- 70e Anniversaire de l’exécution de Bad Reichenhall .... Bad Reichenh… · Les répliques de...

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  • Cercle des Descendants des Vtrans franais du Front de lEst - (1941-1945)

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    - 70e Anniversaire de lexcution de Bad Reichenhall -

    Le mardi 8 mai 1945 vers 10h00,

    des Franais de la 33e Division dInfanterie de la Waffen-SS Charlemagne

    font face leurs compatriotes de la 2e Division Blinde des forces Allis

    qui vont les fusiller vers 17h00.

    Une rencontre ahurissante et symbolique dune poque.

    Dans cette malheureuse affaire et en termes de postulats, nous ne sommes pas les

    porte-paroles de nos Pres et nous rfutons la dynamique de polmiques accusatrices, de la

    plupart de leurs admirateurs et lencontre de la 2e D.B..

    Car nous ne sommes ni contemporains, ni acteurs de ces vnements et nous navons

    surtout pas t duqus par nos Pres dans un esprit de haine.

    Par ailleurs, si nos Pres ont eu la lgitimit de porter un jugement rprobateur sur

    lexcution de leurs camarades, ils ont su aussi transcender cet vnement, comme leur propre

    malheur et comme leurs affectations ultrieures, parfois au sein mme de larme franaise

    gaulliste. Il en est de mme pour les vtrans de la 2e D.B. qui ont eu sous leurs ordres, ou

    comme suprieurs, des vtrans de la division Charlemagne, devenant parfois amis intimes.

    Contrairement au milieu civil et sa dcharge, le soldat est anim par des valeurs et

    des forces morales, issues dune formation spcifique et dexpriences hors normes. Elles lui

    concdent une capacit exceptionnelle estimer les vertus humaines, dans de terribles

    situations, mais juges et condamnes alors par des civils privs de la culture du combattant.

    Cest ce titre aussi, que des militaires aux engagements initiaux antagonistes, se

    reconnatront ultrieurement plus de points communs quils navaient autrefois de raisons de

    sopposer. Les extraits des correspondances suivantes pourraient en attester.

    Il est vident, quavec la pression de lhistoire officielle, de la politique franaise ou le

    souhait de groupes qui nont pas intrt la paix, une runion ostentatoire de ces anciens

    adversaires neut pas t possible et certainement inconvenante.

    En revanche, pour les deux, voire trois gnrations qui suivent, le recul et la srnit

    aidant, nous avons imagin avec ce triste anniversaire - mais combien symbolique - une

    relation fraternelle entre descendants de ces Franais, minoritaires, qui avaient eu le courage

    de faire un choix.

    Cest ainsi que nous avons pris des contacts toujours bienveillants car comprhensifs,

    avec les descendants des soldats et officiers de la 2e D.B. directement concerns par cet

    vnement du 8 mai 1945. Ce que pensaient leurs Pres, est trs explicitent galement

    travers les extraits prsents ci-dessous. Au moins ceux-ci, nous sommes heureux de rendre

    hommage leurs nobles sentiments de soldats. (Certains dentre nous, devenus officiers,

    avions dj tiss des liens de franche camaraderie avec des neveux du gnral LECLERC lors

    daffectations rgimentaires communes. De plus, lintelligence de ces jeunes camarades et

    nos grades communs avaient permis une forte cohsion.)

    Si nous avons eu ladhsion et laccord des familles connues, nous compatissons avec

    celles ignores, dont la souffrance ne se serait pas apaise avec le temps.

    Cet exercice peut tre une faon den finir avec la rcupration de cette fusillade et

    labsence dune organisation de descendants des anciens de la 2 D.B., linstar du

    C.D.V.F.E., peut tre aussi regrettable.

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    Labngation et laristocratie de ces deux officiers par exemple,

    ne nous obligent-elles pas ?

    Mardi 8 mai 1945.

    [] Crois toujours en Dieu, et pardonne

    le mal quon nous fait injustement. [] Dernire lettre de lun des officiers.

    fusills par la 2e D.B..

    Jeudi 18 juillet 1985.

    [...] et je salue la mmoire de tous ces

    combattants. [...] Un officier de la 2

    e D.B.,

    tmoin de lexcution en respectant encore son vu d'anonymat.

    Mardi 8 mai 1945.

    [] Crois toujours en Dieu, et pardonne le mal quon nous fait injustement. [] Dernire lettre de lun des officiers.

    fusills par la 2e D.B..

    Mardi 8 mai 1945.

    [] Jai cru avoir fait mon devoir en homme et je regrette quune chose cest de

    navoir pas t tu sur le front, parce quil est pnible de se faire fusiller par des Franais

    contre qui nous ne voulions pas lutter.

    [] jespre que Dieu saura nous juger. Un grenadier de la division Charlemagne

    Fusill Bad Reichenhall.

    Mercredi 7 fvrier 1946.

    [] Le 8 mai 1945, Bad Reichenhall, prs de Berchtesgaden, j'ai assist

    l'excution de douze soldats de la LVF. Onze se sont confesss et ont communi dont X, qui

    est tomb bravement sous les balles en criant Vive la France . Il tait environ 17h00. Les

    corps ont t enterrs sur le lieu de l'excution 2 ou 3 km du bourg, dans une fosse

    commune sans doute, par les soins de soldats amricains.

    X m'a remis ce mot pour ses parents : []. J'ai cru bon, aprs conseil, d'attendre 9 mois pour

    l'envoyer. X et ses compagnons staient rendus vers l0h aux Amricains qui aussitt les

    remirent aux Franais. Sans jugement, aprs un rapide interrogatoire et quelques heures

    d'attente, ils furent fusills.

    (L'excution se fit dans la dignit. Aucune injure. Que des paroles d'encouragement.) []

    Pre GAUME.

    Aumnier de la 2e D.B., laumnier de la paroisse de lun des fusills.

    Lundi 26 mars 1946.

    [] jose le dire, (X) tait gnreux et un brave. Il a su se dvouer, sexposer la

    souffrance, la mort pour un idal, ce quil croyait le mieux. Je prfre cent fois sa conduite

    et celle de ses compagnons celle de limmense foule de patriotes loquents, qui chantent

    avec tant dmotion la Marseillaise et sembusquent lheure du danger, et critiquent, mais ne

    sont que des lches, des pauvres gostes. [] Pre GAUME.

    Aumnier de la 2e D.B.

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    Mardi 15 avril 1958.

    [] Quils reposent en paix ! Ils eurent le courage de leurs convictions, ce furent des

    braves. Honneur eux ! [] Pre GAUME.

    Aumnier de la 2e D.B.

    Jeudi 13 dcembre 1984.

    [] - Vous tes fous de vous tre rendus des Franais. Tout peut arriver ! Vous

    auriez d vous mettre en civil et tenter de rentrer en France !

    Avec une dignit extraordinaire, X me rpondit :

    Nous sommes des soldats luttant pour leurs ides et nous navons pas nous mettre en

    civil !

    Vos camarades, fatigus et poussireux, taient tendus parce que pressentant peut-tre

    leur sort prochain. Sauf peut-tre un ou deux qui avaient lair voyou, la plupart faisaient la

    meilleure impression. Je me souviens aussi dun jeune sous-lieutenant, trs beau, au visage

    fin. Tous faisaient face dignement. [] Un sous-officier de la 2

    e D.B.

    Lundi 27 mai 1985.

    [] La premire section - la mienne - ft charge du transport et de la garde des

    condamns jusqu lendroit pour lexcution. Sur ordre du Lieutenant X des groupes de

    quatre furent constitus et les chefs de section dsigns. Ce fut un moment extrmement

    pnible pour ceux-ci, soyez-en sr !

    [] je lentends encore dire au lieutenant X :

    - 1/ De quel droit allez-vous nous fusiller ?

    - 2/ Droit pnal : vous navez rien nous reprocher !

    - 3/ Droit politique : nous faisons partie dune unit reconnue lgalement par le

    marchal PETAIN.

    Les rpliques de cet officier (avocat Lyon dans le civil, je crois) taient pertinentes et trs

    courageuse en les circonstances.

    Pour terminer il dit encore : Etant officier et responsable de ces hommes jaurais d

    tre fusill en premier ! Peut-tre aurais-je pu par certaines dclarations les sauver ?

    Puis, dun pas ferme, trs digne, il sest alors dirig vers lendroit o il est tomb sous les

    balles du peloton dexcution ; en incitant ses hommes chanter bien fort avec lui la

    Marseillaise. []

    PS) Je vous demande de garder secret lorigine des renseignements que je vous donne.

    Un officier de la 2

    e D.B.

    Jeudi 18 juillet 1985. [...] et je salue la mmoire de tous ces combattants. [...]

    Un officier de la 2e D.B., tmoin de lexcution

    en respectant encore le vu d'anonymat.

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    Cette tentative dapaisement, voire de rconciliation - puisque la paix des Grands na

    jamais t signe - nous permet daffirmer les circonstances de la fusillade, appuyes par nos

    documents indits pour certains :

    1 - Le mardi 8 mai 1945, vers 10h00, les Amricains livrent la 2e D.B. des Waffen-

    SS franais de la division Charlemagne prisonniers ;

    2 - Dans la clairire du chemin du Kugelbach de Karlstein, 6 km de Bad

    Reichenhall ;

    3 - Douze soldats et officiers franais combattants de la division Charlemagne ont

    t fusills vers 17h00 ;

    4 - Un treizime soldat, au moins, de la division Charlemagne a t extrait du

    peloton dexcution (Identifi par sa famille sur des photos inexploites de lvnement) ;

    5 - Les fusills sont issus du camp de formation initiale de la division Charlemagne

    de Wildflecken et principalement par lquivalent dun rgiment de base arrire, rattach dans

    sa retraite la 38e division de la Waffen-SS Nibelungen ;

    6 - La mise en uvre des moyens matriels, deffectifs en personnels et leurs ordres en

    modes dgrads pour atteindre lobjectif, montrent que lordre dexcution mane du haut

    commandement de la 2e D.B. ;

    7 - Il ny a eu ni jugement, ni condamnation dun tribunal militaire ;

    8 - Malgr les commentaires accusateurs invoquant les conditions brutales de la

    fusillade et mensongers sur la personnalit dofficiers concerns de la 2e D.B., comme le

    lieutenant FERRANO, lexcution sest effectue en ralit de manire rglementaire, dans un

    total respect et la compassion des officiers et soldats de la 2e D.B., face la dignit des

    fusills.

    9 - Peu avant cette excution, des camarades de nos Pres capturs par la 2e D.B., ont

    t pourtant traits rglementairement comme prisonniers de guerre et ont survcu.

    10 - Il nest point question de banaliser les raisons et les circonstances de lexcution

    de nos Pres et de leurs camarades, Bad Reichenhall ou ailleurs.

    Nous souhaitons simplement apporter un sentiment qui nous semble juste, dans cette

    dynamique typiquement militaire. Pour comprendre avant de juger de part et dautre et sans

    philosopher sur lthique du guerrier au combat, il faut savoir que les phases de liesse dans la

    victoire et dabattement dans la dfaite, sont propices aux pires excs humains. Ces excs,

    chacun des acteurs tente de les justifier arbitrairement parfois, mais sait aussi les rprimander

    trs durement. Cest en partie pour cette raison que les rglements de discipline militaire sont

    trs dtaills et peuvent paratre dmesurs pour le candide. Ainsi, en priode de victoire ou

    de dfaite, chacun des belligrants peut excuter certains mme de ses propres ressortissants

    coupables dactes odieux et criminels. Nous considrons que lexcution de Bad Reichenhall,

    avec toute la souffrance familiale des excuts et la douleur des fusilleurs, correspond ces excs ; alors que les combats taient termins. Faut-il simplement avoir lhonntet de le

    reconnatre et sans parti pris des politiques qui souillent la ralit des hommes au combat.

    La guerre, cruelle, laisse toujours les bourgeois victorieux ignorants comme les

    adulateurs, toutes les dmesures moralisatrices et posteriori ; mais qui fondent lunique

    vrit et la polmique. Seuls, les soldats protagonistes sont gnralement capables de

    fraternit darme, car ils connaissent la ralit.

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