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« Savoir-faire et savoir-dire » : un guide d'évaluation communautaire de la Coalition des organismes

communautaires québécois de lutte contre le sida.

L’évaluation PAR et POUR le communautaire : un pas de plus vers la transformation sociale!

23 mars 2011

Joseph Jean-Gilles, GAP-VIES

Mélina Bernier, COCQ-SIDA

Plan de présentation

• Fondement, historique et objectifs de l’outil• Obstacles à l’évaluation et pistes de solution • Contextes d’utilisation de l’outil• Exercice de mise en situation• Exemples de grilles utilisées• Leçons apprises• Échange

SILENCE = MORT

Fondement de l’outil

• « Vu de l’extérieur, si nous ne savons pas parler de ce que nous faisons, ça donne l’impression qu’on n’a rien à dire. Ce silence renforce les préjugés que l’on a sur l’intervention communautaire. Ça donne l’impression que les intervenants ne savent pas ce qu’ils font. Si les intervenants restent muets, c’est mortel pour les groupes communautaires car quelqu’un va devoir parler pour eux, ce qui signifie qu’on va nous imposer des méthodes de travail, que quelqu’un va décider pour nous de ce qui doit être fait. »

Postulat

• « Une pragmatique de la théorie » (Huot et Couturier : 2003)

• Les intervenant-es utilisent et produisent des connaissances théoriques à travers leur action et leur travail

• Il est possible d’explorer et de documenter les liens qui existent déjà entre les savoirs théoriques et les savoirs pratiques, au lieu de les « traduire » d’un univers à l’autre

Un peu de théorie…?

• Difficulté à transformer le « faire » en « dire » – Ni une carence théorique– Ni un manque d’intérêt

Mais…– Contextes communicationnels– Références langagières différentes– Préoccupations éthiques incompatibles

Or, les mots permettent de dégager un consensus sur les actions. S’en priver, c’est constater un vide de sens.

Et si on parlait de pratique?

• L’évaluation des pratiques doit être pensée au-delà des notions de vérité ou d’objectivité, qui renforcent l’opposition entre la recherche et l’intervention.

• Le problème est plutôt posé en termes de pertinence et d’utilité sociale dans des contextes de pratique (validation intersubjective).

• Ce recul permet de dégager des principes d’action et d’engager un débat plus large (dépasser les intérêts et les intentions d’un groupe).

Historique de l’outil

• Projet Epsilon I : permettre de savoir si les activités et services des organismes correspondent à la mission qu’ils s’étaient donnée et aux besoins réels des personnes qu’ils rejoignent.

• Projet Epsilon II : permettre de savoir si ce que nous faisons concrètement dans chacune de ses activités et chacun de ses services est porteur de changement.

Historique de l’outil (suite)

• « Savoir-faire et savoir-dire »: Guide d’évaluation communautaire qui privilégie une logique d’évaluation interne, c’est-à-dire une évaluation qui apporte une réflexion pour l’organisme et qui apporte également une réflexion pour l’intervention que l’on évalue.

Objectifs de l’outil

• Développer la conscience collective des organismes quant à leur mission, leurs activités et les changements qu'ils induisent.

• Les organismes communautaires doivent ainsi se définir par leur mission et par les changements positifs réalisés chez les personnes qu'ils servent.

• Les exigences obligeant à vérifier le bien-fondé de sa mission et les retombées de ses actions ne constituent pas un choix, mais représentent plutôt les conditions nécessaires à une action sociale efficace.

Pourquoi donc évaluer?

• Je sais ce que je fais!

• Je ne le sais pas, c’est intuitif, c’est évident, c’est naturel!

• Je n’ai pas le temps d’écrire des rapports!

Les obstacles

• Le mot « évaluer » est perçu négativement par les organismes communautaires. Il est associé à une obligation de rédiger des rapports jugés insignifiants.

• C’est normal! Ce type d’évaluation se situe dans un contexte administratif et se pose en terme de vérification de l’atteinte des objectifs définis par les administrations. Il contribue donc difficilement à la compréhension de nos actions.

Les obstacles (suite)

• La réflexion et l’action sont perçues comme deux choses distinctes, relevant de deux mondes ou cultures opposées: le domaine de la recherche scientifique et la pratique terrain;

• Les organismes sont frileux de la critique, même constructive et peuvent avoir tendance à cacher les difficultés;

• Parler de ce qu’on fait et en garder des traces par écrit prend du temps, au détriment des interventions immédiates.

Finalement, pourquoi évaluer?

• S’assurer, sur une base continue, de la pertinence de nos actions auprès des communautés rejointes;

• Faire connaître et valoriser nos actions;• Favoriser la créativité, l’innovation;• Documenter la spécificité de l’action

communautaire autonome;• Communiquer la richesse des savoirs issus des

milieux communautaires.

Pourquoi évaluer? (suite)

• Accroître le sentiment de pouvoir décisionnel, de l’autonomie organisationnelle;

• Formuler une qualité recherchée dans les interventions et pas seulement une quantité de condoms ou de seringues distribués;

• Permettre de se fixer des objectifs réalistes;• Faire preuve de transparence en n’évitant pas

les écueils;• Favoriser l’amélioration continue de nos actions.

Comment?

• Comment rendre accessible l’évaluation et favoriser son appropriation par les milieux communautaires?

• S’entendre sur la signification des mots : qu’est-ce que ça veut dire l’évaluation: 1) communautaire 2) selon les bailleurs de fonds?

• Favoriser la prise de conscience sur les enjeux de l’évaluation (contextes, interprétations, pouvoir, etc.)

• Impliquer les organismes dans le processus d’élaboration des outils et assurer la formation continue

Comment? (suite)

• Démystifier l’évaluation, présenter ses avantages

• Penser en terme de collaboration, de complémentarité, ne pas céder à une logique oppositionnelle

• « Développer des stratégies collectives de discussion sur les conditions de production d’un discours théorique, en situation concrète de travail » (Couturier et Huot : 2003, p.118).

Contextes d’utilisationEPSILON

Outil convivial, flexible, progressif, sur mesure,

adaptable, facile à administrer.

A GAP-VIES, Epsilon est utilisé depuis 2000

Epsilon outil incontournable autant pour les évaluations

Internes qu’externes.

Contextes d’utilisation (suite)• Sondage auprès des bénéficiaires• Consultation auprès des partenaires• Sondage auprès des employés, des membres du C.A. et

des bénévoles• Analyse de nos documents écrits (P.V., rapports, plans

de travail)• Analyse des mécanismes de fonctionnement de

l’organisme : (C.A.), structure de bénévolat• Activités de recherche comme boussole de la structure• Formation continue et renforcement des capacités du

personnel• Appréciation de processus ou d’état avancement des

activités, de soutien et mobilisation communautaire

Déroulement de l’exercice

• Formation de sous-groupes• 15 m de travail en atelier• 5 m par rapporteur en plénière• Échange à partir des réponses proposées

Réponses proposées

• GAP• Journal de bord de l’intervenant-e• Évaluation continue pour la 2e année• Notes évolutives au dossier interne du

participant/participants• Plan de travail

Exemple 1 : Grille de référence sur les composantes de base de l’évaluation communautaire

Exemple 2 : Grille d’évaluation des procès-verbaux

Exemple 3 : Groupes d’appréciation partagée

Exemple 4 : Planification des interventions : Le schéma d’organisation

Exemple 5 : Grille d’entrevue de la systématisation des expériences

Exemple 6 : Grille d’analyse stratégique des forces et des faiblesses

Leçons apprises : Une démarche crédible

• Une fois maîtrisée, l’évaluation s’inscrit dans la culture organisationnelle.

• L’évaluation renforce la crédibilité de l’intervention sur le terrain.

• Source crédible de recommandations et de propositions.• Les données recueillies à partir d’une évaluation sont

aussi crédibles que celles obtenues à partir d’une recherche-action, quand on doit documenter une demande de financement ou une lettre d’intention.

Leçons apprises : Obtenir l’implication et la collaboration de tous

• Convaincre les intervenantes et les intervenants de la pertinence de la démarche (travailler sur les résistances).

• Faire de l’évaluation un projet d’équipe, une valeur commune.

• Inscrire l’évaluation dans une perspective de développement continu.

Leçons apprises : Ériger l’évaluation en système

• Si on veut évaluer, il faut se doter d’un système de monitorage fiable et

• intégrer l’évaluation dans la gestion de l’offre de service de l’organisme, des programmes et projets.

Leçons apprises : Suivi d’évaluation

• Assurer une bonne gestion du suivi de chaque évaluation:

• Les correctifs d’amélioration envisagés• Comment appliquer ces correctifs

(modalités)

• Les personnes, les instances chargées de la réalisation de ces correctifs

Ce qu’est l’évaluation communautaire

• Réflexion sur nos actions• Processus d’émancipation des discours dominants ou

officiels• Transparence• Légitimité• Crédibilité sociale• Partage et échange d’un cadre de référence• Documentation des savoirs communautaires• Histoire des milieux• Innovation, créativité

Références utilisées

• Le petit journal EPSILON II. Coalition des organismes communautaires québécois de lutte contre le sida (COCQ-SIDA), printemps et été 2004.

• Zúñiga, R. et M.-H Luly. Savoir-faire et Savoir-dire: un guide d’évaluation communautaire. COCQ-SIDA, 2005.

• Huot, F. et Yves Couturier. « L’examen des usages de la théorie en intervention sociale ». Nouvelles pratiques sociales, vol. 16, no 2, 2003, p.19-29.

• Couturier, Y. et François Huot. « Discours sur la pratique et rapports au théorique en intervention sociale : explorations conceptuelles et épistémologiques ». Nouvelles pratiques sociales, vol. 16, no 2, 2003, p.106-124.

Mot de la fin

• « Le mouvement communautaire, s’il se prétend autonome, devra trouver le chemin de sa propre liberté : soit celle de nommer, d’affirmer et de documenter sa spécificité. Là où il y a tradition, il n’y a pas de liberté, il n’y a pas de créativité : il n’y a que répétition, imitation, stagnation. »

Coordonnées• Mélina Bernier

Coordonnatrice de la recherche communautaireCOCQ-SIDA1 est, rue SherbrookeMontréal, Québec

H2X 3V8514-844-2477, poste 31melina.bernier@cocqsida.com

www.cocqsida.com

• Joseph Jean-GillesDirecteur généralGAP-VIES7355, Boulevard Saint-Michel2ième étage, bureau 201Montréal, QuébecH2A 2Z9514-722-5655joseph.jeangilles@gapvies.cawww.gapvies.ca