Post on 28-Nov-2014
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Audacieux, ambitieux et créatif,
le Plan de transport reste à financer
Allocution de
M. André Lavallée
Responsable de l’aménagement urbain et du transport
Au comité exécutif de la Ville de Montréal
Association québécoise du transport et des routes
5 juin 2008
(La version prononcée fait foi)
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Madame Lacoste, (Vous pouvez ajouter d’autres noms – voir la
composition de la table d’honneur)
Distingués invités de la table d’honneur
Mesdames, Messieurs,
Le 17 mai 2007 – il y a un an de cela – nous avons
présenté un Plan de transport pour l’agglomération de
Montréal intitulé Réinventer Montréal. Réinventer Montréal
propose une nouvelle vision axée sur le transport en
commun, sur les transports actifs et sur une gestion de la
demande beaucoup plus élaborée. Il s’éloigne de la
philosophie des transports basée sur le développement du
transport par l’automobile. Il propose même une rupture
avec l’approche appliquée autrefois. Tout un défi !
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Tout un défi en effet, mais un défi stimulant dans sa
réalisation et surtout dans son financement. La mise en
œuvre du plan nécessitera des ressources financières
importantes provenant des gouvernements fédéral et
provincial, de l’agglomération de Montréal, de la
Communauté métropolitaine de Montréal, des entreprises
et du public utilisateur du système de transport. Le
financement du Plan de transport est capital ! Sans
financement, oubliez le Plan de transport; il ne verra tout
simplement pas le jour. Vous aurez donc deviné que je
vais vous parler de financement aujourd’hui.
Montréal est déjà un milieu exceptionnel à bien des
égards. Vous le savez et je suis certain que vous êtes
d’accord avec ce que je viens de dire. Montréal est aussi
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une agglomération qui fait face à plusieurs défis, dont celui
du transport.
La bonne nouvelle – c’est même une excellente nouvelle –
nous sommes résolument décidés à relever ces défis.
Quand je dis nous, je ne parle pas seulement de
l’administration municipale que je représente – bien que le
Plan de transport soit un projet auquel nous tenons et que
nous sommes déterminés à réaliser. Quand je dis nous,
j’inclus les arrondissements, les villes liées à Montréal et
les villes voisines telles Laval et Longueuil.
Réinventer Montréal – lorsque nous l’avons présenté - a
fait l’objet d’un très large consensus. L’automne dernier,
nous avons reçu de nombreuses contributions du public
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lors des consultations qui ont été menées par deux
commissions.
Toutes ces consultations ont confirmé une chose : la très
importante adhésion des grands acteurs montréalais à la
vision et aux orientations proposées, de même que la
pertinence des 21 chantiers que renferme le Plan de
transport. Quelle réaction ! Quel accueil !
Les élus ont aussi fait de nombreuses recommandations
qui ont permis de déterminer les grandes priorités que
Montréal s’engage à mettre en œuvre. Je vous en
nomme quelques-unes :
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le tramway au centre-ville ;
le prolongement du métro vers l’est en premier, puis vers
l’ouest ;
la navette ferroviaire entre le centre-ville et l’aéroport ;
l’amélioration du service de train de banlieue de l’ouest
de l’île ;
le train de l’est ;
et le déploiement du réseau cyclable.
Les élus se sont également prononcés en faveur de
certaines interventions prioritaires requises au réseau
routier pour soutenir les échanges commerciaux et le
transport des marchandises.
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Ils ont manifesté leur appui au projet de croissance du Port
de Montréal, à l’aéroport et à des projets de
développement résidentiels majeurs sur l’île.
Nous avons été tellement impressionnés par cet accueil, et
surtout par l’appui qui nous a été témoigné, que nous
avons décidé de passer immédiatement à l’action. Je vous
l’avoue, nous n’avons pas attendu l’adoption du Plan de
transport pour agir. Nous avons investi des sommes
importantes dans l’amélioration immédiate des services de
la Société de transport de Montréal. Nous avons réalisé de
nouveaux aménagements, sur près de 18 kilomètres, afin
d’améliorer notre réseau de pistes cyclables. D’autres
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projets, comme le prolongement du métro et le train de
l’Est, sont amorcés et progressent très bien.
En agissant aussi rapidement, nous nous sommes permis
de nous projeter dans l’avenir. Imaginez un instant des
moyens de transport collectifs rapides et confortables
convergeant vers les différentes parties de la ville. Au lieu
d’être prisonnier de votre voiture – seul probablement –
vous lisez votre journal, assis confortablement et vous
arrivez à destination rapidement.
Imaginez votre déplacement vers l’aéroport Trudeau, dans
une navette qui vous fait éviter les bouchons et les
stationnements. Vous savez, on évalue à près d’un milliard
de dollars les pertes causées par la congestion routière
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dans la région de Montréal seulement ! – UN MILLIARD
DE DOLLARS ! Est-ce qu’on a les moyens de gaspiller cet
argent ?
Je ne vous parle même pas des coûts de l’essence et de
son gaspillage. Il y a un an, lorsque j’ai dévoilé le plan de
transport, le litre d’essence se vendait 1,10 $. Aujourd’hui,
le litre d’essence nous coûte 1,43 $ et c’est pas terminé.
Le financement du plan de transport
Le Plan de transport contient les mesures qui feront que
les moyens de transport collectif et actif deviendront le
premier choix des personnes pour se déplacer sur le
territoire de l’île ou pour y accéder.
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Examinons maintenant les aspects reliés au financement.
La réalisation du plan de transport impliquera, sur un
horizon de 20 ans, des déboursés de plus de 8 milliards de
dollars de la part de Montréal, des gouvernements et de
plusieurs autres partenaires.
Les subventions et les aides consenties récemment par
les gouvernements fédéral et provincial, notamment dans
le domaine du transport, ont grandement aidé les
municipalités.
Par exemple, il y a eu le transfert d’une partie des revenus
de la taxe d’accise fédérale sur l’essence pour la période
2005-2009 aux municipalités et aux organismes de
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transport en commun. Ces sommes nous sont venues par
le biais de la SOFIL.
Il y a le nouveau Fonds Chantiers Canada du
gouvernement fédéral qui offrira 8,8 milliards de dollars sur
sept ans pour des projets d’infrastructures. Il y a aussi le
remboursement de la taxe sur les produits et services.
Montréal continuera d’insister pour que ces fonds soient
permanents et pour que le gouvernement fédéral mette en
place un Plan national de transport en commun. Ce plan, il
est vital. Sans lui les municipalités seront incapables de
faire face au financement des besoins croissants et
nouveaux. Sans ce plan, les municipalités ne pourront
financer la réhabilitation et la construction des
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infrastructures, en particulier celles qui concernent le
transport.
Au niveau provincial, la nouvelle politique québécoise sur
le transport en commun est un geste d’importance qui
permet de relancer les services de transport en commun à
Montréal pendant la période 2007-2011. La Ville de
Montréal souhaite évidemment que le gouvernement
maintienne et développe les programmes de financement
mis en place dans le cadre de cette politique.
De plus, le gouvernement du Québec a déjà confirmé des
investissements majeurs qui vont permettre la réalisation
de plusieurs projets prioritaires du Plan de transport de
Montréal. Par exemple :
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la modernisation de la rue Notre-Dame ;
le remplacement des voitures et des équipements du
métro ;
le déploiement d’une nouvelle flotte de trains de
banlieue;
et la réalisation du train de l’Est.
Le rôle joué par le gouvernement du Québec et l’apport
financier qu’il consent sont très appréciés. Je me dois de
le souligner.
Il manque cependant un dernier élément pour assurer le
financement du Plan de transport. Ce qui manque, ce sont
de nouveaux outils financiers, accessibles à Montréal,
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pour financer sa propre contribution à la réalisation du
Plan.
Si vous vous rappelez bien, le Plan de transport contient
21 chantiers. Nos besoins financiers pour réaliser ces
chantiers représentent une dépense moyenne,
immobilisations et exploitation comprises, de l’ordre de
240 millions de dollars par année. Cette somme s’ajoute
aux budgets actuels de l’agglomération et de la Ville de
Montréal au chapitre du transport. Or, la Ville de Montréal,
comme toutes les grandes villes, a des revenus qui sont
limités et insuffisants.
L’impôt foncier est notre principale source de revenus.
C’est une source qui est limitée. On ne peut pas
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augmenter les impôts fonciers plus vite que la croissance
économique.
Nos modes de financement sont désuets. Ils ne nous
permettent pas de faire face à la croissance
exponentielle des coûts liés aux infrastructures
municipales et aux nouveaux services de transport.
Nous avons donc besoin de nouvelles sources de
financement pour réaliser ce plan de transport. Il y en a
des nouvelles sources de financement. D’autres villes en
ont trouvé et nous pouvons suivre leur exemple.
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Prenez Vancouver. Chaque litre d’essence vendu
rapporte 12 cents affectées exclusivement au
financement du transport.
Prenez la ville de Lyon. Là-bas, on a décidé de financer
le transport par une taxe sur la main-d’œuvre. (Note : Je
suggère d’expliquer comment fonctionne cette taxe sur la main-d’œuvre.
Je suggère aussi de fournir deux autres exemples, car on reste sur notre
faim.)
Allez voir les initiatives prises par les villes de Bordeaux,
Barcelone et Stockolm pour favoriser le transport
collectif. Ces villes ont réussi parce qu’elles se sont
donné les moyens financiers pour réussir.
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La tarification à impact positif
Montréal a décidé de s’inspirer des meilleures pratiques
mises de l’avant par d’autres villes. Nous avons examiné
plusieurs approches qui nous permettraient de mettre en
place un financement complémentaire au cadre financier
actuel.
L’une de ces approches consiste à créer un fonds
montréalais de la mobilité, dont le but sera de financer les
projets d’investissement du Plan de transport et les
dépenses d’exploitation qui lui sont associées.
L’agglomération de Montréal propose de créer un tel
fonds.
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D’où viendra l’argent pour garnir ce fonds ? Il sera
alimenté par une source de financement nouvelle, ciblée
sur l’automobile, soit des péages routiers. Montréal
considère que l’implantation de péages routiers aura un
impact positif sur les choix que feront les usagers du
système de transport. Pour nous, les péages routiers sont
une tarification à impact positif, un moyen qui est
socialement responsable, parce qu’il aura un impact direct
sur les congestions, sur les temps de transport, sur les
coûts que nous subissons et sur notre qualité de vie.
Les péages routiers permettent de rassembler les
ressources nécessaires pour mettre en place les projets
de développement du transport en commun et du transport
actif. Ces projets auront pour conséquence d’améliorer les
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conditions de déplacement sur le territoire de
l’agglomération et pour y accéder.
À l’heure actuelle, quatre sondages nous indiquent que la
tarification à impact positif serait acceptée à la condition
expresse que les sommes perçues soit dédiées
explicitement au financement du transport collectif et à
certaines infrastructures.
Plusieurs intervenants ont cependant souligné l’importance
pour Montréal de ne pas agir seule. Vous conviendrez que
la problématique du transport ne concerne pas seulement
les résidents de l’île de Montréal, mais aussi ceux de
Laval, de Longueuil, de Repentigny, de l’île Perrot, bref de
l’ensemble des villes de la région. Les bouchons monstres
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qui se produisent chaque jour devraient suffire à nous en
convaincre.
Les municipalités qui composent la CMM participent toutes
à l’effort régional visant à contrer les impacts négatifs de la
congestion routière. Elles contribuent également à soutenir
un développement durable du territoire et des transports.
Prendre ici un ton insistant et lire lentement
Sur cette base, nous souhaitons fortement que l’idée d’un
fonds, tel que proposée par Montréal pour son territoire
pour financer des projets de transport, soit généralisée à
l’ensemble des municipalités de la CMM. En d’autres
mots, chaque municipalité de la CMM aurait son fonds et
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chaque fonds serait alimenté par le péage routier. Il ne
resterait qu’à établir entre nous le mécanisme de partage
des sommes perçues à même les péages routiers.
Vers une mise en commun de nos idées
La table est maintenant mise :
nous avons un Plan de transport qui fait l’unanimité ;
nous avons des propositions de financement qui
semblent également acceptées par la communauté.
Il nous reste à en discuter. Il nous reste à mettre en
commun nos idées. Je vous annonce que l’automne
prochain, la Ville de Montréal organisera un grand forum
de réflexion sur le financement du Plan de transport, en
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particulier sur la création de fonds de mobilité pour
Montréal ainsi que pour les autres municipalités. Nous
réfléchirons également sur le financement basé sur le
concept d’une tarification socialement responsable et à
impact positif. La Ville de Montréal mettra sur pied une
commission qui se chargera d’organiser cette
« conversation citoyenne » sur le Plan de transport et sur
son financement.
Prendre une pause avant de conclure
Les Montréalais du 21e siècle souhaitent, collectivement,
que les gouvernements et les municipalités de l’île
s’emploient à mettre en œuvre des mesures qui auront un
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effet déterminant sur les gaz à effet de serre, la pollution,
l’environnement et la qualité de l’air que nous respirons.
Au cours de la dernière année, les Montréalais ont
clairement énoncé ce qu’ils veulent pour eux et pour leurs
enfants :
une ville verte ;
une ville qui va se réinventer en misant sur le
développement durable et le développement des modes
alternatifs à l’auto ;
de nouvelles infrastructures de transport collectif
confortables, performantes ;
des aménagements urbains de la plus grande qualité ;
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et des quartiers où les familles peuvent vivre et se
déplacer dans un environnement agréable et sécuritaire.
C’est, pour l’essentiel, cette vision qui nous a guidés lors
de la préparation du Plan de transport. Aujourd’hui, nous
avons la conviction que l’adoption du Plan de transport
équivaut à la signature d’un véritable contrat social,
rassembleur et durable, entre la population et ses élus
montréalais.
Je vous invite donc à participer au forum de réflexion qui
se tiendra l’automne prochain et à commencer, dès
maintenant à Réinventer Montréal ensemble.
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Je vous remercie.