Post on 06-Jul-2016
L'ORNEMENT F L O R A L ET LE S T Y L E
Depuis les temps les plus reculés, l'immense variété des végétaux
a fait de la plante l'un des éléments les plus utilisés dans la
décoration.
Si l'on trouve l'ornement géométrique à l'origine de toutes les
civilisations, l'ornement floral semble au contraire avoir été utilisé
à l'apogée de ces mêmes civilisations et l'emploi de la fleur se
trouve généralisé dans les plus brillantes périodes de l'histoire de
l'art.
Les frises de l'Egypte antique mettent à l'honneur le papyrus et le
lotus. L'art assyrien fait figurer les palmes et les pommes de pin.
L'ornementation végétale grecque peut être citée en exemple : on
retrouve sur de nombreux vases des bordures de feuillage, lierre,
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laurier, palmettes et on doit à cet art l'invention du chapiteau
corinthien. Parmi les fleurs de l'ornement persan, on peut citer le
chrysanthème, la tulipe et l'œillet. En Inde, la flore s'étend partout.
L'art arabe mêle la pa lme aux pointes r ecourbées aux
entrelacements géométriques et l'art chinois et japonais nous
initie à une flore étrange et féerique avec les bambous, les
branches fleuries du cerisier, les lotus, les camélias, les magnolias,
les nénuphars, les chrysanthèmes.
Au moyen-âge, le laurier, le chêne, le sycomore, le chardon, la
vigne, le houx sont autant cie motifs qui reviennent fréquement
dans l'ornement. Ensuite la Renaissance marque un retour vers des
décors plus classiques. Le laurier, le chêne, l'acanthe se mêlent
alors élégamment aux arabesques.
Au XIXème siècle, la flore s'étale partout : sur les tentures, les
tapisseries, les tissus, les dentelles, les broderies, les objets de
toutes sortes. De même, l'ameublement ou la bijouterie ne savent
s'en passer.
De nos jours encore, l'ornement floral, plus ou moins stylisé, est
présent dans de nombreux domaines de la décoration.
La stylisation a pour but de tirer d'un élément floral ses
caractéristiques particulières et cle s'en servir pour créer un autre
élément, soit plus compliqué, soit plus simple mais toujours
décoratif.
L'ornement floral peut être abstrait et inventé complètement ; il
peut être une imitation parfaite d'un modèle ; il peut enfin être
dérivé de ce même modèle dont il s'inspire tout en l'interprétant
d'une façon personnelle.
Voici à proprement parler une définition de la stylisation. On prend
la flore pour base et on l'interprète. Les formes du motif sont
généralisées et régularisées.
Certaines courbes peuvent être accentuées, on peut profiter de
certains détails, en supprimer d'autres, en un exercice plein cle
fantaisie et de variété.
La tige sert cle trame à la composition du motif. C'est elle qui
donne, en quelque sorte, le squelette qui portera plus tard les
feuilles et les fleurs, et elle sert aussi à relier entre elles les
différentes parties cle la plante. Les bourgeons peuvent prendre,
dans certains cas, un aspect très décoratif, comme par exemple
dans la fougère. La feuille est l'élément indispensable d'une
composit ion florale : par sa masse simple elle s 'oppose
harmonieusement à la fleur et lui sert de faire-valoir tout en
équilibrant la composition du motif. Les feuilles peuvent s'inscrire
dans des formes géométriques, comme par exemple la feuille cle
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lierre qui s'adapte à la forme pentagonale. On pourrait ainsi arriver
à assimiler toutes les formes des feuilles à des figures géométriques :
triangles, carrés, cercles, losanges, pentagones, hexagones, e tc . .
La stylisation géométrique peut porter sur l'ensemble de la plante,
c'est à dire que sa silhouette générale peut être inscrite dans des
figures primaires tels le carré, le rectangle, le cercle... Il faut ensuite
dégager les grands mouvements et les particularités propres à
chaque espèce, car on ne doit pas oublier que celles-ci, mises en
évidence, contribuent à donner le style et le caractère ornemental.
La stylisation porte enfin sur les détails : de même que les feuilles
peuvent être inscrites dans des figures géométriques, les fleurs
ainsi que tous les organes de la plante peuvent être réduits à des
formes géométriques.
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Henri Gillet. Ornements extraits cle "La Vie Normale", Paris, 1905. Henri Gillet. Frontispice de "La Vie Normale", Paris, 1905.
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Têtes de chapitres et ornements de bandes. Pichon. Ornement publicitaire, "L'Officiel de la Couture", Paris.
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Emil Causé. Lettrine, 1890. Hans Christiansen. Ornement de cadre pour un almanach.
"Album de la Critique", 1899-
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Bibliographie
M. Audin. Histoire de l'imprimerie en France, radioscopie d'une ère de Gutenberg à l'informatique, Paris, 1972. Gauthier-Capelle. Traité de composition décorative, Paris, 1925. Spécimen des caractères de la Maison Bussière, Paris. Spécimen Général des Fonderies Deberny et Peignot, Paris, 1929. F. Thibaudeau. Manuel français de Typographie moderne, Paris, 1924. F. Thibaudeau. La lettre d'imprimerie, Douze notices illustrées sur les arts du livre, Paris, 1921. Verneuil. Deux cent cinquante bordures, avec quelques notes sur la composition des bordures par Eugène Grasset, Paris.
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CRÉDITS PHOTOGRAPHIQUES
Bibliothèque des Arts Décoratifs - Paris -Collection Maciet : pages 21-23-25-29-30-37-42-43-45-47-49-52-53-54-55-56-57-61-65-66-67-68-69-70-71-72-73-74-75-76-77-78-79-80-81-83-84-86-87-88-90-91. Tous droits réservés : pages 11-31- 51.
Achevé d'imprimer
en décembre 1998
sur les presses de l'imprimerie
Grafedit - Azzano San Paolo (Italie)
Dépôt légal : 4 e trimestre 1998