À Bombay, fous de Bollywood et du...

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28-29 septembre 2013 RepoRtage tout peut aRRiveR Espionnage privé pour espions publics Grâce à Edward Snowden, on a appris que le NSA, un service se- cret américain, espionnait les al- liés des États-Unis et des quidams du monde entier. Mais les agents aux grandes oreilles ne s’arrêtaient pas là. Certains d’entre eux ont uti- lisé les moyens techniques de leur service pour surveiller leur copine ou leur mari. Un sénateur a recen- sé douze cas ces dernières années. Dont celui d’une femme qui a mis sur écoute le téléphone de son époux, qu’elle soupçonnait d’avoir une liaison. Une Barbie « police montée » Bottes en cuir, cha- peau, veste rouge et pantalon de cheval noir à bandes jaunes : c’est l’uni- forme tradi- tionnel de la Gendar- merie royale du Canada (Police mon- tée en an- glais). Et qui le porte ? La poupée Bar- bie ! Le mo- dèle est sorti en édition limitée au début de la se- maine. En 48 heures, les 1 200 exem- plaires se sont arrachés. On en retrou- vera sans doute bien vite en vente sur le Net, à un prix dépassant les 30 dol- lars (22 €) de son prix initial. GRC À Bombay, fous de Bollywood et du Dieu-éléphant Mumbai (Bombay) De notre envoyé spécial Le Dieu Ganesh a un ventre rond, quatre mains et une grosse tête d’élé- phant. En septembre, il trône partout, à Bombay : à l’entrée des bidonvilles, des magasins de luxe, des fêtes de rues sponsorisées par les hommes politiques locaux… Le chouchou du panthéon hindou a forcément une place de choix dans le spectacle en cours de répétition au Yash Raj Stu- dio, l’une des multiples fabriques de films et de soap opera de la méga- pole indienne. Dans une scène de ce spectacle, baptisé Bollywood Express, la belle héroïne découvre Bombay en plein « Ganesh festival ». Les 24 danseurs de la troupe survoltée assemblent un portrait géant du pachyderme, sym- bole de la chance nécessaire à toute entreprise. Tanay Pinglay, 27 ans, démarre, lui, une aventure qui va peut-être changer sa vie de jeune profes- seur à l’Alliance française. Ce grand brun au regard doux, natif de Bom- bay, a décroché un rôle clef dans Bollywood Express, qui déboulera en France en novembre, pour une ambitieuse tournée. Il a été « casté » par le producteur indien parce qu’il est francophone, ancien étudiant à Nantes, où il a pas- sé… un master en management ! Nor- mal, pour un fils d’homme d’affaires… Mais il a d’autres ambitions : « Avoir une vie d’artiste. » Tanay a joué un rôle dans Rani, sé- rie de France 2 sur l’Inde coloniale. « Je suis plutôt habitué à l’opéra, avec de la musique classique in- dienne. Ici, c’est Bollywood : de l’ef- fervescence pure et dure ! » Bollywood, contraction de Bom- bay et Hollywood, est la plus grande usine à films du globe. Elle exporte dans toute l’Asie et le monde arabe un cinéma basé sur des romances fades et chastes, entrecoupées de chorégraphies endiablées et sen- suelles, dont l’absence de suspense peine à convaincre les spectateurs occidentaux. « Ces films vous entraînent dans le monde des rêves, explique Ta- nay. En France, j’étais surpris au cinéma. Je me disais, c’est déjà fini ? Je m’attendais à une fin pré- parée. » Il souligne cependant : « On fait ici aussi des films réalistes de bonne qualité ». N’empêche, c’est la danse qui fait du cinéma LE loisir numé- ro 1 des Indiens. Si la chorégraphie est réussie, les gens reviennent plu- sieurs fois en salle, pour répéter les gestes. Inspirés de « la danse des temples », depuis l’origine du cinéma indien voilà cent ans, ils sont épicés aujourd’hui de hip-hop. « Bollywood, c’est de l’argent » Bollywood express, chorégraphié par les célèbres sœurs Vaibhavi et Shru- ti Merchant, reprend ces recettes en live. Une histoire d’amour, dont Ta- nay sera le narrateur francophone, typique de cette énorme machine à rêve qu’est Bollywood. Rêve de ri- chesse, d’égalité et d’amour vrai, dans un pays où le mariage est un casse-tête ruineux managé par les familles pour faire concorder la reli- gion, la caste, la langue, le niveau so- cial des fiancés… Au fait, notre comédien est-il ma- rié ? « Trop tôt ! Mais ma mère commence à s’en préoccuper, sou- rit-il. Vous savez, Bombay n’est pas représentative de l’Inde. Ici, les barrières de castes ou de religions nous importent moins. Il faut la voir comme une grosse ville d’Europe qui attirerait des gens de tout le continent, avec des cultures et lan- gues différentes ». Du coup, ils se comprennent en hinglish, mélange d’anglais et d’hin- di. C’est le business qui compte. La formidable croissance des dix der- nières années a fait pousser des tours (qui s’effondrent parfois), gon- flé la classe moyenne et creusé les inégalités. En bas de la pyramide, des ex-paysans dorment dans la rue, en attendant d’avoir assez de sous pour se payer un 10 m 2 dans un bidonville. En haut, il y a Bollywood, dont la ri- chesse fait tourner la tête des studios américains eux-mêmes. L’acteur moustachu Shah Rukh Khan, la plus grande star indienne, a empoché 30 millions d’euros l’an passé. Plus qu’Angelina Jolie… « Bollywood, c’est de l’argent », soupire Tanay, qui gagnera, avec ce spectacle, « beaucoup plus » que ce que lui offre son salaire pourtant confortable de prof de français, à 1 000 € par mois. Prochaine étape, un rôle dans un film bombayote ? « J’aimerais ! » Si Ganesh lui porte chance. La veille, comme de nombreux habi- tants, Tanay et ses amis ont défilé en ville pour amener, à la grande plage de Marine Drive, leur petite statue du dieu à tête d’éléphant. Ils l’ont immer- gée dans la mer… Sur le sable, des dizaines de milliers de Bombayotes chantaient et dansaient. Texte et photos : Faços Chrétien. Bollywood Express, dans l’Ouest. Angers, le 8 novembre, Lorient le 9, Nantes le 10, Le Mans le 12, Mouilleron-le-Captif le 11 décembre, Rennes, le 12. 29 à 70 €. Points de vente habituels. Bombay, 20 millions d’habitants. Capitale du business et des inégalités criantes. Épicentre de tous les rêves, grâce à sa prospère industrie du cinéma. Dans les coulisses de Bollywood, Tanay, 27 ans, ancien étudiant à Nantes, va revenir en France dans un show de chorégraphies survoltées, inspirées des films made in Bombay. En route pour la gloire. Avec l’aide du Dieu Ganesh… En haut, gauche : Tanay Pinglay, en salle de maquillage d’un studio de Bombay. à droite : Répétition du spectacle. En bas gauche : Bombay fête Ganesh. Le Dieu-éléphant est partout. Le soir sur la plage, les habitants viennent prier et chanter. Golfe d Bengale Océan Indien 600 km INDE NÉPAL BANGLADESH MYANMAR (BIRMANIE) BOUHAN INDE NÉPAL BANGLADESH MYANMAR (BIRMANIE) BOUHAN New Delh Bombay PAKISAN CHINE Des lentilles infrarouges pour tricher au poker Équipé d’une paire de lentilles de contact infrarouges, un tricheur pro- fessionnel italien sévissait dans des casinos de la Côte d’Azur. Aidé par plusieurs complices, il avait réussi à truander des dizaines de milliers d’euros dans des parties de poker, où les cartes étaient truquées. Mais la triche, « mélange de techniques à l’ancienne et de haute technolo- gie », selon un magistrat, a fini par être repérée. L’homme, qui s’est qualifié lui-même de « joueur et tri- cheur international » pendant son procès, risque trente mois de pri- son. 28-29 septembre 2013 Venez visiter nos expositions en Bretagne Créateur d’espaces de vie et de loisirs Pièces à vivre - Extensions - Vérandas - Abris de piscine - SPA ... Laissez nous réaliser votre rêve ... Certification Z.A. des Bretins - ST-GILLES 02 99 64 80 80 - www.verandaline.com ST-ETIENNE-DE-MONTLUC (44) - Axe Nantes - Vannes RN 165 - Sortie Gaz de France - ZI Sainte-Anne NOUVELLE EXPO

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28-29 septembre 2013

RepoRtagetout peut aRRiveR

Espionnage privépour espions publicsGrâce à Edward Snowden, on aappris que le NSA, un service se-cret américain, espionnait les al-liés des États-Unis et des quidamsdu monde entier. Mais les agentsaux grandes oreilles ne s’arrêtaientpas là. Certains d’entre eux ont uti-lisé les moyens techniques de leurservice pour surveiller leur copineou leur mari. Un sénateur a recen-sé douze cas ces dernières années.Dont celui d’une femme qui a missur écoute le téléphone de sonépoux, qu’elle soupçonnait d’avoirune liaison.

Une Barbie« police montée »Bottes encuir, cha-peau, vesterouge etpantalon decheval noirà bandesjaunes :c’est l’uni-forme tradi-tionnel dela Gendar-merie royaledu Canada(Police mon-tée en an-glais). Et quile porte ? Lapoupée Bar-bie ! Le mo-dèle est sortien édition limitée au début de la se-maine. En 48 heures, les 1 200 exem-plaires se sont arrachés. On en retrou-vera sans doute bien vite en vente surle Net, à un prix dépassant les 30 dol-lars (22 €) de son prix initial.

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À Bombay, fous de Bollywood et du Dieu-éléphant

Mumbai (Bombay)De notre envoyé spécial

Le Dieu Ganesh a un ventre rond,quatre mains et une grosse tête d’élé-phant. En septembre, il trône partout,à Bombay : à l’entrée des bidonvilles,des magasins de luxe, des fêtes derues sponsorisées par les hommespolitiques locaux… Le chouchou dupanthéon hindou a forcément uneplace de choix dans le spectacle encours de répétition au Yash Raj Stu-dio, l’une des multiples fabriques defilms et de soap opera de la méga-pole indienne.

Dans une scène de ce spectacle,baptisé Bollywood Express, la bellehéroïne découvre Bombay en plein« Ganesh festival ». Les 24 danseursde la troupe survoltée assemblent unportrait géant du pachyderme, sym-bole de la chance nécessaire à touteentreprise.

Tanay Pinglay, 27 ans, démarre,lui, une aventure qui va peut-êtrechanger sa vie de jeune profes-seur à l’Alliance française. Ce grandbrun au regard doux, natif de Bom-bay, a décroché un rôle clef dans

Bollywood Express, qui débouleraen France en novembre, pour uneambitieuse tournée.

Il a été « casté » par le producteurindien parce qu’il est francophone,ancien étudiant à Nantes, où il a pas-sé… un master en management ! Nor-mal, pour un fils d’homme d’affaires…Mais il a d’autres ambitions : « Avoirune vie d’artiste. »

Tanay a joué un rôle dans Rani, sé-rie de France 2 sur l’Inde coloniale.« Je suis plutôt habitué à l’opéra,avec de la musique classique in-dienne. Ici, c’est Bollywood : de l’ef-fervescence pure et dure ! »

Bollywood, contraction de Bom-bay et Hollywood, est la plus grandeusine à films du globe. Elle exportedans toute l’Asie et le monde arabeun cinéma basé sur des romancesfades et chastes, entrecoupées dechorégraphies endiablées et sen-suelles, dont l’absence de suspensepeine à convaincre les spectateursoccidentaux.

« Ces films vous entraînent dansle monde des rêves, explique Ta-nay. En France, j’étais surpris aucinéma. Je me disais, c’est déjà

fini ? Je m’attendais à une fin pré-parée. »

Il souligne cependant : « On fait iciaussi des films réalistes de bonnequalité ». N’empêche, c’est la dansequi fait du cinéma LE loisir numé-ro 1 des Indiens. Si la chorégraphieest réussie, les gens reviennent plu-sieurs fois en salle, pour répéter lesgestes. Inspirés de « la danse destemples », depuis l’origine du cinémaindien voilà cent ans, ils sont épicésaujourd’hui de hip-hop.

« Bollywood,c’est de l’argent »

Bollywood express, chorégraphié parles célèbres sœurs Vaibhavi et Shru-ti Merchant, reprend ces recettes enlive. Une histoire d’amour, dont Ta-nay sera le narrateur francophone,typique de cette énorme machineà rêve qu’est Bollywood. Rêve de ri-chesse, d’égalité et d’amour vrai,dans un pays où le mariage est uncasse-tête ruineux managé par les

familles pour faire concorder la reli-gion, la caste, la langue, le niveau so-cial des fiancés…

Au fait, notre comédien est-il ma-rié ? « Trop tôt ! Mais ma mèrecommence à s’en préoccuper, sou-rit-il. Vous savez, Bombay n’est pasreprésentative de l’Inde. Ici, lesbarrières de castes ou de religionsnous importent moins. Il faut la voircomme une grosse ville d’Europequi attirerait des gens de tout lecontinent, avec des cultures et lan-gues différentes ».

Du coup, ils se comprennent enhinglish, mélange d’anglais et d’hin-di. C’est le business qui compte. Laformidable croissance des dix der-nières années a fait pousser destours (qui s’effondrent parfois), gon-flé la classe moyenne et creusé lesinégalités.

En bas de la pyramide, desex-paysans dorment dans la rue, enattendant d’avoir assez de sous pourse payer un 10 m2 dans un bidonville.En haut, il y a Bollywood, dont la ri-chesse fait tourner la tête des studiosaméricains eux-mêmes. L’acteurmoustachu Shah Rukh Khan, la plus

grande star indienne, a empoché30 millions d’euros l’an passé. Plusqu’Angelina Jolie…

« Bollywood, c’est de l’argent »,soupire Tanay, qui gagnera, avec cespectacle, « beaucoup plus » quece que lui offre son salaire pourtantconfortable de prof de français, à1 000 € par mois. Prochaine étape,un rôle dans un film bombayote ?« J’aimerais ! » Si Ganesh lui portechance.

La veille, comme de nombreux habi-tants, Tanay et ses amis ont défilé enville pour amener, à la grande plagede Marine Drive, leur petite statue dudieu à tête d’éléphant. Ils l’ont immer-gée dans la mer… Sur le sable, desdizaines de milliers de Bombayoteschantaient et dansaient.

Texte et photos :

F"a$ço's Chrétien.

Bollywood Express, dans l’Ouest.Angers, le 8 novembre, Lorientle 9, Nantes le 10, Le Mans le 12,Mouilleron-le-Captif le 11 décembre,Rennes, le 12. 29 à 70 €. Points devente habituels.

Bombay, 20 millionsd’habitants. Capitale dubusiness et des inégalitéscriantes. Épicentre detous les rêves, grâce à saprospère industrie ducinéma. Dans lescoulisses de Bollywood,Tanay, 27 ans, ancienétudiant à Nantes, varevenir en France dans unshow de chorégraphiessurvoltées, inspirées desfilms made in Bombay. Enroute pour la gloire. Avecl’aide du Dieu Ganesh…

En haut, ( gauche : Tanay Pinglay, en salle de maquillage d’un studio de Bombay. à droite : Répétition du spectacle. En bas ( gauche : Bombay fête Ganesh. LeDieu-éléphant est partout. Le soir sur la plage, les habitants viennent prier et chanter.

Golfed Bengale

OcéanIndien

600 km

INDE

NÉPAL

BANGLADESH

MYANMAR(BIRMANIE)

BOU HAN

INDE

NÉPAL

BANGLADESH

MYANMAR(BIRMANIE)

BOU HANNew Delh

Bombay

PAKIS ANCHINE

Des lentilles infrarougespour tricher au pokerÉquipé d’une paire de lentilles decontact infrarouges, un tricheur pro-fessionnel italien sévissait dans descasinos de la Côte d’Azur. Aidé parplusieurs complices, il avait réussià truander des dizaines de milliersd’euros dans des parties de poker,où les cartes étaient truquées. Maisla triche, « mélange de techniquesà l’ancienne et de haute technolo-gie », selon un magistrat, a fini parêtre repérée. L’homme, qui s’estqualifié lui-même de « joueur et tri-cheur international » pendant sonprocès, risque trente mois de pri-son.

28-29 septembre 2013

Venez visiter nos expositions en Bretagne

Créateur d’espaces de vie et de loisirs

Pièces à vivre - Extensions - Vérandas - Abris de piscine - SPA ...

Laissez nous réaliser votre rêve ...

Certification

Z.A. des Bretins - ST-GILLES02 99 64 80 80 - www.verandaline.com

ST-ETIENNE-DE-MONTLUC (44) - Axe Nantes - Vannes

RN 165 - Sortie Gaz de France - ZI Sainte-AnneNOUVE

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