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À en croire les indigentes analysescolportées par l’engeance média-tique à la suite du formidable mou-vement abstentionniste qui acaractérisé les dernières législatives,le boycott des urnes ne peut obéirqu'à des motivations plus ou moinsfrivoles, de genre météorologiquespar exemple. Telle élue voudrait «ré-concilier les français et la politique»c'est à dire, à l'insu de son plein gréprobablement, avec l'arnaque, lemensonge, le parjure banalement ré-pétitif et servitude décomplexée..

De même que personne ne saurait pré-tendre sans s'abuser que toutes les abs-tentions sont le fait de consciencesclairement hostiles aux jeux pipés de ladite démocratie représentative, nul nepeut assurer sans courir droit à l'erreurque les fessées verbales adressées auxfauteurs de non vote relèvent unanime-ment de l'escroquerie la plus éhontée, dela mauvaise foi à gages ou de la simpleveulerie. Ignorance, aveuglement et créti-nisme satisfait y ont la plus large part. Ilfaut avoir le cerveau bien embrumé pourcroire sérieusement à la farce du Peuplesouverain sous régime représentatif. Ilfaut une sacrée dose d'abrutissementidéologique pour n'en percevoir pas l'ina-nité. Eh bien il ne manque pas parmi lavaletaille médiatique et le petit personnelpolitique de cerveaux pareillement in-toxiqués, jusqu'à l'overdose. Pour le mal-heur commun les dupes se comptent, endehors même de ces professionnels, parmillions pour la seule France et par mil-liards pour le monde.

Sous régime tout aussi abusivementdénommé représentatif que démo-cratique, la souveraineté du Peuplen'est rien d'autre qu'un dogme, aussialiénant que tous ceux de n'importelaquelle des religions. S'il est fort ré-

confortant de constater qu'il n'est passans présenter quelques tracesd'usure aux yeux d'une bonne partiedu corps électoral, il y a lieu de s'in-quiéter de la facilité avec laquelled'ordinaire il pénètre si profondé-ment les mentalités. Car quoi quepunie et mise au rancart pour ses es-croqueries longuement répétées, lagauche est déjà à l'affût, prête à faireune fois de plus illusion. Quant à ladroite cela fait longtemps qu'elle sesurvit sur toute l'étendue du spectrepoliticien, d'un extrême à l'autre duterritoire mental où grouillent lesmaîtres du principe d'autorité ainsique leurs serviles partisans.

Le langage, on le sait, formate la pen-sée. Il constitue le terrain fondamen-tal de la lutte engagée entre d'unepart les volontés de domination desesprits et de l'autre celles de leurémancipation . L'industrie culturellesait produire aujourd'hui des modesgénéralisées de pensée qui créentune lecture distordue du monde àforce de glissements de sens tropsouvent inaperçus, qui masquent laréalité derrière des images fiction-naires ; trompeuses accumulationsde mots et concepts désignant desvessies comme autant de lanternes.C'est ainsi que tout un chacunnomme « liberté d'association » cequi en fait établi sur elle, par la loi, lecontrôle étatique. Il en va de mêmepour un « droit de grève » très ap-précié des bureaucraties syndicaleset qui n'est rien de moins qu'un desnombreux instruments de contentiondes légitimes révoltes populaires,dont use l'État. Il est encore ici à re-

marquer que le fameux « État dedroit » est une image inversée de laréalité, c'est à dire de cet ordre soitdisant de justice dans lequel la forceprime le droit et qui n'est tout bon-nement que Le droit d'État!

Tandis que sous couvert de « néo li-béralisme » l'industrialisation dumonde révèle chaque jour plus pré-cisément sa nature totalitaire, le der-nier avatar du bonapartisme,minoritaire vainqueur des dernièresconsultations électorales, se paie unbain de jouvence sous l'appellationde « renouvellement démocratique ».Menée par l'ombre de Robespierre,son opposition présentement la plusdegôche, tombe la cravate en signede radicalité, sans se défaire pourautant du rêve maléfique qui pos-sède tous les obsédés du pouvoir :diriger, gouverner les masses par lemoyen de l'État. Donc à l'aide de lapolice et de l'armée, ultimes outils decoercition violente à l'encontre desclasses dépossédées, aussitôt que pardégoût de la vile obéissance elles seréveillent pour secouer l'indignité deleur condition et songent à s'auto-gouverner.

7 août 1900-Mexique : Parution du premier numéro de Regeneración, le journal des frères Magón. Prémices de lapremière révolution d'inspiration et aspirations libertaires du XXéme siècle.

NUMÉRO 22 - ÉTÉ 2017

Tomber la cravate!Et la veste?

Participaion aux frais : libre, mais nécessaire.

Éditorial

Que meure le bulletin de vote!

ou ignorées par les commentateurs notamment, , par ceux quiont pignon sur rue, lorsqu'ils abordent les questions du terro-risme.Les deux extraits qui suivent illustrent le positionnement del'auteure, pour qui la solution ne peut naître que d'une allian-ce internationale des populations exploitées.

À notre connaissance, dans les pays colonisateurs, iln'a jamais existé et il n'existe pas une structure plu-ridisciplinaire orientée à comprendre, à partir du té-moignage des principaux concernés, l'impactpsychologique, spirituel et culturel de la dominationcoloniale sur les peuples vassalisés, notamment lesSubsahariens. Une telle démarche impliquerait uneprise en compte des souffrances passées et présentescausées à ces peuples. Elle pourrait aussi favoriserun début de rapprochement et découverte del'autre. Par exemple, nombre de citoyens occiden-taux pourraient découvrir les crimes commis en leurnom contre d'autres peuples. Et ils pourraient aussiconstater que ces crimes commis en leur nom neprofitent qu'à une petite minorité, c'est-à-dire auxélites de leur pays. De leur côté, des Subsaharienspourraient constater que, même s'il est vrai que,dans une démocratie, les citoyens sont comptablesdes crimes et forfaitures commis par les gouverne-ments qu'ils élisent, dans la réalité cela n'est pastoujours vérifiable. Un tel rapprochement permet-trait la construction d'un espace où il serait possiblede constater que, malgré la racialisation de l'asser-vissement, les exclus du Nord et les exclus du Sudont plus d'intérêts communs entre eux, qu'ils nel'ont avec leurs élites respectives. (Page 224)

Mais avant d'y arriver, il faudra que dans les puis-sances impérialistes, les chômeurs, ceux qui n'ontcomme perspective que le chômage, les mal-logés,ceux qui risquent de se trouver à la rue pour ne pasavoir honoré le paiement des loyers, ou l'hypothèque

De Sétif au Bataclan,

Nedj ib S idi Moussa, La fabrique du

Musulman, Libertalia, (8€)Il y a eu des « ouvriers immigrés », des « tra-vailleurs arabes » (Kabyles compris), des « Nordsafricains » et même des « Maghrébins », qui parfoisétaient de religion musulmane…mais aujourd'hui,il y aurait des Musulmans. Ce livre est un court etvif pamphlet, il n'explique donc pas en profondeurle pourquoi de cette situation (évolution de la so-ciété et des rapports de classe en France depuiscinquante ans) mais il l'aborde du point de vuepolitique : comment, durant les quinze dernièresannées, des militants d'extrême gauche et liber-taires*, à la recherche d'un sujet révolutionnaire desubstitution, ont politiquement contribué à laconstitution d'une « communauté musulmane » àlaquelle on assigne une population ; comment leprisme identitaire et confessionnel remplace laquestion sociale et évacue l'exploitation capita-liste ; comment tendent à s'imposer aujourd'hui lesconcepts d'islamophobie et de « race ». Un bou-quin qui tombe à pointnommé pour ne pasperdre la tête, à « l'heureoù il faut poser avec clartéles termes du débat avantde tous finir enfermés dansles ghettos qu'on aura bienvoulu laisser ériger. »* Ndlr: De telles confusionsd'esprit sont incompatibles avecla pensée libertaire.

Texte extrait de Spasme N°13-ETE2017http://spasme.noblog.org

qui pèse sur leur bien, bref, il faudra que les lais-sés pour compte se réveillent. Qu'ils prennentconscience de leur situation et qu'ils comprennentque les aventures coloniales et les crimes coloniauxvoulus par leurs élites et commis au nom de tous,l'ont été surtout et avant tout au profit exclusif desélites impérialistes. Alors ils n'accepteront plus quel'enrichissement exorbitant de quelques-uns (ban-quiers, industriels…) soit payé au prix de leur sé-curité, de leurs vies et de celles de leurs enfantspetits-enfants. La sécurité de la population civiledes États qui interviennent dans le Sud ne peutplus dépendre exclusivement de la capacité depardon de la part des victimes et de la supérioritémilitaire des victimaires. (Page 118)

d' Hiroshima aux quartierspopulaires d'Irak, Syrie ouLibye, les guerres font tou-jours les mêmes victimesinnocentes. La guerre peut-on dire, toutes ayant aumoins une cause communeparmi les éléments fomen-tateurs : c'est ce besoin cri-minogène d'accumulationde richesses et de pouvoirsur les foules, qui possèdecette minorité des Terriensdénommée « les élites ».

L'ouvrage de Rosa Amelia Plumelle-Uribe remet trèsopportunément en plein jour un bon nombre de faitshistoriques pesant sur le présent mais fort peu connusdu public, et les réalités sociales généralement occultées

Victimes innocentes des guerres, de Rosa Amelia Plumelle-Uribe.Éditions Anibwe- Paris 2016

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2 Régénération n°22 ÉTÉ 2017 7

À l'heure où de nombreuses personnes ne se reconnaîssent plus dans le systême politique actuel, nombreuses sont celles qui croienten une alternative, une nouvelle constitution,. . . De la Grèce à l'Espagne en passant par les Insoummis ces choix ne changent rien.Il y a 117 ans, Ricardo Flores Magón, dans le journal "Regenación" du 31 décembre 1910 dénonçait déjà cela. Le tempspasse et passe et passe mais bien peu de choses ont changé.

Deux révolutionnaires

CHARTE DE LA COMMUNE DU MAQUISConsidérant que :

- De par leur animale nature les humains ne peuvent se réaliser pleinement que par la socialisation.- Chaque individu étant unique, il ne peut s'épanouir qu'en totale conscience et usage de sa liberté,cette dernière ne pouvant se développer sans celle des autres.- Aucune vie ne saurait être soumise à une autre sans attenter à cette liberté. Toute servitude est contr'humaine.- Toute production humaine est sociale puisqu'il existe une inter-relation entre tous les éléments qui participent à l'acti-vité culturelle et économique de l'espèce. Tout travail socialement bénéfique en vaut un autre.- Le bilan social de la solidarité entre les individualités se montre tout au long de l'histoiresupérieur à celui de la compétition.- La situation créée par le système capitaliste ne dessine d'autre avenir qu'une dégradation toujours pluspoussée des conditions de vie.

L'assemblée fondatrice de la Commune du Maquis,Poursuivant la création sur le Domaine de Bois-Bas d'une petite Cité rurale, paysanne et artisanale où la vie ne soit plusle pauvre jouet de la propriété et de l'argent mais où, autonomie individuelle et cohésion collective se nourrissant l'unel'autre, le gouvernement de soi par soi-même et l'auto-organisation collective fondent le socle des rapports sociaux.

arrête :

- L'objet de la Commune du Maquis est de fédérer les groupes et individus qui participent à la vie du lieu. Chaquegroupe ou individu s'engage à en assurer la pérennité, notamment par la prise en charge collective de toutes lescharges financières.- Nulle secte, parti, syndicat ou groupe apparenté ne peut devenir membre de la Commune du Maquis- La Commune du Maquis n'est dotée d'aucun organe de Direction, elle fonctionne sans hiérarchie institutionnelle, surles principes de la libre association et des modes d'organisation horizontaux et anti-autoritaires. Aucune entité ne peutfaire partie de La Commune du Maquis si existent en son sein le moindre rapport de domination, le moindre liende subordination et d’exploitation entre individus.- Chaque entité doit participer aux divers mandats qui permettent le bon fonctionnement de La Commune du Maquis.Les mandats sont impératifs, rotatifs et révocables.- Dans leurs relations d'échanges matériels et de services, les membres de la Commune du Maquis privilégient lesrapports non marchands, les pratiques d'entraide, de partage et de don.- Tout investissement immmobilier fait sur le lieu poursuit le bien commun et la construction collective de ce projet.Aucune contrepartie ne saurait être réclamée en cas de départ. Les différentes modalités de financement sont définiesdans les accords pris en assemblée.- L'activité interne de chaque entité adhérant à la Commune du Maquis est autonome. Chaque entité est responsable deses membres et de ses activités du début à la fin.- Les membres de la Commune du Maquis sont extrêmement attentifs à la préservation du domaine et agissent pour lemaintien dans un parfait état biologique des terres, dans le respect de ses richesses géologiques, naturelles et histo-riques.- Les membres de la Commune sont extrêmement attentifs au respect du bien-être animal tant au niveau de la faunesauvage que des animaux domestiques.- La Commune du Maquis s'inscrit dans le cadre des luttes sociales pour l'émancipation engagés dans l’éradication duprincipe d’autorité sous toutes ses formes: économiques, politiques et sociales.- Chaque groupe ou individu prenant part à La Commune du Maquis s'engage à respecter les valeurs et règles de laprésente charte. Chaque membre de la Commune du Maquis veille au respect de celle-ci et à son application.

Les membres de la commune du maquis se donnent la possibilité de faire des ajouts ou des précisions à cette chartejusqu'à la création de la structure légale, sans dénaturer les principes fondamentaux qui la conçoivent.

L’assemblée du 29/06/2017, Bois Bas, Ferme du Maquis.

Une expérience de Commune, d'esprit assez "kropotkinien" peut-on dire, se met en place depuis quelquesmois sur le territoire où doit bientôt s'ériger La Fontaine Encyclopédique du Maquis, centre de documentation pour l'autonomie

sociale individuelleet collective dont Régénération est partie prenante.

Une après midi le vieux révolu-tionnaire et le moderne se rencon-trèrent, en marchant dans desdirections différentes.Le roi du joursombrait, il sombrait irrémediable-ment, comme s'il était conscient desa défaite pour la nuit. Il rougissaitde colère et crachait sur la terre et leciel ses plus belles couleurs.

Les deux révolutionnaires se regar-dèrent face à face : le vieux, pâle etéchevelé, le visage frippé commedu papier chiffon jeté à la corbeille,marqué de ci de là par de vilaines ci-catrices, les os visibles à travers seshabits rayés. Le jeune, redressé ,plein de vie, le visage illuminé par lepressentiment de la gloire. Son habitétait également rayé mais porté avecorgueil comme s'il eût été le drapeaudes déshérités, le symbole d'unepensée commune, la signature desimples gestes au service d'unegrande idée.

–Où vas tu? demanda le vieux–Je vais lutter pour mes idéaux, ditle jeune. Et toi, où vas-tu? Demanda-t-il à son tour.

Le vieux toussa, cracha de colère ausol puis regarda le soleil dont la co-lère du moment était semblable à lasienne et dit:Je n'y vais pas, j 'en re-viens.–Et que ramènes tu?–La désillusion, dit le vieux. Ne vaspas à la révolution, moi aussi je suisallé à la guerre et regarde commentj'en reviens: triste, vieux, abîmé decorps et d'esprit.

Le jeune révolutionnaire lança unregard qui emplit tout l'espace, sonfront resplendissait. Un grand espoirle traversa du fond de son être jus-qu'à son visage. Il dit au vieux:–Savais-tu pourquoi tu luttais?–Oui, un méchant dominait le pays,nous les pauvres nous souffrions latyrannie du gouvernement et deshommes d'argent. Nos meilleurs en-fants étaient enfermés dans la ca-serne, les familles désemparées seprostituaient ou mendiaient pourpouvoir vivre. Personne ne nous ac-cordait la moindre considération, lamoindre plainte était considérée

comme un acte de rebellion. Un jourun gentilhomme nous dit à nous lespauvres: concitoyens, pour en finiravec l'état actuel, il est nécessaired'avoir un changement de gourver-nement. Les hommes qui ont le pou-voir sont des voleurs, des assassins,des oppresseurs. Enlevons les dupouvoirs, élisez moi président et toutchangera.

Ainsi parla le gentilhomme. Par lasuite il nous donna des armes etnous nous lançâmes dans la lutte.Nous triomphâmes. Les méchantsoppresseurs sont morts, nous avonsélu l'homme qui nous donna lesarmes, et nous sommes retournés autravail. Après notre triomphe nouscontinuâmes de travailler exacte-ment comme avant, comme desmules et non comme des hommes.Nos familles continuèrent à souffrirde pénuries, nos meilleurs enfantscontinuèrent d'être emmenés à lagarnison. Les impôts continuèrentd'être récoltés avec exactitude par lenouveau gouvernement et au lieu debaisser ils augmentèrent. Nousavons dû laisser dans les mains denos maîtres le produit de notre tra-vail. Une fois que nous avons voulunous mettre en grève ils nous tuèrentlâchement. Tu vois comment j'ai ap-pris pourquoi je luttais. Les gouver-nants étaient mauvais et nous avonslutté précisemment pour les changerpar des bons. Et tu vois commentceux qui nous disaient qu'ils seraientbons sont devenus aussi mauvaisque ceux que nous avons detrônés.Ne va pas à la guerre, n'y va pas. Tuvas risquer ta vie pour installerun nouveau maître.

Ainsi parla le vieux révolutionnaire,Le soleil sombra totalement, commesi une main gigantesque l'avait pous-sé derrière la montagne. Le jeunerévolutionnaire sourit et dit:Compagnon, je vais à la guerre maispas comme toi ni ceux de ton époquey êtes allés. Je ne vais pas àla guerrepour élever un homme au pouvoirmais pour émanciper ma classe.Avec l'aide de ce fusil j 'obligerai nosmaîtres à fléchir et à nous laisser cequ'ils nous ont volés pendant desmilliers d'années à nous les pauvres.

Tu as fait confiance à un hommepour qu'il te rende heureux, moi etmes compagnons nous allons faire lajoie de tous pour notre proprecompte. Tu as confié à des notables,des avocats, des hommes de sciencela responsabilité de faire des lois etils les ont faites de manière que tusois puni par elles. Au lieu d'être uninstrument de liberté elles ont été uninstrument de tyrannie et d'infamie.Votre erreur à éte celle ci : donner lepouvoir à un individu ou à ungroupe d'individus afin qu'ils sechargent du devoir de rendre heu-reux les autres. Non, mon ami nousles révoutionnaires modernes nousne cherchons pas de protection ni detuteurs. Nous allons conquérir la li-berté et le bien être pour nousmêmes et nous commencerons parattaquer la racine de la tyrannie po-litique, et cette racine s'appelle lapropriété privée. Nous allons arra-cher la terre des mains de nosmaîtres pour la rendre au peuple.L'oppression est un arbre, sa racineest la propriété privée, son tronc, sesbranches et ses feuilles sont les poli-ciers, les soldats, les fonctionnairesde toutes sortes, grands et petits. Tuvois, les vieux révolutionnaires ontcoupé cet arbre de tout temps, ils l'onfait tomber puis il repart, grandit etse renforce. C'est ainsi car vous nevous êtes pas attaqués à la racine dece maudit arbre. Vous avez tous eupeur de le déraciner en plein jour. Tuvois mon vieil ami tu as donné tonsang sans en profiter.Je suis prêt àdonner le mien car ce sera pour lebénéfice de tous mes frères de lachaîne. Je brûlerai l'arbre à la racine.

Derrière la montagne quelquechose brûlait. C'était le soleil quiavait fini de sombrer, blessé par lamain gigantesque qui le tirait dansl'abîme. Le ciel était rouge, commeteinté du sang de l'astre.Le vieux révolutionnaire soupira etdit : Comme le soleil, moi aussi jesuis à mon crépuscule. Et il disparutentre les ombres.

Le jeune révolutionnaire continuasa marche, jusque là où luttaient sesfrères pour des ideaux nouveaux.

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3Régénération n°226

Réfugiés, voyageantpour échapper à la fa-mine et à la misère , auxguerres ou à l’obscuran-tisme religieux ou moral, l'incessant flux humain,propre au développement de l’espèce, circule maisse heurte à bien plus de difficultés que la marchan-dise. Il se noie dans la méditerranée , se prostitue àMarseille , se couvre de gale dans les camps de réfu-giés. On le torture dans les centres de rétention ad-ministrative, il se fait violer ici ou là, on l'ignore, ilse cache, se blesse, se meurt, se quantifie, se multi-plie et dans le meilleur des cas on l'administre.

L'hypocrisie du pays des droits de l'homme, devientévidente .D'un côté on y parle de décolonisation,l'on donne des leçons de démocratie et de libre ex-pression au reste du monde, tandis que par ailleursles contrôles aux frontières sont renforcés. Ontraque des enfants chaussés de sandales en plein hi-ver dans les montagnes rocailleuses de la Roya ; onrecherche, on arrête, on renvoie, on donne la chasse,comme à un animal, comme étaient chassés les ma-puches pendant la campagne du désert, ou les es-claves fugitifs qui partaient vers les QUILOMBOS,ou encore les africains avant et pendant la guerre desécession en Yankeeland, de la même manière quel'étaient les antifascistes, les homosexuels, les gitanset les juifs au temps du nazisme.

Les «migrants» sont classifiés en sous-groupes deréfugiés, réfugiés politiques, économiques, deman-deurs d'asile , ceux qui viennent pour des questionsde santé, ceux qui sont en début de droits, ceux quisont en fin de droits, et les rien, les invisibles, lesnon acceptables ou rejetés . De par leur situation ad-ministrative, selon qu'ils auront traversé la frontièreen Pologne, en Italie, en Allemagne ou en Grèce, lalégislation européenne des accords de Dublin sti-pule que les demandes d'asile ou de permis de sé-jour doivent s'effectuer dans le pays d'entrée. C'est àdire que si la police a pris tes empreintes, dans l'Ita-lie du sud et que tu te fais contrôler dans le nord dela France, juste en face de l'Eldorado Anglais, ehbien tu seras renvoyée vers l'Italie (dans le meilleursdes cas ). Périples incroyables,traversées de déserts,de rivières, de mers, de villes, des années de marcheà pied pour certains. Tout cela pour être reçuscomme des sous humains, «migrants», «étrangers»,«terroristes», «sauvageons», «non civilisés», «sousdéveloppés». Après avoir eu à traverser les fron-

tières attachés sous le châssisd'un camion, enduits depoivre pour tromper leschiens, dans de méchants ra-

fiots ou dans ces «pateras» qui font de la Méditer-ranée une honte mondiale et un véritable cimetière,ils finissent pour toucher ce sol français de la «liber-té-égalité-fraternité» pour y trouver surtout la per-sécution, les préjugés et l'angoisse. Bouc émissairepour le discours électoral de la droite extrême «ilsviennent engrosser nos filles» disent les uns, «nousvoler le travail» disent les autres, et la suspiciongrandit et s'élargit par le bas. Mensonges!Rien D'autre! ! ! !

La migration massive est la conséquence desguerres et de l'exploitation que les nations euro-péennes, ont générée dans les pays pauvres , à larecherche de ressources naturelles, minéraux demerde pour faire fonctionner des téléphones por-tables, des diamants pour les putes de la haute et lesnouveaux riches, à la recherche aussi de clients pourconsommer armes, munitions et matériel belli-queux ; l’autre face de la pièce, celle qui se voit lemoins , mais dont on ne peut pas nous cacher lesconséquences.

Dernièrement, même des gens du peuple qui lesaident se voient persécutés, montrés du doigt etmême condamnés, pour avoir facilité des logementsvides à des familles avec enfants en bas âge ou à desmineurs isolés. Ils nous accusent d’être des mafieux,des passeurs, mais nous savons que nous sommesdans ce qui est juste, que notre humanité va et s'ex-prime sans réserve au delà des lois , et nous allonscontinuer à le faire même s'ils nous emprisonnent.Car là- bas nous serons, comme il se doit,avec nos frères et sœurs.A bas toutes les frontières , vive la solidarité dugenre humain !Mort aux états et vive l'anarchie ! ! !

En hommage au journal fondé en 1900 auMexique par Ricardo Flores Magón.

Trimestriel aléatoire édité par l'association Germinal

30 rue Didot-75014 [email protected]

Ont participé à ce numéro : C, Michel GARONNE, Jack,

Magalie ROCHE, Sarah LETOUZEY, Guillermo

ZUNZUNEGUI, nombre d'amis, dont certais disparus, et

des passants inspirateurs.

ÉTÉ 2017

Propos sur l'enfermementLes débats sur le thème de l'enfermement n'abordent pas

souvent le thème de l'usine, et pourtant… La prison n'est-elle

pas en définitive de l'usine disciplinaire ? En voici témoignage,

vécu de l'intérieur par un indompté : Hafed Benotman,

brillant et très élégant artiste du “vivre debout”, décédé le 20

février 2015.

Les extraits sont tirés du N° 41-Juin 2015- de L'ENVOLÉE.

Je suis hostile au travail. Je suis hostile etréfractaire au travail, que ce soit en prison ou àl'extérieur. Pour parler de l'écriture de mes livres, j 'aitrouvé une formule. Je suis « salarié de mes loisirs ».En prison, je n'ai jamais travaillé. Lorsque le travailétait obligatoire, j 'allais au mitard. Le directeur deClairvaux m'a demandé de faire au moins desétudes parce que selon lui, il était impossible delaisser voir aux autres prisonniers que je n'étais pasmalheureux en ne travaillant pas. Ce à quoi j 'ai dit :« Ni travail, ni études ! » On crée un sous-prolétariatà l'intérieur de la prison. Chaque fois que l'Étatpropose d'en construire une, le maire ou le conseillerrégional sont ravis. Passées les premières réticencesà l'égard des criminels, le boucher travaille, lemarchand de tabac travaille, le chômage baisse dansla région, cela crée de la richesse. Les prisonniers quiy contribuent n'en bénéficient jamais. Je ne dis pasque ceux qui travaillent sont des imbéciles. Ils n'ontpas le choix. S'ils veulent manger, ils ont intérêt àbosser, surtout dans les prisons actuelles où c'estsemi-privé. Les entreprises de sous-traitance, tellesla Sodexo, apportent le minimum dans les plateaux-repas et un prisonnier qui veut manger à sa faimdoit travailler énormément pour 200 euros par moisafin de pouvoir acheter à cette même entreprise lesupplément de nourriture qu'elle lui vendra. Je suishostile à un système où le ministère de la justice estcapable de produire une brochure qui est un appeld'offres aux entreprises. Autant décréter tout desuite qu'il s'agit d'une population disponible surplace en permanence, corvéable à merci, n'ayant pasle droit de grève et que l'on peut déclasser sans luipayer le chômage. Une population qui en casd'accident du travail est déclassée sansindemnisation. C'est la seule population ouvrièreque l'on peut fouiller à nu lorsqu'elle sort desateliers. Imaginez ça à la sortie des usines Renault.La prison est le seul endroit où l'on peut mettre à nules ouvriers.

(Entretien dans MOUVEMENT, 2010)

Le maton sourit en coin et me dittranquillement ce matin : « Vous bossez. »un jeu cyclique depuis quelques années avecl'administration, vu que le travail est obligatoireavec l'option études si l'on n'est pas manuel. Toutsauf l'oisiveté ; ça les oisiveurs ils n'aiment pas ça entaule. Donc tous les deux, trois mois, ils s'amusaientà me « classer », c'est comme ça que ça se dit…Classer quelqu'un quelque part pour faire quelquechose. Pour moi le mot « classe » faisait résonner lemot « lutte », alors, comme d'habitude ma réponserestait la même : « Non merci. » On aurait pu enrester là, mais pas du tout, la suite venait assez vite.Un rapport disciplinaire et me voilà reparti pour ladixième fois en direction du cachot, du mitard, duquartier disciplinaire pour huit jours d'extrêmesolitude. Le directeur lui-même en avait un peumarre de me voir debout dans son prétoire avecmon œil brillant, ma bouche gourmande de gaminde vingt ans lui dire encore et encore : « Nonmerci.. . » Il m'avait proposé, le brave homme, defaire des études, que ça me servirait plus tard dansle dehors de la vie, comme si ici on était tous morts,ou mieux, il m'encourageait me poussait mecanalisait me tuteurait me bonzaïyavait à apprendredes langues : « L'espagnol, l'anglais… Ça pourravous être utile. » Moi, le côté voyage ? Franchementje me suis toujours senti bien où j'étais et pour toutdire, mon premier habitat restait ma carcassealors… La trimbaler avec muscle, chair, os, etc.Drôle de caravane. Et puis parler une autre langue ?Déjà, en français j 'avais peu voire rien à dire…Alors, dire rien dans une autre langue ? Donc« Ben non merci ». Au mitard. (Inédit 2014)

InsupportableHypocrisie

Guillermo Zunzunegui

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ÉTÉ 2017Régénération n°22 54

Aucune alternative sociale n'étant jamais sortiedes urnes électorales, ni des funérairesd'ailleurs, force est d'admettre que le fait d'allervoter n'influe guère plus le cours des affaires dela Cité que le refus de se prêter aux faux sem-blants démocratiques. Quels que soient les bul-letins qui l'emportent, quelle que soit la massedes abstentions, le système nous contraint enpermanence à lui fournir, bien au delà des suf-frages, notre soutien très participatif sous lapression économique et sociale de l'exploitationcapitaliste, garantie par la puissance répressivede l'État.

Il n'est qu'une manière de voter utile, c'est cellequi consiste à exercer l'action directement surl'activité générale de la société dont noussommes objets. Encore que le terme de sociétésoit ici d'une terrible ambiguïté car si l'on s'enréfère à l’étymologie il donne une fausse imagede la réalité observée. En effet, ses racines la-tines, sanskrites si l'on remonte un peu plus en-core aux origines, évoquent les idées d'alliance,d'association, d'amitié. Rien de semblable n'unitles couches sociales du milieu belliqueux queconstitue le monde capitaliste. Nous autres plé-béiens ne pouvons pas plus nous sentir en so-ciété avec les accapareurs qui nous bouffent lavie, que ne le peuvent les prisonniers avec lesmatons ou les troupeaux de l'agro-industrieavec leurs exploitants.

Il n'est d'égalité possible qu'entre égaux, de fra-ternité réelle qu'entre frères et sœurs c'est à direentre humains profondément solidaires et la li-berté n'est compatible avec aucune forme d'ex-ploitation. Cela suffit à dessiner les voies danslesquelles doit s'engager quiconque souhaiteébranler les entraves à la vie qui font le quoti-dien de tout milieu dans lequel sévissent lesrapports de domination. Rapports qui prédis-posent à la prédation et en développent les ad-dictions dont sont affligés les psychopathes del'accumulation capitaliste et autres maniaquesde l'appropriationdu bien commun.

Les désordres qui accablent l'humanité tels quela misère, l'injustice chronique, les guerres oules chambardements écologiques dus au sac-cage industriel de la Planète, posent la questionsociale dans sa totalité car ces phénomènes sontsi imbriqués les uns dans les autres qu'il est illu-soire d'espérer les réformer séparément. Parceque la cause première, commune à cet amoncel-lement de problèmes, n'est autre que la paireasservissement-propriété qui commande tout lemouvement de la méga-machine socio-écono-

mique, seule une révolution sociale reposantsur la reprise par nous mêmes de la pleine pos-session de nos vies est en mesure d'améliorer lasituation.

Une révolution sociale ne se résume nullementà l'insurrection du mythique « Grand soir ».C'est un long processus, une lutte de tous lesinstants, circonscrite par la vie quotidienne, làoù les spoliateurs nous mènent par violencesde tous ordres cette guerre permanente qu'est laguerre des classes. Colonisés du Capital, captifsde l'économie marchande et cibles de la propa-gande de masse, nous assurons la puissance desseigneurs de la guerre en alimentant leurs mar-chés par le travail et la consommation. Là résidel'enjeu de la lutte entre la classe des accapareursde la richesse sociale et la nôtre, celle des dé-possédés : arracher l'autonomie sociale inté-grale, qui ne saurait exister sans autonomieéconomique et politique. Ne serait-ce que par ladynamique associationniste sans laquelle il nepeut prendre corps, le recours au sabotage descadences productives et des produits aussi no-cifs qu'inutiles, à la grève et au boycott restentdes actions positives même dans les cas où leurmise en œuvre se solde par des batailles per-dues. Car elles n'en ont pas moins marqué alorsla vie de beaux moments d’exaltation, de joiepure, loin du triste parloir sans interlocuteurqu'est l'isoloir. Même inscrit dans le camp vain-queur des élections, le pauvre citoyen d'un jourqu'est l'électeur subit la paradoxale situation dumandant assujetti à son mandataire. Peut-onraisonnablement s'étonner que reposant sur detelles fondations politiques le monde marchesur la tête? Le seul geste de quelque utilité quepuisse accomplir le citoyen avec son droit devote, c'est de le jeter aux orties et de commencerà conduire les affaires publiques, c'est à direcommunes, par l'action directe de la commu-nauté.

Nous ne déferons certes pas en un jour, ni un anni dix, ce qui a mis des siècles à envahir tous lesdomaines de la vie sur Terre. Mais il est indubi-table que ce que les humains ont fait, ou laisséfaire pour partie, ils peuvent le défaire. Il s'agitde s'y appliquer avec toute la puissance de l'in-telligence sociale, de ce sens commun qu'il fautde nos jours reconstituer à partir de ce que n'apas encore totalement détruit le confusionnismedominant. Et l'on sait bien que c'est en forgeantqu'on devient forgeron. Et donc, puisque nousvoici au pied du mur il reste à se faire maçons,ce que ne manque pas d'entreprendre unnombre non négligeable de noyaux divers,disséminés à travers l'espace géographique et

Le premier gouvernement de gauche à devoir gérer unmouvement social d’ampleur* (une grève générale) a étéle Front populaire de Léon Blum & Co, la coalition degauche victorieuse des élections législatives de mai 1936.Les grèves éclatent on ne sait trop pourquoi mais se pro-pagent à une vitesse incroyable ; elles touchent deux mil-lions de travailleurs en juin avec, c’est alors unepremière**, des milliers d’occupations d’usines… Lessyndicats, ultra minoritaires, n’y sont pour rien. Les re-vendications partent dans tous les sens, dépassant large-ment le tiède programme du Front Populaire. L’ambianceest calme sinon bon enfant, mais les bourgeois ont peurque plus rien n’arrête les prolos. Il faut se rendre comptequ’on est alors à peine une quinzaine d’années après lavague révolutionnaire qui a fait s’effondrer l’Empirerusse et a ébranlé l’Allemagne, la Hongrie et l’Italie. L’in-vestiture du socialiste Blum rassure car il a toute laconfiance des grévistes ; il déclarera par la suite : « dansla bourgeoisie, et en particulier dans le monde patronal,on me considérait, on m’attendait, on m’espérait commeun sauveur… » Les cours de la Bourse remontent donc.Le MEDEF de l’époque demande aussitôt au gouverne-ment d’organiser des négociations en y associant la CGT.Pendant plusieurs jours les représentants des trois partis(État, patronat, CGT) se creusent la tête pour faire cesserle mouvement. Côté patrons on est prêt à tout pour récu-pérer les usines et on multiplie les propositions (certainesparaissent alors un peu « fantasques » comme cesétranges congés payés qui ne font partie ni des revendica-tions ni du programme du Front populaire). Cela suffira-

t-il ? Les CGTistes font alors malicieusement remarquerque depuis des années on fait dans les usines la chasse àleurs représentants… et qu’aujourd’hui « ils n’y sont pluspour exercer sur leurs camarades l’autorité qui serait né-cessaire pour exécuter nos ordres ». Les représentantspatronaux reconnaissent leur erreur, d’autant que malgréles efforts du PCF (Thorez et son fameux «Il faut savoirterminer une grève»), de la CGT et de leurs journaux(L’Humanité en tête), les ouvriers restent ingérables et endemandent plusà chaque nouvelle annonce.Au même moment et pour le cas où les ouvriers s’entête-raient, le ministre de l’Intérieur socialiste Roger Salengromasse autour de Paris des unités de gardes mobiles (àcôté desquels nos actuels CRS passeraient pour de gentilsgardiens de square). Mais le patronat, craignant pour sonmatériel, s’oppose à l’usage de la force et préfère alignerles concessions (d’autant que les « avantages acquis »comme les augmentations de salaires pourront être viterécupérés et que d’autres, comme les congés payés ou laréduction du temps de travail, permettront d’augmenterla productivité). L’ordre sera rétabli et le travail reprendraprogressivement… avec les premières vacances.Autre proposition du patronat qui figurera dans lesbeaux Accords Matignon : le princi pe des délégués ou-vriers dans les entreprises qui consacre le syndicalismedans sa fonction sociale de gestion des rapports sociaux,partenaire incontournable. Juin 36 est généralementconsidéré comme une grande victoire de la classeouvrière, elle est surtout une grande victoire dusyndicalisme. Nuance.

social qui s'attachent à poser les premièrespierres d'un monde meilleur en redonnant vieau commun, à partir de luttes partielles etlocales. Ce qu'il ne faut jamais perdre de vuec'est qu'aucun triomphe partiel ne peutperdurer dans l'isolement. Il faut parvenir àtisser, dans et par l'action, une stratégie globaledont moyens et finalité ne doivent jamais, souspeine d'un détournement assuré dumouvement, entrer en contradiction. Il ne s'agitpas là d'une thèse d'école mais bel et biend'une expérience historiquement répétée. Sansun intense développement de la solidarité dansles luttes, et entre elles, rien n'est possible. Pourassainir l'atmosphère il est absolumentnécessaire que la solidarité entre les « damnésde la Terre » couvre toute la surface du Globe.

Michel Garonne

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Voter utile?

*Ndlr.Précédent en Allemagne, en 1919. Voir Noske.**Ndlr. Une première en France. Occupations en Italie en 1920.

Biblio pour aller plus loin

Juin 1936 – Le Front populaire au secours du capitalisme français, surinfokiosques.net:https://www.infokiosques.net/spip.php?article95

« 1936 : le Front populaire contre les occupations d’usines », Courantalternatif, n° 261, juin 2016, p. 30-33.http://oclibertaire.lautre.net/upl/CA261.pdf

« Quand un socialo… mange le morceau. La Tâche historique de lasocial-démocratie face au mouvement de 1936 », Le Monde libertaire,HS n° 7, juillet 1997.http://ml.ficedl.info/spip.php?article3348

« Juin 1936 : L’usine occupe l’ouvrier » Extraits de la plaidoirie deLéon Blum au procès de Riom (1942).http://www.collectif-smolny.org/imprimer.php3?id_article=2139Léon Blum devant la Cour de Riom, Paris, Editions de la Liberté, 1944,202 p. (introuvable mais si vous le trouvez bravo !).

C.

The great "Front Populaire" swindle

La grande escroquerie du Front populaire