CN05_16_18ans_200408

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Ma farde de l’animateur scout CN05 Profil de l’ado de 16 à 18 ans 1 2

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Les Scouts

CN05

Les Pionniers de l’avenir

Profil de l’ado de 16 à 18 ans

Ma farde de l’animateur scout

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« Brossons le portrait de nos grands ados ! » Xavier finissait sa phrase que Bénédicte se plongeait déjà dans les bouquins pour alimenter son savoir. Il s’ensuivit de nombreuses rencontres aux enjeux divers : fixer le canevas, faire les choix de chapitres, alimenter en contenu, partager la réflexion autour des relectures sur le fond, rédiger une commande d’illustrations... Entre ces réunions, Bénédicte rédigeait et retravaillait ses écrits, inlassablement. Elle prêta sa plume à Xavier pour quelques lignes, texte et tableau. Ensuite, Martine, maman et professionnelle du sujet, a lu l’ensemble du manuscrit. Son regard extérieur a permis d’affiner le document. Consciencieusement, Raymonde s’est lancée dans la chasse aux fautes typographiques et orthographiques. Pendant ce temps, Nicolas, débordant d’imagination, faisait courir ses crayons sur des feuilles pour créer les dessins. Enfin, Vinciane a réalisé le montage en un temps record, histoire de respecter les délais « pour hier, si possible ». Elle a assuré le suivi chez l’imprimeur; neuf mois de travail méritaient un accouchement sans douleur. De tout cœur, un chaleureux merci, à chacune et chacun, pour ces précieuses collaborations.

Première édition, août 2004 Dépôt légal D/2004/1239/3-CN05 © Les Scouts - Fédération Catholique des Scouts Baden-Powell de Belgique Rue de Dublin 21, 1050 Bruxelles Tél. 02.508.12.00, fax : 02.508.12.01 e-mail LesScouts@LesScouts.be, site http://www.lesscouts.be

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Tout au long de notre vie, nous confrontons nos idéaux à la réalité quotidienne, à la médiocrité. Toute la question est de refaire jour après jour

le choix : est-ce que je garde mes valeurs ou bien est-ce que je me laisse aller à faire comme tout le monde ? Il faut oser re-choisir les mêmes

valeurs, même si on se sent isolé ou ridicule, parce qu’à chaque fois qu’on y renonce par lassitude, on fait un deuil qui nous rend triste et dépressif

sans qu’on s’en rendre compte.

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Sommaire

S’il te plaît, apprivoise-moi - p.6 Dur dur à 16 ans d’accepter son corps tel qu’il est alors qu’il ne ressemble pas toujours aux “canons de la beauté”. Les questions de l’image de soi, de l’estime de soi sont en jeu et avec elles, en filigrane, la problématique des suicides chez les jeunes. Nous te suggérons, au cœur de ces fragilités et souffrances, une arme : la positivité. C’est-à-dire encourager, rassurer, mettre en confiance.

Les ados et les adultes - p.8 Un animateur chez les Pios est sans doute plus une sorte de grand frère qu’un adulte incarnant l’autorité. Tu as toutefois une responsabilité à jouer, des limites à poser, à faire respecter, à expliquer. Tu incarnes aussi l’image de leur plus proche avenir : de quel genre d’adultes les ados ont-ils besoin pour avoir envie de grandir ?

Même pas peur ! - p.10 Comment réagir vis-à-vis des ados intrépides qui jouent avec leur vie ? Ou encore vis-à-vis de leurs propos tellement excessifs : « Mon père, je vais l’tuer !! » ? Qu’est-ce que ça veut dire sanctionner ? Comment mettre en œuvre une sanction qui ne soit pas perçue comme un abus de pouvoir mais bien comme une démarche éducative ? Pourquoi prendre le temps d’établir avec eux une charte de vie en groupe ?

Nos valeurs en filigrane des règles de vie - p.12 C’est essentiellement en réfléchissant nos valeurs et en les intégrant dans nos faits et gestes que nous allons les transmettre. Il est important qu’elles apparaissent dans les règles que l’on établit, dans nos interventions vis-à-vis des comportements inadéquats, dans la gestion de conflits, dans tout ce qui construit notre type de fonctionnement le plus démocratiquement possible. Des valeurs comme le respect, la justice, la confiance… Dans ce chapitre, tu trouveras quelques repères, quelques critères pour t’y aider.

Phénomènes de groupe - p.14 Le conformisme est un phénomène d’autant plus important à l’adolescence qu’à cet âge, on essaie de se protéger. Toutefois, les jeunes acquièrent progressivement un esprit critique. Comment les y aider : leur permettre de s’exprimer, de débattre, par exemple, au sujet des consommations et dépendances. Quelles sont leurs difficultés dans leurs relations d’amitié. À quoi ça sert de s’ennuyer !?

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Consommateurs de virtuel et de vitesse - p.16 Tes pios sont nés dans l’univers de la communication virtuelle instantanée, et dans un monde où tout va toujours plus vite. La communication, c’est si différent quand elle se fait derrière un écran plutôt qu’en chair et en os ! Quel enjeu chez les Scouts de faire vivre la vraie vie : moins étincelante qu’à la télé et plus contraignante pour réussir à bien vivre ensemble.

Coéducation et relations entre sexes - p.18 La coéducation, c’est jouer le jeu de la mixité en considérant les mêmes objectifs éducatifs pour les filles et pour les garçons, en faisant le pari que la vie au contact de l’autre sexe est enrichissante. Pour les filles, ce n’est pas simple d’être scoute sans devenir un garçon (manqué) ! Par ailleurs, tu auras affaire à leurs amourettes éternelles, à leurs chagrins d’amour. Pas toujours facile à gérer… Qu’en penses-tu ?

Personnalité en construction - p.20 Ils ont des hauts et des bas, ils ne savent pas ce qu’ils veulent ces jeunes ou encore, ils se referment complètement sur eux-mêmes et dépriment ! Que faire de leurs émotions ? Comment les aider à mettre des mots ? Comment mieux les écouter ? Et ainsi favoriser la construction de leur personnalité propre…

Des choix et des projets pour grandir - p.22 Choisir à 16-18 ans, c’est tout doucement orienter sa vie. Waouh !!! Choisir ses études ?! Et comment on fait ça avec toutes les options possibles ? Comment le scoutisme peut-il être un lieu qui va les aider à grandir ? Il s’agirait : de faire une place à l’expression de leurs angoisses et idéaux, de faire des promesses que l’on va pouvoir tenir, de permettre au groupe de construire des projets… Et toi, comment tout cela fait-il écho ou pas à ta pratique d’animateur ?

Le pio, un grand ado - p.24 Sous forme d’un tableau, un récapitulatif concernant le développement, les caractéristiques, les besoins d’un jeune.

Relation et estime de soi - p.25 Sous forme de grille, quantité de petits conseils, de comportements à éviter en lien avec ces questions de relation et d’estime de soi sous l’angle des domaines suivants : rôle de l’adulte, rapport aux autres et image de soi.

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S’il te plaît, apprivoise-moi !

Stop aux « tops Modèles » ! À 16 ans, ils ont plus ou moins acquis leur taille, leur corps d’adulte. Ils ne l’ont pas pour autant apprivoisé et accepté. Ils ne se sont pas non plus encore suffisamment musclés pour soutenir le dos, les articulations (les genoux par exemple) pendant de longs efforts soutenus. Il faut faire attention au gros sac à dos porté longtemps ! Leur corps est imparfait. Il ne ressemble pas aux modèles de la télé. Essayons de ménager ces fragilités. Essayons de pouvoir les réconforter sans se moquer, de pouvoir relativiser sans les froisser. Peut-être un des moyens serait l’auto-dérision : si tu sais rire de toi, sourire de ton imperfection, très simplement, ils auront plus facile à admettre, à leur tour, leur propre imperfection. C’est important de les sensibiliser au respect d’eux-mêmes : dénoncer les régimes draconiens des filles ou la musculation sauvage des garçons. Ce qui fait le charme d’une personne n’est pas sa ressemblance la plus proche possible des canons de la publicité mais plutôt la manière de se démerder avec ce qu’on a et ce qu’on est.

Estime de soi et fragilités L’estime de soi, c’est comment on se voit et si ce qu’on voit, on l’aime ou pas. Ces jeunes ont bien du mal à s’aimer tels qu’ils se voient. Ils sont très sensibles à la manière dont les autres les perçoivent. C’est important d’y être attentif.

La confiance en soi se construit à partir de différents aspects de notre personne

La réussite scolaire Aline n’a pas l’air dans son assiette depuis qu’elle a appris qu’elle doublait son année. Elle est agressive avec tout le monde. Tout le temps sur la défensive. Les compétences athlétiques Yves déteste faire du football : il n’est pas très doué en sport ou du moins, on lui répète tellement qu’il est maladroit, on se fout tellement de lui quand il shoote à côté du ballon, qu’il n’ose pas… La popularité auprès des pairs Denis passe pour l’intello, il est très souvent exclu du groupe. Sauf la dernière fois, quand Marina, « la grande gueule », a eu besoin de ses connaissances en matière d’histoire grecque.

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L’aspect comportemental Suis-je considéré comme quelqu’un de fiable ? Est-ce que je respecte les règles sociales : politesse, discipline, etc. Martine est tellement susceptible ! Son caractère extraverti et rebelle la met souvent en porte-à-faux avec les adultes, avec l’autorité. Du coup, elle a l’impression d’être détestée ! Ça ne l’adoucit pas.

Une autre question difficile en aval de toutes ces fragilités, c’est le suicide. Il existe une corrélation importante entre le risque suicidaire et une basse estime de soi. Évidemment, on n’est pas en train d’imaginer que tous les jeunes un peu fragiles risquent de se suicider ou d’être tentés de le faire, un jour ou l’autre. Simplement, il est important d’être attentif à ménager les fragilités des uns et des autres. Car on sait que c’est délicat. Et toi dans tout ça ? En tant que responsable de ces grands ados, quelques heures par semaine, tu peux être attentif à leur faire vivre du positif. En sachant, en outre, que le fait d’être intégré dans un groupe va les aider à trouver confiance en eux. Tu sais ce que ça fait que de se sentir bien dans un groupe, bien avec les autres…

“Je positive, tu positives, ils positivent…” Voici quelques aspects de la vie en groupe auxquels tu peux être attentif...

- La compétition : si tu proposes essentiellement des activités avec des gagnants et des perdants, si la manière dont tu valorises Sandrine ou Saïd, c’est surtout quand ils ont réussi, fait preuve d’un “comportement exemplaire” ou quand ils ont gagné, c’est juste un peu trop court. Ca fait du bien aussi d’être encouragé même après avoir raté un truc ou malgré sa dernière connerie. Parfois, d’autant plus que la peur de l’échec peut les paralyser, ils ont juste besoin d’être encouragés, rassurés, d’entendre du positif.

- Attention aussi aux secteurs dans lesquels tes ados s’investissent. Par exemple, Julien suit des cours de dessin. Il est super fier de se proposer pour réaliser une affiche pour la fête d’unité. Il se met à découvert en te présentant une partie de lui qui lui tient à cœur. Accueille ça chaleureusement. Et Steve qui adore le foot. Même s’il fait le petit malin et que c’est parfois gonflant, c’est important de ne pas l’écraser et le tourner en ridicule pour ses goals manqués…

- Ces jeunes sont à un âge où la pression du groupe a une grande influence. Des études ont montré que notre conformisme social s’accroît quand notre estime de soi est malmenée. Il est important de veiller à instaurer un climat de confiance : enrayer les moqueries, les jugements; pour permettre à chacun, même le plus timide, de trouver une place et un temps d’expression les plus vraies possibles.

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Les ados et les adultes

Besoin d’autonomie et de sécurité

Autorité ou grand frère

Grandir, c’est découvrir que tous les êtres humains sont faits du pire comme du meilleur. Ce n’est pas facile. Et ça commence par la relation avec ses parents : l’ado les a redescendus de leur piédestal, il va devoir réapprendre à les aimer. Il a toujours besoin de pouvoir parler avec ses parents, pour se construire. Il a aussi besoin de ne pas devoir tout leur dire. D’avoir le droit de faire des choix (d’orientation professionnelle ou autres) qui ne correspondent pas à ce qu’ils avaient imaginé pour lui.

Ce serait plus facile pour les ados si les adultes comprenaient que ce dont ils ont besoin, c’est de parler avec eux, d’écouter leurs conseils même s’ils ne les suivront pas

La relation d’animateur avec les pios n’est pas tout à fait celle qu’un adulte aurait avec eux. On imagine plutôt l’animateur comme un grand frère. Néanmoins, ta responsabilité à leur égard implique nécessairement un certain rapport d’autorité qu’il est important de jouer. Il est aussi utile de créer le contact avec leurs parents, ils restent vos premiers partenaires dans l’éducation des jeunes. Il est important que vous veilliez à ne pas les dénigrer, surtout en présence des pionniers.

Poser des limites

Les psychologues, ou autres spécialistes de l’éducation, parlent souvent de l’importance de poser des limites aux jeunes, de l’importance de leur “donner des repères”. Les parents de tes pios sont les premiers à le faire à leur façon. L’école aussi. Toi, tu as aussi un rôle à jouer, à ta façon. Mais à quoi servent les limites ? Et comment les pose-t-on ? 1

- La présence des limites et donc de l’interdit, comporte l’énorme avantage de permettre la transgression. La possibilité de transgression permet l’affirmation de soi dans la relation. C’est un signe de bonne santé, ce Cédric qui réagit et s’énerve contre ce qu’il trouve injuste. Il ne se laisse pas faire. Il n’a peut-être pas tout à fait raison mais à force de s’exprimer, de se révolter, si tu discutes avec lui, il apprend à mieux analyser et réfléchir, il grandit !

- Il est important que les règles soient claires, concrètes (que l’on peut observer et mesurer), constantes (ne pas varier selon l’humeur), conséquentes (s’il y a

1 Paragraphe inspiré de MALAREWICZ Jacques-Antoine, Le complexe du Petit Prince, L’adolescence en crise entre l’enfance inachevée et l’âge adulte impossible à atteindre, Robert Laffont, Paris, 2003, pp.78-81.

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transgression, une réaction sanction doit suivre), cohérentes (l’adulte respecte lui-même les règles).

- Les limites rassurent. Un adulte assuré dans ses prises de position a quelque chose de rassurant pour le jeune. Il a en face de lui quelqu'un qui lui apporte une forme de stabilité. (Pour autant que l’on fasse la différence avec l’assurance d’un tyran !).

- Le respect des limites par les jeunes ne va pas de soi. Ils doivent recevoir en retour une reconnaissance. Dis-lui que tu as perçu qu’il te respectait. À ton tour, respecte-le dans ses limites, ses défauts, ses erreurs…

- La transgression d’une limite doit être immédiatement discutée, pas immédiatement punie. Transgresser, c’est prendre le risque de nier l’autre. L’absence de réaction de l’adulte à la transgression déstabilise l’ado. Il la vit comme inquiétante et peut alors perdre pied ou surenchérir pour faire réagir.

En résumé, les limites ne sont pas seulement éducatives, elles assurent la permanence des liens qui relient les individus entre eux. Quand on parle des limites que l’on pose ou qui ont été transgressées, on parle de soi, on parle de l’autre, on se parle. On est en relation

Des adultes heureux de vieillir, fidèles à leurs idéaux Etre vraiment adulte c’est être responsable de soi et responsable de ses actes vis-à-vis des autres. Pour devenir adulte, les ados ont besoin :

- De rencontrer des adultes simplement heureux d’être adultes. À distinguer des “adulescents” : les adultes qui cherchent à imiter les jeunes, qui ne veulent pas vieillir ou qui ne veulent pas paraître ringards.

- De rencontrer des adultes qui osent s’engager, qui sont heureux d’avoir inscrit du définitif dans leur vie.

- D’être compris par les adultes autant que d’être contestés par eux. Ils ont besoin d’être écoutés autant que d’entendre d’autres exprimer leurs convictions et leurs points de repère. En sachant qu’ils ne doivent pas pour autant y adhérer, qu’ils ont le droit de se construire leur opinion, eux-mêmes, de leur côté, à leur rythme.

La difficulté entre les ados et les adultes, c’est peut-être qu’à chaque génération, l’adolescence vient mettre en avant des valeurs à vivre avec toute la générosité enflammée dont ils sont capables. Et chaque génération d’adolescents voit que les institutions, mises en place par les adultes qui ont le pouvoir, trahissent ces valeurs. Heureusement, de nombreux adultes restent fidèles aux idéaux des adolescents qu’ils ont été. Ces adultes-là, même s’ils ont compris que tout n’était pas possible tout de suite, comme on le souhaiterait à l’adolescence, gardent les valeurs de leur jeunesse. Tout au long de leur vie, ils confrontent leurs idéaux à la réalité quotidienne, à la médiocrité. Ils refont chaque jour le choix : « Est-ce que je garde mes valeurs ou est-ce que je me laisse aller à faire comme tout le monde ? »

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Même pas peur !

Ces ados qui jouent les kamikazes « Puisque l’accident n’arrive pas à chaque fois, il n’y a pas de raison que ça arrive cette fois-ci ! »; et puis, « Ca n’arrive qu’aux autres ! »,… Et puis il y a ce sentiment d’être invincible lié à l’âge ado. La mort ça ne les concerne pas vraiment, ou peut-être juste pour jouer à se rappeler qu’ils vivent… Prendre des risques permet de vibrer, de se sentir exister. C’est stimuler ses sensations. En outre, ils ont besoin de se donner des défis. Et il y a une certaine ambiguïté entre leur désir de jouir sans entrave et leur besoin de s’appuyer sur des repères et des limites fiables, donnés par les parents. Comment les aider à ne pas “se kamikazer” la figure ? Par exemple : les aider à avoir des projets de vie et de construction de sens. Chez les Pios, c’est le lieu idéal pour concevoir l’un ou l’autre projet tous ensemble : organiser une journée descente de la Lesse, un week-end de rando dans les Ardennes, un journal de l’unité, une soirée de nouvel an… Il est aussi important de leur faire comprendre qu’il y a un signe de maturité à ne pas relever n’importe quel défi. À prendre conscience des mécanismes de pression d’un groupe et à essayer de ne pas tomber dans le piège du “pour épater les copains”.

Ce n’est pas interdit d’avoir envie de tuer… ! Ce n’est pas interdit d’avoir envie de tuer son père, sa mère, son voisin ou ses ennemis. Ce qui est interdit c’est de le faire. Il ne s’agit donc pas de censurer et de décréter telle pensée honteuse. Julien est sans doute très en colère contre son père et “il a envie de le tuer”. Peut-être qu’il est capable de mettre des mots sur cette colère, te l’expliquer, s’en décharger un peu. Peut-être pas. Peut-être qu’il a juste besoin de se défouler. Mais une chose est sûre, c’est que ça n’aide pas de s’entendre dire qu’on n’a pas le droit de penser ceci ou cela. Qu’on n’a pas le droit d’être en colère. Qu’on n’a pas le droit d’avoir envie de voler cette superbe veste dans le magasin. Par contre, c’est important d’aider les jeunes à distinguer la pensée et le passage à l’acte. Les pensées, on ne les maîtrise pas; les actes, on doit apprendre à mieux les contrôler ! A en mesurer les conséquences.

Punir ou sanctionner ? Il est primordial de réagir quand des limites ont été dépassées. C’est une question de cohérence avec des règles qui ont été formulées ou avec des valeurs que l’on souhaite voir respecter. Et parfois, on est très énervé ! Un enjeu, dès lors, serait de ne pas se laisser emporter, ou du moins, de pouvoir continuer à être respectueux malgré

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l’emportement. Ce serait dommage de traiter un jeune de tous les noms d’oiseaux qui passent par ta colère, face à ses provocations. Lorsque tu réagis dans l’immédiateté, tu risques de manquer totalement de nuances, de devenir le miroir de l’adolescent et de fonctionner, comme lui, selon la loi du “tout ou rien”. À éviter ! Il faut pouvoir prendre le temps et annoncer au jeune que vous en discuterez lorsque ta colère sera retombée.

Distinguer la punition de la sanction ? La punition serait le truc qui ne sert à rien, parce que dissocié de l’acte et parfois “jouissif” : du genre faire laver les toilettes avec une brosse à dents ou copier 100 fois la même phrase ! La sanction serait : essayer de trouver, avec le jeune, le meilleur moyen de réparer sa faute, son erreur… Et ce, pour l’amener à une prise de recul, une conscientisation.

Qui suis-je pour avoir le droit de punir ?

Une question importante : quand la punition/sanction relève-t-elle d’un excès de pouvoir ? Jamais quand elle exprime clairement et sereinement les exigences du « vivre ensemble ». Jamais quand elle permet à la personne de comprendre et de réparer les conséquences de son acte. Toujours, en revanche, quand elle s’accompagne d’une jouissance de celui qui sanctionne.

Voilà peut-être, en effet, un bon critère : ne jamais punir dès lors que l’on en tire la moindre jouissance personnelle.

Une charte de vie en groupe

Pour le bon fonctionnement d’un groupe (le poste en est un !), il est nécessaire de rédiger ensemble une charte de vie. Certains éléments seront négociables, d’autres non. Mais, le fait d’aborder ces sujets ensemble permet l’expression de tous et l’apprentissage de la négociation. Pour ne pas focaliser sur les interdits (consommations…), il est important d’aborder la question de la vie en groupe le plus largement possible. Voici quelques exemples de sujets à discuter : fréquence des réunions, utilisation des GSM, absence et retard, respect de chacun, gestion du sommeil, relations « fusionnelles », violence physique et verbale, gestion de la cigarette, communication interne – mail, courrier, téléphone –, accès au local en l’absence des animateurs, question de l’implication de chacun… Les individus, en fixant les règles ensemble, donnent une identité propre au groupe. De ce fait, il deviendra un régulateur des transgressions car les règles seront portées par tous.

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Lui faire confiance Un des chemins les plus directs pour apprendre au jeune à croire en lui-même sera la confiance que d’autres pourront lui faire.

Pour partir au camp cette année, c’est Gilles qui était chargé de prendre différents contacts pour le transport. Il a expliqué que c’était important pour lui que son animatrice continue à lui demander où il en était, s’il s’en sortait. Il savait qu’elle était disponible pour le conseiller. Il se sentait soutenu, on lui faisait confiance sans le laisser complètement seul face à la responsabilité.

Nos valeurs en filigrane des règles de vie

On ne porte que les valeurs qui nous ont été transmises par l’expérience Un fameux projet a été concrétisé cette année au camp : mélanger les genres, les milieux sociaux et les cultures, faire venir des jeunes de notre quartier, issus de milieux précarisés. Avec le soutien des parents et l’enthousiasme de quelques pios ! Pour Maria et Aïda, le projet s’est tellement bien passé, elles sont toutes les deux transformées ! Elles ont découvert la solidarité, l’engagement, l’action… Elles en veulent, à présent, elles qui râlaient toujours tellement, qui voulaient arrêter le scoutisme ! Quel punch ! Un axe de la vie ensemble essentiel pour gérer des grands ados : c’est le sens ! Il faut qu’il y ait du sens à ce qu’ils font ensemble, qu’ils se sentent moteurs de projet et portés positivement par ce qu’ils vivent. La façon dont tu vas construire le cadre de vie, les règles et la façon dont tu vas mettre en œuvre tes valeurs, les dire et les faire, vont construire ce sens.

Une discipline démocratique L’existence d’une discipline juste et souple aide les jeunes à acquérir un sentiment de confiance et de justice. La justice est une valeur qui leur tient très à cœur. Une discipline démocratique doit définir clairement les limites, tout en favorisant la négociation et le dialogue. Sa mise en place permet aux adolescents de développer et de consolider un sentiment de sécurité intérieure. Essaie de voir si tu pratiques une discipline démocratique avec tes pios en réfléchissant à ta façon de gérer les relations et les difficultés avec eux. Voici, pour ça, les questions que nous te proposons de te poser : est-ce que…2

2 Questions reprises ou inspirées de DUCLOS Germain, LAPORTE Danielle, ROSS Jacques, L’estime de soi des adolescents, Editions de l’Hôpital Sainte-Justine, Montréal, 2002, p.23.

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Ma façon de gérer conflits et problèmes

Pour reconnaître et renforcer leur important besoin de justice

1. Je suis capable de m’affirmer à l’intérieur de mes limites personnelles ? Et je témoigne par l’exemple ?

1. J’accepte qu’ils expriment toutes leurs opinions ?

2. Je suis ouvert aux échanges et à la

communication ? 2. Je favorise l’autonomie et le sens des

responsabilités ? 3. Je suis souple dans mes décisions et dans

ma façon de les appliquer ? 3. J’encourage la curiosité et les initiatives

personnelles ? 4. J’accepte de laisser passer des choses ?

4. J’enseigne la tolérance par la tolérance ?

5. Je propose des solutions face aux affrontements et aux conflits ?

5. Je les félicite lorsqu’ils démontrent de la détermination ?

6. Je tiens compte de leurs besoins ?

6. Je leur témoigne ma confiance ? Je les aide à agir seuls ?

7. Etc. 7. Etc.

Différents types d’intervention face à un comportement inadéquat

Arrêter l’action : « Stop ! Arrête avec ça ! » Exemple de comportements dangereux face auxquels il est important d’intervenir pour l’arrêter : frapper, agresser, consommer abusivement, se mutiler, faire usage d’arme à feu ou d’arme blanche… Reconnaître les émotions et sentiments : Derrière un comportement inadéquat ou désagréable se cachent souvent des sentiments ou des besoins qui ne sont pas exprimés comme tels : mauvaise humeur, bouderie, repli sur soi, intolérance, frustration, insatisfaction, provocation, etc. Il s’agit de les repérer pour comprendre et peut-être les dépasser. « Aïcha, pourquoi te comportes-tu comme ça ? Que se passe-t-il ? » Exprimer clairement le sens des valeurs et des règles éducatives : Il s’agit d’éclairer le sens de la valeur ou de la règle transgressée. « Ce serait bien de réfléchir à ton comportement qui relate un certain… » Exemple : individualisme, absence de solidarité, refus de coopérer, refus de partager, refus de s’impliquer, etc. Ce n’est peut-être pas ce que tu souhaites mais quand tu réagis comme ça, moi je ressens et je pense ça. Négocier les conflits relatifs aux besoins : Les comportements inadéquats qui seraient le résultat d’un manque de communication appellent à ce que les besoins du jeune et ceux de l’animateur soient explicités, partagés et situés dans un cadre (ex. : rentrées tardives, désordre dans le camp, dépenses excessives d’argent, mauvais usage des espaces communs, etc.). « Voici mon point de vue… Quel est le tien ? »

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Des phénomènes de groupe

Conformisme et esprit critique L’adolescent est irrésistiblement attiré par le groupe : ça lui permet de prendre distance par rapport à ses parents. Entre 12 et 15 ans, au début de l’adolescence, le jeune est très vulnérable à l’influence des pairs, ce qui provoque des phénomènes de conformisme par exemple. Ensuite, progressivement, l’adolescent va se forger une identité plus indépendante. Surtout si, dans des endroits comme le poste pio, des adultes comme toi lui font confiance, en l’aidant à être de mieux en mieux responsable de la confiance qu’on lui accorde.

L’esprit critique chez les pios Quelques pios ont lancé l’idée de faire le camp en Islande cette année. Les animateurs leur ont proposé d’évaluer le coût de l’aventure, les réalités pratiques… Quand on voit le prix de l’avion, ça voudrait dire que tout le monde ne pourrait pas partir ou bien qu’on va devoir trimer toute l’année pour récolter la somme d’argent nécessaire. On a quand même plein d’autres chouettes choses à faire que gagner de l’argent. La meilleure occasion de permettre aux jeunes d’exercer leur esprit critique, leur réflexion, leur sens des responsabilités, c’est quand les animateurs (ou les adultes) peuvent expliquer et discuter leur raisonnement, les raisons de leur refus; négocier…

Les produits psychotropes

Une pilule mauve pour être cool

On prend de la drogue, des euphorisants dans l’espoir d’un bien-être et d’une paix aisément accessibles. C’est une façon de ne pas rester inactif tout en fuyant son malaise. C’est faire le choix de se déconnecter pour se donner l’illusion de ne plus « tout subir » Seulement, la prise de drogue a des méfaits : pour la santé physique mais aussi pour la santé mentale et affective. Quelle drôle de solution qui va créer plus de problèmes qu’elle n’en solutionne. Les problèmes sont peut-être repoussés par l’effet euphorisant mais ils reviendront amplifiés.

Une pilule jaune pour oser lui parler

Il est plus facile d’entrer en contact avec Unetelle ou Untel quand on est sous l’effet de ceci ou cela. Mais apprend-on vraiment à communiquer quand on a besoin de produit pour le faire ? Le risque est de se retrouver à 25 ans avec une dépendance à la cigarette ou à l’alcool et toujours cette même timidité comme un boulet.

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Et si, aujourd'hui au conseil, on réfléchissait à la timidité, à la peur d’être soi : qu’est-ce que c’est ? Comment en sortir ? Etc. On est tous dans le même bateau, dans la même galère de tâtonnement, de peur de mal faire, d’avoir l’air bête, de prendre des risques, etc. Ça ne veut pas dire pour autant, qu’après cette discussion, tout le monde arrête de fumer mais simplement, on donne l’occasion que des malaises, parfois sous-jacents aux dépendances, s’expriment. Un travail d’échanges et de débat est d’autant mieux possible chez les pios car ils sont un groupe d’amis et d’amies qui ont fait le choix d’être ensemble. Les liens sont plus solides, le groupe est un espace sécurisant, cela facilite la communication, le débat.

Se lier, s’ennuyer

Un ami pour ne pas être tout seul

L’adolescent recherche un ami (ou une amie) avec lequel il va pouvoir discuter et partager de nombreux moments ou des émotions. Le plus souvent, cet ami est idéalisé. Il n’est pas facile pour un ado de percevoir tout d’un coup l’autre tel qu’il est et non tel qu’il l’avait imaginé. Ça provoque parfois des ruptures dures et inattendues. Une crise de doute qui pourrait les ébranler : alors là non plus, ils ne peuvent être vraiment sûrs ?! Cette interrogation fait peur car elle renvoie à la solitude parfois insupportable.

Exister, c’est d’abord s’occuper ?

L’ennui est une activité qui ne s’apprend plus, aussi bien seul qu’accompagné. Quel plaisir, pourtant, que de savoir s’ennuyer à deux. Sans avoir besoin d’évoquer un tiers, de critiquer Machin qui fait trop ceci ou Bidule qui n’est pas assez cela. Pourquoi se donner la peine de parler de qui est absent, alors qu’il peut être tellement agréable de ne rester que dans la relation à l’autre ? Pour commencer à parler de soi vraiment, hum ! Exister, c’est d’abord s’occuper, et s’occuper, c’est consommer des loisirs. Pour casser un peu cette mauvaise réputation de l’ennui, si on le considérait dans tout ce qu’il peut apporter : du temps pour calmer le jeu d’une vie survoltée, du temps pour être pleinement avec soi ou avec l’autre.

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Consommateurs de virtuel et de vitesse

Toi-même tu as eu 16-18 ans, il n’y a pas si longtemps. Et pourtant, peut-être que tes pios ne ressemblent pas tout à fait à ce dont tu te souviens avoir été. En quoi, être ado aujourd'hui serait différent ?

J'ai le parfum de Jordan Je suis un peu lui dans ses chaussures

J'achète pour être, je suis Quelqu'un dans cette voiture

Goldman

Le 21e siècle de l’urgence

Le « tout tout de suite »

Le virtuel est un aspect qui a sans doute continué à transformer nos modes de vie : avec le GSM et Internet principalement. Le « toujours plus vite » était déjà présent dans nos habitudes, il s’accélère encore. Le « tout tout de suite », le « just in time », le client-roi sont devenus les nouvelles règles du marché capitaliste. Des règles qui ont très certainement des conséquences sur nos comportements :

- Est-ce encore acceptable d’attendre plus de 5 minutes l’information que le fonctionnaire en face de nous doit nous donner ?

- Et ces fichus ordinateurs qui mettent parfois plus de deux minutes pour se mettre en route ou se connecter à Internet, comment est-ce possible !? Il faudra les remplacer par d’autres, plus performants !

- Et comment se fait-il que Marcel ne réponde jamais au GSM quand je l’appelle, il lui sert à quoi son GSM, bon sang ! Qu’est-ce qu’il fout pendant tout ce temps où il est indisponible ?

- …

Communiquer en chair et en os

Les « nouveaux jeunes » sont donc nés dans cet univers de la communication virtuelle instantanée. Ils partent à la conquête d’eux-mêmes en s’exprimant à l’abri des regards grâce au GSM, à la radio et à Internet. Ils se racontent, posent des questions, parlent de leur sexualité, de leur anorexie, de leurs relations difficiles avec les parents, etc. en étant pris au sérieux, en se protégeant parfois par l’anonymat que permet Internet ou « love in fun ». Ils peuvent faire des expériences, jouer des rôles et explorer des facettes de leur personnalité.

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Mais sont-ils encore capables de prendre le temps de se parler, de s’expliquer, d’essayer de se comprendre, d’apprendre à écouter l’autre, en étant physiquement en présence ? La présence physique, ça change complètement la communication, ça effraie, peut-être, aujourd'hui ? Sont-ils encore en mesure de percevoir que certaines choses demandent temps, patience et persévérance ? Et nous, dans ce “nouveau monde”, comment allons-nous leur faire vivre d’autres valeurs ? Comment ne pas nous laisser piéger par les conditionnements de rapidité, de compétitivité, de zapping… ?

Sortir du virtuel et apprendre à vivre ensemble

La vraie vie dans le petit écran

« Dès lors que l’on reste trois à six heures par jour devant le petit écran, que celui-ci devient le centre de toutes les conversations, que les personnages fictifs qu’il nous présente sont considérés comme les véritables héros de ce monde, la frontière entre la réalité et l’illusion s’estompe. »3 Comment réconcilier nos jeunes avec la vraie vie ? Avec une école qui n’a rien de l’école virtuelle dans laquelle s’ébattent les héros de feuilleton ? Avec la relation aux autres qui n’a rien de ces échanges drôles, romantiques ou électriques toujours bien dits et bien organisés dans les dialogues télévisés ? Avec la patience et le respect de ses limites, par exemple : les relations sexuelles n’ont rien de celles de la télé, aseptisées, hyper performantes !

Je ne suis pas le maître au pays du « vivre ensemble »

Le scoutisme est un lieu privilégié pour apprendre à vivre ensemble. Un des apprentissages fondamentaux pour nos jeunes, c’est la négociation. Pour la fête d’unité, les pios ont été catégoriques : pas question de faire partie du spectacle et de monter sur scène ! Plutôt que de s’énerver, leur animateur, Manu, a réfléchi avec eux aux différents rôles qu’ils pourraient prendre dans cette fête d’unité, qui leur plairaient. Il n’était pas question de les exclure d’un moment en unité. Et résultat, c’était génial : certains se sont occupés de la logistique et des décors, d’autres des enfants dans les coulisses, d’autres encore étaient sur le côté de la scène pour les aider, pour « souffler »… À la fin du spectacle, les pios ont été chaleureusement remerciés de tout ce travail indispensable “de coulisse”. Ils ont pu mettre en œuvre leurs talents dans ce qu’ils avaient choisi, ils étaient drôlement fiers !

3 MEIRIEU Philippe, Repères pour un monde sans repères, Desclée de Brouwer, Paris, 2002, p.252.

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Coéducation et relations entre sexe

Coéducation et non-mixité La coéducation c’est éduquer les filles et les garçons ensemble, selon les mêmes objectifs éducatifs pour les deux sexes. C’est l’occasion d’apprendre à se découvrir et à se respecter entre sexes. Un bon apprentissage pour la vie en somme. N’hésite pas non plus à proposer un peu de tout…

- Des activités « de filles » et des activités « de garçons », aux deux. En évitant de dire justement : « Voici une activité de fille ! », car c’est à force de faire ces distinctions que les mentalités n’évoluent pas.

- Des activités juste entre filles et des activités juste entre garçons; car ce n’est pas facile d’être sans cesse en contact avec l’autre sexe à l’âge de la drague.

Nos réactions conditionnées sur les genres C’est parce qu’il y a des filles dans le groupe mixte que c’est à elles qu’on demandera de faire le secrétariat, de prendre des notes pendant la réunion. C’est bien connu, les filles ont une plus belle écriture ! Et c’est parce qu’il y a des garçons dans le groupe que les filles acceptent bien volontiers que ce soit eux qui prennent la carte topographique ou qui s’occupent du feu. L’avantage dans les activités non mixtes : ce genre de “réactions conditionnées” n’ont évidemment pas leur place

Pour les filles : être scoute mais pas un garçon4 Selon une enquête réalisée par l’OMMS (Organisation Mondiale du Mouvement Scout), les garçons interviewés n’ont aucun doute : les « meilleurs scouts », ce sont les garçons parce qu’ils sont meilleurs dans toutes les tâches dites difficiles (constructions, couper du bois, faire un feu, être fort, audacieux). Dès lors, si une fille montre des compétences égales, on la traite de « garçon manqué ». Et c’est souvent plus valorisant que d’être qualifiée de « bonne femme » ! Le problème auquel elles font face, c’est que « d’être une fille » et « d’être scoute » n’est pas aussi facilement compatible que « d’être un garçon » et « d’être scout ».

4 Dernièrement, l’Organisation Mondiale du Mouvement Scout (OMMS) a réalisé une enquête sur la coéducation chez les scouts, dans quatre pays.

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Leur amourette éternelle

Performance sexuelle

« On parle souvent du septième ciel en oubliant les six qui précèdent »5 Notre monde de l’image, de la publicité et du cinéma nous présente une sexualité de performance. Devant les copains, il faut tout savoir et avoir déjà tout essayé. Impossible d’avouer qu’on a peur et qu’il n’est pas si facile que ça de comprendre ce qui se passe quand on se trouve avec une fille. Il faut être performant tout de suite. Sans apprentissage. Sans initiation. Sans la moindre préparation. Sans prendre le temps de grandir… Il faut être prêt. Tout de suite. Parfait. Comme Léonardo Di Caprio sur une plage du Pacifique. 6 Les jeunes ont sans doute plus besoin d’adultes qui leur témoignent qu’ils bafouillent en la matière. Qu’ils sont aussi attirés par l’idylle parfaite (comme à la télé !) mais que tout compte fait, construire une vraie histoire d’amour : c’est parvenir à composer avec la médiocrité du quotidien, avec nos erreurs et celles de notre partenaire autant qu’avec les joies de la complicité, le plaisir d’être ensemble et de construire des projets ?

Chagrin d’amour

Tomber amoureux, c’est merveilleux, mais ça comporte aussi des risques. L’un des risques, c’est de tomber bien bas quand rien ne va plus, quand l’aimé nous quitte. Alors, le cœur est fracturé. Et si, pour comble, la trahison nous est annoncée par un tiers, l’ego est en miettes. Cette énorme épreuve, terrible, cruelle, insupportable, est le lot de bien des gens. Aimer follement suppose nécessairement que l’on puisse souffrir follement aussi. Quand on éprouve une grande tristesse, il n’y a pas d’autre choix que de la vivre, de la ressentir, jusqu’à ce qu’elle ne soit plus qu’un souvenir. Personne, aucun spécialiste ou magicien, ne peut porter ou effacer la peine d’une autre personne.7 Ce que les jeunes pensent de ce qui est bon ou pas pour sortir d’un chagrin d’amour :

Pour dissiper le chagrin d’amour Ce qui nuit selon eux Se divertir S’isoler Rechercher le soutien de ses amis Se réfugier dans l’alcool ou la drogue Réfléchir, consulter et parler de sa peine à un adulte de confiance

Rechercher les situations qui font penser à l’autre ou reprendre contact avec l’être aimé

Avoir confiance que le temps arrange les choses Revoir l’ex avec son nouvel amour

5 Nos enfants sont-ils“ full sexuels”, in Le Ligueur n°25, juin 2002, p.7, article au sujet du bouquin « Full sexuels » de Jocelyne Robert (cf. bibliographie). 6 Ce paragraphe est inspiré de MEIRIEU Philippe, Repères pour un monde sans repères, Desclée de Brouwer, Paris, 2002, pp.129-130. 7 ROBERT Jocelyne, Full Sexuel, la vie amoureuse des adolescents, Les Editions de L’Homme, Québec, 2003, pp.31-32.

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Personnalité en construction

Leurs émotions en dent de scie Envie de rien

L’humeur adolescente connaît des hauts et des bas souvent déconcertants, autant pour l’entourage que pour le jeune lui-même. Il est survolté, il est triste, il est énervé, il ne sait pas nécessairement pourquoi. L’adolescence est assez proche de ce qui se joue dans le travail de deuil : la perte du bien-être supposé de l’enfance, la transformation de son corps, les relations avec ses proches qui évoluent, sa propre identité à découvrir et à construire. Ce qui explique qu’il se sente perdu, voire souvent “dépressif”. Dans la difficulté qu’un adolescent rencontre à formuler son désir, à saisir ce qu’il souhaite, il en vient naturellement à s’appuyer sur les repères des parents pour se situer. Dans la négation, le plus souvent : « Je ne veux pas ceci, je refuse de faire le même métier… ». Ou encore dans le silence, perdu, désarçonné : « J’sais pas quoi faire, j’ai pas envie, pas de désir que je puisse manifester ».

Difficile de s’exprimer, de livrer aux autres, mais aussi à soi-même, une part de son identité méconnue.8

Consommateurs d’émotions

La question des émotions est un aspect important : notre environnement est devenu une source inépuisable d’émotions et de sensations. Les médias produisent bien plus efficacement et bien plus facilement des émotions que des idées et des théories. Il en est de même pour le jeune qui est plus attiré par les sensations que peuvent lui procurer les produits psychotropes, les sports extrêmes, les excès de vitesse… que par les idées, la réflexion, le retour sur soi. Il est important toutefois de favoriser petit à petit la réflexion, l’intériorité…

« Il est moins inquiétant d’avoir peur en cyclomoteur que de paniquer tout seul dans sa chambre pour des raisons que l’on domine mal »9

8 FORGET Jean-Marie, Ces ados qui nous prennent la tête, Editions Fleurus, Paris, 1999, p.39. 9 HACHET Pascal, Ces ados qui jouent les kamikazes, Fleurus-Mame, Paris, 2001, p.98.

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Je me dis donc je me construis

Tiens je ne savais pas que je pensais ça !

Grâce au langage, aux échanges avec les autres, le jeune peut percevoir et assumer les nombreuses modifications corporelles, affectives et relationnelles qu’il subit. Au cours d’une discussion avec des amis, il t’est sans doute déjà arrivé d’être surpris par les paroles que tu venais de prononcer. Et de te dire à ce moment, en toi-même : « Tiens, je ne savais pas que je pensais ça ! ». C’est un phénomène important que vit le jeune à 16-18 ans. La communication, la prise de parole et les échanges, les discussions sont donc des moments essentiels à favoriser avec tes pios. Des échanges informels, des jeux, des temps de conseils... qui provoquent et suscitent le débat d’idées.

Mettre des mots sur ses émotions et désirs

A l’occasion du grand jeu de rôle en live, les pionniers déambulent par petits groupes dans les rues de Bruges. Alex et Nicolas, deux gais lurons, éclatent de rire et lâchent quantité de réflexions caustiques lorsqu’ils aperçoivent un bonhomme un peu difforme avançant de manière chaotique. Une pionnière, Justine, se casse en leur criant « trop cons les mecs ! ». Justine ne supporte pas leur réaction. Mais elle n’arrive pas non plus à exprimer sa colère face à ce manque de respect, ni sa tristesse d’ailleurs. Oui, les deux émotions cohabitent. Elle est aussi blessée par ces moqueries car elle ne peut s’empêcher de penser à Claire, sa copine de classe atteinte de la polio. Elle sait que Claire essuie souvent des piques. Justine aurait sûrement souhaité sensibiliser les gars à la différence et à ce que leurs remarques touchaient en elle. Savait-elle le nommer ? Grande ado qu’elle est, par la gueulante, elle a ouvert la soupape pour laisser retomber la pression qui bouillonnait en elle. Pas évident de décoder ses sentiments, ses sensations fortes qui font tressaillir le corps. Tristesse, peur, joie, colère… les ados n’en maîtrisent pas encore toujours la langue.

Bien écouter, ce n’est pas si simple - Écoute avec attention et bienveillance le jeune qui parle. Laisse-le parler. Il est

peut-être en train de penser à voix haute. - Ne juge ni trop rapidement, ni trop vivement ce qu’il dit. Ne te moque pas de lui.

En particulier s’il exprime certains propos qui ne correspondent pas à tes opinions ou qui te paraissent ridicules. Il est en train de construire sa pensée, ça prend du temps. Et il est impossible de la construire si l’on se moque de lui, de ses naïvetés…

- S’il te demande ton avis, n’en profite pas pour lui tenir un long discours. Exprime ton opinion d’une manière nuancée.

- Ne l’oblige pas à partager immédiatement ton avis. Laisse le temps faire son œuvre. Ne dramatise pas ses idées et convictions actuelles. Elles évolueront grâce à la communication verbale qu’il pourra avoir avec ses proches.

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Des choix et des projets pour grandir

Le vertige de la liberté Pour les jeunes d’aujourd'hui qui ont un avenir à construire, le défi n’est pas simple : ils veulent et doivent décider eux-mêmes des choix qu’ils font. Et ils s’attendent à ce que ces choix leur apportent une pleine « autoréalisation de leur identité personnelle ». Ils se sentent obligés de choisir alors qu’ils ignorent les conséquences de leurs choix. Et pour les études par exemple, il y a tellement d’opportunités différentes… Quelle angoisse : faire des choix qui vont orienter leur vie mais quelle vie, pour quel emploi et quelle situation ??? En outre, les messages culturels (télévision, films, publicité…) leur proposent des modèles identitaires de « gagneurs » heureux et épanouis : des gens exceptionnels, qui ont du talent, de la passion et un destin hors du commun. Alors que les jeunes sont, en général, des individus « comme tout le monde ». Ils sentent bien les limites de leurs ressources. Cette peur du vide, de l’échec, ce vertige de la liberté paralyse…10

Quelques conseils concernant la difficulté de faire des choix

Je ne sais pas ce que je veux

Il ne faut pas s’inquiéter de ne pas savoir ce que l’on veut. C’est tout à fait normal à « l’âge jeune ». Pour savoir ce qu’on veut, il faut des informations, il faut des expériences, et par définition, quand on est jeune, on n’a pas tout ça. Ou encore très peu. Il reste donc à essayer de vivre pleinement ce qui se présente, à être attentif à ce qui semble les passionner…

Entre choisir des études et avoir toute la vie devant soi

Pas évident cette période où il faut choisir ses études. Peut-être que le fait de savoir que, moins de 50 pour cent des personnes travaillent effectivement dans le domaine dans lequel ils ont étudié, peut alléger le poids de la décision à prendre. Et les conseils que l’on pourrait donner aux jeunes seraient de faire des choix qui ferment le moins grand nombre de portes. De reporter à plus tard les choix décisifs, à quand ils auront plus d’expérience et de maturité, à quand ils le sentiront plus sereinement. 10 BAJOIT Guy, Etre jeune et avoir un projet personnel.

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Un scoutisme qui aide à grandir

Une place pour leurs angoisses et leurs idéaux

Nos grands ados sont souvent aux prises entre leurs rêves et leurs angoisses. Il est important de ménager des temps pour exprimer autant leurs idéaux que leurs doutes : des brainstormings délirants, des activités où on se pose des questions de sens, des moments informels... Parfois, ils viendront te trouver, toi leur animateur, en parlant du problème « d’un copain » qui révèle en fait leurs propres questions. Ou en trouvant d’autres détours pour ne pas dire « j’ai un problème ». C’est leur manière de chercher des réponses, d’exprimer leurs doutes ou angoisses, tout en se protégeant. Question de pudeur. Alors, autant éviter le « mais il est débile ton copain ! ». Evitons de nous moquer ou même tout simplement de mettre trop en avant leurs angoisses, leurs idéaux, leurs contradictions. Essayons d’être discret, respectueux et soyons les premiers à nous mouiller, à parler de nos rêves les plus fous, ou de nos bêtises d’être humain !

Décidons moins mais tenons plus

Les bonnes résolutions, c’est bien mais surtout quand on s’y tient. Essayons de ne pas gaspiller notre parole en décisions éphémères et vaines. Décidons de ce que nous pouvons tenir. C’est la condition pour que nos promesses soient prises au sérieux et pour que nos jeunes apprennent aussi à tenir les leurs.

Beaucoup de jeunes ont un urgent besoin qu’on leur fasse lucidement confiance tout comme ils ont un besoin aussi urgent de pouvoir faire confiance à d’autres sans être déçus.

Le projet semble être un moyen très riche pour leur apprendre à se dépatouiller avec les idéaux à adapter à la réalité, la confiance à faire aux autres et les responsabilités à prendre et à assumer.

Construire des projets avec le groupe

Dans la vie d’un groupe, il y a ce qu’on y fait et ce qu’on construit ensemble. À 16 - 18 ans, construire des projets, c’est donner du sens à sa vie et au groupe. C’est l’occasion de se découvrir capable de prendre des responsabilités, de mener des actions. C’est être fier de soi et des autres, c’est tirer du positif de ses erreurs. Les sept étapes qu’il est intéressant de mettre en place pour construire des projets sont : imaginer, décider, organiser, préparer, réaliser, évaluer et fêter11. À l’intérieur de ces étapes, tes pios vont pouvoir faire preuve de créativité, d’initiative, de maturité au gré de leurs envies, compétences et aussi de leurs découragements ou limites. Ton rôle d’animateur : inciter à construire des projets, relancer en cas de découragement, positiver en cas de difficultés, insister sur la complémentarité des uns et des autres. Guider sans diriger, accompagner sans faire à leur place.

« Ce n’est pas parce que c’est difficile que nous n’osons pas; c’est parce que nous n’osons pas que c’est difficile. » Sénèque

11 Un cahier existe Des projets pour grandir, le cahier contient notamment une série de techniques concrètes pour aider l'animateur à dynamiser et mettre en oeuvre les différentes étapes. (voir info dans la bibliographie).

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Le Pio un grand ado

Son d

ével

oppem

ent

• Il veut prendre son autonomie mais, paradoxalement, l’existence de son “nid douillet” à la maison le rassure et lui permet de s’autoriser à voler de plus en plus loin

• Il a tendance à se démarquer des valeurs familiales et traditionnelles; ce “conflit de génération” n’induit pas nécessairement un rejet global ou total

• Il tente de dépasser sa peur du regard de l’Autre et découvre alors la relation à l’Autre, entre tendresse, amour et déconvenue

• En présence d’autres jeunes, il préfère ne pas rester seul • Il est en recherche de repères multiples (animateurs, profs, personnalités, amis et

connaissances peuvent lui servir de modèles) • Ses rencontres, ses découvertes l’aident à affiner la construction de son identité propre • Il regarde généralement le monde avec amertume, ses idéaux et son enthousiasme de le faire

changer sont étouffés par les adultes qu’il perçoit trop souvent désabusés

Ses

ca

ract

éris

tiques

• Sa tendance à vivre ancré dans le présent l’incite à vouloir « tout, tout de suite ! »; ce qui crée une distorsion avec son questionnement sur son futur et ce qu’il va devenir

• Sa maîtrise des notions abstraites le pousse parfois à entretenir son esprit de contradiction • Son esprit est en effervescence tellement il se pose de questions qu’il pense être irrésolubles • Son envie de découvrir et de connaître par lui-même l’amène à tester un peu tout et parfois

n’importe quoi • Nourri d’un sentiment de toute puissance, d’invincibilité, il peut prendre des risques

inconsidérés

Ses

bes

oin

s

• Il a besoin d’être encouragé dans la prise de responsabilités • Il a besoin de cadre, de limites {même s’il ne le reconnaîtrait pas} • Il a besoin d’être rassuré sur la légitimité de ses questionnements, de ses doutes • Il a besoin de renforcement positif par rapport à ses idéaux et à la possibilité de les mettre en

œuvre, à sa mesure • Il a besoin de reconnaissance et d’écoute • Il a besoin de s’affirmer ou, tout du moins, il tente de le faire • Il a besoin, pour le devenir lui-même, d’être en contact avec des adultes qui assument leur

état : en n’ayant pas peur de vieillir, en ayant inscrit du définitif dans leur vie

À é

vite

r

• Une réaction agressive entraînera la surenchère • Le ridiculiser en groupe, sur ses idées, ses propos, son aspect physique est absolument à

éviter • Réagir en “ado” plutôt qu’en adulte le fragilise plus que cela ne l’aide à grandir, contrairement à

ce qu’il semble demander • Se moquer de ses idéaux, le prendre pour un doux rêveur le blesse profondément

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Relation & Estime de soi

DOMAINE CHEZ L’ADO DE 16-18 ANS

RELATION : PETITS CONSEILS

A EVITER !

Rôle de l’adulte - Il est en recherche de repères multiples.

- Etre conscient de son rôle de modèle. - Etre cohérent entre son discours et ses actes.

- Réagir en “ado” plutôt qu’en adulte.

- Il a besoin de cadre, de limites.

- Identifier et clarifier les limites, les règles.

- Etablir une règle pour la règle, sans sens explicite.

Rapport aux autres

- En présence d’autres jeunes, il préfère ne pas rester seul.

- Laisser de la place aux affinités. - Accepter son besoin d’être en groupe, parfois même pour ne rien faire.

- Oublier le juste milieu et laisser constamment “glander”.

- Etre membre d’un groupe structuré le rassure et permet la construction de projets.

- Dynamiser la double parole (écoute et parole) ainsi que la prise de décision. - Pousser à l’action - Encourager le pio dans la prise de responsabilités

- Ne pas agir “à la place” des pionniers.

- Il découvre la relation privilégiée à l’Autre, entre tendresse, amour et déconvenue.

- Rassurer le pio sur ses tâtonnements.

- Mettre la pression même sous forme d’humour sur ce sujet.

Image de soi - Il affine la construction de son identité propre, de ses idéaux.

- Lui permettre des rencontres, des découvertes pour élargir sa vision. - Le rassurer sur la mise en acte possible de ses idéaux.

- Se moquer de ses idéaux, le prendre pour un doux rêveur.

- Son esprit est en effervescence tellement il se pose de questions qu’il pense être irrésolubles.

- Il a besoin d’être rassuré sur la légitimité de ses questionnements, de ses doutes.

- Minimiser l’importance de ses doutes et questionnements.

- Il est titillé par sa peur du regard de l’Autre, en lien avec la difficile acceptation de soi.

- L’aider à dépasser cette peur.

- Le ridiculiser en groupe, sur son aspect physique.

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Bibliographie

BAJOIT Guy, Être jeune et avoir un projet personnel, article publié sur Internet mars 2003 : http://www.ages.ucl.ac.be/Socio/EtreJeune032003.pdf

Cadéac Brigitte, Lauru Didier, Génération téléphone, Les adolescents ont la parole, Albin Michel, Paris, 2002.

De Gravelaine Frédéric, SENK Pascal, Se libérer de ses dépendances, Marabout, Allemagne, 2001.

Dolto Françoise, Paroles pour adolescents ou Le complexe du Homard, Gallimard, Paris, 1999.

FORGET Jean-Marie, Ces ados qui nous prennent la tête, Editions Fleurus, Paris, 1999.

HACHET Pascal, Ces ados qui jouent les kamikazes, Fleurus-Mame, Paris, 2001. Hachet Pascal, Ces ados qui fument des joints, Editions Fleurus, Paris, 2001. HUERRE Patrice, HUART Françoise, Voyage au pays des adolescents, 310 mots clés

pour mieux se repérer, Calmann-Lévy, Paris, 1999. MALAREWICZ Jacques-Antoine, Le complexe du Petit Prince, L’adolescence en crise

entre l’enfance inachevée et l’âge adulte impossible à atteindre, Robert Laffont, Paris, 2003.

MEIRIEU Philippe, Repères pour un monde sans repères, Desclée de Brouwer, Paris, 2002.

RODRIGUEZ-TOME, SANDY JACKSON, FRANÇOISE BARIAUD, Regards actuels sur l’adolescence, PUF, Paris, 1997.

ROBERT Jocelyne, Full Sexuel, la vie amoureuse des adolescents, Les Editions de L’Homme, Québec, 2003.

TARTAR Goddet Édith, Savoir communiquer avec les adolescents, Retz, Paris, 2002. LESCANNE Guy, VINCENT Thierry, 15-19 ans, des jeunes à découvert, Édtions du

cerf, Paris, 1997.

Les cyberados, in Imagine, février-mars 2004, pp.8-15. Nos enfants sont-ils “full sexuels”, in Le Ligueur n°25, 19 juin 2002, p.7.

Cahier scout : Des projets pour grandir - SC02 Ce cahier passe en revue les différentes étapes du projet, en donnant pour chacune d’elles : une définition, un exemple, des pistes pour le rôle de l’animateur, des idées pour surmonter les difficultés du projet et des techniques concrètes pour mieux animer et vivre chaque étape. Un cahier très concret, mais qui rappelle aussi que "Ask the boy" est une idée fondatrice du mouvement et reste une clé de sa réussite.

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Mes notes

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