Prise en charge non- médicamenteuse des et...

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Prise en charge non-

médicamenteuse des

symptômes psychologiques

et comportementaux

et des troubles cognitifs

Des Difficultés De nombreux symptômes.

De nombreuses significations.

De nombreuses situations en fonction du lieu de vie, des aidants, du stade de la maladie.

Sur le plan médicamenteux: Des pistes neurobiologiques. Peu de classes de molécules.

Différents aspects: La prévention; Les traitements non-médicamenteux et médicamenteux des

symptômes; Les troubles dits « perturbants ».

Type

d’intervention

Année de

publication

(de

réactualisat°)

Nombre

d’études

recensées

Nombre d’étude contrôlée-

randomisée retenue avec

données suffisantes ou

disponibles (sans données

suffisantes ou disponibles)

Conclusion des

auteurs quand

à la fiabilité de

cette

intervention

Acuponcture 2007 105 0 Ne se prononcent pas

Aromathérapie 2003 (2006) 26 1 Ne se prononcent pas

Réhabilitation

cognitive 2006 35 8 (9) Aucun effet

Lux thérapie 2004 (2005) 52 3 (5) Ne se prononcent pas

Massage et touché 2006 34 2 (7) Tendance (+) à court

terme

Musicothérapie 2003 (2006) 354 0 (5) Ne se prononcent pas

Thérapie

d’Orientation 2000 ? 6

Effet positif

significatif

Thérapie de

validation© 2003 3 3

Ne se prononcent pas

Méta-analyses des groupes de travail de la Cochrane Library

Convergences d’un groupe pluridisciplinaire

d’experts français sur les modalités du diagnostic

et des thérapeutiques de la maladie d’Alzheimer

au stade démentiel

Pour les troubles cognitifs :« Différentes techniques de

stimulation cognitive, individuelles ou de groupes, sont

utilisées. En l’absence de validation de ces techniques,

aucune d’entre elles ne peut être actuellement

recommandée. Le groupe ne peut donc de ce fait

valider l’intervention d’une catégorie spécifique de

soignants (orthophonistes par exemple) dans la

stimulation cognitive.»

Pour les troubles du comportement, « le médecin

traitant doit être attentif à ces troubles, informer

l’aidant, faire appel aux aides extérieures, proposer un

soutien psychologique aux patients et aux aidants. Le

maintien de l’activité motrice est impératif. »

Recommandations pratiques de l’American Psychiatric

Association pour le traitement des patients atteints de

la maladie d’Alzheimer ou de démence

L’amélioration modeste observée, ne persistant pas

après arrêt du traitement, ne justifie pas de

recommander de manière systématique une des

stratégies de traitements non médicamenteux

actuellement utilisées. Les approches psychosociales

pourraient avoir des effets néfastes sur l’humeur en

induisant des frustrations ou des dépressions. Elles

doivent être utilisées avec discernement.

Recommandations du sous-groupe définissant les

référentiels de qualité de prise en charge de

l’American Academy of Neurology

Trois niveaux de recommandations sont définis :

«standard » (niveau le plus élevé, reposant sur des essais randomisés), «

guideline » (niveau intermédiaire, reposant sur des études d’observations),

«practice option » (niveau faible, sans démonstration).

Les approches psychosociales peuvent avoir un impact positif sur les

troubles du comportement tels que l’agitation, l’agressivité («practice

option»).

Il est difficile de se prononcer sur l’efficacité propre aux programmes de

stimulation sensorielle, qui peuvent être utiles pour réduire certains

troubles du comportement (« practice option »).

Le maintien de l’autonomie fonctionnelle est possible par l’adoption de

règles strictes en particulier pour les problèmes

d’incontinence(«standard ») et l’aménagement de l’environnement («

guideline »).

Le soutien psychologique et la formation des aidants sont recommandés

(« guideline »).

Consensus de l’International Psychogeriatric

Association (IPA) sur les symptômes psychologiques

et comportementaux dans les démences

Ce type d’approche est surtout utile dans le cas de dépression, d’apathie,

de déambulation, d’agitation ou de questionnement répétitif.

Des principes généraux de prise en charge sont définis, de même que des

règles de vie et des conseils pour l’aménagement de l’espace.

Le suivi médical, visant à éliminer et à traiter les problèmes médicaux

pouvant être responsables de troubles, est indispensable.

L’adhésion des aidants et le respect des personnes sont essentiels.

Les programmes d’activités, la luminothérapie réduisent l’agitation et

l’anxiété des patients. L’efficacité la mieux établie est celle de la

musicothérapie et de la rééducation de l’orientation.

Les autres approches psychosociales peuvent améliorer la qualité de vie des

patients (la psychothérapie individuelle étant plutôt indiquée au stade

précoce).

Consensus de l’American Association for Geriatric

Psychiatry, de l’Alzheimer association et de

l’American Geriatrics Society

Les stratégies de traitements non médicamenteux des

troubles cognitifs sont les psychothérapies cognitives de

type rééducation de l’orientation et les techniques de

rééducation de la mémoire.

Ces approches apportent un bénéfice transitoire mais

peuvent aussi induire des phénomènes de frustration et

de dépression chez les patients et chez les aidants.

Pour certains experts le rapport bénéfice/risque n’est

pas favorable.

Les problématiques concernant

l’évaluation scientifique

Randomisation

Par groupe

Evaluation

Quand? Nécessite d’une évaluation pendant, après le programme et à long terme

Par qui? Nécessité d’évaluateurs indépendants

Et comment?

Diminution des troubles du comportement (Échelle d’évaluation comportementale)

Qualité de vie du patient

Retentissement sur les aidants

Diminution des psychotropes

Prise en charge …

Qu’entend-on par prise en

charge?

La prise en charge de troubles psychologiques et comportementaux implique: une évaluation des troubles (description,

circonstance, fréquence, …);

une connaissance des limites liées au lieu (domicile, EHPAD, hôpital, …);

une connaissance des limites liées aux personnes (aidants informels ou professionnels);

une connaissance du patient et de la maladie d’Alzheimer.

Une situation individuelle

Une situation individuelle

Le patient:

-personnalité, histoire de vie

-pathologies associées

(inconfort physique ou

psychologique,

syndrome confusionnel, …)

Une situation individuelle

Le patient:

-personnalité, histoire de vie

-pathologies associées

(inconfort physique ou

psychologique,

syndrome confusionnel, …)

Environnement:

-lieu de vie

-aidants (informels

ou professionnels)

Une situation individuelle

Le patient:

-personnalité, histoire de vie

-pathologies associées

(inconfort physique ou

psychologique,

syndrome confusionnel, …)

Environnement:

-lieu de vie

-aidants (informels

ou professionnels)

La pathologie démentielle:

-modifications neurobiologiques

-troubles cognitifs

Une situation individuelle

Le patient:

-personnalité, histoire de vie

-pathologies associées

(inconfort physique ou

psychologique,

syndrome confusionnel, …)

Environnement:

-lieu de vie

-aidants (informels

ou professionnels)

La pathologie démentielle:

-modifications neurobiologiques

-troubles cognitifs

Troubles

psychologiques

et comportementaux

Modification(s)

Evolution

Trois prises en charge intriquées

1. Les prises en charge non médicamenteuses: Patient;

Aidants (informels ou professionnels);

Environnement.

2. Prise en charge non-médicamenteuse ou médicamenteuse de l’étiologie du trouble (pathologie somatique, iatrogénie, maladie d’Alzheimer…).

3. Prise en charge médicamenteuse du trouble qui dépendra de ses caractéristiques (type, fréquence, gravité, retentissement).

En théorie …

En général …

Agitation dans la maladie

d’Alzheimer

Teri et al (Neurology, 2000, 55, 1271-8)

Comparaison de l’haloperidol, la trazodone et une prise en charge comportementale

149 patients avec une maladie d’Alzheimer

11 sites aux USA

Agitation dans la maladie

d’Alzheimer

COMMENT FAIRE

AUTREMENT?

THÉRAPIES BASÉES SUR LA

COGNITION Stimulation cognitive ou « ateliers mémoires »

Approches individuelles de réhabilitation cognitive

Stimulation cognitive ou

« ateliers mémoires »

Cette prise en charge est une des techniques les plus

couramment proposées aux patients.

Elle a pour objectif la stimulation générale de la

cognition.

L’amélioration attendue des capacités cognitives du

patient passe par la réalisation d’exercices variés

ciblant différentes capacités cognitives comme la

mémoire verbale, la mémoire de travail, la fluence

verbale, la compréhension écrite et orale, les fonctions

exécutives.

Approches individuelles de

réhabilitation cognitive

Cette approche basée sur la cognition repose sur deux

constats:

Les patients atteints de maladie d’Alzheimer présentent une

certaine hétérogénéité sur le plan des déficits cognitifs.

Certains aspects du fonctionnement cognitif des patients

peuvent être sélectivement et profondément affectés alors

que d’autres sont préservés beaucoup plus longtemps au

cours de la maladie.

Approches individuelles de

réhabilitation cognitive

Les techniques de réadaptation cognitive prennent en

compte cette hétérogénéité dans les atteintes en

proposant une approche strictement individuelle et ciblée

sur une tâche précise (activité quotidienne, activité de

loisir, apprentissage d’informations ciblées...).

Le principe sera de définir une stratégie permettant de

contourner les déficits cognitifs du patient faisant obstacle

à la réalisation de la tâche en exploitant les capacités

cognitives résiduelles de celui-ci pour réapprendre à

réaliser cette tâche.

THÉRAPIES BASÉES SUR

L’ENVIRONNEMENT Rééducation de l’orientation

Rééducation de l’orientation Les thérapies par rééducation de l’orientation ont

d’abord été décrites comme des thérapies destinées à

améliorer la qualité de vie des personnes âgées

confuses.

Cette thérapie consiste à adapter l’environnement du

patient dément de manière à lui fournir un maximum

d’informations favorisant son orientation dans le temps

et dans l’espace dans le but d’améliorer sa perception

et ses capacités de contrôle de l’environnement.

La variété des méthodes utilisées est large, mais la

plupart reposent sur la présentation répétée

d’informations concernant le temps, l’espace ou encore

l’identité des personnes constituant l’entourage du

patient.

Rééducation de l’orientation La thérapie peut se dérouler soit de manière continue tout au

long de la journée au cours de laquelle l’équipe de soignants

spécialement formée veille en permanence à cadrer, informer et

rassurer les patients.

Les soignants sont ainsi incités à rappeler aux personnes prises

en charge le plus fréquemment possible:

le jour, la date,

le lieu,

l’identité et la qualité des personnes qui l’entourent.

L’information présentée en continu est fournie non seulement

par répétition verbale mais s’appuie également sur d’autres

modalités de présentation telles que la présence de signalisation

visuelle.

Rééducation de l’orientation

Outre la présence d’informations disponibles en

continu, cette thérapie peut également s’appuyer sur

des séances « intensives » de rééducation au cours

desquelles les patients réalisent en groupe une série

d’activités centrées sur l’orientation.

Un des outils très souvent utilisés pendant ces séances

est le tableau d’orientation qui affiche la date,

l’heure, le lieu, le nom des participants, le temps qu’il fait, la saison, le prochain repas prévu...

Ces séances sont parfois organisées de manière

quotidienne ou hebdomadaire et durent généralement

de 30 minutes à une heure.

THÉRAPIES

PSYCHOSOCIALES Thérapie par évocation du passé

Thérapie par l’empathie

Thérapie par évocation du passé Les thérapies par réminiscence sont basées sur l’évocation

de souvenirs autobiographiques anciens du sujet,

relativement préservés au cours de la démence, y compris

à des stades avancés.

Les objectifs de ce type de thérapie sont d’améliorer

l’estime de soi du patient et de stimuler les capacités de

socialisation résiduelles. Un travail sur les souvenirs est

réalisé le plus souvent au cours de séances

hebdomadaires.

Au cours de ces séances, le sujet évoque des événements

particuliers, des expériences ou des activités passées de sa

vie. Les objectifs de ce type de thérapie sont d’améliorer

l’estime de soi du patient et de stimuler les capacités de

socialisation résiduelles.

Thérapie par évocation du passé

Différents média peuvent être utilisés comme supports

susceptibles de faciliter la récupération de ces

souvenirs: photographies, objets personnels, musiques,

chansons anciennes, enregistrements familiaux...

Les séances se déroulent généralement en groupes

auxquels participent plusieurs patients, en groupes

«familiaux» où participent les patients et certains

membres appartenant à leur cercle familial ou amical

qui sont invités à remémorer les souvenirs du passé avec

les patients.

Les séances peuvent également se dérouler sous forme

de sessions individuelles.

Thérapie par évocation du passé

Les séances étant fondées sur l’évocation de la vie de

chaque patient, la coopération des proches du patient

est particulièrement importante.

D’une manière générale, les aidants familiaux sont

invités à participer activement à la préparation de

chaque séance, ils choisissent les souvenirs importants

que le patient sera amené à évoquer et ils fournissent

les objets ou photographies appropriés qui serviront de

support à l’évocation des souvenirs.

Thérapie par l’empathie Les problèmes de communication comme la difficulté à

s’exprimer avec autrui ou les problèmes de compréhension

sont particulièrement invalidants pour les personnes

démentes.

Au fur et à mesure que la démence progresse, ces problèmes

s’accentuent.

C’est pourquoi la thérapie par empathie développée par Feil

(1982 et 1993) vise à améliorer et promouvoir la

communication avec le patient dément quel que soit son

stade d’évolution.

Il s’agit de reconnaître, de comprendre, et de soutenir le

discours et les sentiments des sujets déments, quelle qu’en

soit leur réalité.

Thérapie par l’empathie Ces thérapies s’attachent:

à identifier les émotions que les patients peuvent exprimer

et à les valider par des techniques de communication qui relèvent aussi

bien de la communication verbale que non verbale.

Ces thérapies ne peuvent être appliquées que par un personnel

soignant formé dans le domaine de la communication non verbale.

Elles essayent d’exploiter les capacités résiduelles de

communication des patients déments comme par exemple certaines

stéréotypies comportementales longtemps préservées afin

d’augmenter chez les sujets la sensation de contrôle et

d’adaptation à l’environnement et aux situations.

Feil (1993) a ainsi formalisé des recommandations en 14 points

visant à caractériser un type de comportement homogène et

cohérent à tenir à l’égard du dément.

14 points de la thérapie de

validation Ces recommandations préconisent de privilégier face à un patient dément

les comportements suivants: •

se concentrer;

capter le regard et maintenir un contact visuel sincère et proche;

parler d’une voix claire, basse et affectueuse;

utiliser des mots simples, apaisants et concrets afin de créer la confiance;

reformuler ce qu’exprime le patient;

utiliser la polarité;

utiliser l’ambiguïté (utiliser des pronoms comme «ils» ou «elles» pour remplacer des mots inconnus utilisés par le patient);

faire imaginer le contraire pour trouver des solutions;

utiliser des supports favorisant l’émergence de souvenirs; •observer, puis copier les mouvements et les émotions de la personne démente (technique du «miroir»);

associer le comportement avec les besoins non satisfaits;

identifier et utiliser le sens préféré (la vue, l’odorat, l’ouïe, le toucher ou le goût);

Toucher;

utiliser la musique.

THÉRAPIES BASÉES SUR

L’ACTIVITÉ MOTRICE

THÉRAPIES BASÉES SUR

L’ACTIVITÉ MOTRICE

Des thérapies basées sur la stimulation de l’activité motrice ont été

proposées dans la démence avec pour but d’améliorer les habiletés

motrices et/ou cognitives du patient dément.

Les séances d’entraînement peuvent cibler différentes composantes

de la fonction motrice comme l’équilibre, la mobilité, la force ou la

résistance.

Un des intérêts de ces programmes de stimulation est qu’ils peuvent

s’appliquer à tous les stades de sévérité.

Grandes hétérogèneités des interventions, du point de vue de la

nature de l’intervention (marche, exercices de flexibilité, exercices

isotoniques, aérobic, renforcement musculaire), de la durée de la

prise en charge (2 à 112 semaines), de la fréquence (1 à 6 sessions

par semaine), de la durée de chacune des sessions (20 à 150

minutes).

Activity Daily Living

NS

NS P=0.02

Programme d’activité physique chez des patients Alzheimer vivant

en maison de retraite – Étude Randomisée Contrôlée sur 12 mois

Programme d’activité physique chez des patients Alzheimer vivant

en maison de retraite – Étude Randomisée Contrôlée sur 12 mois

Résultats Vitesse de marche

NS

NS

mètres/seconde

P=0.002

THÉRAPIES BASÉES SUR UNE

STIMULATION SENSORIELLE Musicothérapie

Aromathérapie

Luminothérapie

Stimulation multisensorielle de Snoezelen

THÉRAPIES BASÉES SUR UNE

STIMULATION SENSORIELLE

Les patients atteints de maladie d’Alzheimer

présentent souvent une tendance au repli sur soi en

raison notamment de l’apathie progressive qui

s’installe, d’éventuels symptômes dépressifs et de la

détérioration cognitive.

Cet isolement progressif est probablement renforcé par

la réduction des stimulations sensorielles mais

également par la diminution de l’acuité sensorielle qui

semble associée à la maladie d’Alzheimer.

Certains auteurs ont justifié l’utilisation dans la

démence de techniques de stimulation sensorielle très

variées parmi lesquelles on peut citer les techniques

suivantes.

Musicothérapie S’appuyant sur les qualités non verbales de la musique, avec les

éléments musicaux (son, rythme, mélodie ou harmonie) les

thérapeutes ont trouvé une application de la musicothérapie dans le

champ de la démence pour pallier certaines compétences

langagières perdues aux stades sévères de la maladie.

La musicothérapie utilise le son et la musique pour communiquer

avec autrui, et peut offrir à la personne démente des moyens

d’expression et de communication par voie non verbale.

Autres objectifs: stimuler l’interaction sociale, abaisser le niveau

d’agitation, faciliter la gestion des problèmes émotionnels des

personnes atteintes de démence.

Deux pôles sont exploités dans cette technique : le pôle productif

qui comprend une expression musicale active, vocale ou par

l’intermédiaire d’un instrument et le pôle réceptif où le patient est

en écoute musicale passive.

Aromathérapie

L’aromathérapie utilisant des huiles essentielles issues de

plantes odorantes a été utilisée dans la démence dans une

perspective d’amélioration de la qualité de vie des patients.

Le principe de cette thérapie est qu’en vertu de leurs

propriétés apaisantes, l’utilisation d’huiles essentielles

participerait à la relaxation du patient, améliorerait le

sommeil, diminuerait les sensations de douleur, réduirait les

symptômes dépressifs et participerait ainsi à procurer aux

patients une meilleure qualité de vie.

Parmi les thérapies « alternatives » tels que le massage,

l’acupuncture, la phytothérapie, l’aromathérapie est la plus

utilisée dans les services de soins publics au Royaume-Uni, et

probablement la plus largement répandue pour les soins des

patients atteints de démence.

Luminothérapie Consiste en des séances quotidiennes d’exposition au niveau des yeux

à une forte luminosité reproduisant la lumière naturelle.

La luminosité est généralement comprise entre 2 000 et 10 000 lux et

la durée des séances varie de 30 minutes à deux heures.

Cette technique de prise en charge a d’abord été utilisée dans les

troubles de l’humeur (dépression saisonnière) et les troubles du

rythme circadien (vols transméridiens, travail de nuit).

L’effet bénéfique de la lumière sur les perturbations des rythmes

biologiques a été démontré (rythme veille-sommeil, rythme de la

mélatonine, rythme repos-activité).

Dans la démence, il a été suggéré que certains symptômes:

somnolence, éveils nocturnes, agitation pourraient être reliés à des

perturbations chronobiologiques et donc susceptibles d’être atténués

par la luminothérapie.

Stimulation multisensorielle de

Snoezelen

Repose sur la stimulation des cinq sens à la fois : la

vue, l’ouïe, le toucher, le goût et l’odorat.

Le principe de cette technique est de fournir au sujet

dément un environnement sensoriel le plaçant dans un

contexte peu « exigeant » en termes de ressources

cognitives et capitalisant au contraire ses capacités

sensorimotrices résiduelles.

Le concept de « Snoezelen » a été introduit par des

thérapeutes hollandais à la fin des années 1970. La

technique a d’abord été utilisée chez des enfants ou

adultes atteints d’handicap intellectuel sévère.

Stimulation multisensorielle de

Snoezelen

Son application a été étendue dans le champ médical mais

aussi dans d’autres domaines comme l’éducation et le

développement de l’enfant (école, crèches et jardins

d’enfants).

L’environnement multisensoriel de la méthode Snoezelen est

reproduit la plupart du temps dans un lieu fermé comme une

pièce ou bien parfois en milieu extérieur.

La pièce est aménagée avec différents stimuli modulables

afin de créer une atmosphère de plaisir, de détente et de

sécurité (néons de couleurs, fibres optiques colorées pouvant

créer des effets de lumière en mouvement, différents objets,

surfaces tactiles douces, diffuseurs de senteurs d’huiles

essentielles relaxantes, fonds sonores musicaux, bruitages...).

Espace Snoezelen

Développé dans les années 1970 par deux jeunes Hollandais (Ad Verhuel et J. Hulsegge), le terme "Snoezelen" est la contraction de Snueffelen (renifler, sentir) et de doezelen (somnoler), que l'on pourrait traduire autour de la notion d’exploration sensorielle et de détente et plaisir.

"Snoezelen" est une activité vécue dans un espace spécialement aménagé, éclairé d'une lumière tamisée, bercé d'une musique douce, un espace dont le but est de recréer une ambiance agréable.

On y fait appel aux cinq sens : l'ouïe, l'odorat, la vue, le goût et le toucher.

Quelle effiacité?

La même chose pour le non-

médicamenteux

Revue de la littérature sur les effets des méthodes psychosociales sur les troubles du comportement:

Quelques données pour la stimulation multisensorielle réduit l’apathie à un stade évolué;

Positifs mais moins concluant pour la thérapie comportementale basée sur des évènements plaisant et sur la résolution de problème sur la réduction de la dépression.

Résultats également limités sur la réduction de l’agressivité en maison de retraite par des thérapies de psychomotrice de groupe.

La même chose pour le non-

médicamenteux

La conclusion:

Quelques éléments d’efficacité pour certaines méthodes à certains stades mais résultats restant limités.

Verkaik R, et al. Int J Geriatr Psychiatry 2005; 20: 301-314.

Am J Psychiatry 2012; 169:946–953

Les interventions non-

pharmacologiques dans la prise

en charge des troubles du

comportement semblent

efficaces:

Sur le patient : 0.34 (95% CI=

0.20–0.48; z=4.87; p,0.01),

Sur l’accompagnant: 0.15 (95%

CI=0.04–0.26; z=2.76;

p=0.006).

Effet sur le

patient

Effet sur

l’aidant

Une situation individuelle

Le patient:

-personnalité, histoire de vie

-pathologies associées

(inconfort physique ou

psychologique,

syndrome confusionnel, …)

Environnement:

-lieu de vie

-aidants (informels

ou professionnels)

La pathologie démentielle:

-modifications neurobiologiques

-troubles cognitifs

Troubles

psychologiques

et comportementaux

Modification(s)

Evolution

Le patient

Existence d’une souffrance psychologique.

Prise en charge des pathologies associées ou surajoutées (inconfort, douleur, infection, fièvre, constipation, anxiété…).

Iatrogénie.

Personnalité, histoire de vie.

Orthophonie, kinésithérapie, …

Accueil de jour, …

Le patient

Connaître et respecter le passé de la personne.

Respecter le système familial, savoir lui proposer de l’aide, travailler avec eux pour le projet de soin et de vie.

Toujours penser à une pathologie surajoutée ou à un effet secondaire d’un traitement.

Une situation individuelle

Le patient:

-personnalité, histoire de vie

-pathologies associées

(inconfort physique ou

psychologique,

syndrome confusionnel, …)

Environnement:

-lieu de vie

-aidants (informels

ou professionnels)

La pathologie démentielle:

-modifications neurobiologiques

-troubles cognitifs

Troubles

psychologiques

et comportementaux

Modification(s)

Evolution

L’environnement

L’environnement physique ou humain peut

être source de troubles:

Un environnement physique non familier, non

adapté aux incapacités ou aux handicaps,

bruyant, non adapté à la déambulation, …

Une stimulation excessive ou insuffisante, non

adapté au patient sur le plan individuel.

Un entourage ou une équipe instable,

connaissant mal le patient, connaissant mal la

maladie, ne sachant pas gérer ses émotions, …

L’environnement

Comprendre que l’on demande aux patients de s’adapter à son environnement, mais le peut-il?

Agir sur les aidants informels ou professionnels (éducation, suffisants en nombre, soutien, …).

Agir sur l’architecture: taille des unités, environnement lumineux, peu bruyant, sortie sécurisée, …

Les aidants

Aides au domicile (APA, …)

Accueil de jour, accueil de nuit

Accueil temporaire

Association de famille

Groupe de parole, psychothérapie

Education des aidants

Une situation individuelle

Le patient:

-personnalité, histoire de vie

-pathologies associées

(inconfort physique ou

psychologique,

syndrome confusionnel, …)

Environnement:

-lieu de vie

-aidants (informels

ou professionnels)

La pathologie démentielle:

-modifications neurobiologiques

-troubles cognitifs

Troubles

psychologiques

et comportementaux

Modification(s)

Evolution

La pathologie démentielle

Comprendre les troubles et la maladie (troubles liées

aux difficultés cognitives).

Essayer de communiquer avec le patient.

Proposer des prises en charges non-médicamenteuses

et des stimulations adaptées.

Ne pas en faire trop …

En pratique …

Oui, mais …

De nombreuses d’études, parfois difficiles à interprétées, parfois contradictoires.

Souvent réalisation d’un compromis entre le patient, la maladie, l’environnement pour prendre en charge les symptômes.

Il faut souvent essayer les prises en charge mais: Inégalité d’accès aux structures Inégalité de prise en charge Inégalité de formation, …

Des questions thérapeutiques

non-médicamenteuses…

Que proposer aux aidants (soutien, éducation, formation, …)?

Que proposer comme interventions sur l’environnement du patient (environnement spatial, temporel)?

Quelles approches psychothérapeutiques et sociothérapeutiques?

Des exemples…

Que proposer aux aidants?

Aidants professionnels:

Éducation sur des stratégies d’adaptation pour la prévention des troubles du comportement dans des situations de soin précises (toilette, alimentation).

Formation sur les alternatives aux médicaments pour gérer l’agitation en maison de retraite au stade sévère (réduction de 19% de l’utilisation des neuroleptiques (23% vs 42%) (Fossey 2006).

Fig 4 Neuroleptic use over study period, July 2003 to June 2004

Fossey, J. et al. BMJ 2006;332:756-761

Que proposer aux aidants?

Aidants familiaux:

Pas de spécificité pour le stade sévère. Thérapie comportementale (traitement de la

dépression)

Relaxation (anxiété)

Éducation, soutien (fardeau)

Savoir proposer…

Cooper C, et al. Int J Geriatr Psychiatry 2007; 22: 181-188

Dorenlot P. psychologie & neuropsychiatrie du vieillissement 2006; 2:135-144

Que proposer comme interventions

sur l’environnement du patient?

Aromathérapie: plusieurs RCT (mélisse, lavande) sur l’agitation sur la démence sévère (Ballard 2002, Burns 2002, Wan-Ki Lin 2007).

Animal de compagnie (réduction de la prévalence des épisodes d’agression verbale et d’anxiété) (Fritz 1995).

Education sur le sommeil et luminothérapie au stade sévère (amélioration du sommeil) (McCurry 2005).

Etude randomisée et contrôlée dans 2 EHPAD

50 patients MA

3 groupes: placébo (n=17), luminothéapie (n=17), luminothérapie + mélatonine (n=16)

Evaluation

Variables du sommeil

Temps du sommeil de jour,

Activité diurne

Ratio sommeil jour/nuit

Paramêtres d’activité de repos

Quelle intervention?

Luminothépie

1 heure d’exposition le matin

≥2,500 lux dans la direction des yeux

De lundi au Vendredi pendant 10 semaines

Sujets contrôles reçoivent la lumière naturelle (150–200

lux)

5 mg de mélatonine par jour pendant 10 semaines

Quels résultats?

Luminothérapie seule sans effet significatif

Combinaison luminothérapie et mélatonine efficace sur le

sommeil des MA

The effects of Snoezelen (multi-sensory behavior therapy) and

psychiatric care on agitation, apathy, and activities of daily living in

dementia patients on a short term geriatric psychiatric inpatient unit

Staal JA et al. Int J Psychiatry Med, 2007;37(4):357-70

Essai randomisé, contrôlé en simple aveugle

24 patients MA (stade léger à modéré)

Prise en charge « classique » (y compris médicamenteuse)

Prise en charge classique + multi sensory behavior therapy (MSBT)

• La thérapie combinée (médicament + MSBT) réduit de façon

significative l’agitation et l’apathie par rapport à la prise en

charge « classique » seule

Quelles approches pour le

patient?

Musicothérapie: au stade modérement sévère à sévère (exercice physique en musique) (Van de Winckel A 2004).

Thérapie par le toucher (diminution de l’ensemble des symptômes comportementaux) (Woods DL 2005).

Thérapie occupationnelle (Baldelli 2007).

Approches psychosociale (réduction apathie, agressivité, depression) (Verkaik 2005).

Recommandations HAS

2008

Prise en charge des symptômes

psychologiques et comportementaux au

cours des démences

Actuellement les choix thérapeutiques au cours des SPCD sont basés:

- sur peu de données avec des niveaux de preuves suffisants;

- sur des consensus d’experts; - sur des expériences individuelles;

- sur des opportunités de prise en charge.

Souvent réalisation d ’ un compromis entre le patient, la maladie, l’environnement pour prendre en charge les symptômes.

Animations flash

Savoir communiquer

avec le patient dément!

Savoir communiquer

avec le patient dément!

Chaque patient est différent.

Chaque démence est différente.

Stratégies de communication et de prise en charge non-médicamenteuse basée sur: Le sens commun;

L’expérience;

Des théories non validées, …

Des essais bien menés montrent parfois des résultats inattendus.