Post on 11-Mar-2016
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Pierre
Ménard
A L’ENDROIT, A L’ENVERS...résidence à Guebwiller
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Pierre Ménard
A L’ENDROIT,A L’ENVERS...
Résidence d’écritureà Guebwiller
2012
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Résidence dʼécriture à GuebwillerPrésentation du projet
La résidence d’écriture est un nouveau moyen pour l’écrivain de conduire
des projets personnels tout en faisant avancer l’idée même de l’écrivain
dans la société.
Après ma résidence d’écrivain de 10 mois à la librairie Litote en
tête, soutenue par le Conseil Régional d’Île-de-France, la Résidence
virtuelle de 6 mois sur le site de mélico (Mémoire de la littérature
contemporaine) et la résidence virtuelle de 6 mois sur le blog de la
librairie Dialogues à Brest, j’ai été invité par Xavier Galaup de la
Médiathèque Départementale du Haut-Rhin pour une Résidence
d’écriture de 7 mois (de décembre 2011 à juin 2012) au collège de
Buhl, au Lycée de Kastler ainsi qu’à la Médiathèque de
Guebwiller.
Capture dʼimages, Guebwiller sur Google Street View5
Guebwiller est située à 23 km au nord-ouest de Mulhouse, à 18 km au
nord-est de Thann et à 25 km au sud-ouest de Colmar au pied des
Vosges et à l’entrée de la vallée du Florival (ou vallée de la Lauch : nom
de la rivière qui la traverse). Le Grand Ballon, point culminant du massif
vosgien, se trouve à 8 km à vol d’oiseau à l’ouest de la ville, ce qui le fait
communément nommer ballon de Guebwiller.
Vallée de Guebwiller, Vosgesde Jean-Nicolas Karth
La vallée du Florival s’ouvre par la ville de Guebwiller et se poursuit sur
Buhl et Lautenbach-Zell. Deux sommets vosgiens majeurs la surplombe :
le Grand Ballon, point culminant des Vosges (1424m), et le Vieil-Armand,
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ou Hartmannswillerkopf, haut-lieu de la Première Guerre Mondiale. Située
sur la Route des Vins, c’est un endroit très touristique.
Le thème choisi par les deux établissements de Buhl et de Guebwiller est
le suivant : « Le textile à Guebwiller de 1812 à nos jours » (date de
l’installation de la première usine de Nicolas Schlumberger).
L’Alsace a connu depuis des siècles un passé où l’industrie textile était
omniprésente, comme on peut le découvrir sur le site du Pôle Textile
Alsace : En effet, le secteur du textile et de l’habillement est un secteur
d’industrie historique en Alsace, depuis la création de la première
manufacture d’impression textile en 1746.
Filature de Mrs. Schlumberger et Cie a Guebwillerde Jean Mieg, Godefroy Engelmann
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À l’aube du 19e siècle apparaissent les premières entreprises textiles.
C’est le début de la grande épopée de l’industrie textile dans la capitale
du Florival qui devient le deuxième site textile d’Alsace après Mulhouse.
On y fabrique des toiles peignées, du ruban, des indiennes. On y file de la
laine et du coton.
Avec l'industrialisation textile, de nouvelles usines s'implantent à la
périphérie des agglomérations. Elles sont ensuite absorbées par le tissu
urbain.
Des filatures s'installent dans les vallées de la Lauch et de Rimbach pour
bénéficier de la seule force motrice disponible avant l'introduction de la
machine à vapeur : la force de l'eau.
La plupart des sites industriels sont encore visibles. Une promenade sur
les chemins du vignoble qui surplombent la vallée permet de reconnaître
facilement ces anciens sites aujourd'hui désaffectés ou réaménagés.
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Capture dʼimages, Guebwiller sur Google Street View
À priori ce thème est très loin de mes préoccupations en tant qu’auteur,
mais après avoir creuser un peu, je me suis rendu compte qu’il est au
coeur de mon travail numérique, c’est pourquoi j’ai proposé de travailler
pendant ces sept mois sur plusieurs angles d’attaque du thème afin d’en
couvrir et découvrir tous les aspects.
Étymologiquement, le mot texte vient du latin textus, tissé, tissu, de
textere, tisser...
« Pour Luxoruius, poète du VIème siècle, l’écriture est la chaîne d’un tissu
dans laquelle le lecteur introduit sa propre trame vocale de façon à tisser
le texte, qui se défait par conséquent après chaque lecture. »
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Traumgedaken, de Maria Fisher
« Écrire et broder, imprimer et tisser. Dès les origines de la production des
textes et des images ces couples conceptuels ont correspondu à des
échanges d’objets et de pratiques entre l’univers du livre et celui de
l’étoffe : alphabets à broder pour l’apprentissage de la lecture, reliures en
tissu – vêtement habituel du livre de luxe –, textes et images circulant du
tissu au papier, depuis les premières impressions à la planche de bois
jusqu’aux « indiennes » qui ont fait la fortune des imprimeurs d’étoffes et
les inscriptions qui ont envahi la mode contemporaine. Parallèlement, les
représentations symboliques unissant le livre et l’étoffe comptent parmi
les plus fortes de notre culture et ont marqué l’histoire littéraire de
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l’Europe. Révéler la trame du texte, l’occulter, la défaire, a été l’obsession
des plus grands écrivains européens. »
Textes et textiles du Moyen Âge à nos jours, Odile Blanc
Ovide conte la métamorphose de l’intrépide tisserande Arachnè en
araignée et montre combien la métaphore du discours tissé est encore
vive. Tibérius Ilus, qui écrit en grec et non en latin, oppose quant à lui
texte et voix, laquelle demeure, selon lui, prisonnière du tissu du poème
tant qu’un lecteur ne l’en a pas libérée par l’acte de lecture.
Capture dʼimages, Guebwiller sur Google Street View
Ce livre numérique est le reflet du travail élaboré avec les élèves de deux
classes participant au projet, la seconde 4 du Lycée de Kastler à
Guebwiller et la classe de 3ème 3 du collège de Buhl, à partir de textes
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écrits en ateliers d’écriture, d’enregistrements sonores des lectures de
certains de ces textes, l’ensemble étant enrichi par un reportage
photographique sur la ville et sa vallée au fil des saisons, et les oeuvres
de nombreux artistes autour du thème du textile, dont celui de Samuel
Spreyz, jeune photographe habitant à Guebwiller, qui a réalisé un travail
photographique sur les bâtiments industriels de sa ville.
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Ateliers dʼécritureQuelques pistes
Travail d’écriture à partir du lieu et le lien qu’on a avec lui. Écrire à
l’endroit où l’on vit, décrire ce que l’on y voit, ce que l’on y vit, dans ce
lieu précis, cet endroit et son envers (ce qu’on ne voit pas, qui est
souterrain, épiphanies d’instants photographiés ou visions secrètes du
monde, histoire fractionnée et multiple du passé dans le présent).
Autour d’un mot choisi dans le vocabulaire urbain (kiosque, quartier, bus,
rue, pavés, vocabulaire urbain), retrouver la ville de son enfance, à travers
de courts textes aux sonorités en échos, au-delà des assonances,
exercices de précision rythmique, de composition, de phrasé, où les
mots s’aimantent à toute vitesse, passant du coq à l’âne, de la gare au
marché. L’énumération est une manière de fragmenter autant d’éléments
très précis et variés, détails miniatures. Le déclencheur de cette frénésie
verbale est avant tout le son.
Michel Valprémy, Albumville, Atelier de l’Agneau, 2002.
Puiser dans le nom des rues, des quartiers du lieu où l’on a passé sa
jeunesse, matière à écrire de courts textes autobiographiques, fragments
de vie, biographie familiale, les lieux fonctionnant comme théâtre de la
mémoire.
Jacques-François Piquet, Noms de Nantes, Joca Seria, 2002.
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Poème express : biffer le maximum de mots, de lignes, d’une page
arrachée d’un roman d’amour idiot ou d’un roman policier idiot, jusqu’à
arriver à une combinaison satisfaisante pour l’esprit ; une autre façon de
briser les lignes d’association…
Coupe Carotte, Lucien Suel, éditions Derrière la Salle de Bain,
2002.
Par l’insistance, la répétition, les polyptotes (répétitions d’un même
vocable à différentes places et fonctions dans la phrase) tenter de faire
lever la pâte-mot pour faire exister la chose poétiquement.
Autour du textile, des tissus, des matières, des vêtements...
Tantôt la fiction affleure pour emporter vers le récit, tantôt le texte est
travaillé par un jeu d’échos.
Christophe Tarkos, PAN, Le Petit bidon, P.O.L., 2000.
Le rapport amoureux et érotique passe par l’alternance « je te/tu me » et
la permutation du rapport nom (ou adjectif, adverbe...) / verbe, le tout
travaillant par un système d’échos et de variation du rythme. Ecrire un
texte sur le textile, le tissu, les matières, les vêtements auxquels nous
sommes attachés. En gardant la structure « je te/ tu me », en renversant
les rapport noms /verbes et en créant de nouveaux mots. A l’horizon du
poème : l’écriture et soi.
Ghérasim Luca, Prendre corps, réédition, Unes, 1999.
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Capture dʼimages, Guebwiller sur Google Street View
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Maurizio Anzeri, artiste italien
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Quʼest-ce quʼun texte ?Le tissu des mots engagés dans lʼœuvre
Qu’est-ce qu’un texte, pour l’opinion courante ? C’est la surface
phénoménale de l’œuvre littéraire ; c’est le tissu des mots engagés dans
l’œuvre et agencés de façon à imposer un sens stable et autant que
possible unique. En dépit du caractère partiel et modeste de la notion (ce
n’est, après tout, qu’un objet, perceptible par le sens visuel), le texte
participe à la gloire spirituelle de l’œuvre, dont il est le servant prosaïque
mais nécessaire. Lié constitutivement à l’écriture (le texte, c’est ce qui est
écrit), peut-être parce que le dessin même des lettres, bien qu’il reste
l inéaire, suggère plus que la parole, l’entrelacs d’un tissu
(étymologiquement, « texte » veut dire « tissu ») il est, dans l’œuvre, ce
qui suscite la garantie de la chose écrite, dont il rassemble les fonctions
de sauvegarde : d’une part, la stabilité, la permanence de l’inscription,
destinée à corriger la fragilité et l’imprécision de la mémoire; et d’autre
part la légalité de la lettre, trace irrécusable, indélébile, pense-t-on, du
sens que l’auteur de l’œuvre y a intentionnellement déposé; le texte est
une arme contre le temps, l’oubli, et contre les roueries de la parole, qui,
si facilement, se reprend, s’altère, se renie. La notion de texte est donc
liée historiquement à tout un monde d’institutions : droit, Église,
littérature, enseignement; le texte est un objet moral : c’est l’écrit en tant
qu’il participe au contrat social ; il assujettit, exige qu’on l’observe et le
respecte, mais en échange il marque le langage d’un attribut inestimable
(qu’il ne possède pas par essence) : la sécurité.
Théorie du texte, Roland Barthes
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Parentés entre écrits et tissusSouviens-toi de moi
Dans les sociétés anciennes, les parentés entre les écrits et les tissus ne
sont pas seulement métaphoriques. Elles sont aussi manifestées par la
proximité toute matérielle entre les productions de l’écriture et les objets
de la couture et de la broderie. Il en est ainsi dans la balle du colporteur –
par exemple celle d’Autolycus, le colporteur mis sur la scène par
Shakespeare dans les deux derniers actes du Conte d’hiver. Ce qui
caractérise son commerce est le lien entre les chansons et la mercerie,
les objets imprimés et les instruments ou les produits des travaux
d’aiguille. En même temps que les ballades qui chantent les amours ou
disent l’extraordinaire, il propose aux paysans d’une Bohême de fantaisie
tous les objets qui se rencontrent dans les balles des colporteurs anglais
du XVIIe siècle. Le Servant les énumère : « Il a des rubans de toutes les
couleurs de l’arc-en-ciel […] des ganses, des jarretières, des batistes,
des linons. » Dans les chansons qu’il chante lui-même, Autolycus
complète l’inventaire : linon blanc, crêpe noir, gants, masques, bracelets
noirs, colliers d’ambre, senteurs, coiffes, corsages, épingles, fers à
tuyauter dans Lawn as white, cordonnet, dentelles, soie, fil, affûtiaux pour
les cheveux dans Will you buy. Une fois qu’il a quitté ses acheteurs,
Autolycus fait le bilan de son profitable négoce : « Plus une pierre fausse,
plus un ruban, miroir, pomme de senteur, broche, carnet de notes,
ballade, canif, galon, gant, lacet de chaussure, bracelet, anneau de
corne, plus rien pour empêcher mon ballot d’être à jeun. » Dans sa balle,
la mercerie se trouve donc étroitement associée aux imprimés qui
donnent à lire et chanter les chansons et aux objets de l’écriture, tels les
« table-books » qui sont sans doute ces « tables » qu’Hamlet porte sur lui
et dont les feuillets effaçables lui permettent de remplacer les notations 18
inutiles par les seuls mots qui importent, ceux du spectre de son père :
« Souviens-toi de moi. »
Texte et tissu : Les dessins d’Anzoletto et la voix de la navette, par
Roger Chartier
Carte topographique du canton de Guebwiller dréssée d'après des documents officiels, Guebwiller : Jung J.B
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Tissu
« Cela devint, peu à peu, au fil des pas, une rêverie effilochée et sans fin,
dont je savais pourtant, au moment même où elle traversait mon esprit et
où je me glissais en elle, dans un même mouvement, c’est tout un, qu’un
jour les fils en reviendraient et qu’ils se tisseraient en moi, qu’ils
viendraient compléter la trame de mon existence, même et peut-être
surtout si je pensais les avoir oubliés… »
Un être tissé de langage, par Isabelle Pariente-Butterlin
Capture dʼimages, Guebwiller sur Google Street View
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Pièces assemblées
« comme autrefois les doigts des femmes, sur les plus humbles tissus,
venaient patiemment mettre des pièces assemblées avec la plus grande
finesse, avec une attention jamais démentie, sur les toiles les plus rêches,
et je les regardais sans comprendre l’attention presque immobile qu’elles
leur portaient, alors que l’enfance m’appelait ailleurs, et dont le souvenir,
très lentement, marchant aux bords des phrases, me déplaçant aux
bords des phrases me revenait et se faisait entendre et demandait à être
repris, sans qu’il soit possible cette fois de le rejeter du bout de la
conscience, alors je commençais à comprendre, dans le monde de la
transposition en phrases, cette toile rêche et l’attention qu’on lui portait. »
Un être tissé de langage, par Isabelle Pariente-Butterlin
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Les élèves au travail
Les élèves de 3°3 dans le CDI du Collège de Buhl
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Guebwiller en images #1Au fil des saisons : décembre 2011
Marcher à travers une ville que je ne ne connais pas, que je n’ai traversée
qu’une seule fois de jour, en voiture, l’occasion de mémoriser rapidement
quelques points de repères : la médiathèque, l’Église Notre-Dame et son
large parvis, le canal et l’ancienne gare, le centre-ville, la place de l’Hôtel-
de-Ville de style gothique flamboyant, l’Église romane Saint-Léger,
l’Église et le cloître des Dominicains de style gothique, la Synagogue qui
n’est plus affectée au culte, et sur les hauteurs, le lycée Kastler. J’avance
en traversant la ville toute en longueur, par paliers successifs, en
dessinant des lacets, à partir du canal que je longe depuis la gare
désaffectée.
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Texte et tissuEn brodant lʼécriture, en tissant les textes
Le lien entre l’identité féminine, le travail de la broderie et l’écriture avec
l’aiguille est une donnée fondamentale des sociétés traditionnelles
comme l’a montré Yvonne Verdier dans son étude de Minot, un village de
la Bourgogne du Nord. L’ensemble des fonctions attribuées à
l’apprentissage de la couture et de la broderie s’organise à partir du
lexique de la « marque ». Pour pouvoir « marquer » son trousseau de
future mariée, c’est-à-dire y broder son nom ou un monogramme, la
jeune fille doit exécuter un premier ouvrage, la « marquette », sur laquelle,
comme sur les « samplers » anglais ou américains, elle brode au point de
croix avec un fil de coton rouge (rouge comme le fil utilisé par Philomèle)
un abécédaire, la série des chiffres, son nom, son âge et l’année du
travail. À cet exercice correspondent, tout ensemble, un moment de
passage, celui de la puberté et des premières règles désignées, elles
aussi, par le verbe « marquer », un rôle spécifiquement féminin, l’entretien
du linge, et une figure de femme, celle de la couturière du village qui « fait
» les jeunes filles en les introduisant au monde de la parure et de la
mode. Elle les accompagne jusqu’à la cérémonie du mariage dans
laquelle elle tient le rôle d’habilleuse de la mariée.
En brodant l’écriture, en tissant les textes, les jeunes filles et les femmes
moins jeunes respectent les normes qui leur assignent des tâches
particulières et des apprentissages propres. Mais, en même temps, alors
qu’elles devraient être seulement des lectrices obéissantes, l’écriture
avec l’aiguille, puis avec la plume, leur permet de construire une autre
image d’elles-mêmes et la possibilité d’une existence moins
complètement soumise à l’ordre masculin. La proximité entre texte et
tissu peut, de ce fait, être comprise comme l’un des recours qui ont 30
autorisé les femmes à desserrer les contraintes traditionnelles et à entrer
en écriture.
Texte et tissu : Les dessins d’Anzoletto et la voix de la navette, par
Roger Chartier
Panorama du Ballon de Guebwillerde X. Imfeld, 1881.
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A lʼenvers... A lʼendroit...Texte tissu dʼune ville
Une ville pour la découvrir, il faut s’y perdre, y marcher sans carte, juste la
boussole intérieure et une heure ou un point de rendez-vous.
Une ville, c’est au fil des saisons, les impressions que nous en avons qui
se transforment, évoluent lentement, c’est un tableau mouvant,
émouvant.
La ville, c’est celle que l’on écrit au fil des heures, avec notre corps, notre
patience, notre regard, et toutes les villes dans lesquelles nous sommes
déjà allés, dans lesquelles nous nous sommes déjà perdus et retrouvés.
Une ville, c’est aussi la liste exhaustive du nom de ses rues, ruelles,
allées, avenues, places et impasses arpentée dans le désordre : rue
Albert Schweitzer, rue Althoffer, rue Brigitte Schick, rue Casimir de
Rathsamhausen, rue Charlemagne, rue Charles Biehler, rue Charles
Kienzl, rue de Bapaume, rue de l’Abbé Braun, rue de l’Abbé Thomas, rue
de l’Altrott, rue de l’Ancien Hôpital, rue de l’Ancien Presbytère, rue de
l’Angreth, rue de l’Appenthal, rue de l’artisanat, rue de l’Église, rue de
l’électricité, rue de l’ermite, rue de l'espérance, rue de l'hôpital, rue de
l’Hôtel de Ville, rue de l’industrie, rue de l’Orphelinat, rue de la Breilmatt,
rue de la Commanderie, rue de la Cour Franche, rue de la filature, rue de
la Fosse aux Loups, rue de la gare, rue de la Kapellmatt, rue de la
Madelon...
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Puiser dans le nom de ces rues, les quartiers de cette ville que nous
traversons, dans lequel nous passons, fugitif, matière à écrire, les lieux
fonctionnant comme théâtre de la mémoire.
Impasse Charles Biehler, impasse de l’aubépine, impasse de la Pompe,
impasse de la Porte de l’Ange, impasse de la Synagogue, impasse des
genets, impasse du Curé Lecoeur, impasse Jean Schlumberger, allée des
cèdres, allée des près, allée des tilleuls, rue de la Marne, rue de la
monnaie, rue de la piscine, rue de la plaine, rue de la Porte haute, rue de
la République, rue de la Somme, rue de la source, rue de la tuilerie, rue
de Lucerne, rue de Lure, rue de Murbach, rue de Péronne, rue de Reims,
rue de Verdun, rue des Alliés, rue des alouettes, rue des anémones, rue
des Armagnacs, rue des arquebusiers, rue des blés, rue des bleuets, rue
des boulangers, rue des bouleaux, rue des bruyères, rue des chanoines,
rue des châtaigniers, rue des coquelicots, rue des cordeliers, rue des
Cours populaires...
Une ville ne tient parfois qu’à un fil. Tissu d’histoires dont chacun tire la
couverture à soi.
Une ville, ce sont toutes ses heures creuses, ses instants où la rue
principale, l’artère commerciale se vide presque entièrement, toutes les
boutiques fermées ou presque, rares passants, et la ville rien qu’à soi,
cette liberté passagère où tout nous appartient. « Comme un trou dans
un tissu, un accroc dans la tessiture des jours. Une maille qui file. On
ne sait pas jusqu'où ça ira. »
Quand nous égrenons la longue liste des rues, à chacune d’elles nous y
associons le souvenir d’une image qui nous revient en tête : rue des 33
Dominicains (les jeunes gens qui mangent leurs sandwichs le midi sur les
bancs en pierre, ou les amoureux qui s’y enlacent à la hâte entre deux
cours), rue des églantines (la postière et son vélo jaune chargé de plis et
de courriers divers), rue des fondeurs (un vieux couple qui se tient par la
main), rue des Francs (les enfants qui jouent dans la cour de récréation
de l’école élémentaire Jean Schlumberger), rue des jardins (une jeune
femme blonde avec une longue veste crème, lit une lettre en marchant
d’un pas vif), rue des joncs (dans un grand jardin à l’herbe rase, une
fillette se balance seule sur une balançoire), rue des jonquilles (une
femme chante à tue-tête), rue des Larrons (un homme à l’arrêt, sur son
VTT gris métallisé, laisse passer une voiture), rue des lilas (un sac
plastique coincé dans les bosquets se gonfle et claque au vent), rue des
Malgré Nous (c’est l’heure d’affluence au Super U), rue des marguerites
(une chaise blanche au milieu d’un jardin désert), rue des marronniers
(une femme noire toute vêtue de rouge qui me regarde et ses deux
enfants l’un devant elle et l’autre derrière, un peu à la traîne), rue des
mûres (une voiture fait marche arrière, ce bruit si particulier), rue des
pervenches (il pleut), rue des Poilus (les oiseaux chantent dans les haies),
rue des primevères (j’entends un bruit sourd qui m’intrigue), rue des
remparts (du linge de toutes les couleurs sur les balcons d’un immeuble),
rue des tanneurs (les informations à la radio), rue des tonneliers (un
homme rit tout seul), rue des vergers (je ne rencontre personne à cette
heure), rue des vignerons (une vielle dame qui rentre des courses, tire
son chariot d’une main et porte dans l’autre un lourd sac rose, elle salue
une femme brune qui promène son chien en laisse).
Une ville se transforme sous la lumière du jour, à chaque instant les
pierres de ses maisons, le crépis de ses immeubles, les tuiles de ses toits
à la forte déclivité rendue nécessaire par la faible épaisseur et la relative 34
fragilité du matériau de couverture traditionnel (la tuile plate de terre
cuite), les portes, les fenêtres (et leurs reflets irisés), les enseignes, le
métal des voitures, le bitume des routes et des trottoirs changent de
couleurs, les volumes des maisons paraissent différents (parfois même
l’impression d’être dans une autre ville), l’impression d’une lente
métamorphose. La ville s’invente et m’invite dans ses métamorphoses.
Une ville c’est une jeune femme qui nous sourit rue du 17 novembre.
Un bébé pleure dans sa poussette rue du 4 février.
Deux ouvriers discutent rue du 4e Régiment Spahis Marocain.
Un nuage en forme de rhinocéros rue du Ballon.
Une averse soudaine rue du Bois Fleuri.
Un chien aboie chemin des écureuils.
Un homme promène son chien chemin du Château.
Des ouvriers du bâtiment guident un camion-grue dans la descente du
chemin du Heissenstein, en marche arrière.
Un coupe de randonneurs âgés descendent le chemin du Kitterlé en
sifflotant.
Une jeune femme rousse monte dans sa voiture garée dans le parking à
moitié vide de la Clinique Solisana, chemin du Liebenberg.
Deux gamins rentrent de l’école à pied, en tenue de sport, à l’ombre du
grand mur en pierres roses, longeant l’ancienne voie de chemin de fer
recouverte d’herbe, au soleil, sur le chemin du Mannberg.
Un homme sort la poubelle d’une grande propriété, chemin du paradis,
balai et pelle bleu dans chaque main.
Dans la côte du chemin du Peternit, un homme en jean clair et veste
réfléchissante de la protection routière, décharge un camion blanc lourd
de poubelles noires et les livre une à une aux riverains.
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Un coup de vent soulève un nuage de poussière sur le bord du chemin
du Sablé. Et le même spectacle se répète ce jour-là chemin du
Schimberg, chemin du Schimmelrain, chemin du Vallon, chemin du
Vignoble.
Deux fillettes vêtues de jaune et de rose traversent imprudemment la
Pénétrante de Guebwiller (la D430) pour descendre vers le chemin noir.
Une femme blonde en jean et tee-shirt noir rentrant chez elle rue du
Burgstahl, les bras chargés de sacs de courses de chez SCOOP.
Un vieil homme atteint de la maladie de Parkinson traverse tant bien que
mal la rue du canal pour rentrer chez lui.
Une femme blonde, en imperméable gris, remonte la rue du centre, une
lettre qui sort de sa poche risque de tomber par terre à chacun de ses
pas.
« Les espaces. Constater que la ville a des vides. Des creux. La ville a
des manques. Comme une déchirure dans le tissu. Comme un accroc
à la texture de la ville. »
Une ville, ce sont également les noms des gens qui y vivent et les
entendre les prononcer avec ce qui, de l’extérieur, s’entend comme un
accent et qu’en contact régulier avec eux, en leur parlant, en les
écoutant, à leurs côtés, nous commençons à ne plus considérer comme
extérieur, déplacé, et se surprendre parfois à parler comme eux est un
signe de connivence.
Rue du Général Burkhardt, Rue du Général de Gaulle, Rue du Général
Gouraud, Rue du Général Lebouc, Rue du Hugstein, Rue du
Kreyenbach, Rue du Lion, Rue du Luspel, Rue du Maréchal de Lattre de
Tassigny, Rue du Maréchal Joffre, Rue du moulin, Rue du réservoir, Rue 36
du Rhin, Rue du rocher, Rue du Saering, Rue du stade, Rue du Sudel,
Rue du Trottberg, Rue du Val des Nonnes, Rue du Vieil Armand, Rue
Emile de Bary, Rue Emile Keller, Rue Emile Zola, Rue Francois
Stockhausen, Rue Frederic Kreutzberger, Rue Henri Valentin, Rue Ignace
Ritter, Rue Jean-Baptiste Weckerlin, Rue Jean-Jacques Bourcart...
Je suis allé dans chacun de ces lieux, en marchant, j’ai croisé ces
personnes qui parfois me saluaient lorsque je les regardais un peu plus
longuement que d’habitude, avec qui j’ai discuté parfois, que j’ai
photographié (certains me demandant même que je les prenne en
photo), vu et admiré tous ces paysages, ces endroits dont j’ai appris à
connaître l’envers.
Place de l’Hôtel de Ville, place de la Liberté, place de la Paix, place du
marché, place Lecoq, place Saint-Léger, rue Jean Jaurès, rue Jean
Moulin, rue Jean Schlumberger, rue Joseph-Marie Jacquard, rue Joseph
Meister, rue Joseph Schmitt, rue Josué Heilmann, rue Jules Ferry, rue
Jules Grosjean, rue Jules Siegfried, rue Lamartine...
Une ville a une Histoire, mais c’est au quotidien qu’elle s’écrit.
Se promener en ville permet de comprendre par exemple à quel point la
ville est belle dans la multiplicité de ses détails. Ses venelles courtisent de
minuscules jardinets, tous très fleuris, les nombreuses façades Modern
Style de l’architecte Sautier, rue de la République, ses maisons ordinaires
aux façades colorées, usées par le temps. Le temps qu’il fait. Le temps
qui passe. Ses rues ne sont pas plus étroites qu'ailleurs, mais l'absence
de voitures en de nombreux endroits laisse aux piétons la totalité de
l'espace, qui n’a que le souci de ne pas déranger les chats. Cette 37
concentration procure souvent, une sorte de paradis de silence à peine
troublé par la voix des passants, toujours empreinte de gentillesse et de
plaisante courtoisie.
Si la ville est multiple, c'est aussi parce qu'elle est baignée d'une
luminosité très variable, changeant le paysage par des teintes subtiles,
des reflets fugaces, enveloppant l'architecture dans des contours
nimbés.
Se promener dans le labyrinthe des venelles du centre ancien de la ville,
des cours, des places, des passages souvent encombrés et où, il suffit
de lever les yeux pour voir les lignes de crêtes d’un des versants de la
vallée.
Les ruelles y sont souvent déconcertantes, toutes se ressemblent mais
aucune n'est pareille. Elles aboutissent à un mur, à un parking, ou à une
autre ruelle. Et tout à coup, nous ne voyons plus les choses de la même
manière.
Ces cadres de portes dont il ne reste que le montant, l’entrée interdite,
fermée par un mur de briques, de parpaings ou de béton. Parfois, la
porte en bois est encore là, présente, mais dans quel état, abimée par le
temps et les intempéries, le bas de celle-ci a disparu, on dirait qu’il a été
usé, rongé, le bois dont la peinture a presque totalement disparu, s’effrite
peu à peu. Comment ne pas s’imaginer qu’il suffirait de toucher la
poignée qui reste bien accrochée à la porte pour l’ouvrir et pénétrer dans
un lieu dont il est difficile d’imaginer l’allure mais qui serait sans doute
d’un autre temps ?
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Les couleurs des maisons semblent parfois un peu vives, comme
souvent en Alsace. Elles sont essentiellement rouges ou bleues. Mais il y
en a aussi des ocres et des vertes. Chaque couleur a sa signification.
J’apprends par exemple qu’au Moyen-Âge, tout le monde ne sachant
pas lire, les badigeons à la chaux de couleurs vives avaient une utilité
précise et bien pratique. Les couleurs, attribuées symboliquement à
chaque corporation de métiers, permettaient à tous de se repérer plus
facilement dans la rue. La décoration des façades n'était donc pas
laissée au hasard mais obéissait à des règles pratiques : un code couleur.
Le bleu était la couleur des métiers issus de la famille du bois, le rouge la
couleur des métiers du fer, le jaune la couleur du blé porté par les
boulangers et les pâtissiers, le vert attribué à ceux qui travaillaient le cuir
et les tissus. Les maçons, tailleurs de pierre, couvreurs et plâtriers
recevaient la couleur crème.
A l’origine, les rouges pouvait aussi signifier que les propriétaires étaient
de confession protestante et les bleues de confession catholique.
La devanture du cinéma, en centre-ville, dans l’impasse caché, dissimulé,
chaque fois que nous y passons, le prendre en photo, et cette lumière
changeante, comme un film différent à l’affiche chaque semaine, rituel de
passage, car si nous ne sommes jamais allés au cinéma, au Florival,
difficile d’imaginer le nombre de films que nous nous sommes projetés
dans le silence intérieur de nos promenades matinales.
Rue Louis Pasteur, Rue Madame Adolphe, Rue Marie-Joseph Gilg, Rue
Paul Odent, Rue Pierre Bucher, Rue Raymond Poincaré, Rue Saint-
Antoine, Rue Saint-Léger, Rue Saint-Michel, Rue Saint-Quentin, Rue
Saint-Valentin, Rue Sambre-et-Meuse, Rue Théodore Deck, Rue
Théodore Wilt, Rue Victor Hugo.39
Une ville, quand il pleut, nous oblige à marcher tête baissée, pour y voir
un peu plus clair, et à presser le pas, pour ne pas finir trempé. Ses
monuments se réfléchissent dans les flaques, masses sombres dont les
branches effilées des arbres es entourant, semblent tirer des fils secrets
qui nous relient au ciel.
Une ville, c’est un texte qui s’écrit lentement, chacun pour soi en tisse
l’essentiel dans l’intimité de ses pensées, au rythme de ses pas, mais
des mots parfois s’inscrivent aussi directement sur les frontons de
certains bâtiments, même si aujourd’hui ce sont surtout des affichages
publicitaires qui ont pris le pas sur les anciennes enseignes. Mais
comment ne pas être intrigué par cette devanture aperçue au loin et ces
lettres ombrées qui se détachent distinctement du fond blanc ?
SOCIETE de GYMNASTIQUE 1860 GUEBWILLER. Découvrir qu’il
s’agit du premier lieu de ce type en France. Ou plus récent, plus près de
nous, l’enseigne PARIS-CHIC.
Une ville, c’est un dédale de rues dont il est souvent très long de
comprendre le sens de circulation. Pour y parvenir, une seule solution, ne
pas ménager sa peine, et marcher sans s’arrêter, arpenter régulièrement
tous les endroits, mais jamais avec le plan de tout voir, juste éprouver ces
endroits aussi physiquement que possible.
Il y a des lieux que nous traversons à chacun de nos séjours, des lieux
qu’il est difficile de contourner, comme l’église Notre-Dame, près de la
médiathèque, point de départ de tous mes périples, et l’église Saint-
Léger, pause incontournable, et tous ces lieux devant lesquels je passe
plusieurs fois sans oser pénétrer à l’intérieur, ou dont l’accès est interdit 40
comme la Synagogue, ou sans l'opportunité de les trouver ouvert à
l’heure où je suis disponible pour les visiter, je pense notamment au
Musée du Florival ou au Couvent des Domincains, que je finirais
finalement par découvrir, car un midi, j’y ai croisé quelqu’un qui y
travaillait, je lui ai expliqué ce que je faisais-là à Guebwiller, avec mon
appareil photo, et il m’a fait entrer, et le personnel du Couvent m’a très
bien accueilli, en me permettant, privilège invraisemblable, de visiter seul
les lieux et de découvrir les décors muraux de la nef de l’église Saint-
Pierre et de Saint-Paul, qui arborent une iconographie typiquement
dominicaine, avec ses scènes de crucifixions, de martyrs, les hauts-faits
des saints, et des grands ordres monastiques. Comme me le rappelle la
voix douce de l’audioguide que j’écoute en passant de salle en salle, les
figures insistent sur le caractère d’exemplarité des bienfaits des saints. La
présence des Dominicains est signalée à Guebwiller dès 1285, mais ce
n’est qu’en 1294 que le couvent est fondé. L’église est édifiée entre 1312
et 1339. Par la suite l’ensemble conventuel sera agrandi et remanié au fil
des siècles. L’ordre est aboli en 1791, les bâtiments déclarés bien
nationaux sont évacués et vendus à des particuliers. Le couvent a
successivement servi de dépôt d’usine, d’écuries, d’hôpital, de
teintureries-blanchisseries.
L’acoustique de la nef, de renommée internationale, à permis à
Guebwiller d’accueillir de grands noms de la musique classique et du
lyrique.
Une ville, ce sont ses lieux de cultes et l’inventaire de ses oeuvres variées
formant un pêle-mêle de scènes hétéroclites dans le kaléidoscope de
notre mémoire visuelle :
41
Dragon à tête de cheval, à tête humaine, vu de dos, jouant de la harpe
devant un homme agenouillé richement vêtu, dragon vu de profil. Un
rayon de miel, monstre de face et corps travesti en moine, coiffé d’un
bonnet d’âne. Acrobate, tête de chien à tête de vieillard et pattes de
bouc, oiseau fantastique tirant la langue, singe assis, monstre arc-bouté
à tête de carnassier et mains humaines servant de pieds. Acrobate
faisant le pont, tête de guerrier grimaçant, cheveux mi-longs, tête de
guerrier animal, animal arc-bouté, animal monstrueux à double tête de
singe, animal arc-bouté en forme d’écu, écu avec marteau, écus vierges,
écu avec compas, écu avec équerre, écu avec tenailles, écu avec buste
de dragon, écu avec calice et hostie, écu avec clochette, écus avec croix
d’Andlau, écu avec coquille Saint-Jacques entre deux étoiles, écu avec
trois lions superposés, écus vierges, écu avec tenailles, écu avec
marteau. Dragon se mordant la queue, tenant un livre de la main droite et
de la main gauche un tau. Sirène, de face, se tenant la queue. Serpent à
tête d’âne, mordant un enfant, face avec oreilles en forme de tête de
canard et surmontée d’une tête de chat, personnage assis, main sur la
tête, jambe mutilée. Personnage avec oreilles d’âne, jouant de la
cornemuse. Forme isolée : tête d’homme.
Une ville, ce sont aussi ces lieux de travail, d’hier et d’aujourd’hui.
Les usines désaffectées de la ville, je ne les ai finalement découvert qu’au
printemps, en agrandissant légèrement le cercle initial de mes parcours.
Une vingtaine d'industries textiles ont été implantées dans la vallée,
élevant Guebwiller au rang de seconde ville industrielle d'Alsace, après
Mulhouse. Fabrication de rubans, indiennes, tissus imprimés et filature de
laine et de coton.
Au centre la friche dont on a sécurisé l’accès du côté de la Synagogue et
du parking de la Mairie, avec ses vitres brisées protégées par des grilles 42
rouillées (on voit l’intérieur vide, laissé à l’abandon depuis plusieurs
années, les murs sales et vétustes) et le reflet des bâtiments alentour,
dont ceux de la Synagogue, fermée elle aussi depuis longtemps, mais on
ne détruit plus un lieu de culte, un monument historique. L’usine a un
autre statut, pourtant une architecture souvent très étonnante, un
emplacement stratégique. La détruire, c’est effacer le passé d’une ville,
mais la laisser ainsi à l’abandon, montre souvent, au-delà des difficultés
financières et techniques, l’incapacité devant laquelle nous nous trouvons
souvent, à tourner la page. Mais tourner la page ce n’est pas oublier,
c’est avancer dans l’histoire, c’est ici, continuer le récit d’une ville dont le
texte, entre autre, est issue du textile.
A chaque voyage, comme incontournable aussi, longer le canal pour en
admirer la couleur de son eau vive, et se souvenir de la rivière sous la
pluie, sa couleur bleu gris, la rivière gelée sur les bords, avec ses
agrégats impressionnants d’eau gelée formant d’étranges sculptures et
de recoins aux canards impavides, et les travaux de ses abords, sous le
soleil, pour consolider les murs de soutenement.
Longtemps cru que cette ville toute en longueur, au débouché du Florival
(littéralement vallée des fleurs), qui s’est développée harmonieusement
entre vignobles séculaires et coteaux boisés, baignée par la Lauch, rivière
alimentée par les eaux limpides en provenance du Grand Ballon, torrent
fougueux dans la montagne qui s'assagit en parcourant la vallée de
Guebwiller, était conçue autour de cette voie centrale (répétée par les
rues du centre-ville en lignes droites, parallèles au canal, et notamment la
rue de la république ou la rue Théodore Deck), et qu’elle pouvait
s’aborder par zigzags successifs, en effectuant une série de lacets tout
autour, comme un point de couture permettant de sceller ensemble, 43
parcours et vision de la ville. Mais un trajet récurrent dans le dédale de
ces rues, avec modification progressive de l’itinéraire, m’a permis de
découvrir d’autres chemins, d’autres parcours en ville, plus discrets, plus
secrets, plus intimes aussi, celle-ci s’ouvrant à moi patiemment, me
laissant passer à l’intérieur, dans ces coins et ces recoins, ces
raccourcis, ces trajectoires inédites.
Une ville, c’est un labyrinthe qui se construit peu à peu en nous. C’est
ainsi qu’il faut y entrer, seule possibilité. Et pour la sortie c’est toujours en
soi qu’il faut creuser.
L’image de cette ville, dans le souvenir émouvant que j’en garde, se
dépose sur toutes choses comme un voile presque transparent, un tissu
infiniment léger dont les strates superposées peu à peu, les unes sur les
autres, les unes après les autres, estompent mes premières images, les
contours se défont et c’est ainsi que je la vois dans le lointain.
Une ville, c’est une envie de s’évanouir, une envie de voyager.
Une ville, c’est le souvenir d’une autre époque, mon enfance comme si
c’était hier.
Une ville, c’est un coeur qui bat, c’est en nous qu’elle vit, en nous qu’elle
demeure.
Une ville.
44
45
Hong 'Red' Yi réalise le portrait du réalisateur chinois Zhang Yimou avec pas moins de 750 paires de chaussettes blanches, noires et grises.
46
TextilesHommage des élèves de Krastler
LINAIGRETTE
Légère boule blanche
Emportée au gré du vent
Hirondelle dans les airs
Qui revient se poser
Avec douceur
Nostalgie de caresses tendres
Magnus Adrienne
PLUMETIS
Comme un nid de plume
Gaering Margaux
SOIE
Une envie de rêver
47
Une envie de toucher
Eclat subtil du levant sur un champ de lavande
Bickel Manon
SOIE
Haute-couture
Prestige
Robe au bustier orné de diamants
Genet Elsa
SOIE
Noble
Scintillante de beauté et de lumière
Soie
Illumination
De Oliveira Laura
BROCART
Souvenir de ma grand-mère
Chaleur et Majesté48
Bauer Salomé
BROCART
Soie rehaussée de fils dorés
Profondeur, pureté
Envie de voyager
Bauer Salomé
LAMPAS
Chine ou Japon
Impératrice ou geisha
Robes délicatement brodées
Rosée sur les pétales du lotus
Etoiles dans la nuit noire
Douceur et sérénité
Bergdoll Marine
BROCART
Broderies dorées
Somptueuses49
Paysage verdoyant et lumineux
Qui conquiert
Dès le premier regard
Colombo Aurélie
SATIN
Souplesse
Douceur
Or
Eclat
Hasenfratz Nicolas
LAMPAS
Souvenir d’une autre époque
Mon enfance comme si c’était hier
Déjà un goût pour les choses exquises
Attirance pour les fauteuils couverts de lampas
Pour ces fleurs en relief qui semblent vouloir s’échapper de l’étoffe
Pour cette douceur du toucher entre caresse et chatouille
Arrabito Lorena
50
SOIE
Douceur du toucher
Les yeux fermés
Envol
Couleur du soleil
Qui éblouit
Qui apporte un peu de vie
Couleur
De l’eau
Qui inspire
Bernhard Cyrielle
CACHEMIRE
Arc-en-ciel de couleurs
Image de bonheur
Image de douceur
Harmonie
Magie
Couleurs chaudes
Image d’une fête
Image d’une fleur
Qui sourit
A la lumière
Horn Mireille51
CACHEMIRE
Douce pelote de fils enlacés
Chaude matière de fibres tressées
Noble cachemire qui a voyagé
Ton soyeux toucher ne cesse de raconter
Le Tibet lointain où tu es né
Erny Anna
Annette Messager, Mon guide du tricot, 1973
52
SOIE
Foulard de soie
De Bursa
Voyage lointain
Beauté indicible
Vert étincelant
Ailes de paon
Gaygusuz Sibel
COTON
Envie de s’évanouir
Nuages de douceur
Envie de rêver
Rêves d’enfant
Envie de voyager
Navigation au large
Mahner Victoria
53
SATIN
Tissu délicat
Qui glisse entre les doigts
Avec volupté
Raffinement
Brillance
Majesté
Nandjan Manon
SATIN
Voile doux et fin
Qui caresse la peau
Plume glissant
Sur l’eau d’un étang tranquille
Feuille d’automne
Emportée par le vent
S’y enrouler
S’y endormir
Hussherr Hélène
54
COTON
Champ de coton
Tapis de neige
Manteau blanc
Dans des pays enchantés
Boules légères
Nuages s’effilochant
Cueillis délicatement
Fils tissés
Tissu teinté
Robe portée
Zusslin Victorine
COTON
Fleur
Trésor jalousement gardé
Dans des pétales de bois
Fleur
Métamorphosée en tissu
Eclatant de blancheur
Raulier Marie
55
VELOURS
Douceur qui enveloppe
Nid douillet
Douceur qui emporte
Rêve
Plouchard Sarah
LIN
Voile de bateau effleurée par le vent
Prête à voyager
Vers des horizons lointains
Robe d’une mariée
Prête à s’engager
Pour l’éternité
Veltz Manon
LAINE
Image de l’hiver
De la chaleur et de la douceur
D’un ours polaire
Esseulé56
Sur les eaux glacées
Sanogo Rachel
LAINE
Image de ma grand-mère
Assise près du feu
Tricotant
Un pull dans lequel je me sentirai bien
Image des grandes aiguilles
Et de la pelote au sol
Jouet de mon chat
Sanogo Rachel
SATIN
Tendre comme un être innocent
Fragile, si fragile qu’on souhaite le serrer
Délicatement contre soi
Pierrez Magalie
CACHEMIRE
57
Rien n’est laissé au hasard
Des couleurs choisies
Des formes sculptées
Des lignes tracées
Avec précision et passion
Tout est calculé
Et pourtant
Tout est mystère
Pierrez Magalie
SATIN
Noble comme une armure étincelante
Hasenfratz Nicolas
Murs ornés de riches tissus
Voyage dans le temps
Voyage dans un château
Fantôme hantant les couloirs
Aventurier solitaire
A un banquet offert par le roi
Je m’invite
Et lui conte ma balade historique
Mirot Quentin58
Nathalie Boutté : L'ingénue, Décembre 2010.
59
Nathalie Boutté : L'enfant de papier, Avril 2010
60
Nathalie Boutté : L'enfant de papier, Avril 2010
61
Mon vêtement préféréAtelier des élèves de Kastler
Une robe de soirée beige
Qui me donne des airs de princesse
Un haut noir gothique
Que je peux porter en tunique
Un maillot du Portugal rouge vif
Qui fait penser au diable
Un gilet blanc
Doux comme un ourson polaire
Un manteau noir
Dans lequel je me sens comme dans un cocon
Un pull rayé et léger
Aux couleurs de l’arc-en-ciel
Un pull gris trop grand
Qui en hiver me couvre les oreilles
Un maillot de Marseille
Aux couleurs de la mer
62
Un saroual de coton noir
Qui me donne des ailes
Une robe de soie noire pailletée
Qui me fait rêver
Un simple tee-shirt noir
Que je porte en toute saison
Un petit gilet noir sans artifices
Que j’aimerais porter encore longtemps
Un gilet gris
Dont la douceur apaise
Une veste à capuche bleue
Qui me donne une impression de liberté
Un gilet qui n’est pas beau
Mais qui me colle à la peau
Un saroual à la mode
Que je porte certains jours exceptionnels pour plaire
Un ample pull bordeaux
Qui me protège de tout
Une veste Volcom aux couleurs vives
Qui me protège du froid quand je fais du snowboard63
Nathalie Boutté : Petites ailes, Février 2011
Un maillot jaune vif du FC Porto
Dont l’écusson près du cœur dit mon amour du football
Une robe légère de coton blanc
Qui me donne un sentiment de liberté
Un débardeur noir un peu osé 64
Dans lequel je me sens fille des ténèbres dans un film fantastique
Une robe à fleurs pour l’été
Qui donne envie de courir dans les blés
Un cache-cœur élégant et chaleureux
Qui s’harmonise avec mes robes blanches
Un pull noir « I love London »
Plein de souvenirs comme un album photo
Un tee-shirt avec des cerfs, biches et loups noirs sur un fond beige
Que je porte en bombant le torse pour le mettre en valeur
65
Annette Messager, Histoire des robes, 1990
66
Les mots du textileAtelier Lycée Kastler
Quand je vois ZEPHYR, je pense à quelque chose de précieux, quelque
chose qui aurait l’éclat du saphir et qui appartiendrait à un prince
indien…
Quand je pense à PILOU, je vois une haute montagne péruvienne au
sommet enneigé…
Quand je vois VELOURS, je pense à un chat persan fier jusqu’à
l’arrogance, un chat blanc au regard intense…
Elsa Genet
Quand j’entends PILOU, la joie et le rire se mêlent ; ce mot pourrait être
le petit nom d’un enfant ou d’un animal…Il est mignon…
Quand je vois le mot COTONNADE, je pense à une musique, à des
violons et pourquoi pas à du piano…
Manon Bickel
Quand je vois MADAPOLAM, je pense à une rallonge, à une boisson
forte, à quelqu’un d’important, à un bateau…
67
Florian Baudouin
Quand je vois SINGALETTE, je pense à l’enfance, à une petite fille
joyeuse qui rit, qui joue, qui danse. Elle est vêtue d’une robe en harmonie
avec le printemps, les rayons du soleil, les fleurs. SINGALETTE évoque
les joies du passé, les souvenirs heureux…
Quand je vois CRETONNE, je pense à une injure, à un être abject…
Adrienne Magnus
Quand je vois le mot CALICOT, je pense à quelque chose de coloré, de
joyeux, à quelqu’un qui a du caractère, qui ne se laisse pas faire…
Quand je vois le mot PILOU, je pense à un être sans défense, comme un
petit oiseau…
Aurélie Colombo
Quand je vois COUTIL, je pense à la tristesse, la solitude, la pauvreté…
Quand je vois TARLATANE, je pense à un paysage hivernal, à des
enfants qui s’amusent dans la neige…
Martial Galezzi68
Quand je vois PILOU, je pense à une toute petite boule de poils qu’on a
envie de serrer fort contre soi. Le son « ou » est doux et léger comme un
nuage. Le mot tout entier inspire confiance…
Quand je vois TARLATANE, je pense à un étalon lancé au grand galop. Il
est vif, imposant, musclé. Il est fier et fougueux. Il suscite à la fois
l’admiration et la crainte…
Marine Bergdoll
Quand je vois SATIN, je pense à un esprit malin ou un bad boy préparant
un mauvais coup, un être dur, impitoyable…
Nicolas Hasenfratz
Quand je vois LAMPAS, je pense au soleil, à la lumière, à la brillance du
sable et de l’eau…
Quand je vois PLUMETIS, je pense à une personne belle et généreuse…
Sibel Gaygusuz
Quand j’entends SATIN, je pense aussitôt à une robe scintillante portée
par une grande dame…69
VELOURS me fait penser à la douceur, à la tendresse, à quelqu’un
qu’on a envie de prendre dans ses bras et de serrer très fort…
Laura De Oliveira
Quand je vois LIN, je pense à un enfant, petit et discret, un enfant timide
qui se cache dans les jupes de sa mère, qui a peur d’affronter le
monde…
Quand je vois ZEPHYR, je pense à un félin agile au pelage caramel et
qui se déplace au rythme du vent…
Anna Erny
Quand je vois PILOU, je pense à un petit garçon malicieux recouvert de
taches de peinture…
Salomé Bauer
Quand je vois CALICOT, je pense à une fleur jaune au milieu d’un
champ, battue par la pluie et impatiente qu’on la cueille…
Lorena Arrabito
70
BROCART me fait penser à quelque chose de dur, quelque chose
comme une roche rugueuse.
Ce mot a quelque chose de défiguré, fait penser à Frankenstein…
ABACA me fait penser à quelque chose de magique, de rare, de
précieux, de doux.
Il est comme un visage tendre qu’on observerait sans jamais se lasser.
Il est comme un paysage estival qui donne tout à coup envie d’être poète
pour le décrire.
Il est comme une mélodie qui envoûte…
Bernhard Cyrielle
COUTIL : un C crochu qui rappelle d’abord certains nez disgracieux,
mais associé au son OU, il donne COU et fait naître l’image d’un
décolleté plein de promesses. T avec son caractère imposant, fait chef
de groupe et assure le lien avec IL qui fait aussitôt surgir un bel homme
attiré par les charmes féminins…
Lorena Arrabito
Quand je vois ZEPHYR, je pense aussitôt au bleu intense de cette petite
pierre taillée qui embellit les soirées…
Quand j’entends CACHEMIRE, je pense à la douceur et à la légèreté…
Marie Raulier71
Quand je vois ZEPHYR, je pense à la liberté, à une envie de galoper, de
partir loin…
Quand j’entends SATINETTE, je pense à un enfant jouant à la dînette…
Victorine Zusslin
Quand j’entends PLUMETIS, je pense à une volée d’oiseaux
multicolores, qui effrayés par la première neige, s’élancent vers des
paysages inconnus…
Sarah Plouchard
Quand j’entends le mot CACHEMIRE, je pense à un vent doux berçant
les nénuphars d’un petit étang silencieux…
Quand j’entends le mot MOUSSELINE, je pense à un champ de blé
parsemé de coquelicots et visité par des papillons bleus…
Hélène Hussherr
Quand je vois le mot PLUMETIS, je pense à un petit garçon pâle et
chétif, fragile et doux comme une plume. Poussé par ses rêves, il semble
à chaque pas s’élever un peu plus vers l’azur…72
Quand je vois FILASSE, je pense à une feuille d’arbre se détachant de
sa branche et virevoltant en toute liberté dans les airs…
Magalie Pierrez
Quand je vois VINAIGRETTE, je pense à quelque chose qui ne prend
pas beaucoup de place, à quelque chose de léger qui se laisse
emporter…
Mathieu Stocker
Quand j’entends PLUMETIS, je vois un arbre majestueux orné de feuilles
à l’éclat subtil où apparaissent de fines arabesques dorées
Quand je vois le mot MOUSSELINE, je sens une fine brume
m’envelopper avec délicatesse, me rappelant les doux baisers d’une
mère pleine de tendresse ; une brume légère mais protectrice, épousant
ma peau dans une parfaite harmonie…
Manon Nandjan
Quand j’entends COTON, je vois un loup sortant des bois, un loup en
colère qui ne veut pas simplement prendre l’air…
73
Quand j’entends VOILE, je pense à un homme et à une femme, à l’union
deux âmes. Voilà bien longtemps qu’il lui a déclaré sa flamme.
Victoria Mahner
Quand j’entends le mot ZEPHYR, je pense à une plage de sable fin, une
plage de Bretagne… Il pleut. Je suis sous la pluie, une pluie fine qui
ruisselle sur mon visage. Il y a du vent, des vagues. Un ciel grisâtre laisse
percevoir le soleil, un soleil d’hiver, timide mais joyeux. Il fait froid mais je
n’ai pas froid. J’ai le cœur chaud, ardent ; je suis amoureux. Les falaises
de granit rose nous protègent des regards indiscrets…
Quand j’entends le mot SOIE, je vois une araignée au sol se démener,
comme alertée. Son état de détresse la rend attendrissante. Elle n’est
plus un monstre. Soudain, j’en aperçois une deuxième. Elle est perchée
telle une gargouille horrible dans un coin de mon plafond. De sa hauteur,
elle nargue la première clouée au sol, telle une méchante reine son
sujet…
Quentin Mirot
74
Annette Messager
Ma collection de proverbes consiste en une anthologie d’idées reçues
sur la femme, brodées à la main par Annette Messager sur des pièces de
coton blanc. Se posant la question du féminin sans s’engager dans le
féminisme, l’artiste met en avant, comme par provocation, un art
populaire méprisé : la broderie. En s’appropriant parodiquement cette
technique artisanale, Annette Messager détourne le signe d’une
soumission à une condition dévalorisée, et en souligne la forme de
beauté. Elle s’interroge, aussi, sur les frontières de l’art, comme elle les
interroge, notamment en employant des matériaux pauvres : peluches ou
morceaux de tissus, autant de textures triviales qui traversent son œuvre,
jusqu’à aujourd’hui.
75
Cette série fait partie des nombreuses Collections rassemblées au début
des années 1970 par l’artiste, qui se plait alors à décomposer sa
production en cycles, portés chacun par un personnage qu’elle s’invente
en une déclinaison schizophrénique : appartenant au cycle « Annette
Messager collectionneuse », développé en parallèle à celui « d’artiste ».
Annette Messager, Ma collection de proverbes
76
Guebwiller en images #2Au fil des saisons : janvier 2012
Marcher à travers une ville dans laquelle je commence à me repérer
lentement, la découvrir pour la première fois sous le soleil, c’est comme
si je parcourais une ville différente.
77
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Je me souviensLycée Krastler
Je me souviens, il y a quelques années quand j'avais l'habitude de
passer mes après-midis libres dans la cour d'école avec mes amis, on
jouait à notre sport préféré que l'on pratiquait depuis longtemps, le
basket-ball. On adorait partager notre passion et tenter de réussir et
d'apprendre de nouveaux mouvements.
Je retrouvais souvent une amie à cet endroit, pendant les vacances
d’été, les après-midis ou les soirées jusqu’à ce que la nuit tombe. Nous
avions rendez-vous sur ces escaliers où l’on s’asseyait et nous nous
racontions tout ce qui nous passait par la tête.
Tous les jours je passais par le même chemin pour me rendre au collège,
mais avant d’entamer cette promenade quotidienne, je rejoignais ma
meilleure amie à notre point de rendez-vous habituel, le même que celui
de nos grands-frères, à l’époque où ils étaient collégiens. C’était un banc
situé au niveau d’un petit carrefour sur les hauteurs de Guebwiller.
Je n’ai plus qu’un vague souvenir de ce grand terrain vague en face de
chez moi. Mon frère et moi allions souvent jouer là-bas. Nous savions
qu’avant d’être un terrain vague, il y avait une usine où notre grand-père
travaillait. Aujourd’hui, cet endroit est le prolongement de la rue de
Lucerne et des immeubles ont été construits sur tout le terrain.
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Je me souviens de cet arrêt de bus, situé près de la caserne des
pompiers, rue Théodore Deck, où je me rendais chaque matin et chaque
après-midi afin d’attendre le bus qui m’emmenait au collège.
Chaque 21 juin, lors de la fête de la musique, je vais me promener rue de
la République, au centre de Guebwiller pour découvrir différents genres
musicaux et retrouver mes amis avec lesquels je passe en général toute
la soirée à un endroit où la musique nous convient à tous.
Anna Erny
C'était une journée comme les autres. Mes parents, mon frère et moi
étions partis à Colmar. Mon frère et moi étions à la hauteur de la mairie et
nous avions décidé d'attendre nos parents qui étaient plus loin derrière.
Je n'étais pas plus haute que trois pommes et je m'amusais à chasser
les pigeons sous le regard protecteur de mon grand frère. Soudain, un
homme âgé d'au moins 80 ans se mit à courir derrière moi et me frappa
avec sa canne. Après cela je ne sais plus trop ce qui se passa, mais je
n'oublierai jamais ce jour.
Je n’oublierai pas non plus le jour où j'ai dû prendre l'avion sans mes
parents. Ma cousine et moi étions arrivées à la passerelle qui donne
accès à l'avion ; j'ai eu une terrible angoisse et une énorme peur. C'était
la première fois que je prenais l'avion et j'ai eu tellement peur que je ne
voulais plus monter dans l'avion.
Avec des copines, nous étions allées au supermarché Super U. Peu
avant, un homme en voiture n'arrêtait pas de faire demi-tour en nous 85
regardant avec insistance. Il s'arrêta à notre hauteur et commença à
nous parler. Nous sommes parties dans le parc de la Marseillaise, juste à
côté pour qu'il ne puisse pas nous suivre en voiture.
J'étais allée faire du roller avec ma cousine dans mon quartier (Quartier
Ostein). Tout à coup j'ai glissé et pour ne pas tomber, j'ai attrapé une
branche d'arbre plus basse que les autres mais je n'arrivais plus à me
lâcher. Ce jour là, ma cousine et moi avions tellement ri que nous en
avions pleuré.
Laura De Oliveira
A l'Ecole primaire, dans la ville d'Issenheim j'ai rencontré des amies
formidables que je fréquente encore aujourd'hui.
Avec deux amies, Priscillia et Lorena, nous sommes allées, une journée
d'hiver, nous réchauffer dans l’église de Guebwiller. Après avoir entendu
un bruit très étrange nous sommes parties en courant et en criant.
Il y a dix ans, je suis arrivée dans mon nouveau quartier. Durant une
petite fête de quartier, j'ai rencontré une fille qui est aujourd'hui une de
mes meilleures amies.
J'ai beaucoup de souvenirs avec des ami(e)s autour d’une table de ping-
pong, dans la cour du collège de Guebwiller.
Je me promenais avec une amie dans une rue de Guebwiller quand nous
avons été interpellées par des enfants qui nous ont demandé de prendre 86
une photo avec un caractère spécial : faire une grimace, prendre un air
sévère.
Dans les boutiques de la ville de Mulhouse, j'ai souvent fait du shopping
avec des amies.
Dans la rue de Benfeld, à Issenheim, il y avait une petite fête de Quartier
quand j’étais petite. Il y avait des châteaux gonflables, c'est là que j'ai
rencontré une fille que je fréquente encore aujourd'hui. C'était pourtant il
y a dix ans.
Gaering Margaux
C'était ma dernière année de collège. Le bus venait de nous ramener
chez nous. Il se mit à pleuvoir fortement. Avec mon amie, nous sommes
restées à l'abri au niveau de l'arrêt de bus de mon village jusqu’à la fin de
la tempête. Cela dura un bon moment.
Je me souviendrai toujours de ce carrefour devant mon ancienne maison.
C'était un matin, il sonnait sept heures, je buvais mon chocolat lorsqu’un
bruit d'une force incroyable me fit sursauter... Un terrible accident venait
de se produire. Des blessés, une voiture dans un état impensable et moi
derrière ma fenêtre découvrant la scène.
Lorsque j'étais aux Etats-Unis l'été dernier, je prenais les panneaux en
photo, ceux indiquant les villes et les rues si fabuleuses que j'avais hâte
de voir.
87
C'était à Hollywood Boulevard. Je me rappelle ces longs trottoirs ornés
de magnifiques étoiles roses portant les noms des stars du cinéma ou de
la musique. J'étais sur les pas des plus grandes personnes, c'était
inoubliable.
Je me rappelle ces rues de San Francisco, si hautes et dont au sommet
on peut admirer la ville. La vue est splendide, les rues sont bondées de
monde.
J'habite dans un chemin, le chemin dit Waldweg à Rouffach. C'est un
chemin en pente qui mène jusqu'aux vignes, qui permet aux vignerons
d’y accéder. Ma maison est située à l'entrée de ce chemin sur la droite.
Elle fait partie des nouveaux lotissements. Il y a quelques années,
j'habitais un peu plus bas et je me souviens de cette journée d'hiver de
froid et de neige. Avec des amis nous étions allés, munis de nos luges,
dans la rue qui est aujourd'hui la mienne, glisser le long de la pente.
Hélène Hussherr
Un après-midi, je me promenais sur l’un des toits de la ville. J’aperçus un
petit nid d’oiseaux. De petits pigeons l’occupaient. Je trouvais cela
magnifique, car malgré les bruits de la ville, de la circulation, des
passants, ces petits pigeons ne bougeaient pas. Ils étaient calmes,
serrés les uns contre les autres, heureux.
J’aime aller me reposer dans ce parc, me détendre près de cet arbre. Je
me sens bien ; j’ai l’impression qu’il me protège, me comprend. Oui, au
milieu de cette ville, dans ce beau parc, j’ai trouvé un ami. Il m’attend, 88
m’écoute quand je lui parle sans jamais rien dire, sans jamais me trahir. Il
est pour moi un ami fort et courageux. Il résiste à tous les temps : le
soleil, la neige, la pluie, le vent. Il a toujours l’air content.
C’était un après-midi d’été. Ma rue, la rue du Maréchal de Lattre de
Tassigny était en travaux. Lorena, une autre amie et moi, nous faisions du
vélo. Lorena avait un petit vélo et pour l’amusement, elle voulut nous
montrer qu’e l le éta i t capable de rouler sans ses mains.
Malheureusement, elle tomba en heurtant un gros caillou. Mais plus de
peur que de mal, elle n’eut que quelques petites blessures sans gravité.
Lorsque nous pensons aujourd’hui à cet après-midi, nous avons toujours
envie de rire.
Mireille Horn
J'étais à l'hôpital. Après un mois passé en réanimation, j'ai eu ma
première autorisation de sortie. Je suis allée m'asseoir avec mes parents
et ma sœur sur un BANC, ce fut comme une libération.
Lorsque j'étais malade je regardais par la FENETRE et je voyais tous ces
jeunes jouer au football, sans pouvoir les rejoindre, je les enviais.
J'étais en vacances avec ma sœur jumelle. Nous sommes allées à la fête
des jumeaux, c'était notre anniversaire, c'était formidable ! Ensuite nous
avons fait du tandem, nous sommes tombées de nombreuses fois, nous
avons vu plusieurs fois le TROTTOIR de très près, c'était un grand
moment de complicité.
89
J'avais 6 ans. Je devais aller à la piscine avec des amis. Juste avant, je
voulais faire un petit tour en vélo, pour la première fois sans casque. J'ai
longé le MURET avec ma tête. Au lieu d'aller à la piscine je suis allée aux
urgences.
A Linthal
La Rue du Moulin
C'est ainsi qu'on la nomme, car dans le temps ma maison était un
moulin, à la limite du Markstein. On peut y voir de nombreux paysages
mais surtout la forêt avec de nombreux animaux. Je me rappelle ce
matin-là, à mon réveil, mon regard traversa la fenêtre et je vis une dizaine
de sangliers, avec des yeux comme des lucioles. Cette image m'a
vraiment marquée.
La Rue du Markstein
On y trouve la seule épicerie du village. Je me rappelle ce jour de soleil.
J'étais en voiture avec ma mère, lorsque tout à coup, une biche traversa
la route. Ma mère donna un coup de volant, nous avons évité la biche
mais pas l'arbre juste à côté.
Victoria Mahner
J’étais dans le PARC PUBLIC pour reposer mon esprit. Il faisait nuit et le
parc était désert. Tout à coup, j’entends un cri d’enfant. Derrière la
balançoire une poussette sans propriétaire était cachée. C’était un bébé
90
abandonné. Je l’ai emmené au commissariat de police et ne l’ai plus
jamais revu.
A l’ARRET DE BUS, se trouvait un handicapé. Il était triste et seul. Je l’ai
aidé à monter dans le bus. On discuta longtemps et on devint les
meilleurs amis.
Je tiens beaucoup à un objet, un porte-clés que j’ai reçu d’une star dont
je suis fan. Je l’ai perdu un jour dans le METRO au moment où les gens
se bousculaient pour sortir.
J’ai fêté Nouvel An avec toute ma famille, chez ma grand-mère, dans un
immeuble, près de la POSTE. La rue était animée. A minuit, les pétards
fusaient dans tous les sens. Tout à coup, un petit garçon a été blessé par
un pétard. Il est maintenant interdit de fêter Nouvel An dans cette rue.
La RUE DES CIGOGNES, ma rue depuis 10 ans. Très petite, j’y ai fait
une chute en vélo. J’ai eu un plâtre pendant un an. Malgré cela, j’aime
ma rue qui est magnifique et les voisins qui sont très agréables.
Sibel Gaygusuz
C’était il y a plus de 10 ans, quand l’enfance nous fait rire, nous amuse
d’un rien. Je m’étais assise sur le rebord de cette jolie FONTAINE. Je
m’amusais à y plonger mes pieds, si petits quand j’y repense ! Puis me
vint une idée ! Je me mis sur le rebord et sautai dans l’eau !
91
Quand j’étais petite, je m’amusais à faire de la trottinette. Un jour, en
voulant tourner, je suis tombée. Le guidon m’est rentré dans la joue. Le
TROTTOIR, lui, était recouvert de sang.
Je regardais par la FENETRE comme des millions de gens, sans aucune
raison. Soudain, je vis les pompiers emmener le corps d’un homme, ou
d’une femme, je ne sais pas, recouvert d’un drap blanc. Je compris
aussitôt que la personne était morte. Ce fut vraiment une image
épouvantable. Elle restera inscrite en moi à jamais.
Ma rue : la RUE ALBERT SCHWEITZER. Je promenais ma chienne
comme tous les jours, mais cette fois-ci, sans le faire exprès, j’ai lâché la
laisse. Inutile de vous dire le mal que j’ai eu pour la rattraper. J’ai fait au
moins dix fois le tour de ma rue en courant. Je pensais ne jamais
m’arrêter. Tout à coup, elle s’arrêta net et vint vers moi, comme si rien ne
s’était passé !
Manon Veltz
C’était une belle journée ensoleillée. Je pris avec ma sœur la route qui
conduisait à l’endroit où se trouvaient nos chevaux. Nous les préparâmes
et partîmes pour une promenade. Nous progressions dans la forêt, mais
nous eûmes bientôt le sentiment d’être perdues. Sur notre droite, il y
avait un petit PONT qui traversait un ruisseau. Un coq se promenait sur
ce pont. Il fallait traverser ce pont, selon ma sœur, pour retrouver la
bonne direction. Elle passa en premier, écartant le coq de son chemin. Je
la suivis. Le pont était très étroit. Le coq se mit à chanter au moment où
je traversai. Mon cheval s’effraya et je tombai à l’eau.92
Christophe Barbier, mummy's quotes (détail), mouchoir brodé,2008-2009
Dans la RUE DES HIRONDELLES, les oiseaux sont nombreux. Les
voitures aussi. Depuis ma fenêtre, j’observais la rue. Tout à coup, un
bruit : le choc entre deux voitures. Les hirondelles effrayées prirent leur
envol pour rejoindre des rues plus calmes et moins fréquentées.
93
Zusslin Victorine
Je me souviens d’une scène qui me fait toujours autant rire. Un ami m’a
raconté que lors de son enfance, il avait pour habitude de jouer dans sa
cour. Il avait un grand frère qui cherchait sans cesse à l’embêter. Il lui
piquait sans arrêt son ballon de football, mais un jour, il en eut assez. Il
décida de lui tirer la balle en pleine face. Manque de chance, la balle
heurta la gouttière du toit du garage et fit tomber une tuile. Il ne risque
pas de l’oublier : il a toujours une cicatrice au niveau de l’arcade droite.
Le mot LAMPADAIRE me fait penser à celui qui était dans la cour de
mon école primaire. Lorsqu’il neigeait, la plupart des enfants se posaient
la question suivante : « Tu crois que si je lèche le lampadaire, ma langue
restera collée ? »
Je ne sais pas si ce que je m’apprête à vous raconter va vous faire
sourire. Vous aurez probablement comme un sentiment de pitié pour le
facteur. Un soir d’été, j’étais invitée à une soirée qui se déroulait RUE DE
LA COMMANDERIE. Vers Cinq heures du matin, je suis sortie sur la
terrasse avec deux amis pour fumer une cigarette. Soudain un bruit nous
vient de la rue. C’était le facteur qui distribuait le Pam. Il avait pour
habitude de prendre une partie des journaux et de laisser son chariot en
plein milieu de la route. Un peu sadiques, nous avons, mes amis et moi,
sauté de la terrasse et pris possession du chariot. Le facteur fut bientôt à
nos trousses. Nous avons couru un bon moment à travers la ville. C’est
un souvenir qui me fait toujours beaucoup rire.
94
C’était la dernière semaine avant les grandes vacances. Je sortais du
collège et marchais sur la ROUTE DE JUNGHOLTZ avec mon amie de
classe. A ma droite, il y avait les maisons du lotissement et à ma gauche,
le stade du collège. Je discutais avec mon amie. Tout à coup, nous
rencontrâmes un canard sur notre route. Il se baladait, sans se soucier
de rien. Brutalement, un vieux monsieur le percuta et le fit décoller du sol.
Cela m’amusa et je ris. Mon amie s’écria : « Mais, c’est mon canard ! »
Je ris plus encore. Aujourd’hui, lorsque je me rends chez elle et que je
vois ses canards, je ne peux m’empêcher de rire intérieurement.
Lorena Arrabito
MAIRIE : Un jour, j’étais encore très jeune, mes parents m’ont emmené
en ville pendant la période de Noël. Je vis alors que la MAIRIE était
splendide. Elle était magnifiquement décorée du toît aux gouttières en
passant par les fenêtres. J’étais fasciné… Toutes ces lumières étaient si
belles…
Ces lumières m’ont marqué...
CINEMA : Un jour, je n’étais qu’un tout petit enfant quand mes parents
ont décidé de m’emmener au CINEMA. Pour moi ce mot signifiait que
l’on pouvait manger du pop-corn devant un écran. Le projecteur au fond
de la salle me passionnait... Quand tout d’un coup, le noir se fit dans la
salle, je me tus et ne bougeais plus de mon fauteuil jusqu’à la dernière
minute du film...
STADE : A 6 ans, j’ai découvert le stade de Buhl et par la même
occasion le football ; j’ai adoré et depuis j’y vais assez souvent. La 95
première fois que je suis allé au stade avec un ballon, c’était comme un
feu d’artifice... C’était juste magique. Je m’imaginais être une « star du
ballon rond » ... C’était il y a bien longtemps... Bref, j’aime ce stade...
L’ECOLE MATERNELLE : Je devais avoir plus de 3 ans quand j’ai
découvert l’école. Ca me plaisait bien, elle était dans mon village, elle
était belle… J’avais envie d’y aller, ça a bien changé depuis, j’étais bien
là-bas...
L’ECOLE PRIMAIRE DE BUHL : A 6 ans, je suis rentré dans les rangs.
Donc à l’école primaire de Buhl. L’école me plaisait bien. Cela me plaisait
d’y aller. En plus, il n’y avait pas cours l’après-midi...
Florian Baudouin
VOITURE : c’était il y a 7 ans. Mon père ouvrit la portière de la
VOITURE. Je jouais avec mon frère, j’arrivais à pleine vitesse et je pris
la portière de la VOITURE dans la figure. Depuis j’ai une cicatrice.
ROUTE : Je marchais dans la rue. J’aperçus cet homme dans le froid,
assis par terre, en train de demander l’aumône.
MARCHE DE NOËL : Cette ambiance si chaleureuse, où l’on ressent la
magie de Noël, où l’on sent les différentes odeurs de pain d’épice qui se
mêlent à celles de vin chaud.
PIZZERIA : C’était un soir ; j’étais une enfant encore ignorante de la vie.
Nous étions dans une pizzeria avec des amies. Nous avons commandé
les pizzas, puis tout d’un coup je me suis mise à marcher.96
J’étais avec des amies sur la place de mon village où se trouve une
fontaine. Il faisait une chaleur épouvantable. Nous n’avons pu résister à
faire une bataille d’eau.
ROUTE DE LA FONTAINE : C’était pendant les grandes vacances ; on
était au mois d’août. Je voulais prendre le bus avec une copine pour aller
à Colmar faire du shopping. L’heure d’arrivée du BUS était prévue à
11h20. Nous avons attendu ce bus de 11h20 à 13h30 sur les marches
de la mairie !
RUE DE L’EGLISE : C’était pendant les grandes vacances. J’étais chez
une amie. Il était 10 h du soir. Nous entendîmes un énorme bruit. Nous
nous précipitâmes dehors pour voir ce qui s’était passé. Une voiture était
rentrée dans le mur du cimetière et elle avait prit feu. Les pompiers sont
intervenus ! HEUREUSEMENT il y avait plus de peur que de mal !
Salomé Bauer
Avec des amis, on descendait à l’arrêt de bus de la caserne des
pompiers. Pour y arriver on est passé par un petit jardin. Tout à coup un
écureuil a surgi sur le chemin, il m’a effrayée et ma première réaction fut
de crier.
Cela se passe rue de la République. Un mardi après-midi de 13h à 15h,
avec des amis, on se promenait et on regardait les magasins quand tout
à coup, une vieille conductrice dans la rue nous a insultés et fait un doigt
d’honneur.97
Marine Bergdoll
Au collège, mon voisin s’amusait à lancer mes stylos par la fenêtre. Il
allait me les rechercher après.
J’étais avec ma mère, nous sommes entrées dans une petite boutique. Il
n’y avait personne. Ma mère n’a pas vu une marche et elle est tombée,
moi je suis restée sans bouger et je n’arrêtais pas de rire.
Un jour, j’ai voulu dépasser ma sœur en vélo dans une rue en pente et je
l’ai fait tomber, elle a été blessée et après ça on ne s’est plus parlé
pendant une semaine.
Route d’Issenheim
C’est là que j’habite depuis toute petite. C’est également l’endroit où se
trouve mon ancien collège. Je me souviens d’une nuit où je me suis
réveillée en raison d’un énorme bruit, je me suis donc levée, mes parents
et mes sœurs aussi. Nous avons regardé depuis notre fenêtre le parking :
une voiture avait été brûlée, c’était une voiture de fonction du collège.
Rue Jules Ferry
C’est la rue près de chez moi où se trouve également le lycée Storck.
Pendant l’été, prés d’un rond point qui se trouve devant le lycée, il y avait
des danseurs qui habitent et qui mettaient de la musique et dansaient du
hip-hop.
Bickel Manon
98
Un beau jour d’été, je me baladais à vélo dans mon petit village d’Alsace.
Je voulais toujours aller plus vite pour pouvoir battre mon record de
vitesse. Le moment venu, je m’élance, je pédale le plus vite possible.
Tout à coup, je rate la pédale, mon pied traîne au sol et la chute est
fatale. Coudes, genoux, mains égratignés. J’avais vu le goudron de très
près ce jour-là.
J’avais 8 ans. Je me baladais en ville avec mon père. Nous faisions les
boutiques. Lorsque vint l’heure de rentrer, nous retournâmes vers la
voiture. Brutalement, sur le trottoir, je me trouvai face à un énorme chien.
Il m’effraya terriblement. Depuis ce jour, je crains les chiens de grande
taille.
C’était un samedi après-midi. Il faisait très chaud et nous venions de finir
un match de football. Nous étions épuisés. En rentrant nous fîmes une
halte sur une place où se trouvait une fontaine qui nous permit de nous
rafraîchir. Ce fut un vrai bonheur.
Mulhouse, La Rue de l’Arbre.
Contrairement à ce que suggère son nom, cette rue n’est pas bordée
d’arbres. C’est juste une route de 4 mètres de large, sans trottoirs. Une
rue bien triste. Un jour pourtant, j’eus l’occasion d’y assister à une
éclipse. Brutalement, on se trouva plongé dans l’obscurité. Ce fut un
moment magnifique et inoubliable.
Vincent Carbone
99
ABRI-BUS : Un jour j'ai dû rester 30 minutes sous un abri-bus parce
qu'il pleuvait et que je n'avais pas de parapluie.
100
Amandine Alessandra : As Lewis Carroll used to say
101
102
Je me souviens (suite)Lycée Krastler
LAMPADAIRE : C'était il y a environ 3 ans un soir d'été où il faisait nuit.
J'étais avec une amie. Elle était persuadée qu'en pointant la lumière
d'une lampe de poche sur un lampadaire, il s'éteindrait. Finalement il ne
s'est pas éteint.
BARRIERE : Il y a quelques années mon frère s'amusait à courir dans
une allée, mais il était tellement concentré sur sa course qu'il n'a pas vu
la barrière qui se trouvait à la fin de l'allée. Lorsque sa tête a cogné
contre la barrière, on a probablement entendu le bruit du choc dans tout
le quartier.
Rue du Kleinfeld – SOULTZ : Au printemps dernier, mon cousin est
venu nous rendre visite avec sa nouvelle voiture ; il s'est garé contre mon
portail mais malheureusement il n'avait pas bien serré son frein à main.
Vu que ma rue est en pente, la voiture a bougé et a fini son bout de
chemin contre mon muret. Maintenant mon muret est cassé et mon
cousin a changé de voiture.
Aurélie Colombo
Je me souviens que, quand j’étais plus petit, je marchais tranquillement
dans la rue quand soudain un chien est passé, très rapidement à côté de
103
moi ! Cela m’a effrayé et m’a fait tomber par terre, devant le regard
moqueur des personnes qui se baladaient ici elles aussi !
Rue du Wasen : Dans cette rue, il y a une petite place où se trouve un
terrain de basket . Je me souviens que souvent les mercredis après midi
j’y allais pour me défouler et m’amuser avec mes amis.
Rue de la Carrière : cette rue est plutôt en pente. Durant l’hiver je
faisais souvent de la luge et des batailles de boules de neige avec ma
cousine. On s’amusait bien !
Martial Galeazzi
A l'Ecole primaire, dans la ville d'Issenheim j'ai rencontré des amies
formidables que je fréquente encore aujourd'hui.
Avec deux amies, Priscillia et Lorena, nous sommes allées, une journée
d'hiver, nous réchauffer dans l’église de Guebwiller. Après avoir entendu
un bruit très étrange nous sommes parties en courant et en criant.
Il y a dix ans, je suis arrivée dans mon nouveau quartier. Durant une
petite fête de quartier, j'ai rencontré une fille qui est aujourd'hui une de
mes meilleures amies.
J'ai beaucoup de souvenirs avec des ami(e)s autour d’une table de ping-
pong, dans la cour du collège de Guebwiller.
104
Je me promenais avec une amie dans une rue de Guebwiller quand nous
avons été interpellées par des enfants qui nous ont demandé de prendre
une photo avec un caractère spécial : faire une grimace, prendre un air
sévère.
Dans les Boutiques dans la ville de Mulhouse, j'ai souvent fait du
Shopping avec des amies.
Dans la rue de Benfeld, à Issenheim, il y avait une petite fête de Quartier
quand j’étais petite. Il y avait des châteaux gonflables, c'est là que j'ai
rencontré une fille que je fréquente encore aujourd'hui. C'était pourtant il
y a dix ans.
Margaux Gaering
C’était à Paris et j’avais pris avec mes parents une sorte de petit train qui
montait jusqu’à Montmartre. A un moment j’ai vu un sans abri qui passait
à côté d’un café, quand tout à coup il s’est arrêté et a bu le café d’un
homme assis à la terrasse. Cela m’a un peu choquée surtout qu’il
s’agissait de quelqu’un de vraiment repoussant.
J’étais à Guebwiller, car c’était un vendredi et j’étais sortie manger en ville
avec des amies. L’une d’entre elles avait soif et nous sommes allées
acheter à boire au supermarché Super U qui se trouvait à proximité.
Nous étions en train de marcher lorsqu’une voiture a ralenti. Elle est allée
au bout de la route, a fait demi-tour, et cela à plusieurs reprises. Le
conducteur nous regardait avec insistance. Nous étions à quatre et une 105
de mes amies et moi avons pris peur. Il y avait un parc juste à côté et
mon amie et moi avons coupé pour nous y rendre. L’homme s’est arrêté
et a abordé une autre amie. Il lui a demandé si elle était du Lycée Deck et
si elle était célibataire. Elle lui a répondu que non et il est parti.
C’était lorsque j’habitais encore à Bollwiller. Ma sœur et moi faisions du
roller avec des amis du quartier. Nous sommes allées chercher l’un
d’entre eux. Il n’était pas chez lui, et nous avons remarqué que la porte
était ouverte et que les clés étaient dessus. Ne souhaitant pas qu’ils se
fassent cambrioler, nous avons mis les clés dans la boîte-aux-lettres.
C’est après seulement que nous avons réalisé que ce n’était pas une si
bonne idée. Nous avons ensuite essayé d’ouvrir la boîte-aux-lettres pour
récupérer les clés, sans succès. Le lendemain ma sœur lui a demandé
s’il avait bien dormi chez lui cette nuit là. Lorsque nous avons constaté
qu’il n’y avait pas eu de problèmes, nous avons été rassurées.
Elsa Genet
Un jour, je me promenais avec ma copine près du magasin Orange à
Guebwiller. Là, j’ai vu un mendiant, il jouait de l’accordéon, il jouait mal,
très mal, mais il me faisait de la peine. Alors je me suis approché et je lui
ai donné 20 centimes… Il m’a d’abord regardé avec un air triste, puis son
regard s’est vite transformé, et alors que j’allais partir, il m’a dit : « c’est
tout ? ».
Dimanche, jour de promenade en montagne, dans les Vosges, après un
bon repas dans une ferme auberge du coin. Il faisait beau, mais les 106
arbres cachaient le soleil. La bonne humeur était au rendez-vous, comme
d’habitude. Mais, arrivés sur un chemin assez pentu, on vit une biche,
morte. Son cadavre était en train de se décomposer, probablement à
cause de la chaleur accablante.
J’étais en train de jouer au foot dans ma rue avec deux, trois copains. Je
devais avoir environ 10 ans, c’était un jour comme les autres. Alors que
nous jouions tranquillement, Lucas, mon meilleur ami, a tiré assez fort
dans le ballon, qui, a directement atterri dans la fenêtre de mon voisin et
l’a cassée. Par réflexe, on a tous commencé à courir, et mon voisin, lui, a
commencé à nous poursuivre. Etant plus jeunes que lui, on a réussi à le
semer et il ne nous a pas reconnus. C’était assez amusant.
Tabac du mineur, Staffelfelden, il devait être 13h30. C’était durant la
coupe du monde 2006.Le gérant du tabac avait mis deux drapeaux
français en haut de l’entrée de son commerce. Le tabac n’était pas
encore ouvert, et nous, étant assez jeunes et inconscients, avions décidé
de le prendre. Alors qu’on était en train de décrocher le deuxième, le
gérant du tabac est arrivé. Nous avons formulé des excuses ; il a été
sympa et nous a permis de partir.
Mathieu Gsegner
Le mot LAMPADAIRE me fait penser à mes matchs de football avec
mes copains les jours de beau temps. Le lampadaire servait de but ;
pour marquer, il fallait tirer dessus.
La BOUCHE D’EGOÛT était l’endroit où l’on posait le ballon pour
commencer un match ; c’était le rond central.107
Le mot STADE me fait penser à tous les matchs que j’ai joués en club.
Le mot FONTAINE me fait penser à un voyage à Rome où j’ai vu de
nombreuses fontaines.
Le mot RIVIERE me fait penser aux journées passées à pêcher avec
mes copains.
J’habite à Feldkirch, dans la RUE DES BOIS. C’est la plus grande rue
de mon village et dans cette rue il y a un stade et une école. A partir de
cette rue principale des quartiers ont été construits aux alentours.
Le souvenir le plus important est le jour où j’ai appris à faire du vélo dans
cette rue.
Thomas Hasenfratz
FENÊTRE
Lors d’un week-end en famille dans un refuge, je jouais avec ma cousine
avec une corde accrochée au plafond et qui servait d’issue de secours
en cas d’incendie. Nous aimions jouer à Tarzan. Ma cousine, la corde en
main, prit un peu de hauteur…Elle traversa la FENÊTRE en la brisant.
Depuis ce jour, toutes les fenêtres ont été changées et rendues plus
solides. Nous voulions dissimuler cette catastrophe, mais les débris de
verre étaient trop importants.
MAGASIN108
Je me promenais en ville avec une amie. Tout à coup, un homme
cagoulé chargé d’un sac énorme sortit à toute vitesse d’un MAGASIN à
bijoux. Il courait pour échapper aux vendeurs et est passé juste à côté de
nous. Nous ne savions que faire. Nous avons continué notre chemin
tranquillement, mais choquées tout de même par cet événement.
LAMPADAIRE
En ville, avec des amis, nous étions allés chercher quelques bouteilles
d’eau et de boissons sucrées pour nous rafraîchir. Sur le trottoir, je
marchais les bouteilles en main, et je discutais avec un copain qui se
trouvait derrière. Lorsque je me retournai, je me trouvai soudain nez à nez
avec un lampadaire surgi de nulle part. Le choc fut tel que toutes les
bouteilles tombèrent sur la route. Ce fut à la fois un moment très
désagréable et très drôle.
JARDIN
J’étais paisiblement installée dans mon jardin. J’entendis des pleurs et un
énorme bruit provenant de la rue. C’étaient mes meilleures amies qui me
rendaient visite. Elles étaient venues en vélo ; l’une avait heurté l’autre et
était passée par-dessus son vélo ! Heureusement, il y eut plus de peur
que de mal.
ROUTE
J’étais avec une amie en vélo ; nous roulions l’une à côté de l’autre sur la
route. Une voiture klaxonna. La conductrice, une femme aux nombreux
tatouages et avec une cigarette en bouche, nous reprochait de croire que
la route nous appartenait. Elle se montra très vulgaire, nous menaça de
nous battre et nous fit un doigt d’honneur. Nous étions sidérées de son
comportement alors qu’elle devait avoir environ 35 ans.109
GOUTTIERES
C’était un bel après-midi ensoleillé ; il faisait très chaud. Nous décidâmes
de faire une bataille d’eau. Déjà à moitié mouillée, je remarquai que mon
portable était dans ma poche. Je le pris et le posai dans une gouttière. Il
glissa par le trou où l’eau s’écoule et se retrouva dans les égouts. Je ne
l’ai plus jamais revu ou entendu sonner…
Adrienne Magnus
C’était en fin d’après-midi, pendant ce cours moment où l’on pouvait
sentir une légère brise nous caresser le visage, laissant respirer le
paysage meurtri par la chaleur de l’été. Ce court moment où j’avais
l’habitude d’allumer ma dernière cigarette, assise sur mon TOIT ; ce
court moment où j’allais vivre pour la dernière fois.
Il pleuvait à torrent, pourtant le ciel était d’une rare clarté. Le bruissement
des feuilles et le grondement du tonnerre couvraient l’insupportable et
habituel bruit des rues. Lorsque la pluie eut fini d’effacer tous les
malheurs du monde, je m’installai sur notre BANC rongé par le temps ; je
compris que tu ne reviendrais plus.
J’ai toujours aimé voir ma petite sœur courir dans les MAGASINS en
quête d’une éventuelle cachette qui pourrait l’isoler du brouhaha des
clients pressés.
Etant petite, j’avais pour habitude de courir dans les PARKINGS de
Mulhouse pour me cacher derrière les voitures. Je restais baissée 110
jusqu’au moment où j’entendais la douce voix de ma mère qui
m’appelait, dans laquelle je sentais un soupçon d’inquiétude. Alors, je
sortais de ma cachette, triomphante, prête à lui sauter dans les bras.
C’est dans ce petit CAFE où j’avais pour habitude de la retrouver, qu’elle
m’attendait, souriante et ponctuelle, comme à son habitude. Et
inlassablement, je ressens ce même bonheur au moment où je
l’aperçois.
RUE DU TUNNEL
J’habitais cette rue depuis trois ans. Elle était sale et le passage
incessant des voitures créait un bruit insupportable. Une étroite route
séparait les deux rangées de bâtiments. On trouvait à l’angle de la rue
une boîte rétro qui rendait la nuit toute hypothèse de silence improbable.
Un soir d’été, l’atmosphère alourdie par la chaleur se chargea de la
tension qui régnait entre deux deux clients du Valentino. On entendait
des bruits divers, des cris affolés, des insultes. Après une dizaine de
minutes les sirènes d’une voiture de police se firent entendre. On mit fin à
la dispute en faisant taire les deux individus qui avaient d’ailleurs épuisé
les jurons de leur maigre vocabulaire. Les spectateurs s’éloignèrent.
Bientôt le silence régna dans la rue. La nuit laissa place à une aube plus
morne que la veille.
Manon Nandjan
Souvenirs de la ville
111
Rien de mieux que la famille...
Une journée ensoleillée ; aucun nuage grisâtre à l’horizon pour gâcher le
ciel bleu. Une promenade en famille tous unis, des sourires aux lèvres.
Rien ne pouvait gâcher cette journée. Seulement des chamailleries entre
ma sœur et moi comme dans toute bonne famille. On se court après, on
se tire les cheveux. A cause de ces chamailleries, un LAMPADAIRE sorti
de nulle part est venu m’écraser le nez tel une crêpe... Cette journée a
été gravée dans ma mémoire comme elle était gravée sur mon nez !
La première fois
Dans la vie, il y a toujours une première fois à tout. Moi, je me rends avec
des amies sur un banc dans une allée caillouteuse appelée « les
remparts » à Rouffach. Nous discutons et rions dans une bonne
ambiance. Comme si notre rencontre était la première... Je ressens à ce
moment là, pour la première fois, un nouveau sentiment. L’amour.
L’amour pour ses amis.
Avec un sentiment de nostalgie...
C’est un soir où la pluie inonde la terre assoiffée. Je me rends dans un
ABRIBUS avec mon copain pour éviter que la pluie nous mouille
jusqu’aux os. Il y avait entre nous une complicité dont je m’en
souviendrai jusqu'à la mort. C’était comme si la pluie avait usé de ses
pouvoirs pour que cette soirée et cette complicité de nos deux corps
mouillés et froids soient gravées dans nos mémoires...
L’homme inconnu
Un TROTTOIR parmi tant d’autres. Une journée banale. Rien qui sort de
mon train-train habituel. J’attends le bus avec mes amies après une
journée bien remplie avec des moments de bonheur comme des 112
moments de déception. Un jeune homme inconnu me bouscule, pressé
par le temps qui lui file entre les doigts. Un regard échangé, des frissons
qui me traversent le corps, c’était le genre de regard qu’on n’oublie
jamais et le jeune homme qu’on ne revoit plus jamais...
Le retour vers le passé
Une fenêtre ouverte laissant s’enfuir une odeur vagabonde dans les rues
de Colmar ; l’odeur d’un repas préparé avec finesse et application. En
une inspiration me voilà transportée 10ans en arrière, regardant le plat
dans le four de ma grand-mère. Cette odeur différente de toutes les
autres... qu’on peut distinguer, identifier sans aucune difficulté...
Route du Rhin à Rouffach
Ma maison se trouve dans un environnement isolé du bruit de la ville, de
l’atmosphère de la ville. Cette maison qui est une ferme qui me tient à
cœur. Avec le temps qui est passé, cet endroit rêvé s’est transformé. Un
rond point a été construit et a logiquement entraîné une circulation plus
dense. Un matin, j’ai découvert avec mon père avec plusieurs bouteilles
en plastique, des déchets dans le champ à côté de ma maison. Cet
endroit pur se transforme peu à peu en un endroit pollué. Ce jour là m’a
marquée ; j’ai compris que ces tristes découvertes se multiplieraient à
l’avenir, peux le malheureusement...
Rue des Clés à Colmar
Une grande rue commerçante de Colmar qui se nomme rue des Clés.
Des amis, des familles, ou même des personnes solitaires s’y rendent
pour faire des achats ou juste se promener dans une ambiance agréable.
Moi et ma meilleure amie nous nous y rendons souvent car cette rue
donne un sentiment de bien être ; toutes les personnes que l’on croise 113
ont un sourire au visage, elles sont comme apaisées. On peut croiser une
mère de famille avec ses enfants qui dépense sa dernière paye, semble
heureuse de faire plaisir à ses enfants, ou une grand-mère qui fait sa
promenade de l’après midi en repensant à sa jeunesse en regardant un
groupe de filles, discutant des derniers potins... Cet endroit fait oublier
ses soucis ; c’est un peu un autre monde où tout est beau et agréable…
Magalie Pierrez
Ces soirées, automne comme été, passées sur de banals escaliers en
pierre, à parler et s’amuser. Mes amis et moi devions parfois partir parce
qu’on faisait trop de bruit, mais on se retrouvait toujours à ce même
endroit. Il est d’ailleurs marqué par tous nos passages.
Je me rappelle un jardin où je m’y sentais bien. Rester des heures à se
baigner, crier, et même dormir dans une tente sous une pluie effroyable.
Ces moments sont gravés dans nos mémoires, ces photos et ces vidéos
que l’on n’arrête jamais de voir et aujourd’hui quand on se remémore ces
instants de bonheur, on en sourit encore.
C’était une après-midi ensoleillé, j’étais avec ma sœur, nous jouions dans
le jardin à un jeu peu banal : une bataille de cailloux. Tout à coup, ma
sœur reçut un des petits cailloux au niveau de l’arcade. Nous pouvions la
suivre à la trace car son sang coulait. On l’emmena à l’hôpital et elle eut
des points de suture.
114
Je me souviens de mes vacances, j’étais avec ma cousine et nous étions
à l’écurie de son village. Nous sommes allés chercher un cheval dans le
pré, je me tenais près de la barrière et tout à coup tous les autres
chevaux ont commencé à courir vers moi. On mit un certain temps pour
parvenir à les renvoyer dans le pré.
Rue de la République
Ma rue est une longue route qui traverse la ville et est de ce fait exposée
à des complications. Je me souviens d’un jour ; je rentrais chez moi et un
camion de marchandises était bloqué, il n’arrivait pas à tourner. Des
voitures étaient stationnées le long du trottoir en face du croisement. Le
routier fut obligé de chercher les propriétaires des voitures. Il finit par les
trouver et réussit à tourner mais non sans un peu de mal.
Guebwiller
J’habitais dans la rue du Chemin Noir à Guebwiller, c’était l’hiver. Je me
souviens d’une après-midi dans la cour du lycée Storck. On s’amusait
avec des amis à lancer des boules de neige et à glisser sur nos luges.
Cela dura jusqu’à l’instant où le concierge du lycée débarqua et nous dit
de partir. On a donc fini notre après-midi dans le jardin, beaucoup moins
enthousiastes qu’au début.
Sarah Plouchard
Fontaines
115
J'ai encore ce souvenir. J'étais petite. Les gens jetaient de petites pièces
rouges dans les fontaines du centre ville et faisaient des voeux.
J'essayais avec mes petits camarades d'attraper ce qui brillait à nos
yeux. En vain...
Rue de l'Altrott à Guebwiller
Ma rue, il ne s'y passe pas grand chose. Peut être la mort du p'tit vieux
de la rue d'en face, mais cela m'importe peu, je ne le connaissais pas,
alors... Lors d'un après-midi avec une amie, j'ai pu voir les gens qui
habitaient le quartier. On devait vendre des cartes de voeux pour faire
baisser le prix d'un voyage, et quand on sonnait aux portes, il y avait
plein de réactions différentes.
Certains ouvraient la porte et refusaient poliment ou acceptaient ce qu'on
avait à leur proposer. D'autres ne prenaient pas cette peine, nous laissant
poireauter devant la porte d'entrée. D'autres encore, nous regardaient du
haut de leur fenêtre, devinant ce pour quoi on était venu. C'était un jour
de pluie...
Marie Raulier
Je me souviens de ces moments passés à la gare lors de matins gelés.
Mais je n’ai pas froid car je suis bien habillée. Je suis assise sur un banc
au calme, un fond de musique dans mes oreilles, dégustant une bonne
cigarette, regardant les trains passer les uns après les autres. La gare est
quasiment déserte. Ce sont des moments à moi.
Ma rue, je ne la regarde pas souvent.
116
Un soir pourtant…J’organisais une soirée chez moi. J’étais prête.
J’attendais mes amis. Le temps paraissait long. Je m’installais devant ma
fenêtre. J’explorais ma rue dans les moindres détails, du toît des voisins
jusqu’aux bouches d’égoût. C’était calme et relaxant.
Rachel Sanogo
MUR
Ce mot me fait penser aux parties de foot que je faisais avec mes
copains. Ce mur était en pierres. On jouait toute la journée au ballon. On
faisait beaucoup de bruit. Les voisins étaient un peu effrayés. Ce mur m’a
marqué.
BUISSON
Le mot buisson me fait penser à une petite cabane construite avec mes
copains. On y allait souvent. On s’installait, on parlait, on riait. On était
loin de tout.
FENÊTRE
Ce mot me fait penser à la vue que j’ai sur Guebwiller et sur la Forêt
Noire. C’est un des endroits que je préfère. Avant de me coucher, je
regarde la ville illuminée ; c’est magnifique.
PRE
Ce mot me fait penser au terrain où je faisais du foot. On faisait des buts
avec des bouteilles en plastique quand l’herbe était tondue. Quand elle
était haute, on jouait à cache-cache. Ce pré était un des mes endroits
préférés quand j’étais petit.
RAILS117
Ce mot me fait penser aux après-midi où je m’y rendais pour attraper des
lézards. Ce qui me passionnait c’était de leur arracher la queue et de voir
qu’elle repoussait quelque temps après.
La placette est l’endroit où je passais le plus de temps quand j’étais petit.
Il y avait un toboggan et une table de ping-pong verte sur du sable. Un
portail jaune et vert permettait d’y accéder. On s’amusait à faire du foot.
En hiver, la placette étant recouverte de neige, on faisait des batailles de
boules de neige. On prenait des planches en bois et on glissait comme
sur des skis ou des snowboards.
Mathieu Stocker
J’étais dehors après une soirée un peu arrosée en train de promener
mon chien avec ma cousine. Au loin, nous vîmes une ombre bouger.
Nous ne fîmes pas un pas supplémentaire en avant. Le lendemain, nous
réalisâmes qu’il ne s’agissait que d’un buisson.
Je me promenais avec mon frère en ville. Il regardait une fille sur le trottoir
d’en face. Je tentai de le prévenir, mais trop tard. Il prit le poteau.
Coralie Tacussel
C’était il y a plus de 10 ans, quand l’enfance nous fait rire d’un rien, nous
amuse d’un rien. Je m’étais assise sur le rebord de cette jolie FONTAINE.
118
Je m’amusais à y plonger mes pieds, si petits quand j’y repense ! Puis
me vint une idée ! Je me mis sur le rebord et sautai dans l’eau !
Quand j’étais petite, je m’amusais à faire de la trottinette. Un jour, en
voulant tourner, je suis tombée. Le guidon m’était rentré dans la joue. Le
TROTTOIR, lui, était recouvert de sang.
Je regardais par la FENÊTRE comme des millions de gens, sans aucune
raison. Soudain, je vis les pompiers emmener un corps d’homme ou de
femme recouvert d’un drap blanc. Je compris aussitôt que la personne
était morte. Ce fut vraiment une image épouvantable. Elle restera en moi
à jamais.
Ma rue : la RUE ALBERT SCHWEITZER. Je promenais ma chienne
comme tous les jours, mais cette fois-ci, sans le faire exprès, j’ai lâché la
laisse. Inutile de vous dire le mal que j’ai eu pour la rattraper. J’ai fait au
moins dix fois le tour de ma rue en courant. Je pensais ne jamais
m’arrêter. Tout à coup, elle s’arrêta net et vint vers moi, comme si rien ne
s’était passé !
Manon Veltz
Rivière : Je me rappelle cet été, nous allions, mes amis et moi, nous
baigner dans la Lauch, cette rivière avec ses endroits profonds . Ce
furent de superbes vacances.
119
Fontaine : Dans mon petit village de 1100 habitants, se trouvent une
terrain de foot et une fontaine. Après une bonne partie de foot, quand il
fait bien chaud, nous avons "l'habitude" de sauter dans la fontaine pour
nous rafraîchir.
On a tous déjà fait sa rencontre, ce fameux chewing-gum jeté dans la
rue, dans lequel on marche, qui colle à la semelle... c'est embêtant !
Lampadaire : Un soir, j'étais avec un ami. Nous arrivâmes à proximité
d'un lampadaire. Mon ami grimpa jusqu'au sommet de ce lampadaire.
Abris de bus : Le lendemain de nouvel an, il me restait quelques
pétards, et avec mon frère, nous les avons claquer sous un abris de bus,
car ça résonnait et ça faisait plus de bruit.
Bouche d'égoût : Parfois je vais au "Tk" avec mes amis et il nous arrive
de faire le jeu de la balle: nous posons la balle sur la bouche d'égout,
tirons dedans et allons nous cacher.
Charles Weber
C’était une belle journée ensoleillée. Je pris avec ma sœur la route qui
conduisait à l’endroit où se trouvaient nos chevaux. Nous les préparâmes
et partîmes pour une promenade. Nous progressions dans la forêt, mais
nous eûmes bientôt le sentiment d’être perdues. Sur notre droite, il y 120
avait un petit PONT qui traversait un ruisseau. Un coq se promenait sur
ce pont. Il fallait passer ce pont, selon ma sœur, pour retrouver la bonne
direction. Elle passa en premier, écartant le coq de son chemin. Je la
suivis. Le pont était très étroit. Le coq se mit à chanter au moment où je
traversai. Mon cheval s’effraya et je tombai à l’eau.
Dans la RUE DES HIRONDELLES, les oiseaux sont nombreux. Les
voitures aussi. Depuis ma fenêtre, j’observais la rue. Tout à coup, un
bruit : le choc entre deux voitures. Les hirondelles effrayées prirent leur
envol pour rejoindre des rues plus calmes et moins fréquentées.
Victorine Zusslin
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Illustrations typographiques pour le numéro du magazine Menʼs Health (édition américaine) par Evelin Kasikov.
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L e p e t i t b o u t d e t i s s u v o y a g e u r
Dans un petit village du Sud, à proximité de Marseille, il y a longtemps, si
longtemps que plus personne ne se souvient, vivait une petite fille qui
habitait avec ses parents et ses nombreux frères et sœurs. Elle allait à
l’école de neuf heures à quatorze heures ; l’école n’accueillait pas les
enfants les après-midi en raison des fortes chaleurs de cette région.
Ses parents n’avaient pas beaucoup d’argent et ses frères et sœurs bien
que plus âgés qu’elle, ne gagnaient pas encore leur vie. Or, la fillette
adorait par-dessus tout, manger des glaces avec ses amies en rentrant
de l’école. Elle devait donc se débrouiller pour trouver l’argent de poche
nécessaire, car bien qu’étant la benjamine, elle ne disposait d’aucun
traitement de faveur.
Elle était de petite taille, avait de longs cheveux bruns emmêlés dans
lesquels s’allumaient des reflets blonds les jours d’été. Vive et dégourdie,
elle avait trouvé un moyen de satisfaire sa gourmandise. Elle plongeait
ses petits bras dans les fontaines du village et ramassait les pièces qui se
trouvaient au fond. Mais cet argent ne suffisait toujours à payer ses
rafraîchissants délices, c’est pourquoi, elle se rendait parfois à Marseille
pour récolter plus de pièces dans les fontaines de la grande ville. Un jour,
le maire du village découvrit son petit manège et convoqua son père à la
mairie pour lui faire part des agissements de sa fille. Ce jour-là, en
rentrant à la maison, son père la gronda et lui interdit d’approcher les
fontaines. Il lui expliqua aussi qu’il ne fallait pas toucher ces pièces jetées
dans les fontaines ; elles se trouvaient là pour exaucer les vœux de ceux
qui les avaient jetées dans l’eau. Apeurée et obéissante, elle écouta son
père et pendant plusieurs mois, elle ne mangea plus de glaces avec ses
amies.
127
Un jour, au début de l’été suivant, alors qu’elle rentrait de l’école en
rêvant à une bonne glace, elle entendit une femme l’appeler de sa
fenêtre. La femme lui fit signe d’approcher et lui demanda : « Veux-tu
gagner quelques sous facilement ? ». La fillette aussitôt s’imagina les
glaces savoureuses partagées avec ses amies sur le chemin de l’école.
Elle s’approcha tandis que la femme lui tendait un morceau de tissu et lui
chuchota : « Tu suivras mon mari, le tailleur, chaque après-midi et tu
viendras le lendemain, me raconter ce que tu as vu » La fillette était prête
à tout pour gagner quelques sous, mais elle ne voyait pas à quoi pouvait
bien servir ce bout de tissu. Percevant l’hésitation et l’étonnement de la
fillette, la femme lui dit : « Tu pourras vendre les tissus que je te donnerai
à mon mari ; il les utilise pour raccommoder les vêtements de ses
clients » La fillette attrapa le bout de tissu et courut en direction de la
boutique du tailleur. Elle se cacha derrière un arbre juste au moment où il
fermait son atelier. Il était seize heures, et normalement, la boutique ne
fermait qu’à dix-huit heures. Elle suivit l’homme de loin et le vit entrer
dans un bar avec d’autres hommes. Elle s’approcha et regarda par la
fenêtre du bistro ; elle l’aperçut jouant aux cartes et échangeant des
billets avec des amis. Le lendemain matin, en se rendant à l’école, elle
s’arrêta à la boutique du tailleur et lui vendit son coupon de tissu. Il lui
donna quelques pièces, juste assez pour s’acheter une glace. Plus tard,
sur le chemin du retour et après avoir mangé sa glace, elle se rendit chez
la femme, lui raconta tout ce qu’elle avait vu en échange d’un nouveau
morceau de tissu. Pendant quelque temps, la petite fille gagna ainsi son
argent de poche. Certains après-midi, le tailleur partait en voiture en
compagnie d’une jeune femme ; d’autres fois, il tenait sagement sa
boutique.
128
Quelques années plus tard, elle prit le train pour s’installer à Paris. En
arrivant dans la capitale, la jeune femme jeta une pièce dans une fontaine
et fit deux vœux : trouver un mari fidèle et un métier dans le textile.
Anna Erny
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Vision de leur ville ou de leur village par les élèves, lʼimage mentale quʼils en ont, en établissant une carte personnelle du lieu où ils vivent, tel quʼils le perçoivent,
de leur point de vue.
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Poème express
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Poème express
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Guebwiller en images #3Au fil des saisons : avril 2012
Marcher à travers une ville et découvrir des lieux que nous n’imaginions
pas, que nous devinions qu’à peine. Une rencontre dans la rue, une
porte s’ouvre, et dans la solitude et le silence de ce lieu ancestral, c’est
une ballade dans les strates du temps qui s’opère. Une promenade dans
un petit chemin qui serpente et monte sur les coteaux escarpés de la
ville, longeant ses vignobles en terrasses et c’est toute la ville qui nous
apparaît en sa vallée fleurie, le panorama supplante alors toutes les
cartes du lieu que nous aurions pu consulter avant de partir.
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La salle du Conseil (Villa Warnery)Villa ayant appartenu à une famille travaillant dans lʼindustrie textile ; salle où sont exposées les photos dʼun élève sur les anciennes usines textiles. Les élèves ne fréquentent pas cette salle. Ils sont invités à livrer leurs premières impressions.
Cette salle semble renfermer un précieux passé dans ses immenses
murs de bois. Les arabesques sculptées du plafond imposent le
raffinement. En entrant, j’ai immédiatement aperçu les nombreux livres
qui cernent la salle et qui renforcent l’impression de vécu. Cette idée est
suggérée aussi par les nervures ancrées dans le bois.
L’impression d’ensemble est cependant brisée par la présence
d’immondes rideaux d’un jaune prononcé et par 32 sièges d’un rouge
pétant.
Dès que l’on franchit le seuil de cette porte, on est transporté dans le
passé. On y découvre un vieux parquet grinçant, une cheminée qui
semble avoir beaucoup servi et de vieux livres, des dictionnaires, des
livres de sciences, de géométrie, des pièces de Molière. J’imagine un
comte lisant au coin du feu.
Aujourd’hui il n’y fait pas très chaud et cette grande salle peu meublée
me met un peu mal à l’aise.
Le caractère spacieux et le calme de cette salle mettent immédiatement
en confiance. On se sent en sécurité. J’imagine un immense séjour 145
habité par une famille aisée. Je vois les membres de cette famille
partager un repas puis s’assoir au coin du feu pour lire.
Une grande salle ancienne.
A travers les fenêtres, des arbres recouverts de neige : une vision qui
repose notre esprit.
L’œil de bœuf donne un peu l’impression d’être dans un grand bateau,
embarqué pour un long voyage…Mais le paysage extérieur nous ramène
à la réalité. Nous sommes seulement dans la salle du Conseil de la villa
Warnery !
La disposition des tables de cette salle évoque les nombreux débats qui
y ont lieu.
Dans le passé, cette salle devait être un lieu agréable, calme, une salle à
manger, une salle de réception peut-être.
Le bois omniprésent donne l’impression d’être dans un cocon de
chaleur.
Cette salle me fait penser à une ancienne pièce de détente où des
ouvriers pouvaient venir se détendre autour d’une tasse de café. Elle a un
côté chaleureux. Quant à la véranda, elle offre une vue magnifique. En
été, la pièce toute de bois doit être embellie par la lumière. La nuit,
l’atmosphère doit être calme et douce. Malgré son caractère séduisant,
cette salle conserve à mes yeux un caractère très mystérieux.
146
Cette salle me fait penser à un lieu secret qui possède des trésors
cachés. On pourrait croire que de grandes personnalités ont vécu ici. La
bibliothèque semble contenir de vieux grimoires que personne ne
connaît.
Cette doit être occupée uniquement lorsque des décisions doivent être
prises.
Salle du conseil, salle des conseils de classe. Malgré son caractère
convivial, je ne me sens pas rassurée dans cette salle.
Je trouve cette salle très impressionnante, très différente des salles où
nous avons l’habitude d’être. Je ne m’y sens pas très à l’aise. Il y règne
une atmosphère assez froide. C’est néanmoins une belle salle, idéale
pour des réunions.
Je suis intriguée par les livres anciens qui s’y trouvent.
Une pièce qui donne, dès qu’on y pénètre, une impression de vécu. Elle
est entièrement recouverte de bois. Le plafond comporte de belles frises
sculptées qui représentent des feuillages. Les rideaux jaunes se fondent
avec le bois. Il s’agit probablement d’une salle de réunion dans laquelle
se prennent de grandes décisions.
La salle du conseil est une grande salle, une salle tout en longueur. Sur
les murs de bois, on trouve trois bibliothèques remplies de livres pour la 147
plupart écrits en allemand et parfaitement rangés. On a l’impression que
ces livres datent de plusieurs siècles. La forme des fenêtres de cette
pièce me fait penser aux vitraux des églises : elles sont hautes, fines,
s’arrondissent vers le haut pour finir en pointe.
Je trouve cette grande salle très impressionnante. Quand on entre, on
sent immédiatement l’odeur du bois. Le double vitrage rend compte du
caractère ancien de cette pièce.
Cette pièce est gardienne de paix et de souvenirs. Entièrement faite de
boiseries, elle est idéale pour un dîner en famille ou entre amis. Ses
bibliothèques sont habitées par d’anciens ouvrages qui ont dû passer
entre des centaines de mains et sous de centaines d’yeux. La joie
d’antan semble l’avoir aujourd’hui quittée. Il n’y a plus qu’un sentiment
de sérieux, d’abandon, de solitude.
Malgré son caractère ancien, cette pièce présente des éléments de
modernité comme les lumières, le vidéo-projecteur, un écran… On ne
pouvait pas tout laisser comme avant.
Je suis frappé par les nombreux livres en allemand. Cette villa aurait-elle
été habitée par des Allemands au moment de l’Occupation ?
Cette salle me fait penser à une ancienne maison de maître ou même à
un château.
148
C’est la salle du lycée qui me plaît le plus car j’aime ce qui est ancien et
notamment les livres anciens aux reliures de cuir. Si je comprenais
l’allemand, je passerais des heures devant la cheminée à lire…
Cette salle n’a rien à voir avec le reste du lycée. Je l’apprécie car on n’a
pas l’impression d’être au lycée. On se sent comme chez soi ou comme
dans une bibliothèque. C’est calme. On pense à nos grands-parents et
même à nos arrière grands-parents. Les reliures dorées des livres,
l’écriture gothique font rêver.
Je vois Molière, Homère, Goethe, des illustrations qui figurent des
chevaliers, des batailles.
Les pages sont jaunies par le temps et ont l’odeur du passé.
Je vois les arbres à l’extérieur : est-ce ce bois qui a servi à orner cette
pièce ?
Cette salle entièrement boisée me rappelle mon école primaire.
Ce qui me frappe avant tout en entrant dans cette salle est la luminosité
et la forme des fenêtres. Les rayons du soleil qui traversent les vitres
donnent à ce lieu une âme.
Nos pas font grincer le parquet. Il nous dit que malgré les années, il
respire encore. Je veux tout explorer. J’ouvre la porte d’une
bibliothèque : l’odeur du bois mêlée à celle des vieux livres pénètre mes
narines. Elle me donne envie de toucher les livres, d’imaginer leur
contenu. Tout est calme et serein et invite à s’installer pendant de
longues heures.
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La première parole qui m’a échappé en entrant dans cette salle : « Bon
dieu ! On dirait qu’on va élire le Président de la République ! »
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Samuel SpreyzLichtwerk 2011
Extrait d’une série de 12 photographies, tirage numérique, 40 x 50 cm
Exposées à la Médiathèque de Guebwiller dans le cadre de l’exposition «
Vestiges industriels »
« Habitant Guebwiller, ces bâtiments industriels, font partie de mon
quotidien. Encore utilisés ou abandonnés, ils marquent la ville par leur
présence, ils modifient l’ambiance des quartiers alentours, de jour
comme de nuit. J’ai été touché par l’atmosphère particulière qui existe
près de ses bâtiments la nuit et j’ai voulu les mettre en valeur, en
ajoutant, par une retouche, des néons qui rehausseraient les éléments
architecturaux de ces constructions, qui alors, grâce à la lumière auraient
une aura différente dans l’espace urbain. »
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Je me souviensCollège de Buhl
Buhl, rue de l'église :
C'est une rue de Buhl avec une église et une très grande pente où il y a
trois ans environ j'étais avec deux amis et plusieurs autres personnes de
mon âge, en plein hiver, vers le mois de février, un mercredi après-midi.
Je me souviens que ce jour-là, le paysage était magnifique avec une
tonne de neige sur les maisons et le gazon. Il neigeait vraiment beaucoup
et nous avions tous sorti nos luges ou l’on pouvait être à plus de quatre.
On avait fait une énorme bataille de boules de neige. C'est sans doute la
meilleure journée de ma vie à Buhl car j'avais mes amis avec moi et que
c'était la première fois que je montais sur une luge.
Buhl, caserne des pompiers :
Un soir d'été, pendant le mois de juillet, les pompiers avaient organisé
une fête, autour de la caserne il y avait tous les camions de pompiers et
au milieu la scène, la piste de danse et les tables. On sentait la bonne
odeur de tarte flambée, l'ambiance était vraiment conviviale, il y avait de
la musique et plusieurs personnes sur la piste en train de danser et parmi
eux, j’étais avec deux amis qui dansaient avec d'autres personnes de
notre âge. C'était une soirée magique, nous dansions tous en rythme.
Vers la fin de Buhl, avant d’entrer dans Guebwiller, il y a une petite
déchèterie, un beau collège accompagné d'un grand gymnase neuf. De
l'autre côté du collège, une route avec une piste cyclable d’1 km environ. 161
Près de Buhl on trouve un petit magasin, c'est la COOP, où beaucoup de
collégiens vont pour s'acheter des bonbons. Un peu plus loin encore, il y
à la mairie de Buhl, c'est un petit bâtiment bleu, à côté de celui-ci on
peut trouver la boulangerie qui fait de très bon petits pains, pas très loin il
y a la pharmacie, ça fait bien longtemps que je n'y suis plus allée. Ensuite
sur l'une des plus hautes collines de Buhl, on peut y découvrir une vieille
église devant laquelle j'allais souvent jouer étant petite et à côté du
parking de l'église, il y a un banc en pierre avec un immense pot de fleur,
en pierre lui aussi. C'est aussi un endroit où j'allais souvent avant avec
mes amis.
Johanna Steriti
J’habite au 2 rue de l'église. Il y a une église près de chez moi. Près de
l'église, il y a une pente, j'y suis tombé à vélo, car j'allais trop vite. Mais je
n'ai rien eu. Une église est un monument pour les chrétiens. Ils y vont
pour prier. Je vois les gens rentrer dans l'église mais moi je ne rentre pas
pour faire la prière, juste pour la visiter, car je suis musulman.
Mustafa Akdemir
Dans mon village, quand je me promène, je vois le château du Hugstein.
Quand j'ai faim, je vais manger aux restaurant. Il y a beaucoup touriste
qui viennent à Buhl et se logent à l’hôtel du lac. L'année prochaine, je
vais prendre le bus à l’arrêt près de la pharmacie pour aller au lycée à
Guebwiller. Près de chez moi, il y a une église et un grand parking.
Quand j'ai soif, je vais au magasin qui s’appelle COOP. Pour renouveler 162
ma carte d'identité, je vais à la mairie et à la sortie juste en face de la
mairie, j'achète des petits pains à la boulangerie. Voilà mon super village !
Mustafa Akdemir
Rue Theodore Deck :
Quand j'étais petit, je me souviens que je suis allé au magasin avec ma
mère et quand elle a glissé, m'emmenant avec, je me suis brûlé toute la
main droite et un morceau de bois provenant du talon de ma mère m’a
transpercé la main dans la chute, pile entre le pouce et l'index. Depuis,
j'ai une cicatrice et j’en garde un très mauvais souvenir.
Vincent Schmidt
La première chose frappant dans le centre-ville de Guebwiller, c'est le
nombre hallucinant de COIFFEURS, au moins six sur une distance d'un
kilomètre. C'est à se demander comment ils vivent de leur métier, ne
souffrent t-il pas de la concurrence ? Ce qui nous frappent aussi, ce sont
ces huit ECOLES ; ces PASSAGE PIETONS mal répartis : 2 à 50
mètres et aucun avant 500 mètres. Guebwiller est belle, des centaines
d'ARBRES au kilomètre carré, ces BOULANGERIE où ça sent les petit
pains le matin, les rues composées principalement de DALLES, des
dizaines de PIETONS AVEC LEUR CHIEN et dans toute les rues, on ne
voit pas beaucoup de VOITURES et de POUBELLES ! Voici ma ville...
Celle de Guebwiller !
163
Vincent Schmidt
Stade de Buhl :
Les jours de printemps passaient, le ciel était beau, le soleil brillait
fortement, et moi j'étais en plein milieu de ce magnifique paysage avec
deux personnes merveilleuses. Devant nous une herbe verte, bien
tondue. Mes amies et moi, faisions une partie de football, je gagnais et
marquais souvent. Une de mes amies était pied nu, en train d'essayer
d'arrêter la balle. On rigolait beaucoup, des sourires, des rires, tout ce
bonheur en une fraction de seconde. Le paysage était parfait, alors ça
nous donnait beaucoup de joie de vivre. Ensuite, nous sommes allées un
peu plus loin, il y avait une forêt, des balançoires, où nous avons passé
beaucoup de temps. Être sur ces balançoires c’était un vrai retour en
enfance. Après, nous sommes redescendus au stade, mes potes
fumaient leurs cigarettes, mais pas moi, avec mes amies nous prenions
des photos et à la fin nous sommes repartis chacun de notre côté. Une
journée mémorable, parce que rien que d'être avec ses amies, d'avoir eu
ce beau soleil, cela a rendu ma journée parfaite.
Adeline Kehl
Piscine de Guebwiller :
Cette journée se passait au mois de juin, c'était une très belle après-midi,
il faisait très chaud, beaucoup de soleil. Je rejoins mes amis à la piscine.
Au début, je n'étais pas très contente d'être là-bas parce qu'il y avait 164
mon ex. Mais nous nous sommes quand même bien amusés, la preuve
je suis en train de parler cette journée-là. Tout le monde se noyait,
s'éclaboussait, rigolait. Puis le moment vint de manger les frites. Tout
était parfait, tout le monde souriait, c'était le vrai bonheur, mais
maintenant ce n'est plus qu'un souvenir parmi tant d'autres. Quand est
venu la fin de cette après-midi, j'étais triste, parce que j'aurais voulu
qu’elle ne se termine jamais.
Adeline Kehl
Quand je sors de chez moi j'ouvre le PORTAIL, je vois un STOP sur le
grand PANNEAU. Un peu plus loin il y a un RESTAURANT et a côté la
RIVIERE appelé la Lauch. 500 mètres plus loin se trouve un endroit où il
y a plus de choses comme la BOULANGERIE, la BANQUE, la PRESSE
et la MAIRIE, c'est là que se trouve le centre-ville. Tout près un
PASSAGE PIETON. Des FEUX ROUGES, des TROTTOIRS, des
LAMPADAIRES, tout ça dans un seul village. Et bien sûr plus on
descendait vers les bas du village, plus le COLLEGE s'approchait. A
coté de ce COLLEGE une petite DECHETERIE communale et un
RESTAURANT près d'un mini LAC associé à un HOTEL.
Adeline Kehl
Poubelles dispersées partout dans la ville. Souvent près des bancs, les
jeunes jouent et font du skateboard. A la nuit tombée, près du Collège,
des jeunes adolescents écoutent de la musique.
165
Près des lampadaires un homme au restaurant avec sa femme et ses
enfants, le dernier d’entre-eux pleurait car il avait peur du noir.
A coté des égouts, un écureuil cherche à manger.
Javelin Timbou
Côteaux du Trottberg
Le mur en pierre qui soutient la terre devant ma maison s'est écroulé
durant l'après midi. Ca a fait comme un tremblement de terre.
Ma rue s’appelle le coteaux car c'est sur les hauteurs de Buhl, dans les
vignes.
La première fois que je m'y suis rendu j'ai été assez choquée par la
douane en plein milieu de la ville, les maisons tout au bord du lac et en
même temps j'ai trouvé ça très beau. En passant par les rues, esquivant
les voitures venant de toutes directions, nous sommes enfin arrivés sur
un petit sentier menant à la maison. En regardant par la fenêtre, j'ai vu au
près, des rues se croisant, des voitures se klaxonnant, des gens qui
parlaient, des bâtiments l'un à côté de l'autre et au loin une grande
étendue d'eau, le lac où naviguaient des bateaux et où quelques
personnes se baignaient.
Ces rues parallèles les une aux autres, toute ces voitures se bousculant,
se klaxonnant, ces cafés toujours pleins avec toutes sortes de
personnes. Deux parlent, pendant que d'autre se détendent, un autre au 166
téléphone pour des affaires. A tout les coins de rue des boutiques, des
clochards essayant de se réchauffer avec leur seul couette. Les rues, la
ville est animée le jour comme la nuit et quand je passe je me dis que
notre campagne est quand même très calme et ennuyeuse.
Julie et Clara
Buhl, un banc en pierre, à côté un gros pot de fleurs, derrière il y a
l'église et un chien qui aboie, des gens qui passent en voitures et des
potes en train de rigoler avec moi.
Buhl, le soir sur le marché de Noël, avec pleins de gens, de stands, de
chants de Noël et de lumières.
Italie, devant la Tour de Pise avec une foule de touristes, il fait chaud et il
y à des stands tout le long des maisons.
Buhl, à une soirée devant la caserne des pompiers où l’on ne fait que
danser avec deux potes sur une piste de danse entourée de tables.
Guebwiller, chez mon cousin, sur un canapé avec tous mes petits
cousins entrain de parler, à côté il y à un jeux de fléchettes et un bar.
Guebwiller, dans un parking le 14 juillet, entrain de regardée le feu
d'artifice avec plusieurs personnes de ma famille, devant il y à un petit
cinéma et l'église qui est illuminée.
Buhl, devant la boulangerie où je passe tous les jours pour rentrer des
cours, il y a des pâtisseries appétissantes qu'on aimerait bien manger.
L'église de Buhl.
Le McDo de Guebwiller.
Johanna Steriti
167
Du sable fin sur plusieurs kilomètres, une atmosphère très détendue, le
bruit des vagues qui s'affolent, les poissons qui s'agitent, des personnes
en train de bronzer.
Maintenant me voila devant une star super heureuse de ce moment qui
ne dure vraiment pas longtemps, mais dans ma tête, cette image me
hante tellement.
Et maintenant je me situe dans cette église très triste devant la tombe de
mon arrière-grand-mère, un moment invivable graver dans nos têtes.
Devant ma fenêtre au loin un mélange de couleurs dans le ciel, un très
beau feu d’artifice, si magnifique.
Noël, voici le moment qui ravie tout le monde, un beau sapin, plein de
couleurs qui illuminent nos yeux.
Mélanie Fohrer
Au Cap d’Agde devant la mer un grand soleil et une glace à l’italienne.
Au Gymnase à Buhl à une soirée avec lui et moi la musique à fond et
nous en train de danser.
Elle et moi devant un banc en train de danser la Macarena.
Sur l’araignée à Buhl lui et moi en train de s’embrasser.
Les lumières qui illuminaient la rue, le sapin avec ses boules et un grand
cadeau en-dessous.
Moi et mon chien dans mes bras, mon cœur battait et je l’aimais. 168
Mon père qui danse dans l’escalier et qui dévale les marches.
Guebwiller, à la piscine en train de se noyer et de rigoler.
Buhl, à l’ère de jeu l’herbe verte et sous un fort soleil, en train de jouer un
match de foot.
Un jardin, l’herbe haute des fleurs rose et jaune , le soleil et une chaise
longue.
La montagne avec de la neige, il faisait si froid mais c’était si beau.
L’église Saint-Léger à Guebwiller.
Anaïs Kehl
Un ballon tout petit dans le ciel.
Une rivière au milieu d'une végétation d'été luxuriante.
Un grand arbre de 10 mètres de hauteur avec des feuilles rouges
sanguin.
Une Mazda RX-5 sur ce béton granuleux.
Sur un manège ,les buche, une descente vertigineuse.
Une pelouse verte atteignant l'horizon, un ciel bleu sans nuage, le soleil
haut dans le ciel.
Quentin Schmidt
Mon lapin : petite créature intellectuellement très limité, son petit nez
triangulaire toujours en activité, ses oreilles à l'écoute de chaque bruit,
ses petites joues gonflées aux poils hérissés, son caractère de petit
délinquant le fait désobéir aux règles...169
Les spectacles (théâtre) : cette ambiance entre les acteurs, aller chez la
maquilleuse, la coiffeuse, l'habilleuse, le stress insupportable, le mal de
ventre, la peur avant d'entrer sur scène et la satisfaction après avoir joué.
Strasbourg, la cathédrale : les personnages sculptés dans la pierre, la
couleur unique du bâtiment, le travail de chaque détail, la minutie des
décors, l'ardeur donnée dans cette merveille.
Ma voisine : son air hautain, son visage peu commun, aussi méchant que
laid, son nez imposant qui ne lui va pas du tout, sa cigarette toujours
entre ses doigts, ses cheveux blancs mal soignés et son petit chien noir
que je plains chaque jour.
Le camping : le matin à la piscine, acqua-gym, un troupeau de
personnes dans l'eau pour amincir leur silhouette, reproduisant les geste
de l'animateur, les autres sur leur relax.
Elise Strautmann
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Guebwiller en images #4Au fil des saisons : mai 2012
Marcher à travers une ville et sentir très précisément ce moment de
bascule où une ville qui nous était totalement inconnue commence à
nous devenir familière, et même se laisser à penser : intime. Continuer
d’en parcourir les rues et ruelles pour pousser plus loin cette impression,
l’éprouver pour en être persuadé, et dans la fatigue d’une journée de
marche et de photographie, rentrer chez soi en en ayant tout à coup le
coeur net.
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Remerciements
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Xavier Galaup, co-directeur de la médiathèque Départementale du Haut-
Rhin, et l’ensemble de ses collègues.
Jasmine Taschaen, directrice de la médiathèque de Guebwiller et
l’ensemble de ses collègues.
Marie-Eve Berger, professeur de français des 3°3 du Collège de Buhl.
Brigitte Schebath, professeur de français des 2°4 du Lycée Kastler de
Guebwiller.
Samuel Spreyz, photographe.
Baptiste Schmitt, photographe.
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