Post on 12-Sep-2018
FRAGMENT DE L’APOCALYPSE, OP. 66Anatoly LIADOV1855-1914
CONCERTO POUR PIANO N°1 EN FA MINEUR, OP.92Alexandre GLAZOUNOV1865-1936
Entracte
SYMPHONIE N°15 EN LA MAJEUR OP.141Dimitri CHOSTAKOVITCH1906-1975
Fin du concert aux environs de 22h05
Guennadi ROZHDESTVENSKY direction
Viktoria POSTNIKOVA piano
Orchestre de Paris
Roland DAUGAREIL violon solo
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énoncé aux cuivres, est celui de l’Ange. Aussitôt lui est opposée la vision radieuse de l’arc-en-ciel, dans les hauteurs orchestrales soulignées par la harpe. Un autre motif, en choral, imite les anciens chants religieux orthodoxes (chant znamenny, équivalent du grégorien). Il passe par des amplifications orchestrales, les combinaisons de timbres et d’harmonies rappelant clairement le langage de Scriabine, qui a imposé sa marque sur ces années tourmentées précédant la Révolution. D’autres détails de l’Apocalypse, verticalité des « colonnes de feu », mouvance de la mer et solidité terrestre, trouvent aussi leurs formulations musicales appropriées. Comme l’est l’ensemble du texte sacré, l’atmosphère reste partagée entre le grandiose et le menaçant. Après le retour du thème de l’Ange, des appels de cuivres ramènent rapidement le choral religieux, après quoi la coda, dévolue à la percussion, évoque les tonnerres sur lesquels se conclut le texte.
ANATOLY LIADOV
Fils d’un chef d’orchestre de l’Opéra de Saint-Pétersbourg, il entra au Conservatoire dans la classe de Rimski-Korsakov, se montrant tout à la fois extrêmement talentueux et peu assidu. Ces qualités et ces faiblesses se reflètent dans son œuvre, toujours soigneusement ouvragée, mais d’où sont absentes les partitions de grande envergure. Pourtant, dans ses miniatures pianistiques, vocales et orchestrales, il révèle un sens de la narration, une finesse de l’écriture et un art du coloris, restant dans la lignée nationale et imaginative tracée par son maître. Parmi ses compositions les plus connues il faut citer le triptyque orchestral Baba-Yaga, Le Lac enchanté, et Kikimora, sur des sujets fantastiques et populaires, et de nombreuses pièces pour piano comme le cycle des Birioulki (Bagatelles) et la Tabatière à musique, connue également en version orchestrée. Il enseigna l’harmonie au Conservatoire de Saint-Pétersbourg, et se consacra activement à la collecte et l’arrangement de chants folkloriques.
FRAGMENT DE L’APOCALYPSE, OP. 66Anatoly LIADOV
Puis je vis descendre du ciel un autre ange plein de force, qui était enveloppé d’un nuage. Au-dessus de sa tête était l’arc-en-ciel ; son visage était comme le soleil, et ses pieds comme des colonnes de feu. Il tenait à la main un petit livre ouvert. Il posa son pied droit sur la terre, le gauche sur la mer, et poussa un grand cri pareil au rugissement d’un lion. Quand il eut poussé ce cri, les sept tonnerres firent entendre leur voix. Saint Jean, versets 1,2 et 3 de L’Apocalypse (Chap. X), qui ont inspiré Liadov
Composé en 1913 et créé le 8 décembre 1913 à Saint-Pétersbourg, sous la direction d’Alexandre SilotiDurée approximative : 8 minutes
EN SAVOIR PLUS
– Anatoly Liadov, in André Lischke, Histoire de la musique russe des origines à la Révolution (Fayard, 2006)
L’ŒUVRE ET L’ORCHESTRE
Le Fragment de l’Apocalypse de Liadov fait son entrée au répertoire de l’Orchestre de Paris à l’occasion de ces deux concerts.
L e symbolisme russe du début du xxe siècle était fortement marqué par l’exaltation mystique, dont le compositeur Alexandre
Scriabine fut en musique le capteur par excellence. Bien que moins versé dans ce domaine que son confrère, Liadov se laissa tenter, dans l’avant-dernière année de sa vie, par les possibilités illustratives qu’offraient les visions de saint Jean. Un tel sujet méritait d’être développé dans une forme monumentale. Mobilisant un effectif orchestral considérable, Liadov suit avec précision le texte sacré, dont chaque élément donne lieu à un figuralisme clairement défini. Le premier thème,
LE SAVIEZ-VOUS ?
Choral : genre musical d’origine luthérienne, créé au xvie siècle pour être chanté en chœur par les fidèles pendant le culte. Par extension, le mot a désigné une pièce jouée à l’orgue ou au clavecin, sur le thème du chant correspondant. Cette forme a été très utilisée pendant la période baroque, et surtout par Bach. Après Bach, l’écriture du choral s’étendra à l’orchestre sous la plume de grands compositeurs, comme Mendelssohn, puis César Franck qui donne à ce genre une dimension symphonique.
Coda : désigne le passage final d’une pièce musicale ou d’un mouvement.
par une introduction orchestrale aux harmonies recherchées. Une vaste cadence du soliste s’élabore ensuite, dont est issu le premier thème, intensément expressif. C’est de nouveau le piano qui fait entendre le second thème, sereinement lyrique, qui rappelle certaines mélodies de Rachmaninoff. Dès lors, le soliste et l’orchestre s’opposent dans un conflit à forces égales. On remarquera la robustesse technique qu’exige la densité du martellement dans certains passages pianistiques. Quand les deux thèmes sont repris par l’orchestre, le piano fait office d’un puissant accompagnateur. Dans le second mouvement écrit sous la forme d’un thème avec variations, Glazounov fait montre d’une riche inventivité, combinant un travail d’orfèvre de l’écriture à un lyrisme intense et délicat à travers les transformations. La plupart des variations portent des sous-titres indicatifs, clairement explicites pour le suivi du mouvement : Chromatique (2e variation), Héroïque (3e variation), Lyrique (4e variation), Intermezzo (5e variation), scherzo (pièce ou mouvement de caractère plaisant ou divertissant) rythmé par le triangle, Quasi una fantasia (6e variation), faisant dialoguer le piano avec divers pupitres de l’orchestre, Mazurka (7e variation) d’un dynamisme très chorégraphique. La 9e variation oppose le thème des variations, présenté aux cuivres sous une nouvelle forme rythmique, à une reprise des deux thèmes du premier mouvement, et conclut sur une fresque monumentale, à l’image des symphonies de Glazounov.
ALEXANDRE GLAZOUNOV
Glazounov fut élève à titre privé de Rimski-Korsakov et n’étudia jamais au conservatoire. Doué de facilités exceptionnelles pour l’assimilation du langage musical, ainsi que d’une oreille et d’une mémoire phénoménales, il resta toute sa vie attaché à un style traditionnel, refusant le modernisme. L’essentiel de son œuvre concerne les genres instrumentaux, musique de chambre et surtout œuvres symphoniques (8 symphonies, nombreux poèmes, trois ballets dont la célèbre Raymonda, 1 concerto pour violon, 2 concertos pour piano…), qui montrent la richesse de son orchestration. Il fut la personnalité centrale du Groupe Belaïev, qui succéda au Groupe des Cinq, se rassemblant à partir de 1883 autour du mécène Mitrofan Belaïev, fondateur d’une maison d’éditions musicales. Il se produisit comme chef d’orchestre aux Concerts symphoniques russes, et fut nommé en 1905 directeur du Conservatoire de Saint-Pétersbourg, poste qu’il conserva jusqu’en 1928, gagnant une estime générale pour sa probité et sa générosité. Il émigra en 1928 et termina ses jours en France.
CONCERTO POUR PIANO N°1 EN FA MINEUR, OP. 92Alexandre GLAZOUNOV
Son évolution musicale s’effectuait non pas de jour en jour mais littéralement d’heure en heure. Dès les premières leçons, nos relations de simple connaissance et de maître à élève se transformèrent peu à peu en amitié, malgré la différence d’âge. Rimski-Korsakov, in Chronique de ma vie musicale, au sujet de son éléve Glazounov
Alexandre Glazounov. a dominé la musique russe du début du xxe siècle et a bénéficié d’une renommée mondiale comparable à celle de
Tchaïkovski. Son Concerto pour piano n° 1, entamé en 1904, fut terminé seulement en 1911. Entretemps la nomination de Glazounov à la tête du Conservatoire de Saint-Pétersbourg contribua à espacer et à réduire considérablement sa créativité. Sans être un virtuose, il jouait très correctement du piano, comme de beaucoup d’autres instruments – un aspect supplémentaire de ses étonnantes facilités techniques musicales. Sa production pour cet instrument est peu abondante, mais elle intègre les modèles des concertos romantiques de Liszt, de Tchaïkovski et surtout de Rachmaninoff, homme d’une sensibilité pourtant bien différente, mais avec lequel certaines ressemblances sont frappantes. Considéré comme un des sommets du concerto russe, le Concerto n° 1 est constitué de deux mouvements, le second étant un cycle de variations. L’Allegro moderato initial débute
Composé entre 1904 et 1911 et créé 24 février 1912 à Saint-Pétersbourg par Konstantin Igoumnov, sous la direction de Glazounov Deux mouvements : 1. Allegro moderato 2. Tema con variazioni – Andantino tranquilloDurée approximative : 30 minutes
EN SAVOIR PLUS
– Nikolaï Rimski-Korsakov, Chronique de ma vie musicale (trad. A.Lischke, Fayard, 2008)
L’ŒUVRE ET L’ORCHESTRE
Le Concerto pour piano n° 1 de Glazounov fait son entrée au répertoire de l’Orchestre de Paris à l’occasion de ces deux concerts.
LE SAVIEZ-VOUS ?
Cadence : Le mot désigne pour un virtuose vocal ou instrumental, la faculté de réaliser une improvisation à un endroit précis de l’œuvre musicale, pendant que les autres instruments s’immobilisent. Le terme désigne alors la section musicale — utilisant fréquemment les motifs de l’œuvre — que joue le soliste non accompagné. Mozart a été l’un des premiers à écrire lui-même ses cadences, qui feront désormais partie intégrante de ses concertos, ouvrant ainsi la voie aux compositeurs des xixe et xxe siècles. Néanmoins, des interprètes intègrent leur propre cadence notamment dans les concertos romantiques.
violentes clameurs. L’intensité retombe, des notes de célesta et de vibraphone précédant un ultime choral des cuivres. Timbales et bassons créent un sentiment de latence avant l’attaque du mouvement suivant. Vient ensuite un bref Scherzo. La clarinette expose un thème narquois, auquel répond le violon solo. Des jaillissements de trompette, des glissandi de trombone jalonnent ce mouvement. Une fois de plus, derrière une gestuelle de pantin agile et grotesque, Chostakovitch joue la carte de l’énigmatique et de l’insolite. Le finale débute par le leitmotiv wagnérien du Mauvais sort, qui réapparaîtra épisodiquement. Une mélodie lyrique aux violons fait contraste. Un voile d’obscurité tombe lorsque les cordes graves font entendre un motif de passacaille. Un grand crescendo conduit à l’Adagio final. Il reprend le thème de la passacaille, dans une culmination aboutissant à un choc de tam-tam. Le dernier épisode fait réentendre le thème mélodique, puis cite à nouveau le début de Tristan et Isolde. Le célesta, les cloches d’orchestre et le xylophone participent à la désincarnation des dernières mesures…André Lischké
DIMITRI CHOSTAKOVITCH
Formé au Conservatoire de Léningrad, Chostakovitch s’avéra rapidement comme un des compositeurs les plus doués de l’avant-garde musicale à la fin des années 1920, ainsi qu’en atteste son premier opéra Le Nez (1928). Mais, en 1936, son second opéra Lady Macbeth de Mzensk, jugé trop moderniste, subit une rude semonce dans la presse. Dès lors il est soumis à des pressions qui le contraignent à montrer un visage d’artiste officiel tout en exprimant dans sa musique la tragédie des événements dont il est témoin. De nouvelles attaques le frappent en 1948. Chostakovitch est l’un des symphonistes les plus marquants du xxe siècle, avec quinze œuvres, dont la Septième symphonie « Leningrad », devenue un symbole de la résistance au nazisme. Il est aussi l’auteur de quinze quatuors à cordes, de concertos pour piano, pour violon et pour violoncelle, de cycles de mélodies et de musiques de film. Après sa mort, un ouvrage d’entretiens réalisés avec le musicologue Solomon Volkov a révélé le drame de la dualité à laquelle il a été contraint.
SYMPHONIE N°15 EN LA MAJEUR OP. 141Dimitri CHOSTAKOVITCH
C’est une œuvre qui m’a tout simplement emporté, claire en mon esprit de la première à la dernière note. Dmitri Chostakovitch
Composée au cours d’une période pénible, entre deux séjours à l’hôpital, la Quinzième symphonie, ultime symphonie du compositeur,
est une œuvre énigmatique, alternant moments de légèreté, sarcasmes et rappels fatidiques. L’abondance d’épisodes solistes à divers instruments en fait par moments une symphonie concertante. Des collages de motifs célèbres, comme la sonnerie de Guillaume Tell de Rossini, le leitmotiv du Sort de la Tétralogie de Wagner, et le début de Tristan et Isolde s’inscrivent dans le contexte de chaque mouvement.L’Allegretto initial débute avec une flûte ingénue et ironique, marquée par quelques notes de cloches d’orchestre. Après des marmonnements de basson, les harmonies se font de plus en plus dissonantes et la citation de Guillaume Tell ponctue tout le mouvement. On remarque par moments des interventions du xylophone. Le climat s’assombrit passagèrement, mais l’ensemble du mouvement se veut plutôt dynamique et optimiste. Dans l’Adagio, un choral aux cuivres annonce le leitmotiv du Mauvais sort du Crépuscule des dieux, qui apparaîtra sous sa forme définitive dans le finale. Le violon solo lui succède, les cordes graves soutenant les flûtes puis un solo de trombone. Le violon solo revient dans l’extrême aigu, avant une sonnerie cuivrée qui lance tout l’orchestre dans de
Composée en 1971 et créée à Moscou, le 8 janvier 1972, par l’Orchestre de la Radio-télévision d’URSS, dirigée par le fils du compositeur, Maxime ChostakovitchQuatre mouvements : 1. Allegretto 2. Adagio - Largo - Allegretto – 3. Scherzo : Allegretto – 4. Finale : Adagio - Allegretto - Adagio - AllegrettoDurée approximative : 45 minutes
EN SAVOIR PLUS
– Solomon Volkov, Témoignage, les mémoires de Dimitri Chostakovitch (Albin Michel, 1980)
– Krzysztof Meyer, Dimitri Chostakovitch (Fayard, 1994)
L’ŒUVRE ET L’ORCHESTRE
La Symphonie n° 15 de Chostakovitch est au répertoire de l’Orchestre de Paris depuis 1992 où elle fut dirigée par Günther Herbig. Lui ont succédé depuis Claus Peter Flor en 2005 et David Zinman en 2009.
LE SAVIEZ-VOUS ?
Passacaille : Forme musicale apparue au xviie siècle dans la musique italienne. À trois temps, fondée sur la répétition et la variation d’un thème avec basse obstinée, elle est tombée en désuétude au xixe siècle, avant de trouver un regain de faveur au xxe avec Webern, Dutilleux et Chostakovitch.
Fin étonnante ! Chostakovitch nous abandonne dans cet univers sans dieu, mais peut-être pas aussi menaçant que ce monde où nous vivons…Marcel Marnat, musicologue
Guennadi Rozhdestvensky incarne à lui seul un pan considérable de l’histoire musicale contemporaine russe. Fils du chef d’orchestre
Nicolai Anosov, il étudie au Conservatoire de Moscou, auprès de son père pour la direction et de Lev Oborin, pour le piano. Alors qu’il est encore étudiant, il fait ses débuts au Bolchoï et acquiert dès lors une notoriété internationale. Il est nommé Directeur artistique de l’Orchestre symphonique de la Radio de l’URSS (1961-1974). En 1964, commence une longue collaboration avec le Bolchoï d’abord comme Chef principal (1964-1970) avant de revenir comme Directeur de la musique en 2001. Dès 1956, il effectue des tournées avec le Ballet du Bolchoï dans le monde entier. Au Bolchoï, il a dirigé la première du ballet Spartacus de Khatchaturian et la première en Russie de l’opéra de Britten, A Midsummer night’s dream. En 2001, il dirige la première de la version originale du Joueur de Prokofiev. Il est le premier chef soviétique à être nommé chef permanent de différents orchestres à l’étranger. Il prend successivement la direction musicale de l’Orchestre philharmonique de Stockholm (1974-1977), de l’Orchestre symphonique de la BBC (1978-1981) et de l’Orchestre symphonique de Vienne (1981-1983). Il est l’invité des plus pres-tigieuses formations d’Europe et des grandes scènes lyriques. Éminent interprète de la musique russe, il a participé à de très nombreuses créations mondiales et nombre de compositeurs lui ont dédié des œuvres, parmi lesquels Prokofiev, Chostakovitch, Tavener, Schnittke, Rodion Shchédrine. En 2006, le premier Concours international de chefs d’orchestre Guennadi Rozhdesvensky a eu lieu en Bulgarie. Bruno Monsaingeon lui a notamment consacré deux de ses films.
GUENNADI ROZHDESTVENSKYDirection
Guennadi Rozhdestvensky et l’Orchestre de Paris
Proche de Chostakovitch, il demeure l’un des rares héritiers directs de la tradition de son interprétation. Régulièrement invité par l’Orchestre de Paris, il revient pour interpréter l’ultime symphonie de Chostakovitch, après de mémorables concerts en 2012 où il a dirigé les Symphonies n° 10 et n° 4 du compositeur.
Née à Moscou dans une famille de musiciens, Viktoria Postnikova fait ses débuts en public à l’âge de sept ans dans un concerto
de Mozart. Au Conservatoire de Moscou, elle suit l’enseignement du célèbre pédagogue Yakov Flier. Alors qu’elle est étudiante, elle est lauréate du Concours Chopin de Varsovie, puis de ceux de Leeds et de Lisbonne et du Concours Tchaïkovski de Moscou. Viktoria Postnikova s’est affirmée en trente ans de carrière comme l’une des grandes pianistes de son temps. Après des débuts triomphaux aux Proms de Londres en 1967, elle se forge rapidement une réputation aussi bien en Union Soviétique qu’en Europe de l’Ouest. Viktoria Postnikova s’est produite dans la plupart des grands centres musicaux d’Europe, d’Amérique et d’Asie. Elle est l’invitée régulière de l’Orchestre philharmonique de Berlin, l’Orchestre royal du Concertgebouw d’Amsterdam, du BBC Symphony Orchestra, des grands orchestres américains de New York, Boston ou Cleveland, de l’Orchestre national de France, ainsi que des plus prestigieuses phalanges de Russie et du Japon, sous la direction de chefs tels sir John Barbirolli, sir Adrian Boult, sir Colin Davis, sir Simon Rattle, Kurt Masur et bien sûr son mari, Guennadi Rozhdestvensky. Dans son abondante discographie, citons les trois concertos de Tchaïkovski avec l’Orchestre symphonique de Vienne (Decca), les œuvres complètes pour piano de Tchaïkovski et de Moussorgski ainsi que le Concerto de Busoni (Erato), les sonates pour violon et piano de Richard Strauss et de Busoni (Chandos), les concertos pour piano de Brahms, Chopin et Prokofiev parmi d’autres enregistrements pour Melodia.
VIKTORIA POSTNIKOVAPiano
Viktoria Postnikova et l’Orchestre de Paris
Depuis 1999, Viktoria Postnikova a été régulièrement invitée par l’Orchestre de Paris pour jouer Rachmaninoff, Tchaïkovski, Rimski-Korsakov et Weber.
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orchestredeparis.com
L’Orchestre de Paris donne plus d’une centaine de concerts chaque saison, Salle Pleyel en tant qu’orchestre résident principal, ou à l’occasion de ses tournées internationales. Dès l’ouverture de la Philharmonie de Paris, en janvier 2015, il deviendra l’orchestre résident principal de cette nouvelle salle conçue par l’architecte Jean Nouvel.Il a donné son concert inaugural en no-vembre 1967 sous la direction de son premier directeur musical, Charles Munch. Herbert von Karajan, sir Georg Solti, Daniel Barenboim, Semyon Bychkov, Christoph von Dohnányi et Christoph Eschenbach se succèdent ensuite à la direc-tion de l’ orchestre. Depuis 2010, Paavo Järvi en est le sep-tième directeur musical. L’ or-chestre inscrit son répertoire dans le droit fil de la tradition musicale fran-çaise en jouant un rôle majeur au service du répertoire des xxe et xxie siècles à travers la commande de nombreuses œuvres. Au cours de la saison 2014/2015, il interprétera, en première mondiale, le Concerto pour orchestre de Thierry Escaich ainsi que le Concerto pour voix et orchestre de Marc-André Dalbavie, composé spécialement pour l’Orchestre de Paris et Matthias Goerne. À l’automne 2014, l’orchestre retrouvera le public chinois en compagnie de Nicholas Angelich et de Xavier Phillips, sous la di-rection de Paavo Järvi – pour sa seizième
ORCHESTRE DE PARISPAAVO JÄRVI DIRECTEUR MUSICAL
tournée en Extrême-Orient. En mars 2015, l’orchestre et Paavo Järvi se produiront en Allemagne (Essen, Dortmund, Francfort, Düsseldorf, Stuttgart et Mannheim). Avec le jeune public au cœur de ses priorités, l’ or-chestre diversifie ses activités pédagogiques (concerts éducatifs ou en famille, répétitions ouvertes, ateliers, classes en résidence, par-cours de découvertes…) tout en élargissant
son public (scolaires de la mater-nelle à l’université, familles…).
Ainsi, au cours de la saison 2014/2015, les musiciens
initieront plus de 40 000 enfants à la musique symphonique. Parmi les récents enregistrements, citons un DVD consacré
à Stravinski et Debussy (Electric Pictures) et un CD
de musique sacrée de Poulenc avec Patricia Petibon (Deutsche
Grammophon) parus en 2013. En mai 2014 est paru le DVD Elektra (Bel Air Classiques) enregistré dans le cadre du Festival d’Aix-en-Provence en juillet 2013 sous la direction d’Esa-Pekka Salonen. Afin de mettre à la disposition du plus grand nombre le talent de ses musiciens, l’orchestre a par ailleurs engagé un large développement de sa politique audiovi-suelle en nouant des partenariats avec Ra-dio Classique, Arte et Mezzo. L’Orchestre de Paris, et ses 119 musiciens, est soutenu par le Ministère de la Culture et la Mairie de Paris depuis sa création.
PORTRAIT
ULYSSE VIGREUXContrebassiste de l’Orchestre de Paris
Où peut-on vous trouver quand vous n’êtes pas sur scène ?Je suis du genre hyperactif. Par exemple, je suis inscrit à l’École du Louvre en Histoire de l’art. Je fais trop de choses, et j’adore ça !
Votre rapport au jazz ?J’adore cette musique, mais il faut s’y investir à fond. J’y viens peu à peu.
Une résolution récente ?J’ai envie de m’ouvrir musicalement. et découvrir d’autres horizons, c’est pourquoi je reprends des cours en Allemagne auprès d’un grand professeur et c’est aussi l’occasion d’apprendre l’allemand !
Le compositeur qui écrit le mieux pour la contrebasse ?Richard Strauss, bien que ses œuvres soient terriblement difficiles à jouer !
Un film que vous ne cessez de revoir ?Barry Lyndon de Stanley Kubrick, un film magnifique. J’aime d’ailleurs toute la période du xviiie siècle.
Un rituel avant d’entrer en scène ?Les contrebassistes n’ont pas la chance de pouvoir « chauffer » leur instrument en coulisse. Donc si vous apercevez quelqu’un sur la scène avant le début duconcert, ce sera moi !
Interview de Laurent Vilarem Ulysse Vigreux © Frédéric Desaphi / ODP
Une image fausse concernant votre instrument ?Le grand public a parfois l’image d’un instrument lourd et maladroit alors que la contrebasse peut être très lyrique et chaleureuse.
Un compositeur au-dessus de tous les autres ?Mozart, sans la moindre hésitation !
Un rêve récurrent ?Un cauchemar, plutôt ! J’arrive en retard sur scène et sans ma tenue de concert…
Si votre contrebasse était un être vivant ?Ce serait une femme, très proche, qui me ferait vibrer.
Des conseils pour voyager avec une contrebasse ?Contrairement à ce qu’on pense, les contrebassistes sont souvent les mieux lotis : l’instrument, de par sa taille, est pris en charge par l’orchestre. Et quand je voyage seul, j’évite l’avion à tout prix !
LES MUSICIENS DE L’ORCHESTRE DE PARISET CONSEIL D’ADMINISTRATION
Bruno HamardDirecteur général
Didier de CottigniesDirecteur artistique
Paavo Järvi Directeur musical
Dalia Stasevska Andrei Feher Chefs assistants
David Molard Chef assistant associé
Philippe Aïche Roland Daugareil Premiers violons solos
VIOLONS Eiichi Chijiiwa , 2e violon soloSerge Pataud , 2e violon solo Nathalie Lamoureux, 3e solo Christian Brière, 1er chef d’attaque Christophe Mourguiart, 1er chef d’attaque Philippe Balet, 2e chef d’attaque Antonin André-Réquéna Maud Ayats Elsa Benabdallah Gaëlle Bisson Fabien Boudot David Braccini Christiane Chrétien Joëlle Cousin Christiane Cukersztein Cécile Gouiran Gilles Henry Florian Holbé Andreï Iarca Saori Izumi Raphaël Jacob Momoko Kato Maya Koch Anne-Sophie Le Rol Angélique Loyer Nadia Marano-Mediouni Pascale Meley Phuong-Maï Ngô Étienne Pfender Gabriel Richard Richard Schmoucler
Élise Thibaut Anne-Elsa Trémoulet Caroline Vernay
ALTOS Ana Bela Chaves, 1er solo David Gaillard, 1er solo Nicolas Carles, 2e solo Florian Voisin, 3e solo Flore-Anne Brosseau Sophie Divin Chihoko Kawada Alain Mehaye Béatrice Nachin Nicolas Peyrat Marie Poulanges Cédric Robin Estelle Villotte Florian Wallez Marie-Christine Witterkoër
VIOLONCELLESEmmanuel Gaugué, 1er soloÉric Picard, 1er soloFrançois Michel, 2e soloAlexandre Bernon, 3e soloDelphine BironThomas DuranClaude GironMarie LeclercqSerge Le NorcyFlorian MillerFrédéric PeyratHikaru SatoJeanine Tétard
CONTREBASSES Vincent Pasquier, 1er soloSandrine Vautrin, 2e soloAntoine Sobczak, 3e soloBenjamin BerliozIgor BoranianStanislas KuchinskiMathias LopezGérard SteffeUlysse Vigreux
FLÛTES Vincent Lucas, 1er soloVicens Prats, 1er soloBastien PelatFlorence Souchard-Delépine
PETITE FLÛTE Anaïs Benoit
HAUTBOISMichel Bénet, 1er soloAlexandre Gattet, 1er soloBenoît Leclerc
COR ANGLAIS Gildas Prado
CLARINETTES Philippe Berrod, 1er soloPascal Moraguès, 1er soloArnaud Leroy
PETITE CLARINETTE Olivier Derbesse
CLARINETTE BASSE Philippe-Olivier Devaux
BASSONS Giorgio Mandolesi, 1ersoloMarc Trénel, 1er soloLionel BordLola Descours
CONTREBASSON Amrei Liebold
CORS André Cazalet, 1er soloBenoit de Barsony, 1er soloJean-Michel VinitAnne-Sophie CorrionPhilippe DalmassoJérôme RouillardBernard Schirrer
TROMPETTES Frédéric Mellardi, 1er soloBruno Tomba, 1er soloLaurent BourdonStéphane GourvatAndré Chpelitch
TROMBONESGuillaume Cottet-Dumoulin,1er soloJonathan Reith, 1er solo Nicolas DrabikJose Angel Isla JulianCédric Vinatier
TUBA Stéphane Labeyrie
TIMBALES Camille Baslé, 1er soloFrédéric Macarez, 1er solo
PERCUSSIONS Éric Sammut, 1er soloNicolas MartynciowEmmanuel Hollebeke
HARPE Marie-Pierre Chavaroche
CONSEIL D’ADMINISTRATIONPierre JoxePrésident
Aline Sylla-Walbaum Florence Parly Vice-présidentes
Jean-Pierre DuportTrésorier
MEMBRES DE DROIT Le Ministre de la CultureLe Maire de ParisLe Préfet de la région Île-de-FranceDeux élus du Conseil de ParisLe Directeur général de la création artistiqueLe Président de l’Institut françaisLe Directeur du Conserva-toire de Paris – CNSMDPDeux représentants du personnel
PERSONNALITÉS QUALIFIÉES Alain AbecassisFlorence AlibertLaurent BaylePierre BoulezDominique BourgoisVéronique CaylaEdmonde Charles-RouxXavier DelettePierre EncrevéGuillaume GallienneJacques JulliardThierry Le RoyFrancis RousseauAgnès SaalCatherine Tasca
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Mercredi 4 septembre 2013 - 69e année - N˚21345 - 1,80 ¤ - Francemétropolitaine - www.lemonde.fr ---
Fondateur : Hubert Beuve-Méry - Directrice: Na
talie Nougayrède
Celaparaît releve
rde l’évidencedémo-
cratique : le Parlement devrait non
seulementdébattre,mais se pronon-
cer parunvote sur l’éventuelleparti-
cipation de la France à une intervention
contre la Syrie. Droite, centristes, Verts
ou
communistes,beaucoup le réclament.
Ils invoquent l’exemple de la Grand
e-Bre-
tagneet des Etats-Unis. Voilà q
uelques jours,
le premier ministre, DavidCameron, s’est
incliné devantun vote des Communeshosti-
le à un engagement britannique. Quant au
président Obama, il a décidé de soumettre
son initiative au Congrès. Peut-on faire
moins à Paris?, plaident les bons
esprits.
Disons-le tout net : s’il peut être
un devoir
politique, qui incombe au seul chef de l’Et
at,
unvoteduParlementnesauraitêtreundroit
automatique.
Pour une raisonbien simple: la Constitu
-
tion l’exclut, sauf encas de «déclara
tion de
guerre». La révision constitutionne
lle récen-
te–2008–aprécisé la règleenc
asd’interven-
tion des forces armées à l’étranger: «Le gou-
vernement informe le Parlement de sa déci-
sion, au plus tard trois jours après le dé
but de
l’intervention. Il précise les obj
ectifs poursui-
vis. Cette information peut donner lie
u à un
débat qui n’est suivi d’aucunvo
te.»
Onnesauraitêtreplusclair :de
voird’infor-
mation et d’explication, oui ; droit de
vote,
non. Celui-ci nes’impose que pour
autoriser
la poursuite d’une intervention au-delà de
quatre mois. Chacun peut juger cette règle
archaïque et fort peu démocratique. Ce n
’est
pasuneraisonsuffisantepourm
odifierlaLoi
fondamentaledupays au gré des circonstan-
ces et des humeurs.
Pourautant,rienn’interditaup
résidentde
laRépubliqueetaugouvernem
entdeconsul-
terleParlementetdeluidemanderdes’expr
i-
mer par un vote. FrançoisMitterrand et
Michel Rocard l’ont fait en 1991, avant l’en
ga-
gement français dans la première guerre
d’Irak. Lionel Jospin s’y était refusé en
2001,
lorsque la France a participé à la coalition
contre le régimedes talibans en
Afghanistan.
Dans le cas de la Syrie, aujourd’hui, Fran-
çois Hollande serait bien inspiré de suivre
l’exemple de 1991. Pour trois raisons.
D’abord, à l’instar du président américain, il
peut estimer qu’un vote du Parlement serait
un utile exercice de pédagogie nationale et
donnerait à savolonté de «pu
nir» le régime
syriendavantagede force.
Ensuite,lechefdel’Etatnepeut
plaiderl’ur-
gence, contrairement à l’intervention
au
Mali,quisupposait,pourréussir,
uneréactivi-
té immédiateduchefdesarmées. Ladécision
deM.Obamade consulter le Congrès lui do
n-
ne le temps d’organiser non seulement le
débat prévu le 4septembre, mais un second
débat – et unvote –unpeuplus tard.
Enfin, avant laseconde guerre d’Irak, en
2003, M.Hollande, alors premier secrétaire
du PS, avait demandé un vote du Parlement
sur la résolution de l’ONU qui allait servir
de
base à l’interventionaméricaine. Et s’il
n’avait pas évoqué une nouve
lle révision de
la Constitution, M.Hollande candidat avait
promis, le 11mars 2012, «un dialogue appro-
fondiavec le Parlement» en cas d’opération
s
extérieures.C’est l’occasionou
jamaisd’enga-
gerun tel dialogue.p
MICROSOFTRACHÈTENOKIA
POURREBONDIRDANSLEMOBILE
LIRE L’ANALYSE DE CÉCILE DUCOURTIEUX P. 17ETCAHIERÉCO –P.3
Des robots toujours
plus intelligentsSCIENCE ETM
ÉDECINE–SUPPLÉMENT
ILS FONT LA RENTRÉE
EN CHINOISENQUÊTE–LIRE PAGE 21
DesHLMà louer...sur Internet
Pour luttercontre
lavacancede loge-
ments, certains
bailleurssociaux
n’hésitentpasàbou-
leverser leurstraté-
gie commerciale
enproposantdes
bienssur leWeb.
FRANCE–PAGE 8
Affaire :cinq
journalistesen
correctionnelle
DansledossierBet-
tencourt, la légitimi-
téde lapublication
d’extraits
deconversations
recueillies
clandestinement
sera tranchée
lorsd’unprocès.
FRANCE–PAGE 9
Vodafonevend sa filiale
américaineL’opérateurbrit
an-
niqueacédépour
130milliardsdedol-
larssaparticipation
dansVerizonWire-
less. Legroupe
américainenassu-
redésormais
lecontrôle total.
CAHIER ÉCO–PAGE 4
Sarkozy-Hollande :
84nouveaux
impôtsendeuxans
ÉDITORIAL
SYRIE
AUJOURD’HUI
POLITIQUEHollande prêt
à faire
voter le Parlement
Ladécisionsurprised’Obamaa
changéladonne: leprésident
pourraitprofiterdecedélaipou
r
solliciterle feuvertdesdéputés.
ParThomasWiederLIREPAGE6
CHRONIQUE
Hollande le rond,
Hollande le carré,
Unprésidentéquilibristesur
lascènehexagonale, trapéziste
dans l’arène internationale.
ParGérardCourtoisLIREPAGE22
DÉBATSImposer la Syrie
auG20
ParBernard-HenriLévy
LIREPAGE20
La désinvolture
prévisibledeBarackOba
ma
ParZakiLaïdiLIREPAGE20
tEntrehausses de tauxetnouve
lles taxes, le choc
fiscal a atteint 41milliardsd’euros e
ntre 2012 et 2013
Al’heure où les Français reçoivent
leur avis d’imposition, Le Monde a
fait l’inventairedeshausseset c
réa-
tions d’impôts réalisées depuis trois ans
.
Ceux-ci atteindront un record absolu en
2013,avecuntauxdeprélèvementsobliga-
toires (impôts, cotisations sociales, taxes
)
de 46,3% du produit intérieur brut. Ces
prélèvements étaient tombés à 42% au
plus fort de la récessionde 2009.
Depuis,lesimpôtsnecessentd’augmen-
ter. Le premier choc a été l’œuvre deNico-
las Sarkozy, quia augmenté les impôts de
16,2milliards d’euros en 2011, puis de
11,7milliardsnet en 2012. FrançoisHollan-
de,quiavaitfaitcampagnesurl’assa
inisse-
ment budgétaire, a rajouté 7,6milliards
d’impôts dès l’année de son élection, et
poursuivi le tour de vis en 2013 avec plus
de 20milliardsd’eurosd’augmentations.
Nicolas Sarkozy et François Hollande
ont tous deux lourdement frappé les
entreprises : elles ont subi en trois ans
33milliardsd’eurosdeprélèvementssup-
plémentaires, soit plus de la moitié des
57,6milliards d’eurosd’impôts créés.
PatrickRoger et Service infographie
aLIRE L’ŒIL DUMONDEP.18-19Louise Bourgoi
n. DR
Le cas syrien et la nécessité d’un vote du Parlement
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LE REGARD DE PLANTU
CINÉMA : LOUISE BOURGOIN, VIRUS D’A
MOUR
tDans«Tirez la langue,mademoiselle», l’actric
e troubledeuxfrèresmédecins LIREPAG
E 12
Gabon 1 800 F CFA, Grande-Bretagne 1,80 £, Grèce 2,20 ¤, Guadeloupe-Martinique 2,00 ¤,
XPF, Tunisie 2,20 DT, Turquie 7,00 TL,USA 4,50 $, Afrique CFA autres 1 800 F CFA,
«AMarciac, j’ai découvert
la diversité» En6e jazz, Fanny
a appris à regarder les autres sa
ns
les juger. Elle est aujourd’hui vu
lca-
nologue. Suite denotre série. PA
GE 6
TEL0170
4892
92
L’étrange casdudocteur
VerticalEmmanuel Cauchy
met son expertise demédecin
urgentiste enmontagne au service
d’une série de polars. PAGE 3
Vacances au long cours
enAllemagne Les Allemands
partent plus souvent en voyage
que leurs voisins. Une tradition
philosophiqueet littéraire. PAG
E 7
Stéphanie Binet et Thomas Sotinel
Au fond de l’impasse.
C’est là qu’on trouve
Paul Simon au
milieu des années
1980. En compagnie
d’Art Garfunkel,
l’auteur-composi-
teur-interprètea été
le rival deBobDylan sur la scène folk
-rock,
le concurrent desBeatles au sommet des
hit-parades. Il découvre le goût
de l’échec.
En 1980, son filmOne-Trick Pony,autopor-
trait d’une rock star broyée par le show-
business, a rapporté bien moins qu’il n’a
coûté. Trois ansplus tard, en 1983, Hearts
andBones, disqueambitieuxpour leq
uel il
afaitappelàdesrockers(tel JeffP
orcaro,du
groupeToto),desjazzmen(dontleguita
ris-
te Al DiMeola), ainsi qu’àun compositeur
contemporain (PhilipGlass), se hisse péni-
blementàla35e placeduclassem
entaméri-
caindesventesd’albums.
Plutôt que de foncer dans le mur, Paul
Simonchercheuneesquive latérale. Ce
fils
d’immigrantsd’Europecentralequiag
ran-
diàBrooklynatoujoursétéd’un
ecuriosité
insatiable. Surl’album Bridge Over Trou-
bledWater– leplusgrossuccèsduduo
, sor-
ti en 1970, qui s’est vendu à plus de 25mil-
lions d’exemplaires dans lemonde –, on
trouve un titre d’inspiration jamaïcaine,
Why Don’t You Write Me, les percussions
afro-caribéennesdeCeciliaetun
e chanson
péruvienne,ElCondorpasa,prés
entéecom-
meappartenantaurépertoiretrad
itionnel,
ce qui lui vaudra plus tard un procès pour
usurpation des droits de l’auteur original,
le compositeurDanielAlomiaRobles.
En 1985, après sa dégringolade des hit-
parades, la curiosité de Paul Sim
on se cris-
tallisesurunecassetteque luia
passéeune
amie, Accordion Jive Hits, par les Boyoyo
Boys. Cette formation sud-africaine joue
dutownshipjiveoumbaqanga,lamusique
urbaine qu’on entend dans les ghettos
d’Afrique du Sud. Le pays vit depuis 1948
sous le régimede l’apartheidcontre lequel
lutte le Congrès national africain (ANC),
dont le principal dirigeant,Nels
onMande-
la, a été transféré du bagne de Robben
Island à la prison de Pollsmoor en 1982.
L’ANC a lancé un mot d’ordre de boycott
culturel contrele régime. Les artistes su
d-
africainssesontexilés, commela chanteu-
seMiriamMakebaouletrompettisteHugh
Masekela, ou vivent dans l’obscurité,
cachésauxyeuxetauxoreillesd
umonde.
Or, en 1985, lemondeest deplusenplus
curieux d’autres cultures, particulière-
ment en matière de musique. Dès les
années1960, lesgrandesvedette
socciden-
tales sont alléeschercher leur in
spiration
sous des cieuxétrangers. En France, Serge
Gainsbourg a utilisé les rythm
es du Nigé-
rian Babatunde Olatunji pourNew York
USA (1964), mais il ne reconnaît pas l’em-
prunt. Les Beatles ont découve
rt la musi-
queindienneen1965,etl’influen
cedeRavi
Shankar surGeorgeHarrison se fait sentir
albums Revolver et Sgt. Pepper’s. Le
«Graceland», lesondumonde
œ u v r e s c u l t e s 7 | 8
Mariantpopnew-yorkaise
etaccordssud-africains, l’album
dePaulSimon
donne,en1986,uneaurainterna
tionale
àla«worldmusic»
Cescréations
quifontdate
DES SÉRIESPOUR TOUT L’ÉTÉ
Certaines œuvres provoquent un bas-
de l’art ou de
Paul Simon et lesmusiciens
de «Graceland» àHarare
(Zimbabwe), le 14 février 1987.
PENNY TWEEDIE/CORBIS
12 octobre 2013
GuillaumeGallienne
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Brigitte et Jean Bouquot, François Duluc, France et Jacques Durand, Isabelle et Jacques Fineschi, Isabelle et Jean Gauvent, Chantal et Alain Gouverneyre, François Lureau, Pascal Mandin, Valérie Meeus, Véronique Saint-Geours, Louis Schweitzer
DONATEURSAndrée et Claude Arnoux, Marie-Odile et Charles Bigot, Cristiana Brandolini, Maureen et Thierry de Choiseul, Nicole et Ervin Ciraru, Martine et Michel Derdevet, Christiane et Gérard Engel, Claudie et François Essig, Bénédicte et Marc Graingeot, Maria et Bertrand Lambert, Anna et Alexandre Malan, Denis Mathieu, Michèle Maylié, Jacques Mayoux, Eileen et Jean-Pierre Quéré, Claudine et Jean-Claude Weinstein
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