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12 Emplois dans lE sEctEur dEs tEchnologiEs proprEs
28 lEs EmployEurs EnvahissEnt lE royaumE dEs médias sociaux
34 un pas dans la portE
Téléchargez gratuitement un lecteur de code barres QR pour votre téléphone cellulaire à www.i-nigma.mobi
oc
options carrièrespour lEs étudiants dEs cégEps, collègEs Et univErsités
www.magazineoptionscarrieres.comautomnE 2011 / volumE 25 no 2
les nombreux
outils et compétences
dont vous avez besoin pour prospérer
page 24
la nouvelle réalité
de l’emploi aujourd’hui
OpTiOns CaRRièRes auTOmne 2011 1
4sachez exploiter votre bagage d’étudesPar Amanda Sage
12emplois dans le secteur des technologies propresPar Hillary Lutes
16le rattrapage des ticPar Maria Church
20de la machine à écrire au réseautage en ligne, la recherche d’emploi a bien changéPar Kristy Wright
24la nouvelle réalité du marché du travailPar Erin Jackson, avec la contribution de Michèle Cyr Lemieux et Mélance Gahungu
28les employeurs envahissent le royaume des médias sociauxPar Mike Gregor
32des employeurs innovent pour recruter sur les campusPar Paul D. Smith
34un pas dans la portePar Laura Jakubschuk, avec la contribution de Serge Gagné
36appliquer la théorie du chaos au développement d’une carrière Par David Lindskoog
38 damon allen à propos des études, des rêves et de la réussitePar Kathleen Clark
40le travail des conseillers en emploi……d’hier à aujourd’huiPar Amélie Bédard
42le nouveau visage des industries traditionnellesPar Jordan Adams
options carrièresautomne 2011
« application de la théorie du chaos au développement de carrière : l’avenir n’est pas toujours prévisible ou mesurable, mais c’est pas grave ! page 36
2 auTOmne 2011 www.magazineOpTiOnsCaRRieRes.COm une publiCaTiOn de l’aCsee
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15 Association canadienne de la paie
33, 46 Association de l’industrie de la langue (AILIA)
9, 48 Association des chemins de fer du Canada
50 Association des courtiers d’assurances du Canada
20 ASSS de la Mauricie et du Centre-du-Québec
14 Centre national d’animation et de design (NAD)
27 Coalition pour la promotion des professions en assurance de dommages
37 Collège d’Études Ostéopathiques de Montréal
18 Comité sectoriel de main d’œuvre en technologies de l’information et des communications (TECHNOCompétences)
44 Comité sectoriel de main-d’œuvre de l’industrie des mines (CSMOMINES)
23, 48 Énergie renouvelable Brookfield Inc.
ii Entente 3R Conférence régionale des élu(e)s de la Côte-Nord
11, 48 Enterprise Rent-A-Car
22 Financière Sun Life
49 Jobillico
41 NAV Canada
29, 48 Office nationale de l’énergie
39 Ordre des chiropraticiens du Québec
30 Ordre des ingénieurs du Québec
45 Rio Tinto
31 Salon national de l’éducation de Montréal
6 Société de Transport de Montréal (STM)
8 Université de Sherbrooke
10 Université du Québec à Rimouski (UQAR)
26 Université Laval
47 Université McGill, Campus Macdonald
1 Urgences-santé
7 Xstrata Nickel – Mine Raglan
[encore plus] options carrières
« Voici ce que Vous propose magazineoptionscarrieres.com
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OpTiOns CaRRièRes auTOmne 2011 3
mot du rédacteur
La « nouvelle réalité » : réussir le passage des études à la carrière
dans la présente édition, Options Carrières explore « la nouvelle réalité », thème du dernier Congrès national de l’ASCEE. Un grand nombre des articles offerts dans cette édition présentent des personnes qui ont participé à notre événement à titre de
conférenciers et, dans tous les cas, ces personnes ont été choisies parce qu’elles ont des idées novatrices et des choses intéressantes à dire au sujet des tendances émergentes en matière de recrutement et de sélection de nouveaux diplômés. Je pense que ces pistes de réflexion vous seront utiles, en particulier à vous tous qui êtes sur le point de vivre l’expérience d’être de nouveaux diplômés et de nouveaux employés.
Chaque promotion, chaque diplômé, d’une année à l’autre, fait face à une nouvelle réalité quand vient le temps d’effectuer le passage des salles de classe au marché du travail. Ils doivent aussi développer et utiliser leurs propres tactiques pour réussir ce passage, et ce n’est pas toujours facile selon les conditions du moment. Mais quiconque a vécu cette expérience sait qu’elle est unique et fertile en surprises. Avec le recul cependant, la plupart des années nous semblent semblables; les mêmes processus et les mêmes tactiques se répètent, seule l’intensité paraît différente.
Ceux d’entre nous qui sont dans le milieu depuis assez longtemps savent que le changement est cyclique : les mauvaises années succèdent aux bonnes années, puis l’optimisme refait surface lorsque la conjoncture économique s’améliore. Mais cette fois, ça pourrait être différent. Mes collègues me disent qu’ils sentent l’imminence d’une grande transformation, d’un changement structurel plus profond qui se répercutera non pas seulement sur le nombre de recrutements, mais modifiera aussi comment et où se fera le recrutement. La cuvée de diplômés de 2012 pourrait très bien vivre une « réalité » qui sera « nouvelle » pour elle, comme pour tous ceux qu’elle touchera.
Trois facteurs expliquent ce changement : les technologies, l’économie et l’évolution des effectifs. Chacun de ces facteurs exerce une pression sur le recrutement – certains plus que les autres, selon les conditions locales. Les articles de la présente édition traitent des divers éléments de ces pressions et présentent des solutions novatrices pour répondre aux nouveaux besoins créés par ces pressions. Si des personnes peuvent faire la lumière sur cette « nouvelle réalité », ce sont bien les collaborateurs à la présente édition d’Options carrières.
J’espère bien que vous apprécierez cette édition. L’équipe de rédaction et moi-même sommes confiants que vous y trouverez des choses utiles pour vous aider à réussir votre passage au monde du travail. Bonne chance!
options carrièresrédacteur en cheF
Paul D. Smith
directrice de la rédaction | gordongroup
Kathryn Young
gestion de projet | gordongroup
Andrea Migchelsen
direction artistique / gestion de l’impression | gordongroup
Leslie Miles
conception et montage | gordongroup
Kelly Read-Lyon Laura Willsher Alina Oliveira
directeur, marketing direct | gordongroup
Thomas Krayer
gestionnaire des ventes publicitaires | gordongroup
Kirill Kornilov
ventes publicitaires | gordongroup
Pauline de Gonzague Colleen Hayes Andrew Moore Chris Wolski
collaborateurs
Jordan Adams Amélie Bédard Maria Church Kathleen Clark Graham Donald Christine Frigault Sara Frizzell Serge Gagné Mélance Gahungu Mike Gregor Erin Jackson Laura Jakobschuk Michèle Cyr Lemieux David Lindskoog Hillary Lutes Patricia Poirier Amanda Sage Paul D. Smith Kristy Wright
La revue Options Carrières est publiée deux fois l’an par l’Association canadienne des spécialistes en emploi et des employeurs (ACSEE),
720, av. Spadina, bureau 202, Toronto (Ontario) M5S 2T9.
pour toute inFormation sur l’abonnement, veuillez contacter paul d. smith :
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L’Association canadienne des spécialistes en emploi et des employeurs (ACSEE) est une association à but non lucratif réunissant deux groupes partenaires, les employeurs-
recruteurs et les experts des centres de carrières. Notre mission est de fournir aux employeurs, aux spécialistes en emploi et aux étudiants de l’information et des conseils
qui font autorité ainsi que des occasions de perfectionnement professionnel et de nombreux autres services.
La revue Options Carrières est distribuée gratuitement aux étudiants dans les établissements d’enseignement postsecondaire du Canada par l’intermédiaire
des centres de carrières.
NOTE : Les opinions exprimées dans cette publication sont celles des auteurs et ne représentent pas nécessairement celles de l’ACSEE. Toute reproduction, en totalité ou en
partie, est interdite sans l’autorisation écrite du rédacteur en chef.
Ressource nationale pour les étudiants présentée par : L’Association canadienne des spécialistes en emploi et des employeurs
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paul d. smith est le directeur général de l’Association canadienne
des spécialistes en emploi et des employeurs. Écrivez à Paul à
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4 auTOmne 2011 www.magazineOpTiOnsCaRRieRes.COm une publiCaTiOn de l’aCsee
Par Amanda Sage sachez exploiter Votre
bagage d’études
OpTiOns CaRRièRes auTOmne 2011 5
les étudiants et étudiantes du Canada
sont depuis longtemps attirés par les
études universitaires et la promesse
d’une embauche rapide et d’une carrière
enrichissante une fois leurs études terminées.
D’une année à l’autre cependant, plusieurs
diplômés universitaires se trouvent sans emploi
ou sous-employés et ont l’impression que leur
université les a mal préparés. Mais est-ce le cas?
L’objectif des universités n’est pas de préparer
les diplômés à un marché du travail précis.
Ou du moins ça ne l’était pas avant, remarque
Paul Smith, directeur exécutif de l’Association
canadienne des spécialistes en emploi et des
employeurs (ACSEE). « Le but visé par les
études universitaires n’est pas l’obtention d’un
emploi, mais plutôt l’approfondissement des
connaissances et la découverte de soi. »
Il explique que les générations précédentes de
diplômés universitaires avaient de bien meilleures
chances de se trouver un emploi, ce qui a
alimenté l’idée qu’un degré universitaire mène à
un emploi. Mais bon nombre oublient qu’avant
c’était plutôt rare d’avoir un diplôme universitaire,
alors que c’est bien plus courant aujourd’hui.
« Avant, le simple fait d’avoir un baccalauréat
rendait une candidature plus intéressante pour
les employeurs, ajoute M. Smith. En 2011, un
diplôme universitaire n’est plus aussi rare et le
marché s’est ajusté. Nombre d’étudiants croient
qu’ils trouveront automatiquement un emploi
après leur graduation, mais ce n’est pas le
cas. Des innovations dans le perfectionnement
professionnel, dont des programmes éducatifs
expérientiels et la venue de nouvelles
technologies, ont amélioré le parcours menant
à la population active, mais le but essentiel des
études universitaires n’a pas vraiment changé.
Aujourd’hui, les universités offrent exactement
ce qu’elles ont toujours offert – c’est le marché
qui a changé. Aujourd’hui plus que jamais, les
étudiants doivent prendre d’autres moyens pour
se préparer au marché du travail au-delà des
réussites académiques. »
se connaître d’abord – se Faire connaître des autres ensuiteSe connaître – et connaître ce qu’on a à offrir
aux employeurs – est la clé pour un passage
réussi des études au marché du travail. Trop
souvent, les étudiants avec un diplôme en arts
généraux plutôt qu’un grade légal, comme un
diplôme en affaires ou en génie, ont l’impression
qu’ils sont « inemployables » ou qu’ils n’ont pas
de compétences en demande. Mais ce n’est
pas du tout le cas. Les études en arts libéraux
confèrent aux étudiants une pensée critique et
la capacité d’aborder les problèmes complexes
selon différents points de vue – deux atouts dans
n’importe quel milieu de travail.
Comme l’explique M. Smith, le problème
n’est pas que les diplômés en arts libéraux
ou en sciences sociales ne possèdent pas de
compétences en demande, c’est que ces mêmes
étudiants ne savent pas montrer aux employeurs
comment leurs compétences peuvent être
exploitées dans le cadre du travail.
« Les étudiants inscrits dans des programmes
professionnels ou appliqués, comme les affaires,
le génie ou l’enseignement, voient un lien
beaucoup plus direct avec le marché du travail
et discernent plus facilement les avenues qui
mènent au marché du travail, ajoute M. Smith.
Un grand nombre de ces étudiants sont inscrits
dans des programmes coopératifs ou de stages, et
voient donc le chemin à parcourir plus clairement.
C’est un immense avantage pour ces étudiants,
car ils apprennent comment formuler leurs
expériences en des termes que les employeurs
peuvent comprendre. Les étudiants inscrits en
arts ou en lettres et sciences doivent faire des
efforts supplémentaires pour déterminer les
meilleures avenues pour eux et les employeurs
qu’ils favorisent. Énumérer des postes, comme
vice-président d’un club ou d’un organisme,
ne veut pas dire pas grand-chose pour un
employeur éventuel. L’étudiant doit plutôt mettre
l’accent sur ce qu’il peut offrir à l’employeur. »
Par exemple, un jeune qui a été vice-président
d’une association étudiante pourrait faire valoir
ses compétences en matière de leadership,
d’organisation et sa capacité à mener plusieurs
tâches de front.
Kevin Bolen, directeur, Placement et engagement
des étudiants, du Centre de carrières de
l’Université de Regina, est parfaitement d’accord.
M. Bolen et son personnel travaillent avec
les étudiants pour les aider à présenter leurs
connaissances acquises à l’université d’une
façon qui soit éloquente pour les employeurs.
L’un des meilleurs moyens consiste à préparer
un curriculum vitae axé sur les compétences, qui
traduit sous forme de concepts les connaissances
acquises en classe par l’étudiant. « Si votre seule
expérience est en classe, vous pouvez vous servir
d’anecdotes pour montrer comment vos projets
de recherche ou vos exposés en classe vous ont
permis d’acquérir des compétences utiles pour le
marché du travail », ajoute M. Bolen.
aplanir le passage des études au travailSavoir formuler ce qu’on a à offrir aux employeurs
est un bon départ. Mais selon Lauren Friese,
fondatrice de TalentEgg, il y a d’autres obstacles
qui peuvent compliquer la transition études-
travail. Le problème, croit-elle, est systémique et
se connaître – et connaître ce qu’on a à oFFrir aux employeurs – est la clé pour un passage réussi des études au marché du travail.
6 auTOmne 2011 www.magazineOpTiOnsCaRRieRes.COm une publiCaTiOn de l’aCsee
ne pourra être résolu que par la coopération entre
tous les intéressés : les étudiants et les parents,
bien entendu, mais aussi les spécialistes en
emploi, les employeurs et le gouvernement.
« Environ 75 pour cent des étudiants canadiens
sont inscrits dans des programmes et des
institutions qui sont considérés par à peu près
seulement 10 pour cent des employeurs dans
leur processus d’embauche, ajoute Mme Friesen.
C’est là un très, très gros problème systémique.
Seul un bassin incroyablement petit d’étudiants
est recruté des programmes de premier cycle.
Mais nous continuons d’encourager les étudiants
à poursuivre leurs études postsecondaires en
pensant qu’ils pourront se trouver un emploi
valorisant lorsqu’ils auront gradué… Nous devons
prendre des mesures pour mieux harmoniser
les objectifs des étudiants, des enseignants
et du gouvernement. »
Mme Friesen a pris conscience de l’ampleur du
problème lorsqu’elle a obtenu un diplôme en
économie de l’Université Queen’s en 2005 et a
été incapable de se trouver un emploi dans son
domaine – malgré ses bons résultats scolaires
et sa longue liste d’activités extrascolaires. Ne
sachant trop quoi faire, elle s’est inscrite à une
maîtrise en histoire de l’économie à la London
School of Economics. Mme Friese a été renversée
quand, un diplôme « encore plus artistique » en
poche, elle a immédiatement trouvé un emploi en
Angleterre. « Le passage d’étudiante à travailleuse
s’est fait facilement et en douceur », dit-elle. Une
« environ 75 pour cent des étudiants canadiens sont inscrits dans des programmes et des institutions qui sont considérés par à peu près seulement 10 pour cent des employeurs dans leur processus d’embauche. » lauren Friese, Fondatrice de talentegg
8 auTOmne 2011 www.magazineOpTiOnsCaRRieRes.COm une publiCaTiOn de l’aCsee
fois rentrée au Canada, elle a mis en application
l’expérience qu’elle avait acquise à l’extérieur du
pays pour aider les jeunes Canadiens à trouver
leur place dans le monde du travail – elle a fondé
TalentEgg, un site internet de recherche d’emploi
et de ressources professionnelles pour les
étudiants et nouveaux diplômés.
se Faire entendreUne des plus récentes additions au site
TalentEgg, la rubrique « Student Voice »,
lancée en mars 2011, offre aux étudiants
« une plateforme pour partager leurs expériences
en matière de recherche d’emploi – les bonnes
comme les mauvaises – et leurs idées pour
améliorer le recrutement sur les campus »,
explique Mme Friesen. Depuis le 4 avril, le quotidien
Metro présente chaque semaine un témoignage
tiré de « Student Voice » dans sa section
portant sur l’éducation. « Notre objectif est de
sensibiliser les gens aux problèmes auxquels font
face les étudiants [dans leur transition au monde
du travail] pour provoquer des changements,
en commençant par les gens qui ont la capacité
de changer les choses, comme le gouvernement
et les employeurs », dit-elle.
Selon elle, le plus important changement que
peuvent faire les employeurs est de commencer
à recruter « entre les lignes » – c’est-à-dire
de considérer l’embauche d’étudiants qui ne
correspondent pas nécessairement à tous les
critères qu’ils recherchent, mais qui ont des
compétences intéressantes et peuvent apprendre
à l’interne les connaissances spécialisées requises.
M. Smith, de l’ACSEE, ne croit pas qu’il s’agit
d’un très grave problème, mais il convient que
les employeurs auraient avantage à élargir
leurs critères d’embauche. L’attention presque
exclusive portée aux programmes de formation
professionnelle semble n’exister qu’au Canada.
Aux États-Unis et au Royaume-Uni, les gens avec
des diplômes d’études générales sont recrutés
pour travailler côte à côte avec leurs collègues
professionnels. Par contre, le problème ne se
réglera pas uniquement par un changement de
comportement, parce que cela n’augmentera
pas le nombre de diplômés embauchés.
Le nombre précis de diplômés sans emploi ou
sous-employés est très difficile à déterminer avec
certitude à cause du grand nombre de données
contradictoires. M. Smith explique que les
données du Conseil des universités de l’Ontario
démontrent que les diplômés de l’Ontario ont un
taux de placement de 95 pour cent. Cependant,
des données de l’Organisation de coopération
et de développement économiques (OCDE)
indiquent que le Canada a un taux anormalement
élevé de diplômés universitaires sous-employés.
« Bien qu’il soit difficile de déterminer le taux
réel de diplômés universitaires sans emploi
ou sous-employés, on ne peut pas nier que
le phénomène existe – et qu’il est bien trop
courant », ajoute M. Smith.
amélioration garantieM. Bolen et son personnel du Centre de carrières
de l’Université de Regina sont déterminés à aider
les étudiants en arts libéraux à se trouver un
emploi lié à leur carrière, et ils obtiennent de très
bons résultats. Le taux de placement d’étudiants
prouve la validité de la théorie de Mme Friesen et
de M. Smith, à savoir que les diplômés d’études
générales sont de merveilleux atouts au milieu
de travail et ne devraient pas être mis de côté en
raison simplement de leurs programmes d’études.
OpTiOns CaRRièRes auTOmne 2011 9
« Nous avons des cas de diplômés en arts libéraux qui ont été embauchés
à des postes de comptabilité et de ressources humaines, dit M. Bolen. Nous
avons découvert qu’ils sont très concurrentiels par rapport à nos diplômés en
gestion – si on leur en donne la chance – grâce à leur capacité d’envisager
les choses sous différents angles. » Il précise que l’apprentissage de
connaissances spécialisées, comme en gestion ou en génie, est important
pour certains postes, mais que les compétences de pensée critique et
analytique acquises dans le cadre d’un programme d’arts libéraux sont tout
aussi importantes.
M. Bolen a instauré une nouvelle initiative novatrice, née de son désir d’aider
les étudiants à réussir après leur graduation, qui a été lancée à l’Université de
Regina en septembre 2010. L’UR Guarantee Program (Programme de garantie
de l’Université de Regina) offre aux étudiants de première année l’option de
s’inscrire à une gamme d’activités – comme des activités extrascolaires ou du
travail communautaire – pendant leurs études de premier cycle, de façon à
enrichir leur expérience scolaire et de mieux les préparer au marché du travail.
Si les participants au programme n’ont pas trouvé d’emploi lié à leur carrière
dans un délai de six mois après leur graduation, l’Université lève les droits et
frais de scolarité l’année suivante pour 30 heures de crédits supplémentaires
en cours de premier cycle.
M. Bolen s’attend à ce que nombre d’étudiants soient enthousiastes à l’idée
de profiter d’un emploi garanti ou de la possibilité de poursuivre leurs études
gratuitement. Mais pour lui, le plus emballant est que les étudiants auront
accès à des activités extrascolaires qui accroîtront fortement leur aptitude
au travail. « Le réel avantage de ce programme est qu’en participant à ces
activités, les étudiants seront mieux préparés pour le monde du travail »,
explique M. Bolen. Près de 25 pour cent des nouveaux étudiants se sont
inscrits au programme en 2010 et M. Bolen souhaite voir ce chiffre grimper
dans les années à venir.
Tout indique qu’en participant à ce programme qui leur assurera une
expérience universitaire plus équilibrée, les étudiants en tireront de gros
dividendes après leur graduation. M. Bolen et son équipe ont récemment
effectué un sondage auprès d’employeurs de la Saskatchewan afin de
déterminer quelles compétences ceux-ci recherchent dans leurs employés.
Il a été heureux d’apprendre que les employeurs recherchent des
personnes dotées d’un bagage d’aptitudes bien équilibré.
« Les employeurs affirment qu’il est plus important [pour l’employé
éventuel] d’être ouvert d’esprit et polyvalent que d’avoir un ensemble
donné de compétences, souligne M. Bolen. Leur préférence est d’engager
« à la Fin de leurs études secondaires, les étudiants devraient comprendre les objectiFs des diFFérents cheminements d’études, et ils devraient Faire leur choix avec discernement. »
10 auTOmne 2011 www.magazineOpTiOnsCaRRieRes.COm une publiCaTiOn de l’aCsee
amanda sage est une journaliste indépendante.
pour de plus amples renseigments, veuillez consulter : uregina.ca, talentegg.ca, magazineoptionscarrieres.com
des candidats qui ont de vastes aptitudes… Nous avons constaté que
les employeurs qui accordent une entrevue à des personnes ayant une
formation scolaire différente de celle qu’ils avaient à l’esprit au départ ont
été agréablement surpris des candidats qu’ils ont rencontrés. »
de meilleures mesures incitatives pour de meilleurs résultatsSelon les propos de M. Bolen, plusieurs employeurs de la Saskatchewan
commencent à changer leur mentalité à l’égard de leurs pratiques
d’embauche, et c’est là un pas important dans la bonne direction. Par
contre, Mme Friesen croit qu’il ne revient pas seulement aux employeurs de
faire tout le travail. Selon elle, le gouvernement devrait offrir des mesures
incitatives aux employeurs pour que ceux-ci envisagent un plus large
éventail de diplômés, dont des diplômés de programmes professionnels et
d’études générales, afin d’atténuer le fardeau de la formation à l’interne.
M. Smith convient qu’une grosse partie de la solution passe par du
financement et du soutien pour aider les employeurs à former les nouveaux
employés et pour aider les spécialistes en emploi à faciliter le passage
entre les études et le marché du travail. « Nous devons aider les étudiants,
non seulement pour qu’ils puissent aller à l’université, mais pour qu’ils se
trouvent un emploi lorsqu’ils en sortent, dit-il. Énormément d’efforts sont
déployés pour permettre l’accès à l’université, mais cela ne suffit pas; il faut
aussi aider les étudiants à passer à la prochaine étape après la graduation. »
D’après lui, le meilleur moyen de préparer les étudiants au marché
du travail serait d’introduire le concept de planification de carrière
beaucoup plus tôt dans leur parcours scolaire. « À la fin de leurs
études secondaires, les étudiants devraient comprendre les objectifs
des différents cheminements d’études, dit-il. Et ils devraient faire leur
choix avec discernement. » Il souligne qu’il n’a pas encore lu d’énoncé de
mission d’une université qui contenait les mots « emploi », « carrière »,
ou « travail ». Néanmoins, les étudiants se font dire par leurs parents,
par leurs enseignants et par les politiciens qu’un diplôme universitaire
mène à un emploi.
M. Smith encourage les étudiants à s’inscrire au programme qui les
intéresse, que ce soit un programme professionnel ou d’études générales.
Les diplômes en arts – économie, sciences politiques ou langues –
sont toujours intéressants. Ils permettent aux étudiants d’acquérir des
compétences universelles applicables dans un large éventail de carrières
et ils occupent une place importante sur le marché du travail au même
titre que les diplômes en gestion ou en génie. M. Smith suggère fortement
aux étudiants d’être réalistes quant à ce qu’ils peuvent s’attendre d’un
diplôme universitaire.
« L’université n’est pas une préparation au travail, précise-t-il. Elle est une
préparation à la vie. » oc
12 auTOmne 2011 www.magazineOpTiOnsCaRRieRes.COm une publiCaTiOn de l’aCsee
emplois dans le secteur des
Par Hillary Lutes
OpTiOns CaRRièRes auTOmne 2011 13
si l’environnement vous passionne et que vous vous intéressez
aux communications, au génie ou au design, vous serez heureux
d’apprendre que toute une gamme de nouvelles technologies et de
nouveaux emplois ont vu le jour dans le secteur « vert » au cours
des 20 dernières années.
« Les gens qui se passionnent pour l’amélioration de notre mode d’utilisation
des ressources, qui aiment travailler sur des marchés mondiaux et qui tolèrent
bien l’ambiguïté sont attirés par l’industrie des technologies propres, dit Céline
Bak, qui a produit le rapport 2011 de l’industrie canadienne des technologies
propres, et qui est co-directrice de la Coalition canadienne des technologies
propres. Cette industrie est déjà un important employeur au Canada. »
Beaucoup de changements sont survenus depuis 20 ans dans le domaine
des carrières liées à l’environnement. Alors que les emplois dans ce secteur
étaient autrefois considérés comme marginaux et attirant principalement des
« écolos », ils sont devenus aujourd’hui plus « grand public ». Ainsi, l’industrie
des technologies propres est devenue un secteur bien distinct, désignant
les nouvelles technologies de portée internationale qui permettent de fournir
des solutions aux problèmes du réchauffement climatique et de l’épuisement
des ressources à l’échelle mondiale – qu’il s’agisse de l’énergie solaire, des
biocarburants, de la valorisation des déchets, ou des véhicules à faibles
émissions. L’industrie des technologies propres vise également l’élaboration
de nouvelles politiques destinées à favoriser les initiatives vertes. Le marché
des technologies propres est en expansion rapide, ce qui se traduit par
l’émergence de passionnantes nouvelles possibilités, puisque la protection
de l’environnement et l’utilisation durable des ressources deviennent de plus
en plus une priorité tant pour les entreprises que les gouvernements.
La sensibilisation à l’environnement n’est plus un luxe pour les compagnies
– elle est devenue « un impératif opérationnel », déclare Robert Orlovski,
directeur des activités pour la société de communications, de marketing et
de stratégies de marque, Green Living; ce qui a entraîné une augmentation
massive du nombre d’emplois dans cette industrie. »
April Schaly, gestionnaire de la stratégie de sensibilisation aux carrières d’ECO
Canada, explique que le conseil du secteur sans but lucratif a été créé au début
des années 1990 afin de garantir le maintien de la prospérité de l’industrie
de l’environnement. « La croissance rapide de l’industrie de l’environnement
combinée à l’émergence des nouvelles technologies s’est traduite par une
hausse de la demande en praticiens qualifiés dans le domaine », dit-elle.
En fait, un grand nombre de secteurs de pointe et de secteurs émergents de
l’« économie verte » au Canada manquent encore de nouveaux travailleurs
et de travailleurs d’expérience. Selon le rapport d’ECO Canada, 14 pour
cent de la main-d’œuvre dans le secteur de l’environnement atteindra
l’âge de la retraite au cours des 10 prochaines années, libérant environ
100 000 emplois.
Les branches émergentes du secteur de l’économie verte sont ceux du carbone
et de l’atténuation des changements climatiques, et des énergies renouvelables
et de remplacement. Peu d’emplois sont actuellement offerts dans ces
domaines, mais au fur et à mesure qu’ils gagneront en popularité, les besoins
en travailleurs qualifiés croîtront vraisemblablement, d’expliquer Mme Schaly.
ECO Canada indique que les principales industries dans le domaine
de l’environnement sont actuellement concentrées dans des secteurs
traditionnels tels que l’agriculture, la pêche, la chasse, la construction de
« bâtiments verts », la gestion et la valorisation des déchets, et la prestation
de services scientifiques professionnels.
M. Orlovski explique que les carrières dans les domaines de la construction
ou du bâtiment exigent des études postsecondaires, par exemple en design
industriel ou en architecture; et que le programme d’arboriculture de
l’Université de Toronto est par ailleurs bien adapté à l’exercice d’emplois
dans les domaines de l’agriculture ou de la foresterie.
Un autre volet du secteur de l’environnement à connaître un essor rapide est
celui des communications et des relations publiques, toutes deux nécessaires
14 auTOmne 2011 www.magazineOpTiOnsCaRRieRes.COm une publiCaTiOn de l’aCsee
technologies propres et écotechnologies »
pour faire connaître les initiatives vertes des
compagnies et soutenir les employés d’autres
compagnies dans la mise en œuvre des politiques.
Les travailleurs dans le secteur de l’environnement
– qu’il s’agisse des ingénieurs qui conçoivent les
turbines éoliennes ou des travailleurs qui nettoient
les déversements de pétrole – ont tous un point
en commun, soit le fait de devoir disposer de la
formation et des compétences voulues.
« L’industrie de l’environnement regroupe
une main-d’œuvre très instruite », mentionne
Mme Schaly. Plus de gens de ce secteur que
dans les autres secteurs ont terminé des études
postsecondaires – 36 pour cent d’entre eux ont
au moins un baccalauréat, comparativement à
22 pour cent pour l’ensemble de la main-d’œuvre
canadienne. Il s’agit donc d’une bonne idée
que de considérer de suivre l’un des nombreux
nouveaux programmes d’études postsecondaires
offerts dans le secteur de l’environnement, tel
le programme en génie de l’environnement de
l’Université Carleton.
Mme Schaly estime que des études en sciences
ou en génie sont les mieux adaptées aux emplois
dans le secteur de l’environnement, bien qu’il
s’agisse d’un secteur multidisciplinaire qui fait
appel à des gens de toutes formations.
M. Orlovski coordonne le Salon Green Living de
Toronto, destiné à fournir aux consommateurs
soucieux de l’environnement toute une gamme
d’options vertes depuis les voitures hybrides
jusqu’aux vêtements en coton biologique.
Un groupe de spécialistes issus de l’industrie de
l’environnement ont discuté des emplois verts
dans le cadre d’un nouveau forum organisé au
Salon, auquel ont assisté 450 personnes. On a
demandé à chaque panéliste de répondre à cinq
questions, notamment de fournir la définition
d’un emploi vert et de décrire la recherche d’un
emploi dans ce secteur. Cette discussion a été
suivie d’une période de questions à l’intention du
public. M. Orlovski souligne que l’intérêt manifesté
à l’égard de ce forum et les sujets abordés
constituent un bon indicateur de l’évolution du
secteur – il est en expansion constante et revêt
de plus en plus d’importance.
Si l’environnement vous intéresse et que
vous envisagez une carrière dans ce
secteur, il existe quelques moyens de vous y
préparer. Mme Bak, Mme Schaly et M. Orlovski
recommandent tous trois aux jeunes attirés par
l’environnement de commencer par travailler
comme bénévoles dans une branche qui les
intéresse, afin d’explorer les possibilités de
carrières qui y sont offertes.
SOU
RC
E : C
ÉLIN
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Le secteur des technologies
propres connaît une expansion
de 12 pour cent par année,
si bien que sa taille aura triplé dans 10 ans.
Les emplois dans le domaine de l’environnement sont
habituellement axés sur les marchés locaux, tandis
que les emplois dans le secteur des technologies
propres se retrouvent généralement dans des
entreprises d’envergure internationale.
Les technologies propres visent trois grands objectiFs, à savoir la réduction des répercussions
négatives sur l’environnement, la prestation d’un
rendement concurrentiel et l’utilisation de moins de
ressources qu’avec les technologies conventionnelles.
Le secteur des technologies
propres investit dans la recherche et le développement afin de
demeurer concurrentiel.
Le secteur de
l’environnement a
une croissance constante, alignée sur
celle du PIB du Canada.
OpTiOns CaRRièRes auTOmne 2011 15
Il est également recommandé de consulter le
site Web d’ECO Canada (eco.ca), qui renferme
une mine d’informations et d’outils utiles. On y
trouve par exemple un outil interactif qui permet
d’arrimer vos intérêts et les emplois potentiels
dans le secteur de l’environnement, pour avoir
une meilleure idée des options disponibles.
Les emplois ayant un lien avec l’environnement
sont nombreux, mais il peut être difficile de les
trouver ou de déterminer s’il s’agit d’emplois
dans le domaine des technologies propres.
Le site Web d’ECO Canada est également le
plus important site d’emplois au Canada, sur
lequel les chercheurs d’emplois peuvent afficher
leur curriculum vitae gratuitement et entrer en
communication avec d’éventuels employeurs
partout au pays.
Bon nombre des nouveaux secteurs sont
justement… nouveaux, et peuvent par conséquent
être moins visibles sur le marché de l’emploi.
« Vous devez généralement vous adresser vous-
même à ces compagnies. Elles ne recrutent pas
sur les campus. Vous ne devez pas avoir peur de
manifester clairement votre intérêt », dit Mme Bak.
Toutefois, la majorité des étudiants optent pour
un emploi vert parce qu’ils sont passionnés par
l’environnement. « La majorité des praticiens
disent avoir choisi de travailler dans le secteur
de l’environnement parce qu’ils souhaitaient
améliorer l’environnement. C’est généralement
une affaire de passion », dit Mme Schaly.
Si vous êtes à la recherche d’un emploi vert,
vous devez demeurer à l’affût de certains titres
clés – les titres de « directeur du développement
durable », « gestionnaire des activités de
sensibilisation » et « coordonnateur de projets »
désignent tous des emplois dans le domaine
de l’environnement, explique M. Orlovski.
Bien que l’expression « emplois verts » fasse
automatiquement penser aux nouvelles technologies
ou à des fonctions au sein d’entreprises œuvrant
dans le secteur de l’environnement, il est possible
de trouver ou de créer des emplois verts au sein
d’organisations traditionnelles, explique M. Orlovski.
De nombreuses organisations traditionnelles font
appel aux compétences transférables – compétences
acquises dans une autre sphère d’emplois pouvant
être utilisées dans le secteur des technologies
propres. Par exemple, les électriciens peuvent mettre
à profit leurs compétences spécialisées dans la
fabrication de panneaux solaires.
Et étant donné qu’un très grand nombre de
travailleurs du secteur des technologies propres
ont choisi ce domaine en raison de leur passion
pour l’environnement, beaucoup des emplois
qu’on y trouve sont issus des idées des employés.
« De nombreuses initiatives vertes ont été
proposées par le personnel local, mentionne-t-il,
ajoutant que le secteur de l’environnement est
très dynamique et en plein essor. Les possibilités
ne cessent d’augmenter. » oc
pour de plus amples renseigments, veuillez consulter : eco.ca, canadiancleantechnologycoalition.ca,
greenlivingenterprises.ca,
magazineoptionscarrieres.com
hillary lutes est une étudiante en
journalisme de l’Université Carleton
16 auTOmne 2011 www.magazineOpTiOnsCaRRieRes.COm une publiCaTiOn de l’aCsee
Par Maria Church
le rattrapage des
tic
OpTiOns CaRRièRes auTOmne 2011 17
l es carrières en informatique ont évolué à pas de géant depuis
l’époque où les jeunes programmaient des jeux innovateurs tels
que Pac-Man dans le sous-sol de leurs parents. Pourtant, le
marché des technologies de l’information et des communications (TIC) demeure un domaine plutôt jeune en constante évolution.
Pour les gens qui font carrière dans le domaine, cette réalité se traduit par
un niveau d’emploi qui fluctue au gré du marché. Bien que la demande
de main-d’œuvre hautement qualifiée demeure élevée, les employeurs
recherchent maintenant des nouveaux diplômés en TIC qui maîtrisent
d’autres connaissances en plus des connaissances informatiques.
parFait exempleFrais émoulu du Collège Sheridan en 1999, armé de son diplôme en
multimédia interactif, Andrew Smyk a vécu intimement la frénésie des
offres d’emplois en TIC qui a suivi « l’essor d’Internet » de la fin des
années quatre-vingt-dix.
« En 1999, je n’avais qu’à afficher mon curriculum vitae sur des sites de
recherche d’emploi comme Monster et en moins de trente minutes mon
téléphone commençait à sonner, dit M. Smyk. Peu importe ce que l’on
créait, tout semblait avant-gardiste, pourtant le travail ne reposait presque
jamais sur des stratégies commerciales. »
Aujourd’hui, M. Smyk croit que la profession a gagné en maturité et a évolué
considérablement depuis cet essor, mais, comme le savent les étudiants en
économie, ce qui monte finit par redescendre.
Aux alentours de 2001, « l’effondrement de la bulle Internet » a fait
chuter le taux d’inscriptions aux programmes des TIC. « Internet n’a pas
18 auTOmne 2011 www.magazineOpTiOnsCaRRieRes.COm une publiCaTiOn de l’aCsee
disparu, c’est simplement l’engouement qui s’est complètement dissipé,
explique M. Smyk, qui enseigne et coordonne maintenant le programme de
multimédia interactif à Sheridan. Les gens créaient un peu n’importe quoi
sans se préoccuper du cycle de vie du produit, des stratégies de marque ou
du message transmis. C’est cette absence de stratégie commerciale qui a
provoqué l’effondrement. »
De fil en aiguille, les entreprises ont perdu confiance dans les travailleurs
des TIC. Les inscriptions aux programmes de TIC se sont écroulées.
C’est alors qu’est arrivé le iPhone.
Selon M. Smyk, l’arrivée du iPhone sur le marché en 2007 a provoqué un
nouvel essor dans l’industrie des TIC. Cette fois, les employeurs avaient
raffiné leurs exigences envers la nouvelle main-d’œuvre.
« Les choses ont changé depuis cinq ou six ans. Fini le temps où l’on
cognait aux portes des entreprises en leur disant : “Voici un site Internet
que nous aimerions construire pour vous!” De nos jours, il faut offrir des
mesures de performances commerciales, expliquer comment l’achalandage
augmentera, démontrer l’ampleur de l’expansion du bassin de la clientèle
en plus de développer leur marque en ligne », explique M. Smyk.
la nouvelle réalitéEn plus des avancements technologiques, quelles sont les répercussions
de cette évolution du marché des TIC sur les candidats à la recherche
d’un emploi?
« Les entreprises sont à la recherche de qualités humaines : la motivation,
l’autodidactisme, ainsi que des bases solides en programmation, en
planification et en stratégie ou en conception, explique M. Smyk. Les
entreprises sont prêtes à former elles-mêmes leurs employés pour qu’ils
acquièrent toutes les compétences dont elles ont besoin. »
Paul Swinwood, président du Conseil des technologies de l’information et
des communications (CTIC), un organisme à but non lucratif, souligne que
la nouvelle réalité dans le monde des TIC oblige les travailleurs à faire preuve
de talents multiples dans le marché des TIC.
« Le marché des TIC d’il y a vingt ans – et je parle d’expérience – avait
besoin de gens pouvant coder et programmer, le reste importait peu, dit-il.
Il suffisait de confier un problème à 50 ou 60 personnes qui s’acharnaient
sur les codes pour trouver une solution. »
De nos jours, un seul travailleur en TIC doit accomplir la tâche de ces
50 ou 60 personnes en adaptant un programme « générique » aux besoins
précis de son entreprise, explique M. Swinwood. C’est ce qu’il nomme
« l’implémentation » des TIC. Afin que les étudiants développent les aptitudes
et aient les connaissances pratiques requises pour cette implémentation, les
universités doivent adapter leurs programmes en intégrant de nouveaux volets
comme la gestion des affaires, la cybersanté ou l’environnement.
Le CTIC travaille de concert avec les universités et collèges afin d’actualiser
leurs programmes de TIC en vue de satisfaire aux nouvelles exigences des
OpTiOns CaRRièRes auTOmne 2011 19
employeurs et d’attirer de nouveaux étudiants. M. Swinwood indique que le
CTIC a récemment conclu un partenariat avec l’Université Dalhousie pour
revitaliser le diplôme en informatique en le combinant avec des programmes
des autres facultés de l’université. Dans le même ordre d’idées, l’Université
Simon Fraser compte introduire un programme de maîtrise en technologie
des affaires qui combinerait les TIC et les études commerciales dans un
même diplôme.
des chiFFres à l’appuiUne étude publiée récemment dans le cadre du mandat du CTIC prédit que
le marché canadien aura besoin de plus de 100 000 travailleurs qualifiés
en TIC durant les quatre prochaines années. Ces chiffres, compilés dans
une étude intitulée La Perspective, sont fondés sur des données provenant
de tous les secteurs des TIC, y compris le gouvernement, les hôpitaux, les
transports et les mines.
Le manque de main-d’œuvre est lié à l’effondrement de la bulle Internet, qui
a fait chuter le nombre d’étudiants envisageant une carrière dans les TIC
au début des années 2000, et à l’évolution des exigences professionnelles
vers un alliage de compétences en TIC, de compétences en gestion et de
connaissances du domaine Internet. Ces facteurs sont à la source de la
pénurie actuelle de travailleurs qualifiés dans les TIC. Le gouvernement
fédéral est conscient du problème et a lancé une « stratégie sur l’économie
numérique » en 2010 afin d’évaluer l’avenir de l’économie numérique au
Canada. L’an dernier, le CTIC a obtenu des fonds gouvernementaux pour
financer la première année de salaire des nouveaux diplômés qui participent
à des programmes travail-études dans des entreprises des TIC.
« Nous savons à quel point il est difficile de décrocher un premier
emploi, et c’est donc là-dessus que nous mettons le plus d’efforts, affirme
M. Swinwood. Cette année, nous avons pu compter sur un financement d’un
million de dollars pour y travailler. Maintenant nous l’avons dépensé et nous
nous demandons si ces fonds seront renouvelés en 2012. »
Avec plus d’incitatifs financiers, le CTIC espère que les étudiants auront
envie d’une carrière dans les TIC. Ces incitatifs font partie du train de
stratégies qu’il a mis de l’avant pour s’attaquer à la forte demande de
travailleurs dans le marché des TIC.
sages conseils« La demande est présente, mais les entreprises doivent rapidement faire
preuve de productivité et c’est pourquoi il est si difficile de dénicher un
premier emploi, explique M. Swinwood. En embauchant des employés qui
ne connaissent ni leurs opérations ni leurs processus, les entreprises doivent
consacrer beaucoup de temps à leur formation. »
Contradictoire, n’est-ce pas? Malgré la demande élevée de travailleurs des
TIC, les nouveaux diplômés éprouvent des difficultés à entrer dans la roue.
Selon M. Swinwood, « les entreprises cherchent toujours la crème de la
crème, les meilleurs de tous, car autrement ils peuvent confier le travail à
l’étranger pour la moitié du coût. »
Quel est le meilleur conseil à donner aux nouveaux diplômés? Participer
à un programme travail-études. « Si les diplômés ne possèdent pas
le bagage d’informations et de connaissances requises – en plus de
l’expérience, car, bien entendu, les entreprises veulent des gens avec
de l’expérience, ils auront de la difficulté à percer. D’où l’importance de
participer à un tel programme. »
Souvent, les entreprises qui embauchent des étudiants dans le cadre
d’un programme travail-études leur offrent un poste permanent à l’issue
de leur stage.
les bonnes nouvellesUne fois dans le premier emploi, les diplômés en TIC ont accès à de
nombreux et souples cheminements de carrière, selon M. Swinwood. « Les
compétences acquises par ceux qui se tiennent à jour et à niveau dans le
secteur se transposent facilement », explique-t-il.
Pour sa part M. Smyk croit que, grâce au bouche-à-oreille, les étudiants
découvriront les attraits d’une carrière en TIC. Selon lui, la pénurie de
main-d’œuvre s’explique par le décalage entre le nouvel essor du marché
des TIC et le moment où les étudiants ont choisi de faire carrière dans le
secteur. Néanmoins, avec autant de partenaires travaillant à accroître la
main-d’œuvre dans les TIC, il pense que les étudiants saisiront rapidement
l’occasion et commenceront à réintégrer les programmes des TIC. oc
maria church est une étudiante en journalisme de
l’Université Carleton.
pour de plus amples renseigments, veuillez consulter : ictc-ctic.ca, sheridanc.on.ca, magazineoptionscarrieres.com
« l’arrivée du iphone sur le marché en 2007 a provoqué un nouvel essor dans l’industrie des tic.
20 auTOmne 2011 www.magazineOpTiOnsCaRRieRes.COm une publiCaTiOn de l’aCsee
OpTiOns CaRRièRes auTOmne 2011 21
la recherche d’emploi a bien changé
De la machine à écrire au réseautage
en lignePar Kristy Wright
petite, je savais déjà qu’il me faudrait officiellement devenir adulte à un
moment précis : en 2012. Ce serait l’année de ma graduation de l’université
et, comme je n’avais aucune intention de poursuivre au deuxième cycle,
je devrais théoriquement posséder tous les outils pour démarrer ma carrière
et ne plus avoir à compter sur le coup de pouce financier de mes parents.
22 auTOmne 2011 www.magazineOpTiOnsCaRRieRes.COm une publiCaTiOn de l’aCsee
En 1978, lorsque mes parents ont obtenu
leur diplôme aux États-Unis, l’économie était
florissante et le taux de chômage reculait.
Après avoir cherché quelques noms d’entreprises
à la bibliothèque de son école, mon père avait
rédigé son curriculum vitae et sa lettre de
présentation à la machine à écrire et les avait
envoyés par la poste. Quelques lettres, et hop,
on lui offrait un poste dès la fin de ses études.
Pas surprenant que mes parents aient pu passer
directement de locataire étudiant à propriétaire
de maison, impatients de commencer leur
vie d’adulte.
J’imagine que mes parents ont toujours
pensé que mes sœurs et moi en ferions autant.
Mais nous sommes loin de 1978. Avec le taux
de chômage en hausse constante depuis la
fin de mes études secondaires, je doute de
rééditer un tel succès. J’ai beau avoir l’âge de
quitter le nid familial, les limites du marché
du travail actuel me poussent à croire que je
devrai occuper ma chambre d’adolescente
jusqu’à ce que j’aie les moyens de voler de mes
propres ailes. Je ferai donc comme a fait l’une
de mes sœurs lorsqu’elle a obtenu son diplôme :
elle a dû attendre quelques mois avant de se
trouver un emploi et prendre son envol. D’ailleurs,
ma situation n’a rien d’unique, puisque bon
nombre de mes pairs sont revenus à la maison
jusqu’à ce qu’ils se bâtissent une fondation solide
pour leur carrière.
Pour moi, c’est une sage solution à long terme,
mais pour mes parents, c’est une situation gênante
de dernier recours. Au mois de mars de chaque
année scolaire, je revis plus ou moins la même
conversation téléphonique avec mes parents :
« Maman, papa, je suis tellement stressée! J’ai
trois travaux à rédiger, en plus je dois faire la
promotion des événements pour lesquels je me
suis portée bénévole! »
« Fais de ton mieux ma chérie. En passant, as-tu
fait tes demandes de stage? »
« Mais mes travaux — »
« Et ton compte de banque? As-tu téléphoné à la
banque aujourd’hui? As-tu ajouté des minutes à
ton forfait de téléphone? »
Je sais qu’ils me veulent le plus grand bien,
mais j’ai parfois l’impression qu’ils ne réalisent
pas à quel point la recherche d’emploi n’est
plus ce qu’elle était. La formule miracle de
leur génération ne répond plus à la réalité
d’aujourd’hui.
la Formule miracle de leur génération ne répond plus à la réalité d’aujourd’hui.
OpTiOns CaRRièRes auTOmne 2011 23
Voici l’exemple parfait : mes parents croient
que le processus de recherche pour un emploi
à temps partiel sert d’exercice pratique pour
acquérir un certain professionnalisme. Vendre ma
salade sur un formulaire de candidature, serrer
la main du responsable et toujours offrir une
performance impeccable en entrevue devraient
m’aider à saisir le sens du réseautage. Pendant
des années, ma mère me tendait les clés de sa
voiture, m’ordonnait de changer mon T-shirt pour
un chemisier convenable et me poussait hors
de la maison afin que je consacre ma journée
à « réseauter » avec les gérants de grands
magasins et de restauration rapide.
Elle ne saisit pas qu’aujourd’hui, cette façon de
faire est devenue presque une perte de temps. Si
je demandais à parler au responsable, l’employé
adolescent à l’avant me demanderait pourquoi. Si
je lui disais : « c’est pour une demande d’emploi »,
il me répondrait sûrement : « tous nos formulaires
de candidature sont disponibles en ligne », sur le
ton de la réplique trop souvent répétée.
Je devrais alors rebrousser chemin avec mon
maigre butin de deux formulaires dans mon
sac après avoir visité plus d’une douzaine de
magasins. À la maison, je n’ai qu’à démarrer
mon ordinateur portable et à cliquer sur les
petites cases du formulaire électronique de
candidature parfaitement organisé, mais
totalement dépourvu de toute personnalité.
Cette méthode plaît sûrement aux gérants,
car ils n’ont pas à endurer vos longues réponses
préparées d’avance et n’ont pas à gérer le
contact en face à face. C’est d’autant plus
facile pour eux de vous ignorer.
Depuis que je me suis trouvé un appartement
en ville cet été, mes parents et moi nous appelons
pour prendre des nouvelles. Je l’avoue, lorsque je
ne travaille pas, mes yeux sont rivés
à mon écran d’ordinateur, l’onglet Facebook
ouvert en tout temps. Même au téléphone,
je peux entendre mes parents s’échanger un
regard désapprobateur.
Ils ne savent pas que, pour moi, c’est aussi du
travail. Facebook n’est pas un substitut pour les
méthodes de réseautage de mes parents, c’est
un supplément. Ajouter des collègues de travail
à ma liste d’amis Facebook équivaut à une
lettre de remerciement. Lorsque je partage des
liens vers des blogues ou des sites Internet qui
ont publié mes articles, j’augmente le nombre
de visiteurs sur la page et, par le fait même, le
bassin de gens qui me suivent. Lorsque « j’aime »
la page d’une entreprise, elle me permet de
suivre ses progrès au cas où je déciderais d’y
postuler un emploi un jour.
Je ne pourrai peut-être pas prétendre jouir de
mon entière indépendance financière d’ici 2012.
Pourtant, même si mes parents considèrent que
je passe un peu trop de temps sur Facebook,
je sais que négliger les tendances des réseaux
sociaux en ligne nuirait à ma carrière. De toute
façon, j’ai toujours préféré les T-shirts aux
chemisiers. oc
pour de plus amples renseigments, veuillez consulter : magazineoptionscarrieres.com
kristy wright est une étudiante en
journalisme de l’Université Carleton.
24 auTOmne 2011 www.magazineOpTiOnsCaRRieRes.COm une publiCaTiOn de l’aCsee
LA NOUVELLE RÉALITÉ dU
marché du
travailPar Erin Jackson,
avec la contribution de Michèle Cyr Lemieux et
Mélance Gahungu
OpTiOns CaRRièRes auTOmne 2011 25
rares sont les élèves qui terminent leurs études secondaires sans avoir entendu une phrase qui commence par « quand j’avais votre âge… » À cette phrase, souvent prononcée par les
parents ou les mentors, s’ajoute une longue
liste de commodités qui n’existaient pas il
y a vingt ans. En effet, il fut une époque où
les gens étaient plus « intelligents » que leur
téléphone, où un petit « i » placé devant
un mot était de toute évidence une erreur
grammaticale et où « Apple » ne désignait
rien d’autre qu’une pomme.
L’expansion et l’harmonisation des liens
d’interdépendance entre les nations,
communément appelées « mondialisation »
a amené les pays à considérer la sphère
mondiale comme un lieu de compétition. En
plus de multiplier les choix qui s’offrent aux
consommateurs et de faciliter la mobilité des
candidats à l’emploi, la mondialisation amène
une connexion obligée entre les acteurs. Ce
qui se passe ici influence aussi ce qui se
passe ailleurs; dans une certaine mesure,
c’est «l’effet papillon».
En ce sens, les variations monétaires, les
fusions et les relocalisations d’industries et
les nouveaux types d’entreprises (multimédia,
électronique, environnement, technologies de
l’information, etc.) sont tout autant de facteurs
qui ont influé sur le marché du travail, au
Québec comme partout ailleurs dans le monde.
Les entreprises cherchent aussi à augmenter
leur capacité à s’adapter rapidement aux aléas
du marché ; une quête de flexibilité qui se
traduit, entre autres, par une refonte de l’emploi.
Au poste temps plein, régulier et permanent,
communément appelé « emploi typique », les
employeurs semblent favoriser le travail à temps
partiel, contractuel, faisant même davantage
appel au secteur privé.
La montée de l’emploi atypique est aussi
conjuguée à une réingénierie de l’emploi par
l’augmentation de la polyvalence des employés et
des exigences en termes de scolarité. Il devient
progressivement important d’obtenir un diplôme;
celui de cinquième secondaire devenant une
exigence minimale. En fait, comme l’affirme
Mme Lee-Anne McAlear, directrice de programme
au Centre d’excellence Schulich de l’Université
York, « les études offrent une porte d’entrée
sur le terrain de jeu ».De plus, les employeurs
veulent recruter des personnes passionnées par
leur domaine et le perfectionnement, faisant
transiter l’appartenance des employés de
l’entreprise vers une appartenance d’expertise.
Dans ce contexte, les entreprises et les candidats
à l’emploi se doivent donc de posséder les
moyens de leurs ambitions afin de rester
compétitifs dans un marché mondialisé.
Le monde a donc évolué à une vitesse
foudroyante, et le marché du travail n’y a pas
échappé. Les chercheurs d’emploi et nouveaux
diplômés doivent cependant surmonter un
obstacle de taille : trouver une nouvelle
manière de gravir les échelons professionnels.
Décidément, les conseils d’autrefois ne
semblent plus nous aider à réussir aujourd’hui…
Selon Mme McAlear, les entreprises ont changé,
elles veulent maintenant des employés avec des
habiletés multiples. « Elles veulent que leurs
employés puissent apprendre à se servir des
systèmes existants, mais qu’ils soient également
aptes à innover lorsque c’est nécessaire »,
explique-t-elle. Qu’on le veuille ou non, les
entreprises cherchent des candidats qualifiés
qui savent aussi exercer leur créativité.
saisir l’occasion : comment bien se positionnerComme la plus importante tranche de population,
les baby-boomers, approche de la retraite, nous
devrions voir une foule de postes se libérer dans
la prochaine décennie. On dirait que c’est une
bonne nouvelle, mais elle comporte une attrape.
Selon Andrew Cardozo, directeur général de
l’Alliance des conseils sectoriels, les nouveaux
diplômés peuvent difficilement décrocher
un poste de débutant, car les employeurs
ont besoin de travailleurs d’expérience pour
combler le manque.
De plus, nous faisons face à une « surenchère
des titres de compétences » dans le marché
du travail, dit-il. Comme le nombre de
diplômés universitaires augmente, les
employeurs peuvent aisément exiger une plus
haute scolarité pour un poste, vu le bassin
impressionnant de candidats.
Voici quelques moyens faciles qui vous aideront
à mieux vous positionner sur le marché du
travail selon M. Cardozo.
» toujours se trouver un emploi d’été : diversifier ses emplois pour
développer plus d’aptitudes.
» bénévolat : l’initiative et l’engagement
auprès de la communauté font bonne
impression sur les employeurs.
» Faire un stage : profiter de son
expérience en offrant plus que ce qui
est demandé.
» Faire preuve d’engagement : même dans les emplois peu spécialisés, les
engagements à long terme paraissent bien
dans un curriculum vitae.
» prendre des cours supplémentaires : élargir son éducation en suivant d’autres
cours collégiaux ou universitaires après avoir
obtenu un diplôme.
» surveiller son curriculum vitae : ce bout de papier est ce qui vous décrira
au cours des prochaines années.
A noter qu’au Québec, des structures
facilitantes offrent de l’aide aux
chercheurs d’emploi. Environ 230 organismes
spécialisés en employabilité sont au service
de toutes les catégories de clientèles :
jeunes, adultes, décrocheurs, étudiants,
etc. Parmi ces organismes figurent les
110 Carrefours jeunesse-emploi (CJE) du
Québec qui offrent des services et activités
d’employabilité, d’entrepreneuriat et de
retour à l’école, à de jeunes adultes de
16 à 35 ans résidant dans leurs territoires
de service.
26 auTOmne 2011 www.magazineOpTiOnsCaRRieRes.COm une publiCaTiOn de l’aCsee
internet : quoi Faire et quoi éviter dans les réseaux sociauxVous connaissez le fonctionnement : vous
sortez pour une soirée en ville avec vos amis
et, dès le lendemain matin, les photos de votre
soirée se retrouvent sur Facebook, votre nom
bien identifié dans chacune d’elles. Même si
vous voulez partager tous les détails de votre
vie personnelle avec vos amis, sachez que
toute l’information peut aussi être vue par un
employeur potentiel, voilà le problème avec
les réseaux sociaux.
« Les jeunes se croient invincibles et ne pensent
pas que leurs gestes peuvent revenir les
hanter, explique M. Cardozo. Il est préférable
de considérer toute l’information que vous
publiez en ligne comme si elle faisait partie
d’une entrevue. »
Internet offre aussi son lot de bonnes nouvelles.
Siobhan Williams, chef du marketing et des
communications chez BioTalent Canada,
encourage les étudiants à utiliser les ressources
en ligne pour en savoir plus à propos de la
carrière qu’ils souhaitent entreprendre. Le site
Internet du conseil sur le secteur bioéconomique
offre une ressource intitulée la banque d’emploi
PetriDish – un guide en ligne qui expose les
qualités recherchées par les employeurs selon
un type d’emploi précis.
Lorsque vous faites des recherches sur les
employeurs et les opportunités, le truc est de
dénicher l’information qui s’applique à vos
ambitions de carrière.
dix emplois qUI N’ExIsTAIENT
pAs IL y A VINgT ANs
1 stratège des médias sociaux
2 Coordonnateur de l’apprentissage à distance
3 bio-informaticien
4 Coordonnateur des services aux aînés
5 Conseiller de vie
6 blogueur
7 analyste de l’expérience utilisateur
8 développeur de logiciel numérique
9 Contrôleur de la gestion de l’énergie
10 Coordonnateur du développement durable
OpTiOns CaRRièRes auTOmne 2011 27
rester ouvertBien qu’il soit utile de se concentrer sur des
habiletés précises associées à la carrière qui
vous intéresse, il faut éviter un écueil. En
effet, selon M. Cardozo, il ne faut surtout pas
être trop précis dans son choix de carrière.
« Ne soyez pas catégorique dans votre choix
de carrière, dit-il. Gardez une ouverture
d’esprit, envisagez des plans de rechange
et pensez toujours aux autres possibilités
qu’offre l’industrie. »
Il est intéressant de savoir que, au Québec, la
restructuration du marché du travail a modélisé
les domaines d’emploi. Sous l’impact des facteurs
technologiques, socioéconomiques, politiques et
culturels, on remarque un recul plus ou moins
marqué des secteurs primaire et secondaire quant
aux emplois disponibles, tandis que le secteur
tertiaire, touchant notamment les services, a
connu un regain.
Les domaines d’expertise qui devraient marquer
le monde du travail d’ici 2016 sont, entre autres,
le secteur de la santé, les sciences naturelles et
appliquées et le domaine des arts et de la culture.
Le plus fort taux de croissance sera cependant
senti dans les emplois où une formation technique
collégiale est normalement exigée.
la notion de réseautageL’expression « l’important n’est pas ce que tu sais,
mais bien qui tu connais » peut sembler clichée,
mais elle comporte encore un brin de sagesse
pour les chercheurs d’emploi d’aujourd’hui. La
clé est de savoir réseauter efficacement, affirme
Mme McAlear en ajoutant qu’elle n’a jamais obtenu
un emploi sans l’entremise d’une connaissance.
Lorsque vous trouvez votre champ d’intérêt,
tout repose sur « qui vous rencontrez, à quelle
fréquence et ce que vous apprenez en leur
présence, dit Mme McAlear. Les gens ont un
bagage scolaire, mais aussi un bagage de vie. »
Le monde change si rapidement que, selon les
prévisions, 60 p. 100 des enfants présentement
en garderie occuperont des postes qui n’existent
pas encore aujourd’hui. Vos expériences
personnelles peuvent donc faire toute la différence
entre vous et les autres.
Qui sait, dans vingt ans, peut-être dirons-nous
également « dans notre temps… ». D’ici là,
concentrons notre énergie à nous trouver un
bon emploi. oc
pour de plus amples renseigments, veuillez consulter : councils.
org, biotalent.ca, cjereseau.org,
magazineoptionscarrieres.com
erin jackson est une étudiante en
journalisme de l’Université Carleton.
michèle cyr lemieux est agent régional
de sensibilisation à l’entrepreneuriat jeunesse
pour la Table des Carrefours jeunesse emploi
de l’Ile de Montréal.
mélance gahungu est conseiller en
emploi et directeur-adjoint au Carrefour
jeunesse emploi Côtes-des-Neiges.
28 auTOmne 2011 www.magazineOpTiOnsCaRRieRes.COm une publiCaTiOn de l’aCsee
les employeursenvahissent
le royaume Des méDias sociaux
Par Mike Gregor
Pour les étudiants comme moi, la terminologie
des médias sociaux nous vient tout naturellement.
On pourrait même dire qu’elle appartient à notre
langue maternelle et, comme avec toute langue
maternelle, nous créons un lien sentimental avec
notre « cyberhéritage ». C’est notre langue! Nous
avons modelé sa syntaxe et son symbolisme. Sa
culture est exclusive à notre génération. Derrière
la grande sphère des sites de médias sociaux, de
Facebook à Twitter et YouTube, se cache le royaume
des adolescents et jeunes adultes qui partagent des
pensées, des photos et des rires avec leurs amis.
Les réseaux sociaux nous appartiennent entièrement
et incontestablement, n’est-ce pas? Absolument pas!
Voyons plutôt les faits concrets. Aujourd’hui, le
groupe qui domine les réseaux sociaux est âgé
de 35 à 44 ans. L’utilisateur Facebook moyen a
38 ans, tandis que la moyenne d’âge sur Twitter
est de 39 ans. Soixante et un pour cent de tous
les utilisateurs Facebook sont âgés de plus de
35 ans. Étonnant de constater l’inexactitude
de notre perception d’exclusivité dans les
cybercommunautés. Qui aurait cru que nous,
les étudiants, étions en fait en minorité? Comment
cette invasion a-t-elle pu nous glisser sous le nez?
Et c’est loin d’être terminé. Selon vous, qui
mènera la prochaine invasion-surprise du
royaume social? Quel groupe démographique
peuplera nos fils de nouvelles et de sujets
tendance? Nul autre que les employeurs!
Les entreprises utilisent de plus en plus les
réseaux sociaux pour créer un contact direct avec
leurs clients et employés potentiels. En tant que
saluer. gazouiller. identiFier …cogner?
OpTiOns CaRRièRes auTOmne 2011 29
représentant au Centre de perfectionnement professionnel de l’Université
Wilfrid-Laurier, j’ai mené un sondage informel des dizaines d’employeurs
partout au pays à propos des médias sociaux et de l’utilisation qu’ils en font
dans leur processus de recrutement. Des multinationales du domaine des
technologies, aux établissements d’enseignement privés, en passant par les
œuvres de charité régionales, toutes leurs réponses dépeignaient le même
tableau. Voici mes résultats :
les employeurs vous ont à l’œilPrès de 90 pour cent des entreprises sont actifs sur au moins un site Web de
médias sociaux.
des goûts semblablesLes sites de médias sociaux qui intéressent le plus les employeurs sont (dans
l’ordre) : LinkedIn, Twitter, Facebook et YouTube.
la tendance est actuelle…Étonnant de constater que l’an dernier, 35 pour cent des entreprises se sont
tournées vers les sites de réseautage social pour embaucher le quart de
leurs nouveaux employés.
…et la tendance se poursuitLa majorité des employeurs s’attendent à augmenter le taux « d’embauche
par médias sociaux » dans les cinq prochaines années par rapport aux
données de 2010.
surveillez votre langue clavier Un taux alarmant de 20 pour cent des employeurs admettent avoir rejeté
une candidature pour manque de professionnalisme dans les images ou les
messages affichés sur la page de profil d’un média social quelconque.
Certains diront que ce ne sont « que des chiffres », qu’ils croiront bien
que les employeurs s’attardent aux médias sociaux lorsqu’ils en seront les
témoins. Eh bien, il est déjà trop tard. Vous n’avez qu’à penser au septième
match de la finale de la Coupe Stanley 2011 à Vancouver. Si vous vous
souvenez bien, les batailles, les coups ou les buts ne faisaient pas les
manchettes. Les manchettes annonçaient plutôt les émeutes et le rôle joué
par les réseaux sociaux pour retrouver certains coupables. Les médias
sociaux ont envahi Vancouver d’une manière indéniablement réelle.
Dan Relihan, responsable des initiatives de recrutement et d’emploi au
sein de l’Association des comptables généraux licenciés de la Colombie-
Britannique, admet que les employeurs ont porté une grande attention aux
émeutes (et, plus précisément, aux émeutiers). Il reconnaît que la rapidité
et la disponibilité des renseignements alimentés par les médias sociaux
permettent aux entreprises d’en apprendre plus que jamais auparavant à
propos de leurs employés actuels et futurs.
« Les réactions observées après les émeutes prouvent que nous avions tort de
nous croire aussi anonymes, explique M. Relihan. En tout temps, les gestes que
nous posons ou les mots que nous prononçons peuvent se graver éternellement
à notre dossier. Les émeutes sont un exemple parfait de gestes idiots posés lors
d’une soirée qui peuvent marquer la vie de quelqu’un à tout jamais. »
L’invasion des employeurs est déjà bien entamée. Une ère de changement se
pointe à l’horizon des communautés virtuelles à une vitesse foudroyante. En
30 auTOmne 2011 www.magazineOpTiOnsCaRRieRes.COm une publiCaTiOn de l’aCsee
tant qu’étudiants et chercheurs d’emploi, force est
de reconnaître les statistiques et de nous préparer
à intégrer un tout nouveau marché du travail : « le
marché du travail social ».
Nous n’avons aucune raison de nous inquiéter. Il
faut garder son calme (les invasions réussissent
mieux si les gens paniquent). Donc, démarrez
votre ordinateur, ouvrez votre session et restez
à l’avant-garde. La seule précaution à prendre
serait de « faire preuve de jugement ». Évitez
d’afficher sur votre profil tout contenu que vous
ne souhaiteriez pas révéler à votre employeur (ou
votre grand-mère).
Les employeurs n’embauchent pas des
enquêteurs privés ou des détectives virtuels pour
dérober vos secrets. Ils utilisent simplement les
médias sociaux pour découvrir votre caractère
professionnel.
Isabelle Morin, directrice de l’attraction des talents,
stratégie de marque des employeurs pour KPMG
au Canada, aide à élaborer des stratégies pour
consolider la présence du cabinet comptable dans
les médias sociaux comme Facebook, Twitter
et YouTube. La stratégie de KPMG à l’égard des
médias sociaux vise à « créer des relations avec les
candidats, à offrir des renseignements et à présenter
un aperçu du cabinet », dit-elle, et non à scruter vos
photos du vendredi soir publiées sur Facebook.
« Pour les candidats potentiels, [les médias
sociaux] facilitent et accélèrent l’accès opportun
aux offres de stages et de travail d’étudiant »,
explique Mme Morin. Elle recommande aux
étudiants de continuer à utiliser les médias
sociaux : « c’est un excellent outil, toutefois, il ne
faut pas négliger l’efficacité des liens que l’on crée
en rencontrant les recruteurs en personne. »
Somme toute, la morale de cette histoire est
simple : si vous voulez saluer, gazouiller ou
identifier, soyez certain de ne pas le regretter. oc
mike gregor est conseiller auprès de ses
pairs à l’Université Wilfrid Laurier.
pour de plus amples renseigments, veuillez consulter : lauriercc.ca/career/home.htm,
magazineoptionscarrieres.com
voici quelques-uns des commentaires Faits par des employeurs au pays »
« Faites preuve de professionnalisme, mais faites aussi attention de ne pas divulguer n’importe quel type d’information personnelle. »
« soyez vigilant avec ce que vous publiez sur les sites de médias sociaux, vous pourriez projeter une image négative aux yeux des employeurs. »
« pensez à ce que vous rendez public. utilisez une adresse courriel professionnelle et soyez conscient de l’image que vous projetez. »
32 auTOmne 2011 www.magazineOpTiOnsCaRRieRes.COm une publiCaTiOn de l’aCsee
l es diplômés ont bien changé. C’est du
moins ce que prétend un rapport publié
par la firme Work Group PLC établie
au Royaume-Uni. Si c’est vrai, et c’est
très probable, ceux qui recrutent les nouveaux
diplômés devraient changer également, s’ils
veulent être efficaces.
On constate des différences expérentielles et
générationnelles entre les membres de la génération
Y et leurs parents de la génération du baby-boom.
Il existe aussi des écarts entre les intentions des
recruteurs et les attentes des nouveaux diplômés.
Afin de pouvoir recruter des diplômés de la cuvée de
2012, il faut savoir gérer ces enjeux et de nombreux
autres. Graham Donald, président de Brainstorm
Strategy Group, a identifié un ensemble de nouveaux
défis comprenant la diversité dans l’embauche, une
concurrence accrue, la communication avec des
jeunes branchés et bien autres.
Voici quelques-uns des principaux défis que
doivent relever les employeurs et les moyens
novateurs qu’ils prennent pour le faire.
déFi » la transFormation démographique.La démographie exercera une influence majeure
sur le marché de l’emploi en émergence. Le taux
de natalité est actuellement en baisse au Canada,
le groupe d’âge le plus présent en milieu de travail
est celui du baby-boom et les plus âgés d’entre
eux ont atteint l’âge de la retraite. Au cours des
prochaines années, on comptera davantage de
personnes quittant le marché du travail que de
personnes y entrant. Il en résultera inévitablement
une pénurie de compétences.
solution » recruter de nouveaux employés qualiFiés et devenir un employeur de choix. Les employeurs novateurs élaborent des
programmes afin de recruter plus efficacement
de jeunes Canadiens et d’inciter des travailleurs
qualifiés de l’étranger à venir vivre et travailler
au Canada. Une telle approche exige bien sûr
du temps et de l’argent. C’est pourquoi les
employeurs avisés protègent leur investissement
en participant à des programmes d’apprentissage
en milieu de travail, comme des programmes de
stages et d’enseignement coopératif. Les étudiants
qui ont fait leur apprentissage dans une entreprise
ont tendance à y demeurer beaucoup plus
longtemps que les autres.
« Ces employeurs se concentrent sur des
éléments qui distinguent clairement la valeur
de leur offre d’emploi, souligne M. Donald : de
bons programmes de stages et de travail-études,
une bonne formation générale des responsables
du recrutement et à l’égard des attentes de
la génération Y, une recherche de l’inclusion
intergénérationnelle et interculturelle, ainsi que
des programmes efficaces de mentorat. »
déFi » le marché du travail exige des compétences diFFérentes.La nature du travail se transforme au fil des
nouveaux moyens adoptés par les personnes
pour communiquer et collaborer entre eux.
La technologie évolue plus rapidement que
les institutions. Par conséquent, nombre des
compétences exigées par le marché du travail
actuel ne font pas partie des programmes
scolaires, même au niveau postsecondaire.
Par Paul D. Smith
Des employeurs innoVent pour recruter sur les campus
OpTiOns CaRRièRes auTOmne 2011 33
solution » examiner les dossiers cocurriculaires.Les facultés et les départements s’efforcent de préparer leurs étudiants à
bien expliquer toutes les compétences qu’ils peuvent offrir à un employeur.
Le dossier cocurriculaire ou parascolaire d’un étudiant permet de rendre
compte de l’expérience acquise et des habiletés développées parallèlement
au programme officiel : bénévolat, activités parascolaires, emplois à temps
partiel, et ainsi de suite. Les employeurs qui comprennent la valeur d’un
dossier cocurriculaire savent qu’il indique souvent le potentiel d’un étudiant,
particulièrement dans les disciplines non traditionnelles.
Comme l’explique Christine Frigault, coordonnatrice des services de
planification de carrière à l’Université Mount Saint Vincent, « le dossier
cocurriculaire est un document universitaire officiel qui authentifie les
activités et l’engagement parascolaires d’un étudiant. Il peut être soumis
à un employeur pour une demande d’emploi ou être ajouté aux dossiers
utilisés en entrevue. »
déFi » les chercheurs d’emplois sont en réseau. Les diplômés forment plus que jamais des réseaux, et le bouche-à-oreille se
répand très rapidement à travers les médias sociaux. La bonne expérience
d’un étudiant auprès d’un employeur peut circuler rapidement. Mais une
mauvaise peut circuler encore plus rapidement.
solution » adapter les stratégies de recrutement aux nouvelles attentes des diplômés.Les employeurs s’intéressent grandement aux avis des étudiants et
des diplômés lorsqu’il s’agit de recruter. L’Université Memorial organise
l’événement « Toast to Hire Learning », au cours duquel des employeurs
interrogent un panel d’étudiants sur les préférences de leur génération en
matière de recrutement et d’emploi. Les succès remportés par l’événement
ces dernières années témoignent du vif intérêt des employeurs pour ces
points de vue qui leur servent à orienter leurs stratégies de recrutement
et d’embauche.
« Les employeurs savent que chaque nouvelle génération exige une
nouvelle approche pour le recrutement de travailleurs qualifiés et talentueux,
affirme Patricia Poirier, coordonnatrice du développement des employeurs
à l’Université Memorial. En connaissant les attentes et les besoins de la
génération qui arrive sur le marché du travail, les employeurs peuvent
adapter leur stratégie d’embauche afin de les séduire. »
Si vous lisez le présent article, vous faites probablement partie des candidats
recherchés par ces employeurs. Lorsque vous rencontrez un employeur,
observez s’il est à l’aise avec l’innovation. Vous saurez ainsi s’il comprend la
nouvelle réalité du recrutement. oc
paul d. smith est le directeur général de l’Association canadienne des
spécialistes en emploi et des employeurs.
pour de plus amples renseigments, veuillez consulter : www.careeredge.ca, msvu.ca/en/home/studentservices/careerplanning
services, mun.ca/cdel/career, magazineoptionscarrieres.com
34 auTOmne 2011 www.magazineOpTiOnsCaRRieRes.COm une publiCaTiOn de l’aCsee
i l y a des choses qu’on ne peut pas
apprendre en classe. Les programmes
coopératifs et les stages sont des trésors
méconnus. Pourtant, les étudiants ont
tout intérêt à participer à ces programmes, à
des stages et à d’autres programmes de travail-
études, car ces programmes leur permettent
d’acquérir des compétences et une expérience
qui enrichissent leur bagage de connaissances.
Les stages représentent une expérience d’une
valeur inestimable pour les étudiants de tous les
programmes. Paul D. Smith, directeur exécutif
de l’Association canadienne des spécialistes en
emploi et des employeurs (ACSEE), estime que,
selon plusieurs études, les diplômés qui font
des stages réussissent mieux la transition sur
le marché du travail, ils obtiennent de meilleurs
salaires de départ et restent plus longtemps
en poste.
Les programmes coopératifs et stages sont
définis différemment d’une école à l’autre, mais
dans tous les cas, il s’agit d’une expérience
d’apprentissage liée à la carrière d’un étudiant
ou d’un diplômé récent. La plupart des stages
offerts sont des postes à temps partiel, non
rémunérés dans le secteur à but non lucratif.
L’Université de Sherbrooke a été la première
université au Québec, et la deuxième au Canada,
à instaurer un régime coopératif dans ses
programmes. Selon Serge Gagné, le directeur
de la section placement du Service des stages
et du placement de l’Université de Sherbrooke,
le régime offre aujourd’hui 40 programmes
coopératifs, pour une moyenne de 4 000 stages
par année et affiche un taux de placement de
98 pour cent.
un pas Dans la
portePar Laura Jakubschuk,
avec la contribution de Serge Gagné
OpTiOns CaRRièRes auTOmne 2011 35
Depuis sa fondation en 1966, le régime
coopératif a su s’adapter aux besoins des
employeurs et aux attentes des nouvelles
générations d’étudiants. L’Université de
Sherbrooke n’a pas hésité à mettre les
technologies à contribution. Par exemple, en
2010, l’Université a développé une application
Web, le Plan de développement individuel des
stagiaires ou PDI. Cette application permet
d’archiver les réflexions de l’étudiant et lui
permet de mieux s’évaluer tout au long du
stage. Grâce au PDI, le coordonnateur du
stage et l’employeur ont aussi un accès virtuel
aux progrès de l’étudiant, créant ainsi un lien
continu entre l’étudiant, le coordonnateur
et l’employeur.
Les outils Web, tels que le PDI de l’Université de
Sherbrooke, et les services d’affichage d’offres
d’emploi constituent des ressources essentielles
pour les programmes de placement canadiens.
Ils appuient le placement des étudiants,
facilitent l’évaluation des stages et offrent
aussi des occasions d’emploi aux finissants.
L’Université de Colombie-Britannique (UBC)
et l’Université de Windsor ont aussi mis sur
pied d’excellents programmes de stages non
rémunérés dans le secteur à but non lucratif et
le secteur financé par les gouvernements.
Le programme de stages de la faculté des arts
de l’UBC a été lancé en 2009. Classé parmi les
activités hors programme, il ne donne pas droit
à des crédits, mais les étudiants participants qui
réussissent le stage reçoivent un certificat du
doyen de la faculté. Jusqu’ici, 250 étudiants ont
profité de ces stages.
Les étudiants s’adressent à des organismes de la
région de Vancouver pour poser leur candidature
à un stage, comme ils le feraient pour un emploi,
et ils sont choisis par les organismes. Stages
en journalisme, en planification d’événements,
développement des affaires, les possibilités
sont nombreuses et très diverses. Les étudiants
ont l’occasion de voir les applications pratiques
de leurs études et d’avoir une idée du choix
de carrière qui s’offre à eux. La plupart y
développent également des réseaux et des
contacts qui les aideront à lancer leur carrière à
la fin de leurs études.
« Cela permet d’avoir un pied dans la porte et
d’élargir son réseau de connaissances », explique
Karly Pinch, coordonnatrice du programme de
stages de la faculté des arts d’UBC.
Kate Minson, ancienne étudiante à l’UBC
et stagiaire, est d’accord. Elle a obtenu son
baccalauréat en théâtre en 2011 et elle a pu se
trouver un emploi directement lié aux compétences
et aux expériences qu’elle a gagnées dans le cadre
de son stage dans le service de perfectionnement de
« The Clutch », le centre culturel de Vancouver Est.
Aujourd’hui coordonnatrice des activités de
financement pour le Festival international des
arts de Vancouver, Kate estime que ce poste
était la suite logique de son cheminement
professionnel – non seulement, elle peut mettre
en pratique les compétences acquises pendant
son stage, mais elle en retire un salaire!
Pour sa part, l’Université de Windsor a
créé son Programme de stages bénévoles
(Volunteer Internship Program – VIP) il y a 20 ans.
Il est offert à tous les étudiants du premier cycle.
Le VIP est une activité parallèle au programme et
une note est inscrite sur les relevés de notes des
étudiants qui font les 40 heures de stage prévues
au cours d’un semestre.
La moitié des étudiants qui participent au
programme étudient à la faculté des arts et
des sciences sociales de l’Université, car ce sont
eux qui ont souvent le moins de chance d’acquérir
une expérience de travail pendant leurs études.
Les étudiants font leur stage dans des institutions
publiques à but non lucratif. Les employeurs
transmettent les descriptions de tâches à
l’Université, et le VIP se charge du jumelage.
Zachary Gerard, qui est en quatrième année
d’anglais et d’histoire à l’Université de Windsor,
s’étonne que les étudiants ne soient pas
particulièrement attirés par les stages.
« Un tas d’étudiants reçoivent des courriels sur
les programmes disponibles, mais ne s’inscrivent
pas parce qu’ils n’ont pas compris à quel point ils
sont utiles, lance Zachary, heureux du stage qu’il
a fait au centre d’action pour les travailleurs de
Windsor. Ce programme est un joyau méconnu
des étudiants de mon université. »
Karen Benzinger, directrice du centre d’éducation
au choix de carrière de l’Université de Windsor,
souligne qu’environ 350 étudiants participent
au VIP chaque année. Certains postes sont plus
populaires que d’autres, comme les postes dans
les écoles ou les établissements correctionnels,
mais le nombre de stages offerts est toujours
supérieur au nombre de participants.
Tous s’accordent à dire que, partout au Canada,
les stages jouent un rôle incontournable en
permettant aux étudiants de découvrir le marché
du travail et en offrant aux employeurs une
solution de recrutement rentable et efficace. oc
pour de plus amples renseigments, veuillez consulter : uwindsor.ca/
cce, careers.ubc.ca, usherbrooke.ca,
magazineoptionscarrieres.com
laura jakobschuk est une étudiante en
journalisme de l’Université Carleton.
serge gagné est Directeur de la section
placement Service des stages et du
placement Université de Sherbrooke.
explorer les choix et les préFérences
en matière de carrièree
déterminer ses principales habiletés et
Forces
quels sont les avantages de participer à un stage ou à un programme coopératiF? »
développer un réseau de
contacts et de recommandations
d’emploi
améliorer sa conFiance
en soi et son proFessionnalisme
36 auTOmne 2011 www.magazineOpTiOnsCaRRieRes.COm une publiCaTiOn de l’aCsee
v ous avez peut-être entendu parler
de la théorie du chaos, une théorie
mathématique utilisée, entre autres,
en météorologie. Cette théorie est à
l’origine de l’effet papillon – un film porte ce titre –
qui décrit comment des causes anodines peuvent
entraîner des bouleversements. Il y a même un
spécial d’Halloween des Simpsons qui illustrait ce
phénomène à l’aide d’un grille-pain qui permettait
de voyager dans le temps.
Robert Pryor et Jim Bright associent aujourd’hui la
théorie du chaos et le développement des carrières
dans leur livre The Chaos Theory of Careers :
A New Perspective on Working in the Twenty-First
Century (La Théorie du chaos professionnel :
nouveau point de vue sur le travail au 21e siècle).
Quel est le lien entre les deux? Et, surtout, qu’est-
ce que cela signifie pour les étudiants?
L’analogie que je préfère pour illustrer la
théorie du chaos est la suivante : imaginez
que vous laissez tomber un balle de ping-pong
dans une pièce vide et fermée. Vous pourrez
facilement établir et calculer tous les facteurs
qui influenceront la trajectoire de la balle afin de
prévoir où elle terminera sa course. Cet exemple
décrit un système linéaire mesurable et prévisible.
Peut-être croyez-vous que votre plan de carrière
soit également mesurable et prévisible. Certaines
théories du développement professionnel
considèrent qu’il suffit de bien mesurer tous les
facteurs pertinents (intérêts, habiletés, traits de
personnalité, caractéristiques des emplois et des
milieux de travail) afin de bien les marier entre eux.
Malheureusement, la vie n’est pas ainsi faite. En
réalité, notre vie compte davantage de facteurs
imprévisibles que de facteurs prévisibles. On ne
peut prévoir avec certitude ce qui pourrait modifier
soudainement la trajectoire de notre vie. C’est que
la vie humaine n’est pas linéaire; elle ne suit pas
une ligne bien droite.
Revenons à la balle de ping-pong dans la pièce.
Cette fois, il ne s’agit plus d’une pièce vide et
fermée. C’est un gymnase où vous courez sur un
tapis roulant. Des gens y circulent, des ventilateurs
tournent, les fenêtres sont ouvertes, etc. Qu’arrive-t-
il lorsque vous laissez tomber la balle de ping-pong?
Cette fois, il y a tant de facteurs dynamiques dans
ce système non linéaire, qu’il devient beaucoup
plus difficile de prévoir où la balle terminera sa
course. Le moindre changement dans l’un de ces
facteurs peut modifier considérablement le point
d’impact de la balle (si toutefois elle s’arrête).
Appliquer une théorie statique à un environnement
aussi dynamique et mouvant que celui du travail
est tout aussi impossible. Malgré tout, nous
n’aimons pas l’incertitude. Nous voulons savoir.
Est-ce si important de savoir? N’est-il pas plus
important d’avoir d’abord le courage de laisser
tomber la balle, puis la souplesse de la laisser
suivre sa trajectoire en acceptant qu’elle soit en
majeure partie hors de notre contrôle.
appliquer la théorie Du
au DéVeloppement D’une carrière
chaPar David Lindskoog
OpTiOns CaRRièRes auTOmne 2011 37
Que peut-on faire face au chaos, lorsque rien n’est
certain et que tout peut arriver?
1 / transFormer l’indécision en ouverture d’esprit – L’indécision encourage
une attitude passive : attendre que les choses nous
tombent tout cuit dans la bouche. L’ouverture d’esprit
stimule l’exploration et une attitude plus proactive.
2 / être curieux – Qu’avez-vous manqué?
La curiosité à l’endroit de la nouveauté – même
si elle peut paraître effrayante – permet d’ouvrir
les premières portes vers de nouvelles possibilités
de carrière.
3 / rechercher les indices – Sur le coup,
on ne voit pas toujours tous les liens qui nous
paraissent si évidents après coup. Soyez l’artisan
de votre chance! En tentant de nouvelles choses,
vous augmentez la probabilité d’événements
positifs imprévus. Si vous sentez à l’aise de suivre
une piste, allez-y!
4 / poser plusieurs petits gestes – Concentrez-vous sur les petits gestes que vous
pouvez faire aujourd’hui ou très prochainement :
faire du bénévolat, participer à des groupes,
échanger avec des professionnels d’un domaine
qui vous intéresse.
5 / Faire le point – Les choses paraissent
chaotiques et imprévisibles lorsqu’on les regarde
de trop près. Avec un peu de recul, on peut
souvent dégager un modèle ou une tendance. Les
théoriciens du chaos parlent alors d’autosimilarité,
mais le plus simple est de se rappeler qu’il faut
se donner de temps à autre une vue d’ensemble.
C’est plus facile de le faire lorsqu’on regarde d’où
l’on vient. En réfléchissant aux tendances qui
se dégagent de notre vie, on peut identifier très
clairement quelles sont nos forces. oc
david lindskoog est conseiller en
orientation professionnelle à l’Université
Simon Fraser.
pour de plus amples renseigments, veuillez consulter : sfu.ca, magazineoptionscarrieres.com
VOiCi d’auTRes leCTuRes suR le sujeT:
You Majored in What? Mapping Your Path from Chaos to Career (Quelle est votre domaine de spécialité? Tracer son itinéraire du chaos à la carrière), par Katherine brooks
The Adventures of Johnny Bunko: The Last Career Guide You’ll Ever Need (les aventures de johnny bunko : le dernier guide professionnel dont vous aurez besoin), par daniel pink
38 auTOmne 2011 www.magazineOpTiOnsCaRRieRes.COm une publiCaTiOn de l’aCsee
damon allen à propos des études, des rêves et de la réussite
Par Kathleen Clark
l’activité sportive ne sert pas
seulement à développer la masse
musculaire. Damon Allen, ancien
joueur de football professionnel
devenu conférencier spécialiste de la motivation,
en est la preuve vivante. Sa passion précoce pour
le football – il a débuté à l’âge de six ans à San
Diego - l’a mené à une carrière de 23 ans comme
quart-arrière dans la Ligue canadienne de football
(LCF) au cours de laquelle il a pu découvrir
l’importance de l’apprentissage, de l’adaptation
et de la réussite. Aujourd’hui, M. Allen aime
partager avec les étudiants et nouveaux
diplômés les quatre grandes leçons suivantes.
l’éducation, c’est la cléPréparez-vous, car personne ne peut aborder
l’avenir les mains vides. Pour M. Allen,
l’éducation et le football allaient de pair. Il a
mené ses équipes de l’école secondaire à la
victoire et a joué dans l’équipe de football de
l’Université de l’État de la Californie sans jamais
compromettre sa réussite scolaire.
« L’éducation est un aspect fondamental de
l’être humain, dit-il. Selon moi, le choix de
carrière représente la plus grande décision
qu’auront à prendre les jeunes. Grâce à mes
études, j’ai pu plonger tête première dans ce
qui me passionnait vraiment. »
Pour M. Allen, l’école est l’environnement par
excellence pour découvrir ses rêves. Il faut
réaliser ses rêves tout en s’appuyant sur une
base de connaissances. « Lorsque les étudiants
trouvent leur voie, ils peuvent concentrer
leur énergie et leurs études à développer des
stratégies qui les pousseront et les motiveront à
atteindre leur but », déclare-t-il. Puis, qui sait?
Peut-être auront-ils une influence favorable sur
leurs confrères et consœurs.
« Il faut éviter de se trouver dans une situation
où l’on croit avoir franchi la ligne d’arrivée,
dit-il. Ayez la volonté de poursuivre votre
apprentissage peu importe le nombre d’années
d’expérience accumulées. »
l’ouverture au changement – c’est inévitableÀ un très jeune âge, convaincu de son désir de
faire carrière dans le sport, M. Allen s’est lancé
corps et âme dans le football et le baseball.
« Je voulais me donner des choix et avoir la
chance de pratiquer l’un ou l’autre de ces
sports le moment venu », explique-t-il.
Au cours de sa longue carrière dans le sport
professionnel, M. Allen a fait partie de cinq
équipes de la LCF, sans oublier son incursion
dans les ligues majeures de base-ball.
Les déplacements d’une ville à une autre
et l’arrimage de ses talents avec ceux de
nouveaux coéquipiers lui ont appris à gérer
le changement, des leçons de vie qu’il n’est
pas prêt d’oublier. Il est toujours parvenu
à s’adapter rapidement en se concentrant
sur son désir de réussir, désir qui l’a aidé
à guider quatre de ses équipes jusqu’à la
Coupe Grey.
« Le changement est partout. Nous sommes
tous confrontés au changement à un
moment ou un autre, dit-il, mais avec un
peu de pratique, on apprend à le gérer plus
efficacement. En pratiquant jeune différents
sports, on en vient à s’habituer au changement
et à s’y adapter facilement. »
En 1994, M. Allen décide d’un nouveau
changement et revient au football pour s’y
consacrer entièrement. Il quitte le camp
d’entraînement de printemps des Pirates de
Pittsburgh, « même si le baseball est bien
plus payant », dit-il en riant.
OpTiOns CaRRièRes auTOmne 2011 39
positivisme et passionAu moment de sa retraite de la LCF en 2008,
M. Allen détenait le record chez les passeurs au
football professionnel, avec 72 381 verges. « Mon
but était-il d’établir des records et autres exploits?
Absolument pas, j’adorais tout simplement le
football et je carburais à la compétitivité », dit-il.
Pourtant, il aurait bien pu ne jamais établir ce
record. Sa carrière de joueur de football aurait
pu se terminer en neuvième année, n’eût été de
l’encouragement qu’il a reçu. Lors de sa première
année à l’école secondaire, M. Allen avait laissé
tomber le football.
« Je me croyais trop petit pour le jeu, dit-il. Le
manque de confiance en soi peut nous mener à
laisser tomber notre passion. Je doutais de ma
taille et de mon jugement. »
L’entraîneur de son école secondaire a pourtant
réussi à le convaincre de son talent, et il a regagné
le terrain pour pratiquer le sport qu’il aimait. Pour
M. Allen, ce geste d’encouragement a été un tour-
nant décisif dans sa vie : « je ne serais probable-
ment pas ici aujourd’hui sans cet entraîneur ».
Pour acquérir une bonne confiance en soi, il faut
savoir s’entourer de gens qui nous soutiennent
et nous encouragent, dit-il. Mais attention, car
personne ne se souciera de votre succès autant
que vous. « Ne faites pas attention à ceux qui
doutent de vous », ajoute M. Allen.
Une fois cette confiance acquise, « vous
réalisez ce que vous pouvez accomplir, dit-il.
Vous comprenez alors votre passion et votre
dévouement pour votre métier. »
l’importance de miser sur les petites chosesM. Allen a toujours fondé sa relation avec les
sports sur quelques principes de base : le
dévouement, la passion, la confiance en soi et le
désir d’apprendre. Il a reçu de nombreux prix et
distinctions, dont Joueur par excellence de la LCF,
Joueur par excellence de la Coupe Grey et Joueur
sur l’équipe étoile de la LCF. Pourtant toutes
ces grandes réussites découlent de ces quatre
« simples principes » qui l’ont toujours guidé.
« Je me suis toujours fixé des buts modestes,
dit-il. Si l’on réalise de petites choses, l’on
saura s’y prendre lorsque surviendront de
grandes occasions. »
Depuis que le quart-arrière a pris sa retraite du
football professionnel il y a trois ans, il n’a jamais
été aussi occupé. Animateur d’une émission
de radio en ligne, organisateur d’écoles de
quart-arrière pour les jeunes du secondaire,
conférencier, il ne cesse d’apprendre et cherche
toujours à saisir de nouvelles occasions.
« J’apprends à faire plusieurs choses à la fois
et à me garder occupé, dit-il. C’est en restant
occupé qu’on a le plus de chance de découvrir
de nouvelles possibilités. De nos jours, il est de
plus en plus difficile de se satisfaire d’une vie
unidimensionnelle. » oc
kathleen clark est une étudiante en
journalisme de l’Université Carleton.
pour de plus amples renseigments, veuillez consulter : damonallen.ca,
magazineoptionscarrieres.com
LE TRAVAIL dEs CONsEILLERs
EN EmpLOI…
…d’hier àaujourd’hui
Par Amélie Bédard
OpTiOns CaRRièRes auTOmne 2011 41
a ider les étudiants et les diplômés à
se tailler une place sur le marché du
travail fait partie du quotidien des
conseillers en emploi des centres
de carrière. Depuis leurs débuts, les centres de
carrière évoluent constamment pour s’adapter à la
population étudiante et aux demandes du marché
de l’emploi. Les conseillers en emploi ont dû, eux
aussi, adapter leurs façons de faire. Des conseillers
d’expérience de l’Université Laval témoignent des
transformations qui ont marqué ce domaine.
la vision d’un conseiller en emploi René Beaulieu est conseiller en emploi et en
gestion de carrière au Service de placement
de l’Université Laval depuis plus de 20 ans. Il
a donc été aux premières loges de l’évolution
des centres de carrière au cours deux dernières
décennies. Ce qui le frappe d’abord lorsqu’il
regarde en arrière, c’est combien les relations
avec les étudiants et les employeurs ont changé.
Les nouvelles technologies sont venues modifier
des rapports autrefois axés sur les contacts suivis
et les échanges personnalisés. Aux échanges
téléphoniques réguliers avec les employeurs
et aux rencontres avec les candidats se sont
substitués les courriels et l’utilisation de l’Internet
pour afficher un poste sur plusieurs sites d’emploi.
« Je revois les nombreuses piles de dossiers
avec cinq copies de CV et mes notes d’entrevues
écrites à la main qui me servaient à faire la
présélection des candidats, raconte M. Beaulieu.
Nos clients employeurs nous appelaient pour que
nous leur recommandions trois à cinq candidats
disponibles et intéressés. Je me souviens même
d’avoir rejoint un finissant à l’aéroport de Chicago,
avec l’aide de sa mère, pour lui faire une courte
entrevue et savoir s’il était intéressé par un certain
poste! L’informatisation a modifié tout cela. Les
échanges se font plus rapidement, et les rapports
humains sont différents. »
Selon M. Beaulieu, du côté des étudiants et les
finissants, c’est autre chose. Il y a toujours eu des
étudiants qui peuvent se passer de notre aide
pour trouver un emploi : comme hier, ils utilisent
leur réseau de contacts, mais ce réseau est
devenu étonnamment vaste avec Internet et les
médias sociaux. Par contre, les consultations sont
toujours aussi nombreuses. Encore aujourd’hui,
M. Beaulieu estime que les rencontres durent une
heure. Comme autrefois, les étudiants ont besoin
d’aide pour rédiger leur CV, corriger des lettres, se
préparer à une entrevue ou, comme c’est souvent
le cas, connaître de bonnes techniques de
recherche d’emploi. Ces dernières ont d’ailleurs
changé radicalement. Comme beaucoup de ses
confrères, M. Beaulieu a maintenant un compte
Facebook, LinkedIn et Twitter, car c’est le mode
de communication des jeunes.
l’ère du web et du simultané Le processus de recherche d’emploi a profité
grandement de l’avènement du numérique. En
quelques clics, il est possible de nos jours de
transmettre son CV à plusieurs entreprises à la fois.
Grâce à Internet, les portes du marché de l’emploi
semblent grand ouvertes. Toutefois, il faut savoir s’y
prendre pour développer une stratégie proactive et
efficace. Les conseillers en emploi s’efforcent de
faciliter la tâche aux étudiants et aux diplômés.
Richard Buteau, directeur du Service de
placement de l’Université Laval, souligne qu’avec
l’arrivée du Web et des réseaux sociaux, il a
fallu adapter les services offerts aux étudiants
qui cherchent un emploi et aux employeurs qui
souhaitent recruter la relève.
« Pour offrir un service maximal et de haute qualité,
explique M. Buteau, nous devons être partout
et à l’affût de tout : nous offrons un portail Web
personnalisé aux étudiants, diplômés et employeurs.
Nous nous sommes également doté d’un Webfolio,
un outil unique pour aider les étudiants à réfléchir à
leur avenir professionnel; nous utilisons les réseaux
sociaux; nous offrons un calendrier interactif où les
gens peuvent s’inscrire aux activités en ligne; nous
avons même une application iPhone. Bref, nous
avons pris les moyens pour être en contact constant
avec nos clients, parce que nous estimons que c’est
très important ».
La popularité croissante des services à distance
représente un autre changement majeur. En plus
d’utiliser les nombreux services Web, notamment
les formations vidéo, les étudiants communiquent
par courriel avec leur conseiller en emploi. Ainsi,
Jean Poirier, conseiller en emploi au Service
de placement de l’Université Laval, peut-il
maintenant offrir ses services à des étudiants
situés aux quatre coins du monde.
« Cet hiver, j’ai aidé un étudiant en chimie –
qui étudie en Europe dans le cadre du profil
international – à préparer son dossier de
candidature pour un stage d’un an débutant
cet automne, raconte M. Poirier. J’ai corrigé son
curriculum vitae et sa lettre de présentation par
courriel et nous avons utilisé Skype pour faire une
simulation d’entrevue. J’ai été heureux d’apprendre
qu’il avait obtenu le poste. Et je suis heureux que
la technologie me permette maintenant d’offrir du
soutien dans toutes sortes de situations. »
Les centres de carrière continueront à évoluer
avec les nouvelles technologies. Si ces dernières
changent la manière de travailler et les rapports
entre les gens, il reste que la mission des
conseillers en emploi restera toujours la même :
aider les étudiants et les diplômés à atteindre
leurs objectifs professionnels et accompagner la
relève dans sa réussite. oc
amélie bédard est chargée de
communication au Service de placement de
l’Université Laval
pour de plus amples renseigments, veuillez consulter : ulaval.ca, magazineoptionscarrieres.com
42 auTOmne 2011 www.magazineOpTiOnsCaRRieRes.COm une publiCaTiOn de l’aCsee
OpTiOns CaRRièRes auTOmne 2011 43
de loin, il peut sembler que les
industries traditionnelles, telles
que l’exploitation minière, la
transformation du bois et la
construction, n’ont pas beaucoup changé depuis
20 ans. Pourtant, rien n’est plus loin de la vérité.
Avec l’arrivée des nouvelles technologies et de
multiples innovations, les emplois dans ces
industries se transforment rapidement, et de
nouveaux emplois y sont créés à chaque jour.
Examinons certaines des idées fausses au sujet
des emplois dans ces industries.
minièrele mythe : l’industrie minière est une « vieille » industrie qui n’a pas beaucoup changé.la réalité : La technologie a énormément
transformé la façon de travailler des mineurs.
« [La technologie a permis] d’accroître la
productivité, l’efficacité et la sécurité, et de
réduire les répercussions sur l’environnement,
mentionne Courtnay Bush, qui travaille pour
le Conseil des ressources humaines de
l’industrie minière (RHiM). Je crois que
beaucoup de gens s’imaginent que les mineurs
travaillent encore avec des pics et de pelles
et d’autres outils très rudimentaires, mais ce
n’est pas du tout le cas. »
Saviez-vous par exemple que les foreuses de
haute technologie ressemblent plutôt à des jeux
vidéo? Qu’il est possible de faire de l’extraction
minière dans l’espace et sur le plancher
océanique? Et nul ne peut dire que nous
réserve l’avenir dans ce domaine, parce que
les technologies ne cessent d’évoluer.
le mythe : les emplois dans l’industrie minière Forcent à travailler loin des villes.la réalité : C’est sûr que certaines activités se
déroulent dans des endroits éloignés, mais les
citadins n’ont pas à trop s’inquiéter.
« Les fournisseurs d’équipement et de produits
chimiques, les sociétés d’experts-conseils,
les sociétés de recherche et les sièges des
entreprises sont situés dans les grandes villes,
signale Ryan Cunningham, un étudiant au
doctorat au Département de génie des mines et
des matériaux de l’Université McGill. Au début,
il faut être prêt à travailler dans une mine
pendant un certain temps, mais cela ne signifie
pas que l’on passera notre carrière entière dans
les mines, loin des villes. »
le mythe : l’industrie minière est une industrie dangereuse.la réalité : « La sécurité est très importante
et constitue la toute première priorité sur tous les
sites d’exploitation minière, dit M. Cunningham.
Des plans sont établis pour tous les scénarios
possibles. » Il existe de nombreux règlements et
lois visant à garantir la sécurité dans l’industrie
minière, soit 19 lois fédérales et 14 règlements
fédéraux, et encore davantage à l’échelle
provinciale, selon le RHiM. L’industrie minière est
maintenant considérée comme l’un des secteurs
industriels les plus sûrs. Pour plus d’information
sur les carrières dans cette industrie, veuillez
consulter le www.acareerinmining.ca/fr/
constructionle mythe : il n’existe pas de progression de carrière dans l’industrie de la construction.la réalité : Il existe beaucoup de métiers
différents dans l’industrie de la construction et
la possibilité d’atteindre différents niveaux de
compétence au sein de chacun.
le nouVeau Visage Des
industries traditionnelles
Par Jordan Adams
44 auTOmne 2011 www.magazineOpTiOnsCaRRieRes.COm une publiCaTiOn de l’aCsee
« On croit à tort qu’une fois qu’on devient un
ouvrier qualifié, on exercera cette fonction
jusqu’à la retraite, dit Rosemary Sparks,
directrice principale de la planification et du
développement pour le Conseil sectoriel de la
construction (CSC). Vous pouvez commencer
par être apprenti, puis obtenir votre certificat de
qualification de compagnon. Puis vous pouvez
devenir superviseur et finalement avoir même
votre propre compagnie de construction. »
le mythe : il n’ya pas d’emplois dans le secteur de la construction actuellement.la réalité : Le vieillissement de la population
entraînera la création de plus en plus d’emplois.
« Les gens doivent savoir qu’il existe des
possibilités extrêmement intéressantes dans
l’industrie de la construction, dit Mme Sparks.
C’est un secteur très actif, où les choses
bougent, et qui comporte par conséquent
beaucoup de possibilités d’emploi. »
La moyenne d’âge des travailleurs de la
construction est dans la quarantaine, selon le
CSC, et des emplois se libèrent déjà en raison
du départ à la retraite des baby-boomers.
Pour plus d’information, veuillez consulter
www.careersinconstruction.ca/accueil
transFormation du boisle mythe : les emplois dans ce secteur sont salissants, poussiéreux et monotones. la réalité : Les emplois dans la transformation
du bois font de plus en plus appel à la haute
technologie et sont de plus en plus spécialisés.
« Il existe une bonne diversité d’emplois dans le
domaine, qu’il s’agisse d’emplois en ingénierie,
en informatique, opérateurs de machinerie,
en conception et développement de produits,
ou dans les secteurs de l’assemblage et de la
logistique, dit Richard Lipman, président du
Conseil des fabricants de bois (CFB). Vous
pouvez entrer dans le secteur avec différents
bagages. Nous avons besoin de travailleurs
débutants qui viennent de terminer leur
formation, de diplômés du collégial et de
l’université, ainsi que d’apprentis. »
le mythe : il n’y a pas d’emplois disponibles dans le secteur de la transFormation du bois. la réalité : On prévoit une croissance
de l’industrie, et de nombreux postes sont
disponibles, dit M. Lipman. Des rapports montrent
qu’il n’y a pas suffisamment d’étudiants inscrits
aux programmes d’études collégiales axés sur ce
secteur pour répondre à la demande en nouveaux
employés dans les différents domaines.
« Les possibilités de trouver un emploi dans
cette industrie sont extrêmement bonnes, bien
meilleures que dans d’autres secteurs de la
fabrication », dit-il. Pour plus d’information sur les
carrières dans l’industrie de la transformation du
OpTiOns CaRRièRes auTOmne 2011 45
bois, veuillez consulter le www.careersinwood.ca
– vous y trouverez le profil de travailleurs dans ce
secteur, un site d’emplois et des lignes directrices
à l’intention de ceux qui souhaitent faire carrière
dans ce domaine.
le mythe : l’industrie de la transFormation du bois est néFaste pour l’environnement parce qu’elle nécessite l’abattage des arbres pour la Fabrication des produits.la réalité : Le bois est le seul matériau de
construction véritablement durable – avec les
techniques appropriées et le développement
durable comme principal objectif, les arbres
peuvent êtres cultivés et récoltés comme toute
autre plante en agriculture, dit M. Lipman.
On indique sur le site Web du CFB qu’« avec
les progrès accomplis dans les domaines des
sciences, du génie et des technologies, nous
avons maintenant des usines et des procédés
modernes, qui nous permettent de transformer
95 pour cent de toutes les billes en produits
commercialisables ». Toujours d’après le CFB,
ce haut taux de récupération s’explique par le
fait que le secteur peut maintenant transformer
en produits des matières autrefois considérées
comme des déchets, comme les copeaux et
la sciure. oc
jordan adams est une étudiante en
journalisme de l’Université Carleton.
pour de plus amples renseigments, veuillez consulter : mihr.ca, acareerinmining.ca, wmc-cfb.ca, csc-ca.org, magazineoptionscarrieres.com
ryan cunningham voulait au départ être ingénieur en biomatériaux, et il a étudié dans ce domaine à l’université mcgill. après avoir assisté à des conférences sur l’industrie minière et s’être entretenu avec des gens qui travaillaient dans ce secteur, il s’est rendu compte que c’était ce qui l’intéressait.
« j’ai constaté que l’industrie était immense et qu’elle offrait des possibilités de projets très intéressants, et j’ai eu l’impression de
faire partie d’une famille », dit-il. il termine maintenant son doctorat à mcgill et travaille à temps partiel chez met-Chem Canada, une société-conseil dans le secteur des mines.
« je termine mes études tout en accumulant une très précieuse expérience, dit-il. j’ignore ce que je ferai ensuite, car trop de choix s’offrent à moi pour que je puisse décider dès maintenant. Toutes les options me passionnent! »
proFil de l’étudiant »
au secours!pas de panique, consultez le nouveau
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« un diplôme… et après? » « vos études vous procureront-elles un emploi? »
« où pensez-vous en être dans cinq ans? »
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