La reconversion de bâtiments patrimoniaux en musées : l ...

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La reconversion de

bâtiments patrimoniaux en

musées : l’ exemple du

Tessin

Ce dossier thématique est proposé par le groupe Ressources, compétences, pratiques pédagogiques auprès des jeunes du

pôle Sensibilisation de la Fédération nationale des Conseils d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement grâce au

concours de l’IFÉ et au soutien du Ministère de la Culture et de la communication.

Sommaire

Extraits de “Mémoire et projet, patrimoine et projet d’architecture” de Jacques

Sordoillet, architecte au CAUE du Rhône, Lyon, 2003.

- Réflexion autour de la reconversion de site dans le Tessin

- La restauration en architecture par Camillo Boito

- Le projet et l’histoire par Vittorio Gregotti

- La citta Tossino ou la ville du Tessin par Aurelio Galfetti

- Le musée archéologique de Montebello, restauration par Campi, Pessina et

Piazzoli

- El Castelgrande, restauration par Aurélio Galfetti

- Le musée du Castelvecchio, restauration de Carlo Scarpa

Partie 1 du sommaire

Réflexion autour de la reconversion de site dans le

Tessin

- La restauration en architecture par Camillo Boito

- Le projet et l’histoire par Vittorio Gregotti

- La citta Tossino ou la ville du Tessin par Aurelio Galfetti

Partie 2 du sommaire

Le musée archéologique de Montebello, restauration

par Campi, Pessina et Piazzoli

Restauration du château de Montebello à Bellinzona

Cette forteresse située sur une crête de Bellizona date du Xe, sa muraille fait par-tie de l’ensemble des trois châteaux du bourg, inscrit depuis 2000 au patrimoine mondial de l’humanité de l’UNESCO. C’est le deuxième château de la ville qui a été construit, après Castelgrande.De 1971 à 1974, les architectes Mario Campi, Franco Pessina et Niki Piazzoli restaurèrent le donjon (partie la plus élevée) et les demeures féodales en les transformant en musée. Ainsi, ce château devient le Musée Civique : sections d’archéologie et d’histoire retraçant les origines de la ville.Mario Campi, Franco Pessina sont connus pour être des modernes néo-rationa-listes. Ils ne font pas une architecture qui fait «table-rase» du passé. Au contraire, ils travaillent avec le site souvent chargé d’histoire qui est le point de départ de leur réfl exion. Pour Marco Campi qui est enseignant, il revient souvent dans ses cours l’importance de «l’honnêteté» envers le site et de «la rigueur du travail» ce que l’on peut voir dans la visite de leur réalisation à Montebello.

Le mélange de l’ancien et du nouveau est habille. Ils utilisent des formes traditionnelles, clas-siques et modernes.

Les architectes se sont concentrés sur l’essentiel, le structurel, délaissant le superfl u. Leur intervention est fonctionnelle et se concentre sur un fi l conducteur, guide de la visite.

Des touches fonctionnelles et structurelles sont plus importantes à l’intérieur, tout en gardant l’esprit d’une intervention réversible (qui peut s’enlever sans dommage pour la structure origi-nelle). Quelques élèments contemporains s’accrochent discrètement à l’existant et développent leur propre language.

1971-1974Concepteurs : Mario Campi (Zurich, 1936), Franco Pessina, Nikki Piazzoli, architectes partenaires du bureau d’architecture CPP de 1969 à 1983.

Partie 3 du sommaire

El Castelgrande, restauration par Aurélio Galfetti

Restauration du château de Castelgrande à Bellinzona

Cette forteresse située sur une crête de Bellizona date du XIIIe, sa muraille qui ceinture la ville est inscrite depuis

2000 au patrimoine mondial de l’humanité de l’UNESCO.

Dans les années 80, elle a été rendue accessible par l’ascenseur, situé au pied du rocher qui conduit le visiteur direc-

tement à l’intérieur de l’enceinte du château.

Grâce au don de Mario della Valle, cette ancienne forteresse a été restructurée pour accueillir un musée archéolo-

gique, diverses salles d’exposition et un restaurant.

«Conserver égale transformer» disait Aurelio Galfetti mais aussi «C’est le monument qui dicte la loi».

Ce monument étant déjà une addition d’opérations différentes, Aurelio Galfetti n’a pas proposé de restauration

conservatrice mais le marquage d’un temps d’usage, l’actualisation d’espaces liés à des usages et à une époque.

Ainsi, la construction traditionnelle en pierre côtoie le béton et le métal.

Tous les espaces de passage sont travaillés dans leur rapport au temps, à l’espace, à la matière.

1981-1991Concepteurs : Aurelio Galfetti, architecte, Tino Holliger, Rolf Laüppi, José Ormazalba, Valentino Mazza assistants et Enzo Vanetta, ingénieur.

Partie 4 du sommaire

Le musée du Castelvecchio, restauration de Carlo

Scarpa

Le musée de Vérone,restructuration et réaménagement du Castelvecchio

Commune de Vérone

1956-1964 , 1967-1973 et 2003

Concepteurs : Carlo Scarpa (1906-1978) architecte, Carlo Maschietti,

Arrigo Rudi, Angelo Rudella collaborateurs et Peter EIsenman en

2003 pour le jardin des pas perdus.

Le musée de Castelvecchio occupe une ancienne forteresse construite en brique au XIVe sous le régne de la famille Della Scala. Cette forteresse a été cédé à la ville de Vérone au début du XXe. Elle fut dans un 1er temps restaurer à l’identique puis dans un 2nd temps selon les fantaisies du directeur des musées de Vérone a qui l’on doit les rajouts de fresques, fenêtres gothiques et renaissance, que fi nalement Scarpa a choisi de garder pour témoigner de l’histoire du lieu.

Le Castelvecchio témoigne toujours du travail de Scarpa grâce au soin du conservateur impliqué dans cette expérience et qui s’est employé à conserver précieusement tout le matériel graphique qui a servi à cette réhabilitation.On y retrouve les principes chers à Scrapa : le travail sur la matière, le temps, le passage...

Ici, le visiteur est invité à entrer et retenue dans sa sortie.

Délicatesse et géométrie du sol qui se détache des murs existants. Jeu de lignes et de limites entre la forteresse du XIVe et l’interven-tion contemporaine de Scarpa. Du sol s’élève les socles des statues qui s’emblent fl otter proposant des contrastes de matériaux et matières : lourd/léger, rugueux/lisse.

Chaque passage est travaillé dans une épaisseur, proposant ainsi des espaces tampons d’un lieu d’expo-sition à l’autre, et de l’intérieur à l’extérieur.

Etude et réalisation des socles par Scarpa qui a tout dessiné dans le moindre détail. Il disait lui-même «L’architecture est dans le détail».

L’escaliers comme la plupart de tous les élèments apportés par Scarpa ne touche que ponctuellement l’existant, chaque époque a sa place et témoigne de ses principes constructifs.

1964, mise en place de la statue de Cangande Della Scala à l’exté-rieur dans une position qui laisse voir la statue sous tous ses angles par un jeu de passerelles.

Cette restructuration témoigne d’un des leitmotiv de Scarpa : composer avec l’histoire, avec ce qui nous est donné.

En 2003, la conception de Scarpa a été complétée avec «Le Jardin des pas perdus» installation de Peter Eisenman. Ce projet a épousé le rythme des séquences de cinq salles de sculpture du rez-de-chaussée avec des motifs familiers à Eisenman : grilles décalées et contradictoires et excavation artifi cielle.