Dossier - Chambres d'Agriculture de Bretagne · Rond Point Maurice Le Lannou CS 74223, 35042 Rennes...

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DossierAlimentation hivernale

LES REFERENCES DES ELEVEURS BRETONS ■ OCTOBRE 2006 - N° 8

La reproduction 10en questionsP. 14

Minéraux : nouvelleapproche de l’INRAP. 4

éditorial

Les référencesdes éleveurs bretons

Revue éditée par la Chambre Régionaled’Agriculture de Bretagne

(Pôle Herbivores)Rond Point Maurice Le LannouCS 74223, 35042 Rennes cedex

Cap Elevage est la continuité des revuesdépartementales créées en Bretagne par

les Maisons de l’Elevage, les EDEet les Chambres d’agriculture :

Elevage Rentabilité (Côtes d’Armor, en 1967),A La Pointe de l’Elevage (Finistère, en 1968),

Morbihan Elevage (Morbihan, en 1997)et Elevage Avenir (Ille et Vilaine, en 2001)

Directeur de la publication :Jean Luc Fossé

Directeur de la rédaction :Rémi Espinasse

Rédacteur en chef :Roger Hérisset

Comité de rédaction :Rémi Espinasse, Roger Hérisset,Gérard Losq, Jacques Charlery, Jean-Yves Porhiel, Jo Véron,

Véronique Boyet

Assistante de rédaction :Madeleine Lefaucheur

Responsable promotion et diffusion :Jacques Charlery

PAO :Service communication de la Chambre

d’agriculture des Côtes d’Armor

Crédit photographique :Chambres d’agriculture de Bretagne,

Institut de l’Elevage, GIE Elevage Pays dela Loire (p17) et Contrôle Laitier.

Dessins : Malo Louarn

Imprimerie :Imprimerie Dessalles - 22000 St Brieuc

CPPAP : 0511 B 07837ISSN : 1779 - 5303

Dépôt légal : Octobre 2006

Abonnement :10 numéros : 47 € TTC

Vente au numéro :1 numéro : 5 € TTC

A partir de 10 numéro : 5,25 € TTC

✆ 02 96 79 21 63cap.elevage@cotes-d-armor.chambagri.fr

1, 2, 3 … Enjeux de l’alimentation !

L’alimentation est une préoccupation essentielle (et croissante) exprimée par les éleveurs.

Le Pôle Herbivores et les Contrôles Laitiers y portent un grand intérêt et ont engagé depuis long-temps des actions en matière de recherche appliquée et de conseil.

Quels sont les facteurs clefs de la réussite en matière d’alimentation ?

Premier objectif : avoir des animaux en bonne santé.

Parce que c’est la condition pour bien vivre son métier d’éleveur, et qu’elle est la base de la produc-tion (de lait ou de viande) et de la reproduction, l’alimentation joue un rôle primordial à ce niveau.

La teneur en fibres, l’équilibre de la ration, sont autant de paramètres qui entrent en jeu dans lastratégie mise en œuvre quotidiennement en élevage.

Second axe essentiel : l’optimisation du coût alimentaire

On en parle depuis plus de vingt ans, certes. Les essais menés par la Recherche Appliquée et lesréférences élaborées en matière d’optimisation du coût alimentaire en sont la preuve... Mais l’essaireste à transformer !

Une alimentation performante ne passe pas nécessairement par un modèle complexe, souventonéreux ! La nutrition animale s’appuie avant tout sur du bon sens et une prise en compte ration-nelle des facteurs zootechniques (fonctionnement du rumen, stade de lactation, …).

L’enjeu, pour nous éleveurs, consiste à savoir écouter, mais aussi à faire le tri dans les différentes«recettes» préconisées par certains, tout en tenant compte des spécificités de notre exploitation.

Quand la mécanisation s’en mêle… c’est un troisième enjeu.

Pour simplifier et réduire les charges de structure, l’optimisation du pâturage est un levier essen-tiel, quel que soit la part d’herbe dans la ration.

Et raisonner l’organisation et le choix du matériel de distribution des fourrages et des concentrésen période hivernale est doublement intéressant : pour une organisation du travail réussie et unerentabilité maximale.

Ces éléments montrent bien le vaste champ des réflexions en lien avec l’alimen-tation, qui fait l’objet d’un dossier spécial dans ce numéro de Cap Elevage.

Jo JAOUEN, Président du Comité Technique et Services de BretagneContrôle Laitier

Partenaires associés au Pôle Herbivores :

Les travaux du Pôle Herbivores sont conduits avec le soutien financier de :

N° 8 - Octobre 2006sommaire

Bulletin d’abonnementà retourner à : Cap Elevage - Pôle Herbivores

Maison des Agriculteurs - BP 540 - 22195 Plérin Cedex

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Date et signature

L’alimentation hivernaledes bêtes à cornes

4Phosphore, Calcium etMagnésiumRaisonner enéléments absorbés

DOSSIER • ALIMENTATION HIVERNALE

7 Alimenter des laitières Concilier technique,économie et simplificationdu travail

10 Travailler en groupeA la recherche d’efficacité

12 Analyse du coût de larationLe coût alimentairemensuel

14 Vaches laitièresLa reproduction enquestions !

REPRODUCTION - SANTÉ

16 Du nouveau sur la sécuritéalimentaireLe paquet hygiènecôté élevage

Alimentation des veauxAméliorez vosconditions de travail

18RENOUVELLEMENT - GÉNISSES

Tracteur des champs enCUMA, matériel et chantier en communL’union fait la force !

22EQUIPEMENTS

Simplification de l’alimen-tation hivernale La voie fourrageunique

26VIANDE BOVINE

LA VIE DES STATIONS

Station Expérimentale deMauronL’atelier ovin 28

Vêlage précoceIl faut transformer l’essai ! 20

Lagunage des effluents peu chargésRéussir l’étanchéité 24

4

PHOSPHORE, CALCIUM ET MAGNÉSIUM

Raisonner en élémentsabsorbésAprès le phosphore absorbable en 2002, l’INRA a proposé fin 2005 un système d’approche similairepour le calcium et le magnésium. Les besoins ont été revus ainsi que les coefficients d’absorption quisont désormais différenciés selon les fourrages et les concentrés de la ration, mais pas selon le typede minéral utilisé. La sensibilité du nouveau système nécessite une bonne connaissance des teneursen phosphore, calcium et magnésium des fourrages principaux de la ration pour caler lacomplémentation minérale.

LL es précédentes recom-mandations d’apport enP, Ca et Mg de l’INRA

découlaient de calculs effectuésen besoins totaux (besoins phy-siologiques nets corrigés descoefficients d’absorption réels ouCAR), les besoins nets étant laquantité de minéraux qui doitfranchir la barrière intestinalepour préserver la santé de l’ani-mal et assurer ses productions.Le système reposait sur des CARidentiques pour tous les ali-ments : 55 % pour le phosphore,32 % pour le calcium et 25 %pour le magnésium. L’INRA pro-pose désormais des coefficientsd’absorption diffé-renciés selon les ali-ments, ce quiimplique de raison-ner en éléments réel-lement absorbés.Logiquement, lesrecommandations sont expri-mées en P, Ca et Mg absorbables.

Des besoins enélémentsabsorbables mieuxpris en compteLes besoins en minéraux absor-bables sont la somme desbesoins d’entretien, de gestationet de production. Ils intègrent lesbesoins et les pertes. Pour le phosphore et le calcium,les besoins d’entretien ont étéréactualisés par l’INRA en tenantcompte du poids vif et du niveau

d’ingestion de la vachelaitière. Les nouvelleséquations entraînentpeu de modificationspour le phosphore etdes résultats légère-ment supérieurs auxprécédentes prévisions

pour le calcium. Pour le magné-sium, en l’absence de nouvellesdonnées, les besoins des éditionsprécédentes ont été repris.

Les besoins de gestation s’éta-blissent à 5 g de P et 10 g de Capar jour en fin de gestation. Lesbesoins en magnésium sontnégligeables (2 mg/jour). Les besoins de production s’éta-blissent désormais à 0,9 g de P/lde lait (besoin inchangé), à 1,25 gde Ca/l de lait (contre 1,20 dansles précédentes recommanda-tions) et à 120 mg de Mg/l de lait(besoin inchangé).

OCTOBRE 2006 - N° 8

Minéraux

Plus de précision= moins degaspillage

Tableau 1 : Coefficients d’Absorption Réelle du phosphore

Le CAR du phosphore et du calcium ne doit pas entreren ligne de compte dans le prix de l’aliment minéral.

Fourrages CAR retenu Aliments CAR

retenuEnsilage de maïs 70% Blé 72%Ensilage d’herbe 60% Orge 76%Ray grass 60%Foin 70%Ensilage de luzerne 65%Trèfle 69%Luzerne déshydratée 74%

Tourteau Soja 70%Tourteau Colza 71%Concentrés 70%Pulpes de betteraves 90%Phosphates 65%

Ces réactualisations aboutissentà proposer des besoins en élé-ments absorbables (tableau 2).

Absorption réelle duphosphore, ducalcium et dumagnésiumLes besoins étant exprimés en élé-ments absorbables, les apports secalculent désormais aussi en pre-nant en compte des coefficientsd’absorption réelle propres àchaque aliment (tableaux 1 et 3).Les nouvelles propositions pren-nent en compte une meilleureassimilation du P, comparative-ment aux recommandations pré-cédentes où le CAR était fixé à55 %.Comme pour le phosphore, leCAR du calcium est générale-ment supérieur aux anciennesrecommandations qui retenaient32 % quel que soit l’aliment.Pour le magnésium, l’INRA neprévoit pas de coefficient d’ab-sorption réelle par grande catégo-rie d’aliment, la teneur en

potassium du régime ayant uneffet marqué sur l’absorption dumagnésium. Il faudra doncconnaître la teneur en potassiumde la ration pour calculer la quan-tité de magnésium absorbé qui sesituera en général entre 25 et30 % du magnésium apporté.

Un calcul à faire aucas par casLe tableau 4 donne la marche àsuivre pour un exemple de ration

hivernale simple à base d’ensila-ge de maïs :1) Déterminer les besoins en élé-ments absorbables à partir dutableau 2.2) Calculer les apports en élé-ments absorbés à partir de don-nées régionales de compositiondes fourrages ou de résultatsd’analyses si l’on en possède.3) Calculer le déficit à couvrir enP, Ca et Mg absorbables, puis enquantité totale en retenant

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Gérard Losq - Chambres d’agriculture de Bretagnegerard.losq@cotes-d-armor.chambagri.fr

OCTOBRE 2006 - N° 8

DOSSIER

ALIMENTATIONHIVERNALETableau 2 : Besoins en Phosphore, Calcium et Magnésium absor-

bables en g/jTableau 3 : Coefficientsd’Absorption Réelle du Calcium(INRA 2005)

P absorbable Ca absorbable Mg absorbable(INRA 2002) (INRA 2005) (INRA 2005)

Vache tarie gestante 17 20 3,5

Entretien + 10 l lait 22 27 4,5

Entretien + 20 l lait 34 42 5,5

Entretien + 30 l lait 46 57 7

Entretien + 40 l lait 58 72 8

Entretien + 45 l lait 65 80 8,5

Vaches laitières de 650 kg de poids vif :

Aliment CAR retenuGraminées 40%Légumineuses 30%Mélanges 35%Concentrés 55%

Pulpes de betteraves 20%

Carbonate de calcium 38%

Phosphates calciques 50%

Ajuster lesminéraux auxbesoins rééls

Tableau 4 : Exemple de complémentation minérale pour une vache de 650 kg de poids vif produisant 28 l delait et ingérant 20 kg MS (16 kg MS E.Maïs – 0,5 kg MS foin – 3 kg T.soja et 1 kg blé)

* Le CAR du magnésium dépend de la teneur en potassium de la ration.

1) Besoins en g absorbables/j2) Calcul des apports par la

ration (g/j) g/kg MS CAR g absorbés g/kg MS CAR g absorbés g/kg MS g apportés g absorbés

16 kg MS E. maïs 1,8 70% 20,2 1,6 40% 10,2 1,2 19,2*CAR de la

ration de 30 % 0,5 kg MS foin 2,5 70% 0,9 5 40% 1 1,8 0,93 kg T.soja 6,2 70% 13 3,4 55% 5,6 2,9 8,7

8,91 kg blé 3,4 72% 2,4 0,8 55% 0,4 1 1

Total apports 36,5 17,2 29,8

Phosphore Calcium Magnésium43,4 53,7 6,6

Pas de déficit3) Déficit à couvrir par l’AMV6,9 g absorbables, soit 11 g de

phosphore total (CAR de 65 %)36,5 g absorbables, soit 73 g

de calcium total (CAR de 50 %)

ENTENDU, VU, LU…

La Biotine est une vitamine naturellement présen-te dans le rumen, grâce à l’activité des micro-orga-nismes qui la synthétisent. Il n’est pas nécessaired’en apporter dans la ration.

La vache laitière a besoin d’un apport spécifique en 3vitamines seulement : A, D3 et E.Pour les autres vitamines, les microorganismes durumen les synthétisent. L’apport n’est donc pasnécessaire dans la majorité des situations.C’est le cas de la biotine, qui est une vitamine dugroupe B. Elle a un lien avec la qualité de la corne,mais aussi en particulier des onglons. Une carence enbiotine serait associée à une augmentation des boite-ries. La difficulté réside dans la détection d’un cas decarence.

Les références scientifiques sur le sujet sont trèscontrastées. Dans certains essais, les complémenta-tions sont suivies d’effet et dans d’autres elles sontsans aucun impact.La biotine est naturellement synthétisée par les bacté-ries du rumen qui en produisent plus du double desbesoins pour une vache laitière. Au regard de ces élé-ments, une supplémentation en biotine des rationsvaches laitières ne parait pas nécessaire. Même dansle cas d’un fonctionnement du rumen non optimisé(par manque d’azote soluble, ou limite d’acidose parexemple), la synthèse ruminale a toutes les chancesde rester suffisante.

Yvelyse MATHIEU Chambre d’agriculture de Loire Atlantique

Source : Loire Atlantique Elevage - juillet 2006

La biotine est présente naturellementdans le rumen

Minéraux

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comme CAR de l’aliment miné-ral : 65 % pour le phosphore,50 % pour le calcium. 4) Choisir un aliment minéraldont le rapport Ca/P se rap-proche le plus du déficit de laration.Sur une ration maïs plat unique,le déficit en calcium est 7 foisplus important qu’en phosphore :300 à 350 g d’un aliment minéralde type 3.21 conviendra, la cou-verture en magnésium étant iciassurée par les fourrages et lesconcentrés de la ration.Avec des régimes mixtes, ensila-ge de maïs-ensilage d’herbe, ledéficit en calcium est réduit et250 g d’un aliment de type 5-25peut convenir. En pâturage deRGA-TB, les besoins en P, Ca etMg sont couverts. Seul un pâtu-rage de RGA seul, justifieraitl’apport de 70 à 80 g de maërl

pour couvrir le déficit en calcium.Compte-tenu des coefficientsd’absorption revus à la hausse,les besoins par kg de MS deration totale baissent par rapportaux précédentes recommanda-tions : 3 g de P (au lieu de 4), 5,5g de Ca (au lieu de 7) et 1 g deMg (au lieu de 2) par kg de MS deration totale.Pour les vaches taries, la plupartdes régimes fournissent suffi-samment de phosphore, calciumet magnésium. Surveiller la cou-verture en calcium si le maïs dosemoins de 2 g de Ca/kg MS.Le type d’aliment concentré utili-sé joue également sur le choix duminéral. Si le correcteur azoté estdu tourteau de colza plus richeen phosphore, le minéral peutêtre de type 0-25. Avec des ali-ments concentrés du commerceenrichis en minéraux, l’écart se

réduit entre le déficit en calciumet en phosphore, dans ce cas 200à 250 g de minéral type 6-24équilibrent la ration.On le voit, les combinaisons sontmultiples entre les types de four-rages et de concentrés utilisés.Selon les hypothèses d’ingestion,de production ou de valeurs desaliments retenues, les recom-mandations d’apports peuventvarier de façon importante. Uncalcul d’alimentation minéralesera donc utile sur chaque grandepériode de rationnement en cer-nant au mieux les valeurs miné-rales des aliments utilisés

OCTOBRE 2006 - N° 8

DOSSIER

ALIMENTATIONHIVERNALE

6 mg/j 14 mg/jSource : NRC 2001 (National Research Council - Equivalent américain de l'INRA)

Pourcentage valorisable par l'animal

Synthèseruminale

Besoins (entretien + production)

100%

LL ’objectif de tout produc-teur de lait est de livrerle quota dont il dispose.

Pour y parvenir dans un contexteéconomique incertain, où le prixdu litre de lait payé au produc-teur risque de baisser, les choixtechniques doivent être bienréfléchis. Les stratégies d’alimen-tation retenues doivent être éco-nomes, tout en respectant desrepères techniques (satisfactiondes besoins des animaux). Ellesdoivent de plus être simples àmettre en œuvre, le travail ris-quant de devenir un facteur limi-tant sur l’exploitation.Pour concilier ces objectifs, lapremière priorité doit êtred’abord de valoriser au maxi-mum les ressources fourragèresde l’exploitation pour agir effica-cement sur le coût alimentaire.

Des fourrages dequalité équilibrés enazote pour produirede 7 000 à 7 500 kgde laitLes systèmes fourragers bretonspermettent d’offrir aux animauxdes fourrages de qualité pendantune bonne partie de l’année. Bien valoriser ces fourragesnécessite d’en avoir une gestionrigoureuse : des stocks hiver-naux récoltés au bon stade, bienhachés, bien conservés et offertsà volonté (3 kg de surplus

consommables par VL et parjour), au pâturage une mise à dis-position d’une herbe de qualitédans des paddocks bienorganisés… .Le tableau 1 donne lesrepères pour équilibrerles rations hivernalesou de transition.L’ingestion de la rationsera maximum et elle sera bienvalorisée à condition qu’elle soitéquilibrée à 95 g de PDI/UFL.C’est d’ailleurs le cas dès que

l’herbe représente plus de la moi-tié de la ration, situation où lacomplémentation azotée n’est

pas nécessaire. Ces repères deconcentré azoté doi-vent être considéréscomme des quanti-tés minimum àapporter (rations

équilibrées à 95 g de PDI/UFL),sous peine de mal valoriser laration. Le tableau 2 donne desrésultats de mises en œuvre de

Favoriser l’ingestion de fourrages pourproduire du lait pas cher

7OCTOBRE 2006 - N° 8

ALIMENTER DES LAITIÈRES

Concilier technique, économieet simplification du travailAlimenter à volonté le troupeau avec des fourrages de qualité et correctement équilibrés en énergieet en azote permet d’aboutir à un coût alimentaire compris entre 40 et 45 €/1 000 l de lait, avec unemise en œuvre particulièrement simple. Le choix de distribuer plus de concentré par vache pouraugmenter la production laitière peut se justifier dans le cas d’une intensification nécessitée par descontraintes de places en bâtiments ou d’accessibilité de parcelles ou être choisie pour des raisons degoût ou de travail. Les répercussions sur le coût alimentaire et le travail autour de l’alimentationseront à analyser.

Améliorer lesrésultats, tout enlimitant le travail

Tableau 1 : Quantité de soja nécessaire à l’équilibre de la ration à 95 gPDI/UFL (en g/kg de MS d’ensilage de maïs)

100 % ensilage de maïs ou ens. de maïs +

1/3 maxi d’ens. d’herbe

3/4 ensilage de maïs + herbe pâturée de printemps

3/4 ensilage de maïs + herbe pâturée d’été

175 g 100 g 135 g

DOSSIER

ALIMENTATIONHIVERNALE

Nutrition des vaches laitières

Nutrition des vaches laitières

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telles pratiques à Trévarez etdans un réseau de 17 élevagestrès économes suivis pendant 3ans en Bretagne.Le réseau «Très Econome enconcentré» de Bretagne, avec desperformances un peu plus faiblesqu’à Trévarez, avait des rationshivernales un peu limitées enazote (90 g PDI/UFL).

Du concentré deproduction ciblé pourproduire plus de laitpar vacheLa conduite «Fourrages équili-brés» décrite précédemment avec

au final de 40 à 65 g de concen-tré/kg de lait selon les menus nefait pas appel au concentré deproduction. Elle permet la pro-duction de 7 000 à 7 500 kg delait par vache, voire plus sur destroupeaux de haut niveau géné-tique. Une autre stratégie consis-te à rajouter du concentré deproduction ciblé sur la périodevêlage-fécondation à raison de 2à 4 kg/VL/j, si on recherche plusde lait par vache. Il est alors pos-sible de produire de 7 500 à8 000 kg de lait en utilisant 80 à100 g de concentré/kg de laitavec cette conduite «Fourrageséquilibrés + Concentré de pro-duction» (voire plus de 8 000 kg

de lait observé dans certains éle-vages). Mise en oeuvre depuis1992 à la station expérimentalede Trévarez, cette conduite a étéconfortée par le suivi de 7 exploi-tations bretonnes (tableau 3).Par comparaison au réseau «TrèsEconome» du tableau 2, il y avaitdans ce réseau «EconomePerformant», soit un peu plus deconcentré azoté distribué(rations hivernales en moyenne à100 g de PDI/UFL), soit 2 à 3 kgde concentré de production pourquelques vaches parmi les plusfortes productrices. Le coût ali-mentaire final se situe autour de50 €/1 000 l.Que ce soit en élevages ou à lastation de Trévarez, cesconduites économes à très éco-nomes en concentrés ne pénali-sent en aucun cas lareproduction.

Des productionsélevées avec peu deconcentrésupplémentaireLes 2 conduites précédentes trèsminoritaires hier parmi les éle-veurs, concernent aujourd’huienviron 25 % des producteurs.Malgré tout, la moyenne breton-ne de production par vache en

OCTOBRE 2006 - N° 8

Tableau 3 : Résultats de conduites « Fourrages équilibrés + Concentré de production » à Trévarez et dansun réseau de 7 exploitations bretonnes (36 ares pâturés/VL)

Tableau 2 : Résultats de conduites « Fourrages équilibrés » à Trévarez (50 ares pâturés/VL) et dans unréseau de 17 exploitations bretonnes très économes (40 ares pâturés/VL)

Coût alimentaire (€/1 000 l de lait)

Trévarez *(2002/2005)

Réseau Très économe Bretagne (2000/2002) 6 642 410 62 45

* Equivalent gestion technique CL (moyenne des lots vêlages automne et fin d’hiver)

Lait (kg/VL) Concentré (kg/VL)

g concentré /kg lait

7 180 425 59 40

Coût alimentaire (€/1 000 l de lait)

Trévarez *(2000/2001)

Réseau Econome Performant Bretagne (2000/2002) 7 827 647 83 52

Lait (kg/VL) Concentré (kg/VL)

G concentré/kg lait

* Lait multipares – Moyenne des lots 25 et 40 ares d’herbe/VL

7 692 731 95 51

On peut faire simple, sans sacrifier les performances.

Station de la Blanche Maison (50)Le tourteau de colza fermier testé en début de lactation

ENTENDU, VU, LU…

2005-2006 se situe au mêmeniveau que les élevages dutableau 3. Elle est de 7 678 kg delait, mais en utilisant 135 g deconcentrés par kg de lait et elleaffiche un coût alimentaire entre60 et 65 €/1 000 l de lait. Il fautanalyser sur chaque exploitations’il est possible d’améliorer saconduite. Les résultats des essaiset des suivis en exploitationmontrent que des marges de pro-grès sur l’optimisation de l’ex-ploitation existent dans laplupart des situations.Si le système doit être encore plusintensif sur l’animal, augmenter lelait par vache peut se faire avec unindex lait élevé, une durée detarissement plus proche de 2 moisque de 6 semaines, un état auvêlage supérieur à 3,5 et bien sûrune alimentation irréprochable.Ainsi, des productions supé-rieures à 8 500 kg de lait parvache se rencontrent aussi dansdes élevages utilisant 115 à 125 gde concentré par kg de lait contre150 à 160 g en moyenne dans cessituations.Attention ! En rallongeant ladurée de tarissement ou en visantun état d’engraissement supé-rieur des vaches, vous prenez lerisque de créer plus de problèmesmétaboliques dans le troupeau.

C’est possible desimplifier la gestionde lacomplémentationLa complémentation individuelledes vaches selon leur niveau deproduction a longtemps été larègle. Le souci de gagner entemps de travail milite aujour-d’hui pour une complémentationà l’échelle du troupeau. La ration mélangée (complète ousemi-complète) a fait son che-min, le mélange du concentré aufourrage permettant une inges-tion de concentré proportionnel-le à la consommation totale. Il estaussi possible d’apporter leconcentré de façon constante etau même niveau à tous les ani-maux indépendamment de leur

niveau de production sur unecertaine période.De nombreux essais réalisés avecces 2 techniques ont donné desrésultats de production iden-tiques entre les lots à complé-mentation simplifiée et les lotsoù les animaux sont complémen-tés individuellement selon leurstade et leur niveau de lactation.On observe en général uneconsommation supérieure defourrages (de 0,5 à 1 kg de MS) etles courbes de lactation sont dif-férentes (pics de production écrê-tés et meilleure persistance).La condition impérative est unefois encore d’offrir aux animauxdes fourrages de qualité, à volon-té et rééquilibrés en azote

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Gérard Losq - Chambres d’agriculture de Bretagnegerard.losq@cotes-d-armor.chambagri.fr

OCTOBRE 2006 - N° 8

La réduction du nombre de distri-butions de fourrages par semainefait aussi partie des méthodes desimplification testées aujourd’hui.Après la suppression de la distri-bution du dimanche, de nouvellestechniques d’affouragement semettent en place par désileusecube 1 à 2 fois par semaine. Les

méthodes de complémentationsont alors plus restreintes (mélan-ge au silo, DAC) et il faudra sur-veiller l’état de conservation dufourrage sur la période (à la tabled’alimentation et au silo). Uneexpérimentation en ce sens va semettre en place à Trévarez surl’hiver 2006-2007.

Réduire le nombre de distributionsde fourrages

DOSSIER

ALIMENTATIONHIVERNALE

Comparé à du tourteau de soja, du tourteau de colzafermier à teneur élevée en MG (20,5 %) avait provoquéune chute importante de TB (- 6 points) sur ration maïsaux Trinottières avec des vaches en phase descendan-te de lactation. Les lots «colza fermier» avaient produitun peu plus de lait, sans modification du TP.Un tourteau de colza fermier à 18 % de MG a été testépendant 8 semaines à la ferme expérimentale de LaBlanche Maison (Manche) en comparaison à du tour-teau de colza industriel. Il s’agissait d’un régime maïsavec10 vaches de race Normande à 50 j de lactationen début d’essai. Si le lait et le TB sont identiques, leTP a été plus faible de 1,9 point dans le lot tourteau decolza fermier qui contenait 5,5 % de MG dans la rationtotale, contre 3,1 % dans le lot colza industriel.L’ingestion est également plus faible de 1,1 kg deMS/VL/j. Les résultats auraient-ils été aussi différentsavec un témoin soja comme dans l’essai précédentmené aux Trinottières ?

Le tourteau de colza fermier a par ailleurs permis dediminuer le pourcentage d’acides gras moyens, d’aug-menter le taux d’acides gras mono et poly-insaturésfavorables à la qualité nutritionnelle et organoleptiquedes produits laitiers.

Source Prairiales Normandies

De son coté, et afin de mieux évaluer l’impact sur laration, l’économie, le travail… le Pôle Herbivores desChambres d’agriculture de Bretagne suit un réseaud’éleveurs en Bretagne “pressant à la ferme”. Ainsi, lestourteaux pressés en 2005-2006 dans le Morbihan ontune valeur moyenne de 19 % de matière grasse(contre 2 à 3 % pour un tourteau de colza industriel).Ces tourteaux peuvent participer à la correction dumaïs et donc venir en substitution d’un tourteau indus-triel. Leur valeur moyenne par Kg brut est de 1,20 UFL,170 g de PDIN et 100 g de PDIE.

LL es visites en exploitationsont l’occasion, pour lesuns, de découvrir des

techniques innovantes mises enœuvre tout près de chez eux,pour les autres, de bénéficier del’œil critique, du savoir-faire deleurs collègues. “Certaines visitessont particulièrement mar-quantes. Elles sont le ciment dugroupe. Au début, nous voulionsêtre autonome” pour l’alimenta-tion de nos vaches laitières. Lorsd’un voyage en Mayenne, nousavons découvert des systèmesproduisant des protéagineux,lupin ou pois. Ils annonçaientune autonomie alimentaire de99 %. De retour dans leFinistère, nous avons fait lescomptes. Economiquement, nossystèmes sont rentables (voirencadré). Nous atteignons déjàun ratio intéressant de 95 %

d’autonomie grâce aux fourrageset aux concentrés produits sur laferme. Nous avons repris à notrecompte le slogan des Chambresd’agriculture développé à la sta-tion de Trévarez, “Produire le laitpar les fourrages”. Avec nosconditions climatiques, lameilleure façon d’être autonome,c’est de faire confiance au pâtura-ge et ainsi diminuer les achats deconcentrés azotés. Depuis,chaque année, nous surveillons lecoût alimentaire.»

Une réflexion sur lesystème fourragerLes éleveurs ont travaillé à laréduction du coût de productionde chaque fourrage (voir enca-dré). “Sur l’herbe, nous arrivons àtenir nos objectifs. Les chargessont en moyenne de 90 € par ha

Depuis l’automne 1999, 15 éleveurs du Pays de Morlaix se retrouventautour de la démarche Plan de Développement Durable (PDD) expérimen-tée dans le Finistère depuis 1993. Le préalable est un diagnostic individueldes atouts et contraintes de l’exploitation sur les volets techniques, éco-nomiques et environnementaux. Il sert aussi surtout à cerner les motiva-tions vis à vis de son métier, de sa famille, de son temps libre… afin debâtir un projet de vie. Les éleveurs se retrouvent avec assiduité pouréchanger. Les discussions reposent sur une présentation objective de lasituation de chaque exploitation. Lors d’une dernière réunion, a été pré-senté le revenu de chaque travailleur. Ce revenu est la résultante de troisfacteurs : la productivité de la main d’œuvre (Produit Brut par UTH), l’effi-cacité du système mis en place (EBE/Produit Brut) et le niveau d’endette-ment (Annuités/Produit Brut).

Economie

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TRAVAILLER EN GROUPE

A la recherche d’efficacitéEn formation depuis 7 ans, 15 éleveurs du Nord-Est du Finistère cherchent à maximiser la margebrute de l’atelier laitier. Ils sont tous d’accord : «Cette recherche d’efficacité passe par la maîtrise ducoût alimentaire. »

OCTOBRE 2006 - N° 8

Revenu Produit Brut EBE Annuités= x -

UTH UTH PB PB

Revenu / UTH = 92 000 €/UTH x 41% - 14%

Revenu / UTH = 25 000 €/ UTH

Graphique : Coût alimentaire des élevages du groupe

Source : Chambre d’agriculture-CER 29 - 2005

«La brochure des Chambres d’agricultures de Bretagne «Optimiser l’alimentation et laconduite» propose des repères de coûts alimentaires ambitieux. Cinq d’entre nous lesatteignent. Les sept autres vont y travailler.»

17 1721

28

2014

24 2126 26 28

21

32 3338

16 1614

13

2231

23 2723 24

2434

2730

28

0

10

20

30

40

50

60

70

El 1 El 2 El 3 El 4 El 5 El 6Moy. Groupe

El 7 El 810% meilleurs du 29

El 9 El 10 El 11Moy. 29

El 12

Coû

t en

€/

1000

l de

lait

FourragesConcentrés

DOSSIER

ALIMENTATIONHIVERNALE

Plan de développement durable : des résultats économiques partagés

grâce à une fertilisation modéréeet des fauches réduites. Nousorganisons fréquemment desrencontres pour améliorer nosconduites de pâturage. Pour lemaïs ensilage, c’est plus difficile.Les coûts de désherbage et de

semences augmentent régulière-ment. Nous sommes passés de460 € en 2001 à 505 € par haactuellement,” La surface enherbe a légèrement augmenté aufil du temps. Néamoins, le coûtmoyen des fourrages est restéstable à 190 € par ha de surface

fourragère. Les quantités et lecoût de concentrés baissent régu-lièrement. Les éleveurs du grou-

pe utilisent essentiellement lescéréales produites sur l’exploita-tion et du correcteur azoté pouréquilibrer le maïs. Ils sont vigi-lants sur les quantités distribuéeset renoncent en général auxconcentrés de production.Comme le souligne Céline Favéqui suit le groupe depuis ledépart, «Le travail en groupe eststimulant. La moitié des élevagesest maintenant à moins de 45 €de coût alimentaire pour 1 000litres de lait quand la moyennedépartementale est à 62 € (voirgraphique). Chaque poste decharge est analysé et comparéavec le reste du groupe pour sefixer les objectifs de la prochainecampagne.» Les éleveurs sontunanimes «C’est comme celaqu’on avance.»Ainsi, chacun connaît son ou sespoints forts et possède des pistess’il souhaite améliorer son reve-nu. Pour le groupe, la priorité estde sans cesse améliorer leur effi-cacité économique. L’ExcédentBrut d’Exploitation représented’ailleurs 41 % du Produit Bruten 2005, soit le niveau des 10 %meilleurs des études de grouperéalisées par les centres comp-tables. «Des marges de progrèsexistent encore. En groupe, nousne sommes pas isolés. Nousréfléchissons ensemble aux évo-lutions de nos systèmes de pro-duction»

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Isabelle Pailler - Chambre d’agriculture du Finistèreisabelle.pailler@finistere.chambagri.fr

OCTOBRE 2006 - N° 8

Des visitespour ouvrir le

champ despossibles

Une visite en Mayenne a permis de découvrir des protéagineux – lin (comme ici au premier plan) lupin ou méteil et leur utilisation par les vaches laitières.

Caractéristiques moyennes des élevages du groupe

La dimension économique

1,6 UTH288 200 litres de lait vendus

48 Vaches laitières60 ha SAU

Les produits

325 €/1000 litres LAIT (avec ADL)210 €/veau

780 €/vache de réforme

Le système fourrager

1,6 UGB /ha25% de maïs ensilage

505 €/ha de maïs ensilage90 €/ha d'herbe

190 €/ha SFP

L'efficacité économique

46 €/1000 litres de coût alimentaire314 €/1000 litres de marge brute

E.B.E. = 41% du PRODUIT BRUTE.B.E. (avant Main d'œuvre) = 270 €/1000 litres

Annuités = 80 €/1000 litres

Contrôle Laitier

12 OCTOBRE 2006 - N° 8

ANALYSE DU COÛT DE LA RATION

Le coût alimentaire mensuelEn réponse aux éleveurs désireux de disposer d’un tableau de bord, le Contrôle Laitier propose unnouvel outil permettant le suivi mensuel du coût alimentaire. A partir de données mensuellesd’alimentation et de production laitière, l’éleveur situe «en temps réel» l’évolution des coûts et peutainsi mieux réagir pour atteindre l’objectif fixé.

LL e coût alimentaire repré-sentant 55% des chargesopérationnelles, sa maî-

trise reste un levier clé pour la ren-tabilité de l’atelier laitier. Tous lessystèmes laitiers, quel que soit le

niveau d’intensification (lait/VL,% maïs) sont concernés. L’écartest de 27 €/1000 litres entre le 1/4économe et le 1/4 élevé en 2004(source : Bilan de campagneContrôle Laitier Ille et Vilaine).

Pour une meilleureefficacitééconomiqueLe coût alimentaire est bienconnu, cependant le lien se faitmal entre ce résultat annuel et lespratiques de rationnement auquotidien. D’où cette idée d’uncalcul du coût alimentaire «entemps réel» lors de l’appui tech-nique que l’on pourra compareravec l’objectif fixé. Cet outil a étémis au point en relation avec lePôle Herbivores des Chambresd’agriculture de Bretagne. Il estaujourd’hui diffusé en Finistère,Ille et Vilaine et Morbihan.La première étape de l’actionconsiste en une analyse desmarges de progrès au niveau ducoût alimentaire. L’éleveur et letechnicien passent en revue lescoûts fourragers, les rendements,les pratiques d’alimentation(qualité des fourrages, ingestion,complémentation) et l’efficacitéde la ration. Ainsi se dégage ungain potentiel au niveau du coûtalimentaire.En prenant en compte les priori-tés et les atouts/contraintes del’exploitation, l’éleveur définitsur quels aspects il souhaite pro-gresser. Il peut alors chiffrer avecle technicien l’objectif de l’année,passer par exemple de 55 à 50 €de coût alimentaire pour 1000 lde lait livrés.

Chaque mois, le coûtde la rationCet objectif est ensuite déclinéen repères mensuels, en s’ap-puyant sur les références du PôleHerbivores (présentées dans leguide Objectif Revenu) et cellesdes Contrôles Laitiers.

Exemple : tableau de bord édité pour le GAEC Piguel

Tableau de bord conçu par le Pôle Herbivores des Chambres d’agriculture de Bretagne

Réalisé

Objectif

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Alain Bourge - Contrôle Laitier Ille et Vilainealain.bourge@ille-et-vilaine-controle-laitier.fr

OCTOBRE 2006 - N° 8

Le coût alimentaire mensuel estla somme du coût des fourrages,des concentrés et des minérauxconsommés par lesvaches laitières chaquejour, divisée par le laitlivré quotidiennement.En pratique le calculpeut se faire le jour del’appui technique ousur la période écouléedepuis le précédent passage.Le coût de la tonne de fourragesest estimé à partir des chargesopérationnelles et du rendementvalorisé par ha, ces données étantpropres à chaque élevage.

Les quantités ingérées de four-rages par VL sont estimées à par-tir de l’ingestion moyenne

annuelle (source : Bilande campagne ContrôleLaitier Ille et Vilaine).Elles dépendent essen-tiellement de la pro-duction par vache etde la quantité deconcentrés consom-mée. Le coût des four-

rages est alors calculé.La dépense en concentrés etminéraux résulte des quantitésdistribuées par jour au troupeauVL et des prix des aliments.

Le coût de la ration est ensuitedivisé par le lait produit chaquejour (laiterie + vente directe +atelier veaux boucherie) pourobtenir le coût alimentaire dumois.

Réagir en “temps réel”Le résultat du jour est analysé auregard de l’objectif fixé. Il permetde tirer des enseignements sur laconduite du troupeau. Un écart àl’objectif peut être le résultatd’une consommation de four-rages stockés plus importante queprévue, d’une consommation deconcentrés élevée ou encore d’unniveau de production inférieur aulait attendu. Tous ces élémentssont analysés pour identifier lescauses et rectifier le tir, le caséchéant, pour la période à venir.Le conseil en rationnement dumois pourra être aussi comparé àl’objectif prévu. Ainsi l’éleveur etle technicien vérifient que l’onest bien dans l’axe défini. Le coûtalimentaire mensuel joue alorspleinement son rôle d’outil depilotage

A chaquesaison, un coût

de rationoptimum

Dans cet élevage déjà bien engagé dans la maîtrise technico-économique, la motivation ne faiblit pas pour recher-cher de nouvelles pistes d’amélioration. A la remise du BTE en avril, le conseiller Jean-Yves Cloteaux a présenté lenouvel outil de suivi du coût alimentaire : «ça m’intéresse de voir où sont les périodes moins bien maîtrisées. Partantde là, il sera possible de remettre en cause notre façon de gérer l’alimentation.»Après quelques mois de mise en place, la confrontation des courbes «réalisé-objectif» apporte des renseigne-ments. «En mars, c’est le printemps froid qui a pénalisé le coût alimentaire avec peu de pâturage. En avril-mai, onest bien dans les clous» commente Aurélien Piguel. Jean-Yves précise que là les concentrés sont supprimés et lesilo fermé.Pour l’éleveur, le côté visuel des courbes séduit. «Cette 1ère année, nous dressons surtout un constat précis. Nousmanquons de recul, mais c’est important de nous situer pour ensuite analyser les résultats par saison.»Pour Jean-Yves, cette première année sert aussi de calage. Plus d’une dizaine d’élevages de sa tournée est enga-gée dans une telle action.

Exemple de calcul du coût des fourrages au GAEC Piguel de Guipel (35)

«Aller au-delà duconstat annuel pourprogresser encore»

49 VL présentes (dont 9 taries)900 l de lait livré

. 14 Kg maïs à 32 €/T MS Coût fourrager/1 000 l : 26 € Coût concentrés/1 000 l : 32 €

Coût alimentaire/1 000 l : 58 €

. 2 kg herbe à 18 €/T MS

. 120 Kg correcteur N à 206 €/T

. 9 Kg AMV à 367 €/T

par VL

Troupeau

Coûts mensuelsSeptembre 2006

DOSSIER

ALIMENTATIONHIVERNALE

Reproduction

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VACHES LAITIÈRES

La reproduction en questions !La reproduction des vaches laitières, notamment des Prim’Holstein, est un sujet de préoccupation(travail, soucis, économique, organisation…). Il convient de faire la part des choses entrel’alimentation, la conduite, les événements sanitaires et la génétique. Le point en 10 questions.

1) Pourquoi ai-je des retoursen chaleur en dehors descycles ?

Des retours en chaleur anar-chiques et en dehors des cyclespeuvent signifier plusieurschoses. La vache peut avoir étéun moment gestante et un événe-ment a engendré la mort dufœtus ou la fin de sa nidation. Ilpeut s’agir de troubles infectieuxou de problèmes d’alimentation,voire de stress. On incriminesouvent l’herbe de printemps,riche en azote dégradable. Mais ilfaut se poser la question desavoir si la vache «a coulé» àcause de l’herbe ou si elle «acoulé» avant la mise à l’herbe etsi les chaleurs se sont mieuxexprimées ou ont été détectéesau pâturage. L’échographie pré-coce (vers 35 jours), pendant cespériodes critiques, est alors unoutil intéressant. Par ailleurs, lesvaches d’aujourd’hui ne sont pluscelles d’hier (variabilité descycles plus élevée entre 18 et 26jours). Une succession d’inter-valles entre chaleurs de 10 jourspuis 32 jours interpelle sur ladétection des chaleurs. La pre-mière est une chaleur intermé-diaire observée par excès et ladeuxième semble anarchiquemais en réalité il s’agit d’un mul-tiple de 2 cycles (10 + 32 = 42 soit2 fois 21 jours).

2) Pourquoi les chaleurssont-elles plus difficiles àobserver ?

Il y a plusieurs niveaux de répon-se. Tout d’abord, le temps passéà l’observation des chaleurs dimi-nue. Il convient alors de s’aiderd’outils pour aider à la détectiondes chaleurs (marqueurs de che-vauchement, peinture…).Par ailleurs, les animaux ont aussi

changé. Les cycles des vachessont en proportion plus fréquem-ment anormaux qu’avant (cyclesbloqués, irréguliers… )à mettre en relationavec la sélection sur lelait, le déficit énergé-tique ou encore les dif-ficultés au vêlage…Les chaleurs sont plusfrustres et les animauxsont en période ovulatoire sansrien manifester.Les chaleurs sont globalementplus courtes et le seul signe dechevauchement ne suffit plus àtoutes les repérer. Les signessecondaires répétés dans un lapsde temps (énervement, renifle-ment, léchage…) sont à analyser.S’ils sont observés de façon répé-tée même en l’absence de che-vauchements, il convientd’appeler l’inséminateur et decontinuer à observer l’animal parla suite.D’autres hypothèses de conduite

sont à avancer par ailleurs,notamment la planification desprévisions de chaleurs, l’état desbétons (+/-glissants), mais aussile déficit énergétique de début delactation ou encore les «arrière-effets» des interventions au vêla-ge ou des troubles du vêlage (nondélivrance, métrites…).

3) En quoi bien observer leschaleurs permet d’améliorerla fertilité ?

C’est une expression qui posequestion, puisque les vaches nonvues en chaleur ne sont pas insé-minées et ne rentrent donc pasdans le calcul de la fertilité ! Onpeut avoir une mauvaise détec-tion des chaleurs et de bonsrésultats de fertilité (peu de cha-leurs vues mais quand on insémi-ne ça prend du premier coup) et àl’inverse avoir une bonne détec-tion et une mauvaise fertilité(retours répétés ou «repeat bree-

ding»). Cependant«bien observer leschaleurs» est une prio-rité et veut aussi direune meilleure garantied’inséminer sur vraieschaleurs et au bon

moment par rapport à l’ovula-tion, en cela l’observation jouesur la fertilité.

4) Dans le contexte actuel,est-il encore nécessaired’avoir un veau tous les 12-13 mois ?

L’intérêt de faire vêler tous lesans est avant tout économique.Cependant, au cas par cas, allon-ger les lactations peut s’envisagerdans des troupeaux à fort niveaude production et avec de trèsbonnes persistances même si lagestion du quota et du renouvel-lement sont sans doute plus com-

OCTOBRE 2006 - N° 8

La reproductionen 10 questions

Les problèmes faisant suite au vêlage (nondélivrance) ont un impact majeur sur lareproduction, ces vaches doivent êtresurveillées

pliquées (impact sur le TBnotamment).Pour permettre de mieuxrépondre à cette question, denouveaux essais menés à laStation Expérimentale deTrévarez porteront sur le suivi delots d’animaux ayant des inter-valles entre vêlages de 18 moisavec un niveau de productivitépar vache élevé.

5) Faut-il continuer àinséminer dès 50 jours ?

Oui, on a tout intérêt. Le messageà retenir est plus précisément«inséminer à partir de 50 jours».C’est à ce prix que l’on atteintl’objectif d’un veau par vache etpar an. Dans cette logique il fautcommencer dès 50 jours aprèsvêlage c’est-à-dire sur une chaleursurvenant entre 50 et 70 jours, cequi correspond souvent à unedeuxième chaleur. Par ailleurs,pour les vaches à forte produc-tion, on observe un plateau defertilité au-delà de 50-70 jours quiexplique que le gain marginal nejustifie pas d’attendre.Démarrer avant 50 jours conduità des lactations courtes et l’IAinterviendrait alors que l’involu-tion utérine n’est pas achevée.

6) Pourquoi la fertilitéévolue-t-elle d’une annéesur l’autre ?

D’une part, il y a toujours des dif-férences d’une année sur l’autre,ce n’est pas tout à fait le mêmetroupeau (renouvellement), ni lemême maïs, ni la même herbe etla même météo. D’autre part, lafertilité est un chiffre moyen quivarie d’autant plus que le trou-peau est petit (sur un troupeau de30 vaches, une vache de plusfécondée en IAP signifie + 3,3 %de fertilité en plus !). Retournervoir les données individuelles (àla vache) est souvent suffisantpour trouver les facteurs explica-tifs. Une année peut se caractéri-ser par exemple par des nondélivrances puis métrites dues àdes gros veaux ou des jumeaux,ce qui entraîne une dégradationde la fertilité sans pour autantqu’il y ait un problème de condui-te ou d’alimentation générale.

7) La génétique explique-t-elle cette fertilité ?

Une part de la diminution de lafertilité est liée à la sélection pas-sée notamment sur le lait (corré-lation négative) et c’estaujourd’hui admis. De manièreindirecte, la sélection sur le lait ainflué sur la capacité des ani-maux à mobiliser leurs graisses età maigrir et sur leur moindrecapacité à secréter des hormonesde cycle et de gestation. Ceciexplique la tendance globale,cependant pour une même géné-tique on observe une très fortevariabilité de performances dereproduction qui montrent que lagénétique n’explique pas tout.Enfin, prendre en compte lesindex fertilité dans les accouple-ments et gérer la sélection aussigrâce à la voie femelle sont desleviers forts pour améliorer la fer-tilité à moyen terme.

8) Et pourtant on trouve destroupeaux fertiles et avec plusde 10 000 kg par vache ?

C’est vrai. Leur proportion estbeaucoup plus faible que ceux àbonne fertilité et productivitéplus faible. Dans ces élevages,sans doute, les autres facteurs derisque sont maîtrisés : la condui-te, l’alimentation et le sanitaire.Par ailleurs, il convient de préci-ser la signification de «perfor-mant en reproduction». Celasignifie-t-il que la fertilité estbonne (taux de réussite en IAP) ?que la fécondité est bonne (inter-valle entre vêlages) ? Les deuxn’ont pas la même signification.

9) Les maladies infectieusesexpliquent-t-elles aussicette baisse ?

De manière collective, non. Ils’agit sans doute de réponsesdans certains élevages. On parlesouvent de fièvre Q, de chlamy-dioses ou de néosporose.Toutefois, le poids relatif de cesagents est très faible et reste mar-ginal. Les causes infectieuses nedoivent être recherchées qu’enseconde intention et dans des cir-constances précises : avorte-ments, retours tardifs et selondes protocoles qui restent à fina-liser. Ces maladies sont difficilesà diagnostiquer avec certitudemême si leurs rôles peuvent êtrefortement suspectés dans cer-tains cas. Les stratégies de maîtri-se ne sont pas bien établiesaujourd’hui. Les problèmesautour du vêlage (non délivrance,vêlages difficiles, métrites… ) ontun impact fort et quasi-systéma-tique, d’où l’importance dessoins post vêlage et du suivi deces vaches à problèmes.

10) On entend beaucoupparler de vêlages groupés,est ce vraiment concevableavec la fertilitéd’aujourd’hui ?

Oui et non, car la fertilité estcertes un pré-requis mais grouperles vêlages permet de se focaliseret s’organiser sur des tâches spé-cifiques par période : les vêlages,puis l’observation des chaleurs,puis les IA. Cela permet aussi degérer l’alimentation dans lapériode de reproduction sans les«à-coups» que l’on connaît envêlages étalés, liés au calendrierfourrager et à la gestion duquota. De même, à long terme,cela permet de sélectionner deslignées de vaches plus fertiles. Ilfaut donc aussi voir le groupagedes vêlages comme un outil degestion de la reproduction et nonune fin en soi. Ainsi le regroupe-ment des vêlages pourrait mêmeconstituer un moyen d’améliorerla reproduction dans certains éle-vages. Le suivi d’un réseau d’ex-ploitations groupant les vêlagespermettra de préciser cetteréponse

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Vincent Jégou et Dominique Jouanne - Chambres d’agriculture de Bretagnevincent.jegou@cotes-d-armor.chambagri.fr ; dominique.jouanne@finistere.chambagri.fr

OCTOBRE 2006 - N° 8

Allonger l’IVV dans les troupeaux à fortniveau de production est envisageable,Trévarez va tester l’intérêt de cette conduite

SANTÉ

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DU NOUVEAU SUR LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE

Le paquet hygiène côtéélevageEntré en application au 1er janvier 2006, le paquet hygiène est avant tout une synthèse desréglementations existantes pour assurer la sécurité alimentaire de la fourche à la fourchette. S’ilssont le dernier maillon concerné par certaines des exigences, les éleveurs y sont pourtant bienpréparés, via la Charte des Bonnes Pratiques d’Elevage et le guide de bonnes pratiques d’hygiène enproduction fermière notamment.

LL oin d’être une réglemen-tation supplémentaire,le paquet hygiène,

reprend dans 8 textes, ce qui étaitjusqu’alors écrit dans 17 direc-tives européennes. Son but ?Simplifier et prendre en comptesur un même niveau l’hygiènedes aliments pour les hommes etles animaux. Il est en placedepuis le 1er janvier 2006. On enretrouve d’ores et déjà quelquespoints dans les règles de condi-tionnalité des aides pour 2006.Les acteurs de l’agroalimentaire(abattage, transformation..)étaient déjà concernés par lesgrandes lignes du paquet hygiè-ne. Désormais, les règles sontidentiques pour tous les acteursde la chaîne alimentaire. Les éle-veurs sont donc directementconcernés, en tant que produc-teurs de denrées alimentaires(lait, viande), producteurs et utili-sateurs d’aliments pour animaux.

Si des nouvelles exigences appa-raissent, les éleveurs de bovinsont déjà pris une longueurd’avance avec la Charte desBonnes Pratiques d’Elevagenotamment.

La première étape :se faire «enregistrer» L’administration doit connaîtretous les acteurs des secteurs ali-mentaires. Concrètement, denombreux éleveurs sont déjàenregistrés via leur n° SIRET. Iln’y a alors aucune démarche àentreprendre. Dans le cascontraire, il faut s’adresser aucentre de formalité des entre-prises ou à la Chambred’Agriculture de son départe-ment.

L’éleveur, responsablede l’hygiène del’exploitationCe n’est pas une nouveauté, lepaquet hygiène impliqueque l’éleveur enregistreet conserve les informa-tions sur : - Les produits qu’il achè-te, (animaux, alimentspour animaux), qui lui afourni et quand ?- A qui il vend ses produits (ani-maux, lait, aliments pour ani-maux, paille, céréales…), etquand ?Les éleveurs sont responsables dela qualité sanitaire de ce qu’ilsproduisent. Ce qui leur estdemandé aujourd’hui, c’est d’as-

surer qu’ils ont de bonnes pra-tiques d’hygiène dans la produc-tion des aliments pour animauxet des denrées alimentaires. C’estpour cela qu’il est conseillé derespecter des Guides de BonnesPratiques d’Hygiène.Pour un métier donné, un Guidede Bonnes Pratiques d’Hygiènerassemblera toutes les recom-mandations (bonnes pratiquesd’hygiène, enregistrement decertaines pratiques…) pour éviterd’avoir des problèmes sur lesproduits vendus ou consomméspar des animaux qui entrerontdans la chaîne alimentaire. Un éleveur de vaches laitières, deporcs, qui produit aussi descéréales devra ainsi suivre lesguides de bonnes pratiques d’hy-giène relatifs à la productionbovine, la production porcine etla production végétale.Les guides, qui sont en coursd’élaboration par la professionagricole, devront être validés parl’administration. Une fois qu’ils

seront validés, l’admi-nistration reconnaîtraque les éleveurs qui lesappliquent sont enrègle. L’éleveur aura à partici-per si besoin au rappel

des produits susceptible de pré-senter un défaut de sécurité. Si malgré l’application desbonnes pratiques, l’éleveur aconnaissance qu’un des produitsde l’exploitation peut être dange-reux, il doit en informer l’admi-nistration et son client.

OCTOBRE 2006 - N° 8

L’exploitantresponsable

de ses produits

L’éleveur doit consigner lestraitements sur un registre

“Simplifier ce qui peut l’être, supprimer ce quin’a pas lieu d’être”.C’est ainsi qu’un des orateurs des 1ères rencontresdes Laboratoires Publics de l’Ouest qui se sontdéroulées à Josselin (56) le 12 avril dernier a conclusa démonstration sur l’intérêt du paquet hygiène. Résumons : les réglementations empilées au fil dutemps amenaient à rechercher toujours plus desécurité alimentaire par l’application de plan decontrôles bactériologiques assez uniformes des pro-duits finis.Loin d’être une réglementation de plus, le paquethygiène est une synthèse et un «toilettage» desréglementations existantes. Il a plusieurs mérites :- Il différencie clairement les critères de sécurité

(germes susceptibles de générer une toxi-infection

alimentaire) et les germes d’hygiène (traceurs sui-vis pendant la fabrication et pris en comptenotamment pour établir la durée de vie des pro-duits).

- Il repose sur l’analyse et la maîtrise des risques etne prévoit que les analyses strictement néces-saires : par exemple sur des produits qui subissentun traitement thermique, on ne recherchera plussystématiquement des bactéries, puisqu’elles sontdétruites par ce traitement.

Dans tous les cas, l’analyse de risque doit intégrertoute la vie du produit de sa fabrication à saconsommation. Elle intègre donc la nécessité d’in-former le consommateur sur la maîtrise des risques.Elle prévoit des mesures renforcées pour des pro-duits destinés à des populations sensibles (nourris-sons…).

Le paquet hygiène : «une réelle opportunité» ENTENDU, VU, LU…

Comment s’y préparer ?Même s’il n’est pas possibleaujourd’hui de lister toutes lesrecommandations qu’il y auradans les guides de bonnes pra-tiques, un certain nombre d’élé-ments sont déjà inscrits dans le«registre d’élevage» que les éle-veurs doivent tenir à jour.Ils se sont également dotés d’unoutil qui répond en partie à cesnouvelles exigences : la Chartedes Bonnes Pratiques d’élevage.Elle aborde en effet : - l’hygiène de l’alimentation :conservation et distribution desfourrages ; stockage ; eau propre- l’hygiène de la production lai-tière : nettoyage du tank, deslocaux, du matériel, contrôle dela machine à traire… - l’hygiène et bien être des ani-maux : propreté des animaux,bonne aération des bâtiments...- la traçabilité : identification desanimaux, registre d’élevage (fichedescriptive de l’exploitation, car-net des traitements sanitaires,conservation des ordonnances,conservation des documentsassurant la traçabilité des ali-ments achetés), tri et rangementdes médicaments, marquage desanimaux en cours de traitement

pour éviter une contaminationdu produit (lait et viande) à lacommercialisation…Toutes ces mesures se retrouve-ront dans le guide de bonnes pra-tiques d’hygiène officiel. Lesprofessionnels ont obtenu del’administration que la chartepuisse être l’outil d’applicationdu paquet hygiène dans les éle-vages de bovins. La charte devraévoluer l’année prochaine pourque ses 125 000 adhérents soientbien armés. Les éleveurs qui ont en plus unatelier de production fermière, sesont déjà dotés d’un «Guide desBonnes Pratiques d’Hygiène de laproduction fermière» qui les aideà prouver leur maîtrise sanitairesur cette partie spécifique de leurmétier

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Caroline Godefroy, Institut de l’Elevagecaroline.godefroy@inst-elevage.asso.fr

Marylise Le Guénic, Chambres d’agriculture de Bretagnemarylise.leguenic@morbihan.chambagri.fr

OCTOBRE 2006 - N° 8

A la Toussaint 2005, l’épisode des steaks hachés surgelés contaminés parle colibacille O157H7 a entraîné le déploiement grandeur nature duPaquet Hygiène : traçabilité des lots, information du grand public, rappelciblé des consommateurs ayant acheté le produit incriminé grâce à leurcarte de fidélité ou avec l’appui des banques, enquête sur la contamina-tion : la traçabilité a fonctionné tout au long de la chaîne, et le grand dis-tributeur, prêt à affronter la réglementation de janvier 2006, a su l’utiliserpour d’une part gérer la crise et d’autre part rassurer ses clients.

Faire de la réglementation une force

Renouvellement

18 OCTOBRE 2006 - N° 8

ALIMENTATION DES VEAUX

Améliorez vos conditions de travailDifférentes enquêtes réalisées dans les élevages laitiers nous ont montré qu’en Bretagne 80 % desveaux sont élevés au lait entier en 2 repas par jour. Le temps de travail d’allaitement des veaux dansles élevages du réseau ETRE (Equilibre-Travail-Revenu-Environnement) suivi par les Chambresd’agriculture de Bretagne va de 1 à 6 heures par semaine. Cette forte variabilité s’explique par uneplus ou moins bonne adéquation entre le bâtiment et le système d’alimentation des veaux. Il est plussimple d’adapter le système d’alimentation des veaux au bâtiment plutôt que l’inverse. Par ailleurs,les systèmes d’alimentation peuvent être simplifiés.

LL e bâtiment veau estcaractérisé par sa taille,sa conception et ses

équipements. La taille est généra-lement adaptée à l’effectif desveaux à élever sur une période de3 mois. En clair, des naissancesgroupées sur 3 mois nécessite-ront autant de places que d’ani-maux élevés sur l’année (femellesou mâles). A l’inverse pour des

vêlages étalés, il faudra se référeraux 3 mois successifs pendantlesquels les naissances sont lesplus nombreuses. Pour la tailled’une case, se baser sur 1,5 à 2 m2

par veau, sachant que si vousavez un DAL, vous ne pouvezavoir que 2 cases. Si vous alimen-tez au lait fermenté l’idéal serad’avoir 3 cases, 1 par tranche de 3semaines. Lorsque le lait est dis-

tribué individuellement la gran-deur de la case importe moins.Autre élément à prendre encompte, c’est l’éloignement entrela nurserie et la laiterie et l’acces-sibilité pour l’apport de fourrages(foin, ensilages, paille).Enfin, le nombre de porte-seauxest important car il conditionnela facilité ou non de distribuerlait, eau et alimentation solide.

Systèmes d'alimentations favorables à l'amélioration des conditions de travail

Une étude menée en 2003 entre l’EDE du Finistère, le Contrôle Laitier et Coopagri Bretagne avait montré que l’aspect économiquen’était pas un argument de choix d’un plan lacté entre lait entier et aliment d’allaitement. Par contre, c’est la praticité du système quiétait primordiale.Il s’agit donc de choisir son système d’allaitement en fonction de l’équipement et de l’éloignement par rapport à la laiterie. Idem pourles fourrages, si l’apport de maïs est compliqué l’éleveur choisira un régime foin concentré.

Auge Auge + cornadis Auge Auge + cornadis

L1 L3 L5 L3 L5* Tous régimes

2 casesavec porte seau L1 L3 L3 L1*

sans porte seau L2 (L5) L4 (L5) F2 ouF4 ou

F5

F1 ouF2 ouF4 ou

F53 cases

avec porte seau L1 L3 L3 L5*

sans porte seau L5 L5*

Tous régimes

4 cases et +avec porte seau L1 L3 L3 L1*

F2 ouF3 ouF4 ou

F5

Bâtiment accessible au tracteur

Bâtiment difficilement accessible au tracteur

Cases individuelles (avec porte seau)

Nurserie éloignée de la laiterie

(> 50 m)

Nurserie proche de la laiterie

(< 50 m)

* prévoir un système de transfert de lait

L5*

(et quelques cases individuelles de 0 à 7 jours)

Votre bâtiment veaux (naissance - sevrage)

Fourrages + concentrés

cases collectives

sans porte seau L5

Alimentation lactée

Les phases d’allaitement Les régimes (fourrages - concentrés)L1 lait entier en individuel F1 foin/paille + concentré très fermentescible + finement broyé (blé, orge)L2 lait entier au DAL F2 foin/paille + concentré peu fermentescible (maïs grain, granulé veau)L3 lait reconstitué individuel F3 ensilage maïs ou herbe + concentréL4 lait reconstitué DAL F4 ration mélangée (50 % ensilage maïs, 38 % céréales, 10 % soja, 2 % AMV)L5 lait fermenté (yoghourt) F5 ration sèche du commerce

Le RéseauETRE bénéficiedu soutien de

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Jean-Yves Porhiel – Chambres d’agriculture de Bretagnejyves.porhiel@finistere.chambagri.fr

OCTOBRE 2006 - N° 8

Des adaptations possibles

Un chariot d’alimentationdes veaux avec unepompe à lait inox etpistolet de distribution. Leprix de ce produit se situeautour de 1 350 €.

Pour le lait fermenté : on peut utiliser une cuve depréparation montée sur chassis et équipée ou nond’une pompe de distribution

le lait fermenté en bac collectif : bacmonté sur potence ou conduit en PVCconduisant le lait depuis le couloir depassage jusqu’au bac

le fourrage avec des râteliers bienplacés ou très facile à alimenter

Pour éviter de rentrerdans la case

pour distribuer

Les systèmesd’allaitement En allaitement des veaux, il exis-te deux produits : lelait entier et le laitreconstitué et 3 moda-lités de distribution : ladistribution indivi-duelle au seau adaptéeà tous les produits, lebac à tétines pour ladistribution des laits fermentésou du lait chaud en case collecti-ve, le DAL pour tous les types deproduits. Un dernier cas se ren-contre de temps en temps, c’est

l’alimentation sous la mère. Danstous les cas en lait reconstitué, ilfaut opter pour la préparationcollective et un repas par jour.

Le pôle Herbivores desChambres d'agriculturede Bretagne travaille surles voies possibles desimplification des planslactés (exemples : 6repas par semaine, un

repas par jour en lait entier, planlacté constant ou modulé partranche de 3 semaines). Des réfé-rences seront diffusées dans lesmois qui viennent.

Pour l’alimentation sèche, le foinou la paille sont généralementmis à disposition dans un râtelier.Les ensilages sont distribuésessentiellement dans une auge.Par contre, le concentré est distri-bué dans un seau, une auge, unalimentateur voire un DAC. Si leconcentré est très fermentescible(blé par exemple) l’individualisa-tion est indispensable et dans cecas le cornadis est nécessaire.Il n’y a pas de système parfait,chacun a ses avantages et seslimites

Préparationcollective et unrepas par jour

Lorsque la nurserie est éloignée de la laiterie le transfert de lait doit être automatisé à l’aide d’une pompe ou le choixdoit s’orienter vers le lait reconstitué ou le lait fermenté. Il existe alors différentes solutions : la pompe de type videcave (le prix d’une pompe de ce type varie de 100 à 400 €), une ancienne pompe à lait de machine à traire ou unepompe de transvasement auto amorçante en inox (de 550 à 600 €).

Bien entendu, il faut y rajouter la tuyauterie, les vannes et les commandes électriques. Voici en photos les différentes possibilités

Elevage des génisses

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VÊLAGE PRÉCOCE

Il faut transformer l’essai !Aujourd’hui, l’intérêt du vêlage précoce en race laitière est démontré. Toutefois, la moyenne d’âge aupremier vêlage dans les élevages bretons est tardive (30 mois). L’analyse des résultats de BovinsCroissance du Morbihan prouve la faisabilité de faire vêler jeune. Ces résultats portent sur 75élevages correspondant à 2 600 génisses.

MM ajoritairement, lesélevages adhérant àBovins Croissance

font vêler leurs génisses en des-sous de 28 mois. Un tiers d’entreeux procède à des vêlages com-pris entre 25 et 26 mois.

Rechercher des GMQsupérieurs à 750 gpar génisse estnécessaireLe vêlage dit «précoce» passe parune maîtrise technique pouvants’adapter à bon nombre d’éle-vages. “Bien démarrer” le veaureste un point essen-tiel, mais il ne faut passous-estimer lespériodes suivantesnotamment les phasesde pâturage. Chez lesadhérents BovinsCroissance duMorbihan en 2005, lesgénisses du quart supérieur attei-gnent 215 kg à 6 mois, 470 kg à18 mois soit respectivement 15 et28 kg au-dessus des objectifs,soit un mois d’avance sur lescroissances objectives.Pour les deux tiers des adhérents,les croissances des génisses de la

naissance à la pre-mière inséminationartificielle sont de760 g/jour. Ceniveau de GMQ estnécessaire et permetde faire vêler lesgénisses à plus de

640 kg vif à 26 mois. En compa-raison, une diminution de seule-ment 75 g par jour entraîne aubout de 26 mois une réductiondu poids des animaux de 60 kg.Ceci est considérable et se traduitpar des génisses très légères aprèsvêlage que l’on peut évaluer à510 kg vif.

L’âge à la premièreIA pourrait encoreêtre réduitQuel que soit l’âge au premiervêlage des élevages suivis, lapesée des génisses met en évi-dence des poids à la premièreinsémination artificielle supé-rieurs à 420 kg (tableau 1). Eninséminant à 400 – 410 kg, objec-tif raisonnable, l’âge au vêlagepourrait encore être réduit d’un àdeux mois d’où une économieimportante sur l’alimentation.En effet, une génisse consommeenviron 10 kg de MS par jour enfin de gestation.

Une génisseconsomme 10 kgde MS/jour en fin

de gestation

Le jugement à l’œil sous-estime très souvent le poids

Tableau 1 : Age au vêlage et performances

Le poids à l’IA dépasse les 420 Kg Source : Bovins Croissance 56

Vêlage 25 – 26 mois Vêlage 27 – 28 mois Vêlage 29 – 30 mois

Age moyen 1ère IA 16 mois + 23 jours 17 mois + 20 jours 19 mois + 10 jours

Poids à la 1ère IA 429 kg 448 kg 442 kg

GMQ – Naissance - 1ère IA 764 g 760 g 684 g

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Pierrick Messager - Bovins Croissance 56pierrick.messager@morbihan.chambagri.fr

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Des vaches deréforme lourdesL’analyse des résultats de BovinsCroissance a également porté surles vaches de réforme (voirTableau 2). Un échantillon de880 vaches a permis de vérifier lacapacité d’alourdissement despoids de carcasse en racePrim’Holstein et remis en évi-dence la relation entre le poidsdes génisses et le poids desréformes. Le poids moyen car-casse du quart supérieur des ani-maux abattus est de 366 kg.Leurs performances se sontmontrées supérieures à lamoyenne à toutes les étapes deleur croissance.Cette analyse des résultats a éga-lement mis en évidence un clas-sement de meilleur niveau pourles vaches lourdes avec 40 %d’animaux classés 0 contre 17 %pour la moyenne. L’âge à l’abat-tage est également prépondérantdans les résultats, on constateune amélioration de 48 kg depoids de carcasse par année devie en plus

Tableau 2 : Etude d’un échantillon de 880 vaches de réforme abattues et retour sur leurs poids de génisse

Bien élever les veaux et vieillir les vaches favorisent l’alourdissement. Source : Bovins Croissance 56Le poids de carcasse augmente avec l’âge au vêlage pour des abattages 2004/2005

Denrées alimentaires, produits industriels, pharmaceutiques : aujourd’huipeser est une action constante de notre monde. De l’unité la plus faible àla plus importante, notre environnement quotidien est entouré de poids.Utilisée pour les génisses, la balance est un outil moderne adapté. La pré-cision ainsi obtenue permet defaire vêler les animaux en res-pectant les objectifs fixés.Pour un vêlage à 24-26 mois,le gain mensuel est de 23 kg.Sans balance une évaluation àl’œil entraîne très souvent deserreurs se traduisant par unallongement de la durée d’éle-vage de deux à trois mois,c’est une des principalescauses de la moyenne élevéeau vêlage des génisses bre-tonnes.La pesée des génisses est àréaliser deux à trois fois par annotamment au moment de lamise au pâturage, à la rentréeà l’étable, et si possible endébut d’été. Cette opérationnécessite environ une heurede travail pour peser une qua-rantaine d’animaux. EnBretagne, les contrôles de per-formances, Bovins Croissanceet Contrôle Laitier proposentce type de service.

La balance, un outil moderne

L’utilisation de la bascule conduit à uneréduction des coûts d’élevage

1/4 supérieur Moyenne 1/4 inférieur

Poids naissance 41 kg 41 kg 41 kg

Age à l’abattage 6 ans + 3 mois + 8 j 5 ans + 4 mois + 19 j 4 ans + 3 mois + 7 j

Poids carcasse 366,5 kg 318,6 kg 270,2 kg

Classement carcasse

17% 3% O 40%

83% 97% P 60%

Poids à l’âge de :

6 mois 197 kg 186 kg 181 kg

9 mois 263 kg 247 kg 240 kg

12 mois 333 kg 313 kg 300 kg

15 mois 396 kg 373 kg 359 kg

18 mois 463 kg 435 kg 417 kg

Mécanisation

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TRACTEUR DES CHAMPS EN CUMA, MATÉRIEL ET CHANTIER EN COMMUN

L’union fait la force !L’investissement dans un tracteur de forte puissance est rarement justifié dans les exploitations depolyculture–élevage de Bretagne, du fait du peu d’heures nécessitant de la puissance. Eric Le Graetadhérent à une CUMA tracteur des Côtes d’Armor témoigne.

PP armi ce groupe d’agri-culteurs de la mêmecommune, la réflexion

sur la traction a démarré à l’au-tomne 2002, lorsque l’un d’entreeux a étudié le remplacement deson tracteur principal de 80 cvpar un 100 cv. «La somme qu’ilavait à mettre entre la reprise duvieux tracteur et le prix d’achatd’un neuf était trop importante»,relatent Eric et Laurence Le Graetqui exploitent l’EARL deLezefranc à Locarn.

Du travail encommun au matérielcommunIl y avait déjà une habitude dutravail en commun. «Nous étionsquatre à nous entraider pour leschantiers de semis de céréales etde récolte de paille par exemple».Les chantiers étaient effectués encommun : deux tracteurs atteléssur charrue retournaient la terreet un troisième muni d’un appa-reil avec combiné semait. D’où laproposition d’acheter un tracteurà plusieurs, chacun revendantson tracteur le plus puissant. «Iln’y a pas eu de reprise globale,chacun s’est débrouillé de soncôté». Les calculs ont cependantmontré l’intérêt de l’opération à

moyen terme. Sur le groupe, troisétaient adhérents depuis l’origineà la CUMA du Menhirde Locarn créée en1982. Avec l’arrivéed’un autre exploitant,la création d’une sec-tion tracteur à cinq ausein de la CUMA s’estimposée.

Optimiserl’organisation deschantiersL’idée était de pouvoir semer enremplaçant les deux tracteurs dulabour par un seul équipé d’uneplus grosse charrue. La section a

pris forme en avril 2003 avec l’ac-quisition d’un tracteur de 195 cv

et d’une charrue 6corps. La charrue a lamême largeur de tra-vail (3 mètres) que celledu combiné. En échan-ge de cet investisse-ment, du matériel a étérevendu : quatre trac-teurs (2 de 110 cv, un

de 125 et un de 145 cv), ainsi quecinq charrues (3 quadrisocs etdeux cinq socs).Quatre kilomètres séparent lesdeux exploitations les plus éloi-gnées, le tracteur est logé à mi-distance dans la plus centrale.L’organisation commune est trèspoussée : dans 4 des exploita-tions, les semis de céréales sontprécédés d’un labour. Si la char-rue est attelée, dans les jours quisuivent, toutes les terres du grou-pe sont labourées avec uneentraide qui ne s’arrête pas auxbornes de l’exploitation : «celuiqui est prêt le premier le matindémarre et un autre peut prendrele relais pour finir ses terres»témoigne Eric. Les 150 hectares

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“Chacun arevendu son

tracteur le pluspuissant”

«Avec un volume de 933 heures effectuées en 2005, l’utilisation du tracteurse situe dans la zone optimale à la CUMA du Menhir» rapporte Eric Le Graet.

Tableau 1 : « repères d’utilisation annuelle » (Forum Agrofutur 2006)

L'utilisation annuelle d'un matériel permet d'analyser si l'investissement est justifié à partir desrepères ci-dessus

Outil minimale optimale maximale Et chez moi ? Tracteur 500 heures 800 1300Charrue 150 ha 300 400Remorque 12 t 500 voyages 750 1500Semoir 100 ha 120 200

Epandeur 300 épandages 500 800

Tonne à lisier 500 voyages 800 1200

de ce chantier sont ainsi effectuésen une centaine d’heures y com-pris les déplacements ! L’organisation va même plusloin, puisque les adhérents s’or-ganisent pour semer des variétésidentiques. L’achat de semencesest groupé (sous forme de « bigbags » de 600 kg) et lors du semiscela ne nécessite que quatrepesées de réglage.

Un volumed’utilisation pour unoptimuméconomiquePour un matériel donné, sescharges par hectare diminuentlorsque la surface travaillée aug-mente. Cette surface potentiellede travail pour un matérieldépend de trois composantes : ledimensionnement du matériel,l’organisation du travail, lenombre de jours où le travailpeut être réalisé sur la période(les «jours disponibles»).En fait la surface optimale(tableau 1) est celle qui permet dediluer au mieux le coût de méca-nisation tout en maintenant lerisque climatique à un niveauacceptable. (Forum Agrofutur2006)Le renouvellement du tracteurétait initialement prévu au bout

de cinq années. «Ce sera peut-être six» ajoute Laurence qui pré-cise «l’usure des pneus seral’élément de décision, car leurremplacement coûterait près de5 000 € (plus de 30 000 F)» .

Un intérêtéconomique et unintérêt du point devue travailLa mécanisation est le deuxièmeposte de charge des exploitationslaitières, mais il y a beaucoup dedifférences entre exploitations.Dans le réseau d’Elevage ETRE, lescoûts de mécanisation varient dusimple au double entre le 1/4 infé-rieur et le 1/4 supérieur (tableau 2).Au sein de la section tracteur dela CUMA, la simulation dedépart portait sur un investisse-ment de 93 000 € (entre tracteuret charrue), mais l’inconnue sesituait sur le volume réel d’utili-sation. Même du point de vue duseul amortissement sur 5 ans,l’investissement dans ce tracteurprésente un intérêt économique,«alors si on tient compte qu’ilvaut encore une belle somme enreprise, c’est d’autant plus vrai ! »

L’objectif initial était de rentabili-ser les outils. «Avec du recul, onconstate un autre intérêt, le faitd’avoir un tracteur plus puissanta permis de gagner en temps detravail sans perdre en qualité detravail». Il a aussi permis degagner en confort. L’utilisation dece type de matériel à haute tech-nologie, par la programmationdes vitesses ou de plusieursmanœuvres en appuyant sur unseul bouton présente unemoindre pénibilité

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Philippe Cadoret - Chambres d’agriculture de Bretagnephilippe.cadoret@cotes-d-armor.chambagri.fr

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«cumuler économie de coûts et économie detemps : il n’y a pas photo ! »

Les CUMA de l’Ouest proposentun diagnostic appelé Mécaflashpour analyser rapidement lesbesoins en traction de forte puis-sance dans une exploitation etcalculer un niveau objectif decharges de mécanisation.

Mécaflash : un outil pouranalyser lamécanisation

Tableau 2 : « Des repères économiques pour se comparer »

EARL de Lezefranc

Coûts / ha SAU faibles Moyenne élevés (résultats 2004-2005)

Mécanisation totale/ ha SAU 307 437 591 410

dont : Travaux Tiers (Ch. Opér.) 99 92 91 112

Mécanisation (Ch. Structure) 208 345 500 297

Mécanisation Totale en % Produit Total 18% 19% 20% 17 % PT

Coûts de mécanisation Données Réseau ETRE 2003

Eric Le Graet témoignera lors desPortes Ouvertes

Objectif Revenu et TravailMécanisation, Bâtiment

Plus de détails dans Cap Elevage de novembre et sur www.synagri.com

33 visites d’exploitationspour faire les bons choix

entre le 20 novembre et le 15 décembre.

BâtimentEquipements

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LAGUNAGE DES EFFLUENTS PEU CHARGÉS

Réussir l’étanchéitéLe lagunage est une des solutions efficaces et agréées pour gérer les effluents peu chargés d’élevagelaitier. Réalisé dans le sol naturel, il est très économique. Il faut cependant bien étudier le sol etréussir son étanchéité. Un polymère expansif peu parfaire l’imperméabilité à faible coût.

DD epuis 2002, de nom-breuses filières sontvalidées pour gérer les

effluents peu chargés d’élevagelaitier. Elles permettent de sup-primer les contraintes d’épanda-ge, onéreuses en transport et entemps de travail.Le lagunage est la solution lamoins coûteuse. Surtout s’il estréalisé dans le sol naturel. L’étudepréalable du terrain doit confir-mer un sol profond argilo–limo-neux avec peu de sables et sanshydromorphie. Sur le triangle detexture (ci-dessous), il doit sesituer dans la zone C ou D, ce quicorrespond à une perméabilitéinférieure à 10-6 m/s. Il doit êtrefacilement compactable. Uneétude du profil de sol etdes analyses à plusieursprofondeurs sontnécessaires pour déter-miner la capacité duterrain à accueillir dulagunage naturel. Dansla négative il est tou-jours possible de réaliserles bassins en géomembrane.

Cette solution, quoique plus coû-teuse, reste compétitive avec un

système de traitementpar épandage sur prai-rie.La qualité du terrasse-ment est le facteur cléde réussite. Le site doitêtre protégé par un petittalutage et les eaux deruissellement écartées

du site. Les bassins sont réalisésavec une grande précision dansles niveaux car le transfert se faitpar trop plein d’un bassin àl’autre. Les pentes des berges nedépassent pas 1 m de dénivelépour 2 m (pente de 50 %). Cetterecommandation est à modulersuivant la nature du terrain etpeut aller jusqu’à un rapport de1 m de dénivelé pour 2,5 m. Lecompactage est réalisé mécani-quement avec le meilleur maté-riau trouvé dans le sol (le plusargileux). Le fond est compactépar couches de 20 à 30 cm. Aufinal, on rapporte un peu de terrevégétale sur les berges pour unréensemencement rapide degazon.

Remplir au plus viteLe remplissage des bassins doitêtre immédiat au risque de voirles parois se dessécher et le sol secoloniser par les taupes. Si besoinon apporte de l’eau externe.Malgré tout l’étanchéité n’est pasimmédiate. La terre doit toutd’abord «boire» et se gonfler.Cependant, le meilleur moyend’atteindre rapidement l’étan-chéité est la mise en service rapi-de de l’installation. En effet, lesdépôts apportés par les effluentsvont colmater les microfissures.C’est pourquoi l’automne et l’hi-ver sont les meilleures périodesde réalisation.Au bout de quelques mois lesbassins doivent retenir l’eau. Sice n’est pas le cas il est encorepossible de traiter avec un poly-mère expansif. Le produit épan-du en surface comble les fissureset augmente jusqu’à 200 fois sonvolume afin de les obstruer. Ensurface une pellicule se formeavant de précipiter et tapisser lefond des bassins. Pour un coût de300 € on peut traiter 280 m2 debassins.

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La mise en eau desbassins doit êtrerapide pour éviter ledessèchement .

Les zones C et Dsont à privilégierpour la réalisationdes lagunesnaturelles

Travaux à réaliser

l’automne oul’hiver

Source : Institut de l’Elevage

L’Institut de l’Elevage a engagé une étude de faisabilitésur la production de broutards, de Jeunes Bovins et degénisses de boucherie « non OGM » afin d’évaluer quellesseraient les contraintes et les surcoûts éventuels d’unetelle production en s’appuyant sur des cas concrets deproduction et de commercialisation fournis par des opé-rateurs volontaires. Des enquêtes en ferme, auprès desfabricants d’aliment du bétail et auprès des structures de

commerce des bovins ontpermis d’identifier des solu-tions pratiques, et d’en éva-luer les contraintes.L’incidence économiquedes solutions envisagées aété ensuite évaluée par simu-lations.

A partir des éléments d’appréciation dont disposaitl’Institut, la production "non OGM" de viande bovine appa-rait faisable à court et moyen terme. Les limites de l’inté-rêt à la mise en place de telles filières se situent plutôtdans le fait que l’on ne sait pas quel sera le comportementdes consommateurs face au surcoût qu’implique l’offrede cette garantie supplémentaire au niveau du procédéde production.

Source : Etude du Département Techniquesd’Elevage et Qualité de l’Institut de l’Elevage (142 pages - Prix : 15 € TTC + frais d’envoi)

www.inst-elevage.asso.fr/html1/article.php3?id_article=7011

Produire une viande "non OGM".Quelle valorisation possible ? ENTENDU, VU, LU…

Des polymèresexpansifs pourcolmater les fissuresJean Yves Simon de l’EARL deBougatière (voir témoignage) uti-lise comme produit de colmatagele Colmagel, commercialisé parRedif, société installée àGeneston (44). Il s’agit d’un poly-mère expansif composé de deuxproduits. Le premier constitué degranules capables d’augmenterde 200 fois de volume au contactde l’eau. Le deuxième est unepoudre qui polymérise en surfacede l’eau et forme une membrane.

Le produit est épandu à la main àraison de 50 à 100 g par m2 sui-vant la perméabilité. Les granulessont emportées vers le fond etdans les fissures. L’expansion desgranules colmate les fuites. Ensurface la membrane formée parle polymère se dépose au fonddes bassins dans les 24 heures etparfait l’étanchéité.L’imperméabilité ainsi obtenueest permanente dans le temps,ne se dégrade pas. Elle ne nuitpas à la faune ni à la flore dansles proportions d’épandageconseillées

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Jacques Charlery – Chambres d’agriculture de Bretagnejacques.charlery@ille-et-vilaine.chambagri.fr

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A Saint M’Hervé (Ille et Vilaine), à l’EARL de laBougatière, l’installation de lagunage est en servicedepuis l’hiver 2004–2005. Un filtre à paille de 90 m2,suivi de trois bassins naturels d’une surface totale de280 m2 traitent 130 kg d’azote par an (effluents peuchargés : purins de fumière et eaux blanches de sallede traite). A la mise en service un hiver et un prin-temps 2005 très secs et une évaporation importanteont desséché les lagunes ce qui a nuit à l’étanchéité.Dès l’automne 2005 avec l’arrivée des pluies les bas-sins ont été traités avec un produit de colmatage (voirencadré). Aujourd’hui le fonctionnement de l’ouvrageest otpimum.«Je suis très satisfait de mon installation, affirmeJean-Yves Simon. Pour moins de 10 000 €, j’ai un dis-positif qui gère mes effluents liquides. Je réalise unéconomie d’épandage de 500 m3 par an soit près de1 000 €. J’ai peu d’entretien, à part le nettoyage dufiltre à paille qui me prend une journée par an.

Maintenant que je suis sûr de l’étanchéité des bas-sins, je suis parfaitement tranquille»

Témoignage d’un utilisateur

L’exploitation en chiffres42 Vaches laitières5 mois de présenceLogettes très pailléesAire découverte 240 m2

Salle de traite épi 2x5Fosse aire d’attente eaux vertes 84 m3

Fumière neuve 375 m2

Filtre à paille 90 m2 (coût 4 000 €)Trois bassins de lagunage 280 m2 totaux (coût 6 000 €)25 kg de produit de colmatage, pour 308,99 €TTC

Epandage du produit sur les bassins à raison de 100 g/m2

LL e travail d’astreinte (ali-mentation, paillage etsoins des animaux) est

particulièrement important enhiver. Sur cette période, cestâches représentent en moyenne6 heures par jour pour un trou-peau de 50 à 60 vaches allai-tantes. Le travail d’alimentationreprésente à lui seul la moitié dutravail d’astreinte soit en moyen-ne 3 heures par jour, avec toute-fois de gros écarts entre élevages.La simplification de ce poste estde ce fait un moyen de réduire lacharge de travail. La distributiond’un fourrage unique peut danscertaines conditions être unesolution adaptée aux élevagesallaitants.

Un fourragecorrespondant auxbesoins des animauxAvoir un seul fourrage à distri-buer est une solution d’autantplus intéressante qu’il permet decouvrir à lui seul les besoins desanimaux. Ce peut être le cas avecdu foin pour des vaches vêlant auprintemps ou d’un ensilaged’herbe correct pour des vachesen vêlage d’automne ou d’hiveret pour des génisses de 2 ans. Un très bon ensilage d’herbe ouun enrubannage devra être plusou moins rationné pour ne passuralimenter les animaux. Quantau maïs ensilage, il doit impérati-vement être rationné avec desanimaux d’élevage et il nécessite

une complémentation azotéesystématique.

Le foin bien adaptéà cette pratiquePour des animaux à faiblesbesoins et à forte capacité d’in-gestion telles les vaches non sui-

tées, cette pratique est sansrisque puisque le foin, même dequalité très ordinaire, couvreleurs besoins (voir graphique 1).Pour des génisses de plus de 2ans, le foin est aussi bien adaptéà condition d’être de qualité cor-recte ou légèrement complémen-té. Pour les autres catégories (les

Travail en troupeau allaitant

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SIMPLIFICATION DE L’ALIMENTATION HIVERNALE

La voie fourrage uniqueAvec l’accroissement des troupeaux et la réduction de la main d’œuvre, les éleveurs sont parfoiscontraints de modifier l’organisation du travail. En février 2006, les Chambres d’agriculture deBretagne et l’Institut de l’Elevage organisaient des portes ouvertes dans 7 exploitations sur les pistesde simplification du travail d’alimentation hivernale en troupeau allaitant. 500 participants ont assistéà cette opération et ont pu débattre sur les trois voies proposées : la voie fourrage unique, la rationpour plusieurs jours et la ration complète. Chaque voie va faire l’objet d’un article spécifique et celuici présente la voie fourrage unique.

OCTOBRE 2006 - N° 8

Graphique 1 : Apports énergétiques selon différents foins (situationpour 2 catégories de vaches)

Le type de prairie (temporaire ou naturelle), la date de récolte (précoce ou tardive), lecycle de pousse de l’herbe conditionnent les valeurs du fourrage récolté et les quanti-tés ingérées. Le graphique 1 montre le niveau de couverture énergétique (et de Kg deMS ingérés) en hiver pour des vaches allaitantes en vêlage d’automne et de printempsavec différents foins. Les valeurs retenues pour le calcul vont de 0,75 UFL et 1,2 UEBpar Kg de MS pour le foin de Prairie Temporaire récolté au 2ème cycle à 0,55 UFL et1,5 UEB pour un foin de 1er cycle récolté tardivement.

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P.T.2ème cycle

P.T.Précoce

P.T.moyen

P.T.Tardif

P.N.Moyen

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UFLMS ingérée

UFL apportées M.S. ingérée

Apports UFL recommandésvache Charolaise 750 Kg

Vêlage d'automne

Vêlage de printemps

vaches allaitantes en début delactation et les génisses aprèssevrage), une complémentationest recommandée voire obliga-toire même avec un très bonfoin. La réussite de l’alimentationuniquement au foin sous-entendun stockage différencié des foinsselon leur qualité. Ceci permet deles distribuer judicieusementpour ne pas gaspiller le bon foinavec les animaux à faiblesbesoins et limiter la complémen-tation pour les animaux plus exi-geants. Le gain de temps permispar un régime foin est avant touttrès dépendant de l’accessibilitépour le remplissage des râtelierset de leur distance du hangar àfourrages

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Thierry Offredo – Chambres d’agriculture de Bretagnethierry.offredo@cotes-d-armor.chambagri.fr

OCTOBRE 2006 - N° 8

Le Gaec Henry de Coatascorn (22) possède un troupeau d’une soixantaine de vaches allaitantes de race cha-rolaise. Il est conduit en double période de vêlage, une bonne moitié en automne et le reste au printemps. Cetélevage a adopté le mélange céréalier ensilé. Après quelques années de tâtonnement pour ensiler au meilleurstade, ce fourrage donne entière satisfaction. Le mélange céréalier couvre toute l’alimentation des “vêlagesd’automne” et des génisses de 2 ans. Il est distribué à volonté une fois par jour à l’aide d’un godet dessileur.Satisfait de ce fourrage, Claude Henry y voit de nombreux atouts : “facile à cultiver, peu coûteux, le méteil ensi-lé est un fourrage équilibré pour le troupeau femelles”. Les génisses d’un an, plus exigeantes reçoivent cerégime un jour sur deux ; le second jour elles ont une alimentation à base de maïs ensilage complémenté avec0,8 kg de soja et de l’AMV. Le lot de vaches vêlant le printemps passe l’hiver dehors avec du foin en plat unique

dans un râtelier réapprovi-sionné une fois par semaine.Le temps passé à l’alimenta-tion se situe à 2 heures parjour sauf le dimanche (1heure). Cette efficacité s’ex-plique par la simplicité desrégimes et l’absence deconcentrés à distribuer pourune bonne partie du troupeaufemelle mais aussi par laproximité du stockage desfourrages et des différentslots à alimenter. Pour l’éleveur“le gain de temps réalisé surla distribution de l’alimenta-tion permet d’en avoir plus àpasser dans la surveillance etle suivi du troupeau”

Témoignage : le mélange céréalier en plat unique

Au Gaec Henry, les vaches vêlées en automne reçoiventde l’ensilage de méteil sans complémentation

Une piste pour certaines exploitations

Le régime fourrage uniquepeut convenir dans un certainnombre d’exploitations à l’ali-mentation de l’ensemble oud’une partie du troupeau allai-tant. La connais-sance de la valeurdu fourrage à dis-tribuer est fonda-mentale pour laréussite de cetteconduite, notam-ment pour assurerun bon niveau de perfor-mances animales. L’apportd’un fourrage unique peutentraîner un besoin importantde concentré selon le type et laqualité du fourrage distribuéou la catégorie animale concer-née. Dans ce cas, l’organisa-tion de l’apport doit aussi être

prévue et la présence de corna-dis est fortement conseillée.L’intérêt de cette pratique sup-pose avant tout une cohérence

par rapport au sys-tème fourrager etau bâtiment utili-sé. Ainsi, un régi-me tout foinsuppose qu’on sesitue en zone her-bagère avec unebonne disponibili-

té en surface car les besoins enstocks sont élevés (1,5 tonnepar vache pour 4 mois d’hi-ver). La distribution d’un ensi-lage d’herbe à volonté dansune stabulation en tout pailléaura des conséquences sur laquantité de litière à apporter.

Stocker 1,5tonne/vachepour 4 mois

d’hiver

6060% des brebis sont mises à la reproduc-tion en avril et 40 % en septembre enlutte naturelle pour un agnelage en sep-

tembre et février. Les brebis vides d’un lot intègrentle lot suivant. A la station, les résultats de fertilitésont en moyenne de 90 % sur la lutte de printempset supérieur à 97 % sur l’année, tout en maintenantdes agnelages groupés sur 5 à 6 semaines pour cha-cune des deux périodes. Ce système de production à deux périodes de misebas, conduit à disposer simultanément de deux lotsde brebis aux besoins très différents. Ceci permetune meilleure gestion des ressources fourragères del’exploitation.Les brebis qui mettent bas en septembre élèventleurs agneaux en bergerie. L’alimentation est à based’ensilage de maïs sur cette période. Dès la fin mars,ce lot de brebis taries réalise un déprimage des prai-ries, puis pâture sur les landes de Brocéliande de

début avril à débutjuillet. Ensuite, lepâturage des prairiespermet aux brebis dereconstituer leursréserves corporellesen fin de gestation.Les brebis qui met-tent bas en février enbergerie élèvent leursagneaux au pâturagede début avril à la mi-juin, date de sevragedes agneaux. Ensuite,ce lot de brebis pâtu-re les landes jusqu’àla mi-septembre, puis

les prairies jusqu’à décembre. Le pâturage deslandes pendant 3 mois environ autorise de bonsrésultats techniques et contribue à l’entretien du ter-ritoire.

Prenezdate !

3 au 12 octobre2006

Portes ouvertes élevagesviande (Pays de la Loire)

13 et 14 octobre2006

National Pie Rouge desPlaines à Pontivy (56)

17 et 18 octobre2006

Congrès nationalBienvenue à la Ferme

St Brieuc (22)

17 - 18 octobre2006

Journées techniques ITABQualité du laitAngers (49)

20 nov. au 15 déc. 2006

Portes ouvertes Chargesde structure (Bretagne)

STATION EXPÉRIMENTALE DE MAURON

L’atelier ovin L’atelier ovin de la Station dispose de 150 brebis prolifiques F1 Romanov-Ile de France. La troupe estconduite en deux périodes d’agnelage, septembre et février, avec un seul agnelage par brebis et paran. Ce système de production a été mis au point avec les objectifs suivants : simplification du travail,productivité des brebis et maîtrise des coûts de production. De plus, les brebis pâturent des landessur le massif de Brocéliande pendant 3 mois par an afin de limiter le risque d’incendie.

La vie des stations

OCTOBRE 2006 - N° 8

Daniel Le Pichon - Chambres d’Agriculture de Bretagnedaniel.lepichon@morbihan.chambagri.fr

Fertilité : 98 %Nb d’agneaux nés par brebis : 2,41Nb d’agneaux vendus par brebis mise à la reproduc-tion : 2,07

Les agneauxCroissance naissance-abattage : 280 g/jourPoids de carcasse : 17,5 kgConformation : R=/R+État d’engraissement : 3=

Résultats techniques de laStation (moyenne 3 années)

A l’herbe, les agneaux sous la mèreréalisent de bonnes croissances

Le pâturage deslandes diminue lerisque d’incendie