Post on 16-Mar-2016
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C’est un mois d’hommage que nous traversons.
Hommage d’abord à Stan Lee, le papa des Marvel alors
qu’est sorti le film résumant parfaitement son univers : The
Avengers. Stan Lee n’aurait pas existé, il n’y aurait pas de
chronique cinéma et on aurait été bien emmerdé car on
n’a pas vraiment eu le temps de voir d’autres films ce
mois. Heureusement le Festival de Cannes arrive et son lot
de films que nous essaierons de voir pour vous en parler.
Hommage aussi à Adam Yauch, aka MCA des Beastie
Boys disparu tristement à l’âge de 47. Sa mort signifie
surement la fin des Beastie Boys, ces mecs blancs qui ont
donné une autre image au rap depuis les années 90.
Notre histoire à nous continue et on vous donne rendez-
vous le 15 juin pour la continuer.
Société (p 4) : J’ai testé pour vous…
Mods vs Rockeurs à Brighton
Portrait de Stan Lee
Cinéma (p 12) : The Avengers
Musique (p 16) : Petit tour de la France provinciale
M83, Epic Trip
The Dandy Warhols vs The Brian
Jonestown Massacre
Allen Stone
La playlist du mois
La cruiserboard Bantam de chez
Globe
par Adrien Bonneau
Depuis cette année on assiste au
retour grandissant de la planche à
roulette notamment grâce à la
sortie du film Les seigneurs de
Dogtown(2004) référencé comme
une des Mecques du skate en
matière de réalisation
cinématographique. Ainsi on ne
parle non pas du skate basique
auquel on songe en pensant «
planche à roulette », aujourd’hui on
parle de longboard ou cruiser,
encore un effet de mode par
rapport au retour du vintage ?
Certainement, même si il n’en reste
pas moins apprécié des grands
amateurs de planche en tout
genre, mais alors qu’est-ce que
c’est ? Le longboard (qui n’est pas
forcément grand) permet de «
cruiser », en gros de se déplacer,
de faire des balades rurales, son
utilité est beaucoup moins difficile
d’accès que le skate (du moins au
début) parce qu’elle ne demande
pas autant de technique que celui-
ci, à niveau supérieur on retrouve le
slalom, le downhill (descente prise
de vitesse) , le carving( comprenez
glisser) et enfin le dancing.
A savoir le skate à lui
obligatoirement un tail, un nose, du
concave et de la rigidité, La
longboard elle, ça dépend, il y en
a pour tous les goûts.
Mais revenons à nos moutons après
cette brève introduction qui me
rappelle encore la complexité du
monde de la planche à roulette
tant par son évolution que par sa
division.
Je viens vous parler ici du cruiser
Bantam de chez Globe, celle-ci
reprend la forme des tous premiers
skates utilisés par les surfeurs pour se
déplacer jusqu’à la mer, ensuite
réutilisé pour surfer la vague
toujours parfaite, c’est à dire celle
du bitume ou des « bowls ».
Premièrement la fiche technique,
des roues en uréthane diamètre
62mm, dureté de 83a ce qui est
plus dur que la moyenne en
général mais de ce fait on
accroche moins au bitume, au
niveau de la planche, Longueur :
60,96 cm, Largeur : 17,8 cm, oubliez
le grip, la planche est entièrement
en plastique breveté qui ne casse
pas sous le poids d’une voiture (je
n’ai pas encore osé le tester).
Pour ce qui est de la pratique,
comment dire… autant pour les
skaters que pour les néophytes
cette planche demande
beaucoup d’équilibre, et autant
prendre des chaussures qui
accrochent ! En l’achetant vous
partez de zéro, le flex de la
planche est assez surprenant à
première vue mais on s’y fait, de
plus la petite taille de la planche
ajouté à la matière plastique m’a
donné quelques problèmes en ce
qui concerne les passages de
trottoirs à savoir la planche qui
stoppe net sur le rebord et moi 2m
à coté, il faut donc être vif et à
l’aise, c’est un peu les deux mots à
retenir en montant sur l’engin.
Si vous pensiez directement faire
des ollies ou des tricks c’est perdu,
par contre à vous la prise de vitesse
et de virage, les roues sont juste
extraordinaire, on est maître de
tous ses mouvements, on peut
prendre un virage sec et incliné
sans la crainte de finir dans le
buisson d’en face, de plus le
powerslide semble totalement
naturel sur cette planche, vous
l’aurez compris, les roues sont
super.
Après une semaine en roulant
quasiment tous les jours, j’ai
commencé à me faire à la
planche, puis un soir à mon balcon
en observant la longue descente
de Magnan à Nice (pour les
connaisseurs) ou je réside j’ai
décidé de me lancer, personne sur
la route il est trois heures du mat’ …
je suis surpris par la stabilité de la
planche ! Sans même avoir touché
aux trucks et en enchaînant de
long virage étiré je n’ai ressenti
aucun wobble mis à part un peu
en faisant du tout schuss.
Bref, Sans être réellement pro, mais
juste passionné de sport de glisse et
avec les bases de la longboard, j’ai
totalement adhéré au principe
même si j’étais un peu en retrait
face au côté purement
commercial de l’objet.
Globe tiens sa promesse en nous
donnant une planche technique et
complète elle n’est donc pas à
prendre à la légère avec son look
lego ou playmobil (à vous de
choisir) c’est une planche pour les
grands et les amateurs de fluidité et
de vitesse.
par Paul Demougeot
Lorsque l’on parle de Mods à
quelqu’un on obtient souvent
comme réponse (en enlevant ceux
qui ne connaissent pas) « ah oui
ceux qui se battaient contre les
rockeurs et qui roulaient en
Vespa ». En réalité, c’est un poil plus
compliqué que cela et pour
comprendre l’histoire des Mods,
sorte de petite bourgeoisie BCBG
très portée sur ses vêtements et la
musique noire-américaine, et des
Rockeurs des années 1960 en
Angleterre, qui eux sont dans le
déni de l’ordre établit et
chevauchent leurs grosses Triumph
ou Harley, il faut remonter un peu
plus loin dans l’histoire, c’est-à-dire
au sortir de la guerre.
Une partie de la jeunesse qui
habite dans le nord-ouest de
Londres ne se reconnait plus dans
les idoles américaines et cherche
d’autres modèles. Apparait dans
les années le Teddy-Boy, sorte de
Lord Byron des classes populaires
qui aime à choquer par son style et
ses postures en refusant la fatalité.
Chez les rockeurs, les idoles
s’appellent Jerry Lee Lewis et bien
évidemment Elvis Presley. Certains
considèrent même que rien
n’existait avant Elvis et qu’il a
donné un sens au monde.
Une partie de la jeunesse
londonienne se regroupe alors dans
des caves pour écouter du jazz
moderne, on trouve ici des beatniks
et donc des modernists (qui par
abréviation donnera Mods). Ils
écoutent Miles Davis, Chet Baker et
veulent leur ressembler. Aux Etats-
Unis, le rythm’n blues transgresse les
lois du jazz traditionnel et devient la
musique de prédilection des Mods
qui se l’approprient pour en faire
leur bande-son.
Le consumérisme naissant aide à la
croissance de l’industrie musicale
et ce sont des gamins qui vont
redonner de la vitalité à
l’Angleterre : les Beatles, les Stones
ou encore les Animals.
Les Mods sont obsédés par leur
image, ils sont tous les samedi dans
les boutiques du centre de Londres,
notamment dans la mythique
Carnaby Street pour dénicher les
vêtements qui les distingueront des
autres. Ils se créent leur propre style,
demandent aux tailleurs de créer
des pièces uniques.
Les Rockeurs sont désespérés par
les Mods, qu’ils jugent trop
efféminés. C’est la fin du modèle
masculin pour eux. Ils vont livrer une
sorte de baroud d’honneur afin de
faire survivre leur vision du monde
en 1964 sur les plages de Brighton.
L’affaire fait la une des journaux,
pendant plusieurs jours Mods et
Rockeurs s’affrontent, s’insultent,
dépassant rapidement les policiers.
Cependant, les vrais Mods ne se
battaient pas de par nature, cela
ne les intéresse pas. A partir de cet
évènement qui marque pour
certains la fin du mouvement mod
car la masse a pris connaissance
de son existence, une seconde
génération de Mods apparait, le
phénomène devient national avec
le film des Who en 1979 :
Quadrophenia.
Par la suite, le terme mods
deviendra synonyme de bon goût.
Les anciens Mods évoluent en
Skinheads, Hippies, ou comme
David Bowie et Marc Bolan en
icônes du Glam-Rock naissant.
par Paul Demougeot
Stan Lee est sans contexte le plus
grand auteur de ce genre venu
des Etats-Unis : le Comics. Depuis
1941, ce jeune homme de presque
90 ans a contribué à la création de
dizaines de personnages qui ont
construit l’imaginaire de personnes
du monde entier.
Stan Lee devient dès 1939 assistant
au Timely Comics, qui deviendra
dans les années 60 Marvel Comics.
Sa première publication intervient
en 1941 dans Captain America,
personne auquel il continuera
d’écrire des scénarios pendant
plusieurs années. Car Stan Lee ne
dessine pas il écrit seulement des
scénarios. Il rencontre pendant ces
années celui qui dessinera bon
nombre de ses personnages : Jack
Kirby.
Après un passage dans l’armée
américaine de 1942 à 1945, Lee
s’attelle dans les années 50 à
contrer l’essor du concurrent DC
Comics qui avec sa Ligue des
Justiciers comportant entre autres
Batman et Superman a créé un
nouveau type de super héros, une
équipe. En 1961, les Quatre
Fantastiques voient le jour, le pari
est réussi. La popularité arrive très
vite et oblige presque l’équipe
Marvel à créer de nouvelles
franchises.
Hulk voit le jour en 1962, Ironman
en 1963 et les X-Men en 1963
également.
Avec Steve Ditko il créé le
personnage le plus emblématique
de la maison Marvel en 1962,
Spiderman. Le point commun de
tous ces héros est d’avoir une vie à
côté de leurs aventures, qui va
venir perturber leurs habitudes.
Mary Jane devient un enjeu
important dans plusieurs épisodes
de Spiderman. Toute cette période
est considérée comme l’âge d’or
de Marvel.
Dans les années 70, il se met à
écrire de moins en moins et se
contente d’un rôle d’ambassadeur
ainsi que de former de jeunes
auteurs qui reprendront le
flambeau. Il est aussi chargé des
adaptations en dessin animé de
plusieurs héros.
Aujourd’hui même si il n’a plus
l’exclusivité des personnages
Marvel, son nom et la marque
restent intimement liés. Il se
contente de quelques apparitions
dans les films siglés Marvel, sortes
de clin d’œil et d’hommage à
l’homme qui fait vivre cette maison
grâce à son inventivité depuis 70
ans.
Comme j’ai pu l’entendre, « Stan
Lee c’est le mec que tu connais
pas mais qui a changé ta vie ».
Voilà au moins une injustice de
réparée.
par Julien Aymé
Qui a dit que le téléchargement
allait tuer Hollywood ?
Iron Man, Black Widow, Thor, Hulk,
Captain America, l’union qui fait
l’affaire; avec 270 millions de dollars
de recettes en 7 jours aux Etats-
Unis, le film « The Avengers » réussit
un exploit et pulvérise le précédent
record : les 239 millions en une
semaine pour la dernière aventure
d'Harry Potter.
Au niveau mondial, c'est tout aussi
impressionnant : déjà 803 millions
de dollars de recettes avant ce
week-end. Soit déjà le 32ème plus
gros succès planétaire de tous les
temps en terme de recettes. Ce
n'est qu'une question de jours pour
le milliard.
En France, selon cbo-
boxoffice.com, le film dépasse les
3.1 millions de tickets vendus en
deux semaines.
De grands pouvoirs imposent de
grandes responsabilités.
Si le réalisateur, John Whedon l’a
compris pourquoi pas vous ? Durant
142 minutes, c’est l’esprit Marvel qui
est dévoilé aux spectateurs. A
l’encontre de ces films américains
aseptisés de romance guimauve et
de scénarios vu, déjà vu et revu, il a
su avec justesse mettre en avant
son casting de rêve.
Grâce à notamment Robert
Downey Jr. (Iron Man) et Scarlett
Johansson (Black Widow) et Chris
Evans (Captain America) c’est
l’essence même de la philosophie
des Studios Marvel que l’on
comprend, celle de super- héros
humains, avec des doutes, des
questions, des erreurs, des folies et
parfois des regrets..
C’est à ce jour l’un des meilleurs
compromis entre la distraction, la
réflexion et l’évasion, un film qui à
coup sûr ravira les experts du genre
comme les novices.
Un scénario qui ne tourne pas rond
pour le pentagone
Selon le gouvernement américain,
«The AVENGERS» représente une
insubordination contraire à l’esprit
de l’armée. Et c'est justement cette
insubordination érigée en exemple
(Fury désobéit ouvertement à ses
supérieurs et sauve ainsi des millions
de vies) et cette non-allégeance
des super-héros (eux aussi n'hésitent
pas à suivre leurs instincts en dépit
des directives) qui déplait au
Pentagone. «Nous ne pouvions pas
concilier le caractère fictif de cette
organisation internationale et notre
place dans celle-ci», explique Phil
Strub, chargé de liaison avec
Hollywood du ministère de la
Défense. «À qui le S.H.I.E.L.D
répond-il? Est-ce que nous (les
forces armées américaines, ndrl)
travaillions pour le S.H.I.E.L.D? Nous
nous sommes heurtés à cet
obstacle et avons décidé qu'on ne
pouvait rien faire».
L’Oncle Sam renie ses fils.
Contrairement au film
«Transformers» ou «X-men Fist Class»,
le gouvernement Américain n’a
donc pas aidé à la production du
film en leur prêtant et/ou louant
leur matériel militaire pour le
tournage de certains scènes.
A leur habitude, ils utilisent la
machine hollywoodienne comme
moyen de propagande dans
l’engagement pour l’Armée
Américaine.
Mais le caractère indépendant du
film et les choix réalistes de John
Whedon on décu l’Oncle Samy,
une désapprobation qui devrait en
ravir certains et convaincre
beaucoup.
Une lancée qui n’en finit pas de
ricocher
Ubisoft a annoncé un partenariat
avec Marvel Entertainment autour
du développement d’un jeu
mettant en scène les personnages
emblématiques de Marvel.
Développé par Ubisoft Québec,
"Marvel Avengers: Battle for Earth"
est directement inspiré des bandes-
dessinées Marvel et sera disponible
en Novembre 2012, pour le Kinect
de la Xbox 360 de Microsoft, et la
Wii U de Nintendo.
« The AVENGERS» ou la bombe
atomique de l’année 2012, un film
attendu qui s’inscrit déjà comme
un classique du genre dans le Box-
Office.
Le saviez- vous ?
"The Hollywood reporter", une revue
consacrée au 7eme art, a eu l’idée
de faire chiffrer le coût des dégâts
causés dans la scène finale du film.
C’est la Kinetic Analisys Corp.
(KAC), une agence dont le credo
est d’estimer le coût des
catastrophes, qui s’est occupée
d’établir l’addition.
Une facture de 125 milliards d'euros.
The Avengers, de Joss Whedon
(2012) avec Robert Downey Jr,
Scarlett Johansson
par Jade Paris
George Kaplan Conspiracy et
Baxter Dury, jeudi 26 avril 2012 à La
Vapeur, Dijon.
Le Jeudi 26 Avril dans une joie
absolue je me suis rendue à Dijon,
la ville que tout le monde critique
mais qui en vérité vaut le détour. En
effet, les monuments ont
beaucoup de charme, les places,
la vie citadine, cet ensemble
urbain au milieu de la campagne
est surtout une ville jeune, toute
jeune et pleine de vie. C’est pour
cette raison que depuis de
nombreuses années Dijon est l’un
des lieux de tournée des artistes en
tous genres.
Et ce jeudi 26 avril 2012, dans la
salle de concert de La Vapeur que
Baxter Dury s’est produit avec en
première partie George Kaplan
Conspiracy. Ce premier groupe a
sonné comme une révélation, déjà
connu grâce à leur participation
musicale dans le spot publicitaire
de The Kooples. Les mélodies sont
chiadées, les riffs, et ce synthé me
rappellent les chansons des années
80. Le début de certains morceaux
me semblent directement inspirées
des débuts de certains tubes de
Queen tels que Radio Ga Ga ou
You’re my best Friend ou I want to
Break free. Et surtout ils savent faire
bouger leur public. C’est un groupe
très jeune qui n’a donc pas encore
tout ce contact qui se forge grâce
au temps avec le public. Mais ils
donnent un très bon son qui a l’air
de franchement plaire à l’auditoire.
D’ailleurs, le public dijonnais
d’ordinaire assez peu sautillant s’est
révélé au son de cette électro-pop.
La seconde partie donnée
brillamment par Baxter Dury a
également donné à écouter à nos
oreilles un son absolument
envoûtant notamment grâce à ses
mélodies déjà connues avec Leak
at the disco de l’album Happy
Soup. Après l’avoir écouté sous
toutes ses formes le voir en concert
a été un peu comme la
consécration. Une ambiance à
craquer, des gens passionnés et
des musiciens perfectionnistes.
Lorsque l’on sort d’un tel endroit et
que nos oreilles sifflent on voit des
étoiles et on a envie de fredonner
toutes ses chansons. Le guitariste
par exemple, toujours prêt à
improviser sur les morceaux m’a
bluffée, la voix de la chanteuse de
la même manière a su pimenter
chaque chanson, et évidemment
la voix grave et suave de Baxter
Dury dont les moments parlés ont
sonné comme un hymne à la Pop.
Déjà salué par la critique musicale
du monde underground cet artiste
so British a su se faire entendre en
France. Plus généralement en
Europe où ce type de pop prend
une place de plus en plus
importante dans nos IPods.
Bourges, samedi 28 Avril 2012
Soirée Rock and Beat Party : Pack
A.D, Skip The Use Yuksek, , The
Rapture, C2C Birdy Nam Nam ….
Le printemps de Bourges a encore
fait fort cette année partagée
entre le Phénix et le Palais d’Auron
les groupes de cette Rock and
Beat Party 2012 ont embrasé la
petite ville de Bourges. Je
n’évoquerais dans cet article que
les groupes présents sur la scène du
Phénix.
L’entrée à 20h pétantes nous a fait
découvrir un groupe très
sympathique composé de deux
femmes une à la batterie et l’autre
à la guitare (Pack A.D). Même si le
public n’était pas encore très
nombreux nous avons passé un bon
moment. Disons que c’était une
entrée en matière. De fait ce qui a
suivi, le groupe Skip The Use déjà
passé au printemps de Bourges
mais dans le cadre des
découvertes a été une véritable
révélation. La présence sur scène
de Mat Bastard a fait bouger
unanimement l’assistance, la salle
du Phénix était survoltée. Les
chansons déjà connues de People
in the shadow ou Ghost ont donné
l’impulsion. Par la suite le chanteur
survolté a proposé que tous ceux
qui se trouvaient à gauche de la
salle passent à droite et que tous
ceux de droite passent à gauche :
résultat une énorme bousculade
drôlissime. Le groupe et son franc
parlé n’a pas hésité au cours du
concert à faire asseoir le public tout
entier sur ce sol déjà imprégné
d’alcool et de transpiration et le
public s’est exécuté, quelle
émotion lorsque tout le monde s’est
relevé, un mouvement de masse
formant une immense vague
bruyante et surexcitée. Cela a
permis au groupe de créer un
véritable lien avec le public c’est
ce qui fait entre autres sa grande
qualité.
En revanche le groupe suivant
Yuksek déjà très apprécié dans le
monde de l’électro-rock et pop a
su se produire avec brio, d’autant
plus que les chansons déjà connues
et fredonnées par tout le monde
ont été reprises avec quelques
modifications ce qui donnait
véritablement du cachet à leurs
mélodies. Malheureusement, on
peut regretter le fait que le groupe
n’était pas très coopératif avec la
salle ce qui empêchait une réelle
communication. Evidemment, la
salle bougeait, sautait dans tous les
sens à chaque morceau malgré ce
léger bémol.
Le groupe The Rapture récemment
revenu sur la scène électro-rock
grâce à son titre How deep is your
love a quelque peu déçu le public
du Phénix. Les débuts de morceaux
partent avec verve et talent mais la
suite des notes est beaucoup moins
dansante, jouant surtout sur la
mélancolie. De ce fait elles n’ont
pas fait l’unanimité. C’est sur la fin
de leur prestation que l’on retrouve
toute leur énergie avec ce titre de
mes années collèges : Jalouse
Lovers. Et avec How deep is your
love qui a soulevé l’ensemble de
l’audience, un son dansant,
dynamique et joyeux dans lequel
tout le monde peut y trouver son
compte.
En avançant un peu plus dans
cette soirée rock et électro le
groupe C2C, groupe électro
français s’il en est, m’a
véritablement sensibilisé à l’électro,
que je trouvais à tort sans aucun
intérêt musical. Non seulement leurs
morceaux sont directement hérités
des sonorités développées par Daft
Punk qui a fait bouger des salles de
concert entières mais en plus grâce
à leurs effets de lumières sur leurs
quatre écrans ils captivent le
public. En outre, ils savent
décidemment mettre l’ambiance.
Pendant plus de trois quarts
d’heures des milliers de personnes
ont répondu à leurs sollicitations :
frappant dans leurs mains, sautant
et hurlant au rythme des basses. La
qualité de leurs sonorités vient
également de leurs reprises de
morceaux jazzy transformés en
morceaux d’électro ultra
dynamiques. Selon moi ils ont plus
assuré que le groupe pourtant plus
célèbre et plus expérimenté de
Birdy Nam Nam.
J’ai été un peu déçue de ce
groupe qui pourtant enflamme les
dancefloors depuis quelques
années. Cela est certainement dû
à l’heure tardive et aux sauts
précédents (ndlr quelle soirée !).
Etant moins apte à me tortiller dans
tous les sens j’ai donc moins profité
de cette électro pure et dure pour
le moins planante. J’ajouterai que
les sonorités privilégiées par le
groupe étaient trop mélancoliques
et ne laissaient pas assez libre court
à notre joie de vivre.
Je conclurai en évoquant le dernier
groupe ou plutôt l’homme seul
avec sa platine du nom de Erol
Alkan dont je ne retiens
malheureusement que la reprise de
The Bay, morceau culte de
Metronomy qui m’a rappelé les
Eurockéennes de Belfort et le
United Kingdom Festival de Nice.
Dijon, Lundi 30 Avril, You Instead
Filmé au festival écossais de T in the
Park, ce film mi-art et essais mi-
grand public est une pure folie. Très
court, moins d’une heure trente et
qu’on voit passer à une vitesse
ahurissante, ce fut un grand
moment pour les amateurs de
musique en tous genres et de bain
de foule, de boue et d’alcool. Ce
film met réellement de bonne
humeur tant par son issue heureuse
que par l’humour et la spontanéité
dont font preuve les personnages.
On y voit la vie d’un festival de
l’intérieur, les gens qui se produisent
sur scène, ceux qui observent, les
toilettes, les tentes, les lits. Tout ce
mélange mixé et remixé au son de
chansons d’électro, de rock et de
pop, de cris de fans surexcités
donne vraiment envie de vivre de
tels moments.
par Julie Perez
Après 2008 et leur cinquième album
Saturday=Youth qui avait confirmé
leur succès aux Etats Unis, le groupe
Antibois M83 a entamé une
conquête de sa terre natale,
l’Europe, en première partie de
groupes de renoms: Kings of Leon,
the Killers ou même rien de moins
que Depeche Mode. Fort de cette
expérience, M83 nous est revenu
en Octobre avec un album plus
mature que les précédents, le bien
intitulé Hurry Up, We’re Dreaming. Si
Midnight City, le premier single issu
de l’album, tourne déjà en boucle
Outre Atlantique depuis l’été
dernier, le groupe et son dernier
opus commence à peine à faire
parler de lui dans quelques rares
médias français. Mais ce titre
electro ne reflète pas tout
l’ensemble de l’album qui en 22
morceaux-oui, 22, on sent qu’ils
étaient inspirés et/ou qu’ils n’ont
pas su faire le tri entre toutes leurs
compositions- nous plonge dans
une traversée onirique, entre
morceaux mélancoliques et
dansant. L’album a quelque chose
de planant, comme une belle
illustration du nom du groupe tiré
de celui d’une galaxie: on voyage
embarqués par un ensemble de
sonorités disparates formant un tout
harmonieux.
Beaucoup de morceaux mettent
l’accent sur l’instrumental: les voix
sont souvent des échos, modulées
de façon lointaine, elles deviennent
de véritables instruments. Pour une
fois l’intro (Cris de voix lointaines et
sonorités métalliques) est
réellement un titre à part entière (et
pas 40 secondes de bruits lointains
comme si des musiciens
accordaient leurs instruments
comme c’est souvent le cas dans
les albums récents) Tout est utilisé
avec juste mesure, chaque son a
sa place. Dans le surprenant
Raconte-moi une histoire, chaque
instrument se rajoute au fur et à
mesure, accompagnant la voix
parlée d’une petite fille racontant
une comptine utopique, tout cela
nous menant à un final lyrique sur
un thème de fraternité-bon ok,
d’enfants transformés en grenouilles
sautant tous ensemble mais moi j’y
vois de la fraternité, de l’espoir, un
joli message et puis on y croit,
entrainé par la superposition de
tous les sons et les coeurs. Lyrique et
épique, deux mots qui pourraient
définir l’album dans sa globalité
tant au niveau des titres dansant
comme encore une fois Midnight
City, où l’utilisation du saxo donne
à la chanson un petit côté année
80 mais permet surtout de la
clôturer de façon explosive, ou
Reunion, qu’au niveau des titres
plus posés comme Wait ou My
Tears are Becoming a Sea. Dans
celle-ci on a l’impression
d’entendre un véritable orchestre,
donnant de la profondeur à la
chanson qui répète un schéma
récurant dans l’album: une
gradation dans la musique, partant
d’un instrument unique pour
terminer avec un final explosif. Le
parlé est aussi utilisé, comme pour
attirer l’attention sur le sens des
paroles, sur leur rythme, sur le fait
qu’elles ne sont pas un élément
superficiel. Les titres oscillent entre
calme et énergie, nous faisant
rêver ou danser tout cela dans une
sensation de grandeur et, je me
répète mais c’est vraiment ce qui
décrit le mieux HUWD, de lyrisme.
En bref c’est un album qui mérite
d’être écouté, et même d’être
écouté plusieurs fois pour bien en
saisir toutes les nuances. Il est donc
fortement conseillé à ceux qui ne
l’ont pas encore fait d’aller vite
profiter de ces 1H20 de bonheur
musical.
M83, Hurry Up We’re Dreaming
(M83 recording Inc, 2011)
par Paul Demougeot
Hasard ou pas du calendrier, les
deux groupes mythiques de la
scène indépendante du nord-ouest
des Etats-Unis reviennent chacun
avec un album. Les Dandy Warhols
reviennent avec This Machine
tandis que les Brian Jonestown
Massacre sortent Aufheben.
Si l’on décide de vous parler des
deux albums conjointement c’est
que l’histoire des deux groupes est
intimement liée, à travers le film DiG
! sorti en 2004 et qui racontait de
l’intérieur l’ascension de ces deux
groupes. Au début amis et
complices, les deux groupes
évoluent ensuite vers une forme de
rivalité et finissent par se détester.
Le film montre comment les Brian
Jonestown Massacre sabotent leur
carrière en utilisant par exemple
plus de 40 membres différents tout
au sein de la carrière du groupe. Et
pendant ce temps-là, les Dandy
Warhols continuaient leur
bonhomme de chemin,
rencontrant le succès plus
rapidement et surtout en signant
chez Capitol alors que les autres
restaient indépendants. Le
documentaire permet aussi de
découvrir la personnalité d’Anton
Newcombe, le leader de B.J.M,
personnage assez fou, ultra
productif et multi-instrumentiste.
En 2012, une vingtaine d’années
après leurs débuts respectifs les
deux groupes reviennent donc
avec un 13e album studio pour les
B.J.M et un 8e pour les Dandy
Warhols. Ce qui frappe lors des
premières écoutes c’est que le style
des deux formations continue sans
cesse d’évoluer d’albums en
albums. Les B.J.M deviennent de
plus en plus mystiques, empruntant
au passage des sonorités orientales
à des titres des Dandy Warhols
comme Mohammed dans leurs
titres Panic in Babylon et Face
Down on the Moon. Anton
Newcombe continue lui d’explorer
de nouveaux instruments ainsi que
de nouvelles sonorités. Iluminomi est
ainsi une balade très douce et l’on
peut facilement imaginer
Newcombe installé paisiblement à
méditer à ses mélodies sur Walking
Up to Hand Grenades. Aufheben
permet donc à B.J.M de renouer
avec ses racines folk rock psyché et
à Anton Newcombe de retravailler
avec Matt Holywood, un des
membres originaux de la formation.
L’évolution est encore plus
frappante chez les Dandy Warhols.
Après un album plutôt agressif paru
en 2008 et une pause de quatre
ans, ils reviennent assagis, semblant
préférer les balades cotonneuses
au vacarme qui caractérisait
chacune de leurs chansons. Il y
avait une atmosphère qui
permettait de savoir en quelques
secondes que l’on écoutait du
Dandy Warhols. Ce n’est pas que
cet album est mauvais mais il
manque un peu de l’essence
magique qu’ils utilisaient
auparavant, même si on la
retrouve un peu dans The Autumn
Carnival, Sad Vacation et Enjoy
Yourself. On se demande un peu
pourquoi ce scratch existe dans
Alternative Power to The People. Le
reste de l’album contient des
balades respectables comme Rest
Your Head. Le groupe de Courtney
Taylor est en pleine mutation et
cela se ressent sur sa manière
d’aborder un nouvel album. Je suis
curieux de savoir comment seront
construits les albums à venir.
On peut toujours rêver d’un
rapprochement des deux groupes
après ces années passées à
s’insulter même si les trajectoires
qu’ils prennent semblent plus que
jamais les séparer. La bonne
nouvelle est qu’ils existent encore
et font preuve d’une longévité
remarquable dès lors que l’on
connait leur histoire.
The Brian Jonestown Massacre,
Aufheben (A Records, 2012)
The Dandy Warhols, This Machine
(Naïve, 2012)
par Adrien Bonneau
Si un jour vous entendez (ou croisez
) un homme avec des cheveux
long blond, des lunettes trop
grande lui encadrant quasiment
toute la tête et un style totalement
cool et qui en plus joue de la
musique, vous êtes tombé sur l’un
nouveau talent de la scène Soul
mondial Allen stone, du haut de sa
vingtaine avancée a d’abord
commencé tout petit à chanter
dans l’église de son père et à était
connu par le grand publique avec
son album autoproduit Sophomore
, il est considéré maintenant
comme une des révélation de
l’année 2011 avec son album Allen
Stone sortie en octobre de la
même année il est d’ailleurs depuis
plus d’un an classé au top 100 des
meilleurs ventes d’albums sur iTunes
dans la rubrique soul & r’n’b, Titre
simpliste pour personne hors norme.
Le proverbe populaire « l’habit ne
fait pas le moine » semble bien
coller à la peau du jeune homme,
tant par son physique que par sa
voix en passant par son registre
musicale, en fait c’est simple
l’artiste nous étonne à chaque
chanson de cette opus. Une fois
enjoué avec par exemple Nothing
to prove, une fois mélancolique
avec unaware, le chanteur
contrôle parfaitement son chant,
une voix claire qui sait jouer de ses
vibrations, le rythme et plus que
présent dans chaque titre on
retrouve alors ce côté soul qui nous
fait vivre la musique. Si quelqu’un
peut être, peut juger un physique
disgracieux chez le personnage il
ne peut absolument pas le faire
avec sa musique, rien est à redire
quant à la technique et l’aura
apportée par les ondes musicales
produites chez cet homme.
Par ailleurs quoi de mieux que de
savoir ce que lui-même pense de
sa musique c’est dans une
interview du Los Angeles Times qu’il
s’exprime : « There is so much music
at the forefront that really drops the
ball. R&B and soul music has the
power to change minds and affect
people emotionally and spiritually.
It has the power to ignite change.
And that's where I get passionate.
»( Il y a tellement de musique mise
au premier rang qui ne font pas
bien leur boulot. Le R&B et la Soul
ont le pouvoir changer la façon de
penser et d’affecter les personne
émotionnellement et
spirituellement. Elles ont le pouvoir
d’amener le changement. Et c’est
ici que je deviens passionné. )
Notre ami était en concert le 1er
avril à la maroquinerie à Paris si
vous l’avez loupé il n’y a
malheureusement pas de date
donné de son retour en Europe ni
en France avant septembre 2012,
mais ne désespérons pas ! .
Cette album à 10 titres est à
écouter sans modération, sans fin
et sans début sélectionnez le mode
aléatoire et laissez-vous porter par
la musique, si vous sortez dans la
rue avec cette album dans les
oreilles faite attention à mesurer vos
gestes vous risqueriez de vous
retrouver à danser à la manière de
Gene Kelly dans « chantons sous la
pluie » accroché aux lampadaires
de votre ville.
Allen Stone, Allen Stone (Sticky
Stones, 2011)