Post on 14-Sep-2018
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Sandrine PIERRET
Infirmière élève puéricultrice
Promotion 2007
Projet professionnel
ADOPTION
Accompagner le couple à rencontrer leur futur enfant…
Ecole d’Infirmières Puéricultrices
du CHR METZ-THIONVILLE
Groupement des Hôpitaux de METZ
Ecole d’Infirmière Puéricultrices
CHR Metz-Thionville
Groupement des hôpitaux de Metz
28-32, Rue du XXème Corps américain
57019 Metz cedex 1
Adoption, accompagner le couple à rencontrer leur futur enfant
Mots-clés :
Service de pouponnière
Adoption plénière
Pupille de l’état
Accompagnement
Résumé :
Le rôle de l’infirmière puéricultrice s’établit dans une dynamique d’accompagnement
des parents adoptifs et de l’enfant adopté en partenariat avec les autres professionnelles.
Elle intervient dans la prise en charge de l’enfant né sous X dès sa sortie en service de
néonatologie. L’enfant est pris en charge en service de pouponnière dans l’attente de
son projet d’adoption. La rencontre avec ses parents adoptifs s’effectue dans ce même
service sur une période d’adaptation. L’infirmière puéricultrice participe activement à
ce processus de rencontre en les accompagnant quotidiennement.
Projet professionnel de : Melle PIERRET Sandrine, 2007
Personnes guidances : Madame HOUBRE puéricultrice, cadre de santé.
Madame FORTMANN, puéricultrice.
IL ETAIT UNE FOIS DEUX FEMMES.
Il était une fois deux femmes qui ne s'étaient jamais rencontrées.
L'une dont tu ne te souviens plus, l'autre que tu appelles Maman.
Deux vies différentes dans l'accomplissement d'une seule, la tienne.
L'une fut ta bonne étoile, l'autre est ton soleil.
La première te donna la vie, la seconde t'apprit comment la vivre.
La première créa le besoin d'amour, la seconde était là pour le combler.
L'une te donna tes racines, l'autre t'offrit un nom.
L'une te procura la graine du talent, l'autre te proposa un but.
L'une créa l'émotion, l'autre calma les angoisses.
L'une reçut le premier sourire, l'autre sécha les larmes.
L'une t'offrit en adoption, c'est tout ce qu'elle pouvait offrir...
L'autre pria pour avoir un enfant, et Dieu la mena vers toi.
Et maintenant, quand en pleurant, tu me poses l'éternelle question.
De qui suis-je le fruit, Génération ou Education ?
Ni de l'une ni de l'autre mon enfant,
Tout simplement de deux formes différentes de l'Amour.
(Texte d'un auteur philippin inconnu)
Remerciements
Je souhaite remercier toutes les personnes qui m’ont soutenue, aidée, guidée et qui
m’ont permis de mener à terme ce projet.
Je tiens particulièrement à remercier Madame HOUBRE et Madame FORTMANN,
personnes guidances de mon projet.
Je remercie également toutes les professionnelles qui m’ont accordé leur temps précieux
pour la réalisation de mon projet ainsi que l’équipe pédagogique de l’école
d’Infirmières Puéricultrices.
Merci enfin aux parents et aux associations d’adoption qui ont bien voulu me faire part
de leurs témoignages.
SOMMAIRE
INTRODUCTION....................................................................................................3
I. PROBLEMATIQUE..................................................................................5
II. CADRE DE REFERENCE......................................................................11
1. CADRE THEORIQUE ET REGLEMENTAIRE .................................11
1.1...................................................................................................................... Le
processus d’adoption des pupilles de l’Etat............................................11
1.1.1. L’enfant pupille de l’état ...............................................................12
1.1.2. L’agrément des parents adoptifs ..................................................13
1.2...................................................................................................................... Le
service pouponnière .................................................................................16
1.2.1. Présentation.....................................................................................16
1.2.2 L’équipe pluridisciplinaire du service pouponnière du
Département de Moselle.................................................................17
2. CADRE CONCEPTUEL..........................................................................20
2.1. Le concept d’attachement....................................................................20
2.2. Le deuil de l’enfant imaginaire et biologique.....................................22
2.3. Le concept de parentalité.....................................................................23
2.4. Le concept d’accompagnement............................................................24
III. ETUDE DE TERRAIN.................................................................................25
1. METHODOLOGIE DE RECUEIL DES DONNEES............................25
1.1. Choix de l'outil et lieux de recueil..........................................................25
1.2. La population..........................................................................................26
1.3. Enquête réalisée auprès des parents adoptifs.......................................27
2. RECUEIL DES DONNEES
2.1. Premier thème : la place des professionnelles dans le processus
d’adoption.................................................................................................28
2.2. Second thème : l’accueil des parents adoptifs en service
de pouponnière.........................................................................................28
1
2.3. Troisième thème : la période d’adaptation ...........................................30
2.4. Quatrième thème : l’observation de la relation parents enfant et sa
transcription............................................................................................31
2.5. Cinquième thème : les techniques mises en œuvre pour enrichir
le lien parents – enfant...........................................................................33
3. ANALYSE DES ENTRETIENS...............................................................34
3.1. L’accueil....................................................................................................34
3.2. L’adaptation.............................................................................................34
3.3. L’observation du lien...............................................................................35
3.4. Les techniques mises en œuvre par les professionnelles ......................35
4. LIMITES ET POINTS FORTS DE L’ENQUETE.................................36
IV. PROJET PROFESSIONNEL.....................................................................37
1. INTRODUCTION DU PROJET........................................................................37
2. FINALITES DE MON PROJET........................................................................37
3. PROPOSITION D’ACTIONS ..........................................................................38
3.1. Permettre aux parents de trouver leurs repères...................................38
3.2. Promouvoir l’utilisation de techniques relationnelles .........................40
3.3. Tendre vers une harmonisation des pratiques professionnelles..........42
3.4. Favoriser l’intimité parents enfant.........................................................45
4. CALENDRIER PREVISIONNEL ....................................................................46
5. FREINS ET EVALUATION .............................................................................48
5.1. Freins et réajustements ...........................................................................48
5.2. Evaluation ................................................................................................48
CONCLUSION......................................................................................................50
BIBLIOGRAPHIE................................................................................................51
ANNEXES...............................................................................................................55
2
INTRODUCTION
L’adoption permet de créer une filiation élective reconnue juridiquement entre le couple
adoptant et l’enfant adopté. Cette reconnaissance leur permet de prétendre aux mêmes
droits juridiques qu’une filiation biologique. L’adoption privilégie le bien être de
l’enfant puisqu’il s’agit de donner prioritairement des parents à l’enfant.
Cependant, les enfants abandonnés n’ont pas toujours bénéficié d’une protection
adaptée.
Au moyen âge, les seigneurs les plus puissants se devaient d’entretenir ceux qui
dépendaient de leur domaine. Ils étaient élevés soit en hôpital soit en famille
nourricière1.
Dans la première moitié du XVIIe siècle, à Paris, la croissance des abandons engendre
des abus. En effet, certains nourrissons sont parfois vendus à des mendiants
malintentionnés qui les estropient pour apitoyer le public et motiver les aumônes. En
1638, l’œuvre des Enfants trouvés est créée par Saint Vincent de Paul grâce à l’aide
financière des grandes dames parisiennes.
Le 28 Juin 1670, l’œuvre privée de Saint Vincent de Paul est reconnue par un édit royal
comme une institution d’utilité publique rebaptisée « Hôpital des Enfants trouvés ».
En 1811 sous l’empire Napoléonien, l’assistance publique voit le jour. Chaque
arrondissement bénéficie d’un lieu appelé « tour » permettant de déposer anonymement
les enfants abandonnés mais sans y accueillir leurs mères.
En 1904 est votée une loi pour la protection de ces enfants. Le lieu dit «la tour» laisse
place au « bureau ouvert ». La mère est cette fois accueillie lors de l’abandon de
l’enfant mais l’acte reste toujours anonyme.
Depuis, l’Etat n’a cessé d’adapter son cadre réglementaire et législatif au contexte social
et international, notamment par la création en 1958 de pouponnières à caractère social
qui jouent toujours un rôle important dans le processus d’adoption.
3
1: SZEJER M., « et al » Le bébé face à l’abandon le bébé face à l’adoption, Edition Albin Michel, Paris, 2002, 297 pages, pages
21 à 43.
Au cours de mon exercice professionnel en tant qu’infirmière en service de pouponnière
de Moselle, j’ai pu accompagner des parents adoptifs lors de la rencontre avec leur futur
enfant. Cette expérience m’a permis de prendre conscience de l’importance de cet
accompagnement du fait de la complexité de cette rencontre. J’ai souhaité élaborer mon
projet professionnel autour de cette situation afin d’approfondir ma réflexion.
J’évoque dans la première partie de mon travail mon questionnement à travers une
situation qui m’a permis d’affiner ma problématique. Je développe dans une seconde
partie le cadre théorique et législatif, les concepts permettant de mieux comprendre les
spécificités de l’accompagnement et le soutien à apporter aux parents adoptifs et à
l’enfant adopté.
La troisième partie de mon travail concerne une étude de terrain auprès de deux
structures. Celle-ci s’articule autour d’une enquête auprès de professionnelles. Elle
porte sur le rôle de l’infirmière puéricultrice au cours de la rencontre entre les parents
adoptifs et l’enfant adopté. J’ai également choisi d’interroger des parents ayant vécu la
période d’adaptation dans ces mêmes structures afin de connaître leur ressenti sur cette
période.
Cette analyse me permet d’élaborer mon projet professionnel qui vise à améliorer cet
accompagnement et que je développe dans une quatrième partie.
4
I. PROBLEMATIQUE
L’adoption reste une démarche complexe et implique une forte motivation des futurs
parents.
En effet, ces derniers sont de plus en plus nombreux à se tourner vers un projet
d’adoption. En France, les candidatures ont triplé en quinze ans pour atteindre 23 000
en 20011. Néanmoins, le nombre d’enfants pupilles de l’Etat confiés à l’Aide Sociale à
l’Enfance, dans un projet d’adoption, reste peu important. De ce fait, les délais d’attente
des parents adoptifs s’allongent et il n’est pas rare de faire face à une attente de six à
sept ans.
Pour le seul département de la Moselle, cent six demandes d’agréments en vue d’une
adoption ont été enregistrées en 2005 (y compris les demandes dans le cadre d’un
renouvellement). Quatre vingt trois agréments ont été délivrés. Au 31 décembre 2005,
deux cent cinquante sept candidats bénéficiaient d’un agrément et attendaient qu’un
enfant leur soit confié en vue d’une adoption. Mais seuls, quatre enfants pupilles de
l’état étaient adoptables la même année et six l’étaient en 20062.
A cette longue attente, s’ajoute un nécessaire travail psychologique à réaliser par les
parents. Le couple doit en effet faire le deuil de l’enfant biologique afin que chacun
trouve sa place au sein de cette nouvelle famille. Selon Dominique Cornet, gynécologue
obstétricien : « Le passage à l’adoption constitue l’aboutissement d’un travail
d’acceptation de la stérilité, au travers de l’expérience de la souffrance tout au long du
parcours des traitements d’assistance médicale à la procréation, désespérément
infructueux 3».
Néanmoins, l’adoption, source d’espoir pour les parents, ne peut-être considérée comme
une seconde naissance puisque cet enfant est à la fois porteur de son histoire et fragilisé
dans ses bases de référence. « Les expériences de la vie prénatale de l’enfant sont
profondément enregistrées dans son psychisme (…) il ne peut y avoir de rupture avec la
mère biologique sans sentiment de perte4».
5
1: Halifax J. et Villeneuve-Gokalp C., Elaboration d’une enquête sur l’adoption en France, Population 2004/5 Volume 59, p. 767-
782.
2: L’adoption : procédure d’agrément et démarches issue du Conseil Général de la Moselle.
3: SZEJER M., « et al » Le bébé face à l’abandon le bébé face à l’adoption, Albin Michel, Paris, 2002, 297 pages, page 138.
4: DR Marshall H.Klaus et Phyllis H.Klaus, La magie du nouveau-né Edition Alban Michel 2000, 144 pages, page 117.
Les repères sensoriels du nouveau-né, renforcés au cours de sa période anténatale par
les battements du cœur de sa mère biologique, sa voix, parfois celle de son père,
s’évincent lors de l’abandon.
L’enfant va vivre, en service de pouponnière, une période de collectivité qui ne lui
permettra pas de jouir d’une présence individuelle constante puisque pris en charge par
plusieurs professionnelles qui lui sont inconnues.
Son arrivée en service de pouponnière désigne, selon Marie MARINOPOULOS,
psychologue clinicienne : « un passage (…) d’une mère à l’autre, plus globalement
d’une parentalité à une autre». Il s’agit d’un « relais nécessaire, pour l’enfant qui va
passer de son état d’enfant face à l’abandon à un état d’enfant face à l’adoption. L’idée
d’être « face à » renvoie à cette aptitude d’être séparé de l’autre1». Cependant, l’enfant
va tenter de s’adapter à ce nouvel environnement qu’est le service de pouponnière. Il va
jouir d’échanges avec les professionnelles et devra ensuite être capable de quitter ces
nouveaux repères pour découvrir la parentalité qui lui permettra d’acquérir une sécurité
affective durable et rassurante pour lui.
Les premiers instants de la rencontre entre les parents adoptifs et l’enfant sont donc
déterminants pour le bien être de ces êtres fragilisés par les épreuves de la vie.
La « rencontre avec ses parents adoptifs se construit à partir de séparations, plus ou
moins aménagées, d’avec des personnes qui se sont occupées de l’enfant auparavant…3 » Or, le premier échange avec ses parents adoptifs est important, comme le souligne
Monsieur DUBOC, psychologue, qui explique que « les premiers regards peuvent
peser lourdement sur le devenir d’une famille. La déception, la souffrance peuvent être
au rendez-vous2».
De ce fait, le couple qui adopte doit être accompagné durant la période de rencontre
avec l’enfant puisque ce « bébé a vécu une perte précoce, dont la réminiscence peut se
manifester par de la tristesse, des accès de pleurs inexpliqués ou encore des réactions
6
de protestation, de rage ou de désespoir3» Cette rencontre peut engendrer chez l’enfant
une réémergence d’un sentiment d’anxiété.
1 : SZEJER M., « et al » Le bébé face à l’abandon le bébé face à l’adoption, Albin Michel, Paris, 2002, 297 pages, page 115.
2 : DUBOC M., Psychologue, Journal de Pédiatrie et de Puériculture, n°2, Juillet 1992. P 435.
3 : DR Marshall H.Klaus et Phyllis H.Klaus, La magie du nouveau-né Edition Alban Michel 2000, 144 pages, page 117.
Le rôle de l’infirmière puéricultrice est d’accompagner le couple au quotidien dans la
prise en charge de l’enfant. Elle observe la relation qui s’instaure et soutient les parents
lorsqu’ils rencontrent des difficultés.
Au regard de ces éléments, je me suis interrogée sur l’émergence du lien affectif entre
les parents adoptifs et l’enfant au vu de leur histoire respective.
Pour cela, je vais relater une situation que j’ai vécue au cours de mon parcours
professionnel pour illustrer mon questionnement. Cette période de rencontre s’effectue
en service de pouponnière sur une durée moyenne de huit jours. Cette adaptation permet
un premier contact entre les parents adoptifs et l’enfant
• Situation :
Clément est un enfant né au secret. (L’accouchement au secret a été instauré par une loi
de 1941, maintenu dans la loi du 8 Janvier 1993). Il est arrivé dès sa sortie de
néonatologie en service de pouponnière comme pupille de l’état en vue d’un projet
d’adoption. Il est âgé de deux mois. Cet enfant est né à terme. Il présente un
développement staturo-pondéral correct et il n’a aucun problème de santé particulier.
Les parents adoptifs sont prévenus la veille que le conseil de famille, instance chargée
de définir le couple retenu, les a proposés pour le projet d’adoption de Clément. Ils ont
pu visualiser l’enfant sur une photographie par le biais de l’assistante sociale de la
cellule d’adoption qui les informe des circonstances de son abandon.
Le couple souhaite continuer la procédure d’adoption. Ils viennent aujourd’hui
rencontrer Clément en service de pouponnière et débuter la période d’adaptation avec
lui.
Les parents adoptifs se présentent au service, accompagnés par une assistante sociale de
la cellule d’adoption. En qualité d’infirmière, je me présente à eux, puis je leur propose
7
de rejoindre la salle réservée à cette rencontre. L’adjointe du service et l’éducatrice
« référente » de l’enfant nous y rejoignent.
L’assistante sociale présente brièvement les parents qui se disent très émus.
L’éducatrice va chercher l’enfant et le présente au couple qui se lève pour faire sa
connaissance. Clément les observe. Le papa demande à le porter. Clément lui sourit, son
visage est détendu. La maman le prend ensuite dans ses bras, il se met alors à pleurer.
Elle se dit attristée de ce changement de comportement. Elle tente de l’envelopper dans
ses bras, elle lui parle pour tenter de le rassurer. Il finit par s’apaiser. Il cherche du
regard l’éducatrice et moi-même.
Je reste un moment avec eux. Madame me questionne beaucoup sur la prise en charge
de l’enfant. Elle se montre inquiète quant à sa capacité à répondre à ses besoins.
Elle me demande : « est-ce que je serai une bonne mère ? Serons-nous de bons
parents ? » La longue attente d’un enfant adoptable a renforcé ses craintes quant à sa
capacité à devenir mère. Je la rassure.
J’explique aux parents le change de Clément. Monsieur se propose ensuite pour lui
donner le biberon. Je réponds aux questions de puériculture des futurs parents.
En fin de journée, le couple couche Clément dans son lit. Tous les deux l’embrassent,
lui expliquent qu’ils reviendront demain, puis s’éloignent. L’enfant s’endort
rapidement.
Le lendemain, la prise en charge est assurée par une collègue.
Je reprends mon poste le surlendemain. A mon arrivée, je prends connaissance des
observations consignées par ma collègue dans le dossier conçu pour la période
d’adaptation, afin de connaître l’évolution des relations parents enfant. Les parents sont
venus en fin de matinée et ont été initiés au déroulement d’un bain et à la préparation
d’un biberon. Je n’ai aucune donnée sur l’évolution de la relation.
Lorsque je me dirige vers eux, madame est en train de donner le biberon à Clément.
L’enfant est maintenu avec sécurité dans ses bras. Mais la position de l’enfant ne permet
aucune interaction avec sa mère adoptive. De plus, madame ne lui parle pas pendant
qu’il boit. Je lui en demande les raisons. Madame explique qu’elle privilégie le fait de
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pouvoir observer la déglutition de l’enfant et qu’elle préfère ne pas lui parler en lui
donnant le biberon, de peur qu’il ne s’étrangle.
Je lui propose d’adopter une autre posture avec l’enfant, de manière à pouvoir
l’observer et interagir avec lui.
Cette maman se dit très angoissée face à la prise en charge de l’enfant et s’inquiète
des risques qui pourraient survenir.
Lors de la réalisation du bain, bien que ce soit monsieur qui l’effectue, madame le met
en garde sur l’importance de bien le maintenir, bien le porter. Inconsciemment, elle
laisse peu de place dans l’échange entre le papa et l’enfant.
Je me demande alors comment va s’harmoniser cette nouvelle dynamique familiale.
Les jours se succèdent sans que la maman soit rassurée dans ses gestes.
Le couple concrétise son souhait de devenir parents, mais cette nouvelle dynamique
familiale nécessite une capacité à pouvoir répondre aux besoins de sécurité, de bien être
et d’épanouissement de ce bébé.
Comment accompagner les parents dans la naissance de leur fonction parentale et
assurer le bien être de l’enfant ?
L’infirmière puéricultrice exerce un accompagnement quotidien auprès des parents et de
l’enfant. Elle occupe donc une place importante dans la collecte d’informations et plus
particulièrement dans l’observation de la relation parents - enfant.
• Accompagnement de la relation par les professionnelles :
De nombreuses professionnelles sont présentes lors de la rencontre : une personne de
l’encadrement, l’assistante sociale de la Cellule d’Adoption, l’éducatrice ou l’auxiliaire
de puériculture qui est « référente » de l’enfant, l’infirmière puéricultrice.
Cette présence professionnelle peut parfois être difficile pour les parents adoptifs qui
vivent un moment intime et rempli d’émotion.
9
L’infirmière puéricultrice accompagne les parents dans la prise en charge quotidienne
de l’enfant. Elle réalise avec eux les soins de nursing, et les rassure quant à leur capacité
à répondre aux besoins de l’enfant.
Même si la démarche d’adoption a été mûrement réfléchie, le couple doit prendre
conscience en quelques jours de son nouveau statut parental et de sa responsabilité
quant à la sécurité de l’enfant.
Les infirmières puéricultrices accompagnent quotidiennement les parents adoptifs dans
l’apprentissage des soins de nursing. Afin de permettre une cohérence dans cet
accompagnement, une grille journalière, interne au service, retrace les soins qui leur ont
été montrés. Néanmoins, cet outil ne retranscrit pas les observations faites sur
l’évolution de la relation parents adoptifs - enfant adopté.
En fin de période d’adaptation au sein de la structure, une évaluation finale s’effectue
avec l’assistante sociale de la cellule d’adoption. L’infirmière puéricultrice informe
oralement cette dernière de l’évolution de la prise en charge de l’enfant par ses parents
adoptifs.
Ces informations seront transmises à une infirmière puéricultrice, cadre de santé de la
Protection Maternelle et Infantile, qui effectuera le suivi du couple et de l’enfant à
domicile pendant six mois. J’ai rencontré l’une d’elle pour échanger nos idées sur ce
recueil d’informations transmis par l’assistante sociale de la Cellule d’Adoption. J’ai pu
ainsi discuter avec elle de la pertinence des informations recueillies. Il semble que ces
informations soient peu détaillées puisqu’elles résument seulement en quelques lignes
l’évolution de la relation.
Au vu de ma problématique, ma question de recherche est la suivante :
En quoi le travail de l’infirmière puéricultrice en service de pouponnière permet-il
d’accompagner la mise en place de la relation entre les parents adoptifs et
l’enfant ?
10
II. CADRE DE REFERENCE
1. CADRE THEORIQUE ET REGLEMENTAIRE
Au cours de l’histoire, l’enfant était peu considéré en tant qu’individu à part entière. Il
faut attendre la Déclaration des Droits de l’Enfant adoptée par l’Assemblée Générale
des Nations Unies le 20 Novembre 1989, ratifiée par la France en 1990, pour que
l’enfant soit reconnu comme un individu à part entière. La notion « d’intérêt supérieur
de l’enfant » apparaît.
De ce fait, le bien être de l’enfant prédomine sur la requête d’adoption des parents
adoptifs. A ce titre, le cadre légal et règlementaire n’a cessé d’être adapté. Je vais
maintenant exposer le processus d’adoption et plus particulièrement celui des pupilles
de l’état.
1.1. Le processus d’adoption des pupilles de l’Etat
Il existe deux formes d’adoption : l’adoption simple et l’adoption plénière.
L’adoption simple maintient les liens avec la famille par le sang. Elle s’ajoute à la
filiation d’origine toujours active. La personne adoptée maintient ses droits dans sa
famille d’origine. L’adoption est dans ce cas révocable.
L’adoption plénière a été instaurée en 1966. Elle est définie par les articles 355 à 359 du
Code Civil. Elle substitue une filiation à une autre, et entraîne une rupture totale des
liens de filiation de l’enfant avec sa famille d’origine. Elle est irrévocable. L’enfant
prend le nom de ses parents adoptifs qui peuvent lui donner un nouveau prénom. Un
nouvel acte de naissance, transcrit sur les registres de l’Etat Civil du lieu de naissance,
est réalisé. Le jugement d’adoption est prononcé après six mois de placement de
l’enfant dans sa famille adoptive.
11
Je m’intéresserai ici plus particulièrement à l’adoption plénière.
Chaque département est compétent pour définir les structures d’adoption. En Moselle,
c’est le service de l’Aide Sociale à l’Enfance qui gère les adoptions.
Deux conditions doivent cependant être réunies : l’enfant doit être déclaré pupille de
l’état et les parents adoptifs doivent obtenir un agrément.
1.1.1. L’enfant pupille de l’état
Pour que le processus d’adoption puisse débuter, il faut au préalable que l’enfant soit
déclaré judiciairement pupille de l’état et qu’il puisse bénéficier d’un projet d’adoption.
Le Code de l’Action Sociale et des Familles1 définit les statuts des enfants admis en
qualité de pupille de l’Etat qui peuvent bénéficier d’un projet d’adoption. Ce texte
prévoit six cas de figure :
« les enfants dont la filiation n'est pas établie ou est inconnue, qui ont été
recueillis par le service de l'Aide Sociale à l'Enfance depuis plus de deux mois.
(Catégorie L 224-4/1)
les enfants dont la filiation est établie et connue, qui ont été expressément remis
au service de l'Aide Sociale à l'Enfance en vue de leur admission comme pupilles
de l'Etat par les personnes qui ont qualité pour consentir à leur adoption depuis
plus de deux mois. (Catégorie L 224-4/2)
les enfants dont la filiation est établie et connue, qui ont été expressément remis
au service de l'Aide Sociale à l'Enfance depuis plus de six mois par leur père ou
leur mère en vue de leur admission comme pupilles de l'Etat et dont l'autre parent
n'a pas fait connaître au service, pendant ce délai, son intention d'en assumer la
charge ; avant l'expiration de ce délai, le service s'emploie à connaître les
intentions de l'autre parent. Si l'enfant a moins de un an, la mère biologique peut
demander le secret de la filiation. (Catégorie L 224-4/3)
les enfants orphelins de père et de mère, recueillis par le service de l'Aide
Sociale à l'Enfance depuis plus de deux mois, pour qui le Juge des Tutelles ne
souhaite pas organiser une autre forme de tutelle, estimant que l'enfant est
susceptible de bénéficier d'une adoption. (Catégorie L 224-4/4)
les enfants dont les parents ont fait l'objet d'un retrait total de l'autorité
parentale, recueillis par le service de l'Aide Sociale à l'Enfance. (Catégorie L
224-4/5)
12
les enfants recueillis par le service de l'Aide Sociale à l'Enfance en application
de l'article 350 du Code Civil. (Catégorie L 224-4/6) »
1 : http : //www.legifrance.gouv.fr
La tutelle des pupilles de l'Etat revient au Préfet assisté d'un Conseil de Famille qu’il a
désigné. Ce comité se compose de :
- un conseiller général qui en assure la présidence,
- un représentant de l’association des anciens pupilles,
- un représentant des associations familiales,
- un représentant des associations de familles adoptantes,
- un représentant des associations des assistantes familiales,
- une personne qualifiée désignée par le Préfet.
Le Préfet, sur avis du Conseil de Famille, décide du placement en vue de l'adoption d'un
enfant pupille de l'Etat. Le jugement d'adoption plénière est régi par les articles 1165 à
1176 du Nouveau Code de Procédure Civil1.
1.1.2. L’agrément des parents adoptifs
Le Code Civil légifère les demandes d’adoption auprès des personnes seules ou des
couples qui souhaitent adopter2.
• « L'adoption peut être demandée par deux époux non séparés de corps, mariés depuis
plus de deux ans ou âgés l'un et l'autre de plus de 28 ans » (Article 343 du Code Civil).
• « Toute personne âgée de plus de 28 ans peut faire une demande d'adoption.
Lorsqu'elle est mariée, elle doit avoir le consentement de son conjoint si celui-ci ne
désire pas lui-même adopter l'enfant » (Article 343-1 du Code Civil).
• « On peut adopter un ou plusieurs enfants et le fait d'avoir des descendants n'est pas
un obstacle à l'adoption. Toutefois, le juge devra examiner la demande en tenant
compte de l'existence des autres enfants vivant au foyer et vérifier que l'adoption « n'est
pas de nature à compromettre la vie familiale» (Article. 353 du Code Civil).
13
• « Il faut être titulaire d’un agrément pour adopter un pupille de l’État » (Article 353-1
du Code Civil).
• « Toutes ces conditions doivent être réunies au jour de la présentation de la requête
en vue d'adoption » (Article 355 du Code Civil).
1-2 : http : //www.legifrance.gouv.fr
Lorsque le dossier est complet, la cellule d’adoption doit « s’assurer que les conditions
d’accueil offertes par le demandeur sur les plans familial, éducatif, et psychologique,
correspondent aux besoins et à l’intérêt d’un enfant adopté » (Article 4 du décret n°98-
771 du 1er septembre 1998.)1
Les parents adoptifs doivent ainsi au préalable obtenir un agrément pour pouvoir
accueillir un enfant. Je vais ainsi exposer ces conditions afin de mieux comprendre ce
processus.
a. L’obtention de l’agrément des parents adoptifs
Depuis les lois de décentralisation, n°83-8 du 7 Janvier 1983 et n° 83-663 du 22 Juillet
1983, relatives à la répartition des compétences entre les communes, les départements,
les régions et l’état et selon le décret n°98-771 du 1er septembre 1998 relatif à
l’agrément des personnes qui désirent adopter un enfant pupille de l’état ou un enfant
étranger, c’est au service départemental de l’Aide Sociale à l’Enfance, par le biais de la
cellule d’adoption d’instruire leur demande d’agrément.
Pour le département de la Moselle, la cellule d’adoption se compose d’un responsable,
de trois assistantes sociales, d’un psychologue et d’un secrétaire. La cellule fait parvenir
au couple ou à la personne seule un dossier de demande d’agrément et les informe, par
le biais de réunions collectives, des conditions administratives et judiciaires de
l’adoption dans les deux mois suivant leur demande. (Décret n°98-771 Article 2)
14
1 : http : //www.legifrance.gouv.fr
Ces conditions sont analysées au cours de plusieurs entretiens dont les résultats sont
consultables par les demandeurs au minimum quinze jours avant que la commission
d’agrément exprime son avis.
Cette commission est composée de trois personnes appartenant au service remplissant
les missions d’Aide Sociale à l’Enfance et bénéficiant d’une compétence dans le
domaine de l’adoption, de deux membres du conseil de famille des pupilles de l’état du
département et d’une personne qualifiée dans le domaine de la protection sociale et
sanitaire de l’enfance1.
L’obtention de l’agrément se fait généralement neuf mois après la demande initiale. Il
est délivré pour cinq ans. (Article 63 du code de la famille et de l’aide sociale) et garde
sa validité en cas de changement de département de résidence. La décision finale revient
au président du conseil général après avis de la commission d’agrément2.
Le délai moyen entre l’obtention de l’agrément et la concrétisation du projet d’adoption
est de sept ans. Cette période peut paraître longue mais, d’après Sophie
MARINOPOULOS, « L’agrément est avant tout un moment de questionnement, de
maturation psychique. Si les parents adoptifs parlent de « parcours du combattant »,
c’est que la dimension symbolique de cette période de cheminement est trop peu
évoquée à leur goût. On ne s’improvise pas parents adoptifs. Le sentiment d’échec et la
souffrance des familles que nous recevons dans nos cabinets confirment la dimension
délicate de ces constructions familiales…
L’avantage de la temporalité, c’est qu’elle permet aux futurs parents, entre deux
entretiens, de se questionner, de revoir ou d’affiner leur position initiale, de réfléchir à
leur désir d’enfant; c’est aussi le moment de percevoir les limites de l’adoption. Ces
rendez-vous leurs fournissent des informations sur les réalités de l’adoption qui les
incitent à s’interroger sur leurs propres motivations3 ».
15
1-2 : Mme TAILLADES, l’Agrément, Ecole de puéricultrices de Metz, 2007.
3 : MARINOPOULOS S. Une filiation à l’épreuve de notre époque, L’école des parents, Février mars 2004, p.36
b. Le suivi de l’agrément des parents adoptifs
Le couple bénéficiant de l’agrément doit rencontrer au moins une fois par an les
membres de la cellule d’adoption.
Tous les ans, pendant la durée de validité de leur agrément, il doit confirmer au
Président du Conseil Général le maintien de son projet d’adoption.
Lorsque le placement de l’enfant sera effectué dans sa famille adoptive, une visite
mensuelle à leur domicile sera réalisée par une puéricultrice cadre de santé durant six
mois. A l’issue de cette période, les parents adoptifs peuvent présenter une requête en
vue d'une adoption plénière de l’enfant auprès du Tribunal de Grande Instance qui est
seul habilité à prononcer un tel jugement. « L’instruction permet au Tribunal de Grande
Instance : de vérifier si les conditions légales sont remplies par les adoptants et
l’enfant, il détermine si le contexte de l’adoption est conforme aux intérêts de l’enfant,
il se prononce en faveur du type d’adoption pour lequel il a été requis1 ».
Mais avant même d’être placé dans sa famille adoptive, l’enfant est confié au service
pouponnière qui opérera la transition entre le service de néonatologie et la famille
adoptive.
Le service pouponnière joue ainsi un rôle charnière dans le processus d’adoption. Je
vais maintenant présenter son fonctionnement, ainsi que le cadre règlementaire de cette
structure, afin de mieux appréhender la place de l’infirmière puéricultrice.
1.2. Le service pouponnière
1.2.1. Présentation
La mission de la pouponnière, régie par le décret n° 74-58 du 15 janvier 1974, consiste
à garder jour et nuit les enfants de moins de trois ans accomplis qui ne peuvent ni rester
au sein de leur famille, ni bénéficier d’un placement familial surveillé.
16
La pouponnière accueille des enfants sur décision judiciaire, administrative, ou faisant
suite à un procès verbal d’abandon.
1 : GASSIER J. et al, Le guide de la puéricultrice, Masson, Paris, 2002, 1056 pages, page 118-119.
La pouponnière relève du cadre général de l’Ordonnance n° 2000-1249 du 21 décembre
2000 relative aux établissements sociaux et médico-sociaux. Les enfants y sont orientés
par les services de l’Aide Sociale à l’Enfance après abandon par les parents ou décision
du juge. Le financement est assuré par le conseil général du fait de ses prérogatives
issues des lois de décentralisation.
La pouponnière vise une réponse personnalisée des besoins de l’enfant, qu’ils soient
physiques, mentaux ou affectifs, en veillant à ce que sa construction ne soit pas entravée
par la séparation affective qu’il rencontre.
On distingue deux types de pouponnières :
• Les pouponnières à caractère social, qui reçoivent des enfants dont l’état de
santé ne nécessite pas de soins médicaux particuliers.
• Les pouponnières à caractère sanitaire, qui accueillent quant à elles des enfants
qui exigent des soins que leur famille ne peut leur donner.
Je m’intéresserai ici aux pouponnières à caractère social à travers l’exemple du Centre
Départemental de l’Enfance de la Moselle.
1.2.2 L’équipe pluridisciplinaire du service pouponnière du Département
de Moselle
a) L’encadrement
L’équipe d’encadrement est constituée d’un chef de service de l’unité, qui est infirmière
puéricultrice ainsi que de deux adjointes. L’une d’entre elle est infirmière puéricultrice,
la seconde est éducatrice de jeunes enfants. Leur fonction concourt notamment à
harmoniser les compétences des diverses professionnelles du service et coopère avec les
différents partenaires de l’unité.
b) Le psychologue
17
Il veille à l’accompagnement des enfants, échange régulièrement avec les
professionnelles des pratiques instaurées au sein du service. Les soignants peuvent
également le solliciter pour l’accompagnement des parents et de l’enfant lors de la
période d’adaptation.
c) Le pédiatre
Le pédiatre est chargé du suivi médical des enfants confiés au Centre Départemental de
l’Enfance. Il réalise des visites médicales avec l’infirmière puéricultrice. De même, il
informe les parents adoptifs, en présence de l’infirmière puéricultrice, du suivi médical
de l’enfant.
d) Les auxiliaires de puériculture et le personnel éducatif
L’enfant est pris en charge par des auxiliaires de puériculture et des éducatrices de
jeunes enfants. Elles sont affectées à une unité composée de huit à dix enfants.
Leurs attributions gravitent autour d’une dimension de soin, de maternage, et d’un rôle
éducatif spécifique. Elles assurent la prise en charge quotidienne de l’enfant.
L’une d’entre elles est nommée « référente » de l’enfant durant son séjour en
pouponnière. Elle réalise, avec l’infirmière « référente » de l’unité, un écrit concernant
l’évolution physique, psychomotrice, psychologique, médicale et relationnelle de
l’enfant. Ce document est transmis au conseil de famille qui continue de suivre
l’évolution de l’enfant.
Elle est également chargée de réaliser un album de vie retraçant le séjour de l’enfant en
service. Cet album, constitué de photographies et d’écrits retraçant l’évolution de
l’enfant, sera transmis aux parents adoptifs. Lorsque l’enfant est déclaré adoptable, les
professionnelles communiquent oralement à l’enfant le projet d’adoption.
e) L’infirmière puéricultrice en service de pouponnière
L’infirmière puéricultrice est la première professionnelle du service à rencontrer
l’enfant. C’est elle qui va le chercher en service de néonatologie où il est placé dès sa
naissance. C’est également elle qui est chargée d’accompagner et de soutenir les
parents adoptifs et l’enfant au cours de la période d’adaptation.
18
L’infirmière puéricultrice se préoccupe : « de la promotion, de la prévention et de la
protection de la santé de l’enfance et de la famille. Du fait de son statut d’infirmière
spécialisée, ses obligations et ses responsabilités professionnelles relèvent de la
réglementation du corps infirmier1».
De part son statut d’infirmière, elle est soumise aux règles et au code de déontologie de
la profession. A ce titre, le décret du 29 Juillet 2004 précise que l'infirmière est
compétente pour « identifier les besoins de la personne ou d’un groupe de personnes.
(…) Elle pose un diagnostic infirmier, formule des objectifs de soins, met en œuvre les
actions appropriées et les évalue. Elle peut élaborer, avec la participation des membres
de l'équipe soignante, des protocoles de soins infirmiers relevant de son initiative. Elle
est chargée de la conception, de l'utilisation et de la gestion du dossier de soins
infirmiers ». (Article 3)
L’article 13 du décret du 29/07/04 relatif aux règles professionnelles des infirmiers et
infirmières précise notamment que la surveillance du régime alimentaire de l’enfant, le
suivi de son développement et de son milieu de vie seront effectués prioritairement par
une infirmière puéricultrice.
19
1: GASSIER J. et al, Le guide de la puéricultrice, Masson, Paris, 2002, 1056 pages, page 4.
2. CADRE CONCEPTUEL
2.1. Le concept d’attachement
BOWLBY, psychanalyste Anglais, décrit l’attachement comme un « type particulier
de lien affectif qui fait intervenir un sentiment de sécurité appelé sécurité de base 1».
Selon lui, l’enfant se sert de la figure d’attachement comme d’une base « secure » qui
va l’inciter à explorer son environnement. L’intensité de ce sentiment de sécurité émane
des réponses apportées par la figure d’attachement.
Au regard du jeune enfant, BOWLBY décrit l’attachement comme « un lien affectif
spécifique d’un individu à un autre. La construction des liens entre l’enfant et sa mère
ou celle qui tient lieu, répond à un besoin physiologique fondamental 2 ».
Selon BOWLBY, l’attachement est une réponse à un besoin primaire de l’enfant. Il
décrit également un « comportement d’attachement3 » de l’enfant envers sa mère. Dès la
naissance, le bébé est capable de la solliciter, que ce soit par des cris, des pleurs, ou des
échanges de regards. Ces comportements vont induire chez la maman un
« comportement de soin4». Or, le plus souvent, l’enfant abandonné ne pourra pas
débuter ce comportement d’attachement envers sa mère.
Le besoin de relation, d’échange, d’affection du bébé est corrélé à un besoin aussi vital
que celui de boire ou manger. De ce fait, les professionnelles du service ont un rôle
majeur à exercer, puisqu’elles vont être les intermédiaires entre la mère biologique de
l’enfant et sa future mère adoptive. Par conséquent, la relation qu’elles vont instaurer
avec l’enfant sera décisive pour son évolution relationnelle, affective, mentale et
psychomotrice.
La professionnelle « référente » de l’enfant tient lieu de cette figure référentielle durant
sa période de placement au sein de la pouponnière, puis ce rôle sera repris
progressivement par sa mère adoptive.
20
1-2 : Mme SCHODER, Développement psychoaffectif, Ecole de puéricultrice de Metz, 2007.
3-4 : Mme SCHODER, Développement psychoaffectif, Ecole de puéricultrice de Metz, 2007.
L’aspect qualitatif des comportements d’attachement l’emporte sur l’aspect quantitatif.
On peut observer que l’enfant réagit plus particulièrement à la personne qui s’occupe
principalement de lui. Chez l’enfant, ces comportements prédominent surtout au
moment où celui-ci nécessite soins et réconfort. On peut qualifier de « danse
interactive » la répétition de ces comportements qui aboutira, lorsque la réponse à
l’enfant sera cohérente, à la création d’un « lien authentique1».
BOWLBY définit trois étapes qui concourent au développement de l’attachement de
l’enfant à ses parents : le « pré-attachement initial, l’émergence de l’attachement,
l’attachement proprement dit2». Selon lui, cet attachement se fait graduellement. Je
m’intéresserai plus particulièrement au « pré-attachement » initial puisqu’il correspond
à l’étape que rencontre l’enfant de deux mois. Selon lui, l’enfant a, dès la naissance, un
répertoire de comportements innés qu’il oriente vers les autres et qui signale ses
besoins.
Lors de son abandon, l’enfant perd tous les repères qu’il avait pu obtenir au cours de sa
période anténatale. Il entre dans un nouvel environnement, rencontre des personnes qui
lui étaient inconnues. Néanmoins, il sera accompagné plus particulièrement par une
professionnelle. Cette « référence » va lui permettre de débuter un pré-attachement avec
celle-ci. Cette relation particulière lui permettra d’évoluer et de se sentir considéré.
Lorsqu’il rencontre ses parents adoptifs, l’enfant doit de nouveau quitter cette référence
pour en créer une autre avec ses parents.
Afin que le lien parents - enfant puisse se consolider, ce processus de découverte
mutuelle doit être long et régulier. Les parents adoptifs vont développer des
comportements d’attachement envers leur enfant et réciproquement. L’enfant va
s’habituer à la voix de ses parents, à leur odeur, à son nouvel environnement. Les
parents vont développer une connaissance de leur enfant concourant à une nouvelle
dynamique familiale.
21
1-2 : Mme SCHODER, Développement psychoaffectif, Ecole de puéricultrice de Metz, 2007.
Néanmoins, pour que cet enfant puisse être reconnu par le couple comme tel, ils doivent
avoir fait au préalable le deuil de l’enfant biologique.
2.2. Le deuil de l’enfant imaginaire et biologique
Pour que les parents identifient l’enfant comme le leur, ils doivent être parvenus à faire
ensemble le deuil de l’enfant imaginaire. En effet, dans l’attente de l’enfant, se crée une
image idéalisée de l’enfant qu’ils auraient souhaité avoir ensemble (la couleur de ses
yeux, de ses cheveux, la forme de son visage, son comportement…). Le deuil doit se
faire afin que les parents soient capables d’entrer en relation avec l’enfant qu’ils vont
adopter si différent de l’enfant qu’ils avaient imaginé.
LEBOVICI, psychanalyste français, décrit trois représentations que le couple véhicule
au cours de la création de cette image idéalisée de l’enfant à venir : Il parle de
« L’enfant imaginaire », qui représente les jeux de poupée de la petite fille, l’imitation
maternelle. « L’enfant fantasmatique » qui se construit à partir de l’histoire familiale, de
conflits inconstants. Et enfin, « L’enfant réel » représenté par celui qu’il rencontre
physiquement et qui va les amener à devenir parents3.
Ce couple a souvent dû faire face à une longue attente avant de pouvoir accueillir un
enfant. L’annonce de la rencontre avec cet enfant permet à ce couple de devenir enfin
parents.
1- 2 : Mme SCHODER, Développement psycho-affectif, Ecole de puéricultrice de Metz, 2007.
3 : http://www.psychologie.com.
22
2.3. Le concept de parentalité
Le bébé incite à l’émergence de comportements parentaux par les interactions qu’il
établit avec ses parents. Il contribue ainsi à la prise de conscience des parents de leur
nouveau statut. HOUZEL propose trois axes de référence concernant la parentalité1
- L’axe de « l’exercice de la parentalité » : « Ce sont les droits et les devoirs dont
est dépositaire tout parent à la naissance d’un enfant et qui l’investissent d’une
obligation de choix, de surveillance, de protection quant à l’éducation et à la
santé de son enfant (…) Cet axe est aussi tout ce qui structure dans une société
donnée, au niveau symbolique, les places parentales et les implique dans une
filiation et une généalogie».
- L’axe de « l’expérience subjective » : « C’est l’axe du ressenti, de l’éprouvé, du
vécu, de toute dimension psychique subjective, le fait de se sentir ou non parent
de cet enfant là. Cet axe implique donc l’affectif et l’imaginaire, rend compte
des décalages pouvant exister entre le bébé imaginaire et le bébé réel ».
- L’axe de « la pratique de la parentalité » : « Il comprend les axes concrets de la
vie quotidienne, c'est-à-dire la mise en œuvre des soins parentaux et des
interactions ».
Dans le cadre d’une adoption, la parentalité débute avec la rencontre de l’enfant en
service de pouponnière, mais le sentiment de parentalité commence bien avant dans le
psychisme du couple qui adopte. Cette conception peut être idéalisée par les parents qui
imaginent un enfant parfait.
La répétition des interactions concourt à une prise de conscience du sentiment de
parentalité. Les parents adoptifs se reconnaissent en tant que référence parentale par la
répétition des gestes quotidiens de bienveillance envers l’enfant. Ils sont attentifs aux
regards et sourires de l’enfant envers eux.
De ce fait, il est important que les parents adoptifs soient en contact régulier avec
l’enfant pour encourager ces échanges et favoriser leur prise de conscience parentale.
Les parents doivent être encouragés dans la découverte de leur nouveau statut.
1 : http://www.documentation.reseau-enfance.com.
23
2.4. Le concept d’accompagnement
« Accompagner c’est « prendre soin» de l’Autre, se laisser toucher par ce qu’il vit, ce
qu’il ressent. L’accompagnement est pluriel, il contient une dimension humaine,
éthique et spirituelle1 ». L’accompagnement peut aussi se définir comme « une
présence physique, psychologique et professionnelle d’un intervenant dans une phase
d’adaptation, de réadaptation ou d’intégration sociale dans le but d’assurer le bon
déroulement de cette phase 2 ».
Lorsque les parents sont informés du projet d’adoption, quelques heures séparent cette
nouvelle de la rencontre avec l’enfant. La relation duelle doit brusquement laisser la
place à une relation triangulaire avec les inquiétudes qui gravitent autour de cette
naissance parentale.
L’accueil des parents adoptifs est ainsi un moment essentiel dans l’accompagnement de
la relation parents - enfant. Ils doivent se sentir attendus et bénéficier d’une réception
chaleureuse pour atténuer leurs inquiétudes. Leur grande anxiété face à la rencontre de
cet enfant tant désiré nécessite un accueil qui « n’est pas un acte ponctuel. C’est une
attitude permanente qui vise à aller vers l’autre, pour le faire passer du statut
d’étranger à celui de partenaire. L’accueil passe par les gestes, les paroles, les
sourires, les attentions3 ». Les parents adoptifs doivent se sentir entourés par les
professionnelles afin de créer une relation privilégiée répondant au mieux à leurs
attentes. L’accueil va permettre d’entrer en relation avec les parents adoptifs, c’est un
moment important qui peut conditionner les futures relations entre les parents et le
personnel soignant. « Les premières impressions d’une rencontre sont déterminantes et
imprègnent la mémoire affective 4 ».
1 : BONNEAUX C., BUCHWEILLER M-C., Accompagnement des parents et de néonatologie dans le cadre de l’extrême
prématurité, les dossiers de l’obstétrique, numéro 269, Février 1999, pp36-38.
2 : BLOIN et al, Dictionnaire de la réadaptation, tome 2 : termes d’intervention et d’aides techniques. Québec, 1997, 164 p
3-4 : FORMARIER M., Approche du concept d’Accueil : entre banalité et complexité, Recherche en Soins Infirmiers, n°75 ,
Décembre 2003, p.15
24
III. ETUDE DE TERRAIN
Nous l’avons vu, la puéricultrice est placée au cœur du dispositif d’accompagnement
des parents adoptifs et de l’enfant en service de pouponnière. J’ai réalisé mon étude de
terrain afin d’approfondir ma vision sur les pratiques opérationnelles des
professionnelles dans leur rôle d’observation et d’accompagnement lors de la mise en
place du lien affectif.
1. METHODOLOGIE DE RECUEIL DES DONNES
1.1. Choix de l'outil et lieux de recueil
Afin de recueillir des données objectives sur la pratique des professionnelles, j’ai
souhaité rencontrer des infirmières puéricultrices exerçant en service de pouponnière.
Afin de pouvoir comparer les pratiques, j’ai pris contact avec le personnel paramédical
de deux structures. Lors de mes entretiens, je me suis adressée aux personnes chargées
de l’accompagnement des parents adoptifs. J’ai ainsi pu rencontrer six professionnelles.
Pour mener à bien mon enquête, j'ai choisi d'utiliser des entretiens semi directifs. A cet
effet, j’ai procédé à l'élaboration d'une grille d'entretien. Ce choix se justifie par une
possibilité de laisser à la personne interrogée une liberté d'expression, tout en gardant
une cohérence dans le déroulement de l'entretien et d’éviter les déviances envers le
thème abordé.
Dans un premier temps, j'ai choisi de définir les différents thèmes que je souhaitais
aborder avec les professionnelles.
Dans un deuxième temps, après l’avoir fait valider par l’équipe pédagogique de l’école,
cette grille d’entretien a été communiquée pour aval auprès des responsables des deux
structures concernées.
Lors de chaque entretien, j'ai pris soin d'expliquer aux professionnelles le sujet de mon
travail de recherche, l'outil que j’ai choisi d’utiliser et la durée de l'échange que j'ai fixé
à une heure.
25
J'ai obtenu leur accord quant à l'utilisation d'un dictaphone, en leur assurant l'anonymat
de notre discussion et la destruction des enregistrements après leur utilisation. Cet outil
de recueil m'a permis de retranscrire plus fidèlement les propos tenus par les
professionnelles et d'être plus attentive aux échanges verbaux.
Pour réaliser une analyse de ces entretiens, je les ais retranscrits individuellement, puis
j'ai effectué une observation et un classement des données par thème. Dans un second
temps, j’ai réalisé des questionnaires auprès des parents adoptifs afin de connaître leur
point de vue sur la période d’adaptation en service de pouponnière.
1.2. La population
Le premier établissement où je me suis rendue se situe dans une zone urbaine. Il réalise
en moyenne six à huit adoptions par an. Les professionnelles intervenant auprès des
parents adoptifs se composent de six infirmières occupant un poste de puéricultrice.
Elles sont chargées d’accompagner les parents adoptifs durant la période d’adaptation
qui est de huit jours dans cet établissement.
Travaillant en équipe pluridisciplinaire, des éducatrices spécialisées, ainsi que des
auxiliaires de puériculture, rencontrent également de manière plus succincte les parents
adoptifs. Elles peuvent échanger notamment avec les parents sur le séjour de l’enfant au
sein de son groupe de vie. L’éducatrice de jeunes enfants ou l’auxiliaire de puériculture
nommée « référente » de l’enfant en accord avec l’adjointe de la structure, transmet aux
parents adoptifs l’album de vie qu’elle a réalisé pour l’enfant. Ceci permet aux parents
adoptifs de pouvoir le visualiser à la naissance et de suivre sur photographie son
évolution au moment de ces différentes activités quotidiennes. J’ai réalisé trois
entretiens auprès des infirmières de cette structure.
Je me suis rendue dans un second établissement situé également dans une zone urbaine
et réalisant en moyenne le même nombre d’adoptions par an. La période d’adaptation
s’effectue sur cinq jours. Deux infirmières non spécialisées exercent dans cette
structure. Cependant, elles interviennent uniquement pour le suivi médical de l’enfant.
Elles collaborent dans ce registre avec le pédiatre de la structure pour informer les
parents de l’état de santé de l’enfant durant son séjour en service de pouponnière.
L’accompagnement des parents adoptifs est réalisé en priorité par le professionnel
nommé « référent » de l’enfant, qui peut-être une éducatrice de jeunes enfants, une
26
auxiliaire de puériculture, ou une monitrice éducatrice. Ce sont les mêmes
professionnelles qui interviennent quotidiennement dans la prise en charge de l’enfant.
J’ai ainsi réalisé trois entretiens auprès de ces professionnelles.
Dans les deux structures, les professionnelles interrogées sont exclusivement des
femmes d’âge moyen (30-35 ans), qui sont diplômées depuis quelques années (3 ans en
moyenne). Leur exercice professionnel en service de pouponnière est relativement
récent (de quelques mois à un an). Seule une professionnelle a une ancienneté de cinq
ans.
Toutes ces jeunes femmes ont cependant déjà eu des expériences professionnelles
auprès d’adultes au cours de leur formation d’infirmière et ont choisi d’exercer auprès
d’enfants.
1.3. Enquête réalisée auprès des parents adoptifs
Afin de compléter mon analyse, il m’a semblé judicieux d’obtenir le point de vue des
parents adoptifs face aux pratiques professionnelles qu’ils ont rencontrées.
J’ai ainsi pris contact avec la fédération « Enfance et Famille d’Adoption », qui
accueille des familles adoptives. J’ai choisi de contacter l’association « référente » du
même département où j’ai effectué mes entretiens afin de pouvoir confronter les
réponses obtenues
Cette association a accepté de diffuser mes questionnaires afin de préserver l’anonymat
des parents adoptifs. Au vu de mes critères, deux couples ont été retenus. J’ai pu
également transmettre mes questionnaires auprès de cinq couples en fin de période
d’adaptation. L’anonymat a également été préservé.
J’ai ainsi pu réaliser une analyse des entretiens auprès des professionnelles de ces deux
structures, en précisant les différences et les similitudes auxquelles j’ai ajouté les
réponses apportées par les parents adoptifs ayant vécu cette adaptation auprès de la
première structure.
27
2. RECUEIL DES DONNEES
2.1. Premier thème : la place des professionnelles dans le processus
d’adoption
Dans les deux structures, les professionnelles ont toutes reconnu avoir une place
importante. Selon elles, leur présence permet « d’assurer une continuité professionnelle
dans la prise en charge des parents et de l’enfant ».
La majorité des professionnelles pensent que la qualité de la relation soignants - parents
a un impact sur la relation parents - enfant. Selon elles, « la relation infirmière
puéricultrice - parents se doit d’être de qualité afin d’accompagner au mieux la
relation, et favoriser le lien parents - enfant ». Selon les différentes professionnelles, les
conditions favorisant cette relation sont « l’attitude professionnelle, le non jugement et
la disponibilité ». L’une d’elles explique qu’il faut « être tolérant avec les parents, qu’il
faut parfois remontrer maintes fois les gestes afin qu’ils puissent ensuite les réaliser
seuls. Cela fait parti intégrante du rôle de l’infirmière puéricultrice en service de
pouponnière ».
Les professionnelles rassurent les parents. En effet, les premiers jours permettent aux
parents d’apprendre les soins de nursing afin d’assurer la prise en charge de l’enfant. Il
arrive régulièrement que les futurs parents ne se soient jamais occupés d’enfant
auparavant. Les soins sont parfois anxiogènes. L’encadrement dans la réalisation des
soins rassure le couple dans sa capacité à devenir parents. Les professionnelles précisent
ainsi que « la présence des professionnelles auprès des parents lors des soins de
nursing à l’enfant les rassure sur leur capacité à réaliser les soins ».
2.2. Second thème : l’accueil des parents adoptifs en service de pouponnière
L’accueil des parents adoptifs est effectué de manière différente. Les deux structures
dans lesquelles je me suis rendue ne possèdent pas de protocole d’accueil.
Au sein de la première structure, l’accueil des parents s’effectue « régulièrement par la
directrice de la structure ou son adjointe. Il peut arriver qu’ils soient accueillis par une
autre professionnelle, qui les invite à regagner la salle qui leur sera réservée durant la
période d’adaptation ». Les professionnelles présentes lors de cette rencontre sont : la
directrice ou son adjointe, l’infirmière, la « référente » de l’enfant, parfois la
28
psychologue. Les professionnelles expliquent que « ce temps permet aux parents
adoptifs de créer un premier échange avant la rencontre avec l’enfant afin que la
présentation s’effectue dans les meilleures conditions ».
Cependant, les soignants reconnaissent que « lors de ce moment d’émotion, les parents
ne sont pas très réceptifs à cette présentation et sont surtout pressés de rencontrer leur
enfant, néanmoins ce moment permet aux parents d’investir ce lieu. ».
Dans la seconde structure, les parents adoptifs rencontrent directement l’enfant et sa
« référente » sans échanges ni visite préalable du site.
En ce qui concerne l’environnement pour cette période, les conditions d’accueil des
parents adoptifs sont assez similaires entre les deux structures. Une salle leur est
réservée, ce qui leur permet d’avoir des échanges avec l’enfant de manière plus intime.
Cette salle comporte un lit pour bébé. Le couple peut ainsi le regarder dormir et être
présent dès son réveil. Néanmoins, dans les deux établissements, cette pièce n’a pas
accès à l’eau courante et ils doivent sortir de la pièce pour accéder à un point d’eau.
Dans la première structure, ils doivent traverser une salle de jeux réservée aux enfants
hébergés dans l’établissement. Sur ce point, les professionnelles expriment leurs
réserves quant au fait que les parents peuvent à ce moment « rencontrer physiquement
d’autres enfants confiés au service ».
Quant aux parents adoptifs, ils se souviennent surtout de l’état émotionnel dans lequel
ils se trouvaient. Tous les couples interrogés indiquent avoir été accueillis par plusieurs
personnes mais ne savent plus citer le statut professionnel de chaque interlocutrice. La
majorité des couples se souvient cependant de la présence de l’infirmière. « c’est en
priorité cette professionnelle que nous avons sollicitée lorsque nous avons eu des
interrogations».
29
2.3. Troisième thème : la période d’adaptation
Sur ce point aussi les pratiques sont différentes entre les deux structures.
Dans la première structure, les professionnelles expliquent que le temps accordé aux
parents adoptifs est de huit jours. Selon elles, ce délai leur permet « de rencontrer
aisément l’enfant, d’échanger avec les professionnelles des soins de nursing et de les
effectuer en leur présence, ce qui est pour eux rassurant. De même, ils peuvent
préparer le matériel nécessaire pour accueillir l’enfant ». Ces professionnelles
mentionnent toutefois que même si les parents adoptifs « se sentent rassurés en service
de pouponnière, ils peuvent parfois appréhender le retour à leur domicile, puisqu’ils se
retrouvent sans guidance professionnelle quotidienne ».
Dans la seconde structure, la période d’adaptation est de cinq jours. Le quatrième jour
comprend une sortie de l’enfant au domicile du couple sans accompagnement
professionnel. Une professionnelle interrogée explique : « qu’il est souvent difficile
pour les parents adoptifs de raccompagner ensuite l’enfant à la structure ».
Du point de vue des parents adoptifs, la durée d’adaptation leur semble suffisante. Les
professionnelles leur ont montré les soins de nursing les uns après les autres au cours
des deux premiers jours d’adaptation. Ils ont ainsi « eu le temps de mémoriser ces
gestes pour ensuite les réaliser eux mêmes en présence de la professionnelle ». Ils
expliquent qu’ils pouvaient solliciter les soignants à tout moment, ce qui était rassurant
pour eux.
Cependant, deux couples avouent ne pas avoir été à l’aise dans la réalisation de ces
mêmes soins à leur domicile. Ils expliquent que « les repères matériels sont différents
et empreints d’une autre émotion ». De plus, ils précisent que « La présence de la
professionnelle en pouponnière est rassurante car la moindre erreur peut être corrigée
immédiatement. La transition entre un environnement fort encadré et notre domicile
s’est réalisée en très peu de temps».
D’autre part, les parents adoptifs ont précisé qu’ils avaient parfois rencontré des
divergences dans les propos tenus par les différentes professionnelles, notamment lors
de la réalisation des soins de nursing ce qui a pu les déstabiliser.
30
2.4. Quatrième thème : l’observation de la relation parents enfant et sa
transcription
Deux questions sont liées à ce thème : quels sont les critères d’observation utilisés et
comment sont transcrites ces observations ?
a. Les critères d’observation
Dans les deux structures, l’observation de la relation s’opère dès la première rencontre.
En effet, selon la majorité des professionnelles, les « prémices de la relation sont
observées au cours de la période de rencontre ». Les professionnelles observent les
réactions des parents et de l’enfant, notamment les premiers échanges de regards, la
détente ou la crispation de l’enfant, les pleurs ou les sourires. Elles rassurent les parents
sur les premières réactions de l’enfant qui peut s’inquiéter de leur tension palpable.
Les professionnelles peuvent ainsi parfois observer de la déception chez les parents
selon les propos tenus. En effet, « les parents peuvent avoir une image parfaite de
l’enfant qu’ils rêveraient de rencontre. La différence physique ou comportementale
peut-être difficile pour eux dans un premier temps ».
Les critères d’observation utilisés par les professionnelles concernent dans un premier
temps des interactions physiques. Elles disent « observer la manière dont le
comportement de l’enfant et celui de la mère s’agencent l’un au regard de l’autre ».
Ces interactions fournissent des informations sur la qualité des échanges affectifs entre
le bébé et sa mère. En effet, le regard ainsi que les échanges de sourires sont perçus
comme gratifiants pour les parents qui se sentent investis d’une mission de protection,
connotation valorisante qui conduit au sentiment d’attachement.
Les professionnelles portent aussi une attention sur « La manière de porter le bébé, la
précaution prise pour l’envelopper contre soi, la façon de le bercer ». L’une d’elles
porte son attention sur « la manière dont l’enfant est tenu, soutenu par ses parents, et si
ceux-ci proposent au besoin un ajustement corporel de l’enfant». L’observation s’axe
également sur la « détente corporelle ou au contraire un raidissement du corps, la
sensation d’un confort ou d’un inconfort de l’enfant ».
31
Les professionnelles décrivent dans un second temps les interactions « verbales » à
observer notamment la synchronie parents-enfant. Elles expliquent que les parents
parlent fréquemment à leur bébé de leurs émotions, de leurs sentiments, de leurs
attentes. Lorsqu’ils commencent à prendre confiance dans leur rôle de parents, ils
parviennent rapidement à mettre des mots sur l’observation comportementale de
l’enfant. « tu es content », « tu es fâché », « tu as l’air d’avoir faim ». Le bébé et les
parents entrent en communication orale. Les parents répondent en miroir aux
manifestations du bébé. Elles expliquent que les pleurs, les cris émis par le bébé sont
souvent source d’anxiété pour les parents, qui souhaiteraient pouvoir les décoder
immédiatement afin d’y répondre au mieux. Il est d’autant plus angoissant pour eux de
se sentir impuissants lorsqu’ils ne parviennent pas à calmer l’enfant.
b. La retranscription des observations
Les pratiques de retranscription varient selon les établissements.
Dans la première structure, les soins de nursing sont prioritairement consignés par la
professionnelle concernée sur un document journalier spécifique au couple, qui seront
ensuite archivées dans le dossier médical de l’enfant.
Ce document ne prévoit cependant pas d’observations précises sur le lien qui débute.
Les observations de la rencontre et de l’évolution de la relation sont échangées surtout
oralement entre les professionnelles. S’il s’avère nécessaire, elles transmettent leurs
observations à leur responsable hiérarchique qui en fait part à l’assistante sociale de la
cellule adoption.
Les transmissions finales avec cette dernière se réalisent soit au cours d’une réunion en
pouponnière, soit au cours d’un échange téléphonique. Dans le premier cas, l’infirmière
puéricultrice est présente et relate les transmissions consignées par les professionnelles.
De ce fait, la professionnelle, présente lors de cette réunion, utilise le recueil
d’informations produit par l’ensemble des professionnelles. L’assistante sociale de la
cellule d’adoption reprend les éléments pour les transmettre à la puéricultrice cadre de
santé qui réalisera le suivi du couple et de l’enfant à domicile.
Comme je l’ai mentionné dans ma problématique, je pense qu’il est important d’avoir
connaissance de l’évolution de la situation pour poursuivre au mieux l’accompagnement
des parents adoptifs et de l’enfant adopté. Je me suis ainsi retrouvée en difficulté suite à
un manque d’information.
32
Dans la seconde structure, les transmissions se font elles aussi majoritairement
oralement. Il n’y a pas de retranscription des soins de nursing réalisés ni d’observation
de la relation parents adoptifs - enfant adopté. Parfois, quelques éléments sont
retranscrits sur un cahier de suivi journalier collectif des enfants de la structure, pour
une information particulière. Au terme de la période d’adaptation, la transmission
d’informations auprès de l’assistante sociale de la cellule d’adoption se fait oralement
sans support écrit. Par ailleurs, deux professionnelles rencontrées ne connaissent pas les
modalités du suivi ultérieur du couple et de l’enfant. Par conséquent, elles n’ont pas
notion de l’importance de ces informations pour la continuité de leur accompagnement.
Ainsi, dans les deux structures, les transmissions se font majoritairement oralement,
bien que la première structure utilise un recueil des soins de nursing réalisés par les
parents. Les informations risquent donc de ne pas être retranscrites fidèlement à
l’observation. Il est donc difficile de pouvoir obtenir une évaluation des difficultés
rencontrées par le couple et qui peuvent perdurer au domicile.
2.5. Cinquième thème : les techniques mises en œuvre pour enrichir le lien
parents - enfant
Dans les deux établissements, aucun protocole formalisé n’a été mis en place. Les
professionnelles n’ont pas suivi de formation interne.
Dans la première structure, si des techniques particulières sont parfois connues, c’est
grâce avant tout aux précédentes expériences professionnelles de l’infirmière. Celles-ci
ne sont cependant pas pratiquées. C’est ainsi qu’une des professionnelles rencontrées
explique qu’elle a déjà observé la technique « du peau à peau », technique qu’elle a vu
expérimentée dans un service de néonatologie. Elle explique que cette technique « aide
les parents et notamment le père à entrer en relation avec l’enfant ». Elle ajoute que
« le père ose moins prendre l’enfant dans ses bras dans un premier temps ».
Dans la seconde structure, les professionnelles n’ont pas connaissance de ces
techniques, qui par conséquent ne sont pas mises en œuvre.
Les parents adoptifs disent ne pas avoir bénéficié de ce genre de technique. « Le contact
physique qui a été expliqué était principalement lié aux soins ». Tous les couples ont
indiqué qu’ils auraient aimé découvrir cette mise en contact physique. Deux de ces
33
couples ont même indiqué qu’ils « avaient entendu parler de cette technique dans leur
entourage et qu’ils auraient souhaité pouvoir en bénéficier ».
3. ANALYSE DES ENTRETIENS
3.1. L’accueil
L’accueil est organisé selon des modalités différentes. L’un est exercé par une équipe
pluridisciplinaire, l’autre prioritairement par la « réferente » de l’enfant sur son lieu de
vie (auxiliaire de puériculture ou éducatrice de jeunes enfants). L’accueil étant empreint
d’un fort état émotionnel, les parents peuvent être désorientés face à un groupe
important de personnes.
La « référente » de l’enfant a, quant à elle, pu développer une bonne connaissance de
l’enfant durant son séjour. Néanmoins cette professionnelle représente également la
figure préférentielle de l’enfant lors de son séjour. L’enfant peut ne pas comprendre cet
accompagnement puisque sa « référente » est à la fois chargée de sa prise en charge
quotidienne et de la période d’adaptation. De plus, ces professionnelles ont bénéficié de
formations différentes selon leur statut professionnel. En effet, selon les formations
quelles ont suivies et le projet pédagogique de l’établissement, certaines notions n’ont
pas nécessairement été abordées sur la même durée et sur le même degré de détail.
En ce qui concerne l’environnement lié à l’accueil, les professionnelles, ainsi que les
parents, soulignent qu’il peut être amélioré.
3.2. L’adaptation
Les soins de nursing occupent une place prépondérante lors de la période d’adaptation.
L’organisation de la période d’adaptation est variable. Une période de huit jours semble
suffisante aux regards des parents et des professionnelles. Cette période peut être
continue ou peut faire place à une visite de l’enfant au domicile des parents adoptifs.
Le retour au domicile avec l’enfant, après la période d’adaptation en pouponnière,
suscite des craintes chez les parents. Les doutes exprimés lors de l’attente du projet
d’adoption, quant à la capacité à devenir parents, peuvent alors ressurgir.
Par ailleurs, des divergences de pratiques entre les professionnelles ont été relevées par
les parents adoptifs. Ces divergences peuvent renforcer leurs doutes. Ces soins suscitent
un comportement d’attachement nécessaire à la construction du lien parents – enfants.
34
Il convient donc d’apporter une attention particulière à la cohésion au sein de
l’équipe ainsi qu’à l’harmonisation des pratiques.
3.3. L’observation du lien
Les interactions physiques et vocales sont observées par les professionnelles.
Même si l’observation du lien parents – enfants est primordiale, les professionnelles
n’ont pas à leur disposition d’éléments d’observation. Elles renseignent éventuellement
les grilles de soins d’un commentaire si elles observent un élément en relation avec la
mise en place du lien.
L’évolution de la construction du lien est communiquée verbalement entre les
différentes professionnelles. C’est également le cas lors de la transmission finale auprès
de l’assistante sociale de la cellule d’adoption. A défaut de grille d’analyse commune et
face à la multitude de professionnelles intervenant dans le processus, les critères
d’évaluation peuvent-ils toujours être objectifs et partagés ?
3.4. Les techniques mises en œuvre par les professionnelles pour enrichir le
lien parents – enfant
De part l’absence de protocole ou d’instructions en la matière, les techniques
particulières, destinées à enrichir le lien parents – enfant, sont utilisées de manière
parcimonieuse. La technique du « peau à peau » est toutefois connue par quelques
professionnelles mais n’est pas mise en œuvre.
La méthode du « peau à peau » est une méthode visant à induire le développement du
lien parents - enfant. Cette technique s’inspire de la « méthode Kangourou » mise au
point en Colombie en 1978 pour pallier au manque d’incubateurs en service de
néonatologie. Cette méthode a vu le jour en France en 1987 à Clamart1. On a pu
observer les bienfaits du peau à peau sur le développement de la relation parents
-enfant. En effet, « Le mode de relation est déterminant pour les liens qui se
construisent. Le contact en mouvement et les nombreuses sensations qu’il permet
d’échanger favorisent la détente, l’apaisement, le soulagement de tensions liées au
parcours de l’enfant comme à celui des parents infertiles2 ».
Cette technique pourrait être généralisée aux services de pouponnière.
1: JOANNARD N., les unités kangourou : de Bogota en France, Abstract gynéco bimensuel, n°182, mai 1997, p.25-28.
2 : VAN DEN PEEREBOOM I. peau à peau : technique et pratique du portage, Jouvence, St Julien en Genevois, février 2006,188
pages, page 93.
35
4. LIMITES ET POINTS FORTS DE L’ENQUETE
Compte-tenu du nombre restreint de personnes interrogées, l’exploitation ne peut être
généralisée à l’ensemble de la population ciblée. De même, le choix des structures a été
limité. En effet, le processus d’adoption des enfants pupilles de l’état diffère selon les
départements. Les enfants peuvent être placés soit en pouponnière, soit en famille
d’accueil.
D’autre part, mon but était au préalable d’interroger uniquement des infirmières ayant
suivi la formation de puéricultrice. Cependant, l’organisation des pouponnières diffère
selon les départements. L’organisation, ainsi que la politique des ressources humaines
sont spécifiques à chaque établissement. C’est ainsi que des infirmières interrogées non
spécialisées occupent un poste d’infirmière puéricultrice. J’ai également dû interroger
des éducatrices spécialisées et des auxiliaires puéricultrices qui exercent un rôle
d’accompagnement auprès des parents adoptifs dans la seconde structure.
De même, j’ai choisi de baser mon questionnaire sur le vécu des parents adoptifs; les
réponses peuvent être, par conséquent, empreintes d’émotion puisque les parents ont
vécu un moment de grande fragilité émotive.
Cependant, pour préserver une neutralité dans les réponses des professionnelles, j’ai
expliqué succinctement le thème de mon étude. J’ai voulu réaliser une grille d’entretien
proposant une neutralité de mon questionnement. J’ai pu récolter des données claires et
enrichissantes grâce aux propos tenus par les professionnelles interrogées.
36
IV. PROJET PROFESSIONNEL
1. INTRODUCTION DU PROJET
J’ai choisi de situer mon projet professionnel dans la première structure où j’ai réalisé
mes entretiens et où je souhaite poursuivre ma carrière professionnelle. Je vais par
conséquent me projeter en tant que future puéricultrice au sein de ce service.
Mon projet professionnel ne peut s’inscrire qu’au regard de valeurs professionnelles. La
notion de cohésion d’équipe est selon moi primordiale. Tous les membres de l’équipe
doivent être soudés autour d’une finalité commune; permettre à l’enfant adopté et à ses
parents adoptifs de se rencontrer et de construire une relation dans les meilleures
conditions possibles.
La tolérance et le respect sont également deux valeurs essentielles. Les parents adoptifs
peuvent se sentir maladroits lors des premières rencontres avec l’enfant. L’infirmière
puéricultrice doit être capable de les rassurer et de les accompagner.
Au vu de mon analyse, je vais exposer les objectifs auxquels les infirmières doivent
tendre pour accompagner au mieux la période d’adaptation des parents adoptifs et de
l’enfant.
2. FINALITES DE MON PROJET
D’ici un an, l’ensemble des infirmières travaillant dans le service de pouponnière sera
en mesure de favoriser la mise en place de la relation parents adoptifs-enfant adopté.
Mes objectifs intermédiaires sont les suivants :
Permettre aux parents d’identifier leurs interlocuteurs de référence.
Sensibiliser les professionnelles sur l’importance de l’accompagnement de la
rencontre entre les parents adoptifs et l’enfant adopté.
37
Approfondir les connaissances des professionnelles sur les comportements
d’attachement et les moyens de les favoriser.
Assurer l’apprentissage des parents aux soins de nursing, afin de les rendre
rapidement autonomes dans la prise en charge de l’enfant, pour aboutir à
l’élaboration de comportements d’attachement.
Augmenter la cohérence au sein de l’équipe ; acquérir une harmonisation des
pratiques dans l’accueil des parents adoptifs, améliorer la retranscription des
observations et assurer leurs transmissions.
Favoriser les échanges parents adoptifs-enfant adopté.
Améliorer l’environnement pour concourir à l’élaboration de liens affectifs.
Au vu de ces objectifs préalablement définis, je vais proposer des axes d’action dans le
but d’apporter des solutions adaptées et réalisables au sein du service.
3. PROPOSITION D’ACTIONS
3.1. Permettre aux parents de trouver leurs repères
Nous l’avons vu lors de l’analyse des entretiens, de nombreuses professionnelles sont
présentes lors de la première rencontre entre les parents et l’enfant. La directrice ou son
adjointe, l’infirmière, la « référente » de l’enfant et parfois la psychologue participent à
l’accueil.
Cette multitude d’interlocuteurs a perturbé les repères des couples interrogés. Tous ont
indiqué qu’ils ne savaient pas identifier les rôles et responsabilités de chacun.
L’accueil des parents adoptifs est un moment essentiel. La rencontre avec les différentes
professionnelles doit se faire progressivement. Il me semble judicieux de proposer les
deux infirmières les plus présentes durant cette période comme personnes
« référentes » pour un suivi plus précis. Je souhaite, dans la mesure du possible, être
38
l’une d’elles lors de chaque période d’adaptation. L’autre professionnelle sera une
infirmière non spécialisée. L’une d’entre nous sera chargée de les accueillir en priorité à
leur arrivée en service de pouponnière pour limiter le nombre de professionnelles
présentes lors de cette rencontre et assurer une continuité.
Nous interviendrons de manière plus spécifique et assurerons un suivi dans l’évolution
de la relation et de la prise en charge. Les autres professionnelles continueront bien sûr
à intervenir auprès de l’enfant et des parents pour la réalisation des actes de soins et
éducatifs journaliers. Il serait toutefois souhaitable que celles-ci reportent
systématiquement aux « référentes » de l’évolution quotidienne de l’enfant.
Il serait par ailleurs opportun de présenter aux parents adoptifs les membres de l’équipe
qui veillent au quotidien de l’enfant. L’idéal serait que ce moment diffère du moment de
la rencontre parents adoptifs-enfant adopté.
Entre autre, il semble important de présenter les lieux ainsi que les règles de
fonctionnement de la structure. Les parents adoptifs pourront ainsi trouver plus
facilement leurs repères et acquérir une plus grande autonomie, et ce, dès les premiers
jours.
Ces différentes informations relatives à l’équipe, aux locaux, aux modalités
d’organisation et de fonctionnement pourraient être formalisées dans un livret d’accueil.
Celui-ci serait distribué aux parents dès le premier jour. Cependant, ce livret ne devra en
aucun cas se substituer aux présentations verbales mais faire figure de complément.
Je présenterai ces différentes actions au cadre du service. Ces modifications pourraient
être effectuées rapidement puisqu’elles n’imposent pas de profonds remaniements. En
ce qui concerne le livret d’accueil, je propose de le réaliser sur base de documents
existants (règlement intérieur, documents de présentation de la structure…). L’effort de
rédaction sera ainsi limité. Ce livret devra être revu et validé par la direction de la
structure.
39
3.2. Promouvoir l’utilisation de techniques relationnelles
Les soignantes ont un rôle de « guidance » auprès des futurs parents, notamment lors
des soins de nursing. Elles les rassurent dans leur capacité à prendre correctement
l’enfant en charge. Au fil des jours, elles les aident à acquérir une autonomie dans leur
rôle de parents.
Les infirmières sont les intervenantes privilégiées des parents. Elles peuvent à ce titre
leur proposer des techniques relationnelles pour créer un climat de confiance avec
l’enfant.
Les parents sont demandeurs de ces techniques. En effet, lors de mon enquête, tous ont
affirmé vouloir en bénéficier, convaincus des bienfaits de ces méthodes.
• Le bain de paroles
En premier lieu, le « bain de paroles », couramment utilisé, permet de créer un climat de
sécurité chez l’enfant, qui va se familiariser avec la voix des parents. Les infirmières
peuvent inviter les parents adoptifs à parler à l’enfant des émotions qu’ils vivent ainsi
que du quotidien qu’il va partager avec eux.
Ces paroles rassurent l’enfant. Elles aident bébé à comprendre l’environnement qui
l’entoure. Il va ainsi se préparer aux soins qu’il va recevoir, au déroulement de la
journée qu’il va vivre. Une attention particulière devra être portée à la tonalité, au
rythme de la voix. Ces éléments sont tout aussi importants que la signification même
des mots utilisés. Tous participent ainsi à la mise en place de cette nouvelle dynamique
familiale.
• Le toucher
L’importance du toucher pourra aussi être expliquée par l’infirmière, notamment lors de
la réalisation quotidienne du bain du bébé. Le savonnage corporel par les parents permet
une détente corporelle de l’enfant ainsi que l’acquisition d’une confiance réciproque.
40
Les professionnelles devront en particulier veiller à ce que les gestes des parents laissent
à l’enfant le temps de réagir aux mouvements réalisés. La lenteur des gestes doit être
une règle avec l’enfant.
La toilette est souvent considérée comme un geste routinier. Elle est donc par
conséquent souvent réalisée avec des réflexes rapides. Un effort de sensibilisation, à la
fois des parents et des professionnelles, devra ainsi être réalisé afin de préserver le
rythme de l’enfant, dans ce contexte particulier que figure la période d’adaptation.
• Le « peau à peau »
Plus régulièrement utilisée en service de néonatologie, la technique du « peau à peau »
n’est que très rarement rencontrée en service de pouponnière. Cette technique est
utilisée en France depuis la fin des années 80 en milieu hospitalier. Un retour
d’expérience réalisée en 1999 à l’hôpital de Meaux, l’un des premiers établissements
français ayant généralisé cette technique, conclut que « le personnel est unanime pour
dire que cette méthode améliore les relations parents-enfant1 ». Par ailleurs, les parents
interrogés lors de mon enquête ont tous marqué un intérêt prononcé pour cette
technique.
Le « peau à peau » est à la fois bénéfique pour l’enfant et les parents. Cette technique
permet notamment à l’enfant de s’imprégner de l’odeur de ses parents. L’enfant se
construit ainsi une nouvelle base sensorielle. Le « peau à peau » permet par ailleurs aux
parents de découvrir l’enfant tant attendu, et de renforcer leur sentiment de parentalité.
Cette technique permet par ailleurs aux parents et à l’enfant d’entrer en intimité. Elle
participe ainsi à la consolidation de la phase de rencontre.
Le « peau à peau » peut ainsi être utilisée en service de Pouponnière.
Des actions complémentaires à cette technique peuvent être mises en œuvre. Par
exemple, les infirmières peuvent proposer aux parents de confier à bébé un objet
imprégné de leur odeur. Les repères sensoriels de l’enfant ne pourront que se
consolider.
1 http://www.pediadol.org
41
Les infirmières que j’ai interrogées ne bénéficient pas de formation sur ces techniques.
Néanmoins, elles sont conscientes de l’effet bénéfique que pourraient apporter ces
dernières dans la relation parents adoptifs-enfant adopté.
Je propose de réaliser trois réunions auprès d’infirmières volontaires, après accord du
cadre du service sur ces actions, afin d’informer les professionnelles sur ces techniques.
A l’issue de chaque réunion, je propose d’élaborer des fiches techniques sur ces
méthodes. La participation des professionnelles à ce processus renforcera l’adhésion à
ce projet.
Concernant la technique du « peau à peau », une formation pourrait être proposée
aux professionnelles. Le coût de cette formation peut-être important. De ce fait, deux
personnes pourraient en bénéficier. Ces professionnelles pourraient ensuite retranscrire
par écrit le contenu de la formation afin que les autres membres du personnel puissent
acquérir les bases de cette pratique.
Différents organismes agrées proposent des formations aux professionnels. Une session
débute au mois de juin 2008 sur quatre jours en Région Parisienne intitulé « formation
de base peau à peau ».
3.3. Tendre vers une harmonisation des pratiques professionnelles
• Sensibilisation des professionnelles
Je pense qu’il est nécessaire de sensibiliser toutes les professionnelles concernées sur
l’importance de leur rôle dans l’accompagnement. Cette action de sensibilisation sera
réalisée lors d’une réunion regroupant les infirmières du service sur base du volontariat.
Elle sera conduite par moi-même en collaboration avec le psychologue de la structure.
Elle sera articulée autour d’une présentation des enjeux de l’accompagnement, du rôle
d’observation et de guidance des professionnelles.
42
• Soins de nursing
Les parents ont parfois rencontré des divergences dans les propos tenus par les
professionnelles concernant les soins de nursing. Ces différences ont pu déstabiliser les
parents. En effet, ces derniers ont souvent connu une longue période d’attente lors de la
procédure d’agrément et avant la concrétisation du projet d’adoption.
Des doutes peuvent surgir quant à leur capacité de devenir parents. Des divergences
dans les pratiques de soins de nursing peuvent faire ressurgir ces doutes. Il convient
donc que l’équipe de professionnelles soit cohérente dans les conseils prodigués aux
parents. L’utilisation d’un référentiel commun peut pallier à ce risque.
Je pense qu’il serait ainsi judicieux de créer avec les infirmières un document
détaillant les divers soins de nursing et apprentissages à proposer aux parents
adoptifs dans le but d’harmoniser les pratiques. Cette proposition pourra être faite
lors d’une réunion entre les différentes infirmières en présence de l’adjointe infirmière
puéricultrice. La réalisation de ce document interne pourra ensuite être conduite par un
groupe de travail désigné pour l’occasion.
• Formaliser les transmissions liées à l’évolution de la relation
Les professionnelles ont expliqué, lors de mon enquête, que les transmissions liées à
l’observation du lien s’effectuent surtout oralement, et occasionnellement par écrit en
cas de difficultés observées.
Elles transmettent ainsi leurs observations à leur responsable hiérarchique lorsqu’elles le
jugent utile.
A l’issue de la phase d’adaptation en pouponnière, les transmissions finales sont elles
aussi communiquées de manière verbale à la cellule d’adoption.
Les observations faites pendant la phase d’adaptation permettent de retranscrire le
climat, la relation qui s’instaure. Elles sont donc particulièrement utiles pour aider les
professionnelles à cibler les actions visant à renforcer le lien parents-enfants. A défaut
43
de formalisation, des informations peuvent ne pas être transmises d’une professionnelle
à l’autre.
C’est pour cela que je pense qu’il faut formaliser au maximum les transmissions afin de
permettre une continuité dans la prise en charge de la situation. Cela concourra à une
vision objective et constante de la situation.
Je suggère ainsi de compléter le recueil des soins de nursing par des observations de la
relation parents adoptifs-enfant adopté.
Je propose ainsi de développer la grille relatant les soins de nursing, déjà utilisée par les
infirmières, en y intégrant des éléments d’observation de la relation (c.f. annexe 4).
Cette fiche comporte à la fois des items précis à renseigner et des observations ouvertes
à réaliser par les professionnelles. Je propose également un temps d’échange entre
l’infirmière « référente» et les parents adoptifs afin d’évoquer les inquiétudes ou les
difficultés rencontrées et une mise en place d’actions visant à y remédier.
Cet outil pourra être utilisé en fin de période d’observation pour le compte-rendu fait à
l’assistante sociale de la cellule d’adoption. Cette grille serait ainsi une base très utile
pour la poursuite du suivi à domicile du couple et de l’enfant.
En accord avec le cadre de service, je souhaiterai rencontrer, lors de deux réunions, les
professionnelles pour leur soumettre cet outil. Des adaptations à cette grille pourront
être réalisées avec l’aide de celles-ci. L’intégration du psychologue du service dans ces
réunions serait un atout.
44
3.4. Favoriser l’intimité parents - enfant
La salle réservée aux parents adoptifs comprend une table, un lit pour installer l’enfant,
deux fauteuils, un plan de travail pour réaliser les changes de l’enfant. Cette pièce est
vitrée et communique avec la salle de jeux commune du service. Elle n’a pas accès à
l’eau courante. Les heures d’arrivée et de départ sont laissées libres aux parents
adoptifs. Ces derniers peuvent également se restaurer au sein du service.
Les parents adoptifs et l’enfant adopté doivent bénéficier d’une certaine intimité au sein
du service. De ce fait, les professionnelles doivent quotidiennement respecter ces
moments d’échanges. Je propose, si la technique du « peau à peau » est rendue possible
sur l’unité, d’installer des paravents dans la salle qui leur ait réservée.
De même, je propose la mise à disposition d’une pièce équipée d’un point d’eau
pour favoriser l’intimité entre les parents et l’enfant. Cela permet en outre de limiter le
passage de parents dans les parties communes où évoluent les autres enfants de la
structure. Afin de limiter le coût de cette opération, je suggère de choisir une pièce
disposant déjà d’un point d’eau.
Ces idées seront soumises au cadre du service, après lui avoir exposé l’intérêt du
paravent et du point d’eau. Une évaluation budgétaire sera réalisée et l’adhésion des
soignants sera nécessairement recherchée.
45
4. CALENDRIER PREVISIONNEL
Afin de mettre en œuvre mon projet professionnel, une période d’environ 1 an serait
nécessaire pour réaliser les différentes actions que j’ai préalablement définies.
J’ai choisi de débuter mon projet professionnel en janvier, connaissant déjà l’équipe
pluridisciplinaire et leur motivation à mettre en œuvre mon projet.
46
Actions Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre
Permettre aux parents de trouver leurs repères- présentation des différentes actions au cadre du service- création du livret d’accueil- revue et validation par la direction de la structure
Promouvoir l’utilisation de techniques relationnelles - organisation de trois réunions d’information- élaboration de fiches techniques- formation "peau à peau"- restitution de la formation
Tendre vers une harmonisation des pratiques professionnelles- sensibilisation des professionnelles- création d' un document décrivant les soins de nursing- formalisation des transmissions liées à l’évolution de la relation
Favoriser l’intimité parents - enfant- évaluation budgétaire- instalation de paravents- mise à disposition d'une salle équipée d'un point d'eau
Evaluation- retour d'expériences des professionnelles- questionnaire parents
47
47
5. FREINS ET EVALUATION
5.1. Freins et réajustements
J’ai conscience que mon projet peut induire des freins qui pourraient limiter la
réalisation de mon projet.
Ce projet va demander une implication des professionnelles sur une année. Une
résistance aux changements liée aux modifications des outils de travail peut survenir.
Cependant, le fait d’impliquer les professionnelles dès le lancement du projet peut
limiter ce frein et augmenter la motivation de ces dernières de part leur consultation.
D’autre part, je propose la réalisation d’une formation ainsi que l’achat de matériel. La
réalisation de mon projet pourra donc être limitée par les contraintes budgétaires qui
pèseront sur le service. Des solutions intermédiaires pourront cependant être proposées.
5.2. Evaluation
La réalisation de ce projet est soumise à la motivation des professionnelles de la
structure, au cadre du service ainsi qu’à la direction.
Il faut commencer par obtenir l’adhésion des professionnelles et du cadre du service.
Ensuite je propose de réaliser des réunions de service afin d’échanger sur mon projet et
les actions que je souhaite mener.
Je pense que l’évaluation ne pourra débuter qu’après la réalisation de la formation des
professionnelles à la technique du « peau à peau » et son utilisation. De même, la grille
d’observation ne pourra être analysée qu’après acceptation du cadre du service et
adhésion de l’équipe professionnelle. Cet outil pourra être modifié sur base des retours
d’expériences des infirmières. Compte-tenu d’une moyenne de six adoptions par an, une
année serait nécessaire pour réaliser une évaluation représentative.
A la fin de l’année, je propose de réaliser une réunion afin d’analyser cette grille avec
les infirmières.
48
Par ailleurs, je propose, en fin d’année 2008, la réalisation d’un questionnaire de
satisfaction à compléter par les parents adoptifs en fin de période d’adaptation. Ce
questionnaire aura pour but d’évaluer à postériori les actions que j’ai mises en place.
J’aborderai l’accueil, la mise en place des deux infirmières « référentes », les techniques
relationnelles, l’intimité ainsi que l’accompagnement des professionnelles.
49
CONCLUSION
L’adoption revêt une signification complexe car elle est le fruit de deux histoires. Celle
de l’enfant qui a connu une histoire anténatale et une perte sensorielle ; Celle d’un
couple qui doit faire le deuil de l’enfant biologique. Ils ont pu rencontrer plusieurs
échecs et ont dû panser cette blessure narcissique pour accueillir cet enfant afin de
pouvoir lui apporter les bases nécessaires à son épanouissement.
Dans le cadre de l’adoption plénière, l’infirmière puéricultrice de pouponnière intervient
en partenariat avec les professionnelles dans la rencontre des parents adoptifs et de
l’enfant adopté. Cette première rencontre peut influer grandement sur la relation qui va
s’instaurer, ce qui requiert une disponibilité, une écoute, une attention particulière de la
part de l’infirmière puéricultrice dans l’accompagnement du lien parents-enfant.
Il s’avère cependant que les pratiques peuvent varier entre les structures et les
différentes professionnelles intervenant dans ce processus. L’observation du lien qui
s’instaure est souvent moins formalisée que le suivi des soins. Ces divergences de
pratiques peuvent perturber le couple et l’enfant dans un contexte émotionnel fort mais
fragile.
Mon projet professionnel vise à mieux appréhender l’observation et l’accompagnement
du lien parents-enfants. Pour cela, des actions de formation, une reconfiguration des
outils de travail utilisés ainsi qu’une adaptation des locaux aux impératifs d’intimité et
de soins me semblent nécessaires. L’utilisation de techniques particulières, tel que le
peau à peau, peut aussi être généralisée.
Ce projet met en évidence le rôle central de l’infirmière puéricultrice dans le processus
d’adoption, rôle qui ne fait qu’accroitre en moi une motivation pour un métier à
vocation.
50
BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES
BRAZELTON B.T., La naissance d’une famille ou comment se tissent les liens, Stock/
Laurence, Paris, 1988, 318p.
BLOIN et al, Dictionnaire de la réadaptation, tome 2 : termes d’intervention et d’aides
techniques. Québec, 1997, 164 p
BOWLBY J., Attachement et perte, vol.1 : « l’attachement », PUF, paris, 1994, in
BINEL G, Prématurité et rupture du lien mère-enfant, la naissance inachevée, 2000, p
30
CYRULNIK B., Sous le signe du lien, Pluriel, Hachette littérature, Paris, 1989, 319 p.
GASSIER J. et al, Le guide de la puéricultrice, Masson, Paris, 2002, 1056 pages, page
118-119.
HALIFAX J. et VILLEUNEUVE-GOKALP C., Elaboration d’une enquête sur
l’adoption en France, Population 2004/5 Volume 59, p. 767-782.
HOUZEL D., La parentalité : nouveau concept, nouveaux enjeux ? DOUMONT D.,
RENARD F., novembre 2004, ref.04-31, service communautaire de promotion de la
santé p.9
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Paris,2000, 144p.
MAUREY G., Etudes psychothérapeutiques, désir d’enfant, Centurion, Paris, 1990,
204p.
SZEJER M., Le bébé face à l’abandon le bébé face à l’adoption, La cause des bébés,
Albin Michel, Paris, 2000, 297 p.
51
VAN DEN PEEREBOOM I. Peau à peau : technique et pratique du portage,
Jouvence, St Julien en Genevois, février 2006,188 pages, page 93.
D.W. WINNICOTT, La théorie de la relation parents-nourissons, in de la pédiatrie à la
psychanalyse, Payot, Paris 1969, p 358 à 378.
ARTICLES DE REVUE
BELLE Linda et al Infirmière en santé communautaire, secteur périnatalité et chargée
d’enseignement à la faculté des Sciences Infirmières de l’université de Sherbrooke
(Quebec), Une analyse de concept d’attachement parents-enfant, Recherche en Soins
Infirmiers n°46, septembre 1996.
BONNEAUX C., BUCHWEILLER M-C., Accompagnement des parents et de
néonatologie dans le cadre de l’extrême prématurité, les dossiers de l’obstétrique,
numéro 269, Février 1999, pp36-38.
DUBOC M., Psychologue, Journal de Pédiatrie et de Puériculture, n°2, Juillet 1992,
p.435.
FORMARIER M., Approche du concept d’Accueil : entre banalité et complexité,
Recherche en Soins Infirmiers, n°75, Décembre 2003, p.15
JOANNARD N., Les unités kangourou : de Bogota en France, Abstract gynéco
bimensuel, n°182, mai 1997, p.25-28.
MARINOPOULOS S. Une filiation à l’épreuve de notre époque, L’école des parents,
Février mars 2004, p.36
TREMINTIN J. Educateur à l’Aide Sociale à l’Enfance, Revue Lien Social n° 658 le 20
mars 2003.
52
DOCUMENTS INTERNES :
L’adoption : procédure d’agrément et démarches issue du Conseil Général de la
Moselle.
ENSEIGNEMENT DISPENSES EN ECOLE DE PUERICULTRICE :
Mme SCHÖDER, développement psycho-affectif, Ecole de puéricultrice de Metz,
2007.
Mme TAILLADES, l’Agrément, Ecole de puéricultrices de Metz, 2007.
SITES INTERNET :
http://www.psychologies.com, le deuil de l’enfant imaginaire, le 23/05/07.
http : //www.legifrance.gouv.fr
http://www.documentation.reseau-enfance.com
http://www.pediadol.org
TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES :
Déclaration des Droits de l’Enfant adoptée par l’Assemblée Générale des Nations Unies
le 20 Novembre 1989.
Code de l’Action Sociale et des Familles, statuts des enfants admis en qualité de pupille
de l’Etat pouvant bénéficier d’un projet d’adoption (Catégorie L224-4).
Code civil, articles 355 à 359, cadre juridique de l'adoption.
Code civil, Articles 343, 344, 353, l’agrément des parents adoptifs.
Nouveau Code de Procédure Civil, articles 1165 à 1176, le jugement d'adoption
plénière.
53
Loi n° 93/22 du 8 janvier 1993 modifiant le code civil relative à l'état civil, à la famille
et aux droits de l'enfant et instituant la juge aux affaires familiales
Loi n 83-8 du 7 janvier 1983. Relative à la répartition de compétences entre les
communes, les départements, les régions et l'Etat.
Décret du 29/07/04 relatif aux actes professionnels et à l’exercice de la profession
d’infirmier.
Décret no 98-771 du 1er septembre 1998 relatif à l'agrément des personnes qui
souhaitent adopter un pupille de l'Etat.
L’obtention de l’agrément, article 63 du code de la famille et de l’aide sociale.
Décret n° 74-58 du 15 janvier 1974 relatif à la réglementation des pouponnières.
Décret no 2000-762 du 1er août 2000 relatif aux établissements et services d'accueil des
enfants de moins de six ans et modifiant le code de la santé publique.
Décret n° 2004-802 du 29 juillet 2004 relatif aux parties IV et V (dispositions
réglementaires) du code de la santé publique et modifiant certaines dispositions de ce
code
Ordonnance no 2000-1249 du 21 décembre 2000 relative à la partie Législative du code
de l'action sociale et des familles.
54
ANNEXES
55
ANNEXE 1 : ENTRETIEN AUPRES DES PROFESSIONNELLES
Population interrogée
• Quel est votre statut professionnel ?
• Depuis combien de temps travaillez-vous ?
• Quel est le nombre d’Infirmières, de Puéricultrices travaillant dans votrestructure ? Quel est le rôle de chacune ?
L’accueil
• Comment accueillez-vous les parents adoptifs en service ? qui rencontrent-ils ?
• Pouvez-vous décrire l’environnement de l’accueil ?
• Existe-t-il des protocoles d’accompagnement, d’accueil et de soins ?
• L’organisation et les conditions de l’accueil vous semblent-elles satisfaisantes ?
L’adaptation et l’accompagnement
• Pouvez-vous décrire la période d’adaptation dans votre structure ?
• Quel est votre rôle dans la phase d’adaptation ?
• Y jouez-vous un rôle d’accompagnement ?
• Selon-vous, la relation professionnelles - parents peut-elle influer sur la relationparents - enfant ?
• Proposez-vous des techniques relationnelles aux parents ?
• Pouvez-vous décrire l’environnement de la phase d’adaptation etd’accompagnement ?
• Suggérez-vous des améliorations ?
L’observation du lien
• Quelle est votre place dans la relation parents adoptifs - enfant ?
• Comment observez-vous la relation ? Quels sont les critères et outils utilisés ?
• Portez-vous une attention particulière lors de la mise en place de l’attachement ?
56
• Que faites vous lorsque vous repérez des troubles dans la relation ?
• Comment se réalisent les transmissions internes et avec la cellule d’adoption ?
• Suggérez-vous des améliorations ?
57
ANNEXE 2 : QUESTIONNAIRE AUPRES DES PARENTS
Je suis Infirmière étudiante Puéricultrice. Dans le cadre de ma formation, je réalise unProjet Professionnel du Diplôme d’Etat portant sur l’accompagnement du lien parents-adoptifs enfant adopté, en service de Pouponnière au cours de la période d’adaptation.
Dans ce cadre je sollicite votre aide dans ma démarche de collecte d’informations.Ce questionnaire ainsi que le lieu de collecte seront anonymes.
QUESTIONNAIRE :
Comment avez-vous vécu votre période d’adaptation en service de pouponnière ?
• Quelle professionnelle avez-vous rencontrée en premier au sein du service depouponnière ? ……………………………………………………………………………………
• Cette professionnelle a-t-elle ensuite été une personne de « référence » au coursde votre séjour ?……………………………………………………………………………………
• L’accueil vous a-t-il satisfait ?
Oui Non
Pourquoi ?…………………………………………………………………………
• Combien de temps s’est déroulée la période d’adaptation ?
……………………………………………………………………………………
• Pensez-vous que le temps de rencontre est suffisant ?
Oui Non
Pourquoi ?…………………………………………………………………………
• L’environnement a-t-il été propice à vos échanges parents-enfant ? (intimité,espace)
Oui Non
• Que proposeriez-vous pour améliorer cet environnement ?
……………………………………………………………………………………
58
• Avez-vous eu assez de temps d’intimité avec votre enfant ?
……………………………………………………………………………………• Pour quels soins avez-vous été accompagné par l’infirmière puéricultrice ?
……………………………………………………………………………………
• Cet accompagnement a-t-il été satisfaisant ?
OuiNon
Pourquoi ?…………………………………………………………………………
• Vous êtes-vous senti prêts à réaliser les soins au retour à votre domicile ?
Oui Non
Pourquoi ?…………………………………………………………………………
• Avez-vous noté des divergences dans les propos et actes tenus par les différentsprofessionnels ?
……………………………………………………………………………………
• Vous sentiez –vous à l’aise au cours des soins ?
Oui Non
Pourquoi ?…………………………………………………………………………
• Les professionnelles vous sont-elles proposé de prendre régulièrement votreenfant contre vous à même la peau ?
Oui Non
• Vous a-t-on proposé des techniques relationnelles pour faciliter la rencontreavec votre enfant ?
Oui Non
• Auriez-vous aimé en bénéficier ?
Oui
59
Non
ANNEXE 3 : PROTOCOLE D’ACCUEIL UTILISE EN SERVICE
PROTOCOLE D’ACCUEIL DES PARENTS ADOPTIFS EN POUPONNIERE
Enfant : NOM : …………………………………………….. Prénom : …………………………………………
Parents : Nom : …………………………………………….. Adresse : …………………………………………. ……………………………………………………. …………………………………………………... .Médecin ou pédiatre qui suivra l’enfant après sa sortie : Nom : …………………………………………….. Adresse : …………………………………………. ……………………………………………………. …………………………………………………….
Visite médicale de sortie avec Dr ………….. le : ……….…
Déroulement des journées Emargement - observations
1er jour : - Présentation de l’équipe disciplinaire.- Visite de la salle qui leur est réservée,
recommandations par rapport auxrisques de vol.
- Présentation de l’enfant par l’auxiliairede puériculture, biberon donné sipossible.
- Visite des locaux, préciser : pas deprésence dans le groupe.
- Explications par rapport aux repas prisdans l’établissement.
- Coordonnées de la pouponnière,données.
- Explications et démonstration duchange.
2eme jour : Matin :
- Démonstration du bain avec le matérield’hygiène.
- Donner liste de matériel.- Demander les tétines de biberon.- Quelques conseils pour le bien être de
bébé.
60
Après-midi : - démonstration de la préparation des
biberons.- Information sur la stérilisation.- Mise à disposition du chauffe biberon
et explications.
3eme jour :
- Bain fait par les parents avec la puéricultrice.
- Biberons faits par les parents avec lapuéricultrice.
4eme jour : - Bain fait par les parents seuls.- Biberons faits par les parents seuls +
stérilisation.- Explication par rapport à
l’alimentation diversifiée.- Si chat ou chien à domicile, maillot de
corps du bébé à faire sentir à l’animal.
5eme jour et 6eme jour : - Accompagnement. - Observations.
7eme jour : - Explication du carnet de santé.- Carnet de santé mis à jour : poids,
taille, régime.- Donner les radiographies.- Demande d’une thermos et vêtements
pour la sortie.- Remise des vêtements et des jouets de
l’enfant.
8eme jour :
- Départ.
61
ANNEXE 4 : PROPOSITION D’UN PROTOCOLE DE SUIVI
PROTOCOLE DE SUIVI DES PARENTS ADOPTIFS EN POUPONNIERE
Enfant : Nom : …………………………………………….. Prénom : …………………………………………
Parents : Nom : …………………………………………….. Adresse : …………………………………………. ……………………………………………………. …………………………………………………... .
Médecin ou pédiatre qui suivra l’enfant après sa sortie : Nom : …………………………………………….. Adresse : …………………………………………. ……………………………………………………. …………………………………………………….
Visite médicale de sortie avec Dr ………… le : ………….
Infirmières « référentes » du couple durant la période d’adaptation :
………………………………..
………………………………..
62
Déroulement des journées Emargement - observations
1er jour : infirmières présentes : ………………………………………………………………….
- Présentation de l’équipe disciplinaire.- Visite de la salle qui leur est
réservée, recommandations parrapport aux risques de vol.
- Visite des locaux, préciser : pas deprésence dans le groupe.
- Explications par rapport aux repaspris dans l’établissement.
- Coordonnées de la pouponnière,renseignements pratiques.
- Explications et démonstration duchange.
- Présentation de l’enfant parl’auxiliaire de puériculture, biberondonné si possible
Réaction de l’enfant après le départ ducouple, nuit passée.
Réactions de l’enfant à la vue des parentsadoptifs :………………………………………………...………………………………………………..Prise dans les bras d’un des parents adoptifs : Réactions de l’enfant : ………………………………………………………………………Sentiments retranscrits par le couple : ….………………………………………………..……………………………………………..Echanges entre les parents adoptifs etl’enfant ( regards, sourires, paroles) :……………….…………………………………………….Manière de porter l’enfant : (sécurisant ou non,maladroit, avec douceur, contre soi)………………………………….…………
Observation de l’enfant en fin de journée : ..……………………………………………..……………………………………………..Difficultés rencontrées par le couple : ……..…………………………………………….……………………………………………. Réajustements proposés : …………………….………………………………………………..……………………………………………….
Séparation parents adoptifs enfant adopté : …………………………………………….……………………………………………...
………………………………………………………………………………………………………………………………………………
63
64
Déroulement des journées Emargement - observations
2ème jour :infirmières présentes : ……………….………………………………………………….Heure d’arrivée des parents : ……………..
Matin :
- Démonstration du bain avec lematériel d’hygiène.
- Donner liste de matériel.- Demander les tétines de biberon et un
foulard.- Quelques conseils pour le bien être
de bébé.
- Change effectué par le couple en
présence de l’infirmière
Après-midi : - démonstration de la préparation des
biberons.- Information sur la stérilisation.- Mise à disposition du chauffe
biberon et explications.
Heure de départ des parents adoptifs : …….
Comportement des parents et de l’enfant lors deleurs retrouvailles : …………………………………………………………………………………………………………………………………
Echanges avec l’enfant pendant l’explication dubain ? La triade commence t-elle à apparaître ? …………………………………………………….……………………………………………….Chacun laisse t-il une place à l’autre conjoint ?..………………………………………………… Echanges avec l’enfant : □ Paroles □ Gestes rassurants □ Souriresl’enfant cherche t-il du regard le couple ? □ oui □ non
Le parent qui réalise le soin veille à sa sécuritéphysique ? □ oui □ non Si non : ……………………………………….Le soin est-il réalisé : avec douceur, calme □ oui □ non avec dextérité □ oui □ non Interactions du couple et de l’enfant : ………. ………………………………………………..Observation du comportement de l’enfant : Cherche t-il le regard de l’infirmière enpermanence ? □ oui □ non Lors des manipulations, se raidit-il ?□ oui □ nonParait-il détendu ? □ oui □ non Pleure t-il pendant le change ? □ oui □ non Leur fait-il des sourires ? □ oui □ non
Difficultés rencontrées par le couple : ……….……………………………………………….……………………………………………….
Réajustements proposés : …………………….………………………………………………..……………………………………………….
Observation du départ : L’enfant pleure t-il au moment de laséparation ? □ oui □ non
65
Réaction de l’enfant après le départ ducouple, nuit passée.
Manifestations de l’enfant : …………………..…………………………………………………Le couple se sent-il en difficulté au moment dele quitter ? □ oui □ nonDires des parents adoptifs : ……………………………………………………………………….………………………………………………….
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
66
Déroulement des journées Emargement - observations
3ème jour : Infirmières présentes :………………………………………….….……………………………………………..Heure d’arrivée des parents adoptifs : ……..
- Bain fait par les parents avec la puéricultrice.
- Biberons faits par les parents avec lapuéricultrice.
Heure de départ des parents adoptifs : ……..
Réaction de l’enfant après le départ ducouple, nuit passée.
Comportement des parents et de l’enfant lors deleurs retrouvailles : …………………………………………………………………………………………………………………………………Dires des parents adoptifs : …………………..………………………………………………..………………………………………………..
Les conditions de sécurité sont-ellesrespectées ? □ oui □ non
Le couple se laisse t-il une place mutuelleauprès de l’enfant ? □ oui □ non……………………………………………………………………………………………………
Inquiétudes particulières du couple :………….………………………………………………...…………………………………………………
Difficultés observées : ………………………..………………………………………………..………………………………………………..Réajustements proposés : …………………….………………………………………………..……………………………………………….
Observations particulières : ………………………………………………………………………………………………………………………….
Observation du départ : L’enfant pleure t-il au moment de laséparation ? □ oui □ non Manifestations de l’enfant : …………………..…………………………………………………Le couple se sent-il en difficulté au moment dele quitter ? □ oui □ nonDires des parents adoptifs : ……………………………………………………………………….………………………………………………….………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
67
Déroulement des journées Emargement - observations
4ème jour : Infirmières présentes : ………………………………………………………………….Heure d’arrivée des parents adoptifs : ……..
- Bain fait par les parents seuls.- Biberons faits par les parents seuls +
stérilisation.
- Explication par rapport àl’alimentation diversifiée.
- Si chat ou chien à domicile, maillotde corps du bébé à faire sentir àl’animal.
Point proposé par l’infirmière puéricultriceaux parents pour échanger avec eux desdifficultés qu’ils rencontrent et mettre enplace des actions pour y remédier, desinquiétudes particulières, répondre àd’éventuelles questions de puériculture.
Comportement des parents et de l’enfant lors deleurs retrouvailles : …………………………………………………………………………………………………………………………………Dires des parents adoptifs : …………………..………………………………………………..………………………………………………..
Retour critique de leur réalisation par lesparents : …………………………………..…………………………………………………………………………………………Difficultés rencontrées : …………………………………………………………………………………………………………….
………………………………………………..……………………………………………….………………………………………………..……………………………………………….………………………………………………..……………………………………………….………………………………………………..……………………………………………….
Observation du départ : L’enfant pleure t-il au moment de laséparation ? □ oui □ non Manifestations de l’enfant : …………………..…………………………………………………
68
Réaction de l’enfant après le départ ducouple, nuit passée.
Le couple se sent-il en difficulté au moment dele quitter ? □ oui □ nonDires des parents adoptifs : ……………………………………………………………………….………………………………………………….
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
69
Déroulement des journées Emargement - observations
5ème jour : Infirmières présentes :………………………………….………….……………………………………………..Heure d’arrivée des parents adoptifs : ……..
- Accompagnement. - Observations.
Réaction de l’enfant après le départ ducouple, nuit passée.
Comportement des parents et de l’enfant lors deleurs retrouvailles : …………………………………………………………………………………………………………………………………
De la relation : Portage : l’enfant est-il détendu dans les bras :Du père adoptif ? □ oui □ nonDe la mère adoptive ? □ oui □ nonEst-il calme ? □ oui □ nonSemble t-il apaisé ? □ oui □ nonLes parents se laissent-ils mutuellement uneplace auprès de l’enfant ? □ oui □ nonLes gestes auprès de l’enfant s’effectuent-ilsavec douceur ? □ oui □ nonDires des parents sur cette rencontre : ………………………………………………………..………………………………………………..Echanges de regards avec l’enfant : L’enfant les sollicite-t-il avec le regard ?□ oui □ non
Difficultés observées : ………………………..………………………………………………..………………………………………………..Réajustements proposés : …………………….………………………………………………..……………………………………………….
L’enfant pleure t-il au moment de laséparation ? □ oui □ non Manifestations de l’enfant : …………………..…………………………………………………Le couple se sent-il en difficulté au moment dele quitter ? □ oui □ nonDires des parents adoptifs : ……………………………………………………………………….………………………………………………….
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
70
Déroulement des journées Emargement - observations
6ème jour : Infirmières présentes :……………………………………………..……………………………………………..Heure d’arrivée des parents adoptifs : ……..
- Accompagnement. - Observations.
Réaction de l’enfant après le départ ducouple, nuit passée.
Comportement des parents et de l’enfant lors deleurs retrouvailles : …………………………………………………………………………………………………………………………………
De la relation : Portage : l’enfant est-il détendu dans les bras :Du père adoptif ? □ oui □ nonDe la mère adoptive ? □ oui □ nonEst-il calme ? □ oui □ nonSemble t-il apaisé ? □ oui □ nonLes parents se laissent-ils mutuellement uneplace auprès de l’enfant ? □ oui □ nonLes gestes auprès de l’enfant s’effectuent-ilsavec douceur ? □ oui □ nonDires des parents sur cette rencontre : ………………………………………………………..………………………………………………..Echanges de regards avec l’enfant : L’enfant les sollicite-t-il avec le regard ?□ oui □ non
Difficultés observées : ………………………..………………………………………………..………………………………………………..Réajustements proposés : …………………….………………………………………………..……………………………………………….
L’enfant pleure t-il au moment de laséparation ? □ oui □ non Manifestations de l’enfant : …………………..…………………………………………………Le couple se sent-il en difficulté au moment dele quitter ? □ oui □ nonDires des parents adoptifs : ……………………………………………………………………….………………………………………………….
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
71
Déroulement des journées Emargement - observations
7ème jour : Infirmières présentes :……………………………………………....………………………………………………Heure d’arrivée des parents adoptifs : ………
- Explication du carnet de santé.- Carnet de santé mis à jour : poids,
taille, régime.- Donner les radiographies.- Demande d’une thermos et vêtements
pour la sortie.- Remise des vêtements et des jouets
de l’enfant.
Réaction de l’enfant après le départ ducouple, nuit passée.
Comportement des parents et de l’enfant lors deleurs retrouvailles : …………………………………………………………………………………………………………………………………
Difficultés observées : ………………………..………………………………………………..………………………………………………..Réajustements proposés : …………………….………………………………………………..……………………………………………….
Observation du départ : L’enfant pleure t-il au moment de laséparation ? □ oui □ non Manifestations de l’enfant : …………………..…………………………………………………Le couple se sent-il en difficulté au moment dele quitter ? □ oui □ nonDires des parents adoptifs : ……………………………………………………………………….………………………………………………….
.……………………………………………………………………………………………………
72
Déroulement des journées Emargement - observations
8ème jour : Infirmières présentes : ……………………………………………………………………….
- Départ de l’enfant avec ses parentsadoptifs.
Résumé de la période d’adaptation
Comportement des parents et de l’enfant lors deleurs retrouvailles : …………………………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………..………………………………………………..……………………………………………….……………………………………………………………………………………………….……………………………………………….……………………………………………….……………………………………………………………………………………………….……………………………………………….
73
ANNEXE 5 : PROPOSITION DEPLAN DU GUIDE D’ACCUEIL
Première partie : Présentation du Centre Départemental de l’Enfanceet du service pouponnière
Deuxième partie : Présentation de l’équipe pluridisciplinaire du servicepouponnière
Troisième partie : Présentation des locaux
Quatrième partie : Modalités d’organisation et de fonctionnement spécifiques à lapériode d’adaptation – Rappel du règlement intérieur
Cinquième partie : Informations pratiques
74
Ecole d’Infirmière Puéricultrices
CHR Metz-Thionville
Groupement des hôpitaux de Metz
28-32, Rue du XXème Corps américain
57019 Metz cedex 1
Adoption, accompagner le couple à rencontrer leur futur enfant
Mots-clés :
Service de pouponnière
Adoption plénière
Pupille de l’état
Accompagnement
Résumé :
Le rôle de l’infirmière puéricultrice s’établit dans une dynamique d’accompagnement
des parents adoptifs et de l’enfant adopté en partenariat avec les autres professionnelles.
Elle intervient dans la prise en charge de l’enfant né sous X dès sa sortie en service de
néonatologie. L’enfant est pris en charge en service de pouponnière dans l’attente de
son projet d’adoption. La rencontre avec ses parents adoptifs s’effectue dans ce même
service sur une période d’adaptation. L’infirmière puéricultrice participe activement à
ce processus de rencontre en les accompagnant quotidiennement.
Projet professionnel de : Melle PIERRET Sandrine, 2007
Personnes guidances : Madame HOUBRE puéricultrice, cadre de santé.
Madame FORTMANN, puéricultrice.
75