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FINANCE MANAGEMENT - CFO MAGAZINE - N°11 - OCTOBRE 2007
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EN PRATIQUE> SOMMAIREN°11 OCTOBRE 2007
Dans le cadre de leurs activités, les entreprises sont confrontées à des risques bien réels. La variation des taux
de change, des taux d’intérêts ou des prix des matières premières en sont quelques exemples. Comment se couvrir de manière fi able et adaptée? Finance Management vous
livre quelques réponses…
Dossier
Couvertures de risques
Dans le cadre de leurs activités, les entreprises sont confrontées à des risques bien réels. La variation des taux de change, des taux d’intérêts ou des prix des matières premières en sont quelques exemples. Comment se couvrir de manière fi able et adaptée? Finance Management vous livre quelques réponses…
FINANCE MANAGEMENT - CFO MAGAZINE - N°11 - OCTOBRE 2007
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DOSSIER
TEXTE : JULIE DESSART
Des risques d’accord!Mais sortez couverts!
FINANCE MANAGEMENT - CFO MAGAZINE - N°11 - OCTOBRE 2007
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S ur le front des coûts, les risques ne manquent
pas. De la hausse des matières premières à celle
des taxes en passant par celle des cotisations so-
ciales ou de l’énergie. Dans un univers de plus en
plus concurrentiel où la guerre se joue, notamment, sur le ter-
rain des prix, la maîtrise des coûts devient un objectif primor-
dial dans toute stratégie d’entreprise digne de ce nom. « En
tant que professionnels du risque crédit, nous observons de
très près tous les mouvements économiques qui peuvent avoir
une infl uence directe sur la solvabilité des entreprises, explique
Christophe Cherry, Head of Sales chez Atradius. L’évolution du
prix des matières premières est un indicateur de premier ordre
pour identifi er les segments de l’économie qui sont les plus à
risques dans les semaines et mois qui viennent. »
Ainsi, le secteur de la construction métallique a, par exemple,
énormément souffert de la forte hausse des prix de l’acier en
2006-2007, explique-t-il. « Les acteurs d’une certaine enver-
gure qui ont eu la possibilité de répercuter les variations des
matières premières dans les contrats de vente ou les activités
dont la part de la valeur ajoutée est plus importante dans le
prix de vente sont passés entre les gouttes. Par contre les plus
petites structures, dans l’incapacité d’imposer à leurs clients
des hausses de prix, se sont retrouvées avec la diffi culté de faire
face à leurs frais fi xes et ont dû ainsi, parfois, mettre la clé sous
le paillasson. Même si la tendance haussière s’est quelque peu
stabilisée, toutes les entreprises actives dans le travail du métal
sont exposées à cette menace. »
Il en va de même concernant l’évolution des prix du car-
burant qui a mis dans de grosses difficultés financières le
secteur du transport routier de marchandises. « Dans cette
activité, le prix de l’énergie est un élément essentiel du prix de
revient. La Belgique compte encore une multitude de petits
transporteurs avec un ou deux camions, qui luttent entre eux
et avec les grandes entreprises du secteur afin de décrocher les
marchés. Cette concurrence se fait généralement sur le prix.
Ce qui peut être fatal lorsque le transporteur doit prester à
perte suite à une hausse subite du coût du carburant impossi-
ble à répercuter dans le prix de la prestation. »
LISSER LES FLUCTUATIONS Par ailleurs, en amont, les plus gros transporteurs, de par
leur puissance d’achat, parviennent à lisser les fluctuations
de prix de carburants en négociant avec les compagnies
pétrolières des volume d’achat de grande quantité sur des
période de plusieurs mois avec des prix garantis, ajoute
Christophe Cherry. Les risques liés à la variation des prix des
matières premières entraînent avec eux d’autres catégories
de risques financiers, comme celui du recouvrement par
exemple. « Nous avons remarqué dans notre activité com-
merciale que de plus en plus d’entreprises ont perçu les dif-
ficultés que rencontrait leur propre clientèle à faire face à la
hausse constante du prix des matières premières. C’est ainsi
que de nombreuses sociétés actives dans le secteur des carbu-
rants ont souscrits chez nous des contrats d’assurance-crédit
afin de se couvrir contre la défaillance de leur client. Le but
est d’offrir une garantie contre le non-paiement des livraisons
de carburant. »
D’une façon générale, le sentiment d’incertitude qui règne
sur le marché des matières premières et de l’énergie pousse
les patrons d’entreprise à s’intéresser à toutes les possibili-
tés de protection du patrimoine de leur activité. Les produits
d’assurance-crédit s’inscrivent ainsi dans la sécurisation du
poste créances commerciales du bilan, qui représente par-
fois jusqu’à 40% du total des actifs de l’entreprise.
FORMULES ILLIMITÉES Pour Fortis, il existe plusieurs techniques qui permettent
de se protéger contre une évolution défavorable du prix
des matières premières. Ces techniques portent le nom gé-
nérique de « hedging » (couverture à terme). Le hedging
est une matière complexe, mais le principe général en est
simple: une entreprise souhaite se couvrir contre une éven-
tuelle hausse du prix d’une matière première en en fixant
par avance le prix à une échéance déterminée. Grâce à
cette technique, les résultats de la société ne risquent pas
d’être affectés négativement par les fluctuations de prix
des matières premières. Le nombre et la variété des formu-
les de hedging sont virtuellement illimités. Il existes des
solutions courantes qui permettent de garder le prix des
achats sous contrôle.
Par exemple, on explique chez Fortis qu’un « future » est
un contrat financier entre deux parties qui conviennent
d'acheter ou de vendre un volume déterminé d'une ma-
tière première à un prix fixé à une date future déterminée.
A l'échéance, l'acheteur paie le prix convenu au vendeur,
quelle que soit l'évolution qu'ait connue le prix de la matiè-
re première sur le marché. Les opérations d'achat/vente sur
le marché des futures permettent de s’assurer par avance
du prix d'une matière première qu’il est possible de vendre
ou d’acheter plus tard sur le marché physique. Les pertes
éventuelles sur le marché des futures sont compensées par
la hausse ou la baisse du prix de la matière première sur le
marché physique.
De plus en plus d'entreprises sont conscientes de l'utilité de mener une politique active de couverture ciblée des risques liés aux taux d'intérêt.
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Les futures permettent également de garantir une marge
acceptable entre le prix d'achat de matières premières et le
prix de vente de vos produits finis ou semi-finis. Un future
est appelé « forward » lorsque le contrat est adapté aux be-
soins spécifiques d'une contrepartie quant à l'échéance et
au volume. Ces contrats sur mesure sont également appelés
OTC (« over the counter », « hors cote »). Afin de se protéger
contre les hausses de prix par l'échange de flux, le « com-
modity swap » est une des techniques de hedging les plus
utilisées et sert à garantir un prix fixe pour un produit déter-
miné (or, argent, nickel,...).
L'acheteur du produit convient avec la banque d'un prix fixe
pour une période déterminée. Si, à l'échéance, le prix du pro-
duit sur le marché physique est inférieur au prix convenu,
l'acheteur paiera à la banque la différence entre le prix du
marché et le prix convenu. Si le prix du marché est plus éle-
vé, la banque paiera cette différence à l'acheteur. Le résultat
pour l'acheteur est que le prix du produit est garanti, quelle
que soit son évolution sur le marché. Un « energy swap »
est un type particulier de swap de matières premières qui
permet la maîtrise des coûts d’énergie.
L'acheteur et la banque conviennent d'un prix fixe pour
une période déterminée. Au cours de cette période, l'ache-
teur se fournit en produits énergétiques qu'il paie au prix
du marché. Le prix du produit (électricité, gaz ou pétrole
par exemple) est déterminé par corrélation avec un index
comme l'Amsterdam Power Exchange Index (électricité)
ou la cote de Platts European Marketscan (pétrole, gaz). A
l'issue de la période contractuelle, le prix moyen du marché
est comparé au prix convenu. Si le prix du marché est plus
DOSSIER
Nous ne saurions que trop vous conseiller la dernière
édition du « Vernimmen » revue et complétée par Pascal
Quiry et Yann Le Fur. Finance d'entreprise mêle avec clarté
la théorie et la pratique à l'image de son auteur. Pierre Ver-
nimmen fut à la fois un pédagogue et un banquier d'affai-
res reconnu. Après son décès en décembre 1996, sa famille
a favorisé la réédition de cet ouvrage par d'anciens élèves,
également banquiers d'affaires et professeurs de fi nance
au Groupe HEC. Manuel de base des étudiants et ensei-
gnants en gestion en France, le « Vernimmen » est devenu
la référence des fi nanciers d'entreprise et des cadres de
banque en relation avec les entreprises.
« Les trente dernières années se caractérisent par la
montée des risques pour les entreprises, due à la vola-
tilité croissante des taux de change, d’intérêt, de cours
des actions ou des matières premières, qui s'ajoutent aux
risques de crédit (ou de contrepartie) et au risque politi-
que », y lit-on à propos du dossier qui nous occupe. On
peut ainsi défi nir quatre grands risques. D’abord, le ris-
que de marché, c'est-à-dire l'exposition de l'entreprise
à une évolution défavorable des taux, ou des prix. Il
concerne les taux d'intérêt, les taux de change, les cours
des matières premières ou des actions.
Ensuite, le risque de liquidité, c'est-à-dire l'impossibilité à
un moment donné de faire face à des échéances. Troisième
type de risque, le risque de contrepartie, c'est-à-dire la perte
sur une créance en raison d'un tiers en défaut. Et, enfi n, le
risque politique qui affecte l'entreprise importatrice, expor-
tatrice ou ayant investie à l'étranger. Ces risques de marché
sont assez fi nement mesurés par la notion de position ou
de « Value At Risk » (VAR). Le risque de liquidité l’est à travers
la comparaison de l'exigibilité des dettes et des espérances
de recettes de trésorerie. Quant aux autres risques, leur me-
sure est beaucoup plus embryonnaire.
« Face au risque, l'entreprise peut décider de ne rien faire et
s'auto-couvrir, poursuivent les auteurs. Ceci ne peut concer-
ner que quelques grands groupes et pour certains de leurs
risques ou fi xer dès aujourd'hui le prix ou le taux d'une tran-
saction future par la technique du terme. Elle peut encore
prendre une assurance auprès d'un tiers, qui moyennant le
paiement d'une prime, acceptera de prendre à sa charge le
risque s'il se matérialise. On retrouve le concept de l'option.
Enfi n, elle peut céder immédiatement l'actif ou le passif por-
teur de risque – titrisation, défaisance, affacturage... »
Les mêmes types de produits – achat à terme, option de
vente, swap... – ont été développés pour couvrir les quatre
différents risques et sont négociés soit sur des marchés
de gré à gré, soit sur des bourses. « Dans le premier cas,
l'entreprise peut trouver des produits totalement adaptés à
ses besoins mais elle prend un risque de contrepartie sur le
tiers qui lui fournit la couverture. Dans le second cas, ce pro-
blème est éliminé au prix d'une souplesse plus réduite dans
l'adaptation des produits aux besoins. »
Pierre Vernimmen, Finance d’entreprise, sixième édition par
Pascal Quiry et Yann le Fur, Editions Dalloz-Sirey, 2005, 1.112
pages. ISBN : 9782247063260 – Vous pouvez commander
cet ouvrage auprès de info@mrh.be au prix de 57 €.
Quatre familles de risques à ne pas négliger!
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FINF ANCE MMANAGEMENT - CFO MAGAZINE - N°1N 1 - OCTOBOOOOOOOOOOOOOOO RE E 2007
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élevé que le prix convenu, la banque rembourse l'acheteur
de la différence. Si le prix du marché est inférieur au prix
convenu, c'est l'acheteur qui paie la différence à la banque.
Ceci signifie qu'il est possible d'être assuré d'un prix fixe,
même si l'index de référence du produit fluctue.
SOLUTION EFFICACEAutre champ: les taux de change. Obtenir des délais de
paiement conséquents de la part des fournisseurs peut
être une bonne nouvelle. Mais, entre-temps, la devise à
acheter pour régler les paiements risque de s’apprécier
fortement et d’augmenter le montant de la facture initia-
lement prévu. À l’inverse, les sursis de paiement que l’on
peut accorder à ses clients peuvent, après plusieurs mois,
exposer à une possible dépréciation de la devise à vendre,
avec un éventuel impact négatif sur la marge et le béné-
fice. Certains produits dérivés apportent une solution effi-
cace pour protéger le bénéfice d’une évolution négative
des taux de change. Le point central est le cours de change,
qui peut avoir des conséquences positives ou négatives sur
le coût total. Chaque entreprise espère bien sûr toujours
profiter d’une évolution favorable et envisagera un certain
scénario, mais la pratique enseigne que les marchés finan-
ciers sont imprévisibles. L’exercice consiste donc à se cou-
vrir contre une évolution défavorable tout en conservant la
possibilité de profiter d’une évolution favorable.
La volatilité des cours de devises à court et à long termes
représente un élément non négligeable de la bonne santé
financière des entreprises. Les monnaies sont affectées
par les évolutions du marché, ménageant de bonnes ou
de moins bonnes surprises à l’entreprise qui doit gérer des
flux de devises à terme. La baisse récente du dollar est un
exemple flagrant de risque à côté duquel on peut difficile-
ment passer. Les mauvais chiffres de l’emploi américain en
septembre (4.000 destructions d’emplois) et la divergence
des politiques économiques de la FED et de la BCE sont
autant de facteurs intervenants sur le contexte tel que
nous le connaissons aujourd’hui.
« Alors que la BCE reste en mode vigilant, la FED est passée en
mode fortement accommodant en baissant son taux direc-
teur de 50 points de base et son taux d’escompte de 50 points
à deux reprises depuis la crise des subprimes, rappelle Valérie
Perez, Managing Director à la Deutsche Bank. La poursuite
de la conversion de réserves des banques centrales en euro
est un facteur long terme qui devrait continuer de supporter
la monnaie unique. Nos recherchent nous conduisent à pen-
ser que la part actuelle en euro (25%) pourrait atteindre 30
à 40% à horizon de trois à cinq ans. Cependant, face à l’euro,
DOSSIER
Christophe Cherry: « Ce que l’on peut conseiller à un chef d’entreprise qui a du mal à trouver le sommeil, c’est de consulter les spécialistes de la protection, quitte à les mettre en concurrence pour voir qui offre le meilleur rapport qualité/prix. Mais osez prendre des risques! »
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DOSSIER
le dollar est déjà sous-évalué de plus de 15%. Dans les cas
extrêmes, cette sous-évaluation/sur-évaluation par rapport
à la parité des pouvoirs d’achat a pu atteindre +/- 20%, ce
qui signifie que nous sommes en fin de cycle baissier dollar,
et que construire des positions vendeuses dollar sur le long
terme présente plus de risques que d’opportunités. »
CONCENTRATION DES ACTEURS Mais comment se couvrir? Une entreprise qui se prémunit
des risques se place dans une situation où elle estime que le
risque résiduel est compatible avec ses activités. Le marché
des changes est le marché le plus liquide et le plus « com-
moditised », selon Valérie Perez. Ainsi, l’apparition des pla-
tes-formes de trading électroniques il y a quelques années
– plateformes multi banques ou plateformes propriétaires
– a permis à de nombreux intervenants de développer des
algorithmes de trading, ce qui a eu pour effet de voir les vo-
lumes traités augmenter rapidement.
« La liquidité que nous procurons au marché via notre pla-
te-forme de trading propriétaire Autobahn nous a permis
de nous placer largement en tête du classement des interve-
nants sur le marché des changes, explique-t-elle. Avec 19,3%
de part de marché, Deutsche Bank dispose d’une position de
leader sur ce marché. L’autre effet de ces plateformes est qu’el-
les ont favorisé la concentration des acteurs: aujourd’hui, les
cinq premières banques sur le marché des changes concen-
trent 60% de part de marché. »
Les variations des taux de change présentent un profil digne
des montagnes russes. Une couverture du risque inexistan-
te ou insuffisante peut entraîner des pertes sévères, jusqu’à
retourner un bénéfice espéré en perte concrète. Ainsi, un ex-
portateur peut-il intégrer le risque de change dans sa marge
commerciale. Une facture payée avec trois mois de retard
peut être réglée avec un taux de change bien en deçà de ce-
lui en vigueur au moment de la conclusion du contrat. Une
dépréciation marquée de la devise étrangère risque fort de
raboter la marge commerciale envisagée, voire même de la
transformer en perte. Constat logique: au risque de perte
illimitée répond l’opportunité tout aussi illimitée de profiter
d’une évolution favorable des taux de change.
EXERCER OU NONProtéger ses transactions contre la volatilité des cours de
change, c’est aussi un domaine dans lequel Fortis est ac-
tif. Les transactions libellées en devises étrangères sont le
plus souvent assorties d'un délai de paiement. Travailler en
position ouverte (sans protection) peut s'avérer fatal pour
la rentabilité des opérations commerciales si le cours de
la devise concernée connaît une évolution défavorable. Le
contrat de change à terme permet de fixer maintenant le
cours de change de transactions futures! De cette manière,
pas de mauvaise surprise à craindre: la valeur engendrée
par une activité se trouve protégée contre toute évolution
Entre dollar et euro, Toledo International assure sa sécurité fi nancière
Toledo International est spécialisée dans le dévelop-
pement et la production d’ingrédients pour produits
cuisinés surgelés de haute qualité. Le traitement de
la viande de boeuf et de volaille est organisé avec
une sélection de producteurs sud-américains. «
Dans nos activités, nous travaillons avec des devises
différentes, confi e Bob Stevens, son administrateur
délégué. Nos fournisseurs sont payés en dollars US et
nos clients européens nous règlent en euros. » Les ris-
ques de change sont donc très présents entre deux
devises fortes et concurrentes.
« Depuis plusieurs années, nous couvrons ce risque
via des contrats de change à terme. Avec ce type
de contrat, nous achetons du dollar US à un cours
prédéfini, mais avec livraison et paiement différés
à une date fixée dans le contrat. Cela nous permet
de connaître à l’avance le prix d’achat final des dol-
lars US dont nous avons besoin. Le cours à terme
est déterminé en fonction du cours au comptant
et du différentiel d’intérêt entre les deux devises.
Les contrats souscrits couvrent une durée de un à
douze mois. De ce fait, la sécurité financière est as-
surée – le cours du dollar est connu à l’avance – et
si, au jour de l’échéance, le dollar a augmenté, cela
n’a aucune incidence sur les paiements que nous
devons exécuter ce même jour. »
Il reste toutefois un sujet d’insatisfaction pour Bob
Stevens: au jour de l’échéance, si le cours du dollar
est inférieur au cours déterminé à la souscription du
contrat, Tolledo International ne peut pas profi ter
de cette plus-value. « La cellule arbitrage ING pour
la Flandre occidentale (cellule TSA de Flandre occi-
dentale) a étudié le problème et nous a conseillé une
solution très effi cace pour nous protéger d’une autre
manière des risques de change, tout en profi tant
d’une baisse du dollar. Via un tunnel et un contrat de
ratio, nous disposons d’une couverture à double sens:
nous connaissons le cours maximum des dollars US
que nous devons acheter, tout en bénéfi ciant de la
plus-value dégagée par une baisse éventuelle de la
devise US. Le tout, sans frais! »
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négative des cours de change. En général, on peut conclure
un contrat de change à terme pour des périodes allant d'un
jour ouvrable à douze mois.
Une autre solution consiste à fi xer des options sur devises, c’est-
à-dire fi xer maintenant le cours minimum ou maximum de la
devise d'une transaction future. En achetant une option, on
peut obtenir le droit – mais pas l'obligation – d'acheter (option
call) ou de vendre (option put) un certain montant de devises à
une certaine échéance. Selon l'évolution du cours de la devise
concernée, il est possible de choisir d'exercer ou de ne pas exer-
cer cette option à cette échéance. Ceci tout en sachant que la
durée de vie minimum d'une option est d'une semaine et que
l'acheteur paye une prime à la conclusion de la transaction.
Enfi n, le cylindre permet de couvrir un risque de change à un
coût nul! Un cylindre combine une option call avec une option
put. Les prix d'exercice de ces deux options déterminent le cours
plancher et le cours plafond. En tant qu'acheteur, ce système
protège contre une hausse du cours de la devise et permet
d'acheter des marchandises à un meilleur prix si la devise se
déprécie. En tant que vendeur, il protège contre une baisse du
cours et permet d'obtenir un meilleur prix pour des marchandi-
ses si la devise s'apprécie.
A l'échéance, aucun paiement supérieur au cours plafond – on
ne reçoit jamais moins que le cours plancher non plus! – et
aucun paiement inférieur au cours plancher convenu – on ne
reçoit jamais plus que le cours plafond convenu non plus! Etant
donné qu'il y a paiement de deux primes – l'une payée, l'autre
reçue –, le coût de ce mécanisme de protection se trouve réduit,
voire annulé – construction à coût nul, de type « zero cost ».
ET LES TAUX D’INTÉRÊTS? Une gestion désinvolte du risque des taux peut également
entraîner des conséquences négatives irrévocables. Le coût de
fi nancement est diffi cile à estimer, donc à budgéter. Anticiper
et tenir compte d’une évolution éventuelle des taux d’inté-
rêt relève pratiquement de l’impossible. Une couverture peut
encore une fois s’avérer bien utile. La couverture garantira un
taux d’intérêt déterminé, grâce auquel il est parfaitement
possible d’établir un budget, sans avoir à se soucier des bais-
ses de taux et tout en ayant la possibilité de profi ter, le cas
échéant, d’une évolution à la hausse.
Les produits dérivés couvrent contre les variations vécues sur les
taux d’intérêt. Emprunter à taux fl ottants implique le risque de
voir les taux d’intérêt partir à la hausse. Les produits dérivés per-
mettent une multitude d’opportunités grâce à leur fl exibilité.
Tout comme pour le risque de change, il est diffi cile d’anticiper
l’évolution des taux d’intérêt. Le taux d’intérêt, lorsqu’il n’est
pas lié à un produit dérivé, est un facteur de risque à prendre
en considération. Sélectionner une couverture en cohérence
avec ses besoins, ses objectifs et la philosophie de son entreprise
va de paire avec le besoin d’analyser quelques points essentiels
comme la durée, le budget, le niveau de protection, la prime...
S’il existe bien un conseil, c’est celui de ne pas emprunter à un
taux plus élevé que nécessaire. De plus en plus d'entreprises
sont conscientes de l'utilité de mener une politique active de
couverture ciblée des risques liés aux taux d'intérêt. Un nom-
bre croissant de solutions fi nancières spécifi ques leur permet
de gérer ces risques de manière effi cace. Fortis explique qu’il
est par exemple possible de fi xer maintenant le taux d'intérêt
auquel vous rembourserez votre crédit futur. Si vous prévoyez
d'emprunter dans les mois à venir et que vous craignez que les
taux d'intérêt à court terme n'augmentent entre-temps, il est
vraisemblablement préférable de fi xer le taux dès à présent.
Ce système fi xe le taux d'intérêt à l'avance et écarte ainsi tout
danger lié à une éventuelle hausse des taux. Autre possibilité,
« De plus en plus d’entrepri-ses ont perçu les diffi cultés
que rencontrait leur propre clientèle à faire face à la haus-se constante du prix des ma-
tières première. »
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se protéger contre les hausses, profi tez des baisses. Si vous pré-
voyez de conclure un crédit d'investissement dans les mois à
venir et que l'évolution des taux paraît incertaine, vous pouvez
vous protéger contre une hausse éventuelle en achetant un cap.
En tant qu'acheteur de l'option, le taux maximal auquel vous
emprunterez est fi xé d'avance, quelle que soit l'évolution des
taux du marché d'ici au jour où vous conclurez votre crédit. Si à
ce moment les taux du marché sont inférieurs à ce maximum
garanti, vous conservez le droit de ne pas exercer votre option
et d'emprunter aux conditions du marché. Par ce mécanisme
simple, vous serez protégé contre des hausses de taux et la pos-
sibilité de profi ter de manière illimitée d'éventuelles baisses.
Les sociétés fi nancent une bonne partie de leur fonds de rou-
lement par du crédit à court terme. Leur rentabilité se trouve
dès lors partiellement affectée par l'évolution des taux à court
terme. A l'inverse, les crédits d'investissements à taux fi xe em-
pêchent théoriquement de profi ter d'une évolution favorable
des taux courts. Il existe des solutions qui permettent de tirer
le meilleur parti de situations de marché favorables, sans frais
de révision de crédit. Le swap de taux d'intérêt en est une des
principales. Le swap de taux d'intérêt le plus courant consiste en
l'échange de fl ux liés à un taux fi xe contre ceux liés à un taux va-
riable. L'inverse est bien entendu possible également. Par exem-
ple, si une société est engagée dans une structure de taux fi xe
bas tandis qu'une autre peut accéder à un taux d'intérêt variable
bas, ces sociétés peuvent envisager un swap afi n de tirer parti
des meilleurs taux pour elles.
NOUVEAUX PRODUITS?Les assureurs développent des produits très spécifi ques visant
à supprimer l’aléas lié aux fl uctuations erratiques des cours de
tous types comme les taux de change par exemple. C’est ainsi
que le département Special Products d’Atradius a développé un
produit qui couvre la variation du taux de change pendant la pé-
riode de soumission d’un appel d’offre (TERI = Tender Exchange
Rate Indemnifi cation). « Lorsqu’une entreprise doit répondre à un
appel d’offre en dollars US en janvier tout en sachant que la du-
rée de cette soumission est de plusieurs mois, il y a un risque que
au moment où l’entreprise est informée qu’elle est sélectionnée
le dollar ait pris 30% par rapport à l’Euro, ce qui transforme un
projet juteux en janvier en une perte opérationnelle en avril, expli-
que Christophe Cherry. L’avantage de ce produit est que la prime
d’assurance n’est payable que si la soumission est favorable, c’est-
à-dire si l’entreprise qui a souscrit le TERI est sélectionnée. »
La Deutsche Bank a récemment lancé un indice, le DBCR (Deuts-
che Bank Currency Return) permettant d’appréhender le Marché
des Changes comme une classe d’actifs à part entière. « Notre
ambition est d’en faire le benchmark du marché des changes, et
de permettre aux investisseurs de bénéfi cier de la performance
inhérente à ce marché (le Beta), indique Valérie Perez. Cet indice
représente la performance du marché des changes dans la mesure
où il s’appuie sur trois modules de trading systématiques qui re-
présentent les stratégies les plus utilisées sur ce marché. »
A savoir: la stratégie ‘Carry’ ou portage, qui consiste à em-
prunter dans les devises à taux d’intérêt faible pour placer
dans les devises à taux d’intérêt élevé; la stratégie ‘Momen-
tum’, qui s’appuie sur des niveaux techniques de sur-per-
formance/sous-performance, et la stratégie ‘Valuation’ qui
achète et vend les devises en fonction de leur éloignement
de la parité des pouvoirs d’achat. « Cet indice offre un rende-
ment moyen de l’ordre de 5% au-dessus du taux sans risque,
pour une volatilité de l’ordre de 5% également, soit un ‘sharpe
ratio’ de l’ordre de 1, totalement comparable aux classes d’ac-
tifs actions et obligations », précise-t-elle. Cet indice peut
être utilisé à la fois comme support d’investissement, ou
pour bonifier des couvertures de change ou de taux.
Le dernier conseil? Christophe Cherry le livre sans ambages,
mais avec beaucoup d’à-propos: « Ce que l’on peut conseil-
ler à un chef d’entreprise qui a du mal à trouver le sommeil,
c’est de consulter les spécialistes de la protection que sont les
assureurs ou les banquiers, quitte à les mettre en concurrence
pour voir qui offre le meilleur rapport qualité/prix. Mais osez
prendre des risques! »
DOSSIER
Notre pays compte encore de nombreux petits transporteurs se faisant concurrence sur le prix. Ce qui peut être fatal lorsqu’ils ont à prester à perte suite à une hausse subite du coût du carburant impossible à répercuter dans le prix de la prestation…