Post on 09-Sep-2020
Archidiocèse d’Ottawa
16 octobre 2019
1
LA PAROLE DE DIEU
2
• 1er rappel :
Le concile Vatican II
• 2e rappel :
Le concile et la Bible
• 3e rappel :
Le concile, la Bible, la
liturgie.
3
• Jean XXIII est élu en
1958.
• Dès 1959 (60 ans), il
annonce son intention
de réunir le concile.
• Le concile se déroulera
de 1962 à 1965.
Concile Vatican II
• Bref, nous parlons ici d’un « événement » qui s’est tenu il y a
presque 60 ans, plus d’un ½ siècle, près de 6 décennies !
4
• Centralité de la Parole de Dieu et de
l’Écriture.
Concile Vatican II
• Dei Verbum… son histoire. Un document à relire aujourd’hui.
• Unité de l’Ancien et du Nouveau Testament.
• Utilisation des méthodes d’exégèse scientifique.
• S’imprégner de la Parole de Dieu (pour tous). La lire, la
comprendre, la méditer, la prier, l’actualiser.
5
• La Parole de Dieu, « âme » de toute la
théologie.
Concile Vatican II
• Articulation (une première !) : Bible – Tradition – Magistère.
• Pastorale renouvelée à partir de son enracinement dans
l’Écriture.
• Groupes de partage de la Parole.
• L’incidence de tout ceci sur la liturgie.
6
• La place centrale de la Parole de Dieu
dans la liturgie et spécialement dans la
célébration de tous sacrements.
Concile Vatican II
• Un lectionnaire qui s’étend sur 3 années (A, B, C) et non plus
l’éternel évangile de Matthieu.
• Lectionnaires particuliers pour les autres types de célébrations
(défunts, confirmation, mariage, etc.).
• L’homélie comme partage et actualisation de la Parole pour
aujourd’hui.
7
• Comprendre, assimiler, intégrer des
intuitions, des manières de faire qui
ont près de 60 ans !
Concile Vatican II
• La situation que suscite un nombre toujours
croissant d’ADACE. « Si la tendance se
maintient… » (Bernard Derome).
• Une formation en engendrement… mais qui
a ses défis !
• Des ressources nombreuses (internet)…
mais pas toujours de qualité.
8
1. Prendre le temps de lire attentivement la PGMR, c’est-à-
dire la « Présentation générale du Missel romain »http://www.vatican.va/roman_curia/congregations/ccdds/documents/rc_con_ccdds_doc_20030317_ordinamento-
messale_fr.html
2. Dans un monde idéal, prendre le temps de tout lire.
3. Dans un autre monde (pas idéal pour deux sous !), lire au
moins :
… de donner un devoir !
9
No 28 « Structure générale de la messe »
No 29 « La lecture et l’explication de la Parole de Dieu »
No 38 « La façon de prononcer les différents textes »
No 45 « Le silence »
No 55 à 66 Tous ces numéros portent sur la liturgie de la Parole
No 128-138 Conseils « pratiques » sur la manière de faire les
lectures
… de donner un devoir !
10
Les deux tables !
Table de la Parole
Table de l’eucharistie
11
Les deux tables !
1. « La messe comporte comme deux parties: la liturgie de la Parole
et la liturgie eucharistique ; mais elles sont si étroitement liées
qu’elles forment un seul acte de culte. En effet, la messe dresse la
table aussi bien de la parole de Dieu que du Corps du Christ, où
les fidèles sont instruits et restaurés » (PGMR, 28)
2. « L’Église a toujours vénéré les divines Écritures, comme elle le
fait aussi pour le Corps même du Seigneur, elle qui ne cesse pas,
surtout dans la sainte liturgie, de prendre le pain de vie sur la
table de la Parole de Dieu et sur celle du Corps du Christ, pour
l’offrir aux fidèles » (Dei Verbum, 21).
12
Les deux tables !
« Vous qui assistez habituellement aux divins mystères, vous savez
avec quelle précaution respectueuse vous gardez le corps du
Seigneur, lorsqu’il vous est remis, de peur qu’il n’en tombe
quelques miettes et qu’une part du trésor consacré ne soit perdue.
Car vous vous croiriez coupables, et en cela vous avez raison, si
votre négligence en perdait quelque chose. Que si lorsqu’il s’agit
de son corps vous apportez à juste titre autant de précautions,
pourquoi voudriez-vous que la négligence de la Parole de Dieu
mérite un moindre châtiment que celle de son Corps ? »
Origène d’Alexandrie
Vers 185-253
13
En somme :
On parle communément des « deux tables » du Seigneur :
l’ambon où est servi le pain de la Parole de Dieu et
l’autel où est rompu le Corps de Jésus Christ.
Le même et unique Repas du Seigneur comprend
indissociablement ces deux « parties ».
On ne doit pas porter moins d’attention à l’une qu’à l’autre.
Les deux tables !
14
Un peu de théologie… mais pas trop
• Le tandem « Lecture de l’évangile selon Marc » versus
« Acclamons la Parole de Dieu ».
• Conviction autant du peuple juif que des Chrétiens : Dieu
« parle » par des mots humains. Il s’agit d’une Parole
incarnée qui épouse les formes et les limites du langage
humain. Pour les Chrétiens, le sommet de cette incarnation
est Jésus Christ (« Et la Parole, chair est devenue »,
Jn 1,14).
15
Un peu de théologie… mais pas trop
• La Bible une parole SUR Dieu.
Dieu est le référent ultime à partir
et autour duquel tout s’organise
dans la Bible .
Le monde du texte, qu’il s‘agit de s’approprier, se rapporte à
Dieu et à sa proposition d’existence pour l’humanité de tous
les temps. Il s’agit d’un Dieu qui intervient dans notre histoire
humaine pour la transfigurer, et qui se présente
progressivement comme universel et libérateur de tous. Le
monde dont parle le texte prend différents noms, qui renvoient
à une même réalité: alliance, royaume de Dieu, nouvelle
naissance, etc. Ces termes parlent d’un projet de Dieu qui
inclut notre temps de lecteur.
S
U
R
D
I
E
U
16
Un peu de théologie… mais pas trop
• Puisque le Dieu de la Bible est
présenté comme l’éternel vivant et
que l’événement Jésus-Christ est
proclamé comme le grand événement de libération pour tous
les temps, chaque lecteur, croyant ou non, est mis en face
d’une question adressée par le texte: adhérer ou non ? croire
ou non ?
La finale de Jn 20,31 (« pour que vous croyiez [...] et que, en
croyant, vous ayez la vie en son nom ») exprime sans doute
l’intention du texte de Jean, mais elle rejoint celle de tous les
écrits bibliques.
S
U
R
D
I
E
U
17
Un peu de théologie… mais pas trop
• La Bible, la parole DE Dieu. C’est
la lecture qu’en fait le chrétien.
Pour lui, la Bible n’est pas
seulement Parole sur Dieu.
Elle est Parole DE Dieu. Il ne s’agit pas ici d’explorer la
question difficile de la manière dont la Bible peut être dite
Parole de Dieu. Je dirai simplement que l’Écriture est la
trace ou la mémoire de la Parole de Dieu – présence et don
de Dieu – dans l’histoire d’Israël et en Jésus-Christ. Une trace
de Dieu privilégiée, par conséquent, une trace qui a autorité.
D
E
D
I
E
U
18
Un peu de théologie… mais pas trop
la communauté chrétienne et dans l’histoire personnelle de
chacun .
C’est son même Esprit qui souffle dans l’Écriture et dans notre
vécu d’aujourd’hui. Pour entendre cette Parole de Dieu dans
l’Écriture, la précompréhension nécessaire est alors
l’ouverture au même Esprit, l’écoute de ce même locuteur,
• Pour le chrétien, le même Dieu qui
parle dans l’Écriture, parle aussi dans
les événements de notre monde, D
E
D
I
E
U
19
Un peu de théologie… mais pas trop
monde de la Bible et l’entendre comme Parole de Dieu est la
foi, l’expérience de foi.
L’Écriture n’est Parole de Dieu qu’au moment où elle est lue,
reçue, dans la foi. Quand, lisant l’Écriture, Dieu est entendu
dans nos vies, cette Écriture devient Parole. Il n’y a d’Écriture
comme Parole de Dieu qu’actualisée dans nos vies,
appropriée. C’est alors que le monde du texte biblique devient
révélé et révélant, inspiré et inspirant.
• Nous touchons ici aux conditions de
l’actualisation. La condition
fondamentale pour entrer dans leA
C
T
U
A
L
I
S
É
E
20
En somme :
Derrière l’importance de la Table de la Parole (et du très grand
respect qui en découle), on retrouve cette triple conviction :
1. Une Parole sur Dieu.
2. Une Parole de Dieu.
3. Une Parole actualisée dans la foi.
Un peu de théologie… mais pas trop
21
De la théorie… passons à la pratique
L’ambon, lieu exclusif de la
proclamation de la Parole de Dieu.
« La dignité de la parole de Dieu
requiert qu’il existe dans l’église un lieu
qui favorise l’annonce de cette Parole et
vers lequel, pendant la liturgie de la
Parole, se tourne spontanément
l’attention des fidèles. Il convient que ce
lieu soit en règle générale un ambon
stable et non un simple pupitre mobile. »
(PGMR n° 272).
A)
22
De la théorie… passons à la pratique
Le mot « ambon » vient du grec
« anabainein » qui signifie monter, il
désigne donc une élévation, une
hauteur, une montagne. La montagne
est en effet dans la Bible le lieu par
excellence de la révélation.
A la synagogue la lecture de la Torah
était faite sur une estrade, la Bema.
A)
23
De la théorie… passons à la pratique
Conséquences « matérielles »
(aménagement du lieu). Conséquences
valables aussi pour l’autel faut-il le rappeler.
Conséquences
pour la proclamation elle-même.
A)
« Dans la célébration de la liturgie, la Sainte Écriture a
une importance extrême. C’est d’elle que sont tirés les
textes qu’on lit et que l’homélie explique, ainsi que les
psaumes que l’on chante » (Sacrosanctum Concilium, 24).
24
De la théorie… passons à la pratique
Évangéliaire
B)
25
De la théorie… passons à la pratiqueB)
Mais encore !
1. Lectionnaire de semaine
2. Lectionnaires des saints et
des messes rituelles
3. Lectionnaire du baptême
4. Lectionnaire du mariage
5. Lectionnaire des funérailles
6. Etc. etc. etc.
26
De la théorie… passons à la pratiqueC)
« Pour présenter aux fidèles avec plus de richesse la table de la
parole de Dieu, on ouvrira plus largement les trésors
bibliques pour que, dans un nombre d’années déterminé, on
lise au peuple la partie importante des Saintes Écritures »
(SC, 51).
• Ce souhait de Vatican II fut mis en œuvre par le nouveau
lectionnaire (1969) qui propose un cycle de lecture dominicale
réparti sur trois ans.
L’année A = Matthieu
L’année B = Marc
L’année C = Luc. suite
27
De la théorie… passons à la pratiqueC)
Quant à l’évangile selon saint Jean, il est réparti sur les trois
années en des temps particuliers, notamment le carême et le
temps pascal.
• Tous les dimanches, en dehors du temps pascal, la première
lecture de la messe est tirée de l’Ancien Testament. Elle est
choisie en fonction de l’Evangile.
Un bel exemple d’actualité !
Dimanche dernier (13 octobre 2019)
1re lecture = 2 R 5 = Guérison du lépreux syrien Naaman
Évangile = Lc 17 = Guérison de dix lépreux par Jésus
28
De la théorie… passons à la pratiqueC)
• Durant le temps pascal, la première lecture est tirée du
Nouveau Testament et, plus spécialement, du livre des Actes
des Apôtres.
• La deuxième lecture permet d’entendre un extrait de l’une des
lettres de Paul ou d’une autre lettre du Nouveau Testament.
• N’oublions pas le psaume ! Nous y reviendrons bientôt.
29
En somme, la liturgie de la Parole comporte
- Première lecture (A.T. ou Actes des Apôtres en temps pascal)
- Psaume
- Deuxième lecture (Lettre du N.T.)
- Évangile (Cycle A, B, C).
- Homélie
- Prière universelle
✗ L’homélie et la prière universelle ne sont évidemment pas la Parole de Dieu ! Elles font
toutefois partie de la liturgie de la Parole, en ce sens que le contenu de chacune doit
trouver son enracinement dans les textes qui viennent d’être proclamés.
De la théorie… passons à la pratiqueC)
✗
✗
30
La première lecture
• La lecture de l’Ancien Testament aide à prendre conscience
des racines de notre foi dans l’expérience du peuple hébreu.
La distance chronologique et culturelle entre ces textes et les
lecteurs d’aujourd’hui ne va pas sans poser de problèmes.
Elle peut cependant être vécue comme une prise en compte
de la longue histoire du Salut. La lecture et l’interprétation
de toute la Bible en fonction du Christ, qui constituent une
originalité chrétienne, ne doivent pas faire perdre de vue la
richesse spirituelle des textes de l’Ancien Testament pris en
eux-mêmes.
De la théorie… passons à la pratiqueD)
31
Une apportée sur le psaume
« La première lecture est suivie du psaume, qui fait partie
intégrante de la liturgie de la Parole. » (PGMR, 36)
• Le Peuple qui a écouté le Seigneur dans sa Parole (1re
lecture) lui répond par le chant du psaume. Toute la liturgie
de la Parole est ainsi un dialogue entre Dieu et son Peuple.
• En effet, à la 1re lecture répond le psaume,
à la deuxième lecture, l’Alleluia,
à l’évangile, le credo et la prière universelle...
De la théorie… passons à la pratiqueE)
32
Une apportée sur le psaume
• Le Psaume a une importance particulière car il est à la fois
une parole d’homme, une parole de Dieu et une prière
(Parole adressée à Dieu).
• C’est Dieu en effet qui donne les mots qui conviennent pour
le prier. Le livre des Psaumes s’appelle en hébreu « les
louanges ». Chaque action ou chaque parole de Dieu est
suivie par une louange émerveillée et reconnaissante.
• Idéalement chanté… plutôt que lu. Pas remplacer.
De la théorie… passons à la pratiqueE)
33
La deuxième lecture
• Extrait d’une lettre de Paul ou d’une autre lettre.
• Celle-ci aborde les « problèmes » et les défis de l’Église
primitive (contre une vision angélique de l’Église du 1er
siècle).
• Des solutions qui tirent vers le haut.
• Des pistes de réflexion qui doivent être adaptées et
actualisées pour nous aujourd’hui.
De la théorie… passons à la pratiqueF)
34
Évangile
• Les divers éléments qui composent la liturgie de la Parole
ne se situent pas uniformément sur le même plan. Au sein du
Nouveau Testament, une place de choix est accordée aux
évangiles.
• On peut renvoyer encore au Concile Vatican II, qui précise
que « les Évangiles possèdent une supériorité méritée, en
tant qu’ils constituent le témoignage par excellence sur la vie
et sur l’enseignement du Verbe incarné, notre sauveur. » (Dei
Verbum, 18).
De la théorie… passons à la pratiqueG)
35
Évangile
• L’assemblée exprime cette conviction dans l’acclamation à
l’évangile.
• La vénération qui s’attache au livre lui-même – si l’on utilise
un évangéliaire – est un signe de cette profession de foi,
reconnaissant en Jésus la Parole de Dieu par excellence.
• Une acclamation particulière « Louange à toi, Seigneur
Jésus » (distinct du « Nous rendons grâce à Dieu » de la 1er
et de la 2e lectures).
De la théorie… passons à la pratiqueG)
36
Homélie
De la théorie… passons à la pratiqueH)
37
Profession de foi
• Après l’homélie on garde un moment le silence pour méditer
ce qu’on vient d’entendre (cf PGMR, 23).
• Après quoi, le dimanche et les jours de solennité, on récite le
Credo. Tout le peuple répond par cette unanime profession
de foi à la Parole de Dieu qui vient de lui être adressée.
• Cette communion de l’Eglise dans la foi est le fondement de
la communion de l’Eglise dans la charité, fruit essentiel de la
messe..
De la théorie… passons à la pratiqueI)
38
Prière universelle
« Nourri par la Parole de Dieu, le peuple supplie avec la prière
universelle pour les besoins de toute l’Église et pour le salut
du monde entier » (PGMR, 33).
• Rétablie depuis le Concile Vatican II, la prière des fidèles
vient au terme de la Liturgie de la Parole. Autrement dit,
c’est après avoir écouté Dieu nous parler que nous lui
parlons à notre tour. La prière universelle se doit de prendre
en considération ce que Dieu vient de nous dire. Elle est une
réponse à la Parole de Dieu.
De la théorie… passons à la pratiqueJ)
39
Prière universelle
• Aussi les intentions de prière seront-elles toujours bâties en
référence avec les lectures du dimanche. Il est impensable de
composer une prière universelle sans avoir lu les textes de la
liturgie du jour. Il en va non seulement de l’unité de la
liturgie mais aussi de la structure même d’une prière
chrétienne qui est essentiellement responsoriale.
• Une question : le Prions en Église qui est composé six mois
à l’avance ?
De la théorie… passons à la pratiqueJ)
40
Écoutez la Parole en Église
• Avant d’entrer dans la liturgie de la Parole, nous avons vécu
d’autres moments importants : chant d’entrée, signation,
salutation, préparation pénitentielle, etc.
• Contrairement à ce que l’on entend encore malheureusement
trop souvent on ne se lève ni ne chante pour « accueillir le
prêtre » comme si ce dernier était l’invité d’honneur où celui
qui allait s’efforcer de donner un bon show comme dans un
spectacle.
Trois considérations fondamentales
41
Écoutez la Parole en Église
• Celui que nous accueillons à chaque célébration de
l’eucharistie, c’est le Christ Vivant. C’est pour lui et lui seul
pour qui nous nous levons et que nous chantons. Et cela,
nous le faisons ensemble et non pas seulement de manière
individuelle. Ceci n’est pas un simple détail.
• Entrer en liturgie c’est s’efforcer de visibiliser l’Église, la
communauté, l’ensemble des baptisés qui partagent une
même foi.
Trois considérations fondamentales
42
Écoutez la Parole en Église
• À partir de là, nous sommes beaucoup plus que la somme
des hommes et des femmes qui ont quitté leurs activités du
jour pour venir à l’église. Nous sommes désormais
l’assemblée de ceux et celles qui reconnaissent et qui ont
conscience d’avoir été convoqué par Dieu.
• OR, c’est en ÉGLISE, en COMMUNAUTÉ que nous
écoutons et accueillons la Parole.
Trois considérations fondamentales
43
Deux attitudes à développer
• La liturgie de la Parole est d’une importance capitale avons-
nous dit.
• Elle n’a pas un simple rôle de préparation. Elle n’est pas un
« hors d’œuvre » qui précède le repas. Elle n’est pas la
portion « boring » et crucifiante de l’eucharistie – dont on
espère qu’elle passera au plus vite. Elle ne doit pas devenir
non plus une occasion inespérée de lire les dernières
nouvelles inscrites au Feuillet paroissial, ni de penser au
délicieux repas qui suivra la messe…
Trois considérations fondamentales
44
Deux attitudes à développer
• Deux attitudes de base doivent nous habiter durant la liturgie
de la Parole, ce qui inclut le prêtre rassurez-vous ! D’abord
l’accueil et l’écoute en vérité de cette Parole proclamée.
• Nous savons d’expérience que même « écouter » un autre
humain en vérité et l’accueillir vraiment n’est pas toujours
une chose simple à réaliser. À plus forte raison, lorsque nous
écoutons Dieu nous parler à travers des textes anciens dont
nous sommes parfois séparés par près de 3000 ans, notre
effort d’accueil et d’écoute se doit d’être renouvelé.
Trois considérations fondamentales
45
Deux attitudes à développer
• La seconde attitude qui doit nous habiter relève, en fait,
d’une simple question. Une question qu’il faut avoir sans
cesse à l’esprit : que me disent ces textes pour aujourd’hui,
pour moi-individuellement et pour nous-
communautairement, comme disciples du Christ.
• Cette question n’est pas facultative. Tant que la Parole n’a
pas changé un élément, aussi petit soit-il, de ma vie concrète
d’ici et maintenant, il manque quelque chose. Il manque
même l’essentiel !
Trois considérations fondamentales
46
L’indispensable silence
• L’art de mettre les baptisés en panique !
• Le silence fait pourtant partie intégrante de la liturgie, en tant
que moment d’intériorisation : il permet une plus grande
connexion entre la prière publique de l’Église et la prière
personnelle de chacun des membres de l’assemblée. À
l’eucharistie, le silence trouve sa place la mieux indiquée
après l’homélie et après la communion.
• Après chaque lecture, après le psaume, etc.
Trois considérations fondamentales
47
• Posons une question pratique : « Qu’est-ce qui m’arrive si
je me fais pogner » ? Je précise ma question « Qu’est-ce qui
m’arrive si je me fais pogner pour faire la lecture lors de la
messe » ?
• En fait, on ne lit pas le texte… on le « proclame » – et ceci
n’est pas une nuance ! – c’est-à-dire qu’on le lit pour les
autres, pour l’assemblée, pour toutes celles et ceux qui sont
devant nous. Qui plus est, on ne proclame pas un texte mais
la Parole de Dieu !
• En ce sens, on ne « marmonne » par le texte biblique.
Si je me fais pogner !
48
• Il est nécessaire de préparer cette lecture en lisant
préalablement le texte que l’on doit proclamer. Je sais, ce
n’est pas toujours possible.
• J’énonce maintenant quelques caractéristiques d’un bon
lecteur :
Qu’il ait une bonne diction
Qu’il ait la maîtrise de la vitesse d’élocution
Qu’il ait du rythme et des pauses
Qu’il sache ajuster le ton
Qu’il ait de la respiration
Qu’il sache utiliser un micro
Si je me fais pogner !
49
• Autant de lecteurs qu’il y a de lectures
• Lors de la messe, lorsque la première lecture s’achève, il ne
faudra pas se précipiter pour lire ou chanter le psaume. De
même, prenons le temps d’une « respiration » avant de lire la
seconde lecture ou d’entonner l’acclamation de l’Evangile.
Laissons le texte résonner et agir dans les cœurs. C’est aux
lecteurs à trouver le rythme juste. Ce n’est pas une course.
• Si le lecteur qui s’avance vers l’ambon passe devant l’autel,
il est bon de le saluer d’une inclination. Mais rien de plus.
On ne salue pas le prêtre en passant devant lui !
Si je me fais pogner !
50
• Je laisse de côté la question du vocabulaire (homélie, partage
de la Parole, commentaire, etc.).
• En deux temps : explication // actualisation.
• Dans une proportion inverse à celle d’un cours biblique (plus
d’actualisation que d’explication).
• Pour actualiser, il faut d’abord comprendre.
Ce n’est que rarement simple.
L’aide de ressources est indispensable.
Retour sur l’homélie
51
• Deux questions distinctes mais solidaires :
Qu’est-ce que le texte dit ?
et
Qu’est-ce que le texte me dit ?
• Ne pas se plonger dans les commentaires bibliques… du
moins dans un premier temps.
• Les deux dispositions intérieures dont nous avons
précédemment parlé demeurent essentielles : accueil et souci
d’actualisation.
Retour sur l’homélie
52
• Lire le texte… plusieurs fois.
• Le prier, se mettre à la place des personnages.
• Qu’est-ce que le texte me révèle du mystère de Jésus Christ
?
• Les genres littéraires… on en parle depuis 1943 ! Les
catéchèses du mercredi de Jean-Paul II sur le genre mythique
des onze premiers chapitres de la Genèse.
Retour sur l’homélie
53
• Griffonner ses questions, ses surprises, ce que l’on trouve
« beau » et moins beau, etc. Le faire sans tabou ni retenue.
• Ensuite lire les notes de la Bible, les commentaires, les
chroniques bibliques, etc.
• Dégager les pistes d’actualisation.
Retour sur l’homélie
54
« La lecture fondamentaliste part du principe que la Bible, étant
de Dieu inspirée et exempte d’erreur, doit être lue et
interprétée littéralement en tous ses détails. Mais par
interprétation littérale" elle entend une interprétation
primaire, c’est-à-dire excluant tout effort de compréhension
de la Bible qui tienne compte de sa croissance historique et
de son développement. Elle s’oppose donc à l’utilisation de
la méthode historico-critique, comme de toute autre méthode
scientifique d’interprétation de l’Écriture ».
Annexe 1 : Le fondamentalisme (CBP)
55
« L’approche fondamentaliste est dangereuse. Elle peut duper
les personnes en leur offrant des interprétations pieuses
mais illusoires, au lieu de leur dire que la Bible ne contient
pas nécessairement une réponse immédiate à chacun de ces
problèmes. Le fondamentalisme invite, sans le dire, à une
forme de suicide de la pensée. Il met dans la vie une fausse
certitude, car il confond inconsciemment les limitations
humaines du message biblique avec la substance divine de
ce message »
Annexe 1 : Le fondamentalisme (CBP)
56
« Il s’agit de franchir la distance entre le temps des auteurs et
premiers destinataires des textes bibliques et notre époque
contemporaine, de façon à actualiser correctement le message
des textes pour nourrir la vie de foi des chrétiens ».
« Toute exégèse des textes est appelée à être complétée par
une herméneutique, au sens récent du terme ».
« Toutefois, le sens d’un texte ne peut être donné pleinement que
s’il est actualisé dans le vécu de lecteurs qui se l’approprient ».
Annexe 2 : L’actualisation (CBP)
57
« Dans la tradition ecclésiale, les premiers interprètes de
l’Écriture, les Pères de l’Église, considéraient que leur exégèse
des textes n’était complète que lorsqu’ils en dégageaient le sens
pour les chrétiens de leur temps dans leur situation ».
« Pour éviter le subjectivisme, une bonne actualisation se doit
donc d’être fondée sur l’étude du texte et les présupposés de
lecture doivent être constamment soumis à la vérification par le
texte ».
Annexe 2 : L’actualisation (CBP)