| CDÉACF - L'ICEAbv.cdeacf.ca/CJ_PDF/2005_07_0001.pdf · 2007-04-23 · 1 Atrîl 1982 L'ICEA...

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1 Atrîl 1982 L'ICEA Bulletin de liaison de l'Institut canadien d'éducation des adultes SUR LE RAPPORT DE LA CEFA des syndicats- desjroupes de femmes- des gro upes populaires t ^ s p a t r a i s ) des responsables en éducation des

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1Atrîl 1982 L'ICEA

Bulletin de liaison de l'Institut canadien d'éducation des adultes

SUR LE RAPPORT DE LA CEFA

des syndicats- desjroupes de femmes- des groupes populaires t^spatrais) des responsablesen éducation des S î

DOSSIER

Fruit de deux ans de consultation, d'études et dedébats, le rapport de la CEFA (Commission d'étudesur la formation des adultes) a été déposé il y a près dedeux mois, le 25 février dernier.Et tel que demandé, ce rapport, en plus d'être remis augouvernement, a été rendu public. C'est qu'il appar-tient à la population et aux organismes qui y ont misbeaucoup d'énergie et un espoir certain.Malgré la distribution trop restreinte du rapport,l'ICEA et ses membres ont réussi à intervenir avec cé-lérité pour permettre aux divers groupes de s'appro-prier le rapport et pour faire connaître la réaction offi-cielle de l'Institut.Outre cette prise de position largement diffusée dansles journaux, l'ICEA a organisé deux journées d'infor-mation, à Montréal et à Québec, auxquelles ont parti-cipé quelques 200 représentants provenant princi-palement des groupes populaires et du réseau publicd'éducation des adultes. On a aussi invité les diversesorganisations à tenir des sessions d'information(l'ICEA offrant un support technique) et à faire con-naître publiquement leur réaction. Enfin une journéenationale d'étude et de débat sur les suites du rapportde la CEFA sera convoquée dans le cadre de l'assem-blée annuelle de l'ICEA en juin prochain.Entretemps, il importait de recueillir et publier les pre-mières réactions des divers groupes sociaux aux re-commandations de la CEFA.Comme on le verra, la réaction d'ensemble, sauf celledu patronat, est positive face aux orientations majeu-res: affirmation du droit à l'éducation des adultes,priorité à la formation de base, reconnaissance del'éducation populaire autonome et du secteur associa-tif, développement et démocratisation (droit de négo-cier la formation) de la formation reliée au travail,promotion des "services à la collectivité".Deux questions toutefois demeurent posées et les cou-pures les relancent avec encore plus d'acuité: l'équi-voque tragique des propositions financières et l'ambi-

guïté des recommandations portant sur les conditionsde travail en éducation des adultes. Dans le premiercas cela permet à un ministre d'affirmer que le rapportn'exige aucun sous de plus, alors que le rapport seréfère au budget pré-coupures 1980-81 et non aubudget 1982-83 soit deux ans plus tard, 25% d'inflationplus tard et quelque 55 millions en moins.Dans l'autre cas, au triste royaume du temps partielqu'est l'éducation des adultes, cela ouvre la porte à uneinterprétation restrictive du noyau de permanent-e-srecommandé par la CEFA. Comme le disait un tra-vailleur syndiqué de l'éducation des adultes "quelmodèle pensez-vous retiendra le Conseil du trésor: lacitrouille tel que maintenant (2% de permanent-e-s) oul'avocat?"N'empêche que ce rapport, rompant avec toutes lesmesures de contre-réforme et les scénarios de dé-croissance venant de Québec et d'Ottawa, opte pour ledéveloppement et la démocratisation: développementdu potentiel humain, lutte contre les inégalités en édu-cation et priorité accordée aux groupes sociaux discri-minés, élévation du niveau général de qualification,droit de tous à l'éducation, droit de regard des adultessur leur formation tant à l'école que dans les entre-prises, renouvellement des pratiques, support accruaux organismes volontaires (groupes populaires etsyndicaux).Ce parti-pris clair pour une éducation permanente,outil de développement individuel et collectif et cechoix nettement exprimé de rendre cet outil accessibleà toutes et tous exige notre appui sans détour.Ce numéro spécial du bulletin est dédié à tous leshommes et les femmes qui, oeuvrant en éducation desadultes depuis des années, ont cru avec raison dans laCEFA, mais, pour le moment se demandent si demain,suite aux coupures et compressions, elles et ils serontencore là pour en bénéficier.

PAUL BÉLANGER

à lire un long rapport

Le rapport final de la CEFA, APPRENDRE: UNEACTION VOLONTAIRE ET RESPONSABLE,n'est pas facile à avaler et à digérer: quelques 860 pagessans compter les annexes à venir, 430 recommandationsqui reflètent le mandat extrêmement large de la Com-mission, une présentation "décloisonnée" du contenuqui incite le lecteur en quête d'information sur un sujetprécis à voyager à travers l'ensemble du rapport. "Cedécoupage décloisonné est à l'image du mandat et de ladémarche de la Commission: il n'enferme pas dans sapropre dynamique chacun des univers et a l'avantage derefléter, sur un sujet donné, l'ensemble de la question".(CEFA, p. XXXIII).De plus, le coût à l'unité et sa distribution parcimo-nieuse aux organismes (qui ont dû pour la plupart se ra-battre sur l'abrégé) sont loin de favoriser l'appropria-tion de son contenu par les premiers intéressés: usagersde l'éducation des adultes, éducateurs, organismes et in-tervenants de tout ordre.Convaincu que l'orientation et les recommandations dela CEFA constituent un apport de première importancedans la conjoncture actuelle de l'éducation des adultes,PICEA a voulu rendre compte des réactions des orga-nismes concernés. Les commentaires qui s'en dégagentdevraient faciliter le décodage, la lecture critique durapport et permettre ainsi d'identifier des pistes d'ac-tion.Deux mises en garde s'imposent. Les thèmes que nousabordons sont loin de rendre compte de tous les élé-ments de la problématique de la CEFA. Dans unpremier temps cependant, ils semblent amorcer et pola-riser les débats dans les groupes. D'autre part, ces der-niers n'ont généralement pas adopté de positions offi-cielles sur le sujet. Nos informations proviennent deplusieurs sources: enquête téléphonique, compte-rendusde journées d'étude tenues par PICEA à Montréal et àQuébec, communiqués de presses, etc. Nous disposonsdonc d'indications sur des pistes de débats plutôt quedes positions définitives.

DOSSIER

Le regroupement des groupes populairesen alphabétisation a fait connaître publi-quement ses réactions aux recommanda-tions de la CEFA. Il se félicite d'abord dufait que celles-ci constituent un pas majeurdans la perspective de la démocratisationde l'éducation des adultes au Québec.L'objectif de la réduction des inégalitésd'accès à l'éducation et la priorité ac-cordée aux populations les plus démuniesamènent la CEFA à reconnaître le droit detout adulte à une formation de base gra-tuite et à lui garantir l'exercice de ce droitpar une banque de 13 ans de formation.

4. Que l'on garantisse aux adultes,en vertu de ce droit, l équivalent de 13années de formation, acquises enmilieu scolaire ou ailleurs, de façonformelle ou autrement.

Mis à part les représentants patronaux,tous les organismes qui se sont prononcéssur la formaiton de base se sont déclarésmassivement favorables à l'orientation dela CEFA. C'est le cas particulièrement descentrales syndicales, de l'UPA, d'orga-nismes de la vie associative (AFEAS,Fédération des femmes du Québec, Mou-vement d'éducation populaire et d'actioncommunautaire du Québec), du Conseil dustatut de la femme, d'organismes du milieuscolaire tels l'Association des coordon-nateurs de l'éducation des adultes descégeps du Québec (ACEACQ) et la Tabledes responsables des services de l'éduca-tion des adultes des commissions scolairesdu Québec (TREAQ).De plus, les groupes alpha jugent positifque la Commission ait développé sa pro-blématique à partir des besoins desadultes. L'analphabétisme constitue un

problème tel qu'il nécessite des mesuresprioritaires. La Commission reconnaît lavaleur du travail d'alphabétisation effectuédepuis 10 ans par les organismes d'éduca-tion populaire. Elle préconise leur dévelop-pement et elle leur réserve un rôle impor-tant dans l'éventail des mesures proposéespour remédier à ce problème.Ceux-ci ont par ailleurs un certain nombrede réticences et d'interrogations. LaCEFA distinguerait de manière trop for-melle les analphabètes complets (moins de'5 ans de scolarité) et les analphabètes fonc-tionnels .

"Quant aux analphabètes com-plets, on utilise le plus souvent le cri-tère de cinq années de scolarité oumoins pour les dénombrer.(...)De même on utilise aussi des indicestels que la classe sociale, la région,l'âge, la langue maternelle et l'origineethnique pour les repérer et tenircompte de leurs spécificités." (tiré durapport, p. 100)

Une perception réductrice du phénomènede l'analphabétisme l'amènerait à établirdes projections irréalistes en terme decampagne d'alphabétisation: le rapportsous-estime le nombre des analphabètescomplets (notamment ceux qui sortent del'école) et sur-estime le nombre de ceux quis'inscriraient à court terme dans de tellesactivités. Il faudrait donc reviser la duréeet l'étalement dans le temps de la cam-pagne et revoir en conséquence les prévi-sions financières s'y rattachant. Lesgroupes alpha évaluent également dansleur communiqué que, dans 'esprit d'unepolitique de décentralisation, "le caractèrenational de la campagne devrait être con-

sidérablement atténué au profit des ac-tions locales".

7. Que, dans le cadre des objectifspoursuivis sur le plan national pourcette action prioritaire, chaque régionse dote d'un plan compatible avec saréalité, et à la définition duquel les di-verses ressources scolaires, commu-nautaires et de l'entreprise auront étéassociées pour identifier le cadre, lesactivités et les méthodes de la campa-gne d'alphabétisation et de la missionde formation de base.

A propos des ressources humaines ratta-chées à la campagne, ils croient déceler lavolonté de "minimiser le plus possible lesdépenses en utilisant au maximum le béné-volat et le "cheap labor" (mise à contri-bution des chômeurs et des retraités)", etinsistent sur le fait que ce travail nécessitedes compétences et une formation spécifi-ques .

10. Que l'on explore les moyensd'associer des jeunes adultes et despersonnes à la retraite à cette mission,lesquels pourraient choisir, en y étantpréparés, de devenir alphabétiseursou personnes-ressources en formationde base.

De plus, il y aurait avantage à retravaillerl'articulation entre la formation de base, laformation générale et l'alphabétisation .

* toutes les notes en italique proviennent du rapport de la Commission d'Etude sur la Formation des Adultes, Apprendre, une action volontaire et res-ponsable, Gouvernement du Québec, Montréal, février 1982. Le document est disponible au coût de $19.50 l'unité à l'Editeur Officiel du Québec au Com-plexe Desjardins à Montréal. On peut se procurer gratuitement l'abrégé de 44 pages en s'adressant au Secrétariat du développement culturel, 875 Grande-Allée à Québec (418-643-5791).

CEE!

< i la vaste mission portant surla jormation de base sera l'occasiond'articuler l'alphabétisation à la jor-mation de base, et celle-ci à la jorma-tion générale. En ce sens, les objectijsactuels de la jormation générale (pasassez précis, trop liés à la diplomationet aux disciplines reconnues pourobtenir un D.E.S. et rencontrer lespréalables scolaires des niveaux supé-rieurs ou des spécialisations) devrontêtre remis en question à la lumière desorientations dans le domaine de lajormation de base. De la même jaçon,les lacunes de la jormation de base desjeunes, devront être abordées."

(Tiré du rapport p. 102)

11 en résulterait possiblement un partage plusclair des responsabilités et des rôles respec-tifs des institutions publiques et des orga-nismes volontaires. Le regroupement atoujours favorisé le respect et le dévelop-pement des deux réseaux, entendus sousl'angle de la complémentarité. En vertu dece principe, il s'inscrit en désaccord avec lerôle limité que la CEFA réserve aux com-missions scolaires dans la lutte contrel'analphabétisme. L'ICEA souhaite égale-met que les services publics d'éducationdes adultes assument à cet égard des fonc-tions plus importantes et plus décisives, in-voquant que les organismes volontairesd'alphabétisation ne veulent pas servir desuppléance à bon marché.Rappelant la crise financière que tra-versent les groupes alpha actuellement,ceux-ci incitent le ministre responsable dudossier à se prononcer sur la priorité pro-posée à l'alphabétisation dans le cadre dela mission "formation de base", et à pré-ciser les ressources qui y seront affectéesen 1982-83.

L'ÉDUCATION

POPULAIRE

AUTONOME:

APPRENDRE

À SE PRENDRE

EN MAINSur la question de l'éducation populaireautonome, nous disposons actuellementdes premières réactions des responsablesdu MLPACQ, anciennement le Comité decoordination des OVEP, de même que descommentaires issus des journées d'étudede l'ICEA à Québec et à Montréal. Lepoint de vue des organisations de femmessera traité de façon spécifique.Le document de la CEFA reconnaît lesmouvements et organismes de la vie asso-ciative comme d'authentiques porteurs del'action éducative au Québec. La CEFAsoutient le principe de l'autonomie de cesgroupes et encourage les démarches depromotion collective. Elle indique que cemilieu a fait preuve d'une grande capacitéd'innovation et de créativité au plan péda-gogique et qu'il pourrait être amené àjouer un rôle significatif à l'intérieur de lamission prioritaire de la formation de base.Ainsi les recommandations 336 à 341s'avèrent fidèles à l'esprit des revendi-cations des OVEP.Les opinions se rejoignent pour déplorertoutefois un programme de financementinsuffisant et surtout fort incertain. Unminimum de $ 12.5 millions, calculé enfonction d'un pourcentage de 5% dubudget global consacré à l'éducation desadultes en 1980-81 serait affecté à cesecteur.

DOSSIER

398. Qu'un pourcentage de 5% dubudget consacré directement àl'organisme central de iéducationdes adultes soit obligatoirementaffecté à ce programme. (Lebudget de l'organisme central estactuellement estimé à 250 $ mil-lions, ce qui réserverait unminimum de 12,5 $ millions auxorganismes d'éducation popu-laire).

L'évaluation du MEPACQ se fonde sur lesfaits suivants: 1) les demandes des OVEPl'an dernier se chiffraient à $17. M.; 2) ilest prévisible que le volume des demandessoit à la hausse suite à la reconnaissance dela valeur et du rôle spécifique de ces acti-vités éducatives; 3) une partie des fonds dece programme pourrait être consacrée àdes organismes de soutien pédagogique etde recherche et pourrait éventuellementservir à financer le coût de fonctionnementdu comité consultatif national; 4) toutesces prévisions se basent sur l'hypothèse durapatriement et de l'utilisation des fondsfédéraux, hypothèse fort aléatoire. Sur leplan du financement de l'éducation pop-ulaire, plusieurs organismes regrettentégalement que la CEFA n'ait pas retenul'obligation de consacrer 10% des fonds deformation en entreprise à la formation syn-dicale. Des activités de ce type peuventtoujours être financées mais elles nécessi-tent l'accord des deux parties. Il sembleque le débat le plus complexe se situeautour de la participation des organismesde la vie associative aux structuresrégionales et nationales proposées par laCEFA. Le mouvement a traditionnelle-ment développé une attitude plutôt défen-sive face à toute structure "participative".On craint généralement de se faire noyer,de ne pas "faire le poids" face, par exem-ple, aux institutions scoalires qui disposentde davantage de ressources.

425. Que le C.R.E.A. bénéficied'un budget lui assurant une in-frastructure administrative légèrelui permettant d'assumer ses jonc-lions et son rôle de coordination;que ce budget prévoie une com-pensation Jinancière (jetons deprésence et frais de déplacement}pour les représentants des milieuxy siégeant, et que des services mi-nimaux de secrétariat leur soient

Les institutions scolaires ne vont-elles paschercher par ailleurs à s'ingérer en éduca-tion populaire en constituant de toutespièces, comme c'est déjà le cas en alphabé-tisation, des groupes "d'éducation popu-laire" qui pourront bénéficier des fondsalloués aux OVEP? Dans le domaine de laformation de base, on appréhende unenouvelle forme de récupération institution-nelle de l'éducation populaire. C'est dansce cadre qu'on insiste pour définir le rôlede complémentarité des OVEP.D'autres intervenants soulignent les limitesd'une position strictement défensive encette matière et s'interrogent sur les condi-tions d'une participation efficace. Les ex-périences de concertation réalisées jus-qu'ici dans diverses régions du Québec nesemblent pas concluantes. Le rôle dévoluau comité consultatif national concordetoutefois avec une revendication maintesfois répétée des OVEP: celle de contrôlerla définition des critères d'éligibilité auprogramme de financement.

339. Qu'un comité consultatij na-tional composé de représentantsde ces organismes déducation po-pulaire définisse les critères d'éli-gibilité au programme de finance-ment et recommande les organis-mes conformes à ces critères.

Par contre, on est confronté ici au pro-blème de la représentativité des divers or-ganismes regroupés dans le milieu de la vieassociative. Des orientations et des prati-ques fort différentes devront coexister dansce comité. Quelle va être la part de re-présentation des groupes qui s'identifient àune perspective de promotion collective etde transformation sociale?

"La vie associative, notammentcelle que l'on retrouve en éduca-tion des adultes, est multiforme etmultidimensionnelle. On y trouvedes regroupements spontanés quinaissent autour d'un projet ou d'unproblème, des organismes secto-riels oeuvrant sur des terrains, telsque le logement, la condition fémi-nine, les droits sociaux, la solida-rité internationale, la santé, l'ali-mentation, la famille, les religions,l'aménagement du territoire, l'éco-logie, etc. D'autres se définissent àpartir de groupes sociaux spécifi-ques, tels que le mouvement syndi-cal, le mouvement coopératif, lespersonnes handicapées, lespersonnes analphabètes, lespersonnes âgées, les fermières, lesdiverses communautés ethniques,les jeunes adultes, etc. Enfin, d'au-tres s'identifient comme étant desorganismes de services locaux oucommunautaires, tels les médiacommunautaires, les centres de do-cumentation, les garderies, les cli-niques populaires et les coopéra-tives de toutes sortes"(tiré de l'abrégé, p. 25)

Voilà sommairement en quels termes s'en-clenche le débat. A l'heure actuelle, il estprématuré de parler de pistes d'action.L'ensemble des questions soulevées par le

M hPACQ seront soumises à la consultationrégionale en prévision de l'assemblée gé-nérale du 17 avril d'où devra émerger uneposition officielle et des éléments de stra-tégie.

ŒVA

LES SERVICESÀ LA COLLECTIVITÉ

ouCOMMENT TRANSFORMER L'ÉCOLEEn analysant la nécessaire transformationdes pratiques en éducation des adultes, laCommission Jean fait état des multiplesrésistances à ce mouvement qu'offre lecadre universitaire: dominance du modèlepédagogique scolaire et magistral, promo-tion individuelle à travers les seules voiesde la diplômation et de l'enseignementcrédité, freins à l'ouverture et à la démo-cratisation, par conséquent difficile accèspour la communauté environnante auxressources universitaires, maintien etmême renforcement des clientèles tradi-tionnellement privilégiées.Dans ce contexte, les services à la collec-tivité sont identifiés comme un des lieuxstratégiques où se jouent la démocratisa-tion de l'école et notamment celle de l'uni-versité.

229. Que les services à la collec-tivité des diverses institutions sco-laires soient définis comme une di-mension fondamentale de leurmission, comme soutien aux acti-vités des organismes de promotioncollective, et que cette mission soitofficiellement inscrite dans lemandat de toutes les institutionsscolaires.

Le développement et la multiplication deces interventions constituent un facteur

majeur de changement des pratiques péda-gogiques. La confrontation avec lesbesoins du milieu entraîne une nouvelle dé-finition du rôle des institutions d'ensei-gnement et du rôle des éducateurs. Ellesuscite innovations et expérimentations surle plan du contenu comme des méthodes deformation.Le secteur de la promotion collective doitdonc être légitimé et garanti par l'attri-bution, dans toute institution d'ensei-gnement, d'une enveloppe minimale de 2%du budget de fonctionnement.

405. Que les institutions d'ensei-gnement (universités, cégeps etcommissions scolaires {pour lapartie de leur budget consacrée auniveau secondaire)) soient tenues,par loi ou règlement, de consa-crer une enveloppe minimale de2% de leur budget de fonc-tionnement à l'accomplissement dela mission des services à la collec-tivité

Les groupes d'usagers et les artisans desservices à la collectivité de diverses institu-tions se sont déclarés satisfaits des recom-mandations mises de l'avant par la Com-mission Jean. Les idées sont généreusesmais on reproche cependant à la CEFAd'avoir sous-estimé les difficultés majeures |

auxquelles est confronté ce secteur. D'unepart, les effets des coupures budgétairessont tels qu'ils compromettent dans cer-tains cas la survie même des services exis-tants. D'autre part, la bataille à livrer àl'intérieur même des institutions pour sau-vegarder et défendre la légitimité de cespratiques aurait exigé, de la part de laCommission, une argumentation de poidspour fonder davantage ses recommanda-tions. Dans cet esprit, la Commissionaurait dû signaler et expliciter, entreautres, l'impact du développement des ser-vices à la collectivité sur sa mission de for-mation de base.Convoqués par l'ICEA à une journéed'étude portant sur la situation des servicesa la collectivité le 5 mars dernier, les par-ticipants ont unanimement reconnu à lafois l'importance du support accordé parces services aux groupes et organismesdans différentes régions du Québec et lagravité de la crise qu'ils traversent.On s'est entendu pour promouvoir la dif-fusion du rapport de la Commission Jeanet tenir des soirées d'information dans lesrégions. 11 fut également question d'orga-niser la lutte pour le maintien des servicesexistants et leur développement. Au planlocal et régional, une concertation activeentre groupes, usagers et intervenantsdevra se manifester pour résister à toutedétérioration des services. Au plan natio-nal, la mise sur pied d'un réseau "léger"d'information et d'échange aurait poureffet de favoriser la défense et la promo-tion de la mission des services à la collec-tivité.

DOSSIER

L'ÉDUCATION DES ADULTESWê AUTRE LIEU

DE DISCRIMINATIONENVERS LES FEMMES

Les organismes consultés sur cet aspectont particulièrement souligné la difficultéde "traiter'1 avec le rapport de la CEFA:énormité, nombre de recommandations,diffusion restreinte, format et coût àl'unité, mais aussi manque de temps et dedisponibilité à l'intérieur des groupes(cette réalité est davantage vécue dans lemilieu de la vie associative). Par exemple,Action-travail des femmes s'oppose actuel-lement à la fermeture de centres de recy-clage des adultes au niveau secondaire. Sapriorité est de réagir sur ce terrain et legroupe estime que ces coupures ne laissentpas présager une volonté politique favo-rable.Néanmoins, les organismes adhèrent auxprincipes énoncés et à la philosophie debase du rapport. On signale en particulierles recommandations visant à abolir la dis-crimination sexiste dans l'accès à l'éduca-tion des adultes .

43. Qu'on assure aux jemmes despossibilités égales de dévelop-pement personnel et professionnel,entre autres, par une "dése-xisation" des services d'orientationet d'information, par une "dése-xisation" également des normesd'admission, des contenus et desstructures de formation.

L'analyse de la CEFA concernant les diffi-cultés d'accès à la formation des femmesà l'emploi, des femmes à la maison et desbénévoles rejoint les intérêts et les reven-dications de ces groupes. Ceux-ci endos-sent les propositions touchant l'actionpositive et la reconnaissance des acquisnon-scolaires mais il se questionnent surles mécanismes d'application.

4S. Que des mesures d'action posi-tive envers les femmes soient adop-tées en ce qui concerne l'accès àdes activités de perfectionnementau travail, notamment celles descatégories d'emplois habi-tuellement laissées pour compte.

Le Conseil du statut de la femme en parti-culier se demande si les mesures d'actionpositive vont présenter un caractère obli-gatoire ou non. Visent-elles uniquementles femmes à l'emploi? Le Conseil remar-que que la CEFA a plutôt évité de tranchersur ces questions essentielles. La recon-naissance des acquis d'expérience, particu-lièrement pour les bénévoles et les femmesà la maison est une mesure d'accès vitale,mais là encore des modalités concrètes se-raient à préciser .

222. Que l'on étudie les façons dereconnaître, sous la forme decrédits ou autrement, les acquisdes bénévoles, l'expérience et lesconnaissances acquises par lesfemmes dans la gestion de leurfoyer, afin de faciliter leur inscrip-tion à des programmes de forma-tion.

Comment éviter également que les "cré-dits d'éducation continue" capitalisésdans le cadre de la formation par projet, nesoient qu'une "monnaie de singe"?

221. Que iévaluation et la recon-naissance des apprentissages sous

forme d'un "crédit d'éducation

ŒIAcontinue" soient faites par l'orga-nisme d'enseignement dispensantl'activité; et que l'attestation offi-cielle du crédit d'éducation soit dé-livrée au nom du C.R.É.A. et re-connue par l'organisme central.

Le rapport fait état des changements tech-nologiques qui affectent et vont affecterencore davantage les femmes dans unproche avenir. Existe-t-il des garanties à lasécurité d'emploi des femmes en terme derecyclage par exemple? C'est à voir.

321. Que le comité de jormationaccorde une attention toute parti-culière aux besoins de formationdes employé(e)s touché(e)spar deschangements technologiques.

On aurait souhaité, du côté du CSF, que lerapport reconnaisse les besoins spécifiquesdes femmes en ce qui a trait à des servicesd'accueil et de référence et y joigne les re-commandations appropriées. La Fédéra-tion des femmes du Québec, pour sa part,insiste pour que les éducateurs d'adultereçoivent une formation qui les sensibi-lisent aux problèmes spécifiques desfemmes et les amène à transformer enconséquence leurs pratiques pédagoqiques.La Fédération est particulièrement sensibleaux propositions qui valorisent le travaild'éducation des organismes de la vie asso-ciative. Elle appuie fortement le dévelop-pement de la mission des "services à la col-lectivité". L'utilisation des locaux,ressources et équipements publics corres-pond à un réel besoin. Il en est de même dela concertation régionale. L'enseignementà distance répond quant à lui à la volontéd'anonymat de bien des femmes en cedomaine.Le CSF entend évaluer plus à fond cer-taines questions comme les répercussionssur les femmes d'un "service commu-nautaire volontaire".6

111. Que, tout en visant de jaçonprioritaire les 18-30 ans, ce servicesoit étendu progressivement à desvolontaires plus âgés et sans

emploi: victimes des mises à pied,responsables de familles monopa-rentales, prématurément retraités,etc.

Il faudrait éviter de former là un nouveaughetto féminin d'une main-d'oeuvre à bonmarché qui compenserait des servicespublics. Les mesures de financement desindividus, du type "crédit d'impôtnégatif et autres, doivent être de nature àfavoriser un plus grand accès des femmes àla formation .

3S4. Que les dépenses payées parl'adulte aux fins d'éducation soientdéductibles de l'impôt à payer (in-cluant l'ouverture au crédit d'im-pôt négatif), dans une proportion àdéterminer, laquelle n'entraînerapas de perte de revenus pour l'Étatpar rapport à la méthode actuelle.

On aurait par ailleurs souhaité que des for-mules précises garant issent la re-présentation et la participation desfemmes aux diverses structures de l'éduca-tion des adultes.Au Conseil, on a élaboré une hypothèse detravail quant au rapport de la CEFA. Uncomité a été formé qui aura éven-tuellement le mandat de produire un docu-ment d'analyse pouvant servir d'outild'animation auprès de tous les groupesconcernés par la situation des femmes. LeCSF fera connaître publiquement ses réac-tions avant l'été.Le conseil exécutif de l'AFEAS a l'inten-tion d'étudier le rapport dans les plus brefsdélais, en dépit des difficultés soulignéesprécédemment. L'analyse du prochainbudget du gouvernement éclairera les in-tentions de ce dernier au sujet de l'éduca-tion des adultes. Les groupes devront entenir compte dans leur stratégie.La Fédération des femmes du Québectaisait paraître récemment un bref com-muniqué résumant ses positions face aurapport de la CEFA. Selon la responsabledu dossier, il est primordial d'assurer lesuivi de cette politique à toutes les étapesde sa mise en place. Les organismespourront, à cet égard, être amenés à con-juguer leurs efforts et leurs moyens depression.

DOSSIER

DES DÉFIS DA RELEVER

dans le secteur de la formation reliée à remploiLe vaste domaine de la formation reliée àl'emploi (expression que la CEFA préfèreà la formation "professionnelle") estanalysé sous plusieurs angles par la Com-mission: tendance actuelle des marchés detravail, pronostics et orientations despolitiques fédérales en formation profes-sionnelle, inégalités d'accès et discrimina-tion, pratiques de formation en entreprise,rôle et statut des éducateurs, participationà la formation en milieu de travail, etc.11 est difficile de brosser à l'heure actuelleun tableau succint des réactions des multi-ples organismes concernés par le sujet.Comme on pouvait s'y attendre, le Conseildu patronat et la Chambre de commercedu Québec se sont rapidement et som-mairement prononcés "contre le rapportJean".

"En plus de proposer la création d'unautre gros ministère de l'Éducation,appelé Office de l'éducation desadultes, la Commission reprend sonprojet d'une taxe sur la massesalariale, de comités paritairesd'entreprises sur la formation desadultes, du congé éducation et d'unebureaucratisation de tout le domainede la formation professionnelle."{Communiqué du CPQ et de laChambre de Commerce du Québec,Le Devoir, 2 mars 1982)

Les syndicats, quant à eux, ont enclenchédes mécanismes d'étude et de consultationet ne sont pas en mesure pour le momentde faire connaître leurs positions of-

"La formation reliée à l'emploi con-stitue l'un des rouages essentiels detoute politique de démocratisation del'éducation des adultes, à ce titre, elleréclame la participation de tous lespartenaires concernés. Ce n'est qu'àcette condition que pourront se con-crétiser et prendre racine nos volontésde changement. En ce qui concerneplus particulièrement la formationreliée à l'emploi, deux défis sont àrelever: enrichir cette formation etl'élargir à d'autres horizons que celuide la tâche immédiate."

ficielles. Notre petite enquête-maison nousindique plutôt des pistes de réflexion et dequestionnement. Nous ferons part égale-ment des propos recueillis auprès d'unresponsable de l'UPA et de certains in-tervenants du milieu scolaire. Les com-mentaires portant sur la situation des fem-mes dans ce secteur ont été rapportésprécédemment.On peut affirmer sans crainte de setromper que le mouvement syndical estmassivement en accord avec les principesgénéraux qui sous-tendent le rapport de laCommission Jean. On souscrit par-ticulièrement aux objectifs suivants: uneconception élargie et décloisonnée de laformation reliée à l'emploi; une volonté dedémocratiser la formation en milieu detravail, en premier lieu en garantissantpouvoir et contrôle des travailleurs ettravailleuses sur leur formation, en établis-sant des mesures de lutte (action positive,formation de base) contre les inégalités

d'accès à cette formation et la dis-crimination; l'obligation pour le patronatde financer un fonds de formation enentreprise géré paritairement; la dénoncia-tion des politiques fédérales de formationde la main-d'oeuvre et l'urgence d'unepolitique québécoise en cette matière; lareconnaissance des acquis non-scolaires,etc. A cette étape-ci, les recommandationsportant sur la participation à la formationen milieu de travail (#310 à #324) n'ont passubi de critiques formelles.Certaines positions de la CEFA sont parailleurs réprouvées de façon à peu près u-nanimes. Ainsi, les mesures préconisées enterme de congé-éducation demeurent net-tement en deçà de l'objectif d'un congé-éducation payé réclamé depuis plusieursannées par les syndicats.

88. Que les démarches nécessairessoient entreprises pour que soitratifiée la convention no 140 deVOrganisation internationale dutravail portant sur le congé-éducation.

89. Que soit reconnu, dans la Loi surl'éducation des adultes, le droit dutravailleur et de la travailleuse, àtemps partiel ou à temps complet, des'absenter sans solde de son travailpour des fins de formation, suivant lesmodalités définies par le comité deformation.

GEFA

De nombreux aspects du rapport font tou-jours l'objet d'études et de débats. Chacunest ici amené à réagir en fonction de sonsecteur d'interventions et de ses champsd'intérêts spécifiques. En voici quelqueséléments.La CEFA attribue aux institutions publi-ques d'enseignement un rôle majeur dansla politique de l'éducation des adultes maiselle lui refuse toute situation de monopoleet s'attache plutôt à reconnaître etvaloriser les fonctions éducatives de tousles milieux de la société y compris bien sûrles milieux de travail. Certains se déclarentabsolument en accord avec cette optiquealors que d'autres, par souci d'assurer laqualité et la transférabilité de la forma-tion, assument que, mis à part le "train-ing" qui relève de la responsabilité del'entreprise, la formation reliée à l'emploidoit être dispensée par l'école.Des intervenants du milieu scolaire(TREAQ) se réjouissent du fait que laCommission ait réajusté son tir quant à lacontribution positive de l'école à l'ensem-ble du développement de l'éducation desadultes. Ils soulignent cependant quemalgré les attentes exprimées à cet effet, lerapport n'est pas suffisamment explicite ence qui concerne les liens entre CREA et in-stitutions scolaires. Va-t-on assister à unebureaucratisation accrue? Les structuresinternes au réseau public vont-elles subirdes modifications substantielles?

364. Que le conseil d'administrationde chaque C.R.É.A. soit composé ma-joritairement des représentants issusdu milieu et minoritairement desreprésentants d'organismes publicsd'éducation des adultes.

365. A ) Que soient créées des commis-sions des mondes du travail, de la vieassociative, de la vie culturelle etsociale, chargées:a) d'assurer la participation de cesmilieux;b) de faire le lien avec les institutionspubliques d'éducation;

c) de conseiller le conseil d'administra-tion de chaque C.R.É.A.;B) que les institutions éducatives dû-ment mandatées soient représentéesau sein de chaque commission ex-istante;C) que ces commissions soumettentleur rapport au conseil d'administra-tion du C.R.É.A..

Un autre aspect de cette problématiqueconcerne le rôle et le statut des éducateursd'adulte. Cette question est abordée aumoins sous 2 angles bien que non-exclusifs:celui des pratiques pédagogiques deséducateurs et celui de leurs conditions detravail. Les expériences de formation dessyndicats les ont amenés depuis plusieursannées à interroger les méthodespédagogiques. On est davantage porté àconcevoir l 'éducateur comme unanimateur et non comme un maître quidispense le savoir. Certains adhèrent doncau parti-pris de la CEFA en faveur del'autonomie et du pouvoir des adultes surleur formation. Cette approche peut con-trarier certaines pratiques et conceptionsplus traditionnelles en matière d'éduca-tion.La question du statut des éducateursd'adulte interpelle particulièrement laCEQ qui sera très bientôt engagée dans lesnégociations du secteur public. Préoc-cupée par la sécurité d'emploi dans cettepériode de coupures et par les conditionsde travail de ces travailleurs ettravailleuses, elle s'inquiète des proposi-tions de la CEFA qui, selon elle, préconi-sent le "double emploi" ou la politique du"side line". Actuellement, le statut dechargé de cours ou d'enseignant à la leçonest largement majoritaire dans le secteurscolaire.

276. Que dans la dynamique de cettetransformation, les organismespublics d'enseignement dispensant lesservices éducatifs aux adultesprévoient l'engagement d'un certainnombre d'éducateurs d'adultes perma-nents, noyau stable à dimension

variable, selon le type de services of-ferts et la densité de la population àqui offrir des services.

281. Que, à l'emploi permanent de cenoyau d'éducateurs d'adultes, s'ajou-tent des mesures visant à obtenir leconcours de toute personne capable departiciper, de façon occasionnelle,gracieuse ou rétribuée, à différentesactivités d'éducation des adultes.

Il est prévisible que des désaccords surgis-sent sur ce terrain dans le cadre desprochaines négociations, comme semblel'indiquer l'opinion émise par l'Associa-tion des coordonnateurs de l'éducation desadultes des cégeps du Québec dans soncommuniqué de presse paru à la suite durapport de la Commission Jean: "le poidsdes conventions collectives actuelles et latentation que pourraient avoir les syn-dicats de revendiquer pour les enseignantsdu régulier une priorité d'emploi en éduca-tion des adultes menace la nécessairesouplesse du rôle de formation et lecaractère distinct de l'éducation desadultes et ce nonobstant toutes les précau-tions contenues dans le rapport".Sur le plan du financement, la CEQ remeten question le principe de redistribution etde transfert de fonds qui soustend lesrecommandations de la CEFA.

408. Que les ressources humaines etfinancières dégagées de la missiond'éducation des jeunes, suite à laréduction de leur nombre dans lesystème scolaire, soient transférées àla mission d'éducation des adultes,sans remplacer les ressourceshumaines déjà en place dans le secteurde l'éducation des adultes.

Où prétend-on aller chercher des fonds? Yaurait-il contradiction ou incohérence dansle rapport entre d'une part les intentions

DOSSIER

généreuses déclarées et d'autre part lespratiques financières préconisées? La CEQs'oppose également aux propositionstouchant le perfectionnement des maîtres.Dans les milieux syndicaux, on estgénéralement sceptique quant à la pos-sibilité de rapatriement des fondsfédéraux. Certains s'interrogent parailleurs sur l'impact possible dans lesnégociations de la contribution obligatoiredes patrons de 1.5% de la masse salariale àla formation. Il ne serait pas étonnant queceux-ci cherchent à transférer ce coût auxtravailleurs et travailleuses. Lescharpentiers-menuisiers à la FTQ avaientparticulièrement talonné la CEFA pourqu'elle propose des solutions appropriéesaux multiples problèmes d'apprentissage.A prime abord, ils sont insatisfaits durésultat: les travailleurs n'ont aucun con-trôle sur l'application des formules d'ap-prentissage et il n'est pas évident, seloneux, que les comités sectoriels régionauxvont se distinguer des Commissions de for-mation professionnelle tant décriées.

101. À la majorité des voixQue les systèmes d'apprentissage desmétiers soient réévalués en fonctiondes exigences de l'acquisition de cesmétiers et en fonction de la protectiondu public plutôt que dans une perspec-tive de contingentement.

A PUPA, on est très généralementfavorable au contenu du rapport. Des in-terrogations persistent néanmoins sur lefonctionnement des CREA (il ne faut sur-tout pas que ceux-ci reproduisent le fonc-tionnement des CFP et développent unetelle lourdeur bureaucratique) et plus en-core sur celui des comités sectorielsrégionaux touchant l'agriculture. Ces co-mités constituent le moyen privilégié par le-quel les producteurs agricoles peuventrégler leurs problèmes de formation. Maison ne sait pas de quels fonds ils pourrontdisposer, quel type de fonctionnementdevront-ils adopter, quels mécanismes leurgarantiront l'accès, par exemple, auxprogrammes de formation de base.

Une autre question suscite des discussionsdans tous les milieux: celle du rattache-ment de l'Office à un ministère d'Etat ou àun ministère sectoriel, soit l'Education oule Travail. Selon les pratiques et les sen-sibilités de chacun, on privilégie une for-mule plutôt qu'une autre, mais les dés nesont pas encore jetés.

351. Que cet organisme soit rattaché àun ministère d'État qui pourrait être,dans une perspective de développementdu potentiel humain, un ministère duDéveloppement des ressourceshumaines.

352. Que ce ministère d'État coordonnedirectement les ministères sectorielsdont la responsabilité est spécifiquequant au développement des ressourceshumaines, soit l'Éducation, l'Immigra-tion et l'organisme provincial del'éducation des adultes, et que cesministères soient membres d'un Comitéministériel de l'Éducation permanente.

Dans l'ensemble, les organismes sont dansune phase d'étude et des réactions of-ficielles au rapport de la Commission Jeansont prévisibles à moyen terme.A l'UPA, on s'attend à une prise de posi-tion vers la mi-avril dans "La terre de cheznous". On mise sur le dynamisme desrégions pour prendre en charge localementle rapport. Certaines fédérations ontentrepris leur propre analyse. Une as-semblée provinciale est envisagée en maipour faire le point et élaborer un plan d'ac-tion.Un comité provincial à la CEQ étudie ledocument de la CEFA en rapport avec lesfutures négociations. Les instances politi-ques ne devraient pas se prononcer avant lafin d'avril. A l'Alliance, le travail dedéblayage va bon train également.La FTQ entend se prononcer éventuelle-ment au début d'avril. Un document-synthèse d'une vingtaine de pages produit

par le service d'éducation des Métallosdevrait grandement faciliter les débats auxdiverses instances de la centrale. Au CTM,on pourrait envisager des sessions d'étudeà l'aide de cet outil de travail. Le Conseilrégional des métiers de la construction,quant à lui, se réunit d'ici le 15 avril etcompte faire connaître publiquement sespositions.A la CSN, diverses instances se sont saisiesdu dossier. Un comité de travail est convo-qué et doit rendre compte de ses délibéra-tions au Conseil confédéral d'avril qui seprononcerait alors officiellement. A laFNEQ, une équipe de travail s'affaireégalement. Dans un premier temps, enterme de stratégie, la CSN entend pousserconcrètement les recommandations qu'elleavançait dans son mémoire à la CEFA:promouvoir en tout premier lieu la misesur pied de comités de formation syn-dicaux à la base, réclamer des congés-éducation payés par le biais des négocia-tions, susciter dans les régions desregroupements de syndicats aptes à fairepression pour obtenir des services dés in-stitutions scolaires.

CEFA

le talon d'Achille de la CEFA:

Le chapitre traitant du financement de lapolitique de l'éducation des adultes cons-titue, d'après une majorité de commen-taires, le talon d'Achille de la CEFA. Lesinquiétudes sont grandes à ce sujet: onconstate que le gouvernement québécoiscontinue de sabrer ici et là en éducation, eton craint qu'en ce domaine, les recom-mandations financières de la Commissionne proposent pas les moyens suffisantspour la mise en oeuvre d'une politique dedémocratisation et de développement del 'éducat ion des adultes . Quelqueséléments-clés du projet de financement dela CEFA sont ici résumés. Michèle Jean,ex-présidente de la Commission, a bienvoulu répondre aux critiques qui lui sontadressées et nous signaler à l'occasion cer-tains éclaircissements.La planification budgétaire de la CEFAs'élabore en fonction d'un modèle de sy-nergie: décloisonnement et mise encommun des ressources par voie de concer-tation. Elle préconise une enveloppeglobale consolidée au Québec des budgetsexistants éparpillés dans différents minis-tères au niveau fédéral et provincial. Lesprincipes du gestionnaire unique et du ra-patriement des fonds fédéraux sont massi-vement endossés par les intervenants.Plusieurs insistent cependant sur le dangerde faire reposer tout l'échafaudage dubudget, des structures et de la réforme surla faible probabilité de ce rapatriement. A-t-on construit un projet-bidon, une utopie,diront certains? Le gouvernement va-t-il seservir de ces difficultés pour justifier soninaction?

Ce à quoi M. Jean réplique que le mandatmême de la Commission lui enjoignait dese situer dans la perspective d'un rapa-triement des programmes fédéraux .

"Or, non seulement le gouver-nement fédéral détient le mono-pole financier, mais en plus il su-bordonne les activités de forma-tion à des mécanismes de collabo-ration compliqués, à des règles

budgétaires précises, à certainstypes déformation, à des stagiai-res sélectionnés selon ses proprescritères et à tellement d'autrescontraintes que tout compte fait,l'autonomie de la province est ex-trêment restreinte dans ledomaine de Véducation desadultes."{CEFA, p. 625)

Loin de miser sur un miracle, elle rappelleque le Québec a déjà réussi à rapatrier et àadministrer totalement certains program-mes, comme l'assurance-maladie en1964... Le rapatriement n'exige pas l'injec-tion de fonds nouveaux: cet argent est déjàinvesti au Québec. Il existe de nombreusesformules de négociation qui n'impliquentpas forcément l'imposition par Ottawa deversements conditionnels. Plusieurs scéna-rios sont possibles: la conjoncture poli-tique, de même que les gouvernements enplace, peuvent changer. De toute façon,ajoute-t-elle, nous n'avons pas le choix: labataille est à livrer. Le fédéral s'ingèremassivement et de façon déterminantedans tout le champ de l'éducation, sousprétexte d'intérêts économiques natio-naux. En décloisonnant les types de forma-tion (formation reliée à l'emploi, sociale etculturelle) et en démontrant les liens quiles unissent, la CEFA propose une poli-tique globale de l'éducation des adultes quinécessite la direction d'un gestionnaire u-nique au Québec.

"D'ailleurs, le Québec est cons-cient, depuis fort longtemps, desdifficultés que pose cette ingé-rence du gouvernement fédéraldans un domaine qui relève de lacompétence provinciale. Ce-pendant, en rattachant la forma-tion professionnelle des adultes àson ministère du Travail, leQuébec, d'une certaine façon, a

entériné l 'approche "main-d'oeuvre" proposée par le gouver-nement fédéral, approche qui au-torise ce dernier à gruger de plusen plus les compétences provin-ciales en éducation." (CEFA, p.56 J)

Les organismes acquiescent généralementà trois autres aspects de la planificationbudgétaire de la Commission: l'objectifd'identifier les fonds alloués à l'éducationdes adultes dans différents ministères etorganismes gouvernementaux, par l'adop-tion de budgets "pro forma".

"429. Que l'on assure à l'orga-nisme central de léducation desadultes les moyens de coordonnerles programmes d'interventionéducative des divers ministères etdes organismes gouvernementaux(par exemple, en lui fournissantentre autres, leurs budgets "proforma" affectés à l'éducation),afin d'assurer une utilisation ma-ximale des ressources de l'Étatdans le domaine de l'éducationdes adultes; qu'en ce sens, cesprogrammes fassent l'objet d'avisde la part de l'organisme central,avant leur mise en oeuvre."

Le choix de financer l'offreur de serviceplutôt que le demandeur; l'attribution depourcentages du budget à certains secteurscomme l'alphabétisation, les services à lacollectivité, l'éducation populaire auto-nome.Par contre, les prévisions budgétaires de laCommission ont soulevé beaucoup de criti-ques et d'interrogations.

DOSSIER

(...) "la Commission croit que la partdu budget québécois consacrée àl'éducation (29%) doit demeurerla même et que la partie de cebudget dévolue à V éducation desadultes doit augmenter. Elle croitaussi que le Québec doit rapatrierles fonds fédéraux consacrés à laformation reliée à l'emploi ets'attacher à coordonner et à har-moniser ses propres programmesafin d'optimaliser l'utilisation desressources."(CEFA, p. 613)

On devra mettre en oeuvre diversesmesures de redistribution et de transfertsde ressources financières et humaines ren-dues disponibles grâce à la réforme en-visagée. L'ICEA en particulier particulier,est réfractaire à tout plafonnement enéducation, celui-ci pouvant compromettrela politique de démocratisation à peineamorcée. La CEQ abonde dans le mêmesens et dénonce la compression du secteurrégulier en éducation. La Commissions'est par ailleurs fermement opposée àtoute coupure en éducation des adultes.

"Le budget du ministère del'Éducation, qui est de l'ordre de5 782 150 800$, s'est accru de15% en 1981-1982 par rapport àcelui de l'année précédente(5 031 606 300$) (!03). L'ensembledu secteur "enseignement" a aug-menté dans la même proportionet chacun de ses postes budgé-taires s'est vu accorder dessommes supérieures en termesabsolus à celles de l'année 1980-1981, sauf un: l'éducation desadultes."(CEFA, p. 669)

Elle a largement décrit les effets nocifs deces dernières. Toute nouvelle initiative ence sens risquerait de saper les bases mêmede sa politique. Michèle Jean s'inquiète dufait qu'en l'absence de tout plan d'ensem-ble, le gouvernement prévoie encore sabrerà l'aveuglette en éducation.

Les organismes ont fréquemment signaléqu'en contexte de coupures, les prévisionsbudgétaires de la CEFA comportaientplusieurs ambiguités qui risquaient d'êtredangereusement interprétées par le gou-vernement. Ainsi, le budget de l'Office estcalculé sur la base des montants attribuésà l'éducation des adultes en 1980-81(année pré-coupure). Ces chiffres doiventêtre revus et relativisés: des fonds supplé-mentaires devront être prévus pour amé-liorer les conditions de travail des éduca-teurs; le budget de 1982-1983 devra êtreindexé (25% d'inflation depuis deux ans);de plus, uniquement pour maintenir levolume des services de 1980-81, il faudrafinancer le nécessaire rattrapage oc-casionné par les coupures budgétaires.Somme toute, on accepte mal que la Com-mission se soit elle-même coincée dans unelogique d'austérité.Il est clair que la CEFA a eu le souci deprésenter une politique réaliste et "réa-lisable" dans la conjoncture, affirme Mi-chèle Jean. Cependant, l'ensemble desfonds prévus en éducation des adultes ne serésume pas au budget de l'Office. Celui-civa gérer directement l'équivalent de $250millions en 1980-81. Il a également droitde regard, par le moyen des budgets "proforma", sur les activités éducatives desautres missions gouvernementales (le gou-vernement du Québec aurait affecté en1979-80 quelque $387 millions à diversesactivités éducatives, selon le tableau 87,pp. 679-683). L'Office peut proposerd'harmoniser ou de modifier ces program-mes. De nouveaux fonds, non-comptabilisés au budget de 1980-81 se-raient dépensés à partir des milieux detravail (1.5% de la masse salariale) et desmilieux scolaires (une partie du 2% auxservices à la collectivité). Il ne serait pasétonnant qu'au total, on dispose en éduca-tion des adultes de ressources approchantles $700 millions.

Deux mesures financières particulières ontaussi attiré l'attention. L'une d'elles, unsystème de prêts et bourses ouvert auxadultes et aux étudiants à temps partiel,reçoit l'appui de tous les milieux.

"379. Qu'un système de prêts etde bourses pour les adultes qué-bécois sans emploi, désireux decompléter leur formation, soitmis sur pied (incluant les adultesbénéficiant d'un congé sans soldede leur employeur).

380. Que ce système s'applique àla fois à la formation "acadé-mique" et à la formation "parprojet", réalisées à plein temps, àmi-temps ou à temps partiel.

381. Que ce système s'appliqueprioritairement à la formation debase et qu'en conséquence son en-veloppe budgétaire soit répartieentre les diverses catégoriesd'adultes, selon leur niveau descolarité et leur revenu."

Il en est tout autrement de la propositionde hausser les frais de scolarité à l'uni-versjté. L'ICEA résume bien le ton desréactions en déclarant que cette positionest inacceptable et se passe de tout com-mentaire.Interrogée sur cette question, MichèleJean signale qu'il est prévisible que cesfrais augmentent de toute façon, et que laproposition de la CEFA a l'avantage defixer un objectif de redistribution à cettehausse.

"Lemelin propose une redis-tribution passant par l'aug-mentation des frais de scolarité,leur ajustement en fonction descoûts réels afférents à chaque dis-cipline, et une aide accrue ac-cordée aux étudiants par le sys-tème de prêts et bourses, aug-mentée des sommes recueillies enfrais de scolarité."(CEFA, p. 689)

Une autre possibilité de financement dusystème de prêts et bourses est à explorersous l'angle de la fiscalité, (cf. p. 692)Ces débats sur le financement se situent aucoeur des enjeux concernant l'avenir del'éducation des adultes au Québec. La si-tuation actuelle de coupures nous inciteà partager cette interrogation de partici-pants à un récent panel sur l'école: "Aquoi aura-t-il servi de dépenser 3 millions,le temps de huit commissaires pendant 24mois et l'énergie de centaines de personnessi le gouvernement laisse s'atrophier ainsijusqu'à l'extinction ses ressourceshumaines et matérielles?"

C E E !

LE RAPPORTDE LA CEFA=

Le rapport de la Commission Jean a at-terri le 25 février sur un terrain à ce pointminé qu'il a dû se poser en catastrophe, surle ventre.C'est l'image qui nous frappe lorsqu'onmet bout à bout les éléments de la situa-tion qui prévaut actuellement. En toutpremier lieu, les médias d'information ontcouvert la sortie du rapport comme n'im-porte quel événement d'actualité, ce quifait que 48 heures après sa sortie, il n'enétait à peu près plus question. Du côtégouvernemental, on sait dans quel contextecelui-ci a reçu le rapport: la poussièresoulevée par les coupures de budget 81-82n'est pas encore retombée qu'il annoncepour 82-83 une deuxième année de com-pressions budgétaires.Enfin, dans notre camp, nous devons con-stater que la sortie du rapport n'a pas en-core suscité (à la fin mars) les réactionsempressées qu'on aurait pu attendre, étantdonné la forte participation des organisa-tions progressistes aux consultations de laCommission.Même les efforts de l'ICEA pour mul-tiplier les rencontres d'information auprèsdes groupes et dans les régions n'ont pas euautant de succès que prévu. De nombreuxtémoignages indiquent que la cause de cet-

sur leventre

te "lenteur à réagir" soit l'existence d'unesorte de "fossé" entre les préoccupationsactuelles des organismes (survivance desservices à la collectivité, financement desOVEP, protection des emplois et dupouvoir d'achat du côté des syndicats, etc.)et l'importance en apparence plus théori-que ou à plus long terme du rapport.Dans ce contexte, nous avons maintenunos objectifs de vulgariser le rapport maisnous pensons surtout que les organismesvont s'approprier le rapport Jean enl'inscrivant dans leur démarche, en l'utili-sant comme instrument de défense et depromotion de leurs besoins d'éducation.Le dépôt des crédits 82-83 nous fournit lapremière occasion d'intervenir dans cesens, en nous permettant d'opposer lespropositions de la CEFA aux décisionsbudgétaires du gouvernement. D'autresdossiers peuvent nous fournir le mêmegenre de possibilités, comme les proposi-tions fédérales Axworthy de modificationsdu PFMC, comme le projet de restructura-tion scolaire, etc. En fait, on peut penserque peu de débats en éducation des adultesdans les années qui viennent pourrontavoir heu sans se mesurer aux recomman-dations de la CEFA.

COLLOQUE DE PÉDAGOGIE PROGRESSISTEET POPULAIRE AU QUÉBEC _

7-8-9 mai 1982 UQAM

Depuis plusieurs années déjà, les pratiques de pédagogie progressiste et populaire sesont largement développées au Québec à travers la formation syndicale, l'animation

dans les groupes populaires, l'enseignement dans les écoles, etc.Ce premier colloque de pédagogie progressiste et populaire visera trois objectifsprécis:

1. permettre aux intervenants et aux intervenantes de se connaître, de se rencontrer etd'échanger sur leurs propres pratiques;

2. favoriser la formation de groupes de travail au plan régional de même que la misesur pied d'une structure nationale d'information et d'animation;

3. approfondir une pédagogie adaptée à la culture et au mode de fonctionnement desdiverses collectivités.

Pour information:Secrétariat: Diane Robert (514) 276-8879Colloque de pédagogie progressiste et populaire6813 rue St-Denis Montréal H2S 2S3

L'ICEA déplore la dispari-tion récente de M. RubyKidd, l'un des pionniers del'éducation des adultes auCanada anglais ainsi qu'auplan international. M. Kidda été notamment l'un despromoteurs du Conseil in-ternational de l'éducationdes adultes et secrétaire-général de l'organisme pen-dant plusieurs années.

J. ROBBINS KIDD1915-1982

Ruby Kidd a été l'un des éducateurs d'adultes les plus marquantsau Canada et dans le monde pendant les cinquante dernières an-nées.Né en 1915 à Wapella, Saskatchewan, il a passé son enfance àGibson's Landing et à Vancouver.De 1935 à 1947, il a travaillé pour le YMCA, à Montréal, à Ot-tawa et à New York, tout en continuant ses études à Montréalcomme étudiant à temps partiel.Il a obtenu un doctorat en éducation des adultes en 1947 àl'Université Columbia de New York. Par la suite, il a travaillépendant quatorze ans au sein de la Canadian Association for AdultEducation dont il a été assistant directeur, puis directeur pendantdix années.De 1961 à 1965, il a occupé diverses fonctions à Ottawa pour leConseil de recherches dans les humanités, pour le Conseil derecherches en sciences sociales et pour l'Institut canadien d'outre-mer. Pendant ces années, il a contribué au développement inter-national.Il a été président de la troisième Conférence mondiale de l'éduca-tion des adultes, tenue à Montréal en 1960. Il a aussi participé auxtravaux de l'UNESCO en alphabétisation.En 1966, il fut nommé directeur du département d'éducation desadultes de l'Ontario Institute for Studies in Education. Il estdemeuré professeur à ce département jusqu'à nos jours.Il a créé en 1973 le Conseil international pour l'éducation desadultes.Ruby Kidd a été l'auteur de plusieurs études et de plusieurs livressur l'éducation des adultes.Son influence sur le monde de l'éducation des adultes du Québec aété constante. Son influence à travers le monde a aussi été im-mense.L'éducation des adultes aujourd'hui ne serait pas ce qu'elle est sides hommes comme Ruby Kidd n'avaient pas existé.Il nous a tracé la voie, c'est à nous de continuer.

Claude TouchetteAndragogie

Université de Montréal

L'ICEA est le bulletin de liaison bimestriel de l'Institut canadien d'éducation des adultes, 506 est, rue Ste-Catherine, suite800, Montréal H2L 2C7 (842-2766). Textes et coordination: Colette Chatillon. Maquette: Lise Nantel. Composition et impres-sion: Les Presses Solidaires Inc. Dépôt légal: Bibliothèque nationale. Courrier de la deuxième classe, enregistrement no2706.