Burundi

laquo Maintenant je peux eacuteconomiser un peu pour emprunter une moto-taxi et je peux me rendre [agrave lrsquoeacuteglise] Jrsquoai maintenant chaque semaine des personnes avec qui discuter agrave lrsquoeacuteglise Crsquoest un groupe qui agrave mon avis mrsquoeacutecoute et me comprend raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Le Groupe de filles - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Les filles avec et sans handicap ont preacutepareacute des affiches au moyen drsquoimages et de photos Ces affiches portaient sur ce qui leur importait plus dans le projet et sur les activiteacutes qursquoelles souhaitaient mener ensuite Elles ont preacutesenteacute ces affiches aux ONG feacuteminines impliqueacutees dans le projet

laquo Ceci est notre histoire Notre souhait eacutetait de chanter avec Makka Mejieva [une ceacutelegravebre chan-teuse tcheacutetchegravene] [Lorsque nous sommes monteacutees sur scegravene] des tas de personnes handicapeacutees et non eacutetaient lagrave et pleuraient

Pendant lrsquoeacuteveacutenement nous avons pris connaissance drsquoautres personnes handicapeacutees et nous les avons rencontreacutees Il eacutetait tregraves agreacuteable pour nous de les connaicirctre et de deacutecouvrir leur type de handicap et leurs problegravemes Lorsque je me rends agrave lrsquoeacuteveacutenement et que je constate la preacutesence de personnes handicapeacutees je sens que je ne suis pas seule et quand je vois drsquoautres personnes [sans handicap] je me sens eacutegale agrave elles

Nous donnons des leccedilons de langue des signes aux filles sans handicap Ainsi nous pourrons les comprendre et elles nous comprendre car nous ne pouvons pas parler Gracircce agrave la langue des signes nous nous comprenons Ces filles sans handicap apprennent des choses et nous aussi Nous avons un langage commun agrave travers ces cours de langue des signes Nous utilisons eacutegalement des teacuteleacutephones nous envoyons des SMS et utilisons eacutegalement des notes eacutecrites pour communiquer avec les autres Nous aimons vraiment dessiner Nous pensons agrave des choses et tout ce agrave quoi nous pensons nous le repreacutesentons dans nos dessins Et nous aimons aussi beaucoup jouer agrave diffeacuterents types de jeux

Bien sucircr il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne font pas attention agrave nos opinions Voici les ideacutees que nous souhaiterions concreacutetiser agrave lrsquoavenir Nous aimerions rencontrer des filles dans un cafeacute ou dans un endroit reacuteserveacute uniquement aux filles avec et sans handicap mdash juste les filles pas drsquoadultes

Nous aimerions que [nos camarades de classe] se joignent agrave nous et prennent part agrave ces activiteacutes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo

Pour la suite de lrsquoExpeacuterience du changement du Groupe de filles dans le Caucase du Nord rendez-vous sur httpwrcmsGBV_disability_Change_Caucasus

copy IRC

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des membres de la communauteacute comme des personnes qui apportent de preacutecieuses contributions agrave la communauteacute Ce fait a des implications importantes pour lrsquoinclusion dans les programmes et les approches visant agrave renforcer les reacuteseaux de pairs et le capital social

Inclusion cibleacutee dans les activiteacutes de renforcement eacuteconomique

Lrsquoinclusion cibleacutee des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les programmes relatifs aux AVEC occupe une grande place dans les Expeacuteriences du changement au Burundi Les femmes handicapeacutees et les individus respon-sables de sexe feacuteminin impliqueacutees dans des activiteacutes relatives aux AVEC ont signaleacute que lrsquoeacutelargissement des reacuteseaux sociaux eacutetait le reacutesultat le plus important pour elles car il leur a permis de rehausser leur statut dans la socieacuteteacute (qui leur a valu un plus grand respect de la part de leurs maris et drsquoautres membres de la famille) et de renforcer leur estime de soi et leur senti-ment de confiance en soi La participation agrave des activiteacutes rela-tives aux AVEC a eu un impact positif sur leur indeacutependance en tant qursquoindividus mais aussi sur les contributions financiegraveres qursquoelles peuvent apporter agrave leurs meacutenages ce qui a renforceacute leur rocircle dans la prise de deacutecision

laquo Jrsquoai mecircme encore un peu drsquoargent pour acheter des choses pour ma famille Je suis tregraves eacutetonneacutee du changement de mon mari agrave mon eacutegard il se rend compte que jrsquoai de la valeur que je peux ecirctre indeacutependante il me respecte plus et rentre agrave la maison seulement les soirs maintenant Mon fils handicapeacute est plus heureux mdash il constate qursquoil y a plus de paix dans la maison raquo

(Individu responsable de sexe feacuteminin dans le camp de Musasa)

Accroicirctre la repreacutesentation des personnes handi-capeacutees dans les activiteacutes communautaires

Les programmes relatifs agrave la VBG travaillent en eacutetroite collabo-ration avec les dirigeants communautaires dans la concep-tion la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des activiteacutes Il est donc important drsquoexaminer comment les personnes handicapeacutees sont repreacutesenteacutees et atteintes par ces systegravemes de leadership En Eacutethiopie par exemple le personnel de lrsquoIRC a travailleacute avec lrsquoassociation des personnes handicapeacutees dans la commu-nauteacute des reacutefugieacutes afin drsquoaccroicirctre la participation des femmes handicapeacutees et renforcer la collaboration avec lrsquoassociation des femmes reacutefugieacutees Les participants au Burundi et en Eacutethiopie ont eacutegalement signaleacute que le recrutement de personnes handi-capeacutees et drsquoindividus responsables comme agents de mobili-sation communautaire et travailleurs sociaux a non seulement conduit agrave une plus grande attention aux preacuteoccupations de ce groupe mais a eacutegalement entraicircneacute une appreacuteciation accrue des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees par drsquoautres membres de la communauteacute

Esther mdash Burundi

laquo Je suis individu responsable pour mon mari qui vit avec un handicap mais ce nrsquoest pas ma seule identiteacute Je suis une megravere un leader et une personne fiegravere de son rocircle drsquoagent de mobilisation communautaire raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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laquo Nous nrsquoavons jamais eu de personnes handicapeacutees dans notre eacutequipe auparavantmdash il srsquoagit drsquoun changement majeur et vraiment tregraves important Mes amies handicapeacutees font le mecircme travail que moi Elles sont vraiment excellentes dans certains domaines et elles enseignent des choses agrave drsquoautres personnes Il est important pour la communauteacute de constater cela de savoir que lorsque nous disons vouloir inclure les personnes handicapeacutees nous le pensons vraiment Ceci est un bon moyen pour commencer agrave changer la faccedilon dont les personnes handicapeacutees sont consideacutereacutees raquo

(Travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie)

Atteindre et soutenir les personnes agrave risque eacuteleveacute

Lrsquoisolement des personnes ayant une deacuteficience intellectuelle etou de handicaps multiples a eacuteteacute identifieacute comme eacutetant un deacutefi pour les prestataires de services Ces personnes sont souvent isoleacutees dans leurs maisons avec leurs individus responsables et peuvent avoir peu drsquooccasions ou de soutien neacutecessaire(s) pour eacutelaborer des strateacutegies susceptibles de les proteacuteger contre la violence Les pratiques suivantes ont eacuteteacute identifieacutees comme favorisant lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion de ces personnes dans les activiteacutes relatives agrave la VBG

Les visites agrave domicile et les activiteacutes agrave domicile

Au Burundi en Eacutethiopie et au Caucase du Nord les personnes handicapeacutees et les professionnels ont indiqueacute avoir meneacute des visites agrave domicile pour interroger les individus et les familles au sujet de leurs besoins et pour partager lrsquoinformation sur les services et lrsquoassistance en matiegravere de VBG Ces visites ont permis aux profes-sionnels de la VBG et aux prestataires de services drsquoidentifier des survivants qui neacutecessitent un soutien complet et speacutecialiseacute Le personnel de lrsquoIRC au Burundi et en Eacutethiopie a commenceacute agrave organ-iser des activiteacutes de groupe geacuteneacuteralement tenues dans les centres de promotion de la femme et dans drsquoautres sites communautaires proches de leurs maisons et qui ciblaient parfois ces individus et les familles Les individus responsables des filles souffrant de handicaps multiples ont eacutegalement souligneacute qursquoils constataient un renforcement de lrsquoacceptation et du soutien de la communauteacute suite aux activiteacutes agrave domicile

laquo Les membres de la communauteacute nous traitent mieux agrave preacutesent Ils sont plus habitueacutes agrave nous Ils savent comment nous sommes et nous saluent aimablement quand ils passent raquo

(Megravere drsquoune adolescente souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

La gestion individuelle des cas

Les survivantes handicapeacutees neacutecessitent une gestion individu-aliseacutee et globale des cas pour promouvoir leur gueacuterison et leur reacutetablissement et pour preacutevenir toute violence future Pendant lrsquoeacutevaluation les participants ont rapporteacute que les profession-nels de la VBG srsquoeacutetaient ameacutelioreacutes dans lrsquoidentification de ces personnes agrave risque eacuteleveacute et la fourniture drsquoun soutien plus complet et adapteacute agrave leurs besoins speacutecifiques Les facteurs suivants ont eacuteteacute deacutecrits comme ameacuteliorant lrsquoappui agrave la gestion des cas pour ces personnes

bull lrsquoidentification des diffeacuterentes meacutethodes de communica-tion directe avec les survivants

bull une attention accrue sur lrsquoidentification des forces et des capaciteacutes reacuteelles des survivants au cours des eacutevaluations

bull la participation des personnes handicapeacutees et de leurs individus responsables dans la planification de lrsquoaction

bull un suivi freacutequent et une coordination de la prestation des services pour reacutepondre aux besoins identifieacutes

Les femmes handicapeacutees ont indiqueacute que ces seacuteances de gestion de cas ont contribueacute agrave deacutevelopper la confiance et la compreacutehension entre elles et les professionnels de la VBG et qursquoelles ont reccedilu une aide en fonction de leurs propres besoins et deacutesirs Cette leccedilon met eacutegalement en eacutevidence lrsquoimportance des approches centreacutees sur le survivant dans le travail avec les femmes handicapeacutees lorsqursquoil est question de deacutefinir leurs buts objectifs et strateacutegies

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Histoire de Mawazo - camp de Kinama Burundi

Mawazo vit seule et se deacuteplace diffeacuteremment des autres en rampant plutocirct qursquoen marchant

laquo Je vis seule Jrsquoai toujours veacutecu seule Jrsquoessaie drsquoecirctre tregraves indeacutependante et je fais beaucoup de choses toute seule Je peux nettoyer cuisiner laver mes vecirctements et je passe du temps agrave essayer drsquoaider mes voisins en prenant soin de leurs enfants

Je reccedilois reacuteguliegraverement des visites agrave domicile le personnel de lrsquoIRC est comme ma famille Ils passent veacuterifier si tout va bien presque tous les jours Quand jrsquoai un problegraveme ils srsquoen rendent compte tregraves rapidement et viennent voir si je vais bien Je me sens beaucoup plus eacutepanouie et jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir quelqursquoun agrave qui parler Jrsquoadore partager des histoires et je me sens bien lorsque quelqursquoun me demande comment je me sens

Mon nom dans ma langue signifie agrave la fois laquo problegravemes raquo et laquo ideacutees raquo Jrsquoai beaucoup agrave dire et agrave partager avec les autres Je suis une personne tregraves ouverte je pense que crsquoest la raison pour laquelle les enfants mrsquoaiment tant Je suis ouverte agrave eux je souris avec eux et je leur raconte des histoires Je peux leur apprendre beaucoup de choses car jrsquoai vu et appris beaucoup de choses dans ma vie Je peux leur parler de leur culture leur enseigner le respect et leur inculquer lrsquoesprit du partage Lorsque quelqursquoun mrsquoapporte de la bouillie par exemple mecircme en petite quantiteacute je ne le bois pas toute seule Srsquoil y a des enfants nous partageons tous ensemble Mecircme si jrsquoai tregraves faim je sais que cela est une chance pour moi drsquoenseigner quelque chose drsquoaider quelqursquoun tout comme les autres mrsquoaident

Si je pouvais dire une chose agrave lrsquoeacutequipe de lrsquoIRC ce serait de continuer de se souvenir des personnes qui sont agrave la maison qui ne peuvent pas facilement participer aux programmes Nous avons eacutegalement des besoins et des recircves Je me fais maintenant vieille et je pense qursquoil est important de se concentrer sur les jeunes les jeunes handicapeacutees pour srsquoassurer qursquoelles sont incluses degraves le plus jeune acircge afin que les gens puissent cesser la discrimination et nous consi-deacuterer tous comme eacutegaux raquo

copy IRC

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Reconnaicirctre les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes handicapeacutees pour faciliter lrsquoinclusion

Les personnes handicapeacutees et les professionnels de la VBG ont rapporteacute que lrsquoidentification et le renforcement des compeacute-tences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees ont favoriseacute une plus grande inclusion dans une varieacuteteacute drsquoactiviteacutes relatives agrave la VBG En Jordanie de jeunes femmes sourdes ont eacuteteacute inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes de responsabilisation sociale et agrave des initiatives meneacutees dans les centres de promo-tion de la femme et agrave animer des seacuteances de pose de henneacute Ces activiteacutes ont fourni un espace permettant aux femmes de partager des compeacutetences et des inteacuterecircts communs avec drsquoautres femmes de leur acircge

laquo Non seulement elles les ont accepteacutees mais elles se sont eacutegalement fait des amies Mecircme avant la fin de la seacuteance elles eacutechangeaient des numeacuteros de teacuteleacutephones et leur demandaient si elles pouvaient les contacter pour faire du henneacute agrave leurs ceacuteleacutebrations raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Au Caucase du Nord les adolescentes handicapeacutees ont eacuteteacute incluses dans la conception des activiteacutes sociales qui visaient agrave faciliter le reacuteseautage entre les filles avec et sans handicap Les activiteacutes ont eacuteteacute construites autour des compeacutetences speacutecifiques des filles handicapeacutees (exemple lrsquoexeacutecution de

chansons en langue des signes) la promotion de lrsquoeacutegaliteacute de participation dans la conception du programme mais aussi lrsquoappreacuteciation des talents de chaque individu

Comme lrsquoont reconnu les membres de la famille les dirige-ants communautaires les prestataires de services et autres agrave travers les sites du projet les reacutesultats de ces activiteacutes contredisent les hypothegraveses selon lesquelles les personnes handicapeacutees sont incapables de beacuteneacuteficier et de contribuer agrave une varieacuteteacute de programmes

laquo Avant les gens pensaient que ces femmes eacutetaient des cas deacutesespeacutereacutes et qursquoelles ne pourraient jamais ecirctre indeacutependantes Maintenant elles contredisent de nombreuses personnes au sein de la communauteacute Elles nous rendent nous les rares personnes qui avons toujours cru en elles tregraves tregraves fiers raquo

(Dirigeant communautaire de sexe masculin mdash camp de Kinama Burundi)

Beaucoup de personnes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance drsquoavoir lrsquoopportuniteacute laquo de faire leurs preuves raquo car beaucoup nrsquoavaient jamais eacuteteacute inviteacutees agrave prendre part aux activiteacutes Le simple fait de tendre la main pour encourager leur participation agrave des programmes eacutetait dans de nombreux cas lrsquoadaptation la plus percutante meneacutee par les professionnels de la VBG

Diane - camp de Kinama Burundi

laquo Jrsquoai reccedilu un appel disant que lrsquoIRC voulait inclure des femmes handicapeacutees dans leurs programmes relatifs aux AVEC Jrsquoeacutetais tellement exciteacutee agrave lrsquoideacutee de mrsquoinscrire drsquoecirctre incluse drsquoavoir une occasion de faire mes preuves agrave preacutesent je pense qursquoil est de mon devoir de tendre la main agrave drsquoautres personnes handicapeacutees pour sensibiliser partager mon histoire et leur dire qursquoelles peuvent ecirctre incluses raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Mieraf travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie

laquo Jrsquoappreacutecie tellement mon rocircle dans le programme [de lrsquoIRC] et jrsquoai tant drsquohistoires que je pourrais vous raconter sur les choses que nous avons accomplies

Mais je pense qursquoil est important de vous dire que je suis une femme handicapeacutee Je marche avec une beacutequille et jrsquoai parfois beaucoup de mal agrave acceacuteder au camp Cela ne mrsquoarrecircte pas mecircme si les choses peuvent ecirctre difficiles je sens que jrsquoai un travail tregraves important agrave faire

Jrsquoœuvre pour renforcer la seacutecuriteacute des femmes et des filles plus particuliegraverement des personnes handicapeacutees des personnes qui ne sont pas toujours incluses dans les activiteacutes des personnes qui sont souvent oublieacutees Je me souviens des moments ougrave crsquoeacutetait mon cas lorsque jrsquoavais tellement mal que je ne pouvais pas quitter ma maison ou avant drsquoavoir reccedilu ma beacutequille pour marcher Je me sentais vraiment seule Maintenant je suis tregraves active et je suis leader dans notre commu-nauteacute Je fais partie de lrsquoassociation des personnes handicapeacutees et je suis travailleuse sociale Jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir des choses preacutecieuses agrave apporter et que je peux plaider en faveur des femmes et enfants handicapeacutes et de leurs individus responsables parce que je comprends parfaitement

leurs besoins Je pense aussi que les gens mrsquoadmirent car ils me voient mrsquoefforcer pour faire mon travailraquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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Recommandations

Les recommandations suivantes sont tireacutees des leccedilons apprises au cours de ce projet qui porte sur le moyen de promouvoir lrsquoinclusion du handicap dans les programmes rela-tifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Recommandations pour les acteurs de la VBG

Inclure les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables dans la conception la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des programmes relatifs agrave la VBG Lrsquoimplication des personnes handicapeacutees dans la conception et lrsquoeacutevaluation du programme est essentielle pour identifier avec preacutecision les obstacles agrave leur participation aux programmes relatifs agrave la VBG eacutelaborer des strateacutegies visant agrave ameacuteliorer leur participation et comprendre le changement qui importe le plus pour eux Une attention particuliegravere devrait ecirctre accordeacutee agrave la collecte des informations et des points de vue des femmes des filles et des personnes souffrant de deacuteficiences intellectuelles et mentales car elles sont les plus exposeacutees agrave la VBG Les approches participatives telles que le classement les photo-interviews et la narration ajouteacutees aux meacutethodes qualitatives plus conventionnelles (exemple discussions theacutematiques de groupe et entretiens en face agrave face) sont des moyens permettant drsquoexplorer effi-cacement les preacuteoccupations et les ideacutees des individus qui ont des besoins communicationnels diffeacuterents Les eacutevaluations doivent inclure un volet de sensibilisation pour faire participer les personnes handicapeacutees et les individus responsables qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Assurer la formation et lrsquoapprentissage reacuteflectif sur les interactions entre le genre et le handicap pour les gestion-naires de programmes et les prestataires de services relatifs agrave la VBG et eacutetablir une compreacutehension commune et une adoption des approches centreacutees sur les droits et les survi-vants lorsque lrsquoon travaille avec ce groupe La formation du personnel agrave inteacutegrer une analyse de lrsquoineacutegaliteacute entre les sexes et de la discrimination fondeacutee sur le handicap les aidera agrave mieux cerner les facteurs uniques qui contribuent aux risques de VBG et de vulneacuterabiliteacute pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et agrave identifier des strateacute-gies plus efficaces pour leur inclusion dans les programmes relatifs agrave la VBG Lorsque les professionnels de la VBG sont particuliegraverement conscients de la dynamique du pouvoir entre les sexes dans leur travail avec les femmes ayant surveacutecu agrave la violence ils peuvent exiger un soutien suppleacutementaire pour reacutefleacutechir sur leurs propres attitudes et sur les attitudes des

autres sur la relation avec le handicap et sur la faccedilon dont ces eacuteleacutements peuvent aggraver lrsquoineacutegaliteacute fondeacutee sur le sexe la discrimination et lrsquoexclusion dans les relations les meacutenages et la communauteacute

Il est recommandeacute que les informations concernant les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables soient incluses et pleinement inteacutegreacutees dans les programmes de formation de base sur la VBG notamment agrave travers des eacutetudes de cas et des exemples centreacutes sur les personnes handicapeacutees Au fil du temps le personnel travaillant sur la VBG reconnaicirctra de plus en plus que reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees est une partie essentielle de leur travail et qursquoils ont les compeacutetences requises pour le faire effi-cacement dans le cadre de leur travail

Recruter des femmes et des filles handicapeacutees comme personnel et beacuteneacutevoles dans les programmes relatifs agrave la VBG Identifier et aider les femmes et les filles handicapeacutees agrave jouer un rocircle cleacute dans les programmes relatifs agrave la VBG peut ameacuteliorer la qualiteacute et la pertinence du programme pour ce groupe tout en les rendant autonomes et en rehaussant leur statut dans la communauteacute Fixer un objectif en termes de nombre de femmes et de filles handicapeacutees qui devraient parti-ciper agrave des formations et reacuteunions communautaires sur la VBG (environ 15 ) encouragera le personnel et les partenaires agrave les inviter directement agrave ces eacuteveacutenements et peut ameacuteliorer la repreacutesentation et la participation aux programmes relatifs agrave la VBG Plaider en faveur drsquoun eacutequilibre entre les sexes dans les associations de personnes handicapeacutees et pour lrsquoinclusion des femmes et des filles handicapeacutees dans les associations de femmes et de jeunes peut eacutegalement accroicirctre la participa-tion dans les domaines ougrave ces groupes interviennent dans les programmes relatifs agrave la VBG et une plus grande repreacutesenta-tion et un meilleur leadership au sein de la communauteacute

Privileacutegier lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les activiteacutes qui renfor-cent le capital social et les reacuteseaux de pairs Ceci est particuliegraverement important pour la preacutevention de la violence contre des adolescentes handicapeacutees les femmes ayant un handicap physique qui sont isoleacutees dans leurs maisons les individus responsables et les femmes les filles les garccedilons et les hommes ayant une deacuteficience intellectuelle Pour les programmes relatifs aux laquo espaces seacutecuriseacutes raquo aider les femmes et les filles agrave reacutefleacutechir sur ce qui rend un espace laquo seacutecuriseacute raquo pour eux et pour les autres et agrave deacutefinir leurs propres laquo regravegles de base raquo ou principes qui reflegravetent comment elles devront accepter et appreacutecier les diffeacuterences Ces principes peuvent aussi les amener agrave reacutefleacutechir sur la faccedilon drsquoatteindre et drsquoinclure drsquoautres femmes et filles qui sont plus isoleacutees (agrave

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lrsquoexemple des filles ayant une deacuteficience intellectuelle) En plus des activiteacutes baseacutees au centre la sensibilisation communau-taire et les visites agrave domicile sont essentielles pour atteindre les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables qui sont isoleacutes dans leurs maisons et pour renforcer en mecircme temps les meacutecanismes de protection communautaire Le personnel du programme relatif agrave la VBG doit ecirctre conscient de toute la charge de travail et des responsabiliteacutes suppleacute-mentaires que drsquoautres femmes et filles peuvent ecirctre tenues drsquoassumer dans les meacutenages suite agrave la participation des individus responsables dans les activiteacutes lieacutees agrave la VBG et les aider agrave identifier des strateacutegies pour atteacutenuer les risques associeacutes et les conseacutequences inattendues

Privileacutegier lrsquoinclusion des femmes handicapeacutees et des individus responsables de sexe feacuteminin dans les programmes portant sur lrsquoautonomisation eacuteconomique Fixer des objectifs en termes de nombre de femmes et filles handicapeacutees et drsquoindividus responsables devant participer agrave ces programmes et encourager le personnel et les commu-nauteacutes agrave les inviter Une analyse minutieuse des risques doit ecirctre meneacutee et une strateacutegie drsquoatteacutenuation deacuteveloppeacutee avant la participation pour preacutevenir etou reacutepondre efficacement agrave des conseacutequences impreacutevues Dans certains contextes les activ-iteacutes drsquoautonomisation eacuteconomique des femmes peuvent sortir du cadre des rocircles qui leur sont deacutevolus sur le plan social ce qui accentue leur vulneacuterabiliteacute agrave la violence de la part de la famille et de la communauteacute Dans certains meacutenages ces activiteacutes peuvent avoir un impact neacutegatif sur la personne handicapeacutee qui peut ecirctre abandonneacutee sans individus respon-sables familiers ce qui augmente potentiellement le risque de violence ou drsquoabus Parallegravelement drsquoautres femmes du meacutenage notamment les adolescentes peuvent assumer ce rocircle ce qui accroicirct leur charge de travail ou leur exclusion

La Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG qui comprend des outils et des directives pour les aider agrave renforcer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail est disponible sur httpwrcmsdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Recommandations pour acteurs du handicap

Veiller agrave ce que les programmes et organisations conccedilus pour servir les personnes handicapeacutees soient sensibles agrave la question du genre Les personnel des programmes et organisations srsquooccupant des personnes handicapeacutees doit suivre une formation sur le genre et lrsquoeacutegaliteacute des genres afin de comprendre les diffeacuterentes faccedilons dont le conflit et le deacuteplacement affectent les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et adapter leurs activiteacutes et services en conseacutequence Le personnel du programme Handicap doit

eacutegalement ecirctre conscient des risques particuliers de VBG auxquels les femmes et les filles handicapeacutees sont exposeacutees et recevoir une formation sur la communication avec les survi-vants et sur lrsquoorientation approprieacutee vers les prestataires de service relatifs aux VBG

Renforcer le plaidoyer autour des droits des personnes affecteacutees par la crise et le conflit notamment les femmes et les filles en eacuteveillant la conscience sur les reacutefugieacutes et les personnes deacuteplaceacutees au sein des organisations pour personnes handicapeacutees (DPO) notamment au niveau reacutegional ougrave il y aurait des crises reacutepeacuteteacutees ou prolongeacutees ayant un impact consideacuterable sur plusieurs pays Cela peut inclure le travail en reacuteseau entre les femmes handicapeacutees et les mouve-ments œuvrant pour les droits des femmes dans les pays et reacutegions affecteacutes par des crises afin de deacutevelopper une plus grande connexion compreacutehension et reacuteponse aux besoins des femmes handicapeacutees dans les environnements humanitaires

Recommandations pour tous les acteurs humanitaires

Mettre en œuvre les orientations sectorielles pour preacutevenir et reacutepondre agrave la violence baseacutee sur le genre telles qursquoeacutenonceacutees dans les Directives du Comiteacute permanent inter-organisations relatives agrave la violence baseacutee sur le genre48 Tous les acteurs humanitaires doivent reconnaicirctre et reacutepondre aux risques accrus de VBG pendant le conflit et la crise notam-ment pour les femmes et les filles handicapeacutees ainsi que les individus responsables de sexe feacuteminin Les normes minimales eacutenonceacutees dans les Directives fournissent lrsquoorientation de base pour tous les secteurs dans la preacutevention et la reacuteponse aux VBG

Entreprendre lrsquointeacutegration de la protection pour satisfaire effectivement les besoins des personnes handicapeacutees durant toutes les phases de lrsquointervention humanitaire Lrsquointeacutegration de la protection y compris lrsquoinclusion de lrsquoanalyse du genre et du handicap dans la conception des programmes la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation est deacuteterminante pour assurer que tout le monde notamment les femmes et filles handica-peacutees a pleinement accegraves aux services et agrave lrsquoassistance dans tous les secteurs y compris pour atteacutenuer le risque de VBG49

Recommandations pour les bailleurs de fonds et gouvernements

Tenir les organisations humanitaires responsables de la satisfaction effective des besoins des personnes handica-peacutees et des individus responsables dans les programmes sur la VBG agrave travers des processus de monitoring et de preacutesentation de rapports ainsi que la mise en exergue de

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pratique positives provenant de diffeacuterentes organisations dans les environnements humanitaires afin drsquoencourager lrsquoobservation des approches tenant compte du handicap et du genre

Plaider pour une plus grande reconnaissance de la multi-tude de preacuteoccupations lieacutees au handicap et au genre y compris la VBG dans tous les instruments internationaux les normes et conventions relatifs au conflit au deacuteplace-ment et agrave lrsquoaction humanitaire Les instruments interna-tionaux peuvent jouer un rocircle deacuteterminant dans la deacutefinition des prioriteacutes pour lrsquoaction humanitaire durant le conflit et le deacuteplacement Les preacuteoccupations speacutecifiques aux femmes et

aux filles et agrave toutes les personnes handicapeacutees doivent ecirctre au cœur des instruments internationaux dans la mesure ougrave elles figurent parmi les populations les plus vulneacuterables durant la crise Un plaidoyer permanent est neacutecessaire aux niveaux international et national pour encourager les gouvernements agrave signer et agrave ratifier tous les instruments pertinents et agrave tenir tous les acteurs concerneacutes responsables de la mise en œuvre inteacutegrale des conventions nouvelles et existantes y compris la Convention relative aux droits des personnes handicapeacutees la Convention sur lrsquoeacutelimination de toutes les formes de discrimi-nation agrave lrsquoeacutegard des femmes et les reacutesolutions du Conseil de seacutecuriteacute sur les femmes la paix et la seacutecuriteacute

Atelier drsquointervenants au Burundi copy Elizabeth SherwoodWRC

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Notes

1 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondiales et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacuteva-lence et conseacutequences sur la santeacute de la violence du parte-naire intime et de la violence sexuelle exerceacutee par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductive-healthpublicationsviolence9789241564625en

2 Ce chiffre est deacutetermineacute par lrsquoestimation globale selon laquelle les 15 pour cent de toute population seront des personnes handicapeacutees (OMS 2011) et selon laquelle 512 millions de personnes sont deacuteplaceacutees par la crise et le conflit agrave travers le monde (HCR 2014)

3 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

4 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

5 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

6 Dans ce rapport les laquo personnes handicapeacutees mentales raquo renvoient aux personnes atteintes drsquoune maladie mentale etou celles qui sont des usagers etou survivants de la psychiatrie Le terme laquo personnes ayant des handicaps sociaux raquo est parfois utiliseacute pour deacutecrire ce groupe de personnes handicapeacutees Reacuteseau mondial des usagers et survivants de la psychiatrie Manuel de mise en œuvre de la Convention des Nations unies relative au droit des per-sonnes handicapeacutees (RMUSP2008) p 9 wrcmsN8o9CH

7 UNHCR Le coucirct humain de la guerre Tendances mondia-les 2013 (2014) httpwwwunhcrorg5399a14f9html

8 Organisation mondiale de la santeacute et Banque mondiale Rapport mondial sur le handicap (2011)

9 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondia-les et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacutevalence et conseacutequences sur la santeacute sur la violence infligeacutee par le partenaire intime et par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductivehealth

publicationsviolence9789241564625en10 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-

lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

11 Ibid 12 Convention des Nations unies relative aux droits des per-

sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde-faultaspnavid=15amppid=150

13 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

14 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

15 CBM Inclusion made easy A quick program guide to dis-ability in development (2012) httpwwwcbmorg articledownloads78851CBM_Inclusion_Made_ Easy_-_com-plete_guidepdf

16 Ibid 17 GSDRC Applied Knowledge Services Understanding gen-

der (nd) httpwwwgsdrcorggotopic-guidesgenderunderstanding-gender

18 Ibid 19 Carolyn Frohmader and Stephanie Ortoleva ldquoThe sexual

and reproductive rights of women and girls with disabili-tiesrdquo (Issues paper presented at the ICPD Beyond 2014 Confeacuterence internationale sur les droits de lrsquohomme La Haye Pays-Bas 7-10 juillet 2013) httpwwdaorgauwp- contentuploads201312issues_paper_srr_wom- en_and_girls_with_disabilities_finalpdf

20 Convention des Nations unies relative aux droits des per-sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde- faultaspnavid=15amppid=150

21 Andrea Hollomotz ldquoDisability oppression and violence Towards a sociological explanationrdquo Sociology vol 47 (2013) pp 477-493 Originally published online 23 No-vember 2012 DOI 1011770038038512448561

22 Centers for Disease Control and Prevention The socio-ecological model a framework for prevention (2015) httpwwwcdcgovviolencepreventionoverviewsocial-ecologicalmodelhtml

37

23 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

24 Ces principes directeurs ont eacuteteacute adapteacutes des contributions drsquoune activiteacute meneacutee au Forum drsquoapprentissage interne pour le projet en juin 2014

25 Les DPO sont des organisations repreacutesentatives de per-sonnes handicapeacutees Elles sont geacuteneacuteralement constitueacutees et dirigeacutees par des personnes handicapeacutees

26 LrsquoIMSVBG enregistre le type de violence rapporteacute par les survivants dont le viol les agressions sexuelles les agressions physiques le mariage forceacute le deacuteni des res-sources les opportuniteacutes ou services et les violences psychologiqueseacutemotionnelles

27 Les consultations du personnel VBG en Eacutethiopie et au Burundi ont deacutemontreacute qursquoils avaient une bonne compreacutehen-sion des diffeacuterents types de deacuteficiences et pourraient les identifier sur la base de ces questions et observations fonctionnelles au cours de leurs concertations avec les survivants Il est important toutefois de reconnaicirctre que ce ne sont pas tous les survivants handicapeacutes qui peuvent ecirctre identifieacutes comme ayant un handicap dans les donneacutees de lrsquoIMSVBG

28 Jillian Foster Final report Implications and recommenda-tions for integration of mixed-methods analysis across WRC research Consultancy report submitted to WRC (2014)

29 httpbetterevaluationorgapproaches (accessed 12 August 2014) and httpdeptswashingtoneduccph pdf_filesEvaluationpdf (accessed 12 August 2014)

30 Lrsquooutil laquo Expeacuterience du changement raquo est adapteacute de la technique dite du changement le plus significatif (MSC) La technique MSC est une forme de monitoring et eacutevaluation participatifs qui analysent la prise en compte du change-ment pour deacutecouvrir les changements qui sont les plus consideacutereacutes par les individus et les groupes et pourquoi httpbetterevaluationorgapproaches (consulteacute le 12 aoucirct 2014)

31 Adapteacute de lrsquooutil Before and Now Diagram (page 68) dans the Tools together now 100 participatory tools to mobilize communities for HIVAIDS httpwwwaidsallianceorgassets000000370229-Tools-together-now_originalpdf1405520036

32 Adapted ldquoSummit Workshoprdquo from the Participatory Performance Story Reporting Technique httpwwwclearhorizoncomauwp-contentuploads200905report-on-outcomes-and-get-everyone-involved_the-participatory-performancepdf (accessed 12 August 2014)

33 IRC Formation agrave lrsquointeacutegration de la protection guide du facilitateur (2013) httpwwwglobalprotectionclusterorg_assetsfilesaorsprotection_mainstreamingIRC_Pro-tection_Mainstreaming_Training 20_Facilitators_Guide_March_2013_ENpdf

34 Les donneacutees de lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) indiquent que 120 survivants sur 2 025 enregistreacutes preacutesen-tent un handicap

35 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSGBV (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 5083 pour cent (61 sur 120) des survivants handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes et 32 23 pour cent (614 sur 1905) des survivants non handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 186 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0000

36 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes ont subi des violences psychologiqueseacutemotionnelles contre 2325 pour cent (443 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 342 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0377

37 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 3583 pour cent (43 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un partenaire ou eacutepoux contre 4871 pour cent (928 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1288 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0006

38 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un eacutetranger contre 2273 pour cent (433 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 394 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0316

39 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 83 pour cent (100 sur 120) des survi-

38

vants handicapeacutes sont des femmes contre 95 pour cent (1812 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des femmes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 12 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de 0000

40 Au cours du processus de consentement eacuteclaireacute il eacutetait conseilleacute aux femmes de ne pas partager leurs expeacuteriences personnelles et de consentir agrave ce que leurs informations soient utiliseacutees dans des rapports afin drsquoameacuteliorer les programmes au Burundi et dans drsquoautres pays Toutes les femmes handicapeacutees intellectuelles souffraient juste de leacutegegraveres deacuteficiences et par conseacutequent eacutetaient en mesure de comprendre ce processus de consentement mais elles eacutetaient eacutegalement en preacutesence de leurs individus responsables Les questions de groupes de discussion ne portaient pas sur ces informations personnelles Les femmes dans ce groupe toutefois ont continueacute agrave divulguer des expeacuteriences personnelles tout au long de la discussion Tous les participants ont reccedilu des conseils sur les services disponibles aux survivants de la VBG et un soutien perma-nent eacutetait fourni par le personnel WPE de lrsquoIRC

41 Laurie E Powers Rosemary B Hughes and Emily M Lund Interpersonal violence and women with disabilities A re-search update (Harrisburg PA National Resource Center on Domestic Violence 2009)

42 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 1667 pour cent (20 sur 120) des survivants handicapeacutes sont des hommes et 488 pour cent (93 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des hommes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1170 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de Fischer de 0000

43 Les femmes les filles les garccedilons et les hommes handi-capeacutes peuvent subir des violences sur la base du genre et du handicap La contribution speacutecifique de chacun de ces facteurs va varier et les causes sous-jacentes de lrsquooppression et des abus sont souvent complexes et croiseacutees De fait il est difficile de faire la distinction et de reacutepondre seacutepareacutement Degraves lors il srsquoavegravere important de surveiller et reacutepondre agrave toutes les formes de violences et discriminations dans les environnements humanitaires notamment contre les groupes les plus marginaliseacutes au sein de la communauteacute afin de faire progresser lrsquoeacutegaliteacute des genres pour les groupes extrecircmement marginaliseacutes et opprimeacutes au sein de la communauteacute Des reacutesultats agrave

plus grande eacutechelle issus du projet et refleacutetant le caractegravere croiseacute des facteurs genre handicap et drsquoautres facteurs pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes et des rapports de recherche plus deacutetailleacutes sur ce sujet seront disponibles sur le site web de Commission des femmes pour les reacutefugieacutes httpswomensrefugeecom-missionorgprogramsdisabilitiesresearch-and-resourcesdocument945-building-capacity-for-disability-inclusion-in-gender-based-violence-gbv-programming-in-humanitarian-settings-overviewcatid=232

44 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

45 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 325 pour cent (39 sur 120) des survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours suivant lrsquoincident et 4398 pour cent (837 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1148 pour cent est consideacuterable du point de vue statis-tique avec une p-value de Fischer de 0017

46 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG 4083 pour cent (49 sur 120) survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC plus drsquo1 mois apregraves lrsquoincident et 3442 pour cent (655 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes plus drsquo1 moins apregraves lrsquoincident Des tests confir-ment que cette diffeacuterence de 641 pour cent nrsquoest pas consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0166

47 Commission des femmes pour les reacutefugieacutes Strong girls powerful women Program planning and design for ado-lescent girls in humanitarian settings (2014) httpswo-mensrefugeecommissionorgresourcesdocument1036-strong-girls-powerful-women-report

48 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuidelines2005pdf

49 Global Protection Cluster Protection mainstreaming (nd) httpwwwglobalprotectionclusterorgenareas-of-responsibilityprotection-mainstreaminghtml

39

Tableau A Reacutesumeacute des pays contextes et activiteacutes meneacutes au cours de la phase 1 du projetPays Contexte opeacuterationnel Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie MyrsquoAni mdash Environnement de camp prolongeacute

Discussions de groupe avec de reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handi-capeacutes et leurs individus responsables (25 participants) leaders communautaires (11 participants) et travailleurs communautaires et travailleurs sociaux (13 participants)

Entretiens avec des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables (4 entretiens mdash 7 personnes)

Consultations avec lrsquoAssociation de handicapeacutes (32 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (19 personnes)

Burundi Bujumbura mdash Environnement urbain

Kinama Mussasa et Bwagiriza mdash

Camps

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes congolais handi-capeacutes et leurs individus responsables (161 participants)

Entretien avec une fille handicapeacutee et son individu responsable (1 entretien mdash 2 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (13 personnes)

Jordanie Zaatari mdash Camp

Irbid Mafraq et Ramtha mdash Envi-ronnements urbains

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus respon-sables (113 participants) et volontaire de la communauteacute de reacutefugieacutes (11 participants)

Entretiens avec des filles handicapeacutees et leurs indi-vidus responsables (2 entretiens mdash 4 personnes)

Consultations avec les acteurs humani-taires (30 personnes)

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Grozny Reacutepublique de Tcheacutetcheacutenie mdash Environnement urbain de reconstruction post-conflit

Discussion de groupe avec les individus respon-sables drsquoenfants handicapeacutes (12 participants)

Entretiens avec des femmes et filles handica-peacutees (11 entretiens mdash 11 personnes)

Consultations de personnels drsquoONG de femmes (16 personnes)

Ces discussions de groupe et entretiens ont eacuteteacute reacutealiseacutes par des ONG partenaires de lrsquoIRC dans le Caucase du Nord

Annexe 1 Reacutesumeacute des activiteacutes entreprises dans la meacutethodologie du projet

40

Tableau B Reacutecapitulatif des activiteacutes drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilotePays Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie Discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handicapeacutes et leurs individus responsables (24 participants) et des leaders communautaires (11 participants)

Atelier drsquointervenants (21 personnes)

Burundi Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (89 participants) et des leaders communautaires (10 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (18 participants)

Atelier drsquointervenants (41 personnes)

Jordanie Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus responsables (14 participants)

Entretiens avec les professionnels de la VBG (3 participants)

Des expeacuteriences du changement ont eacuteteacute conduite par le personnel WPE en Jordanie et des entretiens avec des professionnels ont eacuteteacute reacutealiseacutes par teacuteleacutephone

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (26 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (7 participants)

Atelier drsquointervenants (26 personnes)

41

Les ateliers drsquointervenants au Burundi en Eacutethiopie et en Caucase du Nord et des expeacuteriences du changement en provenance de Jordanie visaient agrave collecter des messages-cleacutes et recommandations de diffeacuterents groupes impliqueacutes dans le projet sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG Leurs recommandations eacutetaient axeacutees sur les points ci-apregraves

bull Renforcement du plaidoyer sur la non-discrimination

laquo Des sessions de sensibilisation communautaires continues cibleacutees mettant en exergue les droits des personnes handica-peacutees notamment autour des questions relatives aux individus responsables de sexe feacuteminin et masculin raquo (Recommandations provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Consultations permanentes avec les personnes handicapeacutees sur la planification des programmes

laquo Il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne precirctent pas attention agrave nos opinions Nous aimerions rencontrer certaines filles dans un cafeacute ou un endroit uniquement pour filles avec et sans handicap Juste les filles sans adultes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo (Exposeacute du groupe des filles mdash Atelier drsquointervenants Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

bull Mise en exergue des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees

laquo Eacutelaborer un plan ou moyen de partage des expeacuteriences de reacuteussite de personnes handicapeacutees ayant reacuteussi dans des activiteacutes eacuteconomiques et professionnelles Se servir de ces succegraves comme moyen drsquoencourager drsquoautres groupes agrave inclure les personnes handicapeacutees dans ces types de programmes raquo (Recommandation provenant des hommes handicapeacutes mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Renforcement des activiteacutes de sensibilisation et de soutien par les pairs

laquo Effectuer plus de visites agrave domicile chez les femmes et filles handicapeacutees qui sont les plus isoleacutees Eacutelaborer un plan pour des visites reacuteguliegraveres et des contacts entre les eacutequipes [VBG] et leurs familles raquo (Recommandation provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Eacutethiopie)

bull Travail avec les familles

laquo Former un comiteacute drsquoindividus responsables pour donner des conseils sur lrsquoeacutelaboration des programmes Consacrer du temps pour enseigner des leccedilons sur comment ecirctre un meilleur deacutefenseur de la famille fournir des informations sur comment mieux utiliser des systegravemes et ecirctre moins deacutependants des agents de mobilisation communautaire raquo (Recommandation provenant drsquoindividus responsables mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Fourniture de soutien mateacuteriel et de strateacutegies de transport

laquo Recommander la fourniture de transport du fait de la difficile situation financiegravere (ou indemniteacutes de transport) raquo (Entretien avec un individu responsable de sexe feacuteminin mdash Irbid Jordanie)

Annexe 2 Recommandations issues des ateliers des intervenants

Page 24: « Je vois que cela est possibles33660.pcdn.co/wp-content/uploads/2020/04/Je-vois-que... · 2020-04-15 · 2 leur incapacité à laisser les personnes dont elles s’occupent. Pratiques

20

ne savaient pas ougrave obtenir un soutien en termes de gestion de cas srsquoils ont eacuteteacute victimes de violence sexuelle

laquo Elle [une survivante handicapeacutee] doit se rendre agrave lrsquoIRC pour obtenir de lrsquoaide Mais ougrave doivent se rendre les hommes handicapeacutes srsquoils sont violeacutes raquo

(Man with disabilities mdash Musasa refugee camp Burundi)

21

Sur la base de lrsquoeacutevaluation et des recommandations de la Phase 1 faites par les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables les activiteacutes suivantes ont eacuteteacute conccedilues et testeacutees dans chacun des contextes du projet

Reacutesumeacute des actions pilotes mises en œuvre par les programmes WPE de lrsquoIRC

Pays Activiteacutes

Eacutethiopie Organisation de laquo discussions cafeacute raquo avec les femmes dans les foyers de personnes handicapeacutees afin que leurs individus responsables puissent acceacuteder agrave des informations sur la VBG et pour renforcer les reacuteseaux de pairs feacute-minins

Adaptation du mateacuteriel de mobilisation communautaire sur la preacutevention de la VBG (SASA) de maniegravere agrave deacutepeindre les personnes handicapeacutees comme faisant partie de la communauteacute dans son ensemble

Organisation de visites agrave domicile cibleacutees pour diffuser des informations sur la preacutevention de la VBG et donner des reacuteponses aux personnes handicapeacutees qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Organisation de sessions de formation sur la VBG et le handicap agrave lrsquointention des agents de mobilisation communautaire et des travailleurs sociaux

Modifications apporteacutees pour ameacuteliorer lrsquoaccessibiliteacute physique des bacirctiments communau-taires et des latrines dans le camp

Burundi Ciblage des Associations Villageoises drsquoEacutepargne et de Creacutedit pour les personnes handicapeacutees et

leurs individus responsables

Organisation drsquoactiviteacutes reacutecreacuteatives et professionnelles pour les personnes handicapeacutees et les individus responsables

Sensibilisation de la communauteacute sur les droits et lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees

Prioriteacute accordeacutee aux visites agrave domicile pour assurer une gestion plus complegravete des cas de VBG pour les personnes handicapeacutees agrave risque

Recrutement de femmes handicapeacutees comme agent de mobilisation communautaire pour les activiteacutes relatives agrave la VBG

Jordanie Inclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG interorganisations et dans la forma-tion sur la gestion des cas relatifs agrave la protection de lrsquoenfance

Animation drsquoun atelier drsquoune journeacutee sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de violence sexuelle et sexiste du sous-groupe interorganisations sur la violence sexuelle et sexiste

Pris en charge de lrsquoinclusion du handicap dans les messages et le mateacuteriel drsquoune campagne en cours sur la preacutevention de la violence et dans le mateacuteriel relatif aux services de lrsquoIRC

Organisation de discussions de groupe avec les individus responsables de sexe feacuteminin souffrant de handicap

La campagne laquo Amani raquo en Jordanie a fourni des messages cleacutes aux communauteacutes aux enfants et aux parents sur le moyen de mieux proteacuteger les enfants et les adultes contre les atteintes et divers types de violence notamment la violence sexuelle et sexiste httpdataunhcrorgsyrian-refugeesdownloadphpid=5558

Phase 2 Activiteacutes visant agrave ameacuteliorer lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG dans les pays pilotes

22

Reacutesumeacute des actions pilotes mises en œuvre par les programmes WPE de lrsquoIRC

Caucase du Nord

Feacutedeacuteration de Russie

Organisation drsquoune formation et drsquoateliers de planification drsquoaction sur le handicap et la violence baseacutee sur le genre pour les ONG feacuteminines y compris sur lrsquoimplication des jeunes filles handica-peacutees et le soutien de leurs parents et in-dividus responsables

Organisation drsquoune formation et drsquoun atelier de planification drsquoaction avec les femmes de la All-Russia So-ciety of Disabled People sur lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes visant les femmes et les filles

Conception drsquoun manuel pour les individus responsables drsquoenfants handicapeacutes qui fournit des informations sur les services et lrsquoassistance aux personnes handicapeacutees

Organisation drsquoun concert de sensibilisation communautaire au cours de laquelle les jeunes filles sourdes sont monteacutees en scegravene avec une chanteuse tcheacutetchegravene

Organisation drsquoeacuteveacutenements sociaux pour les filles avec et sans handicap pour renforcer les reacuteseaux de pairs

Discussion cafeacute Camp de reacutefugieacutes de MyrsquoAni Ethiopiecopy IRC Ethiopie

23

Phase 3 Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Le processus drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays a permis drsquoidentifier 1) les changements des connaissances des attitudes et des pratiques des professionnels de la VBG agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du handicap et 2) des pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Renforcement des capaciteacutes des professionnels de la VBG sur lrsquoinclusion du handicap

Les professionnels de la VBG des quatre pays ont eacuteteacute consulteacutes lors de lrsquoeacutevaluation participative pour identifier les changements apporteacutes agrave leurs connaissances leurs attitudes et leurs pratiques au sujet de lrsquoinclusion du handicap dans leurs programmes et activiteacutes au cours du projet Cette activiteacute a eacutegalement permis drsquoidentifier de nouvelles activiteacutes outils et ressources qui auraient agrave leur avis faciliteacute ces changements

Changements apporteacutes aux connaissances attitudes et pratiques

Bien que les connaissances les attitudes et les pratiques se recoupent et se complegravetent mutuellement les professionnels de la VBG ont plus freacutequemment rapporteacutes des changements dans leurs attitudes envers les personnes handicapeacutees au cours du projet Les professionnels ont signaleacute une accen-tuation de la reconnaissance de leur responsabiliteacute agrave atteindre tous les membres de la communauteacute et donc agrave adapter leurs programmes de maniegravere agrave les rendre accessibles et efficaces pour tous ce qui renforce la mise en œuvre drsquoune approche de programmation plus axeacutee sur les droits De nombreux professionnels ont avoueacute qursquoavant le projet ils supposaient que les personnes handicapeacutees nrsquoeacutetaient pas capables de participer agrave des activiteacutes relatives agrave la VBG en raison de leur handicap Apregraves le projet la plupart a deacuteclareacute reconnaicirctre que les personnes handicapeacutees ont des compeacutetences et des capaciteacutes neacutecessaires pour participer beacuteneacuteficier et faire de preacutecieuses contributions aux programmes Les professionnels ont eacutegalement deacuteclareacute qursquoils se consideacuteraient drsquoabord comme eacutetant mal eacutequipeacutes ou pas qualifieacutes pour fournir des services relatifs agrave la VBG aux personnes handicapeacutees et pensaient que leurs compeacutetences et leur formation ne suffiraient pas pour reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees Ils se sont souvent focaliseacutes sur la deacuteficience de la personne ou sur son eacutetat de santeacute (aussi connu sous le nom drsquoapproche

meacutedicale du handicap) et nrsquoont pas appliqueacute leurs compeacute-tences en matiegravere de protection et drsquoautonomisation pendant le processus de gestion de cas Apregraves le projet ces profes-sionnels ont deacuteclareacute qursquoils eacutetaient plus agrave lrsquoaise confiants et precircts agrave travailler avec les personnes handicapeacutees et qursquoils sont passeacutes drsquoune approche meacutedicale agrave une approche plus familiegravere et plus axeacutee sur le survivant

laquo Au deacutebut je pensais que je ne pouvais pas ecirctre utile agrave certaines personnes handicapeacutees parce que je nrsquoeacutetais pas meacutedecin que je ne pouvais pas ameacuteliorer leur condition que je ne pouvais pas les gueacuterir Mais alors lorsque jrsquoai pris du temps pour commencer agrave eacutecouter davantage jrsquoai compris qursquoelles ne demandaient pas ce type drsquoaide elles voulaient parler avaient besoin de soutien et aspiraient agrave plus de seacutecuriteacute Jrsquoai reacutealiseacute que je savais deacutejagrave comment venir en aide agrave ces personnes Avant je supposais que je ne pouvais pas et que discuter avec moi ne changerait rien agrave leur situation Jrsquoaurais ducirc eacutecouter un peu plus avant et crsquoest le cas maintenant Je prends drsquoabord le temps drsquoeacutecouter avant drsquoessayer de faire des plans et drsquoarranger les choses raquo

(Agent de mobilisation communautaire de lrsquoIRC - camp de Muyinga Burundi)

Certains professionnels ont eacutegalement signaleacute un changement drsquoattitude envers les individus responsables en particulier les megraveres drsquoenfants handicapeacutes qui ont leurs propres besoins mais qui font souvent passer les deacutesirs des autres notamment ceux des membres de leur famille souffrant de handicap avant leur propre bien-ecirctre psychosocial Les professionnels ont rapporteacute une plus grande reconnaissance des besoins de ce groupe et le rocircle essentiel qursquoils jouent dans la protection et lrsquoautonomisation des personnes handicapeacutees

laquo Ces personnes ont le droit de recevoir tous les services proposeacutes aux autres et il est de notre devoir drsquointeacutegrer [ces personnes] Il sera difficile pour elles de rester agrave la maison toutes seules Cela est eacutegalement important pour leurs familles et elles peuvent venir avec leurs filles Cette mesure est importante pour les megraveres drsquoenfants handicapeacutes car elles ont eacutegalement besoin drsquoun soutien psychologique raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Les professionnels de la VBG ont rapporteacute quatre principaux changements dans leurs pratiques agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du

24

handicap au cours du projet Ces pratiques ont eacuteteacute eacutetroitement lieacutees au processus reacuteflectif du projet et aux activiteacutes pilotes mises en œuvre au cours de la Phase 2 du projet notamment

bull la tenue des consultations plus reacuteguliegraveres avec les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables afin de srsquoassurer que leurs besoins et leurs ideacutees sont pris en compte dans les deacutecisions lieacutees aux programmes et aux activiteacutes

bull la fourniture drsquoun soutien plus global et holistique aux survi-vantes handicapeacutees avec un accent sur les meacutethodes de communication efficaces et lrsquoeacutetablissement de la confiance

bull le deacuteveloppement drsquoactiviteacutes autour des points forts des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees

bull une implication plus active des membres de la famille et des voisins des personnes handicapeacutees dans la planification de la seacutecuriteacute

bull la surveillance du nombre de femmes de filles de garccedilons et drsquohommes handicapeacutes qui participent aux activiteacutes relatives agrave la VBG

laquo Nous ne pouvons pas eacutevaluer lrsquoactiviteacute nous-mecircmes Nous devons jauger nos performances agrave travers les gens qui prennent part agrave nos activiteacutes raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les professionnels de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Les professionnels de tous les pays ont eacutegalement deacuteclareacute avoir acquis de nouvelles connaissances qui ont ameacutelioreacute leur capaciteacute agrave inteacutegrer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail mais ils en ont parleacute moins freacutequemment que le changement drsquoattitudes et de pratiques Les exemples comprennent une meilleure compreacutehension des facteurs qui rendent les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables plus vulneacuterables agrave la VBG le rocircle des relations et des reacuteseaux sociaux dans la preacuteven-tion de la violence et lrsquoaccroissement des connaissances sur les strateacutegies de communication permettant de travailler avec des personnes preacutesentant diffeacuterents types de handicaps

laquo Nous travaillons sur les questions de VBG Je pensais donc plus agrave la faccedilon dont elles se sentent en tant que femmes et filles et comment elles se voient comparativement aux filles sans handicap Les filles handicapeacutees ont moins de possibiliteacutes que les filles sans handicap raquo

(Professionnel de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Activiteacutes outils et ressources qui ont favoriseacute le renforcement des capaciteacutes chez les professionnels de la VBG

Les professionnels de la VBG ont deacutecrit les opportuniteacutes drsquoapprentissage expeacuterientiel et reacuteflectif du projet comme eacutetant les facteurs les plus importants ayant contribueacute agrave renforcer leur capaciteacute agrave inteacutegrer efficacement lrsquoinclusion du handicap dans leur travail Il srsquoagissait notamment drsquointeractions directes avec les femmes et les filles handicapeacutees drsquooccasions de reacutefleacutechir sur leurs propres compeacutetences et du moyen de les appliquer dans leur travail avec ce groupe

Les professionnels de la VBG en Eacutethiopie en particulier les travailleurs sociaux et communautaires ont indiqueacute que les formations sur la VBG et le handicap les avaient effectivement aideacutes agrave ameacuteliorer leurs pratiques agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du handicap Dans les autres pays pilotes les professionnels ont signaleacute que les outils les aidant agrave consulter les personnes handicapeacutees y compris des directives sur la conduite des visites agrave domicile et des activiteacutes participatives qui traduisent la dynamique du pouvoir entre les femmes et les hommes et les personnes avec et sans handicap eacutetaient les plus utiles Les professionnels ont aussi mentionneacute que des outils fournissant des directives sur la communication avec les personnes preacutesentant diffeacuterents types de deacuteficiences et des outils permettant de deacutevelopper un mateacuteriel drsquoinformation drsquoeacuteducation et de communication accessible ont eacuteteacute utiles

Dans le Caucase du Nord les professionnels de la VBG ont indiqueacute que la focalisation sur un petit nombre drsquoactiviteacutes clairement deacutefinies visant agrave favoriser lrsquoinclusion a augmenteacute la probabiliteacute de succegraves et ce succegraves a stimuleacute leur confiance et leur volonteacute agrave inclure les femmes et les filles handicapeacutees dans les activiteacutes subseacutequentes

laquo Je nrsquoavais jamais penseacute que nous pourrions faire quelque chose dans un groupe mixte [filles avec et sans handicap] et maintenant je constate que cela est possible et acceptable et que les gens en ont besoin raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les professionnels de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Domaines exigeant un renforcement suppleacutementaire des capaciteacutes

Bien que des changements positifs dans lrsquoapproche de de travail des professionnels de la VBG avec les personnes handicapeacutees aient eacuteteacute signaleacutes lors de lrsquoeacutevaluation des lacunes persistantes ont eacuteteacute identifieacutees au niveau des capaciteacutes et une attention addi-

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tionnelle et continue doit ecirctre porteacutee agrave ce point

Tout drsquoabord quelques professionnels de la VBG et les pres-tataires ont continueacute agrave avoir des attitudes neacutegatives envers les personnes avec des handicapeacutees Par conseacutequent il est neacuteces-saire de promouvoir une reacuteflexion et une discussion continues avec les professionnels de la VBG afin de faire face et de reacutesoudre les malentendus et les preacutejugeacutes qui peuvent faire office drsquoobstacles agrave lrsquoaccegraves et agrave lrsquoinclusion des personnes handica-peacutees Les professionnels doivent reacutefleacutechir sur la faccedilon dont leurs propres attitudes peuvent influencer la mise en œuvre drsquoune approche centreacutee sur le survivant agrave lrsquoeacutegard des personnes handi-capeacutees agrave la possibiliteacute qursquoils donnent aux individus de contribuer agrave la prise de deacutecision et mecircme aux options drsquointerventions qursquoils peuvent examiner avec un survivant

Deuxiegravemement les gestionnaires de cas de VBG ont signaleacute qursquoils neacutecessitaient davantage drsquoindications sur les processus de consentement lorsqursquoils travaillent avec des survivants souf-frant drsquoune deacuteficience intellectuelle Dans de nombreux cas les gestionnaires de cas demandent aux individus responsables de donner le consentement et ne parviennent souvent pas agrave deacuteter-miner la capaciteacute de lrsquoindividu agrave donner son consentement Une note drsquoorientation sur lrsquoobtention du consentement des personnes handicapeacutees a eacuteteacute deacuteveloppeacutee dans le projet en reacuteponse agrave cette lacune Elle srsquoinspire du processus de consentement employeacute avec les personnes souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle dans le secteur de la santeacute dans les pays agrave revenu eacuteleveacute et est adapteacutee pour une approche de gestion de cas centreacutee sur le survivant

Enfin alors que de nombreux professionnels de la VBG qui ont pris part au projet ont reacuteussi agrave inclure les personnes ayant un handicap physique et des deacuteficiences auditives aux activiteacutes du programme relatifs agrave la VBG ils ont noteacute des deacutefis permanents lors de lrsquoinclusion des personnes ayant une deacuteficience intellec-tuelle Les gestionnaires de cas ont besoin de directives et de soutien pour identifier les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes preacutesentant des handicaps plus complexes afin de mieux les rattacher aux possibiliteacutes de participation aux activiteacutes communautaires et sociales briser lrsquoisolement social et favoriser lrsquoautonomisation Ces directives destineacutees aux gestionnaires de cas ont eacuteteacute deacuteveloppeacutees dans le cadre du projet

Des outils tireacutes du projet ont eacuteteacute adapteacutes pour les professionnels de la VBG drsquoautres organisations et sont disponibles dans la Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG sur httpwrc

msdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de VBG

Le processus drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays a susciteacute des laquo Expeacuteriences du changement raquo chez les personnes handicapeacutees leurs individus responsables et le cas eacutecheacuteant les dirigeants communautaires Ces expeacuteriences ont mis en eacutevidence les reacutesultats qui ont eacuteteacute les plus importants pour chaque groupe Une analyse des reacutesultats des ateliers de parties prenantes et des expeacuteriences du changement a permis drsquoidentifier les pratiques positives suivantes pour promouvoir lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Le renforcement des reacuteseaux de pairs et du capital social

Dans les quatre pays les participants ont citeacute lrsquoeacutetablissement de reacuteseaux de pairs plus robustes pour les adolescentes et les femmes handicapeacutees ainsi que pour les individus responsables de sexe feacuteminin comme retombeacutee positive des activiteacutes du projet Les discussions de groupe avec les individus responsables dans les centres de promotion de la femme en Jordanie des discus-sions cafeacute dans les domiciles des femmes handicapeacutees en Eacutethiopie la creacuteation drsquoespaces seacutecuriseacutes et drsquoactiviteacutes sociales agrave lrsquointention des adolescentes dans le Caucase du Nord et les Associations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit (AVEC) cibleacutees au Burundi ont eacuteteacute citeacutes comme eacutetant utiles par les participants car ils ont faciliteacute lrsquoeacutetablissement de liens entre les personnes handicapeacutees et les individus responsables et drsquoautres membres de la communauteacute ce qui a permis drsquoeacutechanger des informations de construire la confiance et de deacutevelopper des possibiliteacutes drsquoaction collective Ceci augmente non seulement accegraves agrave un soutien proposeacute les uns pour les autres et par la communauteacute toute entiegravere mais donne eacutegalement aux personnes handicapeacutees la possibiliteacute drsquoapporter une contribution agrave la socieacuteteacute drsquoeacutelever leur statut au sein de la communauteacute et drsquoecirctre reconnues et appreacutecieacutees pour des aspects de leur personne autres que leur handicap

Pour les individus responsables de sexe feacuteminin souffrant de handicap les groupes de soutien en Jordanie leur ont donneacute un espace pour partager leurs preacuteoccupations ideacutees et strateacutegies avec drsquoautres femmes dans des situations similaires Ceci les a aideacutees agrave se sentir moins isoleacutees et agrave renforcer leur bien-ecirctre psychosocial

laquo Je profite des expeacuteriences des ideacutees et des interventions constructives du formateur du guide psychologique et des amies pendant les sessions de discussion Lorsque je partage mes

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inquieacutetudes avec les autres je sens que je ne suis pas seule raquo

(Eacutepouse drsquoun homme handicapeacute - Irbid Jordanie)

Pour certaines femmes handicapeacutees et les individus respon-sables qui sont isoleacutees dans leurs maisons il est essentiel de proposer les activiteacutes de soutien par les pairs le plus pregraves possible de leur domicile afin qursquoils puissent tisser des reacuteseaux avec drsquoautres femmes qui vivent agrave proximiteacute En Eacutethiopie les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin ont organiseacute des discussions cafeacute traditionnelles dans leurs maisons pour parler de questions lieacutees agrave la VBG Les partic-ipants ont indiqueacute que ces activiteacutes ont diminueacute leur isolement ameacutelioreacute leurs relations avec les voisins et leur ont permis de se sentir plus en seacutecuriteacute dans la mesure ougrave un nombre croissant de femmes les connaissent et les comprennent

laquo Nous avons organiseacute des discussions cafeacute ici dans notre maison Ceci nous a rapprocheacute des gens Quand ils viennent agrave la maison nous discutons de tant de choses des choses qui sont vraiment importantes mais ils ont aussi lrsquooccasion de voir que nous sommes de bons parents mecircme si nous sommes un peu diffeacuterents Maintenant les gens nous comprennent mieux ils viennent mecircme nous dire bonjour et voir comment nous allons Je me sens plus en seacutecuriteacute avec des voisins que je connais raquo

(Femme aveugle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les Expeacuteriences du changement recueillies aupregraves des adoles-centes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance des amies et des reacuteseaux de pairs pour ces filles Au Burundi des adolescentes handicapeacutees ont trouveacute que lrsquoorganisation drsquoactiviteacutes telles que des sessions de couture et drsquoartisanat eacutetait un moyen effi-cace de rencontrer drsquoautres filles de partager des ideacutees et de discuter de leurs espoirs pour lrsquoavenir Elles ont deacuteclareacute qursquoelles ont ensuite eacuteteacute inviteacutees agrave assister agrave plusieurs activiteacutes commu-nautaires ougrave elles ont pu partager leurs propres ideacutees et leurs opinions Les adolescentes handicapeacutees dans le Caucase du Nord ont eacutegalement discuteacute des avantages de la participation agrave des activiteacutes avec des filles sans handicap notamment la possi-biliteacute drsquoapprendre les unes des autres Ces rapports eacutetablis par les adolescentes handicapeacutees deacutemontrent qursquoelles ont deacutevel-oppeacute des atouts humains et sociaux notamment lrsquoeacuteducation lrsquoestime de soi les reacuteseaux drsquoamies et les rocircles dans la commu-nauteacute Ces facteurs de protection reacuteduisent la vulneacuterabiliteacute des adolescentes agrave la violence agrave lrsquoabus et agrave lrsquoexploitation47 (voir Expeacuteriences du changement page 27)

Les femmes handicapeacutees membres drsquoAssociations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit au Burundi ont deacuteclareacute qursquoelles utilisent lrsquoargent qursquoelles ont gagneacute par le biais de ces programmes pour payer le transport et se rendre aux activiteacutes culturelles et reli-gieuses ce qui diminue leur isolement et creacutee drsquoimportants liens sociaux avec drsquoautres

Tous ces exemples soulignent une leccedilon importante Les personnes handicapeacutees ont et veulent que lrsquoon sache qursquoelles ont plusieurs identiteacutes au-delagrave de leur infirmiteacute Elles veulent ecirctre consideacutereacutees comme des leaders des femmes des amies

Maipendo - Burundi

laquo Maintenant je peux eacuteconomiser un peu pour emprunter une moto-taxi et je peux me rendre [agrave lrsquoeacuteglise] Jrsquoai maintenant chaque semaine des personnes avec qui discuter agrave lrsquoeacuteglise Crsquoest un groupe qui agrave mon avis mrsquoeacutecoute et me comprend raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Le Groupe de filles - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Les filles avec et sans handicap ont preacutepareacute des affiches au moyen drsquoimages et de photos Ces affiches portaient sur ce qui leur importait plus dans le projet et sur les activiteacutes qursquoelles souhaitaient mener ensuite Elles ont preacutesenteacute ces affiches aux ONG feacuteminines impliqueacutees dans le projet

laquo Ceci est notre histoire Notre souhait eacutetait de chanter avec Makka Mejieva [une ceacutelegravebre chan-teuse tcheacutetchegravene] [Lorsque nous sommes monteacutees sur scegravene] des tas de personnes handicapeacutees et non eacutetaient lagrave et pleuraient

Pendant lrsquoeacuteveacutenement nous avons pris connaissance drsquoautres personnes handicapeacutees et nous les avons rencontreacutees Il eacutetait tregraves agreacuteable pour nous de les connaicirctre et de deacutecouvrir leur type de handicap et leurs problegravemes Lorsque je me rends agrave lrsquoeacuteveacutenement et que je constate la preacutesence de personnes handicapeacutees je sens que je ne suis pas seule et quand je vois drsquoautres personnes [sans handicap] je me sens eacutegale agrave elles

Nous donnons des leccedilons de langue des signes aux filles sans handicap Ainsi nous pourrons les comprendre et elles nous comprendre car nous ne pouvons pas parler Gracircce agrave la langue des signes nous nous comprenons Ces filles sans handicap apprennent des choses et nous aussi Nous avons un langage commun agrave travers ces cours de langue des signes Nous utilisons eacutegalement des teacuteleacutephones nous envoyons des SMS et utilisons eacutegalement des notes eacutecrites pour communiquer avec les autres Nous aimons vraiment dessiner Nous pensons agrave des choses et tout ce agrave quoi nous pensons nous le repreacutesentons dans nos dessins Et nous aimons aussi beaucoup jouer agrave diffeacuterents types de jeux

Bien sucircr il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne font pas attention agrave nos opinions Voici les ideacutees que nous souhaiterions concreacutetiser agrave lrsquoavenir Nous aimerions rencontrer des filles dans un cafeacute ou dans un endroit reacuteserveacute uniquement aux filles avec et sans handicap mdash juste les filles pas drsquoadultes

Nous aimerions que [nos camarades de classe] se joignent agrave nous et prennent part agrave ces activiteacutes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo

Pour la suite de lrsquoExpeacuterience du changement du Groupe de filles dans le Caucase du Nord rendez-vous sur httpwrcmsGBV_disability_Change_Caucasus

copy IRC

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des membres de la communauteacute comme des personnes qui apportent de preacutecieuses contributions agrave la communauteacute Ce fait a des implications importantes pour lrsquoinclusion dans les programmes et les approches visant agrave renforcer les reacuteseaux de pairs et le capital social

Inclusion cibleacutee dans les activiteacutes de renforcement eacuteconomique

Lrsquoinclusion cibleacutee des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les programmes relatifs aux AVEC occupe une grande place dans les Expeacuteriences du changement au Burundi Les femmes handicapeacutees et les individus respon-sables de sexe feacuteminin impliqueacutees dans des activiteacutes relatives aux AVEC ont signaleacute que lrsquoeacutelargissement des reacuteseaux sociaux eacutetait le reacutesultat le plus important pour elles car il leur a permis de rehausser leur statut dans la socieacuteteacute (qui leur a valu un plus grand respect de la part de leurs maris et drsquoautres membres de la famille) et de renforcer leur estime de soi et leur senti-ment de confiance en soi La participation agrave des activiteacutes rela-tives aux AVEC a eu un impact positif sur leur indeacutependance en tant qursquoindividus mais aussi sur les contributions financiegraveres qursquoelles peuvent apporter agrave leurs meacutenages ce qui a renforceacute leur rocircle dans la prise de deacutecision

laquo Jrsquoai mecircme encore un peu drsquoargent pour acheter des choses pour ma famille Je suis tregraves eacutetonneacutee du changement de mon mari agrave mon eacutegard il se rend compte que jrsquoai de la valeur que je peux ecirctre indeacutependante il me respecte plus et rentre agrave la maison seulement les soirs maintenant Mon fils handicapeacute est plus heureux mdash il constate qursquoil y a plus de paix dans la maison raquo

(Individu responsable de sexe feacuteminin dans le camp de Musasa)

Accroicirctre la repreacutesentation des personnes handi-capeacutees dans les activiteacutes communautaires

Les programmes relatifs agrave la VBG travaillent en eacutetroite collabo-ration avec les dirigeants communautaires dans la concep-tion la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des activiteacutes Il est donc important drsquoexaminer comment les personnes handicapeacutees sont repreacutesenteacutees et atteintes par ces systegravemes de leadership En Eacutethiopie par exemple le personnel de lrsquoIRC a travailleacute avec lrsquoassociation des personnes handicapeacutees dans la commu-nauteacute des reacutefugieacutes afin drsquoaccroicirctre la participation des femmes handicapeacutees et renforcer la collaboration avec lrsquoassociation des femmes reacutefugieacutees Les participants au Burundi et en Eacutethiopie ont eacutegalement signaleacute que le recrutement de personnes handi-capeacutees et drsquoindividus responsables comme agents de mobili-sation communautaire et travailleurs sociaux a non seulement conduit agrave une plus grande attention aux preacuteoccupations de ce groupe mais a eacutegalement entraicircneacute une appreacuteciation accrue des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees par drsquoautres membres de la communauteacute

Esther mdash Burundi

laquo Je suis individu responsable pour mon mari qui vit avec un handicap mais ce nrsquoest pas ma seule identiteacute Je suis une megravere un leader et une personne fiegravere de son rocircle drsquoagent de mobilisation communautaire raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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laquo Nous nrsquoavons jamais eu de personnes handicapeacutees dans notre eacutequipe auparavantmdash il srsquoagit drsquoun changement majeur et vraiment tregraves important Mes amies handicapeacutees font le mecircme travail que moi Elles sont vraiment excellentes dans certains domaines et elles enseignent des choses agrave drsquoautres personnes Il est important pour la communauteacute de constater cela de savoir que lorsque nous disons vouloir inclure les personnes handicapeacutees nous le pensons vraiment Ceci est un bon moyen pour commencer agrave changer la faccedilon dont les personnes handicapeacutees sont consideacutereacutees raquo

(Travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie)

Atteindre et soutenir les personnes agrave risque eacuteleveacute

Lrsquoisolement des personnes ayant une deacuteficience intellectuelle etou de handicaps multiples a eacuteteacute identifieacute comme eacutetant un deacutefi pour les prestataires de services Ces personnes sont souvent isoleacutees dans leurs maisons avec leurs individus responsables et peuvent avoir peu drsquooccasions ou de soutien neacutecessaire(s) pour eacutelaborer des strateacutegies susceptibles de les proteacuteger contre la violence Les pratiques suivantes ont eacuteteacute identifieacutees comme favorisant lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion de ces personnes dans les activiteacutes relatives agrave la VBG

Les visites agrave domicile et les activiteacutes agrave domicile

Au Burundi en Eacutethiopie et au Caucase du Nord les personnes handicapeacutees et les professionnels ont indiqueacute avoir meneacute des visites agrave domicile pour interroger les individus et les familles au sujet de leurs besoins et pour partager lrsquoinformation sur les services et lrsquoassistance en matiegravere de VBG Ces visites ont permis aux profes-sionnels de la VBG et aux prestataires de services drsquoidentifier des survivants qui neacutecessitent un soutien complet et speacutecialiseacute Le personnel de lrsquoIRC au Burundi et en Eacutethiopie a commenceacute agrave organ-iser des activiteacutes de groupe geacuteneacuteralement tenues dans les centres de promotion de la femme et dans drsquoautres sites communautaires proches de leurs maisons et qui ciblaient parfois ces individus et les familles Les individus responsables des filles souffrant de handicaps multiples ont eacutegalement souligneacute qursquoils constataient un renforcement de lrsquoacceptation et du soutien de la communauteacute suite aux activiteacutes agrave domicile

laquo Les membres de la communauteacute nous traitent mieux agrave preacutesent Ils sont plus habitueacutes agrave nous Ils savent comment nous sommes et nous saluent aimablement quand ils passent raquo

(Megravere drsquoune adolescente souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

La gestion individuelle des cas

Les survivantes handicapeacutees neacutecessitent une gestion individu-aliseacutee et globale des cas pour promouvoir leur gueacuterison et leur reacutetablissement et pour preacutevenir toute violence future Pendant lrsquoeacutevaluation les participants ont rapporteacute que les profession-nels de la VBG srsquoeacutetaient ameacutelioreacutes dans lrsquoidentification de ces personnes agrave risque eacuteleveacute et la fourniture drsquoun soutien plus complet et adapteacute agrave leurs besoins speacutecifiques Les facteurs suivants ont eacuteteacute deacutecrits comme ameacuteliorant lrsquoappui agrave la gestion des cas pour ces personnes

bull lrsquoidentification des diffeacuterentes meacutethodes de communica-tion directe avec les survivants

bull une attention accrue sur lrsquoidentification des forces et des capaciteacutes reacuteelles des survivants au cours des eacutevaluations

bull la participation des personnes handicapeacutees et de leurs individus responsables dans la planification de lrsquoaction

bull un suivi freacutequent et une coordination de la prestation des services pour reacutepondre aux besoins identifieacutes

Les femmes handicapeacutees ont indiqueacute que ces seacuteances de gestion de cas ont contribueacute agrave deacutevelopper la confiance et la compreacutehension entre elles et les professionnels de la VBG et qursquoelles ont reccedilu une aide en fonction de leurs propres besoins et deacutesirs Cette leccedilon met eacutegalement en eacutevidence lrsquoimportance des approches centreacutees sur le survivant dans le travail avec les femmes handicapeacutees lorsqursquoil est question de deacutefinir leurs buts objectifs et strateacutegies

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Histoire de Mawazo - camp de Kinama Burundi

Mawazo vit seule et se deacuteplace diffeacuteremment des autres en rampant plutocirct qursquoen marchant

laquo Je vis seule Jrsquoai toujours veacutecu seule Jrsquoessaie drsquoecirctre tregraves indeacutependante et je fais beaucoup de choses toute seule Je peux nettoyer cuisiner laver mes vecirctements et je passe du temps agrave essayer drsquoaider mes voisins en prenant soin de leurs enfants

Je reccedilois reacuteguliegraverement des visites agrave domicile le personnel de lrsquoIRC est comme ma famille Ils passent veacuterifier si tout va bien presque tous les jours Quand jrsquoai un problegraveme ils srsquoen rendent compte tregraves rapidement et viennent voir si je vais bien Je me sens beaucoup plus eacutepanouie et jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir quelqursquoun agrave qui parler Jrsquoadore partager des histoires et je me sens bien lorsque quelqursquoun me demande comment je me sens

Mon nom dans ma langue signifie agrave la fois laquo problegravemes raquo et laquo ideacutees raquo Jrsquoai beaucoup agrave dire et agrave partager avec les autres Je suis une personne tregraves ouverte je pense que crsquoest la raison pour laquelle les enfants mrsquoaiment tant Je suis ouverte agrave eux je souris avec eux et je leur raconte des histoires Je peux leur apprendre beaucoup de choses car jrsquoai vu et appris beaucoup de choses dans ma vie Je peux leur parler de leur culture leur enseigner le respect et leur inculquer lrsquoesprit du partage Lorsque quelqursquoun mrsquoapporte de la bouillie par exemple mecircme en petite quantiteacute je ne le bois pas toute seule Srsquoil y a des enfants nous partageons tous ensemble Mecircme si jrsquoai tregraves faim je sais que cela est une chance pour moi drsquoenseigner quelque chose drsquoaider quelqursquoun tout comme les autres mrsquoaident

Si je pouvais dire une chose agrave lrsquoeacutequipe de lrsquoIRC ce serait de continuer de se souvenir des personnes qui sont agrave la maison qui ne peuvent pas facilement participer aux programmes Nous avons eacutegalement des besoins et des recircves Je me fais maintenant vieille et je pense qursquoil est important de se concentrer sur les jeunes les jeunes handicapeacutees pour srsquoassurer qursquoelles sont incluses degraves le plus jeune acircge afin que les gens puissent cesser la discrimination et nous consi-deacuterer tous comme eacutegaux raquo

copy IRC

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Reconnaicirctre les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes handicapeacutees pour faciliter lrsquoinclusion

Les personnes handicapeacutees et les professionnels de la VBG ont rapporteacute que lrsquoidentification et le renforcement des compeacute-tences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees ont favoriseacute une plus grande inclusion dans une varieacuteteacute drsquoactiviteacutes relatives agrave la VBG En Jordanie de jeunes femmes sourdes ont eacuteteacute inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes de responsabilisation sociale et agrave des initiatives meneacutees dans les centres de promo-tion de la femme et agrave animer des seacuteances de pose de henneacute Ces activiteacutes ont fourni un espace permettant aux femmes de partager des compeacutetences et des inteacuterecircts communs avec drsquoautres femmes de leur acircge

laquo Non seulement elles les ont accepteacutees mais elles se sont eacutegalement fait des amies Mecircme avant la fin de la seacuteance elles eacutechangeaient des numeacuteros de teacuteleacutephones et leur demandaient si elles pouvaient les contacter pour faire du henneacute agrave leurs ceacuteleacutebrations raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Au Caucase du Nord les adolescentes handicapeacutees ont eacuteteacute incluses dans la conception des activiteacutes sociales qui visaient agrave faciliter le reacuteseautage entre les filles avec et sans handicap Les activiteacutes ont eacuteteacute construites autour des compeacutetences speacutecifiques des filles handicapeacutees (exemple lrsquoexeacutecution de

chansons en langue des signes) la promotion de lrsquoeacutegaliteacute de participation dans la conception du programme mais aussi lrsquoappreacuteciation des talents de chaque individu

Comme lrsquoont reconnu les membres de la famille les dirige-ants communautaires les prestataires de services et autres agrave travers les sites du projet les reacutesultats de ces activiteacutes contredisent les hypothegraveses selon lesquelles les personnes handicapeacutees sont incapables de beacuteneacuteficier et de contribuer agrave une varieacuteteacute de programmes

laquo Avant les gens pensaient que ces femmes eacutetaient des cas deacutesespeacutereacutes et qursquoelles ne pourraient jamais ecirctre indeacutependantes Maintenant elles contredisent de nombreuses personnes au sein de la communauteacute Elles nous rendent nous les rares personnes qui avons toujours cru en elles tregraves tregraves fiers raquo

(Dirigeant communautaire de sexe masculin mdash camp de Kinama Burundi)

Beaucoup de personnes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance drsquoavoir lrsquoopportuniteacute laquo de faire leurs preuves raquo car beaucoup nrsquoavaient jamais eacuteteacute inviteacutees agrave prendre part aux activiteacutes Le simple fait de tendre la main pour encourager leur participation agrave des programmes eacutetait dans de nombreux cas lrsquoadaptation la plus percutante meneacutee par les professionnels de la VBG

Diane - camp de Kinama Burundi

laquo Jrsquoai reccedilu un appel disant que lrsquoIRC voulait inclure des femmes handicapeacutees dans leurs programmes relatifs aux AVEC Jrsquoeacutetais tellement exciteacutee agrave lrsquoideacutee de mrsquoinscrire drsquoecirctre incluse drsquoavoir une occasion de faire mes preuves agrave preacutesent je pense qursquoil est de mon devoir de tendre la main agrave drsquoautres personnes handicapeacutees pour sensibiliser partager mon histoire et leur dire qursquoelles peuvent ecirctre incluses raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Mieraf travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie

laquo Jrsquoappreacutecie tellement mon rocircle dans le programme [de lrsquoIRC] et jrsquoai tant drsquohistoires que je pourrais vous raconter sur les choses que nous avons accomplies

Mais je pense qursquoil est important de vous dire que je suis une femme handicapeacutee Je marche avec une beacutequille et jrsquoai parfois beaucoup de mal agrave acceacuteder au camp Cela ne mrsquoarrecircte pas mecircme si les choses peuvent ecirctre difficiles je sens que jrsquoai un travail tregraves important agrave faire

Jrsquoœuvre pour renforcer la seacutecuriteacute des femmes et des filles plus particuliegraverement des personnes handicapeacutees des personnes qui ne sont pas toujours incluses dans les activiteacutes des personnes qui sont souvent oublieacutees Je me souviens des moments ougrave crsquoeacutetait mon cas lorsque jrsquoavais tellement mal que je ne pouvais pas quitter ma maison ou avant drsquoavoir reccedilu ma beacutequille pour marcher Je me sentais vraiment seule Maintenant je suis tregraves active et je suis leader dans notre commu-nauteacute Je fais partie de lrsquoassociation des personnes handicapeacutees et je suis travailleuse sociale Jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir des choses preacutecieuses agrave apporter et que je peux plaider en faveur des femmes et enfants handicapeacutes et de leurs individus responsables parce que je comprends parfaitement

leurs besoins Je pense aussi que les gens mrsquoadmirent car ils me voient mrsquoefforcer pour faire mon travailraquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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Recommandations

Les recommandations suivantes sont tireacutees des leccedilons apprises au cours de ce projet qui porte sur le moyen de promouvoir lrsquoinclusion du handicap dans les programmes rela-tifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Recommandations pour les acteurs de la VBG

Inclure les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables dans la conception la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des programmes relatifs agrave la VBG Lrsquoimplication des personnes handicapeacutees dans la conception et lrsquoeacutevaluation du programme est essentielle pour identifier avec preacutecision les obstacles agrave leur participation aux programmes relatifs agrave la VBG eacutelaborer des strateacutegies visant agrave ameacuteliorer leur participation et comprendre le changement qui importe le plus pour eux Une attention particuliegravere devrait ecirctre accordeacutee agrave la collecte des informations et des points de vue des femmes des filles et des personnes souffrant de deacuteficiences intellectuelles et mentales car elles sont les plus exposeacutees agrave la VBG Les approches participatives telles que le classement les photo-interviews et la narration ajouteacutees aux meacutethodes qualitatives plus conventionnelles (exemple discussions theacutematiques de groupe et entretiens en face agrave face) sont des moyens permettant drsquoexplorer effi-cacement les preacuteoccupations et les ideacutees des individus qui ont des besoins communicationnels diffeacuterents Les eacutevaluations doivent inclure un volet de sensibilisation pour faire participer les personnes handicapeacutees et les individus responsables qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Assurer la formation et lrsquoapprentissage reacuteflectif sur les interactions entre le genre et le handicap pour les gestion-naires de programmes et les prestataires de services relatifs agrave la VBG et eacutetablir une compreacutehension commune et une adoption des approches centreacutees sur les droits et les survi-vants lorsque lrsquoon travaille avec ce groupe La formation du personnel agrave inteacutegrer une analyse de lrsquoineacutegaliteacute entre les sexes et de la discrimination fondeacutee sur le handicap les aidera agrave mieux cerner les facteurs uniques qui contribuent aux risques de VBG et de vulneacuterabiliteacute pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et agrave identifier des strateacute-gies plus efficaces pour leur inclusion dans les programmes relatifs agrave la VBG Lorsque les professionnels de la VBG sont particuliegraverement conscients de la dynamique du pouvoir entre les sexes dans leur travail avec les femmes ayant surveacutecu agrave la violence ils peuvent exiger un soutien suppleacutementaire pour reacutefleacutechir sur leurs propres attitudes et sur les attitudes des

autres sur la relation avec le handicap et sur la faccedilon dont ces eacuteleacutements peuvent aggraver lrsquoineacutegaliteacute fondeacutee sur le sexe la discrimination et lrsquoexclusion dans les relations les meacutenages et la communauteacute

Il est recommandeacute que les informations concernant les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables soient incluses et pleinement inteacutegreacutees dans les programmes de formation de base sur la VBG notamment agrave travers des eacutetudes de cas et des exemples centreacutes sur les personnes handicapeacutees Au fil du temps le personnel travaillant sur la VBG reconnaicirctra de plus en plus que reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees est une partie essentielle de leur travail et qursquoils ont les compeacutetences requises pour le faire effi-cacement dans le cadre de leur travail

Recruter des femmes et des filles handicapeacutees comme personnel et beacuteneacutevoles dans les programmes relatifs agrave la VBG Identifier et aider les femmes et les filles handicapeacutees agrave jouer un rocircle cleacute dans les programmes relatifs agrave la VBG peut ameacuteliorer la qualiteacute et la pertinence du programme pour ce groupe tout en les rendant autonomes et en rehaussant leur statut dans la communauteacute Fixer un objectif en termes de nombre de femmes et de filles handicapeacutees qui devraient parti-ciper agrave des formations et reacuteunions communautaires sur la VBG (environ 15 ) encouragera le personnel et les partenaires agrave les inviter directement agrave ces eacuteveacutenements et peut ameacuteliorer la repreacutesentation et la participation aux programmes relatifs agrave la VBG Plaider en faveur drsquoun eacutequilibre entre les sexes dans les associations de personnes handicapeacutees et pour lrsquoinclusion des femmes et des filles handicapeacutees dans les associations de femmes et de jeunes peut eacutegalement accroicirctre la participa-tion dans les domaines ougrave ces groupes interviennent dans les programmes relatifs agrave la VBG et une plus grande repreacutesenta-tion et un meilleur leadership au sein de la communauteacute

Privileacutegier lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les activiteacutes qui renfor-cent le capital social et les reacuteseaux de pairs Ceci est particuliegraverement important pour la preacutevention de la violence contre des adolescentes handicapeacutees les femmes ayant un handicap physique qui sont isoleacutees dans leurs maisons les individus responsables et les femmes les filles les garccedilons et les hommes ayant une deacuteficience intellectuelle Pour les programmes relatifs aux laquo espaces seacutecuriseacutes raquo aider les femmes et les filles agrave reacutefleacutechir sur ce qui rend un espace laquo seacutecuriseacute raquo pour eux et pour les autres et agrave deacutefinir leurs propres laquo regravegles de base raquo ou principes qui reflegravetent comment elles devront accepter et appreacutecier les diffeacuterences Ces principes peuvent aussi les amener agrave reacutefleacutechir sur la faccedilon drsquoatteindre et drsquoinclure drsquoautres femmes et filles qui sont plus isoleacutees (agrave

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lrsquoexemple des filles ayant une deacuteficience intellectuelle) En plus des activiteacutes baseacutees au centre la sensibilisation communau-taire et les visites agrave domicile sont essentielles pour atteindre les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables qui sont isoleacutes dans leurs maisons et pour renforcer en mecircme temps les meacutecanismes de protection communautaire Le personnel du programme relatif agrave la VBG doit ecirctre conscient de toute la charge de travail et des responsabiliteacutes suppleacute-mentaires que drsquoautres femmes et filles peuvent ecirctre tenues drsquoassumer dans les meacutenages suite agrave la participation des individus responsables dans les activiteacutes lieacutees agrave la VBG et les aider agrave identifier des strateacutegies pour atteacutenuer les risques associeacutes et les conseacutequences inattendues

Privileacutegier lrsquoinclusion des femmes handicapeacutees et des individus responsables de sexe feacuteminin dans les programmes portant sur lrsquoautonomisation eacuteconomique Fixer des objectifs en termes de nombre de femmes et filles handicapeacutees et drsquoindividus responsables devant participer agrave ces programmes et encourager le personnel et les commu-nauteacutes agrave les inviter Une analyse minutieuse des risques doit ecirctre meneacutee et une strateacutegie drsquoatteacutenuation deacuteveloppeacutee avant la participation pour preacutevenir etou reacutepondre efficacement agrave des conseacutequences impreacutevues Dans certains contextes les activ-iteacutes drsquoautonomisation eacuteconomique des femmes peuvent sortir du cadre des rocircles qui leur sont deacutevolus sur le plan social ce qui accentue leur vulneacuterabiliteacute agrave la violence de la part de la famille et de la communauteacute Dans certains meacutenages ces activiteacutes peuvent avoir un impact neacutegatif sur la personne handicapeacutee qui peut ecirctre abandonneacutee sans individus respon-sables familiers ce qui augmente potentiellement le risque de violence ou drsquoabus Parallegravelement drsquoautres femmes du meacutenage notamment les adolescentes peuvent assumer ce rocircle ce qui accroicirct leur charge de travail ou leur exclusion

La Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG qui comprend des outils et des directives pour les aider agrave renforcer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail est disponible sur httpwrcmsdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Recommandations pour acteurs du handicap

Veiller agrave ce que les programmes et organisations conccedilus pour servir les personnes handicapeacutees soient sensibles agrave la question du genre Les personnel des programmes et organisations srsquooccupant des personnes handicapeacutees doit suivre une formation sur le genre et lrsquoeacutegaliteacute des genres afin de comprendre les diffeacuterentes faccedilons dont le conflit et le deacuteplacement affectent les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et adapter leurs activiteacutes et services en conseacutequence Le personnel du programme Handicap doit

eacutegalement ecirctre conscient des risques particuliers de VBG auxquels les femmes et les filles handicapeacutees sont exposeacutees et recevoir une formation sur la communication avec les survi-vants et sur lrsquoorientation approprieacutee vers les prestataires de service relatifs aux VBG

Renforcer le plaidoyer autour des droits des personnes affecteacutees par la crise et le conflit notamment les femmes et les filles en eacuteveillant la conscience sur les reacutefugieacutes et les personnes deacuteplaceacutees au sein des organisations pour personnes handicapeacutees (DPO) notamment au niveau reacutegional ougrave il y aurait des crises reacutepeacuteteacutees ou prolongeacutees ayant un impact consideacuterable sur plusieurs pays Cela peut inclure le travail en reacuteseau entre les femmes handicapeacutees et les mouve-ments œuvrant pour les droits des femmes dans les pays et reacutegions affecteacutes par des crises afin de deacutevelopper une plus grande connexion compreacutehension et reacuteponse aux besoins des femmes handicapeacutees dans les environnements humanitaires

Recommandations pour tous les acteurs humanitaires

Mettre en œuvre les orientations sectorielles pour preacutevenir et reacutepondre agrave la violence baseacutee sur le genre telles qursquoeacutenonceacutees dans les Directives du Comiteacute permanent inter-organisations relatives agrave la violence baseacutee sur le genre48 Tous les acteurs humanitaires doivent reconnaicirctre et reacutepondre aux risques accrus de VBG pendant le conflit et la crise notam-ment pour les femmes et les filles handicapeacutees ainsi que les individus responsables de sexe feacuteminin Les normes minimales eacutenonceacutees dans les Directives fournissent lrsquoorientation de base pour tous les secteurs dans la preacutevention et la reacuteponse aux VBG

Entreprendre lrsquointeacutegration de la protection pour satisfaire effectivement les besoins des personnes handicapeacutees durant toutes les phases de lrsquointervention humanitaire Lrsquointeacutegration de la protection y compris lrsquoinclusion de lrsquoanalyse du genre et du handicap dans la conception des programmes la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation est deacuteterminante pour assurer que tout le monde notamment les femmes et filles handica-peacutees a pleinement accegraves aux services et agrave lrsquoassistance dans tous les secteurs y compris pour atteacutenuer le risque de VBG49

Recommandations pour les bailleurs de fonds et gouvernements

Tenir les organisations humanitaires responsables de la satisfaction effective des besoins des personnes handica-peacutees et des individus responsables dans les programmes sur la VBG agrave travers des processus de monitoring et de preacutesentation de rapports ainsi que la mise en exergue de

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pratique positives provenant de diffeacuterentes organisations dans les environnements humanitaires afin drsquoencourager lrsquoobservation des approches tenant compte du handicap et du genre

Plaider pour une plus grande reconnaissance de la multi-tude de preacuteoccupations lieacutees au handicap et au genre y compris la VBG dans tous les instruments internationaux les normes et conventions relatifs au conflit au deacuteplace-ment et agrave lrsquoaction humanitaire Les instruments interna-tionaux peuvent jouer un rocircle deacuteterminant dans la deacutefinition des prioriteacutes pour lrsquoaction humanitaire durant le conflit et le deacuteplacement Les preacuteoccupations speacutecifiques aux femmes et

aux filles et agrave toutes les personnes handicapeacutees doivent ecirctre au cœur des instruments internationaux dans la mesure ougrave elles figurent parmi les populations les plus vulneacuterables durant la crise Un plaidoyer permanent est neacutecessaire aux niveaux international et national pour encourager les gouvernements agrave signer et agrave ratifier tous les instruments pertinents et agrave tenir tous les acteurs concerneacutes responsables de la mise en œuvre inteacutegrale des conventions nouvelles et existantes y compris la Convention relative aux droits des personnes handicapeacutees la Convention sur lrsquoeacutelimination de toutes les formes de discrimi-nation agrave lrsquoeacutegard des femmes et les reacutesolutions du Conseil de seacutecuriteacute sur les femmes la paix et la seacutecuriteacute

Atelier drsquointervenants au Burundi copy Elizabeth SherwoodWRC

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Notes

1 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondiales et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacuteva-lence et conseacutequences sur la santeacute de la violence du parte-naire intime et de la violence sexuelle exerceacutee par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductive-healthpublicationsviolence9789241564625en

2 Ce chiffre est deacutetermineacute par lrsquoestimation globale selon laquelle les 15 pour cent de toute population seront des personnes handicapeacutees (OMS 2011) et selon laquelle 512 millions de personnes sont deacuteplaceacutees par la crise et le conflit agrave travers le monde (HCR 2014)

3 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

4 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

5 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

6 Dans ce rapport les laquo personnes handicapeacutees mentales raquo renvoient aux personnes atteintes drsquoune maladie mentale etou celles qui sont des usagers etou survivants de la psychiatrie Le terme laquo personnes ayant des handicaps sociaux raquo est parfois utiliseacute pour deacutecrire ce groupe de personnes handicapeacutees Reacuteseau mondial des usagers et survivants de la psychiatrie Manuel de mise en œuvre de la Convention des Nations unies relative au droit des per-sonnes handicapeacutees (RMUSP2008) p 9 wrcmsN8o9CH

7 UNHCR Le coucirct humain de la guerre Tendances mondia-les 2013 (2014) httpwwwunhcrorg5399a14f9html

8 Organisation mondiale de la santeacute et Banque mondiale Rapport mondial sur le handicap (2011)

9 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondia-les et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacutevalence et conseacutequences sur la santeacute sur la violence infligeacutee par le partenaire intime et par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductivehealth

publicationsviolence9789241564625en10 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-

lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

11 Ibid 12 Convention des Nations unies relative aux droits des per-

sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde-faultaspnavid=15amppid=150

13 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

14 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

15 CBM Inclusion made easy A quick program guide to dis-ability in development (2012) httpwwwcbmorg articledownloads78851CBM_Inclusion_Made_ Easy_-_com-plete_guidepdf

16 Ibid 17 GSDRC Applied Knowledge Services Understanding gen-

der (nd) httpwwwgsdrcorggotopic-guidesgenderunderstanding-gender

18 Ibid 19 Carolyn Frohmader and Stephanie Ortoleva ldquoThe sexual

and reproductive rights of women and girls with disabili-tiesrdquo (Issues paper presented at the ICPD Beyond 2014 Confeacuterence internationale sur les droits de lrsquohomme La Haye Pays-Bas 7-10 juillet 2013) httpwwdaorgauwp- contentuploads201312issues_paper_srr_wom- en_and_girls_with_disabilities_finalpdf

20 Convention des Nations unies relative aux droits des per-sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde- faultaspnavid=15amppid=150

21 Andrea Hollomotz ldquoDisability oppression and violence Towards a sociological explanationrdquo Sociology vol 47 (2013) pp 477-493 Originally published online 23 No-vember 2012 DOI 1011770038038512448561

22 Centers for Disease Control and Prevention The socio-ecological model a framework for prevention (2015) httpwwwcdcgovviolencepreventionoverviewsocial-ecologicalmodelhtml

37

23 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

24 Ces principes directeurs ont eacuteteacute adapteacutes des contributions drsquoune activiteacute meneacutee au Forum drsquoapprentissage interne pour le projet en juin 2014

25 Les DPO sont des organisations repreacutesentatives de per-sonnes handicapeacutees Elles sont geacuteneacuteralement constitueacutees et dirigeacutees par des personnes handicapeacutees

26 LrsquoIMSVBG enregistre le type de violence rapporteacute par les survivants dont le viol les agressions sexuelles les agressions physiques le mariage forceacute le deacuteni des res-sources les opportuniteacutes ou services et les violences psychologiqueseacutemotionnelles

27 Les consultations du personnel VBG en Eacutethiopie et au Burundi ont deacutemontreacute qursquoils avaient une bonne compreacutehen-sion des diffeacuterents types de deacuteficiences et pourraient les identifier sur la base de ces questions et observations fonctionnelles au cours de leurs concertations avec les survivants Il est important toutefois de reconnaicirctre que ce ne sont pas tous les survivants handicapeacutes qui peuvent ecirctre identifieacutes comme ayant un handicap dans les donneacutees de lrsquoIMSVBG

28 Jillian Foster Final report Implications and recommenda-tions for integration of mixed-methods analysis across WRC research Consultancy report submitted to WRC (2014)

29 httpbetterevaluationorgapproaches (accessed 12 August 2014) and httpdeptswashingtoneduccph pdf_filesEvaluationpdf (accessed 12 August 2014)

30 Lrsquooutil laquo Expeacuterience du changement raquo est adapteacute de la technique dite du changement le plus significatif (MSC) La technique MSC est une forme de monitoring et eacutevaluation participatifs qui analysent la prise en compte du change-ment pour deacutecouvrir les changements qui sont les plus consideacutereacutes par les individus et les groupes et pourquoi httpbetterevaluationorgapproaches (consulteacute le 12 aoucirct 2014)

31 Adapteacute de lrsquooutil Before and Now Diagram (page 68) dans the Tools together now 100 participatory tools to mobilize communities for HIVAIDS httpwwwaidsallianceorgassets000000370229-Tools-together-now_originalpdf1405520036

32 Adapted ldquoSummit Workshoprdquo from the Participatory Performance Story Reporting Technique httpwwwclearhorizoncomauwp-contentuploads200905report-on-outcomes-and-get-everyone-involved_the-participatory-performancepdf (accessed 12 August 2014)

33 IRC Formation agrave lrsquointeacutegration de la protection guide du facilitateur (2013) httpwwwglobalprotectionclusterorg_assetsfilesaorsprotection_mainstreamingIRC_Pro-tection_Mainstreaming_Training 20_Facilitators_Guide_March_2013_ENpdf

34 Les donneacutees de lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) indiquent que 120 survivants sur 2 025 enregistreacutes preacutesen-tent un handicap

35 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSGBV (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 5083 pour cent (61 sur 120) des survivants handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes et 32 23 pour cent (614 sur 1905) des survivants non handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 186 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0000

36 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes ont subi des violences psychologiqueseacutemotionnelles contre 2325 pour cent (443 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 342 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0377

37 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 3583 pour cent (43 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un partenaire ou eacutepoux contre 4871 pour cent (928 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1288 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0006

38 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un eacutetranger contre 2273 pour cent (433 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 394 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0316

39 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 83 pour cent (100 sur 120) des survi-

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vants handicapeacutes sont des femmes contre 95 pour cent (1812 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des femmes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 12 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de 0000

40 Au cours du processus de consentement eacuteclaireacute il eacutetait conseilleacute aux femmes de ne pas partager leurs expeacuteriences personnelles et de consentir agrave ce que leurs informations soient utiliseacutees dans des rapports afin drsquoameacuteliorer les programmes au Burundi et dans drsquoautres pays Toutes les femmes handicapeacutees intellectuelles souffraient juste de leacutegegraveres deacuteficiences et par conseacutequent eacutetaient en mesure de comprendre ce processus de consentement mais elles eacutetaient eacutegalement en preacutesence de leurs individus responsables Les questions de groupes de discussion ne portaient pas sur ces informations personnelles Les femmes dans ce groupe toutefois ont continueacute agrave divulguer des expeacuteriences personnelles tout au long de la discussion Tous les participants ont reccedilu des conseils sur les services disponibles aux survivants de la VBG et un soutien perma-nent eacutetait fourni par le personnel WPE de lrsquoIRC

41 Laurie E Powers Rosemary B Hughes and Emily M Lund Interpersonal violence and women with disabilities A re-search update (Harrisburg PA National Resource Center on Domestic Violence 2009)

42 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 1667 pour cent (20 sur 120) des survivants handicapeacutes sont des hommes et 488 pour cent (93 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des hommes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1170 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de Fischer de 0000

43 Les femmes les filles les garccedilons et les hommes handi-capeacutes peuvent subir des violences sur la base du genre et du handicap La contribution speacutecifique de chacun de ces facteurs va varier et les causes sous-jacentes de lrsquooppression et des abus sont souvent complexes et croiseacutees De fait il est difficile de faire la distinction et de reacutepondre seacutepareacutement Degraves lors il srsquoavegravere important de surveiller et reacutepondre agrave toutes les formes de violences et discriminations dans les environnements humanitaires notamment contre les groupes les plus marginaliseacutes au sein de la communauteacute afin de faire progresser lrsquoeacutegaliteacute des genres pour les groupes extrecircmement marginaliseacutes et opprimeacutes au sein de la communauteacute Des reacutesultats agrave

plus grande eacutechelle issus du projet et refleacutetant le caractegravere croiseacute des facteurs genre handicap et drsquoautres facteurs pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes et des rapports de recherche plus deacutetailleacutes sur ce sujet seront disponibles sur le site web de Commission des femmes pour les reacutefugieacutes httpswomensrefugeecom-missionorgprogramsdisabilitiesresearch-and-resourcesdocument945-building-capacity-for-disability-inclusion-in-gender-based-violence-gbv-programming-in-humanitarian-settings-overviewcatid=232

44 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

45 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 325 pour cent (39 sur 120) des survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours suivant lrsquoincident et 4398 pour cent (837 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1148 pour cent est consideacuterable du point de vue statis-tique avec une p-value de Fischer de 0017

46 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG 4083 pour cent (49 sur 120) survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC plus drsquo1 mois apregraves lrsquoincident et 3442 pour cent (655 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes plus drsquo1 moins apregraves lrsquoincident Des tests confir-ment que cette diffeacuterence de 641 pour cent nrsquoest pas consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0166

47 Commission des femmes pour les reacutefugieacutes Strong girls powerful women Program planning and design for ado-lescent girls in humanitarian settings (2014) httpswo-mensrefugeecommissionorgresourcesdocument1036-strong-girls-powerful-women-report

48 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuidelines2005pdf

49 Global Protection Cluster Protection mainstreaming (nd) httpwwwglobalprotectionclusterorgenareas-of-responsibilityprotection-mainstreaminghtml

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Tableau A Reacutesumeacute des pays contextes et activiteacutes meneacutes au cours de la phase 1 du projetPays Contexte opeacuterationnel Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie MyrsquoAni mdash Environnement de camp prolongeacute

Discussions de groupe avec de reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handi-capeacutes et leurs individus responsables (25 participants) leaders communautaires (11 participants) et travailleurs communautaires et travailleurs sociaux (13 participants)

Entretiens avec des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables (4 entretiens mdash 7 personnes)

Consultations avec lrsquoAssociation de handicapeacutes (32 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (19 personnes)

Burundi Bujumbura mdash Environnement urbain

Kinama Mussasa et Bwagiriza mdash

Camps

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes congolais handi-capeacutes et leurs individus responsables (161 participants)

Entretien avec une fille handicapeacutee et son individu responsable (1 entretien mdash 2 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (13 personnes)

Jordanie Zaatari mdash Camp

Irbid Mafraq et Ramtha mdash Envi-ronnements urbains

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus respon-sables (113 participants) et volontaire de la communauteacute de reacutefugieacutes (11 participants)

Entretiens avec des filles handicapeacutees et leurs indi-vidus responsables (2 entretiens mdash 4 personnes)

Consultations avec les acteurs humani-taires (30 personnes)

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Grozny Reacutepublique de Tcheacutetcheacutenie mdash Environnement urbain de reconstruction post-conflit

Discussion de groupe avec les individus respon-sables drsquoenfants handicapeacutes (12 participants)

Entretiens avec des femmes et filles handica-peacutees (11 entretiens mdash 11 personnes)

Consultations de personnels drsquoONG de femmes (16 personnes)

Ces discussions de groupe et entretiens ont eacuteteacute reacutealiseacutes par des ONG partenaires de lrsquoIRC dans le Caucase du Nord

Annexe 1 Reacutesumeacute des activiteacutes entreprises dans la meacutethodologie du projet

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Tableau B Reacutecapitulatif des activiteacutes drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilotePays Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie Discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handicapeacutes et leurs individus responsables (24 participants) et des leaders communautaires (11 participants)

Atelier drsquointervenants (21 personnes)

Burundi Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (89 participants) et des leaders communautaires (10 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (18 participants)

Atelier drsquointervenants (41 personnes)

Jordanie Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus responsables (14 participants)

Entretiens avec les professionnels de la VBG (3 participants)

Des expeacuteriences du changement ont eacuteteacute conduite par le personnel WPE en Jordanie et des entretiens avec des professionnels ont eacuteteacute reacutealiseacutes par teacuteleacutephone

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (26 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (7 participants)

Atelier drsquointervenants (26 personnes)

41

Les ateliers drsquointervenants au Burundi en Eacutethiopie et en Caucase du Nord et des expeacuteriences du changement en provenance de Jordanie visaient agrave collecter des messages-cleacutes et recommandations de diffeacuterents groupes impliqueacutes dans le projet sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG Leurs recommandations eacutetaient axeacutees sur les points ci-apregraves

bull Renforcement du plaidoyer sur la non-discrimination

laquo Des sessions de sensibilisation communautaires continues cibleacutees mettant en exergue les droits des personnes handica-peacutees notamment autour des questions relatives aux individus responsables de sexe feacuteminin et masculin raquo (Recommandations provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Consultations permanentes avec les personnes handicapeacutees sur la planification des programmes

laquo Il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne precirctent pas attention agrave nos opinions Nous aimerions rencontrer certaines filles dans un cafeacute ou un endroit uniquement pour filles avec et sans handicap Juste les filles sans adultes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo (Exposeacute du groupe des filles mdash Atelier drsquointervenants Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

bull Mise en exergue des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees

laquo Eacutelaborer un plan ou moyen de partage des expeacuteriences de reacuteussite de personnes handicapeacutees ayant reacuteussi dans des activiteacutes eacuteconomiques et professionnelles Se servir de ces succegraves comme moyen drsquoencourager drsquoautres groupes agrave inclure les personnes handicapeacutees dans ces types de programmes raquo (Recommandation provenant des hommes handicapeacutes mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Renforcement des activiteacutes de sensibilisation et de soutien par les pairs

laquo Effectuer plus de visites agrave domicile chez les femmes et filles handicapeacutees qui sont les plus isoleacutees Eacutelaborer un plan pour des visites reacuteguliegraveres et des contacts entre les eacutequipes [VBG] et leurs familles raquo (Recommandation provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Eacutethiopie)

bull Travail avec les familles

laquo Former un comiteacute drsquoindividus responsables pour donner des conseils sur lrsquoeacutelaboration des programmes Consacrer du temps pour enseigner des leccedilons sur comment ecirctre un meilleur deacutefenseur de la famille fournir des informations sur comment mieux utiliser des systegravemes et ecirctre moins deacutependants des agents de mobilisation communautaire raquo (Recommandation provenant drsquoindividus responsables mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Fourniture de soutien mateacuteriel et de strateacutegies de transport

laquo Recommander la fourniture de transport du fait de la difficile situation financiegravere (ou indemniteacutes de transport) raquo (Entretien avec un individu responsable de sexe feacuteminin mdash Irbid Jordanie)

Annexe 2 Recommandations issues des ateliers des intervenants

Page 25: « Je vois que cela est possibles33660.pcdn.co/wp-content/uploads/2020/04/Je-vois-que... · 2020-04-15 · 2 leur incapacité à laisser les personnes dont elles s’occupent. Pratiques

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Sur la base de lrsquoeacutevaluation et des recommandations de la Phase 1 faites par les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables les activiteacutes suivantes ont eacuteteacute conccedilues et testeacutees dans chacun des contextes du projet

Reacutesumeacute des actions pilotes mises en œuvre par les programmes WPE de lrsquoIRC

Pays Activiteacutes

Eacutethiopie Organisation de laquo discussions cafeacute raquo avec les femmes dans les foyers de personnes handicapeacutees afin que leurs individus responsables puissent acceacuteder agrave des informations sur la VBG et pour renforcer les reacuteseaux de pairs feacute-minins

Adaptation du mateacuteriel de mobilisation communautaire sur la preacutevention de la VBG (SASA) de maniegravere agrave deacutepeindre les personnes handicapeacutees comme faisant partie de la communauteacute dans son ensemble

Organisation de visites agrave domicile cibleacutees pour diffuser des informations sur la preacutevention de la VBG et donner des reacuteponses aux personnes handicapeacutees qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Organisation de sessions de formation sur la VBG et le handicap agrave lrsquointention des agents de mobilisation communautaire et des travailleurs sociaux

Modifications apporteacutees pour ameacuteliorer lrsquoaccessibiliteacute physique des bacirctiments communau-taires et des latrines dans le camp

Burundi Ciblage des Associations Villageoises drsquoEacutepargne et de Creacutedit pour les personnes handicapeacutees et

leurs individus responsables

Organisation drsquoactiviteacutes reacutecreacuteatives et professionnelles pour les personnes handicapeacutees et les individus responsables

Sensibilisation de la communauteacute sur les droits et lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees

Prioriteacute accordeacutee aux visites agrave domicile pour assurer une gestion plus complegravete des cas de VBG pour les personnes handicapeacutees agrave risque

Recrutement de femmes handicapeacutees comme agent de mobilisation communautaire pour les activiteacutes relatives agrave la VBG

Jordanie Inclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG interorganisations et dans la forma-tion sur la gestion des cas relatifs agrave la protection de lrsquoenfance

Animation drsquoun atelier drsquoune journeacutee sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de violence sexuelle et sexiste du sous-groupe interorganisations sur la violence sexuelle et sexiste

Pris en charge de lrsquoinclusion du handicap dans les messages et le mateacuteriel drsquoune campagne en cours sur la preacutevention de la violence et dans le mateacuteriel relatif aux services de lrsquoIRC

Organisation de discussions de groupe avec les individus responsables de sexe feacuteminin souffrant de handicap

La campagne laquo Amani raquo en Jordanie a fourni des messages cleacutes aux communauteacutes aux enfants et aux parents sur le moyen de mieux proteacuteger les enfants et les adultes contre les atteintes et divers types de violence notamment la violence sexuelle et sexiste httpdataunhcrorgsyrian-refugeesdownloadphpid=5558

Phase 2 Activiteacutes visant agrave ameacuteliorer lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG dans les pays pilotes

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Reacutesumeacute des actions pilotes mises en œuvre par les programmes WPE de lrsquoIRC

Caucase du Nord

Feacutedeacuteration de Russie

Organisation drsquoune formation et drsquoateliers de planification drsquoaction sur le handicap et la violence baseacutee sur le genre pour les ONG feacuteminines y compris sur lrsquoimplication des jeunes filles handica-peacutees et le soutien de leurs parents et in-dividus responsables

Organisation drsquoune formation et drsquoun atelier de planification drsquoaction avec les femmes de la All-Russia So-ciety of Disabled People sur lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes visant les femmes et les filles

Conception drsquoun manuel pour les individus responsables drsquoenfants handicapeacutes qui fournit des informations sur les services et lrsquoassistance aux personnes handicapeacutees

Organisation drsquoun concert de sensibilisation communautaire au cours de laquelle les jeunes filles sourdes sont monteacutees en scegravene avec une chanteuse tcheacutetchegravene

Organisation drsquoeacuteveacutenements sociaux pour les filles avec et sans handicap pour renforcer les reacuteseaux de pairs

Discussion cafeacute Camp de reacutefugieacutes de MyrsquoAni Ethiopiecopy IRC Ethiopie

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Phase 3 Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Le processus drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays a permis drsquoidentifier 1) les changements des connaissances des attitudes et des pratiques des professionnels de la VBG agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du handicap et 2) des pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Renforcement des capaciteacutes des professionnels de la VBG sur lrsquoinclusion du handicap

Les professionnels de la VBG des quatre pays ont eacuteteacute consulteacutes lors de lrsquoeacutevaluation participative pour identifier les changements apporteacutes agrave leurs connaissances leurs attitudes et leurs pratiques au sujet de lrsquoinclusion du handicap dans leurs programmes et activiteacutes au cours du projet Cette activiteacute a eacutegalement permis drsquoidentifier de nouvelles activiteacutes outils et ressources qui auraient agrave leur avis faciliteacute ces changements

Changements apporteacutes aux connaissances attitudes et pratiques

Bien que les connaissances les attitudes et les pratiques se recoupent et se complegravetent mutuellement les professionnels de la VBG ont plus freacutequemment rapporteacutes des changements dans leurs attitudes envers les personnes handicapeacutees au cours du projet Les professionnels ont signaleacute une accen-tuation de la reconnaissance de leur responsabiliteacute agrave atteindre tous les membres de la communauteacute et donc agrave adapter leurs programmes de maniegravere agrave les rendre accessibles et efficaces pour tous ce qui renforce la mise en œuvre drsquoune approche de programmation plus axeacutee sur les droits De nombreux professionnels ont avoueacute qursquoavant le projet ils supposaient que les personnes handicapeacutees nrsquoeacutetaient pas capables de participer agrave des activiteacutes relatives agrave la VBG en raison de leur handicap Apregraves le projet la plupart a deacuteclareacute reconnaicirctre que les personnes handicapeacutees ont des compeacutetences et des capaciteacutes neacutecessaires pour participer beacuteneacuteficier et faire de preacutecieuses contributions aux programmes Les professionnels ont eacutegalement deacuteclareacute qursquoils se consideacuteraient drsquoabord comme eacutetant mal eacutequipeacutes ou pas qualifieacutes pour fournir des services relatifs agrave la VBG aux personnes handicapeacutees et pensaient que leurs compeacutetences et leur formation ne suffiraient pas pour reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees Ils se sont souvent focaliseacutes sur la deacuteficience de la personne ou sur son eacutetat de santeacute (aussi connu sous le nom drsquoapproche

meacutedicale du handicap) et nrsquoont pas appliqueacute leurs compeacute-tences en matiegravere de protection et drsquoautonomisation pendant le processus de gestion de cas Apregraves le projet ces profes-sionnels ont deacuteclareacute qursquoils eacutetaient plus agrave lrsquoaise confiants et precircts agrave travailler avec les personnes handicapeacutees et qursquoils sont passeacutes drsquoune approche meacutedicale agrave une approche plus familiegravere et plus axeacutee sur le survivant

laquo Au deacutebut je pensais que je ne pouvais pas ecirctre utile agrave certaines personnes handicapeacutees parce que je nrsquoeacutetais pas meacutedecin que je ne pouvais pas ameacuteliorer leur condition que je ne pouvais pas les gueacuterir Mais alors lorsque jrsquoai pris du temps pour commencer agrave eacutecouter davantage jrsquoai compris qursquoelles ne demandaient pas ce type drsquoaide elles voulaient parler avaient besoin de soutien et aspiraient agrave plus de seacutecuriteacute Jrsquoai reacutealiseacute que je savais deacutejagrave comment venir en aide agrave ces personnes Avant je supposais que je ne pouvais pas et que discuter avec moi ne changerait rien agrave leur situation Jrsquoaurais ducirc eacutecouter un peu plus avant et crsquoest le cas maintenant Je prends drsquoabord le temps drsquoeacutecouter avant drsquoessayer de faire des plans et drsquoarranger les choses raquo

(Agent de mobilisation communautaire de lrsquoIRC - camp de Muyinga Burundi)

Certains professionnels ont eacutegalement signaleacute un changement drsquoattitude envers les individus responsables en particulier les megraveres drsquoenfants handicapeacutes qui ont leurs propres besoins mais qui font souvent passer les deacutesirs des autres notamment ceux des membres de leur famille souffrant de handicap avant leur propre bien-ecirctre psychosocial Les professionnels ont rapporteacute une plus grande reconnaissance des besoins de ce groupe et le rocircle essentiel qursquoils jouent dans la protection et lrsquoautonomisation des personnes handicapeacutees

laquo Ces personnes ont le droit de recevoir tous les services proposeacutes aux autres et il est de notre devoir drsquointeacutegrer [ces personnes] Il sera difficile pour elles de rester agrave la maison toutes seules Cela est eacutegalement important pour leurs familles et elles peuvent venir avec leurs filles Cette mesure est importante pour les megraveres drsquoenfants handicapeacutes car elles ont eacutegalement besoin drsquoun soutien psychologique raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Les professionnels de la VBG ont rapporteacute quatre principaux changements dans leurs pratiques agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du

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handicap au cours du projet Ces pratiques ont eacuteteacute eacutetroitement lieacutees au processus reacuteflectif du projet et aux activiteacutes pilotes mises en œuvre au cours de la Phase 2 du projet notamment

bull la tenue des consultations plus reacuteguliegraveres avec les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables afin de srsquoassurer que leurs besoins et leurs ideacutees sont pris en compte dans les deacutecisions lieacutees aux programmes et aux activiteacutes

bull la fourniture drsquoun soutien plus global et holistique aux survi-vantes handicapeacutees avec un accent sur les meacutethodes de communication efficaces et lrsquoeacutetablissement de la confiance

bull le deacuteveloppement drsquoactiviteacutes autour des points forts des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees

bull une implication plus active des membres de la famille et des voisins des personnes handicapeacutees dans la planification de la seacutecuriteacute

bull la surveillance du nombre de femmes de filles de garccedilons et drsquohommes handicapeacutes qui participent aux activiteacutes relatives agrave la VBG

laquo Nous ne pouvons pas eacutevaluer lrsquoactiviteacute nous-mecircmes Nous devons jauger nos performances agrave travers les gens qui prennent part agrave nos activiteacutes raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les professionnels de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Les professionnels de tous les pays ont eacutegalement deacuteclareacute avoir acquis de nouvelles connaissances qui ont ameacutelioreacute leur capaciteacute agrave inteacutegrer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail mais ils en ont parleacute moins freacutequemment que le changement drsquoattitudes et de pratiques Les exemples comprennent une meilleure compreacutehension des facteurs qui rendent les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables plus vulneacuterables agrave la VBG le rocircle des relations et des reacuteseaux sociaux dans la preacuteven-tion de la violence et lrsquoaccroissement des connaissances sur les strateacutegies de communication permettant de travailler avec des personnes preacutesentant diffeacuterents types de handicaps

laquo Nous travaillons sur les questions de VBG Je pensais donc plus agrave la faccedilon dont elles se sentent en tant que femmes et filles et comment elles se voient comparativement aux filles sans handicap Les filles handicapeacutees ont moins de possibiliteacutes que les filles sans handicap raquo

(Professionnel de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Activiteacutes outils et ressources qui ont favoriseacute le renforcement des capaciteacutes chez les professionnels de la VBG

Les professionnels de la VBG ont deacutecrit les opportuniteacutes drsquoapprentissage expeacuterientiel et reacuteflectif du projet comme eacutetant les facteurs les plus importants ayant contribueacute agrave renforcer leur capaciteacute agrave inteacutegrer efficacement lrsquoinclusion du handicap dans leur travail Il srsquoagissait notamment drsquointeractions directes avec les femmes et les filles handicapeacutees drsquooccasions de reacutefleacutechir sur leurs propres compeacutetences et du moyen de les appliquer dans leur travail avec ce groupe

Les professionnels de la VBG en Eacutethiopie en particulier les travailleurs sociaux et communautaires ont indiqueacute que les formations sur la VBG et le handicap les avaient effectivement aideacutes agrave ameacuteliorer leurs pratiques agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du handicap Dans les autres pays pilotes les professionnels ont signaleacute que les outils les aidant agrave consulter les personnes handicapeacutees y compris des directives sur la conduite des visites agrave domicile et des activiteacutes participatives qui traduisent la dynamique du pouvoir entre les femmes et les hommes et les personnes avec et sans handicap eacutetaient les plus utiles Les professionnels ont aussi mentionneacute que des outils fournissant des directives sur la communication avec les personnes preacutesentant diffeacuterents types de deacuteficiences et des outils permettant de deacutevelopper un mateacuteriel drsquoinformation drsquoeacuteducation et de communication accessible ont eacuteteacute utiles

Dans le Caucase du Nord les professionnels de la VBG ont indiqueacute que la focalisation sur un petit nombre drsquoactiviteacutes clairement deacutefinies visant agrave favoriser lrsquoinclusion a augmenteacute la probabiliteacute de succegraves et ce succegraves a stimuleacute leur confiance et leur volonteacute agrave inclure les femmes et les filles handicapeacutees dans les activiteacutes subseacutequentes

laquo Je nrsquoavais jamais penseacute que nous pourrions faire quelque chose dans un groupe mixte [filles avec et sans handicap] et maintenant je constate que cela est possible et acceptable et que les gens en ont besoin raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les professionnels de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Domaines exigeant un renforcement suppleacutementaire des capaciteacutes

Bien que des changements positifs dans lrsquoapproche de de travail des professionnels de la VBG avec les personnes handicapeacutees aient eacuteteacute signaleacutes lors de lrsquoeacutevaluation des lacunes persistantes ont eacuteteacute identifieacutees au niveau des capaciteacutes et une attention addi-

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tionnelle et continue doit ecirctre porteacutee agrave ce point

Tout drsquoabord quelques professionnels de la VBG et les pres-tataires ont continueacute agrave avoir des attitudes neacutegatives envers les personnes avec des handicapeacutees Par conseacutequent il est neacuteces-saire de promouvoir une reacuteflexion et une discussion continues avec les professionnels de la VBG afin de faire face et de reacutesoudre les malentendus et les preacutejugeacutes qui peuvent faire office drsquoobstacles agrave lrsquoaccegraves et agrave lrsquoinclusion des personnes handica-peacutees Les professionnels doivent reacutefleacutechir sur la faccedilon dont leurs propres attitudes peuvent influencer la mise en œuvre drsquoune approche centreacutee sur le survivant agrave lrsquoeacutegard des personnes handi-capeacutees agrave la possibiliteacute qursquoils donnent aux individus de contribuer agrave la prise de deacutecision et mecircme aux options drsquointerventions qursquoils peuvent examiner avec un survivant

Deuxiegravemement les gestionnaires de cas de VBG ont signaleacute qursquoils neacutecessitaient davantage drsquoindications sur les processus de consentement lorsqursquoils travaillent avec des survivants souf-frant drsquoune deacuteficience intellectuelle Dans de nombreux cas les gestionnaires de cas demandent aux individus responsables de donner le consentement et ne parviennent souvent pas agrave deacuteter-miner la capaciteacute de lrsquoindividu agrave donner son consentement Une note drsquoorientation sur lrsquoobtention du consentement des personnes handicapeacutees a eacuteteacute deacuteveloppeacutee dans le projet en reacuteponse agrave cette lacune Elle srsquoinspire du processus de consentement employeacute avec les personnes souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle dans le secteur de la santeacute dans les pays agrave revenu eacuteleveacute et est adapteacutee pour une approche de gestion de cas centreacutee sur le survivant

Enfin alors que de nombreux professionnels de la VBG qui ont pris part au projet ont reacuteussi agrave inclure les personnes ayant un handicap physique et des deacuteficiences auditives aux activiteacutes du programme relatifs agrave la VBG ils ont noteacute des deacutefis permanents lors de lrsquoinclusion des personnes ayant une deacuteficience intellec-tuelle Les gestionnaires de cas ont besoin de directives et de soutien pour identifier les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes preacutesentant des handicaps plus complexes afin de mieux les rattacher aux possibiliteacutes de participation aux activiteacutes communautaires et sociales briser lrsquoisolement social et favoriser lrsquoautonomisation Ces directives destineacutees aux gestionnaires de cas ont eacuteteacute deacuteveloppeacutees dans le cadre du projet

Des outils tireacutes du projet ont eacuteteacute adapteacutes pour les professionnels de la VBG drsquoautres organisations et sont disponibles dans la Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG sur httpwrc

msdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de VBG

Le processus drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays a susciteacute des laquo Expeacuteriences du changement raquo chez les personnes handicapeacutees leurs individus responsables et le cas eacutecheacuteant les dirigeants communautaires Ces expeacuteriences ont mis en eacutevidence les reacutesultats qui ont eacuteteacute les plus importants pour chaque groupe Une analyse des reacutesultats des ateliers de parties prenantes et des expeacuteriences du changement a permis drsquoidentifier les pratiques positives suivantes pour promouvoir lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Le renforcement des reacuteseaux de pairs et du capital social

Dans les quatre pays les participants ont citeacute lrsquoeacutetablissement de reacuteseaux de pairs plus robustes pour les adolescentes et les femmes handicapeacutees ainsi que pour les individus responsables de sexe feacuteminin comme retombeacutee positive des activiteacutes du projet Les discussions de groupe avec les individus responsables dans les centres de promotion de la femme en Jordanie des discus-sions cafeacute dans les domiciles des femmes handicapeacutees en Eacutethiopie la creacuteation drsquoespaces seacutecuriseacutes et drsquoactiviteacutes sociales agrave lrsquointention des adolescentes dans le Caucase du Nord et les Associations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit (AVEC) cibleacutees au Burundi ont eacuteteacute citeacutes comme eacutetant utiles par les participants car ils ont faciliteacute lrsquoeacutetablissement de liens entre les personnes handicapeacutees et les individus responsables et drsquoautres membres de la communauteacute ce qui a permis drsquoeacutechanger des informations de construire la confiance et de deacutevelopper des possibiliteacutes drsquoaction collective Ceci augmente non seulement accegraves agrave un soutien proposeacute les uns pour les autres et par la communauteacute toute entiegravere mais donne eacutegalement aux personnes handicapeacutees la possibiliteacute drsquoapporter une contribution agrave la socieacuteteacute drsquoeacutelever leur statut au sein de la communauteacute et drsquoecirctre reconnues et appreacutecieacutees pour des aspects de leur personne autres que leur handicap

Pour les individus responsables de sexe feacuteminin souffrant de handicap les groupes de soutien en Jordanie leur ont donneacute un espace pour partager leurs preacuteoccupations ideacutees et strateacutegies avec drsquoautres femmes dans des situations similaires Ceci les a aideacutees agrave se sentir moins isoleacutees et agrave renforcer leur bien-ecirctre psychosocial

laquo Je profite des expeacuteriences des ideacutees et des interventions constructives du formateur du guide psychologique et des amies pendant les sessions de discussion Lorsque je partage mes

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inquieacutetudes avec les autres je sens que je ne suis pas seule raquo

(Eacutepouse drsquoun homme handicapeacute - Irbid Jordanie)

Pour certaines femmes handicapeacutees et les individus respon-sables qui sont isoleacutees dans leurs maisons il est essentiel de proposer les activiteacutes de soutien par les pairs le plus pregraves possible de leur domicile afin qursquoils puissent tisser des reacuteseaux avec drsquoautres femmes qui vivent agrave proximiteacute En Eacutethiopie les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin ont organiseacute des discussions cafeacute traditionnelles dans leurs maisons pour parler de questions lieacutees agrave la VBG Les partic-ipants ont indiqueacute que ces activiteacutes ont diminueacute leur isolement ameacutelioreacute leurs relations avec les voisins et leur ont permis de se sentir plus en seacutecuriteacute dans la mesure ougrave un nombre croissant de femmes les connaissent et les comprennent

laquo Nous avons organiseacute des discussions cafeacute ici dans notre maison Ceci nous a rapprocheacute des gens Quand ils viennent agrave la maison nous discutons de tant de choses des choses qui sont vraiment importantes mais ils ont aussi lrsquooccasion de voir que nous sommes de bons parents mecircme si nous sommes un peu diffeacuterents Maintenant les gens nous comprennent mieux ils viennent mecircme nous dire bonjour et voir comment nous allons Je me sens plus en seacutecuriteacute avec des voisins que je connais raquo

(Femme aveugle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les Expeacuteriences du changement recueillies aupregraves des adoles-centes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance des amies et des reacuteseaux de pairs pour ces filles Au Burundi des adolescentes handicapeacutees ont trouveacute que lrsquoorganisation drsquoactiviteacutes telles que des sessions de couture et drsquoartisanat eacutetait un moyen effi-cace de rencontrer drsquoautres filles de partager des ideacutees et de discuter de leurs espoirs pour lrsquoavenir Elles ont deacuteclareacute qursquoelles ont ensuite eacuteteacute inviteacutees agrave assister agrave plusieurs activiteacutes commu-nautaires ougrave elles ont pu partager leurs propres ideacutees et leurs opinions Les adolescentes handicapeacutees dans le Caucase du Nord ont eacutegalement discuteacute des avantages de la participation agrave des activiteacutes avec des filles sans handicap notamment la possi-biliteacute drsquoapprendre les unes des autres Ces rapports eacutetablis par les adolescentes handicapeacutees deacutemontrent qursquoelles ont deacutevel-oppeacute des atouts humains et sociaux notamment lrsquoeacuteducation lrsquoestime de soi les reacuteseaux drsquoamies et les rocircles dans la commu-nauteacute Ces facteurs de protection reacuteduisent la vulneacuterabiliteacute des adolescentes agrave la violence agrave lrsquoabus et agrave lrsquoexploitation47 (voir Expeacuteriences du changement page 27)

Les femmes handicapeacutees membres drsquoAssociations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit au Burundi ont deacuteclareacute qursquoelles utilisent lrsquoargent qursquoelles ont gagneacute par le biais de ces programmes pour payer le transport et se rendre aux activiteacutes culturelles et reli-gieuses ce qui diminue leur isolement et creacutee drsquoimportants liens sociaux avec drsquoautres

Tous ces exemples soulignent une leccedilon importante Les personnes handicapeacutees ont et veulent que lrsquoon sache qursquoelles ont plusieurs identiteacutes au-delagrave de leur infirmiteacute Elles veulent ecirctre consideacutereacutees comme des leaders des femmes des amies

Maipendo - Burundi

laquo Maintenant je peux eacuteconomiser un peu pour emprunter une moto-taxi et je peux me rendre [agrave lrsquoeacuteglise] Jrsquoai maintenant chaque semaine des personnes avec qui discuter agrave lrsquoeacuteglise Crsquoest un groupe qui agrave mon avis mrsquoeacutecoute et me comprend raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Le Groupe de filles - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Les filles avec et sans handicap ont preacutepareacute des affiches au moyen drsquoimages et de photos Ces affiches portaient sur ce qui leur importait plus dans le projet et sur les activiteacutes qursquoelles souhaitaient mener ensuite Elles ont preacutesenteacute ces affiches aux ONG feacuteminines impliqueacutees dans le projet

laquo Ceci est notre histoire Notre souhait eacutetait de chanter avec Makka Mejieva [une ceacutelegravebre chan-teuse tcheacutetchegravene] [Lorsque nous sommes monteacutees sur scegravene] des tas de personnes handicapeacutees et non eacutetaient lagrave et pleuraient

Pendant lrsquoeacuteveacutenement nous avons pris connaissance drsquoautres personnes handicapeacutees et nous les avons rencontreacutees Il eacutetait tregraves agreacuteable pour nous de les connaicirctre et de deacutecouvrir leur type de handicap et leurs problegravemes Lorsque je me rends agrave lrsquoeacuteveacutenement et que je constate la preacutesence de personnes handicapeacutees je sens que je ne suis pas seule et quand je vois drsquoautres personnes [sans handicap] je me sens eacutegale agrave elles

Nous donnons des leccedilons de langue des signes aux filles sans handicap Ainsi nous pourrons les comprendre et elles nous comprendre car nous ne pouvons pas parler Gracircce agrave la langue des signes nous nous comprenons Ces filles sans handicap apprennent des choses et nous aussi Nous avons un langage commun agrave travers ces cours de langue des signes Nous utilisons eacutegalement des teacuteleacutephones nous envoyons des SMS et utilisons eacutegalement des notes eacutecrites pour communiquer avec les autres Nous aimons vraiment dessiner Nous pensons agrave des choses et tout ce agrave quoi nous pensons nous le repreacutesentons dans nos dessins Et nous aimons aussi beaucoup jouer agrave diffeacuterents types de jeux

Bien sucircr il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne font pas attention agrave nos opinions Voici les ideacutees que nous souhaiterions concreacutetiser agrave lrsquoavenir Nous aimerions rencontrer des filles dans un cafeacute ou dans un endroit reacuteserveacute uniquement aux filles avec et sans handicap mdash juste les filles pas drsquoadultes

Nous aimerions que [nos camarades de classe] se joignent agrave nous et prennent part agrave ces activiteacutes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo

Pour la suite de lrsquoExpeacuterience du changement du Groupe de filles dans le Caucase du Nord rendez-vous sur httpwrcmsGBV_disability_Change_Caucasus

copy IRC

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des membres de la communauteacute comme des personnes qui apportent de preacutecieuses contributions agrave la communauteacute Ce fait a des implications importantes pour lrsquoinclusion dans les programmes et les approches visant agrave renforcer les reacuteseaux de pairs et le capital social

Inclusion cibleacutee dans les activiteacutes de renforcement eacuteconomique

Lrsquoinclusion cibleacutee des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les programmes relatifs aux AVEC occupe une grande place dans les Expeacuteriences du changement au Burundi Les femmes handicapeacutees et les individus respon-sables de sexe feacuteminin impliqueacutees dans des activiteacutes relatives aux AVEC ont signaleacute que lrsquoeacutelargissement des reacuteseaux sociaux eacutetait le reacutesultat le plus important pour elles car il leur a permis de rehausser leur statut dans la socieacuteteacute (qui leur a valu un plus grand respect de la part de leurs maris et drsquoautres membres de la famille) et de renforcer leur estime de soi et leur senti-ment de confiance en soi La participation agrave des activiteacutes rela-tives aux AVEC a eu un impact positif sur leur indeacutependance en tant qursquoindividus mais aussi sur les contributions financiegraveres qursquoelles peuvent apporter agrave leurs meacutenages ce qui a renforceacute leur rocircle dans la prise de deacutecision

laquo Jrsquoai mecircme encore un peu drsquoargent pour acheter des choses pour ma famille Je suis tregraves eacutetonneacutee du changement de mon mari agrave mon eacutegard il se rend compte que jrsquoai de la valeur que je peux ecirctre indeacutependante il me respecte plus et rentre agrave la maison seulement les soirs maintenant Mon fils handicapeacute est plus heureux mdash il constate qursquoil y a plus de paix dans la maison raquo

(Individu responsable de sexe feacuteminin dans le camp de Musasa)

Accroicirctre la repreacutesentation des personnes handi-capeacutees dans les activiteacutes communautaires

Les programmes relatifs agrave la VBG travaillent en eacutetroite collabo-ration avec les dirigeants communautaires dans la concep-tion la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des activiteacutes Il est donc important drsquoexaminer comment les personnes handicapeacutees sont repreacutesenteacutees et atteintes par ces systegravemes de leadership En Eacutethiopie par exemple le personnel de lrsquoIRC a travailleacute avec lrsquoassociation des personnes handicapeacutees dans la commu-nauteacute des reacutefugieacutes afin drsquoaccroicirctre la participation des femmes handicapeacutees et renforcer la collaboration avec lrsquoassociation des femmes reacutefugieacutees Les participants au Burundi et en Eacutethiopie ont eacutegalement signaleacute que le recrutement de personnes handi-capeacutees et drsquoindividus responsables comme agents de mobili-sation communautaire et travailleurs sociaux a non seulement conduit agrave une plus grande attention aux preacuteoccupations de ce groupe mais a eacutegalement entraicircneacute une appreacuteciation accrue des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees par drsquoautres membres de la communauteacute

Esther mdash Burundi

laquo Je suis individu responsable pour mon mari qui vit avec un handicap mais ce nrsquoest pas ma seule identiteacute Je suis une megravere un leader et une personne fiegravere de son rocircle drsquoagent de mobilisation communautaire raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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laquo Nous nrsquoavons jamais eu de personnes handicapeacutees dans notre eacutequipe auparavantmdash il srsquoagit drsquoun changement majeur et vraiment tregraves important Mes amies handicapeacutees font le mecircme travail que moi Elles sont vraiment excellentes dans certains domaines et elles enseignent des choses agrave drsquoautres personnes Il est important pour la communauteacute de constater cela de savoir que lorsque nous disons vouloir inclure les personnes handicapeacutees nous le pensons vraiment Ceci est un bon moyen pour commencer agrave changer la faccedilon dont les personnes handicapeacutees sont consideacutereacutees raquo

(Travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie)

Atteindre et soutenir les personnes agrave risque eacuteleveacute

Lrsquoisolement des personnes ayant une deacuteficience intellectuelle etou de handicaps multiples a eacuteteacute identifieacute comme eacutetant un deacutefi pour les prestataires de services Ces personnes sont souvent isoleacutees dans leurs maisons avec leurs individus responsables et peuvent avoir peu drsquooccasions ou de soutien neacutecessaire(s) pour eacutelaborer des strateacutegies susceptibles de les proteacuteger contre la violence Les pratiques suivantes ont eacuteteacute identifieacutees comme favorisant lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion de ces personnes dans les activiteacutes relatives agrave la VBG

Les visites agrave domicile et les activiteacutes agrave domicile

Au Burundi en Eacutethiopie et au Caucase du Nord les personnes handicapeacutees et les professionnels ont indiqueacute avoir meneacute des visites agrave domicile pour interroger les individus et les familles au sujet de leurs besoins et pour partager lrsquoinformation sur les services et lrsquoassistance en matiegravere de VBG Ces visites ont permis aux profes-sionnels de la VBG et aux prestataires de services drsquoidentifier des survivants qui neacutecessitent un soutien complet et speacutecialiseacute Le personnel de lrsquoIRC au Burundi et en Eacutethiopie a commenceacute agrave organ-iser des activiteacutes de groupe geacuteneacuteralement tenues dans les centres de promotion de la femme et dans drsquoautres sites communautaires proches de leurs maisons et qui ciblaient parfois ces individus et les familles Les individus responsables des filles souffrant de handicaps multiples ont eacutegalement souligneacute qursquoils constataient un renforcement de lrsquoacceptation et du soutien de la communauteacute suite aux activiteacutes agrave domicile

laquo Les membres de la communauteacute nous traitent mieux agrave preacutesent Ils sont plus habitueacutes agrave nous Ils savent comment nous sommes et nous saluent aimablement quand ils passent raquo

(Megravere drsquoune adolescente souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

La gestion individuelle des cas

Les survivantes handicapeacutees neacutecessitent une gestion individu-aliseacutee et globale des cas pour promouvoir leur gueacuterison et leur reacutetablissement et pour preacutevenir toute violence future Pendant lrsquoeacutevaluation les participants ont rapporteacute que les profession-nels de la VBG srsquoeacutetaient ameacutelioreacutes dans lrsquoidentification de ces personnes agrave risque eacuteleveacute et la fourniture drsquoun soutien plus complet et adapteacute agrave leurs besoins speacutecifiques Les facteurs suivants ont eacuteteacute deacutecrits comme ameacuteliorant lrsquoappui agrave la gestion des cas pour ces personnes

bull lrsquoidentification des diffeacuterentes meacutethodes de communica-tion directe avec les survivants

bull une attention accrue sur lrsquoidentification des forces et des capaciteacutes reacuteelles des survivants au cours des eacutevaluations

bull la participation des personnes handicapeacutees et de leurs individus responsables dans la planification de lrsquoaction

bull un suivi freacutequent et une coordination de la prestation des services pour reacutepondre aux besoins identifieacutes

Les femmes handicapeacutees ont indiqueacute que ces seacuteances de gestion de cas ont contribueacute agrave deacutevelopper la confiance et la compreacutehension entre elles et les professionnels de la VBG et qursquoelles ont reccedilu une aide en fonction de leurs propres besoins et deacutesirs Cette leccedilon met eacutegalement en eacutevidence lrsquoimportance des approches centreacutees sur le survivant dans le travail avec les femmes handicapeacutees lorsqursquoil est question de deacutefinir leurs buts objectifs et strateacutegies

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Histoire de Mawazo - camp de Kinama Burundi

Mawazo vit seule et se deacuteplace diffeacuteremment des autres en rampant plutocirct qursquoen marchant

laquo Je vis seule Jrsquoai toujours veacutecu seule Jrsquoessaie drsquoecirctre tregraves indeacutependante et je fais beaucoup de choses toute seule Je peux nettoyer cuisiner laver mes vecirctements et je passe du temps agrave essayer drsquoaider mes voisins en prenant soin de leurs enfants

Je reccedilois reacuteguliegraverement des visites agrave domicile le personnel de lrsquoIRC est comme ma famille Ils passent veacuterifier si tout va bien presque tous les jours Quand jrsquoai un problegraveme ils srsquoen rendent compte tregraves rapidement et viennent voir si je vais bien Je me sens beaucoup plus eacutepanouie et jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir quelqursquoun agrave qui parler Jrsquoadore partager des histoires et je me sens bien lorsque quelqursquoun me demande comment je me sens

Mon nom dans ma langue signifie agrave la fois laquo problegravemes raquo et laquo ideacutees raquo Jrsquoai beaucoup agrave dire et agrave partager avec les autres Je suis une personne tregraves ouverte je pense que crsquoest la raison pour laquelle les enfants mrsquoaiment tant Je suis ouverte agrave eux je souris avec eux et je leur raconte des histoires Je peux leur apprendre beaucoup de choses car jrsquoai vu et appris beaucoup de choses dans ma vie Je peux leur parler de leur culture leur enseigner le respect et leur inculquer lrsquoesprit du partage Lorsque quelqursquoun mrsquoapporte de la bouillie par exemple mecircme en petite quantiteacute je ne le bois pas toute seule Srsquoil y a des enfants nous partageons tous ensemble Mecircme si jrsquoai tregraves faim je sais que cela est une chance pour moi drsquoenseigner quelque chose drsquoaider quelqursquoun tout comme les autres mrsquoaident

Si je pouvais dire une chose agrave lrsquoeacutequipe de lrsquoIRC ce serait de continuer de se souvenir des personnes qui sont agrave la maison qui ne peuvent pas facilement participer aux programmes Nous avons eacutegalement des besoins et des recircves Je me fais maintenant vieille et je pense qursquoil est important de se concentrer sur les jeunes les jeunes handicapeacutees pour srsquoassurer qursquoelles sont incluses degraves le plus jeune acircge afin que les gens puissent cesser la discrimination et nous consi-deacuterer tous comme eacutegaux raquo

copy IRC

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Reconnaicirctre les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes handicapeacutees pour faciliter lrsquoinclusion

Les personnes handicapeacutees et les professionnels de la VBG ont rapporteacute que lrsquoidentification et le renforcement des compeacute-tences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees ont favoriseacute une plus grande inclusion dans une varieacuteteacute drsquoactiviteacutes relatives agrave la VBG En Jordanie de jeunes femmes sourdes ont eacuteteacute inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes de responsabilisation sociale et agrave des initiatives meneacutees dans les centres de promo-tion de la femme et agrave animer des seacuteances de pose de henneacute Ces activiteacutes ont fourni un espace permettant aux femmes de partager des compeacutetences et des inteacuterecircts communs avec drsquoautres femmes de leur acircge

laquo Non seulement elles les ont accepteacutees mais elles se sont eacutegalement fait des amies Mecircme avant la fin de la seacuteance elles eacutechangeaient des numeacuteros de teacuteleacutephones et leur demandaient si elles pouvaient les contacter pour faire du henneacute agrave leurs ceacuteleacutebrations raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Au Caucase du Nord les adolescentes handicapeacutees ont eacuteteacute incluses dans la conception des activiteacutes sociales qui visaient agrave faciliter le reacuteseautage entre les filles avec et sans handicap Les activiteacutes ont eacuteteacute construites autour des compeacutetences speacutecifiques des filles handicapeacutees (exemple lrsquoexeacutecution de

chansons en langue des signes) la promotion de lrsquoeacutegaliteacute de participation dans la conception du programme mais aussi lrsquoappreacuteciation des talents de chaque individu

Comme lrsquoont reconnu les membres de la famille les dirige-ants communautaires les prestataires de services et autres agrave travers les sites du projet les reacutesultats de ces activiteacutes contredisent les hypothegraveses selon lesquelles les personnes handicapeacutees sont incapables de beacuteneacuteficier et de contribuer agrave une varieacuteteacute de programmes

laquo Avant les gens pensaient que ces femmes eacutetaient des cas deacutesespeacutereacutes et qursquoelles ne pourraient jamais ecirctre indeacutependantes Maintenant elles contredisent de nombreuses personnes au sein de la communauteacute Elles nous rendent nous les rares personnes qui avons toujours cru en elles tregraves tregraves fiers raquo

(Dirigeant communautaire de sexe masculin mdash camp de Kinama Burundi)

Beaucoup de personnes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance drsquoavoir lrsquoopportuniteacute laquo de faire leurs preuves raquo car beaucoup nrsquoavaient jamais eacuteteacute inviteacutees agrave prendre part aux activiteacutes Le simple fait de tendre la main pour encourager leur participation agrave des programmes eacutetait dans de nombreux cas lrsquoadaptation la plus percutante meneacutee par les professionnels de la VBG

Diane - camp de Kinama Burundi

laquo Jrsquoai reccedilu un appel disant que lrsquoIRC voulait inclure des femmes handicapeacutees dans leurs programmes relatifs aux AVEC Jrsquoeacutetais tellement exciteacutee agrave lrsquoideacutee de mrsquoinscrire drsquoecirctre incluse drsquoavoir une occasion de faire mes preuves agrave preacutesent je pense qursquoil est de mon devoir de tendre la main agrave drsquoautres personnes handicapeacutees pour sensibiliser partager mon histoire et leur dire qursquoelles peuvent ecirctre incluses raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Mieraf travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie

laquo Jrsquoappreacutecie tellement mon rocircle dans le programme [de lrsquoIRC] et jrsquoai tant drsquohistoires que je pourrais vous raconter sur les choses que nous avons accomplies

Mais je pense qursquoil est important de vous dire que je suis une femme handicapeacutee Je marche avec une beacutequille et jrsquoai parfois beaucoup de mal agrave acceacuteder au camp Cela ne mrsquoarrecircte pas mecircme si les choses peuvent ecirctre difficiles je sens que jrsquoai un travail tregraves important agrave faire

Jrsquoœuvre pour renforcer la seacutecuriteacute des femmes et des filles plus particuliegraverement des personnes handicapeacutees des personnes qui ne sont pas toujours incluses dans les activiteacutes des personnes qui sont souvent oublieacutees Je me souviens des moments ougrave crsquoeacutetait mon cas lorsque jrsquoavais tellement mal que je ne pouvais pas quitter ma maison ou avant drsquoavoir reccedilu ma beacutequille pour marcher Je me sentais vraiment seule Maintenant je suis tregraves active et je suis leader dans notre commu-nauteacute Je fais partie de lrsquoassociation des personnes handicapeacutees et je suis travailleuse sociale Jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir des choses preacutecieuses agrave apporter et que je peux plaider en faveur des femmes et enfants handicapeacutes et de leurs individus responsables parce que je comprends parfaitement

leurs besoins Je pense aussi que les gens mrsquoadmirent car ils me voient mrsquoefforcer pour faire mon travailraquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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Recommandations

Les recommandations suivantes sont tireacutees des leccedilons apprises au cours de ce projet qui porte sur le moyen de promouvoir lrsquoinclusion du handicap dans les programmes rela-tifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Recommandations pour les acteurs de la VBG

Inclure les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables dans la conception la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des programmes relatifs agrave la VBG Lrsquoimplication des personnes handicapeacutees dans la conception et lrsquoeacutevaluation du programme est essentielle pour identifier avec preacutecision les obstacles agrave leur participation aux programmes relatifs agrave la VBG eacutelaborer des strateacutegies visant agrave ameacuteliorer leur participation et comprendre le changement qui importe le plus pour eux Une attention particuliegravere devrait ecirctre accordeacutee agrave la collecte des informations et des points de vue des femmes des filles et des personnes souffrant de deacuteficiences intellectuelles et mentales car elles sont les plus exposeacutees agrave la VBG Les approches participatives telles que le classement les photo-interviews et la narration ajouteacutees aux meacutethodes qualitatives plus conventionnelles (exemple discussions theacutematiques de groupe et entretiens en face agrave face) sont des moyens permettant drsquoexplorer effi-cacement les preacuteoccupations et les ideacutees des individus qui ont des besoins communicationnels diffeacuterents Les eacutevaluations doivent inclure un volet de sensibilisation pour faire participer les personnes handicapeacutees et les individus responsables qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Assurer la formation et lrsquoapprentissage reacuteflectif sur les interactions entre le genre et le handicap pour les gestion-naires de programmes et les prestataires de services relatifs agrave la VBG et eacutetablir une compreacutehension commune et une adoption des approches centreacutees sur les droits et les survi-vants lorsque lrsquoon travaille avec ce groupe La formation du personnel agrave inteacutegrer une analyse de lrsquoineacutegaliteacute entre les sexes et de la discrimination fondeacutee sur le handicap les aidera agrave mieux cerner les facteurs uniques qui contribuent aux risques de VBG et de vulneacuterabiliteacute pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et agrave identifier des strateacute-gies plus efficaces pour leur inclusion dans les programmes relatifs agrave la VBG Lorsque les professionnels de la VBG sont particuliegraverement conscients de la dynamique du pouvoir entre les sexes dans leur travail avec les femmes ayant surveacutecu agrave la violence ils peuvent exiger un soutien suppleacutementaire pour reacutefleacutechir sur leurs propres attitudes et sur les attitudes des

autres sur la relation avec le handicap et sur la faccedilon dont ces eacuteleacutements peuvent aggraver lrsquoineacutegaliteacute fondeacutee sur le sexe la discrimination et lrsquoexclusion dans les relations les meacutenages et la communauteacute

Il est recommandeacute que les informations concernant les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables soient incluses et pleinement inteacutegreacutees dans les programmes de formation de base sur la VBG notamment agrave travers des eacutetudes de cas et des exemples centreacutes sur les personnes handicapeacutees Au fil du temps le personnel travaillant sur la VBG reconnaicirctra de plus en plus que reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees est une partie essentielle de leur travail et qursquoils ont les compeacutetences requises pour le faire effi-cacement dans le cadre de leur travail

Recruter des femmes et des filles handicapeacutees comme personnel et beacuteneacutevoles dans les programmes relatifs agrave la VBG Identifier et aider les femmes et les filles handicapeacutees agrave jouer un rocircle cleacute dans les programmes relatifs agrave la VBG peut ameacuteliorer la qualiteacute et la pertinence du programme pour ce groupe tout en les rendant autonomes et en rehaussant leur statut dans la communauteacute Fixer un objectif en termes de nombre de femmes et de filles handicapeacutees qui devraient parti-ciper agrave des formations et reacuteunions communautaires sur la VBG (environ 15 ) encouragera le personnel et les partenaires agrave les inviter directement agrave ces eacuteveacutenements et peut ameacuteliorer la repreacutesentation et la participation aux programmes relatifs agrave la VBG Plaider en faveur drsquoun eacutequilibre entre les sexes dans les associations de personnes handicapeacutees et pour lrsquoinclusion des femmes et des filles handicapeacutees dans les associations de femmes et de jeunes peut eacutegalement accroicirctre la participa-tion dans les domaines ougrave ces groupes interviennent dans les programmes relatifs agrave la VBG et une plus grande repreacutesenta-tion et un meilleur leadership au sein de la communauteacute

Privileacutegier lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les activiteacutes qui renfor-cent le capital social et les reacuteseaux de pairs Ceci est particuliegraverement important pour la preacutevention de la violence contre des adolescentes handicapeacutees les femmes ayant un handicap physique qui sont isoleacutees dans leurs maisons les individus responsables et les femmes les filles les garccedilons et les hommes ayant une deacuteficience intellectuelle Pour les programmes relatifs aux laquo espaces seacutecuriseacutes raquo aider les femmes et les filles agrave reacutefleacutechir sur ce qui rend un espace laquo seacutecuriseacute raquo pour eux et pour les autres et agrave deacutefinir leurs propres laquo regravegles de base raquo ou principes qui reflegravetent comment elles devront accepter et appreacutecier les diffeacuterences Ces principes peuvent aussi les amener agrave reacutefleacutechir sur la faccedilon drsquoatteindre et drsquoinclure drsquoautres femmes et filles qui sont plus isoleacutees (agrave

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lrsquoexemple des filles ayant une deacuteficience intellectuelle) En plus des activiteacutes baseacutees au centre la sensibilisation communau-taire et les visites agrave domicile sont essentielles pour atteindre les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables qui sont isoleacutes dans leurs maisons et pour renforcer en mecircme temps les meacutecanismes de protection communautaire Le personnel du programme relatif agrave la VBG doit ecirctre conscient de toute la charge de travail et des responsabiliteacutes suppleacute-mentaires que drsquoautres femmes et filles peuvent ecirctre tenues drsquoassumer dans les meacutenages suite agrave la participation des individus responsables dans les activiteacutes lieacutees agrave la VBG et les aider agrave identifier des strateacutegies pour atteacutenuer les risques associeacutes et les conseacutequences inattendues

Privileacutegier lrsquoinclusion des femmes handicapeacutees et des individus responsables de sexe feacuteminin dans les programmes portant sur lrsquoautonomisation eacuteconomique Fixer des objectifs en termes de nombre de femmes et filles handicapeacutees et drsquoindividus responsables devant participer agrave ces programmes et encourager le personnel et les commu-nauteacutes agrave les inviter Une analyse minutieuse des risques doit ecirctre meneacutee et une strateacutegie drsquoatteacutenuation deacuteveloppeacutee avant la participation pour preacutevenir etou reacutepondre efficacement agrave des conseacutequences impreacutevues Dans certains contextes les activ-iteacutes drsquoautonomisation eacuteconomique des femmes peuvent sortir du cadre des rocircles qui leur sont deacutevolus sur le plan social ce qui accentue leur vulneacuterabiliteacute agrave la violence de la part de la famille et de la communauteacute Dans certains meacutenages ces activiteacutes peuvent avoir un impact neacutegatif sur la personne handicapeacutee qui peut ecirctre abandonneacutee sans individus respon-sables familiers ce qui augmente potentiellement le risque de violence ou drsquoabus Parallegravelement drsquoautres femmes du meacutenage notamment les adolescentes peuvent assumer ce rocircle ce qui accroicirct leur charge de travail ou leur exclusion

La Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG qui comprend des outils et des directives pour les aider agrave renforcer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail est disponible sur httpwrcmsdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Recommandations pour acteurs du handicap

Veiller agrave ce que les programmes et organisations conccedilus pour servir les personnes handicapeacutees soient sensibles agrave la question du genre Les personnel des programmes et organisations srsquooccupant des personnes handicapeacutees doit suivre une formation sur le genre et lrsquoeacutegaliteacute des genres afin de comprendre les diffeacuterentes faccedilons dont le conflit et le deacuteplacement affectent les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et adapter leurs activiteacutes et services en conseacutequence Le personnel du programme Handicap doit

eacutegalement ecirctre conscient des risques particuliers de VBG auxquels les femmes et les filles handicapeacutees sont exposeacutees et recevoir une formation sur la communication avec les survi-vants et sur lrsquoorientation approprieacutee vers les prestataires de service relatifs aux VBG

Renforcer le plaidoyer autour des droits des personnes affecteacutees par la crise et le conflit notamment les femmes et les filles en eacuteveillant la conscience sur les reacutefugieacutes et les personnes deacuteplaceacutees au sein des organisations pour personnes handicapeacutees (DPO) notamment au niveau reacutegional ougrave il y aurait des crises reacutepeacuteteacutees ou prolongeacutees ayant un impact consideacuterable sur plusieurs pays Cela peut inclure le travail en reacuteseau entre les femmes handicapeacutees et les mouve-ments œuvrant pour les droits des femmes dans les pays et reacutegions affecteacutes par des crises afin de deacutevelopper une plus grande connexion compreacutehension et reacuteponse aux besoins des femmes handicapeacutees dans les environnements humanitaires

Recommandations pour tous les acteurs humanitaires

Mettre en œuvre les orientations sectorielles pour preacutevenir et reacutepondre agrave la violence baseacutee sur le genre telles qursquoeacutenonceacutees dans les Directives du Comiteacute permanent inter-organisations relatives agrave la violence baseacutee sur le genre48 Tous les acteurs humanitaires doivent reconnaicirctre et reacutepondre aux risques accrus de VBG pendant le conflit et la crise notam-ment pour les femmes et les filles handicapeacutees ainsi que les individus responsables de sexe feacuteminin Les normes minimales eacutenonceacutees dans les Directives fournissent lrsquoorientation de base pour tous les secteurs dans la preacutevention et la reacuteponse aux VBG

Entreprendre lrsquointeacutegration de la protection pour satisfaire effectivement les besoins des personnes handicapeacutees durant toutes les phases de lrsquointervention humanitaire Lrsquointeacutegration de la protection y compris lrsquoinclusion de lrsquoanalyse du genre et du handicap dans la conception des programmes la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation est deacuteterminante pour assurer que tout le monde notamment les femmes et filles handica-peacutees a pleinement accegraves aux services et agrave lrsquoassistance dans tous les secteurs y compris pour atteacutenuer le risque de VBG49

Recommandations pour les bailleurs de fonds et gouvernements

Tenir les organisations humanitaires responsables de la satisfaction effective des besoins des personnes handica-peacutees et des individus responsables dans les programmes sur la VBG agrave travers des processus de monitoring et de preacutesentation de rapports ainsi que la mise en exergue de

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pratique positives provenant de diffeacuterentes organisations dans les environnements humanitaires afin drsquoencourager lrsquoobservation des approches tenant compte du handicap et du genre

Plaider pour une plus grande reconnaissance de la multi-tude de preacuteoccupations lieacutees au handicap et au genre y compris la VBG dans tous les instruments internationaux les normes et conventions relatifs au conflit au deacuteplace-ment et agrave lrsquoaction humanitaire Les instruments interna-tionaux peuvent jouer un rocircle deacuteterminant dans la deacutefinition des prioriteacutes pour lrsquoaction humanitaire durant le conflit et le deacuteplacement Les preacuteoccupations speacutecifiques aux femmes et

aux filles et agrave toutes les personnes handicapeacutees doivent ecirctre au cœur des instruments internationaux dans la mesure ougrave elles figurent parmi les populations les plus vulneacuterables durant la crise Un plaidoyer permanent est neacutecessaire aux niveaux international et national pour encourager les gouvernements agrave signer et agrave ratifier tous les instruments pertinents et agrave tenir tous les acteurs concerneacutes responsables de la mise en œuvre inteacutegrale des conventions nouvelles et existantes y compris la Convention relative aux droits des personnes handicapeacutees la Convention sur lrsquoeacutelimination de toutes les formes de discrimi-nation agrave lrsquoeacutegard des femmes et les reacutesolutions du Conseil de seacutecuriteacute sur les femmes la paix et la seacutecuriteacute

Atelier drsquointervenants au Burundi copy Elizabeth SherwoodWRC

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Notes

1 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondiales et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacuteva-lence et conseacutequences sur la santeacute de la violence du parte-naire intime et de la violence sexuelle exerceacutee par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductive-healthpublicationsviolence9789241564625en

2 Ce chiffre est deacutetermineacute par lrsquoestimation globale selon laquelle les 15 pour cent de toute population seront des personnes handicapeacutees (OMS 2011) et selon laquelle 512 millions de personnes sont deacuteplaceacutees par la crise et le conflit agrave travers le monde (HCR 2014)

3 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

4 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

5 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

6 Dans ce rapport les laquo personnes handicapeacutees mentales raquo renvoient aux personnes atteintes drsquoune maladie mentale etou celles qui sont des usagers etou survivants de la psychiatrie Le terme laquo personnes ayant des handicaps sociaux raquo est parfois utiliseacute pour deacutecrire ce groupe de personnes handicapeacutees Reacuteseau mondial des usagers et survivants de la psychiatrie Manuel de mise en œuvre de la Convention des Nations unies relative au droit des per-sonnes handicapeacutees (RMUSP2008) p 9 wrcmsN8o9CH

7 UNHCR Le coucirct humain de la guerre Tendances mondia-les 2013 (2014) httpwwwunhcrorg5399a14f9html

8 Organisation mondiale de la santeacute et Banque mondiale Rapport mondial sur le handicap (2011)

9 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondia-les et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacutevalence et conseacutequences sur la santeacute sur la violence infligeacutee par le partenaire intime et par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductivehealth

publicationsviolence9789241564625en10 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-

lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

11 Ibid 12 Convention des Nations unies relative aux droits des per-

sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde-faultaspnavid=15amppid=150

13 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

14 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

15 CBM Inclusion made easy A quick program guide to dis-ability in development (2012) httpwwwcbmorg articledownloads78851CBM_Inclusion_Made_ Easy_-_com-plete_guidepdf

16 Ibid 17 GSDRC Applied Knowledge Services Understanding gen-

der (nd) httpwwwgsdrcorggotopic-guidesgenderunderstanding-gender

18 Ibid 19 Carolyn Frohmader and Stephanie Ortoleva ldquoThe sexual

and reproductive rights of women and girls with disabili-tiesrdquo (Issues paper presented at the ICPD Beyond 2014 Confeacuterence internationale sur les droits de lrsquohomme La Haye Pays-Bas 7-10 juillet 2013) httpwwdaorgauwp- contentuploads201312issues_paper_srr_wom- en_and_girls_with_disabilities_finalpdf

20 Convention des Nations unies relative aux droits des per-sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde- faultaspnavid=15amppid=150

21 Andrea Hollomotz ldquoDisability oppression and violence Towards a sociological explanationrdquo Sociology vol 47 (2013) pp 477-493 Originally published online 23 No-vember 2012 DOI 1011770038038512448561

22 Centers for Disease Control and Prevention The socio-ecological model a framework for prevention (2015) httpwwwcdcgovviolencepreventionoverviewsocial-ecologicalmodelhtml

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23 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

24 Ces principes directeurs ont eacuteteacute adapteacutes des contributions drsquoune activiteacute meneacutee au Forum drsquoapprentissage interne pour le projet en juin 2014

25 Les DPO sont des organisations repreacutesentatives de per-sonnes handicapeacutees Elles sont geacuteneacuteralement constitueacutees et dirigeacutees par des personnes handicapeacutees

26 LrsquoIMSVBG enregistre le type de violence rapporteacute par les survivants dont le viol les agressions sexuelles les agressions physiques le mariage forceacute le deacuteni des res-sources les opportuniteacutes ou services et les violences psychologiqueseacutemotionnelles

27 Les consultations du personnel VBG en Eacutethiopie et au Burundi ont deacutemontreacute qursquoils avaient une bonne compreacutehen-sion des diffeacuterents types de deacuteficiences et pourraient les identifier sur la base de ces questions et observations fonctionnelles au cours de leurs concertations avec les survivants Il est important toutefois de reconnaicirctre que ce ne sont pas tous les survivants handicapeacutes qui peuvent ecirctre identifieacutes comme ayant un handicap dans les donneacutees de lrsquoIMSVBG

28 Jillian Foster Final report Implications and recommenda-tions for integration of mixed-methods analysis across WRC research Consultancy report submitted to WRC (2014)

29 httpbetterevaluationorgapproaches (accessed 12 August 2014) and httpdeptswashingtoneduccph pdf_filesEvaluationpdf (accessed 12 August 2014)

30 Lrsquooutil laquo Expeacuterience du changement raquo est adapteacute de la technique dite du changement le plus significatif (MSC) La technique MSC est une forme de monitoring et eacutevaluation participatifs qui analysent la prise en compte du change-ment pour deacutecouvrir les changements qui sont les plus consideacutereacutes par les individus et les groupes et pourquoi httpbetterevaluationorgapproaches (consulteacute le 12 aoucirct 2014)

31 Adapteacute de lrsquooutil Before and Now Diagram (page 68) dans the Tools together now 100 participatory tools to mobilize communities for HIVAIDS httpwwwaidsallianceorgassets000000370229-Tools-together-now_originalpdf1405520036

32 Adapted ldquoSummit Workshoprdquo from the Participatory Performance Story Reporting Technique httpwwwclearhorizoncomauwp-contentuploads200905report-on-outcomes-and-get-everyone-involved_the-participatory-performancepdf (accessed 12 August 2014)

33 IRC Formation agrave lrsquointeacutegration de la protection guide du facilitateur (2013) httpwwwglobalprotectionclusterorg_assetsfilesaorsprotection_mainstreamingIRC_Pro-tection_Mainstreaming_Training 20_Facilitators_Guide_March_2013_ENpdf

34 Les donneacutees de lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) indiquent que 120 survivants sur 2 025 enregistreacutes preacutesen-tent un handicap

35 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSGBV (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 5083 pour cent (61 sur 120) des survivants handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes et 32 23 pour cent (614 sur 1905) des survivants non handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 186 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0000

36 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes ont subi des violences psychologiqueseacutemotionnelles contre 2325 pour cent (443 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 342 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0377

37 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 3583 pour cent (43 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un partenaire ou eacutepoux contre 4871 pour cent (928 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1288 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0006

38 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un eacutetranger contre 2273 pour cent (433 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 394 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0316

39 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 83 pour cent (100 sur 120) des survi-

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vants handicapeacutes sont des femmes contre 95 pour cent (1812 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des femmes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 12 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de 0000

40 Au cours du processus de consentement eacuteclaireacute il eacutetait conseilleacute aux femmes de ne pas partager leurs expeacuteriences personnelles et de consentir agrave ce que leurs informations soient utiliseacutees dans des rapports afin drsquoameacuteliorer les programmes au Burundi et dans drsquoautres pays Toutes les femmes handicapeacutees intellectuelles souffraient juste de leacutegegraveres deacuteficiences et par conseacutequent eacutetaient en mesure de comprendre ce processus de consentement mais elles eacutetaient eacutegalement en preacutesence de leurs individus responsables Les questions de groupes de discussion ne portaient pas sur ces informations personnelles Les femmes dans ce groupe toutefois ont continueacute agrave divulguer des expeacuteriences personnelles tout au long de la discussion Tous les participants ont reccedilu des conseils sur les services disponibles aux survivants de la VBG et un soutien perma-nent eacutetait fourni par le personnel WPE de lrsquoIRC

41 Laurie E Powers Rosemary B Hughes and Emily M Lund Interpersonal violence and women with disabilities A re-search update (Harrisburg PA National Resource Center on Domestic Violence 2009)

42 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 1667 pour cent (20 sur 120) des survivants handicapeacutes sont des hommes et 488 pour cent (93 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des hommes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1170 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de Fischer de 0000

43 Les femmes les filles les garccedilons et les hommes handi-capeacutes peuvent subir des violences sur la base du genre et du handicap La contribution speacutecifique de chacun de ces facteurs va varier et les causes sous-jacentes de lrsquooppression et des abus sont souvent complexes et croiseacutees De fait il est difficile de faire la distinction et de reacutepondre seacutepareacutement Degraves lors il srsquoavegravere important de surveiller et reacutepondre agrave toutes les formes de violences et discriminations dans les environnements humanitaires notamment contre les groupes les plus marginaliseacutes au sein de la communauteacute afin de faire progresser lrsquoeacutegaliteacute des genres pour les groupes extrecircmement marginaliseacutes et opprimeacutes au sein de la communauteacute Des reacutesultats agrave

plus grande eacutechelle issus du projet et refleacutetant le caractegravere croiseacute des facteurs genre handicap et drsquoautres facteurs pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes et des rapports de recherche plus deacutetailleacutes sur ce sujet seront disponibles sur le site web de Commission des femmes pour les reacutefugieacutes httpswomensrefugeecom-missionorgprogramsdisabilitiesresearch-and-resourcesdocument945-building-capacity-for-disability-inclusion-in-gender-based-violence-gbv-programming-in-humanitarian-settings-overviewcatid=232

44 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

45 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 325 pour cent (39 sur 120) des survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours suivant lrsquoincident et 4398 pour cent (837 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1148 pour cent est consideacuterable du point de vue statis-tique avec une p-value de Fischer de 0017

46 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG 4083 pour cent (49 sur 120) survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC plus drsquo1 mois apregraves lrsquoincident et 3442 pour cent (655 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes plus drsquo1 moins apregraves lrsquoincident Des tests confir-ment que cette diffeacuterence de 641 pour cent nrsquoest pas consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0166

47 Commission des femmes pour les reacutefugieacutes Strong girls powerful women Program planning and design for ado-lescent girls in humanitarian settings (2014) httpswo-mensrefugeecommissionorgresourcesdocument1036-strong-girls-powerful-women-report

48 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuidelines2005pdf

49 Global Protection Cluster Protection mainstreaming (nd) httpwwwglobalprotectionclusterorgenareas-of-responsibilityprotection-mainstreaminghtml

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Tableau A Reacutesumeacute des pays contextes et activiteacutes meneacutes au cours de la phase 1 du projetPays Contexte opeacuterationnel Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie MyrsquoAni mdash Environnement de camp prolongeacute

Discussions de groupe avec de reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handi-capeacutes et leurs individus responsables (25 participants) leaders communautaires (11 participants) et travailleurs communautaires et travailleurs sociaux (13 participants)

Entretiens avec des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables (4 entretiens mdash 7 personnes)

Consultations avec lrsquoAssociation de handicapeacutes (32 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (19 personnes)

Burundi Bujumbura mdash Environnement urbain

Kinama Mussasa et Bwagiriza mdash

Camps

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes congolais handi-capeacutes et leurs individus responsables (161 participants)

Entretien avec une fille handicapeacutee et son individu responsable (1 entretien mdash 2 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (13 personnes)

Jordanie Zaatari mdash Camp

Irbid Mafraq et Ramtha mdash Envi-ronnements urbains

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus respon-sables (113 participants) et volontaire de la communauteacute de reacutefugieacutes (11 participants)

Entretiens avec des filles handicapeacutees et leurs indi-vidus responsables (2 entretiens mdash 4 personnes)

Consultations avec les acteurs humani-taires (30 personnes)

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Grozny Reacutepublique de Tcheacutetcheacutenie mdash Environnement urbain de reconstruction post-conflit

Discussion de groupe avec les individus respon-sables drsquoenfants handicapeacutes (12 participants)

Entretiens avec des femmes et filles handica-peacutees (11 entretiens mdash 11 personnes)

Consultations de personnels drsquoONG de femmes (16 personnes)

Ces discussions de groupe et entretiens ont eacuteteacute reacutealiseacutes par des ONG partenaires de lrsquoIRC dans le Caucase du Nord

Annexe 1 Reacutesumeacute des activiteacutes entreprises dans la meacutethodologie du projet

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Tableau B Reacutecapitulatif des activiteacutes drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilotePays Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie Discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handicapeacutes et leurs individus responsables (24 participants) et des leaders communautaires (11 participants)

Atelier drsquointervenants (21 personnes)

Burundi Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (89 participants) et des leaders communautaires (10 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (18 participants)

Atelier drsquointervenants (41 personnes)

Jordanie Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus responsables (14 participants)

Entretiens avec les professionnels de la VBG (3 participants)

Des expeacuteriences du changement ont eacuteteacute conduite par le personnel WPE en Jordanie et des entretiens avec des professionnels ont eacuteteacute reacutealiseacutes par teacuteleacutephone

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (26 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (7 participants)

Atelier drsquointervenants (26 personnes)

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Les ateliers drsquointervenants au Burundi en Eacutethiopie et en Caucase du Nord et des expeacuteriences du changement en provenance de Jordanie visaient agrave collecter des messages-cleacutes et recommandations de diffeacuterents groupes impliqueacutes dans le projet sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG Leurs recommandations eacutetaient axeacutees sur les points ci-apregraves

bull Renforcement du plaidoyer sur la non-discrimination

laquo Des sessions de sensibilisation communautaires continues cibleacutees mettant en exergue les droits des personnes handica-peacutees notamment autour des questions relatives aux individus responsables de sexe feacuteminin et masculin raquo (Recommandations provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Consultations permanentes avec les personnes handicapeacutees sur la planification des programmes

laquo Il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne precirctent pas attention agrave nos opinions Nous aimerions rencontrer certaines filles dans un cafeacute ou un endroit uniquement pour filles avec et sans handicap Juste les filles sans adultes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo (Exposeacute du groupe des filles mdash Atelier drsquointervenants Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

bull Mise en exergue des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees

laquo Eacutelaborer un plan ou moyen de partage des expeacuteriences de reacuteussite de personnes handicapeacutees ayant reacuteussi dans des activiteacutes eacuteconomiques et professionnelles Se servir de ces succegraves comme moyen drsquoencourager drsquoautres groupes agrave inclure les personnes handicapeacutees dans ces types de programmes raquo (Recommandation provenant des hommes handicapeacutes mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Renforcement des activiteacutes de sensibilisation et de soutien par les pairs

laquo Effectuer plus de visites agrave domicile chez les femmes et filles handicapeacutees qui sont les plus isoleacutees Eacutelaborer un plan pour des visites reacuteguliegraveres et des contacts entre les eacutequipes [VBG] et leurs familles raquo (Recommandation provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Eacutethiopie)

bull Travail avec les familles

laquo Former un comiteacute drsquoindividus responsables pour donner des conseils sur lrsquoeacutelaboration des programmes Consacrer du temps pour enseigner des leccedilons sur comment ecirctre un meilleur deacutefenseur de la famille fournir des informations sur comment mieux utiliser des systegravemes et ecirctre moins deacutependants des agents de mobilisation communautaire raquo (Recommandation provenant drsquoindividus responsables mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Fourniture de soutien mateacuteriel et de strateacutegies de transport

laquo Recommander la fourniture de transport du fait de la difficile situation financiegravere (ou indemniteacutes de transport) raquo (Entretien avec un individu responsable de sexe feacuteminin mdash Irbid Jordanie)

Annexe 2 Recommandations issues des ateliers des intervenants

Page 26: « Je vois que cela est possibles33660.pcdn.co/wp-content/uploads/2020/04/Je-vois-que... · 2020-04-15 · 2 leur incapacité à laisser les personnes dont elles s’occupent. Pratiques

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Reacutesumeacute des actions pilotes mises en œuvre par les programmes WPE de lrsquoIRC

Caucase du Nord

Feacutedeacuteration de Russie

Organisation drsquoune formation et drsquoateliers de planification drsquoaction sur le handicap et la violence baseacutee sur le genre pour les ONG feacuteminines y compris sur lrsquoimplication des jeunes filles handica-peacutees et le soutien de leurs parents et in-dividus responsables

Organisation drsquoune formation et drsquoun atelier de planification drsquoaction avec les femmes de la All-Russia So-ciety of Disabled People sur lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes visant les femmes et les filles

Conception drsquoun manuel pour les individus responsables drsquoenfants handicapeacutes qui fournit des informations sur les services et lrsquoassistance aux personnes handicapeacutees

Organisation drsquoun concert de sensibilisation communautaire au cours de laquelle les jeunes filles sourdes sont monteacutees en scegravene avec une chanteuse tcheacutetchegravene

Organisation drsquoeacuteveacutenements sociaux pour les filles avec et sans handicap pour renforcer les reacuteseaux de pairs

Discussion cafeacute Camp de reacutefugieacutes de MyrsquoAni Ethiopiecopy IRC Ethiopie

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Phase 3 Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Le processus drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays a permis drsquoidentifier 1) les changements des connaissances des attitudes et des pratiques des professionnels de la VBG agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du handicap et 2) des pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Renforcement des capaciteacutes des professionnels de la VBG sur lrsquoinclusion du handicap

Les professionnels de la VBG des quatre pays ont eacuteteacute consulteacutes lors de lrsquoeacutevaluation participative pour identifier les changements apporteacutes agrave leurs connaissances leurs attitudes et leurs pratiques au sujet de lrsquoinclusion du handicap dans leurs programmes et activiteacutes au cours du projet Cette activiteacute a eacutegalement permis drsquoidentifier de nouvelles activiteacutes outils et ressources qui auraient agrave leur avis faciliteacute ces changements

Changements apporteacutes aux connaissances attitudes et pratiques

Bien que les connaissances les attitudes et les pratiques se recoupent et se complegravetent mutuellement les professionnels de la VBG ont plus freacutequemment rapporteacutes des changements dans leurs attitudes envers les personnes handicapeacutees au cours du projet Les professionnels ont signaleacute une accen-tuation de la reconnaissance de leur responsabiliteacute agrave atteindre tous les membres de la communauteacute et donc agrave adapter leurs programmes de maniegravere agrave les rendre accessibles et efficaces pour tous ce qui renforce la mise en œuvre drsquoune approche de programmation plus axeacutee sur les droits De nombreux professionnels ont avoueacute qursquoavant le projet ils supposaient que les personnes handicapeacutees nrsquoeacutetaient pas capables de participer agrave des activiteacutes relatives agrave la VBG en raison de leur handicap Apregraves le projet la plupart a deacuteclareacute reconnaicirctre que les personnes handicapeacutees ont des compeacutetences et des capaciteacutes neacutecessaires pour participer beacuteneacuteficier et faire de preacutecieuses contributions aux programmes Les professionnels ont eacutegalement deacuteclareacute qursquoils se consideacuteraient drsquoabord comme eacutetant mal eacutequipeacutes ou pas qualifieacutes pour fournir des services relatifs agrave la VBG aux personnes handicapeacutees et pensaient que leurs compeacutetences et leur formation ne suffiraient pas pour reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees Ils se sont souvent focaliseacutes sur la deacuteficience de la personne ou sur son eacutetat de santeacute (aussi connu sous le nom drsquoapproche

meacutedicale du handicap) et nrsquoont pas appliqueacute leurs compeacute-tences en matiegravere de protection et drsquoautonomisation pendant le processus de gestion de cas Apregraves le projet ces profes-sionnels ont deacuteclareacute qursquoils eacutetaient plus agrave lrsquoaise confiants et precircts agrave travailler avec les personnes handicapeacutees et qursquoils sont passeacutes drsquoune approche meacutedicale agrave une approche plus familiegravere et plus axeacutee sur le survivant

laquo Au deacutebut je pensais que je ne pouvais pas ecirctre utile agrave certaines personnes handicapeacutees parce que je nrsquoeacutetais pas meacutedecin que je ne pouvais pas ameacuteliorer leur condition que je ne pouvais pas les gueacuterir Mais alors lorsque jrsquoai pris du temps pour commencer agrave eacutecouter davantage jrsquoai compris qursquoelles ne demandaient pas ce type drsquoaide elles voulaient parler avaient besoin de soutien et aspiraient agrave plus de seacutecuriteacute Jrsquoai reacutealiseacute que je savais deacutejagrave comment venir en aide agrave ces personnes Avant je supposais que je ne pouvais pas et que discuter avec moi ne changerait rien agrave leur situation Jrsquoaurais ducirc eacutecouter un peu plus avant et crsquoest le cas maintenant Je prends drsquoabord le temps drsquoeacutecouter avant drsquoessayer de faire des plans et drsquoarranger les choses raquo

(Agent de mobilisation communautaire de lrsquoIRC - camp de Muyinga Burundi)

Certains professionnels ont eacutegalement signaleacute un changement drsquoattitude envers les individus responsables en particulier les megraveres drsquoenfants handicapeacutes qui ont leurs propres besoins mais qui font souvent passer les deacutesirs des autres notamment ceux des membres de leur famille souffrant de handicap avant leur propre bien-ecirctre psychosocial Les professionnels ont rapporteacute une plus grande reconnaissance des besoins de ce groupe et le rocircle essentiel qursquoils jouent dans la protection et lrsquoautonomisation des personnes handicapeacutees

laquo Ces personnes ont le droit de recevoir tous les services proposeacutes aux autres et il est de notre devoir drsquointeacutegrer [ces personnes] Il sera difficile pour elles de rester agrave la maison toutes seules Cela est eacutegalement important pour leurs familles et elles peuvent venir avec leurs filles Cette mesure est importante pour les megraveres drsquoenfants handicapeacutes car elles ont eacutegalement besoin drsquoun soutien psychologique raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Les professionnels de la VBG ont rapporteacute quatre principaux changements dans leurs pratiques agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du

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handicap au cours du projet Ces pratiques ont eacuteteacute eacutetroitement lieacutees au processus reacuteflectif du projet et aux activiteacutes pilotes mises en œuvre au cours de la Phase 2 du projet notamment

bull la tenue des consultations plus reacuteguliegraveres avec les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables afin de srsquoassurer que leurs besoins et leurs ideacutees sont pris en compte dans les deacutecisions lieacutees aux programmes et aux activiteacutes

bull la fourniture drsquoun soutien plus global et holistique aux survi-vantes handicapeacutees avec un accent sur les meacutethodes de communication efficaces et lrsquoeacutetablissement de la confiance

bull le deacuteveloppement drsquoactiviteacutes autour des points forts des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees

bull une implication plus active des membres de la famille et des voisins des personnes handicapeacutees dans la planification de la seacutecuriteacute

bull la surveillance du nombre de femmes de filles de garccedilons et drsquohommes handicapeacutes qui participent aux activiteacutes relatives agrave la VBG

laquo Nous ne pouvons pas eacutevaluer lrsquoactiviteacute nous-mecircmes Nous devons jauger nos performances agrave travers les gens qui prennent part agrave nos activiteacutes raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les professionnels de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Les professionnels de tous les pays ont eacutegalement deacuteclareacute avoir acquis de nouvelles connaissances qui ont ameacutelioreacute leur capaciteacute agrave inteacutegrer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail mais ils en ont parleacute moins freacutequemment que le changement drsquoattitudes et de pratiques Les exemples comprennent une meilleure compreacutehension des facteurs qui rendent les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables plus vulneacuterables agrave la VBG le rocircle des relations et des reacuteseaux sociaux dans la preacuteven-tion de la violence et lrsquoaccroissement des connaissances sur les strateacutegies de communication permettant de travailler avec des personnes preacutesentant diffeacuterents types de handicaps

laquo Nous travaillons sur les questions de VBG Je pensais donc plus agrave la faccedilon dont elles se sentent en tant que femmes et filles et comment elles se voient comparativement aux filles sans handicap Les filles handicapeacutees ont moins de possibiliteacutes que les filles sans handicap raquo

(Professionnel de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Activiteacutes outils et ressources qui ont favoriseacute le renforcement des capaciteacutes chez les professionnels de la VBG

Les professionnels de la VBG ont deacutecrit les opportuniteacutes drsquoapprentissage expeacuterientiel et reacuteflectif du projet comme eacutetant les facteurs les plus importants ayant contribueacute agrave renforcer leur capaciteacute agrave inteacutegrer efficacement lrsquoinclusion du handicap dans leur travail Il srsquoagissait notamment drsquointeractions directes avec les femmes et les filles handicapeacutees drsquooccasions de reacutefleacutechir sur leurs propres compeacutetences et du moyen de les appliquer dans leur travail avec ce groupe

Les professionnels de la VBG en Eacutethiopie en particulier les travailleurs sociaux et communautaires ont indiqueacute que les formations sur la VBG et le handicap les avaient effectivement aideacutes agrave ameacuteliorer leurs pratiques agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du handicap Dans les autres pays pilotes les professionnels ont signaleacute que les outils les aidant agrave consulter les personnes handicapeacutees y compris des directives sur la conduite des visites agrave domicile et des activiteacutes participatives qui traduisent la dynamique du pouvoir entre les femmes et les hommes et les personnes avec et sans handicap eacutetaient les plus utiles Les professionnels ont aussi mentionneacute que des outils fournissant des directives sur la communication avec les personnes preacutesentant diffeacuterents types de deacuteficiences et des outils permettant de deacutevelopper un mateacuteriel drsquoinformation drsquoeacuteducation et de communication accessible ont eacuteteacute utiles

Dans le Caucase du Nord les professionnels de la VBG ont indiqueacute que la focalisation sur un petit nombre drsquoactiviteacutes clairement deacutefinies visant agrave favoriser lrsquoinclusion a augmenteacute la probabiliteacute de succegraves et ce succegraves a stimuleacute leur confiance et leur volonteacute agrave inclure les femmes et les filles handicapeacutees dans les activiteacutes subseacutequentes

laquo Je nrsquoavais jamais penseacute que nous pourrions faire quelque chose dans un groupe mixte [filles avec et sans handicap] et maintenant je constate que cela est possible et acceptable et que les gens en ont besoin raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les professionnels de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Domaines exigeant un renforcement suppleacutementaire des capaciteacutes

Bien que des changements positifs dans lrsquoapproche de de travail des professionnels de la VBG avec les personnes handicapeacutees aient eacuteteacute signaleacutes lors de lrsquoeacutevaluation des lacunes persistantes ont eacuteteacute identifieacutees au niveau des capaciteacutes et une attention addi-

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tionnelle et continue doit ecirctre porteacutee agrave ce point

Tout drsquoabord quelques professionnels de la VBG et les pres-tataires ont continueacute agrave avoir des attitudes neacutegatives envers les personnes avec des handicapeacutees Par conseacutequent il est neacuteces-saire de promouvoir une reacuteflexion et une discussion continues avec les professionnels de la VBG afin de faire face et de reacutesoudre les malentendus et les preacutejugeacutes qui peuvent faire office drsquoobstacles agrave lrsquoaccegraves et agrave lrsquoinclusion des personnes handica-peacutees Les professionnels doivent reacutefleacutechir sur la faccedilon dont leurs propres attitudes peuvent influencer la mise en œuvre drsquoune approche centreacutee sur le survivant agrave lrsquoeacutegard des personnes handi-capeacutees agrave la possibiliteacute qursquoils donnent aux individus de contribuer agrave la prise de deacutecision et mecircme aux options drsquointerventions qursquoils peuvent examiner avec un survivant

Deuxiegravemement les gestionnaires de cas de VBG ont signaleacute qursquoils neacutecessitaient davantage drsquoindications sur les processus de consentement lorsqursquoils travaillent avec des survivants souf-frant drsquoune deacuteficience intellectuelle Dans de nombreux cas les gestionnaires de cas demandent aux individus responsables de donner le consentement et ne parviennent souvent pas agrave deacuteter-miner la capaciteacute de lrsquoindividu agrave donner son consentement Une note drsquoorientation sur lrsquoobtention du consentement des personnes handicapeacutees a eacuteteacute deacuteveloppeacutee dans le projet en reacuteponse agrave cette lacune Elle srsquoinspire du processus de consentement employeacute avec les personnes souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle dans le secteur de la santeacute dans les pays agrave revenu eacuteleveacute et est adapteacutee pour une approche de gestion de cas centreacutee sur le survivant

Enfin alors que de nombreux professionnels de la VBG qui ont pris part au projet ont reacuteussi agrave inclure les personnes ayant un handicap physique et des deacuteficiences auditives aux activiteacutes du programme relatifs agrave la VBG ils ont noteacute des deacutefis permanents lors de lrsquoinclusion des personnes ayant une deacuteficience intellec-tuelle Les gestionnaires de cas ont besoin de directives et de soutien pour identifier les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes preacutesentant des handicaps plus complexes afin de mieux les rattacher aux possibiliteacutes de participation aux activiteacutes communautaires et sociales briser lrsquoisolement social et favoriser lrsquoautonomisation Ces directives destineacutees aux gestionnaires de cas ont eacuteteacute deacuteveloppeacutees dans le cadre du projet

Des outils tireacutes du projet ont eacuteteacute adapteacutes pour les professionnels de la VBG drsquoautres organisations et sont disponibles dans la Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG sur httpwrc

msdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de VBG

Le processus drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays a susciteacute des laquo Expeacuteriences du changement raquo chez les personnes handicapeacutees leurs individus responsables et le cas eacutecheacuteant les dirigeants communautaires Ces expeacuteriences ont mis en eacutevidence les reacutesultats qui ont eacuteteacute les plus importants pour chaque groupe Une analyse des reacutesultats des ateliers de parties prenantes et des expeacuteriences du changement a permis drsquoidentifier les pratiques positives suivantes pour promouvoir lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Le renforcement des reacuteseaux de pairs et du capital social

Dans les quatre pays les participants ont citeacute lrsquoeacutetablissement de reacuteseaux de pairs plus robustes pour les adolescentes et les femmes handicapeacutees ainsi que pour les individus responsables de sexe feacuteminin comme retombeacutee positive des activiteacutes du projet Les discussions de groupe avec les individus responsables dans les centres de promotion de la femme en Jordanie des discus-sions cafeacute dans les domiciles des femmes handicapeacutees en Eacutethiopie la creacuteation drsquoespaces seacutecuriseacutes et drsquoactiviteacutes sociales agrave lrsquointention des adolescentes dans le Caucase du Nord et les Associations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit (AVEC) cibleacutees au Burundi ont eacuteteacute citeacutes comme eacutetant utiles par les participants car ils ont faciliteacute lrsquoeacutetablissement de liens entre les personnes handicapeacutees et les individus responsables et drsquoautres membres de la communauteacute ce qui a permis drsquoeacutechanger des informations de construire la confiance et de deacutevelopper des possibiliteacutes drsquoaction collective Ceci augmente non seulement accegraves agrave un soutien proposeacute les uns pour les autres et par la communauteacute toute entiegravere mais donne eacutegalement aux personnes handicapeacutees la possibiliteacute drsquoapporter une contribution agrave la socieacuteteacute drsquoeacutelever leur statut au sein de la communauteacute et drsquoecirctre reconnues et appreacutecieacutees pour des aspects de leur personne autres que leur handicap

Pour les individus responsables de sexe feacuteminin souffrant de handicap les groupes de soutien en Jordanie leur ont donneacute un espace pour partager leurs preacuteoccupations ideacutees et strateacutegies avec drsquoautres femmes dans des situations similaires Ceci les a aideacutees agrave se sentir moins isoleacutees et agrave renforcer leur bien-ecirctre psychosocial

laquo Je profite des expeacuteriences des ideacutees et des interventions constructives du formateur du guide psychologique et des amies pendant les sessions de discussion Lorsque je partage mes

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inquieacutetudes avec les autres je sens que je ne suis pas seule raquo

(Eacutepouse drsquoun homme handicapeacute - Irbid Jordanie)

Pour certaines femmes handicapeacutees et les individus respon-sables qui sont isoleacutees dans leurs maisons il est essentiel de proposer les activiteacutes de soutien par les pairs le plus pregraves possible de leur domicile afin qursquoils puissent tisser des reacuteseaux avec drsquoautres femmes qui vivent agrave proximiteacute En Eacutethiopie les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin ont organiseacute des discussions cafeacute traditionnelles dans leurs maisons pour parler de questions lieacutees agrave la VBG Les partic-ipants ont indiqueacute que ces activiteacutes ont diminueacute leur isolement ameacutelioreacute leurs relations avec les voisins et leur ont permis de se sentir plus en seacutecuriteacute dans la mesure ougrave un nombre croissant de femmes les connaissent et les comprennent

laquo Nous avons organiseacute des discussions cafeacute ici dans notre maison Ceci nous a rapprocheacute des gens Quand ils viennent agrave la maison nous discutons de tant de choses des choses qui sont vraiment importantes mais ils ont aussi lrsquooccasion de voir que nous sommes de bons parents mecircme si nous sommes un peu diffeacuterents Maintenant les gens nous comprennent mieux ils viennent mecircme nous dire bonjour et voir comment nous allons Je me sens plus en seacutecuriteacute avec des voisins que je connais raquo

(Femme aveugle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les Expeacuteriences du changement recueillies aupregraves des adoles-centes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance des amies et des reacuteseaux de pairs pour ces filles Au Burundi des adolescentes handicapeacutees ont trouveacute que lrsquoorganisation drsquoactiviteacutes telles que des sessions de couture et drsquoartisanat eacutetait un moyen effi-cace de rencontrer drsquoautres filles de partager des ideacutees et de discuter de leurs espoirs pour lrsquoavenir Elles ont deacuteclareacute qursquoelles ont ensuite eacuteteacute inviteacutees agrave assister agrave plusieurs activiteacutes commu-nautaires ougrave elles ont pu partager leurs propres ideacutees et leurs opinions Les adolescentes handicapeacutees dans le Caucase du Nord ont eacutegalement discuteacute des avantages de la participation agrave des activiteacutes avec des filles sans handicap notamment la possi-biliteacute drsquoapprendre les unes des autres Ces rapports eacutetablis par les adolescentes handicapeacutees deacutemontrent qursquoelles ont deacutevel-oppeacute des atouts humains et sociaux notamment lrsquoeacuteducation lrsquoestime de soi les reacuteseaux drsquoamies et les rocircles dans la commu-nauteacute Ces facteurs de protection reacuteduisent la vulneacuterabiliteacute des adolescentes agrave la violence agrave lrsquoabus et agrave lrsquoexploitation47 (voir Expeacuteriences du changement page 27)

Les femmes handicapeacutees membres drsquoAssociations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit au Burundi ont deacuteclareacute qursquoelles utilisent lrsquoargent qursquoelles ont gagneacute par le biais de ces programmes pour payer le transport et se rendre aux activiteacutes culturelles et reli-gieuses ce qui diminue leur isolement et creacutee drsquoimportants liens sociaux avec drsquoautres

Tous ces exemples soulignent une leccedilon importante Les personnes handicapeacutees ont et veulent que lrsquoon sache qursquoelles ont plusieurs identiteacutes au-delagrave de leur infirmiteacute Elles veulent ecirctre consideacutereacutees comme des leaders des femmes des amies

Maipendo - Burundi

laquo Maintenant je peux eacuteconomiser un peu pour emprunter une moto-taxi et je peux me rendre [agrave lrsquoeacuteglise] Jrsquoai maintenant chaque semaine des personnes avec qui discuter agrave lrsquoeacuteglise Crsquoest un groupe qui agrave mon avis mrsquoeacutecoute et me comprend raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Le Groupe de filles - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Les filles avec et sans handicap ont preacutepareacute des affiches au moyen drsquoimages et de photos Ces affiches portaient sur ce qui leur importait plus dans le projet et sur les activiteacutes qursquoelles souhaitaient mener ensuite Elles ont preacutesenteacute ces affiches aux ONG feacuteminines impliqueacutees dans le projet

laquo Ceci est notre histoire Notre souhait eacutetait de chanter avec Makka Mejieva [une ceacutelegravebre chan-teuse tcheacutetchegravene] [Lorsque nous sommes monteacutees sur scegravene] des tas de personnes handicapeacutees et non eacutetaient lagrave et pleuraient

Pendant lrsquoeacuteveacutenement nous avons pris connaissance drsquoautres personnes handicapeacutees et nous les avons rencontreacutees Il eacutetait tregraves agreacuteable pour nous de les connaicirctre et de deacutecouvrir leur type de handicap et leurs problegravemes Lorsque je me rends agrave lrsquoeacuteveacutenement et que je constate la preacutesence de personnes handicapeacutees je sens que je ne suis pas seule et quand je vois drsquoautres personnes [sans handicap] je me sens eacutegale agrave elles

Nous donnons des leccedilons de langue des signes aux filles sans handicap Ainsi nous pourrons les comprendre et elles nous comprendre car nous ne pouvons pas parler Gracircce agrave la langue des signes nous nous comprenons Ces filles sans handicap apprennent des choses et nous aussi Nous avons un langage commun agrave travers ces cours de langue des signes Nous utilisons eacutegalement des teacuteleacutephones nous envoyons des SMS et utilisons eacutegalement des notes eacutecrites pour communiquer avec les autres Nous aimons vraiment dessiner Nous pensons agrave des choses et tout ce agrave quoi nous pensons nous le repreacutesentons dans nos dessins Et nous aimons aussi beaucoup jouer agrave diffeacuterents types de jeux

Bien sucircr il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne font pas attention agrave nos opinions Voici les ideacutees que nous souhaiterions concreacutetiser agrave lrsquoavenir Nous aimerions rencontrer des filles dans un cafeacute ou dans un endroit reacuteserveacute uniquement aux filles avec et sans handicap mdash juste les filles pas drsquoadultes

Nous aimerions que [nos camarades de classe] se joignent agrave nous et prennent part agrave ces activiteacutes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo

Pour la suite de lrsquoExpeacuterience du changement du Groupe de filles dans le Caucase du Nord rendez-vous sur httpwrcmsGBV_disability_Change_Caucasus

copy IRC

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des membres de la communauteacute comme des personnes qui apportent de preacutecieuses contributions agrave la communauteacute Ce fait a des implications importantes pour lrsquoinclusion dans les programmes et les approches visant agrave renforcer les reacuteseaux de pairs et le capital social

Inclusion cibleacutee dans les activiteacutes de renforcement eacuteconomique

Lrsquoinclusion cibleacutee des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les programmes relatifs aux AVEC occupe une grande place dans les Expeacuteriences du changement au Burundi Les femmes handicapeacutees et les individus respon-sables de sexe feacuteminin impliqueacutees dans des activiteacutes relatives aux AVEC ont signaleacute que lrsquoeacutelargissement des reacuteseaux sociaux eacutetait le reacutesultat le plus important pour elles car il leur a permis de rehausser leur statut dans la socieacuteteacute (qui leur a valu un plus grand respect de la part de leurs maris et drsquoautres membres de la famille) et de renforcer leur estime de soi et leur senti-ment de confiance en soi La participation agrave des activiteacutes rela-tives aux AVEC a eu un impact positif sur leur indeacutependance en tant qursquoindividus mais aussi sur les contributions financiegraveres qursquoelles peuvent apporter agrave leurs meacutenages ce qui a renforceacute leur rocircle dans la prise de deacutecision

laquo Jrsquoai mecircme encore un peu drsquoargent pour acheter des choses pour ma famille Je suis tregraves eacutetonneacutee du changement de mon mari agrave mon eacutegard il se rend compte que jrsquoai de la valeur que je peux ecirctre indeacutependante il me respecte plus et rentre agrave la maison seulement les soirs maintenant Mon fils handicapeacute est plus heureux mdash il constate qursquoil y a plus de paix dans la maison raquo

(Individu responsable de sexe feacuteminin dans le camp de Musasa)

Accroicirctre la repreacutesentation des personnes handi-capeacutees dans les activiteacutes communautaires

Les programmes relatifs agrave la VBG travaillent en eacutetroite collabo-ration avec les dirigeants communautaires dans la concep-tion la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des activiteacutes Il est donc important drsquoexaminer comment les personnes handicapeacutees sont repreacutesenteacutees et atteintes par ces systegravemes de leadership En Eacutethiopie par exemple le personnel de lrsquoIRC a travailleacute avec lrsquoassociation des personnes handicapeacutees dans la commu-nauteacute des reacutefugieacutes afin drsquoaccroicirctre la participation des femmes handicapeacutees et renforcer la collaboration avec lrsquoassociation des femmes reacutefugieacutees Les participants au Burundi et en Eacutethiopie ont eacutegalement signaleacute que le recrutement de personnes handi-capeacutees et drsquoindividus responsables comme agents de mobili-sation communautaire et travailleurs sociaux a non seulement conduit agrave une plus grande attention aux preacuteoccupations de ce groupe mais a eacutegalement entraicircneacute une appreacuteciation accrue des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees par drsquoautres membres de la communauteacute

Esther mdash Burundi

laquo Je suis individu responsable pour mon mari qui vit avec un handicap mais ce nrsquoest pas ma seule identiteacute Je suis une megravere un leader et une personne fiegravere de son rocircle drsquoagent de mobilisation communautaire raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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laquo Nous nrsquoavons jamais eu de personnes handicapeacutees dans notre eacutequipe auparavantmdash il srsquoagit drsquoun changement majeur et vraiment tregraves important Mes amies handicapeacutees font le mecircme travail que moi Elles sont vraiment excellentes dans certains domaines et elles enseignent des choses agrave drsquoautres personnes Il est important pour la communauteacute de constater cela de savoir que lorsque nous disons vouloir inclure les personnes handicapeacutees nous le pensons vraiment Ceci est un bon moyen pour commencer agrave changer la faccedilon dont les personnes handicapeacutees sont consideacutereacutees raquo

(Travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie)

Atteindre et soutenir les personnes agrave risque eacuteleveacute

Lrsquoisolement des personnes ayant une deacuteficience intellectuelle etou de handicaps multiples a eacuteteacute identifieacute comme eacutetant un deacutefi pour les prestataires de services Ces personnes sont souvent isoleacutees dans leurs maisons avec leurs individus responsables et peuvent avoir peu drsquooccasions ou de soutien neacutecessaire(s) pour eacutelaborer des strateacutegies susceptibles de les proteacuteger contre la violence Les pratiques suivantes ont eacuteteacute identifieacutees comme favorisant lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion de ces personnes dans les activiteacutes relatives agrave la VBG

Les visites agrave domicile et les activiteacutes agrave domicile

Au Burundi en Eacutethiopie et au Caucase du Nord les personnes handicapeacutees et les professionnels ont indiqueacute avoir meneacute des visites agrave domicile pour interroger les individus et les familles au sujet de leurs besoins et pour partager lrsquoinformation sur les services et lrsquoassistance en matiegravere de VBG Ces visites ont permis aux profes-sionnels de la VBG et aux prestataires de services drsquoidentifier des survivants qui neacutecessitent un soutien complet et speacutecialiseacute Le personnel de lrsquoIRC au Burundi et en Eacutethiopie a commenceacute agrave organ-iser des activiteacutes de groupe geacuteneacuteralement tenues dans les centres de promotion de la femme et dans drsquoautres sites communautaires proches de leurs maisons et qui ciblaient parfois ces individus et les familles Les individus responsables des filles souffrant de handicaps multiples ont eacutegalement souligneacute qursquoils constataient un renforcement de lrsquoacceptation et du soutien de la communauteacute suite aux activiteacutes agrave domicile

laquo Les membres de la communauteacute nous traitent mieux agrave preacutesent Ils sont plus habitueacutes agrave nous Ils savent comment nous sommes et nous saluent aimablement quand ils passent raquo

(Megravere drsquoune adolescente souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

La gestion individuelle des cas

Les survivantes handicapeacutees neacutecessitent une gestion individu-aliseacutee et globale des cas pour promouvoir leur gueacuterison et leur reacutetablissement et pour preacutevenir toute violence future Pendant lrsquoeacutevaluation les participants ont rapporteacute que les profession-nels de la VBG srsquoeacutetaient ameacutelioreacutes dans lrsquoidentification de ces personnes agrave risque eacuteleveacute et la fourniture drsquoun soutien plus complet et adapteacute agrave leurs besoins speacutecifiques Les facteurs suivants ont eacuteteacute deacutecrits comme ameacuteliorant lrsquoappui agrave la gestion des cas pour ces personnes

bull lrsquoidentification des diffeacuterentes meacutethodes de communica-tion directe avec les survivants

bull une attention accrue sur lrsquoidentification des forces et des capaciteacutes reacuteelles des survivants au cours des eacutevaluations

bull la participation des personnes handicapeacutees et de leurs individus responsables dans la planification de lrsquoaction

bull un suivi freacutequent et une coordination de la prestation des services pour reacutepondre aux besoins identifieacutes

Les femmes handicapeacutees ont indiqueacute que ces seacuteances de gestion de cas ont contribueacute agrave deacutevelopper la confiance et la compreacutehension entre elles et les professionnels de la VBG et qursquoelles ont reccedilu une aide en fonction de leurs propres besoins et deacutesirs Cette leccedilon met eacutegalement en eacutevidence lrsquoimportance des approches centreacutees sur le survivant dans le travail avec les femmes handicapeacutees lorsqursquoil est question de deacutefinir leurs buts objectifs et strateacutegies

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Histoire de Mawazo - camp de Kinama Burundi

Mawazo vit seule et se deacuteplace diffeacuteremment des autres en rampant plutocirct qursquoen marchant

laquo Je vis seule Jrsquoai toujours veacutecu seule Jrsquoessaie drsquoecirctre tregraves indeacutependante et je fais beaucoup de choses toute seule Je peux nettoyer cuisiner laver mes vecirctements et je passe du temps agrave essayer drsquoaider mes voisins en prenant soin de leurs enfants

Je reccedilois reacuteguliegraverement des visites agrave domicile le personnel de lrsquoIRC est comme ma famille Ils passent veacuterifier si tout va bien presque tous les jours Quand jrsquoai un problegraveme ils srsquoen rendent compte tregraves rapidement et viennent voir si je vais bien Je me sens beaucoup plus eacutepanouie et jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir quelqursquoun agrave qui parler Jrsquoadore partager des histoires et je me sens bien lorsque quelqursquoun me demande comment je me sens

Mon nom dans ma langue signifie agrave la fois laquo problegravemes raquo et laquo ideacutees raquo Jrsquoai beaucoup agrave dire et agrave partager avec les autres Je suis une personne tregraves ouverte je pense que crsquoest la raison pour laquelle les enfants mrsquoaiment tant Je suis ouverte agrave eux je souris avec eux et je leur raconte des histoires Je peux leur apprendre beaucoup de choses car jrsquoai vu et appris beaucoup de choses dans ma vie Je peux leur parler de leur culture leur enseigner le respect et leur inculquer lrsquoesprit du partage Lorsque quelqursquoun mrsquoapporte de la bouillie par exemple mecircme en petite quantiteacute je ne le bois pas toute seule Srsquoil y a des enfants nous partageons tous ensemble Mecircme si jrsquoai tregraves faim je sais que cela est une chance pour moi drsquoenseigner quelque chose drsquoaider quelqursquoun tout comme les autres mrsquoaident

Si je pouvais dire une chose agrave lrsquoeacutequipe de lrsquoIRC ce serait de continuer de se souvenir des personnes qui sont agrave la maison qui ne peuvent pas facilement participer aux programmes Nous avons eacutegalement des besoins et des recircves Je me fais maintenant vieille et je pense qursquoil est important de se concentrer sur les jeunes les jeunes handicapeacutees pour srsquoassurer qursquoelles sont incluses degraves le plus jeune acircge afin que les gens puissent cesser la discrimination et nous consi-deacuterer tous comme eacutegaux raquo

copy IRC

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Reconnaicirctre les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes handicapeacutees pour faciliter lrsquoinclusion

Les personnes handicapeacutees et les professionnels de la VBG ont rapporteacute que lrsquoidentification et le renforcement des compeacute-tences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees ont favoriseacute une plus grande inclusion dans une varieacuteteacute drsquoactiviteacutes relatives agrave la VBG En Jordanie de jeunes femmes sourdes ont eacuteteacute inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes de responsabilisation sociale et agrave des initiatives meneacutees dans les centres de promo-tion de la femme et agrave animer des seacuteances de pose de henneacute Ces activiteacutes ont fourni un espace permettant aux femmes de partager des compeacutetences et des inteacuterecircts communs avec drsquoautres femmes de leur acircge

laquo Non seulement elles les ont accepteacutees mais elles se sont eacutegalement fait des amies Mecircme avant la fin de la seacuteance elles eacutechangeaient des numeacuteros de teacuteleacutephones et leur demandaient si elles pouvaient les contacter pour faire du henneacute agrave leurs ceacuteleacutebrations raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Au Caucase du Nord les adolescentes handicapeacutees ont eacuteteacute incluses dans la conception des activiteacutes sociales qui visaient agrave faciliter le reacuteseautage entre les filles avec et sans handicap Les activiteacutes ont eacuteteacute construites autour des compeacutetences speacutecifiques des filles handicapeacutees (exemple lrsquoexeacutecution de

chansons en langue des signes) la promotion de lrsquoeacutegaliteacute de participation dans la conception du programme mais aussi lrsquoappreacuteciation des talents de chaque individu

Comme lrsquoont reconnu les membres de la famille les dirige-ants communautaires les prestataires de services et autres agrave travers les sites du projet les reacutesultats de ces activiteacutes contredisent les hypothegraveses selon lesquelles les personnes handicapeacutees sont incapables de beacuteneacuteficier et de contribuer agrave une varieacuteteacute de programmes

laquo Avant les gens pensaient que ces femmes eacutetaient des cas deacutesespeacutereacutes et qursquoelles ne pourraient jamais ecirctre indeacutependantes Maintenant elles contredisent de nombreuses personnes au sein de la communauteacute Elles nous rendent nous les rares personnes qui avons toujours cru en elles tregraves tregraves fiers raquo

(Dirigeant communautaire de sexe masculin mdash camp de Kinama Burundi)

Beaucoup de personnes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance drsquoavoir lrsquoopportuniteacute laquo de faire leurs preuves raquo car beaucoup nrsquoavaient jamais eacuteteacute inviteacutees agrave prendre part aux activiteacutes Le simple fait de tendre la main pour encourager leur participation agrave des programmes eacutetait dans de nombreux cas lrsquoadaptation la plus percutante meneacutee par les professionnels de la VBG

Diane - camp de Kinama Burundi

laquo Jrsquoai reccedilu un appel disant que lrsquoIRC voulait inclure des femmes handicapeacutees dans leurs programmes relatifs aux AVEC Jrsquoeacutetais tellement exciteacutee agrave lrsquoideacutee de mrsquoinscrire drsquoecirctre incluse drsquoavoir une occasion de faire mes preuves agrave preacutesent je pense qursquoil est de mon devoir de tendre la main agrave drsquoautres personnes handicapeacutees pour sensibiliser partager mon histoire et leur dire qursquoelles peuvent ecirctre incluses raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Mieraf travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie

laquo Jrsquoappreacutecie tellement mon rocircle dans le programme [de lrsquoIRC] et jrsquoai tant drsquohistoires que je pourrais vous raconter sur les choses que nous avons accomplies

Mais je pense qursquoil est important de vous dire que je suis une femme handicapeacutee Je marche avec une beacutequille et jrsquoai parfois beaucoup de mal agrave acceacuteder au camp Cela ne mrsquoarrecircte pas mecircme si les choses peuvent ecirctre difficiles je sens que jrsquoai un travail tregraves important agrave faire

Jrsquoœuvre pour renforcer la seacutecuriteacute des femmes et des filles plus particuliegraverement des personnes handicapeacutees des personnes qui ne sont pas toujours incluses dans les activiteacutes des personnes qui sont souvent oublieacutees Je me souviens des moments ougrave crsquoeacutetait mon cas lorsque jrsquoavais tellement mal que je ne pouvais pas quitter ma maison ou avant drsquoavoir reccedilu ma beacutequille pour marcher Je me sentais vraiment seule Maintenant je suis tregraves active et je suis leader dans notre commu-nauteacute Je fais partie de lrsquoassociation des personnes handicapeacutees et je suis travailleuse sociale Jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir des choses preacutecieuses agrave apporter et que je peux plaider en faveur des femmes et enfants handicapeacutes et de leurs individus responsables parce que je comprends parfaitement

leurs besoins Je pense aussi que les gens mrsquoadmirent car ils me voient mrsquoefforcer pour faire mon travailraquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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Recommandations

Les recommandations suivantes sont tireacutees des leccedilons apprises au cours de ce projet qui porte sur le moyen de promouvoir lrsquoinclusion du handicap dans les programmes rela-tifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Recommandations pour les acteurs de la VBG

Inclure les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables dans la conception la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des programmes relatifs agrave la VBG Lrsquoimplication des personnes handicapeacutees dans la conception et lrsquoeacutevaluation du programme est essentielle pour identifier avec preacutecision les obstacles agrave leur participation aux programmes relatifs agrave la VBG eacutelaborer des strateacutegies visant agrave ameacuteliorer leur participation et comprendre le changement qui importe le plus pour eux Une attention particuliegravere devrait ecirctre accordeacutee agrave la collecte des informations et des points de vue des femmes des filles et des personnes souffrant de deacuteficiences intellectuelles et mentales car elles sont les plus exposeacutees agrave la VBG Les approches participatives telles que le classement les photo-interviews et la narration ajouteacutees aux meacutethodes qualitatives plus conventionnelles (exemple discussions theacutematiques de groupe et entretiens en face agrave face) sont des moyens permettant drsquoexplorer effi-cacement les preacuteoccupations et les ideacutees des individus qui ont des besoins communicationnels diffeacuterents Les eacutevaluations doivent inclure un volet de sensibilisation pour faire participer les personnes handicapeacutees et les individus responsables qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Assurer la formation et lrsquoapprentissage reacuteflectif sur les interactions entre le genre et le handicap pour les gestion-naires de programmes et les prestataires de services relatifs agrave la VBG et eacutetablir une compreacutehension commune et une adoption des approches centreacutees sur les droits et les survi-vants lorsque lrsquoon travaille avec ce groupe La formation du personnel agrave inteacutegrer une analyse de lrsquoineacutegaliteacute entre les sexes et de la discrimination fondeacutee sur le handicap les aidera agrave mieux cerner les facteurs uniques qui contribuent aux risques de VBG et de vulneacuterabiliteacute pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et agrave identifier des strateacute-gies plus efficaces pour leur inclusion dans les programmes relatifs agrave la VBG Lorsque les professionnels de la VBG sont particuliegraverement conscients de la dynamique du pouvoir entre les sexes dans leur travail avec les femmes ayant surveacutecu agrave la violence ils peuvent exiger un soutien suppleacutementaire pour reacutefleacutechir sur leurs propres attitudes et sur les attitudes des

autres sur la relation avec le handicap et sur la faccedilon dont ces eacuteleacutements peuvent aggraver lrsquoineacutegaliteacute fondeacutee sur le sexe la discrimination et lrsquoexclusion dans les relations les meacutenages et la communauteacute

Il est recommandeacute que les informations concernant les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables soient incluses et pleinement inteacutegreacutees dans les programmes de formation de base sur la VBG notamment agrave travers des eacutetudes de cas et des exemples centreacutes sur les personnes handicapeacutees Au fil du temps le personnel travaillant sur la VBG reconnaicirctra de plus en plus que reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees est une partie essentielle de leur travail et qursquoils ont les compeacutetences requises pour le faire effi-cacement dans le cadre de leur travail

Recruter des femmes et des filles handicapeacutees comme personnel et beacuteneacutevoles dans les programmes relatifs agrave la VBG Identifier et aider les femmes et les filles handicapeacutees agrave jouer un rocircle cleacute dans les programmes relatifs agrave la VBG peut ameacuteliorer la qualiteacute et la pertinence du programme pour ce groupe tout en les rendant autonomes et en rehaussant leur statut dans la communauteacute Fixer un objectif en termes de nombre de femmes et de filles handicapeacutees qui devraient parti-ciper agrave des formations et reacuteunions communautaires sur la VBG (environ 15 ) encouragera le personnel et les partenaires agrave les inviter directement agrave ces eacuteveacutenements et peut ameacuteliorer la repreacutesentation et la participation aux programmes relatifs agrave la VBG Plaider en faveur drsquoun eacutequilibre entre les sexes dans les associations de personnes handicapeacutees et pour lrsquoinclusion des femmes et des filles handicapeacutees dans les associations de femmes et de jeunes peut eacutegalement accroicirctre la participa-tion dans les domaines ougrave ces groupes interviennent dans les programmes relatifs agrave la VBG et une plus grande repreacutesenta-tion et un meilleur leadership au sein de la communauteacute

Privileacutegier lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les activiteacutes qui renfor-cent le capital social et les reacuteseaux de pairs Ceci est particuliegraverement important pour la preacutevention de la violence contre des adolescentes handicapeacutees les femmes ayant un handicap physique qui sont isoleacutees dans leurs maisons les individus responsables et les femmes les filles les garccedilons et les hommes ayant une deacuteficience intellectuelle Pour les programmes relatifs aux laquo espaces seacutecuriseacutes raquo aider les femmes et les filles agrave reacutefleacutechir sur ce qui rend un espace laquo seacutecuriseacute raquo pour eux et pour les autres et agrave deacutefinir leurs propres laquo regravegles de base raquo ou principes qui reflegravetent comment elles devront accepter et appreacutecier les diffeacuterences Ces principes peuvent aussi les amener agrave reacutefleacutechir sur la faccedilon drsquoatteindre et drsquoinclure drsquoautres femmes et filles qui sont plus isoleacutees (agrave

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lrsquoexemple des filles ayant une deacuteficience intellectuelle) En plus des activiteacutes baseacutees au centre la sensibilisation communau-taire et les visites agrave domicile sont essentielles pour atteindre les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables qui sont isoleacutes dans leurs maisons et pour renforcer en mecircme temps les meacutecanismes de protection communautaire Le personnel du programme relatif agrave la VBG doit ecirctre conscient de toute la charge de travail et des responsabiliteacutes suppleacute-mentaires que drsquoautres femmes et filles peuvent ecirctre tenues drsquoassumer dans les meacutenages suite agrave la participation des individus responsables dans les activiteacutes lieacutees agrave la VBG et les aider agrave identifier des strateacutegies pour atteacutenuer les risques associeacutes et les conseacutequences inattendues

Privileacutegier lrsquoinclusion des femmes handicapeacutees et des individus responsables de sexe feacuteminin dans les programmes portant sur lrsquoautonomisation eacuteconomique Fixer des objectifs en termes de nombre de femmes et filles handicapeacutees et drsquoindividus responsables devant participer agrave ces programmes et encourager le personnel et les commu-nauteacutes agrave les inviter Une analyse minutieuse des risques doit ecirctre meneacutee et une strateacutegie drsquoatteacutenuation deacuteveloppeacutee avant la participation pour preacutevenir etou reacutepondre efficacement agrave des conseacutequences impreacutevues Dans certains contextes les activ-iteacutes drsquoautonomisation eacuteconomique des femmes peuvent sortir du cadre des rocircles qui leur sont deacutevolus sur le plan social ce qui accentue leur vulneacuterabiliteacute agrave la violence de la part de la famille et de la communauteacute Dans certains meacutenages ces activiteacutes peuvent avoir un impact neacutegatif sur la personne handicapeacutee qui peut ecirctre abandonneacutee sans individus respon-sables familiers ce qui augmente potentiellement le risque de violence ou drsquoabus Parallegravelement drsquoautres femmes du meacutenage notamment les adolescentes peuvent assumer ce rocircle ce qui accroicirct leur charge de travail ou leur exclusion

La Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG qui comprend des outils et des directives pour les aider agrave renforcer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail est disponible sur httpwrcmsdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Recommandations pour acteurs du handicap

Veiller agrave ce que les programmes et organisations conccedilus pour servir les personnes handicapeacutees soient sensibles agrave la question du genre Les personnel des programmes et organisations srsquooccupant des personnes handicapeacutees doit suivre une formation sur le genre et lrsquoeacutegaliteacute des genres afin de comprendre les diffeacuterentes faccedilons dont le conflit et le deacuteplacement affectent les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et adapter leurs activiteacutes et services en conseacutequence Le personnel du programme Handicap doit

eacutegalement ecirctre conscient des risques particuliers de VBG auxquels les femmes et les filles handicapeacutees sont exposeacutees et recevoir une formation sur la communication avec les survi-vants et sur lrsquoorientation approprieacutee vers les prestataires de service relatifs aux VBG

Renforcer le plaidoyer autour des droits des personnes affecteacutees par la crise et le conflit notamment les femmes et les filles en eacuteveillant la conscience sur les reacutefugieacutes et les personnes deacuteplaceacutees au sein des organisations pour personnes handicapeacutees (DPO) notamment au niveau reacutegional ougrave il y aurait des crises reacutepeacuteteacutees ou prolongeacutees ayant un impact consideacuterable sur plusieurs pays Cela peut inclure le travail en reacuteseau entre les femmes handicapeacutees et les mouve-ments œuvrant pour les droits des femmes dans les pays et reacutegions affecteacutes par des crises afin de deacutevelopper une plus grande connexion compreacutehension et reacuteponse aux besoins des femmes handicapeacutees dans les environnements humanitaires

Recommandations pour tous les acteurs humanitaires

Mettre en œuvre les orientations sectorielles pour preacutevenir et reacutepondre agrave la violence baseacutee sur le genre telles qursquoeacutenonceacutees dans les Directives du Comiteacute permanent inter-organisations relatives agrave la violence baseacutee sur le genre48 Tous les acteurs humanitaires doivent reconnaicirctre et reacutepondre aux risques accrus de VBG pendant le conflit et la crise notam-ment pour les femmes et les filles handicapeacutees ainsi que les individus responsables de sexe feacuteminin Les normes minimales eacutenonceacutees dans les Directives fournissent lrsquoorientation de base pour tous les secteurs dans la preacutevention et la reacuteponse aux VBG

Entreprendre lrsquointeacutegration de la protection pour satisfaire effectivement les besoins des personnes handicapeacutees durant toutes les phases de lrsquointervention humanitaire Lrsquointeacutegration de la protection y compris lrsquoinclusion de lrsquoanalyse du genre et du handicap dans la conception des programmes la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation est deacuteterminante pour assurer que tout le monde notamment les femmes et filles handica-peacutees a pleinement accegraves aux services et agrave lrsquoassistance dans tous les secteurs y compris pour atteacutenuer le risque de VBG49

Recommandations pour les bailleurs de fonds et gouvernements

Tenir les organisations humanitaires responsables de la satisfaction effective des besoins des personnes handica-peacutees et des individus responsables dans les programmes sur la VBG agrave travers des processus de monitoring et de preacutesentation de rapports ainsi que la mise en exergue de

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pratique positives provenant de diffeacuterentes organisations dans les environnements humanitaires afin drsquoencourager lrsquoobservation des approches tenant compte du handicap et du genre

Plaider pour une plus grande reconnaissance de la multi-tude de preacuteoccupations lieacutees au handicap et au genre y compris la VBG dans tous les instruments internationaux les normes et conventions relatifs au conflit au deacuteplace-ment et agrave lrsquoaction humanitaire Les instruments interna-tionaux peuvent jouer un rocircle deacuteterminant dans la deacutefinition des prioriteacutes pour lrsquoaction humanitaire durant le conflit et le deacuteplacement Les preacuteoccupations speacutecifiques aux femmes et

aux filles et agrave toutes les personnes handicapeacutees doivent ecirctre au cœur des instruments internationaux dans la mesure ougrave elles figurent parmi les populations les plus vulneacuterables durant la crise Un plaidoyer permanent est neacutecessaire aux niveaux international et national pour encourager les gouvernements agrave signer et agrave ratifier tous les instruments pertinents et agrave tenir tous les acteurs concerneacutes responsables de la mise en œuvre inteacutegrale des conventions nouvelles et existantes y compris la Convention relative aux droits des personnes handicapeacutees la Convention sur lrsquoeacutelimination de toutes les formes de discrimi-nation agrave lrsquoeacutegard des femmes et les reacutesolutions du Conseil de seacutecuriteacute sur les femmes la paix et la seacutecuriteacute

Atelier drsquointervenants au Burundi copy Elizabeth SherwoodWRC

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Notes

1 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondiales et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacuteva-lence et conseacutequences sur la santeacute de la violence du parte-naire intime et de la violence sexuelle exerceacutee par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductive-healthpublicationsviolence9789241564625en

2 Ce chiffre est deacutetermineacute par lrsquoestimation globale selon laquelle les 15 pour cent de toute population seront des personnes handicapeacutees (OMS 2011) et selon laquelle 512 millions de personnes sont deacuteplaceacutees par la crise et le conflit agrave travers le monde (HCR 2014)

3 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

4 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

5 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

6 Dans ce rapport les laquo personnes handicapeacutees mentales raquo renvoient aux personnes atteintes drsquoune maladie mentale etou celles qui sont des usagers etou survivants de la psychiatrie Le terme laquo personnes ayant des handicaps sociaux raquo est parfois utiliseacute pour deacutecrire ce groupe de personnes handicapeacutees Reacuteseau mondial des usagers et survivants de la psychiatrie Manuel de mise en œuvre de la Convention des Nations unies relative au droit des per-sonnes handicapeacutees (RMUSP2008) p 9 wrcmsN8o9CH

7 UNHCR Le coucirct humain de la guerre Tendances mondia-les 2013 (2014) httpwwwunhcrorg5399a14f9html

8 Organisation mondiale de la santeacute et Banque mondiale Rapport mondial sur le handicap (2011)

9 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondia-les et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacutevalence et conseacutequences sur la santeacute sur la violence infligeacutee par le partenaire intime et par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductivehealth

publicationsviolence9789241564625en10 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-

lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

11 Ibid 12 Convention des Nations unies relative aux droits des per-

sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde-faultaspnavid=15amppid=150

13 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

14 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

15 CBM Inclusion made easy A quick program guide to dis-ability in development (2012) httpwwwcbmorg articledownloads78851CBM_Inclusion_Made_ Easy_-_com-plete_guidepdf

16 Ibid 17 GSDRC Applied Knowledge Services Understanding gen-

der (nd) httpwwwgsdrcorggotopic-guidesgenderunderstanding-gender

18 Ibid 19 Carolyn Frohmader and Stephanie Ortoleva ldquoThe sexual

and reproductive rights of women and girls with disabili-tiesrdquo (Issues paper presented at the ICPD Beyond 2014 Confeacuterence internationale sur les droits de lrsquohomme La Haye Pays-Bas 7-10 juillet 2013) httpwwdaorgauwp- contentuploads201312issues_paper_srr_wom- en_and_girls_with_disabilities_finalpdf

20 Convention des Nations unies relative aux droits des per-sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde- faultaspnavid=15amppid=150

21 Andrea Hollomotz ldquoDisability oppression and violence Towards a sociological explanationrdquo Sociology vol 47 (2013) pp 477-493 Originally published online 23 No-vember 2012 DOI 1011770038038512448561

22 Centers for Disease Control and Prevention The socio-ecological model a framework for prevention (2015) httpwwwcdcgovviolencepreventionoverviewsocial-ecologicalmodelhtml

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23 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

24 Ces principes directeurs ont eacuteteacute adapteacutes des contributions drsquoune activiteacute meneacutee au Forum drsquoapprentissage interne pour le projet en juin 2014

25 Les DPO sont des organisations repreacutesentatives de per-sonnes handicapeacutees Elles sont geacuteneacuteralement constitueacutees et dirigeacutees par des personnes handicapeacutees

26 LrsquoIMSVBG enregistre le type de violence rapporteacute par les survivants dont le viol les agressions sexuelles les agressions physiques le mariage forceacute le deacuteni des res-sources les opportuniteacutes ou services et les violences psychologiqueseacutemotionnelles

27 Les consultations du personnel VBG en Eacutethiopie et au Burundi ont deacutemontreacute qursquoils avaient une bonne compreacutehen-sion des diffeacuterents types de deacuteficiences et pourraient les identifier sur la base de ces questions et observations fonctionnelles au cours de leurs concertations avec les survivants Il est important toutefois de reconnaicirctre que ce ne sont pas tous les survivants handicapeacutes qui peuvent ecirctre identifieacutes comme ayant un handicap dans les donneacutees de lrsquoIMSVBG

28 Jillian Foster Final report Implications and recommenda-tions for integration of mixed-methods analysis across WRC research Consultancy report submitted to WRC (2014)

29 httpbetterevaluationorgapproaches (accessed 12 August 2014) and httpdeptswashingtoneduccph pdf_filesEvaluationpdf (accessed 12 August 2014)

30 Lrsquooutil laquo Expeacuterience du changement raquo est adapteacute de la technique dite du changement le plus significatif (MSC) La technique MSC est une forme de monitoring et eacutevaluation participatifs qui analysent la prise en compte du change-ment pour deacutecouvrir les changements qui sont les plus consideacutereacutes par les individus et les groupes et pourquoi httpbetterevaluationorgapproaches (consulteacute le 12 aoucirct 2014)

31 Adapteacute de lrsquooutil Before and Now Diagram (page 68) dans the Tools together now 100 participatory tools to mobilize communities for HIVAIDS httpwwwaidsallianceorgassets000000370229-Tools-together-now_originalpdf1405520036

32 Adapted ldquoSummit Workshoprdquo from the Participatory Performance Story Reporting Technique httpwwwclearhorizoncomauwp-contentuploads200905report-on-outcomes-and-get-everyone-involved_the-participatory-performancepdf (accessed 12 August 2014)

33 IRC Formation agrave lrsquointeacutegration de la protection guide du facilitateur (2013) httpwwwglobalprotectionclusterorg_assetsfilesaorsprotection_mainstreamingIRC_Pro-tection_Mainstreaming_Training 20_Facilitators_Guide_March_2013_ENpdf

34 Les donneacutees de lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) indiquent que 120 survivants sur 2 025 enregistreacutes preacutesen-tent un handicap

35 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSGBV (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 5083 pour cent (61 sur 120) des survivants handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes et 32 23 pour cent (614 sur 1905) des survivants non handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 186 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0000

36 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes ont subi des violences psychologiqueseacutemotionnelles contre 2325 pour cent (443 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 342 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0377

37 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 3583 pour cent (43 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un partenaire ou eacutepoux contre 4871 pour cent (928 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1288 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0006

38 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un eacutetranger contre 2273 pour cent (433 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 394 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0316

39 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 83 pour cent (100 sur 120) des survi-

38

vants handicapeacutes sont des femmes contre 95 pour cent (1812 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des femmes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 12 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de 0000

40 Au cours du processus de consentement eacuteclaireacute il eacutetait conseilleacute aux femmes de ne pas partager leurs expeacuteriences personnelles et de consentir agrave ce que leurs informations soient utiliseacutees dans des rapports afin drsquoameacuteliorer les programmes au Burundi et dans drsquoautres pays Toutes les femmes handicapeacutees intellectuelles souffraient juste de leacutegegraveres deacuteficiences et par conseacutequent eacutetaient en mesure de comprendre ce processus de consentement mais elles eacutetaient eacutegalement en preacutesence de leurs individus responsables Les questions de groupes de discussion ne portaient pas sur ces informations personnelles Les femmes dans ce groupe toutefois ont continueacute agrave divulguer des expeacuteriences personnelles tout au long de la discussion Tous les participants ont reccedilu des conseils sur les services disponibles aux survivants de la VBG et un soutien perma-nent eacutetait fourni par le personnel WPE de lrsquoIRC

41 Laurie E Powers Rosemary B Hughes and Emily M Lund Interpersonal violence and women with disabilities A re-search update (Harrisburg PA National Resource Center on Domestic Violence 2009)

42 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 1667 pour cent (20 sur 120) des survivants handicapeacutes sont des hommes et 488 pour cent (93 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des hommes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1170 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de Fischer de 0000

43 Les femmes les filles les garccedilons et les hommes handi-capeacutes peuvent subir des violences sur la base du genre et du handicap La contribution speacutecifique de chacun de ces facteurs va varier et les causes sous-jacentes de lrsquooppression et des abus sont souvent complexes et croiseacutees De fait il est difficile de faire la distinction et de reacutepondre seacutepareacutement Degraves lors il srsquoavegravere important de surveiller et reacutepondre agrave toutes les formes de violences et discriminations dans les environnements humanitaires notamment contre les groupes les plus marginaliseacutes au sein de la communauteacute afin de faire progresser lrsquoeacutegaliteacute des genres pour les groupes extrecircmement marginaliseacutes et opprimeacutes au sein de la communauteacute Des reacutesultats agrave

plus grande eacutechelle issus du projet et refleacutetant le caractegravere croiseacute des facteurs genre handicap et drsquoautres facteurs pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes et des rapports de recherche plus deacutetailleacutes sur ce sujet seront disponibles sur le site web de Commission des femmes pour les reacutefugieacutes httpswomensrefugeecom-missionorgprogramsdisabilitiesresearch-and-resourcesdocument945-building-capacity-for-disability-inclusion-in-gender-based-violence-gbv-programming-in-humanitarian-settings-overviewcatid=232

44 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

45 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 325 pour cent (39 sur 120) des survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours suivant lrsquoincident et 4398 pour cent (837 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1148 pour cent est consideacuterable du point de vue statis-tique avec une p-value de Fischer de 0017

46 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG 4083 pour cent (49 sur 120) survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC plus drsquo1 mois apregraves lrsquoincident et 3442 pour cent (655 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes plus drsquo1 moins apregraves lrsquoincident Des tests confir-ment que cette diffeacuterence de 641 pour cent nrsquoest pas consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0166

47 Commission des femmes pour les reacutefugieacutes Strong girls powerful women Program planning and design for ado-lescent girls in humanitarian settings (2014) httpswo-mensrefugeecommissionorgresourcesdocument1036-strong-girls-powerful-women-report

48 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuidelines2005pdf

49 Global Protection Cluster Protection mainstreaming (nd) httpwwwglobalprotectionclusterorgenareas-of-responsibilityprotection-mainstreaminghtml

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Tableau A Reacutesumeacute des pays contextes et activiteacutes meneacutes au cours de la phase 1 du projetPays Contexte opeacuterationnel Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie MyrsquoAni mdash Environnement de camp prolongeacute

Discussions de groupe avec de reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handi-capeacutes et leurs individus responsables (25 participants) leaders communautaires (11 participants) et travailleurs communautaires et travailleurs sociaux (13 participants)

Entretiens avec des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables (4 entretiens mdash 7 personnes)

Consultations avec lrsquoAssociation de handicapeacutes (32 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (19 personnes)

Burundi Bujumbura mdash Environnement urbain

Kinama Mussasa et Bwagiriza mdash

Camps

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes congolais handi-capeacutes et leurs individus responsables (161 participants)

Entretien avec une fille handicapeacutee et son individu responsable (1 entretien mdash 2 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (13 personnes)

Jordanie Zaatari mdash Camp

Irbid Mafraq et Ramtha mdash Envi-ronnements urbains

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus respon-sables (113 participants) et volontaire de la communauteacute de reacutefugieacutes (11 participants)

Entretiens avec des filles handicapeacutees et leurs indi-vidus responsables (2 entretiens mdash 4 personnes)

Consultations avec les acteurs humani-taires (30 personnes)

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Grozny Reacutepublique de Tcheacutetcheacutenie mdash Environnement urbain de reconstruction post-conflit

Discussion de groupe avec les individus respon-sables drsquoenfants handicapeacutes (12 participants)

Entretiens avec des femmes et filles handica-peacutees (11 entretiens mdash 11 personnes)

Consultations de personnels drsquoONG de femmes (16 personnes)

Ces discussions de groupe et entretiens ont eacuteteacute reacutealiseacutes par des ONG partenaires de lrsquoIRC dans le Caucase du Nord

Annexe 1 Reacutesumeacute des activiteacutes entreprises dans la meacutethodologie du projet

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Tableau B Reacutecapitulatif des activiteacutes drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilotePays Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie Discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handicapeacutes et leurs individus responsables (24 participants) et des leaders communautaires (11 participants)

Atelier drsquointervenants (21 personnes)

Burundi Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (89 participants) et des leaders communautaires (10 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (18 participants)

Atelier drsquointervenants (41 personnes)

Jordanie Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus responsables (14 participants)

Entretiens avec les professionnels de la VBG (3 participants)

Des expeacuteriences du changement ont eacuteteacute conduite par le personnel WPE en Jordanie et des entretiens avec des professionnels ont eacuteteacute reacutealiseacutes par teacuteleacutephone

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (26 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (7 participants)

Atelier drsquointervenants (26 personnes)

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Les ateliers drsquointervenants au Burundi en Eacutethiopie et en Caucase du Nord et des expeacuteriences du changement en provenance de Jordanie visaient agrave collecter des messages-cleacutes et recommandations de diffeacuterents groupes impliqueacutes dans le projet sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG Leurs recommandations eacutetaient axeacutees sur les points ci-apregraves

bull Renforcement du plaidoyer sur la non-discrimination

laquo Des sessions de sensibilisation communautaires continues cibleacutees mettant en exergue les droits des personnes handica-peacutees notamment autour des questions relatives aux individus responsables de sexe feacuteminin et masculin raquo (Recommandations provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Consultations permanentes avec les personnes handicapeacutees sur la planification des programmes

laquo Il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne precirctent pas attention agrave nos opinions Nous aimerions rencontrer certaines filles dans un cafeacute ou un endroit uniquement pour filles avec et sans handicap Juste les filles sans adultes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo (Exposeacute du groupe des filles mdash Atelier drsquointervenants Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

bull Mise en exergue des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees

laquo Eacutelaborer un plan ou moyen de partage des expeacuteriences de reacuteussite de personnes handicapeacutees ayant reacuteussi dans des activiteacutes eacuteconomiques et professionnelles Se servir de ces succegraves comme moyen drsquoencourager drsquoautres groupes agrave inclure les personnes handicapeacutees dans ces types de programmes raquo (Recommandation provenant des hommes handicapeacutes mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Renforcement des activiteacutes de sensibilisation et de soutien par les pairs

laquo Effectuer plus de visites agrave domicile chez les femmes et filles handicapeacutees qui sont les plus isoleacutees Eacutelaborer un plan pour des visites reacuteguliegraveres et des contacts entre les eacutequipes [VBG] et leurs familles raquo (Recommandation provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Eacutethiopie)

bull Travail avec les familles

laquo Former un comiteacute drsquoindividus responsables pour donner des conseils sur lrsquoeacutelaboration des programmes Consacrer du temps pour enseigner des leccedilons sur comment ecirctre un meilleur deacutefenseur de la famille fournir des informations sur comment mieux utiliser des systegravemes et ecirctre moins deacutependants des agents de mobilisation communautaire raquo (Recommandation provenant drsquoindividus responsables mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Fourniture de soutien mateacuteriel et de strateacutegies de transport

laquo Recommander la fourniture de transport du fait de la difficile situation financiegravere (ou indemniteacutes de transport) raquo (Entretien avec un individu responsable de sexe feacuteminin mdash Irbid Jordanie)

Annexe 2 Recommandations issues des ateliers des intervenants

Page 27: « Je vois que cela est possibles33660.pcdn.co/wp-content/uploads/2020/04/Je-vois-que... · 2020-04-15 · 2 leur incapacité à laisser les personnes dont elles s’occupent. Pratiques

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Phase 3 Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Le processus drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays a permis drsquoidentifier 1) les changements des connaissances des attitudes et des pratiques des professionnels de la VBG agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du handicap et 2) des pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG

Renforcement des capaciteacutes des professionnels de la VBG sur lrsquoinclusion du handicap

Les professionnels de la VBG des quatre pays ont eacuteteacute consulteacutes lors de lrsquoeacutevaluation participative pour identifier les changements apporteacutes agrave leurs connaissances leurs attitudes et leurs pratiques au sujet de lrsquoinclusion du handicap dans leurs programmes et activiteacutes au cours du projet Cette activiteacute a eacutegalement permis drsquoidentifier de nouvelles activiteacutes outils et ressources qui auraient agrave leur avis faciliteacute ces changements

Changements apporteacutes aux connaissances attitudes et pratiques

Bien que les connaissances les attitudes et les pratiques se recoupent et se complegravetent mutuellement les professionnels de la VBG ont plus freacutequemment rapporteacutes des changements dans leurs attitudes envers les personnes handicapeacutees au cours du projet Les professionnels ont signaleacute une accen-tuation de la reconnaissance de leur responsabiliteacute agrave atteindre tous les membres de la communauteacute et donc agrave adapter leurs programmes de maniegravere agrave les rendre accessibles et efficaces pour tous ce qui renforce la mise en œuvre drsquoune approche de programmation plus axeacutee sur les droits De nombreux professionnels ont avoueacute qursquoavant le projet ils supposaient que les personnes handicapeacutees nrsquoeacutetaient pas capables de participer agrave des activiteacutes relatives agrave la VBG en raison de leur handicap Apregraves le projet la plupart a deacuteclareacute reconnaicirctre que les personnes handicapeacutees ont des compeacutetences et des capaciteacutes neacutecessaires pour participer beacuteneacuteficier et faire de preacutecieuses contributions aux programmes Les professionnels ont eacutegalement deacuteclareacute qursquoils se consideacuteraient drsquoabord comme eacutetant mal eacutequipeacutes ou pas qualifieacutes pour fournir des services relatifs agrave la VBG aux personnes handicapeacutees et pensaient que leurs compeacutetences et leur formation ne suffiraient pas pour reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees Ils se sont souvent focaliseacutes sur la deacuteficience de la personne ou sur son eacutetat de santeacute (aussi connu sous le nom drsquoapproche

meacutedicale du handicap) et nrsquoont pas appliqueacute leurs compeacute-tences en matiegravere de protection et drsquoautonomisation pendant le processus de gestion de cas Apregraves le projet ces profes-sionnels ont deacuteclareacute qursquoils eacutetaient plus agrave lrsquoaise confiants et precircts agrave travailler avec les personnes handicapeacutees et qursquoils sont passeacutes drsquoune approche meacutedicale agrave une approche plus familiegravere et plus axeacutee sur le survivant

laquo Au deacutebut je pensais que je ne pouvais pas ecirctre utile agrave certaines personnes handicapeacutees parce que je nrsquoeacutetais pas meacutedecin que je ne pouvais pas ameacuteliorer leur condition que je ne pouvais pas les gueacuterir Mais alors lorsque jrsquoai pris du temps pour commencer agrave eacutecouter davantage jrsquoai compris qursquoelles ne demandaient pas ce type drsquoaide elles voulaient parler avaient besoin de soutien et aspiraient agrave plus de seacutecuriteacute Jrsquoai reacutealiseacute que je savais deacutejagrave comment venir en aide agrave ces personnes Avant je supposais que je ne pouvais pas et que discuter avec moi ne changerait rien agrave leur situation Jrsquoaurais ducirc eacutecouter un peu plus avant et crsquoest le cas maintenant Je prends drsquoabord le temps drsquoeacutecouter avant drsquoessayer de faire des plans et drsquoarranger les choses raquo

(Agent de mobilisation communautaire de lrsquoIRC - camp de Muyinga Burundi)

Certains professionnels ont eacutegalement signaleacute un changement drsquoattitude envers les individus responsables en particulier les megraveres drsquoenfants handicapeacutes qui ont leurs propres besoins mais qui font souvent passer les deacutesirs des autres notamment ceux des membres de leur famille souffrant de handicap avant leur propre bien-ecirctre psychosocial Les professionnels ont rapporteacute une plus grande reconnaissance des besoins de ce groupe et le rocircle essentiel qursquoils jouent dans la protection et lrsquoautonomisation des personnes handicapeacutees

laquo Ces personnes ont le droit de recevoir tous les services proposeacutes aux autres et il est de notre devoir drsquointeacutegrer [ces personnes] Il sera difficile pour elles de rester agrave la maison toutes seules Cela est eacutegalement important pour leurs familles et elles peuvent venir avec leurs filles Cette mesure est importante pour les megraveres drsquoenfants handicapeacutes car elles ont eacutegalement besoin drsquoun soutien psychologique raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Les professionnels de la VBG ont rapporteacute quatre principaux changements dans leurs pratiques agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du

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handicap au cours du projet Ces pratiques ont eacuteteacute eacutetroitement lieacutees au processus reacuteflectif du projet et aux activiteacutes pilotes mises en œuvre au cours de la Phase 2 du projet notamment

bull la tenue des consultations plus reacuteguliegraveres avec les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables afin de srsquoassurer que leurs besoins et leurs ideacutees sont pris en compte dans les deacutecisions lieacutees aux programmes et aux activiteacutes

bull la fourniture drsquoun soutien plus global et holistique aux survi-vantes handicapeacutees avec un accent sur les meacutethodes de communication efficaces et lrsquoeacutetablissement de la confiance

bull le deacuteveloppement drsquoactiviteacutes autour des points forts des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees

bull une implication plus active des membres de la famille et des voisins des personnes handicapeacutees dans la planification de la seacutecuriteacute

bull la surveillance du nombre de femmes de filles de garccedilons et drsquohommes handicapeacutes qui participent aux activiteacutes relatives agrave la VBG

laquo Nous ne pouvons pas eacutevaluer lrsquoactiviteacute nous-mecircmes Nous devons jauger nos performances agrave travers les gens qui prennent part agrave nos activiteacutes raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les professionnels de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Les professionnels de tous les pays ont eacutegalement deacuteclareacute avoir acquis de nouvelles connaissances qui ont ameacutelioreacute leur capaciteacute agrave inteacutegrer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail mais ils en ont parleacute moins freacutequemment que le changement drsquoattitudes et de pratiques Les exemples comprennent une meilleure compreacutehension des facteurs qui rendent les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables plus vulneacuterables agrave la VBG le rocircle des relations et des reacuteseaux sociaux dans la preacuteven-tion de la violence et lrsquoaccroissement des connaissances sur les strateacutegies de communication permettant de travailler avec des personnes preacutesentant diffeacuterents types de handicaps

laquo Nous travaillons sur les questions de VBG Je pensais donc plus agrave la faccedilon dont elles se sentent en tant que femmes et filles et comment elles se voient comparativement aux filles sans handicap Les filles handicapeacutees ont moins de possibiliteacutes que les filles sans handicap raquo

(Professionnel de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Activiteacutes outils et ressources qui ont favoriseacute le renforcement des capaciteacutes chez les professionnels de la VBG

Les professionnels de la VBG ont deacutecrit les opportuniteacutes drsquoapprentissage expeacuterientiel et reacuteflectif du projet comme eacutetant les facteurs les plus importants ayant contribueacute agrave renforcer leur capaciteacute agrave inteacutegrer efficacement lrsquoinclusion du handicap dans leur travail Il srsquoagissait notamment drsquointeractions directes avec les femmes et les filles handicapeacutees drsquooccasions de reacutefleacutechir sur leurs propres compeacutetences et du moyen de les appliquer dans leur travail avec ce groupe

Les professionnels de la VBG en Eacutethiopie en particulier les travailleurs sociaux et communautaires ont indiqueacute que les formations sur la VBG et le handicap les avaient effectivement aideacutes agrave ameacuteliorer leurs pratiques agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du handicap Dans les autres pays pilotes les professionnels ont signaleacute que les outils les aidant agrave consulter les personnes handicapeacutees y compris des directives sur la conduite des visites agrave domicile et des activiteacutes participatives qui traduisent la dynamique du pouvoir entre les femmes et les hommes et les personnes avec et sans handicap eacutetaient les plus utiles Les professionnels ont aussi mentionneacute que des outils fournissant des directives sur la communication avec les personnes preacutesentant diffeacuterents types de deacuteficiences et des outils permettant de deacutevelopper un mateacuteriel drsquoinformation drsquoeacuteducation et de communication accessible ont eacuteteacute utiles

Dans le Caucase du Nord les professionnels de la VBG ont indiqueacute que la focalisation sur un petit nombre drsquoactiviteacutes clairement deacutefinies visant agrave favoriser lrsquoinclusion a augmenteacute la probabiliteacute de succegraves et ce succegraves a stimuleacute leur confiance et leur volonteacute agrave inclure les femmes et les filles handicapeacutees dans les activiteacutes subseacutequentes

laquo Je nrsquoavais jamais penseacute que nous pourrions faire quelque chose dans un groupe mixte [filles avec et sans handicap] et maintenant je constate que cela est possible et acceptable et que les gens en ont besoin raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les professionnels de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Domaines exigeant un renforcement suppleacutementaire des capaciteacutes

Bien que des changements positifs dans lrsquoapproche de de travail des professionnels de la VBG avec les personnes handicapeacutees aient eacuteteacute signaleacutes lors de lrsquoeacutevaluation des lacunes persistantes ont eacuteteacute identifieacutees au niveau des capaciteacutes et une attention addi-

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tionnelle et continue doit ecirctre porteacutee agrave ce point

Tout drsquoabord quelques professionnels de la VBG et les pres-tataires ont continueacute agrave avoir des attitudes neacutegatives envers les personnes avec des handicapeacutees Par conseacutequent il est neacuteces-saire de promouvoir une reacuteflexion et une discussion continues avec les professionnels de la VBG afin de faire face et de reacutesoudre les malentendus et les preacutejugeacutes qui peuvent faire office drsquoobstacles agrave lrsquoaccegraves et agrave lrsquoinclusion des personnes handica-peacutees Les professionnels doivent reacutefleacutechir sur la faccedilon dont leurs propres attitudes peuvent influencer la mise en œuvre drsquoune approche centreacutee sur le survivant agrave lrsquoeacutegard des personnes handi-capeacutees agrave la possibiliteacute qursquoils donnent aux individus de contribuer agrave la prise de deacutecision et mecircme aux options drsquointerventions qursquoils peuvent examiner avec un survivant

Deuxiegravemement les gestionnaires de cas de VBG ont signaleacute qursquoils neacutecessitaient davantage drsquoindications sur les processus de consentement lorsqursquoils travaillent avec des survivants souf-frant drsquoune deacuteficience intellectuelle Dans de nombreux cas les gestionnaires de cas demandent aux individus responsables de donner le consentement et ne parviennent souvent pas agrave deacuteter-miner la capaciteacute de lrsquoindividu agrave donner son consentement Une note drsquoorientation sur lrsquoobtention du consentement des personnes handicapeacutees a eacuteteacute deacuteveloppeacutee dans le projet en reacuteponse agrave cette lacune Elle srsquoinspire du processus de consentement employeacute avec les personnes souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle dans le secteur de la santeacute dans les pays agrave revenu eacuteleveacute et est adapteacutee pour une approche de gestion de cas centreacutee sur le survivant

Enfin alors que de nombreux professionnels de la VBG qui ont pris part au projet ont reacuteussi agrave inclure les personnes ayant un handicap physique et des deacuteficiences auditives aux activiteacutes du programme relatifs agrave la VBG ils ont noteacute des deacutefis permanents lors de lrsquoinclusion des personnes ayant une deacuteficience intellec-tuelle Les gestionnaires de cas ont besoin de directives et de soutien pour identifier les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes preacutesentant des handicaps plus complexes afin de mieux les rattacher aux possibiliteacutes de participation aux activiteacutes communautaires et sociales briser lrsquoisolement social et favoriser lrsquoautonomisation Ces directives destineacutees aux gestionnaires de cas ont eacuteteacute deacuteveloppeacutees dans le cadre du projet

Des outils tireacutes du projet ont eacuteteacute adapteacutes pour les professionnels de la VBG drsquoautres organisations et sont disponibles dans la Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG sur httpwrc

msdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de VBG

Le processus drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays a susciteacute des laquo Expeacuteriences du changement raquo chez les personnes handicapeacutees leurs individus responsables et le cas eacutecheacuteant les dirigeants communautaires Ces expeacuteriences ont mis en eacutevidence les reacutesultats qui ont eacuteteacute les plus importants pour chaque groupe Une analyse des reacutesultats des ateliers de parties prenantes et des expeacuteriences du changement a permis drsquoidentifier les pratiques positives suivantes pour promouvoir lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Le renforcement des reacuteseaux de pairs et du capital social

Dans les quatre pays les participants ont citeacute lrsquoeacutetablissement de reacuteseaux de pairs plus robustes pour les adolescentes et les femmes handicapeacutees ainsi que pour les individus responsables de sexe feacuteminin comme retombeacutee positive des activiteacutes du projet Les discussions de groupe avec les individus responsables dans les centres de promotion de la femme en Jordanie des discus-sions cafeacute dans les domiciles des femmes handicapeacutees en Eacutethiopie la creacuteation drsquoespaces seacutecuriseacutes et drsquoactiviteacutes sociales agrave lrsquointention des adolescentes dans le Caucase du Nord et les Associations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit (AVEC) cibleacutees au Burundi ont eacuteteacute citeacutes comme eacutetant utiles par les participants car ils ont faciliteacute lrsquoeacutetablissement de liens entre les personnes handicapeacutees et les individus responsables et drsquoautres membres de la communauteacute ce qui a permis drsquoeacutechanger des informations de construire la confiance et de deacutevelopper des possibiliteacutes drsquoaction collective Ceci augmente non seulement accegraves agrave un soutien proposeacute les uns pour les autres et par la communauteacute toute entiegravere mais donne eacutegalement aux personnes handicapeacutees la possibiliteacute drsquoapporter une contribution agrave la socieacuteteacute drsquoeacutelever leur statut au sein de la communauteacute et drsquoecirctre reconnues et appreacutecieacutees pour des aspects de leur personne autres que leur handicap

Pour les individus responsables de sexe feacuteminin souffrant de handicap les groupes de soutien en Jordanie leur ont donneacute un espace pour partager leurs preacuteoccupations ideacutees et strateacutegies avec drsquoautres femmes dans des situations similaires Ceci les a aideacutees agrave se sentir moins isoleacutees et agrave renforcer leur bien-ecirctre psychosocial

laquo Je profite des expeacuteriences des ideacutees et des interventions constructives du formateur du guide psychologique et des amies pendant les sessions de discussion Lorsque je partage mes

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inquieacutetudes avec les autres je sens que je ne suis pas seule raquo

(Eacutepouse drsquoun homme handicapeacute - Irbid Jordanie)

Pour certaines femmes handicapeacutees et les individus respon-sables qui sont isoleacutees dans leurs maisons il est essentiel de proposer les activiteacutes de soutien par les pairs le plus pregraves possible de leur domicile afin qursquoils puissent tisser des reacuteseaux avec drsquoautres femmes qui vivent agrave proximiteacute En Eacutethiopie les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin ont organiseacute des discussions cafeacute traditionnelles dans leurs maisons pour parler de questions lieacutees agrave la VBG Les partic-ipants ont indiqueacute que ces activiteacutes ont diminueacute leur isolement ameacutelioreacute leurs relations avec les voisins et leur ont permis de se sentir plus en seacutecuriteacute dans la mesure ougrave un nombre croissant de femmes les connaissent et les comprennent

laquo Nous avons organiseacute des discussions cafeacute ici dans notre maison Ceci nous a rapprocheacute des gens Quand ils viennent agrave la maison nous discutons de tant de choses des choses qui sont vraiment importantes mais ils ont aussi lrsquooccasion de voir que nous sommes de bons parents mecircme si nous sommes un peu diffeacuterents Maintenant les gens nous comprennent mieux ils viennent mecircme nous dire bonjour et voir comment nous allons Je me sens plus en seacutecuriteacute avec des voisins que je connais raquo

(Femme aveugle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les Expeacuteriences du changement recueillies aupregraves des adoles-centes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance des amies et des reacuteseaux de pairs pour ces filles Au Burundi des adolescentes handicapeacutees ont trouveacute que lrsquoorganisation drsquoactiviteacutes telles que des sessions de couture et drsquoartisanat eacutetait un moyen effi-cace de rencontrer drsquoautres filles de partager des ideacutees et de discuter de leurs espoirs pour lrsquoavenir Elles ont deacuteclareacute qursquoelles ont ensuite eacuteteacute inviteacutees agrave assister agrave plusieurs activiteacutes commu-nautaires ougrave elles ont pu partager leurs propres ideacutees et leurs opinions Les adolescentes handicapeacutees dans le Caucase du Nord ont eacutegalement discuteacute des avantages de la participation agrave des activiteacutes avec des filles sans handicap notamment la possi-biliteacute drsquoapprendre les unes des autres Ces rapports eacutetablis par les adolescentes handicapeacutees deacutemontrent qursquoelles ont deacutevel-oppeacute des atouts humains et sociaux notamment lrsquoeacuteducation lrsquoestime de soi les reacuteseaux drsquoamies et les rocircles dans la commu-nauteacute Ces facteurs de protection reacuteduisent la vulneacuterabiliteacute des adolescentes agrave la violence agrave lrsquoabus et agrave lrsquoexploitation47 (voir Expeacuteriences du changement page 27)

Les femmes handicapeacutees membres drsquoAssociations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit au Burundi ont deacuteclareacute qursquoelles utilisent lrsquoargent qursquoelles ont gagneacute par le biais de ces programmes pour payer le transport et se rendre aux activiteacutes culturelles et reli-gieuses ce qui diminue leur isolement et creacutee drsquoimportants liens sociaux avec drsquoautres

Tous ces exemples soulignent une leccedilon importante Les personnes handicapeacutees ont et veulent que lrsquoon sache qursquoelles ont plusieurs identiteacutes au-delagrave de leur infirmiteacute Elles veulent ecirctre consideacutereacutees comme des leaders des femmes des amies

Maipendo - Burundi

laquo Maintenant je peux eacuteconomiser un peu pour emprunter une moto-taxi et je peux me rendre [agrave lrsquoeacuteglise] Jrsquoai maintenant chaque semaine des personnes avec qui discuter agrave lrsquoeacuteglise Crsquoest un groupe qui agrave mon avis mrsquoeacutecoute et me comprend raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Le Groupe de filles - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Les filles avec et sans handicap ont preacutepareacute des affiches au moyen drsquoimages et de photos Ces affiches portaient sur ce qui leur importait plus dans le projet et sur les activiteacutes qursquoelles souhaitaient mener ensuite Elles ont preacutesenteacute ces affiches aux ONG feacuteminines impliqueacutees dans le projet

laquo Ceci est notre histoire Notre souhait eacutetait de chanter avec Makka Mejieva [une ceacutelegravebre chan-teuse tcheacutetchegravene] [Lorsque nous sommes monteacutees sur scegravene] des tas de personnes handicapeacutees et non eacutetaient lagrave et pleuraient

Pendant lrsquoeacuteveacutenement nous avons pris connaissance drsquoautres personnes handicapeacutees et nous les avons rencontreacutees Il eacutetait tregraves agreacuteable pour nous de les connaicirctre et de deacutecouvrir leur type de handicap et leurs problegravemes Lorsque je me rends agrave lrsquoeacuteveacutenement et que je constate la preacutesence de personnes handicapeacutees je sens que je ne suis pas seule et quand je vois drsquoautres personnes [sans handicap] je me sens eacutegale agrave elles

Nous donnons des leccedilons de langue des signes aux filles sans handicap Ainsi nous pourrons les comprendre et elles nous comprendre car nous ne pouvons pas parler Gracircce agrave la langue des signes nous nous comprenons Ces filles sans handicap apprennent des choses et nous aussi Nous avons un langage commun agrave travers ces cours de langue des signes Nous utilisons eacutegalement des teacuteleacutephones nous envoyons des SMS et utilisons eacutegalement des notes eacutecrites pour communiquer avec les autres Nous aimons vraiment dessiner Nous pensons agrave des choses et tout ce agrave quoi nous pensons nous le repreacutesentons dans nos dessins Et nous aimons aussi beaucoup jouer agrave diffeacuterents types de jeux

Bien sucircr il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne font pas attention agrave nos opinions Voici les ideacutees que nous souhaiterions concreacutetiser agrave lrsquoavenir Nous aimerions rencontrer des filles dans un cafeacute ou dans un endroit reacuteserveacute uniquement aux filles avec et sans handicap mdash juste les filles pas drsquoadultes

Nous aimerions que [nos camarades de classe] se joignent agrave nous et prennent part agrave ces activiteacutes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo

Pour la suite de lrsquoExpeacuterience du changement du Groupe de filles dans le Caucase du Nord rendez-vous sur httpwrcmsGBV_disability_Change_Caucasus

copy IRC

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des membres de la communauteacute comme des personnes qui apportent de preacutecieuses contributions agrave la communauteacute Ce fait a des implications importantes pour lrsquoinclusion dans les programmes et les approches visant agrave renforcer les reacuteseaux de pairs et le capital social

Inclusion cibleacutee dans les activiteacutes de renforcement eacuteconomique

Lrsquoinclusion cibleacutee des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les programmes relatifs aux AVEC occupe une grande place dans les Expeacuteriences du changement au Burundi Les femmes handicapeacutees et les individus respon-sables de sexe feacuteminin impliqueacutees dans des activiteacutes relatives aux AVEC ont signaleacute que lrsquoeacutelargissement des reacuteseaux sociaux eacutetait le reacutesultat le plus important pour elles car il leur a permis de rehausser leur statut dans la socieacuteteacute (qui leur a valu un plus grand respect de la part de leurs maris et drsquoautres membres de la famille) et de renforcer leur estime de soi et leur senti-ment de confiance en soi La participation agrave des activiteacutes rela-tives aux AVEC a eu un impact positif sur leur indeacutependance en tant qursquoindividus mais aussi sur les contributions financiegraveres qursquoelles peuvent apporter agrave leurs meacutenages ce qui a renforceacute leur rocircle dans la prise de deacutecision

laquo Jrsquoai mecircme encore un peu drsquoargent pour acheter des choses pour ma famille Je suis tregraves eacutetonneacutee du changement de mon mari agrave mon eacutegard il se rend compte que jrsquoai de la valeur que je peux ecirctre indeacutependante il me respecte plus et rentre agrave la maison seulement les soirs maintenant Mon fils handicapeacute est plus heureux mdash il constate qursquoil y a plus de paix dans la maison raquo

(Individu responsable de sexe feacuteminin dans le camp de Musasa)

Accroicirctre la repreacutesentation des personnes handi-capeacutees dans les activiteacutes communautaires

Les programmes relatifs agrave la VBG travaillent en eacutetroite collabo-ration avec les dirigeants communautaires dans la concep-tion la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des activiteacutes Il est donc important drsquoexaminer comment les personnes handicapeacutees sont repreacutesenteacutees et atteintes par ces systegravemes de leadership En Eacutethiopie par exemple le personnel de lrsquoIRC a travailleacute avec lrsquoassociation des personnes handicapeacutees dans la commu-nauteacute des reacutefugieacutes afin drsquoaccroicirctre la participation des femmes handicapeacutees et renforcer la collaboration avec lrsquoassociation des femmes reacutefugieacutees Les participants au Burundi et en Eacutethiopie ont eacutegalement signaleacute que le recrutement de personnes handi-capeacutees et drsquoindividus responsables comme agents de mobili-sation communautaire et travailleurs sociaux a non seulement conduit agrave une plus grande attention aux preacuteoccupations de ce groupe mais a eacutegalement entraicircneacute une appreacuteciation accrue des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees par drsquoautres membres de la communauteacute

Esther mdash Burundi

laquo Je suis individu responsable pour mon mari qui vit avec un handicap mais ce nrsquoest pas ma seule identiteacute Je suis une megravere un leader et une personne fiegravere de son rocircle drsquoagent de mobilisation communautaire raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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laquo Nous nrsquoavons jamais eu de personnes handicapeacutees dans notre eacutequipe auparavantmdash il srsquoagit drsquoun changement majeur et vraiment tregraves important Mes amies handicapeacutees font le mecircme travail que moi Elles sont vraiment excellentes dans certains domaines et elles enseignent des choses agrave drsquoautres personnes Il est important pour la communauteacute de constater cela de savoir que lorsque nous disons vouloir inclure les personnes handicapeacutees nous le pensons vraiment Ceci est un bon moyen pour commencer agrave changer la faccedilon dont les personnes handicapeacutees sont consideacutereacutees raquo

(Travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie)

Atteindre et soutenir les personnes agrave risque eacuteleveacute

Lrsquoisolement des personnes ayant une deacuteficience intellectuelle etou de handicaps multiples a eacuteteacute identifieacute comme eacutetant un deacutefi pour les prestataires de services Ces personnes sont souvent isoleacutees dans leurs maisons avec leurs individus responsables et peuvent avoir peu drsquooccasions ou de soutien neacutecessaire(s) pour eacutelaborer des strateacutegies susceptibles de les proteacuteger contre la violence Les pratiques suivantes ont eacuteteacute identifieacutees comme favorisant lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion de ces personnes dans les activiteacutes relatives agrave la VBG

Les visites agrave domicile et les activiteacutes agrave domicile

Au Burundi en Eacutethiopie et au Caucase du Nord les personnes handicapeacutees et les professionnels ont indiqueacute avoir meneacute des visites agrave domicile pour interroger les individus et les familles au sujet de leurs besoins et pour partager lrsquoinformation sur les services et lrsquoassistance en matiegravere de VBG Ces visites ont permis aux profes-sionnels de la VBG et aux prestataires de services drsquoidentifier des survivants qui neacutecessitent un soutien complet et speacutecialiseacute Le personnel de lrsquoIRC au Burundi et en Eacutethiopie a commenceacute agrave organ-iser des activiteacutes de groupe geacuteneacuteralement tenues dans les centres de promotion de la femme et dans drsquoautres sites communautaires proches de leurs maisons et qui ciblaient parfois ces individus et les familles Les individus responsables des filles souffrant de handicaps multiples ont eacutegalement souligneacute qursquoils constataient un renforcement de lrsquoacceptation et du soutien de la communauteacute suite aux activiteacutes agrave domicile

laquo Les membres de la communauteacute nous traitent mieux agrave preacutesent Ils sont plus habitueacutes agrave nous Ils savent comment nous sommes et nous saluent aimablement quand ils passent raquo

(Megravere drsquoune adolescente souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

La gestion individuelle des cas

Les survivantes handicapeacutees neacutecessitent une gestion individu-aliseacutee et globale des cas pour promouvoir leur gueacuterison et leur reacutetablissement et pour preacutevenir toute violence future Pendant lrsquoeacutevaluation les participants ont rapporteacute que les profession-nels de la VBG srsquoeacutetaient ameacutelioreacutes dans lrsquoidentification de ces personnes agrave risque eacuteleveacute et la fourniture drsquoun soutien plus complet et adapteacute agrave leurs besoins speacutecifiques Les facteurs suivants ont eacuteteacute deacutecrits comme ameacuteliorant lrsquoappui agrave la gestion des cas pour ces personnes

bull lrsquoidentification des diffeacuterentes meacutethodes de communica-tion directe avec les survivants

bull une attention accrue sur lrsquoidentification des forces et des capaciteacutes reacuteelles des survivants au cours des eacutevaluations

bull la participation des personnes handicapeacutees et de leurs individus responsables dans la planification de lrsquoaction

bull un suivi freacutequent et une coordination de la prestation des services pour reacutepondre aux besoins identifieacutes

Les femmes handicapeacutees ont indiqueacute que ces seacuteances de gestion de cas ont contribueacute agrave deacutevelopper la confiance et la compreacutehension entre elles et les professionnels de la VBG et qursquoelles ont reccedilu une aide en fonction de leurs propres besoins et deacutesirs Cette leccedilon met eacutegalement en eacutevidence lrsquoimportance des approches centreacutees sur le survivant dans le travail avec les femmes handicapeacutees lorsqursquoil est question de deacutefinir leurs buts objectifs et strateacutegies

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Histoire de Mawazo - camp de Kinama Burundi

Mawazo vit seule et se deacuteplace diffeacuteremment des autres en rampant plutocirct qursquoen marchant

laquo Je vis seule Jrsquoai toujours veacutecu seule Jrsquoessaie drsquoecirctre tregraves indeacutependante et je fais beaucoup de choses toute seule Je peux nettoyer cuisiner laver mes vecirctements et je passe du temps agrave essayer drsquoaider mes voisins en prenant soin de leurs enfants

Je reccedilois reacuteguliegraverement des visites agrave domicile le personnel de lrsquoIRC est comme ma famille Ils passent veacuterifier si tout va bien presque tous les jours Quand jrsquoai un problegraveme ils srsquoen rendent compte tregraves rapidement et viennent voir si je vais bien Je me sens beaucoup plus eacutepanouie et jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir quelqursquoun agrave qui parler Jrsquoadore partager des histoires et je me sens bien lorsque quelqursquoun me demande comment je me sens

Mon nom dans ma langue signifie agrave la fois laquo problegravemes raquo et laquo ideacutees raquo Jrsquoai beaucoup agrave dire et agrave partager avec les autres Je suis une personne tregraves ouverte je pense que crsquoest la raison pour laquelle les enfants mrsquoaiment tant Je suis ouverte agrave eux je souris avec eux et je leur raconte des histoires Je peux leur apprendre beaucoup de choses car jrsquoai vu et appris beaucoup de choses dans ma vie Je peux leur parler de leur culture leur enseigner le respect et leur inculquer lrsquoesprit du partage Lorsque quelqursquoun mrsquoapporte de la bouillie par exemple mecircme en petite quantiteacute je ne le bois pas toute seule Srsquoil y a des enfants nous partageons tous ensemble Mecircme si jrsquoai tregraves faim je sais que cela est une chance pour moi drsquoenseigner quelque chose drsquoaider quelqursquoun tout comme les autres mrsquoaident

Si je pouvais dire une chose agrave lrsquoeacutequipe de lrsquoIRC ce serait de continuer de se souvenir des personnes qui sont agrave la maison qui ne peuvent pas facilement participer aux programmes Nous avons eacutegalement des besoins et des recircves Je me fais maintenant vieille et je pense qursquoil est important de se concentrer sur les jeunes les jeunes handicapeacutees pour srsquoassurer qursquoelles sont incluses degraves le plus jeune acircge afin que les gens puissent cesser la discrimination et nous consi-deacuterer tous comme eacutegaux raquo

copy IRC

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Reconnaicirctre les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes handicapeacutees pour faciliter lrsquoinclusion

Les personnes handicapeacutees et les professionnels de la VBG ont rapporteacute que lrsquoidentification et le renforcement des compeacute-tences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees ont favoriseacute une plus grande inclusion dans une varieacuteteacute drsquoactiviteacutes relatives agrave la VBG En Jordanie de jeunes femmes sourdes ont eacuteteacute inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes de responsabilisation sociale et agrave des initiatives meneacutees dans les centres de promo-tion de la femme et agrave animer des seacuteances de pose de henneacute Ces activiteacutes ont fourni un espace permettant aux femmes de partager des compeacutetences et des inteacuterecircts communs avec drsquoautres femmes de leur acircge

laquo Non seulement elles les ont accepteacutees mais elles se sont eacutegalement fait des amies Mecircme avant la fin de la seacuteance elles eacutechangeaient des numeacuteros de teacuteleacutephones et leur demandaient si elles pouvaient les contacter pour faire du henneacute agrave leurs ceacuteleacutebrations raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Au Caucase du Nord les adolescentes handicapeacutees ont eacuteteacute incluses dans la conception des activiteacutes sociales qui visaient agrave faciliter le reacuteseautage entre les filles avec et sans handicap Les activiteacutes ont eacuteteacute construites autour des compeacutetences speacutecifiques des filles handicapeacutees (exemple lrsquoexeacutecution de

chansons en langue des signes) la promotion de lrsquoeacutegaliteacute de participation dans la conception du programme mais aussi lrsquoappreacuteciation des talents de chaque individu

Comme lrsquoont reconnu les membres de la famille les dirige-ants communautaires les prestataires de services et autres agrave travers les sites du projet les reacutesultats de ces activiteacutes contredisent les hypothegraveses selon lesquelles les personnes handicapeacutees sont incapables de beacuteneacuteficier et de contribuer agrave une varieacuteteacute de programmes

laquo Avant les gens pensaient que ces femmes eacutetaient des cas deacutesespeacutereacutes et qursquoelles ne pourraient jamais ecirctre indeacutependantes Maintenant elles contredisent de nombreuses personnes au sein de la communauteacute Elles nous rendent nous les rares personnes qui avons toujours cru en elles tregraves tregraves fiers raquo

(Dirigeant communautaire de sexe masculin mdash camp de Kinama Burundi)

Beaucoup de personnes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance drsquoavoir lrsquoopportuniteacute laquo de faire leurs preuves raquo car beaucoup nrsquoavaient jamais eacuteteacute inviteacutees agrave prendre part aux activiteacutes Le simple fait de tendre la main pour encourager leur participation agrave des programmes eacutetait dans de nombreux cas lrsquoadaptation la plus percutante meneacutee par les professionnels de la VBG

Diane - camp de Kinama Burundi

laquo Jrsquoai reccedilu un appel disant que lrsquoIRC voulait inclure des femmes handicapeacutees dans leurs programmes relatifs aux AVEC Jrsquoeacutetais tellement exciteacutee agrave lrsquoideacutee de mrsquoinscrire drsquoecirctre incluse drsquoavoir une occasion de faire mes preuves agrave preacutesent je pense qursquoil est de mon devoir de tendre la main agrave drsquoautres personnes handicapeacutees pour sensibiliser partager mon histoire et leur dire qursquoelles peuvent ecirctre incluses raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Mieraf travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie

laquo Jrsquoappreacutecie tellement mon rocircle dans le programme [de lrsquoIRC] et jrsquoai tant drsquohistoires que je pourrais vous raconter sur les choses que nous avons accomplies

Mais je pense qursquoil est important de vous dire que je suis une femme handicapeacutee Je marche avec une beacutequille et jrsquoai parfois beaucoup de mal agrave acceacuteder au camp Cela ne mrsquoarrecircte pas mecircme si les choses peuvent ecirctre difficiles je sens que jrsquoai un travail tregraves important agrave faire

Jrsquoœuvre pour renforcer la seacutecuriteacute des femmes et des filles plus particuliegraverement des personnes handicapeacutees des personnes qui ne sont pas toujours incluses dans les activiteacutes des personnes qui sont souvent oublieacutees Je me souviens des moments ougrave crsquoeacutetait mon cas lorsque jrsquoavais tellement mal que je ne pouvais pas quitter ma maison ou avant drsquoavoir reccedilu ma beacutequille pour marcher Je me sentais vraiment seule Maintenant je suis tregraves active et je suis leader dans notre commu-nauteacute Je fais partie de lrsquoassociation des personnes handicapeacutees et je suis travailleuse sociale Jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir des choses preacutecieuses agrave apporter et que je peux plaider en faveur des femmes et enfants handicapeacutes et de leurs individus responsables parce que je comprends parfaitement

leurs besoins Je pense aussi que les gens mrsquoadmirent car ils me voient mrsquoefforcer pour faire mon travailraquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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Recommandations

Les recommandations suivantes sont tireacutees des leccedilons apprises au cours de ce projet qui porte sur le moyen de promouvoir lrsquoinclusion du handicap dans les programmes rela-tifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Recommandations pour les acteurs de la VBG

Inclure les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables dans la conception la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des programmes relatifs agrave la VBG Lrsquoimplication des personnes handicapeacutees dans la conception et lrsquoeacutevaluation du programme est essentielle pour identifier avec preacutecision les obstacles agrave leur participation aux programmes relatifs agrave la VBG eacutelaborer des strateacutegies visant agrave ameacuteliorer leur participation et comprendre le changement qui importe le plus pour eux Une attention particuliegravere devrait ecirctre accordeacutee agrave la collecte des informations et des points de vue des femmes des filles et des personnes souffrant de deacuteficiences intellectuelles et mentales car elles sont les plus exposeacutees agrave la VBG Les approches participatives telles que le classement les photo-interviews et la narration ajouteacutees aux meacutethodes qualitatives plus conventionnelles (exemple discussions theacutematiques de groupe et entretiens en face agrave face) sont des moyens permettant drsquoexplorer effi-cacement les preacuteoccupations et les ideacutees des individus qui ont des besoins communicationnels diffeacuterents Les eacutevaluations doivent inclure un volet de sensibilisation pour faire participer les personnes handicapeacutees et les individus responsables qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Assurer la formation et lrsquoapprentissage reacuteflectif sur les interactions entre le genre et le handicap pour les gestion-naires de programmes et les prestataires de services relatifs agrave la VBG et eacutetablir une compreacutehension commune et une adoption des approches centreacutees sur les droits et les survi-vants lorsque lrsquoon travaille avec ce groupe La formation du personnel agrave inteacutegrer une analyse de lrsquoineacutegaliteacute entre les sexes et de la discrimination fondeacutee sur le handicap les aidera agrave mieux cerner les facteurs uniques qui contribuent aux risques de VBG et de vulneacuterabiliteacute pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et agrave identifier des strateacute-gies plus efficaces pour leur inclusion dans les programmes relatifs agrave la VBG Lorsque les professionnels de la VBG sont particuliegraverement conscients de la dynamique du pouvoir entre les sexes dans leur travail avec les femmes ayant surveacutecu agrave la violence ils peuvent exiger un soutien suppleacutementaire pour reacutefleacutechir sur leurs propres attitudes et sur les attitudes des

autres sur la relation avec le handicap et sur la faccedilon dont ces eacuteleacutements peuvent aggraver lrsquoineacutegaliteacute fondeacutee sur le sexe la discrimination et lrsquoexclusion dans les relations les meacutenages et la communauteacute

Il est recommandeacute que les informations concernant les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables soient incluses et pleinement inteacutegreacutees dans les programmes de formation de base sur la VBG notamment agrave travers des eacutetudes de cas et des exemples centreacutes sur les personnes handicapeacutees Au fil du temps le personnel travaillant sur la VBG reconnaicirctra de plus en plus que reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees est une partie essentielle de leur travail et qursquoils ont les compeacutetences requises pour le faire effi-cacement dans le cadre de leur travail

Recruter des femmes et des filles handicapeacutees comme personnel et beacuteneacutevoles dans les programmes relatifs agrave la VBG Identifier et aider les femmes et les filles handicapeacutees agrave jouer un rocircle cleacute dans les programmes relatifs agrave la VBG peut ameacuteliorer la qualiteacute et la pertinence du programme pour ce groupe tout en les rendant autonomes et en rehaussant leur statut dans la communauteacute Fixer un objectif en termes de nombre de femmes et de filles handicapeacutees qui devraient parti-ciper agrave des formations et reacuteunions communautaires sur la VBG (environ 15 ) encouragera le personnel et les partenaires agrave les inviter directement agrave ces eacuteveacutenements et peut ameacuteliorer la repreacutesentation et la participation aux programmes relatifs agrave la VBG Plaider en faveur drsquoun eacutequilibre entre les sexes dans les associations de personnes handicapeacutees et pour lrsquoinclusion des femmes et des filles handicapeacutees dans les associations de femmes et de jeunes peut eacutegalement accroicirctre la participa-tion dans les domaines ougrave ces groupes interviennent dans les programmes relatifs agrave la VBG et une plus grande repreacutesenta-tion et un meilleur leadership au sein de la communauteacute

Privileacutegier lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les activiteacutes qui renfor-cent le capital social et les reacuteseaux de pairs Ceci est particuliegraverement important pour la preacutevention de la violence contre des adolescentes handicapeacutees les femmes ayant un handicap physique qui sont isoleacutees dans leurs maisons les individus responsables et les femmes les filles les garccedilons et les hommes ayant une deacuteficience intellectuelle Pour les programmes relatifs aux laquo espaces seacutecuriseacutes raquo aider les femmes et les filles agrave reacutefleacutechir sur ce qui rend un espace laquo seacutecuriseacute raquo pour eux et pour les autres et agrave deacutefinir leurs propres laquo regravegles de base raquo ou principes qui reflegravetent comment elles devront accepter et appreacutecier les diffeacuterences Ces principes peuvent aussi les amener agrave reacutefleacutechir sur la faccedilon drsquoatteindre et drsquoinclure drsquoautres femmes et filles qui sont plus isoleacutees (agrave

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lrsquoexemple des filles ayant une deacuteficience intellectuelle) En plus des activiteacutes baseacutees au centre la sensibilisation communau-taire et les visites agrave domicile sont essentielles pour atteindre les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables qui sont isoleacutes dans leurs maisons et pour renforcer en mecircme temps les meacutecanismes de protection communautaire Le personnel du programme relatif agrave la VBG doit ecirctre conscient de toute la charge de travail et des responsabiliteacutes suppleacute-mentaires que drsquoautres femmes et filles peuvent ecirctre tenues drsquoassumer dans les meacutenages suite agrave la participation des individus responsables dans les activiteacutes lieacutees agrave la VBG et les aider agrave identifier des strateacutegies pour atteacutenuer les risques associeacutes et les conseacutequences inattendues

Privileacutegier lrsquoinclusion des femmes handicapeacutees et des individus responsables de sexe feacuteminin dans les programmes portant sur lrsquoautonomisation eacuteconomique Fixer des objectifs en termes de nombre de femmes et filles handicapeacutees et drsquoindividus responsables devant participer agrave ces programmes et encourager le personnel et les commu-nauteacutes agrave les inviter Une analyse minutieuse des risques doit ecirctre meneacutee et une strateacutegie drsquoatteacutenuation deacuteveloppeacutee avant la participation pour preacutevenir etou reacutepondre efficacement agrave des conseacutequences impreacutevues Dans certains contextes les activ-iteacutes drsquoautonomisation eacuteconomique des femmes peuvent sortir du cadre des rocircles qui leur sont deacutevolus sur le plan social ce qui accentue leur vulneacuterabiliteacute agrave la violence de la part de la famille et de la communauteacute Dans certains meacutenages ces activiteacutes peuvent avoir un impact neacutegatif sur la personne handicapeacutee qui peut ecirctre abandonneacutee sans individus respon-sables familiers ce qui augmente potentiellement le risque de violence ou drsquoabus Parallegravelement drsquoautres femmes du meacutenage notamment les adolescentes peuvent assumer ce rocircle ce qui accroicirct leur charge de travail ou leur exclusion

La Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG qui comprend des outils et des directives pour les aider agrave renforcer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail est disponible sur httpwrcmsdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Recommandations pour acteurs du handicap

Veiller agrave ce que les programmes et organisations conccedilus pour servir les personnes handicapeacutees soient sensibles agrave la question du genre Les personnel des programmes et organisations srsquooccupant des personnes handicapeacutees doit suivre une formation sur le genre et lrsquoeacutegaliteacute des genres afin de comprendre les diffeacuterentes faccedilons dont le conflit et le deacuteplacement affectent les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et adapter leurs activiteacutes et services en conseacutequence Le personnel du programme Handicap doit

eacutegalement ecirctre conscient des risques particuliers de VBG auxquels les femmes et les filles handicapeacutees sont exposeacutees et recevoir une formation sur la communication avec les survi-vants et sur lrsquoorientation approprieacutee vers les prestataires de service relatifs aux VBG

Renforcer le plaidoyer autour des droits des personnes affecteacutees par la crise et le conflit notamment les femmes et les filles en eacuteveillant la conscience sur les reacutefugieacutes et les personnes deacuteplaceacutees au sein des organisations pour personnes handicapeacutees (DPO) notamment au niveau reacutegional ougrave il y aurait des crises reacutepeacuteteacutees ou prolongeacutees ayant un impact consideacuterable sur plusieurs pays Cela peut inclure le travail en reacuteseau entre les femmes handicapeacutees et les mouve-ments œuvrant pour les droits des femmes dans les pays et reacutegions affecteacutes par des crises afin de deacutevelopper une plus grande connexion compreacutehension et reacuteponse aux besoins des femmes handicapeacutees dans les environnements humanitaires

Recommandations pour tous les acteurs humanitaires

Mettre en œuvre les orientations sectorielles pour preacutevenir et reacutepondre agrave la violence baseacutee sur le genre telles qursquoeacutenonceacutees dans les Directives du Comiteacute permanent inter-organisations relatives agrave la violence baseacutee sur le genre48 Tous les acteurs humanitaires doivent reconnaicirctre et reacutepondre aux risques accrus de VBG pendant le conflit et la crise notam-ment pour les femmes et les filles handicapeacutees ainsi que les individus responsables de sexe feacuteminin Les normes minimales eacutenonceacutees dans les Directives fournissent lrsquoorientation de base pour tous les secteurs dans la preacutevention et la reacuteponse aux VBG

Entreprendre lrsquointeacutegration de la protection pour satisfaire effectivement les besoins des personnes handicapeacutees durant toutes les phases de lrsquointervention humanitaire Lrsquointeacutegration de la protection y compris lrsquoinclusion de lrsquoanalyse du genre et du handicap dans la conception des programmes la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation est deacuteterminante pour assurer que tout le monde notamment les femmes et filles handica-peacutees a pleinement accegraves aux services et agrave lrsquoassistance dans tous les secteurs y compris pour atteacutenuer le risque de VBG49

Recommandations pour les bailleurs de fonds et gouvernements

Tenir les organisations humanitaires responsables de la satisfaction effective des besoins des personnes handica-peacutees et des individus responsables dans les programmes sur la VBG agrave travers des processus de monitoring et de preacutesentation de rapports ainsi que la mise en exergue de

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pratique positives provenant de diffeacuterentes organisations dans les environnements humanitaires afin drsquoencourager lrsquoobservation des approches tenant compte du handicap et du genre

Plaider pour une plus grande reconnaissance de la multi-tude de preacuteoccupations lieacutees au handicap et au genre y compris la VBG dans tous les instruments internationaux les normes et conventions relatifs au conflit au deacuteplace-ment et agrave lrsquoaction humanitaire Les instruments interna-tionaux peuvent jouer un rocircle deacuteterminant dans la deacutefinition des prioriteacutes pour lrsquoaction humanitaire durant le conflit et le deacuteplacement Les preacuteoccupations speacutecifiques aux femmes et

aux filles et agrave toutes les personnes handicapeacutees doivent ecirctre au cœur des instruments internationaux dans la mesure ougrave elles figurent parmi les populations les plus vulneacuterables durant la crise Un plaidoyer permanent est neacutecessaire aux niveaux international et national pour encourager les gouvernements agrave signer et agrave ratifier tous les instruments pertinents et agrave tenir tous les acteurs concerneacutes responsables de la mise en œuvre inteacutegrale des conventions nouvelles et existantes y compris la Convention relative aux droits des personnes handicapeacutees la Convention sur lrsquoeacutelimination de toutes les formes de discrimi-nation agrave lrsquoeacutegard des femmes et les reacutesolutions du Conseil de seacutecuriteacute sur les femmes la paix et la seacutecuriteacute

Atelier drsquointervenants au Burundi copy Elizabeth SherwoodWRC

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Notes

1 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondiales et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacuteva-lence et conseacutequences sur la santeacute de la violence du parte-naire intime et de la violence sexuelle exerceacutee par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductive-healthpublicationsviolence9789241564625en

2 Ce chiffre est deacutetermineacute par lrsquoestimation globale selon laquelle les 15 pour cent de toute population seront des personnes handicapeacutees (OMS 2011) et selon laquelle 512 millions de personnes sont deacuteplaceacutees par la crise et le conflit agrave travers le monde (HCR 2014)

3 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

4 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

5 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

6 Dans ce rapport les laquo personnes handicapeacutees mentales raquo renvoient aux personnes atteintes drsquoune maladie mentale etou celles qui sont des usagers etou survivants de la psychiatrie Le terme laquo personnes ayant des handicaps sociaux raquo est parfois utiliseacute pour deacutecrire ce groupe de personnes handicapeacutees Reacuteseau mondial des usagers et survivants de la psychiatrie Manuel de mise en œuvre de la Convention des Nations unies relative au droit des per-sonnes handicapeacutees (RMUSP2008) p 9 wrcmsN8o9CH

7 UNHCR Le coucirct humain de la guerre Tendances mondia-les 2013 (2014) httpwwwunhcrorg5399a14f9html

8 Organisation mondiale de la santeacute et Banque mondiale Rapport mondial sur le handicap (2011)

9 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondia-les et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacutevalence et conseacutequences sur la santeacute sur la violence infligeacutee par le partenaire intime et par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductivehealth

publicationsviolence9789241564625en10 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-

lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

11 Ibid 12 Convention des Nations unies relative aux droits des per-

sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde-faultaspnavid=15amppid=150

13 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

14 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

15 CBM Inclusion made easy A quick program guide to dis-ability in development (2012) httpwwwcbmorg articledownloads78851CBM_Inclusion_Made_ Easy_-_com-plete_guidepdf

16 Ibid 17 GSDRC Applied Knowledge Services Understanding gen-

der (nd) httpwwwgsdrcorggotopic-guidesgenderunderstanding-gender

18 Ibid 19 Carolyn Frohmader and Stephanie Ortoleva ldquoThe sexual

and reproductive rights of women and girls with disabili-tiesrdquo (Issues paper presented at the ICPD Beyond 2014 Confeacuterence internationale sur les droits de lrsquohomme La Haye Pays-Bas 7-10 juillet 2013) httpwwdaorgauwp- contentuploads201312issues_paper_srr_wom- en_and_girls_with_disabilities_finalpdf

20 Convention des Nations unies relative aux droits des per-sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde- faultaspnavid=15amppid=150

21 Andrea Hollomotz ldquoDisability oppression and violence Towards a sociological explanationrdquo Sociology vol 47 (2013) pp 477-493 Originally published online 23 No-vember 2012 DOI 1011770038038512448561

22 Centers for Disease Control and Prevention The socio-ecological model a framework for prevention (2015) httpwwwcdcgovviolencepreventionoverviewsocial-ecologicalmodelhtml

37

23 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

24 Ces principes directeurs ont eacuteteacute adapteacutes des contributions drsquoune activiteacute meneacutee au Forum drsquoapprentissage interne pour le projet en juin 2014

25 Les DPO sont des organisations repreacutesentatives de per-sonnes handicapeacutees Elles sont geacuteneacuteralement constitueacutees et dirigeacutees par des personnes handicapeacutees

26 LrsquoIMSVBG enregistre le type de violence rapporteacute par les survivants dont le viol les agressions sexuelles les agressions physiques le mariage forceacute le deacuteni des res-sources les opportuniteacutes ou services et les violences psychologiqueseacutemotionnelles

27 Les consultations du personnel VBG en Eacutethiopie et au Burundi ont deacutemontreacute qursquoils avaient une bonne compreacutehen-sion des diffeacuterents types de deacuteficiences et pourraient les identifier sur la base de ces questions et observations fonctionnelles au cours de leurs concertations avec les survivants Il est important toutefois de reconnaicirctre que ce ne sont pas tous les survivants handicapeacutes qui peuvent ecirctre identifieacutes comme ayant un handicap dans les donneacutees de lrsquoIMSVBG

28 Jillian Foster Final report Implications and recommenda-tions for integration of mixed-methods analysis across WRC research Consultancy report submitted to WRC (2014)

29 httpbetterevaluationorgapproaches (accessed 12 August 2014) and httpdeptswashingtoneduccph pdf_filesEvaluationpdf (accessed 12 August 2014)

30 Lrsquooutil laquo Expeacuterience du changement raquo est adapteacute de la technique dite du changement le plus significatif (MSC) La technique MSC est une forme de monitoring et eacutevaluation participatifs qui analysent la prise en compte du change-ment pour deacutecouvrir les changements qui sont les plus consideacutereacutes par les individus et les groupes et pourquoi httpbetterevaluationorgapproaches (consulteacute le 12 aoucirct 2014)

31 Adapteacute de lrsquooutil Before and Now Diagram (page 68) dans the Tools together now 100 participatory tools to mobilize communities for HIVAIDS httpwwwaidsallianceorgassets000000370229-Tools-together-now_originalpdf1405520036

32 Adapted ldquoSummit Workshoprdquo from the Participatory Performance Story Reporting Technique httpwwwclearhorizoncomauwp-contentuploads200905report-on-outcomes-and-get-everyone-involved_the-participatory-performancepdf (accessed 12 August 2014)

33 IRC Formation agrave lrsquointeacutegration de la protection guide du facilitateur (2013) httpwwwglobalprotectionclusterorg_assetsfilesaorsprotection_mainstreamingIRC_Pro-tection_Mainstreaming_Training 20_Facilitators_Guide_March_2013_ENpdf

34 Les donneacutees de lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) indiquent que 120 survivants sur 2 025 enregistreacutes preacutesen-tent un handicap

35 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSGBV (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 5083 pour cent (61 sur 120) des survivants handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes et 32 23 pour cent (614 sur 1905) des survivants non handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 186 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0000

36 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes ont subi des violences psychologiqueseacutemotionnelles contre 2325 pour cent (443 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 342 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0377

37 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 3583 pour cent (43 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un partenaire ou eacutepoux contre 4871 pour cent (928 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1288 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0006

38 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un eacutetranger contre 2273 pour cent (433 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 394 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0316

39 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 83 pour cent (100 sur 120) des survi-

38

vants handicapeacutes sont des femmes contre 95 pour cent (1812 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des femmes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 12 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de 0000

40 Au cours du processus de consentement eacuteclaireacute il eacutetait conseilleacute aux femmes de ne pas partager leurs expeacuteriences personnelles et de consentir agrave ce que leurs informations soient utiliseacutees dans des rapports afin drsquoameacuteliorer les programmes au Burundi et dans drsquoautres pays Toutes les femmes handicapeacutees intellectuelles souffraient juste de leacutegegraveres deacuteficiences et par conseacutequent eacutetaient en mesure de comprendre ce processus de consentement mais elles eacutetaient eacutegalement en preacutesence de leurs individus responsables Les questions de groupes de discussion ne portaient pas sur ces informations personnelles Les femmes dans ce groupe toutefois ont continueacute agrave divulguer des expeacuteriences personnelles tout au long de la discussion Tous les participants ont reccedilu des conseils sur les services disponibles aux survivants de la VBG et un soutien perma-nent eacutetait fourni par le personnel WPE de lrsquoIRC

41 Laurie E Powers Rosemary B Hughes and Emily M Lund Interpersonal violence and women with disabilities A re-search update (Harrisburg PA National Resource Center on Domestic Violence 2009)

42 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 1667 pour cent (20 sur 120) des survivants handicapeacutes sont des hommes et 488 pour cent (93 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des hommes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1170 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de Fischer de 0000

43 Les femmes les filles les garccedilons et les hommes handi-capeacutes peuvent subir des violences sur la base du genre et du handicap La contribution speacutecifique de chacun de ces facteurs va varier et les causes sous-jacentes de lrsquooppression et des abus sont souvent complexes et croiseacutees De fait il est difficile de faire la distinction et de reacutepondre seacutepareacutement Degraves lors il srsquoavegravere important de surveiller et reacutepondre agrave toutes les formes de violences et discriminations dans les environnements humanitaires notamment contre les groupes les plus marginaliseacutes au sein de la communauteacute afin de faire progresser lrsquoeacutegaliteacute des genres pour les groupes extrecircmement marginaliseacutes et opprimeacutes au sein de la communauteacute Des reacutesultats agrave

plus grande eacutechelle issus du projet et refleacutetant le caractegravere croiseacute des facteurs genre handicap et drsquoautres facteurs pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes et des rapports de recherche plus deacutetailleacutes sur ce sujet seront disponibles sur le site web de Commission des femmes pour les reacutefugieacutes httpswomensrefugeecom-missionorgprogramsdisabilitiesresearch-and-resourcesdocument945-building-capacity-for-disability-inclusion-in-gender-based-violence-gbv-programming-in-humanitarian-settings-overviewcatid=232

44 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

45 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 325 pour cent (39 sur 120) des survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours suivant lrsquoincident et 4398 pour cent (837 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1148 pour cent est consideacuterable du point de vue statis-tique avec une p-value de Fischer de 0017

46 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG 4083 pour cent (49 sur 120) survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC plus drsquo1 mois apregraves lrsquoincident et 3442 pour cent (655 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes plus drsquo1 moins apregraves lrsquoincident Des tests confir-ment que cette diffeacuterence de 641 pour cent nrsquoest pas consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0166

47 Commission des femmes pour les reacutefugieacutes Strong girls powerful women Program planning and design for ado-lescent girls in humanitarian settings (2014) httpswo-mensrefugeecommissionorgresourcesdocument1036-strong-girls-powerful-women-report

48 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuidelines2005pdf

49 Global Protection Cluster Protection mainstreaming (nd) httpwwwglobalprotectionclusterorgenareas-of-responsibilityprotection-mainstreaminghtml

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Tableau A Reacutesumeacute des pays contextes et activiteacutes meneacutes au cours de la phase 1 du projetPays Contexte opeacuterationnel Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie MyrsquoAni mdash Environnement de camp prolongeacute

Discussions de groupe avec de reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handi-capeacutes et leurs individus responsables (25 participants) leaders communautaires (11 participants) et travailleurs communautaires et travailleurs sociaux (13 participants)

Entretiens avec des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables (4 entretiens mdash 7 personnes)

Consultations avec lrsquoAssociation de handicapeacutes (32 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (19 personnes)

Burundi Bujumbura mdash Environnement urbain

Kinama Mussasa et Bwagiriza mdash

Camps

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes congolais handi-capeacutes et leurs individus responsables (161 participants)

Entretien avec une fille handicapeacutee et son individu responsable (1 entretien mdash 2 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (13 personnes)

Jordanie Zaatari mdash Camp

Irbid Mafraq et Ramtha mdash Envi-ronnements urbains

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus respon-sables (113 participants) et volontaire de la communauteacute de reacutefugieacutes (11 participants)

Entretiens avec des filles handicapeacutees et leurs indi-vidus responsables (2 entretiens mdash 4 personnes)

Consultations avec les acteurs humani-taires (30 personnes)

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Grozny Reacutepublique de Tcheacutetcheacutenie mdash Environnement urbain de reconstruction post-conflit

Discussion de groupe avec les individus respon-sables drsquoenfants handicapeacutes (12 participants)

Entretiens avec des femmes et filles handica-peacutees (11 entretiens mdash 11 personnes)

Consultations de personnels drsquoONG de femmes (16 personnes)

Ces discussions de groupe et entretiens ont eacuteteacute reacutealiseacutes par des ONG partenaires de lrsquoIRC dans le Caucase du Nord

Annexe 1 Reacutesumeacute des activiteacutes entreprises dans la meacutethodologie du projet

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Tableau B Reacutecapitulatif des activiteacutes drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilotePays Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie Discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handicapeacutes et leurs individus responsables (24 participants) et des leaders communautaires (11 participants)

Atelier drsquointervenants (21 personnes)

Burundi Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (89 participants) et des leaders communautaires (10 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (18 participants)

Atelier drsquointervenants (41 personnes)

Jordanie Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus responsables (14 participants)

Entretiens avec les professionnels de la VBG (3 participants)

Des expeacuteriences du changement ont eacuteteacute conduite par le personnel WPE en Jordanie et des entretiens avec des professionnels ont eacuteteacute reacutealiseacutes par teacuteleacutephone

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (26 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (7 participants)

Atelier drsquointervenants (26 personnes)

41

Les ateliers drsquointervenants au Burundi en Eacutethiopie et en Caucase du Nord et des expeacuteriences du changement en provenance de Jordanie visaient agrave collecter des messages-cleacutes et recommandations de diffeacuterents groupes impliqueacutes dans le projet sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG Leurs recommandations eacutetaient axeacutees sur les points ci-apregraves

bull Renforcement du plaidoyer sur la non-discrimination

laquo Des sessions de sensibilisation communautaires continues cibleacutees mettant en exergue les droits des personnes handica-peacutees notamment autour des questions relatives aux individus responsables de sexe feacuteminin et masculin raquo (Recommandations provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Consultations permanentes avec les personnes handicapeacutees sur la planification des programmes

laquo Il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne precirctent pas attention agrave nos opinions Nous aimerions rencontrer certaines filles dans un cafeacute ou un endroit uniquement pour filles avec et sans handicap Juste les filles sans adultes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo (Exposeacute du groupe des filles mdash Atelier drsquointervenants Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

bull Mise en exergue des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees

laquo Eacutelaborer un plan ou moyen de partage des expeacuteriences de reacuteussite de personnes handicapeacutees ayant reacuteussi dans des activiteacutes eacuteconomiques et professionnelles Se servir de ces succegraves comme moyen drsquoencourager drsquoautres groupes agrave inclure les personnes handicapeacutees dans ces types de programmes raquo (Recommandation provenant des hommes handicapeacutes mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Renforcement des activiteacutes de sensibilisation et de soutien par les pairs

laquo Effectuer plus de visites agrave domicile chez les femmes et filles handicapeacutees qui sont les plus isoleacutees Eacutelaborer un plan pour des visites reacuteguliegraveres et des contacts entre les eacutequipes [VBG] et leurs familles raquo (Recommandation provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Eacutethiopie)

bull Travail avec les familles

laquo Former un comiteacute drsquoindividus responsables pour donner des conseils sur lrsquoeacutelaboration des programmes Consacrer du temps pour enseigner des leccedilons sur comment ecirctre un meilleur deacutefenseur de la famille fournir des informations sur comment mieux utiliser des systegravemes et ecirctre moins deacutependants des agents de mobilisation communautaire raquo (Recommandation provenant drsquoindividus responsables mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Fourniture de soutien mateacuteriel et de strateacutegies de transport

laquo Recommander la fourniture de transport du fait de la difficile situation financiegravere (ou indemniteacutes de transport) raquo (Entretien avec un individu responsable de sexe feacuteminin mdash Irbid Jordanie)

Annexe 2 Recommandations issues des ateliers des intervenants

Page 28: « Je vois que cela est possibles33660.pcdn.co/wp-content/uploads/2020/04/Je-vois-que... · 2020-04-15 · 2 leur incapacité à laisser les personnes dont elles s’occupent. Pratiques

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handicap au cours du projet Ces pratiques ont eacuteteacute eacutetroitement lieacutees au processus reacuteflectif du projet et aux activiteacutes pilotes mises en œuvre au cours de la Phase 2 du projet notamment

bull la tenue des consultations plus reacuteguliegraveres avec les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables afin de srsquoassurer que leurs besoins et leurs ideacutees sont pris en compte dans les deacutecisions lieacutees aux programmes et aux activiteacutes

bull la fourniture drsquoun soutien plus global et holistique aux survi-vantes handicapeacutees avec un accent sur les meacutethodes de communication efficaces et lrsquoeacutetablissement de la confiance

bull le deacuteveloppement drsquoactiviteacutes autour des points forts des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees

bull une implication plus active des membres de la famille et des voisins des personnes handicapeacutees dans la planification de la seacutecuriteacute

bull la surveillance du nombre de femmes de filles de garccedilons et drsquohommes handicapeacutes qui participent aux activiteacutes relatives agrave la VBG

laquo Nous ne pouvons pas eacutevaluer lrsquoactiviteacute nous-mecircmes Nous devons jauger nos performances agrave travers les gens qui prennent part agrave nos activiteacutes raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les professionnels de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Les professionnels de tous les pays ont eacutegalement deacuteclareacute avoir acquis de nouvelles connaissances qui ont ameacutelioreacute leur capaciteacute agrave inteacutegrer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail mais ils en ont parleacute moins freacutequemment que le changement drsquoattitudes et de pratiques Les exemples comprennent une meilleure compreacutehension des facteurs qui rendent les femmes et les filles handicapeacutees et les individus responsables plus vulneacuterables agrave la VBG le rocircle des relations et des reacuteseaux sociaux dans la preacuteven-tion de la violence et lrsquoaccroissement des connaissances sur les strateacutegies de communication permettant de travailler avec des personnes preacutesentant diffeacuterents types de handicaps

laquo Nous travaillons sur les questions de VBG Je pensais donc plus agrave la faccedilon dont elles se sentent en tant que femmes et filles et comment elles se voient comparativement aux filles sans handicap Les filles handicapeacutees ont moins de possibiliteacutes que les filles sans handicap raquo

(Professionnel de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Activiteacutes outils et ressources qui ont favoriseacute le renforcement des capaciteacutes chez les professionnels de la VBG

Les professionnels de la VBG ont deacutecrit les opportuniteacutes drsquoapprentissage expeacuterientiel et reacuteflectif du projet comme eacutetant les facteurs les plus importants ayant contribueacute agrave renforcer leur capaciteacute agrave inteacutegrer efficacement lrsquoinclusion du handicap dans leur travail Il srsquoagissait notamment drsquointeractions directes avec les femmes et les filles handicapeacutees drsquooccasions de reacutefleacutechir sur leurs propres compeacutetences et du moyen de les appliquer dans leur travail avec ce groupe

Les professionnels de la VBG en Eacutethiopie en particulier les travailleurs sociaux et communautaires ont indiqueacute que les formations sur la VBG et le handicap les avaient effectivement aideacutes agrave ameacuteliorer leurs pratiques agrave lrsquoeacutegard de lrsquoinclusion du handicap Dans les autres pays pilotes les professionnels ont signaleacute que les outils les aidant agrave consulter les personnes handicapeacutees y compris des directives sur la conduite des visites agrave domicile et des activiteacutes participatives qui traduisent la dynamique du pouvoir entre les femmes et les hommes et les personnes avec et sans handicap eacutetaient les plus utiles Les professionnels ont aussi mentionneacute que des outils fournissant des directives sur la communication avec les personnes preacutesentant diffeacuterents types de deacuteficiences et des outils permettant de deacutevelopper un mateacuteriel drsquoinformation drsquoeacuteducation et de communication accessible ont eacuteteacute utiles

Dans le Caucase du Nord les professionnels de la VBG ont indiqueacute que la focalisation sur un petit nombre drsquoactiviteacutes clairement deacutefinies visant agrave favoriser lrsquoinclusion a augmenteacute la probabiliteacute de succegraves et ce succegraves a stimuleacute leur confiance et leur volonteacute agrave inclure les femmes et les filles handicapeacutees dans les activiteacutes subseacutequentes

laquo Je nrsquoavais jamais penseacute que nous pourrions faire quelque chose dans un groupe mixte [filles avec et sans handicap] et maintenant je constate que cela est possible et acceptable et que les gens en ont besoin raquo

(Participante agrave une discussion de groupe avec les professionnels de la VBG - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

Domaines exigeant un renforcement suppleacutementaire des capaciteacutes

Bien que des changements positifs dans lrsquoapproche de de travail des professionnels de la VBG avec les personnes handicapeacutees aient eacuteteacute signaleacutes lors de lrsquoeacutevaluation des lacunes persistantes ont eacuteteacute identifieacutees au niveau des capaciteacutes et une attention addi-

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tionnelle et continue doit ecirctre porteacutee agrave ce point

Tout drsquoabord quelques professionnels de la VBG et les pres-tataires ont continueacute agrave avoir des attitudes neacutegatives envers les personnes avec des handicapeacutees Par conseacutequent il est neacuteces-saire de promouvoir une reacuteflexion et une discussion continues avec les professionnels de la VBG afin de faire face et de reacutesoudre les malentendus et les preacutejugeacutes qui peuvent faire office drsquoobstacles agrave lrsquoaccegraves et agrave lrsquoinclusion des personnes handica-peacutees Les professionnels doivent reacutefleacutechir sur la faccedilon dont leurs propres attitudes peuvent influencer la mise en œuvre drsquoune approche centreacutee sur le survivant agrave lrsquoeacutegard des personnes handi-capeacutees agrave la possibiliteacute qursquoils donnent aux individus de contribuer agrave la prise de deacutecision et mecircme aux options drsquointerventions qursquoils peuvent examiner avec un survivant

Deuxiegravemement les gestionnaires de cas de VBG ont signaleacute qursquoils neacutecessitaient davantage drsquoindications sur les processus de consentement lorsqursquoils travaillent avec des survivants souf-frant drsquoune deacuteficience intellectuelle Dans de nombreux cas les gestionnaires de cas demandent aux individus responsables de donner le consentement et ne parviennent souvent pas agrave deacuteter-miner la capaciteacute de lrsquoindividu agrave donner son consentement Une note drsquoorientation sur lrsquoobtention du consentement des personnes handicapeacutees a eacuteteacute deacuteveloppeacutee dans le projet en reacuteponse agrave cette lacune Elle srsquoinspire du processus de consentement employeacute avec les personnes souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle dans le secteur de la santeacute dans les pays agrave revenu eacuteleveacute et est adapteacutee pour une approche de gestion de cas centreacutee sur le survivant

Enfin alors que de nombreux professionnels de la VBG qui ont pris part au projet ont reacuteussi agrave inclure les personnes ayant un handicap physique et des deacuteficiences auditives aux activiteacutes du programme relatifs agrave la VBG ils ont noteacute des deacutefis permanents lors de lrsquoinclusion des personnes ayant une deacuteficience intellec-tuelle Les gestionnaires de cas ont besoin de directives et de soutien pour identifier les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes preacutesentant des handicaps plus complexes afin de mieux les rattacher aux possibiliteacutes de participation aux activiteacutes communautaires et sociales briser lrsquoisolement social et favoriser lrsquoautonomisation Ces directives destineacutees aux gestionnaires de cas ont eacuteteacute deacuteveloppeacutees dans le cadre du projet

Des outils tireacutes du projet ont eacuteteacute adapteacutes pour les professionnels de la VBG drsquoautres organisations et sont disponibles dans la Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG sur httpwrc

msdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de VBG

Le processus drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays a susciteacute des laquo Expeacuteriences du changement raquo chez les personnes handicapeacutees leurs individus responsables et le cas eacutecheacuteant les dirigeants communautaires Ces expeacuteriences ont mis en eacutevidence les reacutesultats qui ont eacuteteacute les plus importants pour chaque groupe Une analyse des reacutesultats des ateliers de parties prenantes et des expeacuteriences du changement a permis drsquoidentifier les pratiques positives suivantes pour promouvoir lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Le renforcement des reacuteseaux de pairs et du capital social

Dans les quatre pays les participants ont citeacute lrsquoeacutetablissement de reacuteseaux de pairs plus robustes pour les adolescentes et les femmes handicapeacutees ainsi que pour les individus responsables de sexe feacuteminin comme retombeacutee positive des activiteacutes du projet Les discussions de groupe avec les individus responsables dans les centres de promotion de la femme en Jordanie des discus-sions cafeacute dans les domiciles des femmes handicapeacutees en Eacutethiopie la creacuteation drsquoespaces seacutecuriseacutes et drsquoactiviteacutes sociales agrave lrsquointention des adolescentes dans le Caucase du Nord et les Associations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit (AVEC) cibleacutees au Burundi ont eacuteteacute citeacutes comme eacutetant utiles par les participants car ils ont faciliteacute lrsquoeacutetablissement de liens entre les personnes handicapeacutees et les individus responsables et drsquoautres membres de la communauteacute ce qui a permis drsquoeacutechanger des informations de construire la confiance et de deacutevelopper des possibiliteacutes drsquoaction collective Ceci augmente non seulement accegraves agrave un soutien proposeacute les uns pour les autres et par la communauteacute toute entiegravere mais donne eacutegalement aux personnes handicapeacutees la possibiliteacute drsquoapporter une contribution agrave la socieacuteteacute drsquoeacutelever leur statut au sein de la communauteacute et drsquoecirctre reconnues et appreacutecieacutees pour des aspects de leur personne autres que leur handicap

Pour les individus responsables de sexe feacuteminin souffrant de handicap les groupes de soutien en Jordanie leur ont donneacute un espace pour partager leurs preacuteoccupations ideacutees et strateacutegies avec drsquoautres femmes dans des situations similaires Ceci les a aideacutees agrave se sentir moins isoleacutees et agrave renforcer leur bien-ecirctre psychosocial

laquo Je profite des expeacuteriences des ideacutees et des interventions constructives du formateur du guide psychologique et des amies pendant les sessions de discussion Lorsque je partage mes

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inquieacutetudes avec les autres je sens que je ne suis pas seule raquo

(Eacutepouse drsquoun homme handicapeacute - Irbid Jordanie)

Pour certaines femmes handicapeacutees et les individus respon-sables qui sont isoleacutees dans leurs maisons il est essentiel de proposer les activiteacutes de soutien par les pairs le plus pregraves possible de leur domicile afin qursquoils puissent tisser des reacuteseaux avec drsquoautres femmes qui vivent agrave proximiteacute En Eacutethiopie les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin ont organiseacute des discussions cafeacute traditionnelles dans leurs maisons pour parler de questions lieacutees agrave la VBG Les partic-ipants ont indiqueacute que ces activiteacutes ont diminueacute leur isolement ameacutelioreacute leurs relations avec les voisins et leur ont permis de se sentir plus en seacutecuriteacute dans la mesure ougrave un nombre croissant de femmes les connaissent et les comprennent

laquo Nous avons organiseacute des discussions cafeacute ici dans notre maison Ceci nous a rapprocheacute des gens Quand ils viennent agrave la maison nous discutons de tant de choses des choses qui sont vraiment importantes mais ils ont aussi lrsquooccasion de voir que nous sommes de bons parents mecircme si nous sommes un peu diffeacuterents Maintenant les gens nous comprennent mieux ils viennent mecircme nous dire bonjour et voir comment nous allons Je me sens plus en seacutecuriteacute avec des voisins que je connais raquo

(Femme aveugle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les Expeacuteriences du changement recueillies aupregraves des adoles-centes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance des amies et des reacuteseaux de pairs pour ces filles Au Burundi des adolescentes handicapeacutees ont trouveacute que lrsquoorganisation drsquoactiviteacutes telles que des sessions de couture et drsquoartisanat eacutetait un moyen effi-cace de rencontrer drsquoautres filles de partager des ideacutees et de discuter de leurs espoirs pour lrsquoavenir Elles ont deacuteclareacute qursquoelles ont ensuite eacuteteacute inviteacutees agrave assister agrave plusieurs activiteacutes commu-nautaires ougrave elles ont pu partager leurs propres ideacutees et leurs opinions Les adolescentes handicapeacutees dans le Caucase du Nord ont eacutegalement discuteacute des avantages de la participation agrave des activiteacutes avec des filles sans handicap notamment la possi-biliteacute drsquoapprendre les unes des autres Ces rapports eacutetablis par les adolescentes handicapeacutees deacutemontrent qursquoelles ont deacutevel-oppeacute des atouts humains et sociaux notamment lrsquoeacuteducation lrsquoestime de soi les reacuteseaux drsquoamies et les rocircles dans la commu-nauteacute Ces facteurs de protection reacuteduisent la vulneacuterabiliteacute des adolescentes agrave la violence agrave lrsquoabus et agrave lrsquoexploitation47 (voir Expeacuteriences du changement page 27)

Les femmes handicapeacutees membres drsquoAssociations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit au Burundi ont deacuteclareacute qursquoelles utilisent lrsquoargent qursquoelles ont gagneacute par le biais de ces programmes pour payer le transport et se rendre aux activiteacutes culturelles et reli-gieuses ce qui diminue leur isolement et creacutee drsquoimportants liens sociaux avec drsquoautres

Tous ces exemples soulignent une leccedilon importante Les personnes handicapeacutees ont et veulent que lrsquoon sache qursquoelles ont plusieurs identiteacutes au-delagrave de leur infirmiteacute Elles veulent ecirctre consideacutereacutees comme des leaders des femmes des amies

Maipendo - Burundi

laquo Maintenant je peux eacuteconomiser un peu pour emprunter une moto-taxi et je peux me rendre [agrave lrsquoeacuteglise] Jrsquoai maintenant chaque semaine des personnes avec qui discuter agrave lrsquoeacuteglise Crsquoest un groupe qui agrave mon avis mrsquoeacutecoute et me comprend raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Le Groupe de filles - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Les filles avec et sans handicap ont preacutepareacute des affiches au moyen drsquoimages et de photos Ces affiches portaient sur ce qui leur importait plus dans le projet et sur les activiteacutes qursquoelles souhaitaient mener ensuite Elles ont preacutesenteacute ces affiches aux ONG feacuteminines impliqueacutees dans le projet

laquo Ceci est notre histoire Notre souhait eacutetait de chanter avec Makka Mejieva [une ceacutelegravebre chan-teuse tcheacutetchegravene] [Lorsque nous sommes monteacutees sur scegravene] des tas de personnes handicapeacutees et non eacutetaient lagrave et pleuraient

Pendant lrsquoeacuteveacutenement nous avons pris connaissance drsquoautres personnes handicapeacutees et nous les avons rencontreacutees Il eacutetait tregraves agreacuteable pour nous de les connaicirctre et de deacutecouvrir leur type de handicap et leurs problegravemes Lorsque je me rends agrave lrsquoeacuteveacutenement et que je constate la preacutesence de personnes handicapeacutees je sens que je ne suis pas seule et quand je vois drsquoautres personnes [sans handicap] je me sens eacutegale agrave elles

Nous donnons des leccedilons de langue des signes aux filles sans handicap Ainsi nous pourrons les comprendre et elles nous comprendre car nous ne pouvons pas parler Gracircce agrave la langue des signes nous nous comprenons Ces filles sans handicap apprennent des choses et nous aussi Nous avons un langage commun agrave travers ces cours de langue des signes Nous utilisons eacutegalement des teacuteleacutephones nous envoyons des SMS et utilisons eacutegalement des notes eacutecrites pour communiquer avec les autres Nous aimons vraiment dessiner Nous pensons agrave des choses et tout ce agrave quoi nous pensons nous le repreacutesentons dans nos dessins Et nous aimons aussi beaucoup jouer agrave diffeacuterents types de jeux

Bien sucircr il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne font pas attention agrave nos opinions Voici les ideacutees que nous souhaiterions concreacutetiser agrave lrsquoavenir Nous aimerions rencontrer des filles dans un cafeacute ou dans un endroit reacuteserveacute uniquement aux filles avec et sans handicap mdash juste les filles pas drsquoadultes

Nous aimerions que [nos camarades de classe] se joignent agrave nous et prennent part agrave ces activiteacutes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo

Pour la suite de lrsquoExpeacuterience du changement du Groupe de filles dans le Caucase du Nord rendez-vous sur httpwrcmsGBV_disability_Change_Caucasus

copy IRC

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des membres de la communauteacute comme des personnes qui apportent de preacutecieuses contributions agrave la communauteacute Ce fait a des implications importantes pour lrsquoinclusion dans les programmes et les approches visant agrave renforcer les reacuteseaux de pairs et le capital social

Inclusion cibleacutee dans les activiteacutes de renforcement eacuteconomique

Lrsquoinclusion cibleacutee des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les programmes relatifs aux AVEC occupe une grande place dans les Expeacuteriences du changement au Burundi Les femmes handicapeacutees et les individus respon-sables de sexe feacuteminin impliqueacutees dans des activiteacutes relatives aux AVEC ont signaleacute que lrsquoeacutelargissement des reacuteseaux sociaux eacutetait le reacutesultat le plus important pour elles car il leur a permis de rehausser leur statut dans la socieacuteteacute (qui leur a valu un plus grand respect de la part de leurs maris et drsquoautres membres de la famille) et de renforcer leur estime de soi et leur senti-ment de confiance en soi La participation agrave des activiteacutes rela-tives aux AVEC a eu un impact positif sur leur indeacutependance en tant qursquoindividus mais aussi sur les contributions financiegraveres qursquoelles peuvent apporter agrave leurs meacutenages ce qui a renforceacute leur rocircle dans la prise de deacutecision

laquo Jrsquoai mecircme encore un peu drsquoargent pour acheter des choses pour ma famille Je suis tregraves eacutetonneacutee du changement de mon mari agrave mon eacutegard il se rend compte que jrsquoai de la valeur que je peux ecirctre indeacutependante il me respecte plus et rentre agrave la maison seulement les soirs maintenant Mon fils handicapeacute est plus heureux mdash il constate qursquoil y a plus de paix dans la maison raquo

(Individu responsable de sexe feacuteminin dans le camp de Musasa)

Accroicirctre la repreacutesentation des personnes handi-capeacutees dans les activiteacutes communautaires

Les programmes relatifs agrave la VBG travaillent en eacutetroite collabo-ration avec les dirigeants communautaires dans la concep-tion la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des activiteacutes Il est donc important drsquoexaminer comment les personnes handicapeacutees sont repreacutesenteacutees et atteintes par ces systegravemes de leadership En Eacutethiopie par exemple le personnel de lrsquoIRC a travailleacute avec lrsquoassociation des personnes handicapeacutees dans la commu-nauteacute des reacutefugieacutes afin drsquoaccroicirctre la participation des femmes handicapeacutees et renforcer la collaboration avec lrsquoassociation des femmes reacutefugieacutees Les participants au Burundi et en Eacutethiopie ont eacutegalement signaleacute que le recrutement de personnes handi-capeacutees et drsquoindividus responsables comme agents de mobili-sation communautaire et travailleurs sociaux a non seulement conduit agrave une plus grande attention aux preacuteoccupations de ce groupe mais a eacutegalement entraicircneacute une appreacuteciation accrue des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees par drsquoautres membres de la communauteacute

Esther mdash Burundi

laquo Je suis individu responsable pour mon mari qui vit avec un handicap mais ce nrsquoest pas ma seule identiteacute Je suis une megravere un leader et une personne fiegravere de son rocircle drsquoagent de mobilisation communautaire raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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laquo Nous nrsquoavons jamais eu de personnes handicapeacutees dans notre eacutequipe auparavantmdash il srsquoagit drsquoun changement majeur et vraiment tregraves important Mes amies handicapeacutees font le mecircme travail que moi Elles sont vraiment excellentes dans certains domaines et elles enseignent des choses agrave drsquoautres personnes Il est important pour la communauteacute de constater cela de savoir que lorsque nous disons vouloir inclure les personnes handicapeacutees nous le pensons vraiment Ceci est un bon moyen pour commencer agrave changer la faccedilon dont les personnes handicapeacutees sont consideacutereacutees raquo

(Travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie)

Atteindre et soutenir les personnes agrave risque eacuteleveacute

Lrsquoisolement des personnes ayant une deacuteficience intellectuelle etou de handicaps multiples a eacuteteacute identifieacute comme eacutetant un deacutefi pour les prestataires de services Ces personnes sont souvent isoleacutees dans leurs maisons avec leurs individus responsables et peuvent avoir peu drsquooccasions ou de soutien neacutecessaire(s) pour eacutelaborer des strateacutegies susceptibles de les proteacuteger contre la violence Les pratiques suivantes ont eacuteteacute identifieacutees comme favorisant lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion de ces personnes dans les activiteacutes relatives agrave la VBG

Les visites agrave domicile et les activiteacutes agrave domicile

Au Burundi en Eacutethiopie et au Caucase du Nord les personnes handicapeacutees et les professionnels ont indiqueacute avoir meneacute des visites agrave domicile pour interroger les individus et les familles au sujet de leurs besoins et pour partager lrsquoinformation sur les services et lrsquoassistance en matiegravere de VBG Ces visites ont permis aux profes-sionnels de la VBG et aux prestataires de services drsquoidentifier des survivants qui neacutecessitent un soutien complet et speacutecialiseacute Le personnel de lrsquoIRC au Burundi et en Eacutethiopie a commenceacute agrave organ-iser des activiteacutes de groupe geacuteneacuteralement tenues dans les centres de promotion de la femme et dans drsquoautres sites communautaires proches de leurs maisons et qui ciblaient parfois ces individus et les familles Les individus responsables des filles souffrant de handicaps multiples ont eacutegalement souligneacute qursquoils constataient un renforcement de lrsquoacceptation et du soutien de la communauteacute suite aux activiteacutes agrave domicile

laquo Les membres de la communauteacute nous traitent mieux agrave preacutesent Ils sont plus habitueacutes agrave nous Ils savent comment nous sommes et nous saluent aimablement quand ils passent raquo

(Megravere drsquoune adolescente souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

La gestion individuelle des cas

Les survivantes handicapeacutees neacutecessitent une gestion individu-aliseacutee et globale des cas pour promouvoir leur gueacuterison et leur reacutetablissement et pour preacutevenir toute violence future Pendant lrsquoeacutevaluation les participants ont rapporteacute que les profession-nels de la VBG srsquoeacutetaient ameacutelioreacutes dans lrsquoidentification de ces personnes agrave risque eacuteleveacute et la fourniture drsquoun soutien plus complet et adapteacute agrave leurs besoins speacutecifiques Les facteurs suivants ont eacuteteacute deacutecrits comme ameacuteliorant lrsquoappui agrave la gestion des cas pour ces personnes

bull lrsquoidentification des diffeacuterentes meacutethodes de communica-tion directe avec les survivants

bull une attention accrue sur lrsquoidentification des forces et des capaciteacutes reacuteelles des survivants au cours des eacutevaluations

bull la participation des personnes handicapeacutees et de leurs individus responsables dans la planification de lrsquoaction

bull un suivi freacutequent et une coordination de la prestation des services pour reacutepondre aux besoins identifieacutes

Les femmes handicapeacutees ont indiqueacute que ces seacuteances de gestion de cas ont contribueacute agrave deacutevelopper la confiance et la compreacutehension entre elles et les professionnels de la VBG et qursquoelles ont reccedilu une aide en fonction de leurs propres besoins et deacutesirs Cette leccedilon met eacutegalement en eacutevidence lrsquoimportance des approches centreacutees sur le survivant dans le travail avec les femmes handicapeacutees lorsqursquoil est question de deacutefinir leurs buts objectifs et strateacutegies

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Histoire de Mawazo - camp de Kinama Burundi

Mawazo vit seule et se deacuteplace diffeacuteremment des autres en rampant plutocirct qursquoen marchant

laquo Je vis seule Jrsquoai toujours veacutecu seule Jrsquoessaie drsquoecirctre tregraves indeacutependante et je fais beaucoup de choses toute seule Je peux nettoyer cuisiner laver mes vecirctements et je passe du temps agrave essayer drsquoaider mes voisins en prenant soin de leurs enfants

Je reccedilois reacuteguliegraverement des visites agrave domicile le personnel de lrsquoIRC est comme ma famille Ils passent veacuterifier si tout va bien presque tous les jours Quand jrsquoai un problegraveme ils srsquoen rendent compte tregraves rapidement et viennent voir si je vais bien Je me sens beaucoup plus eacutepanouie et jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir quelqursquoun agrave qui parler Jrsquoadore partager des histoires et je me sens bien lorsque quelqursquoun me demande comment je me sens

Mon nom dans ma langue signifie agrave la fois laquo problegravemes raquo et laquo ideacutees raquo Jrsquoai beaucoup agrave dire et agrave partager avec les autres Je suis une personne tregraves ouverte je pense que crsquoest la raison pour laquelle les enfants mrsquoaiment tant Je suis ouverte agrave eux je souris avec eux et je leur raconte des histoires Je peux leur apprendre beaucoup de choses car jrsquoai vu et appris beaucoup de choses dans ma vie Je peux leur parler de leur culture leur enseigner le respect et leur inculquer lrsquoesprit du partage Lorsque quelqursquoun mrsquoapporte de la bouillie par exemple mecircme en petite quantiteacute je ne le bois pas toute seule Srsquoil y a des enfants nous partageons tous ensemble Mecircme si jrsquoai tregraves faim je sais que cela est une chance pour moi drsquoenseigner quelque chose drsquoaider quelqursquoun tout comme les autres mrsquoaident

Si je pouvais dire une chose agrave lrsquoeacutequipe de lrsquoIRC ce serait de continuer de se souvenir des personnes qui sont agrave la maison qui ne peuvent pas facilement participer aux programmes Nous avons eacutegalement des besoins et des recircves Je me fais maintenant vieille et je pense qursquoil est important de se concentrer sur les jeunes les jeunes handicapeacutees pour srsquoassurer qursquoelles sont incluses degraves le plus jeune acircge afin que les gens puissent cesser la discrimination et nous consi-deacuterer tous comme eacutegaux raquo

copy IRC

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Reconnaicirctre les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes handicapeacutees pour faciliter lrsquoinclusion

Les personnes handicapeacutees et les professionnels de la VBG ont rapporteacute que lrsquoidentification et le renforcement des compeacute-tences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees ont favoriseacute une plus grande inclusion dans une varieacuteteacute drsquoactiviteacutes relatives agrave la VBG En Jordanie de jeunes femmes sourdes ont eacuteteacute inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes de responsabilisation sociale et agrave des initiatives meneacutees dans les centres de promo-tion de la femme et agrave animer des seacuteances de pose de henneacute Ces activiteacutes ont fourni un espace permettant aux femmes de partager des compeacutetences et des inteacuterecircts communs avec drsquoautres femmes de leur acircge

laquo Non seulement elles les ont accepteacutees mais elles se sont eacutegalement fait des amies Mecircme avant la fin de la seacuteance elles eacutechangeaient des numeacuteros de teacuteleacutephones et leur demandaient si elles pouvaient les contacter pour faire du henneacute agrave leurs ceacuteleacutebrations raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Au Caucase du Nord les adolescentes handicapeacutees ont eacuteteacute incluses dans la conception des activiteacutes sociales qui visaient agrave faciliter le reacuteseautage entre les filles avec et sans handicap Les activiteacutes ont eacuteteacute construites autour des compeacutetences speacutecifiques des filles handicapeacutees (exemple lrsquoexeacutecution de

chansons en langue des signes) la promotion de lrsquoeacutegaliteacute de participation dans la conception du programme mais aussi lrsquoappreacuteciation des talents de chaque individu

Comme lrsquoont reconnu les membres de la famille les dirige-ants communautaires les prestataires de services et autres agrave travers les sites du projet les reacutesultats de ces activiteacutes contredisent les hypothegraveses selon lesquelles les personnes handicapeacutees sont incapables de beacuteneacuteficier et de contribuer agrave une varieacuteteacute de programmes

laquo Avant les gens pensaient que ces femmes eacutetaient des cas deacutesespeacutereacutes et qursquoelles ne pourraient jamais ecirctre indeacutependantes Maintenant elles contredisent de nombreuses personnes au sein de la communauteacute Elles nous rendent nous les rares personnes qui avons toujours cru en elles tregraves tregraves fiers raquo

(Dirigeant communautaire de sexe masculin mdash camp de Kinama Burundi)

Beaucoup de personnes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance drsquoavoir lrsquoopportuniteacute laquo de faire leurs preuves raquo car beaucoup nrsquoavaient jamais eacuteteacute inviteacutees agrave prendre part aux activiteacutes Le simple fait de tendre la main pour encourager leur participation agrave des programmes eacutetait dans de nombreux cas lrsquoadaptation la plus percutante meneacutee par les professionnels de la VBG

Diane - camp de Kinama Burundi

laquo Jrsquoai reccedilu un appel disant que lrsquoIRC voulait inclure des femmes handicapeacutees dans leurs programmes relatifs aux AVEC Jrsquoeacutetais tellement exciteacutee agrave lrsquoideacutee de mrsquoinscrire drsquoecirctre incluse drsquoavoir une occasion de faire mes preuves agrave preacutesent je pense qursquoil est de mon devoir de tendre la main agrave drsquoautres personnes handicapeacutees pour sensibiliser partager mon histoire et leur dire qursquoelles peuvent ecirctre incluses raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Mieraf travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie

laquo Jrsquoappreacutecie tellement mon rocircle dans le programme [de lrsquoIRC] et jrsquoai tant drsquohistoires que je pourrais vous raconter sur les choses que nous avons accomplies

Mais je pense qursquoil est important de vous dire que je suis une femme handicapeacutee Je marche avec une beacutequille et jrsquoai parfois beaucoup de mal agrave acceacuteder au camp Cela ne mrsquoarrecircte pas mecircme si les choses peuvent ecirctre difficiles je sens que jrsquoai un travail tregraves important agrave faire

Jrsquoœuvre pour renforcer la seacutecuriteacute des femmes et des filles plus particuliegraverement des personnes handicapeacutees des personnes qui ne sont pas toujours incluses dans les activiteacutes des personnes qui sont souvent oublieacutees Je me souviens des moments ougrave crsquoeacutetait mon cas lorsque jrsquoavais tellement mal que je ne pouvais pas quitter ma maison ou avant drsquoavoir reccedilu ma beacutequille pour marcher Je me sentais vraiment seule Maintenant je suis tregraves active et je suis leader dans notre commu-nauteacute Je fais partie de lrsquoassociation des personnes handicapeacutees et je suis travailleuse sociale Jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir des choses preacutecieuses agrave apporter et que je peux plaider en faveur des femmes et enfants handicapeacutes et de leurs individus responsables parce que je comprends parfaitement

leurs besoins Je pense aussi que les gens mrsquoadmirent car ils me voient mrsquoefforcer pour faire mon travailraquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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Recommandations

Les recommandations suivantes sont tireacutees des leccedilons apprises au cours de ce projet qui porte sur le moyen de promouvoir lrsquoinclusion du handicap dans les programmes rela-tifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Recommandations pour les acteurs de la VBG

Inclure les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables dans la conception la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des programmes relatifs agrave la VBG Lrsquoimplication des personnes handicapeacutees dans la conception et lrsquoeacutevaluation du programme est essentielle pour identifier avec preacutecision les obstacles agrave leur participation aux programmes relatifs agrave la VBG eacutelaborer des strateacutegies visant agrave ameacuteliorer leur participation et comprendre le changement qui importe le plus pour eux Une attention particuliegravere devrait ecirctre accordeacutee agrave la collecte des informations et des points de vue des femmes des filles et des personnes souffrant de deacuteficiences intellectuelles et mentales car elles sont les plus exposeacutees agrave la VBG Les approches participatives telles que le classement les photo-interviews et la narration ajouteacutees aux meacutethodes qualitatives plus conventionnelles (exemple discussions theacutematiques de groupe et entretiens en face agrave face) sont des moyens permettant drsquoexplorer effi-cacement les preacuteoccupations et les ideacutees des individus qui ont des besoins communicationnels diffeacuterents Les eacutevaluations doivent inclure un volet de sensibilisation pour faire participer les personnes handicapeacutees et les individus responsables qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Assurer la formation et lrsquoapprentissage reacuteflectif sur les interactions entre le genre et le handicap pour les gestion-naires de programmes et les prestataires de services relatifs agrave la VBG et eacutetablir une compreacutehension commune et une adoption des approches centreacutees sur les droits et les survi-vants lorsque lrsquoon travaille avec ce groupe La formation du personnel agrave inteacutegrer une analyse de lrsquoineacutegaliteacute entre les sexes et de la discrimination fondeacutee sur le handicap les aidera agrave mieux cerner les facteurs uniques qui contribuent aux risques de VBG et de vulneacuterabiliteacute pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et agrave identifier des strateacute-gies plus efficaces pour leur inclusion dans les programmes relatifs agrave la VBG Lorsque les professionnels de la VBG sont particuliegraverement conscients de la dynamique du pouvoir entre les sexes dans leur travail avec les femmes ayant surveacutecu agrave la violence ils peuvent exiger un soutien suppleacutementaire pour reacutefleacutechir sur leurs propres attitudes et sur les attitudes des

autres sur la relation avec le handicap et sur la faccedilon dont ces eacuteleacutements peuvent aggraver lrsquoineacutegaliteacute fondeacutee sur le sexe la discrimination et lrsquoexclusion dans les relations les meacutenages et la communauteacute

Il est recommandeacute que les informations concernant les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables soient incluses et pleinement inteacutegreacutees dans les programmes de formation de base sur la VBG notamment agrave travers des eacutetudes de cas et des exemples centreacutes sur les personnes handicapeacutees Au fil du temps le personnel travaillant sur la VBG reconnaicirctra de plus en plus que reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees est une partie essentielle de leur travail et qursquoils ont les compeacutetences requises pour le faire effi-cacement dans le cadre de leur travail

Recruter des femmes et des filles handicapeacutees comme personnel et beacuteneacutevoles dans les programmes relatifs agrave la VBG Identifier et aider les femmes et les filles handicapeacutees agrave jouer un rocircle cleacute dans les programmes relatifs agrave la VBG peut ameacuteliorer la qualiteacute et la pertinence du programme pour ce groupe tout en les rendant autonomes et en rehaussant leur statut dans la communauteacute Fixer un objectif en termes de nombre de femmes et de filles handicapeacutees qui devraient parti-ciper agrave des formations et reacuteunions communautaires sur la VBG (environ 15 ) encouragera le personnel et les partenaires agrave les inviter directement agrave ces eacuteveacutenements et peut ameacuteliorer la repreacutesentation et la participation aux programmes relatifs agrave la VBG Plaider en faveur drsquoun eacutequilibre entre les sexes dans les associations de personnes handicapeacutees et pour lrsquoinclusion des femmes et des filles handicapeacutees dans les associations de femmes et de jeunes peut eacutegalement accroicirctre la participa-tion dans les domaines ougrave ces groupes interviennent dans les programmes relatifs agrave la VBG et une plus grande repreacutesenta-tion et un meilleur leadership au sein de la communauteacute

Privileacutegier lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les activiteacutes qui renfor-cent le capital social et les reacuteseaux de pairs Ceci est particuliegraverement important pour la preacutevention de la violence contre des adolescentes handicapeacutees les femmes ayant un handicap physique qui sont isoleacutees dans leurs maisons les individus responsables et les femmes les filles les garccedilons et les hommes ayant une deacuteficience intellectuelle Pour les programmes relatifs aux laquo espaces seacutecuriseacutes raquo aider les femmes et les filles agrave reacutefleacutechir sur ce qui rend un espace laquo seacutecuriseacute raquo pour eux et pour les autres et agrave deacutefinir leurs propres laquo regravegles de base raquo ou principes qui reflegravetent comment elles devront accepter et appreacutecier les diffeacuterences Ces principes peuvent aussi les amener agrave reacutefleacutechir sur la faccedilon drsquoatteindre et drsquoinclure drsquoautres femmes et filles qui sont plus isoleacutees (agrave

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lrsquoexemple des filles ayant une deacuteficience intellectuelle) En plus des activiteacutes baseacutees au centre la sensibilisation communau-taire et les visites agrave domicile sont essentielles pour atteindre les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables qui sont isoleacutes dans leurs maisons et pour renforcer en mecircme temps les meacutecanismes de protection communautaire Le personnel du programme relatif agrave la VBG doit ecirctre conscient de toute la charge de travail et des responsabiliteacutes suppleacute-mentaires que drsquoautres femmes et filles peuvent ecirctre tenues drsquoassumer dans les meacutenages suite agrave la participation des individus responsables dans les activiteacutes lieacutees agrave la VBG et les aider agrave identifier des strateacutegies pour atteacutenuer les risques associeacutes et les conseacutequences inattendues

Privileacutegier lrsquoinclusion des femmes handicapeacutees et des individus responsables de sexe feacuteminin dans les programmes portant sur lrsquoautonomisation eacuteconomique Fixer des objectifs en termes de nombre de femmes et filles handicapeacutees et drsquoindividus responsables devant participer agrave ces programmes et encourager le personnel et les commu-nauteacutes agrave les inviter Une analyse minutieuse des risques doit ecirctre meneacutee et une strateacutegie drsquoatteacutenuation deacuteveloppeacutee avant la participation pour preacutevenir etou reacutepondre efficacement agrave des conseacutequences impreacutevues Dans certains contextes les activ-iteacutes drsquoautonomisation eacuteconomique des femmes peuvent sortir du cadre des rocircles qui leur sont deacutevolus sur le plan social ce qui accentue leur vulneacuterabiliteacute agrave la violence de la part de la famille et de la communauteacute Dans certains meacutenages ces activiteacutes peuvent avoir un impact neacutegatif sur la personne handicapeacutee qui peut ecirctre abandonneacutee sans individus respon-sables familiers ce qui augmente potentiellement le risque de violence ou drsquoabus Parallegravelement drsquoautres femmes du meacutenage notamment les adolescentes peuvent assumer ce rocircle ce qui accroicirct leur charge de travail ou leur exclusion

La Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG qui comprend des outils et des directives pour les aider agrave renforcer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail est disponible sur httpwrcmsdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Recommandations pour acteurs du handicap

Veiller agrave ce que les programmes et organisations conccedilus pour servir les personnes handicapeacutees soient sensibles agrave la question du genre Les personnel des programmes et organisations srsquooccupant des personnes handicapeacutees doit suivre une formation sur le genre et lrsquoeacutegaliteacute des genres afin de comprendre les diffeacuterentes faccedilons dont le conflit et le deacuteplacement affectent les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et adapter leurs activiteacutes et services en conseacutequence Le personnel du programme Handicap doit

eacutegalement ecirctre conscient des risques particuliers de VBG auxquels les femmes et les filles handicapeacutees sont exposeacutees et recevoir une formation sur la communication avec les survi-vants et sur lrsquoorientation approprieacutee vers les prestataires de service relatifs aux VBG

Renforcer le plaidoyer autour des droits des personnes affecteacutees par la crise et le conflit notamment les femmes et les filles en eacuteveillant la conscience sur les reacutefugieacutes et les personnes deacuteplaceacutees au sein des organisations pour personnes handicapeacutees (DPO) notamment au niveau reacutegional ougrave il y aurait des crises reacutepeacuteteacutees ou prolongeacutees ayant un impact consideacuterable sur plusieurs pays Cela peut inclure le travail en reacuteseau entre les femmes handicapeacutees et les mouve-ments œuvrant pour les droits des femmes dans les pays et reacutegions affecteacutes par des crises afin de deacutevelopper une plus grande connexion compreacutehension et reacuteponse aux besoins des femmes handicapeacutees dans les environnements humanitaires

Recommandations pour tous les acteurs humanitaires

Mettre en œuvre les orientations sectorielles pour preacutevenir et reacutepondre agrave la violence baseacutee sur le genre telles qursquoeacutenonceacutees dans les Directives du Comiteacute permanent inter-organisations relatives agrave la violence baseacutee sur le genre48 Tous les acteurs humanitaires doivent reconnaicirctre et reacutepondre aux risques accrus de VBG pendant le conflit et la crise notam-ment pour les femmes et les filles handicapeacutees ainsi que les individus responsables de sexe feacuteminin Les normes minimales eacutenonceacutees dans les Directives fournissent lrsquoorientation de base pour tous les secteurs dans la preacutevention et la reacuteponse aux VBG

Entreprendre lrsquointeacutegration de la protection pour satisfaire effectivement les besoins des personnes handicapeacutees durant toutes les phases de lrsquointervention humanitaire Lrsquointeacutegration de la protection y compris lrsquoinclusion de lrsquoanalyse du genre et du handicap dans la conception des programmes la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation est deacuteterminante pour assurer que tout le monde notamment les femmes et filles handica-peacutees a pleinement accegraves aux services et agrave lrsquoassistance dans tous les secteurs y compris pour atteacutenuer le risque de VBG49

Recommandations pour les bailleurs de fonds et gouvernements

Tenir les organisations humanitaires responsables de la satisfaction effective des besoins des personnes handica-peacutees et des individus responsables dans les programmes sur la VBG agrave travers des processus de monitoring et de preacutesentation de rapports ainsi que la mise en exergue de

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pratique positives provenant de diffeacuterentes organisations dans les environnements humanitaires afin drsquoencourager lrsquoobservation des approches tenant compte du handicap et du genre

Plaider pour une plus grande reconnaissance de la multi-tude de preacuteoccupations lieacutees au handicap et au genre y compris la VBG dans tous les instruments internationaux les normes et conventions relatifs au conflit au deacuteplace-ment et agrave lrsquoaction humanitaire Les instruments interna-tionaux peuvent jouer un rocircle deacuteterminant dans la deacutefinition des prioriteacutes pour lrsquoaction humanitaire durant le conflit et le deacuteplacement Les preacuteoccupations speacutecifiques aux femmes et

aux filles et agrave toutes les personnes handicapeacutees doivent ecirctre au cœur des instruments internationaux dans la mesure ougrave elles figurent parmi les populations les plus vulneacuterables durant la crise Un plaidoyer permanent est neacutecessaire aux niveaux international et national pour encourager les gouvernements agrave signer et agrave ratifier tous les instruments pertinents et agrave tenir tous les acteurs concerneacutes responsables de la mise en œuvre inteacutegrale des conventions nouvelles et existantes y compris la Convention relative aux droits des personnes handicapeacutees la Convention sur lrsquoeacutelimination de toutes les formes de discrimi-nation agrave lrsquoeacutegard des femmes et les reacutesolutions du Conseil de seacutecuriteacute sur les femmes la paix et la seacutecuriteacute

Atelier drsquointervenants au Burundi copy Elizabeth SherwoodWRC

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Notes

1 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondiales et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacuteva-lence et conseacutequences sur la santeacute de la violence du parte-naire intime et de la violence sexuelle exerceacutee par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductive-healthpublicationsviolence9789241564625en

2 Ce chiffre est deacutetermineacute par lrsquoestimation globale selon laquelle les 15 pour cent de toute population seront des personnes handicapeacutees (OMS 2011) et selon laquelle 512 millions de personnes sont deacuteplaceacutees par la crise et le conflit agrave travers le monde (HCR 2014)

3 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

4 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

5 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

6 Dans ce rapport les laquo personnes handicapeacutees mentales raquo renvoient aux personnes atteintes drsquoune maladie mentale etou celles qui sont des usagers etou survivants de la psychiatrie Le terme laquo personnes ayant des handicaps sociaux raquo est parfois utiliseacute pour deacutecrire ce groupe de personnes handicapeacutees Reacuteseau mondial des usagers et survivants de la psychiatrie Manuel de mise en œuvre de la Convention des Nations unies relative au droit des per-sonnes handicapeacutees (RMUSP2008) p 9 wrcmsN8o9CH

7 UNHCR Le coucirct humain de la guerre Tendances mondia-les 2013 (2014) httpwwwunhcrorg5399a14f9html

8 Organisation mondiale de la santeacute et Banque mondiale Rapport mondial sur le handicap (2011)

9 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondia-les et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacutevalence et conseacutequences sur la santeacute sur la violence infligeacutee par le partenaire intime et par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductivehealth

publicationsviolence9789241564625en10 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-

lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

11 Ibid 12 Convention des Nations unies relative aux droits des per-

sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde-faultaspnavid=15amppid=150

13 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

14 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

15 CBM Inclusion made easy A quick program guide to dis-ability in development (2012) httpwwwcbmorg articledownloads78851CBM_Inclusion_Made_ Easy_-_com-plete_guidepdf

16 Ibid 17 GSDRC Applied Knowledge Services Understanding gen-

der (nd) httpwwwgsdrcorggotopic-guidesgenderunderstanding-gender

18 Ibid 19 Carolyn Frohmader and Stephanie Ortoleva ldquoThe sexual

and reproductive rights of women and girls with disabili-tiesrdquo (Issues paper presented at the ICPD Beyond 2014 Confeacuterence internationale sur les droits de lrsquohomme La Haye Pays-Bas 7-10 juillet 2013) httpwwdaorgauwp- contentuploads201312issues_paper_srr_wom- en_and_girls_with_disabilities_finalpdf

20 Convention des Nations unies relative aux droits des per-sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde- faultaspnavid=15amppid=150

21 Andrea Hollomotz ldquoDisability oppression and violence Towards a sociological explanationrdquo Sociology vol 47 (2013) pp 477-493 Originally published online 23 No-vember 2012 DOI 1011770038038512448561

22 Centers for Disease Control and Prevention The socio-ecological model a framework for prevention (2015) httpwwwcdcgovviolencepreventionoverviewsocial-ecologicalmodelhtml

37

23 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

24 Ces principes directeurs ont eacuteteacute adapteacutes des contributions drsquoune activiteacute meneacutee au Forum drsquoapprentissage interne pour le projet en juin 2014

25 Les DPO sont des organisations repreacutesentatives de per-sonnes handicapeacutees Elles sont geacuteneacuteralement constitueacutees et dirigeacutees par des personnes handicapeacutees

26 LrsquoIMSVBG enregistre le type de violence rapporteacute par les survivants dont le viol les agressions sexuelles les agressions physiques le mariage forceacute le deacuteni des res-sources les opportuniteacutes ou services et les violences psychologiqueseacutemotionnelles

27 Les consultations du personnel VBG en Eacutethiopie et au Burundi ont deacutemontreacute qursquoils avaient une bonne compreacutehen-sion des diffeacuterents types de deacuteficiences et pourraient les identifier sur la base de ces questions et observations fonctionnelles au cours de leurs concertations avec les survivants Il est important toutefois de reconnaicirctre que ce ne sont pas tous les survivants handicapeacutes qui peuvent ecirctre identifieacutes comme ayant un handicap dans les donneacutees de lrsquoIMSVBG

28 Jillian Foster Final report Implications and recommenda-tions for integration of mixed-methods analysis across WRC research Consultancy report submitted to WRC (2014)

29 httpbetterevaluationorgapproaches (accessed 12 August 2014) and httpdeptswashingtoneduccph pdf_filesEvaluationpdf (accessed 12 August 2014)

30 Lrsquooutil laquo Expeacuterience du changement raquo est adapteacute de la technique dite du changement le plus significatif (MSC) La technique MSC est une forme de monitoring et eacutevaluation participatifs qui analysent la prise en compte du change-ment pour deacutecouvrir les changements qui sont les plus consideacutereacutes par les individus et les groupes et pourquoi httpbetterevaluationorgapproaches (consulteacute le 12 aoucirct 2014)

31 Adapteacute de lrsquooutil Before and Now Diagram (page 68) dans the Tools together now 100 participatory tools to mobilize communities for HIVAIDS httpwwwaidsallianceorgassets000000370229-Tools-together-now_originalpdf1405520036

32 Adapted ldquoSummit Workshoprdquo from the Participatory Performance Story Reporting Technique httpwwwclearhorizoncomauwp-contentuploads200905report-on-outcomes-and-get-everyone-involved_the-participatory-performancepdf (accessed 12 August 2014)

33 IRC Formation agrave lrsquointeacutegration de la protection guide du facilitateur (2013) httpwwwglobalprotectionclusterorg_assetsfilesaorsprotection_mainstreamingIRC_Pro-tection_Mainstreaming_Training 20_Facilitators_Guide_March_2013_ENpdf

34 Les donneacutees de lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) indiquent que 120 survivants sur 2 025 enregistreacutes preacutesen-tent un handicap

35 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSGBV (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 5083 pour cent (61 sur 120) des survivants handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes et 32 23 pour cent (614 sur 1905) des survivants non handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 186 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0000

36 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes ont subi des violences psychologiqueseacutemotionnelles contre 2325 pour cent (443 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 342 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0377

37 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 3583 pour cent (43 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un partenaire ou eacutepoux contre 4871 pour cent (928 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1288 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0006

38 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un eacutetranger contre 2273 pour cent (433 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 394 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0316

39 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 83 pour cent (100 sur 120) des survi-

38

vants handicapeacutes sont des femmes contre 95 pour cent (1812 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des femmes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 12 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de 0000

40 Au cours du processus de consentement eacuteclaireacute il eacutetait conseilleacute aux femmes de ne pas partager leurs expeacuteriences personnelles et de consentir agrave ce que leurs informations soient utiliseacutees dans des rapports afin drsquoameacuteliorer les programmes au Burundi et dans drsquoautres pays Toutes les femmes handicapeacutees intellectuelles souffraient juste de leacutegegraveres deacuteficiences et par conseacutequent eacutetaient en mesure de comprendre ce processus de consentement mais elles eacutetaient eacutegalement en preacutesence de leurs individus responsables Les questions de groupes de discussion ne portaient pas sur ces informations personnelles Les femmes dans ce groupe toutefois ont continueacute agrave divulguer des expeacuteriences personnelles tout au long de la discussion Tous les participants ont reccedilu des conseils sur les services disponibles aux survivants de la VBG et un soutien perma-nent eacutetait fourni par le personnel WPE de lrsquoIRC

41 Laurie E Powers Rosemary B Hughes and Emily M Lund Interpersonal violence and women with disabilities A re-search update (Harrisburg PA National Resource Center on Domestic Violence 2009)

42 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 1667 pour cent (20 sur 120) des survivants handicapeacutes sont des hommes et 488 pour cent (93 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des hommes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1170 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de Fischer de 0000

43 Les femmes les filles les garccedilons et les hommes handi-capeacutes peuvent subir des violences sur la base du genre et du handicap La contribution speacutecifique de chacun de ces facteurs va varier et les causes sous-jacentes de lrsquooppression et des abus sont souvent complexes et croiseacutees De fait il est difficile de faire la distinction et de reacutepondre seacutepareacutement Degraves lors il srsquoavegravere important de surveiller et reacutepondre agrave toutes les formes de violences et discriminations dans les environnements humanitaires notamment contre les groupes les plus marginaliseacutes au sein de la communauteacute afin de faire progresser lrsquoeacutegaliteacute des genres pour les groupes extrecircmement marginaliseacutes et opprimeacutes au sein de la communauteacute Des reacutesultats agrave

plus grande eacutechelle issus du projet et refleacutetant le caractegravere croiseacute des facteurs genre handicap et drsquoautres facteurs pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes et des rapports de recherche plus deacutetailleacutes sur ce sujet seront disponibles sur le site web de Commission des femmes pour les reacutefugieacutes httpswomensrefugeecom-missionorgprogramsdisabilitiesresearch-and-resourcesdocument945-building-capacity-for-disability-inclusion-in-gender-based-violence-gbv-programming-in-humanitarian-settings-overviewcatid=232

44 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

45 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 325 pour cent (39 sur 120) des survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours suivant lrsquoincident et 4398 pour cent (837 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1148 pour cent est consideacuterable du point de vue statis-tique avec une p-value de Fischer de 0017

46 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG 4083 pour cent (49 sur 120) survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC plus drsquo1 mois apregraves lrsquoincident et 3442 pour cent (655 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes plus drsquo1 moins apregraves lrsquoincident Des tests confir-ment que cette diffeacuterence de 641 pour cent nrsquoest pas consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0166

47 Commission des femmes pour les reacutefugieacutes Strong girls powerful women Program planning and design for ado-lescent girls in humanitarian settings (2014) httpswo-mensrefugeecommissionorgresourcesdocument1036-strong-girls-powerful-women-report

48 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuidelines2005pdf

49 Global Protection Cluster Protection mainstreaming (nd) httpwwwglobalprotectionclusterorgenareas-of-responsibilityprotection-mainstreaminghtml

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Tableau A Reacutesumeacute des pays contextes et activiteacutes meneacutes au cours de la phase 1 du projetPays Contexte opeacuterationnel Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie MyrsquoAni mdash Environnement de camp prolongeacute

Discussions de groupe avec de reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handi-capeacutes et leurs individus responsables (25 participants) leaders communautaires (11 participants) et travailleurs communautaires et travailleurs sociaux (13 participants)

Entretiens avec des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables (4 entretiens mdash 7 personnes)

Consultations avec lrsquoAssociation de handicapeacutes (32 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (19 personnes)

Burundi Bujumbura mdash Environnement urbain

Kinama Mussasa et Bwagiriza mdash

Camps

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes congolais handi-capeacutes et leurs individus responsables (161 participants)

Entretien avec une fille handicapeacutee et son individu responsable (1 entretien mdash 2 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (13 personnes)

Jordanie Zaatari mdash Camp

Irbid Mafraq et Ramtha mdash Envi-ronnements urbains

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus respon-sables (113 participants) et volontaire de la communauteacute de reacutefugieacutes (11 participants)

Entretiens avec des filles handicapeacutees et leurs indi-vidus responsables (2 entretiens mdash 4 personnes)

Consultations avec les acteurs humani-taires (30 personnes)

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Grozny Reacutepublique de Tcheacutetcheacutenie mdash Environnement urbain de reconstruction post-conflit

Discussion de groupe avec les individus respon-sables drsquoenfants handicapeacutes (12 participants)

Entretiens avec des femmes et filles handica-peacutees (11 entretiens mdash 11 personnes)

Consultations de personnels drsquoONG de femmes (16 personnes)

Ces discussions de groupe et entretiens ont eacuteteacute reacutealiseacutes par des ONG partenaires de lrsquoIRC dans le Caucase du Nord

Annexe 1 Reacutesumeacute des activiteacutes entreprises dans la meacutethodologie du projet

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Tableau B Reacutecapitulatif des activiteacutes drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilotePays Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie Discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handicapeacutes et leurs individus responsables (24 participants) et des leaders communautaires (11 participants)

Atelier drsquointervenants (21 personnes)

Burundi Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (89 participants) et des leaders communautaires (10 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (18 participants)

Atelier drsquointervenants (41 personnes)

Jordanie Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus responsables (14 participants)

Entretiens avec les professionnels de la VBG (3 participants)

Des expeacuteriences du changement ont eacuteteacute conduite par le personnel WPE en Jordanie et des entretiens avec des professionnels ont eacuteteacute reacutealiseacutes par teacuteleacutephone

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (26 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (7 participants)

Atelier drsquointervenants (26 personnes)

41

Les ateliers drsquointervenants au Burundi en Eacutethiopie et en Caucase du Nord et des expeacuteriences du changement en provenance de Jordanie visaient agrave collecter des messages-cleacutes et recommandations de diffeacuterents groupes impliqueacutes dans le projet sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG Leurs recommandations eacutetaient axeacutees sur les points ci-apregraves

bull Renforcement du plaidoyer sur la non-discrimination

laquo Des sessions de sensibilisation communautaires continues cibleacutees mettant en exergue les droits des personnes handica-peacutees notamment autour des questions relatives aux individus responsables de sexe feacuteminin et masculin raquo (Recommandations provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Consultations permanentes avec les personnes handicapeacutees sur la planification des programmes

laquo Il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne precirctent pas attention agrave nos opinions Nous aimerions rencontrer certaines filles dans un cafeacute ou un endroit uniquement pour filles avec et sans handicap Juste les filles sans adultes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo (Exposeacute du groupe des filles mdash Atelier drsquointervenants Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

bull Mise en exergue des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees

laquo Eacutelaborer un plan ou moyen de partage des expeacuteriences de reacuteussite de personnes handicapeacutees ayant reacuteussi dans des activiteacutes eacuteconomiques et professionnelles Se servir de ces succegraves comme moyen drsquoencourager drsquoautres groupes agrave inclure les personnes handicapeacutees dans ces types de programmes raquo (Recommandation provenant des hommes handicapeacutes mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Renforcement des activiteacutes de sensibilisation et de soutien par les pairs

laquo Effectuer plus de visites agrave domicile chez les femmes et filles handicapeacutees qui sont les plus isoleacutees Eacutelaborer un plan pour des visites reacuteguliegraveres et des contacts entre les eacutequipes [VBG] et leurs familles raquo (Recommandation provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Eacutethiopie)

bull Travail avec les familles

laquo Former un comiteacute drsquoindividus responsables pour donner des conseils sur lrsquoeacutelaboration des programmes Consacrer du temps pour enseigner des leccedilons sur comment ecirctre un meilleur deacutefenseur de la famille fournir des informations sur comment mieux utiliser des systegravemes et ecirctre moins deacutependants des agents de mobilisation communautaire raquo (Recommandation provenant drsquoindividus responsables mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Fourniture de soutien mateacuteriel et de strateacutegies de transport

laquo Recommander la fourniture de transport du fait de la difficile situation financiegravere (ou indemniteacutes de transport) raquo (Entretien avec un individu responsable de sexe feacuteminin mdash Irbid Jordanie)

Annexe 2 Recommandations issues des ateliers des intervenants

Page 29: « Je vois que cela est possibles33660.pcdn.co/wp-content/uploads/2020/04/Je-vois-que... · 2020-04-15 · 2 leur incapacité à laisser les personnes dont elles s’occupent. Pratiques

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tionnelle et continue doit ecirctre porteacutee agrave ce point

Tout drsquoabord quelques professionnels de la VBG et les pres-tataires ont continueacute agrave avoir des attitudes neacutegatives envers les personnes avec des handicapeacutees Par conseacutequent il est neacuteces-saire de promouvoir une reacuteflexion et une discussion continues avec les professionnels de la VBG afin de faire face et de reacutesoudre les malentendus et les preacutejugeacutes qui peuvent faire office drsquoobstacles agrave lrsquoaccegraves et agrave lrsquoinclusion des personnes handica-peacutees Les professionnels doivent reacutefleacutechir sur la faccedilon dont leurs propres attitudes peuvent influencer la mise en œuvre drsquoune approche centreacutee sur le survivant agrave lrsquoeacutegard des personnes handi-capeacutees agrave la possibiliteacute qursquoils donnent aux individus de contribuer agrave la prise de deacutecision et mecircme aux options drsquointerventions qursquoils peuvent examiner avec un survivant

Deuxiegravemement les gestionnaires de cas de VBG ont signaleacute qursquoils neacutecessitaient davantage drsquoindications sur les processus de consentement lorsqursquoils travaillent avec des survivants souf-frant drsquoune deacuteficience intellectuelle Dans de nombreux cas les gestionnaires de cas demandent aux individus responsables de donner le consentement et ne parviennent souvent pas agrave deacuteter-miner la capaciteacute de lrsquoindividu agrave donner son consentement Une note drsquoorientation sur lrsquoobtention du consentement des personnes handicapeacutees a eacuteteacute deacuteveloppeacutee dans le projet en reacuteponse agrave cette lacune Elle srsquoinspire du processus de consentement employeacute avec les personnes souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle dans le secteur de la santeacute dans les pays agrave revenu eacuteleveacute et est adapteacutee pour une approche de gestion de cas centreacutee sur le survivant

Enfin alors que de nombreux professionnels de la VBG qui ont pris part au projet ont reacuteussi agrave inclure les personnes ayant un handicap physique et des deacuteficiences auditives aux activiteacutes du programme relatifs agrave la VBG ils ont noteacute des deacutefis permanents lors de lrsquoinclusion des personnes ayant une deacuteficience intellec-tuelle Les gestionnaires de cas ont besoin de directives et de soutien pour identifier les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes preacutesentant des handicaps plus complexes afin de mieux les rattacher aux possibiliteacutes de participation aux activiteacutes communautaires et sociales briser lrsquoisolement social et favoriser lrsquoautonomisation Ces directives destineacutees aux gestionnaires de cas ont eacuteteacute deacuteveloppeacutees dans le cadre du projet

Des outils tireacutes du projet ont eacuteteacute adapteacutes pour les professionnels de la VBG drsquoautres organisations et sont disponibles dans la Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG sur httpwrc

msdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Pratiques positives pour lrsquoinclusion du handicap dans les programmes de VBG

Le processus drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays a susciteacute des laquo Expeacuteriences du changement raquo chez les personnes handicapeacutees leurs individus responsables et le cas eacutecheacuteant les dirigeants communautaires Ces expeacuteriences ont mis en eacutevidence les reacutesultats qui ont eacuteteacute les plus importants pour chaque groupe Une analyse des reacutesultats des ateliers de parties prenantes et des expeacuteriences du changement a permis drsquoidentifier les pratiques positives suivantes pour promouvoir lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees dans les programmes relatifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Le renforcement des reacuteseaux de pairs et du capital social

Dans les quatre pays les participants ont citeacute lrsquoeacutetablissement de reacuteseaux de pairs plus robustes pour les adolescentes et les femmes handicapeacutees ainsi que pour les individus responsables de sexe feacuteminin comme retombeacutee positive des activiteacutes du projet Les discussions de groupe avec les individus responsables dans les centres de promotion de la femme en Jordanie des discus-sions cafeacute dans les domiciles des femmes handicapeacutees en Eacutethiopie la creacuteation drsquoespaces seacutecuriseacutes et drsquoactiviteacutes sociales agrave lrsquointention des adolescentes dans le Caucase du Nord et les Associations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit (AVEC) cibleacutees au Burundi ont eacuteteacute citeacutes comme eacutetant utiles par les participants car ils ont faciliteacute lrsquoeacutetablissement de liens entre les personnes handicapeacutees et les individus responsables et drsquoautres membres de la communauteacute ce qui a permis drsquoeacutechanger des informations de construire la confiance et de deacutevelopper des possibiliteacutes drsquoaction collective Ceci augmente non seulement accegraves agrave un soutien proposeacute les uns pour les autres et par la communauteacute toute entiegravere mais donne eacutegalement aux personnes handicapeacutees la possibiliteacute drsquoapporter une contribution agrave la socieacuteteacute drsquoeacutelever leur statut au sein de la communauteacute et drsquoecirctre reconnues et appreacutecieacutees pour des aspects de leur personne autres que leur handicap

Pour les individus responsables de sexe feacuteminin souffrant de handicap les groupes de soutien en Jordanie leur ont donneacute un espace pour partager leurs preacuteoccupations ideacutees et strateacutegies avec drsquoautres femmes dans des situations similaires Ceci les a aideacutees agrave se sentir moins isoleacutees et agrave renforcer leur bien-ecirctre psychosocial

laquo Je profite des expeacuteriences des ideacutees et des interventions constructives du formateur du guide psychologique et des amies pendant les sessions de discussion Lorsque je partage mes

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inquieacutetudes avec les autres je sens que je ne suis pas seule raquo

(Eacutepouse drsquoun homme handicapeacute - Irbid Jordanie)

Pour certaines femmes handicapeacutees et les individus respon-sables qui sont isoleacutees dans leurs maisons il est essentiel de proposer les activiteacutes de soutien par les pairs le plus pregraves possible de leur domicile afin qursquoils puissent tisser des reacuteseaux avec drsquoautres femmes qui vivent agrave proximiteacute En Eacutethiopie les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin ont organiseacute des discussions cafeacute traditionnelles dans leurs maisons pour parler de questions lieacutees agrave la VBG Les partic-ipants ont indiqueacute que ces activiteacutes ont diminueacute leur isolement ameacutelioreacute leurs relations avec les voisins et leur ont permis de se sentir plus en seacutecuriteacute dans la mesure ougrave un nombre croissant de femmes les connaissent et les comprennent

laquo Nous avons organiseacute des discussions cafeacute ici dans notre maison Ceci nous a rapprocheacute des gens Quand ils viennent agrave la maison nous discutons de tant de choses des choses qui sont vraiment importantes mais ils ont aussi lrsquooccasion de voir que nous sommes de bons parents mecircme si nous sommes un peu diffeacuterents Maintenant les gens nous comprennent mieux ils viennent mecircme nous dire bonjour et voir comment nous allons Je me sens plus en seacutecuriteacute avec des voisins que je connais raquo

(Femme aveugle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les Expeacuteriences du changement recueillies aupregraves des adoles-centes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance des amies et des reacuteseaux de pairs pour ces filles Au Burundi des adolescentes handicapeacutees ont trouveacute que lrsquoorganisation drsquoactiviteacutes telles que des sessions de couture et drsquoartisanat eacutetait un moyen effi-cace de rencontrer drsquoautres filles de partager des ideacutees et de discuter de leurs espoirs pour lrsquoavenir Elles ont deacuteclareacute qursquoelles ont ensuite eacuteteacute inviteacutees agrave assister agrave plusieurs activiteacutes commu-nautaires ougrave elles ont pu partager leurs propres ideacutees et leurs opinions Les adolescentes handicapeacutees dans le Caucase du Nord ont eacutegalement discuteacute des avantages de la participation agrave des activiteacutes avec des filles sans handicap notamment la possi-biliteacute drsquoapprendre les unes des autres Ces rapports eacutetablis par les adolescentes handicapeacutees deacutemontrent qursquoelles ont deacutevel-oppeacute des atouts humains et sociaux notamment lrsquoeacuteducation lrsquoestime de soi les reacuteseaux drsquoamies et les rocircles dans la commu-nauteacute Ces facteurs de protection reacuteduisent la vulneacuterabiliteacute des adolescentes agrave la violence agrave lrsquoabus et agrave lrsquoexploitation47 (voir Expeacuteriences du changement page 27)

Les femmes handicapeacutees membres drsquoAssociations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit au Burundi ont deacuteclareacute qursquoelles utilisent lrsquoargent qursquoelles ont gagneacute par le biais de ces programmes pour payer le transport et se rendre aux activiteacutes culturelles et reli-gieuses ce qui diminue leur isolement et creacutee drsquoimportants liens sociaux avec drsquoautres

Tous ces exemples soulignent une leccedilon importante Les personnes handicapeacutees ont et veulent que lrsquoon sache qursquoelles ont plusieurs identiteacutes au-delagrave de leur infirmiteacute Elles veulent ecirctre consideacutereacutees comme des leaders des femmes des amies

Maipendo - Burundi

laquo Maintenant je peux eacuteconomiser un peu pour emprunter une moto-taxi et je peux me rendre [agrave lrsquoeacuteglise] Jrsquoai maintenant chaque semaine des personnes avec qui discuter agrave lrsquoeacuteglise Crsquoest un groupe qui agrave mon avis mrsquoeacutecoute et me comprend raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

27

EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Le Groupe de filles - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Les filles avec et sans handicap ont preacutepareacute des affiches au moyen drsquoimages et de photos Ces affiches portaient sur ce qui leur importait plus dans le projet et sur les activiteacutes qursquoelles souhaitaient mener ensuite Elles ont preacutesenteacute ces affiches aux ONG feacuteminines impliqueacutees dans le projet

laquo Ceci est notre histoire Notre souhait eacutetait de chanter avec Makka Mejieva [une ceacutelegravebre chan-teuse tcheacutetchegravene] [Lorsque nous sommes monteacutees sur scegravene] des tas de personnes handicapeacutees et non eacutetaient lagrave et pleuraient

Pendant lrsquoeacuteveacutenement nous avons pris connaissance drsquoautres personnes handicapeacutees et nous les avons rencontreacutees Il eacutetait tregraves agreacuteable pour nous de les connaicirctre et de deacutecouvrir leur type de handicap et leurs problegravemes Lorsque je me rends agrave lrsquoeacuteveacutenement et que je constate la preacutesence de personnes handicapeacutees je sens que je ne suis pas seule et quand je vois drsquoautres personnes [sans handicap] je me sens eacutegale agrave elles

Nous donnons des leccedilons de langue des signes aux filles sans handicap Ainsi nous pourrons les comprendre et elles nous comprendre car nous ne pouvons pas parler Gracircce agrave la langue des signes nous nous comprenons Ces filles sans handicap apprennent des choses et nous aussi Nous avons un langage commun agrave travers ces cours de langue des signes Nous utilisons eacutegalement des teacuteleacutephones nous envoyons des SMS et utilisons eacutegalement des notes eacutecrites pour communiquer avec les autres Nous aimons vraiment dessiner Nous pensons agrave des choses et tout ce agrave quoi nous pensons nous le repreacutesentons dans nos dessins Et nous aimons aussi beaucoup jouer agrave diffeacuterents types de jeux

Bien sucircr il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne font pas attention agrave nos opinions Voici les ideacutees que nous souhaiterions concreacutetiser agrave lrsquoavenir Nous aimerions rencontrer des filles dans un cafeacute ou dans un endroit reacuteserveacute uniquement aux filles avec et sans handicap mdash juste les filles pas drsquoadultes

Nous aimerions que [nos camarades de classe] se joignent agrave nous et prennent part agrave ces activiteacutes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo

Pour la suite de lrsquoExpeacuterience du changement du Groupe de filles dans le Caucase du Nord rendez-vous sur httpwrcmsGBV_disability_Change_Caucasus

copy IRC

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des membres de la communauteacute comme des personnes qui apportent de preacutecieuses contributions agrave la communauteacute Ce fait a des implications importantes pour lrsquoinclusion dans les programmes et les approches visant agrave renforcer les reacuteseaux de pairs et le capital social

Inclusion cibleacutee dans les activiteacutes de renforcement eacuteconomique

Lrsquoinclusion cibleacutee des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les programmes relatifs aux AVEC occupe une grande place dans les Expeacuteriences du changement au Burundi Les femmes handicapeacutees et les individus respon-sables de sexe feacuteminin impliqueacutees dans des activiteacutes relatives aux AVEC ont signaleacute que lrsquoeacutelargissement des reacuteseaux sociaux eacutetait le reacutesultat le plus important pour elles car il leur a permis de rehausser leur statut dans la socieacuteteacute (qui leur a valu un plus grand respect de la part de leurs maris et drsquoautres membres de la famille) et de renforcer leur estime de soi et leur senti-ment de confiance en soi La participation agrave des activiteacutes rela-tives aux AVEC a eu un impact positif sur leur indeacutependance en tant qursquoindividus mais aussi sur les contributions financiegraveres qursquoelles peuvent apporter agrave leurs meacutenages ce qui a renforceacute leur rocircle dans la prise de deacutecision

laquo Jrsquoai mecircme encore un peu drsquoargent pour acheter des choses pour ma famille Je suis tregraves eacutetonneacutee du changement de mon mari agrave mon eacutegard il se rend compte que jrsquoai de la valeur que je peux ecirctre indeacutependante il me respecte plus et rentre agrave la maison seulement les soirs maintenant Mon fils handicapeacute est plus heureux mdash il constate qursquoil y a plus de paix dans la maison raquo

(Individu responsable de sexe feacuteminin dans le camp de Musasa)

Accroicirctre la repreacutesentation des personnes handi-capeacutees dans les activiteacutes communautaires

Les programmes relatifs agrave la VBG travaillent en eacutetroite collabo-ration avec les dirigeants communautaires dans la concep-tion la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des activiteacutes Il est donc important drsquoexaminer comment les personnes handicapeacutees sont repreacutesenteacutees et atteintes par ces systegravemes de leadership En Eacutethiopie par exemple le personnel de lrsquoIRC a travailleacute avec lrsquoassociation des personnes handicapeacutees dans la commu-nauteacute des reacutefugieacutes afin drsquoaccroicirctre la participation des femmes handicapeacutees et renforcer la collaboration avec lrsquoassociation des femmes reacutefugieacutees Les participants au Burundi et en Eacutethiopie ont eacutegalement signaleacute que le recrutement de personnes handi-capeacutees et drsquoindividus responsables comme agents de mobili-sation communautaire et travailleurs sociaux a non seulement conduit agrave une plus grande attention aux preacuteoccupations de ce groupe mais a eacutegalement entraicircneacute une appreacuteciation accrue des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees par drsquoautres membres de la communauteacute

Esther mdash Burundi

laquo Je suis individu responsable pour mon mari qui vit avec un handicap mais ce nrsquoest pas ma seule identiteacute Je suis une megravere un leader et une personne fiegravere de son rocircle drsquoagent de mobilisation communautaire raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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laquo Nous nrsquoavons jamais eu de personnes handicapeacutees dans notre eacutequipe auparavantmdash il srsquoagit drsquoun changement majeur et vraiment tregraves important Mes amies handicapeacutees font le mecircme travail que moi Elles sont vraiment excellentes dans certains domaines et elles enseignent des choses agrave drsquoautres personnes Il est important pour la communauteacute de constater cela de savoir que lorsque nous disons vouloir inclure les personnes handicapeacutees nous le pensons vraiment Ceci est un bon moyen pour commencer agrave changer la faccedilon dont les personnes handicapeacutees sont consideacutereacutees raquo

(Travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie)

Atteindre et soutenir les personnes agrave risque eacuteleveacute

Lrsquoisolement des personnes ayant une deacuteficience intellectuelle etou de handicaps multiples a eacuteteacute identifieacute comme eacutetant un deacutefi pour les prestataires de services Ces personnes sont souvent isoleacutees dans leurs maisons avec leurs individus responsables et peuvent avoir peu drsquooccasions ou de soutien neacutecessaire(s) pour eacutelaborer des strateacutegies susceptibles de les proteacuteger contre la violence Les pratiques suivantes ont eacuteteacute identifieacutees comme favorisant lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion de ces personnes dans les activiteacutes relatives agrave la VBG

Les visites agrave domicile et les activiteacutes agrave domicile

Au Burundi en Eacutethiopie et au Caucase du Nord les personnes handicapeacutees et les professionnels ont indiqueacute avoir meneacute des visites agrave domicile pour interroger les individus et les familles au sujet de leurs besoins et pour partager lrsquoinformation sur les services et lrsquoassistance en matiegravere de VBG Ces visites ont permis aux profes-sionnels de la VBG et aux prestataires de services drsquoidentifier des survivants qui neacutecessitent un soutien complet et speacutecialiseacute Le personnel de lrsquoIRC au Burundi et en Eacutethiopie a commenceacute agrave organ-iser des activiteacutes de groupe geacuteneacuteralement tenues dans les centres de promotion de la femme et dans drsquoautres sites communautaires proches de leurs maisons et qui ciblaient parfois ces individus et les familles Les individus responsables des filles souffrant de handicaps multiples ont eacutegalement souligneacute qursquoils constataient un renforcement de lrsquoacceptation et du soutien de la communauteacute suite aux activiteacutes agrave domicile

laquo Les membres de la communauteacute nous traitent mieux agrave preacutesent Ils sont plus habitueacutes agrave nous Ils savent comment nous sommes et nous saluent aimablement quand ils passent raquo

(Megravere drsquoune adolescente souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

La gestion individuelle des cas

Les survivantes handicapeacutees neacutecessitent une gestion individu-aliseacutee et globale des cas pour promouvoir leur gueacuterison et leur reacutetablissement et pour preacutevenir toute violence future Pendant lrsquoeacutevaluation les participants ont rapporteacute que les profession-nels de la VBG srsquoeacutetaient ameacutelioreacutes dans lrsquoidentification de ces personnes agrave risque eacuteleveacute et la fourniture drsquoun soutien plus complet et adapteacute agrave leurs besoins speacutecifiques Les facteurs suivants ont eacuteteacute deacutecrits comme ameacuteliorant lrsquoappui agrave la gestion des cas pour ces personnes

bull lrsquoidentification des diffeacuterentes meacutethodes de communica-tion directe avec les survivants

bull une attention accrue sur lrsquoidentification des forces et des capaciteacutes reacuteelles des survivants au cours des eacutevaluations

bull la participation des personnes handicapeacutees et de leurs individus responsables dans la planification de lrsquoaction

bull un suivi freacutequent et une coordination de la prestation des services pour reacutepondre aux besoins identifieacutes

Les femmes handicapeacutees ont indiqueacute que ces seacuteances de gestion de cas ont contribueacute agrave deacutevelopper la confiance et la compreacutehension entre elles et les professionnels de la VBG et qursquoelles ont reccedilu une aide en fonction de leurs propres besoins et deacutesirs Cette leccedilon met eacutegalement en eacutevidence lrsquoimportance des approches centreacutees sur le survivant dans le travail avec les femmes handicapeacutees lorsqursquoil est question de deacutefinir leurs buts objectifs et strateacutegies

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Histoire de Mawazo - camp de Kinama Burundi

Mawazo vit seule et se deacuteplace diffeacuteremment des autres en rampant plutocirct qursquoen marchant

laquo Je vis seule Jrsquoai toujours veacutecu seule Jrsquoessaie drsquoecirctre tregraves indeacutependante et je fais beaucoup de choses toute seule Je peux nettoyer cuisiner laver mes vecirctements et je passe du temps agrave essayer drsquoaider mes voisins en prenant soin de leurs enfants

Je reccedilois reacuteguliegraverement des visites agrave domicile le personnel de lrsquoIRC est comme ma famille Ils passent veacuterifier si tout va bien presque tous les jours Quand jrsquoai un problegraveme ils srsquoen rendent compte tregraves rapidement et viennent voir si je vais bien Je me sens beaucoup plus eacutepanouie et jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir quelqursquoun agrave qui parler Jrsquoadore partager des histoires et je me sens bien lorsque quelqursquoun me demande comment je me sens

Mon nom dans ma langue signifie agrave la fois laquo problegravemes raquo et laquo ideacutees raquo Jrsquoai beaucoup agrave dire et agrave partager avec les autres Je suis une personne tregraves ouverte je pense que crsquoest la raison pour laquelle les enfants mrsquoaiment tant Je suis ouverte agrave eux je souris avec eux et je leur raconte des histoires Je peux leur apprendre beaucoup de choses car jrsquoai vu et appris beaucoup de choses dans ma vie Je peux leur parler de leur culture leur enseigner le respect et leur inculquer lrsquoesprit du partage Lorsque quelqursquoun mrsquoapporte de la bouillie par exemple mecircme en petite quantiteacute je ne le bois pas toute seule Srsquoil y a des enfants nous partageons tous ensemble Mecircme si jrsquoai tregraves faim je sais que cela est une chance pour moi drsquoenseigner quelque chose drsquoaider quelqursquoun tout comme les autres mrsquoaident

Si je pouvais dire une chose agrave lrsquoeacutequipe de lrsquoIRC ce serait de continuer de se souvenir des personnes qui sont agrave la maison qui ne peuvent pas facilement participer aux programmes Nous avons eacutegalement des besoins et des recircves Je me fais maintenant vieille et je pense qursquoil est important de se concentrer sur les jeunes les jeunes handicapeacutees pour srsquoassurer qursquoelles sont incluses degraves le plus jeune acircge afin que les gens puissent cesser la discrimination et nous consi-deacuterer tous comme eacutegaux raquo

copy IRC

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Reconnaicirctre les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes handicapeacutees pour faciliter lrsquoinclusion

Les personnes handicapeacutees et les professionnels de la VBG ont rapporteacute que lrsquoidentification et le renforcement des compeacute-tences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees ont favoriseacute une plus grande inclusion dans une varieacuteteacute drsquoactiviteacutes relatives agrave la VBG En Jordanie de jeunes femmes sourdes ont eacuteteacute inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes de responsabilisation sociale et agrave des initiatives meneacutees dans les centres de promo-tion de la femme et agrave animer des seacuteances de pose de henneacute Ces activiteacutes ont fourni un espace permettant aux femmes de partager des compeacutetences et des inteacuterecircts communs avec drsquoautres femmes de leur acircge

laquo Non seulement elles les ont accepteacutees mais elles se sont eacutegalement fait des amies Mecircme avant la fin de la seacuteance elles eacutechangeaient des numeacuteros de teacuteleacutephones et leur demandaient si elles pouvaient les contacter pour faire du henneacute agrave leurs ceacuteleacutebrations raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Au Caucase du Nord les adolescentes handicapeacutees ont eacuteteacute incluses dans la conception des activiteacutes sociales qui visaient agrave faciliter le reacuteseautage entre les filles avec et sans handicap Les activiteacutes ont eacuteteacute construites autour des compeacutetences speacutecifiques des filles handicapeacutees (exemple lrsquoexeacutecution de

chansons en langue des signes) la promotion de lrsquoeacutegaliteacute de participation dans la conception du programme mais aussi lrsquoappreacuteciation des talents de chaque individu

Comme lrsquoont reconnu les membres de la famille les dirige-ants communautaires les prestataires de services et autres agrave travers les sites du projet les reacutesultats de ces activiteacutes contredisent les hypothegraveses selon lesquelles les personnes handicapeacutees sont incapables de beacuteneacuteficier et de contribuer agrave une varieacuteteacute de programmes

laquo Avant les gens pensaient que ces femmes eacutetaient des cas deacutesespeacutereacutes et qursquoelles ne pourraient jamais ecirctre indeacutependantes Maintenant elles contredisent de nombreuses personnes au sein de la communauteacute Elles nous rendent nous les rares personnes qui avons toujours cru en elles tregraves tregraves fiers raquo

(Dirigeant communautaire de sexe masculin mdash camp de Kinama Burundi)

Beaucoup de personnes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance drsquoavoir lrsquoopportuniteacute laquo de faire leurs preuves raquo car beaucoup nrsquoavaient jamais eacuteteacute inviteacutees agrave prendre part aux activiteacutes Le simple fait de tendre la main pour encourager leur participation agrave des programmes eacutetait dans de nombreux cas lrsquoadaptation la plus percutante meneacutee par les professionnels de la VBG

Diane - camp de Kinama Burundi

laquo Jrsquoai reccedilu un appel disant que lrsquoIRC voulait inclure des femmes handicapeacutees dans leurs programmes relatifs aux AVEC Jrsquoeacutetais tellement exciteacutee agrave lrsquoideacutee de mrsquoinscrire drsquoecirctre incluse drsquoavoir une occasion de faire mes preuves agrave preacutesent je pense qursquoil est de mon devoir de tendre la main agrave drsquoautres personnes handicapeacutees pour sensibiliser partager mon histoire et leur dire qursquoelles peuvent ecirctre incluses raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Mieraf travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie

laquo Jrsquoappreacutecie tellement mon rocircle dans le programme [de lrsquoIRC] et jrsquoai tant drsquohistoires que je pourrais vous raconter sur les choses que nous avons accomplies

Mais je pense qursquoil est important de vous dire que je suis une femme handicapeacutee Je marche avec une beacutequille et jrsquoai parfois beaucoup de mal agrave acceacuteder au camp Cela ne mrsquoarrecircte pas mecircme si les choses peuvent ecirctre difficiles je sens que jrsquoai un travail tregraves important agrave faire

Jrsquoœuvre pour renforcer la seacutecuriteacute des femmes et des filles plus particuliegraverement des personnes handicapeacutees des personnes qui ne sont pas toujours incluses dans les activiteacutes des personnes qui sont souvent oublieacutees Je me souviens des moments ougrave crsquoeacutetait mon cas lorsque jrsquoavais tellement mal que je ne pouvais pas quitter ma maison ou avant drsquoavoir reccedilu ma beacutequille pour marcher Je me sentais vraiment seule Maintenant je suis tregraves active et je suis leader dans notre commu-nauteacute Je fais partie de lrsquoassociation des personnes handicapeacutees et je suis travailleuse sociale Jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir des choses preacutecieuses agrave apporter et que je peux plaider en faveur des femmes et enfants handicapeacutes et de leurs individus responsables parce que je comprends parfaitement

leurs besoins Je pense aussi que les gens mrsquoadmirent car ils me voient mrsquoefforcer pour faire mon travailraquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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Recommandations

Les recommandations suivantes sont tireacutees des leccedilons apprises au cours de ce projet qui porte sur le moyen de promouvoir lrsquoinclusion du handicap dans les programmes rela-tifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Recommandations pour les acteurs de la VBG

Inclure les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables dans la conception la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des programmes relatifs agrave la VBG Lrsquoimplication des personnes handicapeacutees dans la conception et lrsquoeacutevaluation du programme est essentielle pour identifier avec preacutecision les obstacles agrave leur participation aux programmes relatifs agrave la VBG eacutelaborer des strateacutegies visant agrave ameacuteliorer leur participation et comprendre le changement qui importe le plus pour eux Une attention particuliegravere devrait ecirctre accordeacutee agrave la collecte des informations et des points de vue des femmes des filles et des personnes souffrant de deacuteficiences intellectuelles et mentales car elles sont les plus exposeacutees agrave la VBG Les approches participatives telles que le classement les photo-interviews et la narration ajouteacutees aux meacutethodes qualitatives plus conventionnelles (exemple discussions theacutematiques de groupe et entretiens en face agrave face) sont des moyens permettant drsquoexplorer effi-cacement les preacuteoccupations et les ideacutees des individus qui ont des besoins communicationnels diffeacuterents Les eacutevaluations doivent inclure un volet de sensibilisation pour faire participer les personnes handicapeacutees et les individus responsables qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Assurer la formation et lrsquoapprentissage reacuteflectif sur les interactions entre le genre et le handicap pour les gestion-naires de programmes et les prestataires de services relatifs agrave la VBG et eacutetablir une compreacutehension commune et une adoption des approches centreacutees sur les droits et les survi-vants lorsque lrsquoon travaille avec ce groupe La formation du personnel agrave inteacutegrer une analyse de lrsquoineacutegaliteacute entre les sexes et de la discrimination fondeacutee sur le handicap les aidera agrave mieux cerner les facteurs uniques qui contribuent aux risques de VBG et de vulneacuterabiliteacute pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et agrave identifier des strateacute-gies plus efficaces pour leur inclusion dans les programmes relatifs agrave la VBG Lorsque les professionnels de la VBG sont particuliegraverement conscients de la dynamique du pouvoir entre les sexes dans leur travail avec les femmes ayant surveacutecu agrave la violence ils peuvent exiger un soutien suppleacutementaire pour reacutefleacutechir sur leurs propres attitudes et sur les attitudes des

autres sur la relation avec le handicap et sur la faccedilon dont ces eacuteleacutements peuvent aggraver lrsquoineacutegaliteacute fondeacutee sur le sexe la discrimination et lrsquoexclusion dans les relations les meacutenages et la communauteacute

Il est recommandeacute que les informations concernant les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables soient incluses et pleinement inteacutegreacutees dans les programmes de formation de base sur la VBG notamment agrave travers des eacutetudes de cas et des exemples centreacutes sur les personnes handicapeacutees Au fil du temps le personnel travaillant sur la VBG reconnaicirctra de plus en plus que reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees est une partie essentielle de leur travail et qursquoils ont les compeacutetences requises pour le faire effi-cacement dans le cadre de leur travail

Recruter des femmes et des filles handicapeacutees comme personnel et beacuteneacutevoles dans les programmes relatifs agrave la VBG Identifier et aider les femmes et les filles handicapeacutees agrave jouer un rocircle cleacute dans les programmes relatifs agrave la VBG peut ameacuteliorer la qualiteacute et la pertinence du programme pour ce groupe tout en les rendant autonomes et en rehaussant leur statut dans la communauteacute Fixer un objectif en termes de nombre de femmes et de filles handicapeacutees qui devraient parti-ciper agrave des formations et reacuteunions communautaires sur la VBG (environ 15 ) encouragera le personnel et les partenaires agrave les inviter directement agrave ces eacuteveacutenements et peut ameacuteliorer la repreacutesentation et la participation aux programmes relatifs agrave la VBG Plaider en faveur drsquoun eacutequilibre entre les sexes dans les associations de personnes handicapeacutees et pour lrsquoinclusion des femmes et des filles handicapeacutees dans les associations de femmes et de jeunes peut eacutegalement accroicirctre la participa-tion dans les domaines ougrave ces groupes interviennent dans les programmes relatifs agrave la VBG et une plus grande repreacutesenta-tion et un meilleur leadership au sein de la communauteacute

Privileacutegier lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les activiteacutes qui renfor-cent le capital social et les reacuteseaux de pairs Ceci est particuliegraverement important pour la preacutevention de la violence contre des adolescentes handicapeacutees les femmes ayant un handicap physique qui sont isoleacutees dans leurs maisons les individus responsables et les femmes les filles les garccedilons et les hommes ayant une deacuteficience intellectuelle Pour les programmes relatifs aux laquo espaces seacutecuriseacutes raquo aider les femmes et les filles agrave reacutefleacutechir sur ce qui rend un espace laquo seacutecuriseacute raquo pour eux et pour les autres et agrave deacutefinir leurs propres laquo regravegles de base raquo ou principes qui reflegravetent comment elles devront accepter et appreacutecier les diffeacuterences Ces principes peuvent aussi les amener agrave reacutefleacutechir sur la faccedilon drsquoatteindre et drsquoinclure drsquoautres femmes et filles qui sont plus isoleacutees (agrave

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lrsquoexemple des filles ayant une deacuteficience intellectuelle) En plus des activiteacutes baseacutees au centre la sensibilisation communau-taire et les visites agrave domicile sont essentielles pour atteindre les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables qui sont isoleacutes dans leurs maisons et pour renforcer en mecircme temps les meacutecanismes de protection communautaire Le personnel du programme relatif agrave la VBG doit ecirctre conscient de toute la charge de travail et des responsabiliteacutes suppleacute-mentaires que drsquoautres femmes et filles peuvent ecirctre tenues drsquoassumer dans les meacutenages suite agrave la participation des individus responsables dans les activiteacutes lieacutees agrave la VBG et les aider agrave identifier des strateacutegies pour atteacutenuer les risques associeacutes et les conseacutequences inattendues

Privileacutegier lrsquoinclusion des femmes handicapeacutees et des individus responsables de sexe feacuteminin dans les programmes portant sur lrsquoautonomisation eacuteconomique Fixer des objectifs en termes de nombre de femmes et filles handicapeacutees et drsquoindividus responsables devant participer agrave ces programmes et encourager le personnel et les commu-nauteacutes agrave les inviter Une analyse minutieuse des risques doit ecirctre meneacutee et une strateacutegie drsquoatteacutenuation deacuteveloppeacutee avant la participation pour preacutevenir etou reacutepondre efficacement agrave des conseacutequences impreacutevues Dans certains contextes les activ-iteacutes drsquoautonomisation eacuteconomique des femmes peuvent sortir du cadre des rocircles qui leur sont deacutevolus sur le plan social ce qui accentue leur vulneacuterabiliteacute agrave la violence de la part de la famille et de la communauteacute Dans certains meacutenages ces activiteacutes peuvent avoir un impact neacutegatif sur la personne handicapeacutee qui peut ecirctre abandonneacutee sans individus respon-sables familiers ce qui augmente potentiellement le risque de violence ou drsquoabus Parallegravelement drsquoautres femmes du meacutenage notamment les adolescentes peuvent assumer ce rocircle ce qui accroicirct leur charge de travail ou leur exclusion

La Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG qui comprend des outils et des directives pour les aider agrave renforcer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail est disponible sur httpwrcmsdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Recommandations pour acteurs du handicap

Veiller agrave ce que les programmes et organisations conccedilus pour servir les personnes handicapeacutees soient sensibles agrave la question du genre Les personnel des programmes et organisations srsquooccupant des personnes handicapeacutees doit suivre une formation sur le genre et lrsquoeacutegaliteacute des genres afin de comprendre les diffeacuterentes faccedilons dont le conflit et le deacuteplacement affectent les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et adapter leurs activiteacutes et services en conseacutequence Le personnel du programme Handicap doit

eacutegalement ecirctre conscient des risques particuliers de VBG auxquels les femmes et les filles handicapeacutees sont exposeacutees et recevoir une formation sur la communication avec les survi-vants et sur lrsquoorientation approprieacutee vers les prestataires de service relatifs aux VBG

Renforcer le plaidoyer autour des droits des personnes affecteacutees par la crise et le conflit notamment les femmes et les filles en eacuteveillant la conscience sur les reacutefugieacutes et les personnes deacuteplaceacutees au sein des organisations pour personnes handicapeacutees (DPO) notamment au niveau reacutegional ougrave il y aurait des crises reacutepeacuteteacutees ou prolongeacutees ayant un impact consideacuterable sur plusieurs pays Cela peut inclure le travail en reacuteseau entre les femmes handicapeacutees et les mouve-ments œuvrant pour les droits des femmes dans les pays et reacutegions affecteacutes par des crises afin de deacutevelopper une plus grande connexion compreacutehension et reacuteponse aux besoins des femmes handicapeacutees dans les environnements humanitaires

Recommandations pour tous les acteurs humanitaires

Mettre en œuvre les orientations sectorielles pour preacutevenir et reacutepondre agrave la violence baseacutee sur le genre telles qursquoeacutenonceacutees dans les Directives du Comiteacute permanent inter-organisations relatives agrave la violence baseacutee sur le genre48 Tous les acteurs humanitaires doivent reconnaicirctre et reacutepondre aux risques accrus de VBG pendant le conflit et la crise notam-ment pour les femmes et les filles handicapeacutees ainsi que les individus responsables de sexe feacuteminin Les normes minimales eacutenonceacutees dans les Directives fournissent lrsquoorientation de base pour tous les secteurs dans la preacutevention et la reacuteponse aux VBG

Entreprendre lrsquointeacutegration de la protection pour satisfaire effectivement les besoins des personnes handicapeacutees durant toutes les phases de lrsquointervention humanitaire Lrsquointeacutegration de la protection y compris lrsquoinclusion de lrsquoanalyse du genre et du handicap dans la conception des programmes la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation est deacuteterminante pour assurer que tout le monde notamment les femmes et filles handica-peacutees a pleinement accegraves aux services et agrave lrsquoassistance dans tous les secteurs y compris pour atteacutenuer le risque de VBG49

Recommandations pour les bailleurs de fonds et gouvernements

Tenir les organisations humanitaires responsables de la satisfaction effective des besoins des personnes handica-peacutees et des individus responsables dans les programmes sur la VBG agrave travers des processus de monitoring et de preacutesentation de rapports ainsi que la mise en exergue de

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pratique positives provenant de diffeacuterentes organisations dans les environnements humanitaires afin drsquoencourager lrsquoobservation des approches tenant compte du handicap et du genre

Plaider pour une plus grande reconnaissance de la multi-tude de preacuteoccupations lieacutees au handicap et au genre y compris la VBG dans tous les instruments internationaux les normes et conventions relatifs au conflit au deacuteplace-ment et agrave lrsquoaction humanitaire Les instruments interna-tionaux peuvent jouer un rocircle deacuteterminant dans la deacutefinition des prioriteacutes pour lrsquoaction humanitaire durant le conflit et le deacuteplacement Les preacuteoccupations speacutecifiques aux femmes et

aux filles et agrave toutes les personnes handicapeacutees doivent ecirctre au cœur des instruments internationaux dans la mesure ougrave elles figurent parmi les populations les plus vulneacuterables durant la crise Un plaidoyer permanent est neacutecessaire aux niveaux international et national pour encourager les gouvernements agrave signer et agrave ratifier tous les instruments pertinents et agrave tenir tous les acteurs concerneacutes responsables de la mise en œuvre inteacutegrale des conventions nouvelles et existantes y compris la Convention relative aux droits des personnes handicapeacutees la Convention sur lrsquoeacutelimination de toutes les formes de discrimi-nation agrave lrsquoeacutegard des femmes et les reacutesolutions du Conseil de seacutecuriteacute sur les femmes la paix et la seacutecuriteacute

Atelier drsquointervenants au Burundi copy Elizabeth SherwoodWRC

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Notes

1 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondiales et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacuteva-lence et conseacutequences sur la santeacute de la violence du parte-naire intime et de la violence sexuelle exerceacutee par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductive-healthpublicationsviolence9789241564625en

2 Ce chiffre est deacutetermineacute par lrsquoestimation globale selon laquelle les 15 pour cent de toute population seront des personnes handicapeacutees (OMS 2011) et selon laquelle 512 millions de personnes sont deacuteplaceacutees par la crise et le conflit agrave travers le monde (HCR 2014)

3 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

4 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

5 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

6 Dans ce rapport les laquo personnes handicapeacutees mentales raquo renvoient aux personnes atteintes drsquoune maladie mentale etou celles qui sont des usagers etou survivants de la psychiatrie Le terme laquo personnes ayant des handicaps sociaux raquo est parfois utiliseacute pour deacutecrire ce groupe de personnes handicapeacutees Reacuteseau mondial des usagers et survivants de la psychiatrie Manuel de mise en œuvre de la Convention des Nations unies relative au droit des per-sonnes handicapeacutees (RMUSP2008) p 9 wrcmsN8o9CH

7 UNHCR Le coucirct humain de la guerre Tendances mondia-les 2013 (2014) httpwwwunhcrorg5399a14f9html

8 Organisation mondiale de la santeacute et Banque mondiale Rapport mondial sur le handicap (2011)

9 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondia-les et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacutevalence et conseacutequences sur la santeacute sur la violence infligeacutee par le partenaire intime et par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductivehealth

publicationsviolence9789241564625en10 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-

lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

11 Ibid 12 Convention des Nations unies relative aux droits des per-

sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde-faultaspnavid=15amppid=150

13 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

14 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

15 CBM Inclusion made easy A quick program guide to dis-ability in development (2012) httpwwwcbmorg articledownloads78851CBM_Inclusion_Made_ Easy_-_com-plete_guidepdf

16 Ibid 17 GSDRC Applied Knowledge Services Understanding gen-

der (nd) httpwwwgsdrcorggotopic-guidesgenderunderstanding-gender

18 Ibid 19 Carolyn Frohmader and Stephanie Ortoleva ldquoThe sexual

and reproductive rights of women and girls with disabili-tiesrdquo (Issues paper presented at the ICPD Beyond 2014 Confeacuterence internationale sur les droits de lrsquohomme La Haye Pays-Bas 7-10 juillet 2013) httpwwdaorgauwp- contentuploads201312issues_paper_srr_wom- en_and_girls_with_disabilities_finalpdf

20 Convention des Nations unies relative aux droits des per-sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde- faultaspnavid=15amppid=150

21 Andrea Hollomotz ldquoDisability oppression and violence Towards a sociological explanationrdquo Sociology vol 47 (2013) pp 477-493 Originally published online 23 No-vember 2012 DOI 1011770038038512448561

22 Centers for Disease Control and Prevention The socio-ecological model a framework for prevention (2015) httpwwwcdcgovviolencepreventionoverviewsocial-ecologicalmodelhtml

37

23 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

24 Ces principes directeurs ont eacuteteacute adapteacutes des contributions drsquoune activiteacute meneacutee au Forum drsquoapprentissage interne pour le projet en juin 2014

25 Les DPO sont des organisations repreacutesentatives de per-sonnes handicapeacutees Elles sont geacuteneacuteralement constitueacutees et dirigeacutees par des personnes handicapeacutees

26 LrsquoIMSVBG enregistre le type de violence rapporteacute par les survivants dont le viol les agressions sexuelles les agressions physiques le mariage forceacute le deacuteni des res-sources les opportuniteacutes ou services et les violences psychologiqueseacutemotionnelles

27 Les consultations du personnel VBG en Eacutethiopie et au Burundi ont deacutemontreacute qursquoils avaient une bonne compreacutehen-sion des diffeacuterents types de deacuteficiences et pourraient les identifier sur la base de ces questions et observations fonctionnelles au cours de leurs concertations avec les survivants Il est important toutefois de reconnaicirctre que ce ne sont pas tous les survivants handicapeacutes qui peuvent ecirctre identifieacutes comme ayant un handicap dans les donneacutees de lrsquoIMSVBG

28 Jillian Foster Final report Implications and recommenda-tions for integration of mixed-methods analysis across WRC research Consultancy report submitted to WRC (2014)

29 httpbetterevaluationorgapproaches (accessed 12 August 2014) and httpdeptswashingtoneduccph pdf_filesEvaluationpdf (accessed 12 August 2014)

30 Lrsquooutil laquo Expeacuterience du changement raquo est adapteacute de la technique dite du changement le plus significatif (MSC) La technique MSC est une forme de monitoring et eacutevaluation participatifs qui analysent la prise en compte du change-ment pour deacutecouvrir les changements qui sont les plus consideacutereacutes par les individus et les groupes et pourquoi httpbetterevaluationorgapproaches (consulteacute le 12 aoucirct 2014)

31 Adapteacute de lrsquooutil Before and Now Diagram (page 68) dans the Tools together now 100 participatory tools to mobilize communities for HIVAIDS httpwwwaidsallianceorgassets000000370229-Tools-together-now_originalpdf1405520036

32 Adapted ldquoSummit Workshoprdquo from the Participatory Performance Story Reporting Technique httpwwwclearhorizoncomauwp-contentuploads200905report-on-outcomes-and-get-everyone-involved_the-participatory-performancepdf (accessed 12 August 2014)

33 IRC Formation agrave lrsquointeacutegration de la protection guide du facilitateur (2013) httpwwwglobalprotectionclusterorg_assetsfilesaorsprotection_mainstreamingIRC_Pro-tection_Mainstreaming_Training 20_Facilitators_Guide_March_2013_ENpdf

34 Les donneacutees de lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) indiquent que 120 survivants sur 2 025 enregistreacutes preacutesen-tent un handicap

35 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSGBV (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 5083 pour cent (61 sur 120) des survivants handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes et 32 23 pour cent (614 sur 1905) des survivants non handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 186 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0000

36 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes ont subi des violences psychologiqueseacutemotionnelles contre 2325 pour cent (443 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 342 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0377

37 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 3583 pour cent (43 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un partenaire ou eacutepoux contre 4871 pour cent (928 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1288 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0006

38 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un eacutetranger contre 2273 pour cent (433 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 394 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0316

39 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 83 pour cent (100 sur 120) des survi-

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vants handicapeacutes sont des femmes contre 95 pour cent (1812 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des femmes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 12 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de 0000

40 Au cours du processus de consentement eacuteclaireacute il eacutetait conseilleacute aux femmes de ne pas partager leurs expeacuteriences personnelles et de consentir agrave ce que leurs informations soient utiliseacutees dans des rapports afin drsquoameacuteliorer les programmes au Burundi et dans drsquoautres pays Toutes les femmes handicapeacutees intellectuelles souffraient juste de leacutegegraveres deacuteficiences et par conseacutequent eacutetaient en mesure de comprendre ce processus de consentement mais elles eacutetaient eacutegalement en preacutesence de leurs individus responsables Les questions de groupes de discussion ne portaient pas sur ces informations personnelles Les femmes dans ce groupe toutefois ont continueacute agrave divulguer des expeacuteriences personnelles tout au long de la discussion Tous les participants ont reccedilu des conseils sur les services disponibles aux survivants de la VBG et un soutien perma-nent eacutetait fourni par le personnel WPE de lrsquoIRC

41 Laurie E Powers Rosemary B Hughes and Emily M Lund Interpersonal violence and women with disabilities A re-search update (Harrisburg PA National Resource Center on Domestic Violence 2009)

42 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 1667 pour cent (20 sur 120) des survivants handicapeacutes sont des hommes et 488 pour cent (93 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des hommes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1170 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de Fischer de 0000

43 Les femmes les filles les garccedilons et les hommes handi-capeacutes peuvent subir des violences sur la base du genre et du handicap La contribution speacutecifique de chacun de ces facteurs va varier et les causes sous-jacentes de lrsquooppression et des abus sont souvent complexes et croiseacutees De fait il est difficile de faire la distinction et de reacutepondre seacutepareacutement Degraves lors il srsquoavegravere important de surveiller et reacutepondre agrave toutes les formes de violences et discriminations dans les environnements humanitaires notamment contre les groupes les plus marginaliseacutes au sein de la communauteacute afin de faire progresser lrsquoeacutegaliteacute des genres pour les groupes extrecircmement marginaliseacutes et opprimeacutes au sein de la communauteacute Des reacutesultats agrave

plus grande eacutechelle issus du projet et refleacutetant le caractegravere croiseacute des facteurs genre handicap et drsquoautres facteurs pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes et des rapports de recherche plus deacutetailleacutes sur ce sujet seront disponibles sur le site web de Commission des femmes pour les reacutefugieacutes httpswomensrefugeecom-missionorgprogramsdisabilitiesresearch-and-resourcesdocument945-building-capacity-for-disability-inclusion-in-gender-based-violence-gbv-programming-in-humanitarian-settings-overviewcatid=232

44 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

45 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 325 pour cent (39 sur 120) des survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours suivant lrsquoincident et 4398 pour cent (837 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1148 pour cent est consideacuterable du point de vue statis-tique avec une p-value de Fischer de 0017

46 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG 4083 pour cent (49 sur 120) survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC plus drsquo1 mois apregraves lrsquoincident et 3442 pour cent (655 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes plus drsquo1 moins apregraves lrsquoincident Des tests confir-ment que cette diffeacuterence de 641 pour cent nrsquoest pas consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0166

47 Commission des femmes pour les reacutefugieacutes Strong girls powerful women Program planning and design for ado-lescent girls in humanitarian settings (2014) httpswo-mensrefugeecommissionorgresourcesdocument1036-strong-girls-powerful-women-report

48 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuidelines2005pdf

49 Global Protection Cluster Protection mainstreaming (nd) httpwwwglobalprotectionclusterorgenareas-of-responsibilityprotection-mainstreaminghtml

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Tableau A Reacutesumeacute des pays contextes et activiteacutes meneacutes au cours de la phase 1 du projetPays Contexte opeacuterationnel Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie MyrsquoAni mdash Environnement de camp prolongeacute

Discussions de groupe avec de reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handi-capeacutes et leurs individus responsables (25 participants) leaders communautaires (11 participants) et travailleurs communautaires et travailleurs sociaux (13 participants)

Entretiens avec des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables (4 entretiens mdash 7 personnes)

Consultations avec lrsquoAssociation de handicapeacutes (32 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (19 personnes)

Burundi Bujumbura mdash Environnement urbain

Kinama Mussasa et Bwagiriza mdash

Camps

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes congolais handi-capeacutes et leurs individus responsables (161 participants)

Entretien avec une fille handicapeacutee et son individu responsable (1 entretien mdash 2 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (13 personnes)

Jordanie Zaatari mdash Camp

Irbid Mafraq et Ramtha mdash Envi-ronnements urbains

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus respon-sables (113 participants) et volontaire de la communauteacute de reacutefugieacutes (11 participants)

Entretiens avec des filles handicapeacutees et leurs indi-vidus responsables (2 entretiens mdash 4 personnes)

Consultations avec les acteurs humani-taires (30 personnes)

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Grozny Reacutepublique de Tcheacutetcheacutenie mdash Environnement urbain de reconstruction post-conflit

Discussion de groupe avec les individus respon-sables drsquoenfants handicapeacutes (12 participants)

Entretiens avec des femmes et filles handica-peacutees (11 entretiens mdash 11 personnes)

Consultations de personnels drsquoONG de femmes (16 personnes)

Ces discussions de groupe et entretiens ont eacuteteacute reacutealiseacutes par des ONG partenaires de lrsquoIRC dans le Caucase du Nord

Annexe 1 Reacutesumeacute des activiteacutes entreprises dans la meacutethodologie du projet

40

Tableau B Reacutecapitulatif des activiteacutes drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilotePays Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie Discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handicapeacutes et leurs individus responsables (24 participants) et des leaders communautaires (11 participants)

Atelier drsquointervenants (21 personnes)

Burundi Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (89 participants) et des leaders communautaires (10 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (18 participants)

Atelier drsquointervenants (41 personnes)

Jordanie Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus responsables (14 participants)

Entretiens avec les professionnels de la VBG (3 participants)

Des expeacuteriences du changement ont eacuteteacute conduite par le personnel WPE en Jordanie et des entretiens avec des professionnels ont eacuteteacute reacutealiseacutes par teacuteleacutephone

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (26 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (7 participants)

Atelier drsquointervenants (26 personnes)

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Les ateliers drsquointervenants au Burundi en Eacutethiopie et en Caucase du Nord et des expeacuteriences du changement en provenance de Jordanie visaient agrave collecter des messages-cleacutes et recommandations de diffeacuterents groupes impliqueacutes dans le projet sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG Leurs recommandations eacutetaient axeacutees sur les points ci-apregraves

bull Renforcement du plaidoyer sur la non-discrimination

laquo Des sessions de sensibilisation communautaires continues cibleacutees mettant en exergue les droits des personnes handica-peacutees notamment autour des questions relatives aux individus responsables de sexe feacuteminin et masculin raquo (Recommandations provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Consultations permanentes avec les personnes handicapeacutees sur la planification des programmes

laquo Il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne precirctent pas attention agrave nos opinions Nous aimerions rencontrer certaines filles dans un cafeacute ou un endroit uniquement pour filles avec et sans handicap Juste les filles sans adultes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo (Exposeacute du groupe des filles mdash Atelier drsquointervenants Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

bull Mise en exergue des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees

laquo Eacutelaborer un plan ou moyen de partage des expeacuteriences de reacuteussite de personnes handicapeacutees ayant reacuteussi dans des activiteacutes eacuteconomiques et professionnelles Se servir de ces succegraves comme moyen drsquoencourager drsquoautres groupes agrave inclure les personnes handicapeacutees dans ces types de programmes raquo (Recommandation provenant des hommes handicapeacutes mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Renforcement des activiteacutes de sensibilisation et de soutien par les pairs

laquo Effectuer plus de visites agrave domicile chez les femmes et filles handicapeacutees qui sont les plus isoleacutees Eacutelaborer un plan pour des visites reacuteguliegraveres et des contacts entre les eacutequipes [VBG] et leurs familles raquo (Recommandation provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Eacutethiopie)

bull Travail avec les familles

laquo Former un comiteacute drsquoindividus responsables pour donner des conseils sur lrsquoeacutelaboration des programmes Consacrer du temps pour enseigner des leccedilons sur comment ecirctre un meilleur deacutefenseur de la famille fournir des informations sur comment mieux utiliser des systegravemes et ecirctre moins deacutependants des agents de mobilisation communautaire raquo (Recommandation provenant drsquoindividus responsables mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Fourniture de soutien mateacuteriel et de strateacutegies de transport

laquo Recommander la fourniture de transport du fait de la difficile situation financiegravere (ou indemniteacutes de transport) raquo (Entretien avec un individu responsable de sexe feacuteminin mdash Irbid Jordanie)

Annexe 2 Recommandations issues des ateliers des intervenants

Page 30: « Je vois que cela est possibles33660.pcdn.co/wp-content/uploads/2020/04/Je-vois-que... · 2020-04-15 · 2 leur incapacité à laisser les personnes dont elles s’occupent. Pratiques

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inquieacutetudes avec les autres je sens que je ne suis pas seule raquo

(Eacutepouse drsquoun homme handicapeacute - Irbid Jordanie)

Pour certaines femmes handicapeacutees et les individus respon-sables qui sont isoleacutees dans leurs maisons il est essentiel de proposer les activiteacutes de soutien par les pairs le plus pregraves possible de leur domicile afin qursquoils puissent tisser des reacuteseaux avec drsquoautres femmes qui vivent agrave proximiteacute En Eacutethiopie les femmes handicapeacutees et les individus responsables de sexe feacuteminin ont organiseacute des discussions cafeacute traditionnelles dans leurs maisons pour parler de questions lieacutees agrave la VBG Les partic-ipants ont indiqueacute que ces activiteacutes ont diminueacute leur isolement ameacutelioreacute leurs relations avec les voisins et leur ont permis de se sentir plus en seacutecuriteacute dans la mesure ougrave un nombre croissant de femmes les connaissent et les comprennent

laquo Nous avons organiseacute des discussions cafeacute ici dans notre maison Ceci nous a rapprocheacute des gens Quand ils viennent agrave la maison nous discutons de tant de choses des choses qui sont vraiment importantes mais ils ont aussi lrsquooccasion de voir que nous sommes de bons parents mecircme si nous sommes un peu diffeacuterents Maintenant les gens nous comprennent mieux ils viennent mecircme nous dire bonjour et voir comment nous allons Je me sens plus en seacutecuriteacute avec des voisins que je connais raquo

(Femme aveugle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

Les Expeacuteriences du changement recueillies aupregraves des adoles-centes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance des amies et des reacuteseaux de pairs pour ces filles Au Burundi des adolescentes handicapeacutees ont trouveacute que lrsquoorganisation drsquoactiviteacutes telles que des sessions de couture et drsquoartisanat eacutetait un moyen effi-cace de rencontrer drsquoautres filles de partager des ideacutees et de discuter de leurs espoirs pour lrsquoavenir Elles ont deacuteclareacute qursquoelles ont ensuite eacuteteacute inviteacutees agrave assister agrave plusieurs activiteacutes commu-nautaires ougrave elles ont pu partager leurs propres ideacutees et leurs opinions Les adolescentes handicapeacutees dans le Caucase du Nord ont eacutegalement discuteacute des avantages de la participation agrave des activiteacutes avec des filles sans handicap notamment la possi-biliteacute drsquoapprendre les unes des autres Ces rapports eacutetablis par les adolescentes handicapeacutees deacutemontrent qursquoelles ont deacutevel-oppeacute des atouts humains et sociaux notamment lrsquoeacuteducation lrsquoestime de soi les reacuteseaux drsquoamies et les rocircles dans la commu-nauteacute Ces facteurs de protection reacuteduisent la vulneacuterabiliteacute des adolescentes agrave la violence agrave lrsquoabus et agrave lrsquoexploitation47 (voir Expeacuteriences du changement page 27)

Les femmes handicapeacutees membres drsquoAssociations villageoises drsquoeacutepargne et de creacutedit au Burundi ont deacuteclareacute qursquoelles utilisent lrsquoargent qursquoelles ont gagneacute par le biais de ces programmes pour payer le transport et se rendre aux activiteacutes culturelles et reli-gieuses ce qui diminue leur isolement et creacutee drsquoimportants liens sociaux avec drsquoautres

Tous ces exemples soulignent une leccedilon importante Les personnes handicapeacutees ont et veulent que lrsquoon sache qursquoelles ont plusieurs identiteacutes au-delagrave de leur infirmiteacute Elles veulent ecirctre consideacutereacutees comme des leaders des femmes des amies

Maipendo - Burundi

laquo Maintenant je peux eacuteconomiser un peu pour emprunter une moto-taxi et je peux me rendre [agrave lrsquoeacuteglise] Jrsquoai maintenant chaque semaine des personnes avec qui discuter agrave lrsquoeacuteglise Crsquoest un groupe qui agrave mon avis mrsquoeacutecoute et me comprend raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Le Groupe de filles - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Les filles avec et sans handicap ont preacutepareacute des affiches au moyen drsquoimages et de photos Ces affiches portaient sur ce qui leur importait plus dans le projet et sur les activiteacutes qursquoelles souhaitaient mener ensuite Elles ont preacutesenteacute ces affiches aux ONG feacuteminines impliqueacutees dans le projet

laquo Ceci est notre histoire Notre souhait eacutetait de chanter avec Makka Mejieva [une ceacutelegravebre chan-teuse tcheacutetchegravene] [Lorsque nous sommes monteacutees sur scegravene] des tas de personnes handicapeacutees et non eacutetaient lagrave et pleuraient

Pendant lrsquoeacuteveacutenement nous avons pris connaissance drsquoautres personnes handicapeacutees et nous les avons rencontreacutees Il eacutetait tregraves agreacuteable pour nous de les connaicirctre et de deacutecouvrir leur type de handicap et leurs problegravemes Lorsque je me rends agrave lrsquoeacuteveacutenement et que je constate la preacutesence de personnes handicapeacutees je sens que je ne suis pas seule et quand je vois drsquoautres personnes [sans handicap] je me sens eacutegale agrave elles

Nous donnons des leccedilons de langue des signes aux filles sans handicap Ainsi nous pourrons les comprendre et elles nous comprendre car nous ne pouvons pas parler Gracircce agrave la langue des signes nous nous comprenons Ces filles sans handicap apprennent des choses et nous aussi Nous avons un langage commun agrave travers ces cours de langue des signes Nous utilisons eacutegalement des teacuteleacutephones nous envoyons des SMS et utilisons eacutegalement des notes eacutecrites pour communiquer avec les autres Nous aimons vraiment dessiner Nous pensons agrave des choses et tout ce agrave quoi nous pensons nous le repreacutesentons dans nos dessins Et nous aimons aussi beaucoup jouer agrave diffeacuterents types de jeux

Bien sucircr il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne font pas attention agrave nos opinions Voici les ideacutees que nous souhaiterions concreacutetiser agrave lrsquoavenir Nous aimerions rencontrer des filles dans un cafeacute ou dans un endroit reacuteserveacute uniquement aux filles avec et sans handicap mdash juste les filles pas drsquoadultes

Nous aimerions que [nos camarades de classe] se joignent agrave nous et prennent part agrave ces activiteacutes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo

Pour la suite de lrsquoExpeacuterience du changement du Groupe de filles dans le Caucase du Nord rendez-vous sur httpwrcmsGBV_disability_Change_Caucasus

copy IRC

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des membres de la communauteacute comme des personnes qui apportent de preacutecieuses contributions agrave la communauteacute Ce fait a des implications importantes pour lrsquoinclusion dans les programmes et les approches visant agrave renforcer les reacuteseaux de pairs et le capital social

Inclusion cibleacutee dans les activiteacutes de renforcement eacuteconomique

Lrsquoinclusion cibleacutee des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les programmes relatifs aux AVEC occupe une grande place dans les Expeacuteriences du changement au Burundi Les femmes handicapeacutees et les individus respon-sables de sexe feacuteminin impliqueacutees dans des activiteacutes relatives aux AVEC ont signaleacute que lrsquoeacutelargissement des reacuteseaux sociaux eacutetait le reacutesultat le plus important pour elles car il leur a permis de rehausser leur statut dans la socieacuteteacute (qui leur a valu un plus grand respect de la part de leurs maris et drsquoautres membres de la famille) et de renforcer leur estime de soi et leur senti-ment de confiance en soi La participation agrave des activiteacutes rela-tives aux AVEC a eu un impact positif sur leur indeacutependance en tant qursquoindividus mais aussi sur les contributions financiegraveres qursquoelles peuvent apporter agrave leurs meacutenages ce qui a renforceacute leur rocircle dans la prise de deacutecision

laquo Jrsquoai mecircme encore un peu drsquoargent pour acheter des choses pour ma famille Je suis tregraves eacutetonneacutee du changement de mon mari agrave mon eacutegard il se rend compte que jrsquoai de la valeur que je peux ecirctre indeacutependante il me respecte plus et rentre agrave la maison seulement les soirs maintenant Mon fils handicapeacute est plus heureux mdash il constate qursquoil y a plus de paix dans la maison raquo

(Individu responsable de sexe feacuteminin dans le camp de Musasa)

Accroicirctre la repreacutesentation des personnes handi-capeacutees dans les activiteacutes communautaires

Les programmes relatifs agrave la VBG travaillent en eacutetroite collabo-ration avec les dirigeants communautaires dans la concep-tion la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des activiteacutes Il est donc important drsquoexaminer comment les personnes handicapeacutees sont repreacutesenteacutees et atteintes par ces systegravemes de leadership En Eacutethiopie par exemple le personnel de lrsquoIRC a travailleacute avec lrsquoassociation des personnes handicapeacutees dans la commu-nauteacute des reacutefugieacutes afin drsquoaccroicirctre la participation des femmes handicapeacutees et renforcer la collaboration avec lrsquoassociation des femmes reacutefugieacutees Les participants au Burundi et en Eacutethiopie ont eacutegalement signaleacute que le recrutement de personnes handi-capeacutees et drsquoindividus responsables comme agents de mobili-sation communautaire et travailleurs sociaux a non seulement conduit agrave une plus grande attention aux preacuteoccupations de ce groupe mais a eacutegalement entraicircneacute une appreacuteciation accrue des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees par drsquoautres membres de la communauteacute

Esther mdash Burundi

laquo Je suis individu responsable pour mon mari qui vit avec un handicap mais ce nrsquoest pas ma seule identiteacute Je suis une megravere un leader et une personne fiegravere de son rocircle drsquoagent de mobilisation communautaire raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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laquo Nous nrsquoavons jamais eu de personnes handicapeacutees dans notre eacutequipe auparavantmdash il srsquoagit drsquoun changement majeur et vraiment tregraves important Mes amies handicapeacutees font le mecircme travail que moi Elles sont vraiment excellentes dans certains domaines et elles enseignent des choses agrave drsquoautres personnes Il est important pour la communauteacute de constater cela de savoir que lorsque nous disons vouloir inclure les personnes handicapeacutees nous le pensons vraiment Ceci est un bon moyen pour commencer agrave changer la faccedilon dont les personnes handicapeacutees sont consideacutereacutees raquo

(Travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie)

Atteindre et soutenir les personnes agrave risque eacuteleveacute

Lrsquoisolement des personnes ayant une deacuteficience intellectuelle etou de handicaps multiples a eacuteteacute identifieacute comme eacutetant un deacutefi pour les prestataires de services Ces personnes sont souvent isoleacutees dans leurs maisons avec leurs individus responsables et peuvent avoir peu drsquooccasions ou de soutien neacutecessaire(s) pour eacutelaborer des strateacutegies susceptibles de les proteacuteger contre la violence Les pratiques suivantes ont eacuteteacute identifieacutees comme favorisant lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion de ces personnes dans les activiteacutes relatives agrave la VBG

Les visites agrave domicile et les activiteacutes agrave domicile

Au Burundi en Eacutethiopie et au Caucase du Nord les personnes handicapeacutees et les professionnels ont indiqueacute avoir meneacute des visites agrave domicile pour interroger les individus et les familles au sujet de leurs besoins et pour partager lrsquoinformation sur les services et lrsquoassistance en matiegravere de VBG Ces visites ont permis aux profes-sionnels de la VBG et aux prestataires de services drsquoidentifier des survivants qui neacutecessitent un soutien complet et speacutecialiseacute Le personnel de lrsquoIRC au Burundi et en Eacutethiopie a commenceacute agrave organ-iser des activiteacutes de groupe geacuteneacuteralement tenues dans les centres de promotion de la femme et dans drsquoautres sites communautaires proches de leurs maisons et qui ciblaient parfois ces individus et les familles Les individus responsables des filles souffrant de handicaps multiples ont eacutegalement souligneacute qursquoils constataient un renforcement de lrsquoacceptation et du soutien de la communauteacute suite aux activiteacutes agrave domicile

laquo Les membres de la communauteacute nous traitent mieux agrave preacutesent Ils sont plus habitueacutes agrave nous Ils savent comment nous sommes et nous saluent aimablement quand ils passent raquo

(Megravere drsquoune adolescente souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

La gestion individuelle des cas

Les survivantes handicapeacutees neacutecessitent une gestion individu-aliseacutee et globale des cas pour promouvoir leur gueacuterison et leur reacutetablissement et pour preacutevenir toute violence future Pendant lrsquoeacutevaluation les participants ont rapporteacute que les profession-nels de la VBG srsquoeacutetaient ameacutelioreacutes dans lrsquoidentification de ces personnes agrave risque eacuteleveacute et la fourniture drsquoun soutien plus complet et adapteacute agrave leurs besoins speacutecifiques Les facteurs suivants ont eacuteteacute deacutecrits comme ameacuteliorant lrsquoappui agrave la gestion des cas pour ces personnes

bull lrsquoidentification des diffeacuterentes meacutethodes de communica-tion directe avec les survivants

bull une attention accrue sur lrsquoidentification des forces et des capaciteacutes reacuteelles des survivants au cours des eacutevaluations

bull la participation des personnes handicapeacutees et de leurs individus responsables dans la planification de lrsquoaction

bull un suivi freacutequent et une coordination de la prestation des services pour reacutepondre aux besoins identifieacutes

Les femmes handicapeacutees ont indiqueacute que ces seacuteances de gestion de cas ont contribueacute agrave deacutevelopper la confiance et la compreacutehension entre elles et les professionnels de la VBG et qursquoelles ont reccedilu une aide en fonction de leurs propres besoins et deacutesirs Cette leccedilon met eacutegalement en eacutevidence lrsquoimportance des approches centreacutees sur le survivant dans le travail avec les femmes handicapeacutees lorsqursquoil est question de deacutefinir leurs buts objectifs et strateacutegies

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Histoire de Mawazo - camp de Kinama Burundi

Mawazo vit seule et se deacuteplace diffeacuteremment des autres en rampant plutocirct qursquoen marchant

laquo Je vis seule Jrsquoai toujours veacutecu seule Jrsquoessaie drsquoecirctre tregraves indeacutependante et je fais beaucoup de choses toute seule Je peux nettoyer cuisiner laver mes vecirctements et je passe du temps agrave essayer drsquoaider mes voisins en prenant soin de leurs enfants

Je reccedilois reacuteguliegraverement des visites agrave domicile le personnel de lrsquoIRC est comme ma famille Ils passent veacuterifier si tout va bien presque tous les jours Quand jrsquoai un problegraveme ils srsquoen rendent compte tregraves rapidement et viennent voir si je vais bien Je me sens beaucoup plus eacutepanouie et jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir quelqursquoun agrave qui parler Jrsquoadore partager des histoires et je me sens bien lorsque quelqursquoun me demande comment je me sens

Mon nom dans ma langue signifie agrave la fois laquo problegravemes raquo et laquo ideacutees raquo Jrsquoai beaucoup agrave dire et agrave partager avec les autres Je suis une personne tregraves ouverte je pense que crsquoest la raison pour laquelle les enfants mrsquoaiment tant Je suis ouverte agrave eux je souris avec eux et je leur raconte des histoires Je peux leur apprendre beaucoup de choses car jrsquoai vu et appris beaucoup de choses dans ma vie Je peux leur parler de leur culture leur enseigner le respect et leur inculquer lrsquoesprit du partage Lorsque quelqursquoun mrsquoapporte de la bouillie par exemple mecircme en petite quantiteacute je ne le bois pas toute seule Srsquoil y a des enfants nous partageons tous ensemble Mecircme si jrsquoai tregraves faim je sais que cela est une chance pour moi drsquoenseigner quelque chose drsquoaider quelqursquoun tout comme les autres mrsquoaident

Si je pouvais dire une chose agrave lrsquoeacutequipe de lrsquoIRC ce serait de continuer de se souvenir des personnes qui sont agrave la maison qui ne peuvent pas facilement participer aux programmes Nous avons eacutegalement des besoins et des recircves Je me fais maintenant vieille et je pense qursquoil est important de se concentrer sur les jeunes les jeunes handicapeacutees pour srsquoassurer qursquoelles sont incluses degraves le plus jeune acircge afin que les gens puissent cesser la discrimination et nous consi-deacuterer tous comme eacutegaux raquo

copy IRC

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Reconnaicirctre les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes handicapeacutees pour faciliter lrsquoinclusion

Les personnes handicapeacutees et les professionnels de la VBG ont rapporteacute que lrsquoidentification et le renforcement des compeacute-tences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees ont favoriseacute une plus grande inclusion dans une varieacuteteacute drsquoactiviteacutes relatives agrave la VBG En Jordanie de jeunes femmes sourdes ont eacuteteacute inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes de responsabilisation sociale et agrave des initiatives meneacutees dans les centres de promo-tion de la femme et agrave animer des seacuteances de pose de henneacute Ces activiteacutes ont fourni un espace permettant aux femmes de partager des compeacutetences et des inteacuterecircts communs avec drsquoautres femmes de leur acircge

laquo Non seulement elles les ont accepteacutees mais elles se sont eacutegalement fait des amies Mecircme avant la fin de la seacuteance elles eacutechangeaient des numeacuteros de teacuteleacutephones et leur demandaient si elles pouvaient les contacter pour faire du henneacute agrave leurs ceacuteleacutebrations raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Au Caucase du Nord les adolescentes handicapeacutees ont eacuteteacute incluses dans la conception des activiteacutes sociales qui visaient agrave faciliter le reacuteseautage entre les filles avec et sans handicap Les activiteacutes ont eacuteteacute construites autour des compeacutetences speacutecifiques des filles handicapeacutees (exemple lrsquoexeacutecution de

chansons en langue des signes) la promotion de lrsquoeacutegaliteacute de participation dans la conception du programme mais aussi lrsquoappreacuteciation des talents de chaque individu

Comme lrsquoont reconnu les membres de la famille les dirige-ants communautaires les prestataires de services et autres agrave travers les sites du projet les reacutesultats de ces activiteacutes contredisent les hypothegraveses selon lesquelles les personnes handicapeacutees sont incapables de beacuteneacuteficier et de contribuer agrave une varieacuteteacute de programmes

laquo Avant les gens pensaient que ces femmes eacutetaient des cas deacutesespeacutereacutes et qursquoelles ne pourraient jamais ecirctre indeacutependantes Maintenant elles contredisent de nombreuses personnes au sein de la communauteacute Elles nous rendent nous les rares personnes qui avons toujours cru en elles tregraves tregraves fiers raquo

(Dirigeant communautaire de sexe masculin mdash camp de Kinama Burundi)

Beaucoup de personnes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance drsquoavoir lrsquoopportuniteacute laquo de faire leurs preuves raquo car beaucoup nrsquoavaient jamais eacuteteacute inviteacutees agrave prendre part aux activiteacutes Le simple fait de tendre la main pour encourager leur participation agrave des programmes eacutetait dans de nombreux cas lrsquoadaptation la plus percutante meneacutee par les professionnels de la VBG

Diane - camp de Kinama Burundi

laquo Jrsquoai reccedilu un appel disant que lrsquoIRC voulait inclure des femmes handicapeacutees dans leurs programmes relatifs aux AVEC Jrsquoeacutetais tellement exciteacutee agrave lrsquoideacutee de mrsquoinscrire drsquoecirctre incluse drsquoavoir une occasion de faire mes preuves agrave preacutesent je pense qursquoil est de mon devoir de tendre la main agrave drsquoautres personnes handicapeacutees pour sensibiliser partager mon histoire et leur dire qursquoelles peuvent ecirctre incluses raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Mieraf travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie

laquo Jrsquoappreacutecie tellement mon rocircle dans le programme [de lrsquoIRC] et jrsquoai tant drsquohistoires que je pourrais vous raconter sur les choses que nous avons accomplies

Mais je pense qursquoil est important de vous dire que je suis une femme handicapeacutee Je marche avec une beacutequille et jrsquoai parfois beaucoup de mal agrave acceacuteder au camp Cela ne mrsquoarrecircte pas mecircme si les choses peuvent ecirctre difficiles je sens que jrsquoai un travail tregraves important agrave faire

Jrsquoœuvre pour renforcer la seacutecuriteacute des femmes et des filles plus particuliegraverement des personnes handicapeacutees des personnes qui ne sont pas toujours incluses dans les activiteacutes des personnes qui sont souvent oublieacutees Je me souviens des moments ougrave crsquoeacutetait mon cas lorsque jrsquoavais tellement mal que je ne pouvais pas quitter ma maison ou avant drsquoavoir reccedilu ma beacutequille pour marcher Je me sentais vraiment seule Maintenant je suis tregraves active et je suis leader dans notre commu-nauteacute Je fais partie de lrsquoassociation des personnes handicapeacutees et je suis travailleuse sociale Jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir des choses preacutecieuses agrave apporter et que je peux plaider en faveur des femmes et enfants handicapeacutes et de leurs individus responsables parce que je comprends parfaitement

leurs besoins Je pense aussi que les gens mrsquoadmirent car ils me voient mrsquoefforcer pour faire mon travailraquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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Recommandations

Les recommandations suivantes sont tireacutees des leccedilons apprises au cours de ce projet qui porte sur le moyen de promouvoir lrsquoinclusion du handicap dans les programmes rela-tifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Recommandations pour les acteurs de la VBG

Inclure les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables dans la conception la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des programmes relatifs agrave la VBG Lrsquoimplication des personnes handicapeacutees dans la conception et lrsquoeacutevaluation du programme est essentielle pour identifier avec preacutecision les obstacles agrave leur participation aux programmes relatifs agrave la VBG eacutelaborer des strateacutegies visant agrave ameacuteliorer leur participation et comprendre le changement qui importe le plus pour eux Une attention particuliegravere devrait ecirctre accordeacutee agrave la collecte des informations et des points de vue des femmes des filles et des personnes souffrant de deacuteficiences intellectuelles et mentales car elles sont les plus exposeacutees agrave la VBG Les approches participatives telles que le classement les photo-interviews et la narration ajouteacutees aux meacutethodes qualitatives plus conventionnelles (exemple discussions theacutematiques de groupe et entretiens en face agrave face) sont des moyens permettant drsquoexplorer effi-cacement les preacuteoccupations et les ideacutees des individus qui ont des besoins communicationnels diffeacuterents Les eacutevaluations doivent inclure un volet de sensibilisation pour faire participer les personnes handicapeacutees et les individus responsables qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Assurer la formation et lrsquoapprentissage reacuteflectif sur les interactions entre le genre et le handicap pour les gestion-naires de programmes et les prestataires de services relatifs agrave la VBG et eacutetablir une compreacutehension commune et une adoption des approches centreacutees sur les droits et les survi-vants lorsque lrsquoon travaille avec ce groupe La formation du personnel agrave inteacutegrer une analyse de lrsquoineacutegaliteacute entre les sexes et de la discrimination fondeacutee sur le handicap les aidera agrave mieux cerner les facteurs uniques qui contribuent aux risques de VBG et de vulneacuterabiliteacute pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et agrave identifier des strateacute-gies plus efficaces pour leur inclusion dans les programmes relatifs agrave la VBG Lorsque les professionnels de la VBG sont particuliegraverement conscients de la dynamique du pouvoir entre les sexes dans leur travail avec les femmes ayant surveacutecu agrave la violence ils peuvent exiger un soutien suppleacutementaire pour reacutefleacutechir sur leurs propres attitudes et sur les attitudes des

autres sur la relation avec le handicap et sur la faccedilon dont ces eacuteleacutements peuvent aggraver lrsquoineacutegaliteacute fondeacutee sur le sexe la discrimination et lrsquoexclusion dans les relations les meacutenages et la communauteacute

Il est recommandeacute que les informations concernant les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables soient incluses et pleinement inteacutegreacutees dans les programmes de formation de base sur la VBG notamment agrave travers des eacutetudes de cas et des exemples centreacutes sur les personnes handicapeacutees Au fil du temps le personnel travaillant sur la VBG reconnaicirctra de plus en plus que reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees est une partie essentielle de leur travail et qursquoils ont les compeacutetences requises pour le faire effi-cacement dans le cadre de leur travail

Recruter des femmes et des filles handicapeacutees comme personnel et beacuteneacutevoles dans les programmes relatifs agrave la VBG Identifier et aider les femmes et les filles handicapeacutees agrave jouer un rocircle cleacute dans les programmes relatifs agrave la VBG peut ameacuteliorer la qualiteacute et la pertinence du programme pour ce groupe tout en les rendant autonomes et en rehaussant leur statut dans la communauteacute Fixer un objectif en termes de nombre de femmes et de filles handicapeacutees qui devraient parti-ciper agrave des formations et reacuteunions communautaires sur la VBG (environ 15 ) encouragera le personnel et les partenaires agrave les inviter directement agrave ces eacuteveacutenements et peut ameacuteliorer la repreacutesentation et la participation aux programmes relatifs agrave la VBG Plaider en faveur drsquoun eacutequilibre entre les sexes dans les associations de personnes handicapeacutees et pour lrsquoinclusion des femmes et des filles handicapeacutees dans les associations de femmes et de jeunes peut eacutegalement accroicirctre la participa-tion dans les domaines ougrave ces groupes interviennent dans les programmes relatifs agrave la VBG et une plus grande repreacutesenta-tion et un meilleur leadership au sein de la communauteacute

Privileacutegier lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les activiteacutes qui renfor-cent le capital social et les reacuteseaux de pairs Ceci est particuliegraverement important pour la preacutevention de la violence contre des adolescentes handicapeacutees les femmes ayant un handicap physique qui sont isoleacutees dans leurs maisons les individus responsables et les femmes les filles les garccedilons et les hommes ayant une deacuteficience intellectuelle Pour les programmes relatifs aux laquo espaces seacutecuriseacutes raquo aider les femmes et les filles agrave reacutefleacutechir sur ce qui rend un espace laquo seacutecuriseacute raquo pour eux et pour les autres et agrave deacutefinir leurs propres laquo regravegles de base raquo ou principes qui reflegravetent comment elles devront accepter et appreacutecier les diffeacuterences Ces principes peuvent aussi les amener agrave reacutefleacutechir sur la faccedilon drsquoatteindre et drsquoinclure drsquoautres femmes et filles qui sont plus isoleacutees (agrave

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lrsquoexemple des filles ayant une deacuteficience intellectuelle) En plus des activiteacutes baseacutees au centre la sensibilisation communau-taire et les visites agrave domicile sont essentielles pour atteindre les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables qui sont isoleacutes dans leurs maisons et pour renforcer en mecircme temps les meacutecanismes de protection communautaire Le personnel du programme relatif agrave la VBG doit ecirctre conscient de toute la charge de travail et des responsabiliteacutes suppleacute-mentaires que drsquoautres femmes et filles peuvent ecirctre tenues drsquoassumer dans les meacutenages suite agrave la participation des individus responsables dans les activiteacutes lieacutees agrave la VBG et les aider agrave identifier des strateacutegies pour atteacutenuer les risques associeacutes et les conseacutequences inattendues

Privileacutegier lrsquoinclusion des femmes handicapeacutees et des individus responsables de sexe feacuteminin dans les programmes portant sur lrsquoautonomisation eacuteconomique Fixer des objectifs en termes de nombre de femmes et filles handicapeacutees et drsquoindividus responsables devant participer agrave ces programmes et encourager le personnel et les commu-nauteacutes agrave les inviter Une analyse minutieuse des risques doit ecirctre meneacutee et une strateacutegie drsquoatteacutenuation deacuteveloppeacutee avant la participation pour preacutevenir etou reacutepondre efficacement agrave des conseacutequences impreacutevues Dans certains contextes les activ-iteacutes drsquoautonomisation eacuteconomique des femmes peuvent sortir du cadre des rocircles qui leur sont deacutevolus sur le plan social ce qui accentue leur vulneacuterabiliteacute agrave la violence de la part de la famille et de la communauteacute Dans certains meacutenages ces activiteacutes peuvent avoir un impact neacutegatif sur la personne handicapeacutee qui peut ecirctre abandonneacutee sans individus respon-sables familiers ce qui augmente potentiellement le risque de violence ou drsquoabus Parallegravelement drsquoautres femmes du meacutenage notamment les adolescentes peuvent assumer ce rocircle ce qui accroicirct leur charge de travail ou leur exclusion

La Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG qui comprend des outils et des directives pour les aider agrave renforcer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail est disponible sur httpwrcmsdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Recommandations pour acteurs du handicap

Veiller agrave ce que les programmes et organisations conccedilus pour servir les personnes handicapeacutees soient sensibles agrave la question du genre Les personnel des programmes et organisations srsquooccupant des personnes handicapeacutees doit suivre une formation sur le genre et lrsquoeacutegaliteacute des genres afin de comprendre les diffeacuterentes faccedilons dont le conflit et le deacuteplacement affectent les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et adapter leurs activiteacutes et services en conseacutequence Le personnel du programme Handicap doit

eacutegalement ecirctre conscient des risques particuliers de VBG auxquels les femmes et les filles handicapeacutees sont exposeacutees et recevoir une formation sur la communication avec les survi-vants et sur lrsquoorientation approprieacutee vers les prestataires de service relatifs aux VBG

Renforcer le plaidoyer autour des droits des personnes affecteacutees par la crise et le conflit notamment les femmes et les filles en eacuteveillant la conscience sur les reacutefugieacutes et les personnes deacuteplaceacutees au sein des organisations pour personnes handicapeacutees (DPO) notamment au niveau reacutegional ougrave il y aurait des crises reacutepeacuteteacutees ou prolongeacutees ayant un impact consideacuterable sur plusieurs pays Cela peut inclure le travail en reacuteseau entre les femmes handicapeacutees et les mouve-ments œuvrant pour les droits des femmes dans les pays et reacutegions affecteacutes par des crises afin de deacutevelopper une plus grande connexion compreacutehension et reacuteponse aux besoins des femmes handicapeacutees dans les environnements humanitaires

Recommandations pour tous les acteurs humanitaires

Mettre en œuvre les orientations sectorielles pour preacutevenir et reacutepondre agrave la violence baseacutee sur le genre telles qursquoeacutenonceacutees dans les Directives du Comiteacute permanent inter-organisations relatives agrave la violence baseacutee sur le genre48 Tous les acteurs humanitaires doivent reconnaicirctre et reacutepondre aux risques accrus de VBG pendant le conflit et la crise notam-ment pour les femmes et les filles handicapeacutees ainsi que les individus responsables de sexe feacuteminin Les normes minimales eacutenonceacutees dans les Directives fournissent lrsquoorientation de base pour tous les secteurs dans la preacutevention et la reacuteponse aux VBG

Entreprendre lrsquointeacutegration de la protection pour satisfaire effectivement les besoins des personnes handicapeacutees durant toutes les phases de lrsquointervention humanitaire Lrsquointeacutegration de la protection y compris lrsquoinclusion de lrsquoanalyse du genre et du handicap dans la conception des programmes la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation est deacuteterminante pour assurer que tout le monde notamment les femmes et filles handica-peacutees a pleinement accegraves aux services et agrave lrsquoassistance dans tous les secteurs y compris pour atteacutenuer le risque de VBG49

Recommandations pour les bailleurs de fonds et gouvernements

Tenir les organisations humanitaires responsables de la satisfaction effective des besoins des personnes handica-peacutees et des individus responsables dans les programmes sur la VBG agrave travers des processus de monitoring et de preacutesentation de rapports ainsi que la mise en exergue de

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pratique positives provenant de diffeacuterentes organisations dans les environnements humanitaires afin drsquoencourager lrsquoobservation des approches tenant compte du handicap et du genre

Plaider pour une plus grande reconnaissance de la multi-tude de preacuteoccupations lieacutees au handicap et au genre y compris la VBG dans tous les instruments internationaux les normes et conventions relatifs au conflit au deacuteplace-ment et agrave lrsquoaction humanitaire Les instruments interna-tionaux peuvent jouer un rocircle deacuteterminant dans la deacutefinition des prioriteacutes pour lrsquoaction humanitaire durant le conflit et le deacuteplacement Les preacuteoccupations speacutecifiques aux femmes et

aux filles et agrave toutes les personnes handicapeacutees doivent ecirctre au cœur des instruments internationaux dans la mesure ougrave elles figurent parmi les populations les plus vulneacuterables durant la crise Un plaidoyer permanent est neacutecessaire aux niveaux international et national pour encourager les gouvernements agrave signer et agrave ratifier tous les instruments pertinents et agrave tenir tous les acteurs concerneacutes responsables de la mise en œuvre inteacutegrale des conventions nouvelles et existantes y compris la Convention relative aux droits des personnes handicapeacutees la Convention sur lrsquoeacutelimination de toutes les formes de discrimi-nation agrave lrsquoeacutegard des femmes et les reacutesolutions du Conseil de seacutecuriteacute sur les femmes la paix et la seacutecuriteacute

Atelier drsquointervenants au Burundi copy Elizabeth SherwoodWRC

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Notes

1 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondiales et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacuteva-lence et conseacutequences sur la santeacute de la violence du parte-naire intime et de la violence sexuelle exerceacutee par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductive-healthpublicationsviolence9789241564625en

2 Ce chiffre est deacutetermineacute par lrsquoestimation globale selon laquelle les 15 pour cent de toute population seront des personnes handicapeacutees (OMS 2011) et selon laquelle 512 millions de personnes sont deacuteplaceacutees par la crise et le conflit agrave travers le monde (HCR 2014)

3 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

4 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

5 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

6 Dans ce rapport les laquo personnes handicapeacutees mentales raquo renvoient aux personnes atteintes drsquoune maladie mentale etou celles qui sont des usagers etou survivants de la psychiatrie Le terme laquo personnes ayant des handicaps sociaux raquo est parfois utiliseacute pour deacutecrire ce groupe de personnes handicapeacutees Reacuteseau mondial des usagers et survivants de la psychiatrie Manuel de mise en œuvre de la Convention des Nations unies relative au droit des per-sonnes handicapeacutees (RMUSP2008) p 9 wrcmsN8o9CH

7 UNHCR Le coucirct humain de la guerre Tendances mondia-les 2013 (2014) httpwwwunhcrorg5399a14f9html

8 Organisation mondiale de la santeacute et Banque mondiale Rapport mondial sur le handicap (2011)

9 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondia-les et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacutevalence et conseacutequences sur la santeacute sur la violence infligeacutee par le partenaire intime et par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductivehealth

publicationsviolence9789241564625en10 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-

lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

11 Ibid 12 Convention des Nations unies relative aux droits des per-

sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde-faultaspnavid=15amppid=150

13 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

14 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

15 CBM Inclusion made easy A quick program guide to dis-ability in development (2012) httpwwwcbmorg articledownloads78851CBM_Inclusion_Made_ Easy_-_com-plete_guidepdf

16 Ibid 17 GSDRC Applied Knowledge Services Understanding gen-

der (nd) httpwwwgsdrcorggotopic-guidesgenderunderstanding-gender

18 Ibid 19 Carolyn Frohmader and Stephanie Ortoleva ldquoThe sexual

and reproductive rights of women and girls with disabili-tiesrdquo (Issues paper presented at the ICPD Beyond 2014 Confeacuterence internationale sur les droits de lrsquohomme La Haye Pays-Bas 7-10 juillet 2013) httpwwdaorgauwp- contentuploads201312issues_paper_srr_wom- en_and_girls_with_disabilities_finalpdf

20 Convention des Nations unies relative aux droits des per-sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde- faultaspnavid=15amppid=150

21 Andrea Hollomotz ldquoDisability oppression and violence Towards a sociological explanationrdquo Sociology vol 47 (2013) pp 477-493 Originally published online 23 No-vember 2012 DOI 1011770038038512448561

22 Centers for Disease Control and Prevention The socio-ecological model a framework for prevention (2015) httpwwwcdcgovviolencepreventionoverviewsocial-ecologicalmodelhtml

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23 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

24 Ces principes directeurs ont eacuteteacute adapteacutes des contributions drsquoune activiteacute meneacutee au Forum drsquoapprentissage interne pour le projet en juin 2014

25 Les DPO sont des organisations repreacutesentatives de per-sonnes handicapeacutees Elles sont geacuteneacuteralement constitueacutees et dirigeacutees par des personnes handicapeacutees

26 LrsquoIMSVBG enregistre le type de violence rapporteacute par les survivants dont le viol les agressions sexuelles les agressions physiques le mariage forceacute le deacuteni des res-sources les opportuniteacutes ou services et les violences psychologiqueseacutemotionnelles

27 Les consultations du personnel VBG en Eacutethiopie et au Burundi ont deacutemontreacute qursquoils avaient une bonne compreacutehen-sion des diffeacuterents types de deacuteficiences et pourraient les identifier sur la base de ces questions et observations fonctionnelles au cours de leurs concertations avec les survivants Il est important toutefois de reconnaicirctre que ce ne sont pas tous les survivants handicapeacutes qui peuvent ecirctre identifieacutes comme ayant un handicap dans les donneacutees de lrsquoIMSVBG

28 Jillian Foster Final report Implications and recommenda-tions for integration of mixed-methods analysis across WRC research Consultancy report submitted to WRC (2014)

29 httpbetterevaluationorgapproaches (accessed 12 August 2014) and httpdeptswashingtoneduccph pdf_filesEvaluationpdf (accessed 12 August 2014)

30 Lrsquooutil laquo Expeacuterience du changement raquo est adapteacute de la technique dite du changement le plus significatif (MSC) La technique MSC est une forme de monitoring et eacutevaluation participatifs qui analysent la prise en compte du change-ment pour deacutecouvrir les changements qui sont les plus consideacutereacutes par les individus et les groupes et pourquoi httpbetterevaluationorgapproaches (consulteacute le 12 aoucirct 2014)

31 Adapteacute de lrsquooutil Before and Now Diagram (page 68) dans the Tools together now 100 participatory tools to mobilize communities for HIVAIDS httpwwwaidsallianceorgassets000000370229-Tools-together-now_originalpdf1405520036

32 Adapted ldquoSummit Workshoprdquo from the Participatory Performance Story Reporting Technique httpwwwclearhorizoncomauwp-contentuploads200905report-on-outcomes-and-get-everyone-involved_the-participatory-performancepdf (accessed 12 August 2014)

33 IRC Formation agrave lrsquointeacutegration de la protection guide du facilitateur (2013) httpwwwglobalprotectionclusterorg_assetsfilesaorsprotection_mainstreamingIRC_Pro-tection_Mainstreaming_Training 20_Facilitators_Guide_March_2013_ENpdf

34 Les donneacutees de lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) indiquent que 120 survivants sur 2 025 enregistreacutes preacutesen-tent un handicap

35 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSGBV (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 5083 pour cent (61 sur 120) des survivants handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes et 32 23 pour cent (614 sur 1905) des survivants non handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 186 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0000

36 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes ont subi des violences psychologiqueseacutemotionnelles contre 2325 pour cent (443 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 342 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0377

37 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 3583 pour cent (43 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un partenaire ou eacutepoux contre 4871 pour cent (928 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1288 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0006

38 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un eacutetranger contre 2273 pour cent (433 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 394 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0316

39 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 83 pour cent (100 sur 120) des survi-

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vants handicapeacutes sont des femmes contre 95 pour cent (1812 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des femmes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 12 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de 0000

40 Au cours du processus de consentement eacuteclaireacute il eacutetait conseilleacute aux femmes de ne pas partager leurs expeacuteriences personnelles et de consentir agrave ce que leurs informations soient utiliseacutees dans des rapports afin drsquoameacuteliorer les programmes au Burundi et dans drsquoautres pays Toutes les femmes handicapeacutees intellectuelles souffraient juste de leacutegegraveres deacuteficiences et par conseacutequent eacutetaient en mesure de comprendre ce processus de consentement mais elles eacutetaient eacutegalement en preacutesence de leurs individus responsables Les questions de groupes de discussion ne portaient pas sur ces informations personnelles Les femmes dans ce groupe toutefois ont continueacute agrave divulguer des expeacuteriences personnelles tout au long de la discussion Tous les participants ont reccedilu des conseils sur les services disponibles aux survivants de la VBG et un soutien perma-nent eacutetait fourni par le personnel WPE de lrsquoIRC

41 Laurie E Powers Rosemary B Hughes and Emily M Lund Interpersonal violence and women with disabilities A re-search update (Harrisburg PA National Resource Center on Domestic Violence 2009)

42 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 1667 pour cent (20 sur 120) des survivants handicapeacutes sont des hommes et 488 pour cent (93 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des hommes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1170 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de Fischer de 0000

43 Les femmes les filles les garccedilons et les hommes handi-capeacutes peuvent subir des violences sur la base du genre et du handicap La contribution speacutecifique de chacun de ces facteurs va varier et les causes sous-jacentes de lrsquooppression et des abus sont souvent complexes et croiseacutees De fait il est difficile de faire la distinction et de reacutepondre seacutepareacutement Degraves lors il srsquoavegravere important de surveiller et reacutepondre agrave toutes les formes de violences et discriminations dans les environnements humanitaires notamment contre les groupes les plus marginaliseacutes au sein de la communauteacute afin de faire progresser lrsquoeacutegaliteacute des genres pour les groupes extrecircmement marginaliseacutes et opprimeacutes au sein de la communauteacute Des reacutesultats agrave

plus grande eacutechelle issus du projet et refleacutetant le caractegravere croiseacute des facteurs genre handicap et drsquoautres facteurs pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes et des rapports de recherche plus deacutetailleacutes sur ce sujet seront disponibles sur le site web de Commission des femmes pour les reacutefugieacutes httpswomensrefugeecom-missionorgprogramsdisabilitiesresearch-and-resourcesdocument945-building-capacity-for-disability-inclusion-in-gender-based-violence-gbv-programming-in-humanitarian-settings-overviewcatid=232

44 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

45 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 325 pour cent (39 sur 120) des survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours suivant lrsquoincident et 4398 pour cent (837 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1148 pour cent est consideacuterable du point de vue statis-tique avec une p-value de Fischer de 0017

46 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG 4083 pour cent (49 sur 120) survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC plus drsquo1 mois apregraves lrsquoincident et 3442 pour cent (655 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes plus drsquo1 moins apregraves lrsquoincident Des tests confir-ment que cette diffeacuterence de 641 pour cent nrsquoest pas consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0166

47 Commission des femmes pour les reacutefugieacutes Strong girls powerful women Program planning and design for ado-lescent girls in humanitarian settings (2014) httpswo-mensrefugeecommissionorgresourcesdocument1036-strong-girls-powerful-women-report

48 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuidelines2005pdf

49 Global Protection Cluster Protection mainstreaming (nd) httpwwwglobalprotectionclusterorgenareas-of-responsibilityprotection-mainstreaminghtml

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Tableau A Reacutesumeacute des pays contextes et activiteacutes meneacutes au cours de la phase 1 du projetPays Contexte opeacuterationnel Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie MyrsquoAni mdash Environnement de camp prolongeacute

Discussions de groupe avec de reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handi-capeacutes et leurs individus responsables (25 participants) leaders communautaires (11 participants) et travailleurs communautaires et travailleurs sociaux (13 participants)

Entretiens avec des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables (4 entretiens mdash 7 personnes)

Consultations avec lrsquoAssociation de handicapeacutes (32 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (19 personnes)

Burundi Bujumbura mdash Environnement urbain

Kinama Mussasa et Bwagiriza mdash

Camps

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes congolais handi-capeacutes et leurs individus responsables (161 participants)

Entretien avec une fille handicapeacutee et son individu responsable (1 entretien mdash 2 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (13 personnes)

Jordanie Zaatari mdash Camp

Irbid Mafraq et Ramtha mdash Envi-ronnements urbains

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus respon-sables (113 participants) et volontaire de la communauteacute de reacutefugieacutes (11 participants)

Entretiens avec des filles handicapeacutees et leurs indi-vidus responsables (2 entretiens mdash 4 personnes)

Consultations avec les acteurs humani-taires (30 personnes)

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Grozny Reacutepublique de Tcheacutetcheacutenie mdash Environnement urbain de reconstruction post-conflit

Discussion de groupe avec les individus respon-sables drsquoenfants handicapeacutes (12 participants)

Entretiens avec des femmes et filles handica-peacutees (11 entretiens mdash 11 personnes)

Consultations de personnels drsquoONG de femmes (16 personnes)

Ces discussions de groupe et entretiens ont eacuteteacute reacutealiseacutes par des ONG partenaires de lrsquoIRC dans le Caucase du Nord

Annexe 1 Reacutesumeacute des activiteacutes entreprises dans la meacutethodologie du projet

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Tableau B Reacutecapitulatif des activiteacutes drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilotePays Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie Discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handicapeacutes et leurs individus responsables (24 participants) et des leaders communautaires (11 participants)

Atelier drsquointervenants (21 personnes)

Burundi Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (89 participants) et des leaders communautaires (10 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (18 participants)

Atelier drsquointervenants (41 personnes)

Jordanie Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus responsables (14 participants)

Entretiens avec les professionnels de la VBG (3 participants)

Des expeacuteriences du changement ont eacuteteacute conduite par le personnel WPE en Jordanie et des entretiens avec des professionnels ont eacuteteacute reacutealiseacutes par teacuteleacutephone

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (26 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (7 participants)

Atelier drsquointervenants (26 personnes)

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Les ateliers drsquointervenants au Burundi en Eacutethiopie et en Caucase du Nord et des expeacuteriences du changement en provenance de Jordanie visaient agrave collecter des messages-cleacutes et recommandations de diffeacuterents groupes impliqueacutes dans le projet sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG Leurs recommandations eacutetaient axeacutees sur les points ci-apregraves

bull Renforcement du plaidoyer sur la non-discrimination

laquo Des sessions de sensibilisation communautaires continues cibleacutees mettant en exergue les droits des personnes handica-peacutees notamment autour des questions relatives aux individus responsables de sexe feacuteminin et masculin raquo (Recommandations provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Consultations permanentes avec les personnes handicapeacutees sur la planification des programmes

laquo Il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne precirctent pas attention agrave nos opinions Nous aimerions rencontrer certaines filles dans un cafeacute ou un endroit uniquement pour filles avec et sans handicap Juste les filles sans adultes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo (Exposeacute du groupe des filles mdash Atelier drsquointervenants Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

bull Mise en exergue des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees

laquo Eacutelaborer un plan ou moyen de partage des expeacuteriences de reacuteussite de personnes handicapeacutees ayant reacuteussi dans des activiteacutes eacuteconomiques et professionnelles Se servir de ces succegraves comme moyen drsquoencourager drsquoautres groupes agrave inclure les personnes handicapeacutees dans ces types de programmes raquo (Recommandation provenant des hommes handicapeacutes mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Renforcement des activiteacutes de sensibilisation et de soutien par les pairs

laquo Effectuer plus de visites agrave domicile chez les femmes et filles handicapeacutees qui sont les plus isoleacutees Eacutelaborer un plan pour des visites reacuteguliegraveres et des contacts entre les eacutequipes [VBG] et leurs familles raquo (Recommandation provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Eacutethiopie)

bull Travail avec les familles

laquo Former un comiteacute drsquoindividus responsables pour donner des conseils sur lrsquoeacutelaboration des programmes Consacrer du temps pour enseigner des leccedilons sur comment ecirctre un meilleur deacutefenseur de la famille fournir des informations sur comment mieux utiliser des systegravemes et ecirctre moins deacutependants des agents de mobilisation communautaire raquo (Recommandation provenant drsquoindividus responsables mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Fourniture de soutien mateacuteriel et de strateacutegies de transport

laquo Recommander la fourniture de transport du fait de la difficile situation financiegravere (ou indemniteacutes de transport) raquo (Entretien avec un individu responsable de sexe feacuteminin mdash Irbid Jordanie)

Annexe 2 Recommandations issues des ateliers des intervenants

Page 31: « Je vois que cela est possibles33660.pcdn.co/wp-content/uploads/2020/04/Je-vois-que... · 2020-04-15 · 2 leur incapacité à laisser les personnes dont elles s’occupent. Pratiques

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Le Groupe de filles - Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Les filles avec et sans handicap ont preacutepareacute des affiches au moyen drsquoimages et de photos Ces affiches portaient sur ce qui leur importait plus dans le projet et sur les activiteacutes qursquoelles souhaitaient mener ensuite Elles ont preacutesenteacute ces affiches aux ONG feacuteminines impliqueacutees dans le projet

laquo Ceci est notre histoire Notre souhait eacutetait de chanter avec Makka Mejieva [une ceacutelegravebre chan-teuse tcheacutetchegravene] [Lorsque nous sommes monteacutees sur scegravene] des tas de personnes handicapeacutees et non eacutetaient lagrave et pleuraient

Pendant lrsquoeacuteveacutenement nous avons pris connaissance drsquoautres personnes handicapeacutees et nous les avons rencontreacutees Il eacutetait tregraves agreacuteable pour nous de les connaicirctre et de deacutecouvrir leur type de handicap et leurs problegravemes Lorsque je me rends agrave lrsquoeacuteveacutenement et que je constate la preacutesence de personnes handicapeacutees je sens que je ne suis pas seule et quand je vois drsquoautres personnes [sans handicap] je me sens eacutegale agrave elles

Nous donnons des leccedilons de langue des signes aux filles sans handicap Ainsi nous pourrons les comprendre et elles nous comprendre car nous ne pouvons pas parler Gracircce agrave la langue des signes nous nous comprenons Ces filles sans handicap apprennent des choses et nous aussi Nous avons un langage commun agrave travers ces cours de langue des signes Nous utilisons eacutegalement des teacuteleacutephones nous envoyons des SMS et utilisons eacutegalement des notes eacutecrites pour communiquer avec les autres Nous aimons vraiment dessiner Nous pensons agrave des choses et tout ce agrave quoi nous pensons nous le repreacutesentons dans nos dessins Et nous aimons aussi beaucoup jouer agrave diffeacuterents types de jeux

Bien sucircr il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne font pas attention agrave nos opinions Voici les ideacutees que nous souhaiterions concreacutetiser agrave lrsquoavenir Nous aimerions rencontrer des filles dans un cafeacute ou dans un endroit reacuteserveacute uniquement aux filles avec et sans handicap mdash juste les filles pas drsquoadultes

Nous aimerions que [nos camarades de classe] se joignent agrave nous et prennent part agrave ces activiteacutes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo

Pour la suite de lrsquoExpeacuterience du changement du Groupe de filles dans le Caucase du Nord rendez-vous sur httpwrcmsGBV_disability_Change_Caucasus

copy IRC

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des membres de la communauteacute comme des personnes qui apportent de preacutecieuses contributions agrave la communauteacute Ce fait a des implications importantes pour lrsquoinclusion dans les programmes et les approches visant agrave renforcer les reacuteseaux de pairs et le capital social

Inclusion cibleacutee dans les activiteacutes de renforcement eacuteconomique

Lrsquoinclusion cibleacutee des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les programmes relatifs aux AVEC occupe une grande place dans les Expeacuteriences du changement au Burundi Les femmes handicapeacutees et les individus respon-sables de sexe feacuteminin impliqueacutees dans des activiteacutes relatives aux AVEC ont signaleacute que lrsquoeacutelargissement des reacuteseaux sociaux eacutetait le reacutesultat le plus important pour elles car il leur a permis de rehausser leur statut dans la socieacuteteacute (qui leur a valu un plus grand respect de la part de leurs maris et drsquoautres membres de la famille) et de renforcer leur estime de soi et leur senti-ment de confiance en soi La participation agrave des activiteacutes rela-tives aux AVEC a eu un impact positif sur leur indeacutependance en tant qursquoindividus mais aussi sur les contributions financiegraveres qursquoelles peuvent apporter agrave leurs meacutenages ce qui a renforceacute leur rocircle dans la prise de deacutecision

laquo Jrsquoai mecircme encore un peu drsquoargent pour acheter des choses pour ma famille Je suis tregraves eacutetonneacutee du changement de mon mari agrave mon eacutegard il se rend compte que jrsquoai de la valeur que je peux ecirctre indeacutependante il me respecte plus et rentre agrave la maison seulement les soirs maintenant Mon fils handicapeacute est plus heureux mdash il constate qursquoil y a plus de paix dans la maison raquo

(Individu responsable de sexe feacuteminin dans le camp de Musasa)

Accroicirctre la repreacutesentation des personnes handi-capeacutees dans les activiteacutes communautaires

Les programmes relatifs agrave la VBG travaillent en eacutetroite collabo-ration avec les dirigeants communautaires dans la concep-tion la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des activiteacutes Il est donc important drsquoexaminer comment les personnes handicapeacutees sont repreacutesenteacutees et atteintes par ces systegravemes de leadership En Eacutethiopie par exemple le personnel de lrsquoIRC a travailleacute avec lrsquoassociation des personnes handicapeacutees dans la commu-nauteacute des reacutefugieacutes afin drsquoaccroicirctre la participation des femmes handicapeacutees et renforcer la collaboration avec lrsquoassociation des femmes reacutefugieacutees Les participants au Burundi et en Eacutethiopie ont eacutegalement signaleacute que le recrutement de personnes handi-capeacutees et drsquoindividus responsables comme agents de mobili-sation communautaire et travailleurs sociaux a non seulement conduit agrave une plus grande attention aux preacuteoccupations de ce groupe mais a eacutegalement entraicircneacute une appreacuteciation accrue des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees par drsquoautres membres de la communauteacute

Esther mdash Burundi

laquo Je suis individu responsable pour mon mari qui vit avec un handicap mais ce nrsquoest pas ma seule identiteacute Je suis une megravere un leader et une personne fiegravere de son rocircle drsquoagent de mobilisation communautaire raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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laquo Nous nrsquoavons jamais eu de personnes handicapeacutees dans notre eacutequipe auparavantmdash il srsquoagit drsquoun changement majeur et vraiment tregraves important Mes amies handicapeacutees font le mecircme travail que moi Elles sont vraiment excellentes dans certains domaines et elles enseignent des choses agrave drsquoautres personnes Il est important pour la communauteacute de constater cela de savoir que lorsque nous disons vouloir inclure les personnes handicapeacutees nous le pensons vraiment Ceci est un bon moyen pour commencer agrave changer la faccedilon dont les personnes handicapeacutees sont consideacutereacutees raquo

(Travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie)

Atteindre et soutenir les personnes agrave risque eacuteleveacute

Lrsquoisolement des personnes ayant une deacuteficience intellectuelle etou de handicaps multiples a eacuteteacute identifieacute comme eacutetant un deacutefi pour les prestataires de services Ces personnes sont souvent isoleacutees dans leurs maisons avec leurs individus responsables et peuvent avoir peu drsquooccasions ou de soutien neacutecessaire(s) pour eacutelaborer des strateacutegies susceptibles de les proteacuteger contre la violence Les pratiques suivantes ont eacuteteacute identifieacutees comme favorisant lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion de ces personnes dans les activiteacutes relatives agrave la VBG

Les visites agrave domicile et les activiteacutes agrave domicile

Au Burundi en Eacutethiopie et au Caucase du Nord les personnes handicapeacutees et les professionnels ont indiqueacute avoir meneacute des visites agrave domicile pour interroger les individus et les familles au sujet de leurs besoins et pour partager lrsquoinformation sur les services et lrsquoassistance en matiegravere de VBG Ces visites ont permis aux profes-sionnels de la VBG et aux prestataires de services drsquoidentifier des survivants qui neacutecessitent un soutien complet et speacutecialiseacute Le personnel de lrsquoIRC au Burundi et en Eacutethiopie a commenceacute agrave organ-iser des activiteacutes de groupe geacuteneacuteralement tenues dans les centres de promotion de la femme et dans drsquoautres sites communautaires proches de leurs maisons et qui ciblaient parfois ces individus et les familles Les individus responsables des filles souffrant de handicaps multiples ont eacutegalement souligneacute qursquoils constataient un renforcement de lrsquoacceptation et du soutien de la communauteacute suite aux activiteacutes agrave domicile

laquo Les membres de la communauteacute nous traitent mieux agrave preacutesent Ils sont plus habitueacutes agrave nous Ils savent comment nous sommes et nous saluent aimablement quand ils passent raquo

(Megravere drsquoune adolescente souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

La gestion individuelle des cas

Les survivantes handicapeacutees neacutecessitent une gestion individu-aliseacutee et globale des cas pour promouvoir leur gueacuterison et leur reacutetablissement et pour preacutevenir toute violence future Pendant lrsquoeacutevaluation les participants ont rapporteacute que les profession-nels de la VBG srsquoeacutetaient ameacutelioreacutes dans lrsquoidentification de ces personnes agrave risque eacuteleveacute et la fourniture drsquoun soutien plus complet et adapteacute agrave leurs besoins speacutecifiques Les facteurs suivants ont eacuteteacute deacutecrits comme ameacuteliorant lrsquoappui agrave la gestion des cas pour ces personnes

bull lrsquoidentification des diffeacuterentes meacutethodes de communica-tion directe avec les survivants

bull une attention accrue sur lrsquoidentification des forces et des capaciteacutes reacuteelles des survivants au cours des eacutevaluations

bull la participation des personnes handicapeacutees et de leurs individus responsables dans la planification de lrsquoaction

bull un suivi freacutequent et une coordination de la prestation des services pour reacutepondre aux besoins identifieacutes

Les femmes handicapeacutees ont indiqueacute que ces seacuteances de gestion de cas ont contribueacute agrave deacutevelopper la confiance et la compreacutehension entre elles et les professionnels de la VBG et qursquoelles ont reccedilu une aide en fonction de leurs propres besoins et deacutesirs Cette leccedilon met eacutegalement en eacutevidence lrsquoimportance des approches centreacutees sur le survivant dans le travail avec les femmes handicapeacutees lorsqursquoil est question de deacutefinir leurs buts objectifs et strateacutegies

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Histoire de Mawazo - camp de Kinama Burundi

Mawazo vit seule et se deacuteplace diffeacuteremment des autres en rampant plutocirct qursquoen marchant

laquo Je vis seule Jrsquoai toujours veacutecu seule Jrsquoessaie drsquoecirctre tregraves indeacutependante et je fais beaucoup de choses toute seule Je peux nettoyer cuisiner laver mes vecirctements et je passe du temps agrave essayer drsquoaider mes voisins en prenant soin de leurs enfants

Je reccedilois reacuteguliegraverement des visites agrave domicile le personnel de lrsquoIRC est comme ma famille Ils passent veacuterifier si tout va bien presque tous les jours Quand jrsquoai un problegraveme ils srsquoen rendent compte tregraves rapidement et viennent voir si je vais bien Je me sens beaucoup plus eacutepanouie et jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir quelqursquoun agrave qui parler Jrsquoadore partager des histoires et je me sens bien lorsque quelqursquoun me demande comment je me sens

Mon nom dans ma langue signifie agrave la fois laquo problegravemes raquo et laquo ideacutees raquo Jrsquoai beaucoup agrave dire et agrave partager avec les autres Je suis une personne tregraves ouverte je pense que crsquoest la raison pour laquelle les enfants mrsquoaiment tant Je suis ouverte agrave eux je souris avec eux et je leur raconte des histoires Je peux leur apprendre beaucoup de choses car jrsquoai vu et appris beaucoup de choses dans ma vie Je peux leur parler de leur culture leur enseigner le respect et leur inculquer lrsquoesprit du partage Lorsque quelqursquoun mrsquoapporte de la bouillie par exemple mecircme en petite quantiteacute je ne le bois pas toute seule Srsquoil y a des enfants nous partageons tous ensemble Mecircme si jrsquoai tregraves faim je sais que cela est une chance pour moi drsquoenseigner quelque chose drsquoaider quelqursquoun tout comme les autres mrsquoaident

Si je pouvais dire une chose agrave lrsquoeacutequipe de lrsquoIRC ce serait de continuer de se souvenir des personnes qui sont agrave la maison qui ne peuvent pas facilement participer aux programmes Nous avons eacutegalement des besoins et des recircves Je me fais maintenant vieille et je pense qursquoil est important de se concentrer sur les jeunes les jeunes handicapeacutees pour srsquoassurer qursquoelles sont incluses degraves le plus jeune acircge afin que les gens puissent cesser la discrimination et nous consi-deacuterer tous comme eacutegaux raquo

copy IRC

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Reconnaicirctre les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes handicapeacutees pour faciliter lrsquoinclusion

Les personnes handicapeacutees et les professionnels de la VBG ont rapporteacute que lrsquoidentification et le renforcement des compeacute-tences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees ont favoriseacute une plus grande inclusion dans une varieacuteteacute drsquoactiviteacutes relatives agrave la VBG En Jordanie de jeunes femmes sourdes ont eacuteteacute inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes de responsabilisation sociale et agrave des initiatives meneacutees dans les centres de promo-tion de la femme et agrave animer des seacuteances de pose de henneacute Ces activiteacutes ont fourni un espace permettant aux femmes de partager des compeacutetences et des inteacuterecircts communs avec drsquoautres femmes de leur acircge

laquo Non seulement elles les ont accepteacutees mais elles se sont eacutegalement fait des amies Mecircme avant la fin de la seacuteance elles eacutechangeaient des numeacuteros de teacuteleacutephones et leur demandaient si elles pouvaient les contacter pour faire du henneacute agrave leurs ceacuteleacutebrations raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Au Caucase du Nord les adolescentes handicapeacutees ont eacuteteacute incluses dans la conception des activiteacutes sociales qui visaient agrave faciliter le reacuteseautage entre les filles avec et sans handicap Les activiteacutes ont eacuteteacute construites autour des compeacutetences speacutecifiques des filles handicapeacutees (exemple lrsquoexeacutecution de

chansons en langue des signes) la promotion de lrsquoeacutegaliteacute de participation dans la conception du programme mais aussi lrsquoappreacuteciation des talents de chaque individu

Comme lrsquoont reconnu les membres de la famille les dirige-ants communautaires les prestataires de services et autres agrave travers les sites du projet les reacutesultats de ces activiteacutes contredisent les hypothegraveses selon lesquelles les personnes handicapeacutees sont incapables de beacuteneacuteficier et de contribuer agrave une varieacuteteacute de programmes

laquo Avant les gens pensaient que ces femmes eacutetaient des cas deacutesespeacutereacutes et qursquoelles ne pourraient jamais ecirctre indeacutependantes Maintenant elles contredisent de nombreuses personnes au sein de la communauteacute Elles nous rendent nous les rares personnes qui avons toujours cru en elles tregraves tregraves fiers raquo

(Dirigeant communautaire de sexe masculin mdash camp de Kinama Burundi)

Beaucoup de personnes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance drsquoavoir lrsquoopportuniteacute laquo de faire leurs preuves raquo car beaucoup nrsquoavaient jamais eacuteteacute inviteacutees agrave prendre part aux activiteacutes Le simple fait de tendre la main pour encourager leur participation agrave des programmes eacutetait dans de nombreux cas lrsquoadaptation la plus percutante meneacutee par les professionnels de la VBG

Diane - camp de Kinama Burundi

laquo Jrsquoai reccedilu un appel disant que lrsquoIRC voulait inclure des femmes handicapeacutees dans leurs programmes relatifs aux AVEC Jrsquoeacutetais tellement exciteacutee agrave lrsquoideacutee de mrsquoinscrire drsquoecirctre incluse drsquoavoir une occasion de faire mes preuves agrave preacutesent je pense qursquoil est de mon devoir de tendre la main agrave drsquoautres personnes handicapeacutees pour sensibiliser partager mon histoire et leur dire qursquoelles peuvent ecirctre incluses raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Mieraf travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie

laquo Jrsquoappreacutecie tellement mon rocircle dans le programme [de lrsquoIRC] et jrsquoai tant drsquohistoires que je pourrais vous raconter sur les choses que nous avons accomplies

Mais je pense qursquoil est important de vous dire que je suis une femme handicapeacutee Je marche avec une beacutequille et jrsquoai parfois beaucoup de mal agrave acceacuteder au camp Cela ne mrsquoarrecircte pas mecircme si les choses peuvent ecirctre difficiles je sens que jrsquoai un travail tregraves important agrave faire

Jrsquoœuvre pour renforcer la seacutecuriteacute des femmes et des filles plus particuliegraverement des personnes handicapeacutees des personnes qui ne sont pas toujours incluses dans les activiteacutes des personnes qui sont souvent oublieacutees Je me souviens des moments ougrave crsquoeacutetait mon cas lorsque jrsquoavais tellement mal que je ne pouvais pas quitter ma maison ou avant drsquoavoir reccedilu ma beacutequille pour marcher Je me sentais vraiment seule Maintenant je suis tregraves active et je suis leader dans notre commu-nauteacute Je fais partie de lrsquoassociation des personnes handicapeacutees et je suis travailleuse sociale Jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir des choses preacutecieuses agrave apporter et que je peux plaider en faveur des femmes et enfants handicapeacutes et de leurs individus responsables parce que je comprends parfaitement

leurs besoins Je pense aussi que les gens mrsquoadmirent car ils me voient mrsquoefforcer pour faire mon travailraquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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Recommandations

Les recommandations suivantes sont tireacutees des leccedilons apprises au cours de ce projet qui porte sur le moyen de promouvoir lrsquoinclusion du handicap dans les programmes rela-tifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Recommandations pour les acteurs de la VBG

Inclure les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables dans la conception la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des programmes relatifs agrave la VBG Lrsquoimplication des personnes handicapeacutees dans la conception et lrsquoeacutevaluation du programme est essentielle pour identifier avec preacutecision les obstacles agrave leur participation aux programmes relatifs agrave la VBG eacutelaborer des strateacutegies visant agrave ameacuteliorer leur participation et comprendre le changement qui importe le plus pour eux Une attention particuliegravere devrait ecirctre accordeacutee agrave la collecte des informations et des points de vue des femmes des filles et des personnes souffrant de deacuteficiences intellectuelles et mentales car elles sont les plus exposeacutees agrave la VBG Les approches participatives telles que le classement les photo-interviews et la narration ajouteacutees aux meacutethodes qualitatives plus conventionnelles (exemple discussions theacutematiques de groupe et entretiens en face agrave face) sont des moyens permettant drsquoexplorer effi-cacement les preacuteoccupations et les ideacutees des individus qui ont des besoins communicationnels diffeacuterents Les eacutevaluations doivent inclure un volet de sensibilisation pour faire participer les personnes handicapeacutees et les individus responsables qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Assurer la formation et lrsquoapprentissage reacuteflectif sur les interactions entre le genre et le handicap pour les gestion-naires de programmes et les prestataires de services relatifs agrave la VBG et eacutetablir une compreacutehension commune et une adoption des approches centreacutees sur les droits et les survi-vants lorsque lrsquoon travaille avec ce groupe La formation du personnel agrave inteacutegrer une analyse de lrsquoineacutegaliteacute entre les sexes et de la discrimination fondeacutee sur le handicap les aidera agrave mieux cerner les facteurs uniques qui contribuent aux risques de VBG et de vulneacuterabiliteacute pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et agrave identifier des strateacute-gies plus efficaces pour leur inclusion dans les programmes relatifs agrave la VBG Lorsque les professionnels de la VBG sont particuliegraverement conscients de la dynamique du pouvoir entre les sexes dans leur travail avec les femmes ayant surveacutecu agrave la violence ils peuvent exiger un soutien suppleacutementaire pour reacutefleacutechir sur leurs propres attitudes et sur les attitudes des

autres sur la relation avec le handicap et sur la faccedilon dont ces eacuteleacutements peuvent aggraver lrsquoineacutegaliteacute fondeacutee sur le sexe la discrimination et lrsquoexclusion dans les relations les meacutenages et la communauteacute

Il est recommandeacute que les informations concernant les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables soient incluses et pleinement inteacutegreacutees dans les programmes de formation de base sur la VBG notamment agrave travers des eacutetudes de cas et des exemples centreacutes sur les personnes handicapeacutees Au fil du temps le personnel travaillant sur la VBG reconnaicirctra de plus en plus que reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees est une partie essentielle de leur travail et qursquoils ont les compeacutetences requises pour le faire effi-cacement dans le cadre de leur travail

Recruter des femmes et des filles handicapeacutees comme personnel et beacuteneacutevoles dans les programmes relatifs agrave la VBG Identifier et aider les femmes et les filles handicapeacutees agrave jouer un rocircle cleacute dans les programmes relatifs agrave la VBG peut ameacuteliorer la qualiteacute et la pertinence du programme pour ce groupe tout en les rendant autonomes et en rehaussant leur statut dans la communauteacute Fixer un objectif en termes de nombre de femmes et de filles handicapeacutees qui devraient parti-ciper agrave des formations et reacuteunions communautaires sur la VBG (environ 15 ) encouragera le personnel et les partenaires agrave les inviter directement agrave ces eacuteveacutenements et peut ameacuteliorer la repreacutesentation et la participation aux programmes relatifs agrave la VBG Plaider en faveur drsquoun eacutequilibre entre les sexes dans les associations de personnes handicapeacutees et pour lrsquoinclusion des femmes et des filles handicapeacutees dans les associations de femmes et de jeunes peut eacutegalement accroicirctre la participa-tion dans les domaines ougrave ces groupes interviennent dans les programmes relatifs agrave la VBG et une plus grande repreacutesenta-tion et un meilleur leadership au sein de la communauteacute

Privileacutegier lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les activiteacutes qui renfor-cent le capital social et les reacuteseaux de pairs Ceci est particuliegraverement important pour la preacutevention de la violence contre des adolescentes handicapeacutees les femmes ayant un handicap physique qui sont isoleacutees dans leurs maisons les individus responsables et les femmes les filles les garccedilons et les hommes ayant une deacuteficience intellectuelle Pour les programmes relatifs aux laquo espaces seacutecuriseacutes raquo aider les femmes et les filles agrave reacutefleacutechir sur ce qui rend un espace laquo seacutecuriseacute raquo pour eux et pour les autres et agrave deacutefinir leurs propres laquo regravegles de base raquo ou principes qui reflegravetent comment elles devront accepter et appreacutecier les diffeacuterences Ces principes peuvent aussi les amener agrave reacutefleacutechir sur la faccedilon drsquoatteindre et drsquoinclure drsquoautres femmes et filles qui sont plus isoleacutees (agrave

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lrsquoexemple des filles ayant une deacuteficience intellectuelle) En plus des activiteacutes baseacutees au centre la sensibilisation communau-taire et les visites agrave domicile sont essentielles pour atteindre les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables qui sont isoleacutes dans leurs maisons et pour renforcer en mecircme temps les meacutecanismes de protection communautaire Le personnel du programme relatif agrave la VBG doit ecirctre conscient de toute la charge de travail et des responsabiliteacutes suppleacute-mentaires que drsquoautres femmes et filles peuvent ecirctre tenues drsquoassumer dans les meacutenages suite agrave la participation des individus responsables dans les activiteacutes lieacutees agrave la VBG et les aider agrave identifier des strateacutegies pour atteacutenuer les risques associeacutes et les conseacutequences inattendues

Privileacutegier lrsquoinclusion des femmes handicapeacutees et des individus responsables de sexe feacuteminin dans les programmes portant sur lrsquoautonomisation eacuteconomique Fixer des objectifs en termes de nombre de femmes et filles handicapeacutees et drsquoindividus responsables devant participer agrave ces programmes et encourager le personnel et les commu-nauteacutes agrave les inviter Une analyse minutieuse des risques doit ecirctre meneacutee et une strateacutegie drsquoatteacutenuation deacuteveloppeacutee avant la participation pour preacutevenir etou reacutepondre efficacement agrave des conseacutequences impreacutevues Dans certains contextes les activ-iteacutes drsquoautonomisation eacuteconomique des femmes peuvent sortir du cadre des rocircles qui leur sont deacutevolus sur le plan social ce qui accentue leur vulneacuterabiliteacute agrave la violence de la part de la famille et de la communauteacute Dans certains meacutenages ces activiteacutes peuvent avoir un impact neacutegatif sur la personne handicapeacutee qui peut ecirctre abandonneacutee sans individus respon-sables familiers ce qui augmente potentiellement le risque de violence ou drsquoabus Parallegravelement drsquoautres femmes du meacutenage notamment les adolescentes peuvent assumer ce rocircle ce qui accroicirct leur charge de travail ou leur exclusion

La Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG qui comprend des outils et des directives pour les aider agrave renforcer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail est disponible sur httpwrcmsdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Recommandations pour acteurs du handicap

Veiller agrave ce que les programmes et organisations conccedilus pour servir les personnes handicapeacutees soient sensibles agrave la question du genre Les personnel des programmes et organisations srsquooccupant des personnes handicapeacutees doit suivre une formation sur le genre et lrsquoeacutegaliteacute des genres afin de comprendre les diffeacuterentes faccedilons dont le conflit et le deacuteplacement affectent les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et adapter leurs activiteacutes et services en conseacutequence Le personnel du programme Handicap doit

eacutegalement ecirctre conscient des risques particuliers de VBG auxquels les femmes et les filles handicapeacutees sont exposeacutees et recevoir une formation sur la communication avec les survi-vants et sur lrsquoorientation approprieacutee vers les prestataires de service relatifs aux VBG

Renforcer le plaidoyer autour des droits des personnes affecteacutees par la crise et le conflit notamment les femmes et les filles en eacuteveillant la conscience sur les reacutefugieacutes et les personnes deacuteplaceacutees au sein des organisations pour personnes handicapeacutees (DPO) notamment au niveau reacutegional ougrave il y aurait des crises reacutepeacuteteacutees ou prolongeacutees ayant un impact consideacuterable sur plusieurs pays Cela peut inclure le travail en reacuteseau entre les femmes handicapeacutees et les mouve-ments œuvrant pour les droits des femmes dans les pays et reacutegions affecteacutes par des crises afin de deacutevelopper une plus grande connexion compreacutehension et reacuteponse aux besoins des femmes handicapeacutees dans les environnements humanitaires

Recommandations pour tous les acteurs humanitaires

Mettre en œuvre les orientations sectorielles pour preacutevenir et reacutepondre agrave la violence baseacutee sur le genre telles qursquoeacutenonceacutees dans les Directives du Comiteacute permanent inter-organisations relatives agrave la violence baseacutee sur le genre48 Tous les acteurs humanitaires doivent reconnaicirctre et reacutepondre aux risques accrus de VBG pendant le conflit et la crise notam-ment pour les femmes et les filles handicapeacutees ainsi que les individus responsables de sexe feacuteminin Les normes minimales eacutenonceacutees dans les Directives fournissent lrsquoorientation de base pour tous les secteurs dans la preacutevention et la reacuteponse aux VBG

Entreprendre lrsquointeacutegration de la protection pour satisfaire effectivement les besoins des personnes handicapeacutees durant toutes les phases de lrsquointervention humanitaire Lrsquointeacutegration de la protection y compris lrsquoinclusion de lrsquoanalyse du genre et du handicap dans la conception des programmes la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation est deacuteterminante pour assurer que tout le monde notamment les femmes et filles handica-peacutees a pleinement accegraves aux services et agrave lrsquoassistance dans tous les secteurs y compris pour atteacutenuer le risque de VBG49

Recommandations pour les bailleurs de fonds et gouvernements

Tenir les organisations humanitaires responsables de la satisfaction effective des besoins des personnes handica-peacutees et des individus responsables dans les programmes sur la VBG agrave travers des processus de monitoring et de preacutesentation de rapports ainsi que la mise en exergue de

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pratique positives provenant de diffeacuterentes organisations dans les environnements humanitaires afin drsquoencourager lrsquoobservation des approches tenant compte du handicap et du genre

Plaider pour une plus grande reconnaissance de la multi-tude de preacuteoccupations lieacutees au handicap et au genre y compris la VBG dans tous les instruments internationaux les normes et conventions relatifs au conflit au deacuteplace-ment et agrave lrsquoaction humanitaire Les instruments interna-tionaux peuvent jouer un rocircle deacuteterminant dans la deacutefinition des prioriteacutes pour lrsquoaction humanitaire durant le conflit et le deacuteplacement Les preacuteoccupations speacutecifiques aux femmes et

aux filles et agrave toutes les personnes handicapeacutees doivent ecirctre au cœur des instruments internationaux dans la mesure ougrave elles figurent parmi les populations les plus vulneacuterables durant la crise Un plaidoyer permanent est neacutecessaire aux niveaux international et national pour encourager les gouvernements agrave signer et agrave ratifier tous les instruments pertinents et agrave tenir tous les acteurs concerneacutes responsables de la mise en œuvre inteacutegrale des conventions nouvelles et existantes y compris la Convention relative aux droits des personnes handicapeacutees la Convention sur lrsquoeacutelimination de toutes les formes de discrimi-nation agrave lrsquoeacutegard des femmes et les reacutesolutions du Conseil de seacutecuriteacute sur les femmes la paix et la seacutecuriteacute

Atelier drsquointervenants au Burundi copy Elizabeth SherwoodWRC

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Notes

1 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondiales et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacuteva-lence et conseacutequences sur la santeacute de la violence du parte-naire intime et de la violence sexuelle exerceacutee par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductive-healthpublicationsviolence9789241564625en

2 Ce chiffre est deacutetermineacute par lrsquoestimation globale selon laquelle les 15 pour cent de toute population seront des personnes handicapeacutees (OMS 2011) et selon laquelle 512 millions de personnes sont deacuteplaceacutees par la crise et le conflit agrave travers le monde (HCR 2014)

3 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

4 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

5 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

6 Dans ce rapport les laquo personnes handicapeacutees mentales raquo renvoient aux personnes atteintes drsquoune maladie mentale etou celles qui sont des usagers etou survivants de la psychiatrie Le terme laquo personnes ayant des handicaps sociaux raquo est parfois utiliseacute pour deacutecrire ce groupe de personnes handicapeacutees Reacuteseau mondial des usagers et survivants de la psychiatrie Manuel de mise en œuvre de la Convention des Nations unies relative au droit des per-sonnes handicapeacutees (RMUSP2008) p 9 wrcmsN8o9CH

7 UNHCR Le coucirct humain de la guerre Tendances mondia-les 2013 (2014) httpwwwunhcrorg5399a14f9html

8 Organisation mondiale de la santeacute et Banque mondiale Rapport mondial sur le handicap (2011)

9 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondia-les et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacutevalence et conseacutequences sur la santeacute sur la violence infligeacutee par le partenaire intime et par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductivehealth

publicationsviolence9789241564625en10 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-

lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

11 Ibid 12 Convention des Nations unies relative aux droits des per-

sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde-faultaspnavid=15amppid=150

13 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

14 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

15 CBM Inclusion made easy A quick program guide to dis-ability in development (2012) httpwwwcbmorg articledownloads78851CBM_Inclusion_Made_ Easy_-_com-plete_guidepdf

16 Ibid 17 GSDRC Applied Knowledge Services Understanding gen-

der (nd) httpwwwgsdrcorggotopic-guidesgenderunderstanding-gender

18 Ibid 19 Carolyn Frohmader and Stephanie Ortoleva ldquoThe sexual

and reproductive rights of women and girls with disabili-tiesrdquo (Issues paper presented at the ICPD Beyond 2014 Confeacuterence internationale sur les droits de lrsquohomme La Haye Pays-Bas 7-10 juillet 2013) httpwwdaorgauwp- contentuploads201312issues_paper_srr_wom- en_and_girls_with_disabilities_finalpdf

20 Convention des Nations unies relative aux droits des per-sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde- faultaspnavid=15amppid=150

21 Andrea Hollomotz ldquoDisability oppression and violence Towards a sociological explanationrdquo Sociology vol 47 (2013) pp 477-493 Originally published online 23 No-vember 2012 DOI 1011770038038512448561

22 Centers for Disease Control and Prevention The socio-ecological model a framework for prevention (2015) httpwwwcdcgovviolencepreventionoverviewsocial-ecologicalmodelhtml

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23 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

24 Ces principes directeurs ont eacuteteacute adapteacutes des contributions drsquoune activiteacute meneacutee au Forum drsquoapprentissage interne pour le projet en juin 2014

25 Les DPO sont des organisations repreacutesentatives de per-sonnes handicapeacutees Elles sont geacuteneacuteralement constitueacutees et dirigeacutees par des personnes handicapeacutees

26 LrsquoIMSVBG enregistre le type de violence rapporteacute par les survivants dont le viol les agressions sexuelles les agressions physiques le mariage forceacute le deacuteni des res-sources les opportuniteacutes ou services et les violences psychologiqueseacutemotionnelles

27 Les consultations du personnel VBG en Eacutethiopie et au Burundi ont deacutemontreacute qursquoils avaient une bonne compreacutehen-sion des diffeacuterents types de deacuteficiences et pourraient les identifier sur la base de ces questions et observations fonctionnelles au cours de leurs concertations avec les survivants Il est important toutefois de reconnaicirctre que ce ne sont pas tous les survivants handicapeacutes qui peuvent ecirctre identifieacutes comme ayant un handicap dans les donneacutees de lrsquoIMSVBG

28 Jillian Foster Final report Implications and recommenda-tions for integration of mixed-methods analysis across WRC research Consultancy report submitted to WRC (2014)

29 httpbetterevaluationorgapproaches (accessed 12 August 2014) and httpdeptswashingtoneduccph pdf_filesEvaluationpdf (accessed 12 August 2014)

30 Lrsquooutil laquo Expeacuterience du changement raquo est adapteacute de la technique dite du changement le plus significatif (MSC) La technique MSC est une forme de monitoring et eacutevaluation participatifs qui analysent la prise en compte du change-ment pour deacutecouvrir les changements qui sont les plus consideacutereacutes par les individus et les groupes et pourquoi httpbetterevaluationorgapproaches (consulteacute le 12 aoucirct 2014)

31 Adapteacute de lrsquooutil Before and Now Diagram (page 68) dans the Tools together now 100 participatory tools to mobilize communities for HIVAIDS httpwwwaidsallianceorgassets000000370229-Tools-together-now_originalpdf1405520036

32 Adapted ldquoSummit Workshoprdquo from the Participatory Performance Story Reporting Technique httpwwwclearhorizoncomauwp-contentuploads200905report-on-outcomes-and-get-everyone-involved_the-participatory-performancepdf (accessed 12 August 2014)

33 IRC Formation agrave lrsquointeacutegration de la protection guide du facilitateur (2013) httpwwwglobalprotectionclusterorg_assetsfilesaorsprotection_mainstreamingIRC_Pro-tection_Mainstreaming_Training 20_Facilitators_Guide_March_2013_ENpdf

34 Les donneacutees de lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) indiquent que 120 survivants sur 2 025 enregistreacutes preacutesen-tent un handicap

35 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSGBV (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 5083 pour cent (61 sur 120) des survivants handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes et 32 23 pour cent (614 sur 1905) des survivants non handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 186 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0000

36 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes ont subi des violences psychologiqueseacutemotionnelles contre 2325 pour cent (443 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 342 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0377

37 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 3583 pour cent (43 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un partenaire ou eacutepoux contre 4871 pour cent (928 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1288 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0006

38 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un eacutetranger contre 2273 pour cent (433 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 394 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0316

39 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 83 pour cent (100 sur 120) des survi-

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vants handicapeacutes sont des femmes contre 95 pour cent (1812 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des femmes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 12 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de 0000

40 Au cours du processus de consentement eacuteclaireacute il eacutetait conseilleacute aux femmes de ne pas partager leurs expeacuteriences personnelles et de consentir agrave ce que leurs informations soient utiliseacutees dans des rapports afin drsquoameacuteliorer les programmes au Burundi et dans drsquoautres pays Toutes les femmes handicapeacutees intellectuelles souffraient juste de leacutegegraveres deacuteficiences et par conseacutequent eacutetaient en mesure de comprendre ce processus de consentement mais elles eacutetaient eacutegalement en preacutesence de leurs individus responsables Les questions de groupes de discussion ne portaient pas sur ces informations personnelles Les femmes dans ce groupe toutefois ont continueacute agrave divulguer des expeacuteriences personnelles tout au long de la discussion Tous les participants ont reccedilu des conseils sur les services disponibles aux survivants de la VBG et un soutien perma-nent eacutetait fourni par le personnel WPE de lrsquoIRC

41 Laurie E Powers Rosemary B Hughes and Emily M Lund Interpersonal violence and women with disabilities A re-search update (Harrisburg PA National Resource Center on Domestic Violence 2009)

42 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 1667 pour cent (20 sur 120) des survivants handicapeacutes sont des hommes et 488 pour cent (93 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des hommes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1170 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de Fischer de 0000

43 Les femmes les filles les garccedilons et les hommes handi-capeacutes peuvent subir des violences sur la base du genre et du handicap La contribution speacutecifique de chacun de ces facteurs va varier et les causes sous-jacentes de lrsquooppression et des abus sont souvent complexes et croiseacutees De fait il est difficile de faire la distinction et de reacutepondre seacutepareacutement Degraves lors il srsquoavegravere important de surveiller et reacutepondre agrave toutes les formes de violences et discriminations dans les environnements humanitaires notamment contre les groupes les plus marginaliseacutes au sein de la communauteacute afin de faire progresser lrsquoeacutegaliteacute des genres pour les groupes extrecircmement marginaliseacutes et opprimeacutes au sein de la communauteacute Des reacutesultats agrave

plus grande eacutechelle issus du projet et refleacutetant le caractegravere croiseacute des facteurs genre handicap et drsquoautres facteurs pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes et des rapports de recherche plus deacutetailleacutes sur ce sujet seront disponibles sur le site web de Commission des femmes pour les reacutefugieacutes httpswomensrefugeecom-missionorgprogramsdisabilitiesresearch-and-resourcesdocument945-building-capacity-for-disability-inclusion-in-gender-based-violence-gbv-programming-in-humanitarian-settings-overviewcatid=232

44 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

45 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 325 pour cent (39 sur 120) des survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours suivant lrsquoincident et 4398 pour cent (837 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1148 pour cent est consideacuterable du point de vue statis-tique avec une p-value de Fischer de 0017

46 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG 4083 pour cent (49 sur 120) survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC plus drsquo1 mois apregraves lrsquoincident et 3442 pour cent (655 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes plus drsquo1 moins apregraves lrsquoincident Des tests confir-ment que cette diffeacuterence de 641 pour cent nrsquoest pas consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0166

47 Commission des femmes pour les reacutefugieacutes Strong girls powerful women Program planning and design for ado-lescent girls in humanitarian settings (2014) httpswo-mensrefugeecommissionorgresourcesdocument1036-strong-girls-powerful-women-report

48 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuidelines2005pdf

49 Global Protection Cluster Protection mainstreaming (nd) httpwwwglobalprotectionclusterorgenareas-of-responsibilityprotection-mainstreaminghtml

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Tableau A Reacutesumeacute des pays contextes et activiteacutes meneacutes au cours de la phase 1 du projetPays Contexte opeacuterationnel Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie MyrsquoAni mdash Environnement de camp prolongeacute

Discussions de groupe avec de reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handi-capeacutes et leurs individus responsables (25 participants) leaders communautaires (11 participants) et travailleurs communautaires et travailleurs sociaux (13 participants)

Entretiens avec des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables (4 entretiens mdash 7 personnes)

Consultations avec lrsquoAssociation de handicapeacutes (32 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (19 personnes)

Burundi Bujumbura mdash Environnement urbain

Kinama Mussasa et Bwagiriza mdash

Camps

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes congolais handi-capeacutes et leurs individus responsables (161 participants)

Entretien avec une fille handicapeacutee et son individu responsable (1 entretien mdash 2 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (13 personnes)

Jordanie Zaatari mdash Camp

Irbid Mafraq et Ramtha mdash Envi-ronnements urbains

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus respon-sables (113 participants) et volontaire de la communauteacute de reacutefugieacutes (11 participants)

Entretiens avec des filles handicapeacutees et leurs indi-vidus responsables (2 entretiens mdash 4 personnes)

Consultations avec les acteurs humani-taires (30 personnes)

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Grozny Reacutepublique de Tcheacutetcheacutenie mdash Environnement urbain de reconstruction post-conflit

Discussion de groupe avec les individus respon-sables drsquoenfants handicapeacutes (12 participants)

Entretiens avec des femmes et filles handica-peacutees (11 entretiens mdash 11 personnes)

Consultations de personnels drsquoONG de femmes (16 personnes)

Ces discussions de groupe et entretiens ont eacuteteacute reacutealiseacutes par des ONG partenaires de lrsquoIRC dans le Caucase du Nord

Annexe 1 Reacutesumeacute des activiteacutes entreprises dans la meacutethodologie du projet

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Tableau B Reacutecapitulatif des activiteacutes drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilotePays Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie Discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handicapeacutes et leurs individus responsables (24 participants) et des leaders communautaires (11 participants)

Atelier drsquointervenants (21 personnes)

Burundi Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (89 participants) et des leaders communautaires (10 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (18 participants)

Atelier drsquointervenants (41 personnes)

Jordanie Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus responsables (14 participants)

Entretiens avec les professionnels de la VBG (3 participants)

Des expeacuteriences du changement ont eacuteteacute conduite par le personnel WPE en Jordanie et des entretiens avec des professionnels ont eacuteteacute reacutealiseacutes par teacuteleacutephone

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (26 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (7 participants)

Atelier drsquointervenants (26 personnes)

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Les ateliers drsquointervenants au Burundi en Eacutethiopie et en Caucase du Nord et des expeacuteriences du changement en provenance de Jordanie visaient agrave collecter des messages-cleacutes et recommandations de diffeacuterents groupes impliqueacutes dans le projet sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG Leurs recommandations eacutetaient axeacutees sur les points ci-apregraves

bull Renforcement du plaidoyer sur la non-discrimination

laquo Des sessions de sensibilisation communautaires continues cibleacutees mettant en exergue les droits des personnes handica-peacutees notamment autour des questions relatives aux individus responsables de sexe feacuteminin et masculin raquo (Recommandations provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Consultations permanentes avec les personnes handicapeacutees sur la planification des programmes

laquo Il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne precirctent pas attention agrave nos opinions Nous aimerions rencontrer certaines filles dans un cafeacute ou un endroit uniquement pour filles avec et sans handicap Juste les filles sans adultes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo (Exposeacute du groupe des filles mdash Atelier drsquointervenants Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

bull Mise en exergue des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees

laquo Eacutelaborer un plan ou moyen de partage des expeacuteriences de reacuteussite de personnes handicapeacutees ayant reacuteussi dans des activiteacutes eacuteconomiques et professionnelles Se servir de ces succegraves comme moyen drsquoencourager drsquoautres groupes agrave inclure les personnes handicapeacutees dans ces types de programmes raquo (Recommandation provenant des hommes handicapeacutes mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Renforcement des activiteacutes de sensibilisation et de soutien par les pairs

laquo Effectuer plus de visites agrave domicile chez les femmes et filles handicapeacutees qui sont les plus isoleacutees Eacutelaborer un plan pour des visites reacuteguliegraveres et des contacts entre les eacutequipes [VBG] et leurs familles raquo (Recommandation provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Eacutethiopie)

bull Travail avec les familles

laquo Former un comiteacute drsquoindividus responsables pour donner des conseils sur lrsquoeacutelaboration des programmes Consacrer du temps pour enseigner des leccedilons sur comment ecirctre un meilleur deacutefenseur de la famille fournir des informations sur comment mieux utiliser des systegravemes et ecirctre moins deacutependants des agents de mobilisation communautaire raquo (Recommandation provenant drsquoindividus responsables mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Fourniture de soutien mateacuteriel et de strateacutegies de transport

laquo Recommander la fourniture de transport du fait de la difficile situation financiegravere (ou indemniteacutes de transport) raquo (Entretien avec un individu responsable de sexe feacuteminin mdash Irbid Jordanie)

Annexe 2 Recommandations issues des ateliers des intervenants

Page 32: « Je vois que cela est possibles33660.pcdn.co/wp-content/uploads/2020/04/Je-vois-que... · 2020-04-15 · 2 leur incapacité à laisser les personnes dont elles s’occupent. Pratiques

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des membres de la communauteacute comme des personnes qui apportent de preacutecieuses contributions agrave la communauteacute Ce fait a des implications importantes pour lrsquoinclusion dans les programmes et les approches visant agrave renforcer les reacuteseaux de pairs et le capital social

Inclusion cibleacutee dans les activiteacutes de renforcement eacuteconomique

Lrsquoinclusion cibleacutee des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les programmes relatifs aux AVEC occupe une grande place dans les Expeacuteriences du changement au Burundi Les femmes handicapeacutees et les individus respon-sables de sexe feacuteminin impliqueacutees dans des activiteacutes relatives aux AVEC ont signaleacute que lrsquoeacutelargissement des reacuteseaux sociaux eacutetait le reacutesultat le plus important pour elles car il leur a permis de rehausser leur statut dans la socieacuteteacute (qui leur a valu un plus grand respect de la part de leurs maris et drsquoautres membres de la famille) et de renforcer leur estime de soi et leur senti-ment de confiance en soi La participation agrave des activiteacutes rela-tives aux AVEC a eu un impact positif sur leur indeacutependance en tant qursquoindividus mais aussi sur les contributions financiegraveres qursquoelles peuvent apporter agrave leurs meacutenages ce qui a renforceacute leur rocircle dans la prise de deacutecision

laquo Jrsquoai mecircme encore un peu drsquoargent pour acheter des choses pour ma famille Je suis tregraves eacutetonneacutee du changement de mon mari agrave mon eacutegard il se rend compte que jrsquoai de la valeur que je peux ecirctre indeacutependante il me respecte plus et rentre agrave la maison seulement les soirs maintenant Mon fils handicapeacute est plus heureux mdash il constate qursquoil y a plus de paix dans la maison raquo

(Individu responsable de sexe feacuteminin dans le camp de Musasa)

Accroicirctre la repreacutesentation des personnes handi-capeacutees dans les activiteacutes communautaires

Les programmes relatifs agrave la VBG travaillent en eacutetroite collabo-ration avec les dirigeants communautaires dans la concep-tion la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des activiteacutes Il est donc important drsquoexaminer comment les personnes handicapeacutees sont repreacutesenteacutees et atteintes par ces systegravemes de leadership En Eacutethiopie par exemple le personnel de lrsquoIRC a travailleacute avec lrsquoassociation des personnes handicapeacutees dans la commu-nauteacute des reacutefugieacutes afin drsquoaccroicirctre la participation des femmes handicapeacutees et renforcer la collaboration avec lrsquoassociation des femmes reacutefugieacutees Les participants au Burundi et en Eacutethiopie ont eacutegalement signaleacute que le recrutement de personnes handi-capeacutees et drsquoindividus responsables comme agents de mobili-sation communautaire et travailleurs sociaux a non seulement conduit agrave une plus grande attention aux preacuteoccupations de ce groupe mais a eacutegalement entraicircneacute une appreacuteciation accrue des compeacutetences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees par drsquoautres membres de la communauteacute

Esther mdash Burundi

laquo Je suis individu responsable pour mon mari qui vit avec un handicap mais ce nrsquoest pas ma seule identiteacute Je suis une megravere un leader et une personne fiegravere de son rocircle drsquoagent de mobilisation communautaire raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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laquo Nous nrsquoavons jamais eu de personnes handicapeacutees dans notre eacutequipe auparavantmdash il srsquoagit drsquoun changement majeur et vraiment tregraves important Mes amies handicapeacutees font le mecircme travail que moi Elles sont vraiment excellentes dans certains domaines et elles enseignent des choses agrave drsquoautres personnes Il est important pour la communauteacute de constater cela de savoir que lorsque nous disons vouloir inclure les personnes handicapeacutees nous le pensons vraiment Ceci est un bon moyen pour commencer agrave changer la faccedilon dont les personnes handicapeacutees sont consideacutereacutees raquo

(Travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie)

Atteindre et soutenir les personnes agrave risque eacuteleveacute

Lrsquoisolement des personnes ayant une deacuteficience intellectuelle etou de handicaps multiples a eacuteteacute identifieacute comme eacutetant un deacutefi pour les prestataires de services Ces personnes sont souvent isoleacutees dans leurs maisons avec leurs individus responsables et peuvent avoir peu drsquooccasions ou de soutien neacutecessaire(s) pour eacutelaborer des strateacutegies susceptibles de les proteacuteger contre la violence Les pratiques suivantes ont eacuteteacute identifieacutees comme favorisant lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion de ces personnes dans les activiteacutes relatives agrave la VBG

Les visites agrave domicile et les activiteacutes agrave domicile

Au Burundi en Eacutethiopie et au Caucase du Nord les personnes handicapeacutees et les professionnels ont indiqueacute avoir meneacute des visites agrave domicile pour interroger les individus et les familles au sujet de leurs besoins et pour partager lrsquoinformation sur les services et lrsquoassistance en matiegravere de VBG Ces visites ont permis aux profes-sionnels de la VBG et aux prestataires de services drsquoidentifier des survivants qui neacutecessitent un soutien complet et speacutecialiseacute Le personnel de lrsquoIRC au Burundi et en Eacutethiopie a commenceacute agrave organ-iser des activiteacutes de groupe geacuteneacuteralement tenues dans les centres de promotion de la femme et dans drsquoautres sites communautaires proches de leurs maisons et qui ciblaient parfois ces individus et les familles Les individus responsables des filles souffrant de handicaps multiples ont eacutegalement souligneacute qursquoils constataient un renforcement de lrsquoacceptation et du soutien de la communauteacute suite aux activiteacutes agrave domicile

laquo Les membres de la communauteacute nous traitent mieux agrave preacutesent Ils sont plus habitueacutes agrave nous Ils savent comment nous sommes et nous saluent aimablement quand ils passent raquo

(Megravere drsquoune adolescente souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

La gestion individuelle des cas

Les survivantes handicapeacutees neacutecessitent une gestion individu-aliseacutee et globale des cas pour promouvoir leur gueacuterison et leur reacutetablissement et pour preacutevenir toute violence future Pendant lrsquoeacutevaluation les participants ont rapporteacute que les profession-nels de la VBG srsquoeacutetaient ameacutelioreacutes dans lrsquoidentification de ces personnes agrave risque eacuteleveacute et la fourniture drsquoun soutien plus complet et adapteacute agrave leurs besoins speacutecifiques Les facteurs suivants ont eacuteteacute deacutecrits comme ameacuteliorant lrsquoappui agrave la gestion des cas pour ces personnes

bull lrsquoidentification des diffeacuterentes meacutethodes de communica-tion directe avec les survivants

bull une attention accrue sur lrsquoidentification des forces et des capaciteacutes reacuteelles des survivants au cours des eacutevaluations

bull la participation des personnes handicapeacutees et de leurs individus responsables dans la planification de lrsquoaction

bull un suivi freacutequent et une coordination de la prestation des services pour reacutepondre aux besoins identifieacutes

Les femmes handicapeacutees ont indiqueacute que ces seacuteances de gestion de cas ont contribueacute agrave deacutevelopper la confiance et la compreacutehension entre elles et les professionnels de la VBG et qursquoelles ont reccedilu une aide en fonction de leurs propres besoins et deacutesirs Cette leccedilon met eacutegalement en eacutevidence lrsquoimportance des approches centreacutees sur le survivant dans le travail avec les femmes handicapeacutees lorsqursquoil est question de deacutefinir leurs buts objectifs et strateacutegies

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Histoire de Mawazo - camp de Kinama Burundi

Mawazo vit seule et se deacuteplace diffeacuteremment des autres en rampant plutocirct qursquoen marchant

laquo Je vis seule Jrsquoai toujours veacutecu seule Jrsquoessaie drsquoecirctre tregraves indeacutependante et je fais beaucoup de choses toute seule Je peux nettoyer cuisiner laver mes vecirctements et je passe du temps agrave essayer drsquoaider mes voisins en prenant soin de leurs enfants

Je reccedilois reacuteguliegraverement des visites agrave domicile le personnel de lrsquoIRC est comme ma famille Ils passent veacuterifier si tout va bien presque tous les jours Quand jrsquoai un problegraveme ils srsquoen rendent compte tregraves rapidement et viennent voir si je vais bien Je me sens beaucoup plus eacutepanouie et jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir quelqursquoun agrave qui parler Jrsquoadore partager des histoires et je me sens bien lorsque quelqursquoun me demande comment je me sens

Mon nom dans ma langue signifie agrave la fois laquo problegravemes raquo et laquo ideacutees raquo Jrsquoai beaucoup agrave dire et agrave partager avec les autres Je suis une personne tregraves ouverte je pense que crsquoest la raison pour laquelle les enfants mrsquoaiment tant Je suis ouverte agrave eux je souris avec eux et je leur raconte des histoires Je peux leur apprendre beaucoup de choses car jrsquoai vu et appris beaucoup de choses dans ma vie Je peux leur parler de leur culture leur enseigner le respect et leur inculquer lrsquoesprit du partage Lorsque quelqursquoun mrsquoapporte de la bouillie par exemple mecircme en petite quantiteacute je ne le bois pas toute seule Srsquoil y a des enfants nous partageons tous ensemble Mecircme si jrsquoai tregraves faim je sais que cela est une chance pour moi drsquoenseigner quelque chose drsquoaider quelqursquoun tout comme les autres mrsquoaident

Si je pouvais dire une chose agrave lrsquoeacutequipe de lrsquoIRC ce serait de continuer de se souvenir des personnes qui sont agrave la maison qui ne peuvent pas facilement participer aux programmes Nous avons eacutegalement des besoins et des recircves Je me fais maintenant vieille et je pense qursquoil est important de se concentrer sur les jeunes les jeunes handicapeacutees pour srsquoassurer qursquoelles sont incluses degraves le plus jeune acircge afin que les gens puissent cesser la discrimination et nous consi-deacuterer tous comme eacutegaux raquo

copy IRC

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Reconnaicirctre les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes handicapeacutees pour faciliter lrsquoinclusion

Les personnes handicapeacutees et les professionnels de la VBG ont rapporteacute que lrsquoidentification et le renforcement des compeacute-tences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees ont favoriseacute une plus grande inclusion dans une varieacuteteacute drsquoactiviteacutes relatives agrave la VBG En Jordanie de jeunes femmes sourdes ont eacuteteacute inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes de responsabilisation sociale et agrave des initiatives meneacutees dans les centres de promo-tion de la femme et agrave animer des seacuteances de pose de henneacute Ces activiteacutes ont fourni un espace permettant aux femmes de partager des compeacutetences et des inteacuterecircts communs avec drsquoautres femmes de leur acircge

laquo Non seulement elles les ont accepteacutees mais elles se sont eacutegalement fait des amies Mecircme avant la fin de la seacuteance elles eacutechangeaient des numeacuteros de teacuteleacutephones et leur demandaient si elles pouvaient les contacter pour faire du henneacute agrave leurs ceacuteleacutebrations raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Au Caucase du Nord les adolescentes handicapeacutees ont eacuteteacute incluses dans la conception des activiteacutes sociales qui visaient agrave faciliter le reacuteseautage entre les filles avec et sans handicap Les activiteacutes ont eacuteteacute construites autour des compeacutetences speacutecifiques des filles handicapeacutees (exemple lrsquoexeacutecution de

chansons en langue des signes) la promotion de lrsquoeacutegaliteacute de participation dans la conception du programme mais aussi lrsquoappreacuteciation des talents de chaque individu

Comme lrsquoont reconnu les membres de la famille les dirige-ants communautaires les prestataires de services et autres agrave travers les sites du projet les reacutesultats de ces activiteacutes contredisent les hypothegraveses selon lesquelles les personnes handicapeacutees sont incapables de beacuteneacuteficier et de contribuer agrave une varieacuteteacute de programmes

laquo Avant les gens pensaient que ces femmes eacutetaient des cas deacutesespeacutereacutes et qursquoelles ne pourraient jamais ecirctre indeacutependantes Maintenant elles contredisent de nombreuses personnes au sein de la communauteacute Elles nous rendent nous les rares personnes qui avons toujours cru en elles tregraves tregraves fiers raquo

(Dirigeant communautaire de sexe masculin mdash camp de Kinama Burundi)

Beaucoup de personnes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance drsquoavoir lrsquoopportuniteacute laquo de faire leurs preuves raquo car beaucoup nrsquoavaient jamais eacuteteacute inviteacutees agrave prendre part aux activiteacutes Le simple fait de tendre la main pour encourager leur participation agrave des programmes eacutetait dans de nombreux cas lrsquoadaptation la plus percutante meneacutee par les professionnels de la VBG

Diane - camp de Kinama Burundi

laquo Jrsquoai reccedilu un appel disant que lrsquoIRC voulait inclure des femmes handicapeacutees dans leurs programmes relatifs aux AVEC Jrsquoeacutetais tellement exciteacutee agrave lrsquoideacutee de mrsquoinscrire drsquoecirctre incluse drsquoavoir une occasion de faire mes preuves agrave preacutesent je pense qursquoil est de mon devoir de tendre la main agrave drsquoautres personnes handicapeacutees pour sensibiliser partager mon histoire et leur dire qursquoelles peuvent ecirctre incluses raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Mieraf travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie

laquo Jrsquoappreacutecie tellement mon rocircle dans le programme [de lrsquoIRC] et jrsquoai tant drsquohistoires que je pourrais vous raconter sur les choses que nous avons accomplies

Mais je pense qursquoil est important de vous dire que je suis une femme handicapeacutee Je marche avec une beacutequille et jrsquoai parfois beaucoup de mal agrave acceacuteder au camp Cela ne mrsquoarrecircte pas mecircme si les choses peuvent ecirctre difficiles je sens que jrsquoai un travail tregraves important agrave faire

Jrsquoœuvre pour renforcer la seacutecuriteacute des femmes et des filles plus particuliegraverement des personnes handicapeacutees des personnes qui ne sont pas toujours incluses dans les activiteacutes des personnes qui sont souvent oublieacutees Je me souviens des moments ougrave crsquoeacutetait mon cas lorsque jrsquoavais tellement mal que je ne pouvais pas quitter ma maison ou avant drsquoavoir reccedilu ma beacutequille pour marcher Je me sentais vraiment seule Maintenant je suis tregraves active et je suis leader dans notre commu-nauteacute Je fais partie de lrsquoassociation des personnes handicapeacutees et je suis travailleuse sociale Jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir des choses preacutecieuses agrave apporter et que je peux plaider en faveur des femmes et enfants handicapeacutes et de leurs individus responsables parce que je comprends parfaitement

leurs besoins Je pense aussi que les gens mrsquoadmirent car ils me voient mrsquoefforcer pour faire mon travailraquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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Recommandations

Les recommandations suivantes sont tireacutees des leccedilons apprises au cours de ce projet qui porte sur le moyen de promouvoir lrsquoinclusion du handicap dans les programmes rela-tifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Recommandations pour les acteurs de la VBG

Inclure les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables dans la conception la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des programmes relatifs agrave la VBG Lrsquoimplication des personnes handicapeacutees dans la conception et lrsquoeacutevaluation du programme est essentielle pour identifier avec preacutecision les obstacles agrave leur participation aux programmes relatifs agrave la VBG eacutelaborer des strateacutegies visant agrave ameacuteliorer leur participation et comprendre le changement qui importe le plus pour eux Une attention particuliegravere devrait ecirctre accordeacutee agrave la collecte des informations et des points de vue des femmes des filles et des personnes souffrant de deacuteficiences intellectuelles et mentales car elles sont les plus exposeacutees agrave la VBG Les approches participatives telles que le classement les photo-interviews et la narration ajouteacutees aux meacutethodes qualitatives plus conventionnelles (exemple discussions theacutematiques de groupe et entretiens en face agrave face) sont des moyens permettant drsquoexplorer effi-cacement les preacuteoccupations et les ideacutees des individus qui ont des besoins communicationnels diffeacuterents Les eacutevaluations doivent inclure un volet de sensibilisation pour faire participer les personnes handicapeacutees et les individus responsables qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Assurer la formation et lrsquoapprentissage reacuteflectif sur les interactions entre le genre et le handicap pour les gestion-naires de programmes et les prestataires de services relatifs agrave la VBG et eacutetablir une compreacutehension commune et une adoption des approches centreacutees sur les droits et les survi-vants lorsque lrsquoon travaille avec ce groupe La formation du personnel agrave inteacutegrer une analyse de lrsquoineacutegaliteacute entre les sexes et de la discrimination fondeacutee sur le handicap les aidera agrave mieux cerner les facteurs uniques qui contribuent aux risques de VBG et de vulneacuterabiliteacute pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et agrave identifier des strateacute-gies plus efficaces pour leur inclusion dans les programmes relatifs agrave la VBG Lorsque les professionnels de la VBG sont particuliegraverement conscients de la dynamique du pouvoir entre les sexes dans leur travail avec les femmes ayant surveacutecu agrave la violence ils peuvent exiger un soutien suppleacutementaire pour reacutefleacutechir sur leurs propres attitudes et sur les attitudes des

autres sur la relation avec le handicap et sur la faccedilon dont ces eacuteleacutements peuvent aggraver lrsquoineacutegaliteacute fondeacutee sur le sexe la discrimination et lrsquoexclusion dans les relations les meacutenages et la communauteacute

Il est recommandeacute que les informations concernant les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables soient incluses et pleinement inteacutegreacutees dans les programmes de formation de base sur la VBG notamment agrave travers des eacutetudes de cas et des exemples centreacutes sur les personnes handicapeacutees Au fil du temps le personnel travaillant sur la VBG reconnaicirctra de plus en plus que reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees est une partie essentielle de leur travail et qursquoils ont les compeacutetences requises pour le faire effi-cacement dans le cadre de leur travail

Recruter des femmes et des filles handicapeacutees comme personnel et beacuteneacutevoles dans les programmes relatifs agrave la VBG Identifier et aider les femmes et les filles handicapeacutees agrave jouer un rocircle cleacute dans les programmes relatifs agrave la VBG peut ameacuteliorer la qualiteacute et la pertinence du programme pour ce groupe tout en les rendant autonomes et en rehaussant leur statut dans la communauteacute Fixer un objectif en termes de nombre de femmes et de filles handicapeacutees qui devraient parti-ciper agrave des formations et reacuteunions communautaires sur la VBG (environ 15 ) encouragera le personnel et les partenaires agrave les inviter directement agrave ces eacuteveacutenements et peut ameacuteliorer la repreacutesentation et la participation aux programmes relatifs agrave la VBG Plaider en faveur drsquoun eacutequilibre entre les sexes dans les associations de personnes handicapeacutees et pour lrsquoinclusion des femmes et des filles handicapeacutees dans les associations de femmes et de jeunes peut eacutegalement accroicirctre la participa-tion dans les domaines ougrave ces groupes interviennent dans les programmes relatifs agrave la VBG et une plus grande repreacutesenta-tion et un meilleur leadership au sein de la communauteacute

Privileacutegier lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les activiteacutes qui renfor-cent le capital social et les reacuteseaux de pairs Ceci est particuliegraverement important pour la preacutevention de la violence contre des adolescentes handicapeacutees les femmes ayant un handicap physique qui sont isoleacutees dans leurs maisons les individus responsables et les femmes les filles les garccedilons et les hommes ayant une deacuteficience intellectuelle Pour les programmes relatifs aux laquo espaces seacutecuriseacutes raquo aider les femmes et les filles agrave reacutefleacutechir sur ce qui rend un espace laquo seacutecuriseacute raquo pour eux et pour les autres et agrave deacutefinir leurs propres laquo regravegles de base raquo ou principes qui reflegravetent comment elles devront accepter et appreacutecier les diffeacuterences Ces principes peuvent aussi les amener agrave reacutefleacutechir sur la faccedilon drsquoatteindre et drsquoinclure drsquoautres femmes et filles qui sont plus isoleacutees (agrave

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lrsquoexemple des filles ayant une deacuteficience intellectuelle) En plus des activiteacutes baseacutees au centre la sensibilisation communau-taire et les visites agrave domicile sont essentielles pour atteindre les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables qui sont isoleacutes dans leurs maisons et pour renforcer en mecircme temps les meacutecanismes de protection communautaire Le personnel du programme relatif agrave la VBG doit ecirctre conscient de toute la charge de travail et des responsabiliteacutes suppleacute-mentaires que drsquoautres femmes et filles peuvent ecirctre tenues drsquoassumer dans les meacutenages suite agrave la participation des individus responsables dans les activiteacutes lieacutees agrave la VBG et les aider agrave identifier des strateacutegies pour atteacutenuer les risques associeacutes et les conseacutequences inattendues

Privileacutegier lrsquoinclusion des femmes handicapeacutees et des individus responsables de sexe feacuteminin dans les programmes portant sur lrsquoautonomisation eacuteconomique Fixer des objectifs en termes de nombre de femmes et filles handicapeacutees et drsquoindividus responsables devant participer agrave ces programmes et encourager le personnel et les commu-nauteacutes agrave les inviter Une analyse minutieuse des risques doit ecirctre meneacutee et une strateacutegie drsquoatteacutenuation deacuteveloppeacutee avant la participation pour preacutevenir etou reacutepondre efficacement agrave des conseacutequences impreacutevues Dans certains contextes les activ-iteacutes drsquoautonomisation eacuteconomique des femmes peuvent sortir du cadre des rocircles qui leur sont deacutevolus sur le plan social ce qui accentue leur vulneacuterabiliteacute agrave la violence de la part de la famille et de la communauteacute Dans certains meacutenages ces activiteacutes peuvent avoir un impact neacutegatif sur la personne handicapeacutee qui peut ecirctre abandonneacutee sans individus respon-sables familiers ce qui augmente potentiellement le risque de violence ou drsquoabus Parallegravelement drsquoautres femmes du meacutenage notamment les adolescentes peuvent assumer ce rocircle ce qui accroicirct leur charge de travail ou leur exclusion

La Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG qui comprend des outils et des directives pour les aider agrave renforcer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail est disponible sur httpwrcmsdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Recommandations pour acteurs du handicap

Veiller agrave ce que les programmes et organisations conccedilus pour servir les personnes handicapeacutees soient sensibles agrave la question du genre Les personnel des programmes et organisations srsquooccupant des personnes handicapeacutees doit suivre une formation sur le genre et lrsquoeacutegaliteacute des genres afin de comprendre les diffeacuterentes faccedilons dont le conflit et le deacuteplacement affectent les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et adapter leurs activiteacutes et services en conseacutequence Le personnel du programme Handicap doit

eacutegalement ecirctre conscient des risques particuliers de VBG auxquels les femmes et les filles handicapeacutees sont exposeacutees et recevoir une formation sur la communication avec les survi-vants et sur lrsquoorientation approprieacutee vers les prestataires de service relatifs aux VBG

Renforcer le plaidoyer autour des droits des personnes affecteacutees par la crise et le conflit notamment les femmes et les filles en eacuteveillant la conscience sur les reacutefugieacutes et les personnes deacuteplaceacutees au sein des organisations pour personnes handicapeacutees (DPO) notamment au niveau reacutegional ougrave il y aurait des crises reacutepeacuteteacutees ou prolongeacutees ayant un impact consideacuterable sur plusieurs pays Cela peut inclure le travail en reacuteseau entre les femmes handicapeacutees et les mouve-ments œuvrant pour les droits des femmes dans les pays et reacutegions affecteacutes par des crises afin de deacutevelopper une plus grande connexion compreacutehension et reacuteponse aux besoins des femmes handicapeacutees dans les environnements humanitaires

Recommandations pour tous les acteurs humanitaires

Mettre en œuvre les orientations sectorielles pour preacutevenir et reacutepondre agrave la violence baseacutee sur le genre telles qursquoeacutenonceacutees dans les Directives du Comiteacute permanent inter-organisations relatives agrave la violence baseacutee sur le genre48 Tous les acteurs humanitaires doivent reconnaicirctre et reacutepondre aux risques accrus de VBG pendant le conflit et la crise notam-ment pour les femmes et les filles handicapeacutees ainsi que les individus responsables de sexe feacuteminin Les normes minimales eacutenonceacutees dans les Directives fournissent lrsquoorientation de base pour tous les secteurs dans la preacutevention et la reacuteponse aux VBG

Entreprendre lrsquointeacutegration de la protection pour satisfaire effectivement les besoins des personnes handicapeacutees durant toutes les phases de lrsquointervention humanitaire Lrsquointeacutegration de la protection y compris lrsquoinclusion de lrsquoanalyse du genre et du handicap dans la conception des programmes la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation est deacuteterminante pour assurer que tout le monde notamment les femmes et filles handica-peacutees a pleinement accegraves aux services et agrave lrsquoassistance dans tous les secteurs y compris pour atteacutenuer le risque de VBG49

Recommandations pour les bailleurs de fonds et gouvernements

Tenir les organisations humanitaires responsables de la satisfaction effective des besoins des personnes handica-peacutees et des individus responsables dans les programmes sur la VBG agrave travers des processus de monitoring et de preacutesentation de rapports ainsi que la mise en exergue de

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pratique positives provenant de diffeacuterentes organisations dans les environnements humanitaires afin drsquoencourager lrsquoobservation des approches tenant compte du handicap et du genre

Plaider pour une plus grande reconnaissance de la multi-tude de preacuteoccupations lieacutees au handicap et au genre y compris la VBG dans tous les instruments internationaux les normes et conventions relatifs au conflit au deacuteplace-ment et agrave lrsquoaction humanitaire Les instruments interna-tionaux peuvent jouer un rocircle deacuteterminant dans la deacutefinition des prioriteacutes pour lrsquoaction humanitaire durant le conflit et le deacuteplacement Les preacuteoccupations speacutecifiques aux femmes et

aux filles et agrave toutes les personnes handicapeacutees doivent ecirctre au cœur des instruments internationaux dans la mesure ougrave elles figurent parmi les populations les plus vulneacuterables durant la crise Un plaidoyer permanent est neacutecessaire aux niveaux international et national pour encourager les gouvernements agrave signer et agrave ratifier tous les instruments pertinents et agrave tenir tous les acteurs concerneacutes responsables de la mise en œuvre inteacutegrale des conventions nouvelles et existantes y compris la Convention relative aux droits des personnes handicapeacutees la Convention sur lrsquoeacutelimination de toutes les formes de discrimi-nation agrave lrsquoeacutegard des femmes et les reacutesolutions du Conseil de seacutecuriteacute sur les femmes la paix et la seacutecuriteacute

Atelier drsquointervenants au Burundi copy Elizabeth SherwoodWRC

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Notes

1 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondiales et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacuteva-lence et conseacutequences sur la santeacute de la violence du parte-naire intime et de la violence sexuelle exerceacutee par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductive-healthpublicationsviolence9789241564625en

2 Ce chiffre est deacutetermineacute par lrsquoestimation globale selon laquelle les 15 pour cent de toute population seront des personnes handicapeacutees (OMS 2011) et selon laquelle 512 millions de personnes sont deacuteplaceacutees par la crise et le conflit agrave travers le monde (HCR 2014)

3 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

4 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

5 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

6 Dans ce rapport les laquo personnes handicapeacutees mentales raquo renvoient aux personnes atteintes drsquoune maladie mentale etou celles qui sont des usagers etou survivants de la psychiatrie Le terme laquo personnes ayant des handicaps sociaux raquo est parfois utiliseacute pour deacutecrire ce groupe de personnes handicapeacutees Reacuteseau mondial des usagers et survivants de la psychiatrie Manuel de mise en œuvre de la Convention des Nations unies relative au droit des per-sonnes handicapeacutees (RMUSP2008) p 9 wrcmsN8o9CH

7 UNHCR Le coucirct humain de la guerre Tendances mondia-les 2013 (2014) httpwwwunhcrorg5399a14f9html

8 Organisation mondiale de la santeacute et Banque mondiale Rapport mondial sur le handicap (2011)

9 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondia-les et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacutevalence et conseacutequences sur la santeacute sur la violence infligeacutee par le partenaire intime et par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductivehealth

publicationsviolence9789241564625en10 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-

lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

11 Ibid 12 Convention des Nations unies relative aux droits des per-

sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde-faultaspnavid=15amppid=150

13 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

14 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

15 CBM Inclusion made easy A quick program guide to dis-ability in development (2012) httpwwwcbmorg articledownloads78851CBM_Inclusion_Made_ Easy_-_com-plete_guidepdf

16 Ibid 17 GSDRC Applied Knowledge Services Understanding gen-

der (nd) httpwwwgsdrcorggotopic-guidesgenderunderstanding-gender

18 Ibid 19 Carolyn Frohmader and Stephanie Ortoleva ldquoThe sexual

and reproductive rights of women and girls with disabili-tiesrdquo (Issues paper presented at the ICPD Beyond 2014 Confeacuterence internationale sur les droits de lrsquohomme La Haye Pays-Bas 7-10 juillet 2013) httpwwdaorgauwp- contentuploads201312issues_paper_srr_wom- en_and_girls_with_disabilities_finalpdf

20 Convention des Nations unies relative aux droits des per-sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde- faultaspnavid=15amppid=150

21 Andrea Hollomotz ldquoDisability oppression and violence Towards a sociological explanationrdquo Sociology vol 47 (2013) pp 477-493 Originally published online 23 No-vember 2012 DOI 1011770038038512448561

22 Centers for Disease Control and Prevention The socio-ecological model a framework for prevention (2015) httpwwwcdcgovviolencepreventionoverviewsocial-ecologicalmodelhtml

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23 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

24 Ces principes directeurs ont eacuteteacute adapteacutes des contributions drsquoune activiteacute meneacutee au Forum drsquoapprentissage interne pour le projet en juin 2014

25 Les DPO sont des organisations repreacutesentatives de per-sonnes handicapeacutees Elles sont geacuteneacuteralement constitueacutees et dirigeacutees par des personnes handicapeacutees

26 LrsquoIMSVBG enregistre le type de violence rapporteacute par les survivants dont le viol les agressions sexuelles les agressions physiques le mariage forceacute le deacuteni des res-sources les opportuniteacutes ou services et les violences psychologiqueseacutemotionnelles

27 Les consultations du personnel VBG en Eacutethiopie et au Burundi ont deacutemontreacute qursquoils avaient une bonne compreacutehen-sion des diffeacuterents types de deacuteficiences et pourraient les identifier sur la base de ces questions et observations fonctionnelles au cours de leurs concertations avec les survivants Il est important toutefois de reconnaicirctre que ce ne sont pas tous les survivants handicapeacutes qui peuvent ecirctre identifieacutes comme ayant un handicap dans les donneacutees de lrsquoIMSVBG

28 Jillian Foster Final report Implications and recommenda-tions for integration of mixed-methods analysis across WRC research Consultancy report submitted to WRC (2014)

29 httpbetterevaluationorgapproaches (accessed 12 August 2014) and httpdeptswashingtoneduccph pdf_filesEvaluationpdf (accessed 12 August 2014)

30 Lrsquooutil laquo Expeacuterience du changement raquo est adapteacute de la technique dite du changement le plus significatif (MSC) La technique MSC est une forme de monitoring et eacutevaluation participatifs qui analysent la prise en compte du change-ment pour deacutecouvrir les changements qui sont les plus consideacutereacutes par les individus et les groupes et pourquoi httpbetterevaluationorgapproaches (consulteacute le 12 aoucirct 2014)

31 Adapteacute de lrsquooutil Before and Now Diagram (page 68) dans the Tools together now 100 participatory tools to mobilize communities for HIVAIDS httpwwwaidsallianceorgassets000000370229-Tools-together-now_originalpdf1405520036

32 Adapted ldquoSummit Workshoprdquo from the Participatory Performance Story Reporting Technique httpwwwclearhorizoncomauwp-contentuploads200905report-on-outcomes-and-get-everyone-involved_the-participatory-performancepdf (accessed 12 August 2014)

33 IRC Formation agrave lrsquointeacutegration de la protection guide du facilitateur (2013) httpwwwglobalprotectionclusterorg_assetsfilesaorsprotection_mainstreamingIRC_Pro-tection_Mainstreaming_Training 20_Facilitators_Guide_March_2013_ENpdf

34 Les donneacutees de lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) indiquent que 120 survivants sur 2 025 enregistreacutes preacutesen-tent un handicap

35 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSGBV (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 5083 pour cent (61 sur 120) des survivants handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes et 32 23 pour cent (614 sur 1905) des survivants non handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 186 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0000

36 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes ont subi des violences psychologiqueseacutemotionnelles contre 2325 pour cent (443 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 342 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0377

37 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 3583 pour cent (43 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un partenaire ou eacutepoux contre 4871 pour cent (928 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1288 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0006

38 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un eacutetranger contre 2273 pour cent (433 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 394 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0316

39 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 83 pour cent (100 sur 120) des survi-

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vants handicapeacutes sont des femmes contre 95 pour cent (1812 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des femmes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 12 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de 0000

40 Au cours du processus de consentement eacuteclaireacute il eacutetait conseilleacute aux femmes de ne pas partager leurs expeacuteriences personnelles et de consentir agrave ce que leurs informations soient utiliseacutees dans des rapports afin drsquoameacuteliorer les programmes au Burundi et dans drsquoautres pays Toutes les femmes handicapeacutees intellectuelles souffraient juste de leacutegegraveres deacuteficiences et par conseacutequent eacutetaient en mesure de comprendre ce processus de consentement mais elles eacutetaient eacutegalement en preacutesence de leurs individus responsables Les questions de groupes de discussion ne portaient pas sur ces informations personnelles Les femmes dans ce groupe toutefois ont continueacute agrave divulguer des expeacuteriences personnelles tout au long de la discussion Tous les participants ont reccedilu des conseils sur les services disponibles aux survivants de la VBG et un soutien perma-nent eacutetait fourni par le personnel WPE de lrsquoIRC

41 Laurie E Powers Rosemary B Hughes and Emily M Lund Interpersonal violence and women with disabilities A re-search update (Harrisburg PA National Resource Center on Domestic Violence 2009)

42 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 1667 pour cent (20 sur 120) des survivants handicapeacutes sont des hommes et 488 pour cent (93 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des hommes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1170 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de Fischer de 0000

43 Les femmes les filles les garccedilons et les hommes handi-capeacutes peuvent subir des violences sur la base du genre et du handicap La contribution speacutecifique de chacun de ces facteurs va varier et les causes sous-jacentes de lrsquooppression et des abus sont souvent complexes et croiseacutees De fait il est difficile de faire la distinction et de reacutepondre seacutepareacutement Degraves lors il srsquoavegravere important de surveiller et reacutepondre agrave toutes les formes de violences et discriminations dans les environnements humanitaires notamment contre les groupes les plus marginaliseacutes au sein de la communauteacute afin de faire progresser lrsquoeacutegaliteacute des genres pour les groupes extrecircmement marginaliseacutes et opprimeacutes au sein de la communauteacute Des reacutesultats agrave

plus grande eacutechelle issus du projet et refleacutetant le caractegravere croiseacute des facteurs genre handicap et drsquoautres facteurs pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes et des rapports de recherche plus deacutetailleacutes sur ce sujet seront disponibles sur le site web de Commission des femmes pour les reacutefugieacutes httpswomensrefugeecom-missionorgprogramsdisabilitiesresearch-and-resourcesdocument945-building-capacity-for-disability-inclusion-in-gender-based-violence-gbv-programming-in-humanitarian-settings-overviewcatid=232

44 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

45 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 325 pour cent (39 sur 120) des survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours suivant lrsquoincident et 4398 pour cent (837 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1148 pour cent est consideacuterable du point de vue statis-tique avec une p-value de Fischer de 0017

46 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG 4083 pour cent (49 sur 120) survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC plus drsquo1 mois apregraves lrsquoincident et 3442 pour cent (655 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes plus drsquo1 moins apregraves lrsquoincident Des tests confir-ment que cette diffeacuterence de 641 pour cent nrsquoest pas consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0166

47 Commission des femmes pour les reacutefugieacutes Strong girls powerful women Program planning and design for ado-lescent girls in humanitarian settings (2014) httpswo-mensrefugeecommissionorgresourcesdocument1036-strong-girls-powerful-women-report

48 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuidelines2005pdf

49 Global Protection Cluster Protection mainstreaming (nd) httpwwwglobalprotectionclusterorgenareas-of-responsibilityprotection-mainstreaminghtml

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Tableau A Reacutesumeacute des pays contextes et activiteacutes meneacutes au cours de la phase 1 du projetPays Contexte opeacuterationnel Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie MyrsquoAni mdash Environnement de camp prolongeacute

Discussions de groupe avec de reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handi-capeacutes et leurs individus responsables (25 participants) leaders communautaires (11 participants) et travailleurs communautaires et travailleurs sociaux (13 participants)

Entretiens avec des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables (4 entretiens mdash 7 personnes)

Consultations avec lrsquoAssociation de handicapeacutes (32 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (19 personnes)

Burundi Bujumbura mdash Environnement urbain

Kinama Mussasa et Bwagiriza mdash

Camps

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes congolais handi-capeacutes et leurs individus responsables (161 participants)

Entretien avec une fille handicapeacutee et son individu responsable (1 entretien mdash 2 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (13 personnes)

Jordanie Zaatari mdash Camp

Irbid Mafraq et Ramtha mdash Envi-ronnements urbains

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus respon-sables (113 participants) et volontaire de la communauteacute de reacutefugieacutes (11 participants)

Entretiens avec des filles handicapeacutees et leurs indi-vidus responsables (2 entretiens mdash 4 personnes)

Consultations avec les acteurs humani-taires (30 personnes)

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Grozny Reacutepublique de Tcheacutetcheacutenie mdash Environnement urbain de reconstruction post-conflit

Discussion de groupe avec les individus respon-sables drsquoenfants handicapeacutes (12 participants)

Entretiens avec des femmes et filles handica-peacutees (11 entretiens mdash 11 personnes)

Consultations de personnels drsquoONG de femmes (16 personnes)

Ces discussions de groupe et entretiens ont eacuteteacute reacutealiseacutes par des ONG partenaires de lrsquoIRC dans le Caucase du Nord

Annexe 1 Reacutesumeacute des activiteacutes entreprises dans la meacutethodologie du projet

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Tableau B Reacutecapitulatif des activiteacutes drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilotePays Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie Discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handicapeacutes et leurs individus responsables (24 participants) et des leaders communautaires (11 participants)

Atelier drsquointervenants (21 personnes)

Burundi Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (89 participants) et des leaders communautaires (10 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (18 participants)

Atelier drsquointervenants (41 personnes)

Jordanie Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus responsables (14 participants)

Entretiens avec les professionnels de la VBG (3 participants)

Des expeacuteriences du changement ont eacuteteacute conduite par le personnel WPE en Jordanie et des entretiens avec des professionnels ont eacuteteacute reacutealiseacutes par teacuteleacutephone

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (26 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (7 participants)

Atelier drsquointervenants (26 personnes)

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Les ateliers drsquointervenants au Burundi en Eacutethiopie et en Caucase du Nord et des expeacuteriences du changement en provenance de Jordanie visaient agrave collecter des messages-cleacutes et recommandations de diffeacuterents groupes impliqueacutes dans le projet sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG Leurs recommandations eacutetaient axeacutees sur les points ci-apregraves

bull Renforcement du plaidoyer sur la non-discrimination

laquo Des sessions de sensibilisation communautaires continues cibleacutees mettant en exergue les droits des personnes handica-peacutees notamment autour des questions relatives aux individus responsables de sexe feacuteminin et masculin raquo (Recommandations provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Consultations permanentes avec les personnes handicapeacutees sur la planification des programmes

laquo Il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne precirctent pas attention agrave nos opinions Nous aimerions rencontrer certaines filles dans un cafeacute ou un endroit uniquement pour filles avec et sans handicap Juste les filles sans adultes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo (Exposeacute du groupe des filles mdash Atelier drsquointervenants Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

bull Mise en exergue des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees

laquo Eacutelaborer un plan ou moyen de partage des expeacuteriences de reacuteussite de personnes handicapeacutees ayant reacuteussi dans des activiteacutes eacuteconomiques et professionnelles Se servir de ces succegraves comme moyen drsquoencourager drsquoautres groupes agrave inclure les personnes handicapeacutees dans ces types de programmes raquo (Recommandation provenant des hommes handicapeacutes mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Renforcement des activiteacutes de sensibilisation et de soutien par les pairs

laquo Effectuer plus de visites agrave domicile chez les femmes et filles handicapeacutees qui sont les plus isoleacutees Eacutelaborer un plan pour des visites reacuteguliegraveres et des contacts entre les eacutequipes [VBG] et leurs familles raquo (Recommandation provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Eacutethiopie)

bull Travail avec les familles

laquo Former un comiteacute drsquoindividus responsables pour donner des conseils sur lrsquoeacutelaboration des programmes Consacrer du temps pour enseigner des leccedilons sur comment ecirctre un meilleur deacutefenseur de la famille fournir des informations sur comment mieux utiliser des systegravemes et ecirctre moins deacutependants des agents de mobilisation communautaire raquo (Recommandation provenant drsquoindividus responsables mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Fourniture de soutien mateacuteriel et de strateacutegies de transport

laquo Recommander la fourniture de transport du fait de la difficile situation financiegravere (ou indemniteacutes de transport) raquo (Entretien avec un individu responsable de sexe feacuteminin mdash Irbid Jordanie)

Annexe 2 Recommandations issues des ateliers des intervenants

Page 33: « Je vois que cela est possibles33660.pcdn.co/wp-content/uploads/2020/04/Je-vois-que... · 2020-04-15 · 2 leur incapacité à laisser les personnes dont elles s’occupent. Pratiques

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laquo Nous nrsquoavons jamais eu de personnes handicapeacutees dans notre eacutequipe auparavantmdash il srsquoagit drsquoun changement majeur et vraiment tregraves important Mes amies handicapeacutees font le mecircme travail que moi Elles sont vraiment excellentes dans certains domaines et elles enseignent des choses agrave drsquoautres personnes Il est important pour la communauteacute de constater cela de savoir que lorsque nous disons vouloir inclure les personnes handicapeacutees nous le pensons vraiment Ceci est un bon moyen pour commencer agrave changer la faccedilon dont les personnes handicapeacutees sont consideacutereacutees raquo

(Travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie)

Atteindre et soutenir les personnes agrave risque eacuteleveacute

Lrsquoisolement des personnes ayant une deacuteficience intellectuelle etou de handicaps multiples a eacuteteacute identifieacute comme eacutetant un deacutefi pour les prestataires de services Ces personnes sont souvent isoleacutees dans leurs maisons avec leurs individus responsables et peuvent avoir peu drsquooccasions ou de soutien neacutecessaire(s) pour eacutelaborer des strateacutegies susceptibles de les proteacuteger contre la violence Les pratiques suivantes ont eacuteteacute identifieacutees comme favorisant lrsquoaccegraves et lrsquoinclusion de ces personnes dans les activiteacutes relatives agrave la VBG

Les visites agrave domicile et les activiteacutes agrave domicile

Au Burundi en Eacutethiopie et au Caucase du Nord les personnes handicapeacutees et les professionnels ont indiqueacute avoir meneacute des visites agrave domicile pour interroger les individus et les familles au sujet de leurs besoins et pour partager lrsquoinformation sur les services et lrsquoassistance en matiegravere de VBG Ces visites ont permis aux profes-sionnels de la VBG et aux prestataires de services drsquoidentifier des survivants qui neacutecessitent un soutien complet et speacutecialiseacute Le personnel de lrsquoIRC au Burundi et en Eacutethiopie a commenceacute agrave organ-iser des activiteacutes de groupe geacuteneacuteralement tenues dans les centres de promotion de la femme et dans drsquoautres sites communautaires proches de leurs maisons et qui ciblaient parfois ces individus et les familles Les individus responsables des filles souffrant de handicaps multiples ont eacutegalement souligneacute qursquoils constataient un renforcement de lrsquoacceptation et du soutien de la communauteacute suite aux activiteacutes agrave domicile

laquo Les membres de la communauteacute nous traitent mieux agrave preacutesent Ils sont plus habitueacutes agrave nous Ils savent comment nous sommes et nous saluent aimablement quand ils passent raquo

(Megravere drsquoune adolescente souffrant drsquoune deacuteficience intellectuelle - camp de MyrsquoAni Eacutethiopie)

La gestion individuelle des cas

Les survivantes handicapeacutees neacutecessitent une gestion individu-aliseacutee et globale des cas pour promouvoir leur gueacuterison et leur reacutetablissement et pour preacutevenir toute violence future Pendant lrsquoeacutevaluation les participants ont rapporteacute que les profession-nels de la VBG srsquoeacutetaient ameacutelioreacutes dans lrsquoidentification de ces personnes agrave risque eacuteleveacute et la fourniture drsquoun soutien plus complet et adapteacute agrave leurs besoins speacutecifiques Les facteurs suivants ont eacuteteacute deacutecrits comme ameacuteliorant lrsquoappui agrave la gestion des cas pour ces personnes

bull lrsquoidentification des diffeacuterentes meacutethodes de communica-tion directe avec les survivants

bull une attention accrue sur lrsquoidentification des forces et des capaciteacutes reacuteelles des survivants au cours des eacutevaluations

bull la participation des personnes handicapeacutees et de leurs individus responsables dans la planification de lrsquoaction

bull un suivi freacutequent et une coordination de la prestation des services pour reacutepondre aux besoins identifieacutes

Les femmes handicapeacutees ont indiqueacute que ces seacuteances de gestion de cas ont contribueacute agrave deacutevelopper la confiance et la compreacutehension entre elles et les professionnels de la VBG et qursquoelles ont reccedilu une aide en fonction de leurs propres besoins et deacutesirs Cette leccedilon met eacutegalement en eacutevidence lrsquoimportance des approches centreacutees sur le survivant dans le travail avec les femmes handicapeacutees lorsqursquoil est question de deacutefinir leurs buts objectifs et strateacutegies

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Histoire de Mawazo - camp de Kinama Burundi

Mawazo vit seule et se deacuteplace diffeacuteremment des autres en rampant plutocirct qursquoen marchant

laquo Je vis seule Jrsquoai toujours veacutecu seule Jrsquoessaie drsquoecirctre tregraves indeacutependante et je fais beaucoup de choses toute seule Je peux nettoyer cuisiner laver mes vecirctements et je passe du temps agrave essayer drsquoaider mes voisins en prenant soin de leurs enfants

Je reccedilois reacuteguliegraverement des visites agrave domicile le personnel de lrsquoIRC est comme ma famille Ils passent veacuterifier si tout va bien presque tous les jours Quand jrsquoai un problegraveme ils srsquoen rendent compte tregraves rapidement et viennent voir si je vais bien Je me sens beaucoup plus eacutepanouie et jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir quelqursquoun agrave qui parler Jrsquoadore partager des histoires et je me sens bien lorsque quelqursquoun me demande comment je me sens

Mon nom dans ma langue signifie agrave la fois laquo problegravemes raquo et laquo ideacutees raquo Jrsquoai beaucoup agrave dire et agrave partager avec les autres Je suis une personne tregraves ouverte je pense que crsquoest la raison pour laquelle les enfants mrsquoaiment tant Je suis ouverte agrave eux je souris avec eux et je leur raconte des histoires Je peux leur apprendre beaucoup de choses car jrsquoai vu et appris beaucoup de choses dans ma vie Je peux leur parler de leur culture leur enseigner le respect et leur inculquer lrsquoesprit du partage Lorsque quelqursquoun mrsquoapporte de la bouillie par exemple mecircme en petite quantiteacute je ne le bois pas toute seule Srsquoil y a des enfants nous partageons tous ensemble Mecircme si jrsquoai tregraves faim je sais que cela est une chance pour moi drsquoenseigner quelque chose drsquoaider quelqursquoun tout comme les autres mrsquoaident

Si je pouvais dire une chose agrave lrsquoeacutequipe de lrsquoIRC ce serait de continuer de se souvenir des personnes qui sont agrave la maison qui ne peuvent pas facilement participer aux programmes Nous avons eacutegalement des besoins et des recircves Je me fais maintenant vieille et je pense qursquoil est important de se concentrer sur les jeunes les jeunes handicapeacutees pour srsquoassurer qursquoelles sont incluses degraves le plus jeune acircge afin que les gens puissent cesser la discrimination et nous consi-deacuterer tous comme eacutegaux raquo

copy IRC

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Reconnaicirctre les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes handicapeacutees pour faciliter lrsquoinclusion

Les personnes handicapeacutees et les professionnels de la VBG ont rapporteacute que lrsquoidentification et le renforcement des compeacute-tences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees ont favoriseacute une plus grande inclusion dans une varieacuteteacute drsquoactiviteacutes relatives agrave la VBG En Jordanie de jeunes femmes sourdes ont eacuteteacute inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes de responsabilisation sociale et agrave des initiatives meneacutees dans les centres de promo-tion de la femme et agrave animer des seacuteances de pose de henneacute Ces activiteacutes ont fourni un espace permettant aux femmes de partager des compeacutetences et des inteacuterecircts communs avec drsquoautres femmes de leur acircge

laquo Non seulement elles les ont accepteacutees mais elles se sont eacutegalement fait des amies Mecircme avant la fin de la seacuteance elles eacutechangeaient des numeacuteros de teacuteleacutephones et leur demandaient si elles pouvaient les contacter pour faire du henneacute agrave leurs ceacuteleacutebrations raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Au Caucase du Nord les adolescentes handicapeacutees ont eacuteteacute incluses dans la conception des activiteacutes sociales qui visaient agrave faciliter le reacuteseautage entre les filles avec et sans handicap Les activiteacutes ont eacuteteacute construites autour des compeacutetences speacutecifiques des filles handicapeacutees (exemple lrsquoexeacutecution de

chansons en langue des signes) la promotion de lrsquoeacutegaliteacute de participation dans la conception du programme mais aussi lrsquoappreacuteciation des talents de chaque individu

Comme lrsquoont reconnu les membres de la famille les dirige-ants communautaires les prestataires de services et autres agrave travers les sites du projet les reacutesultats de ces activiteacutes contredisent les hypothegraveses selon lesquelles les personnes handicapeacutees sont incapables de beacuteneacuteficier et de contribuer agrave une varieacuteteacute de programmes

laquo Avant les gens pensaient que ces femmes eacutetaient des cas deacutesespeacutereacutes et qursquoelles ne pourraient jamais ecirctre indeacutependantes Maintenant elles contredisent de nombreuses personnes au sein de la communauteacute Elles nous rendent nous les rares personnes qui avons toujours cru en elles tregraves tregraves fiers raquo

(Dirigeant communautaire de sexe masculin mdash camp de Kinama Burundi)

Beaucoup de personnes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance drsquoavoir lrsquoopportuniteacute laquo de faire leurs preuves raquo car beaucoup nrsquoavaient jamais eacuteteacute inviteacutees agrave prendre part aux activiteacutes Le simple fait de tendre la main pour encourager leur participation agrave des programmes eacutetait dans de nombreux cas lrsquoadaptation la plus percutante meneacutee par les professionnels de la VBG

Diane - camp de Kinama Burundi

laquo Jrsquoai reccedilu un appel disant que lrsquoIRC voulait inclure des femmes handicapeacutees dans leurs programmes relatifs aux AVEC Jrsquoeacutetais tellement exciteacutee agrave lrsquoideacutee de mrsquoinscrire drsquoecirctre incluse drsquoavoir une occasion de faire mes preuves agrave preacutesent je pense qursquoil est de mon devoir de tendre la main agrave drsquoautres personnes handicapeacutees pour sensibiliser partager mon histoire et leur dire qursquoelles peuvent ecirctre incluses raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Mieraf travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie

laquo Jrsquoappreacutecie tellement mon rocircle dans le programme [de lrsquoIRC] et jrsquoai tant drsquohistoires que je pourrais vous raconter sur les choses que nous avons accomplies

Mais je pense qursquoil est important de vous dire que je suis une femme handicapeacutee Je marche avec une beacutequille et jrsquoai parfois beaucoup de mal agrave acceacuteder au camp Cela ne mrsquoarrecircte pas mecircme si les choses peuvent ecirctre difficiles je sens que jrsquoai un travail tregraves important agrave faire

Jrsquoœuvre pour renforcer la seacutecuriteacute des femmes et des filles plus particuliegraverement des personnes handicapeacutees des personnes qui ne sont pas toujours incluses dans les activiteacutes des personnes qui sont souvent oublieacutees Je me souviens des moments ougrave crsquoeacutetait mon cas lorsque jrsquoavais tellement mal que je ne pouvais pas quitter ma maison ou avant drsquoavoir reccedilu ma beacutequille pour marcher Je me sentais vraiment seule Maintenant je suis tregraves active et je suis leader dans notre commu-nauteacute Je fais partie de lrsquoassociation des personnes handicapeacutees et je suis travailleuse sociale Jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir des choses preacutecieuses agrave apporter et que je peux plaider en faveur des femmes et enfants handicapeacutes et de leurs individus responsables parce que je comprends parfaitement

leurs besoins Je pense aussi que les gens mrsquoadmirent car ils me voient mrsquoefforcer pour faire mon travailraquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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Recommandations

Les recommandations suivantes sont tireacutees des leccedilons apprises au cours de ce projet qui porte sur le moyen de promouvoir lrsquoinclusion du handicap dans les programmes rela-tifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Recommandations pour les acteurs de la VBG

Inclure les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables dans la conception la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des programmes relatifs agrave la VBG Lrsquoimplication des personnes handicapeacutees dans la conception et lrsquoeacutevaluation du programme est essentielle pour identifier avec preacutecision les obstacles agrave leur participation aux programmes relatifs agrave la VBG eacutelaborer des strateacutegies visant agrave ameacuteliorer leur participation et comprendre le changement qui importe le plus pour eux Une attention particuliegravere devrait ecirctre accordeacutee agrave la collecte des informations et des points de vue des femmes des filles et des personnes souffrant de deacuteficiences intellectuelles et mentales car elles sont les plus exposeacutees agrave la VBG Les approches participatives telles que le classement les photo-interviews et la narration ajouteacutees aux meacutethodes qualitatives plus conventionnelles (exemple discussions theacutematiques de groupe et entretiens en face agrave face) sont des moyens permettant drsquoexplorer effi-cacement les preacuteoccupations et les ideacutees des individus qui ont des besoins communicationnels diffeacuterents Les eacutevaluations doivent inclure un volet de sensibilisation pour faire participer les personnes handicapeacutees et les individus responsables qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Assurer la formation et lrsquoapprentissage reacuteflectif sur les interactions entre le genre et le handicap pour les gestion-naires de programmes et les prestataires de services relatifs agrave la VBG et eacutetablir une compreacutehension commune et une adoption des approches centreacutees sur les droits et les survi-vants lorsque lrsquoon travaille avec ce groupe La formation du personnel agrave inteacutegrer une analyse de lrsquoineacutegaliteacute entre les sexes et de la discrimination fondeacutee sur le handicap les aidera agrave mieux cerner les facteurs uniques qui contribuent aux risques de VBG et de vulneacuterabiliteacute pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et agrave identifier des strateacute-gies plus efficaces pour leur inclusion dans les programmes relatifs agrave la VBG Lorsque les professionnels de la VBG sont particuliegraverement conscients de la dynamique du pouvoir entre les sexes dans leur travail avec les femmes ayant surveacutecu agrave la violence ils peuvent exiger un soutien suppleacutementaire pour reacutefleacutechir sur leurs propres attitudes et sur les attitudes des

autres sur la relation avec le handicap et sur la faccedilon dont ces eacuteleacutements peuvent aggraver lrsquoineacutegaliteacute fondeacutee sur le sexe la discrimination et lrsquoexclusion dans les relations les meacutenages et la communauteacute

Il est recommandeacute que les informations concernant les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables soient incluses et pleinement inteacutegreacutees dans les programmes de formation de base sur la VBG notamment agrave travers des eacutetudes de cas et des exemples centreacutes sur les personnes handicapeacutees Au fil du temps le personnel travaillant sur la VBG reconnaicirctra de plus en plus que reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees est une partie essentielle de leur travail et qursquoils ont les compeacutetences requises pour le faire effi-cacement dans le cadre de leur travail

Recruter des femmes et des filles handicapeacutees comme personnel et beacuteneacutevoles dans les programmes relatifs agrave la VBG Identifier et aider les femmes et les filles handicapeacutees agrave jouer un rocircle cleacute dans les programmes relatifs agrave la VBG peut ameacuteliorer la qualiteacute et la pertinence du programme pour ce groupe tout en les rendant autonomes et en rehaussant leur statut dans la communauteacute Fixer un objectif en termes de nombre de femmes et de filles handicapeacutees qui devraient parti-ciper agrave des formations et reacuteunions communautaires sur la VBG (environ 15 ) encouragera le personnel et les partenaires agrave les inviter directement agrave ces eacuteveacutenements et peut ameacuteliorer la repreacutesentation et la participation aux programmes relatifs agrave la VBG Plaider en faveur drsquoun eacutequilibre entre les sexes dans les associations de personnes handicapeacutees et pour lrsquoinclusion des femmes et des filles handicapeacutees dans les associations de femmes et de jeunes peut eacutegalement accroicirctre la participa-tion dans les domaines ougrave ces groupes interviennent dans les programmes relatifs agrave la VBG et une plus grande repreacutesenta-tion et un meilleur leadership au sein de la communauteacute

Privileacutegier lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les activiteacutes qui renfor-cent le capital social et les reacuteseaux de pairs Ceci est particuliegraverement important pour la preacutevention de la violence contre des adolescentes handicapeacutees les femmes ayant un handicap physique qui sont isoleacutees dans leurs maisons les individus responsables et les femmes les filles les garccedilons et les hommes ayant une deacuteficience intellectuelle Pour les programmes relatifs aux laquo espaces seacutecuriseacutes raquo aider les femmes et les filles agrave reacutefleacutechir sur ce qui rend un espace laquo seacutecuriseacute raquo pour eux et pour les autres et agrave deacutefinir leurs propres laquo regravegles de base raquo ou principes qui reflegravetent comment elles devront accepter et appreacutecier les diffeacuterences Ces principes peuvent aussi les amener agrave reacutefleacutechir sur la faccedilon drsquoatteindre et drsquoinclure drsquoautres femmes et filles qui sont plus isoleacutees (agrave

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lrsquoexemple des filles ayant une deacuteficience intellectuelle) En plus des activiteacutes baseacutees au centre la sensibilisation communau-taire et les visites agrave domicile sont essentielles pour atteindre les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables qui sont isoleacutes dans leurs maisons et pour renforcer en mecircme temps les meacutecanismes de protection communautaire Le personnel du programme relatif agrave la VBG doit ecirctre conscient de toute la charge de travail et des responsabiliteacutes suppleacute-mentaires que drsquoautres femmes et filles peuvent ecirctre tenues drsquoassumer dans les meacutenages suite agrave la participation des individus responsables dans les activiteacutes lieacutees agrave la VBG et les aider agrave identifier des strateacutegies pour atteacutenuer les risques associeacutes et les conseacutequences inattendues

Privileacutegier lrsquoinclusion des femmes handicapeacutees et des individus responsables de sexe feacuteminin dans les programmes portant sur lrsquoautonomisation eacuteconomique Fixer des objectifs en termes de nombre de femmes et filles handicapeacutees et drsquoindividus responsables devant participer agrave ces programmes et encourager le personnel et les commu-nauteacutes agrave les inviter Une analyse minutieuse des risques doit ecirctre meneacutee et une strateacutegie drsquoatteacutenuation deacuteveloppeacutee avant la participation pour preacutevenir etou reacutepondre efficacement agrave des conseacutequences impreacutevues Dans certains contextes les activ-iteacutes drsquoautonomisation eacuteconomique des femmes peuvent sortir du cadre des rocircles qui leur sont deacutevolus sur le plan social ce qui accentue leur vulneacuterabiliteacute agrave la violence de la part de la famille et de la communauteacute Dans certains meacutenages ces activiteacutes peuvent avoir un impact neacutegatif sur la personne handicapeacutee qui peut ecirctre abandonneacutee sans individus respon-sables familiers ce qui augmente potentiellement le risque de violence ou drsquoabus Parallegravelement drsquoautres femmes du meacutenage notamment les adolescentes peuvent assumer ce rocircle ce qui accroicirct leur charge de travail ou leur exclusion

La Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG qui comprend des outils et des directives pour les aider agrave renforcer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail est disponible sur httpwrcmsdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Recommandations pour acteurs du handicap

Veiller agrave ce que les programmes et organisations conccedilus pour servir les personnes handicapeacutees soient sensibles agrave la question du genre Les personnel des programmes et organisations srsquooccupant des personnes handicapeacutees doit suivre une formation sur le genre et lrsquoeacutegaliteacute des genres afin de comprendre les diffeacuterentes faccedilons dont le conflit et le deacuteplacement affectent les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et adapter leurs activiteacutes et services en conseacutequence Le personnel du programme Handicap doit

eacutegalement ecirctre conscient des risques particuliers de VBG auxquels les femmes et les filles handicapeacutees sont exposeacutees et recevoir une formation sur la communication avec les survi-vants et sur lrsquoorientation approprieacutee vers les prestataires de service relatifs aux VBG

Renforcer le plaidoyer autour des droits des personnes affecteacutees par la crise et le conflit notamment les femmes et les filles en eacuteveillant la conscience sur les reacutefugieacutes et les personnes deacuteplaceacutees au sein des organisations pour personnes handicapeacutees (DPO) notamment au niveau reacutegional ougrave il y aurait des crises reacutepeacuteteacutees ou prolongeacutees ayant un impact consideacuterable sur plusieurs pays Cela peut inclure le travail en reacuteseau entre les femmes handicapeacutees et les mouve-ments œuvrant pour les droits des femmes dans les pays et reacutegions affecteacutes par des crises afin de deacutevelopper une plus grande connexion compreacutehension et reacuteponse aux besoins des femmes handicapeacutees dans les environnements humanitaires

Recommandations pour tous les acteurs humanitaires

Mettre en œuvre les orientations sectorielles pour preacutevenir et reacutepondre agrave la violence baseacutee sur le genre telles qursquoeacutenonceacutees dans les Directives du Comiteacute permanent inter-organisations relatives agrave la violence baseacutee sur le genre48 Tous les acteurs humanitaires doivent reconnaicirctre et reacutepondre aux risques accrus de VBG pendant le conflit et la crise notam-ment pour les femmes et les filles handicapeacutees ainsi que les individus responsables de sexe feacuteminin Les normes minimales eacutenonceacutees dans les Directives fournissent lrsquoorientation de base pour tous les secteurs dans la preacutevention et la reacuteponse aux VBG

Entreprendre lrsquointeacutegration de la protection pour satisfaire effectivement les besoins des personnes handicapeacutees durant toutes les phases de lrsquointervention humanitaire Lrsquointeacutegration de la protection y compris lrsquoinclusion de lrsquoanalyse du genre et du handicap dans la conception des programmes la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation est deacuteterminante pour assurer que tout le monde notamment les femmes et filles handica-peacutees a pleinement accegraves aux services et agrave lrsquoassistance dans tous les secteurs y compris pour atteacutenuer le risque de VBG49

Recommandations pour les bailleurs de fonds et gouvernements

Tenir les organisations humanitaires responsables de la satisfaction effective des besoins des personnes handica-peacutees et des individus responsables dans les programmes sur la VBG agrave travers des processus de monitoring et de preacutesentation de rapports ainsi que la mise en exergue de

35

pratique positives provenant de diffeacuterentes organisations dans les environnements humanitaires afin drsquoencourager lrsquoobservation des approches tenant compte du handicap et du genre

Plaider pour une plus grande reconnaissance de la multi-tude de preacuteoccupations lieacutees au handicap et au genre y compris la VBG dans tous les instruments internationaux les normes et conventions relatifs au conflit au deacuteplace-ment et agrave lrsquoaction humanitaire Les instruments interna-tionaux peuvent jouer un rocircle deacuteterminant dans la deacutefinition des prioriteacutes pour lrsquoaction humanitaire durant le conflit et le deacuteplacement Les preacuteoccupations speacutecifiques aux femmes et

aux filles et agrave toutes les personnes handicapeacutees doivent ecirctre au cœur des instruments internationaux dans la mesure ougrave elles figurent parmi les populations les plus vulneacuterables durant la crise Un plaidoyer permanent est neacutecessaire aux niveaux international et national pour encourager les gouvernements agrave signer et agrave ratifier tous les instruments pertinents et agrave tenir tous les acteurs concerneacutes responsables de la mise en œuvre inteacutegrale des conventions nouvelles et existantes y compris la Convention relative aux droits des personnes handicapeacutees la Convention sur lrsquoeacutelimination de toutes les formes de discrimi-nation agrave lrsquoeacutegard des femmes et les reacutesolutions du Conseil de seacutecuriteacute sur les femmes la paix et la seacutecuriteacute

Atelier drsquointervenants au Burundi copy Elizabeth SherwoodWRC

36

Notes

1 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondiales et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacuteva-lence et conseacutequences sur la santeacute de la violence du parte-naire intime et de la violence sexuelle exerceacutee par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductive-healthpublicationsviolence9789241564625en

2 Ce chiffre est deacutetermineacute par lrsquoestimation globale selon laquelle les 15 pour cent de toute population seront des personnes handicapeacutees (OMS 2011) et selon laquelle 512 millions de personnes sont deacuteplaceacutees par la crise et le conflit agrave travers le monde (HCR 2014)

3 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

4 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

5 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

6 Dans ce rapport les laquo personnes handicapeacutees mentales raquo renvoient aux personnes atteintes drsquoune maladie mentale etou celles qui sont des usagers etou survivants de la psychiatrie Le terme laquo personnes ayant des handicaps sociaux raquo est parfois utiliseacute pour deacutecrire ce groupe de personnes handicapeacutees Reacuteseau mondial des usagers et survivants de la psychiatrie Manuel de mise en œuvre de la Convention des Nations unies relative au droit des per-sonnes handicapeacutees (RMUSP2008) p 9 wrcmsN8o9CH

7 UNHCR Le coucirct humain de la guerre Tendances mondia-les 2013 (2014) httpwwwunhcrorg5399a14f9html

8 Organisation mondiale de la santeacute et Banque mondiale Rapport mondial sur le handicap (2011)

9 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondia-les et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacutevalence et conseacutequences sur la santeacute sur la violence infligeacutee par le partenaire intime et par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductivehealth

publicationsviolence9789241564625en10 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-

lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

11 Ibid 12 Convention des Nations unies relative aux droits des per-

sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde-faultaspnavid=15amppid=150

13 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

14 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

15 CBM Inclusion made easy A quick program guide to dis-ability in development (2012) httpwwwcbmorg articledownloads78851CBM_Inclusion_Made_ Easy_-_com-plete_guidepdf

16 Ibid 17 GSDRC Applied Knowledge Services Understanding gen-

der (nd) httpwwwgsdrcorggotopic-guidesgenderunderstanding-gender

18 Ibid 19 Carolyn Frohmader and Stephanie Ortoleva ldquoThe sexual

and reproductive rights of women and girls with disabili-tiesrdquo (Issues paper presented at the ICPD Beyond 2014 Confeacuterence internationale sur les droits de lrsquohomme La Haye Pays-Bas 7-10 juillet 2013) httpwwdaorgauwp- contentuploads201312issues_paper_srr_wom- en_and_girls_with_disabilities_finalpdf

20 Convention des Nations unies relative aux droits des per-sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde- faultaspnavid=15amppid=150

21 Andrea Hollomotz ldquoDisability oppression and violence Towards a sociological explanationrdquo Sociology vol 47 (2013) pp 477-493 Originally published online 23 No-vember 2012 DOI 1011770038038512448561

22 Centers for Disease Control and Prevention The socio-ecological model a framework for prevention (2015) httpwwwcdcgovviolencepreventionoverviewsocial-ecologicalmodelhtml

37

23 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

24 Ces principes directeurs ont eacuteteacute adapteacutes des contributions drsquoune activiteacute meneacutee au Forum drsquoapprentissage interne pour le projet en juin 2014

25 Les DPO sont des organisations repreacutesentatives de per-sonnes handicapeacutees Elles sont geacuteneacuteralement constitueacutees et dirigeacutees par des personnes handicapeacutees

26 LrsquoIMSVBG enregistre le type de violence rapporteacute par les survivants dont le viol les agressions sexuelles les agressions physiques le mariage forceacute le deacuteni des res-sources les opportuniteacutes ou services et les violences psychologiqueseacutemotionnelles

27 Les consultations du personnel VBG en Eacutethiopie et au Burundi ont deacutemontreacute qursquoils avaient une bonne compreacutehen-sion des diffeacuterents types de deacuteficiences et pourraient les identifier sur la base de ces questions et observations fonctionnelles au cours de leurs concertations avec les survivants Il est important toutefois de reconnaicirctre que ce ne sont pas tous les survivants handicapeacutes qui peuvent ecirctre identifieacutes comme ayant un handicap dans les donneacutees de lrsquoIMSVBG

28 Jillian Foster Final report Implications and recommenda-tions for integration of mixed-methods analysis across WRC research Consultancy report submitted to WRC (2014)

29 httpbetterevaluationorgapproaches (accessed 12 August 2014) and httpdeptswashingtoneduccph pdf_filesEvaluationpdf (accessed 12 August 2014)

30 Lrsquooutil laquo Expeacuterience du changement raquo est adapteacute de la technique dite du changement le plus significatif (MSC) La technique MSC est une forme de monitoring et eacutevaluation participatifs qui analysent la prise en compte du change-ment pour deacutecouvrir les changements qui sont les plus consideacutereacutes par les individus et les groupes et pourquoi httpbetterevaluationorgapproaches (consulteacute le 12 aoucirct 2014)

31 Adapteacute de lrsquooutil Before and Now Diagram (page 68) dans the Tools together now 100 participatory tools to mobilize communities for HIVAIDS httpwwwaidsallianceorgassets000000370229-Tools-together-now_originalpdf1405520036

32 Adapted ldquoSummit Workshoprdquo from the Participatory Performance Story Reporting Technique httpwwwclearhorizoncomauwp-contentuploads200905report-on-outcomes-and-get-everyone-involved_the-participatory-performancepdf (accessed 12 August 2014)

33 IRC Formation agrave lrsquointeacutegration de la protection guide du facilitateur (2013) httpwwwglobalprotectionclusterorg_assetsfilesaorsprotection_mainstreamingIRC_Pro-tection_Mainstreaming_Training 20_Facilitators_Guide_March_2013_ENpdf

34 Les donneacutees de lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) indiquent que 120 survivants sur 2 025 enregistreacutes preacutesen-tent un handicap

35 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSGBV (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 5083 pour cent (61 sur 120) des survivants handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes et 32 23 pour cent (614 sur 1905) des survivants non handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 186 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0000

36 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes ont subi des violences psychologiqueseacutemotionnelles contre 2325 pour cent (443 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 342 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0377

37 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 3583 pour cent (43 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un partenaire ou eacutepoux contre 4871 pour cent (928 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1288 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0006

38 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un eacutetranger contre 2273 pour cent (433 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 394 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0316

39 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 83 pour cent (100 sur 120) des survi-

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vants handicapeacutes sont des femmes contre 95 pour cent (1812 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des femmes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 12 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de 0000

40 Au cours du processus de consentement eacuteclaireacute il eacutetait conseilleacute aux femmes de ne pas partager leurs expeacuteriences personnelles et de consentir agrave ce que leurs informations soient utiliseacutees dans des rapports afin drsquoameacuteliorer les programmes au Burundi et dans drsquoautres pays Toutes les femmes handicapeacutees intellectuelles souffraient juste de leacutegegraveres deacuteficiences et par conseacutequent eacutetaient en mesure de comprendre ce processus de consentement mais elles eacutetaient eacutegalement en preacutesence de leurs individus responsables Les questions de groupes de discussion ne portaient pas sur ces informations personnelles Les femmes dans ce groupe toutefois ont continueacute agrave divulguer des expeacuteriences personnelles tout au long de la discussion Tous les participants ont reccedilu des conseils sur les services disponibles aux survivants de la VBG et un soutien perma-nent eacutetait fourni par le personnel WPE de lrsquoIRC

41 Laurie E Powers Rosemary B Hughes and Emily M Lund Interpersonal violence and women with disabilities A re-search update (Harrisburg PA National Resource Center on Domestic Violence 2009)

42 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 1667 pour cent (20 sur 120) des survivants handicapeacutes sont des hommes et 488 pour cent (93 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des hommes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1170 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de Fischer de 0000

43 Les femmes les filles les garccedilons et les hommes handi-capeacutes peuvent subir des violences sur la base du genre et du handicap La contribution speacutecifique de chacun de ces facteurs va varier et les causes sous-jacentes de lrsquooppression et des abus sont souvent complexes et croiseacutees De fait il est difficile de faire la distinction et de reacutepondre seacutepareacutement Degraves lors il srsquoavegravere important de surveiller et reacutepondre agrave toutes les formes de violences et discriminations dans les environnements humanitaires notamment contre les groupes les plus marginaliseacutes au sein de la communauteacute afin de faire progresser lrsquoeacutegaliteacute des genres pour les groupes extrecircmement marginaliseacutes et opprimeacutes au sein de la communauteacute Des reacutesultats agrave

plus grande eacutechelle issus du projet et refleacutetant le caractegravere croiseacute des facteurs genre handicap et drsquoautres facteurs pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes et des rapports de recherche plus deacutetailleacutes sur ce sujet seront disponibles sur le site web de Commission des femmes pour les reacutefugieacutes httpswomensrefugeecom-missionorgprogramsdisabilitiesresearch-and-resourcesdocument945-building-capacity-for-disability-inclusion-in-gender-based-violence-gbv-programming-in-humanitarian-settings-overviewcatid=232

44 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

45 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 325 pour cent (39 sur 120) des survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours suivant lrsquoincident et 4398 pour cent (837 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1148 pour cent est consideacuterable du point de vue statis-tique avec une p-value de Fischer de 0017

46 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG 4083 pour cent (49 sur 120) survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC plus drsquo1 mois apregraves lrsquoincident et 3442 pour cent (655 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes plus drsquo1 moins apregraves lrsquoincident Des tests confir-ment que cette diffeacuterence de 641 pour cent nrsquoest pas consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0166

47 Commission des femmes pour les reacutefugieacutes Strong girls powerful women Program planning and design for ado-lescent girls in humanitarian settings (2014) httpswo-mensrefugeecommissionorgresourcesdocument1036-strong-girls-powerful-women-report

48 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuidelines2005pdf

49 Global Protection Cluster Protection mainstreaming (nd) httpwwwglobalprotectionclusterorgenareas-of-responsibilityprotection-mainstreaminghtml

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Tableau A Reacutesumeacute des pays contextes et activiteacutes meneacutes au cours de la phase 1 du projetPays Contexte opeacuterationnel Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie MyrsquoAni mdash Environnement de camp prolongeacute

Discussions de groupe avec de reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handi-capeacutes et leurs individus responsables (25 participants) leaders communautaires (11 participants) et travailleurs communautaires et travailleurs sociaux (13 participants)

Entretiens avec des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables (4 entretiens mdash 7 personnes)

Consultations avec lrsquoAssociation de handicapeacutes (32 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (19 personnes)

Burundi Bujumbura mdash Environnement urbain

Kinama Mussasa et Bwagiriza mdash

Camps

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes congolais handi-capeacutes et leurs individus responsables (161 participants)

Entretien avec une fille handicapeacutee et son individu responsable (1 entretien mdash 2 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (13 personnes)

Jordanie Zaatari mdash Camp

Irbid Mafraq et Ramtha mdash Envi-ronnements urbains

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus respon-sables (113 participants) et volontaire de la communauteacute de reacutefugieacutes (11 participants)

Entretiens avec des filles handicapeacutees et leurs indi-vidus responsables (2 entretiens mdash 4 personnes)

Consultations avec les acteurs humani-taires (30 personnes)

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Grozny Reacutepublique de Tcheacutetcheacutenie mdash Environnement urbain de reconstruction post-conflit

Discussion de groupe avec les individus respon-sables drsquoenfants handicapeacutes (12 participants)

Entretiens avec des femmes et filles handica-peacutees (11 entretiens mdash 11 personnes)

Consultations de personnels drsquoONG de femmes (16 personnes)

Ces discussions de groupe et entretiens ont eacuteteacute reacutealiseacutes par des ONG partenaires de lrsquoIRC dans le Caucase du Nord

Annexe 1 Reacutesumeacute des activiteacutes entreprises dans la meacutethodologie du projet

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Tableau B Reacutecapitulatif des activiteacutes drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilotePays Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie Discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handicapeacutes et leurs individus responsables (24 participants) et des leaders communautaires (11 participants)

Atelier drsquointervenants (21 personnes)

Burundi Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (89 participants) et des leaders communautaires (10 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (18 participants)

Atelier drsquointervenants (41 personnes)

Jordanie Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus responsables (14 participants)

Entretiens avec les professionnels de la VBG (3 participants)

Des expeacuteriences du changement ont eacuteteacute conduite par le personnel WPE en Jordanie et des entretiens avec des professionnels ont eacuteteacute reacutealiseacutes par teacuteleacutephone

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (26 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (7 participants)

Atelier drsquointervenants (26 personnes)

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Les ateliers drsquointervenants au Burundi en Eacutethiopie et en Caucase du Nord et des expeacuteriences du changement en provenance de Jordanie visaient agrave collecter des messages-cleacutes et recommandations de diffeacuterents groupes impliqueacutes dans le projet sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG Leurs recommandations eacutetaient axeacutees sur les points ci-apregraves

bull Renforcement du plaidoyer sur la non-discrimination

laquo Des sessions de sensibilisation communautaires continues cibleacutees mettant en exergue les droits des personnes handica-peacutees notamment autour des questions relatives aux individus responsables de sexe feacuteminin et masculin raquo (Recommandations provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Consultations permanentes avec les personnes handicapeacutees sur la planification des programmes

laquo Il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne precirctent pas attention agrave nos opinions Nous aimerions rencontrer certaines filles dans un cafeacute ou un endroit uniquement pour filles avec et sans handicap Juste les filles sans adultes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo (Exposeacute du groupe des filles mdash Atelier drsquointervenants Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

bull Mise en exergue des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees

laquo Eacutelaborer un plan ou moyen de partage des expeacuteriences de reacuteussite de personnes handicapeacutees ayant reacuteussi dans des activiteacutes eacuteconomiques et professionnelles Se servir de ces succegraves comme moyen drsquoencourager drsquoautres groupes agrave inclure les personnes handicapeacutees dans ces types de programmes raquo (Recommandation provenant des hommes handicapeacutes mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Renforcement des activiteacutes de sensibilisation et de soutien par les pairs

laquo Effectuer plus de visites agrave domicile chez les femmes et filles handicapeacutees qui sont les plus isoleacutees Eacutelaborer un plan pour des visites reacuteguliegraveres et des contacts entre les eacutequipes [VBG] et leurs familles raquo (Recommandation provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Eacutethiopie)

bull Travail avec les familles

laquo Former un comiteacute drsquoindividus responsables pour donner des conseils sur lrsquoeacutelaboration des programmes Consacrer du temps pour enseigner des leccedilons sur comment ecirctre un meilleur deacutefenseur de la famille fournir des informations sur comment mieux utiliser des systegravemes et ecirctre moins deacutependants des agents de mobilisation communautaire raquo (Recommandation provenant drsquoindividus responsables mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Fourniture de soutien mateacuteriel et de strateacutegies de transport

laquo Recommander la fourniture de transport du fait de la difficile situation financiegravere (ou indemniteacutes de transport) raquo (Entretien avec un individu responsable de sexe feacuteminin mdash Irbid Jordanie)

Annexe 2 Recommandations issues des ateliers des intervenants

Page 34: « Je vois que cela est possibles33660.pcdn.co/wp-content/uploads/2020/04/Je-vois-que... · 2020-04-15 · 2 leur incapacité à laisser les personnes dont elles s’occupent. Pratiques

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Histoire de Mawazo - camp de Kinama Burundi

Mawazo vit seule et se deacuteplace diffeacuteremment des autres en rampant plutocirct qursquoen marchant

laquo Je vis seule Jrsquoai toujours veacutecu seule Jrsquoessaie drsquoecirctre tregraves indeacutependante et je fais beaucoup de choses toute seule Je peux nettoyer cuisiner laver mes vecirctements et je passe du temps agrave essayer drsquoaider mes voisins en prenant soin de leurs enfants

Je reccedilois reacuteguliegraverement des visites agrave domicile le personnel de lrsquoIRC est comme ma famille Ils passent veacuterifier si tout va bien presque tous les jours Quand jrsquoai un problegraveme ils srsquoen rendent compte tregraves rapidement et viennent voir si je vais bien Je me sens beaucoup plus eacutepanouie et jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir quelqursquoun agrave qui parler Jrsquoadore partager des histoires et je me sens bien lorsque quelqursquoun me demande comment je me sens

Mon nom dans ma langue signifie agrave la fois laquo problegravemes raquo et laquo ideacutees raquo Jrsquoai beaucoup agrave dire et agrave partager avec les autres Je suis une personne tregraves ouverte je pense que crsquoest la raison pour laquelle les enfants mrsquoaiment tant Je suis ouverte agrave eux je souris avec eux et je leur raconte des histoires Je peux leur apprendre beaucoup de choses car jrsquoai vu et appris beaucoup de choses dans ma vie Je peux leur parler de leur culture leur enseigner le respect et leur inculquer lrsquoesprit du partage Lorsque quelqursquoun mrsquoapporte de la bouillie par exemple mecircme en petite quantiteacute je ne le bois pas toute seule Srsquoil y a des enfants nous partageons tous ensemble Mecircme si jrsquoai tregraves faim je sais que cela est une chance pour moi drsquoenseigner quelque chose drsquoaider quelqursquoun tout comme les autres mrsquoaident

Si je pouvais dire une chose agrave lrsquoeacutequipe de lrsquoIRC ce serait de continuer de se souvenir des personnes qui sont agrave la maison qui ne peuvent pas facilement participer aux programmes Nous avons eacutegalement des besoins et des recircves Je me fais maintenant vieille et je pense qursquoil est important de se concentrer sur les jeunes les jeunes handicapeacutees pour srsquoassurer qursquoelles sont incluses degraves le plus jeune acircge afin que les gens puissent cesser la discrimination et nous consi-deacuterer tous comme eacutegaux raquo

copy IRC

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Reconnaicirctre les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes handicapeacutees pour faciliter lrsquoinclusion

Les personnes handicapeacutees et les professionnels de la VBG ont rapporteacute que lrsquoidentification et le renforcement des compeacute-tences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees ont favoriseacute une plus grande inclusion dans une varieacuteteacute drsquoactiviteacutes relatives agrave la VBG En Jordanie de jeunes femmes sourdes ont eacuteteacute inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes de responsabilisation sociale et agrave des initiatives meneacutees dans les centres de promo-tion de la femme et agrave animer des seacuteances de pose de henneacute Ces activiteacutes ont fourni un espace permettant aux femmes de partager des compeacutetences et des inteacuterecircts communs avec drsquoautres femmes de leur acircge

laquo Non seulement elles les ont accepteacutees mais elles se sont eacutegalement fait des amies Mecircme avant la fin de la seacuteance elles eacutechangeaient des numeacuteros de teacuteleacutephones et leur demandaient si elles pouvaient les contacter pour faire du henneacute agrave leurs ceacuteleacutebrations raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Au Caucase du Nord les adolescentes handicapeacutees ont eacuteteacute incluses dans la conception des activiteacutes sociales qui visaient agrave faciliter le reacuteseautage entre les filles avec et sans handicap Les activiteacutes ont eacuteteacute construites autour des compeacutetences speacutecifiques des filles handicapeacutees (exemple lrsquoexeacutecution de

chansons en langue des signes) la promotion de lrsquoeacutegaliteacute de participation dans la conception du programme mais aussi lrsquoappreacuteciation des talents de chaque individu

Comme lrsquoont reconnu les membres de la famille les dirige-ants communautaires les prestataires de services et autres agrave travers les sites du projet les reacutesultats de ces activiteacutes contredisent les hypothegraveses selon lesquelles les personnes handicapeacutees sont incapables de beacuteneacuteficier et de contribuer agrave une varieacuteteacute de programmes

laquo Avant les gens pensaient que ces femmes eacutetaient des cas deacutesespeacutereacutes et qursquoelles ne pourraient jamais ecirctre indeacutependantes Maintenant elles contredisent de nombreuses personnes au sein de la communauteacute Elles nous rendent nous les rares personnes qui avons toujours cru en elles tregraves tregraves fiers raquo

(Dirigeant communautaire de sexe masculin mdash camp de Kinama Burundi)

Beaucoup de personnes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance drsquoavoir lrsquoopportuniteacute laquo de faire leurs preuves raquo car beaucoup nrsquoavaient jamais eacuteteacute inviteacutees agrave prendre part aux activiteacutes Le simple fait de tendre la main pour encourager leur participation agrave des programmes eacutetait dans de nombreux cas lrsquoadaptation la plus percutante meneacutee par les professionnels de la VBG

Diane - camp de Kinama Burundi

laquo Jrsquoai reccedilu un appel disant que lrsquoIRC voulait inclure des femmes handicapeacutees dans leurs programmes relatifs aux AVEC Jrsquoeacutetais tellement exciteacutee agrave lrsquoideacutee de mrsquoinscrire drsquoecirctre incluse drsquoavoir une occasion de faire mes preuves agrave preacutesent je pense qursquoil est de mon devoir de tendre la main agrave drsquoautres personnes handicapeacutees pour sensibiliser partager mon histoire et leur dire qursquoelles peuvent ecirctre incluses raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Mieraf travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie

laquo Jrsquoappreacutecie tellement mon rocircle dans le programme [de lrsquoIRC] et jrsquoai tant drsquohistoires que je pourrais vous raconter sur les choses que nous avons accomplies

Mais je pense qursquoil est important de vous dire que je suis une femme handicapeacutee Je marche avec une beacutequille et jrsquoai parfois beaucoup de mal agrave acceacuteder au camp Cela ne mrsquoarrecircte pas mecircme si les choses peuvent ecirctre difficiles je sens que jrsquoai un travail tregraves important agrave faire

Jrsquoœuvre pour renforcer la seacutecuriteacute des femmes et des filles plus particuliegraverement des personnes handicapeacutees des personnes qui ne sont pas toujours incluses dans les activiteacutes des personnes qui sont souvent oublieacutees Je me souviens des moments ougrave crsquoeacutetait mon cas lorsque jrsquoavais tellement mal que je ne pouvais pas quitter ma maison ou avant drsquoavoir reccedilu ma beacutequille pour marcher Je me sentais vraiment seule Maintenant je suis tregraves active et je suis leader dans notre commu-nauteacute Je fais partie de lrsquoassociation des personnes handicapeacutees et je suis travailleuse sociale Jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir des choses preacutecieuses agrave apporter et que je peux plaider en faveur des femmes et enfants handicapeacutes et de leurs individus responsables parce que je comprends parfaitement

leurs besoins Je pense aussi que les gens mrsquoadmirent car ils me voient mrsquoefforcer pour faire mon travailraquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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Recommandations

Les recommandations suivantes sont tireacutees des leccedilons apprises au cours de ce projet qui porte sur le moyen de promouvoir lrsquoinclusion du handicap dans les programmes rela-tifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Recommandations pour les acteurs de la VBG

Inclure les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables dans la conception la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des programmes relatifs agrave la VBG Lrsquoimplication des personnes handicapeacutees dans la conception et lrsquoeacutevaluation du programme est essentielle pour identifier avec preacutecision les obstacles agrave leur participation aux programmes relatifs agrave la VBG eacutelaborer des strateacutegies visant agrave ameacuteliorer leur participation et comprendre le changement qui importe le plus pour eux Une attention particuliegravere devrait ecirctre accordeacutee agrave la collecte des informations et des points de vue des femmes des filles et des personnes souffrant de deacuteficiences intellectuelles et mentales car elles sont les plus exposeacutees agrave la VBG Les approches participatives telles que le classement les photo-interviews et la narration ajouteacutees aux meacutethodes qualitatives plus conventionnelles (exemple discussions theacutematiques de groupe et entretiens en face agrave face) sont des moyens permettant drsquoexplorer effi-cacement les preacuteoccupations et les ideacutees des individus qui ont des besoins communicationnels diffeacuterents Les eacutevaluations doivent inclure un volet de sensibilisation pour faire participer les personnes handicapeacutees et les individus responsables qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Assurer la formation et lrsquoapprentissage reacuteflectif sur les interactions entre le genre et le handicap pour les gestion-naires de programmes et les prestataires de services relatifs agrave la VBG et eacutetablir une compreacutehension commune et une adoption des approches centreacutees sur les droits et les survi-vants lorsque lrsquoon travaille avec ce groupe La formation du personnel agrave inteacutegrer une analyse de lrsquoineacutegaliteacute entre les sexes et de la discrimination fondeacutee sur le handicap les aidera agrave mieux cerner les facteurs uniques qui contribuent aux risques de VBG et de vulneacuterabiliteacute pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et agrave identifier des strateacute-gies plus efficaces pour leur inclusion dans les programmes relatifs agrave la VBG Lorsque les professionnels de la VBG sont particuliegraverement conscients de la dynamique du pouvoir entre les sexes dans leur travail avec les femmes ayant surveacutecu agrave la violence ils peuvent exiger un soutien suppleacutementaire pour reacutefleacutechir sur leurs propres attitudes et sur les attitudes des

autres sur la relation avec le handicap et sur la faccedilon dont ces eacuteleacutements peuvent aggraver lrsquoineacutegaliteacute fondeacutee sur le sexe la discrimination et lrsquoexclusion dans les relations les meacutenages et la communauteacute

Il est recommandeacute que les informations concernant les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables soient incluses et pleinement inteacutegreacutees dans les programmes de formation de base sur la VBG notamment agrave travers des eacutetudes de cas et des exemples centreacutes sur les personnes handicapeacutees Au fil du temps le personnel travaillant sur la VBG reconnaicirctra de plus en plus que reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees est une partie essentielle de leur travail et qursquoils ont les compeacutetences requises pour le faire effi-cacement dans le cadre de leur travail

Recruter des femmes et des filles handicapeacutees comme personnel et beacuteneacutevoles dans les programmes relatifs agrave la VBG Identifier et aider les femmes et les filles handicapeacutees agrave jouer un rocircle cleacute dans les programmes relatifs agrave la VBG peut ameacuteliorer la qualiteacute et la pertinence du programme pour ce groupe tout en les rendant autonomes et en rehaussant leur statut dans la communauteacute Fixer un objectif en termes de nombre de femmes et de filles handicapeacutees qui devraient parti-ciper agrave des formations et reacuteunions communautaires sur la VBG (environ 15 ) encouragera le personnel et les partenaires agrave les inviter directement agrave ces eacuteveacutenements et peut ameacuteliorer la repreacutesentation et la participation aux programmes relatifs agrave la VBG Plaider en faveur drsquoun eacutequilibre entre les sexes dans les associations de personnes handicapeacutees et pour lrsquoinclusion des femmes et des filles handicapeacutees dans les associations de femmes et de jeunes peut eacutegalement accroicirctre la participa-tion dans les domaines ougrave ces groupes interviennent dans les programmes relatifs agrave la VBG et une plus grande repreacutesenta-tion et un meilleur leadership au sein de la communauteacute

Privileacutegier lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les activiteacutes qui renfor-cent le capital social et les reacuteseaux de pairs Ceci est particuliegraverement important pour la preacutevention de la violence contre des adolescentes handicapeacutees les femmes ayant un handicap physique qui sont isoleacutees dans leurs maisons les individus responsables et les femmes les filles les garccedilons et les hommes ayant une deacuteficience intellectuelle Pour les programmes relatifs aux laquo espaces seacutecuriseacutes raquo aider les femmes et les filles agrave reacutefleacutechir sur ce qui rend un espace laquo seacutecuriseacute raquo pour eux et pour les autres et agrave deacutefinir leurs propres laquo regravegles de base raquo ou principes qui reflegravetent comment elles devront accepter et appreacutecier les diffeacuterences Ces principes peuvent aussi les amener agrave reacutefleacutechir sur la faccedilon drsquoatteindre et drsquoinclure drsquoautres femmes et filles qui sont plus isoleacutees (agrave

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lrsquoexemple des filles ayant une deacuteficience intellectuelle) En plus des activiteacutes baseacutees au centre la sensibilisation communau-taire et les visites agrave domicile sont essentielles pour atteindre les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables qui sont isoleacutes dans leurs maisons et pour renforcer en mecircme temps les meacutecanismes de protection communautaire Le personnel du programme relatif agrave la VBG doit ecirctre conscient de toute la charge de travail et des responsabiliteacutes suppleacute-mentaires que drsquoautres femmes et filles peuvent ecirctre tenues drsquoassumer dans les meacutenages suite agrave la participation des individus responsables dans les activiteacutes lieacutees agrave la VBG et les aider agrave identifier des strateacutegies pour atteacutenuer les risques associeacutes et les conseacutequences inattendues

Privileacutegier lrsquoinclusion des femmes handicapeacutees et des individus responsables de sexe feacuteminin dans les programmes portant sur lrsquoautonomisation eacuteconomique Fixer des objectifs en termes de nombre de femmes et filles handicapeacutees et drsquoindividus responsables devant participer agrave ces programmes et encourager le personnel et les commu-nauteacutes agrave les inviter Une analyse minutieuse des risques doit ecirctre meneacutee et une strateacutegie drsquoatteacutenuation deacuteveloppeacutee avant la participation pour preacutevenir etou reacutepondre efficacement agrave des conseacutequences impreacutevues Dans certains contextes les activ-iteacutes drsquoautonomisation eacuteconomique des femmes peuvent sortir du cadre des rocircles qui leur sont deacutevolus sur le plan social ce qui accentue leur vulneacuterabiliteacute agrave la violence de la part de la famille et de la communauteacute Dans certains meacutenages ces activiteacutes peuvent avoir un impact neacutegatif sur la personne handicapeacutee qui peut ecirctre abandonneacutee sans individus respon-sables familiers ce qui augmente potentiellement le risque de violence ou drsquoabus Parallegravelement drsquoautres femmes du meacutenage notamment les adolescentes peuvent assumer ce rocircle ce qui accroicirct leur charge de travail ou leur exclusion

La Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG qui comprend des outils et des directives pour les aider agrave renforcer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail est disponible sur httpwrcmsdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Recommandations pour acteurs du handicap

Veiller agrave ce que les programmes et organisations conccedilus pour servir les personnes handicapeacutees soient sensibles agrave la question du genre Les personnel des programmes et organisations srsquooccupant des personnes handicapeacutees doit suivre une formation sur le genre et lrsquoeacutegaliteacute des genres afin de comprendre les diffeacuterentes faccedilons dont le conflit et le deacuteplacement affectent les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et adapter leurs activiteacutes et services en conseacutequence Le personnel du programme Handicap doit

eacutegalement ecirctre conscient des risques particuliers de VBG auxquels les femmes et les filles handicapeacutees sont exposeacutees et recevoir une formation sur la communication avec les survi-vants et sur lrsquoorientation approprieacutee vers les prestataires de service relatifs aux VBG

Renforcer le plaidoyer autour des droits des personnes affecteacutees par la crise et le conflit notamment les femmes et les filles en eacuteveillant la conscience sur les reacutefugieacutes et les personnes deacuteplaceacutees au sein des organisations pour personnes handicapeacutees (DPO) notamment au niveau reacutegional ougrave il y aurait des crises reacutepeacuteteacutees ou prolongeacutees ayant un impact consideacuterable sur plusieurs pays Cela peut inclure le travail en reacuteseau entre les femmes handicapeacutees et les mouve-ments œuvrant pour les droits des femmes dans les pays et reacutegions affecteacutes par des crises afin de deacutevelopper une plus grande connexion compreacutehension et reacuteponse aux besoins des femmes handicapeacutees dans les environnements humanitaires

Recommandations pour tous les acteurs humanitaires

Mettre en œuvre les orientations sectorielles pour preacutevenir et reacutepondre agrave la violence baseacutee sur le genre telles qursquoeacutenonceacutees dans les Directives du Comiteacute permanent inter-organisations relatives agrave la violence baseacutee sur le genre48 Tous les acteurs humanitaires doivent reconnaicirctre et reacutepondre aux risques accrus de VBG pendant le conflit et la crise notam-ment pour les femmes et les filles handicapeacutees ainsi que les individus responsables de sexe feacuteminin Les normes minimales eacutenonceacutees dans les Directives fournissent lrsquoorientation de base pour tous les secteurs dans la preacutevention et la reacuteponse aux VBG

Entreprendre lrsquointeacutegration de la protection pour satisfaire effectivement les besoins des personnes handicapeacutees durant toutes les phases de lrsquointervention humanitaire Lrsquointeacutegration de la protection y compris lrsquoinclusion de lrsquoanalyse du genre et du handicap dans la conception des programmes la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation est deacuteterminante pour assurer que tout le monde notamment les femmes et filles handica-peacutees a pleinement accegraves aux services et agrave lrsquoassistance dans tous les secteurs y compris pour atteacutenuer le risque de VBG49

Recommandations pour les bailleurs de fonds et gouvernements

Tenir les organisations humanitaires responsables de la satisfaction effective des besoins des personnes handica-peacutees et des individus responsables dans les programmes sur la VBG agrave travers des processus de monitoring et de preacutesentation de rapports ainsi que la mise en exergue de

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pratique positives provenant de diffeacuterentes organisations dans les environnements humanitaires afin drsquoencourager lrsquoobservation des approches tenant compte du handicap et du genre

Plaider pour une plus grande reconnaissance de la multi-tude de preacuteoccupations lieacutees au handicap et au genre y compris la VBG dans tous les instruments internationaux les normes et conventions relatifs au conflit au deacuteplace-ment et agrave lrsquoaction humanitaire Les instruments interna-tionaux peuvent jouer un rocircle deacuteterminant dans la deacutefinition des prioriteacutes pour lrsquoaction humanitaire durant le conflit et le deacuteplacement Les preacuteoccupations speacutecifiques aux femmes et

aux filles et agrave toutes les personnes handicapeacutees doivent ecirctre au cœur des instruments internationaux dans la mesure ougrave elles figurent parmi les populations les plus vulneacuterables durant la crise Un plaidoyer permanent est neacutecessaire aux niveaux international et national pour encourager les gouvernements agrave signer et agrave ratifier tous les instruments pertinents et agrave tenir tous les acteurs concerneacutes responsables de la mise en œuvre inteacutegrale des conventions nouvelles et existantes y compris la Convention relative aux droits des personnes handicapeacutees la Convention sur lrsquoeacutelimination de toutes les formes de discrimi-nation agrave lrsquoeacutegard des femmes et les reacutesolutions du Conseil de seacutecuriteacute sur les femmes la paix et la seacutecuriteacute

Atelier drsquointervenants au Burundi copy Elizabeth SherwoodWRC

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Notes

1 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondiales et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacuteva-lence et conseacutequences sur la santeacute de la violence du parte-naire intime et de la violence sexuelle exerceacutee par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductive-healthpublicationsviolence9789241564625en

2 Ce chiffre est deacutetermineacute par lrsquoestimation globale selon laquelle les 15 pour cent de toute population seront des personnes handicapeacutees (OMS 2011) et selon laquelle 512 millions de personnes sont deacuteplaceacutees par la crise et le conflit agrave travers le monde (HCR 2014)

3 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

4 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

5 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

6 Dans ce rapport les laquo personnes handicapeacutees mentales raquo renvoient aux personnes atteintes drsquoune maladie mentale etou celles qui sont des usagers etou survivants de la psychiatrie Le terme laquo personnes ayant des handicaps sociaux raquo est parfois utiliseacute pour deacutecrire ce groupe de personnes handicapeacutees Reacuteseau mondial des usagers et survivants de la psychiatrie Manuel de mise en œuvre de la Convention des Nations unies relative au droit des per-sonnes handicapeacutees (RMUSP2008) p 9 wrcmsN8o9CH

7 UNHCR Le coucirct humain de la guerre Tendances mondia-les 2013 (2014) httpwwwunhcrorg5399a14f9html

8 Organisation mondiale de la santeacute et Banque mondiale Rapport mondial sur le handicap (2011)

9 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondia-les et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacutevalence et conseacutequences sur la santeacute sur la violence infligeacutee par le partenaire intime et par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductivehealth

publicationsviolence9789241564625en10 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-

lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

11 Ibid 12 Convention des Nations unies relative aux droits des per-

sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde-faultaspnavid=15amppid=150

13 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

14 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

15 CBM Inclusion made easy A quick program guide to dis-ability in development (2012) httpwwwcbmorg articledownloads78851CBM_Inclusion_Made_ Easy_-_com-plete_guidepdf

16 Ibid 17 GSDRC Applied Knowledge Services Understanding gen-

der (nd) httpwwwgsdrcorggotopic-guidesgenderunderstanding-gender

18 Ibid 19 Carolyn Frohmader and Stephanie Ortoleva ldquoThe sexual

and reproductive rights of women and girls with disabili-tiesrdquo (Issues paper presented at the ICPD Beyond 2014 Confeacuterence internationale sur les droits de lrsquohomme La Haye Pays-Bas 7-10 juillet 2013) httpwwdaorgauwp- contentuploads201312issues_paper_srr_wom- en_and_girls_with_disabilities_finalpdf

20 Convention des Nations unies relative aux droits des per-sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde- faultaspnavid=15amppid=150

21 Andrea Hollomotz ldquoDisability oppression and violence Towards a sociological explanationrdquo Sociology vol 47 (2013) pp 477-493 Originally published online 23 No-vember 2012 DOI 1011770038038512448561

22 Centers for Disease Control and Prevention The socio-ecological model a framework for prevention (2015) httpwwwcdcgovviolencepreventionoverviewsocial-ecologicalmodelhtml

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23 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

24 Ces principes directeurs ont eacuteteacute adapteacutes des contributions drsquoune activiteacute meneacutee au Forum drsquoapprentissage interne pour le projet en juin 2014

25 Les DPO sont des organisations repreacutesentatives de per-sonnes handicapeacutees Elles sont geacuteneacuteralement constitueacutees et dirigeacutees par des personnes handicapeacutees

26 LrsquoIMSVBG enregistre le type de violence rapporteacute par les survivants dont le viol les agressions sexuelles les agressions physiques le mariage forceacute le deacuteni des res-sources les opportuniteacutes ou services et les violences psychologiqueseacutemotionnelles

27 Les consultations du personnel VBG en Eacutethiopie et au Burundi ont deacutemontreacute qursquoils avaient une bonne compreacutehen-sion des diffeacuterents types de deacuteficiences et pourraient les identifier sur la base de ces questions et observations fonctionnelles au cours de leurs concertations avec les survivants Il est important toutefois de reconnaicirctre que ce ne sont pas tous les survivants handicapeacutes qui peuvent ecirctre identifieacutes comme ayant un handicap dans les donneacutees de lrsquoIMSVBG

28 Jillian Foster Final report Implications and recommenda-tions for integration of mixed-methods analysis across WRC research Consultancy report submitted to WRC (2014)

29 httpbetterevaluationorgapproaches (accessed 12 August 2014) and httpdeptswashingtoneduccph pdf_filesEvaluationpdf (accessed 12 August 2014)

30 Lrsquooutil laquo Expeacuterience du changement raquo est adapteacute de la technique dite du changement le plus significatif (MSC) La technique MSC est une forme de monitoring et eacutevaluation participatifs qui analysent la prise en compte du change-ment pour deacutecouvrir les changements qui sont les plus consideacutereacutes par les individus et les groupes et pourquoi httpbetterevaluationorgapproaches (consulteacute le 12 aoucirct 2014)

31 Adapteacute de lrsquooutil Before and Now Diagram (page 68) dans the Tools together now 100 participatory tools to mobilize communities for HIVAIDS httpwwwaidsallianceorgassets000000370229-Tools-together-now_originalpdf1405520036

32 Adapted ldquoSummit Workshoprdquo from the Participatory Performance Story Reporting Technique httpwwwclearhorizoncomauwp-contentuploads200905report-on-outcomes-and-get-everyone-involved_the-participatory-performancepdf (accessed 12 August 2014)

33 IRC Formation agrave lrsquointeacutegration de la protection guide du facilitateur (2013) httpwwwglobalprotectionclusterorg_assetsfilesaorsprotection_mainstreamingIRC_Pro-tection_Mainstreaming_Training 20_Facilitators_Guide_March_2013_ENpdf

34 Les donneacutees de lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) indiquent que 120 survivants sur 2 025 enregistreacutes preacutesen-tent un handicap

35 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSGBV (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 5083 pour cent (61 sur 120) des survivants handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes et 32 23 pour cent (614 sur 1905) des survivants non handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 186 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0000

36 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes ont subi des violences psychologiqueseacutemotionnelles contre 2325 pour cent (443 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 342 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0377

37 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 3583 pour cent (43 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un partenaire ou eacutepoux contre 4871 pour cent (928 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1288 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0006

38 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un eacutetranger contre 2273 pour cent (433 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 394 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0316

39 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 83 pour cent (100 sur 120) des survi-

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vants handicapeacutes sont des femmes contre 95 pour cent (1812 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des femmes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 12 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de 0000

40 Au cours du processus de consentement eacuteclaireacute il eacutetait conseilleacute aux femmes de ne pas partager leurs expeacuteriences personnelles et de consentir agrave ce que leurs informations soient utiliseacutees dans des rapports afin drsquoameacuteliorer les programmes au Burundi et dans drsquoautres pays Toutes les femmes handicapeacutees intellectuelles souffraient juste de leacutegegraveres deacuteficiences et par conseacutequent eacutetaient en mesure de comprendre ce processus de consentement mais elles eacutetaient eacutegalement en preacutesence de leurs individus responsables Les questions de groupes de discussion ne portaient pas sur ces informations personnelles Les femmes dans ce groupe toutefois ont continueacute agrave divulguer des expeacuteriences personnelles tout au long de la discussion Tous les participants ont reccedilu des conseils sur les services disponibles aux survivants de la VBG et un soutien perma-nent eacutetait fourni par le personnel WPE de lrsquoIRC

41 Laurie E Powers Rosemary B Hughes and Emily M Lund Interpersonal violence and women with disabilities A re-search update (Harrisburg PA National Resource Center on Domestic Violence 2009)

42 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 1667 pour cent (20 sur 120) des survivants handicapeacutes sont des hommes et 488 pour cent (93 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des hommes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1170 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de Fischer de 0000

43 Les femmes les filles les garccedilons et les hommes handi-capeacutes peuvent subir des violences sur la base du genre et du handicap La contribution speacutecifique de chacun de ces facteurs va varier et les causes sous-jacentes de lrsquooppression et des abus sont souvent complexes et croiseacutees De fait il est difficile de faire la distinction et de reacutepondre seacutepareacutement Degraves lors il srsquoavegravere important de surveiller et reacutepondre agrave toutes les formes de violences et discriminations dans les environnements humanitaires notamment contre les groupes les plus marginaliseacutes au sein de la communauteacute afin de faire progresser lrsquoeacutegaliteacute des genres pour les groupes extrecircmement marginaliseacutes et opprimeacutes au sein de la communauteacute Des reacutesultats agrave

plus grande eacutechelle issus du projet et refleacutetant le caractegravere croiseacute des facteurs genre handicap et drsquoautres facteurs pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes et des rapports de recherche plus deacutetailleacutes sur ce sujet seront disponibles sur le site web de Commission des femmes pour les reacutefugieacutes httpswomensrefugeecom-missionorgprogramsdisabilitiesresearch-and-resourcesdocument945-building-capacity-for-disability-inclusion-in-gender-based-violence-gbv-programming-in-humanitarian-settings-overviewcatid=232

44 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

45 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 325 pour cent (39 sur 120) des survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours suivant lrsquoincident et 4398 pour cent (837 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1148 pour cent est consideacuterable du point de vue statis-tique avec une p-value de Fischer de 0017

46 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG 4083 pour cent (49 sur 120) survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC plus drsquo1 mois apregraves lrsquoincident et 3442 pour cent (655 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes plus drsquo1 moins apregraves lrsquoincident Des tests confir-ment que cette diffeacuterence de 641 pour cent nrsquoest pas consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0166

47 Commission des femmes pour les reacutefugieacutes Strong girls powerful women Program planning and design for ado-lescent girls in humanitarian settings (2014) httpswo-mensrefugeecommissionorgresourcesdocument1036-strong-girls-powerful-women-report

48 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuidelines2005pdf

49 Global Protection Cluster Protection mainstreaming (nd) httpwwwglobalprotectionclusterorgenareas-of-responsibilityprotection-mainstreaminghtml

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Tableau A Reacutesumeacute des pays contextes et activiteacutes meneacutes au cours de la phase 1 du projetPays Contexte opeacuterationnel Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie MyrsquoAni mdash Environnement de camp prolongeacute

Discussions de groupe avec de reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handi-capeacutes et leurs individus responsables (25 participants) leaders communautaires (11 participants) et travailleurs communautaires et travailleurs sociaux (13 participants)

Entretiens avec des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables (4 entretiens mdash 7 personnes)

Consultations avec lrsquoAssociation de handicapeacutes (32 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (19 personnes)

Burundi Bujumbura mdash Environnement urbain

Kinama Mussasa et Bwagiriza mdash

Camps

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes congolais handi-capeacutes et leurs individus responsables (161 participants)

Entretien avec une fille handicapeacutee et son individu responsable (1 entretien mdash 2 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (13 personnes)

Jordanie Zaatari mdash Camp

Irbid Mafraq et Ramtha mdash Envi-ronnements urbains

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus respon-sables (113 participants) et volontaire de la communauteacute de reacutefugieacutes (11 participants)

Entretiens avec des filles handicapeacutees et leurs indi-vidus responsables (2 entretiens mdash 4 personnes)

Consultations avec les acteurs humani-taires (30 personnes)

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Grozny Reacutepublique de Tcheacutetcheacutenie mdash Environnement urbain de reconstruction post-conflit

Discussion de groupe avec les individus respon-sables drsquoenfants handicapeacutes (12 participants)

Entretiens avec des femmes et filles handica-peacutees (11 entretiens mdash 11 personnes)

Consultations de personnels drsquoONG de femmes (16 personnes)

Ces discussions de groupe et entretiens ont eacuteteacute reacutealiseacutes par des ONG partenaires de lrsquoIRC dans le Caucase du Nord

Annexe 1 Reacutesumeacute des activiteacutes entreprises dans la meacutethodologie du projet

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Tableau B Reacutecapitulatif des activiteacutes drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilotePays Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie Discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handicapeacutes et leurs individus responsables (24 participants) et des leaders communautaires (11 participants)

Atelier drsquointervenants (21 personnes)

Burundi Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (89 participants) et des leaders communautaires (10 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (18 participants)

Atelier drsquointervenants (41 personnes)

Jordanie Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus responsables (14 participants)

Entretiens avec les professionnels de la VBG (3 participants)

Des expeacuteriences du changement ont eacuteteacute conduite par le personnel WPE en Jordanie et des entretiens avec des professionnels ont eacuteteacute reacutealiseacutes par teacuteleacutephone

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (26 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (7 participants)

Atelier drsquointervenants (26 personnes)

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Les ateliers drsquointervenants au Burundi en Eacutethiopie et en Caucase du Nord et des expeacuteriences du changement en provenance de Jordanie visaient agrave collecter des messages-cleacutes et recommandations de diffeacuterents groupes impliqueacutes dans le projet sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG Leurs recommandations eacutetaient axeacutees sur les points ci-apregraves

bull Renforcement du plaidoyer sur la non-discrimination

laquo Des sessions de sensibilisation communautaires continues cibleacutees mettant en exergue les droits des personnes handica-peacutees notamment autour des questions relatives aux individus responsables de sexe feacuteminin et masculin raquo (Recommandations provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Consultations permanentes avec les personnes handicapeacutees sur la planification des programmes

laquo Il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne precirctent pas attention agrave nos opinions Nous aimerions rencontrer certaines filles dans un cafeacute ou un endroit uniquement pour filles avec et sans handicap Juste les filles sans adultes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo (Exposeacute du groupe des filles mdash Atelier drsquointervenants Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

bull Mise en exergue des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees

laquo Eacutelaborer un plan ou moyen de partage des expeacuteriences de reacuteussite de personnes handicapeacutees ayant reacuteussi dans des activiteacutes eacuteconomiques et professionnelles Se servir de ces succegraves comme moyen drsquoencourager drsquoautres groupes agrave inclure les personnes handicapeacutees dans ces types de programmes raquo (Recommandation provenant des hommes handicapeacutes mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Renforcement des activiteacutes de sensibilisation et de soutien par les pairs

laquo Effectuer plus de visites agrave domicile chez les femmes et filles handicapeacutees qui sont les plus isoleacutees Eacutelaborer un plan pour des visites reacuteguliegraveres et des contacts entre les eacutequipes [VBG] et leurs familles raquo (Recommandation provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Eacutethiopie)

bull Travail avec les familles

laquo Former un comiteacute drsquoindividus responsables pour donner des conseils sur lrsquoeacutelaboration des programmes Consacrer du temps pour enseigner des leccedilons sur comment ecirctre un meilleur deacutefenseur de la famille fournir des informations sur comment mieux utiliser des systegravemes et ecirctre moins deacutependants des agents de mobilisation communautaire raquo (Recommandation provenant drsquoindividus responsables mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Fourniture de soutien mateacuteriel et de strateacutegies de transport

laquo Recommander la fourniture de transport du fait de la difficile situation financiegravere (ou indemniteacutes de transport) raquo (Entretien avec un individu responsable de sexe feacuteminin mdash Irbid Jordanie)

Annexe 2 Recommandations issues des ateliers des intervenants

Page 35: « Je vois que cela est possibles33660.pcdn.co/wp-content/uploads/2020/04/Je-vois-que... · 2020-04-15 · 2 leur incapacité à laisser les personnes dont elles s’occupent. Pratiques

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Reconnaicirctre les compeacutetences et les capaciteacutes des personnes handicapeacutees pour faciliter lrsquoinclusion

Les personnes handicapeacutees et les professionnels de la VBG ont rapporteacute que lrsquoidentification et le renforcement des compeacute-tences et des capaciteacutes des personnes handicapeacutees ont favoriseacute une plus grande inclusion dans une varieacuteteacute drsquoactiviteacutes relatives agrave la VBG En Jordanie de jeunes femmes sourdes ont eacuteteacute inviteacutees agrave participer agrave des activiteacutes de responsabilisation sociale et agrave des initiatives meneacutees dans les centres de promo-tion de la femme et agrave animer des seacuteances de pose de henneacute Ces activiteacutes ont fourni un espace permettant aux femmes de partager des compeacutetences et des inteacuterecircts communs avec drsquoautres femmes de leur acircge

laquo Non seulement elles les ont accepteacutees mais elles se sont eacutegalement fait des amies Mecircme avant la fin de la seacuteance elles eacutechangeaient des numeacuteros de teacuteleacutephones et leur demandaient si elles pouvaient les contacter pour faire du henneacute agrave leurs ceacuteleacutebrations raquo

(Professionnel de la VBG - Jordanie)

Au Caucase du Nord les adolescentes handicapeacutees ont eacuteteacute incluses dans la conception des activiteacutes sociales qui visaient agrave faciliter le reacuteseautage entre les filles avec et sans handicap Les activiteacutes ont eacuteteacute construites autour des compeacutetences speacutecifiques des filles handicapeacutees (exemple lrsquoexeacutecution de

chansons en langue des signes) la promotion de lrsquoeacutegaliteacute de participation dans la conception du programme mais aussi lrsquoappreacuteciation des talents de chaque individu

Comme lrsquoont reconnu les membres de la famille les dirige-ants communautaires les prestataires de services et autres agrave travers les sites du projet les reacutesultats de ces activiteacutes contredisent les hypothegraveses selon lesquelles les personnes handicapeacutees sont incapables de beacuteneacuteficier et de contribuer agrave une varieacuteteacute de programmes

laquo Avant les gens pensaient que ces femmes eacutetaient des cas deacutesespeacutereacutes et qursquoelles ne pourraient jamais ecirctre indeacutependantes Maintenant elles contredisent de nombreuses personnes au sein de la communauteacute Elles nous rendent nous les rares personnes qui avons toujours cru en elles tregraves tregraves fiers raquo

(Dirigeant communautaire de sexe masculin mdash camp de Kinama Burundi)

Beaucoup de personnes handicapeacutees ont souligneacute lrsquoimportance drsquoavoir lrsquoopportuniteacute laquo de faire leurs preuves raquo car beaucoup nrsquoavaient jamais eacuteteacute inviteacutees agrave prendre part aux activiteacutes Le simple fait de tendre la main pour encourager leur participation agrave des programmes eacutetait dans de nombreux cas lrsquoadaptation la plus percutante meneacutee par les professionnels de la VBG

Diane - camp de Kinama Burundi

laquo Jrsquoai reccedilu un appel disant que lrsquoIRC voulait inclure des femmes handicapeacutees dans leurs programmes relatifs aux AVEC Jrsquoeacutetais tellement exciteacutee agrave lrsquoideacutee de mrsquoinscrire drsquoecirctre incluse drsquoavoir une occasion de faire mes preuves agrave preacutesent je pense qursquoil est de mon devoir de tendre la main agrave drsquoautres personnes handicapeacutees pour sensibiliser partager mon histoire et leur dire qursquoelles peuvent ecirctre incluses raquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Mieraf travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie

laquo Jrsquoappreacutecie tellement mon rocircle dans le programme [de lrsquoIRC] et jrsquoai tant drsquohistoires que je pourrais vous raconter sur les choses que nous avons accomplies

Mais je pense qursquoil est important de vous dire que je suis une femme handicapeacutee Je marche avec une beacutequille et jrsquoai parfois beaucoup de mal agrave acceacuteder au camp Cela ne mrsquoarrecircte pas mecircme si les choses peuvent ecirctre difficiles je sens que jrsquoai un travail tregraves important agrave faire

Jrsquoœuvre pour renforcer la seacutecuriteacute des femmes et des filles plus particuliegraverement des personnes handicapeacutees des personnes qui ne sont pas toujours incluses dans les activiteacutes des personnes qui sont souvent oublieacutees Je me souviens des moments ougrave crsquoeacutetait mon cas lorsque jrsquoavais tellement mal que je ne pouvais pas quitter ma maison ou avant drsquoavoir reccedilu ma beacutequille pour marcher Je me sentais vraiment seule Maintenant je suis tregraves active et je suis leader dans notre commu-nauteacute Je fais partie de lrsquoassociation des personnes handicapeacutees et je suis travailleuse sociale Jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir des choses preacutecieuses agrave apporter et que je peux plaider en faveur des femmes et enfants handicapeacutes et de leurs individus responsables parce que je comprends parfaitement

leurs besoins Je pense aussi que les gens mrsquoadmirent car ils me voient mrsquoefforcer pour faire mon travailraquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

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Recommandations

Les recommandations suivantes sont tireacutees des leccedilons apprises au cours de ce projet qui porte sur le moyen de promouvoir lrsquoinclusion du handicap dans les programmes rela-tifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Recommandations pour les acteurs de la VBG

Inclure les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables dans la conception la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des programmes relatifs agrave la VBG Lrsquoimplication des personnes handicapeacutees dans la conception et lrsquoeacutevaluation du programme est essentielle pour identifier avec preacutecision les obstacles agrave leur participation aux programmes relatifs agrave la VBG eacutelaborer des strateacutegies visant agrave ameacuteliorer leur participation et comprendre le changement qui importe le plus pour eux Une attention particuliegravere devrait ecirctre accordeacutee agrave la collecte des informations et des points de vue des femmes des filles et des personnes souffrant de deacuteficiences intellectuelles et mentales car elles sont les plus exposeacutees agrave la VBG Les approches participatives telles que le classement les photo-interviews et la narration ajouteacutees aux meacutethodes qualitatives plus conventionnelles (exemple discussions theacutematiques de groupe et entretiens en face agrave face) sont des moyens permettant drsquoexplorer effi-cacement les preacuteoccupations et les ideacutees des individus qui ont des besoins communicationnels diffeacuterents Les eacutevaluations doivent inclure un volet de sensibilisation pour faire participer les personnes handicapeacutees et les individus responsables qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Assurer la formation et lrsquoapprentissage reacuteflectif sur les interactions entre le genre et le handicap pour les gestion-naires de programmes et les prestataires de services relatifs agrave la VBG et eacutetablir une compreacutehension commune et une adoption des approches centreacutees sur les droits et les survi-vants lorsque lrsquoon travaille avec ce groupe La formation du personnel agrave inteacutegrer une analyse de lrsquoineacutegaliteacute entre les sexes et de la discrimination fondeacutee sur le handicap les aidera agrave mieux cerner les facteurs uniques qui contribuent aux risques de VBG et de vulneacuterabiliteacute pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et agrave identifier des strateacute-gies plus efficaces pour leur inclusion dans les programmes relatifs agrave la VBG Lorsque les professionnels de la VBG sont particuliegraverement conscients de la dynamique du pouvoir entre les sexes dans leur travail avec les femmes ayant surveacutecu agrave la violence ils peuvent exiger un soutien suppleacutementaire pour reacutefleacutechir sur leurs propres attitudes et sur les attitudes des

autres sur la relation avec le handicap et sur la faccedilon dont ces eacuteleacutements peuvent aggraver lrsquoineacutegaliteacute fondeacutee sur le sexe la discrimination et lrsquoexclusion dans les relations les meacutenages et la communauteacute

Il est recommandeacute que les informations concernant les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables soient incluses et pleinement inteacutegreacutees dans les programmes de formation de base sur la VBG notamment agrave travers des eacutetudes de cas et des exemples centreacutes sur les personnes handicapeacutees Au fil du temps le personnel travaillant sur la VBG reconnaicirctra de plus en plus que reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees est une partie essentielle de leur travail et qursquoils ont les compeacutetences requises pour le faire effi-cacement dans le cadre de leur travail

Recruter des femmes et des filles handicapeacutees comme personnel et beacuteneacutevoles dans les programmes relatifs agrave la VBG Identifier et aider les femmes et les filles handicapeacutees agrave jouer un rocircle cleacute dans les programmes relatifs agrave la VBG peut ameacuteliorer la qualiteacute et la pertinence du programme pour ce groupe tout en les rendant autonomes et en rehaussant leur statut dans la communauteacute Fixer un objectif en termes de nombre de femmes et de filles handicapeacutees qui devraient parti-ciper agrave des formations et reacuteunions communautaires sur la VBG (environ 15 ) encouragera le personnel et les partenaires agrave les inviter directement agrave ces eacuteveacutenements et peut ameacuteliorer la repreacutesentation et la participation aux programmes relatifs agrave la VBG Plaider en faveur drsquoun eacutequilibre entre les sexes dans les associations de personnes handicapeacutees et pour lrsquoinclusion des femmes et des filles handicapeacutees dans les associations de femmes et de jeunes peut eacutegalement accroicirctre la participa-tion dans les domaines ougrave ces groupes interviennent dans les programmes relatifs agrave la VBG et une plus grande repreacutesenta-tion et un meilleur leadership au sein de la communauteacute

Privileacutegier lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les activiteacutes qui renfor-cent le capital social et les reacuteseaux de pairs Ceci est particuliegraverement important pour la preacutevention de la violence contre des adolescentes handicapeacutees les femmes ayant un handicap physique qui sont isoleacutees dans leurs maisons les individus responsables et les femmes les filles les garccedilons et les hommes ayant une deacuteficience intellectuelle Pour les programmes relatifs aux laquo espaces seacutecuriseacutes raquo aider les femmes et les filles agrave reacutefleacutechir sur ce qui rend un espace laquo seacutecuriseacute raquo pour eux et pour les autres et agrave deacutefinir leurs propres laquo regravegles de base raquo ou principes qui reflegravetent comment elles devront accepter et appreacutecier les diffeacuterences Ces principes peuvent aussi les amener agrave reacutefleacutechir sur la faccedilon drsquoatteindre et drsquoinclure drsquoautres femmes et filles qui sont plus isoleacutees (agrave

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lrsquoexemple des filles ayant une deacuteficience intellectuelle) En plus des activiteacutes baseacutees au centre la sensibilisation communau-taire et les visites agrave domicile sont essentielles pour atteindre les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables qui sont isoleacutes dans leurs maisons et pour renforcer en mecircme temps les meacutecanismes de protection communautaire Le personnel du programme relatif agrave la VBG doit ecirctre conscient de toute la charge de travail et des responsabiliteacutes suppleacute-mentaires que drsquoautres femmes et filles peuvent ecirctre tenues drsquoassumer dans les meacutenages suite agrave la participation des individus responsables dans les activiteacutes lieacutees agrave la VBG et les aider agrave identifier des strateacutegies pour atteacutenuer les risques associeacutes et les conseacutequences inattendues

Privileacutegier lrsquoinclusion des femmes handicapeacutees et des individus responsables de sexe feacuteminin dans les programmes portant sur lrsquoautonomisation eacuteconomique Fixer des objectifs en termes de nombre de femmes et filles handicapeacutees et drsquoindividus responsables devant participer agrave ces programmes et encourager le personnel et les commu-nauteacutes agrave les inviter Une analyse minutieuse des risques doit ecirctre meneacutee et une strateacutegie drsquoatteacutenuation deacuteveloppeacutee avant la participation pour preacutevenir etou reacutepondre efficacement agrave des conseacutequences impreacutevues Dans certains contextes les activ-iteacutes drsquoautonomisation eacuteconomique des femmes peuvent sortir du cadre des rocircles qui leur sont deacutevolus sur le plan social ce qui accentue leur vulneacuterabiliteacute agrave la violence de la part de la famille et de la communauteacute Dans certains meacutenages ces activiteacutes peuvent avoir un impact neacutegatif sur la personne handicapeacutee qui peut ecirctre abandonneacutee sans individus respon-sables familiers ce qui augmente potentiellement le risque de violence ou drsquoabus Parallegravelement drsquoautres femmes du meacutenage notamment les adolescentes peuvent assumer ce rocircle ce qui accroicirct leur charge de travail ou leur exclusion

La Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG qui comprend des outils et des directives pour les aider agrave renforcer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail est disponible sur httpwrcmsdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Recommandations pour acteurs du handicap

Veiller agrave ce que les programmes et organisations conccedilus pour servir les personnes handicapeacutees soient sensibles agrave la question du genre Les personnel des programmes et organisations srsquooccupant des personnes handicapeacutees doit suivre une formation sur le genre et lrsquoeacutegaliteacute des genres afin de comprendre les diffeacuterentes faccedilons dont le conflit et le deacuteplacement affectent les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et adapter leurs activiteacutes et services en conseacutequence Le personnel du programme Handicap doit

eacutegalement ecirctre conscient des risques particuliers de VBG auxquels les femmes et les filles handicapeacutees sont exposeacutees et recevoir une formation sur la communication avec les survi-vants et sur lrsquoorientation approprieacutee vers les prestataires de service relatifs aux VBG

Renforcer le plaidoyer autour des droits des personnes affecteacutees par la crise et le conflit notamment les femmes et les filles en eacuteveillant la conscience sur les reacutefugieacutes et les personnes deacuteplaceacutees au sein des organisations pour personnes handicapeacutees (DPO) notamment au niveau reacutegional ougrave il y aurait des crises reacutepeacuteteacutees ou prolongeacutees ayant un impact consideacuterable sur plusieurs pays Cela peut inclure le travail en reacuteseau entre les femmes handicapeacutees et les mouve-ments œuvrant pour les droits des femmes dans les pays et reacutegions affecteacutes par des crises afin de deacutevelopper une plus grande connexion compreacutehension et reacuteponse aux besoins des femmes handicapeacutees dans les environnements humanitaires

Recommandations pour tous les acteurs humanitaires

Mettre en œuvre les orientations sectorielles pour preacutevenir et reacutepondre agrave la violence baseacutee sur le genre telles qursquoeacutenonceacutees dans les Directives du Comiteacute permanent inter-organisations relatives agrave la violence baseacutee sur le genre48 Tous les acteurs humanitaires doivent reconnaicirctre et reacutepondre aux risques accrus de VBG pendant le conflit et la crise notam-ment pour les femmes et les filles handicapeacutees ainsi que les individus responsables de sexe feacuteminin Les normes minimales eacutenonceacutees dans les Directives fournissent lrsquoorientation de base pour tous les secteurs dans la preacutevention et la reacuteponse aux VBG

Entreprendre lrsquointeacutegration de la protection pour satisfaire effectivement les besoins des personnes handicapeacutees durant toutes les phases de lrsquointervention humanitaire Lrsquointeacutegration de la protection y compris lrsquoinclusion de lrsquoanalyse du genre et du handicap dans la conception des programmes la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation est deacuteterminante pour assurer que tout le monde notamment les femmes et filles handica-peacutees a pleinement accegraves aux services et agrave lrsquoassistance dans tous les secteurs y compris pour atteacutenuer le risque de VBG49

Recommandations pour les bailleurs de fonds et gouvernements

Tenir les organisations humanitaires responsables de la satisfaction effective des besoins des personnes handica-peacutees et des individus responsables dans les programmes sur la VBG agrave travers des processus de monitoring et de preacutesentation de rapports ainsi que la mise en exergue de

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pratique positives provenant de diffeacuterentes organisations dans les environnements humanitaires afin drsquoencourager lrsquoobservation des approches tenant compte du handicap et du genre

Plaider pour une plus grande reconnaissance de la multi-tude de preacuteoccupations lieacutees au handicap et au genre y compris la VBG dans tous les instruments internationaux les normes et conventions relatifs au conflit au deacuteplace-ment et agrave lrsquoaction humanitaire Les instruments interna-tionaux peuvent jouer un rocircle deacuteterminant dans la deacutefinition des prioriteacutes pour lrsquoaction humanitaire durant le conflit et le deacuteplacement Les preacuteoccupations speacutecifiques aux femmes et

aux filles et agrave toutes les personnes handicapeacutees doivent ecirctre au cœur des instruments internationaux dans la mesure ougrave elles figurent parmi les populations les plus vulneacuterables durant la crise Un plaidoyer permanent est neacutecessaire aux niveaux international et national pour encourager les gouvernements agrave signer et agrave ratifier tous les instruments pertinents et agrave tenir tous les acteurs concerneacutes responsables de la mise en œuvre inteacutegrale des conventions nouvelles et existantes y compris la Convention relative aux droits des personnes handicapeacutees la Convention sur lrsquoeacutelimination de toutes les formes de discrimi-nation agrave lrsquoeacutegard des femmes et les reacutesolutions du Conseil de seacutecuriteacute sur les femmes la paix et la seacutecuriteacute

Atelier drsquointervenants au Burundi copy Elizabeth SherwoodWRC

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Notes

1 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondiales et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacuteva-lence et conseacutequences sur la santeacute de la violence du parte-naire intime et de la violence sexuelle exerceacutee par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductive-healthpublicationsviolence9789241564625en

2 Ce chiffre est deacutetermineacute par lrsquoestimation globale selon laquelle les 15 pour cent de toute population seront des personnes handicapeacutees (OMS 2011) et selon laquelle 512 millions de personnes sont deacuteplaceacutees par la crise et le conflit agrave travers le monde (HCR 2014)

3 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

4 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

5 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

6 Dans ce rapport les laquo personnes handicapeacutees mentales raquo renvoient aux personnes atteintes drsquoune maladie mentale etou celles qui sont des usagers etou survivants de la psychiatrie Le terme laquo personnes ayant des handicaps sociaux raquo est parfois utiliseacute pour deacutecrire ce groupe de personnes handicapeacutees Reacuteseau mondial des usagers et survivants de la psychiatrie Manuel de mise en œuvre de la Convention des Nations unies relative au droit des per-sonnes handicapeacutees (RMUSP2008) p 9 wrcmsN8o9CH

7 UNHCR Le coucirct humain de la guerre Tendances mondia-les 2013 (2014) httpwwwunhcrorg5399a14f9html

8 Organisation mondiale de la santeacute et Banque mondiale Rapport mondial sur le handicap (2011)

9 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondia-les et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacutevalence et conseacutequences sur la santeacute sur la violence infligeacutee par le partenaire intime et par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductivehealth

publicationsviolence9789241564625en10 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-

lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

11 Ibid 12 Convention des Nations unies relative aux droits des per-

sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde-faultaspnavid=15amppid=150

13 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

14 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

15 CBM Inclusion made easy A quick program guide to dis-ability in development (2012) httpwwwcbmorg articledownloads78851CBM_Inclusion_Made_ Easy_-_com-plete_guidepdf

16 Ibid 17 GSDRC Applied Knowledge Services Understanding gen-

der (nd) httpwwwgsdrcorggotopic-guidesgenderunderstanding-gender

18 Ibid 19 Carolyn Frohmader and Stephanie Ortoleva ldquoThe sexual

and reproductive rights of women and girls with disabili-tiesrdquo (Issues paper presented at the ICPD Beyond 2014 Confeacuterence internationale sur les droits de lrsquohomme La Haye Pays-Bas 7-10 juillet 2013) httpwwdaorgauwp- contentuploads201312issues_paper_srr_wom- en_and_girls_with_disabilities_finalpdf

20 Convention des Nations unies relative aux droits des per-sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde- faultaspnavid=15amppid=150

21 Andrea Hollomotz ldquoDisability oppression and violence Towards a sociological explanationrdquo Sociology vol 47 (2013) pp 477-493 Originally published online 23 No-vember 2012 DOI 1011770038038512448561

22 Centers for Disease Control and Prevention The socio-ecological model a framework for prevention (2015) httpwwwcdcgovviolencepreventionoverviewsocial-ecologicalmodelhtml

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23 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

24 Ces principes directeurs ont eacuteteacute adapteacutes des contributions drsquoune activiteacute meneacutee au Forum drsquoapprentissage interne pour le projet en juin 2014

25 Les DPO sont des organisations repreacutesentatives de per-sonnes handicapeacutees Elles sont geacuteneacuteralement constitueacutees et dirigeacutees par des personnes handicapeacutees

26 LrsquoIMSVBG enregistre le type de violence rapporteacute par les survivants dont le viol les agressions sexuelles les agressions physiques le mariage forceacute le deacuteni des res-sources les opportuniteacutes ou services et les violences psychologiqueseacutemotionnelles

27 Les consultations du personnel VBG en Eacutethiopie et au Burundi ont deacutemontreacute qursquoils avaient une bonne compreacutehen-sion des diffeacuterents types de deacuteficiences et pourraient les identifier sur la base de ces questions et observations fonctionnelles au cours de leurs concertations avec les survivants Il est important toutefois de reconnaicirctre que ce ne sont pas tous les survivants handicapeacutes qui peuvent ecirctre identifieacutes comme ayant un handicap dans les donneacutees de lrsquoIMSVBG

28 Jillian Foster Final report Implications and recommenda-tions for integration of mixed-methods analysis across WRC research Consultancy report submitted to WRC (2014)

29 httpbetterevaluationorgapproaches (accessed 12 August 2014) and httpdeptswashingtoneduccph pdf_filesEvaluationpdf (accessed 12 August 2014)

30 Lrsquooutil laquo Expeacuterience du changement raquo est adapteacute de la technique dite du changement le plus significatif (MSC) La technique MSC est une forme de monitoring et eacutevaluation participatifs qui analysent la prise en compte du change-ment pour deacutecouvrir les changements qui sont les plus consideacutereacutes par les individus et les groupes et pourquoi httpbetterevaluationorgapproaches (consulteacute le 12 aoucirct 2014)

31 Adapteacute de lrsquooutil Before and Now Diagram (page 68) dans the Tools together now 100 participatory tools to mobilize communities for HIVAIDS httpwwwaidsallianceorgassets000000370229-Tools-together-now_originalpdf1405520036

32 Adapted ldquoSummit Workshoprdquo from the Participatory Performance Story Reporting Technique httpwwwclearhorizoncomauwp-contentuploads200905report-on-outcomes-and-get-everyone-involved_the-participatory-performancepdf (accessed 12 August 2014)

33 IRC Formation agrave lrsquointeacutegration de la protection guide du facilitateur (2013) httpwwwglobalprotectionclusterorg_assetsfilesaorsprotection_mainstreamingIRC_Pro-tection_Mainstreaming_Training 20_Facilitators_Guide_March_2013_ENpdf

34 Les donneacutees de lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) indiquent que 120 survivants sur 2 025 enregistreacutes preacutesen-tent un handicap

35 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSGBV (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 5083 pour cent (61 sur 120) des survivants handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes et 32 23 pour cent (614 sur 1905) des survivants non handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 186 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0000

36 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes ont subi des violences psychologiqueseacutemotionnelles contre 2325 pour cent (443 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 342 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0377

37 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 3583 pour cent (43 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un partenaire ou eacutepoux contre 4871 pour cent (928 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1288 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0006

38 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un eacutetranger contre 2273 pour cent (433 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 394 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0316

39 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 83 pour cent (100 sur 120) des survi-

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vants handicapeacutes sont des femmes contre 95 pour cent (1812 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des femmes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 12 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de 0000

40 Au cours du processus de consentement eacuteclaireacute il eacutetait conseilleacute aux femmes de ne pas partager leurs expeacuteriences personnelles et de consentir agrave ce que leurs informations soient utiliseacutees dans des rapports afin drsquoameacuteliorer les programmes au Burundi et dans drsquoautres pays Toutes les femmes handicapeacutees intellectuelles souffraient juste de leacutegegraveres deacuteficiences et par conseacutequent eacutetaient en mesure de comprendre ce processus de consentement mais elles eacutetaient eacutegalement en preacutesence de leurs individus responsables Les questions de groupes de discussion ne portaient pas sur ces informations personnelles Les femmes dans ce groupe toutefois ont continueacute agrave divulguer des expeacuteriences personnelles tout au long de la discussion Tous les participants ont reccedilu des conseils sur les services disponibles aux survivants de la VBG et un soutien perma-nent eacutetait fourni par le personnel WPE de lrsquoIRC

41 Laurie E Powers Rosemary B Hughes and Emily M Lund Interpersonal violence and women with disabilities A re-search update (Harrisburg PA National Resource Center on Domestic Violence 2009)

42 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 1667 pour cent (20 sur 120) des survivants handicapeacutes sont des hommes et 488 pour cent (93 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des hommes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1170 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de Fischer de 0000

43 Les femmes les filles les garccedilons et les hommes handi-capeacutes peuvent subir des violences sur la base du genre et du handicap La contribution speacutecifique de chacun de ces facteurs va varier et les causes sous-jacentes de lrsquooppression et des abus sont souvent complexes et croiseacutees De fait il est difficile de faire la distinction et de reacutepondre seacutepareacutement Degraves lors il srsquoavegravere important de surveiller et reacutepondre agrave toutes les formes de violences et discriminations dans les environnements humanitaires notamment contre les groupes les plus marginaliseacutes au sein de la communauteacute afin de faire progresser lrsquoeacutegaliteacute des genres pour les groupes extrecircmement marginaliseacutes et opprimeacutes au sein de la communauteacute Des reacutesultats agrave

plus grande eacutechelle issus du projet et refleacutetant le caractegravere croiseacute des facteurs genre handicap et drsquoautres facteurs pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes et des rapports de recherche plus deacutetailleacutes sur ce sujet seront disponibles sur le site web de Commission des femmes pour les reacutefugieacutes httpswomensrefugeecom-missionorgprogramsdisabilitiesresearch-and-resourcesdocument945-building-capacity-for-disability-inclusion-in-gender-based-violence-gbv-programming-in-humanitarian-settings-overviewcatid=232

44 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

45 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 325 pour cent (39 sur 120) des survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours suivant lrsquoincident et 4398 pour cent (837 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1148 pour cent est consideacuterable du point de vue statis-tique avec une p-value de Fischer de 0017

46 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG 4083 pour cent (49 sur 120) survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC plus drsquo1 mois apregraves lrsquoincident et 3442 pour cent (655 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes plus drsquo1 moins apregraves lrsquoincident Des tests confir-ment que cette diffeacuterence de 641 pour cent nrsquoest pas consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0166

47 Commission des femmes pour les reacutefugieacutes Strong girls powerful women Program planning and design for ado-lescent girls in humanitarian settings (2014) httpswo-mensrefugeecommissionorgresourcesdocument1036-strong-girls-powerful-women-report

48 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuidelines2005pdf

49 Global Protection Cluster Protection mainstreaming (nd) httpwwwglobalprotectionclusterorgenareas-of-responsibilityprotection-mainstreaminghtml

39

Tableau A Reacutesumeacute des pays contextes et activiteacutes meneacutes au cours de la phase 1 du projetPays Contexte opeacuterationnel Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie MyrsquoAni mdash Environnement de camp prolongeacute

Discussions de groupe avec de reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handi-capeacutes et leurs individus responsables (25 participants) leaders communautaires (11 participants) et travailleurs communautaires et travailleurs sociaux (13 participants)

Entretiens avec des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables (4 entretiens mdash 7 personnes)

Consultations avec lrsquoAssociation de handicapeacutes (32 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (19 personnes)

Burundi Bujumbura mdash Environnement urbain

Kinama Mussasa et Bwagiriza mdash

Camps

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes congolais handi-capeacutes et leurs individus responsables (161 participants)

Entretien avec une fille handicapeacutee et son individu responsable (1 entretien mdash 2 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (13 personnes)

Jordanie Zaatari mdash Camp

Irbid Mafraq et Ramtha mdash Envi-ronnements urbains

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus respon-sables (113 participants) et volontaire de la communauteacute de reacutefugieacutes (11 participants)

Entretiens avec des filles handicapeacutees et leurs indi-vidus responsables (2 entretiens mdash 4 personnes)

Consultations avec les acteurs humani-taires (30 personnes)

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Grozny Reacutepublique de Tcheacutetcheacutenie mdash Environnement urbain de reconstruction post-conflit

Discussion de groupe avec les individus respon-sables drsquoenfants handicapeacutes (12 participants)

Entretiens avec des femmes et filles handica-peacutees (11 entretiens mdash 11 personnes)

Consultations de personnels drsquoONG de femmes (16 personnes)

Ces discussions de groupe et entretiens ont eacuteteacute reacutealiseacutes par des ONG partenaires de lrsquoIRC dans le Caucase du Nord

Annexe 1 Reacutesumeacute des activiteacutes entreprises dans la meacutethodologie du projet

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Tableau B Reacutecapitulatif des activiteacutes drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilotePays Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie Discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handicapeacutes et leurs individus responsables (24 participants) et des leaders communautaires (11 participants)

Atelier drsquointervenants (21 personnes)

Burundi Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (89 participants) et des leaders communautaires (10 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (18 participants)

Atelier drsquointervenants (41 personnes)

Jordanie Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus responsables (14 participants)

Entretiens avec les professionnels de la VBG (3 participants)

Des expeacuteriences du changement ont eacuteteacute conduite par le personnel WPE en Jordanie et des entretiens avec des professionnels ont eacuteteacute reacutealiseacutes par teacuteleacutephone

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (26 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (7 participants)

Atelier drsquointervenants (26 personnes)

41

Les ateliers drsquointervenants au Burundi en Eacutethiopie et en Caucase du Nord et des expeacuteriences du changement en provenance de Jordanie visaient agrave collecter des messages-cleacutes et recommandations de diffeacuterents groupes impliqueacutes dans le projet sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG Leurs recommandations eacutetaient axeacutees sur les points ci-apregraves

bull Renforcement du plaidoyer sur la non-discrimination

laquo Des sessions de sensibilisation communautaires continues cibleacutees mettant en exergue les droits des personnes handica-peacutees notamment autour des questions relatives aux individus responsables de sexe feacuteminin et masculin raquo (Recommandations provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Consultations permanentes avec les personnes handicapeacutees sur la planification des programmes

laquo Il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne precirctent pas attention agrave nos opinions Nous aimerions rencontrer certaines filles dans un cafeacute ou un endroit uniquement pour filles avec et sans handicap Juste les filles sans adultes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo (Exposeacute du groupe des filles mdash Atelier drsquointervenants Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

bull Mise en exergue des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees

laquo Eacutelaborer un plan ou moyen de partage des expeacuteriences de reacuteussite de personnes handicapeacutees ayant reacuteussi dans des activiteacutes eacuteconomiques et professionnelles Se servir de ces succegraves comme moyen drsquoencourager drsquoautres groupes agrave inclure les personnes handicapeacutees dans ces types de programmes raquo (Recommandation provenant des hommes handicapeacutes mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Renforcement des activiteacutes de sensibilisation et de soutien par les pairs

laquo Effectuer plus de visites agrave domicile chez les femmes et filles handicapeacutees qui sont les plus isoleacutees Eacutelaborer un plan pour des visites reacuteguliegraveres et des contacts entre les eacutequipes [VBG] et leurs familles raquo (Recommandation provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Eacutethiopie)

bull Travail avec les familles

laquo Former un comiteacute drsquoindividus responsables pour donner des conseils sur lrsquoeacutelaboration des programmes Consacrer du temps pour enseigner des leccedilons sur comment ecirctre un meilleur deacutefenseur de la famille fournir des informations sur comment mieux utiliser des systegravemes et ecirctre moins deacutependants des agents de mobilisation communautaire raquo (Recommandation provenant drsquoindividus responsables mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Fourniture de soutien mateacuteriel et de strateacutegies de transport

laquo Recommander la fourniture de transport du fait de la difficile situation financiegravere (ou indemniteacutes de transport) raquo (Entretien avec un individu responsable de sexe feacuteminin mdash Irbid Jordanie)

Annexe 2 Recommandations issues des ateliers des intervenants

Page 36: « Je vois que cela est possibles33660.pcdn.co/wp-content/uploads/2020/04/Je-vois-que... · 2020-04-15 · 2 leur incapacité à laisser les personnes dont elles s’occupent. Pratiques

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EXPEacuteRIENCES DU CHANGEMENT Mieraf travailleur social - camp de MyrsquoAyni Eacutethiopie

laquo Jrsquoappreacutecie tellement mon rocircle dans le programme [de lrsquoIRC] et jrsquoai tant drsquohistoires que je pourrais vous raconter sur les choses que nous avons accomplies

Mais je pense qursquoil est important de vous dire que je suis une femme handicapeacutee Je marche avec une beacutequille et jrsquoai parfois beaucoup de mal agrave acceacuteder au camp Cela ne mrsquoarrecircte pas mecircme si les choses peuvent ecirctre difficiles je sens que jrsquoai un travail tregraves important agrave faire

Jrsquoœuvre pour renforcer la seacutecuriteacute des femmes et des filles plus particuliegraverement des personnes handicapeacutees des personnes qui ne sont pas toujours incluses dans les activiteacutes des personnes qui sont souvent oublieacutees Je me souviens des moments ougrave crsquoeacutetait mon cas lorsque jrsquoavais tellement mal que je ne pouvais pas quitter ma maison ou avant drsquoavoir reccedilu ma beacutequille pour marcher Je me sentais vraiment seule Maintenant je suis tregraves active et je suis leader dans notre commu-nauteacute Je fais partie de lrsquoassociation des personnes handicapeacutees et je suis travailleuse sociale Jrsquoai lrsquoimpression drsquoavoir des choses preacutecieuses agrave apporter et que je peux plaider en faveur des femmes et enfants handicapeacutes et de leurs individus responsables parce que je comprends parfaitement

leurs besoins Je pense aussi que les gens mrsquoadmirent car ils me voient mrsquoefforcer pour faire mon travailraquo

copy Elizabeth SherwoodWRC

33

Recommandations

Les recommandations suivantes sont tireacutees des leccedilons apprises au cours de ce projet qui porte sur le moyen de promouvoir lrsquoinclusion du handicap dans les programmes rela-tifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Recommandations pour les acteurs de la VBG

Inclure les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables dans la conception la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des programmes relatifs agrave la VBG Lrsquoimplication des personnes handicapeacutees dans la conception et lrsquoeacutevaluation du programme est essentielle pour identifier avec preacutecision les obstacles agrave leur participation aux programmes relatifs agrave la VBG eacutelaborer des strateacutegies visant agrave ameacuteliorer leur participation et comprendre le changement qui importe le plus pour eux Une attention particuliegravere devrait ecirctre accordeacutee agrave la collecte des informations et des points de vue des femmes des filles et des personnes souffrant de deacuteficiences intellectuelles et mentales car elles sont les plus exposeacutees agrave la VBG Les approches participatives telles que le classement les photo-interviews et la narration ajouteacutees aux meacutethodes qualitatives plus conventionnelles (exemple discussions theacutematiques de groupe et entretiens en face agrave face) sont des moyens permettant drsquoexplorer effi-cacement les preacuteoccupations et les ideacutees des individus qui ont des besoins communicationnels diffeacuterents Les eacutevaluations doivent inclure un volet de sensibilisation pour faire participer les personnes handicapeacutees et les individus responsables qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Assurer la formation et lrsquoapprentissage reacuteflectif sur les interactions entre le genre et le handicap pour les gestion-naires de programmes et les prestataires de services relatifs agrave la VBG et eacutetablir une compreacutehension commune et une adoption des approches centreacutees sur les droits et les survi-vants lorsque lrsquoon travaille avec ce groupe La formation du personnel agrave inteacutegrer une analyse de lrsquoineacutegaliteacute entre les sexes et de la discrimination fondeacutee sur le handicap les aidera agrave mieux cerner les facteurs uniques qui contribuent aux risques de VBG et de vulneacuterabiliteacute pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et agrave identifier des strateacute-gies plus efficaces pour leur inclusion dans les programmes relatifs agrave la VBG Lorsque les professionnels de la VBG sont particuliegraverement conscients de la dynamique du pouvoir entre les sexes dans leur travail avec les femmes ayant surveacutecu agrave la violence ils peuvent exiger un soutien suppleacutementaire pour reacutefleacutechir sur leurs propres attitudes et sur les attitudes des

autres sur la relation avec le handicap et sur la faccedilon dont ces eacuteleacutements peuvent aggraver lrsquoineacutegaliteacute fondeacutee sur le sexe la discrimination et lrsquoexclusion dans les relations les meacutenages et la communauteacute

Il est recommandeacute que les informations concernant les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables soient incluses et pleinement inteacutegreacutees dans les programmes de formation de base sur la VBG notamment agrave travers des eacutetudes de cas et des exemples centreacutes sur les personnes handicapeacutees Au fil du temps le personnel travaillant sur la VBG reconnaicirctra de plus en plus que reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees est une partie essentielle de leur travail et qursquoils ont les compeacutetences requises pour le faire effi-cacement dans le cadre de leur travail

Recruter des femmes et des filles handicapeacutees comme personnel et beacuteneacutevoles dans les programmes relatifs agrave la VBG Identifier et aider les femmes et les filles handicapeacutees agrave jouer un rocircle cleacute dans les programmes relatifs agrave la VBG peut ameacuteliorer la qualiteacute et la pertinence du programme pour ce groupe tout en les rendant autonomes et en rehaussant leur statut dans la communauteacute Fixer un objectif en termes de nombre de femmes et de filles handicapeacutees qui devraient parti-ciper agrave des formations et reacuteunions communautaires sur la VBG (environ 15 ) encouragera le personnel et les partenaires agrave les inviter directement agrave ces eacuteveacutenements et peut ameacuteliorer la repreacutesentation et la participation aux programmes relatifs agrave la VBG Plaider en faveur drsquoun eacutequilibre entre les sexes dans les associations de personnes handicapeacutees et pour lrsquoinclusion des femmes et des filles handicapeacutees dans les associations de femmes et de jeunes peut eacutegalement accroicirctre la participa-tion dans les domaines ougrave ces groupes interviennent dans les programmes relatifs agrave la VBG et une plus grande repreacutesenta-tion et un meilleur leadership au sein de la communauteacute

Privileacutegier lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les activiteacutes qui renfor-cent le capital social et les reacuteseaux de pairs Ceci est particuliegraverement important pour la preacutevention de la violence contre des adolescentes handicapeacutees les femmes ayant un handicap physique qui sont isoleacutees dans leurs maisons les individus responsables et les femmes les filles les garccedilons et les hommes ayant une deacuteficience intellectuelle Pour les programmes relatifs aux laquo espaces seacutecuriseacutes raquo aider les femmes et les filles agrave reacutefleacutechir sur ce qui rend un espace laquo seacutecuriseacute raquo pour eux et pour les autres et agrave deacutefinir leurs propres laquo regravegles de base raquo ou principes qui reflegravetent comment elles devront accepter et appreacutecier les diffeacuterences Ces principes peuvent aussi les amener agrave reacutefleacutechir sur la faccedilon drsquoatteindre et drsquoinclure drsquoautres femmes et filles qui sont plus isoleacutees (agrave

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lrsquoexemple des filles ayant une deacuteficience intellectuelle) En plus des activiteacutes baseacutees au centre la sensibilisation communau-taire et les visites agrave domicile sont essentielles pour atteindre les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables qui sont isoleacutes dans leurs maisons et pour renforcer en mecircme temps les meacutecanismes de protection communautaire Le personnel du programme relatif agrave la VBG doit ecirctre conscient de toute la charge de travail et des responsabiliteacutes suppleacute-mentaires que drsquoautres femmes et filles peuvent ecirctre tenues drsquoassumer dans les meacutenages suite agrave la participation des individus responsables dans les activiteacutes lieacutees agrave la VBG et les aider agrave identifier des strateacutegies pour atteacutenuer les risques associeacutes et les conseacutequences inattendues

Privileacutegier lrsquoinclusion des femmes handicapeacutees et des individus responsables de sexe feacuteminin dans les programmes portant sur lrsquoautonomisation eacuteconomique Fixer des objectifs en termes de nombre de femmes et filles handicapeacutees et drsquoindividus responsables devant participer agrave ces programmes et encourager le personnel et les commu-nauteacutes agrave les inviter Une analyse minutieuse des risques doit ecirctre meneacutee et une strateacutegie drsquoatteacutenuation deacuteveloppeacutee avant la participation pour preacutevenir etou reacutepondre efficacement agrave des conseacutequences impreacutevues Dans certains contextes les activ-iteacutes drsquoautonomisation eacuteconomique des femmes peuvent sortir du cadre des rocircles qui leur sont deacutevolus sur le plan social ce qui accentue leur vulneacuterabiliteacute agrave la violence de la part de la famille et de la communauteacute Dans certains meacutenages ces activiteacutes peuvent avoir un impact neacutegatif sur la personne handicapeacutee qui peut ecirctre abandonneacutee sans individus respon-sables familiers ce qui augmente potentiellement le risque de violence ou drsquoabus Parallegravelement drsquoautres femmes du meacutenage notamment les adolescentes peuvent assumer ce rocircle ce qui accroicirct leur charge de travail ou leur exclusion

La Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG qui comprend des outils et des directives pour les aider agrave renforcer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail est disponible sur httpwrcmsdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Recommandations pour acteurs du handicap

Veiller agrave ce que les programmes et organisations conccedilus pour servir les personnes handicapeacutees soient sensibles agrave la question du genre Les personnel des programmes et organisations srsquooccupant des personnes handicapeacutees doit suivre une formation sur le genre et lrsquoeacutegaliteacute des genres afin de comprendre les diffeacuterentes faccedilons dont le conflit et le deacuteplacement affectent les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et adapter leurs activiteacutes et services en conseacutequence Le personnel du programme Handicap doit

eacutegalement ecirctre conscient des risques particuliers de VBG auxquels les femmes et les filles handicapeacutees sont exposeacutees et recevoir une formation sur la communication avec les survi-vants et sur lrsquoorientation approprieacutee vers les prestataires de service relatifs aux VBG

Renforcer le plaidoyer autour des droits des personnes affecteacutees par la crise et le conflit notamment les femmes et les filles en eacuteveillant la conscience sur les reacutefugieacutes et les personnes deacuteplaceacutees au sein des organisations pour personnes handicapeacutees (DPO) notamment au niveau reacutegional ougrave il y aurait des crises reacutepeacuteteacutees ou prolongeacutees ayant un impact consideacuterable sur plusieurs pays Cela peut inclure le travail en reacuteseau entre les femmes handicapeacutees et les mouve-ments œuvrant pour les droits des femmes dans les pays et reacutegions affecteacutes par des crises afin de deacutevelopper une plus grande connexion compreacutehension et reacuteponse aux besoins des femmes handicapeacutees dans les environnements humanitaires

Recommandations pour tous les acteurs humanitaires

Mettre en œuvre les orientations sectorielles pour preacutevenir et reacutepondre agrave la violence baseacutee sur le genre telles qursquoeacutenonceacutees dans les Directives du Comiteacute permanent inter-organisations relatives agrave la violence baseacutee sur le genre48 Tous les acteurs humanitaires doivent reconnaicirctre et reacutepondre aux risques accrus de VBG pendant le conflit et la crise notam-ment pour les femmes et les filles handicapeacutees ainsi que les individus responsables de sexe feacuteminin Les normes minimales eacutenonceacutees dans les Directives fournissent lrsquoorientation de base pour tous les secteurs dans la preacutevention et la reacuteponse aux VBG

Entreprendre lrsquointeacutegration de la protection pour satisfaire effectivement les besoins des personnes handicapeacutees durant toutes les phases de lrsquointervention humanitaire Lrsquointeacutegration de la protection y compris lrsquoinclusion de lrsquoanalyse du genre et du handicap dans la conception des programmes la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation est deacuteterminante pour assurer que tout le monde notamment les femmes et filles handica-peacutees a pleinement accegraves aux services et agrave lrsquoassistance dans tous les secteurs y compris pour atteacutenuer le risque de VBG49

Recommandations pour les bailleurs de fonds et gouvernements

Tenir les organisations humanitaires responsables de la satisfaction effective des besoins des personnes handica-peacutees et des individus responsables dans les programmes sur la VBG agrave travers des processus de monitoring et de preacutesentation de rapports ainsi que la mise en exergue de

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pratique positives provenant de diffeacuterentes organisations dans les environnements humanitaires afin drsquoencourager lrsquoobservation des approches tenant compte du handicap et du genre

Plaider pour une plus grande reconnaissance de la multi-tude de preacuteoccupations lieacutees au handicap et au genre y compris la VBG dans tous les instruments internationaux les normes et conventions relatifs au conflit au deacuteplace-ment et agrave lrsquoaction humanitaire Les instruments interna-tionaux peuvent jouer un rocircle deacuteterminant dans la deacutefinition des prioriteacutes pour lrsquoaction humanitaire durant le conflit et le deacuteplacement Les preacuteoccupations speacutecifiques aux femmes et

aux filles et agrave toutes les personnes handicapeacutees doivent ecirctre au cœur des instruments internationaux dans la mesure ougrave elles figurent parmi les populations les plus vulneacuterables durant la crise Un plaidoyer permanent est neacutecessaire aux niveaux international et national pour encourager les gouvernements agrave signer et agrave ratifier tous les instruments pertinents et agrave tenir tous les acteurs concerneacutes responsables de la mise en œuvre inteacutegrale des conventions nouvelles et existantes y compris la Convention relative aux droits des personnes handicapeacutees la Convention sur lrsquoeacutelimination de toutes les formes de discrimi-nation agrave lrsquoeacutegard des femmes et les reacutesolutions du Conseil de seacutecuriteacute sur les femmes la paix et la seacutecuriteacute

Atelier drsquointervenants au Burundi copy Elizabeth SherwoodWRC

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Notes

1 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondiales et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacuteva-lence et conseacutequences sur la santeacute de la violence du parte-naire intime et de la violence sexuelle exerceacutee par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductive-healthpublicationsviolence9789241564625en

2 Ce chiffre est deacutetermineacute par lrsquoestimation globale selon laquelle les 15 pour cent de toute population seront des personnes handicapeacutees (OMS 2011) et selon laquelle 512 millions de personnes sont deacuteplaceacutees par la crise et le conflit agrave travers le monde (HCR 2014)

3 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

4 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

5 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

6 Dans ce rapport les laquo personnes handicapeacutees mentales raquo renvoient aux personnes atteintes drsquoune maladie mentale etou celles qui sont des usagers etou survivants de la psychiatrie Le terme laquo personnes ayant des handicaps sociaux raquo est parfois utiliseacute pour deacutecrire ce groupe de personnes handicapeacutees Reacuteseau mondial des usagers et survivants de la psychiatrie Manuel de mise en œuvre de la Convention des Nations unies relative au droit des per-sonnes handicapeacutees (RMUSP2008) p 9 wrcmsN8o9CH

7 UNHCR Le coucirct humain de la guerre Tendances mondia-les 2013 (2014) httpwwwunhcrorg5399a14f9html

8 Organisation mondiale de la santeacute et Banque mondiale Rapport mondial sur le handicap (2011)

9 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondia-les et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacutevalence et conseacutequences sur la santeacute sur la violence infligeacutee par le partenaire intime et par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductivehealth

publicationsviolence9789241564625en10 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-

lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

11 Ibid 12 Convention des Nations unies relative aux droits des per-

sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde-faultaspnavid=15amppid=150

13 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

14 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

15 CBM Inclusion made easy A quick program guide to dis-ability in development (2012) httpwwwcbmorg articledownloads78851CBM_Inclusion_Made_ Easy_-_com-plete_guidepdf

16 Ibid 17 GSDRC Applied Knowledge Services Understanding gen-

der (nd) httpwwwgsdrcorggotopic-guidesgenderunderstanding-gender

18 Ibid 19 Carolyn Frohmader and Stephanie Ortoleva ldquoThe sexual

and reproductive rights of women and girls with disabili-tiesrdquo (Issues paper presented at the ICPD Beyond 2014 Confeacuterence internationale sur les droits de lrsquohomme La Haye Pays-Bas 7-10 juillet 2013) httpwwdaorgauwp- contentuploads201312issues_paper_srr_wom- en_and_girls_with_disabilities_finalpdf

20 Convention des Nations unies relative aux droits des per-sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde- faultaspnavid=15amppid=150

21 Andrea Hollomotz ldquoDisability oppression and violence Towards a sociological explanationrdquo Sociology vol 47 (2013) pp 477-493 Originally published online 23 No-vember 2012 DOI 1011770038038512448561

22 Centers for Disease Control and Prevention The socio-ecological model a framework for prevention (2015) httpwwwcdcgovviolencepreventionoverviewsocial-ecologicalmodelhtml

37

23 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

24 Ces principes directeurs ont eacuteteacute adapteacutes des contributions drsquoune activiteacute meneacutee au Forum drsquoapprentissage interne pour le projet en juin 2014

25 Les DPO sont des organisations repreacutesentatives de per-sonnes handicapeacutees Elles sont geacuteneacuteralement constitueacutees et dirigeacutees par des personnes handicapeacutees

26 LrsquoIMSVBG enregistre le type de violence rapporteacute par les survivants dont le viol les agressions sexuelles les agressions physiques le mariage forceacute le deacuteni des res-sources les opportuniteacutes ou services et les violences psychologiqueseacutemotionnelles

27 Les consultations du personnel VBG en Eacutethiopie et au Burundi ont deacutemontreacute qursquoils avaient une bonne compreacutehen-sion des diffeacuterents types de deacuteficiences et pourraient les identifier sur la base de ces questions et observations fonctionnelles au cours de leurs concertations avec les survivants Il est important toutefois de reconnaicirctre que ce ne sont pas tous les survivants handicapeacutes qui peuvent ecirctre identifieacutes comme ayant un handicap dans les donneacutees de lrsquoIMSVBG

28 Jillian Foster Final report Implications and recommenda-tions for integration of mixed-methods analysis across WRC research Consultancy report submitted to WRC (2014)

29 httpbetterevaluationorgapproaches (accessed 12 August 2014) and httpdeptswashingtoneduccph pdf_filesEvaluationpdf (accessed 12 August 2014)

30 Lrsquooutil laquo Expeacuterience du changement raquo est adapteacute de la technique dite du changement le plus significatif (MSC) La technique MSC est une forme de monitoring et eacutevaluation participatifs qui analysent la prise en compte du change-ment pour deacutecouvrir les changements qui sont les plus consideacutereacutes par les individus et les groupes et pourquoi httpbetterevaluationorgapproaches (consulteacute le 12 aoucirct 2014)

31 Adapteacute de lrsquooutil Before and Now Diagram (page 68) dans the Tools together now 100 participatory tools to mobilize communities for HIVAIDS httpwwwaidsallianceorgassets000000370229-Tools-together-now_originalpdf1405520036

32 Adapted ldquoSummit Workshoprdquo from the Participatory Performance Story Reporting Technique httpwwwclearhorizoncomauwp-contentuploads200905report-on-outcomes-and-get-everyone-involved_the-participatory-performancepdf (accessed 12 August 2014)

33 IRC Formation agrave lrsquointeacutegration de la protection guide du facilitateur (2013) httpwwwglobalprotectionclusterorg_assetsfilesaorsprotection_mainstreamingIRC_Pro-tection_Mainstreaming_Training 20_Facilitators_Guide_March_2013_ENpdf

34 Les donneacutees de lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) indiquent que 120 survivants sur 2 025 enregistreacutes preacutesen-tent un handicap

35 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSGBV (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 5083 pour cent (61 sur 120) des survivants handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes et 32 23 pour cent (614 sur 1905) des survivants non handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 186 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0000

36 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes ont subi des violences psychologiqueseacutemotionnelles contre 2325 pour cent (443 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 342 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0377

37 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 3583 pour cent (43 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un partenaire ou eacutepoux contre 4871 pour cent (928 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1288 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0006

38 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un eacutetranger contre 2273 pour cent (433 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 394 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0316

39 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 83 pour cent (100 sur 120) des survi-

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vants handicapeacutes sont des femmes contre 95 pour cent (1812 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des femmes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 12 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de 0000

40 Au cours du processus de consentement eacuteclaireacute il eacutetait conseilleacute aux femmes de ne pas partager leurs expeacuteriences personnelles et de consentir agrave ce que leurs informations soient utiliseacutees dans des rapports afin drsquoameacuteliorer les programmes au Burundi et dans drsquoautres pays Toutes les femmes handicapeacutees intellectuelles souffraient juste de leacutegegraveres deacuteficiences et par conseacutequent eacutetaient en mesure de comprendre ce processus de consentement mais elles eacutetaient eacutegalement en preacutesence de leurs individus responsables Les questions de groupes de discussion ne portaient pas sur ces informations personnelles Les femmes dans ce groupe toutefois ont continueacute agrave divulguer des expeacuteriences personnelles tout au long de la discussion Tous les participants ont reccedilu des conseils sur les services disponibles aux survivants de la VBG et un soutien perma-nent eacutetait fourni par le personnel WPE de lrsquoIRC

41 Laurie E Powers Rosemary B Hughes and Emily M Lund Interpersonal violence and women with disabilities A re-search update (Harrisburg PA National Resource Center on Domestic Violence 2009)

42 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 1667 pour cent (20 sur 120) des survivants handicapeacutes sont des hommes et 488 pour cent (93 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des hommes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1170 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de Fischer de 0000

43 Les femmes les filles les garccedilons et les hommes handi-capeacutes peuvent subir des violences sur la base du genre et du handicap La contribution speacutecifique de chacun de ces facteurs va varier et les causes sous-jacentes de lrsquooppression et des abus sont souvent complexes et croiseacutees De fait il est difficile de faire la distinction et de reacutepondre seacutepareacutement Degraves lors il srsquoavegravere important de surveiller et reacutepondre agrave toutes les formes de violences et discriminations dans les environnements humanitaires notamment contre les groupes les plus marginaliseacutes au sein de la communauteacute afin de faire progresser lrsquoeacutegaliteacute des genres pour les groupes extrecircmement marginaliseacutes et opprimeacutes au sein de la communauteacute Des reacutesultats agrave

plus grande eacutechelle issus du projet et refleacutetant le caractegravere croiseacute des facteurs genre handicap et drsquoautres facteurs pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes et des rapports de recherche plus deacutetailleacutes sur ce sujet seront disponibles sur le site web de Commission des femmes pour les reacutefugieacutes httpswomensrefugeecom-missionorgprogramsdisabilitiesresearch-and-resourcesdocument945-building-capacity-for-disability-inclusion-in-gender-based-violence-gbv-programming-in-humanitarian-settings-overviewcatid=232

44 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

45 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 325 pour cent (39 sur 120) des survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours suivant lrsquoincident et 4398 pour cent (837 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1148 pour cent est consideacuterable du point de vue statis-tique avec une p-value de Fischer de 0017

46 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG 4083 pour cent (49 sur 120) survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC plus drsquo1 mois apregraves lrsquoincident et 3442 pour cent (655 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes plus drsquo1 moins apregraves lrsquoincident Des tests confir-ment que cette diffeacuterence de 641 pour cent nrsquoest pas consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0166

47 Commission des femmes pour les reacutefugieacutes Strong girls powerful women Program planning and design for ado-lescent girls in humanitarian settings (2014) httpswo-mensrefugeecommissionorgresourcesdocument1036-strong-girls-powerful-women-report

48 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuidelines2005pdf

49 Global Protection Cluster Protection mainstreaming (nd) httpwwwglobalprotectionclusterorgenareas-of-responsibilityprotection-mainstreaminghtml

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Tableau A Reacutesumeacute des pays contextes et activiteacutes meneacutes au cours de la phase 1 du projetPays Contexte opeacuterationnel Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie MyrsquoAni mdash Environnement de camp prolongeacute

Discussions de groupe avec de reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handi-capeacutes et leurs individus responsables (25 participants) leaders communautaires (11 participants) et travailleurs communautaires et travailleurs sociaux (13 participants)

Entretiens avec des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables (4 entretiens mdash 7 personnes)

Consultations avec lrsquoAssociation de handicapeacutes (32 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (19 personnes)

Burundi Bujumbura mdash Environnement urbain

Kinama Mussasa et Bwagiriza mdash

Camps

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes congolais handi-capeacutes et leurs individus responsables (161 participants)

Entretien avec une fille handicapeacutee et son individu responsable (1 entretien mdash 2 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (13 personnes)

Jordanie Zaatari mdash Camp

Irbid Mafraq et Ramtha mdash Envi-ronnements urbains

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus respon-sables (113 participants) et volontaire de la communauteacute de reacutefugieacutes (11 participants)

Entretiens avec des filles handicapeacutees et leurs indi-vidus responsables (2 entretiens mdash 4 personnes)

Consultations avec les acteurs humani-taires (30 personnes)

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Grozny Reacutepublique de Tcheacutetcheacutenie mdash Environnement urbain de reconstruction post-conflit

Discussion de groupe avec les individus respon-sables drsquoenfants handicapeacutes (12 participants)

Entretiens avec des femmes et filles handica-peacutees (11 entretiens mdash 11 personnes)

Consultations de personnels drsquoONG de femmes (16 personnes)

Ces discussions de groupe et entretiens ont eacuteteacute reacutealiseacutes par des ONG partenaires de lrsquoIRC dans le Caucase du Nord

Annexe 1 Reacutesumeacute des activiteacutes entreprises dans la meacutethodologie du projet

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Tableau B Reacutecapitulatif des activiteacutes drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilotePays Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie Discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handicapeacutes et leurs individus responsables (24 participants) et des leaders communautaires (11 participants)

Atelier drsquointervenants (21 personnes)

Burundi Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (89 participants) et des leaders communautaires (10 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (18 participants)

Atelier drsquointervenants (41 personnes)

Jordanie Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus responsables (14 participants)

Entretiens avec les professionnels de la VBG (3 participants)

Des expeacuteriences du changement ont eacuteteacute conduite par le personnel WPE en Jordanie et des entretiens avec des professionnels ont eacuteteacute reacutealiseacutes par teacuteleacutephone

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (26 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (7 participants)

Atelier drsquointervenants (26 personnes)

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Les ateliers drsquointervenants au Burundi en Eacutethiopie et en Caucase du Nord et des expeacuteriences du changement en provenance de Jordanie visaient agrave collecter des messages-cleacutes et recommandations de diffeacuterents groupes impliqueacutes dans le projet sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG Leurs recommandations eacutetaient axeacutees sur les points ci-apregraves

bull Renforcement du plaidoyer sur la non-discrimination

laquo Des sessions de sensibilisation communautaires continues cibleacutees mettant en exergue les droits des personnes handica-peacutees notamment autour des questions relatives aux individus responsables de sexe feacuteminin et masculin raquo (Recommandations provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Consultations permanentes avec les personnes handicapeacutees sur la planification des programmes

laquo Il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne precirctent pas attention agrave nos opinions Nous aimerions rencontrer certaines filles dans un cafeacute ou un endroit uniquement pour filles avec et sans handicap Juste les filles sans adultes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo (Exposeacute du groupe des filles mdash Atelier drsquointervenants Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

bull Mise en exergue des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees

laquo Eacutelaborer un plan ou moyen de partage des expeacuteriences de reacuteussite de personnes handicapeacutees ayant reacuteussi dans des activiteacutes eacuteconomiques et professionnelles Se servir de ces succegraves comme moyen drsquoencourager drsquoautres groupes agrave inclure les personnes handicapeacutees dans ces types de programmes raquo (Recommandation provenant des hommes handicapeacutes mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Renforcement des activiteacutes de sensibilisation et de soutien par les pairs

laquo Effectuer plus de visites agrave domicile chez les femmes et filles handicapeacutees qui sont les plus isoleacutees Eacutelaborer un plan pour des visites reacuteguliegraveres et des contacts entre les eacutequipes [VBG] et leurs familles raquo (Recommandation provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Eacutethiopie)

bull Travail avec les familles

laquo Former un comiteacute drsquoindividus responsables pour donner des conseils sur lrsquoeacutelaboration des programmes Consacrer du temps pour enseigner des leccedilons sur comment ecirctre un meilleur deacutefenseur de la famille fournir des informations sur comment mieux utiliser des systegravemes et ecirctre moins deacutependants des agents de mobilisation communautaire raquo (Recommandation provenant drsquoindividus responsables mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Fourniture de soutien mateacuteriel et de strateacutegies de transport

laquo Recommander la fourniture de transport du fait de la difficile situation financiegravere (ou indemniteacutes de transport) raquo (Entretien avec un individu responsable de sexe feacuteminin mdash Irbid Jordanie)

Annexe 2 Recommandations issues des ateliers des intervenants

Page 37: « Je vois que cela est possibles33660.pcdn.co/wp-content/uploads/2020/04/Je-vois-que... · 2020-04-15 · 2 leur incapacité à laisser les personnes dont elles s’occupent. Pratiques

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Recommandations

Les recommandations suivantes sont tireacutees des leccedilons apprises au cours de ce projet qui porte sur le moyen de promouvoir lrsquoinclusion du handicap dans les programmes rela-tifs agrave la VBG dans lrsquoenvironnement humanitaire

Recommandations pour les acteurs de la VBG

Inclure les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et leurs individus responsables dans la conception la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation des programmes relatifs agrave la VBG Lrsquoimplication des personnes handicapeacutees dans la conception et lrsquoeacutevaluation du programme est essentielle pour identifier avec preacutecision les obstacles agrave leur participation aux programmes relatifs agrave la VBG eacutelaborer des strateacutegies visant agrave ameacuteliorer leur participation et comprendre le changement qui importe le plus pour eux Une attention particuliegravere devrait ecirctre accordeacutee agrave la collecte des informations et des points de vue des femmes des filles et des personnes souffrant de deacuteficiences intellectuelles et mentales car elles sont les plus exposeacutees agrave la VBG Les approches participatives telles que le classement les photo-interviews et la narration ajouteacutees aux meacutethodes qualitatives plus conventionnelles (exemple discussions theacutematiques de groupe et entretiens en face agrave face) sont des moyens permettant drsquoexplorer effi-cacement les preacuteoccupations et les ideacutees des individus qui ont des besoins communicationnels diffeacuterents Les eacutevaluations doivent inclure un volet de sensibilisation pour faire participer les personnes handicapeacutees et les individus responsables qui sont isoleacutees dans leurs maisons

Assurer la formation et lrsquoapprentissage reacuteflectif sur les interactions entre le genre et le handicap pour les gestion-naires de programmes et les prestataires de services relatifs agrave la VBG et eacutetablir une compreacutehension commune et une adoption des approches centreacutees sur les droits et les survi-vants lorsque lrsquoon travaille avec ce groupe La formation du personnel agrave inteacutegrer une analyse de lrsquoineacutegaliteacute entre les sexes et de la discrimination fondeacutee sur le handicap les aidera agrave mieux cerner les facteurs uniques qui contribuent aux risques de VBG et de vulneacuterabiliteacute pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et agrave identifier des strateacute-gies plus efficaces pour leur inclusion dans les programmes relatifs agrave la VBG Lorsque les professionnels de la VBG sont particuliegraverement conscients de la dynamique du pouvoir entre les sexes dans leur travail avec les femmes ayant surveacutecu agrave la violence ils peuvent exiger un soutien suppleacutementaire pour reacutefleacutechir sur leurs propres attitudes et sur les attitudes des

autres sur la relation avec le handicap et sur la faccedilon dont ces eacuteleacutements peuvent aggraver lrsquoineacutegaliteacute fondeacutee sur le sexe la discrimination et lrsquoexclusion dans les relations les meacutenages et la communauteacute

Il est recommandeacute que les informations concernant les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables soient incluses et pleinement inteacutegreacutees dans les programmes de formation de base sur la VBG notamment agrave travers des eacutetudes de cas et des exemples centreacutes sur les personnes handicapeacutees Au fil du temps le personnel travaillant sur la VBG reconnaicirctra de plus en plus que reacutepondre aux besoins des personnes handicapeacutees est une partie essentielle de leur travail et qursquoils ont les compeacutetences requises pour le faire effi-cacement dans le cadre de leur travail

Recruter des femmes et des filles handicapeacutees comme personnel et beacuteneacutevoles dans les programmes relatifs agrave la VBG Identifier et aider les femmes et les filles handicapeacutees agrave jouer un rocircle cleacute dans les programmes relatifs agrave la VBG peut ameacuteliorer la qualiteacute et la pertinence du programme pour ce groupe tout en les rendant autonomes et en rehaussant leur statut dans la communauteacute Fixer un objectif en termes de nombre de femmes et de filles handicapeacutees qui devraient parti-ciper agrave des formations et reacuteunions communautaires sur la VBG (environ 15 ) encouragera le personnel et les partenaires agrave les inviter directement agrave ces eacuteveacutenements et peut ameacuteliorer la repreacutesentation et la participation aux programmes relatifs agrave la VBG Plaider en faveur drsquoun eacutequilibre entre les sexes dans les associations de personnes handicapeacutees et pour lrsquoinclusion des femmes et des filles handicapeacutees dans les associations de femmes et de jeunes peut eacutegalement accroicirctre la participa-tion dans les domaines ougrave ces groupes interviennent dans les programmes relatifs agrave la VBG et une plus grande repreacutesenta-tion et un meilleur leadership au sein de la communauteacute

Privileacutegier lrsquoinclusion des personnes handicapeacutees et des individus responsables dans les activiteacutes qui renfor-cent le capital social et les reacuteseaux de pairs Ceci est particuliegraverement important pour la preacutevention de la violence contre des adolescentes handicapeacutees les femmes ayant un handicap physique qui sont isoleacutees dans leurs maisons les individus responsables et les femmes les filles les garccedilons et les hommes ayant une deacuteficience intellectuelle Pour les programmes relatifs aux laquo espaces seacutecuriseacutes raquo aider les femmes et les filles agrave reacutefleacutechir sur ce qui rend un espace laquo seacutecuriseacute raquo pour eux et pour les autres et agrave deacutefinir leurs propres laquo regravegles de base raquo ou principes qui reflegravetent comment elles devront accepter et appreacutecier les diffeacuterences Ces principes peuvent aussi les amener agrave reacutefleacutechir sur la faccedilon drsquoatteindre et drsquoinclure drsquoautres femmes et filles qui sont plus isoleacutees (agrave

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lrsquoexemple des filles ayant une deacuteficience intellectuelle) En plus des activiteacutes baseacutees au centre la sensibilisation communau-taire et les visites agrave domicile sont essentielles pour atteindre les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables qui sont isoleacutes dans leurs maisons et pour renforcer en mecircme temps les meacutecanismes de protection communautaire Le personnel du programme relatif agrave la VBG doit ecirctre conscient de toute la charge de travail et des responsabiliteacutes suppleacute-mentaires que drsquoautres femmes et filles peuvent ecirctre tenues drsquoassumer dans les meacutenages suite agrave la participation des individus responsables dans les activiteacutes lieacutees agrave la VBG et les aider agrave identifier des strateacutegies pour atteacutenuer les risques associeacutes et les conseacutequences inattendues

Privileacutegier lrsquoinclusion des femmes handicapeacutees et des individus responsables de sexe feacuteminin dans les programmes portant sur lrsquoautonomisation eacuteconomique Fixer des objectifs en termes de nombre de femmes et filles handicapeacutees et drsquoindividus responsables devant participer agrave ces programmes et encourager le personnel et les commu-nauteacutes agrave les inviter Une analyse minutieuse des risques doit ecirctre meneacutee et une strateacutegie drsquoatteacutenuation deacuteveloppeacutee avant la participation pour preacutevenir etou reacutepondre efficacement agrave des conseacutequences impreacutevues Dans certains contextes les activ-iteacutes drsquoautonomisation eacuteconomique des femmes peuvent sortir du cadre des rocircles qui leur sont deacutevolus sur le plan social ce qui accentue leur vulneacuterabiliteacute agrave la violence de la part de la famille et de la communauteacute Dans certains meacutenages ces activiteacutes peuvent avoir un impact neacutegatif sur la personne handicapeacutee qui peut ecirctre abandonneacutee sans individus respon-sables familiers ce qui augmente potentiellement le risque de violence ou drsquoabus Parallegravelement drsquoautres femmes du meacutenage notamment les adolescentes peuvent assumer ce rocircle ce qui accroicirct leur charge de travail ou leur exclusion

La Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG qui comprend des outils et des directives pour les aider agrave renforcer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail est disponible sur httpwrcmsdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Recommandations pour acteurs du handicap

Veiller agrave ce que les programmes et organisations conccedilus pour servir les personnes handicapeacutees soient sensibles agrave la question du genre Les personnel des programmes et organisations srsquooccupant des personnes handicapeacutees doit suivre une formation sur le genre et lrsquoeacutegaliteacute des genres afin de comprendre les diffeacuterentes faccedilons dont le conflit et le deacuteplacement affectent les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et adapter leurs activiteacutes et services en conseacutequence Le personnel du programme Handicap doit

eacutegalement ecirctre conscient des risques particuliers de VBG auxquels les femmes et les filles handicapeacutees sont exposeacutees et recevoir une formation sur la communication avec les survi-vants et sur lrsquoorientation approprieacutee vers les prestataires de service relatifs aux VBG

Renforcer le plaidoyer autour des droits des personnes affecteacutees par la crise et le conflit notamment les femmes et les filles en eacuteveillant la conscience sur les reacutefugieacutes et les personnes deacuteplaceacutees au sein des organisations pour personnes handicapeacutees (DPO) notamment au niveau reacutegional ougrave il y aurait des crises reacutepeacuteteacutees ou prolongeacutees ayant un impact consideacuterable sur plusieurs pays Cela peut inclure le travail en reacuteseau entre les femmes handicapeacutees et les mouve-ments œuvrant pour les droits des femmes dans les pays et reacutegions affecteacutes par des crises afin de deacutevelopper une plus grande connexion compreacutehension et reacuteponse aux besoins des femmes handicapeacutees dans les environnements humanitaires

Recommandations pour tous les acteurs humanitaires

Mettre en œuvre les orientations sectorielles pour preacutevenir et reacutepondre agrave la violence baseacutee sur le genre telles qursquoeacutenonceacutees dans les Directives du Comiteacute permanent inter-organisations relatives agrave la violence baseacutee sur le genre48 Tous les acteurs humanitaires doivent reconnaicirctre et reacutepondre aux risques accrus de VBG pendant le conflit et la crise notam-ment pour les femmes et les filles handicapeacutees ainsi que les individus responsables de sexe feacuteminin Les normes minimales eacutenonceacutees dans les Directives fournissent lrsquoorientation de base pour tous les secteurs dans la preacutevention et la reacuteponse aux VBG

Entreprendre lrsquointeacutegration de la protection pour satisfaire effectivement les besoins des personnes handicapeacutees durant toutes les phases de lrsquointervention humanitaire Lrsquointeacutegration de la protection y compris lrsquoinclusion de lrsquoanalyse du genre et du handicap dans la conception des programmes la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation est deacuteterminante pour assurer que tout le monde notamment les femmes et filles handica-peacutees a pleinement accegraves aux services et agrave lrsquoassistance dans tous les secteurs y compris pour atteacutenuer le risque de VBG49

Recommandations pour les bailleurs de fonds et gouvernements

Tenir les organisations humanitaires responsables de la satisfaction effective des besoins des personnes handica-peacutees et des individus responsables dans les programmes sur la VBG agrave travers des processus de monitoring et de preacutesentation de rapports ainsi que la mise en exergue de

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pratique positives provenant de diffeacuterentes organisations dans les environnements humanitaires afin drsquoencourager lrsquoobservation des approches tenant compte du handicap et du genre

Plaider pour une plus grande reconnaissance de la multi-tude de preacuteoccupations lieacutees au handicap et au genre y compris la VBG dans tous les instruments internationaux les normes et conventions relatifs au conflit au deacuteplace-ment et agrave lrsquoaction humanitaire Les instruments interna-tionaux peuvent jouer un rocircle deacuteterminant dans la deacutefinition des prioriteacutes pour lrsquoaction humanitaire durant le conflit et le deacuteplacement Les preacuteoccupations speacutecifiques aux femmes et

aux filles et agrave toutes les personnes handicapeacutees doivent ecirctre au cœur des instruments internationaux dans la mesure ougrave elles figurent parmi les populations les plus vulneacuterables durant la crise Un plaidoyer permanent est neacutecessaire aux niveaux international et national pour encourager les gouvernements agrave signer et agrave ratifier tous les instruments pertinents et agrave tenir tous les acteurs concerneacutes responsables de la mise en œuvre inteacutegrale des conventions nouvelles et existantes y compris la Convention relative aux droits des personnes handicapeacutees la Convention sur lrsquoeacutelimination de toutes les formes de discrimi-nation agrave lrsquoeacutegard des femmes et les reacutesolutions du Conseil de seacutecuriteacute sur les femmes la paix et la seacutecuriteacute

Atelier drsquointervenants au Burundi copy Elizabeth SherwoodWRC

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Notes

1 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondiales et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacuteva-lence et conseacutequences sur la santeacute de la violence du parte-naire intime et de la violence sexuelle exerceacutee par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductive-healthpublicationsviolence9789241564625en

2 Ce chiffre est deacutetermineacute par lrsquoestimation globale selon laquelle les 15 pour cent de toute population seront des personnes handicapeacutees (OMS 2011) et selon laquelle 512 millions de personnes sont deacuteplaceacutees par la crise et le conflit agrave travers le monde (HCR 2014)

3 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

4 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

5 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

6 Dans ce rapport les laquo personnes handicapeacutees mentales raquo renvoient aux personnes atteintes drsquoune maladie mentale etou celles qui sont des usagers etou survivants de la psychiatrie Le terme laquo personnes ayant des handicaps sociaux raquo est parfois utiliseacute pour deacutecrire ce groupe de personnes handicapeacutees Reacuteseau mondial des usagers et survivants de la psychiatrie Manuel de mise en œuvre de la Convention des Nations unies relative au droit des per-sonnes handicapeacutees (RMUSP2008) p 9 wrcmsN8o9CH

7 UNHCR Le coucirct humain de la guerre Tendances mondia-les 2013 (2014) httpwwwunhcrorg5399a14f9html

8 Organisation mondiale de la santeacute et Banque mondiale Rapport mondial sur le handicap (2011)

9 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondia-les et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacutevalence et conseacutequences sur la santeacute sur la violence infligeacutee par le partenaire intime et par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductivehealth

publicationsviolence9789241564625en10 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-

lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

11 Ibid 12 Convention des Nations unies relative aux droits des per-

sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde-faultaspnavid=15amppid=150

13 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

14 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

15 CBM Inclusion made easy A quick program guide to dis-ability in development (2012) httpwwwcbmorg articledownloads78851CBM_Inclusion_Made_ Easy_-_com-plete_guidepdf

16 Ibid 17 GSDRC Applied Knowledge Services Understanding gen-

der (nd) httpwwwgsdrcorggotopic-guidesgenderunderstanding-gender

18 Ibid 19 Carolyn Frohmader and Stephanie Ortoleva ldquoThe sexual

and reproductive rights of women and girls with disabili-tiesrdquo (Issues paper presented at the ICPD Beyond 2014 Confeacuterence internationale sur les droits de lrsquohomme La Haye Pays-Bas 7-10 juillet 2013) httpwwdaorgauwp- contentuploads201312issues_paper_srr_wom- en_and_girls_with_disabilities_finalpdf

20 Convention des Nations unies relative aux droits des per-sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde- faultaspnavid=15amppid=150

21 Andrea Hollomotz ldquoDisability oppression and violence Towards a sociological explanationrdquo Sociology vol 47 (2013) pp 477-493 Originally published online 23 No-vember 2012 DOI 1011770038038512448561

22 Centers for Disease Control and Prevention The socio-ecological model a framework for prevention (2015) httpwwwcdcgovviolencepreventionoverviewsocial-ecologicalmodelhtml

37

23 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

24 Ces principes directeurs ont eacuteteacute adapteacutes des contributions drsquoune activiteacute meneacutee au Forum drsquoapprentissage interne pour le projet en juin 2014

25 Les DPO sont des organisations repreacutesentatives de per-sonnes handicapeacutees Elles sont geacuteneacuteralement constitueacutees et dirigeacutees par des personnes handicapeacutees

26 LrsquoIMSVBG enregistre le type de violence rapporteacute par les survivants dont le viol les agressions sexuelles les agressions physiques le mariage forceacute le deacuteni des res-sources les opportuniteacutes ou services et les violences psychologiqueseacutemotionnelles

27 Les consultations du personnel VBG en Eacutethiopie et au Burundi ont deacutemontreacute qursquoils avaient une bonne compreacutehen-sion des diffeacuterents types de deacuteficiences et pourraient les identifier sur la base de ces questions et observations fonctionnelles au cours de leurs concertations avec les survivants Il est important toutefois de reconnaicirctre que ce ne sont pas tous les survivants handicapeacutes qui peuvent ecirctre identifieacutes comme ayant un handicap dans les donneacutees de lrsquoIMSVBG

28 Jillian Foster Final report Implications and recommenda-tions for integration of mixed-methods analysis across WRC research Consultancy report submitted to WRC (2014)

29 httpbetterevaluationorgapproaches (accessed 12 August 2014) and httpdeptswashingtoneduccph pdf_filesEvaluationpdf (accessed 12 August 2014)

30 Lrsquooutil laquo Expeacuterience du changement raquo est adapteacute de la technique dite du changement le plus significatif (MSC) La technique MSC est une forme de monitoring et eacutevaluation participatifs qui analysent la prise en compte du change-ment pour deacutecouvrir les changements qui sont les plus consideacutereacutes par les individus et les groupes et pourquoi httpbetterevaluationorgapproaches (consulteacute le 12 aoucirct 2014)

31 Adapteacute de lrsquooutil Before and Now Diagram (page 68) dans the Tools together now 100 participatory tools to mobilize communities for HIVAIDS httpwwwaidsallianceorgassets000000370229-Tools-together-now_originalpdf1405520036

32 Adapted ldquoSummit Workshoprdquo from the Participatory Performance Story Reporting Technique httpwwwclearhorizoncomauwp-contentuploads200905report-on-outcomes-and-get-everyone-involved_the-participatory-performancepdf (accessed 12 August 2014)

33 IRC Formation agrave lrsquointeacutegration de la protection guide du facilitateur (2013) httpwwwglobalprotectionclusterorg_assetsfilesaorsprotection_mainstreamingIRC_Pro-tection_Mainstreaming_Training 20_Facilitators_Guide_March_2013_ENpdf

34 Les donneacutees de lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) indiquent que 120 survivants sur 2 025 enregistreacutes preacutesen-tent un handicap

35 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSGBV (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 5083 pour cent (61 sur 120) des survivants handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes et 32 23 pour cent (614 sur 1905) des survivants non handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 186 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0000

36 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes ont subi des violences psychologiqueseacutemotionnelles contre 2325 pour cent (443 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 342 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0377

37 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 3583 pour cent (43 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un partenaire ou eacutepoux contre 4871 pour cent (928 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1288 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0006

38 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un eacutetranger contre 2273 pour cent (433 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 394 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0316

39 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 83 pour cent (100 sur 120) des survi-

38

vants handicapeacutes sont des femmes contre 95 pour cent (1812 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des femmes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 12 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de 0000

40 Au cours du processus de consentement eacuteclaireacute il eacutetait conseilleacute aux femmes de ne pas partager leurs expeacuteriences personnelles et de consentir agrave ce que leurs informations soient utiliseacutees dans des rapports afin drsquoameacuteliorer les programmes au Burundi et dans drsquoautres pays Toutes les femmes handicapeacutees intellectuelles souffraient juste de leacutegegraveres deacuteficiences et par conseacutequent eacutetaient en mesure de comprendre ce processus de consentement mais elles eacutetaient eacutegalement en preacutesence de leurs individus responsables Les questions de groupes de discussion ne portaient pas sur ces informations personnelles Les femmes dans ce groupe toutefois ont continueacute agrave divulguer des expeacuteriences personnelles tout au long de la discussion Tous les participants ont reccedilu des conseils sur les services disponibles aux survivants de la VBG et un soutien perma-nent eacutetait fourni par le personnel WPE de lrsquoIRC

41 Laurie E Powers Rosemary B Hughes and Emily M Lund Interpersonal violence and women with disabilities A re-search update (Harrisburg PA National Resource Center on Domestic Violence 2009)

42 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 1667 pour cent (20 sur 120) des survivants handicapeacutes sont des hommes et 488 pour cent (93 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des hommes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1170 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de Fischer de 0000

43 Les femmes les filles les garccedilons et les hommes handi-capeacutes peuvent subir des violences sur la base du genre et du handicap La contribution speacutecifique de chacun de ces facteurs va varier et les causes sous-jacentes de lrsquooppression et des abus sont souvent complexes et croiseacutees De fait il est difficile de faire la distinction et de reacutepondre seacutepareacutement Degraves lors il srsquoavegravere important de surveiller et reacutepondre agrave toutes les formes de violences et discriminations dans les environnements humanitaires notamment contre les groupes les plus marginaliseacutes au sein de la communauteacute afin de faire progresser lrsquoeacutegaliteacute des genres pour les groupes extrecircmement marginaliseacutes et opprimeacutes au sein de la communauteacute Des reacutesultats agrave

plus grande eacutechelle issus du projet et refleacutetant le caractegravere croiseacute des facteurs genre handicap et drsquoautres facteurs pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes et des rapports de recherche plus deacutetailleacutes sur ce sujet seront disponibles sur le site web de Commission des femmes pour les reacutefugieacutes httpswomensrefugeecom-missionorgprogramsdisabilitiesresearch-and-resourcesdocument945-building-capacity-for-disability-inclusion-in-gender-based-violence-gbv-programming-in-humanitarian-settings-overviewcatid=232

44 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

45 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 325 pour cent (39 sur 120) des survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours suivant lrsquoincident et 4398 pour cent (837 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1148 pour cent est consideacuterable du point de vue statis-tique avec une p-value de Fischer de 0017

46 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG 4083 pour cent (49 sur 120) survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC plus drsquo1 mois apregraves lrsquoincident et 3442 pour cent (655 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes plus drsquo1 moins apregraves lrsquoincident Des tests confir-ment que cette diffeacuterence de 641 pour cent nrsquoest pas consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0166

47 Commission des femmes pour les reacutefugieacutes Strong girls powerful women Program planning and design for ado-lescent girls in humanitarian settings (2014) httpswo-mensrefugeecommissionorgresourcesdocument1036-strong-girls-powerful-women-report

48 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuidelines2005pdf

49 Global Protection Cluster Protection mainstreaming (nd) httpwwwglobalprotectionclusterorgenareas-of-responsibilityprotection-mainstreaminghtml

39

Tableau A Reacutesumeacute des pays contextes et activiteacutes meneacutes au cours de la phase 1 du projetPays Contexte opeacuterationnel Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie MyrsquoAni mdash Environnement de camp prolongeacute

Discussions de groupe avec de reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handi-capeacutes et leurs individus responsables (25 participants) leaders communautaires (11 participants) et travailleurs communautaires et travailleurs sociaux (13 participants)

Entretiens avec des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables (4 entretiens mdash 7 personnes)

Consultations avec lrsquoAssociation de handicapeacutes (32 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (19 personnes)

Burundi Bujumbura mdash Environnement urbain

Kinama Mussasa et Bwagiriza mdash

Camps

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes congolais handi-capeacutes et leurs individus responsables (161 participants)

Entretien avec une fille handicapeacutee et son individu responsable (1 entretien mdash 2 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (13 personnes)

Jordanie Zaatari mdash Camp

Irbid Mafraq et Ramtha mdash Envi-ronnements urbains

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus respon-sables (113 participants) et volontaire de la communauteacute de reacutefugieacutes (11 participants)

Entretiens avec des filles handicapeacutees et leurs indi-vidus responsables (2 entretiens mdash 4 personnes)

Consultations avec les acteurs humani-taires (30 personnes)

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Grozny Reacutepublique de Tcheacutetcheacutenie mdash Environnement urbain de reconstruction post-conflit

Discussion de groupe avec les individus respon-sables drsquoenfants handicapeacutes (12 participants)

Entretiens avec des femmes et filles handica-peacutees (11 entretiens mdash 11 personnes)

Consultations de personnels drsquoONG de femmes (16 personnes)

Ces discussions de groupe et entretiens ont eacuteteacute reacutealiseacutes par des ONG partenaires de lrsquoIRC dans le Caucase du Nord

Annexe 1 Reacutesumeacute des activiteacutes entreprises dans la meacutethodologie du projet

40

Tableau B Reacutecapitulatif des activiteacutes drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilotePays Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie Discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handicapeacutes et leurs individus responsables (24 participants) et des leaders communautaires (11 participants)

Atelier drsquointervenants (21 personnes)

Burundi Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (89 participants) et des leaders communautaires (10 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (18 participants)

Atelier drsquointervenants (41 personnes)

Jordanie Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus responsables (14 participants)

Entretiens avec les professionnels de la VBG (3 participants)

Des expeacuteriences du changement ont eacuteteacute conduite par le personnel WPE en Jordanie et des entretiens avec des professionnels ont eacuteteacute reacutealiseacutes par teacuteleacutephone

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (26 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (7 participants)

Atelier drsquointervenants (26 personnes)

41

Les ateliers drsquointervenants au Burundi en Eacutethiopie et en Caucase du Nord et des expeacuteriences du changement en provenance de Jordanie visaient agrave collecter des messages-cleacutes et recommandations de diffeacuterents groupes impliqueacutes dans le projet sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG Leurs recommandations eacutetaient axeacutees sur les points ci-apregraves

bull Renforcement du plaidoyer sur la non-discrimination

laquo Des sessions de sensibilisation communautaires continues cibleacutees mettant en exergue les droits des personnes handica-peacutees notamment autour des questions relatives aux individus responsables de sexe feacuteminin et masculin raquo (Recommandations provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Consultations permanentes avec les personnes handicapeacutees sur la planification des programmes

laquo Il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne precirctent pas attention agrave nos opinions Nous aimerions rencontrer certaines filles dans un cafeacute ou un endroit uniquement pour filles avec et sans handicap Juste les filles sans adultes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo (Exposeacute du groupe des filles mdash Atelier drsquointervenants Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

bull Mise en exergue des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees

laquo Eacutelaborer un plan ou moyen de partage des expeacuteriences de reacuteussite de personnes handicapeacutees ayant reacuteussi dans des activiteacutes eacuteconomiques et professionnelles Se servir de ces succegraves comme moyen drsquoencourager drsquoautres groupes agrave inclure les personnes handicapeacutees dans ces types de programmes raquo (Recommandation provenant des hommes handicapeacutes mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Renforcement des activiteacutes de sensibilisation et de soutien par les pairs

laquo Effectuer plus de visites agrave domicile chez les femmes et filles handicapeacutees qui sont les plus isoleacutees Eacutelaborer un plan pour des visites reacuteguliegraveres et des contacts entre les eacutequipes [VBG] et leurs familles raquo (Recommandation provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Eacutethiopie)

bull Travail avec les familles

laquo Former un comiteacute drsquoindividus responsables pour donner des conseils sur lrsquoeacutelaboration des programmes Consacrer du temps pour enseigner des leccedilons sur comment ecirctre un meilleur deacutefenseur de la famille fournir des informations sur comment mieux utiliser des systegravemes et ecirctre moins deacutependants des agents de mobilisation communautaire raquo (Recommandation provenant drsquoindividus responsables mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Fourniture de soutien mateacuteriel et de strateacutegies de transport

laquo Recommander la fourniture de transport du fait de la difficile situation financiegravere (ou indemniteacutes de transport) raquo (Entretien avec un individu responsable de sexe feacuteminin mdash Irbid Jordanie)

Annexe 2 Recommandations issues des ateliers des intervenants

Page 38: « Je vois que cela est possibles33660.pcdn.co/wp-content/uploads/2020/04/Je-vois-que... · 2020-04-15 · 2 leur incapacité à laisser les personnes dont elles s’occupent. Pratiques

34

lrsquoexemple des filles ayant une deacuteficience intellectuelle) En plus des activiteacutes baseacutees au centre la sensibilisation communau-taire et les visites agrave domicile sont essentielles pour atteindre les personnes handicapeacutees et leurs individus responsables qui sont isoleacutes dans leurs maisons et pour renforcer en mecircme temps les meacutecanismes de protection communautaire Le personnel du programme relatif agrave la VBG doit ecirctre conscient de toute la charge de travail et des responsabiliteacutes suppleacute-mentaires que drsquoautres femmes et filles peuvent ecirctre tenues drsquoassumer dans les meacutenages suite agrave la participation des individus responsables dans les activiteacutes lieacutees agrave la VBG et les aider agrave identifier des strateacutegies pour atteacutenuer les risques associeacutes et les conseacutequences inattendues

Privileacutegier lrsquoinclusion des femmes handicapeacutees et des individus responsables de sexe feacuteminin dans les programmes portant sur lrsquoautonomisation eacuteconomique Fixer des objectifs en termes de nombre de femmes et filles handicapeacutees et drsquoindividus responsables devant participer agrave ces programmes et encourager le personnel et les commu-nauteacutes agrave les inviter Une analyse minutieuse des risques doit ecirctre meneacutee et une strateacutegie drsquoatteacutenuation deacuteveloppeacutee avant la participation pour preacutevenir etou reacutepondre efficacement agrave des conseacutequences impreacutevues Dans certains contextes les activ-iteacutes drsquoautonomisation eacuteconomique des femmes peuvent sortir du cadre des rocircles qui leur sont deacutevolus sur le plan social ce qui accentue leur vulneacuterabiliteacute agrave la violence de la part de la famille et de la communauteacute Dans certains meacutenages ces activiteacutes peuvent avoir un impact neacutegatif sur la personne handicapeacutee qui peut ecirctre abandonneacutee sans individus respon-sables familiers ce qui augmente potentiellement le risque de violence ou drsquoabus Parallegravelement drsquoautres femmes du meacutenage notamment les adolescentes peuvent assumer ce rocircle ce qui accroicirct leur charge de travail ou leur exclusion

La Boicircte drsquooutils pour les professionnels de la VBG qui comprend des outils et des directives pour les aider agrave renforcer lrsquoinclusion du handicap dans leur travail est disponible sur httpwrcmsdisability_GBV or wwwgbvrespondersorg

Recommandations pour acteurs du handicap

Veiller agrave ce que les programmes et organisations conccedilus pour servir les personnes handicapeacutees soient sensibles agrave la question du genre Les personnel des programmes et organisations srsquooccupant des personnes handicapeacutees doit suivre une formation sur le genre et lrsquoeacutegaliteacute des genres afin de comprendre les diffeacuterentes faccedilons dont le conflit et le deacuteplacement affectent les femmes les filles les garccedilons et les hommes handicapeacutes et adapter leurs activiteacutes et services en conseacutequence Le personnel du programme Handicap doit

eacutegalement ecirctre conscient des risques particuliers de VBG auxquels les femmes et les filles handicapeacutees sont exposeacutees et recevoir une formation sur la communication avec les survi-vants et sur lrsquoorientation approprieacutee vers les prestataires de service relatifs aux VBG

Renforcer le plaidoyer autour des droits des personnes affecteacutees par la crise et le conflit notamment les femmes et les filles en eacuteveillant la conscience sur les reacutefugieacutes et les personnes deacuteplaceacutees au sein des organisations pour personnes handicapeacutees (DPO) notamment au niveau reacutegional ougrave il y aurait des crises reacutepeacuteteacutees ou prolongeacutees ayant un impact consideacuterable sur plusieurs pays Cela peut inclure le travail en reacuteseau entre les femmes handicapeacutees et les mouve-ments œuvrant pour les droits des femmes dans les pays et reacutegions affecteacutes par des crises afin de deacutevelopper une plus grande connexion compreacutehension et reacuteponse aux besoins des femmes handicapeacutees dans les environnements humanitaires

Recommandations pour tous les acteurs humanitaires

Mettre en œuvre les orientations sectorielles pour preacutevenir et reacutepondre agrave la violence baseacutee sur le genre telles qursquoeacutenonceacutees dans les Directives du Comiteacute permanent inter-organisations relatives agrave la violence baseacutee sur le genre48 Tous les acteurs humanitaires doivent reconnaicirctre et reacutepondre aux risques accrus de VBG pendant le conflit et la crise notam-ment pour les femmes et les filles handicapeacutees ainsi que les individus responsables de sexe feacuteminin Les normes minimales eacutenonceacutees dans les Directives fournissent lrsquoorientation de base pour tous les secteurs dans la preacutevention et la reacuteponse aux VBG

Entreprendre lrsquointeacutegration de la protection pour satisfaire effectivement les besoins des personnes handicapeacutees durant toutes les phases de lrsquointervention humanitaire Lrsquointeacutegration de la protection y compris lrsquoinclusion de lrsquoanalyse du genre et du handicap dans la conception des programmes la mise en œuvre et lrsquoeacutevaluation est deacuteterminante pour assurer que tout le monde notamment les femmes et filles handica-peacutees a pleinement accegraves aux services et agrave lrsquoassistance dans tous les secteurs y compris pour atteacutenuer le risque de VBG49

Recommandations pour les bailleurs de fonds et gouvernements

Tenir les organisations humanitaires responsables de la satisfaction effective des besoins des personnes handica-peacutees et des individus responsables dans les programmes sur la VBG agrave travers des processus de monitoring et de preacutesentation de rapports ainsi que la mise en exergue de

35

pratique positives provenant de diffeacuterentes organisations dans les environnements humanitaires afin drsquoencourager lrsquoobservation des approches tenant compte du handicap et du genre

Plaider pour une plus grande reconnaissance de la multi-tude de preacuteoccupations lieacutees au handicap et au genre y compris la VBG dans tous les instruments internationaux les normes et conventions relatifs au conflit au deacuteplace-ment et agrave lrsquoaction humanitaire Les instruments interna-tionaux peuvent jouer un rocircle deacuteterminant dans la deacutefinition des prioriteacutes pour lrsquoaction humanitaire durant le conflit et le deacuteplacement Les preacuteoccupations speacutecifiques aux femmes et

aux filles et agrave toutes les personnes handicapeacutees doivent ecirctre au cœur des instruments internationaux dans la mesure ougrave elles figurent parmi les populations les plus vulneacuterables durant la crise Un plaidoyer permanent est neacutecessaire aux niveaux international et national pour encourager les gouvernements agrave signer et agrave ratifier tous les instruments pertinents et agrave tenir tous les acteurs concerneacutes responsables de la mise en œuvre inteacutegrale des conventions nouvelles et existantes y compris la Convention relative aux droits des personnes handicapeacutees la Convention sur lrsquoeacutelimination de toutes les formes de discrimi-nation agrave lrsquoeacutegard des femmes et les reacutesolutions du Conseil de seacutecuriteacute sur les femmes la paix et la seacutecuriteacute

Atelier drsquointervenants au Burundi copy Elizabeth SherwoodWRC

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Notes

1 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondiales et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacuteva-lence et conseacutequences sur la santeacute de la violence du parte-naire intime et de la violence sexuelle exerceacutee par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductive-healthpublicationsviolence9789241564625en

2 Ce chiffre est deacutetermineacute par lrsquoestimation globale selon laquelle les 15 pour cent de toute population seront des personnes handicapeacutees (OMS 2011) et selon laquelle 512 millions de personnes sont deacuteplaceacutees par la crise et le conflit agrave travers le monde (HCR 2014)

3 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

4 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

5 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

6 Dans ce rapport les laquo personnes handicapeacutees mentales raquo renvoient aux personnes atteintes drsquoune maladie mentale etou celles qui sont des usagers etou survivants de la psychiatrie Le terme laquo personnes ayant des handicaps sociaux raquo est parfois utiliseacute pour deacutecrire ce groupe de personnes handicapeacutees Reacuteseau mondial des usagers et survivants de la psychiatrie Manuel de mise en œuvre de la Convention des Nations unies relative au droit des per-sonnes handicapeacutees (RMUSP2008) p 9 wrcmsN8o9CH

7 UNHCR Le coucirct humain de la guerre Tendances mondia-les 2013 (2014) httpwwwunhcrorg5399a14f9html

8 Organisation mondiale de la santeacute et Banque mondiale Rapport mondial sur le handicap (2011)

9 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondia-les et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacutevalence et conseacutequences sur la santeacute sur la violence infligeacutee par le partenaire intime et par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductivehealth

publicationsviolence9789241564625en10 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-

lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

11 Ibid 12 Convention des Nations unies relative aux droits des per-

sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde-faultaspnavid=15amppid=150

13 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

14 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

15 CBM Inclusion made easy A quick program guide to dis-ability in development (2012) httpwwwcbmorg articledownloads78851CBM_Inclusion_Made_ Easy_-_com-plete_guidepdf

16 Ibid 17 GSDRC Applied Knowledge Services Understanding gen-

der (nd) httpwwwgsdrcorggotopic-guidesgenderunderstanding-gender

18 Ibid 19 Carolyn Frohmader and Stephanie Ortoleva ldquoThe sexual

and reproductive rights of women and girls with disabili-tiesrdquo (Issues paper presented at the ICPD Beyond 2014 Confeacuterence internationale sur les droits de lrsquohomme La Haye Pays-Bas 7-10 juillet 2013) httpwwdaorgauwp- contentuploads201312issues_paper_srr_wom- en_and_girls_with_disabilities_finalpdf

20 Convention des Nations unies relative aux droits des per-sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde- faultaspnavid=15amppid=150

21 Andrea Hollomotz ldquoDisability oppression and violence Towards a sociological explanationrdquo Sociology vol 47 (2013) pp 477-493 Originally published online 23 No-vember 2012 DOI 1011770038038512448561

22 Centers for Disease Control and Prevention The socio-ecological model a framework for prevention (2015) httpwwwcdcgovviolencepreventionoverviewsocial-ecologicalmodelhtml

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23 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

24 Ces principes directeurs ont eacuteteacute adapteacutes des contributions drsquoune activiteacute meneacutee au Forum drsquoapprentissage interne pour le projet en juin 2014

25 Les DPO sont des organisations repreacutesentatives de per-sonnes handicapeacutees Elles sont geacuteneacuteralement constitueacutees et dirigeacutees par des personnes handicapeacutees

26 LrsquoIMSVBG enregistre le type de violence rapporteacute par les survivants dont le viol les agressions sexuelles les agressions physiques le mariage forceacute le deacuteni des res-sources les opportuniteacutes ou services et les violences psychologiqueseacutemotionnelles

27 Les consultations du personnel VBG en Eacutethiopie et au Burundi ont deacutemontreacute qursquoils avaient une bonne compreacutehen-sion des diffeacuterents types de deacuteficiences et pourraient les identifier sur la base de ces questions et observations fonctionnelles au cours de leurs concertations avec les survivants Il est important toutefois de reconnaicirctre que ce ne sont pas tous les survivants handicapeacutes qui peuvent ecirctre identifieacutes comme ayant un handicap dans les donneacutees de lrsquoIMSVBG

28 Jillian Foster Final report Implications and recommenda-tions for integration of mixed-methods analysis across WRC research Consultancy report submitted to WRC (2014)

29 httpbetterevaluationorgapproaches (accessed 12 August 2014) and httpdeptswashingtoneduccph pdf_filesEvaluationpdf (accessed 12 August 2014)

30 Lrsquooutil laquo Expeacuterience du changement raquo est adapteacute de la technique dite du changement le plus significatif (MSC) La technique MSC est une forme de monitoring et eacutevaluation participatifs qui analysent la prise en compte du change-ment pour deacutecouvrir les changements qui sont les plus consideacutereacutes par les individus et les groupes et pourquoi httpbetterevaluationorgapproaches (consulteacute le 12 aoucirct 2014)

31 Adapteacute de lrsquooutil Before and Now Diagram (page 68) dans the Tools together now 100 participatory tools to mobilize communities for HIVAIDS httpwwwaidsallianceorgassets000000370229-Tools-together-now_originalpdf1405520036

32 Adapted ldquoSummit Workshoprdquo from the Participatory Performance Story Reporting Technique httpwwwclearhorizoncomauwp-contentuploads200905report-on-outcomes-and-get-everyone-involved_the-participatory-performancepdf (accessed 12 August 2014)

33 IRC Formation agrave lrsquointeacutegration de la protection guide du facilitateur (2013) httpwwwglobalprotectionclusterorg_assetsfilesaorsprotection_mainstreamingIRC_Pro-tection_Mainstreaming_Training 20_Facilitators_Guide_March_2013_ENpdf

34 Les donneacutees de lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) indiquent que 120 survivants sur 2 025 enregistreacutes preacutesen-tent un handicap

35 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSGBV (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 5083 pour cent (61 sur 120) des survivants handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes et 32 23 pour cent (614 sur 1905) des survivants non handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 186 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0000

36 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes ont subi des violences psychologiqueseacutemotionnelles contre 2325 pour cent (443 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 342 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0377

37 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 3583 pour cent (43 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un partenaire ou eacutepoux contre 4871 pour cent (928 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1288 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0006

38 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un eacutetranger contre 2273 pour cent (433 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 394 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0316

39 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 83 pour cent (100 sur 120) des survi-

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vants handicapeacutes sont des femmes contre 95 pour cent (1812 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des femmes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 12 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de 0000

40 Au cours du processus de consentement eacuteclaireacute il eacutetait conseilleacute aux femmes de ne pas partager leurs expeacuteriences personnelles et de consentir agrave ce que leurs informations soient utiliseacutees dans des rapports afin drsquoameacuteliorer les programmes au Burundi et dans drsquoautres pays Toutes les femmes handicapeacutees intellectuelles souffraient juste de leacutegegraveres deacuteficiences et par conseacutequent eacutetaient en mesure de comprendre ce processus de consentement mais elles eacutetaient eacutegalement en preacutesence de leurs individus responsables Les questions de groupes de discussion ne portaient pas sur ces informations personnelles Les femmes dans ce groupe toutefois ont continueacute agrave divulguer des expeacuteriences personnelles tout au long de la discussion Tous les participants ont reccedilu des conseils sur les services disponibles aux survivants de la VBG et un soutien perma-nent eacutetait fourni par le personnel WPE de lrsquoIRC

41 Laurie E Powers Rosemary B Hughes and Emily M Lund Interpersonal violence and women with disabilities A re-search update (Harrisburg PA National Resource Center on Domestic Violence 2009)

42 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 1667 pour cent (20 sur 120) des survivants handicapeacutes sont des hommes et 488 pour cent (93 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des hommes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1170 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de Fischer de 0000

43 Les femmes les filles les garccedilons et les hommes handi-capeacutes peuvent subir des violences sur la base du genre et du handicap La contribution speacutecifique de chacun de ces facteurs va varier et les causes sous-jacentes de lrsquooppression et des abus sont souvent complexes et croiseacutees De fait il est difficile de faire la distinction et de reacutepondre seacutepareacutement Degraves lors il srsquoavegravere important de surveiller et reacutepondre agrave toutes les formes de violences et discriminations dans les environnements humanitaires notamment contre les groupes les plus marginaliseacutes au sein de la communauteacute afin de faire progresser lrsquoeacutegaliteacute des genres pour les groupes extrecircmement marginaliseacutes et opprimeacutes au sein de la communauteacute Des reacutesultats agrave

plus grande eacutechelle issus du projet et refleacutetant le caractegravere croiseacute des facteurs genre handicap et drsquoautres facteurs pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes et des rapports de recherche plus deacutetailleacutes sur ce sujet seront disponibles sur le site web de Commission des femmes pour les reacutefugieacutes httpswomensrefugeecom-missionorgprogramsdisabilitiesresearch-and-resourcesdocument945-building-capacity-for-disability-inclusion-in-gender-based-violence-gbv-programming-in-humanitarian-settings-overviewcatid=232

44 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

45 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 325 pour cent (39 sur 120) des survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours suivant lrsquoincident et 4398 pour cent (837 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1148 pour cent est consideacuterable du point de vue statis-tique avec une p-value de Fischer de 0017

46 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG 4083 pour cent (49 sur 120) survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC plus drsquo1 mois apregraves lrsquoincident et 3442 pour cent (655 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes plus drsquo1 moins apregraves lrsquoincident Des tests confir-ment que cette diffeacuterence de 641 pour cent nrsquoest pas consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0166

47 Commission des femmes pour les reacutefugieacutes Strong girls powerful women Program planning and design for ado-lescent girls in humanitarian settings (2014) httpswo-mensrefugeecommissionorgresourcesdocument1036-strong-girls-powerful-women-report

48 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuidelines2005pdf

49 Global Protection Cluster Protection mainstreaming (nd) httpwwwglobalprotectionclusterorgenareas-of-responsibilityprotection-mainstreaminghtml

39

Tableau A Reacutesumeacute des pays contextes et activiteacutes meneacutes au cours de la phase 1 du projetPays Contexte opeacuterationnel Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie MyrsquoAni mdash Environnement de camp prolongeacute

Discussions de groupe avec de reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handi-capeacutes et leurs individus responsables (25 participants) leaders communautaires (11 participants) et travailleurs communautaires et travailleurs sociaux (13 participants)

Entretiens avec des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables (4 entretiens mdash 7 personnes)

Consultations avec lrsquoAssociation de handicapeacutes (32 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (19 personnes)

Burundi Bujumbura mdash Environnement urbain

Kinama Mussasa et Bwagiriza mdash

Camps

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes congolais handi-capeacutes et leurs individus responsables (161 participants)

Entretien avec une fille handicapeacutee et son individu responsable (1 entretien mdash 2 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (13 personnes)

Jordanie Zaatari mdash Camp

Irbid Mafraq et Ramtha mdash Envi-ronnements urbains

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus respon-sables (113 participants) et volontaire de la communauteacute de reacutefugieacutes (11 participants)

Entretiens avec des filles handicapeacutees et leurs indi-vidus responsables (2 entretiens mdash 4 personnes)

Consultations avec les acteurs humani-taires (30 personnes)

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Grozny Reacutepublique de Tcheacutetcheacutenie mdash Environnement urbain de reconstruction post-conflit

Discussion de groupe avec les individus respon-sables drsquoenfants handicapeacutes (12 participants)

Entretiens avec des femmes et filles handica-peacutees (11 entretiens mdash 11 personnes)

Consultations de personnels drsquoONG de femmes (16 personnes)

Ces discussions de groupe et entretiens ont eacuteteacute reacutealiseacutes par des ONG partenaires de lrsquoIRC dans le Caucase du Nord

Annexe 1 Reacutesumeacute des activiteacutes entreprises dans la meacutethodologie du projet

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Tableau B Reacutecapitulatif des activiteacutes drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilotePays Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie Discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handicapeacutes et leurs individus responsables (24 participants) et des leaders communautaires (11 participants)

Atelier drsquointervenants (21 personnes)

Burundi Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (89 participants) et des leaders communautaires (10 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (18 participants)

Atelier drsquointervenants (41 personnes)

Jordanie Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus responsables (14 participants)

Entretiens avec les professionnels de la VBG (3 participants)

Des expeacuteriences du changement ont eacuteteacute conduite par le personnel WPE en Jordanie et des entretiens avec des professionnels ont eacuteteacute reacutealiseacutes par teacuteleacutephone

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (26 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (7 participants)

Atelier drsquointervenants (26 personnes)

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Les ateliers drsquointervenants au Burundi en Eacutethiopie et en Caucase du Nord et des expeacuteriences du changement en provenance de Jordanie visaient agrave collecter des messages-cleacutes et recommandations de diffeacuterents groupes impliqueacutes dans le projet sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG Leurs recommandations eacutetaient axeacutees sur les points ci-apregraves

bull Renforcement du plaidoyer sur la non-discrimination

laquo Des sessions de sensibilisation communautaires continues cibleacutees mettant en exergue les droits des personnes handica-peacutees notamment autour des questions relatives aux individus responsables de sexe feacuteminin et masculin raquo (Recommandations provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Consultations permanentes avec les personnes handicapeacutees sur la planification des programmes

laquo Il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne precirctent pas attention agrave nos opinions Nous aimerions rencontrer certaines filles dans un cafeacute ou un endroit uniquement pour filles avec et sans handicap Juste les filles sans adultes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo (Exposeacute du groupe des filles mdash Atelier drsquointervenants Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

bull Mise en exergue des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees

laquo Eacutelaborer un plan ou moyen de partage des expeacuteriences de reacuteussite de personnes handicapeacutees ayant reacuteussi dans des activiteacutes eacuteconomiques et professionnelles Se servir de ces succegraves comme moyen drsquoencourager drsquoautres groupes agrave inclure les personnes handicapeacutees dans ces types de programmes raquo (Recommandation provenant des hommes handicapeacutes mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Renforcement des activiteacutes de sensibilisation et de soutien par les pairs

laquo Effectuer plus de visites agrave domicile chez les femmes et filles handicapeacutees qui sont les plus isoleacutees Eacutelaborer un plan pour des visites reacuteguliegraveres et des contacts entre les eacutequipes [VBG] et leurs familles raquo (Recommandation provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Eacutethiopie)

bull Travail avec les familles

laquo Former un comiteacute drsquoindividus responsables pour donner des conseils sur lrsquoeacutelaboration des programmes Consacrer du temps pour enseigner des leccedilons sur comment ecirctre un meilleur deacutefenseur de la famille fournir des informations sur comment mieux utiliser des systegravemes et ecirctre moins deacutependants des agents de mobilisation communautaire raquo (Recommandation provenant drsquoindividus responsables mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Fourniture de soutien mateacuteriel et de strateacutegies de transport

laquo Recommander la fourniture de transport du fait de la difficile situation financiegravere (ou indemniteacutes de transport) raquo (Entretien avec un individu responsable de sexe feacuteminin mdash Irbid Jordanie)

Annexe 2 Recommandations issues des ateliers des intervenants

Page 39: « Je vois que cela est possibles33660.pcdn.co/wp-content/uploads/2020/04/Je-vois-que... · 2020-04-15 · 2 leur incapacité à laisser les personnes dont elles s’occupent. Pratiques

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pratique positives provenant de diffeacuterentes organisations dans les environnements humanitaires afin drsquoencourager lrsquoobservation des approches tenant compte du handicap et du genre

Plaider pour une plus grande reconnaissance de la multi-tude de preacuteoccupations lieacutees au handicap et au genre y compris la VBG dans tous les instruments internationaux les normes et conventions relatifs au conflit au deacuteplace-ment et agrave lrsquoaction humanitaire Les instruments interna-tionaux peuvent jouer un rocircle deacuteterminant dans la deacutefinition des prioriteacutes pour lrsquoaction humanitaire durant le conflit et le deacuteplacement Les preacuteoccupations speacutecifiques aux femmes et

aux filles et agrave toutes les personnes handicapeacutees doivent ecirctre au cœur des instruments internationaux dans la mesure ougrave elles figurent parmi les populations les plus vulneacuterables durant la crise Un plaidoyer permanent est neacutecessaire aux niveaux international et national pour encourager les gouvernements agrave signer et agrave ratifier tous les instruments pertinents et agrave tenir tous les acteurs concerneacutes responsables de la mise en œuvre inteacutegrale des conventions nouvelles et existantes y compris la Convention relative aux droits des personnes handicapeacutees la Convention sur lrsquoeacutelimination de toutes les formes de discrimi-nation agrave lrsquoeacutegard des femmes et les reacutesolutions du Conseil de seacutecuriteacute sur les femmes la paix et la seacutecuriteacute

Atelier drsquointervenants au Burundi copy Elizabeth SherwoodWRC

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Notes

1 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondiales et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacuteva-lence et conseacutequences sur la santeacute de la violence du parte-naire intime et de la violence sexuelle exerceacutee par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductive-healthpublicationsviolence9789241564625en

2 Ce chiffre est deacutetermineacute par lrsquoestimation globale selon laquelle les 15 pour cent de toute population seront des personnes handicapeacutees (OMS 2011) et selon laquelle 512 millions de personnes sont deacuteplaceacutees par la crise et le conflit agrave travers le monde (HCR 2014)

3 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

4 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

5 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

6 Dans ce rapport les laquo personnes handicapeacutees mentales raquo renvoient aux personnes atteintes drsquoune maladie mentale etou celles qui sont des usagers etou survivants de la psychiatrie Le terme laquo personnes ayant des handicaps sociaux raquo est parfois utiliseacute pour deacutecrire ce groupe de personnes handicapeacutees Reacuteseau mondial des usagers et survivants de la psychiatrie Manuel de mise en œuvre de la Convention des Nations unies relative au droit des per-sonnes handicapeacutees (RMUSP2008) p 9 wrcmsN8o9CH

7 UNHCR Le coucirct humain de la guerre Tendances mondia-les 2013 (2014) httpwwwunhcrorg5399a14f9html

8 Organisation mondiale de la santeacute et Banque mondiale Rapport mondial sur le handicap (2011)

9 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondia-les et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacutevalence et conseacutequences sur la santeacute sur la violence infligeacutee par le partenaire intime et par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductivehealth

publicationsviolence9789241564625en10 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-

lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

11 Ibid 12 Convention des Nations unies relative aux droits des per-

sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde-faultaspnavid=15amppid=150

13 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

14 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

15 CBM Inclusion made easy A quick program guide to dis-ability in development (2012) httpwwwcbmorg articledownloads78851CBM_Inclusion_Made_ Easy_-_com-plete_guidepdf

16 Ibid 17 GSDRC Applied Knowledge Services Understanding gen-

der (nd) httpwwwgsdrcorggotopic-guidesgenderunderstanding-gender

18 Ibid 19 Carolyn Frohmader and Stephanie Ortoleva ldquoThe sexual

and reproductive rights of women and girls with disabili-tiesrdquo (Issues paper presented at the ICPD Beyond 2014 Confeacuterence internationale sur les droits de lrsquohomme La Haye Pays-Bas 7-10 juillet 2013) httpwwdaorgauwp- contentuploads201312issues_paper_srr_wom- en_and_girls_with_disabilities_finalpdf

20 Convention des Nations unies relative aux droits des per-sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde- faultaspnavid=15amppid=150

21 Andrea Hollomotz ldquoDisability oppression and violence Towards a sociological explanationrdquo Sociology vol 47 (2013) pp 477-493 Originally published online 23 No-vember 2012 DOI 1011770038038512448561

22 Centers for Disease Control and Prevention The socio-ecological model a framework for prevention (2015) httpwwwcdcgovviolencepreventionoverviewsocial-ecologicalmodelhtml

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23 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

24 Ces principes directeurs ont eacuteteacute adapteacutes des contributions drsquoune activiteacute meneacutee au Forum drsquoapprentissage interne pour le projet en juin 2014

25 Les DPO sont des organisations repreacutesentatives de per-sonnes handicapeacutees Elles sont geacuteneacuteralement constitueacutees et dirigeacutees par des personnes handicapeacutees

26 LrsquoIMSVBG enregistre le type de violence rapporteacute par les survivants dont le viol les agressions sexuelles les agressions physiques le mariage forceacute le deacuteni des res-sources les opportuniteacutes ou services et les violences psychologiqueseacutemotionnelles

27 Les consultations du personnel VBG en Eacutethiopie et au Burundi ont deacutemontreacute qursquoils avaient une bonne compreacutehen-sion des diffeacuterents types de deacuteficiences et pourraient les identifier sur la base de ces questions et observations fonctionnelles au cours de leurs concertations avec les survivants Il est important toutefois de reconnaicirctre que ce ne sont pas tous les survivants handicapeacutes qui peuvent ecirctre identifieacutes comme ayant un handicap dans les donneacutees de lrsquoIMSVBG

28 Jillian Foster Final report Implications and recommenda-tions for integration of mixed-methods analysis across WRC research Consultancy report submitted to WRC (2014)

29 httpbetterevaluationorgapproaches (accessed 12 August 2014) and httpdeptswashingtoneduccph pdf_filesEvaluationpdf (accessed 12 August 2014)

30 Lrsquooutil laquo Expeacuterience du changement raquo est adapteacute de la technique dite du changement le plus significatif (MSC) La technique MSC est une forme de monitoring et eacutevaluation participatifs qui analysent la prise en compte du change-ment pour deacutecouvrir les changements qui sont les plus consideacutereacutes par les individus et les groupes et pourquoi httpbetterevaluationorgapproaches (consulteacute le 12 aoucirct 2014)

31 Adapteacute de lrsquooutil Before and Now Diagram (page 68) dans the Tools together now 100 participatory tools to mobilize communities for HIVAIDS httpwwwaidsallianceorgassets000000370229-Tools-together-now_originalpdf1405520036

32 Adapted ldquoSummit Workshoprdquo from the Participatory Performance Story Reporting Technique httpwwwclearhorizoncomauwp-contentuploads200905report-on-outcomes-and-get-everyone-involved_the-participatory-performancepdf (accessed 12 August 2014)

33 IRC Formation agrave lrsquointeacutegration de la protection guide du facilitateur (2013) httpwwwglobalprotectionclusterorg_assetsfilesaorsprotection_mainstreamingIRC_Pro-tection_Mainstreaming_Training 20_Facilitators_Guide_March_2013_ENpdf

34 Les donneacutees de lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) indiquent que 120 survivants sur 2 025 enregistreacutes preacutesen-tent un handicap

35 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSGBV (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 5083 pour cent (61 sur 120) des survivants handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes et 32 23 pour cent (614 sur 1905) des survivants non handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 186 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0000

36 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes ont subi des violences psychologiqueseacutemotionnelles contre 2325 pour cent (443 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 342 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0377

37 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 3583 pour cent (43 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un partenaire ou eacutepoux contre 4871 pour cent (928 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1288 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0006

38 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un eacutetranger contre 2273 pour cent (433 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 394 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0316

39 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 83 pour cent (100 sur 120) des survi-

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vants handicapeacutes sont des femmes contre 95 pour cent (1812 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des femmes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 12 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de 0000

40 Au cours du processus de consentement eacuteclaireacute il eacutetait conseilleacute aux femmes de ne pas partager leurs expeacuteriences personnelles et de consentir agrave ce que leurs informations soient utiliseacutees dans des rapports afin drsquoameacuteliorer les programmes au Burundi et dans drsquoautres pays Toutes les femmes handicapeacutees intellectuelles souffraient juste de leacutegegraveres deacuteficiences et par conseacutequent eacutetaient en mesure de comprendre ce processus de consentement mais elles eacutetaient eacutegalement en preacutesence de leurs individus responsables Les questions de groupes de discussion ne portaient pas sur ces informations personnelles Les femmes dans ce groupe toutefois ont continueacute agrave divulguer des expeacuteriences personnelles tout au long de la discussion Tous les participants ont reccedilu des conseils sur les services disponibles aux survivants de la VBG et un soutien perma-nent eacutetait fourni par le personnel WPE de lrsquoIRC

41 Laurie E Powers Rosemary B Hughes and Emily M Lund Interpersonal violence and women with disabilities A re-search update (Harrisburg PA National Resource Center on Domestic Violence 2009)

42 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 1667 pour cent (20 sur 120) des survivants handicapeacutes sont des hommes et 488 pour cent (93 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des hommes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1170 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de Fischer de 0000

43 Les femmes les filles les garccedilons et les hommes handi-capeacutes peuvent subir des violences sur la base du genre et du handicap La contribution speacutecifique de chacun de ces facteurs va varier et les causes sous-jacentes de lrsquooppression et des abus sont souvent complexes et croiseacutees De fait il est difficile de faire la distinction et de reacutepondre seacutepareacutement Degraves lors il srsquoavegravere important de surveiller et reacutepondre agrave toutes les formes de violences et discriminations dans les environnements humanitaires notamment contre les groupes les plus marginaliseacutes au sein de la communauteacute afin de faire progresser lrsquoeacutegaliteacute des genres pour les groupes extrecircmement marginaliseacutes et opprimeacutes au sein de la communauteacute Des reacutesultats agrave

plus grande eacutechelle issus du projet et refleacutetant le caractegravere croiseacute des facteurs genre handicap et drsquoautres facteurs pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes et des rapports de recherche plus deacutetailleacutes sur ce sujet seront disponibles sur le site web de Commission des femmes pour les reacutefugieacutes httpswomensrefugeecom-missionorgprogramsdisabilitiesresearch-and-resourcesdocument945-building-capacity-for-disability-inclusion-in-gender-based-violence-gbv-programming-in-humanitarian-settings-overviewcatid=232

44 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

45 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 325 pour cent (39 sur 120) des survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours suivant lrsquoincident et 4398 pour cent (837 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1148 pour cent est consideacuterable du point de vue statis-tique avec une p-value de Fischer de 0017

46 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG 4083 pour cent (49 sur 120) survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC plus drsquo1 mois apregraves lrsquoincident et 3442 pour cent (655 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes plus drsquo1 moins apregraves lrsquoincident Des tests confir-ment que cette diffeacuterence de 641 pour cent nrsquoest pas consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0166

47 Commission des femmes pour les reacutefugieacutes Strong girls powerful women Program planning and design for ado-lescent girls in humanitarian settings (2014) httpswo-mensrefugeecommissionorgresourcesdocument1036-strong-girls-powerful-women-report

48 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuidelines2005pdf

49 Global Protection Cluster Protection mainstreaming (nd) httpwwwglobalprotectionclusterorgenareas-of-responsibilityprotection-mainstreaminghtml

39

Tableau A Reacutesumeacute des pays contextes et activiteacutes meneacutes au cours de la phase 1 du projetPays Contexte opeacuterationnel Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie MyrsquoAni mdash Environnement de camp prolongeacute

Discussions de groupe avec de reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handi-capeacutes et leurs individus responsables (25 participants) leaders communautaires (11 participants) et travailleurs communautaires et travailleurs sociaux (13 participants)

Entretiens avec des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables (4 entretiens mdash 7 personnes)

Consultations avec lrsquoAssociation de handicapeacutes (32 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (19 personnes)

Burundi Bujumbura mdash Environnement urbain

Kinama Mussasa et Bwagiriza mdash

Camps

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes congolais handi-capeacutes et leurs individus responsables (161 participants)

Entretien avec une fille handicapeacutee et son individu responsable (1 entretien mdash 2 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (13 personnes)

Jordanie Zaatari mdash Camp

Irbid Mafraq et Ramtha mdash Envi-ronnements urbains

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus respon-sables (113 participants) et volontaire de la communauteacute de reacutefugieacutes (11 participants)

Entretiens avec des filles handicapeacutees et leurs indi-vidus responsables (2 entretiens mdash 4 personnes)

Consultations avec les acteurs humani-taires (30 personnes)

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Grozny Reacutepublique de Tcheacutetcheacutenie mdash Environnement urbain de reconstruction post-conflit

Discussion de groupe avec les individus respon-sables drsquoenfants handicapeacutes (12 participants)

Entretiens avec des femmes et filles handica-peacutees (11 entretiens mdash 11 personnes)

Consultations de personnels drsquoONG de femmes (16 personnes)

Ces discussions de groupe et entretiens ont eacuteteacute reacutealiseacutes par des ONG partenaires de lrsquoIRC dans le Caucase du Nord

Annexe 1 Reacutesumeacute des activiteacutes entreprises dans la meacutethodologie du projet

40

Tableau B Reacutecapitulatif des activiteacutes drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilotePays Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie Discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handicapeacutes et leurs individus responsables (24 participants) et des leaders communautaires (11 participants)

Atelier drsquointervenants (21 personnes)

Burundi Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (89 participants) et des leaders communautaires (10 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (18 participants)

Atelier drsquointervenants (41 personnes)

Jordanie Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus responsables (14 participants)

Entretiens avec les professionnels de la VBG (3 participants)

Des expeacuteriences du changement ont eacuteteacute conduite par le personnel WPE en Jordanie et des entretiens avec des professionnels ont eacuteteacute reacutealiseacutes par teacuteleacutephone

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (26 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (7 participants)

Atelier drsquointervenants (26 personnes)

41

Les ateliers drsquointervenants au Burundi en Eacutethiopie et en Caucase du Nord et des expeacuteriences du changement en provenance de Jordanie visaient agrave collecter des messages-cleacutes et recommandations de diffeacuterents groupes impliqueacutes dans le projet sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG Leurs recommandations eacutetaient axeacutees sur les points ci-apregraves

bull Renforcement du plaidoyer sur la non-discrimination

laquo Des sessions de sensibilisation communautaires continues cibleacutees mettant en exergue les droits des personnes handica-peacutees notamment autour des questions relatives aux individus responsables de sexe feacuteminin et masculin raquo (Recommandations provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Consultations permanentes avec les personnes handicapeacutees sur la planification des programmes

laquo Il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne precirctent pas attention agrave nos opinions Nous aimerions rencontrer certaines filles dans un cafeacute ou un endroit uniquement pour filles avec et sans handicap Juste les filles sans adultes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo (Exposeacute du groupe des filles mdash Atelier drsquointervenants Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

bull Mise en exergue des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees

laquo Eacutelaborer un plan ou moyen de partage des expeacuteriences de reacuteussite de personnes handicapeacutees ayant reacuteussi dans des activiteacutes eacuteconomiques et professionnelles Se servir de ces succegraves comme moyen drsquoencourager drsquoautres groupes agrave inclure les personnes handicapeacutees dans ces types de programmes raquo (Recommandation provenant des hommes handicapeacutes mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Renforcement des activiteacutes de sensibilisation et de soutien par les pairs

laquo Effectuer plus de visites agrave domicile chez les femmes et filles handicapeacutees qui sont les plus isoleacutees Eacutelaborer un plan pour des visites reacuteguliegraveres et des contacts entre les eacutequipes [VBG] et leurs familles raquo (Recommandation provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Eacutethiopie)

bull Travail avec les familles

laquo Former un comiteacute drsquoindividus responsables pour donner des conseils sur lrsquoeacutelaboration des programmes Consacrer du temps pour enseigner des leccedilons sur comment ecirctre un meilleur deacutefenseur de la famille fournir des informations sur comment mieux utiliser des systegravemes et ecirctre moins deacutependants des agents de mobilisation communautaire raquo (Recommandation provenant drsquoindividus responsables mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Fourniture de soutien mateacuteriel et de strateacutegies de transport

laquo Recommander la fourniture de transport du fait de la difficile situation financiegravere (ou indemniteacutes de transport) raquo (Entretien avec un individu responsable de sexe feacuteminin mdash Irbid Jordanie)

Annexe 2 Recommandations issues des ateliers des intervenants

Page 40: « Je vois que cela est possibles33660.pcdn.co/wp-content/uploads/2020/04/Je-vois-que... · 2020-04-15 · 2 leur incapacité à laisser les personnes dont elles s’occupent. Pratiques

36

Notes

1 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondiales et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacuteva-lence et conseacutequences sur la santeacute de la violence du parte-naire intime et de la violence sexuelle exerceacutee par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductive-healthpublicationsviolence9789241564625en

2 Ce chiffre est deacutetermineacute par lrsquoestimation globale selon laquelle les 15 pour cent de toute population seront des personnes handicapeacutees (OMS 2011) et selon laquelle 512 millions de personnes sont deacuteplaceacutees par la crise et le conflit agrave travers le monde (HCR 2014)

3 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

4 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

5 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

6 Dans ce rapport les laquo personnes handicapeacutees mentales raquo renvoient aux personnes atteintes drsquoune maladie mentale etou celles qui sont des usagers etou survivants de la psychiatrie Le terme laquo personnes ayant des handicaps sociaux raquo est parfois utiliseacute pour deacutecrire ce groupe de personnes handicapeacutees Reacuteseau mondial des usagers et survivants de la psychiatrie Manuel de mise en œuvre de la Convention des Nations unies relative au droit des per-sonnes handicapeacutees (RMUSP2008) p 9 wrcmsN8o9CH

7 UNHCR Le coucirct humain de la guerre Tendances mondia-les 2013 (2014) httpwwwunhcrorg5399a14f9html

8 Organisation mondiale de la santeacute et Banque mondiale Rapport mondial sur le handicap (2011)

9 Organisation mondiale de la Santeacute Estimations mondia-les et reacutegionales de la violence agrave lrsquoencontre des femmes preacutevalence et conseacutequences sur la santeacute sur la violence infligeacutee par le partenaire intime et par drsquoautres que le partenaire (2013) httpwwwwhointreproductivehealth

publicationsviolence9789241564625en10 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-

lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuide- lines2005pdf

11 Ibid 12 Convention des Nations unies relative aux droits des per-

sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde-faultaspnavid=15amppid=150

13 Human Rights Watch (2010) ldquoAs if we werenrsquot humanrdquo Discrimination and violence against women with disabili-ties in Northern Uganda (2010) httpwwwhrworgdereports20100824if-we-weren-t-human

14 Womenrsquos Refugee Commission Gender-based violence among displaced women and girls Findings from field visits 2011 mdash 2012 httpwrcmsGBV_disab_field_visits

15 CBM Inclusion made easy A quick program guide to dis-ability in development (2012) httpwwwcbmorg articledownloads78851CBM_Inclusion_Made_ Easy_-_com-plete_guidepdf

16 Ibid 17 GSDRC Applied Knowledge Services Understanding gen-

der (nd) httpwwwgsdrcorggotopic-guidesgenderunderstanding-gender

18 Ibid 19 Carolyn Frohmader and Stephanie Ortoleva ldquoThe sexual

and reproductive rights of women and girls with disabili-tiesrdquo (Issues paper presented at the ICPD Beyond 2014 Confeacuterence internationale sur les droits de lrsquohomme La Haye Pays-Bas 7-10 juillet 2013) httpwwdaorgauwp- contentuploads201312issues_paper_srr_wom- en_and_girls_with_disabilities_finalpdf

20 Convention des Nations unies relative aux droits des per-sonnes handicapeacutees (2006) httpwwwunorgdisabili-tiesde- faultaspnavid=15amppid=150

21 Andrea Hollomotz ldquoDisability oppression and violence Towards a sociological explanationrdquo Sociology vol 47 (2013) pp 477-493 Originally published online 23 No-vember 2012 DOI 1011770038038512448561

22 Centers for Disease Control and Prevention The socio-ecological model a framework for prevention (2015) httpwwwcdcgovviolencepreventionoverviewsocial-ecologicalmodelhtml

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23 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

24 Ces principes directeurs ont eacuteteacute adapteacutes des contributions drsquoune activiteacute meneacutee au Forum drsquoapprentissage interne pour le projet en juin 2014

25 Les DPO sont des organisations repreacutesentatives de per-sonnes handicapeacutees Elles sont geacuteneacuteralement constitueacutees et dirigeacutees par des personnes handicapeacutees

26 LrsquoIMSVBG enregistre le type de violence rapporteacute par les survivants dont le viol les agressions sexuelles les agressions physiques le mariage forceacute le deacuteni des res-sources les opportuniteacutes ou services et les violences psychologiqueseacutemotionnelles

27 Les consultations du personnel VBG en Eacutethiopie et au Burundi ont deacutemontreacute qursquoils avaient une bonne compreacutehen-sion des diffeacuterents types de deacuteficiences et pourraient les identifier sur la base de ces questions et observations fonctionnelles au cours de leurs concertations avec les survivants Il est important toutefois de reconnaicirctre que ce ne sont pas tous les survivants handicapeacutes qui peuvent ecirctre identifieacutes comme ayant un handicap dans les donneacutees de lrsquoIMSVBG

28 Jillian Foster Final report Implications and recommenda-tions for integration of mixed-methods analysis across WRC research Consultancy report submitted to WRC (2014)

29 httpbetterevaluationorgapproaches (accessed 12 August 2014) and httpdeptswashingtoneduccph pdf_filesEvaluationpdf (accessed 12 August 2014)

30 Lrsquooutil laquo Expeacuterience du changement raquo est adapteacute de la technique dite du changement le plus significatif (MSC) La technique MSC est une forme de monitoring et eacutevaluation participatifs qui analysent la prise en compte du change-ment pour deacutecouvrir les changements qui sont les plus consideacutereacutes par les individus et les groupes et pourquoi httpbetterevaluationorgapproaches (consulteacute le 12 aoucirct 2014)

31 Adapteacute de lrsquooutil Before and Now Diagram (page 68) dans the Tools together now 100 participatory tools to mobilize communities for HIVAIDS httpwwwaidsallianceorgassets000000370229-Tools-together-now_originalpdf1405520036

32 Adapted ldquoSummit Workshoprdquo from the Participatory Performance Story Reporting Technique httpwwwclearhorizoncomauwp-contentuploads200905report-on-outcomes-and-get-everyone-involved_the-participatory-performancepdf (accessed 12 August 2014)

33 IRC Formation agrave lrsquointeacutegration de la protection guide du facilitateur (2013) httpwwwglobalprotectionclusterorg_assetsfilesaorsprotection_mainstreamingIRC_Pro-tection_Mainstreaming_Training 20_Facilitators_Guide_March_2013_ENpdf

34 Les donneacutees de lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) indiquent que 120 survivants sur 2 025 enregistreacutes preacutesen-tent un handicap

35 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSGBV (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 5083 pour cent (61 sur 120) des survivants handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes et 32 23 pour cent (614 sur 1905) des survivants non handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 186 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0000

36 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes ont subi des violences psychologiqueseacutemotionnelles contre 2325 pour cent (443 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 342 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0377

37 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 3583 pour cent (43 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un partenaire ou eacutepoux contre 4871 pour cent (928 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1288 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0006

38 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un eacutetranger contre 2273 pour cent (433 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 394 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0316

39 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 83 pour cent (100 sur 120) des survi-

38

vants handicapeacutes sont des femmes contre 95 pour cent (1812 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des femmes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 12 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de 0000

40 Au cours du processus de consentement eacuteclaireacute il eacutetait conseilleacute aux femmes de ne pas partager leurs expeacuteriences personnelles et de consentir agrave ce que leurs informations soient utiliseacutees dans des rapports afin drsquoameacuteliorer les programmes au Burundi et dans drsquoautres pays Toutes les femmes handicapeacutees intellectuelles souffraient juste de leacutegegraveres deacuteficiences et par conseacutequent eacutetaient en mesure de comprendre ce processus de consentement mais elles eacutetaient eacutegalement en preacutesence de leurs individus responsables Les questions de groupes de discussion ne portaient pas sur ces informations personnelles Les femmes dans ce groupe toutefois ont continueacute agrave divulguer des expeacuteriences personnelles tout au long de la discussion Tous les participants ont reccedilu des conseils sur les services disponibles aux survivants de la VBG et un soutien perma-nent eacutetait fourni par le personnel WPE de lrsquoIRC

41 Laurie E Powers Rosemary B Hughes and Emily M Lund Interpersonal violence and women with disabilities A re-search update (Harrisburg PA National Resource Center on Domestic Violence 2009)

42 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 1667 pour cent (20 sur 120) des survivants handicapeacutes sont des hommes et 488 pour cent (93 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des hommes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1170 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de Fischer de 0000

43 Les femmes les filles les garccedilons et les hommes handi-capeacutes peuvent subir des violences sur la base du genre et du handicap La contribution speacutecifique de chacun de ces facteurs va varier et les causes sous-jacentes de lrsquooppression et des abus sont souvent complexes et croiseacutees De fait il est difficile de faire la distinction et de reacutepondre seacutepareacutement Degraves lors il srsquoavegravere important de surveiller et reacutepondre agrave toutes les formes de violences et discriminations dans les environnements humanitaires notamment contre les groupes les plus marginaliseacutes au sein de la communauteacute afin de faire progresser lrsquoeacutegaliteacute des genres pour les groupes extrecircmement marginaliseacutes et opprimeacutes au sein de la communauteacute Des reacutesultats agrave

plus grande eacutechelle issus du projet et refleacutetant le caractegravere croiseacute des facteurs genre handicap et drsquoautres facteurs pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes et des rapports de recherche plus deacutetailleacutes sur ce sujet seront disponibles sur le site web de Commission des femmes pour les reacutefugieacutes httpswomensrefugeecom-missionorgprogramsdisabilitiesresearch-and-resourcesdocument945-building-capacity-for-disability-inclusion-in-gender-based-violence-gbv-programming-in-humanitarian-settings-overviewcatid=232

44 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

45 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 325 pour cent (39 sur 120) des survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours suivant lrsquoincident et 4398 pour cent (837 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1148 pour cent est consideacuterable du point de vue statis-tique avec une p-value de Fischer de 0017

46 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG 4083 pour cent (49 sur 120) survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC plus drsquo1 mois apregraves lrsquoincident et 3442 pour cent (655 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes plus drsquo1 moins apregraves lrsquoincident Des tests confir-ment que cette diffeacuterence de 641 pour cent nrsquoest pas consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0166

47 Commission des femmes pour les reacutefugieacutes Strong girls powerful women Program planning and design for ado-lescent girls in humanitarian settings (2014) httpswo-mensrefugeecommissionorgresourcesdocument1036-strong-girls-powerful-women-report

48 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuidelines2005pdf

49 Global Protection Cluster Protection mainstreaming (nd) httpwwwglobalprotectionclusterorgenareas-of-responsibilityprotection-mainstreaminghtml

39

Tableau A Reacutesumeacute des pays contextes et activiteacutes meneacutes au cours de la phase 1 du projetPays Contexte opeacuterationnel Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie MyrsquoAni mdash Environnement de camp prolongeacute

Discussions de groupe avec de reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handi-capeacutes et leurs individus responsables (25 participants) leaders communautaires (11 participants) et travailleurs communautaires et travailleurs sociaux (13 participants)

Entretiens avec des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables (4 entretiens mdash 7 personnes)

Consultations avec lrsquoAssociation de handicapeacutes (32 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (19 personnes)

Burundi Bujumbura mdash Environnement urbain

Kinama Mussasa et Bwagiriza mdash

Camps

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes congolais handi-capeacutes et leurs individus responsables (161 participants)

Entretien avec une fille handicapeacutee et son individu responsable (1 entretien mdash 2 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (13 personnes)

Jordanie Zaatari mdash Camp

Irbid Mafraq et Ramtha mdash Envi-ronnements urbains

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus respon-sables (113 participants) et volontaire de la communauteacute de reacutefugieacutes (11 participants)

Entretiens avec des filles handicapeacutees et leurs indi-vidus responsables (2 entretiens mdash 4 personnes)

Consultations avec les acteurs humani-taires (30 personnes)

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Grozny Reacutepublique de Tcheacutetcheacutenie mdash Environnement urbain de reconstruction post-conflit

Discussion de groupe avec les individus respon-sables drsquoenfants handicapeacutes (12 participants)

Entretiens avec des femmes et filles handica-peacutees (11 entretiens mdash 11 personnes)

Consultations de personnels drsquoONG de femmes (16 personnes)

Ces discussions de groupe et entretiens ont eacuteteacute reacutealiseacutes par des ONG partenaires de lrsquoIRC dans le Caucase du Nord

Annexe 1 Reacutesumeacute des activiteacutes entreprises dans la meacutethodologie du projet

40

Tableau B Reacutecapitulatif des activiteacutes drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilotePays Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie Discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handicapeacutes et leurs individus responsables (24 participants) et des leaders communautaires (11 participants)

Atelier drsquointervenants (21 personnes)

Burundi Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (89 participants) et des leaders communautaires (10 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (18 participants)

Atelier drsquointervenants (41 personnes)

Jordanie Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus responsables (14 participants)

Entretiens avec les professionnels de la VBG (3 participants)

Des expeacuteriences du changement ont eacuteteacute conduite par le personnel WPE en Jordanie et des entretiens avec des professionnels ont eacuteteacute reacutealiseacutes par teacuteleacutephone

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (26 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (7 participants)

Atelier drsquointervenants (26 personnes)

41

Les ateliers drsquointervenants au Burundi en Eacutethiopie et en Caucase du Nord et des expeacuteriences du changement en provenance de Jordanie visaient agrave collecter des messages-cleacutes et recommandations de diffeacuterents groupes impliqueacutes dans le projet sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG Leurs recommandations eacutetaient axeacutees sur les points ci-apregraves

bull Renforcement du plaidoyer sur la non-discrimination

laquo Des sessions de sensibilisation communautaires continues cibleacutees mettant en exergue les droits des personnes handica-peacutees notamment autour des questions relatives aux individus responsables de sexe feacuteminin et masculin raquo (Recommandations provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Consultations permanentes avec les personnes handicapeacutees sur la planification des programmes

laquo Il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne precirctent pas attention agrave nos opinions Nous aimerions rencontrer certaines filles dans un cafeacute ou un endroit uniquement pour filles avec et sans handicap Juste les filles sans adultes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo (Exposeacute du groupe des filles mdash Atelier drsquointervenants Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

bull Mise en exergue des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees

laquo Eacutelaborer un plan ou moyen de partage des expeacuteriences de reacuteussite de personnes handicapeacutees ayant reacuteussi dans des activiteacutes eacuteconomiques et professionnelles Se servir de ces succegraves comme moyen drsquoencourager drsquoautres groupes agrave inclure les personnes handicapeacutees dans ces types de programmes raquo (Recommandation provenant des hommes handicapeacutes mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Renforcement des activiteacutes de sensibilisation et de soutien par les pairs

laquo Effectuer plus de visites agrave domicile chez les femmes et filles handicapeacutees qui sont les plus isoleacutees Eacutelaborer un plan pour des visites reacuteguliegraveres et des contacts entre les eacutequipes [VBG] et leurs familles raquo (Recommandation provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Eacutethiopie)

bull Travail avec les familles

laquo Former un comiteacute drsquoindividus responsables pour donner des conseils sur lrsquoeacutelaboration des programmes Consacrer du temps pour enseigner des leccedilons sur comment ecirctre un meilleur deacutefenseur de la famille fournir des informations sur comment mieux utiliser des systegravemes et ecirctre moins deacutependants des agents de mobilisation communautaire raquo (Recommandation provenant drsquoindividus responsables mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Fourniture de soutien mateacuteriel et de strateacutegies de transport

laquo Recommander la fourniture de transport du fait de la difficile situation financiegravere (ou indemniteacutes de transport) raquo (Entretien avec un individu responsable de sexe feacuteminin mdash Irbid Jordanie)

Annexe 2 Recommandations issues des ateliers des intervenants

Page 41: « Je vois que cela est possibles33660.pcdn.co/wp-content/uploads/2020/04/Je-vois-que... · 2020-04-15 · 2 leur incapacité à laisser les personnes dont elles s’occupent. Pratiques

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23 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

24 Ces principes directeurs ont eacuteteacute adapteacutes des contributions drsquoune activiteacute meneacutee au Forum drsquoapprentissage interne pour le projet en juin 2014

25 Les DPO sont des organisations repreacutesentatives de per-sonnes handicapeacutees Elles sont geacuteneacuteralement constitueacutees et dirigeacutees par des personnes handicapeacutees

26 LrsquoIMSVBG enregistre le type de violence rapporteacute par les survivants dont le viol les agressions sexuelles les agressions physiques le mariage forceacute le deacuteni des res-sources les opportuniteacutes ou services et les violences psychologiqueseacutemotionnelles

27 Les consultations du personnel VBG en Eacutethiopie et au Burundi ont deacutemontreacute qursquoils avaient une bonne compreacutehen-sion des diffeacuterents types de deacuteficiences et pourraient les identifier sur la base de ces questions et observations fonctionnelles au cours de leurs concertations avec les survivants Il est important toutefois de reconnaicirctre que ce ne sont pas tous les survivants handicapeacutes qui peuvent ecirctre identifieacutes comme ayant un handicap dans les donneacutees de lrsquoIMSVBG

28 Jillian Foster Final report Implications and recommenda-tions for integration of mixed-methods analysis across WRC research Consultancy report submitted to WRC (2014)

29 httpbetterevaluationorgapproaches (accessed 12 August 2014) and httpdeptswashingtoneduccph pdf_filesEvaluationpdf (accessed 12 August 2014)

30 Lrsquooutil laquo Expeacuterience du changement raquo est adapteacute de la technique dite du changement le plus significatif (MSC) La technique MSC est une forme de monitoring et eacutevaluation participatifs qui analysent la prise en compte du change-ment pour deacutecouvrir les changements qui sont les plus consideacutereacutes par les individus et les groupes et pourquoi httpbetterevaluationorgapproaches (consulteacute le 12 aoucirct 2014)

31 Adapteacute de lrsquooutil Before and Now Diagram (page 68) dans the Tools together now 100 participatory tools to mobilize communities for HIVAIDS httpwwwaidsallianceorgassets000000370229-Tools-together-now_originalpdf1405520036

32 Adapted ldquoSummit Workshoprdquo from the Participatory Performance Story Reporting Technique httpwwwclearhorizoncomauwp-contentuploads200905report-on-outcomes-and-get-everyone-involved_the-participatory-performancepdf (accessed 12 August 2014)

33 IRC Formation agrave lrsquointeacutegration de la protection guide du facilitateur (2013) httpwwwglobalprotectionclusterorg_assetsfilesaorsprotection_mainstreamingIRC_Pro-tection_Mainstreaming_Training 20_Facilitators_Guide_March_2013_ENpdf

34 Les donneacutees de lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) indiquent que 120 survivants sur 2 025 enregistreacutes preacutesen-tent un handicap

35 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSGBV (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 5083 pour cent (61 sur 120) des survivants handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes et 32 23 pour cent (614 sur 1905) des survivants non handicapeacutes ont eacuteteacute violeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 186 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0000

36 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes ont subi des violences psychologiqueseacutemotionnelles contre 2325 pour cent (443 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 342 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0377

37 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 3583 pour cent (43 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un partenaire ou eacutepoux contre 4871 pour cent (928 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1288 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0006

38 Parmi les survivants enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 2667 pour cent (32 sur 120) des survi-vants handicapeacutes rapportent des violences dans lesquelles lrsquoauteur preacutesumeacute est un eacutetranger contre 2273 pour cent (433 sur 1905) des survivants non handicapeacutes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 394 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0316

39 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Burundi reacuteunis) 83 pour cent (100 sur 120) des survi-

38

vants handicapeacutes sont des femmes contre 95 pour cent (1812 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des femmes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 12 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de 0000

40 Au cours du processus de consentement eacuteclaireacute il eacutetait conseilleacute aux femmes de ne pas partager leurs expeacuteriences personnelles et de consentir agrave ce que leurs informations soient utiliseacutees dans des rapports afin drsquoameacuteliorer les programmes au Burundi et dans drsquoautres pays Toutes les femmes handicapeacutees intellectuelles souffraient juste de leacutegegraveres deacuteficiences et par conseacutequent eacutetaient en mesure de comprendre ce processus de consentement mais elles eacutetaient eacutegalement en preacutesence de leurs individus responsables Les questions de groupes de discussion ne portaient pas sur ces informations personnelles Les femmes dans ce groupe toutefois ont continueacute agrave divulguer des expeacuteriences personnelles tout au long de la discussion Tous les participants ont reccedilu des conseils sur les services disponibles aux survivants de la VBG et un soutien perma-nent eacutetait fourni par le personnel WPE de lrsquoIRC

41 Laurie E Powers Rosemary B Hughes and Emily M Lund Interpersonal violence and women with disabilities A re-search update (Harrisburg PA National Resource Center on Domestic Violence 2009)

42 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 1667 pour cent (20 sur 120) des survivants handicapeacutes sont des hommes et 488 pour cent (93 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des hommes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1170 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de Fischer de 0000

43 Les femmes les filles les garccedilons et les hommes handi-capeacutes peuvent subir des violences sur la base du genre et du handicap La contribution speacutecifique de chacun de ces facteurs va varier et les causes sous-jacentes de lrsquooppression et des abus sont souvent complexes et croiseacutees De fait il est difficile de faire la distinction et de reacutepondre seacutepareacutement Degraves lors il srsquoavegravere important de surveiller et reacutepondre agrave toutes les formes de violences et discriminations dans les environnements humanitaires notamment contre les groupes les plus marginaliseacutes au sein de la communauteacute afin de faire progresser lrsquoeacutegaliteacute des genres pour les groupes extrecircmement marginaliseacutes et opprimeacutes au sein de la communauteacute Des reacutesultats agrave

plus grande eacutechelle issus du projet et refleacutetant le caractegravere croiseacute des facteurs genre handicap et drsquoautres facteurs pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes et des rapports de recherche plus deacutetailleacutes sur ce sujet seront disponibles sur le site web de Commission des femmes pour les reacutefugieacutes httpswomensrefugeecom-missionorgprogramsdisabilitiesresearch-and-resourcesdocument945-building-capacity-for-disability-inclusion-in-gender-based-violence-gbv-programming-in-humanitarian-settings-overviewcatid=232

44 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

45 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 325 pour cent (39 sur 120) des survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours suivant lrsquoincident et 4398 pour cent (837 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1148 pour cent est consideacuterable du point de vue statis-tique avec une p-value de Fischer de 0017

46 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG 4083 pour cent (49 sur 120) survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC plus drsquo1 mois apregraves lrsquoincident et 3442 pour cent (655 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes plus drsquo1 moins apregraves lrsquoincident Des tests confir-ment que cette diffeacuterence de 641 pour cent nrsquoest pas consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0166

47 Commission des femmes pour les reacutefugieacutes Strong girls powerful women Program planning and design for ado-lescent girls in humanitarian settings (2014) httpswo-mensrefugeecommissionorgresourcesdocument1036-strong-girls-powerful-women-report

48 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuidelines2005pdf

49 Global Protection Cluster Protection mainstreaming (nd) httpwwwglobalprotectionclusterorgenareas-of-responsibilityprotection-mainstreaminghtml

39

Tableau A Reacutesumeacute des pays contextes et activiteacutes meneacutes au cours de la phase 1 du projetPays Contexte opeacuterationnel Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie MyrsquoAni mdash Environnement de camp prolongeacute

Discussions de groupe avec de reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handi-capeacutes et leurs individus responsables (25 participants) leaders communautaires (11 participants) et travailleurs communautaires et travailleurs sociaux (13 participants)

Entretiens avec des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables (4 entretiens mdash 7 personnes)

Consultations avec lrsquoAssociation de handicapeacutes (32 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (19 personnes)

Burundi Bujumbura mdash Environnement urbain

Kinama Mussasa et Bwagiriza mdash

Camps

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes congolais handi-capeacutes et leurs individus responsables (161 participants)

Entretien avec une fille handicapeacutee et son individu responsable (1 entretien mdash 2 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (13 personnes)

Jordanie Zaatari mdash Camp

Irbid Mafraq et Ramtha mdash Envi-ronnements urbains

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus respon-sables (113 participants) et volontaire de la communauteacute de reacutefugieacutes (11 participants)

Entretiens avec des filles handicapeacutees et leurs indi-vidus responsables (2 entretiens mdash 4 personnes)

Consultations avec les acteurs humani-taires (30 personnes)

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Grozny Reacutepublique de Tcheacutetcheacutenie mdash Environnement urbain de reconstruction post-conflit

Discussion de groupe avec les individus respon-sables drsquoenfants handicapeacutes (12 participants)

Entretiens avec des femmes et filles handica-peacutees (11 entretiens mdash 11 personnes)

Consultations de personnels drsquoONG de femmes (16 personnes)

Ces discussions de groupe et entretiens ont eacuteteacute reacutealiseacutes par des ONG partenaires de lrsquoIRC dans le Caucase du Nord

Annexe 1 Reacutesumeacute des activiteacutes entreprises dans la meacutethodologie du projet

40

Tableau B Reacutecapitulatif des activiteacutes drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilotePays Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie Discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handicapeacutes et leurs individus responsables (24 participants) et des leaders communautaires (11 participants)

Atelier drsquointervenants (21 personnes)

Burundi Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (89 participants) et des leaders communautaires (10 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (18 participants)

Atelier drsquointervenants (41 personnes)

Jordanie Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus responsables (14 participants)

Entretiens avec les professionnels de la VBG (3 participants)

Des expeacuteriences du changement ont eacuteteacute conduite par le personnel WPE en Jordanie et des entretiens avec des professionnels ont eacuteteacute reacutealiseacutes par teacuteleacutephone

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (26 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (7 participants)

Atelier drsquointervenants (26 personnes)

41

Les ateliers drsquointervenants au Burundi en Eacutethiopie et en Caucase du Nord et des expeacuteriences du changement en provenance de Jordanie visaient agrave collecter des messages-cleacutes et recommandations de diffeacuterents groupes impliqueacutes dans le projet sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG Leurs recommandations eacutetaient axeacutees sur les points ci-apregraves

bull Renforcement du plaidoyer sur la non-discrimination

laquo Des sessions de sensibilisation communautaires continues cibleacutees mettant en exergue les droits des personnes handica-peacutees notamment autour des questions relatives aux individus responsables de sexe feacuteminin et masculin raquo (Recommandations provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Consultations permanentes avec les personnes handicapeacutees sur la planification des programmes

laquo Il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne precirctent pas attention agrave nos opinions Nous aimerions rencontrer certaines filles dans un cafeacute ou un endroit uniquement pour filles avec et sans handicap Juste les filles sans adultes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo (Exposeacute du groupe des filles mdash Atelier drsquointervenants Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

bull Mise en exergue des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees

laquo Eacutelaborer un plan ou moyen de partage des expeacuteriences de reacuteussite de personnes handicapeacutees ayant reacuteussi dans des activiteacutes eacuteconomiques et professionnelles Se servir de ces succegraves comme moyen drsquoencourager drsquoautres groupes agrave inclure les personnes handicapeacutees dans ces types de programmes raquo (Recommandation provenant des hommes handicapeacutes mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Renforcement des activiteacutes de sensibilisation et de soutien par les pairs

laquo Effectuer plus de visites agrave domicile chez les femmes et filles handicapeacutees qui sont les plus isoleacutees Eacutelaborer un plan pour des visites reacuteguliegraveres et des contacts entre les eacutequipes [VBG] et leurs familles raquo (Recommandation provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Eacutethiopie)

bull Travail avec les familles

laquo Former un comiteacute drsquoindividus responsables pour donner des conseils sur lrsquoeacutelaboration des programmes Consacrer du temps pour enseigner des leccedilons sur comment ecirctre un meilleur deacutefenseur de la famille fournir des informations sur comment mieux utiliser des systegravemes et ecirctre moins deacutependants des agents de mobilisation communautaire raquo (Recommandation provenant drsquoindividus responsables mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Fourniture de soutien mateacuteriel et de strateacutegies de transport

laquo Recommander la fourniture de transport du fait de la difficile situation financiegravere (ou indemniteacutes de transport) raquo (Entretien avec un individu responsable de sexe feacuteminin mdash Irbid Jordanie)

Annexe 2 Recommandations issues des ateliers des intervenants

Page 42: « Je vois que cela est possibles33660.pcdn.co/wp-content/uploads/2020/04/Je-vois-que... · 2020-04-15 · 2 leur incapacité à laisser les personnes dont elles s’occupent. Pratiques

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vants handicapeacutes sont des femmes contre 95 pour cent (1812 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des femmes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 12 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de 0000

40 Au cours du processus de consentement eacuteclaireacute il eacutetait conseilleacute aux femmes de ne pas partager leurs expeacuteriences personnelles et de consentir agrave ce que leurs informations soient utiliseacutees dans des rapports afin drsquoameacuteliorer les programmes au Burundi et dans drsquoautres pays Toutes les femmes handicapeacutees intellectuelles souffraient juste de leacutegegraveres deacuteficiences et par conseacutequent eacutetaient en mesure de comprendre ce processus de consentement mais elles eacutetaient eacutegalement en preacutesence de leurs individus responsables Les questions de groupes de discussion ne portaient pas sur ces informations personnelles Les femmes dans ce groupe toutefois ont continueacute agrave divulguer des expeacuteriences personnelles tout au long de la discussion Tous les participants ont reccedilu des conseils sur les services disponibles aux survivants de la VBG et un soutien perma-nent eacutetait fourni par le personnel WPE de lrsquoIRC

41 Laurie E Powers Rosemary B Hughes and Emily M Lund Interpersonal violence and women with disabilities A re-search update (Harrisburg PA National Resource Center on Domestic Violence 2009)

42 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 1667 pour cent (20 sur 120) des survivants handicapeacutes sont des hommes et 488 pour cent (93 sur 1905) des survivants non handicapeacutes sont des hommes Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1170 pour cent est consideacuterable du point de vue statistique avec une p-value de Fischer de 0000

43 Les femmes les filles les garccedilons et les hommes handi-capeacutes peuvent subir des violences sur la base du genre et du handicap La contribution speacutecifique de chacun de ces facteurs va varier et les causes sous-jacentes de lrsquooppression et des abus sont souvent complexes et croiseacutees De fait il est difficile de faire la distinction et de reacutepondre seacutepareacutement Degraves lors il srsquoavegravere important de surveiller et reacutepondre agrave toutes les formes de violences et discriminations dans les environnements humanitaires notamment contre les groupes les plus marginaliseacutes au sein de la communauteacute afin de faire progresser lrsquoeacutegaliteacute des genres pour les groupes extrecircmement marginaliseacutes et opprimeacutes au sein de la communauteacute Des reacutesultats agrave

plus grande eacutechelle issus du projet et refleacutetant le caractegravere croiseacute des facteurs genre handicap et drsquoautres facteurs pour les femmes les filles les garccedilons et les hommes et des rapports de recherche plus deacutetailleacutes sur ce sujet seront disponibles sur le site web de Commission des femmes pour les reacutefugieacutes httpswomensrefugeecom-missionorgprogramsdisabilitiesresearch-and-resourcesdocument945-building-capacity-for-disability-inclusion-in-gender-based-violence-gbv-programming-in-humanitarian-settings-overviewcatid=232

44 IASC Directives pour lrsquointeacutegration des interventions con-tre les violences baseacutees sur le genre dans lrsquoaction humani-taire reacuteduction des risques promotion de la reacutesilience et aide au relegravevement (projet de publication en instance 2015)

45 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG (Eacutethiopie et Bu-rundi reacuteunis) 325 pour cent (39 sur 120) des survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours suivant lrsquoincident et 4398 pour cent (837 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC dans les 3 jours Des tests confirment que cette diffeacuterence de 1148 pour cent est consideacuterable du point de vue statis-tique avec une p-value de Fischer de 0017

46 Parmi ceux enregistreacutes dans lrsquoIMSVBG 4083 pour cent (49 sur 120) survivants handicapeacutes se sont deacuteclareacutes agrave lrsquoIRC plus drsquo1 mois apregraves lrsquoincident et 3442 pour cent (655 sur 1905) des survivants non handicapeacutes se sont deacuteclareacutes plus drsquo1 moins apregraves lrsquoincident Des tests confir-ment que cette diffeacuterence de 641 pour cent nrsquoest pas consideacuterable du point de vue statistique avec une Fischer p-value de 0166

47 Commission des femmes pour les reacutefugieacutes Strong girls powerful women Program planning and design for ado-lescent girls in humanitarian settings (2014) httpswo-mensrefugeecommissionorgresourcesdocument1036-strong-girls-powerful-women-report

48 IASC Directives relatives sur les interventions contre la vio-lence baseacutee sur le genre dans les environnements humani-taires privileacutegier la preacutevention et la reacuteponse aux violences sexuelles dans les situations drsquourgence (2005) httpin-teragencystandingcommitteeorgsystemfileslegacy_filestfgender_GBVGuidelines2005pdf

49 Global Protection Cluster Protection mainstreaming (nd) httpwwwglobalprotectionclusterorgenareas-of-responsibilityprotection-mainstreaminghtml

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Tableau A Reacutesumeacute des pays contextes et activiteacutes meneacutes au cours de la phase 1 du projetPays Contexte opeacuterationnel Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie MyrsquoAni mdash Environnement de camp prolongeacute

Discussions de groupe avec de reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handi-capeacutes et leurs individus responsables (25 participants) leaders communautaires (11 participants) et travailleurs communautaires et travailleurs sociaux (13 participants)

Entretiens avec des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables (4 entretiens mdash 7 personnes)

Consultations avec lrsquoAssociation de handicapeacutes (32 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (19 personnes)

Burundi Bujumbura mdash Environnement urbain

Kinama Mussasa et Bwagiriza mdash

Camps

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes congolais handi-capeacutes et leurs individus responsables (161 participants)

Entretien avec une fille handicapeacutee et son individu responsable (1 entretien mdash 2 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (13 personnes)

Jordanie Zaatari mdash Camp

Irbid Mafraq et Ramtha mdash Envi-ronnements urbains

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus respon-sables (113 participants) et volontaire de la communauteacute de reacutefugieacutes (11 participants)

Entretiens avec des filles handicapeacutees et leurs indi-vidus responsables (2 entretiens mdash 4 personnes)

Consultations avec les acteurs humani-taires (30 personnes)

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Grozny Reacutepublique de Tcheacutetcheacutenie mdash Environnement urbain de reconstruction post-conflit

Discussion de groupe avec les individus respon-sables drsquoenfants handicapeacutes (12 participants)

Entretiens avec des femmes et filles handica-peacutees (11 entretiens mdash 11 personnes)

Consultations de personnels drsquoONG de femmes (16 personnes)

Ces discussions de groupe et entretiens ont eacuteteacute reacutealiseacutes par des ONG partenaires de lrsquoIRC dans le Caucase du Nord

Annexe 1 Reacutesumeacute des activiteacutes entreprises dans la meacutethodologie du projet

40

Tableau B Reacutecapitulatif des activiteacutes drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilotePays Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie Discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handicapeacutes et leurs individus responsables (24 participants) et des leaders communautaires (11 participants)

Atelier drsquointervenants (21 personnes)

Burundi Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (89 participants) et des leaders communautaires (10 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (18 participants)

Atelier drsquointervenants (41 personnes)

Jordanie Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus responsables (14 participants)

Entretiens avec les professionnels de la VBG (3 participants)

Des expeacuteriences du changement ont eacuteteacute conduite par le personnel WPE en Jordanie et des entretiens avec des professionnels ont eacuteteacute reacutealiseacutes par teacuteleacutephone

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (26 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (7 participants)

Atelier drsquointervenants (26 personnes)

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Les ateliers drsquointervenants au Burundi en Eacutethiopie et en Caucase du Nord et des expeacuteriences du changement en provenance de Jordanie visaient agrave collecter des messages-cleacutes et recommandations de diffeacuterents groupes impliqueacutes dans le projet sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG Leurs recommandations eacutetaient axeacutees sur les points ci-apregraves

bull Renforcement du plaidoyer sur la non-discrimination

laquo Des sessions de sensibilisation communautaires continues cibleacutees mettant en exergue les droits des personnes handica-peacutees notamment autour des questions relatives aux individus responsables de sexe feacuteminin et masculin raquo (Recommandations provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Consultations permanentes avec les personnes handicapeacutees sur la planification des programmes

laquo Il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne precirctent pas attention agrave nos opinions Nous aimerions rencontrer certaines filles dans un cafeacute ou un endroit uniquement pour filles avec et sans handicap Juste les filles sans adultes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo (Exposeacute du groupe des filles mdash Atelier drsquointervenants Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

bull Mise en exergue des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees

laquo Eacutelaborer un plan ou moyen de partage des expeacuteriences de reacuteussite de personnes handicapeacutees ayant reacuteussi dans des activiteacutes eacuteconomiques et professionnelles Se servir de ces succegraves comme moyen drsquoencourager drsquoautres groupes agrave inclure les personnes handicapeacutees dans ces types de programmes raquo (Recommandation provenant des hommes handicapeacutes mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Renforcement des activiteacutes de sensibilisation et de soutien par les pairs

laquo Effectuer plus de visites agrave domicile chez les femmes et filles handicapeacutees qui sont les plus isoleacutees Eacutelaborer un plan pour des visites reacuteguliegraveres et des contacts entre les eacutequipes [VBG] et leurs familles raquo (Recommandation provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Eacutethiopie)

bull Travail avec les familles

laquo Former un comiteacute drsquoindividus responsables pour donner des conseils sur lrsquoeacutelaboration des programmes Consacrer du temps pour enseigner des leccedilons sur comment ecirctre un meilleur deacutefenseur de la famille fournir des informations sur comment mieux utiliser des systegravemes et ecirctre moins deacutependants des agents de mobilisation communautaire raquo (Recommandation provenant drsquoindividus responsables mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Fourniture de soutien mateacuteriel et de strateacutegies de transport

laquo Recommander la fourniture de transport du fait de la difficile situation financiegravere (ou indemniteacutes de transport) raquo (Entretien avec un individu responsable de sexe feacuteminin mdash Irbid Jordanie)

Annexe 2 Recommandations issues des ateliers des intervenants

Page 43: « Je vois que cela est possibles33660.pcdn.co/wp-content/uploads/2020/04/Je-vois-que... · 2020-04-15 · 2 leur incapacité à laisser les personnes dont elles s’occupent. Pratiques

39

Tableau A Reacutesumeacute des pays contextes et activiteacutes meneacutes au cours de la phase 1 du projetPays Contexte opeacuterationnel Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie MyrsquoAni mdash Environnement de camp prolongeacute

Discussions de groupe avec de reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handi-capeacutes et leurs individus responsables (25 participants) leaders communautaires (11 participants) et travailleurs communautaires et travailleurs sociaux (13 participants)

Entretiens avec des personnes handicapeacutees et leurs individus responsables (4 entretiens mdash 7 personnes)

Consultations avec lrsquoAssociation de handicapeacutes (32 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (19 personnes)

Burundi Bujumbura mdash Environnement urbain

Kinama Mussasa et Bwagiriza mdash

Camps

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes congolais handi-capeacutes et leurs individus responsables (161 participants)

Entretien avec une fille handicapeacutee et son individu responsable (1 entretien mdash 2 personnes)

Consultations avec des acteurs humani-taires (13 personnes)

Jordanie Zaatari mdash Camp

Irbid Mafraq et Ramtha mdash Envi-ronnements urbains

Discussions de groupe avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus respon-sables (113 participants) et volontaire de la communauteacute de reacutefugieacutes (11 participants)

Entretiens avec des filles handicapeacutees et leurs indi-vidus responsables (2 entretiens mdash 4 personnes)

Consultations avec les acteurs humani-taires (30 personnes)

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Grozny Reacutepublique de Tcheacutetcheacutenie mdash Environnement urbain de reconstruction post-conflit

Discussion de groupe avec les individus respon-sables drsquoenfants handicapeacutes (12 participants)

Entretiens avec des femmes et filles handica-peacutees (11 entretiens mdash 11 personnes)

Consultations de personnels drsquoONG de femmes (16 personnes)

Ces discussions de groupe et entretiens ont eacuteteacute reacutealiseacutes par des ONG partenaires de lrsquoIRC dans le Caucase du Nord

Annexe 1 Reacutesumeacute des activiteacutes entreprises dans la meacutethodologie du projet

40

Tableau B Reacutecapitulatif des activiteacutes drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilotePays Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie Discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handicapeacutes et leurs individus responsables (24 participants) et des leaders communautaires (11 participants)

Atelier drsquointervenants (21 personnes)

Burundi Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (89 participants) et des leaders communautaires (10 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (18 participants)

Atelier drsquointervenants (41 personnes)

Jordanie Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus responsables (14 participants)

Entretiens avec les professionnels de la VBG (3 participants)

Des expeacuteriences du changement ont eacuteteacute conduite par le personnel WPE en Jordanie et des entretiens avec des professionnels ont eacuteteacute reacutealiseacutes par teacuteleacutephone

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (26 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (7 participants)

Atelier drsquointervenants (26 personnes)

41

Les ateliers drsquointervenants au Burundi en Eacutethiopie et en Caucase du Nord et des expeacuteriences du changement en provenance de Jordanie visaient agrave collecter des messages-cleacutes et recommandations de diffeacuterents groupes impliqueacutes dans le projet sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG Leurs recommandations eacutetaient axeacutees sur les points ci-apregraves

bull Renforcement du plaidoyer sur la non-discrimination

laquo Des sessions de sensibilisation communautaires continues cibleacutees mettant en exergue les droits des personnes handica-peacutees notamment autour des questions relatives aux individus responsables de sexe feacuteminin et masculin raquo (Recommandations provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Consultations permanentes avec les personnes handicapeacutees sur la planification des programmes

laquo Il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne precirctent pas attention agrave nos opinions Nous aimerions rencontrer certaines filles dans un cafeacute ou un endroit uniquement pour filles avec et sans handicap Juste les filles sans adultes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo (Exposeacute du groupe des filles mdash Atelier drsquointervenants Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

bull Mise en exergue des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees

laquo Eacutelaborer un plan ou moyen de partage des expeacuteriences de reacuteussite de personnes handicapeacutees ayant reacuteussi dans des activiteacutes eacuteconomiques et professionnelles Se servir de ces succegraves comme moyen drsquoencourager drsquoautres groupes agrave inclure les personnes handicapeacutees dans ces types de programmes raquo (Recommandation provenant des hommes handicapeacutes mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Renforcement des activiteacutes de sensibilisation et de soutien par les pairs

laquo Effectuer plus de visites agrave domicile chez les femmes et filles handicapeacutees qui sont les plus isoleacutees Eacutelaborer un plan pour des visites reacuteguliegraveres et des contacts entre les eacutequipes [VBG] et leurs familles raquo (Recommandation provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Eacutethiopie)

bull Travail avec les familles

laquo Former un comiteacute drsquoindividus responsables pour donner des conseils sur lrsquoeacutelaboration des programmes Consacrer du temps pour enseigner des leccedilons sur comment ecirctre un meilleur deacutefenseur de la famille fournir des informations sur comment mieux utiliser des systegravemes et ecirctre moins deacutependants des agents de mobilisation communautaire raquo (Recommandation provenant drsquoindividus responsables mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Fourniture de soutien mateacuteriel et de strateacutegies de transport

laquo Recommander la fourniture de transport du fait de la difficile situation financiegravere (ou indemniteacutes de transport) raquo (Entretien avec un individu responsable de sexe feacuteminin mdash Irbid Jordanie)

Annexe 2 Recommandations issues des ateliers des intervenants

Page 44: « Je vois que cela est possibles33660.pcdn.co/wp-content/uploads/2020/04/Je-vois-que... · 2020-04-15 · 2 leur incapacité à laisser les personnes dont elles s’occupent. Pratiques

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Tableau B Reacutecapitulatif des activiteacutes drsquoeacutevaluation participative dans chaque pays pilotePays Activiteacutes entreprises

Eacutethiopie Discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes eacuterythreacuteens handicapeacutes et leurs individus responsables (24 participants) et des leaders communautaires (11 participants)

Atelier drsquointervenants (21 personnes)

Burundi Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (89 participants) et des leaders communautaires (10 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (18 participants)

Atelier drsquointervenants (41 personnes)

Jordanie Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec des reacutefugieacutes syriens handicapeacutes et leurs individus responsables (14 participants)

Entretiens avec les professionnels de la VBG (3 participants)

Des expeacuteriences du changement ont eacuteteacute conduite par le personnel WPE en Jordanie et des entretiens avec des professionnels ont eacuteteacute reacutealiseacutes par teacuteleacutephone

Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie

Des discussions de groupe sur les expeacuteriences du changement avec les reacutefugieacutes handicapeacutes et leurs individus responsables (26 participants)

Activiteacutes participatives avec des professionnels de la VBG (7 participants)

Atelier drsquointervenants (26 personnes)

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Les ateliers drsquointervenants au Burundi en Eacutethiopie et en Caucase du Nord et des expeacuteriences du changement en provenance de Jordanie visaient agrave collecter des messages-cleacutes et recommandations de diffeacuterents groupes impliqueacutes dans le projet sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG Leurs recommandations eacutetaient axeacutees sur les points ci-apregraves

bull Renforcement du plaidoyer sur la non-discrimination

laquo Des sessions de sensibilisation communautaires continues cibleacutees mettant en exergue les droits des personnes handica-peacutees notamment autour des questions relatives aux individus responsables de sexe feacuteminin et masculin raquo (Recommandations provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Consultations permanentes avec les personnes handicapeacutees sur la planification des programmes

laquo Il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne precirctent pas attention agrave nos opinions Nous aimerions rencontrer certaines filles dans un cafeacute ou un endroit uniquement pour filles avec et sans handicap Juste les filles sans adultes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo (Exposeacute du groupe des filles mdash Atelier drsquointervenants Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

bull Mise en exergue des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees

laquo Eacutelaborer un plan ou moyen de partage des expeacuteriences de reacuteussite de personnes handicapeacutees ayant reacuteussi dans des activiteacutes eacuteconomiques et professionnelles Se servir de ces succegraves comme moyen drsquoencourager drsquoautres groupes agrave inclure les personnes handicapeacutees dans ces types de programmes raquo (Recommandation provenant des hommes handicapeacutes mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Renforcement des activiteacutes de sensibilisation et de soutien par les pairs

laquo Effectuer plus de visites agrave domicile chez les femmes et filles handicapeacutees qui sont les plus isoleacutees Eacutelaborer un plan pour des visites reacuteguliegraveres et des contacts entre les eacutequipes [VBG] et leurs familles raquo (Recommandation provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Eacutethiopie)

bull Travail avec les familles

laquo Former un comiteacute drsquoindividus responsables pour donner des conseils sur lrsquoeacutelaboration des programmes Consacrer du temps pour enseigner des leccedilons sur comment ecirctre un meilleur deacutefenseur de la famille fournir des informations sur comment mieux utiliser des systegravemes et ecirctre moins deacutependants des agents de mobilisation communautaire raquo (Recommandation provenant drsquoindividus responsables mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Fourniture de soutien mateacuteriel et de strateacutegies de transport

laquo Recommander la fourniture de transport du fait de la difficile situation financiegravere (ou indemniteacutes de transport) raquo (Entretien avec un individu responsable de sexe feacuteminin mdash Irbid Jordanie)

Annexe 2 Recommandations issues des ateliers des intervenants

Page 45: « Je vois que cela est possibles33660.pcdn.co/wp-content/uploads/2020/04/Je-vois-que... · 2020-04-15 · 2 leur incapacité à laisser les personnes dont elles s’occupent. Pratiques

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Les ateliers drsquointervenants au Burundi en Eacutethiopie et en Caucase du Nord et des expeacuteriences du changement en provenance de Jordanie visaient agrave collecter des messages-cleacutes et recommandations de diffeacuterents groupes impliqueacutes dans le projet sur lrsquoinclusion du handicap dans les programmes relatifs agrave la VBG Leurs recommandations eacutetaient axeacutees sur les points ci-apregraves

bull Renforcement du plaidoyer sur la non-discrimination

laquo Des sessions de sensibilisation communautaires continues cibleacutees mettant en exergue les droits des personnes handica-peacutees notamment autour des questions relatives aux individus responsables de sexe feacuteminin et masculin raquo (Recommandations provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Consultations permanentes avec les personnes handicapeacutees sur la planification des programmes

laquo Il est important pour nous que les gens nous eacutecoutent Parfois les gens ne precirctent pas attention agrave nos opinions Nous aimerions rencontrer certaines filles dans un cafeacute ou un endroit uniquement pour filles avec et sans handicap Juste les filles sans adultes Nous aurons besoin drsquoun peu de papier et de marqueurs drsquoun lieu de rencontre et de moyens de transport raquo (Exposeacute du groupe des filles mdash Atelier drsquointervenants Caucase du Nord Feacutedeacuteration de Russie)

bull Mise en exergue des aptitudes et capaciteacutes des personnes handicapeacutees

laquo Eacutelaborer un plan ou moyen de partage des expeacuteriences de reacuteussite de personnes handicapeacutees ayant reacuteussi dans des activiteacutes eacuteconomiques et professionnelles Se servir de ces succegraves comme moyen drsquoencourager drsquoautres groupes agrave inclure les personnes handicapeacutees dans ces types de programmes raquo (Recommandation provenant des hommes handicapeacutes mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Renforcement des activiteacutes de sensibilisation et de soutien par les pairs

laquo Effectuer plus de visites agrave domicile chez les femmes et filles handicapeacutees qui sont les plus isoleacutees Eacutelaborer un plan pour des visites reacuteguliegraveres et des contacts entre les eacutequipes [VBG] et leurs familles raquo (Recommandation provenant de femmes et filles handicapeacutees mdash Atelier drsquointervenants Eacutethiopie)

bull Travail avec les familles

laquo Former un comiteacute drsquoindividus responsables pour donner des conseils sur lrsquoeacutelaboration des programmes Consacrer du temps pour enseigner des leccedilons sur comment ecirctre un meilleur deacutefenseur de la famille fournir des informations sur comment mieux utiliser des systegravemes et ecirctre moins deacutependants des agents de mobilisation communautaire raquo (Recommandation provenant drsquoindividus responsables mdash Atelier drsquointervenants Burundi)

bull Fourniture de soutien mateacuteriel et de strateacutegies de transport

laquo Recommander la fourniture de transport du fait de la difficile situation financiegravere (ou indemniteacutes de transport) raquo (Entretien avec un individu responsable de sexe feacuteminin mdash Irbid Jordanie)

Annexe 2 Recommandations issues des ateliers des intervenants

Page 46: « Je vois que cela est possibles33660.pcdn.co/wp-content/uploads/2020/04/Je-vois-que... · 2020-04-15 · 2 leur incapacité à laisser les personnes dont elles s’occupent. Pratiques