Post on 10-Sep-2018
Résumé
« Le bonheur est éphémère, il passe sans s'arrêter, il s'attarde parfois, l'espace d'uneillusion,mais rares sont ceux qui savent le retenir, le garder. Il est si fragile, si vulnérable, ilsuffitdetroisfoisrienpourl'effrayer,levoirfuiràjamais.»FleuretteLevesque.
Le jouroùmoncheminadenouveaucroiséceluidemonpremieramour,mavieen fûtbouleversée.Ilaemportélepeudebonheurqu'ilmerestaitmemenanttoutdroitenenfer.
Unhomme,vacependantréussiràmesortirdecemondedeviolenceetdesouffrance,malheureusementledangern'estpassiloin,ilmeguette...
Àquoiseriez-vousprêtpourlasécuritédelapersonnequevousaimezleplusaumonde?Moi,tout!
Quandl'obsessiontourneauchaos,mavievaprendreuntournantauquel jenesuispassûrdepouvoirmerelever.
DarkRomanceContientdesscènesderelationsexplicites,deviol,deviolence,de
tortureetdemeurtre.Neconvientpasàunjeunepublic.
Cettehistoireestunefiction.Lespersonnages,lieux,péripétiesneviennentquedel’inspirationdel’auteur.Touteressemblanceavec
dessituationsexistantesseraientinopinées.
Droitd’auteur©2016ThaniaOdyneTousdroitsréservés
E-mail:Thaniaodyne@gmail.com
ISBN:979-10-96798-01-8
1∞Sofia2∞Sofia3∞Sofia4∞Sofia5∞Sofia6∞Etienne7∞Jules8∞Sofia9∞Eliott10∞Jules11∞Sofia12∞Étienne13∞Jules14∞Sofia15∞Eliott16∞Jules17∞Sofia18∞Jules19∞Étienne20∞Sofia21∞Jules22∞Sofia23∞SofiaÉpilogue
RemerciementsMonEtoileChapitre1
1∞Sofia
"Pourquoisuis-jeencoredecemonde?Quelavenirpuis-jeavoir?Mavienetientquegrâceàunpetitange!
Mon appartement est encore silencieux. Seuls des bruits de douches et les cris d'unefemme qui gronde ses enfantsme parviennent. Lesmurs sont tellement fins que je pourraisraconter toute la vie demes voisins... Ils pourraient sûrement en dire autant, d'ailleurs. Cesappartementsontplusdecinquanteansetl'isolationestquasiinexistante.
Le soleil perce à travers mon rideau jaune et illumine la petite pièce qui me sert dechambre.Celle-ciestassezdépouillée,jenepossèdequ'unmeubleoùjerangemesvêtementsetunlit.C'esttoutcequej'aipumepermettred'acheter...
—Mamannnn,hurlemonfilsdepuissachambre.J'aibeau luidiredebaisserd'un ton, tous lesmatinsc'est lamêmechose.Je rejette la
couetteetmelèvepéniblement.J'enfileunpeignoirpourrejoindrelachambredemonpetitGaëtan.—Bonjourmonange,chuchoté-jeenm'avançantverssonlit.—Maman,j'aifaituncauchemar!Jem'assiedsà côtéde lui pour caresserdoucement sonsublimevisage.Ses traitsme
ressemblentbeaucoup,toutcommesescheveuxblondsdorés.—Jesuislàmaintenantetpuisdetoutefaçon,c'estl'heuredeselever.Il rabat lacouverturesursa têtecommesiçapouvait le rendre invisible...Jem'esclaffe
alorsqueluigrommellequ'ilesttroptôtetqu'ilveutencoredormir.Je me remets debout pour ouvrir ses volets et poser ses habits pour l'école sur son
bureau.—Jetepréparelepetit-déjeuneralorsnetrainepas,lepréviens-jeavantdesortir.Jelelaisserâleretentredanslasalledebainquisetrouveaumilieudesdeuxchambres.
Sachantqu'ilenaaumoinspourquinzeminutesàselever,j'ailargementletempsdeprendremadoucheetdemepréparer.
Depuisquelquessemaines,delamoisissurecommenceàapparaîtresurtouslesmursdecetappartement.J'aibeauleslessiveravecdelajavel,ellerevientcontinuellement.Lasalledebainestlapiècelaplustouchéecariln'yapasdefenêtrepourl'aérer.Toutcelacommenceàvraimentm'agacermaisjenepeuxmalheureusementpasdéménageralorsilvabienfalloirquejefasseavec...
J'entredans labaignoireet lavescrupuleusement toutes lespartiesdemoncorps.Une
foisquejesuistouterougeàforcedefrotterlegantdetoilettecontremapeau,jemesècheetpasseunpantalongrisavecunhautdelamêmecouleur.Jeneveuxpasmefaireremarqueretessaiedemettrelesvêtementslesplussobrespossibleparmiceuxquejepossède.
Je rejoins ensuite notreminuscule cuisine qui est composée d'un évier, d'une gazinière,d'un frigo et d'un tout petitmeuble quime sert de plan de travail et de table. Je prépare unchocolatchaudauquelj'ajoutedescéréalesetprépareuncafénoirpourmoi.
Quelquesminutes plus tard, des petits pas se font entendre avant queGaëtan galopetoutproprejusqu'àmoi.Jemebaisseetilmesautedanslesbraspourmefairenotrecâlindumatin.
—J'aitropfaim!medit-ilcommes’iln'avaitpasmangédepuistroisjours.Je lui tendssonbolqu'ilengloutitenun riende temps.Jenesaispasoù ilmet toutce
qu'ilavale...Et il n'a que six ans, je n'imaginemêmepas tout ce qu'il ingurgitera quand il enauraquinze!
— Ce soir, tu restes avec la maîtresse une heure de plus parce que j'ai du travail,d'accordmonange?
Ilhochelatêteettendsonpouceenl'air. Ilestvraimenttropmignon.C'est laplusbellechosequej'aifaitedansmavie...
Aprèsunbrossagededentsexpress,nousmarchonsjusqu'àl'école.Ellesesitueàcinqminutesdel'appartement,cequiestunebonnechosecarjen'aipaslesmoyensdepayerunevoiturenimêmelestransportsencommun!
Une foisdevant legrandportailen fer, j'embrassemonfilsquipartencourant retrouversescopains.Samaîtressem'interpelleetmedemandedel’accompagner.Jenepeuxpasêtreen retard à mon boulot mais elle commence déjà à traverser le couloir alors je la suis,contrainteetm'assoisdevantsonbureau.
—MadameMaurel,votrefilsadescapacitéssupérieuresàlaclassedanslaquelleilsetrouve.Jemesuispermisedeluifairepasseruntestavantdevousenparleretauvudesonniveau,ilfaudraitenvisagerdeluifairesauteruneclasseoudel'envoyerdansunétablissementspécialisé.Cedernierseraitd'ailleurspréférable...
Jeresteinterloquée,jenemedoutaispasdeça!Malgrélesfacultésdesonpère...—Faitescequ'ilfaut.— Je connais une école qui s'occupe exclusivement des enfants surdoués, je peux le
recommandermaisc'estuneécoleprivée.Elleestassezonéreusemaistrèsbienréputée.Jegrimace,sijelepouvais,jen'hésiteraispasunesecondemaisc'estimpossible!—Jenepeuxpas,jesuisseuleavecmonfilsetjen'aipasassezd'argentpourl'envoyer
dansunteletablissement.—D'accord,jevaismerenseignerpourvoircequejepeuxfaire,medit-elleensouriant.— Tenez-moi au courant mais là, je dois vraiment aller travailler, lui réponds-je en me
levant.Passezunebonnejournéeetàcesoir.Jene lui laissepas le tempsrépondrecarenregardantmamontre, jemesuisaperçue
quej'avaisdéjàdeuxminutesderetard.Elliotvametuer...
~~~En arrivant devant l'hôtelmiteux, qui se trouve êtremon lieu de travail, Eliottm'attends
postécontrelemur.Jen'aid'autrechoixquepasserdevantlui...
—Sofia,Sofia,Sofia,medit-ilenvenanttournerautourdemoi.Jetremblesouslapeurqu'ilm'inspire,sesyeuxcouleurcaramelmefusillent.Ilaunbeau
visagemais n'inspire aucune sympathie, au contraire, ses traits sont durs. Son corps assezmusclé,nedonnepasenviedesefrotteràlui.
—C'estlatroisièmefoisquejetepréviens,qu'est-cequejevaisfairedetoi...Je ne sais par quelmiracle, je réussisà rester debout. Il s'approche demoi, les bras
croisés. Jenesaispass'il tient vraimentàentendremonexcusemais je la lui fournisquandmême.
—Lamaîtressedemonfilsvoulaitmeparler,jen'avaispaslechoix,soufflé-jeententantdesoutenirsonregard.
—Onatoujourslechoixdanslavie!répond-ild'untontranchant.Je ferme les yeux pour essayer de diminuer les battements frénétiques de mon cœur
maisc'estpeineperdue...Quandjelesrouvreenfin,jevoislesautresfillesdanslaruequimefixentavecunelueur
depitié.Jetentedefaireabstractiondetoutcequim'entourecarjesaisqueriennipersonnenemeviendraenaide.
Eliottsemetàtournerautourdemoitelunprédateur.Ilattrapevivementmoncoud'unemainetmesoulève jusqu'àceque jesoissur lapointedespieds. Ilestgrandet fort,autantquejesuisfrêleetpetite.Ilatoutpouvoirsurmoi.J'agrippesesmainsetlegriffemaisrienn'yfait...Marespirationestbloquéeparsamainetjecommenceàpaniquer.
—Jemesuistroprépété,maintenanttuvaspayer,crache-t-iltoutprèsdemonvisage.Ilmerelâche,jetentedereprendremonsoufflemaisilnem'enlaissepasletemps.Ilme
poussecontreunmur,danslaruelled'àcôté,àl'abridesregardsindiscrets.D'une main, je le vois déboutonner son jean pour sortir son sexe et mes yeux
s'écarquillentdestupeur.—Alors,petitepute,jevaist'apprendreàrespecterlesrègles!Moncorpsestprisdeviolents tremblementsetdes larmessemettentàcoulersurmes
jouestellesuntorrent.—S'ilteplait,pasça!Mavoixsecassedansunsanglot.Ilcefoudemessuppliquesetvientsecollercontremoi.Ildéfaitmonpantalonenunrien
de temps et le jette par terre avecma culottemalgrémes tentatives pour le repousser. Jetenteunedernièrefoisdeluiéchapperetmemetsàcourirmaisilmerattrapetoutdesuite.Jeluifrappelesbras,maisçan'apoureffetquedelefairerirejusqu'àquej'arriveàatteindresonvisage.Unéclairpassedanssesprunelleset ilm'envoieuncoupdepoingdans leventre.Ladouleurest fulguranteet jem'effondreausol.Eliottme relèvecommesi jenepesais rienetprendmonmentondanssamain,bloquantmesyeuxsurlessiens.
—Tucroisquetupeuxm'échapper?ricane-t-il.Jesuisàmoitiénuedanslaruelleetjesaiscequim'attend.Jen'aipaslaforcepourl'en
empêcher,j'ensuisconsciente,maisjamaisjelelaisseraifairesansmebattre...N'attendantpasderéponsedemapart, ilmeretourneetmepoussejusqu'àcequema
poitrine cogne violemment le mur. Il écarte mes jambes et s'approche par derrière pourpositionnersonsexeàl'entréedumien.
Mesjambesflageolentmais ilmemaintient fermementenplace.Jesens leboutdesonmembre entrer enmoi et j'arrête de gigoter car je sais que sinon, j'aurai droit à des coups.
Danstouslescas,jesouffrirais...Ilentred'uncoupàl'intérieurdemaféminitéet jeperdsmonsoufflesousladouleur.Ça
ne l'arrête pas au contraire, il va et vient en moi brutalement. Cet homme m'a détruit et ilcontinueàlefaire,chaquejour...
Jesuisunemarionnettedanssesbras, je le laisse fairecequebon lui sembledemoncorps.Mavieestunenferpermanent.
Quand il en a fini, il me lâche et mes jambes se dérobent. Je me recroqueville alorscontrelemurenpleure.
— La prochaine fois, tu seras à l'heure. Maintenant tu te bouges, Étienne t'attend !grogneEliott.
Il me jette mes vêtements à la figure avant de disparaître. Je me rhabille le plusrapidementpossibleettented'effacerleslarmessurmonvisage.
Jepassedevantlesautresfilleslatêtehaute,jamaisjenemontreraimafaiblessedevantceshyènes.
J'entre dans l'hôtel et fais un signe au réceptionniste. Je le connais depuis maintenantdeuxans. Jen'aurais jamaispensépouvoir supporter ceboulot aussi longtemps,mêmesi jen'ai pas vraiment d'autres alternatives. Jemonte les escaliers recouverts demoquette rougedécrépitejusqu'audeuxièmeétage.
J'ouvre la porte de la chambre 9 et découvreÉtienne qui regarde par la fenêtre. Il estgrandetmince, ilauncorpsmagnifique.Jemedemandebienpourquoi il vientmevoiralorsqu'ilasûrementtouteslesfemmesàsespieds!
—Bonjour,lancé-jed'unepetitevoix.Il se tourne avec un grand sourire et s'approche rapidement de moi pour embrasser
doucementmeslèvres.C'estlaquatrièmefoisqu'ilprofitedemesservices.C'estundesrareshommesavecquijeprendsduplaisiretquifaitattentionàmoidoncjesuiscontentedetombersurluiaprèscequivientdesepasser.
—Tuaspleuré?demande-t-ilen fronçant lessourcils.Qu'est-cequi t'arrivemabelle?Tuasdesproblèmes?
Ilnemepayepaspourquejeracontemaviedoncjemedétachedeluienmeforçantàsourire.
—Non,c'estrienmaisilfautquejeprenneunedouche,tuviensavecmoi?Il se déshabille en un rien de temps. Il est si sexy... C'est un homme comme lui que
j'aimeraisdansmavie,maisquivoudraitd'uneprostituée?
2∞Sofia
"Unerencontrepeut-ellevraimentchangerlecoursd'unevie?J'ensuisconvaincuemaispourmoi,cen'estjamaisdansle
bonsens"
Aprèsavoir fait l'amourdans lasalledebain,Étiennem'emportesur le litpour remettre
ça.C'estunamant formidable,malheureusement,c'estpresque l'heurequ'ils'enaille. Il resteavecmoideuxheuresetretourneensuitetravailleràchacunedenosrencontres.Ilestavocatdans un grand cabinet, c'est tout ce que je sais de lui car parler n'est pas notre activitéprincipale...
Enserhabillant, ilmefixepourmedirequelquechosequimechamboulecar jen'aipasl'habitudequequelqu'uns'inquiètepourmoi.
—Luna, si tu as lemoindre problème, n'hésite pas àm'en parler. Je sais qu'on ne seconnaît pasmais pour tout te dire, (il passe unemain nerveuse dans ses cheveux) tu es lapremière femme que je paye pour avoir des relations. Je n'ai pas le temps de faire desrencontresetj'aicertains...Besoins...
—Tun'aspasàtejustifier,aprèstout,c'estmoiquetupayes.—Ouimaistuessympaetjet'aimebien.Mes joues deviennent cramoisies, ça fait une éternité que je n'ai pas reçu de
compliments.Ildéposeunbaisersurmatêteavantdepartir.—Tiens,medit-il enme tendant une carte, il y amonnuméro si tu asbesoin.Surtout
n'hésitespas!Ilrefermelaportederrièreluietjem'effondresurlelit.Pourquoimavieestaussipourrie
?Qu'est-cequej'aifaitpourméritertoutça?Leprochainclientestunnouveauetjestresseàchaquefoiscaronpeuttombersurdes
fous.Jereprendsuneénièmedoucheenattendantsonarrivée.C'estEliottquiorganisetoutes
lesrencontres.C'estluiquidirigemavie...
~~~Une fois habillée et pomponnée, jem'assoie sur le lit pour attendre. Quelquesminutes
plustard,ungrandcoupestfrappéàlaporte.
—Entrez,crié-jepourqu'ilm'entende.Unhommeassezâgéouvre laporteetmerejoint.Sesyeuxs'illuminentàmavueetau
fonddemoi, j'aienviededéguerpirmêmesic'est impossible.Eliottn'hésiteraitpasàmetueretmonfilsseretrouveraitseuloupire...
Jefaismonplusbeausouriretandisquelepapysedéshabillemaladroitement; j'enfaisdemême en attendant ses instructions. Il s'approche et passe samain surma poitrine qu'ilpalpefiévreusement.Ilmefaitmalmaisjecontinuedesourire,leclientestroi...
Ilmeveutàquatrepattes,alorsjem'exécuteetfermelesyeuxquandilmepénètrepourm'imaginersuruneplageentraindebronzerausoleil.
—Vas-ysalope,bougetoncul...C'esttrèsélégant!Jefaiscequ'ilmedit,toutenrestantdansmonpetitmonde:monfils
courantsurlesableets'approchantdel'eauquiestàtempératureidéale,ilyentresespetitspiedsavantdemelancerungrandsourire.Ilestsiheureux...
Jesenspapytremblerderrièremoiavantdevenirm'écraser.Jeroulesurlecôtépourledégagermais celui-ci m'attrape les bras pourme serrer contre lui. J'ai la nausée, il a l'âged'êtremon grand-père ; alors je ferme fortement la bouche pour éviter de lui vomir dessus.Aprèsdixminutes,ilmerelâcheenfinpourserhabiller.
—Tuasuncorpsmagnifiquepoupée.Etben, jenepeuxpasendireautant... Ilm'embrassegoulûmenten fourrant sa langue
dansmabouche-cequimerépugne-avantdesortirenfindelachambre.Jem'adossecontrelaporteetmelaisseglisserausol.J'ailachanceincroyableden'avoiraucunautreclientavantcesoir.
Aprèsm’êtrefrottéeaussi fortquepossiblesous l'eaubouillantepour fairepartir l'odeurnauséabondedupapyetessayerdemedébarrasserd’unpeudecettehontequipèsesurmoi,jedescendsàlaréception.
Hugues,estlepropriétairedel'hôtel.Iln'approuvepasforcémentcequ'ils'ypassemaispuisqu'Eliottluireverseunepartiedecequenoustouchons,ilfermelesyeux.
JeretrouvePivoinealiasRachel,quiestentraindeseremaquillerdevantlegrandmiroirde l'entrée.Elleétait iciavantque j'arrive il yadeuxansetm'aidebeaucoupenmedonnantdesconseilspoursupportercettevie.
—Luna,crie-t-elleenmevoyantdescendrel'escalier.C'estleprénomquej'utiliseicipourlesclients;monvraiprénométantSofia.—Coucou,chuchoté-je.— Eliott, était excité cematin ! Étienne, est arrivé en avance et tu n'étais pas là. Ce
dernierluiaditquetuavaisletempsmaisEliott,s'enfoutait.Ill'afaitmonterdanslachambreetmonclientestarrivédoncj'aidûpartir.Iln'apasététropconavectoi?
Jem'esclaffe, tropcon?Est-cequ'abuserdemoiestcon?Jememetsàrire très fortavantdem'effondrerausol,enlarme.
Rachelseprécipiteversmoipourmeserrerdanssesbras.—Hé,mapuce,qu'est-cequis'estpassé?Je la repousse, je ne veux la pitié de personne. Je me relève et remonte dans la
chambre.J'aibesoindefaireunesieste,mesnerfscommencentàlâcher.Monréveilsemetenrouteversquinzeheures,l'heureàlaquellejedoismepréparer.Ce
soir, j'airendez-vousavecunhomme,quid'aprèslesdiresd'Eliott,estunepersonnerichequis'ennuieetquiabesoindecompagnie.Sijeluiconviens,nousauronsd'autresrendez-vous,cequimetEliottsurlesnerfscarçapourrait luirapporterbeaucoupd’argent.Jen'aidoncpasledroitàl'erreur!
Jepasselaroberougequej'aiapportéepour l'occasionetdescends.Eliottm'attendenbasdesmarchesetpasseunbrasautourdemesépaulespourmerapprocherdelui.
—Tuvois,quandtuveux,tupeuxêtreàl'heureetjolie.Jeserrelesdentstandisqu'ilmeconduitjusqu'àsavoiture.Cerendez-vousalieudansun
hôtelplushuppé,d'oùmabellerobe...—Gaëtan,vabien?demandeEliott,l'airinnocent.Mesmainstremblentàl'évocationdemonfils,iln'arienàsavoirdelui.—Oui.Jetournelatêteverslavitre,espérantqu'iln'endemandepasplus.—Tuluiferasunbisoudemapart.Plutôtcrever!—Um,réponds-jepourcoupercourt.Iln'insistepascarnousarrivonsdevantunendroitmagnifique,quineressembleenrienà
l'hôteloùj'exercehabituellement.Cen'estpasmonmonde!Unhommeouvremaportièreetmetendsamainpourm'aideràsortirdelavoiture.Jele
remerciealorsqu'Eliottattrapemonbraspourmefaireavancer.Nousprenonsl'ascenseuretquandlaportes'ouvre,jeresteinterloquée.Lachambreest
sublimeetl'hommequiestàl'intérieurl'esttoutautant.Ilplongesesyeuxbleusdanslesmiensetcequej'yvoismerefroidit.Iln'apasl'airtrèsheureuxdemevoir,peut-êtrequ'ilneletrouvepas à son goût. Mes mains se mettent à trembler, je les passe dans mon dos pour quepersonnene leremarque.J'aipeurde laréactiond'Eliottet jemedemandecequivaencorem'arriver!
3∞Sofia
"Lesmenaces,tantqu'ellesneconcernentquemoi,mepassentau-dessus.Quandonestdéjàenenfer,quepeut-il
nousarriverdepire?"
—J'espèrequ'ellevautlecoup!ditl'hommesansmequitterdesyeux.—OuiJules,c'estlameilleurequej'aienstock.Ondiraitquejesuisuneboîtedeconserve…UnéclairtraverselesyeuxdufameuxJules
avantqu'ilmeregardedespiedsàlatête.— Bien que cette robe soit moulante, je ne vois pas bien son corps, il faut qu'elle se
déshabille,dit-ilensouriantlégèrement.—Apoil,m'ordonneEliott.Jelefixeabasourdiemaisvusonregardassassin,jenedisrienetm'exécute.Jepassema robeau-dessusdema têtepuisdégrafemonsoutien-gorgeetenlèvema
culotte.Ilnemerestequemesescarpins.Malgrémondésirdeparaîtreforte,jebaisselatêtesousleursregardsappréciateurs.Jetrembledeplusenplusmaisaucund’euxn’al’airdes’ensoucier.Jen’aimepasdutoutlatournurequeprennentleschoses.
—TupeuxsortirEliott,jelaprends.Cederniers'exécuteetjerelèvelatêteunefoisquelaporteclaque.—Tuestrèsjolie,meditJules,pourquoitufaisça?—Fairequoi?Coucheravecdeshommes?Jevoisunsourireapparaîtreaucoindesabouche.—Rhabille-toi!m’ordonne-t-il.Jefroncelessourcils,cen'estpascommeçaqueçasepassenormalement.—Vousavezpayé,jesuisnue,àvotretour...Cettefois,ilexplosederire;c'estuntrèsbeausonmaisquandilreprendsonsérieux,il
n'aplusriend'amical.Jesensqu'iln'estpaslàpourprofiterdemoialorsjedécidederemettremesvêtementsenplaceetmereculeverslemur.
Cet homme ne me fait pas peur comme Eliott mais je sens qu'il peut être tout aussidangereux.
Ils'assoitsurlelitalorsquejepeuxpresqueatteindrelapoignéedelaporte.—Tun'irasnullepartLuna.Il fouilledans lapochedesavesteetmemontreuneplaquedepolice.Niune,nideux,
j'ouvre la porte mais suis tout de suite arrêtée par un homme immense qui se tient devant
l'encadrement. J'y crois pas, je suis très, très mal ! Le géant me repousse au milieu de lachambre.
Toutàcoup,unealarmes'allumedansmoncerveau!JemetourneversJules leregardsuppliant.
—Jedoisallercherchermonfilsdansuneheureàl'école,laissez-moipartirs'ilvousplaît!
Legéantsemarreetrépètemesparolesensefoutantdemoi,quelconnard!Julesrestede marbre, comme une statue, les yeux fixés sur moi, ne prêtant aucune attention à soncollègue.
Toutàcoup,ilpasseunemaindanssescheveuxetsetourne.J'enprofitepourcourir leplus vite possible vers la porte et réussisàme faufiler à côté du géant qui était en train derigoler comme une baleine. Je descends les escaliers le plus rapidement possiblemais suisrattrapéejusteavantd'atteindrelaporte.
Unbrass'enrouleautourdematailleetmepousseviolemmentcontrelemur.Matêtelecogneassezfortetçamefaittrèsmal.Jemedébatsautantquejepeuxmaisrestecolléeaumur.
—Oh,tutecalmes!hurleJules.Jelaissealorsmesbrasretomberetlefixe.Sonregards'estassombrietsoncorpsest
tenducontrelemien.— Tu sais, je peux te rajouter un délit de fuite. Ton fils tu ne le reverrais alors plus
pendantunlongmoment!Acesparoles,deslarmescoulenttouteseulesurmesjoues.Sijefaistoutça,c'estpour
pouvoirm'occuperdelui.C'esttoutemavie!—S'ilvousplait,iln'aquemoi!Ilfautquej'aillelechercher!Ilsereculeunpeuenjurant.—Jenepeuxpas,ilestdansquelleécole?medemande-t-il.—Pourquoi?—Tupréfèreslelaisserlà-bastoutelanuit?Nonmaisjen'aipasconfianceenlui!— Tu es placée en garde à vue, je peux aller le chercher et l'emmener chezmoi. Ma
sœurvitavecmoi,ellepeuts'enoccuperletempsquetoietmoionaituneconversation.Je n'ai pas tellement le choix, l'école appellerait sûrement les services sociaux, quime
l'enlèverait!—Ok,ilestàécoleprimaireJeanJaurès,ils'appelleGaëtan.Il attrape sa paire de menottes et entoure mes poignets avec, avant de m'obliger à
avancerdans lehallsous leregard interloquédesclients.Matêtesebaisse lepluspossible.J'aihonte,jedevraisyêtrehabituéemaisc'estimpossible.
Dehors,l'airfraispiquemesbrasnus.Arrivéedevantlavoiture,j'entendsEliotthurler:—Situl'ouvressalepute,jetebutetoiettongamin!Cedernierestattaché,lesmainsdansledosetsefaitpousserparunpolicierdansune
autrevoiture.Mes jambescèdentsousmoiparceque jesaisqu'ilestcapabledemettresesmenacesàexécution!
Jules jureenmeretenantde tomber. Ilm'entouredesesbras fermes jusqu'àceque jesoisassisesurlabanquettearrièreetfermelaportièreensortant.Ilnerestepasavecmoietunepaniquem'envahitjusqu'àqu'unepetitevoixmesoufflequ'ilvachercherGaëtan.
~~~Letrajetaucommissariatsembledurerdesheures.Une fois installée dans une petite pièce, mes mains attachées au centre de la table,
j'attendspendanttrèslongtemps.Moncouetmesépaulesmefontsouffrir;jetendsmesbrasetposematêtedessusquandlaportes'ouvreengrand.
Jeme relève vivement quand un homme à la peaumate, assez bien foutu s'installe enfacedemoi.Ilmedétailleavecunregardcarnassierquejeconnaistropbien.
—Jesupposequetun'aspasd'avocat,tupeuxendemanderund'offi...Jeluicoupelaparolequandjemesouviensqu'Etiennem'adonnésacarte!—Voussupposezmal!J'aisonnumérodansmonsac.Leflicfroncelessourcilsetsortquelquesinstants.Enrevenant,sonhumeurachangéetsonvisagemontrel'agacementqu'iléprouve.—ÉtienneBlanchard!Tubaisesavec?Jesourisencoin.—Enquoiçavousregarde?Vousêtesjaloux?Ses yeux deviennent des éclairs alors que je m'affale sur la chaise plus détendue en
sachantquemonsauveurarrive.—Avectoutcequit'espassédessus!Çanerisquepas!Çafaitmalàentendremaisjejouel'indifférence,j'aidéjàentendupire.—Aumoinsj'aidel'expérience!m'exclamé-je.Ilselèvetoutàcouppourfermerlaporteàcléetéteintlacaméradelapièce.Mespoils
se hérissent en sentant le danger. Il s'approche demoi et donne un coup de pied dansmachaisequis'envoleet jem'étalepar terre lesbrasen l'air, toujoursattachée.Je tentedemerelever mais mes jambes ne m'obéissent plus, tellement je suis terrifiée. Il passe son brasautourdemoietmesoulèvepourmaintenirmesfessesàhauteurdesonentrejambe.
— Alors, on fait moins la maline ? Eliott m'a demandé de venir te faire passer unmessagecontreunetrèsgénéreuseenveloppe...
Oui,Eliott a beaucoupd'argentmêmes’il lui en faut toujours plus.Çanem'étonnepasqu'ilaitun flicàsonserviceet jepensequ'iln'estpas leseul ! Ilentortillemescheveuxdansunedesesmainsetclaqueviolemmentmatêtecontrelatable.Jecriesouslechocalorsqueluirigole.
—Situparlesdequoiquecesoit,tonfilsseratorturéettuédevanttesyeuxavantqu'ilt'arrivelamêmechose,compris?
Jebouge la tête contre samain ; ça a l'air de lui convenir car il libèremes cheveux etrapprochelachaisepourquejemerassoie.Ilrallumelavidéoetdéverrouillelaporteavantdesortir. Même sans cette menace, je n'aurais jamais rien dit. Je connais Eliott et je saisd'expériencecequ'ilpeutfaireendurerauxpersonnesquis'opposentàlui.Iln'yaquemonfilsquimeretiennesurcetteTerreetc'estpourluiquejemebatschaquejour.Ilestinconcevablequejefassequoiquecesoitquipourraitlemettreendanger.
~~~Quelquesminutesplus tard,Étienneentreen trombeetseprécipitesurmoiquisuisen
larmes.—Hé,mabelle!(ilm'entouredesesbrasetmeserrecontrelui.)Jevaistefairesortir
delà,net'inquiètepas.
—Ilfautquejeretourneauprèsdemonfilsleplusvitepossible!Aide-mois'ilteplait!Ilfroncelessourcilsets'assoitsurlachaiselibreenfacedemoi.—Jenesavaispasquetuavaisunenfant...—Onn’apasvraimentdiscutéenmêmetemps!Ilsouritmaissereprendvite.—Ilsn'ontriencontretoimaisilsveulentfaireplongerEliott,àtoutprix.Ilsontseulement
besoindetontémoignage.—Jenedirairien!Mavieetcelledemonfilssontenjeu!—Écoute,situcoopères,ilstelibéreronttoutdesuite...Madécisionestdéjàprise.Jevaismedébarrasserd'Eliotttouteseule.—Non!IlpasseunemainsursonvisageetJulesvientleprévenirqu'illuirestedeuxminutes.—Comment tuveuxque je t'aideSofia?Tume faisappelermaissi tu te fousdemes
conseils,çanesertàrien.Jerestemuréedanslesilence,enmenaçantlachairdemachair,Eliottestallétroploin.
Àpartirdemaintenant,ilvaregrettertoutcequ'ilm'afaitettoutcequ'ilm'obligeàfaire!JeremercieunedernièrefoisÉtienned'êtrevenumaisils'envadépité.Jules prend sa place. Il s'assoit nonchalamment et me tend une bouteille d'eau que
j'acceptevolontiers.—Tonfilsvabien.C'estunpetitgarscourageux.Jerespireungrandcouppouréviterdepleurer.Ilmemanqueterriblementetjesaisque
j'enaiencorepourunmoment.Julessepenchesurlatable.—Qu'est-cequ'Eliott,trafiqueexactement?Jefermelesyeuxpouroublierl'endroitoùjesuis.Jenepeuxpasluirépondre!Ungrandcoupportéàlatablemefaitsursauteretouvrir lesyeuxpourtombersurceux
orageuxdeJules.—Situneparlespas,j'appellelesservicessociaux!Unsouriresedessinesurmonvisage,moiaussijepeuxmenacer!—Etjeporteplaintepourenlèvementd'enfant...,luiréponds-jecalmement.Ilsecouelatêteenselevantetmepointedudoigt.—NejouepasavecmoiSofia,tuleregretterais!Jepouffealorsquesonregarddevientassassin.—Qu'estcequipeutm'arriverdepirequejen'aipasdéjàsubi?Il ferme la boucheet je sens qu'il n'a plus rien à répondre.Rien ne peutme faire peur
venant de lui. Je vois qu'il n'est pas si méchant sous ses grands airs de flic dur à cuire, lapreuve,ils'occupedeGaëtan...
—Enattendant,tonfilsestchezmoiparcequetunepeuxpast'enoccuper,tucroisquetuesunebonnemère?
Ok,unpartout!Jedécidequ'àpartirdemaintenant,mieuxvautquejemetaise.Ilsn'ontaucuneraisondemegarder,j'aijusteàattendre.
JulesmeposeencoredesquestionssurEliott, ilperdpatienceetfrappelatableencoreunefoisous'approchedemoiàlalimitedemetoucherpouressayerdemefairepeur.Ilnemeconnait pas, je suis sûre qu'il ne me ferait aucun mal et au pire, Eliott m'a frappé à denombreusesreprisesalorsunedeplusoudemoins...
Mavieestvraimentpitoyable!
4∞Sofia
"Sinouspouvionsconnaitrenotrefutur,jenesouhaiteraispassavoirlemien.Jeneseraispassûred'avoirlaforcede
levivre..."
Jesuisemmenéedansunecelluleavecdeuxautresfemmesetsuisenfinlibéréedemes
menottesquiontlaisséesdesmarquessurmespoignets.Jem'assoiesurunbanclibreetmerecroqueville pour nepasêtreemmerdée. Jenepensequ'àmon fils qui est dansunendroitinconnu;c'estlapremièrefoisqu'ilestloindemoietçamebriselecœur!
Jenesaiscombiend'heuresplus tard,Julesmefaitsigned'approcheretouvre laportepourquejepasse.
Ilattrapemonpoignetet jegrimace,ilestdouloureuxàcausedelamenottequiafrottédessus. Il le soulèvepour le regarder etme lanceun regardmais nedit rien. Je sais qu'il acompris et qu'il va encoremegonfler avec sesquestions. Ilme tire jusqu'à sonbureaupournousyenfermer.
—Assieds-toi.—Avosordreschef!Il me fait un sourire avant de redevenir sérieux. Il attrape mes poignets striés par
plusieurscicatrices,quejemesuisinfligéesdansunmomentdedésespoir,avantdeposersesyeuxdanslesmiens.
—Pourquoituasfaitunetellechose?Çayestc'estparti...C’étaitdeuxmoisaprèsquej’aicommencéàtravaillerpourEliott.Il
m’aforcéeàcoucheravecsixhommesdansunejournéeetj’étaisépuisée.Monfilsavaitdelafièvreetn’arrêtaitpasdepleurer.Quandjemesuisenfinretrouvéeseuledansmachambre,j’airenversé lemiroirqui s’estbrisésous l’impact. Il était en facedemoiet reflétaitmonvisagedévastée.Commeunrobot,j’aiattrapéunmorceautranchantetmesuisentailléelespoignets.Monfilsm’atoutàcoupappeléetjesuissortiedematranse.J’aiarrêtélesangdumieuxquej’ai pu. J’ai à présent degrosses cicatricesmais je n’y prêteplusattention. Jene raconteraipascettehistoireàJules,iln’apasbesoindeconnaîtrelesdétailsdemavie.
—Tucroisqueçameplaîtdecoucheravectouslesperversdelaville?—Donc,tuesforcéeparEliott?S’ilcroitquejevaistomberdanslepanneauaussifacilement,ilsemetledoigtdansl'œil.—Biententé,luilancé-je.Ilmelâcheetsecouelatête.
—Bon,tueslibre,jeteramènechezmoipourrécupérertonfils.J'écarquillelesyeux,surprisequ'ilm'inviteàvenirchezluiaulieudelefairevenirici.Enpassantdevantmoi,j'attrapesonbrascarilyaunechosequimetravaille.—Est-cequ'Eliottestsorti?— Pas encore mais on n’a pas assez d'éléments pour le garder, selon le procureur.
Bientôt,tul'aurasdenouveausurledos.Ce n'est pas une bonne nouvelle mais je m'y attendais. Je me dépêche de sortir du
commissariat,cen'estpasmonendroitpréféré!
~~~Juless'arrêtedevantunimmeubledequatreétages.Nousmontonsjusqu'audernieroùil
n'yaqu'unseulappartement;ildoitêtretrèsgrand...Apeinejeposeunpiedàl'intérieur,unpetitbonhommesejettesurmoi.—Maman!!!T'esrevenue!Tum'astropmanqué!Jemepenchepour leprendredansmesbrasetmes larmess'échappentdemesyeux.
Jel'aimeplusquemavieetjesuissoulagéequ'ilaillebien.—Toiaussi,monange.Jeme relèveet aperçois unegrandebrunequime sourit de toutes ses dents.Elle est
très belle et ressemble énormément à Jules. Elle me tend sa main en se présentant. Elles'appelleJessicaetest lasœurdeJules.Je la remerciechaleureusementd'avoirgardémonbébé.
—Ilaétéadorableetilesttrèsbienélevé.Julesquiestrestéenretraitàcôtédelaportenousobserve.—Tuveuxm'aideràfaireàmanger?demandeJessicaàmonfils.Cedernieraccepteetilss'envonttouslesdeuxauboutducouloir.—Jeteremerciedet'enêtreoccupé,soufflé-jeàJules.Sonvisagesefermealorsqu'ils'approchedemoi.—Tun'asjamaispenséàfaireautrechosedetavie?J'explosederire,commesij'avaislechoix!—Tucroisquec'estaussisimple?Tuestropnaïf,monsieurlepolicier!—TudoisdufricàEliott,c'estça?C'estplutôtmoiquisuisnaïvedecroirequ'ils'intéresseuntantsoitpeuàmoialorsqu'en
fait,ilcontinuesoninterrogatoire...—Jeferaismieuxderentrerchezmoi.Ilattrapemonpoignetavantquejepartecherchermonfilsetmeramènecontrelui.—C'estbon,j'arrête.ProfitedurepasSofia.Jemedégagefermement,furieuse.—Jenesuispasunemendiante!Jen'aipasbesoindetoipouravoiràmangersurma
table!crié-je.Monfilsm'ayantentendu,arriveencourant.Jeluiattrapelamainetmeprécipiteversla
porte.—Attends,cen'estpascequejevoulaisdire!Jene l'écoutepasetclaquesaporteenpartant.Jedescendsrapidement lesétageset
reprendsmonsouffleunefoisdanslarue.—Maman,çava?
Jem'accroupispourprendreGaëtandansmesbras, c'est la seule personne sur qui jepeuxcomptermaissurtoutcellequ'ilfautquejeprotègeàtoutprix!
—Oui,monange…Allezviensonrentre,luidis-jeenmerelevant.Nous prenons un bus un peu plus loin avec le peu d'argent que j'ai dans mon porte-
monnaie.Celui-ci,parchance,nousramènejustedevantnotreimmeuble.Jeprépareunrepasrapideetfaisprendreunedoucheàmonfilsavantdelemettreaulit
carilcommenceàsefairetard.Jedéposepleinsdebisoussurses joueset il rigolecommeunfouquand je lui faisdes
chatouilles. C'est le son que je préfère au monde. Tout ce que je souhaite, c'est qu'il soitheureux...
—Dorsbien,jet'aimemonamour.Aprèsundernierbisou,jesorsdesachambreenlaissantsaporteentrouverte.Jepeuxenfin retirerma robeet prendreune longuedouche.Quand j'en sors, l'eauest
glacéeetj'aienfinunplanpourmedébarrasserd'Eliott.Danstouslescas,ceseraluioumoi.Jeréalisequ'ilestplusquetempsquejeréagissecarilnemelaisserajamaistranquille...
Aprèsavoirretournétouteslespossibilitésdansmatête,jem'endorsenfin.
~~~
Deuxansplustôt.
Jesorsdechezl'assistantesocialeavecmonfils.Ellenepeutrienfairepournousàpartmedonnerl'adressed'uncentrequipourraitnoushébergerquelquestemps.
Jemesuis faite virerdemonboulot carmon filsa trèssouventde fortespousséesdefièvreetétantsonseulparent,c’estmoiquidoisàchaquefoisl'emmeneràl'hôpital.Aprèsça,j'ai perdu mon appartement que je n'ai plus les moyens de payer. Il faut que je trouve unesolution sinon mon fils sera placé dans un orphelinat et je n'arrive même pas à y pensertellementcetteidéem'estinsupportable...
Mafamillem'alaisséetomberenapprenantmagrossesse.Ilssonttrèscatholiquesetilsn’acceptentpasque jesoismèresansêtremariéeetsansque lepèresoitprésent. Jedoisdoncmedébrouillerseule.Mêmesicettefois,jen'aipluslechoix,ilvamefalloirdel'aide.
L'adresseducentren'estpas très loinetaprèsdixminutesdemarche,unbâtimentdedeuxétagessedressedevantmoi.Monfilscommenceàêtrefatiguéalors jem'approchedel'entrée jusqu'à ce que découvre l'homme qui en sort ! Jamais je n'aurais pensé le revoir unjour...
Eliott est grand, plein d'assurance et plus beau que dansmes souvenirs. Presque cinqansontpassédepuisquejel'aiquittéetilnem'apasmanquéuneseulefois!
Cethommeestdangereux,pasdans lesens torridemaisplutôtdans legenreviolent. Ilm'amisunegifleparcequej'avaismalrangéuneassiette,jesuispartielesoir-mêmeaprèsunanderelation.
Jelevoisclignerdesyeuxplusieursfoiscommesiiln'ycroyaitpas.Pourmoiaussic’estunegrandesurprise!
—Sofia,finit-ilpararticuler.—Eliott,soufflé-je.
—C'esttonfils?Àpartsijel'aivolé...—Oui.Gaëtan faisant son timide, secachederrièremes jambes.Jepassemamaindansses
cheveuxpourlerassurer.—Tuvasaucentre?—Um.—Jepeuxt'hébergersituveux...Sapropositionestgénéreusemaisjenepensepasquecesoitunebonneidée.—Tusais, là-dedans, ilyadesalcooliquesetdesdrogués.Cen'estpassuperpourun
enfant...J'aiunechambred'ami.Tupeuxresterdeuxoutrois jours, letempsdetrouverautrechose...
Jebaisselatêtepourregardermonfils.Ilaraison,ceneseraitquequelquesnuits...—Çavaaller,jeneveuxpast'embêter...—Si jete lepropose,c'estquetunemedérangespas.Monappartementestgrandet
puis,jeteconnais.Je ne lui fais aucunement confiance même si je dois avouer que la proposition est
tentante.J'hésitemaisc'estlapremièrepersonnequimetendlamaindepuisunbonmoment.—Allez,venez,lepetital'airfatigué,ilauraunvrailitchezmoi.EnregardantGaëtan,c'estvraiquesespetitsyeuxsontsur lepointdese fermeret je
mesenstellementcoupabledeluifairevivredetelleschoses...—Merci,alorsj'accepte,soufflé-je.Sonappartementestassezgrandeffectivement, lacuisineestouvertesur lesalonavec
unpasse-platentre lesdeux. Ilnous installedansunechambrequicontientungrand litetunbureau.
Eliotts'accroupiedevantGaëtanquiesttoujourscolléàmoi,méfiant.—Alorsbonhomme,tuasquelâge?—Quatreans,répond-ild'unepetitevoix.Aprèsquelquessecondes,Eliottserelèvelentementenmedévisageant.Jepensequ'ila
compris...—Turestesici,ilfautquejeparleàtamaman.Sa voix me fait froid dans le dos ! Il attrape mon bras, je le laisse faire pour ne pas
effrayer mon fils et il me tire jusqu'à arriver dans ce qui doit être sa chambre. Pleins devêtementstraînentparterreetlelitressembleàunchampdebataille.
—C'estmongosse?demande-t-ilsansdétour.Jebaisse lesyeuxmais ilattrapeviolemmentmonvisagepourque jen'aied'autrechoix
quedeleregarder.—Oui,arrivé-jeàarticulermalgrélefaitqu'ilserremamâchoire.—Etpourquoitunemel'asjamaisdit?—Qu'est-cequeçaauraitchangé?Ilmerelâched'uncoupetjem'étaleparterre.— Tu as raison, j'en ai rien à foutre. Et ne t'avises pas de le lui dire ! crache-t-il
rageusement.Aucunrisque, je luiaiditquesonpèreétaitmortetçacontinueraainsi.Cethommen'a
riend'unpèreet jenetiensabsolumentpasàcequ'ilentredanslaviedemonfils.Eliottsortde l'appartement sans un mot de plus et c'est un grand soulagement. Cet homme me faittoujourspeurmêmecinqansaprès.
~~~Troisjoursplustard,Eliottrevientlesoiravecungrandsourireauxlèvres.—Jet'aitrouvéunappartement.Iln'estpasformidablemaisiladeuxchambresetc'est
mieuxqued'êtresouslesponts...Jeleregardeébahi,c'estuneexcellentenouvelleparcequemoi,jen'airientrouvé.Cequi
mefreinec’estlefaitquejen'aipasd'argentpourlepayer.Voyantmondésarroi,ilajoute:—J'aipayélestroispremiersmoisdeloyer,çatelaisseletempsdetrouverunboulotet
ça,c’estpourtoi,medit-ilenmetendantuneliassedebillets.Pourlescoursesettoutlereste,tumerembourserasquandtupourras.
J'écarquille les yeux, c'est tropbeaupourêtre vrai ! Jen'arrivepasày croiremais j'aitellementbesoindecetappartementquej'accepte,pourmonfils.JeremercieEliott,unmillierde foisetnousemménageons lesoir-même. Ilestpressédenousvoirpartir, toutautantquemoijesuispresséedem'éloignerdecethomme.
~~~Après troismois de recherche intensive, je n'ai trouvé aucun boulot. Soit ils refusent à
caused'unmanqued'expérience,soitc'estincompatibleavecunenfant.Un soir, en revenant demes recherches d'emploi, je suis surprise de voir Eliott devant
monimmeuble.—Ilfaudraitquetumerembourseslefricquejet'aifilé,medit-ilsanspréambule.—Jen'aipastonargent...,soufflé-jeabasourdie.Ilgrimaceetmefaitsignedemonterà l'appartement.Unefois leseuil franchi, ilmetire
parlamainjusqu'àlachambreetmepousserudementsurlelit.Sous lechoc, jen'aipas le tempsde réagirqu'il s'assoit surmoiàcalifourchon. Jeme
débats, essaie de me faufiler entre ses jambes ou de le pousser mais rien n'y fait.Heureusementquemonfilsestencoreàl'école...
Il semet à rigoler et je réussisà le gifler. Il attrape alorsmes poignets qu'il pose au-dessusdematête.Sesmainssontgrandesetilarriveàlestenirdansuneseule.Jemetortillejusqu'àcequejesentesamainclaquersurmajoueavecuneforceimpressionnante.J'hurledetoutesmesforcesetenreçoisunedeuxième.Du liquidechauddégoulinesurma joueetmesyeuxs'humidifient.Jecomprendsqu'ilmeveutdumaletsurtoutquejesuisincapabledefairequoiquecesoitpourl'enempêcher.
—Tutelafermespetiteputeoujecontinuejusqu'àcequetuperdesconnaissance.Je fais ce qu'il demande car je sens qu'il peutmettre ses paroles à exécution. Je suis
terrifiéeparcethomme...—D'aprèscequejemesouviens,tuesplutôtdouéeaulit...J'aiquelquesclientsàquitu
plairaisbeaucoup!Des larmes semettent à coulerà flots surmes joues, je n'en crois pasmes oreilles !
C'est impossible, il ne peut pasme demander de faire une telle chose ! Je suis totalementabasourdie,jepensaisqu'ilgagnaitsaviehonnêtement!
—Non,s'ilteplait,jenepeuxpas...—Tuasmonargent?Jesecouelatêtedépitée.
—Alors, demain, je te veux devant l'hôtel de la grotte, à quinze heures. Je n'accepteaucunretard,soittubaisesaveclemecquejechoisissoittutrouvesl'argentquetumedois.Àtoidechoisir!
Unrirem'échappe.—Choisir?Tuesunmarrant!Aprèscettepetiteréflexionquiestmalencontreusementsortidelabouche,ilmeretourne
surleventre,soulèvelarobequejeporteetarrachemaculotteavantdedéfairelafermetureéclairdesonjean.
—Puisquequetuveuxfairel'intéressante,jevaistesterlamarchandise.J'hurledetoutesmesforces,lesuppliemaisrienn'yfait.Ilforcel'entréedemonvagince
quim'infligeunedouleuratroce.Ilmedonneungrandcoupdereinpourentrerentièrementenmoi et va-et-vient avec une telle violence que j'ai l'impression qu'il écarte mes entrailles àchaquecoupqu'ilmedonne.
Aunmoment,ladouleuresttellementintenablequemonespritsedissociedemoncorps.Ilfaitcequ'ilveutdemoialorsj'arrêtedemedébattre,jen'enaipluslaforceetc'esttroptard.Je suismorte à l'intérieur et je sais que ce n'est que le début…Ma vie devient un véritableenfer.
5∞Sofia
"Jemebattraidetoutesmesforcespourfairepencherlabalanceenmafaveuretgardermonangeauprèsdemoicaril
esthorsdequestionquejel'abandonne"
Aprèscecauchemarquim'aramenédesannéesenarrière,jedécidedemelever.Ilest
assez tôt mais j'appelle tout de même Rachel. Je vais avoir besoin de son aide, tout enessayantdenepasparaîtresuspecte.Auboutdelatroisièmesonnerie,elledécrocheenfin.
—Allo!—SalutRach,jetedérange?—Apartlefaitquejedormais?Nan!Jericanemaisjen'aipasdetempsàperdre.— Est-ce que tu pourrais me fournir une drogue qui fasse que la personne soit
immobiliséemaistoutdemêmeconsciente?Aprèsuntrèslongsilence,jel'entendssedéplacer.—Iltefautçapourquand?—Leplusvitepossible...—Dansuneheuredevantl'hôtel?—Plutôtaucaféhabituel.Jeneluilaissepasletempsd'ajouterquoiquecesoitavantderaccrocher.Rachel deal pour Eliott. La première fois où j'ai dûme prostituer, elle m'a fourni de la
droguepourquejepuissesupporterqu'unhommequejeneconnaissaispasmetouche.C'estlaseulefoisoùj'enaipriscar jenevoulaispasdevenirdépendanteetmontrercetexempleàmonfils.Çam'asoulagésurlemomentmaislahonteaviteprisledessus.
JevaisréveillerGaëtanqui,commenousnoussommescouchéstard,nem'apasappelécematin.
—Jeneveuxpasallerà l'école, je veux rester avec toimaman !mesoufflemonpetitangealorsqu'ilestentraindedéjeuner.
C'est la première fois qu'il me dit ça, comme s'il se doutait que je préparais quelquechose...
—Mangeavantqu'onsoitenretard...—C'estencorelepolicierquivavenirmechercher?—Non,monamour,ceseramoi.Jeparsrapidementdansmachambreparcequejenesuispassûreetcertained'enavoir
véritablementlacapacité.Deslarmescoulentsurmesjouesquandj'ypensemaisjen'aipasd'autresalternatives!
—J'aifini!!!mecrieGaëtandepuislacuisine.Jesèchemeslarmesavantdelerejoindre.Nous faisons notre trajet quotidien jusqu'à l'école primaire et je l'embrasse un peu plus
longuementqued'habitude.Jeleregarderejoindresaclasseavecunpincementaucœur.
~~~Maintenant, direction le café. Je regarde autour demoi pour vérifier qu'il n'y a aucune
connaissanced'Eliottauxalentours.Riennedoitsemettreentraversdemonchemin.Rachelarrivecinqminutesaprèsetmetenduneenveloppe.Ellemel'échangecontrede
l'argentqu'ellerangerapidementdanssonsac.—Jenedevraispasteposerlaquestionmaistucomptesenfairequoi?—Ilvautmieuxquetunesachesrienmaismercipourtoutcequetuasfaitpourmoi.Je la prends dans mes bras avant de rejoindre l'hôtel en vitesse. Je monte dans ma
chambrehabituellecar,connaissantEliott,ilvoudras'assurerquejen'airienditsurses"petitesaffaires"àlapolice.
Je prends deux verres et dépose la poudre blanche, quem'a fournie Rachel dans l'und'eux,avantdeverserduwhiskyquisetrouvetoujoursdansleminibar.Eliottneboitqueçaàlongueurdetemps,j'espèrequeçaseralecasaujourd'hui.
Jem'assieds sur le lit pour attendre et une demi-heure plus tard, la porte s'ouvre à lavoléeavantdeseclaquer.Eliotts'avanceversmoid'unpasrapideetm'attrapeparlecou.
—Tuasintérêtàmedirequetuasfermétagueulesinonjet'étrangle.—Jen'airiendis,réussis-jeàarticuler.Ilmerelâcheetjerespireàgrandegoulée.Ilfaitlescentspas,tendu.—Ok,maisjet'aiàl'œil.Jeprends le verrequi se trouvesur la tabledenuit et le lui tends. Il enboit unepetite
gorgéeavantdeleposersurlemeuble-télé.Jebouillonneintérieurementmaisessaideresterimpassible,ilnedoitsedouterderien!—Bon,j'aibesoindedistractionaprèscettenuitpourrieauposte.Il reprend son verre et l'avale cul sec. Je lui fais un sourire hypocrite alors qu'il avance
versmoi.Ilposesamainsurmonépaulenueetcommenceàmecaresser.J'aimeraisluiexploser
lamainmaisjen'aipasassezdeforcepourça...Jen'aiplusqu'àattendrequ'iltombecommeunepetitemoucheetjepourraienfinmevenger.
Il attrape mon bras et me pousse violemment pour que je m'allonge sur le lit. Je medébatsunpeu,commed'habitudepourqu'iln'aitaucundoute.Ildéfaitleboutondemonjeanetle tirepourme l'enlever.Maculottesuit lemêmecheminet il passe lentementsesmainsdemescuissesàmesmollets.
—Tuastoujoursétéunebellefemme,c'estdommagequetufinissesaussibas.
C'estluiquivafinirsaviecesoir...Dumoins,jel'espère...Il enlèveseschaussurespuisouvresonpantalonqu'il laisse tomberausol avantdese
positionnerentremesjambes.Quandsonsexeentreenmoi,ilmedonneenviedevomir!Aprèsdeuxva-et-vient,illève
latêteetjevoissesyeuxsefermeravantqu'ilnes'affalesurmoi.Ilm'écrase alors je me
dégagecommejepeuxenlepoussant.Jenepensaispasenêtrecapablemaisjeréussisàlefairetomberdulit.Unfourires'emparedemoialorsquejemerhabille.
J'attrape mon sac et en sors le couteau que j'y ai planqué. Ma main tremble en leprenant,maisjesuisdécidée;sijeveuxunpeudepaixdansmavie,c'estlaseulesolution.
Avantdefairequoiquecesoit,j'envoieunmessageàÉtiennepourleprévenirdecequeje m'apprête à faire au cas où les choses tourneraient mal pour moi. J'éteins ensuite monportableetm'avanceversmonbourreau.
—Anousdeux,connard.J'agrippe le couteau de toutes mes forces devant l'homme qui a foutu ma vie en l'air
mêmes’ilm'aaussidonnélaplusbellechosequipouvaitm'arriver.Ilafaittropdemalautourdeluietmaintenantilvapayer.Ilestétenduparterreetquand
jem'approche,sesyeuxs'ouvrent.Jesursaute,moncœursemetàbattrebientropvite.Jeprendsquelquessecondespourreprendremonsouffleetmepositionneau-dessusde
lui.—Tuméritesdesouffriralorsonvafaireçalentement...soufflé-je.Il ne fait aucungeste alors j'approche la lamede sonépaule. Je l'effleure avec, ce qui
laisse une traînée rouge sur son chemin. Je l'entends grogner mais c'est comme si j'étaistransportéedansunautremonde. Lui faire dumal,me fait énormément debien.Mesmainstremblentmais je réussisàenfoncerplusprofondément lecouteau, jusqu'àcequ'ilémetteuncri.
—Tusouffres?Maiscen'estqu'uneinfimepartiedetoutcequetum'asfaitsubir!Toutlesangquisedéverseautourdelui,mefaitjubiler.Ceàquoijenem'attendspasen
revanche,c'estaucoupdepiedqu'Eliottmelanceetquimefaittomberàcôtédelui.—Putain!crié-jeenmerelevant.Lecouteauesttoujoursplantédanssoncorpsalorsjeluiretiresansprécautionavantqu'il
nepuisses'enemparer.Jetrouvequ'ilremueunpeutroppourquelqu'undedrogué...Jemereculerapidementjusqu'àmecognercontrelemeubledansl'entrée.Cettefois,je
n'ai plus le temps de m'amuser, il faut que je passe aux choses sérieuses. Il se relèvedifficilementavecsonbrasvalide.Jesuis interloquée!Avecladosededroguequej'aimis, ilnedevraitpasenêtrecapable...
—Petiteconne !commence-t-ilenricanant.Jeprendsdes trucsquisontdeux foisplusfortsqueça.Tun'espastrèsintelligente,qu'est-cequetucomptesfairemaintenant?
Il s'avance au ralenti en se tenant au lit. Jemeprépareà frapperdès qu'il sera assezprèsetm'enfuirleplusrapidementpossible.
—Tuvascreverpétasse,ettonfilsjevaisledécouperenmorceauxlentementpourqu'ilmesuppliedel'achevercommetuvoulaislefaireavecmoi.
Marageatteintsonparoxysmeetjemejettesurluienlepoignardant,jel'espère,danslecœur.
Il tombesur lesolentenant lecouteauàdeuxmains. Il lesoulèvepour lesortirdesoncorpset jesaisquesi jeneréagispas, jesuismortemaismespiedssontcommecollésparterre. Je suis enétat de choc.Eliott se relèveet je devineque je l'ai loupé.Mes jambes seréveillent enfinet je cours vers la porte,maisà peine commencé-je à l'ouvrir qu'ilmeplaquecontredetoutsonpoids.
—Biententé,petitepute.Jesensquelquechoses'enfoncerprofondémentdansmondosethurlesous ladouleur
que ça me provoque. Des étoiles envahissent mes yeux et je m'effondre sur le sol. Marespirationdevientdifficileetungoûtmétalliqueenvahitmabouche.
—Jesuisdésoléemonange,jet'aime.Cesontlesdernièresparolesquejeprononceavantquetouts'éteigneautourdemoi.
6∞Etienne
"Quandjetrouveenfinmonâme-sœur,leschosessecompliquent...Mavieesttrèsbienorchestréemaisjesens
qu'aveccettefemme,ellevadevenirundésordresansnom!"
Lemétierd'avocat,jel'aienquelquesorte,héritédemonpère.
J'ai faitmesétudesaudépartpour lui faireplaisiretensuiteparcequec'estdevenumavie. J'aime profondément défendre les gens. Évidemment que dans le lot, pas mal sontcoupables des faits reprochés mais je dois faire avec. Peu importe ma conscience, tout lemondealedroitd'êtredéfendu.
—Étienne,tuasvuledossierdemonsieurBernandi,medemandeSolange,unecollègue,mesortantdemespensées.
—Oui,attends.Jemelèvepourrécupérerl'énormedossierjaunesurl'étagèredemonbureauavantdele
luitendre.J'aiintégrél'anciencabinetoùmonpèretravaillait.Çaaétéunegrandefiertépour luiet
unepressionsurmesépaulesenmoins.Maintenantquej'ysuis,jecompteyrester.Solangemesouritenpapillonnantdescilsavantdesortirenbalançantexagérément les
fesses.A trente-cinqans, je suis toujours célibataire.Beaucoupde femmes tentent leur chance
maisjen'aipaslatêteàm'engager.Jepassetoutmontempsdansmonbureauouautribunal,quellefemmeaccepteraitdemevoirseulementlanuit?
Letempslibre,jeneleconnaisplusdepuisplusieursannées.Un confrère avec qui j'ai fait mes études m'a invité à sortir un soir, ce que j'ai
exceptionnellementacceptépourfêtermavictoiresurungrosdossierdemeurtre.Jeluiaiavouéaprèsavoirbujenesaiscombiendeverresquejen'avaispastouchéune
femmedepuistroisans.Cederniers'estévidemmentmoquépendantunlongmomentavantdeme donner une carte contenant seulement un numéro de téléphone. Il m'a dit que si j'avaisbesoindecoucheravecunefemme,j'appelaisetj'enavaisunetrèsrapidementquim'attendraitdansunhôtel,contrerémunérationbienentendu.Ilm'ainforméquec'estunhommequigéraitlebusiness,çam'aalarmémaismonamim'aditquec'était justepourquelesfillessoientensécurité.C'esttoutàfaitplausibledoncjen'aipasplusinsisté.
Enrentrantchezmoi,j'aiposélacartedansletiroirdematabledenuit.Jen'avaisjamaispenséenavoirbesoin.Commequoi,toutarrivedanslavie.
~~~
Deuxmoisplus tard, lemêmeamim'ademandéoù j'enétaissentimentalementparlant,
c'était toujours ledésert... Ilm'aalorsmontré laphotod'unefemmeetm'aditquec'étaitunedesprostituéesavecquiilavaitpartagéunmoment.
En voyant ces cheveux blonds ondulés autour de ce magnifique visage, j'en suis restébouchebéeetj'airessentidelajalousievis-à-visdemonami.J'aifrottémesyeuxletempsdemecalmermaisquandje lesaireposéssur laphoto,desémotionsinconnuesm'onttraversé.Commentunesimpleimagepouvaitmefaireunechosepareille?
En rentrant chezmoi, son visageme hantait toujours et j'ai décidé d'appeler le fameuxnuméro.Auboutdequatresonneries,unhommem'arépondu.
—Oui,c'estpourquoi?J'aieuunmomentd'hésitationmaisj'aifiniparmelancer.— Un ami à moi, Éric qui est avocat m'a donné votre numéro car je souhaiterais un
rendez-vousavecLuna...—Vousêteségalementavocat?m'ademandél'hommetoutàcoupplusaimable.—Oui.—Ok,alorsc'estcinquanteeurosdel'heurepayableavantderencontrerlafille.—D'accord,jeveuxpasserdeuxheuresavecelle.Après tout, j'enavais largement lesmoyenset je voulaispasserunmaximumde temps
aveccettefemme.Lerendez-vouspris,j'étaistropimpatientpourdormiretlanuitfuttrèslongue.Jeme suis rendu à l'hôtel indiqué et ai retrouvé Eliott pour lui remettre l'argent. Il m'a
alorsindiquéunnumérodechambre.J'aimontélesmarchesfébrilementjusqu'àarriverdevantcelle-ci.
Maconsciences'estréveilléeetj'aihésitépendantunlongmomentavantd'ouvrirlaporte.Luna,commeellesefaisaitappeler,m'attendaitassisesurlelit,lesjambescroisés.Son
regards'estlevéversmoietmoncœurachaviré.J'ai vuàsesyeuxqu'elleétait surprise, sûrementparceque j'étaisassez jeuneoubien
habillédansmoncostumesurmesure...Elle s'est levée en se penchant exagérément pour que je puisse avoir un aperçu de sa
poitrinedanssonhaut,tropgrandpourelle.Cette femmeavaituncharmefou,elles'estapprochéedemoietm'aembrasséaucoin
delabouche.Jen'aipurésisteràpassermamaindanssescheveuxblondsetàplaquerseslèvresrosespulpeusescontrelesmiennes.
Elle n'a opposéaucune résistanceet amêmeeu l'audacedepasser sa langue surmalèvreinférieure.
Ilyavaitunealchimieentrenousdeux,quejen'avaisconnueavecaucunefemme.Aprèscebaiserquim'a laisséplusexcitéquejamais, je l'ai toutdemêmeunpeulaissé
respirercarjenevoulaispasseulementsoncorps,maisaussiapprendreàlaconnaître.Jemesuisassisàlaplaceoùellem'attendaitquandjesuisentréetluiaifaitsignedeme
rejoindre.J'ai senti pour la première fois qu'elle était nerveuse etméfiante, ce qu'elle cachait au
premierabord.— Jem'appelle Étienne et je suis avocat, ai-je commencémaladroitement, ne sachant
pascommententamerlaconversation.—Luna,prostituée,m'a-t-elleréponduavecunsourireencoin.J'aisecouélatête,jenesavaisvraimentpasm'yprendreaveclesfemmes...
—Tuaspayésimplementpourdiscuter?Elleahausséunsourcilenmelançantunsourireaguicheur.Moncerveauadéraillé,malgrétoutemabonnevolontéet jemesuisjetésurelle.Jel'ai
entenduglousseretmonmembreestdevenuencoreplusdurquecequ'ilétait.Nosvêtementssesontenvoléstrèsrapidementetj'aipucontemplerlamagnifiquefemme
quisetenaitdevantmoi.Sesseinsdressésappelaientmabouchequines'estpasfaiteprierpourlessuceretles
mordiller. Mes mains, sont parties à la découverte de sa féminité toute douce, entièrementépilée.J'aiunpeujouéautouravantdeglissermondoigtàl'intérieurdesonsexeetdefrotterson clitoris.Un tremblement l'a parcourueet j'ai souri, je voulais avant tout qu'elle prenneduplaisir.
Quand celui-ci a commencé à l'envahir, Luna s'est agrippée à mes épaules pour yenfoncer ses ongles alors que mon doigt recourbé entrait et sortait vivement de son corpsbouillant.
Des spasmes se sont emparésd'elle et elle a criémonprénomen jouissant, c'était untrèsbeausonquejemesuispromis,d'entendreencoredenombreusesfois.
Aprèsavoirenfiléunpréservatif,jemesuisglisséentresesjambesavantdem'introduireenelle.Ça faisait tellement de tempsque je n'avais pas couchéavecune femmeque j'étaiscommeauparadisàcetinstant.
J'ai réussi à tenir assez longtemps pour la faire jouir une seconde fois puis me suisécroulé sur elle. Nous sommes restés ainsi quelques minutes, Luna qui me caressait lescheveuxetmoientrainderedescendred'unorgasmedévastateur.
Malheureusement,deuxheurespassent tropviteet j'aidû laquitterbien trop tôtàmongoût.
Avantderefermerlaporte,ellem'asouffléunmerciquejen'aipascomprissurlecoup.Maisaprèsde longsmomentsde réflexion, jemesuisdemandésicen'étaitpaspourm'êtretoutsimplementoccupéd'elle,commetouthommeledevraitavecn'importequellefemme!
Àchacunedenosrencontres,jemesuislaisséemporteretn'aipasréellementparléavecelle,cequim'agrandementfrustré.
Ladernière foisque je l'ai vu, j'ai bien senti qu'ellen'était pasen formeet quequelquechoselatracassait.Jen'aipaspum'empêcherdeluidonnermonnumérodetéléphonemêmesijemedoutequ'ellenemefaisaitpasconfiancemalgrélefaitquejen'avaisaucunemauvaiseintentionàsonencontre.
Assisdanslefauteuildemonbureau,j'espèreaufonddemoi,qu'ellevaseservirdemacartepourque jepuisse lasortirdesonquotidienquidoitêtreassezhorribleàsupporter. Jereprendsmon travail car il ne va pas se faire tout seul et j'ai déjà passé beaucoup trop detempsàrêvasser.
Alors que je suis en plein dans un dossier concernant une tentative de meurtre, monportable sonne. Je réponds et suis plus que surpris quand un policier m'annonce que Luna,aliasSofiaestengardeàvue.Onnem'arienexpliquédeplusetseulementdemandédemeprésentertoutdesuiteaucommissariat.
~~~Enarrivant,jesuisaccueilliparJulesRivo,unagentàquij'aidéjàeuaffairepourd'autres
histoires.Iln'estpascommodeetparfoisviolentaveclessuspectsalorsjem'inquièted'autantpluspourSofia!Cederniermevoyantarriver,froncelessourcils.
—Qu'est-cequevousfaitesici?mequestionne-t-ilsuruntonunpeuagressif.—Jesuisl'avocatdeSofiaMaurel.Ungrandsourireapparaît,finalementsurseslèvres.—VousbaisezavecuneprostituéeMaître?medemande-t-ilen insistantsur ledernier
mot.—Enquoimavieprivéevousregarde?—Sicelle-ciestliéeàuntraficentousgenre,jevaism'yintéresserdeprès!Jepassedevantluisansluiaccorderplusdetemps,jenesuispaslàpourmebattre.Je
demande où se trouve Sofia à l'accueil et en jouant de mon charme, j'apprends qu'elle estgardéeiciseulementpourluifairerévélertoutcequ'ellesaitd'Eliottetqu'elletémoignecontrelui.
Quand j'entredanscettepetitepièce, je ressensungrandsoulagement.Elleestentièremêmesiellepleureetquesonregardexprimetoute ladétressequ'elleressent.Je laprendsdansmesbraspourlarassurermaismeretirerapidement;jen'aipasenviedeluifairepeur...
Jedécouvrestupéfait qu'elleaun fils. Jen'aipasd'enfantsdansmonentourageetn'aiaucune expérience pour m'en occuper. Je peux toujours apprendre, nous verrons en tempsvoulu...Sofiaétanttêtue,ellerefusededirequoiquecesoitetjen'aid'autreschoixquedelalaisserdanscettepièce.J'aimeraistellementlaramenerchezmoipourqu'ellepuisseenfinvivrelaviequ'ellemérite !Celle-ci n'est pas pour elle, elle est si douce et gentille. Elle devrait avoir unhommequitientréellementàelleetquilaprotègedetout!
~~~Lelendemain,unnouveaudossiers'estajoutéàunepiledéjàbienpleinequis'entassesurunedemesétagère.Jesuissortidemalectureparlavibrationdemonportablecontremonbureauenchêne.
Comme ça peut-être un client qui essaie de me joindre, je regarde tout de suite lemessagequivientd'unnuméroinconnu.
"C'estLuna,jesuisàl'hôtelhabitueletjevaistuerEliott."Jeliscemessageunevingtainedefoisavantderéagir.Jesuiscomplètementabasourdi.Mon instinctme dit d'appeler le commissariat, ce que je fais et patiente nerveusement
jusqu'àcequ'onmepasseenfinJules.Bienque jene l'appréciepas, je saisqu'il fait dubonboulotetpourprotégerlafemmeàlaquellejetiens,ilestlemieuxplacé.
Jeluiexposelasituationmaisilmeraccrocheaunezsansmedirecequ’ilcomptefaire!Jerappelleausitôtmaisonm’informequeJulesestpartienvitesse.Jesuisrassuréqu’iln’aitpasperdudetempsmaisaussiénervéqu’ilm’écartedecettemanière.Sansmoi,iln’auraitpaspuallerjoueraupreuxchevalier.
Ça fait plus de quatre heures que je suis sans nouvelles quand je reçois enfin un courtmessagem’informantqueSofiase trouveà l’hôpital.Jenesaispasdansqueétatelleestetcommenceàperdrepatience!
Je téléphone à tous les hôpitaux à proximité jusqu’à trouver celui dans lequel elle estsoignéemaisilsneveulentrienmedire,nafaisantpaspartiedesafamille.Aprèsdelonguesminutesàlesharcelerenvain,jedécided’allermecoucher.
Demainjem’yrendraietsielleestenvie,jeferaitoutpourqu’elleviennehabiterchezmoi
etsoitenfinensécurité.Çapeutparaitrecomplètementfoumaisjeveuxcettefemme!Atoutprix…
7∞Jules
"Commentunefemmepeutmefaireuneffettel,quejenepuisseplusmelasortirdelatête?"
Quandl'avocatdeSofiametéléphonepaniqué,jesensquejenevaispasaimercequ'ila
àmedire!—Ellem'aenvoyéunmessage,jenesaispasquoifaire!—Déjà,calmez-vous.Lisez-moicemessage.—Jesuisàl'hôtelhabituel,jevaistuerEliott.—C'esttout?—Oui,soufflel'avocat.Jepasseunemaindansmescheveuxetmelèveenprenantmaveste.Jeraccrocheen
traversantlecommissariatàpasrapide.Ilfautquejel'empêchedefairecetteconnerie,Sofiaesttoutemince,ellen'aaucunechancefaceaugabaritdel'autreproxénète.Jemontedansmavoitureenquatrièmevitesse,espérantarriveràtemps.
Ilyaungros4x4noirauxvitresteintéesdevantl'hôtel,cequiveutdirequ'Eliottestlà.Jemegarederrièrecelui-ciavantd'entrerdanscetendroitvieillot.Jedemandeauréceptionnistedem'indiquer lenumérode la chambrequ'utilisehabituellementSofiamais il ne coopèrequelorsquesatêtecognelecomptoiretqu'ilamaplaquedepolicedevantlesyeux.
Jemontelesétagesleplusrapidementpossibleetsorsmonarmedesonétui.J'enlèvelasécurité avant de poser mon oreille contre la porte mais aucun son ne me parvient. Je lapousse très lentementetceque jedécouvremecoupe larespiration :Eliottestallongéavecdu sang tout autour de lui, une plaie béante proche de son cœur ; Sofia est étendue sur leventre,justederrièrelaporte,uncouteauplantédansledos.
Jeme jettesurellepourprendresonpouls, ilest faiblemais toujoursprésent.J'appelledurenfortainsiqueleSAMUtoutenrestantauprèsdeSofiajusqu'àl'arrivéedel'ambulance.
Lemédecinmefaitreculeretunautrevas'occuperduconnardquiluiafaitça.AprèsquelessecoursaientplacéSofiasurunbrancard, jemontedans l'ambulanceavecelleen faisantabstractiondel'agitationautourdemoietluitienslamainjusqu'àsonarrivéeàl'hôpital.Elleestemmenée tout de suite en salle d'opération, un médecin me dit que son état est stable etqu'apparemment, sa colonne vertébrale n'a pas l'air d'être touchée. Dans la salle d'attente,après plusieurs heures à patienter, j'apprends qu'Eliott est en vie. J'aurais dûm'assurer qu'ilétaitmort pendant que j'étais seul dans cette chambre, il vautmieux pour lui queSofia s'ensorteégalement!
Cettefemmemetouched'unefaçonparticulière.Ellen'apaseuuneviefacilemaisellearéussiàs'occuperdeson fils touteseuleetàsubveniràsesbesoinscommeelle lepouvait,
c'esttrèscourageux.Elleessaiedemontrerqu'elleestforteetqu'ellen'abesoindepersonne,maisaufond,jesaisqu'illuifautdel'aide.Jecomptetoutfairepourqu'elleacceptelamienne.Ellemerappelletellementuneautrefemme...
Unealarmes'allumesoudaindansmatête:sonfils!Ilfautlerécupéreràl'école!Jedisrapidementcequej'aivuenarrivantàl'hôtelàmescollèguesavantdequitterl'hôpital.
~~~Devantleportail,lamaîtressemeregardeencoreunefoisavecdesyeuxdemerlansfris.
Son sourire en coin montre parfaitement son intérêt pour moi sauf qu'elle ne m'intéresseaucunement.
QuandGaëtanmevoit,ilfroncelessourcilsmaiss'avancetoutdemêmeversmoienmetendantlamain.Jerigoleavantdelaluiserrer,cepetitesttréssurprenant.
—C'estencorevousquivenezmechercher!Mamamanm'aditqueceseraitelle...Jenesaispasquoiluirépondre,est-cequejedoisêtrehonnêteouluidirequ'ellevabien
?Ilvautmieuxquej'évitelesujetpourlemoment,jenepeuxpasavoircettediscussiondanslarueaumilieudesescamarades.
—Finalementc'estmoi,jesaisquejeneressemblepasàtamèremaisons'entendbientouslesdeux,non?réponds-jeenhaussantlesépaules.
Ilme fixesansouvrir labouchemais jevoisàsonairqu'ilest inquiet.Cepetitneparlepasbeaucoupmais il est très observateur. Ilmontedans la voiture et tourne sa tête vers lafenêtre. Je tente de faire la discussion pendant le trajet mais rien n'y fait, le petit restesilencieux.
~~~Quand nous rentrons chez-moi, Jessica n'est pas là, elle ne revient que dans vingt
minutes. Nous habitons ensemble depuis deux ans. A dix-neuf ans, elle a voulu prendre unappartementavecsonpetitamisaufqu'ilssesontséparésetqu'elleadûdéménager.N'ayantnulle part où aller et ne voulant pas retourner chez notre mère qui est beaucoup tropenvahissante,jeluiaiproposédel'héberger.Nousnousentendonstrèsbienetnousavonsprisnospetiteshabitudes,c'estpourçaqu'ellen'ajamaischerchéunautrelogement.
—Tuveuxboireoumangerquelquechose?demandé-jeàGaëtan.Ilresteplantéaumilieuducouloiretmefixeintensément.—Qu'est-cequisepasse?medemande-t-ilenpinçantlabouche.Jemebaissepourêtreàsahauteuretessaid'êtreleplusdouxpossible.—Tamamanestà l'hôpital, il estarrivéquelquechosed'assezgravemaisellevas'en
sortir.Jen'aimepaspromettredeschosesetencoremoinsàunenfant,maislà,Sofian'apas
d'autreschoixqued'allerbien!Ilmecontournepourallers'asseoirsur lecanapé. Ilposesesmainssursesgenouxen
fixantlatélééteinte,deslarmescoulentsursespetitesjoues.J'aienviedeleréconfortermaisjenemesuis jamaisoccupéseuld'unenfant,alors jenesaispasvraimentquoi faire.Suivantmoninstinct,jem'accroupiedevantluietleprenddanslesbras.Ilresserrelessiensautourdemoncouletempsquesessanglotss'interrompent.
—Toutvabiensepasser...luisoufflé-jeenmerelevant.Jevaisprendreunedoucheetjereviens,faiscommecheztoi.
Ilneditrienetserassoiedanslecanapé,doncjelelaissepourallerdansmachambre.Jenesaispassic'esttrèsjudicieuxdelelaisserseulmaisj'aibesoindenettoyerautantmoncorpsquemonespritdetoutcequ'ils'estpasséaujourd'hui.J'entredansladouche,posemesmainssurlecarrelageetlaissel'eaucoulersurmatête.Lesgouttessontcommedestraînéesbrûlantesdansmondosmais je restecommeçapendantun longmoment.ChacunedemesrencontresavecSofiamereviennentenmémoireetmonpoingcognecontre lemur.Pourquoia-t-ilfalluqueSofiajoueleshéroïnes!Elleauraitpumeparler!
Je suis toujours en train de ruminer quand j'entends quelqu'un frapper à la porte de lasalledebain.J'éteinsladoucheetentourematailled'uneserviette.
—Oui,dis-jeenouvrantlaporte.Masœurmefixeettournelégèrementlatête.—Qu'est-cequelepetitfaitici?Tum'avaisditqueçan'étaitquepouruneseulefois...—Samèreestàl'hôpital.Sonregards'adoucieaussitôtetdevientinquiet.— Elle s'est pris un coup de couteau dans le dos, elle respirait encore quand je l'ai
trouvéemaisjenesaispascequ'ilenest.Jevaisappelerl'hôpitalpoursavoircomments'estpassél'intervention.
Jepassedevantellemaiselleattrapemonbras.—Ettoiçava?J'hausselesépaules,ellesaittrèsbienquenonmaisjetentedeparaîtreinsensible
mêmesiaufond,c'estunetorturequiserépète.—Oui,Jess,jesaisquecen'estpasEmma...Cen'estpas laseule femmeque j'aiaiméetquiestmortedansmesbras. Jen'aipas
réussià sauverEmmamais j'ai apprisdemeserreurs.Cette fois ceseradifférent, il le fautmêmesitoutenSofiamelarappelle!
Masœurmeprenddanssesbraspendantuneminute,jeluifaisunbisousurlescheveuxavantdemedégager.IlfautquejeprennedesnouvellesdeSofia.
L'hôpital m'informe qu'elle est encore sur la table d'opération, toujours vivante... Lesvisites ne seront sûrement autorisées qu'à partir de demain. Pour l'instant, il faut que jeretourne bosser, mon patron m'a autorisé à m'absenter seulement le temps de récupérerGaëtan.
Enretournantdanslesalon,cedernierestdevantlatélé,uneglaceàlamain.—Neluidonnepastropdeglace,cen'estpasunesuperalimentationpourunenfant,dis-
jeàmasœur.Elleseretourne,unsourireencoin.—Etdepuisquandmonsieurestunexpertdesenfants?—C'estjustemonincroyableintelligence.Ellericaneavantdecontinueràviderlelave-vaisselle.—Jeretourneauboulot,tupeuxt'enoccuper?—Parcequetumelaisseslechoix?répond-elleenhaussantunsourcil.C'estàmontourdem'esclaffer.—Non.—Tuasdelachancequej'adorecetenfant!crie-t-ellealorsquejerefermelaporte.Jeme dépêche de descendre les escaliers pour rejoindrema voiture. Le commissariat
n'estqu'àunedizaineminutesdechezmoietquandj'yentre,ilyauneagitationinhabituelle.Undemescollèguespasseetjeluidemandecequ'ilsepasse.—Eliottseraitprêtàbalancerbeaucoupd'infosenéchanged'unacquittement.
Messourcilssefroncentetjefonceverslebureaudemonpatron.J'entresansfrapperetposemesmainssurlebureaudeCharlestoutenlefixant.
—Jules,medit-il,pasdutoutsurprisdemonentréefracassante.—Eliottestenétatdecoopérer!—Lapetitel’abienloupé,c'estdommage.Ilestblesséàl'épaulemaisçadevraitvitese
remettreetpourcequiestdesapoitrine,aucunorganen'aététouché.Danspeudetemps,ilserasurpiedetpourraeffectivementnousraconterpasmaldechose.
Commentuntypedanssongenrepeuts'ensortiraussibien?—Ilseralibre?Charlessefrottelevisageavantdereposersesyeuxsurmoi.— Le procureur n'acceptera jamais qu'il soit totalement libre après ce qu'il s'est passé
avec la pute. Surtout, qu'on ne sait pas dans quel état elle va ressortir, si toutefois elle enréchappe.
Jememordslalangueetserslespoingspournepasdireoufairequelquechosequejeregretterais.SiEliottnefinitpasderrièrelesbarreaux,c'estmoiquileferaisdisparaître.
—Est-cequetutesenscapabledel'interroger?J'ouvrelabouchepourrépondremaisilajouteavecunairmenaçant:—Sansqu'ilseretrouvesixpiedssousterre?J'hochelatête,c'estmonboulotmêmes'ilnefautpastropmechercher.—Alorsvaàl'hôpitaletfais-leparler.
~~~Devant lecentrehospitalier, jerespireplusieursfoisàfondpourcalmermesnerfsavant
derejoindreEliott.Après avoir salué mon collègue à l'entrée, j'entre dans la chambre. Eliott a des gros
bandages sur le haut du corps et les traits de son visage sontmarqués. Ses poignets sontattachésaulitpardesmenottes.
—Tiensdonc, leflicquis'occuped'unpeutropprèsdemapetiteputain!Qu'est-cequimevautcethonneur?
Jenesaispascomment il estaucourantque jem'occupedeSofiamais jen'aimepascommentilvientdel'appelerainsiquel'utilisationdecepetittonironique.J'attrapeunechaiseetm'assoisàcôtédelui.
—Qu'est-cequis'estpassépourqueturetrouvesici?—Tacopinem'adroguéetpoignardé.Jen'ai faitquemedéfendreaprèssondeuxième
coupdecouteau.Cesalopardveutdonctoutluimettresurledos...Jeme lèveetobserve lesmachinesautourde lui ; ilasimplementuneperfusionquiest
accrochéeàsamain.—Pourquoitravaille-t-ellepourtoi?—L'argent!Tucroisquoiquec'estunesainte?Ellemedoitdufricetpourengagner,il
fauttravailler.Elleachoisidebosserpourmoietvoilàcommentellemontresareconnaissance!
J'attrapesoncoudansmamainet serreassez fort.Sonnuméropassepeutêtreavecd'autresmaismoi, jeconnaiscegenredetypeet jepensesurtoutquec'est luiqui la forceàfairecertaineschoses.Çam'estinsupportable!
— Si tu veux la baiser, vas-y, elle est super bonne. Je ne te ferai pas payer pour la
premièrefois,mecrache-t-il.Mapriseseresserreetdel'autremain,jeluienvoiemonpoingdanssafacederatavant
demereculerpourreprendremesesprits.Ilvautmieuxquejem'éloigneavantdeletuer.Ceconnardsemetàrirecommeunfoualorsquejeluitourneledosetprofitedecerépit
pourdire:—Situlaveux,enéchange,jeveuxlagardedemonfils!Uneviecontreunevie,c'estle
prixàpayer.Ma bouche pourrait tomber sous le choc de cette nouvelle ! Lui, le père de Gaëtan !
Commentest-cepossible?— Je pourrais simplement t'étrangler vu que tu es sans défense et à ma disposition,
rétorqué-jeprêtàl'attaque.—Tun'enaspaslecran,tul'auraisdéjàfaitsinon!Tuesunflic,c'estdanstanaturede
sauverlesgenspasdelestuer.—Faisgaffeàtoiparcequ'aujourd'hui,jeneleferaipas,maisdemainquisait!Jeluidonneuncoupdepoingdansleventreavantdesortircarjenetirerairiendeplus
delui.Ilm'insultecopieusementmaisjem'enfou.Jemonteà l'étage du dessus pour voir si Sofia est enfin sortie de la salle d'opération,
maisonm'indiquequ'elleestensallederéveiletque jenepeuxpasencore lavoir.Sonétatest stable pour l'instantmais sa blessure est grave. Un de ses poumons a été touché et lecouteauestpasséàquelquesmillimètresdesacolonnevertébrale.
Je préviensCharles,mon patron, que je n'ai rien pu tirer d'Eliott et ilme dit de rentrerchezmoi. Ilconnaît toutemonhistoireavecEmmaet jesaisqu'ilacomprisquecetteaffairemetoucheplusquetouteslesautres.
~~~Enentrantdansmonappartement,quandjevoislepetitvisagetoutmignondeGaëtan,je
me rappelle de la révélation d'Eliott. Il ne lui ressemble pas vraimentmême si c'est vrai queleurs yeux sont identiques. Jeme pose unmillion de questions et parsm'enfermer dansmachambrepourréfléchiràtoutçaaucalme.
Pourquoi depuis que j'ai aperçu cette femme, je ne peux plus la laisser tranquille ?Pourquoim'attire-t-elleàcepoint?DepuisEmma,personnenem'afaitceteffet.Lebesoindelaprotégeretdeprendresoind'elle,sontdessensationsquim'oppressent.Savoirqu’elleestentrelavieetlamortm'anéantitalorsquejenelaconnaisquasimentpas...
Jeposeunoreillersurma têtepouressayerde faire tairemonespritmaiscequin'estpasungrandsuccès,jedoisdire.
Montéléphonesemetàsonnereten l'extirpant, jevoisquec'est lenumérode l'hôpital.J'ai laissémacarteàune infirmièrequimedraguaiten luidemandantdeme tenir informédel'évolutiondel'étatdesantédeSofia.
—Allo,réponds-jefébrilement.—Est-cequejepourraisparleràMonsieurRivos’ilvousplait?—Moimême...— Je vous appelle comme convenu. Mademoiselle Maurel s'est réveillée quelques
instantsendemandantsonfils,avantdeserendormir.Cesontlescachetspourladouleurquiluifontceteffet.Lemédecinnousaditquedemainmatin,lesvisitesserontautorisées.Commevousétiezinquiet,j'aipréférévousprévenirtoutdesuite,medit-elleavecuntonmielleux.
Marespirationreprendunrythmeconstant,jesuissoulagé.
—Mercibeaucoup,vousêtestrèsgentille.Je raccrochepournepasqu'elle retente sonnumérode charme.Uneautre femmeest
déjà entrée dansma tête etmalgré la forteresse que j'ai érigée autour, sûrement dansmoncœur.
8∞Sofia
"Saprésenceapaisemespeursmaiscommentluifaireconfiance?Commentêtresûrequ'ilnemeferapassubirles
mêmessouffrances?"
Matêtemefaittrèsmal,commepratiquementtoutlerestedemoncorpsd'ailleursetje
n'arrivepasàouvrir lesyeux.J'entendsquelqu'unmeparlermaismabouche,pâteuse,refusederépondre!
—Jem'enveuxtellementdecequit'arriveSofia!J'auraisdûteforceràveniravecmoiaulieudetelaisserdanscetenfer...
Jereconnaislavoixd’Étienneetsensqu'ilattrapemamain.—Jeteprometsqu'àpartirdemaintenant,jevaisteprotégercommeilsedoit!Jetentedeserrersamainpouressayerdeluifairecomprendrequejel'entendsetaprès
plusieurs tentatives, jedoisyarrivercar ilme lâcheenappelantune infirmière.Ellemeposedes questions alors quema bouche refuse toujours de répondre, en revanche, petit à petit,mesyeuxs'ouvrent.
Lalumièredujourm'éblouieetjemetsquelquessecondesàm'yadapter.L'infirmièremedonneunverred'eauetj'avalesoncontenud'uncouptellementj'aisoif.Jeretentedeparleretcettefoisc'estlabonnemêmesimavoixestplusrauque.
Étiennesepencheau-dessusdemoietm'offreungrandsourire.—Contentdeterevoir.J'hoche la têteen luiattrapant lamain, jeneveuxpasqu'il s'enaille.Si jesuis toujours
vivante,çadoitêtregrâceàluietjenesaispascommentleremercier.—Ques'est-ilpassé?Eliott...,soufflé-je.—Ilesttoujoursenvie,répond-ilenbaissantlesyeux.J'aiappelélecommissariataprès
avoireutonmessageetJulesestvenutechercher.Al'évocationdupolicier,jem'agiteenpensantàGaëtanquiadûseretrouvertoutseul!—Monfils?—IlestavecJules,ill'arécupéréàl'écoleetl'aemmenéchezlui.Ilarefuséquejem'en
occupeetm'aditqu'il l'avaitdéjàgardédoncqu'il leconnaissait,contrairementàmoi. Jen'aipas insisté parce que ce n'était pas le moment de faire des histoires mais si tu veux, jepeuxallerlechercher!
Jesuisrassurée,ilestentredebonnesmains...—Nonc'estbon,laisse-leaveclui.
Étiennefaitunegrimacemaissereprendaussitôtpourm'offrirsonplusbeausourire.Unegrandefatigues'emparedemoietmesyeuxsefermentsansattendremonautorisation.
~~~Jesuisréveilléequelquesheuresplustardensentantl'odeurquej'aimeleplusaumonde
colléecontremoi.Jepasseunemaindans lescheveuxdemonfilsquiserelèved'unbond. Ilestsibeau,ilm'atellementmanqué.
—Maman!crie-t-ilenallantréveillerJulesquejen'avaisalorspasremarqué.Ilestendormisurunfauteuil,satêtereposantsursamainetsursautequandGaëtan lui
sautedessus.Jenepeuxm'empêcherdericaner.— A peine réveillée que déjà tu te moques de moi ? me demande-t-il en haussant un
sourcilavantdeseleverpours'approcherdulit.TunousasfaitunepeurbleueSofia.—Jen'avaispaslechoix,c'étaitluioumoi,luiréponds-jeenbaissantlesyeux.—Cen'estpaslemomentd'endiscuter.Ilpenchelatête,monfilsestàcôtédeluietn'enratepasunemiette.JemeforceàsourireentendantmamainpourqueGaëtans'approche.Ilnesefaitpas
prieret l'attrape fermement.Mon regardplongedansceluideJuleset je lui souffleunmercisilencieuxpours'êtreoccupédeluietl'avoiremmenéici.Illecomprendethochelatêteenmefaisantsignequecen'estrienavantdesedirigerverslaporte.
—Jevouslaisseseulsdixminutes,aprèsilfaudrapartirbonhomme.—Mouais,onverra,répondmonfilsengrimaçant.Nousexplosonsderireaprèscetteremarqueinattendue.—Tuesbientropintelligentpourtonâge,luirépondJulesavantdefermerlaporte.Jepasseaumoinsunedemi-heureavecmonfils.Ilmeracontetoutcequ'ilafaitàl'école
etcommentJulesetsasœurprennentsoindelui.Moncœurseréchauffesouscettenouvellecarjenesaispasoùseraitmonfilsàcetteheure-cisansleuraide.
GaëtanmefaitungroscâlinavantdepartiretJulesmeprévientqu'ilreviendraplustardpourdiscuter.Jen'enaipasvraimentenvimaisjesaisqu'ilvavouloirdesexplications.
~~~Lemédecin passe voirmonétat et juge que je pourrai rentrer chezmoi dans quelques
jourssaufquejen'aiplusdechezmoi.Eliottsaitoùj'habiteetilvasevenger!L'appartementestlepremierendroitoùilvavenirmechercher,jenepeuxdoncplusymettrelespieds.C'estunproblèmedeplusquivients'ajouteràlalonguelistequej'aiàgéreràprésent.
Uncoupdiscretest tapéàmaportedans ledébutde lasoirée.JenepensaispasqueJulesétaitdugenreàfrapperauxportesmaisjemesuisapparemmenttrompée.
—Entre,dis-jeenmerelevantunpeudansmonlit.Mesyeux s'écarquillent quand je voisentrerÉtienne. Jenem'attendaispasà le voir et
passeunemaindansmescheveuxpourtenterdelesrecoifferunpeumêmesijesaisquec'estpeineperdue.Jedoisvraimentavoirunetêtehorrible...
Il s'avance avec un bouquet de fleurs, c'est tellement adorable de sa part et c'est unechoseàlaquellejenesuispasdutouthabituée;unhommequipenseàmefaireplaisir.
Je sens mes yeux s'humidifier mais je réussis à ravaler mes larmes pour lui offrir unsourire.
—Mercibeaucoup,ellessontmagnifiques,luidis-jequandilmetendlebouquet.
Ilprendunvasevidequiestposésurlatabledechevetetpartdanslasalledebainpourymettredel'eau.Illereposeàsaplaceavantd'yajouterlesfleurs.
Iltireunechaisepourlaplaceràcôtédemonlitetprendmamaindanslasienne.—Sofia,jenesaispascommenttedemanderçamais...Vienshabiterchezmoi.Je retire ma main précipitamment, il est fou ? C'est la seule possibilité ! Comment
pourrait-il vouloir de moi dans sa vie ? Voyant sûrement mon air décontenancé, il ajouterapidement:
—Jeneveuxpast'effrayer, jesuisdésolé.Jenesaispassi tuasuntoitaprèscequ'ils'est passé avec Eliott... Il te faut peut-être un endroit où dormir avec ton fils et si tu lesouhaites,tupeuxvenirchezmoi.
Il est si prévenant et moi si méfiante. Cet homme magnifique, gentil et intelligent medemanded'habiteraveclui,est-cequel'enferpeutréellementsetransformerenparadis?
Malheureusement, je ne peux pas accepter. Tant qu'Eliott est dans la nature, je suisconvaincuequ'ilvas'enprendreàtouteslespersonnesquipourraientmevenirenaide.
Avantquejepuisserépondre,laportes'ouvreetJulesentrecommes'ilétaitchezlui.Cedernierpilelorsqu'ilvoitÉtienneavantdesereprendreetdevenirdel'autrecôtédulit.
—Jenesavaispasquetuauraisdelavisite,souffleJulestendu.— Moi non plus, répond Étienne en le fusillant du regard, mais je ne reste pas. Je
repassedemainetonenreparle.Entoutcas,jeneteforceenrien,maisjeneveuxpasquetuteretrouvesàlaruec'esttout.
Jehoche la tête et il se pencheau-dessus demoi pour embrassermon front avant desortir.
—Qu'est-cequ'ilvoulait?medemandeJules,visiblementénervé.—Enquoiçateregarde?—Si tucherchesunendroitoùvivre, jepeux t'accueillirquelques temps.Après tout, j'ai
déjàtonfilsavecmoi...Jen'en revienspasqu'unedeuxièmepersonneveuilleme fairevenir chezellealorsque
jusqu'à présent, personne ne s'était jamais préoccupé de mon sort. Après un momentd'absence, jeconsidèresaproposition.Habiterchezun flicpourraitprotégermon filsd'Eliott.Jenepensepasqu'iloseraits'enprendreàJules,sachantqu'ilporteunearmeetqu'ilsaits'enservir.Çadevraitledissuader,aumoinsletempsdetrouverunendroitsécurisé.
—Est-cequetapropositionestsérieuse?demandé-jesceptique.Unrictusapparaîtaucoindesabouche.—Jenesuispaslegenreàproposerquelquechoseàlalégère.Jem'endoutemaisçanemeparaîtpascroyable.—Alors,avantquetunechangesd'avis,c'estOK,jeveuxbienvenircheztoi.—Onestd'accordmaisilvafalloirqu'onparledecequ'ils'estpassé.J'ouvrelabouchemaisilcontinueavantquejepuissedirequoiquecesoit.—Avanttoutechose,ilfautquetusachesqu'Eliottadisparu.Mesyeuxdoiventressembleràdessoucoupestellementjesuissouslechoc!—Comment?!m'étranglé-je.—Pendantsontransfertdel'hôpitalàlaprison,ilaréussiàprendrel'armed'uncollègue
etàs'échapper.C'esttellementgrosquejemedemandecommentJulespeutcroireuntrucpareil!—Cen'estpasplutôtleflicquiluiadonnésonflingue?Sonregardsefaitduretilpinceleslèvres.—Qu'est-cequetuinsinuesSofia?
Jelepensaisplusintelligentqueça!Eliottabeaucoupdeconnaissances...—Unde tescollèguesest venumemenacerpendantmagardeàvue, pour le compte
d'Eliott!Une fureur traverseson regard,avantqu'il nese tourneetnedonneunviolent coupde
poing dans la porte de la salle bain qui se déforme sous l'impact. Je descends de mon litcommejepeux,ducôtédelafenêtreettentedemecacherderrièrelelitenmerecroquevillantlepluspossible.
Jesuiseffrayéeparcetteviolencemaisaussiparlui.J'aipeurdedeveniràmontouruneportedéforméeetuntremblements'emparedetoutmoncorps.Jenetienspasàcequ'ils'enprenneàmoi!
—Sofia!gronde-t-ilalorsquejemerapprocheunpeuplusdulitpournefaireplusqu'unaveclui.
J'entendssespasapprocheretmemetsàsangloter,c'estplusfortquemoi...—Bordel!Maisqu'est-cequetufous?Ils'approchemaisjenepeuxpasreleverlatêteetcroisersonregardquiserasoitplein
depitiésoithargneux.Jenesuispascapabledesupporterl'unoul'autre.—Hé,madouce, jenevais rien te faire.Jem'excused'avoireuune telle réactionmais
sachequejamaisjeneporterailamainsurtoi.Sesparolesapaisentunpeulaterreurquej'airessentiebienqu'ellesoittoujourstapieau
fonddemoi.Iltendsamaindevantmesyeuxdirigésverslesoletjel'accepte.Jen'aiaucuneraisonderesterparterreets’il leveutvraiment, jenepourraispasrésisteràsapoignealorsautantéviterd'avoirmal.
Apeinerelevée,jevoissonvisageinquietavantqu'ilnemeprennedanssesbras.Asoncontact, mon être vibre d'un sentiment inconnu et son odeur m'apaise. Mon corps veutprolonger ce contact bien que ma raison me dit de me méfier. Malgré tous les sentimentscontradictoiresquim'habitent, jemesensensécuritépour lapremièrefoisdepuisde longuesannées!
9∞Eliott
"Siunepersonnemefaitdutort,ellepayetoujoursunjouroul'autre.Onaquecequ'onméritedanslavie..."
Commentai-jepumeretrouverdanslegrenierd'undealerquibossepourmoi?MaviesibienorganiséeatournéauvinaigreàcausedecettepetiteconnedeSofia!Jesavaisqu'un jourellemecauseraitdesproblèmesmais jen'aipaseu lecouragede
me débarrasser d'elle plus tôt. J'ai eu des sentiments forts pour cette femme et je n'ai pasréussiàlesmettredecôtéaumomentoùillefallait.Quelleerreur!
Le jouroù jesuis tombésurelledevant le foyer,notrepassécommunest remontéà lasurface.J'étais seulement venu chercher des jeunes femmes en détresse qui avaient besoind'unprincecharmantpour lessauverde leursmisères.Jen'auraispasunesecondepensé larevoir.Ledestinenavaitapparemmentdécidéautrement!
Cettefemme,jel'airéellementaiméettouts'esteffondréquandj'aiperdumonboulotdecomptableetquej'aieulemalheurdeluifoutreunebaffe.Sofias'estbarréepourcettetoutepetitegifle.J'aitentédelaretrouverpendantplusdesixmois,maisjen'aitrouvéaucunetraced'ellejusqu'àcejour,presquecinqansplustard.
J'aiclignédesyeuxplusieursfoissousl'effetdesurprisemaismesuisviterepris.J'avaisbesoindenouvellesprostituéesafinderenouvelerlestockpourlesclients.
Jesuisentrédanscebusinessparhasardgrâceàunpoteavecquijefaisaisdelaboxe.Ayantperdumonboulot, il fallaitque je trouveautrechoseà faire.Cedernierorganisaitdescombatsdansunecaveetm'ademandédeluifileruncoupdemainpourtenirlesparis.Jen'aipashésitélongtempsdevantlesalairequ'ilmeproposait.
Defilenaiguille,jemesuismisàrevendredeladrogueetrécemment,j'aicommencéàrecruter-ouplutôtobliger-desfillesàseprostituer,et jedoisdirequejesuisagréablementsurpris.Beaucoupd'hommessontprêtsàpayerpourdusexemaisilsselassentviteetveulentsouventchangerdefilles.
Sofiaétaittoujoursaussibellemaisàsamainétaitaccrochéunmioche,cequin'allaitpasmefaciliterlatâchesurtoutqu'ilavaitforcémentunpèrequelquepart...J'aiquandmêmeprislerisquedelesemmenerchezmoi,j'aviseraientempsvoulu.
Aprèsavoirdemandésonâgeaugaminetunpetitcalculrapide,j'aijubiléintérieurement.Cegosseétaitlemien!Alabonneheure,leseulobstaclequej'auraispurencontrervenaitdes'évaporer.Bienévidemment,jamaisjenelereconnaîtrais,jenevoulaispasavoiràluidonner
dufricpourunequelconquepension.Quelquesjoursplustard,undemesemployésatrouvéunappartementquej'airécupéré
encompensationd'unedettequ'onmedevait. Jen'ai doncpayéaucun loyer,mais je voulaisqueSofiamesoitredevableetacceptemaproposition.Ilfallaitqu'ellen'aitaucunautrechoixetcommeellen'avaitpasd'argent,ellenepourraitjamaismerembourseretseraitcoincée.
Quand jesuisvenu réclamermondû,cetteputem'adonnéunebaffeetaoséme tenirtête !Ellea toujourseuun tempéramentde feu,c'estcequim'aattiréenellemaiselleallaitdevoirapprendreàm'obéir!
Soncorpsétaitunaimantpourmaqueue,quisedressaitàchaquefoisquejelavoyais.J'avais envie d'elle depuis le jour où je l'avais revue et je ne pouvais pas la laisser faire cequ'elle voulait sinonce serait l'anarchie alors je l'ai prise violemment. Elle devait comprendrequ'àpartirdecejour,ellem'appartenaitetquejeferaisd'ellecequebonmesemblerait!
J'aidûlaremettreàsaplaceàplusieursreprises.Aforcedepersévérance,j'airéussiàladompteràmamanière.
Mapetiteentreprisefonctionnaitcommejelesouhaitais.J'avaisbeaucoupdeclients,quece soit pour la drogue ou pour les filles. L'argent coulait à flot jusqu'à ce que les flics s'enmêlent.
Untypeavecquijetravaillaisaeulabêtisedemebalanceretm'atenduunpiège.Jel'airetrouvéetexécutéenpersonnemaisçan'apassuffi,ilaégalementfalluqueSofiachercheàme tuer.Soncoupétaitbienpréparémais ladosededrogueétaitbien trop faiblepourmoi.Pour lui fairepasser l'enviedes'enprendreàmoi, je l'ai poignardédans ledos, espérant laparalysermaismalheureusement,elles'enestsortie.
J'auraispuporterplaintecontreellepourtentativedemeurtre,maislesflicsétaientdéjàentraindesemêlerdemespetitesaffairesetjenevoulaispasleurendonnerplus.
J'aidoncdemandéàClaude,undesleurs,quej'aipayépouravoirdesinfosoumenacercertainespersonnes,dem'aideràm'échapper.
J'ai rejoint l'hôtel directementet je suis tombésurRachel, unedesplusanciennes fillessousmacoupe.Cettedernièreaécarquillélesyeuxquandellem'avudébarquersurmesdeuxjambesetsoncorpss'estmisàtrembler;j'aisuqu'elleétaitaucourantdecertaineschoses.
Jel'aifaitmonterdanssachambreetl'aiplaquécontreunmurtoutenl'étranglant.—Dis-moitoutdesuitetoutcequetusais!Ellemanquaitd'airalorsj'ailégèrementdesserrémaprise.—Jesuisdésolée,soufflait-elleenchialant.C'estmoiquiluiaidonnéladrogue.Jesuispartidansunlongfourireavantderaffermirmapoignesursapetitegorge.—Iln’yenavaitpasassez!Maintenanttuvaspayer!Jel'aipousséentraversdelachambreetelles'esteffondréecontrelebureau.Jeluiai
donnéuncoupdepieddansleventreetelleagémidedouleurtandisquemoi,jejubilais.J'aimeavoir ledessussur lesgens,c'estmoi lepatronetonmedoit le respect.Je l'ai
soulevéepour laremettresurpiedet luiaidécochéuncoupdepoingsursonvisagepleindelarmes.Elleesttombéesouslechocetahurlémaisriennepouvaitm'arrêter.Je luiaidonnéunnouveaucoupdans leventrequi l'a faitseplierendeux.Elleasortiquelquechosedesapocheetl'alancéàmespieds.J'airécupérédesclésetluiaidemandécequec'était.
—L'appartementdeSofia,a-t-elleréussiàsouffler.JesuissortienvitesseenlaissantRachelausol,cen'étaitpasencoresonheuremême
sicelaviendraitbienasseztôt.Jen'accepteraijamaiscequ'elleavaitfaitetelleallaitenpayerdesavie,cen'étaitqu'unequestiondejours...Ilfallaitenfaireunexemple;ellen'auraitpasdûloupersoncoupetSofiasubiralamêmesentence.
Jemesuisdirectementrenduchezcettedernièreetj'aicassélemaximumdechosesensigned'avertissement, jesaisqu'ellenereviendraplusici.Ellesaittrèsbienqu'elleaintérêtàseplanquer...
~~~Je sorsdemespenséesenentendant undemes sous fifres,Ed,monter les escaliers
jusqu'augrenieroùjesuisinstallé.—DeuxhommesserelaientauchevetdeSofia,m'informe-t-ilunefoisdevantmoi.—Abrège,grogné-jeagacé.—Ilyaleflicquivousaarrêté,lesoi-disantclient.Cen'estpasunebonnenouvellepourmoiparcequeJulessaitsedéfendreetqueçava
êtrecompliquépourapprocherSofia.—J'aiaussivul'avocatquiestvenuàplusieursreprisesàl'hôpital!Elles les attirent comme des mouches ces types ! Pour ce dernier, les choses seront
beaucoupplussimples.S’ilrodeencoreautourd'elle, jeluirendraiunepetitevisited'oùiln'enréchapperapas.Avecsoncostumeetsapetitevalise,jenerisquepasgrand-chose...
—Onaaussiunproblèmeavecunedesfilles,Racheladisparu...Jenesuispassurprisdecette informationmaisnedis rienetdemandeàEddepartir.
Personnen'abesoindesavoircequ'ils'estpassé...Petitàpetit,unplansemetenplacedansmatêteetçavaêtrediaboliquementjouissif.
10∞Jules
"Protégerlapopulationfaitpartiedemonquotidienetc'estcepourquoijemebatschaquejour.Pourcefaire,ilfautqueje
traqueetenfermelescriminelsmêmesiparfois,ilsmériteraientdefinirsixpiedssousterre!"
Voir l'autre avocat dans la chambre de Sofia a fait disjoncter mon cerveau ou quoi ?!
Qu'est-ce qui m'a pris de l'inviter à venir chezmoi ?Ma sœur n'est même pas au courant,j'espèrequ'ellenevapasmefaireunescène,carmaintenantc'esttroptard...
QuandSofiam'aparléd'un flicquipourraitbosserpourEliott, j'aiperdumonsang froidparcejen'aipasréussiàlaprotégeralorsqu'elleétaitcenséeêtreensécurité.Çamerendfoudesavoirqu'onl'aitmenacéealorsquejen'étaisseulementqu'àquelquesmètresd'elle.
Après m'être un peu énervé contre la porte, la réaction de Sofia m'a complètementdéstabilisé.Elles'estréfugiéederrière le litcommesi j'allaism'enprendreàelle.Jesaisquesa vie n'est pas rosemais je ne pensais pas qu'elle était à ce point craintive.Çamedonneencoreplusenviede fracasser la têted'Eliott contreunmuret le laisseragoniser jusqu'àcequ'ilquittecemonde.
~~~Lesjourssuivants,jepassemontempsentreleboulotetlesvisitesquejerendsàSofia
avec son fils. Il va d'ailleurs falloir qu'on discute du fait que le père de Gaëtan soit sonproxénète.Jenecomprendstoujourspascommentunmecpeutlaisserlamèredesonenfantdevenir une prostituée, et encore moins la faire travailler pour son propre compte... Ça medépasse!
Masœur a insisté pour venir chercher Sofia à sa sortie d'hôpital. Elle a heureusementtrèsbienprislefaitquejeluiaiproposéd'emménagercheznous.Ellem'aditquecettefemmeavait beaucoup de courage et que comme son fils était adorable, samère devait l'être toutautant.
JeneprendspaslapeinedetoqueretentredanslachambredeSofia.Elleseretourne,surprise,avantde faireunpetitsourireennousvoyant.Jessicaqui,étantbienpluspoliequemoi, s'approche doucement de Sofia en tendant sa main. Cette dernière l'attrape et l'attirecontreelle.
—Mercideprendresoindemonfilsetdem'accepterchezvous.—C'estavecplaisir,maisonvasetutoyer!répondmasœurensereculant.
Sofiaattrapesonsacdevêtementsquejesuisalléchercherchezelleilyadeuxjours.Jeneluiairienditpournepasl'inquiéterd'avantagemais,enarrivantdansl'appartementoùellehabitait, toutétait dévasté. J'ai récupéré tout ceque j'ai pupourelleetGaëtan,maisà partquelquesvêtements,ilnerestaitpasgrand-chose.
Enrepensantàcetépisode,jeluiprendslesacdesmainsunpeuplusbrusquementquejenelevoudraismaiselleneditrienetnoussuitjusqu'àlavoiture.
Durant le trajet, je croiseplusieurs fois son regarddans le rétroviseuretellemedonneenvie de lui faire des choses pas très catholiques. Je ne suis pas un hommequi retient sespulsions,maiscettefois,c'estdifférent.Ellevahabiteravecmoietjepensequ'elleaassezdeproblèmescommeçasansquej'enrajoute.
~~~Enentrantdansmonimmeuble,nousnousarrêtonsàl'étaged'endessouspourrécupérer
Gaëtan.Unebonneodeurdebiscuitsauchocolatquejeconnaisbiennousaccueille.—Maman!criemasœur.—Ah,vousêtesdéjàlàlesenfants!Mamère apparaît avec un tablier et une plaque remplie de biscuits. Gaëtan court se
réfugierdanslesbrasdeSofiaquileserttrèsfortcontreelle.—Tum'asmanqué,monange.Mamère les regardeavec tendresseet jesensqu'ellenevoudraplus les laisserpartir.
Elleadore lesgaminsetdésespèred'avoirdespetitsenfants.Cequin'estpour l'instantpasdansmesprojets,etencoremoinsdansceuxdeJessica!
Sofiase relèvepoursaluermamèreainsiqueseprésenter.J'aiparlébrièvementde lasituation àmamère et elle s'est prise d'affection pour cette jeune femme qu'elle ne connaîtpourtantpas.
Aprèsplusieursminutesàconvaincremamèredenouslaisserpartiretavoirdûmangerpresquetouscesbiscuits,nousentronsdansmonappartement.JessicaouvrelamallerempliedejouetsquelamèrenousadonnéetGaëtans'yprécipite.
JevaisposerlesacdeSofiadanslachambred'amisoùsontdéjàlesaffairesdesonfils.Ellemesuitets'assoiesurlelit.Lestraitsdesonvisagesontfatigués,cequiestcompréhensibleaprèstoutcequ'elleavécu.Jem'apprêteàsortirpourlalaissersereposerlorsqu'ellem'interpelle.
—Mercipourtout.—Cen'estrienSofia.—Si,pourmoic'estbeaucoup.Parcontre,ilvafalloirquej'aillecherchertoutcequireste
àl'appartement.—Non,réponds-jerapidement.Tunepeuxpas,c'esttropdangereux...Elle ne doit plus jamais remettre les pieds là-bas ! Elle baisse les yeux quelques
secondesavantdemefixeravecsonairdéterminémaisc'esthorsdequestion.—Tupeuxm'accompagner,propose-t-elle.—Situasbesoindequoiquecesoit,tumeledisetj'irait'achetercequetuveux.Sessourcilsserapprochentetsabouchesepincejusqu'àneformerplusqu'uneligne.—Qu'est-cequ'ilsepasse?demande-t-elletropperspicace.Elleserelèvepoursepositionnerdevantmoietcroiselesbrasendessousdesapetite
etmagnifiquepoitrine.—Riendutout,jen'aipasenviequ'Eliotts'enprenneàtoi,c'esttout.
Satêtesepenchelégèrementetelleposeundoigtsurmontorse.—Tuesunpiètrementeur,Monsieur l'agent. Alorsmaintenant, tume dis tout de suite
pourquoituneveuxpasquej'aillelà-bas!J'attrape samain et ne sais pas ce quime prend,mais je l'attire jusqu'à ce qu'elle se
retrouvecontremoi.Sonsouffle se fait plus rapideet samainsert fort lamienne tandisquesesyeux transpercent lesmiens.Une folleenviede l'embrassers'emparedemoietquand jemepencheverselle,Gaëtanappellesamère,nouslaissanttouslesdeuxpantelantsetàboutdesouffle.Ellesereculeavantd'ajouter:
—Cetteconversationn'estpasfinie.Je rigole carpourmoi, il n'yapasque la conversationquenousn'avonspas terminée.
Mêmesi je saisquec'est une trèsmauvaise idée, je la veuxdansmon lit...Peu importe lesconséquences.
~~~Jepasseparlasalledebainpourmerafraîchirettenterd'endiguermonexcitationavant
delesrejoindredanslacuisine.Ilssonttousattablés,pendantqu'unecasserolechauffesurlaplaque de cuisson. Ma sœur capte mon regard et sourit en me lançant un clin d'œil. Jedétourne lesyeuxetvaism'asseoirsur lecanapé.Elleest trop intelligenteetabiencomprismon intérêt pour Sofia, mais elle n'a pas besoin d'en savoir plus. Les choses sont assezcompliquées et mêmemoi, je ne sais pas s’il peut vraiment se passer quelque chose entrenous.Tantquejenesaispasoùtoutçapeutnousmener,l'attirancequejeressenspourSofiaresteraunsecret.
Noussommesentraindemangerquanduntéléphonesonne.Sofialâchesafourchetteetcourt jusqu'à la chambre. Les murs étant très mal insonorisés, nous entendons toute laconversationquinem'enchanteguère.
—Bonjour Étienne…Oui, je suis bien installée…Non, je ne peux pas pour l'instant, jedois m'occuper de mon fils… Demain soir ? Je ne sais pas, c'est encore trop tôt. On setéléphonelasemaineprochained'accord?...Merci,bonnesoiréeàtoiaussi.
Ellerevientavecunpetitsourirequinem'estpasdestinéetquimedonneenviede toutcasser.Cetype,jenelesenspasdutoutetencoremoinss'ils'immisceentreSofiaetmoi!
Le repas se poursuit avec une grande discussion entre Jessica et Gaëtan. Ils sont entraindepariersur lenombremaximumdecookiesqu'ilspeuventavaler.Sofiaestsilencieusemaissouritàsonfilsdèsqu'il laregarde.J'aiàpeineletempsdefinirmonassiettequec'estautourdemonportabledesonner.Jedécrocheenvoyantquec'estleboulot.
—Jules, il fautque tuviennes,ona lemeurtred'une femmequiestcertainement liéeàl'affaireEliottDumas.D'aprèsuntypequ'onainterpelléprèsducorps,elletraînaitaveclui...
Je suis décontenancé par la nouvelle quem'apprend mon patron, et tente de ne rienmontrerdevantSofia.
—Elleaétéidentifiée?demandé-je.—Pasencoremaisçanesauraittarder.Ont'attendsurlelieuoùnous l'avonsretrouvé,
jet'envoiel'adresseparSMS.En voyant la fameuse adresse, mes dents s'entrechoquent, c'est celle du bâtiment où
habitaitSofia!Jefermelesyeuxpourreprendremesesprits.—Jedoisallerbosser,restezici,jen'enaipaspourlongtemps.Jelanceunregardàmasœuretpassemamainsurmonfrontquiestunsignequenous
avonsmisenplacelorsquenousétionsgamins.S’ilyaunquelconquedangeretqu'onnepeut
pasparler,c’estunsignenousprévient.Ellehochediscrètementlatêtepourmedirequ'elleacomprisetjen'attendspaspluslongtempspourrejoindremescollègues.
Enarrivant, j'apprendsquelafemmen'apasététuéeicimaisquesoncorpsajusteétéplacélà,sûrementpourfairepasserunmessage...
Laseulepersonnecapabledefaireunetellechosec'estEliott!
11∞Sofia
"J'aimeraisnepasêtreeffrayéemaisilm'estimpossiblededifférencierl'hommequej'aiaimédeceluiquisetientdevant
moi.Ilfautquejem'éloigne..."
Juless'envaenvitesseaprèsavoir reçuuncoupde fil.Tantmieuxparce jenemesuis
toujourspas remisedecequia faillisepasserdans lachambre.Heureusementquemon filss'estfaitentendresinonnousaurionscommisuneterribleerreur.Jen'aijamaisétéattiréeparlui jusqu'àcet instant.Uncourantestpassédansmamain lorsqu'il l'a touchéet jenepensaisplusqu'àsabouchesurlamienne!
QuandÉtiennem'aappelé,j'aiunpeuculpabilisé,commesijel'avaistrompéalorsquejen'ai rien fait. Je ne suismême pas en couple avec lui, c'est ridicule ! Je crois que tous lesévénementsquisesontproduitscesdernierstempsontfaitdisjonctermoncerveau.
Nousdébarrassons la tableetnousnous installonssur lecanapépour regarderun film.Monfilsdessinedepuisdixminutesetc'estunmiraclequeceladureaussilongtemps!ÇamelaissedutempspourdiscuterunpeuavecJessica.
—Çanetedérangepasquenoushabitionsiciquelquestemps?—Aucontraire!Monfrèren'estjamaislà,çamefaitdelacompagnie.Etpuistonfilsest
adorable...merépond-elleensouriant.Quelqu'un toqueà laported'entréeet jevoispasseruneombredans lesyeuxdeJess
maisjen'aipasletempsdem'eninquiéterparcequemonfilsseprécipiteverslaporte.—Gaëtan!crieJessicaavantqu'ilnel'ouvre.Jemeretourneverselleetvoisqu'elleesteffrayée.Qu'est-cequisepasseencore?J'appelle à mon tour mon fils pour qu'il me rejoigne et l'emmène rapidement dans la
chambreenluiordonnantdesecacher.—Tunebougespasquoiqu'ilarrive!lepréviens-jeavantderetournerausalon.Unautrecoupimpatientsefaitentendreetjeretourneausalon.—Pourquoituréagiscommeça?—Julesm'aprévenuquetuétaisendangeretjen'attendspersonnedonc...,chuchote-t-
elle.Mesyeuxs'écarquillentet jemetsquelquessecondesàréagir.Eliottneviendrait jamais
ici, je le connais. C'est trop risqué ! Je m'approche de la porte, souffle un grand coup etl'entrebâille.
—Bonjour,c'estpourquoi?demandé-jeàl'hommequisetrouvedevantmoi.
—LivraisondefleurspourMmeMaurelSofia.—C'estmoi,soufflé-jesurprise.Ilmefaitsignerunpapieravantdemetendreunénormebouquetderosesrouges.Jetire
lapetitecarteàl'intérieur."Pourlaplusbelledesfemmes...Bonrétablissement.Étienne"Jemetsmonnezdans lesfleurspoursentir tout leurparfum.C'est tellementadorable...
Ellessontmagnifiqueset c'est lapremière foisque je reçoisunbouquet de fleursde la partd'unhomme.
Jessicamelanceunimmensesourire.—Yenaquiontdelachance,veinarde.Jenepeuxm'empêcherderigolercarpourunefoisdansmavie, j'airencontréunebelle
personne. Il est attentionné, gentil, tout ce qu'il me faut en ce moment. J'essaie de lerepousser, ilméritemieuxquemoiet tousmesproblèmes,maissurtoutparcequequejen'aipas envie qu'il lui arrive quoi que soit. Malgré tout, s’il continue comme ça, je ne vais pasrésisterbienlongtempsàsesavances…
Jedépose lebouquetsur la tablede lacuisineetvaischerchermon filsquiestallongésurlelit.
—Gaëtan,tupeuxvenirmonange.Ilseredresseavantdemefixer.—Lesméchantssontpartis?Jem'assoisàcôtédeluipourleprendredansmesbras.—Iln’yapasdeméchantici,noussommesensécurité.Je dépose un baiser sur sa petite tête et commence à le chatouiller. Il ne met pas
longtemps à rireà gorge déployée et à se tortiller dans tous les sens. Il ne devrait pasmedemanderunetellechoseàsonâgeetjeressensunpincementaucœur.
Quandjelelaisseenfintranquille,ilmesautedessuspourmefaireuncâlin.—Jet'aimemonange,pourtoujoursetàjamais,luisoufflé-jeàl'oreille.—Jet'aimemaman.Aprèsplusieursminutes,nousrejoignonsJessicaquiestentraindemettrelesfleursdans
l'eau avant de prendre un jeu de société qui est sur une étagère dans le salon. Nous nousinstallons dans la cuisine pour jouer pendant deux bonnes heures au Monopoly et laissonsgagnermonfilsquis'amusecommeunpetitfou.
~~~Le reste de notre journée se passe sur le canapé à discuter de nos vies et à faire
connaissances,tandisqueGaëtans'amuseavecdespetitesvoiturestrouvéesdansunemalle.Nous décidons de préparer un repas, espérant que Jules rentre et puisse en profiter.
Maiscen'estqueversvingt-deuxheuresquej'entendslaported'entrées'ouvrir.Jemelèvediscrètementpournepasréveillermonfilsquidortàpoingsfermésetreferme
laportederrièremoi.Jetraverselepetitcouloiretenarrivantdanslesalon,iln'yapersonne!J'airêvéouquoi?
Je me frotte les yeux et en me retournant pour aller prendre un verre d'eau dans lacuisine,jepercutequelqu'un.Ilmetsamainsurmabouchepourm'empêcherdecrier.
—C'estmoiSofia,ducalme,tuvasréveillertoutlemonde!
Ilhôtesamain lentementalorsque jepose lamiennesurmoncœur.Julesm'a faitunepeurbleue!Jeluifrappelebrasetilsemetàriredoucement.
—T'espasbien!lancé-je.—Jenevoulaispast'effrayer!Désolé.Ilsortl'assiettequenousluiavonsgardéetlaréchauffeaumicro-onde.—C'estquoicesfleurs?medemande-t-ilenpointantlebouquetavecsafourchette.—Étienne.Al'évocationdeceprénom,jevoissonvisagesefermer.—Jevois,grogne-t-il.Je ne sais pas ce qu'il se passe entre eux deux mais je sens qu'il y a une grande
animositéd'uncôtécommedel'autre.Jesuiscertainequ'ilsseconnaissent...—Ilyaunproblèmeaveclui?Il relève les yeux de son assiette pour les poser dans lesmiens et j'y vois un voile de
tristessemélangéàdelacolère.—Iladéfendulemeurtrierdelafemmequej'aimaisetaréussiàlefairesortirdetaule
troisansaprèssacondamnation.Onpeutdirequ'ilyaunproblèmeoui, lâche-t-ilsèchementenfixantunpointderrièremoi.
Jesuisabasourdie !C'estatroce!Je ferme laboucheetn'oseplusriendire. Ilentamesonassiettealorsqu'unsilencepesants'installeentrenous.
—Parlonsunpeudetoimaintenant,medit-iltoutàcoup.OùestlepèredeGaëtan?—Iln'apasdepère,réponds-jehâtivement.—JesuisflicSofia,jenemecontenteraipasdecetteréponse!Comment puis-je lui expliquer que je suis tombée follement amoureuse d'un homme
commeEliott?C'estimpossible...—Qu'est-cequeçapeutfaire?Ilnefaitpaspartiedesavie,mens-je.Il se lève pour débarrasser son assiette, qu'il a engloutie en quelques bouchées et se
retourne.Jebaisselesyeuxsouslepoidsdesonregard.Ilavancedequelquespasettendlamain vers ma joue qu'il caresse tendrement. Son touché détend mon corps, il relève monvisagepourpouvoirmefixerdroitdanslesyeux.
—Dis-le-moiSofia,çanechangerienet jecomprendsquetune leveuillespasdans laviedetonfils...
Sesparolesm'interpellent,commentpeut-illecomprendre?!Jemedégagedesesbrasetpassenerveusementmesmainsdansmescheveux.—Tuesaucourantquec'estEliott,pasvrai?Iln'yaaucunetracedesurprisesursonvisage.Jem'éloignedeluietmepostedevantla
fenêtredusalon,lesétoilesbrillentdanslecieldégagé.L'odeurdeJulesvientm'enivreretjesenssonsouffledansmondosrecouvertd'unsimpledébardeur.
—C'est luiquis'enestvanté,et jenesavaispascommentaborderlesujetavectoi.Tuesuneénigmepourmoi,Sofia.
—Etquandtul'aurasrésolu,tumelâcheras...réponds-je,pascommeunreprochemaiscommeunecertitude.
Ilattrapemonépaulepourme fairepivotervers luietpasseunedesesgrandesmainsdansmescheveuxblonds.
— Je ne peux rien te promettre. Tout ce que je peux te dire, c'est que je suisinexorablementattirépartoi.
Mesmains seposent instinctivement sur son torse.Sesmuscles sebandent sousmesdoigtsetlesbattementsdemoncœurs'affolent.Maraisonmeditdefuirmaismoncorpsme
suppliedemejetersurlui.Juleslui,n’aaucunehésitation.Ilposeseslèvresdoucesetexigeantessurlesmiennes.Il
caressemanuqueendescendantjusquedansmondos.Moncorpss'enflammeetmesmainsatterrissentautourdesoncoupourlerapprocheraumaximumdemoi.Notrebaisers'intensifieetmon intimité pulsedeplusenplus fort. Je le veux, peu importe cequi arriverademain, jeveuxcethomme.
Il me soulève comme si je ne pesais rien et j’encercle sa taille de mes jambes. Ilm'emmènedanssachambreetmedéposesursonbureauoù ilme lâchepourallerchercherquelquechosedanssapenderie.
—Tun'aimespasleslits?demandé-jetaquine.Unsourireàcroquerseformesursonbeauvisagealorsqu'ilsecouelatête.—Cen'estpasmonendroitpréféréeffectivement…Etsituteposeslaquestion,oui,je
vaistebaisersurcebureau.Jedéglutisetsensdespicotementssepropagerdanstoutmoncorps.Ilposeuneboîteà
côtédemoietmepoussepourquejemettemesbrasenarrièresur lebureau, lapoitrineenavant,tendueverslui.
Son regard de braise me détaille, il hôte son tee-shirt et la vue en devient plus belleencore.Sontorseestbarrédeplusieurscicatricesquimedonnentenviedeleslécheruneparune. Ces imperfectionsme rassurent carmoi aussi j'ai des cicatrices, et pas seulement surmoncorps.
Ilserapprochedemoipoursoulevermondébardeurau-dessusdemesseinsnus.Le souffle de Jules devient irrégulier alors qu'il se penche pour en prendre un dans sa
boucheetlesucercommeunefriandise.Matêtetombeenarrièresousl'excitationquecelameprocure.Ilenfaitdemêmeavecmonautreseinetjen'enpeuxplus,j'aibesoinqu'ilsoitenmoi.Jamaisjen'aivouluunhommeàcepoint!
Ilseredressealorsquejeresteuninstantpantelanteetagacéequ’ilsedétachedemoi.Ilpasseunbrassousmondospourme redresseretm'aideàmemettredebout.Jesuisunpeudéçueaprèssapromesse...Ilsebaissedevantmoiettiretoutàcoupsurmonshortetmaculotteavantdemesouleverpourmerasseoirsurlebureauquiestfroidsousmapeaunue.
Je n'ai pas le temps de réagir qu'il enlève le reste de ses vêtements en vitesse avantd'ouvrir laboîteoùse trouventuncertainnombredepréservatifs.Jenepeuxm'empêcherdeglousserdevantlatrentainedepochettes.
—Onnesemoquepasdemoiselle,sinonpasdesexe,meprévient-il.Je fermeprestement la bouche tout en souriant pendant qu'il enenfile un. Je réussis à
passermes jambesautourde luipour le tirerversmoi.C'estàson tourde rigolermais il selaissefaire.
J'attrape sonmembre pour le positionner entremes jambes écartées et quand je sensl'extrémitédesonsexeentrer,jem'agrippeàsesépaules.Ilavancelentementenmoietdonnedespetitscoupsdereinsquimefontfrémir.
Sesmains agrippentmes hanches pour plonger entièrement dansma féminité. Je criesous ce délicieux assaut. Il effectue quelques va-et-vient mais la position n'a pas l'air de luiconveniralorsilcroisemesjambesautourdeluietmechuchotedem'accrocher.Etantdansunétatd'excitationavancé,j'aiàpeineletempsdepercuter,qu'ilmesoulèveetmeplaquecontreunmur.
Il grogne car dans cette position, il va encore plus profondément enmoi. Il accélère lacadence jusqu'àcequenoussoyonsauborddugouffre,et lapuissancedesonderniercoupmefaitjouiravecuneintensitéextrême.Jelesenstrembleràsontouravantdeposersonfront
contre le mien, exténué. Je ne sais pas comment, nous atterrissons sur son lit, en sueur,fatiguésmaisrepus.
Il m'attire entre ses bras et m'embrasse tendrement. Je sais que je vais casserl'ambiancemais jedois lui poser laquestionmêmesi j'aurais sûrementdû le faireavantquenouscouchionsensemble...
—Cequejefaisaisdemavienetedérangepas?soufflé-je.Ilmepoussesurledosetsepencheversmoipourpouvoirposersesyeuxsurlesmiens.—Je tementiraissi je tedisaisqueçaneme faisait rien. (Je tentede fuir son regard
maisilmaintientmonmenton)Maisjesaisqu'Eliottt'obligeaitàfaireça.Jenesaispasencorede quelle manière mais je connaîtrais la réponse un jour. Ce qui me dérange, c'est que cen'étaitpastonchoixetqu'ontel'aimposé.
Sonregards'assombrieetjevoisqu'ildouteavantdetoutdemêmecontinuer.— Il faut que je te dise quelque chose, la femmedont je t'ai parlé, celle qui s'est faite
tuer,etben...Jenesaispascommentteledire...souffle-t-ilensefrottantlatête.C'étaituneprostituée.
Messourcilssefroncentàcedétail.—Cellequetuasaimée?Il hoche la tête en fuyant mon regard alors je me redresse et tire les draps pour me
couvrir,décontenancée.—Tutetapesquedesputesenfait?demandé-jeauborddeslarmes.Jesavaisquec'étaittropbeau,quelhommeaccepteraitdecoucheravecmoisicen'est
pourunebonneraison,commetenterderetrouverunamourperdu...Ilsecouevivementlatête.—Sofia,arrêtedediren'importequoi!Çan'aaucunrapport!—Oui,ladifférencec'estquenousnesommespasamoureuxetneleseronsjamais.Jemelèveprécipitammentetrécupèremesvêtements,honteusedem'êtrefaitebernée.—Sofia!Attendsbordel!Ilselèveàsontourets'approchedemoi. Ilattrapemonbrasmais je leretirevivement
pourmerhabiller.Unefoismesvêtementsenplace,jemeprécipiteverslaportemaisilpasseunbrasautourdemataille,mesoulèveetmejettesurlelit.
Il nem'a pas faitmal et je sais au fond demoi qu'il nem'en fera jamais,mais çamerappelletropdechosesquiontfiniviolemment.Moncerveauassociecequ'ilvientdefaireàcequem'afaitendurerEliott,mêmesic'esttotalementdifférent.
Jemerecroquevilleettentedemefairelapluspetitepossible.—Sofia,excuse-moi, jenevais rien te faire.Jeveux justequenousparlionsau lieude
fuir.Il s'assoieàcôtédemoietessaiede touchermonbrasmais jemedécale toujoursen
boule.—Tuaspeurdemoi?Tumecroiscapabledeleverlamainsurtoi?—Oui,réponds-jelavoixtremblante.Etc'estlavérité,c'estunhommeetilaassezdeforcepourfairetoutcequ'ilveutdemoi
sansmedemandermonaccord.Ilmeretientbiendanssachambrecontremongré,pourquoinepasmefaireautrechose...Toutestpossible!J'aiperdutouteconfianceenn’importequelhomme!
Maréponselerefroiditetils'éloignerapidementdemoi.—TupeuxsortirsituenasenvieSofia...Jecoursjusqu'àlaporteetensorsimmédiatementsansunregardenarrière.J'aicruque
nouspourrionsavoirunehistoiremais la réalitém'a rattrapéplusviteque jene lepensais. Ilfautquejem'enailled'ici,jecroyaisêtreensécuritémaisàprésent,j'endoute.
Je rejoins la chambre où mon fils dort et le prends dans mes bras. Il faut que je leprotège et je connais une personne sur qui je suis quasiment certaine de pouvoir compter.Demainmatinàlapremièreheure,jel'appelleetm'envaisdecetappartement.
12∞Étienne
"Plusjamaisjenelalaisseraispartir,cettefemmeembrasemoncœur!"
Une musique me fait sursauter dans mon lit. Je tâtonne pour trouver mon portable et
quandjemetsenfinlamaindessus,lamusiques'arrête.Jegrogneavantderegarderquiçapeutbienêtreà...Sixheuresdumatin!!!Uneangoisses'emparedemoiquandjedécouvrequec'estSofia.Jem'assoisauborddu
litetlarappelleimmédiatement.—Allo.—Sofia?Tuvasbien?demandé-jeinquiet.—Oui, euuu, est-ce que je pourrais venir chez toi... Avecmon fils... Pendant quelques
temps.Jepasseunemainsurmonvisage,c'est leplusbeaujourdemavie.Jen'attendaisque
ça,qu'ellesoitenfintouteàmoi.—Biensûr,tuveuxquejeviennetechercher?—Çaseraitgénial,oui,chuchote-t-elle.—J'arrivedansdixminutes.—MercibeaucoupÉtienne.Monprénomdanssabouchem'exciteauplushautpoint.Jevaistoutfairepourqu'ellele
prononcelepluspossible,jamaisjenem'enlasserais.Cettefemmem'obsèdeau-delàdetoutcequej'aiconnu.
Après une douche rapide, j'enfile un jean et un polo avant de descendre dans mongarage.
~~~Devant l'immeuble de Jules, Sofia m'attend, son fils dans une main et sa valise dans
l'autre.EllemetGaëtanàl'arrièredelavoitureetl'attache,ilfaudraquejepenseàacheterunsiègepourenfant...
—Merciencore,tuesvraimentgénial,meditSofiaens'asseyantàcôtédemoi.Je la reluquediscrètement,elleestvraimentmagnifiquemalgré l'absencedemaquillage
etlescernesquicourentsoussesyeux.—Jeseraitoujourslàpourtoi,soufflé-je.Ellefermelespaupièressansrépondreetappuiesatêtecontrelavitre.—Ils'estpasséquelquechose?demandé-jeaprèsavoirdémarré.Jesuisintriguéparsonvisagefermé.Elleseredresseetfixelaroute.
—Um,j'aipastrèsenvied'enparler.Je n'insiste pas... Pour le moment. Tout viendra en temps voulu. Pour l'instant, ce qui
m'importec'estlaramenerchezmoi.J'entredans legaragequisesitueausous-solde la résidenceoù j'habite.Jeprends la
valisedeSofiatandisqu'ellefaitsortirsonfilsdelavoiture.J'ouvre laportedemonappartementetvoisSofias'arrêtersur leseuil, lesyeuxgrands
ouverts,l'airébahie.C'estvraiqu'ilestgrandenplusd'avoirétéaménagéparunedécoratriced'intérieurfantastique.Jetendslamainpourl'inviteràentreretquandellelasaisie,uncourantmetraverse,commeàchaquefoisjeposemamainsurelle.Unechoseestsûre,moncorpsnepeutplussepasserdecettefemme.
Je l'entraîne avec son fils vers ma chambre d'amis car je doute qu'elle soit prête àpartagermonlitmêmesij'enmeursd'envie...
Le petit Gaëtan reste collé à samaman et observe tout ce qui l'entoure. Je lui sourislorsque ses yeux se posent surmoi,mais il tourne sa tête dans la jambedeSofia. Je peuxcomprendrequejesoiseffrayantpourluiparcequ'ilnemeconnaîtpasmaisilvafalloirqueçachangeetrapidement!
—C'estvraimentmagnifique,merciencoredenousaccueillir,souffleSofial'airépuisée.—Jevaispréparerunpetit-déjeuner.Rejoignez-moidans lacuisinedèsquevousserez
installés.J'ailedroitàunsublimesouriredesapartavantdequitterlachambre.J'appelle le cabinet pour prévenir que je serai absent aujourd'hui. Pour moi, la priorité
c'estdem'occuperdelafemmepourlaquellejecommenceàavoirdessentiments.Neconnaissantpassesgoûts, jeprépareducaféetmets labouilloireenroute.Jesors
unpaquetdecéréales,desbiscottesainsiqu'unlargechoixdeconfitures,delapâteàtartiner,dubeurre...
Jepressesixorangespourremplirnostroisverres,déposelesassiettesetlescouvertssurlatabledelacuisineainsiqu'unecorbeilledefruits.Jem'yinstalleenlesattendantaveclejournaldujourquej'aiachetéenpartantdechezmoicematin.
Une dizaine deminutes plus tard, des pas se font entendre dans le couloir et Gaëtanécarquillelesyeuxdevantl'étalagedenourriture.
—Maman,t'asvu,ilyadelaconfiture!s'exclame-t-ilcommesic'étaitdel'or.Sofiaricaneenlefaisantavancer.—Ohregarde,ilyamêmedesassiettes!luirépond-ellesurlemêmeton.Je ne peux m'empêcher de m'esclaffer alors que le petit nous regarde avec des gros
yeux.—Cen'estpasgentildesemoquerd'unenfant!dit-ilavantdesoupireretdecroiserles
brassursapoitrine.Nos rires redoublent d'intensité et je me sens pour la première fois depuis longtemps,
heureux. Maintenant que j'ai ce que je désire, je ne laisserai rien ni personne se mettre entraversdemonchemin.
NousdégustonsunpeudetoutetjelaisseSofiadiscuteravecsonfilsmêmesij'aimeraisqu'ellefasseunpeuplusattentionàmoi...
Une fois rassasiés, nous nous installons sur le canapé devant la télévision. Jemets lachaîned'informationcommed'habitude;c'estlaseulechosequejeregarde.
Gaëtan s'allonge sur les genoux de sa mère et il s'endort quand Sofia lui caresse lescheveux.J'aimeraistellementêtreàsaplace...
— Tu as sûrement plein de choses à faire. Tu peux nous laisser... déclare-t-elle, mesortantdemonfantasme.
—Riend'urgent...unpetitsourireseformesurmabouche.Tuveuxdéjàtedébarrasserdemoi?
Je faiscommeside rienn'étaitmaisunpincementétreintmoncœur.Heureusement, jesuissoulagédesaréponsehâtive.
—Non,biensûrquenon.Etpuis tueschez toi, tu faisceque tuveux ! répond-elleenbaissantlesyeux.Jeneveuxpasêtreunpoidspourtoic'esttout.
Quellefolleidée!Jemelèvepourm’accroupirdevantelle.—Jamais tunemedérangerasSofiaet je vaismême tedire... Jeneveuxpasque tu
sortesdel'appartement.Sesyeuxseplissentetsonregards'assombrit.—Pourquoi,jesuistaprisonnière?Enquelquesorteoui...Jenepeuxévidemmentpasluidireunetellechose!— C'est pour ta sécurité et celle de ton fils. Eliott n'hésitera pas à vous faire du mal
surtoutaprèscequ'ils'estpassédanstonappartement...Sesmagnifiquesyeuxs'agrandissentdestupeur.Elleposeundoigtsurmontorse,cequi
medonneenviede l'attraperet lui fairedeschoses...Maisavantque jepuisse imaginerquoique ce soit, ellemepousseetmedéséquilibre. Jeme retrouveaffalé par terrealorsqu'elleporte son fils àpas rapide jusquedans la chambre. Jene saispasd'où lui vient cette forcealorsqu'elleesttrèsmince.
Jeme relèvepour la rejoindremaisellesorten trombede lachambreetmemontre latableàmanger.Jetireunechaiseetm'yassois.Elleenfaitdemêmetoutenmefixantd'unairagacé.
—Qu'est-cequis'estpasséàmonappartement?—Toutaétédévastéavantque tunesortesde l'hôpital, jepensaisqueJules te l'avait
dit,c'estluiquil'adécouvert.Jevoissespommettesrougiretsesyeuxflamboyerdecolère.—Non,personnenem'aprévenu,crache-t-elle.J'essaied'attrapersesmainsmaisellelesretirevivementavantdeseleverpourrejoindre
lachambred'amisetdeclaquerlaporte.Moiaussi jesuis furieux.Acausedece flic,Sofiame fait la tête. Ilva falloirque j'aiun
petitentretienaveclui...Toutàcoup,jesuisintriguéparcequelajournalisteannonceàlatélé."Unejeunefemme,àprioriuneprostituée,aétéretrouvéemortedevantunimmeuble.Elle
pourraitêtreliéeàuntraficdedrogue.Lapolicesuspecteunrèglementdecompte."Jemelaissetombersurlecanapé,lebâtimentenquestionestceluioùhabitaitSofia.Ça
medonnerauneraisondeplusdelagarderauprèsdemoi,ensécurité!
13∞Jules
"Jenesaispascommentmecomporterpourluiprouverquejesuisuntypebien.C'estinhabituellepourmoi,jen'aijamais
vouluêtreavecunefemmeàcepoint!"
Assissurmonlitàruminerdepuisquejesuisrentréduboulot,jemedemandeoùabien
puallerSofia.Unsimplemotposésur sonoreillerm'a informéqu'elleétait partie. Je le relispourlacentièmefoisencherchantunquelconqueindice.
"Mercipour toutcequetuas faitpournousaidermaisnousn'aurionspasdûcoucher
ensemble. Nous ne nous connaissons pratiquement pas et le moment était mal choisi. Jem'envaisc'estlemieuxpournousdeux.S."
Jeformeunebouledansmonpoingetlajetteleplusloinpossibledemoi.Jesaisquece
n'est qu'une excuse, je suis sûr que c'est parce que je l'ai poussé un peu trop brutalement.Qu'est-ce qui m'a pris aussi ? Je sais qu'elle a vécu beaucoup de traumatismes et moi, jeperdsmonsang-froid...
Jeneveuxpas labrusqueralors je vaisattendreunpeuavantde lachercherbienquecelameronge.Eliottestdehorsàlasurveilleretàtenterdetrouverlemeilleurmoyendes'endébarrasser.
Le corps retrouvé devant chez elle est celui d'une certaine Rachel, elle trafiquait pourEliott.Aprèsavoirfaituntouràl'hôteloùelletravaillait,nousavonsapprisqu'ellerevendaitdeladrogue.Jenesuispasconvaincuqu'ilyaitunlienmaisc'esttoutcequenousavonspourlemoment.
Elleprésentaitbeaucoupdeblessuresantérieuresàaujourd'huietj'enaiégalementvusurlecorpsdeSofia.Eliottlesbrutalisaitc'estévident...
Lacausedelamortestunehémorragiedueàunnombreimpressionnantdelacérations.Onl'alaisséseviderdesonsangpendantdelonguesminutes...L'armeducrimequantàellen'estpasencoredéfinie.Ellen'apassubideviolencesexuelle,dumoinspasdanslesheuresprécédentsamort.
Nousn'avonspourl'instantaucunindicesurl'identitédutueuroulemobiledecemeurtre,maiscedont jesuis intimementconvaincu,c'estqu'Eliottest impliquéd'unemanièreoud'uneautre.Lelieunepeutpasêtreunecoïncidence.Pourmoi,c'estluiquil'afaitdescendreouquiafaitlui-mêmeleboulot...
~~~
J'entendsma sœur claquer la porte. Cematin, ellem'a téléphoné affolée quand elle a
découvert la chambre d'amis vide. Elle s'est attachée àGaëtan et est triste que Sofia n'aitmêmepaspris la peinede la prévenir... Je n'ai pas puquitter le boulot plus tôt étant donnél'affaireimportantequim'aétéconfiéeetnesuisdoncrevenuquedepuisquelquesminutes.
—Alors,tun'aspasdenouvelles?demande-t-elleens'asseyantàcôtédemoi.—Um,non.Ellemepousseunpeuavecsonépaule.—Tul'aimesbienSofia,pasvrai?Je tourne la tête vers Jess et un petit sourire se dessine sur son visage. Elle est trop
perspicace et ça m'énerve. Oui Sofia est charmante, gentille, a un caractère compliqué quim'attireauplushautpointetaulit,c'estl'extasemaiselleneveutapparemmentpasdemoi.Jenesuispasdugenreàcouriraprèsunefemmeetjesuisagacéparlefaitquepourelle,jesuisprêtàtout!
—Oui,jesuisattiréparellemaiscommeellemel'adit,cen'estpaslemoment.—Çaleseraunjourtucrois?Jeme lève car j'ai d'autres soucis qu'une éventuelle relation et que cette conversation
m'énerve.—Écoute,jesaisquetuveuxmecaser,quej'aitrenteansetquec'estl'âgeidéalpourse
marier, bla-bla-bla. Tu me l'as déjà sorti un certain nombre de fois, alors saches que j'aicompris.Maintenantlâche-moi!luidis-jeplusbrutalementquejenelesouhaite.
Elle baisse les yeux et jeme sens idiot de l'engueuler comme çamais je préfèrem'enaller.J'aibesoind'aircarpenseràSofiamefaitcomplètementperdrelatête.
~~~Unefoisdanslarue,mespasmemènentdanslebar,oùj'ail'habitudedemerendreavec
des collègues. Je pousse la lourde porte en bois et m'avance vers le comptoir pour m'yinstaller. Jesalue lebarmanet luidemandequelquechosede fort. Iln’yapasgrandmondedoncjesuisviteservi.Jefaistournerleliquideplusieursfoisdansleverreavantdel'avalercul-sec.
Unefemmeposesamainsurmonépaule,elleporteunerobefendue jusqu'à lahanche.Elleestassezjoliemaisjen'aipaslatêteàça.Ellemedétailleavantdesepencherversmoi.
—Jepeuxvousoffrirunverre?medemande-t-ellemielleuse.—Cen'estpasplutôtàl'hommedel'offrir?—Etbienvolontiers,c'estsigentimentproposé,répond-elleens'asseyantsurletabouret
d'àcôté.Jesourisfaceàsonculotet faissigneaubarmandemeremettre lamêmechosealors
quelafemmeluicommandeunevodka.—Moic'estAmélie,seprésente-t-elleentendantsamain.Je lasersenpenchant légèrement la têtepour l'observerdeplusprès.La fatiguese lit
soussesyeux.Ellen'apas l'air trèsheureused'être làetregardeplusieursfoisderrièremoi.Jen'aimepascecomportementetjesuissûrqu'ellen'estpaslàdesonpleingrès.
Jem'avance vers elle, metsmon visage dans ses cheveux au niveau de son oreille etattrapesonbraspouréviterqu'elles'enfuie.
—Jenesaispascequetumeveuxmais jesuisflicalorsavantd'avoirdesproblèmes,dis-moipourquoitum'asaccosté.
Jesenssoncorpssetendreetelletentedereculer,malheureusementpourelle,j'aiplusdeforceetnecomptepaslalaisserpartirsifacilement.
—Eliott,souffle-t-elle.Jerestecontreelledeuxsecondesdeplus,letempsdeprendreunvisageimpassible.Je
bois mon deuxième verre et invite la jeune femme à me suivre. Elle hésite mais après unénièmecoupd'œilderrièremoi,elleacceptemamaintendueets’yaccrocheavecforce.
Cet Eliott me prend vraiment pour un abruti, comme si son traquenard n'était pasévident...
Unefoisdehors,jetirelafillejusquedansuneruelleattenanteetposemamainlibresurmonarme.Jesensqu'elletrembleetmesupplieduregarddedéguerpirsaufquecen'estpasmongenre.Jesuisplutôtunmecquifoncedanslesproblèmesaulieudelescontourner.
Trentesecondesplustard,untypebienbâtis'avanceversnous.—J'aiunmessageàtransmettredelapartd'Eliott.—Vas-ybalance,jesuislàpourça.—Iln'aimepasqu'onessaiedeletuer.Ilvaretrouverlaputeetsongaminpourlesfaire
payerainsiquetouteslespersonnesquilesaideront.Un rire s'empare de moi, comme s’il me faisait peur. Ce dernier n'appréciant pas, se
dirigesurmoi.Jedisàlafillededégageravantdesortirmonflingue.Jen'aipasletempsdetirerqu'ilmedonneuncoupdepoingetfaittombermonarmeausol.Jemebaissemaisreçoissongenoudanslamâchoire.Quelconjepeuxêtre!
Jecrachelesangquiestdansmaboucheenmerelevant.Legarsessaiedemeporterunnouveaucoupdepoingmaisjel'esquivepourfrapperdanssonventre.Ilreculeunpeuavantdese jetersurmoiavecrage.Jemeretrouveparterreetmeprenduncoupdans lescôtes.Ladouleurs'irradiedanstoutmoncorps,maisjefrappetouslesendroitsquejepeuxatteindreaussifortetaussivitequepossible.Jesuisbiendécidéàluifaireregretterdes'enprendreàmoi.
Jelesenstanguerunpeu,alorsj'essaiedelefairetomberàsontoursaufqu'ilmebloqueavecsesjambesetmefrappeauvisage.Jesaisques'ilcontinue,ilpeutmetueralorsjemedébatsmais il est très lourd et assez fort.On entend tout à coup une femme crier à pleinspoumons.Lemecseredresse,surprisetmedonneunderniercoupavantdeserelever.
—Tuasdelachancecettefois,maislaprochaine,tuesmort.Ilpartencourantetattrapelafillequej'ai laissépartiraupassage;c'estellequiesten
traindehurler.Ellem'asauvéetmoijesuisparterreincapabledebougerpourlasecourir.Illaprendsursonépauleetdisparaîtdemonchampdevision.
Plusieurs personnes se précipitent sur moi dont une qui vérifie mes constantes et quiappelle une ambulance. Je suis conscient mais j'ai des douleurs dans tout le corps. Lessecoursarriventrapidementetm'emmènentàl'hôpitalenunriendetemps.
~~~Unefoismesblessuressoignées, jesuisemmenédansunechambreetaprèsquelques
secondes,laportes'ouvresurmasœurquisejettesurmoi.—DoucementJess,j'aimalalorsfaisgaffe.Ellesereculeprécipitammentens'excusant.—J'aieusipeur...L'hôpitalm'adonné tesaffairesetcommentdire...Etbien j'ai...J'ai
peut-êtreenvoyéunmessage...ASofia.Jevaislatuer!Quandj'aurairécupéré,jevaisl'étrangler!
—Qu'est-cequet'asdanslatête?Putain!Toutmoncorpsmefaitsouffrir.Jenepeuxpasbouger,maissijelepouvaisjem'enfuirais
d'iciillico.—Ellem'aconfiéqu'elleétaitchezÉtienneetquecedernierpréféraitqu'ellenesortepas
mais...Ellearrive.Jesuisdésolée.Cen'est pas croyable !Ma sœur est une calamité, incapable de simplement s'occuper
desaproprevie.Jefermelesyeux,jen'aiplusenviedeluiparler.Jesuistropénervéetsielleajouteencorequelquechose,jevaisexploser.EnplusSofias'estréfugiéechezcesaletype.Qu'est-cequ'ellepeutbienluitrouver?
—Jetelaissetereposer,chuchote-t-ellecomprenantlemessage.Environdixminutesplustard,unepetiteblondedébouleavecunairapeuréquis'effaceun
petitpeulorsqu'ellemevoitéveillé.Elleprendmamainavantdes'asseoirsurlefauteuilquemasœuralaisséàcôtédulit.Jesuissurprisparsongeste,jenem'attendaispasàcequ'ellesoitaussiinquièteetfinalement,jesuisheureuxdelavoir.
—Qu'estcequis'estpassé?Tasœurn'arienvoulumedire...—Troisfoisrien,justeundésaccordavecunmecunpeutropbaraqué.Je ne veux pas l'alarmer plus qu'elle ne l'est déjà et je réalise que c'est la première
personneavecquijem'eninquiète...Jenefaispasattentionàpréserverquiquecesoit,jamais!
Je vois à son visage qu'elle est sceptique et que mon omission ne va pas tenir bienlongtemps.Toutàcoup,une lignebarreson frontetelleme fusilledu regard.Elleaétébienplusrapideàcomprendrequejenelepensais.
—Quandest-cequetucomptesmedirequec'estàcaused'Eliott?Apparemment,jenepeuxpastefaireconfiance...déclare-t-elleenretirantsamaindelamienne.
—Sofia,tuasdéjàassezdesoucis!Jeneveuxpasquetut'enfassesenplusàcausedemoi,alorslaissetomber...
Sonregardpourraitmetuersurplacemaisjenelaquittepasdesyeux...—Ouisaufquecommetuesici,tum'encréesdéjàd'avantage...Ellepassesamainlibredanssescheveuxetajoute:—Commentveux-tuquejefassepournepasm'inquiéterpourtoi?Tun'esqu'unidiotà
foncertêtebaissée,etjen'aimepasquetumecachesdeschosesquimeconcernent!Je souffle fort vaincu, et me redresse dans mon lit. Des douleurs un peu partout se
réveillent,cequimefaitgrogner.—Arrêtedegigoteretparle,m'ordonneSofia.Je lève un sourcil surpris, car je ne lui connaissais pas ce côté autoritaire et je pense
qu'une autre partie de mon corps va me faire mal dans peu de temps car elle m'excitepuissamment.
—Alors...—Parle-moiaussidel'appartementtantquetuyes,mecoupe-t-ellesèchement.Devantsonairmenaçantquimeferaitpresquepeur,jeluibalancecequ'elleveutsavoir.—Tonappartementestdétruit. J'ai récupéré tout ceque j'aipu, toutestdans lavalise
aveclaquelletut'esenfuiedechezmoi.Oui,n'oublionstoutdemêmepasqu'elles'estbarréeetquejeluienveuxtoujours.Ellenerelèvepasmapetitepiqueetmefaitsignedecontinuer.Sonvisagealégèrement
pâlidepuisqu'elleestentrée,jen'aimepasvoirl'inquiétudesursonsibeauvisage.—Jesuisallédansunbar,unefemmem'adragué.Ellem'aprévenuquec'étaitEliottqui
l'envoyait,alors jesuisallédehorsoùun typem'a tabassé.Je luienaimisaussimais ilétait
plusentraînéquemoi.(Jefaisunepauseavantdesouffleretdecontinuermesconfessions)IlyaaussiRachel...
Sesyeuxs'écarquillentetellemepointedudoigt.—Tuessortialorsquetusavaisqu'Eliottallaits'enprendreàtoi?Nonmaisj'hallucine!
EtquoiRachel?Elleaunproblème?Messourcilssefroncent,jepensaisqu'elleétaitaucourant!Touteslestélésenparlent...—Sofia...Elleestmorte...Ellebasculedans le fauteuil derrièreelle, sonnée. J'aimerais laprendredansmesbras
quandses larmesse répandent sur sespetites joues rosesmais lesdouleursdemoncorpsm'enempêchent.
—Comment?chuchote-t-elleplusieurslonguessecondesplustard.—Jenesuispascertainquetudoivesconnaîtrelesdétailssordides.Elleessuierageusementsesjouesavantdefixersesyeuxauxmiens.—Comment?crie-t-elle.—Lacérationssurtoutlecorps.Ellesecouelatêteenpinçantleslèvresalorsquejecontinue.—EllerevendaitdeladroguepourEliott,onpenseàunrèglementdecompte.Elleremuetoujourssatêteavantdeselever.—Ilfautquejem'enaille.Jemesuisassuréequetuétaisvivant,maintenant,jetelaisse.Jeréussisàattrapersamainetellenerésistepasquandjelatireversmoi.—Tuneveuxpasrevenirchezmoi?Ilfaudraitqu'ondiscutedecequis'estpassé...J'ai
deschosesàtedire.—Non.En revanche, je suisd'accordpour coopéreravec lapoliceetarrêterEliott. La
seulefaçondeprotégermonfilsc'estd'enfermercetteordure.C'estunetrèsbonnenouvellemêmesiçalamettraencoreplusendangerquecequ'elle
nel'estdéjà.Jen'aipasfranchementenviedelamettredanscettepositiondetémoinmaisai-jelechoix?Eliottnepeuxpasresterimpunipourtouslesactesodieuxdont-ilestcoupable!
Jeportesamainàmabouchepourl'embrasserettoutesmesrésolutionspourlalaissertranquilledisparaissent, jelaveuxtellement...Sonodeuretsapeaudoucemerappelletouteslessensationsquej'airessentiquandnousavonsfaitl'amour...
Elle se penche versmon visage et dépose un baiser surma joue avant de sortir de lachambre.Jenelaretienspas,jeneveuxpaslabrusquermêmesij'aienviedecouriraprèselleetdel'enfermerchezmoi!
Une infirmière vient me donner des calmants pour la douleur, m'entraînant dans unsommeilprofond.
14∞Sofia
"L'histoireserépète...Cecauchemarsilongtempsendurénepeutpassereproduire.Jemebattraistoujourstantquela
sécuritédemonfilsseraendanger!"
Jesorsenvitessedel'hôpitalpourm'empêcherd'yretourneretdel'embrasser.Julesme
faitperdrelatête...Jenesaispascequimeprend.Jeleconnaisàpeineetpourtant,malgrécequ'ils'estpasséentrenous,j'aienviederesterauprèsdelui...
Sa sœurm'a appelé lorsque j'emmenaismon fils à l'école, pourm'annoncer qu'il s'étaitfaitagresser.J'aidirectementpris lebus,sansréfléchiruneseuleseconde,pour lerejoindre.J'aieusipeurque j'en trembleencoremalgréque le faitque j'aipu luiparleretvoirquesesblessuresn'étaientquesuperficielles.
J'attendssagementlebusdevantl'hôpital,pourretournerchezÉtienne.Jesuisassisesurun banc depuis dix minutes avant de le voir s'arrêter devant moi. Je vérifie les alentours,toujours sur mes gardes. Je n'ai aucune nouvelle d'Eliott mais je sais qu'il prépare savengeanceetjedoisrestervigilante...
Nevoyantaucundangerà l'horizon, jemonteetpaiemaplaceavantd'allerm'asseoir. Iln'yapasgrandmondeetletrajetnedurepasplusdecinqminutes.
J'entre dans l'immeuble avec le pass que m'a donné Étienne et prends l'ascenseurjusqu'aucinquièmeétage.
J'enfoncemaclédanslaserruremaislaportes'ouvreavecfracasavantquejen'aipulatourner. Sous la surprise, je lâche mon sac qui se déverse au sol. Je me dépêche de toutramassersousleregardcourroucéd'Etienne.
Quandjemeredresse,ilattrapemonbrasfermementpourmefaireentrer.—Tuétaispasséeoù?Jet'attendsdepuisunedemi-heure!Jemedégagedesapriseenlefusillantduregard.Pourquiseprend-il?Jenereconnais
pasl'hommequejecôtoiehabituellement.Cetteagressiviténeluiressemblepasetm'effraieunpeu.
—Je faisceque jeveux !Cen'estpasparceque tunoushébergesque jedois restercloîtrerici!
Unvoileassombriesesprunellesetunsentimentdepeur traversemoncorps. Ilavanced'unpasalorsquejereculeleplusloinpossible.
—Sofia!Jemesuisinquiété!Desgensteveulentdumalettoitudisparais!Il passe une main nerveuse sur son visage avant de venir contre moi. Des souvenirs
remontentdansmonespritetjenefaisplusladifférenceentreluietEliott.Cedernierm'afaitdu mal et obligé à faire certaines choses avec ce même regard fou. Je suis à présentterrorisée...
—Nerefaisjamaisça,continue-t-il.Aprésent, tumedisoùtuvasàchaque foisque tusorsetjetediraisitupeuxyallerousic'esttroprisqué.Tuascompris?
Jenepeuxqu’hocherlatêtemalgrémonenviedem'insurger.Mesmainstremblentmaisje les cache derrière mon dos car Eliott ne supportait pas que je montre une quelconquefaiblesse.
Étienneposeledossamainsurmajoueetjefermelesyeuxenessayantdemecalmer.Cen'estqu'Etienneetpasl'ordurequim'afaitsouffrirpendanttantd'annéesmaisrienn'yfait.Jepenchematêtedel'autrecôtépourévitercecontactprolongé.
—OuvrelesyeuxSofia!m'ordonne-t-il.Je m'exécute à contrecœur et vois dans son regard de la douceur mélangée à de la
colère. Jen'avais jamais remarquécelachez lui.C'est lapremière foisqu'ilmemontrecetteémotion,etjesensquecen'estquelasurface...
—Viens!Ilmetendunemainquej'attrapecarjen'aiaucuneenviedelecontrarier.Jenesaisque
tropcequipourraitm'arriversi jen'obéispas.Ilm'emmènesur lecanapéetmedemandedem'asseoir.
— Pourquoi tu ne peux pas juste obéir, Sofia ? Qu'est-ce que je te demande de sicompliqué?
—Rienrien,jenebougeraiplusd'iciÉtienne,répondis-jeavecempressement.Il seprend la têtedans lesmainsalorsquemoi, je cherchequelquechosequi pourrait
éventuellement servir comme arme. Je suis sûrement en train dememettre dans tousmesétatspourrien,maisc'estplusfortquemoi...
—Écoute, cen'est pas ceque je veux. Il faut simplement que tumepréviennesparceque je tiens à toi ! J'aimerais qu'entre nous les choses évoluent... Tu habites chez moimaintenantalorsonpourraitessayerd'avoir...Unerelation?
Jeclignedesyeuxabasourdiepar ce revirementet suis stupéfaitequ'il puisse imaginerêtre avec moi. Quelques jours plus tôt j'aurais sauté de joie mais aujourd'hui, j'ai un autrehommeentête.
Je ne ressens aucune tension sexuelle quand je suis près de lui ou d'électricité quitraversemoncorpsàchaquefoisquejeletouche.Jenesuispasexcitéerienqueparlesondesavoix.Quandnous faisions l'amour, jen'ai jamais ressenti lapassionm'animer.Cen'estpasJules!
JeneveuxpasfairedepeineàÉtiennemaisilvafalloirquejelerepousse,ilnedoitpass'imaginerquoiquesoitentrenous.
—Étienne,soufflé-jeentriturantmesmainsetbaissantlatête.Toietmoi...Çaneseferapas.
Jen'osepas leregarder, ilposesamainsurma jouepourmefaire tourner la têteverslui.Sesyeuxsombrestranspercentlesmiens.
—Jesaisquecen'estpaslemoment,quetuasd’autreschosesentêtemaisjesuisprêtàattendreletempsqu'ilfaudra.
Ilsepencheversmoietjemereculevivement,jeneveuxpasfairesemblant...—Cen'estpaspossible,jenepeuxpas,soufflé-je.Samâchoiresecrispeetils'éloigneunpeu.—OnafaitbienplusqueçaSofia! Il fautquoi,quejetedonnedel'argentpourquetu
acceptesdem'embrasser?Monsangbouedansmesveinescarpourquelqu'unquiditmevouloir,ils'yprendtrèsmal
!Mamainnem'obéitpluset legifle.Sonvisagerestedemarbremaisunvoileassombritsonregard.
Il se lèvealorsque jeme recroquevilledans lecanapé.Jenesaispascequim'apris,c'étaitplusfortquemoietjesensquejevaisleregretter...
Ilattrapemonbrasetme tire jusquedansmachambre.Jecrieet lesuppliemais ilmepoussesurlelitetsepositionneau-dessusdemoienplaquantmesmainsdechaquecôtédematête.
—Jepourraisfairedetoicequejeveuxmaisçaneseraispasaussidistrayant.Tuvasrestericiquelquestempsetréfléchiràcequetuviensdefaire.J'aitoujoursétégentilavectoi,mais tuveuxpeut-êtreque jesoisviolent?C'estçaque tuaimes?Jepeux l'êtresic'estcedonttuasbesoin...Quandtusaurascommenttuveuxquejemecomportepourêtrel'hommeavecquituveuxpassertavie,jetelaisseraisortirdecettechambre.
Ilmerelâcheetsortrapidementenfermantlaporteàclé.Cemec est complètement fou ! Comment est-il passé de l'homme idéal à cet homme
froidquimeséquestre?!Je m'assieds en boule dans un coin de la chambre pendant un très long moment. Je
pensesurtoutàmonfilsquivafinirl'écoleetquivaseretrouverseul!Jedécidealorsdemefaireentendreentambourinantcommeunefolleàlaporte, il faut
quejesorted'ici.Commeprévu,Étienneouvrelaportemaisn'apasl'airfurieux.—Sofia,arrêteçatoutdesuiteoutouslesdeux,onvaavoirdesproblèmes.—Ilfautquej'aillecherchermonfils!lesupplié-je.—Pasbesoindedémonterlaporte.Tucroisquejevaisvraimenttelaisserenfermerlà-
dedans?Oui, c'est bien ce que je pensais mais je n'ose pas ouvrir la bouche et le contrarier
d'avantage,surtouts'iladécidédemelibérer.Ilmetendsamainquej'hésiteàprendre.—JesuisdésoléSofia, jemesuisemporté,et jamais jen'auraisdûte laisser ici.Jene
suispasfou,j'aijustedessentimentstrèsfortspourtoi,m'avoue-t-ilenbaissantlesyeux.Je regarde tout autour demoi, cherchant commentm'échapper. Si c'est enme faisant
peurqu'ilmemontresessentiments,çan'estdéfinitivementpasunepersonnepourmoi...Illaissetombersamainetsedécaledelaporteenmefaisantsignedepasser.J'avance
devantluienmecollantdel'autrecôtéafind'évitertoutcontact.Malgrésesexcuses,jen'oubliepascequ'ila faitet ilva falloirque je trouveunmoyendedéménager,encoreune fois,sansqu'ilneleremarque.Ilfautabsolulentquejetrouvequelquechosedestablepourmonfils!
Jemedéplacelentementverslaported'entréeetÉtiennemesuitdeprès.Unfrissondepeurtraversemoncorpsmaisj'essaiedefairecommesitoutallaitbien.
Arrivéedevantl'ascenseur,ilattrapemamainetjemeraidisaussitôt.Ils'enrendcomptevuleregardtristequ'ilmelance.
—Onprendmavoiture,dit-ilenappuyantsurleboutonduniveaumoinsun.Je le suis en silence. Il m'ouvre la porte côté passager et la referme avant de venir
s'installer derrière le volant. Il me conduit jusqu'à l'école de mon fils et la maîtresse de cedernier me demande de la suivre. Je jette un regard nerveux vers la voiture avant de larejoindre. Il faut que je me reprenne, je réagis de façon irrationnelle, Étienne est gentil etattentionné.Ilapeut-êtreeuunedurejournée...
—Ilpeutavoiruneboursepour l'écoledont jevousaiparlé,m'annoncelamaîtressedemon fils en me sortant de mes pensées. Ses résultats scolaires sont bien au-dessus de lamoyenneetceseraitunegrandeopportunitépourlui.Ilpourraitfairedegrandeschoses!
Parce qu'avec un petit niveau il ne pourrait pas changer le monde ?! J'ai envie de luirépliquerquesonpèreaussiétaitsurdouéetonvoitlerésultataujourd'hui!Maisjenedisrienetécoutetoutcequ'ellemeditsurlespapiersàrempliretàenvoyer.
Une demi-heure plus tard, nous rejoignons enfin la voiture d'Etienne qui est toujoursstationnéeaumêmeendroit.Jecrainssaréactionetj'aienviedem'enfuirencourantmaisavecmonfilsc'estimpossible,ilmerattraperaitenunriendetemps.
JefaismonterGaëtanavantd'enfinmetournerversÉtienne.—Jesuisdésolée,samaîtressevoulaitmevoir.—Pasdesoucis,répond-illevisagecrispé.Letrajetsepasseensilencejusqu'àsonappartement.Ilfermelaported'entréeàcléune
foisàl'intérieurmaisjen'osepasprotester.Gaëtan nous raconte tout ce qui s'est passé dans sa journée alors que mon cerveau
tourneàpleinrégime.Ilfautquejetrouveunmoyendesortirdecetappartementcarbienqu'ilmediselecontraire,jesuispriseenotage!
15∞Eliott
"J'airencontrélediableetmêmesijel'aimérité,jem'enseraisbienpassé!"
Ed, à qui j'ai demandé de suivreSofia,me rapporte qu'elle s'est barrée de chez le flic
pour se réfugier chez l'avocat. Cesmecs sont vraiment des plaies ! Qu'est-ce qui les attiretellement chezelle?C'est vrai qu'elleest très joliemais il yenad'autres,alorspourquoi ilsfocalisent tous leur attention sur cette femme ? À cause d'eux, ma tâche va être pluscompliquéequeprévue...
Le flic est à l'hostomais j'aurais préféré le voir dans un cimetière. Lemec que j'avaisengagépourm'endébarrasserestsixpiedssousterre.Jen'aimepasqu'onfasselamoitiédutravail!
—Monchou,tuestroptendu!susurrelablondequiestentraindemassermondos.—Oui,surtoutpasauxendroitsoùjedevraisl'être!Cettefillem'exciteautantquemamère,ellen'estpastrèsjolieetpastrèsintelligentenon
plusd'ailleurs.Siellen'ymetpasplusd'entrain,çavamalsefinirpourellecarmapatienceadeslimites.
Cinqminutesplustard, j'enaiassezetmerelèveenpoussantsurmesbras.Lafilleestdéstabilisée et tombe à côté demoi sur le lit. Elle a les seins nusmais porte toujours sonminusculeshort.
—Descendsdulit,luiordonné-je.Surprise,elles'exécutemaistroplentementàmongoût.Jelatireparlebrasetunefois
debout, jedéfais lerestedesesvêtementsenvitesse.Sonvisageapeurécommenceenfinàmefaireunpeud'effet,cen’estpastroptôt...
Je lapoussepourqu'elleseretrouveallongéesur leventre.Jecaressesesfessespuissonsexeavantd'yenfoncerdeuxdoigts.Ellese resserreautourdecesdernierset tentedefreinermonintrusion,cequim'excitedavantage.Ellesedébatalorsjeluimetsunebaffeassezpuissante pour la calmer. J'enfile un préservatif ; depuis que j'ai découvert ma paternitéabsolumentpasdésiré,jememéfie...
J'écarteunpeulesjambesdelafilleavantdem'approcheretdelapénétrersansaucunedélicatesse.Jelasenstrembleretpleurersousmoi,messensationssedécuplent...Jebougedeplusenplusviteen lui tenant leshanches jusqu'àceque jesentemonsexesegorgerdeplaisiretexploser.Jetombesurelleenreprenantpetitàpetitmarespiration.
Jemerhabilleenvitesseenlaissantlafilleallongéeentraindechialerautantqu'ellepeut.Je l'ai trouvée dans un bar assez miteux, c'était la seule à peu près potable, alors je l'aiemmenédansl'hôteloùjefaistravaillermesfillespourvoirsiellepourraitremplacerSofiaouRachel.Cettedernièreaétédécouvertemorted'aprèsundemesgars;cettegarcen'aeuquecequ'elleméritaitmaisdeuxfillesenmoins,çadiminuemesrentréesd'argent!Surtoutquecesdeux-làétaientappréciéesdesclients.Ilvafalloirquejerenouvellelestockrapidement!
~~~Jemedépêchedeprendremavoitureetmerendsàl'écoledemoncherfils.Jeresteen
retrait et vois apparaître Sofia qui sort d'une berline de luxe aux vitres teintées, il n'y a quel'avocat pour se payer une bagnole pareille... Elle embrasse son fils et une vieille femmel'emmèneàl'intérieur.
J'espéraisqu'ellesoitseuleetpasaccompagnéeparungardeducorps.Pourquoicetteconnecompliquetoujourstout?!
Jen'attendspaspluslongtempscarl'avocatn'apasl'airdevouloirsebarrer!
~~~Jeretrouveleflicquitravaillepourmoi.Jel'aidéjàsollicitépourquelquespetitsservices
et c'est lui qui m'a aidé à m'évader. Je lui ai demandé de me rejoindre près d'un bâtimentdésaffectéoùjegardedeladrogue...
Il regarde tout autour de lui avant de s'approcher demoi. Je sais qu'il neme fait pasconfianceetc'estréciproque.Unflicresteunflicetilpourraitmedénoncersil'envieluiprenait!
—Onaunproblème,cen'étaitpastrèsintelligentdedéposerlecorpsdeRacheldevantl'immeubledeSofia.C'esttropévidentquetuesimpliqué!
—Etsicen'estpasmoiquiaifaitlecoup?—Toiouunmecquetuaspayé,c'estlamêmechose,medit-ilenpouffant.Jesuisd'accordavecluisurcepoint,aprèstout,qu'ilcroiecequ'ilveut,jem'entape.Je
merecentresurlaraisondemasollicitation.—Bon, cen'est paspour ça que je t'ai fait venir ! Il faudrait que tu gardes unœil sur
Jules. Jen'ai pasenviequ'il vienne fouinerdansmesaffaires surtoutaprèsquema tentativepourm'endébarrasseraitéchoué.
—C'estunflic,ilvalesentiràdeskilomètressijecommenceàmerapprocherdelui.Jemefousdesesexplications,toutlemondeasesproblèmes...—Tutedémerdes!Je sens sa nervosité irradier de son corps. Je passe une main dans mon dos, sur la
crosse de mon arme. Au cas où les choses tourneraient mal, je préfère être le premier àdégainer.
—Jepeuxaussit'arrêter,ose-t-ilmemenacer.Un rire s'empare de moi, comme si j'avais peur de cette petite merde ! Il se pense
supérieuràmoisaufquec'est luiquisuitmesordresetpas l'inverse.Jusqu'àprésent, ilm'aétéd'unegrandeutilitémaisilnefaudraitpasqu'ildevienneunesourcedeproblème.
—Vas-y, fais-toiplaisir.Tasœura l'aird'unegrossechaudasse,ça feraitplaisiràmesclientsunpeudechairfraîche...
Je n'ai pas le temps d'en rajouter qu'il fonce sur moi. Il va me falloir un autre flic...Dommage...
Jen'ai aucuneenvie demebattre alors je prends simplementmonpistolet et tire danssonépaule,ilméritedesouffrir.Jen'aimepasqu'onveuilles'enprendreàmoietàlabase, ilfaitpartiedemesennemis!
Iltombeàterreengeignantcommeunefillette.Jel'enjambepourmetenirau-dessusdeluitoutenvisantsatêteavecmonarme.
—Dernièrechancepourtoidet'ensortirvivant.TuvasespionnertonpoteJules?—Crève,crache-t-il.Mondoigtappuiesurladétenteetsatêtetombeviolemmentausol.Les trois types qui surveillent ma drogue dans l'entrepôt sortent armes au poing,
sûrementàcausedesbruitsdecoupdefeu.Ilslesbaissentenmevoyantau-dessusducorpssans vie du flic. C'est très bien, ça leur fera un exemple de ce qui se passe quand onmecontrarie...Jecommenceàenavoirmarredesmecsquisecroientsupérieuràmoi.
—Çavapatron?medemandeundemesgars.—Oui,ilfautsedébarrasserdelui,réponds-jeenluimontrant lecorpsavecmonarme.
Après,retournezàvospostes!Je replacemon flinguedansmondosetavantque jepuisse remonterdansmavoiture,
une voix gravem'appelle. Je ferme les yeux espérant avoir rêvémais malheureusement, unhommegrandetbaraqués'avanceversmoi.
—C'estquoicebordel?commence-t-ilàcrierenvoyantl'hommeàmespieds.J'espèrequetuasunetrèsbonneexplicationàmefournirparcequejecommencevraimentàenavoirassezdetesconneries!
Raphaël,lechefduréseaupourlequeljetravaillemefusilleduregard.Touteslesfemmesse jettent à ses pieds et je ne comprends vraiment pas pourquoi.D'accord, il est bien foutumaisc'estunhommeencoreplusdangereuxquemoiquinedoitpasrigolertrèssouvent!
—Ceflicvoulaitmedénoncer,jen'avaispaslechoix!plaidé-je.—Etenplusc'estunflic?!Raphaëlseprécipitesurmoietempoignemontee-shirtpourmerapprocherdelui.—Sionm'appelleencoreunefoisparcequetuasfaituneconnerie,maprochainevisite
setermineraparuneballedanstonminusculecerveau!Compris?Jehochelatêteetserrelesdents,jesaisqu'iln'hésiterapas,alorsilvautmieuxquejene
fassepaslemalin.J'aidel'ambitionmaispasaupointdedéfierRaphaëlcarjesaisquec'estperdud'avance.Ils'entraînebeaucoupaucombatetaumaniementdesarmesalorsquemoi,jepréfèrepassermontempsavecdesfemmes...
—Etquandtutedébarrassesdequelqu'un,tulefaisàl'abridesregards,abruti!Il me relâche et retourne dans l'entrepôt avec son bras droit Tristan, qui est resté en
retrait.Jereprendsmonsouffleetremontedansmavoiture.Jeprendsquelquessecondespourmeremettredecequejeviensdefairecarmêmesi
j'enail'habitude,jen'aimepasparticulièrementtuerquelqu'un.Jepréfèreautantquepossible,déléguerlesaleboulot...
~~~Plus tarddans lamatinée,unedesfillesmetéléphoneetmedemandedevenirà l'hôtel
dèsquepossible,alors jem'yrends.Jesalue legérantquiestà l'accueil, il faitunedrôledetête, il ne doit pas être bien réveillé. Je monte les escaliers rapidement jusqu'au deuxièmeétage.
Je frappe et Lila entrouvre la porte. Son regard est apeuré et c'est comme si elle ne
voulaitpasouvrir laporte,commesiellevoulaitque jem'enaille.C'estétrangepuisquec'estellequim'ademandédepasser...
—Qu'est-cequisepasse?Ilyaunproblème?Ellebaisse lesyeuxetouvreentièrement laportepourme laisserpassersanstoutefois
me répondre. J'entre et remarque que la pièce est dans un piteux état. Les coussins sontéparpillésausol,lemiroirdel'entréeestbriséetlesrideauxsontdéchirés.
J'écarquille les yeux et me tourne vers Lila qui tremble et qui n'ose toujours pas meregarder.C'estquoicebordel?Jem'avancevers la fenêtreet lepiègese refermesurmoi.J'auraisdûsentirquec'étaituntraquenard...
J'entendsleverroudelaportes'enclencheretjen'aipasletempsderéagirquejesensunelamem'entaillerentraversdudos.
Lilahurleet j'en faisdemêmesous le coupde ladouleur. J'arrive tout demêmeàmeretourner,jeveuxvoiràquij'aiàfaire.
Je reste sous le choc,mais j'ai tout demême la présence d'esprit de passermamaindansmondospourprendremonarme.Avantque jenepuisse l'attraper, il tend la lameversmoietelletraversemonventre.Ladouleurestinsoutenableetjem'effondreàgenouxquandilretiresonsabre...Unliquideremontedansmagorgeetjenepeuxquelerecracher.Uneflaquerougeseformealorsdevantmesyeux.Jeposeunedemesmainssurmablessurepourtenterdestopperlesangquiencoulemaisc'estimpossible.
Me restant un brin de lucidité, j'attrape mon pistolet mais il est plus rapide. Il metranspercelesbrasetlesjambesdetoutepartetjecomprendsqu'ilveutmefairesouffrir.Jenesaismêmepascomment je faispour rester conscientenéprouvantune telle souffrance !Marespirationsefaitdeplusenplusdifficileetbienque jecontinuederecracher lesangquiobstruemagorge,rienn'yfait.
Toutàcoup,lescrisdeLilacessentetsatêterouleàcôtédemoi.J'enailanausée.J'aipourtantvudeschoseshorriblesdansmaviemaisjamaisàcepoint-là...
—Pitiétue-moi!l'imploré-jedansunsoufflequandjesuisàboutdeforces.Moncorpsestenlambeauxetjesaisqu'ilnemelaisserapasenviealorsautantenfinir!
Jesavaisquequelqu'unmetueraitunjourmaisjen'auraisjamaisimaginéqueçasoitdecettemanièreetencoremoinsparuntypedanssongenre...
—Net'inquiètepas,tuvasmourirmaisseulementdansplusieursheures,quandtonsangsesera répandusur le sol, répond-il en souriant.C'est tout ceque tumérites, tudoispayerpourtesfautes...
Surcettedernièrephrase, laportese refermesur lui. Jesaisque jemérite toutecettehaine,ilaraison.J'auraisdûévitertouteslesconneriesdanslesquellesj'aiétémêléetsurtout,j'auraisdûm'occuperdemonfils.Jeleregretteaujourd'hui,c'estmonsang,monhéritier,maisàprésentc'esttroptard...Toutemavien'aétéqueviolenceetmalheur.Elleseterminedelamêmemanière!
Pendant plusieurs heures de souffrance, je repense àma vie et aux choses que je n'aijamaispufaire,àmeserreursetétrangementàmaprogéniture.
Mesforcesmequittentpeuàpeuetmesyeuxseferment.C'estlafin,jelesaisetjelesens...
16∞Jules
"Certainesrévélationssontdifficilesmaisnécessairespouravancer.Sijeladésiredansmavie,jedoistoutluidiremaisacceptera-t-ellemonpassécommej'aiacceptélesien?"
Jesorsdel'hôpital le lendemaincarjen'aiaucuneblessuregrave.C'estmachèresœur
quis'estdévouéepourvenirmechercherafindemerameneràlamaison.—Alorspapy,onpètelefeu?semoque-t-elledevantmonallured'escargot.—Génial,c'estlasuperforme!J'aiencoremalunpeupartout,ceconnardnem'apasloupé.Masœurnousramènecheznousetjesuissurprisparunedélicieuseodeurdetarteaux
pommes en ouvrant la porte. Un gloussement s'échappe de ma gorge avant de craquer etd'exploserderiredevantsaminerenfrognée.
—Alorscommeça,tucuisines?!laquestionné-jeentredeuxrires.Ellen'apastouchéunecasseroledepuisqu'ellehabitechezmoi!Avantquejepuisse
réagir,ellefrappevivementmonbrasetfaitrepartirdesélancementsdansmoncorps.Jerestedemarbremêmesij'aimalpartout,jeneveuxpasqu'elles'inquiète!
—Arrête!Oui, jesaiscommentfaireunetarte! Il fallaitquejem'occupeaulieudemefaireunsangd'encrepourmoncrétindefrèrequisecroitinvincible!
Malgrétoutemabonnevolonté, ilm'est impossibled'arrêterderire.Jess,soupireavantd'entrerdanssachambreetdeclaquer laporte.Jeprendsunmorceaudesa fameuse tartequej'engloutisenquelquesbouchées.Elleesttrèsbonne,jen'enrevienstoujourspas...
~~~Jeprendsunelonguedouchebouillanteetmesensunpeumieuxaprès.Aujourd'hui,ilfautquejevoisSofiaentêteàtêtecarnousdevonsdiscuterdepasmalde
choses. Ça ne me plait absolument pas qu'elle soit chez Etienne, mais je n'ai pas vraimentd'autrechoixqued'acceptersavolontémêmesijevaistoutfairepourqu'ellechanged'avisetqu'ellerevienneavecmoi.Cettefemmemedonneenviedefairedesprojets,mefaisenvisagerunavenirquirestaittrèsfloujusqu'àmaintenant.Jenepeuxpasexpliquercequ'elleprovoqueau fond de moi, mais elle me fait ressentir des choses que j'ai oubliées depuis un certaintemps.
J'entredanslachambredemasœuretlapréviensenvitesse:—Jereviensplustard,j'aiuntrucurgentàfaire.Elleplisselesyeuxethochelatêteavantdemefairesignededéguerpir.
~~~Devant l'immeuble trèshuppédeMonsieur l'avocat, j'hésite.J'aiessayéde joindreSofia
sursontéléphonepour luidemanderdemerejoindre,mais jen'aiobtenuaucuneréponse.Jenesaispassielletientvraimentàmerevoir.Mêmesimoij'enaiterriblementenvie,jeneveuxpasl'effrayer.
Après un bon quart d'heure, jeme décide à aller sonner,mon envie de la voir est tropimportante.
LavoixsurprisedeSofiam'accueille.—Oui...—Sofia!C'estJules,est-cequetupeuxdescendre,j'aimeraisqu'ondiscute.Unlongsilences'ensuitetjecommenceàm'inquiéter.—Toutvabien?—Ummm,jepeuxpassortir.Laporteestfermée.Quoi?!Qu'est-cequ'elleraconte?—Ouvreenbas,jemonte.—C'estpasunebonneidée,souffle-t-elle.—Ouvre-moibordel,grondé-jeàboutdepatience.J'entends lebourdonnementde laported'entréeet lapousse.Jegrimpe lesétagespar
lesescaliersavantdetaperàlaportequim'intéresse.—Elleestfermée,crieSofiapoursefaireentendre.Pourquoi est-elle enfermée là-dedans ? Je ne comprends plus rien. J'essaie de la
défoncermaissoyonshonnête,avecmonépauledéjàabîmé, jenepeux rien faire. Je fouillemespochesmaisellessontvidesalors jeprendsmonarme.Jen'aivuçaquedans les filmsmaisjetentemachancecarjen'aipasd'autreschoix.
—Reculeleplusloinpossibledelaporte!hurlé-je.Aprèstrentesecondes,jeviselaserrureettiredeuxfoisdessus.Jedonneuncoupde
pieddanslaporteetcelle-cis'ouvreengrand.Sofiaest recroquevilléeprèsde la fenêtre, l'appartementest immenseet luxueux.Jene
m'attendaispasàmoinsdelapartdececonnard.—Onferaitmieuxdepartiravantqu'onaitdesennuispourlescoupsdefeu,luidis-jeen
tendantlamain.Elleserelèveetcourtversuneautrepièceavantdereveniravecsonsacdevoyage.Je
leluiprendsetattrapesamainpourdescendrelesescaliersenvitesse.Nousgrimponsdansmavoitureetjenousramènechez-moi.JevoisqueSofiaesttendue
mais elle ne répond à aucune de mes questions concernant la situation dans laquelle je l'aitrouvée.
~~~Unefoisarrivé,ellemesuit jusqu'àcequel'onsoità l'intérieuretelles'effondreàpeine
ai-jerefermélaporte.Jeposesonsacetmeprécipite surelle.Masœur sort de sa chambremais je lui fais
signed'yretourner.Pourunefois,ellen'insistepas!Jem'assiedscontre lemurettireSofiacontremoi,elleselaissefaireetpeuàpeuses
larmessetarissent.Jepasseunemaindanssescheveuxetlescaressedoucement.
—Raconte-moi!— C'est Étienne, il veut que je lui appartienne mais je ne peux pas contrôler mes
sentiments!J'aipeur...Je la resserre davantage dans mes bras. Il pense qu’en la gardant captive, elle va
s'intéresseràlui!!!Iln’ariencomprisauxfemmesouquoi?!JerelèvelebeauvisagedeSofiapourplongermesyeuxdanslessiens.
—Qu'est-cequis'estpassé?Ilt'afaitdumal?—Nonmaisilm'effraie.Sesyeux...Ilsmerappellentceuxd'Eliott...Ses larmes repartent et je décide de la laisser tranquille même si j'ai besoin de plus
d'informations.Ce typeavraimentunproblème, il va falloirque j'aiunediscussionavec lui. IlesthorsdequestionqueSofiaseretrouveencoreunefoisseuleaveccetype.Jetiensàelleetjeneveuxpasqu'illuiarrivequoiquecesoit.
—Tuvasrestericiletempsquejemettecettehistoireauclair.Ellesedébatentremesbrasetmepousseavantdeselevercommeunefurie.J'enfais
demêmemaispluslentementàcausedemesblessures.—Nemedispasceque j'aià faire ! commence-t-elleencriant.L'autre foum'enferme
chezluicommesij'étaisunobjet,çanerecommencerapasavectoi!Elle fait lescentspasetalorsque je lui tends lamain,ellemerepousseviolemment.Je
me cogne contre un meuble et râle de douleur en me tenant les côtes. Sofia m'examinequelquesinstantsavantquesesyeuxs'agrandissentetqu'elleseprécipitesurmoi.
—MonDieu!Jesuisdésolée,j'avaisoublié...Çava?demande-t-elleprécipitamment.—Çavaaller,oui.Jepassedevantellepourm'installersurlecanapéettapotelaplaceàcôtédemoi.—Ilfautd'abordquenousmettionscertaineschosesàplat.Nousn'avonspaspulefaire
avantquetut'enfuiesmaisilfautquejeteparled’Emma.Sofianepeuts'empêcherd'ouvrirlabouchemaisjeposeundoigtsurseslèvres.—Écoute-mois'ilteplait!luidis-jel'airsuppliant.Ellehochelatêtealorsjelaisseretombermamain.—Jel'airencontréalorsquej'étaisinfiltréauprèsde trafiquantsd'armes.Lechefdece
traficavaitsoussacoupeplusieursprostituéespoursatisfairelesbesoinsdespersonnesaveclesquellesiltravaillait.Aprèsplusieurssemaines,lecheftrouvaitbizarrequejen'enprofitepascomme les autres et il m'a coincé en m'enfermant dans une chambre avec Emma. Soit jefaisaiscequ'ildemandait,soitj'auraisétédécouvertetexécuté.
Je faisunepetitepausedansmon récit car touscessouvenirsarriventen rafalesdansmoncerveauetj'aidumalàcontenirl'émotionquejeressens.
— Elle était tellement belle... Ce jour-là, nous avons couché ensemble et ce fut unerévélationpourmoicommepourelle,nousétionsfaitsl'unpourl'autre.Elleétaitplusâgéequemoi de cinq ans etme disait toujours qu'il fallait que jeme trouve une petite jeunette. Nousfaisionstoutpourêtrelepluspossibleensembleetqu'ellenesoitplusobligéedecoucheravecd'autreshommes.Unsoir,lechefnousademandédel'accompagneràunesoirée.
Jesoufflecarjen'aijamaisracontétoutçaàquelqu’unetqueçam'estdifficile.Sofiamefixesansriendire.
—Une foisarrivés,une femmeestvenuechercherEmma, jen'ai rienditpourn'éveilleraucunsoupçonmêmesiçanem'inspiraitriendebon.Jenel'airevuequebienplustarddanslasoirée. Elle avait les poignets attachés dans son dos, complètement nue et des larmescoulaientsurses joues.J'ai tentéde l'approchermais lechefavaitdéjàtoutcompris, ilsavaitquej'étaistombéamoureuxd'elleetcequejenesavaispasàcetinstant,c'estqu'ilétaitaussi
aucourantquej'étaisflic!Sofia pose samain sur la mienne et je la serre fort pour tenter de trouver un peu de
réconfort.—Emmas'estretrouvéeattachéeàunpilierdusalonavecunecorde,et tous lesmecs
présentsl'ontviolé,elleahurléets'estdébattueautantqu'elleapujusqu'àcequetoutessesforces s'épuisent. Moi, j'avais un flingue sur la tempe et on m'a obligé à regarder toute lascène.Aprèsque lederniermecait fait sonaffaire,Emmaaétédétachéeet le chef l'a faitmettreàgenouxdevantmoi.Ellemesuppliaitduregarddefairequelquechose,de lasauvermais j'avais toujours un pistolet braqué surmoi, je ne pouvais pas bouger. Il lui a tranché lagorgeetelles'esteffondrée,sesyeuxrivésauxmiensjusqu'àcequelamortl'emporte.
Jenepeux retenirmes larmesdecoulersurmes jouesenme remémorantcettescènedans mon esprit. Cet épisode de ma vie sera toujours ancré en moi. Je ressens encore ladouleurdecet instantetsensencoremoncœursebriser.Sofiameprenddanssesbrasencaressantmondosetjenepeuxm'empêcherdelaserrercontremoi.Jerespiresonodeurquim'apporteuncertainréconfortettentedereprendrecontenance.
— Ils m'ont tabassé à la limite de la mort et déposé devant un commissariat. J'aiévidemment toutdéballéàmessupérieursmaissans lecorpsd'Emma,qu'ilsontévidemmentfaitdisparaîtrejenesaisoù,jen'avaisaucunepreuve...Etjepensequelavied'uneprostituéen'étaitpassiimportanteàleursyeux.Ilsvoulaientsurtoutfairetomberlatêteduréseau,pourtraficd'armes.Plusieursmoisplustard,descollèguesontréussiàlefairearrêteretc'estàcemoment-làquej'airencontréÉtienne.Ilvenaitdefinirsesétudesd'avocatetavaitétécommisd'office.Ilaréussiàluiépargnerlaperpétuitéetamêmeobtenudesremisesdepeine.Grâceàceprocès,sacarrièreadécollé.
—C'esttellementhorrible!Jenepeuximaginerl'horreurquetuasvécue,chuchoteSofia.—Tuenasvécuaussietjemeforceàavancer,c'esttoutcequejepeuxfaireEllen'ajoute rienmais je l'entends renifler, jeme reculeunpeupourprendresonvisage
baignédelarmesentremesmains.J'essuiesesjouesavecmespoucesavantd'enpasserunsurseslèvres.Ellem'amanquéetj'aitellementenviedel'embrasser...
Jen'aipas le tempsde faireungestequ'ellese jettesurmabouche.Je répondsavecardeur à son baiser et m'allonge sur le canapé. Je la fais passer au-dessus de moi, sansquitter ses lèvrespulpeuses.Sesmains seposent surmon torseet descendent petit à petitpour soulevermon tee-shirt. Les douleurs demon corps se réveillentmais je tente d'y faireabstraction sauf que quand elle frôle mon abdomen, l'énorme bleu que j'ai dessus me faitgrimaceretgrogner.
Elleserévèletoutdesuiteetregardelapartiedemoncorpsoùestposéesamain.—Merde ! s'exclame-t-elle en la retirant vivement. Je suis désolée ! Je ne fais que te
fairemal...Jelafaistaireenrelevantmonbusteetenluidonnantunlégerbaiser.Masœursortàce
moment-làdesachambreetnousdécouvredansunepositiondesplus intéressantessinousavionsétéseuls!
17∞Sofia
"Depuisletempsquejel'attendais,jenesaispascommentréagir!Quandunechosequej'espèredetoutmoncœurseproduitenfin,pourquoin'arrivé-jepasàsimplementm'en
réjouir?"
Jen'enrevienstoujourspasqueJulesaitdéfoncélaportepourvenirmesauver!Etson
histoireavecEmmaesttellementtriste...Noussommestouslesdeux,autantamochésl’unquel’autre. Jenesaispassi c'estunebonne idéequenousnous rapprochions, jenepensepaspouvoirgérerune relationdansmavieactuelle.Toutestsicompliquéencemoment,mais jesais aussi que l'amour ne se contrôle pas et arrive quand on s'y attend le moins. DessentimentspourJulescommencentànaîtredansmoncœur, j'aimerais lesétouffésmaisc'estimpossible!Jenecomprendspascommentjepeuxenressentirensipeudetemps...
Jessicanoussortd'uncoupdenotrepetitebulleetnousfixeavecdesesyeuxgrandsouvertsavantdemettreunemaindevantsaboucheetd'exploserderire.
—Alorsça!Jem'attendaisàtoutsaufàvoustrouverdansunepositiontrès...,nousdit-elleenpenchantlatêteetenbougeantsondoigt.
Julesmeportepourmeremettredeboutavantdeseleverlui-même.Monregardseposesurl'horlogedusalonetj'attrapelebrasdeJules.
—IlfautallerchercherGaëtan...,soufflé-je.—Oui,jet'emmène.Jules ne prend pas la peine de s'expliquer avec sa sœur mais je vois un long regard
s'échangerentre lesdeux.J'envie leurcomplicité ;moi jesuis filleuniqueet jen'ai jamaisétéprochedemesparents.J'aibieneuquelquesamiesmaispersonnen'a jamaisautantcomptédansmavie,aupointdesecomprendreenunregard.
~~~QuandJulessegaredevant l'école,moncorpssemetàtremblercommeunefeuille.Je
suiseffrayéedemeretrouverexposéedanscetterueparcequ'àprésent,jen'aiplusunemaisdeuxpersonnesquiveulents'enprendreàmoi...
Jules, qui ne s'est pas rendu compte demon état demalaise, descend avant de venirm'ouvrir la porte. Il joue le parfait garde du corps en restant contre moi et en vérifiant lesalentours.Jel'enremerciecartoutecettesituationmeterrorise.Nousrécupéronsrapidement
monfilsavantderejoindrelavoiture.JemesensépiéemaisjepréfèrereportermonattentionsurGaëtanquiestcontentdesa
journéecarsamaîtresseluiadonnédutravaildeclassesupérieur.—Jules,tuvasdevenirmonpapa?demandeGaëtan.Jenepeuxm'empêcherdepoufferderirealorsqueJuless'étouffeavecsasalive!Aprèsavoirtousséplusieursfois,ilsecouelatête.—Jenesaispasbonhomme,c'estplutôtàtamamanqu'ilfautledemander...,répondce
dernierenlançantdesregardsdansmadirection.Jesuissurpriseparcetteréponseettournerapidementmonvisageverslafenêtreavant
qu'ilneremarquequoiquecesoit.Noussavons tous lesdeuxque leschosessontbeaucouptrop compliquées en cemomentmais j'avoue que cet hommem'attire beaucoup. Pour notreavenirenrevanche,jenesuismêmepassûred'enavoirun,jenepeuxpasmeprojeter.Jevieaujourlejour...
Mon fils n'insiste pas etmange le petit paquet de gâteau que je lui ai apporté pour legoûter.
~~~Quand nous entrons dans l'immeuble, nous sommes surpris de constater que la porte
d'entréedel'appartementdelamèredeJulesestgrandeouverte.Cedernierattrapevivementmonbraspourmestopper.Sonvisageestinquietalorsjefaispassermonfilsderrièremoi.
Julesfrappecontrelaporteenappelantsamère,maisaucuneréponsenenousparvient.Lui est-il arrivé quelque chose ? Est-ce qu'Eliott a retrouvéma trace et s’en est pris à elleparcequejen'étaispaslà?Millequestionstraversentmonesprit...
Ensortantl'armequisetrouvedanssondos,Julesmefaitsignederestercontrelemuravantqu'ilnepénètredansl'appartement.J'obéissansdiscuteretattendsfébrilement.
Aprèstrentesecondes,j'entendslecrid'unefemme.—Maisçanevapasbien?Monproprefilsveutm'assassiner!Unpoidss'effacedemesépauleset jepousseGaëtanà l'intérieur.Marieestdevant le
four,uneplaquedegâteaudanslesmainsalorsqueJulesrangesonarme.—Pourquoilaporteétaitouverte?Tum'asfaitunepeurbleue!gronde-t-il.Ilpassenerveusementunemaindanssescheveuxqu'ilébouriffeaupassage,çaluidonne
unairsortidulitfantastiquepourmesyeux.J'oublieunpeul'angoissequej'airessentiquelquessecondesplustôt.
—Jevousattendais!Tasœurm'aprévenuavantdepartirtravaillerquemapetiteSofiaet son fils étaient revenus, alors j'ai préparé des biscuits. Je peux garder le petit si vousvoulez..,propose-t-elleenbattantdescils.
—Jene...,commencé-jeunpeumalàl'aise.—Çaseraitsuperoui,mecoupeJules.Jelefusilleduregard.Dequoisemêle-t-il?!Jen'aipasletempsdeprotesterquenous
sommesdéjàdanslecouloiretqu’ilmetireparlamainjusqu'àsonétage.Quandlaporteseferme,jelepousseviolemmentetsouslasurprise,ildoitserattraper
aumeubledel'entréepournepastomber.—Tuteprendspourqui?!C'estmonfils!C'estàmoidedéciderdesavie!crié-je.Sonregardsombrenemeditrienquivaille,ilfoncesurmoietmeplaquerudementcontre
laporte.Jetentedelerepoussermaisc'estimpossible,ilestbienplusbaraquéquemoi.—Premièrement,tutecalmesettoutdesuite.Jenet'airienfaitalorstun'aspasàme
bousculer comme ça ! Deuxièmement, TON fils ne va pasmourir s’il passe un petit momentchezmamère.Elle nousaélevéet assezbien je trouve !Troisièmement, tu criesbeaucouptrop fort, je n'ai pas spécialement envie que les voisins viennent voir ce que je vais fairemaintenant.
Aprèscettetirade,ilsecollecontremoi,attrapemonvisageetcolleseslèvrescontrelesmiennesavantquejepuisseréagir.Moncorpss'électriseàcecontact,etmeslèvress'ouvrentd'elles-mêmesenmêmetempsquemesdoigtspartentàladécouvertedesoncorpsmusclé.
Il attrape mes deux mains baladeuses et les plaque au-dessus ma tête avant de sedécalerlégèrementenarrière.
—Tuescalméec'estbon?—Ummm,réussis-jeseulementàrépondre.Jeveuxsoncorpscontrelemien!Cethommeauneffetsurmoiquim'impressionne.Rien
qu'unbaiserouunecaresseettoutmoncorpsleréclame!Je remuemes poignets captifsmais comme rien n'y fait, je passe une demes jambes
autourdecelledeJulesafindelerapprocherunpeuplus.Ilsourit,l'airmoqueur.—Tumeveuxtantqueçamadouce?susurre-t-il.Il pose ses lèvres dans mon cou et je lève la tête pour l'inciter à aller plus bas.
Comprenantlemessage,ilcontinueàparsemermapeaudebaiserau-dessusdemapoitrine.Ungémissementm'échappecequi lefaitreculeret lâchermesmains.Jesuisconfusedecetabandon,soudain.
—Jevaisdansmachambre,rejoins-moidansdeuxminutes,medit-ilavantdesedirigerverssachambre.
Je remue la tête sous l'incompréhensionetme laisseglisserausol. Jeprendsma têtedansmesmains, ilm'a chauffé pour ensuite s'en aller ! Au lieu deme triturer le cerveau, jedécided'attendresagement lesdeuxminutes.Jemerelève,enlèvemeschaussurespour lesmettre sur unmeuble dans l'entrée et vais dans la cuisine pour prendre un verre d'eau quej'engloutisd'untrait.Cebatifolagem'aunpeudéshydraté...
Une fois les minutes écoulées, je traverse le petit couloir beige où sont accrochéesplusieurs photos et m'avance doucement vers la chambre. Il n'y a aucun bruit, je pousse laporteetexplosederiredevantletableauquisedressedevantmoi.
Julesestallongésurlelit,nu,avecunejamberepliéeetunemainsoussatête.Ilm'offreunimmensesourireetmefaitsigned'approcher.J'essaiedemecalmeretvaismepositionnerdevantlui.Jepassemontee-shirtpar-dessusmatêteavantdelejeterparterreetjevoisàcetinstantsonregards'enflammer.
Je déboutonnemon jean, baisse la fermeture éclair etme positionne dos à lui. Jemecambrelepluspossibleenfaisantdescendremonjeanlelongdemesjambes.
Julesgrogneet je tournema têtepour l'observer.Sonsexeest tendu.Enmevoyant lefixer,ilposeunedesesmainsdessuseneffectuantdepetitsva-et-vientrapides.
J'humidifie mes lèvres, je veux le goûter ! Je veux prendre la place de sa main et luimontreràquelpointilm'excite!
Aprèsm'êtreredressée, jedégrafemonsoutien-gorgeet l'envoievalsertoutcommemaculotte.
Juless'assoitauborddulitentendantlamainpourquejelerejoigne.—Tuestellementsexy.Il lâchemamainpourattrapermeshanchesetposesabouchesurmonventre.Moi, je
passemesmainsdanssescheveux,douxetépais.Ilestaussitellementbeau,jen'enrevienspasquecethommeveuilledemoi...
Toutàcoup,jemeretrouveassiseenfacedelui,lesjambespliéesautourdessiennesetsesmainssurmesfesses.Ilfrottesonérectioncontremonclitoris,cequim'envoiedepetitesdéchargesdanstoutlecorps.Jemerelèveunpeupourqu'ilsoitpilelàoùj'aienviedelesentirmais il bouge et se retrouve sur le côté. Il tend le bras pour prendre un préservatif, que j'aicomplètementoubliétellementilmefaitperdrelatête!
C'estàcemomentquesontéléphonesonnedansuncoindelachambre.Julesposesonfrontcontrelemien.
—Ilsattendront,j'aitropenviedetoi!Jesuisbiend'accordaveclui!Jemereculeunpeupourqu'ilpuisseenfilerlepréservatif
avantdem'empalersursonsexe;nousgémissonsbruyammentensemble.Ilposesamainsurmajouepourm'attireràsabouche.Sonbaiserestsauvage,noslanguessemêlenttandisquejemonteetdescendssurlui.Peuàpeu,noscorpstranspirantsontàboutetlajouissancenoussubmergeintensément.
Jules tombe sur le dos en m'emportant avec lui. Il me pose sur le côté pour sedébarrasserdelaprotectionavantdeseleveretsedirigerverslasalledebain.
Enrevenant,ils'arrêtepourprendresontéléphonequin'apasarrêtédesonnerpendantquenousfaisionsl'amour.
Sessourcilssefroncentetilsortdelachambreenfermantlaporte.Étant de nature un peu trop curieuse, je me colle contre la porte pour écouter sa
conversation."Oui,qu'est-cequ'ilsepasse?""Quoi?Mort!Comment?""Deslacérations!CommepourRachel?""Oui,jeviensdèsquepossible!"Entendantdespasserapprocher,jesautesurlelitpourm'yallonger.De ce que j'ai pu comprendre, il y a eu un autre meurtre et c'est le même mode
opératoirequepourRachel.Julesentredanslapièceavecunairétrangesurlevisage,iln'osepasmeregarder.Inquiète,jemelèveetmepositionnedevantlui.
—Çava?demandé-jeensachantqu'ilyavaitunproblème.—C'estEliott.—Ilatuéquelqu'und'autre?Deslarmess'accumulentauxbordsdemesyeux, ilyatropdemortsautourdemoi !À
quiest-cequ'ilaencorepus'enprendre?Jules m'attire entre ses bras et me chuchote quelque chose que je ne pensais jamais
entendre. Jeme sens soulagéed'unpoidsénormemais enmême temps, cette annoncemetourmente...
18∞Jules
"L’angoissedelaperdremeglacejusqu’auxosmaisjenepeuxpasperdremonsang-froidmaintenant!"
Aprèscecoupdetéléphoneoù l'onm'aannoncé lamortdedeuxpersonnes, l'ambiance
s'estnettement refroidieavecSofia.Jevoisqu'elleestsous lechoc, je lacomprends,c'étaitsontortionnaireetenmêmetempslepèredesonfils.
Personnellement,jesuissoulagé.Jenedevraispasl'êtrecarilméritaitunprocèsmaisdecequem'a ditmon collègue,Eliott a énormément souffert avant de décéder. Il a eu ce qu'ilméritait.Enrevanche,lafemmequiétaitavecluiaeulatêtetranchée.
Jen'arrivepasàcomprendrelemessagequecettepersonneessaiedenousfairepasser!
TouslesélémentsdecetteenquêtenousramènenttoujoursàSofia.Jesaisdéjàquecen'estpasellecarelleétaitenferméechezÉtienneouavecmoi...
Sofia frissonne contremoi, nous sommes toujours nus dans les bras l'un de l'autre. Jel'emmènedanslasalledebainetl'entraînesousladouche.Jelalavesoigneusementalorsquequelques larmes coulent sur ses joues. Je ne sais pas si elle est apaisée ou triste,mais jen'osepasleluidemander.
Je l'enveloppe dans une serviette et m'habille en vitesse avant de venir la sécherdélicatement. Je fouille dans sa valise pour lui donner des vêtements propres qu'elle enfilecommeunrobot.Unefoissatâcheeffectuée,ellesetourneversmoi.
—Ilasouffert?Jelafixequelquesinstants,jenesaispassijedoisvraimentluidirelavéritémaisjeme
sensincapabledeluimentir.—Oui,soufflé-je.—Bien...C'estbien.Çaferaunepersonnedemoinsàmes trousses. Ilne feraplusde
malàpersonneetjen'auraisplusàmentiràmonfils.Sonpèreestbeletbien...Mort!Elles'assoitsurlelitl'airhagardetjem'agenouilledevantelleenprenantsesmainsentre
lesmiennes.—Tuvasbienmadouce?—Çairaoui.Ilfautjustequejeréalise...Jesuislibre.Enfin!Je n'ai pasenvie de la laisser commeçamais il faut que jeme rende sur la scène de
crime.Enmerelevant,jetiremonportableetenvoieunmessageàmamèrepoursavoirsielle
peut rester avec Sofia. Cette dernière répond quelques secondes plus tard et acceptevolontiers,ellel'aimebeaucoup.
Sofiamesuitdanslesescaliersetquandelleretrouvesonfils,elle lesertcontreelleunlongmoment.Gaëtanestadorableetlalaissefaire,ilsentpeut-êtreledésarroidesamaman.
Pendantce temps, jepréviens lamiennedecequ'il s'estpasséet luidemande toutdemême de faire attention parce qu'Etienne rode toujours. Je ne sais pas s’il s'est déjà renducomptequeSofiaétaitpartiedechezluimaisvusaported'entrée,ilvabiensedouterqu'ellen'estpassortietouteseule.Jenesaispassicetypeestunevraiemenacemaisjepréfèrememéfier!
— Je vais travailler un peu, je reviens le plus vite possible, dis-je à Sofia qui m'aaccompagnéàlaported'entrée.
Jemepencheversellepourtrouverseslèvresetellerépondavidementàmonbaiser.Sijepouvais, jelaramèneraisdansmonappartementmaisleboulotm'appelle.Jemedégageàcontrecœuretdéposeundernierbaisersursonfrontavantdepartir.
~~~Enarrivant devant l'hôtel, unbarragede sécurité est installé tout autour. Jemontrema
plaquedepolicepourqu'onmelaisseentreretcroiseundemescollèguesquim'indiquel'étageetlenumérodelachambre.
En poussant la porte, outre l'odeur ignoble qui s'en dégage, une scène d'horreur sedressedevantmoi.Toutestrestéenplacedepuiscettemacabredécouverte...
Dansl'entrée,lecorpsd'Eliottgîtsurleventre,unemaredesangtoutautourdelui.Iladenombreusesplaiessurtoutlecorps,onvoitbienl'acharnementdutueur.Iladûrampercardestracessur lesolmènentàuneautreflaquedesang.Àcôtédelasalledebain,uncorpsestsurledosalorsquelatêteestàplusieurscentimètresdecelui-ci...Acettevue,jepréfèredétourner le regard, j'ai pourtant l'habitude de voir des cadavresmais, ils sont généralemententiers...
Iln'yarienquitraînedanslapièce,rienn'estcasséourenversé.Ondiraitqu'iln'yaeuaucuneluttealorsqueconnaissantEliott,c'étaituncombatif, jamais ilneseserait laisséfairesansenêtreforcé.
La police scientifique arrive, je leur laisse donc la place. J'ai hâte de savoir s’ils vonttrouverdesindicescarjusqu'àprésent,nousfaisonschoublanc!
Enredescendantl'escalier,monpatronm'interpelle.—Dis-moi,noussommesà la recherchedeMlleGarnier.Nousaimerionssavoiroùelle
étaitpourl'écarterdel'enquête.Situsaisoùlatrouver,amène-laauposte.Je tente de paraître impassible, personne n'est au courant que j'héberge Sofia et
personnenedoit le savoir après cequ'il s'est passéau commissariat la dernière fois. Je nesaisplusàquijepeuxfaireconfiance.
—Oui,biensûr.Pour l'instant, c'est hors de question. Tant qu'il y a un taré qui découpe tout lemonde
dehors,jevaislagarderbienauchaudchezmoi.Une fois à la réception, je retrouve le gérant et réceptionniste de l'hôtel. Il est blanc
commeunlingemaisilaforcémentvulapersonnequiatuéEliottetcettefemme.Nousavonstesté la sortie de secours et celle-ci est complètement bloquée dans un sens comme dansl'autre.Aucuneautreissuen'existeàpartlaported'entrée.
Jem'accoudeaucomptoir et le fixe jusqu'à cequ'il baisse les yeux. Je voisqu'il cachequelquechosecardespetitesgouttesapparaissentsursonfront.
—Quilesatués?
—Jenesaispas,articule-t-ildifficilement.J'attrapeunstyloquitraîneetlecasseendeux.—Jen'aimepasqu'onmebaratine...Et tuvoiscestylo, il peutse transformeren tout
autrechose,dis-jecalmement.Cette fois,c'estun torrentdesueurquidescend le longdeses tempes.C'est tellement
facilequej'aipresqueenviederire,seulementilmefautdesréponsesetàpartluifairepeur,rienneleferaparler!
—Maquestionest:quilesatués?—Unhomme,jenepeuxpasvousendireplus.Saréponsenem'avanceàrienetçacommenceàmegonfler.Jefaisletourpourpasser
derrièrelecomptoiretm'approchedeluilentement.— Je ne vais pas poser la question dix fois, alors c'est ta dernière chance de me
répondre.Après,jevaissérieusementm'énerver!L'hommebedonnantquisetientenfacedemoireculeunmaximumjusqu'àbutercontrele
mur.—Ilvamefairelamêmechosesijedisquoiquecesoit!—Onvousprotégera,répliqué-je.— Ilm'amenacéavecsonsabreetm'aprévenuque toutema famille y passerait si je
l'ouvrais.Jen'aimalheureusementpasdemotsmagiquespour le fairecéderalors jemesersde
cequimarcheleplussouvent.Jem'approchedelui,letireversmoienagrippantsonpulletlerepousseviolemmentcontrelemur.
—Tubossaisavecunproxénète, jepeuxte fairecoffrerpourçaet jeconnaisquelquesgardiens de prison qui peuvent me rendre des petits services, comme te laissermalencontreusementavecunvioleur...Ou fairepasseruncouteauàcertainsdétenusquiontbesoindesedéfouler...,chuchoté-jeavantde luimettremonpoingdansleventreaprèsavoirtoutdemêmevérifiéquepersonnenefaisaitattentionànous.
Ilseplieendeuxsouslecoupetgrognemaisaprèsquelquessecondes,ils'approchelepluspossibledemoipourenfinmedonnercequejeveux.
Jeresteuninstantsouslechoc,jamaisjenemeseraisattenduàcetterévélation.Commentest-cepossible?LepourquoidécouletoutseulparrapportàEliottmaispour
lesautres,jenecomprendspas!J'avaledifficilementmasaliveetsansm'enrendrecompte,jecoursjusqu'àmavoiture.Il
fautàtoutprixquejerentreà l'appartement!Jesensaufonddemoiquejevaisarrivertroptardalorsjefoncesurlaroute.
~~~Je monte les escaliers quatre à quatre et sonne chez ma mère. N’obtenant aucune
réponseetavantdem'enflammerunedeuxièmefoispourrien,jemontechezmoi.Laporteestgrandeouvertecequin'annonceriendebon.Jeprendsmonarmeet latendsdevantmoi.Jemepositionnelentementdevantl'entrée,unvaseestbriséausoletjefaisattentiondenepasfairedebruitenmarchantàcôté.Aucunsonnemeparvient,plusieurscouteauxsontdisperséssurlesoldelacuisineetunrideauprèsdelafenêtreestdéchiré.Ilyaeuunebagarreici,masœurtravaillejusqu'àtarddanslanuitaubardoncàpartSofia,iln'yavaitpersonne!
SaufGaëtan etmamèreme rappelle soudainma conscience qui n'est, depuis un petitmoment,focaliséequesuruneseulepersonne.Cettefemmem'obsède!
Après avoir vérifié tout l'appartement, je doisme rendre à l'évidence, quoi qu'il se soitpasséici,c'esttroptard...
19∞Étienne
"Monrêvevaenfinseréaliser.Laseulepersonnequejedésirevadevenirmienneàjamais..."
Quandj'aidécouvertmaportedétruitepardescoupsdefeu,monsangn'afaitqu'untour
!Dequeldroitceconnarddeflicsepermetdevenirchezmoi!Jesuisconvaincuquec'estlui,quid'autreviendraitm'enlevermaSofia!
Je me suis dépêché d'aller à l'école de Gaëtan mais apparemment, ils étaient déjàpasséscaraprèsdixminutesd’attente,jenelesaitoujourspasvus.
En rentrant chezmoi, j'ai remarqué que toutes les affaires de Sofia avaient égalementdisparusetdansmafureur,j'aicassétoutcequimepassaitsouslamain.Cequiestvraimentidiot à posteriori... J'ai ensuite appelé une entreprise qui est venuememonter une nouvelleportedansl'heurequiasuivie.
~~~Assis sur mon canapé à ruminer, je réfléchissais à un plan pour récupérer ce qui
m'appartenait!Ilfallaitévidemmentquej'attendequeJulesnesoitplusdanslesparagespouragir,paslapeinedeprendrelerisquedemefairetirerdessus!
J'aisaisil'occasionparfaitelelendemain,jenem'attendaisseulementpasàcequejemeretrouveavecautantdemondesurlesbras...
Enentrantdansl'appartementdeJules,Sofiaaessayédemeblesseravecunvasequiafini par terre. J'ai réussi à l'éviter mais des pas dans l'escalier, m'ont interpelé. Je me suisplanquéderrière laporte,c'étaitunevielleque j'ai réussiàassommeren luidonnantuncoupbien placé, par surprise. Pendant ce temps, Sofia s'est précipitée dans la cuisine et a saisiplusieurscouteaux,jemesuisavancédoucementdevantelleetluiaiparlécalmement:
—Nefaispasdebêtisesavecça,turisquesdeteblesser.Ellearicanéencontinuantàmemenacer.—Parcequetoitumeveuxdubien?Si elle savait à quel point je tenais à elle... J'étais déçu qu'elle ne me prenne pas au
sérieux.C'était la femmedemavie, indéniablementet je ferai toutcequiestenmonpouvoirpourquenoussoyonsensemble.Ajamais!
—Jet'aimeSofia,jetel'aidéjàditmaistuas,apparemmentdumalàl'intégrer.Jeneteveuxaucunmalalorslâchecescouteauxetviensavecmoi.
Jeluiaitenduunemainqu'ellen'ajamaisprise.Elles'estprécipitéesurmoietafaillimeplanter un couteau dans le ventre. J'ai été plus rapide et elle n'a réussi qu’à simplementm'effleurer.
Jeluiaiattrapélesmainsetlesaitordudefaçonàluifairelâchersesarmes.Étantbienplus intelligenteque jene lepensais,ellem'adonnéuncoupdepieddans le
tibia,quim'afaitreculer.J'aiétéprisparsurpriseetelleenaprofitépourcourirverslaportemaisdanslaprécipitationelleesttombéeetmalgrélefaitqu'ellesesoitaccrochéeaurideau,elles'estétaléedetoutsonlong.
Ellem'a facilité la tâche finalement ! Elle s'est débattuemais j'avais prévu des liens enplastique au cas où elle me résisterait. Je l'ai poussé sur le canapé et lui ai attaché sespoignets ainsi que ses chevilles. J'ai dû m'occuper de la vieille ensuite. Étant petite etmaigrichonne,çaaétéplutôtsimpledelatransporter.
J'aidescendu lesescaliers jusqu'à tombersuruneporteentrebâilléeque j'aidéduitêtrechezelle.Elleadûlaisserouvertdanssaprécipitation.
Apeineentré, j'enaieuunchocenvoyantdesphotosaccrochéespartout,d'elleetdeJulesaccompagnésd'uneautrefemme.
Je l'ai jeté sur le premier lit que j'ai trouvéet suis retournédans la cuisine chercher cedontj'avaisbesoinpourm'endébarrasserquandunbruitdansuneautrepiècem'ainterpellé.
J'aiouvertuneporteetsuistombésurGaëtanenbouledanslabaignoire.C'étaitparfait,lafamilleétaitaucomplet!J'allaisenfinavoirlaviedontjerêvais.Nousaurionsdéjàunenfantmême si je lui en ferai plein d'autres... Sofia allait enfin être mienne, je l'y forcerai quitte àutilisersonfilscommemoyendepressionpourqu'ellefassetoutcequejeluiordonnerai.
J'allais m'approcher du gamin quand un bruit de porte et de pas dans le couloir m'ontramenéà l'instant présent. Je n'avais pas le temps dem'occuper d'eux, tant pis, le principalpourmoiétaitSofia.Jerécupéreraissonfilsplustard!
J'ai doncpris la décisionde les laisser et ce futmapremièreerreur.Pasde témoins !C'estpourtantunechosequ'onapprendenétantavocat.Unesimplerègledelogiquequipeutchangerlecoursdevotrevie...
J'ai embarqué Sofia après avoir salué un voisin dans l'escalier en remontant et avoirattenduquelepassagesoitlibre.
Elleacriémaisjel'aivitebâillonné,parchance,larueétaitdéserte.Une fois dans l'appartement que j'ai loué rien que pour nous, je l'ai jetée sur un lit et
attachéavantdel'enfermerdanslachambre.
~~~Çafaitplusd'uneheuremaintenant, j'espèrequ'elleseracalméeetqu'onpourrapasser
auxchosesquim'intéressent.Enouvrantlaporte,jedécouvreunmagnifiquetableau.Sofiaestallongéesurledos,les
brasaccrochéàlatêtedelitenferforgé.J'aidûm'assurerqu'ellenepuisseriententercontremoi...
Jem'assiedsauborddulitetcaressedoucementsonventre.Jelasenssetendresousmesdoigtsmaiscontinuemonexploration.
—Détends-toi,toutcequejevaistefaire,nousl'avonsdéjàfaitetplusd'unefois.Des sanglots apparaissent sur son visageet je jubile. Jene veuxpas l'effrayermais je
veuxqu'ellecomprennequ'àpartirdemaintenantelleestàmoi,etquejeferaicequejeveuxd'elle!
Je remonte son tee-shirt en dessous de samagnifique poitrine. Cette femme seramaperte...
—S'ilteplait,laisse-moi,souffle-t-elled'unairdésespéré.
—Pourquoi tu ne veux pas demoi ? Je t'achèterai tout ce que tu désir, tu n’as aucunsoucisàavoir.L'argentn'estpasunproblèmepourmoietquandnousnousmarierons,tuaurastoutcequejepossède!Jesaisquetun'aspaseuuneviefacilejusqu'àprésentmaistoutçavachanger.
Elletournelatêteensifflant.—Parcequetucroisquejevaist'épouserenplus?Unecolèresourdemonteenmoi,biensûrqu'elleva le faire !Jemerapproched'elleet
prendfermementsonmentondansmamainpourtournersonvisageversmoi.Ellerésistemaisjesuisplusfort.Elleémetungémissementavantdeselaisserfaire.
—Tuserasmafemmequetuleveuillesounon,alorsfais-toiàcetteidée.Jepassesontee-shirtsursesyeux,ça luibloquera lavue;ellenepourrapasanticiper
mesgestesettenterdelesbloquer.Elleémetdenombreusesplaintesmais j'enai plusqu'assezdebavarder. Ilme fautde
l'action,jedéboutonnesonjeanetlefaitglisserlelongdesesjambes,ellesedébatmaisjeluifrappelescuissespourqu'ellesecalme.Ellehurlemaisjen'enaiquefaire.
Unefoiscettetâcheeffectuée, jemepositionneentreses jambesetmalaxesapoitrine.Jesuisdéjàexcitémaislavuedemafemmeattachéeetofferteàmoifaitdurcirmonmembreencoreplus.Ilmelafaut,jenetiendraipaslongtemps...
M'étantdéjàpréparéetneportantqu'unboxer,jem'endébarrasseenvitessedevantmafriandise. Jepassemesdoigts sur ses replis intimesetmêmesi elle se crispe, j'enfonce undoigtenellepourluimontrerquec'estmoiquidécide!
Sescrissemélangentmaintenantàsessanglots,jen'aimepasparticulièrementlemettredans cet état mais je n'ai pas trouvé d'autres moyens pour lui faire comprendre qu'ellem'appartient!
—Tuespirequ'Eliott,crie-t-elle.Cette pique transperce mon cœur et déchaîne le diable tapis au fond de moi. Je me
penchesurelleetenfoncemonsexeauplusprofonddusienenuneviolentepoussée.Ça luiapprendra!Ellen'apasledroitdemecompareràcesaletype.
Soncorpsse resserreautourdemonmembrepourque j'arrêtemais je lapilonneavecforcemalgrésessuppliques.Jene tienspas très longtemps tellement j'avaisenvied'elle.Majouissance est extraordinaire et j'obtiens enfin la récompense que jemérite. Je sors de sonfourreauetm'envais;jesuisrassasiédumoinspouruntemps...
~~~Une heure plus tard, j'apporte une bassine et une serviette pour nettoyer Sofia. Sa
présenceréveilleencoreunefoismonsexemaiscen'estpaslemoment.Ilfautd'abordqu'ellecomprennequejeneveuxquesonbonheur...
Elleselaissefairecommeunepoupée,jeluienfileunjoggingetm'assoieàcôtéd'elle.—Ilfautqu'ondiscute.J'aitoutfaitpourquetusoisensécuritéetvoilàcomment tume
gratifies...Ellefroncelessourcils,l'airdenepascomprendre.—Dequoiest-cequetuparles?—Rachel,Eliottetl'autreprostituée,c'estgrâceàmoiqu'ilsnepeuventpluss'enprendre
àtoi.Sesyeuxserévulsentd'horreuretdeslarmess'échappentdesesyeux.J'approche ma main pour les essuyer, je veux des sourires sur son visage, pas des
pleurs.—Pou...PourquoiRachel?réussit-elleàarticuler.— C'est elle qui a donné les clés de ton appartement à Eliott pour qu'il puisse tout
détruire.Monbutàlabaseétaitdem'enprendreseulementàlui.Jevoulaisenapprendreplussursesactivitésalors j'aidemandédeuxheuresavecRachelen têteàtête.Jesavaisqu'elletravaillaitpourluietquandelles'estvantéedel'avoiraidé,jesavaisquejedevaisl'éliminer.Jel'aiensuitedéposéedevanttonappartementpourquetusachesquej'avaisfaittoutçapourtoi.C'étaituneoffrandepourteprouvermonamour...
Sofiaalesyeuxécarquillésetrestesilencieuseplusieurssecondesavantdesedécideràparler.
—Jenel'avaispascompris.Tuauraisdûmeparlerdetessentimentsaulieudetuerdesgens!
Ellenecomprendpas, laparolenevautrien,seuls lesactesrestent.Maintenantc'estàelledememontrerqu'elleestmienne.
—Aprésenttulesaisetjeveuxquetuappellesleflic.Tuvasluidirequenoussommesensembleetquetuesheureusecommeça.Ilnefautpasqu'ilchercheàteretrouver.Dis-luidelaisser ton filsdevant l'hôteloù tu travaillais.S’ilya lamoindreentourloupe, tuenpaieras lesconséquencesetilsepourraitbienqueJulesettonfilsfinissentcommenotrecherEliott!
Soncorpssemetàtrembler,çam'excitedevoirl'emprisequej'aisurelle.Demain,nousseronsunevraiefamille.
—Tuascompris?demandé-jebrutalement.Ellehoche la têteet jeposemon téléphoneàcôtéd'elleen lemettantsurhaut-parleur.
Aprèsplusieurssonneries,lavoixdeJulessefaitentendre.—Allô!—Jules...,prononce-t-ellelavoixenrouéed'avoirtropcrié.—Sofia!Sofia,tuvasbien?demande-t-ilprécipitamment.Des larmescoulentdenouveausur les jouesdema femmeetc'estàcausede lui ! Je
vaism'endébarrasserdansquelques jours, ilnesemettraplusen traversdemonchemin. IlmefautjusteassezdetempspourfaireensortequeSofiaportemonnometsoitofficiellementmienne!Ensuite,plusriennipersonnen'aurad'importance...
20∞Sofia
"Est-cequejeméritetoutcequim'arrive?Mêmesic'estlecas,jemebattraisjusqu'auboutquitteàylaissermavie."
Jen'auraispasdûremonterà l'appartementdeJulespourallerchercher lepulldemon
fils!Jenem'attendaispasàvoirdébarquerÉtienneetj'aiessayédemebattrecontreluimaisj'ailamentablementéchoué.Àcausedemoi,lamèredeJuless'estfaiteagresseretjenesaismêmepasdansquelétatill'alaissée.
J'ai essayé de rester concentrée durant le trajet en voiture, qui n'a pas été long, pourmémoriserchaquerouteempruntée.Étiennenenousapasemmenéschezlui,commejel'avaisespéré,maisdansunimmeublededeuxétagesassezglauque,àl'écartducentreville.J'aicriédanslecouloir,espérantqu'ilyaitdesvoisinsmaisilm'atrèsvitebâillonnéeetpersonnen'estvenuàmonsecours.
Je suis totalement terrorisée après les aveux d'Etienne, - auxquels je n'étais nullementpréparée-tellementquejepeineàparler.J'aipeurqu'àlamoindreparole,ilmefassesubirlemêmesort.Ilmefixeenfronçantlessourcilssousmonsilencequidurebientroplongtempsàsongoût.Entendre lavoixdeJulesmeretourne l'estomac.Siseulement jepouvaisêtredanssesbrasplutôtquecoincéeici!
—Oui, c'estmoi.N'essaie pas deme retrouver. Je suis avecÉtiennemaintenant et jesuisheureuse,réussis-jeàarticulerdifficilement.
CettephrasemecoûteénormémentmaisjesaisqueJulesn'encroirapasunmot.Ilestplusintelligentqueça.
—Qu'est-cequeturacontes?Oùes-tu?—Peu importe, est-ce que tu peux garder mon fils et l'emmener devant l'hôtel où je
travaillais,demainàonzeheure?—Biensûr,pasdeproblème.Tulerécupéreras?—Ouimais il ne fautpasdepolice,nid'embuscadesinon il vas'enprendreà toi ou à
lui...Étienneéteinslacommunicationavantquejepuisseendireplus.—Je te connaismaintenant, tu as presqueété obéissante... J'espère que ton flic aura
comprislemessage!Ilmeforceàl'embrasseravantdes'enaller.Cetteordurevamelepayer,d'unemanièreoud'uneautre,jenemelaisseraipasfaireet
monfilsneviendrajamais ici.Jepensaisneplusavoirpeurpourmavieaprèslamortd'Eliottmaisjem'étaislourdementtrompée.
Etdirequ'Etiennem'attiraitetque jerêvaisd'unhommecommelui !Toutecettehistoiremeparaîttellementincroyable.Mavieestunenferetapparemmenttoutlemondes'ymetpourquej'yreste.
Aprésent,laseulechosequejeveux,c'estprotégerGaëtan!Ilestlaseuleraisondemebattreetdecontinueràvivre.
Jem'endorsd'épuisementpeudetempsaprès.
~~~Unemainsurma joueme réveilleensursaut. Jesuis toujoursattachéeeten regardant
autour demoi, jeme souviens que je suis chez un fou furieux. Je commence à gigoter pourtenterdemelibérerquandÉtiennesepencheversmoi.
—Aller,onseréveille ! Il fautque tuprennesunedoucheavantqu'onaillechercher tonfils!
Quoi?!Noussommesdéjàlelendemain?Combiendetempsmesuis-jeassoupie?Devantmonairahuri,ilconfirmequej'aidormicommeunemarmottependantdelongues
heures.Ilmedétacheaprèsavoir fermé laportede lachambreàclépouréviter toute tentative
de fuite. Ilme tendensuiteunepetitebouteilled'eauet jesuis tellementassoifféeque j'avaletoutsoncontenu.
—Nousmangeronsenrevenant,tunouspréparerasunpetitplat.Ilserapprochedemoi,déposeunbaiserdansmoncouavantdesouffler:—Sousmasurveillancebienentendu...Il faut absolument que je trouve un moyen de me débarrasser de lui avant que nous
sortionsd'ici.Unefoisqu'ilyauramonfils,ceseratroprisquéetjeneveuxpasqu'il luiarrivequoiquecesoit!
Mesmembres sont endoloris et quand ilm'ordonne deme lever,mes jambes tanguentalorsjemerassoisbrutalementsurlelit.
—Dépêche-toi,onn’apastoutelajournée,crache-t-ilenmefusillantduregard.Sonhumeurachangé,sespoingsseserrentetsabouchedevientuneligne.Jeme remets debout etme tiens à tout ce que je peux pour rejoindre la salle de bain
attenante. Devant la douche, il attrape mon bras pour me retourner et me déshabille sansménagement.
—Tuascinqminutes.Ilsortensuiteprécipitammentdelapetitepièce.N'entendantplusdebruit, jemedirigedoucementvers le tiroirsous lavasqueet l'ouvre
millimètre par millimètre pour n'émettre aucun son. Je le fouille mais il ne contient que desserviettes, tapis de bain et gants de toilettes. Rien qui pourrait me servir. Je le refermelentementavantdememettresousladouche.Lejetd'eaumefaitdubienetuneidéegermedansmonesprit.C'estrisquéetriennemeditqueçamarcheramaisjedoistenterletoutpourletout.Jeprendsmontempspourmesavonneretmerincertoutenlaissantcouler l'eauplusquenécessaire.
Auboutdescinqminutes,Étienneapparaîtdevantlerideaudedouche.Jetourneàfondlemitigeurversl'eauchaude.Jeprendslepommeaudedouchequej'essaiedemettreleplusloinpossibledemoimêmesiquelquesgouttesviennentbrûlermesjambes.Tantpis,jen'aipaslechoix.
—Sofia,sorsdelàmaintenant!Tun'aimeraispasquejedoivevenirtechercher!
Jemefousdesesmenaces,qu'est-cequipeutm'arriverdepire?Trente secondes plus tard, le rideau bouge et il le tire d'un côté de la douche. Je ne
réfléchispasetprojètel'eaubouillantesursonvisage.Cedernierhurleetm'insultemaisjecontinueàluimettredanslatête.Ildevientrougeà
causede lachaleuretsûrementde l'énervement.Quandilsereculeenfinpouréviter l'eau, jecours,leplusvitepossibledanslachambre.Jemejettesurlaportequiestfermée!Jeforcemaisjesaisquerienn'yfera,ilmefautlaclé!
Enmeretournant,Étiennesetientdans l'encadrementde laportede lasalledebainetrigoledevantmonairhorrifié.
—Petiteconne !Tuveux la jouercommeça?Tuesmalpartie,commentvas-tuouvrircetteporte?demande-t-ilenmemontrantlacléauboutdesesdoigts.
Il s'avance à petits pas jusqu'àmoi. Je suis coincée et je sais qu'il vame faire souffriralorsjeluisouris.Peut-êtrequesijejoueàsonpetitjeu,ilseraplusclément.
Quand il arrivecontremoi, jepassemondoigt sur son torseet il le fixeavecdesyeuxétincelants.
Jeluibalancelapremièrechosequimepasseparlatête,merappelantsesparoles.—Excuse-moi,j'étaisjusteénervée.Tum'asditquetuaspassédutempsavecRachelet
jesuisjalouse.—Unetigresse!Umm,j'aimeça!Sansprévenir,iltiresurmonbrasetmepoussebrutalementsurlelit.— Tu n'as aucune crainte à avoir, je suis à toi autant que tu es àmoi. Les autres ne
comptentpas!Maissitumerefaisuntruccommeça,maprochainevictimepourraitbienêtretonfilsadoré.
Ilfautquejeréfléchisseetvite!Ilgrimpeau-dessusdemoncorpsetparsèmemoncoudebaiser.Jelerepoussepourluidemanderdesedéshabiller,jedoisgagnerdutemps.—D'accordmaisrapidealors,sinonnousallonsêtreenretard!medit-ilenselevant.Je me décale le plus possible au bord du lit, près de la table de chevet. Dans sa
précipitation, ilaoubliédem'attacher...Quand ilse jettesurmoietqu'ilattrapemesseinsàpleinesmains, j'ai envie de hurler et de le frappermais jeme retiens, il ne faut pas qu'il sedoutedequoiquecesoit!
Sonsexeentreprofondémentenmoietunenauséeinsupportablemontedansmagorge.Jemeforceàprendredelonguesinspirationspourlacalmer,j'ail'habitudeaveclemétierquej'exerçais...
Lorsqu'il est au bord de l'orgasme, je tends le bras, attrape la lampe de chevet et luifracassesurlatêteavecuneforcequejamaisjenemeseraissenticapable.
Unefoisnem'apassuffi, jefrappeetfrappeencoreunebonnedizainedefoispourêtresûreque je l'aiassommé.Ils'écroulesurmoialors je le repousseavantde tomberàgenouxparterre.
Je fouille dans les poches de son jean mais j'ai du mal à cause de mes mainstremblantes.
Au bout de quelques interminables secondes, je trouve enfin la clé que je cherche. Jeprendsletempsdem'habilleraveclesvêtementsqu'iladéposésurlebureauetsorsdecettechambre demalheur. L'appartement est tellement silencieux... Je prends le téléphone fixe ettaperapidementlenumérodemonportablequiestrestéchezJules.Aprèscinqsonneries, jetombesurmamessagerie.
Je laisseunmessage indiquant l'endroitoùjemetrouveaucasoùquelqu'unverraimon
appel car comme je le pressentais, la porte d'entrée est également fermée. Malgré monacharnement, ilm'est impossiblede l'ouvrir.Je renverse toutcequise trouvedans lemeublede l'entréemaisaucunecléne traîne...Je foncevers lachambrequ'occupeEtienneet fouillepartoutenjetantsesaffairesparterre.
Mes recherches restent infructueusesalors j'ouvreunedernièremalle rempli de chiffon.Je les remue et je sens une lameme couper le bout demon doigt. Je le retire vivement etdécouvreunsabre...
Jerestebloquéedevantcettearme,cedoitêtrecelledont ils'estservipourtuertoutescespersonnes !Jeprends lemancheet tends lesabredevantmoien le tournanten l'air.Cen'estpastrèslégermaisàdeuxmains,j'arriveàbienlemanipuler.
Unriredémoniaques'échappede lachambred'amietmonsangseglace.Étiennes'estréveillémalgrétouslescoupsquejeluiaimis!
Jecherchedesyeuxunecachettemaisàquoibon?Ilmeretrouveraetnousenseronsaumêmepoint.
—Prépare-toiSofia!J'arriveettuvasmelepayer!hurle-t-il.J'agrippelemancheleplusfortpossibleet tendslesabredevantmoi,prêteà l'attaque.
Jenesaispasm'enservirmaisc'estmaseulechancedenepasperdrelavieaujourd'hui!Quant Étienne déboule enfin dans la chambre, du sang coule de sa tête et ses yeux
exprimenttoutelafureurqu'ilressent.—Tumeprendsvraimentpourunabruti?J'aivutoncoupfourréàdeskilomètresmême
sijedoisavouerquejenem'attendaispasàautantd'acharnementdetapart...souffle-t-il.Ils'approchealorsquemoijereculejusqu'àcequejemeretrouvecontrelemur.—LâcheçaSofia,tuvastefairemal...Ilme prend pour une petite chosemais je vais luimontrer qu'il se trompe. Après avoir
souffléungrandcoup, je foncesur luienvisantsonventreavec lesabremais ilestrapideets'écarteauderniermoment.J'aitoutdemêmeréussiàl'effleurer.Dusangcommenceàcoulerausol.Monregardesthypnotiséparlesgouttesetletempsquejeréagisse,Étiennesejettesurmoietlesabrem'échappedesmains.
Sous lepoidsdemonassaillant, je vacilleetme retrouvepar terre sur ledos.Ma têtecogneviolemmentlecarrelageetjesuisunpeusonnée.
Étiennealetempsd'attraperl'armeetdelapointersurmoiauniveaudemagorge.—Alors,qu'est-cequetucomptesfairemaintenant?medemande-t-ilenricanant.Ilm'entaillelégèrementlapeaucequifaitunmaldechien.Jeserrelesdentspouréviter
deluimontrermasouffrance,çaluiferaittropplaisir.Il pose lapointeentremesseinset descends jusqu'àmonnombril découpantmon tee-
shirtaupassage.Ungémissementdedouleurm'échappeetsesyeuxs'illuminent.Quandilenlèvesonsabredemoncorps,jeremonteunedemesjambesetluiécraseses
bijouxdefamilled'unpuissantcoupdepied.Ilreculeenposantsamainlibresursespartiesintimes.—Lasalope!siffle-t-il.J'ai letempsdemeremettredeboutetdecourir jusqu'ausalon.Jenevaispasbienloin
avantqu'ilattrapebrutalementmescheveuxpourmetirercontrelui.Sonarmeseretrouvealorssurmagorge,jenebougeplusetretiensmarespiration.— Je t'aimeSofiamais comme tu ne le comprends pas, je vais nous envoyer dans un
endroitoùnousseronstouslesdeuxàjamais.Quetuleveuillesounon,onresteraensemble...La lameappuiecontremoiet jesensun filetdesangdescendre le longdemon flanet
moncorpssemetà trembler.J'aipeurde lamortet j'aiencorepluspeurd'abandonnermon
fils.Iln'apersonned'autrequemoi...UngrandcoupestdonnécontrelaportecequiarrêteÉtienneetilrelâchelégèrementsa
prisesurmoi.D'autrescoupsse fontentendre, j'enprofitepourmedégageretattraperunechaiseen
boisquisetrouvejusteàcôtédemoiautourdelatable.JelafracassesurÉtiennequi,surpris,lâchelesabre.Jeréussisàm'enempareravantqu'ilnesejettesurmoi.Jeleluiplantedansl'épaulemaism'yaccrochepourlerécupérer.Jen'enaipasfini!
Unefolies'emparedemoietvoirsoncorpsensangnemesuffitpas.Ilfautqu'ilsoitmort!
Étienneestàgenouxetsetientl'épaulequipendàsonbras.Sesyeuxseposentsurlesmiensavantqu'ilnemedise:
—Jet'aimeSofia,jet'aimeraitoujours.Tum'appartiens,tuesàmoi!Cesparoleséteignenttoutesmesémotions.Jen'appartiensàpersonne,plusmaintenant
etilval'apprendre.Jepositionnelesabredelamêmemanièrequeluil'afaitsurmoi.Lesangcoulemais ilm'en faut toujours plus. Ilme supplie de le laisser vivre, qu'il a fait tout ça paramourpourmoimais jen'entendsplusrien.Lescoupsàlaporte lafontbondiretelles'ouvreavecfracasquandjesoulève lesabreet l'abatsviolemmentsur lecoud'Etienne.La lameesttellement tranchanteque je l'entaille trèsprofondément, sa têtepart sur lecôtéet soncorpss'effondre au sol. Ses yeux sont ouverts, inexpressifs et unemare de sang vient frôlermespieds.
Jejettel'armeausol,choquéeethorrifiéeparcequejeviensdefaire.Je me rends à peine compte que Jules me secoue. Mon regard ne peut se détacher
d'Etienne...J'ai tuéunhomme!Mes jambesme lâchentmaisJulesme tient fermementetmecolle
contresontorse.Sonodeurmeréveilleenfindemoncauchemar,ilestlà,l'hommepourquijeressensdefortssentimentsestavecmoi!
—Toutvabienmadouce,tuesensécurité,toutvabien,chuchote-t-ilpluspourlui-mêmequepourmoi.
Dumondes'agiteautourdenousmaisJulescapturemonregardpourquejevoisquelui.—Tonfilsestavecmasœur,ilestenpleineforme.Acetteévocation,moncœurseremetenmarcheet jefondsenlarmessouslechocde
toutcequis'estpassé...J'aicombattul'enfer,j'espèrequeleparadism'attendàprésent!
21∞Jules
"Endévoilantmessentiments,jeluiouvremoncœur.Ellelemériteetplusencore,cettefemmetientmavieentreses
mains!"
J'ai retrouvémamèrechezelle,c'estGaëtanquim'aouvert laporte. Il s'était enfermé
aprèsledépartd'Etienne,quiluiafaitunepeurbleue.Ilétaitchoquémaisenbonnesanté.Mamère par contre a dû être transportée à l'hôpital pour faire quelques examensmais tout vabien.Masœurs'occupedupetitletempsquejeretrouveSofia.
Quandcettedernièrem'aappelé,moncœurs'estarrêté.J'entendaisdanssavoixqu'ellen'allaitpasbien.Malgrétout,ellearéussiàmedirequ'ellecomptaitrécupérerGaëtan.Jenel'auraisjamaisemmenédevantl'hôtel,c'étaittroprisquéetjesavaisquepourellelasécuritédesonfilspassaitavanttout.Jem'ysuisrenduseulmaispersonnenes'estjamaisprésenté.
Jesuisdoncrentréchezmoi.J'étaisdépitéjusqu'àcequ'unportablesemetteàsonner.Le temps que je le trouve, il s'était éteint mais Sofia est intelligente et elle avait laissé unmessageavecl'adresseoùellesetrouvait.
J'ai sautédansmavoiturepouraller la retrouver.J'aiprévenumonsupérieurseulementune fois devant l'immeuble. Je voulais avoir un peu de temps avant que la cavalerie arrive.Seloncequ'il avait fait àSofia, j'auraispu lui régler soncomptecar je le saismaintenant, jesuis totalementamoureuxdecette femme.Elleaconquismoncœursansque jem'en rendevraiment compte,malgré les barrières que j'ai tenté demettre au départ. Je ne voulais plusprendrelerisqued'endurerencoreunefois lesmêmessouffrancesqu'àlamortd'Emmamaisl'amourestimpossibleàcontrôler.Àpartirdemaintenant,jerefusequequiconques'enprenneàSofia.Elleaassezsouffertdanssavie,c'estterminé!
Quandjesuisarrivédanscet immeuble,unbruitsourds'est faitentendreà l'intérieurdel'appartement.J'aifoncédanslaportemaiscelle-cim'arésistépendantunmoment,troplongàmongoût...
J'ai finalement réussi à l'ouvrir et la scène d'horreur qui se déroulait devant moi étaitindescriptible.
Sofiaalâchélesabrequivenaitdedécouperunebonnepartieducoud'Étiennemaisellenebougeaitpas,commestatufiée.
Jel'aisecouéepourqu'ellesortedesatransemaisrienn'yfaisaitjusqu'àcequejeparledesonfils.Elles'estalorseffondrée.
J'aienlevémavestepourl'envelopperdedanscarsontee-shirtétaitdéchiré.Elleavaitdenombreusesblessuresetheureusement,desambulancesavaientétéappelées.
Je l'aiaccompagnéà l'hôpital,elleavaitdescoupuressur tout lecorpset j'aiapprisen
écoutantuneconversationentreinfirmièresqu'elleavaitaussisubidesviolencessexuelles.Jem'ensuisvouluet jem'enveuxtoujoursqu'elleaitdûencoresubirunechosepareille.
J'auraisdûêtreplusprudent,j'auraisdûmeméfierdecettepourritured'avocat!Heureusementqu'Etienneestsixpiedssousterresinonjeletueraisdemesmains!
~~~Un demes collègues vient de sortir de la chambre de Sofia. Elle a dû répondre à un
grandnombredequestionset d'aprèsunavocat quemamère connaît,Sofia s'en sortiraenplaidant la légitime défense. C'était tout de même un meurtrier qui la séquestrait et qui l'ablessée.
Nousavonsd'ailleursdécouvertqu'ilavaitdesantécédentspsychiatriques.Sonmédecinavait prévenu la police qu'Etienne était potentiellement dangereux car il ne voulait plus suivreson traitement mais rien n'a été fait. Dans ses affaires, nous avons trouvé des tenues desamouraïetaprèsavoirfouillésonpassé,nousavonsdécouvertquesonpèrel’aforcéàfairedesartsmartiauxpourcanalisersonénergie.Ils'estalorspassionnépourlessabresJaponais.Nous avons aussi retrouvé de nombreux articles de presse concernant l'affaire qui a faitdécollersacarrièreetquiaréduitmavieencendres. Ilprenaitapparemmentexemplesur lemeurtrierd'Emmapourcommettresesproprescrimes.
~~~Quelquesjoursplustard,Sofiaestautoriséeàsortirde l'hôpitalet jedécided'emmener
Gaëtan avecmoi pour venir la chercher. Il se jette sur elle et Sofia le sert très fort jusqu’àpresquel'étouffer.Iln'apulavoirquequelquesheuresparjouretelleluimanquaitterriblement.Jesaisquemalgré toutcequ'elleasubi,elle recommencerait, tantqueson filsn'estpasensécurité.C'estsaraisondevivre...
Nous décidons de rentrer chezmoi, elle n'a aucun autre endroit où aller et toutes sesaffairess'ytrouventdéjà.Jenecomptepluslalaisserpartir,jesuisfoud'elleetjevaisveilleràcequineluiarriveplusjamaisrien!
Dans la voiture et quand nous arrivons à l'appartement, Sofia est comme avant, ellem'offremêmeplusieurssouriresmaisjesaisqu'aufondd'elle,c'esttoutautrechose.Elleadûtuerquelqu'unetçalamarqueratoutesavie.
Jelalaissealleràlasalledebainpourenleverl'odeurdel'hôpitaletsechanger.JegardeGaëtanavecmoietfaisréchaufferdeslasagnesquemamèrealaissédansmonfrigo.
Cesoir,masœurrestechezmamèreaprèsson travailpournous laisser tous les trois.Sofiaabesoindesereposeretmoi,j'aibesoindelaretrouver.
Sofiaa levisagemarquéepar la fatiguemaiselleesquisseunsourireenvoyantsonfilsmettrelatable.Elleestsibelle,jevaistoutfairepourlarendreheureuse.
Nousnous installonsà tablemaiselle triture lanourritureavecsa fourchetteplusqu'ellenemange.Gaëtanenrevanche,engloutissonassiette.
—Checrocrobon,nousditcelui-cilabouchepleine.Je ne peux me retenir de glousser alors que sa mère fait les gros yeux en le
réprimandant.—Fermelabouche!Lepetit, soufflemais nedit plus rien.Un silencepesant s'installe entrenous jusqu'à ce
nousayonstousterminénotrerepas.Jenesaispasquoidire,uneconversationsurlapluieet
lebeautempsmesemblefutile.Jeneveuxpasnonplusparlerdequelquechosequipourraitluirappelersoncalvaire,alorsjemepréfèremetaire.
Nous décidons de regarder la télé et Gaëtan joue avec des petites voitures par terre.Sofiasemetenboulecontremoialors jepasseunbrasautourdesesépaulespourpouvoirsentirsoncorpscontrelemien.Jesuissiheureuxdepouvoirlatoucheretsurtoutqu'ellenemerejettepas.J'aieusipeurpourelle!
Une demi-heure plus tard, elle décide d'aller coucher son fils car elle commence às'endormir.Jelalaisseyallerseulecarellen'apaspulefairependantplusieursjours.
J'avanceàpasdeloupdanslecouloirpourécoutercequ'ilssedisent.—Oui, je serai làdemainmonange.Si tuaspeurouquoiquecesoit, je suisdans la
chambred'àcôtéd'accord?—Oui,jet'aimemaman.Jemedépêchederejoindremachambreavantqu'ellenemetrouvedevantlaporte...Jeretiremeschaussuresetmontee-shirtavantdem'allongersurlelit,lesmainsderrière
latête.Quandellefranchitleseuil,elles'arrêtenetenfixantmontorse.—Tuétaisobligédetedéshabiller?dit-elleenécarquillantlesyeux.—Pourquoi?Çatedérange?—Nullement,tuauraispuenleverlereste!Çaneseraitpasunebonneidéeaprèscequej'aiappris.Jeneveuxpaslabrusquer,trop
d'hommesontabuséd'elleet jamais jen'en feraiparti !Elleabesoinde tempsmêmesielleessaiederesterforte,elleasubiungravetraumatisme.
Jetendslamainpourqu'ellemerejoigne.Unefoiscontremoi, je laserrefortdansmesbras.
—Est-cequeçava?soufflé-je.—Um,pasvraiment...Maismaintenant,çavaaller.Jecaressesescheveuxetentendssarespirationdevenirrégulière.—Jesuisfouamoureuxdetoi,Sofia.Ellenebougepas,elleadûs'endormir.J'éteinsmalampedechevetetm'endorsàmon
tourenquelquesminutes.
~~~Quelqu'un frappemonbraset remueàcôtédemoi. J'ouvregrand lesyeuxet soudain,
Sofiasemetàhurler.Sesyeuxsontfermésalorsjelasecouepourtenterdelaréveiller.—Non!Laisse-moi,jet'ensupplie!crie-t-elleenpleurant.—Sofia,c'estmoi,Jules.Jeneteveuxaucunmal,madouce.Elleouvrelesyeuxd'uncoupetsereculepours'éloignerdemoi.Elleserecroquevillesur
elle-mêmeenpassantsesbrasautourdesesjambespuissebalancedoucement.Je n'ose plus bouger ni parler pendant de longuesminutes, elle continue de pleurer et
j'aimeraislaréconfortermaisjesaisqu'elleabesoindetemps!— C'était tellement réel ! chuchote-t-elle. Tu mérites tellement mieux qu'une femme
commemoi!Jeprendsunedesesmainsdanslesmiennes,j'aibesoindesoncontact.—Cen'estpassisimple,luidis-je.—Tuasjusteàentrouveruneautrequin'estpastoutecassée.Jesoulèvesonmentonpourqu'ellemeregardedanslesyeux.
—Sofia, je t'aime.Dèsque j'aiposémesyeuxsur toi, jesavaisque jenepourraispasmepasserdetoi.Tueslafemmequejeveuxdansmaviemaintenantetpourtoujours.Jesuisfoudetoi.
Denouvelleslarmescoulentsursesjoueset jenepeuxm'empêcherdelaprendredansmesbras.Elleselaissefaireetaprèsquelquessecondes,ellerelèvesonvisageverslemienet dépose un baiser sur mes lèvres. J'essaie de me contenir mais c'est impossible, jem'emparedesaboucheetladévore.
Àboutdesouffle,ellememurmure:—Moiaussi,jesuisamoureusedetoi.Nouspassonslerestedelanuitdanslesbrasl'undel'autreànouscâliner.Jeferaistout
cequejepeuxpourluidonnertoutlebonheurqu'ellemérite.
22∞Sofia
"Jetentederefermerlesblessuresetmêmesicen'estpasévident,jepeuxcomptersurl'hommequej'aime!"
—Sofia!Monamour!Une caresse sur mon visage me fait revenir à l'instant présent. J'ouvre les yeux
précipitammentetprendsunelongueinspirationenmeredressant.Jesuisenpleurs,Julesmefixe,l'airépuisé.Ilrestedesoncôtéetposesesmainssursesjambes.
—Çavamadouce?Jehochelatête,posemamainsursajoueetlecaressedoucement.J'aibesoindesentir
ce liensiparticulierquinoushabitequandnoussommesensemble. Ilpenchesa têtepour laposercontremapaumepuisl'embrasse.
—C'étaitjusteuncauchemar,luidis-jeenessuyantrapidementmesjoues.Ilouvre lesbraset jem'yblottisvolontiers.Sonodeurme rassure, jemesensenfinen
sécurité.—Jenesaispas si c'est vraiment lebonmomentpour tedemander ça,mais, tu veux
bienresterhabiteravecmoi...Disons...Définitivement?Jerelève latête,surprisemaiseuphorique.Je l'embrassetendrementet lepoussepour
qu'ils'allonge.Ilselaissefaireetjeluigrimpedessus,jenesuispasprêteàfaireplusqueçaetillesait.Jesenssonsexesetendresousmoietjem'enveuxdenepaspouvoirlesatisfairemaispourl'instant,c'estau-dessusdemesforces.
Jemerallongeàcôtédeluipournepasluidonnerdefauxespoirs.Ilneseplaintpasetm'entoure de ses bras pour me câliner. Quand son souffle devient régulier, je me dégagedoucement et vais prendre un somnifère dans la salle de bain. Il n'y a que comme ça quej'arriveàdormirenpaix...
Unmoisplus tard,Jessicaa trouvéunnouvelappartementalorsque je luiaiditquesaprésence ne nous dérange absolument pas. J'aime beaucoup discuter avec elle, mais ellesouhaiteavoirplusd'indépendance.
~~~Unsoir,lamèredeJulesnousproposedegarderGaëtanetJulesm'inviteaurestaurant.
Nousnesortonspasbeaucoup,jesuisunpeumalàl'aise,entouréepardesinconnusmaisjeveuxluifaireplaisiretj'ail'espoirdefinirlasoiréedanssesbras,noscorpsemboîtésl'undansl'autre...
J'ai besoin de l'avoir enmoi, j'ai besoin de passer à autre chose et de tenter d'oublierl'horreurquej’aivécueenlaremplaçantparunmomentremplid'amour.
Arrivédevantunepetitebâtisseentouréed'arbres,ilm'ouvrelaportedelavoitureettendsamainpourm'aideràdescendre.Jepouffedevanttantdegalanterie,jen'ysuispasvraimenthabituée... Il m'offre un magnifique sourire en m'entraînant sur un petit chemin de terre quimènederrièrelamaison.
Je découvre, surprise, une terrasse avec une dizaine de tables, certaines sont déjàoccupées,principalementpardescouples.
Unefoisinstallés,Julesattrapeunedemesmainsetjereportemesyeuxsurlui.—Çateplaît?—Turigoles?C'estmagnifique!Ses iris pétillent égalementet jemeplongededans. Il est si beau, j'ai unechance folle
quecethommefassepartidemavie!Alafindurepas,Julesattrapemamainetlacoinceentrelessiennes.— Sofia, depuis que je t'ai rencontrée, tu as bouleversé ma vie... Je sais que tu as
traversédesmomentsatrocesmaisàpartirdemaintenant, jeveuxque tusoisheureuse.Jeferai toutcequiestenmonpouvoirpour te fairesourire.Depuisque j'aicroisétonregard, jesaisquejenepourraiplusmepasserdetoi!Sofia,jet'aime,jesuisfouamoureuxdetoi!Est-cequetuveuxdevenirmafemmeetpartagerlerestedetavieavecmoi?
Les larmesdéferlentsurmes joues, jenepeuxpasycroire !C'est tropbeaupourêtrevrai!Jemeretiensdemejetersurlui.
—Jules,jesuisamoureusedetoi,n'endoutejamais,mais...Jenepeuxpast'épouser...Sonairperduetaffligémefaitmalaucœurmaisjenepeuxpas!Ilméritemieuxquemoi
et je ne veux pas le bloquer pour le restant de ses jours... Je l'aime d'une force que je n'aijamaisconnuemaisjedoisrefuser.
—Jesuisdésolée,soufflé-je.Julesreprendledessusetmesourit.—Jecomprendsquetunesoispasprête,avectoutcequ'ils'estpassé...Prenonsnotre
tempsmaissachequejenechangeraipasd'avis.Toietmoi,noussommesdesâmessœurs!Jen'aipaslaforcedelecontredireetmepenchepourl'embrasser.Jesuiscontentequ'il
neleprennepasmalparcequejenecomptepaslequitter.S'ilveutsedébarrasserdemoi,ilfaudraqueçasoitluiquis'enaille.Jesaisqu'unjour,ilverracombienjesuisdétruiteetqu'ilnepeutrienpourmoi...
~~~Jesuisasseznerveusequandnousarrivonsdansl'appartement.Unefoisdanslachambre,jemedirigeverslasalledebainpourprendredeuxcachetsqui
medécontractentetdécidedemedéshabillerentièrement.J'aienviedeJuleset il fautquejeréussisseàprendresurmoisi jeveuxquenotrecoupletienne.Ilnemereprocherienmais jesaisqu'ilenaenvieetjeveuxluimontrercombienjel'aime.
Ilme fixe intensémentquand je reviensdans la chambre.Luiest torsenu, il aenfiléunpantalondepyjamaquiestbassurseshanches,trèssexy...
Jegrimpesurlelitetmepositionneau-dessusdelui,jevoisledoutedanssesyeuxalorsje l'embrasseàenperdrehaleine. Jeveuxqu'il oublie tout, comme je tentede le faire !Sesmains restentsagementdansmondos,alors jeme reculeunpeu, lesattrapeet leposesurmesfesses.
—Sofia...Onn’estpasobligé...Je posema paume sur son sexe qui est déjà tendu en dessous demoi, le caresse à
traverssonpantalonetungrognementluiéchappe.Sesdoigtsseresserrentsurmesfessesetilmepositionnede façonà frottermonclitoriscontre lui.Monsouffledevient irrégulier, il fautquejel'aieenmoi,jen'enpeuxplusd'attendre!Jemerelèvepourprendreunpréservatifdanslatabledechevetetreviensau-dessusdelui.
Jel'aideàretirersonpantalonetm'emparedesonmembrepourluienfilerlaprotection.JedescendsdoucementsurluietJulesmelaissefaire.Jesensqu'ilesttendumaisilnebougepasetnecherchepasàmefreiner.Jesuisunpeuoppresséeunefoisqu'ilestenfouiauplusprofonddemoietessaiedemeconcentreruniquementsursesyeux.Lecomprenant,ilnemelâchepasduregard.
Jebougesurlui,j'ailecontrôle,c'estmoiquidécidedelasuite...J'aimel'hommequiestenfacemoi!Unelarmes'échappedemonœil,Julesposeunemainsurmajoueetm'attireàluipourm'offrirunbaiserlentetdoux.
J'accélèrepeuàpeulerythmeetsarespirationdevientaussisaccadéequelamienne.Jelesensprochedel'orgasmealorsquemoi,jesaisquejen'yarriveraipas...
Ilsoufflemonnomensedéversantenmoi.Jecontinueàl'embrasseretàbougerjusqu'àcequ'il reprenne le contrôledesoncorps. Il embrassemoncoupuismesseinsavantdeseretireretdemeretourner.
Jemeretrouvesurledosetilcontinuesesbaisers.Sesdoigtsviennentcaresserl'entréedemonintimitéetdespetitesdécharges,délicieuses,parcourentmoncorps.Quandilsuceetmordille mes tétons, je sens les prémices de la jouissance s'emparer de mon corps, cethommeestincroyable!Ilentredeuxdoigtsenmoietjecriesonnom.
Mesmembrescessentpeuàpeude trembleret je lui souris. Il a réussiàm'ôterde latêtecequem'ontfaitsubirlesautreshommes,aumoinspourcecourtinstant.
Juless'allongeàcôtédemoietm'attirecontrelui,matêtesursoncœur.—Jet'aime,chuchoté-je.—Tueslafemmedemavie,merépond-il.Jenerépondspasetm'endorsrapidement.
~~~Le mois qui suit, Jules réussit par je ne sais quel miracle à faire entrer Gaëtan dans
l'école privée pour surdoués. Je ne pourrai jamais assez l'en remercier. Mon fils est enfinépanoui,c'est toutceque j'ai toujoursdésiréetc'est laraisonpour laquelle jemesuisbattuejusqu'ici!
Lesdeuxhommesdemavies'entendenttellementbien.Ilspassentbeaucoupdetempsàdiscuter,Julesestentraindeluiapprendreàfairedespetitesréparationssursavoiture.Monfilsadoreça,ilaimeapprendreetilaimepartagerdeschosesavecJules.
~~~Plusieursmoisontpasséetnousavonsappprisàvivreensemble.Uneroutines’estpeuà
peuinstallée.Iln’yavaitplusdedrameàl’horizonetmaviecommençaitàressembleràcelledontj’aitoujoursrêvée
Unmatin,Juless'estpenchésurmoiquiétaisinstalléesurunechaisedanslacuisine.—Gaëtann'apasdepère...J'aimeraislereconnaitre!
Je suis tombéedes nues et ne savais quoi répondre !C'était une lourde responsabilitémaisenmêmetemps,Julesétaitquelqu'unsurquijepouvaiscompter,jelesavais.
J'aiacceptéaprèsdelonguesdiscussionsetnousavonsrapidementfaitlespapierspournepasperdredetemps...GaëtanestmaintenantofficiellementlefilsdeJules.
Encequimeconcerne,aprèsmescauchemarsàrépétitions,Julesm'a forcéeàalleràdes réunions dans un centre où des femmes ont vécu des choses qui ressemblent plus oumoinsàmonhistoire.
Hélène,lafemmequigèrelecentre,m'aproposéunboulot.Jefaisduménageaprèslesréunions, c'est tout ce qu'elle a pour le moment et je lui suis reconnaissante de me l'avoirproposé.J'aibesoindemechangerlesidéesetellem'yaidebeaucoup.
Maviereprendsoncourt...
23∞Sofia
"Ajamais..."
Jesuisdevantlanouvelleécoledemonfilspourlerameneràlamaison.Quandsapetite
têteblondesort,ilcourtversmoipourvenirsecolleràmoncorps.Je lui tends un pain au chocolat pour son goûter et nous rentrons à pieds car
l'appartementn'estqu'àdeuxcentmètres.Gaëtans'installeàtablepourfairelesquelquesdevoirsqu'onluiadonné.—Maman?—Oui,monange.—C'estquoiuneprostituée?Mon sang se glace et j’écarquille les yeux. Jamais je ne me serais attendue à une
questionpareille!—Quiest-cequit'aparlédeça?—Al'école,onm'aditquetuétaisuneprostituée...Jemedétourneàcourtdemot.Commentluiexpliquer?Cen'estqu'unenfant...Avecle
procès qui approche pour le meurtre d'Etienne, mon visage est apparu dans certainsmagazines.J'aitellementhontequemonfilssoitmêléàça!Jen'aipaspenséuneminuteàcequ'ilpuissesubirlesconséquencesdemesactesàl'école.Jeveuxlegarderensécuritémaisàcetinstant,c'estmoiquilacompromets.
—C'estune femmequin'apasd'autreschoixquededonnersoncorpsàdeshommescontredel'argent.
J'ai peur de son regard sur moi mais je dois lui dire la vérité. Quand j'ose enfin leregarder,ilalessourcilsfroncésetal'airderéfléchir.
—Donnersoncorps?Çaveutdirequoiexactement?—Bonjourtoutlemonde,ditJulesenrefermantlaportederrièrelui.Quandilentredanslacuisine,ils'arrêtevoyantmonairdésespéré.—Qu'est-cequisepasse?demande-t-ilenmefixant.—Mamanm'explique ceque c'est uneprostituéeet je trouvepasque c'est unebonne
chose,répliquemonfils.Des larmes arrivent aux bords de mes yeux, mon fils est trop intelligent... Jules a la
bouche ouverte mais ne dit rien, sous le choc. Je prends mon courage à deux mains etm'accroupispourêtreàhauteurdeGaëtan.
—J'aiétaisobligédefairel'amouravecdesgens,grimacé-jedevantcetteexpressionquinecorrespondpasàcequejefaisaismaisquemonfilscomprendramieux.
—Tufaisl'amouravecpleindeMonsieur?demande-t-ilavecdégoût.—Oui,monangemaisc'estterminé.Je pose une main sur sa joue mais il se recule avant de partir en courant dans sa
chambre. Les larmes que je retenais semettent à couler et Julesme relève enme serrantcontrelui.
—Jesuisunemauvaisemèreetmaintenant,toutlemondevas'enprendreàGaëtanparmafaute!
—Arrête,rienn'estdetafautemadouce.Beaucoupdechosessebousculentdansmatête,unebouleauventrequejeconnaistrop
biens'installeetmonmoraltombeàzéro.J'aijusteenviededisparaître...Pourquoisuis-jeencoreenvieaprèstoutcequej'aivécu?Pourquoiai-jerésistéàtous
cesviolsquim'ontcomplètementdétruiteetcommentai-je faitpourassassiner froidementunhomme?Bienqu'ilsoitfou,cen'étaitpasàmoidedéciderdesamort!
—Jevaisluiparler,reste-là,jereviens.Je laisseJulespartiretvaispréparer le repas.Jevérifiequ'ilnemevoiepasetprends
plusieurscachetsd'anti-dépresseur.Ilfautquemespenséess'arrêtent,jenelessupporteplus!
Lerepassepasseensilenceetquandjecouchemonfils,iltournelatêteaumomentdubisou.Moncœurseserremaisjeluifaisungroscâlinmalgrésonpetitcorpstendu.
—Jet'aimeplusquemavie,monange.IlnerépondpasalorsjesorspourrejoindreJulesquim'attendtorsenusurlelit.Ilestsi
beau,ilestparfaitpourmoi.Jemedéshabilleetilm'observeavecbeaucoupd'attentionjusqu'àcequejesoisnue.—Tuesmagnifiquemonamour,susurre-t-il.J'avance lentement au-dessus de lui tel un félin sur sa proie. Il pose ses deux mains
autourdemonvisageetm'embrasseàenperdrehaleine.J'aimesesbaisers,ilymettellementdepassion...
J'en profite pour ouvrir le bouton de son jean et descendre la fermeture éclair. Il sesoulève alors que je tire son jean sur ses jambes. Il s'en débarrasse et d'un coup, je meretrouvesouslui.
Iltendlebrasverssatabledechevetmaisjeposemamainsurlasienne.—S'ilteplaît,jeveuxtesentirsansbarrièreentrenous.S'ilteplait...Ilsebaissepourdéposerseslèvressurlesmiennesetentreenmoid’uncoupderein.Je
gémisdanssabouche,c'esttellementbon,mieuxquetoutcequej'aiconnu.Ilbougedoucementàl'intérieurdemoitoutenembrassantmoncou,mesépaulesjusqu'à
atteindremesseinsqu'ilsuceavecavidité.Quandj'approchedel'orgasme,ilaccélèrenettementlerythmeetlajouissances'empare
denous.C'estleseulmomentoùtouts'effaceautourdemoietoùseulleplaisircompte.—Jet'aimetellement,luisoufflé-je.—Moiaussi,épouse-moi!Jene répondspascar il saitmaposition.Jenesuispasprête,paspour lemoment. Il
n'insistepaset jem'endors rapidementavec la fortedosedemédicamentque j'ai priseplustôt.
~~~
Jemeréveilleensursaut,Julesestdosàmoi.Jemelèvecaraprèslecauchemarquej'aifaitd'Etiennepointantsonsabresouslagorgedemonfils,jamaisjenepourraimerendormir.J'enfileune robedechambreet regardeà travers l'entrebâillementde laportedeGaëtan. Ilestsimignon,sipaisible...
Jesaisàprésentquemon filsestentredebonnesmains.Marie, lamèredeJulesesttoujoursprésentequandonabesoind’aide.J'airéussilebutdemavie,qu'ilsoitbienentouréetensécurité.
Quandjeremontelecouloirpourrejoindrelacuisine,monregardestattiréparl'armedeJules,poséesurlemeubledel'entrée.Iladûoublierdelaranger...Moncorpssedirigedroitdessus,mamainlaprend.Elleestassezlourdeetaulieudelareposer,commejeledevraisetcommemoncerveaumel'ordonne,jel'emmèneavecmoidanslacuisine.
Qu'est-ce que je suis en train de faire ? Je deviens folle ! Je ne peux pas abandonnermonfils!
Ce serait pourtant si simple, je n'aurais plus à souffrir de rien et il n'a pas forcémentbesoindemoi,ilyaplusieurspersonnesquis'enoccuperonttrèsbien.
Je tireune feuilleetunstylopourmemettreàécrire toutceque j'ai sur lecœur.C'estunetechniquepournouscalmerquej'aiapprisedanslesréunions.
Jenesuispasdutoutsûredesonefficacitéparcequemamaintouchelepistoletduboutdudoigt,lemétalfroidm'attireinexorablement.
Eliottm'amontrécommentm'enservirunefois,j'enlèvelasécuritéetc'estcommesimonespritseretrouvaitendehorsdemoncorpsetquecedernierfaisaitcequ'ilaenvie.Jeposelecanonsurmatête.Unesecondeettoutpeutdisparaître.Plusdesouffrance,plusrien...
Je fais semblant depuis desmois, devant tout lemonded'avoir surmonté tout ce qu'onm'a faitsubiret toutceque j'aidû fairepourm'ensortir,maisenvérité, jesuisplongéedansuneprofondedépression.Jeprendsbeaucouptropdemédicaments,maisc'esttoutcequimefaittenirsurcetteterreàprésent.
Laportedelachambres'ouvreetjesaisqu'ilfautquejemedécidetoutdesuite.Soitjeresteiciàsouffrir,soitjequittecetuniverspourêtreenpaix.
Mondoigtseplietrèslentement, j'aidumalàmedécider jusqu'àcequeJulesarriveauboutducouloir.Enmevoyant,ilseprécipitesurmoi.
—Sofia!hurle-t-ilavecunairterrifié.—Tuesl'hommedemavie,àjamais.J'active l'armeetpartdansunautremondeoù règne le calme... Jeserai toujoursavec
euxpourlesobservermaismavieestdevenuebientropinsupportablepourqu'ellecontinue.
Épilogue∞Jules
Unbruitmesortdemonsommeiletuntrèsmauvaispressentimentm'habitequandjenetrouvepasSofiaàcôtédemoi.
Jamais je n'aurais pensé pouvoir autant souffrir, avec Emma, il n'y avait rien decomparable.
Monuniverss'estarrêtélorsqueSofiaaappuyésurladétentedeMONflingue!Toutemavie jem'en voudrai de l'avoir laissé là.Pourquoi est-ceque je l'ai oublié et pourquoi il a falluqu'ellelevoit?
J'ai secoué Sofia, lui ai parlé, l'ai embrassée,mais rien n'y a fait. Elle ne s'est jamaisréveillée,ellem'aabandonné!
Après que son corps ait était enlevé et que j'ai dû expliquer des choses impossibles àGaëtan,j'airemarquéunefeuilleposéesurleplandetravail.
"Mavieestunetorturepermanente,j'aimemonfilsetj'aimeJulesàunpointquejamais
jen'auraisimaginépossiblemaisjen'enpeuxplus.Jedoispartir!Jevousaimeplusquetoutaumondeetjeveilleraisurvous.Jules,prendsoindemonfils,detonfils...Etrefaistavie,nerestepasseul,tumérites
cequ'ilyademeilleuraumonde!Gaëtan,tuestellementextraordinaire.Jesuisdésoléed'êtreunemèreaussimauvaise
mais tu auras plus de chance d'être heureux sans moi. Fais en sorte que ta vie soitfabuleuse.Jet'aimeplusquemavie.
Pardonnez-moi!Sofia."Ma vie s'est effondrée ce jour-là. J'ai pris soin de Gaëtan autant que j'ai pu et eu
quelquesamourettesmaisaucunen'aétéà lahauteurde la femmedemavie.Personnenepeutlaremplaceretc'estcequ'ellen'apascompris.
Gaëtan a grandi, a eu des enfants et a pardonné à sa mère. C'est un homme trèsintelligentetaprèstouteslesexplicationssurlacourteviedesamaman,ilacomprissonmal-êtreetl'enaaiméd'avantage.Toutcequ'elleafait,c'étaituniquementpourlui...
Àmescinquanteans,onadécouvertquej'avaisuncanceretdepuiscejour,jen'attendsqu'unechose, retrouverSofia.C'estdevenumonbut !J'ai refusé tous les traitementspour larejoindreauplusviteetaujourd'hui,monvœuseréalise.
Jeretrouvelafemmequej'aileplusaiméaumonde,monamour,monobsession...
FIN.
Remerciements
Avant tout, je veux remercier toutes les personnes qui ont lu celivre.J’espèrequ’ilvousaplu…N’hésitezpasàmefairepartdetousvosavis,jevousrépondraisavecgrandplaisir!
Jeremercieégalementtoutes lespersonnesquimesoutiennentettoutes celles qui viennent discuter avec moi pour partager un petitmoment.J’adorecesinstantspassésavecvous!
ÀJulie(toujourslàlol),cettehistoiren’auraitjamaisétélamêmesans toi ! Une discussion aura suffit pour que je trouve l’idée dusiècle.Latêtequiroulenousaurabienfaitrire(cen’estpasdrôlejevousl’accordemaisnousavonsunsérieuxgraindefolie).Mercipourtoutcequetufaispourmoietdésoléepourtespetitsyeux.Jet’adore.
Àmesdeuxgénialissimebétas-lectrices que je ne lâcherai plus !(Jamais!mdr)
A Cindy, merci pour nos discussions, pour toute l’aide et lesoutienquetum’apportes.Mercipourtasuperréactivitéet toustesavisjudicieux.Etsurtoutmerciparcequemaintenant,jenepeuxplusutiliseruncertainsmileysansrigoler!Jesuistrèscontentedenotrebellerencontreetfaisunbisouàtonpetitgarçon;).
ÀVirginie, que dire… Tu es une évidence, ma confidente, monamie.
Tusaisdéjàtoutmaisje te leredisdufonddemoncoeur,mercipourtoutcequetufaisettoutcequetum'apportes.
Si je pouvais, je dessinerais un smiley que tu aimes tant (avecpleindecheveux)maisj’épargneçaauxlecteurs!Jenesuispasàlahauteur des dessins que tu as faits pour mes chapitres qui sontfabuleux. Je fais aussi un bisou à tes petits bouts. (Je n’oublierai
jamaisRonaldjuniormdr)P.S. : si tu pouvais un peu moins oublier ton chargeur, ça
m'arrangerait(smileymortderire;)).
ÀAdelynn,mercipour tesmagnifiquesdessins etmercipour cefou rire mémorable sur la touffe de cheveux. Nous nous sommesrencontrés à la fin de la bataillemais la prochaine arrive !!!Mercid’êtrelàquasimenttoutletempsmdr.Jetrembled’avoirtonavissurcelivremaisjel’attendsavecimpatience!
Àmamaman,merci deme soutenir dans tout ce que je fais. Jet’aimeplusquetout.
Àmonmari,mercidemelaisserutiliserl’ordinateurpendantdelongsmoments(etoui,encore…).Jet’aime.
Etenfin,àmonchien,monamour,mêmesiparfois ilenamarreque je sois surma tablette etme le fait comprendre en s’allongeantdessus,c’estuntoutoutrèssage!Jet’aimemonbébé,mêmesitunesaispaslire…
P.S. :saviez-vousque lanuit,nousmangeonsdesaraignéessansnousenrendrecompte?Rassurez-vous,cesontdespetites...
RemerciezJuliepourcettemagnifiqueanecdotequimefait fairedescauchemars!!!!
Si l'envie vousprenddediscuter,medonnerun avis ou si vousvoulez suivre mes publications, venez me retrouver sur Facebook :ThaniaOdyneouparmail:thaniaodyne@gmail.com
Jevousattendsavecimpatiente.
Parutiondumêmeauteur:
MonEtoile
Salut,moic'estMila.J'aiunfrèrejumeauxtrèsprotecteurquinesupportepasqu'un
hommem'approchehorsjesuistrèsattiréeparsonmeilleurami.Malheureusement,aprèsunenuittrèsarroséeetpasséeensemble,nosrapportssontdevenusconflictuels.
Fatalitéousimplement,chanceinespérée,monfrèreetluisontpilotesdeFormule1danslamêmeécuriecequinousdonnelapossibilitédeconstammentnouscroiser.
Malgréleserreurspassées,unesorted'aimantsemblenousattirerinexorablementl'unversl'autre.Maisuneviedepiloteestàlafoisremplied'adrénalineetdedanger.Chaquesecondeasonimportance.Chaquelignedroite,chaquevirageestdécisifsituveuxréussirdanslacourse.
Lavoiturequeconduisaitmavieaeuungraveaccidentetmonexistenceenseraàjamaischamboulée.
Entrelesconflits,lesamitiésetl'amour,quemeréserveencoreledestin.
Chapitre1
—Mila,tutebougesleculoujevienstechercher!C'estFlorian,monfrèrejumeau,quihurleenbasdel'escalier.J'enaimarre,çafaitcentfoisquej'arrangemonchignonmaisimpossibledelefairetenir
enplace.—J'arrive,bonsang!—Çafaittroisfoisquetumedisçaetj'attendsencore.Jelaissetomber,tantpis,mescheveuxresterontcommeilssont.Jedescends lesescaliersencourantetmanquedemevautrer.J'arriveàagrippermon
frèrequi se trouvedevantmoi tandisqu'il entourema tailled'unbraspourmestabiliser. Lestalonsdedixcentimètres,cen'estdéfinitivementpaspourmoi.
Florianmedétailledelatêteauxpieds,l'airfurieux.—Euuu,jecroisquejevaisencoreattendrecinqminutespourquetuaillestechanger.—Quoi?Maispourquoi?C'estmoche?J'ai mis une jupe noire qui m'arrive à mi-cuisse, un collant noir résille et en haut, un
chemisierblanc.Bonok,onvoitmonsoutifmaisilestaussiblancdonctoutvabien.—Tutefousdemagueule,Mila?Tuseraisàpoil,ceseraitpareil!—Danscecas,laprochainefois,jeneperdraipasdetempsàchercherunetenue.Bon,
onyva?Je lui fais un grand souriremais luime fusille du regard, avant de s'approcher demon
oreille.— Ok, comme tu veux mais je ne te lâcherai pas de la soirée, même pour aller aux
chiottes.Fautpasjoueravecmoi,sœurette.Pfff,ilmegonfleàjouerauprotecteur,moiaussi,jepeuxl'emmerdersijeveux.Jepassedevantluienremuantexagérémentdesfesses.Ilgrognemaisjecontinuemon
petitmanègeavantdemonterdans lavoiturecôtépassagercar ilm'interdit formellementdeconduiresaPorsche.Ilm'amêmefaitsignerunpapierlestipulant,c'estdirecommeilestfou.
—Jenevaispaslecassertonjoujou,jesaisconduirequandmême!—Tusaiscequ'ondit,femmeauvolant,mortau...Jeluifrappelebrasetçalefaitexploserderire.Ilm'avaitproposéilyaquelquesannéesdevenirhabiteravecluiàClermont-Ferrand,ce
quej'avaisacceptéavecplaisiretcesoir,nousnousrendonsensembleàunepetitefête.~~~
Quelquesminutesplustard,nousarrivonsdevantlerestaurantoùestprévul'anniversaire
d'undesescoéquipiers.Mon frèreachoisidesuivre les tracesdenotrepèrequiétaitpiloteautomobiledeFormule1.Çafaitdeuxansqu'ilcourtpourl'équipeMcLarenetjesuistrèsfièredelui.
D'ordinaire,Flofaittoutpournepasquejevienneàcegenredesoirée,carselonlui,sescollègues sont tousdesobsédés sexuels et les filles qui y vont veulent juste se faire sauter.Maisenrentrantdesonentraînement,ilaeupitiédemoienmevoyantvautréesurlecanapétoujoursenpyjamaàdix-septheures.
Plusieurs de ses coéquipiers ont une maison proche de Clermont-Ferrand donc ce
restaurantestunpeulefiefdel'équipeetcesoir,ilestréservérienquepournous.Àl'intérieur,les murs sont peints en gris, plusieurs affiches de groupes de rock y sont accrochées ;exceptionnellement,ilsontcollélestablesrectangulairesdanslefonddelasallepourfaireuneseulegrandetable.
Avecmon frère, nous saluons tout lemondeet surtout le roi de la soirée,Oliver.C'estégalementunpilote.IlestanglaismaisestmariéàuneFrançaise,Sophia,depuisdeuxans.Decefait,ilparlesuperbiennotrelangue.
—Salut,ma belle, ça fait longtemps qu'on ne t'a pas vue,medit cette dernière aprèsnousavoirfaitlabise.
— Salut, Sophia ! Oui, et je crois qu'il y a un alien dans ton ventre parce qu'il a biengrossi.
Ellepouffeenlecaressantdoucement.—Oui,etj'ensuisqu'àsixmois,jen’imaginemêmepasàneuf!Sonmariluichuchotequelquechose;elles'excuseauprèsdenousavantderejoindreun
grouped'hommesunpeuplusloin.Florianlaissesamainautourdematailleetnousdirigeverslebuffetoùilyaunetonne
denourrituretrèsvariée.Jeprendsuneminisaucisse,enfintroisouquatremaischut.—Tuveuxboirequoi?—Umm,unevodkaorange,s'ilteplaît.Ilhausseunsourcilenmefixant.—Etben,t'attaquesfort,tunecroispas?—Commetunevaspasmelâcher,ilfautbienquejeboivepourm'amuser.Ilsoufflefortetmelaisselà.Enmeretournant,marespirationsecoupe.Unmecmagnifique,quiestaccessoirementlemeilleuramidemonfrère,vientdefaire
sonentrée.Ilestbrunavecdesyeuxd'unbleuquidonneenviedeplongerdedansetilestbienplusgrandquemon1m75,talonscompris,bref,ilestvraimentsexy!
Aprèss'êtredébarrassédesesaffaires,ils'approchedemoi.—BonjourMila.—BonjourMaël.Florianrevientavecnosdeuxverresenmetendantlemien;j'enboisunegorgéepourme
donnerducourage.—AaaMaël, jecroyaisque tuneviendraisplus !Lucien'estpas là? luidemandemon
frère.Maëlmeregardediscrètement,tendu.—Non,ellenesesentaitpastrèsbien.—Bonben,aumoinstupourrasgarderunœilsurmasœur.Hein?Quoi?C'estdemoiqu'ilparlelà!Maëlfroncelessourcils.—Pourquoi,qu'est-cequisepasse?—T'asvucommentelleestfringuée?Jeleurfaisdessignes.—Elleestàcôtédevous!Lesdeuxmedétaillentdespiedsàlatêtesanstenircomptedemaremarque.—Effectivement.Jeresteavecelle,répond-ill’airforcé.Nonmaisjerêve!!!Jesuisexaspéréeparleurscomportements.J'aivingt-deuxans,jene
suisplusunegamine!—Jenesuispasd'accord!Jenesuispasvenuepourrestercolléeàvous.—Mercimec.
Monfrère tapedans lamaindeMaëlavantdepartircommesi j'étais transparente.Ce-dernierbraquesesyeuxsurmoietpassesesmainsdanslespochesarrièresdesonjean.
—Alors?medemande-t-ilaprèsquelquessecondesàs'observerensilence.—Alorsquoi?S'ilcroitquejevaisluifairelaconversation,ilpeuttoujourscourir...—Tuvasbien?Ilal’airgêné,commec'estmignon!Ilprendunsandwichsurlebuffettandisquejebois
unegorgéedemonpetitremontant.— Depuis que tu t'es lâchement barré ? Tout va parfaitement bien merci, répondis-je
calmement.Ils'étouffeaveccequ'iladanslaboucheetdevienttoutrouge.—Tucherchesquoi,Mila?mechuchote-t-il.—Moi?Justeuneexplication.Je prends à mon tour un toast et le mange lentement tandis qu'il regarde ma bouche
avec,jecrois,unepointed'envie.—Tufaisçasouvent?—Quoi?Baiser?mecrache-t-il.—Trompertacopine?réponds-jedelamêmemanièrequelui.Je n'ai pas le temps de réagir qu'il m'attrape le bras. Je tente de résister mais il a
beaucoupplusdeforcequemoi.Arrivésdanslestoilettes,ilouvretouteslescabinespourvérifierquenoussommesseuls
avantde fermer laported'entrée. Ilmeplaquecontreetme lâchepourposersesmainsdechaquecôtédematête.Soncorpsest trèsprèsdumiensanspourautantme toucheralorsque sa délicieuse odeur se diffuse dans l'air pour venir s'insinuer dansmes narines. Je suistentéederespireràfondmaismeretienspourmadignité.Cethommeesttrèsdéstabilisant...
—Pourterépondre,non,c'était lapremièrefoisetaussi ladernière.Jenesaispascequi s'est passé. Je devais être vraiment bourré pour baiser avec toi, me dit-il avec un airmauvais.
Outch,ça faitmalàmonorgueil. Jeme tortillepourqu'il sepoussesaufqu'il nebougepasd'unpouce.
—Tuvasoubliercettefâcheusehistoire.Tonfrèreestmonami,jeneveuxpasqu'ilsoitaucourant.Apartirdemaintenant,tufermestagueuleàproposdeça.
Ilsereculeetdonneunviolentcoupdepoingdansuneporte.Ilmefaitflippermêmesijesuissûrequ'iln'oseraitpasmefrapper...Ilseretourneenplongeantsonregardfurieuxdanslemien.
—T'asbiencompris?Jesecouelatêteaffirmativementcaraucunsonnesortdemabouche.—Bien.Ilmepoussesur lecôtésansménagementavantdesortirenclaquant laportederrière
lui.Jevérifiemonrefletdanslemiroiretprendsquelquesminutes,pourquemestremblementscessent,avantd'allerretrouvermonfrère.
LasalleestpleinemaisjevoisFlorian,penchéàlatabledetroisfilles.Jem'approchedelui et l'encercle demes bras par derrière tandis que les trois greluchesme fixent comme siellesallaientse jetersurmoimais jen'yprêteaucuneattention.Flose relèvepourm'enlaceravantdedéposerunbaiserdansmescheveux.
—Bon,lesfilles,jevouslaisse.Àplustard.Ehoui,ilestàmoi!Jesuisjalouseetpossessive,jel'avoue.
—Jecroyaisquetunevoulaispasquejetecolle,mechuchote-t-il.—J'airiendit,moi.Ilpouffeennousemmenantverslebuffet.Ilmangeplusieurspetitsfourstoutendiscutant
avecdescollègues.Versuneheuredumatin,jecommenceàêtrefatiguéeetaussiàm'ennuyer...—Jevaisprendreuntaxipourrentrer,soufflé-jeàFlorian.—Tuessûre,çanetedérangepas?—Non,net'inquiètepas,amuse-toibien.—Merci,envoieunmessagequandtuarrives.J'acquiesceavantdesaluer tout lemondeetd'appeler le taxi.Dixminutesplus tard, je
sorsmaisiln'estpasencorelàalorsj'enprofitepourregardermesmailssurmontéléphone.—Tut'envasdéjà?Jesursauteetregardederrièremoi.Maëlestadosséaumur,unecigaretteàlamain.Je
medétournesansrépondre.—Benalors,onaperdusalangue?Tul'avaispourtantbienpenduequandjesuisarrivé!J'enfoncemesonglesdansmesmains.Jenesaispascequ'ilcherchemaisilfautqueje
mecalme.Çanevautpaslapeinequejem'énerveàcausedeluimaisilcontinuedeplusbelle.—Tun'astrouvépersonneàramenercheztoicesoir?Cette remarque, c'est la goutte d'eau et heureusement, je vois le taxi approcher. Je
m'avanceversMaëlquin'apasbougédumur, ilsoufflede la fuméeenmedévisageant.Unefois assez près, je lui mets une grosse baffe et il n'a pas le temps de réagir que je coursm'enfermerdansletaxi.LechauffeurestsurprisquandjeluicriededémarrerenvoyantMaëlapprocherdelavoiture.
Unefoiséloignéedudanger,jefermelesyeuxetreprendsmarespiration.Nonmaisquelconcemec!!!Etmaintenantj'aisupermalàlamain...
Arrivéedevantchez-moi, jevérifieavantdesortirdu taxiqu'ilnem'apassuivie.J'ouvrevite le portail et le referme aussitôt. Je crois que je deviens complètement parano. Il m'avraimentfaitpeurtoutàl'heure.Jesaisquejen'auraispasdûlefrappermaisc'étaitplusfortquemoi.
J'entredansmachambre,soulagée,etmechangepourpasserunpyjama.Jem'installesur mon lit et envoye un message à mon frère avant qu'il ne s'inquiète. Sa réponse arrivepresqueaussitôt.
"Ok, jesuisrassuré.Dorsbienmasœur, j'essaiedepasrentrer troptard."
Jeme couche et tente dem'endormirmais je n'arrête pas deme tourner sans que lesommeilm'emporte ;enplusdeça, j'aisuperchaud.Jeme lèvepourouvrir labaievitréedemachambrequi donnesur leportail. Lesétoilesattirentmon regard, çame fait oubliermesproblèmesetmetransporteailleurs,commes'ilyavaitunautremondelà-bas.
Çamefaitégalementpenseràmonpère.Quandnousétionspetits,avecmonfrère,nous lui inventionsunevieheureuseparmi les
étoilesetquandnousvoulionsluiparler,nouslevionslatêteversleciel.C'était leseulendroitqui nous faisait penser à lui car notremère nous interdisait d'aller sur sa tombe. Si nous lacontrarions, elle nous donnait de grosses fessées car pour elle, les enfants n'avaient rien àfairedansuncimetière.
Unbruitdevant leportailme tiredemespensées.Jebaisse lesyeuxet voisunemotorougegaréedevant. Jesaisàquielleappartient cequime fait reculerdansmachambreetfermerlabaievitrée.
Maël sait où j'habite, il est venu plusieurs fois voir mon frère. Je ne pensais pas qu'iloseraitvenirjusqu'iciquandmême!Jemecachederrièremonrideaualorsqu’ildescenddesamotomais y remonte au bout de deuxminutes avant de repartir. Il me dit d'oublier et il sepointechezmoi,ilavraimentunproblème!Jemerecoucheetm'endorsauboutd'uneoudeuxheuresavecl'aided'unsomnifèrecarmoncerveautourneàbloc.
Troismoisplustôt.
Cesoir,jesorsavecmonfrèreetLucas,monmeilleurami.Florianm'arenvoyéedansmachambre pour que je me change car selon lui, j'avais une robe trop indécente, commed'habitude.Jeressorsvingtminutesplustardavecunerobenoiretoutesimplequim'arriveauxgenouxetunevesteblanche.
—C'estbienmieux,tuvois,medit-ilcontentdelui.—Nonjenevoispasmaissituledisjetecrois.— Bon allez, on y va sinon Lucas va nous faire un caca nerveux parce qu'on sera en
retard.NousrejoignonsLucasdevantlaboîtedenuitoùsepasselasoiréeavectoutel'équipede
monfrère.C'estunespaceconfinépleindefuméeavecunemusiqueassezfortemaisquinenousempêchepasdediscuter.Lemeilleuramidemonfrèremesaluequandnousarrivonsàlatablequinousestréservée.
—Alorsdemoiselle,çavabien?—Ouiettoi,Maël?—Çava!Jesuiscontentquetusoislà.Moiaussijesuisheureuse,ilm'attirebeaucouptrop.Physiquement,ilaétébiengâtépar
lanaturemaisiln'yapasqueça,ilestintelligentetnousnousentendonstrèsbien.Monfrèreresteavecsescollèguesalorsquemoi,jevaissurlapistededanse.Lucasme
rejointetunedemi-heureplustard,nousdécidonsd'allerprendreunverre.—Alleztequila!!!!Etc'estparti !Aprèscinqshotschacun,monfrèrenousrejointetm'informequel'alcool,
c'estterminépourmoicarjevaisêtremalade.Celui-cidemandeàMaëldejouerlebaby-sittercar ilyaune fillequi l'intéresseetqu'ilneveutpas laisserpasser l'occasion.Cequ'ilnesaitpasc'estquenousreprenonscinqshotschacunavecl'approbationdesonmeilleurami.
Auboutd'uneheure,monfrèreadisparuetLucasveutrentrerchez lui.Maël lerassureenluidisantqu'ilmeramènera.Touteslespersonnesquenousconnaissonss'envontaufuretàmesurejusqu'àcequ'ilneresteplusquenousdeux.
J'ai bu deux cocktails de plus etma tête commence à tourner.Maël m'entraîne sur lapistededanseetquelquesminutesplustard,jenesaiscomment,jemeretrouvecolléecontrelui.Ilpassesesbrasautourdemoietjefaisdemême.
—Qu'est-cequ'onestentraindefaire,Mila?Jenesuispasenétatderéfléchiràça,làmaintenant.Jenerépondspasmaismemets
surlapointedespiedspourl'embrasserdoucement.C'esttoutcequejeveuxàcetinstant.—C'estpasunebonneidée.Saphrasepercutemoncerveauet jem'apprêteàreculer lorsqu'ilmeserrecontre luiet
m'embrasse sauvagement. Il attrape ma nuque pour que je reste où je suis. Je sens sonmembredurcircontremoietjegémiscontresabouche.
—Viens,ons'enva,medit-ilàboutdesouffle.Ilmeprend lamainetm'emmènedansunhôtelprochede laboîtedenuit. Ilpayeà la
bornedehorspuisnousmontonsaupremierétage.Une foisà l'intérieurde lachambre, je luienlève sa veste tout en l'embrassant, passe mes mains sous son tee-shirt et caresse sesabdos.Ilsereculepourôtercettebarrièreentrenousavantderevenirversmoi.Mavestenerésistepasàsesmainsagilestoutcommemarobequifinitàmespieds.
—Tuestrèsbelle,tusais.Ilposesonfrontcontrelemienetmefixeintensément.
—Jecroisqu'onestentraindefaireuneconnerie,Mila.Jeneveuxpasqueturegrettesquoiquecesoit.
—Sijesuislà,c'estquejeleveux.Ouaisenfinsurtoutmoncorps.J'aitropbupouryréfléchir.Jetombeàgenouxetessaiededéfairelafermeturedesonjeanmaisildoitm'aidercar
mesdoigtsrefusentdem'obéir.Jebaissesonjeanetsonboxerenmêmetemps.Sonsexedurest trèsbienproportionné.J'approchemes lèvrespouren lécher lebout.Sonsouffledevientirrégulieretjesuisexcitéecommeunefolle.Jeleprendsdansmaboucheetlesucesurtoutelalongueur,lentement.
—PutainMila.Il passe ses doigts dans mes cheveux et me masse le crâne mais après quelques
minutes,ilmedemanded'arrêter.Ilm'aideàmereleveravantdedescendremonstringetdégrafermonsoutien-gorgeen
unriendetemps.Ilmepoussedoucementsurlelitetm'observeoffertepourlui.—Tuessûredetoi?Onnepourrapasrevenirenarrière.—Oui,viens,lerassuré-je.Jen'attendsplus qu'une chose : qu'il soit enmoi.C'est déjà trop tard pour unéventuel
retourenarrière.Ils'accroupitdevantmoi,écartemescuisseseteffleuremonclitorisduboutdesdoigts,
j’en frissonned’excitation.Sonautremain vient titillermapoitrineen les caressant et pinçantdoucementmestétons.
Ungémissementm'échappelorsqu'ilenfonceundoigtenmoietmecambrepourl'inciteràallerplus loin. Il faitquelquesvaetvientavantd’enrajouterundeuxièmetoutensepenchantpourvenir léchermesseins l'unaprès l'autre.Étantprochede l'orgasme, ilcontinuequelquesminutesetavantquej'exploseencriantsonprénom.
Alorsquejeressensencoreleplaisirqu'ilvientdemedonner,ilplacesonglandàl'entréedemonintimitéetpoussejusqu'àêtrecomplètementàl'intérieurdemoi.
Ilposesabouchesurlamienneetjepassemesmainsdanssescheveuxpourqu'ilrestecontremoi.Ilsemetàbougerlentement,cequim'envoieàchaquefoisdespetitesdéchargesdans tout le corps. Il accélère le rythmepeuà peu jusqu'àme faire jouir une seconde fois ;Maëlmesuitdeprès,avantdes'effondrersurmoi.
Ilseretirepours'allongersurlecôtéetm'attirecontrelui.Jeposelatêtesursontorseetfermelesyeux.Jecroisentendrequ'ilmemurmurequelquechosemaisjesuisdéjàentraindem'endormir.
Le lendemain matin, je me réveille avec un mal de crâne horrible. J'ouvre les yeux etpanique un peu car je ne sais pas où je me trouve. J'inspecte la chambre du regard etremarqueque jesuisseule.Jesoulève lesdrapsquime recouvrent, jesuisentièrementnue.Quelques bribes de la soirée me reviennent et surtout la partie de jambes en l'air la plusextraordinairedemavie.
Mais où est passé Maël ? Je me lève difficilement pour prendre une douche avantd'appeleruntaxipourrentrerchezmoi.Iln'yamêmepasunmotpourmedirepourquoiilestparti.Rien!Jesuistrèsdéçuemaisenmêmetempsilm'aprévenuedebienréfléchiretjesaisqu'ilestdéjàencouple.Commes'ilallaitlaquitterpourmoi!Ilfautquej'arrêtederêveretquejetentedel'oubliermêmesijelereverraiforcémentunjour.
Asuivre…
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