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DOSSIER T.A.TOULOUSE N° E17000103 /31 Page 1 sur 27
E.P. 0035 – Demande autorisation exploitation carrière de grès de SAURAT
Dossier N° E17000103 /31
RAPPORT D'ENQUETE PUBLIQUE
Demande d'autorisation sollicitée par la société
"La pierre à aiguiser des Pyrénées"
portant sur la réouverture et l'extension de la carrière de grès
sise sur le territoire de la commune de SAURAT, lieu-dit Le Rec
GERARD BELLECOSTE
Commissaire enquêteur
Août 2017
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E.P. 0035 – Demande autorisation exploitation carrière de grès de SAURAT
Sommaire
Rapport d'enquête publique
CHAPITRE 1 - OBJET DE L'ENQUETE ET CONTEXTE DU PROJET 3 1.1 − Objet de l'enquête publique .................................................................................................................................................................... 3
1.2 − Dispositions administratives de l'enquête publique ........................................................................................................................ 3
1.3 − Cadre juridique du projet ........................................................................................................................................................................... 4
1.4 − Identification du demandeur et produits fabriqués ....................................................................................................................... 4
CHAPITRE 2 - COMPOSITION DU DOSSIER D'ENQUETE 5
CHAPITRE 3 - LE PROJET DE L'EXPLOITANT 6 3.1 − Localisation de la carrière ............................................................................................................................................................................ 6
3.2 − Contexte du projet .......................................................................................................................................................................................... 6
3.3 − Présentation du projet .................................................................................................................................................................................. 7
CHAPITRE 4 - ANALYSE DU DOSSIER 9 4.1 − Préambule .......................................................................................................................................................................................................... 9
4.2 − La composition du dossier .......................................................................................................................................................................... 9
4.3 − La demande d'autorisation ......................................................................................................................................................................... 9
4.4 − La société La pierre à aiguiser des Pyrénées ....................................................................................................................................... 10
4.5 − Étude d'impact environnemental ............................................................................................................................................................. 10
4.6 − Étude des dangers .......................................................................................................................................................................................... 13
4.7 – Notice hygiène et sécurité ........................................................................................................................................................................... 13
4.8 – Avis de l'autorité environnementale ........................................................................................................................................................ 13
4.9 – En conclusion ..................................................................................................................................................................................................... 14
CHAPITRE 5 - DEROULEMENT DE L'ENQUETE PUBLIQUE 15
5.1 − Modalités ............................................................................................................................................................................................................ 15
5.2 − Publicité ............................................................................................................................................................................................................... 15
5.3 − Permanences du commissaire enquêteur ............................................................................................................................................. 16
5.4 − Visite des lieux et réunions ......................................................................................................................................................................... 16
5.5 − Avis des conseils municipaux ..................................................................................................................................................................... 17
CHAPITRE 6 - LES OBSERVATIONS RECCEUILLIES 18 6.1 – Bilan des observations ................................................................................................................................................................................... 18
6.2 −L'analyse des observations : ......................................................................................................................................................................... 18
Conclusions et avis motivé du commissaire enquêteur
OBJET DE L'ENQUETE PUBLIQUE 22
LE PROJET DE L'EXPLOITANT 22
L'AVIS DE L'AUTORITE ENVIRONNEMENTALE 23
L'ENQUETE PUBLIQUE 23
AVIS MOTIVE DU COMMISSAIRE ENQUETEUR 24
Annexe 1 : P.V de synthèse des observations et réponse de l'exploitant
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CHAPITRE 1 - OBJET DE L'ENQUETE ET CONTEXTE DU PROJET
1.1 − Objet de l'enquête publique
Par courrier en date du 17 avril 2017 adressé à Madame la préfète de l'Ariège, Monsieur Alain
SOUCILLE, agissant en qualité de gérant de la S.A.R.L. "La pierre à aiguiser des Pyrénées", a
sollicité la réouverture et l'extension de la carrière de grès schisteux sise au lieu-dit "Le rec", sur
le territoire de la commune Ariègeoise de SAURAT.
Il s'agit d'une carrière dont l'autorisation préfectorale d'exploitation est échue depuis janvier
2015. Le projet de Monsieur SOUCILLE, exploitant du site depuis 2007, consiste à redémarrer
l'activité d'extraction du grès schisteux sur un nouveau périmètre dont la majeure partie est
dans le prolongement du site exploité jusqu'en 2015.
La roche extraite de la carrière sert à la fabrication de pierres à aiguiser naturelles, façonnées
dans l'atelier situé au village, un kilomètre en contrebas.
Cette demande d'autorisation préfectorale fait l'objet du dossier d'enquête publique établi par le
bureau d'études béarnais GEORAMA, au titre de la législation sur les installations classées pour
la protection de l'environnement.
L'enquête publique s'y rapportant a été prescrite par arrêté de Madame la Préfète de l'Ariège en
date du 17 mai 2017.
Le dossier d'enquête a été mis à disposition du public du 12 juin au 13 juillet 2017 en mairies de
SAURAT (siège de l'enquête) et des trois villages avoisinants, ainsi que sur le site internet des
services de l'État de la Préfecture de l'Ariège.
Le commissaire enquêteur rappelle ici que le but de l'enquête publique est édicté par l'article
L.123-1 du code de l'environnement, stipulant qu'elle "a pour objet d'assurer l'information et la
participation du public ainsi que la prise en compte des intérêts des tiers lors de l'élaboration des
décisions susceptibles d'affecter l'environnement mentionnées à l'article L123-2. Les observations
et propositions parvenues pendant le délai de l'enquête sont prises en considération par le maître
d'ouvrage et par l'autorité compétente pour prendre la décision".
La narration du déroulement de cette enquête fait l'objet de l'actuel rapport du commissaire
enquêteur, incluant dans un document distinct, ses conclusions et avis motivé.
1.2 − Dispositions administratives de l'enquête publique
Saisine du tribunal administratif de TOULOUSE par la Préfecture de l'Ariège en date
du 24/07/2017 pour la désignation d'un commissaire enquêteur.
Décision n° E17000103/31 du Président du tribunal administratif de TOULOUSE qui à
nommé Monsieur BELLECOSTE Gérard pour conduire l'enquête publique.
Prescription du déroulement de l'enquête publique du 12/06/2017 au 13/07/2017 par
arrêté de Madame la Préfète de l'Ariège en date du 17/05/2017.
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1.3 − Cadre juridique du projet
Les principales dispositions applicables à ce projet relèvent du code de l'environnement, à
savoir :
Concernant les carrières en tant qu'installations classées pour l'environnement (I.C.P.E.)
Dispositions générales et installations soumises à autorisation : articles L.511-1 et 2 ; L.512-1 à
L.512-6-1 ; R.512-1 et R.512-34 0 R512-37 ;
Nomenclature des installations classées : articles L.511-2 ; R.511-9 et annexe ; R.511-10 ;
Rubrique de la nomenclature applicable : 2510-1 ;
Dispositions applicables aux carrières : articles L. 515-1 à L.515-6 ;
Étude d'impact, étude des dangers, notice hygiène et sécurité : articles R.512-14-IV, R.512-8 et 9 ;
Concernant l'avis de l'autorité environnementale : articles L.122-1 ; R 122-1 à R.122-7 ; R.122-13.
Concernant l'enquête publique : Chapitre III, Titre II du livre 1er de chacune des parties législatives et
réglementaires du code de l'environnement.
Ce projet doit aussi être compatible avec divers plans schémas et programmes régis par le code de
l'environnement, notamment avec le Schéma Départemental des carrières de l'Ariège approuvé en 2013,
consultable sur le site internet de la préfecture de l'Ariège.
Ledit schéma identifie cette carrière sous l'appellation : Carrière de Bénans
1.4 − Identification du demandeur et produits fabriqués
Société : SARL "La pierre à aiguiser des Pyrénées"
Siège social et fabrique : Chemin de Pomies – 09400 SAURAT
Bureaux : 15, rue du pré de la pie. Z.I. de Felet. 63300 THIERS
Activité : Fabrication et vente de pierres naturelles à aiguiser sous toutes
formes
Dirigeant : Alain SOUCILLE
La SARL "La pierre à aiguiser des Pyrénées" a pour objet l'exploitation de la carrière de grès
schisteux dite "de Bénans" ainsi que le façonnage de la roche extraite en diverses formes de
pierre à aiguiser naturelles.
Il s'agit de la dernière entreprise en France de production artisanale de pierres à aiguiser
naturelles qui fabrique une grande diversité de produits destinés à l'aiguisage des couteaux,
ciseaux, sécateurs, outils de jardinier, menuisier, sculpteur, meules à eau...
Ces produits sont vendus dans toute la France et également à l'étranger.
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CHAPITRE 2 - COMPOSITION DU DOSSIER D'ENQUETE
La composition du dossier de l'enquête publique mis à disposition du public en mairies de
SAURAT, BEDEILHAC-et-AYNAT, RABAT-LES-TROIS-SEIGNEURS, GOURBIT, ainsi que sur le
site internet de la Préfecture est présentée ci-après.
Documents administratifs
Arrêté du 17/05/2017 de Madame la Préfète de l'Ariège ordonnant l'enquête publique
Avis de l'autorité environnementale (émis par le Préfet de Région d'Occitanie)
Projet de la S.A.R.L. la pierre à aiguiser des Pyrénées : réalisé par le B.E. GEORAMA - 64140 BILLIERE
1. Résumé non technique de l'étude d'impact et de l'étude des dangers
2. Présentation du dossier, rédaction et réalisation des plans
3. Demande d'autorisation environnementale (6 annexes).
Annexe 1 : Extrait Kbis de la société
Annexe 2 : Maitrise foncière ; Matrices cadastrales ; Avis du Maire et de propriétaires sur la remise en état
Annexe 3 : Capacités techniques
Annexe 4 : Catalogue des produits finis de la SARL La pierre à aiguiser des Pyrénées
Annexe 5 : Autorisations antérieures
Annexe 6 : Capacités financières : attestation bancaire. Trois derniers bilans
4. Étude d'impact (11 annexes)
Annexe 1 : Extraits du PLU de SAURAT et extrait du plan
Annexe 2 : Extraits du SDC de l'Ariège
Annexe 3 : Fiche prim.net – Extraits du DDRM – Carte des avalanches
Annexe 4 : Extraits du SDAGE 2016-2021 ; 4.1 Le Saurat ; 4.2 L'Ariège
Annexe 5 : Données sur les captages AEP
Annexe 6 : Données sur les zones naturelles ZNIEFF
Annexe 7 : Données sur les zones NATURA 2000
Annexe 8 : Parc régional Pyrénées Ariègeoises – Extraits des objectifs 2021
Annexe 9 : Extraits de SRCE Midi Pyrénées
Annexe 10 : Données sur l'eau
Annexe 11 : Carte des sentiers de randonnée sur la commune de SAURAT
5. État initial de la biodiversité (ETEN environnement)
6. Étude des dangers (2 annexes)
Annexe 1 : Fiche de sécurité du gasoil non routier
Annexe 2 : Données du BARPI
7. Notice hygiène et sécurité
8. Plans de situation : Échelle 1/2500 et 1/500
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CHAPITRE 3 - LE PROJET DE L'EXPLOITANT
3.1 − Localisation de la carrière
La carrière est située sur le territoire de la commune Ariègeoise de SAURAT (650 habitants),
village érigé en bordure de la RD618 reliant TARASCON-SUR-ARIEGE à MASSAT.
Elle est sise au lieu-dit "Le Rec", dans la montagne de Lubac dominant le centre-bourg.
On accède au site depuis le sud du
bourg en empruntant sur plus d'un
kilomètre le chemin communal con-
duisant au col des chardous (voie sans
issue). A mi-parcours le chemin
oblique à l'ouest vers le ruisseau de
Bénans, puis le longe jusqu'au site
d'extraction du grès dont la
réouverture est projetée.
Jouxtant le ruisseau et masqué par la
forêt environnante, la carrière occupe
un versant pentu exposé à l'Est, sur un
gradient d'altitude de 756 m à 797 m.
Surplombant le site, se dresse le hameau de CARLI, qui regroupe 9 habitations.
Lorsqu'il sera au plus proche, le front de taille de la carrière sera à une soixantaine de mètres de
la première bâtisse du hameau.
3.2 − Contexte du projet
La dernière autorisation d’exploiter la carrière a été accordée pour dix ans par Monsieur le
Préfet de l'Ariège à la fabrique de Monsieur CUMINETTI en 2005, puis elle a été transférée à la
SARL "La pierre à aiguiser des Pyrénées" lors du changement d'exploitant en 2007.
Le gérant de cette société, Monsieur SOUCILLE a exploité la carrière jusqu'au 20/01/2015, terme
de l'autorisation préfectorale. Le terme étant échu, il sollicite une nouvelle demande
d'autorisation pour la réouverture de la carrière, avec extension.
Son projet consiste à circonscrire l’activité de fabrication de pierres à aiguiser au seul marché de
la pierre dite "douce" en continuant uniquement l'exploitation d'un "filon" de grès à
cristallisation fine. Il ne reconduit pas l'extraction en souterrain de la pierre dite "dure".
Il s'agit de la dernière entreprise en France de production artisanale de pierres à aiguiser
naturelles pour laquelle, elle a reçu le 29.03.2010 le label d'entreprise du patrimoine vivant pour
une durée de cinq ans.
Chemin communal
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3.3 − Présentation du projet
Le recentrage de production décidé par Mr SOUCILLE sur les seules "pierres douces" l'a amené
à cantonner son projet à l'extraction d'un "filon" adéquat, affleurant sur la partie à ciel ouvert de
la carrière existante, mais se prolongeant en dehors de ses limites, nécessitant pour cette raison
une demande d'extension.
Ainsi configuré, le projet de Mr SOUCILLE présente les grandes lignes suivantes :
Le périmètre d'exploitation demandé couvre une surface de 3295 m2 dont seulement 1335 m2
sont concernés par l'extraction du filon de grès long de 50 m, pour une épaisseur de 0,90 m.
Ce périmètre englobe quatre parcelles attenantes : deux pour la totalité de leur surface et
deux pour une partie seulement. Trois parcelles se trouvent hors des limites du site exploité
jusqu'en 2015. Mr SOUCILLE détient la maitrise de l'usage du foncier des quatre parcelles
pour une période de 30 ans. Pour celles renfermant le banc de grès à grains fins (cadastrées E
2032 et E 2033), il possède le droit "d'extraire Les substances qui s'y trouvent et d'en disposer".
La production annuelle moyenne demandée est de 20T/an avec un maximum de 30T/an.
La carrière fonctionnera durant quatre mois par an échelonnés d'avril à octobre, de 8h à 12h
et de 14h à 18h, des lundis aux vendredis inclus.
Il ne sera implanté aucune construction ni installation sur le site (bureau et sanitaires sont à
l'atelier 1 km en contrebas). Il n'est prévu aucun raccordement au réseau électrique ni à celui
d'adduction d'eau potable.
L'extraction du banc de grès se fera à ciel ouvert, sans utilisation d'explosifs. Elle sera menée
"en fosse ouverte", sur une hauteur moyenne de 5 m.
Le processus d'exploitation du grès, depuis son extraction jusqu'à la fabrication du produit
fini, à savoir les pierres à aiguiser, est séquencé en quatre étapes principales :
1. Extraction de la roche à la tronçonneuse thermique à chaine diamantée, ponctuel-
lement au marteau-piqueur (éventuellement au brise-roche.) ;
2. Fragmentation de la roche "in situ" en blocs et plaques (au burin, à la barre à mine, au
coin éclateur…) afin de pouvoir les évacuer manuellement du front de taille ;
3. Transport journalier des blocs extraits par petit tracteur avec remorque jusqu'au local
de stockage de l'atelier ;
4. Façonnage des blocs de grès à l'atelier en diverses formes de pierres à aiguiser.
Compte tenu des réserves estimées de grès (450T) et de la capacité de production annuelle
souhaitée, la durée d’autorisation demandée par Monsieur SOUCILLE est de 21 ans.
L'exploitation du filon de grès nécessite l'enlèvement de remblais ( 500 m3) et le stockage
des stériles ( 625 m3) en bordure du chantier ; à cet effet l'exploitant utilisera, environ une
semaine par mois, une mini pelle pour dégager le banc de grès et stocker les déblais.
Les travaux d'extraction de la roche sont planifiés selon trois phases de sept ans chacune,
incluant la remise en état des lieux. Celle-ci se fera autant que possible de façon synchrone
à l'avancement du front de taille.
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Le dossier de demande d'autorisation présente en sus les avis réglementaires concernant la
remise en état de la carrière.
Ces avis, approuvent sans aucune restriction le plan de réhabilitation prévu par le
pétitionnaire. Ils proviennent de :
Mme BASSERAS, maire de SAURAT,
Mme PONS et de Mr DA COSTA, chacun d'eux étant propriétaire de parcelles dont
la SARL La pierre à aiguiser des Pyrénées détient l'usage du foncier
Telles sont les grandes lignes du projet que porte Monsieur SOUCILLE afin que perdure
l'activité de la dernière fabrique Française de pierre à aiguiser naturelle fortement
concurrencée par les pierres à aiguiser de synthèse où œuvrent deux personnes (lui-même et
son employé) à l'extraction de la roche et à sa transformation en produits finis.
Plans extraits du dossier :
Plan de phasage de l'exploitation du banc de grès
Coupe longitudinale
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CHAPITRE 4 - ANALYSE DU DOSSIER
4.1 − Préambule
Les carrières sont des installations classées pour l'environnement (ICPE) dont l'activité est
soumise au respect d'une réglementation contraignante pour leurs exploitants.
La nomenclature de ces installations (2510-1) soumet leur exploitation à autorisation
préfectorale, imposant au porteur de projet de fournir un dossier de demande d’autorisation
comportant notamment une étude d’impact sur l’environnement et une étude de dangers.
En fin de procédure, le Préfet prend sa décision d’autorisation ou de refus au vu :
des enseignements de l'enquête publique,
de l'avis des services de l'Etat,
de l'avis de la Commission Départementale de la Nature des Sites et Paysages (CDNPS).
Une autorisation peut être sollicitée pour une durée maximum d’exploitation de 30 ans. Elle est
renouvelable selon les mêmes modalités. (cf. articles L515-1 et suivants du Code env.).
Comme tout projet d'exploitation de carrière, en application du tableau annexé à l’article
R122-2 du code de l’environnement, le projet de la SARL "la pierre à aiguiser des Pyrénées"
est soumis à évaluation environnementale systématique.
4.2 − La composition du dossier
Monsieur SOUCILLE a confié l'élaboration du dossier de demande d’autorisation d'exploiter la
carrière dite "de Bénans" au bureau d’étude béarnais GEORAMA.
Selon le commissaire enquêteur, le dossier présenté à l'enquête publique renferme l'ensemble
des documents exigés à l'article R123-8 du code de l'environnement auquel il doit se conformer.
Les documents qui le composent sont rédigés clairement, à la à portée de quiconque, hormis
quelques rares passages techniques de l'étude d'impact.
Pour un public pressé, ou qui se satisfait d'une connaissance synthétique du dossier, la lecture
de la "demande d'autorisation" et des "résumés non techniques" prévus à cet usage, suffit.
A mon sens, elle permet à quiconque d'avoir une idée précise du projet du maitre d'ouvrage, de
ses enjeux, ainsi que de ses nuisances prévisibles sur les milieux naturels et humains.
Les principales informations extraites du dossier sont présentées ci-dessous :
4.3 − La demande d'autorisation
Elle est en adéquation avec les articles R512-2 et R512-3 du code de l’environnement qui
stipulent l'ensemble des informations qui doivent y figurer : l'identification du signataire,
l’emplacement, la nature et le volume des activités, les rubriques de la nomenclature, les
procédés d'extraction de la roche permettant d'apprécier les dangers ou les inconvénients de
l’installation, les capacités techniques et financières des exploitants etc…
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4.4 − La société La pierre à aiguiser des Pyrénées
La SARL La pierre à aiguiser des Pyrénées à pour objet l'exploitation de la carrière de grès
dite de Bénans à SAURAT et la transformation de la roche extraite en pierres à aiguiser
naturelles. Concernant ses capacités financière, les documents figurant à l’annexe 6 de
"la demande d'autorisation environnementale" attestent :
de bilans comptables (2013 à 2015) porteurs d'un chiffre d'affaires en progression
constante (de 147 K€ à 170 K€) et un résultat variable (boni moyen de 16,71 K€).
que la SARL dispose des capacités financières à poursuivre l’exploitation de la carrière
projetée.
4.5 − Étude d'impact environnemental
Il s'agit du document qui optimise l'intégration du projet dans son contexte environnemental et
qui sert de socle pour la concertation avec les parties prenantes.
L'étude d'impact environnemental doit être proportionnée à l’importance des pressions
occasionnées par le projet sur son environnement et à la sensibilité des milieux impactés.
Elle procède par 4 étapes clés qui ont pour finalité : d'analyser l'état initial environnemental
du site du projet ; de mettre en relief et de hiérarchiser les enjeux environnementaux
d'adapter le traitement des enjeux en fonction de cette hiérarchie ; de définir les mesures
appropriées pour éviter, réduire, sinon compenser les impacts négatifs sur l'environnement.
4.5.1 Enjeux environnementaux
La carrière est située hors zone NATURA 2000 ; La zone la plus proche, la ZPS dite "Quiés
calcaire de Tarascon-Sur-Ariège et grotte de la petite Caougno" se trouve à 1,8 km à l'Est.
A contrario, la carrière est englobée dans deux ZNIEFF, l'une de type 1 l'autre de type 2.
L'étude de l'état initial de l'environnement montre un enjeu de conservation :
fort pour le ruisseau de Bénans et ses berges (habitat de la salamandre) longeant le site,
modéré pour la forêt de frênes et d'érables englobant le site.
L'inventaire de la flore ne fait pas apparaitre d'espèces remarquables.
Il n'y a pas d'enjeu de conservation pour l'avifaune, les reptiles et l'entofaune ; l'enjeu de
conservation des mammifères est jugé non significatif.
4.5.2 Principaux effets sur l'environnement
4.5.2.1 - Faune, flore :
Aucun défrichement n'est nécessaire, un simple débroussaillage suffit : le projet
consiste à réinvestir une zone autrefois exploitée et recouverte de déblais sur lesquels
se sont développés des ronciers et une végétation arbustive.
Les espèces végétales qui seront détruites sont communes : aucune destruction ne
concerne les habitats de la forêt, d'enjeu de conservation modéré.
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Le dérangement de la faune est pour l'essentiel limité à un périmètre restreint
(0,39 ha) à la belle saison.
Le projet n'est concerné par aucun corridor de circulation des espèces et ne fait aucun
obstacle aux continuités écologiques. Il n'a pas d'incidence avérée sur la biodiversité.
4.5.2.2 - Paysage
Totalement masquée par la forêt, la carrière n'est visible d'aucun point du territoire
communal (bourg, hameaux, voies et chemins).
4.5.2.3 - Qualité de l'eau
Le B.E. estime — compte tenu des mesures prises pour lutter contre les risques de
pollution par les hydrocarbures (des engins du chantier) et les matières en suspension —
que l'habitat « cours d'eau » ne sera ni dégradé, ni détruit.
Lesdites mesures prévoient notamment :
la collecte et le drainage des eaux de process estimées à 16 m3/an. (Il s'agit des
eaux perdues de la tronçonneuse qui est équipée d'un arrosage permanent pour
refroidir le système de coupe et lessiver les poussières engendrées)
la vérification de la conformité physico-chimique desdites eaux préalablement à
leur rejet, ainsi que la dérivation des eaux pluviales amont si nécessaire.
4.5.2.4 - Qualité de l'air
Les émissions de poussières sont limitées à l'utilisation de la mini-pelle — durant 1
semaine par mois — pour les travaux de déplacement des remblais et de remise en état
du site ; selon le B.E. aucun riverain n'est exposé.
Les émissions de poussières émises lors de l'extraction de la roche sont insignifiantes
car la tronçonneuse fonctionne par voie humide.
La pollution de l'air et les envolées de poussières inhérentes au transport routier, se
limitent quatre mois par an, au seul aller/retour journalier du tracteur avec remorque.
4.5.2.5 – Bruit
Des mesures de bruit résiduel et une simulation acoustique des installations en
fonctionnement montrent que les émissions sonores estimées [56 à 62 dB(A)] respectent
les valeurs réglementaires [70 dB(A)], ainsi que l'émergence acoustique [6 dB(A)] dans la
zone réglementée. Il n'en demeure pas moins que la première construction du hameau de
Carli se trouve à soixante mètres du front de taille.
Principales mesures de réduction du bruit : abandon des explosifs utilisés pour l'abatage
de la paroi rocheuse, et pas de cumul dans l'utilisation des deux matériels générant des
émissions sonores (mini pelle et tronçonneuse).
4.5.2.6 - Déchets
Très peu de déchets inhérents à l'exploitation du site ; leur collecte est organisée.
Réutilisation des stériles lors de la remise en état du site.
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4.5.2.7 - Lumières, fumées, odeurs, chaleur, vibrations mécaniques, etc…
La B.E. estime inexistantes ou très limitées de telles émissions, sans impact réel pour
l'environnement. Il indique qu'aucun riverain n'est exposé.
4.5.2.8 – Sécurité
Le périmètre de la zone d'extraction est clôturé et deux panneaux signalent l'accès interdit
au public. Dans l'avenir, l'ensemble du périmètre demandé en autorisation sera clôturé.
4.5.2.9 - Phasage des travaux
L'extraction du banc de grés et la remise en état du site sera coordonnée selon un plan
séquencé en trois phases distinctes, de sept ans chacune.
Le site sera remblayé en rétablissant la pente originelle du terrain et aménagé de façon à
constituer un habitat favorable à la salamandre et au lézard des murailles ; le but visé est
de reconstituer au mieux l'état naturel initial du site et de favoriser la biodiversité.
4.5.3 Protection des milieux naturels. Principales mesures prises
Respect de la bande réglementaire des 10 mètres de terrain inexploité entourant la
zone d'extraction, notamment en bordure du cours d'eau (ni travaux ni stockage dans
cette zone périphérique, incluse dans le périmètre d'exploitation demandé).
Suivi de la qualité des eaux déversées (estimées à 16 m3/an).
Canalisation des eaux de ruissèlement.
Surveillance des espèces envahissantes inventoriées (robinier) et enlèvement
mécanique si nécessaire.
Travaux de remise en état coordonnés à l'avancement de l'exploitation.
Mise en place d'un suivi écologique quinquennal adapté à la taille du projet.
Risques de pollution par les hydrocarbures maitrisés et réduits au risque accidentel.
Aucun impact paysager ni aucune modification de la composition du paysage.
4.5.4 Compatibilité du projet avec divers plans et programmes
Le dossier conclut que ce projet ne rencontre pas d'entrave rédhibitoire. En effet :
le projet de carrière est en concordance avec les principaux documents auxquels il
doit se conformer (le PLU de SAURAT, le Schéma départemental des carrières de
l'Ariège, le SDAGE, le parc naturel régional, etc…) et qu'il n'a aucun effet cumulé
avec d'autres projets connus.
la poursuite de l'activité de la carrière est compatible avec les espaces de biodiversité
et les zones patrimoniales (ZNIEFF, ZICO, ZPS, NATURA 2000) ;
le site n'est englobé dans aucun périmètre proche ou éloigné de captage d'eau destiné
à l'alimentation du public et aucun aquifère ne lui est sous-jacent.
la carrière est sans effet sur les espaces agricoles et forestiers ; elle ne recoupe aucun
périmètre de monument historique, de site classé ou de site inscrit.
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E.P. 0035 – Demande autorisation exploitation carrière de grès de SAURAT
4.6 − Étude des dangers
L'étude des dangers présente les risques liés à l'exploitation de la carrière et les éventuels
dysfonctionnements susceptibles de se produire :
elle évalue leurs conséquences vis-à-vis des tiers et de l’environnement ;
elle énonce les mesures propres à en réduire la probabilité d’occurrence et les effets.
Il ressort que la carrière est notamment concernée par :
le risque feu de forêt, sachant que le risque vent peut être un facteur aggravant ;
le risque pollution des eaux et du sol par les hydrocarbures ;
le risque accident corporel.
La cartographie des zones de danger complète utilement ce document.
L’étude justifie, au regard des mesures prises pour prévenir ou minimiser les risques, que le
projet permet d’atteindre un niveau de risque aussi bas que possible, compte tenu d'une part,
de l’état des connaissances et des pratiques, d'autre part, de la vulnérabilité de l’environnement
de l’installation.
4.7 – Notice hygiène et sécurité
L'installation projetée sera conforme aux prescriptions réglementaires relatives à l'hygiène et à
la sécurité du personnel
4.8 – Avis de l'autorité environnementale
Joint au dossier d'enquête conformément à la réglementation, cet avis vise à éclairer le public
sur la manière dont le pétitionnaire a pris en compte les enjeux environnementaux. Il indique :
Concernant le milieu naturel :
"l'analyse de l'étal initial, l'évaluation des incidences, les mesures proposées pour éviter
ou réduire les effets négatifs sur la biodiversité, les fonctionnalités écologiques et les
eaux superficielles sont jugées satisfaisantes".
Concernant le milieu humain :
"l'analyse de l'étal initial, l'évaluation des incidences, les mesures proposées pour éviter
ou réduire les effets négatifs sur le bruit, la salubrité et la santé publique sont jugées
satisfaisantes". Une objection concerne cependant les émergences sonores : leur suivi est nécessaire afin de "confirmer le respect des seuils réglementaires, particulièrement pour les habitations les
plus proches. Dans le cas contraire, des mesures de réduction complémentaires devront être
réalisées".
Conclusion de l'autorité environnementale :
"Compte tenu des éléments présentés l'étude d'impact paraît suffisamment développée
pour permettre à l'ensemble des parties prenantes d'apprécier la qualité du projet au
regard du site d'implantation."
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E.P. 0035 – Demande autorisation exploitation carrière de grès de SAURAT
4.9 – En conclusion
Pour ce qui le concerne, le commissaire enquêteur retient caractérisant ce
projet :
Un site d'exploitation au périmètre restreint, difficilement accessible,
situé dans un massif montagneux, et invisible des alentours.
Un site exploité au plus quatre mois par an par deux ouvriers, sans
utilisation de moyens lourds, hormis l'emploi d'une mini-pelle une semaine
par mois.
Une quantité de roche prélevée réduite (maxi 30 tonnes/an) dont la
prélèvement journalier est transporté à la fabrique, à l'entrée du village,
et façonné ultérieurement en pierres à aiguiser.
Des atteintes minimes à l'environnement : l'autorité environnementale,
estime satisfaisantes les mesures prises par l'exploitant pour les éviter
ou les minorer.
Une nuisance susceptible de concerner le milieu humain : le bruit du
chantier d'extraction de la roche ; bien que l'intensité sonore soit estimé
contenue dans les valeurs réglementaires, elle apparait au commissaire
enquêteur comme source potentielle de controverse par les riverains
résidant épisodiquement au hameau de Carli, comprenant neuf
habitations.
100 m
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E.P. 0035 – Demande autorisation exploitation carrière de grès de SAURAT
CHAPITRE 5 - DEROULEMENT DE L'ENQUETE PUBLIQUE
5.1 − Modalités
La durée de l'enquête publique a été fixée à 32 jours consécutifs, du lundi 12 juin au jeudi 13
juillet 2017 inclus. L'arrêté Préfectoral précise à ses articles 3 et 4 les modalités d'information et
d'expression offertes au public, à savoir :
Les lieux et moyens d'accès au dossier d'enquête publique :
Mairie de SAURAT, siège de l'enquête : dossier consultable sous ses fromes "papier" et
"électronique" via un PC mis à disposition du public ;
Mairies de BEDEILHAC-et-AYNAT, GOURBIT, RABAT-LES-TROIS-SEIGNEURS, communes
situées dans un rayon de 3 km du projet : dossier consultable sous sa forme "papier" ;
Préfecture de l'Ariège : dossier consultable sous sa forme "électronique", soit sur place (PC
mis à disposition du public), soit en se connectant par ses propres moyens sur le site
internet de la Préfecture de l'Ariège,
Les alternatives données au public pour déposer ses observations :
soit sur registre,
soit par courrier postal,
soit oralement au commissaire enquêteur lors de ses permanences,
soit via une adresse électronique ;
Les lieux et modalités permettant à quiconque de consulter lesdites observations :
soit en mairie de SAURAT pour les observations émises par voie "traditionnelle",
soit sur site internet de la préfecture pour les observations "électroniques".
Ces conditions donnaient toutes facilités aux personnes intéressées d'accéder aux documents de
l'enquête publique et d'exprimer, à leur convenance, toutes observations et propositions leur
paraissant opportunes concernant ce projet.
5.2 − Publicité
5.2.1 Parution dans les journaux
Les avis de publicité ont fait l'objet d'une parution dans la presse locale, à savoir :
La Dépêche du Midi, éditions de l'Ariège du 26/05/2017 et du 16/06/2017.
La gazette Ariègeoise, éditions du 26/05/2017 et du 16/06/2017.
5.2.2 Affichages et annonces
5.2.2.1 – En mairie : Vérification par le commissaire enquêteur – lors de la visite des lieux
et de ses trois permanences – de l'affichage de l'avis au public prescrivant l'enquête
publique sur les panneaux d'affichage extérieurs de la mairie de SAURAT. Pour les autres
mairies sa vérification a été aléatoire, une seule fois pour chacune d'elle.
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5.2.2.2 – Sur les lieux : le maitre d'ouvrage a procédé à de multiples affichages : sur site
et au hameau de Carli qui lui est proche, sur le chemin d'accès au site et à la fabrique de
pierres à aiguiser.
5.3 − Permanences du commissaire enquêteur
En concertation avec l'autorité organisatrice, trois permanences ont été planifiées en mairie de
SAURAT pendant lesquelles je me suis tenu à disposition des personnes souhaitant me
rencontrer.
Le lundi 12 juin 2017 de 14 heures 30 à 17 heures ;
Le samedi 30 juin 2017 de 10 heures à 12 heures 30 ;
Le jeudi 13 juillet de 15 heures 30 à 18 heures.
5.4 − Visite des lieux et réunions
5.4.1 Visite des lieux
Elle s'est déroulée le mardi 30 mai 2017 de 14 heures à 15 heures 30, en compagnie de
Monsieur Alain SOUCILLE, dirigeant de la SARL, "La pierre à aiguiser des Pyrénées".
Après un bref entretien à la fabrique, car la pluie menaçait, nous nous sommes rendus
d'abord sur le site, puis dans ses environs. Durant notre périple (finalement accompli sous
une pluie battante) nous n'avons croisé aucun véhicule ni aperçu quiconque hors du bourg.
Les 300 derniers mètres du chemin d'accès à la
carrière longeant le ruisseau de Bénans n'étant pas
carrossables, nous les avons parcourus à pied.
L'on peut d'ailleurs emprunter ce chemin encaissé
qui s'élève dans la forêt sans soupçonner, qu'à
quelques dizaines de mètres, se trouve le front de
taille de la carrière exploitée jusqu'en 2015.
La forêt forme un écran qui masque la zone
d'extraction depuis le chemin, à l'instar de tout le
territoire communal.
A partir dudit chemin, un sentier tout juste visible donne accès au front de taille délaissé
depuis 2015. Celui-ci forme une trouée de 150 m2 environ, où la roche affleure (cf. photo de
couverture du rapport), lui donnant l'aspect d'une clairière, car l'écran végétal ferme le
paysage de tous cotés. Il faut l'œil exercé du professionnel pour délimiter le banc de grès à
grains fins dans la paroi rocheuse.
Monsieur SOUCILLLE m'a expliqué "in situ" l'organisation du chantier et les modalités
d'extraction de la roche qu'il mettra en œuvre, si l'autorisation d'exploiter lui est accordée.
Le chantier débutera par l'ouverture d'un front de taille en partie basse du site et progressera
vers le haut, pour rejoindre le front de taille existant à l'issue des 21 ans d'exploitation.
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Depuis la carrière, le hameau de Carli qui la
surplombe est très difficilement accessible à pied.
Nous nous y sommes rendus en voiture, via un
chemin communal sinueux qui dessert divers petits
hameaux et qui a pour terminus celui de Carli.
J'ai pu constater que le hameau était désert ce jour
de semaine, mais que les abords des maisons
étaient bien entretenus.
D'après Monsieur SOUCILLE, une ou deux habitations étaient occupées le jeudi de
l'ascension (quelques jours avant notre visite), lorsqu'il a mis en place le panneau d'affichage
d'enquête publique à l'entrée du hameau.
Malgré tous mes efforts, du fait du masque végétal et de la configuration du terrain, il m'a
été impossible depuis le hameau, de distinguer le front de taille existant, une soixantaine de
mètres en contrebas de la construction la plus proche.
En clôture de ma visite des lieux, j'ai rapidement visité l'atelier de fabrication (non concerné
par l'enquête publique) où un employé s'affairait au tronçonnage d'ébauche de pierres à
aiguiser de forme oblongue.
5.4.2 Réunion de synthèse des observations.
Prévue à l'article 7 de l'arrêté préfectoral, cette réunion de restitution des observations
recueillies durant l'enquête publique a eu lieu à la fabrique de pierres à aiguiser le mardi 18
juillet 2017 de 14 heures à 14 heures. ¾.
La réponse de l'exploitant est parvenue au commissaire enquêteur le 21 juillet.
Le chapitre 6 qui suit intègre l'essentiel de ces échanges.
Les personnes intéressées pourront consulter l'intégralité des documents en annexe 1
du présent rapport.
5.5 − Avis des conseils municipaux
La réglementation dispose que les conseils municipaux des communes concernées par les
éventuels inconvénients et risques de tout projet de carrière donnent leur avis sur
l'opportunité de leur implantation ou sur le renouvellement de l'autorisation d'exploiter.
Pour ce projet quatre communes sont concernées : la commune d'implantation et celles situées
dans un rayon de trois kilomètres) ; seuls trois conseils municipaux ont délibérés : SAURAT le
03 juillet, GOURBIT le 18 juillet, BEDEILHAC & AYNAT le 27 juillet 2017.
Le C.M. de SAURAT émet un avis est favorable ;
Le C.M. de GOURBIT ne s'oppose pas à ce projet qui n'est pas situé sur son territoire ;
Le C.M. de BEDEILHAC & AYNAT estime qu'il n'a pas à se prononcer pour un
projet qui n'est pas situé sur son territoire.
Le hameau de Carli
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E.P. 0035 – Demande autorisation exploitation carrière de grès de SAURAT
CHAPITRE 6 - LES OBSERVATIONS RECCEUILLIES
6.1 – Bilan des observations
Le dossier d'enquête publique mis en ligne sur le site internet de la préfecture a reçu soixante
visites. Pour le commissaire enquêteur qui ne dispose que de ce chiffre brut il paraît
probable qu'elles proviennent essentiellement des "institutionnels" (élus, associations, services
de l'Etat, PNR, etc…), et que certains d'entre eux, à l'instar du commissaire enquêteur, ont visité
le site à maintes reprises…
A contrario, selon les renseignements remontés :
le dossier mis à disposition du public dans les quatre mairies, dans sa version "papier"
n'a été consulté que par une personne et par quelques élus(es).
nul n'a utilisé la possibilité de consulter la version "électronique" du dossier sur les deux
PC mis à disposition du public, l'un en préfecture et l'autre en mairie de SAURAT.
Quoi qu'il en soit de leur nombre et de leur répartition, ces consultations ont abouti à l'émission
de six observations, toutes déposées les trois derniers jours de l'enquête.
L'une d'elles émane du Président du Parc Naturel Régional de l'Ariège. Les cinq autres sont
signées d'habitant(es) de SAURAT, dont trois sont des élu(es).
Bilan détaillé des observations
Nombre d'observation émise sur registre en mairie : trois
Nombre d'observation émise par voie électronique : deux
Nombre d'observations orales : zéro
Nombre de courriers postaux adressés au commissaire enquêteur : aucun
Nombre de courriers annexes : un (Nota : il s'agit d'un courrier signé du Président du
PNR adressé à Mme la Préfète de l'Ariège, dont copie a été reçue par Mme le Maire
de SAURAT, qui a été annexé au registre).
6.2 −L'analyse des observations :
Les six observations recueillies sont résumées ci-après ; trois d'entre-elles sont regroupées.
Elles abordent uniquement deux thèmes : le soutien à la réouverture de cette carrière
d'implantation ancestrale et les impacts environnementaux du projet.
On trouvera les avis de l'exploitant et du commissaire enquêteur en clôture des observations.
Observation par voie électronique de Marjorie SAINT IGNAN habitante de SAURAT
Mme SAINT IGNAN se dit favorable à cette exploitation de carrière "peu impactante pour
l'environnement et le voisinage ", mais signale le risque de pollution du ruisseau de Bénans.
Elle précise que cette carrière " est la garante de la pérennité d'une activité artisanale et d'un
savoir faire traditionnel " et que " l'impact touristique et économique des pierres à aiguiser a son
importance pour le village ".
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Elle termine son propos en disant "joindre à cet avis les associations des Gardiens du Calamès et
le Comité Ecologique Ariégeois ".
Observation par voie électronique de Marie-Pierre BAYOL habitante de SAURAT
En préambule, Mme BAYOL dit ne pas être opposée à la réouverture de la carrière, arguant de
son "caractère artisanal et de tradition dans la vallée de SAURAT ".
Ensuite elle attire l'attention "sur les mesures de protection de l'environnement insuffisamment
exposées ou développées ". Elle expose notamment que l'étude :
minimise l'impact des risques de pollution des eaux superficielles et n'aborde pas la
question des ruissellements ;
n'évoque pas l'implantation de l'atelier de transformation et l'utilisation d'eau pour le
polissage, avec son rejet dans le milieu.
Observations (ici regroupées) de Mme BASSERAS Anne Marie, Mr CUMINETTI Fernand et
Mme ESTEULLE Sophie, tous habitant SAURAT.
Ces trois personnes soutiennent la réouverture de la carrière et sont très favorables au
maintien de la production de pierres à aiguiser.
Elles argumentent qu'il s'agit d'une industrie "qui au siècle dernier employa plusieurs familles et
freina l'exode rural ", "qui permet de conserver une activité artisanale unique ", "qui fait la
richesse du patrimoine Sauratois " ou autrement exprimé "que son coté patrimoine demeure
intéressant et original ".
Madame Esteulle rajoute pour sa part "que sur le plan environnemental la carrière est loin des
habitations, elle n'impacte pas le paysage" et estime "que sur le plan sonore ce n'est pas une gêne".
Observation signée du président du Parc Naturel Régional des Pyrénées Ariègeoises
Il s'agit d'un courrier adressé à Mme la Préfète de l'Ariège, reçu en mairie, et joint au registre.
L'avis tient en une phrase : "Au vu du dossier, et au terme des échanges, le Bureau a émis un avis
très favorable sur ce projet".
En outre, le commissaire enquêteur, via son P.V. des observations, a demandé des précisions :
sur la durée effective d'ouverture de la carrière,
sur d'éventuelles plaintes exprimées par les habitants du hameau de Carli, visant le
bruit d'exploitation de la carrière.
sur le procédé d'alimentation en eau de la tronçonneuse.
Avis de l'exploitant
Concernant les eaux de ruissellement : elles sont prises en compte dans le projet. Le dossier
indique que les eaux amont seront dérivées vers l'Est par un fossé et que celles transitant par
la carrière seront drainées et collectées dans un bac de décantation.
Concernant le traitement de l'eau utilisée pour le polissage des pierres à aiguiser : le polissage
à lieu dans la fabrique qui n'est pas concernée par l'enquête publique.
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Concernant la période d'ouverture de la carrière. Elle sera de quatre mois la première année et
pourra être raccourcie à trois mois les années suivantes.
Concernant l'éventuelle gêne des émissions sonores pour les riverains : nul habitant du
hameau de Carli n'est intervenu auprès de l'exploitant actuel (acquéreur de la carrière depuis
2007) pour un quelconque dérangement lié à l'exploitation du site.
Concernant l'alimentation en eau de la tronçonneuse : l'exploitant propose un ajustement de la
procédure de travail pour permettre l'alimentation de la tronçonneuse par gravité.
Avis du commissaire enquêteur
Il prend acte de l'avis du syndicat mixte du PNR et note que Mme SAINT IGNAN associe à son
propre avis "les Gardiens du Calamès" et "le Comité Ecologique Ariégeois".
Pour ce qui concerne les impacts environnementaux et nuisances de la carrière :
Les insuffisances et lacunes relevées par Madame BAYOL ne lui apparaissent pas
justifiées car l'exploitant a effectivement analysé les effets nocifs des eaux de ruissellement
et ceux des eaux de process. Découlant de cette analyse, il a aussi prévu les mesures
correctives pour s'en affranchir. Pour le commissaire enquêteur, à l'instar de l'autorité
environnementale, ces mesures semblent appropriées et suffisantes.
Quant aux impacts environnementaux et nuisances de la carrière, leur prise en compte
par l'enquête publique s'arrête au transport sur route des plaques de grès. La fabrique,
située à 1,2 km du site, de surcroit non classée ICPE, n'est pas concernée.
Selon le commissaire enquêteur, les émissions sonores inhérentes à l'exploitation de la
carrière pouvaient constituer un point de discordance pour les riverains : à tort semble
t-il, car personne ces dix dernières années ne s'est plaint du bruit provenant du site auprès
de l'exploitant, ni à la mairie auprès de Mme le Maire. Ceci précisé, compte tenu de la
proximité du hameau de Carli, il approuve que soit institué un suivi des émissions
sonores, tel que préconisé par l'autorité environnementale, car l'exploitation se fera
exclusivement à ciel ouvert, ce qui implique que le bruit sera continu.
Concernant la perception collective de la carrière comme patrimoine à conserver :
Il apparait au commissaire enquêteur que la fabrication des pierres à aiguiser − qui
remonte au début des années 1900 et qui a connu son apogée dans les années 1950
lorsqu'une cinquantaine de personnes travaillaient sur site − a créé pour les habitants de
cette vallée réputée pour la qualité de sa production, un véritable lien d'appartenance.
En effet, à l'examen des observations émises durant l'enquête publique, la considération
d'un patrimoine à préserver l'emporte sur tous les autres aspects de ce projet, d'autant
plus que la visite de la fabrique concourt au développement touristique de la vallée.
L'exploitant actuel, bien intégré dans la vie locale et qui garde l'esprit artisanal de cette
exploitation, contribue à la perpétuation de ce lien.
Ainsi est clos mon rapport d'enquête G. BELLECOSTE
Commissaire enquêteur
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Dossier N° E17000103 /31
CONCLUSIONS ET AVIS MOTIVES D'ENQUETE PUBLIQUE
Demande d'autorisation sollicitée par la société
"La pierre à aiguiser des Pyrénées"
portant sur la réouverture et l'extension de la carrière de grès
sise sur le territoire de la commune de SAURAT, lieu-dit Le Rec
GERARD BELLECOSTE
Commissaire enquêteur
Août 2017
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OBJET DE L'ENQUETE PUBLIQUE
La présente enquête publique a pour objet la demande de réouverture et d'extension de la
carrière sise au lieudit "Le Rec" sur le territoire de la commune Ariègeoise de SAURAT.
Cette carrière de grès schisteux, dont l'implantation est centenaire, est exploitée depuis juillet
2007 par la SARL "La pierre à aiguiser des Pyrénées". Le minerai extrait sert à la fabrication de
pierres à aiguiser destinées au marché de la coutellerie et des outils coupants.
Le terme de la dernière autorisation préfectorale d'exploitation de la carrière étant échu depuis
le 25/01/2015, Monsieur SOUCILLE, gérant de la SARL, sollicite la réouverture de la carrière et
son extension.
LE PROJET DE L'EXPLOITANT
Le projet que porte Mr SOUCILLE découle de sa décision de circonscrire la production de
pierres à aiguiser à une seule gamme de produits, dits de "pierre douce" provenant d'un banc
de grès micacé de cristallisation fine.
Ce "filon" de grès, de forte inclinaison et de faible épaisseur (0,90 m), était déjà exploité à ciel
ouvert en 2015 ; il se prolonge en dehors des limites du périmètre autorisé de la carrière,
motivant la demande d'extension du site.
Pour mener à bien son projet, Mr SOUCILLE sollicite l'autorisation d'exploitation suivante :
Surface du site : 3295 m2 ; l'extraction du banc de grès concerne 1335 m2.
Production annuelle moyenne : 20T/an avec un maximum de 30T/an.
Durée d’autorisation demandée : 21 ans, tenant compte de la réserve estimée du matériau
(450T) et de la production annuelle souhaitée.
Caractéristiques de l'activité engendrée :
L'exploitation du banc de grès est limitée à une période de quatre mois par an, d'avril à
octobre. Elle aura lieu à ciel ouvert, sans utilisation d'explosifs, sur une hauteur moyenne
de 5 m. Le processus de production enchaine trois étapes distinctes :
Extraction de la roche à la tronçonne diamantée ;
Fractionnement en blocs et plaques "in situ" essentiellement au burin ;
Transport journalier des blocs à l'atelier par petit tracteur avec remorque.
L'exploitation du filon de grès nécessite l'enlèvement de remblais ( 500 m3) et le stockage
des stériles ( 625 m3) en bordure du chantier (sur environ 500 m2). Pour ces opérations
l'exploitant utilisera une mini-pelle environ une semaine par mois.
Les travaux d'extraction de la roche sont planifiés selon trois phases de sept ans chacune,
incluant la remise en état des lieux, de façon synchrone à l'avancement du front de taille.
Aucune construction ne sera édifiée sur site : le bureau et les sanitaires sont à l'atelier,
situé à un kilomètre en contrebas. Il n'est prévu aucun raccordement au réseau électrique
ni à celui d'adduction d'eau potable.
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L'AVIS DE L'AUTORITE ENVIRONNEMENTALE
L'avis de l'autorité environnementale, reproduit ci-dessous, a pour but d'éclairer le public sur la
manière dont le porteur de projet a pris en compte les enjeux environnementaux.
"L'analyse de l'état initial, l'évaluation des incidences, les mesures proposées pour éviter ou réduire
les effets négatifs sur le bruit, la salubrité et la sécurité publique sont jugées satisfaisantes.
L'autorité environnementale souligne l'importance du suivi des émergences sonores, dans le but de
confirmer le respect des seuils réglementaires, particulièrement pour les habitations les plus
proches. Dans le cas contraire, des mesures de réduction complémentaires devront être réalisées".
L'ENQUETE PUBLIQUE
Elle s'est déroulée pendant 32 jours consécutifs, du 12 juin au 13 juillet 2017, dans de bonnes
conditions et dans le respect de la réglementation applicable à cette procédure.
Le commissaire enquêteur a tenu trois permanences en mairie de SAURAT, siège de l'enquête.
Six observations ont été émises, toutes durant les trois derniers jours de l'enquête.
Hormis le courrier notifiant l'avis favorable du bureau du syndicat mixte du PNR, elles émanent
d'habitant(es) de SAURAT, qui sont unanimement favorables à la réouverture de la carrière.
L'analyse des observations montre que deux thèmes sont uniquement évoqués :
L'importance de la carrière pour le village
Elle procure de l'activité dans la commune, participe à son attractivité touristique, fait
partie intégrante de la richesse du patrimoine Sauratois, perpétue et préserve le savoir-
faire ancien.
L'impact environnemental du projet
Il est jugé inexistant ou "peu impactant pour l'environnement et le voisinage" par deux
personnes ; par contre il est sous-estimé pour une troisième, au motif que l'analyse des
eaux de ruissellement est lacunaire et que le dossier minimise la pollution du milieu
naturel. A son avis, les eaux qui transiteront par la carrière entraineront les contaminants
du chantier (poussières, gasoil).
En réponse à cette dernière observation, l'exploitant renvoie au dossier précisant que les
eaux de ruissellement amont seront dérivées dans un fossé pour éviter qu'elles se
chargent en particules fines, et que les eaux qui s'écouleront de la carrière seront drainées
et collectées dans un bac de décantation.
Pour le commissaire enquêteur, bien que nuancé par les remarques ciblant son impact
environnemental, le bilan des observations fait ressortir un consensus manifeste pour la mise en
œuvre de ce projet. Il est aussi surpris, en raison de la proximité du hameau de Carli, qu'aucune
observation ne porte sur les nuisances sonores du chantier.
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AVIS MOTIVE DU COMMISSAIRE ENQUETEUR
Au terme de cette enquête publique, à l'appui des éléments tangibles qu'il a recueillis et
analysés, il appartient au commissaire enquêteur de se prononcer sur la demande de
l'exploitant. Son avis doit être motivé et tranché selon les deux possibilités que permet la
réglementation : soit il est favorable, éventuellement assorti de réserves, soit il est défavorable.
En application des textes régissant la présente enquête publique, l'avis rendu ci-après prend
essentiellement en considération l'impact environnemental de ce projet de réouverture et
d'extension de carrière, sachant que la réglementation répertorie les carrières comme des
installations classées pour l'environnement (ICPE), dont "les activités présentent un risque ou
un inconvénient pour l'environnement humain et naturel" (cf. article L511-1 du code de
l'environnement).
- - - - - - - - -
Le projet de Mr SOUCILLE, gérant de la société qui a acquis la carrière dite "de Bénans" en 2007,
vise à réactiver l'activité du site, à l'arrêt depuis deux ans et demi.
Deux personnes, lui-même et un ouvrier, y travailleront quatre mois par an pour extraire les
barres de grès. A l'instar de ses prédécesseurs, Mr SOUCILLE oriente l'activité de la carrière
pour répondre aux contraintes du marché des pierres à aiguiser, ce qui l'amène à renoncer à
l'exploitation en souterrain de la "pierre dure" et à conserver uniquement l'extraction à ciel
ouvert d'un filon de "pierre douce", à cristallisation plus fine du grès.
Découlant de cette stratégie, le projet du pétitionnaire se caractérise par une moindre activité
sur un périmètre restreint, comparativement à la carrière autorisée en 2005.
Concernant ce projet, le commissaire enquêteur n'a enregistré nulle opposition de quiconque
durant l'enquête publique qui s'est déroulée sans la moindre anicroche, dans le respect de
l'ensemble des dispositions de l'arrêté préfectoral, notamment pour la publicité de l'enquête.
Les habitants de la vallée de SAURAT, qui ont récemment montré leur capacité à s'organiser
pour contester un autre projet de réouverture de carrière de granulats, sont restés très discrets
concernant celle dite "de Bénans".
Les six avis exprimés, bien que deux d'entre eux pointent l'impact environnemental du projet et
s'en inquiètent, sont résolument favorables à la poursuite de cette activité.
Les trois conseils municipaux qui ont délibéré n'ont pas émis d'objection à l'exploitation du site.
Pour le commissaire enquêteur, l'acceptation sociale du projet est avérée.
L'étude d'impact environnemental du projet montre que le site d'extraction ne rencontre pas de
contraintes rédhibitoires s'opposant à son exploitation.
Bien qu'il soit situé dans une zone recoupée par deux ZNIEFF, l'une de type 1, l'autre de type 2,
et bien qu'il soit situé dans une zone orange du Schéma départemental des carrières, son
exploitation peut être conduite en respectant les dispositions régissant ces zones.
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Au demeurant, le projet de réouverture de cette carrière est notamment en adéquation :
avec le PLU de la commune (en cours de révision) ;
avec les orientations du Schéma Directeur d'Aménagement et de Gestion des Eaux
(SDAGE) 2016-2021 ;
avec les deux sites NATURA 2000 proches (1,8 km et 6 km) ;
avec les Schémas Régionaux de Cohérence Écologique (SRCE) et du Climat, de l'Air et de
l'Énergie (SRCAE), de Midi-Pyrénées ;
avec le Parc Régional Naturel de l'Ariège qui stipule que "les projets de carrières doivent
prendre en compte l'objectif de valorisation locale des ressources dans le cadre des besoins
relatifs aux activités artisanales (pierre à aiguiser) et à la conservation des savoir faire".
D'autres points favorables à ce projet ressortent de l'étude d'impact, puisqu'il s'avère que le site :
n'est affecté d'aucune servitude ;
est masqué par la forêt environnante ; peu étendu ( 0,33 ha) il ne sera visible d'aucun
chemin ni d'aucun point du village ;
ne recoupe aucun aquifère ni aucun périmètre de captage AEP ;
est éloigné des axes principaux de circulation ; il est desservi par un petit chemin
communal très faiblement fréquenté (voie sans issue) ;
n'a aucun effet sur les espaces agricoles ou forestiers (pas de gestion sylvicole de la forêt
environnante) ;
ne recoupe aucun périmètre de monument historique, de site classé ou de site inscrit ;
n'est situé sur aucun tracé de chemins de randonnées.
Instruit de sa visite des lieux et après examen de l'argumentaire du bureau d'étude pour
l'ensemble des thèmes ci-dessus exposés, le commissaire enquêteur ne relève aucun point lui
apparaissant lacunaire ou discordant avec sa propre analyse.
Reste que l'étude d'impact expose que des atteintes environnementales sont susceptibles
d'impacter le milieu naturel et humain. Cela concerne :
Le risque de pollution des eaux superficielles (le ruisseau de Bénans est particulièrement
exposé) par les hydrocarbures, les matières en suspension et la pollution organique.
La préservation de toute pollution du petit ruisseau de Bénans long d'un kilomètre,
qui longe le site, constitue l'enjeu majeur de ce projet.
Deux dispositions concourent à pallier ce risque de pollution :
D'une part le ruisseau bénéficie d'une zone tampon de 10 mètres qui
contribue à sa protection (zone imposée par la réglementation).
D'autre part, les mesures prises par l'exploitant visent à s'affranchir du risque
de la pollution du ruisseau ; il s'agit notamment de la collecte et du drainage
des eaux de process vers un bac de décantation et de la dérivation des eaux
de ruissellement amont.
Ces mesures apparaissent suffisantes et appropriées au commissaire enquêteur.
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Le risque d'atteinte à la biodiversité, faune et flore notamment, sachant que le site se
trouve dans la forêt, qu'il longe un ruisseau, qu'il recoupe deux ZNIEFF (une de type 1
l'autre de type 2) et qu'il est situé à 1,8 km du site NATURA 2000 le plus proche.
Pour le commissaire enquêteur, ce projet de faible ampleur (0,33 ha dont 0,13 ha
sont en zone tampon) caractérisé par une activité limitée à quatre mois par an,
avec seulement deux personnes œuvrant de façon "artisanale" à l'exploitation du
site, apparaît assez peu perturbateur pour le milieu environnant, d'autant que les
espèces végétales détruites sont communes.
Les atteintes au milieu environnant et à la biodiversité sont limitées en raison
d'enjeux modérés ; un seul enjeu fort a été identifié, le ruisseau de Bénans et ses
berges, que l'exploitant prend en compte par des mesures de réduction des impacts
pour préserver ce milieu de toute pollution.
Enfin, le site ne recoupe pas la trame verte et bleue et La mise en place d'un suivi
écologique quinquennal est un gage d'une gestion avisée du milieu naturel.
La qualité de l'air, pouvant être affectée par les émissions de poussière et les gaz
d'échappement.
Les mesures de prévention présentées (arrêt des activités générant des poussières
par fort vent d'autan, limitation des vitesses de la mini-pelle et du tracteur,
entretien des moteurs thermiques par des professionnels, …) apparaissent
circonstanciées au commissaire enquêteur, d'autant qu'aucun riverain n'est exposé
auxdites nuisances
Les lumières, fumées odeurs, chaleurs, vibrations mécaniques
Très peu ou pas d'émissions ou d'effets de ce type affectent ce projet ; ceux
identifiés sont réduits par des mesures de prévention.
Aucun riverain n'est exposé.
Les émissions sonores.
Pour le commissaire enquêteur, c'est le point le plus sensible de ce projet.
En effet, bien que les niveaux sonores affichés soient conformes à la norme, il s'agit
de valeurs estimées issues de simulations ; elles sont donc à confirmer par la
réalisation d'un nouveau panel de mesures, lorsque la carrière sera en cours
d'exploitation, à diverses époques de la vie du chantier, afin de vérifier le respect
de la réglementation en vigueur.
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En conclusion, le commissaire-enquêteur considère que les impacts environnementaux de ce
projet de carrière sont modérés et que les principaux effets négatifs prévisibles sur
l'environnement naturel et humain sont maitrisés par des mesures appropriées d'évitement,
de réduction ou de correction.
La modicité de l'emprise du chantier, l'activité limitée à quatre mois par an, l'absence de
toute construction sur le site, des lieux isolés et peu fréquentés et un seul transport
journalier du minerai extrait, contribuent à une faible anthropisation de ce site et à une
altération modique du milieu naturel.
A l'avis du commissaire enquêteur, un point de surveillance demeure, celui du bruit du
chantier d'exploitation de la carrière, car il peut constituer une source de gêne pour les
riverains du hameau de Carli proche du site, surtout lors de la troisième phase de
l'exploitation, lorsque le front de taille sera au plus près des habitations.
L'exploitant s'attend à ce contrôle acoustique si l'autorisation d'exploiter lui est accordée
(cf. page 53 de l'étude d'impact), l'autorité environnementale l'évoque sans détour dans son
avis.
De plus, cette carrière est intégrée à la vie locale depuis des décennies sans que quiconque –
aux dires de l'exploitant actuel et du maire de la commune – n'ait exprimé la moindre
doléance vis-à-vis de nuisances.
D'autre part, pour les contributeurs à l'enquête publique, la fabrication artisanale des pierres
à aiguiser fait partie d'un patrimoine à conserver et il est patent que les trois conseils
municipaux qui ont délibéré n'ont mis aucun frein à l'exploitation de la carrière.
Pour l'ensemble des raisons ci-dessus énoncées, et tenant compte de la réhabilitation
environnementale du site et de son suivi quinquennal par un écologue, le commissaire
enquêteur est convaincu que la mise en valeur du soussol de ce projet est faiblement
perturbatrice du milieu naturel, sans risque apparent de dommages irréversibles à
l'environnement et sans nuisances avérées pour la santé et les activités humaines.
En vertu de quoi, tenant compte que l'arrêté d'autorisation d'exploiter édictera les modalités
de contrôle acoustiques à suivre par l'exploitant,
il émet un AVIS FAVORABLE
au projet de réouverture et d'extension de la carrière dite de Bénans, sise au lieu dit "le
Rec" sur la commune de SAURAT, tel que présenté au dossier d'enquête publique.
Cet avis est assorti d'une recommandation :
Le commissaire enquêteur engage le pétitionnaire à creuser systématiquement – plutôt que
"lorsque nécessaire" comme indiqué par l'étude d'impact - un fossé suffisamment dimensionné
en amont du front de taille pour dériver les eaux de ruissellement amont.
G. BELLECOSTE Commissaire enquêteur
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Dossier N° : E17000103 /31
PROCES-VERBAL DE SYNTHESE DES
OBSERVATIONS D'ENQUETE PUBLIQUE
Demande d'autorisation sollicitée par la société
"La pierre à aiguiser des Pyrénées"
portant sur la réouverture et l'extension de la carrière de grès
sise sur le territoire de la commune de SAURAT, lieu-dit Le Rec
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Le présent procès-verbal fait suite aux dispositions de l'article 7 de l'arrêté préfectoral
spécifiant l'ouverture de l'enquête publique ci-dessus référencée, qui s'est déroulée du 12 juin
au 13 juillet 2017 inclus.
L'article 7 de cet arrêté stipule :
" Après clôture de l'enquête, le commissaire enquêteur rencontrera, dans un
délai de huit jours à compter de la réception du registre et des documents
annexés, le responsable du projet et lui communiquera les observations écrites
et orales consignées dans un procès-verbal de synthèse. Le responsable du
projet dispose d'un délai de quinze jours pour produire ses observations ".
Conformément à ces dispositions, Monsieur Gérard BELLECOSTE commissaire enquêteur a
rencontré Monsieur Alain SOUCILLE gérant de la société "La pierre à aiguiser des Pyrénées"
le mardi 18 juillet 2017 à 14 heures à SAURAT, afin de lui remettre et lui commenter le procès-
verbal de synthèse des observations émises durant l'enquête publique.
Suite à donner au présent compte rendu :
En application de l'article 7 de l'arrêté préfectoral, le pétitionnaire fera parvenir un mémoire en
réponse au commissaire enquêteur au plus tard le jeudi 3 août 2017.
Si aucune réponse n’est parvenue à cette date, le commissaire enquêteur, tenu par un délai
réglementaire de remise du rapport aux autorités administratives, le rédigera en conséquence.
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SYNTHESE DES OBSERVATIONS EMISES DURANT L'ENQUETE PUBLIQUE
Le commissaire enquêteur décompte six observations, toutes émises durant les trois derniers
jours de l'enquête publique. L'une d'elles émane du président du Parc Naturel Régional de
l'Ariège, les cinq autres proviennent des habitant(es) de SAURAT.
Les résidents des trois villages avoisinant la carrière, BEDEILHAC & AYNAT, GOURBIT et
RABAT-LES-TROIS-SEIGNEURS, dont un dossier était déposé en mairies ne se sont pas
exprimés.
Personne n'a consulté le dossier en préfecture où un PC était mis à disposition du public.
Synthèse des observations :
Cinq observations sont favorables ou très favorables au projet de réouverture de la
carrière de Bénans. La sixième est plus neutre : sa narratrice n'est pas opposée à la réouverture
de la carrière, considérant "son caractère artisanal et de tradition dans la vallée de SAURAT ".
Un soutien appuyé à la réouverture de la carrière et à son exploitation artisanale apparait dans
quatre observations, aux motifs que cette entreprise :
procure de l'activité dans la commune,
participe à son attractivité touristique,
fait partie intégrante de la richesse du patrimoine Sauratois,
permet de perpétuer et de préserver le savoir-faire ancien.
L'impact environnemental de ce projet est diversement évoqué dans trois observations :
Mme SAINT-IGAN Marjorie juge la carrière "peu impactante pour l'environnement et le voisinage. Toutefois, j'espère que le cours d'eau à proximité immédiate fera l'objet de toutes les attentions : une pollution accidentelle est vite arrivée ".
Pour sa part, Mme ESTEULLE Sophie estime "que la carrière est loin des habitations,
elle n'impacte pas le paysage, et sur le plan sonore, ça n'est pas une gêne ".
Marie-Pierre BAYOL souligne que "l'étude aborde la question des eaux souterraines et
superficielles en minimisant l'impact des risques de pollution (hydrocarbures, poussières,…) pourtant bien réels et n'aborde pas la question des ruissellements (…) et que " L'étude n'évoque pas l'implantation de l'atelier de transformation et l'utilisation d'eau
pour le polissage et son rejet dans le milieu "
L'avis du Syndicat mixte du PNR (adressé à Madame à la Préfète de l'Ariège) n'est pas motivé.
Il tient en une seule phrase : "Au vu du dossier, et au terme des échanges, le bureau a émis un avis
très favorable sur ce projet ".
P.J. : Copie des observation
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Dossier N° : E16000192 /31
OBSERVATIONS COMPLEMENTAIRES DU COMMISSAIRE ENQUETEUR
1 - Concernant la période d'activité de la carrière
La demande d'autorisation précise au paragraphe 6.5 de la page 15 que :
"les travaux d'extraction se dérouleront durant quatre mois échelonnés d'avril à octobre" (du lundi au vendredi, de 8h à 12h et de 13h à1 8h) ;
Le ratio d'extraction de la roche (5 tonnes/mois) apparaît modeste au commissaire enquêteur.
Question : L'exploitant a-t-il pris une marge de sécurité sur la durée de l'ouverture de la
carrière ? Est-il réaliste de considérer que la durée annuelle d'exploitation pourra être
notablement plus courte, de l'ordre de deux ou trois mois par an ?
2 - Concernant le hameau de Carli
Ce hameau est proche du site d'exploitation. D'après les informations que le commissaire
enquêteur a pu recueillir en mairie, il semble que cinq habitations des neuf qu'il comporte
soient des résidences secondaires occupées occasionnellement, surtout à la belle saison.
Question : Durant les huit années d'exploitation de la carrière par la SARL "La pierre à
aiguiser des Pyrénées", les habitants de ce hameau sont-ils venus à la rencontre de l'exploitant
pour se plaindre de bruits excessifs ou gênants ?
Si oui, quelles sont les sources de bruit qu'ils ont évoqué ?
3 - Concernant l'alimentation en eau de la tronçonneuse diamantée
Aucun branchement d'adduction d'eau n'est prévu sur le site. En conséquence, la
tronçonneuse diamantée dont la consommation est estimée à 4 m3/mois (soit 1 m3 semaine)
sera alimentée par un container de 1000 litres qui sera rempli à l'atelier et transporté sur site.
Pour le commissaire enquêteur il découle que le container, compte tenu de sa contenance, devra être ravitaillé en eau au minimum chaque semaine.
Si le ravitaillement est hebdomadaire il pèsera environ 1000 kg, s'il est journalier il pèsera environ 165 kg, ce qui exclut toute manutention manuelle.
Question : De quelle façon sera amené et manutentionné ce container à proximité du front de
taille, au fur et à mesure de son avancement, sachant que le dossier précise d'une part que : "la mini-pelle sera louée une semaine par mois " et d'autre part que "à l'intérieur du site un seul engin est susceptible de ce déplacer (mini-pelle), le tracteur restera stationné près de l'entrée 1 "
1 (cf. page 6 du résumé non technique).On retrouve aussi cette info dans l'étude d'inpact.
Le 18 juillet 2017
G. BELLECOSTE
Commissaire enquêteur