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TECHNOLOGIES DE DÉCONTAMINATION DE SOLS CONTAMINÉS PAR DES
PESTICIDES AU MALI
Par
Omar Ben Khatab Ndiaye
Essai présenté au Centre Universitaire de Formation en Environnement en vue de
l'obtention du grade de maître en environnement (M.Env.)
CENTRE UNIVERSITAIRE DE FORMATION EN ENVIRONNEMENT
UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE
Sherbrooke, Québec, Canada, mai 2010
IDENTIFICATION SIGNALÉTIQUE
TECHNOLOGIES DE DÉCONTAMINATION DE SOLS CONTAMINÉS PAR DES
PESTICIDES AU MALI
Omar Ben Khatab Ndiaye
Essai effectué en vue de l'obtention du grade de maître en environnement (M.Env.)
Sous la direction de Martin Duquette
Université de Sherbrooke
Mai 2010
Mots clés : Décontamination, sols contaminés, développement durable, grille d'analyse,
pesticides, champignon de la pourriture blanche, Mali
Les sols contaminés par les pesticides au Mali sont devenus un problème
environnemental, mais également une source de danger pour les populations qui habitent
non loin des sites touchés. Une décontamination doit donc être opérée, mais elle doit se
faire dans une optique de développement durable. Neuf technologies ont été identifiées
applicables au cas du Mali. Toutefois, la plus appropriée s'avère être celle du champignon
de la pourriture blanche qui consiste à dégrader les pesticides à l'aide de souches de
microorganismes soigneusement choisies. Elle est la plus optimale du point de vue du
coût et elle garantit une décontamination à court terme. Les sols seront d'abord excavés
avant d'être traités dans une biopile. Des essais de minéralisation et de dégradation sont
nécessaires pour optimiser le procédé et obtenir un rendement de décontamination
maximum.
i
SOMMAIRE
La pulvérisation des pesticides lors de l'invasion acridienne de 2004 ainsi que le stockage
de pesticides périmés sont la cause de la contamination de plusieurs zones au Mali. Une
étude effectuée par le Laboratoire de Toxicologie et de Contrôle de la Qualité
Environnementale de Bamako a en effet montré la présence de pesticides organochlorés
et organophosphorés dans les zones de Molodo, Sévaré et Yélimané à des concentrations
diverses. Ces dernières dépassent souvent le critère B de décontamination des pesticides
totaux.
La décontamination devient donc inéluctable afin de protéger l'environnement, mais
également la santé des populations aux alentours des sites touchés par la contamination.
Différentes technologies permettent de diminuer la concentration des pesticides dans les
sols. Elles peuvent être appliquées in situ ou ex situ. Cependant, il convient d'en choisir
une qui est appropriée aux conditions du Mali qui demeure un pays sahélien avec
certaines particularités géographiques et climatiques.
L'objet de cette étude est dans un premier temps d'identifier les technologies applicables
au Mali puis de les analyser à l'aide d'une grille de développement durable adaptée à la
décontamination des sols. Enfin, le but ultime de l'essai consiste en une recommandation
de la technologie qui répond le mieux aux objectifs de développement durable.
Après avoir déterminé le critère de décontamination applicable aux sites à l'étude, qui est
équivalent au critère B concernant le zonage résidentiel, neuf technologies ont été
identifiées comme étant applicables dans le cas du Mali. Elles sont de différents types :
biologiques, chimiques et thermiques. Par la suite, leurs coûts ont été déterminés par
rapport au m3 de sols à décontaminer afin de faciliter leur comparaison. Leurs avantages
et leurs inconvénients ont également été indiqués dans un tableau.
Une analyse de développement durable à l'aide d'une grille élaborée pour l'étude a aussi
été menée avec des critères adaptés à la décontamination des sols. Les résultats ont
montré que sur les neuf technologies applicables, celle du champignon de la pourriture
blanche a obtenu le meilleur score et est donc la plus durable.
La technologie, pour être efficace, devrait être utilisée après excavation des sols. Une
biopile servira de milieu de réaction avec une injection d'air humidifié et un système de
ii
pompage éventuel du lixiviat qui pourrait se former. Des essais préliminaires de
minéralisation et de biodégradation devraient, également, permettre d'optimiser le
processus de décontamination et d'avoir un rendement maximum.
iii
REMERCIEMENTS
Tous mes remerciements vont à M. Martin Duquette qui n'a jamais manqué d'idées, tout
au long de cet exercice, pour m'aider à améliorer, continuellement, l'étude. Son
expérience, dans le domaine de la décontamination, m'a été d'une très grande utilité et
m'a permis d'accroître mes connaissances dans le sujet.
Je tiens, également, à remercier M. Sidibé du Laboratoire de Toxicologie et de Contrôle de
la Qualité Environnementale de Bamako qui m'a fourni certains renseignements sur le
sujet.
iv
TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION ............................................................................................................... 1
1. MISE EN CONTEXTE ................................................................................................. 3
1.1. Historique de la contamination ..................................................................... 3
1.2. Description des terrains ................................................................................. 4
1.2.1. La zone de Sévaré ....................................................................................... 5
1.2.2. Le site de Yélimané ...................................................................................... 6
1.2.3. Le site de Molodo ......................................................................................... 7
1.3. Disponibilités des services d'utilités publiques ............................................... 8
1.4. Contexte hydrogéologique et géologique .................................................... 10
1.5. Propriétés physico-chimiques des principaux contaminants ........................ 12
1.6. Critères de décontamination ........................................................................ 17
1.7. Étendue de la contamination dans les zones d'étude .................................. 19
1.7.1. Zone de Modolo .......................................................................................... 19
1.7.2. Zone de Sévaré .......................................................................................... 20
1.7.3. Zone de Yélimané ...................................................................................... 20
2. TECHNOLOGIES DE DÉCONTAMINATION APPLICABLES ................................... 22
2.1. Critères de sélection des technologies applicables ...................................... 22
2.2. Description des technologies applicables .................................................... 22
2.2.1. Le champignon de la pourriture blanche ..................................................... 22
2.2.2. Le lavage des sols ex situ ........................................................................... 24
2.2.3. Bioaugmentation in situ .............................................................................. 25
2.2.4. Phytorémédiation ........................................................................................ 26
2.2.5. Oxydation chimique .................................................................................... 27
2.2.6. La désorption thermique à haute température ............................................ 29
2.2.7. L'épandage contrôlé ou landfarming ........................................................... 30
2.2.8. Bioréacteur ................................................................................................. 31
2.2.9. Incinération ................................................................................................. 32
2.3. Durée, coût, avantages et inconvénients des technologies applicables ....... 33
3. LA DÉCONTAMINATION VUE SOUS L'ANGLE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE 36
3.1. Pertinence d'une analyse sous l'angle du développement durable .............. 36
3.2. Élaboration d'une grille de développement durable ..................................... 38
3.3. Élaboration de critères d'analyse ................................................................. 41
3.3.1. Sphère environnementale ........................................................................... 41
v
3.3.2. Sphère économique.................................................................................... 43
3.3.3. Sphère sociale ............................................................................................ 44
4. ANALYSE DES TECHNOLOGIES ET RECOMMANDATIONS SUR LA TECHNOLOGIE LA PLUS APPROPRIÉE ................................................... 46
4.1. Analyse par pôle de la technologie sélectionnée ......................................... 48
4.1.1. Pôle environnemental ................................................................................. 48
4.1.2. Pôle économique ........................................................................................ 50
4.1.3. Pôle social .................................................................................................. 52
4.2. Applicabilité de la technologie au Mali et facteurs contribuant à son coût .... 53
CONCLUSION ................................................................................................................. 56
RÉFÉRENCES ................................................................................................................ 58
ANNEXE 1 BIBLIOGRAPHIE ......................................................................................... 66
ANNEXE 2 RÉSULTATS D'ANALYSES DES SOLS PRÉLEVÉS LE 21/07/07 AU NIVEAU DE MOLODO ................................................................................ 70
ANNEXE 3 RÉSULTATS D'ANALYSES DES SOLS PRÉLEVÉS LE 21/07/07 AU NIVEAU DE SÉVARÉ ................................................................................. 76
ANNEXE 4 RÉSULTATS D'ANALYSES DES SOLS PRÉLEVÉS LE 21/07/07 AU NIVEAU DE YÉLIMANÉ .............................................................................. 80
ANNEXE 5 LOCALISATION ET QUANTITÉ DE PESTICIDES OBSOLÈTES RÉPERTORIÉS AU MALI ........................................................................... 86
ANNEXE 6 RÉSULTATS DE L'ANALYSE DE DÉVELOPPEMENT DURABLE DES TECHNOLOGIES ........................................................................................ 88
vi
LISTE DES FIGURES
Figure 1.1 : Les traces de pollution potentielle observées sur le site - environ 50 cm sur les photos ............................................................................................................ 6
Figure 1.2 : Eaux de ruissellement drainées vers la mare alimentant les puits ................... 7
Figure 1.3 : Sol contaminé à l'extérieur d'un lieu de stockage à Molodo............................. 8
Figure 3.1 : Présentation de la grille ................................................................................. 41
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1.1 : Services d'utilités publiques de Yélimané et de Molodo ............................... 9
Tableau 1.2 : Données climatiques de Molodo................................................................. 11
Tableau 1.3 : Données climatiques de Yélimané ............................................................ 12
Tableau 1.4 : Propriétés physico-chimiques des principaux pesticides ............................ 15
Tableau 1.5 : Grille des critères applicables aux cas de contamination aux pesticides des eaux souterraines ......................................................................................... 18
Tableau 1.6 : Critères de décontamination des pesticides pour les sols et les eaux souterraines ................................................................................................. 19
Tableau 2.1 : Tableau de comparaison des technologies ................................................ 33
Tableau 3.1 : Évaluation des critères de la grille .............................................................. 40
Tableau 3.2 : Pondération des critères de la grille ........................................................... 40
Tableau 4.1 : Facteurs contribuant au coût de la technologie choisie .............................. 54
vii
LISTE DES ACRONYMES, DES SIGLES ET DES SYMBOLES
CEDRE Centre de documentation, de recherche et d'expérimentations sur les
pollutions accidentelles des eaux
COV Composés organiques volatiles
DDD Dichlorodiphenyldichloroethane
DDE Dichlorodiphenyldichloroethylene
DDT Dichlorodiphényltrichloroéthane
DJA Doses journalières admissibles
FAO Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture
FRTR Table ronde fédérale sur les technologies de décontamination
HCH Hexachlorocyclohexane
HS Hors site
MDDEP Ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs
OCEE Office de la coordination environnementale et de l'énergie du canton de berne
PALUCP Projet africain de lutte d’urgence contre le criquet pèlerin
PAN Réseau d'action pour les pesticides
PASP Programme africain relatif aux stocks de pesticides obsolètes
RAS Rien à signaler
USEPA Agence de protection de l'environnement des États-Unis
VROM Ministère du Logement, de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement
de la Hollande
viii
LEXIQUE
Demi-vie Temps nécessaire pour que la concentration d'un composé atteigne
la moitié de sa concentration initiale par transformation (Olivier, 2007)
Ex situ En dehors de son milieu naturel (Office québécois de la langue
française, 2010)
In situ Dans son milieu naturel (Office québécois de la langue
française, 2010)
Photodégradation Dégradation de molécules par adsorption de photons
(Wikipédia, 2009a)
Surfactant Composé chimique qui abaisse la tension superficielle pour
augmenter les propriétés mouillantes (Olivier, 2007)
Talweg Ligne qui rencontre les plus bas points d'une cuvette
(Wikipédia, 2009b)
1
INTRODUCTION
Les pesticides sont responsables de la contamination des sols de plusieurs villes du Mali.
Ce sont le résultat des résidus de l'épandage qui a été réalisé lors de la lutte contre la
dernière grande invasion de criquets pèlerins (Schistocerca gregaria). Les principaux
contaminants utilisés et retrouvés dans les sols sont le dièldrine, le malathion et le
parathion éthyle. Le risque, pour la santé des populations riveraines, mais aussi pour
l'environnement, est donc présent. Il devient ainsi très urgent de remédier à la situation
actuelle en décontaminant ces sols. Une technologie appropriée permettra de réduire,
grandement, les concentrations de pesticides, voire les éliminer et redonner aux sols leur
usage respectif.
Il existe plusieurs technologies de décontamination des sols contaminés, néanmoins
toutes ne sont pas applicables dans toutes les conditions. Une étude est donc nécessaire
pour déterminer la meilleure technologie pour les sols du Mali. Le contexte économique
est à prendre en considération, dans ce cas, afin de trouver des solutions innovatrices à la
problématique de la contamination des sols par les pesticides au Mali. Selon le rapport de
mission du 15 juin au 15 août 2007, commandé par l'Organisation des Nations Unies pour
l'Alimentation et l'Agriculture (FAO), intitulé : "Diagnostic des capacités d'analyses de
résidus de pesticides du Laboratoire Central Vétérinaire, Bamako, Mali", il existerait trois
principales zones de contamination, celles de Molodo, de Sévaré et de Yélimané.
Ce travail se veut une étude qui permettra d'identifier les technologies les plus
performantes en matière de décontamination des sols, les plus économiques, mais
également les plus respectueuses de l'environnement possible. Pour ce faire, elles seront
analysées à l’aide d’une grille de développement durable en mettant l'accent,
particulièrement, sur la faisabilité économique et technique, sans oublier le pôle de
l'environnement. Par la suite, une recommandation de la technologie la plus appropriée
sera faite.
Pour atteindre ce but, l'étude comprendra, dans un premier temps, une mise en contexte
avec un historique de la contamination pour mieux cerner la problématique posée. Ensuite
une description des zones à l'étude sera effectuée afin de déterminer les conditions
rencontrées aux lieux exacts de la contamination, mais aussi les risques encourus pour
l'environnement et éventuellement pour les humains. Par la suite, la disponibilité des
services d'utilités publiques sera vérifiée dans le but de prévoir les éventuelles contraintes
2
à la mise en œuvre de la technologie choisie. Le contexte géologique et hydrogéologique
sera, également, pris en compte dans la recherche des technologies, de même que les
critères de décontamination.
Dans un deuxième temps, une description des technologies applicables sera effectuée en
énumérant leurs avantages et leurs inconvénients avant de les comparer. Enfin,
interviendra un choix de technologie après avoir effectué une analyse de développement
durable des technologies.
3
1. MISE EN CONTEXTE
L'invasion acridienne est une menace récurrente en Afrique de l'Ouest et du Nord. Elle
peut causer des dommages inestimables dans l'économie des pays de cette zone, en
général, qualifiés de sous développés ou en voie de développement. En effet, les criquets
pèlerins sont en mesure de dévaster les cultures des populations en peu de temps
puisqu'ils se reproduisent en grand nombre.
La dernière grande invasion de criquets en Afrique de l'Ouest, notamment au Mali, date de
2004. Pour les éliminer, il a fallu recourir à des pesticides pulvérisés par des aéronefs ou
des voitures équipées d’équipements de pulvérisation. En 2004, un communiqué du
conseil des ministres du gouvernement malien déclarait que le Mali était en mesure
d'obtenir 15 000 litres de pesticides destinés à être appliqués (Koné et PAN, 2006).
Cependant, une fois pulvérisés, ces derniers demeurent dans les sols avec des niveaux
de contamination parfois très élevés. Les sols de ces régions sont des sols peu humides
avec des températures élevées le jour et basses la nuit. De plus, les pesticides utilisés
(dièldrine, malathion, fenitrothion, parathion ethyle) ne sont pas, souvent, bien entreposés
aggravant, ainsi, la situation aux endroits d’entreposage. Il faut donc traiter les sols qui ont
été affectés, à la fin de l'invasion acridienne, afin de leur redonner leur usage respectif.
En 2007, une étude réalisée par le Laboratoire de Toxicologie et de Contrôle de la Qualité
Environnementale de Bamako, mandaté par la FAO, a montré la présence, notamment, de
dièldrine et de parathion (parathion éthyle) dans les sols de Molodo, Sévaré, Yélimané à
des concentrations variables. L'essai permettra donc d’évaluer s’il existe des technologies
de décontamination appropriées à ces territoires semi-arides. Les solutions, qui seront
proposées, tiendront compte des moyens limités du Mali. Elles devront donc être
économiques et relativement faciles à mettre en œuvre.
1.1. Historique de la contamination
Dans les années 2004/2005, le Mali a connu une invasion acridienne sans précédent. Des
moyens très importants ont donc été mis en œuvre pour éradiquer les criquets pèlerins qui
risquaient de menacer la campagne agricole de cette année. De grandes quantités de
pesticides ont ainsi été nécessaires pour la lutte anti-acridienne. Le réseau d'action pour
les pesticides (PAN) a effectué un bilan de la gestion des pesticides lors de l'invasion de
2004/2005 indiquant que le Mali avait reçu, au total, environ 600 000 litres de pesticides.
4
La plupart de ceux-ci n'étaient pas autorisés par le Comité Inter-états de Lutte contre la
Sécheresse au Sahel (CILSS) qui est chargé d'homologuer les pesticides dans les pays
du Sahel. Les pesticides, donnés au Mali, étaient principalement composés de
chlorpyriphos (matière active : chlorpyrifos éthyle); d'asmithion (matière active :
fenitrothion); de decis (matière active : deltamethrine); de diflubenzuron (matière active :
deltamethrine); de sumicombi (matières actives : fenitrothion et esfenvalérate); de dursban
(matière active : chlorpyrifos éthyle) et de malathion (matière active : malathion). Les
principaux donateurs proviennent des pays du Maghreb, mais aussi de l'Afrique du Sud.
Seuls 269 306 litres ont été utilisés pour la lutte anti-acridienne de 2004. Une partie du
surplus a été employée pour lutter contre d'autres ravageurs lors de la campagne agricole
de 2005 (Thiam et al., 2006).
En 2006, la quantité de pesticides restante a été estimée à 217 016 litres. À ce stock,
s'ajoutent les quantités de pesticides obsolètes que comptait le Mali avant 2004. Déjà en
2001, 1 617 récipients vides, qui ont servi à contenir ces produits, étaient recensés
(Camara, 2006). Le tableau de l'annexe 5 indique les quantités et la localisation des
pesticides obsolètes en date du 10 décembre 2004.
La contamination des sols serait due à un mauvais conditionnement des pesticides
puisque la plupart des magasins de stockage ne sont pas en conformité avec les
exigences internationales, celles de la FAO. De plus, les contrôles n'étaient pas, très
souvent, effectués par manque de moyens (Thiam et al., 2006).
En résumé, à la fin de l'invasion de 2004/2005, 34,7 % des superficies affectées avaient
été traités par des produits chimiques pouvant avoir des impacts potentiels sur
l'environnement et la santé des populations (Thiam et al., 2006). Il faut ajouter à cela les
pesticides périmés, mal entreposés. D'où la nécessité, aujourd'hui, d'une décontamination
des sols les plus affectés qui renferment des concentrations élevées de pesticides ou qui
ont été le lieu d'entreposage des pesticides.
1.2. Description des terrains
Cette section a pour but de décrire les caractéristiques des zones touchées, en
2004/2005, par la contamination aux pesticides. La bonne connaissance de ces zones
sera utile afin de répondre aux questions essentielles suivantes, pour évaluer la nécessité
de les décontaminer, et quel niveau de décontamination doit être visé :
5
• Les zones contaminées sont-elles proches de lieux habités? La réponse à cette
question est importante puisqu'il faudra tenir compte de la durée de traitement afin
d'éviter les nuisances sonores et olfactives, si la réponse est positive. De même,
les seuils de décontamination, pour certains lieux tels que les écoles, les hôpitaux
et autres services à la population, ne seront pas les mêmes que d’en d’autres lieux
moins sensibles;
• L'agriculture est-elle pratiquée dans les zones contaminées? Le cas échéant, la
technologie devra permettre des seuils de décontamination acceptables pour les
cultures et le pâturage du bétail.
1.2.1. La zone de Sévaré
Sévaré est un faubourg de la ville de Mopti qui compte 40 000 habitants. Il se situe à une
altitude de 268,5 m. Les problèmes d’assainissement y sont accrus, notamment, à cause
de la densité de la population qui y est élevée. Elle a servi de base aérienne à deux
aéronefs lors de l'invasion de 2004. La superficie du site, potentiellement, contaminé est
de 0,5 hectare. Des traces de pesticides y ont, effectivement, été observées avec de
fortes odeurs (PALUCP, 2006). De même, les aéronefs, qui avaient servi à pulvériser les
pesticides, n'ont pas été nettoyés et ont été stationnés dans un hangar de 34,5 m de long,
18,2 m de large et d’environ 15 m de haut, à proximité du site des opérations (Sylla,
2007). Les pesticides y ont été entreposés, de novembre 2004 à septembre 2006, avant
d'être enlevés. Des signes extérieurs montrent une dégradation de la végétation, sans
doute, causée par la présence de pesticides (PALUCP, 2006).
Les coordonnées géographiques de la zone de Sévaré sont les suivantes: 15° 00' 07,7 ''
Nord et 002° 57' 47,2'' Ouest. La zone concernée se trouve à proximité d'un talweg se
déversant dans une zone habitée pendant les saisons de fortes pluies (PALUCP, 2006).
La figure 1.1 montre les photographies des traces de pollution potentielle observées sur le
site de Sévaré.
6
Figure 1.1 : Les traces de pollution potentielle observées sur le site - environ 50 cm sur les
photos
Tiré de PALUCP (2006, p.3).
1.2.2. Le site de Yélimané
La ville de Yélimané fait partie de la région de Kayes. Elle compte 2 928 habitants. Elle a
été utilisée comme site de stockage de pesticides. Le sol du site de stockage est en béton,
les murs sont fissurés et le toit est en zinc. Le site contaminé est localisé sur une forte
pente nord/sud qui mène vers des maisons (PASP, 2009b). En effet, les habitations se
rapprochent de plus en plus du site. Elles sont, désormais, situées à 300 m au sud et à
200 m à l'est. Toutefois, une palissade a été installée par la Direction Nationale de
l'Assainissement et du Contrôle des Pollutions et des Nuisances autour du site. Celui-ci
est donc ceinturé par une clôture dont le périmètre fait 51,31 m d’un côté et 41,3 m de
l’autre, soit une superficie de 0,2 hectare (Sidibé, 2007).
Les eaux de ruissellement ont, en outre, érodé le sol. Cela peut avoir pour conséquence
d'accélérer la vitesse de migration de la contamination. Une contamination sévère des
eaux doit absolument être évitée, car l'alimentation en eau dans ces zones se fait grâce à
des puits. La figure 1.2 montre la mare qui alimente les puits d'alimentation en eau
(PASP, 2009b).
7
Figure 1.2 : Eaux de ruissellement drainées vers la mare alimentant les puits
Tiré de PASP (2009, p. 9)
1.2.3. Le site de Molodo
La ville de Molodo est située dans le cercle de Niono à environ 7 km de celui-ci. Le
nombre d'habitants est de 5 000. Le site a servi de lieu de stockage de pesticides. Il se
situe à proximité d'habitations et ne présente pas des traces de fissures. Il comprend trois
zones contaminées aux pesticides :
• Le lieu d'entreposage des pesticides hors d'usage et ceux en bon état;
• L'extérieur du lieu de stockage;
• Les fosses de vidange contenant les emballages vides.
En 2007, le PASP a estimé que la source de la contamination avait 5 m de longueur et
2 m 50 de large, soit une superficie de 12,5 m2. Le lieu d'entreposage est un magasin en
ciment construit avec des murs entiers, un toit en zinc et un sol en béton. Les bouches
d’aération ne sont cependant pas suffisantes. Les deux autres dépôts sont en plein air. Ils
sont donc exposés à la pluie qui pourrait drainer la contamination tout autour du site. La
zone contaminée se situe dans un rayon de 500 m des habitations et à moins de 250 m de
8
puits d'alimentation. Enfin, la flore autour du site est constituée de hautes herbes et de
quelques arbres (PASP, 2007).
Les coordonnées géographiques du site sont les suivantes : 14° 30' 54,3 '' Nord et
004°05' 07,8 Ouest (PALUCP, 2006).
Figure 1.3 : Sol contaminé à l'extérieur d'un lieu de stockage à Molodo
Tiré de PASP (2007, p. 6)
1.3. Disponibilités des services d'utilités publiques
Les contraintes peuvent être de plusieurs ordres lors d'une décontamination. Par exemple,
l'accessibilité à l'électricité sera importante à considérer si la technologie utilisée en
dépend beaucoup. Aussi, la prise en compte de ces contraintes aidera à la planification
des travaux et aux calculs des coûts finaux (achats de groupes électrogènes en sus, s'il y
a lieu). Si la technologie retenue emploie beaucoup d'eau et que les zones touchées ont
une déficience dans ce domaine, elle sera difficilement applicable. La localisation
géographique des zones étudiées peut, également, constituer une contrainte. En effet,
une ville difficile d'accès peut poser problème quant au transport des matériels
nécessaires à l'application de la technologie choisie.
Les services d'utilités publiques disponibles dans chacune des zones sont regroupés dans
le tableau 1.1.
9
Tableau 1.1 : Services d'utilités publiques de Yélimané et de Molodo
Services Yélimané Molodo
Téléphone Présent Présent
Alimentation électrique Présent Néant
Approvisionnement en eau Présent Néant
Hôpital / Médecin le plus proche Présent Niono à 2 km
Service d'ambulance le plus proche Présent Niono à 7 km
Service anti-incendie le plus proche
Kayes à 158 km de Niogomaré Ségou à 105 km
Poste de police le plus proche Présent Niono à 7 km
Accès de la route principale vers le site
Non praticable en hivernage
Route latéritique praticable en toute
saison
Se situe dans une zone urbaine ? Oui Non
Se situe à proximité d'un point d'eau Oui à moins de 250 m Oui à moins de 250 m
Activité économique Agriculture Agriculture
Compilation d’après PASP (2009, p. 11) et PASP (2007, p. 4)
Les données pour la zone de Sévaré ne sont pas disponibles.
10
1.4. Contexte hydrogéologique et géologique
Le contexte hydrogéologique est, également, à prendre en considération puisqu'il va
influencer la technologie à utiliser, de même que les autres caractéristiques comme la
pédologie, le climat, et la géologie. En effet, certaines technologies sont moins efficaces
que d'autres dépendamment de la nature du sol et du climat de la région d'étude.
Le Mali est situé à l'ouest de l'Afrique avec une superficie d'environ 1,240 million km2.
Soixante pour cent du territoire se trouve dans une zone désertique (Organisation pour la
mise en valeur du fleuve Sénégal, 2009). La géologie du Mali est restée la même au cours
du temps. Le secondaire et le tertiaire présentent des formations gréseuses basées sur un
socle granitique. Le quaternaire, quant à lui, est présent dans les régions désertiques du
nord (Gourcy, 1994). Aussi, deux tiers du pays sont constitués par des formations
sédimentaires. Trois couches géologiques se retrouvent, essentiellement, sur la rive
gauche du fleuve Niger :
• Des argiles du crétacé (imperméables);
• Des grès dits du continental terminal qui forment une nappe continue facile à
exploitée;
• Des dépôts quaternaires ne contenant pas d’eau (Bernardeau et al., 2006).
Le socle granitique et les schistes forment la base de la plupart des zones habitées. Les
eaux souterraines quant à elles sont empochées dans des fractures et ne se rechargent
pas de façon importante (Bernardeau et al., 2006).
D'une manière générale, trois types de couvertures pédologiques se retrouvent au Mali :
celle composée de matériaux sableux, celle contenant des argiles gonflantes et la dernière
caractérisée par du limon (Keita, 2003).
La couverture pédologique composée de matériaux sableux est caractérisée par de faibles
quantités de colloïdes et une fertilité moins importante. Les éléments minéraux y sont
insuffisants et l'agriculture tend à acidifier le sol. L'eau n'y est pas très bien retenue à
cause d'une perméabilité importante et d'une énergie de rétention de l'eau assez
faible (Id).
11
En ce qui concerne la couverture pédologique abondante en argiles gonflantes, elle a la
spécificité d'avoir une pluviométrie en deçà de 800 mm/an. Le sol y est lourd et peu
perméable. Le sol y est également très acide (Id).
Dans le secteur de Molodo, le bilan pluviométrique n'y est pas très favorable. En 2008, par
exemple, il a plu pendant 42 jours pour un cumul de 490 mm (PASP, 2009a). Molodo est
une zone rizicole possédant un cours d'eau et le site de stockage des pesticides est situé
à une altitude de 284 m (PASP, 2009a). Les caractéristiques climatiques de 2007 sont
compilées dans le tableau suivant :
Tableau 1.2 : Données climatiques de Molodo
Valeur Vitesse du vent (m/s)
Pluviométrie (mm) Humidité (%) Température
(°C)
Totale 547,3
Moyenne 2,7 338,25 54 28,3
Extrême 5,4 129,2 97 36,3
Tiré de PASP (2009, p. 28)
Le secteur de Sévaré est caractérisé par des sols constitués de sables argileux recouvrant
le substratum gréseux, situé à quelques mètres de profondeur. Peu de données sont
disponibles pour ce secteur. Les données météorologiques ne sont donc pas compilées
dans cette section.
Le secteur de Yélimané, quant à lui, est caractérisé par une pluviométrie très faible. Le sol
y est toutefois utilisé à des fins agricoles. Le site contaminé est situé à une altitude de
109 m et à moins de 500 m des puits d'alimentation du village le plus proche
(PASP, 2009a). Les caractéristiques climatiques y sont les suivants :
12
Tableau 1.3 : Données climatiques de Yélimané
Valeur Vitesse Vent (m/s)
Pluviométrie (m/m) Humidité (%) Température
(°C)
Totale 47,1
Moyenne 2,8 31 29,2
Extrême 60
Tiré de PASP (2009, p. 38)
Concernant les références à l’hydrogéologie, elles sont difficilement accessibles; de ce
fait, peu d’informations sont disponibles.
1.5. Propriétés physico-chimiques des principaux contaminants
Les caractéristiques physico-chimiques influenceront, grandement, la technologie à
choisir. Par exemple, les contaminants organiques, en fonction de leur persistance (si peu
persistant dans l’environnement), seront facilement traités par des techniques biologiques
que par des techniques physico-chimiques.
Les paramètres physico-chimiques de plusieurs contaminants des sols de Molodo, Sévaré
et Yélimané sont résumés dans le tableau 1.4. Ils influenceront les technologies à
sélectionner. De même, une brève description des principaux pesticides est présentée ci-
dessous :
Dièldrine
Formule chimique : C12 H8 CI6 O
Il a une faible mobilité et se fixe sur le sol où il persiste plus de sept ans. Cependant, dans
les sols tropicaux, il disparaît très rapidement; 90 % peuvent être éliminés en 1 mois. Il
peut être dégradé, par les micro-organismes, pour donner de la photodièldrine; par contre,
il ne se volatilise qu'en faible quantité. Il n'est, pratiquement, pas lixivié à cause de sa
faible solubilité dans l'eau et de sa grande adsorption dans le sol (FAO, 2009).
13
Fénitrothion
Formule chimique : C9 H12 NO5 PS
Il a une faible mobilité dans le sol et il se biodégrade, rapidement, en milieu anaérobie par
rapport au milieu aérobie. Sa demi-vie dans le sol dépend beaucoup de la nature de ce
dernier. Son hydrolyse est fonction du pH. Plus ce dernier est basique, mieux l'hydrolyse
se fait. Le fénitrothion se dégrade en aminonitrophénol et en déméthyle aminofenitrothion.
Il présente la capacité de s'adsorber sur les particules en suspension dans l'eau
(FAO, 2009).
Fenthion
Formule chimique : C10 H15 O3
Il est adsorbé par le sol et sa mobilité est très faible. Il peut être dégradé par
photodégradation ou biodégradation dans l'eau ou le sol. Sa demi-vie moyenne est de
34 jours. Cependant, il peut persister dans le sol jusqu'à six semaines. Il se dégrade,
rapidement, en milieu alcalin, mais n'a pas une volatilité considérable. Enfin, Il est stable
en présence de lumière et peut être hydrolysé (FAO, 2009).
Malathion
Formule chimique : C10 H19 O6 PS2
Il est assez bien adsorbé dans le sol et sa mobilité est plus ou moins importante. Il peut
être biodégradé et hydrolysé dans le sol. La biodégradation est définitive à un pH neutre
contrairement à l'hydrolyse qui peut s'avérer lente. Les principaux produits de la
biodégradation sont : le malathionbetamonoacide, le diéthyle malthe et le malaoxon. C'est
un produit qui ne se volatilise pas beaucoup et son hydrolyse est possible à un pH
supérieur à 7 ou inférieur à 5 (FAO, 2009).
Parathion
Formule chimique : C10 H14 NO5 PS
Il est fortement adsorbé par le sol et a une faible mobilité. Il peut être dégradé soit de
façon chimique ou biologique. La photodégradation est, également, possible. La
14
dégradation augmente avec le pH, c'est-à-dire qu'elle est très importante en milieu
fortement alcalin. Il est capable de s'adsorber sur les particules en suspension dans l'eau
et dans les dépôts sédimentaires. Le parathion se dégrade en p-nitrophénol et en acide
diéthylthiophosphorique. Enfin, il est très stable à température ambiante (FAO, 2009).
15
Tableau 1.4 : Propriétés physico-chimiques des principaux pesticides
Propriétés
Poi
nt d
e fu
sion
Pre
ssio
n de
vap
eur
Den
sité
Dégradation Solubilité Mobilité
DJA
Concentrations tolérables
Paramètres
DT
50 s
ol
Sw
Log
Koc
Pour la santé humaine
Contact direct
avec le sol
Consommation de légumes
Consommation d'eau de boisson
Unités
ºC mPa g/cm3 Ans/jours mg/litre mg/kg/
jour
mg/kg de matière sèche
mg/kg de matière sèche de sol
µg/litre
Val
eur
Dieldrine 177 0,4 1,75 ˃7 ans 0,1 3,87 0,0001 50 0,1 2
Fénitrothion N/A 0,15 1,32 4-54 jours 21 2,4-3,19 0,0005 2500 3 100
Fenthion 7,5 4 1,25 34 jours 2 3,1 0,001 500 0,2 20
Malathion 2,9 5,3 1,23 4-6 jours 145 3 0,02 10000 100 400
Parathion 6 0,89 1,26 7 jours 11 3,5 0,005 2500 3 100
16
Con
clus
ion
Dieldrine Très légèrement dégradable
Légère-ment soluble
Légèrement mobile
Fénitrothion Facilement/
assez dégradable
Facile-ment soluble
Moyennement/
légèrement soluble
Fenthion Assez dégradable
Modéré-ment soluble
Légèrement mobile
Malathion Facilement dégradable
Très soluble
Moyennement mobile
Parathion Facilement dégradable
Facile-ment soluble
Légèrement mobile
Modifié de FAO (2009, p. 111)
DT50 représente la demi-vie du pesticide.
17
1.6. Critères de décontamination
Les normes et critères de décontamination dépendent, notamment, de l'usage qui sera fait
des sols. La législation malienne ne prévoit aucune norme en matière de niveau de
décontamination des pesticides (Sidibé, 2010), peu importe les usages. Par conséquent,
afin d’évaluer, en fonction d’un usage, le seuil de décontamination à atteindre, les normes
internationales seront suggérées. Les deux paliers de gouvernement au Canada ont fixé
des critères de décontamination qui sont examinés ci-dessous.
Le Conseil Canadien des Ministres de l'Environnement a émis des recommandations pour
la qualité des sols et les eaux souterraines. Cependant, les critères pour les pesticides ne
sont disponibles que pour l'eau potable. Ainsi, pour le chlorpyriphos le critère est fixé à
90 µg/L; 190 µg/L pour le malathion et 50 µg/L en ce qui concerne le parathion
(Conseil Canadien des Ministres de l'Environnement, 1991).
Au Ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs du Québec
(MDDEP), des critères de décontamination ont, également, été édictés. Ainsi, pour les
pesticides tels que le tébuthiuron, les critères génériques concernant les sols sont : pour le
niveau B de décontamination, 50 mg/kg et 3600 mg/kg de matière sèche, pour le niveau C
(MDDEP, 2002b).
Le tableau suivant résume les critères acceptables pour les eaux souterraines
recommandés par le MDDEP:
18
Tableau 1.5 : Grille des critères applicables aux cas de contamination aux pesticides des eaux souterraines
Pesticides Limites
analytiques (µg/L)
Critères d’eau souterraine (µg/L)
Aux fins de consommation
Résurgence dans les eaux de surface ou infiltration dans les égouts
Chlorpyrifos 0,1 90 0,083
Malathion 0,08 190 10
Parathion 0,2 50 0,065
Dièldrine 0,03 - 0,014
Modifié de MDDEP (2002)
En ce qui concerne les sols, trois niveaux de contamination sont utilisés, soit les critères
A, B et C. La définition des critères A, B et C est donnée par le ministère :
"Niveau A : Teneurs de fond pour les paramètres inorganiques et limite de quantification
pour les paramètres organiques" (MDDEP, 2002c).
"Niveau B : Limite maximale acceptable pour des terrains à vocation résidentielle,
récréative et institutionnelle et commerciale situés dans un secteur résidentiel."
(MDDEP, 2002c).
"Niveau C : Limite maximale acceptable pour des terrains à vocation commerciale, non
situés dans un secteur résidentiel, et pour des terrains à usage industriel"
(MDDEP, 2002c).
Les critères n'étant pas disponibles pour tous les pesticides à l'étude et pour les sols tant
au niveau provincial que fédéral au Canada, la décision a été prise de considérer les
critères néerlandais dont, par ailleurs, le Québec s'est beaucoup inspiré lors de
l'établissement de ses propres critères. Ainsi, le critère des pesticides totaux sera
19
considéré; c'est-à-dire que, pour un échantillon donné, la somme des concentrations de
tous les pesticides ne doit pas dépasser la valeur du critère après traitement. Le tableau
suivant résume les critères, à ne pas dépasser pour les sols et les eaux souterraines,
édictés par le ministère de l'environnement néerlandais.
Tableau 1.6 : Critères de décontamination des pesticides pour les sols et les eaux souterraines
Contaminants
Sol (mg/kg de matière sèche) Eau souterraine (µg/L)
A B C A B C
Pesticides totaux 0,1 2 20 0,1 1 5
Modifié de VROM (1994, p. 1)
Les niveaux A, B et C correspondent aux définitions du MDDEP citées plus haut.
Le choix du critère à considérer dépend de la vocation du secteur à décontaminer. L'étude
de la disponibilité des services d'utilités publiques, dans la section 1.3, montre que les
zones contaminées se situent à proximité d'habitations ou de lieux autour desquels des
activités humaines sont présentes. Ainsi, le critère le plus approprié qui sera recommandé
sera le critère B concernant le zonage à vocation résidentielle.
1.7. Étendue de la contamination dans les zones d'étude
En 2007, la FAO a commandé des analyses de laboratoire afin de déterminer les
concentrations des pesticides au niveau des zones de Molodo, Sévaré et Yélimané. Les
résultats sont regroupés dans les annexes 2 à 4. Les sections suivantes indiquent les
profondeurs pour lesquelles la contamination dépasse le critère B.
1.7.1. Zone de Modolo
Dans la zone de Molodo, plusieurs points de prélèvements d'échantillons ont été étudiés à
des distances différentes et des profondeurs diverses. L'analyse du point de
prélèvement 1, situé à une distance de 21 m du dépôt des pesticides, a montré qu'à une
profondeur de 252 cm, le total des concentrations des pesticides ne dépasse pas le critère
20
de 2 mg/kg de pesticides totaux. Cependant, à une profondeur de 10 cm, les
concentrations de dièldrine et de malathion dépassent ce seuil. En effet, la concentration
de dièldrine s'établit à 24 mg/kg et celle de malathion est mesurée à 60 mg/kg. Une étape
supplémentaire permettrait de vérifier si la pollution à migrer entre les profondeurs de
10 cm et 252 cm.
Les analyses du point de prélèvement 2 ont montré que la somme des concentrations de
tous les pesticides détectés ne dépasse pas le critère de pesticides totaux (2 mg/kg de
matière sèche) à une profondeur de 320 cm. La décontamination, pour ce point, n'est donc
pas nécessaire. Toutefois, la concentration de dièldrine s'établit à 3,5 mg/kg à 10 cm, en
dessous de la surface du sol. La contamination semble donc se situer en surface.
Concernant le point de prélèvement 3, la somme des concentrations de tous pesticides
dépasse le critère de pesticides totaux jusqu'à une profondeur de 240 cm. Néanmoins, la
contamination, au-delà de cette profondeur, n'est pas caractérisée. Les pesticides les plus
importants détectés sont : le fénitrothion, le dieldrine, le parathion éthyle et le fenvalerate.
1.7.2. Zone de Sévaré
Dans la zone de Sévaré, les analyses de tous les points de prélèvements ont montré que
la contamination ne dépasse pas le critère de pesticides totaux, à l'exception du point de
prélèvement 1. Pour ce dernier, la concentration du fenthion a été mesurée à 2,1 mg/kg,
dépassant ainsi le critère B. Des analyses, à des profondeurs plus élevées, devraient
permettre de confirmer que la contamination ne s'étend pas au-delà des zones de
prélèvement. Les analyses réalisées hors site, quant à elles, indiquent un dépassement du
critère de décontamination de pesticides totaux. En effet, les concentrations de
chlorpyriphos, de phenthoate et fenvalerate sont respectivement de 514 mg/kg;
22,5 mg/kg et 546 mg/kg. Ces concentrations ont été détectées à la surface du sol.
1.7.3. Zone de Yélimané
Dans la zone de Yélimané, les quantités de pesticides ne dépassent pas les critères de
décontamination, pour les points de prélèvements 3; 4; 5 et 6. En ce qui concerne le point
de prélèvement 1, un dépassement de la concentration des pesticides totaux admissibles
a été noté, à une profondeur de 188 cm. Les profondeurs, comprises entre 10 cm et
21
188 cm, ne connaissent pas, quant à elles, de dépassement du critère. Il se peut qu'à cet
endroit la contamination ait migré.
Pour le point de prélèvement 2, le critère B n'est dépassé qu'à une profondeur de 210 cm.
Il faut, toutefois, remarquer que le point de prélèvement 2 a été réalisé hors site. Ce qui
augure aussi une migration de la contamination. À la profondeur de 10 cm, la
concentration de cyhalothrine a été mesurée à 35 mg/kg. Cependant, les concentrations
des autres pesticides ne dépassent pas les critères de pesticides totaux au-delà de
250 cm en dessous du sol. Cela laisse croire que la concentration de cyhalothrine pourrait
être une anomalie. Des analyses supplémentaires devraient permettre de le confirmer.
Concernant le point de prélèvement 7, la concentration totale de tous les pesticides
détectés dépasse le critère B, mais seulement à 10 cm en dessous du sol. À 20 cm de
profondeur, le critère n'est pas atteint.
22
2. TECHNOLOGIES DE DÉCONTAMINATION APPLICABLES
Les technologies de décontamination des sols contaminés peuvent être scindées en deux
catégories : celles permettant un traitement in situ et ex situ.
Le traitement in situ permet de traiter les sols et les eaux souterraines sur place sans
excavation (Office québécois de la langue française, 2010). Le traitement ex situ, quant à
lui, est employé pour désigner le fait que le matériel contaminé est extrait de son milieu
d'origine avant d'être traité sur le site même ou en dehors de celui-ci (Office québécois de
la langue française, 2010).
2.1. Critères de sélection des technologies applicables
Les technologies sont nombreuses et variées. Une première étape consiste donc à
effectuer une revue de différentes technologies applicables, et de ne pas retenir celles qui
semblent le moins convenir au cas à l'étude. Cette démarche s'est faite en mettant en
place les premiers critères de sélection. Les technologies qui ont été choisies de prime
abord l'ont donc été en fonction de leur domaine d'application, de leur coût et de leur
efficacité technique. Après une recherche poussée et une revue des technologies de
décontamination des sols contaminés aux pesticides, neuf d'entre elles s'avèrent
correspondre aux besoins du Mali. Elles sont décrites dans la section 2.2. La durée a,
également, été un critère de sélection afin de ne pas choisir des technologies qui prennent
beaucoup trop de temps avant la fin du traitement complet.
2.2. Description des technologies applicables
Les technologies applicables sont décrites dans cette section, de même que les
expériences déjà réalisées montrant leur efficacité pour le cas à l'étude. Les conditions
des expériences seront précisées afin de trouver une corrélation avec le cas du Mali. Les
liens, qui seront faits, seront fonction soit du pesticide soit du matériau utilisé pour réaliser
l'expérience.
2.2.1. Le champignon de la pourriture blanche
La technologie du champignon de la pourriture blanche est une technique de traitement
utilisant des enzymes extracellulaires pour dégrader certains contaminants organiques.
Les enzymes en question, les ligninases ou les peroxydases sont produites par le
23
champignon de la pourriture blanche (Phanerochaete chyrsosporium) sous certaines
conditions, notamment en milieu aéré (Turgeon et al., 2008b).
Le traitement est similaire au compostage et consiste à introduire dans les sols le
champignon de la pourriture blanche et un substrat adéquat tel que des copeaux de bois
(Center for Public Environmental Oversight, 2002d). Le champignon synthétise et secrète
alors la peroxydase : 3,4-dymethoxybenzyl alcool. Le radical libre cationique partiellement
oxydé peut, à son tour, oxyder d'autres éléments chimiques qui ne sont pas directement
oxydés par les enzymes (Aust et Benson, 1998).
Le champignon de la pourriture blanche dégrade sans discrimination tous les éléments
chimiques de mélanges complexes. Dans certains cas, ceci est dû à la non-spécificité de
l'enzyme sécrété; dans d'autres cas, ce sont les différents mécanismes que le
champignon utilise pour dégrader les éléments chimiques qui jouent un rôle important
(Aust et Benson, 1998). Dans tous les cas, la technique requiert d'optimiser certains
paramètres pour qu'elle soit efficace : la concentration en azote et en oxygène, la
température, le pH et l'humidité (Center for Public Environmental Oversight, 2002d).
Cette technique a été employée pour éliminer des pesticides organophosphorés comme
ceux présents dans les sols du Mali, le malathion, le fenthion, le parathion. Plusieurs
souches de champignon ont fait l'objet d'une expérience pour évaluer le taux de
dégradation du parathion. Sur un ensemble de 17 souches, seul le
Ganoderma applanatum 8168 n'a pas pu dégrader le parathion en 96 h d'incubation. Trois
champignons, le Bjerkandera adusta 8258, le Pleurotus ostreatus 7989 et le
Phanerochaete chrysosporium 3641 ont eu une plus grande activité que les autres et ont
réussi à dégrader 50 à 96 % d'autres pesticides organophosphorés comme le terbufos,
l'azinphos-methyl et le phosmet. Toutefois, les conditions dans lesquelles ces résultats ont
été obtenus sont celles de laboratoire où tout est contrôlé, ce qui n'est pas toujours le cas
dans la pratique. Les champignons ont été cultivés en milieu universitaire (University of
Alberta Mold Herbarium à Edmonton) et leur incubation s'est faite à 28 °C pendant quatre
jours. Néanmoins, les résultats sont encourageants (Jauregui et al., 2003).
Les souches de trois champignons, le YK514, le YK543 et le YK234 ont, également, servi
à dégrader le dièldrine, un pesticide présent dans les sols du Mali. En 14 jours, les
pourcentages suivants de pesticide ont été éliminés : respectivement 15,3 %; 23,9 %;
11,7 % grâce aux trois souches de champignon. En 28 jours, ce taux de dégradation a
24
continué à augmenter. Cependant, le taux de dégradation du dièldrine diminue avec le
temps. Le dièldrine qui a servi à l'expérience provenait de l'Allemagne et les champignons
ont été incubés soit à 25 °C ou à 30 °C (Kamei et al., 2010).
De même, le malathion a été dégradé et minéralisé par treize espèces de champignons.
L'expérience a été effectuée avec des pesticides généralement utilisés en l'Égypte, pays
qui fait partie des donateurs de pesticides au Mali en 2004. Le sol employé en est un de
type argileux (une partie des sols du Mali est de type argileux) qui a été séché à l'air. Par
la suite, le malathion y a été ajouté à un taux de 10; 50 et 100 ppm. Les champignons,
quant à eux, ont été incubés à 28 °C pendant sept jours, puis comptés et identifiés. Les
résultats montrent que pour un taux de 10 ppm de malathion ajouté, une moyenne de
54 %; 46,3 % et 40,3 % du pesticide a été minéralisé respectivement par les espèces
suivantes : le A. terreus, le P. brevicompactum et le T. harzianum (Omar, 1998).
Les expériences, citées plus haut, sont encourageantes puisqu'elles indiquent que les
pesticides organophosphorés et organochlorés sont potentiellement dégradables par le
champignon de la pourriture blanche. Ce sont ces types de pesticides qui ont contaminé
les sols du Mali.
2.2.2. Le lavage des sols ex situ
Le lavage des sols consiste à extraire les contaminants, grâce à un solvant approprié,
avant de les mettre en suspension. Les sols sont d'abord excavés puis séparés en
fonction de la taille des particules. Par la suite, les contaminants sont concentrés avant
d'être solubilisés par une solution aqueuse. Enfin, le solvant est récupéré par une autre
méthode d'extraction solide-liquide. Le processus se termine par un retour des sols dans
leur lieu d'origine ou vers un site d'enfouissement. Au cours de l'opération, les
contaminants ne sont pas détruits mais seulement solubilisés; leur élimination nécessite
donc une autre étape (Thibodeau et al., 2009).
La solution aqueuse peut contenir un agent de lixiviation, un surfactant, un chélateur ou un
correcteur de pH. La séparation des particules en fonction de leur taille part du principe
que la plupart des contaminants organiques, tels que les pesticides, tendent à s'adsorber
plus sur le limon et l'argile, soit de façon chimique ou physique. Le matériau séparé est
alors plus petit en volume et aisément traitable (FRTR, 2002c).
25
Le lavage des sols contaminés au parathion a été étudié avec une gamme de
concentrations de ce dernier. L'expérience s'est aussi déroulée avec des échantillons de
sols caractérisés par des fractions organiques diverses. Les résultats ont montré que le
lavage dépend plus du surfactant ajouté à la solution de lavage que de la fraction
organique du sol. Ainsi, 90 % du parathion a pu être lavé quand son dosage est cinq fois
inférieur à sa solubilité limite dans l'eau. Le sol utilisé pour l'expérience dont la
composition est inconnue provient de Hong Kong et la pureté du parathion était de 99 %.
Le surfactant employé est le Brij 35 (23-polyoxyethylene lauryl alcool) et le solvant était de
l'acétone (Chu et al., 2006).
Un organochloré, le DDT, a aussi fait l'objet d'un lavage en laboratoire. En effet, les
échantillons de sols contaminés au DDT ont réussi à être lavés avec une solution de
détergent non-ionique (un mélange de Igepal ICO-630 et deTriton X-11) de 3 et 5 %. Les
résultats ont montré qu'après deux heures de lavage avec la solution à 5 % et trois heures
de lavage avec la solution à 3 % pratiquement tout le DDT a été extrait du sol. La
température à laquelle le DDT ne se dissout plus dans la solution de détergent a été notée
à 35 °C (Evdokimov et Von Wandruszka, 1998).
Ces deux expériences montrent qu'effectivement les pesticides organochlorés et les
pesticides organophosphorés pourraient être extraits des sols par la méthode du lavage.
2.2.3. Bioaugmentation in situ
La biodégradation naturelle des contaminants est un processus qui peut s'avérer lent. La
bioaugmentation peut être envisagée comme un moyen d'augmenter la vitesse de
dégradation. La technologie consiste à inoculer des microorganismes habitués au milieu
dans le sol ou l'eau souterraine. L'objectif est d'augmenter la population bactérienne
présente dans le sol ou de la remplacer, afin d'accroître la biodégradabilité des
contaminants. La technologie peut s'opérer aussi bien en condition anaérobie qu'en
présence d'oxygène (Turgeon et al., 2008a). Deux méthodes sont utilisées pour introduire
les microorganismes dans le sol ou l'eau souterraine, en fonction de la profondeur de la
contamination. Lorsque celle-ci est en surface, la vaporisation est utilisée pour introduire la
population bactérienne. Cependant, les puits d'injection seront préférables si la
contamination est plus profonde. Dans le cas à l'étude, la vaporisation sera conseillée
puisque la contamination ne semble pas profonde comme le montrent les analyses
26
effectuées (voir les annexes 2 à 4). Les microorganismes sont préparés en laboratoires et
choisis pour leur capacité à dégrader les contaminants (Turgeon et al., 2008a).
La technologie a déjà été employée pour traiter les sols et les eaux souterraines
contaminés à l'atrazine (Lima, D. et al., 2009), au 4-chloronitrobenzene (Niu, G. et al.,
2009), un produit intermédiaire de synthèse des pesticides,et le pentachlorophénol (PCP)
(Dams et al., 2007).
La technologie a permis de traiter la contamination à l'atrazine en utilisant la bactérie,
Pseudomonas sp. (Souche ADP). En effet, une seule inoculation de 9*107 cellules par
gramme de sol a permis de se débarrasser, en huit jours, de 99 % de l'atrazine avec une
concentration initiale de 7,2 µg/g de sol. Dans ce cas, la dose d'atrazine était de vingt fois
supérieure à la dose recommandée. Le type de sol sur lequel l'expérience a été effectuée
est un sol du centre du Portugal avec les compositions suivantes : 62,4 % de sable,
21,2 % de limon, 16,4 % d'argile (Lima, D.et al., 2009). La majorité du sol est sableux donc
assez comparable aux sols du Mali.
De même, le pentachlorophenol a été dégradé par le Sphingobium Chlorophenolicum en
employant une technique de bioaugmentation. En sept jours, celui-ci a réussi à dégrader
16 mg/l de PCP des 20 mg/l initiaux. Par contre, ce taux ne change pas à une
concentration initiale de 30 mg/l. La pureté du PCP, utilisée pour l'expérience, était de
99 % alors que le sol provenait du nord de l'Écosse avec les caractéristiques suivantes :
pH= 6,58; 2 % de carbone et 0,1 % d'azote (Dams et al., 2007).
La bioaugmentation permet donc d'éliminer les pesticides des sols.
2.2.4. Phytorémédiation
La phytorémédiation est une technologie de traitement employant des plantes dans le but
d'éliminer les contaminants contenus dans les sols et les eaux souterraines. Le principe de
la phytorémédiation consiste en la production par les racines des plantes de composés
capables de favoriser le développement de microorganismes responsables de la
biodégradation de contaminants, c'est la rhizodégradation. En effet, les racines des
plantes en croissant permettent une aération des sols de par les interstices qu'ils y créent
(Turgeon et al., 2008d).
27
Un autre mécanisme consiste en l'absorption des contaminants par les racines puis en les
rejetant vers l'atmosphère, par les feuilles, par transpiration, il s'agit de la
phytovolatilisation (Center for Public Environmental Oversight, 2002c). Lorsque les
enzymes sécrétés par la plante métabolisent les contaminants qui sont ensuite détruits
dans ses tissus, il s'agit de la phytodégradation (FRTR, 2002b).
La technique de phytorémédiation a déjà été employée au Kazakhstan pour décontaminer
les sols contenant des pesticides obsolètes, des organochlorés tels que le DDT et le DDE.
Les résultats ont montré que les pesticides pouvaient s'accumuler dans les racines des
plantes et que ce phénomène dépend, principalement, de l'espèce de la plante et de la
concentration de pesticides initiale. L'expérience au Kazakhstan a montré que quatre
espèces de plantes pouvaient accumuler le DDT et HCH jusqu'à 400 fois la quantité
maximale qu'une plante pouvait absorber. Ces plantes sont composées de : l'Artemisia
annua L., le Kochia sieversiana, le Mey. Kochia scoparia L. et le Xanthium strumarium L.
(Nurzhanova et al., 2009).
De même, la technique a servi à éliminer le chlorpyrifos en employant l'ivraie (Lolium L.).
Les microorganismes vivants autour de la rhizosphère ont permis de dégrader, en sept
jours, la quasi-totalité du pesticide dont la concentration initiale était de 10 mg/kg. Le sol,
qui a servi à l'expérience, provient de Mumbai. Ses caractéristiques sont les
suivantes : pH = 7,4; carbone = 1,3 %; azote = 0,24 %; phosphore = 0,039 %;
potassium = 25 mg/kg (Korade et Fulekar, 2009).
2.2.5. Oxydation chimique
L'oxydation chimique consiste à injecter un oxydant dans les sols ou les eaux souterraines
contaminés. Elle peut s'effectuer ex situ. Les oxydants les plus souvent utilisés sont :
l'ozone (O3), le permanganate (KMnO4) et le peroxyde d'hydrogène (H2O2), le réactif de
fenton, qui est un mélange de peroxyde d'hydrogène et d'un métal (le fer par exemple)
catalyseur (Center for Public Environmental Oversight, 2002a).
Oxydation par l'ozone
L'oxydation par l'ozone, quand elle, est effectuée ex situ, il est donc nécessaire d'excaver
les sols. L'ozone est mis en contact avec le sol contenant les contaminants qui sont ainsi
28
minéralisés. La réaction produit de l'eau et du CO2. La réaction d'oxydation est
relativement rapide et l'ozone doit être à l'état gazeux (Bathalon et al., 2009b).
L'ozonation combinée du malathion et du chlorpyrifos a déjà été testée au laboratoire et
les résultats observés sont assez probants. Cependant, les particules des deux pesticides
ont été générées en employant une méthode de nucléation homogène. Ces conditions
sont donc assez particulières. Toutefois, l'expérience montre qu'il est possible d'oxyder les
pesticides organophosphorés par l'ozone dans les conditions atmosphériques
(Meng et al., 2010).
Un mélange de pesticides, l'alachlor, l'atrazine, le chlorfenvinphos, le diuron et
l'isoproturon, contenus dans une solution aqueuse, a également pu être oxydé par
ozonation. Les résultats montrent qu'il est difficile d'obtenir une dégradation totale.
Toutefois, couplé à un autre traitement biologique, le rendement peut être amélioré
(Maldonado et al., 2006).
D'autres pesticides organophosphorés ont également subi une ozonation et ont réussi à
être oxydés. Ce sont : le diazinon, le méthyl parathion et le parathion. Le diazinon a
facilement été dégradé. En augmentant le pH, sa dégradation s'accroît contrairement au
méthyl parathion et au parathion qui eux ne voient pas leur dégradation changée
(Wu et al., 2009).
Même si toutes les expériences ont été effectuées dans des laboratoires, avec des
conditions opératoires variées, il n'en demeure pas moins que la dégradation des
pesticides est possible par ozonation.
Oxydation par le permanganate
La vitesse de réaction du permanganate est, relativement, moins importante que dans les
cas du peroxyde et de l'ozone. De même, son pouvoir oxydant est moins élevé.
Cependant, son utilisation est plus fréquente, pour décontaminer les sols, à cause de sa
persistance et de sa stabilité qui accroit considérablement son efficacité et son action. La
réaction d'oxydation dépend, grandement, du pH du milieu, mais son efficacité est
démontrée entre 3,5 et 12 (Bathalon et al., 2009a).
29
Oxydation par le peroxyde
L'oxydation par le peroxyde peut se réaliser, comme pour les autres types d'oxydation,
ex situ. Le potentiel redox du peroxyde peut s'avérer, quelques fois, insuffisant pour
détruire les contaminants, le recours au réactif de fenton devient alors bénéfique puisque
celui augmente son potentiel d'oxydation lorsqu'il est couplé à un métal comme le fer sous
forme Fe2+. L'oxydation est plus efficace en milieu acide qu'en milieu alcalin
(Delisle et al., 2009).
La technique d'oxydation a été employée pour éliminer le triazophos, un pesticide
organophosphoré, des eaux résiduelles. Le réactif qui a été utilisé est celui de fenton. Le
triazophos provient des eaux résiduelles d'une industrie fabriquant des pesticides.
L'échantillon, qui a servi à effectuer l'expérience, contenait une concentration de 0,06 %
en poids de pesticide. Après 90 minutes d'agitation et sous un pH optimal de 4, l'oxydant,
une solution de FeSO4·7H2O et de H2O2 à 30 %, a réussi à transformer 96,3 % de
l'organophosphoré (Li et al., 2009).
Le méthyl parathion a, également, été oxydé grâce au réactif de fenton en présence de
lumière (rayon ultra-violet d'une longueur d'onde allant de 300 à 400 nm). En cinq minutes
de réaction, la formation de HNO3 et de H2SO4, résultant de l'oxydation du pesticide, a pu
être observée et celle de H3PO4 en 30 minutes. La concentration initiale du méthyl
parathion était comprise entre 1et 2*10-4 M alors que celle de H2O2 représentant l'oxydant
(Fe3+/H202/UV) était de 10-2 M (Pignatello et Sun, 1995). Les résultats suggèrent que les
pesticides dilués dans de l'eau peuvent être oxydés par le réactif de fenton. Cela laisse
penser que les organophosphorés, présents dans les sols du Mali, peuvent être éliminés
par cette technique.
2.2.6. La désorption thermique à haute température
La technique de la désorption thermique ex situ requiert une excavation des sols avant
toute opération. Ils sont ensuite acheminés vers les réacteurs afin d'être traités. Deux
types de réacteurs sont généralement utilisés : le four rotatif et la vis thermique. Dans le
premier cas, il s'agit d'un cylindre horizontal pouvant être chauffé directement ou
indirectement. Dans le second cas, un convoyeur muni d'une vis sans fin transporte les
sols contaminés vers la chambre de combustion. Dans les deux cas, les fluides servant à
30
assurer l'échange de chaleur avec les sols contaminés peuvent être soit de l'huile chaude
ou de la vapeur (FRTR, 2002d).
La désorption thermique à haute température consiste à faire passer à l'état gazeux l'eau
et les contaminants contenus dans les sols. Pendant cette opération la température peut
atteindre entre 315 °C et 540 °C. Plus la température augmente plus la capacité à faire
volatiliser les contaminants devient importante. La température de chauffage dépend de la
nature des contaminants contenus dans les sols, mais également de leur concentration,
de la teneur en eau des sols, enfin du type de sols à traiter
(Environnement Canada, 2002a).
Les gaz provenant de la combustion et qui renferment les contaminants sont ensuite
refroidis par de l'eau et neutralisés à l'aide de chaux hydratée et de charbon actif
(Récupère Sol, 2010).
La décontamination de sols contenant notamment des pesticides, le lindane, le DDT, le
DDE et le DDD par cette technique a été étudiée. Un four rotatif pilote d'une puissance de
130 kw a été utilisé pour l'étude. Les sols sur lesquels l'expérience a été menée sont des
sols argileux secs ou humides contenant 5 et 9 % d'eau en poids. Avec une vitesse de
rotation de 1 rpm, le DDE ne pouvait plus être détecté après 2700 s. Après 30 minutes, les
pesticides étaient traités au critère désiré. Cependant, le sol était homogénéisé et tamisé à
moins de 6 mm de diamètre (Silcox et al., 1995). Ce qui peut être considéré comme étant
des conditions idéales. Toutefois, le caractère argileux des sols qui ont servi à l'expérience
laisse penser que la technique serait appropriée pour le Mali.
2.2.7. L'épandage contrôlé ou landfarming
L'épandage contrôlé est une technique de biodégradation souvent utilisée à petite échelle.
Toutefois, il devient très intéressant d'employer cette méthode s'il existe de grandes
surfaces où l'épandage peut s'effectuer (CEDRE, 2007). La technique consiste à excaver
les sols contaminés et à les mélanger à des amendements de sols avant de les étaler sur
les terres de destination. En fonction de la profondeur des eaux souterraines et de la
nature des sols, il peut être nécessaire de recourir à une membrane afin de contrôler
l'humidité et le ruissellement éventuel de l'eau. De plus, le sol est régulièrement aéré pour
favoriser la croissance des bactéries qui permettront la dégradation des contaminants
(Turgeon et al., 2008c).
31
L’efficacité et la durée du traitement dépendent de l'aération du sol, de son humidité, de la
quantité de nutriments disponibles pour les bactéries, de l'activité microbienne et de la
température (CEDRE, 2007). Les sols contaminés sont en général épandus sur de minces
couches pouvant aller jusqu'à 46 cm d'épaisseur. Quand le niveau de traitement désiré est
atteint, la couche est alors remplacée par une nouvelle. Dans certains cas, seul le haut de
la couche est enlevé et remplacé par de nouveaux sols contaminés dans le but de
maintenir l'activité microbiologique (FRTR, 2002a).
Un sol hautement contaminé (> 5000 mg/kg) par le HCH, un isomère dérivé du lindane a
été décontaminé grâce à cette technique. En effet, la concentration des isomères α et ɣ du
HCH a baissé respectivement de 89 et 82 %, après 11 mois d'expérience. Toutefois, la
concentration de l'isomère β n'a pas changé pendant cette période. Les principaux
paramètres qui ont affecté le traitement sont : l'humidité, la température, la distribution et
la taille des agrégats de HCH. Pour favoriser la décontamination, une opération physique
visant à diminuer la taille de ces agrégats serait nécessaire, en plus d'être dans des
conditions aérobies. L'expérience s'est déroulée, au nord-ouest de l'Espagne, avec un sol
humide présentant un horizon d'altération, caractérisé par un gradient de teneur en argile
décroissant de haut en bas (Rubinos et al., 2006).
Il faut toutefois mentionner qu’à moins d’avoir les équipements sur place il peut être très
coûteux d’importer cette technologie dans un pays.
2.2.8. Bioréacteur
La technique est utilisée pour traiter ex situ les sols contaminés et les eaux souterraines.
Concernant les sols contaminés, ils sont d'abord excavés avant d'être mélangés à de
l'eau. Un brassage est ensuite effectué pour maintenir les matières solides en suspension
et permettre ainsi un bon contact avec les microorganismes. Deux procédés sont le plus
souvent utilisés : le système de culture libre et le système à biomasse fixe. Dans le
premier cas, la solution aqueuse formée d'eau et de sols contaminés passe par des boues
activées qui favorisent la croissance microbienne et par suite la dégradation des
contaminants. Dans le second cas, la population microbienne est cultivée à la surface
d'une matrice solide inerte (Bonnet et Juck, 2008).
L'emploi de cette technique pour éliminer le PCP d'une eau résiduelle, avec une demande
chimique en oxygène (DCO) de 600 mg/l, a montré beaucoup de succès. Le réacteur
32
employé en est un de type membranaire. Après 12 h de temps de rétention, 99 % du PCP
a pu être éliminé de même que 95 % de la DCO. L'expérience a pu démontrer que la
performance atteinte dépendait de la concentration de biomasse dans le bioréacteur, mais
également de la biosorption du pesticide. La capacité de sorption atteinte, dans ce cas,
était de 1,63 mg de PCP par g de biomasse. Enfin, la membrane utilisée dans le réacteur
était à base de polyéthylène (Visvanathan et al., 2005).
Pour être applicables au cas du Mali, les sols contaminés doivent donc être excavés et
mélangés à de l'eau pour former une solution aqueuse, avant d'être introduits dans le
bioréacteur.
2.2.9. Incinération
L'incinération est une technique de décontamination employant des températures très
élevées pouvant aller de 870 à 1200 °C. Il s'agit d'une méthode ex situ qui requiert une
excavation des sols. Une unité peut, néanmoins, être installée sur le site à décontaminer.
Une particularité de cette technique réside dans le fait que plusieurs contaminants sont
traités en même temps. La technique nécessite cependant que les rejets gazeux soient
récupérés et les gaz acides éliminés (Center for Public Environmental Oversight, 2002b).
Quatre méthodes d'incinération sont possibles : le réacteur à lit fluidisé, le combusteur à lit
circulant, l’incinération à infra rouge et le four rotatif (Thibodeau et al., 2008). Dans tous
les cas, la température est un moyen de faire volatiliser les contaminants. Le taux
d'élimination dépend d'un réacteur à un autre, mais le rendement avoisine les 99,99 %. La
technique est très efficace pour les pesticides (Environnement Canada, 2002b).
Toutefois, il est nécessaire d'avoir les équipements sur place autrement l'opération peut
s'avérer très coûteuse, s'il faut importer la technologie dans un pays.
33
2.3. Durée, coût, avantages et inconvénients des technologies applicables
Le tableau qui suit résume les coûts, la durée de traitement, les avantages ainsi que les inconvénients liés aux différentes
technologies applicables. Il servira ainsi de comparatif. Le coût est estimé en dollars américains.
Tableau 2.1 : Tableau de comparaison des technologies
Technolo-gies
Durée de traite-
ment (an)
(CNRC, 2009)
Coût de traitement
($/m3) (FRTR, 2007b)
Avantages Inconvénients
Le champignon
de la pourriture blanche
1 à 3 98
La technologie peut se faire en in situ comme en ex situ, les produits secondaires sont
généralement biodégradables, aucun traitement secondaire des sols n'est
nécessaire, le coût de la technologie est relativement
compétitif (Clyde Engineering Service, 2010)
Les concentrations élevées de contaminants peuvent être toxiques
pour le champignon; la croissance du champignon n’a pas été observée à
des températures de moins de 10 °C; la compétition entre les populations
bactériennes indigènes et l’adsorption peut diminuer l’efficacité; le brassage
des sols peut nuire à la production d’enzymes par le champignon ; les champignons sont susceptibles au
stress hydrique ; manque de connaissance sur la capacité du
champignon à survivre en présence d’autres formes de
champignon (Turgeon et al., 2008b)s.
Bioaugmen-
0,5 à 5
30 à 100 Le traitement des contaminants s'effectue in situ; peu d'impact sur l’écosystème en surface des sols; production de déchets
Une injection homogène est difficile à obtenir; les microorganismes
introduits sur le site peuvent ne pas
34
tation limitée; technologie peu onéreuse comparée aux techniques ex situ (Wikipédia, 2010).
être adaptés à leur nouvel environnement; la technologie peut
générer des métabolites; une concentration trop élevée en
contaminants peut être toxique pour les microorganismes; le processus peut s'avérer lent (Turgeon et al.,
2008a).
Le lavage des sols
< 1 70 à 187 La technologie est transférable sur le site; elle peut être une solution définitive; la durée du traitement est assez courte (Environnement
Canada, 2002d).
Les sols ne doivent contenir plus de 50 % de particules fines; l'installation
d'unité de traitement nécessite beaucoup de place; la solution de lavage doit être disponible et en
grande quantité; le solvant qui a servi à laver les sols peut y
rester (Thibodeau et al., 2009); les coûts peuvent être
élevés (Environnement Canada, 2002d)
Oxydation chimique
1 à 3 190 à 660
Durée de traitement relativement courte; beaucoup de contaminants peuvent être
traités par cette méthode; méthode sécuritaire (USEPA, 2004)
L'oxydation peut être incomplète; peu efficace si les concentrations de
contaminants sont élevées (Environnement
Canada, 2002d)
Phytorémé-diation
> 5 147 à 626
Beaucoup moins coûteuse que les traitements traditionnels; les plantes peuvent être facilement contrôlées; méthode la moins
destructrice de l'environnement initial des sols (Lesquel, 2009).
Lenteur de la méthode; surcoût dû au stockage de la biomasse contenant les produits dangereux; installation
assez lourde (Turgeon et al., 2008d)
La < 1 110 à 252 Diversité de contaminants organiques traités;
la technologie est transférable sur le site; peut Émissions de particules et de COV
possibles; les sols très humides sont
35
désorption thermique à
haute température
constituer une solution permanente (Environnement Canada, 2002d).
difficiles à traiter; coûts très élevés (Environnement Canada, 2002a); les sols riches en argile et en limon font augmenter la durée de traitement; le sol traité peut ne plus supporter une activité microbienne (Thibodeau et
Désilets, 2008)
L'épandage contrôlé ou landfarming
1 à 3 < 100
Les contaminants peuvent être transformés en substances non dangereuses; la
technologie est relativement simple à mettre en œuvre, durée de traitement relativement
courte; coût compétitif (USEPA, 1994)
Le climat rend difficile la maitrise des conditions de décontamination; le
rendement ne dépasse généralement pas 95 %; une forte concentration de contaminants peut être néfaste pour les microorganismes, nécessite de
larges surfaces (Turgeon et al., 2008c)
Bioréacteur 3 à 5 5,5 à 44
Peut constituer une solution permanente; coûts peu élevés (Environnement Canada,
2002c)
Une concentration élevée de contaminants peut nuire les
microorganismes; des microorganismes peuvent coloniser le
bioréacteur et inhiber ceux responsables de la biodégradation des contaminants (Bonnet et Juck,
2008)
Incinération < 1 914 à 1540
Un taux de destruction des contaminants de 99,9 % est atteint; peut traiter une vaste
gamme de contaminants; peut constituer une solution permanente (Environnement
Canada, 2002d); les petites unités peuvent être transportables (FRTR, 2007a)
Coûts élevés; émissions de gaz toxiques possibles; besoin de
beaucoup d'énergie; la quantité qui peut être traitée en une seule fois est
limitée; technologie peu acceptée socialement (FRTR, 2007a)
36
3. LA DÉCONTAMINATION VUE SOUS L'ANGLE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE
L’analyse des différentes technologies représente une des plus importantes étapes de ce
travail. Elle permettra, à l'aide d'une grille de développement durable, de proposer une
technologie qui respecte l'environnement à un coût optimal et socialement acceptable par
le public. Une grille spécifique aux sols contaminés sera établie, dans cette section, avec
des critères d'analyse pertinents. Les forces et les faiblesses seront donc évaluées en
fonction de différents paramètres d'analyse, pour aboutir à une recommandation quant au
choix de la technologie appropriée.
3.1. Pertinence d'une analyse sous l'angle du développement durable
Le développement durable est devenu inéluctable et les approches durables plus
pertinentes que jamais. Tout projet doit dorénavant être mis en œuvre en tenant compte
de ce nouvel aspect. Les projets de décontamination des sols et des eaux souterraines ne
dérogent pas à cela. La définition la plus connue du développement durable est celle de la
Commission Brundtland : «un développement qui permet de répondre aux besoins de la
génération actuelle sans remettre en cause la capacité des générations futures à répondre
aux leurs.» (Wikisource, 2009)
Une technologie prenant en compte le développement durable a l'avantage de considérer
ses effets sur l'environnement au début du processus de traitement et d'y introduire des
options pour optimiser les gains en termes de qualité sur l'environnement. Chaque phase
du traitement, de la sélection de la technologie à sa mise en œuvre doit être considérée
lors de son choix (Dellens, 2007).
Cette vision de la décontamination permet d'améliorer l'empreinte écologique de la
technologie choisie puisque le cycle de vie est inclus dans le processus. L'empreinte
écologique d'une technologie dépend grandement du matériel utilisé, mais aussi de
l'énergie consommée. De même, il inclut les libérations directes et indirectes de polluants,
la consommation de produits de base, la production, la collecte et la mise à disposition de
déchets éventuellement produits (Taysser, 2009).
Le but de la décontamination est de promouvoir la qualité de l'environnement, la santé
humaine et la sécurité. Pour atteindre ces buts, beaucoup de technologies sont possibles,
mais il faut également minimiser leurs impacts négatifs. Par exemple, en choisissant une
37
technologie beaucoup n'évaluent pas les impacts d'émissions de gaz de serre, les
consommations de ressources minérales, ou l'utilisation d'énergie. La protection de la
santé humaine et de l'environnement doit donc être présente lors de l'élaboration des
critères de sélection des technologies (O'Neill, 2010).
En outre, ces critères incluront des analyses d'impacts sociaux et économiques, comme
les analyses d'impacts entraînés par le bruit ou la pollution visuelle sur la communauté qui
pourrait être atténuée par la considération d'opportunités pour l'emploi (Taysser, 2009).
En avril 2008, l'USEPA publiait un document intitulé : "Green Remediation: Incorporating
Sustainable Environmental Practices into Remediation of Contaminated Sites". L'agence
gouvernementale y définissait le terme de "green remediation", qui pourrait être traduit par
la "réhabilitation verte", comme étant une démarche visant à prendre en compte tous les
effets environnementaux et les options permettant d'optimiser les bénéfices escomptés
d'une technologie de décontamination (Golder Associates Ltd., 2009). La réhabilitation
verte s'appuie donc sur les mêmes principes du développement durable que les autres
industries et les organismes gouvernementaux, et doit être intégrée au début de tout projet
de décontamination. Parmi ces principes, figurent la conservation de l’eau, la gestion des
déchets, l'amélioration de la qualité de l’air, etc. (Golder Associates Ltd., 2009).
Les changements climatiques étant d'une grande importance, l'USEPA a décidé de leur
accorder un poids très important dans la notion de "green remediation" de même que
l'efficacité énergétique. Le Mali étant un pays sujet à des problèmes d'énergie, ce concept
sied bien à son contexte. Toutefois, les pôles social et économique ne seront pas
défavorisés dans l'analyse de développement durable.
Les principes de la réhabilitation durable sur lesquels s'appuie cette analyse de
développement durable sont ceux édictés par l'USEPA. Ce sont :
a) L'optimisation des besoins énergétiques : la technologie ne doit pas être très
énergivore; elle doit pouvoir utiliser une énergie renouvelable si cela est possible;
elle doit également faire preuve d'efficacité énergétique.
b) La minimisation des émissions atmosphériques : la technologie ne doit pas utiliser
des machines qui consomment beaucoup d'énergie fossile; elle ne doit pas non
38
plus être la source d'émissions de beaucoup de gaz à effet de serre et de
poussières.
c) L'optimisation des besoins en eau : la technologie ne doit pas être consommatrice
de beaucoup d'eau; elle doit permettre une réutilisation de l'eau soit dans le
processus de décontamination ou à d'autres fins (irrigation par exemple).
d) La minimisation des impacts sur les écosystèmes et les terres : la technologie ne
doit pas perturber, outre mesure, les habitats naturels.
e) L'optimisation de la consommation des matériaux et de la gestion des déchets : la
technologie ne doit pas consommer beaucoup de matériaux ni ne doit générer
beaucoup de déchets; le cas échéant, le recyclage doit être possible.
f) La participation publique : elle permet une plus grande acceptabilité sociale du
projet (USEPA, 2008).
3.2. Élaboration d'une grille de développement durable
Une grille d'analyse de développement durable a été élaborée afin de comparer les
nombreuses technologies applicables et dans le but principal d'en choisir la plus optimale.
La grille développée, pour le cas à l'étude, est basée sur la grille de Villeneuve qui
propose une pondération et une évaluation des performances de chaque technologie, et la
boussole bernoise qui suggère de coter les critères en leur accordant une note allant dans
le sens de leur libellé ou non. Les pondérations et les notations de la grille de Villeneuve
ont été retenues afin de donner plus de poids à certains critères plutôt qu'à d'autres. De
même, le format de présentation de la boussole bernoise a été conservé pour leur
pertinence et leur aspect visuel remarquable. Enfin, les critères sont inspirés de la
boussole bernoise, mais aussi ceux développés par Golder Associé, basés sur les
principes de développement durable de l'USEPA. Ces critères ont été conçus
spécialement pour les sols contaminés; ils sont donc adaptés à l'étude.
La démarche adoptée par la boussole bernoise consiste à définir des objectifs, évaluer
des performances et en tirer des conclusions. Cette grille d'analyse de développement
durable suisse a l'avantage d'évaluer les projets d'une manière uniforme et de les
comparer globalement sous les trois aspects de l’environnement, de l’économie et de la
société. Elle permet de prendre des décisions à tous les niveaux d'un projet :
39
• Un niveau stratégique à long terme
• Un niveau moyen de concept et de programme
• Un niveau de projet ou de réalisation (OCEE, 2008).
La boussole bernoise repose essentiellement sur les connaissances et appréciations de
l'évaluateur du projet de façon claire et transparente. Les projets planifiés peuvent être
évalués dans le sens :
• Bilan global de leurs effets sur le développement durable local ou régional;
• Être évalués de manière différenciée sur la base des points forts/faibles identifiés;
• Optimalisés de façon ciblée en tenant compte des multiples aspects du
développement durable (OCEE, 2008).
La grille de Villeneuve, quant à elle, propose un système de pondération de 1 à 5 et des
évaluations allant de 0 % à 100 %. Leurs significations sont indiquées dans le tableau 3.1
et le tableau 3.2. L'objectif de la grille est d'évaluer un projet en fonction des pôles du
développement durable. La pondération consiste à accorder une importance majeure ou
mineure à un critère, afin de déterminer s'il est indispensable, tandis que l'évaluation de 0
à 100 % permet de déterminer la performance de la technologie par rapport au critère
(Villeneuve, 2007).
40
Tableau 3.1 : Évaluation des critères de la grille
Note Signification de la note
0 Répond très peu au critère
25 Répond peu au critère
50 Répond au critère
75 Répond assez bien au critère
100 Répond très bien au critère
Inspiré de Villeneuve (2007, p. 15).
Tableau 3.2 : Pondération des critères de la grille
Pondération Interprétation
1 critère peu important
3 critère important
5 critère très important
Inspiré de Villeneuve (2007, p. 14).
La grille élaborée comprend 25 critères répartis dans les trois sphères du développement
durable que sont les sphères environnementale, sociale et économique. Les critères sont
pondérés de 1 à 5 et les technologies évaluées en fonction de leur conformité par rapport
au critère. La figure 3.1 donne un aperçu de la grille. Pour le pôle environnement, la figure
présente les critères : consommation d'eau, concentrations de substances polluantes dans
l'eau souterraine et dans le sol. Ils ont été pondérés 5 à cause de leur importance dans le
processus de décontamination; une explication plus détaillée sera fournie à la section
41
suivante. Ensuite, à droite du tableau, les technologies sont évaluées de 0 à 100 % en
fonction du libellé du critère. Si la technologie va dans le sens du libellé du critère, alors il
est évalué 75 ou 100 %; par contre, si elle va dans le sens contraire du libellé du critère,
elle est alors évaluée 0 ou 25 %. Enfin, si la technologie ne présente aucun effet par
rapport au libellé du critère, alors elle est évaluée à 50 %.
Donnée [x] Donnée [x]0 25 50 75 100 0 25 50 75 100
ENVIRONNEMENTGestion de l’eau
Consommation en eau 5Qualité de l’eau souterraine
Concentrations de substances polluantes 5
Qualité du solConcentrations de substances polluantes 5
Pondé-ration
Figure 3.1 : Présentation de la grille
3.3. Élaboration de critères d'analyse
L'objectif de l'étude est de déterminer une technologie répondant aux principes du
développement durable adaptés à la décontamination des sols tels que définis par
l'USEPA. Ainsi, afin de mener à bien l'analyse des technologies envisageables pour traiter
les sols et les eaux souterraines dans une optique de réhabilitation durable, les trois
sphères du développement durable sont prises en compte. Les critères retenus sont
présentés par pôle ci-dessous.
3.3.1. Sphère environnementale
Les critères de la sphère environnementale sont présentés ci-dessous.
Moindre consommation d'eau.
L'eau est un bien précieux surtout dans les pays dits du sahel qui en manque beaucoup.
La technologie doit donc être évaluée en terme de consommation de beaucoup d'eau. Ce
facteur est très important surtout dans un pays comme le Mali. Ce critère sera donc
pondéré 5.
42
Amélioration de la qualité de l'eau souterraine
Le but du traitement est de décontaminer les sols, mais aussi les eaux souterraines s'il y a
lieu. Les eaux souterraines peuvent être des sources d'eau potable pour les populations
locales. La technologie choisie doit donc pouvoir décontaminer les eaux souterraines. Ce
critère est très important. Il est donc pondéré 5.
Amélioration de la qualité du sol
L'usage des sols au Mali tourne, en général, autour de l'agriculture et de l'habitation
surtout dans les zones rurales. La décontamination devra permettre de redonner aux sols
leur usage respectif. Le premier but de la technologie devra être de décontaminer les sols.
Leur qualité doit respecter les critères de décontamination fixés. La technologie sera donc
choisie afin de remplir cet objectif. Ce critère est très important, il est pondéré 5.
Diminution de la quantité des déchets
La technologie choisie doit consommer le moins de matériaux possible et le cas échéant,
les matériaux employés doivent pouvoir être recyclables ou réutilisables de même que les
déchets générés lors du processus de décontamination. Cependant, puisqu'elle n'est pas
un facteur qui influe sur la performance de décontamination, il sera pondéré 1. Il est donc
jugé peu important.
Moindres impacts sur la faune et la flore
La technologie ne doit pas perturber la faune et la flore du site. Elle doit respecter la
biodiversité afin de préserver les espèces vulnérables d'autant que le Mali se situe sur une
région sahélienne ou la végétation peut parfois se faire rare. Cependant, il est considéré
peu important puisqu'il n'influence pas la performance de la technologie. Sa pondération
sera ainsi de 1.
Amélioration de la qualité de l'air
Les changements climatiques font l'objet de beaucoup de discussion de nos jours. Aussi
les émissions de gaz à effet de serre y contribuent pour une grande part. Trois critères ont
été choisis pour ce qui a trait à la qualité de l'air : les émissions de poussières fines en
suspension, les émissions de composés organiques volatils et les émissions de gaz à effet
43
de serre tels que le méthane et les CFC. La qualité de l'air est un facteur important pour
les changements climatiques; mais elle n'est pas indispensable à la décontamination. Elle
est donc pondérée 1.
Moindre consommation d'énergie
La consommation d'énergie joue un rôle important dans le choix de la technologie
puisqu'elle influence grandement son coût. Plus une technologie est énergivore plus elle
risque de coûter cher. Dans un pays comme le Mali où l'énergie peut parfois poser
problème et où les moyens sont limités, ce critère prend toute son importance. En outre,
l'énergie disponible sur place est principalement de l'énergie fossile puisque le barrage de
Manantali ne parvient pas à subvenir aux besoins du Mali en énergie. Deux types
d'énergies sont à considérer ici, l'énergie utilisée par la technologie (énergie stationnaire),
et celle utilisée pour les transports, cette dernière est comptabilisée pour le compte de
l'excavation. La première est pondérée 5 alors que la seconde a un poids de 3.
3.3.2. Sphère économique
Les critères de la sphère économique sont présentés ci-dessous.
Création d'emploi
Le but de la décontamination dans une optique de développement durable ne doit pas
seulement se résumer à une remise en état des sols; elle doit également être bénéfique
pour les zones concernées d'un point de vue économique. Le premier aspect économique
auquel le processus de décontamination doit s'adresser concerne la création d'emploi. La
technologie doit donc créer des emplois afin de mieux faire accepter socialement le projet
de décontamination. Ce critère est important, il est donc pondéré 3.
Moindre coût de la technologie
Le choix de la technologie dépend considérablement, comme souligné plus haut, de son
coût. Ce dernier est fonction de beaucoup de paramètres parmi lesquels les coûts liés aux
infrastructures telles que la mobilisation de matériels adéquats pour effectuer le traitement;
si la technologie n’est pas disponible et qu’il faut l’importer (réacteur, four, etc.), des coûts
importants seront à considérer. Le second coût concerne la technologie en soi, c'est-à-dire
44
les coûts liés à son fonctionnement. Les deux critères sont pondérés 5 vu leur très grande
importance.
Fiabilité de la technologie et durée de traitement
La technologie choisie doit être fiable et assurer une bonne décontamination afin de
rendre les sols leurs usages initiaux. Elle doit donc permettre une décontamination
complète en fonction des critères de décontamination. La durée de traitement ne doit pas
non plus être trop longue pour éviter d'importuner, indéfiniment, les populations
environnantes. En outre, généralement plus le traitement est long plus il coûtera cher en
main-d'œuvre et en équipements. Ces deux critères sont très importants, ils sont donc
pondérés 5.
Retombée positive sur l'économie locale
La technologie doit provoquer une certaine retombée économique dans les localités
concernées, si possible. Ainsi, si des équipements doivent être achetés, le marché local
doit être favorisé. Ce critère est important, il est donc pondéré 3.
Développement de nouvelles technologies
Enfin, le dernier critère concerne le développement de nouvelles technologies. La
technologie choisie doit permettre d'encourager la recherche et le développement dans
son domaine. S'il s'agit, par exemple, d'une méthode biologique, la recherche devrait
permettre de l'optimiser à long terme. Cependant, ce critère est peu important, étant
donné que l’objectif n’est pas de développer une nouvelle technologie, mais plutôt de
considérer l’application d’une technologie déjà disponible, il n'est pas indispensable au
choix de la technologie, il est donc pondéré 1.
3.3.3. Sphère sociale
Les critères de la sphère sociale sont présentés ci-dessous.
Amélioration de la qualité du paysage
La technologie choisie ne doit pas avoir d'impact négatif sur le paysage. L'excavation peut
avoir des désavantages à ce niveau puisque pendant cette étape le paysage est
complètement transformé. Elle peut être une source de rejet des populations locales. Ce
45
critère est important d'un point de vue social, mais n'influence pas beaucoup le choix de la
technologie, il est donc pondéré 1.
Amélioration de la qualité de vie
Une décontamination peut constituer un trouble du bon voisinage. La qualité de vie doit
occuper une grande place dans le choix de la technologie. Ainsi, la pollution sonore
engendrée par la technologie ainsi que la pollution olfactive doivent être réduites au
maximum. Ces deux nuisances sont très importantes, elles sont donc pondérées 5.
Sécurité des populations et des travailleurs
La sécurité doit être considérée à deux niveaux : la sécurité des travailleurs ainsi que celle
des populations. La technologie ne doit pas causer des torts irréparables aux populations
locales ni aux employés. La santé de tous doit être préservée. Ces deux critères sont
considérés importants, ils sont donc pondérés 3.
Durée courte des travaux
La durée des travaux a des répercussions sur la réutilisation des sites concernés, mais
aussi la dynamique sociale et parfois la mobilité. Ainsi, une technologie de faible durée
serait plus à considérer afin de permettre à la vie de reprendre son cours normal
rapidement. Ce critère est pondéré 1.
Création d'emploi
Une technologie qui emploie de la main-d'œuvre locale a un impact plus positif aux yeux
de la société. Ce critère est considéré important, il est donc pondéré 3.
Disponibilité de la technologie
Enfin, le dernier critère concerne l'accessibilité de la technologie. Il s'agit de savoir si la
technologie étudiée est accessible, est-elle exportable au Mali? Les barrières douanières
sont elles insurmontables? Ce critère est jugé très important puisque s'il n'est pas
respecté la décontamination n'aura pas lieu. Il est donc pondéré 5.
46
4. ANALYSE DES TECHNOLOGIES ET RECOMMANDATIONS SUR LA
TECHNOLOGIE LA PLUS APPROPRIÉE
Une technologie doit obtenir la note de 100 %, pour tous les pôles, afin d'être qualifiée de
totalement durable. Aucune technologie ne répondant à ce critère, le choix portera donc
sur celle qui tend le plus vers le développement durable. Pour être sélectionnée, une
technologie doit donc obtenir pour chaque pôle une note supérieure à 50 %, mais
également une note globale supérieure à celle des autres technologies.
L'analyse des technologies consiste à leur attribuer des notes et de les multiplier par la
pondération des critères. Le résultat pour chaque pôle consiste en une moyenne
arithmétique de toutes les notes pondérées des critères. La note d'un pôle indique son
degré de conformité aux critères. Plus le résultat de l'évaluation d'un pôle se rapproche de
100 % plus ce dernier va dans le sens du critère.
Par la suite, toutes les moyennes des différents pôles sont répertoriées dans un tableau
afin de calculer la note globale du projet. Elle consiste, également, à effectuer une
moyenne arithmétique de tous les pôles de développement durable. La technologie ayant
obtenu la meilleure moyenne est considérée comme la plus durable.
Les évaluations peuvent varier de 0 à 100 % et les pondérations de 1 à 5 comme indiqué
plus haut.
Les résultats sont présentés de trois manières :
• Un tableau indique les valeurs moyennes pour les pôles environnemental,
économique et social et la moyenne globale pour chaque technologie.
• Une seconde représentation consiste en un triangle de durabilité dont chaque
sommet est un pôle de développement durable.
• Enfin, une troisième représentation indique les forces et faiblesses des différentes
technologies sous forme de barres échelonnées de 0 à 100 % (OCEE, 2008).
L'analyse des technologies applicables a donné les résultats suivants, présentés de trois
façons.
47
Le tableau suivant représente les moyennes pour les pôles environnemental, économique
et social ainsi que la moyenne globale des technologies.
1 2 3 4 5 6 7 8 9Environnement 88% 53% 75% 95% 65% 74% 75% 64% 79%Économie 65% 70% 76% 50% 61% 60% 69% 75% 65%Société 82% 72% 69% 69% 71% 75% 70% 75% 67%Globale 78% 65% 73% 71% 66% 70% 71% 71% 70%
Les numéros allant de 1 à 9 représentent l'ordre par le lequel les technologies ont été
décrites dans la section 2.2.
Les résultats ont également été présentés sous forme de triangle de durabilité. Les
sommets du triangle représentent chacun des trois pôles de développement durable.
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
Environnement
ÉconomieSociété
Champignon de la pourriture blancheLavage des sols
Biaugmentation
Phytorémédiation
Oxydation chimique
Désorption thermique
Landfarming
Bioréacteur
Incinération
48
Le troisième type de représentation est sous forme de barre dont la progression peut aller
de 0 à 100 %. La figure suivante donne les résultats de l'analyse obtenus.
4.1. Analyse par pôle de la technologie sélectionnée
Après évaluation, la technologie du champignon de la pourriture blanche apparaît comme
étant la plus durable. Elle sera donc analysée par pôle de développement durable, les
pôles environnemental, économique et social, afin d'établir ces forces et faiblesses par
rapport aux critères définis pour le projet. Sa note globale est évaluée à 78 %. Elle
devance donc toutes les autres technologies.
4.1.1. Pôle environnemental
La technologie du champignon de la pourriture blanche présente un excellent bilan
environnemental. La note moyenne du pôle est de 88 %.
49
Pour ce qui est de la gestion de l'eau, la technologie obtient une note de 100 %. Elle ne
consomme donc pas beaucoup d'eau. Cet aspect est un grand atout en considérant que le
Mali est un pays de type sahélien et donc qui ne possède pas beaucoup d'eau. La zone de
Molodo, par exemple, a connu une pluviométrie totale de 547,3 mm, en 2007.
L'approvisionnement en eau, à proximité du site contaminé, est influencé par le cours
d'eau situé aux alentours de cette zone. La zone de Yélimané, quant à elle, n'a pu
comptabiliser que 47,1 mm pendant toute l'année 2007 (PASP, 2009a). L'eau y est donc
une denrée très précieuse qu'il faut protéger. Une technologie qui ne consomme pas d'eau
devient alors un véritable atout.
La technologie de décontamination par le champignon de la pourriture blanche présente
des effets bénéfiques sur la qualité de l'eau souterraine. Elle permet, grâce à une
élimination des contaminants des sols, d'éviter leur migration vers les eaux souterraines
contribuant ainsi indirectement à leur qualité. Pour le cas à l'étude, les expériences ne
montrent pas une contamination des eaux souterraines, une caractérisation plus poussée
devrait permettre de s'assurer de leurs niveaux de contamination.
Concernant la qualité des sols, la technologie permet leur amélioration en dégradant les
pesticides qui y sont présents. La technologie a, en effet, été employée pour dégrader
plusieurs sortes de pesticides avec succès. Les résultats dépendent, cependant, de la
souche de champignon utilisée. Des expériences préliminaires devront donc être
effectuées afin de déterminer la souche la plus appropriée. Les caractéristiques détaillées
du sol doivent également être connues.
La consommation de matériaux par la technologie n'est pas très importante. Cependant,
un substrat capable de stimuler la croissance du champignon est nécessaire.
Généralement, des copeaux de bois sont utilisés puisque les enzymes capables de
dégrader les contaminants sont exactement les mêmes que celles qui dégradent la lignine
du bois. Cette consommation de copeaux de bois n'entraîne donc pas forcément une
production de déchets puisqu'ils sont transformés. La technologie obtient une bonne note
pour ce critère.
La biodiversité est un élément important à considérer surtout dans des zones semi-arides.
Pour ce critère, il s'agissait de vérifier si la technologie avait des impacts sur la faune et la
flore. Le résultat de l'évaluation montre que la réponse à cette question est négative
puisque tout le processus se passe dans une biopile. Les seuls éléments qui risquent
50
d'être perturbés sont les microorganismes vivants sous terre. Cependant, il n'est pas
démontré que la présence de champignon inhibe leur croissance. Des études à ce niveau
seraient indispensables afin de s'y assurer. La faune et la flore ne sont pas touchées par
la technique à l'heure actuelle des connaissances disponibles.
Le thème de la qualité de l'air a été divisé en trois parties : les émissions de particules en
suspension PM10, les émissions de composés organiques volatiles, mais également les
émissions d'autres gaz à effet de serre tels que le méthane, les CFC. La technologie ne
semble pas avoir des impacts négatifs sur la qualité de l'air. Elle n'est émettrice ni de
poussières, ni de COV ni de gaz à effet de serre. Le champignon préfère d'ailleurs les
milieux pauvres en azote. Bien que la transformation du contaminant ne soit pas très bien
connue, il est important de souligner que leur minéralisation et leur volatilisation sont
négligeables. De même dans certains cas comme celui du PCP, la méthylation est très
faible. La conclusion qui peut donc être tirée est que la contribution aux émissions de gaz
à effet de serre d'une manière générale n'est pas démontrée. La technologie obtient donc
une bonne note pour la qualité de l'air.
La consommation d'énergie peut avoir des conséquences sur les critères précédents. Le
thème est très important à considérer à l'heure où les changements climatiques occupent
une place importante dans le débat actuel sur l'environnement. La consommation
d'énergie fossile doit être minimisée au maximum tant pour le fonctionnement intrinsèque
de la technologie que pour le transport qui y est affilié. Ce thème comporte donc deux
critères, à savoir si la technologie consomme beaucoup d'énergie issue du pétrole ou si le
transport qui y est associé s'effectue avec une utilisation efficace d'énergie. L'évaluation
montre que la technologie une fois mise en œuvre n'a pas besoin d'énergie pour bien
fonctionner. Il faut simplement s'assurer d'être en milieu aérobie pour permettre la survie
du champignon. Aussi, le transport lié à la technologie est celui qui permet d'apporter le
matériel nécessaire sur les sites à décontaminer. Il n'est donc pas très important.
4.1.2. Pôle économique
La note globale pour le pôle économique est relativement faible. Elle est de 65 %. Les
critères pris en compte sont relatifs à l’économie du Mali et plus particulièrement des
zones d'étude.
51
La création d'emploi a une fonction économique, mais également sociale; elle peut jouer
un rôle dans l'acceptabilité d'un projet. En effet, un projet créateur d'emplois est beaucoup
plus facilement accepté par le public. Ce critère n'obtient pas une bonne note puisque la
technologie, une fois mise en place, ne nécessite pas beaucoup d'opérateurs. Les seuls
emplois qui seraient utiles concernent les analyses chimiques et biologiques à effectuer,
mais également les emplois en rapport avec la manutention qui sont souvent temporaires.
Sous ce rapport, la technologie ne crée donc pas beaucoup d'emploi. C'est la raison pour
laquelle, elle obtient une note faible en ce qui concerne ce critère.
Le coût de la technologie est un élément indispensable à considérer. Il va déterminer le
plus souvent le choix ou non d'une technologie. Une technologie efficace, mais qui est
hors de portée n'est pas viable pour un pays comme le Mali. Deux coûts sont à considérer
: le coût de la technologie elle-même et le coût lié aux infrastructures à mettre en place
pour traiter les sols. Pour ce qui de la technique du champignon de la pourriture blanche,
le coût directement lié à la technologie elle-même gravite autour de 98 $ américain par m3
de sol à traiter. Il dépend, principalement, du type de sol et de la qualité de la souche de
champignon qui servira à dégrader les microorganismes. Cependant, ce critère n'est pas
bien noté puisqu'il existe des technologies moins chères. Le coût lié aux infrastructures est
relativement bien noté.
Le critère de la fiabilité de la technologie est très important. Il s'agit de vérifier si la
technologie va permettre de redonner aux sols leur usage précédent. Le champignon de la
pourriture blanche a été employé pour dégrader beaucoup de pesticides avec succès. Les
différentes catégories de pesticides organochlorés et organophosphorés ont toutes fait
l'objet d'une étude afin de vérifier s'ils pouvaient être dégradés par la technologie. Les
résultats ont été concluants le plus souvent, mais avec des souches appropriées.
Plusieurs souches ont montré des capacités de transformer les contaminants à l'étude
avec des rendements élevés.
Concernant la durée de traitement, elle a deux conséquences, une sur le prix de la
technologie et une autre sur la patience des populations et leur acceptabilité du projet. La
durée de traitement avec cette technologie est estimée à moins de trois ans. Elle peut
durer moins d'une année, mais cela dépend, évidemment, de la nature et de l'étendue de
la contamination. La qualité du sol peut également être un facteur limitatif concernant la
durée.
52
Le critère concernant les retombées économiques locales est important, mais n'est pas
indispensable. Les retombées qui peuvent être escomptées concernent, principalement,
l'achat local de certains matériaux, l'hébergement des travailleurs et leur nourriture, mais
aussi l'emploi local. La technologie n'obtient pas une bonne note pour ce critère puisqu'il
n'y pas besoin de beaucoup d'opérateurs pour effectuer la décontamination. Beaucoup de
matériels ne sont pas non plus nécessaires pour mener à bien le projet de
décontamination.
La technologie n'encourage pas le développement de nouvelles technologies puisqu'une
fois les souches isolées et incorporées dans les sols, aucune autre technologie n'est
indispensable. Ce critère obtient une mauvaise évaluation.
4.1.3. Pôle social
Avec une note moyenne de 82 % dans le domaine du social, on peut qualifier cette
technologie de durable. La qualité du paysage n'est pas affectée par la technologie. Ceci
est, principalement, dû au fait que la technologie opère dans un périmètre bien délimité et
que peu d'éléments de la nature en surface ne sont affectés en dehors des zones
d'opération. Elle n'a donc pas d'impact sur le paysage. La technologie obtient une bonne
note pour ce critère.
Les pollutions sonores et olfactives sont des critères très importants à prendre en compte
du point de vue des populations environnantes. Il s'agit de voir si la technologie cause des
nuisances au voisinage. De ce point de vue, elle obtient une bonne note puisque la
machinerie employée pour introduire le champignon dans les sols n'est pas très lourde.
Toutefois, il faut considérer l'arrivée et le départ des véhicules motorisés pendant la
première phase du projet. Ces critères obtiennent une bonne note.
La durée des travaux a un impact social important. Si les travaux durent trop longtemps,
les populations vont finir par se lasser du projet. Ceci pourrait affecter son acceptabilité.
Pour ce qui est de la technologie du champignon de la pourriture blanche, sa durée de
traitement ne dépasse pas trois ans. Pendant cette période les populations ne pourront
donc pas utiliser les terres comprises dans les zones à décontaminer. L'accès à la terre
étant problématique dans les pays du sud, il convient de souligner son importance relative.
Le critère est moyennement noté.
53
L'impact de la technologie sur la création d'emploi est très relatif : la technologie étant
importée, il n’y a pas de création d’emplois significatifs. L’impact sur les emplois locaux est
donc pratiquement faible. Ce critère est noté moyennement.
L'accès à la technologie concerne sa transférabilité. Peut-elle être introduite au Mali avec
ou sans restriction. Ce critère obtient une bonne note puisque le matériel nécessaire à
l'efficacité de la technologie peut être introduit dans le pays. Toutefois, il faudra vérifier si
les souches de champignon nécessaires à la dégradation des contaminants peuvent être
produites sur place. Autrement, l'importation de tels microorganismes doit certainement
obéir à certaines règles dont il faut s'assurer le respect.
4.2. Applicabilité de la technologie au Mali et facteurs contribuant à son coût
La technologie peut être employée in situ ou dans un réacteur après excavation des sols.
La méthode in situ n'est pas recommandée dans le cas à l'étude puisque d'après les
analyses la contamination serait en surface. Une injection in situ serait donc inopportune.
L'excavation des sols et le traitement dans une biopile s'avèrent être la meilleure solution
envisageable. Les sols sont donc confinés dans une biopile à l'intérieur de laquelle sont
introduits des copeaux de bois et de l'air humidifié pour alimenter les microorganismes. Le
système est comparable au compostage. Les sols, traités en biopile, sont empilés à des
hauteurs variant de 1 à 3 m. Ils sont ensuite recouverts pour contrôler la teneur en eau et
éviter que les éléments volatiles s'échappent dans l'atmosphère. Il est également
recommandé d'installer une membrane pour éviter la migration des contaminants vers les
eaux souterraines. Dans cette même optique, la collecte du lixiviat et son traitement
pourraient s'avérer nécessaires (FRTR, 2007).
Pour assurer le succès du système, il convient d'effectuer des analyses préliminaires : des
essais de minéralisation et de biodégradation. L'essai de minéralisation consiste à
déterminer si les microorganismes sont capables de minéraliser les pesticides et les
conditions dans lesquelles cette minéralisation peut s'effectuer. Pour ce qui est de l'essai
de biodégradation, il s'agit de vérifier les souches de champignon qui sont en mesure de
dégrader les pesticides présents dans les sols, mais également les conditions qui s'y
rattachent. Ces essais devraient permettre de déterminer les conditions optimales pour
traiter les sols contaminés par la méthode recommandée (FRTR, 2007).
54
En plus de déterminer les conditions d'application de la technologie, les facteurs qui
influencent le coût doivent être revus. Les besoins sont donc listés ci-dessous dans le but
d'avoir une idée sur les paramètres les plus importants.
Tableau 4.1 : Facteurs contribuant au coût de la technologie choisie
Ressources nécessaires Coût
Besoins en eau Coût des besoins en énergie pour les systèmes de pompage
Besoins en personnels Coût fixes et frais de personnels
Besoins en matériels d'analyses de laboratoire Coûts d'installation
Gestion des déchets Coût de préparation des sites
Besoins en souches de champignon Coût de suivi
Communication Coût des communications
À cela s'ajoutent les frais d'importation des souches de microorganismes, les taxes, les
frais de douanes.
Pour avoir une idée des coûts pour les trois zones étudiées, voici un calcul sommaire en
considérant les superficies connues à ce jour, mais en excluant les frais de douanes et les
coûts d'acquisition des souches.
Coût = prix unitaire * volume total contaminé
Volume = surface * hauteur de contamination
Volume pour la zone de Molodo = 12,5 m2 X 2,4 m = 30 m3
Volume pour la zone de Sévaré = 5000 m2 X 0,1 m = 500 m3
Volume pour la zone de Yélimané = 2000 m2 X 2,1 m = 4200 m3
55
Volume total = 30 m3 + 500 m3 + 4200 m3 = 4730 m3
COÛT TOTAL ESTIMÉ = 98 X 4730 = 463 540 $ américain.
56
CONCLUSION
La décontamination des sols contaminés au Mali est devenue une priorité du fait qu'elle
peut engendrer des dommages à l'environnement et à la santé humaine. Le Mali fait donc
beaucoup d'effort afin d'y remédier. Il essaie de trouver des solutions idoines aux
problèmes de ses sols contaminés aux pesticides. Plusieurs technologies de
décontamination existent et peuvent être appliquées au Mali. Toutefois, il convient d'en
choisir la plus opportune et celle qui convient le plus au contexte de pays du sud qu'est le
pays des Dogons. Une analyse de différentes technologies, à l'aide d'une grille de
développement durable applicable aux sols contaminés, a donc été menée dans le but de
recommander la meilleure technologie possible.
Cet essai a permis, dans un premier temps, d'identifier les critères de décontamination qui
pourraient s'appliquer au Mali puisque ce dernier ne possède pas de réglementation en la
matière. Ainsi, le critère B de décontamination des sols et des eaux souterraines du
Ministère du Logement, de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement de la
Hollande a été privilégié. Ce choix a été motivé par la présence de zones d'habitations ou
d'activités humaines à proximité des zones contaminées. Ensuite, une grille d'analyse de
développement durable a permis de choisir une technologie qui respecte l'environnement,
mais également qui est abordable financièrement et socialement bénéfique pour les
populations aux alentours des sites contaminés.
La technologie choisie, celle du champignon de la pourriture blanche, a démontré son
efficacité dans l'élimination de différents pesticides qu'ils soient organochlorés ou
organophosphorés. Plusieurs études montrent des taux d'élimination pouvant aller jusqu'à
plus de 90 % pourvu que le choix des souches de champignon employées soit adéquat.
Pour plus d'efficacité de la technologie, les sols doivent être excavés avant d'être traités
dans une biopile. Ainsi, les incertitudes et la durée liées au traitement in situ seraient
levées.
Bien que cet essai se veuille réaliste, il convient d'indiquer le manque de certaines
données qui pourraient améliorer l'analyse des technologies. En effet, la profondeur
exacte de la contamination n'est pas connue et l’extension latérale n’a été que
préliminairement évaluée. Une caractérisation plus approfondie permettra une précision
supplémentaire. De même, les surfaces contaminées utilisées pour calculer le volume
total de sols à décontaminer ne sont qu'approximatives. Cependant, cela n'enlève en rien
57
la pertinence de l'analyse puisque cette incertitude est la même pour toutes les
technologies.
La mise en application de la technologie choisie demeure un enjeu à venir pour les
professionnels qui travaillent dans le domaine des pesticides au Mali. Son adaptation doit
donc être effectuée en s'appuyant sur ce qui a déjà été fait aux États-Unis notamment. De
même, les enjeux de production suffisante de souches de champignon de la pourriture
blanche devraient être considérés.
58
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ANNEXE 1
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70
ANNEXE 2
RÉSULTATS D'ANALYSES DES SOLS PRÉLEVÉS LE 21/07/07 AU NIVEAU DE
MOLODO
Modifié de Tarhy (2007, p. 40)
71
N° ordre pt d (m) h (cm) Matières actives Résultats Unités
1 1 21 92 RAS
2 1 21 252
cyanophos 0,05 mg/kg
fenitrothion 0,3 mg/Kg
2' 1 21 10
dieldrine 24 mg/kg
malathion 60 mg/kg
cyhalothrine 1,3 mg/kg
3 2 7 10
dieldrine 3,5 mg/kg
chlorpyriphos ethyle 0,08 mg/kg
4 2 7 50
dieldrine <LOD
fenitrothion 0,03 mg/kg
5 2 7 120 dieldrine <LOD
72
6 2 7 250
dieldrine 0,04 mg/kg
chlorpyriphos ethyle 1,6 mg/kg
7 2 7 320
dieldrine 0,05 mg/kg
chlorpyriphos ethyle 0,2 mg/Kg
8 3 HS 10
fenitrothion 33,00 mg/Kg
dieldrine 26,00 mg/Kg
fenvalerate 19,00 mg/Kg
parathion ethyle 76,00 g/Kg
9 3 HS 50
dieldrine 12,5 mg/Kg
parathion ethyle 3900 g/Kg
10 3 HS 100
dieldrine 651 mg/Kg
Parathion ethyle 2,3 g/Kg
73
11 3 HS 150
cyhalothrine 0,2 mg/Kg
dieldrine 25 mg/Kg
Parathion ethyle 266 mg/Kg
12 3 HS 200
cyanophos 0,20 mg/Kg
dieldrine 1,30 g/Kg
cyhalothrin 1,30 mg/Kg
malathion 0,08 mg/Kg
pyridaphenthion 0,06 mg/Kg
fenitrothion 6,70 mg/Kg
parathion ethyle 5,90 g/Kg
parathion methyle 5,10 mg/Kg
phenthoate 5,00 mg/Kg
74
13 3 HS 220
dieldrine 76,00 mg/Kg
fenitrothion 0,40 mg/Kg
parathion ethyle 375,00 mg/Kg
phenthoate 0,40 mg/Kg
parathion methyle 0,50 mg/Kg
14 3 HS 240
fenvalerate 0,1 mg/Kg
dieldrine 171 mg/Kg
parathion ethyle 920 mg/Kg
Parathion methyle 1,2 mg/Kg
fenitrothion 0,1 mg/Kg
phenthoate 0,1 mg/Kg
tetrachlorovinphos 0,03 mg/Kg
75
pyridaphanthion 0,03 mg/Kg
phosalone 0,3 mg/Kg
15 EAU#1 149 fenvalerate 1 ppb
76
ANNEXE 3
RÉSULTATS D'ANALYSES DES SOLS PRÉLEVÉS LE 21/07/07 AU NIVEAU DE
SÉVARÉ
Modifié de Tarhy (2007, p. 41)
77
N° ordre pt d (m) h (cm) Matières actives Résultats Unité
17 1 11 10
dièldrine 0,03 mg/Kg
fenvalerate 0,05 mg/Kg
Fenthion 2,1 mg/Kg
fenitrothio 0,2 mg/Kg
chlorpyriphos ethyle 0,2 mg/Kg
Parathion ethyle 0,1 mg/Kg
tetrachlorvinphos 0,07 mg/Kg
18 2 16 10
fenvalerate 0,3 mg/Kg
cyanophos 0,3 mg/Kg
fenthion 0,2 mg/Kg
19 2 16 50
cyanophos 0,2 mg/Kg
Fenthion 0,02 mg/Kg
78
20 3 13 10
fenvalerate 0,02 mg/Kg
fenthion 0,3 mg/Kg
tetrachlorvinphos 0,02 mg/Kg
21 3 13 40
cyanophos 0,1 mg/Kg
fenthion 0,05 mg/Kg
22 3 13 50 fenthion 0,07 mg/Kg
23 4 24 10 RAS
24 4 24 50 RAS
25 5 37 10
fenvalerate 0,2 mg/Kg
chlorpyriphos ethyle 0,03 mg/Kg
fenitrothion 0,03 mg/Kg
26 6 48 10 RAS
27 6 48 20 fenvalerate 0,09 mg/Kg
79
fenitrothion 0,02 mg/Kg
28 7 HS (au bord)
fenitrothion 1,3 g/Kg
fenthion 1 g/Kg
chlorpyriphos et 514 mg/Kg
phenthoate 22,5 mg/Kg
parathion ethyle 7,4 mg/Kg
fenvalerate 546 mg/Kg
80
ANNEXE 4
RÉSULTATS D'ANALYSES DES SOLS PRÉLEVÉS LE 21/07/07 AU NIVEAU DE
YÉLIMANÉ
Modifié de Tarhy (2007, p. 42)
81
N° ordre pt d (m) h (cm) Matières actives Résultats Unités
29 1 36 10
dièldrine 0,7 mg/Kg
RAS
30 1 36 72
dièldrine 0,9 mg/Kg
fenvalerate 0,03 mg/Kg
chlorpyriphos ethyle 0,03 mg/Kg
31 1 36 135
cyanophos 0,07 mg/Kg
dièldrine 0,4 mg/Kg
chlorpyriphos ethyle 0,09 mg/Kg
32 1 36 188
cyanophos 1,8 mg/Kg
dièldrine 0,09 mg/Kg
Fenvalerate 0,2 mg/Kg
chlorpyriphos ethyle 0,08 mg/Kg
82
33 2 HS 10
cyhalothrine 35 mg/Kg
parathion ethyle 1,6 mg/Kg
34 2 HS 63
dièldrine 0,01 mg/Kg
parathion ethyle 0,05 mg/Kg
35 2 HS 210
cyanophos 0,2 mg/Kg
dièldrine 21 mg/Kg
parathion ethyle 0,4 mg/Kg
malathion 0,04 mg/Kg
36 2 HS 250
cyanophos 0,1 mg/Kg
dièldrine 0,1 mg/Kg
fenvalerate 0,1 mg/Kg
RAS
37 3 27 5 RAS
83
RAS
38 4 60 5
dièldrine 0,1 mg/Kg
RAS
39 5 45 20
dièldrine 1,2 mg/Kg
parathion ethyle 0,05 mg/Kg
40 5 45 35
RAS mg/Kg
parathion ethyle 0,2 mg/Kg
41 6 11 10
RAS
dièldrine 0,3 mg/Kg
fenvalerate 0,2 mg/Kg
fenitrothion 0,04 mg/Kg
parathion ethyle 0,33 mg/Kg
44 6 11 76 dièldrine 0,3 mg/Kg
84
45 6 11 133 dièldrin 0,3 mg/Kg
46 6 11 163
dièldrine 1,6 mg/Kg
parathion ethyle 0,3 mg/Kg
42 7 48 10
dièldrine 0,9 mg/Kg
parathion ethyle 1 mg/Kg
phentho 0,2 mg/Kg
tetrachv 0,1 mg/Kg
43 7 48 20
dieldrine 0,05 mg/Kg
chlorpyriphos ethyle 0,02 mg/Kg
47 8 500
500 dieldrine 0,1 ppb
eau
ethion
parathion ethyle 5 ppb
malathion 3 ppb
85
fenitrothion 2 ppb
48 9 eau marre
dieldrine 2 ppb
cyhalothrine 0,5 ppb
chlorpyriphos ethyle 5 ppb
86
ANNEXE 5
LOCALISATION ET QUANTITÉ DE PESTICIDES OBSOLÈTES RÉPERTORIÉS AU
MALI
Tiré de Camara (2006, p. 10)
87
Région Nombre de sites Quantité (tonnes)
District Bamako 1 8,758
Kayes 16 22,906
Koulikoro 84 40,296
Sikasso 41 20,602
Ségou 15 22,942
Mopti 13 9,214
Gao/Kidal 25 148,768
Tombouctou 29 1,843
TOTAL 224 275,329
88
ANNEXE 6
RÉSULTATS DE L'ANALYSE DE DÉVELOPPEMENT DURABLE DES
TECHNOLOGIES
89
Boussole bernoise : Résultats
Projet :
Forces et des faiblesses du pojet
PÔLE CritèresMoyenne 0 Moyenne 0
ENVIRONNEMENT Gestion de l’eau 100% ## ## ## ## ## ## ## ## ### ## ## ## ## ## ## ## 25% ## ## ## ## ## ## ## ## ### ## ## ## ## ## ## ##Qualité de l'eau souterraine 75% ## ## ## ## ## ## ## ## ### ## ## ## ## ## ## ## 50% ## ## ## ## ## ## ## ## ### ## ## ## ## ## ## ##Qualité du sol 75% ## ## ## ## ## ## ## ## ### ## ## ## ## ## ## ## 75% ## ## ## ## ## ## ## ## ### ## ## ## ## ## ## ##Flux des matériaux 100% ## ## ## ## ## ## ## ## ### ## ## ## ## ## ## ## 50% ## ## ## ## ## ## ## ## ### ## ## ## ## ## ## ##Biodiversité 100% ## ## ## ## ## ## ## ## ### ## ## ## ## ## ## ## 75% ## ## ## ## ## ## ## ## ### ## ## ## ## ## ## ##Qualité de l’air 100% ## ## ## ## ## ## ## ## ### ## ## ## ## ## ## ## 67% ## ## ## ## ## ## ## ## ### ## ## ## ## ## ## ##Consommation d’énergie 91% ## ## ## ## ## ## ## ## ### ## ## ## ## ## ## ## 50% ## ## ## ## ## ## ## ## ### ## ## ## ## ## ## ##
ÉCONOMIE Emploi 50% ## ## ## ## ## ## ## ## ### ## ## ## ## ## ## ## 75% ## ## ## ## ## ## ## ## ### ## ## ## ## ## ## ##Coût de la technologie 75% ## ## ## ## ## ## ## ## ### ## ## ## ## ## ## ## 63% ## ## ## ## ## ## ## ## ### ## ## ## ## ## ## ##Technologie 75% ## ## ## ## ## ## ## ## ### ## ## ## ## ## ## ## 88% ## ## ## ## ## ## ## ## ### ## ## ## ## ## ## ##Retombée sur l'économie locale 25% ## ## ## ## ## ## ## ## ### ## ## ## ## ## ## ## 50% ## ## ## ## ## ## ## ## ### ## ## ## ## ## ## ##Nouvelles technologies 0% ## ## ## ## ## ## ## ## ### ## ## ## ## ## ## ## 25% ## ## ## ## ## ## ## ## ### ## ## ## ## ## ## ##
SOCIÉTÉ Qualité du paysage 100% ## ## ## ## ## ## ## ## ### ## ## ## ## ## ## ## 75% ## ## ## ## ## ## ## ## ### ## ## ## ## ## ## ##Qualité de vie 100% ## ## ## ## ## ## ## ## ### ## ## ## ## ## ## ## 75% ## ## ## ## ## ## ## ## ### ## ## ## ## ## ## ##Sécurité 75% ## ## ## ## ## ## ## ## ### ## ## ## ## ## ## ## 75% ## ## ## ## ## ## ## ## ### ## ## ## ## ## ## ##Durée des travaux 50% ## ## ## ## ## ## ## ## ### ## ## ## ## ## ## ## 75% ## ## ## ## ## ## ## ## ### ## ## ## ## ## ## ##Emploi 50% ## ## ## ## ## ## ## ## ### ## ## ## ## ## ## ## 50% ## ## ## ## ## ## ## ## ### ## ## ## ## ## ## ##Disponibilité de la technologie 75% ## ## ## ## ## ## ## ## ### ## ## ## ## ## ## ## 75% ## ## ## ## ## ## ## ## ### ## ## ## ## ## ## ##Environnement 88% 53%Économie 65% 70%Société 82% 72%Globale 78% 65%
50%
Technologie de décontamination de sols contaminés par des pesticides au Mali
Champignon de la pourriture blanche Lavage des sols
25% 50% 75% 100%75% 100% 25%
s'éloigne du DD se rapproche du DD se rapproche du DDs'éloigne du DD
90
91
92
93