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REPUBLIQUE DU NIGER--------------
MINISTERE DU DEVELOPPEMENT AGRICOLE*******************
RAPPORT DEFINITIF
/
ABDOURHAMANE HAMIDOU SPECIALISTE EN EVALUATION D’IMPACT ENVIRONNEMENTAL ET SOCIAL
Juin 2009
Cadre de Politique de Réinstallation des Populations (CPRP)
PROJET DE DEVELOPPEMENT DES EXPORTATIONS ET DES MARCHES AGRO-SYLVO-PASTORAUX (PRODEX) (Y COMPRIS
LE FINANCEMENT ADDITIONNEL)
RP823
SOMMAIRE
SIGLE ET ABREVIATIONS..................................................................................................................................3
1. INTRODUCTION............................................................................................................................................8
2. DESCRIPTION DU PROJET.....................................................................................................................10
2.1. CONTEXTE ET OBJECTIF DU PRODEX........................................................................................102.1.1. Contexte....................................................................................................................................102.1.2. Objectifs du projet.................................................................................................................10
2.2. COMPOSANTES PRINCIPALES DU PROJET...............................................................................................112.3. TYPOLOGIE DES INVESTISSEMENTS DU PROJET.....................................................................................152.3.1. Équipements, infrastructures pour l’amélioration de la production, de la productivité et des performances commerciales des filières agro-sylvo-pastorales... .152.3.2. Appui institutionnel...............................................................................................................16
3. CADRE GLOBAL DE LA BANQUE MONDIALE..............................................................................17
4. LE CADRE NIGERIEN...................................................................................................................................19
4.1. LE SYSTÈME DE GESTION DES TERRES AU NIGER.............................................................................194.2. DÉVELOPPEMENT HISTORIQUE...............................................................................................................224.3. CADRE ACTUEL DE POLITIQUE FONCIÈRE RURALE AU NIGER.............................................................234.4. LES TEXTES ACTUELS SUR LE FONCIER DU NIGER.............................................................................234.5. CATÉGORIE DE TERRES AU NIGER.........................................................................................................244.6. DISPOSITIONS PRISES PAR L’ETAT POUR LES BESOINS DES DÉPLACEMENTS DES POPULATIONS....244.7. L’EXPROPRIATION POUR CAUSE D’UTILITE PUBLIQUE..........................................................................324.8. LE PLAN D’ACTION DE RÉINSTALLATION.............................................................................................334.9. CADRE INSTITUTIONNEL DE DÉPLACEMENT DES POPULATIONS DU NIGER........................................35
LÉGISLATION ET RÉGLEMENTATION.........................................................................................................37
DROITS FONCIERS..................................................................................................................................................37EXPROPRIATION, INDEMNISATION ET COMPENSATION..........................................................................................38
5. LE CADRE DU PRODEX...............................................................................................................................40
5.1. DÉTERMINATION DES IMPACTS SOCIAUX POTENTIELS.........................................................................405.1.1 IMPACTS POSITIFS DES SOUS PROJETS........................................................................................415.1.2 IMPACTS NÉGATIFS DES SOUS PROJETS......................................................................................43
5.2. PLAN DE GESTION DU PRODEX....................................................................................................455.2.1 PROGRAMME D’ATTÉNUATION ET DE BONIFICATION...................................................................................45
6. BUDGET ET SOURCES DE FINANCEMENT............................................................................................53
7. SUIVI-EVALUATION.....................................................................................................................................54
ANNEXE 1 : DOSSIER RECENSEMENT.........................................................................................................57ANNEXE 2 : PLAN TYPE D’UN PAR (PLAN D’ACTION DE RÉINSTALLATION)................................................78
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SIGLE ET ABREVIATIONS
AFC : agent financier comptable
BNC : Bureau National de Coordination
CDP : comité départemental de pilotage
CRP : comité régional de pilotage
CLR : Commission locale de réinstallation
C.L.U.H : Commission Locale d’Urbanisme et d’Habitat
COFO Commissions Foncières
COFOB : Commissions Foncières de base
COFOCOM Commissions Foncières communales
CPRP : Cadre de Politique de Recasement des Populations
ECUP : Expropriation pour cause d’utilité publique
MDA/ Ministère du Développement Agricole
OVB : organisation villageoise de base
OP : organisation paysanne
OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement
PAP : Personne affectée par le Projet
PRODEX: Projet de développement des produits agro sylvo pastoraux
PR : Plan d’action de réinstallation ou plan de recasement
PSR : Plan succinct de Recasement
PO 4.12 : Politique Opérationnelle 4.12
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RESUME EXECUTIFComme les autres pays de la sous-région ouest africaine, le Niger a souscrit à la
politique visant à la réalisation des OMD. Aussi, les efforts du gouvernement tendent-ils à
concourir, dans le contexte du développement, à la réduction de la pauvreté qui affecte la
population.
Les potentialités du pays sont impressionnantes en ce qu’il dispose des atouts
indéniables dans la production de la viande, de l’oignon, du souchet, du niébé etc. Mais, à
côté de ces avantages, la vulnérabilité de ses habitants recommande la mise en oeuvre
d’une politique de développement des exportations et des marchés agro-sylvo-pastoraux.
C’est ainsi que le Gouvernement du Niger let l’IDA convenu de financer le projet
développement des exportations et des marchés agro-sylvo-pastoraux (PRODEX ). Compte
tenu du fait que le financement alloué au PRODEX ne permettant pas de prendre en charge
toutes les activités identifiées et évaluées lors de la préparation du PRODEX, le
Gouvernement du Niger compte solliciter de l’IDA un crédit additionnel au PRODEX afin
d’étendre les activités de la petite irrigation.
L’élaboration du CPRP s’est faite conjointement avec celle du document cadre de
gestion environnementale et sociale (CGES) qui établit un mécanisme pour déterminer et
évaluer les impacts environnementaux et sociaux potentiels des investissements et activités
à financer dans le cadre du PRODEX y compris le financement additionnel tandis que le
CPRP étudie en détail les modalités de traitement et de dédommagement des personnes
éventuellement affectées par des sous projets. Ces deux documents constituent les piliers
du financement en matière de traitement des impacts environnementaux et sociaux
éventuels du projet et sont soumis à l’approbation de la Banque Mondiale avant publication.
Les diverses composantes du projet concernent la totalité des milieux biophysiques
et humains du pays. C’est pour cette raison qu’il a été procédé dans un premier temps à un
diagnostic de l’état initial de l’environnement. Ce diagnostic a permis de dégager les atouts
et les contraintes du secteur : Comme atouts, on note l’existence d’importantes superficies
non exploitées dans les zones propices aux productions agro-sylvo-pastorales, la
disponibilité en grande quantité des eaux souterraines, l’existence d’importants débouchés
pour les cultures d’exportation, l’adoption des mesures de réforme de la politique agricole
visant l’amélioration de la productivité, la promotion des cultures d’exportation, le
développement des cultures irriguées et la structuration et le renforcement de capacités des
associations socioprofessionnelles. Comme contraintes, on note la non fonctionnalité des
structures d’encadrement des opérateurs économiques, le problème de diffusion de
l’information entre les différents acteurs des filières, l’insuffisance des structures chargées de
la normalisation, la labellisation et la certification des produits destinés à l’exportation, le
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manque de financement du secteur, le désenclavement des zones de production, le manque
de semences certifiées, etc.
Le contexte politique et juridique du secteur de l’environnement et des secteurs
d’interventions du PRODEX y compris le financement additionnel est marqué par l’existence
de documents de planification stratégiques ainsi que des textes pertinents au plan législatif
et réglementaire.
Au niveau de toutes ses composantes techniques, le projet aura un impact
globalement positif sur le plan socio-économique. On peut citer entre autres :
La diminution voire l’arrêt de l’exode rural
L’augmentation des revenus des couches vulnérables notamment les femmes
La relance de l’économie nationale et la réduction de la pauvreté
Les échanges culturels entre les différents groupes sociaux
La naissance d’organisations professionnelles
Le développement de la compétitivité et la diversification des activités agro-sylvo-
pastorales
l’amélioration des conditions de commercialisation, la valorisation de la production
par la transformation
l’amélioration de la qualité des produits d’exportation
l’augmentation des sources de revenus des intervenants sur les différents maillons
des filières
le désenclavement des zones de production
etc.
D’autre part, à court terme les activités du projet pourraient avoir des impacts négatifs
d’une intensité faible, mais relativement maîtrisables grâce à la mise en place de mesures
adéquates. Ces impacts négatifs se résument à :
l’accroissement des prélèvements sur les ressources (eaux, flore, faune)
la dégradation et l’appauvrissement des sols
la pollution des eaux et des sols par l’utilisation des produits agrochimiques
les risques pour la santé humaine et animale
Dans le cas où les activités du PRODEX y compris le financement additionnel
nécessiteraient un déplacement des populations, l’actuel CPRP est préparé à cet effet pour
préciser les procédures de compensation.
Le CPRP est un instrument d'atténuation des effets de réinstallation. Il est utilisé
chaque fois que la localisation et le contenu des sous projets ne sont pas connus avec
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précision et l'impact sur la population du point de vue de déplacement et d'acquisition de
terres n'est pas non plus connu avec précision. Le CPRP vise à clarifier les règles
applicables en cas de réinstallation, l'organisation prévue et les critères applicables pour les
différents sous projets en précisant la procédure de compensation prévue.
Ce CPRP est un document par le biais duquel le Gouvernement s'engage
formellement à respecter selon les exigences et les procédures de l'OP 4.12 les droits de
compensation de toute personne ou entité potentiellement affectées par un projet financé ou
co-financé par la Banque Mondiale.
Les principaux textes constituant le régime de la propriété foncière au Niger reposent
sur le code rural. L'acquisition à l’amiable ou l'expropriation des terrains nécessaires à
l'exécution d'opérations déclarées d'utilité publique est toujours faite et prononcée au profit
de l'Etat. L'Etat peut mettre le terrain exproprié à la disposition d'une collectivité publique ou
d'une personne privée qui doit exécuter les travaux ou réaliser les opérations. L'expropriation
des terres est soumise au respect d'une procédure très rigoureuse qui a pour objet de
garantir les droits des personnes expropriées aussi bien dans la phase administrative que
dans la phase judiciaire.
La procédure de réinstallation sera initiée par l'UCTF du projet sous la responsabilité
administrative du Ministère du Développement Agricole.
La législation nigérienne prévoit que la valeur de chaque bien est estimée par les
départements ministériels en charge : ainsi la Direction des Domaines fixe les valeurs des
terrains, la Direction de l’Urbanisme fixe les valeurs des bâtiments et infrastructures ; la
Direction de l’Agriculture détermine les valeurs des cultures et des arbres fruitiers cultivés et
la Direction des Eaux et Forets détermine les valeurs des espèces forestières.
Mais parce que les barèmes fixés par les Directions de l’Etat sont souvent dépassés,
les autorités locales doivent utiliser des méthodes d’évaluation complémentaires. En fait, les
bases méthodologiques de calcul des indemnités et de détermination des coûts
d’expropriation doivent être actualisées périodiquement. Dans la pratique, il existe beaucoup
de lacunes qui rendent les procédures défavorables aux PAP.
Le système de réparation des préjudices en matière de réinstallation comprend
plusieurs options qui ne s’excluent pas mutuellement : une procédure informelle, un système
administratif et un recours judiciaire. Etant donné le caractère local de la réinstallation, il est
souhaitable de résoudre tout problème au niveau le plus local et à l’amiable.
Les modalités de la participation dépendent du type et complexité de l’opération de
réinstallation. Il y aura trois types d’opération : la réinstallation limitée, la réinstallation
générale, et la réinstallation provisoire. Selon le type d’opération, la participation et la
consultation publique devraient se faire sous forme de réunions, de programmes radio, de
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demandes de propositions/commentaires écrits, de remplissage de questionnaires et de
formulaires, de conférences publiques et d’explications des idées et besoins du sous projet
etc. Les documents doivent être disponibles au niveau communal, au niveau du quartier,
dans des endroits adaptés comme les sièges des associations et des centres socio-
éducatifs.
L'objectif général du suivi est de s'assurer que toutes les PAP sont indemnisées,
déménagées et réinstallées dans le délai le plus court possible et sans impact négatif. Dans
le pire des cas, les autorités sont informées sur la nécessité de prendre les dispositions
nécessaires pour régler les problèmes complexes et/ou spécifiques de certains groupes de
PAP.
Les documents de sauvegarde environnementale et sociale du PRODEX incluant le
CGES ; le PGP et ce présent CPRP ont fait l’objet de révision pour tenir compte
éventuellement de ce financement additionnel et seront redisséminés conformément aux
politiques de la République du Niger et de la Banque mondiale en la matière.
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1. INTRODUCTIONLe Niger est un pays enclavé de 1.267.000 Km² dont la frontière la plus proche de la
mer est à plus de 600 Km de la côte (Golfe de Guinée). Les trois quarts de sa superficie sont
situés en zone saharienne. Le Niger est limité au Nord par l’Algérie et la Libye, à l’Est par le
Tchad, au Sud par le Nigeria et le Bénin et à l’Ouest par le Burkina Faso et le Mali. Le climat
est de type tropical variant de semi-aride à aride. Le régime pluvio-thermique est caractérisé
par une pluviométrie faible et variable dans l’espace et dans le temps et des températures
élevées qui ont tendance à accentuer l’aridité climatique.
La politique de la Banque Mondiale sur la réinstallation involontaire (OP 4.12)
s’applique dans tous les cas d’acquisition de terrains et de modification dans l’accès aux
ressources à cause d’un sous projet. Elle s’applique si des personnes affectées par le projet
doivent déménager dans un autre endroit ou s'il y a une perte d'accès et/ou de ressource. La
réinstallation est considérée comme volontaire si les personnes affectées n’ont pas
l’opportunité de conserver des conditions de moyens d’existence semblables à celles
qu’elles avaient avant le lancement du projet.
Le présent document est le rapport d’une étude dont le but est de produire un Cadre
de Politique de Réinstallation des Populations (CPRP) et d’offrir des directives visant à
assurer la sélection, l’évaluation et l’approbation des sous-projets afin que leur mise en
œuvre soit conforme tant aux politiques de réinstallation de la Banque Mondiale (OP4.12)
qu’aux dispositions législatives et réglementaires nigériennes en matière d’expropriation, de
réinstallation et de compensation de perte de ressources.
Dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie de Réduction de la Pauvreté
(SRP) et de la Stratégie de Développement Rural (SDR), le Gouvernement de la République
du Niger a soumis et obtenu de l’Association Internationale pour le Développement (IDA), le
financement du Projet de Développement des Exportations et des Marchés Agro-Sylvo-
Pastoraux (PRODEX) y compris le financement additionnel qui fait suite au Projet de
Promotion des Exportations Agro-Pastorales (PPEAP) appelé à : soutenir les producteurs et
exportateurs, approvisionner le marché d’exportation des produits agro-pastoraux, réagir aux
changements du marché et saisir les opportunités.
Le PRODEX y compris le financement additionnel dont les objectifs de
développement sont centrés sur le développement des exportations des produits agro-sylvo-
pastoraux pour l’amélioration subséquente des revenus des acteurs et des filières
concernées en particulier du petit producteur et la réduction de la pauvreté au Niger,
reprennent les enseignements et acquis du PPEAP.
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Le PRODEX y compris le financement additionnel s’inscrit dans le cadre de la
Stratégie de Développement Rural (SDR) et est adossé au programme structurant 3 :
«Organisations professionnelles et structuration des filières». Ainsi, il cherchera à traduire
concrètement l’objectif de la SDR à savoir «favoriser l’accès des producteurs ruraux aux
opportunités économiques pour créer les conditions d’une croissance économique durable
en milieu rural» à travers : (i) la structuration des filières et la commercialisation des produits
d’exportation ; (ii) le renforcement des capacités, (iii) l’accès au financement pour la
commercialisation et l’exportation des produits, (iv) les infrastructures de mise en marché.
Dans le cadre de la préparation du PRODEX y compris le financement additionnel; il
est prévu la réalisation d’un certain nombre d’études dont celle du cadre de politique de
réinstallation des populations (CPRP) et celle du cadre de gestion environnementale et
sociale (CGES).
Cependant, en terme de déplacement de population ou d’expropriation, les impacts
des sous projets de réhabilitation, devraient demeurer très limités.
L’approche méthodologique pour élaborer ce CPRP a consisté en:
une analyse des textes légaux régissant la gestion de l’environnement, de la
propriété et de l’expropriation au Niger et en comparaison avec les directives
établies par la Banque Mondiale en la matière ;
la compréhension précise de la formulation du Projet de développement des
exportations agro-sylvo-pastorales (PRODEX) y compris le financement
additionnel par la lecture de documents et discussions avec différentes
personnes, spécialement l’équipe technique de préparation ;
l’étude des impacts potentiels du projet tant en matière d’environnement et
dans le domaine social qu’en matière d’expropriation et de recasement.
Le Plan de Réinstallation décrit et définit tout le processus de réinstallation d'une
population à la suite d'un déplacement forcé. Eléments importants: analyse de la situation
avant le déplacement (information démographique, socio-économique et socioculturelle sur
la population affectée et la population hôte); identification et évaluation des biens et
ressources perdus, identification et évaluation du site de réimplantation, plan de préparation
du site de réimplantation, plan de transition (y compris les aspects de transport etc.),
définition du cadre administratif (responsabilités), description du processus participatif,
processus de suivi, budget.
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2.DESCRIPTION DU PROJET
2.1. CONTEXTE ET OBJECTIF DU PRODEX
2.1.1. ContexteCompte tenu de la convergence des objectifs du Gouvernement Nigérien avec la
stratégie de la Banque Mondiale en matière de développement des exportations et afin
d’accroître les revenus des populations surtout des petits producteurs et de lutter contre la
pauvreté, le Gouvernement du Niger a sollicité l’appui de la Banque Mondiale pour mettre en
œuvre le Projet de Développement des Exportations des Produits Agro-Sylvo-Pastoraux
(PRODEX) y compris le financement additionnel sous la forme d’un prêt IDA sur cinq ans.
Pour soutenir les objectifs de la Stratégie de Développement Rural (SDR), le
PRODEX aura pour buts : (i) d’augmenter la contribution du secteur rural à la croissance
économique du pays ; (ii) de développer les exportations des produits agro-sylvo-pastoraux ;
et (iii) d’améliorer les revenus et les conditions de vie des producteurs surtout les petits
producteurs ruraux. Le PRODEX y compris le financement additionnel mettra l’accent sur le
renforcement des Organisations Professionnelles et prestataires de services publics et le
développement des Capacités, l’augmentation des productions d’exportation, l’accès au
crédit et le développement des infrastructures et équipements de base. Son principal
domaine d’intervention sera le développement des filières prioritaires afin d’être compétitives
sur les marchés régionaux et internationaux dans un contexte de mondialisation.
Le Gouvernement du Niger prévoit l’exécution du projet sur cinq (5) ans.
L’intervention du projet sera faite en harmonie avec les autres projets et programmes. Le
projet s’inscrit parfaitement dans le cadre de la Stratégie de Développement Rural (SDR). Il
est adossé au programme 3 de la dite stratégie à savoir : organisations professionnelles et
structuration des filières.
2.1.2. Objectifs du projetLe PRODEX a pour objectif de développement l’accroissement des revenus et la
diversification des opportunités économiques dans le but d’améliorer les conditions de vie
des populations du Niger.
Le PRODEX interviendra au niveau des maillons faibles des filières d’exportation et
de mise en marché. Il cherchera à promouvoir les produits d’exportation et à améliorer leur
compétitivité grâce à des investissements ciblés et au renforcement des capacités
organisationnelles et institutionnelles publiques et privées, tout au long de la chaîne
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d’approvisionnement. Il renforcera le fonctionnement d’un nombre de chaînes de valeurs
agro-pastorales afin d’augmenter les volumes exportés sur les marchés sous-régionaux et
internationaux et d’améliorer le revenu des petits producteurs. A cette fin, le PRODEX
envisage d’identifier et d’aborder les contraintes humaines et physiques clés en amont et en
aval des chaînes de valeurs qui empêchent le déroulement des activités à valeur ajoutée et
la fluidité des produits des producteurs vers les exportateurs, jusqu’aux marchés extérieurs.
Le PRODEX se propose d’atteindre cet objectif global grâce aux objectifs spécifiques
suivants liés à ses composantes : (i) en améliorant la connaissance de l’environnement des
affaires afin de mieux répondre aux besoins du marché et d'augmenter les revenus des
divers intervenants et opérateurs au sein des filières ; (ii) en renforçant les capacités des
organisations des professionnels et institutions impliquées dans la production et l’exportation
des produits agro-sylvo-pastoraux ; (iii) en adaptant et en diffusant des technologies
agricoles à faible coût (dans le domaine de la petite irrigation notamment), des itinéraires
techniques d’intensification et des techniques agro-industrielles de transformation des
produits à forte valeur ajoutée ; (iv) en favorisant l’accès des acteurs au financement et en
mettant en place un fonds d’innovation et d’investissement.
Le financement additionnel que le gouvernement du Niger compte solliciter auprès de l’IDA vise à étendre les activités de soutien au développement de la petite irrigation sur la base de l’expérience acquise dans le cadre du projet de promotion de l’irrigation privée phase 2 (PIP2). Les activités proposées avaient été identifiées dans le cadre du PIP2 puis évaluées durant la phase de péparation du PRODEX. Le financement alloué au PRODEX ne permettait alors de les prendre en charge dans leur totalité. .
2.2. COMPOSANTES PRINCIPALES DU PROJET
Le PRODEX comporte quatre composantes techniques et une composante gestion.
La première composante vise l’amélioration des conditions de base des exportations
tant au niveau du Niger que du commerce régional et international.
La deuxième composante vise le renforcement des maillons faibles des filières à
travers le renforcement des capacités tant du côté de la demande que de l’offre de
services.
La troisième composante vise l’amélioration de la qualité des produits agro-sylvo-
pastoraux d’exportation.
La quatrième composante vise la mise en œuvre des plans d’action des filières
ciblées par la SDR et le financement des innovations et des investissements.
La cinquième composante est axée sur la gestion du projet, la coordination et le suivi
évaluation des activités.
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Composante 1: Amélioration des Connaissances et de l’environnement des exportations
L’objectif général de la composante est l’amélioration des conditions de base des
exportations tant au niveau du Niger que du commerce régional et international. De façon
spécifique cette composante supportera : (i) la mise à jour des études de compétitivité des
filières retenues par la SDR (ex. compétitivité de la viande et des cuirs et peaux) ; (ii)
l’identification et la recherche de solutions en partenariat avec les agences publiques
concernées et les autres partenaires et en collaboration avec les organisations régionales
pour lever les contraintes réglementaires à l’exportation au niveau du Niger (fiscalité) et du
commerce régional (accords UEMOA/CEDEAO) et international (APE) ; (iii) le soutien d’un
cadre de concertation national des exportateurs Nigérien, en contribuant à la consolidation
des acquis de l’ANIPEX ; (iv) l’appui aux dispositifs de collecte, de traitement et de
dissémination des informations sur les marchés et de veille commerciale au profit des
acteurs des filières.
Composante 2 : Développement des Capacités et Renforcement des Organisations Professionnelles et prestataires de services publics
Cette composante vise le renforcement des maillons faibles des filières à travers le
renforcement des capacités tant du côté de la demande que de l’offre de services. En
particulier, dans le cadre de cette composante, le projet appuiera : (i) les organisations de
producteurs, d’associations faîtières et de professionnels des filières retenues, avec une
attention particulière sur les organisations de producteurs, qui sont souvent le maillon faible
des filières. A ce niveau, la formation sera d’une importance capitale pour développer les
capacités organisationnelles et de gestion des associations ; (ii) les agences et services
publics concernés par la mise en œuvre des plans d’action des filières, à travers des
formations ciblées, de l’assistance technique et l’équipement adéquat et des coûts de
fonctionnement additionnels ; (iii) des prestataires de services communautaires et privés, tels
ceux impliqués dans le Code rural, l’approvisionnement en semences de qualité, d’intrants
agricoles, et de produits de santé animale, à travers des formations ciblées, l’assistance
technique à la réalisation des plans d’affaires.
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Composante 3 : Promotion des cultures irriguées et des techniques et technologies d’irrigation
L’objectif général de la composante est d’augmenter et d’améliorer la productivité et
la compétitivité des produits agricoles. Cette composante appuiera :
I. la diffusion de techniques et technologies à faible coût, simples et adaptées
pour améliorer la production, la productivité et la commercialisation des
productions agro-sylvo-pastoraux à haute valeur ajoutée ;
II. la mise en place des équipements de transformation et de conservation des
produits agricoles ;
III. le désenclavement des zones de production ;
IV. la diffusion des innovations ; l’amélioration des pratiques de stockage, de
transformation et des techniques et méthodes d’emballage dans le but
d’améliorer significativement la qualité des produits, leur valeur ajoutée et
d’augmenter les revenus des producteurs ;
V. la mise en place d’un fonds d’investissement et d’innovation ;
VI. La composante sera exécutée à travers 3 sous-composantes : (a) le
financement de l’irrigation ; (b) la mise en valeur des périmètres irrigués et le
renforcement des capacités des acteurs ; (c) la protection environnementale
et sociale.
Composante 4 : Fonds de Développement des filières et Accès au Financement
Cette composante vise l’amélioration de l’accès au financement pour les acteurs de
la filière (petits producteurs, intermédiaires commerciaux, conditionneurs et transformateurs,
transporteurs et exportateurs) et la mise en oeuvre des plans d’action des filières ciblées par
la SDR. Elle sera déclinée en deux sous-composantes : la sous-composante : accès au
financement et la sous composante : Fonds de développement des filières. Pour ce faire,
elle supportera :
I. l’établissement de groupes de travail par filière ;
II. l’élaboration des plans d’action par les groupes de travail, à travers des
analyses de filières, une assistance technique et des ateliers de concertation ;
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III. le développement et la dissémination des bonnes pratiques de production, de
stockage, de conditionnement et de transformation des produits végétaux et
animaux ;
IV. l’amélioration de l’accès au financement, à travers la facilitation pour mettre
en relation les professionnels nigériens avec les demandeurs de crédit et les
établissements financiers de la place et des partenaires étrangers ;
V. la promotion de l’origine Niger (par exemple le violet de Galmi, la race
Azawak, la chèvre rousse de Maradi, etc.) ;
VI. le financement à coûts partagés d’initiatives à caractère collectif (semences,
stockage, transformation, infrastructures de facilitation de l’exportation du
bétail sur pied) ou individuelle pour une action intégrée à effets
d’entraînement démontrés dans la filière ;
VII. le financement des propositions innovantes et compétitives pour les filières
non prioritaires ;
VIII. l’appui à la mobilisation de ressources adéquates pour le financement rural à
travers la mise en place de mécanismes de garantie de portefeuille et l’appui
à la promotion de liens entre banques et institutions de micro-finance pour
permettre une meilleure intermédiation financière ;
IX. le développement de mécanisme de warrantage ;
X. le développement d’un système d’information sur les marchés ruraux
permettant leur intégration ;
XI. l’appui au développement d’équipements de stockage pour les marchandises
agricoles durables.
Composante 5 : Coordination et Gestion du projet
Cette composante concerne la gestion administrative, financière et technique du
projet. Elle concerne la mise en œuvre du projet et la coordination, mais aussi la
programmation et le contrôle de ses activités et leur suivi-évaluation ainsi que la mise en
place d’une stratégie de communication permettant d’améliorer la visibilité du projet. La
composante fournira les ressources nécessaires pour assurer la gestion du projet
particulièrement concernant la coordination, la gestion financière et l’acquisition de biens et
services, ainsi que le suivi et l’évaluation des activités.
Le projet supportera à travers cette composante :
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I. La coordination et la gestion des activités et des ressources du projet (la
Coordination pourrait être élargie à l’ensemble des projets du Programme #3
de la SDR).
II. L’assistance technique spécialisée pour l’introduction et le développement
d’innovation dans les investissements ciblés qu’en ce qui concerne de
nouveaux modèles d’affaires (business models).
III. La mise en place du dispositif de suivi-évaluation pour la documentation des
progrès dans la mise en œuvre et la mesure de l’impact des interventions du
projet ;
IV. La mise en place d’une stratégie de communication.
DANS LE CADRE DU FINANCEMENT ADDITIONNEL, IL EST PRÉVU D’INTERVENIR POUR ÉTENDRE LES ACTIVITÉS AU NIVEAU DE LA COMPOSANTE B (SPÉCIFIQUEMENT À LA SOUS COMPOSANTE B1 :MÉCANISME À FRAIS PARTAGÉS POUR LE FINANCEMENT DES SOUS PROJETS DE PETITE IRRIGATION), DE LA COMPOSANTE C (SPÉCIFIQUEMENT AUX SOUS COMPOSANTE C1 : CONSTRUCTION ET RÉHABILITATION D’OUVRAGES HYDRAULIQUES ET DE PROTECTION DES SITES, ET C2 : DÉSENCLAVEMENT DES SITES DE PRODUCTION) ET DE LA COMPOSANTE D : le fonds servira à financer la mise en place d’un système d’information géographique pour la cartographie des réalisations du projet et les évaluations d’impact périodiques dans le cadre global du système de suivi évaluation.le financement contribuera également au fonctionnement du cip et à la supervision du programme 3 de la SDR
2.3. TYPOLOGIE DES INVESTISSEMENTS DU PROJETLes différentes catégories de sous projets financés par le projet de développement
des exportations et des marchés agro sylvo pastoraux (PRODEX) y compris le financement
additionnel sont :
2.3.1. Équipements, infrastructures pour l’amélioration de la production, de la productivité et des performances commerciales des filières agro-sylvo-pastorales
Equipements, techniques et technologies d’irrigation
o Construction de pompes (technologies manuelles (pompes manuelles, petits
forages), technologies mécanisées (motopompes))
o Réalisation d’ouvrages de captage (forages, puits, système de distribution
d’eau)
o Mise en culture de nouvelles parcelles (débroussaillage, défrichement)
o Dépôts de produits agrochimiques
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o Ateliers de fabrication et de réparation de matériel d’appui à l’irrigation
Equipements et Intrants pour le développement des filières agro-sylvo-pastorales et la promotion des exportations
Filières agricoles : Magasins de vente d’intrants agricoles, Infrastructures
d’approvisionnement en semences de qualité, Infrastructures de conditionnement (séchage,
conditionnement et stockage), Infrastructures de transformation et de commercialisation des
produits agricoles.
Filières élevage : Magasins de vente de produits vétérinaires, Construction ou
réhabilitation de marchés à bétail, construction ou réhabilitation des abattoirs, construction
ou réhabilitation des infrastructures de traitement des cuirs et peaux (tanneries, magasins de
stockage et de conditionnement de cuirs et peaux), Infrastructures de transformation et de
commercialisation des produits animaux (ex centres de fabrication de kilichi).
Filière sylvicole : Production et commercialisation de la gomme arabique,
valorisation des produits et sous produits forestiers (dattes, henné, neem, etc.).
Infrastructures et équipement pour le désenclavement des zones de productiono Réhabilitation de pistes de desserte et routes de désenclavement
o Equipements de transport de produits secs
o Equipements spécialisés pour le transport de produits frais
Ouvrages / infrastructures pour la protection environnementale et socialeo Installation de piézomètres pour le suivi des nappes
o Suivi de la qualité des eaux
o Gestion rationnelle des produits agrochimiques
o Lutte contre l’ensablement des zones de culture
o Protection biologique/mécanique des sites irrigués
o Infrastructures de traitement des déchets solides et liquides
o Traitement des koris (désenclavement des zones de production en saison
pluvieuse)
2.3.2. Appui institutionnel Renforcement des capacités des maillons faibles tant du côté de la demande
que de l’offre de services (les organisations professionnelles, les agences et
16
services publics concernés par la mise en œuvre des plans d’action des filières, les
prestataires de services communautaires et privés) ;
Cadre juridique et institutionnel de la réinstallation : Les principaux textes
constituant le régime de la propriété foncière au Niger reposent sur le code rural.
L'acquisition à l’amiable ou l'expropriation des terrains nécessaires à l'exécution
d'opérations déclarées d'utilité publique est toujours faite et prononcée au profit de
l'Etat. L'Etat peut mettre le terrain exproprié à la disposition d'une collectivité publique
ou d'une personne privée qui doit exécuter les travaux ou réaliser les opérations.
L'expropriation des terres est soumise au respect d'une procédure très rigoureuse qui
a pour objet de garantir les droits des personnes expropriées aussi bien dans la
phase administrative que dans la phase judiciaire.
La procédure de réinstallation sera initiée par l'Agence d'exécution du sous projet
sous la responsabilité administrative du Ministère du Développement Agricole.
3.CADRE GLOBAL DE LA BANQUE MONDIALELa politique de la Banque Mondiale exige une indemnisation soit des personnes ou
des collectivités locales dans différents cas, qui de manière générale sont couverts par la
politique de la Banque Mondiale en matière de recasement.
En effet, ces impacts concernent les conséquences économiques et sociales
directes qui résultent de projets d'investissement financés par la Banque et sont provoquées
par :
Le retrait involontaire de terres provocant :
o une relocalisation ou une perte d'habitat ;
o une perte d'actifs ou d'accès aux moyens de production ;
o une perte de source de revenus ou de moyens d'existence, que les personnes
affectées aient ou non à se déplacer sur un autre site.
La restriction involontaire de l'accès à des parcs classés et à des aires protégées
entraînant des conséquences négatives sur les moyens d'existence des personnes ayant
utilisé ces zones.
Toutes les autres activités donnant lieu à une réinstallation involontaire, c'est-à-dire
celles qui sont :
o directement et notoirement en relation avec le projet ;
17
o nécessaires pour atteindre les objectifs du projet ;
o réalisées, ou planifiées pour être réalisées en parallèle avec le projet.
La méthode de calcul des indemnisations selon la Banque Mondiale est celle du coût
de remplacement, c'est à dire la méthode d'évaluation des actifs qui permet de déterminer le
montant suffisant pour remplacer les pertes subies et couvrir les coûts de transaction. Selon
les directives de la Banque, l'amortissement des équipements et moyens de production ne
devront pas être pris en compte lors de l'application de cette méthode d'évaluation.
S'agissant des pertes qui sont difficiles à évaluer ou à compenser en terme monétaire
(l'accès aux services publics, aux clients ou aux fournisseurs, à la pêche, au pâturage, aux
zones forestières, etc.), on tente d'établir un accès aux ressources et sources de revenus
équivalentes et culturellement acceptables.
Les directives de la banque précisent que lorsque la législation nationale ne prévoit
pas une compensation d'un niveau correspondant au coût intégral de remplacement, la
compensation sur la base de cette législation doit être complétée par des mesures
additionnelles permettant de combler les éventuels écarts.
Cadre de Politique de Réinstallation
Le cadre politique de réinstallation, selon PO 4.12, Annexe A, article 24, couvre les
éléments suivants :
a) Une brève description du projet et des composantes imposant une acquisition
foncière et une réinstallation, ainsi que, dans le cas de sous-projets, une explication de
l’impossibilité de préparer un plan de réinstallation ou un plan abrégé tels que décrits
respectivement aux PAR. 2-21 et au PAR. 22 de PO 4.12 à l’heure de l’évaluation du projet ;
b) Les principes et objectifs régissant la préparation et l’exécution de la réinstallation ;
c) Une description du processus de préparation et d’approbation des plans de
réinstallation ;
d) Une estimation du nombre de personnes déplacées et, dans la mesure du
possible, les catégories auxquelles elles ont toutes les chances d’appartenir ;
e) Les critères d’appartenance pour la définition des différentes catégories de
personnes déplacées ;
18
f) Un cadre juridique examinant l’adéquation entre les lois et réglementations du pays
emprunteur et les exigences requises par la politique de la Banque ainsi que les mesures
proposées pour combler les distorsions ;
g) Les méthodes d’évaluation des éléments d’actif affectés ;
h) Les procédures organisationnelles pour l’attribution des droits, y compris, pour les
projets associant des intermédiaires relevant du secteur privé, les responsabilités des
intermédiaires financiers, du gouvernement et du promoteur privé ;
i) Une description du processus d’exécution, mettant en relation la mise en oeuvre de
la réinstallation avec les travaux de génie civil ;
j) Une description des mécanismes de réparation des torts ;
k) Une description des dispositifs de financement de la réinstallation, incluant la
préparation et l’examen des coûts estimés, les flux financiers et les provisions pour
imprévus ;
l) Une description des mécanismes envisagés pour consulter, lors de la planification,
de l’exécution et du suivi, les populations déplacées et les faire participer à ces phases ;
m) Les dispositifs de suivi par l’organisme chargé de l’exécution et, si requis, par des
intervenants indépendants.
4.LE CADRE NIGERIEN
4.1. LE SYSTÈME DE GESTION DES TERRES AU NIGER La gestion des terres au Niger est régie par le code rural de l’ordonnance N°93-015
du 2 mars 1993, fixant les principes d’orientation du Code Rural.
En matière foncière, le cadre juridique est marqué entre autres par l’adoption en 1993
de l’ordonnance N°93-015 du 2 mars fixant les principes d’orientation du Code Rural et qui
organise de manière générale la mise en valeur des ressources naturelles. Certes, cette
ordonnance stipule en son article 4 que « les ressources naturelles font partie intégrante du
patrimoine commun de la Nation. ». Par cette notion de patrimoine, il ne s’agit pas justement
de comprendre une consécration de la propriété étatique des terres et des ressources
naturelles. Par cette notion, le législateur nigérien consacre en réalité les droits inaliénables
d’accès de tout citoyen nigérien, sans aucune discrimination, aux ressources naturelles.
« Tous les Nigériens ont une égale vocation à accéder aux ressources naturelles sans
discrimination de sexe ou d’origine sociale » (Art. 4 POCR). De ce fait, il n’est pas exagéré
19
de conclure que le Code Rural nigérien repose sur une approche foncière basée sur la
sécurisation des règles d’accès et d’utilisation des ressources naturelles par l’ensemble des
acteurs. Cette ordonnance constitue le socle pour l’élaboration des lois et textes sectoriels
en matière de gestion des ressources naturelles.
Le Domaine foncier national au Niger n’est pas entièrement de plein droit, propriété
de l’Etat contrairement à la plupart des pays subsahariens. Les collectivités locales sont
propriétaires de leurs domaines comme le stipule l’article 116, Section II, Ordonnance n° 93-
015. A cet effet, il est bien précisé que les « collectivités locales propriétaires de leurs
domaines en assurent la mise en valeur et la gestion conformément à la réglementation en
vigueur. Elles peuvent concéder à des particuliers l’usage des biens domaniaux dans les
conditions prévues par la présente ordonnance et veillent à ce que cet usage soit conforme à
la destination de ces biens ».
La gestion rationnelle des terres des collectivités locales est assurée par une
Commission foncière et un secrétariat permanent chargé des dossiers ruraux et du Code
Rural. Dans chaque département ou commune la commission foncière est présidée par le
Préfet ou le Maire. Cette commission dispose de compétences consultatives et d’un pouvoir
de décision. Dans les dispositions de cette ordonnance, la propriété du sol s’acquiert par la
coutume ou par les moyens du droit écrit.
L’attribution des terrains se fait au moyen d’actes établis et délivrés à titre onéreux ou
exceptionnellement gratuit. La propriété selon le droit écrit est matérialisée par l’un des actes
suivants :
- l’immatriculation au livre foncier ;
- l’acte authentique ;
- l’attestation d’enregistrement au dossier rural ;
- l’acte sous seing privé.
Tout propriétaire peut être privé de son droit dans le respect des procédures prévues
dans la loi No 61-37 du 24 novembre 1961 notamment celle portant sur l’expropriation pour
cause d’utilité publique ou par la loi No 64-016 du 16 juillet 1964 incorporant au domaine
privé de l’état les terrains et immeubles immatriculés non mis en valeur ou abandonnés.
Nonobstant ces cas, l’occupation et l’exploitation de terres rurales non aménagées
dans le but de subvenir aux besoins de logement et de nourriture ne sont pas subordonnées
à la possession d’un titre administratif.
20
Principes généraux de gestion du domaine foncier de l’Etat et des collectivités
Le ministère chargé des domaines assure la gestion du domaine foncier de l’Etat. Le
ministère chargé du cadastre procède à la mise en place dudit cadastre dans les zones
urbaines et rurales.
Il est créé au niveau des chefs-lieux de département, commune et villages, les
structures de gestion des terres, il s’agit essentiellement des commissions foncières.
Le Comité National du Code Rural est un service public chargé de l’élaboration, de la
vulgarisation et du suivi de l’application du Code Rural. Il est aidé en cela par des secrétaires
permanents recrutés dans les différents départements, arrondissements et communes.
Ce Comité National du Code Rural relève de l’autorité tutélaire du Ministre de
l’Agriculture et de l’Elevage.
Au Niger, les terres urbaines non encore aménagées ne peuvent être occupées qu’à
titre exceptionnel et sur autorisation de l’administration. Toute occupation sans titre est
interdite et le déguerpissement ne donne lieu ni à recasement ni à compensation.
Les terres rurales sont celles situées en dehors des limites administratives des villes
et localités ou le cas échéant du schéma d’aménagement et d’urbanisme. Les terres rurales
sont destinées principalement à l’agriculture, à l’élevage, à la sylviculture, à la pisciculture et
plus généralement à toutes les activités liées à la vie rurale.
Titres de jouissance des terres
L’occupation et la jouissance des terres donnent lieu à l’établissement de titres
délivrés à titre onéreux ou exceptionnellement gratuit. Tout occupant d’une terre du domaine
urbain ou rural doit être titulaire de l’un des titres suivants :
Selon le droit écrit :
- L’immatriculation au livre foncier ;
- L’acte authentique ;
- L’attestation d’enregistrement au dossier rural ;
- L’acte sous seing privé.
Selon la propriété coutumière :
- La propriété foncière rurale est acquise par succession depuis des temps
immémoriaux et confirmée par la mémoire collective ;
- L’attribution à titre définitif de la terre par l’autorité coutumière compétente ;
21
- Tout autre mode d’acquisition prévu par les coutumes des terroirs.
La propriété coutumière confère à son titulaire la propriété pleine et effective de la
terre. La perte de l’usage de telles terres donne aux usagers coutumiers le droit à de justes
compensations pour tout investissement qu’ils ont réalisés sur leur terre aussi bien que la
fourniture d’autres terres ailleurs où l’usager peut réaliser les activités
agricoles/économiques et reconstruire le revenu du ménage.
Conditions d’attribution, d’occupation et d’exploitation des terres
Les terres urbaines du domaine foncier national destinées à l’habitation sont
attribuées de gré à gré après avis des services compétents.
L’attribution des terres autres que celles destinées à l’habitation est faite par
l’administration, de gré à gré ou par adjudication, après instruction des dossiers de demande
par les services compétents.
Les zones rurales aménagées ou non sont occupées ou exploitées sous forme
associative, familiale ou individuelle.
4.2. DÉVELOPPEMENT HISTORIQUEAu lendemain de l’indépendance, le Niger a hérité d’un système foncier dominé par
une tenure foncière traditionnelle marquée par une emprise quasi-totale de la chefferie
coutumière sur l’ensemble des terres et une absence complète de politique publique en
matière foncière.
Les premières autorités politiques du pays mesurant l’impact de cette donne foncière
sur le développement du pays, dont les fondements économiques sont agraires, se sont
engagées dans des réformes à travers des mesures visant notamment à favoriser l’accès du
plus grand nombre de citoyens à la terre, en abolissant les redevances dont les autorités
coutumières bénéficiaient sur les terres et surtout en supprimant les terrains de chefferies
qui devenaient ainsi la propriété de ceux qui les cultivent.
Ces mesures qui sont de nature révolutionnaire, dans le contexte de l’époque, n’ont
pas donné les effets escomptés, compte tenu de leur caractère obligatoire. L’accès du plus
grand nombre aux terres n’a pas été constaté.
Face à la dégradation des terres de cultures, à la démographie galopante du pays
(3,1% de taux de croissance annuelle) et au faible taux de croissance de la production
agricole (2%) et surtout devant la pression démographique sur le foncier ( 94,1% de la
22
population est concentrée dans les régions du sud qui ne couvrent que 34,9% du pays), le
pays est dans l’urgence de trouver des nouvelles stratégies et politiques foncières.
A l’issue de plus d’une décennie de recherche et de concertation (1982-1993), il a été
opté d’élaborer et de mettre en oeuvre un Code Rural dont l’objectif est de fixer le cadre
juridique des activités agricoles, sylvicoles et pastorales dans la perspective de
l’aménagement du territoire, de la protection de l’environnement et de la promotion humaine.
Ce code assure la sécurité des opérateurs ruraux par la reconnaissance de leurs
droits et favorise le développement par une organisation rationnelle du monde rural.
La particularité du Code Rural Nigérien est d’être un processus ouvert qui part
d’orientations consensuelles définies dans une loi dont les dispositions vont faire l’objet de
mise en application de manière progressive, toujours dans une démarche participative
incluant tous les acteurs du secteur.
4.3. CADRE ACTUEL DE POLITIQUE FONCIÈRE RURALE AU NIGER Le début des années 90 fut marqué au Niger d'une part par l'avènement d'une
démocratie multi-partisane et d'autre part, par l'abandon du projet de société du Parti unique
et de toutes les institutions qui l'incarnent. L'avènement en 1991 de la Conférence Nationale
Souveraine et du premier gouvernement de transition démocratique qui en est issu a permis
de mieux prendre en compte l'expression légitime des préoccupations du monde rural à
disposer d'un cadre réglementaire devant servir de base à la prévention des conflits et à une
gestion durable des ressources naturelles. C'est ainsi que cette période a vu l'adoption de
plusieurs textes de nature à promouvoir la gestion des ressources naturelles et celle des
conflits liés à leur exploitation. Nous retiendrons à titre illustratif : * l'Ordonnance N°92-030 du
8 Juillet 1992 portant principes directeurs d'une politique de développement rural pour le
Niger dont deux des principaux axes sont (i) la gestion intégrée des ressources naturelles et
(ii) l'organisation du monde rural, la participation des populations et la modification du rôle de
l'Etat. * l'Ordonnance N°93-015 du 02 Mars 1993 portant Principes d'Orientation du Code
Rural.
4.4. LES TEXTES ACTUELS SUR LE FONCIER DU NIGERAu Niger, la propriété du sol s’acquiert par la coutume ou par le moyen du droit écrit.
Les terres vacantes sont celles sur lesquelles aucune preuve d’un droit de propriété
n’a pu être établie. Elles appartiennent à l’Etat ou à la collectivité décentralisée sur le
territoire où elles se trouvent.
23
Il existe un domaine privé qui est de plein droit propriété de l’Etat ou des collectivités.
L’Etat peut procéder à des expropriations pour cause d’utilité publique dans les conditions
fixées par la loi.
Au Niger, la législation foncière trouve son fondement dans l’ordonnance n° 93-015
du 2 mars 1993 portant les principes d’orientation du Code Rural et des différents décrets
suivants :
a) Ordonnance N° 96-067 du 9 novembre 1996 portant Régime des Coopératives Rurales ;
b) Décret N° 96-430/PRN/MAG/EL du 9 novembre 1996 déterminant les modalités
d‘application de l’ordonnance portant Régime des Coopératives ;
c) Décret N° 97-006/PRN/MAG/EL du 10 janvier 1997 portant réglementation de la mise en
valeur des Ressources Naturelles Rurales ;
d) Décret N° 97-007/PRN/MAG/EL du 10 janvier 1997 fixant le statut des Terroirs d’Attache
des pasteurs ;
e) Décret N° 97-008/PRN/MAG/EL du 10 janvier 1997 portant organisation, attribution et
fonctionnement des institutions chargées de l’application des Principes d’Orientation du
Code Rural.
4.5. CATÉGORIE DE TERRES AU NIGERLes méthodes d’évaluation des terres et des biens affectés dépendent du type de
bien. Au NIGER et selon la loi, trois types de terres ont été identifiés :
a) Les terres du Domaine Foncier National de plein droit propriété de l’Etat ;
b) Les terres appartenant à des personnes physiques ou morales à titre de propriété
privée cédée par l’Etat ;
c) Les biens maintenus sous droits coutumiers.
4.6. DISPOSITIONS PRISES PAR L’ETAT POUR LES BESOINS DES DÉPLACEMENTS DES POPULATIONS
Lois et décrets du Niger relatif au cadre foncier et aux indemnisations déplacement
La législation nigérienne est relativement pauvre en terme de compensation
concernant les déplacements involontaires des populations. Ces compensations concernent
pour la plupart les victimes qui possèdent des titres légaux ou confirmées dans leurs droits
par la coutume (témoignages). La concrétisation des compensations est jusqu’ici faite, selon
les cas connus par l’attribution d’une partie de la parcelle aliénée.
24
Il faudrait tenir compte de l’environnement et procéder par négociation en impliquant
les populations, en laissant l’initiative aux principaux acteurs, notamment les personnes
affectées et les responsables coutumiers des sites de départ et d’accueil, car l’application de
la loi pose beaucoup de difficultés. Les autorités administratives locales (maires,
responsables de services techniques, autorités coutumières) doivent apporter leurs concours
dans la recherche des solutions.
Il sera aussi nécessaire d’élaborer des règles qui régissent la
négociation/concertation, en appliquant le principe de la transparence pour éviter tout conflit,
faire prévaloir les droits de préemption.
C’est dire donc qu’il faut créer un cadre de concertation pour assurer une meilleure
visibilité. Ces opérations doivent se faire dans le cadre du Plan National d’Aménagement du
Territoire et du Schéma Directeur des communes et villes concernées.
La procédure de compensation est composée de plusieurs étapes conformément aux
plans d’expropriation / déplacement / recasement, soit :
a) La Commission Foncière (COFO) et les Organisations Villageoises de Bases(OVB)
et le Comité Départemental de Pilotage (CDP) travaillent avec les communautés
locales et les OP pour initier le processus de compensation dans le cadre d’un
processus évolutif depuis la conception jusqu’à l’exécution du sous projet. Ceci
devrait garantir une meilleure circulation de l’information et une plus grande
participation des populations ;
b) Les COFO, les OVB, les CDP, et les OP en commun seront responsables de
l’attribution, de l’évaluation et du retrait des terres du domaine foncier national ; ils
devront ainsi annoncer aux détenteurs des terres leurs éventuelles réaffectations
pour les réalisations scolaires. Les détenteurs de terres réaffectées seront également
informés par les chefs coutumiers et les chefs de village. Ainsi les usagers seront
informés à la fois par une annonce formelle notifiée par écrit (COFO, OVB, CDP,
OP), et comme la population est analphabète, par une notification verbale transmise
en présence du chef du village et des chefs coutumiers ou de leurs représentants ;
c) Pour chaque individu ou ménage affecté, la COFO, les OVB, les CDP, et les OP
ouvrent un dossier de compensation contenant nécessairement des informations
personnelles sur la surface totale des terres possédées par l’individu, la partie
affectée par le projet, la partie donnée gratuitement au projet, l’inventaire des biens
affectés sur ces terres, et toute information nécessaire, pour le contrôle de leur
situation future. Cette information est confirmée et attestée par les officiels du village.
25
Les dossiers seront conservés et incluront la documentation sur les terres rendues.
Toutes les réclamations et les biens sont consignés par écrit ;
d) Tous les types de compensation sont clairement expliqués aux individus ou à la
famille. La COFO, les OVB, les CDP et les OP mettent sur contrat toutes les
propriétés et terres cédées et les types de compensation (espèces et/ou nature)
choisis. Une personne choisissant une compensation en nature a un formulaire ad
hoc qui est signé et attesté. Le contrat de compensation est lu à haute voix en
présence des parties affectées, du chef de village et autres leaders villageois avant
signature ;
e) Pour tout ceux à qui une propriété comme une terre et des bâtiments est remise, les
compensations seront délivrées en présence du membre affecté, du COFO des OVB,
du CDP, du chef du village et des chef coutumiers.
La procédure de compensation est composée de plusieurs étapes conformément aux
plans d’expropriation / déplacement / recasement, soit :
Paiements des compensations communautaires
Les compensations communautaires seront en nature pour une communauté et
sous forme de services pour les reconstructions au moins aux mêmes normes sinon mieux.
Ces reconstructions seront réalisées par des ONG locales dans la zone. Les compensations
communautaires peuvent comprendre :
- Bâtiments scolaires,
- Toilettes publiques,
- Puits ou pompes,
- Marché,
- Route,
- Magasins de stockage
Pour ce qui concerne le résumé des lois et décrets qui organisent le régime foncier,
on peut rappeler les références suivantes :
Nature des biens/revenus à compenser
Le projet compensera/restaurera les biens, les revenus et les investissements, en y
incluant le travail lié à la terre, les récoltes, bâtiments et les activités rémunératrices,
principalement les activités de transformation alimentaire/artisanales et exploitation
forestière. Les taux de compensation seront les taux du marché à la date où le
26
remplacement/restauration doit être fourni. Les prix courants pour les récoltes seront
déterminés. Les champs et fermes agricoles tout comme la brousse sous propriété
communautaire sont pris en compte dans les compensations. La politique de la Banque sur
le recasement (OP 4.12) ne faisant pas la distinction entre les droits légaux et coutumiers,
non seulement les biens et les investissements seront compensés, mais également la terre.
Ainsi un propriétaire coutumier de la terre ou un usager de la terre sur une terre propriété de
l’état, seront compensés pour la terre, les biens, les investissements, au taux du marché à la
date de la perte.
La compensation individuelle et familiale sera reçue en espèces, en nature et /ou
sous forme d’appui. Le type de compensation procédera d’un choix individuel. Cependant, le
projet préconise la compensation en nature.
FORME DE COMPENSATION
Paiement en espèceLa compensation sera calculée et payée en monnaie
nationale. Les taux seront ajustés
Compensation en nature
La compensation peut inclure des produits comme la terre,
grenier, semence, matériel agricole, intrants, crédit pour
équipement
AppuiL’appui peut inclure l’allocation de déplacement, transport et
main d’œuvre.
Effectuer des paiements soulève des questions relatives à l’inflation, la sécurité et la
durée. Aussi pour réduire ces effets, il est recommandé de contrôler les prix du marché
pendant la durée de la compensation pour permettre des ajustements en valeur.
La compensation en nature réduit la pression de l’inflation sur les prix des biens et
des services.
La question de la sécurité, spécialement pour les populations qui recevront les
paiements en espèce devra être abordée par la Direction du Projet.
Les banques locales et les institutions de micro-finance devront travailler étroitement
avec la Direction du Projet à ce niveau pour accroître l’utilisation de leurs services, ce qui
aura un impact sur l’accroissement des économies locales. La période et le lieu pour les
paiements en espèce seront décidés par chaque bénéficiaire en collaboration avec l’unité de
coordination du projet. Les paiements devront être réalisés à une période en relation avec le
calendrier saisonnier.
27
Compensation pour la terre La compensation pour la terre cédée par le paysan et acquise pour les besoins du
projet comprend la compensation pour :
- la perte de terre ;
- la perte des infrastructures et bâtis ;
- les lieux sacrés ;
- les arbres fruitiers et autres arbres ;
- le travail de la terre ;
- la perte de la récolte
Pour une plus grande transparence, une terre est définie comme zone :
- cultivée ;
- préparée pour la culture ou,
- préparée durant la dernière campagne agricole (mai-novembre)
Ainsi le plus grand investissement qu’un paysan réalise pour produire une récolte est
son travail et non les intrants majeurs comme la semence ou les engrais. Aussi, la
compensation liée à la terre couvrira le prix du marché du travail investi ainsi que le prix du
marché de la récolte perdue.
La mesure de la terreL’unité de mesure adoptée officiellement au NIGER est le m2 en zone urbaine ou
l’hectare en zone rurale. La compensation sur la terre sera basée sur ces surfaces
facilement compréhensibles pour la majorité des membres des Commissions foncières et les
organisations villageoises de base (OVB). Toutes les mesures seront arrondies au plus près
du mètre carré et déterminées en présence des membres des OVB. L’utilisation de cette
méthode évite les accusations pour fausses mesures.
Calcul du taux de compensation de la terreToutes les terres seront compensées en utilisant un taux unique sans regarder à la
récolte sur pied. Ce taux intègre la valeur des récoltes et la valeur du travail investi pour
préparer un champ. Déterminer une compensation en utilisant un taux unique crée une
transparence dans la mesure où chacun peut mesurer la zone de terre pour laquelle une
compensation est due et la multiplier par un taux unique connu de tous. Cette approche
permet ainsi une allocation des valeurs aux terres de l’année écoulée (la terre sur laquelle un
cultivateur a déjà investi du travail) et le champ qui a été planté mais dont les semences
28
n’ont pas encore germées. De plus, cela évite des discordes sur la densité de la récolte, la
quantité ou l’emblavage.
Le taux utilisé pour la compensation de la terre doit être actualisé pour refléter les
valeurs au moment où la compensation est payée.
Les valeurs des récoltes à déterminer sont basées sur :
a) une valeur de la récolte des cultures vivrières de base ;
b) le prix des cultures vivrières à son niveau le plus haut pendant l’année sur le
marché pour les raisons suivantes :
- Bien que la plupart des paysans développent des cultures vivrières
principalement pour la consommation familiale ils auront toujours l’option de
vendre ces récoltes sur le marché avec un avantage comparatif ;
- Les paysans doivent souvent acquérir des céréales lorsqu’ils en manquent
durant la période de soudure et lorsque les prix sont hauts. La compensation
à une valeur plus faible mettrait l’individu ou le ménage dans une position
délicate de risque de perte de revenu ou de niveau de vie ;
- En ajustant le prix le plus élevé des cultures vivrières produit à une valeur
élevée par hectare ceci rembourse les légumes et autres cultures qui sont
généralement cultivés avec les cultures vivrières, mais sont généralement
impossibles à mesurer pour les compensations ;
- Le coût du travail pour préparer la terre de remplacement est calculé sur ce
que coûterait au paysan de créer une terre de remplacement. Cette valeur
représente le coût du défrichage, labour, semailles, désherbage, et la récolte.
Les coûts du travail seront payés en CFA au taux actuel du marché. Les
défrichements et la mise en culture des terres devront se faire selon les
techniques appropriées notamment celles qui permettent de préserver
l’environnement. Par conséquent l’appui technique des services
départementaux et cantonaux de l’agriculture, de même que celui des eaux et
forêts sera nécessaire.
Compensation pour les bâtiments et infrastructuresComme il a été précisé ci-dessus, la communauté rurale ainsi que la Commission
foncière ne permettront jamais l’installation d’une infrastructure dans des terres abritant déjà
des bâtis et des familles.
29
Cependant, dans le cadre de la politique de recasement, il est recommandé de
prévoir et de définir tous les cas, y compris ceux n’étant pas souhaités par l’ensemble des
partenaires du Projet.
La compensation comprendra les infrastructures comme les cases, les maisons,
latrines et clôtures, les poulaillers, les bergeries, les greniers en banco, cimentés ou non.
Toutes ces infrastructures perdues seront reconstruites sur des terres de
remplacement acquises ou octroyées par la COFO et les OVB.
En ce qui concerne les ouvrages annexes, les compensations en espèces
représenteront l’option de choix. Les prix du marché seront déterminants pour les matériaux
de construction.
En plus la compensation sera payée en tenant compte d’un coût de remplacement
qui ne fera pas déprécier la structure.
Les OVB et la COFO étudieront ces prix pour les besoins administratifs sur une base
évolutive, en collaboration avec l’Unité de Coordination du Projet.
La compensation s’effectuera pour les infrastructures suivantes :
- Une infrastructure abandonnée à cause d’un relogement ou recasement d’un
individu ou d’un ménage, ou
- Une infrastructure endommagée directement par des activités de construction
scolaire,
Les valeurs de remplacement seront basées sur :
- Les plans de l’habitation de l’individu et toutes les installations/équipements ;
- La moyenne des coûts de remplacement des différents types de bâtiment et
d’infrastructures basées sur la collecte d’informations, sur le nombre et type
de matériaux utilisés pour construire différents types d’infrastructures (par
exemple, les briques, les chevrons, bottes de pailles, portes,….)
- Le prix des matériaux collectés dans les différents marchés locaux,
- Le coût du transport et livraison des matériaux au site de remplacement,
- L’estimation de la construction de nouveaux bâtiments comprenant la main
d’œuvre requise.
Pour répondre aux problèmes, une politique pour le déplacement et la réinstallation
involontaire devra donc prendre en compte ces points.
30
Déplacement forcé ou déplacement involontaire : déplacement d'une
population (ou, de manière plus générale, de personnes) qui est nécessaire pour
la réalisation d'un projet. On parle de déplacement forcé normalement dans le cas
de projets réalisés par des organisations de l'Etat, et qui ont un intérêt public
justifiant le déplacement (et l'expropriation) de la population occupant les espaces
en question. Dans le cas de projets privés, donc sans droit d'expropriation, il n'y a
normalement pas de déplacement forcé, vu qu'un accord doit être atteint entre le
maître d'oeuvre et les occupants actuels. Il est important de préciser que le terme
de "déplacement forcé" n'est pas limité aux propriétaires de ces sites (c'est à dire
à des personnes ayant des titres légaux de possession), mais peut inclure
d'autres catégories d'ayants droits. Les termes "déplacement forcé ou
involontaire" (en Anglais "involuntary displacement"), "déplacement et
réimplantation forcé", et "réinstallation involontaire ou forcée" (en Anglais
"involuntary resettlement") sont souvent utilisés comme synonymes. La PO4.12
de la Banque Mondiale utilise "réinstallation involontaire" comme traduction
directe du terme "involuntary resettlement". Alternativement, l'expression
"relocalisation" est également utilisée.
Plan d'Action de Réinstallation (PAR): plan détaillé qui décrit et définit tout le
processus de réinstallation d'une population à la suite d'un déplacement
forcé.Eléments importants: analyse de la situation avant le déplacement
(information démographique, socio-économique et socio-culturelle sur la
population affectée et la population hôte); identification et évaluation des biens et
ressources perdus, identification et évaluation du site de réimplantation, plan de
préparation du site de réimplantation, plan de transition (y compris les aspects de
transport etc.), définition du cadre administratif (responsabilités), description du
processus participatif, processus de suivi, budget. Correspond au terme anglais
"Resettlement Action Plan" (RAP). Synonyme: Plan de Déplacement et de
Réimplantation (PDR).
Ayants droit ou bénéficiaires: toute personne affectée par un projet qui de ce
fait a le droit à une compensation. Cela n'est pas limité aux personnes qui, dû au
projet, doivent physiquement être déplacées, mais inclue aussi les personnes qui
perdent certaines de leur possessions (par exemple une partie des terres qu'elles
cultivent) ou l'accès à certaines ressources qu'ils utilisaient auparavant. Si on
parle de bénéficiaires dans le contexte d'un projet de réinstallation involontaire, il
faut bien préciser qu'il s'agit ici de personnes pouvant bénéficier du programme
de réinstallation et de compensation, et non des personnes qui éventuellement
31
bénéficient du projet en tant que tel, sans en être affectées de manière négative
(par exemple: dans un cas de projet de barrage, un bénéficiaire dans ce sens
serait une personne ayant droit à une compensation pour des terrains
submergés, et pas quelqu'un qui bénéficierait du projet par le fait de recevoir de
l'électricité).
Politique de déplacement: texte qui décrit et définit le cadre institutionnel et
légal pour les déplacements forcés et la démarche à suivre dans un tel cas.
Personne affectée par un projet (PAP): toute personne qui est affectée de
manière négative par un projet. Cela inclue la perte totale ou partielle, de façon
temporaire ou permanente, de biens, de moyens de production, d'occupations,
des ressources utilisées, ou l'accès à de telles ressources
Projet: tout projet (d'infrastructure, comme routes, chemins de fer, aéroports etc.,
d'énergie, comme barrages et centrales électriques etc., ou autres, comme parcs
nationaux et autres aires protégées), réalisé dans l'intérêt public et qui nécessite
pour sa réalisation le déplacement de personnes, ou qui affecte d'une autre
manière des personnes étrangères à ce projet
Compensation: toute forme de dédommagement en espèces ou en nature pour
tout bien, possession ou ressource perdu, en total ou en partie, dû à un projet.
Cette compensation doit être suffisante (et de type adéquat) pour au moins
garantir le maintien du standard de vie antérieur au projet de la personne ou de la
population concernées
Date butoir: date du recensement de la population affectée (ou une autre date à
définir selon les circonstances), clairement définie et communiqué à la population
affectée. Les personnes qui se seront installées sur le site du projet après cette
date butoir ne seront pas éligibles comme ayants droits à une compensation.
Cela est nécessaire pour éviter un afflux de population cherchant à bénéficier du
projet.
Recasement: réinstallation des personnes affectées par le projet sur un autre site
préalablement préparé à cet effet, suite à un déplacement involontaire.
Impense: évaluation en terme monétaire des biens immeubles affectés par le
projet. Il s’agit du coût d’acquisition, de réfection ou de reconstruction d’un
immeuble susceptible d’être atteint en partie ou en totalité par un projet. Cette
évaluation permet une compensation monétaire des biens immeubles affectés
aux ayants droit. Elle doit en principe être équivalente aux dépenses nécessaires
32
à l’acquisition, à la réfection ou à la reconstruction du bien immeuble affecté. Elle
pourrait être assimilée à la "valeur acquise" ou au "coût de remplacement".
4.7. L’EXPROPRIATION POUR CAUSE D’UTILITE PUBLIQUEPour cette partie après renseignement pris au niveau du Journal officiel qui s’occupe
de la publication, la nouvelle loi N° 2008-37 du 10 juillet 2008 modifiant et complétant la loi n°
61-37 du 24 Novembre 1961 relative à l’expropriation pour cause d’utilité publique n’a pas
encore été publiée jusqu’au jour de l’élaboration du présent CPRP.
4.8. LE PLAN D’ACTION DE RÉINSTALLATION La politique opérationnelle relative au déplacement involontaire (OP4.12) englobe
précisément les impacts économiques et sociaux résultant des activités liées aux sous
projets financés dans le cadre du PRODEX y compris le financement additionnel.
Pour atténuer ces impacts, le cadre politique présente trois types de mesure ou
principes offrant les garanties suivantes :
4.8.1 Mesures d’ordre général en faveur des personnes déplacées :
a) être informées des options et droits appartenant à la législation et à la politique
opérationnelle de la Banque ;
b) être consultées à propos des choix offerts et être assurées que les alternatives de
relogement sont techniquement et économiquement faisables ;
c) être compensées de manière complète en ce qui concerne les pertes subies et les
coûts réels relatifs au relogement.
4.8.2 Mesures relatives au relogement :a) Appui (comme par exemple l’allocation pour le transport) au cours du relogement ;
b) être pourvu d’un habitat, d’un logement ou si nécessaire, de terres agricoles qui
offrent des avantages à la fois de production et d’emplacement, ainsi que d’autres
avantages au moins équivalents à l’ancien site.
4.8.3 Mesures relatives à la réalisation des objectifs du cadre politique :a) Offrir un soutien suite au déplacement pendant la période de transition, calculée en
fonction du temps nécessaire pour recouvrer les moyens de subsistance et les
normes de bien-être,
33
b) En complément des mesures de compensation, fournir un appui lié aux objectifs de
développement économique, comme par exemple, la préparation de la terre, les
possibilités de crédit, la formation ou des possibilités d’emploi.
Pour pouvoir garantir ces différentes mesures ou principes, deux documents devront
être préparés à savoir :
une étude socio-économique pour déterminer les impacts ;
un plan d’action de réinstallation.
L’étude socio-économique
L’objectif général de l’étude est de recenser l’ensemble des personnes
potentiellement affectées au niveau individuel et familial ; une attention particulière sera
portée sur les groupes vulnérables (femmes, enfants, personnes âgées, femmes chefs de
famille, handicapés, ...)
L’évaluation sociale se focalisera sur :
a) l’identification des populations affectées,
b) l’impact sur leurs conditions de vie,
c) leur système de production,
d) l’analyse institutionnelle et organisationnelle,
e) le système de suivi et d’évaluation.
Les éléments du plan d’action de réinstallation comprendront des informations
détaillées et précises sur :
la description du sous-projet ;
les impacts potentiels ;
les objectifs du sous-projet ;
les résultats pertinents de l’étude socio-économique ;
le cadre légal ;
le cadre institutionnel ;
l’éligibilité ;
l’estimation et la compensation des pertes ;
la mesure de relogement ;
le choix du site, préparation du site et relogement ;
34
l’habitat, infrastructure et services sociaux ;
la gestion et protection environnementale ;
la participation communautaire ;
l’intégration avec les populations locales ;
la procédure de réparation des torts ;
la responsabilité organisationnelle ;
le calendrier de mise en œuvre ;
les coûts et budget ;
le contrôle et évaluation.
Le plan d’action de réinstallation des personnes affectées doit s’articuler au moins sur
quatre éléments majeurs. Il s’agit de :
a) la définition des objectifs,
b) la présentation des effectifs,
c) les caractéristiques et la répartition géographique des personnes affectées,
d) l’évaluation des différents impacts et pertes liées au projet et les mesures
d’accompagnement préconisées.
4.9. CADRE INSTITUTIONNEL DE DÉPLACEMENT DES POPULATIONS DU NIGER
La mise en oeuvre des déplacements forcés ainsi que l'application des lois et règles
établies dans ce domaine sont assurées par des structures étatiques, appuyées en cela par
d'autres types d'institutions comme les collectivités locales etc. L'Etat intervient à travers son
administration centrale et ses organes déconcentrés.
En ce qui concerne l'enquête d'utilité publique qui précède toute décision
d'expropriation pour cause d'utilité publique, c’est dans le respect des procédures pré vues
par la loi notamment celle portant sur l’expropriation pour cause d’utilité publique (ECUP)
qu’un propriétaire ne pourrait être privé de son droit ( l'article 15 ).
Le Ministre chargé des Domaines et, le cas échéant, le Ministre dont dépend le projet
à réaliser (le Ministère du Développement Agricole en ce qui concerne le PRODEX y
compris le financement additionnel) établit un rapport sur la base duquel la déclaration
d'utilité publique est prononcée par décret.
Les commissions foncières ont pour mission : la sensibilisation des populations sur
les dispositions applicables en matière de gestion des ressources naturelles, la
35
matérialisation des espaces communautaires, le diagnostic approfondi des ressources
naturelles, l’appréciation de la mise en valeur des terres, la délivrance de titres fonciers, etc.
Le dispositif institutionnel est renforcé par des Secrétariats Permanents Régionaux
(SPR) qui ont pour mission l’élaboration des schémas d'aménagement foncier en tant
qu’outil de gestion des ressources naturelles et de sécurisation des opérateurs ruraux et des
espaces communautaires.
En somme, la décentralisation autorise un partage de prérogatives des collectivités
locales qui se présentent comme suit :
la région dispose d’un domaine foncier public et privé, d’un domaine privé acquis à titre
onéreux ou gratuit. Elle peut également céder tout ou partie des biens meubles ou
immeubles relevant de son domaine privé ou passer des conventions sur l’utilisation des
biens ;
le département est chargé de la mise en oeuvre et de la coordination des programmes
de développement dont les orientations et les stratégies sont définies par la région ;
la commune qui assurera l’élaboration des plans et schémas locaux de développement
dans le respect des options du département.
La propriété privée, aussi bien que la propriété de l’Etat sera acquise aux valeurs du
marché.
Le principe de base est que quiconque utilise la terre qui doit être acquise par le projet
devra être pourvu d’une autre terre de même dimension et de même qualité.
Suivant ces textes de loi et suivant les pratiques coutumières, les biens sur les terres
du Domaine Foncier National (DFN) propriété de l’état mais exploitées par les villageois,
seront évalués selon la méthode décrite ci dessous et payés en compensation aux
exploitants villageois.
La stratégie retenue pour la cession des terres exploitées repose sur trois principes
essentiels :
a) Le premier est d’amener les commissions foncières (COFO) et le comité national du
code rural à jouer un rôle de facilitateur dans le cadre de la cession de la terre, et de
la compensation de l’exploitant ;
b) le second est de considérer comme cadre de référence les textes de l’ordonnance No
93-015 du 2 mars 1993 portant le principe d’orientation du code rural tout en donnant
une grande importance aux procédures traditionnelles de cession des terres.
36
L’objectif majeur étant de prendre en compte les traditions locales et d’éviter les
oppositions éventuelles des responsables coutumiers ;
c) le troisième est de proposer un cadre adéquat visant à une anticipation de la gestion
des conflits qui pourrait découler de la cession de la terre
Législation et réglementation
Le découpage administratif issu des lois sur la décentralisation, institue trois niveaux
décisionnels dans le système institutionnel, à savoir : la région, le département et la
commune. A chacune de ces entités administratives, sont dévolues des compétences qui
vont être exercées par un organe qui sera mis en place conformément aux dispositions
législatives et réglementaires.
L’Etat est le garant des lois et règlements et veille à leur application au sein des
entités décentralisées. Il définit le mode d’accès à la propriété foncière ainsi que les modes
d’exploitation des ressources naturelles : terres, forêts, eau, domaine public ou privé, naturel
ou artificiel. Les autorités coutumières disposent d’un pouvoir de décision dans la
détermination du droit de propriété qui s’acquiert encore par décisions coutumières.
En matière d’exploitation et d’utilisation des ressources naturelles, le désengagement
de l’Etat constitue une chance pour une plus grande prise en compte de la problématique de
l’environnement par les communautés de base.
Droits fonciers
La terre et les ressources naturelles appartiennent à l’Etat, aux collectivités locales et
aux particuliers ; les différentes formes de propriété relèvent de la cohabitation entre le droit
moderne écrit et le droit coutumier.
Le Code Rural stipule que les ressources naturelles rurales font partie du patrimoine
commun de la Nation et à ce titre, tous les nigériens ont une égale vocation à y accéder sans
discrimination de sexe ou d'origine sociale (article 4). Les droits sur les ressources naturelles
bénéficient d'une égale protection, qu'ils résultent de la coutume ou du droit écrit (article 5).
Par conséquent, la propriété du sol s'acquiert par la coutume ou par les moyens du droit
écrit.
La propriété coutumière confère à son titulaire la propriété pleine et effective de la
terre. La propriété coutumière provient de :
37
- l'acquisition de la propriété foncière rurale par succession et confirmée par la
mémoire collective ;
- l'attribution à titre définitif de la terre à une personne par l'autorité coutumière
compétente;
- tout autre mode d'acquisition prévu par les coutumes des terroirs.
La propriété de droit moderne écrit tient de l'acquisition à titre privé d'une propriété
foncière rurale par l'un des actes ci-après :
o l’immatriculation au livre foncier ;
o l’acte authentique ;
o l'attestation d'enregistrement au Dossier rural ;
o l'acte sous seing privé.
Le domaine de l’Etat se subdivise en domaine public et domaine privé. Le domaine
des collectivités territoriales résulte de concessions du domaine de l’Etat (public ou privé) en
vertu du principe de la décentralisation ; les collectivités territoriales bénéficient du transfert
de compétences dans les domaines suivants : le domaine foncier des collectivités, le
domaine économique, la planification, l'aménagement du territoire et l'urbanisme,
l'environnement et la gestion des ressources naturelles, l'élevage, l'agriculture, la pêche, etc.
(article 12 de la loi 2002-13 du 11 juin 2002).
Le domaine de la propriété privée (personnes morales et physiques) résulte du droit
moderne (titres fonciers de la Direction des Affaires Domaniales et du Cadastre ou du Code
rural, actes de transactions foncières des Commissions Foncières (COFO), actes sous seing
privé) et de la coutume (accession coutumière).
Expropriation, indemnisation et compensation
La Constitution de 1999 dispose que « toute personne a droit à la propriété et nul ne
peut être privé de sa propriété que pour cause d’utilité publique sous réserve d’une juste et
préalable indemnité ».
La législation détermine la procédure d’expropriation à travers les dispositions
suivantes :
Loi n°61-30 du 19 juillet 1961 fixant procédure de confirmation et d’expropriation des
droits fonciers coutumiers.
Loi n°61-37 du 24 Novembre 1961, réglementant l’expropriation pour cause d’utilité
publique et l’occupation temporaire stipule la preuve de la cause d’utilité publique et
38
le paiement d’une juste et préalable indemnité. Cette loi vient d’être révisée et
adoptée par le parlement et est en instance de promulgation. La déclaration d’utilité
est assujettie à l’inscription au budget de l’Etat des crédits prévisionnels pour le
paiement des indemnités d’expropriation ou au budget de la collectivité territoriale ou
au financement des travaux du promoteur privé. La loi ne précise pas les modalités
de déplacement ou de réinstallation ;
Ordonnance n°99-50 du 22 novembre 1999 portant fixation des tarifs d’aliénation
et d’occupation des terres domaniales
Décret n°97-304/PRN/ME/I du 8 août 1997 portant création, attributions et
organisation des organes consultatifs de l’habitat en matière d’urbanisme et
d’habitat.
La procédure d’expropriation est suivie par la Commission Foncière ou la
Commission Locale d’Urbanisme et d’Habitat (C.L.U.H), ou toute autre commission reconnue
compétente.
En milieu urbain, la procédure d’expropriation est suivie par la Commission Locale
d’Urbanisme et d’Habitat (C.L.U.H) dont l’avis est requis pour les projets de lotissement, de
réhabilitation et de rénovation.
Les étapes de la procédure d’expropriation pour cause d’utilité publique sont les
suivantes :
- Déclaration d’utilité publique,
- Enquête préliminaire pour l’identification des lieux,
- Recensement des propriétaires,
- Délimitation et estimation des propriétés, en collaboration avec les propriétaires,
- Compte-rendu de l’enquête aux Autorités locales,
- Réunions avec les autorités locales, les propriétaires fonciers et les commissions
compétentes en vue d’explication des raisons de l’expropriation (utilité publique).
Dans les cas d’expropriation pour cause d’utilité publique la procédure requiert : une
étude de faisabilité concluante, une étude socio économique, un recensement des terres et
une étude d’attribution parcellaire.
La loi n°61-37 sur l’ECUP qui jusqu’ici appliquée ne donne pas la définition de ce
qu’est une juste indemnité. L’indemnisation n’est pas une règle générale en matière
d’expropriation pour cause d’utilité publique ; elle est ignorée dans le cas de construction
d’édifices publics et de constitution de réserves foncières. Cette loi vient d’être révisée et
adoptée par le parlement sous la Loi 2008-37 du 10 juillet 2008 modifiant et complétant la loi
n°61-37 du 24 Novembre 1961 règlementant l’expropriation pour cause d’utilité publique. En
39
l’absence de toute consultation publique dans la procédure, l’opposition des expropriés peut
pousser à reconsidérer la compensation. Quand les compensations sont admises, elles sont
en nature et se limitent aux terres perdues.
L’indemnité ne comprend que le dommage actuel et certain causé directement par
l’expropriation ; elle ne couvre pas le dommage indirect, éventuel ou incertain.
Des pratiques ad hoc (informelles, cas par cas) d’indemnisation se sont développées
en l’absence de modalités officielles de déplacement ou de réinstallation. Les collectivités
territoriales appliquent les formalités suivantes :
- enquête préliminaire pour identification des lieux ;
- recensement des propriétaires ;
- délimitation des propriétés ;
- compte-rendu de l’enquête aux autorités locales ;
- réunions avec les autorités locales et les propriétaires fonciers en vue d’une
entente sur les possibilités de déguerpissement et de dédommagement ;
- recours à une équipe de morcellement des terrains en parcelles et de lotissement.
Le dédommagement est accordé au prorata de la superficie expropriée quand il s’agit
de lotissement ; ainsi 25% de la superficie expropriée est donnée en parcelle lotie à Niamey
et la situation est variable dans les autres communes; tout déplacement éventuel est
compensé en superficie de terre supérieure ou égale sur le nouveau site de recasement. Le
dédommagement peut revêtir une forme monétaire (Ordonnance n°99-50) ; le prix d’achat ne
reflète pas le prix du marché ; la loi établit le coût du mètre carré de terre en ville et selon les
régions.
L’indemnisation est calculée en fonction de la valeur des biens au jour du procès
verbal d’accord amiable de l’ordonnance d’expropriation, de la plus-value ou de la moins-
value de la partie de la propriété non expropriée et de la valeur résultant des déclarations
faites par les contribuables ou des évaluations administratives (réglementation fiscale ou
foncière).
Dans le contexte de la décentralisation, le PDIL vise le renforcement des capacités
des villes à assumer les nouvelles compétences transférées par l’Etat en matière de gestion
et planifications urbaines.
40
5. LE CADRE DU PRODEX
5.1. DÉTERMINATION DES IMPACTS SOCIAUX POTENTIELS
Cette section met l’accent sur les impacts positifs qui peuvent être bonifiés en vue
d’améliorer la performance environnementale et sociale du projet ainsi que les impacts
négatifs qui nécessitent des mesures d’atténuation afin de les minimiser ou de les
compenser. Ces impacts sont ci-après relevés.
5.1.1IMPACTS POSITIFS DES SOUS PROJETS
Les impacts positifs les plus importants sont les impacts socioéconomiques. L’impact
social concerne la création d’emplois ; ces emplois peuvent résulter de la nécessité pour les
producteurs d’augmenter les superficies mises en valeur d’où une augmentation de la main
d’œuvre à employer, des activités liées à la mise en valeur des parcelles irriguées, la
production, le groupage, le conditionnement, la transformation et la commercialisation des
produits d’exportation. Ces emplois peuvent également résulter du développement des
exportations et des marchés agro-sylvo-pastoraux. Parmi les impacts sociaux, on note
également la réduction, voire même l’arrêt de l’exode rural, une augmentation des revenus
des couches vulnérables notamment les femmes du fait qu’elles pourraient s’adonner à des
activités que pourrait financer le projet. Sur un plan d’analyse macroéconomique régionale et
internationale, les recettes générées par l’activité d’exportation constitueront une source de
relance de l’économie nationale et la réduction de la pauvreté. Le contact avec l’extérieur
pourrait également favoriser un brassage social et des échanges culturels entre les différents
groupes sociaux à l’échelle des communes, des régions, du pays et de la sous région.
Les activités traditionnellement féminines (maraîchage, activités de transformation
des produits agropastoraux et la cueillette des produits) connaîtront une expansion et vont
permettre l’amélioration des conditions de vie des femmes. Le projet capitalisera plusieurs
acquis en termes d’impacts sociaux positifs dont la naissance d’organisations
professionnelles regroupant les opérateurs économiques aux niveaux local, régional et
international, la diffusion d’innovations dans la zone d’intervention du projet.
Le renforcement de capacités des organisations professionnelles et des opérateurs
économiques particulièrement ceux intervenant sur les filières ciblant l’exportation,
contribuera à une meilleure prise en compte des préoccupations des producteurs
touchant aux aspects sanitaires des techniques de production et l’amélioration de la maîtrise
des risques environnementaux.
41
Le développement de la compétitivité et la diversification des activités agro-sylvo-
pastorales à travers l’amélioration des techniques et des systèmes de production,
l’amélioration des conditions de commercialisation, la valorisation de la production par la
transformation, l’amélioration de la qualité des produits finis, va contribuer de manière
significative à réduire les impacts des activités humaines sur le milieu naturel.
Elles permettront également l’augmentation des sources de revenus des intervenants
sur les différents maillons des filières, le renforcement des compétences des différents
acteurs intervenant sur les filières (producteurs, commerçants, transporteurs, opérateurs
économiques), l’information et la formation en matière de bonnes pratiques (qualité, normes
sanitaires et environnementales)
a) Les équipements et infrastructures d’irrigation constituent les éléments
essentiels pour le développement d’une agriculture irriguée. Ils contribueront
de manière significative à améliorer la qualité des produits agricoles
d’exportation d’où l’amélioration des conditions socio-économiques des
populations. La pratique de l’irrigation va offrir des possibilités de
diversification de la production agricole et l’amélioration de l’alimentation des
populations notamment les femmes et les enfants. La réalisation des
ouvrages et la disponibilité de l’eau pour les plantes permettront également
de mettre à la disposition des populations de l’eau potable d’où une
amélioration des conditions d’hygiène et une réduction des maladies
hydriques.
b) Les Infrastructures de conditionnement (séchage, conditionnement et stockage), de transformation et de commercialisation des produits agropastoraux, en facilitant les conditions de conservation des produits,
donneront également libre cours à la sécurisation des produits d’exportation.
c) Les infrastructures d’approvisionnement en semences de qualité
contribueront à la mise à disposition des exploitants des semences de bonne
qualité qui aura pour impact positif l’amélioration de la production agricole et
des produits d’exportations de bonne qualité.
d) La construction ou la réhabilitation des marchés à bétail permettra de
grouper et de formaliser le commerce de bétail au niveau des communes
concernées. C’est donc un centre d’échanges pour les éleveurs et les
42
commerçants et confortera la viabilité des abattoirs existants. Les communes
pourront également tirer des revenus significatifs.
e) La construction ou réhabilitation des abattoirs : La construction et la
réhabilitation des abattoirs permettront de palier aux problèmes et contraintes
dont fait face actuellement le secteur (manque d’infrastructure de
conservation et coûts élevés liés aussi bien à la réfrigération que le transport
de la viande). Ces infrastructures permettront également d’exporter des
quantités importantes de viande, de limiter les abattages clandestins et non
contrôlés. Ils permettront également au pays d’améliorer la qualité du produit
et de faire face à la concurrence internationale
f) La construction ou la réhabilitation des infrastructures de traitement des cuirs et peaux (tanneries, magasins de stockage et de conditionnement de cuirs et peaux) permettra de mieux organiser le
secteur et de voir la naissance d'opérateurs privés nationaux capables de
prendre en charge efficacement la sous-filière cuirs et peaux. Les
infrastructures qui seront mises en place permettront à la filière de retrouver
toute sa crédibilité. Ils permettront également la production de cuirs et peaux
abondantes et de meilleure qualité et une importante source de devises pour
le pays.
g) Infrastructures de transformation et de commercialisation des produits animaux. Ces infrastructures vont permettre d’améliorer les conditions
d’hygiène et sanitaire de la transformation de ces produits qui se font jusque
là de façon artisanale.
h) Les infrastructures et équipements pour le désenclavement des zones de production permettent non seulement de désenclaver les zones de
productions et faciliter l’écoulement des produits d’exportation, mais
également d’améliorer les conditions de vie des populations des zones de
production. Elles faciliteront également les rapports entre les différents
acteurs des filières. Les pistes de dessertes et éventuellement les routes
rurales seront réalisées d’un commun accord avec le Ministère de
l’Equipement grâce à la dynamique du projet.
43
5.1.2IMPACTS NÉGATIFS DES SOUS PROJETS
Les sous – projets financés dans cadre du PRODEX y compris le financement
additionnel contribueront de manière significative à l’amélioration du cadre de vie, de la
situation socioéconomique des populations et la lutte contre la pauvreté. Ces sous-projets
pourraient à court terme avoir des impacts négatifs, mais relativement maîtrisables grâce
à la mise en place de mesures adéquates.
a) La construction des pompes peut causer plusieurs impacts négatifs sur la
santé des artisans notamment en ce qui concerne la gestion inadéquate des
déchets générés par la construction des pompes manuelles (huiles usées,
peintures à huile, etc.)
b) La construction des infrastructures (magasins de stockage et de
conditionnement, bâtiments) peuvent générer des pollutions et des nuisances
(bruit et poussières) durant la phase de construction. Mais l’impact sera de
courte durée.
c) La construction ou la réhabilitation des marchés à bétail peut entraîner le
déplacement involontaire des populations ou d’activités économiques, des
pollutions et nuisances pendant la phase de construction, des risques de
conflit entre acteurs (éleveurs, intermédiaires, municipalité) sur la gestion du
marché et les redevances pendant la phase d’exploitation. Cette activité peut
également engendrer des pollutions et nuisances au niveau du site et du
milieu environnant dû à la génération de déchets solides et liquides issus des
activités marchandes.
d) La construction ou la réhabilitation des infrastructures (abattoirs,
infrastructures de traitement des cuirs et peaux (tanneries)) vont engendrer
l’augmentation de l’incidence des maladies liées à l’eau en cas de
contamination par les eaux usées, la prolifération des moustiques et autres
vecteurs de maladies, les risques liés à la non protection des travailleurs, les
fortes odeurs, l’augmentation du rejet des eaux usées et des conséquences
sur la prolifération des maladies hydriques. La gestion des déchets au niveau
de ces infrastructures constitue sans nul doute la principale activité, source
d’impacts négatifs majeurs sur les conditions de vie des populations.
e) La réhabilitation de pistes et routes rurales va générer une perturbation du
cadre de vie des populations riveraines par la gêne sonore due aux bruits.
44
f) Des moteurs et les risques d’accidents pour la population riveraine lors des
travaux.
g) La construction, la réhabilitation et le fonctionnement des infrastructures en
matière de commercialisation, conditionnement, stockage, conservation et
transformation pourraient contribuer à une légère dégradation des zones
d’implantation de ces équipements. Par contre l’impact est plus significatif
pour certaines activités telles que le traitement des cuirs et peaux, l’abattage
des animaux dans les abattoirs.
45
5.2. PLAN DE GESTION DU PRODEX Le plan de gestion du PRODEX y compris le financement additionnel est un
programme de mise en œuvre des mesures réductrices et d’optimisation ainsi que des
actions d’accompagnement en faveur de la protection sociale.
Ce chapitre donne les lignes directrices majeures pour la gestion sociale du PRODEX
y compris le financement additionnel, dégagés à partir des priorités nationales présentées ci-
dessus et tenant compte des exigences des politiques de sauvegarde de la banque
mondiale.
Ces directives comprennent des orientations relatives au renforcement des impacts
positifs et d’autres relatives à la prévention, l’atténuation et la compensation des impacts
négatifs.
5.2.1 Programme d’atténuation et de bonification
Les mesures décrites ici sont réalisables et économiquement efficaces à la fois sur le
plan technique et financier répondant aux impacts définis afin d’accroître les bénéfices du
projet (mesures de bonification) ou de réduire les impacts environnementaux et sociaux
potentiels négatifs à des niveaux acceptables (mesures d’atténuation).
Les sous projets seront soumis à un tri qui permet d’écarter en amont les sous projets
à impacts négatifs majeurs (voir chapitre 5 : Procédures d’analyse et de tri des sous projets).
Les mesures d’atténuation et de bonification générales sont proposées ici pour l’exécution
des sous projets. Des mesures d’atténuation et de bonification spécifiques à chaque type
d’impact seront définies lors des études sociologiques des sous projets.
Mesures d’atténuation générales des impacts sociaux
a) Promouvoir de nouvelles formes de collaboration et de partenariat entre
acteurs du développement rural (recherche, ONG, services publics,
opérateurs privés, producteurs, OP) pour assurer la promotion de l’innovation
et la diffusion des technologies ;
b) Donner la priorité aux femmes pour la diffusion des innovations et
technologies sur les filières telles que le maraîchage, les produits de
cueillette et la transformation des produits agropastoraux en développant des
outils et méthodes de vulgarisation adaptés ;
46
c) Appui à la prévention et à la gestion des conflits ;
d) Sécurisation, pérennisation et accompagnement des prestataires de services
intervenant dans le cadre ces activités du Projet ;
e) Promotion d’une clarification des « règles du jeu » et de la transparence de
l’information ;
f) Renforcement des compétences et professionnalisation des acteurs :
producteurs ; OP, opérateurs économiques ; prestataires de services ;
g) Accompagnement des opérateurs économiques et promotion d’un cadre pour
l’investissement en milieu rural en concertation avec les projets centrés sur
ces aspects ;
h) Mettre en place des mécanismes d’accès au financement adaptés aux
contraintes qui pèsent sur les activités économiques menées par les femmes
à travers des fonds de garanti destinés à sécuriser les organismes de
financement dans le financement de projets d’investissement portés par les
femmes.
Autres démarches à adopter en cas de compensationPour pouvoir garantir le bon déroulement d'un programme de déplacement, il est
nécessaire d'avoir une politique spécifique en place qui définit les "règles" à suivre par tous
les intéressés. Les buts principaux d'une telle politique sont:
a) De permettre le développement d'un projet d'intérêt public ou privé dans les
meilleures conditions et dans des délais raisonnables.
b) D'assurer que les intérêts et droits des personnes affectées par un tel projet
(qui sont souvent le maillon le plus faible dans toute la chaîne du projet)
soient respectés, et qu'elles reçoivent une juste compensation. Là encore, il
faut veiller à ce que les segments les plus vulnérables des populations
affectées (pauvres, femmes et enfants, personnes âgées, personnes sans
terres, etc.) soient traités de manière adéquate.
Pour ce qui est des projets d'aménagement ou de développement de l'agriculture:
projets d'irrigation, ou de grandes plantations, il faut noter que de tels projets, même s'ils
sont faits avec le but d'améliorer la situation de la population rurale, néanmoins peuvent
47
causer d'importants problèmes sur le plan socio-économique qui nécessitent d'être adressés
avec un programme de réinstallation. Dans ces cas, c'est souvent surtout la population rurale
pauvre, qui n'a pas accès aux terres agricoles, qui en souffre, parce qu'elle risque de perdre
l'accès aux biens communs (forêts, pâturages, etc.), ressources qu'elle utilisait auparavant.
Pour tout programme de réinstallation involontaire d'une population, il faut disposer
en principe des informations suivantes sur le site en question (y compris les sites de
réinstallation) et de leurs populations:
a) Information démographique (surtout le nombre de personnes ou autres
entités comme ménages, familles, etc., concernées) ;
b) Information socio-économique (y compris les ressources utilisées de
manière informelle) ;
c) Information socio-culturelle ;
d) Information sur le patrimoine culturel (architectures, monuments historiques
et archéologiques, etc.).
Il est évident que ce dernier point peut être de très grande importance, ou alors
pratiquement négligeable, selon les circonstances spécifiques du projet en question et le
cadre géographique et culturel de son implantation. Néanmoins, rappelons que la
réglementation ne permet pas d’utiliser des terres qui sont définies comme étant propriété
culturelle, telle que définie dans les règles de garantie OP 4.11 de la Banque. C’est pourquoi
l’utilisation de sites sacrés, de sites rituels (tombes, totems, cimetières, etc.) ne doit pas être
permise dans le cadre du PRODEX y compris le financement additionnel.
c) Il est fondamental pour tout programme de déplacement de disposer
d'informations qualitatives et quantitatives sur les populations ciblées, afin de
saisir les particularités sociales et culturelles et les caractéristiques
économiques de ces populations et communautés. Le PRODEX y compris le
financement additionnel, du fait qu'il risque d’engendrer un déplacement
involontaire, va inévitablement influer sur le mode de vie de la population
affectée. La collecte et l'analyse des données socio-économiques et
culturelles ont principalement pour but de prévoir la nature et l'étendue de
ces implications et de prendre des décisions susceptibles de les optimiser.
d) Pour les besoins d'une telle étude, une collecte d'informations disponibles sur
les documents techniques et administratifs sera effectuée. Il sera également
question de procéder à l'identification des parties prenantes majeures, à la
48
détermination de leurs rôles spécifiques et des gains ou pertes potentiels
engendrés par le projet (pour chaque partie prenante). En outre, il sera
nécessaire de voir si le projet PRODEX y compris le financement additionnel
aura une incidence particulière sur les femmes, les jeunes, les personnes
âgées ou sur d'autres groupes vulnérables, selon le cas spécifique, et dans
quelle mesure il faudra prendre en compte les visions et les intérêts des
populations touchées.
e) Pour obtenir toutes ces informations, et conformément aux règles de la
Banque Mondiale, il faut mener à bout les trois études suivantes:
Un recensement de la totalité (100%) de la population concernée
avec attribution de carte d’identification de chaque « ayant droit avec
sa photo». Il doit identifier la localisation et le nombre de personnes et
de ménages affectés, et fournir des informations sur leurs activités,
infrastructures et ressources majeures.
L'inventaire des biens affectés (terrains et structures). Dans la plupart
des cas, il sera nécessaire de faire cet inventaire à deux niveaux : au
niveau de la communauté (pour identifier des terres utilisées en
commun et toute infrastructure de la commune telles que les écoles,
les installations de santé publique, mosquées et églises, etc.), et au
niveau des ménages (pour identifier terres et structures en
possession ou utilisées par des particuliers). Cet inventaire doit
porter sur la totalité (100%) de la population affectée.
Enquête socio-économique, pour obtenir des informations plus
détaillées sur la situation de la population affectée (comme par
exemple la structure des ménages, les activités économiques
principales, les sources de revenus, les ressources utilisées, les biens
immobiles et mobiles et, dans la mesure du possible, une première
impression concernant leur perception des nécessités pour une
réinstallation et une compensation, ainsi que, le cas échéant, des
informations sur la situation ethnique, culturelle et religieuse). Cette
enquête pourra se faire sur un échantillon de la population affectée.
49
f) L'échantillonnage devra se faire selon le nombre total des personnes
affectées par le projet, les caractéristiques de la population affectée et la
situation spécifique présentée par le projet en question. Sur la base de cette
information, il faudra ensuite déterminer l'impact du projet (nombre de zones
affectées, nombre de personnes ou ménages à déplacer, part de terrains
occupés par le projet et donc perdus pour la population, nombre de maisons
et autres structures à démolir, etc.).
PrécautionsSurtout au cas d'une population rurale et agricole, et là encore surtout quand il s'agit
d'une agriculture essentiellement de subsistance, la compensation devra normalement se
faire en nature (maison pour maison, terres pour terres), pour assurer que la population
affectée pourra continuer de vivre de la même manière qu'avant. Pour être « ayant droit »
dans ce sens, il n'est pas forcément nécessaire que les personnes en question aient des
titres de possession légaux pour l'emplacement de leurs maisons et pour les terres agricoles
ou autres biens fonciers qu'ils utilisent. Au contraire, il est important que des personnes qui
occupent et utilisent des terres sur une autre base, comme par exemple par droit coutumier,
soient également dédommagées de manière juste et équitable.
Néanmoins, un effort significatif doit être fait pour les personnes ayant accepté de
donner leur terre à des fins d’aménagement. Il leur sera donné plus de parcelles que ceux
qui n’en possédaient pas dans la zone d’intervention.
Par ailleurs, des efforts spéciaux doivent être faits vis-à-vis des segments
spécialement vulnérables de la population affectée, comme les groupes ethniques
minoritaires, les ménages dirigés par des femmes, la population pauvre, les personnes
âgées, les sans-terres, etc. Il s'agit là, souvent, des segments de la population qui ont le
moins de possibilités de faire valoir leurs droits, et qui se trouvent déjà dans une situation
précaire. Pour ces raisons, une attention particulière devra être accordée aux groupes
vulnérables.
L'analyse de la dimension "genre" (également appelé "sexuée") est nécessaire du fait
de sa complexité. Cette dimension segmente la population humaine en quatre sous-
groupes : femmes, hommes, jeunes et vieillards. Les impliquer dans toute démarche crée de
meilleures garanties dans tout processus de développement. L'analyse de la dimension
genre peut procurer un cadre conceptuel et des outils méthodologiques pour comprendre le
fonctionnement des organisations, des groupements, des structures d'autorité et des
structures hiérarchiques qui existent au sein de la population affectée.
50
La prise en compte de la structuration sociale au départ comme à l’arrivée permet
d'étudier la compatibilité du PRODEX y compris le financement additionnel avec les réalités
socioculturelles, les traditions, les valeurs et l'organisation de la population d'accueil.
Elle favorise la proposition de stratégies à adopter et amoindrit les risques de rejet.
Les séances d'information et de sensibilisation favorisent aussi la prise de conscience de la
population (toutes sensibilités confondues), sur la nécessité de se défaire de leurs pratiques.
Plan de recasement avant tous travauxLe plan de déplacement et de réinstallation (ou plan d'action de réinstallation, PAR)
est le document qui décrit et définit tout le processus de réinstallation. Il doit comprendre les
points suivants:
a) Description du sous projet qui cause le déplacement forcé, y compris les
mesures prises pour minimiser ce dernier. Identification et analyse des
impacts causés par le sous projet ;
b) Identification de la population affectée (population à déplacer, population
ayant droit à une compensation). Le cas échéant: identification de segments
spécialement vulnérables de cette société (populations autochtones, pauvres
ménages dirigés par des femmes, etc.). Pour les critères de définition des
personnes ayant droit à une compensation, ils doivent également définir une
date limite, après laquelle une installation sur le site du projet n'impliquera
plus de droit à la compensation, pour éviter une migration dans la zone avec
le seul but de s'assurer une indemnisation. Pour cela il faudra que l’équipe du
projet définisse un chronogramme clair mettant en rapport les
déplacements/regroupements et les travaux civils mais aussi bien préciser la
date limite d’éligibilité (un mois après aménagement du site de recasement
et/ou paiement des compensations) afin d’éviter des migrations opportunistes
dans la zone du sous projet .
c) Description de la situation socio-économique dans la région du sous projet :
spécificités de la région, conditions à observer lors de la réinstallation.
d) Description du processus participatif: identification des parties prenantes,
identification de leurs intérêts, manière de les intégrer dans le processus.
51
e) Recensement et enquête socio-économique: données spécifiques sur la
population affectée (population à déplacer et/ou ayant droit à une
compensation), en se concentrant surtout sur sa situation économique:
possessions mobiles ou fixes (maisons etc.), moyens de production (terres
agricoles, arbres fruitiers, autres installations, etc.), emplois et possibilités
d'emplois, autres sources de revenu. Il est important de tenir compte
également des ressources et biens utilisés en commun, sans titre de
possession formel, comme par exemple les forêts (pour obtenir du bois de
feu, de fruits sauvages ou d'autres produits), pâturages, pêche, etc. Ces
biens communs peuvent jouer un grand rôle dans la vie des populations
rurales surtout, et là souvent de manière décisive pour le segment pauvre de
cette population (ménages ne possédant pas de terres agricoles).
f) Inventaires des biens, structures et ressources affectés qui ne sont pas en
possession privée et qu'il faudra déplacer ou remplacer. Il s'agit surtout des
catégories suivantes:
Infrastructures publiques: écoles, postes (autres installations) de
santé, marché, infrastructures sportives, systèmes
d'approvisionnement en eau, etc.
Infrastructures socio-culturelles: mosquées, églises, cimetières, lieux
de rencontre, etc.
Patrimoine culturel, historique ou archéologique.
g) Critères de compensation (pour les compensations en espèces ou en
nature); critères d'évaluation économique des biens à compenser ;
h) Identifications, choix et description du site de réinstallation. Le cas échéant:
description de la population hôte, et de la manière dont celle-ci est intégrée
dans le processus ;
i) Plan de préparation du site de réinstallation (préparation du terrain,
construction des maisons, mise en place de l'infrastructure, préparation des
terres agricoles, plantation d'arbres, etc.). Identification des coûts pour ces
activités ;
52
j) Identification des impacts du programme de réinstallation sur
l'environnement, mesures de protection de l'environnement, programme de
suivi environnemental ;
k) Développement de stratégies visant à restituer la situation économique de
la population concernée. Ces stratégies si possible devraient contenir un
élément de développement, qui permet à la population concernée de
participer dans les bénéfices du sous projet ;
l) Programmes auxiliaires, si nécessaires (par exemple, programmes de
formation surtout dans les cas ou le déplacement forcé nécessite un
changement dans les conditions de vie de la population affectée, comme par
exemple une transition de l'agriculture en saison des pluies à l'agriculture
irriguée) ;
m) Calendrier des activités, programme de travail. Ce plan doit définir la
séquence dans laquelle doit se dérouler le programme de déplacement et de
réinstallation (par exemple: préparation des terres agricoles dans les sites de
réinstallation avant le déplacement physique de la population; planification
des activités de manière à éviter la perte d'une récolte, etc.), et les délais
pour les activités clés.
n) Plan de transmission: description détaillée de la manière dont doit se dérouler
le déplacement physique des personnes, biens et structures, y compris
moyens de transport etc. ;
o) Responsabilités: définition des entités responsables pour tout le processus,
et de leur rôle. Il s'agit ici de toutes les entités prenant part au processus de
déplacement, comme des organisations de l'Etat chargées de tels
programmes, du Code Rural, des représentants des populations affectées,
des ONGs actives dans ce domaine, et du maître d'oeuvre ;
p) Définition du cadre légal (droit applicable, processus de redressement des
torts, système d'arbitrage) ;
q) Budget: les coûts pour tout ce processus doivent être déterminés, et le
budget doit être disponible. Normalement, les coûts du programme de
53
réinstallation sont considérés comme partie intégrante des coûts du sous
projet (sous financement de l’Etat ou du privé), et doivent être inclus dans le
budget de celui-ci.
r) Mécanisme et responsabilité de gestion des conflits : si le PO 4.12 intime
qu’aucun travail de déplacement ne peut commencer sur un site que lorsque
les PARs individuels ont été préparés et approuvés.
s) Il va de soi que les populations ne peuvent être déplacées que lorsque les
compensations ont été payées et le site de recasement aménagé. C’est
pourquoi, il est recommandé que le travail soit réalisé par l’équipe du projet
qui doit s’appuyer sur des ressources humaines extérieures ou simplement
renforcer sa capacité en politique de sauvegardes environnementales et
sociales ;
t) Procédure de diffusion des PARs individuels : la mise en oeuvre des PARs
doit s'intégrer dans le plan de développement du sous projet en progressant
en parallèle avec ce dernier. Certaines étapes de réalisation du plan doivent
être étroitement liées à certains stades décisifs de la réalisation du sous
projet, pour éviter à la fois des problèmes à la population affectée et de délais
pour le sous projet.
Pour cela, les principales conditions pour la mise en oeuvre des PARs sont les
suivantes:
a) Le plan détaillé doit avoir été préparé et approuvé ;
b) Les institutions chargées de la mise en oeuvre doivent être en place et équipées de
manière adéquate (pouvoir, compétences, ressources humaines, capacités) ;
c) Les fonds nécessaires pour la mise en oeuvre du plan selon le budget doivent être
disponibles.
6. BUDGET ET SOURCES DE FINANCEMENT
Le Gouvernement assume totalement les responsabilités financière et fiduciaire. En
général les dépenses d’indemnisation et de réinstallation sont inscrites au budget
extraordinaire et d’investissement. Une fois que la loi des finances est votée, il est loisible
54
aux administrations locales de faire valoir les listes des bénéficiaires figurant dans les
rapports d’enquêtes auprès du Ministère ayant hérité de ce budget (en général le Ministère
des Travaux Publics et de l’Equipement). Ce dernier utilise les procédures habituelles de
gestion pour obtenir les visas nécessaires des services centraux du Ministère des Finances.
Dès que l’Ordonnateur Trésorier National autorise le payement, il indique le code comptable
sur lequel le décaissement sera imputé. En général les payements sont exécutés par les
comptables publics régionaux ou les guichets des services postaux décentralisés. L’annonce
à la radio est répétée plusieurs jours à l’avance pour convoquer les personnes concernées
aux lieux prévus pour les paiements qui doivent avoir lieu avant l’expropriation.
Cependant en raison du niveau actuel de la situation des personnes affectées, le
budget des actions de réinstallation ne peut être présenté avec précision.
Le budget approximatif sera déterminé grâce à des études plus approfondies et après
décision sur les alternatives retenues.
Ce budget est basé sur les obligations de la directive OP 412 de la Banque Mondiale
qui requiert que les conditions de vie de la population ne soient pas affectées négativement
par le déplacement occasionné par les projets de réhabilitation.
Tableau : Coûts globaux en cas de réinstallation
ACTIVITES COUTS ESTIMATIFS GLOBAUX
SOURCE DE FINANCEMENT
Recasement des populations affectées A déterminer Contre-partie de
l’EtatRenforcements des capacités A déterminer Projet
Supervision des activités En rapport avec le suivi environnemental Projet
Total A déterminer
Le coût estimatif par rapport au recasement des populations inclut toutes les
catégories de pertes (partielle, totale).
7. SUIVI-EVALUATIONLe service qui sera chargé du suivi-évaluation doit avoir un mécanisme spécifique au
projet privilégiant l’approche participative et l’acceptation sociale.
Il doit à partir des PAOS vérifier que les terres sont bien cartographiées, immatriculés
et que les dossiers n’ont souffert d’aucun retard. Il est souhaitable que la cellule de suivi-
évaluation soit aussi représentée au niveau local avec comme dispositif :
55
a) un représentant de l’Administration Territorial ;
b) des représentants du Code Rural ;
c) des représentants de la population affectée ;
d) des représentants des ONG ;
e) des représentants des Services Techniques.
Ainsi, quelques indicateurs pourraient faire l’objet de suivi :
a) le nombre de plan d’action de réinstallation ( PAR) prévu ( collectif et/ou individuel) ;
b) le nombre de PAR réalisé ;
c) le coût total prévu des PAR (Collectif et/ou individuel) ;
d) le montant réalisé ;
e) le nombre de contentieux sur le nombre total des cas traités ;
f) le nombre de torts causés, le délai et la quantité des résolutions de conflits.
Il est fondamental pour tout sous projet devant entraîner un déplacement de disposer
d’une base de données qualitative et quantitative sur les populations affectées, afin de saisir
leurs particularités sociales, culturelles et économiques.
Le sous projet, du fait qu'il peut engendrer un déplacement involontaire, va
inévitablement influer sur le mode de vie de la population affectée. La collecte et l'analyse
des données socio-économiques et socio-culturelles auront principalement pour but de
prévoir la nature et l'étendue de ces implications et de prendre des décisions susceptibles de
les optimiser.
Par ailleurs, dans le processus de pérenniser les activités du sous projet, l’UCTF du
projet doit aider les communautés rurales à mettre en place un système de suivi de
l’occupation des sols à partir de Plan d’Aménagement et d’Occupation des Sols ou de Plans
Locaux de Développement sur la base d’un Système d’Information Géographique.
56
ANNEXE 1 : DOSSIER RECENSEMENT
Dossier Ménage Affecté
Enquête Ménage Affecté
Fiche Parcelle
Fiche Bâtiment
58
DOSSIER MENAGE AFFECTE
N° DE RECENSEMENT Région
DATE Département
DOSSIER CONTROLE PAR COMMUNE
NOM DU CHEF DE MENAGE Village
BORDEREAU DES PIECES
Type Numéro Date établissement
Enquête ménage
Fiche parcelle
Fiche parcelle
Fiche parcelle
Fiche parcelle
Fiche bâtiment
Fiche bâtiment
Fiche bâtiment
Fiche bâtiment
59
ENQUETE MENAGE
N° DE RECENSEMENT LOCALITE
DATE NOM DU CHEF DE MENAGE
SECTION 0 _COMPOSITION DU MENAGE
Tableau à remplir selon les indications du chef de ménage.
#Relation au
chef de ménage
Nom(selon
orthographe pièce d’identité)
Prénom Sexe Age N° Pièce Réside sur place
Vu sur place
1 Chef de ménage
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
60
ENQUETE MENAGE
N° DE RECENSEMENT LOCALITE
DATE NOM DU CHEF DE MENAGE
SECTION 1_ CHEF DE MENAGE
Nom du chef de ménage : (nom, prénom, selon pièce d’identité- Attention orthographe et ordre du nom et prénom)
Numéro photo : Date de naissance : Sexe : M/F
Pièce d’identité :
Situation matrimoniale (entourer bonne réponse) : marié (nombre d’épouses) célibataire divorcé veuf
lieu de naissance :
Niveau d’alphabétisation :
1 2 3 4Sait lire et écrire couramment en
français
Sait lire et écrire couramment en ???
Sait lire et écrire couramment en langue
nationale
Analphabète
(entourer bonne réponse)
Niveau d’étude :
1 2 3 4 5 6Aucun Primaire non
achevéPrimaire achevé
Secondaire non achevé
Secondaire achevé
Supérieur
61
ENQUETE MENAGE
N° DE RECENSEMENT LOCALITE
DATE NOM DU CHEF DE MENAGE
SECTION 2 _ACIVITES ECONOMIQUES DES MEMBRES DU MENAGE
Indiquer dans chaque case le type d’activité exercé
# Relation chef de ménage
Nom/Prénom Activité principale Seconde activité Troisième activité
1 Chef
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
62
ENQUETE MENAGE
N° DE RECENSEMENT LOCALITE
DATE NOM DU CHEF DE MENAGE
SECTION 3 _REVENUS DU MENAGE
DESCRIPTION GENERALE DES FLUX ECONOMIQUES DU MENAGE
N INMENAGE OUT
MO
NE
TAIR
EN
ON
M
ON
ETAIR
E
63
ENQUETE MENAGE
N° DE RECENSEMENT LOCALITE
DATE NOM DU CHEF DE MENAGE
SECTION 3 _REVENUS DU MENAGE (2)
REVENUS MONETAIRES
Résumer pour chacun des membres du ménage les revenus monétaires générés durant
l’année, en Francs CFA pour l’ensemble de l’année. Indiquer dans chaque case les revenus
monétaires générés en Francs CFA par an sur au moins 3 à 4 ans pour chacune des
activités de chacun des membres du ménage. Fournir les calculs annexes sur un feuillet
séparé à agrafer au questionnaire si nécessaire.
# Relation chef de ménage
Nom/Prénom Activité principale Seconde activité Troisième activité
1 Chef
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
Qualifier les revenus monétaires de l’année par rapport à une année moyenne :
Meilleurs/moyens/pires (entourer la bonne réponse)
64
ENQUETE MENAGE
N° DE RECENSEMENT LOCALITE
DATE NOM DU CHEF DE MENAGE
SECTION 3 _REVENUS DU MENAGE (3)
REVENUS NON MONETAIRES
Résumer pour chacun des membres du ménage les revenus non monétaires (produits agricoles auto-consommés, résultats d’échanges ou trocs, etc.) générés durant l’année Indiquer dans chaque case les revenus monétaires générés (en Francs CFA, par an) pour chacune des activités de chacun des membres du ménage.
# Relation chef de ménage
Nom/Prénom Activité principale Seconde activité Troisième activité
1 Chef
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
Qualifier les revenus monétaires de l’année par rapport à une année moyenne : Meilleurs/moyens/pires (entourer la bonne réponse)
65
ENQUETE MENAGE
N° DE RECENSEMENT LOCALITE
DATE NOM DU CHEF DE MENAGE
SECTION 3 _REVENUS DU MENAGE (4)
REVENUS NON MONETAIRES (SUITE)
Fournir au verso de la présente page la valorisation monétaire en Francs CFA des revenus non
monétaires, à faire avec la personne soumise à enquête.
DEPENSES DU MENAGE
Fournir la liste des dépenses du ménage de l’année en cours, et sur au moins deux ans, sur la base
de la classification suivante :
- santé et soins :
- logements (réparations et autres) :
- scolarité des enfants :
o frais de scolarité :
o frais de logement :
o fournitures scolaires :
- eau potable :
- transport :
- intrants agricoles :
- médicaments pour les animaux :
- autres :
oooo
66
ENQUETE MENAGE
N° DE RECENSEMENT LOCALITE
DATE NOM DU CHEF DE MENAGE
SECTION 4 _BIENS DU MENAGE
TERRE
Identifier toutes les parcelles occupées et/ou utilisées par le ménage avec le chef de ménage sur la base du tableau ci-dessous puis visiter les parcelles et remplir une FICHE PARCELLE pour chaque parcelle potentiellement affectée:
#
Localisation (nom et coordonnées)
Potentiellement affectée
(Oui/Non)Surface (m²) Usage (*) Régime
d'occupation (**)
1
2
3
4
5
6
7
8
(*) 1 2 3 4 5 6 7
Jardin bas-fondchamp
extérieur Pâturebrousse ou
jachère Habitationautre - à préciser
(**) 1 2 3 4 5 6
Propriété titrée
propriété non titrée (tradition
nel)
location (paiement loyer
en espèces)
Métayage (paiement loyer en nature)
occupation sans
autorisation
autre- à préciser
Préciser les nom et prénom du propriétaire dans le cas de location ou métayage :
Att
entio
n a
la c
ohér
ence
des
num
éros
de
parc
elle
s ent
re la
fich
e m
énag
e et
les f
iche
s pa
rcel
les
67
ENQUETE MENAGE
N° DE RECENSEMENT LOCALITE
DATE NOM DU CHEF DE MENAGE
BATIMENTS
Identifier tous les bâtiments occupés et/ou utilisés par le ménage avec le chef de ménage sur la base du tableau ci-dessous puis visiter les bâtiments et remplir une FICHE BATIMENT pour chaque bâtiment potentiellement affecté:
#
Localisation (nom)Potentiellement
affecté (Oui/Non)
Nature et usage (*) Surf totale Régime
d'occupation (**)
1
2
3
4
5
6
7
8
(*) 1 2 3 4 5
Habitation
Annexe habitation
(préciser nature)
Bâtiment pour activité
Bâtiment à usage agricole ou élevage
autre - à préciser
(**) 1 2 3 4 5
Propriété Location à titre onéreux
Location à titre gratuit
occupation sans autorisation
autre- à préciser
68
ENQUETE MENAGEN° DE RECENSEMENT LOCALITE
DATE NOM DU CHEF DE MENAGE
CHEPTEL
Liste des animaux du ménage :Nature Nombre Propriétaire Mode de
conduite (*) Finalité élevage (**)
BovinsPetits ruminants (ovins)Asins et CamelinsVolailleAutres
(**) 1 2 3 4 5
Viande Lait Œufs Epargne Autre- à préciser
AUTRES BIENS DU MENAGEVéhicules, appareils (TV, radio, réfrigérateur, etc.)SECTION 5 _SANTE/VULNERABILITE
Personnes handicapées ou chroniquement malades et informations sur leur handicap/maladie :
Très jeunes enfants (moins de 2 ans) dans le ménage et information sur leur santé :
Personnes de plus de 65 ans dans le ménage et informations sur leur état physique :
Décès dans le ménage dans la dernière année et cause :
SECTION 6 _DIVERSAvez vous un compte bancaire et ou épargne : Oui/NonSi oui, où :
(*) 1 2 3 4 5Sédentaire intensif
Sédentaire extensif Transhumant Nomade Autre- à préciser
69
ENQUETE MENAGE
N° DE RECENSEMENT LOCALITE
DATE NOM DU CHEF DE MENAGE
Participez vous à des activités communautaires telles que coopératives, associations de jeunes ou de femmes, autres :
SECTION 7 _PROJETS DANS LA PERSPECTIVE DE LA REINSTALLATION
Dans l’hypothèse où le projet nécessiterait votre déplacement et votre réinstallation, quels sont vos souhaits sur les points suivants (poser les questions sous forme ouverte, ne suggérer les réponses que si la personne reste sans réponse) :
- Lieu d’installation : à *** (lieu actuel d’habitation) Ailleurs- Si ailleurs, où :- Activité après réinstallation :- Conditions de réinstallation :
o Maison d’installation : préférez vousReconstruire votre maison d’habitation la reconstruction par le projet vous même
o Terrains : conditions prioritaires que doivent remplir les terrains de réinstallation :
o Assistance complémentaire (formation, assistance en nature, autre) :
70
FICHE PARCELLE
N° PARCELLE REGION
DATE DEPARTEMENT
CONTROLEE PAR COMMUNE
NOM DU CHEF DE MENAGE VILLAGE
Section 1- Croquis, mesures et coordonnées GPS
Reporter les dimensions caractéristiques en mètres – indiquer la position des bâtiments et de quelques autres points caractéristiques (grands arbres, etc.) :
Photo référence :
Section 2- Informations sur les propriétaires et Utilisateurs
Nom Prénom Adresse N° RecensementPropriétaire
- ______-______
Utilisateur - ______-______
Régime d’occupation :1 2 3 4 5 6
Propriété titrée
Propriété non titrée
Location Métayage Occupation sans autorisation
Autre – à préciser
71
FICHE PARCELLE
N° PARCELLE REGION
DATE DEPARTEMENT
CONTROLEE PAR COMMUNE
NOM DU CHEF DE MENAGE VILLAGE
Section 3- Destination et utilisation
Destination
1 2 3 4 5 6 7
jardin bas-fond champ extérieur pâturebrousse ou
jachère Habitationautre - à préciser
Utilisation effective
1 2 3 4 5 6 7
jardin bas-fond champ extérieur pâturebrousse ou
jachère Habitationautre - à préciser
Section 4- Biens Immeubles sur la Parcelle
Bâtiment : Fiche bâtiment n° : _______-_______-_______
Bâtiment : Fiche bâtiment n° : _______-_______-_______
Bâtiment : Fiche bâtiment n° : _______-_______-_______
Bâtiment : Fiche bâtiment n° : _______-_______-_______
Autres structures (puits, abris temporaires, latrines, douches, cuisine, hangars, clôture, tombeaux, autres) :
Nature Dimensions Etat Observations12345678
72
FICHE PARCELLE
N° PARCELLE REGION
DATE DEPARTEMENT
CONTROLEE PAR COMMUNE
NOM DU CHEF DE MENAGE VILLAGE
Section 5- Cultures Pérennes
Remplir le tableau ci dessous en comptant tous les arbres d’un type donné, un « type » étant défini comme par exemple « Jeune manguier en bon état ». Remplir, par exemple, une ligne pour tous les « Jeune manguier en bon état » et une autre pour tous les « Manguier adultes en bon état ». Inclure les arbres de brousse non cultivés se trouvant sur la parcelle.
N° Espèce (nom français ou nom local)
Adulte/Jeune/ Plant
Etat (Bon/Moyen/
Médiocre)
Comptage Propriétaire (nom/prénom)
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
73
FICHE PARCELLE
N° PARCELLE REGION
DATE DEPARTEMENT
CONTROLEE PAR COMMUNE
NOM DU CHEF DE MENAGE VILLAGE
Section 6 – Cultures Annuelles
Remplir les tableaux ci dessous pour les cultures effectivement observées sur la parcelle. Ne pas inclure les cultures éventuellement pratiquées à d’autres saisons que celle d’observation si elles ne sont pas effectivement observées lors du comptage.
N°Espèce (nom français ou nom
local)Stade et état de la
cultureSurface Propriétaire
(nom/prénom/référence ménage)
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
Si la parcelle n’est pas cultivée au moment de la visite, interroger l’usager ou le propriétaire sur son utilisation habituelle :
Si la parcelle est en jachère, depuis quand ?
74
FICHE BATIMENT
N° PARCELLE REGION
DATE DEPARTEMENT
CONTROLEE PAR COMMUNE
NOM DU CHEF DE MENAGE VILLAGE
Section 1- Croquis, mesures et coordonnées GPSReporter les dimensions caractéristiques en mètres :
Photo référence : Section 2- Informations sur les propriétaires et occupants
Nom Prénom Adresse N° RecensementPropriétaire
- ______-______
Occupant - ______-______Occupant - ______-______Occupant - ______-______Occupant - ______-______Occupant - ______-______
Régime d’occupation :1 2 3 4 5
Pleine propriété Location a titre onéreux
Location titre gratuit Occupation sans autorisation
Autre – à préciser
Le propriétaire a t’il construit le bâtiment lui-même ? OUI / NON
75
FICHE BATIMENT
N° PARCELLE REGION
DATE DEPARTEMENT
CONTROLEE PAR COMMUNE
NOM DU CHEF DE MENAGE VILLAGE
Section 3- Destination et utilisation
Destination initiale du bâtiment :
1 2 3 4 5
Habitation Annexe habitation (préciser nature)
Bâtiment pour activité
Bâtiment à usage agricole ou élevage
autre - à préciser
Utilisation effective du bâtiment :1 2 3 4 5
Habitation Annexe habitation (préciser nature)
Bâtiment pour activité
Bâtiment à usage agricole ou élevage
autre - à préciser
Section 4- Pour bâtiments d’habitation seulementIdentité de l’ensemble des personnes habitant dans le bâtiment :
# Relation chef de ménage (*)
Nom – prénom Sexe Age Vu sur place
1
2
3
4
5
6
7
8
9
1 2 3 4 5Epoux/épouse Enfant Autre parent Locataire Autre (à préciser dans le tableau)
76
FICHE BATIMENT
N° PARCELLE REGION
DATE DEPARTEMENT
CONTROLEE PAR COMMUNE
NOM DU CHEF DE
MENAGE VILLAGE
Section 5- Description et Etat
Etat général1 2 3 4 5
Neuf ou quasi neuf Bon Utilisation mais médiocre Non utilisable mais réparable
En ruine
Observations éventuelles sur l’état général :
Standing général1 2 3 4
Habitat moderne de standing
Habitat moderne sans standing
Habitat rural traditionnel Autre à préciser
Observations sur le standing général :
Dimensions : - nombre total de briques dans le bâtiment :- nombre de feuilles de tôle :
Etat en détail :Matériaux Etat Observations
SolMursToitureOuverture (portes et fenêtres)
Observations éventuelles sur l’état des différentes parties du bâtiment :
Typologies matériaux à utiliser :
Sol : terre battue/Ciment/Carrelage/Pas encoreMurs : Torchis/Briques de terre/Briques de terre enduit ciment/Briques de ciment/ Briques de
ciment enduit ciment/AutreToit : Paille/Tôle/Tôles et plafonds/Pas de toit
Etat : noter de 1 (très bon) à 4 (très mauvais) dans le tableau ci-dessus
77
ANNEXE 2 : PLAN TYPE D’UN PAR (Plan d’action de Réinstallation)
a) Description du projet
La description générale du projet et l’identification de la zone d’implantation du projet.
b) Impacts potentiels. Identification :
- de la composante ou des activités du projet qui sont à l’origine de la réinstallation ;
- de la zone d’impact de la composante ou des activités ;
- des mécanismes mis en place pour minimiser la réinstallation, autant que faire se peut, pendant la mise en œuvre du projet.
c) Objectifs
Définir les objectifs principaux du programme de réinstallation.
d) Etudes socio-économiques
Ces études comprennent :i) une enquête destinée :
- à recenser les occupants actuels de la zone affectée pour établir une basepour la conception du programme de réinstallation et pour éviter que d’autres personnes non concernées ne revendiquent ultérieurement la compensation due au déplacement involontaire ;
- à définir les caractéristiques générales des ménages à déplacer, y compris une
description des systèmes de production, du travail et de l’organisation des ménages, l’information de base sur les besoins d’existence comprenant les niveaux de production et les revenus issus des activités économiques formelles et informelles ainsi que le niveau de vie en général y compris la situation sanitaire de la population à déplacer ;
- à faire l’inventaire des biens des ménages déplacés, à évaluer l’importance de la perte
prévue - totale ou partielle – de l’individu ou du groupe et l’ampleur du déplacement, physique ou économique ;
- à collecter l’information sur les groupes ou les personnes vulnérables pour qui des dispositions spéciales peuvent être prises ;
- à prévoir des dispositions pour mettre à jour l’information sur les besoins d’existence et
les normes de vie des personnes déplacées de sorte que la dernière information soit disponible au moment de leur déplacement.
ii) d’autres études décrivant :
- le statut de la terre et les systèmes de transfert y compris l’inventaire des ressources naturelles communautaires dont les populations tirent leurs subsistances, les propriétés non enregistrées basées sur les systèmes d’usufruitier (comprenant les zones de pêche, les zones de pâturages, les forêts) et régis par les systèmes
78
traditionnels d’attribution de terre, et toutes questions relatives aux différents statuts fonciers dans la zone du projet ;
- les systèmes d’interaction sociale dans les communautés affectée, y compris les réseaux sociaux et les systèmes de soutien social ainsi que les conséquences qu’ils auront à subir du projet ;
- les infrastructures publiques et services sociaux qui seront affectés ;
- les caractéristiques sociales et culturelles des communautés déplacées, y compris une description des établissements formels et informels (par exemple, organisations communautaires, groupes rituels, ONGs pouvant être consultées, concevoir et mettre en œuvre les activités de réinstallation.
e) cadre juridique
L’analyse du cadre légal doit couvrir les aspects suivants :
i) le champ d’application du droit d’expropriation et la nature de l’indemnisation qui lui est associée, à la fois en termes de méthode d’estimation et de calendrier de paiement ;
a) les procédures juridiques et administratives applicables, y compris la description des recours disponibles pouvant être mis en œuvre par les personnes déplacées dans une procédure judiciaire ainsi que les délais normaux pour de telles procédures ; tout mécanisme alternatif de règlement des différends existant qui pourrait être utilisé pour résoudre les problèmes de réinstallation dans le cadre du projet ;
b) la législation pertinente (y compris les droits coutumier et traditionnel) régissant le régime foncier, l’estimation des actifs et des pertes, celle de la compensation et les droits d’usage des ressources naturelles ; le droit coutumier sur les personnes relatif au déplacement ; ainsi que les lois sur l’environnement et la législation sur le bien-être social ;
c) les lois et règlements applicables aux organismes responsables de la mise en oeuvre des activités de réinstallation ;
d) les différences ou divergences, s’il en est, entre la politique de la Banque en matière de réinstallation, les lois régissant l’expropriation et la réinstallation, de même que les mécanismes permettant de résoudre les conséquences de telles différences ou divergences ;
e) toute disposition légale nécessaire à assurer la mise en oeuvre effective des activités de réinstallation dans le cadre du projet, y compris, si c’est approprié, un mécanisme d’enregistrement des doléances sur les droits fonciers – incluant les doléances dérivant du droit coutumier et de l’usage traditionnel.
f) Cadre institutionnel
L’analyse du cadre institutionnel doit couvrir les aspects suivants :a) l’identification des organismes responsables des activités de réinstallation et
des ONGs qui peuvent jouer un rôle dans la mise en œuvre du projet ;
79
b) une évaluation des capacités institutionnelles de tels organismes et ONGs ; et
c) toutes les dispositions proposées pour améliorer les capacités institutionnelles des organismes et ONGs responsables de la mise en œuvre de la réinstallation.
g) Eligibilité
Il s’agit d’un recensement de la population déplacée et critères permettant de déterminer l’éligibilité à une compensation et toute autre forme d’aide à la réinstallation, y compris les dates appropriées d’interruption de l’aide.
h) Estimation des pertes et de leur indemnisation
Il s’agit de la méthodologie d’évaluation des pertes à utiliser pour déterminer le coût de remplacement de celles-ci ; ainsi qu’une description des types et niveaux proposés de compensation proposés dans le cadre du droit local, de même que toutes les mesures supplémentaires nécessaires pour parvenir au coût de remplacement des éléments d’actif perdus.
i) Mesures de réinstallation
Description des programmes d’indemnisation et autres mesures de réinstallation qui permettront à chaque catégorie des personnes déplacées éligibles d’atteindre les objectifs de la politique de réinstallation. En plus d’une faisabilité technique et économique, les programmes de réinstallation devront être compatibles avec les priorités culturelles des populations déplacées, et préparés en consultation avec celles-ci. j) Sélection, préparation du site, et relocalisation
- Prendre les dispositions institutionnelles et techniques nécessaires pour identifier et préparer les terrains – ruraux ou urbains – de réinstallation dont la combinaison du potentiel productif, des avantages d’emplacement et d’autres facteurs, est au moins comparable aux avantages des anciens terrains, avec une estimation du temps nécessaire pour acquérir et transférer la terre et les ressources y afférentes
- Prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter les spéculations sur la terre ou l’afflux des personnes non éligibles aux terrains choisis
- Prévoir les procédures pour la réinstallation physique ainsi que le calendrier pour la préparation des terrains
- Voir les dispositions légales pour régulariser l’enregistrement et l’octroi des titres de propriété aux personnes réinstallées
k) Logement, infrastructures et services sociaux
- Etablir des plans pour fournir aux personnes réinstallées ou pour financer l’acquisition de logement, d’infrastructures (par exemple l’approvisionnement en eau, routes d’accès), et les services sociaux (par exemple, écoles, services de santé)
80
- Etablir des plans pour assurer des services comparables à ceux de la population d’accueil et si nécessaire assurer l’ingénierie et conceptions architecturales pour les équipements
l) Protection et gestion de l’environnement
- Une description des limites de la zone de réinstallation
- Evaluation des impacts environnementaux liés à la réinstallation proposée et les mesures pour atténuer et contrôler ces impacts (coordonnée avec l’évaluation environnementale de l’investissement principal exigeant la réinstallation)
m) Participation de la Communauté
Il s’agit de la participation des personnes réinstallées et des communautés hôtes qui exige de :
- Faire une description de la stratégie pour la consultation et la participation des personnes réinstallées et des communautés hôtes dans la conception et la mise en œuvre des activités de réinstallation
- Faire un sommaire des opinions exprimées et montrer comment les points de vue ont été pris en considération lors de la préparation du plan de réinstallation
- Examiner les autres possibilités de réinstallation présentées et les choix faits par les personnes déplacées concernant des options qui leur seront disponibles, y compris des choix sur les formes de compensation et aide à la réinstallation pour les ménages ou pour des parties des communautés préexistantes ou pour des groupes de parenté, afin de maintenir le modèle existant d’organisation du groupe et de sauvegarder la propriété culturelle (par exemple endroits du culte, lieux de pèlerinage, cimetières, etc.)
- Prévoir les dispositions institutionnalisées par lesquelles les personnes déplacées peuvent communiquer leurs soucis aux autorités du projet durant toute la période de la planification et de la mise en place, et les mesures pour s’assurer que des groupes vulnérables tels que les peuples indigènes, les minorités ethniques, les sans terre, et les femmes ont été convenablement représentés
n) Intégration avec des populations hôtes
Il s’agit des mesures d’atténuer l’impact de réinstallation sur toutes les communautés hôtes, incluant :
- Des consultations avec les communautés hôtes et des autorités locales
- Des arrangements pour le règlement rapide de tout payement aux Populations hôtes pour l’acquisition des terres ou autres biens fournis aux Populations réinstallées
- Toutes les mesures nécessaires pour augmenter les services (par exemple, dans le domaine de l’éducation, eau, santé, et services de production) dans les communautés hôtes pour les rendre au moins comparables aux services disponibles aux personnes réinstallées
l) Procédures de recours
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- Procédures raisonnables et accessibles aux tierces personnes pour le règlement des conflits résultant de la réinstallation, de tels mécanismes de recours devraient tenir compte des possibilités de recours judiciaire de la communauté et des mécanismes traditionnels de contestation de règlement
o) Responsabilités d’organisation
- Le cadre d’organisation pour mettre en application la réinstallation, y compris l’identification des agences responsables de la mise en œuvre des mesures de réinstallation et des prestations
- Les arrangements pour assurer la coordination appropriée entre les agences et les juridictions qui sont impliquées dans l’exécution, et toutes les mesures (assistance technique y compris) nécessaires pour renforcer la capacité de l’organisme d’exécution pour concevoir et effectuer des activités de réinstallation
- Les dispositions pour le transfert si nécessaire, des agences d’exécution aux autorités locales ou aux personnes réinstallées elles-mêmes la responsabilité de gérer des équipements et des services fournis pendant le projet et de transférer toutes autres responsabilités
p) Programme d’exécution
- Un programme d’exécution couvrant toutes les activités de réinstallation , de la préparation à l’exécution, y compris les dates prévues pour l’accomplissement des avantages prévus pour les personnes réinstallées et les populations hôtes et pour terminer les diverses formes d’aide
q) Coûts et budget
- Des tableaux montrant des estimations des coûts de toutes les activités de réinstallation y compris les prévisions dues à l’inflation, à la croissance démographique et d’autres imprévus, les calendriers pour les dépenses,les sources de financement, etc.
r) Suivi et évaluation
- Des dispositions pour le suivi de la mise en œuvre des activités de réinstallation par l’agence d’exécution, appuyée par des auditeurs indépendants, afin de fournir l’information complète et objective, les indicateurs de suivi de la performance pour mesurer les forces et faiblesses, et les résultats des activités de réinstallation, l’évaluation de l’impact de la réinstallation après une période raisonnable après que toutes les activités de réinstallation et celles relatives au projet soient terminées
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ANNEXE 3 : PLAN TYPE D’UN PSR (Plan Succinct de Réinstallation)
Selon l’ampleur du déplacement, un PSR devrait comprendre entre 10 et 25 pages y compris les annexes.Le plan type d’un PSR doit comprendre au moins les éléments suivants :
1. Description sommaire du sous-projetBesoins en terrainsJustification et minimisation des besoins en terrains
2. Recensement des biens et personnes affectésMéthodologieRésultats
3. Biens affectés4. Caractéristiques socio-économiques et moyens d’existence de la population affectée5. Description des indemnisations proposées et autres mesures d’assistance à la
réinstallation6. Consultation avec les personnes affectées par le Projet7. Procédures de traitement des plaintes et conflits8. Suivi et évaluation9. Responsabilités institutionnelles et organisation de la mise en œuvre10 . Calendrier, budget et mécanismes de financement
83
ANNEXE 4 : FICHE DE PLAINTE
Date : Etabli par :
PlaignantNom, prénom :Localité de résidence :N° ménage :
Motif de plainte (description détaillée de la version présentée par le plaignant) :
Suivi de la plainte (description détaillée de la version présentée par le plaignant) :
Etabli par : Date :
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ANNEXE 5 : FICHE DE REUNION
Date : Lieu :Participants Projet :
Autres participants : (nom, prénom, fonction) : Nombre total :
Objectif réunion et ordre du jour :
Points et questions évoqués par le Projet :
Points et questions soulevées par les participants :
Actions à prévoir à la réunion :
Etabli par : Date
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ANNEXE 6 LISTE DES PERSONNES RENCONTRÉES
Nom et prénom Fonction Localité
Aboubacar Ousmane Gogé DRDA Zinder
Madame Adamou Maïmouna SGA Gouvernorat Zinder
Abdoulaye Moussa SPR/Code Rural /MRA Zinder
Mallam Yaro Président Tannerie Mallam Yaro Zinder
Touré Moussa DRDA PI Maradi
Gallo Badage SPR/Code Rural et chef de service de l’Action Coopérative et de la Promotion des organisations rurales
Maradi
Aboubacar Makaoua Superviseur du Marché de bétail Maradi
Moutari Tsahirou Responsable du Marché Maradi
Illia Tawayé Prescripteur du Marché de bétail Maradi
El Hadj Maman Gérant du Marché de bétail Maradi
Ibrahim Labo Président GSC Husa’a Da Nazari Madaoua
Yacouba Chipkaou Directeur du GSC Husa’a Da Nazari Madaoua
Boukari Salao Producteur Madaoua
Mamoudou Adamou Commerçant Madaoua
Elh hadj Salissou Assoumane Président Association Régionale des Professionnels de la filière oignons
Galmi
M.Alassane N’fana Directeur Abattoir Frigorifique Niamey
M. Tchiambiano Ahandi Directeur Matériel Abattoir Niamey
M.Aminou Habou Sécrétaire Général Tannerie Niamey
M. Abdoulkarim Mamalo Secrétaire Permanent du Code Rural Niamey
M.Kimba Hassan Directeur du Bureau D’Evaluation Environnementale et des Etudes d’Impacts BEEI
Niamey
M . Ibrahim Halilou SG Ministère de la Population et des Réformes Sociales
Niamey
M Garba Bassirou Directeur de la Population et des Réformes Sociales
Niamey
M .Mafaki Moussa SG de la Préfecture Boboye
M.Yayaha Adié Secrétaire Permanent de la préparation du Prodex
Ministère du Développement agricole Niamey
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ANNEXE 7 : BIBLIOGRAPHIE
1. Banque Mondiale, Politiques de Sauvegarde de la Banque Mondiale, Mai 2004.
2. République du Niger Loi n°61-30 du 19 juillet 1961 fixant procédure de confirmation
et d’expropriation des droits fonciers coutumiers ;
3. République du Niger Loi n°61-37 du 24 Novembre 1961, réglementant l’expropriation
pour cause d’utilité publique et l’occupation temporaire
4. République du Niger Ordonnance n°99-50 du 22 novembre 1999 portant fixation des
tarifs d’aliénation et d’occupation des terres domaniales
5. République du Niger Décret n°97-304/PRN/ME/I du 8 août 1997 portant création,
attributions et organisation des organes consultatifs de l’habitat en matière
d’urbanisme et d’habitat.
6. République du Niger Comité National du Code Rural : Recueil de textes Edition 2006
7. Ministère du Développement Agricole-Banque Mondiale : Les Aides Mémoires des
Missions de Préparation du Prodex
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