AVEC MARIJO A LA DECOUVERTE DAVIGNON « De gueules, à trois clefs dor, posées en fasce ».

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AVECMARIJO

A LA DECOUVERTE

D’AVIGNON

-1

« De gueules, à trois clefs d’or, posées en fasce ».

Occupé dès 3 000 ans av. J.-C., le site devint rapidement un carrefour de civilisations. La ville, née durant la période néolithique, traversa les âges du bronze et du fer. On peut la considérer comme l’une des villes les plus anciennes en Europe. Capitale celto-ligure puis comptoir phocéen, elle devint cité romaine au IIe siècle avec 27 000 habitants. Après la chute de l’empire romain, elle traversa une suite de guerres, de sièges sanglants et de partages divers. Son histoire reprit au XIIe siècle, alors qu’à l’avènement de la Commune, elle devint une riche cité cosmopolite. Elle tomba sous la domination du roi de France Louis VIII, en 1226, puis, au début du XIVe siècle, sous celle du duc d’Anjou. C’est à ce moment qu’elle vit s’installer la papauté. Elle devint alors capitale à la fois religieuse, politique, économique et culturelle, l’une des villes les plus florissantes de l’occident médiéval. Après le départ de la papauté, fonctionnant en principauté, elle fut enclave italienne en France, gouvernée par des légats du pape puis des vice-légats. Elle se tournait toutefois de plus en plus vers la vie parisienne dont elle adopta les créateurs et, en 1791, la cité vota son rattachement à la France. Ce fut la première application du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

Dans une courbe du

Rhône, la ville intra-muros

est lovée. Notre

promenade se déroulera dans

la partie délimitée par le rectangle.

La cité historique,

avec le palais des papes et le

célèbre pont Bénézet, fera l’objet d’une

seconde présentation.

Le théâtre

A la place de ce théâtre et de l’Hôtel de Ville voisin, se dressait le plus ancien des monastères d’Avignon, des XIe et XIIe siècles, celui des Dames bénédictines de St-Laurent et de St-Théodorit.

C’est sur la grande Place de l’Horloge, que l’on retrouve l’Hôtel de Ville. Construit au XIXe siècle, il englobe la tour de l’Horloge, des XIVe et XVe, un ancien beffroi qui abrite une horloge à jacquemart.

Ce beffroi est si bien entouré qu’on ne le voit pas de la place… Alors que je l’avais aperçu de loin, je le cherchais vainement une fois arrivée!

L’Hôtel de Ville

Partout, au cours de notre promenade, nous admirons les

magnifiques immeubles, souvent avec balcons en pierre, ici façades haussmanniennes de

la rue de la République

Les fontaines sont nombreuses et toujours

de forme agréable.

Le temple Saint-Martial est occupé par l’Eglise réformée de France, depuis 1881. Il fut d’abord palais de la Reine Jeanne et vendu avec la ville à Clément VI. L’acte y fut signé en 1348. Urbain V l’offrit aux Bénédictins de Cluny et, en 1373, un prieuré-collège y fut fondé sous le nom actuel. Dix ans plus tard commença la construction de l’église de style flamboyant que l’on découvre à la diapositive suivante.

Cet ensemble

faisait partie du

prieuré Saint-

Martial

Une fontaine moussue, dans le jardin qui entoure Saint-Martial…

Créée en 1592, l’Aumône générale avait pour mission d’accueillir et d’héberger les pauvres. Les travaux de construction de l’édifice, en U, se sont échelonnés de 1669 à 1778. Une caserne et l’Ecole des

Beaux-arts occupèrent les lieux au XIXe siècle. En 1998, l’édifice fut vendu pour permettre une réhabilitation immobilière.

L’une des très vieilles portes croisées durant

la promenade!

Du couvent des Cordeliers construit à

partir du XIIIe siècle à l’extérieur des remparts

du moment, il ne reste qu’une chapelle absidiale

et une tour très dégradée, du XIVe. Après la Révolution,

vendu comme bien national, l’ensemble a, en

effet, été octroyé aux démolisseurs…

Nous arrivons à la partie la plus pittoresque de notre parcours, la rue des Teinturiers. Aux XIIe et XIIIe siècles, elle était située à l’extérieur des remparts, mais elle fut englobée, au siècle suivant, par la nouvelle muraille. Elle reliait le portail Imbert vieux, au portail Imbert neuf… Elle changea plusieurs fois de nom et prit celui actuel au XVIIIe siècle, à cause de la présence des indiennes installées sur les bords de la Sorgue, avec cardeurs, filateurs et tanneurs, qui utilisaient l’énergie de l’eau. Cette industrie fut interdite en 1734, à la suite du Concordat signé entre le Pape et le roi de France, mais elle connut une recrudescence au XIXe siècle avant de disparaître définitivement. En 1817, elle comptait vingt-trois roues à aubes. Quatre sont encore visibles. Avec sa calade et ses platanes, cette rue offre une image de vieux village.

Plusieurs vieilles pierres, aux motifs divers sculptés, ont été placées le long du canal pour servir de bancs.

En 1226, le roi de France, Louis VIII, venu faire ses dévotions au vieil oratoire Sainte-Croix, fonda la Royale et Dévote Confrérie des Pénitents gris, qui édifièrent la chapelle actuelle du XVe au XIXe siècle.Le 30 novembre de chaque année, les confrères y commémorent le miracle de la Séparation des eaux. En 1433, lors d’une inondation du Rhône, les eaux se seraient écartées, dans la nef, pour laisser passer le Saint-Sacrement!

La rue des Teinturiers suit un bras de la

Sorgue quialimentait les douves

des remparts.Ci-dessous, sur le mur

d’une maison, la tarasque mythique de

Provence, sorte de dragon à pattes d’ours et queue écailleuse se terminant par un dard

de scorpion...

Les roues à aubes

La vie dans la rue calme des teinturiers, sans circulation intensive, avec restaurants rustiques et boutiques originales…

A l’extérieur des remparts…

Ci-dessous, le passage au bout de la rue des Teinturiers. Il permet

d’enjamber les douves.

Cette magnifique porte est celle de l’hôtel Montaigu,

construit au XVIIe siècle. Elle fit l’objet

d’une mention particulière au devis

et il semble qu’elle donne accès à un très bel escalier à

double volée.

Pour agrémenter les halles, un mur végétal…

Vers le milieu du XIIIe siècle, les Hospitaliers de

Saint-Jean de Jérusalem construisirent une

commanderie en ces lieux. Ils l’abandonnèrent

un siècle plus tard, lorsque celle des

Templiers leur fut octroyée. Elle sera

occupée par le Cardinal Pierre Corsini, puis de

1598 à la Révolution, par les Pères de la Doctrine

chrétienne. Après la Révolution ce sera une

caserne, puis une école. A la fin du XIXe siècle,

l’ensemble des bâtiments fut abattu pour agrandir la place. Seule subsiste la tour de la Livrée, dite

tour Saint-Jean.

Cette synagogue, rebâtie au XIXe siècle, brûla en 1845. Elle fut, immédiatement, reconstruite par la municipalité. L’architecte y

aménagea une surprenante rotonde néo-classique, couverte d’une coupole.

Bien sûr, dans cette vieille ville, on trouve

de nombreuses ruelles pittoresques

et des passages sous constructions, mais aussi, à l’angle des

immeubles, des statues de Vierges, le

plus souvent. Sans doute que, comme

dans bien des cités, durant les épidémies

de peste, elles présidaient à des

offices que les habitants pouvaient

suivre de leurs fenêtres sans risquer

la contagion…

D’origine très ancienne, l’église Saint-Pierre fut rebâtie en partie par Pierre des Près, évêque de Palestrina, qui y fonda une collégiale en 1358, avec bâtiment des chanoines et cloître. Au XVe siècle, elle fut considérablement remaniée et agrandie, avec ajout de deux travées à la nef, construction de chapelles latérales et d’une sacristie, création d’un parvis pour lequel on dut abattre deux maisons. Un nouveau clocher fut érigé, de style flamboyant, beaucoup plus orné que ceux du XIVe.

Le clocher est constitué, selon les coutumes avignonnaises, d’une tour carrée surmontée d’un tambour octogonal qui supporte une courte flèche, également octogonale.Entre les portes de la façade, sous un dais finement sculpté, on peut admirer une très belle Vierge à l’enfant, attribuée à Jean Péru.

Les portes, hautes de près de quatre mètres,

en noyer, richement sculptées, furent

offertes par un riche marchand de la ville,

au XVIe siècle. On affirme qu’en

Provence, seules peuvent rivaliser celles de la cathédrale Saint-

Sauveur d’Aix-en-Provence.

Sur l’imposte, on remarque un mascaron entre deux enfants, dominant une corbeille de fruits. Chaque vantail présente deux portiques en plein cintre, encadrés de cariatides. Sur ces portiques, on trouve, d’un côté, Saint Jérôme et Saint Michel, de l’autre, la Vierge et l’ange Gabriel.

Une jolie voûte, en bois, surplombe le chœur

entièrement garni de boiseries dorées avec des

panneaux recouverts d’œuvres diverses, encadrés

par des colonnes.

A la base, on remarque un alignement de panneaux avec décorations de fleurs ou d’ornements de fantaisie.

L’Adoration des bergers, du XVIe siècle, est une peinture sur bois, réalisée par Simon de Châlons

Une construction Renaissance, qui mériterait

bien une restauration et

un autre bel immeuble…

Le Palais du Rour,e qui abrite la Fondation

Flandreysy-Esperandieu, fut

construit vers 1469 , sur la demeure des

Pazzi, par Pierre Baroncelli, patricien de

Florence.

L’église Saint-Agricol, dont on atteint le parvis par un

large escalier, offre une belle façade sculptée du

XVe siècle (diapositive suivante).

Pour terminer la balade, dans le passage qui conduit à un restaurant sympathique, ces peintures murales évoquant des temps révolus…

Musique : Jean-Baptiste Quentin Le Jeune Troisième sonate en La mineur - Allegro

Informations prise sur place et dans les documents de l’office du Tourisme ainsi que sur Avignon.fr, culture et histoire.

Photos, conception et réalisation :Marie-Josèphe Farizy-Chaussé

Septembre 2010

marijo855@gmail.com

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