Post on 16-Sep-2018
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L’ADOPTEUR
Gérard Hutinet
12.08 516402
----------------------------INFORMATION----------------------------Couverture : Classique
[Roman (134x204)] NB Pages : 144.00 pages
- Tranche : 2 mm + (nb pages x 0,07 mm) = 12.08 ----------------------------------------------------------------------------
L’Adopteur
Gérard Hutinet
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Sommaire
Introduction … – Si j’ose dire ............................... 5
Chapitre I – Merci Monsieur Lellouche ................ 7
Chapitre II – Ou : Les bourses pleines (sic) .......... 13
Chapitre III – La F.I.V ........................................... 17
Chapitre IV – Ou Comment annihiler
toute forme de personnalité. .................................. 27
Chapitre V – Mareva ............................................. 41
Chapitre VI – Ou l’hallucinant voyage ................. 47
Chapitre VII – 40° à l’ombre ................................. 57
Chapitre VIII – L’après marché ! .......................... 73
Chapitre IX – A coups de machettes ..................... 81
Chapitre X – Marchands d’esclaves ! .................... 85
Chapitre XI – La secrétaire se fait les ongles. ....... 95
Chapitre XII – L’espoir venu d’ailleurs. ............... 101
Chapitre XIII – (Chapitre de la chance)
La délivrance (Si j’ose dire … pour le coup). ....... 107
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Chapitre XIV – L’oubli ! ....................................... 117
Chapitre XV – Le retour. ....................................... 127
Chapitre XVI – L’« Adopteur »… suite ................ 131
Chapitre XVII – En guise de conclusion ! ............. 139
Chapitre XVIII – Réflexion ! ................................. 141
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Introduction
… Si j’ose dire
Madame, Monsieur, bonjour !
Non, ce n’est pas le début du journal télévisé, juste
celui d’une histoire vraie, la mienne, ou plutôt celle
du couple que nous formons, Joëlle et moi.
Joëlle est la femme que j’ai épousée, pour le
meilleur et pour le pire… Le pire étant passé, le
meilleur reste à venir à n’en pas douter !
Madame Monsieur (toujours pas le début du JT),
savez vous la différence qu’il y a entre la plupart
d’entre vous, et nous, surtout vous, messieurs ! Et
bien, quand vous désirerez un enfant, il vous suffira
de baisser le pantalon. Moi je devrai prendre l’avion.
Ce que j’ai fait, ou plutôt ce que nous avons fait, elle
et moi, main dans la main.
Le geste ne suffisait pas malheureusement, pour
obtenir le « produit » tant convoité de la fécondation,
mais c’était un bon début. Et ce fut une sacrée
aventure.
Allez, je vous la raconte. En route pour Tahiti !
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Chapitre I
Merci Monsieur Lellouche
Bien sûr, au début de l’aventure, il y eut une
rencontre. Un homme, une femme, chabadabada….…
C’est la moindre des choses. Une passion née de la
différence, une passion complémentaire, qui nous
jetait l’un sur l’autre, nous plaquait contre les murs,
nous faisait boire la tasse dans la baignoire, démontait
la table de cuisine de mon studio, sans parler du lit
qui, heureusement, n’avait pas de pieds, sinon nous
nous serions sans doute retrouvés aux urgences plus
souvent qu’à notre tour.
Elle avait trente ans, elle était mariée, j’avais 30
ans, je n’étais pas marié. Elle était enchaînée à une
vie imbécile, trop tôt mise en place, un peu pour faire
comme tout le monde, vous savez, ces jeunes filles
qui, finalement ont tellement peur de faire tapisserie
toute leur vie, qu’elles se jettent sur le premier « porte
manteau » venu. Moi, j’étais « trop libre », bouffé par
un célibat débauché, me rendant à présent compte de
l’inutilité des paillettes d’une liberté sans fin, et…
sans avenir.
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Elle était sage-femme, et préparait l’école des
cadres de Dijon.
Je n’étais pas un homme sage et étais antiquaire en
renom à Dijon.
Et c’est dans ma boutique qu’elle eut la bonne idée
un jour de casser un bibelot hors de prix.
La bienheureuse casse eut pour effet de déclencher
une passion torride, qui allait durer toute une année,
jusqu’à ce qu’approche ce qui aurait du être
logiquement le dénouement de l’aventure. Joëlle avait
présenté son mémoire, était désormais cadre sage-
femme, et allait retrouver, à Grenoble son banquier de
mari.
Le « Prince des villes » allait de nouveau se
retrouver seul, dépouillé de l’être qui, déjà, comptait
plus que tout à ses yeux.
L’être n’aurait jamais osé le lui demander, l’être
n’aurait jamais osé y croire, s’il ne le lui avait
suggéré.
– Et si nous passions le reste de notre vie ensemble ?
C’était dans un restaurant du vieux Dijon, dans le
quartier des antiquaires, un petit resto où j’avais mes
habitudes, le « Duché ». Le petit salon du premier
étage, intime, chaleureux et réservé, que nous
octroyait mon ami le chef Bastide, avait souvent servi
de décor à des assauts torrides, ou à de plus intimes et
pernicieuses caresses. Ce jour là, l’heure était grave.
Je savais que les paroles que j’allais prononcer,
engageraient ma vie entière. J’en avais les tripes
tordues de trouille. Une force irréelle m’arracha les
mots des lèvres. Je bénis, encore aujourd’hui, la
phrase qui sortit de ma bouche.
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Elle en avait rêvé de cette phrase, elle me l’a dit
plus tard, mais sur le coup, il y eut, comme quelque
chose qui clochait. Depuis quelques temps, à
l’approche de l’échéance qui nous attendait tous deux,
une forme d’angoisse nous gagnait, qui plombait
quelque peu nos élans. La tristesse marquait de jours
en jours ses traits sublimes, et la réussite de son
diplôme de cadre ne suffisait pas à la rendre heureuse.
J’en connaissais, oh ! combien, la raison. La phrase
libératrice, que j’avais prononcée pour elle, aurait dû
chasser les nuages… Pour en avoir dissipés quelques
uns, elle avait pourtant, d’un coup, charrié un énorme
cumulo-nimbus qui avait trouvé moyen de pénétrer
jusque dans le petit salon magique du « Duché ».
Elle ne m’a pas dit oui, elle ne m’a pas dit non, elle
m’a dit, les larmes aux yeux :
– J’espère que je pourrai te faire un enfant !
Un enfant ! Ça veut dire quoi ? Attendez, j’étais
déjà mort de frayeur, à la pensée d’accepter l’idée
d’une vie commune, ce n’était pas pour m’imaginer en
train de faire faire du cheval à bascule à un têtard. Bon,
un enfant, je savais que ça existait, j’en avais déjà vus
des enfants, et même sans nul doute été un, autrefois,
mais la fibre paternelle et moi… Et puis on avait
certainement autre chose à vivre que de s’encombrer
avec un bout de chair humaine insomniaque et
braillard, et de surcroit en permanence, affamé.
C’est pourquoi, honteusement, j’ose le dire, j’ai
sur le champ, intérieurement rendu grâce à ma chérie,
pour avoir émis un doute sur la question..
Et là, j’ai simulé… Salaud ! Avec la tête de
circonstance, en rapport avec le cumulo-nimbus de
tout à l’heure.
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– Oh, mais pourquoi me dis-tu cela ? Tu as l’air si
triste tout d’un coup. Tu as des soucis de ce côté… si
c’étais le cas… moi, c’est toi que je veux, le reste, tu
sais, ce’est pas trop mon truc, je m’en passerai sans
problème.
Et là j’ai compris, qu’il ne s’agissait pas de mon
problème effectivement, mais bel et bien du sien, et
qu’elle se trouvait dans une situation, qui datait déjà,
qu’elle ne supportait plus, et traînait avec elle, comme
un fardeau.
Et j’en appris davantage. C’était la toute première
fois que nous nous écartions du jeu de la passion
dévorante, pour nous livrer l’un à l’autre intimement,
et en arriver aux confidences, qui allaient être
provoquées maintenant, par la force d’un amour
naissant, qui n’allait que croître, pour ne jamais
connaître son apogée, encore aujourd’hui, alors même
que j’écris ces lignes.
Voilà : son mariage n’était pas une réussite… pas
une galère non plus. Son « banquier » était un gentil
égocentrique, qui n’avait jamais coupé le cordon avec
maman, et qui ne s’était jamais posé la question de
savoir si, inconsciemment, il n’avait pas épousé sa
mère, sous une autre forme. Joëlle, elle, avait d’autres
ambitions aujourd’hui, que de popoter, torchonner,
lave-machiner, pour le confort de « Petit Homme ».
C’est ce qui l’avait poussée, entre autres, à s’éloigner
de lui, et le prétexte s’était présenté, sous la forme
d’une ambition de carrière, qui allait la conduire dans
notre bonne ville de Dijon, et surtout dans la boutique
d’un certain antiquaire.
Bien sûr, elle avait pensé, que la venue d’un enfant
allègerait cette existence. Elle avait attendu
l’évènement, que l’on dit heureux, tout au long des dix
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ans de ce premier mariage, mais cela ne s’était pas
produit. Pourquoi ? Elle était bien placée pour
envisager toutes les possibilités cliniques, qui auraient
pu lui interdire de procréer ; elle avait fait les examens
et les démarches nécessaires, rien ne s’opposait à une
grossesse. Restait à savoir si lui « Petit homme »
possédait la précieuse matière, base même du projet en
cours. Et bien non, il n’était, malheureusement, pas en
possession de la source vitale en question. Les
examens le révélèrent : cela s’appelait, et s’appelle
toujours d’ailleurs ; azoospermie : absence totale de
spermatozoïdes dans l’éjaculat masculin, (si, si, il y en
a de féminins, je vous promets, a voir dans « la
Madine » du même auteur). Donc, en fait, les bourses
du banquier étaient vides ; c’était quand même un
comble ! Mais en même temps, on n’est pas là pour se
marrer, d’autant que ça n’avait fait rire ni l’un ni
l’autre des protagonistes, et aujourd’hui, ma belle
nourrissait toujours l’espoir, elle qui ne cessait de
mettre des enfants au monde, de tenir dans ses bras le
fruit de ses entrailles. (Amen) Cela faisait partie de ce
qui lui serait indispensable, un rêve à réaliser, la
recherche d’un Graal, avec en prime, un tendre
penchant, pour celui qui donnerait le départ à la
fameuse course de spermatozoïdes, pour gagner la
délicieuse timbale de chair vive.
C’est drôle comme c’est curieux et fragile un
homme, surtout quand il est amoureux comme je
l’étais. Au fur et à mesure que Joëlle me révélait ses
tourments, je me liquéfiais littéralement. La tristesse
de ses propos, la nostalgie qui se lisait à présent dans
ses yeux, étaient en train de me foutre « enceint…e ».
Quelques instants auparavant, j’étais une sorte de
macho, qui ne pensait qu’au bonheur de partager une
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vie de liesse, avec une des plus belles femmes qu’il
ait rencontrées, et j’échafaudais les plans d’une douce
existence, sans problématique particulière, remplie
d’insouciance, et de confort.
Et là, j’étais bouleversé, retourné comme une
crêpe, par les larmes qui perlaient de deux yeux
d’ébène, les faisant luire davantage encore. En un
instant j’avais compris qu’il lui faudrait, qu’il nous
faudrait cet enfant, et d’un coup, d’un seul, j’en eu
brusquement l’envie.
Restait une question que je souhaitais poser.
– Et vous n’avez jamais songé à adopter ?
– Mon mari n’a jamais voulu en entendre parler.
– Et bien écoute, moi, ce n’aurait pas été un
problème, je n’ai pas forcément besoin de
« contresigner » ma virilité.
Je ne croyais pas si bien dire !
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Chapitre II
Ou :
Les bourses pleines (sic)
Après ce jour là, les choses allèrent très vite. Joëlle
annonça à son banquier de mari qu’elle souhaitait
divorcer. Il tomba de haut, comme tous ces hommes
qui oublient de se poser des questions sur ceux qui les
entourent. Il fut très malheureux c’est certain, mais
raisonnable, et s’il n’y avait pas vraiment eu de
dialogue entre Joëlle et lui durant leur vie commune,
curieusement, il s’en installa un pour mener à bien
leur séparation. « Petit Homme » était pugnace, mais
eut l’intelligence de comprendre que la partie était
perdue. Lui resta, l’élégance d’un divorce à l’amiable,
et une amitié durable avec son ex-femme. Mais après
tout, avaient ils été autre chose que des « copains »
durant les dix années de leur mariage ? Et, c’est peut
être de cela qu’ils se sont rendus compte, en guise de
conclusion.
Quelques années plus tard il quittait ce monde,
emporté par un méchant cancer. Joëlle en fut très
attristée, et je crois que, moi aussi. Bien que ne le
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connaissant pas, je lui avais été reconnaissant, pour
l’attitude chevaleresque dont il avait fait preuve,
quand je lui avais « piqué » sa femme, car finalement,
il n’y a pas d’autres mots.
A l’issue de sa promotion, deux possibilités
s’offraient à Joëlle :
La direction d’une maternité à Papeete, Pacifique
sud, ou la direction de la maternité de l’hôpital de
Neufchateau, Vosges 88, « trou du cul du monde ».
Bien… En ce qui me concernait, J’avais un métier
que j’adorais, et qui financièrement me comblait,
qu’aurais je bien pu faire en Polynésie, de mes dix
doigts et de mon savoir ? Le soleil allait risquer de
carboniser ma matière grise, ce qui la rendrait noire,
et avec de la matière noire, j’allais faire quoi ?
Vivre sous la clim, une caisse de bière à portée de
main, quand j’en aurais eu marre de sortir à tour de
bras des poissons du pacifique, ou de m’égratigner le
bide sur le corail, en faisant de la plongée !
Alors elle, Joëlle a choisi Neufchateau (88) « trou
du chose » du monde. »
Dans un premier temps, comme ce n’était pas très
loin de Dijon, nous nous voyions chaque fin de
semaine, et puis, la décision fut prise de nous
rapprocher.
Je pouvais pratiquer mon métier autrement qu’en
boutique, en faisant des salons, et en ayant un dépôt
pour travailler avec les nombreux marchands
étrangers : allemands, belges, hollandais,
luxembourgeois et autres, qui transitaient par
Neufchateau, dans leurs tournées de chine. J’eus
bientôt une notoriété, et mes affaires allaient bon
train. Nous achetâmes une vieille et grande maison,