Post on 07-Jun-2015
Auguste Rodin, La Porte de l’Enfer
La Porte de l’Enfer, un réservoir de formes
Rodin, un moderne ? Rodin et les influences de la Renaissance
Auguste Rodin
Portrait de Rodin, C.Claudel, 1888-1889
Buste de Rodin, A.Bourdelle, 1913
L’âge d’airain, 1877, Musée d’Orsay
Saint Jean prêchant dans le désert, 1879, Musée Rodin
1840 (Paris) – 1917 (Meudon)
L’homme au nez cassé, 1863, Nouvelle Pinacothèque de Munich
Statue monumentale de Balzac, 1898, Musée d’Orsay
Victor Hugo et les Muses, 1909, Musée Rodin
La Porte de l’EnferE.de Goncourt, 1886 : « C’est sur les deux immenses panneaux un fouillis, un emmêlement, un enchevêtrement, quelque chose comme la concrétion de madrépores »
L’Homme qui tombe, 1882, Los Angeles Country Museum of art
La Martyre, 1885-1889, Musée Rodin
Chargé du projet en 1880 pour un musée des Arts décoratifs qui ne se construira pas, Rodin, libéré des contraintes, sculpte une « arche de Noé ».
Je suis belle, 1882, Musée Rodin
L’enfant prodigue, 1900, Musée Rodin
Fugit Amor, 1890, Musée Rodin
Prenant comme idée créatrice pour sa porte l’œuvre de Dante (L’Enfer dans La Divine Comédie), Rodin créent finalement des groupes qui s’en inspirent plus qu’ils ne l’illustrent directement.
Les Ombres, 1889-1902, Musée Rodin Les Trois Sirènes, 1888, Musée Rodin
Celle qui fut la belle Heaulmière, 1880-1883
Eve, 1881, Metropolitan Museum of Art
Adam, 1880
Le Penseur 1880-1906, Musée Rodin
« Devant cette porte, mais sur un rocher, Dante absorbé dans sa profonde méditation concevait le plan de son poème. Derrière lui, c’étaient Ugolin, Francesca, Paolo, tous les personnages de La Divine Comédie. Ce projet n’aboutit pas. Maigre, ascétique dans sa robe droite, ma première inspiration, je conçus un autre « Penseur », un homme nu, accroupi sur un roc où ses pieds se crispent. Les poings aux dents, il songe. La pensée féconde s’élabore lentement dans son cerveau. Ce n’est point un rêveur. C’est un créateur. » Rodin, 1906
Ugolin et ses enfants
Paolo et Francesca, ou Le Baiser
Paolo et Francesca, Ingres, 1819, Musée des Beaux-Arts d’Angers
1881-1898, Jardin des Tuileries
1888-1889, Musée Rodin
« Adam qui s’étire douloureusement dans son effort pour s’arracher à la glaise dont il a été pétri »
« J’ai accusé la saillie des muscles qui traduisent la détresse »
« …le sculpteur a su donner une figure d’une effrayante poésie » (P.Bourget)
Adam, 1880
L’enfant prodigue, 1900, Musée Rodin
La Danaïde
« Cette Danaïde qui, hors de ses genoux, s’est jeté dans sa chevelure liquide »
Rilke :
La Danaïde, 1890, Musée Rodin
« On éprouve une impression merveilleuse à faire seulement le tour de ce marbre : le long, le très long chemin autour de la courbe de ce dos richement déployé, vers le visage qui se perd comme dans un grand sanglot, vers la main qui, pareille à une dernière fleur, parle encore une fois doucement de la vie, au cœur de la glace éternelle du bloc. »
La modernité chez Rodin
RomantismeIntensité dramatique dans la précision anatomique, sujet presque pathétique
Naturalisme« Il s’exprime par des os, par des muscles, par des nerfs »
Art NouveauEffet ondoyant du corps aux lignes harmonieuses et à la fluidité de la chevelure
Entre passéisme et modernité
Son œuvre confronte donc des influences passées et modernes.
Salon de 1898 : face à face
Le Baiser
Statue monumentale de Balzac
Symbolisme impression suggérée
Le Penseur puissance créatrice
Paolo et Francesca désir amoureux et effroi face à la perte de cette passion
La modernité chez Rodin :
- recherche du mouvement
- expressivité et intensité des passions
- volonté d’universalité
L’homme qui tombe L’enfant prodigue
Le Baiser
Paolo et Francesca
Rodin et les artistes de la Renaissance
« A Rome, j’ai vu la porte de Ghiberti et étudié Michel-Ange »
Influence de Ghiberti structure de la porte
Influence de Michel-Ange structure
// Jugement Dernier : enchevêtrement et grouillement des corps, tensions et torsions des
nus
Création d’Adam // Adam : puissance athlétique et position théâtrale
Esclave mourant, Michel-Ange, entre 1513 et 1515, Musée du Louvre
//L’Enfant prodigue, Adam personnages torturés, expressifs, aux postures théâtrales
Mais : les postures théâtrales de Rodin semblent plus réelles, plus vraisemblables et plus universalisables que celle de Michel-Ange ; ce n’est plus la représentation d’un homme antique, mais celle d’un homme universel Modernité de Rodin + ce qui le fait dépasser Michel-Ange dans la représentation de l’homme.
Octave Mirbeau, 1885, La France : « Ceux qui ont pu admirer dans l’atelier de l’artiste les études achevées et celles en cour d’exécution s’accordent à dire que cette porte sera l’œuvre capitale de ce siècle. Il faut remonter à Michel-Ange pour avoir l’idée d’un art aussi noble, aussi beau, aussi sublime. »