UTA 316 J’aime… j’aime pas… l’art...

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UTA 316

J’aime… j’aime pas… l’art contemporain

Par

Suzanne Pressé

Historienne de l’art

Université de Sherbrooke

Automne 2014

L’art hors les murs du musée :

l’art dans le paysage et dans la ville

Le Land Art : 2 sculpteurs états-uniens et 1 canadien:

Robert Smithson (États-Unis, 1938 – 1973)

Michael Heizer (né aux États-Unis en 1944)

Bill Vazan (né à Toronto en 1933, vit et à Montréal)

Œuvres temporaires dans le paysage

Christo (né en Bulgarie en 1935) et Jeanne-Claude (Maroc, 1935 –

New York, 2009)

L’art intégré à l’architecture (1%)

Pierre Tessier (né à Drummondville en 1947 vit à Saint-Pie-de-Guil)

L’Art public : 3 artistes des Cantons-de-l’Est

Charles Daudelin (Granby, 1920 - Montréal, 2001)

Armand Vaillancourt (né à Black Lake en 1929, vit à Montréal)

Michel Goulet (né à Asbestos en 1944, vit à Montréal)

Et l’artiste vedette parce qu’il est à Montréal jusqu’au 22 nov

Christof Wodiczko (né en Pologne en 1942, vit aux États-Unis)

LE LAND ART

Robert Smithson (États-Unis, 1938-1973), Spiral Jetty (Jetée en spirale),

1970. Roches, terre, cristaux de sel, eau,

6783 tonnes de terre. L. 450 m. diam. 450 m.

Grand Lac Sallé, Utah. Fondation Dia :Beacon.

Technique de fabrication

L’artiste fit remuer 6500 tonnes de matériaux afin de former une

jetée en forme de spirale longue de 450 m.

Des engins ont travaillé 292 heures.

Des ouvriers ont travaillé pendant 625 heures

2 camions à benne, un tracteur et une grande pelle mécanique ont

été amenés sur le site.

De la terre et des blocs de basalte ont été récupérés sur la plage,

d’où part la Jetée, puis accumulés dans l’eau pour commencer le

travail, construit ensuite par dépôt successifs de matériaux.

L’idée de la spirale est inspirée d’une légende selon laquelle un

tourbillon existerait au milieu du lac.

La forme reflète également la configuration des cristaux de sel qui

recouvrent les roches.

Smithson a aussi été attiré par le site à cause de la coloration

rouge du lac salé.

L’œuvre est modifiée par l’action de l’environnement – l’œuvre est

régulièrement recouverte d’eau. Cela témoigne de la fascination

de l’artiste pour les changements dus aux forces de

transformation de la nature.

Périodiquement, l’œuvre ré-émerge des eaux du lac.

Robert Smithson (États-Unis, 1938-1973), Spiral Jetty (Jetée en spirale),

1970. Roches, terre, cristaux de sel, eau,

6783 tonnes de terre. L. 450 m. diam. 450 m.

Grand Lac Sallé, Utah. Fondation Dia :Beacon.

Fondation Dia

3 Beekman Street, Beacon, NY 12508

Storm King Art Center

1 Museum Rd

New Windsor, NY 12553, États-Unis

Robert Smithson, Amarillo Ramp, 1973. Terre, silex,

Diam. 46 m. Tecovas Lake, Texas.

Vue ici de haut, lorsqu’on s’en approche, Amarello Ramp change

considérablement d’aspect quand on y accède.

La sculpture est un cercle incomplet construit au fond d’un lac

asséché, dans une zone riche en silex (une roche)

La couleur de la terre change selon les heures du jour.

L’artiste s’est tué en avion en survolant ce site.

L’œuvre fut complétée par Nancy Holt (son épouse), Richard Serra

et Tony Shafraze.

Ici l’artiste se sert des éléments de la nature afin de créer sa

sculpture.

Robert Smithson, Asphalt Rundown (Déversement d’asphalte)

1969. Asphalte. Dimensions variables.

Rome, États-Unis

Michael Heizer, Isolated mass, Circumflex (Masse isolée, circonflexe)

no 9 des Nines Nevada Depressions, 1968.

1,5 tonne de terre déplacée au fond d’un lac asséché.

3 x 366 x 36 m. Massacre Dry Lake, Nevada

Bill Vazan, 6 serpents, 1989.

Granite gravé, 57 x 84 x 43 pouces (6 tonnes)

Collection Université de Sherbrooke

ŒUVRES TEMPORAIRES DANS

LE PAYSAGE

Christo (Né en Bulgarie en 1935)

et Jeanne-Claude (Maroc, 1935 - New York, 2009)

Running Fence (Barrière qui court), 1972-73.

Acier, nylon, 5,5 m x 39 km. San Francisco à Bodega Bay en Océan

Pacifique. Sonoma et Martin Counties, Californie

Technique de fabrication

Haute de 5,5 m et longue de 39 km, s’étirant d’est en ouest près de

la route 101, au nord de San Francesco et s’achevant dans l’océan

Pacifique à Bodega Bay, cette barrière est constituée de 200 000

m2 de lourde toile de nylon blanc.

Cette toile est accrochée à un câble d’acier tendu par 2050 piquets

d’acier de 6,5 m de hauteur et de 9 cm de diamètre, enfoncés d’un

mètre dans le sol et maintenu latéralement par des tendeurs (145

km de câble d’acier) et des ancres (14000).

Les bords des 2050 panneaux de toile sont fixés au câble en haut

et en bas par 350,000 crochets.

Réalisée grâce à des centaines d’ouvriers, ingénieurs, conseillers,

étudiants et agriculteurs. Restée en place 2 semaines.

Cette barrière artificielle reliant la terre à la mer et au ciel – une

métaphore du caractère arbitraire des frontières politiques et

géographiques.

L’œuvre fait le lien entre l’environnement et l’activité humaine

puisqu’on y trouve des matériaux non locaux, fabriqués par

l’homme.

Les artistes ont mis 4 ans pour réaliser cette œuvre.

Ils ont rencontré des problèmes techniques et juridiques.

Les artistes financent eux-mêmes leur projet en vendant les

dessins préparatoires à leur œuvre.

Christo et Jeanne-Claude, The Umbrellas, Japan-USA

(Les Parasols, Japon-États-Unis), 1984-91

Tissu, aluminium, acier, bois, 3100 parasols.

H. 6m. Diam. 9 m chacun.

Japon, Vallée Ibaraki – 19 km. 1340 parasols bleus

États-Unis, Californie, 96 km nord de Los Angeles – 27 km. 1760 parasols jaunes

Ouverture des parasols : le 4 octobre 1991.

Les parasols ont été fabriqués au Japon, aux USA, en Allemagne

et au Canada (tissus, superstructures en aluminium, ancrages en

acier, base en bois, sacs et housses moulées).

Les parasols ont été assemblés à Bakersfield en Californie et 1340

d’entre eux expédiés au Japon étaient bleus, ceux destinés à la

Californie étaient jaunes.

Le 4 octobre 1991, 1800 ouvriers ont ouvert au même moment les

3100 parasols installés dans 2 contrées éloignées l’une de l’autre.

L’installation a duré 19 jours.

L’ART INTÉGRÉ À

L’ARCHITECTURE (1%)

La Politique d'intégration des arts à l'architecture, de

son nom officiel Politique d'intégration des arts à

l'architecture et à l'environnement des bâtiments et des

sites gouvernementaux et publics est une mesure du

gouvernement du Québec qui consiste à réserver une

partie du budget de construction ou d’agrandissement

d'un bâtiment ou d'un site public à la réalisation d’une

ou de plusieurs œuvres conçues spécifiquement pour

ces lieux, ou dans certains cas, à l'achat d'une œuvre

déjà réalisée. Elle est parfois appelée Intégration des

arts ou Programme du 1 %.

Le ministère de la Culture et des Communications est

responsable de son application et en assure la

coordination.

Pierre Tessier (né à Drummonville en 1947), Le Premier Printemps, 2007.

Granit, bronze et acier inoxydable. Faculté des sciences (D8), Campus

principal. Université de Sherbrooke.

Les œuvres de Pierre Tessier à Drummonville:

Momentum, 2011. Centre culturel de Drummondville (1%)

Rivage, 2006. Hôpital Ste-Croix (1%)

Migration, 2003. Parc Laroche-sur-Yon

Parcours, 1999. ?????, Drummonville

Attente, 1998. Parc Woodyatt

Chercheur d’étoile, 1997. Disque Améric

La Vie comme une danse, 1984. ???? Drummondville

L’ART PUBLIC :

3 ARTISTES DES CANTONS-DE-L’EST

Charles Daudelin

Granby, 1920 – Kirkland 2001

Prix Paul-Émile-Borduas (1985)

La plus importante distinction accordée à un artiste

par le gouvernement du Québec

Charles Daudelin (Granby, 1920 – Montréal, 2001),

Embâcle, 1984. Métal Muntz et granit, jeux d’eau et éclairage.

1,90 x 8,40 x 4,80 m. Paris, Place du Québec

(Métro St-Germain des prés)

Charles Daudelin, Maquette pour Embâcle, c. 1981.

Laiton, acier bois et peinture, 22 x 107 x 72 cm.

Collection de l’artiste

Charles Daudelin, Éclatement 11, 1999.

Sculpture fontaine en face de la Gare du Palais, Québec.

Armand Vaillancourt

Né en 1929 à Black Lake

Vit et travaille à Montréal

Prix Paul-Émile- Borduas (1993).

Il est Chevalier de l’Ordre national du Québec depuis

2004

L’Ordre national du Québec est la plus haute

distinction remise par le gouvernement du Québec

pour souligner l'apport de Québécois et de

Québécoises au rayonnement du Québec ou qui ont

participé de façon significative à son évolution.

Armand Vaillancourt (né à Black Lake, en 1929), L’Humain, 1963.

Sur la cour de l’École secondaire de l’Escale à Asbestos

La sculpture L’Humain d’Armand Vaillancourt s’inscrit dans la démarche de

l’artiste mais aussi dans l’histoire de l’art des années 1960 pour 3 petites

raisons : le sujet, les matériaux et son emplacement.

Le sujet

Cette sculpture est une œuvre d’art non figurative, c’est-à-dire qu’elle ne

représente rien de ce que nous observons dans la nature ni de ce que nous

observons dans le monde construit. Depuis 400 ans, depuis la Renaissance,

nous étions habitués à voir des tableaux et des sculptures figuratives, des

œuvres qui racontaient des histoires. Dans l’après-guerre, les artistes

occidentaux se sont intéressés à la beauté des couleurs et des matériaux

pour eux-mêmes. Ainsi, Armand Vaillancourt et d’autres artistes ont créé

des œuvres non figuratives.

Les matériaux Cette œuvre est importante pour ses matériaux. En effet, encore depuis 400 ans, nous considérions quelques matériaux dignes pour les sculptures : le marbre, la pierre et le bronze. Or voilà que durant les années 1960, des artistes occidentaux dont Armand Vaillancourt, ont revendiqué le libre choix des matériaux. Ainsi le fer, le métal devient digne d’être sculpté. En s’approchant de L’Humain on remarque des clous, des tuyaux… etc… des matériaux nouveaux pour la sculpture.

Et enfin l’emplacement de la sculpture. L’emplacement d’une œuvre d’art public doit toujours être justifié. Ainsi, L’Humain avec son métal et ses clous fut installée sur la cour de l’École des arts et métiers à Asbestos. Les étudiantEs de l’école apprenaient divers métiers avec les matériaux qui se trouvent dans la sculpture. Ainsi, la cour de l’école des arts et métiers était une des meilleurs emplacements pour cette œuvre.

En conclusion, la sculpture L’Humain est une œuvre qui s’inscrit dans la démarche de l’artiste. Cette démarche de l’artiste s’inscrit dans les recherches les plus avancées pour l’époque dans l’histoire de l’art du Québec, dans l’histoire de l’art du Canada et je dirais dans l’histoire de l’art tout court.

Armand Vaillancourt, Sculpture Québec libre, plus connue

sous le nom de Fontaine Vaillancourt (détail), 1972.

Béton, 11 x 61 x 43 mètres. Embarcadero Plaza, San Francesco, États-

Unis

Armand Vaillancourt, Justice ! Sculpture-fontaine contre

l’Apartheid, 1980. Acier, béton, eau. 45 x 112 x 2.5 m

Intégration des arts à l’architecture. Palais de Justice de Québec.

Armand Vaillancourt, Passerrelle Vaillancourt, 1990

Acier, béton, bois. 20 x 20 x 200 pieds

Pont piétonnier sur la rivière Bourbon

dans le parc municipal de Plessisville

Armand Vaillancourt, L’enchantement, 2007. Techniques multiples,

6,7 x 6,7 x 9,8 cm

Emplacement: Montréal, Cirque du Soleil

Michel Goulet

Né à Asbestos en 1944

A grandi à Sherbrooke

Vit et travaille à Montréal et

dans les Cantons-de-l’Est

Prix Paul-Émile-Borduas (1990)

Michel Goulet

Nulle part / Ailleurs, 2002

Acier galvanisé peint, 86,5 cm x 3,60 m. x 7,20 m.

Textes de Luc LaRochelle

Collection Musée des beaux-arts de Sherbrooke

L’ART URBAIN

KURT PERSCHKE, REDBALL PROJECT

ET PUIS CHRISTOF WODICZKO (NÉ EN POLOGNE EN 1942, VIT AUX ÉTATS-UNIS

Krzysztof Wodiczko utilise la projection pour transformer les

monuments et les édifices publics en métaphores axées sur des

contradictions de la vie sociale et politique.

Dans les années 1980, ses premières projections étaient fixes.

Elles mettaient en évidence la lourde charge historique et

politique de monuments symbolisant le pouvoir, la bureaucratie et

le triomphe détournant ainsi la fonction sociale de ces lieux

établie par les autorités, qui les présentent comme des attractions

culturelles, touristiques et historiques.

À partir des années 1990, l’artiste projette sur des structures

urbaines symboliques des images vidéo plutôt que des images

fixes. Il commence alors à solliciter la participation des

communautés en relation avec les lieux de projections. Il met en

parallèle l’aspect statique et monumental des bâtiments avec les

témoignages des individus vivant dans l’ombre de ces

monuments.

Krzysztof Wodiczko, Homeless Projection : Place des arts

Place des arts de Montréal

du 8 octobre au 22 novembre 2014

Les projections publiques de Krzysztof Wodiczko animent les

monuments et les bâtiments publics grâce à leur mouvement physique

expressif alliant images et paroles de citoyens marginalisés : sans-abri,

immigrants, survivants de violence domestique et vétérans de guerre.

Homeless Projection: Place des Arts est une nouvelle projection in situ à

grande échelle dans laquelle les corps et les voix des sans-abri du

quartier habitent la surface à plusieurs niveaux du Théâtre Maisonneuve.

Travaillant en étroite collaboration avec la St. Michael’s Mission et

d’autres organismes communautaires, Wodiczko offre aux sans-abri un

espace où ils peuvent parler de leurs expériences, raconter leurs

histoires et exprimer leurs peurs et leurs désirs, nous donnant ainsi un

portrait plus intime de la vie des sans-abri.

Parce que ces témoignages orchestrés sont projetés sur un

théâtre, les participants deviennent à la fois des spectateurs de la

culture officielle et des acteurs jouant dans leur propre salle, à

partir du scénario de leur propre vécu.

Le visage changeant des villes, de plus en plus abandonnées aux

intérêts commerciaux et à la privatisation de l’espace public, a un

impact très lourd sur les personnes marginalisées qui vivent au

centre-ville; en donnant la parole à ceux et celles qui sont visibles

mais qui ne sont pas toujours écoutés, Wodiczko ouvre un espace

démocratique pour l’expression sociale.

L’œuvre est présentée dans le cadre de La Biennale de Montréal.