Post on 28-May-2020
Physiologie du corps humain - 1 -
Le corps humain
Cours de l’Ecole Edonis
www.massage-edonis.com
Physiologie du corps humain - 2 -
Physiologie générale
La physiologie étudie le fonctionnement des organismes vivants, selon différents niveaux de
complexité structurale :
- Niveau chimique : atomes et molécules.
- Niveaux cellulaire et tissulaire
- Niveau de l’organe : avec leur fonctions spécifiques.
- Niveau du système : le corps humain fonctionne comme un tout mais il est composé de
plusieurs systèmes (11) ou parties interdépendants. La défaillance d’un système retenti sur les
autres systèmes.
Les onze systèmes du corps humain
1. Système tégumentaire 5. Système endocrinien 9. Système digestif
2. Système osseux 6. Système cardio-vasculaire 10. Système urinaire
3. Système musculaire 7. Système lymphatique 11. Système génital
4. Système nerveux 8. Système respiratoire
Physiologie du corps humain - 3 -
Les différents systèmes physiologiques
SYSTEME FONCTIONS ORGANES
ASSOCIES
INTERACTION AVEC LE SYSTEME
NERVEUX
OSSEUX
Constitue le
cadre de l’être
humain lui
permettant de se
mouvoir lors de
la constraction
musculaire.
Stocke les
minéraux (i.e.
calcium,
phosphore) et les
libère dans le
corps au besoin.
Protège les
organes internes
et produit les
cellules
sanguines.
Os (i.e.
squelette,
vertèbres)
Les os fournissent le Calcium
essentiel au bon fonctionnement
du système nerveux.
Le crâne protège le cerveau
contre les chocs.
Les vertèbres protègent la moelle
osseuse contre les chocs.
Les récepteurs dans les
articulations donnent des
informations au cerveau sur les
positions du corps.
Le cerveau régule les positions
du corps en commandant les
muscles.
Système cardio-
vasculaire
Pompe le sang
pour le faire
circuler et lui
permettre d’être
nourri, drainé et
purifié.
Cœur, sang,
Vessie Cellules endothéliales
maintiennent la barrière sang-
cerveau
Les barorécepteurs envoient une
information au cerveau sur la
pression sanguine.
Les liquides cérébraux spinaux
sont alimentés par le système
veineux.
Le cerveau régule le rythme
cardiaque et la pression
artérielle.
Physiologie du corps humain - 4 -
SYSTEME
MUSCULAIRE
Les différents
types de muscle
permettent le
mouvement,
produisent de la
chaleur, assurent
le tractus digestif
et contractent le
coeur.
Muscles Les Récepteurs dans les muscles
donnent une information sur la
position et mouvements.
Le cerveau contrôle la
contraction des muscles du
squelette.
Le système nerveux régule le
rythme cardiaque et le la vitesse
du transit digestif.
SYSTEME
ENDOCRINIEN
Secrète les
hormones dans
le sang et les
autres liquides
organiques.
important pour
le métabolisme,
la croissance,
l’équilibre de
l’eau et des
minéraux, et la
réponse au
stress.
Glande pinéale,
pituitaire,
hypothalamus,
thyroïde, para-
thyroïde, cœur,
surrenalespancré
as, estomac,
intestin, ovaires
Hormones fournissent un retour
au cerveau des déséquilibres
affectant les processus nerveux.
Les hormones de reproduction
influent sur le développement du
système nerveux.
L’hypothalamus contrôle la
glande pituitaire et les autres
glandes endocrines.
SYSTEME
LYMPHATIQUE
Protège le corps
des infections.
Adénoide,
amygdales,
thymus, nœuds
lymphatiques,
rate
Le cerveau peut stimuler les
défenses contre les infections.
SYSTEME
RESPIRATOIRE
Apporte
l’oxygène au
sang et expulse
le CO2 .
Poumons, larynx,
pharynx,
trachée,
bronches
Le cerveau surveille le volume
respiratoire et les niveaux de gaz
du sang. Il régule le taux
respiratoire.
Physiologie du corps humain - 5 -
SYSTEME DIGESTIF
Stocke et digère
les aliments,
transfère les
éléments
nutritifs au
corps, élimine les
déchets et
absorbe l’eau.
Estomac,
œsophage,
glandes
salivaires,
foie,
vésicule
biliaire,
pancréas,
intestins
Fournit des éléments pour les
neurotransmetteurs.
Le système nerveux autonome
contrôle le tractus digestif.
Le cerveau contrôle le processus
de boire et manger.
Le cerveau contrôle les muscles
pour manger et éliminer.
Le système digestif envoie des
informations au cerveau.
SYSTEME
REPRODUCTEUR
Responsable de
la reproduction
de l’espèce.
Testicules,
canaux
déférents,
prostate,
ovaires,
trompes de
Fallope,
utérus,
Les hormones de reproduction
contribuent au développement
du cerveau et le processus
sexuel.
Le cerveau contrôle la
maturation.
SYSTEME URINAIRE
Elimine les
déchets et
maintient
l’équilibre de
l’eau et
chimique.
Vessie,
urètre, reins
La vessie envoie des informations
au cerveau
Le cerveau contrôle la diurèse.
SYSTEME
TEGUMENTAIRE
Réduit les pertes
d’eau, contient
des récepteurs
qui répondent au
toucher, régule
la température
et protège
l’interne contre
les agressions
Peau,
cheveux Récepteurs de la peau envoient
une information au cerveau.
Le SNA régule l’irrigation
sanguine périphérique et les
glandes sudoripares.
Les nerfs contrôlent les muscles
reliés aux follicules.
Physiologie du corps humain - 6 -
extérieures.
Les troubles fonctionnels
Le terme de "troubles fonctionnels" regroupe l’ensemble des symptômes qui n’ont pas de cause
médicale clairement identifiable (par opposition aux troubles lésionnels qui eux, traduisent une
maladie "organique").
Ce diagnostic dit "d’élimination" est difficile car il n’est porté qu’à l’issue de coûteux bilans imposés
par "l’obligation de moyens" (inscrite dans le code de déontologie). Ici, malgré la douleur et le
handicap, les examens complémentaires ne sont pas contributifs et les traitements dits
"symptomatiques" sont souvent décevants. Cette mise en échec de la logique "bio-médicale"
devant des symptômes inquiétants, handicapants et capricieux, conduit à la mise en cause du
"stress" et des théories psycho-somatiques ou "alternatives" mais le rôle du sommeil reste
largement sous-estimé.
Les Troubles Fonctionnels peuvent affecter n’importe quelle région du corps : On les dit
"ubiquitaires"
La tête : est le siège de très nombreux troubles fonctionnels : troubles oculaires, vertiges,
migraines, acouphènes, dystonies...
Le thorax est le siège de douleurs présumées cardiaques et de sensations de manquer d’air.
L’abdomen est très riche en symptômes que le sens commun rattache à la fatigue. Ces
troubles fonctionnels intestinaux sont l’objet de beaucoup de publications médicales.
Le pelvis est, comme l’abdomen, le siège de nombreux troubles qui intéressent les fonctions
urinaires (vessie instable), sexuelles, ou digestives (hémorroïdes, démangeaisons,
fissures,...).
Physiologie du corps humain - 7 -
Le système locomoteur regroupe des douleurs du rachis (lombalgies, dorsalgies, sciatiques)
et de nombreux rhumatismes et tendinites difficiles à soigner et d’évolution capricieuse
(canal carpien, spondilodisthésis, névralgie d’Arnold ...). La notion très médiatique de
"Troubles Musculo- Squelettiques (TMS)" souvent en rapports avec de mauvaises conditions
de travail nous semble pouvoir être de cette nature.
La peau exprime la fatigue (comme tous les organes richement innervés), par des
fourmillements, démangeaisons, éruptions, acné, chute de cheveux, hypersudation,
syndrome de Raynaud ...
Physiologie du corps humain - 8 -
Les troubles fonctionnels réunissent les quatre caractéristiques cliniques suivantes :
1. Ils sont inquiétants : même les sujets les plus "réfractaires" au corps médical (qui n’ont
souvent pas de "médecin de famille") en viennent à consulter (souvent en urgence), lorsque
leurs réticences s’effondrent.
2. Ils sont handicapants : Ils induisent une multiplication des consultations spécialisées
(coûteuses et/ou douloureuses) qui conduit à une "escalade thérapeutique" souvent
responsable de complications médicamenteuses ou chirurgicales.
3. Ils sont capricieux : l’absence de signes objectifs et la normalité des explorations
complémentaires, fait tôt ou tard envisager un mécanisme "psycho-somatique" anxio-
dépressif voire "imaginaire"). Ailleurs, cet échec de la médecine conventionnelle explique la
méfiance du patient et son engouement pour les médecines dites "alternatives".
4. Ils sont de bon pronostic : heureusement, et contrairement à la plupart des maladies
chroniques (comme le diabète, l’arthrose ou l’artériosclérose...), les troubles fonctionnels
ne s’aggravent jamais et guérissent pratiquement tous à long terme. La migraine, la
colopathie, la lombalgie chronique, le torticolis, les palpitations et les acouphènes (etc ...)
disparaissent spontanément avec l’âge (ce ne sont plus des motifs de consultation en
maison de retraite).
Physiologie du corps humain - 9 -
Domaines d’intervention du praticien Edonis
TROUBLES PSYCHO-EMOTIONNELS
- spasmophilie,
- colites,
- problèmes de mémoire et de concentration
- colère, irritabilité, nervosité
- angoisse, anxiété
- effets secondaires du sevrage tabagique,
- tendance dépressive
- manque de confiance en Soi
CONDUITES ADDICTIVES
- sevrage tabagique,
- toxicomanie, alcoolisme
- addictions médicamenteuses,
- comportements alimentaires (anorexie, boulimie)
FATIGUE, SURMENAGE, EPUISEMENT
- pour l’enfant,
- pour l’adulte,
- accompagnement de l’étudiant (préparation aux
examens)
TROUBLES DU SOMMEIL
- troubles du sommeil en 1ere partie de nuit,
- réveils nocturnes ou précoces,
- insomnie occasionnelle,
- cauchemar chez l’enfant,
- pseudo hypersomnie
- insomnie de maintien
- insomnie d’endormissement
TROUBLES DIGESTIFS
- constipation,
- diarrhées chroniques (non pathologique)
- lenteur digestive, borborygmes, éructation, dyspepsie
- Reflus gastro-oesophagien
- mauvaise haleine
- Gastralgies
TROUBLES DE LA FEMME
- ménopause,
- troubles du cycle, dysménorrhée
- infertilité,
- frigidité,
- syndrome prémenstruel,
- problème d’allaitement (hypogalactie, galactorrhées)
- problème de Libido
ACCOMPAGNEMENT
Maman, enfant, sportif, étudiant, personnes âgées, couple ….
Physiologie du corps humain - 10 -
Le système tégumentaire
La peau fait partie du système tégumentaire. Ce système comprend également les poils, les ongles
et une série de glandes, de petits muscles et de nerfs.
Le système tégumentaire assure des fonctions de protection de l’organisme, de maintien de la
température corporelle et d’information sensorielle en lien avec le milieu extérieur.
1. STRUCTURE DE LA PEAU
La surface de la peau est d’environ 2 m² chez une personne adulte et pèse environ 4,5 à 5 kg, ce qui
représente environ 15 % du poids corporel.
Son épaisseur est variable suivant les endroits du corps considérés : environ 0,5 mm sur les
paupières et 4 mm sur les talons et en moyenne de 1 à 2 mm sur la majeure partie du corps.
La surface de la peau n’est pas totalement lisse. Elle est sillonnée d’un léger quadrillage et présente
en certains endroits des creux et des saillies : les pores de la peau d’où sortent les poils, les
ouvertures des glandes cutanées. Son élasticité est grande mais celle-ci diminue avec l’âge.
La peau comprend 2 grandes parties :
une couche mince, l’épiderme,
une couche épaisse, le derme.
L’hypoderme, situé en dessous de la peau, n’appartient pas à la peau proprement dite. Il est
composé de tissu adipeux et des fibres issues du derme l’unissent à la peau.
Il rattache le derme aux tissus sous-jacents et aux organes, sert de réserve et contient les gros
vaisseaux sanguins qui irriguent la peau.
Physiologie du corps humain - 11 -
1) Epiderme (la ligne de tirets marque la limite de la
couche cornée.)
2) Derme
3) Panicule adipeux
4) Tissu celluleux sous-cutané
5) Aponévrose superficielle de revêtement
6) Papilles dermiques
7) Poil
8) Gaine du poil
9) Bulbe du poil
10) Glande sébacée s'ouvrant dans la gaine du poil
11) Muscle arrecteur
12) Glande sudoripare
13) Pore sudoripare
14) Nerf sensitif de la peau
15) Disque de Merkel (tact)
16) Terminaisons nerveuses libres (douleur)
17) Corpuscule de Meissner (tact)
18) Corpuscule de Ruffini (chaleur)
19) Corpuscule de Krause (froid)
20) Corpuscule de Paccini (pression)
21) Corpuscule de Golgi (pression)
Physiologie du corps humain - 12 -
L’épiderme
Son épaisseur varie entre 0,04 et 0,4 mm. Quatre types de cellules le composent : les kératinocytes
(environ 90 % des cellules épidermiques), les mélanocytes (environ 8 %), les cellules de Langerhans
et les cellules de Merkel.
Les kératinocytes produisent la kératine, protéine fibreuse et résistante qui protège la peau et les
tissus sous-jacents contre la chaleur, les microorganismes et les substances chimiques. Ils sécrètent
aussi un enduit imperméabilisant. Leur durée de vie est d’environ 35 à 45 jours.
Les mélanocytes élaborent la mélanine, pigment brun foncé qui colore la peau et absorbe les
rayonnements ultraviolets nocifs. Ils disposent de prolongements longs et minces qui s’insinuent
entre les kératinocytes pour leur transférer des granules de mélanine. Ces granules de mélanine
entrent dans les kératinocytes et s’agglutinent devant la face du noyau cellulaire tournée vers le
milieu extérieur pour protéger l’ADN des rayonnements ultraviolets.
Les cellules de Langerhans sont élaborées dans la moelle osseuse rouge avant de migrer vers
l’épiderme. Elles sont peu nombreuses et participent à la défense de l’organisme contre les
microbes qui envahissent la peau. Elles sont sensibles aux rayonnements ultraviolets.
Les cellules de Merkel sont les moins nombreuses des cellules de l’épiderme. Ce sont des récepteurs
sensoriels situés dans la couche la plus profonde de l’épiderme (à la jonction avec le derme) et qui
interviennent dans les sensations tactiles. Elles sont en contact avec le prolongement d’un neurone
sensitif : le corpuscule tactile non capsulé.
Couleur de la peau
La peau trouve sa coloration dans trois pigments que sont la mélanine, la carotène et
l’hémoglobine du sang. C’est la quantité de pigment élaborée par les mélanocytes qui détermine
les différentes couleurs de peau et non le nombre de mélanocytes (qui varie peu d’un individu à
l’autre).
L’exposition aux rayons UV intensifie l’activité des mélanocytes et provoque un accroissement de la
production de mélanine, c’est le bronzage qui, outre son aspect esthétique, est en réalité un
mécanisme de protection de l’organisme.
La carotène est un pigment orangé (précurseur de la vit. A) qui se trouve dans la couche cornée de
la peau ainsi que dans les zones adipeuses du derme et de l’hypoderme.
Physiologie du corps humain - 13 -
Lorsque l’épiderme contient peu de mélanine et de carotène, la peau semble translucide.
L’hémoglobine est le pigment qui transporte l’oxygène dans les globules rouges. Aussi, selon la
quantité et la teneur en oxygène du sang qui circule dans les capillaires du derme, la couleur de la
peau des personnes de race blanche variera du rose au rouge.
L’albinisme est une anomalie héréditaire caractérisée par l’incapacité de produire de la mélanine :
les cheveux, les yeux et la peau des individus qui en sont atteints sont dépourvus de mélanine.
Les taches de rousseur ou les taches de vieillesse sont des accumulations locales de mélanine.
Le derme
Il est formé principalement de tissu contenant des fibres collagènes et élastiques lui donnant sa
résistance et son élasticité. Il renferme un petit nombre de cellules, des fibroblastes, des
macrophages et quelques adipocytes ainsi que des vaisseaux sanguins, des nerfs, des glandes et
des follicules pileux. Son épaisseur varie de 0,5 à 2,5 mm.
NB : les vergetures sont consécutives à un étirement extrême produit dans le derme.
Vascularisation de la peau
L’épiderme ne contient pas de vaisseaux sanguins ni de vaisseaux lymphatiques alors que le derme
en contient beaucoup. En effet, l’épiderme ne doit pas avoir de contact « sanguins » avec
l’extérieur, pour limiter les échanges avec les agents infectieux, ou les changements thermiques.
Un riche réseau artério-veineux parcourt le derme, desservant les racines des poils et les glandes
sudoripares qui s’enfoncent dans l’hypoderme. Ce réseau reçoit le sang des gros vaisseaux
parcourant le tissu cellulaire sous-cutané.
Physiologie du corps humain - 14 -
Les récepteurs de la peau
Dans l'épiderme, se trouvent les récepteurs tactiles.
Les disques de Merkel sont composés d'une terminaison nerveuse aplatie, en forme de disque ou de
cupule dont la concavité renferme une cellule.
Les terminaisons libres ramifiées et les corpuscules de Meissner, organites encapsulés en spirales
sensibles au toucher appuyé, sont particulièrement nombreux au niveau de la paume de la main,
de la plante du pied et des organes génitaux.
Dans le derme sont les récepteurs thermiques. Selon les données classiques, les sensations de
chaud et de froid sont recueillies par des organites distincts : les corpuscules du froid seraient les
corpuscules de Krause et les récepteurs du chaud les corpuscules de Ruffini. La sensibilité
thermique est rudimentaire chez l'Homme ; elle n'intervient que dans les situations extrêmes. Elle
joue par contre un rôle important chez certaines espèces animales.
Dans l'hypoderme se trouvent les récepteurs de pression : les petits corpuscules de Golgi-Mazzoni
perçoivent les pressions légères, et les grands corpuscules en bulbe d'oignon de Paccini les fortes
pressions.
L'attribution d'un mode particulier de sensibilité à un type de récepteur est classique, mais
certainement excessive. Les corpuscules de Meissner, Ruffini, Krause, etc., se trouvent presque
exclusivement au niveau de la face palmaire des doigts et des mains, de la face plantaire des orteils
et des pieds, et au niveau de certaines jonctions cutanéo-muqueuses de la face et du périnée, ce
qui n'empêche pas toutes les autres régions de la peau, bien que ne possédant que des
terminaisons libres et des complexes de Merkel, d'être sensibles au tact, à la température et à la
douleur.
On admet actuellement que chaque type de récepteur possède un seuil particulièrement bas pour
un type donné de stimulus sensitif : tact pour les corpuscules de Meissner et les complexes de
Merkel, chaleur pour les corpuscules de Ruffini, froid pour les corpuscules de Krause, pression et
vibrations pour les corpuscules de Paccini, informations douloureuses pour les terminaisons libres,
mais qu'il n'en a pas l'exclusivité. Leur finesse et leur précision dépendent moins de leur qualité que
Physiologie du corps humain - 15 -
de l'intensité du stimulus et des capacités d'intégration et d'analyse des centres. La densité des
différents points de sensibilité, tact, température, douleur sur la peau, est variable avec la région.
Il y a environ 2 000 terminaisons nerveuses par millimètre carré au niveau de la pulpe des doigts.
Un ou plusieurs types de points peuvent manquer : la luette n'a pas de points de chaud et de froid ;
une région de la joue ne sent pas la piqûre et le froid ; l'extrémité de la verge n'a que des points de
chaud et pas de points de froid.
Les Primates portent au bout des doigts des bourrelets dont le rôle est peut-être d'absorber les
chocs. La peau de leur main, comme celle de l'Homme, est parcourue de minuscules crêtes qui
forment des figures compliquées connues sous le nom de dermatoglyphes (dermo : peau, glyphe :
sculpture).
Ces crêtes épidermiques, appelées empreintes digitales, sont utilisées pour l'identité judiciaire : on
a calculé qu'il faudrait en examiner 17 milliards pour en trouver deux superposables. Elles
constituent un perfectionnement tactile car elles sont très richement innervées et assurent une
meilleure adhésion à la surface touchée, comme les dessins des pneus à la route.
Physiologie du corps humain - 16 -
Le système nerveux
Le système nerveux est un système d'une importance capitale pour la survie de l'organisme et le maintien de
son homéostasie. Il est le centre de commande des autres systèmes de notre corps afin que chacun
travaille en harmonie pour le bénéfice de l'organisme : grâce à un réseau complexe de communication, il
coordonne son fonctionnement global.
Le système nerveux travaille en collaborant étroitement avec le système endocrinien dans la régulation de
l'organisme. Cependant, l'action du système nerveux est de beaucoup plus rapide que celle du système
endocrinien. Par exemple, le message nerveux peut circuler à près de 360 km/h, de sorte que, pour relier le
cerveau à la main, quelques millisecondes seulement suffisent pour effectuer un geste précis à la suite d'un
ordre moteur.
Le système nerveux est un système de communication rapide qui :
Régularise les différents paramètres internes du corps afin d'assurer son homéostasie,
Permet à l'organisme de s'adapter rapidement aux variations du milieu externe (physico-chimique
et social),
Module la sexualité et la reproduction humaines,
Permet des mouvements de grande précision afin d'effectuer des tâches compliquées,
Génère des processus complexes comme la pensée, les émotions, l'intelligence, la conscience, le
langage, le plaisir et la mémoire nerveuse,
Assure l'apprentissage et les comportements.
Physiologie du corps humain - 17 -
1. Les cellules du Système Nerveux
Il existe deux catégories : les cellules gliales et les neurones.
1. Les neurones
Ce sont les cellules de base du système nerveux (on en trouve des centaines de milliards chez l'Humain). Elles
se distinguent nettement des autres cellules du corps par :
- Leur forme légèrement différente en fonction de leur rôle.
- Leur longueur (elles peuvent atteindre dans certains cas, plus de un mètre de longueur).
- Leur caractère excitable.
- Leur capacité d’engendrer un influx nerveux qui peut se propager très rapidement vers toutes les régions
du corps.
- Leur interconnexion à des milliers d'autres neurones (jusqu'à près de 100 000 dans certaines régions du
cerveau des Humains) créant ainsi un réseau hautement complexe d'échange d'informations (de
communication) faisant naître des "propriétés nobles" comme la pensée, la cognition, les émotions, la
conscience et la mémoire.
- Leur incapacité de se diviser : ils ne sont donc pas remplacés s'ils sont détruits. Par exemple, à 30 ans, le
nombre de neurones dans le cerveau humain baisse dramatiquement à raison de 100 000 par jour ; ce n'est
cependant pas dramatique car ils peuvent modifier continuellement leurs connections, perfectionnant de
jour en jour leur réseau.
- Leur longévité importante (un neurone peut vivre plus de 100 ans, à condition d’avoir une nutrition
correcte).
- Leur consommation élevée d’oxygène et de glucose et l’utilisation de vitamine B1 et PP
- Haute capacité de synthèse de neurotransmetteurs qui remplissent une fonction vitale dans la
communication entre neurones. Les neurotransmetteurs modulent l'échange d'informations en facilitant
ou en inhibant le transfert de l'influx nerveux entre neurones.
- Leurs fonctions :
les neurones moteurs qui transportent les ordres de motricité du système nerveux central aux muscles
striés ou lisses,
Physiologie du corps humain - 18 -
les neurones sensitifs qui transportent les influx venant de la stimulation des récepteurs vers les centres,
les neurones d'interconnexion et d'intégration qui relient les deux types précédents.
2- Les cellules gliales
Leur nombre est de 10 à 50 fois plus élevé que les neurones. Ces cellules ne semblent pas participer
directement aux communications nerveuses mais n'en sont pas moins essentielles au fonctionnement
nerveux : elles soutiennent, nourrissent, protègent les neurones des corps étrangers, détruisent les microbes
et les débris cellulaires et forment le liquide céphalorachidien (LCR).
L’Unité fonctionnelle
Un neurone a la capacité de recevoir et de transmettre un petit "courant électrique" appelé influx nerveux
qui se propage tout le long du neurone par un "effet domino".
L’axone
Un axone ou fibre nerveuse est le prolongement long, mince et cylindrique d'un neurone qui conduit les
impulsions électriques en dehors du corps cellulaire. Les axones sont effectivement les principales lignes de
transmission du système nerveux. Les nerfs sont constitués de faisceau d'axones. Les axones de nombreux
neurones sont entourés par une gaine de myéline, synthétisée par des cellules de Schwann dans le système
nerveux périphérique et par des oligodendrocytes dans le système nerveux central, la gaine de myéline
permet une vitesse de conduction plus élevée (jusqu'à 120 m/s).Les neurones présentent un corps cellulaire
avec de fins prolongements cytoplasmiques adaptés à la circulation du message nerveux.
La synapse
La communication entre deux neurones ou entre un neurone et son effecteur s’effectue par l’intermédiaire
d’une synapse :
- synapse chimique : libération d’un neurotransmetteur activateur ou inhibiteur.
(On connaît aujourd'hui près de 100 substances qui pourraient être des neurotransmetteurs; l'acétylcholine,
la noradrénaline, la dopamine, la sérotonine, les endorphines et les enképhalines).
- synapse électrique : l'influx peut sauter directement d'un neurone à l’autre par l ‘intermédiaire de
canaux qui relient directement le cytoplasme des deux neurones (On retrouve ce type de synapse
chez les neurones qui synchronisent l'activité de plusieurs autres neurones en interaction
fonctionnelle comme dans les aires du cerveau qui assurent certains mouvements stéréotypés).
Physiologie du corps humain - 19 -
Les neurones s’organisent ensuite en réseaux fonctionnels et en systèmes.
On distingue:
- Le système nerveux central (SNC) qui comprend l’encéphale et la moelle épinière
- Le système nerveux périphérique (SNP) qui comprend tous les nerfs hors de l’encéphale et de la moelle
épinière.
Physiologie du corps humain - 20 -
Physiologie du corps humain - 21 -
Le Système nerveux central (SNC)
Il est composé du cerveau, du tronc cérébral, du cervelet et de la moelle épinière.
Le système nerveux périphérique (SNP)
Le système nerveux périphérique est composé de structures: les nerfs, les récepteurs, les terminaisons
axoniques et les ganglions nerveux qui sont situés hors du système nerveux central.
Elles forment le réseau de communication permettant au SNC de recevoir les informations externes ou
internes et d'envoyer des commandes motrices aux muscles et glandes.
Les prolongements du corps cellulaire des neurones, appelés neurofibres ou axones, se regroupent hors du
SNC pour former les nerfs.
Physiologie du corps humain - 22 -
Les nerfs
Un nerf est un peu comme un gros câble électrique où les fils sont regroupés et isolés les uns des autres. Un
nerf peut être sensitif, moteur ou mixte (à la fois moteur et sensitif).
C’est donc un organe du système nerveux périphérique composé de fibres nerveuses (ou neurones) capables
de transmettre des informations sensitives afférentes (du corps vers le cerveau) et efférentes (du cerveau
vers les muscles pour les axones moteurs ou vers d'autres organes, comme les glandes). Les axones
composant le nerf sont entourés de leur gaine de myéline.
Le signal que les nerfs transmettent (le potentiel d'action) est de nature électrique, il est engendré par des
mouvements d'ions entrant et sortant de l'axone via des canaux spécifiques, ce qui entraîne une
dépolarisation membranaire qui se transmet soit de proche en proche, soit par sauts d'un nœud à l'autre.
- Propagation de proche en proche (non myélinisé)
Ce type de propagation se retrouve chez l'humain, notamment sur les axones codant la discrimination
tactile, pour les brûlures par exemple.
Le signal est dans ce cas lent (de l'ordre de 1 m/s), mais peut parcourir de longue distance (plusieurs mètres
dans certains cas chez l'humain).
- Propagation saltatoire (myélinisé)
Ce type de propagation est très particulière, mettant en jeu un deuxième type de cellule (Oligodendrocyte
ou cellule de Schwann). En effet, des gaines de myélines entourent l'axone. C'est un isolant. À ce niveau, rien
ne rentre, rien ne sort. Ainsi les charges positives se diluent, jusqu'à atteindre une pompe entre deux gaines
de myélines (ou Nœud de Ranvier qui va régénérer le potentiel d'action. Le signal est ici très rapide (environ
50m/s chez l'homme), et arrive à l'extrémité avec la même intensité qu'à l'origine.
Physiologie du corps humain - 23 -
On distingue deux grands groupes de nerfs selon leur lieu d'origine : les nerfs crâniens et les nerfs spinaux.
1) Les nerfs crâniens : Les nerfs crâniens naissent directement de régions de l'encéphale, la plupart du
tronc cérébral. Ils sortent de la tête par de petits trous dans les os du crâne et vont innerver la tête et le
cou (muscles du visage et du cou et les organes des sens (oeil, oreille, nez et bouche).
Un des nerfs crâniens se rend dans les cavités thoracique et abdominale pour innerver les viscères. On
trouve 12 paires de nerfs crâniens nommées d'après la région qu'ils desservent. Les nerfs crâniens peuvent
être moteurs, sensitifs ou mixte.
Les nerfs I et II ne sont techniquement pas des nerfs, mais des continuations du système nerveux central
L'Homme possède 12 paires de nerfs périphériques dont les deux premiers prennent leur origine dans le
cerveau et les autres dans le tronc cérébral. On les appelle les nerfs crâniens (tous les autres nerfs émergent
de la moelle épinière et non directement de l'encéphale).
Physiologie du corps humain - 24 -
2) Les nerfs spinaux ou rachidiens
Les 31 paires de nerfs spinaux naissent de la moelle épinière et non du cerveau. Chaque nerf est formé d'une
racine dorsale sensitive où se trouve un renflement, le ganglion spinal, et d'une racine ventrale motrice.
Chaque nerf sort de la colonne vertébrale par un trou appelé trou de conjugaison puis, se ramifie
rapidement en rameau ventral et dorsal. Chaque rameau se ramifie par la suite afin de desservir toutes les
parties du thorax ou des membres. Chaque nerf spinal est mixte et renferme des milliers de neurofibres.
Les nerfs spinaux sont responsables de la motricité et de la sensibilité des membres, des sphincters et du
périnée. Tous les nerf spinaux sont mixtes.
Physiologie du corps humain - 25 -
Voies sensitives et voies motrices
Le SNP est composé d’afférences (tout ce qui vient des capteurs du corps humain vers le système nerveux
central) et d’efferences (tout ce qui part du système nerveux central vers les différents organes effecteurs du
corps). On voit donc que le système nerveux périphérique peut se diviser en voies sensitive (afférences) et
voies motrices (efférences). Ces dernières voies sont également divisées en 2 branches, suivant si elle sont
soumises à la volonté ou non : les voies motrices somatiques et les voies motrices autonomes.
Physiologie du corps humain - 26 -
Les voies sensitives
Il est vital pour la survie de l'organisme que le cerveau soit constamment renseigné de l'état de
l'environnement externe ou interne afin qu'il puisse prendre rapidement des mesures correctives si
nécessaire. Toute modification de l'environnement externe ou interne est captée par des structures
spécialisées appelées récepteurs : tout stimulus qui frappe un récepteur (si sa force est suffisante) amènera
une augmentation de sa perméabilité au sodium (dépolarisation) ce qui engendra la formation d'un influx
nerveux.
Ce dernier se rendra jusqu'au SNC pour y être analysé. L'influx peut être généré tant que le stimulus est
présent (mal de tête, lumière qui frappe la rétine, etc.).
Les récepteurs peuvent être plus ou moins spécialisés ou regroupés. Certains ne sont que des extrémités des
dendrites (certains peuvent être très longs), d'autres sont formés de véritables cellules modifiées afin de
capter un stimulus bien précis (la lumière, le son, etc.). Nous appelons « sens » ces cellules spécialisées dans
la détection de stimuli spécifiques. On trouve :
Les extérocepteurs : Situés près de la surface du corps, ils renseignent sur les caractéristiques du
milieu extérieur.
Intérocepteurs (viscérorécepteur) : situés dans les vaisseaux sanguins et les organes, ils renseignent
sur les caractéristiques de nombreux paramètres internes.
Propriocepteurs : Situés dans les muscles, les tendons, les articulations et l'oreille interne, ils
renseignent sur la position et les mouvements du corps.
Mécanorécepteurs : Ils renseignent sur les déformations mécaniques (pression, toucher, vibration,
audition, proprioception)
Thermocepteurs : Ils renseignent sur les changements de température.
Photorécepteurs : Ils renseignent sur la lumière.
Chimiorécepteurs : Ils renseignent les concentrations de diverses substances chimiques (oxygène,
gaz carbonique, glucose, odeur, goût).
Nocicepteurs : Ils renseignent sur la douleur causée par l'éminence ou la présence d'une lésion. En
fait, tout stimulus peut devenir nuisible s'il est trop fort. Ainsi, tous les récepteurs ou presque
peuvent occasionnellement jouer le rôle de nocicepteurs. La douleur est nécessaire à la survie car
elle nous renseigne sur ce qui peut mettre en danger la survie de l'organisme (ex. douleur au coeur,
au ventre).
Physiologie du corps humain - 27 -
Les voies motrices
Le système nerveux doit à tout moment donner des ordres à des « effecteurs », pour remplir une fonction
particulière.
Ces effecteurs sont :
les muscles squelettiques, pour assurer le mouvement, la posture, etc…
les muscles lisses, pour la digestion etc…
le muscle cardiaque, appelé muscle strié du cœur, pour assurer la circulation sanguine,
les glandes, pour le système hormonal
On comprend bien que certaines actions sont sous le contrôle de la volonté, appelées somatiques (par
exemple attraper un objet, marcher, etc..) et que d’autres actions sont involontaires (non somatique)
comme l’accélération du rythme cardiaque, la dilatation de la pupille, etc…
Il est donc nécessaire de distinguer les voies motrices somatiques des voies motrices autonomes.
LE SYSTEME NERVEUX VEGETATIF (SNV) ou SYSTEME NERVEUX AUTONOME (SNA)
Le fonctionnement du système nerveux végétatif est indépendant de la volonté. Il règle et coordonne le
fonctionnement des organes, bien qu’il ne soit pas à l’origine de ce fonctionnement. Il ne fait que l’adapter
aux besoins de l’organisme. Le système nerveux végétatif est constitué de deux parties à action opposée: le
système nerveux ortho-sympathique ou sympathique et le système nerveux para-sympathique.
Le SNV est impliqué dans un complexe d’activités réflexes. L’action réflexe est :
- soit une contraction rapide ou l’inhibition d’une contraction, d’un muscle lisse ou du myocarde,
- soit l’activation ou l’inhibition d’une sécrétion glandulaire.
Ces réflexes sont coordonnés inconsciemment dans le tronc cérébral et le diencéphale.
Physiologie du corps humain - 28 -
Certains influx sont conscients et peuvent entraîner l’inhibition temporaire d’une action réflexe (ex : réflexe
de miction)
La majorité des organes du corps sont innervés à la fois par des nerfs sympathiques et des nerfs
parasympathiques, qui ont des effets opposés finement équilibrés pour assurer le fonctionnement optimal
de l’organe.
Système sympathique :
Ce système mobilise l'énergie dans les situations dangereuses ou difficiles (de nature environnementale,
émotionnelle, sociale) afin de préparer le corps a y faire face par la lutte ou la fuite. Le cœur bat plus vite et
fort, la respiration est rapide, la peau est froide et moite, la pupille se dilate, la pression artérielle augmente,
le sang est détourné de certaines régions du corps (système digestif, génital, etc.) vers les muscles
squelettiques. La mobilisation continuelle de l'énergie peut cependant finir par avoir un impact négatif sur la
personne, pouvant même lui causer de graves maladies.
Physiologie du corps humain - 29 -
Sa stimulation prépare l’organisme à faire face à des situations de stress (excitation émotionnelle,
agression). Il renforce les défenses de l’organisme en cas de danger et dans des cas d’environnement
thermique extrême. Les glandes surrénales potentialisent et prolongent cet effet en déversant dans le
sang adrénaline et noradrénaline.
Principales fonctions
• mydriase (dilatation de la pupille)
• tachycardie (augmentation de la fréquence cardiaque)
• augmentation de la pression artérielle
Physiologie du corps humain - 30 -
• ralentissement du péristaltisme (mouvements intestinaux)
• vasoconstriction périphérique (=> pâleur)
• stimulation des glandes sudoripares
• stimulation de la libération de glucose par le foie
• relaxation de la vessie (dilatation)
• broncho dilatation
Système parasympathique :
Ce système favorise la détente et l'économie d'énergie après un effort soutenu. Il nous permet de souffler. Il
favorise le repos, la digestion et les activités sexuelles. la stimulation parasympathique a tendance à ralentir
les processus corporels sauf l’absorption et la digestion des aliments et les fonctions des systèmes génito-
urinaires.
La stimulation parasympathique permet la récupération de l’organisme et la vidange des organes creux.
• Principales fonctions : antagoniste du système sympathique
• Myosis (contraction de l'iris)
• Bradycardie (diminution de la fréquence cardiaque)
• Augmentation du péristaltisme intestinal
• Augmentation des sécrétions gastriques, salivaires et intestinales
• Relâchement de la plupart des sphincters du tractus gastro-intestinal
Physiologie du corps humain - 31 -
Les neurotransmetteurs
On distinguera ici quelques neuro-transmetteurs essentiels au bon fonctionnement du système nerveux
Physiologie du corps humain - 32 -
La moelle épinière
La moelle épinière est située dans le canal rachidien et se compose, comme la colonne vertébrale,
d’une partie cervicale, d’une partie dorsale, d’une partie lombaire, du sacrum et du coccyx. C’est de
la moelle épinière que partent les nerfs rachidiens dont les racines quittent le canal par les trous de
conjugaison entre les vertèbres.
Dans la partie terminale de la moelle épinière se trouve la queue de cheval, qui regroupent en
faisceau les nerfs sacrés.
Physiologie du corps humain - 33 -
La moelle épinière remplit la tache extrêmement importante de transmission des stimuli nerveux,
ou impulsions, du cerveau vers le corps et inversement. Des faisceaux de fibres nerveuses, ou voire
nerveuses, parcourent la moelle épinière :
- 3 voies ascendantes (jusqu’au cerveau) remplissant principalement une fonction de
sensibilité,
- 2 voies descendantes (depuis le cerveau) avec une fonction essentiellement motrice,
- de petites voies de liaison entre les divers étages de la moelle épinière.
De bas en haut, la moelle épinière peut être divisée en un certain nombre de segments médullaires
(qui correspondent à chaque vertèbre) d’où partent (ou arrivent) les nerfs rachidiens. Ces segments
s’appellent des métamères (ou neuromères).
Le métamère
A la base de ces données cliniques se trouve le métamère, unité nerveuse de base qui permet de
mieux comprendre les interconnections des différentes structures incriminées.
Le métamère type est organisé autour d’un segment de moelle épinière, lui même défini par
l’émergence des racines ventrales et dorsale s’unissant pour constituer, du coté droit et gauche, le
nerf spinal .Toutes les structures anatomiques dépendant de ce segment spinal font partie du
métamère :
- Le dermatome (peau)
- Le myotome (muscle)
- Le sclérotome (os et articulation)
- L’angiotome (vaisseaux)
- Le viscérotome (viscères)
Mais autant les limites des éléments somatiques du métamères sont bien marquées, autant les
limites des éléments viscéraux sont beaucoup plus floues. La disposition transmétamérique du
système nerveux parasympathique est en partie responsable de cette absence de systématisation
précise.
Physiologie du corps humain - 34 -
dermatomes du corps humain
On comprend bien que la division du corps en zones, où tous les nerfs correspondant vont rejoindre
un segment désigné de la moelle épinière, permet une action du système nerveux la plus rapide qui
Physiologie du corps humain - 35 -
soit. Prenons un exemple : imaginons qu’une punaise ayant allègrement traversé le chausson dans
lequel se trouve notre pied commence à se planter dans notre gros orteil !
Si l’information de douleur au niveau du gros orteil devait remonter jusqu’aux segments
médullaires du cou (médullaires = de la moelle épinière), pour ensuite redescendre jusqu’aux
muscles de la jambe effectuant le réflexe de retrait du pied, le temps du trajet de ces informations
nerveuse serait certainement trop long pour éviter que notre punaise se plante profondément dans
l’orteil.
Nous voyons dans la figure ci-dessus que le segment correspondant au gros orteil est au niveau de
L5, soit quasiment le trajet le plus court qui soit. La nature est bien faite !
La substance blanche
On trouve dans la moelle épinière de longs faisceaux nerveux verticaux où vont se propager les
influx moteurs et sensitifs le long de la colonne vertébrale, pour acheminer les informations
jusqu’au cerveau.
section de moelle épinière présentant les différents trajets des voies sensitives et motrices
(ces voies ne sont représentées que d’un côté, mais sont présentes de l’autre coté)
Physiologie du corps humain - 36 -
Les voies sensitives montent dans la moelle, les unes vers le cervelet, les autres vers le cerveau.
Elles sont formées d’une chaîne de 3 neurones successifs.
a) - le premier neurone ou protoneurone :
Il fait suite à un corpuscule récepteur sensitif situé dans la peau, dans les muscles, dans les
tendons, les capsules et les ligaments articulaires. Chaque type de sensibilité possède ses
corpuscules spécifiques. Le protoneurone se situe dans les troncs nerveux périphériques, puis dans
la racine dorsale du nerf spinal. Le corps cellulaire du neurone (qui est une cellule en T) est placé
dans le ganglion spinal de la racine dorsale (note pratique : c’est dans le ganglion spinal que se
développe le virus du zona qui est, de ce fait, une « ganglionite »).
b) - le deuxième neurone ou deutoneurone :
C’est lui qui constitue les faisceaux sensitifs qui montent dans la moelle. Les faisceaux de
deutoneurones sensitifs montent les uns vers le cervelet (voies spino-cérébelleuses), les autres vers
les noyaux gris centraux du cerveau.
c) - le troisième neurone ou neurone terminal :
Il s’articule avec le précédent dans le thalamus et se termine dans l’écorce sensitive du cerveau.
C’est le neurone de projection corticale.
Physiologie du corps humain - 37 -
Zones de projection corticale : sensitive (à gauche) et motrice (à droite)
Le phénomène du Gate Control Il s’agit d’un blocage de la douleur avec un toucher superficiel (épicritique). Lorsque qu’une information de plaisir entre dans le métamère de la moelle épinière, elle vient bloquer un neurone intercalaire dans la voie de la douleur épinière. Ce neurone peut également être bloqué par des éléments chimiques comme la dopamine, la sérotonine et les opiacés (endorphines naturelle, morphine, etc..) Ainsi,un toucher très superficiel peut instantanément bloquer une douleur existante sur la zone touchée.
Physiologie du corps humain - 38 -
La dépression
Introduction
La dépression est une maladie qui est caractérisée par un ‘ trouble de l’humeur ‘.
Le malade atteint de dépression (de déprime, de blues) éprouve une authentique souffrance,
parfois tellement intense qu’elle peut le conduire vers le suicide comme seul moyen d’y mettre un
terme.
- Il est triste, intensément et anormalement, face à des situations qui ne permettent pas d’expliquer une telle tristesse.
- Il se sent dévalorisé, inutile.
- Le dépressif éprouve souvent un sentiment de culpabilité non fondé ou totalement exagéré par rapport au motif invoqué.
- Cette tristesse et cette souffrance se traduisent parfois par un état de prostration.
- Le patient déprimé est fatigué : il dort mal.
La dépression peut s’accompagner d’une angoisse plus ou moins forte qui aggrave encore les
syndromes dépressifs.
Qu’elle paraisse d’emblée très intense ou non, une dépression peut toujours évoluer dans le temps
et s’aggraver. Le risque majeur de la dépression est la tentative de suicide. La dépression est donc
une maladie à prendre au sérieux.
La maladie évolue spontanément sur quelques mois. Un grand nombre de patients peuvent
présenter une (ou plusieurs) rechute (s) du syndrome dépressif dans les 6 mois suivant le début du
premier épisode. C’est la raison pour laquelle le traitement médicamenteux est souvent prolongé.
La dépression touche tous les âges de la vie : du nourrisson au sujet très âgé. On estime qu’une
personne sur cinq fera, à un moment donné de son existence, une dépression.
Physiologie du corps humain - 39 -
Il existe de nombreuses formes de dépressions en fonction, par exemple, de la personnalité initiale
des patients ou de l’ensoleillement quotidien.
Il existe également des dépressions sévères mais de très courte durée (2 à 3 jours) et
réapparaissant régulièrement, parfois tous les mois, que l’on nomme dépression brèves
récurrentes, et qui constituent un véritable handicap pour les patients qui en souffrent.
FREQUENCE de la dépression
Prévalence sur la vie entière estimée à 10% à 12% en France , dont la ½ d’épisodes
dépressifs majeurs caractérisés :
Sept millions de Français ont été ou sont concernés par cette pathologie.
Les femmes sont deux fois plus touchées que les hommes.
Les troubles dépressifs sont en augmentation dans les cohortes de naissance d’après-
guerre.
Il existe un rajeunissement de l’âge de début depuis les années 50.
La dépression est HANDICAPANTE ET COUTEUSE
4ème rang aujourd’hui, 2ème rang en 2020 dans le monde en terme de fardeau et de coût, rapport
OMS 2001 (données issues du Plan Santé Mentale 2005-2008)
LES TRAITEMENTS DE LA DEPRESSION
Il existe de nombreuses modalités thérapeutiques de la dépression adaptées à chaque patient.
LES MEDICAMENTS
De manière générale, les médicaments utilisés pour traiter les troubles psychiatriques sont
désignés collectivement par l’appellation psychotropes. On les classera selon leurs modes d’action :
Antipsychotique : schizophrénie, manie, confusion aiguë.
Physiologie du corps humain - 40 -
Antidépresseur : dépression, TOC et troubles phobiques
Stabilisateur de l’humeur (Carbonate de Lithium, Carbamazépine) : prophylaxie de la maniaco-dépression (trouble bipolaire)
Anxiolytique : Troubles anxieux, insomnie, désintoxication alcoolique
Dans le cas de la dépression, le médecin prescrira un médicament antidépresseur adapté à l’état
psychique et physique du malade. Certains antidépresseurs peuvent avoir un effet sédatif sur le
patient et la recherche de cet effet est souvent volontaire. S’il est mal supporté, il faut en parler
avec le médecin.
Pour être efficace, le traitement de la dépression doit, en règle générale, combiner la
pharmacothérapie avec la psychothérapie.
On a le choix de nombreux médicaments efficaces pour le traitement de la dépression, qui peuvent
être subdivisés en plusieurs catégories générales:
Antidépresseurs de première génération
Inhibiteurs de la monoamine-
oxydase (I-MAO)
Inhibent l'enzyme monoamine-
oxydase qui dégrade la
noradrénaline et la sérotonine, afin
de renforcer l'activité fonctionnelle
de ces deux neurotransmetteurs
Antidépresseurs tricycliques (ATC) Renforcent l'activité fonctionnelle de
la noradrénaline et de la sérotonine
en inhibant la recapture de ces deux
neurotransmetteurs
Antidépresseurs de deuxième génération
Physiologie du corps humain - 41 -
Inhibiteurs spécifiques de la
recapture de la sérotonine (ISRS)
Bloquent la recapture de la
sérotonine afin de renforcer son
activité fonctionnelle
Inhibiteurs de la recapture de la
noradrénaline (IRNA) p.ex.
réboxétine
Bloquent la recapture de la
noradrénaline afin de renforcer son
activité fonctionnelle
Inhibiteurs spécifiques de la
recapture de la sérotonine et de la
noradrénaline (ISRN) p.ex.
venlafaxine, milnacipran
Bloquent la recapture de la
sérotonine et de la noradrénaline à
la fois pour renforcer leur activité
fonctionnelle
Antidépresseurs noradrénergiques
et spécifiques sérotoninergiques
(ANSS) p.ex. mirtazapine
Stimulent les récepteurs des
neurones postsynaptiques et
présynaptiques pour renforcer
l'activité fonctionnelle de ces
neurotransmetteurs
Modulateurs des récepteurs
sérotoninergiques (MRS)
Bloquent les récepteurs spécifiques
de la sérotonine pour inhiber la
recapture de ce neurotransmetteur
Il est important de comprendre que l'action des antidépresseurs n'est pas immédiate comme celle
des analgésiques, par exemple. Le traitement peut prendre environ 4 à 6 semaines avant que l'on
constate une amélioration significative des symptômes. En outre, le traitement doit être poursuivi
pendant au moins 6 à 9 mois afin d'assurer un rétablissement complet et de prévenir les rechutes.
La prise régulière et quotidienne des médicaments (et seulement des médicaments prescrits) reste
donc à la base d’un traitement efficace. Néanmoins, certains médicaments ne sont pas efficaces
chez certains patients sans que rien ne puisse le laisser prévoir. Dans ce cas, le médecin change
habituellement le médicament inefficace pour un autre.
Les I.M.A.O
Selon certains cliniciens, les I.M.A.O (Inhibiteurs de la monoamine-oxydase) sont l'agent le plus
puissant pour le traitement des troubles dépressifs et anxieux, la phénelzine étant le médicament
Physiologie du corps humain - 42 -
prescrit le plus souvent pour plusieurs d'entre eux. Ces agents sont efficaces, mais leur utilisation
est parfois limitée à cause de leurs effets secondaires considérables et des restrictions alimentaires
rigoureuses imposées au cours du traitement. Les I.M.A.O classiques ne sont pas considérés comme
des traitements de première intention ni de la dépression ni de l'anxiété.
Les anciens I.M.A.O. sont associés avec un effet secondaire potentiellement mortel appelé l'effet
tyramine' (du fait de leur interaction avec les aliments riches en Tyramine comme le fromage). La
réaction caractéristique la plus importante associée avec l'effet tyramine est la crise hypertensive,
et des décès sont survenus par hémorragie cérébrale. Ces crises se caractérisent par plusieurs, voire
l'ensemble, des symptômes suivants:
maux de tête
palpitations
raideur ou endolorissement de la nuque
nausée, vomissements
pupilles dilatées et photophobie ('crainte' de la lumière vive).
Ces médicaments antidépresseurs nécessitent des mesures d’accompagnement particulières et des
précautions que le médecin expliquera s’il y a lieu.
Les I.S.R.S.
Les ISRS sont des Inhibiteurs Spécifiques de la Recapture de la Sérotonine.
Les médicaments les plus utilisés aujourd’hui (à 95%) sont les I S R S (DEROXAT, PROZAC,
SEROPLEX) ou des produits associant sératoninergique et dopaminergique ex : CYMBALTA,
EFFEXOR et IXELL.
LA SEROTONINE PARAIT ETRE IMPLIQUEE DANS DE NOMBREUX MECANISMES ET CIRCONSTANCES : LA
SEROTONINE (PRECURSEUR= TRYPTOPHANE) EST UN NEUROMEDIATEUR ESSENTIEL DANS LA DEPRESSION
MAIS EGALEMENT DANS CERTAINS TROUBLES DU COMPORTEMENT COMME LA BOULIMIE, L'AGRESSIVITE.
IL FAUT NOTER QUE DOPAMINE ET NORADRENALINE SONT EGALEMENT IMPLIQUES DANS TOUS CES
PHENOMENES.
Physiologie du corps humain - 43 -
L'activité sérotoninergique d'une molécule reste primordiale mais doit - pour être efficace -
également comporter une dimension noradrénergique et dopaminergique.
Enfin, outre cet effet en cascade, un neuromédiateur ne possède que les effets autorisés par les
récepteurs cellulaires.
Ils sont en grande partie génétiquement définis. Cette donnée essentielle explique probablement
les susceptibilités individuelles au risque dépressif comme aux traitements.
Les contre-indications
- L'association avec les IMAO non sélectifs reste. Un délai de 2 semaines est requis dans le sens
IMAO --> ISRS et 4 semaines dans l'autre sens.
- Grossesse - Allaitement
Les effets secondaires
Ils sont globalement peu importants et variables suivant les molécules.
- En cas de surdosage : Syndrome sérotoninergique
- Elévation des transaminases, leucopénies.
- Hyponatrémie par sécrétion d'ADH ( personnes, âgées, traitement diurétique )
- Somnolence ou au contraire insomnie (PROZAC)
- Nervosité, agitation, céphalées. asthénie, vertiges
- Troubles digestifs ( 10 à 20 %) : nausées, vomissements, constipation, diarrhée
- Syndrome extra-pyramidaux - convulsions < 0,1 %)
- Effets anticholinergiques rares ( constipation, accommodation, bouche sèche...)
- Eruptions cutanées parfois avec fièvre, arthralgies
- Syndrome du canal carpien
- Troubles de la libido et de l'éjaculation mais également traitement de l'éjaculation précoce
- Troubles de l'alimentation ( mais certaines molécules sont expérimentées dans les boulimies).
Physiologie du corps humain - 44 -
Les médicaments sédatifs
Ceux-là ne sont pas faits pour soigner la dépression. Leur prescription temporaire peut
néanmoins être utile pour aider le patient à retrouver le sommeil et à ne pas retrouver trop vite
de la vigueur, alors qu’il est encore profondément déprimé.
Les médicaments anxiolytiques
Ils peuvent également être prescrits au début du traitement pour soulager l’angoisse présente chez
certains patients déprimés.
On trouve 2 groupes principaux de médicaments anxiolytiques :
Les Benzodiazépines (LEXOMIL, XANAX, TEMESTA et TRANXENE) : ces agents ont été largement utilisés dans le traitement de l’insomnie et des troubles liés à l’anxiété, mais ils entraînent une dépendance et des symptômes (anxiété, augmentation de la perception sensorielle, hallucinations, épilepsie, ataxie) en cas de sevrage chez de nombreux patients qui les ont pris pendant 6 semaines ou plus.
Les Béta-bloquants : les antagonistes des récepteurs béta-adrénergiques ont un rôle se limitant au traitement de l’anxiété dans laquelle des symptômes somatiques sont prédominants.
L’HOSPITALISATION :
Elle est parfois nécessaire. Il ne s’agit pas d’une punition, bien au contraire, mais souvent seul
moyen , en cas de dépression grave, de traiter rapidement le malade et de lui éviter de courir un
danger inutile. Il existe dans chaque département de nombreux établissements hospitaliers publics
et privés, habilités à recevoir des patients déprimés et spécialement adaptés à leur prise en charge,
disposant également d’un personnel spécialement formé. Le médecin, en relation avec ses
correspondants spécialistes, pourra en discuter avec son patient.
LE PSYCHIATRE :
Le psychiatre est un médecin ayant reçu une formation spéciale lui permettant de prendre en
charge, en collaboration avec le médecin généraliste, les malades très déprimés ou dont l’état
psychique nécessite une prise en charge complexe.
Physiologie du corps humain - 45 -
Disposant de plus de temps, mais aussi formé à l’écoute spécifique des patients, son intervention
ou son conseil sont souvent très utiles pour la poursuite du traitement. Le médecin généraliste et le
médecin psychiatre pourront décider ensemble de la meilleure façon de traiter le patient.
LES PSYCHOTHERAPIES :
Elles sont pratiquées le plus souvent par un médecin psychiatre mais peuvent l’être aussi par un
psychologue clinicien, à la demande du psychiatre.
Les psychothérapies sont des techniques d’entretien spécialement adaptées à chaque patient et lui
permettant de s’exprimer et de trouver les réponses à ses problèmes.
Il existe de nombreux types différents de psychothérapies. Le médecin psychiatre choisira, s’il y a
lieu, d’assurer lui-même la cure du patient ou bien de confier ce patient à un autre
psychothérapeute.
ET LE MASSAGE EDONIS :
Le massage Edonis comporte de nombreuses manœuvres de toucher épicritique, qui permettent de
« booster » la production de sérotonine, d’endorphines, et de controler rapidement les douleurs
(Gate-control).
De plus, « Etre touché » nous renvoie à notre réalité et à notre vécu. Une séance de Pleasing Touch
permettra d’oser être Soi et d’en verbaliser le ressenti.
Physiologie du corps humain - 46 -
La physiologie du plaisir
Qu’est-ce que le plaisir ?
Commençons par découvrir et définir le mot ‘plaisir’.
Compléter la figure suivante, en trouvant tous les synonymes du mot « plaisir » :
Refaire la même chose avec le mot ‘sensualité’
Physiologie du corps humain - 47 -
Les définitions sur le plaisir
L’être vivant est un être de besoins. Le plaisir est le nom générique de la satisfaction d’un besoin
physique, affectif ou intellectuel ou encore de l’exercice harmonieux d’une fonction vitale. Le plaisir
procure à l'être vivant une sensation agréable et recherchée.
Le plaisir a un grand nombre de termes plus ou moins synonymes (contentement, allégresse, liesse,
jubilation, félicité, aise, ravissement, béatitude, bonheur, joie, bien-être, satisfaction, délectation,
jouissance, euphorie, régal, amusement, distraction, divertissement, réjouissance, jeu, récréation,
fête, ébats, passe-temps, partie, agrément, charme, délice, lascivité, concupiscence, volupté,
sensualité, luxure, gourmandise, appétit ) qui désignent des variétés plus ou moins subtiles de
l’expérience. Ne dit-on pas également : avec plaisir, qui signifie : de bonne grâce, volontiers, de bon
gré, aisément, facilement, avec joie.
Le concept de plaisir est également employé en philosophie et en psychologie, souvent associé à un
qualificatif : plaisir sexuel, alimentaire, intellectuel, professionnel, parental, moral, civique (ou du
devoir accompli), etc.
Mais au-delà de ces définitions et des nombreux synonymes, savez-vous que le plaisir
est totalement inscrit dans nos gènes depuis la nuit des temps, et qu’il est le premier
constituant de la survie de notre espèce ?
Toucher et plaisir
Certaines zones sont extrêmement privilégiées pour générer du plaisir, comme les lèvres, la paume
des mains, plante des pieds, front, lobe de l'oreille, langue, pénis, mamelon, anus, muqueuse
vaginale.
Dans ces zones, les sensations sont beaucoup plus intenses. Comme nous vous proposons de les
expérimenter dans nos jeux sexuels en ligne, c'est l'accroissement du potentiel qui donne la
sensation de plaisir. Et contrairement aux idées reçues, cette augmentation du potentiel varie avec
Physiologie du corps humain - 48 -
la douceur du stimulus : plus il est doux, plus le potentiel augmente. Plus il est fort, plus le potentiel
diminue et le plaisir disparaît.
Cependant, toutes les stimulations corporelles provoquant différentes sensations de plaisir ne sont
pas toutes perçues comme érotiques. Une hypothèse qui peut être testée empiriquement serait
qu'il existe des récepteurs somatosensoriels spécifiques des plaisirs érotiques. Ces récepteurs
pourraient être soit des récepteurs corporels bien connus que nous avons vus précédemment, soit
un type de récepteur spécifique, tel cité par certains auteurs les «corpuscules de la volupté»,
spécifiques du clitoris et du gland du pénis, et qui seraient en fait des corpuscules de Meissner
modifiés. Néanmoins, il semble physiologiquement impossible que le plaisir érotique soit généré
par un récepteur particulier, dans la mesure où le plaisir est provoqué par des stimuli corporels qui
ne sont pas spécifiques. Une même caresse peut provoquer du plaisir érotique ou de la douleur.
Tout dépend plutôt de la région corporelle stimulée et, surtout, des voies de projection et du
traitement neural effectué à un niveau plus central. C’est pour cela que le toucher et la caresse,
même si elle est à la portée de n’importe qui, est un domaine qui s’acquiert dans l’apprentissage.
Ce n’est pas pour rien que nous avons mis au point pour vous des « protocoles » de massages, de
jeux sensuels et sexuels, pour vous permettre à votre tour de passer de la théorie à la pratique,
étape par étape.
La face cachée des récepteurs de Merkel : Nous avons vu que ces récepteurs étaient sensibles au
toucher fin. En plus de nous permettre une discrimination du toucher, nous savons aujourd’hui que
ces récepteurs participent au contrôle de la douleur, dans la moelle épinière, et dans l’anxiété, en
favorisant la sécrétion d’une substance fondamentale de notre humeur : la sérotonine. Les bienfaits
des caresses (et du léchage chez les animaux) contribuent à rétablir un équilibre psychique, tout en
réduisant les douleurs et favorisant le plaisir.
Etre dans un corps plaisir peut passer par un corps caressé !!
Les récepteurs olfactifs
De même que les récepteurs tactiles jouent un rôle primordial dans notre plaisir, il ne faut pas
oublier les récepteurs des odeurs.
L’odorat est le plus ancien de tous les sens. Chez les êtres humains, l’épithélium olfactif, où se
trouvent les cellules de l’odorat, contient environ 350 types différents de neurones sensoriels.
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Chacun détecte un type d’odeur différent ; toutes les odeurs, bonnes ou mauvaises, résultent de
combinaisons de signaux envoyés par ces 350 types de neurones récepteurs.
Ces récepteurs sont donc particulièrement impliqués dans notre plaisir et notre sensualité.
Cependant, ces récepteurs vont nous intéresser ici car ils ont la merveilleuse capacité de détecter
une substance particulière, propre à chacun mais nous permettant d’échanger ‘en secrets’ nos
messages les plus intimes : nos phéromones.
Comme le goût, l’odorat est un sens chimique. Des récepteurs spécialisés dans la cavité nasale
détectent les molécules qui entrent dans le nez avec l’air et se fixent sur les cellules réceptrices. Il
existe près de 1000 types de cellules réceptrices dans la cavité nasale, mais nous pouvons détecter
jusqu’à 20000 odeurs différentes. Autrement dit, un récepteur peut percevoir plusieurs odeurs.
Chaque odeur a sa propre signature. Lorsque des récepteurs correspondant à un modèle donné
sont activés, cette signature est envoyée au cerveau pour être traité.
Les voies de l’odorat
Les odeurs sont d’abord enregistrées par les cellules réceptrices qui envoient des influx électriques
le long des voies spécifiques jusqu’à une zone du cerveau appelée bulbe olfactif (il y en a un par
narine). Ces bulbes font partie d’une zone cérébrale appelée « système limbique », siège des
émotions, du désir et de l’instinct. C’est ce qui explique que les odeurs peuvent déclencher de fortes
réactions émotionnelles, positives ou négatives en fonction de l’odeur perçue.
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Les centres du plaisir au cœur de notre cerveau
Le cerveau a été conçu autour d’un principe de désir et récompense. En effet, tous nos actes sont
conditionnés par des centres spécifiques appelés les circuits de récompense (encore appelé centres
de la volupté ou centres édoniste, d’où le nom de notre école !).
Tous ces centres sont interconnectés et informent l’hypothalamus (responsable de nombreuses
activités inconsciente et notamment de nos fonctions sexuelles) de la présence d’une récompense.
Alors comment cela fonctionne t’il ?
Le désir est un besoin qui reflète fortement nos préférences personnelles, et nous pousse à
atteindre un état de plaisir, rempli de satisfaction et de sérénité : c’est l’état plaisir.
Ceci n’est pas seulement dédié à nos fonctions sexuelles, mais s’étend à l’ensemble de nos
fonctions indispensables à la vie. Le mécanisme désir-plaisir est donc une question de survie, d’où
son importance fonctionnelle dans notre cerveau. Il est en partie déclenché par la sécrétion d’une
neuro-hormone appelée « la dopamine ». Ce messager chimique peut nous mettre dans tous nos
états : c’est avant tout l’accélérateur de notre corps et de nos actions, en nous apportant la
motivation, le désir d’acquérir quelque chose, et nous permettant d’anticiper nos actes et de les
planifier. Cette molécule est aussi impliquée dans des maladies graves comme la maladie de
Parkinson (s’il en manque), et la schizophrénie (s’il y en a trop).
La dopamine est produite par deux groupes de neurones, l’aire tegmentale ventrale (circuit de
récompense) et la substance noire (contrôle de la motricité). Il se trouve, comme nous
l’expliqueront ci-dessous, que l’homme sécrète naturellement plus de dopamine que la femme, ce
qui le rend généralement plus facilement « stimulable ».
Pourquoi la nature a-t-elle voulu cela ?
Il nous suffit de remonter le temps à la rencontre des premiers hommes, dont l’envie (de manger
par exemple) devait être suffisamment forte pour sortir dans le froid et le vent glacial, une massue
à la main, et courir des kilomètres à la recherche d’un mammouth. Cette codification du désir est
toujours inscrite dans nos gènes, ce qui n’est plus autant nécessaire de nos gens, c’est sur. Mais les
effets de la dopamine sont toujours présents.
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(Cf. Le grand Larousse du cerveau)
L’afflux de dopamine induit en effet un état d’activation du corps et de l’esprit qui prépare à agir.
Comme sous l’effet de la cocaïne – qui déclenche elle aussi une bouffée immédiate de dopamine,
cette libération procure une sensation d’énergie et de puissance qui permet alors de s’imposer aux
autres et d’obtenir ces "objets du désir" que sont la nourriture, les armes ou le partenaire sexuel.
Lorsque l’action (de manger, sexuelle ou autre) nous conduit à la satisfaction, c’est ce que nous
appelons la récompense ou encore le plaisir, impliquant de nombreuses zones cérébrales. Les
neurones du plaisir dépendraient, eux, des endorphines. Sécrétées par le cerveau, ces petites
molécules dont l’action ressemble à celle de l’opium induisent calme et plénitude, un sentiment de
satisfaction avec l’état des choses… d’où le désir est absent.
L’équilibre « désir – plaisir » est fragile. On observe notamment le bouleversement de l’équilibre
entre ces deux systèmes par les stimulations artificielles. Drogue, pornographie, cigarette ou crème
glacée court-circuitent en effet l’harmonie entre désir et plaisir. Résultat : le premier grandit tandis
que le second diminue. Un gouffre s’ouvre. C’est l’abîme des comportements d’abus, des plus
anodins aux plus graves.
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Manquez-vous de dopamine ?
Jamais = 0 Parfois = 1 Souvent = 2 Toujours = 3 Réponse
(0 à 3)
Vous sentez vous moins motivé(e) ?
Portez-vous moins d’intérêt à vos occupations ?
Avez-vous tendance à vous replier sur vous ?
Etes-vous moins motivé(e) par vos hobbies ?
Recherchez-vous moins les contacts avec vos ami(e)s ?
Avez-vous des problèmes de concentration ?
Vous sentez vous l’esprit moins créatif ?
Avez-vous des difficultés à faire de nouveaux projets ?
Votre sommeil est-il agité, non reposant, insatisfaisant ?
Vous sentez-vous fatigué(e) ?
TOTAL SCORE DOPAMINE
Plus les scores sont bas, meilleur est le fonctionnement de la dopamine dans votre corps.
Score < 10 fonctionnement optimal
15 <Score < 25 fonctionnement faible
10 <Score < 15 fonctionnement insuffisant
Score > 25 fonctionnement très faible
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Le cerveau a un sexe
Hommes et femmes diffèrent par cerveau, soumis à l’influence d’hormones différentes. Au 3ème
trimestre de la grossesse, de petites quantités d’hormones appelées la testostérone et les
œstrogènes, parviennent au cerveau de l’embryon, dont plusieurs zones portent des récepteurs de
cette hormone (l’hormone agit avec son récepteur, comme une clé avec sa serrure). Quand la
testostérone exerce son effet sur l’hypothalamus au cours de la phase prénatale, le cerveau se
masculinise. Et les œstrogènes ralentissent la mort naturelle des neurones, de sorte que les mâles
présentent dans la partie antérieure de l’hypothalamus une région très étendue et très riche en
neurones.
Chez l’embryon du sexe féminin, une substance, nommée ‘alpha-foetoprotéïne’ empêche cette
action précoce des œstrogènes, ce qui fait que la zone de l’hypothalamus antérieur contiendra
moins de neurones.
Cette zone du cerveau est essentielle dans la stimulation du plaisir, car ces neurones (plus
nombreux chez l’homme que chez la femme) sécrètent la dopamine. Cela conduit ainsi l’homme à
ressentir du désir sur des stimuli plus faibles que ceux de la femme (qui ressentira du désir si
plusieurs facteurs sont réunis, comme la confiance et le sentiment amoureux).
Chez l’homme, cette zone du cerveau semble aussi jouer un rôle majeur dans la préférence
sexuelle : chez les hommes homosexuels, l’hypothalamus antérieur contient moins de neurones que
chez les hétérosexuels. Leur cerveau présente donc de ce point de vue une structure plus féminine.
En outre, le stress prénatal conduit plus fréquemment à une orientation homosexuelle chez les
enfants mâles.
Outre nos différences entre les hommes et les femmes en ce qui concerne notre quantité de
dopamine sécrétée, et donc notre seuil de stimulation, l’imagerie médicale a permis de mettre en
évidence les zones du cerveau particulièrement actives lors des phases d’excitation et de l’orgasme.
Chez l’homme, on enregistre pendant l’éjaculation une activation extraordinaire du centre majeur
du circuit de la récompense (aire tegmentale ventrale). L’intensité de cette réaction est
comparable à celle que déclenche l’héroïne. En fait, il n’est guère surprenant que, pour la survie des
espèces, l’éjaculation soit l’un des comportements apportant le plus de plaisir.
On observe également que les centres de vigilance et de la peur (situés dans l’amygdale cérébrale)
diminueraient pendant l’activité sexuelle.
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Chez la femme, un phénomène inattendu se produit pendant l’orgasme : l’activité d’une grande
partie de son cerveau s’éteint. Certains des neurones les plus ‘muets’ sont situés dans la zone de
contrôle de soi de modérateur du désir (cortex orbitofrontal latéral gauche). Il y a donc une sorte
de désinhibition et une baisse de vigilance semblable à celle des hommes.
On observe aussi que certaines régions de la partie limbique du cerveau s’activent, libérant de
l’ocytocine, l’hormone de l’attachement. L’activité sexuelle lierait le plaisir sexuel des femmes et
l’attachement émotionnel qu’elles éprouvent pour leur partenaire.
Nous pouvons donc résumer la différence physiologique entre les hommes et les femmes par le
tableau suivant :
HOMME FEMME
Au quotidien Sécrète plus de dopamine et
donc plus rapidement stimulé
(visuel, auditif)
Sécrète moins de dopamine
donc naturellement moins à la
recherche de la récompense
(moins de désir physiologique)
Avant acte
amoureux
Très stimulé. La dopamine
pousse à rechercher la
satisfaction le plus rapidement
possible
Des centres du cerveau féminin
« bloquent » le désir. Ils se
désinhibent s’il y a émotion,
sentiment de confiance, d’être
aimée.
Pendant l’acte Plaisir sexuel mais maintien
d’une vigilance externe
(protection)
Si émotions, le cerveau se
désinhibe totalement. Aucune
vigilance externe (la femme « se
donne »)
Après l’acte Phase de récupération, sécrétion
de dopamine -> désir nouveau
(cigarette, TV, dormir..)
Sécrétion importante
d’Ocytocine, hormone de
l’attachement.
Ressent beaucoup d’amour