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ETUDE DE POTENTIALITES
FAUNE/FLORE ET ANALYSE
SIMPLIFIEE DU SITE DE LA
COMPOSITERE DE L’AUBE A
BOUILLY (10)
RAPPORT RESULTATS
RAPPORT
ETUDE DE POTENTIALITES FAUNE/FLORE ET ANALYSE SIMPLIFIEE DU SITE DE LA COMPOSITERE DE L’AUBE A BOUILLY
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Table des matières
1 Présentation du contexte ................................................................................................................ 3
2 Aspects méthodologiques ............................................................................................................... 3
2.1 Aire d’étude ............................................................................................................................. 3
2.2 Prospections de terrain et l’Equipe ......................................................................................... 4
3 Contexte Ecologique et Zonage Réglementaire .............................................................................. 6
3.1 Outils de gestion du patrimoine naturel ................................................................................. 6
3.1.1 Les Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique (ZNIEFF) .............. 6
3.1.2 Natura 2000 ................................................................................................................... 11
3.2 Outils de protection du patrimoine naturel .......................................................................... 12
3.2.1 Parcs Naturels Régionaux (PNR) .................................................................................... 12
3.2.2 Réserves Naturelles Nationales (RNN) .......................................................................... 12
3.2.3 Réserves Naturelles Régionales (RNR) .......................................................................... 12
3.2.4 Arrêté de Protection Biotope ........................................................................................ 12
3.2.5 Les Zones Humides ........................................................................................................ 12
3.2.6 Le Schéma Régional de Cohérence Ecologique ............................................................. 13
3.3 Synthèse du contexte écologique du projet ......................................................................... 14
3.4 Environnement immédiat ..................................................................................................... 14
4 Inventaire des potentialités de la Flore et des Végétations .......................................................... 15
4.1 Méthodologie utilisée ........................................................................................................... 15
4.2 Données bibliographiques ..................................................................................................... 15
4.3 Résultats des inventaires ....................................................................................................... 15
4.4 Synthèse concernant la flore et les végétations ................................................................... 19
5 Inventaires des potentialités de la faune ...................................................................................... 20
5.1 Méthodologie utilisée ........................................................................................................... 20
5.2 Résultats ................................................................................................................................ 20
5.3 Synthèse concernant la faune ............................................................................................... 25
6 Synthèse des potentialités écologiques ........................................................................................ 26
7 Conclusion ..................................................................................................................................... 27
8 Bibliographie .................................................................................................................................. 28
ETUDE DE POTENTIALITES FAUNE/FLORE ET ANALYSE SIMPLIFIEE DU SITE DE LA COMPOSITERE DE L’AUBE A BOUILLY
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Première partie :
Présentation du projet
et aspects méthodologiques
ETUDE DE POTENTIALITES FAUNE/FLORE ET ANALYSE SIMPLIFIEE DU SITE DE LA COMPOSITERE DE L’AUBE A BOUILLY
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1 PRESENTATION DU CONTEXTE NaturAgora Développement a été mandaté par Antea Group pour réaliser une étude de potentialités
de la biodiversité du site de la compostière de l’Aube à Bouilly. Cette étude consiste à définir les enjeux
faunistiques et floristiques du site d’étude grâce à une visite de terrain et une analyse simplifiée.
NaturAgora Développement est un bureau d’études spécialisé dans le diagnostic faune flore et milieux,
préalable indispensable à toutes les opérations d’aménagement, permettant de clarifier les enjeux liés
à la présence éventuelle d’espèces à enjeux et/ou réglementairement protégées.
2 ASPECTS METHODOLOGIQUES
2.1 AIRE D’ETUDE Dans le cadre de l’expertise, l’emprise du site de la compostière mais également les milieux attenants
(haies, bandes enherbées, cultures, etc.) ont été étudiés lors d’une visite afin de déterminer les grands
milieux, de répertorier la faune et la flore présentes, et ainsi de définir les enjeux en termes de
patrimoine naturel. La surface totale inventoriée est de 5.3 ha.
Figure 1 – Localisation du périmètre d’étude
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2.2 PROSPECTIONS DE TERRAIN ET L’EQUIPE
Les prospections se sont déroulées le 7 août 2019.
Tableau 1 - Synthèse des informations concernant les prospections groupe par groupe sur le terrain.
Pré-diagnostic de la flore et des végétations
Dates Responsable Condition de réalisation
07/08/19
Jérôme Canivé et Myriam
VAAST
Identification et délimitation au GPS des végétations
Pré-diagnostic de la faune
Dates Responsable Condition de réalisation
07/08/19 Maeva RENY Observation directe de la faune présente : insectes, reptiles, mammifères et oiseaux
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Deuxième partie :
Etat initial
des milieux
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3 CONTEXTE ECOLOGIQUE ET ZONAGE REGLEMENTAIRE
3.1 OUTILS DE GESTION DU PATRIMOINE NATUREL
3.1.1 LES ZONES NATURELLES D’INTERET ECOLOGIQUE FAUNISTIQUE ET FLORISTIQUE (ZNIEFF) Les ZNIEFF (Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique) permettent de désigner
de grands ensembles ayant des potentialités biologiques importantes. Elles n’ont pas de portée
réglementaire directe mais ont un rôle d’inventaire. Les ZNIEFF de type 1 (présence d’associations
d’espèces ou de milieux rares et localisés) sont différenciées de celles de type 2 (de surface plus
importante, ce sont de grands ensembles naturels riches et peu modifiés qui peuvent contenir
plusieurs ZNIEFF de type 1.
Le site est localisé en plaine agricole, à proximité de 2 massifs forestiers classés en ZNIEFF de type 2 :
Forêt d’Othe et de ses abords (260014923), à environ 2 km à l’ouest
Au sud du Pays d'Othe, le territoire occupe des terrains argilo-sableux du Tertiaire et du Crétacé. Les
massifs forestiers feuillus dominent. Des pelouses et des fruticées sur les pentes crayeuses, deux
étangs et quelques parcelles de prairies complètent la zone. Le site est d'intérêt régional pour ses
étangs, ses pelouses sèches, ses habitats forestiers et ses cours d'eau, ainsi que pour les espèces
animales et végétales qui y sont inféodées.
Massif forestier de Rumilly, Aumont, Jeugny, Crogny et Chamoy (210008937), a environ 7 km
au sud-est
Ce massif forestier est l’un des plus vastes de l’Aube. Par son étendue (12 160 hectares), son caractère
typique, la richesse de sa flore et de sa faune, cette ZNIEFF de type II se range parmi les sites majeurs
du département. Etabli sur des couches argilo-sableuses, il est riche en secteurs humides avec de
nombreux étangs mésotrophes, mares et ruisseaux ; les types forestiers rencontrés sont très
représentatifs de la Champagne humide : chênaie-hêtraie acidophile (très localisée sur sol limoneux),
chênaie-charmaie mésotrophe (sur sol limoneux, très fréquente) ou neutrophile (sur sol marneux),
aulnaie-frênaie et aulnaie en fond de vallon.
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Figure 2 - Localisation des ZNIEFF de type 2
De nombreuses ZNIEFF de type 1 sont également présentes dans un périmètre restreint (rayon de 10
km) :
Pelouses et bois de la vallée de la gloire et côte d’Imont à l’ouest de Souligny et Bouilly
(210000643)
Située en bordure du massif forestier du Pays d'Othe, elle renferme des bois très caractéristiques de
la région, des pinèdes, des broussailles, et des végétations clairsemées de pelouses et de petits éboulis.
Les différents types forestiers rencontrés ici diffèrent selon la typologie et l'exposition des versants. La
diversité des milieux permet l'accueil d'une entomofaune variée, avec de nombreux Orthoptères,
Lépidoptères et Odonates (au niveau des mares forestières, reliques de l'exploitation ancienne
d'argile). Les amphibiens sont également bien représentés par la salamandre tachetée, le triton
alpestre, le triton helvétique, le crapaud et la grenouille rousse. Le lézard des souches se rencontre sur
les coteaux bien exposés de la ZNIEFF et est accompagné par la vipère aspic et l'orvet. Divers
passereaux (pipits, pouillots, fauvettes, etc.), rapaces (bondrée apivore, épervier d'Europe, buse
variable) et pics (pic noir, pic épeiche) trouvent là un site favorable à leur nidification : ainsi 36 espèces
d'oiseaux ont été recensées dont le pouillot de Bonelli, rare et en régression dans la région et inscrit
sur la liste rouge des oiseaux menacés de Champagne-Ardenne.
Complexe chiroptérologique de l’est de la forêt d’Othe (210020093)
Cette ZNIEFF est composée de la source captée dite Fontaine du Crot du Doux située au sud de Bouilly
(600 mètres de long) et de l'ancienne carrière à silex située au lieu-dit "les Sonneries" (60 mètres de
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long) au nord-ouest de Javernant. Ces deux sites accueillent en tout cinq espèces de chauves-souris :
le petit rhinolophe, le grand rhinolophe, le vespertilion de Bechstein, le vespertilion à moustaches et
l'oreillard commun. Ces cavités constituent un des sites d'hibernation les plus importants pour le
vespertilion de Bechstein dans tout le nord-est de la France (jusqu'à 24 individus). L'ancienne carrière
de silex représente le seul site connu dans le pays d'Othe pour l'hibernation, le transit et la
reproduction des rhinolophes. Il fait la transition entre les populations de la Côte des Bars, du
Chaourcois, du Nogentais et de l'Ile de France.
Bois et pelouses de Rossillon entre Javernant et Villery (210020046)
C'est un ensemble constitué par des pinèdes xérophiles caractéristiques de la Champagne crayeuse,
par des bois secondaires et des fruticées de recolonisation et par des pelouses hautes à brachypode et
des pelouses plus rares à brome et à fétuque. L'avifaune est également bien représentée et renferme
trois espèces nicheuses appartenant à la liste rouge régionale : la pie grièche écorcheur, l'alouette lulu
(en très forte régression en Champagne-Ardenne) et le pouillot de Bonelli (nicheur très rare sur le plan
régional et en régression). Ils sont accompagnés par la fauvette grisette, l'hypolaïs polyglotte, le bruant
jaune, etc. Les bois sont fréquentés par la fauvette des jardins, la fauvette à tête noire, le roitelet
huppé, le roitelet triple-bandeau, la mésange huppée, le pinson des arbres...La mante religieuse est un
hôte de la pelouse.
Pelouses et pinèdes de Sommeval et de Saint-Phal (210000130)
Cette ZNIEFF comprend cinq zones relictuelles peu éloignées les unes des autres et situées au pied de
la côte du Pays d'Othe. Les pelouses sont typiques (coteaux de Larris Valbot et des Brosses et ailleurs
au niveau d'anciennes crayères, le long des chemins, en lisière de forêt et dans les clairières) ; leur flore
est dominée par les graminées (brome érigé, brachypode penné, fétuque ovine) et contient de
nombreuses orchidées (ophrys mouche, ophrys frelon, orchis pourpre, orchis militaire, orchis
moustique, acéras homme-pendu, platanthère à deux feuilles, listère ovale et orchis à odeur de vanille,
protégée en Champagne Ardenne). L'entomofaune est bien diversifiée avec de nombreux papillons
(machaon, céphale, demi-deuil, myrtil), criquets chanteurs et sauterelles. Ces milieux secs et rocailleux
sont favorables aux reptiles : la coronelle lisse et le lézard vert, proche de sa limite d'aire ont été
observés. Les oiseaux sont également bien représentés : trois espèces nicheuses figurent sur la liste
rouge régionale, le bruant zizi (nicheur rare et en régression), la pie-grièche grise (nicheur peu
commun) et le tarier d'Europe (en régression).
Pelouses et pinèdes de la côte du pays d’Othe (210015540)
Cette ZNIEFF est éclatée en quatre sites peu éloignés et tous localisés sur les pentes exposées sud de
la bordure orientale du pays d'Othe. Elle comprend quelques fragments de pelouses sèches, en partie
embroussaillées et envahies de pins, ainsi que plusieurs pinèdes (de pins noirs et surtout de pins
sylvestres) et une ancienne crayère avec des éboulis thermophiles en bon état. Les broussailles
couvrent l'essentiel du secteur de Vignol et une grande partie de la Perrière. Elles sont dominées par
le cytise aubour. Quelques jeunes boisements de chênes et de sorbiers complètent l'intérêt de la
ZNIEFF. La végétation des pelouses sèches est typique, avec de nombreuses espèces caractéristiques
de ce type de groupement. On rencontre ici deux espèces végétales inscrites sur la liste rouge des
végétaux menacés de Champagne-Ardenne : le gaillet de Fleurot au niveau de l'ancienne carrière et
l'orobanche du trèfle. L'entomofaune est diversifiée, avec 26 espèces différentes dont cinq
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appartiennent à la liste rouge régionale des insectes : un criquet chanteur (criquet vagabond), un
criquet coloré (oedipode bleu turquoise), deux sauterelles (dectique verrucivore et platycléis à taches
blanches) et un papillon, le nacré de la sanguisorbe. Le lézard vert, proche de sa limite d'aire de
répartition, fréquente également le site.
Pelouses de la butte du Genèvreux à Chamoy (210000709)
La pelouse (ou savart) du Genèvreux est localisée au sommet d'une petite butte crayeuse isolée dans
la plaine, au pied du Pays d'Othe. C'est une zone relictuelle, seule témoin d'une pelouse autrefois
beaucoup plus vaste. Sa flore est caractéristique de ce type de milieu, avec de nombreuses orchidées,
la chlorette perfoliée, l'anémone pulsatille, la germandrée des montagnes, le cytise retombant, le
polygale chevelu, le lin à feuilles ténues, etc. Les populations d'insectes, riches et diversifiées,
présentent la même tonalité méridionale qu'une partie de la flore : on note la présence de la mante
religieuse et de nombreux papillons (machaon, argus bleu-nacré, gazé, céphale, demi-deuil, etc.),
sauterelles et criquets, dont deux sont inscrits sur la liste rouge des insectes sensibles de Champagne-
Ardenne, le dectique verrucivore et le platycléis à taches blanches. La pelouse, qui se limite maintenant
au sommet de la butte est malheureusement très menacée par la dynamique naturelle.
Prairies mésophiles à mésohygrophiles à l’est de Bonneval (210000641)
Celle-ci est constituée par des prairies de fauche mésohygrophiles eutrophes ou oligotrophes suivant
les secteurs et par des prairies pâturées. Leur flore est riche et variée avec de nombreuses graminées,
dont le vulpin utriculé (inscrit sur la liste rouge des végétaux de Champagne-Ardenne) et de
nombreuses orchidées, notamment l'orchis grenouille, l'orchis incarnat et l'orchis à fleurs lâches. Ces
trois orchidées sont inscrites sur la liste rouge régionale des végétaux, de même que l'œnanthe
intermédiaire (protégée au niveau régional) et une petite fougère, l'ophioglosse. Ponctuellement, dans
les zones les plus humides, s'est développée la magnocariçaie avec les laîches des lièvres, d'Otruba,
bleuâtre, tomenteuse, distique, etc. A la lisière de la forêt de Jeugny s'est installée une jeune chênaie
plus ou moins marécageuse à frêne et avec une strate herbacée très proche de la mégaphorbiaie.
Marais des pâtures de Servet entre Vielaines et Chevillele (210009500)
Elle est constituée de deux parties distinctes s'étendant de part et d'autre de la RD 109 : les Pâtures à
l'ouest de la route et les Pâtures de Servet à l'est. Elles sont traversées par deux ruisseaux : le ruisseau
de la Fontaine aux Loups pour la partie ouest et la Fosse Centrale, affluent de la Triffoire, à l'est. Elles
correspondent à d'anciennes tourbières alcalines, biotope typique de la Champagne crayeuse,
autrefois fauchées et pâturées, aujourd'hui plus ou moins abandonnées. Les deux marais hébergent
de nombreuses espèces végétales intéressantes, dont trois protégées en Champagne-Ardenne, la
renoncule à segments étroits, très rare dans l'Aube où elle est en limite ouest d'aire de répartition,
l'orchis négligé, l'orchis de Traunsteiner et la laîche paradoxale. L'entomofaune est également très
intéressante, avec une soixantaine d'espèces d'Odonates, d’Orthoptères et de Lépidoptères
rencontrée (Agrion de Mercure, cordulégastre annelé, criquet ensanglanté, le conocéphale des
roseaux, nacré de la sanguisorbe, etc.). L'avifaune est encore bien représentée par de nombreuses
espèces nicheuses, hivernantes ou de passage (88 espèces recensées) dont certaines sont inscrites sur
la liste rouge des oiseaux de Champagne-Ardenne comme le râle d'eau, la pie-grièche écorcheur, la
rousserolle turdoïde, le phragmite des joncs, etc. D'autres y font halte lors de leur migration, comme
par exemple le busard Saint-Martin, la foulque macroule, le gorgebleue à miroir, etc. De nombreux
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rapaces survolent le site à la recherche de leur nourriture (bondrée apivore, milan royal, épervier
d'Europe, buse variable, faucon crécerelle, faucon hobereau pour les rapaces diurnes, hibou moyen-
duc, chouette effraie, chouette hulotte pour les rapaces nocturnes).
Prairies de la Villeneuve à Jeugny (210000641)
Cette ZNIEFF est constituée par des prairies de fauche mésohygrophiles eutrophes ou oligotrophes
suivant les secteurs et par des prairies pâturées. Leur flore est riche et variée avec de nombreuses
graminées, dont le vulpin utriculé et de nombreuses orchidées. Trois orchidées sont inscrites sur la
liste rouge régionale des végétaux, de même que l'œnanthe intermédiaire (protégée au niveau
régional) et une petite fougère, l'ophioglosse. Ponctuellement, dans les zones les plus humides, s'est
développée la magnocariçaie avec les laîches des lièvres, d'Otruba, bleuâtre, tomenteuse, distique,
etc. A la lisière de la forêt de Jeugny s'est installée une jeune chênaie plus ou moins marécageuse à
frêne et avec une strate herbacée très proche de la mégaphorbiaie. Bien que certaines prairies incluses
dans la ZNIEFF soient menacées par une mise en culture ou par une colonisation par les ligneux (après
abandon de certaines parcelles), le site est dans un bon état général de conservation.
Grands étang, étang de Longsols et carpière aux loges Margueron (210008939)
Cette ZNIEFF renferme trois étangs très proches et très anciens (attestés dès le Moyen-Age). Peu
profonds, ils occupent un vallon forestier peu marqué. Leur substrat argilo-sableux et leurs eaux
mésotrophes induisent des conditions écologiques particulières et le développement d'une végétation
originale : vastes roselières et magnocariçaies, groupements aquatiques étendus (à potamots, à
nénuphars), groupements caractéristiques des périodes d'assec (Bidention), etc. Certaines espèces
végétales rencontrées ici sont rares (à très rares) dans la région, en particulier la châtaigne d'eau, le
nénuphar blanc (grand nénuphar, rare ici) et une sphaigne (Sphagnum subsecundum), très rare dans
l'Aube. Par leur nombre, les étangs constituent un ensemble cohérent (populations importantes
d'oiseaux, insectes et végétaux) et une complémentarité (interface) pour l'avifaune du massif forestier
(nourriture, refuge éventuel, point d'eau) : leur intérêt ornithologique est en effet établi depuis
longtemps ; ils figurent parmi les zones humides champenoises intéressantes, avec la nidification de
nombreuses espèces (dont le phragmite des joncs) ou observés lors de leurs migrations (sarcelles et
canards divers). L'intérêt cynégétique et piscicole est évident.
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Figure 3 - Localisation des ZNIEFF de type 1
3.1.2 NATURA 2000 Les zones NATURA 2000 sont issues de la directive européenne n° 92/43/CEE concernant la
conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvage et forment un réseau
écologique européen appelé réseau NATURA 2000 soumis à des règles précises de protection.
La déclinaison de cette directive européenne en France a donné lieu à la création de Zones de
Protection Spéciale (ZPS) et de Zones Spéciales de Conservation (ZSC).
Les Zones de Protection Spéciale ont pour but de protéger les habitats permettant d'assurer la survie
et la reproduction des oiseaux sauvages rares ou menacés, et les aires de mue, d'hivernage, de
reproduction et des zones de relais de migration pour l'ensemble des espèces migratrices.
Les Zones Spéciales de Conservation concernent les habitats naturels d'intérêt communautaire, les
habitats abritant des espèces d'intérêt communautaire et les éléments de paysage qui, de par leur
structure linéaire et continue ou leur rôle de relais, sont essentiels à la migration, à la distribution
géographique et à l'échange génétique d'espèces sauvages.
Elles ont pour objectif la protection de la biodiversité dans l'Union européenne et la conservation des
habitats naturels et des habitats d'espèces qui peuvent faire l'objet de mesures de gestion et de
protection particulières.
Aucun site Natura 2000 ne se situe dans un rayon de 10 km. La ZSC la plus proche se situe à plus de 15
km, il s’agit du marais de Villechétif.
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La ZPS la plus proche se situe à plus de 20 km, il s’agit du Lac de la forêt d’Orient.
3.2 OUTILS DE PROTECTION DU PATRIMOINE NATUREL
3.2.1 PARCS NATURELS REGIONAUX (PNR) Les Parcs naturels régionaux ont pour vocation d’asseoir un développement économique et social du
territoire, tout en préservant et valorisant le patrimoine naturel, culturel et paysager. La richesse des
Parcs réside dans la transversalité dont ils font preuve, en intégrant les enjeux de biodiversité à leurs
projets de territoire (parcs-naturels-regionaux.fr/articles/missions).
Le Parc Naturel Régional (PNR) le plus proche est environ à 15 km du site d’étude, il s’agit du PNR
forêt d’orient.
3.2.2 RESERVES NATURELLES NATIONALES (RNN) Les Réserves Naturelles Nationales sont des outils de protection à long termes d’espaces naturels
protégeant un patrimoine naturel remarquable.
A plus de 25 km, se situe la Réserve Naturelle Nationale (RNN) de la forêt d’orient.
3.2.3 RESERVES NATURELLES REGIONALES (RNR) Les Réserves Naturelles Régionales présentent les mêmes caractéristiques de gestion que les RNN,
dont l’objectif est de répondre aux enjeux de préservation du patrimoine naturel présentant une
importance patrimoniale particulière à l’échelle régionale. La RNR la plus proche du site d’étude se
situe à 18 km, il s’agit du site « Prairies humides de Courteranges ».
3.2.4 ARRETE DE PROTECTION BIOTOPE Les Arrêtés de Protection de Biotope sont des outils de protection, de milieu indispensable à l’existence
d’espèces de faune et de flore, concernant des espaces pouvant être très limité. L’APB le plus proche
se situe à environ 6 km du site d’étude, il s’agit de l’ABP des pelouses de Bonneval.
3.2.5 LES ZONES HUMIDES Le site d’étude ne se situe au sein d’aucune Zone à Dominante humide selon la cartographie des ZDH
au 1 : 50 000ème du SDAGE du bassin Seine-Normandie publié en 2006. Il n’est pas non plus concerné
par une zone RAMSAR.
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Figure 4 – Localisation des ZDH
3.2.6 LE SCHEMA REGIONAL DE COHERENCE ECOLOGIQUE Le Schéma Régional de Cohérence Ecologique est l’application de la Trame Verte et Bleue à l’échelle
de la région. Il faut noter que ce document n’a aucune portée réglementaire, mais il permet d’apporter
des informations concernant la prise en compte du site à échelle plus large.
Le SRCE a pour objectif de préserver et de remettre en bon état des continuités écologiques. Pour cela
les composantes de la TVB sont identifiées (Réservoirs de biodiversité, corridors écologiques,
obstacles, etc.) ainsi que les enjeux régionaux de préservation et restauration des continuités
écologiques en les priorisant. Enfin, le schéma propose des outils adaptés pour la mise en œuvre du
plan d’action.
A l’échelle de l’ex région Champagne-Ardenne, le site d’étude de Bouilly se situe au sein de
nombreux espaces à enjeux :
Couloir principal de migration des oiseaux
Couloir de déplacement des chiroptères d’enjeux fort
Proximité de 2 réservoirs de biodiversité des milieux boisés avec objectif de préservation
Secteur à enjeux thermophiles
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3.3 SYNTHESE DU CONTEXTE ECOLOGIQUE DU PROJET Ce site industriel est proche de 2 massifs forestiers d’intérêt écologique marqués par la présence de
nombreuses ZNIEFF de type 1 et 2 et d’un APB.
Plus éloigné, le parc de la forêt d’orient est un secteur d’intérêt majeur pour la biodiversité (PNR, RNR,
ZNIEFF, Natura 2000 etc.). Ce site étant éloigné de plus de 15 km du site d’étude, peu d’échanges
peuvent avoir lieu entre les espèces animales et végétales, hormis les oiseaux, notamment dans leurs
phases de migration. Le SRCE indique d’ailleurs que le site se situe en plein cœur d’un couloir principal
de migration des oiseaux. Ceci est dû à la présence des nombreux lacs aubois, dont celui de la forêt
d’Orient notamment.
3.4 ENVIRONNEMENT IMMEDIAT Le paysage et l’occupation des sols dans le périmètre immédiat du site d’étude correspondent à un
environnement très agricole, notamment des grandes parcelles cultivées.
Figure 5 – Contexte agricole environnant (est du site d’étude)
Les villages et habitations les plus proches se situent à plus d’un km : Bouilly à l’ouest et Villery au sud-
ouest.
L’espace naturel le plus proche est le boisement d’Othe se situant à environ 2km à l’ouest du site, dont
les particularités écologiques sont citées dans le paragraphe ZNIEFF.
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Le site constitue donc un élément paysager important dans cette plaine agricole, puisqu’il est
notamment bordé d’une haie à l’est. Il est aussi composé de saulaies, de bassins artificiels et de
nombreux tas de composts pouvant jouer un rôle de structure paysagère.
4 INVENTAIRE DES POTENTIALITES DE LA FLORE ET DES VEGETATIONS
4.1 METHODOLOGIE UTILISEE L’ensemble de la zone d’étude a été prospectée. La zone de prospection est arpentée afin de
déterminer les différentes végétations présentes. Chaque unité de végétation fait l’objet d’un relevé
non exhaustif ainsi que d’une délimitation précise au GPS.
Les habitats sont déterminés à partir de ces relevés. En parallèle, un travail cartographique de reprise
des données GPS est entrepris ce qui permet la réalisation d’une cartographie d’habitats.
Que ce soit pour l’étude de la flore ou de la végétation, les référentiels édités par le Conservatoire
Botanique National du Bassin Parisien permettent d’évaluer le niveau de patrimonialité observé sur le
site et de définir les enjeux de conservation.
4.2 DONNEES BIBLIOGRAPHIQUES D’après les données INPN, la commune de Bouilly compte une espèce inscrite sur la liste rouge
nationale et protégée en Champagne-Ardenne : L’Orchis odorant : Gymnadenia odoratissima. C’est
une espèce qui vit sur les pelouses et coteaux calcaires. On aurait pu la retrouver sur le site car les sols
semblent plutôt basiques, mais les communautés de milieux pionniers à pelouse ne sont pas présentes.
Cinq autres espèces, également présentes à Bouilly sont inscrites à liste des espèces végétales
protégées en Champagne-Ardenne : Le Géranium sanguin (Geranium sanguineum), l’Orchis singe
(Orchis simia), la Grande Orobranche (Orobanche elatior), la Pyrole verdâtre (Pyrola chlorantha) et le
Peucédan d’Alsace (Xanthoselinum alsaticum).
Ces espèces vivent dans des milieux qui ne sont pas présents sur le site. Le Géranium sanguin, l’Orchis
singe, la Pyrole verdâtre et le Peucédan d’Alsace vivent plutôt en milieu boisé. La Grande Orobranche
est une plante qui parasite des centaurées et des boules azurées. Elle aurait pu être vue sur le site
ainsi que d’autres orchidées calcicoles.
4.3 RESULTATS DES INVENTAIRES Une journée de prospections a été réalisée le 7 août 2019 pour définir les potentialités floristiques de
ce site industriel. Les habitats inventoriés ont été identifiés selon la typologie EUNIS.
La classification EUNIS est un référentiel d’habitats européen, répertoriant, les habitats naturel ou
artificiel, terrestre ou aquatique. Elle permet d’homogénéiser les données à l’échelle européenne en
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attribuant un nom et un code unique à chaque habitat. Elle remplace l’ancienne typologie de
référence : Corine biotope.
Une bonne partie du site est occupée par la compostière, (J6.41 : Déchets agricoles et horticoles
solides). On trouve également un bassin au sud du site (J5.31 : Etangs et lacs à substrat entièrement
artificiel). Les autres habitats inventoriés sur le site sont les suivants :
Haie bi-stratifiée : F3.11 : Fourrés médio-européens sur sols riches
Cette haie longue la limite est du site, elle est composée majoritairement de Nerprun cathartique (Rhamnus cathartica) accompagnée de Cerisier des oiseaux (Prunus avium) et de Cornouiller sanguin (Cornus sanguinea). Ce type de végétation est souvent plantée ou issus de défrichement. C’est un fourré de sol basique, plutôt sec. Bien qu’elle soit essentiellement composée d’espèces autochtones elle comprend aussi des espèces plus horticoles comme le Cytise faux ébénier (Laburnum anagyroides). C’est une végétation qui correspond à un stade intermédiaire entre des végétations de prairies et des végétations de forêts. Elle présente un intérêt écologique en tant que corridor écologique (couloir de déplacement de la faune), surtout dans le contexte agricole dans lequel elle est implantée. C’est également un abri et une zone de nourrissage pour la faune. Quelques espèces relevées dans cette végétation :
Nerprun cathartique (Rhamnus cathartica)
Cerisier des oiseaux (Prunus avium)
Cornouiller sanguin (Cornus sanguinea)
Noisetier commun (Corylus avellana)
Troène commun (Ligustrum vulgare)
Epine noire (Prunus spinosa)
Lantane (Viburnum lantana)
Sureau (Sambucus nigra)
Bande herbacée : E5.13 : Communautés d’espèces rudérales des constructions rurales récemment abandonnées Cette végétation se situe le long de la haie et en bordure sud du site. Elle se compose d’espèces de friche et prairie. C’est en effet un complexe de zones de prairies colonisées par des espèces de friches pionnières. Cet habitat correspond à une végétation interstitielle de déprise agricole qui se développe sur des milieux perturbés par des actions anthropiques. Un fond d’espèces graminoïdes de prairie (Fromental élevé : Arrhenatherum elatius, Ivraie vivace : Lolium perenne) est
Figure 6-Haie bi-stratifiée
Figure 7-Bande herbacée
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colonisé par des espèces de friche (Carotte sauvage : Daucus carota, Armoise commune : Artemisia vulgaris) qui profitent d’un sol assez riche en nutriments.
Quelques espèces relevées dans cette végétation :
Carotte sauvage (Daucus carota)
Laitue vireuse (Lactuca virosa)
Plantain lancéolé (Plantago lanceolata)
Ivraie vrai (Lolium perenne)
Dactyle aggloméré (Dactylis glomerata)
Fromental élevé (Arrhenatherum elatius)
Liseron des champs (Convolvulus arvensis)
Epine noire (Prunus spinosa)
Armoise commune (Artemisia vulgaris)
Friche : I1.53 : Jachères non inondées avec communautés rudérales Annuelles ou vivaces et I1.52 : Jachères non inondées avec communautés rudérales annuelles Cette végétation se situe tout autour du bassin. Elle est
constituée d’une friche à Panais cultivé (Pastinaca sativa)
(I1.53 : Jachères non inondées avec communautés rudérales
annuelles ou vivaces). C’est une végétation de friche
thermophile et nitrophile. Un appauvrissement de ce type
d’habitat le conduira vers une prairie, en l’absence de
gestion, l’habitat évolue vers un stade de boisement. Ce
type de végétation est un habitat pour la faune
entomologique et aussi un réservoir alimentaire pour
l’avifaune.
Le reste de la zone de friche est composé de communautés annuelles à Renouée des oiseaux (Polygonum aviculare) (I1.52 : Jachères non inondées avec communautés rudérales annuelles).
Quelques espèces relevées dans cette végétation :
Panais cultivé (Pastinaca sativa)
Plantain lancéolé (Plantago lanceolata)
Carotte sauvage (Daucus carota)
Renouée des oiseaux (Polygonum aviculare)
Figure 8-Friche à Panais
Figure 9-Friche à Renouée des oiseaux
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Saulaie : FB1 : Plantations d’arbustes pour la récolte de la
plante entière
Le site est en partie composé d’une saulaie replantée en
Saule marsault avec une strate herbacée de végétation de
sous-bois qui peut être associée au F3.11 : Fourrés médio-
européens sur sols riches.
Quelques espèces relevées dans cette végétation :
Ronce (Rubus sp)
Sureau (Sambucus nigra)
Cornouiller sanguin (Cornus sanguinea)
Prairie améliorée : E2.61 : Prairies améliorées sèches ou
humides
Il s’agit d’un linéaire enherbé le long de la saulaie. Ces habitats
sont anthropiques et constitués de Ray-grass (Lolium perenne)
et Fétuque (Festuca).
Tableau 2- Liste des habitats inventoriés
Nom Code EUNIS
Nom EUNIS Code Corine correspondant
Nom Corine correspondant
Site industriel et composte
J6.41 Déchets agricoles et horticoles solides
86.42 Terrils crassiers et autres tas de
détritus
Bassin J5.31 Etangs et lacs à substrat entièrement
artificiel
89.23 Lagunes industrielles et bassins
ornementaux
Haie bi-stratifiée
F3.11
Fourrés médio-européens sur sols
riches
31.81 Fourrés médio-européens sur sol
fertile
Bande herbacée
E5.13 Communautés d’espèces rudérales
des constructions rurales récemment
abandonnées
87.2 Zones rudérales
Friche I1.53 Jachères non inondées avec communautés
rudérales Annuelles ou vivaces
87.1 Terrains en friche
Figure 10-Saulaie
Figure 11-Chemin planté en Ray-grass et Fétuque
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I1.52 Jachères non inondées avec communautés
rudérales annuelles
87.1 Terrains en friche
Saulaie FB1 Plantations d’arbustes pour la
récolte de la plante entière
83.2 Vergers à arbustes
Prairie améliorée
E2.61 Prairies améliorées sèches ou humides
81.1 Prairies sèches améliorées
Figure 12 - Cartographie de la végétation
4.4 SYNTHESE CONCERNANT LA FLORE ET LES VEGETATIONS Le site a peu d’intérêt concernant la flore. En effet, il se compose en grande partie d’habitats
artificiels (site industriel, compost, bassin) et d’habitats anthropiques (saulaie, prairie améliorée) qui
offrent peu d’intérêt floristique. Les habitats les plus intéressants sont la haie bi-stratifiée et les
habitats de friche et de bande herbacée car ils sont plus naturels et bien qu’ils s’agissent d’habitats
communs ils permettent de diversifier la flore présente.
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5 INVENTAIRES DES POTENTIALITES DE LA FAUNE
5.1 METHODOLOGIE UTILISEE Afin de connaitre les potentialités faunistiques du site, un écologue généraliste s’est rendu sur place
pour y observer les espèces animales et les différents habitats d’espèces présents. L’écologue a
parcouru à pieds l’ensemble des milieux décrits précédemment, muni d’un filet à papillons, et a noté
tous les contacts avec les espèces animales. Cette visite a également permis de donner un indice de
potentialité faunistique pour chaque habitat.
5.2 RESULTATS Une journée de prospections a été réalisée le 7 août 2019 pour définir les potentialités faune flore de
ce site industriel.
Les données proviennent des observations réalisées en directes sur le site mais également des
informations transmises par l’exploitant de la compostière. L’ensemble des espèces de faune
recensées sur le site d’étude est listé dans le tableau suivant :
Tableau 3 – Espèce avérée sur le site d’étude et ses alentours immédiats
Groupe Nom vernaculaire Nom latin Secteur
Oiseaux Pigeon ramier Columba palumbus site industriel et saulaies
Corneille noire Corvus corone site industriel et saulaies
Busard-St-Martin Circus cyaneus site industriel et cultures
Perdrix grise Perdrix perdrix site industriel et cultures
Faisan Phasianus colchicus site industriel et cultures
Hirondelle rustique Hirundo rustica site industriel
Etourneau sansonnet Sturnus vulgaris site industriel
Pie bavarde Pica pica site industriel et haie
Bergeronnette grise Motacilla alba bassins
Insectes Piéride de la rave Pieris rapae bandes enherbées et haie
Myrtil Maniola jurtina bandes enherbées et haie
Gomphocère roux Gomphoceripus rufus bandes enherbées
Criquet mélodieux Chorthippus biguttulus bandes enherbées
Oedipode turquoise Oedipoda caerulescens Haie (sur le chemin)
Mammifères Renard Vulpes vulpes site industriel et cultures
Chevreuil Capreolus capreolus site industriel et saulaies
Micromammifères - site industriel
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Figure 13 – Localisation des habitats d’espèces identifiés sur le site
La partie centrale du site d’étude est bétonnée et présente de nombreux engins circulants entre les
tas de compost. L’enjeu pour la biodiversité y est très faible. Seuls les tas de composts peuvent jouer
un rôle en tant que garde-manger pour les oiseaux par exemple. Néanmoins, l’exploitant a pu y
observer de nombreuses espèces, noté dans le tableau ci-dessus.
Au sein du périmètre du site, d’autres espaces ont un intérêt plus grand pour la faune, les saulaies sont
plantées et utilisées en TCR, elles constituent elles aussi un élément paysager d’importance pour la
faune qui peut y trouver refuge. Lors de l’unique prospection, 2 chevreuils et de nombreux nids ont
été observés.
Les bassins artificiels constituent des espaces aquatiques qui peuvent eux aussi accueillir de la
biodiversité. Deux bergeronnettes grises y ont été observées lors de l’unique prospection.
Des bandes et espaces enherbées sont également présents en bordures du site, ils permettent aux
insectes de s’y développer. Deux espèces de papillons et deux espèces d’orthoptères y ont été
observées.
L’enjeu majeur du site se situe autour de la haie qui constitue un corridor d’intérêt pour la faune. De
nombreux oiseaux communs ont été observés. Coté champ, des agrainoirs sont disposés
régulièrement au sein de la haie. Cette dernière est également bordée par une bande enherbée,
favorables aux insectes, notamment les papillons et les orthoptères. 3 espèces ont été observées :
Myrtil, Piéride de la rave et Oedipode turquoise.
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Figure 14 – Agrainoir présent dans la haie
Enfin, dans les champs aux abords immédiats du site, un Busard a été observé, ainsi qu’un Renard.
La plupart des espèces contactées sont communes et ubiquistes. Le tableau suivant liste les statuts de
rareté, menace ou protection de ces espèces, lorsque les informations sont disponibles (Tableau 4).
Tableau 4 – Statuts des espèces faunistiques contactées
Nom vernaculaire Nom latin Dét ZNIEFF
LRR PN DHFF
Pigeon ramier Columba palumbus non LC non non
Corneille noire Corvus corone non LC non non
Busard-St-Martin Circus cyaneus oui V oui oui
Perdrix grise Perdrix perdrix non LC non non
Faisan Phasianus colchicus non LC non non
Hirondelle rustique Hirundo rustica non LC oui non
Etourneau sansonnet Sturnus vulgaris non LC non non
Pie bavarde Pica pica non LC non non
Bergeronnette grise Motacilla alba non LC oui non
Piéride de la rave Pieris rapae non non non non
Myrtil Maniola jurtina non non non non
Gomphocère roux Gomphoceripus rufus non non non non
Criquet mélodieux Chorthippus biguttulus non non non non
Oedipode turquoise Oedipoda caerulescens oui non non non
Renard Vulpes vulpes non non non non
Chevreuil Capreolus capreolus non non non non
micromammifères - - - - -
LRR : Liste Rouge Régionale PN : Protection Nationale DHFF : Directive Habitat Faune Flore LC : Préoccupation mineure
Parmi les espèces recensées sur le site, 4 espèces ont un intérêt règlementaire ou patrimonial. Tout
d’abord, l’espèce la plus remarquable est le Busard St-Martin, rapace diurne à la fois protégé, espèce
Directive, considéré comme Vulnérable en Champagne-Ardenne et déterminant de ZNIEFF. On note
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également la présence de deux oiseaux protégés mais assez commun : la Bergeronnette grise et
l’Hirondelle rustique. Enfin, l’Oedipode turquoise, criquet déterminant de ZNIEFF.
Le tableau suivant reprend les habitats décrits précédemment et permet d’indiquer s’ils sont
favorables au développement de différents groupes faunistiques les plus communs (Tableau 5).
Tableau 5 – intérêt des milieux par groupe faunistique
Oiseaux Insectes Mammifères Amphibiens Reptiles
Site industriel Faible Faible Faible Nul Faible
Haie Fort Moyen Fort Faible Moyen
Espaces enherbés Moyen Fort Moyen Faible Faible
Saulaies Fort Moyen Fort Moyen Faible
Bassins Moyen Faible faible Moyen faible
Ainsi, sur le plan faunistique, les haies, les saulaies sont les milieux les plus favorables. Elles jouent à la
fois le rôle d’habitats pour de nombreuses espèces en permettant aux individus de se cacher, de se
reposer, de se reproduire, de permettre de surveiller les alentours en tant que perchoir… Mais elles
assurent également un rôle de corridor écologique reliant les espaces naturels en permettant le
déplacement des espèces de faune à travers des biotopes moins favorables comme les cultures, les
espaces bétonnés, etc. Dans le cadre d’un aménagement du secteur, la conservation des haies est
préconisée. Les saulaies étant exploitées régulièrement, il convient de continuer à les exploiter par
tranches, en veillant à les couper en dehors des périodes de reproduction des oiseaux. La période de
coupe à privilégier est d’août à février.
Figure 15 - Haie
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Figure 16 - Saulaie
Sur le site et aux alentours, les espaces enherbées sont également d’intérêt pour la faune. Même si ils
sont parfois issus d’un ensemencement, ils permettent le maintien d’habitat ouverts, favorables aux
insectes, qui constituent un maillon essentiel de la chaine alimentaire. Tout comme les haies, ces
habitats sont à maintenir en cas d’aménagement.
Figure 17 – Espaces enherbées
Les bassins sont très artificiels et clôturés, ils présentent peu d’intérêt pour la faune en l’état actuel.
Ils disposent de dispositifs anti-noyade pour la faune terrestre. L’accès aux bassins pourrait être
amélioré afin d’augmenter les capacités d’accueil pour les insectes et les amphibiens par exemple.
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Figure 18 - Bassin
Le site industriel, soit l’ensemble des secteurs imperméabilisés, n’a que peu d’intérêt pour la faune de
par son activité. Néanmoins, les tas de composts attirent quelques espèces communes. Pour cet
espace, peu de préconisations sont à apporter pour améliorer les potentialités faune-flore, si ce n’est
laisser des surfaces végétalisées en bordure.
Figure 19 – Site industriel
5.3 SYNTHESE CONCERNANT LA FAUNE Si le site de la compostière en lui-même n’offre que peu d’intérêt pour la faune, ses abords sont
composés de divers habitats d’espèces permettant une diversification des milieux permettant
d’accueillir la faune (hormis les espaces cultivés). En effet, des milieux comme les haies ou encore les
saulaies ont un rôle clé de corridors concernant les déplacements de la faune. Ces derniers sont
indispensables pour le maintien des populations, notamment des espèces « gibier » observées lors de
la visite de terrain. En ce qui concerne plus spécifiquement les saulaies, il a été noté des fortes
difficultés de croissances qui vont même jusqu’à compromettre la survie des plans. Une substitution
progressive au profit d’espèces mieux adaptées serait souhaitable. Elle améliorerait la qualité de
l’habitat et favoriserait l’efficacité des fonctions épuratoires et d’évapotranspiration de cette
plantation. Il s’agirait ainsi de favoriser dans un premier temps l’implantation du Cornouiller sanguin,
du Sureau noir, du Prunelier et, si l’essence est autorisée à la plantation, de l’Aubépine.
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6 SYNTHESE DES POTENTIALITES ECOLOGIQUES
Le site industriel n’a que peu d’intérêt floristique car il est très anthropique et très eutrophe, il n’a pas
n’ont plus d’intérêt pour la faune car bien que les tas de compost puissent servir de zone de
nourrissage, cette zone n’a aucun habitat susceptible d’accueillir durablement les espèces. La prairie
améliorée est artificielle et n’a pas d’intérêt particulier en terme de flore, elle permet le maintien
d’habitats ouverts notamment pour les insectes, cependant les zones de friche restent plus
intéressantes pour ces derniers.
Ces deux habitats présentent donc un intérêt écologique faible.
Le bassin a peu d’intérêt floristique mais a un intérêt faunistique moyen notamment pour l’avifaune.
La haie, en partie composée d’espèces spontanées vient diversifier les habitats et la flore présente
mais elle a surtout un intérêt faunistique en tant que corridor écologique. Les bandes herbacées et les
friches sont intéressantes en tant qu’habitat et zone de nourrissage de la faune, elles viennent aussi
diversifier les habitats présents. La Saulaie, n’a pas d’intérêt particulier concernant la flore mais sert
de corridor écologique et d’habitat pour les mammifères et les oiseaux.
Ces habitats présentent donc un intérêt écologique moyen.
Cette étude de potentialités, réalisée en un seul passage, n’a pas permis de constater la présence
d’espèces patrimoniales. Cependant, la présence de telles espèces n’est pas complétement à exclure.
En effet, la richesse des espaces naturels sensibles situés à moins de 10 km du site relevant en
particulier des milieux calcicoles (pelouses sèches, prairies calcicoles, fruticées) pourrait très bien
s’exprimer au niveau des bandes enherbées présentes sur le site. Seules des prospections de début de
printemps permettraient de conforter cette hypothèse.
Bien qu’implanté dans un contexte agricole, généralement considéré comme peu favorable aux
espèces sensibles, le site a toutes les qualités pour servir de zone relai pour la faune et participer ainsi
à la consolidation de la trame verte du territoire.
Tableau 6-Tableau de synthèse des potentialités écologiques
Type d’habitat
Site industriel
Bassin Haie Friches et bandes
herbacées
Saulaie Prairie améliorée
Intérêt floristique
Faible Faible Moyen Moyen Faible Faible
Intérêt faunistique
Faible Moyen Fort Moyen Fort Moyen
Intérêt écologique
Faible Moyen Moyen Moyen Moyen Faible
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Figure 20 - Cartographie de synthèse des intérêts écologiques
7 CONCLUSION
Le site ne possède pas de forts enjeux en termes de biodiversité. Il se compose néanmoins d’habitats
intéressants à conserver comme la haie, les friches et les bandes herbacées, la saulaie et le bassin. Ces
habitats communs s’inscrivent dans un contexte agricole peu diversifié mais à proximité de milieux
d’intérêt écologique. Leur préservation ne peut être que favorable pour la biodiversité.
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