Post on 29-Jul-2015
launeinfo@yahoo.fr
Le Satirique d’information, de débat et d’investigationmaine
La Une
Bibendum veut quitterle pays en catimini
Publication n°1 de la résistance de la presse libre
Payez ce que vous pouvez, mais surtout passez l’info
Ali Bongo va-t-il tenir ?
Pas sûr. Non seulement
il n’a plus le soutien de
la France grâce auquel il se mon-
trait d’une arrogance imbécile
avec l’opposition, mais en plus
l’Union nationale par l’intermé-
diaire de son Secrétaire exécutif,
« vrai vainqueur » de la présiden-
tielle de 2009, a décidé de lui
mettre le feu aux fesses, pour
récupérer « son » pouvoir. La
pression est si forte que de nom-
breux signes montrent qu’Ali
Bongo ne supporterait pas, qu’il
s’apprêterait à quitter le pays en
catimini.
Si ses rapports sont au vilain
fixe aujourd’hui
avec Mohammed VI, le roi du
Maroc, c’est parce que, fâché
qu’Ali Bongo n’écoute pas, il lui a
finalement refusé de s’exiler au
royaume chérifien. C’est derniè-
rement qu’Ali Bongo a trouvé
« preneur », le président Erdogan
de Turquie a accepté de l’ac-
cueillir et de ne pas l’extrader le
cas échéant.
Aussi, Bibendum national a-t-il
acheté une maison à Ankara der-
nièrement. Les travaux de réha-
bilitation et d’ameublement sont
engagés à une allure qui renforce
les soupçons de son occupation
imminente suite à une éventuel-
le fuite.
Par ailleurs, on note depuis
deux semaines un curieux mou-
vement de fonds, notamment des
virements incessants de plu-
sieurs milliers d’euros et de dol-
lars vers Dubaï. Question : que
paye-t-on qui justifierait ces
règlements incessants à des
clients domiciliés à la HSBC, une
banque accusée de blanchiment
d’argent ?
Certes, Ali Bongo est reconnu
depuis son coup d’Etat électoral
comme étant un papillon voya-
geur. Un président VRP. Mais de
là à mettre son Boeing 777 en
position permanente de départ
comme c’est le cas depuis une
semaine, le moteur tournant 24
heures sur 24, il y a anguille sous
roche comme on dit.
Ali Bongo est prêt à enlever son
corps en cas de pépin pour aller
se cacher en Turquie. En dehors
d’Accrombessi, personne de son
entourage n’est au courant. C’est
d’ailleurs la raison pour laquelle
son directeur de cabinet a déjà
exfiltré sa femme, Evelyne, et sa
fille pour les Etats-Unis. Et c’est
en cela que des plaisantins
comme Alain Claude Bilie By-
Nzé, qui ne pouvait même pas
être recruté portier à l’Alhambra
du temps où il y avait des hom-
mes, sont à plaindre. Ils jouent
les zélés pour rien, car quand Ali
Bongo va décoller avec son avion,
il ne les embarquera pas. Ils
n’auront qu’à s’en prendre à eux-
mêmes pour leur autisme.
L’édito’râle
Devoir de révolte
Les débats récents surles « dérapages » et la« violation de la déon-
tologie » de la profession ontdu mal à s’extraire d’un dou-ble paradoxe. La liberté de lapresse au Gabon ne faisantplus l’objet de menaces exté-rieures sérieuses, le dangersemble aujourd’hui interne,résultant des formes de régu-lation d’une activité désor-mais écartelée entre deuxcamps : le pouvoir et l’oppo-sition. La presse qui critiquese voit ainsi réprimandée,sanctionnée à tout bout dechamp, alors même qu’elleest appréciée par les lec-teurs, à en juger par les sta-tistiques de la Sogapresse, lasociété de diffusion.Cependant que celle dupalais, rédigée parAccrombessi, Guy BertrandMapangou, Guy Rossatanga-Rignault, Alain Claude BilieBy-Nzé et consorts, celle-làqui insulte, ne parle pas à lagrandeur de la République,mais à la bassesse des hom-mes, qui est attirée tel unpapillon par les ors et leslumières du pouvoir ; celled’en-haut que n’intéresseguère la société d’en bas, quine connaît d’autre vérité que
celle du pouvoir, cette pres-se-là est présentée commeun modèle de professionnalis-me par le Conseil nationalede la communication (CNC).
Pour mettre plus de sucmoral à sa démarche et nousaccabler davantage, le CNCnous présente comme depetits impolis, qui passe-raient notre temps à insulterles autorités et les institu-tions. Convoquons JosephPulitzer: « Le journalisme
c’est de l’indiscipline en
puissance, du désordre en
jachère et de l’encombre-
ment incontrôlable », ensei-gnait à ses étudiants ce célè-bre journaliste américaindont le prix éponyme, décer-né par le conseil d’adminis-tration de l’université deColumbia, récompensechaque année des journalis-tes, des écrivains et des com-positeurs. Notre supposéirrespect des institutions estune hypocrisie.
Certes, il y a de l’intérêtnational que la fonction pré-sidentielle soit respectée.Mais cet intérêt national doitplutôt consister, pour unpays, pour ses dirigeants,pour ses entreprises, à fairecoïncider la réalité et l’appa-
rence que l’on souhaite luidonner. Autrement dit, si leCNC souhaite que la prési-dence de la République soitrespectée, qu’elle dise à sonoccupant de faire en sortequ’elle soit respectable. Orle président de laRépublique, ou celui qui enfait office se comportecomme si son pouvoir étaitsans limites, comme s’il étaitau-dessus de la loi et qu’iln’aurait, de comptes à rend-re à quiconque.
Ne pas critiquer les erreurset les maladresses d’AliBongo c’est donc protéger sesintérêts et non défendre l’in-térêt de la collectivité.L’intérêt national c’est le« zéro défaut » et non la dis-simulation de ses conneries.On ne pourrait prendre AliBongo en considération ques’il était invoqué à bonescient. Ce qui est pratique-ment impossible.
La presse libre doit-ellecesser d’exister sous prétex-te qu’elle importune AliBongo ? car c’est de cela qu’ils’agit. Notre combat vient decommencer. Le devoir deceux qui ont foi dans cettelutte est simple : se révolter.
Jean de dieu Ntoutoum-Eyi
Chers compatriotes,Il ne s’agit pas d’être Pdgiste ou opposant. Notre pays est pris en otage
par des étrangers. Il s’agit de libérer notre pays. Or le Gabon ne peut
être colonisé ni par le Maroc, ni par le Bénin, ni par la Somalie, etc.,
pays d’origine de ces gens-là avec lesquels Ali Bongo a décidé de gou-
verner le Gabon.
Ali Bongo affirme partout qu’il a été élu par les Gabonais. Admettons,
mais les Gabonais l’ont-ils élu pour qu’il confie le pays aux étrangers qui
sont : Maixent Accrombessi, Henri Ohayon, Liban Soleman, Gatane
Gupta, etc. ? Ce sont eux qui sont à l’origine de nos suspensions. Nos
révélations les dérangent. Surtout, ils n’en peuvent plus de nous voir
refuser leur argent destiné à acheter notre silence. Alors, ils ont déci-
dé de nous réduire au silence en se servant d’un de leur plus bébête
garde-chiourme : le président du CNC.
Ils décident tellement de tout, tiennent tellement les finances du pays,
contrôlent tellement tout que, malgré les critiques et les plaintes des
Gabonais qu’il prétend l’avoir élu, Ali Bongo reste sourd. Ça ne peut
plus continuer, il faut que le chef de l’Etat choisisse désormais entre les
Gabonais « qui l’ont élu », comme il dit, et ses étrangers. Il en a jusqu’à
lundi prochain. S’il ne s’exécute pas, « Ezombolo » et « La Une » ras-
sembleront tous les Gabonais que cette situation insupporte pour aller
déloger ces étrangers de la présidence.
Soyez prêts pour libérer le Gabon, notre cher et beau pays !
Trous de mémoire
Voici ce que déclarait Ali Ben Bongo, le
6/11/2011, à Mouila à l’issue du conseil des
ministres :
« Depuis la disparition de la compagnie nationa-
le Air Gabon, il faut reconnaitre que notre pays
connait un enclavement certain en ce qui concerne
la desserte aérienne de nos provinces, mais dans une
certaine mesure avec l’extérieur. Il nous faut désor-
mais donner au gouvernement, dans ce secteur, des
outils de souveraineté lui permettant d’influencer
la fixation des prix de billets et le choix des
connexions. J’ai donc décidé de la création d’une
nouvelle compagnie aérienne nationale. Le gou-
vernement doit s’atteler à finaliser ce dossier qui est
déjà bien avancé et dont la concrétisation pourrait
se faire avant la tenue de la coupe d’Afrique des
nations. »
QCM (question à choix multiple). Il s’agit :
D’un flagrant délit de mensonge.
D’une énième promesse sans lendemain.
D’une duperie émergente de plus.
Prière d’envoyer vos réponses à :
launeinfo@yahoo.fr
Pauvre général Rock Onganga qui voulait escroquer
les soldats du rang en leur faisant payer leurs
tenues ! Pris en flagrant délit, il a été sommé de rembour-
ser. Heureusement qu’un de ses amis, qui a œuvré pour
sa promotion de général, lui a remis dernièrement 15
millions de FCFA pour l’aider à se sortir de l’affaire. Mais
l’argent indûment pris aux soldats (bérets rouges) du rang
s’élève à environ 30 millions.
Liban Soleman, chef de cabinet du président de la
République, est un homme heureux et comblé. Et
pour cause : American Dream Home, la société de son
père résident aux USA, a reçu du trésor public gabonais la
somme de 300 millions de FCFA pour la réalisation de
maisons témoins. Cela fait des mois et personne, pas même
Liban lui-même, ne peut montrer où American Dream
Home a réalisé ce projet. Comme si cela ne suffisait pas,
figurez-vous que Système Solutions, la société de son oncle,
a obtenu du trésor public 1 milliard de FCFA pour la four-
niture des 2 écrans géants placés au stade d’Angondjé.
Sans oublier que c’est son frère qui est propriétaire de la
fourniture de toutes les cartes de téléphonie mobile au
Gabon. Quel pays de cocagne !
3millions d’euros (près de 2 milliards de FCFA),
c’est le montant qu’Accrombessi exige par la pro-
cédure d’urgence appelée « réquisition », que le trésor
public paye à la société d’origine Turque ANKA, pour
les travaux de réhabilitation du palais des conférences
de la citée de la Démocratie. Et tout ceci sans aucune
convention !
Pauvre Rock Onganga
Idiotie Ondzoungaise
Non et non, Liban !
Bac à ordures
Pacôme Ondzounga, l’effacé et incompétent ministre
de la Défense, s’attribue les exploits qui ne sont pas
de son niveau. Ce farfelu, qui ne pèse même pas le poids
d’une épaisseur de poil de mouche et dont la cervelle tient
dans un dé à coudre, répand partout que c’est parce que
« Ezombolo » a osé s’attaquer à son insignifiante personne
à été suspendu.
Il devrait mourir de honte, un jeune de son âge qui se féli-
cite de la mort, même momentanée, de la presse. Mais, il ne
fait pas exprès, il n’est pas à une idiotie près, selon ses amis
d’enfance.
Ouf, Libreville a tremblé !
La terre a tremblé àl’aéroport interna-tional Léon Mba
qui a refusé du monde cesamedi 11 août 2012. Il yavait foule, foule, foule !Jamais de mémoire dejournaliste, on a enregis-tré autant de monde pouraccueillir un leader poli-tique ou un chef d’Etat. Atitre de comparaison, iln’y a que lors de l’arrivéede Jean Paul II, en 1982,et la dépouille d’OmarBongo Ondimba, en 2008,que l’aéroport Léon Mbaavait ressemblé à unefourmilière ouverte.
Malgré les intimidationscontenues dans les décla-rations du Porte-paroledu président de laRépublique et dans lejournal « La Griffe » parula veille, pour découragerles populations, toutLibreville s’est déporté àl’aéroport. Même l’inté-rieur du pays n’était pasen reste, d’où sontvenues de nombreusesdélégations. Signe destemps, il y avait là deshandicapés avec des tri-cycles et des estropiés ;des femmes avec leurs
bébés ou enceintes, ainsides personnes du troisiè-me âge.
Saoulé par le matraqua-ge et la désinformationde l’autre camp, nomb-reux sont ceux quitenaient à voir AMO deleurs propres yeux, letoucher et l’entendreparler. Vini vidi vici : ilssont venus, ils ont vu, ilsont entendu. Il était enfinlà, le prétendu exilé, legrabataire donné pourparalysé à vie ou mort.Rêve ou réalité ? AMO
était bien là, il descen-dait la passerelle, sanglédans un costume gris. OuiAndré Mba Obame aretrouvé les siens. Sousles vivats et les cris dejoie : presque de l’hysté-rie.
Mais cet accueil papaln’a été rendu possibleque par les instructionsde la France, transmises,avec fermeté, parl’Ambassadeur HautReprésentant de laFrance aux ministres dela Défense, de l’Intérieur
et de la Justice. A l’aéro-port de l’ordre et desécurité se sont tenuescoites. Quelques élé-ments ont même applaudiau passage du cortègeprésidentiel.
Visiblement, le peuple atrouvé son compte. Carles premiers mots du pré-sident ont rassuré etconforté tout le monde, àl’idée que, contrairementaux billevesées du pou-voir émergent, André Mba
Obame n’est pas animéd’un esprit de vengeanceou de règlement decompte. Ce qui le préoc-cupe, c’est la situation duGabon, dont le redresse-ment nécessite la contri-bution de tous à quelqueniveau que ce soit. Honteà ceux qui font croire lecontraire aux popula-tions, et manipulent lesforces de l’ordre et desécurité dans ce sens.
Dans le blog « Gabon énervant »
Le peuple est prêt pour chasser la dictature
André Mba Obame, l’un des principauxcandidats à la controversée élection pré-sidentielle de 2009, vient de regagner le
Gabon, après quatorze mois d’absence.Lorsqu’André Mba Obame a quitté le Gabon, leprintemps arabe venait de commencer, Sarkozyétait au pouvoir en France, Jean Ping était le pré-sident de la Commission de l’Union Africaine etAli Bongo pensait que son fauteuil à la tête duGabon était sécurisé. Un an plus tard, l’ensemblede l’environnement a changé. Pas moins de troisgrands dirigeants d’Afrique du Nord ont été ren-versés, Sarkosy a été débusqué de la présidencefrançaise et Jean Ping a été, sans cérémonie,débarqué de la présidence de la Commission del’UA. On peut dire sans risque de se tromperqu’Ali Bongo a désormais peur. Cependant, nousaimerions mettre André Mba Obame en gardeque le peuple gabonais a de grandes attentes dechangement immédiat de régime dans le pays;rien de moins. Tout ce qui s’écarterait de cetobjectif serait rejeté.
Ce blog souhaite prendre un moment pour rap-peler à André Mba Obame qu’il a la possibilité demarquer de façon indélébile l’histoire du Gabon.Les conditions sont toutes réunies pour qu’ilpuisse jouer un rôle clé en aidant le pays à sedébarrasser du pouvoir monarchique. La popula-tion est prête à jouer son rôle dans l’étranglementde ce régime désespérant. Mais André MbaObame doit être claire et pas du tout hésitant. Àcet effet, son interview sur la chaîne de télévisionAfrica24 (reproduite ici) a été encourageante. Ila dit toutes les bonnes choses. Mais pour en ajou-ter à cet entretien, nous aimerions adjoindre etrappeler aux gens et surtout à André Mba Obame,les points suivants:
1. Servons-nous de la puissance de l’unité
Il n’y a pas de pénurie d’exemples historiquesbien connus et même de simples fables, à proposde la vérité de la puissance de l’unité. Pourtant, endépit de ce fait irréfutable, l’opposition gabonaisea historiquement manqué de s’unir. Cela a été faitexprès, afin de s’assurer qu’Omar Bongo reste-rait la seule incarnation du pouvoir dans le pays.Ali Bongo a essayé de continuer le même principede diviser pour mieux régner, mais il va échouerparce que les temps sont différents et les genssavent comprendre que le statut de leader de l’op-position, qui a jadis servi à diviser le peuple gabo-nais n’est plus aussi important que le désir d’ob-tenir le débarras du régime. Quiconque pourraitassembler l’énergie et le désir de la populationpour l’unité contre ce régime dictatorial auraitsans aucun doute le soutien de la majorité du peu-ple gabonais. Naturellement, ceux qui parleront lelangage de la division dans l’opposition nousferont comprendre qui tire leurs ficelles.
2. Si nous décrions le régime pour sa poli-
tique spectacle, nous devons aussi mettre fin à
l’opposition spectacle
Nous savons tous que la plupart des citoyensgabonais vilipendent Ali Bongo en raison de sapitoyable et embarrassante propension au spec-tacle et ses tendances ostentatoires. Ses politiquessont vides car il est plus préoccupé par les appa-rences que par de réels résultats.Malheureusement, le Gabon a également connuune opposition qui était plus préoccupée par l’ap-parence d’opposition que de faire une différenceréelle dans le pays. Il peut y avoir plusieurs rai-
sons à cela, mais ce qui est important aujourd’huiest pour l’opposition de comprendre que l’impé-ratif du départ d’Ali Bongo du pouvoir est si grandqu’aucune excuse ne peut être suffisante et justi-fier les erreurs stratégiques qui permettraient deconsolider le pouvoir d’Ali Bongo. Les membresde l’opposition, en particulier le leadership, porte-ront collectivement la responsabilité et seronttenus pour coupables devant la population, s’ils sepermettent de jouer aux mêmes comédies quepar le passé. Le message à tous ces gens est quemaintenant, plus que jamais, ils ont un choix àfaire: s’unir de toute urgence ou se permettre depasser au travers et de manquer cette occasionhistorique. Ce n’est pas le moment de se livrer àde petits jeux sans conséquence. Le seul ordre dujour est de pousser Ali Bongo dehors et aucunautre n’est plus important. Toute figure de l’op-position qui affirme autre chose doit être rejetéeet ignorée. Ce genre de personne devrait êtreinvité à aller faire leur opposition spectacleailleurs. Les gens sauront comment les repérer.
Il peut y avoir de véritables divergences poli-tiques entre les différents leaders et groupes d’op-position. Mais le fait le plus important est quel’opposition est déjà unie sur un objectif primor-dial: la fin du pouvoir dictatorial au Gabon et sonremplacement par une véritable démocratie. Cecipeut être atteint si des gens comme André MbaObame prennent leurs responsabilités et démon-trent que, pour le bien de la nation, ils abandon-neraient toutes les autres différences pour for-mer un front d’action unifié avec le peuple gabo-nais dans le seul et unique but de se débarrasserde la dictature. Il est temps d’étouffer ce régimejusqu’à sa disparition.
Les vraies raisons de notre suspension...D
ans son pamphlet intitulé « Le coup d’Etat permanent »
publié en 1964, Feu le président Mitterrand évoque la
façon dont la Vè République gaullienne s’est empressée
de réhabiliter l’outrage au président de la République.
au Gabon, l’« outrage aux institutions » et le « trouble à l’ordre
public » sont aujourd’hui bien en cours, le Conseil national de la
communication (CnC) se délectant d’y avoir recours chaque fois
qu’il veut réduire un organe de presse au silence ou suspendre défi-
nitivement une émission. « Tout acte de gouvernement s’intègre à la
raison d’Etat ; l’opposition devient subversion, le citoyen sujet. Et
le chef de l’Etat, monarque », écrit François Mitterrand. Eh bien,
avec la suspension d’« Ezombolo » et de « La Une » aujourd’hui, la
suppression des émissions « Rien ne nous échappe » (TV+) et
« Pluriel » (Gabon télévision) hier, nous y sommes ! Mais dans une
variante plus perverse.
En effet, d’aucuns auraient tort de voir le CnC derrière lesdites
suspensions. autrement dit, contrairement au contenu du communi-
qué officiel de l’institution de régulation, c’est Maixent
accrombessi qui a donné l’ordre de nous suspendre. Il s’en est
d’ailleurs réjoui en adressant un message de félicitation au président
du CnC et promis, pour le remercier, lui ramener un grand cadeau.
Vous allez certainement vous poser la question de savoir pourquoi
accrombessi veut nous tuer ? Tout simplement parce que
accrombessi n’aime pas tout ce qui lui résiste. Il m’a envoyé à deux
reprises mon propre neveu en service à son cabinet pour aller cher-
cher l’argent. J’ai refusé. Il est revenu à la charge pour me faire une
offre d’achat de mon journal que j’ai repoussée. Les mêmes émis-
saires ont harcelé au téléphone le Directeur de Publication de « La
Une ». Des offres financières alléchantes lui sont proposées. Lui,
aussi, les a repoussées. Depuis lors, il a décidé de nous tuer. La déci-
sion de faire suspendre nos journaux n’est que la première étape
d’une stratégie qui consiste à nous éliminer physiquement. selon
lui, on aurait aggravé notre cas en insistant de révéler au grand jour
toutes les magouilles et le pillage organisé du pays dissimulés der-
rière cette mafia qu’il a organisée à la tête de l’Etat appelée Olam,
ce malgré les propositions de M. Gagane Gupta, le patron, de dire
ce que nous voulons et qu’on n’en parle plus.
Oui, Olam est une mafia derrière laquelle, ali Bongo et
accrombessi pillent le Gabon. Une société plus présente que La
Poste sur toute l’étendue du territoire national, et qui comprend :
Olam internationale, Gabon spéciale zone économique (située au Pk
27 devenu une zone de non droit), Gabon advents, Olam Gabon qui,
elle, est encore scindée en : Olam fertiliseurs, Olam Palm, Olam
Hévéa et Olam bois. D’ailleurs, ne soyez pas surpris qu’on éjecte
sovog dans les prochaines semaines pour donner le marché des
déchets à Ramki. accrombessi a décidé, ali Bongo s’est exécuté en
signant le décret. Il ne reste qu’à payer à sovog environ 46 milliards
FCFa représentant les frais de l’usine de transformation des ordu-
res. De même, Olam bois sera la seule qui bénéficiera bientôt de la
dérogation pour exporter des grumes !
Bien qu’à singapour il soit interdit aux étrangers d’acquérir un
lopin de terre, Olam n’a eu aucune difficulté pour obtenir un décret
lui attribuant 250 000 ha au Gabon. nous souhaiterions que tout le
monde sache que, quand nous parlons de « terre » au Gabon, il ne
s’agit pas seulement de la surface, mais il y a également le sous-sol.
Munie donc de ce décret, Olam va de banque en banque deman-
der et obtenir des crédits en nantissant quelques superficies dont elle
est désormais propriétaire. De surcroît, sur ordre d’accrombessi, le
ministre de la promotion des investissements, véritable valet
d’accrombessi, a apporté chaque fois la caution de l’Etat en tant
qu’avaliste dans toutes ces opérations financières d’Olam. ainsi,
cette dernière obtient sans difficulté ses crédits. Comme dernière-
ment où Olam Palm a obtenu 33 milliards FCFa de BGFIBank ! 33
milliards, c’est l’équivalent de 2062 salles de classe selon la norme
de la banque mondiale, qui fixe à 16 millions FCFa le coût d’une
salle de classe. 33 milliards FCFa auraient permis de refaire la
Fondation « Jeanne Ebori » (13 milliards), le Centre hospitalier de
Libreville (4 milliards), etc.
La meilleure, c’est que malgré ces crédits, Olam ne dispose pas
de provisions dans un seul de ses comptes au Gabon. Elle fonction-
ne par appel de fonds. Mieux, chacun sait que tout client qui prend
un crédit doit commencer à rembourser dès le mois suivant. Ce n’est
pas le cas d’Olam qui ne rembourse rien. absolument rien. Elle se
montre sciemment si mauvais payeur que c’est l’Etat, qui l’avalise
chaque fois, qui est mis en demeure par les banques pour rembour-
ser. Pour ce faire, accrombessi donne toujours l’ordre à son facto-
tum, Yves Manfoumbi, le directeur général du budget, de transférer
ces remboursements dans le compte de la dette intérieure de l’Etat.
Et le tour est joué !
accrombessi veut nous tuer parce que nous nous attaquons à
d’autres flibusteries qu’il a mises en place pour pomper l’argent du
Gabon. Par exemple, savez-vous que le déguerpissement de 1 200
petits exploitants d’or dans la zone de Mikébé, sous prétexte d’une
meilleure organisation, était une habile manœuvre d’accrombessi
destinée à s’accaparer seule l’exploitation de cette richesse ? Et tous
les week-ends, un avion présidentiel de type Puma va chercher le
butin. Où va l’argent de la vente de cet or ? nous aurions voulu voir
alain Claude Bilie By-nzé faire une sortie à ce sujet. Parce que cela
se passe à Makokou, chez lui. Mais il ne le pourra, car quand on
mange dans la main de l’ancien cadi d’andré Mba Obame, quand
on est sous ses draps, il est difficile d’évoquer de tels sujets.
accrombessi, c’est l’agence nationale des grands travaux
(anGT) qui, comme on le disait d’Elf aquitaine en France à l’é-
poque, est, au Gabon, un Etat dans l’Etat. a l’anGT, la langue de
travail c’est l’anglais. 84% du personnel est constitué des étrangers,
et tous les contrats, bien qu’interdit par la loi, sont libellés en
anglais.
L’anGT, c’est le financement à hauteur de 33 milliards de la
campagne de nicolas sarkozy, via la société GL Events, propriété
de Pierre sarkozy. C’est, en faveur de la même société et sous le
couvert d’opérations liées à l’organisation de la Can 2012, qu’a été
effectué le paiement de 4 milliards FCFa de factures liées à la four-
niture de feux d’artifice utilisés lors de la nuit du 31 décembre 2011
au 1er janvier 2012, et pendant la cérémonie de clôture de la Can.
L’anGT, ce sont des projets fous comme l’organisation de la cour-
se motonautique qui a coûté 14 milliards FCFa au contribuable
gabonais ; c’est la tenue du new York forum africa (nYFOR) pour
10 milliards FCFa, dont 6 pour l’initiateur, Richards attias ! C’est
également l’invitation de quelques grandes vedettes du sport et du
show bizz, chacune, de Pelé à akon en passant par Jay Z, ayant été
récompensé au bas mot à hauteur du milliard FCFa, si toutefois les
sommes décaissées leur ont été entièrement versées…
accrombessi c’est le financement par le Gabon du projet de cons-
truction de 5 000 logements. 50. 000 dollars ont été versés à la socié-
té IDC. soixante douze heures plus tard, cette société était en redres-
sement judiciaire.
accrombessi, c’est la réquisition des forces de deuxième catégo-
rie pour sécuriser les législatives du 17 décembre 2011, avec pour
consigne d’ouvrir le feu sur les Gabonais ! Ce qu’avait révélé « La
Une » et contraint son Directeur de Publication, alors menacé de
mort, à vivre dans la clandestinité.
Chacun de vous connaît Mme Rose Francine Rogombé. Cette
respectable dame est aujourd’hui une prisonnière en sursis. Qui d’el-
le ou d’accrombessi va répondre devant la Cour pénale internatio-
nale des massacres perpétrés à Port-Gentil au lendemain du coup
d’Etat électoral ? Car ce n’est pas Rose Francine Rogombé, alors
président de la République par intérim, qui a donné l’ordre aux mili-
taires et mercenaires, mais c’était accrombessi ! Pourtant, la Cour
pénale internationale vient de notifier à Mme le président du sénat
qu’elle va être entendue.
accrombessi, c’est l’usage, sous forme de « clando », de l’avion
présidentiel pour transporter la drogue et les putains.
Pourquoi accrrombessi veut nous tuer ? Parce que nous avons
découvert qu’il a fixé comme norme de promotion sociale l’homo-
sexualité. C’est pourquoi, à la présidence de la République, il a fait
virer des gens comme Jean Pierre Oyiba, Patrice Otha, François
Engongah Owono, le Pr Pambou Tchivounda, etc. au profit de petits
plaisantins qui se tortillent les fesses. Et c’est justement parce que
gardien de la morale qui réprouve ces pratiques, l’archevèque de
Libreville est la cible facile de sa presse, laquelle se délecte à lui
tailler des croupières et à le vouer aux gémonies.
accrombessi, c’est le licenciement de 229 Gabonaises, ménagè-
res à la présidence de la République, dont certaines totalisaient plus
de 20 ans d’ancienneté. Elles ont été remplacées par des Béninoises
jugées moins bavardes et moins coûteuses. Du fait d’accrombessi,
le Gabon a perdu les deux postes qu’il cumulait à Comilog et la pré-
sidence de la BEaC.
accrombessi, c’est la mise de la Fédération gabonaise de football
sous tutelle de la présidence de la République.
Parce qu’il avait osé s’opposer à l’immigration massive des
Béninois au Gabon, tous entrant munis d’une lettre de mission
signée du directeur de cabinet du chef de l’Etat, donc de Maixent
accrombessi, le général Michel andjembé a été viré de la Direction
générale de la documentation. Tandis que le général antoine
Embinga avait signé son départ en osant lui exiger un ordre écrit
consistant à arrêter tous les journalistes de la presse indépendante
ayant traité l’affaire de l’avion présidentiel arraisonné à Cotonou. Ce
dernier a été remplacé par le général Léon Mistoul, dont les origines
sont connues de tous. Mais, surtout, c’est un Commandant en chef
qui a dernièrement mis un policier à genoux, publiquement, avant de
le sommer de demander pardon à un taximan béninois qu’il avait
osé verbaliser!
Bref, nous n’en voulons pas au président du CnC de nous avoir
suspendu, lui qui insulte les opposants dans les colonnes d’un
confrère prétendant « soigner l’information » (sic). M. Mapangou,
qui oublie qu’il a financé Ezombolo et même « La Une », y écrivait
en insultant ngari, Toungui, accrombessi, etc., est un bon exécu-
tant. C’est un pauvre marmiton, qui a fait comme un bon vassal le
travail pour lequel accrombessi l’a placé illégalement comme pré-
sident. Il nous a suspendus pour six mois ; nous craignons qu’il ne
soit plus là dans six mois. Mais avant, nous allons le décevoir : sa
CConférenCeonférenCe DeDe PressePresse DeDe LALA résistAnCerésistAnCe
... et les motifs de notre rébellionL’objet de cette conférence de presse, c’est évidemment la trop sévère, his-
torique et injustifiée suspension qui frappe nos deux journaux pour une
durée de six mois ! Vous avez noté les griefs superficiels pour convoquer une
telle tentative de mise sous l’éteignoir : « attaques aux institutions et à ceux qui
les incarnent ». Ridicule rempart d’une caisse de censure du pouvoir lorsque
certains journaux persistent à évoluer en dehors des sillons tracés. Et formule
consacrée pour faire entrer, dans la prétendue régulation, la très régulatrice
théorie de la sélection naturelle journalistique. C’est un peu court comme argu-
ment, mais cela a un coût énorme puisque le bonus créé par notre absence pro-
fite bien évidemment à la seule présence d’une autre presse qui ne peut la com-
bler.
Mais quel Conseil national de la communication(CNC) nous suspendus ?
Selon l’article 98 de la Constitution monarchisante d’Ali Bongo : « le Conseil
national de la communication comprend neuf membres désignés comme suit :
trois par le président de la République, dont le président ; trois par le président du
Sénat et trois par le président de l’Assemblée nationale… ». Or, Guy Bertrand
Mapangou, l’actuel président, a été proposé par le président de l’Assemblée
nationale. Il ne peut donc présider le CNC, parce qu’il est illégal. De ce fait, ses
décisions sont frappées de nullité. Alors, quelle loi il veut appliquer ? La loi de
la République, égale pour tous qu’il piétine, ou la loi de l’émergence, dont le sub-
strat est « nous avons le pouvoir, nous pouvons tout nous permettre » ? Il nous
semble, hélas, que c’est la dernière ! Voici pourquoi.
Pour ceux qui ont la curiosité de revisiter l’histoire de cette censure sélective,
quelques dates, mais pas les seules, méritent rappel. A vos larmes !
Le 20 mai 2011, dans son numéro 441, l’Archevêque du Gabon, Mgr Basile
Mvé Engone, est gratuitement accusé par « La Griffe » de concussion à travers
« le mystère de la sainte alliance : l’argent, la foi et le pouvoir. » Pour le CNC, c’est
professionnel.
Le 4 octobre 2011, dans son numéro 227, le même prélat est traité par « Le
Scribouillard » de « tare humaine ». Pour le CNC, c’est encore professionnel.
Les 21 et 28 octobres, « La Griffe » titrait successivement en sa Une « Coup
d’Etat avorté » et « Les éléments du complot », en mettant gravement en cause,
et sans en apporter la preuve, à la fois des personnalités politiques, religieuse
(toujours Monseigneur Basile Mvé), militaires et de la société civile. Mais aussi
le président équato-guinéen, Obiang Nguema Mbasogo, accusé d’avoir servi,
toujours sans preuve, de base arrière aux prétendus putschistes. Pour le CNC,
c’est plus professionnel.
Le 25 octobre 2011, dans son numéro 230, « Le Scribouillard » publiait, en
première page, sept (7) photos de ces personnalités religieuse, de l’opposition et
de la société civile, dont Mgr Basile Mvé, André Mba Obame, Zachari Myboto,
Louis Gaston Mayila, Pierre-Claver Maganga Moussavou, Marc Ona Essangui et
Paulette Oyane Ondo, désignés publiquement les commanditaires du fameux
coup d’Etat avorté qu’un ressortissant espagnol était chargé d’exécuter. Pour le
CNC, c’est plus que professionnel.
Le 2 septembre 2011, dans son numéro 456, « La Griffe » titrait :
« Contribution d’un néonazi : Grégoire Biyogo ». Pour le CNC, c’est déontolo-
gique.
Le 2 décembre 2011, dans son numéro 469, le Gabon découvrait ce titre à la
Une de « La Griffe » : « Après le Sud-Soudan, le Nord-Gabon », après un surtitre
tout aussi définitif : « Désir de sécession ». Pour le CNC, c’est plus déontologique.
Le 2 juillet 2012, le quotidien « L’Union », dans son billet « Makaya », traitait
le premier conseiller de l’ambassade de France au Gabon, Christophe Billaudé,
de « collabo fasciste du 3ème Reich ». Pour le CNC, c’est plus que déontologique.
Le 30 juillet 2012, le même « Makaya » mitraillait à l’arme lourde le ministre
français Pascal Canfin, qu’il traitait à la fois de « pôvre ex-pisse-copie » et de « nul
en géographie ». Pour le CNC, c’est éminemment déontologique.
Lundi 6 août 2012, dans son numéro 44, « Le Gri-Gri » de « La Griffe » écrit :
« Les rigolos dirigeants » et « faux jetons comme Myboto et AMO ». Là, on décer-
ne le titre de docteur honoris causa.
Bref, nous aurons eu besoin d’un siècle pour compiler le tout, tant la flore des
exemples est dense et la faune des injures surabondante.
Mais de tout ceci, le CNC a chaque fois pris congé de ses « bouillons de 11
heures » hebdomadaires. Pas un petit rappel à l’ordre. Pas un avertissement,
encore moins une mise en demeure et à fortiori une suspension. Normal : tant
que les cibles peuvent se recruter parmi ceux qui ne partagent pas la vision
émergente, sont en indélicatesse avec le directeur de cabinet du président de la
République ou roulent carrément pour l’opposant André Mba Obame. Tant
qu’elles appartiennent à l’ethnie et à la province du Woleu-Ntem. C’est le modè-
le de journalisme que prône et entend promouvoir le CNC. Formidable modèle
de régulation où l’injure est classée bassement péché véniel et la caricature hau-
tement blasphématoire !
L’objectif de ce laïus n’est pas de dire que, puisque les autres inventent, insul-
tent ou taillent des croupières, nous aussi nous devons le faire. Non. Mais tout
simplement de montrer que le profil du nouveau président du CNC (ancien
directeur de cabinet du Distingué camarade, ancien ministre émergent et un
des artificiers d’un « canard » qui prétend soigner l’information) ne constitue pas
la meilleure garantie d’impartialité pour une institution républicaine comme le
CNC.
Pour conclure, convoquons Albert Einstein qui disait « ceux qui ont le privilège
de savoir ont le devoir d’agir ». Nous avons ce privilège, et rien n’ébranlera notre
engagement à agir. Même pas les grenouillages de cette pègre d’Accrombessi.
Les vraies raisons de notre suspension...
décision ne nous concerne pas, car prise par une équipe illégalement
constituée. C’est pourquoi, avant d’aller en vacances, nous faisons
expressément paraître nos journaux, quoique sous une forme jume-
lée, cette semaine. On verra comment le président illégal du CnC va
nous empêcher de continuer à le faire.
Tout le monde se rappelle dans cette salle ce qu’on a appelé en son
temps l’« affaire Cissé » au Bénin. C’était un pseudo marabout que
le président Mathieu Kérékou avait pris à ses côtés ; d’abord comme
Conseiller occulte, puis comme Conseiller officiel. Celui-ci avait tel-
lement fini par prendre une place importante aux côtés du chef de
l’Etat béninois qu’on l’appelait le « vrai président ». C’est exacte-
ment ce schéma qu’accrombessi vient de reproduire au Gabon avec
ali Bongo depuis bientôt trois ans. C’est trop. Cela ne peut plus
durer. En toute chose, il y a une fin. Eh bien c’est terminé !
Désormais, c’est lui ou nous. On voudrait dire c’est ou les Gabonais.
nous lui avons donné dix jours francs, nous disons bien dix jours
francs à ali Bongo pour dégager accrombessi. s’il ne s’exécute pas,
nous allons nous charger de réunir les Gabonais pour aller déloger
ce Béninois, véritable fléau, du palais. Comme ali Bongo ne sera
pas d’accord, il voudra recourir à la Garde Républicaine. On lui dit
qu’il se trompe, car ce sont des Gabonais qui y servent et à qui il a
fait beaucoup de mal avec son accrombessi. Il appellera les bérets
rouges ? Ce sont toujours des Gabonais, qu’il a déçus et humiliés.
Qui ne le supportent plus. Les étrangers de la sGs ? On lui rappelle
qu’à la tête de cette société, c’est un Gabonais comme nous, en l’oc-
currence M. Mpouho.
Et puis, vous savez, il y a la BEaC, à Oyem, qui dispose d’une
somme de 9 milliards FCFa, gardée par un Malien. Il y a la BEaC,
à Franceville, où les dépôts sont de l’ordre de 24 milliards FCFa. si
ali Bongo veut nous pousser à faire comme Guillaume soro en Côte
d’Ivoire, qu’il maintienne accrombessi au-delà de ces dix jours.
accrombessi, c’est qui ? Comme s’il n’y avait pas d’autres étran-
gers au Gabon… Il y avait samuel Dossou auprès du président
Omar Bongo tout de même. Il était discret. Il était à sa place. Trente
ans après de beaux et loyaux services avec Omar Bongo, beaucoup
de Gabonais ne peuvent mettre un visage derrière ce nom. C’est
pourquoi aucun Gabonais ne s’en était plaint comme aujourd’hui
d’accrombessi. Pourtant samuel Dossou n’a pas fait que du bien au
Gabon. ali Bongo n’a-t-il pas honte ? Evelyne accrombessi a pris la
Première Dame en otage. Il a suffi que sylvia s’en sépare pour qu’el-
le se mette résolument au service de ses compatriotes à travers des
actions caritatives. Lui, accrombessi, l’a confisqué. Résultat, ali
Bongo n’est d’aucune utilité pour les Gabonais. « Je jure de consa-
crer toutes mes forces au bien du peuple gabonais, en vue d’assurer
son bien-être et de le préserver de tout dommage… » Tel est le ser-
ment que le président de la République a prêté. Quelques mois plus
tard, il a ajouté en déclarant : « Je ne serai jamais heureux tant qu’un
Gabonais sera malheureux. » Chaque jour qui passe, il montre qu’il
est un individualiste qui pense que le peuple se résume à sa person-
ne ; de sorte que quand il jouit des avantages et prébendes issus de
cette mafia organisée par accrombessi, il assure ipso facto le bien-
être des Gabonais. Quelques exemples suffisent à le démontrer.
au lieu d’investir pour que les Gabonais aient accès à l’eau et
souffrent moins des avanies des délestages, il a choisi d’acheter 29
voitures de luxe pour 97,677 milliards FCFa (et non 10 milliards
FCFa comme l’opposition le répète avec erreur). Il suffisait pour
cela de payer 86 milliards FCFa à la sEEG.
Quand la même institution achète cash pour 65 milliards FCFa le
Pozzo di Borgo en prétendant « réduire les frais d’hébergement des
officiels gabonais en mission ou de passage à Paris ». Or, en plus de
« Libération », des confrères locaux, notamment « Echos du nord »,
« Le Mbandja », « nku’u-le-messager » et « La Une » ont publié des
détails inouïs prouvant que les belles intentions du gouvernement se
sont muées en une vaste opération de détournement ; que l’immeu-
ble en question est devenu la propriété d’une société civile immobi-
lière dont le propriétaire est Maixent accrombessi. L’Etat, dans cette
affaire, est donc devenu le dindon d’une vilaine farce que les
Gabonais ne peuvent accepter.
On en a assez de voir un gang de délinquants d’Etat venir parler
de loi, de gestion rigoureuse aux gens, alors que dans cette affaire,
ils sont pris en flagrant délit tels des séminaristes en soutane surpris
dans un bordel.
accrombessi, c’est 37 milliards FCFa du contribuable consacrés
à l’acquisition d’un ranch personnel à Cape Town. Cette somme, si
tant est qu’ali Bongo voulait réellement du bien-être des Gabonais,
aurait pu aider à améliorer le réseau routier. De même, au lieu d’in-
vestir dans l’université handicapée par une crise qui a duré six mois,
ali Bongo, sur les mauvais conseils d’accrombessi, a préféré offrir
une mosquée de près de 7 milliards FCFa à la Turquie. On vous
épargne le reste, par exemple la mise en coupe réglée des finances
publiques sous le couvert de la Can 2012 : 369 milliards FCFa
selon ali Bongo dans « Jeune afrique ».
nous ne sommes pas malades et ne souffrons d’aucune crise
depuis notre enfance. si on trouvait nos corps quelque part, c’est
accrombessi et Gagane Gupta. C’est ali Bongo, parce qu’il aura
laissé ces étrangers venir nous tuer dans notre pays, pour ce que nous
défendons les intérêts de notre pays. C’est inutile de nous envoyer
des limiers, car les preuves de tout ce que nous venons d’affirmer
sont là et ce ne sont que des copies. Le reste est en lieu sûr et inon-
dera les médias internationaux si on touche à un seul de nos che-
veux.
nous disons assez ! nous allons mettre un terme à cette vilaine
farce qu’insupportent désormais les Gabonais au plus haut point.
alors, a nous deux, Môssieu accrombessi…nkani !
CConférenCeonférenCe DeDe PressePresse DeDe LALA résistAnCerésistAnCe
... et les motifs de notre rébellionL’objet de cette conférence de presse, c’est évidemment la trop sévère, his-
torique et injustifiée suspension qui frappe nos deux journaux pour une
durée de six mois ! Vous avez noté les griefs superficiels pour convoquer une
telle tentative de mise sous l’éteignoir : « attaques aux institutions et à ceux qui
les incarnent ». Ridicule rempart d’une caisse de censure du pouvoir lorsque
certains journaux persistent à évoluer en dehors des sillons tracés. Et formule
consacrée pour faire entrer, dans la prétendue régulation, la très régulatrice
théorie de la sélection naturelle journalistique. C’est un peu court comme argu-
ment, mais cela a un coût énorme puisque le bonus créé par notre absence pro-
fite bien évidemment à la seule présence d’une autre presse qui ne peut la com-
bler.
Mais quel Conseil national de la communication(CNC) nous suspendus ?
Selon l’article 98 de la Constitution monarchisante d’Ali Bongo : « le Conseil
national de la communication comprend neuf membres désignés comme suit :
trois par le président de la République, dont le président ; trois par le président du
Sénat et trois par le président de l’Assemblée nationale… ». Or, Guy Bertrand
Mapangou, l’actuel président, a été proposé par le président de l’Assemblée
nationale. Il ne peut donc présider le CNC, parce qu’il est illégal. De ce fait, ses
décisions sont frappées de nullité. Alors, quelle loi il veut appliquer ? La loi de
la République, égale pour tous qu’il piétine, ou la loi de l’émergence, dont le sub-
strat est « nous avons le pouvoir, nous pouvons tout nous permettre » ? Il nous
semble, hélas, que c’est la dernière ! Voici pourquoi.
Pour ceux qui ont la curiosité de revisiter l’histoire de cette censure sélective,
quelques dates, mais pas les seules, méritent rappel. A vos larmes !
Le 20 mai 2011, dans son numéro 441, l’Archevêque du Gabon, Mgr Basile
Mvé Engone, est gratuitement accusé par « La Griffe » de concussion à travers
« le mystère de la sainte alliance : l’argent, la foi et le pouvoir. » Pour le CNC, c’est
professionnel.
Le 4 octobre 2011, dans son numéro 227, le même prélat est traité par « Le
Scribouillard » de « tare humaine ». Pour le CNC, c’est encore professionnel.
Les 21 et 28 octobres, « La Griffe » titrait successivement en sa Une « Coup
d’Etat avorté » et « Les éléments du complot », en mettant gravement en cause,
et sans en apporter la preuve, à la fois des personnalités politiques, religieuse
(toujours Monseigneur Basile Mvé), militaires et de la société civile. Mais aussi
le président équato-guinéen, Obiang Nguema Mbasogo, accusé d’avoir servi,
toujours sans preuve, de base arrière aux prétendus putschistes. Pour le CNC,
c’est plus professionnel.
Le 25 octobre 2011, dans son numéro 230, « Le Scribouillard » publiait, en
première page, sept (7) photos de ces personnalités religieuse, de l’opposition et
de la société civile, dont Mgr Basile Mvé, André Mba Obame, Zachari Myboto,
Louis Gaston Mayila, Pierre-Claver Maganga Moussavou, Marc Ona Essangui et
Paulette Oyane Ondo, désignés publiquement les commanditaires du fameux
coup d’Etat avorté qu’un ressortissant espagnol était chargé d’exécuter. Pour le
CNC, c’est plus que professionnel.
Le 2 septembre 2011, dans son numéro 456, « La Griffe » titrait :
« Contribution d’un néonazi : Grégoire Biyogo ». Pour le CNC, c’est déontolo-
gique.
Le 2 décembre 2011, dans son numéro 469, le Gabon découvrait ce titre à la
Une de « La Griffe » : « Après le Sud-Soudan, le Nord-Gabon », après un surtitre
tout aussi définitif : « Désir de sécession ». Pour le CNC, c’est plus déontologique.
Le 2 juillet 2012, le quotidien « L’Union », dans son billet « Makaya », traitait
le premier conseiller de l’ambassade de France au Gabon, Christophe Billaudé,
de « collabo fasciste du 3ème Reich ». Pour le CNC, c’est plus que déontologique.
Le 30 juillet 2012, le même « Makaya » mitraillait à l’arme lourde le ministre
français Pascal Canfin, qu’il traitait à la fois de « pôvre ex-pisse-copie » et de « nul
en géographie ». Pour le CNC, c’est éminemment déontologique.
Lundi 6 août 2012, dans son numéro 44, « Le Gri-Gri » de « La Griffe » écrit :
« Les rigolos dirigeants » et « faux jetons comme Myboto et AMO ». Là, on décer-
ne le titre de docteur honoris causa.
Bref, nous aurons eu besoin d’un siècle pour compiler le tout, tant la flore des
exemples est dense et la faune des injures surabondante.
Mais de tout ceci, le CNC a chaque fois pris congé de ses « bouillons de 11
heures » hebdomadaires. Pas un petit rappel à l’ordre. Pas un avertissement,
encore moins une mise en demeure et à fortiori une suspension. Normal : tant
que les cibles peuvent se recruter parmi ceux qui ne partagent pas la vision
émergente, sont en indélicatesse avec le directeur de cabinet du président de la
République ou roulent carrément pour l’opposant André Mba Obame. Tant
qu’elles appartiennent à l’ethnie et à la province du Woleu-Ntem. C’est le modè-
le de journalisme que prône et entend promouvoir le CNC. Formidable modèle
de régulation où l’injure est classée bassement péché véniel et la caricature hau-
tement blasphématoire !
L’objectif de ce laïus n’est pas de dire que, puisque les autres inventent, insul-
tent ou taillent des croupières, nous aussi nous devons le faire. Non. Mais tout
simplement de montrer que le profil du nouveau président du CNC (ancien
directeur de cabinet du Distingué camarade, ancien ministre émergent et un
des artificiers d’un « canard » qui prétend soigner l’information) ne constitue pas
la meilleure garantie d’impartialité pour une institution républicaine comme le
CNC.
Pour conclure, convoquons Albert Einstein qui disait « ceux qui ont le privilège
de savoir ont le devoir d’agir ». Nous avons ce privilège, et rien n’ébranlera notre
engagement à agir. Même pas les grenouillages de cette pègre d’Accrombessi.
EntrE guillEmEts
LA suspension, la semaine der-
nière, des hebdomadaires La
Une et Ezombolo décidée par
le Conseil national de la communication
(CNC) illustre, dans ses manifestations, la
situation réelle du Gabon, qui n’est pas
forcément claire dans l’esprit de chacun
d’entre nous. Pourtant, cette situation
est simple : le Gabon est un Etat de droit,
l’Etat est souverain, la terre appartient à
l’Etat, il faut respecter «l’autorité de
l’Etat», nul n’est au-dessus de l’Etat,
l’Etat est garant de l’ordre public…
De fait, nos villages, nos quartiers, nos
villes et nos maisons -dont beaucoup
sont régulièrement détruites par
l’«Etat»- ne nous appartiennent pas.
Comme l’a fait le pacte colonial qui a
accordé des concessions de 90 ans
renouvelables à des sociétés minières
françaises ou comme le fait Ali Bongo
avec Olam, l’Etat, propriétaire légal de
la terre de nos ancêtres, peut vendre ou
concéder «nos» villages et «nos» terres à
qui il veut, sans rien nous devoir,
puisque, même s’il est attesté que le
Gabon était déjà habité il y a 1700 ans,
la terre ne nous appartient pas. Nous
n’en sommes que de simples locataires
permissifs. Cela signifie que nous avons
la nationalité gabonaise sans en avoir la
citoyenneté. Si l’on exclut les parcs natio-
naux et les exploitations minières et
forestières, il ne reste que 2% du territoi-
re national pour «nos» 3304 villages qui
ne nous appartiennent pas. Nous n’a-
vons pas de pays.
D’où ces questions essentielles: l’Etat,
c’est qui? Qui est souverain? Quelle est
notre place dans la vie publique? Quels
sont nos droits?
Le Gabon est, entend-on dire, un pays
souverain. Mais cette souveraineté n’est
que territoriale, c’est-à-dire aux frontiè-
res, pas à l’intérieur. Le Gabon, c’est qui ?
Qui exerce cette souveraineté? La plus
grande escroquerie de notre histoire est
celle qui veut nous faire croire que le
peuple est souverain. Mais peut-on être
souverain dans un espace qui ne nous
appartient pas? Les Noirs, sous l’apar-
theid, les Palestiniens des territoires
occupés ou les Tibétains ont la réponse à
cette question. Cette confiscation de
souveraineté explique le fonctionne-
ment de notre soi-disant Etat.
En premier lieu, au Gabon dont le
corps électoral est loin d’égaler celui d’un
arrondissement de Lagos ou d’Abidjan,
aucune élection n’a jamais été organisée
de façon régulière. Or, le bulletin de
vote est la seule expression de souverai-
neté directe du peuple. La seule. Il serait
difficile de croire que, depuis 1958, aucun
gouvernement n’a été capable d’effec-
tuer l’arithmétique élémentaire des listes
électorales et des décomptes des voix.
Deux hypothèses peuvent l’expliquer:
soit les Gabonais sont trop bêtes pour
compter les moutons que nous sommes,
soit les élections sont délibérément sabo-
tées pour perpétuer l’imposture. Je
pense que l’élite corrompue qui nous
dirige, si elle est capable de compter des
milliards de francs détournés systémati-
quement des comptes publics, si elle sait
où les placer à l’étranger, doit être capa-
ble d’organiser les élections d’un petit
peuple comme le Gabon. L’élite corrom-
pue est assez intelligente pour confisquer
la souveraineté de nos suffrages qui lui
ferait perdre son pouvoir en présentant
les apparences du fonctionnement
démocratique de l’Etat de droit qu’ils
clament à cor et à cri.
L’autre manifestation de ce déni de
souveraineté du peuple réside dans la
nature et le fonctionnement de l’Etat
qui se substitue à nous pour définir, à
notre place, ce que nous voulons. Pour
2010, les bluffeurs du Parlement, qui
prétendent nous représenter dans le
contrôle du gouvernement, ont voté en
notre nom et dans notre intérêt, un
budget qui accorde 1,491 milliards de
FCFA au seul cabinet de la présidente
de la Cour constitutionnelle (160 millions
«seulement» pour les cabinets de tous
les autres membres), l’autorise à conti-
nuer de loger «son» institution dans sa
villa personnelle de La sablière, pour un
loyer de 4 millions par mois, en y ajou-
tant 200 millions aux frais du contribua-
ble pour les travaux de réfection de sa
maison personnelle qu’elle loue à elle-
même,. On comprend pourquoi la
reconstruction de l’ancien siège traîne,
alors qu’elle a coûté 7,7 milliards, rien
qu’entre 2008 et 2011. Dans sa cohéren-
ce prédatrice, la Cour constitutionnelle,
locataire qui construit son siège, a néan-
moins fait débourser à l’ «Etat» 1 milliard
pour l’achat d’un immeuble. Bien
entendu, dans l’intérêt du peuple. Les
ignobles députés, qui ne sont jamais
mieux servis que par eux-mêmes, ont
également autorisé l’«Etat » à dépenser
10 milliards pour la construction de l’an-
nexe de l’Assemblée nationale dont le
président, qui dispose d’un budget de 1,3
milliards pour son seul cabinet, est inca-
pable de nous montrer la moindre trace.
Peut-être suis-je un aigri de l’opposition
aveuglé par le réflexe de déstabilisation
de l’Etat. Si c’est le cas, j’invite les
Gabonais sincères à me montrer ne
serait-ce qu’une cabane en planches de
récupération qu’on pourrait au moins
nous présenter comme un modèle d’ar-
chitecture avant-gardiste de la poli-
tique d’émergence et qui tiendrait lieu
d’annexe de l’Assemblée nationale.
Le président de l’Assemblée nationale,
ses députés et l’exécutif peuvent comp-
ter sur le bon verbiage des différents
porte-paroles des organes de l’«Etat»
pour justifier ces vols qualifiés et pour
nous expliquer, sur le ton docte habituel,
que dans l’intérêt du peuple, ils ont
autorisé à dépenser, pour la seule télé-
surveillance (les petites caméras qui per-
mettent de voir qui entre et qui sort) de
l’Assemblée nationale, 128 millions avant
2008, puis 155 millions en 2008, puis 1,55
milliard en 2009, puis 438 millions en
2010. Rien que pour des caméras. Les
zélateurs du régime qui savent si bien
dire des conneries dans le français le plus
académique insuffleront dans la tête des
Gabonais que bien que les politiques
sociales sont, aujourd’hui, démodées, le
gouvernement «fait des efforts» lorsqu’il
paye leurs bourses aux étudiants ou lors-
qu’il y a du coton dans les hôpitaux, que
les bourses d’études sont une faveur et
que les étudiants ayant atteint un cer-
tain âge (donc, forcément, les enfants de
pauvres) n’y auront plus droit.
Alors que dans les pays d’aujourd’hui,
on parle de grands commis (donc de ser-
viteurs) de l’«Etat», au Gabon, la clique
dirigeante corrompue et accrochée à ses
privilèges asservit le peuple. Ils sont les
souverains et nous les esclaves. Les
contester, c’est donc déstabiliser l’Etat.
Or, l’Histoire nous enseigne qu’un pou-
voir établi trop durablement finit par se
considérer, de manière inaliénable,
comme le dépositaire naturel, voire
comme l’incarnation de l’Etat. C’est ainsi
que la confusion entre le patrimoine
public et le patrimoine personnel inalié-
nable est naturelle. C’est pour cela que,
garant de l’ordre public, donc de la
sécurité des dirigeants, beaucoup n’hési-
tent pas à massacrer «jusqu’à la derniè-
re goutte de sang» les «terroristes» qui
tentent de «déstabiliser l’Etat» en leur
demandant de quitter le pouvoir. Cela
justifie, dès lors, toutes les formes de
répression et de violences qui vont du
contrôle des opinions et de leur expres-
sion -mission du CNC- aux agressions
physiques que les trop nombreuses for-
ces de répression et de coercition (armée
nationale, Groupement d’Intervention
de la Gendarmerie Nationale, Forces de
Police d’Intervention, Unité Spéciale
d’Intervention, Garde Républicaine…)
exercent sur la population. Une des
méthodes les plus violentes et qui est de
plus en plus employée consiste à révo-
quer les ennemis d’Etat de leurs fonc-
tions dans l’administration et à suppri-
mer purement et simplement les salaires
et les pensions de retraite des pères et
mères de familles: nos prédateurs utili-
sent l’argent que nous avons gagné hon-
nêtement et la retraite pour laquelle
nous avons cotisé pendant des décennies
pour nous tenir en otages, sous prétexte
que c’est l’Etat qui nous paye et que
l’Etat étant eux, ils ne nous donnent plus
«leur» argent. C’est pourquoi et ce ne
peut être un hasard, toute forme de
contestation ou de revendication est
constitutionnellement illégale. La
Constitution gabonaise que nous avons
le devoir de brûler, reconnaît nos libertés
d’opinion et d’expression, mais elle nous
les confisque simultanément. En effet, ce
qu’on veut nous présenter comme notre
loi fondamentale met «sous réserve
de…» tout ce qui concerne nos droits et
libertés fondamentaux. En somme, la
Constitution nous accorde le droit de fer-
mer nos gueules et de ne les ramener
qu’avec l’accord de ceux que nous
contestons. Espérer le paiement de sa
bourse ou de son salaire, aspirer à plus
de justice sociale, souhaiter le respect des
scrutins, imaginer un avenir meilleur
pour nos enfants, c’est un droit, mais
l’expression de toutes ces aspirations est
soumise à la réserve qu’un ministre, un
premier ministre ou un président de la
République décide souverainement s’il y
a trouble à l’ordre public (eux) ou non. Il
faut, par conséquent, être particulière-
ment sot pour respecter un pouvoir
inique qui vote des lois iniques sur la
base d’une constitution inique. Mais cha-
cun a le droit inaliénable d’être sot.GréGory NGbwa MiNtsa
Nous n’avons pas de pays
Voici celui qui dépèce l’opposition dans «La Griffe»Conseiller du président de la République et principal rédacteur de la presse collaborationniste qui se permet
d’insulter de paisibles citoyens gabonais, y compris l’Archevêque de Libreville, Monseigneur Basile MveEngone, juste pour mériter les os que lui jette Maixent Accrombessi.
DEPUIS un certain temps, les
Gabonaises et les Gabonais ne
cessent de se demander si le
chef de l’Etat a réellement un service
pour s’occuper de sa communication.
Dans les faits ou sur le papier, l’affir-
mative semble peser de son poids.
Oui, il existe une structure qui a reçu
la mission de prendre soin de la com-
munication du chef de l’Etat. Elle se
dénomme « Comité de Coordination
de la Communication de la Présidence
de la République (COCOM).
Mais comme pour le projet du
« Gabon émergent », il ne suffit pas de
psalmodier ces mots à longueur de
journée pour penser que c’est ainsi
qu’on atteindra ce niveau de déve-
loppement. Il ne suffit pas alors de
s’appeler COCOM pour penser que
l’exposition d’une véritable communi-
cation gouvernementale telle qu’on le
voit dans d’autres pays puisse tomber
du ciel.
Autrement dit, la communication
au niveau de la présidence de la
République d’un pays mérite d’être
sérieuse, claire, lisible, stratégique,
explicative, constructive et visionnaire.
Or actuellement, ce n’est nullement
le cas. Et d’ailleurs à ce stade du cons-
tat regrettable, il ne faut pas espérer
récolter de la banane lorsqu’on a
planté des ignames.
C’est-à-dire, lorsqu’on laisse la com-
munication de la plus haute institution
du pays aux mains d’un ramassis d’é-
trangers étranges, arrogants, incom-
pétents et au profil problématique, il
ne faut pas s’attendre à autre chose
qu’à la multiplication de sorties
impertinentes, inadaptées, ridiculisées
et méprisées telles qu’on les compte
par centaine depuis notre accession au
sommet de l’Etat.
Comment peut-on laisser entre les
mains d’individus n’ayant fait leurs
preuves nulle part dans le monde le
soin de conduire la communication du
président de la République de notre
pays ? Comment des gens qui ne
connaissent même pas plus de six
quartiers de la Capitale peuvent-ils
prétendre être capable de faire de la
communication du chef de l’Etat ?
Nous n’oserons même pas parler des
autres localités du Gabon et de la
psychologie de leurs populations.
Quel résultat en termes de commu-
nication efficace peut-on espérer
quand c’est une bande de courtisans
mais surtout de commerçants qui
viennent vendre du vent au sommet
de l’Etat ?
La preuve en est que, pendant que
les Gabonaises et les Gabonais peinent
à joindre les deux bouts pour survivre,
pendant que nos mères continuent
d’accoucher à même le sol, pendant
que nos frères à l’université pleurent
leur bourse d’études, pendant que nos
salles de classe restent vétustes et plé-
thoriques, pendant que nos routes
continuent d’être impraticables en
toutes saisons, pendant que les prix
des produits alimentaires continuent
d’augmenter, pendant que la misère
ne cesse de progresser dans nos villes,
pendant que nos journalistes talen-
tueux continuent d’être bâillonnés et
contraints à l’exil, « nos pseudo com-
municants » jugent bon de venir nous
vendre une imbécillité Soulemanaise
dénommé « course nautique » comme
si l’ineptie de faire venir Ekhon ou
R.Kelly ne suffisait pas.
Est-ce vraiment sérieux pour l’image
de notre pays ou celle du chef de
l’Etat ? Ces gens là veulent-ils vrai-
ment aider ou soutenir celui qui fait
pourtant d’eux des « pseudos roite-
lets » ?
Voici des éléments concrets qui ne
nécessitent pas d’être passé par scien-
ces Po ou par Harvard pour compren-
dre que ceux qui gèrent actuellement
la communication du président de la
République ne sont pas à leur place et
qu’il ne faudra certainement rien
attendre de leur «production ».
De même que nul ne peut s’impro-
viser médecin, il est inadmissible que
des souffleurs de vent s’autoprocla-
ment « professionnels en communica-
tion ». Il est inutile de demander à un
chameau de vous pondre un œuf car
même avec toute la bonne volonté du
monde, il n’y parviendra pas.
En plus de ce qui a été évoqué pré-
cédemment, quand on ajoute à ces
nombreux bras cassés identifiés, une
personne au passé torturé et troublé,
abonnée à des pratiques douteuses,
complexé comme neuf, sincèrement,
quel résultat peut-on réellement
espérer pour l’image du Gabon et
celle de son président de la
République sinon les nombreuses
parutions démentielles qui se lisent
dans la presse collaborationniste aux
ordres d’un ancien petit démarcheur
immobilier de Paris et d’un ancien
vendeur de pommes au marché
Louis ?
télesphore obame Ngomo
Les mensonges criminels d’Olam (suite)
AU Gabon, la prétendue compagnie singapourien-
ne d’agrobusiness, Olam, a formé une joint ven-
ture avec le gouvernement gabonais pour convertir plus
de 50000 ha de forêt primaire en plantations d’hévéa.
Plusieurs citoyens gabonais de bonne volonté et des éco-
logistes se sont interrogés quant à la sagesse d’un tel pro-
jet, compte tenu de tout ce qui est déjà connu comme
impacts négatifs qu’ont les plantations d’hévéa sur les sols
et l’environnement en général. Toutefois, Olam et le
gouvernement gabonais ont commis une étude qui a
conclu que leur projet ne serait que bénéfique à la popu-
lation, à la fois économiquement et écologiquement. Ce
blog a déjà exprimé son scepticisme à l’égard de l’étude
d’Olam et nous nous sommes appuyés sur des études
scientifiques publiées, qui démontrent que les plantations
d’hévéa sont en effet préjudiciables à l’environnement.
Comme vous pouvez le voir ci-dessous, nous présentons
une étude réalisée en Côte d’Ivoire, et publiée dans Acta
Zoologica en 1995. Il s’agit d’une étude longitudinale de
la richesse du sol s’étalant sur 30 ans, depuis la période
précédant ces plantations d’hévéa en Côte d’Ivoire, jus-
qu’à trois décennies plus tard. L’étude mesure la présen-
ce de la micro et macro flore et faune dans le sol.
Le sol est un corps naturel et la production agricole a
besoin que le sol ait de bons attributs et propriétés de fer-
tilité. Un sol et sa fertilité sont inséparables parce que la
fertilité est une propriété essentielle d’un sol sain. La
micro et macro flore, ainsi que la faune sont ce qui fait la
richesse du sol et lui permettent d’être fertile et propice à
l’agriculture. Cette flore et faune constituent l’essentiel de
la biomasse du sol, qui est la masse totale de matière
vivante dans le sol. Cette étude a mesuré la présence des
organismes suivants dans les sols de la forêt primaire, puis
5, 10, 20 et 30 ans après que cette forêt ait été convertie
en plantations d’hévéa: vers de terre; termites; fourmis;
coléoptères; dermoptères; arachnides; chilopodes; diplo-
podes; isopodes; mollusques. L’étude a également mesu-
ré la composition du sol en carbone et en azote, deux élé-
ments essentiels pour la bonne santé d’un sol.
Cette étude montre que:
1. Après 30 ans d’exploitation, le sol sur lequel l’hévéa
avait été planté, présente une baisse significative de la
quantité de carbone et d’azote. Cette baisse est de 80%
comparée aux taux existant avant la plantation.
2. La faune et la flore du sol ont également été signifi-
cativement réduites après 30 ans d’exploitation. La bio-
masse des vers de terre a été réduite de 80%, de 52,3
g/m2 avant la plantation, à 9,2g/m2 après 30 ans d’ex-
ploitation. Les termites ont été réduits de 80%; les four-
mis par 80% aussi, etc. Cette étude montre clairement
qu’après 30 années d’exploitation, le sol a perdu presque
la totalité de sa biomasse. Il est parti d’une biomasse
totale de plus de 70g/m2 à environ 17g/m2.
Ceux qui poussent le projet d’Olam vont tuer 50000
ha de forêt primaire au Gabon. Pourquoi sont-ils prêts à
commettre un tel acte? Ils doivent expliquer leurs moti-
vations, car l’étude présentée ici est irréfutable sur le fait
que les plantations d’hévéa ruinent les sols. Cette étude
nous aide également à comprendre pourquoi la durée
de vie économique des plantations d’hévéa est d’environ
30 ans : 7 ans de phase de croissance et environ 25 ans de
phase productive. Après ce laps de temps, le sol est
appauvri et meurt; rien ne peut plus pousser dessus. C’est
ce qui va arriver au Gabon. Pourquoi veulent-ils la ruine
des sols gabonais?
Qu’Ali Bongo choisisse entre cette pègre et les Gabonais que nous sommes !
Cela se passe à La Sablière, audomicile du président de laRépublique. Ce jour-là, Ali
Bongo s’apprête à manger avec son plusproche collaborateur, MaixentAccrombessi. Soudain, il reçoit un coupde fil important et se lève donc pouraller répondre dans une autre pièceséparée de la salle à manger par unecloison. Son chargé de la sécurité lesuit. Derrière, Maixent Accrombessimanipule l’assiette et le couvert du chefde l’Etat. D’autres agents de la sécuritéalertent leur collègue en improvisantune fausse toux. Le premier revient surses pas et demande à Accrombessi pour-quoi il touche à l’assiette du « patron »,et qu’est-ce qu’il veut faire ? Celui-cifait prévaloir qu’il est le directeur decabinet. L’agent de sécurité répliqueque c’est lui qui est chargé de la sécuri-té d’Ali et que si Accrombessi faisaitcette tête, il peut l’abattre, parce qu’ilmenace la sécurité de son patron. Leton monte. Quand Ali Bongo revient, ilcalme tout le monde. Mais Accrombessicontinue de ruminer sa colère. Il exiged’Ali qu’il choisisse entre lui, le direc-teur de cabinet, et son responsable dela sécurité. Puis, tout le monde se sépa-re. Le lendemain matin, quand le garsarrive à la présidence de la Républiqueavec le chef de l’Etat, le chef d’Etatmajor de la Garde républicaine leconvoque à son bureau. Et lui signifiequ’il est affecté au GIR. Accrombessi,c’est ça : Rien ni personne ne le résisteà la présidence de la République. Depuisqu’il est chef de cabinet, il a réussi àfaire le vide autour d’Ali Bongo. A l’éloi-gner des Gabonais. Pascaline MferriBongo Ondimba, Jean Pierre Oyiba,Patrice Otha, François Engongah Owono,Liliane Bourdette, Pr PambouTchivounda, Sophie Appidangoye, etc. Ale fâcher de ses parents, dont son oncleAssélé, sa grande sœur Pascaline MferriBongo Ondimba, son grand frère LéonPaul Ngoulakia, ses frère et sœur Omar
Denis et Yasmine. Ceux qui l’ont soute-nu et aidé à prendre le pouvoir : GuyNzouba Ndama, Paul Toungui, RenéNdemezo’Obiang, Chambrier père etfils, Marcel Abéké, Henri Claude Oyima,Philibert Andzembé, les généraux MichelAndjembé et Antoine Embinga, etc. Surinstruction d’Accrombessi, il a mêmeautorisé le licenciement de 229Gabonaises, ménagères à la présidencede la République, lesquelles ont étéremplacées par des Béninoises. Au pointqu’Ali Bongo n’a plus personne aujour-d’hui. En dehors de ses étrangers. Et lespetits plaisantins recrutés parAccrombessi et dont la caractéristiqueest d’être tous des homosexuels.
Ne faisant confiance ni à ses préten-dues capacités intrinsèques ni à sonapprentissage auprès de feu son père, ilne croit qu’aux fétiches. Et encore,ceux que lui apporte André ChristNguembet des Tsogho ne lui suffisentpas. Il a ajouté le vaudou et en est deve-nu accro. A telle enseigne qu’il prendpart à une veillée de vaudou sur deux,allant le samedi soir pour revenir diman-che à l’aurore. Il lui est même arrivé devoyager avec un pseudo-maître vaudou,auquel il faisait attribuer une chambreavant son médecin personnel ! Mais toutceci explique difficilement la confiancequ’il a d’Accrombessi. C’est cette sorted’« amitié intime » frappée de mystèrequi va le perdre.
Si le vaudou immunisait contre tout,notamment contre la colère du peuple,pourquoi Mathieu Kérékou, alias le« Caméléon », alors chef de l’Etat béni-nois tenant son peuple d’une main defer, avait-il été obligé de s’attacher lesservices d’un marabout appelé Cissé,allant jusqu’à en faire un de sesconseillers. D’abord occulte, puis offi-ciel. Celui-ci avait pris une place dans ledispositif sécuritaire et décisionnel dupays que Kérékou ne décidait plus dequoi que ce soit sans consulter Cissé.Avant de manger, il fallait l’avis de
Cissé. Il ne recevait personne sans queCissé lui en donne l’autorisation. Il allaitmême jusqu’à reporter des voyages offi-ciels ou, carrément, à renoncer à cer-taines actions sur conseils de Cissé.Lequel lui avait maintes fois assuré qu’ilne quitterait le pouvoir que si lui-mêmele souhaitait. Mais la conférence natio-nale souveraine est passée par là, c’est-à-dire le souhait du peuple. Et avait finipar l’emporter. Avec Accrombessi, nousy sommes.
Ali Bongo et Accrombessi devraientpourtant savoir que celui qui brave lesGabonais le paye très mal. Au cas où ilsauraient des trous de mémoire, qu’ilsdemandent comment avait fini leCamerounais Kamgo Komo alias JohnTravolta. Ali Bongo est en train de s’a-muser avec le peuple gabonais en sefoutant éperdument de ses mises en
garde et ses récriminations. Eh bien, ilfaut qu’il choisisse entre les Gabonaisqu’il dit urbi et orbi l’avoir élu, et lesétrangers à qui il a donné tous les pou-voirs. Pour sûr, le Gabon n’est pas enco-re au niveau de se faire coloniser ni parle Bénin, ni par le Maroc, encore moinspar la Somalie. Il faut qu’il choisisse. S’ilpersiste, il devra alors dégager avec sesétrangers. Il ne lui reste que cettesemaine pour s’exécuter, sinon nousappellerons les Gabonais pour s’enoccuper.
Petite précision : si Accrombessi,Liban Soleman, Gatane Gupta, HenriOhayon, pensent qu’en dégageant, ilsvont partir avec tout l’argent qu’ils ontvolé, ils se trompent. Ils ont vraimentmenti. Ils le rembourseront jusqu’audernier centime.
Ali Bongo fait désarmer tous les corps
L’atmosphère est chargée, très chargée à la présidence.
L’arrogance d’hier cède désormais à la grande panique. Et pour
prévenir que guérir, on multiplie déjà des réunions en cercles très
restreints. Que faire au cas où ? Ce « cas où » étant de plus en plus
imminent, et vu que l’attitude de l’armée ne rassure plus, Ali Bongo
comprend que, quand la fin arrive, il y a des signes qui ne trompent
pas.
S’il a fait annuler de nombreux départs en congé avant le 17-Août
chez certains officiers stratégiques de sa garde républicaine, cette
mesure préventive n’est cependant pas suffisante. Depuis quelques
jours, sur conseils d’Accrombessi, Ali Bongo vient de la compléter, en
donnant l’ordre à tous les chefs de corps de récupérer toutes les
munitions de leurs éléments. Ainsi, en dehors de sa garde rappro-
chée, aucun militaire, gendarme ou policier ne sera armé lors du
défilé.
C’est la peur d’un coup d’Etat à la Sadate. Après les accords de
Camp David, Sadate savait que sa sécurité était menacée. Il avait
pris des dispositions pour la renforcer. Exactement comme le fait
aujourd’hui Ali Bongo : il a fait désarmer tous les corps, n’épargnant
que sa garde rapprochée. Mais à l’opposé d’Ali Bongo, lui, avait plu-
tôt choisi de limiter au maximum ses mouvements. Hélas, au cours
du défilé commémorant l’indépendance du pays, un commando de
six éléments avait surgi et l’avait arrosé de 81 balles de Kalachnikov
à moins de 10 mètres !
S’il avait su, il aurait dû passer par Cotonou pour des séances de
blindage au vaudou. Le pôvre !
Aux forces de sécurité et de défense...Douché à Paris, Ali Bongo sait qu’il a
perdu le pouvoir. Mais il ne veut pas
mourir seul, comme on dit. C’est pourquoi,
par l’intermédiaire d’Accrombessi, Ndongou,
Ondzounga et compagnie, il fait distille un
message dangereux aux forces de défense
et de sécurité, à savoir : « si le pouvoir nous
échappe, il faut savoir que ceux qui arrivent,
particulièrement les Fang, ils vont vous cou-
per les têtes pour se venger. Ils vous régle-
ront des comptes. Donc, pour mieux faire, il
faut défendre le régime à tout pris… » Eh
bien c’est faux. Ils vous mentent !
On n’a pas besoin de vous le dire : c’est
vous qui avez aidé Ali Bongo à prendre le
pouvoir. Mais qu’est-ce qu’il vous a fait ? Il
vous a envoyés au balango et s’est entouré
des étrangers. Il ne vous connaît plus. Ce
sont ces étrangers qui sont devenus tout
pour lui : les amis, les parents. Qui profitent
de tout. Quand l’un d’eux a un petit mal de
tête, il prend l’avion pour la France ou les
Etats-Unis se soigner. Alors que si l’un d’en-
tre vous tombe malade, on ne peut l’admettre
à l’hôpital militaire s’il n’a pas d’abord payé
une caution.
Vos enfants sont à l’université Omar
Bongo, perturbée chaque année par des grè-
ves intempestives. Les plus petits sont ins-
crits dans les écoles publiques aux classes
pléthoriques. Vos femmes accouchent à
même le sol et vous-même souffrez pour
prendre un simple taxi, car il faut désormais
miser. Alors que vos salaires sont restés les
mêmes.
Ces gens-là n’achètent rien ; ils sont tota-
lement pris en charge par l’Etat. Or vous
achetez tout vous-même avec votre maigre
salaire. Dites, vous avez vu comment, ces
derniers temps, la vie est de plus en plus
chère devenue ?
C’est ce pouvoir-là qu’on vous demande
de défendre en tirant, le cas échéant, sur la
foule de manifestants à mains nues ? Ils vous
mentent : ne le faites pas. Au contraire, si
vous le faites, c’est pour leur permettre de
garder le pouvoir. Eux. En trois ans, ils sont
devenus multimilliardaires. Ils vous donnent
combien ? Zéro ! Sans que rien ne change
pour vous en bien. Donc, réfléchissez.
Certes, un militaire exécute d’abord l’ordre
avant de chercher à comprendre. Mais
sachez qu’autrefois, les pouvoirs autocrati-
ques utilisaient l’armée pour réprimer, sou-
vent dans le sang, toute opposition. Sans
craindre quoi que ce soit. Mais c’était autre-
fois. Aujourd’hui, les choses ont changé. Et
c’est parce que Charles Taylor, Jean Pierre
Bemba et Laurent Gbagbo ne l’ont pas com-
pris qu’ils vont finir leur vie en prison.
Vous n’êtes pas dans le cas de ces trois-là.
Mais il y a un mois, 168 soldats pro-Gbagbo
ont été embarqués pour déférer à la convo-
cation de la Cour pénale internationale. Bien
qu’ils aient reçu des ordres de tirer, ils seront
inculpés. Parce qu’il est désormais interdit de
bâillonner les peuples. Vous aussi, si vous
exécutez les ordres que vous recevrez de
vos chefs assassins, refusez, car vous ris-
quez de passer devant la Cour pénale inter-
nationale.
Sans compter qu’en tirant dans la foule,
vous pouvez tuer votre propre fils, votre père,
votre frère, votre tante, etc. Parce que, très
petit, le cosmopolitisme du Gabon a favorisé
les liens inter-familiales. Un simple exemple :
Assélé a des enfants dans toutes les provin-
ces, dont le Woleu-Ntem. Ndemezo Obiang a
des neveux dans le Haut-Ogooué. Etc.
Ne les écoutez donc pas. Réfléchissez !