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« Analyse des déterminants de la
consommation au Sénégal »
REPUBLIQUE DU SENEGAL
Un Peuple – Un But – Une Foi
MINISTERE DU COMMERCE,
DU SECTEUR INFORMEL, DE LA
CONSOMMATION, DE LA
PROMOTION DES PRODUITS
LOCAUX ET DES PME ***********
Centre de Recherche, d’Analyses des
Echanges et Statistiques
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Introduction
CRADES
La consommation des ménages occupe une place de première importance parmi les grands agrégats économiques. Désignée comme « l'objectif unique et ultime de toute production », la consommation des ménages occupe une place particulière dans le fonctionnement de l'économie. Elle est donc indispensable à la mise en place des bonnes politiques économiques et à la stabilité macroéconomique d’un pays. La demande (consommation) représente plus des deux tiers du PIB de l’UEMOA selon la Perspective Monde. Au Sénégal sa proportion par rapport au produit intérieur brut varie entre 78% et 80%. Au Sénégal, les indicateurs macro-économiques notamment ceux du bien-être dont la consommation en particulier, montrent que la condition de vie des ménages était devenue insupportable durant les dernières périodes marquées par la succession de crises. Le gouvernement du Sénégal a initié une série de programmes de redressement économique et financier à la suite des faibles performances de son économie depuis des années, qui entre dans le cadre du plan Sénégal Emergent.
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Introduction
CRADES
Les mauvais résultats du secteur agricole entraînaient la stagnation de la production nationale tandis que le besoin de consommation des ménages augmentait à des taux effrayants. Ceci a beaucoup incité l’Etat, de manière plus subjectif, à mener des politiques de ciblage à l’endroit des ménages les plus démunis par l’octroi de bourse de sécurité familiale. La demande est importante car son augmentation est le signe d'un regain de confiance des ménages dans l'avenir et, surtout, elle incite les entreprises à produire plus pour la satisfaire, faisant ainsi fonctionner l'économie plus fortement. Cette forte prépondérance dans l'activité économique, explique l'intérêt de son analyse. La littérature économique révèle que cet agrégat dépend fondamentalement du revenu, du niveau des prix et du taux d'intérêt. Le présent travail de recherche se propose d'analyser l'impact de ces variables sur la consommation des ménages à travers une étude économétrique intitulée: «Analyse des déterminants de la consommation des ménages au Sénégal »
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Objectifs et Intérêt de l’étude
CRADES
L'objectif principal de ce travail est d'analyser les déterminants des consommations des ménages, à partir du modèle linéaire général. Cet objectif principal se décompose en 4 objectifs spécifiques : Objectif n° 1 : évaluer l'effet du revenu sur la consommation, Objectif n° 2 : évaluer l'effet de l’indice des prix sur la consommation, Objectif n° 3 : évaluer l'effet de l’épargne sur les consommations. Objectif n° 4 : évaluer l'effet du commerce extérieur sur la consommation (exportation et importation) En choisissant d'axer nos réflexions sur le thème « Analyse des déterminants de la consommation des ménages au Sénégal à travers une approche par le modèle linéaire général », nous avons pour ambition de construire un modèle économétrique de la consommations des ménages. Ce modèle, faisant ressortir l'influence de chaque déterminant sur cet agrégat, sera un outil d'analyse pour formuler et mener une politique économique nationale adéquate
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Hypothèses de l’étude
CRADES
Des objectifs spécifiques fixés, il découle des hypothèses suivantes : Hypothèse n° 1 : le revenu a un effet positif sur la consommation, Hypothèse n° 2 : l’indice des prix a un effet négatif sur la consommation Hypothèse n° 3 : l’épargne a un effet négatif sur la consommation. Hypothèse n° 4 : les importations ont un effet positif sur la consommation La question est de savoir l'effet de chacune de ces variables sur la consommation
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Revue critique de la littérature
CRADES
Plusieurs auteurs se sont intéressés à l'agrégat consommation en élaborant des modèles explicatifs de son évolution. Les références ci-dessous présentent quelques travaux sur la modélisation de la consommation. KEYNES (1936) a développé dans la théorie générale le concept de fonction de consommation afin d'argumenter son rejet de la loi de SAY, d'après laquelle « toute offre crée ses propres débouchés ». Son idée fondamentale, connue sous le nom de loi psychologique, est que lorsque le revenu (Y) s'accroît, la consommation (C) s'accroît mais dans une moindre mesure. Constatant que certains ménages consomment quand bien même ceux-ci ne disposent pas de revenus, KEYNES conclut qu'il existe une consommation incompressible C0 qui ne dépend pas du revenu. Cette loi se formule par : C = C0 + cY (0 < c < 1) ; avec c la propension marginale à consommer. Des critiques ont été avancées à l'encontre de cette formulation. Notamment, BROWN a montré que la consommation des ménages dépend des habitudes en introduisant dans sa fonction de consommation le retard d'une période pour tenir compte de ces habitudes de consommation. C=kYp avec C la consommation, Yp le revenu permanent et k un coefficient positif.
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Revue critique de la littérature
CRADES
Pour MODIGLIANI (1963), la consommation d'un individu est étudiée en fonction de son âge. D'où l'approche du cycle de vie selon laquelle le revenu est élevé en début d'activité et diminue lorsque l'individu prend sa retraite ou ne peut plus travailler physiquement. Ainsi, DEATON (1982), a montré que la consommation est essentiellement fonction croissante d'une variable « active » qui est la proportion de la population âgée de 15 à 64 ans. Il ressort de cette revue que les variables explicatives de la consommation utilisées sont : le revenu réel des ménages, l'inflation qui est appréhendée à partir du niveau général des prix, le taux d'intérêt créditeur et le taux de chômage. Le dernier n'étant pas disponible annuellement au Sénégal, nous retenons seulement les trois premiers auxquels nous ajoutons le commerce extérieur.
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Variables et Données
CRADES
Les variables sont définies dans le tableau ci-dessous : Tableau des variables les données utilisées dans ce travail sont annuelles et couvrent un horizon temporel allant de 2000 à 2013. Les données relatives aux variables sont indiquées dans le tableau ci-dessous ( en milliards de FCFA):
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Trajectoire des séries du modèle
2,500
3,000
3,500
4,000
4,500
5,000
5,500
6,000
00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13
CONS
Entre 2000 et 2013 la consommation connait une large évolution . Elle passe de 2533,45 à 5727,56 milliards de FCFA, soit une hausse annuelle moyenne de 6,5%.
CRADES 9
Trajectoire des séries du modèle
L’évolution du PIB connait une tendance haussière de 2000 à 2013. Le PIB passe de 3331,77 à 7307,69, soit une augmentation annuelle moyenne de 6,22%.
CRADES 10
Trajectoire des séries du modèle
200
300
400
500
600
700
00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13
EP
entre 2000 et 2013 l’épargne évolue de manière erratique. Elle enrégistre un pic de 6500 en 2005 et 5500 milliards en 2012 .
CRADES 11
Trajectoire des séries du modèle
80
84
88
92
96
100
104
108
00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13
IP
Entre 2000 et 2013 l’indice des prix passe de 88% à 104%, soit une augmentation de 16 points
CRADES 12
Trajectoire des séries du modèle
800
1,000
1,200
1,400
1,600
1,800
2,000
00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13
EX
Pour le cas des exportations la courbe est croissante de 2000 à 2008, elle a chuté entre 2008 et 2009 avant de croitre de 2009 à 2013. les exportations passent de 930,4 à 1914,69 milliards, soit une hausse annuelle moyenne de 5,71%.
CRADES 13
Trajectoire des séries du modèle
1,200
1,600
2,000
2,400
2,800
3,200
3,600
00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13
IMP
Les importations suivent une évolution haussière de 2000 à 2008. Entre 2008 et 2009, elles subissent une baisse puis reprennent une tendance haussière.
CRADES 14
CRADES
Trajectoire des séries du modèle: évolution croisée
0
1,000
2,000
3,000
4,000
5,000
6,000
7,000
8,000
00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13
CONS LCONS PIBLPIB EP LEP
IP LIP EX
LEX IMP LIMP
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Analyse croisée des variables
CRADES
Sur la période 2000-2013 le PIB a connu une croissance annuelle moyenne de 6,22% et la Consommation des ménages de 6,47% respectivement. Si on distingue les différentes sous-périodes c’est uniquement en 2009 que ces variables ont enregistré une baisse de leur évolution avant de connaitre une hausse sur le reste de la période. Cette baisse du PIB et de la consommation est la répercussion de la crise économique survenue en 2009. Sur l’ensemble de la période les importations ont connu une croissance significative avec un taux de croissance annuel moyen qui s’élève à 8.5%. En 2009, les importations ont diminué de 17.98% avant de reprendre son rythme d’évolution. L’Epargne de même que les Exportations suivent une évolution linéaire sur l’ensemble de la période avec un taux de croissance annuel moyen de 1.45% et 5.7% respectivement
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Estimation par la méthode des moindres carrés ordinaires des
paramètres du modèle
logConst = a1 + a2log(PIBt) + a3log(EPt) + a4log(IPt) + a5log(Ext) +
a6log(IMPt) + ξt
CRADES 17
Tableau des résultats de l’estimation
Variables
Explicatives Coefficients t-Statistic
Probabilité
associé
Constante C 0,073 0,412 0,691
LogPIB 1,049 22,452 0,000
LogEpargne -0,112 -19,261 0,000
LogIndicePrix -0,043 -0,795 0,449
LogExportatio
n -0,016 -0,356 0,731
LogImportatio
n 0,030 1,052 0,323
F 9496,902 0.000
R-Carré 0,999
Durbin Watson 2,996
CRADES 18
Analyse des résultats
CRADES
L’élasticité de la consommation par rapport au PIB est égale à 1,049, cela signifie que si le PIB augmente de 10%, alors la consommation augmente de 10,49%. Si les importations augmentent de 10%, alors la consommation augmente de 0,3%. Par contre les autres variables comme l’épargne, l’indice des prix et les exportations impactent négativement sur la consommation. Une augmentation de 10% de l’épargne entraine une baisse de 1,1% de la consommation. Si l’indice des prix augmente de 10%, alors la consommation diminue de 0,4%
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Analyse des résultats
CRADES
Le model est globalement significatif, car la valeur de prob (F-statistique = 0,000) est inférieure à 5%.
R2= 0,999, ce qui veut dire que 99,9% des fluctuations de la consommation sont expliquées par le modèle, c’est-à-dire par les variables PIB, épargne, indice des prix, importations et exportations.
Test de significativité des variables
Les variables lpib, lep, ont une influence significative sur la variable lcons car les probabilités critiques associées sont inférieures à 5%.
Par contre, d’après les résultats de notre modèle, l’augmentation du niveau général des prix a un impact négatif non significatif sur la consommation des ménages,
Test d’hétérocédasticité des erreurs
Test d’hétéroscédasticité des erreurs de White
F-statistic 1,239 Probabilité 0,374
Obs*R-Carré 6,112 Probabilité 0,295
Les probabilités sont supérieures à 5%, on accepte l’hypothèse d’homocédasticité des erreurs. Les estimations obtenues par la méthode des moindres carrés ordinaires sont optimales 20
Conclusion
CRADES
Au terme de cette étude, il apparaît que les théories économiques s'accordent aux réalités à long terme. La particularité des réalités sénégalaises réside essentiellement dans l'effet positif du revenu sur la consommation. Les résultats révèlent que la caractéristique fondamentale de la fonction de consommation développée dans la littérature économique tant par les keynésiens que par les néo-classiques selon laquelle le revenu est le principal déterminant de la consommation est vérifiée. Les études économétriques nous ont révélé qu'en dehors du revenu (PIB), qui a un effet positif, d'autres variables tels que l’indice des prix à la consommation (IPC), les exportations (EX), les importations (IMP) exercent une influence négative ou positive sur la consommation. La consommation est liée négativement à l’indice des prix mais de façon non significative. La quasi-totalité de la population étant pauvre est à la recherche de subsistance à travers les biens de 1ères nécessités qui n’ont pas connu de fortes inflations même si les prix des autres biens augmentent.
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Conclusion
CRADES
En plus de ces variables, l’épargne (Ep) est également apparue comme variable explicative. Elle intervient seulement à long terme et a un effet négatif sur la consommation avec qui elle compose l’«absorption» du revenu (quand l’épargne augmente la consommation diminue).
Cependant, son absence dans les relations de court terme pourrait provenir du manque de culture spéculative au niveau des ménages et de l'importance du secteur informel dans l'économie. En effet les agents économiques ont tendance à développer les activités informelles au détriment de l'épargne même si le taux d'intérêt est attrayant.
Ce qu’il faut surtout noter c’est que, malgré notre forte dépendance vers l’extérieur, les importations n’impactent pas de manière très significative sur la consommation, donc les efforts des autorités publiques orientés vers la promotion des produits locaux ont toutes leurs pertinences.
L’ Etat doit également augmenter l’investissement, en vue de booster la croissance du PIB qui est le principal déterminant de la consommation, lutter contre l’inflation afin d’augmenter le pouvoir d’achat des ménages.
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