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KWENI NEWS MAGAZINE JUILLET 2012
2 KWENI NEWS MAGAZINE JUILLET 2012
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BERLIN 28 JUILLET 2012BERLIN 28 JUILLET 2012BERLIN 28 JUILLET 2012
DATE: SAMEDI, 28 JUILLET 2012
LIEU: CITY WEST RAUM BERLIN C/O MATHEMATIK IN BERLIN HARDENDERGSTRASSE 8 10623 BERLIN
HEURE: 14H00-20H00
HARDENBERGSBERGSTRASSEHARDENBERGSBERGSTRASSEHARDENBERGSBERGSTRASSE RENCONTRE DES KWENI/GOURO RENCONTRE DES KWENI/GOURO RENCONTRE DES KWENI/GOURO
D’EUROPED’EUROPED’EUROPE
UNE VILLE HISTORIQUE POUR UNE RENCONTRE HISTORIQUE
SALLE EQUIPEE
La rencontre est sponsorisée par Kweni International
MATHEMATIK
DIRECTION: La zone City West est situe exactement entre le Ernst-Reuter-Platz et le jardin zoologique (Metro Bahnhof zoologischer garten. A quelques mètres se trouve
le Steinplatz. Adresse de la conférence: http://www.cwr-berlin.de/konferenzraum.html
TOUS LES KWENI/GOURO SONT INVITES
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BERLIN 28 JUILLET 2012BERLIN 28 JUILLET 2012BERLIN 28 JUILLET 2012
DATE: SAMEDI, 28 JUILLET 2012
LIEU: CITY WEST RAUM BERLIN C/O MATHEMATIK IN BERLIN HARDENDERGSTRASSE 8 10623 BERLIN
HEURE: 14H00-20H00
HARDENBERGSBERGSTRASSEHARDENBERGSBERGSTRASSEHARDENBERGSBERGSTRASSE
Martin Tra Bi, Charge de la mobilisation, Kweni
Europe. Pays: Suede.
Telephone: +0046736910894
Email:martinbifils@hotmail.com
Dr Noel Diangone, Conseiller, Kweni Europe. Pays:
Allemagne.
Email:ndiangone@hotmail.com
Nene Clarisse, Membre, Kweni Europe. Pays:
France.
Telephone: 0674334465
Email: clarissemeda@yahoo.fr
CONTACTS
SALLE EQUIPEE
DIRECTION: La zone City West est situe exactement entre le Ernst-Reuter-Platz et le jardin zoologique (Metro Bahnhof zoologischer garten. A quelques mètres se trouve
le Steinplatz. Adresse de la conférence: http://www.cwr-berlin.de/konferenzraum.html
TOUS LES KWENI/GOURO SONT INVITES
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Alain Doh Bi, un kweni en Chine
REVEILLEZ L’ESPRIT KWENI QUI DORT EN
VOUS
DEVENEZ UN LEADER
KWENI INTERNATIONAL
Afrique
Boue Dominique
01 BP 1437 San Pedro 01
Email: bouetra@gmail.com
Tel: (225) 07674125
Amerique
Kweni Inc.
3423 Orange Grove Ct.
Ellicott City, MD, USA
Email: jtra00@yahoo.com
Tel: +1-443-2531995
Europe
Martin Tra Bi (Suede)
Email: martinbifils@hotmail.com
Tel: +00 46 736910894
Asie
Tra Bi Zehe Gyslain,
Mabalacat, Panpaga, Philipine
Email: info@jggbc.com
Tel: +63 9474890962
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La legende de Sehi Nin Ca-
sro
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A la decouverte du Zamble 7
Mission en pays Kweni 9
La place du yrou chez les kwenis 11
Style et Mode 14
Qui est qui: Katrin Peters, une kweni
d’adoption
24
Nos voisins les Baoulé 28
Exploration du Bandama 30
Les funerailles ches les kwenis 34
DANS CE NUMERO
L e mois de Juillet est le temps des vacances, c’est aussi le temps de se reposer et de
découvrir d’autres horizons. L’organisation Kweni prévoit sa première rencontre
Européenne dans la ville de Berlin le 28 du mois. C’est que c’est a Berlin que s’é-
tant réunis, les puissances européennes ont décidé de se partager l’Afrique, ce serait sym-
bolique qu’a partir de la même ville, des africains pensent a comment réunir un peuple victi-
me de la colonisation française. Dans ce numéro de notre magazine, nous avons repris les
récits de voyages en Cote D’Ivoire de l’explorateur Eysséric. L’auteur a présenté notre
peuple comme des indigènes violents et insoumis, il a aussi montré l’intérêt économique
que notre région avait aux yeux de la France. Des récits de voyages dans la pays Gouro/
Kweni, il y a en eu beaucoup, aussi nous avons repris des écrits plus récents de certains
auteurs français qui ont fait l’effort de dépasser l’intérêt économique que représente notre
pays pour présenter la culture et l’histoire du peuple kweni. A coté de ces récits venant de
visiteurs de notre région, nous avons ausii présenté notre histoire et notre culture. On a
l’habitude de dire que « l’eau la plus fraiche est celle qui sort de la bouche de la grenouille », et
donc nous sommes peut être les mieux placés pour parler de notre culture et de la présen-
ter telle qu’elle est au reste du monde. Sehi Nin Casro est un personnage de légende dans
l’histoire des Kweni et sa présentation dans ce numéro permettra prochainement d’explo-
rer le personnage afin de le révéler tel qu’il a été. Un autre personnage que nous nous ef-
forcerons plus tard de révéler a nos lecteurs est Senninwrè Bi Banhou qui fut un résistant a
la pénétration Française dans le pays Kweni. Tout comme Samory Touré est un personnage
de légende, en Afrique de l’Ouest, Senninwrè Bi Banhou en est un autre moins connu. A la
tête de centaines de guerriers, Senninwrè Bi Banhou émerveilla les troupes françaises par
son courage et sa détermination a résister a toute conquête du pays Gouro. Peu d’écrits
parlent de Senninwrè Bi Banhou, mais nous avons retrouvé son nom dans les récits de
Ariane Deluz-Chiva ou elle le présente sous le nom de Bambu. Les funérailles sont un mo-
ment spécial dans la culture kweni et notre frère le journaliste Fréderic Gore Bi De Minfla
nous l’explique. Il révèle aussi l’importance du « yrou », ou neveu dans la société Kweni.
Les femmes Kweni sont belles et courageuses, et nous ne cesserons de le révéler à travers
notre magazine. Bonne lecture à nos fideles lecteurs.
Dr John Tra
jtra00@yahoo.com
EDITORIAL
KWENI INTERNATIONAL
Le but de l’organisation KWENI est la promotion de l’unité et du développement socioculturelle et économique du peuple
Kweni/Gouro de la Cote D’Ivoire et de sa diaspora.
L’organisation maintient son siège à Bouaflé, en Cote D’Ivoire.
Pour toute information concernant l’organisation et les conditions d’adhésion, veuillez envoyer un email au secrétariat général,
à l’adresse de Mr Brede Grohe (jesdazan@yahoo.fr)
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allaient chercher des masques, cette démarche
selon la tradition orale une chose courante et
legale, appelle "Yonmele wanfla".
Certains, recevaient moyennant de l'argent
appelé communément "blo"(1) la monnaie
d'échange qui avait cours légale dans les transac-
tions en pays kweni, particulièrement entre les
kweni et les malinkés et les baoulés.
Un homme du nom de Sehi Nin Casro, comme
plusieurs de sa génération se rendit donc a
wanfla, et y ramena un masque. Il construisit une case dans la foret et la
consacra.
Il l'appela foret sacrée et fit passer le message suivant: " Cette foret est
sacrée et le masque qui y demeure est sacre, cet endroit a partir de ce
jour est interdit a toutes femme, jeune fille et toute autre personne
non initiée".
Et la pénalité pour quiconque violerais cette recommandation serait la
mort, c'est alors qu'un jour Sehi Nin Casro est informe qu'une femme
aurait viole le sanctuaire de son masque. Il se mit dans ses apparats et
se rendit aussitôt dans la foret. A sa grande surprise, il y trouve sa mè-
re.
Que dilemme, doit t il épargner sa mère?
LA LEGENDE
DE SEHI NIN CASRO A l'instar, des divinités et des masques sa-
cres dans la cosmogonie kweni, le Zamblé a
une histoire. A nous nous efforcerons ici d'
éclairer autant que faire se peut comment le
Zamblé est ne et qui en est le père. Certai-
nement plusieurs personnes ont déjà mis
a la disposition du grand publique des
informations très intéressantes dans le
sens de permettre un parfaite connaissance
de ce masque. Sans rentrer dans la classification des masques, il est
tout de même important de note, que le masque ZAMBLE se re-
trouve dans la catégorie des masques considérés comme sacres.
Nous trouvons dans cette, classe, le YRO, le Dje, pour ne citer
que ceux la, qui a une case sacrée "Yonkon" dont la présence dans
la foret généralement a la lisière du village, devient automatique-
ment une foret sacrée.
L'histoire du zamblé, a commencé , en pays Wan ou nos aïeuls
Brede Grohe
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A LA DECOUVERTE DU
ZAMBLE
Z amblé est un des masques
les plus connus des Gou-
ro (centre-ouest de la
Côte d'Ivoire) ; son aspect très
particulier, mi-léopard, mi-
antilope, est directement associé à
cette ethnie et à elle seule dans
une région où les différents grou-
pes de populations connaissent
pourtant beaucoup d'interactions. En ce qui concerne les mas-
ques ,notamment, les influences sont fréquentes et dépassent par-
fois le niveau formel. Au-delà des considérations esthéti-
ques, zamblé est intéressant à plus d'un égard car il constitue une
charnière entre les masques profanes qui dépendent d'associations
d'artistes et les masques sacrés. Zamblé, comme les exemples
sacrés, est placé sous la garde d'une famille responsable de son
culte mais le succès que rencontrent ses performances et la recon-
naissance publique de l'identité de son porteur le placent égale-
ment dans la catégorie des masques plus pro-
fanes de divertissement. Ses interventions
peuvent avoir lieu dans le cadre restreint du
rituel familial pour un sacrifice offert aux
ancêtres ou à l'occasion de grandes funérail-
les impliquant plusieurs villages. Cette céré-
monie particulière exige un énorme investis-
sement financier pour la célébration du dé-
funt. Ces considérations économiques
contraignent d'ailleurs de plus en plus sou-
vent les familles à organiser un évènement
commun pour la commémoration de plusieurs morts à la fois. Les
dignitaires invitent beaucoup de masques de villages voisins et
fréquemment deux zamblé qui entrent en compétition pendant
toute une journée. Ces concurrences de zamblé sont tellement
célèbres qu'elles rassemblent autour de la place de danse, des
spectateurs venus de villages parfois très éloignés et même de la
capitale où certains résident. Pourtant, il ne s'agit pas seulement
d'un divertissement car le simple fait d'assister à des spectacles
qui mettent en jeu les pouvoirs surnaturels représente toujours un
Ou mettre a exécution ce qu'il a lui même établit?
Sans hésite, il tua sa mère et lui coupa la tête, et décida de l'emporter au
village et la présenter a tout le village. Et en rentrant Sehi Nin Casro,
pleurait, : " Tchiba, ye zam blé oo, ye zam blé oo" ce qui traduit veut dire
" il mange son propriétaire.
Voici l'origine du nom Zamblé qui a l'origine se disait Zam blé, qui au fil
du temps est devenu zamblé.
(1)L'économie des échanges précoloniaux en pays gouro (Claude Maillas-
soux)
{http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/cea_0008-
0055_1963_num_3_12_3713}
Le fer l'outil et la monnaie (J-P CHAUVEAU)
{http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/
pleins_textes_4/sci_hum/19372.pdf}
Rencontre
A Abidjan
Le comite d’organisation de la rencontre générale des
kweni/Gouro d’Abidjan se réunira a Abidjan le 7 Juillet
en présence de Doue Dominqiue, Youan Frederic et de
Zahoula Beatrice. La présence de chaque membre de
l’organisation Kweni est vivement souhaitée. Pour tou-
te information contactez Frederic Youan Bi au
01980996 ou tiefrederic@yahoo.fr ou Beatrice Zahoula
au 01121397 ou zltb002@yahoo.fr
ACTIVITES DE
KWENI INTERNATIONAL
Trouvez nous sur FACEBOOK en cherchant “organisation Kweni”
8 KWENI NEWS MAGAZINE JUILLET 2012
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danger.
Il est indispensable de se protéger des attaques de sorciers par
l'utilisation de multiples "gris-gris". Sans compter l'énorme po-
tentiel surnaturel et magique qui est lié à la présence de
deux zamblé qui se mesurent dans une profusion de substances
protectrices et potentiellement dangereuses. Au cours de ces
extraordinaires joutes chorégraphiées qui opposent deux mas-
ques, la tension et l'angoisse même croissent jusqu'au
seuil de tolérance des personnes en présence. Les
spectateurs (qui ont souvent consommé beaucoup
d'alcool) sont très nerveux, ils se sentent agressés de
toutes parts ; sous l'emprise d'une véritable paranoïa,
ils ont l'impression que le danger est constant et immi-
nent. L'atmosphère de plus en plus oppressante de-
vient presque palpable comme si
la densité de l'air augmentait
sous l'effet des charges invecti-
ves magiques. Plus la journée
avance, plus on constate, çà et là, que certai-
nes personnes se sont effondrées, victimes
de la combinaison redoutable de leur an-
goisse, de l'alcool et des maléfices. Les ma-
nifestations de cette lutte incessante contre
la sorcellerie se multiplient : des verres se
brisent sous l'effet de bagues-talismans qui
détectent les poisons, les attaques dérapent
sur les corps protégés, lavés et recouverts en
différents endroits stratégiques de substances secrètes, les gens
réagissent au moindre attouchement suspect. Bien entendu l'inter-
prétation que chacun donne donne à ces évènements troublants
dépend du crédit qu'il apporte à l'existence même de la sorcelle-
rie. Mail nul ne peut nier que les incidents se précipitent ; cer-
tains, sentant leurs forces diminuer, n'hésitent pas à s'éloigner au
plus vite de ce champ de bataille où les agresseurs sont invisibles.
Lorsque les zamblé se sont mesurés toute la journée, il faut an-
noncer le vainqueur. Le public est seul juge ; pendant les presta-
tions, on entend sans cesse les commentaires des spectateurs qui
comparent la précision, la vitesse d'exécution des deux danseurs.
Certains n'hésitent pas à les interpeller par leur nom de famille,
ce qui est censé les encourager et les valoriser. Les femmes res-
tent discrètes même si elles connaissent l'identité de chaque dan-
seur, elles n'iront pas jusqu'à prononcer leur nom : le masque
reste envers et contre tout un objet sacré, donc dangereux si les
interdits qui le concernent ne sont pas respectés. Finalement, un
homme aura le courage d'annoncer le zamblé vainqueur.
à les interpeller par leur nom de famille, ce qui est censé les en-
courager et les valoriser. Les femmes restent discrètes même si
elles connaissent l'identité de chaque danseur, elles n'iront pas
jusqu'à prononcer leur nom : le masque reste envers et contre
tout un objet sacré, donc dangereux si les interdits qui le concer-
nent ne sont pas respectés. Finalement, un homme aura le coura-
ge d'annoncer le zamblé vainqueur.
En effet, seul un dignitaire, un homme d'une
extrême sagesse et d'une grande assurance
peut supporter le poids d'une telle déclara-
tion. Il ne faut jamais perdre de vue que
le zamblé perdant est un masque dont les
représailles peuvent être redoutables. Une
parole prononcée n'est jamais insignifiante,
elle a autant de poids qu'un écrit dans notre
conception occidentale de la vérité. Il est
étrange d'ailleurs de constater à quel point
nous sommes déformés par la qualité que
nous attribuons à l'écrit au détriment de l'oral. Comme si nous
perdions tout esprit critique face au contenu d'un ouvrage publié
alors que nous remettons volontiers en cause ce qui nous est
transmis oralement.
* Je remercie tous les Gouro qui m'ont aidée au cours de mes
recherches et plus particulièrement Djo Bi Irié et Zoro Bi Irié
Anne-Marie Bouttiaux est conservateur adjoint, section
d'ethnographie , Responsable des Exposition itinérantes. Elle est
actuellement commissaire de l'exposition L'Autre Visage pré-
sentée au Musée Royal de l'Afrique Centrale, à Tervuren.
« Les manifestations de
cette lutte incessante
contre la sorcellerie se
multiplient : des verres se
brisent sous l'effet de
bagues-talismans qui
détectent les poisons, les
attaques de substances
secrètes»
“Si vous êtes Gouro, vous
êtes kweni”
Kweni est notre nom,
Gouro est un nom
empruntée
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MISSION EN PAYS
KWENI/GOURO,
COTE D'IVOIRE-
1964
par
ARIANE
DELUZ-CHIVA
La mission que nous venons
d'effectuer (février-septembre
1964) en pays gouro grâce à l'aide du Centre National de la
Recherche Scientifique, Paris) a été entièrement consacrée à la
recherche sur le terrain, l'élaboration des matériaux recueillis
devant se poursuivre à Paris. Cette brève note vise donc surtout
à rendre compte des grandes lignes de notre travail, qui s'est
déroulé dans des conditions matérielles et psychologiques très
satisfaisantes, grâce à l'appui du
Ministère de l'Éducation Nationale de la République de Côte
d'Ivoire et du Centre National de Documentation, ainsi que des
autorités administratives et politiques locales, appui dont nous
les remercions très vivement.
Histoire : Au cours d'un précédent séjour (1958-1959), nous
avions analysé l'organisation sociale gouro au niveau des tribus
et des villages. Il nous était apparu que ces unités s'étaient
constituées sous leur forme actuelle à la suite d'une série de
micro-migrations, et que seule une étude détaillée de leur pro-
cessus ainsi que des éléments culturels qu'elles ont véhiculés,
pourrait rendre compte de l'organisation de l'espace social et
territorial des Gouro.
Aucune chefferie institutionnalisée n'existant chez les Gouro,
nous avons interrogé les anciens de chaque famille étendue de
chaque village. Au cours des mois écoulés, nous avons ainsi été
amenés à visiter 257 villages en sus de ceux que nous avions
étudiés en 1958-1959. Pour chaque grande famille, ou segment
de lignage, nous avons noté systématiquement les renseigne-
ments suivants : a) La généalogie sommaire de plusieurs indivi-
dus de chaque groupe et leur âge approximatif, afin d'obtenir
des repères chronologiques qui tiennent compte des écarts entre
générations, très différents suivant qu'on a affaire à des aînés
ou à des cadets. b) Le récit des migrations et installations suc-
cessives de chaque famille, en relation avec leur généalogie. c)
Les noms « honorifiques » de chaque segment de lignage, leur
devise et leurs interdits, les cultes qu'ils détiennent et leur spé-
cialisation éventuelle (forgerons).
MISSION EN PAYS GURO
d) Les segments de lignage des autres villages
avec lesquels ils se reconnaissent une parenté
agnatique, ou vis-à-vis desquels ils ont des obli-
gations réciproques de funérailles qui les assimi-
lent à des agnats.
e) Les liens de parenté, alliance, subordination ou camaraderie
qui les lient aux autres familles du village.
/) Ces mêmes liens, mais au niveau des relations intertribales.
g) Les mécanismes d'emprunt, de contamination, de distorsions
systématiques dont la connaissance est indispensable à l'analy-
se des données recueillies.
Quelques constatations ressortent déjà de notre étude :
a) Une tradition que
nous nous efforcerons
de vérifier et de com-
pléter lors d'une en-
quête ultérieure, fait
venir les ancêtres de la
plupart des Guro du
village de Kabala en
Guinée, à une date que
nous n'avons aucun
moyen de préciser. On
retrouve ensuite leur
trace dans les régions de
Tuba et de Séguéla. Au xv e
siècle, ils peuplent proba-
blement les régions de Sé-
guéla, Vavoua, Daloa, et celles plus méridionales. A une date
« Au cours des mois
écoulés, nous avons
ainsi été amenés à
visiter 257 villages
en sus de ceux que
nous avions étudiés
en 1958-1959 »
Le pays Kweni
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que nous n'avons pas encore estimée, ils s'ébranlent en direc-
tion de l'est et du nord-est et s'installent dans la région de Boua-
ké, d'où ils sont repoussés par les Baoulé. Le gros des migrants
s'installe alors entre le Bandama et la Marahoué, et à l'ouest de
la Marahoué. Les tribus qui peuplent actuellement la sous-
préfecture de Vavoua et une partie de celle de Sinfra, à l'ouest
et au sud, sont des résidus que la grande vague de migration a
laissés derrière elle, et des segments de lignages refoulés de
l'est. Leurs dernières migrations sont de faible amplitude, leur
mémoire généalogique est courte, les anciens lignages ont com-
plètement éclaté : la faible densité de la population oblige les
segments de lignages à se regrouper pour former de nouvelles
unités exogames. A l'inverse, au nord de Bouaflé, on assiste à
un processus de fission des
lignages, renvoyant à des
migrations de plus grande
amplitude, et allant de pair
avec une meilleure mémoire
généalogique et une forte
densité de population. Les
groupes du sud et de l'ouest
ne détiennent plus aucun des grands cultes Gi, Vro, Yuné, Gyè,
tous localisés dans les sous-préfectures de Zuénoula, Mankono
et Bouaflé.
b) Les Gouro ont en partie chassé, en partie assimilé les Mwan,
population actuellement réfugiée au sud de la sous-préfecture
de Mankono. Les Mwan disent avoir occupé autrefois l'habitat
des Gagu (de fait, les terminologies de parenté des deux popu-
lations offrent des similitudes remarquables).
c) Aux XVIIIe et XIXe siècles, quelques uns des Malinké qui
ont peuplé la sous préfecture de Mankono se sont infiltrés dans
le pays gouro et même beaucoup plus au sud. A l'ouest, quel-
ques rares groupes bété ont été assimilés par les Gouro, alors
que d'assez nombreux groupes gouro se sont fondus parmi les
Bété. Le même phénomène s'est reproduit entre les Gouro et
les Baoulé (ainsi les Snan, d'origine gouro, sont répartis dans
plusieurs tribus gouro et forment la tribu baoulé Sana).
d) Chaque tribu gouro est entourée de tribus sœurs ou amies, et
de tribus ennemies (qui sont en même temps des donneurs de
femmes). L'ensemble de l'ethnie est divisé en deux groupes ;
chaque tribu appartient soit au groupe ma, soit au groupe nya,
du nom de deux tribus voisines qui sont les tribus-pilotes de
chaque groupe. Au cours des funérailles d'hommes importants
et à l'occasion de la sortie nocturne des génies y une, les hom-
mes se rangent dans l’un ou l'autre camp selon leur affiliation
tribale, et échangent des insultes. Ces insultes portent sur les ori-
gines de chacun, les migrations, les mésalliances, les statuts so-
ciaux, les défaites à la guerre, etc. Cette cérémonie n'existe que
dans les tribus du nord ; elle constitue une bonne source de la
tradition historique et nous semble prouver une organisation an-
cienne au niveau de l'ethnie toute entière.
Onomastique : Nous avons relevé l'étymologie et la prononcia-
tion dialectale de tous les noms de villages et de tribus gouro. Les
villages se divisent en deux groupes : ceux du nord et du centre
sont souvent nommés d'après l'individu qui a installé le village
dans son dernier site précolonial ou peu après la pénétration euro-
péenne ; ceux de l'ouest et du sud portent plutôt des noms se rap-
portant aux caractéristiques de ses habitants et du site choisi.
Parenté et mariage : Parallèlement à la recherche historique,
nous avons pour suivi l'étude du système de parenté et de ses va-
riations les plus significatives, et nous avons relevé les terminolo-
gies de parenté des groupes mwan, wan, sia et gagu.
A partir des données généalogiques recueillies au village de Bo-
gopinfla, nous avons pu examiner le fonctionnement réel des rè-
gles d'exogamie au sein d'une aire matrimoniale déterminée. Ga-
gu : Enfin, une brève prise de contact avec les Gagu de la sous-
préfecture d'Oumé nous a permis de relever quelques traits im-
portants de leur organisation sociale : existence d'un double systè-
me de descendance ; les biens meubles (or, pagnes, petit bétail) se
transmettent de l'oncle maternel au neveu utérin au sein d'un clan
matrilinéaire ou kpwè. L'autorité sur le groupe des agnats, la ges-
tion des plantations et les cases se transmettent de frère en frère
au sein du groupe des agnats, gligba, territorialement délimité. Le
kpwè et le gligba contribuent tous deux aux prestations matrimo-
niales.
« Les groupes du sud et de l'ouest ne
détiennent plus aucun des grands
cultes Gi, Vro, Yuné, Gyè »
Immigration Kweni
11 KWENI NEWS MAGAZINE JUILLET 2012
11
La place du
‘’Yrou’’ chez les
Kwenis FREDERIC GORE BI de Minfla
Ce sont les neveux maternels dans une
famille. Leur statut fait d’eux des princes
auxquels on n’a pas le droit de refuser
quelque chose ou des ‘’forçats’’ qui doi-
vent exécuter les tâches les plus ardues
ou les plus répugnantes. Mais quelque soit
le statut qu’ils peuvent avoir, les ‘’Yrous’’
ont une place dans la société Kweni qui
est sans équivoque, primordiale voire mê-
me indispensable.
C ontrairement aux idées reçues les sociétés
humaines Africaines sont organisées, hiérar-
chisées et administrées. Ceci bien avant la
pénétration occidentale et la colonisation qui s’en
sont suivies. Et c’est le cas du peuple Kweni de la Cô-
te d’Ivoire. Situé dans la partie centre ouest, ce peu-
ple s’étend sur plusieurs villes qui forment une région
administrative dénommée la Marahoué. Les Kwenis,
comme la plupart des peuples de cette partie de la
Côte d’Ivoire appliquent le système patriarcat. Ce
mode de fonctionnement donne la primauté à la li-
gnée du père. Ainsi chez les Kwenis, on hérite de
père en fils. Cependant il existe dans cette ‘’ constitu-
tion ethnique’’ une disposition particulière qui mérite
d’être relevée. Il s’agit notamment de la place du
‘’Yrou’’ ou ‘’Yrouwrinnin’’ dans la cosmogonie Kweni
et qui n’est autre que le neveu maternel en langue
Kweni. Ce fils de la sœur ou de la tante dans une
famille, tient une place de choix dans la cosmogonie
Kweni. Autant il reçoit des privilèges autant il est
banalisé. Mais cela n’enlève en rien à sa valeur et à
son rôle. Le ‘’Yrou’’ a plusieurs fonctions dont les
plus essentielles se résument ainsi :
Un prince dans la famille maternelle
L e Yrou ou neveu est un privilégié dans sa famille
maternelle. Il est choyé et fait l’objet d’une attention
toute particulière. Il peut se permettre de prendre
tout ce qui lui plait chez ses oncles maternels sans
que ceux-ci ne protestent. Au pire des cas il sera
dédommagé, si jamais, la chose qui fait l’objet de la
requête du ‘’Yrou’’ est jugée vraiment d’une impor-
tance capitale par ses oncles. Ces cas sont rares et
12 KWENI NEWS MAGAZINE JUILLET 2012
12
portent généralement sur des choses de grande va-
leur. Cependant il est à noté que nul n’a le droit de
lever la voix sur lui ou de lui porter main. Ca serait
un véritable sacrilège dont la réparation peut coûter
très chère.
Le patriarche Irié Bi Toh Lucien est notable à Tuéi-
fla, village de la sous-préfecture de Vouéboufla dans
le département de Zuénoula. Il explique ici ce pan
important de la tradition Kweni. « Le Yrou est acteur
important dans l’organisation et l’animation de nos us et
coutumes. Il est à la fois précieux et utile. Précieux, par-
ce qu’il fait et doit faire l’objet d’un traitement de faveur.
Personne ne le doit ni de le frustrer ni de l’offenser. Mê-
me quand il a des attitudes répréhensibles, on use de
tact et de diplomatie pour le lui dire. Par exemple les
enfants de mes sœurs ou de
mes tantes peuvent venir
chez moi pour prendre tout
ce qu’ils veulent et qui peut
être de toute nature. Des
habits aux animaux domestiques en passant par le gre-
nier dans lequel ils peuvent se servir à volonté sans au-
cune opposition de qui que se soit. Utile tout simple-
ment parce qu’avoir un Yrou à côté de soi, sous entend
qu’on a un coursier, un serviteur prêt à tout pour nous
satisfaire. »
Un médiateur par excellence
Mais encore plus, le ‘’Yrou’’ est celui là même qui
règle les problèmes les plus délicats et les plus inso-
lubles. Il a une fonction de médiateur entre les
membres de la famille et même entre des familles
tiers que des litiges opposent. « Quand il ya des his-
toires vraiment difficiles à trancher, on fait généralement
appel au Yrou. Et comme le veut la tradition qui exige
que rien ne soit refusé au neveu, le ‘’Yrou’’ fait valoir ce
statut particulier pour régler ce genre de situations. Et
c’est souvent les conflits se rapportant à une malédiction
prononcée par un individu ou un group d’individu à l’en-
contre de l’un des siens ou de plusieurs.»
Témoin de la tradition Kweni, le patriarche Irié Bi
Toh Lucien donne plus de détail concernant ce vo-
let « dans la tradition Kweni, il est interdit de se maudire
en membre d’une même famille. Mais si par malheur cela
arrivait à se produire. La tradition exige que seul le neveu
ou ‘’Yrou’’ est habilité à annuler les paroles de la malédic-
tion qui ont été proférées. Et cela par le
biais d’un certain nombre de rites qui
consistent à prendre un coq ou de la noix
de cola pour passer sur le corps des mis
en cause, après avoir fais des impréca-
tions en invoquant les mânes des ancêtres
garants de la tradition et protecteurs des
vivants. Si jamais ce rite n’est pas fais par
un ‘’Yrou’’ et que avec le temps les prota-
gonistes se réconcilient, un malheur peut arriver allant
même à la mort. Même s’il s’avère que les sacrifices ont
été faits avant que ces derniers ne se mettent ensem-
ble. D’où la sacralisation du ‘’Yrou’’ chez les Kwenis»
Mais le rôle du ‘’Yrou’’ s’arrête t-il simplement à ce
niveau ? Il y a-t-il pas d’autres fonctions que le ‘’Yrou’’
peut avoir ?
Le ‘’Yrou’’, la clé de voûte des funérailles
En croire le patriarche, le ‘’Yrou’’ a un rôle très im-
portant mais qui a lieu en temps de malheur. Il s’expli-
que « En pays Kweni, les funérailles revêtent une impor-
tance capitale. Je dirai même que c’est l’un des évène-
ments les plus importants dans notre tradition. Et ce mo-
ment fais l’objet d’attention, car le moindre raté sera utili-
sé contre la famille en guise de raillerie ou d’insulte. Et je
vous apprends en passant que la pire des injures pour un
Kweni, c’est de lui dire qu’il mal organisé les funérailles de
son parent. Donc comprenez que les Kwenis ne badinent
pas avec tout ce qui tourne autour des obsèques et c’est
ces moments que le ‘’Yrou’’ est non seulement mais égale-
« La tradition
exige que seul le
neveu ou ‘’Yrou’’
est habilité à
annuler les
paroles de la
malédiction qui
ont été
proférées » « Le Yrou est acteur
important dans l’organisation
et l’animation de nos us et
coutumes »
13 KWENI NEWS MAGAZINE JUILLET 2012
13
ment indispensable. »
Mais en quoi consiste réellement le rôle du ‘’Yrou’’
pendant ce moment ?
Voila ce que répond Irié Bi Toh Lucien « Dès qu’il ya
un décès, le Yrou est immédiatement informé et il est
commis pour aller informer les membres de la famille
qui peuvent être au champ ou dans d’autres villages.
Après cette étape, il lui revient également la tâche de
construire un ou plusieurs appâtâmes qui serviront d’a-
bri aux personnes venues aux funérailles. Puis vient l’éta-
pe de la tombe qu’il doit creuser ainsi l’enterrement qui
lui incombe. Le ‘’Yrou’’ doit également servir de la bois-
son aux amis et autres personnes venues pour soutenir
la famille éplorée. Sans oublier que toutes les courses
afférentes à cet évènement sont totalement de son res-
sort»
On le voit donc le ‘’Yrou’’ ou le neveu en pays
Kweni à une multitude de fonctions qui font de lui
un élément clé dans l’équilibre et l’organisation de la
tradition. Cependant, la modernité n’a t-elle pas
déteint sur cette disposition de la culture Kweni ?
Le ‘’Yrou’’ est –il encore ce fils prodige et serviable
à souhait ? Autant d’interrogation qui méritent d’ê-
tre élucidées.
FREDERIC GORE BI de Minfla
SI VOUS ETES SUR FACEBOOK, REJOIGNEZ
NOUS EN CHERCHANT “ORGANISATION
KWENI”.
“Pour
avancer il faut
poser un pre-
mier pas”
KWENI INTERNATIONAL
“Faire de chaque Kweni, une personne qui compte”
14 KWENI NEWS MAGAZINE JUILLET 2012
14
STYLE ET MODE
Sonia Tra,, styliste, Gilles Roland Toure
15 KWENI NEWS MAGAZINE JUILLET 2012
15
Sonia Tra,, styliste, Desire Zigol
STYLE ET MODE
16 KWENI NEWS MAGAZINE JUILLET 2012
16
Sonia Tra,, styliste, Gilles Roland Toure
STYLE ET MODE
17 KWENI NEWS MAGAZINE JUILLET 2012
17
Sonia Tra,, styliste, Gilles Roland Toure
STYLE ET MODE
18 KWENI NEWS MAGAZINE JUILLET 2012
18
Rose Tralou, détente.
STYLE ET MODE
19 KWENI NEWS MAGAZINE JUILLET 2012
19
Proverbes Kweni
“c'est lorsque les pieds de courge sont séparés qu'ils poussent bien”.
Photo: Karen Yan
20 KWENI NEWS MAGAZINE JUILLET 2012
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“Quand une armée va en guerre, des soldats meurent mais il y en aura toujours d'autres pour reconstituer l'armée”
Proverbe Kweni
Photo: Karen Yan
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“La famille est dans la paume”.
Proverbe Kweni
Photo: Karen Yan
22 KWENI NEWS MAGAZINE JUILLET 2012
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VISITEZ BERLIN CET ETE!
28 Juillet 2012
Apres la rencontre historique avec vos frères et sœurs kweni, visitez l’Allemagne afin de saisir ce
qui fait sa force.
Photo: Karen Yan
23 KWENI NEWS MAGAZINE JUILLET 2012
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VISITEZ BERLIN CET ETE!
28 Juillet 2012
Apres la rencontre historique avec vos frères et sœurs kweni, visitez l’Allemagne afin de saisir ce
qui fait sa force.
24 KWENI NEWS MAGAZINE JUILLET 2012
24
Iyo. I ya dró, an bouhi? I ya dró, an blou? I tor lé non? An tor fah lé Katrin Peters. I lai à non? An lé 39. Yehi sie
fla kin nan? Je suis née à Greifswald sur la côte de la mer baltique dans le nord-est de l’Allemagne. An Ti alle-
mand lé. An mrou allemande lé. An zouhan Michael allemand lé. Yaa kin? Silé man bo à nan: Hamburg ye Alle-
magne. Man à nan, balé beyan. Lé nrou à nan? Bi ziman: Malik, 13 (vou ta yaha)
D ieu m’a mis au monde sur le terrain de l’Ex-RDA. Grâce à mes parents j’ai passée une enfance très heureuse
ensemble avec mon petit frère dans la paix et la joie. Il m'a manqué de rien, bien que notre liberté de voyager
était un peu limité en cette période de l’histoire.
J'étais inscrite dans une école de langue. Cette école était située dans la ville universitaire de Leipzig. C’est
après la chute du mur de Berlin que j'ai obtenu mon diplôme de secrétaire européenne en 1996. J’ai déménagée à Ham-
bourg en raison du travail dans la même année.
Voilà, je réside toujours dans cette belle ville dans le nord de l'Allemagne. Je suis une maman d'un beau garçon. Mon
petit bébé - qui va me dépasser bientôt – s’appelle Malik et il a actuellement treize ans. Ses ancêtres paternels sont venus
du nord du Togo.
J’aime dessiner et cuisiner. Mes plats préférés sont l’ Alloko ou l’Igname grillé avec une bonne sauce bien pimenté. Du
Foutou banane avec la Sauce Arachide, de l’Abolo ou de l’Attiéké avec du Poisson braisé. J’aime également les pastel à
Katrin Peters
aka Han bou Maliki,
Une Kweni D’adoption
25 KWENI NEWS MAGAZINE JUILLET 2012
25
la viande et du Dêguê. J’aime boire le Jus de Bissap et
le Gnamakoudji. Mon fils, lui aime plutôt le Gbofloto.
Bref, je mange de tout, y compris la peau de taureau et
les tripes.
J’aime beaucoup échanger. Mais pour communiquer
avec les gens, il est convenable de maîtriser leur lan-
gue. Cependant vous posez tous la même question:
Touhôli glo lé zaouli lou ? Le premier mot que j’ai ap-
pris dans ma propre ville, c’etait «Zanté». Une sœur
ivoirienne de l’église a voulu me faire répéter ce mot
pour que je le retienne. Mais j’ai refusé en lui disant
simplement: «Donne-moi la traduction d’abord et en-
suite tu m’apprendras la prononciation»
Bi ziman zounonglo ley est venu un jour dans ma ville
et il m’a trouvé dans cette église susmentionnée. Nous
avons beaucoup échangé. J’ai alors décidé d’apprendre
le Gouro. Et c’est dans ma quête d’apprentissage de
cette que je suis tombée sur ma soeur Fely Tchaco et le
frère John Tra sur
Facebook. Voila,
c'est comme ça
mon aventure a
commencé. Petit à
petit j'ai ajoutée un
mot sur mot grâce
notamment à l’ai-
de des Gouros de
ma liste d’amis facebook.
Pour finir j’aimerais remercier tous ceux qui m’ont aidé
à parler la langue Glo par skype et sur facebook. I boh
oooh I boh à ma soeur Bienvenue Dibi pour ses appels
téléphoniques de la France. Elle m’a trop aidé à amélio-
rer ma prononciation !
Je suis très fière d’être Kweni par adoption. I boh oooh
I boh, John Tra de m’ajouter dans l’Organisation Kwe-
ni. Quand j’ai commencé à lire le statut, je me suis dit :
Ce groupe a un objectif clair sur lequel je tiens à y par-
ticiper et j’aimerais à mettre mes idées en pratique, si
vous – les Kweni d’origine – le souhaitez.
On va se parler en Gouro à la Rencontre Kweni, Sec-
tion d’Europe à Berlin le samedi 28. Juillet 2012. Ya
fohi, je serais là.
Iklé gava wibozignan ! ! !
Han Bou Maliki
(Remerciements également pour le soutiens de Frederic
Gore Bi Djo pour la correction des petits fautes dans
mon francais et désolé pour tous ceux qui ne sont pas
répertoriés par leur nom.)
« On va se parler en Gouro à la
Rencontre Kweni, Section
d’Europe à Berlin le samedi 28.
Juillet 2012. Ya fohi, je serai là ».
Si la graine est
mise en terre,
elle germera et
donnera beau-
coup de fruits.
Des aujourd’hui
commencez
quelque chose.
Tout est possible à celui qui croit et qui agit
26 KWENI NEWS MAGAZINE JUILLET 2012
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27
LES KWENI
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28
NOS VOISINS
LES BAOULES Les Groupes Baoulé qui ont connu l’in-
fluence des Kweni sont:
Akouè : sous-groupe localisé au nord de
Toumodi et à Yamoussoukro. Ils seraient
un métissage de Baoulé Faafouè et de Gou-
ro. Au début du XXème siècle, ils se soule-
vèrent contre l’'administration française. Ils
prirent d'’assaut le poste militaire français
de Bonzi. La contre-offensive de l'’ennemi,
à travers de grandes opérations, fut menée
par le chef de bataillon Noguès en novem-
bre 1909. les Akouè se soumettent en dé-
cembre 1909, après les lourdes pertes en-
registrées lors des combats de Kami, Zatta,
Kongouanou. La soumission ne fut cependant qu'’apparente
car la résistance se poursuivit. De nouvelles opérations, pla-
cées sous le commandement du lieutenant-colonel Levasseur,
furent nécessaires pour venir à bout de leur résistance. C'’est
seulement en mars 1911 qu’'ils capitulèrent définitivement.
• Ayaou : sous-groupe localisé dans les départements de Boua-
flé et Sakasou. Ils sont voisins des Walèbo et Yaouré, à l’'est,
et Gouro, à l'’ouest. Leur nom signifierait « près de mes en-
trailles ». Ils faisaient partie des Assabou. A la suite d'’un
conflit avec les Assandrè,ils traversèrent le fleuve Bandama
pour s'’installer au voisinage des Yowlè et des Gouro. Les
Ayaou sont, comme les Kodè, patrilinéaires. Ils comprennent
les fractions suivantes: Atossé, Diakohou, Sokpa, N’'Dènou.
Hostiles à la pénétration française, les Ayaou, en octobre
1902, empêchent le lieutenant Carpentier d'’entrer sur leur
territoire. Les colonnes armées dirigées contre eux à partir de
janvier 1907 connaissent des échecs. En mars 1909, le mouve-
ment insurrectionnel des Atossé gagne les autres fractions
Ayaou et les Yowlè. Le 19 avril 1909, les capitaines Cahen et
Foussat s’'emparent d'’Atossé, le centre de la révolte des Ayaou,
des villages de Diakohou et N’'Dènou. Mais la révolte demeure
toujours présente dans la partie nord du pays ayaou dont les
villages, en juillet 1910, attaquent le lieutenant Bayle. Ce n’'est
qu'’en mars 1911 que les Ayaou sont définitivement soumis par
l’'armée coloniale.
Gossan : sous-groupe localisé dans le département de Bouaké
(Kouassiblékro). Gossan,qui signifie en gouro « le champ de maïs
», était un campement fondé, au XVIIème siècle, par une famille
de la tribu des Gouro Yassoua. Ce campement était situé sur le
site actuel de la ville de Bouaké. Le nom Gossan va être attribué
aux Faafoué qui vont venir s'’installer à proximité du campement
des Gouro.
Kodè : sous-groupe localisé dans le département de Béoumi. Les
Kodè ont pour voisins, au nord, les Goli, au s7;ud, les Walèbo, à
l'’est, les Gblo et à l’'ouest, les Wan et les Gouro. Leur nom
signifierait « va vite », consigne que la Reine leur aurait donnée
pour aller à la conquête de nouvelles terres. Les Kodè sont pa-
trilinéaires.
• Yowlè ou Yaourè: sous-groupe localisé dans le département de
Bouaflé. Les voisins des Yowlè sont les Nanafouè (au nord), les
Gouro (au sud), les Akouè (à l’'est) et les Ayaou (à l’'ouest).
D'’après Georges Niangoran-Bouah, «leur nom viendrait de yé
wolè (nous étions là ou nous sommes originaires de là) ou de
Yawarè, du nom de leur ancêtre de sexe féminin, lointaine pa-
rente du Roi Opokou Warè de Kumasi ». Les Yowlè seraient
issus d’'un métissage de populations gouro et de populations
baoulé (Alandjra et Assabou). Les Yowlè se composent de deux
grands ensembles : les Namanlè, marqués par l'’influence cultu-
relle gouro, et les Kanga Bonou, marqués par celle de la culture
baoulé.
29 KWENI NEWS MAGAZINE JUILLET 2012
29
BERLIN 2012
THEME: Comment Unir les Kweni/Gouro
de Cote D’Ivoire et de la diaspora pour
un développement harmonieux du pays
Gouro.
“Cette rencontre sera
professionnelle, et permettra
de poser les bases de notre
développement”
“Les kweni doivent enfin
se réveiller pour occuper
la place qui est la leur”
“J’informerai la
communauté Gouro de
Londres, nous serons la”
“Je serai de retour du
Ghana le 26 et je
partirai de France
pour Berlin le 28”
“On va se parler en
Gouro à la Rencontre
Kweni, Section d’Europe
à Berlin le samedi 28.
Juillet 2012. Ya fohi, je
serai là ». ”
Katrin Peters, aka Maliki
Meda Clairisse Nene, France
Brede Grohe, Angleterre
Martin Tra Bi, Suede
Noel Diangone, Allemagne
ACTIVITES:
Créations des sections Kweni D’Europe et
Nominations des Représentants.
Calendrier des activités De la Section
Kweni Europe
Etablissement d’une liste Des Projets
Pour le Développement des Villages
Kweni De Cote D’Ivoire
Idées pour Fundraising
Etablissement d’une liste de contacts des
Kweni/ Gouro D’Europe.
Cette rencontre est sponsorisée par l’organisation Kweni.
Sans actions concrètes nos villes et villages seront tous dégradés
AEECI Bouafle
Le 28 Juillet 2012
CITY WEST RAUM BERLIN C/O MATHEMATIK IN BERLIN
HARDENDERGSTRASSE 8 10623
30 KWENI NEWS MAGAZINE JUILLET 2012
30
Recit de voyage
par J. Eysséric
Le voyage que j'entrepris en novembre 1896, sur les conseils de
M. le Gouverneur Binger, avait pour objet de reconnaître la par-
tie occidentale de la Côte d'Ivoire. Mon but principal était de
traverser la région, complètement inconnue, comprise entre le
Bandama et le Cavally, puis de revenir à la côte en suivant ce
dernier fleuve qui forme la frontière entre notre colonie et la
république de Libéria. A Grand-Bassam, je commençai à organi-
ser la mission. J'engageai comme second un Français du Sénégal,
M. F. Coroyé, dont le concours dévoué me fut très utile. Mais il
me fut impossible de recruter une escorte de tirailleurs: je me
décidai donc à m'en passer, je
comptais bien faire un voyage absolu-
ment pacifique, malgré les renseigne-
ments peu favorables qu'on me don-
nait sur les dispositions des indigè-
nes. Quittant Grand-Bassam le 15
décembre, je gagnai successivement
Grand-Lahou, puis Tiassalé (en re-
montant le Bandama) et enfin Tou-
modi où j'arrivai le 1er jan-
vier 1897. C'est là que la caravane fut définiti-
vement organisée; elle comprenait 32 por-
teurs Sénoufos et deux boys-interprètes. La
mission quittait le poste de Toumodi le 10
janvier dans la direction de Kokoumbo et de
Kumou-krou. Nous passions le Bandama le 20
et le même jour nous arrivions en pays Gou-
ro, jusqu'à Zangué. Ce grand village avait été
déjà reconnu par le capitaine Marchand en 1890, mais aucun
Européen n'y était retourné depuis. Quoique très bien reçu par
le chef, il me fut impossible d'obtenir des guides pour continuer
à marcher vers l'ouest. Les recherches que je fis dans l'espé-
rance de trouver une route demeurèrent sans résultats. Les
sentiers suivis se terminaient en impasses où la forêt dense
opposait un obstacle infranchissable.
LA RESISTANCE DES GOURO A L’EXPLORA-
TION DE LA REGION
Après cinq jours de palabres, je dus revenir en arrière pour
chercher un passade plus au Nord, par Dibokro et Tombo.
Une partie de cette route était entièrement nouvelle. Près
de Zoukro, j'allai reconnaître en pirogue le cours du Banda-
ma, encombré d'un véritable chaos d'écueils granitique?. Le
chef de Tombo me prêta d'abord des pirogues pour aller re-
connaître le confluent des deux branches du fleuve, le Banda-
ma Blanc et le Bandama Rouge. Ensuite il me promit de me
guider au delà du fleuve. Le 8 février, nous passions le Banda-
ma Blanc, et nous pénétrions en pays complètement inexploré.
Après avoir contourné un petit massif de collines, nous arri-
vions le 12 à Bouavéré (Actuel Bouaflé ), chez les Gouros.
Une marche assez rapide nous conduisit alors à Gouropan,
puis à Favéra ; nous suivions à distance le cours du Bandama
Rouge qui s'incline assez vers l’Ouest ; je comptais passer le
fleuve à Favéra et faire route alors vers le Sud Ouest. Malheu-
reusement, dans la nuit du 16 au 17 février, une alerte très
grave vint entraver ces projets. Les habi-
tants des villages voisins, soulevés en masse,
voulaient me couper la route et surtout
piller mes bagages. Les Gouros n'osèrent
pourtant pas nous attaquer et le 19 accom-
pagné par une dizaine de fusils de Favera, je
gagnai le gros village d'Elengué. A Elengué,
maigre' des indices inquiétants, la première
journée fut assez
calme. Mais le
lendemain, au moment où nous al-
lions partir, la situation devint très
grave. Des guerriers armés de lan-
ces et de fusils à pierre nous cernè-
rent étroitement, sans se décider à
nous attaquer. Ils étaient pourtant
250 environs et nous ne pouvions
leur oppose que nos deux carabines Winchester, car les por-
teurs n'étaient pas armés et nous ne pouvions compter sur
eux pour une défense quelconque. Cependant, retranchés
dans une case circulaire, nous tenions les Gouros en respect.
Des alertes fréquentes se succédaient avec, des périodes de
EXPLORATION DU
BANDAMA, COTE
D'IVOIRE: 1896-1897
“Des guerriers
armés de lances et
de fusils à pierre
nous cernèrent
étroitement,”
“Nous passions le
Bandama le 20 et
le même jour nous
arrivions en pays
Gouro”
31 KWENI NEWS MAGAZINE JUILLET 2012
31
calme pendant lesquelles les gens du village venaient nous vendre
des vivres et de l'eau bourbeuse. Mais les nuits surtout étaient
pénibles; nous nous trouvions entourés, à quelques mètres de
distance, par un cercle de feux de bivouac, et gardés à vue. Mon
compagnon, malade depuis
quinze jours, ne se soutenait
que par un effort d'énergie
et me secondait pour faire
le quart. La longue insomnie
devenait intolérable; Cette
situation: durait
depuis quatre
jours, et paraissait
désespérée, quand
le chef d'Elengué nous proposa de “faire fétiche avec
lui”, J'acceptai aussitôt cette proposition de paix, les
guerriers étrangers au villace sp retirèrent; mais pour
occuper les environs d surveiller notre sortie. Ainsi
l'investissement de la mission se prolongeait, tout en
devenant plus supportable. Cependant un grand chef
résidant à Goron(?) conseillait' toujours de nous massacrer, dans
un but de pillage. Puis la situation s'améliora lentement; je conti-
nuai la série d'observations astronomiques commencées le jour,
même de notre arrivée à Elengué. Après trois semaines d'attente
et de palabres, le chef se décida enfin à
nous donner une petite escorte: pour
revenir, en arrière (7 mars).
Il ne fallait plus songer à poursuivre le
voyage, la route nous étant absolument
fermée. Au-delà de Favéra, les Gouros
refusèrent de nous accompagner ? da-
vantage 'et nous dûmes battre en re-
traite, sans guides, jusqu'à Bouavéré. A
Gouropan et à Bouavéré, je demandai
encore la route de l'Ouest; ces tentati-
ves n'eurent aucun: résultat. Je résolus alors de revenir vers
l’Est par une route nouvelle. Après- biens des péripéties, je réus-
sis à gagner Kami. Ce gros village est le centre d'une région mon
tagneuse et aurifère, très intéressante. Continuant vers le Nord
la mission passait à gué le Bandama Blanc le 18 mars, en amont
d'un barrage rocheux. Ensuite, à travers un pays très peuplé,
nullement hostile, elle arrivait au poste de Kouadiokoli le 23
mars. Nous revenions ensuite à Toumodi par Ia route ordinaire,
puis à Tiassalé et de la à Grand-Lahou par le Bandama.
Le lieutenant Blondiaux, venant du Sénégal, est passé à Séguéla
en avril 1897, à la tète d'une mission importante, escortée par
22 tirailleurs. Près de là, il apprit que les Los m'avaient refusé
le passage un mois avant, et avaient été sur le point de m'atta-
quer. La mission Blondiaux se trouva elle-même très menacée
par ces peuplades et revint en arrière à cause de l'insuffisance
de son escorte. elle avait d'ailleurs pour instruction pacifique-
ment et rapportait déjà de beaux résultats photographiques.
Le but principal que se proposait la mission n'a pu être atteint,
par suite; des circonstances relatées plus haut. Cependant
nous avons parcouru à pied environ 800 km sur lesquels
300 km en pays complètement inexploré, et
nous sommes parvenus à- mi-route environ du
haut Cavally (ou du moins, de son cours suppo-
sé). Au début du voyage, l'excursion pacifique à
Zangué n'a pas été inutile. Depuis notre séjour,
les Gouros sont venus à Toumodi et à Tiassalé,
pour travailler et pratiquer des échanges. Ces
relations doivent contribuer à accroître le com-
merce de la colonie et à faciliter le recrutement
d'interprètes Gouros-Baoulés, ce qui aiderait
singulièrement les explorations ultérieures. Un résultat plus
important est d'avoir reconnu l'existence d'une mute transver-
sale allant du Bandama vers le haut Sassandra et probable-
ment, vers le haut Cavally. Cette route suit en partie le cours
du Bandama Rouge, qui s'incline
assez fortement à l’Ouest, et
favorise le passage vers les bas-
sins du Sassandra et du Cavally.
Un sentier principal va certaine-
ment d'Elengué dans cette direc-
tion et il existe très probable-
ment d'autres passages partant,
de Gouropan et de Bouavéré.
D'ailleurs, des sentiers nom-
breux s'entrecroisent dans cette
région que l'on croyait entièrement couverte de forêts impé-
nétrables et peu habitée, tandis qu'elle est, au contraire, en
grande partie découverte et très peuplée dans certaines zones.
Une expédition d'une centaine d'hommes, par exemple, trou-
verait largement à s'y ravitailler. Le pays ressemble beaucoup
au Baoulé et en forme comme un prolongement, au delà du
Bandama Blanc. En outre, la mission a reconnu la région auri-
fère de Kami, qui paraît très fertile et dont les populations
accepteraient avec plaisir la tutelle des blancs; notre adminis-
tration, très simplifiée dans l'intérieur, assure en effet aux indi-
“Quand le chef
d'Elengué nous
proposa de faire
fétiche avec lui,
J'acceptai aussitôt
cette proposition”
32 KWENI NEWS MAGAZINE JUILLET 2012
32
gènes plus de sécurité et de
justice. Il y a là pour notre
colonie une région d'expan-
sion pacifique tout indiquée.
Enfin, ainsi que le montre la
carte, l'itinéraire de la mission
coupe plusieurs fois le Banda-
ma, soit en aval de Tombo, soit en amont (branche du Banda-
ma Blanc). Tous ces passages correspondent à la période
d'étiage pendant laquelle les petites pirogues même ne peu-
vent naviguer que grâce à des portages fréquents. Or, presque
partout, le lit du fleuve est encombré par d'énormes blocs de
roches granitiques qui offriraient à la navigation — en la sup-
posant possible aux hautes eaux — des dangers et des obsta-
cles très sérieux. Cette constatation apporte quelques élé-
ments à la discussion de la navigabilité du haut fleuve, question
très controversée.
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POUR REALISER NOS PROJETS DE
DEVELOPPEMENT DU PAYS KWENI.
33 KWENI NEWS MAGAZINE JUILLET 2012
33
L’essentiel est de commencer
34 KWENI NEWS MAGAZINE JUILLET 2012
34
FREDERIC GORE BI De Minfla
L’organisation des funérailles en Côte d’I-
voire fait appel à un cérémonial atypique à
chaque groupe ethnique. Mais d’autres peu-
ples comme les Kwenis se distinguent parti-
culièrement par leur approche de cet évè-
nement douloureux. Une organisation sin-
gulière qui se situe entre rite, tradition et
modernité
La mort qui
est la cessa-
tion de toute
vie en un in-
dividu. Elle se
veut comme
un moment
de douleur,
d’émotion et
de tristesse. La mort n’épargne aucun peuple, au-
cune tribu, encore moins aucune race. Cependant,
chaque entité sociale à sa manière, sa façon pro-
pre à elle d’honorer ce moment particulier. Elle se
traduit donc par des rites dont chaque peuple est
le dépositaire. Cela peut aller des pleurs à la rési-
gnation en passant par des incisions, des danses,
etc. Et il serait fastidieux d’épiloguer sur ce trait
culturel de chaque peuple.
Néanmoins qu’en est –il du peuple Kweni ?
Comment ce peuple organise-il les funérailles ?
Comment la mort est-elle vécue par les
Kwenis ? Quels sont les rites et tradi-
tions qui sont organisées pendant les fu-
nérailles en pays Kweni ?
Avant toute chose, il est important de
rappeler que les Kwenis sont situés dans
la partie occidentale de la Côte d’Ivoire.
Ils forment une mosaïque de tribus, de sous-tribus et de
clans qui s’étendent sur plusieurs villes. Bien que parta-
geant la même sphère géographique (La Marahoué) et
ayant en partage le même dialecte (Gouro ou Kweni),
cette mosaïque comporte des particularités tant au ni-
veau de locution que des rites. Et la célébration de la
mort n’échappe pas à cette réalité. C’est pourquoi les
obsèques organisées à Gohitafla seront différentes à
biens égard à celles organisées à Bédiala.
Cependant, hormis ces détails qu’il est important de
relever, pour éviter tous les quiproquos. Il faut savoir
qu’en gros les funérailles en pays Kweni sont organisées
de la même façon.
La mort, un moment particulier chez les Kwenis
La mort se présente comme un moment particulier
chez les Kwenis. Elle est une occasion pour montrer
son attachement et son amour au défunt. Mais égale-
ment sa puissance financière. Tout mort chez les Kwe-
nis doit pouvoir bénéficier d’une bonne sépulture. Ce
qui donne droit à toutes sortes de cérémonies que
d’aucun jugent ostentatoire. Mais qu’à cela ne tienne.
Ce qui compte c’est l’honneur et le prestige de la famil-
le qui doivent restés saufs.
Ainsi donc, quand il y a un décès chez les Kwenis. La
première des choses qui revient c’est d’organiser des
obsèques dignes, grandioses. L’abattage de plusieurs
bœufs au cours des funérailles est considéré comme un
acte de haute portée. Il ne faut pas occulter aussi la
participation des chansonniers et autres artistes du ter-
Les funérailles chez les
Kwenis : entre rite, tradition
et modernité
35 KWENI NEWS MAGAZINE JUILLET 2012
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roir. Leur participation à des obsèques moyennant
les espèces sonnantes et trébuchante est perçu e
comme un sorte de succès et de réussite des obsè-
ques. A cela s’ajoute l’achat d’un cercueil qui doit
être ‘’voyant, ‘’attrayant’’ et luxueux et qui doit mé-
riter le respect et susciter la considération des
membres de la communauté. Ce qui place évidem-
ment tous ceux qui satisfont ce rite dans l’estime
de leurs concitoyens qui n’hésiteront pas en les ci-
ter en exemples et à les prendre pour modèle. Le
contraire sera un opprobre et un sacrilège dont les
effets seront dévastateurs pour la lignée. Et si par
malheur le défunt se trouve être
l’un des géniteurs. Le challenge de-
vient encore plus grand pour ne
pas dire qu’il se transforme carré-
ment en défi.
Car il ya eu déjà des personnes
qui ont mis les bouchées doubles et
qui ont sorti l’artillerie lourde lors
de la perte de leur mère ou de leur
père. Il est arrivé selon plusieurs
sources contactées, que des famil-
les se voient refuser la parole parce qu’ils n’ont pas
été capable de tuer un bœuf aux obsèques d’un des
leurs. Vous avez dit tradition…
Le dilo lê ou la participation des beaux fils
Dans l’organisation des obsèques en pays Kweni, il
ya une part qui revient aux beaux parents. Notam-
ment les beau-fils. En effet, lorsqu’il ya un décès
dans une famille donnée, les gendres doivent partici-
per et de façon à ce qu’ils prouvent qu’ils sont des
hommes au sens vrai du terme et qu’ils méritent d’é-
pouser une fille de cette famille éplorée. Mais il faut le
préciser qu’il ne s’agit pas de tous les décès mais uni-
quement de l’un des deux géniteurs.
Et cette participation est appelée ‘’DILO LÊ’’. C’est
généralement une forte somme d’argent. Selon une
source, dans les temps jadis, le DILO LÊ oscillait 100
franc CFA et plus. Mais au fil du temps, cette partici-
pation s’est élevée. Cependant de nos jours, cette
participation n’est plus une obligation. Même si elle
continue d’être appliquée à la
lettre par certaines familles
conservatrices. La récession
économique cyclique que vivent
les populations et l’évolution
des mentalités qui va avec la
perte des valeurs et des tradi-
tions, peuvent être des raisons
qui pourraient expliquer cette
régression voire disparition cet-
te disparation du DILO LÊ.
Ainsi pourrait-on résumer l’organisation des funérail-
les en pays Kweni. Par contre, la trop grande impor-
tance donnée aux funérailles par les Kwenis n’est –
elle pas un frein au développement de leur région qui
accuse un sérieux retard sur les autres ?
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New York City
La Ville qui ne dort
Jamais
TIME SQUARE
LE DEVELOPPEMENT EST HUMAIN