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AVRIL – MAI – JUIN 2013 NUMÉRO 2 – CANADA 15 $ (PRIX DE SOUITIEN 18 $ – ÉTRANGER 20 $) ŒUVRE PONTIFICALE DE LA PROPAGATION DE LA FOI « En Égypte, j’ai été profondément évangélisée » François rencontre les responsables des OPM

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ŒUVRE PONTIFICALE DE LA PROPAGATION DE LA FOI

« En Égypte, j’ai été profondément évangélisée »

François rencontre les responsables des OPM

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Avril – Mai – Juin 2013 N° 2, 89e annéeRevue d’information et d’animation missionnaireau service de l’Église canadienne, publiée parl’Œuvre pontificale de la propagation de la foi.

Conférence des évêques catholiques du Canada :Mgr Eugène Tremblay (évêque ponens)DirectDirecteur national des Œuvres pontificales missionnaires : P. André Gagnon, s.j.Directeur des publications : P. André Gagnon, [email protected]édacteur en chef : José I. [email protected] : Luc PhaneufOnt collaboré à ce numéro :P. André Gagnon, s.j., Luc Phaneuf, P. Christian Bourgault, Sr. Gisèle Bourdon, s.s.c.j., S.S. le pape François, Univers

Coût de l’abonnement :15 $ pour un an (4 numéros)18 $ (abonnement de soutien pour un an)TPS et TVQ inclusesPour s’abonner :Téléphone : 514 844-1929 Sans frais : 1 866 844-1929Télécopieur : 514 844-0382Par courriel : [email protected] et infographie : Charles LessardPage couverture : Chapelle du Centre œcuménique copte Anaphora, Égypte

Œuvre pontificale de la propagation de la foi175, rue Sherbrooke EstMontréal (Québec) Canada, H2X 1C7Téléphone : 514 844-1929 Sans frais : 1 866 844-1929Télécopieur : 514 844-0382Par courriel : [email protected]

Conseil d’administration :P. André Gagnon, s.j. (président), Benoît Cardin,P. Nicolas Favart, f.m.j.,Jean-Claude Bergeron, m.s.a.,Diane Daneau,Michelle Payette, m.i.c., etSolange Blaquière-Beauregard

La revue UNIVERS est répertoriée dans l’Argusdes communications et est membre del’Association canadienne des périodiques catholiquesISSN 0381-9876Dépôt légal : Bibliothèque Nationale du QuébecEnvoi de poste – publications - enregistrement n° 09585Numéro de convention : 40007626 Nous remercions le gouvernement du Canadade l’aide financière qu’il nous apportepour nos dépenses d’envoi postal,par l’entremise du programme d’aideaux publications (PAP),N° d’enregistrement 09585.

José I. Sierra Rédacteur en chef

sOMMAIRe

3 Billet du Directeur nationalPar P. André Gagnon, s.j.

4 Porta Fidei : le testament spirituel de Benoît XVI (Partie II)Par Luc Phaneuf

8 « Afin que le Credo jaillisse de nos cœurs »Par P. Christian Bourgault

11 « En Égypte, j’ai été profondément évangélisée »Par Sr. Gisèle Bourdon, s.s.c.j.

17 François rencontre les responsables des OPM : « Vous m’êtes particulièrement chers »Par S.S. le pape François

20 Mission Monde

22 Abonnement / Intentions missionnaires

23 Aidons l’Église missionnaire…

AVIs AUX LECTEURsChers lecteurs,Deux textes du dernier numéro de la revue Univers, ont été publiés sans faire mention à leurs références que voici : Le billet (p. 3) a pour titre Jésus dit : « Qui suis-je, au dire des gens ? ». Il est inspiré du texte La christologie au début du XXIe siècle, de Robert A. Krieg, paru sur le site Web de Croire (Bayard Presse) en septembre 2006 (texte original en anglais: Who do you say that I am? Christology: What it is and why it matters). Selon le site, l’article est paru dans Commonweal (22 mars 2002, vol. 6, p. 12-16). Traduction française de Questions Actuelles (Copyright 2002 Commonweal Foundation, reproduit avec autorisation dans Questions Actuelles, no.29, janvier-février 2003). Source : http://www.croire.com/Definitions/Mots-de-la-foi/Theologie/La-chris-tologie-au-debut-du-XXIe-siecle

Benoît XVI : celui qui a donné à l’Église un élan nouveau (p. 4) est inspiré du texte Benoît XVI, prophète paradoxal d’une Église minoritaire, écrit par Jean Mercier pour le journal La Vie, paru en février 2013. Source : http://www.lavie.fr/religion/catholicisme/benoit-xvi-prophete- paradoxal-d-une-eglise-minoritaire-11-02-2013-36294_16.php

P. André Gagnon, s.j.Directeur national des OPM – Canada francophone Directeur des publications

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À l’écoute de l’Esprit

P. André Gagnon, s.j. Directeur national des Œuvres pontificales missionnaires

[email protected]

BILLet dU dIReCteUR

NAtIONAL

L e samedi 18 mai, place Saint-Pierre, lors de la veillée de la Pentecôte, le pape François a lancé aux mouvements, aux

nouvelles communautés et aux autres groupes présents un appel à l’ouverture et à l’engage-ment missionnaire. Il les a envoyés annoncer la Bonne Nouvelle. Car être envoyé dans le monde, c’est plus que partir et quitter son pays, c’est plus encore qu’exercer la simple charité les uns envers les autres.

Depuis le début de son pontificat, le Saint Père distille dans ses interventions la dimension de l’universalité de l’Église, prenant la communion de la première communauté chrétienne avec les autres Églises comme paradigme de la Mis-sion. Notre mission doit être universelle dans notre façon de vivre et d’annoncer la Parole de Dieu. Ainsi, notre Église locale ne peut pas se refermer sur elle-même, elle doit introduire dans sa pastorale et son service de l’Évangile la dimension spirituelle de la solidarité, de la communion et de l’unité avec les Églises sœurs les plus pauvres. L’Église est appelée, depuis la toute première communauté humble et pauvre de Jérusalem, à l’universalité, à la communion et à l’unité dans sa vision pastorale et la pra-tique de la charité évangélique.

Lors de son homélie pour la messe du dimanche de la Pentecôte, en faisant référence au récit des Actes de saint Luc (Ac 2, 1-11), le pape François a voulu partager une réflexion sur trois paroles – nouveauté, harmonie et mission – qui, pour lui, étaient liées à l’action de l’Esprit Saint. Il avait ceci à dire à l’égard de la Mission: « Les théologiens anciens disaient: l’âme est une espèce de bateau à voile, l’Esprit Saint est le vent qui souffle dans la voile pour le faire avancer, les impulsions et les poussées du vent sont les dons de l’Esprit. Sans sa poussée, sans sa grâce, nous n’avançons

pas. L’Esprit Saint nous fait entrer dans le mys­tère du Dieu vivant et nous sauve du danger d’une Église gnostique et d’une Église auto­référentielle, fermée sur elle­même; il nous pousse à ouvrir les portes pour sortir, pour annoncer la bonne vie de l’Évangile et en témoigner, pour communiquer la joie de la foi, de la rencontre avec le Christ. L’Esprit Saint est l’âme de la Mission. Ce qui est arrivé à Jéru­salem il y a près de deux mille ans n’est pas un événement éloigné de nous, c’est un événement qui nous rejoint, qui se fait expérience vivante en chacun de nous… C’est l’Esprit Paraclet, le « Consolateur », qui donne le courage de parcourir les routes du monde en portant l’Évangile ! L’Esprit Saint nous fait voir l’horizon et nous pousse jusqu’aux périphéries existentielles pour annoncer la vie de Jésus­Christ. Demandons­nous si nous avons ten­dance à nous enfermer en nous­mêmes, dans notre groupe, ou si nous laissons l’Esprit nous ouvrir à la Mission. » (Pape François, place Saint-Pierre, Rome, 19 mai 2013)

L’Église est ouverture, engagement et essen-tiellement mission. Par notre baptême, nous sommes envoyés pour être et faire Église. Même pendant ce temps de grandes vacances pour plusieurs, soyons des chrétiens et des chrétiennes à l’écoute de l’Esprit qui souffle où il veut et quand il veut et demandons de savoir vivre et de témoigner de la vie du Christ et de communiquer notre foi et notre joie de baptisés à nos frères et sœurs. Je crois, Seigneur. Par le souffle de ton Esprit augmente en moi la foi.

Bon temps de repos et de vacances !

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L’Année de la foi et son rapport vital avec le « nouveau » Catéchisme de l’Église catholique (1992)

« Pour accéder à une connaissance systématique des contenus de la foi, tous peuvent trouver dans le Catéchisme de l’Église catholique une aide précieuse et indispensable. Il constitue un des fruits les plus importants du concile Vatican II. Dans la Constitution apostolique Fidei depositum signée, et ce n’est pas par hasard, à l’occasion du trentième anniversaire de l’ouverture du concile Vatican II, le bienheureux Jean-Paul II écrivait: « Ce Catéchisme apportera une contribution très impor-tante à l’œuvre de renouveau de toute la vie ecclésiale… Je le reconnais comme un instrument valable et autorisé au service de la communion ecclésiale et comme une norme sûre pour l’enseignement de la foi. » (Porta Fidei, no 11)

Tout professeur ou éducateur sait par expérience qu’il faut rappeler plusieurs fois les leçons les plus impor-tantes. En bon enseignant, Benoît XVI va insister maintes fois sur le rôle central que devrait avoir le nouveau Catéchisme de l’Église catholique lors de l’Année de la foi, tant pour la vie de l’Église que pour celle de tout croyant (voir les numéros 5, 10 et 11). Et pour cause.

Rendre compte de sa foiLes catholiques savent que Joseph Ratzinger, devenu

Benoît XVI, a été l’un des théologiens les plus influents du XXe siècle; sa vie et ses enseignements ont été consa-crés à montrer que la foi chrétienne authentique ne peut faire fi de l’apport de l’intelligence humaine, au risque de voir la foi se dénaturer et perdre en vitalité. En ce sens, il a honoré le désir de celui dont il a reçu la charge, saint Pierre, qui rappelait aux premiers chrétiens: « Soyez toujours prêts à rendre compte de l’espérance qui est en vous. » (1 Pierre 3, 15)

Porta Fidei : le testament spirituel de Benoît XVI1 PArtIE II

Le Catéchisme de l’Église catholique, l’instrument essentiel de l’Année de la foi et de la nouvelle évangélisation

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Tout chrétien doit donc « rendre compte » de sa foi, savoir la présenter, l’expliquer aux autres: « Voici pourquoi je suis chrétien… » Cela dit, le premier devoir du chrétien ne consiste-t-il pas d’abord à… vivre en chrétien, à témoigner par toute sa personne, par ses paroles et ses actes, de la vie nouvelle – celle de l’Esprit, qui configure le Christ en lui – reçue par le baptême ? À alimenter et fortifier la vie divine en lui par la prière, les sacrements et la pratique de la charité ? À être avant de parler et d’enseigner ? Cette évidence, il ne faut jamais la perdre de vue: le premier témoi-gnage, essentiel et incontournable, c’est celui de notre personne. Un chrétien enraciné en Christ évangélise par sa simple présence, avant même d’ouvrir la bouche.

Une réponse aux interrogations de l’homme moderneCela admis, il faut aussi enseigner, évangé-

liser, rendre compte de notre espérance par la parole, faire connaître les idées chrétiennes. Le drame de la culture occidentale, rappelle Benoît XVI, à l’origine de la profonde crise qui la mine, c’est l’oubli de ses racines chrétiennes. Au Québec comme ailleurs en Occident, les idées et les valeurs, qui sont la trame invisible de toute culture, semblent toujours plus s’af-franchir du terreau originel chrétien, jusqu’à se retourner contre lui. Dans un tel monde, les idées et les valeurs chrétiennes ne sont plus assez diffusées, entendues, reçues. D’où la dévitalisation, la déshumanisation, la décul-turation de ces cultures occidentales, selon Benoît XVI.

La foi chrétienne, si elle aspire à durer, ne doit pas reposer sur un sentiment, une émotion spirituelle; elle doit être « raisonnable », en ce sens qu’elle doit pouvoir répondre de façon satisfaisante voire lumineuse aux différentes interrogations de l’homme moderne: quel est le sens de la vie, de la souffrance et de la mort, etc. ?

« Benoît XVI avait ressenti l’urgence d’une régénérescence de cette foi »À l’origine du drame actuel, de la décultu-

ration chrétienne occidentale, il y a une crise de l’intelligence de la foi; les chrétiens ne savent plus quoi ou comment répondre de fa-çon articulée et profonde aux questions posées par le monde moderne. Celui-ci se tourne alors vers les faux prophètes pour trouver réponse à ses questions, avec les résultats que l’on sait. La tâche la plus urgente de l’Église consiste donc à transmettre sans relâche ce qu’elle a reçu de Dieu : la Vérité qui sauve, qui comble l’intelligence, le cœur et l’âme de toute per-sonne humaine.

Cette Vérité pour l’intelligence et le cœur, où la trouve-t-on résumée et expliquée ? Dans Le Catéchisme de l’Église catholique ! Le drame, c’est que ce catéchisme, depuis sa publication en 1992, a été trop ignoré et boudé par nombre de chrétiens d’ici et d’ailleurs, et ce, alors qu’il aurait dû devenir l’outil essentiel de toute caté-chèse, qu’il s’agisse d’enfants, d’adolescents ou d’adultes (dans sa forme complète ou résumée).

À l’évidence, si Benoît XVI a décidé de mettre de l’avant une Année de la foi, c’est qu’il avait ressenti l’urgence d’une régénéres-cence, d’un approfondissement de cette foi. Or, justement, comment le chrétien ordinaire pourra-t-il s’approprier les contenus essentiels de cette foi sans des outils appropriés et dignes de… foi ?

Le Catéchisme: un outil indispensable pour la redécouverte

des contenus fondamentaux de la foi

« C’est justement sur cet horizon que l’An­née de la foi devra exprimer un engagement général pour la redécouverte et l’étude des contenus fondamentaux de la foi qui trouvent dans Le Catéchisme de l’Église catholique leur synthèse systématique et organique. Ici, en effet, émerge la richesse d’enseignement que

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le Catéchisme de l’Église catholique,

un instrument de référence

incontournable pour le chrétien

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l’Église a accueilli, gardé et offert au cours de ses deux mille ans d’histoire. De la sainte Écriture aux Pères de l’Église, des maîtres de théologie aux saints qui ont traversé les siècles, le Catéchisme offre une mémoire permanente des nombreuses façons que l’Église a dévelop-pées pour méditer sur la foi et favoriser le progrès de la doctrine afin que les croyants puissent s’affirmer avec certitude dans leur vie de foi. » (Porta Fidei, no 11)

se donner du temps pour se former à la foiCommençons par un constat peu contes-

table, qui vaut pour le Québec comme pour l’Occident: la très grande majorité des chré-tiens catholiques ne consacrent pas assez de temps à l’étude des contenus fondamentaux de leur foi – à l’exception de vous, bien sûr, chers lecteurs ! Et pour cause: le peu de temps libres dont chacun dispose – après le travail, les enfants et les nombreux devoirs journaliers – est souvent consacré à des activités de loisirs, quand ils ne sont pas avalés par les médias sociaux et le Web où l’on trouve, comme on sait, le meilleur comme le pire. Force est d’admettre que les sollicitations multiples et incessantes de la vie moderne sont autant de tentations de faire autre chose que de lire et de réfléchir sur la foi; à cet égard, chacun est invité, moi le premier, à remettre en question ses priorités et l’utilisation de ses temps libres afin d’en réserver une portion – un vrai temps prévu, réservé – pour la formation chrétienne continue.

Le contexte actuel appelle un renouveau de l’apostolat de l’intelligence, qui se manifeste d’ailleurs sur le Web. Chaque chrétien, selon ses dons et ses moyens, se doit d’y participer. Mais comment enseigner ce qu’on ne connaît pas soi-même ? Comme on sait, tout ensei-gnant, avant de pouvoir enseigner, doit d’abord se donner le temps d’apprendre – d’ailleurs, chez les bons enseignants, cette démarche continue toute la vie. Une foi vigoureuse ne peut faire l’économie de l’intelligence; ce n’est pas que le cœur d’un croyant qui doit être chrétien, sa tête aussi !

En ce sens, l’Année de la foi doit être l’oc-casion pour chacun de s’approprier toujours davantage le dépôt de la foi reçu du Christ et des Apôtres. Ce dépôt, ce trésor doctrinal, on le trouve dans le Catéchisme de l’Église catholique, un instrument de référence incon-

tournable pour le chrétien ordinaire, tout comme pour ceux qui se piquent de connaître un peu de théologie.

Pour être au service du nouvel apostolat de l’intelligence Rappelons en terminant une évidence trop

oubliée: tout chrétien appelé à témoigner n’enseigne pas un contenu de foi qu’il aurait inventé ou tiré de son propre cru; au contraire, en matière de foi, rien ne vient de nous, tout a été reçu de Dieu, du Christ, des Apôtres, puis de la Tradition des Pères et des saints de l’Église. Le premier devoir du chrétien de bonne foi consiste donc à prendre connais-sance de ce don inestimable, de ces contenus concernant la doctrine et les mœurs, à contem-pler leur profonde beauté et organicité (au sens où ils sont tous liés entre eux, comme les organes du corps humain) et à voir comment ils ont été compris et vécus par les chrétiens depuis deux mille ans. À ce premier devoir est adjoint un second: le chrétien se doit de leur être fidèle.

Cette fidélité doctrinale est essentielle, au risque de miner la cohérence de la foi, voire sa vitalité, sa force. Le chrétien – a fortiori celui qui se dit théologien – n’a pas le droit de dire et d’enseigner n’importe quoi; le cas échéant, il s’illusionne en pensant que, faisant ainsi, il réforme l’Église catholique; au con-traire, il la déforme, lui enlève son éclat, sa lumière éternelle de Vérité et d’intelligence.

L’Année de la foi est l’occasion pour les catholiques de tous les continents de raviver leur foi, une foi qui, pour grandir, a besoin d’être alimentée et fortifiée par l’intelligence. En nous donnant le nouveau Catéchisme de l’Église catholique, le regretté et bienheureux pape Jean-Paul II, qui était bien « conscient des graves difficultés du temps, surtout en ce qui concerne la profession de la vraie foi et sa juste interprétation », nous a fait don d’un outil incontournable au service du nouvel apostolat de l’intelligence. Puissions-nous avoir le cou-rage et la sagesse d’en faire l’outil essentiel de la nouvelle évangélisation, la boussole qui nous procurera une « grande force pour le renouveau, toujours nécessaire, de l’Église » (Porta Fidei, no 5).

1. Deuxième partie d’une série de trois textes.

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J ’ai eu la chance de vivre mon baptême en partant à quelques occasions le sac au dos. La plus forte des expériences a été celle où

j’ai vécu une année en Terre sainte, y guidant des groupes. Avec pratiquement rien, souvent seul, même dans la foule, j’ai toujours senti que le Seigneur était là. Il y a des hasards qui n’en sont pas… surtout lorsqu’ils s’accumulent sans bon sens.

Je crois en DieuLes jeunes papas d’aujourd’hui sont bien

différents de ceux d’autrefois. Je me souviens de mon grand-père qui ne parlait presque pas, du silence à table quand il était là, de ses yeux sévères quand on n’était pas « corrects à son goût »… Et pourtant, à sa façon, il nous aimait; mais il n’aurait jamais pris un enfant dans ses bras ! Aujourd’hui, les papas prennent leurs enfants, ils changent leurs couches… Cela a bien évolué ! Et ça me fait penser à notre relation avec Dieu. Nous « sortons » d’un temps où nous voyions Dieu – comme souvent nos pères terrestres – comme quelqu’un qui était lointain, élevé, sévère, juge, prompt à punir, et même vengeur; un Dieu qui nous surveillait et nous envoyait des épreuves. Mais est-ce ainsi que Jésus voulait nous faire connaître son Père et notre Père ? La révélation est close,

« Afin que le Credo jaillisse de nos cœurs »Christian Bourgault, prêtre du diocèse de sainte-Anne-de- la-Pocatière depuis 1992, est guide spirituel de l’Assemblée des ordinaires catholiques de Terre sainte¹. Dans cette réflexion qu’il a écrite pour Univers, et fort de son expérience de 10 ans en tant qu’accompagnateur de groupes de pèlerins en Terre sainte, le père Bourgault arrive à la conclusion que croire en Dieu suppose que nous l’ayons rencontré. (N.D.L.R.)

CoLLABorAtIon sPéCIALE | P. chrIStIAn BourGAuLt

P. Christian Bourgault

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sinon croire qu’il est vivant, qu’il est là, à nos côtés, même si nous ne pouvons le toucher ni le voir ? « Heureux ceux qui croient sans avoir vu ! » Ce qui importe, il me semble, c’est de faire l’expérience du Christ à nos côtés en cette vie, lui qui nous écoute, qui partage nos joies et nos peines; lui qui, dans nos épreuves, bien loin de nous les envoyer, est crucifié avec nous sur nos lits d’hôpitaux ! Lui qui s’attriste de voir nos difficultés à aimer, mais qui nous pro-pose encore aujourd’hui un chemin de liberté, de responsabilité, de solidarité. Même avec nos portefeuilles remplis, nos larges sécurités, nos douillets conforts, il est là… Mais il ne peut pas faire beaucoup pour nous parce que nous n’avons pas vraiment besoin de lui ! Pourtant, encore aujourd’hui, il nous appelle à sa suite, à vivre comme lui, avec lui !

comme on dit en théologie. Mais il est pressant d’approfondir ce qui nous est révélé pour vivre notre relation avec notre Dieu (notre « Papa ») d’amour au lieu de tout rejeter pour se tenir dans l’indifférence. Il y va de notre bonheur… comme dans le lien avec notre père.

Je crois en Jésus-ChristEt Jésus, on l’a souvent enfermé dans des

dévotions qui nous le rendaient lointain ou « en face » de nous. Et pourtant, ses dernières paroles sont: « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde ! » Je ne suis pas certain que nous vivions la présence du Seigneur comme un maître que nous accompa-gnons et un ami proche, comme l’ont vécu les Apôtres. Il est ressuscité, nous l’affirmons. Qu’est-ce que c’est que croire à la résurrection

Le père Bourgault célèbre la messe dans la grotte où, selon la tradition, saint Jérôme aurait traduit la Bible en latin, la Vulgate. La grotte se trouve à l’intérieur de la basilique de la Nativité, à Bethléem.

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Je crois en l’Esprit saintEst-ce qu’on connaît le Saint-Esprit ? On

connaît Dieu le Père, Jésus… Mais l’Esprit Saint ? On commence à peine à en parler et à lui parler ! Pourtant, il est une Personne divine, Quelqu’un. L’Esprit vaut vraiment la peine d’être connu parce que c’est lui qui nous fait appeler Dieu Abba; c’est lui qui nous pousse à la suite de Jésus; c’est lui qui, lorsqu’on voit quelqu’un dans le besoin, ébranle notre cœur pour aller lui porter secours, même si on n’a pas le temps. C’est lui qui nous fait compren-dre combien on se fait du mal quand on com-met le péché. Il est là, j’oserais dire, un peu comme une mère… Il est relation. Il y a tant à apprendre de lui pour notre plus vrai bonheur !

Je crois en l’ÉgliseOn entend dire qu’il est trop tard pour

l’Église. Mais Dieu est là, et sa famille va conti-nuer. Peut-être pas avec le même patrimoine organisé, mais sa famille, oui ! L’Histoire nous enseigne ces grandes crises que l’Église a tra-versées au long des siècles. Et nous nous heurtons encore à un de ces bouleversements aujourd’hui. Ce sont des « crises de crois-sance », pourrait-on dire, parce que l’Église

en sort grandie. Ce sera encore le cas, avec les ajustements nécessaires, surtout si elle appro-fondit encore sa relation à la Trinité et au monde.

Je crois en un seul baptêmeLe baptême est une renaissance, une entrée

en relation avec le Père comme fils et filles, avec Jésus, notre frère, et avec tous les mem-bres de sa famille. La vie est un pèlerinage où nous avançons et grandissons à l’intérieur de cette recherche de plénitude qui est de voir Dieu; et où se tiennent à nos côtés ceux et celles qui nous entourent, dont le Christ qui marche avec nous. Et nous vivons plein d’expériences…

Dieu est partout On peut aller partout en pèlerinage, car Dieu

est toujours là où on le laisse être présent. Mais cette Terre sainte, Israël, nous apporte tant de surprises quand on y vient, non pas comme touristes mais comme pèlerins, dans le désir d’y rencontrer Quelqu’un.

Beaucoup de groupes s’organisent dans la sécurité. Dieu est toujours là, mais dans ces moments où nous nous dépouillons de notre quotidien, de nos affaires habituelles, même de nos sécurités, il y a plus de chances de vivre sa présence, une expérience qui nous marque à jamais ! Je vous la souhaite de tout cœur… C’est une véritable expérience pour approfon-dir la foi afin que le Credo jaillisse de nos cœurs.

Que cette Année de la foi nous rapproche de la plénitude de la vie !

1. L’Assemblée des ordinaires catholiques de Terre sainte (AOCT) fut constituée à l’initiative du délégué apostolique à Jérusalem pour renforcer l’unité de l’Église de Terre sainte. Ayant comme juridiction le territoire de la Terre sainte, elle est formée par les Ordinaires catholiques des différents rites. Le but de l’AOCT est de coordonner le témoignage de l’Évangile et le service de la communauté, ainsi que d’établir une action pastorale commune pour le bien de toute l’Église.

La vie est un pèlerinage où nous avançons et grandissons à l’intérieur de cette recherche de plénitude qui est de voir Dieu.

« Cette Terre sainte, Israël, nous apporte tant de surprises quand on y vient, non pas comme touristes mais comme pèlerins... »

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« En égypte, j’ai été profondément évangélisée »

« Le 20 mars, je prends l’avion en direction de l’Égypte pour aller découvrir des frères et des sœurs chrétiens »: ce sont les mots de sœur Gisèle Bourdon, s.s.c.j., directrice diocésaine pour les OPM à l’archidiocèse d’Ottawa, qui, grâce au stage missionnaire des Œuvres pontificales missionnaires (OPM) au Canada francophone, et accompagnée du père André Gagnon, s.j., directeur national, a pu faire une « expérience riche en rencontres avec une chrétienté de «vieille souche», datant du premier siècle et se rattachant à saint Marc l’évangéliste. » Témoignage. (N.D.L.R.)

Sr. Gisèle, à droite, en compagnie de son chauffeur.

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Dès la descente vers l’aéroport, je vois l’étendue de la ville il-luminée du Caire, riche de ses quelque 16 millions d’habi-tants ! Dans le taxi qui nous amène à la résidence du direc-teur national des OPM en

Égypte, le père Nabil Fayez Antoun, j’apprends ce que signifie circulation très dense et bou­chons sur le périphérique.

Dans les jours suivants, je découvre le désert dans son immensité et la vie rendue possible par l’eau du Nil. L’Égypte, c’est le dépayse-ment total qui appelle à la vie, à la ténacité, au dépassement, au dépouillement, à l’écoute, à la rencontre, au partage et au silence.

Dans les bruits quotidiens de la ville – les bruits des véhicules, des klaxons, du tohu- bohu des marchés et des cyclistes –, des piétons, hommes et femmes, m’apparaissent calmes et sereins et vaquent à leurs occupations. J’es-saie de me mettre à leur pas. Ils sont religieux, ils prennent du temps pour prier. Les muez-zins du haut des minarets ne font-ils pas l’appel à la prière cinq fois par jour ? Dieu est présent dans cette Égypte que j’ai visitée. Il m’y attendait.

L’amour en actesLe père Antoun m’a invitée avec le père

André à prendre la route de la mission avec des jeunes. À El-Minya, une ville située à

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quelque 245 km au sud du Caire, nous avons rencontré un groupe d’une trentaine de jeunes adultes déjà engagés au nom de leur foi. Ils ont les pieds bien plantés dans la pâte locale et s’investissent dans des activités faisant appel à l’ouverture, à la découverte, à la promotion humaine. Ils sont invités à reconnaître leurs talents et leurs charismes humains dans des lieux qui favorisent la croissance des plus jeunes qu’ils touchent et qui, en même temps, leur assurent un espace pour croître en tant que personnes.

Durant la matinée, nous les avons vus en action, chacun dans son activité propre: évan-gélisation, apprentissage de l’écriture, prépara-tion aux sacrements, bricolage, dessin, danse,

théâtre… Tous les vendredis, ils travaillent avec des enfants des bidonvilles. Par cette démarche, ils veulent permettre aux enfants d’accéder à leur dignité de personne en les aidant à découvrir ce qu’ils peuvent faire et, surtout, qui ils peuvent devenir.

Ces jeunes vivent leur foi en action, appor-tent un grand vent d’espérance et manifestent l’amour qui habite leur cœur. Ils font un travail d’humanisation et d’évangélisation exception-nel. Par ailleurs, depuis quelque cinq ans, quelques-uns d’entre eux sont partis en mis-sion chez leurs frères soudanais et kényans.

En après-midi, pendant une rencontre qui a duré plus d’une heure, ils ont bien voulu nous faire part des apprentissages réalisés, des défis

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Promenade en bateau sur le Nil, avec des jeunes adultes et leurs responsables. Tous engagés au nom de leur foi.

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Activité avec des enfants

dans un local de la paroisse Notre-Dame,

au Caire.

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Des chrétiens à l’image du Christ J’ai rencontré des femmes (de saintes fem-

mes) qui, dans leur quartier, sont au service des personnes démunies. Lors de leurs visites, elles agissent avec finesse, savoir-faire et amour. En effet, elles n’apportent pas que de la nourriture, mais aussi de l’écoute, du soutien, de l’amitié, de la prière. Elles sont les pieds, les mains, les yeux, les oreilles et – pourquoi pas ? – le cœur de tendresse et de compassion de Dieu. Elles partagent la richesse de leur confiance et de leur amour, et répandent large-ment l’espérance qui fait vivre, recevant aide et soutien des membres de leur communauté chrétienne.

En ce qui a trait aux paroisses, chacune d’entre elles semble avoir sa propre spécialité. Dans celle-ci, les pauvres, les orphelins et les handicapés sont accueillis et pris en charge. Des laïcs s’unissent pour aider les religieux et les religieuses à loger, à nourrir ces personnes meurtries par la vie et à en prendre soin. Dans celle-là, on s’occupe d’une garderie; plus loin, une école primaire accueille aussi des orphe-lins; là-bas, une autre école primaire reçoit des enfants des bidonvilles. Je pense beaucoup à eux: tous ces petits sont enfants de Dieu. Quand j’ai voulu comprendre cette façon de fonctionner dans les écoles, la réponse a été: « Nous sommes en pays musulman et nous, les chrétiens, avons nos écoles. » En Égypte, les collèges chrétiens accueillent toutes les person-nes, même des musulmans. Quel témoignage !

Prière et rencontre de l’Autre

On a eu l’occasion de visiter la ville histori que d’Alexandrie ainsi que sa célèbre bibliothè que. Personnellement, la visite du monastère de l’église Saint-Georges et celle de l’église qui se trouve dans cet endroit paisible qu’est le cen-tre œcuménique copte Anaphora, deux lieux situés environ à 75 km au nord du Caire, m’a fait beaucoup de bien. Cela m’a surtout rap-pelé que le monachisme – né en Égypte – est encore vivant. La visite de ces lieux de silence et de prière a été une pause significative dans nos journées bien remplies.

Une autre chose qui m’a marquée fut la cé-lébration eu charistique en langue copte, dans une église remplie. Cette expérience m’a fait prendre conscience que j’étais rattachée aux premiers chrétiens d’Alexandrie à qui saint Marc a enseigné la façon de rendre grâce – U

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Centre œucuménique copte Anaphora.

rencontrés et relevés et nous présenter comment ils s’approprient ce qu’ils vivent ensemble. Leur engagement personnel – leur amour en actes – contribue à faire fleurir leur beauté et à les rendre fiers de voir chacun s’épanouir et grandir.

En reconnaissant une telle abondance de vie et d’énergie, en voyant ce qui est inventé et créé avec les encouragements et le soutien de plusieurs collaborateurs-formateurs, je réalise que ces groupes de jeunes font du neuf pour l’Église d’Égypte: la foi est vivante, l’espérance grandissante et l’amour florissant.

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toute la liturgie est chantée, l’assemblée parti-cipe, l’encens s’élève et tous communient au Corps et au Sang du Christ.

De plus, nous avons été reçus par le nouveau patriarche d’Alexandrie, sa béatitude Ibrahim Isaac Sidrak. C’était une visite que j’ai grande-ment appréciée. L’accueil du Patriarche, d’une grande simplicité, m’a beaucoup touchée et j’en garde un excellent souvenir.

Au-delà de l’« Égypte »Tout cela m’amène à dire que l’Égypte est

pour moi beaucoup plus que les pharaons, que Cléopâtre, que le Nil et qu’un immense désert. C’est un lieu où la nature nous ouvre à l’écoute, à la présence et à la grandeur de Dieu. Le Caire, El-Minya, Alexandrie sont des villes où j’ai rencontré des chrétiens attentifs aux appels de la vie, des personnes qui s’unissent pour répondre à son appel. Grâce à elles, j’ai pu voir comment des pages d’Évangile s’écrivent chaque jour.

Je dois avouer que j’ai été évangélisée. J’ai reçu une dose de foi. Et je me réjouis et m’émer-veille devant tant de travail et de réalisations accomplis ! L’Esprit est à l’œuvre en ces temps, et l’Église est bien en vie.

« … car la vie s’est manifestée, et nous avons vu et nous rendons témoignage… » (1 Jn 1, 2)

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Au Caire, visite d’un bâtiment transformé en lieu de culte chrétien. À gauche, on aperçoit une mosquée.

Eucharistie en rite copte, paroisse Notre-Dame du Carmel (Caire).

Le père Antonios, curé de Notre-Dame du Carmel, distri-bue le Corps du Christ.

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François rencontre les responsables des oPM :

« Vous m’êtes particulièrement chers »

JJ e suis particulièrement heureux, chers frères et sœurs, de vous rencontrer pour la première fois, directeurs nationaux des Œuvres pontificales missionnaires pro-

venant du monde entier. Je salue cordialement le cardinal Fernando Filoni, je le remercie du service qu’il accomplit en tant que préfet de la Congrégation pour l’évangélisa-tion des peuples, ainsi que des paroles qu’il m’a adressées en votre nom – le cardinal Filoni a un travail en plus en ce moment: il est professeur. Il vient me voir pour « m’en-seigner l’Église ». Oui, il vient et il me dit: ce diocèse est ainsi, comme ceci et comme cela… Je connais l’Église grâce à ses leçons. Ce sont des leçons qui ne sont pas payantes, il le fait gratuitement. Je salue également le secrétaire, mgr Savio Hon Tai-Fai, le secrétaire-adjoint, mgr Protase Rugambwa, et tous les collaborateurs du dicastère et des Œuvres pontificales missionnaires, prêtres, religieux et religieuses, laïcs et laïques.

Chaque année, au mois de mai, le président et les secrétaires généraux des OPM se réunissent à Rome avec les directeurs nationaux des OPM du monde entier, en raison de l’Assemblée ordinaire du conseil supérieur des OPM. Mais cette année, l’Assemblée revêt un caractère particulier : depuis juin dernier, les OPM ont un nouveau président en la personne de Mgr Protase

Rugambwa; le père Timothy Lehane, s.v.d., et mgr Jan Dumon, respectivement secrétaires généraux de l’Œuvre pontificale de la Propagation de la foi et de l’Œuvre pontificale de saint-Pierre-Apôtre, quittent leur poste; et, bien sûr, l’Église a un nouveau pape. C’est à ce moment de transition et de renouvellement que le 17 mai dernier, au Vatican, le pape François a reçu les participants à cette assemblée. Voici le discours qu’il leur a adressé. (N.D.L.R.)

Le père André Gagnon, s.j., directeur national des OPM au Canada francophone, accueilli par le pape François.

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Je voudrais vous dire que vous m’êtes particulièrement chers, car vous m’aidez à conserver vivante l’activité d’évan-gélisation, paradigme de chaque œuvre de l’Église. Le carac-tère missionnaire est le paradigme de chaque œuvre de l’Église; c’est une attitude paradigmatique. En effet, l’Évêque de Rome est appelé à être le Pasteur non seulement de son Église particulière mais également de toutes les Églises, afin que l’Évangile soit annoncé jusqu’aux extrémités de la terre. Et dans cette tâche, les Œuvres pontificales missionnaires sont un instrument privilégié entre les mains du Pape, qui

est le principe et le signe de l’unité et de l’universalité de l’Église (cf. Lumen gentium, 23). En effet, elles s’appellent « pontificales » parce qu’elles sont à la disposition directe de l’Évêque de Rome, avec leur objectif spécifique d’agir afin que soit offert à tous le don précieux de l’Évangile. Celles-ci sont plei-nement actuelles, et même nécessaires aujourd’hui encore, car il y a de nombreux peuples qui ne connaissent pas encore et n’ont pas rencontré le Christ, et il est urgent de trouver de nouvelles formes et de nouvelles voies pour que la grâce de Dieu puisse toucher le cœur de chaque homme et de chaque femme et les conduire à lui. Nous en sommes tous de simples instru-ments, mais importants; nous avons reçu le don de la foi non pour la garder cachée mais pour la diffuser, afin qu’elle puisse illuminer le chemin de tant de nos frères.

Assurément, il s’agit d’une mission difficile que celle qui nous attend, mais, sous la conduite du Saint-Esprit, celle-ci devient une mission enthousiasmante. Nous faisons tous l’expérience de notre pauvreté, de notre faiblesse en appor-tant dans le monde le trésor précieux de l’Évangile, mais nous devons sans cesse répéter les paroles de saint Paul: « Mais ce trésor, nous le portons en des vases d’argile, pour que cet excès de puissance soit de Dieu et ne vienne pas de nous. » (2 Co 4, 7) C’est cela qui doit toujours nous donner du courage: savoir que la force de l’évangélisation vient de

Dieu, lui appartient. Nous sommes appelés à nous ouvrir toujours davantage à l’action du Saint-Esprit, à offrir toute notre disponibilité pour être des instruments de la miséricorde de Dieu, de sa tendresse, de son amour pour chaque homme et pour chaque femme, en particulier les pauvres, les exclus, ceux qui sont loin. Et pour chaque chrétien, pour toute l’Église, cela n’est pas une mission facultative, mais essentielle. Comme le disait saint Paul: « Annoncer l’Évangile en effet n’est pas pour moi un titre de gloire; c’est une nécessité qui m’incombe. Oui, malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évan­gile ! » (1 Co 9, 16) Le salut de Dieu est pour tous !

Annoncer l’évangile n’est pas une mission facultative

Les Œuvres pontificales missionnaires: actuelles et nécessaires

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Catholiques d’une communauté

paroissiale à Madagascar.

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CChers directeurs nationaux, je vous ré-pète l’invitation que Paul VI vous adressa, il y a presque cinquante ans, à sauve-garder jalousement le souffle universel des Œuvres missionnaires, « qui ont l’honneur, la responsabilité, le devoir de soutenir la mission [d’annoncer l’Évan­gile], d’administrer les aides nécessaires »

(Discours aux Œuvres pontificales missionnaires, 14 mai 1965: aas 57 1965, 520). Ne vous lassez pas d’éduquer chaque chrétien, dès l’enfance, à un esprit vraiment universel et missionnaire, et de sensibiliser toute la communauté à soutenir et à aider les missions selon la nécessité de chacune (Ad gentes, 38). Faites en sorte que les Œuvres pontificales missionnaires continuent, dans le sillage de leur tradition séculaire, à animer et à former les Églises en les ouvrant à la vaste dimension de la mission évangélisatrice. Les Œuvres pontificales missionnaires sont également placées à juste titre sous la sollicitude des évêques, pour qu’elles soient « enracinées dans la vie des Églises particu­lières » (Statut des Œuvres pontificales missionnaires, 17); mais elles doivent réelle-ment devenir un instrument privilégié pour l’édu cation à l’esprit mission-naire universel et à une plus grande communion et collaboration entre les Églises pour annoncer l’Évangile au monde. Devant la tentation des commu-nautés de se refermer sur elles-mêmes – c’est une des tentations les plus fréquentes, une des plus fréquentes de se refermer sur soi-même –, préoccu-pées par leurs problèmes, votre tâche est de rappeler la missio ad gentes, de témoigner de façon prophétique que la vie de l’Église et des Églises est une mission, et est une mission universelle. Le ministère épiscopal et tous les ministères visent assurément à la croissance de la com munauté chrétienne, mais ils sont également placés au service de la communion entre les Églises pour la mission évangélisatrice. Dans ce contexte, je vous invite à avoir une attention particulière pour les jeunes Églises, qui œuvrent souvent dans un climat de difficulté, de discrimination, également de persécution, afin qu’elles soient soutenues et aidées dans leur témoignage de l’Évangile par la parole et les œuvres.

Chers frères et sœurs, en renouvelant mes remerciements à tous, je vous encourage à poursuivre votre engagement, afin que les Églises locales assu-ment leur part de responsabilité dans la mission universelle de l’Église avec toujours plus de générosité. En invoquant Marie, Étoile de l’Évangélisation, je fais miennes les paroles de Paul VI, des paroles qui sont actuelles comme si elles avaient été écrites hier. Le Pape disait: « Et que le monde de notre temps qui cherche, tantôt dans l’angoisse, tantôt dans l’espérance, puisse recevoir la Bonne Nouvelle, non d’évangélisateurs tristes et découragés, impatients ou anxieux, mais de ministres de l’Évangile dont la vie rayonne de ferveur, qui ont les premiers reçu en eux la joie du Christ, et qui acceptent de mettre en jeu leur vie pour que le Royaume de Dieu soit annoncé et l’Église implantée au cœur du monde. » (Evangelii nuntiandi, 80) Merci.

À vous, à vos collaborateurs, à vos familles, et à tous ceux que vous portez dans votre cœur, à votre travail missionnaire, je donne à tous ma bénédiction.

© Copyright 2013 – Libreria Editrice Vaticana

témoigner « de façon prophétique que la vie de l’église et des églises est une mission universelle »

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«L a visite du cardinal Filoni a constitué un encouragement très fort pour toute notre Église et une source de grand ré­

confort pour moi, évêque, et pour les fidèles » : c’est ce que déclare Mgr Paul Hinder, o.f.m.cap, vicaire apostolique d’Arabie du Sud, à propos de la visite du préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples aux Émirats arabes unis (ÉAU), du 11 au 15 juin dernier.

Le vicariat apostolique d’Arabie du Sud compte environ 2,5 millions de catholiques de plus de 90 nationalités, provenant surtout des Philippines, d’Inde, du Sri Lanka, du Bangladesh et du Pakistan.

« Vous vivez et travaillez dans une terre chère à l’islam »Au cours de son séjour, le cardinal Fernan-

do Filoni a visité la grande mosquée Sheikh Zayed d’Abu Dhabi et la St. Joseph’s School, site d’excellence de l’œuvre d’instruction me-née par l’Église catholique. Il a aussi rencontré les religieuses comboniennes et les religieux qui exercent leur service pastoral sur le terri-toire du vicariat.

Dans l’homélie de la messe célébrée le 12 juin en l’église Saint-Joseph d’Abu Dhabi, le cardinal a voulu souligner la situation des migrants :

« Je sais que vous appartenez donc à diffé­rents pays. Je connais bien certains d’entre eux, pour y avoir passé un certain nombre d’années de ma vie de prêtre et d’évêque, appre­nant à ap précier et à connaître vos cultures. Aujourd’hui, vous vivez ici, dans une terre qui vous permet de travailler et de gagner le pain pour vous et vos familles. C’est un aspect im­portant parce que, dans la vie, nous sommes

tous un peu migrants. En outre, vous vivez et travaillez dans une terre chère à l’islam, une religion avec laquelle nous, chrétiens, parta­geons le principe du Dieu unique, l’adoration du Très­Haut et la valeur de la prière. Vous apprenez ici à pratiquer la coexistence inter­religieuse fondée sur le respect réciproque et la collaboration sous de nombreux aspects. »

Le cardinal Filoni a aussi encouragé les fidèles à rester fermes dans la foi :

« Aujourd’hui, il n’est pas possible d’être chrétiens du simple fait d’être né au sein d’une famille chrétienne. Ceci vaut plus encore pour vous qui vivez dans une terre différente de la vôtre. Chaque jour, vous devez renouveler le choix de la foi, accordant à Dieu la première place et sortant vainqueurs des tentations provenant de cultures différentes. Les épreuves auxquelles vous êtes soumis sont parfois nom­breuses. La tentation de mettre de côté la foi est toujours présente et la conversion devient une réponse à Dieu qui doit être plusieurs fois confirmée. »

« soyez l’icône de l’amour de Dieu pourles hommes et les femmes de notre temps »Selon le vicaire apostolique, l’événement

central de la visite, à savoir la consécration de la nouvelle église Saint-Antoine de Padoue sise à Ras Al Khaimah, dans la périphérie de Dubaï, qui a eu lieu le 14 juin, a constitué un moment de grand impact spirituel.

« Environ 10 000 fidèles ont participé. Nous ne nous y attendions pas. L’église (d’une capacité de 1500 personnes), était bondée tout comme l’auditorium situé en dessous. Des milliers de fidèles ont pu écouter la célébration en dehors de l’église. »

PAr | Univers

émirats arabes unis Visite du préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples et consécration d’une nouvelle église.

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Le préfet a remercié les autorités religieuses et civiles présentes, portant le salut du pape François, qui assure de « son affection paternelle et sa prière ».

Au cours de l’homélie prononcée lors de la messe, le cardinal Filoni a déclaré aux catho-liques présents :

« Aujourd’hui, nous consacrons à Dieu ce nou­veau temple dédié à saint Antoine de Padoue que vous avez construit avec votre pasteur, image du temple de Dieu que vous êtes. Vous constituez en effet les pierres du temple spiri­tuel de l’Église, dont le premier architecte est le Seigneur. Dans cet édifice, chacun a sa place, chacun est unique et précieux. Vous provenez de différents pays, mais vous formez l’unique Peuple de Dieu.

« Ici, vous êtes appelés à être comme le levain dans la pâte. Et dans un contexte complexe, je rencontre la confiance et l’espérance : confiance pour le travail qui soutient votre avenir et vos familles, espérance pour votre vie spirituelle. Que le témoignage de la foi, la prière quo tidienne, la miséricorde soient vos fidèles compagnons.

« Le témoignage de la foi, a-t-il poursuivi, facilite également le dialogue entre les religions. La prière quotidienne rend familier le rapport entre le Père miséricordieux et ses créatures. La miséricorde ouvre le cœur à la solidarité et elle devient un reflet de la charité de Dieu. […] Soyez l’icône de l’amour de Dieu pour les hom­mes et les femmes de notre temps… demandez à saint Antoine de Padoue de vous accompa­gner dans vos fatigues quotidiennes. À la Très Sainte Vierge Marie, Notre­Dame d’Arabie, proclamée le 16 janvier 2011 Patronne des deux vicariats apostoliques du Golfe, je confie vos peines et vos intentions », a conclu le cardinal Filoni.

La présence du cardinal : un signe qui portera des fruits

Avec la construction et la dédicace de cette nouvelle église, le nombre des lieux de culte catholiques au sein des sept États de la Fédéra-tion des Émirats est désormais de huit.

« Toute la communauté catholique, composée de gens pauvres, d’humbles travailleurs immi­grés qui vivent dans la précarité et l’insécurité, a reçu un grand encouragement dans son chemin de foi, rappelle Mgr Hinder. Nous avons reçu la bénédiction et ressenti la présence aimante du pape François. »

Toujours selon l’évêque, la visite du cardi-nal Filoni, dans un contexte social difficile, a constitué un signe d’attention de l’Église de Rome qui portera des fruits positifs au sein de la communauté locale.

C’est l’émir Saud Bin Saqr al Qasimi qui a fait don du terrain de Ras Al Khaimah destiné à accueillir l’église Saint-Antoine de Padoue. Sur une île du territoire sise dans la périphérie de Dubaï, il existe ainsi une sorte de « quartier ecclésiastique » qui comprend des églises et des édifices de différentes confessions chré-tiennes (catholique, copte, anglicane, etc.). La nouvelle église Saint-Antoine comprend un grand centre pastoral qui pourra accueillir plus de 1000 personnes dans le cadre de rencontres et d’activités pastorales destinées aux jeunes ou aux adultes.

Finalement, Mgr Hinder indique que le 29  juin prochain, il présidera à la pose de la première pierre d’une autre nouvelle église qui sera édifiée dans deux ans sur le continent.

« C’est le signe du fait que notre mission se poursuit. Rendons grâce au Seigneur ! »

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JUIN 2013Pour que là où l’influence de la sécularisa-tion est la plus forte, les communautés chré-tiennes sachent promouvoir efficacement une nouvelle évangélisation.PrièreSeigneur, donne aux communautés chrétiennes le courage d’apporter l’Évangile avec force et efficacité là où la sécularisation fait obstacle à ceux qui te cherchent.

JUILLET 2013Pour que dans tout le continent asiatique, les portes soient ouvertes aux messagers de l’Évangile.PrièreSeigneur, par ton Esprit, fais que l’Asie déploie davantage sa culture afin qu’elle puisse ouvrir ses portes aux missionnaires qui viennent annoncer ta Parole et ton message libérateurs.

AOÛT 2013Pour que les Églises particulières du conti-nent africain, fidèles à l’annonce de l’Évan-gile, promeuvent la construction de la paix et de la justice.PrièreSeigneur Dieu, toi qui as toujours accompagné l’Église en Afrique dans son cheminement, soutiens ces hommes et ces femmes qui, sans relâche, font la promotion d’une Afrique plus pacifique et plus juste.

Un regard sur le monde avec les yeux de l’Évangile !

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Le salut de Dieu est pour tous

« Nous sommes appelés à nous ouvrir toujours

davantage à l’action du Saint-Esprit, à offrir

toute notre disponibilité pour être des instruments

de la miséricorde de Dieu, de sa tendresse,

de son amour pour chaque homme et pour chaque

femme, en particulier les pauvres, les exclus,

ceux qui sont loin. Et pour chaque chrétien,

pour toute l’Église, cela n’est pas une mission facul-

tative, mais essentielle. Comme le disait

saint Paul : « Annoncer l’Évangile en effet

n’est pas pour moi un titre de gloire;

c’est une nécessité qui m’incombe. Oui, malheur

à moi si je n’annonçais pas l’Évangile!» (1 Co 9, 16)

Le salut de Dieu est pour tous ! »

Le pape François aux responsables des OPM, 17 mai 2013