L’adolescent qui consomme de la drogue : l’approche au...

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L’adolescent qui consommede la drogue : l’approche au

bureau.

Mardi le 21 février 2006.Cours aux résidents R4-R5

Olivier Jamoulle, MDSection de médecine de l’adolescence

Objectifs

Décrire les principales drogues illégales utilisées à des fins récréatives ou abusives en 2005

Expliquer les différents modes de consommation des adolescents

Objectifs

Se familiariser avec l’entrevue d’un(e) adolescent(e) sur la partie concernant les drogues.

Départager les signes avertisseurs d’un(e) adolescent(e) qui consomme de façon problématique.

Intervenir et référer aux ressources disponibles.

Introduction

De nombreuses substances sont apparues sur le marché des drogues illégales au cours des dernières années (GHB, Ecstasy…)

La consommation est en hausse auprès des jeunes

41% des jeunes 12-18 ans au Qc ontconsommé au moins une fois au cours de 12 derniers moisLoiselle et Perron, 2002 ISQ

Les jeunes et les drogues; Louise Guyon, Serge Brochu, Michel Landry. Les presses de l’Université Laval. 2005

Introduction

39% des jeunes 12-18 ans au Qc ontconsommé du pot au moins une foisau cours de 12 derniers mois. 8% ont consommé des amphétamines5% ont consommé de la cocaïne2% ont consommé des solvants

Les jeunes et les drogues; Louise Guyon, Serge Brochu, Michel Landry. Les presses de l’Université Laval. 2005

Principes généraux

AbusUsage d’une substance au-delà de la norme

Usage récréatifUsage d’une substance de manière socialement acceptable

Principes généraux

DépendancePhysique

adaptation physiologique à une substanceune baisse de l’administration de cette substance entraîne un syndrome de sevrage

PsychologiqueL’arrêt ou la réduction brutale d’une substance entraîne des réactions psychologiques (émotionnelles). Besoin intense de reprendre la substance

Mythe ou réalité?

La consommation de cigarettes, d’alcool ou de drogues douces comme le pot conduit à l’escalade vers des drogues plus dangereuses?

L’escalade

Jusqu’à maintenant, aucune étude n’a prouvé que c’était le cas mais…

Il y a des facteurs de risques communs dans l’utilisation des drogues.

Tellier PP, SAM, PREP 2003

ClassificationLes dépresseurs du SNC

OpiacésTranquillisantsGHB

Les stimulants du SNCCocaïneAmphétamines et dérivésEcstasy

Les perturbateurs du SNCLSDPCPKétamine,champignons,solvantsCannabis

Les dépresseurs du SNC

……………………………………………………………………….

Le GHBAcide Gamma-Hydroxybutirique

Nom Ecstasy liquide (10$ la fiole)GHB

Anciennement employée par les body-builders, anesthésie

Effet euphorisant (comme l’alcool) suivi de somnolence

Marge faible entre effets recherchés et toxicité

Le GHBAcide Gamma-Hydroxybutirique

Désinhibition sexuelle

Majoration de la sensualité

Drogue utilisée dans les abus sexuels!(détectable 6-12 heures dans les urines après la prise)

Attention si mélangé à l’alcool!

Les stimulants du système nerveux central

La cocaïne

Les amphétamines et les dérivés

……………………………….

…..

Les amphétamines

AmphétaminesSpeed, billy, bennies, co-pilots…

Libération de dopamine, catécholamines et sérotonine Confiance en soi, stimulant puissant, euphorie…

Importante toxicitéContaminé par plomb, autres métaux…

Source fréquenteDextroamphétamine (Ritalin)Dexedrine

Les dérivés des amphétamines

Méthamphétamines (cristaux)Peach:2X plus puissant

que les amphétamines

Chrystalmet:prise par inhalationDérivée de l’ecstasyLibération de dopamine +++Stimulant puissantRisque élevé de dépendance

Humeur Activité physique

Durée 24 heures. Descente désagréable!

ECSTASYMéthylènedioxyméthamphétamine (MDMA)

Apparu sur le marché des drogues illégales en Europe en 1990

Fabriqué en Belgique et aux Pays-Bas

Présent sur le marché au Québec depuis quelques

années

ECSTASY

Nom de rueAdamLove pillParadisePinkXTC , X , EMDMAEve (MDEA)

AspectPoudre → comprimés avec Logo

COCOÛÛT: 20T: 20--40$ l40$ l’’unitunitéé

Généralement 125-180 mg

ECSTASY

ECSTASY

ECSTASY

PharmacologieStimulation de la libération

Sérotonine (humeur ex: amour)Dopamine (supprime douleur, stimulant…)Norépinéphrine

Début des effets: 30-60 minutes sur estomac vide!

RushPlateau 1-3 heures (prise d’un booster)Descente 3-6 heures après début prise

Durée: 4 – 6 heures3 à 10% sont des faibles métaboliseurs!

ECSTASY

Phase de rush

Intensification des sensations tactiles et des émotions positives (tendresse, compréhension, éveil, plaisir, sensation que tout est clair!)

Tout le monde est à aimer, tout est parfait!

Expériences sexuelles plus intenses, plus sensuelles (mais orgasme difficile!)

ECSTASY

Phase plateauStimulation des capacités motrices (danse prolongée!)

Phase de descenteÉmotions négativesPeut durer 24-48h! (le blues du mardi!)

ECSTASY

Effets biologiquesStimulation du système nerveux sympathique

Tachycardie, hypertensionAugmentation de la température corporelleDilatation des pupillesTranspiration

Spasmes musculaires, trismus, bruxismeTrémulations, tics, nystagmus, ataxie

Nausées, anorexie

ECSTASY

Devenue LA drogue de rave (avec GHB et Kétamine)Celle qui prit le plus de popularité au cours des dernières années

ECSTASYDangers

Pas de contrôle de la qualitéAutres drogues retrouvées

Amphétamines, Kétamine, Acétaminophène, Caféine, Aspirine… Emerg Med J 1999 Dextrométhrophan (mime effets ecstasy et potentialise)Ephédrine (herbal ecstasy, chineseephedra,…)

HTA, AVC, Infarctus du myocarde, décès

Dosage variable

ECSTASYDangers

Hyperthermie grave (coup de chaleur)

Déshydratation, Hypo Na+Attention si combiné à l’alcool!

Bouffées d’amour et risques d’ ITS plus élevés

ECSTASY

Les Smart-drinks ou Power-drinksContiennent jus de fruits, acides aminés en grande concentration, vitamine B et C,…Peuvent contenir de la caféine et de l’éphédrine

Accentuation de l’effet stimulant de l’ecstasy

Diminution élimination rénale du MDMA

Amélioration de la mémoire

27 gr de sucre80 mg de caféine1000 mg d’acide aminé 1 café régulier = 50 mg de caféine

1 cannette coke = 25 mg de caféine

Les perturbateurs du système nerveux central

Le LSDLe PCPLa KétamineLes ChampignonsLes solvantsLa marijuana

Le PCP

Phencyclidine 15$ le gramme

NomPeace pill, elephant tranquiliserPCP, puremess, mescaline, wack, wess, angel dust, hog…

Pharmacologiedose habituelle (1/10 gr.)coupé avec du lactose (mescaline →hallucinogène

moins fort)

durée de ± 10 heures

Le PCP

Présentation

Capsule, comprimé ou poudreSoit pur

beige,bleu,vert,jaune

Soit coupé

Mélangé au pot!

Le PCP

Effets recherchés

Anesthésie, confusion

Euphorie relative au début, illusions

Isolement sensoriel, transformation perceptions corporelles, du temps et de l’espace

Moins hallucinogène que LSD, moins de flash back

Le PCPEffets secondaires

Arythmie, coma, hallucinations, spasme laryngé

Convulsion, psychose, hémorragie intra-crânienne

Hypoglycémie dans 20% des cas

Dépendance psychologique marquée

Pas de dépendance physique

La Kétamine

K, spécial K, Vitamine K,Ket

Modification des perceptions hallucinogène puissant

sensation de frôler la mort, de sortir du corps

Durée brève (1 heure)

Tachycardie, nausées, hypertension

Tolérance rapide

Les champignons

Noms champignons magiques, mush

PharmacologiePsilocybine = famille chimique du LSDPeut contenir PCP ou LSD!!!

AdministrationOrale, sous forme de thé

EffetsBon trip

euphorie, troubles visuels, distorsion temporo-spaciale…

Mauvais tripanxiété, peur, illusions terrifiantes,…

Les champignons

Effets secondairesNausées, vomissementsDouleurs abdominalesMydriaseTachycardie

.

Les inhalants

Utilisés par les jeunesBeaucoup de produits accessibles

SolvantsColles, essences, liquide correcteur, …

GazButane des briquets, sprays, éther, Dérivés nitrés (Poppers)

Associé à l’ecstasy Rush euphorisant puissantVasodilatation et relaxation des muscles lisses

Les inhalants

Inhalation (dans un sac) Durée brèveModification perception environnementExcitation, illusionsDépendance psychologiqueEffets secondaires

arythmie cardiaque irritation bronchique œdème cérébral et pulmonaireintoxication au plomb

La marijuana

Nom herbe, pot

PharmacologieProduit actif

delta-9 tétrahydrocannabinol (THC)Plante

Cannabis SativaConcentration THC

1960 : 0.1 à 0.5%2000 : 4-5%

La marijuana

AdministrationJoins

feuilles de cannabis roulées et fumées

Haschich préparation la plus forte avec les huiles. (à base de résine des feuilles et fleurs de la plante femelle)

FuméMélangé à d’autres drogues

Crack, cocaine, PCP…

Utilisation cannabis chez les 12-18 ans

0

10

20

30

40

50

60

70

cannabis

abstinentexperimentateuroccasionnelrégulierquotidien

60.9

14.6 13.17

4.4

Les jeunes et les drogues; Louise Guyon, Serge Brochu, Michel Landry. Les presses de l’Université Laval. 2005

%

Facteurs de risque pour l’utilisation du pot

Hypothèse neurobiologiqueManque de renforçateur dopaminergique chez les personnes vulnérable à une dépendanceVulnérabilité génétique

2 garçons pour 1 filleÉchec scolaire, trouble apprentissage, TDAHDifficultés familiales

Père utilisateur de drogueMère dépressiveBanalisation

Problématique santé mentale Risque X2Trouble des conduitesTDAHTrouble anxieux auto-traité…

La marijuana

Première prise = la meilleureIntoxication mineure (celle recherchée)

IvresseEuphorie, logorrhée Distorsion temporelle

La mesure du temps est abolie

Distorsion auditiveSomnolence

La marijuana

Effets physiquesTachycardie, HTA Hypotension orthostatique

Sécheresse de bouche Érythème conjonctivalPupilles dilatées

Diminution des nausées augmente l’appétit

La marijuana

Intoxication modéréeDésinhibitionLabilité de l’humeurPerturbation de la mémoire

Intoxication sévèreDysarthrieBradypnéeSyndrome cérébelleuxmyocloniesTroubles psychiatriques

Anxiété, panique, psychoseDose létale?????

La marijuana

Effets secondaires chroniques

Risque de néoplasie plus élevé que tabac?

Effet antagoniste de l’insuline

+/- gynécomastie, diminution fertilité

Convulsions et diminution efficacité des anti-convulsivants

Changement de comportement

L’entrevue

L’entrevue

Repérer les adolescents à risque

Évaluer la consommation

Facteurs de gravité

Proposer une intervention

L’entrevue

Climat de confianceExpliquer les règles de confidentialité dès le débutUtiliser le HEADSAborder la consommation de drogues quelque soit le motif de consultationLe faire plutôt en fin de questionnaire

L’entrevue

Partir de phrases telles queOn dit que dans les écoles il circule pas mal de drogues comme par exemple le pot. Comment cela se passe-t-il dans ton école? Tes amis en prennent-ils? Comment réagis-tu si on t’en propose?As-tu déjà essayé d’en prendre?

Les ados à risque de consommation de drogues

Faible estime de soiHyperactivitéProblèmes psychologiquesDifficultés scolairesOrientation sexuelle

Alcoolisme ou drogues dans la familleAttitude permissive parentale, mauvais encadrementConflits familiauxLien affectif faible, absence de rétroaction +Violence familiale (abus physiques, sexuels)

La méconnaissance des effets de la consommationLa recherche constante du plaisir

Facteurs de gravité

Le type de produit consomméPot:

Herbes: 5% de THC à >10% Haschich: 10% de THC à>15%

Autres drogues Le type de consommationFacteurs de vulnérabilitéGrossesseCirconstances de consommation

Pot à l’école ou au travailConduite de véhicule

Rôle de l’école: exemple du pot

J.M. Delile, La Revue du Praticien,nº55;2005.

La mesure de la consommation

Quelle fréquence?Depuis quel âge?Avec qui? Lieu?Effets procurés, recherchés?Problèmes avec la police?Dettes? Moyens de paiement? Faveurs sexuelles?Répercussions

Amis, école, parents, santé physique et mentale…

Essais antérieurs d’abstinence

La mesure de la consommation

Le questionnaire de la DEP-ADOÉquipe de recherche et intervention sur les substances psychoactives (Guyon et Landry, 2001)

Feu vert (score de 0-13): aucun problème de consommationFeu jaune (score 14-19): problème en émergenceFeu rouge (score 20 et plus): problème de consommation évident

Outil de repérage d’une consommation problématique J.M. Delile, La Revue du Praticien

nº55;2005.

Outil de repérage d’une consommation problématique de pot

J.M. Delile, la revue du praticien55.2005

Reconnaître l’usage nocif: le pot

Repérer les indices de dépendanceIdentifier les dommages

Précoces: trouble de la mémoire, attention, concentrationTrès souvent sous-évalués par les adosRépercussions scolairesPlus tardif: désinvestissement scolaire, socialTroubles psychiatriques

L’expérimentation

pour essayer

Prise en charge

Éliminer problèmes personnels ou familiauxConseiller, éviter jugement, revoir rapidement

Début adolescence: impliquer parents (important ++)Milieu adolescence: impliquer amis + parentsFin adolescence: approche davantage centrée sur ado sans exclure les parents

La consommation occasionnelle

moins d’une fois par mois

Prise en charge

Éliminer problèmes personnels ou familiauxConseiller, éviter jugement, revoir rapidement

Début adolescence: impliquer parents (important++)Milieu adolescence: impliquer amis + parentsFin adolescence: approche d’avantage centrée sur ado sans exclure les parents

La consommation régulière

la fin de semaine1-2 fois/semainepas tous les jours

Prise en charge

Approche plus intensiveDébut et milieu adolescence

Plans, stratégies de communication, règles familiales, Thérapies cognitives et comportementales. Travail motivationnel.

Fin adolescenceDifficile: approche spécialisée. Conflits sous jacents de plus longue date

La consommation quotidienne

Consommation régulière faisant partie de son mode de vie

Pot Red Flags

Précocité de l’usage Usage solitaireUsage matinalAuto-traitementProblèmes de santé mentale associés

Alcool

Toujours évaluer la consommationLieu, avec qui, fréquence, Conduite automobileIntoxication passée, utilisation autres substances1 ère substance utilisée dans les abus sexuelsCounselling +++

Le calage d’alcool

Boire excessif: 5 consommations et plus en une seule occasion

Calage: boire une grande quantité d’alcool en peu de temps…fréquent chez les jeunes…

Le boire excessif chez les jeunes de 12-18 ans au cours de la dernière année

05

101520

2530

3540

garçons filles

jamais1X2-4X5X ou plus

34.538.7

Les jeunes et les drogues; Louise Guyon, Serge Brochu, Michel Landry. Les presses de l’Université Laval. 2005

Conclusions

Toujours en parlerÊtre à l’aise d’en parlerS’y retrouver globalement dans les types de droguesReconnaître les ados à risqueIdentifier le type de consommation Référer aux bonnes ressources

Sites WEB et littérature

www.toxquebec.comCentre québécois de documentation en toxicomanie: www.centredollardcormier.qc.caCentre canadien de lutte à l’alcoolisme et à la toxicomanie : www.ccsa.caSanté et services sociaux: www.msss.gouv.qc.cawww.drogue-aidereference.qc.cawww.parlonsdrogues.comwww.teljeunes.comwww.usdoj.gov site gouvernement américainwww.ravesafe.org

NIDA: www.nida.nih.gov

Références pertinentes

Erica Weir; Raves: a review of the culture, thedrugs and the prevention of harm, CMAJ.june27,2000Tri Tong; Club drugs,smart drugs,raves,andcircuit parties: an overvieew of the club scene. Pediatric emergency care, vol18,n.3,2002Ministère de la santé et des services sociaux, rapport du comité permanent de la lutte à la toxicomanie: les nouvelles drogues au Québec, 2000.Les jeunes et les drogues; Louise Guyon, Serge Brochu, Michel Landry. Les presses de l’Université Laval. 2005Numéro 55 de la Revue du praticien, 2005