Post on 10-Sep-2018
Les jeunes, internet et ses dangers
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Enquête réalisée auprès des élèves
du lycée Marguerite de Navarre
de Bourges
Classe de Terminale S2
2013-2014
Les jeunes, internet et ses dangers
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Enquête par questionnaire
réalisée dans le cadre du cours d’ECJS
par :
Charlotte A, Mathieu B, Ilies B, François B, Emma B, Antonin C,
Anaëlle C-T, Clémentine C, Moussa C, Noémie DLM, Marine D,
Alexandre D, Maxime D, Jean F, Loris F, Alexis G , Louis G-C,
Hindee G, Niels H, Redouane J, Madeleine J, Géraldine L, Caroline
L, Maxence L, Eloïse M, Louis M, Rémi P, Noëmie P, Clémence P,
Gaëlle R, Mattis R, Cassandra R , Estelle S, Juliette S et Clara V .
Les jeunes, internet et ses dangers
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Les jeunes, internet
et ses dangers
Les élèves de TS2 du lycée de Marguerite de Navarre de Bourges dans le Cher ont mené auprès de leurs camarades
lycéens une enquête sur leur comportement face à internet et à ses dangers.
Au mois de janvier 2013, 409 lycéens de la seconde à la terminale ont été interrogés sur leurs pratiques et leurs
représentations.
Depuis plusieurs années, de nombreuses enquêtes sont menées sur ce thème par différents organismes et à diverses
échelles. Le point de départ de ce travail est une étude suisse réalisée en 2011 par le TA-SWISS (centre
d’évaluation des choix technologiques) sur 100 adolescents suisses : Les natifs de l’ère numérique, comment la
génération Internet utilise-t-elle l’internet ?
Cette étude permet de dégager les caractères de la « génération internet » : un usage quotidien et domestique
d’internet, une utilisation plus passive qu’active de l’outil (téléchargements, écoutes, lectures, recherches
d’informations) et une forte fréquentation des réseaux sociaux. Cette enquête établit que les jeunes connaissent les
dangers d’internet: violations de la vie privée, virus, piratages, téléchargements illégaux mais aussi risques de
dépendance et d’escroqueries. Cependant, ces risques sont toujours minimisés et les répondants hésitent entre
besoin de sécurité et volonté de liberté. L’enquête montre également que les jeunes considèrent que les générations
précédentes maitrisent peu l’outil internet (professeurs ou parents). Enfin, l’enquête révèle le caractère « bon et
utile » d’internet, qui loin de remplacer la vie réelle, l’accompagne en facilitant l’accès au savoir et la
communication.
Les élèves sondeurs ont voulu savoir si les résultats de cette enquête pouvaient être confirmés dans leur lycée.
Pour cela, ils ont élaboré un questionnaire composé de 50 questions ouvertes et fermées. Ils ont ensuite soumis le
questionnaire aux élèves sous forme papier. Ils ont traité les résultats à l’aide du logiciel Ethnos. Le projet s’est
étalé sur la quasi-totalité de l’année scolaire 2013-2014 soit une durée de 9 mois, dans le cadre du cours
d’Éducation Civique Juridique et Sociale (ECJS).
Le questionnaire proposé s’articule autour de 3 grands axes :
- Le contexte d’utilisation d’internet ;
- L’usage d’internet : fréquentation des réseaux sociaux, place d’internet dans la scolarité, rôle des parents,
place de l’argent ;
- Les dangers perçus ou vécus: respect des droits et des libertés, violence, vie sociale et santé.
Afin de prendre la mesure des résultats obtenus, les données récoltées ont été confrontées aux conclusions
d’enquêtes réalisées plus tôt, notamment :
- L’enquête « Les jeunes et internet, de quoi avons-nous peur ? » réalisée en 2010 auprès de 1 000 enfants et
adolescents par la fondation Fréquence-écoles ;
http://frequence-ecoles.net/ressources/view/id/cd7d44adab3b6610e9fb3221344738b9
- L’enquête « Facebook et ses pratiques en collège et en lycée » réalisée en 2012 par le Clemi auprès de
4000 collégiens et 1500 lycéens dans l’académie de Dijon.
clemidijon.info/facebook-et-ses-pratiques-en-college-et-lycee/
- L’enquête IFOP de janvier 2013 « Perceptions croisées parents/enfants face à l’usage d’internet » auprès de
403 enfants de 11 à 17 ans et de 402 parents d’adolescents.
http://www.ifop.com/?option=com_publication&type=poll&id=2149
Les jeunes, internet et ses dangers
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Profil des répondants
Niveau de classe
Répartition par sexe
Pourcentage d’internes
Répartition par âge
Nous avons interrogé 409 élèves dont une majorité
est constituée de filles (59,6 %) et d’élèves de
seconde (44,3%). Les élèves de 15 et 16 ans sont les
plus nombreux et les internes très minoritaires.
Les communes de résidence des élèves sondés sont
principalement : Bourges, Saint Doulchard, Trouy,
Saint Florent sur Cher et La Chapelle saint Ursin.
Répartition par filière
15%
30%
45%
60%59,7%
Fille
40,3%
Garçon
10%
20%
30%
35,2%
15
34,0%
16
23,5%
17
5,9%
18
1,5%
19
Effectifs %
Oui 47 11,5%
Non 362 88,5%
Total 409 100,0%
Générale
44,3%
L
11,7%
ES
23,0%
S
16,4%
STMG
4,6%
59,7%
40,3%
35,2% 34,1%
23,5%
5,9%
1,5%
15 16 17 18 19
Filles Garçons
Seconde
44,3%
L
11,7%
ES
23%
S
16,4%
STMG
4,6%
Les jeunes, internet et ses dangers
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1. L’utilisation d’internet
Disposes-tu d'une connexion
internet illimitée à domicile?
Combien de temps par jour utilises-tu internet en moyenne?
Combien de temps par jour utilises-tu internet en moyenne ? Question croisée avec l’âge des sondés.
10%
20%
30%
40%
12,8%
Moins de 1h
43,2%
Entre 1h et 2h
36,9%
Plus de 2h
6,4%
Seulement le w eek end
0,7%
variable
Moins de 1h Entre 1h et 2h Plus de 2h Seulement le w eek end variable
20%
40%
60%
80%
100%
13,2%
50,0%
32,6%
2,8%1,4%
100,0%
13,1%
41,6%
35,8%
8,8%
0,7%100,0%
12,5%
38,5%
40,6%
8,3%
100,0%
12,5%
37,5%
45,8%
4,2%
100,0%
16,7%
66,7%
16,7%
100,0%
15 16 17 18 19
Oui
97,8%
Non
2,2%
NON 2,2%
Oui 97,8%
Moins de 1heure Plus de 2 heures Variable
Entre 1 et 2 heures Seulement le week end
12,8%
43,2%
36,9%
6,4% 0,7%
Non 2,2%
Les jeunes, internet et ses dangers
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Le temps passé sur internet est très important : plusieurs heures par jour pour la majorité des répondants.
Ce résultat est conforme à celui des autres enquêtes du même type. Par exemple, le rapport sénatorial de la
commission des affaires culturelles dirigé par David Assouline en 2008 et intitulé : « Les nouveaux médias : des
jeunes libérés ou abandonnés ? » rappelle que 95 % des 12-17 ans sont internautes et 68 % d'entre eux déclarent se
connecter tous les jours ou presque à Internet. Ils surfent en moyenne 12 heures par semaine.
http://www.senat.fr/notice-rapport/2008/r08-046-notice.html
La part des élèves qui ont répondu « seulement le week end » correspond aux internes.
On remarque que plus l’âge est avancé, plus le pourcentage de sondés ayant répondu « plus de 2 heures » est
important : 32,6% des 15 ans et 45,8% des 18 ans (les données pour les 19 ans sont peu significatives car le
nombre de sondés est faible).
En ce qui concerne la répartition par sexe, il semble que les filles consacrent un peu moins de temps que les
garçons à internet : 34,6% des filles déclarent y consacrer plus de 2 heures par jour alors que la part s’élève à
40,2% pour les garçons.
Quel(s) est(sont) le(s)support(s) principal(aux) sur
lequel (lesquels) tu utilises internet ?
L’importance du temps passé sur internet est à mettre
en lien avec le taux très élevé d’équipement des
familles en matière numérique (selon l’enquête de
Fréquence-Ecole*, 68,1% des familles ont 2
ordinateurs ou plus). Ces résultats sont aussi en
relation avec le développement du téléphone
portable : on remarque que dans notre enquête,
comme dans toutes les autres, l’usage du téléphone
portable arrive en tête, ce qui montre que la
fréquentation d’internet hors domicile est aussi
importante que la fréquentation à la maison.
* Fréquence écoles est une association d‘éducation aux
médias, l’enquête a été financée par la Fondation pour
l'Enfance ; elle date de 2010 .
Que dit le rapport sénatorial de 2008 ?
« Le fait que l'usage d'Internet soit devenu une activité primordiale dans la vie des jeunes constitue une
petite révolution sociologique, mais ce qui surprend le plus, ce n'est pas tant l'utilisation massive des
nouveaux médias, que leur omniprésence dans l'ensemble des activités des adolescents, du fait de la
miniaturisation, de la personnalisation des récepteurs, et surtout des possibilités de combiner très
aisément leurs usages. Chiffre étonnant pour un adulte qui n'est pas né avec les nouvelles technologies,
67,5 % des 11-20 ans déclarent utiliser régulièrement plusieurs médias en même temps. Selon M. Marc
Prensky, ce serait au l'une des caractéristiques de ces « natifs numériques » que de pouvoir manipuler
simultanément les outils tels que les jeux vidéo, la télévision, Internet, et les téléphones portables. Ils sont
toujours placés à portée de mains, sont partie intégrante de leur vie et personnalité et font l'objet
d'usages croisés (téléchargement de jeux sur Internet, gestion des photographies sur l'ordinateur par
Bluetooth...). A ce titre, la génération numérique est en fait une génération multimédia, qui jongle avec
les affichages multi-fenêtres, les différents outils, et les juxtapose sans difficulté. Le téléphone mobile est
le meilleur exemple d'usage multiple dont les nouveaux moyens de communication sont l'objet. »
Effectifs %
PC personnel 287 70,2%
PC familial 134 32,8%
Téléphone portable 317 77,5%
Tablette 143 35,0%
console 11 2,7%
IPod 2 0,5%
Xbox 3 0,7%
smartphone 1 0,2%
IPad 1 0,2%
Total 409 100,0%
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Quand tu surfes sur internet, es-tu seul devant ton ordinateur ou avec d’autres personnes ?
Quand tu surfes sur internet, fais-tu autre chose en même temps (écouter de la musique, regarder la
télévision, téléphoner…)?
Toujours : 24,2%
Souvent : 47,4%
Parfois : 24%
Jamais : 4,4%
Nous pouvons penser que l’usage d’internet est une activité de tous les instants qui s’intègre à des situations de
la vie quotidienne : discussions entre amis, temps de transports….car internet est accessibles à partir de nombreux
supports partout et à tout instant. La navigation sur internet n’est pas un temps à part, elle fait partie intégrante du
quotidien.
Que disent les enquêtes à ce sujet ?
L’enquête de Fréquence-école montre que, tous âges confondus, les jeunes sont le plus souvent seuls devant leur
écran, mais ils aiment toutefois partager des moments avec leur entourage sur Internet. D’abord avec leurs amis
(81,1%), puis avec leurs frères et sœurs (67,2%). Viennent ensuite les mères (45,8%) et les pères (34,4%). Lorsque
les parents les accompagnent, on observe plutôt une symétrie des sexes : mères et filles d’un côté, pères et fils de
l’autre.
Cette question est à mettre en lien avec le lieu d’utilisation d’internet : lieu isolé (chambre, par exemple) ou pièce
commune (salon) ? Selon l’enquête de l’Ifop, les enfants sont 55% à se connecter à Internet dans une pièce où ils
sont seuls, notamment leur chambre. Le lieu d’utilisation d’Internet est très lié à l’âge et au sexe des enfants. Les
15-17 ans et les filles sont en effet plus nombreux à surfer sur le web dans une pièce isolée que les 1 1-12 ans et les
garçons.
0
10
20
30
40
50
60
1 2 3 Toujours Parfois avec Souvent avec
seul d’autres personnes d’autres personnes
44,4%
53,8%
1,8%
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Quelles sont tes activités principales sur internet? Classe les réponses de 1 à 4.
Les résultats de notre enquête montrent que les répondants sont très nombreux à avoir mentionné l’écoute ou le
téléchargement de musique (en position 1, 2, 3 ou 4): 83,9% . Mais seulement 19% d’entre eux l’ont placée en
position 1. L’utilisation des réseaux sociaux a été mentionnée par 79,2% des répondants et 52,7% d’entre eux la
placent en position 1. Ce sont donc les réseaux sociaux qui semblent être l’activité première sur internet.
Viennent ensuite, le visionnage et le téléchargement de vidéos (11,8% des répondants l’ont placé en position 1).
Les autres activités pratiquées sont la recherche d’informations personnelles et scolaires puis les jeux en ligne et les
achats. Parmi ces dernières que les jeux sont placés en position 1 par 8,6% des sondés.
Ces résultats rejoignent ceux de notre enquête de référence: la fréquentation des réseaux sociaux arrive en tête,
viennent ensuite les usages « passifs » : téléchargements, lectures, écoutes. Les autres usages cités sont : les
recherches personnelles et scolaires, les jeux en ligne et, plus rarement les achats.
Notre enquête montre en effet que les usages actifs d’internet sont très marginaux : animation d’un blog ou d’un
site, participation à des forums de discussion, par exemple.
Position 1 Position 2 Position 3 Position 4 Position 5
20% 40% 60% 80% 100%
52,7% 13,3% 9,7% 3,6%réseaux79,2%
19,0% 47,3% 13,3% 4,3%musique83,9%
11,8% 16,5% 32,3% 9,7%vidéo70,3%
2,2%5,4% 10,8% 20,8%infos scolaires39,1%
2,9%3,9% 10,4% 19,7% 0,4%recherches persos37,3%
0,7%0,7%2,5%6,5%actualités10,4%
8,6% 5,0% 6,5% 7,5%jouer27,6%
0,7%4,3% 6,5% 11,5% 0,4%achats23,3%
1,1%1,8%3,6%4,3%télévision10,8%
1,4%2,2%site ou blog3,6%
0,4%0,7%0,4%1,1%forums2,5%
0,4%0,4%autres0,7%
Les jeunes, internet et ses dangers
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Quelles sont tes activités principales sur internet? Classe les réponses de 1 à 4. Question croisée avec le sexe.
Nos résultats ne montrent pas de différences majeures selon l’âge. Mais quelques différences apparaissent en
fonction du sexe. Par exemple, les filles sont de plus grandes utilisatrices de réseaux sociaux : 21% pour elles
contre 19,7% pour les garçons. Elles utilisent davantage internet pour les recherches scolaires (13% contre 6,9%
pour les garçons) et font davantage d’achats (7,3% contre 4,6 pour lesgarçons). Les garçons sont plus intéressés que
les filles par les vidéos (19,5% contre 16,8%) et par les jeux en ligne (10,9% contre 3,6%).
Comparaisons : Les activités préférées des jeunes d’après l’enquête Fréquence-écoles :
- N°1 : Regarder des vidéos (91,1%)
- N°2 :Ecouter de la musique (90,8%)
- N°3 : Jouer (82,3%)
- N°4 : Faire des recherches pour soi (78,1%)
- N°5 :Discuter (74,9%)
- N°6 :Faire des recherches pour l’école (74,4%)
Les activités préférées des jeunes d’après l’enquête Ifop :
Chercher des informations
Regarder des vidéos/clips en ligne
Faire du travail scolaire
Ecouter de la musique en ligne
Aller sur facebook
réseaux musique vidéo infos scolaires recherches persos actualités jouer achats télévision
site ou blog forums autres
20%
40%
60%
80%
100%
21,0%
21,7%
16,8%
13,0%
8,9%
2,5%
3,6%
7,3%
3,4%1,1%0,5%0,2%100,0%
19,7%
21,4%
19,5%
6,9%
10,3%
2,9%
10,9%
4,6%2,1%0,8%0,8%0,2%100,0%
fille garçon
Les jeunes, internet et ses dangers
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L’enquête fréquences-école montre que internet n’est qu’un support permettant des activités classiques : jouer,
écouter de la musique, regarder des films ; il ne crée pas de nouvelles activités. Internet ne révolutionne pas les
activités privilégiées des jeunes : les enfants jouent, les adolescents écoutent de la musique, passent beaucoup de
leur temps libre en compagnie de leurs copains et copines, etc. Il permet, à l’instar d’autres supports, de les
assouvir, certainement plus aisément. En effet, sur le Net, 9 jeunes sur 10 regardent des clips, des films et écoutent
de la musique. 8 jeunes sur 10 jouent en ligne. 3 jeunes sur 4 l’utilisent pour discuter et maintenir le lien avec leurs
amis... Internet permet facilement aux jeunes d’assouvir leurs passions mais ne vient pas les créer.
Penses-tu que tu maîtrises l’outil internet ?
Les enquêtes que nous avons consultées montrent que
les jeunes surestiment leurs compétences techniques
comme cela semble être le cas pour nos lycéens. Or,
si les jeunes maitrisent l’architecture globale
d’internet et leur navigation, leurs compétences
techniques restent rudimentaires : gestion des
cookies, de l’historique, spams, protection contre les
virus, etc.(enquête fréquence écoe et Ifop).
Penses-tu que tu pourrais renoncer à internet ?
Le constat est le même dans toutes les enquêtes que
nous avons lues : sans éprouver une fascination pour
l’outil, les jeunes reconnaissent son aspect
indispensable. Dans l’enquête suisse des référence,
62% des jeunes interrogés ne renonceraient pas à
internet .
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
1 2
1
2
3
47,5% Un peu
46,3%
1,2%
Non Oui
82,9%
17,1%
46,3%
Très bien
Un peu
Pas du tout
Les jeunes, internet et ses dangers
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2. Internet et les réseaux sociaux
La fréquentation des réseaux sociaux est l’activité la plus fréquente sur internet pour les jeunes. Nous avons
voulu en savoir plus sur leurs pratiques et sur leur appréhension des dangers.
Quels réseaux sociaux fréquentes-tu ? (plusieurs réponses autorisées)
On remarque la position de Facebook qui est fréquenté par plus de 80% des élèves mais il faut noter une
multitude d’autres réseaux utilisées par de nombreux élèves : les lycéens ne sont pas « monosites ».
Notons également que 4,7% des élèves interrogés déclarent ne fréquenter aucun réseau. Ils expliquent cela
par les dangers qui existent dans ces espaces.
L’enquête de Fréquence écoles aboutit aux mêmes résultats : d’après cette enquête, 86% des lycéens ont un compte
Facebook et les jeunes utilisent plusieurs réseaux sociaux en fonction de leurs besoins et de leurs goûts personnels.
Le rapport 2011 du Défenseur des droits de l’enfant intitulé « Enfants et écrans : grandir dans le monde
numérique » (http://www.defenseurdesdroits.fr/connaitre-son-action/la-defense-des-droits-de-lenfant) montre que
les jeunes plébiscitent les réseaux sociaux. Les réseaux sociaux sont l’activité dont les adolescents auraient le plus
de mal à se passer sur Internet. Si 40% des Français possèdent un profil sur un réseau social les enfants y sont plus
présents. 92% des 15-17 ans, 80% des 13-15 ans et 64% des 11-13 ans déclarent posséder un profil sur Facebook,
réseau social le plus populaire en France
Quelle est ta fréquence
d’utilisation de ces réseaux ?
0
10
20
30
40
50
60
70
1 2 3 4 5Plusieurs fois
par jour
Une fois
par jour
Plusieurs
fois par
semaine
Une fois par
semaine
Moins d’une
fois par
semaine
63%
17,3% 12,6%
31%
3,9%
%
63%
17,3% 12,6%
3,9%
3,1%
Les jeunes, internet et ses dangers
12
On remarque que la fréquentation des réseaux est quasi-permanente pour une grande majorité des
répondants comme si cette connexion les accompagnait tout au long de la journée. Ce sont les filles qui sont le
plus connectées : elles représentent 63% des 240 élèves qui ont répondu « plusieurs fois par jour ».
Quelles sont tes activités principales sur ces réseaux ? (plusieurs réponses autorisées)
A la question « Qu’est-ce qui t’intéresse le plus dans la fréquentation de ces réseaux ? », la majorité des lycéens a
répondu : « plus facile de communiquer avec les amis proches », puis « garder le contact avec des personnes
éloignées ».
Si nous mettons en lien ces deux questions, nous observons que les lycéens utilisent d’abord les réseaux sociaux
pour échanger (chatter) avec les camarades qui partagent déjà leurs journées et non pour chercher de nouvelles
relations. Ceci est valable pour les filles et les garçons.
L’Enquête du Clemi* Dijon
Une enquête du Clemi pour l’académie de Dijon menée en février-mars 2012 auprès de 4000
collégiens et de 1400 lycéens montre l’usage massif des réseaux sociaux par les jeunes notamment
facebook mais également MSN et Twitter. Les élèves interrogés dans cette enquête déclarent
passer plusieurs heures par semaine sur les réseaux. Et comme les lycéens de Margot, ils
considèrent avant tout ces réseaux comme des lieux d’échanges entre pairs, surtout des amis
proches.
*Clemi : centre de liaison de l’enseignement et des médias d’information ; il est chargé de l’éducation aux médias dans l’ensemble du
système éducatif français depuis 1983. Il a pour mission d’apprendre aux élèves une pratique citoyenne des médias.
77%
73,80%
27%
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90%
Chatter
Regarder ce que font les autres
Poster des documents
Activité principales sur les réseaux sociaux
Activité principales sur les réseaux sociaux
Les jeunes, internet et ses dangers
13
Lis-tu la charte de
confidentialité et/ou les
conditions générales
d’utilisation des réseaux que tu
utilises ?
D’après toi, quels sont les principaux dangers de ces réseaux ? (réponse libre)
Réponse la plus fréquente : Mauvaises rencontres
Autres réponses fréquentes :
Harcèlement, menaces
Piratage
Exploitation malveillante d’informations personnelles
Réponses moins fréquentes :
Virus
Espionnage
Risque de suicide
Fausses informations, désinformation
Le danger le plus fréquemment cité est, de loin, le risque de faire de mauvaises rencontres (« pervers
sexuels », « pédophiles », « personnes mal intentionnées », par exemple).
Les sondés ne citent ni le matraquage publicitaire, ni les contenus violents ou inadaptés.
Deux remarques s’imposent :
1. Ces réponses sont à peu près similaires à celles des autres enquêtes consultées : l’enquête Fréquence-
école montre que pour près de 45% des sondés vient en premier la mauvaise rencontre puis les virus, bugs
et spams ou ce que les jeunes considèrent être du piratage pour près de 34%. Enfin, viennent les contenus
violents ou réservés aux adultes pour 15% et les escroqueries et les problèmes en lien avec l’argent pour
11%. On retrouve les mêmes réponses, mais dans un ordre différent dans l’enquête du Clemi sur Facebook:
le plus grand danger de Facebook est en premier lieu l’usurpation d’identité et le piratage (71 %), puis la
divulgation de la vie privée et le risque de rencontre dangereuse (61 %).
2. On remarque ensuite que les dangers cités sont en partie les mêmes que ceux qui sont traités dans les
campagnes d’information organisées par différents organismes. On peut retrouver, par exemple, sur le
site de l’académie de Toulouse (http://web.ac-toulouse.fr/web/1736-quelques-dangers-dinternet.php), une
liste des dangers présents sur internet : la pornographie, la cyber intimidation, les prédateurs, les spams, la
désinformation, les contenus violents ou haineux. De même, sur l’affiche de la CNIL ci-dessous(page 16),
on retrouve un certain nombre de dangers pointés par les jeunes sondés, notamment les dangers liées à
l’exposition de la vie privée.(http://www.jeunes.cnil.fr/espace-jeunes/10-conseils-clacs)
Les jeunes sont donc attentifs aux discours de sécurité qui leur parviennent. Mais si le discours de prévention
est bien intégré, cela ne signifie pas que les jeunes ont les compétences suffisantes pour se protéger, ni même qu’ils
0
10
20
30
40
50
60
70
1 2 3Toujours
Jamais
Parfois
4,8%
68%
27,2%
Les jeunes, internet et ses dangers
14
appliquent les consignes qu’ils connaissent pourtant puisque 68% des élèves interrogés ne lisent pas la charte de
confidentialité de leur réseau. De plus, comme on peut le voir ci-dessous, une majorité de répondants déclare ne
pas se protéger des dangers qui sont pourtant connus.
Prends-tu des précautions particulières face à ces
dangers ?
Si oui, lesquelles ? (réponse libre)
Réponses les plus fréquentes :
Code compliqué, paramétrage de confidentialité,
accès limité, protection de compte
Limiter le nombre de documents postés et réfléchir à
ce qui est posté
Autres réponses :
Antivirus, pare-feu
Ne pas acheter
Penses-tu que ces affirmations sont vraies ?
1.Les réseaux sociaux peuvent te dénoncer à
la justice en cas de délit .
2.Les réseaux sociaux peuvent vendre tes
informations à des entreprises .
3.Les informations déposées sur les réseaux
sociaux sont indélébiles .
1. Les réseaux sociaux peuvent te dénoncer à la justice en cas de délit: VRAI
Toute personne étant au courant d’un délit se doit de le faire savoir aux autorités.
On peut utiliser le site internet-signalement.gouv.fr ;
2. Les réseaux sociaux peuvent vendre tes informations à des entreprises : VRAI
En effet, ils partagent certaines tes informations notamment avec des entreprises qui font de la publicité sur
internet (publicité ciblée).
3. Les informations déposées sur les réseaux sociaux sont indélébiles : VRAI
Même après avoir supprimé des photos au autre élémént posté sur internet, il y en aura toujours une trace quelque
part. Par ailleurs si tu postes quelque chose publiquement, n’importe qui peut l’enregister et ainsi en garder une
copie même après suppression.
Les répondants ont majoritairement su répondre à ce quizz, ils sont donc conscients du fait que leurs données
personnelles peuvent passer dans le domaine public .
1
2
0
20
40
60
80
100
1 2 3
Série2
Série1
Faux
Vrai
21,4% 22,1% 13,9%
Non
Oui
36,8%
63,2%
78,6% 77,9% 86,1%
Les jeunes, internet et ses dangers
15
Zoom sur Internetsanscrainte
Internetsanscrainte est un programme national de
sensibilisation des jeunes aux dangers d’internet. Il
s’inscrit dans le projet européen Safer Internet Plus
qui regroupe 30 pays européens. Son site propose
des informations, des jeux, des conseils, des vidéos
qui permettent aux enfants, aux jeunes et aux parents
de mieux utiliser internet.
Financé par la Commission européenne, le
programme est placé sous l’égide de la Délégation
aux Usages de l’Internet. Il est opéré par Tralalere
(www.tralalere.net), opérateur de campagnes de
sensibilisation et producteur de contenus éducatifs,
qui a réalisé notamment Vinz et Lou et 2025
exmachina.
Les principales missions d’Internet Sans Crainte sont:
fédérer les acteurs nationaux impliqués dans la
prévention des risques et la promotion des usages
responsables de l’Interne, mettre en place des
campagnes d’information, sensibiliser les jeunes et
leurs médiateurs éducatifs, développer des
ressources, former les professionnels et animer des
ateliers.
Essayez le jeu 2025 exmachina , un serious game
d’éducation critique aux médias.
http://www.internetsanscrainte.fr/
Des campagnes choc!
L’ONG Action Innocence Monaco a lancé en janvier 2012 une campagne choc intitulée « Mettons des limites à l’illimité »pour sensibiliser les jeunes aux risques liés à leur image. Elle incite les jeunes à ne pas poster n’importe quelle information privée sur le web et s’appuie sur 2 affiches :
Les jeunes, internet et ses dangers
16
L’association Innocence en danger a lancé en janvier 2014 une campagne de sensibilisation adressée aux jeunes et à leurs parents ; elle rappelle aux internautes les dangers liés à l’anonymat et aux relations virtuelles ; elle s’appuie sur les images suivantes :
Les jeunes, internet et ses dangers
17
3. Internet et scolarité
Dans notre enquête de référence, les jeunes suisses interrogés ne pensent pas que l’école ait un rôle à jouer
dans l’enseignement d’internet. Ils pensent que les professeurs sont peu compétents, que les jeunes sont
suffisamment responsables et qu’à l’école, l’ordinateur ne peut remplacer le maître. Sans aller aussi loin
dans la réflexion, nous avons voulu savoir quel lien les lycéens de Margot établissent entre internet et leur
travail scolaire.
Utilises-tu internet pour faire tes devoirs ou
approfondir un cours ?
Utilises-tu internet pour mutualiser
(partager, échanger) ton travail scolaire ?
Quelle proportion représente l’usage scolaire d’internet sur le temps passé au total ?
1
2
3
1
2
3
9,3%
15% 30% 45% 60% 75%
0 3,6%
30 68,7%
50 24,5%
70 3,2%
Souvent
Parfois
Jamais
60,2%
35,4%
4,4%
Souvent
Parfois
Jamais
52,52,1%
38,6%
0%
Moins de
30%
Autour de
50%
Plus de
70%
3,6%
68,7%
24,5
%
3,2%
Les jeunes, internet et ses dangers
18
Quelle proportion représente l’usage scolaire d’internet sur le temps passé au total ? Question croisée avec
l’âge.
Quelle proportion représente l’usage scolaire d’internet sur le temps passé au total ? Question croisée avec le
sexe.
0 30 50 70
20%
40%
60%
80%
100%
1,3%
80,0%
18,8%
100,0%
3,3%
62,2%
30,0%
4,4%
100,0%
4,8%
65,5%
25,0%
4,8%
100,0%
10,0%
65,0%
20,0%
5,0%
100,0%
75,0%
25,0%
100,0%
15 16 17 18 19
0 30 50 70
20%
40%
60%
80%
100%
0,7%
63,2%
31,9%
4,2%
100,0%
6,7%
74,6%
16,4%
2,2%
100,0%
fille garçon
Les jeunes, internet et ses dangers
19
Nous n’avons pas pu comparer l’usage d’internet pour les devoirs en fonction des niveaux de classe et des filières.
Nous remarquons toutefois qu’internet est régulièrement convoqué pour faire les devoirs : autour de 50% du
temps passé au total pour un quart des répondants mais de façon assez modéré car pour 67,7% des sondés
l’usage scolaire d’internet représente moins de 30% du temps total passé sur internet. Si on ne remarque pas de
différence significative selon l’âge, on peut voir que les filles utilisent davantage internet pour leurs devoirs que
les garçons (pour 31,9% des filles, l’usage scolaire représente autour de 50% du temps total alors que cette part
n’est que de 16,4% pour les garçons).
On peut supposer que internet est considéré davantage comme un espace de loisirs et de liberté que comme un
espace de travail.
L’école a-t-elle participé à ton apprentissage d’internet ?
Penses-tu que les enseignants peuvent encore t’aider à mieux utiliser internet ?
On remarque que pour les jeunes interrogés, l’école n’est pas le lieu privilégié de l’apprentissage d’internet. Ces
résultats sont conformes à ceux des autres enquêtes qui montrent que les jeunes considèrent leurs professeurs
peu compétents dans ce domaine et que l’école n’a pas à investir un média qui représentent pour eux un espace
privé de liberté ( enquête suisse).
D’après le rapport du sénat déjà cité, le fossé qui existe entre école et internet s’explique sans doute par la trop
faible place accordée à l’école à l’éducation aux médias, par une tradition de méfiance à l’égard de tous les
médias en général ainsi que par le manque de formation des personnels éducatifs.
Ce rapport préconise la mise en place d’une éducation aux médias qui permettrait aux élèves d’apprendre les
bonnes pratiques et d’intégrer davantage internet aux apprentissages dans toutes les disciplines.
0 20 40 60
1
2
3
Série2
Série1
L’école a-t-elle participé à ton
apprentissage d’internet ?
Penses-tu que les enseignants peuvent
t’aider à mieux utiliser internet?
Oui
Un peu
Pas du
tout
8,6%
4,4%
39,5%
55%
51,9%
40,5%
Les jeunes, internet et ses dangers
20
Penses-tu qu’internet est indispensable à ton travail scolaire ?
Internet te semble-t-il nuisible à ta scolarité ?
Les élèves qui ont répondu qu’internet est nuisible à leur scolarité donnent une explication majeure : le temps
important passé sur internet empêche de consacrer suffisamment de temps au travail scolaire. Les autres
explications sont les risques de copier-coller et le risque d’accéder à de fausses informations.
Les élèves ont donc conscience que la navigation sur internet est chronophage . Donc internet est avant tout un
outil de divertissement et son utilisation personnelle pour l’école reste modérée.
0
10
20
30
40
50
60
70
1 2
Série1
Série2
Penses-tu qu’internet est indispensable à
ton travail scolaire ?
Internet te semble-t-il nuisible à ta
scolarité ?
Oui
Non
58,7% 33,6% 41,3% 66,4%
Les jeunes, internet et ses dangers
21
Oui
74,0%
Non
26,0%
4. Internet et les parents
L’enquête suisse de référence indique que les parents contrôlent peu les activités de leurs enfants sur
internet, ceci pour éviter les conflits mais aussi car, grâce à leurs compétences techniques plus élevées, les
enfants peuvent contourner les interdits. Nous avons voulu savoir ce qu’il en était pour les élèves du lycée.
Tes parents vérifient-ils tes activités sur internet (logiciel de contrôle parental, par exemple) ? Question
croisée avec l’âge des répondants.
Trouves-tu normal que certains parents vérifient
les activités de leurs enfants sur internet ?
L’histogramme montre qu’une grande majorité de
jeunes déclare ne subir aucun contrôle parental
(les données pour les 19 ans sont peu significatives à
cause du faible nombre de sondés). On remarque que,
plus l’âge augmente, moins les parents semblent
contrôler l’usage que leurs enfants font d’internet.
Pourtant, d’après le diagramme circulaire la
surveillance des parents est admise par les jeunes,
même les plus âgés.
Toujours Parfois Jamais Je ne sais pas
20%
40%
60%
80%
100%
4,2%
18,8%
61,8%
15,3%
100,0%
3,6%
11,5%
78,4%
6,5%
100,0%
3,2%
9,5%
80,0%
7,4%
100,0%
87,5%
12,5%
100,0%
100,0%
100,0%
15 16 17 18 19
Non
26%
Oui
74%
Non
26%
Les jeunes, internet et ses dangers
22
5%
10%
15%
20%
25%
30%
35%
4,9%
Beaucoup
33,6%
Parfois
33,3%
Très peu
28,2%
Jamais
Discutes-tu avec tes parents des dangers d’internet ?
On peut constater que le dialogue parents-enfants par rapport à internet est très peu existant et ce quel que soit
l’âge. Il s’avère que les discussions à propos d’internet se font plus entre amis même dans le cadre de sujets
importants : dangers d’internet , mauvaises expériences ET que les discussions avec les parents portent davantage
sur le temps passé que sur les activités pratiquées.
Pourtant une étude de l’IFOP menée en janvier 2013 sur 400 adolescents et 400 parents montre que les parents sont
globalement inquiets face aux dangers d’internet (ils souhaitent par exemple que l’âge légal d’accès à facebook soit
porté à 15 ans). Selon cette étude, 58% des parents interrogés considèrent internet dangereux ou très dangereux
pour leurs enfants. Mais on ne peut pas parler de diabolisation d’internet.
Selon le rapport 2012 du défenseur des droits de l’enfant intitulé « Enfants et écrans : grandir dans un monde
numérique », la protection technique, par les logiciels de contrôle parental, semble sous-utilisée par les parents.
Seuls 6% des 15-17 ans, 21% des 13-15 ans et 26% des 11-13 ans déclarent qu’un tel logiciel est installé sur
l’ordinateur familial. De plus, la fonction de contrôle parental sur le téléphone portable n’est activée que chez 4%
des 15-17 ans, 3% des 13-15 ans et 6% des 11-13 ans. Il est également à noter que le contrôle parental sur
téléphone portable ne fonctionne pas lorsque la connexion à Internet se fait via les connexions en «wifi».
L’éducation et la discussion entre parents et enfants sont les meilleurs moyens de protéger les enfants sur Internet et
de promouvoir les bons usages mais ceux-ci ne sont pas souvent évoqués en famille. Ils ne sont que 20% des 15-
17ans, 28% des 13-15ans et 22% des 11-13 ans à parler avec leurs parents de ce qu’ils font sur Internet. Concernant
les réseaux sociaux, l’enquête TNS Sofres pointe que 55% des 8-17ans parlent parfois ou souvent des réseaux
sociaux avec leurs parents mais principalement du temps de connexion. Ce manque de dialogue à propos des
usages généraux se répercute également lorsque les enfants sont confrontés à des contenus choquants: ils n’ont pas
le réflexe d’en discuter avec leurs parents. Seuls 11% des enfants confrontés à de tels contenus sur les réseaux
sociaux en ont parlé à leurs parents (selon l’enquête TNS Sofres pour UNAF, Action Innocence, CNIL). D’après le
baromètre « Enfants & Internet», 12% des 11-13 ans, 18% des 13-15 ans et 8% des 15-17 ans ont parlé avec un
adulte lorsqu’ils sont tombés sur du contenu choquant sur Internet.
Beaucoup Parfois Très peu Jamais
4,9%
33,6% 33,3%
28,2%
Un seul
parent
26,3%
Un seul parent
26,3%
Les jeunes, internet et ses dangers
23
Oui
48,9%
Non
24,8%
Un seul parent
26,3%
Non
66,7%
Oui
33,3%
Estimes-tu que tes parents maîtrisent l’outil
internet ?
As-tu des activités communes avec tes parents sur
internet ?
Ce résultat ne correspond pas à celui de notre enquête de référence car ici, les jeunes sondés estiment
globalement que leurs parents maitrisent l’outil internet. Dans l’enquête suisse, les jeunes jugent les
compétences de leurs parents assez faibles et se félicitent même de savoir contourner leurs interdits. Notre résultat
s’explique sans doute par le fait que les parents des élèves sondés, s’ils ne sont pas des « natifs de l’ère
numériques » (digital natives ) ont tout de même connu internet très tôt et maîtrisent bien cet outil.
D’après l’enquête Fréquence école, l’écart se réduit entre la génération des digital natives et les autres car les
parents d’aujourd’hui sont parfois eux-mêmes des digital natives ! Il semble que les parents sont les premiers
professeurs de leurs enfants et que les enfants les sollicitent dans ce but. L’enquête suisse de référence montre ce
besoin des jeunes d’être formés par leur entourage.
Par ailleurs, d’après notre enquête, les activités partagées par les enfants et les parents sont de plusieurs natures.
D’abord vient l’usage des réseaux sociaux (Facebook et Twitter), puis sont mentionnés les achats, les
visionnages de films, enfin, les recherches d’informations diverses et les échanges de mails.
Les résultats de l’étude ifop de janvier 2013 : « Perception croisée enfants/parents face à l’usage d’internet »
D’après cette étude, les parents savent que leurs enfants se connectent fréquemment à internet (au moins une fois
par jour), ils connaissent les activités pratiquées par leurs enfants.
Elle révèle également que les enfants comme les parents estiment que la sécurité sur internet est avant tout liée à la
transmission des bonnes pratiques à l’enfant par les parents (68% des jeunes sondés) ; cela arrive donc
l’apprentissage d’internet à l’école (45%) et avant les moyens techniques de protection (pseudos, mots de passe,
logiciels de protection, etc).
Oui
48,9%
Non
24,8%
Non
66,7%
Oui
33,3%
Oui
33,3%
Un Seul
parent
26,3%
Non
24,8
%
Les jeunes, internet et ses dangers
24
5. Internet et l’argent
Un sondage réalisé en 2011 par l’institut LH2 pour le site Kelkoo montre que les jeunes français dépensent 600
millions d’euros par an sur internet. Selon cette enquête, ils achètent surtout des livres et des DVD, des
vêtements et des chaussures et des jeux vidéo. Lors de notre enquête, il nous a semblé essentiel d’interroger les
jeunes sur le thème important de l’argent. En effet, l’argent peut, à de nombreux égards, faire peur aux
parents quant à son utilisation souvent diabolisée sur internet.
Fais-tu des achats sur internet?
Tri croisé : Fais-tu des achats sur internet ? Es-tu une fille ou un garçon ?
10% 20% 30% 40%
Souvent 28,9%
Parfois 40,1%
Très peu 16,9%
Jamais 14,2%
Souvent Parfois Très peu Jamais
10% 20% 30% 40%
30,3%
41,0%
15,6%
13,1%
Fille
26,7%
38,8%
18,8%
15,8%
Garçon
28,9%
40,1%
16,9%
14,2%
Souvent
Parfois
Très peu
Jamais
Les jeunes, internet et ses dangers
25
On remarque que l’acte d’achat n’est pas majeur pour les jeunes, sans doute car les moyens financiers dont ils
disposent dépendent encore de leurs parents. La question portant sur les activités principales sur internet place
d’ailleurs l’acte d’achat en position secondaire (1. Utilisation d’internet). Notre enquête montre, par ailleurs, que les
résultats sont similaires pour les filles et les garçons.
Ces résultats confirment ceux des enquêtes précédentes. L’enquête Ifop, par exemple, montre que, parmi les jeunes
entre 11 et 17 ans, seulement 24% font des achats régulièrement ou occasionnellement. L’enquête suisse, quant à elle,
montre que les achats sont un sujet de controverse. D’une part, les jeunes n’ont pas un grand pouvoir d’achat (ils
utilisent en grande majorité la carte bancaire de leurs parents et sous surveillance de ceux-ci), d’autre part, ils ont
peur des escroqueries ; dans cette enquête, 58,8% des jeunes interrogés ne font jamais d’achats en ligne, pour les
autres, les achats restent occasionnels.
Tri croisé : Qu'achètes-tu sur internet? Classe les réponses par ordre de préférence. Es-tu une fille ou un garçon?
Globalement, les achats se portent surtout sur les chaussures et vêtements (40,9% pour les filles et 32,5% pour
les garçons). On remarque que les filles achètent davantage de livres alors que les garçons achètent davantage de jeux
vidéo et produits de téléphonie et d’informatique. D’ailleurs la question portant sur les activités pratiquées sur
internet montre que les garçons s’intéressent davantage aux jeux vidéos.
On remarque enfin que les produits achetés ne sont pas identiques à l’enquête LH2 citée plus haut car les lycéens de
Margot achètent surtout des chaussures et des vêtements et non des objets culturels.
Livres et BD Vêtements et chaussures Musique, f ilms et séries Jeux vidéo et applications
High tech, téléphonie et accessoires Rien accessoires de sport occasions sur le bon coin matériel de musique
places de spectacle pièces vélo cosplay GOODIES maquillage pièces moto instruments
25% 50% 75% 100%
19,9% 40,9% 11,8% 6,9% 18,2% 0,3%0,8%0,3%0,3%0,3%0,3%0,3%Fille100,0%
10,4% 32,5% 10,0% 22,9% 20,9% 0,8%0,8%0,4%0,4%0,4%0,4%Garçon100,0%
Les jeunes, internet et ses dangers
26
Gagnes-tu de l'argent grâce à internet?
Si, oui, comment ?
Réponse majoritaire : gains d’argent grâce aux sites de ventes (e bay et le bon coin)
Autres réponses : jeux en ligne et paris sportifs.
Non
90,1%
Oui
9,9%
Oui 9,9%
ç
Non 90,1%
Les jeunes, internet et ses dangers
27
6. Internet et le respect des droits et des libertés
La plupart des enquêtes menées auprès des jeunes internautes insistent sur les dangers d’internet,
notamment sur les atteintes aux droits et aux libertés, les siens mais aussi ceux des autres. L’enquête suisse
de référence montre que les jeunes connaissent les principaux risques de la navigation mais ne se sentent pas
pour autant en danger eux-mêmes.
Filles (242) Garçons (163)
Oui 66,5% 49,7%
Non 33,5% 50,3%
Total 100% 100%
Exposes-tu des éléments de ta vie privée sur internet ?
Le résultat n’est guère surprenant au vu des multiples enquêtes déjà menées sur ce sujet. Notre enquête ne permet
pas vraiment de faire une étude par âge mais les résultats obtenus semblent montrer qu’il n’y pas vraiment de
différence selon l’âge (le degré d’exposition, par contre est nettement plus élevé pour les lycéens que pour les
collégiens). On peut remarquer que les filles déclarent exposer davantage leur vie privée que les garçons
(66,5% contre 49,7%).
Si oui, quels types d’informations diffuses-tu ? (Plusieurs réponses possibles)
1
2
59,8%
40,2%
Non
Oui
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
1 2 3 4 5 6Amis Loisirs Voyages Famille Vie Achats
Sorties Sports intime
86,8%
%
67,5%
59,7%
21,4%
5,3% 0,4%
Les jeunes, internet et ses dangers
28
Les informations postées concernent surtout les amis et les sorties. Cela peut être relié à l’idée émise plus haut
selon laquelle les réseaux sociaux servent surtout à communiquer entre pairs. L’enquête « Facebook et ses
pratiques en collège et en lycée » révèle que Facebook sert surtout à communiquer avec des copains de lycée ou des
copains tout court ; de plus, les lycéens utilisent Facebook pour échanger des « banalités » mais peu de données
privées (seulement 8%). Enfin, l’enquête nous apprend que 90% des lycéens interrogés ont paramétré leur compte
pour protéger leur vie privée même si seulement 31% des sondés estiment que Facebook est dangereux.
Penses-tu que l’accès aux informations personnelles que tu déposes est protégé, limité ?
59,8% des élèves interrogés déposent des informations privées sur le web alors que 54,4% d’entre
eux pensent que ces informations ne sont pas protégées. Les jeunes connaissent donc les risques
d’atteinte à la vie privée et de violation du droit à l’image mais ils agissent en dépit de ces risques.
Télécharges-tu des films, de la musique ou des vidéos de manière illégale sur internet ?
Non
54,4%
Oui
19,8% Je ne sais pas
25,8%
0
5
10
15
20
25
30
35
40
45
50
1 2 3Souvent Parfois Jamais
47%
31%
22%
Les jeunes, internet et ses dangers
29
Utilises-tu des sites de téléchargement légaux ?
Le téléchargement illégal semble être une pratique courante des lycéens (47% le pratiquent régulièrement). En
ce qui concerne le téléchargement illégal, il n’y a pas de différence de sexe. Pourtant, d’après l’enquête Fréquence
écoles, 83% des lycées savent qu’il est interdit de télécharger du contenu culturel en dehors des plateformes
autorisées.
Le téléchargement illégal chez les jeunes
Une étude intitulée « Enfants et internet » menée par l’association La Voix de l’enfant datant de 2010 et portant sur
35 000 jeunes montre que le téléchargement illégal est très répandu chez les jeunes : par exemple, 75% des jeunes
de 15-17 ans déclarent avoir téléchargé illégalement de la musique. Les études (notamment l’étude qualitative de
l’hadopi réalisée par le CSA en 2012 auprès des 15-25 ans) montrent que les jeunes recherchent avant tout la
gratuité et que leur pratique du téléchargement est décomplexée, assumée. Elle révèle aussi que les biens culturels
sont considérés sans valeur et même « jetables » car immatériels et que la frontière est tellement brouillée entre ce
qui est légal ou non sur le web que les jeunes ne s’embarrassent pas de principes. Pour éviter les sanctions, les
jeunes préfèrent élaborer des stratégies d’évitement.
0
5
10
15
20
25
30
35
40
45
50
1 2 3Souvent Parfois Jamais
20,4%
32,9%
46,6%
Non, je n’ai jamais
entendu ce nom
29,1%
Oui, je sais
ce que c’est
43,1%
Les jeunes, internet et ses dangers
30
Connais-tu Hadopi ?
Connais-tu Hadopi ? Question
croisée avec l’âge.
43,1% des élèves interrogés déclarent connaître l’hadopi. On voit nettement sur l’histogramme que la
connaissance de l’hadopi augmente avec l’âge, ce qui est logique car, plus l’âge augmente, plus les jeunes sont
informés de leurs droits et de leurs devoirs sur internet.
L’Hadopi est la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet.
Il s’agit d’une institution publique indépendante créée par la loi « Création et Internet » en 2009. La mission de
l’Hadopi est de favoriser la diffusion et la protection de la création sur internet, c’est-à-dire qu’elle veille à une
utilisation licite des contenus culturels disponibles sur internet. Elle protège donc les œuvres auxquelles est
attaché un droit d’auteur. L’Hadopi peut sanctionner juridiquement un usage abusif des œuvres disponibles sur
internet ; dans le même temps, elle favorise le téléchargement légal des œuvres grâce au site offrelegale.fr.
1
2
3
4
0 20 40 60 80 100 120
1
2
3
4
Série1
Série2
Série3
Série4
29,1%
16%
43,1%
Oui, je sais ce que c’est
Non, je n’ai jamais entendu ce nom
11,8%
Je connais le nom mais je ne sais pas ce que c’est
Un peu, j’en ai entendu parler seulement
15 ans
16 ans
17 ans
18 ans
Non
Je connais le nom
Un peu
Oui
Les jeunes, internet et ses dangers
31
Penses-tu que l’usage d’internet doit être davantage réglementé ?
Les lycéens de Margot sont prudents ! 40,6% ne se prononcent pas sur la réglementation d’internet. Retenons que
plus du tiers d’entre eux s’oppose à une réglementation plus stricte. Ce résultat confirme l’idée selon laquelle,
pour les jeunes, internet est avant tout un espace de liberté. Et cela confirme la nécessité de mieux former les
jeunes afin de limiter les mauvaises expériences sur internet.
Qu’est-ce que la CNIL ?
http://www.cnil.fr
La Commission nationale de l’informatique et des libertés est chargée de veiller à ce que l’informatique soit au
service du citoyen et qu’elle ne porte atteinte ni à l’identité humaine, ni aux droits de l’homme, ni à la vie privée, ni
aux libertés individuelles ou publiques. Elle exerce ses missions conformément à la loi informatique et libertés qui
date de 1978. La CNIL informe et conseille les personnes sur leurs droits, elle reçoit des plaintes, elle contrôle les
applications informatiques des organismes et elle peut prononcer des sanctions.
Le portail CNIL jeunes propose aux 10-16 ans des informations, des conseils sous forme des fiches pratiques, de
tutoriels vidéos, de jeux afin d’apprendre à mieux respecter sa vie privée et celle des autres . Il propose notamment
une vidéo interactive intitulée Share the Party qui permet au jeune internaute de décider si des vidéos prises
durant une soirée de fête peuvent ou non être diffusées sur le web.
1
2
3
Oui
27%
Sans opinion
32,4%
Non
40,6%
Les jeunes, internet et ses dangers
32
Le but de cette vidéo est alors de nous faire réfléchir sur les conséquences que peuvent avoir la publication de
photos sur le net sans pour autant nous priver de cette liberté d’expression. Il suffit seulement de respecter les droits
d’autrui et cette situation existe également dans la vidéo présentée par le CNIL où lorsqu’on évite de publier des
situations pouvant être gênantes ou mal interpréter tout est bien qui finit bien.
Les jeunes, internet et ses dangers
33
7. INTERNET ET LA VIOLENCE
Les faits de violence sur internet sont statistiquement nombreux et parfois médiatisés quand les auteurs sont
identifiés et condamnés par la justice. Internet a donc l’image d’un lieu particulièrement dangereux où les
jeunes sont exposés de manière fréquente à la violence. Nous allons tenter de comprendre quel est le rapport
des lycéens de Marguerite de Navarre avec cette cyberviolence.
As-tu été victime de cyberviolence (harcèlement, insultes...) ou connais-tu une personne qui l'a été?
As-tu déjà été perturbé ou dérangé par quelque chose que tu as vu sur internet?
Ces résultats montrent qu’une part non négligeable de lycéens a subi de la cyberviolence et que cette part est
plus importante pour les filles que pour les garçons (33,6% contre 21,6%). De plus, on remarque qu’une part
importante de jeunes a été confrontée accidentellement à des contenus traumatisants, cette part étant encore une
fois plus importante chez les filles (39,3%). Le risque d’être confronté à des contenus inappropriés est donc réel sur
internet.
Ce résultat est similaire aux résultats de l’étude ifop de janvier 2013 : « Perception croisée enfants/parents face à
l’usage d’internet ». En effet, cette étude montre que 21% des jeunes interrogés déclarent avoir été
accidentellement exposés à des images pornographiques, 15% déclarent avoir eu accès à des documents ne le
concernant pas et 12% avoir été victimes de piratage de mails. 68% des 15-17 ans, 62% des 13-15ans et 43% des
11-13ans ont déjà rencontré des contenus choquants sur Internet d’après le baromètre de l’opération Génération
numérique et, plus spécifiquement, 29% des 9-16 ans ont vu des images à caractère sexuel en ligne lors des douze
mois précédents l’étude EU Kids online. Cependant, pour chaque risque étudié (pornographie, harcèlement, contact
avec des personnes inconnues, etc.) l’enquête cherchait à savoir si les enfants avaient été «tracassés» avec la
définition suivante: «t’a mis mal à l’aise, t’a bouleversé, ou t’a fait sentir que tu n’aurais pas du voir cela». 27% des
Filles
Garçons
Filles Garçons
Les jeunes, internet et ses dangers
34
jeunes ayant vu des images à caractère sexuel se sont déclarés dérangés par cela.
L’enquête de Fréquence-écoles liste les « expériences fâcheuses » les plus citées par les jeunes sur internet : Virus, spams, bugs, piratages : 36,4% Vidéos ou images pornographiques : 25,5% Vidéos ou images à caractère violent : 21,5% Utilisation de photographies sans accord : 14,9% Insultes, menaces, méchancetés : 14,1% Usurpation d’identité : 13,5%
Penses-tu que tu es à l'abri de la violence présente sur internet?
On remarque que la plupart des jeunes ne se sentent pas à l'abri sur internet (58,5%). Et on retrouve encore un
sentiment d’insécurité plus fort chez les filles (61,9% contre 53,4% pour les garçons).
Pourtant, l’enquête ifo qui croise le regard parents - enfants montre que internet n’est pas diabolisé : seulement 6%
des jeunes interrogés pensent que internet est « très dangereux » pour l’enfant ; 53% estiment qu’il est assez
dangereux et 39% qu’il n’est pas tellement dangereux (mêmes proportions pour les parents). Elle montre
également que les parents dramatisent davantage les dangers que les jeunes et que ce sont les parents de filles qui
sont les plus inquiets (67% contre 49%).
Penses-tu qu'internet peut encourager ou
faciliter certains comportements violents?
Penses-tu que l'on doit censurer la violence
sur internet (vidéos, clips, jeux...)?
0 10 20 30 40 50
1
2
3
Garçons
Filles
15,5% Je ne
sais pas
Sans opinion
31,1%
Non
40,3
% Oui
28,
6%
74,4%
10,1
%
31,1%
40,3%
28,6%
Les jeunes, internet et ses dangers
35
Nous obtenons ici un résultat apparemment paradoxal, en effet les jeunes pensent qu'internet peut faciliter la
violence mais malgré cela, ils sont contre la censure sur internet car c'est avant tout un espace de liberté.
D’après les enquêtes dont nous avons pris connaissance, pour les jeunes, la solution n’est pas la censure mais
l’apprentissage des bonnes pratiques ; ils sont, en effet, tout-à-fait réceptifs aux messages de prudence et aux
conseils d’utilisation venant des parents, de l’école ou des associations.
Les jeunes, internet et ses dangers
36
Internet signalement.gouv.fr est un site officiel du gouvernement français qui nous
transmet des informations sur les différents dangers que l’on peut rencontrer sur internet. Il
propose aussi des conseils pour les parents afin de leur conseiller des gestes simples pour
que leurs enfants soient plus en sécurité sur internet. De plus on trouve des indications pour
les jeunes en prévention des différents dangers que l’on peut rencontrer sur internet.Mais le
but principal de ce site est tout d’abord de permettre le signalement des agressions ou des
contenus choquants rencontrés sur internet. Ce site peut également être exploité pour nous
avertir des différentes escroquerie que l’on peut rencontrer.
Les sites agircontreleharcelementalecole.gouv et eunesviolenceécoute (de la région Ile de France) permettent de se
documenter sur les dangers d’internet et la cybercriminalité, d’échanger des informations, de témoigner et d’obtenir
des conseils pour protéger les jeunes des risques liés à l’utilisation d’ internet.
Les jeunes, internet et ses dangers
37
8. Internet, vie sociale et santé
Parmi les dangers d’internet, on compte les risques d’addiction et les risques d’isolement et de rupture avec la
vie réelle. En effet, les résultats présentés plus haut montrent que les jeunes passent beaucoup de temps à
surfer partout et à tout moment de la journée. Voyons comment les lycéens interrogés réagissent à ces
questions.
Utilises-tu internet sans but, juste pour passer le temps?
Renoncerais-tu à une activité sportive, manuelle ou
culturelle pour passer davantage de temps sur
internet?
Le premier diagramme circulaire montre que internet peut apparaître comme un « bouche-trou » dans les
moments d’ennui ou d’inactivité ; il s’agit donc d’un geste quotidien, banal et il y a une présence régulière des jeunes
sur la toile. Les filles ont davantage tendance à surfer quand elles s’ennuient : en effet, 31% d’entre elles ont répondu
« souvent » contre 25,3% des garçons. Par contre, le deuxième graphique montre que internet reste une activité
secondaire qui ne remplace pas les activités réelles.
Non
91,8%
Oui
8,2%
Parfois
56,7%
Jamais
14,6%
Souvent
28,7%
Souvent
28,7%
Jamais
14,6%
Parfois
56,7%
Non
91,8%
Oui
8,2%
Les jeunes, internet et ses dangers
38
Penses-tu que les cyber relations peuvent devenir plus importantes que les relations réelles?
Pas de différence selon l’âge ; on remarque la lucidité des jeunes qui par leur réponse, montrent qu’ils ne
confondent pas les deux univers (le réel et le virtuel) et que leurs activités virtuelles sont secondaires par rapport à
leur vie réelle.
Internet et relations sociales : discours optimiste et pessimiste
Utilisation d’internet et relations sociales S.Laflamme et S. Lafortune, , revue communication 24/2, 2006
Dans cet article, les auteurs opposent le discours optimiste : internet représente le futur et un avenir meilleur, il est inéluctable et stimule la créativité, et le discours pessimiste : inhumanité des relations sociales, impérialisme d’internet.
Ils montrent ensuite que l'usage du Net a peu ou pas d'effet sur la sociabilité : internet ne nous enferme pas dans un monde artificiel et ne nous rapproche pas des autres non plus. Internet n’est qu’un média comme les autres car on y reproduit ce qui existe déjà dans la vie réelle. Il ne modifie pas notre vie sociale, ni nos relations aux autres. Son originalité consiste dans sa capacité à nous maintenir en relation avec des personnes éloignées physiquement.
Oui
Non
19,6%
80,4%
Oui
Non 80,4%
19,6%
Les jeunes, internet et ses dangers 39
Penses-tu que l'usage intensif des réseaux sociaux peut avoir des répercussions sur ta santé
psychologique personnelle (isolement, dépendance, déprime...)?
Craindrais-tu de devenir
dépendant d'une activité
que tu pratiques sur
internet?
On remarque une certaine
lucidité face aux risques
sociaux et psychologiques
puisque la moitié des élèves
sondés ont conscience des
conséquences possibles sur
la santé.
Cependant, si les jeunes semblent connaître les risques sociaux et médicaux liés à un usage intensif
d’internet , le deuxième graphique semble montrer que les jeunes ne craignent pas pour eux-mêmes :
74,4% d’entre eux ne craignent pas le phénomène de dépendance.
10%
20%
30%
40%
50%
52,9%
Oui
28,5%
Non
18,6%
Je ne sais pas
Non
74,8%
Oui
25,3%
Non
74,7%
Oui
25,3%
Les jeunes, internet et ses dangers 39
Conclusion
Cette enquête par questionnaire, malgré ses défauts et ses lacunes (la représentativité des élèves sondés
n’est pas assez scientifique, certaines questions sont formulées de façon trop ambiguë) permet
d’aboutir à quelques conclusions :
- Internet et notamment l’usage des réseaux sociaux est omniprésent dans la vie des jeunes
lycéens. Le temps passé sur internet est très important.
- Le principal support est le téléphone portable.
- Internet est avant tout un espace de loisirs et de libertés dédié aux amis. L’utilisation scolaire
est très modeste.
- Les jeunes connaissent assez bien les dangers et les risques de la navigation sur le web. Ils
sont sensibles aux campagnes de prévention mais préfèrent la formation à la réglementation.
Malgré leur connaissance des dangers, beaucoup de jeunes ne prennent pas les précautions
nécessaires.
Une part non négligeable des jeunes est confronté à de « mauvaises expériences » ou à de la
violence sur internet.
Malgré ces expériences, les jeunes ne souhaitent pas un encadrement strict d’internet.
Les jeunes connaissent assez bien les risques sur la santé mais globalement ne se sentent pas
concernés par ces risques.