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Collectif « Sauvons les Longs Champs »
Association « Vivre aux Longs Champs »
66 rue des Doyens Bouzat
35700 Rennes
sauvonslongschamps@gmail.com
www.longschamps.info
www.assval.com
02 juin 2008
Le métro aux Longs Champs
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Introduction
Madame, Monsieur,
Vous avez sûrement entendu parler de la stupeur qui a frappé les Longs Champs lors de l’annonce du projet
de ligne B de métro.
Nous vous adressons ce dossier de présentation pour vous expliquer cette problématique.
Le Dossier d’Aide à la Décision remis aux élus en novembre dernier préconisait le choix d’un métro aérien
dans le quartier, ce qui a déclenché l’émoi des habitants. La solution envisagée et même « privilégiée »
conduisait inévitablement à saccager le quartier au profit de la vitrine technologique d’un métro aérien. Les
autres options proposées étaient des tranchées couvertes, également destructrices de l’environnement.
L’option d’un tunnel profond, seule solution de métro propre dans un contexte tel que les Longs Champs,
n’était même pas traitée dans ce dossier. Celui-ci n’a pas été envisagé pour le quartier, alors qu’il est
pourtant utilisé sur les ¾ de la ligne !!!
Heureusement, lors du conseil de Rennes Métropole du 20 décembre 2007, un amendement a été validé
pour réintroduire les études de toutes les solutions. Nous ne pouvons que nous en féliciter.
Cependant, aujourd’hui, si de nouvelles solutions sont étudiées, les solutions les plus destructrices restent
envisagées, comme par exemple le métro aérien au cœur du quartier. Pourquoi ne pas exclure purement
et simplement ces options inacceptables puisque l’on sait que des alternatives existent ?
Souvenons nous que le projet initial de la première ligne de métro proposait un tracé aérien au travers de
l’ensemble des quartiers sud de la ville ainsi qu’à Villejean. A l’époque, les élus ont eu le courage de changer
d’option pour arriver à la solution que nous connaissons aujourd’hui.
Tout comme nos prédécesseurs, nous demandons à être traités à égalité avec l’ensemble des riverains de la
ligne B. Pourquoi devrions-nous être les parents pauvres du métro, la seule zone de la ville pour laquelle on
n’hésite pas à dégrader le cadre de vie ? Rien ne justifie cette orientation vers un métro aérien hormis la
vitrine technologique, « vecteur d’image pour l’agglomération rennaise » : est-ce un argument acceptable ?
Il n’y a aucune raison de continuer dans cette voie. C’est que nous allons essayer de vous montrer au travers
de ce dossier.
Nous espérons pouvoir vous rencontrer prochainement pour discuter avec vous de ce sujet.
Le collectif « Sauvons les Longs Champs »
Association « Vivre aux Longs Champs »
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Le métro : inquiétudes et espoirs
La seule crainte de l’ensemble des habitants des Longs Champs est de voir leur cadre de vie dénaturé par
l’arrivée du métro.
Le métro, une crainte à la hauteur des espoirs Lorsque la métropole a annoncé que le quartier des Longs Champs serait desservi par la future ligne B du
métro, une réelle espérance est née chez la plupart des habitants. Ainsi, la présentation faite du tracé début
2007 a été très bien accueillie par les habitants.
Malheureusement, lorsque l’avant projet final a été présenté fin novembre 2007, le choc fut grand : la
solution aérienne est mise en avant par la Métropole, devant une solution en tranchée couverte. Il n’est
nulle part fait mention d’une étude de solution en tunnel profond, qui n’aurait aucun impact sur le quartier.
Comment peut-on envisager de faire passer un métro aérien dans un quartier résidentiel ? Un métro n’est-il
pas fait pour être souterrain ? Nous ne comprenons toujours pas cette décision…
La mobilisation positive d’un quartier Malgré une erreur du journal Ouest France qui plaçait le métro à l’extérieur du quartier, plus de 400
personnes se sont regroupées à plusieurs reprises pour échanger sur le métro. Ces réunions ont débouché
sur une motion à destination des élus, signée par plus
de 3100 personnes en seulement 2 semaines ! Il s’en
est suivi une réunion d’information avec Monsieur
Delaveau le 7 décembre 2007 puis un débat sur TV
Rennes avec lui le 12 décembre. Suite à ces
mobilisations, un amendement a été proposé par
Monsieur Delaveau réintroduisant le tunnelier dans les
études et ouvrant les discussions autour de tracés
alternatifs.
Depuis, les habitants se sont constitués en collectif au
sein de l’association de quartier. Nous essayons d’étudier tous les aspects du dossier pour pouvoir être à la
fois critique mais aussi force de proposition vis-à-vis des techniciens de Rennes Métropole.
L’évolution du quartier : ne pas se tromper de route Une ville est une structure vivante. Il est normal qu’elle change, qu’elle se transforme, qu’elle évolue. Une
ville figée serait une ville appelée à mourir.
Il est cependant important que les évolutions se fassent avec cohérence et surtout en pensant à l’avenir.
Nous avons vu comment les constructions d’après guerre, pourtant présentées comme le summum de la
modernité de l’époque, se sont transformées en véritable piège pour leurs habitants.
Si les habitants des Longs Champs sont inquiets, cela peut s’expliquer par l’évolution récente du quartier. Au
lieu d’embellir, de rénover et d’accompagner les exigences d’environnement du XXIème siècle, le quartier a
vu se transformer son centre commercial de manière démesurée et inquiétante. Pourtant un discours
rassurant avait été tenu au début du projet lorsque des réserves avaient été soulevées. « Ne vous inquiétez
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pas » avait été le leitmotiv de l’ensemble des interlocuteurs du projet, privés comme élus. Malheureusement
nous les avons crus et le pire est arrivé. Qu’en sera-t-il pour le futur métro ? Vous trouverez ci-dessous des
photos sur les changements récents du quartier et un montage sur le projet de métro.
Evolution du quartier : vers où va-t-on ?
La rue Papegault avant l'extension du supermarché, il y a moins de 3 ans
La rue Papegault, aujourd’hui, après l’extension du supermarché
Et demain, la rue Papegault avec son métro aérien ?
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Réunion d’information avec M. Delaveau au TNB (07/12/2007)
Débat sur TV Rennes (12/12/2007) et prise de parole lors du Conseil de Rennes Métropole (20/10/2007)
Articles d’Ouest-France sur la problématique du métro aux Longs Champs
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Présentation des Longs Champs
Le quartier des Longs Champs est né au début des années 80 avec une vision particulière de la ville :
repenser le lien entre les habitants, la ville et la nature. Ainsi, le concept de « campagne à la ville » a guidé la
municipalité de l’époque lors de la construction de ce quartier, tout cela en concertation avec les habitants.
Vous trouverez ainsi ci-dessous un extrait de Ouest-France datant du 29 mars 1982 relatant l’inauguration du
quartier par Monsieur Edmond Hervé.
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Une véritable mixité sociale Lors de sa création, 50% des logements étaient en accession sociale aidée ou en location sociale. Cela a
permis à des familles d’origines très diverses
de s’installer dans ce nouveau quartier et
ainsi de partager un même lieu de vie.
Aujourd’hui encore, le quartier comporte
près de 30% de logements sociaux, et la
mixité originelle a su être préservée,
favorisant ainsi les échanges culturels. Ainsi,
des festivals « Haïti », « Berbère » ou des
actions humanitaires vis-à-vis du Burkina
sont régulièrement organisés.
La vie autour de deux étangs et
une coulée verte Le quartier a été entièrement pensé autour
d’une « coulée verte ». Il s’agit d’un espace riche d’un grand nombre d’arbres préexistant au quartier,
souvent des chênes centenaires. Cet espace a ainsi permis à un écosystème complet, faune et flore, de se
développer.
Cette coulée verte a été agrémentée de deux étangs artificiels qui ont ainsi pu donner naissance à un
véritable lieu de vie et de promenade pour tous les habitants du quartier, et bien au-delà, à de nombreux
travailleurs de la technopole Atalante toute proche.
A proximité des étangs, la vie des habitants s’articule autour de deux lieux principaux : l’EPI d’une part,
Etablissement Public Intégré, regroupant écoles, bibliothèques, salles de sports et associations, et un centre
commercial d’autre part.
Il est ainsi possible d’accéder à tous les avantages de la ville tout en restant dans un environnement
préservé.
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Le métro aux Longs Champs
Le tracé du métro aux Longs Champs Le projet de la Métropole consiste à traverser le quartier de part en part pour placer une station de métro au
cœur du quartier, entre les deux étangs.
Intermarché
Petit étang
EPI des Longs Champs
Grand étang
Cité universitaire
Centre de rééducation
Restaurant Universitaire
« Etoile »
Le tracé aérien, en jaune sur la carte traverse un bois, préexistant au quartier et longe les résidences d’un
centre de rééducation pour personnes handicapées. Il passe au dessus du grand étang pour rejoindre la
station. Il sort ensuite au niveau de la rue Papegault, le long du supermarché. Une variante existe, en bleu,
permettant de situer la station plus au sud.
Les deux tracés en tranchées couvertes, en bleu, traversent quant à eux le centre de rééducation par le sud
pour rejoindre ensuite l’étang et le tracé aérien.
Avant tout une décision de politique urbaine Au-delà de toutes les études techniques et financières envisagées, nous considérons que ce dossier est
avant tout un dossier de politique urbaine.
Le métro est une solution pour diminuer la pollution et préserver l’environnement. Appliquons donc le
raisonnement jusqu’au bout : ne détruisons pas l’environnement avec ce métro, surtout si des solutions
alternatives existent. Ainsi, aux Longs Champs, faire passer un métro en aérien ou via toute autre alternative
détruisant l’écosystème et le cadre de vie n’est qu’une question de choix d'urbanisme et absolument pas
une question technique ou financière, comme nous le prouve d’ailleurs la lecture du Dossier d’Aide à la
Décision (DAD). Nous espérons donc une réponse politique à cette problématique.
Av. des Buttes de Coësmes
Atalante
INSA
Route de Fougère
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Les différents types d'insertion Pour bien comprendre le projet de métro à travers le quartier, il est nécessaire de comprendre les trois
grandes familles d’insertion possibles. Par insertion, il faut comprendre « type de construction ».
Tunnelier
La première insertion, celle à laquelle nous pensons immédiatement quand
nous imaginons un métro, c'est le tunnelier. Un tunnelier opère à grande
profondeur, c'est-à-dire à plus de 10 mètres sous terre. Ceci permet de
construire une ligne de métro sans aucun impact en surface. C’est une solution
transparente (sauf incident particulier). Ce type d'insertion avait dans un
premier temps été écarté pour notre quartier sans même l’étudier.
Tranchée couverte
La réalisation d’une tranchée couverte impose de creuser
le sol au niveau du tracé du métro. La voie est ensuite
construite et le tout est recouvert. Ce type de voie est
situé à une profondeur moyenne allant de 3 à 6 mètres.
Ceci limite les possibilités de plantation en surface.
Voie aérienne
Les voies aériennes ne posent aucun réel problème lors de la construction. Elles provoquent par contre des
nuisances sonores et visuelles lors de l’exploitation du métro.
Notre position sur les insertions Ce paragraphe résume en quelques mots nos positions vis-à-vis des différents types d'insertion du métro,
c'est-à-dire vis-à-vis de la façon dont le métro pourrait traverser le quartier. Ces positions s'appuient sur les
conclusions que nous avons tirées de la série de questions / réponses que nous nous sommes posées. Vous
les trouverez dans le chapitre « Questions / Réponses sur le métro aux Longs Champs » page 15.
1 – Le tunnelier
Cette insertion est la seule qui garantit l’intégrité et la protection du quartier. Nous nous prononçons
massivement en faveur de cette solution. Les habitants des Longs Champs adopteront les propositions de
tracés de la Métropole si ce procédé est retenu.
2 – La tranchée couverte
Les insertions en tranchée couverte posent de nombreuses questions sur leurs impacts vis-à-vis des
habitations, des habitants, de la faune et de la flore pendant et après les travaux.
Nous nous félicitons que Rennes Métropole ait décidé de réaliser des études d’impacts. De telles solutions
ne pourraient être acceptées par les habitants du quartier que si la preuve est clairement faite, au travers
d’études indépendantes et complètes, que les contraintes humaines et écologiques soient nulles.
3 – La solution aérienne
Par rapport aux différents tracés et options d’insertions proposés, nous pouvons tout de suite affirmer que
toutes les solutions aériennes, qu’elles soient au cœur des Longs Champs (au dessus des étangs) ou le long
de l’avenue des Buttes de Coësmes nous sont intolérables et insupportables.
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Aucun argument, que ce soit technique ou financier ne nous parait valable pour ce type d’insertion, et cela
pour deux raisons :
- Techniquement, les autres solutions sont tout autant faisables que l’aérien, le DAD en est la preuve ;
- Financièrement, l’usage de l’aérien ne permet pas de substantielles économies vis-à-vis des autres
solutions, le DAD en est encore une fois la preuve.
Une insertion de type aérien n’est ainsi qu’un choix purement politique et non pas technique ou financier.
Ainsi les principaux arguments en sa faveur dans le DAD sont des éléments discutables d'esthétisme et
d'image.
Simulation du métro aérien à travers le quartier A travers les quelques montages photos ci-dessous, nous avons voulu imaginer à quoi pourrait ressembler le
métro aérien. Bien sûr, il pourrait nous être répondu qu’il ne s’agira pas d’une copie de la ligne A. Mais ne
serait-ce pas là une remise en question de l’esthétisme de cette dernière, pourtant dessinée par Sir Norman
Foster et maintes fois vantée ? De plus, quelle que soit la forme de la future ligne, l’impact sera équivalent
pour des raisons techniques.
La coulée verte
Voici une vue de la coulée verte, ensemble d’arbres préexistant au quartier comptant des chênes
centenaires. Le métro passerait sur cette zone, à une distance d’environ 20 mètres des immeubles, dont un
ensemble d’HLM de la Ville de Rennes.
Le grand étang des Longs Champs
Voici une vue donnant de la berge vers l’étang et l’EPI. La berge est bordée à la fois de logements sociaux, de
collectifs en location, de copropriétés et de maisons individuelles de petite taille (environ 100 m2).
Avant / après, ou le betonnage d’un espace préservé
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La future station de métro aérienne
Actuellement, une pelouse bordée de chênes centenaires sépare les deux étangs des Longs Champs. Elle est
le théâtre de nombreuses activités dans le quartier, véritable lieu de mixité sociale, mais aussi un terrain de
jeux pour l’ensemble des enfants.
La future station serait implantée sur cette pelouse, à quelques mètres de l’entrée de l’EPI des Longs Champs
qui regroupe gymnase, crèches, écoles maternelle et primaire, ainsi qu’à une cinquantaine de mètres du
supermarché.
Cette pelouse mesure une grosse trentaine de mètres de largeur, ce qui correspond à la place au sol occupée
par la station aérienne de la Poterie, sans tenir compte des « satellites » de celle-ci. Autant dire que cet
espace vert n’existerait plus une fois le métro aérien présent.
La rue Papegault
Exemple le plus frappant de l’évolution du quartier, la rue Papegault montre concrètement que la voie
choisie n’est pas réellement celle du développement durable. Cette rue est malheureusement la triste
illustration de l’évolution que prend un quartier lorsque l’intérêt des habitants passe après des intérêts
privés (centre commercial) sans aucune raison valable. De plus, la solution aérienne semble techniquement
délicate car elle obligerait à faire cohabiter métro, poids lourds de livraisons, bus, voitures et piétons.
Vous avez déjà vu ces photos « Avant / Maintenant / Après » page 5 au chapitre « Evolution du quartier :
vers où va-t-on ? »
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Nos attentes Nous tenons à réaffirmer haut et fort les revendications de l’ensemble des habitants du quartier :
- Les habitants des Longs Champs veulent une desserte de leur quartier par le métro ;
- Les habitants des Longs Champs ont conscience que les modes de transport en commun sont
indispensables pour sauvegarder la nature et ainsi participer au développement durable ;
- Mais, les habitants des Longs Champs refusent qu'un projet censé être écologique détruise
l’environnement d’un quartier ainsi que son cadre de vie quand des solutions alternatives existent,
techniquement comme financièrement.
L’amendement de Rennes Métropole du 20 décembre 2007 Suite aux actions menées par les habitants des Longs
Champs, dont la pétition ayant reçu plus de 3100
signatures en deux semaines, la Métropole a ajouté un
amendement au dossier. Celui-ci vise à faire étudier
toutes les solutions d’insertion, donnant ainsi une chance
au tunnelier, ainsi qu’à des tracés alternatifs.
La seule réelle alternative de tracé serait de faire passer
le métro avenue des Buttes de Coësmes, c’est à dire en
longeant le quartier des Longs Champs par le sud. Cette
avenue, très large, semble à même d’accueillir un métro
souterrain sans impacter les habitants et les arbres
bordant cette voie. Cette solution n’aurait qu’un impact
modéré sur la position de la station en la déplaçant d’un
côté du centre commercial à l’autre, soit à l’intersection
de la rue Papegault et du Clos Courtel. Il sera cependant
indispensable de veiller à ce qu’un métro souterrain sur
ce passage n’engendre pas de vibrations par propagation sur les maisons situées en contrebas de l’avenue,
et donc au même niveau qu’un métro en tranchée couverte.
Cet amendement ne nous rassure et ne nous satisfait pas dans le sens où les pires solutions sont toujours
envisagées. Nous demandons dès maintenant au moins le retrait pur et simple des solutions aériennes,
quel que soit le tracé, étant donné qu’elles n’apportent pas de réels avantages financiers et techniques (cf.
« Questions / Réponses sur le métro aux Longs Champs »).
Avenue des Buttes de Coësmes
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Avantages / inconvénients des différentes insertions
Critère Aérien Tranchée couverte Tunnelier
Impact visuel Très impactant Limité : reconstruction
nécessaire & limitation de replantation
Aucun
Impact sonore Très gênant (jusqu’à un
métro toutes les 30 sec1)
Limité (vibrations possibles selon le type de sous-sol)
Aucun
Respect de l’environnement durant
les travaux
Aucun respect (destructeur)
Aucun respect (destructeur)
Respectueux : aucun impact
Respect de l’environnement après
les travaux
Aucun respect (coupe la coulée verte en deux)
Intermédiaire : reconstitution nécessaire
de la faune et flore (tout ne se régénère pas !)
Respectueux : aucun impact
Coût de construction2 Similaire à la tranchée
couverte Similaire à l’aérien
Non étudié par Rennes Métropole
Impact de la station Très intrusif : destructeur
sur près de 900 m2
Limité en surface et durant les travaux
Intermédiaire : impact important durant les
travaux puis limité ensuite
Facilité d’adaptation du tracé
Contraignant car dépendant de la surface
Contraignant car dépendant de la surface
Possibilité de réaliser le tracé idéal car aucune contrainte de surface
Entretien des installations
Sensible aux intempéries Insensible aux intempéries Insensible aux intempéries
Remarque : les coûts de construction d’un tunnelier n’ont pas été chiffrés par la Métropole pour le quartier
des Longs Champs. Etant donné que ce type d’insertion sera utilisé sur les ¾ de la ligne, nous pensons qu’il
s’agit d’une solution tout à fait envisageable pour notre quartier.
1 Sur la base d’un métro toutes les 60 secondes, intervalle minimal du système Siemens-Matra VAL, en comptant les
métros circulant dans les deux sens.
2 Non comparés par manque d’informations.
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Questions / Réponses sur le métro aux Longs Champs
Nous avons élaboré une série de 15 questions et réponses simples que tout Rennais est à même de se poser
sur la contestation du projet de ligne B de métro dans le quartier des Longs Champs. Nous espérons ainsi
vous donner un peu plus d’informations sur nos inquiétudes.
Le tracé avait déjà été présenté début 2007, pourquoi vous réveiller maintenant ? Le tracé présenté début 2007 était effectivement semblable à
l'actuel. Avec cependant une différence de taille : à l'époque on
ne connaissait pas le type d'insertion (aérien, tranchée couverte
ou tunnelier). Personne n'aurait pu imaginer un instant que des
solutions aussi dévastatrices que l'aérien ou la tranchée couverte
soient envisagées.
Nous étions naïfs, nous pensions qu’un métro était souterrain…
De plus, les réunions d’information des projets d’urbanisme
présentent soit des projets déjà validés (cf. extension du centre
commercial Intermarché dans notre quartier) soit des projets aux
contours évasifs dont les détails seront précisés à une date ultérieure (lors de la présentation de la version
finale du projet). Est-il alors réellement possible de parler de concertation dans ce cas ?
Pourquoi desservir les Longs Champs, ne pourrait-on pas s’en passer ? La desserte des Longs Champs est principalement justifiée par son positionnement entre l’université de
Beaulieu d’une part et la technopole de Rennes Atalante d’autre part. Plus qu’une desserte du quartier, il
s’agit principalement d’un moyen de rejoindre ces deux zones fortement utilisatrices de transports.
Il convient cependant d'ajouter que le quartier des Longs Champs compte plus de 5 700 habitants. Habitants
qui constitueront une grande partie des utilisateurs de cette fin de ligne selon les prévisions de la Métropole.
Un tunnelier aux Longs Champs ? Vous voulez être privilégiés ! Non, nous demandons juste à être traités de la même façon que tous les Rennais !
En effet, les ¾ de la ligne B, entre Cleunay et les Gayeulles, sont en tunnelier. Il n’y a dans ce cas aucun
impact en surface, ce qui est quand même le point fort du métro !
L’extrémité Ouest de la ligne est en tranchée couverte, alors qu’elle dessert un quartier qui n’est pas encore
sorti de terre, celui de la Courrouze. Seule l’extrémité Est serait donc en aérien, alors qu’elle traverse un
quartier de plus 5 700 habitants, sans compter les résidences universitaires !
Par ailleurs, ces mêmes habitants des Longs Champs ont déjà payé la ligne A du métro. Comme tous les
habitants de la Métropole, ils vont également devoir payer pour un tracé en tunnelier de 9 km. Pourquoi
devraient-ils payer une nouvelle fois en subissant les inconvénients humains et écologiques d’une ligne
aérienne ?
Extrait du projet présenté début 2007, sans notion d’insertion
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De plus, on peut s’étonner que la solution aérienne ait été éliminée dans le cadre des études préliminaires
pour le quartier de la Courrouze, qui n’est pas encore sorti de terre, alors qu’on a jusqu’à présent refusé de
le faire pour les Longs Champs.
Nous ne demandons aucun traitement de faveur. Nous voulons seulement être traités comme tout le monde
pour des raisons d’équité.
Quels sont les arguments avancés pour la solution aérienne aux Longs Champs ? Tout d'abord, la solution en tunnelier n'a pas été étudiée dans le Dossier d'Aide à la Décision de Rennes
Métropole.
La solution aérienne est préférée à la solution en tranchée couverte sous réserve d’études
complémentaires.
Elle est cependant privilégiée avec les arguments suivants :
- « Tracé plus court (- 180 m minimum) »
→ soit une différence inférieure à 13 secondes en temps de parcours à une vitesse de 50 km/h.
- « A priori moins chère »
→ notez le « a priori » car les faits passés ont montré que ce n'était pas forcement le cas (cf. question suivante).
- « En associant la présence et l’image du métro automatique à celle du site scientifique et technopolitain de Beaulieu, elle constitue un excellent vecteur d’image pour l’agglomération rennaise. »
→ transformer un quartier résidentiel en affiche publicitaire aux dépens des habitants nous parait étonnant et inacceptable ;
- « Le confort des voyageurs et l’attractivité du métro, par la mise en scène du paysage de la ville, sont renforcés »
→ voir la question « C'est sympa pour les voyageurs de pouvoir voir dehors ! » page 17.
- « Pas d’impacts sur le bâti »
→ un des deux tracés proposé en tranchée couverte aurait un impact sur 3 maisons, contrairement à un tunnelier qui serait totalement indolore pour le quartier.
Si ce n’est ce dernier point, il n’est jamais fait état de l’impact sur les habitants du quartier. Serait-ce un
quartier désert ? Il est étonnant de privilégier le confort de voyageurs, qui ne feront guère plus de deux
voyages par jour à celui d’habitants qui seront gênés toute la journée, tous les jours et toute l’année.
Le métro aérien est beaucoup moins cher que la tranchée couverte, non ? Non ! De l’aveu même de Rennes Métropole, le métro aérien par rapport à une solution tranchée couverte
coûte à peu près le même prix.
Ceci est d’ailleurs confirmé par le Dossier d’Aide à la Décision qui n’a pas estimé nécessaire de chiffrer la
différence de coût entre les deux solutions.
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Et par rapport au coût d’un tunnelier ? La solution tunnelier n'a pas été étudiée pour les Longs Champs. On ne sait donc pas quelle est la différence
de coût exact. Les études en cours devraient fournir une réponse.
Il convient cependant de noter qu’un tunnelier supplémentaire (sans chiffrage) est évoqué dans le Dossier
d’Aide à la Décision uniquement pour réduire la durée des travaux au niveau du centre ville (forage d’une
jonction entre les deux existants).
Or, on nous dit que ce qui revient cher est surtout la mise en place d’un tunnelier. Dans ce cas, pourquoi
est-ce que l’hypothèse de dépenser plus d’argent pour le centre ville ne semble pas poser de problème
alors qu’elle en poserait pour les Longs Champs ?
C'est sympa pour les voyageurs de pouvoir voir dehors ! La durée moyenne d'un voyage en métro sur Rennes est courte, elle ne dépasse que très rarement les 10
minutes. A-t-on besoin de se distraire pour moins de 10 minutes ? La traversée des Longs Champs ne
dépasse guère les 1,3 km, soit moins de 2 min de voyage à 50 km/h.
N'oublions pas que cette distraction se fait aux dépens de habitants et de l'environnement. Imaginez-vous
une seconde avec un métro sous vos fenêtres, un métro passant toutes les minutes de 6h à minuit passé !
Distrayant non ?
De plus, est-ce que c'est le paysage qui fait le succès de la ligne A ou est-ce le côté pratique, rapide, sûr et
économique ? Combien d'entre vous prennent la ligne A pour se distraire et combien la prennent pour aller
rapidement d'un lieu A à un lieu B ?
Combien de passagers préfèrent descendre à Pontchaillou plutôt qu'à la station Anatole France
uniquement pour regarder le paysage ?
Le métro en aérien sera-t-il loin des habitations aux Longs Champs ?
Non, au contraire !
Un métro aérien passerait à moins de 10
mètres des immeubles de l'avenue
Donzelot et à moins de 20 mètres de ceux
des Squares Pedro Florès et de l'Amiral
André Roux.
Il serait à moins de 15 mètres des maisons
de la rue Papegault et à proximité de
celles se trouvant au niveau des étangs.
Les résidences du centre de rééducation
fonctionnelle ainsi que les bâtiments
principaux seraient à moins de 25 mètres.
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Mais le métro aérien est plus silencieux qu’un bus ou un camion, non ?! Effectivement le métro aérien est beaucoup plus silencieux qu'une route avec un passage de véhicules.
Cependant il convient de remarquer que nous ne sommes pas dans cette configuration aux Longs Champs :
on ne remplace pas une route par un métro, on ajoute un métro à un endroit sans aucune pollution sonore
ou visuelle.
Des études d'impacts environnementales devront être faites, pas de panique ! Nous vous invitons à venir visiter le quartier, il n'est pas besoin d'être expert en écologie urbaine pour se
rendre compte que les solutions proposées vont détruire un cadre particulièrement proche de la nature et
vont générer des nuisances énormes pour toutes les populations habitant les Longs Champs.
Aurait-on envisagé une seule seconde de faire passer le métro en aérien au Thabor ? Evidemment non ! Et
pourtant les élus ont donné les mêmes statuts aux Longs Champs qu'au Thabor (cf. le Plan Local d'Urbanisme
-PLU- et le Schéma de Cohérence Territorial -SCoT-).
Dites-m’en plus. Ecologiquement parlant, est-ce que l'aérien aura un impact ? Pour réaliser l'aérien, on serait obligé de détruire plusieurs dizaines de chênes centenaires qui préexistaient
au quartier. Cela aurait un impact sur la quarantaine d’espèces d'oiseaux présente autour des étangs et sur
l'ensemble de l'écosystème du quartier. On pourrait ainsi craindre la disparition d'espèces protégées comme
le Grand Capricorne ou le Pique-prune.
De plus (et surtout !), le tracé aérien sera proche de nombreuses habitations, ce qui entraînera
inévitablement des nuisances sonores et visuelles. Remplacer une route par un métro aérien, c'est un
progrès. Remplacer un espace vert par un métro aérien, c'est une régression.
Mais, la tranchée couverte est écologique, non ? Elle ne dérangera personne ! La tranchée couverte a évidemment un peu moins d'impacts que
l'aérien dans le sens où le bois du centre de rééducation est
préservé et où il n'y a pas de nuisances sonores ou visuelles... à
terme.
Un impact important aura lieu durant les travaux à travers des
destructions d'habitations, un assèchement prévisible des étangs
(avec toutes les implications sur la faune et la flore) et la
destruction prévisible d'arbres centenaires. L'écosystème du
quartier aura du mal à s'en remettre (et ne parlons pas des impacts
humains).
Il est important de comprendre qu'une tranchée couverte implique
une destruction complète de tout ce qui se trouve sur son tracé
durant les travaux. Sur la première ligne, la presque totalité des
tranchées couvertes a été faite sous des routes, ce qui limite les
impacts sur la nature et les riverains. Nous ne sommes pas du
tout dans ce contexte aux Longs Champs. Tranchée couverte sur la ligne A
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Mais, vous ne pensez qu’à vos intérêts, pas à l’intérêt général ! L’intérêt général n’est pas la somme des intérêts particuliers, nous le savons. Mais l’intérêt général ne passe
pas par la négation des intérêts particuliers.
L’intérêt général passe par la réalisation d’un métro, non par la réalisation d’un métro aérien.
Il n’y a aucune justification réelle, si ce n’est un effet « carte postale » de favoriser un tracé de type aérien.
Pour ce qui est de la solution en tranchée couverte, les habitants ne pourront l’accepter que si son impact
est nul sur le quartier. Seules des études poussées et indépendantes pourront nous rassurer. La solution du
tunnelier avait quant à elle été écartée sans même être étudiée pour notre quartier alors qu’elle ne pose pas
de problème pour 9 km des 12 km de la ligne.
Nous avons constaté que nos demandes ne sont pas irréalistes techniquement et financièrement. Nous
avons constaté que nos demandes sont tout à fait en phase avec les avantages qu’on peut attendre d’un
transport en commun de type métro. Et enfin, nous avons constaté que nous ne demandons qu’à être
traité que de manière équitable par rapport aux autres habitants de la Métropole. A partir de là, on ne
peut se réclamer de l’intérêt général en critiquant nos propositions.
Le métro est déjà aérien sur la ligne A, personne ne râle. Les parties aériennes de la ligne A sont principalement situées dans des zones non résidentielles comme
Pontchaillou. Le métro est ensuite souterrain pour les stations Kennedy et Villejean. De plus, les maisons ou
appartements à proximité de la ligne (comme à la Poterie) ont perdu de leur valeur par rapport au marché
de l'immobilier, ce qui montre bien l’impact sur l’habitat.
Il convient d’ajouter que sans la mobilisation des habitants du Blosne, le métro serait aérien de la station
Clemenceau (Hôtel de Métropole, av. Henri Fréville) à la Poterie. Suite à cette mobilisation, seule la
Poterie est restée aérienne, principalement pour des raisons de visibilité et de publicité du métro.
Rien n'a été décidé, pas de panique, on décidera plus tard, les études vont
trancher : "vous criez avant d'avoir mal !" Comme on l’a vu, il n’y a aucune raison de privilégier l’aérien aux autres solutions, le Dossier d’Aide à la
Décision (DAD) est très clair là-dessus. Il apparaît évident que cette solution n’est préservée que pour des
raisons d'images de la technopole : « le métro aérien au dessus d’un étang ou l’alliance de l’excellence
technologique et du développement durable »…
Est-il normal de faire passer un métro aérien au travers d’un quartier résidentiel, au détriment des habitants
et de la nature alors que d’autres solutions faisables existent ?
En ce qui concerne la solution en tranchée couverte, celle-ci ne parait viable que si les études lèvent les
nombreux doutes sur les impacts humains et environnementaux qui subsistent.
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Ouest-France du 23/03/2008
Ouest-France du 19/03/2008
Ouest-France du 17/12/2007
Une des banderoles ayant fleuri dans le quartier
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Le quartier en photos
Extrémité du grand étang, avec au fond
l’EPI (Etablissement Public Intégré).
La future station de métro se trouverait
sur la droite de l’image.
Vue des alignements de maisons
surplombées par le métro aérien.
Collectif d’immeubles en location
donnant sur l’étang.
Le métro aérien déboucherait sur l’étang
à droite de cette photo et longerait ces
immeubles.
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Ensemble d’immeubles composé en
grande partie de logements HLM.
Le métro leur ferait face de quelques
mètres.
Habitations individuelles de type HLM.
Le métro passerait à l’aplomb du
photographe, soit à quelques mètres de
ces habitations.
Vue des collectifs qui seront « en
première ligne » pour le futur métro
aérien.
Les deux séries d’immeubles sur la gauche
sont des HLM.
La série suivante est une copropriété.
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La coulée verte, dans le prolongement de
l’étang. Il s’agit d’arbres préexistants au
quartier et préservés lors de sa création. Ils
bordent un ruisseau.
Sur la droite, une petite copropriété. Sur la
gauche, des logements sociaux HLM.
Le futur métro aérien passerait à cet
emplacement, détruisant des chênes
centenaires. Les voies seraient à une vingtaine
de mètres des appartements.
Immeubles de la rue Donzelot constitués
d’appartements locatifs et de
copropriétaires.
Le métro aérien, en traversant cet
alignement, serait à moins de 10 mètres
des fenêtres des appartements !!!!
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Où sont les Longs Champs ?
Les Longs Champs sont un quartier de Rennes situés au nord-est de la ville, entre le parc des Gayeulles,
l’université de Beaulieu et la technopôle de Rennes Atalante.
Les Longs Champs