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1 « Faire du commerce un instrument pour le renforcement de l’intégration et du développement durable en Afrique » Un dialogue régional multi-acteurs pour dessiner une vision africaine concertée SEPTEMBRE 2012

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« Faire du commerce un instrument pour le renforcement de l’intégration et du

développement durable en Afrique »

Un dialogue régional multi-acteurs pour dessiner

une vision africaine concertée

septembre 2012

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Equipe de rédaction du rapport

- Alexandre Gomis- Souleymane Barro- Aissatou Diallo- Bathie Ciss- Awa Dione

Coordination : Cheikh Tidiane Dieye

Contact :

ENDA cAciD (Centre Africain pour le Commerce, l’Intégration et le Développement)

73, Rue CarnotBP 6879 Dakar Etoile - SÉNÉGAL

Tél. : +221 33 821 70 37 / 33 823 57 54Fax : +221 33 823 51 57

E-mail : [email protected] web : endacacid.org

© enda cacid, septembre 2012

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sommaire

Présentation du cacid ............................................................ 3

note de remerciements ......................................................... 7

introduction ................................................................................. 9

1ère Partie : CommerCe, IntégratIon et développement en afrIque .............................................. 13

2ème Partie : l’afrIque entre les défIs de la gouvernanCe mondIale et l’agenda de l’IntégratIon ................................................................................ 17

2.1 - les négociations commerciales multilatérales et l’agenda de l’intégration régionale ................................... 182.2 - négociations bilatérales et intégration régionale en afrique : le cas de l’accord de partenariat économique (ape) ................................................................ 212.3 - l’afrique et le développement des échanges sud-sud : lesenjeuxdeladiversificationdespartenaires ..................... 242.4 - les initiatives d’intégration régionale en afrique ............... 26

2.4.1 - accélération de la création de la zone de libre-échange continentale ................. 272.4.2 - l’accord de libre-échange tripartite sadC- Comesa-Cae : un jalon vers la Zle continentale .............................................................. 28

2.5 - les politiques sectorielles régionales : des cas concrets d’intégration dans les secteurs productifs. l’exemple de la politique agricole commune ouest africaine (eCoWap) ............................................................................ 29

3ème Partie : vIsIon et stratégIes pour l’IntégratIon et le développement des éChanges Intra-afrICaIns .... 31

agenda ................................................................................37

lIste des partICIpants .....................................................40

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présentation du cacid

A propos du Centre africain pour le commerce, l’intégration et le développement (Enda CACID)

Le Centre Africain pour le Commerce, l’Intégration et le Développement (CACID) est créé en 2012 comme prolongement du programme commerce d’Enda Tiers Monde qui, depuis plus de quinze ans, œuvre pour le renforcement du dialogue politique, le décloisonnement et l’approfondissement des savoirs et des connaissances, l’accès à l’information, la participation des acteurs et le renforcement des capacités dans les domaines du commerce, de l’intégration régionale et du développement durable en Afrique et dans les pays en développement.

Bénéficiant d’un ancrage institutionnel fort au sein du réseau Enda Tiers Monde ainsi que d’un vaste réseau de partenaires aussi bien dans les organisations de la société civile, au sens large, que dans les espaces gouvernementaux nationaux, régionaux et internationaux, le CACID a pour vocation de soutenir les efforts des Etats et des institutions régionales africaines dans le commerce et l’intégration pour mettre le commerce et l’intégration au service du développement des peuples. En se fondant sur l’expérience capitalisée ces dernières années en tant que porte-voix de la société civile ouest et sur l’expertise de l’équipe qui l’anime, le CACID ambitionne de devenir un Think Tank et un centre de ressources et de plaidoyer de la société civile sur le commerce, l’intégration et le développement durable en Afrique, avec un ancrage régional en Afrique de l’Ouest. Ses activités sont dirigées aussi bien vers la société civile que le secteur privé, les parlements, les gouvernements et institutions régionales, les médias, etc.

Le Centre assume une mission « d’ouvreuse de voie » et joue un rôle leader au sein de la société civile pour renforcer la qualité de participation

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de celle-ci dans la gouvernance et l’élaboration des règles et des politiques économiques au niveau national, régional et international.

La Vision du CACID«La vision du CACID est celle d’une Afrique unie et intégrée, dotée

de politiques régionales efficaces et cohérentes élaborées exclusivement au bénéfice des peuples, avec la participation active de ces derniers, qui promeut la libre circulation des biens et des personnes à l’intérieur du continent et qui participe utilement au commerce mondial et à l’élaboration des règles de la gouvernance internationale»

Les missions• Promouvoir le dialogue politique et la concertation entre les acteurs sur

les politiques de développement ;

• Contribuer au renforcement des capacités des acteurs pour l’élaboration et la mise en œuvre de politiques d’intégration et de développement au service des peuples

• Bâtir des alliances stratégiques et renforcer les réseaux régionaux et internationaux

• Produire et partager des connaissances sur les réalités africaines et proposer des solutions adaptées aux problèmes spécifiques de l’Afrique ;

• Participer aux négociations internationales et défendre les intérêts des peuples africains ;

Les lieux sociaux• Espaces non gouvernementaux (société civile ; mouvements sociaux ;

Presse, etc.) ;

• Espaces officiels et gouvernementaux (Etats, Institutions régionales et internationales, etc.)

• Parlementaires

• Institutions de recherches et de formation ;

• etc.

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Les axes stratégiques• Recherche et analyse sur les questions liées au commerce et

l’intégration ;

• Formation et renforcement des capacités des acteurs ;

• Information et communication ;

• Plaidoyer sur le commerce et l’intégration ;

• Dialogue politique et concertation entre les acteurs ;

• Partenariats et développement des réseaux d’acteurs

Les Programmes • Négociations commerciales multilatérales (OMC).

• Négociations commerciales bilatérales (Accords de partenariats Economiques).

• Intégration et commerce intra-régional en Afrique de l’Ouest.

• Mondialisation, nouveaux acteurs émergents et échanges Sud-Sud.

• Commerce, environnement et développement durable en Afrique.

• Commerce et genre en Afrique de l’Ouest.

• Secrétariat de la Plateforme de la société civile ouest-africaine sur l’Accord de Cotonou (POSCAO-AC).

• Secrétariat de l’observatoire ouest-africain sur la cohérence des politiques de développement en Afrique de l’Ouest.

Partenariats : Les universités et institutions de formation : (Université Cheikh Anta

DIOP (Dakar) ; Gaston Berger (Saint-Louis ; Ibadan (Nigeria) ; TRAPCA (Tanzanie) ; Université d’Ibadan (Nigeria) ; etc.

Les instituts et centres de recherche (l’Institut de développement économique et de planification (IDEP) ; le Consortium pour la recherche économique et sociale (CRES, Dakar) ; le Laboratoire de recherches économiques et sociales (LARES, Cotonou) ; le CODESRIA (Dakar) ; le LARTES (Dakar) ; Center of Excellence in Global governance research (Université d’Helsinki), Institut Allemand de développement, etc.

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Les ONG Internationales et réseaux (Le réseau Third World Network (TWN), le Centre Sud, ICTSD, Fondation Friedrich Ebert (FES) ; l’Agence africaine pour le commerce et le développement (2ACD), Oxfam GB ; Oxfam Novib ; Oxfam America ; OSIWA ; Réseau des organisations producteurs agricoles et paysannes (ROPPA) ; POSCAO ; Africa Trade Network ; OSCAF ; REPAOC ; Setem (Espagne), Madafrica, (Espagne) ; 11.11.11 (Belgique), réseau S2B ; etc…

Les institutions africaines et internationales (Commission économique pour l’Afrique (CEA), Banque Africaine de Développement (BAD), Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD) ; OIF ; Institut de l’Afrique de l’Ouest ; Communauté économique des états de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), SADC ; COMESA ; CAE ; CEMAC ; Conférence des Nations-Unies pour le Commerce et le Développement (CNUCED) ; Union africaine, OMC ; etc.

Contact :Centre africain pour le commerce,

l’intégration et le développementEnda CACID

73 Rue Carnot BP 6879 Dakar, SénégalTél : +221 33 821 70 37. Tél/Fax : +221 33 823 57 54

Email : [email protected] - Web : www.endacacid.orgFacebook/endacacid.

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note de remerciements

le Centre africain pour le Commerce, l’Intégration et le développement (CaCId) a organisé un dialogue régional multi-acteurs du 25 au 26 juillet 2012 à dakar. Ce dialogue a été suivi, le 27 juillet, d’une concertation de la plateforme de la société civile de l’afrique de l’ouest (posCao) active sur le commerce et l’intégration.

les participants ont été unanimes à reconnaitre la qualité de l’organisation du dialogue, la pertinence des sujets débattus et la parfaite cohérence de l’agenda. près de soixante dix participants venus de toutes les régions du continent africain et représentant de nombreuses institutions nationales, régionales ou internationales y ont pris part.

Ledialogueaétél’occasiondelancerofficiellementlesactivitésdu CaCId, une organisation régionale africaine toute dédiée au renforcement du commerce et de l’intégration africaine, membre du réseau enda tiers monde. le symposium d’ouverture animé par d’éminentes personnalités a été d’une haute facture intellectuelle et a permis de poser le débat sur la problématique de l’articulation entre lesdéfisdelagouvernanceéconomiqueinternationaleetl’agendadel’intégration africaine.

Je voudrais donc par cette note remercier vivement le président de la république du sénégal, son excellence monsieur macky sall, dont le directeur de Cabinet adjoint a pris part au dialogue. Ces remerciements sont aussi destinés à monsieur le premier ministre qui ayant été retenu par d’autres obligations, n’a pas pu assurer l’ouverture du dialogue. Il s’est fait représenter par son conseiller

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en charge du commerce. J’associe à ces remerciements madame le ministre du Commerce, de l’Industrie et de l’artisanat du sénégal.

Je voudrais aussi remercier, très sincèrement, le Commissaire en charge du Commerce et des douanes à la Commission de la Cedeao, monsieur ahmed hamId, qui a bien voulu accepter de présider effectivement le dialogue et de séjourner pendant plusieurs jours à dakar.

J’adresse en fin de chaleureux remerciements et exprimemonsentiment de profonde gratitude à tous les participants individuels ou institutionnelsquinousontfaitconfianceetontpartagécetespacede réflexion sur le commerce, l’intégration et le développementen afrique : l’union africaine, la Commission économique pour l’afrique (Cea), la Banque africaine de développement (Bad), la Comesa, la CemaC, la Communauté de l’afrique de l’est, la Cedeao, les gouvernements du ghana, de la Côte d’Ivoire, de tanzanie, le CodesrIa, l’Idep, l’uCad, l’oIf, osIWa, le pnud, la fondation friedrich ebert (fes), la délégation de la Commission européenne, l’Institut de l’afrique de l’ouest, le trapCa, le hub rural, le roppa, 2aCd, oxfam gB, oxfam NOVIB(notrepartenairefinancierdontl’appuistableetdurableestà la base de nos succès), les organes de presse, les organisations du secteur privé, la plateforme de la société civile, ainsi que les entités de l’organisation enda tiers monde et tout particulièrement mes collègues du CaCId.

dr cheikh tidiane dieYeDirecteur Exécutif CACID

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introduction

1. le Centre africain pour le Commerce, l’Intégration et le développement (enda Cacid), en partenariat avec la plateforme des organisations de la société civile de l’afrique de l’ouest sur l’accord de Cotonou (posCao), a organisé du 25 au 26 Juillet 2012 à dakar un dialogue régional multi-acteurs sur le Commerce et l’intégration en afrique. le but de ce dialogue était de fournir à des acteurs africains clés ayant un rôle dynamique dans le champ du développement un espace d’analyse, d’échange de savoirs et de partage d’expériences positives pour dessiner ensemble des stratégies aptes à lever les obstacles qui empêchent encore le développement du commerce intra- africain et entravent la marche de l’afrique vers l’intégration et le développement. près de soixante dix acteurs représentant des organisations de la société civile, du secteur privé, des gouvernements, des communautés économiques régionales, des universités, des institutions et centres de recherche, des médias et des organisations internationales se sont penchés, pendant deux jours, sur la question structurante suivante : « Comment faire du commerce un instrument pour le renforcement de l’intégration et du développement en afrique ? »

2. Ce dialogue n’est pas le premier à aborder la problématique du commerce et de l’intégration en afrique. mais son originalité et son intérêt résident dans le fait qu’il articule et met en cohérence des visions, des projets et des démarches portés par une pluralité d’acteurs œuvrant pour le même but. l’intégration africaine, c’est connu, est restée pendant très longtemps une

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affaire des décideurs politiques, des institutions régionales et des administrations au sein des etats. même si certaines des décisions prises par les gouvernements recoupent des fois les aspirations des peuples africains, ceux-ci ne sont pas souvent impliqués dans l’élaboration et la mise en œuvre des stratégies et des politiques.

3. Le déficit de dialogue entre les acteurs à l’intérieur des payscomme dans les espaces régionaux et continentaux a donc été l’une des faiblesses de la construction de l’intégration économique africaine. on peut cependant observer que des efforts importants ont été consentis ces dernières années en matière d’ouverture et de démocratisation des espaces où sont élaborées les politiques et les stratégies en matière d’intégration. qu’il s’agisse du niveau national, régional ou continental, ces efforts des gouvernements et des communautés régionales se sont traduits par une participation plus active et plus positive des sociétés civiles, du secteur privé, des parlements, des syndicats et des médias entre autres dans la mise en œuvre de l’agenda de l’intégration économique africaine. et les résultats obtenus, mêmes’ilsnereflètentpasencorelesobjectifsconvenus,sontdéjà très encourageants.

4. Ces dernières années, l’union africaine, la Commission économique pour l’afrique et la Banque africaine de développement ont multiplié les initiatives destinées à accélérer l’intégration africaine à travers le renforcement du commerce intra-africain. Leurs actions ont été renforcées et amplifiéespar de nombreux autres projets de petite envergure portés quotidiennement par les populations elles-mêmes au plus près des réalités sociales et économiques et qui donnent à l’intégration son contenu et sa substance.

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5. le dialogue organisé par enda Cacid rentre dans le cadre de ces initiatives portées par les acteurs sociaux, en appui aux efforts des etats et des institutions régionales et continentales. les idées développées lors du dialogue, les visions tracées et les stratégies proposées pour renforcer le commerce, l’intégration et le développement sont le fruit d’éclairages féconds issus de débats ouverts, objectifs et pluriels.

6. les conclusions du dialogue, qui sont présentées dans ce rapport synthétique, feront l’objet d’une large diffusion au sein des espaces et réseaux nationaux, régionaux et continentaux dans lesquels les problématiques de l’intégration économique sont posées. Ce dialogue servira de base pour une plateforme multi-acteurs d’échange d’expériences et d’informations entre les régions africaines. des actions concrètes sont proposées dans ce sens.

7. assumant son rôle de centre de ressources et d’expertise sur le commerce, l’intégration et le développement en afrique, enda Cacid compte œuvrer dans la formation, la sensibilisation des acteurs et la facilitation du dialogue politique autour des questions de l’intégration économique sur le continent à partir de son ancrage en afrique de l’ouest. Ce dialogue sera suivi par d’autres en afrique de l’est et en afrique centrale, en collaboration avec les mouvements de la société civile et les Communautés économiques régionales.

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1ère Partie

commerce, intéGration et déVeLoppement en aFriQue

8. Il est désormais communément admis que l’articulation du commerce et de l’intégration peut faciliter les progrès économiques et sociaux. le rôle positif du commerce dans le développement des nations est déjà largement documenté. l’existence d’une relation entre l’élimination des restrictions au commerce et l’augmentation du progrès économique et social est désormais admise. C’est en vertu de cette croyance que les pays africains se sont engagés, sur leurs propres initiatives, mais aussi souvent, suite aux conseils et recommandations des institutions internationales et des partenaires au développement, à promouvoir le commerce à l’intérieur et à l’extérieur du continent, en particulier par la voie de la libéralisation des échanges de biens et de services.

9. de même, l’intégration économique régionale est aussi vue comme la pierre angulaire de la construction d’ensembles économiques structurés pouvant à la fois accélérer la croissance et le développement surtout dans les contextes marqués par la faiblesse des moyens et l’étroitesse des marchés comme c’est le cas en afrique. l’intégration économique ne se réduit pas au seul champ de libéralisation des échanges commerciaux de biens et de services. elle peut englober aussi les investissements dans les infrastructures communes, la mise en œuvre de systèmes de normes harmonisées, l’élaboration de politiques

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macroéconomiques et la gestion des ressources naturelles entre autres.

10. l’impact de l’intégration régionale sur le développement a fait l’objet d’une abondante littérature. d’éminentes institutions comme la Commission économique pour l’afrique (Cea), l’union africaine (ua), la Banque africaine de développement (Bad) ainsi que de nombreuses universités et centres de recherches ont produit des analyses sur l’état de l’intégration économique en Afrique, les contraintes et défis qui rendentles progrès lents et instables et les stratégies pour accélérer la cadence.

11. le projet d’intégration a été une profonde aspiration aussi bien des peuples que des dirigeants africains. partout sur le continent des initiatives ont vu le jour pour accélérer la transformation des petites économies fragmentées du continent en un ensemble économique structuré et cohérent. des Communautés économiques régionales (Cer) ont été mises en place dans les régions africaines avec pour objectifs de construire la charpente institutionnelle de l’intégration et d’organiser la mutualisation des ressources et des projets.HuitCERontétéofficiellementreconnuesparl’Unionafricaine : la Communauté économique des etats de l’afrique de l’ouest (Cedeao) ; la Communauté de développement de l’afrique du sud-est (sadC) ; la Communauté économique de l’afrique centrale (CeeaC) ; l’union du maghreb arabe ( uma) ; la Communauté de l’afrique de l’est (Cae) ; le marché commun de l’afrique du sud-est (Comesa) ; la Communauté économique des etats sahélo-sahariens (Censad) et l’autorité intergouvernementale pour le développement (Igad).

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12. mais les progrès de l’intégration restent lents et les résultats obtenusàcejournereflètentnil’ampleurdesobjectifsaffichésau départ, ni les intentions déclarées par les leaders africains, ni même les efforts menés quotidiennement sur le terrain par une partie importante de la population africaine. la lenteur du processus est attribuée à différents facteurs internes et externes, auxquelss’ajouteunensemblededéfisstructurels,telsque:

les contraintes en matière de capacités et de ressources financières;

l’instabilité macroéconomique et la fragmentation économique ;

la présence de nombreux sous-groupes qui se chevauchent et l’appartenance simultanée des etats à plusieurs régions à la fois ;

lemauvaisétatetl’insuffisancedesinfrastructures;

ledéficitdémocratiqueetlesproblèmesdegouvernance;

la prévalence des maladies et notamment du vIh/sida ;

ainsiquelesconflitsetlesguerresrécurrents.

13. dans le domaine du commerce, les nombreux efforts consentis ces dernières années aussi bien en matière de libéralisation, de participation aux négociations internationales et de renforcement des échanges intra-africains n’ont pas non plus produit des résultatssignificatifs.

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2ème Partie

L’aFriQue entre Les déFis de La GouVernance mondiaLe et L’aGenda de L’intéGration

14. l’afrique est au centre d’un vaste et complexe réseau de relations économiques de droits et d’obligations dans le cadre de la gouvernance économique et politique internationale. même s’il est admis que le continent africain joue un rôle mineur dans les choix, les orientations et les décisions qui gouvernent le monde,ceux-ciontunimpactvisibleetsignificatifsurlamarchedu continent. la preuve la plus évidente se trouve dans les crises qui sont nées et ont grandi dans les interstices des pratiques financièresetéconomiquesdespaysdéveloppés.Cescrisessonten général produites ailleurs. mais leurs impacts se ressentent en afrique avec une intensité beaucoup plus forte du fait de la faiblesse des moyens du continent pour se prémunir des crises ou pour faire face à leurs effets.

15. de nombreuses institutions et acteurs agissant sur les mécanismes de la gouvernance mondiale interviennent aussi en afrique et influencent,aussi,selonlescas,lesdécisionséconomiquesquisont prises aussi bien au niveau national que régional. rares sont en effet les choix et orientations de développement faits par lesEtats africains qui n’ont été influencés directement ouindirectement par des institutions financières internationalescomme le fmI et la Banque mondiale ou les partenaires au

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développement. Ne s’étant pas donné lesmoyens de financerses projets et programmes de développement avec ses propres ressources, l’afrique est obligée de faire appel à des financementsextérieursetseplaceainsiensituationdesubirlesconditionnalités politiques et économiques de ses bailleurs. or ces conditionnalités ne sont pas toujours compatibles avec les objectifs en matière d’intégration et de développement.

1.1 : Les négociations commerciales multilatérales et l’agenda de l’intégration régionale

16. la quasi-totalité des etats africains est engagée dans les négociations commerciales multilatérales à l’omC. Ils sont à ce titre soumis aux règles standards de l’omC et ont pris des engagements multiformes en matière de libéralisation du commerce des marchandises, des services et des domaines liés commerce. en particulier, de nombreux pays africains membres de l’omC ont consolidé une partie de leurs droits de douane à des niveaux relativement bas tandis que d’autres pays ont consolidé tous leurs droits.

17. Ces engagements ont un impact direct sur les capacités des etats à mettre en œuvre des politiques économiques et de développement. en optant pour une large ouverture à travers des droits de douane faibles et une consolidation large, ces pays ont réduit en même temps leur espace politique ainsi que leurs possibilités à mettre en œuvre certaines décisions prises au niveau des communautés économiques régionales auxquelles ils appartiennent. C’est le cas par exemple pour de nombreux pays d’afrique de l’ouest qui ne pourront pas mettre en œuvre le tarif extérieur commun (teC) de la Cedeao sans une renégociation de leurs propres engagements à l’omC. en effet, la Cedeao a adopté un teC dontlamiseenœuvreprochainedevraitpermettrelafinalisation

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de l’union douanière ouest-africaine. Ce tarif extérieur Commun a une bande tarifaire maximum de 35%. Ce taux est donc supérieur au taux consolidé par de nombreux pays ouest-africains comme la Côte d’Ivoire, le sénégal et bien d’autres. Ces pays n’ont d’autre choix que de réviser leurs engagements à l’omC pour pouvoir appliquer le teC régional.

18. les analyses présentées montrent qu’il existe des solutions techniques et juridiques pouvant permettre de réconcilier les engagements à l’omC et les objectifs et l’agenda de l’intégration. parmi ces solutions, trois peuvent être retenues :

la renégociation au titre de l’article XXvIII du gatt pour modifier les listes de concessions.Cespayspourront alorsadopter la posture de « petites et vulnérables économies », suivant l’exemple du gabon qui a vécu le même cas et qui a renégocié et obtenu le relèvement de son taux consolidé de 15 à 18%.

envisager la compensation des pays lésés au titre de l’article XXIv.6 du gatt. Cette option est aussi possible mais présente a priori la faiblesse d’induire des compensations financières qui peuvent se révéler lourdes. Toutefois, lesanalyses montrent qu’en tenant compte des efforts de l’ensemble des pays de la région, en particulier ceux qui ont des consolidations plus élevées que le teC régional et qui devraient renoncer à une marge importante, on pourrait neutraliser ces compensations. par exemple, un pays comme le nigeria qui a consolidé un droit de douane sur l’agriculture de 150% et de 66% pour les produits industriels devrait perdre de l’espace politique en ramenant l’ensemble de ses droits au niveau du teC régional de 35%. Cet effort important sera pris en compte dans le calcul des compensations que devraient supporter les pays qui sont en deçà du teC.

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Concernant l’impact du relèvement des taux consolidés par certains pays sur des pays tiers membres de l’omC, la solution proposée pourraient passer par l’enregistrement de l’union douanière de la Cedeao, une fois établie, comme accord commercial régional entre pays en développement au titre de la clause d’habilitation.

19. Cet exemple montre que l’agenda de l’intégration régionale peut être considérablement perturbé et retardé à cause des engagements pris au niveau des négociations multilatérales. le dialogue a donc fortement recommandé aux pays africains de :

s’assurer de la plus grande cohérence entre les mesures nationales et régionales et les engagements internationaux, notamment à l’omC;

envisager, lorsque le niveau d’intégration économique des Cer le permettra, une adhésion à l’omC en tant qu’entité régionale comme c’est le cas pour l’union européenne. Ceci concerne plus particulièrement la Cedeao puisque cette option a été présentée comme étant l’une des solutions au conflit entre les taux consolidés des Etats membres de laCedeao à l’omC et le teC régional.

s’assurer de la flexibilité dans les engagements et œuvrerpour la prise en compte effective de la situation particulière et du niveau de développement des pays africains dans les négociations commerciales multilatérales ;

faire appel à l’expertise et à la compétence des spécialistes africains de toutes les régions pour trouver les solutions adaptées aux contraintes et problèmes spécifiques ducontinent ;

mutualiser les connaissances et les savoirs à travers un dialogue permanent entre les acteurs et les institutions

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africaines pour bâtir des positions politiquement fortes au sein des instances de négociations

1.2 - négociations bilatérales et intégration régionale en afrique : le cas de l’accord de partenariat économique (ape)

20. l’accord de partenariat économique est un accord de libre échange en négociation entre l’union européenne (ue) et les régions aCp. l’un des objectifs de cet accord est de rendre le régime commercial entre l’europe et les pays aCp compatible avec les règles de l’omC, notamment l’article XXIv du gatt. sur le continent africain, cinq régions sont engagées dans cette négociation : la Cedeao, la CeeaC, la Cae, le sadC et l’afoa. Cet accord est au centre de nombreux enjeux pour l’afrique. non seulement il est négocié avec le plus grand partenaire commercial des régions africaines, ce qui génère de nombreuxdéfiséconomiques,politiquesetstratégiquespourcesrégions, mais les négociations se mènent aussi dans un contexte où la plupart des régions cherchent à accélérer l’agenda de l’intégration régionale.

21. a ce jour, aucune région africaine n’a encore conclu un ape complet avec l’ue. les régions africaines négociant l’ape sont caractérisées par la coexistence de pays en développement et de pma. Cette différence de nature implique aussi une différence au niveau des droits et des obligations vis-à-vis de l’omC. ainsi, alors que les pma n’encourent aucun risque de perte de leur accès au marché européen en cas de non signature de l’ape, (carpouvantbénéficierdel’initiative«toutsauflesarmes»),lespays en développement ont été pour la plupart obligés de signer un ape individuel pour préserver leurs avantages commerciaux sur le marché européen.

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22. Cette situation a engendré une césure au sein de nombreuses régions africaines. aujourd’hui les régions sont caractérisées par l’existence de plusieurs régimes commerciaux face à l’union européenne :

les ape intérimaires signés par certains pays ;

le régime « tous sauf les armes » pour les pma ;

le système généralisé de préférence pour les pays en développement.

23. une telle situation pourrait avoir des conséquences majeures sur le processus d’intégration au sein des régions. Compte-tenu des divergences restantes entre l’union européenne et ses partenaires africains sur la négociation des ape, un ape pourrait ne pas être conclu rapidement. dans ce cas, les pays signataires d’ape intérimaires individuels pourraient être poussés à ratifier et àmettre en œuvre leur accord pour ne pas tomber sous le coup dessanctionsprévuesparleprojetdemodificationdurèglementeuropéen 1528 qui prévoit le retrait des préférences à tous les pays signataires d’un ape qui ne mettront pas œuvre au 1er janvier 2014. or une telle éventualité sonnerait le glas de l’intégration dans de nombreuses régions.

24. de plus, la fragmentation du continent en plusieurs régions négociant des ape différents avec l’europe, sans un dialogue et une concertation pour harmoniser les positions entre ces régions, pourrait engendrer des difficultés supplémentairesen matière d’harmonisation des politiques commerciales.

25. Compte tenu de l’impact potentiel des ape sur les processus d’intégration et de développement économique et social des régions africaines, le dialogue régional recommande aux Communautés économiques régionales négociant un ape les positions ci-dessous :

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accompagner et encadrer les pays ayant signé des ape individuels pour s’assurer que ceux-ci n’auront pas d’incidences négatives sur l’intégration ;

engager un dialogue politique de haut niveau avec l’union européenne pour éviter que des pressions ne soient exercées, d’une manière ou d’une autre, sur les pays et les régions ;

poursuivre les négociations sur les questions litigieuses en vue de la conclusion d’accords régionaux et s’assurer que rien dans ces accords ne soit de nature à compromettre le développement et l’intégration régionale ;

si ces accords ne pouvaient être trouvés en raison de la persistance des divergences entre l’europe et certaines régions, la dialogue encourage ces régions à mettre en place desmécanismeséconomiquesetfinancierspoursoutenirlespayspouvantêtreendifficulté;

renforcer la concertation entre les Cer, sous l’égide de l’union africaine et de la Cea, avec une participation active des acteurs comme la société civile, le secteur privé, les syndicats,lapresse,lesparlements,lesagriculteurs,etc.afinde partager les expériences et renforcer les apprentissages mutuels ;

menerdesanalysesetdesréflexionspousséessurlesenjeuxdesquestionsrestéesensuspensafindeformerdespositionssûres et appropriés avant de s’engager dans des compromis, en particulier dans les domaines tels que : la clause npf, les règles d’origine, les subventions à l’exportation, l’accès au marché, l’ouverture de négociations avec la turquie, les négociations sur le commerce des services, le financementdes programmes de développement, etc.

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1.3 - L’afrique et le développement des échanges sud-Sud : les enjeux de la diversification des partenaires

26. l’expérience récente du développement dans le monde montre que le nombre croissant de nouveaux partenaires économiques du «sud» peut faciliter la transformation en afrique non seulementparuneintensificationdescourantscommerciauxetfinanciers,mais aussi par le financement de projets régionauxd´infrastructures et par le transfert de connaissances et de technologie. Il appartient cependant à l’afrique de prendre des mesures idoines pour que ses nouvelles relations économiques avec de grands pays en développement, dont la Chine, l´Inde etleBrésil,débouchenteffectivementsurunediversificationdel´économie et non sur la reproduction du schéma traditionnel nord-sud caractérisé par l’exportation de matières premières et l’importation de produits manufacturés.

27. l’évolution des relations entre l’afrique et la Chine est un exemple révélateur de la force de transformation potentielle de ces relations. les échanges commerciaux entre la Chine et l’afrique se sont développés à un rythme soutenu passant de 10,6 milliards de dollars en 2000 à près de 130 milliards en 2011. Lesinvestissementschinoiscommelesfluxd’aidepubliqueaudéveloppement ont aussi connu une croissance exponentielle. selon les estimations, les échanges bilatéraux entre la Chine et l’afrique pourraient dépasser 300 milliards de dollars dès 2015,reflétantunenouvellecréationconsidérablederichesseset d’opportunités en afrique. Ceci est essentiellement sous-tendu par le commerce de ressources, qui n’est pas une solution viable pour la trajectoire de développement de l’afrique, mais qui constitue néanmoins une plate-forme pour des niveaux plus importants d’activité et de croissance économiques.

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28. quelle que soit sa forme, la présence chinoise sur le continent africain suscite beaucoup d’espoirs. Il y a en particulier l’espoir de voir la Chine aider l’afrique, à travers une démarche plus pragmatique, à prendre son envol et atteindre ses objectifs de développement dans un partenariat « gagnant-gagnant ». la Chine est perçue, à tort ou à raison, comme une alternative à un demi-siècle d’accords commerciaux avec l’europe ayant produit des résultats plutôt mitigés, même s’il faut préciser que l’europe est loin d’être la seule responsables de ces échecs.

29. mais ce face-à-face entre la Chine et l’afrique suscite aussi la crainte de voir cette nouvelle coopération reproduire le schéma traditionnel des relations économiques extérieures africaines. a cela s’ajoute la crainte que derrière le discours fraternel et protecteur de la Chine ne se cache les desseins d’un géant à l’appétit insatiable en quête de ressources et prêt à tout pour maintenir son rythme de croissance et de développement.

30. C’est pour ces raisons que la montée en puissance de la Chine sur le continent africain est au centre de grands enjeux politiques, économiques et sociaux. face aux mutations nombreuses et multiformes qu’elle engendre, les pays africains doivent se doter d’outils analytiques rigoureux pour suivre et décrypter ces mutationsafindemettreenplacelesstratégieslesplusappropriéespour que leurs décisions soient conformes à leurs intérêts à court, moyen et long terme. malheureusement, une telle vision n’est pas encore la chose la mieux partagée sur le continent africain. Eneffet,endépitdesintentionsaffichéesparl’Unionafricaine(ua) et plusieurs communautés économiques régionales (Cer), la démarche de l’afrique vis-à-vis de la Chine reste parcellaire, fragmentée et individualisée. au-delà des sommets afrique-Chine, la réalité du terrain révèle que la coopération se mène de manière plus bilatérale que régionale ou sous régionale. les pays africains vont vers la Chine en ordre dispersé. on ne sait

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pas toujours ce qui est concédé ou obtenu d’un pays à l’autre, au sein d’une même région. C’est une telle tendance qu’il convient donc de corriger.

1.4 - Les initiatives d’intégration régionale en afrique

31. le continent africain est marqué par la multiplicité des blocs d’intégration. la plupart des etats africains est membre de plusieurs communautés d’intégration qui se chevauchent. la coexistence de ces communautés qui ne partagent pas toujours la même trajectoire institutionnelle, les mêmes objectifs économiques et la même cohérence juridique et politique est le plussouventsourced’incohérenceetdedifficultésdanslamiseen œuvre de l’agenda de l’intégration au sein des régions.

32. C’est pour corriger cette extrême fragmentation du continent africain que l’union africaine a encouragé l’harmonisation des Cer et a reconnues huit blocs d’intégration qui doivent constituer la charpente de l’intégration continentale : la Communauté de l’afrique de l’est (Cae), la Communauté de développement de l’afrique australe (sadC), le Comesa ; la Communauté économique des états de l’afrique de l’ouest (Cedeao), l’autorité intergouvernementale pour le développement (Igad), la Communauté économique de l’afrique centrale (CeeaC), l’union du maghreb arabe (uma), la Communauté des etats sahélo-sahariens (Censad).

33. mais en dépit de ces efforts en matière d’harmonisation des Cer, les progrès restent encore assez faibles et le rythme de réalisation de ces progrès n’est pas uniforme. Il existe des variations en termes de niveaux d’engagements entre les différentes Cer. Certaines Cer ne sont pas encore parvenues à mettre en place leur zone de libre échange (Zle), alors que d’autres en sont soit au niveau de la Zle partielle ou de l’union douanière partielle.

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toutefois, au-delà des avancées au sein des régions, il existe des initiatives heureuses et encourageantes qui sont en œuvre sur le continent. C’est le cas en particulier de la décision d’accélérer la construction de la Zle continentale et la création de la Zle tripartite entre le Comesa, la Cae et la sadC comme première étape.

1.4.1 - accélération de la création de la zone de libre-échange continentale

34. les obstacles notés dans la mise en œuvre de l’agenda de l’intégration n’ont pas affaibli l’engagement des dirigeants africains à parachever la construction du marché africain. le dernier sommet des Chefs d’etat et de gouvernement de l’union africaine tenu en juillet 2012 à addis-abeba a pris une décision majeure en adoptant une feuille de route devant mener à la communauté économique africaine. Cette feuille de route se décline en trois étapes : création d’une zone de libre échange à l’échelle continentale à l’horizon 2017 ; création du marché communafricainauplustarden2023etenfinlacommunautééconomique africaine.

35. une commission de haut niveau composée des présidents de chacune des Communautés économiques régionales (Cer) et de celui de la Commission de l’ua est mise sur pied. son rôle est d’accélérer le processus de suppression des barrières commerciales et de se pencher sur l’ensemble des obstacles, en veillant au respect de la mise en œuvre de la feuille de route et de proposer des solutions aux problèmes identifiés. Cettecommission se réunira deux fois par an.

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1.4.2 - L’accord de libre-échange tripartite sadc-comesa-cae : un jalon vers la ZLe continentale

36. Certaines Cer ont posé des actes politiques forts en direction de la réalisation de la zone de libre-échange continentale en afrique. C’est le cas du marché commun de l’afrique du sud-est (Comesa) de la Communauté de l’afrique de l’est (Cae) et de la Communauté de développement de l’afrique australe (sadC) qui, depuis octobre 2008, lors du premier sommet tripartite tenu à Kampala, en ouganda, ont décidé de lancer les négociations en vue de l’établissement de la Zle entre ces trois régions. au-delà de la rhétorique et des intentions, ces trois blocs ont posé des actes concrets qui ont déjà connu des avancées très encourageantes. le second sommet de la tripartite qui s’est tenu en afrique du sud en 2011 a permis de lancer les négociations de la Zle. 25 des 26 pays membres avaient adopté le plan de développement de l’intégration régionale qui comporte trois piliers : le développement industriel ; l’intégration par le marché et le développement des infrastructures.

37. en plus des domaines de coopération habituelle que couvrent les arrangements commerciaux régionaux (libéralisation tarifaire ; Règles d’origine ; procédures douanières et simplification desdocuments douaniers ; procédures de transit ; barrières non tarifaires ; pratiques anti-commerciales ; barrières techniques au commerce ; mesures sanitaires et phytosanitaires ; libre circulation des personnes ; règlement des différends, etc.), d’autres domaines de coopération sont d’ores et déjà envisagés par les membres. en juillet 2012, les trois régions (Comesa, Cae et sadC) ont signé un accord tripartite pour élaborer et mettre en œuvre conjointement un programme sur les changements climatiques pour les régions australes et orientales de l’afrique

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38. Cette Zle tripartite représente presque la moitié des états membres de l’union africaine avec 26 pays et environ 53 pour cent du pIB du continent. la réussite de cette Zle pourrait constituer une fondation solide pour bâtir la Zle continentale.

39. le dialogue régional s’est vivement félicité de cette initiative positive qui devrait servir d’exemple pour les autres régions pour non seulement parachever le processus d’intégration interne mais aussi ouvrir des possibilités de relations économiques plus poussées avec d’autres régions.

40. le scénario d’extension de ce modèle de réussite à d’autres régions pourrait se faire en deux phases, en prenant en compte les huit Cer reconnus par l’ua. on pourrait avoir d’un côté un élargissement de la tripartite (Comesa-Cae-sadC) à l’Igad. un autre groupe pourrait être bâti autour de la Cedeao, de la CeeaC et du Censad. Ce groupe pourrait ensuite s’élargir à l’uma.

1.5 - Les politiques sectorielles régionales : des cas concrets d’intégration dans les secteurs productifs. L’exemple de la politique agricole commune ouest-africaine (ecoWap).

41. Il existe dans certaines régions des politiques sectorielles communes adoptées suite à un processus de consultation large des acteurs gouvernementaux, du secteur privé, de la société civile et qui peuvent permettre d’accélérer l’intégration en tenant compte des réalités économiques et sociales de ces régions.

42. C’est le cas par exemple de la politique agricole commune de la Cedeoa dénommée eCoWap. adoptée en 2005, l’eCoWap a été retenue comme cadre unique pour la mise en œuvre en afrique de l’ouest du volet agriculture du nepad ou programme détaillé de développement de l’agriculture africaine (pddaa). l’eCoWap vise entre autre à assurer la sécurité

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alimentaire de la population ouest-africaine, en s’appuyant prioritairement sur le potentiel de production et d’échanges de la région ; assurer des revenus décents aux producteurs et permettre unestructurationefficacedesfilièresagro-alimentaires,toutenreposant sur des systèmes productifs durables pouvant offrir aux agricultures régionales et à leurs acteurs un cadre unique de politique publique.

43. des progrès considérables ont été enregistrés dans le cadre de la mise en œuvre de cette politique. en effet sur les quinze programmes nationaux d’investissements, treize ont été finalisés. Il en est de même du programme d’investissementrégional qui est aussi une composante de l’eCoWap. l’analyse de la répartition budgétaire entre les différentes composantes du plan régional montre qu’un équilibre relatif a été adopté entre les investissements visant à développer la production (44%), à améliorer l’environnement commercial, physique, informationnel et institutionnel (31%) et à prendre en charge les populations les plus vulnérables (20%). au sein du volet d’appui à la production, l’agriculture récupère l’essentiel des ressources (61%), loin devant l’élevage (23%) et la pêche (15%). les intervenants ont toutefois souligné les problèmes liés à l’acheminement des produits des zones excédentaires vers les zonesdéficitaires.Laprotectiondesvégétauxetlaformationdesagriculteurs ont été également soulevées.

44. d’autres politiques sectorielles régionales sont déjà adoptées ou en cours d’élaboration dans d’autres régions du continent. suivant l’exemple de la politique agricole commune de l’afrique de l’ouest, le dialogue recommande aux régions africaines d’accélérer la mise en œuvre de politiques sectorielles efficaces, cohérentes et articulées autour des populations, enparticulier dans des domaines comme l’industrie, le commerce, l’investissementetlesfinances,lesservices,l’environnementetla gestion des ressources naturelles.

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3ème Partie

Vision et stratéGies pour L’intéGration et Le déVeLoppement des écHanGes intra-aFricains

45. le commerce et l’intégration sont deux piliers centraux de la stratégie de transformation des petites économies fragmentées du continent africain en un ensemble structuré, intégré et cohérent qui sert de base au développement économique et social. si l’afrique peut légitimement prétendre jouer un rôle plus important dans le commerce international au vu de ses immenses ressources naturelles et de son marché de plus d’un milliard de consommateurs potentiels, il n’en demeure pas moins que cette ambition ne peut se matérialiser sans la construction préalable du marché intérieur africain et le développement des échanges à l’intérieur du continent.

46. le commerce intra-africain peine à attendre le taux de 15%, selon les statistiques les plus optimistes. dans de nombreuses autres parties du monde, le commerce intra-régional dépasse 60 à 70%. C’est le cas en particulier pour l’union européenne et l’amérique du nord dans le cadre de l’accord de libre échange nord américain (ale). l’asie du sud-est et l’amérique latine suivent cette tendance et renforcent l’intégration de leurs structures de production, l’harmonisation des politiques et des réglementations ainsi que l’interconnexion de leurs infrastructures.

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47. le continent africain n’a donc d’autre choix que de développer une vision réaliste et de se doter d’une stratégie de développement pouvant à la fois permettre de renforcer le commerce intra-africain et d’assurer une intégration féconde du continent dans le commerce mondial non pas comme pourvoyeur de matières premières mais comme fournisseur de biens et services à haute valeur ajoutée.

48. la stratégie de transformation économique du continent africain doit s’appuyer sur la valorisation du capital naturel qui contribue pour près de 40% à la création de richesse sur le continent. elle passe aussi par l’industrialisation et le développement des capacités productives qui doivent permettre de promouvoir la spécialisation et le développement de chaines de valeurs au niveau des régions. Ceci donne en outre la possibilité de renforcer la compétitivité des secteurs productifs africains et la diversification.

49. la vision d’une communauté économique africaine forte et intégrée, servant de base pour un développement économique et social centré sur les populations, ne peut cependant se matérialiser sans la réalisation d’un certain nombre de préalables qui sont à la fois des actes à poser et des ruptures à opérer.

au-delà de la simple volonté politique, bâtir un leadership transformationnel

50. la volonté publique est devenue une expression commode couramment utilisée mais qui ne semble plus avoir une réelle prise sur la réalité. on peut observer que la majorité des dirigeants africains ont toujours exprimé leur volonté ferme de lever les obstacles matériels et immatériels qui entravent l’intégration économique du continent. leurs intentions ont rarement été suivies d’effets. C’est pourquoi il semble que l’émergence d’une vraie vision, portée par des leaders engagés, progressistes,

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courageux et tout entièrement dévoués à la cause du continent soit une nécessité absolue. seul un tel leadership peut permettre de conduire les transformations internes nécessaires dans l’équité et la justice et de défendre les intérêts du continent dans les espaces de la gouvernance économique et politique internationale en veillant tout particulièrement à ce que les ressources de l’afrique soient destinées prioritairement aux africains.

Promouvoir le pragmatisme et l’efficacité dans la conduite des politiques

51. Il est peut-être vrai, comme le reconnaissent de nombreux spécialistes,quelesbesoinsdefinancementdudéveloppementsont supérieurs aux ressources propres à l’afrique. Il est tout aussi vrai que les rares ressources disponibles, qu’elles soient produites sur le continent ou qu’elles viennent de l’extérieur, sous forme de prêts, de dons ou des transferts des émigrés, sont souvent mal gérées ou investies dans des secteurs peu productifs surlabased’optionsetdepolitiquesinefficaces.Pouratteindreleurs objectifs en matière d’intégration et de développement, les leaders africains doivent être pragmatiques dans leurs relations avec les pays développés comme en développement en bâtissant la coopération et les relations économiques non pas sur des bases historiques, culturelles ou sentimentales, mais à partir des intérêts à court, moyen et long terme du continent. a ce sujet, certains pays asiatiques comme la Chine et bien d’autres, peuvent être des modèles qui peuvent être sources d’inspiration.

Développer la capacité à planifier  sur le long terme et une aptitude à poursuivre des politiques durables

52. l’afrique a connu de nombreux plans, programmes et projets d’intégration et de développement. nombreux sont les

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programmes qui étaient porteurs d’espoirs au début mais qui ont fini par s’évanouir dans le temps. La réalité du continentdonne l’impression que chaque génération de leaders arrive avec un nouveau projet, remet en cause les projets précédents, mais échoue à aller plus loin. on peut citer entre autres le plan d’action de lagos, le traité d’abuja, le nepad, etc.

53. Il convient de créer de réelles capacités à suivre la mise en œuvre de programmes à long termes sans que les changements institutionnels, les changements de gouvernements ou les transformations du contexte africain ou mondial ne puissent remettre en cause en profondeur les objectifs poursuivis et les moyens pouvant permettre de les atteindre.

développer des capacités d’actions collectives pour accroître les pouvoirs de négociation

54. l’afrique gagnera sa place dans le système de la gouvernance mondiale et réussira à peser d’un poids réel sur les discussions sur les règles qui gouvernent l’économie mondiale lorsqu’elle réussira à se doter d’une direction unique qui parlera au nom du continent. Jusqu’ici, les pays africains négocient à l’omC en ordre dispersé et défendent des positions peu articulées en dépit des efforts du groupe africain. la même logique est visible dans la négociation des accords de partenariat économique avec l’union européenne où les régions négocient chacune de son côté. les relations entre l’afrique et les pays émergents, en particulier la Chine, offrent aussi la même image d’une cinquantaine de pays africains qui se bousculent face à un seul pays. Cet émiettement affaiblit les positions des etats africains et réduit leurs capacités de négociations. C’est pourquoi un effort profond doit être fait pour coordonner les positions africaines et amener les pays et régions à parler d’une voix dans les instances internationales.

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ouvrir et démocratiser les espaces d’élaboration des politiques au niveau national et régional

55. Compte-tenu des expériences négatives vécues sur le continent en matière d’intégration et de développement, il est fortement recommandé aux autorités publiques nationales et aux institutions régionales et intergouvernementales africaines d’ouvrir les espaces d’élaboration des politiques aux acteurs sociaux pour qu’une concertation effective soit faite autour des politiques publiques. le développement du commerce intra-africain ne peut se faire sans la participation active du secteur privé, des organisations paysannes et de producteurs, des syndicats, des parlementaires, des médias, etc. des comités nationaux multi-acteurs doivent être créés là où ils n’existent pas encore pour servir de cadres permanents d’élaboration de propositions sur les questions commerciales, l’intégration et le développement de manière générale.

mettre en place des mécanismes de soutien en faveur des etats faibles en particuliers les etats enclavés ou insulaires.

56. même si la libéralisation dans le cadre des accords de libre-échange au sein d’une région peut permettre d’accélérer la croissance, elle induit aussi bien souvent des coûts que supportent en général les pays les plus faibles. a cela s’ajoute aussi le fait que certains pays, y compris des pma, sont particulièrement désavantagés par leur position géographique qui les oblige à supporter des coûts supplémentaires dans leurs transactions avec les autres pays voisins. des cas comme le mali, le Burkina faso et madagascar, entre autres, sont souvent cités en exemple. Cela impactenégativementsurleurcompétitivitéetréduitlesbénéfices

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qu’ils peuvent tirer de l’intégration économique. C’est pourquoi les régions africaines doivent mettre en place des mécanismes spécifiquesdesoutienenfaveurdespaysfaiblesainsiquedesfondsrégionauxpourfinancerdesprogrammesd’infrastructuresadaptés aux besoins des pays enclavés ou insulaires.

prendre en compte la dimension culturelle dans le développement

57. le continent africain est caractérisé tout à la fois par son unité et sa diversité culturelle. Jusqu’ici, la diversité des peuples et des cultures sur le continent a davantage été mise en avant, ce qui a souventétésourcedeconflitssociauxetethniques,d’exclusionet de xénophobie. Il convient donc de déterminer une vision du développement du continent porteuse d’une image qui valorise l’unité culturelle et qui œuvre à bâtir une identité africaine dans le monde. parce qu’il ne peut y avoir de développement sans culture du développement, les institutions régionales et continentales africaines doivent promouvoir le rapprochement des peuples, le partage et l’ouverture afin de construire un sentimentd’appartenance à une même communauté de destin. de nombreux africains connaissent mieux l’europe ou l’amérique du nord que les autres régions africaines et leurs modes de vie. nombre d’africains n’ont du continent qu’une image dévalorisante, voire méprisante. Il convient donc de corriger cette vision à travers l’éducation et la formation, notamment chez les jeunes.

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aGenda du diaLoGue

Mercredi 25 juillet 2012

9.00 - 9.45 : OuVerture OFFicielle

10.00 - 13.00 :

SYMPOSIUM DE LANCEMENT DU CENTRE AFRICAIN POUR LE COMMERCE, L’INTEGRATION ET LE DEVELOPPEMENT

(ENDA CACID)Thème : L’Afrique entre les défis de la gouvernance mondiale et

l’agenda de l’intégration régionale : quelle marge de manœuvre et quel espace politique pour le développement ?

- Présidence : Monsieur Ahmed HAMid, Commissaire en charge du commerce, industrie, douane et libre circulation, Commission de la CEDEAO

- Panélistes : • Dr Halima NOOR ABDI, Commission Economique pour

l’Afrique, UNECA ; Genève, Suisse ;• Monsieur Moubarack LO ; Economiste, Directeur de Cabinet

adjoint du Président de la République du Sénégal, Dakar, Sénégal.

• Pr John IGUE, Directeur de l’Institut de l’Afrique de l’Ouest, Praia, Cap Vert.

Sujets du débat :1. L’Afrique entre l’OMC, les APE, le FMI, la Banque Mondiale,

le G20, etc. : Quelles stratégies pour quelle place dans la gouvernance mondiale ?

2. La coopération économique entre les partenaires traditionnels et les nouveaux acteurs émergents : quels choix pour la diversification des partenaires et quel modèle de développement ?

3. Succès, échecs et occasions manquées de l’intégration économique en Afrique : Quelles voies pour le futur ?

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13.00 – 14.30 : Déjeuner.

14.30 – 16.00 : l’iNteGrAtiON et le deVelOPPeMeNt de l’AFriQue FAce AuX deFiS deS eNGAGeMeNtS MultilAterAuX :

• Incidences et enjeux des négociations commerciales multilatérales sur l’agenda de l’intégration et du développement en Afrique : aperçu de quelques chevauchements. dr el Hadji Abdourahmane diOuF, directeur exécutif, 2Acd, Genève, Suisse

• Les négociations sur les produits industriels à l’OMC et la question de l’espace politique pour le développement. M. tetteh HOrMeKu, directeur des Programmes, tWNAfrica, Ghana.

• Discussions

16.00 – 16.30 : Pause-café

16.30 – 18.00 : eNGAGeMeNtS BilAterAuX et iNteGrAtiON reGiONAle

• L’intégration régionale et les défis de l’Accord de partenariat économique (APE) entre l’Union européenne et les régions africaines : De la compatibilité avec les règles de l’OMC aux pressions politiques. dr cheikh tidiane dieYe, directeur exécutif enda cacid, enda tiers Monde, Sénégal ; Membre du comité régional de négociation de l’APe Afrique de l’Ouest/union européenne.

• De l’intégration à la désintégration : régimes commerciaux différenciés, détournement de commerce intra-africain et engagements contradictoires. M. Bathie ciSS, juriste, chargé de Programme, intégration et commerce intra-communautaire, à enda tiers Monde.

• Discussions

jeudi 26 juillet 2012

9.00 – 10.45 : • L’Afrique et la diversification des partenaires économiques :

aspects politiques et stratégiques de l’ouverture au Sud. dr cherif SAliF SY, directeur général, consulting Service (c2S/icS).

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• La Chine face à l’Afrique : commerce, investissement, ressources naturelles et infrastructures. Mme Aissatou diAllO, chargée de Programme, commerce Sud-Sud, enda tiers Monde

• Discussions

10.45 – 11.15 : Pause-café

11.15 – 13.00 : l’AGeNdA de l’iNteGrAtiON ecONOMiQue AFricAiNe :

• L’intégration régionale en Afrique: Repères dans la nouvelle feuille de route pour une zone de libre-échange continental. M. inye BriGGS ; conseiller régional pour le commerce, direction du commerce et de l’industrie, commission de l’union africaine, Addis ABeBA

• Au-delà de la rhétorique politique, bâtir des projets concrets : l’exemple de l’Accord de libre-échange tripartite SADC-COMESA-CAE ; Mr julien rAZAFiNtSAlAMA, chargé de la coopération technique et de la mobilisation des ressources, direction du commerce, douane et affaires monétaires, Secrétariat du cOMeSA, lusaka, Zambie.

• Discussions

13.00 – 14.30 : Déjeuner

14.30 – 16.00 : POlitiQueS SectOrielleS reGiONAleS et deVelOPPeMeNt eN AFriQue : QuelQueS reuSSiteS.

• La politique agricole régionale de l’Afrique de l’Ouest (ECOWAP) : opportunités et défis. dr Yamar MBOdj ; directeur exécutif du Hub rural, dakar, Sénégal

• Union douanière et marché commun en Afrique de l’Est. Mr Boniface A.N. Michael Ag. Assistant director, Ministry of industry and trade, tanzania.

• Discussions

16.00 – 17.30 : Dialogue entre les Communautés économiques régionales : les CER face à elles-mêmes.

• Modérateur : M Aristide, ebang eSSONO ; ceMAc

17.30 – 18.00 : Clôture du Dialogue et Cocktail.

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DiALOGUE REGiONAL25-27 JUiLLET 2012, HOTEL DES ALMADiES DAKAR

LiSTE DES PARTiciPANTS

1. LiSTE SOciETE ciViLE AFRiQUE

BENiNM. Aurélien ATIDEGLA GRAPAD/PASCIBTel. : +229/97 89 11 63Tel. : +229/95 95 54 78Email : [email protected]

cAMEROUN M. Jacob KOTCHO CIRDAC YaoundéTel. : +237/77978218Email : [email protected]

cOTE D’iVOiREMme Nakatalaha Gwladys KONÉ 2èm Vice Présidente Foscao Section Côte d�IvoireTel. : +225/07631615Email : [email protected] Email : [email protected]

M. Kouassi A. MALANHOUA OSCAF-CITel. : +225/08772501 Email : [email protected]

GAMBiEM. Amadou TAAL Worldview the Gambia Tel.:+220/9921441 Email : [email protected]

GHANAM. Tetteh HORMEKU - AJEI Third Word Nerwork AfricaTel.: +233/244858331Email : [email protected]

GUiNEEM. Ibrahime SECK CECIDE Tel. : +224/68 55 34 77 Email : [email protected] : [email protected]

GUiNEE BiSSAUM. Mamadou QUETA Mouvement société civileTel. : +245/675 20 31Tel. : +245/535 01 94Email : [email protected]

KENYAM. John OCHOLA Econews AfricaTel.: 254/733 347 126 Email : [email protected]

MALiM. Mamadou GOITA IRPAD/ROPPATel. : +223/76 02 39 45 Email : [email protected]

M.Tiémoko Souleymane SANGARE CP/ANE/FDSTel. : +223/20 23 41 08 Tel. : +223/ 76 32 17 14 Email : [email protected]

NiGERM. Sayabou LAOUAL RODADDHDTel. : +227/96 96 34 58 Email : [email protected]

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NiGERiAM. Edwin IKHUORIA NANTSTel. : +234/8023423446Email : [email protected] : [email protected]

SUiSSEDr El Hadji A. DIOUF Directeur Exécutif/ExecutiveDirector Agence Africaine Pour le Commerce et le Développement (2ACD) African Agency For Trade and Development (2ATD)45-47A Rue de Lausanne, 1201 Genève - Tel: +41 22 732 47 37 Tel. : +41 78 778 12 39 Email : [email protected]

TOGOMme Ama ESSO SPONG/ GAREDTel.: 228/90013967Email : [email protected]: [email protected]

TUNiSiEMr Abdeljelil BEDOUIForum Tunisien des droits économiqueset sociauxtel.: +216/22800252email: [email protected]

SENEGALM.Yamar MBODJDirecteur Executif, HUB RURAL Email : [email protected]

Mme Samira DAOUD OXFAM GBTel.: +221/77 732 16 97Email : [email protected]

2. ETATS (Ministères et Directions)

GHANADr John Hawkins ASIEDU Ministère du CommerceMinistry of TradeTel. : 233/244631138 Email : [email protected] : [email protected]

TANZANiEM. Boniface A.N. MICHAEL Ag. Assistant Director Ministry of Industry and Trade. United Republic of TanzaniaTel.:+255/713 660 992 E-mail: [email protected]

cOTE D iVOiREMr Kalilou TRAOREDirecteur de Cabinetdu Ministre de l’Intégration AfricaineTel.: +225/20 33 70 30 Cel.: +225/07 01 70 17

SENEGALM. Cheikh Saadbouh SECK Directeur du commerce extérieurEmail : [email protected]

M. Moubarack LO Directeur adjoint de Cabinetdu Président de la République du SénégalEmail : [email protected]

3. iNSTiTUTiONS iNTERNATiONALES

cOMMiSSiON EcONOMiQUE DES NATiONS-UNiES POUR L’AFRiQUEDr Halima NOOR ABDI (Ph.D) ECA Geneva Interregional Advisory Services Bocage Annex, Pavillon I, Office 59 United Nations Geneva Switzerland 8-14 Ave. de la Paix 1211 Geneva 10 Tel No: +41 22 917 58 62 e-mail: [email protected]

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BANQUE AFRicAiNE DE DEVELOPPEMENTM. Lamin MANNEHNEPAD and Regional Integration divisionAfrican Development BankTunis, TunisieTel. : 216/71102577Tel. : 216/22685981Email : [email protected]

ORGANiSATiON iNTERNATiONALE DE LA FRANcOPHONiEM. Madou SANGUEH Direction du Développement durable Paris,FranceTel. : +331/44 37 32 92Email : [email protected]

TRADE POLicY TRAiNiNG cENTER iN AFRICA (TRAPCA)Mr Peter KIULUKU Executive Director Arusha,TanzanieTel.:+255/754 468 672Email: [email protected]

UNiON AFRicAiNE Mr. Inye N. BRIGGS Regional Trade Policy AdviserAddis Ababa, EthiopiaTel. (251) 011 551 77 00Email: [email protected]; email: [email protected]

4. iNSTiTUTiONS REGiONALES

ECOWAS CommissionM. Ahmed HAMID Commissaire en Charge du commerce, des douanes et de la libre circulation Commission de la CEDEAO Abuja, NIGERIAEmail : [email protected]

M. Salifou TIEMTORE Ag Director of CustomsDepartment of Trade, Customs & Free MovementTel: +234(0)8056267990 Email: [email protected]

cEMAc M. Aristide EBANG ESSONO Regional Adviser in Trade Policy and NegotiationBangui – R.C.A.Tel: +236 75 55 31 74 Tel: +236 70 55 51 55Email: [email protected]

cOMESA Mr Julien RAZAFINTSALAMA Direction of Trade, Customs and Monetary AffairsTel.: +260 978 317 403 Lusaka, ZambiaEmail: [email protected] : [email protected]

AUTRES iNSTiTUTiONS

INSTITUT DE L’AFRIQUE DE L’OUEST (IAO)Prof. John IGUEDirecteur Général Praia, Cap vertTél. :+ 238/953 54 77 email : [email protected]

UNDP- Regional Center for West and Central AfricaM. Alain PIERRE-BERNARD Trade Policy Advisor Dakar, SenegalTel: +221/77 332 47 91Email: [email protected] : [email protected]

iNSTiTUT DE DEVELOPPEMENT EcONOMiQUE ET PLANiFicATiONMs Mbathio SAMBEconomistSenior Programme Assistant Policy ResearchUnited Nations African Institute for Economic Development and Planning UNIDEP SénégalTel.direct: +221/33 829 55 12Tel.: +221/33 823 10 20 Cell: +221/77 651 77 11Email: [email protected] Email: [email protected]

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FONDATiON FRiEDRicH EBERTM. Friedrich KRAMME-STERMOSEB.P. 25516 Dakar-Fann SÉNÉGAL Tél : + 221/33 869 27 27Tél : + 221/77 638 24 21email : [email protected]

OSiWAMr Dayo ALAIDETel.: +221/77 638 64 26Email : [email protected]

Mme Nadine KONETel. : +221/776382212 Email : [email protected]

Mme Nadia NATATel. : +221/776371343Email : [email protected] SEcTEUR PRiVEM. Moctar FALL WFTOTel. : +221/33 822 85 52Mob. : +221/77 638 91 71 Email : [email protected]

UNiVERSiTE ET cENTRE DE REcHERcHEPr. Oumar NDONGOFOSCAO/SYTOSENEGALTel. : +221/77 639 45 47Email : [email protected]

Pr Abdoulaye SAKHOUniversité Cheikh Anta Diop de DakarTel. : +221/338245583Email : [email protected]

Dr Malick SANEDirecteur Master en PNCI Université de DakarEmail : [email protected]

M. Demba Moussa DEMBELEéconomisteForum des AlternativesEmail : [email protected]

Mme Hélène Rama NIANGAide et action SénégalTel. : +221/77 639 90 00Email : [email protected]

M. Babacar NDAOExpert Résident Afrique de l’OuestUPA _ Developpement International QuebecTel. : +221/77 618 67 68Email : [email protected]

M. Edmond Victor Emmanuel Habib KAMBYConseiller techniqueDirection de la FRANCOPHONIEMinistère de la Culture & des Loisirs,Bureau national SénégalTel. : +221/77 316 99 04 email : [email protected]

Dr Chérif Salif SYDirecteur généralCabinet «Chérif Salif SY/International Consulting Services (C2S/ICS)Tel. : +221/338358773Mobile:+221/77 7284358Email: [email protected] Email: [email protected]

M. Amadou Moctar DIALLOUniversité Gaston Berger Saint Louis du SénégalTel.: +221/772660593Email: [email protected]

M. Alioune GUEYEAG Consulting ServicesTel.: 221/776111880Email: [email protected]

M. Ndiaye Mor FASSAUniversité Cheikh Anta DiopTel.: +221/776123356Email: [email protected]

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M.Dialo DIOPRNDTel . : +221/77 632 53 53Email : [email protected]

M.Mbaye DIOUFConsultantTel. : +221/70 605 67 80Email : [email protected]

M. Mignane DIOUFCONGADTel. : +221/77 632 67 80

M. Abdoulaye SEYEHub RuralTel. :+221/33 869 96 43Mob. : +221/77 529 72 59

UNiON EUROPEENE Mr Javier GARCIA-DOMINGUEzBureau SénégalTel. : +221/33 889 11 00Email: [email protected]

M Jean-Pierre SacazeEmail : [email protected]

Mme Sandrine BeauchampEmail: [email protected]

ENDA TiERS MONDEM. Mass LOSecrétaire exécutifEnda tiers MondeTel. : +221/33 869 99 48Email : [email protected]

M. Taoufik Ben ABDALLAHCoordinateur Enda SYSPROTel. : +221/ 77 519 16 42Email : [email protected]

M. Moussa MBAYECoordinateur Enda DiapolTel. : +221/77 555 39 27Email : [email protected] : [email protected]

M. Emmanuel Seyni NDIONECoordinateur Enda GRAFTel. : +221/33 827 20 25Tel. : +221/77 637 72 20Email : [email protected] : [email protected]

M. Abdou FALLEnda PronatTel. : +221/77 536 57 43Email : [email protected]

Dr Cheikh Tidiane DIEYEDirecteur Exécutif Enda CACIDTel. : +221/77 537 25 49Bur : +221/33 821 70 37Email : [email protected] : [email protected]

M. Bathie CISSChargé de ProgrammesEnda cacidEmail : [email protected]

Mme Aissatou DIALLOChargée de ProgrammesEnda cacidEmail : ad_ [email protected]

Melle Fatou Binetou BAAssistante de Programme (stagiaire)Email : [email protected]

Mme Awa DIONEAssistante de programmesEnda syspro/CacidTel. : + 221/33 821 70 37Mob. : +221/76 687 53 53Email : [email protected] : [email protected]

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M. Igor PALAKOTIngénieur informaticienEnda syspro/CacidEmail : [email protected]

M. Souleymane BARROCommunicationEnda syspro/CacidEmail : [email protected]

M. Mamadou Dahira BA LogistiqueEnda syspro/CacidEmail : [email protected]

M. Alexandre GOMISPublicationsEnda syspro/CacidEmail : [email protected]

iNTERPRETES Mme Marie Aida WANE-DIOPMr Samba NIANG

PRESSEM. Seckou DIEMECANAL INFORédacteur en chefTel. :+221/77 180 9071Email : [email protected]

M. Amadou THIAMCANAL INFO

M. Maguette DIENGRDVTel. : +221/77 654 18 71Email : [email protected]

M.Abdou FALLRDVTel. : +221/77 654 18 71

M. Lamine TANBARDVTel. : +221/77 654 18 71

M. Mamadou SYLe SoleilTel. : +221/77 556 32 73Email : [email protected]

M. Léon KOBOUDEMagazine Afrique UnionTel. : +221/77 474 34 69Email : [email protected]

M.Massaer DIADirect InfoTel. : +221/77 533 75 60Email : [email protected]

M.Edouard TOUREAgence de presse Panafricaine (APA)Tel. : +221/77 420 55 46Email : [email protected]

M. Mamadou DIENGAgence de presse Panafricaine (APA)Tel. : +221/77 554 82 04Email : [email protected]

M. Tallo BAL’OFFICETel . : +221/77 401 48 57

M.Ismaila BAAll AfricaTel. : +221/77 516 28 84Email : [email protected]

Mme Jade CREUSET-ROSSITRADE FMTel. :+221/77 076 07 05Email : [email protected]

M.Cheikh NDONGLA TRIBUNETel. : +221/77 234 13 30Email : [email protected]

M. Jean NZALEThieye l�évènement/li khewTel. :+221/77 426 01 29Email : [email protected]

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Melle Fatou DIOPAPSTel. : +221/77 359 80 99Email :[email protected]

Melle Ndeye Fatou SARRATN/AITVTel. :+221/77 325 97 22

M .Cheikh GAYEATN/AITVTel. :+221/70 205 85 33

M.Ibrahim CISSELe QuotidienEmail : [email protected]

M. Seydou Nourou BéRFMTel. :+221/ 77 220 51 36Email : [email protected]

M. Mamadou SOWJournalbic.comTel. : +221/77 920 36 06Email : [email protected]

Igore Clevis Mabicka MOMBORadio télévision AFRICA 7 Tel. : +221/77 418 82 33Email : [email protected]

Mme Seyni DIOPWALFADJRITel. : +221/77 534 97 28Email : [email protected]

M. Pape FAYEAfrica 7Tel. : +221/77 075 79 01

M.Lamine DIAGNEAfrica 7Tel. : +221/77 651 61 18Email : [email protected]

M. Almamy SIDIBETel. : +221/77 432 34 01Email : [email protected]