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ILS ONT TOUS DISPARU MAIS ILS ONT f I-AISSE DES TRACES, I^earføruille, lears ømis, leurs descendants ne les oøblientpøs... < Témoignages recøeillis þar Eliane Clteualier >

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ILS ONT TOUS DISPARU MAIS ILS ONTf

I-AISSE DES TRACES,

I^earføruille, lears ømis, leurs descendants ne les oøblientpøs...

< Témoignages recøeillis þar Eliane Clteualier >

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Témoignages recueillis

Monsieur Michel BellamyMonsieur André BriandMonsieur André BriandMadame Canet DelacroixMadame Yvonne Briant LebretonMadame Madeleine DesvauxMonsieur Elie Desvaru<

Madame Lucienne Desouches PapailMadame Irène PapailMesdames Evelyne et Sylvie MetMonsieur Clément RobinMadame Claudine Faudé Le BourdonnecMonsieur Clément RobinMonsieur Georges RondouinMonsieur Auguste SevinMonsieur Eugène LucasMonsieur Guy GardanMadame Yvonne CottinMadame Monique Fontaine

Elie Bellamy son pèreJoseph Briand son pèrePierre Briand son oncleJean Canet son oncleAlexis Carnières son grand-pèreLouis Davaine son pèreEugène ChabotJoseph Desouches son oncleGodefroy Guillemer son grand oncleHenri Met leur grand-pèreJean Baptiste Piot son grand-oncleLéon Philippe un amiFélix Plancheneau son grand-pèreLouis Rondouin son pèreAuguste Sevin son pèreJean Marie Lucas son pèreJoseph Gardan son grand-pèreFrançois, Jules, Pierre CottinAristide, Emile, Octave Rouaux

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TEMOIGNAGE de Monsieur Michel BELLAMY

Monpère Elie Marie Victor BELLAMY est né à Dingé le 4 novembre 1894 , fils de Eugène et deLAVOUE Marie-Josèphe domiciliés à Dingé,marchand de bois .

Il a été affecté spécial au 44è^t régimentd'anilleriecasernement du Mans - 4 groupes de 12

batteries de 75 , modèle 1897Classe l9l 4, maúcule 2239Incorporé à compter du 7 septembret9l4arrivé au corps le même jour.2ètt canonnief.

Dans les débuts de la guerre lesrégiments d' artilleriesont soit des régiments dits montésdonc à cheval ou à pieds.Les transports par véhicules motorisés

n'existent pa-s puis l'évolution s'étend,l'artillerie devient artillerie portée surcamion ou auto-ca¡nion. Ceci ne suffrtplus.

La guerre qu'ils avaient prévue courtes'enlise, elle va du¡er. L'ennemi estsupériew en matériel, enorganisation, en tout ! il faut aussi allerplus vite, plus près des zones de

combats, c'est là que la voie ferré varemplir un rôle important.

Mon père est d'abord af,fecté, du 07 Septembre l9l4 aa2l juiltet 1915 au 70è" R.A.L.G.P. -régiment d'artillerie lourde à grande puissance qui fait partie de I'A.L.V.F régiment d'artillerielourde sur voie fenée.

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C'est un régiment particulier avec une structure complexeo qui comprend des batteries de

construction et d'exploitation de la voie ferrée normale de 1m.44. Les munitions sont transportéesjusqu'aux positions dans des \¡/agons à munitions, chargés de coups complets et circulant sur la voieferrée normale.

Mon père est affecté à la th'batterie du2}juillet l915 au 22 novembte 1915,La voie ferrée normale ne suffrt pas. Il faut construire une voie ferrée secondaire moins largeLe Génie laisse la construction et la gestion de la voie de 0,60m. de I'artillerie à sa charge .

Il s'agit d'une voie ferrée secondaire, plus facile à construire, plus économique, qui doitfaire arriver sur le lieu désigné et à l'heure dite, au-delà de la zone exploitee par les grands cheminsde fer, le matériel, les denrées dont les armées de siège et de campagne ont besoin, pour combatheet vivre, pour le transport des canons ,du gfos matériel, mais aussi pour l'évacuation plus rapide des

blessés.

Le système Péchot, baptisé du nom offrciel de < matériel artillerie 1888 D est un système

complet d'éléments tle voie préfabriqués, faciles à mettre en cÊuvre, de matériels roulants adaptés etd'un l,ype de locornotive particulier, la maclùre < Péchot-Bourdon >> .

Cidessous : installation d'une voie de 0.60m .

Les canonniers sont donc recrutés. Les hommes du chemin de fer de 0,60 affectés à laconstruction travaillent dans des conditions diffrciles : boue, terrains dévastés par I'explosion des

obus, fous remplis d'eau autour desquels demeurent de nombreux cadawes.

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Mon père est à l'exploitation de la voie normale, les batteries se déplacent sans cçsse, au fi¡ret à mesure des besoins, constamment en alerte, aucune sécurité. Ils subissent les tirs de I'a¡tillerieennemi.Le chargement sur \ilagons du matériel et des munitionsprécautions pour éviter de terribles accidents.

demandent d'observer de grandes

De ce que mon père a raconté, il faut dire les souffrances, I'abnégation et le courage des

canonniers de la grande gueffe; la boue de Champagne, entre autres, restera à jamais gravée dans

lernmémoire.Le 5 août 1915 il y eut 15 blessés dont mon père qui fut évacué sur ambulance 814, hôpitald'évacuation N" 2 de Châlons-sur-Mame du 6 au 12 aoîfi L915, puis il est úansféré à I'hôpital n'32 óe Royat du 13 aott au 20 septembre 1915 et part en permission de 7 jotrs .

C'est en 1915 que le service de la voie de 0.60 participe pour la première fois à lapreparation de I'offensive sur le front de Champagne .

Mon père revient à I'unité le 30 septembre 1915 , renfre au dépôt le 22 novembre avec labatterie et repart sur le front le 10 janvier 1916 .

Puis il est appelé au 68è-'régiment d'artillerie à pieds jusqu'au 9 octobre 1916 . Il est là au service

d'exploitation des locomotives des voies de 0.60 aménagées à Verdun, Toul, Epinal et Belfort.Ce régiment comprend 57 batteries ,46 àl'exploitation, I aux réparations.

Le 69è'n"régiment d'artillerie à pieds est chargé de la construction.Certains matériels de I'A.L.G.P. nécessitaient pour leur mise en batterie l'utilisation de cette voiepour amener leur plate-forme ainsi que des éléments des pièces très lourdes décomposées en

fardeaux, mortiers de tous calibres jusqu'aux dépôts intermédiaires et même jusqu'à certaines

batteries, la tot¿lité de l'approvisionnement en munitions et pièces de gros calibres fixé à 7 jours de

feu. L'ennemi renseigné bombardait les zones .

Mon père est à nouveau évacué le 27 juin 1916 pour blessures. Il retourne au front le 14 août

1916 et passe au 28è'" régiment d'artillerie de campagne le 10 octobre 1916, qui se touve dans le

secteur de Reims où il séjoume jusqu'au début de l9l7; il a repris le chemin des combats .

Il est nommé brigadier le 4 fewier 1917.

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Le 1"' avnl 1917, il passe au 231è" régiment d'artillerie qui occupe le secteur de Sint-Dié.Après quelques coups de mains le régiment est relevé le 4 mai et part pour un séjour d'instructionau camp d'Arches. Il est embarquéle2juin près d'Epinal et débarque dans la zone de Château-Thierry.Le régiment monte au Chemin des Dames du 14 au 22 juin et occupe le secteur de Braye-enLaonnois où il subit de violents bombardements. Le 24 jwn il va relever un regiment dans lesecteur de Panthéon -Epine-de-Chevregny, un relevé pénible où l'artillerie allemande est très active.Le 3è" goupe où se touve mon père se met en batterie à la ferme de Folemprise où il subit despertes sérieuses, tirs d'artillerie continuels et destructeurs, harcèlement.

Les Allemands veulent à tout prix reprendre la crête du Chemin des Dames.Jusqu'au 17 juillet ils subissent des tirs d'une violence inouïþ , de grosses pertes et une grandefatigue . Ils partent au repos .

Le 8 aott le 3lttt repart dans la règion de Vauxaillon secteur assez calme.Puis c'est la bat¿ille de la Malmaison. Les batteries du régiment ne cessent de tirer de jour cornmede nuit.Les Allemands réagissent très fort par des bombardements à obus à gæ, causant de grosses pertesaux batteries. Après les combats du 23 octobre, I'ennemi se replie.Trois rnois de secteur et de rudes courbats le 23lètt est relevé et part au repos.Fin 1917 le 231è'" arrive au nord de HAM en réserve de l'armée anglaise et prend part à diverscoups de mains.

Mon père est nommé maréchal des Logis le 6 mars 1918, ordre du Régiment no 66.Ils repartent en direction de Saint-Omer. Le 3 mai 1918, les batteries montent en pleine zone de feudans la région de Reninghelst (Belgique) en face du Kemmel.Ordre reçu de tenir coûte que coûte. Les batteries tirent sans arrêt, en but à des tirs d'arosages et dedestruction de 150 et de 210 réglés par avions.Les canonniers sont à bout de forces; ils souftent beaucoup des bombardements à obus toxiques.Presque tous les hommes des batteries de tir sont touchés plus ou moins gravement .

Mon père, intoxiqué, est évacué sur I'hôpital de Poperinghe (Belgique).

I1 rejoint à nouveau les armées le 25 juin l918 où il retrouve le 231è" dans la région de

Montgennain pour reprendre son poste, puis il est envoyé en Lorraine.Le 14 novembre 1918, une attaque générale doit se déclancher sur le front de Loraine maisI'ennemi signe I'ARMISTICE le 11 NOYEMBRE 1918.

Le23lh" pénètre en Lorraine le l7 et fait de I'occupation en Allemagne.Il revient près de Metz où il est dissout le 16 Février 1919.Mon père passe au l2è^" régiment d'anillerie de campagne te 31 juillet lglg .

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Il a donc participé à la campagne contre I'Allemagne du 7 juillet 1914 au 6 septembre 1919,

mis en congé de démobilisation le 7 septembre 1919 par le 110è*'régiment d'artillerie lourde -9è'" échelon - No 509. Il a été blessé le 5 août 1915 au genou gauche et au bras droit à la suite

d'une chute de voitures.A Verdun, le27 jún 1916 au côté gauche, par un éclat d'obus.Au cours de la bataille au mont Kemmel le 23 mai 1918, il a été évactté à l'hôpital de Poperhinge

pour intoxication par le gaz ypérite et I'arsure.I1 a été cité à l'ordre du régiment n"47 du26 aoït l9l7 : << Bon Brigadier ayant toujours accomplison devoir a été blessë deuxfois >.

DECORATIONS :

De gauche à droite :

- LaCroix du Combattant- LaMédaille Interalliée dite médaille de la Victoire- LaMédaille Militaire (décret du7110/1933 J.O. du29ll0ll932)- La Croix de Guerre 1914-1918 avec étoile de bronze .

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Les Artilleurs au service de la voie ferrée de 0,60 portaient une insigne de bras, au brasdroit, une locomotive en drap découpé. Elle était en drap rouge enlgl4lorsque la tenue était bleunoire. Elle fut en drap bleu foncé sur la tenue bleue horizon .

EN AÌ.INEXE : une lettre que mon père a écrite à son copain Godefroy Guillemer le23l9ll9l4Ils ne se sont jamais revus, il est mort sur le champ de bataille de Sains-en-Gohelle le 91211915 .

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Témoignage de Monsieur André BRIANI)

Joseph Marie BRIA¡ID, mon père, est né à Dingé le 1"octobre 1893 de François Pierre et de Jeanne Bertu.Il est cultivateur.De la classe 1913, il est recruté en août, et incorporé à compter

dtt27 novembre 1913, il est arrivé au corps le même jour.

Soldat de 2è" classe, matricule n" 1149, il est classé dans les

services auxiliaires par décision du 16 décembre 1913 pourdéfaut de poids.

Au moment de la déclaration de la guerre, il effectue son

service militaire, qui, à l'époque dure trois ans.

I1 est reconnu apte au service armé par la commission spéciale

de réforme de Cherbourgle l7 octobre 1914.

Combattant authentique, blessé de guerre, il a participé à la campagne contre l'Allemagnedu l7 octobre 1914 au 29 aoît 1919, dont une période en Orient du 7 août l917 au 12 fewier 1919.

Il est d'abord affecté au 52è^" régiment d'infanterie coloniale, matricule 9593.

Il part au front le 17 novembre l9l4.Il participe en Argonne à I'attraque du Bois Baurain, en

premières lignes, face à I'ennemi.Il est blessé le 14 juillet 1915, d'un éclat d'obus au bras gauche.

Evacué, hospitalisé au 4è" hôpital du Territoire no 203 à Cannes du 17 juillet au l" août 1915, au

dépôt des convalescents d'Antibes du l"'septembre au 15 septembre 1915 et en convalescence un

mois du l5 septembre au 14 octobre 1915.

En octobre 1915, le secteur est nettoyé ; le régiment reçoit la founagère aux couleurs de la croix de

guene l9l4- 1918.

En Argonne, situation du bois Baurain

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Mon père rentre au dépôt le 15 octobre 1915.Sur sa demande, il repart au front, il est affecté au régiment d'infanterie Coloniale du Maroc le 16

novembre 1915.la reprise du au 17 juin 1916.pure perte, I zouaves et du régimentattaqués par , sous le feu roulant des

obusiers de 210 mm.

Il est blessé le 9 juin 1916 par éclat d'obus à la cuisse droite, la fesse droite, la cuisse gauche et lafesse gauche ;Evacué le 11 juin, transferé à I'hôpital temporaire n" 54 à Vichy du I I juin au 24 aoìt 1916.Il a une permission de 7 jours à partir du25 aott. il rentre au dépôt le 4 septembre 1916.

Juin 1916 - Le fort de Vaux

Ensuite, il est évacué malade le 4 fevrier l9l7 pour une amygdalite à I'hôpital H.O.E. 2SP 181

du 4 fewier au 15 février 1917, en permission de 7 jows àpartir du l5 février.Il rejoint le front le 28 féwier 1917.

Il est incorporé au 8è'u régiment d'infanterie coloniale à destination de l'armée d'Orient, le 2l juin1917.Il part en renfort au 38è" régiment d'infanterie coloniale le 7 août lgl7, direction Salonique.L'expédition de Salonique était destinée à soutenir l'armée Serbe lors de I'invasion de la Serbie.Le climat rend les conditions de vie éprouvantes : grands froids I'hiver (- 23") fortes chaleurs l'été,les soldats sont très affectés par une importante attaque du paludisme.A son arrivée, il s'agit d'une guerre de position le long du front, atteint frn 1916, notamment autourde Monastire et du lac Dojran.

Il participe à la campagne de Serbie à partir du 19 septembre 1917. Le 37è'" régiment d'infanteriecoloniale avec les 4*", 8t'", et 38e'" régiments, engagent la conquête de la ZNA et de la Porta.

Le25janvier l918 au cours du combat, mon père est blessé à la tête pff un éclat d'obus.Après de sérieux grenadages et corps à corps, le Serbie est libérée le l" octobre 1918.

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Evacué à l'hôpital temporaire 2SP 510 à partir du26janvier 1918, il retoume au front le 24 févner1918 .

Il part ensuite enpermissionrapatriable pourla France, le 19 janvier 1919 pour 52 jours à compter

du 12 février 1919. Puis il est incorporé au23'^ régiment d'infanterie coloniale le 11 avril 1919.

La campagne de Serbie

L'armistice est signé en France. Seule I'armée d'Orient n'est pas démobilisée, elle doit faire

face aux bolcheviks de Russie. Elle reste en état de guerre.

Sur 300 000 hommes de l'armée d'Orient, 70 000 d'entre eux ne revinrent jamais, ils sont morts en

Macédoine.

Mon père est mis en congé illimité de démobilisation le 30 août l9l9 par le 41è'" régimentd'infanterie - 8è'' échelon -n" 1402 et se retire à Dingé.

Il est affecté au 1" régiment d'infanterie coloniale le 21 juin 1921.

Réformé temporaire avec pension temporaire de 10% (décision de la commission de réforme

du 28 septembre l92l). << Paludisme ovec amaigrissement et état général médiocre, pas de

signes objectifs de bronchite, cicatrice de blessure au coude gauche, sans gêne þnctionnelleappréciable >.

Maintenu réformé temporaire, avec pension temporaire de l\Yo (décision de la commissionde réforme de Rennes du 5 décembre 1922) << Psludisme chronique sqns lésion viscérale

mais avec état général peu satisfaisant, 47 kilos pour lm 53, cicøtrice du coude sans gêne

þnctíonnelle, pas de signe de bronchíte ni de lésions évolutives tt

Même scénario à la commission du 27 juin1923, avec état général un peu déficient.

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Passé dans le 2è-' réserve et affecté à la classe 1905 de mobilisation le 4 juillet l92l (4 enfants)

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Réformé temporaire no 1, pension temporaire 30o/o (décision de la commission de réformede Rennes du 30 décembre 1927, << reliquat de paludisme, rate percutqble, matnais étatgénéral >

- Maintenu réformé temporaire no l, pension temporaire20Yo sur pièces (décision de lacommission de réforrre de Rennes du 5 novembre 1928. < paludisme chronique, foie un peudébordant, rate très légèrement percutable >.

- Classé service armée, pension provisoire de20Yo, article 7 sur pièces, (décision de lacommission de réforme de Rennes du 30 décembre 1929. <<reliquat de paludisme øvecþiedébordant et dirninution des globules rouges >.

Classé dans la position de sans affectation le 12 février 1930.

Comme tous les poilus, mon père a beaucoup souffert pendant cette guerre, il n'en parlait pas delui-même, je devais lui poser des questions pour en savoir plus.Cependant, il était fier d'avoir participe à cette épopée. Il a vécu l'enfer de Verdun, la promiscuitédes morts et les cadavres en puhéfaction, les rats, les pollx, la soif ....Il a fallu un moral à toute épreuve mais pour les poilus la Patrie était alors une valeur sacrée.

Il est décédé à Dingé le 2 juillet 1969, fier de ses médailles. Avant de fermer son cercueil,nous les lui avons mises, ainsi que ses photos et ses souvenirs.

Mon père a reçu 4 décorations :

- Lamédaille militaire- Lacroix de gueffe avec étoile de bronze- Lamédaille inter alliés- Lamédaille commémorative d'Orient

Cité à I'ordre du 38è'" régiment d'infanterie coloniale, n" 468 du 3 janvier 1918 :

< Très bon fusílier mitrailleur, a faít preuve de beaucoup de sang-froid, s'est très bien conduitpendant les derniers coups de mains ennemis, est resté à son poste très crânement, a été blessé le14 juillet l9I5 en Argonne et le 9 juin 1916 à Verdun > < Croix de guewe, étoile de Bronze t

Mon père m'avait raconté qu'au fusil mitrailleur en première ligne face aux allemands, il avaittoujours avec lui un pourvoyeur noir ou algérien chargé d'approvisionner le chargeur.

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TEMOIGNAGE de Monsieur André BRIAITID

Mon oncle Pierre Marie Théodule BRIAND , né à Dingé le 2 Décembre 1894 , de François Briandet de Jeanne Bertu , a eu moins de chance que mon père puisque son nom figure sur le monument

aux morts pour la France de Dingé .

De la classe 1914 ,inscrit sous le no 17 de la liste ducanton de Hédé, incorporé à compter du 18 décembrelgl4,affecté au 1I5è" régiment d'infanterie,

d'infanterie sur le front.

Il fut tué à I'ennemi à la Main de Massiges (Mame)Le 2 mars 1916 d'une balle dans la tête pendantqu'il montait la garde aux créneaux, vers midi.

Rayé des contrôles le 03 Mars 1916 .Transcrit à la mairie de Dingé le 18 Mai 1916 .

Moins de 2herues avant d'ête tué net, il avait remis à son aumônier ses demières volontés parmi

lesquelles nous relevons le passage suivant ;

( ...comme ffirmation de maþi, un acte de repentir pour Ie passé et une acceptation totale de Iavolonté de Dieu, qu'elle quelle soit, pour I'avenir . . >

Après la guene sa famille reçut un liwet du régiment, auquel il avait appartenu dans lequel figuraitsonnom et:

( MORT POUR LA FRANCE . )

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TEMOIGNAGE DE Madame CAI\ET - DELACROIX

Au moment de la déclaration de guerre mon père Emile CANET était trop jeune pour êfre mobilisé.C'est son frère qui I'aété,Jean Marie Armand CANET, boucher, né à Dingé le27 aotú 1894 de

Albéric Eugène Théodore et de Anne Marie BEAUGEARD ;

Il a fait la campagne contre I'Allemagne du 5

septembre l9l4 u l3 octobre 1916.

Incorporé à compter du 5 septembre, artivé aucorpsle même jour au l3è'" régiment dehussards cantonné au quartier Beaumanoir à

Dinan, cavalerie légère réputés pour leurschevaux d'exception.

Il est affecté à ta l0è'" section d'infirmiersmilitaires coÍìme brancardier le 14 octobre 1914

et part aux armées le I I décembre, soldat de

2èt" classe, matricule 2256,classe 1914.Il vient tout juste d'avoir 20 ans.

Le 1" janvier 1916 il passe à la 8è*'sectiond'infirmiers et sera dans les trains sanitairesjusqu'enjuillet 1916.Puis il passe à la l3è*t section d'infirmiers le ltroctobre coÍìme brancardier au poste de relaisde la Ferme de I'hôpital. Comme il le dit, ce

nouvoau geffe de vie beaucoup plus exposé ne

vaut pas l'ancien.

La bataille de la Somme fait rage depuis le mois de juillet. A partir du 6 octobre, l'ennemilance de violentes et fréquentes contre-attaques pour reprendre le plateau de Sailly-Saillisel et le

bois de Saint Pierre- Va¿st. Bien que la ferme de I'hôpital ne se trouve pas en première ligne, les

canoffiportent loin, les obus tombent souvent dans les parages.

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A ce poste, ils sont deux sections et toutes les24 heures à midi, ils se relèvent. Les uns vont se

reposer dans la cave de la ferme pendant que les autres prennent leur service dans le gourbi près de

la route de Pont-d'Arcy.Ils prennent les blessés qu'on leur apporte de première ligne pour les transporter à un autre posteplus près de l'évacuation.

Le vendredi 13 octobre 1916, comme à I'ordinaire, la section qui vient de prendre son repos varemplacer la section de service dans laquelle se trouve Jean.

Malheureusement pow lui, la relève se fait au moment où avec trois de ses camarades, il transporteun blessé. Quand il revierrt au poste, avant de rejoindre sa section déjà arrivée à la ferme, il entredans le gowbi près de la route pour prendre sa musette et sa couverture, ses trois camarades font demême. A peine entrés, un obus vient éclater juste à I'entrée du gourbi, coupant en deux un des

camarades de Jean. Le sergent, le caporal, quatre hommes sont tués, cinq autres blessés plus oumoins grièvement et trois étant indemnes. Quand les secours peuvent entrer dans le gourbi, Jean gît,atteint à l'arrière de la tête par un éclat d'obus. Parmi les blessés se trouve I'un de ses amis, Belloirde Romillé.

L'après-midi, ils furent évacués un peu à I'arière pour les ensevelir et leur donner une sépultureconvenable dans un endroit où il serait facile de les retrouver après la guere.C'est là un privilège exceptionnel réservé aux officiers et dont bénéficient aussi les brancardiers.

Maurepas (Somme) à I'endroit appelé < Bois Vieux > tombe no 1091.

Parmi les terribles moments de la première guerre mondiale, figure la bataille de la Sommeaussi tragique que la bataille de Verdun, qui dura de juillet à novembre 1916 et fit un million de

morts, blessés ou disparus, toutes nationalités confondues.

La photo qui suit a été prises par ses parents lorsqu'ils se sont rendus sur sa tombe.

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La demière lettre qu'il a écrite à ses parents est datée du I I octobre, il est tué deux joursplus tard.Il dit notamment : < .. je suts bienfatigué, nous rnarchons jour et nuit sous les obus pour évacuerIes blessés dans la boue jusqu'au dessus des genoux par endroits pas d'eeu, voilà quinze jours queje me suis changé de linge ní même déshabillé. Si vous me voyiez vous ne voudriez pas même me

toucher, des poux comme des taragnes, enJìnj'espère que dans peut-être quinze jours, nous allonsêtre relevés et aller au repos dans un endroit meílleur que celui-ci car on a bien choisi l'endroitpour me donner le baptême dufeu >.

En effet, pour lui comme pour son copain de Romillé c'éta7t la première fois qu'ils allaient à larelève.

Son corps n'a pas été rapatrié mais sa famille est allée se recueillir sur sa tombe à Maurepas.

En annexe : la photocopie de sa dernière lettre,La photocopie de la lettre d'un camarade Henry adressée à ses parents du 28 octobre

l9l6,passée à la censure (autorisé 11 novembre l916)La photocopie d'une lettre émouvante adressée à ses parents par un camarade

P.Basle datée du 20 octobre, relatant dans les dét¿ils les faits de la journée du 13 octobre

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Ir 11 octobre l916

Bien chers pørents,

te n'emþresse deþirv reponse à aotre lettre dø 28 qøeje yiens de receuoir, etqøi m'øfaitbien pkisir d'apprendre qile ilotls átieqen bonne ¡antó.

J'ai rvçu le mandat merci beaucoøp, aøssi je aoø: denønderai de bien uouloir m'enuojter 20 de

rilrnon liurettantþis ¡i en rentrantje n'aiphts lc.rnil. carnaintenøntj'en ai be¡oin et sij'ai Ie

bonbeør de m'en rctoumer,j'ai dcs bras ct dcs janbes þoør en gøgfler d'autre car elt ce momentje

ne þriae de trup pour bien ne porter.

Cmje suis bienfatigøé, noas rzørcl¡onsjoør et nøit soøs l¿s obus poør éuacøer les blessás dans laboue jusqø'au dessøs dø genou par endroit, þøs d'eau, uoilrà 15 jours qøe je fie me suis paschange de linge ni même débarboaillé. Si aoas me aoltieq aoils ne uoødrieqpas mêrre me to*clter,

des þoøx cortrte des taragøes enfin j'etpèrc qøe dans þeøt-êtrv.1i joørs nous allons être rcleués et

aller au reþos dans øn endroit meilleør qøe celøi-ci car on ø bien choisi lbndrait potlr me donner

h baþtâne døfeu, la s.droite de Con ( ?).Aprupos dø briqøet il marcl¡e bien, j'øi achetó øne

þierre. Mon beøne est mangá il l a longtenþs car ,rorls somnes deøx, an copain qøi est de

Ronillé løi en a reçil øn autrv, iþ a baitjours qîle no,ls le partageons de même, mais seulenent

nnus aaoß nange le reste a{oørd'høi, si uous uoulieqm'en enurJer un pea d'aøtrv þuislt ajoøter

øn peø de cbocolatþour manger sør dø þain car les nuits sont longøes qøand on les passe auec des

bl¿ssé¡ sur les eþøaks.

Enfn, pløs rien à uous dire, au þlaisir de se reaoir toøs en bonne sarutá et ùaement la finde cette teffibk gilene car je fais ma troisiène annáe aø¡si moi si c'était en temps de paix, jepoørrais conpter lcsjoørs rnaisjbspère ne þøsføire þln de 3 øns.

pøand nême, quant à Enih est-ce qøe lna tante lui en a repørló aø sujet de son nétier et

d ça løi plaît toø-10ørs bien et aø¡si si øa bécane est toøjours ùaante, paøure biEcleue, jt ujpense þlu beaucoøp en ce riloflent, enfnj'esþèrv toø.1'oørs.

Au plutôt de aos noøuelles,

uotrefls qøi pense à aoas.

]t* Canet

Brancardier de corps

Secteør 154

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TEMOIGNAGE de Madame Yvonne BRIANT - LEBRETON

Mon grand-père maternel Alexis CARNIERES est né à Paris 20è" arrondissement le 11

juillet 1880 frls de Jules et de Louise AUBRUN enfant assisté de la Seine.

Déclaré propre au service il est parti le 15

septembrã tqOt pour le 71ème régimentde Saint-Brieuc comme appelé à I'activitéArrivé au corps le même jour, matricule3805soldat de 2h" classe, nommé caporal le 2lseptembre 1902.

Envoyé en congé le 18 septembre 1904,

Passé dans la réserve de I'armée activele l"'novembre 1904.Il est affecté au 25è" régiment d'infanteriede Cherbourg matricule n' 010650où il a accompli une première périodedu26 août au 22 septembre 1907 puis une

seconde du l7 mai au 2 juin 1910.

Ilestaffectéav47è^e régimentd'infanteriede Saint-Malole 15féwier lgl3,l2è^" compagnie

matricule 26l8,recrutement de Rennes classe 1900.

Le 47è^e régiment d'infanterie fait partie de la 40è'' brigade d'infanterie de la 20è" divisionlOè-t corps d'armée.

Rappelé sous les drapeaux pour la mobilisation générale du 2 août 1914, arrivé au corps le mêmejour.Il part en campagne de la caserne de Rocabey de Saint-Malo dans la nuit du 6 au 7 aoit.

Mon grand-père sera en campagne contre l'Allemagne du 2 août l9l4 au l0 juin 1915.

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Il va faire le baptême du feu dès le 22 aoû;t lors de sa participation dans la bataille deCharleroi et va combattre encore pendant neuf longs mois à Guise, la Marne, le fort de la Pompelle.Il va connaître cornme tous les Poilus l'enlisement dans les tranchées de l'Artois.

Le 2 juin 1915 le régiment arrive à Etrun, remonte en renfort pour I'attaque du Labyrintheau Nord Est de Ecuries, un réseau de tranchées et de souterrains puissamment défendu par lesAllemands, garni d'abris en béton, de mitrailleuses et de canons de tranchées avec boyaux deliaisons .

Cette deuxième bataille d'Artois durera du 9 mai au25juin 1915.Elle débutera à l0 heures le 9 mai, les Français s'élancent des tranchées, il faut à tout prix délogerles boches.C'est au cours des combats du 10 juin dans les boyaux où les Allemands sont réfugiés et se

défendent avec acharnement que mon grand-père est grièvement blessé sur le champ de bat¿ille etdécède à quinze heures des suites de ses blessures.Son corps a du être inhumé immédiatement. Il n'a jamais été rapatrié.Je n'ai pas de renseignements sur la nature de ses blessures et je ne sais même pas où 1l a étéinhumé.

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Il a reçu à titre posthume ,la médaille militaire et la croix de guerre avec étoile de bronze :

<< Brave caporøL. A été tué pour la France,le l0 juin l9l5 , enfaisant courageusement son

devoir > .

Ma grand-mère sa veuve, a reçu un secours de 150 Francs qui lui a été accordé par le 47è"régiment d'infanterie le 30 août 1915.

Il était le père d'une petite Léa née à Dingé le l5 mars 1914, elle n'avait que 15 mois au moment dudécès de son père,

J'ai conservé la correspondance qu'il avait adressée à ma grand-mère.

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Son nom figure bien sur l'état nominatif des pertes du 47è-' R.I. ( N" A446 001 - l0è'" C.A. -20è" D.I. Général Anthoine - l2è'" compagnie ) .

Il a basculé en quelques mois dans un drame qui s'est achevé pour lui le 10 juin 1915.

Une tranchée du

Croquis du fameux Labyrinthe

les combats

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(I) 4'I O RÉCIMENT D'INFANTERIE

MEÐilILLE MILITÃIRE

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Par qrrêté minietëriel du Iß Novenbre 19e0 , rendu en

applicatíon cles dëcrets du l3 Août l914 et l" Oclobre 19 lB, publíë au .Iounx.rl Ol'nrcrs¡,

dt¿ 6 Févrler 1021 ls Mëdaille militaire q ëtë attribuëe d Ia

mémoíre du ('2) oaporal C A R ¡T I E R l:,' A1exis, rnle 016633

'MORT POUR LA FRANCE(il I "Brave oaporal. A été tué pour la FFance, le lO Ju,!.n lgl5,

en faisant courageugelnent eon rlovoj-r,"

Ie r1o bronze.

Crotx rLe fl)erï'e avoc étoi+

Satnt-j{a1o, Ie 1S névrter Io22.

t,tÌ cot,oscl co^u-u.rND^r¡it' t,s fiu nliclncxt D'tNII.INTDRltr,

Norl. - Cet ertrait sera remplacé par tttt [¡revet, 'lt¡i. atl\. rln tlccret du l0 I'fars 1853, doit

ètre ultérienreurenl rlrilivré par les soins clt-. la grande c:hatrt:ellerie tle l;r Légiou rl'ltotrnettr

(t) Numéro du régiment.

(?) Grade. nom et prénorns (inscrit en grosse blttarde).

(3) Reprorluire le texte de la citalion r1ui, ùt Jo¿¿¡'tnl, Olfici,L, accompiÌgne l¿¡. tléttoralion.

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A LA ¡\E/\OIRE( DE

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AORT POUR " LA FRANICE-rL y'¿* -[^¿r, /,g /f

HOAMAGE DE LA NIATIONLe PrésidenL de la République( Loi du zTAvril 1916 )

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Cinol¡iædq ¡4 jùill.t rg15.

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(r) Non r p;énoms dc lrtasv0,

(r) Àrlru rcrrrello,

(3) Nour, ¡rlnortrr. gnde cldemir wpr,d'all'cct¿tio¡¡ rlu mi-litri¡ dos¡¡¡t drolt À ¡rcoríon,

(¡I Â.F.¡¡ ocolioa ìauúlo, .

(5)

\rr- [-ffi,---.. ^-rÈrr.ì @¡¡¿o. ( Victiwr ririlc,

(6) Pnr f er paniior" oi'ter,donocr t¿..1æo1 le ¡ool¡n t rluh peob¡ t'i¡v¡ii,litr.

l7) f aù9'.r l¡¡ rru,¿¡ø-i¡"-euif¡ dru b m¡ dc plrrrliti¿ô ûtÉ'

(E) iPrdæoa do I'r¡f¡nl.(9) Lr Dircaioa rio l¿ Drttu

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Lr Sø>loteaihrco da. . ..(ro) invdide , üúyc I tror-

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N. B, - Lr iitdrc¡rés s,'nrtero J'indiqorr lc¡ ncrérollolour Iq¡ litrcr dont +llcr l¡d¡,.|i-ciøt ¡ct¡clløonl (pcdrion et,o:jottion ).

Ellá ¡ot priúo rle fuumir.sÞat 9q¿_ ¡o{6i!t , , .cr¡¡r-¡I¡' tir¡"..nr';-rÌáí¡. eu ,,," ¿o tÏil--''" -ttTu.rtto¡ *le lir¡oidrtioo rlo rep¡,cI.

Àc l u ELLD.

ÐIiCtAHTtTIONà føblir pur u.tt. veaue qu[ esl ou o óté liutlain depuis lc 7* jo.npier 1925 tl'nne

peûsion cotrcóil¿e pal Id l)irectío¡t dc la Dctte ins,:rite qur ldrífs clc la loi tlu-37 ntøn 1019. \

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TEMOIGNAGE de Madame Madeleine DESVAUX - DAVAINE

Mon père Louis , Auguste , Jean , Marie DAVAINE est né à DINGE le 10 janvier 1893 defeu Jean-Marie et de MARY Anne-Marie, cultivateur à Trabouic .

Le 1" Octobre 1913 il rejoint la l2è-" brigade de dragons à COMMERCY ,incorporé au4éme régiment de dragons le 29 Novembre l9l3 , soldat de2éme classe .

A la déclaration de gueffe , il part aux armées le 2 Août lgl4 , à SEZANNE avec la 2è'" divisionde cavalerie qui est rattachée au co{ps de cavalerie CONNEAU jusqu'aul" Septembrc 1914.

Le régiment couvre les première et deuxième armées du 4 au 15 Août l9l4 .

A la Mortagne, la bataille de la Trouée des Charmes (en Lonaine) du 22 au 26 Août se dérouledans le fameux Bois de Lalau (bois delà I'eau ). Les soldats français du 2'*" bat¿illon de chassewsà pieds, du 6ètt gfoupe de cycliste et d'un demi-escadron du 4è" régiment de dragons, dont faitpartie mon père , liwent une lutte énergique et repoussent l'ennemi .

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Il est blessé le 25 Août par un éclat d'obus à la tête et au côté gauche du dos . Evacué et

soigné à I'hôpital temporaire numéro 51 à VICHY , il rentre au dépôt le 15 Septembre l9l4 .

Après la première bataille de la Mame du 5 au 12 septembre 1914, à laquelle il n'a pas

participé puisque hospitalisé, le régiment met pied à terre et rejoint les tranchées .

En l9l5 il se bat en Lorrainç encore. En 1916 c'est en Alsace jusqu'en juin puis dans la Vallée de

la Somme, à l'Est d'Amiens où il combat à cheval.

Après l'échec de I'offensive il retrouve les tanchées de Soissons de novembre 1916 à

janvier 1917. Au début de mars il se trouve au camp de Mailly .

Le l7 avnl l9l7 le 4éme dragons assiste en réserve à la bataille du Chemin des Dames ,sans y participer .

Le régiment rejoint le secteur de Ludes à l'est de Reims jusqu'en janvier l9l8Entre-temps, entre juin et septembre il est dans la banlieue de Paris pour parer aux troublesqu'auraient pu provoquer les menées allemandes à I'intérieur.

Après l'offensive allemande fin mars sur Amiens , le 4è-" régiment de dragons se bat dans

les Flandres, entre autres, au Mont Kemmel, au cours de la nuit du 24 awil l9l8 les Allemandsbombardent les hauteurs de la colline qui se trouve ensevelie sous un déluge d'obus toxiques . Lebombardement augure une attaque d'envergure qui se solde par une victoire allemande. Les

français capitulent à midi.Le surlendemain, le vendredi 26,les Français contre-attaquent durant trois jours

et malgré la fatigue énorme, les dragons s'élancent à I'assaut. La bataille fait rage mais la situationest grave car I'ennemi domine la plaine de Poperinghe (Belgique)

Dès le matin dt 29,mon père est blessé, une balle lui a traversé l'épaule gauche.

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Bien que sérieusement blessé, après s'être pansé, il a continué à se bathe et n'est parti au

poste de secours que sur I'ordre de chef de section. Dès qu'il a été soigné, il est revenu au combat

et a pris part à la contre-attaque qui a refoulé I'ennemi .

A nouveau, au soir du29 avril, il est gtièvement blessé par des éclats d'obus dans les

deux jambes. Le régiment a perdu 80 % de son effectif, il a écrit une page de gloire à Locre dtt26au 29 avril 1918. Il est cité à l'ordre de I'armée. Le village est balaye, les allemands fuient de

toutes parts ,

Cependant un autre parcorrs du < combattant . > attend mon père. Il est évacué par ambulance et

dirigé tout d'abord sur I'hôpital O.E. 1612 5.P.237 puis le 26 mai sur I'hôpital C. d' Eweux,ensuite le 6 novembre 1918 sur I'hôpital Americain Red Cross numéro 109 à Eweux, à la pointe

du progrès pour l'époque, dans le traitement de ce geffe de blessures .

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Après plusieurs tentatives de greffes restées infructueuses , il a fallu se résoudre àl'amputer au tiers supérieur de la jambe gauche puis I'appareiller.D'hôpitaux en hôpitaux il est enfin arrivé à Rennes puis Vitré jusqu'à son entrée en convalescence'le 4 août 1919 à I'hôpital C 115 à Rennes.Grand mutilé de guerre, il en gardera de séquelles douloueuses toute sa vie en plus d'un lourdhandicap.

Après un tel parcours il frt cité et décoré.

< cøvalier d'une grande bravoure , bien que blessé grièvement d'une balle qui lui avait tra-versé l'épaule , a contínuë à se battre et à pris part à la contre-attaque quí a reþulé I'ennemí et

n'est parti au poste de secours que sur I'ordre de son chef de section - amputé de la jambe gauche

- une blessure antérieure >.

- Nommé au grade de Chevalier de la Légion d'Honneur par décret du 3 novembre1954. Journal officiel du 6 novembre 1954 pour prendre rang le 27 avnl19541'

- Médaillé militaire

Croix de guerre avec palmes.

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TEMOIGNAGE de Monsieur Elie DESVAUX

Le soldat Eugène Pierre CHABOT est né à Dingé le 27 mars 1896, il était domicilié au Masse à

Dingé.De la classe 1916, il est mobilisé le 27 marc 1915 et incorporé aa 124è*" régiment d'infanterie de

lignes à compter du I I awil , soldat de 2è" classe .

Il passe au 406è*" régiment d'infanterie le l l août 1915 ce régiment vient d'être constitué .

Le régiment arrive le l8 août au Camp d' Avord ( Cher ) et y séjoume jusqu'en août 1916 .

Les hommes pour parfaire leu instruction vont créer un champ de tir de <circonstances > à

deux kilomètres de Baugy; chaque bataillon organise défensivement une position, creuse des

lignes successives de tranchées avec boyaux, postes d'écoutes, abris de mitrailleuses , réseaux de

fils de fer.Puis il cantonne au sud est de Soissons occupé à des travaux d'organisation d'une ligne de défense

pres de Maast-et-Violaine ( Aisne ) .

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Par décision du Quartier Général n' 11029 en date du 14 août 1916 le régiment est dissout sansavoir combattu.

Eugène CHABOT rejoint le 205è*" régiment d'infanterie, sa nouvelle unité, le 23 août 1916.C'est un régiment constitué en l9l4 issu du 5è*" régiment d'infanterie qui a créé son régiment deréserve dont le numéro est le sien plus 200 .

En campagne contre l'Allemagne du 1l avril 1915 au 9 juin l9l8 ,le 23 août 1916 il rejoint aufront le 205e" régiment d'infanterie qui cantonne dans le secteur de l'Oise où il séjournera jusqu'enmars 1917 .

A I'arrivée d'Eugène, le régiment a déjà devant lui un long parcours de glorieux combats.Le 3 juin l9l7 il est évacué malade et entre à I'Hôpital temporaire numéro 25 pour angine doubleà fausses membranes. Il part le 2l juin en permission de 7 jours et rejoint le front dans l'Aisne,puis c'est le Chemin des Dames, le secteur de Craonne jusqu'au 9 décembre 1917. Après denombreux coups de mains, de violents bombardements en continue jusqu'au 7 juin 1918, lesrenseignements laissent prévoir une attaque imminente sur le front du régiment.

A la suite de leur succès de mai l9l8 les Allemands visent Paris. Ce sera ler¡r demiersursaut offensif.L'offensive Allemande se fera sur le front de Montdidier - Noyon le 9 juin 1918.L'essentiel des combats va se dérouler à partir de Noyon ( occupé ) en direction de Comoiègne afin

Menincourt, Melicoq et Machemont.Du 9 au 12 juin ce sera la bataille deMatz.

Le 205è*t régiment d'infanterie est en position de combat entre Connectancourt et Orval.D'après les divers récits de la bataille nous avons quelques détails sur cette opération .

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Apparemment c'est la 14è" Compagnie qui couvre la retraite du 205è'" régimentd'infanterie.

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La preparation d'artillerie commencée à 0 heures flrt d'r¡ne frès grande violence avec des obustoxiquei et fumigènes de tous calibres. Elle fût fatale à la l4h'compagnie et à son commandantqui furent entièrement anéantis dès la première heure du bombardement qui dura 6 heures.

Près de 60 000 hommes pour les pertes françaises .

Le soldat Eugène CIIABOT frt parmi les victimes dont beaucoup ne seront pas

identifiees.Les corps de ces combattants ont été réunis dans le cimetière de Thiescourt dans des tombes

individuelles et dans une fosse commune.Ce cimetière contient également des sépultures Allemandes.

Pour marquer I'arrêt de la dernière offensive Allemande le 11 juin l9l8 une borne casquée,

borne de la victoirc aété implantée au Pont du Matz à Cambrone -les - Ribecourt.Les bornes casquées sont des bomes commémoratives, 96 en France, 22 enBelgique.Elles marquent I'extrême limite de I'avancée allemande en 1918.

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TEMOIGNAGE de Madame Lucienne DESOUCIIES - PAPAIL

Mon oncle Joseph Marie DESOUCHES est né à DINGE le l" Septembre 1890 fils de

Jean'Baptiste et de Célestine ALAIN, cultivateur, demeurant à l'Herbage .

Il aparticipé à la Campagne contre l'Allemagne du 4 Août l9l4 au l" Juin 1916.De [a classe 1910, recrutement de RENNES, il venait de terminer son service militaire, nommécaporal le 1"'octobre 1913, passé dans la réserve le 8 Novembre et affecté au 7léme Régimentd'Infanterie de Saint-Brieuc 19ètt division, 10h" co{ps d'armée, quand il ffrt rappelé sous les

drapeaux pour la mobilisation générale du 2 Août 1914, arrivé le 4 Aott au corps, matriculenuméro 1394.

Il part pour le front le 5 Aott, de Saint-Brieuc avec le 71è' en tain pour les Ardennes où ilcantonne au sud de Chadeville-Mézières. Le régiment compte 193 offrciers eI3l42 hommes de

troupe.

Le I7 Août après une longue marche forcée de 150 kilomètres en 5 jours vers le Nord, le régimentbreton entre en Belgique et butte sur les troupes Allemandes .

A partir du l8 Août, Joseph participe à la bataille de la Sanrbre encore appelée bataille de

Charleroi.Le régiment atteint la Sambre entre Charleroi et Namur le 19 Août.Le bombardement de Namur par l'ennemi débute le 21 Août, très violent pendant quatre heures, les

pertes sont très sévères.

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La37è^" Brigade Bailly qui comprend le 7lè^'Régiment d'Infanterie de Saint-Brieuc et le48è" régiment d'infanterie de Guingamp est massée près de Mont-Vent-du-Bois et reçoit I'ordred'atteindre Arsimont coûte que coûte .

Le combat d'Arsimont est un épisode de la bat¿ille de Charleroi livré par la 19è" divisiond'infanterie faisant partie du lOè*t coqx d'armée dont le quartier général est à Fosse contre la2è^u

division de la Garde Prussienne.Ils entrent dans le village mais les Allemands occupent les maisons et fusillent les Français à leur

passage, lesquels sont obligés de se replier .

lrois regiménts d'élite ont été décimés. Les pertes subies par le 7lè" régiment d'infanterie sontimpressionnantes. Ce qui reste de la37éme brigade reçoit l'ordre d'abandonner Arsimont .

Au cours de cette bataille le 21 Août Joseph DESOUCHES est blessé, évacué à Rennes,

hôpital numéro 30 pour plaies et contusions par éclats d'obus au dessus de la rotule.C'ètaient des hommes dãs régiments d'infanterie bretons qui ont mené le combat, le 7lè-" R.I. deSaint-Brieuc le 48è" R.I. de Cuingamp, le 70è*" R.I. de Vitré, le 41è-'R.I. de Rennes , et le 4'1,ème

R.I. de Saint-Malo.

Une lanterne des morts fült élevée au cimetière français d'Auvelais sur Sambre ( Belgique)à la mémoire des soldats du l0h" Corps d'Armée . Mais aussi en mémoire de tous les bretonstombés sur le territofue d'Auvelais et d'Arsimont, sur les hauteurs boisées, un phare breton a été

élevé par les Belges en 1934. Tout en granit de Bretagne, il est la reproduction exacte d'un des

nombreux phares de la côte bretonne .

Le 11 Septembre I'oncle Joseph ressort de I'hôpital et après quelques jours de repos ilrepart le 12 Octobre et rejoint le 71è-" régiment d'infanterie qui s'est replié dans la région d' Aras

Il est nommé Sergent le 2l Mars 1915 .

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Joseph est grièvement blessé par un éclat d'obus. Il meurt le 1" juin 1916 sur la commune de

Chattencourt.

Avis officiel FX 2788. Jugement rendu le 29 Avril l9l9 par le Tribunal Civil de Rennes, transcrit àla mairie de Dingé le 16 Mai 1919.

:J72r, IìalaÍllo lr VERDUN - l¡r¡r. Iritnorantìque dcs t'tti:.rs lc ()hnllttttrottt'l

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Tout au long de I'année 1915 il va vivre dans la boue des tranchées d'Artois, duLabyrinthe, d'Argonnele 7lè" régiment d'élite sera tès éprouvé, blessés, morts ou disparus .

Pour lui le cauchemar n'est pas terminé. L'année 1916 s'annonce encore plus terible. EnArgonne encore , il particþ aux combats, puis c'est I'enfer clans larégion de Verdun .

Fin 1916 ils occupent au plateau de Mort-hornme ce qui reste de terrain que les boches n'ont pas

encore pris, seulement quelques éléments de tranchées exposés aux tirs de I'artillerie ennemie,deux boyaux, des trous d'obus, pas de protections; c'étaíent les premières lignes .

Toute communication avec I'anière est impossible le jour, guère mieux de nuit, par les deux boyauxet un mauvais chemin reliant le Bois-Boumrs à Chattencourt.

Quand ces survivants des meurtriers combats d'Argonne et de I'offensive manquée de Champagnearrivent à Mort-homme, qui pourtant ne sont plus des néophytes, le spectacle indescriptible quis'offre à leurs yeux les fiÌt s'a¡rêter d'horrer¡r.

Ils étaient au cenúe d'une circonfetence de feu .

Le soir, l'un d'eux fit appeler I'aumônier et lui dit textuellement ceci :

<< Donnez-nous I'absolution. Nous sommes tousþutus . >

Après de violents combats, I'ennemi prend la totalité de Mort-homme. Le 30 Mai au soirsous un bombardement continuel, les rescapés relèvent les unités d'infanterie qui se trouvent aunord-est de Chattencourt.L'attaque échouée le 3l est reprise le lu'Juin sous les feux croisés des mitrailleuses.Ily a20 tués dont 3 officiers et 60 blessés .

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TEMOIGNAGE de Madame lrène PAPAIL

Godefroy Jean Marie Joseph GUILLEMER était le frère de ma grand-mère paternelleAlphonsine Guillemer fils de Désiré Julien et de BEGUERET Marie-Josèphe qui habitaient à LaLande Gautier en Dingé où il est néte27 janvier 1894 .

Acte transcrit à Dingé le I novembre 1915 .

Il a I'Allemagne du 9 septembre 1914 au 9 Février l9l5 , classe1914 . Inco 14 , au corps le même jour , du 3lè" bataillon de chasseurs à

pieds 13è" . Soldat de 2' classe , matricule 2279, cantonné à CORLEEun village des VOSGES.

Sur le champ de bat¿ille de Sains-en-Gohelle (Pas de Calais), Godefroy est grièvement blessé par

un éclat d'obus, au 192èt' jour de la guerre,le mardi 9 féwier 1915 et décede des suites de ses

blessures.

Embarqué à Thaon début sepembre le 31tu' arrive à Vassy dans la Champagne Pouilleusesans eau,sous un soleil de plomb, par des étapes tès dures . Il tombe sur I'ennemile 12 septembreà La Brigade , son régiment s'empare de Suippes qui flambe .

C'est ensuite I'attaque de Souain sous le tire d'écharpe de I'artillerie Allemande. Le bataillon subitde gtosses pertes.

Puis c'est La Course à la mer, Carenay, le 3lè*'embarque à Chalons le 3 Octobre 1914.Le 8, c'est I'attaque de Carenay avec une violente poussée ennemie, enlevée au son lugubre des

fifres et des clairons. Le 9 ils se battent à bout portant, se fusillent de maison à maison, de fenêtre àfenêtre, le bataillon est réduit àtrois compagnies. Un renfort de 500 hommes arive.Sur les lettres ou cartes postales que les chasseurs ont rarnassées sur les cadawes allemands, leurfemme , leur mère ou leur fiancée écrivait : ( allez détruire les Gaulois <

Sur I'Yser le 1o novembre le 31èt" attaque dans le secteur de Saint-Eloi, au prix de pertes

élevées et d'épuisement total, il force l'ennemi à reculer. .Les chasseurs sont relevés et partent au

repos le l0 novembre 1914 dans la règion de Béthune.

Le 22 Janvier 1915 le bataillon monte pour la première fois dans le secteur nord de la collinede Notre Dame de Lorette . Les gars sont à 50 mètres de I'ennemi, les guetteurs à l'affiit à 15

mètres.Regarder par-dessus le parapet ou au créneau" c'est la mort assurée.

Les balles fusent et claquent de partout ,obus de tous calibres, bombes et torpilles explosent dans unfracas épouvantable, projetant des corps disloqués et des membres ensanglantés, dont des morceauxretombent sur les soldats. Les tranchées sont bouleversées , totalement labourées, partout des tués ,des ensevelis .

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La dernière lethe à ses parents est datée de Sains-en-Gohelle du 30 Janvier 1915, donc 10

jours avant sa mort . Il dit que là il travaille aux cuisines, y être très bien noür, mais :

< Quand nous sommes aux tranchées il faut voir ce qu'il en reste des chasseurs ! J'ai vudernièrement le lf* batqillon laisser 500 poitus sur le correant et une partie ont été tués por lefeu de nos canonniers qui n'øvaient pas prolongé leur tire . Le Cøpitaine ø étéfusíllé >

(( ..... je pewc vous dire que je suis content d'être atn cuisines car je vous jure que si je ne l'øvaispas été je serai sûrement blessé , je I'ai déjà risqué belle par dew fois.. tt

L'avis d'inhumation adressé au Maite de Dingé est daté à LANGRE (CORLEE) du 20 janvier1916 le priant de vouloir prévenir son père que leur fils est inhumé à Sains-en-Gohelle (Pas de

Calais) tombe n"139 .

A la suite de quoi il a demandé au Ministère de la Guerre de le faire exhumer pour le rapatrierLe Général Commandant en chef les Années < a décidé qu'il ne pourrait être accordé jusqu'ànouvel ordre aucune autorisation de.faire exhumer et transporter les restes d'un militaire inhumé

dans la zone des armées ... ... de renouveler votre demande après la cessation des hostilités ... >

Son corps n'a jamais été rapatrié.

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TEMOIGNAGE de Mesdames Evelyne et Sylvie MET

Notre grand-père Henri MET est né à DINGE le 30 novembre 1883, de Emmanuel METet de Ma¡ie-Ange SAWAGE. Il fut mobilisé au 50h'régiment d'artillerie de Rennes et affecté à la4lètt batterie.Il commença la rédaction d'un livre de campagne mais il est très court puisque interrompu le 13

Novembre 1914. Je n'en connais pas la raison .

Nous croyons utile de reproduire ci-après le texte intégral de ce journal, pendant cette

période précédant la retraite de la Marne du Maréchal JOFFRE :

ç Note de la campagne de guerre I9I4 contre l'Allemagne et I'Autriche.

< Jour de la mobilisation:2 août 1914. Je rejoins à Rennes mon corps. J'appartiens à la 8f'"division territoriale du sd'"régiment d' artillerie, 4 |è'"batter¡e.Du 2 au l0 Août nous nous préparons. Nous sommes cantonnés au couvent des Rëcollets. Labatterie est ainsi composée : le Général commandsnt ma division est le Général Roy. Le Généralde Brigade: Couillaud . Le Lieutenant-colonel commandant I'Artillerie: Lodín de Lepinay . LeCommandant du groupe : Radigue . Capitaine Clerc, Lieutenant: Longchamp Sous-lieutenant :

Houet. Adjudant : Rouvin.Maréchal des Logis Chef : Lebastard . Sous-Chef :Met . Maréchsl des Logis : Paris - Lollierou -Houet - Hardy - Nouet - Brionne - Leneeu - Leverend - Peteault.Au train régimentaire : lieutenant Vatel .Maréchal des Logis : Quemerais - Le Huby - Jouin-à I' Etat - Major sont : le Lieutenant Pezeril- Sous Lieutenant : Minisclou - Crosnier .

Sur cette photo Henri MET se trouve en haut à droite ( petite croix ) .

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Nous partons de Rennes le l0 aoîtt et nous arrivons à Saint-Sauveur -le Vicomte où nouscantonnons Je couche chez M. Mqre, propriétaire. Le lendemain I I aoîtt nous partons pour Yvetotprès Valognes (Manche) Nous cantonnons au lieu dit La Cointrie dans la ferme de M. Langloisgros propriétaire exploitant, adjoint au Maire de I'endroit, homme intelligent mais personnifiantbien le csractère Normand.

Nous restons à la Cointrie jusqu'au 6 septembre. Chaque jour nous faisons de la manætmrepour nous entraîner. Je tombe malade par suite de la fatigue du cheval auquel je ne suis pashabitué.. Je reste couchépendant 3 jours . Je couche chez M. et Mme Jeanne, menuisier, en compagnie du Maréchal desLogis fouruier nous y sommes très bien . Pendant les 3 jours où j'ai été mqlade j'ai été très biensoigné par ces gens-là.

Le pays de Valogne est très riche avec de beaux pâturages et des bestiaw magnifiques .

Les gens du pays ont I'air d'avoir peur des Prussìens .

Le 6 septembre,nous partons nous embarquer en chemin de fer à 20bns au sud de Valognes prèsde Ste Mère Eglise à un endroit appelë Chef Du Pont . Jusqu'à ce moment le lieutenant Lonchampcommande Ia batterie mais un capitaine d'active de I'artillerie coloniale nous est arrivé de laveille. C"est un grund diahle d'homme au visage énergique qui n'a pas l'air de rire antec le seryice,mais qui m'a donné à moi I'impression d'un homme qui saura bien nous conduire .

Le 7 septembre, après 28 heures de chemindefer nous débarquons en gare du Havre.Nous avons traversé un magnifique pays, admirë en passant la plaine de Carentan, le pøys deCaux, passé sous un nombre considérable de tunnels, vu Rouen, Caen etc... Quel beau et riche paysque cette Normandíe !Nous traversons laville du Høvre par le long et beau boulevard de Strasbourg et nous allonscantonner dans un bourg qui estfaubourg du Hovre Sanvic. Nous cq.ntonnons dans un carnp occupéprécédemment par les Anglaís. Là aussi nous faisons de la monæuvre tous les jours. Je continuaisà entretenir le matériel ovec Ínesouvriers enfer ( Chatel de Rennes - Mqzure de Saínt-Brieuc, ruais qui habìte dans Ie Nord à

Avion près de Lille , Etesse de Saint-Brieuc et un aute jeune de I'active Lecouêt . Plus tord jem'adjoins un ouvrier en bois La Haye que I'on surnomme <t nez de vache .

Pendant notre séjour au Havre je visite toute lo ville, le port, les transatlantiques qui s'ytrouvent, La France, le paquebot le plus grand de la Compagnie Transstlantique La Lorraine -La Søvoie puis un croiseur américain Le Tennessie, je visite sussí les hangars à marchandises detoutes les parties du monde et surtout le hangar atm cotons ; le plus grand hangar du monde qui après de I kilomètre de longueur sur 150 mètres de targeur . La charpente est toute enfer. Cehangar est plusgrand que tout le bourg de Díngé . ,

Je visite aiss¡ les grands trovawc que l'onfait pour réparer les transatla$iiques. C'est unimmense bassin de radoub. Ce sont des travauJc de géant, on n'a pes idée de pareilles choses . LeHatne est surtout une ville industrielle et très cosmopolìte ony rencontre des gensde toutes lesparties du monde. Le boulevard de Strasbourg est magnifique avec de beatn cafés,nt bars .

Je suis entré au bor < AWOMATIC. l Onglßse dewc sous dans une petiie fente pouravoir la consommation que I'on désire. Je visile aussi l'usine Schneider où I'onfabrique lescanons et près de laquelle nous allons faire des tirs. Visité aussi à cheval les magniJìques environsdu Havre : Bleville, Sainte Adresseavec ses magniJìques villas , si belles que I'on appelle cela < LE Nice Havrais .

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Le 3 octobre: nous rendons au fort de Sainte -Adresse notre matériel de 75. Nous

apprenons que nous allons embarquer pour Dunkcrque où nous toucherons du matériel de 90.

Cela nous embête beaucoup de nous séparer de notre canon que nous connaissions pour en

prendre un qui va nous être inconnu . Enfin iI paraît qu'il y a d'impérieuses raisons pour nous

foire opérer ce changement, nous ne le discutons pas nous le saurons plus tard.Pendant mon séjour au Havre, j'ai couché chez des ouvriers , de bien braves gens dontie

n'oublierai jamais leur nom: M. et Mme Malandai impasse du HamaiL comme nous sommes

partis prëcipitamment je n'ai même pas eu le temps d'aller les remercier et de leur dire au-revoir.J'en ai chargé Chatel, un de mes otmriers defer . ( je leur enverrui une carte les remerciant .

Le 7 octobre : Nous embarquons sur le Champlain bateau de la compagnie des chargeursréunis . Nous devons aller débarquer à Dunkerque. Je parviens à trouver une petite cabine pour Ianuit.La plupart des hommes et des sous-fficiers vont coucher sur le pont ovec les chevatn , d'qutrespassent la nuit sur le bastingage. Piene Anneix est aussi à bord du bateau , il sert de cuísinier aurc

sous-fficíers du Train. Nous mangeons dans le même cawé résewé aux sous-fficiers. Parmi les

sous-oficiers du Train se trouve un chanteur, professeur au Conservatoire de Paris. Il est décoré

de la Légion d'Honneur. Il veut bíen nous chanter quelques chønsons, notamment la Marseillaise,le chant du Départ, c'est vraiment beau comme chant . Je ne croís pas ø'voír iamais entendu

quelqu'un chanter pareillement . Je vais me coucher . Je me lève de bonne heure pour voir la mer.

J'assiste au lever du soleil, ce quí est très intéressant on dirait une grosse boule de feu qui sort de

I'eant. Vers 11 heures nous possons envue de Boulogne puis Calais, nous apercevons près de nous

la côte d'Angleterre et les Cøps Gris-Nez et Blanc-Nez; nous sommes dans le détroit du Pss-de-

Calaís où je faís diverses cortes pour ma farnille et pour M. Herbert. Plusieurs nqvires anglais se

joignent à nous à ce moment. Nous apercevons qussi dans le dëtroit des quantités de marsouins quise livrent à de nombreux ébats , c'est très curieux, ils sont énormes .

Le I octobre : nous sotnmes dirigés sur le hangar atn textìles, c'est-à-dire auN cotons et

autres.C'est un hall immense mais plus petit que celui du Havre. On construit en ce moment des fourspour le pain, c'est waiment étonnant ce que I'on met peu de temps à faire un four. On en voyaitcommencé le soir le lendemain quand je me réveillai tout était/ìni. Les Anglaß occupent aussí une

partíe du hangar, c' est là qu'est leur parc autotnobile. Ils sont très bien organisés, chez eux toutmarche à merveille ; ils me font l'impression de nous être bien supérieurs comme organisation et

bien être en campagne; rien ne leur manque bien vêtus, bien nourris. Je couche pendant trois jourssous le hangar. Je suis allongé sur quatre sacs d'avoine Je n'qi pas trop chaud mais c'estc ependant s upp or t abl e.

Je visite souvent Dunlærque pour toucher du mstériel de 90 ce qui ne fait pøs notre joie.Nous aurions préferé Ie 75. On nous dit beaucoup de bien de ce canon, c'est ce que nous verronspar la suite .

Les jeunes Belges viennent embarquer ici pour aller faire en France leur instruction militaire, ilssont très nombreux et crient < Vive la France et vive les Français >

Nous fraternisons beaucoup (Nec euJc ainsi qu'qvec les Anglaß mais ces derniers sont plus froids.J'ai vu en ville une statue de Jean Bart, lefømeux marin né à Dunlærque.

Le I1 octobre : Nous allons cantonner à Petite Sainte près de Dunkerque, Je couche chez

de bien braves gens, des ouvriers qui nous reçoivent très bien et qui nous donnent du caJë Ie matin

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Le I 2 octobre : Nous faisons à Zuycote des écoles à feu avec le canon de 90, cela ne va pastrop mal . Comme nous sortons de Dunkerque nous admirons lafaçon avec laquelle on l'afortilìé.Je croix que les Allemands n'ont pas besoin de venir se frotter là .

Le 13 octobre : Le capitaine m'envoie au parc d'artillerie pour y toucher un caisson enremplacement d'un autre qui est cassé. Quand j'arrive, la batterie est partie se dirígeant du côté dela Belgique, un adjudant est heureusement resté à m'attendre. La batterie est partie dans ladirection de la Belgique, c'est ò Respoede , un des derniers villages avant la frontière que nousdevons cantonner. Ce soir-là j'arrive þrcément un peu en retard. Il fait une pluie /ìne qui noustraverse. Heureusement le msréchøl des logis Paris a réussi à me trouver un lit svec lui dans lequelnous dormons à merveille .

Le 14 octobre : nous quittons Respoede vers 6 heures du matin. J'ai un peu mal à la gorge.Je prends un lait avec un soldat Belge qui me donne quelques nouvelles de la guerre. Nous nousdirigeons sur Ypres où nous arrivons très tard le soir. Tout le long du chemin nous somrnesacclamés par la þule qui nous donne des cigares, du tabac et des allumettes, à boire , des fruíts ,

etc ... Le soir j'ai encore la chance de trouver un lit dans un estaminet où je vais loger pendanttout notre séjour à Ypres . Pas loin de nous, nous entendons le bruit du conon et des mitrailleuses.Nous sentons que nous approchons de I'action. J'oublie de dire que le premier soir nous cvonscouché dans une proirie, les uns et les autres sous les voitures. Moi je trouve encore un petítgrenier où je passe la nuit bien chaudement sur la paille (Nec mon ouvrier enfer Mazure .

Le 16 octobre : Nous pqrtons à 6 heures du matín, on occupe des positions contre ennemimarchant de Ypres à Roulers mais nous ne prenons part à I'actíon . Le soir nous rentrons ù Ypresoùje couche dans le lit dont j'ai parlé plus haut .

Le 17 octobre : Nous nous occupons à faire les travaux pour I'organisation de la dëfensed'Ypres.

Le 18 octobre : Nous partons à 6 heures du matin pour Paschenda. Nous cmons pour missiond'arrêter les troupes allemandes arrivant d'Anvers et de Lille. Nous arrivons dans un champ oùnous cantonnons. Nous couchons dans un séchoir à tabac où nous ne sommes pas trop mal.

Le 19 octobre : Départ à 6 heures. Nous mettons en batteríe ò 15 heures face à Morslede. LesAnglais ( cøvalerîe ) se replie sur nous Les Allemands ont pris Roulers et sont entrés à Morslede.Toute la population civile fuit devant eux. C'est nqvrant de voir tous ces pauvres gens s'en allerøvec les petits enfants, les vieillards et quelques vêtements dont on afait à lq hôte quelques bqllots.Le soir arrivë tout brûle dans les villages et bourgs environnants; les Allemands ayant toutíncendié, c'est lugubre, on ne peut pqs se figurer l'ffit que cela vous produit la fusíllade et lecanon tonnent. Nous attendons I'ordre de tirer sur Morslesde mais comme on a peur qu'il resteencore des anglais on ne tíre pas .On s'aperçoit Ie lendemain que l.'on a eu grond tort car à ce

moment Morslede était uniquement occupé par les Allemands. La 43"^"batterie a tiré seulement uncoup de canon, Je réquisitíonne dans le bourg de Paschendale des lanternes et des bougies mais onreçoit I'ordre de rentrer dans notre cantonnement . Nous allons donc y coucher.

Le 20 Octobre: En batterie dans le même emplacement à 5 heures du matin. Ordred'amener les avant-trains à 7 heures3ï. On s'est aperçu que I'on s'était trop avancé sur lesAllemands et que I'on risquait d'être enveloppés. Nous recevons I'ordre de prendre place dans unecolonne d'infanterie rentrant à Ypres.

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A t heures 30 nous recevans contre ordre. ilfaut coûte que coûte reprendre position sous lefeu del'ennemi.Pendant ce temps la batterie était en colonne. Un obus percutant éclate à 4 mètres de nous . A ce

moment aussi un des caissons à saflèche d'arrière-train cassée. Comme c'est un caísson d'obus àmélinite, le capitaine me donne I'ordre de tâcher de le ramener. Je le rattache øvec des cordes àchevaux pendant qu'autour de nous éclatent les obus. Je parviens tout de même après bien despeines à I'enlever- Nous øvons seulement qbandonné un sac d'avoine. A I0 heures 45 la batterieoccupe une première position de repli d'où elle ouvre le feu sur Morslede; puis une deuxièmeposition d'attente sur laroute d'Ypres et qrrivons sur les positions de batterie dufront d'Ypres à I6heures.Pendant ce temps-là il arrive que mon cqisson ne peut plus suivre la colonne. Je suis obligé d'allerdans une ferme rëquisitionner une petite voiture pour charger mes obus. Comme on n'a míspersonne pour me jalonner la route je perds mq batterie, il m'est impossible de la retrouver. Je

croíse des troupes Anglaises et Françaises, aucune d'elles ne pewent me donner derenseignements convenables. Je prends donc le parti de rentrer à Ypres. Bien m'en o pris car labatterie rentre aussi le soir à son ancien cantonnement. A la soupe, en l'attendant avec uncamarade du train régimentaire, sous-chef Jouin, quí a bien voulu m'irwiter, cela me refait un peucar depuis quelques jours nous subissons des privations surtout en boisson . Je couche encore ce

soir-là dans le lit de mon estaminet.

Le 29 octobre : Je suis chargé d'établír une ligne téléphonique (Nec un colonel d'infanteriedans les tranchées à 200 mètres environ des tranchées ollemandes pour soutenír l'attaque de

Kortelær. Nous avons toutes les peines à l'établir cor les allemands nous fusillent vivement- EnJìn

nous y parvenons. Nous réduisons au silence par ce moyen une batterie øllemande qui gênaitl'attøque duvillage .

Le 30 octobre: en voulant rëparer le téléphone que j'avais placé, le lieutenont oríenteurMínisclow est tué d'un éclat d'obus; le maréchal des logis Petault et le servant Moisan quiI'accompøgnent sont légèrement blessés . Le maréchal des logis Perrault reçoit pour ce fait lamédaille militaire.

Le 3I octobre : Tirs sur Ia zone arrière .

Le l" novembre : Tir sur les tranchées. Au téléphone on vérífie. A 16 h. Tír sur un châteauà I'ouest de laforêt d' Houtulsk où l'on suppose être un état-major allemand.

Le 2 novembre : tìr pour démolir une maison.

Le 3 novembre tirs sur trancluáes.

Le 4novembre : tírs sur la même zone arrière . La 87éme division reçoit un ordre du jour de

félícitations du génërol Roy .

Le 5 novembre : tirs sur la zone arrière .

Le 6 novembre : tlrs sur la zone arrière .

Le 7 novembre : tir sur la zone arrière . Le maréchal des logis Paris est blessé à I'oreillepar un éclat d'obus.Un cheval à Ia jambe brisée par un éclat d'obus. Ordre ùt jour de felicitationdu Général d' Urbhil, commqndant Ie détachement d'armée de Belgique .

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Le 8 novembre : 14 h. 25 un obus fusant tiré dans I'embrasure de la 5éme pièce tue lemaître-pointeur Gautier et blesse grièvement le maréchal des logis Nouet.Nous enterrons le soir Gautier. Je vais chercher Amédée Vølet qui se trouvait à proximité, soncousin, pour venir le voír avant qu'on l'enterre. Nous sommes obligés de faire vite car les obusnous gênent beaucoup -

Le 9 novembre : .feu rapide de 5 heures ò 5 heures 30. Attaque d'infanterie réussìepartiellement.Detn chevaØc sont blessés. On reçoit beaucoup d'obus. Le sousJieutenant Houette a sa vareusetraversëe.

Le l0 novembre: Attaque Allemande à 5 heures. L'infanterie se replie. Nous recevonsI'ordre de passer ù l'ouest du canal d'Ypres à Furnes por un pont de bateatn construit par leGénie à 3 kilomètres au Sud de Boesinghe. Nous cantonnons près du pont à 2I heures.

Le 1I novembre : Départ à 6 heures. Pris position à t heures dans une ancienne posítion ausud de Zuydcoote.

Le 12 novembre : même position.Le 13 novembre: le lieutenant HOUETTE est cité àl'ordre du jour ainsi que I'adjudant

Pqtard et le capitaine Monticlin..

Ici se termine le journal de campagne de nohe grand-père. Il a donc participé à la lè*bataille d'Ypres qui a duré du29 octobre aa24 novembre l9l4 (appelée aussi bataille des

FLANDRES ) Il y en eu quatre durant cette guerre .

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Sur les cartes ci-dessous on peut mieur situer le lieu où il se trouvait .

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Vers la fin de l'année 1915, notre grand-père a subit une très forte dépression nerveuse .

Il fut hospitalisé à Trouville puis déclaré inapte à retourner au front. Il termina la guerre commeadjudant mécanicien à l'Arsenal de Rennes.

Caseme de l'Arsenal à RENNES .

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Ses deux fils, Henri et Emmanuel (notre père) ont gardé

de lui le souvenir d'un homme brave, d'un brave homme,d'un homme de bien .

Il est mort jeune à Dingé, le 9 Septembre 1939. Son fils Henri se trouvait alors auxArmées , mobilisé comme aspirant au 4lè* régiment d'infanterie de Rennes. Il n'a appris la mortde son père qu'un mois après.

Notre oncle Henri qui n'avait que 5 ans au moment de la déclaration de gueffe en 1914,

a pourtant gardé quelques souvenirs, coillme il le raconte dans ses mémoires :

< Je me souviens cependant des réfugiés du Nord quí occupaient le premier étage de lamaison de Juliette Desvaux . Ils avaient scsndalisé les habitants du bourg. Pensez donc qu'ilsmangeaient des tartines de pain avec du beurre et de la conJìture . Du jamais vu à Dingé !!!Et aussi du jour de I'Armistice, lafemme Lemaítre, notre voisine sortit de sa maison en hurlant <

IÁ GUERfuE EST FINIE > C'étøit sans doute le facteur qui lui avait annoncé la nouvelle .Tout lebourg est entré en ffirvescence. Les cloches sonnaient à toute volée. On a vite confectionné un

mannequin habillé d'une vieille capote et d'un casque allemand. Il a été baptisé Guillaume IL On

I'a installé sur une charrette avec des fagots et toute la popilation lui a fait escorte jusqu'øuTertre du Moulin à vent. [Jn tas de fagots a été installé, on a juchë Guillaume II dessus et mís le

feu au bûcher. Tout le monde sautait , dansait , buvait et faisait les fous jusque tard dnns la nuit.Du Tertre on apercevait des feux de joie dans les cornmunes environnantes >

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TEMOIGNAGE de Monsieur Clément ROBIN

Dans ce témoignage, je veux évoquer un autre fléau qui fit de gros ravages. La premièreguerre mondiale ne s'est pas contentée de fuer avec les aûnes des hommes, de nombreux soldats ontété victimes de maladies mortelles dont la fuberculose.

Mon grand-oncle maternel frt de ceux-ci. Jean juillet 1890,

maréchal ferrant, il avait été incorporé le 9 octo rie de campagne

comme jeune soldat appelé de la classe 1910, c erve le 8novembre 1913 avec certificat de bonne conduite accordé.

Il füt donc rappelé sous les dtapeaux porr la mobilisation générale

le 2 août 1914, arivé le23 etaux armées le 8 août 1914.Evacué pour maladie le 3 novembre 1916 pour<< pleurite du sommet gauche péricardite >

à l'hôpital 5 bis à Bégles du 3 au 13 décembre 1916,puis à I'hôpital régional de Rompsays du13 décembre 1916 au 28 fewier 1917.

Proposé pour la réforme no I avec gratification renouvelable 3è*' catégorie 60% par la commissionde réforme de Saintes du 6 mars l9l7 pour << tuberculose plumonaire suite defatigues de guene D.

Il rentre dans sa famille à Dingé le 9 ma¡s l9l7,pour y déceder quelques heures plus tarddes suites de cette maladie.

Un secours de 150 francs a été accordé à Monsieur Piot son père, le 28 août l9l7

Il avait été soigné par des moyens naturels : repos, suralimentation, exposition à la lumière solaire et

au grand air.

La grande guerre s'est accompagnée d'une recrudescence de la mortalité tuberculeuse, due aux

conditions de vie et aux gaz chimiques.

Ente l9l4 et 1918 sur 400 000 cas suspects qui furent diagnostiqués, il y eu 150 000 cas avérés,

87 000 soldats ont été réformés pour tuberculose et beaucoup en sont morts quelques temps après

leur retow.

La mortalité due à ce fléau pas¡sa de 19 Yo avant la guerre à41,50yo en 1918.

C'est la Croix Rouge Américaine qui frt à I'origine du dispensaire qui ouvrit ses portes

à Morlaix début avnl1917.

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Témoignage de Madame Claudine FAIIDÉ - LE BOURDOI\NEC

J'ai très bien connu Léon PHILIPPE. Il était couweur, dingéen, né le 17 mars l89l époux de

Jeanne BESSIN, d'ailleurs qui ne les connaissait pas !!

Je I'ai souvent entendu parler de << cette maudíte guerre > avec mon père ancien prisonnier deguene de 1939- 1945.

A la déclaration de la guerre, il a rejoint le 47è" régiment d'infanterie de Saint Malo, classe 1911,

maticule l7g3,l0h' section d'infanterie, 4è" section d'infirrriers. Il était brancardier.

Il a été en campagne contre I'Allemagne du 2 août 1914 au 24 marc 1919, en tant que noncombattanto au service des blessés et à relever les morts sur les champs de bataille, 300 brancardierspar colonne d'a¡rrbulances, ce qui s'est avéré très insuffrsant, il en aurait fallu 800.Le régiment en marche forcée, rencontrç I'ennemi en forêt d'Audigny le 29 août l9l4,les combatssont catastrophiques. Après cette bataille, il faut aftonter celle de Beaurain [e 2 novembte 1914 etles jours suivants puis les attaques répétées du Labyrinthe du 9 au 25 mu 1915.

Les combats sont d'une rare violence, le 26e" régiment d'infanterie perd 700 hommes en l0minutes.

A partir du 16 avnl1917, ce sera la longue et douloureuse bataille du Chemin des Dames ouOffensive Nivelle.C'est au collrs de cette offensive qu'il sera blessé le 3 octobre l9l7 à la fesse droite par un éclatd'obus en relevant les blessés sur le tenain.

Cité à I'ordre du 47è" régiment d'infanterie le 29 mars 1916 :<< brqncardier dévoué et courageux, s'est particulièrement dßtingaé uux combats d'Audigny le 29août 1914 et Beaurain le 2 novembre 1914, aw attaques du Labyrinthe où il s'est dépensé dans des

condttìons les plus dfficiles >.

Cité à I'ordre de la division du 9lo'"o résiment d'infanterie du l6 mai 1917 :

<< a toujours fait prewe d'un grand dévouement. A pratiqué la relève des blessés sous le feu violentdes mitraílleuses le 30 avril 1917. A déjà étë cité à I'ordre du régiment >.

CitE à l'ordre de l'armée no 951 du 21 octobre l9l7 :

<< brancardier d'un courage et d'un dëvouement au-dessus de tout éloge. Au cours de I'attaqueAllemande du 3 octobre I9I7 est allé artec la plus gronde brovoure relever des blessés sous unbombardement intense et a étë lui-même grièvement blessë le soir du combqt Ð.

Croix de guerre avec palme,une étoile de bronze et une étoile d'argent

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Au cours de ce conflit,250 brancardiers ont laissé leur vie, let¡r mission était secourir,panser, fransporter, aider ...

Leur effectif étant insuffrsant les blessés devaient parfois attendre plusieurs heures avantd'être secourus.De plus, les branca¡diers devaient traverser des zones découvertes, tès dangereuses même de nuit.Dans un avant poste isolé, il fallait attend¡e la nuit pour les évacuer aussi, à leur arrivée, certainsavaient déjà succombé.

On ne peut avoir que de I'admiration pour Léon Philippe, son courage, sa détermination, son

amour pour la patrie. Il ne manquait jamais le commémoration du 1l novembre, pas plus que lebanquet qui suivait.Il était le porte drapeau de la section des anciens combattants de 1914 - 1918 et très fier de l'être.

Il est décédé àDingé,le 17 janvier 1963 àl'âge de72atts.

A tous ces combattants de l'ombre que finent les brancardiers, nous devons rendre hommage.

Souvenir du l1 novembre 1959 - Léon Philþe porte drapeau

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TEMOIGNAGE de Monsieur Clément ROBINPetit-fils de Monsieur Félix PLANCHENEAU

J'me souviens quand j'allais à Dingé chez mes grands-parents, d'avoir vu posé sur I'angled'une armoire un superbe casque de dragon rutilant, avec une belle crinière en crin noir.Il appartenait à mon grand-père Félix Pierre PLANCHENEAU, né à Argentréle l2juillet 1885 de

Pierre et de Marie Cormier, domestique, marié avec Mademoiselle Alphonsine PIOT à Dingé le 18

avril 1910 après autorisation de I'armée du 15 mars 1910

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Engagé volontaire pour 4 ans du 10 août lg04 à la Mairie de Vihé, au titre du 24è*"Régiment de dragons de Dinan (Côtes du Nord) - cavalerie lourde - Arrivé au corps le 11 aoûtsuivant - matricule l7g0 -. Dragon de 2è*' classe le 1l août, brigadier le 22 mu 1905, maréchaldes logis le 25 août 1906.Plusieurs réengagements se sont succédés dont le dernier pour une durée de 1 an le 30 juillet l9l4 àcompter du l0 Août 1914 .

En raison de la déclaration de gueffe il s'est retrouvé dans la classe de mobilisation de 1903,matricule de recrutement 157 . De Dinan, le 24è^ Dragons est exilé au camp de Coëtquidan, pourentraînement.L'ordre de mobilisation le surprend là. Il faut se mettre en route le lendemain à Sheures et rallierRennes à cheval, au plus vite . De la gare il part pour le front le 2 août.

Mon grand-père sera en Campagne contre l'Allemagne du 2 août l9l4 au 9 août 1919

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Dans la soirée du 4 Août le régiment débarque à Revigny, le7 à Recicourt le I à Vislone-sur-Meuse.Le 9 au bivouac de Delut où il rejoint le 25è'" Dragons d'Angers pour former la 16è-" Brigade .

Premier contact avec I'ennemi dans le combat de Marville dès le l0 août au matin; les

hommes,les chevaux tombent criblés de balles - de lourdes pertes. <Croix de guerre épinglée à 1'

Etendard du Régiment >

Dès I'aube du 20 ,le 24è^" Dragons marche en direction de Neufchateau au cæur des

Ardennes Belges de I'Yser à Boësinghe. A 12 heures3O il s'engage. Il faut laisser les chevauxcombathe à pieds, l'ennemi arrive de partout. Les hommes remontent en selle. Le Boche est åmoins de 600 mèhes; c'est la retraite , mais restant en selle jusqu'à 52 heures sans descendre, jourset nuits les 21 -22 -23 aoit.Les cavaliers repartent à I'assaut bride à la main, avec le baptême des 105 . Ils encaissent.

Les hommes, les chevaux sont poussés jusqu'à la limite de leurs forces .

Mon grand-père est cité à I'ordre du Régiment :

<< aufront depuís le début , plusieurs þís volontaire dans des patrouilles et reconnaissances , íl aétabli le 30août 1914, dans des circonstances dfficiles la liaison entre son unité et I'infanterie . <<

Entre le 20-23 Août I'armée française perd 40 000 hommes dont 25 000 pour la seulejoumée du22 août.

'. Bataille de la Mar¡e ' REVIGNY - !'a Gore sPrés le uombarcle¡nen¡

Battìs oJ'the Marne - REV¡CNY -'fheltâtion nfter tlìe ì)()lnbarcllìleniP.O 34.

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Le I septembre la 5è" Division de Cavalerie se met en marche au sein de laquelle se trouvele 24è^a Dragons. Ils s'engagent dans le lètt bataille de la Marne . Le raid est lancé pour I'attaquede I'aérodrome allemand sr¡r la rive sud de I'Orxcq .

Les montures sont à bout de souffle, les dragons mettent pied à terre et décident de lancer unecharge à la lance, sous le feu des mitrailleuses, 28 dragons morts 40 % de pertes pour la division .

Puis c'cst la course à la mer, en longeant le front, le 24è^" appclé en renfort se met en placele l" novembre vers 10 heures. Il faut < coûte que coûte < couwir Ypres en attendant I'arrivée del'infanterie, tenir 24 heures :

<<jusqu'au sacrifice absolu tranquillement, froidement, qvec leurs casques à crìnières

flottantes, leurs longs manteatn, à pelerines, leur lance à défait de baiönnette, sans outils, les garsde Bretagne sautent døns les trous à peine ébøuchés . Ils tiennent tout Ie jour, sans ravitaillement,épuisant leurs munitions, toute lq nuit ,encore Ie 2 au matin sans cartouches, débordës de toutesperts, mitraillés à bout portant, sous une pluie de shrapnels > .

L'ordre de repli arive enfin.

I.es pertes sont cruelles..Plus de contact, inquiets, sans nouvelles, le chef d'un régiment de marche trouve derrière la

berge du Canat de I'Yser les dragons du 24è'" épuisés, décimés ......mais résolus .... en réserve defeu sur ce pont que tous croyaient perdu mais qu'ils n'ont pas lâché ... Ils ont tenu 48 heures dans lanuit glaciale, sous la pluie, dans la boue gluante ..... <( des gars d'chez nous ,d'aílleurs têtus

,tenaces et rudes comme les chênes de leurs talus t.

C'est au cours de ces combats que mon grand-père a été blessé le 2 novembre l9l4 denombreuses plaíes à la paroi costale droite. Evacué le 4 novembre, il entre à I' hôpital 105 deDieppes le Tnovembre, en sort le 18 et revient au dépôt le 22 novembre l9l4 .

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Après quelques jours de repos il rejoint les armées le 2 ma¡s 1915. n est promu Adjudant le 5Avril l9l5 .De renforts en batailles le 24ett va en Alsace, en Lorraine, en Champagne, puis c'estVerdun !!

Arrivés par voie ferrée dans la règion de Bar-le-Duc et mis à la disposition de la D.E.S. de laXIème armée tantôt à cheval, tantôt à pieds, ils subissent de lourdes pertes. Puis avec le 3lè^' C.A.Ie24è^ quitte les tanchées de I'Argonne et de Verdun au début de I'automne 1917.

Après 3semaines de repos il fait route vers le Chemin des Dames. Le 16 avril 1917 à 6heures du matin l'Oflensive du plateau du Chemin des Dames est lancée. Un désastre ! Les ra¡es

fois où mon grand-père m'a parté de cette épopée, ses yerx s'embuaient de larmes tellement il étaitému au souvenir de ce qu'il avait vu et vécu. C'était apocalyptique !! Il n'était pourtant pas le geme

d'homme à laisser couler ses larmes.

Sur cette carte : l'extrémité ouest du Chemin des Dames - un paysage apocalyptique -

Lorsqu'à Sézanne le surprend l'ordre d'embarquer pour I'ItaIie. Tous les escadrons n'ypartiront pasMon grand-père part le 4 novembre l9l7

Après I'attaque du Monte-Tomb4 les dragons prennent les lignes au Monte-Montferreratle 7 janvier 1918. Et là sur le Piave c'est la rencontre inattendue avec Louis RONDOUIN autre

Dingéen bien connu, la joie des retrouvailles aussi loin du pays, qu'ils ont arrosées copieusemçnt

sous les acclamations des Italiens << viva Ia Francia v .

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La ruée Allemande sur Amiens les arrache de la région de Vérone. Mon grand-père quifaisait parti du IER escadron rentre en France le 30 mars 1918. Il débarque à Meru le2 avnlet repartau front vers Guyencour puis Toul; au passage à Vic-surAisne il est bombardé par un avion,lourdes pertes encore mais mon grand-père n'est pas touché .

Il est promu adjudant chef le 16 août 1918. Le 5 novembre son escadron quitüe le front.C'est le retour à Dinan alors que tous les autres escadrons sont anivés depuis la mi-septembre .

Le sabre et la lance restent les principales arrnes du dragon.

Le 12 ftwier 1919 réengagement pour 6 mois. Le 5 mai à l'hôpital général à Limoges pourune sciatique; aux armées le 3 juin et rentre au dépôt Le27 jun 1919. Il prisse en domicile à lasubdivision de Rennes le 10 féwier 1923 - matricule 296 - et reste affecté au24ñ" Régiment dedragons.

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Le I I novembre après la cérémonie de commémoration il participait au banquet avecfamilles et amis réunis. Il ne manquait pas de sa grosse voix de disputer aux Allemands < l'Alsaceet Ia Lorraíne > etAlphonse BAUCHE <J'suis I'beau blond du square Montholon > .

Mon grand-père est décédé à DINGE le I awil 1949.Il avait gardé jusqu'à sa mort le pied de son dernier cheval, Il a toujours aimé les chevaux .

Les champs de batailles conservent encore øujourd'hui la trace des impactes d'obus.

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CITATION ET DECORATIONS DE MON GRAND.PERE

Cité à l'ordre du 24èm" régiment de dragons :

établi le 30 août 1914 dans des circonstances dfficiles la liaison entre son unité et l'infanterie >

1 - La médaille militaire

2-Lacroix de guene l9l4 - 1918 avec étoile de bronze

3 - La médaille commémorative de la grande guerre

4 -Lamédaille de la Mame

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Historique du 2'lème Rçgiment de Dragons (Imprimerie Berger-Iæwault) Transcrit par LopEZ Martial.

DÉC ORATIONS FRANçAISES ET ÉTRANGÈRES

OFFICIERS NÉCONÉS DE LA LEGION D'HONNETNAU COURS DE I}I CAI},TPAGNE

OFFICIERS

GEOFFROY Colonel

CHEVALIERS

SOAS-OFFICIERS, BRIGADIERS eT CAVALIERSNNCONNS DE LA MÉDAILLE MILITAIRE

AU COURS DE LA CAMPAGNE

DeBELLEGARDE CapiaineCOLAS CapitaineFAUQUET Sous-üeutenantDe LANGLE de CARY Sous-lieutenantFOI'RNIER Sous-lieutenant

IIERVEPLANCIIENAUMORILLON Chef-armurier

AspirantBERTHELOT Ndaréchal des LogisCLATIX I\,farechal desDE CHAMPAGNE I\4arechal LogisNAVARRE des Logis

Nf¡ìréúal des LogisBENTENAT I!4arechal LogisMOI.'LONGUET Ildaréchal des LogisFERCHAI.IX BrigadierSURGET

BOUDON BrigadierCOLLY Cavalier 2ème ClasseLORRE Cavalier de 2ème Classe

-28-

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TEMOIGNAGE de M. Georges ROIII)OUINExtraits de ses mémoires

< Une patrie se compose des morts qui l'ont þndée aussì bien que des vivants qui la continuent >E.RENAN.

Le mémorialiste que j'essaie d'être est né enl925, sept ans après l' Armistice de 1918.

Sept années ce n'est rien .

La Grande Guene, c'est I'hécatombe que rappelle le Monument aux Morts, inauguré en l9l9aussitôt après le conflit .

Un lourd bilan d'une centaine de morts pour une petite cornmune de Bretagne. On remarquera quepresque tous étaient mobilisés dans I'infanterie, I'arme de beaucoup la plus dangereuse .

1930 : Voilà 12 ans que s'est tu le canon. La population vit dans le souvenir de cette tragédie. Peu

de familles ont été épargnées. Les combattants qui ont survécu se sont en majeure partie regroupés

au sein de I' Union Nationale des Combattarrts (U. N.C.) . I-a section de Dingé se manifeste surtoutà la Cérémonie du I I Novembre qui cornmence par une messe où I'on chante I'Hymne patriotiqueet religieux, dont voici le derniercouplet:

Et vous , Ies Morts , I'Histoire entière ,

Le front penché sur yos tombeaurqRedirø les jours qu'atnfrontièresVous marchiez grands, puissants et beautc.

La France est là, dormez en elle.Vos cæurs sont brîtlants dans nos cæurs.

Et rêvez de I'aube éternelle,

Quønd Dieu dira : < Debout, vainqueurs ! l

Nos contemporains d'aujourd'hui úouvetont sans doute ces vers empreints d'unpompiérisme casqué, mais ils traduisent bien I'atmosphère de l'époque. Avec le recul du temps, jerevois ces hommes et ces femmes je les revois vibrer aux accents de cet hymne qui les prenait auxtripes, ces hommes sortis de leurs demeures, de leurs hameaux où ils venaient de vaquersimplement, avec modestie, aux fravaux domestiques .

Beaucoup d'ente eux avaient vu une partie de leurjeunesse croupir dans I'enfer des Eparges, duChemin des Dames, de la Somme ou de I'Artois ....Le récit nous en fait frémir d'horreur : les pieds dans la boue infecte, polluée par le sang et les rats,

les poux , la faim, la soif, le vin même qui gèle, la soupe qui ne vient pas,l'attente sous la mihailleinfernale... Les hommes vivent ou survivent au milieu des morts :

< Les blocs de nourriture sans cesse bouleversés fermentent sous le torríde soleil. L'atmosphère est

tellement chargëe de déchiquements putrides qu'elle semble devenue poussière de cadavres....Lepain , la víønde , Ie café, tout sent le cadavre , tout en est saturë > Jacques d'Arnoux - Paroles

d'un revenant.Tous ces Anciens Combattants étaient fiers d'avoir participé à cette sanglante épopée, peuconnaissaient les réelles conditions du drame qu'ils avaient vécu, en particulier I'incompétence et

l'ambition criminelle de certains généraux, tel le trop fameux Nivelle, à qui André Thérive ,fait diredans un alexandrin :

< J'qi soif de tout le sang que je n'ai pas versé <

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Por¡r tenir il avait fallu un moral d'acier qu'avaient trempé les lecons de l'école de ce temps.... Ils tinrent quatre ans formés pff des instituteurs patriotes, les <fameux hussards de laRépublique > .

La patrie était alors une valeur sacrée. Les chants qu'on enseignait portaient le deuil de l'Alsace et

de la Lorraine .

Mon Père nous a transmis I'une de ces complaintes enseignées à la fin du XIXème siècle par l'unde ces hussards, Monsieur Digué, dont il prononçait le nom avec vénération.

Le maître en parlant de la FranceAvait les larmes dans les yeux.

Sa voix enseigne I' espéranceAw p'tits enfants sílencietn :IJ leur disait : < Dans vos prières,Le soir , quønd vous joindrez les mains,Pensez à vos pères

Quí sont tombés sur le chemin <

Refrain La patrouille allemande passe ,

Baissez la voix , mes chers petits ,

Parler Français n'est plus permis,Auc petits enfants de I'Alsace. >

Peu d'Anciens Combatt¿nts ncontaient leur expérience . Cela aussi est étonnant. Je n'ai pas

connu de matamores. Est- ce la pudeur paysanne ? La peur d'être incompris avec des motsincapables d' exprimer I' inexprimable ?

Mon Père ne nous entretenait quasiment jamais de sa guerre .

, honorable sans doute, maicombattant authentique, cl èt" régiment d'infanterie deau 302è-" et au 3llè'" versé au 2lèt" tirailleurs

Algériens, il frt blessé le 27 févner 1916 au Pont des Quatre Vaux à Verdun

Titulaire d'une citation : << Aføit preuve de courage et d'entrain au cours des combats des I I et12 octobre 1918, conduisant crânement ses hommes à I'assqut en leur donnant à tous un belexemple de brovoure >>

Participant à la Campagne d'Italie, mon père rencontra sur la Piave, un autre combattantDingéen, Félix PLANCHENEAULT ( époux d'Alphonsine Piot ), adjudant de carière dans lacavalerie, lequel devait conserver jusqu'à sa mort le pied de son dernier cheval.Allégresse des retrouvailles si loin de la petite patne ! Ils viderent ensemble une bonbonne deglrappa a;'lx acclamations des Italiens : <Viva la Francia ! t

Auhe hasard heureur: François RAGEUL füt relevé et sauvé sur le champ de bataille par soncompatriote Dingéen, le brancardier Léon PHILIPPE.

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Après les hostilités, tous les poilus eurent droit à ur très modeste pécule, calculé sur letemps passé dans les Íanchées. Ce n'était pas le pactole .

Lors de la remise de ce pécule en 1919 , le Percepter.¡r de Hédé invita mon Père :

< A vous , je vous offre l'apéritif . Vous êtes en ffit le coq du canton pour le plus long temps

passé dans les tranchées > .

Chaque 11 novembre un banquet reunit familles et amis .

Il faut surviwe au carnage et à la mort des siens. L'atmosphère du banquet est enjouée.

La voix tonnante de Planchenault dispute aux Allemands <<L'Alsace et la Lorraine >

Alphonse BAUCHE susrrre :

< J'suis le beau blond , j'suis le beau blond< Du square Montholon .-.. <

et Henri MET son habituel <Petit Bossu >.

Le banquet se termine joyeusement par une <ú'Iadelon > bien arrosée qui, à cette époque , tientlieu de < Marseillaise t¡ .

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Décorations de Louis ROIÐOUIN :

De gauche à droite :

I * la médaille interalliée 1914 - 19182-lamédaille du 302è'" régiment d'infanterie3 - la croix de guerre 1914 - l9l84 - Iamédaille commémorative d'Orien5 - insigne des blessés militaires6 -lamédaille commémorative de la grande guerre.

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TEMOIGNAGE DE Monsieur Auguste SEVIN

Ma famille côté paternel est originaire de La Baussaine (Ille-et-Vilaine). Mon père y est néle 17 fewier 1893 de Auguste et de Mélanie Desvaux.

A l9ans, en 5 ans, no matricule du recrutement de Saint-Malo 1098.Il est a¡rivé au 2è" à Brest.Apprenti marin le t de 3è'" classe fourrier du l" awil 1913, matelot de 2è'"classe commis aux vins du lojanvier 1916, promu quartiermaître commis du l" awil 1919.Aflecté au premier dépôt des équipages de la flotte.

Du fait de la déclaration de la guerre, il s'est retrouvé en crimpagne de guerre du 2 août l9l4au 3 juillet 1919. En réserve de I'armée de mer au 4 awil 1917, il a été maintenu au sçrvice du faitde la mobilisation classe 1913. Des marins dans les combats terrestres, il a été intégré à la Brigadedes fusiliers marins (B.F.M.) aux ordres de I'amiral Pierre-Alexis Ronarc'h, composée de deuxrégiments.

Devant loampleur des combats, début octobre l9l4,la brigade est envoyée en Flandres, enrenfort de I'armée belge. Le 15 octobre 1914, Ronarc'h reçoit I'ordre de s'arrêter sur I'Yser.Apres de vifs combats à Mellc, la brigade atteint Dixmude pour tenir une semaine. Ils tiendront 25jours < coûte que coûte >, le temps qu'arrivent des renforts aux côtés des troupes Françaises, Belgeset Anglaises.

La bataille de l'Yser qui s'est déroulée du 17 au 31 octobre 1914 à laquelle ont participé lesfusiliers marins a été d'une violence inouïe. Les pertes ont été énotmes, plus de 3000 morts ou horsde combats,les marins étaient majoriøirement originaires de Bretagne.Ils durent combathe à 16000 hommes contre la 4t" armée Allemande forte de 40000 hommes surun front de 7 kilomètres, il leur en aurait fallu le double.

Dixmude frt d'abord le Verdun des fusiliers marins, six citations à I'ordre de I'armée,fourragère aux couleurs de la Légion d'Honneur.La course à la mer était gagnée, Dunkerque élaitsauvée - 1ère page de gloire de la B.F.M.

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Fusiliers marins français non loin de I'Yser

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d)nt ia plu)aq -îO.: iâ_. -ti+-, ;::Sde toutes,es spÈc.a r?: :- a '.'a:neÀ leurs cotes, en Be,g.q,=, ,:::combattre deux régiments de ttra¡lteursSénéga/als et 50OO BetgesAprès Dixmüde et Ypres ia brígade,qui a perdu la moítié Ce ses rommes,est dissor.rtB an novambro ]015 ct réduiteà un bataillon incotpore a ta 29' divisiond'infanteríe.

Durant son engagement, mon père a servi dans divers bâtiments : le Francis Garnier -Samson -le cuirassé La Provence - le cuirassé Pothuau - Requin garde-côtes cuirassé.

Le Francis Gamier

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Contre torpilleur d'escadre (1913 - 1926) août l9l4 escadre du nord, octobre 1914 mis à ladispositions du général Foch pour s'opposer à la poussée Allemande vers Calais, 25 novembre l914division des patrouilleurs de la mer du nord, 1" décembre 1914 bombardement des batteries côtièresAllemandes à l'est de l'Yser, lt'escadron des torpilleurs d'escadre de la Manche - 1916 blocus de

la côte belge.

Mon père a été mis en congé de démobilisation le 8 août 1919, il a été décoré entre autres de lamédaille commémorative de la bataille de I'Yser.

En 1915, la Brigade a été dissoute, la marine souhaite récupérer ses

Hommes pour lutter contre les sous-marins Allemands.Ne sont conservés qu'un bataillon, une section de pontonniers et huitSections de mitrailleuses qui vont rester dans les Flandres jusqu'enSeptembre 1918,

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TEMOIGNAGE de Monsieur Eugène LUCAS

Mon père Jean,Marie LUCAS est né à Guipel le 5 Juin 1897 de Pierre Marie et de LAURE MarieJoseph, cultivateur à I'Herbage à Dingé.

De la classe 1917, incorporé à compter du 10 janvier 1916 date effective, il est anivé au corps lemême jour à Alençon où .e trouve le car"tn"ment pour le troisième bataillon du 103h' régimentd'infanterie dont il fait partie, 4ème corps d' af,mée, 14èt" brigade d'infanterie, 7'^" divisiond'infanterie, (120 trains sont nécessaires pour transporter un corps d'armées ).

Il n'avait pas 19ans. Théoriquement il aurait du être appelé en octobre 1917. A partfu de l9l4 pouréviter la pénurie d'hommes ils étaient recrutés par anticipation avec plus d'un an et demi d'avancepour les classes 1916 à 1919 sur la date théorique d'incorporation.

Mon père a été en campagne contre l'Allemagne en France du 10 janvier 1916 au 20 décembrel9l7 etcontre I' Allemagne en Orient du 20 décembre 7917 au 16 septembre 1919. Su¡ le nombrede Dingéens partis combattre dans les rangs de I'Armée d'Célestin GUILLERY, Marcel DELAIIOE, Jean ROBERT.

Soldat de deuxième classe, matricule 2439,après quelques mois d'instruction et d'entrainement à Alençon,il part aux Armées le 9 septembre 1916 et rejoint directementson unité à Verdun où les combats font rage depuis frvrier.

Mon père va faire le baptême du feu dans le secteur de

Thiaumont Douaumont de septembre à décembre 1916.Les opérations consistent à la reprise des forts de Douaumont(1e24 octobre ) et de Vaux (le 3 novembre ) .

Le général Mangin a reçu la direction de I'attaque. Il s'agissait d'abord de progresser de

trois kilomètres en profondeur sur un front qui mestuait sept kilomètres, des carrières de

Haudroumont à la Lauffee.

Les 15 premiers jours d'octobre il plût sans arêt. C'était un chaos de trous d'obus remplisd'eau, de la boue jusqu'aux genoux, des débris de toutes sortes , poutres déchiquetées, équipements,

casques, sacs éventrés , partout des cadawes dans la boue sur lesquels ils marchaient ou surnageant

dans les mares . C'était une horreur sans nom, la progression surhumainc .

L'attaque avait été parfaitement préparée, les hommes entraînés. Mangin disposait de 603

bouches à feu dont des mortiers de 370 et de nouvelles pièces de 400 dont l'un vint le 23 octobredéfoncer la voûte du Fort de Douaumont.

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L'attaque frt terrible dans la nuit du 24 au 25 octobre, I'ennemi finit par se rendre, le 25 aumatin, le fort entier était au pouvoir des hommes devenus couleur de terre.

Le Commandement Allemand fou de rage se vengea en bombardant Reims. Poru la seulejoumée du 25 octobre plus de 600 obus furent lancés sur la ville otage.

?62. REIMS - 1921 - L'Hôtcl d¡ V¡llr à lråvot! le! dácomb?es' Salln

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Puis ce frt la reprise du Fort de Vaux le 3 novembre; mais ces deux Forts reconquis il fallaitles conserver, car l'ennemi tenait tous les ravins y accédant.

Le 103è-'régiment d'infanterie participa à I'offensive du l5 décembre dans la neige, la boue

glacée. Nombre de poilus eurent les pieds gelés. Ils réussirent enfin à récupérer la côte du Poivre.La saignée füt aussi terrible que les combats du2l fevrier à fin décembre 1916, il y eut

535 000 tués blessés ou disparus pour nos troupes.

Seuls ceux qui ont vécu cette tragédie peuvent savoir. C'était I'ENFER DE VERDUN .

Du22 féwier l9l7 au30 novembre 1977 mon père prisse au 403è'" régiment d'infanterie quifait partie de la 301ètt brigade d'infanterie, l5lè'" division d'infanterie qui se trouve en mars -awill9l7 dans le secteur de Reims, à Betheny ( Marne ).

Au sujet duquel se trouve déjà Betheny en l9l4 , un poilu a écrit :

( nous ne sommes qu'en décembre 1914 et on peut aisément imaginer quel en sero l'état quand le403è'^' régíment d;infanterie I'occupera enAviit 1917. ))

Mon père a ensuite participé à la seconde bataille de I'Aisne ou offensive Nivelle.

Il neige. L'assaut est donné le 16 avril l9l7 à 6 heures du matin, par la tentative fiançaise de

rompre le front allemand vers Laon entre Soissons et Reims sous les ordres du Général Nivelle quidispose de 61 divisions d'infanterie, de7 divisions de cavaleries, soit 850 000 hommes; le bilan de

la bat¿ille sera de 187 000 victimes

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<<La bataille a été livrée à 6 heures, à 7 heures elle était perdue > le plan d'attaque de Nivellearcté.Ce qui devait dwer 24 ou 48 heures se poursuivra des semaines avec toutes les conséquences quis'en suivirent

Les premières mutineries éclatent le 15 mai, signe de désespoir et de découragement dans unepartie des troupes françaises il y eut 554 condamnations à morts, 43 mutins furent exécutés.Nivelle est limogé.

Est associée à ces mutineries <La Chanson de Craonne > d'auteurs anonymes diffuséeoralement clandestinement, entonnée par les poilus mutins dans une cinquantaine de régimentfrançais.Le Commandement français avait, parait-il, promis la démobilisation immédiate à ceux quiliweraient le nom du ou des auteurs de cette chanson incitant à la révolte; jamais il n'y eu de

dénonciation.

Le 25 juin, peu après l'échec dramatique de I'offensive de Nivelle, le 403è'" participe à laprise de la Caveme du dragon, la guerre à 15 mètres sous terre. C'est une véritable fbrteresseprofonde de 350 mètres environ position jugée < inexpugnable >> dans < les c.reutes r> calcaires,

Les Allemands s'étaient installés dans une carrière de pierres, située sur le Chemin des

Dames et en avaient fait un avant-poste avec électricité, téléphone, puits ,chapelle, cimetière, postede secours et dortoirs.

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Les Allemands seront peu à peu repoussés jusqu'à I'assaut final du 25 juin. C'est à I'aidede gazfumigène et de lances flammes schilt que les français réussiront à pénétrer dans la grotte.

Ils feront 350 prisonniers dont l0 officiers .

Iæs contre-attaques allemandes seront repoussées.

Après cet exploit le 403èm" Régiment d'Infanterie obtient sa seconde citation à I'ordrede I'Armée

En août le 403èt" se lance à I'assaut des hauteurs, en direction de la ferme de Hurtebise;c'est un lieu dit de la oommune de Bouconville - Vauclair sur le Chemin des Dames près de

Craonne.

Le 3l août à 19 heures, après une préparation méticuleuse de la part du Général Pienedes Valllières, commandant la 151è" divisiord'infanterie, deux bataillo s du 403è" dans lesquels

se trouve mon père se lancent sur les hauteurs de Hurtebise.

Ils atteignent leur objectif une her¡¡e plus tard .

Le 8 septembre l9l7 Ie régiment est enfin relevé par le 410èt' Régiment d'Infanterie. Ilssont exténués, hirsutes, semblant vêtus de boue ..... salués par le Général des Vallieres qui obtientde Pétain, pour la victoire d'Hurtebise, la Croix de Guerre pour le 403tt' R.I. qui a mené le

combat.Ils partent 15 jows au repos, bien mérite.

GHtrlt .!r¡ OA;EI - 1¡ FÍm. dHut Dt..HrrLÈ¡¡t, frñn

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Le 30 novembre l9l7 mon père passe au 84è" régiment d'infanterie (243'^" brigade )jusqu'au 16 janvier 1918 et il embarque à Epernay pour gagner Toulouse. Après son débarquementà Salonique,il rejoint les poilus d'Orient le 20 décembre l9l7 dans la région de Skra-di-Legen.

A son arrivée le secteur est assez calme, quelques combats ici ou là mais la question sanitaireest déplorable ainsi que le moral des troupes. Le Général Guillamet prend alors des mesures pourlutter contre les maladies : la dysenterie , le scorbut mais surtout contre l'épidémie de paludismequi fait des ravages et le mauvais moral des hommes.

Mon père souffrira beaucoup du climat avec des écarts de températures énormes allant dumatin au soir de 30 à 35 "C, la chaleur accablante, des marches sous un soleil torride avec desdiffrcultés de terrains énormes.

Le 16 janvier 1918 il passe au 148è*' régiment d'infanterie (122è^" division d'infanterie,8è'" Brigade jusqu'au 12 mu 1919 qui se trouve dans le secteur de Kara-sinanci à la frontièregrecque où se déroulent des combats.

Mon père entre à l'Hôpital temporaire N"12 - 510 du camp retranché de Salonique le 10juillet 1918 pour une forte bronchite. Il en sort le 21 juillet et est évacué sur Gumendze n" 122puis il rejoint le 148è" régiment d'infanterie toujours en Orient.

Cette bronchite ayant été mal soignée, elle est devenue chronique. Par la suite chaquehiver il sera malade.

Il retrouve donc le 148è" et participe à la préparation de la grande offensive qui doitenfoncer le front Bulgare.

La bataille de Dobropolge en Serbie, un massif montagneux de 1875 mètres débute le 14

septembre 1918 à 8 heures .

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Les troupes françaises et serbes commandées par le Général Louis Franchet d'Espery,percent les lignes Bulgares et atteignent la Vallée du Vardar. Le 15 septembre le bataillon du l48c'"où se trouve mon père enlève le Sokol un massif montagneux de 1825 mètres, gravissant des

roches à pics sous lè feu des mitrailleuses bulgares. Les pertes du 148è'u sont terribles, les renfortstardant à arriver, 1957 morts dont 63 officiers .

Les Bulgares résisteront jusque fin septembre. Les lances flammes français les délogerontdes fortiñcations.

La Bulgarie capitule suivie de I'Autricho et signe l'Armistice le 29 septembre 1918.

La SERBIE est libéree.

Les Français et les Serbes progressent en direction de Belgrade ; Nich est enlevé le 14

octobre. Le Danube est atteint le 19 octobre à Lom-Palanka en Hongrie.

Le I I novembre 1918, jour de la signature de l'Armistice en France, mon père se houvesr¡¡ les bords du Danube mais en Orient les combats continuent.L'armée reste en état de guerre, devant faire face aux Bolcheviks de Russie.

Les forces de I'aile droite de l'armée française d'Orient stationnées sur le Danube le 11

novembre 1918 et commandées par le Général Berthelot reçoivent la dénomination < d'armée duDanube >. Elle est créée avec deux divisions françaises dans lesquelles se trouve encot€ mon père.

Cette nouvelle armée du Danube se dirige vers la Ror¡manie pour aftonter les forcesallemandes qui s'y sont regroupées. Elle attetntBucarest le l"'décembre appuyée vers l'ouest parles Serbes qui remontent le Danube par les Portes de Fer.

A la fin de la campagne du l8 au 25 décembre 1918, une partie de cette armée est

redéployée à Odessa contre les Soviets en Ukraine; mon père en fait encore partie.Il est nommé soldat de leu classe le 9 féwier 1919 .

Mon père aété røipatné de I'armée d'Orient par bateau mais je n'en sais plus le nom. Il estparti d'Odessa par la mer Noire, le Bosphore, la mer de Marmar4 le déttoit des Dardanelles, lamer Egée.Il a débarqué à Tarente en Italie puis a fraversé toute l'Italie en train pour arriver à la frontièrefrançaise. Ce retour a duré plus d'un mois.

Anivé en France il a été dirigé sur [e 4lè*' régiment d'infanteriele L2 mai 1919, mis en

congé de démobilisation le 27 juillei l9l9 par le 4lè" R.I. l0è" échelon, matricule 936,démobilisé le 16 septembre 1919. Il se retire à Dingé.

Malgré ce long et périlleux parcours fait sans avoir eu une seule blessure, il sera rappelé àl'activité le 19 féwier 1940 .

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La devise du 148èm' régiment d'infanterie aveo pour emblème le sanglier.

<< Tué, oui - Vaincu, jamais >>

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DECORATIONS ET CITATION QUE MON PERE A RECUES

De gauche à droite :

- la croix du combattant l9l4- 1918 au ruban bleu horizon avec 7 raies verticales

rouge garance.- la médailte interalliée l9l4 - 1918 díte < médaille de la victoire > le ruban frgure

deux arcs-en-ciel juxtaposés par le rouge . Cette décoration est due au MaréchalFOCH.

- la croix roumaine au ruban violet avec 4 raies verticales vertes, commémorativede la guerre 1916 - 1918 créée pour honorer les militaires et les civils roumains ou

étrangers qui ont participé à la première guerre mondiale dans les rangs ou en col

laboration avec I'armée roumaine. Elle a été attribuée aux militaires français.- la croix de guerre l9l4 - 1918 en bronze au ruban vert et rouge .

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La chanson de Craonne

La Chanson de Craonne (du nom du village de Craonne) est une çhanson contestataire, chantée

par des soldats françaís durant la Première Guerre Mondiale, entre I9I5 et 1917. Elle est interdite

par le commandement militaire qui la censure en raÌson de ses paroles øntimilitaristes (< on s'en va

Ià-bas en baissant la tête Ð, ( nos pauvr' remplaçants vont chercher leurs tombes ))), défaitistes

(< c'est bien fini, on en a assez, personne ne veut plus marcher >) et subversives incitant à la(< c'est fini, nou; Ies troufions, on va se mettre en grève >) alors qu'une gueffe est en train de se

livrer sur le teruitoire national. Le commandement militaire s'était empressé non seulement de

l'interdire, mais avait promis une récompense à celui qui dénoncerait son auteuri une prime de Imillion en francs-or et Ia démobilisation pour les délateurs. Du reste, Ia chanson de Craonne resta

interdite dans les casernes de France jusqu'en 1970.

Cette chanson politiquement engagée a des visées anticapitalistes quand elle fustige < Ies gros >>,

( ceux qu'ont le pognon Ð et ( les biens de ces messieurs là >.

Décrivant un épisode des *oubles qui affectent I'armée française après I'échec de l'ffinsive du

Chemin des Dàmes et de Craonne en avril 1917, cette chansonfut sans doute écrite par un poiludu Midi. Au dtípart, elle évoque le secteur sanglant de Lorette, en Artois. Il était ensuite facile de

I'adapter antx circonstances en remplaçant Lorette par Craonne.

< Quand au bout d'huit jours le r'pos terminéOn va reprendre les tranchées,Notre place est si utileQue sans nous on prend la pileMais c'est bien fini, on en a assez

Personne ne veut plus marcherEt le cæur bien gros, commr dans un sanglotOn dit adieu aux ciy'lotsMême sans tambours, même sans trompettesOn s'en va là-haut en baissant la tête

- Refrøin :

Adieu la vie, adieu l'Amour,Adieu toutes les femmcsC'est bienJini, ctest pour toujoursDe cette guerre infâmeC'est à Craonne sur le pløteau

Qu'on doit laßser sü peaaCar nous sommes tous condamnésNous sommes les sacr{iés

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Huit jours de tranchée, huit jours de souflrancePourtant on a I'espérance

Que ce soir viendra la r'lèveQue nous attendons sans trêveSoudain dans la nuit et dans le silenceOn voit quelqu'un qui s'avanceC'est un officier de chasseurs à pied

Qui vient pour nous remplacerDoucement dans I'ombre sous la pluie qui tombeLes petits chasseurs vont chercher leurs tombes

Refrain

C'est malheureux d'voir sur les grands boulevardsTous ces gros qui font la foireSi pour eux la vie est rosePour nous c'est pas la même choseAu lieu d'se cacher tous ces embusquésF'raient mieux d'monter aux tranchéesPour défendre leur bien, car nous n'avons rienNous autres les pauv'purotinsTous les camarades sont enterrés làPour défendr' les biens de ces messieurs là

- Refrain :Ceux qu'ont l'pognon, ceux-là r'víendrontCar c'est pour eux qu'on crèveMak ctestJini" car les trouffionsVont tous se meltre en grèveCe s'ra votre tour, messieurs les grosDe monter sur le plaÍeauCar si vous voulezfaire la guerrePuyez-la de votre peüil ))

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TEMOIGNAGE de Monsieur Guy GARDAI\

Je suis le petit-fils né en 1948 de Joseph Marie Gardan, j'ai souvent été accueilli par mes

grands parents, dès que j'ai été apte à voyager seul << pow la SNCF )) vers l2ll5ans donc 1958/1963,c'étatt < un grand bonheur de participer à la fenaison et aux battages >>. Ce qui m'a bien formé < à

I'amour de la campagne, mes racines, le respect de mes grands parents > et, déjà < la naissance

d'une vocation de respect écologique ) avec aussi < le goût de manger sain en connaissant les

origines >.

Mon grand-1Ère m'a toujotrs fasciné par les < récits de sa guerre l4ll8 )) ses optionspolitiques < ni droite, ni gauche D que du bon sens. Et surtout ce qui m'a le plus étonné c'est son

respect du boche que I'on avait mis en face de lui et, qui était aussi brave type que lui-même. Doncnon politisé communiste, il respectait son ennemi involontaire. Là avec I'absence de haine, je dis< chapeau grand-père >.

Ses options politiques étaient dès 1960 de faire la paix avec I'Allemagne et, de créer une

grande Europe pacifiée. Pas mal I'avancée qui se concrétisera.Donc, j'avais un grand-père assez exceptionnel, que je souhaite à tous.

Avec un grand-père coÍrme celuiJà, I'on devient un autre homme, avec une infinietolérance, une grande ouverture au Monde et, la recherche de toutes solutions pacifiques à des

conflits ridicules.

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QUE DIRE SUR MON GRAND.PERE ?

Joseph Marie GARDAN né1e23 mars 1892 est fils de Joseph Isidore GARDAI.I et de son

épouse Jeanne Marie Françoise AÌ{NED(E ; sa maman serait morte entre avril et octobre 1892 des

suites de sa naissance. Je comprends mieux sa réserve sur le bonheur des naissances et sa rigueuravec les enfantq élevé seul avec un père veuf n'est pas la meilleur position.Un jour, il me dit :

< j'ai été blessé dès le début de la guene sur la Somme, j'ai reçu une balle de mitrailleuse dans lecoude droit ; j'at été fait prisonnier par les Boches et, alors que nous étions réfugiés dans une égliseen attente d'évacuation des blessés, j'ai signalé aux Boches que I'Arche de l'église allait s'écroulersur 30 prisonniers.Je ne sais si le fait de sauver des prisonniers blessés et des Boches qui les gardaient m'a valu unrégime de faveur.

Donc : au lieu d'âtre prisonnier de guerre cornme mes camarades, j'ai été remis à la Croix RougeSuisse.Et là c'étaicnt des vacances ; j'ai été bien soigné, je suis devenu le vagmesüe des Français soignés

comme moi.Je me suis occupé des courriers, mandats et colis et cigarettes, unç vraie poste enûe Françe et Suisse.

J'étais à Thoune, proche d'Interlaken ; un pays de rêve qui me faisait oublier la Bretagne, j'ai mêmeséduit une suissesse pour la ramener en Bretagne >

Bon, là c'est mon papa Roger Ferdinand GARDAN qui reprend :

< ton grand-père était très beau, grand séducteur et beau parleur, donc en fait, il est allé jusqu'à fairevenir sa Suissesse à Dingé. Mais devant l'état déplorable de la ferme familiale de la Lande Gautieret le tou de Dingé par rapport à Interlaker¡ je comprends son hésitation >r.

Dommage !!L'on pêche tous par surestimation de son patrimoine, si Josçh avait été plus clairvoyant nousserions tous Suisses dans un lieu de rêve.

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LA FAMILLE COTTIN AUX LANDELLES

(Documents transmis par Madame Yvonne COTTIN et Monsieur René Aubrée)

La famille Cottin des Landelles a été très éprouvée par la guerre.

Jean François Cottin et Marie Rose Aubrée étaient cultivateurs aux Landelles à Dingé.Ils ont eu trois fils : François Marie Joseph né le 9 mai 1886 à Dingé

Jules Ernest né le 9 mai 1888 à DingéPierre Marie Joseph né le 14 octobre 1894 à Dingé

Deux seulement sont revenus, Jules et Pierre.

François Marie Joseph a été exempté pour son servicemiliøire en 1908 pour pleurésie chronique.Mais il est reconnu apte au service armé par décision duconseil de révision d'Ille et Vilaine du 30 décembrelgl4.llest affecté au 2h'régiment d'infanterie. Il estarrivé au colps le24 févner l9l5 et passé au 70è'"régiment d'infanterie le2l mai 1915.

Il est porté disparu le 8 septembre 1915 àLaHarazéedans la Marne.Son décès est fixé au 8 septembre 1915 par jugementdu tribunal de Rennes le l8 awil 1921.

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Leur deuxième fils, Jules Ernest né le 9 mai 1888, de la classe 1908 est incorporé Ie 6 octobre 1909 au 3è*'régiment de Zouaves, 15''" compagnie dans les troupes débarquées au Maroc.Envoyé en disponibilité le 27 septembre 1911, certificat de bonne conduite accordé.

Il est affecté au 41è" régiment d'infanteriePuis il est passé au 1" régiment d'infanterie coloniale le l5 février 1913.

Campagnes : En Algérie du 9 octobre 1909 au 22 avnl1911,Opérations militaires dans la région de Casablanca au Maroc en gueffe du23 avril 191I au27septembre 191 1.

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Page 97: f4.quomodo.com...f4.quomodo.com

Il est rappelé sous les drapeaux par la mobilisation générale du 2 août 1914. il est arivé au corps au

4lè'" régiment d'infanterie le 3 août 1914, et parti aux armées le 7 août 1914.

Il est fait prisonnier le 22 aoÛrt l9l4 àRossignol Belgique et est interné au crimp de Lechfeld.

Il est rapatri é le 2j anvier I 9 I 9 sur le DTI de Rennes, après une permission de 60 j ours, il rentre au

dépôt le 9 mars 1919.

Campagne contre I'Allemagne du 3 au22 août l9l4En captivité du23 août 1914 au 2 janvier 1919

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Pieme Marie Joseph, le dernier fils de Jean François Cottin et de Ma¡ie Rose Aubree est né le 14

octobre 1894 à Dingé.Il est incorporé le 5 septembre 1914, soldat de 2è-" classe parti aux armées le 12 novembre 1914.

Evacué pour maladiele2janvier 1915 ( entérite aigue > à I'hôpital de Montargís du 3 au 29 janvier

1915, puisHôpital d'Auxerre du 30 janvier au 8 féwier 1915, convalescçnce de 7 jours, rentré arudépôtle22féwier, reparti aux armées le27 mars l9l5Passé au 404h" régiment d'infanteriele2l mars 1915, il est évacué blessé le 15 juin 1918, < plaiepénétrante de l'épaule droite séton omoplate droite par éclat d'obus le 15 juin 1918 à compiègne > ilenfre à I'hôpital de Compiègne du l5 au l7 juin 1918, puis I'hôpital ar¡xiliaire nol à Tulle du 18

juin au 3 juillet 1918, puis il a une permission de convalescence de 22 jours. Il rejoint les années le

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Page 102: f4.quomodo.com...f4.quomodo.com

Cité à I'ordre du régiment n"90 du 5 juillet 1918 : << excellent soldat dévoué et courageux. A ëtéblessé enfaisant des travaux de première ligne le 15 juin 1918 D Croix de guerre étoile de bronze.

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Hôpital de Montargis en janvier 1915

Billet de I'hôpital de Montargis le 2 février 1915

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LA FAMILLE ROUATIX A LA HIETTE

(Documents transmis par Madame Monique Fontaine née Rouaru< )

Comme beaucoup d'autres, la famille Rouaux a été bien éprouvée parla gueffe.

Constant Pierre Rouaux et Eugénie Marie-Josèphe Lecompte étaient cultivateurs à laHiette à Dingé .

Ils ont eu cinq fils Aristide Léon ,né le 9 Awil 1892 à DingéEmile Julien , né le 23 Aottt 1894 à DingéHenri Octave né le 10 Août 1896 à DingéConstant et Marcel beaucoup plus jeunes

Seuls les trois aînés ont participé à la campagne contre I'Allemagne.Ils sont revenus mais combien meurtris .

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Leur premier fils Aristide Léon était Ie père de René Rouaux, le grand-père de

Monique Fontaine de la Poterie à Dingé. Engagé volontaire pour trois ans à la mairiede Rennes, il a été incorporé à compter dtt 26 septembre l9l0 au 10è" Régimentd'Artillerie puis au 50è'" Régiment d'Artillerie le 1" Janvier 1911. Nommé brigadierle 24 Septembre 1911, il passe en réserve active de I'armée le 25 Septembre 1913.

Certificat de bonne conduite accordé.

De la classe 19t2, matricule 1427, il est rappelé sous les drapeaux par lamobilisation générale du 2 Août 1914, il arrive au corps le 3 et sera en campagnecontre l'Allemagne en France du 6 Août l9I4 au24 Juin l9l7au 50tu régiment d'artillerie, l0è" Corps d'Armée qui a participé avec

la 131"'" division, aux combats les plus meurtriers du conflit :

en 1914 bataille de Charleroi en Belgique, celle de Guise, de la Marne et de

Reims,en 1915 aux combats de I'Argonneen 1916 à la bataille de Verdun

Il est nommé Maréchal des Logis le 4 Février 1915

Le 18 Janvier lgl7 il est affecté au 2è*' Régiment d'Artillerie de Montagneet part le 25 Juin pour la Campagne d'Italie. Ils débarquent à Briançon puis par lescols de Largentière et de Sestrières arrivent à Pignerol où ils sont embarqués enchemin de fer et mis à quai à Brescia. Ils se déploient vers l'Est.

Le 16 septembre I9I7 il est évacué pour angine par ambulance 3/56 S P 176 du 16

au 27 septembre. Après 7 jours de convalescence il rejoint la batterie le 11 Octobrel9l7 et réembarque pour la France le 6 novembre 1917.

Au moment de la signature de I'Armistice il se trouve en Alsace.Il sera démobilisé le 16 Mars 1919.

Les poilus des groupes de montagne qui ont fait la campagne d'Italie en ont gardé unsouvenir ineffaçable, marqués par des marches pénibles mais parmi des populationsenthousiastes. A travers les vastes plaines de la haute-Italie ils ont eu l'honneur de

fouler le sol parcouru par leurs ancêtres les vieux Grognards de Napoléon et n'ontpas démérité.

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Caserne Bochard ou il a séjoumé en Italie et qu'il a quittée le 6 novembre l9l7pour rentrer en France.

Quelque temps après son retor¡r dans la vie civile il sera réformé numéro I avec

pension temporaire lO0% par décret de la commission de réforme de Rennes, puis

maintenu à 75% pour ( Tuberculose pulmonaire vérifiée par I'inoculation au

cobaye >> .

Autorisé à porter le ruban décoration italienne < Fatigues de guerre > -C'est un < insigne >> de valeur militaire, en italien << Fatiche di guerra >>

(efforts de guerre ) créé en 1916 .

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Le 10 Octobre l9t7 à I'hôpital complémentaire 30 à Tours pour << blessureancienne >> .Il en sort le 2 Mai 1918 , après deux mois de convalescence ilrepart aux armées le 3 Août 1918 .

Cité à I'ordre du régiment No 694 du 24 Aoîtt l9l7 :(< sous oflicier énergique, volontaire pour toutes missions périlleuses .

Blessé deux fois et revenu chaque fois au front dès sa guérison - A été blesséà nouveau le 18 N4ú1917 à son poste de combat >> .

Décorations : : iåä,ffi iñff :Jåiï'Ï'"ff

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Le deuxième fils Emile Julien né le 23 Août 1894 à Dingé, classe l9l4 matricule2319, greffier de paix, est incorporé le 4 Septembre 1914 au 4lè-" régiment detirailleurs coloniaux. Il est nommé Caporal le 5 Novembre et part au front le 12novembre I9l4 .

Dès le 15 novembre l9l4 il est blessé à Arras, à la cuisse droite par éclat d'obusEvacué sur I'hôpital mixte de Moissac jusqu'au 11 Avril 1915.Après un mois de convalescence il repart au front le 5 décembre 1915.

Le 14 Avril 1916 il est évacué malade << Oreillons >>. Il rejoint le front le 6 Mai 1916

Le 18 Juin 1916, dans les tranchées de la Houyette, il est blessé au pied droit parexplosion d'obus, évacué par arrbulance 10/6 jusqu'au22 Juillet

Il est nommé Sergent le 18 Mai 1917.Ce même jour, au Bois de la Grille, dans les Monts de Champagne, il est blessé etévacué sur I'Hôpital militaire de Châlons-sur-Marne du l8 au25 Mai pour( corps étrangers par éclats d'obus dans les yeux conjonctivite traumatique des deuxyeux, plaie au front et à la face >>. Transferé à I'hôpital complémentaire de Tours du26Mai au 2 Juilletl9lT,rentre au dépôt le 3 Août.

Le Bois de la Grille dans les Mont de Champagne

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Henri Octave, le troisiéme f,rls de Constant Rouaux et de Eugénie Lecompte est

né à Dingé le 10 Août 1896, classe 1916, matricule 479 .Il est incorporé au

117è-" RZgiment d'Infanterie le 11 Avril Igl5, soldat de 2è'" classe, il part aux

armées le 18 septembre 1915 .

Caporal le 10 décembre et sergent le 20 décembre 1915 aspirant le 1" Janvier

19t6.

Il sera en campagne contre I'Allemagne en France du 11 Avril 1915 au 11

Novembre 1918.passé au 115è-' Régiment d'Infanterie le 26 Février 1916 puis au 41è-"

régiment d'Infanterie le 23 Avril 1916.

Le 25 Juin 1916 àVerdun, il est blessé < plaie bras gauche fracture compliquée

par éclats d'obus >> évacué. Il rejoint le dépôt le 5 Juillet 1918 puis est à

nouveau hospitalisé à Rennes le 10 Août 1918 .

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Le champ de bataille de Verdun en Juin 1916 .

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Proposé pour la réforme avec gratifTcation , pension de 50o/o pour :

<< à gauche , paralysie presque complète du ner{ médian , incomplète duneÉ cubital - raccourcissement du nerf de lOcms >Référence du 13 Décembre 1918 << gêne des fonctíons du bras gauche parraccourcissement de Tcms à la main - limiúation légère dc la flexion desdoigts - légère raideur inter-phelangienne - reliquats de paralysie médicoCubitale >.Ensuite : < reliquats de fracture ouverte de I'humérus gauche eyant néces

sité l8 inúeneniions dont l¿ dernière le l8 J¡nvier 1932 - large fisiule au1/3 supérieur - A le radio déformaiion de I'humérus >> .

Décoruiions : - croix de guerre avec palme

- médaille militrire